Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Alioune Badara SANE
Master II « Economie de la Santé dans les
Pays en Développement et en transition »
Mémoire de
spécialité
« Analyse de l'incidence du Seguro Popular et
de son impact
sur l'utilisation des services de santé au
Mexique »
« Incidence of Seguro Popular and its impact analyzes on
the use of the health services in Mexico »
|
Etude de l'instauration d'un mécanisme
d'assurance 2000-2005 / sur 32 Etats
Fédéraux.
Année académique
2008-2009
IN MEMORIUM
Je dédie ce mémoire de DEA à mon cher papa,
tu es parti si tôt ! On ne t'oubliera jamais.
Pour tout ce que tu as fait pour nous assurer une meilleure
éducation possible. Nous prions pour toi !
A la mémoire de mes amis et frères Abdoulaye Vieux
Ciss et Mansour N'diaye. Nous prions pour vous !
A la mémoire de tous nos frères et soeurs disparus
!!
Que Dieu les accueille dans son paradis par la grâce du
prophète Muhammad (PSL) Amiin !!!
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
DEDICACES
v' A la mémoire de mon père Mouhamadou Lamine SANE.
Qu'Allah l'accueille dans son paradis. Amiin.
v' A ma mère Agnès Diatta, qui s'est toujours
sacrifiée pour le bonheur de ses enfants.
v' A la mémoire de mes amis et frères Abdoulaye
Vieux Ciss et Mansour Ndiaye. Qu'Allah les accueille dans son paradis.
Amiin.
v' A mes frères, et soeurs
V' A mes oncles
v' A mes amis
v' A mes voisins de Chambre v' A mes cousins et cousines v' Je
dédie ce modeste travail
REMERCIEMENTS
Bismilahi Rahmani Rahim !!!
Je remercie ALLAH le TOUT PUISSANT de m'avoir donné la
force et le courage d'accomplir ce dur travail et qui m'a associé
à toutes les personnes qui m'ont aidé.
Merci au prophète Muhammad Rassouloulahi (PSL) pour avoir
porté mes prières par sa « BARAKA » au TRES HAUT ALLAH
!
Mes remerciements vont aussi à l'endroit de:
Ma maman pour son amour, pour sa dévotion, pour
l'éducation qu'elle nous a donné, pour son soutien
matériel et moral et aussi ses conseils.
A tous mes enseignants pour la qualité de l'enseignement
et le savoir que j'ai reçu.
Mes professeurs, pour la formation qu'ils m'ont donnée.
Toutes les personnes, enfin qui ont été à
mes côtés : merci pour l'aide matérielle, les
prières, les conseils, les encouragements et le réconfort que
vous m'avez apportées.
ACRONYMES
CNPSS : Comisión Nacional de
Protección Social en Salud
CONAPO : Consejo Nacional de Poblacion
IMSS : Instituto Mexicano del Seguro Social
ISSSTE : Instituto de Seguridad y Servicios
Sociales de los Trabajadores del Estado.
MCO: Moindre Carré Ordinaire
ONG : Organisation non gouvernementale
PEMEX : Petróleos Mexicanos
SEDESOL :Secretarià de Desarrollo
Social
SSA : Secrétariat de Salud
SPM : Salud Pública de
México
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son
impact sur l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Résumé
Cette étude présente une évaluation
préliminaire de la distribution de l'assurance par le Seguro popular et
son effet sur l'utilisation des services de santé publique, de la
dépense privée de santé, et de l'incidence des
dépenses catastrophiques de santé parmi les ménages les
plus pauvres. Cette étude permet également de poser la question
des disparités à l'intérieur du pays et de mieux
comprendre les mécanismes de financement du Seguro Popular. Pour le
Mexique, une telle étude se justifie d'autant plus que cette
réforme s'est faite de manière
décentralisée1 et il semblait plus adapté
d'étudier l'impact entre régions.
Summary
This study presents a preliminary evaluation of the
distribution of the insurance by Seguro popular and its effect on the public
use of the health services, the private expenditure of health, and the
incidence of the catastrophic expenditure of health among the poorest
households. This study also makes it possible to raise the question of the
disparities inside the country and to better understand the finance mechanisms
of Seguro Popular. For Mexico, such a study is justified more especially as
this reform was done in a decentralized way and it seemed more adapted to study
the impact between areas.
1 Les premières vagues de
décentralisation ont commencé en 1980 au Mexique, il y a donc une
« culture » d'états fédéraux forts ; ce qui
justifie d'autant plus le choix du Mexique.
Introduction
Le contexte sanitaire mexicain avant le Seguro
Popular2 : nécessité d'instaurer un mécanisme
d'assurance santé public.
« Des actions aujourd'hui pour le Mexique du
futur » ; le titre du programme national de santé (PNS)
2001-2006 affichait clairement l'ambition de faire évoluer
l'accès aux soins de manière significative. C'est dans le but de
saisir la portée de ces évolutions majeures de la situation
sanitaire mexicaine que nous avons conduit une analyse préliminaire des
PNS 2001- 2006 et 2007-20123. Ce premier travail a permis de
connaître la typologie des indicateurs pertinents dans le contexte
sanitaire mexicain pour pouvoir identifier les tendances récentes. Le
PNS 2001-2006, réalisé en 2000, avant l'instauration du
Seguro Popular, nous a permis de nous rendre compte des insuffisances
du système de santé mexicain. En effet, en 2000,
les
paiements directs représentaient 55% des
dépenses de santé des ménages, ce quiimpliquait
un risque conséquent de coûts catastrophiques4
pour les ménages les plus
pauvres. Il est estimé dans ce document qu'environ la
moitié des familles au Mexique n'avaient pas de protection sociale ce
qui entraînait de profondes inégalités. Ainsi, 50 millions
d'individus, soit une famille sur 4, étaient contraintes de repousser
des soins de santé pourtant nécessaires, pour des raisons
économiques. La situation engendrait également d'autres effets
externes négatifs tels qu'une segmentation de la population due
à un système de santé à double vitesse
ainsi qu'une détérioration de l'état de
santé de la population au niveau agrégé.
C'est de ce constat relativement préoccupant , qu'a
émergé un consensus politique pour établir un programme
national visant à réduire la prévalence des
dépenses catastrophiques en santé. C'est donc de
l'objectif de mettre en place un mécanisme d'assurance
santé public,
2 La traduction étant « Assurance
Populaire »
3 Ces programmes sont de nature prospectives et visent
à renseigner sur les grands objectifs de la politique sanitaire
mexicaine sur les 5 ans à venir. Ainsi, le programme 2001-2006 se base
sur les données en 2000 et est publié cette même
année.
4 Les coûts sont considérés comme
catastrophiques lorsque leur part, pour payer des soins exceptionnels,
excède le seuil des 30% du revenu d'un ménage. A un tel niveau,
il y a en effet de forte chance pour le foyer « tombe » dans la
pauvreté.
permettant d'étendre la couverture santé
aux populations les plus fragiles, qu'est né le Seguro
Popular.
La mise en oeuvre du programme Seguro
Popular.
L'objectif de ce programme d'« Assurance
Populaire » serait à terme d'étendre l'assurance
santé à l'ensemble des foyers non assurés au Mexique (il
doit agir comme une protection financière pour ces populations). Ce
programme de protection sociale en santé s'était fixé
comme objectif de parvenir à la couverture universelle d'ici 2010 en
couvrant les 50 millions de personnes qui ne l'étaient pas avant son
lancement. Concrètement, le programme permet de couvrir un
paquet de 249 interventions et le remboursement de 312
médicaments.
La cible prioritaire du Seguro Popular est les
familles les plus précaires (les 2 derniers déciles de revenu).
L'affiliation inclue également toutes les personnes travaillant à
leur compte et qui n'étaient couvertes par aucune institution de
sécurité sociale que ce soit. Le financement du Seguro
Popular se base sur un schéma de financement public. La dotation du
programme provient des apports étatiques et fédéraux. A
travers cette dotation, le Seguro Popular est en mesure de financer
les fonctions de stewardship (information, évaluation, recherche), les
services de santé communautaire, les services de soins de santé
essentiels ainsi que les soins de santé exceptionnels ou
catastrophiques.
Littérature sur le Seguro
Popular
L'un des résultats majeurs qui ressort de plusieurs
études économétriques sur l'impact du Seguro
Popular est qu'il a atteint un des objectifs annoncés de
réduire les dépenses de santé dites « catastrophiques
»5. Parmi les 20% les plus pauvres, les ménages
affectés par les coûts catastrophiques ont baissé d'un
tiers. La réduction significative des coûts dits catastrophiques
s'explique notamment par un bon taux d'affiliation des personnes ciblés
permis dans la mise en oeuvre du Seguro Popular.
5 Cesar G Victora et David H Peters. «Seguro Popular in
Mexico: is premature evaluation healthy?», in The Lancet, Vol. 373
No. 9673 pages 1404-1405.
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Figure n°1 : Nombre d'individus affiliés
par le Seguro Popular6
Littérature sur le thème de l'assurance
santé et consommation de soins
A première vue, la littérature parvient à
des conclusions contradictoires quant à l'existence d'une
corrélation significative entre le Seguro Popular et une
augmentation de l'utilisation des soins de santé. Un ensemble d'articles
semblent converger sur le fait de dire qu'il n'y a pas de corrélation
significative entre la couverture santé et la modification de
l'utilisation des soins de santé. L'un de ces articles7 est
une étude d'impact réalisée sur 10 mois de Gary King 8 ;
le lancement du Seguro Popular n'a eu d'impact significatif, ni sur la
dépense en médicaments des ménages, ni sur l'utilisation
des services de santé ou sur l'état de santé. Toutefois,
la période d'analyse peut être jugée trop courte pour faire
ressortir des résultats significativement corrélés avec la
couverture santé. D'autant plus que la
6 graphe tiré de l'article Gary King et coll.,
«Assessing the effect of the 2001-06 Mexican health reform: an interim
report card», in The Lancet 2006; 368: page 1923.
7 Gary King et coll., «Assessing the effect
of the 2001-06 Mexican health reform: an interim report card», in The
Lancet 2006; 368
8 Gary King (Ph.D) is the David Florence
Professor of Government at Harvard University. He also serves as Director of
the Institute for Quantitative Social Science.
consommation de médicament, de soins ainsi que
l'état de santé ont très peu de chance d'évoluer
rapidement.
D'autres études sont cependant parvenues à la
conclusion inverse en démontrant une corrélation positive entre
assurance et consommation pour un nombre limité interventions et
sous certaines conditions. L'une de nos études de
référence : «Impact de l'assurance et offre des
professionnels de santé sur la couverture des traitements contre
l'hypertension », traite de ce thème au
Mexique:9. Cet article apporte de nouveaux
éléments à la littérature sur le sujet. Le
résultat auquel parviennent les auteurs de ce texte est que le
fait d'être assuré via le Seguro Popular est
associé de manière positive et significative avec une hausse du
traitement contre l'hypertension ainsi qu'au contrôle de la
pression sanguine. L'apport réel de ce papier est de montrer que
cette corrélation est d'autant plus vérifiée que
l'on se trouve dans des zones avec une forte densité en personnels de
santé.
La recommandation en matière de politiques publiques
qui se dégage de ce papier est double. En premier lieu, une attention
particulière devrait être portée sur le fait de financer et
de fournir une couverture universelle aux populations. Un second volet
consisterait à augmenter la quantité de professionnels de
santé dans les zones où l'offre est considérée
comme insuffisante10. Ce texte constitue une référence
à notre rapport car l'objet de notre étude sera d'élargir
la corrélation identifiée à l'utilisation des soins de
santé dans leur ensemble.
Une étude de 2006 s'est focalisée sur
l'évolution en volume de 11 interventions en santé suite au
Seguro Popular11 : elle montre que l'assurance a
permis d'augmenter la plupart de ces 11 interventions sur la période de
5 ans 2000-2005. Parmi celle-ci, des interventions peu
répandues en 2000 comme le traitement de l'hypertension, la
9 Impact of insurance and supply of health
professionals on coverage of treatment for hypertension in Mexico : population
based study». in British Medical Journal
10 C'est pourquoi le programme Seguro Popular dispose
d'un plan directeur pour l'investissement en Ressources Humaines. Les objectifs
de ce plan sont de développer des capacités médicales et
de soins.
11 article Gary King et coll, «Assessing
the effect of the 2001-06 Mexican health reform: an interim
report card» in The Lancet 2006; 368
mammographie, l'accouchement sous surveillance ou encore
l'accompagnement des naissances prématurées ont connu une hausse
significative grâce au Seguro Popular. Toutefois la
principale limite de cette étude est qu'elle ne peut pas être
extrapolée à l'ensemble des soins couverts par le Seguro
Popular. Elle n'en reste pas moins riche d'enseignements pour
montrer la pertinence de notre objet de recherche : la relation entre assurance
et consommation de santé. Cette même étude a de plus
analysé la variation absolue de l'indicateur composite de couverture
(incluant ces 14 interventions) dans chaque état du Mexique. Il est
à noter que les augmentations les plus élevées ont eu lieu
dans les états les plus pauvres : le Chiapas, Oaxaca, Guerrero, Puebla
et Veracruz. Comme le confirment les données dans le Programme national
de Santé 2001-1006, ce sont ces mêmes états qui avaient les
taux de couverture les plus faibles en 2000. Ces éléments nous
donnent une première indication sur le caractère « pro
pauvres » du Seguro Popular.
Carte : Variation absolue de l'indicateur de couverture
entre 2000 et 200512
12 Carte tiré de l'article de Gary King et
coll: «Assessing the effect of the 2001-06 Mexican health reform: an
interim report card», in The Lancet 2006; 368: page 1928.
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Problématique
Cette première revue de la littérature nous
amène à un premier constat : il y a eu augmentation des
consultations de tout type 13 : au Mexique, entre 2000 et 2005 les
consultations14 sont passées en moyenne de 2 568 à 2
755 pour 1 000 habitants. Face à cette forte augmentation, une
série de questions émergent : la mise en oeuvre du Seguro Popular
permet-elle d'expliquer cette variation des consultations ? Si oui, dans quelle
mesure ? Quelles sont les autres causes de cette augmentation ? Ces questions
nous conduisent à la problématique suivante : La mise en
oeuvre effective du Seguro Popular a-t-elle eu un impact significatif
sur la hausse des consultations des services de soins de santé
définis par les programmes nationaux de santé ?
En d'autres termes, le fait de bénéficier du
programme Seguro Popular est-il associé de manière significative
à une consultation en soins de santé plus importante ? La
réponse fournira une indication sur la modification des comportements
pour savoir si, c'est effectivement grâce au Seguro Popular, que
les personnes démunies ont eu la démarche d'aller « plus
consulter » un médecin généraliste, un
spécialiste en cabinet ou à l'hôpital. Cette question
permettra de mesurer le degré de réussite de l'option de
politique publique privilégiée par les décideurs.
Une question subsidiaire consiste également à se
demander quelles sont les conditions pour que cette corrélation puisse
être vérifiée ? Ces conditions nous ont amené
à introduire d'autres éléments qui pourraient
également expliquer une plus forte consultation des services de
santé (éducation, dépense de santé,
disponibilité des médecins).
13 Selon l'indice composite de consultation du
programme national de santé.
14 Il s'agit des consultations de spécialistes,
d'urgences, odontologiques.
Apport supposé de
l'étude
L'objet de notre étude est de s'inscrire dans la
lignée des études citées plus haut qui interrogent la
significativité du lien entre assurance et soins de santé puis
qui cherchent à l'expliquer en élaborant un modèle
économétrique.
L'apport de notre étude est d'étudier l'impact
du Seguro Popular sur les seules consultations de soins et non pas sur
la consommation en général (trop vaste et trop complexe pour
notre étude). Les études mentionnées ci-haut trouvent une
corrélation entre traitement et Seguro Popular. Ce qui
change pour notre étude, c'est qu'elle se situe en amont du parcours de
soins puisqu'elle interrogera la corrélation entre Seguro Popular et les
consultations (qu'il y ait ensuite traitement ou non).
Plan de travail
Notre étude sera organisée en trois chapitres:
Un premier chapitre qui fera la revue de la littérature
sur la question Assurance et Santé
Un deuxième chapitre qui fera une étude de
l'incidence du Seguro Popular dans les populations mexicaines.
Un troisième chapitre qui fera une analyse de l'impact du
Seguro Popular sur la demande de soins des populations mexicaines.
