III.3.2. Structure de dépendance entre les
capacités linguistiques et le mode de rémunération.
Nous cherchons dans cette section de l'étude à
répondre à la question suivante : Y a t il une structure de
dépendance entre les capacités linguistiques et le mode de
rémunération des maliens ? En d'autres termes, la
connaissance d'un mode de rémunération donné, nous
permet-elle de statuer sur les capacités linguistiques de l'individu, et
réciproquement? En effet, si l'on consent comme l'a dit John Maynard
KEYNES que le niveau de l'emploi dépend du niveau global de la
production et que cette dernière dépend elle-même de la
demande effective, alors le mode de rémunération des
activités économiques peut s'avérer d'une grande
importance dans le cadre des politiques économiques et d'incitation
à la consommation.
Cependant, nous pensons qu'avant de maîtriser le
comportement des enquêtés en termes de mode de
rémunération, une vue sur la catégorie
socioprofessionnelle dans l'exercice de leurs activités parait
recommandable et ne serait en aucun cas une folâtrerie.
III.3.2.1. Analyse bivariée entre les capacités
linguistiques et la catégorie socioprofessionnelle dans l'emploi.
Sur un effectif de 14880 individus reconnus comme actifs
occupés, 35 individus ne se sont pas prononcés sur leurs
catégories socioprofessionnelles, contre seulement 9 individus pour la
question relative aux capacités linguistiques (voir tableau 3.11).
Selon le même tableau, 6869 individus travaillent pour
leur propre compte, ce qui reflète 46,2% de l'ensemble, suivi de 5886
individus qui travaillent comme aide familial (ce qui représente 39,6%
de l'ensemble). Il parait clairement que la majorité des personnes qui
travaillent pour leur propre compte et comme aide familial sont
analphabètes, respectivement 5561 sur 6869 individus dans la
première catégorie et 5097 sur 5886 individus dans la seconde.
La vue du tableau 3.9 relatif à la ventilation des
capacités linguistiques par les catégories socioprofessionnelles
laisse entrapercevoir que 19,7% des alphabètes actifs occupés
sont des cadres contre la maudite proportion de 0,1% pour les
analphabètes actifs occupés. Le même comportement est
enregistré au niveau des employés et ouvriers (soient 19,7% pour
les alphabètes contre seulement 5,1% pour les analphabètes).
La visualisation de la figure 3.4, vient éclaircir nos
interrogations et révèle qu'il y a beaucoup de chance de trouver
les analphabètes dans les catégories de l'aide familial (86,6%),
du travail pour propre compte (81%) et du travail en qualité de
manoeuvre (69,5%). Cette même figure montre que la probabilité de
trouver un cadre analphabète est extrêmement faible (environ
0,015).
Source : ELIM II/DNSI
Les analyses faites jusqu'alors, ont été
très riches en informations et cela pourrait être appuyé
par la recherche proprement dite de la dépendance entre les
capacités linguistiques et le mode de rémunération.
|