Communauté Économique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
C E M A C
Institut Sous-régional de Statistique et
d'Économie Appliquée
ORGANISATION
INTERNATIONALE
B.P : 294 -Yaoundé (République du
Cameroun)
Tél. : +237 22 22 01 34 Fax :
+237 22 22 95 21 E-mail : isseacemac@yahoo.fr
Rapport de stage
Sur le thème :
Etiologie de la méningite bactérienne et
résistance des bactéries aux antibiotiques au Centre Pasteur du
Cameroun
Effectué du 03 au 31 mai 2009 au Centre Pasteur
du Cameroun
Par:
MAMBI MONGO WANGOU Monde
Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4e année
Sous la direction de :
Dr NGANDJIO Antoinette
Microbiologiste
Année académique 2008-2009
DEDICACES
A ma mère MANTSIA Antoinette, mon père MONGO
Emmanuel, mes frères, mes soeurs et mon amie DEUMEJE Marie Noel pour
votre humanité.
SIGLES ET ABBREVIATIONS
ADN Acide désoxyribonucléique
C.P.C Centre Pasteur du Cameroun.
DGA Directeur Général Adjoint
I.A.S Ingénieur d'Application de la Statistique.
I.S.S.E.A Institut Sous-régional de Statistique et
d'Économie Appliquée.
LAM Laboratoire d'Analyse Médicale
L.C.R Liquide Céphalo-rachidien.
PCR Polymerase Chain Reaction
OMS Organisation mondiale de la santé
SPSS Statistical Package of Social Science
WHO World Health Organization
REMERCIEMENTS
Le présent rapport de stage a été
effectif grâce à la synergie des efforts et à l'esprit de
collaboration du personnel du Centre Pasteur du Cameroun, de l'administration
de l'ISSEA et des personnes ressources. A cet effet, nous saisissons cette
opportunité pour adresser :
Nos remerciements au Pr Dominique BAUDON, Directeur
Général du Centre Pasteur du Cameroun, pour nous avoir
acceptés comme stagiaire dans sa structure ;
Notre profonde gratitude aux Dr Antoinette NGANDIO et Suzanne
BELINGA qui n'ont ménagé aucun effort pour notre encadrement
malgré leurs multiples occupations ;
Notre reconnaissance à Monsieur Jean Cléophas
ONDO, Directeur des études et à tout le corps professoral de
l'ISSEA pour la formation qu'ils nous ont dispensée.
Nos remerciements à Félix FOTSO, Yannick KAMDEM,
Arnaud KEMGMO, Ariane NZOUANKEU et Yvonne DJIEUGOUE pour votre accompagnement
persistant.
TABLE DES MATIERE
DEDICACES
I
SIGLES ET ABBREVIATIONS
II
REMERCIEMENTS
III
TABLE DES MATIERE
IV
LISTES DES TABLEAUX
VI
LISTES DES FIGURES
VII
AVANT-PROPOS
VIII
RESUME
IX
INTRODUCTION
1
CHAPITRE 1 :
GÉNÉRALITÉS SUR LA MÉNINGITE BACTÉRIENNE
2
1 EPIDEMIOLOGIE
2
2 MANIFESTATIONS CLINIQUES, COMPLICATIONS
ET SEQUELLES
3
3 DIAGNOSTIC
3
4 TRAITEMENT
4
4.1 TRAITEMENT PRÉVENTIF
4
4.2 TRAITEMENT CURATIF
5
6 STRATEGIE DE L'OMS
5
7. MÉTHODOLOGIE DES EXAMENS
CYTO-BACTÉRIOLOGIQUES DU L.C.R
6
7.1 MÉTHODES MICROBIOLOGIQUES
UTILISÉES
6
7.1.1 LE PRÉLÈVEMENT
6
7.1.2 LA RÉALISATION DES CULTURES
7
7.1.3 L'EXAMEN CYTOLOGIQUE
7
7.1.4 L'IDENTIFICATION ET L'ÉTUDE DE LA
SENSIBILITÉ AUX ANTIBIOTIQUES
7
8. BACTERIES ET ANTIBIOTIQUES
7
8.1 LES BACTERIES
7
8.2 LES ANTIBIOTIQUES
8
8.3 LA RESISTANCE DES BACTERIES AUX
ANTIBIOTIQUES
9
9. EPIDEMIOLOGIE DE LA MENINGITE
BACTERIENNE AU CAMEROUN
10
CHAPITRE 2 :
CONTEXTE D'ETUDE ET CADRE MÉTHODOLOGIQUE
11
1 CONTEXTE D'ETUDE
11
1.1 PRESENTATION DU CENTRE PASTEUR DU CAMEROUN
11
1.2 DEROULEMENT ET OBJECTIFS DU STAGE
11
2 METHODOLOGIE
12
2.1 EXTRACTION DES DONNEES
12
2.2 FORMATAGE DES DONNEES
13
CHAPITRE 3 :
ANALYSE DES RESULTATS DES EXAMENS DU L.C.R AU CENTRE PASTEUR DU CAMEROUN
14
1. CARACTERISTIQUES DES PATIENTS
14
1.1 EVOLUTION DE CAS DE MENINGITES OBSERVES AU CPC
ENTRE 2006 ET 2008
15
1.2 CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DE CAS POSITIFS
DU LCR
15
2. ETIOLOGIE DES MENINGITES
17
3 RESISTANCE DES PRINCIPAUX GERMES AUX
ANTIBIOTIQUES
20
DISCUSSION
23
CONCLUSION
25
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
26
LISTES DES TABLEAUX
TABLEAU 1:
RÉPARTITION MENSUELLE DU NOMBRE DE DEMANDES D'ANALYSES DU LCR ET
PROPORTION DE RÉSULTATS POSITIFS.
14
TABLEAU 2:
RÉPARTITION DU NOMBRE DE CAS DE MÉNINGITES SELON LE SEXE ET LA
TRANCHE D'ÂGE
16
TABLEAU 3: PROPORTION DE
CAS POSITIFS D'ANALYSE DU LCR PAR CLASSE D'ÂGE
17
TABLEAU 4: PROPORTION DE
CAS POSITIFS D'ANALYSE DU LCR SELON LE SEXE DU PATIENT
17
TABLEAU 5:
RÉPARTITION DES GERMES ISOLÉS DANS LE LCR AU CPC ENTRE 2006 ET
2008
18
LISTES DES FIGURES
FIGURE 1: CAS DE MÉNINGITES
BACTÉRIENNES ISOLÉS AU CPC ENTRE JANVIER 2006 ET DÉCEMBRE
2008
15
FIGURE 2: RÉPARTITION DES ISOLEMENTS DE
GERMES RESPONSABLES DE MÉNINGITES SELON LE SEXE DU PATIENT
19
FIGURE 3: RÉPARTITION DES ISOLEMENTS DE
GERMES RESPONSABLES DE LA MÉNINGITE SELON L'ÂGE DES PATIENTS
20
FIGURE 4 RÉSULTATS D'ANTIBIOGRAMMES DU
STREPTOCOCCUS PNEUMONAIE
21
FIGURE 5: RÉSULTATS D'ANTIBIOGRAMMES DE
L'HAEMOPHILUS INFLUENZAE
22
FIGURE 6:RÉSULTATS DE L'ANTIBIOGRAMME DU
CRYPTOCOCCUS NEOFORMANS
22
AVANT-PROPOS
La fin de la formation en cycle ingénieur d'application
de la statistique au sein de l'ISSEA est sanctionnée par les soutenances
d'un mémoire et d'un rapport de stage. Dans cette perspective, en la
période allant du 03 mars au 31 mai, le Centre Pasteur du Cameroun nous
a accueillis comme stagiaires. Au cours de ce stage, il nous a
été proposé de travailler sur l'étiologie
de la méningite bactérienne et résistance des
bactéries aux antibiotiques au Centre Pasteur du Cameroun.