Chapitre I : ASSURANCE ET SANTE UNE REVUE DE LA
LITTERATURE
Le recourt à l'assurance santé comme moyen pour
pallier aux coûts catastrophiques de financement de la santé est
l'une des questions au coeur des débats de l'économie de la
santé. Ainsi, beaucoup d'auteurs ont essayé d'étudier
l'impact de celle-ci dans la santé. Ce chapitre mettra en revue une
partie des études qui ont été réalisées en
essayant de revoir les différentes conclusions tirées par les
auteurs sur la question.
I- Le rôle possible de l'assurance comme
réducteur des inégalités sociales de
santé, approches théoriques
De nombreuses études ont mis en évidence un lien
positif entre le niveau social, l'éducation, le revenu d'une part et la
santé d'autre part. Regroupés sous le terme
d'inégalités sociales de santé, ces éléments
sont largement observés, en Grande-Bretagne (Black Report, 1988 ;
Acheson, 1998) et aux Etats-Unis (Smith, 1999). En France, Mesrine (1999)
montre que durant la période 1982-96, un ouvrier de 35 ans avait en
moyenne 38 ans à vivre, contre 44,5 pour un cadre du même
âge. Ces inégalités concernent en premier lieu les
personnes exclues du marché du travail: le risque de mortalité
des chômeurs, sur la période 1990-95 est près de trois fois
plus élevé que celui des actifs occupés, celui des
inactifs près de cinq fois plus élevé (Mesrine, 2000).
Parallèlement, on observe aussi des disparités
selon le niveau de revenu au sein de la population insérée sur le
marché du travail et on peut parler de continuum
d'inégalités sociales devant la santé. Enfin, ces
inégalités ne tendent pas à se réduire : la
diminution des taux de mortalité observée sur la période
1987-1993 par rapport à la période 1979- 1985 a beaucoup moins
touché les ouvriers et les employés que les cadres
supérieurs et professions libérales (Jougla et al., 2000).
Par ailleurs, on observe que le degré de couverture du
risque maladie augmente avec le revenu, même en France où il
existe une couverture obligatoire. En effet, la Sécurité sociale
ne couvre que 75 % des dépenses de santé, le solde pouvant
être couvert par une assurance complémentaire. Or, le taux de
souscription à une assurance complémentaire augmente avec le
revenu. De plus, le niveau des garanties des contrats, notamment optique et
dentaire, augmente lui aussi avec le revenu : parmi les ménages gagnant
moins de 3 000 F par unité de
consommation15, 65 % des individus disposent d'une
complémentaire faible ou nulle, contre 28 % dans les ménages dont
les revenus dépassent 8 000 F par unité de consommation
(Bocognano et al., 2000).
Ce document présente les conclusions issues de la
littérature portant sur le lien entre ces deux séries de faits :
en quoi une assurance maladie peut-elle contribuer à réduire les
inégalités sociales de santé ?
On peut distinguer deux grands mécanismes par lesquels
l'assurance peut jouer sur les inégalités de santé. Le
premier met en jeu le système de soins : l'assurance, en
réduisant le coût des soins, permet théoriquement aux
pauvres comme aux riches d'accéder à des services médicaux
bénéfiques pour leur santé. Dans ce modèle, pour
que l'assurance ait un impact réel sur la santé, deux conditions
doivent être réunies : d'une part, l'assurance doit augmenter
effectivement la consommation de soins des plus pauvres ; d'autre part, cette
augmentation des soins doit améliorer l'état de santé. On
présentera les résultats des études reliant directement
l'augmentation de l'assurance maladie publique à l'amélioration
de la santé. Un second mécanisme suppose que l'assurance peut
agir de manière indirecte sur les inégalités sociales de
santé, non pas par le biais des consommations de soins mais pas le biais
des autres consommations. Toute dégradation de l'état de
santé entraîne des dépenses de soins supplémentaires
et donc une diminution des consommations non médicales via la baisse du
revenu disponible, diminution d'autant plus forte que le niveau d'assurance est
faible. Cette diminution du revenu disponible peut entraîner une
dégradation de l'état de santé sous l'hypothèse que
certaines consommations non médicales sont favorables à la
santé. Dans chacun de ces mécanismes, un financement
équitable du système d'assurance santé demeure une
condition nécessaire à la réduction des
inégalités sociales de santé. Le paiement d'une prime
d'assurance trop élevée mettrait en effet en péril le
budget des plus pauvres. On tiendra dans la suite pour acquis le fait que le
système de soins met en oeuvre une subvention des plus pauvres par les
plus riches.
Ceci dit, il est évident que l'assurance maladie ne
peut pas être le seul instrument de réduction des
inégalités sociales de santé. Une littérature
abondante éclaire d'autres déterminants de ces
inégalités qui se situent hors du système de santé,
comme les facteurs de risque et les inégalités de statut
social16.Pourtant, nous avons choisi de nous limiter ici à
l'effet de
15 Le revenu par unité de consommation est égal au
revenu du ménage divisé par le nombre d'individus du
ménage, chaque individu étant pondéré (1 pour le
premier adulte, 0,5 pour le deuxième adulte éventuel, 0,3 pour
chaque enfant).
16 Ils feront l'objet d'une seconde revue de
littérature.
l'assurance sur les inégalités sociales de
santé, ce pour deux raisons. En premier lieu, ce sujet a
été peu étudié, d'une part parce qu'il a pu
être souvent considéré comme allant de soi que l'assurance
avait un effet bénéfique sur la santé, d'autre part parce
que la validation de cette hypothèse nécessite des données
longitudinales rarement disponibles. En second lieu, même si l'assurance
n'est qu'un facteur de réduction des inégalités sociales
de santé parmi d'autres, elle constitue un des principaux instruments
des pouvoirs publics.
II- L'assurance maladie peut elle réduire les
inégalités sociales de santé en
favorisant la consommation de soins?
II. 1. L'effet de l'assurance sur les consommations de
soins
Les enquêtes sur la santé et les soins montrent
que la consommation médicale dépend du revenu. Si le montant
total des dépenses n'augmente que légèrement avec le
revenu, la structure des soins y est très sensible. Les plus pauvres
consomment moins de soins de spécialistes, de soins dentaires et
d'optique mais plus fréquemment des soins hospitaliers et infirmiers
(Bocognano et al., 1999). Cette sous-consommation de soins ambulatoires
résulte principalement d'un recours moins fréquent au
système de soins, et non d'une dépense plus faible une fois
l'épisode de soins engagé (Breuil-Genier et al., 1999).
Plusieurs facteurs peuvent rendre compte de ces
disparités de recours aux soins selon le niveau de revenu. Une
première hypothèse, dite d'induction de la demande (Rochaix,
1997), serait que les plus riches consommeraient plus de soins parce que les
médecins imposeraient à ceux qui peuvent le payer un sur-volume
d'actes destiné à garantir leur revenu. Cette hypothèse ne
rend cependant pas compte du fait que les riches ont plus de recours
spontanés que les pauvres, comme on l'a vu ci-dessus. En effet,
l'accès à l'assurance ne garantit pas toujours l'accès
à l'ensemble des soins. Les assurés publics peuvent subir un
rationnement de l'offre de soins, si l'assurance prévoit des tarifs
opposables inférieurs à ceux pratiqués pour les autres
patients, comme dans le cadre de Medicaid aux Etats-Unis (Currie, 2000). Un
autre facteur possible est que le niveau d'éducation et d'information
sur la santé conditionne le recours aux soins, notamment
préventifs (Kenkel, 1994) ; or, les individus à bas revenus ont
aussi plus souvent un niveau d'éducation bas. On peut aussi
soupçonner l'existence d'effets culturels . ou de l'environnement
social, les différentes classes sociales ayant des conceptions
différentes de leur santé et de leur corps. Par exemple, les
individus précaires tendraient à
consulter avec retard, même quand ils peuvent
accéder à des soins gratuits (Collet, à paraître).
De même, les bénéficiaires de l'Aide médicale
gratuite privilégieraient les soins curatifs, en particulier
hospitaliers, au détriment des soins préventifs (Breuil-Genier et
al., 1999).
En dehors de ces facteurs indirectement liés au revenu,
le revenu des patients conditionne directement leurs décisions de
consommations de soins. En effet, ce recours plus rare apparaît plus subi
que choisi : si, en 1998, 14 % de la population déclare avoir
renoncé à des soins pour des raisons financières au cours
des douze derniers mois, cette proportion atteint 24 % parmi les personnes
disposant d'un revenu inférieur à 3 000 F par unité de
consommation (Bocognano,2000).
Le modèle de capital humain appliqué à la
santé par Grossman (1972) et Cropper (1977) explique le recours
supérieur des riches par leur intérêt bien compris : les
individus les plus productifs ont intérêt à investir dans
leur santé pour ne pas diminuer leur capacité à
travailler. Inversement, les pauvres ne peuvent pas toujours se permettre
d'investir dans la santé, si cet investissement se fait au
détriment de consommations plus immédiatement nécessaires,
comme l'alimentation ou le logement. Si les consommations de soins sont
croissantes avec le revenu, on peut comprendre que le recours aux soins des
plus pauvres soit sensible à leur degré de couverture maladie :
en dotant les individus
les plus pauvres d'une couverture qui réduit le
coût des soins au moment de la consommation, cela leur permet
d'accéder aux mêmes soins que les plus riches, et d'investir
à leur tour dans leur capital santé. En revanche, si l'offre de
soins, l'éducation ou la culture sont les facteurs les plus
déterminants de l'accès aux soins, il n'y aura pas de lien clair
entre degré de couverture et accès aux soins, même chez les
pauvres. La question du lien entre couverture et accès aux soins est
donc une question empirique, qui doit être départagée par
les données d'enquête.
Les études réalisées en France montrent
que les dépenses de spécialistes, comme de soins ambulatoires des
personnes disposant d'une assurance complémentaire sont plus
élevées toutes choses égales par ailleurs (Caussat et al.,
1990 ; Breuil- Genier et al., 1999). Aligon et Grignon (1999) montrent que,
parmi les individus les plus pauvres, ceux qui sont couverts par une
complémentaire atteignent le niveau de dépenses des non pauvres,
mais Breuil-Genier et al. (1999) montrent que, en se restreignant à
l'ambulatoire, la consommation reste croissante en fonction du revenu parmi les
assurés complémentaires. Buchmueller et al. (à
paraître) montrent que le niveau de la couverture complémentaire
influence la probabilité de recourir
au spécialiste, mais qu'il subsiste un effet revenu
à niveau de couverture donné. Cet effet de la couverture
complémentaire peut passer par la réduction du prix apparent des
soins (en prenant en charge les tickets modérateurs ou les
dépassements de prix), mais aussi par le tiers payant, qui permet
d'éviter les renoncements dus aux problèmes de trésorerie
(Dourgnon et al., 2000).
Cependant, ces études ne permettent pas de
contrôler rigoureusement un biais possible lié à l'auto
sélection : les personnes en mauvaise santé souscriraient un
contrat d'assurance plus adapté à des dépenses de soins
anticipées importantes (Geoffard, 2000 ; Couffinhal, 2000) : le lien
constaté entre couverture et consommation reflète peut-être
pour une part le fait que les individus anticipant des dépenses ont
souscrit un contrat.Pour contrôler rigoureusement cet effet, les
économistes de la Rand Corporation (Newhouse, 1993) ont mené au
cours des années 70 une expérience en grandeur réelle, qui
reste à ce jour unique : ils ont attribué aléatoirement
à des familles américaines des contrats de couverture maladie
différant par le taux de remboursement des soins et par le plafond de
dépenses de soins annuelles à la charge du ménage, et ont
alors observé leurs consommations de soins pendant trois à cinq
ans. Cette étude a montré l'existence d'un effet très net
de la couverture sur la consommation : les personnes couvertes totalement
avaient des dépenses 30 à 40 % supérieures à celles
des personnes ayant à leur charge 95 % du coût des soins. Elle a
montré aussi que dès qu'on dépassait 25 % du coût
à la charge du patient (soit le montant des dépenses non
couvertes en France approximativement), on diminuait fortement le volume
consommé ; en fait, l'essentiel de la réduction de consommation
est constatée entre 0 % et 25 % à la charge du patient (Newhouse,
1993). D'autres études ont étudié cette question à
partir de l'impact de l'accès aux programmes d'assurance maladie
à financement public aux Etats-Unis. Le principal
programme public d'assurance maladie aux Etats-Unis est
Medicaid, qui s'adresse aux bénéficiaires de l'aide sociale, soit
en majorité les femmes et les enfants pauvres. Il couvre les soins (y
compris les soins préventifs) sans ticket modérateur, ni
franchise. Ce programme constitue un bon cas d'étude de l'impact de
l'assurance sur les soins reçus parce que son implantation s'est faite
progressivement et différemment d'un état à l'autre. En
juillet 1991, tous les états ont été obligés de
couvrir tous les enfants pauvres, ce qui a doublé la population
potentiellement éligible à Medicaid (de 15 % à 35 % des
femmes en âge d'avoir des enfants).
Currie (2000) résume les principales études
portant sur l'impact de Medicaid sur la consommation de soins, qui montrent que
l'ouverture des droits à l'assurance augmente le recours aux soins :
devenir un assuré Medicaid permet aux enfants de ménages
défavorisés d'atteindre le même nombre de visites curatives
que les enfants assurés du privé, et plus de visites
préventives.
Les mêmes conclusions se retrouvent pour des programmes
d'assurance publique autres que Medicaid, tels que le CHIP (Children Health
Insurance Program) étudié par Tilford et al. (1999) ou des
programmes à destination des travailleurs pauvres dans certains
états (Kilbreth et al.,1998).
Enfin, hors des Etats-Unis, Nanda (1999) montre qu'un
programme de micro crédit permet de solvabiliser l'accès aux
soins. Elle montre que l'éligibilité au programme a un impact
fort sur les modes de recours aux soins des femmes, l'éligibilité
augmentant le recours à la médecine moderne, notamment en
clinique. Une simulation indique que l'effet est comparable à celui
obtenu en consacrant la même somme à la construction de cliniques
dans les villages.
II.2. L'impact des soins sur l'état de santé
est difficile à évaluer
Nous venons de voir que l'assurance maladie a un impact sur le
recours aux soins, notamment des plus pauvres. Il reste donc à
déterminer si ce recours aux soins supérieur améliore
l'état de santé. C'est uniquement seulement si ces deux
conditions sont vérifiées, rappelons-le, que l'assurance aura un
impact sur la santé.
Il est cependant difficile de vérifier empiriquement
l'effet des soins sur la santé, car, à un instant
donné, le lien positif éventuel entre la consommation de soins et
la santé future peut être masqué par le fait que ce sont
en général les personnes malades qui consomment le plus
de soins. En cherchant à établir que celles qui se
soignent le plus sont en meilleure santé, on observe en fait le
contraire : les personnes en plus mauvaise santé se soignent
davantage.
Deux possibilités s'offrent alors pour franchir
l'obstacle. La première consiste, dans une approche normative, à
adosser l'étude de l'impact de l'assurance sur la consommation de soins
à des études médicales ayant prouvé
l'efficacité de certains soins, en particulier de soins
préventifs. Ce type d'approche permet de travailler sur des
données transversales courantes. Nous présentons ci-dessous trois
études américaines car aux Etats-Unis, le problème de la
non assurance, notamment des malades chroniques ou des femmes enceintes, est
plus répandu qu'en Europe.
Dans leur étude sur les recommandations de
mammographie, O.Malley et al. (2001) justifient leur conclusions en faveur
d'une extension de la couverture maladie aux femmes les plus pauvres en
montrant que les recommandations de mammographie augmentent avec l'assurance et
le statut socio-économique des patientes (et aussi qu'elles varient avec
la spécialité du médecin) ; or, d'autres études ont
montré que de telles recommandations incitent fortement les femmes
à recourir à ce type de prévention et, surtout, que
l'effet de la mammographie sur l'état de santé est
médicalement prouvé. Il peuvent donc conclure, dans ce cas
précis, à un effet positif de l'assurance sur l'état de
santé. Pour leur part, Ayanian et al. (2000) étudient l'effet de
l'assurance sur le renoncement de patients, pour des raisons
financières, à des soins jugés médicalement
adéquats, compte tenu de l'âge et des maladies chroniques. La
typologie utilisée est dérivée des
référentiels de bonnes pratiques sur les examens réguliers
de médecine préventive, concernant en particulier la surveillance
de l'hypertension, du diabète (examens du pied, ...) ou encore la
détection de certains cancers. Ils concluent à un effet positif
de l'assurance sur l'accès à ces soins adéquats.