Cette étude vise essentiellement la surveillance
épidémiologique de la méningite à Yaoundé.
Ce stage nous a permit de mettre d'appliquer les enseignements reçus
à l'ISSEA et d'apporter tant soit peu notre contribution à
l'épidémiologie des méningites bactériennes
isolées au Centre Pasteur du Cameroun.
RESUME
Dans le cadre de notre formation, nous avons effectué
un stage de trois mois au Centre Pasteur du Cameroun. L'objectif principal de
ce stage était d'étudier la distribution des étiologies de
méningites bactériennes et d'analyser les profils de
résistance des bactéries responsables de la méningite
à partir des examens du LCR adressés au CPC entre 2006 et
2008.
Nous avons exploité la base de données des
analyses médicales du CPC et avons extrait tous les dossiers des
patients du CPC ayant fait l'examen du LCR pendant la période allant de
2006 à 2008. Nous avons ainsi retenu 1642 dans le cadre de notre
analyse.
Il ressort de ce travail que les enfants de 6 à 14 ans
semblent être les plus touchés par la méningite
bactérienne (12% de cas positifs). L'incidence annuelle de la
méningite est presque la même chez les hommes et les femmes et se
situe entre 16 et 33.
Le streptococcus pneumonaie et l'Haemophilus pneumonaie
représentent environ 67 % des germes responsables de la méningite
bactérienne.
Le ceftriaxone reste l'antibiotique à conseiller en
première intention pour le traitement des méningites
causées par le Streptococcus et l'Haemophilus influenzae
INTRODUCTION
La méningite ou inflammation des méninges est
une maladie infectieuse grave qui peut être bactérienne,
parasitaire ou virale. Parmi les nombreuses espèces de bactéries
responsables de la méningite, le Neisseria meningitidis, le
Streptococcus pneumonaie et l'Haemophilus influenzae sont les
plus répandues. Selon les estimations1(*) faites par l'OMS en 2000, excepté des
épidémies, au moins 1,2 millions de cas de méningite
bactérienne se produisent chaque année dans le monde dont environ
135 000 cas conduisant à la mort (WHO, 2000). L'incidence des
méningites bactériennes dans les pays industrialisés est
située entre 2,5 et 10 pour 100 000 habitants alors qu'elle est dix
fois plus élevée dans les pays en voie de développement.
Les enfants âgés de moins de 5 ans sont généralement
les plus touchés. Selon l'association médicale canadienne2(*), dans le monde, même
après traitement de l'infection, une personne sur sept risques de
souffrir de surdité ou de débilité mentale A
Yaoundé, la méningite bactérienne est la cinquième
cause d'hospitalisation et la troisième cause de mortalité
infantile (MBONDA et al, 1995).
L'OMS recommande l'utilisation des céphalosporines de
troisième génération (cefotaxime et la ceftriaxone) et les
amino-pénicillines (pénicilline, ampicilline, amoxicilline).
Cependant, certaines bactéries qui au préalable étaient
sensibles, développent dans le temps et dans l'espace des
mécanismes de résistance aux antibiotiques. Ainsi la surveillance
de la résistance des bactéries est indispensable pour mettre
à jour l'antibiothérapie.
Ce travail a pour objectif d'étudier la distribution
des étiologies de méningites bactériennes et d'analyser
les profils de résistance des bactéries responsables de
méningites à partir des examens du liquide
céphalorachidien (LCR) adressés au CPC entre 2006 et 2008.
Il est reparti en trois chapitres. Le premier chapitre
présente les généralités sur les méningites
et du LCR au laboratoire. Le deuxième chapitre présente la
structure d'accueil et le déroulement du stage. Quant au
troisième chapitre, il présente une analyse statistique des
résultats des examens du LCR au CPC.
Chapitre 1 :
GÉNÉRALITÉS SUR LA MÉNINGITE BACTÉRIENNE
1 EPIDEMIOLOGIE
La méningite est un processus inflammatoire, d'origine
généralement infectieuse, atteignant les méninges c'est
à dire l'ensemble des formations recouvrant l'encéphale et la
moelle épinière. On désigne habituellement par le terme de
méningite l'infection des méninges molles de l'espace
sous-arachnoïdien compris entre l'arachnoïde et la pie-mère et
dans lesquels circule le liquide céphalorachidien.
La méningite virale, bien que bénigne
représente environ 70 à 80% de cas de méningites dans le
monde3(*). La
méningite bactérienne dont l'évolution spontanée
est pratiquement mortelle représente entre 20 à 25% de cas de
méningites. Dans de cas rares, les méningites infectieuses sont
dues par des parasites.
Les principales bactéries responsables de
méningite sont : l'Haemophilus influenzae b, la
Streptococcus pneumonaie et la Neisseria meningitidis
(méningocoque). D'autres bactéries peuvent être
rencontrées comme : staphylocoque, colibacille (chez le nourrisson),
pseudomonas, listeria. Mais les Neisseria meningitidis (A, B, C et
W135) sont plus importantes parce qu'elles peuvent être à
l'origine d'épidémies. Ces bactéries peuvent être
présentes dans le pharynx et, pour des raisons pas encore
complètement élucidées, submergent parfois les
défenses de l'organisme, permettant ainsi à l'infection de se
propager dans la circulation sanguine et d'atteindre le cerveau.
Les grandes épidémies de méningites en
Afrique sont associées aux sérogroupes A et C et en Asie, la
méningococcie est habituellement due au sérogroupe A. En 2002, le
sérogroupe W135 est apparu au Burkina Faso, frappant 13 000 personnes,
dont 1500 sont décédées. La zone4(*) s'étendant du
Sénégal à l'ouest jusqu'à l'Ethiopie, connaissent
les plus grandes épidémies dans le monde (taux d'atteinte se
situent entre 100 et 800 pour 100 000 habitants).
La transmission de la méningite bactérienne
s'opère par les gouttelettes de sécrétions respiratoires
ou salivaires. Un contact étroit et prolongé (baiser,
éternuement et toux), vie en collectivité (soldats,
étudiants), mise en commun des couverts ou des verres favorisent la
propagation de la maladie. La période d'incubation se situe entre 2 et
10 jours et est en moyenne de 4 jours.
2 MANIFESTATIONS CLINIQUES,
COMPLICATIONS ET SEQUELLES
Une fièvre associée à des
céphalées5(*)
et des nausées, des vomissements (syndrome infectieux), une photophobie
et des convulsions sont le plus souvent retrouvés à
l'interrogatoire du grand enfant atteint de méningite
bactérienne. L'examen clinique permet de retrouver une raideur plus ou
moins importante à la flexion de la nuque (syndrome
méningé).
Ces symptômes sont moins marqués chez les
nouveau-nés et le nourrisson. Normalement, le diagnostic de la
méningite est recommandé à cette de personnes. Des
manifestations plus inhabituelles de l'infection à méningocoque
peuvent être observées : arthrites septiques, péricardites,
bronchopneumopathies aiguës.
Les complications les plus fréquentes de la
méningite sont des atteintes neurologiques, en particulier la partielle.
Même lorsque l'on diagnostique la maladie très tôt et qu'un
traitement approprié est institué, 5 à 10 % des malades
décèdent, habituellement dans les 24 à 48 heures suivant
l'apparition des symptômes6(*). La méningite bactérienne peut
entraîner des lésions cérébrales et des troubles de
l'apprentissage chez 10 à 20 % des survivants. La septicémie
méningococcique est une forme plus rare mais plus grave (souvent
mortelle) de méningococcie caractérisée par un rash
hémorragique et un collapsus circulatoire rapide.
3 DIAGNOSTIC
Le diagnostic clinique est facile lorsque le patient un
syndrome méningé et devant un patient et devant toute
manifestation neurologique associée à de la fièvre. Il est
difficile chez le nourrisson car ce dernier ne peut se plaindre de
nausées ou de céphalées. Chez ce dernier, on recherche une
hypotonie axiale ainsi que le bombement de la fontanelle antérieure.
Le diagnostic se fait essentiellement par ponction lombaire.
Cette opération permet de ramener du liquide céphalorachidien
dont l'analyse (couleur, le nombre de cellules et le type de cellules
retrouvées) déterminera l'origine de la méningite.
L'aspect trouble du LCR, accompagné d'une cellularité importante
de polynucléaires neutrophiles, une hypoglycorrachie et une
hyperproteinorachie sont typique de présence de méningites
bactériennes. La coloration Gram permet dans 60 à 90 % des cas
d'identifier la bactérie. Si un cocci à Gram positif est mis en
évidence, il s'agit d'un pneumocoque. Si un cocci à Gram
négatif est mis en évidence, il s'agit d'un méningocoque.
Il est parfois difficile de mettre en évidence le méningocoque et
la Listeria à l'examen direct. La culture et l'antibiogramme
permettront d'isoler, d'identifier le germe et de déterminer sa
sensibilité aux antibiotiques. Un scanner peut
être réalisé en cas de signes neurologiques focaux pouvant
faire évoquer un autre diagnostic ou craindre une complication
intracrânienne.
La PCR (polymérase clown
réaction) peut avoir une importance pour
améliorer la détection des bactéries dans le LCR ou pour
accélérer le diagnostic d'une méningite à
Entérovirus. En effet, une PCR à Entérovirus peut
être obtenue en 24 heures alors qu'il faut au minimum 48 heures pour
avoir les résultats d'une culture.
4 TRAITEMENT
Comme dans la plupart des maladies, deux types de traitements
existent pour combattre la méningite. Il y'a des traitements
préventifs (pour éviter d'attraper la méningite) et des
traitements curatifs (pour soigner la maladie, une fois
déclarée).
4.1 Traitement
préventif
Plusieurs vaccins sont utilisés pour la prévention
de la méningite. Ils existent sous forme de diverses associations contre
les sérogroupes A, C, Y et W135. Cependant, ils ne confèrent pas
une protection suffisante dans les 10 à 14 jours suivant l'injection.
Dans certains pays, à l'instar de l'Arabie saoudite, la
vaccination de masse est systématique à l'ensemble de la
population par contre dans la plupart des pays, la vaccination
préventive est utilisée pour protéger les sujets à
risques (voyageurs, militaires, pèlerins etc.).
En cas d'isolement de la Neisseria meningitidis chez un individu,
les proches du malade doivent être protégés par un vaccin
et une chimiopropylaxie antibiotique afin de couvrir le laps de temps
s'écoulant entre la vaccination et la protection.
Généralement, les antibiotiques utilisés à titre
prophylactique sont la rifampicine, la minocycline, la ciprofloxacine et la
ceftriaxone.
4.2 Traitement curatif
La méningite bactérienne se traite à
partir des antibiotiques. Ce traitement doit être démarré
dès que la ponction lombaire a été pratiquée. En
Afrique, l'OMS recommande le chloramphénicol huileux en cas
d'épidémies. Car une dose unique de cette formulation à
action prolongée est efficace.
De manière générale
l'antibiothérapie consiste en l'administration d'une
céphalosporine de troisième génération injectable
(cefotaxime et ceftriaxone) et des amino-pénicillines (ampicilline,
pénicilline et chloramphénicol).
Selon le poids et la nature du germe isolé, on a les
posologies7(*)
suivantes :
· Méningite à pneumocoque :
Céfotaxime à la dose 300mg/Kg/j en association avec la
vancomycine à la posologie de 60mg/Kg/j pendant les deux premiers
jours. Quatre injections par jour. Le traitement est ensuite à
adapter en fonction des résultats de l'antibiogramme. Si le pneumocoque
est de sensibilité normale à la pénicilline, le traitement
est poursuivi par Céfotaxime à une posologie plus faible de
200mg/Kg/j, la vancomycine est arrêtée ;
· Méningite à méningocoque :
La Céfotaxime (200mg/Kg/j) ou ceftriaxone (100 mg/Kg/j) est
efficace. La durée du traitement est de 7 jours ;
· Méningite à Haemophylus influenzae de
type b : Céfotaxime ou ceftriaxone
6 STRATEGIE DE L'OMS
L'OMS agit sur deux axes pour lutter contre la
méningite : la préparation aux épidémies et la
riposte aux épidémies. La préparation va du
dépistage des cas jusqu'à la confirmation au laboratoire. Cette
étape nécessite un renforcement de moyens de surveillance et des
capacités d'analyse des laboratoires afin de déceler
précocement les épidémies. Cela permet de mettre en place
des stocks nationaux de vaccins et d'élaborer des plans de gestion des
épidémies. Dans les districts en phase épidémique,
ainsi tous les districts voisins (en phase d'alerte), l'OMS procède
à une vaccination de masse.
7. MÉTHODOLOGIE DES
EXAMENS CYTO-BACTÉRIOLOGIQUES DU L.C.R
L'examen du LCR doit se faire sans délai à la
suite d'une suspicion de méningite. La précocité de ce
diagnostic et l'examen cytochimique du LCR permettent de reconnaitre les germes
à la cause de la maladie et de faciliter un traitement antibiotique
approprié et immédiat.