Enfin, en estimant à dire d'experts les gains de
santé infantile liés aux différents types de soins, Cole
(1994) cherche à mesurer le type de soins auxquels accèdent les
nouveaux assurés Medicaid, en distinguant notamment les soins
préventifs, plus efficaces selon elle. Elle trouve que l'augmentation
des droits à Medicaid diminue la proportion de femmes ne recevant pas de
soins prénataux de 22 % à 17 %. L'effet est plus fort dans les
groupes à risque (mères adolescentes et célibataires).
Pour établir le lien entre soins et santé, la
deuxième approche consiste à observer l'effet d'une consommation
présente sur la santé future. Si la méthode doit estomper
au moins en partie l'effet de la santé sur la consommation, elle
nécessite de disposer de données longitudinales sur la
santé, la consommation de soins et l'assurance, collectées sur
une période suffisamment longue.
Ne disposant pas encore de résultats sur l'impact de
l'assurance sur l'état de santé sur données
françaises (voir encadré sur le dispositif Santé
Protection Sociale du CREDES, p. 6), nous pouvons toutefois apporter une
réponse partielle à cette question à la lumière de
l'expérience de la Rand, que nous avons déjà
mentionnée (Newhouse, 1993). Au cours de cette étude, Newhouse et
al. ont comparé l'évolution de l'état de santé des
personnes couvertes par les différents contrats d'assurance. Il est
apparu que, en dépit de son influence sur la quantité de soins
consommés, la part des dépenses à la charge des patients
n'a pas eu d'effet visible sur les différentes mesures de l'état
de santé général17, établies à
l'aide d'un questionnaire médical auto-administré à
l'entrée et à la sortie de l'expérience pour l'ensemble de
la population enquêtée. Néanmoins un diagnostic
médical, réalisé sur 60 % de l'échantillon au
début de l'expérience et sur la totalité à la
sortie, a permis de constater une amélioration attribuable à la
gratuité des soins de deux mesures physiologiques, la vision et
l'hypertension.
Les consultations ophtalmologiques ont été plus
fréquentes en cas de gratuité de soins (90 % contre 76 %), la
prescription de lunettes étant alors quasi identique selon les contrats
d'assurance. Parmi les pauvres, l'effet de l'assurance complète est
logiquement plus marqué : 78 % des assurés à 100 %
consultent contre 59 % des autres ; la consultation entraîne alors une
prescription de lunettes pour 18 % des assurés à 100 % et
seulement 8 % des autres. Même si la consommation de soins des plus
riches est toujours plus élevée, la gratuité des soins
permise par l'assurance diminue les inégalités sociales de
santé : en fin d'étude, les pauvres couverts à 100 %
avaient une vision correctement corrigée dans une proportion non
statistiquement différente de celle des plus riches (80 % contre 83 %)
alors qu'il subsistait un écart statistiquement significatif entre
riches et pauvres dans les autres contrats d'assurances (76 % contre81 %).
17 capacité fonctionnelle, taux d'invalidité,
risque vital, santé mentale, note subjective et bien-être
ressenti.
Des résultats comparables sont apparus dans le domaine
de l'hypertension : les personnes couvertes à 100 % avaient une pression
sanguine diastolique significativement inférieure à celle des
individus couverts par les autres contrats d'assurances (différence de
1.9 mm de Hg), cette différence étant encore plus marquée
pour les plus pauvres (différence de 3.5 mm de Hg). Cela a permis
d'estimer que la couverture totale des soins réduisait de 10 % la
probabilité de décès des personnes en mauvaise
santé. Cette étude a surtout montré l'importance du
diagnostic de la maladie sur les comportements de soins et donc l'état
de santé puisque les personnes connaissant leur problème
d'hypertension avant l'expérience ont eu une consommation similaire quel
que soit leur contrat d'assurance. En permettant un meilleur accès au
système de soins, l'assurance permet un meilleur accès à
la prévention et à l'information. Ce résultat confirme que
l'assurance à un effet sur l'état de santé via un meilleur
accès aux soins préventifs secondaires.
II.3. Quelques études reliant directement assurance
et santé
En dehors de l'expérience de la Rand, quelques
études ont analysé directement le lien entre la qualité ou
l'absence de l'assurance et d'une part la consommation de soins et d'autre part
l'état de santé général, sans étudier
spécifiquement l'effet des soins sur la santé.
Kasper et al. (2000) ont utilisé l'expérience
naturelle que constituent les changements d'assurance maladie, fréquents
aux Etats-Unis. Ils cherchent ainsi à étudier l'effet de
l'assurance maladie sur l'état de santé en mesurant l'effet de la
perte ou du gain de l'assurance maladie publique Medicaid d'une part, et de
l'assurance privée d'autre part, sur l'accès aux soins et
l'évolution de l'état de santé. Ils montrent que la part
des personnes en mauvaise santé (évaluation subjective) ne
s'accroît pas significativement avec la perte de l'assurance, que
celle-ci soit publique ou privée, malgré un effet positif de
l'assurance sur la consommation de soins.
Se basant sur les données 1995 à 1998 de
l'échantillon . Aging, Status and the Sense of Control (ASOC) ., Ross et
al. (2000) analysent l'état de santé en 1998 ajusté sur
l'état de santé en 1995. Ils montrent qu'il n'y a pas de
différence de santé entre assurés privés et non
assurés, les assurés publics étant même en plus
mauvaise santé finale que les non assurés (ces résultats
sont surtout visibles sur le nombre de maladies chroniques, plus que la
santé déclarée
ou le degré d'invalidité). Il n'y aurait donc pas
de preuves, selon eux, que l'accès à l'assurance permette
d'améliorer la santé des personnes défavorisées.
Ces études apportent cependant moins de garanties que
l'étude menée par la Rand. En particulier, l'existence de biais
de sélection des personnes couvertes par l'assurance invalide la mesure
de l'effet de d'assurance sur l'évolution de l'état de
santé. Il est probable que les changements de statut d'assurance ne
soient pas distribués aléatoirement, mais dépendent
principalement de l'évolution de l'état de santé
(notamment dans le cas de Medicaid). De même, l'éligibilité
à un programme d'assurance publique, sélectionne des personnes
ayant un état de santé moyen plus faible. Or on peut penser que
l'évolution de l'état de santé est conditionnée par
l'état de santé initial et, en particulier, que l'état de
santé se dégrade plus vite lorsque l'état de santé
initial est bas.
En outre, plusieurs études, résumées par
Currie (2000), aboutissent à la conclusion contraire. Elles portent sur
la santé des enfants, ce qui permet de s'affranchir de l'effet de la
santé antérieure relevé ci-dessus. Ces études,
comme nous l'avons dit plus haut, utilisent l.expérience naturelle de
l'extension du programme Medicaid, qui limite les effets de sélection.
Les résultats principaux en sont que l'augmentation de l'accès
à Medicaid dans les années 80 a diminué, toutes choses
égales par ailleurs, de 2 % l'incidence de naissances à faible
poids (moins de 3 kg), de 8,5 % la mortalité avant le premier
anniversaire et de 5 % la mortalité des enfants de plus d'un an. Cette
baisse de la mortalité s'explique par la diminution de la
mortalité par maladie, plus que par la diminution de la mortalité
par accident, ce qui accrédite l'hypothèse d'un rôle
positif des soins médicaux auxquels l'assurance permet
d'accéder.
III. L'effet indirect de l'assurance sur l'état
de santé
Le modèle sous-jacent aux travaux empiriques
présentés jusqu'ici repose sur l'idée que les soins sont
le chaînon entre extension de l'assurance et amélioration
éventuelle de l'état de santé. Une approche alternative
consiste à supposer que l'extension de l'assurance maladie
améliore l'état de santé sans pour autant que les
assurés consomment plus de soins.
Les soins médicaux sont parfois consommés pour
des raisons impératives liées à la survie de l'individu,
et, dans ce cas, le fait de disposer d'une assurance couvrant les
dépenses de soins médicaux permet d'éviter que ces
dépenses vitales ne mettent en péril le budget global du
ménage ou n'obligent le ménage à ponctionner sur d'autres
postes de dépenses pouvant contribuer à l'etat de santé de
ses membres, comme l'éducation ou le logement.
Pour que ce mécanisme soit plausible, il faut que
l'état de santé soit sensible à certaines dépenses
du ménage, autres que les dépenses médicales. Il y a peu
de résultats empiriques sur ce point. Olsen et al. (1983) montrent
cependant que le fait d'avoir accès à une salle de bains dans la
maison, ou le fait que le logement soit équipé
d'électricité, ou encore le nombre de chambres à coucher
du logement, sont des déterminants importants de la survie des enfants
en Malaisie. Une littérature historique vaste cherche à
déterminer l'effet propre de l'alimentation ou de la richesse sur la
santé. Nous nous proposons d'en faire état dans la seconde revue
de littérature portant sur les facteurs des inégalités
sociales de santé autres que les soins médicaux.
Cette idée est reprise par l'Organisation Mondiale de
la Santé (OMS, 2000), qui considère comme une marque de non
équité du système de soins le fait que des ménages
aient à supporter des dépenses de soins de leur poche qui
représentent une part importante de leur budget. Du reste, l'assurance
maladie s'est développée dans beaucoup de pays d'Europe sous la
forme d'une garantie, contre les pertes de revenus liés à
l'arrêt d'activité du père de famille salarié.
Ross et al. (2000) suggèrent que l'assurance pourrait
avoir un effet protecteur sur la santé en évitant les
difficultés économiques à l'assuré : ils montrent
d'une part, que l'augmentation du nombre de maladies chroniques est
corrélée avec les difficultés de trésorerie et
d'autre part, que l'assurance réduit les difficultés de paiement
des soins nécessaires. Ils en déduisent que l'assurance peut
avoir un effet sur la santé en évitant que les dépenses de
soins nécessaires soient une source de difficultés de
trésorerie. Cependant, ils ne mettent pas directement en relation les
difficultés de trésorerie avec les dépenses de soins. De
plus, cette interprétation semble contradictoire avec leur
résultat principal : à difficultés économiques
données, l'état de santé des personnes assurées par
Medicare se dégrade davantage.
Le mécanisme décrit par Ross et al. sous-entend
que les épisodes de précarité ont des effets
néfastes sur la santé. A partir des données du «Panel
Study of Income Dynamics» entre 1968 et 1989, McDonough et al. (1997)
montrent que les personnes âgées de plus de 45 ans ont un risque
de décès décroissant en fonction de leur revenu moyen. Cet
effet est d'autant plus marqué que leur revenu moyen est bas et qu'ils
ont vécu des épisodes de pauvreté. La moyenne des revenus
sur cinq ans est corrélée négativement avec le risque de
décéder durant les cinq années suivantes. Les
épisodes de pauvreté (correspondant à une baisse de plus
de 50 % du revenu annuel) impliquent une augmentation de la probabilité
de décès des plus pauvres mais aussi des revenus moyens.
L'étude ne montre pas si l'effet protecteur du revenu passe par le
système de soins. En revanche, les auteurs montrent que l'effet
protecteur du revenu sur la santé est plus faible après 65 ans.
Cela peut alors être expliqué soit par un effet de
sélection (les pauvres qui ont dépassé 65 ans). Dans le
même ordre d'idées, Benzeval et al. (2001) étudient les
effets du revenu de long terme et des épisodes de pauvreté sur la
santé à partir des données du British Household Panel
Survey, de 1991 à 1996/97. Ils montrent en particulier que la
pauvreté a d'autant plus d'impact sur la santé qu'elle est
persistante. Ils dénotent que les baisses de revenu ont plus d'effet sur
la santé que les hausses ; une assurance qui protégerait des
pertes imprévisibles de revenus serait donc aussi une assurance
santé. A l'instar de Mc Donough (1997), ils constatent que le lien entre
revenu et santé est moins visible chez les personnes âgées,
ce qu'ils expliquent d'une part par un effet de survie et d'autre part parce
que les mesures du revenu des personnes âgées sont moins
représentatives de leur trésorerie.
En conclusion,
- les études semblent converger sur l'évidence d'un
lien positif entre niveau d'assurance et niveau de recours aux soins ;
- en revanche, l'impact de la consommation de soins permise
par l'assurance sur l'état de santé n'est démontré
que dans des domaines particuliers: la vision et l'hypertension dans
l'expérience de la Rand, la mortalité des enfants par les
études sur Medicaid, la prévention primaire ou secondaire pour
les études normatives ; sur des indicateurs plus généraux
d'état de santé, l'horizon d'observation de ces études ne
permet pas de conclure à une amélioration ;
- enfin, les gains observés sur l'état de
santé sont plus importants pour les bas revenus. Le fait que l'assurance
santé ait un rôle plus protecteur sur la santé des pauvres
que sur celle des riches tend à confirmer l'hypothèse de
l'efficacité de l'assurance maladie en tant qu'instrument de lutte
contre les inégalités sociales de santé.
Si ces études ne débouchent pas sur des
conclusions plus tranchées, c'est sans doute parce qu'il est difficile
d'établir des relations causales sur des périodes courtes et, a
fortiori, sur des données transversales. De ce point de vue, le
dispositif d'enquête Santé et Protection Sociale du CREDES permet
maintenant de disposer d'un panel de 3 900 personnes et de trois points
d'observation à quatre ans d'intervalle. Ce panel nous permettra
d'étudier longitudinalement l'évolution de l'état de
santé et de ses déterminants, qu'il s'agisse de la consommation
de soins, du niveau d'assurance, des revenus.
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact
sur l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Chapitre II: ETUDE DE L'INCIDENCE DU SEGURO POPULAR
Ce chapitre présente une évaluation
préliminaire de la distribution de l'assurance par le Seguro popular et
son effet sur l'utilisation des services de santé publique, de la
dépense privée de santé, et de l'incidence des
dépenses catastrophiques de santé parmi les ménages les
plus pauvres ménages. L'analyse est appropriée dans le contexte
actuel (décentralisation et distribution de services aux pauvres) pour
deux principales raisons. D'abord, la création et l'expansion rapide de
Seguro popular est d'intérêt pour ses avantages,
représentant le projet le plus ambitieux de propagation de l'assurance
santé de base à l'ensemble des non assuré depuis la
création du Secretaría de Salud (SSA) en 1943.
Deuxièmement, la conception décentralisée du seguro
popular implique des défis et opportunités qui peuvent être
d'intérêt général.
I. Identification et affiliation des
bénéficiaires
Le Seguro popular spécifie les objectifs distributifs
au niveau des états et au niveau des ménages. Au niveau des
états l' objectif poursuivi par le Seguro popular est de réduire
les inégalités dans les dépenses publiques de santé
par habitant (aussi bien qu'à travers des arrangements d'assurance de
santé publique). Au niveau des ménages le but est de
réaliser la couverture totale en minimisant la
vulnérabilité aux dépenses de santé catastrophiques
appauvrissantes, réduisant ainsi les inégalités dans
l'accès aux services de soins de base. Un défi immédiat
pour l'analyse actuelle est que le programme s'inscrit dans une phase de
transition (2004 -2010) ce qui stipule que ces objectifs
précités, doivent être atteints vers la fin de la
décennie courante. Avant l'atteinte de la couverture totale,
l'identification des familles bénéficiaires à travers
leurs caractéristiques socio-économiques est nécessaire
pour deux raisons : (i) pour atteindre les plus vulnérables et les plus
nécessiteux18 , et(ii) pour affecter aux différents
bénéficiaires la tranche contributive appropriée.
Selon les règles du programme, les gouvernements de
chaque état jouent un rôle important dans ce processus.
D'abord, le nombre de bénéficiaires à affilier,
l'attribution des fonds fédéraux du Seguro popular ainsi que
les contributions appropriées aux différents états, est
18 «La promoción para la afiliación
tendrá como prioridad, en los primeros años, a la
población de las áreas demayor marginación, zonas rurales
e indígenas.» (CNPSS 2005).
conjointement défini par le gouvernement
fédéral et les gouvernements d'état à travers un
accord de coordination « Acuerdo de Coordinación ».
Deuxièmement, le ministère de la Santé de
chaque état doit mettre en place un régime étatique de
protection sociale pour la santé « Regímenes Estatales de
Protección Social en Salud » (REPSS) qui se chargera de la
promotion du programme et de l'affiliation des bénéficiaires.
Selon les règles de Seguro popular, l'affiliation devrait être
mise en application dans des modules avec un questionnaire 19
socio-économique pour identifier et classifier les
bénéficiaires potentiels dans des déciles de revenu ainsi
que dans des groupes contributives, à partir d' un modèle
statistique d'analyse discriminante fourni par la commission nationale de
protection sociale pour la santé (CNPSS)20 .Selon la SSA, cet
instrument ainsi que la procédure statistique sont semblables à
celui employé par Oportunidades pour choisir ses
bénéficiaires.