De manière spécifique, l'examen
cytobactériologique du LCR vise à atteindre les objectifs
suivants :
· ensemencement8(*) systématique d'urgence des milieux de culture
permettant la croissance des bactéries les plus souvent responsables de
la méningite ;
· classement du LCR en fonction de la cytochimie pour
faciliter la reconnaissance des catégories suivantes : LCR normal,
purulent, lymphocytaire, panaché, hémorragique ;
· proposition d'une orientation
étiologique9(*)
rapide (méningite virale ou bactérienne) ;
· interprétation des résultats de
culture
7.1 Méthodes
microbiologiques utilisées
L'aboutissement de l'examen du LCR passe par la
réalisation des opérations telles que le
prélèvement, la réalisation des cultures, l'examen
cytologique et enfin l'identification et l'étude de la
sensibilité aux antibiotiques.
7.1.1 Le
prélèvement
Le prélèvement du liquide
céphalorachidien se fait par ponction lombaire. La quantité
moyenne du LCR suffisante pour réaliser des examens est de 3 ml,
recueillie dans 3 tubes stériles numérotés 1, 2, 3 servant
respectivement à l'examen biochimique, microbiologique et
cytologique.
7.1.2 La réalisation des
cultures
La première opération systématique pour
la réalisation de l'examen du LCR est l'ensemencement des milieux
permettant la croissance des bactéries responsables de méningites
purulentes.
Les milieux les plus souvent utilisés sont :
· la gélose au sang cuit, incubée à
37° sous une atmosphère de 5 à 10 % de
CO2 ;
· milieu pour anaérobies incubé à
37°C en anaérobiose ;
· bouillon à l'extrait globulaire permettant de
diluer les antibiotiques éventuellement présents dans le LCR.
7.1.3 L'examen cytologique
Au cours de cette opération, le LCR est directement
utilisé pour l'analyse biochimique et la numération10(*) des éléments. La
coloration par Gram permet d'augmenter les performances de l'examen. Ces
performances dépendent de la densité bactérienne, de la
durée de l'évolution de la méningite, l'existence d'une
antibiothérapie préalable.
7.1.4 L'identification et
l'étude de la sensibilité aux antibiotiques
Dans cette dernière partie de l'examen, le clinicien
identifie le germe responsable de la méningite et choisit les techniques
d'étude de la sensibilité aux antibiotiques. Ainsi, à
chaque germe correspond une recherche spécifique. On doit rechercher une
bétalactamase pour s'assurer de la présence de l'Haemophylus
influenzae, rechercher une sensibilité diminuée à la
pénicilline pour identifier la Neisseria meningitidis
(méningocoque) ou détecter une résistance aux
betalactamines pour juger de la présence du streptococcus
pneumonaie.
8. BACTERIES ET
ANTIBIOTIQUES
8.1 LES BACTERIES
On distingue les bactéries par leurs formes (notamment
les coques et les bacilles), d'autres par la coloration gram (rouge pour gram
négatif et bleu pour gram positif) et leurs caractéristiques
biochimiques : fermentation du lactose. On peut identifier :
· les bacilles gram négatif non fermentant (qui ne
fermentent pas le lactose). Les plus fréquents sont le
Pseudomonas, l'Acinetobacter et le
Chryseomonas ;
· les coques gram positif notamment les familles des
Staphylocoques et des Streptocoques ;
· les coques gram négatif à l'instar des
Neisseria meningitidis responsable de la méningite ;
· les entérobactéries : ce sont des
bactéries gram négatif qui fermentent le lactose. Parmi elles, on
reconnait les familles suivantes : Klebsiella, Proteus,
Salmonella, Citrobacter et l'Escherichia
coli.
8.2 LES ANTIBIOTIQUES
Les antibiotiques (anti = contre, biotique = organisme vivant)
appartiennent à une classe de médicaments très prescrits
pour lutter contre les infections bactériennes (tuberculose, pneumonie,
méningite, angine, bronchite etc.). La particularité de cette
classe de médicaments réside dans le fait que sa cible est
localisée, non pas dans un tissu particulier de l'organisme humain, mais
dans une bactérie hébergée accidentellement ou en
permanence par cet organisme.
L'antibiotique doit satisfaire à la double exigence
d'être plus toxique pour la bactérie et visée et la moins
toxique possible pour l'organisme hébergeant cette bactérie. La
classification des antibiotiques en familles est fonction de leurs principes
actifs (mode d'action sur la bactérie et des effets secondaires. Ainsi,
distingue-t-on sommairement :
· les antibiotiques actifs sur la paroi
bactérienne,
· les antibiotiques actifs sur la membrane
cytoplasmique,
· les antibiotiques actifs sur des processus
localisés dans le cytoplasme bactérien : synthèse
protéique, réplication de l'ADN ou des deux.
Voici quelques grandes familles d'antibiotiques :
· les pénicillines (Amoxicilline,
Ampicilline, Pénicilline G, Pénicilline V, Piperacilline) :
ils sont utilisés dans le traitement de la bronchite, de la pneumonie et
de des méningites. Ils inhibent la synthèse de la paroi
bactérienne ;
· les céphalosporines (Cefalor,
Cefamandole, Cefixime, Cefotaxime, Ceftriaxone) : Ils inhibent
également la synthèse de la paroi bactérienne,
interviennent dans le traitement de la bronchite, la pneumonie et les
méningites mais diffèrent des pénicillines par leurs
effets secondaires ;
· les aminosides (Streptomycine,
Tebramycine, Amikacine, Gentamicine) : ils inhibent la synthèse
protéique et interviennent dans le traitement de la tuberculose, les
maladies infectieuses des yeux, les maladies intestinales et plaies
infectées ;
· les macrolides (Azitromycine,
Érythromycine) : ils inhibent la synthèse protéique
et sont utilisés dans le traitement des infections
génitales ;
· les tétracyclines (Doxycline,
Tétracycline) : ils interviennent dans le
traitement des acnés, des infections génitales et pulmonaires.
Ils inhibent la synthèse protéique ;
· les quinolones (Ciprofloxacine,
Levofloxacine, Norfloxacine) : ils sont utilisés dans le traitement
des infections urinaires et génitales. Ils inhibent la gyrase
bactérienne ;
· les sulfamides (Sulfazalazine,
Sulfaméthoxazole) : ils sont utilisés dans le traitement des
maladies urinaires et génitales. Ils inhibent la synthèse de
l'acide tetrahydrofolique.
8.3 LA RESISTANCE DES
BACTERIES AUX ANTIBIOTIQUES
La résistance des bactéries aux antibiotiques
est soit naturelle, soit acquise. La résistance naturelle d'une
espèce ou d'un genre est une caractéristique propre, appartenant
à l'ensemble des souches de cette espèce ou de ce genre, quelles
qu'en soient les conditions d'isolement. Elle est toujours transmissible
à la descendance (transmission verticale). La résistance
naturelle détermine les phénotypes
« sauvages » des espèces bactériennes
vis-à-vis des antibiotiques.
Pour des raisons diverses, certaines bactéries qui
auparavant étaient sensibles aux antibiotiques, cessent de l'être
(on parle de résistance acquise). Ce qui veut dire que le
médicament devient moins efficace au traitement de l'infection. Cette
forme de résistance ne concerne qu'une proportion plus ou moins
importante de souches d'une espèce On peut expliquer l'augmentation de
la résistance par une utilisation abusive (par exemple lors de maladies
virales), en excès ou de façon mal-appropriée
(interruption de traitements). On doit aussi prendre en considération
l'intelligence du micro-organisme pour expliquer l'augmentation de la
résistance.