Contrairement au dernier programme, les règles
opérationnelles du Seguro popular constituent des exceptions dans la
procédure, en levant une certaine discrétion au niveau
fédéral et au niveau des états. Les règles exigent
l'affiliation automatique des bénéficiaires d'autres programmes
sociaux fédéraux. Dans le cas d'Oportunidades il est
utilisé pour améliorer les objectifs du Seguro popular, comme on
le verra ci-dessous, mais en l'absence d'un système d'identification
unifié, les critères cibles d'autres programmes, comme LICONSA,
peuvent être beaucoup moins efficace 21 par exemple, le
gouvernement du « Distrito fédéral » a employé
le réseau de Liconsa pour diriger ses bénéficiaires vers
l'affiliation à des modules du Seguro popular dans des cliniques de
santé.
Plus étonnant, les règles tiennent compte des
affiliations collectives de groupes spécifiques, sans
évaluations individuelles. Celles-ci peuvent être
négociées par n'importe quelle
19 Cédula de Características
Socioeconómicas del Hogar (CECASOEH).
20 «Para llevar a cabo la promoción y
afiliación de las familias susceptibles de incorporarse al Sistema, los
REPSS deberán crear Módulos de Afiliación y
Orientación (MAO), así como brigadas que se encarguen de
estas tareas. Los MAO y las brigadas estarán bajo la responsabilidad de
las entidades federativas y su número dependerá de la meta de
afiliación establecida en los Acuerdos de Coordinación.»
(CNPSS 2005).
21 See Scott (2005) pour une analyse de l'incidence de programmes
ciblés au Mexique basé sur ENIGH 2002-Módulo
Social, relevant les différences de performance par rapport aux
cybles, d'Oportunidades, d'une part, de Liconsa, d'autre
part.
organisation gouvernementale 22 mais également,
en principe, par des syndicats, des organismes de production ou n'importe
quelle autre O.N.G23.
II .Les cibles de Seguro Popular
Pour analyser le ciblage du Seguro Popular au niveau des
ménages nous ferons la distinction et le contraste entre deux sources
d'informations différentes: a) les informations de surveillance
générées par le programme, basées sur des
procédures d'identification administratives et utilisées pour
répartir les bénéficiaires par déciles de revenu
afin de déterminer leur statut de cotisant24, et b) la «
Encuesta Nacional de Ingreso y gasto de los hogares » (ENIGH) pour 2004,
un plan national (rural et urbain) représentant les revenus et les
dépenses sur un échantillon de 25.000 ménages. Le
questionnaire de 2004 publié par ENIGH ne s'intéresse qu'aux
dépenses engendrées par la Seguro Popular, et ne capte
exclusivement que les ménages contributifs, qui ne représentent
que 7% de tous les bénéficiaires selon les dossiers
administratifs, et 4,7% dans l'échantillon ENIGH. Heureusement, un
module sur les programmes sociaux ciblés (« Modulo de Programas
Sociales », MPS) a été recommandé par SEDESOL dans le
cadre de ENIGH pour l'année 2004, qui inclut tous les
bénéficiaires de Seguro Popular, contributifs ou
non25. Ce module a été appliqué à tous
les ménages de l'échantillon ENIGH.
L'échantillon de ménages
bénéficiaires de Seguro Popular capturés dans le SPM
inclut 920 ménages, ce qui représente 890.382 ménages au
niveau national, alors que les dossiers administratifs reportent 1.5 millions
de familles affiliées à la fin de 2004. La différence peut
s'expliquer par divers facteurs. Premièrement, ENIGH décline au
troisième trimestre, mais le Seguro Popular a augmenté son
affiliation de 800 à 1,5 millions d'euros au second semestre de 2004.
Deuxièmement, le concept de famille utilisé dans ENIGH ne
correspond pas exactement à la notion de famille
bénéficiaire utilisé par le programme26, qui
donne la possibilité d'avoir plus d'un bénéficiaire par
ménage. Enfin, il peut bien entendu y avoir de
22 «...cualquier institución gubernamental
podrá gestionar la afiliación colectiva al Sistema de familias
susceptibles de incorporación» (Lineamientos, 19)
23 Les reports administratifs du programme n'ont pas
identifié le nombre de bénéficiaires affiliés par
l'une ou l'autre de ces procédures, mais apparemment aucune affiliation
du dernier type n'a été mise en application jusqu'ici (comment by
Hector Peña, Unidad de Análisis Económico, SSA,
2/9/2006)
24 Le dernier rapport administratif disponible quand la
présente étude a été achevée était en
date du 30 juin 2005.
25 La question spécifique posée est:
«Algún miembro de este hogar o su hogar está inscrito en
el Seguro Popular de salud?». Bien que le module ait
été également inclus dans l'ENIGH 2002, il n'a pas inclus
une question au sujet de Seguro popular, qui a alors eu une couverture
rapportée seulement à 300' 000 ménages vers la fin de
cette année.
26 Art. 77 bis 4, Ley General de Salud.
grandes erreurs d'échantillonnage étant
donnée la couverture relativement faible du programme à ce
stade.
Les distributions par décile basées sur les
données présentées dans les tableaux et figures de ce
document utilisent le revenu courant total par habitant net des transferts
publics monétaires , et les ménages concernés comme
unité ordonnée. La compensation des transferts monétaires
est nécessaire pour obtenir un bien être commun. Ceci est le
concept adopté dans l'Analyse inter-sectorielle de l'incidence du
bénéfice appliquée dans la Revue des dépenses
publiques (Banque mondiale 2004) au Mexique. Il est particulièrement
pertinent dans le contexte actuel parce que nous allons comparer cette
distribution avec Oportunidades, qui représente un transfert
monétaire important pour les pauvres. Les ménages sont
utilisés comme unité pertinente afin de rendre ces classements
comparables avec les déciles générés par le
programme, mais il convient de noter que les ménages les plus pauvres
sont en moyenne plus grands que les plus riches (classés par revenu par
habitant), de sorte que les parts allouées aux déciles les plus
pauvres de la population sont surestimées (pour cette raison, la Banque
mondiale (2004) rapporte l'incidence des avantages par déciles de la
population).
Selon les dossiers administratifs de Seguro Popular, des 2
millions de familles bénéficiaires affiliées en Juin 2005,
93% ont été classées dans le premier quintile de revenu.
Environ la moitié des États reporte que presque 100%
appartenaient à ce groupe de revenu , et seulement cinq rapports de
ciblage sont proche ou inférieur à 80% (figure 2). Dans tous les
Etats sauf trois la majorité des bénéficiaires est encore
classée dans le premier décile, et pour cinq d'entre eux plus de
90% sont classés comme tel. Il ya une corrélation claire entre le
pourcentage d'affiliés classés dans cette catégorie de
revenu et le pourcentage d'affiliés qui sont aussi
bénéficiaires d'Oportunidades, et les deux autres Etats classent
près de 100% des affiliés dans le premier décile (Puebla
et Querétaro taro) rapport presque identique aux pourcentages des
bénéficiaires du programme Oportunidades. D'autre part, il existe
des cas comme celui d'Oaxaca, qui classent près de 70% des
affiliés dans le premier décile, mais reportent moins de 20%
d'affiliés dans Oportunidades.
Figure 2 : Les bénéficiaires de Seguro
popular dans les deux premiers déciles de revenu et Oportunidades (%
total des bénéficiaires par l'état)
Source: CNPSS (2005).
Il devrait être évident que ces niveaux de
ciblage d'efficacité sont hautement improbables avant même qu'ils
soient évalués en fonction des données d'enquêtes
indépendantes. Cela impliquerait que tous les Etats ont donné la
priorité absolue à la sélection des personnes
extrêmement pauvres et ont relégué au second plan tous les
candidats au-dessus du deuxième décile, ce qui fait qu'ils ont
réalisé l'objectif avec un degré de succès sans
précédent, et que près de la couverture totale des
extrêmement pauvres par Seguro Popular a déjà
été réalisée au niveau national, et même
dépassé dans certains Etats. Ce résultat est
également incompatible avec les caractéristiques
socio-économiques les plus observables des bénéficiaires
(autres que le revenu) déclarées dans les données
administratives (tableau 1): 60% des bénéficiaires vivent dans
des zones urbaines, seulement 25% dans les zones de marginalité
élevée ou très élevée,6% dans les
communautés autochtones, et 40% sont également
bénéficiaires d'Oportunidades.
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Table 1. Les caractéristiques
sélectionnés des bénéficiaires de Seguro Popular
(30 juin 2005)
Total
|
1,973,754
|
|
Rural
|
840,254
|
40,60%
|
Avec Oportunidades
|
812,893
|
39.2%
|
Dans les localités à marginalité
élevé ou très élevé
|
522,652
|
25,20%
|
Dans la communauté indigène (40% ou plus de la
population)
|
119,764
|
5,80%
|
Source: CNPSS (2005).
Le tableau 2 compare la répartition des familles
bénéficiaires reportée par le programme, avec la
répartition des ménages bénéficiaires
observée dans ENIGH, compte tenu des différents concepts de
revenu et des unités. La répartition n'est pas très
sensible à la notion de revenu, mais elle l'est au choix de
l'unité. La répartition obtenue à partir d'ENIGH est
toujours progressive, mais la part du quintile le plus pauvre est moins de la
moitié de ce que montre les rapports du programme: 45% en terme de
déciles de ménages (37% dans les déciles de la
population). La différence peut refléter en partie les
différences méthodologiques et statistiques entre l'analyse
discriminante utilisée pour imputer les revenus à Seguro Popular
et les données ENIGH sur le revenu publiées en 2004, comme c'est
aussi observée dans le cas de Oportunidades27. Toutefois, une
différence de cette ampleur suggère une substantielle erreur de
ciblage associée au déroulement de la procédure
d'identification (décentralisée) du programme . Ceci sera repris
dans la dernière section.
27 L'analyse discriminante utilisée dans 2004 a
été basée sur l'ENIGH 2002. Les règles du programme
exigent de cette analyse d'être mise à jour utilisant l'ENIGH
courant (Lineamientos, chapeau. VII).
Table 2 : Distribution des bénéficiaires
de Seguro Popular par déciles de ménage (ou famille)
ordonnés selon le niveau de revenu par habitant :reports administratifs
vs ENIGH 2004
Rapport Administratif
|
ENIGH(module social)2004
|
|
2004
|
Juin (2005)
|
Ménage
selon le
revenu par
habitant
|
Ménage
selon le
revenu par
habitant net
des transferts
|
Population
selon le
revenu par
habitant net
des transferts
|
1
|
67.6%
|
63.0%
|
26.1%
|
26.2%
|
19.6%
|
2
|
27.4%
|
29.9%
|
19.2%
|
19.6%
|
17.6%
|
3
|
4.7%
|
5.5%
|
17.5%
|
14.8%
|
15.4%
|
4
|
0.1%
|
1.0%
|
10.3%
|
11.2%
|
13.0%
|
5
|
0.1%
|
0.3%
|
7.8%
|
8.1%
|
8.1%
|
6
|
0%
|
0.2%
|
6.9%
|
7.0%
|
8.3%
|
7
|
0%
|
0.1%
|
5.0%
|
5.4%
|
6.2%
|
8
|
0%
|
0.1%
|
3.1%
|
3.3%
|
4.9%
|
9
|
0%
|
0%
|
3.6%
|
3.8%
|
5.6%
|
10
|
0%
|
0%
|
0.4%
|
0.6%
|
1.2%
|
TOTAL
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
Note :la distribution par décile des
bénéficiaires du programme rapportée sur les dossiers
administratifs est décrit comme « familles par décile de
revenu affiliées entre le premier semestre de 2004 et le premier
semestre de 2005 ».
Source : Les calculs utilisent le Module Social d'ENIGH 2004 et
les dossiers administratifs reportés dans CNPSS (2005)
Pour placer la distribution observée de Seguro Popular
dans son contexte, les figures 3 et 4 la compare avec la distribution des non
assurés28, de Oportunidades, et de l'utilisation de services
de santé principaux par les non assurés (SSA, IMSS,
Oportunidades, Institutos Nacionales de Salud), et par les assurés
(IMSS, ISSSTE, PEMEX)29 . D'une part, l'affiliation à Seguro
Popular en 2004 a été plus progressive (Pro-Pauvres) que
l'utilisation de l'ensemble (non ciblées) des services de l'ASS et la
distribution des non-assurés (La population cible du programme à
long terme). D'autre part, le degré de progressivité
observé de Seguro Popular est en deçà de celui atteint par
les deux autres Oportunidades et IMSS.
Figure 3 :Distribution des ménages
bénéficiaires de Seguro Popular et d'Oportunidades, (utilisation
de) des services de santé de la SSA, et de la population non
assurée (déciles de ménage ordonnés par niveau de
revenu par habitant net des transferts)
Source : Calcul à partir des modules d'ENIGH 2004
28 En ce document un ménage est classifié comme
assurés si au moins un de ses membres est couvert par des régimes
de sécurité sociale public ou assurance maladie médicale
privée, et non assuré autrement.
29 Tous ceux-ci ont été obtenu à partir
d'ENIGH sur une base méthodologique commune, excepté
l'utilisation des services de santé dans IMSS- Oportunidades ,les
cliniques et Institutos Nacionales, qui sont obtenus à
partir d'Encuesta Nacional de Salud 2000 (ENSA).
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Figure 4. Coefficients de concentration de Seguro
Popular et d'autres programmes de santé et de la population non
assurée (population ordonnée selon le niveau de revenu par
habitant net des transferts)
Source : Oportunidades, Seguro popular, ASS, et non
assuré : les calculs utilisent ENIGH 2004 (y compris les modules de
programmes sociaux). Le reste : Scott (2005), utilisant ENIGH 2002 (y compris
les modules de programmes sociaux), excepté IMSS-Oportunidades et les
Instituts Nationaux, qui ont été obtenus à partir d'ENSA
(2000).
Notez également que les bénéficiaires de
Seguro Popular, qui sont aussi dans Oportunidades sont répartis comme le
reste des bénéficiaires d' Oportunidades. Comme le montre la
figure 5 , en contraste avec la répartition très progressive de
Seguro Popular incluant les bénéficiaires Oportunidades, le reste
des bénéficiaires de Seguro Popular représente une
distribution plate dans ce segment. Ce qui suggère que le pouvoir
discriminant de Seguro Popular dans la partie inférieure à 40% de
la distribution des revenus est entièrement dû au mécanisme
de sélection d'Oportunidades (selon les regles de Seguro Popular , les
candidats d'Oportunidades seraient automatiquement affiliés à
Seguro Popular sans une étude socioéconomique plus
poussée).
Figure 5. Distribution des ménages
bénéficiaires de seguro popular et d'Oportunidades
(déciles de ménage ordonnés par niveau de revenu par
habitant net des transferts)
Ménages ordonné par revenu courant par habitant
net des transferts. Des ménages sont classifiés comme
assurés si au moins un de ses membres est couvert par l'un des
régimes de sécurité sociale publics ou par une assurance
médicale maladie privée, et non assuré autrement.
Source :Calcul fait à partir des données ENIGH
2004
Notez également que certains
bénéficiaires de Seguro Popular vivent dans des ménages
assurés (16%), tel que défini dans ce présent
document30, et leur distribution est également
reportée dans la figure 5. En plus de quelques non pauvres
considérés à tort comme pauvre (erreur d'inclusion), une
partie des pauvres peut être classée à tort comme non
pauvres (erreur d'exclusion). Ce dernier peut être testé dans le
cas présent en observant la distribution des bénéficiaires
contributeurs de Seguro Popular, bien que cette preuve doit être
interprétée avec prudence compte tenu des petites tailles des
échantillons concernés (tableau 3). Le pourcentage des
contributeurs est plus faible chez les bénéficiaires pauvres que
chez les plus riches et la classe moyenne (par bénéficiaire
contribuant ) , mais la différence entre les personnes extrêmement
pauvres (premier quintile) et les bénéficiaires non pauvres
est
30 Voir l'apostille 13 pour la définition. Ces cas ne
violent pas nécessairement la condition que les
bénéficiaires de Seguro popular n'aient pas le droit à la
sécurité sociale, parce que nous incluons l'assurance
privée et parce que la couverture de la sécurité sociale
dans le ménage peut ne pas recouvrir la couverture de Seguro popular.
relativement faible, et les premiers ne doivent évidemment
pas être concernés par aucune contribution, conformément
aux règles de Seguro Popular 31.