De manière spécifique, les trois
catégories de mécanismes qui rendent compte de la
résistance acquise des bactéries aux antibiotiques sont :
· la diminution de la quantité
d'antibiotique atteignant la cible par diminution de la
perméabilité : la baisse de la
perméabilité concerne surtout les bactéries à Gram
(membrane externe) dont les porines s'obturent partiellement ou totalement ou
alors disparaissent ;
· la modification de la cible de
l'antibiotique : ce type de mécanisme peut aller
jusqu'à l'absence de cible. Ces modifications se font soit par mutations
dans les gènes pour la cible de l'antibiotique ;
· l'inactivation de
l'antibiotique : c'est le mécanisme le plus
fréquent en pathologie infectieuse Il peut s'agir d'une destruction de
l'antibiotique.
9. EPIDEMIOLOGIE DE LA
MENINGITE BACTERIENNE AU CAMEROUN
Nous relatons ici quelques études
réalisés sur les méningites bactériennes au
Cameroun.
FONKOUA M. C et al (2001) analysent tous les liquides
céphalo-rachidiens, adressés au Centre Pasteur du Cameroun
à Yaoundé entre le 1er juillet 1999 et le 30 juin
2000. Ils indiquent une proportion de méningite bactérienne de
10,4%. Les principales bactéries à la cause sont le Streptococcus
pneumonaie (56,2%), l'Haemophylus influenzae (18,5 %) et le Neisseria
meningitidis (13,4%). Ils constatent que ces méningites touchent
essentiellement les enfants (86,7%). L'étude de la sensibilité
montre une bonne activité des beta-lactamines sur les streptocoques et
les méningocoques, mais pas sur les bacilles gram négatif.
Apres une étude réalisée chez les enfants
âgés de 2 mois ½ à 15 ans, en zone septentrionale du
Cameroun, SIME M. et al (1999) indiquent que la méningite
bactérienne représente 5% des consultations et 9 % des
hospitalisations. Ils constatent que la sensibilité in vitro du
Neisseria meningitidis A était de 97% pour la pénicilline G, 93%
pour l'ampicilline et 97%.
A la suite du suivi de l'hospitalisation de 144 enfants
âgés de 1 mois à 14 ans pour méningite
bactérienne du 1 septembre 1992 au 31 septembre 1993, MBONDAE et al
(1995) constatent 29, 86% de décès (les survivants ont
été surveillé pendant une période de 18 mois). Ils
ont remarqué que 23,61% des survivants présentaient des
séquelles neurologiques, 25% des définitifs auditif, 10,71% des
troubles de comportement et 1,78% des troubles d'apprentissage scolaire.
Chapitre 2 : CONTEXTE
D'ETUDE ET CADRE MÉTHODOLOGIQUE
1 CONTEXTE D'ETUDE
De la période allant du 1er mars au 29 mai,
le Centre Pasteur du Cameroun nous a accueillis en qualité de stagiaire.
Sans être exhaustive, voici une brève présentation du
Centre Pasteur du Cameroun.
1.1 PRESENTATION DU CENTRE
PASTEUR DU CAMEROUN
Le Centre Pasteur du Cameroun (CPC) a été
crée en 1959 sous la dénomination de l'Institut Pasteur et
nationalisé en 1975. Le CPC est un laboratoire d'analyse médicale
et s'occupe également de la recherche. Il est sous la tutelle du
ministère de la santé publique du Cameroun et est membre du
Réseau International des Instituts Pasteurs (RIIP) depuis 1990. Le C.P.C
est géré par un Directeur Général et emploie
environ 130 personnes. Près de 500 demandes d'examens sont reçues
par jour au sein du CPC.
Les principales missions du C.P.C sont en nombre de quatre et
reparties comme suit :
· Les analyses médicales ;
· La santé publique ;
· La recherche médicale;
· La formation des techniciens de laboratoire.
Les analyses médicales sont réalisées
dans 5 laboratoires (bactériologie, sérologie, parasitologie,
hématologie et biochimie). Notre stage s'est déroulé au
Laboratoire de Bactériologie.
Les demandes et les résultats des examens
effectués au sein de ces laboratoires sont saisis dans le logiciel
HEXAFLUX.
1.2 DEROULEMENT ET
OBJECTIFS DU STAGE
Le stage a porté sur l'étude des données
obtenues du diagnostic des méningites bactériennes. Notre
principale activité était d'analyser les résultats obtenus
du traitement des liquides céphalorachidiens (LCR) au Laboratoire de
Bactériologie et de noter la distribution des germes isolés et
d'étudier leur résistance aux antibiotiques.
. Le stage a effectivement commencé le 10 mars 2009 et
a pris fin le 30 mai 2009. Des le premier jour du stage, nous sommes
rentrés en contact avec le laboratoire de Bactériologie du CPC.
Au cours de nos entretiens, il nous a été demandé de
produire des statistiques sur des examens du LCR adressés au CPC pendant
les trois dernières années. De la documentation sur les
méningites à l'écriture du rapport, nous sommes
passés par l'exploration du logiciel HEXAFLUX et le traitement des
données.
2 METHODOLOGIE
Pour disposer des données nécessaires à
la réalisation de l'étude, une sérié
d'étapes sont obligatoires. Il s'agit notamment de l'extraction, du
formatage et de la codification des données relatives aux examens du LCR
et enregistrées dans le logiciel HEXAFLUX.
L'HEXAFLUX est un logiciel de gestion de laboratoire qui
permet d'enregistrer toutes les demandes d'analyses ainsi que leurs
résultats. Pratiquement, voici le circuit d'une demande
d'analyse est le suivant :
· saisie de la demande et paiement des frais d'analyse au
niveau des caisses ;
· enregistrement de la demande et des données
démographiques (sexe et âge) dans HEXAFLUX par une
secrétaire ;
· prélèvements des échantillons et
transfert au laboratoire : le LCR est prélevé par les
cliniciens et acheminé rapidement au Laboratoire de
Bactériologie ;
· les cahiers sont édités au laboratoire en
fonction de la nature de l'échantillon. A la fin de l'analyse, le
résultat est reporté sur la feuille de paillasse ;
· les résultats de l'analyse sont saisis dans
HEXAFLUX par le biologiste et rendus au clinicien.
HEXAFLUX est un logiciel d'enregistrement des données
et d'étude épidémiologique. La partie
épidémiologique permet de programmer des fonctions, de constituer
une bibliothèque de requêtes, d'extraire les données, de
les formater et les imprimer.
2.1 EXTRACTION DES
DONNEES
Plusieurs étapes sont nécessaires pour extraire
des données à l'aide d'HEXAFLUX. Il faut commencer par
écrire une requête correspondant à la demande
recherchée. L'accès à la fenêtre d'édition
des requêtes se fait à l'aide de la commande REQ, ensuite s'en
suit la rédaction de la requête et l'enregistrement sous un nom.
Dans le cas des examens du LCR, la requête est présente dans la
bibliothèque des requêtes sous la
dénomination'' LCR `'.
La commande EXTRACT permet l'accès à la
fenêtre d'extraction des requêtes. Apres le choix de la
requête à utiliser, du fichier d'entrée et de la saisie des
paramètres de lancement (code de l'analyse, valeur limite du
résultat), le fichier de sortie doit être nommé. Dans le
cas précis des examens du LCR, le code de l'analyse est ANAL1
(répertorié dans les données archivées). La valeur
limite du résultat consistait justement à fixer la période
le long de laquelle l'on veut extraire les données. Le fichier de sortie
a été nommé `'données du LCR 0608'. Tous les
dossiers des examens des patients du C.P.C entre 2006 et 2008 ont
constitué le champ de la recherche.
2.2 FORMATAGE DES
DONNEES
Le formatage des données permet de préciser le
nombre de variables à extraire et le format du fichier de sortie. Ce
fichier peut être imprimé ou stocké dans un fichier
exportable vers la station épidémiologique.
Au cours du formatage, les lignes ont été
définies comme des observations et les colonnes comme des variables. Les
variables extraites sont le numéro de la demande, le nom du patient, le
prénom du patient, l'âge et le sexe du patient, la
numération des germes et les résultats de la culture des germes.
Ces données ont été imprimées. Une première
analyse a permis de sélectionner les numéros des examens du LCR
dans lesquels avaient été isolés des germes responsables
de la méningite diagnostiquée. Les duplicata de ces
résultats positifs ont été imprimés et
enregistrés en alphanumérique.
Pour faciliter l'exploitation de ces données, nous
avons codifié ces dernières en format numérique à
l'aide du logiciel SPSS.
Chapitre 3 : ANALYSE DES
RESULTATS DES EXAMENS DU L.C.R AU CENTRE PASTEUR DU CAMEROUN
1. CARACTERISTIQUES DES
PATIENTS
De 2006 à 2008, 1923 demandes de diagnostic de
méningite à partir du LCR sont parvenus au laboratoire de
Bactériologie du CPC dont 778 en 2006, 674 en 2007 et 471 en 2008. Le
tableau 1 présente le nombre de demandes reçues par mois et la
proportion de cas de méningite bactérienne correspondant. Au
total 98 sur les 1923 analyses avaient un résultat positif
(présence de méningite bactérienne). La proportion de cas
positif est passée de 5,53 % en 2006 à 6,37% en 2008.
Tableau 1: Répartition
mensuelle du nombre de demandes d'analyses du LCR et proportion de
résultats positifs.
année
|
2006
|
2007
|
2008
|
Total
|
mois
|
demande d'examen
|
méningite bactérienne (%)
|
demande d'examen
|
méningite bactérienne (%)
|
demande d'examen
|
méningite bactérienne (%)
|
demande d'examen
|
méningite bactérienne (%)
|
janvier
|
110
|
6,36
|
99
|
4,04
|
42
|
7,14
|
251
|
5,58
|
février
|
42
|
7,14
|
123
|
1,63
|
36
|
8,33
|
201
|
3,98
|
mars
|
66
|
6,06
|
97
|
5,15
|
48
|
10,42
|
211
|
6,64
|
avril
|
54
|
7,41
|
7
|
14,29
|
40
|
2,50
|
101
|
5,94
|
mai
|
61
|
3,28
|
22
|
0,00
|
38
|
5,26
|
121
|
3,31
|
juin
|
67
|
1,49
|
87
|
0,00
|
29
|
0,00
|
183
|
0,55
|
juillet
|
55
|
1,82
|
35
|
8,57
|
42
|
2,38
|
132
|
3,79
|
août
|
49
|
6,12
|
34
|
5,88
|
39
|
2,56
|
122
|
4,92
|
septembre
|
61
|
4,92
|
43
|
2,33
|
34
|
2,94
|
138
|
3,62
|
octobre
|
71
|
4,23
|
36
|
0,00
|
30
|
6,67
|
137
|
3,65
|
novembre
|
73
|
8,22
|
47
|
12,77
|
40
|
12,50
|
160
|
10,63
|
décembre
|
69
|
8,70
|
44
|
2,27
|
53
|
11,32
|
166
|
7,83
|
Total
|
778
|
5,53
|
674
|
3,71
|
471
|
6,37
|
1923
|
5,10
|
.
1.1 EVOLUTION DE CAS DE
MENINGITES OBSERVES AU CPC ENTRE 2006 ET 2008
De manière spécifique, il est question de
décrire la structure de l'évolution de cas de méningites
bactériennes isolés au CPC au cours de la dite période et
d'essayer d'en dégager d'éventuelles composantes.
Figure 1: Cas de
méningites bactériennes isolés au CPC entre janvier 2006
et décembre 2008
On constate que les cas de méningites
bactériennes isolés au CPC ne suivent pas de tendance
particulière. Cette série évolue de façon
accidentée entre les valeurs 0 et 7. En effet, de 7 cas en janvier 2006,
elle était de 6 observations en décembre 2008. Pendant trois
années consécutives, les cas de méningites isolés
ont atteint des valeurs minimales autour du mois de juin. A première
vue, la chronique semble ne pas présenter de mouvement saisonnier.
1.2 CARACTERISTIQUES
DEMOGRAPHIQUES DE CAS POSITIFS DU LCR
Le suivi du traitement des personnes souffrant de la
méningite exige dans certains cas graves de reprendre l'examen du LCR
après deux semaines de traitements ; cette situation fait que l'on
enregistre les mêmes personnes deux fois dans la base de données.
Apres suppression de ces doublons et des observations (âge et sexe) non
remplies, le nombre d'examens est passé de 1923 à 1642. C'est
donc ce dernier fichier qui va faire l'objet des analyses selon l'âge et
le sexe des patients. La répartition des germes isolés selon les
caractéristiques démographiques des malades peut nous renseigner
sur les risques associés à la méningite.
Répartition par sexe et âge
Sur les 1642 demandes d'examens patients
ayant fourni des renseignements sur leurs âge et sexe, environ 8,4 %
souffraient de méningite. Le nombre de cas de méningite a
été légèrement plus important chez les femmes que
chez les hommes (respectivement 71 et 67). Pour ce qui est de l'âge, le
plus grand de méningite a été observé chez les
patients de 0 à 2 ans (58 cas sur 138). Le groupe de patients
âgés a connu le plus bas nombre de cas de méningite.