Table 3. Familles Contribuant au Seguro Popular
(«Cuota familiar»)
|
Pourcentage de
bénéficiaires contribuant
|
contribution
moyenne observée
(des bénéficiaires
contribuant)
|
Contribution
moyenne
implicite par des
règles de Seguro popular (étant donné la
distribution des bénéficiaires)
|
20% poorest
|
3.2%
|
228
|
0
|
40% poorest
|
3.4%
|
236
|
235
|
60% richest
|
8%
|
393
|
989
|
Ménage ordonné selon le revenu courant par habitant
net des transferts Source :Calcul fait à partir des données ENIGH
2004
Sur le plan démographique (tableau 4), Seguro Popular a
des avantages pour les enfants et pour les jeunes mais de manière
disproportionnée, mais les vieux ne sont que légèrement
surreprésentés dans le programme en tenant compte de leur part
dans la population totale.
Table 4. Distribution par groupes d'âge
:2005
|
Population
|
Seguro Popular
|
0- 10
|
21.8%
|
27.7%
|
11-20
|
20.7%
|
24.1%
|
21-30
|
18.2%
|
11.7%
|
31-40
|
14.8%
|
13.5%
|
41-50
|
10.8%
|
9.5%
|
51-60
|
6.6%
|
5.9%
|
61 +
|
7.1%
|
7.5%
|
31 En plus de la petite dimension de
l'échantillon, la grande variation des contributions rapportées
est contradictoire avec la gamme des contributions spécifiées par
les règles du programme, suggérant que quelques ménages
aient pu misreported ces contributions (par exemple, annuaire et montants
déroutants de trimestre). En outre, puisque quelques ménages
peuvent contenir plus d'une famille de bénéficiaire, ils peuvent
rapporter des contributions multiples.
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Sources: CONAPO 2000-2050 population projections. CNPSS
(2005).
Enfin, alors que Seguro Popular a maintenant été
introduite dans tous les États32, à l'heure actuelle,
la couverture et les niveaux de dépenses varient considérablement
entre les États (tableau 5, Figure 6 et Figure 7), et les
différences observées ne sont pas compatibles avec l'objectif
compensatoire de la convergence vers des dépenses par habitant
égales entre les Etats. Alors que certains États reportent un
taux de couverture estimé à 100% de leurs assurés
(Tabasco, Colima, Aguascalientes)33, beaucoup d'autres n'ont pas
encore atteint les 10%. Les dépenses de Seguro Popular varient de
façon similaire, par non assurés et par
bénéficiaire de Seguro Popular.
32 Notez cela dans le cas du DF, qui a accepté le
programme seulement en 2005, et n'apparaissez pas en 2005 données
administratives d'assurance et de dépense, néanmoins les 2004
rapports d'ENIGH 34.622 ménages prétendant être
bénéficiaires de Seguro populaires (39 ménages dans
l'échantillon). Une explication probable pour ceci est que Seguro
populaire a été confondu avec le programme d'Apoyos Para Adultos
Mayores du gouvernement de DF, de l'assurance de santé de offre et d'une
pension à toutes les personnes de 70 ou en haut.
33 Des taux d'assurance au-dessus de 100% peuvent être
expliqués par plusieurs raisons : a) la différence dans la
définition des unités de bénéficiaire (familles
nucléaires) et de la population objective prévue des
ménages non assurés, permettant les familles multiples de
bénéficiaire par ménage, b) erreurs dans
l'évaluation de la dernière population objective pour 2004, qui a
été projeté du recensement 2000 (l'ASS 2004), et c) le
fait que cette population objective a été maintenue fixe pour
2005.
Table 5.Distribution des bénéficiaires et
des transferts de fonds par état
de seguro popular
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Figure 6. Seguro Popular, Dépenses publiques
fédérales et d'état par non assuré
Source: CNPSS (2005), SSA (2005).
Figure 7. Assurance et dépense
fédérale par non assuré du Seguro Popular (2002-juin
2005)
Source: CNPSS (2005).
III. UTILISATION DES SERVICES DE SANTÉ PUBLIQUE,
dépenses de santé privées,
et l'incidence des frais catastrophiques SANTÉ:
données préliminaires
Cette section présente les données
préliminaires sur certaines des variables où Seguro Popular est
susceptible d'affecter: utilisation des services publics de santé, les
dépenses privés de santé, et l'incidence des
dépenses de santé catastrophiques. Étant donné que
la couverture de Seguro Popular a été encore relativement faible
en 2004, l'échantillon limité de bénéficiaires dans
l'enquête ENIGH, et que l'utilisation des services de santé et les
dépenses de santé (dépenses catastrophiques en
particulier) sont des événements rares, Ces résultats
seront présentés dans des partitions plus grossières des
ménages selon le revenu (quintiles 1 et 2 et 3-5 groupées), et
devraient dans tous les cas être interprétés avec
précaution, surtout lorsque les différences observées sont
faibles. Il doit également être clair que ce n'est pas une
évaluation d'impact, puisque nous manquons de contrôle sur les
groupes appropriées34. Il est donc possible que la
différence observée en comparant les bénéficiaires
et les non bénéficiaires de Seguro Popular reflète en
partie les différences sous-jacentes dans les caractéristiques de
ces groupes plutôt qu'à un effet du programme. Une
différence importante sous-jacente est l'affiliation à
Oportunidades, qui est considérée ici comme uniquement pour les
non bénéficiaires de Seguro Popular , car l'échantillon
des Bénéficiaires de Seguro popular donnant le rapport
d'utilisation des services de santé / dépenses dans ENIGH est
trop petit pour analyser les différences entre les
bénéficiaires et non bénéficiaires de Oportunidades
au sein de ce groupe. Enfin, contrairement aux versions
précédentes de ENIGH, qui ont déclaré avoir
utilisé les services du SSA, même lorsque ceux-ci ne comportent
pas les dépenses monétaires, pour cette raison les rapports de
ENIGH 2004 reportent seulement l'utilisation de services de santé SSA
impliquant des dépenses monétaires, ce qui probablement a sous
estimé l'utilisation des services de santé par les
bénéficiaires de Seguro Popular. Une analyse plus robuste sera
possible dans un avenir proche avec la Encuesta Nacional de Salud y Nutricion
2005 (ENSANUT), qui a été malheureusement pas disponible au
moment de cette étude.
Ayant pris note de ces limites, il faut s'attendre à ce
que les bénéficiaires de Seguro Popular dans chaque groupe de
revenu présentent des niveaux plus élevés d'utilisation
des services de santé publiques, avec une baisse des dépenses
de santé directes, et une incidence plus faible
34 Une évaluation d'impact de Seguro populaire,
par l'institut de Harvard pour la santé globale, est actuellement en
cours, et sera accomplie vers la fin de 2006.
des dépenses de santé catastrophiques , par
rapport aux non assurés. Les données présentées
dans la figure suivante sont conformes à ces attentes. Le taux
d'utilisation des services du SSA est plus élevé pour les
affiliés de Seguro Popular, si l'augmentation des taux d'utilisation est
nettement plus élevé pour les groupes à revenu
élevé que pour le premier quintile (figure 8). Ceci pourrait
refléter un impact du programme, mais peut-être aussi une
sélection adverse des populations en moins bon état de
santé . Affilier les ménages ayant des besoins de santé
auparavant élevés serait bien entendu parfaitement compatible
avec les objectifs du programme, indiquant un ciblage efficace dans cette
dimension. Notez également qu'une partie de la différence dans
les taux d'utilisation peut s'expliquer par Oportunidades, qui a partiellement
conditionné ses transferts selon chaque participation.
Figure 8. Taux d'utilisation des services SSA par
ménage non assuré
Ménage ordonné selon le revenu courant par habitant
net des transferts
Source :Calcul à partir des données ENIGH 2004 (y
compris les modules de programmes sociaux)
Les dépenses de santé des ménages sont
moins élevés en moyenne pour les bénéficiaires de
Seguro Popular que pour le reste des assurés, en valeur absolue ainsi
qu'en termes relatifs (à l'exception dans le deuxième quintile)
(figures 9 et Figure 10), bien que les différences sont probablement
trop faible pour être statistiquement significatives dans les quintiles
les plus pauvres. Là encore, il existe certaines preuves que
Oportunidades contribue également à réduire les
dépenses de santé des ménages.
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Figure 9. Dépenses de santé des
ménages (M*P)
Source :Calcul à partir des données ENIGH 2004 (y
compris les modules de programmes sociaux)
Figure 10. Dépenses de santé des
ménages en pourcentage du revenu
Ménage ordonné selon le revenu courant par habitant
net des transferts
Source :Calcul à partir des données ENIGH 2004 (y
compris les modules de programmes sociaux)
En conclusion, La figure11 prouve que l'incidence des
dépenses catastrophiques de santé est plus limitée
à travers des déciles pour les bénéficiaires de
Seguro popular que pour le reste des non assurés35.
35 Des dépenses catastrophiques de santé
sont définies ici comme dépenses représentant plus de 30%
de revenu domestique, défini alternativement en tant que filet courant
de revenu du seuil de pauvreté de nourriture, qui représente le
coût d'un panier minimum de nourriture. Cette définition n'est pas
comparable au concept plus complexe employé par l'ASS
Figure 11. Incidence des dépenses catastrophiques
de santé (plus de 30% des revenus des ménages net du seuil de
pauvreté de nourriture)
Ménage ordonné selon le revenu courant par habitant
net des transferts
Source :Calcul à partir des données ENIGH 2004 (y
compris les modules de programmes sociaux.
En principe, une répartition optimale des
responsabilités au niveau fédéral et local du gouvernement
réside dans la définition de l'ensemble des critères de
distribution et les règles de fonctionnement (nationale), ainsi que les
pouvoirs de les faire appliquer, et enfin l'application de ces ressources et
règles aux circonstances locales. Dans la pratique, si les
critères de distribution ne sont pas claires ou ambiguës, et la
capacité de régulation fédérale est limitée,
il peut y avoir un conflit entre la décentralisation et la
répartition équitable(à la fois aux niveau national et
local) qui peut porter atteinte à la mise en oeuvre des critères
nationaux de répartition.
Les données préliminaires
présentées ici font penser que la décentralisation du
Seguro Popular peut seulement être limité par ce genre de
traités. Au moins dans la phase présente du programme, la
sélection des bénéficiaires ne cible pas les États,
les plus pauvres et les ménages de manière aussi efficace que le
définissent (de transition) les objectifs du programme, ni, surtout,
comme le suggèrent les dossiers administratifs . La distribution de
l'affiliation de Seguro Popular est plus progressive que celle des deux autres,
l'utilisation des services de santé en Afrique subsaharienne et la
distribution des ménages non assurés, mais en deçà
de la cible atteint par Oportunidades, ainsi que l'utilisation des services de
Santé IMSS-
Oportunidades .La proportion des bénéficiaires
de Seguro Popular dans l'extrême pauvreté (premier quintile),
selon ENIGH (45%), représente moins de la moitié de la proportion
signalée par le programme (93%). En plus de l' erreur d'inclusion, Il
existe certaines preuves d'erreur d' exclusion, tel qu' un tiers de la charge
contributive est absorbée par le quintile le plus pauvre
Le cas de Seguro popular peut utilement être
comparé et contrasté dans ce contexte aux deux plus grands (en
termes budgétaires) programmes de lutte contre la pauvreté
actuels au Mexique. D'une part, FAIS présente une situation semblable ,
où un degré raisonnable de liberté allocative municipale
est atteint mais l'équité dans la distribution (et
l'efficacité allocative et technique) dans les municipalités ne
peut pas être effectivement surveillé, et ainsi imposé.
D'autre part, les différences sont l' une des raisons pour lesquelles le
principal programme fédérale anti-pauvreté mis en oeuvre
au Mexique dans les deux dernières administrations a été
conçu pour être géré centralement, et a
résisté aux pressions politiques de la
décentralisation.
Notant que cet arbitrage n'est pas censé être un
argument contre la décentralisation de la lutte contre la
pauvreté ou les programmes de protection sociale, mais pour la
définition de critères de répartition clairs et
l'institutionnalisation des responsabilités claire et des
capacités régulatrices pour une décentralisation effective
des services sociaux aux pauvres. Il convient également de noter,
d'autre part, que la décentralisation des services sociaux et productifs
et des infrastructures de base au Mexique a conduit à accroître
l'équité dans la dévolution des fonds aux États
simplement en rendant ces distributions transparentes, et plus directement par
l'utilisation de critères explicites de compensation, comme l'illustre
la FAIS. Comme il a été démontré plus haut, dans sa
phase présente Seguro Popular n'a pas encore atteint l'objectif
d'équité entre Etat postulé dans la loi de réforme
de santé qui lui a donné naissance. Mais le postulat de
l'objectif présent et la transparence des transferts de Seguro
Popular aux États (publié sur une base biannuelle dans le
cadre des indicateurs de suivi du programme) sont les premières mesures
nécessaires pour atteindre une telle équité.
La prise en compte des erreurs de comptabilité pour ces
ciblages, nécessitera une enquête plus approfondie. Ils pourraient
refléter les problèmes de conception dans le questionnaire
socioéconomique et la méthode statistique utilisée pour
classer les ménages en groupes de revenu, qui doivent être
soigneusement révisés. Étant donné que cet
instrument est une adaptation de
l'instrument de sélection Oportunidades, la
différence entre les deux programmes dans le ciblage de performance,
plus probablement, reflète des différences dans
l'application de l'instrument. Comme il a été
noté précédemment, les règles d'affiliation sont
ambigües et nécessitent beaucoup de discrétion dans
l'utilisation de cet instrument, dans le cas des groupes affiliés, les
bénéficiaires des autres programmes sociaux, ou des exigences des
agences gouvernementales. En particulier, les questions suivantes ne sont pas
claires à l'heure actuelle, en raison des ambiguïtés de la
réglementation, ainsi que le manque d'information, et devraient faire
l'objet de futurs évaluations de Seguro Popular:
a) Quelle est la proportion de bénéficiaires
affiliés sans identification de facteurs socio - économiques
à partir des moyens de test établi par le mandataire?
b) D'où proviennent les demandes d'affiliations non
testés (clients bénéficiaires, gouvernement d'Etat, ou
gouvernement fédéral), comment sont-elles traitées, et qui
(l'État ou les autorités sanitaires fédérales) a la
responsabilité finale pour les accepter ou rejeter?
c) Quelles sont les restrictions limitant la participation
des populations les plus démunies, en dépit de l'assurance
maladie de base pleinement subventionnés à ce groupe: i) des
informations sur le programme et l'accès à des modules
d'affiliation (diffusion et emplacement des modules estune
responsabilité locale), ii) les ménages pauvres peuvent
être identifiés à tort comme non-pauvres et donc
chargés d'une contribution qu'ils ne sont pas prêts à payer
(voir le tableau 3 ci-dessus), iii) il peut y avoir des restrictions
d'approvisionnement, comme les unités de santé peuvent ne pas
être disponibles dans les localités pauvres et / ou Seguro
Popular peut ne pas couvrir les unités de santé dans de
telles localités.
d) Compte tenu des arrangements institutionnels et du
financement de Seguro Popular, les incitations rencontrés par
les gouvernements des États peuvent être de maximiser sa
non-affiliation contributive, puisque les gouvernements des États
supportent actuellement une charge relativement faible pour le financement de
Seguro Popular . Par les règles du programme, la contribution
obligatoire par l'Etat pour les familles bénéficiaires (
«Aportación Solidaria Estatal") ne représente que
16,7% du total des coûts publics par bénéficiaire (tableau
6). L'incitation à développer (non -contributive) la couverture
est particulièrement forte pour les Etats qui y consacrent
déjà d'importantes ressources à la santé, comme
Tabasco, qui peut financer cette contribution avec les ressources existantes.
En revanche, cette conception peut
entraver la couverture, les efforts d'expansion des Etats qui
dépensent peu d'argent sur la santé, et exigerait donc
l'attribution de nouvelles ressources pour financer la contribution à
verser.
Chapitre III : IMPACT DU SEGURO POPULAR SUR
L'UTILISATION
DES SERVICES DE SANTE
Nous avons choisi d'étudier l'impact du Seguro
Popular par état du Mexique. En considérant qu'il
était plus pertinent de s'intéresser à un seul pays avec
un contexte spécifique. Cette étude permet également de
poser la question des disparités à l'intérieur du pays et
de mieux comprendre les mécanismes de financement du Seguro Popular.
Pour le Mexique, une telle étude se justifie d'autant plus que
cette réforme s'est faite de manière
décentralisée36 et il semblait plus adapté
d'étudier l'impact entre régions. En effet, l'allocation des
ressources s'est faite à destination des entités
décentralisées et au prorata des familles affiliés dans
chaque région. Le but étant de créer un système
incitatif. De façon schématique, plus une région
souhaitait de ressources, plus elle devait faire un effort d'affilier sa
population.
Le logiciel utilisé pour réaliser cette
étude d'impact est Stata 10. Nous avons travaillé sur un
panel composé des 32 états du Mexique sur 2
périodes : 2000 et 2005, soit 64 observations
pour les 2 années.
I. Description des Tests réalisés
Après introduction des variables muettes et des effets
spécifiques par région, nous avons établi la
régression avec la commande xtreg var dpdtes var indpdtes ,fe
qui nous a permis de réaliser le test de Fisher. Le
résultat de ce test nous donne une information sur la pertinence
d'introduire les effets spécifiques dans le modèle.
Nous avons utilisé le test de Hausman
pour choisir entre la méthode par les effets fixes ou
aléatoires. Si le R2 du modèle « Within
» était supérieur au R2 du modèle «
Between », il convenait de transformer nos données en écarts
par rapport à la moyenne individuelle avec l'aide de la commande
xtdata.
36 Les premières vagues de
décentralisation ont commencé en 1980 au Mexique, il y a donc une
« culture » d'états fédéraux forts ; ce qui
justifie d'autant plus le choix du Mexique.
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Après transformation des données nous avons
d'abord testé la normalité des résidus. Si la
probabilité de la statistique du test de Jacques Béra
était inférieure au Khi deux lu sur la table à 2
degré de liberté, on retenait l'hypothèse H0 de
normalité des résidus, sinon on rejetait H0.
Le test des formes fonctionnelles permettant
d'apprécier la bonne spécification du modèle a
été fait avec la méthode de Ramsey Reset par la commande
ovtest. Si la probabilité du f associé est
supérieure à 10% alors on rejette l'hypothèse H0 de bonne
spécification du modèle.
Nous avons étudié la présence
d'hétéroscedasticité dans le modèle grâce au
test de White. Nous avons corrigé
l'hétéroscédasticité (détectée par le
test de White) du modèle grâce à la commande robust.
Le test d'autocorrélation des termes de l'erreur (Breusch Godfrey)
a été fait en régressant les résidus du
modèle sur le résidu décalé d'ordre 1. Pour
conduire ce test, nous avons eu recours à la statistique de LM
(Lagrangian Multiplicator) qui est distribué comme un X2
à p degré de liberté. Si n.R2 supérieur
au X2 (p) lu dans la table au seuil á, on rejette
l'hypothèse d'indépendance des erreurs.
Pour vérifier l'exogénéité des
variables explicatives nous avons conduit le test de Nakamura Nakamura pour
voir si le modèle devait être estimé par les MCO ou par les
MVI.
II. Hypothèses
La première hypothèse préliminaire,
justifiant l'étude conduite, est de supposer que l'amélioration
de la santé des populations est permise par un meilleur accès aux
soins de santé.
Viennent ensuite les hypothèses qui seront directement
testées par le modèle. La première est de supposer que la
probabilité de consommer des soins en consultant
serait
plus forte dès lors que l'on
bénéficie du Seguro Popular. Enfin, la seconde
hypothèse considère que le Seguro Popular serait
plus efficace dans les zones qui ont un taux élevé de
professionnels de santé par patients. Il existerait une
interaction significative entre couverture via le Seguro Popular et
l'offre des professionnels de santé.37
III. Définition des variables :
Les données sont spécifiques à chaque
Etat.
Notre variable dépendante sera donc nommée
« consultation ». Elle mesure le
nombre de consultation pour 1 000 habitants dans chaque
état du Mexique. Elle est de nature composite car elle inclut les
consultations en services de soins généralistes,
spécialisées, d'urgences et odontologie (dents). Cette
variable provient des données des programmes nationaux de santé
en 2000 et en 2005 et inclue les soins primaires et secondaires. Ces
données étaient situées en annexe des programmes nationaux
de santé dans la catégorie d'indicateurs « services fournis
».
Les variables explicatives sont les suivantes :
- Taux des personnes couvertes par une
assurance.
Cette variable a été composée à
partir du pourcentage de la population couverte par une
sécurité sociale classique en 2000 et en 2005. Elle
concerne donc essentiellement les ménages à revenu moyen et
aisé. Il faut inclure en 2005 le pourcentage de la population de
l'état couvert « en plus » suite au Seguro
Popular. Les données ont été
récupérées en annexe du programme national de santé
dans la catégorie d'indicateurs « aspects socioéconomiques
» de la population mexicaine. Le Seguro Popular couvrant à la fois
des soins de
37 Cf. Le papier de référence
santé primaire et secondaire fait qu'il n'est pas
possible de distinguer ce qui relève des soins « primaires »
et ce qui couvre les soins « secondaires ». Il s'est
révélé impossible de réaliser deux
régressions.
- Dépenses de santé par capita que cela
soit pour les assurés ou non assurés.
L'un des objectifs sous-jacents au Seguro Popular est
d'accorder une place de premier ordre à la santé dans l'ensemble
des politiques publiques sectorielles du pays en faisant augmenter le budget
dédié à la santé. C'est pour cette raison que nous
avons introduit cette variable, pour interroger le sens de la
corrélation entre consultations et dépenses de santé. Les
données de cette variable proviennent du Ministère de la
Santé du Mexique, Direction de l'information en santé (base de
donnée : système de comptes en santé au niveau
fédéral et étatique38).
- Unité médicale pour 10 000
habitants.
D'après une des études de
référence, le succès du Seguro Popular en termes
de consommation de soins dépend très fortement de la
disponibilité du personnel médical dans une zone. Il était
donc légitime d'introduire cette variable afin de renforcer le
modèle et de confirmer ou non la conclusion de cette étude. Les
données ont été récupérées en annexe
du programme national de santé dans la catégorie d'indicateurs
« principales ressources pour 10 000 habitants ».
38 Système de compte en santé au niveau
federal et étatique (SICUENTAS),
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
- Taux de personnes de 15 ans et plus ayant une
éducation primaire ou secondaire
Nous avons introduit une variable éducation mesurant le
pourcentage d'individus de 15 ans et plus ayant reçue une
éducation primaire ou secondaire (achevée ou inachevée).
Il est très généralement admis que l'éducation a un
impact fort sur le comportement de la santé des individus. Pour
l'éducation, le même raisonnement que pour les unités
médicales prévaut, un coefficient significatif permettra de
contrôler pour la variable assurance. Les données de ces variables
proviennent de l' Institut National de Statistique et Géographie, «
compte de population et de conditions de vie ».
- une variable instrumentale pour contrôler
l»endogénéité soupçonnée de
l'éducation secondaire : Le revenu minimum
Cette variable correspond à la proportion de
ménages vivant avec un revenu inférieur à 2 salaires
minimum. Cette variable devrait capter les inégalités de revenu
au sein d'une population de manière plus fine que le revenu moyen par
habitant. Elle permettrait donc de mesurer la part de la population susceptible
d'être éligible au programme du Seguro Popular au sein d'un
état (et donc l'effort spécifique pour chaque état en
termes d'affiliation). Les données de cette variable proviennent
également de l' Institut National de Statistique et Géographie,
« compte de population et de conditions de vie ».
IV. Spécification et estimation du Modèle
:
a) Spécification
Dans le modèle étudié, notre indicateur
de résultat est un indice de consultation composite qui serait fonction
de la population assurée (Sécurité Sociale classique +
Seguro Popular), de l'éducation (primaire et secondaire), des
dépenses de santé par capita ainsi que des unités
médicales disponibles pour 1000 habitants.
Le modèle prendrait la forme linéaire suivante :
Consu1tationst = a . ~~~~~~~~~ it + I. dspc ~~ + y umed
t + A prim it + 8 sec ~~ + Ejt
b) Estimation du Modèle :
L'ensemble des tests présentés plus haut a
été conduit pour tester la pertinence et la justification de
cette forme linéaire, chaque résultat est ici
présenté :
Le test de la pertinence d'introduction des effets
spécifiques39 par région nous donne une statistique
F(31, 27) de 10,09 qui est supérieure au F lu dans la table à
1,65. On accepte l'hypothèse H1 de pertinence d'introduire les
effets spécifiques par région.
Le test de Hausman40 nous donne une probabilité
du X2 inférieure à 10% (Prob>chi2 = 0.0000).
Il est donc préférable d'estimer notre modèle par
la méthode des effets fixes plutôt que par la méthode des
effets aléatoires.
Le test de Jaques Béra41 de normalité
des résidus nous donne une statistique JB=64/6[(0.128)/4]=0.341 qui est
inférieure à 5.99, la valeur du X2(2) lu dans la
table. On accepte l'hypothèse nulle H0 de normalité des
résidus. Le graphe suivant nous le confirme.
39 cf. Annexe n°1
40 cf. Annexe n°1
41 cf. Annexe n°2
Frequency
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
15
10
5
0
-200 0 200
residus
Figure 12 : Distribution Normale des
résidus42 (Stata)
La probabilité du f associée au test de forme
fonctionnelle de Ramsey Reset après la méthode de la Somme des
Carrés des résidus est de 3,72. Cette valeur étant
inférieure au f lu dans la table de 3,78 au risque de 1%, on
accepte l'hypothèse H0 de bonne spécification du
modèle.
La commande ovtest nous donne une probabilité
supérieure à 10% soit 0.2680.On accepte alors l'hypothèse
H0 de bonne spécification du modèle.
Après le test
d'hétéroscédasticité43 de White la
probabilité du f associé est de 0.5289 donc supérieure
à 10%. On ne peut rejeter donc l'hypothèse H0
d'homoscédasticité au seuil á de 5%.
42 Commande en annexe
43 cf. Annexe n°2
Le test d'autocorrélation44 des termes de
l'erreur de Breusch Goldfrey nous donne une statistique LM de 3,08 qui est
inférieure au X2 lu dans la table à 3,84 .On
retient l'hypothèse H0 d'indépendance entre les
erreurs.
Nous avons soupçonné l'éducation
secondaire d'endogénéité45 car
elle n'est pas significative dans notre régression. Nous l'avons ensuite
régressée sur les autres variables explicatives du modèle
et sur la variable instrumentale « revenu minimum ». Cette
dernière a été utilisée comme instrument car on a
supposé que le non recours à l'enseignement secondaire
était principalement conditionné par un revenu faible. Un
ménage ayant un revenu inférieur à 2 salaires minimaux a
en effet moins de chance d'envoyer ses enfants suivre un enseignement
secondaire. Après cette première procédure définie
plus haut, notre t associé à la variable instrumentale
était de 3,27, valeur supérieure au t lu dans la table à
1,96 au seuil á =0,05. On rejette l'hypothèse H0 de non
significativité du revenu minimum.
Dans une deuxième étape, on
récupère le résidu de cette régression que l'on
introduit dans l'équation initiale. Nous réalisons le test de
Nakamura Nakamura : la statistique t associée au résidu est de
-1.07 donc inférieure au t lu dans la table 1,96 au seuil á
=0,05. On retient l'hypothèse H0 de
non-endogénéité de la variable.
L'estimation doit alors se faire par la méthode
des Moindres Carrés Ordinaires au lieu d'une estimation par les Doubles
Moindres Carrés.
V. Résultats.
a) Interprétation des coefficients
44 cf. Annexe n°2
45 cf. Annexe n°2
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Consultation et Assurance
Le t calculé de 4,54 est supérieur au t lu dans la
table 1,96 au risque de 5%. Le coefficient associé à la variable
assurance est donc significativement différent de 0. Ainsi une
augmentation de l'assurance de 1 point implique une augmentation des
consultations de services de soins pour 1000 habitants sur un an de 15,9
points.
Consultation et unités médicales pour 10 000
habitants
Le t calculé de 4,94 est supérieur au t lu dans la
table 1,96 au risque de 5%. Le coefficient associé à la variable
unités médicales est donc significativement différent de
0. Ainsi une variation de l'unité médicale pour 10 000
habitant de + 1 point implique une augmentation des consultations de services
de soins de 431 point pour 1 000 habitants sur un an.
Consultation et éducation
Le t calculé de 1,21 est inférieur au t lu dans
la table de 1,96 à un risque de 5%. Le coefficient associé n'est
donc pas significativement différent de 0. Cependant, à un risque
de 30% le coefficient associé à la variable éducation
primaire devient significatif car il est supérieur à la valeur
lue dans la table de 1,03. A un risque de 30%, une augmentation de
l'éducation primaire de un point implique une augmentation des
consultations de 30 points. Pour l'éducation secondaire, le t
calculé est de 0,75 et donc inférieur au t lu dans la table de
1,96. Le coefficient associé à la variable
éducation secondaire n'est donc pas significativement différent
de 0, même à un risque de 30%.
Consultation et dépenses de santé par capita.
Le t calculé de 2,52 est supérieur au t lu dans la
table 1,96 au risque de 5%. Le coefficient associé à la variable
dépenses de santé par capita est donc significativement
différent de 0.
Ainsi une augmentation des dépenses de
santé par capita de 1 point implique une baisse des consultations de
services de soins de 0.16 point.
b) Analyse de sensibilité.
> Etats avec Assurance forte
Dans le cas où le taux d'assurance est
supérieur à 45%, 3 coefficients respectivement
associés aux variables assurance, unité médicale et
éducation secondaire sont significativement différents de 0. En
considérant un risque de 0,05 pour assurance et unités
médicales et un risque de 0,20 pour éducation secondaire. Si le
niveau d'assurance est élevé, une augmentation de l'assurance de
un point entraîne une augmentation des consultations de 2 points. A un
seuil de 5%, une augmentation des unités médicales de un point
entraîne une augmentation des consultations de 439 points. Une
augmentation d'un point de l'éducation secondaire permet une hausse des
consultations de 62 points.
> Etats avec Assurance « faible
»
Au regard des valeurs muettes, 13 états ont un taux de
couverture en assurance inférieur à 45%. Dans
ces régions, le coefficient de la disponibilité des unités
médicales est significativement différent de 0. A un seuil de 5%,
une augmentation des unités médicales d'un point entraîne
une augmentation des consultations de 444. L'éducation secondaire est
significative à un risque d'erreur de 30%. Une augmentation d'un point
de l'éducation secondaire permet une hausse des consultations de 57
points. Dans les états où l'assurance est le moins
développée, il serait plus pertinent d'agir sur la
disponibilité des unités médicales ainsi que sur
l'éducation secondaire au lieu d'insister sur les dépenses de
santé.
En comparant ces deux situations, on se rend compte que
l'assurance a un impact marginal plus élevé sur les
consultations dans les zones où elle est déjà
élevée. A l'inverse,
dans les zones peu couvertes (< 45%), sa variation n'a pas
d'impact marginal sur les consultations. Cependant dans les deux cas, la
disponibilité des unités médicales ainsi que le niveau
d'éducation ont toujours un impact. On notera toutefois que les
unités médicales ont encore plus d'impact dans les zones
où l'assurance est faible. En revanche, l'éducation secondaire a
plus d'impact dans les zones à fort taux de couverture.
c) Discussion
La corrélation significative et positive entre
l'assurance et les consultations est synonyme de succès relatif
du programme. Ce sens de variation peut s'expliquer pour diverses raisons ; les
états ayant un intérêt financier à augmenter leur
nombre d'affiliés, le paquet de services couvert a été
rendu plus explicite et rendu publique à tous. Les consultations
additionnelles au niveau global, entre 2000 et 2005 seraient surtout
liées aux nouveaux affiliés grâce au Seguro
Popular.
Si l'on se place du point de vue du ménage,
l'accès à l'assurance permet de lever la barrière
économique pour accéder aux soins, Ce résultat va dans le
sens des études précédentes qui ont mesuré un
impact significatif du Seguro Popular sur la diminution de la
prévalence des coûts catastrophiques. Cela explique une
augmentation significative du nombre de consultations pour 1 000 habitants.
D'après notre modèle, au vu de la non
significativité du coefficient associé à la variable
éducation secondaire, un niveau d'éducation secondaire ne semble
pas jouer pour engager une démarche de recours aux consultations. Cela
signifie que pour les individus de plus de 15 ans ayant acquis au moins une
éducation primaire, ce ne sera pas l'éducation qui permettra
d'expliquer le recours à plus de consultations.
La très forte valeur du coefficient associé
à la variable des unités médicales ne doit pas être
« sur interpréter » et impose un rappel sur la signification
des variables. En effet les unités médicales sont mesurées
pour 10 000 habitants et les valeurs en 2000/2005 s'échelonnent de 1
à 4,2. Pour certains états peu fournis en unité
médicale, une variation de
1 point signifierait quasiment un doublement en
unités médicales. Dans la pratique, il est impossible de
faire varier cette variable de la sorte sur 5 ans via une politique au regard
du coût et des capacités d'absorber ces unités
médicales par le système de santé. La valeur de ce
coefficient ne doit donc pas être interprétée en tant que
tel.