Tableau 2: Répartition
du nombre de cas de méningites selon le sexe et la tranche d'âge
|
de 0 à 2 ans
|
3 à 5 ans
|
6 à 14 ans
|
15 à 24 ans
|
25 à 44 ans
|
45 à 64 ans
|
65 et plus
|
Total
|
2006
|
homme
|
11
|
1
|
2
|
1
|
10
|
7
|
1
|
33
|
femme
|
13
|
3
|
1
|
1
|
8
|
4
|
0
|
30
|
2007
|
homme
|
8
|
1
|
3
|
0
|
3
|
3
|
0
|
18
|
femme
|
5
|
1
|
5
|
0
|
5
|
0
|
0
|
16
|
2008
|
homme
|
10
|
0
|
2
|
1
|
2
|
1
|
0
|
16
|
femme
|
11
|
1
|
2
|
2
|
9
|
0
|
0
|
25
|
Total
|
homme
|
29
|
2
|
7
|
2
|
15
|
11
|
1
|
67
|
femme
|
29
|
5
|
8
|
3
|
22
|
4
|
0
|
71
|
Le tableau suivant donne la répartition de proportion
de cas positifs par catégorie d'âge. A travers lui, on peut
constater que ce sont les patients âgés de 25 à 44 ans qui
avaient la plus grande proportion de méningite (environ 16,22 % dont
15,35% de méningites à cryptocoque). A propos de la
méningite bactérienne, la plus grande proportion de cas positifs
avait été observé chez les individus de la classe 6
à 14 ans (environ 12,9 %).
Tableau 3: Proportion de cas
positifs d'analyse du LCR par classe d'âge
Classe d'âge
|
méningite bactérienne (%)
|
méningite à cryptocoque(%)
|
Méningite (%)
|
0 à 2 ans
|
6,80
|
0,11
|
6,92
|
3 à 5 ans
|
3,03
|
0
|
3,03
|
6 à 14 ans
|
12,09
|
0
|
12,09
|
15 à 24 ans
|
3,12
|
4,68
|
7,81
|
25 à 44 ans
|
0,87
|
15,35
|
16,22
|
45 à 64 ans
|
0,77
|
10,85
|
11,62
|
65 et plus
|
3,57
|
0
|
3,57
|
Total
|
5,17
|
3,22
|
8,40
|
En prenant en compte le sexe du patients, il semble que les
femmes sont plus touchées par la méningite que les hommes et cela
quelque soit le type de méningite (bactérienne ou à
cryptocoque).
Tableau 4: Proportion de cas
positifs d'analyse du LCR selon le sexe du patient
sexe
|
méningite bactérienne
|
méningite à cryptocoque
|
méningite
|
Homme
|
4,8
|
2,7
|
7,5
|
Femme
|
5,57
|
3,8
|
9,4
|
Ensemble
|
5,1
|
3,6
|
8,3
|
2. ETIOLOGIE DES
MENINGITES
A propos des 153 cas de méningites (bactériennes
ou à cryptocoque) observés entre 2006 et 2008 au CPC, environ 28
% sont causées par le Streptococcus pneumonaie contre environ
35 % par le cryptococcus néoformans. L'Haemophilus
influenzae et le Streptococcus pneumonaie sont responsables
d'environ 67 % de cas de méningites bactériennes observées
au CPC (voir tableau suivant). Ce pourcentage est presque le même au
cours des 3 années.
Tableau 5: Répartition
des germes isolés dans le LCR au CPC entre 2006 et 2008
Type de méningite
|
nature du germe isolé
|
2006
|
2007
|
2008
|
Total
|
méningite bactérienne
|
Streptococcus pneumonaie
|
17
|
15
|
12
|
44
|
Haemophilus influenzae
|
9
|
2
|
11
|
22
|
Neisseria meningitidis
|
2
|
0
|
2
|
4
|
Salmonella species
|
1
|
1
|
0
|
2
|
Klebsiella pneumonaie
|
3
|
0
|
0
|
3
|
Salmonella tryphimurium
|
3
|
2
|
0
|
5
|
Streptococcus agalactiae
|
8
|
4
|
3
|
15
|
Escherichia coli
|
0
|
0
|
2
|
2
|
Enterobacter aerogenes
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Total
|
43
|
25
|
30
|
98
|
méningite à cryptocoque
|
Cryptococcus neoformans
|
28
|
11
|
15
|
54
|
Candida species
|
1
|
0
|
0
|
1
|
Total
|
29
|
11
|
15
|
55
|
Environ 11 espèces responsables de la méningite
(bactérienne ou à champignons) ont été
isolés au CPC entre 2006 et 2008. Il est question de repartir ces germes
selon le sexe et l'âge des personnes souffrant de méningites.
Les germes les plus isolés sont : Cryptococcus
néoformans (35,29 % chez les hommes et 40,84 % chez les femmes),
les Streptococcus pneumonaie (22,05 % chez les hommes et 33,8 % chez
les femmes), les Haemophilus influenzae (13,23 % chez les hommes et
14,08 % chez les femmes), les Streptococcus agalactiae (11,76 % chez
les hommes et 5,63 % chez les femmes). Chez les hommes, les
méningocoques (Neisseria meningitidis)
généralement responsables d'épidémies n'ont
été isolé que 4,41 % des cas (voir figure suivante).
Figure 2: Répartition des isolements de germes
responsables de méningites selon le sexe du patient
En tenant compte de l'âge des malades, on constate que
les germes (responsables de la méningite) les plus isolés chez
les nouveau-nés sont : les Streptococcus agalactiae (63,6
%), les Escherichia coli (18,2 %), les Streptococcus
pneumonaie (9 %) et les Klebsiella pneumonaie (9 %). Chez les
petits enfants (1 à 24 mois), les germes les plus isolés
sont : les Streptococcus pneumonaie (41,4 %), les Haemophylus
influenzae (27,6 %) et les Streptococcus agalactiae
(13,8 %). Pour ce qui est patients souffrant de la méningite et
âgés de 2 ans et plus, les germes les plus isolés sont les
Cryptococcus néoformans (63,4 %) et les Streptococcus
pneumonaie (22 %).
Figure 3: Répartition des isolements de germes
responsables de la méningite selon l'âge des patients
3 RESISTANCE DES PRINCIPAUX
GERMES AUX ANTIBIOTIQUES
Les streptococcus pneumonaie, les Haemophilus
influenzae et les Cryptococcus néoformans sont
les principaux germes isolés au CPC entre 2006 et 2008. Les
Streptococcus pneumonaie et l'influenzae sont des
bactéries et sont testés avec des antibiotiques alors que le
Cryptococcus neoformans est un champignon et sera soumis à
l'action des antifongiques.
Resistance de la Streptococcus
pneumonaie : Il ressort de l'analyse des antibiogrammes que
ces germes sont toutes sensibles à la Cefotaxime (100 %) et à la
ceftriaxone (100 %). La sensibilité à l'amoxicilline est
également très élevée.
Figure 4 Résultats d'antibiogrammes du
Streptococcus pneumonaie
Résistance de l'Haemophylus influenzae :
L'Haemophylus influenzae est complément sensible à la
Cefotaxime et la Ceftriaxone (100 % respectivement), très sensible
à la Gentamicine (86,4 %) et l'Amoxicilline + ac clavu (81,8 %). Cette
bactérie est très résistante à la Cotrimoxazole
(94,7 %), l'Amoxicilline (86,4 %), la Chloramphénicol (61,9 %) et la
Cefalotine (61,5 %).
Figure 5: Résultats d'antibiogrammes de
l'Haemophilus influenzae
Résistance de la Cryptococcus neoformans :
Le Cryptococcus néoformans est sensible à la Miconazole
(100 %), la Ketoconazole (100 %) et la Nystatine.
Figure 6:Résultats de
l'antibiogramme du Cryptococcus neoformans
DISCUSSION
Les demandes d'examens du LCR sont en nette baisse depuis
2006. Elles sont passées de 778 en 2006 à 471 en 2008. Le nombre
de cas observés de méningite bactérienne est
également en baisse (elle est passée de 43 en 2006 à 30 en
2008). On pourrait donc penser que l'incidence de la maladie est
décroissance à Yaoundé. Cependant, il faudrait centraliser
tous les cas observés partout ailleurs pour avoir la confirmation.
Les cas de méningites bactériennes
observées au CPC entre 2006 et 2008 connaissent des pics pendant la
période allant de décembre à février. Cette
période correspond habituellement à la saison sèche
à Yaoundé. Aussi, on pourrait penser que le climat chaud est un
facteur de risque de méningites bactériennes. D'ailleurs la
plupart des pays faisant partie de la `'ceinture africaine de la
méningite'' ont un climat sec le long de l'année.
La proportion de cas observés de méningite
bactérienne par année est passée de 5,53% en 2006 à
6,37% en 2007 en passant par un creux en 2007.
Le Streptococcus pneumonaie et l'Haemophilus
influenzae ont été plus isolés. Cette situation
réconforte toute la littérature sur l'étiologie de la
méningite bactérienne.
Le Streptococcus agalactiae qui est une
bactérie commensale des voies génitales féminines a
été majoritairement à hauteur de 63% chez les
nouveau-nés (moins d'un moins) souffrant de la méningite. En
effet, lorsqu'il y'a déséquilibre de la flore vaginale
féminine, il peut y'avoir une multiplication abondantes des
bactéries qui deviennent des pathogènes opportunistes. Chez la
femme, à partir du troisième de grossesse, la recherche du
Streptococcus agalactiae est obligatoire. Si la bactérie n'est pas
détectée et l'infection traitée, le nouveau-né
s'infectera au moment de l'accouchement et, il fera dans les 3 premiers jours
de la vie une méningite à Streptococcus agalactiae.
L'Haemophilus influenzae représente environ
23% des germes isolés chez les enfants de 1 à 24 mois. Ce taux
est tout de même élevé compte tenue du fait qu'un vaccin
contre ce germe figure ans le programme de vaccination au Cameroun.
Le Cryptococcus neoformans représente
respectivement 40 et 35% de germes observés chez les hommes et les
femmes. D'après la littérature, ce champignon est
généralement isolé chez les immunodéprimés
notamment les personnes infectées par le VIH. En plus du fait que le
Cryptococcus neoformans représente 60% des germes isolés
chez les patients de plus de 2 ans.
Le méningocoque généralement ciblé
pendant les épidémies de méningite n'est apparu que 4 fois
en 3 années d'observations. Il n'ya donc pas d'alerte
d'épidémie de méningocoque à Yaoundé et ses
environs.
Les résultats des antibiogrammes montrent une faible
activité (sensibilité située à 60%) de la
pénicilline G face aux Streptococcus pneumonaie alors que cet
antibiotique est généralement recommandé dans le
traitement de méningite à Streptococcus pneumonaie. Pour
ce qui est de l'Haemophilus influenzae, l'activité du
cefotaxime est relativement faible (environ 30 %).
CONCLUSION
L'objectif principal de notre étude était
d'analyser la distribution des étiologies de méningites
bactériennes et les profils de résistance des bactéries
responsables de méningites.
Les germes étudiés ont été
isolés chez des hommes et des femmes qui se sont présentés
au CPC entre 2006 et 2008 pour un examen du liquide céphalorachidien.
Il ressort de l'analyse de ces données qu'en moyenne 33
cas de méningites bactériennes sont observés par
année au CPC. La répartition de ces cas est sensiblement la
même dans les hommes et les femmes. Les nourrissons (0 à 2 ans)
représentent environ 42% de cas de méningites observés. En
termes de proportion, les enfants de 6 à 14 ans semblent être les
plus touchés par la méningite bactérienne (environ 12 %),
suivis de ceux de 0 à 2 ans.
Le Streptococcus pneumonaie représente 44 %
des germes responsables de la méningite bactérienne, suivis de
l'Haemophilus influenzae (22 %).
Parmi les antibiotiques testés sur les streptococcus
pneumonaie et le Streptococcus pneumonaie et
l'Haemophilus influenzae, la ceftriaxone a montré une
excellente activité sur ces souches.
Ainsi, pour l'application des recommandations suivantes pourra
améliorer l'efficacité de l'antibiothérapie :
· le ceftriaxone est l'antibiotique à conseiller
en première intention pour le traitement empirique des méningites
bactériennes causées par le Streptococcus pneumonaie
ou l'Haemophilus influenzae ;
· le chloramphénicol, la gentamicine et la
pénicilline G sont à déconseiller au traitement empirique
des méningites à Streptococcus pneumonaie ;
· l'amoxicilline, la cotrimoxazole et la cefotaxime sont
à déconseiller pour le traitement empirique des méningites
à Haemophilus influenzae.
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
Alonso JM. Rapport d'activité de l'unité
Neisseria pour l'année 2004.
http://www.pasteur.fr/recherche/RAR/RAR2004/Neisseria
Association médicale canadienne (Ed) ,2004. Grand public,
Maladies-Méningite, Amc. Ca.
www.cma.ca
Durand ML, Calderwood SB, Weber DJ et al, 1993. Acute bacterial
meningitis in adults. A review of 493 episodes. N. Eng J Med
FONKOUA et al, 2001. Les méningites d'étiologie
bactérienne à Yaoundé (Cameroun) en 1999-2000
Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed), 2004.
Disease and Conditions Meningitis, Mayo clinic.com.
www.mayo.clinc.com.
SIME et al, 1996. Les méningites purulentes de l'enfant au
nord Cameroun: aspects cliniques, bactériologiques et
thérapeutiques. Médecine d'Afrique noire
WHO, 2000. Report on Global Surveillance of Epidemic prone
Infections Diseases.
http://www.who.int /mediacentre/factsheets/fs141/fr/
http://
www.creapharma.ch/classifications/antibiotique,
http://www.caducee.net/Dossierspecialises/infection/meningite
* 1 Report on Global
Surveillance of Epidemic prone Infections Diseases.
* 2
www.cma.ca
* 3 L'essentiel des
statistiques contenues dans ce chapitre sont tirés du site de l'OMS que
voici :
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs141/fr/
* 4 Qualifiée de ceinture
africaine de la méningite
* 5 On doit porter attention aux
signes d'irritabilité chez les enfants trop jeunes
* 6
http://www.caducee.net/Dossierspecialises/infection/meningite
* 7 Recommandations de
l'OMS ; voir
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs141/fr/
* 8 Action d'introduire des
micro-organismes dans un milieu de culture pour les faire proliférer.
* 9 Elle est fonction de la
morphologie des micro-organismes mis en évidence par l'examen
microscopique après coloration du Gram et éventuellement
d'antigènes solubles.
* 10 Procédure qui
consiste à compter le nombre de leucocytes par mm3 contenus
dans le LCR.
|