Toutefois, sa forte valeur relative fournit plusieurs
éléments pour enrichir la discussion. En effet, cette valeur
confirme la thèse d'une demande induite par les infrastructures et
professionnels de santé sur l'utilisation des services de santé.
Pour notre modèle, la liaison unités
médicales-consulations explicite la liaison
densité-activité utilisée pour prouver un
phénomène de demande induite. Ce fort impact «
potentiel » d'une action sur les consultations par une augmentation des
unités médicales est emblématique d'un sous investissement
chronique dans les infrastructures de santé.
Une augmentation de l'offre de soins permet également
de diminuer les temps de latence (causés par les files d'attentes des
patients) et donc d'augmenter le nombre de consultations. Au niveau de
ménages, une plus forte offre de soins permet de baisser les coûts
indirects notamment au niveau des transports.
La corrélation entre consultations et dépenses
publiques de santé par capita montre que l'efficience
technique46 pour le Seguro Popular semble avoir
été atteinte : une hausse du niveau de dépenses publiques
par capita induit une baisse du niveau de consultations. Cette
corrélation est donc un marqueur d'efficience des dépenses
publiques de santé via le Seguro Popular.
Cette efficacité croissante se comprend par un accent
plus fort mis sur les soins préventifs sur 5 ans et qui porte ses
fruits. En effet, le programme du Seguro Popular a créé
un fonds pour les services de santé communautaire qui permet de
protéger le budget lié à la prévention.
Une interprétation de ce sens de variation pourrait
aussi s'expliquer par le fait que l'amélioration de
l'état de santé des populations nécessite, à la
marge, moins de
46 Efficience technique : meilleure utilisation des
ressources (max output, min input)
consultations47. Toute chose
étant égale par ailleurs, une augmentation des dépenses de
santé publiques per capita permettrait ensuite de réduire les
consultations nécessaires. Toutefois cette explication est à
nuancer au regard du délai nécessaire pour que l'impact d'une
hausse des dépenses de santé soit effectif sur l'état de
santé.
Explication de l'Analyse de
sensibilité
L'analyse de sensibilité permet de se rendre compte que
l'impact de l'offre de soins (via les unités médicales) est
d'autant plus fort dans les zones à faible assurance. Dans ces zones,
l'assurance n'étant pas élevée, les ménages sont
plus sensibles au paiement direct de leurs prestations de soins. Une
amélioration de la densité des unités médicales
permettrait de lutter contre les temps de latence et de diminuer les
coûts indirects liés au transport. Ceci peut inciter les
ménages à augmenter leur consultation.
La régression « agrégée » nous
montre effectivement un impact significatif de l'assurance sur les
consultations. Cependant, la distinction des régions selon le taux de
couverture effectif nous montre les limites de l'impact du Seguro Popular.
La non significativité de l'assurance dans les zones à
faible taux de couverture est un signe d'une disparité du taux
d'assurance entre régions malgré le Seguro Popular.
La recommandation suite à cette analyse serait de
continuer à concentrer les efforts pour augmenter le taux de personnes
assurés dans le but de réduire les disparités entre les
régions. Cette politique doit être combinée avec une
amélioration de la densité médicale et un meilleur
accès à l'éducation.
47 D'après les statistiques en annexes du
programme national de santé, l'état de santé de la
population mexicaine semble effectivement s'être
amélioré.
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
CONCLUSION
La question posée au départ était la
suivante : « La mise en oeuvre effective du Seguro
Popular a-t-elle eu un impact significatif sur la consultation des
services de soins de santé définis par les programmes nationaux
de santé ? ». Notre modèle parvient à
répondre par l'affirmative. Ce résultat démontre la
pertinence de jouer sur l'assurance pour assurer un meilleur recours à
la consultation de soins de santé de la population. Le succès du
Seguro Popular qui se vérifie dans notre étude devrait
servir d'exemple aux autres pays qui cherchent à créer un
système universel d' « ayant droit » pour les non
assurés. A son échelle, cette étude confirme que des
interventions à la fois ciblées et s'inscrivant dans une
stratégie cohérente conduisent à un progrès rapide
(5 ans) et significatif sur certains indicateurs notamment les consultations en
soins de santé. L'intérêt de cette étude est d'aller
au delà d'une mesure de l'accessibilité géographique ou
financière (qui ne garanti pas l'utilisation). En mesurant
l'utilisation, elle mesure l'accès aux soins effectifs.
Une mise en garde est toutefois de mise dans le sens où
le Seguro Popular n'est pas la seule explication à une
augmentation des consultations des soins de santé. En effet, le
succès relatif du Seguro Popular (vérifié par des
corrélations positives entre l'assurance et la consommation des soins de
santé) doit s'appréhender au regard de la politique globale de
réduction de la pauvreté mise en oeuvre. On ne doit pas ignorer
qu'à partir de 1997, l'Etat mexicain avait déjà mis en
place Progresa un projet global de lutte contre la pauvreté. Il
s'agissait de transferts monétaires conditionnés par la
scolarisation ou la fréquentation des services de santé, vers les
mères des foyers les plus précaires. Les publics étaient
donc déjà sensibilisés lors de l'introduction du
Seguro Popular.
Plusieurs questions restent en suspend mais seraient
complémentaires à notre étude : Le Seguro Popular
a-t-il permis de diminuer les inégalités entre
états au regard de l'évolution de la consommation de soins sur la
période 2000-2005 ? Existe-t-il des disparités entre
régions au regard du bénéfice permis par
le SP ? L'objectif a-t-il été atteint en 2009 ? L'augmentation
des consultations s'est-elle faite au détriment de la qualité
?
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Smith J.-P. (1999) ; Healthy Bodies and Thick
Wallets : The Dual Relation Between Health and Economic Status, Journal of
Economic Perspectives, 13, p. 145-66.
SSA 2004, «Población no asegurada y
núcleos familiares sujetos a afiliación al Sistema
de
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Protección Social en
Salud», Secretaría de Salud, Subsecretaría de
Innovación y Calidad, Dirección General de Información de
Salud.
«System of Social Protection In Health: Popular
Insurance» Présentation de Juan Antonia Fernandez
(Secrétaire National de la Protection Sociale au Mexique).
Tilford J.-M., Robbins J.-M., Shema S.-J., Farmer
F.-L. (1999) ; Response to Health Insurance by Previously Uninsured
Rural Children, "Health Services Research", 34(3), 761- 75.
Wilkinson R.-G. (1996) ; "Unhealthy Societies
: The Afflictions of Inequality", London,
England : Routledge
World Bank 2004, «The
Distribution of Benefits from Public Expenditure», Ch. 2,
Mexico Public Expenditure Review
Annexe n°1 : TEST DE HAUSMAN
xtreg consult assurance dspc umed prim sec,fe
Fixed-effects (within) regression
|
Number of obs
|
=
|
64
|
Group variable: rgion
|
Number of groups
|
=
|
32
|
R-sq: within = 0.6765
|
Obs per group: min
|
=
|
2
|
between = 0.0632
|
avg
|
=
|
2.0
|
overall = 0.1097
|
max
|
=
|
2
|
|
F(5,27)
|
=
|
11.29
|
corr(u_i, Xb) = -0.4071
|
Prob > F
|
=
|
0.0000
|
---
---
---
consult |
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
assurance |
|
15.98919
|
5.573188
|
2.87 0.008
|
4.553954
|
27.42443
|
dspc |
|
-.1682786
|
.1255068
|
-1.34 0.191
|
-.4257973
|
.08924
|
umed |
|
431.9063
|
119.9296
|
3.60 0.001
|
185.8311
|
677.9816
|
prim |
|
30.5651
|
42.02785
|
0.73 0.473
|
-55.66893
|
116.7991
|
sec |
|
27.75108
|
71.4089
|
0.39 0.701
|
-118.7679
|
174.27
|
_cons |
|
-845.681
|
3166.968
|
-0.27 0.791
|
-7343.762
|
5652.4
|
|
|
|
|
|
|
sigma_u |
|
532.75871
|
|
|
|
|
sigma_e |
|
161.68311
|
|
|
|
|
rho |
|
.91566555
|
(fraction
|
of variance due
|
to u_i)
|
|
---
F test that all u_i=0: F(31, 27) = 10.09 Prob > F = 0.0000
. xtreg consult assurance dspc umed prim sec,fe robust
Fixed-effects (within) regression Number of obs = 64
Group variable: rgion Number of groups = 32
R-sq: within = 0.6765 Obs per group: min = 2
between = 0.0632 avg = 2.0
overall = 0.1097 max = 2
F(5,27) = 8.53
corr(u_i, Xb) = -0.4071 Prob > F = 0.0001
(Std. Err. adjusted for clustering on rgion)
---
Robust
---
---
consult |
|
Coef.
|
Std. Err.
|
t P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
assurance |
|
15.98919
|
5.164432
|
3.10 0.005
|
5.392651
|
26.58573
|
dspc |
|
-.1682786
|
.098014
|
-1.72 0.097
|
-.3693867
|
.0328294
|
umed |
|
431.9063
|
128.0741
|
3.37 0.002
|
169.1199
|
694.6928
|
prim |
|
30.5651
|
37.08958
|
0.82 0.417
|
-45.53643
|
106.6666
|
sec |
|
27.75108
|
53.97533
|
0.51 0.611
|
-82.99715
|
138.4993
|
_cons |
|
-845.681
|
2621.928
|
-0.32 0.750
|
-6225.432
|
4534.07
|
|
|
|
|
|
|
sigma_u |
|
532.75871
|
|
|
|
|
sigma_e |
|
161.68311
|
|
|
|
|
rho |
|
.91566555
|
(fraction
|
of variance due
|
to u_i)
|
|
. est store eq
. xtreg consult assurance dspc umed prim sec,re robust
|
|
|
Random-effects
|
GLS regression
|
Number of obs
|
=
|
64
|
Group variable:
|
rgion
|
Number of groups
|
=
|
32
|
R-sq: within
|
= 0.5560
|
Obs per group: min
|
=
|
2
|
between
|
= 0.4323
|
avg
|
=
|
2.0
|
overall
|
= 0.3967
|
max
|
=
|
2
|
Random effects u_i ~ Gaussian Wald chi2(6) = 1948.83
corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000
(Std. Err. adjusted for clustering on rgion)
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
---
Robust
consult |
---
|
Coef.
|
Std. Err.
|
z P>|z|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
assurance |
|
11.54735
|
6.172064
|
1.87 0.061
|
-.5496717
|
23.64437
|
dspc |
|
-.0900533
|
.1791355
|
-0.50 0.615
|
-.4411525
|
.2610459
|
umed |
|
227.0546
|
87.31037
|
2.60 0.009
|
55.92944
|
398.1798
|
prim |
|
-12.01349
|
20.61897
|
-0.58 0.560
|
-52.42593
|
28.39894
|
sec |
|
.6182005
|
25.37969
|
0.02 0.981
|
-49.12508
|
50.36148
|
_cons |
|
1969.676
|
1362.65
|
1.45 0.148
|
-701.0697
|
4640.422
|
---
|
|
|
|
|
|
sigma_u |
|
234.75751
|
|
|
|
|
sigma_e |
|
161.68311
|
|
|
|
|
rho |
|
.67826932
|
(fraction
|
of variance due
|
to u_i)
|
|
. hausman eq
|
|
|
|
|
|
---- Coefficients ----
| (b) (B) (b-B) sqrt(diag(V_b-V_B))
| eq . Difference S.E.
---
|
+
|
|
|
|
assurance
|
| 15.98919
|
11.54735
|
4.441839
|
.
|
dspc
|
| -.1682786
|
-.0900533
|
-.0782253
|
.
|
umed
|
| 431.9063
|
227.0546
|
204.8517
|
93.70105
|
prim
|
| 30.5651
|
-12.01349
|
42.5786
|
30.8301
|
sec
|
| 27.75108
|
.6182005
|
27.13288
|
47.6362
|
b = consistent under Ho and Ha; obtained from
xtreg
B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from
xtreg
Test: Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(5) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
= 116.77
Prob>chi2 = 0.0000
(V_b-V_B is not positive definite)
Annexe n°2: Conditions de Gauss-Markov
TEST DE NORMALITE DES ERREURS
. quietly reg consult assurance dspc umed prim sec,robust
. predict l,resid
. sktest l
Skewness/Kurtosis tests for Normality
joint
Variable | Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2
+
l | 1.000 0.708 0.14 0.9325
Jacques Bera
. reg consult assurance dspc umed prim sec,robust
Linear regression Number of obs = 64
F( 5, 58) = 18.32
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.6765
Root MSE = 110.31
---
| Robust
consult | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
+ ---
assurance | 15.98919 3.523631 4.54 0.000 8.935876 23.04251
dspc | -.1682786 .0668738 -2.52 0.015 -.302141 -.0344162
4.94 0.000 256.9893 606.8234
1.21 0.232 -20.08993 81.22013
0.75 0.454 -45.96563 101.4678
-0.47 0.638 -4426.574 2735.212
umed |
|
431.9063
|
87.38348
|
prim |
|
30.5651
|
25.30578
|
sec |
|
27.75108
|
36.82673
|
_cons |
|
-845.681
|
1788.91
|
---
. predict res,resid
. su res,detail
Residuals
1% 5%
|
Percentiles -246.2142 -163.7113
|
Smallest -246.2142 -214.6897
|
|
|
10%
|
-140.9988
|
-183.2607
|
Obs
|
64
|
25%
|
-72.91444
|
-163.7113
|
Sum of Wgt.
|
64
|
50%
|
0
|
|
Mean
|
0
|
|
|
Largest
|
Std. Dev.
|
105.8464
|
75%
|
72.91444
|
163.7113
|
|
|
90%
|
140.9988
|
183.2607
|
Variance
|
11203.47
|
95%
|
163.7113
|
214.6897
|
Skewness
|
0
|
99%
|
246.2142
|
246.2142
|
Kurtosis
|
2.642944
|
***JB=64/6[(0.128)/4]=0.341 qui est inferieur à 5.99 donc
on accepte l'hypothese nulle H0 de normalité des residus***
label var res "residus"
. graph7 res,xlabel ylabel bin(7) normal freq
TEST DE FORME FONCTIONNELLE (RAMSEY RESET)
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
. quietly reg consult assurance dspc umed prim sec,robust
. ovtest
Ramsey RESET test using powers of the fitted values of consult
Ho: model has no omitted variables
F(3, 55) = 1.35
Prob > F = 0.2680
reg consult
|
assurance dspc umed prim sec
|
|
|
Source
|
| SS
|
df
|
MS
|
Number of obs
|
= 64
|
|
+
|
|
|
F( 5, 58)
|
= 24.25
|
Model
|
| 1475761.07
|
5
|
295152.215
|
Prob > F
|
= 0.0000
|
Residual
|
| 705818.516
|
58
|
12169.2848
|
R-squared
|
= 0.6765
|
|
+
|
|
|
Adj R-squared
|
= 0.6486
|
Total
|
| 2181579.59
|
63
|
34628.2475
|
Root MSE
|
= 110.31
|
---
consult |
|
Coef. Std.
|
Err.
|
t
|
P>|t| [95% Conf.
|
Interval]
|
---
|
+
|
|
|
|
|
|
assurance
|
| 15.98919
|
3.80252
|
4.20
|
0.000
|
8.377619
|
23.60076
|
dspc
|
| -.1682786
|
.0856318
|
-1.97
|
0.054
|
-.3396893
|
.0031321
|
umed
|
| 431.9063
|
81.82656
|
5.28
|
0.000
|
268.1127
|
595.7
|
prim
|
| 30.5651
|
28.67511
|
1.07
|
0.291
|
-26.83437
|
87.96457
|
sec
|
| 27.75108
|
48.72145
|
0.57
|
0.571
|
-69.77549
|
125.2777
|
_cons
|
| -845.681
|
2160.785
|
-0.39
|
0.697
|
-5170.962
|
3479.6
|
---
. predict n
(option xb assumed; fitted values)
. gen n1=n^2 . gen n2=n^3 . gen
n3=n^4
reg consult
Source |
+
|
assurance dspc umed prim sec
SS df MS
|
Model
|
|
|
1591354.42
|
8
|
198919.303
|
Residual
|
|
|
590225.167
|
55
|
10731.3667
|
+
|
|
|
|
|
Total
|
|
|
2181579.59
|
63
|
34628.2475
|
|
|
|
|
|
Consult |
|
|
Coef. Std.
|
Err.
|
t
|
.
n1 n2 n3
Number of obs
|
=
|
64
|
F( 8, 55)
|
=
|
18.54
|
Prob > F
|
=
|
0.0000
|
R-squared
|
=
|
0.7295
|
Adj R-squared
|
=
|
0.6901
|
Root MSE
|
=
|
103.59
|
---
P>|t| [95% Conf. Interval]
---
|
|
|
|
|
|
|
assurance |
|
-1484.908
|
7107.014
|
-0.21
|
0.835
|
-15727.68
|
12757.87
|
dspc |
|
15.66445
|
74.79871
|
0.21
|
0.835
|
-134.2355
|
165.5644
|
umed |
|
-40035.64
|
191975.9
|
-0.21
|
0.836
|
-424764
|
344692.7
|
prim |
|
-2822.219
|
13585.53
|
-0.21
|
0.836
|
-30048.22
|
24403.78
|
sec |
|
-2571.639
|
12334.96
|
-0.21
|
0.836
|
-27291.46
|
22148.18
|
n1 |
|
.0365265
|
.258383
|
0.14
|
0.888
|
-.4812846
|
.5543376
|
n2 |
|
-4.79e-06
|
.0000665
|
-0.07
|
0.943
|
-.0001381
|
.0001285
|
n3 |
|
2.05e-11
|
6.40e-09
|
0.00
|
0.997
|
-1.28e-08
|
1.28e-08
|
_cons |
|
158017.5
|
661512.7
|
0.24
|
0.812
|
-1167684
|
1483718
|
TEST D'HETEROSCEDASTICITE
. reg consult assurance dspc umed prim sec
Source | SS df MS Number of obs = 64
+ F( 5, 58) = 24.25
295152.215
|
Prob > F
|
=
|
0.0000
|
12169.2848
|
R-squared
|
=
|
0.6765
|
|
Adj R-squared
|
=
|
0.6486
|
34628.2475
|
Root MSE
|
=
|
110.31
|
Model | 1475761.07 5
Residual | 705818.516 58
+
Total | 2181579.59 63
---
consult | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf.
Interval]
---
|
+
|
|
|
|
|
|
assurance
|
| 15.98919
|
3.80252
|
4.20
|
0.000
|
8.377619
|
23.60076
|
dspc
|
| -.1682786
|
.0856318
|
-1.97
|
0.054
|
-.3396893
|
.0031321
|
umed
|
| 431.9063
|
81.82656
|
5.28
|
0.000
|
268.1127
|
595.7
|
prim
|
| 30.5651
|
28.67511
|
1.07
|
0.291
|
-26.83437
|
87.96457
|
sec
|
| 27.75108
|
48.72145
|
0.57
|
0.571
|
-69.77549
|
125.2777
|
_cons
|
| -845.681
|
2160.785
|
-0.39
|
0.697
|
-5170.962
|
3479.6
|
---
. predict l,resid
. gen assc=assurance^2
. gen dspcc=dspc^2
. gen umedc=umed^2
. gen primc=prim^2
. gen secc=sec^2
. gen lc=l^2
. gen m1=assurance*dspc . gen m2=assurance*umed . gen
m3=assurance*prim
. gen m4=assurance*sec . gen m5=dspc*umed
. gen m6=dspc*prim
. gen m7=dspc*sec
. gen m8=umed*prim
. gen m9=umed*sec . gen m10=prim*sec
. reg lc assurance dspc umed prim sec assc dspcc umedc primc secc
m1 m2
m3 m4 m5
> m6 m7 m8 m9 m10
Source | SS df MS
+
Model | 3.9329e+09 20 196647470
Residual | 8.8558e+09 43 205949367
+
Total | 1.2789e+10 63 202996384
Number of obs
|
=
|
64
|
F( 20, 43)
|
=
|
0.95
|
Prob > F
|
=
|
0.5289
|
R-squared
|
=
|
0.3075
|
Adj R-squared
|
=
|
0.0145
|
Root MSE
|
=
|
14351
|
---
lc | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
---
|
+
|
|
|
|
|
|
assurance
|
| -63905.25
|
153166.9
|
-0.42
|
0.679
|
-372795.7
|
244985.2
|
dspc
|
| 12708.64
|
5602.225
|
2.27
|
0.028
|
1410.676
|
24006.6
|
umed
|
| 658941.9
|
4205224
|
0.16
|
0.876
|
-7821701
|
9139585
|
prim
|
| 3830256
|
1320961
|
2.90
|
0.006
|
1166285
|
6494227
|
sec
|
| 5057261
|
2034583
|
2.49
|
0.017
|
954133.5
|
9160389
|
assc
|
| -157.8679
|
200.9934
|
-0.79
|
0.437
|
-563.2098
|
247.4739
|
dspcc
|
| -.2588577
|
.1555726
|
-1.66
|
0.103
|
-.5725997
|
.0548842
|
umedc
|
| -15548.77
|
100339.8
|
-0.15
|
0.878
|
-217903.3
|
186805.8
|
primc
|
| -27233.15
|
9707.94
|
-2.81
|
0.008
|
-46811.08
|
-7655.221
|
secc
|
| -46833.25
|
26170.13
|
-1.79
|
0.081
|
-99610.33
|
5943.842
|
0.34 0.739 -14.42261 20.17337
1.31 0.198 -6843.359 32093.94
0.11 0.910 -3994.02 4473.155
0.45 0.654 -5309.912 8376.94
-0.64 0.526 -549.4181 285.0415
-2.17 0.036 -352.8566 -12.56346
-2.02 0.050 -431.4458 -.4926688
0.10 0.918 -100031.6 110912.7
-0.50 0.621 -258081.9 155909.4
-2.82 0.007 -115902.7 -19253.79
-2.84 0.007 -2.37e+08 -4.00e+07
m1 |
|
2.87538
|
8.577405
|
m2 |
|
12625.29
|
9653.755
|
m3 |
|
239.5673
|
2099.273
|
m4 |
|
1533.514
|
3393.391
|
m5 |
|
-132.1883
|
206.8882
|
m6 |
|
-182.71
|
84.36913
|
m7 |
|
-215.9692
|
106.8465
|
m8 |
|
5440.542
|
52299.59
|
m9 |
|
-51086.29
|
102641.2
|
m10 |
|
-67578.24
|
23962.23
|
_ cons |
|
-1.38e+08
|
4.88e+07
|
reg consult assurance dspc umed prim sec,robust
Number of obs
|
=
|
64
|
F( 5, 58)
|
=
|
18.32
|
Prob > F
|
=
|
0.0000
|
R-squared
|
=
|
0.6765
|
Root MSE
|
=
|
110.31
|
Linear regression
| Robust
consult |
---
|
Coef.
+
|
Std. Err.
|
t
|
P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
assurance
|
| 15.98919
|
3.523631
|
4.54
|
0.000
|
8.935876
|
23.04251
|
dspc
|
| -.1682786
|
.0668738
|
-2.52
|
0.015
|
-.302141
|
-.0344162
|
umed
|
| 431.9063
|
87.38348
|
4.94
|
0.000
|
256.9893
|
606.8234
|
prim
|
| 30.5651
|
25.30578
|
1.21
|
0.232
|
-20.08993
|
81.22013
|
sec
|
| 27.75108
|
36.82673
|
0.75
|
0.454
|
-45.96563
|
101.4678
|
_cons
|
| -845.681
|
1788.91
|
-0.47
|
0.638
|
-4426.574
|
2735.212
|
TEST D'AUTOCORRELATION
. predict h,resid
. gen he=h[_n-1]
(1 missing value generated)
=
|
63
|
=
|
1.53
|
=
|
0.1844
|
=
|
0.1411
|
=
|
0.0490
|
=
|
102.24
|
.reg h he assurance dspc umed prim sec
Source | SS df MS Number of obs
+ F( 6, 56)
Model | 96124.6983 6 16020.783 Prob > F
Residual | 585314.075 56 10452.0371 R-squared
+ Adj R-squared
Total | 681438.773 62 10990.948 Root MSE
---
h | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
---
|
+
|
|
|
|
|
|
he
|
| -.3740779
|
.1242449
|
-3.01
|
0.004
|
-.6229704
|
-.1251855
|
assurance
|
| -.5785915
|
3.5672
|
-0.16
|
0.872
|
-7.724553
|
6.567369
|
dspc
|
| .0293717
|
.0799206
|
0.37
|
0.715
|
-.1307286
|
.1894719
|
umed
|
| -4.586678
|
76.13426
|
-0.06
|
0.952
|
-157.1019
|
147.9286
|
prim
|
| 5.387261
|
26.67895
|
0.20
|
0.841
|
-48.05709
|
58.83162
|
sec
|
| 7.705531
|
45.32575
|
0.17
|
0.866
|
-83.09286
|
98.50392
|
_cons
|
| -377.8631
|
2011.348
|
-0.19
|
0.852
|
-4407.077
|
3651.351
|
---
TEST D'ENDOGENEITE
dspc umed prim sec,robust
Number of obs F( 5, 58) Prob > F R-squared
|
= = = =
|
64 18.32 0.0000 0.6765
|
. reg consult assurance
Linear regression
Root MSE = 110.31
---
| Robust
78
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son impact sur
l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
consult | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
+
|
|
|
|
|
|
|
assurance |
|
15.98919
|
3.523631
|
4.54
|
0.000
|
8.935876
|
23.04251
|
dspc |
|
-.1682786
|
.0668738
|
-2.52
|
0.015
|
-.302141
|
-.0344162
|
umed |
|
431.9063
|
87.38348
|
4.94
|
0.000
|
256.9893
|
606.8234
|
prim |
|
30.5651
|
25.30578
|
1.21
|
0.232
|
-20.08993
|
81.22013
|
sec |
|
27.75108
|
36.82673
|
0.75
|
0.454
|
-45.96563
|
101.4678
|
_cons |
|
-845.681
|
1788.91
|
-0.47
|
0.638
|
-4426.574
|
2735.212
|
---
. reg sec revmin assurance dspc umed prim,robust
Linear regression Number of obs = 64
F( 5, 58) = 224.04
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.9474
Root MSE = .27428
---
| Robust
sec | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
|
+
|
|
|
|
|
|
revmin
|
| .0246799
|
.0075521
|
3.27
|
0.002
|
.0095628
|
.039797
|
assurance
|
| .0144096
|
.0097327
|
1.48
|
0.144
|
-.0050725
|
.0338916
|
dspc
|
| -.0008455
|
.000189
|
-4.47
|
0.000
|
-.0012239
|
-.0004671
|
umed
|
| .4882662
|
.1165126
|
4.19
|
0.000
|
.255041
|
.7214914
|
prim
|
| -.4139183
|
.0497857
|
-8.31
|
0.000
|
-.5135752
|
-.3142614
|
_cons
|
| 38.05473
|
2.324409
|
16.37
|
0.000
|
33.40192
|
42.70754
|
---
---
---
. predict u,resid
. reg consult assurance dspc umed prim sec u,robust
Linear regression Number of obs = 64
F( 6, 57) = 16.90
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.6867
Root MSE = 109.5
---
| Robust
consult | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
---
|
+
|
|
|
|
|
assurance
|
| 14.78966
|
4.029954
|
3.67
|
0.001 6.719815
|
22.8595
|
dspc
|
| -.0366757
|
.1449738
|
-0.25
|
0.801 -.3269808
|
.2536294
|
umed
|
| 333.9981
|
136.0065
|
2.46
|
0.017 61.6497
|
606.3465
|
prim
|
| 104.624
|
71.65284
|
1.46
|
0.150 -38.85836
|
248.1063
|
sec
|
| 185.2295
|
151.9048
|
1.22
|
0.228 -118.9546
|
489.4137
|
u
|
| -185.0229
|
172.6449
|
-1.07
|
0.288 -530.7383
|
160.6924
|
_cons
|
| -7288.883
|
6148.376
|
-1.19
|
0.241 -19600.79
|
5023.028
|
---
Comme le coefficient du résidu n'est pas
significatif on ne peut pas faire la régression par les doubles moindres
carré on fait une régression MCO
Analyse de l'incidence du Seguro Popular et de son
impact sur l'utilisation des services de santé au Mexique
2009
Annexe n°3 : Analyse de sensibilité
TEST D'HYPOTHESE avec introduction de muette
gen vm=0
. replace vm=1 if assurance>45 (38 real changes made)
. gen assu=assurance*vm
. reg consult assu dspc umed prim sec,robust
Linear regression Number of obs = 64
F( 5, 58) = 21.15
Prob > F = 0.0000
R-squared = 0.6008
Root MSE = 122.53
---
| Robust
consult | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
--
|
+
|
|
|
|
|
|
assu
|
| 2.135134
|
1.084603
|
1.97
|
0.054
|
-.0359352
|
4.306204
|
dspc
|
| -.0154293
|
.1065931
|
-0.14
|
0.885
|
-.2287985
|
.1979399
|
umed
|
| 439.2275
|
87.36614
|
5.03
|
0.000
|
264.3451
|
614.1098
|
prim
|
| 24.48716
|
32.91857
|
0.74
|
0.460
|
-41.40652
|
90.38084
|
sec
|
| 62.06965
|
46.98685
|
1.32
|
0.192
|
-31.98476
|
156.1241
|
_ cons
|
| -930.8784
|
2290.545
|
-0.41
|
0.686
|
-5515.903
|
3654.146
|
---
gen m=0
. replace m=1 if assurance<=45 (26 real changes made)
. gen assu1=assurance*m
. reg consult assu1 dspc umed prim sec,robust
Linear regression
Number of obs
|
=
|
64
|
F( 5, 58)
|
=
|
22.83
|
Prob > F
|
=
|
0.0000
|
R-squared
|
=
|
0.5833
|
Root MSE
|
=
|
125.19
|
---
| Robust
---
consult
|
| Coef.
+
|
Std. Err.
|
t
|
P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
assu1
|
| -1.197938
|
1.396452
|
-0.86
|
0.395
|
-3.99324
|
1.597365
|
dspc
|
| -.0099289
|
.1100302
|
-0.09
|
0.928
|
-.2301783
|
.2103204
|
umed
|
| 444.7106
|
86.33457
|
5.15
|
0.000
|
271.8932
|
617.528
|
prim
|
| 9.416463
|
32.03008
|
0.29
|
0.770
|
-54.69871
|
73.53163
|
sec
|
| 57.28036
|
47.42749
|
1.21
|
0.232
|
-37.65607
|
152.2168
|
_cons
|
| -198.4856
|
2236.096
|
-0.09
|
0.930
|
-4674.518
|
4277.547
|
---
Table des matières
IN MEMORIUM 2
DEDICACES 3
REMERCIEMENTS 4
ACRONYMES 5
Résumé 6
Summary 6
Introduction 7
Le contexte sanitaire mexicain avant le Seguro Popular :
nécessité d'instaurer un mécanisme d'assurance
santé public. 7
La mise en oeuvre du programme Seguro Popular. 8
Littérature sur le Seguro Popular 8
Littérature sur le thème de l'assurance
santé et consommation de soins 9
Problématique 12
Apport supposé de l'étude 13
Chapitre I : ASSURANCE ET SANTE UNE REVUE DE LA LITTERATURE 14
I- Le rôle possible de l'assurance comme réducteur
des inégalités sociales de santé, approches
théoriques 14
II- L'assurance maladie peut elle réduire les
inégalités sociales de santé en favorisant la
consommation de soins? 16
II. 1. L'effet de l'assurance sur les consommations de soins
16
II.2. L'impact des soins sur l'état de santé est
difficile à évaluer 19
II.3. Quelques études reliant directement assurance et
santé 22
III. L'effet indirect de l'assurance sur l'état de
santé 23
Chapitre II: ETUDE DE L'INCIDENCE DU SEGURO POPULAR 27
I. Identification et affiliation des bénéficiaires
27
II .Les cibles de Seguro Popular 29
III. UTILISATION DES SERVICES DE SANTÉ PUBLIQUE,
dépenses de santé privées, et l'incidence des frais
catastrophiques SANTÉ: données préliminaires 41
Chapitre III : IMPACT DU SEGURO POPULAR SUR L'UTILISATION DES
SERVICES DE SANTE 48
I. Description des Tests réalisés 48
II. Hypothèses 49
III. Définition des variables : 50
IV. Spécification et estimation du Modèle : 52
a) Spécification 52
b) Estimation du Modèle : 53
V. Résultats. 55
a) Interprétation des coefficients 55
b) Analyse de sensibilité. 57
c) Discussion 58
CONCLUSION 61
Base de donnée : 62
Bibliographie : 62
Annexe n°1 : TEST DE HAUSMAN 67
Annexe n°2: Conditions de Gauss-Markov 70
Annexe n°3 : Analyse de sensibilité 80
|