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UNIVERSITE DE YAOUNDE II
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II
INSTITUT DES RELATIONS INTERNATIONAL
RELATIONS
INTERNATIONALES DU CAMEROUN INSTITUTE OF
CAMEROUN
B.P. : 1637 Yaoundé P.O Box: 1637
Yaoundé
Tel: 22 31 03 05 Tel: 22 31 03 05
Fax: (237) 22 31 89 99
E-mail:
iric@uycdc.unicet.cm
RAPPORT DE STAGE ACADEMIQUE
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LA MISE EN OEUVRE DE LA SOLIDARITE INTERNATIONALE DANS LA
GESTION DES CATASTROPHES PAR LE CAMEROUN
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Présenté et soutenu publiquement par:
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M. KOAGNE ZOUAPET Apollin Master I
Contentieux International
Sous la direction de :
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Dr TCHEUWA Jean Claude Chef de la cellule
des études et de la réglementation DAJ/MINATD Enseignant
associé à l'IRIC
Année académique 2007/2008
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(page de garde)
DEDICACE
A vous qui avez toujours crû en moi et oeuvré
à ce que j'ai le nécessaire pour travailler sereinement :
MEGNE Julienne, NGOUMDJOU Jeanne,
KENGNE Alphonse, DJOUMESSI Lydie
Raïssa.
REMERCIEMENTS
Nous adressons nos sincères remerciements :
- Au Dr Jean Claude TCHEUWA, chef de la cellule
des études et de la réglementation à la DAJ du MINATD et
enseignant à l'IRIC, qui a accepté de diriger le présent
travail, pour sa disponibilité, ses orientations et sa patience.
- Au Dr Jean KENFACK, enseignant à l'IRIC
pour sa disponibilité et ses conseils tout au long de ce travail.
- A tous les cadres de la DAJ du MINATD pour leurs
précieux secours et conseils et tout spécialement M.
Simplice KENGNE, chargé d'études assistant N° 1
à la cellule des études et de la réglementation, pour sa
constante sollicitude et son soutien tout au long de ce stage.
- A tout le personnel de la DPC du MINATD, spécialement
madame Stéphanie ETOUNDI, chef de la cellule des
études et de la prévention, et M. Janvier MVOGO,
chef du service de l'assistance et des interventions, qui nous ont fourni toute
la documentation nécessaire et pour leur disponibilité à
satisfaire nos multiples sollicitations.
- A tous ceux que je n'ai pas nommé ici individuellement
et qui ont, de près ou de loin et de quelque manière que ce soit,
contribué au bon déroulement de notre stage académique et
à la rédaction du présent rapport.
Que tous daignent trouver ici l'expression de notre profonde et
sincère gratitude.
LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS
CICR : Comité international de la croix
rouge.
DAJ : Division des affaires juridiques du
ministère de l'administration territoriale et de la
décentralisation.
DPC : Direction de la protection civile du
ministère de l'administration territoriale et de la
décentralisation.
FAO : Food and agriculture organization of the
United Nations (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture).
FICR : Fédération internationale
des sociétés de la croix rouge et du croissant rouge.
FMI : Fonds monétaire international.
HCR : Haut commissariat des Nations Unies aux
réfugiés.
IRIC : Institut des relations internationales du
Cameroun.
MINATD : Ministère de l'administration
territoriale et de la décentralisation.
Minatd : Ministre de l'administration
territoriale et de la décentralisation.
Mindel : Ministre délégué
auprès du ministre de l'administration territoriale et de la
décentralisation.
OCHA : Office for coordination of humanitarian
affairs (Bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires).
OIPC : Organisation internationale de la
protection civile.
OMS : Organisation mondiale de la
santé.
ONU : Organisation des nations unies.
ONUSIDA : Programme des Nations Unies sur le VIH
/SIDA.
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
développement.
REPC : Rapport sur l'état de la
protection civile au Cameroun.
RSA : Rapport de stage académique.
RSD : Rapport de stage diplomatique.
SIPC : Stratégie internationale de
prévention des catastrophes.
UNICEF : United Nations children's fund (Fonds
des Nations Unies pour l'enfance).
LISTE DES ANNEXES
1- Convention cadre d'assistance en matière de protection
civile du 22 Mai 2000.
2- Document CCAPC/ TECH.1.
3- Document CCAPC/TECH.2.
4- Document CCAPC/TECH.3.
5- Document CCAPC/TECH.4.
6- Principales structures d'intervention et de gestion des
catastrophes au Cameroun.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : LE CADRE DU STAGE 5
CHAPITRE I : L'ORGANISATION DU MINISTERE DE L'ADMINISTRATION
TERRITORIALE ET DE LA DECENTRALISATION. 6
SECTION I- LE MINISTRE DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA
DECENTRALISATION 6 SECTION II- L'APPAREIL ADMINISTRATIF DU MINISTERE DE
L'ADMINISTRATION
TERRITORIALE ET DE LA DECENTRALISATION 8
CHAPITRE II : LE DEROULEMENT DU STAGE 13
SECTION I- L'ORGANISATION PROCEDURALE DU STAGE 13
SECTION II- L'EVALUATION DU STAGE 16
DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN OEUVRE DE LA 19
CHAPITRE III : LE SOUTIEN DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE AU
CAMEROUN EN MATIERE DE GESTION DES CATASTROPHES 20
SECTION I- LE CADRE JURIDIQUE DE L'INTERVENTION INTERNATIONALE EN
CAS DE CATASTROPHES. 20 SECTION II- L'APPOINT INTERNATIONAL A L'ACTION DU
GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS
DANS LA GESTION DES CATASTROPHES. 28
CHAPITRE IV : LE DEPLOIEMENT DU CAMEROUN DANS LA GESTION DES
CATASTROPHES INTERNATIONALES 36
SECTION I- UN DEPLOIEMENT LIMITE 36
SECTION II- UNDEPLOIEMENT REDUIT 41
CONCLUSION GENERALE 47
vii
INTRODUCTION GENERALE
Dans l'optique de leur formation en relations internationales,
l'IRIC offre à ses étudiants une double formation pratique et
théorique. La formation pratique dans un cadre professionnel au sein des
structures publiques, privées nationales ou internationales permet
à l'étudiant de confronter les connaissances théoriques
acquises lors des enseignements avec les réalités pratiques du
milieu socioprofessionnel. En ce qui concerne la filière contentieux
international dont nous relevons, le stage vise selon les termes de la Lettre
N° 3458/UYII/IRIC/D/DAE/SPRS/USF du 25 Février 20081
à « familiariser les étudiants avec les pratiques de
l'expertise juridique et du contentieux international >>.C'est dans ce
cadre que s'inscrit le présent rapport de stage.
En effet, conformément à l'Autorisation de stage
N°
000133/AS/MINATD/SG/DRH/SDDRH/SGP du 25 Avril 2008 autorisant
certains étudiants en Master I, option contentieux international de
l'IRIC à effectuer un stage non rémunéré au MINATD,
notre stage s'est déroulé au MINATD et plus
précisément au sein de la DAJ et de la DPC pour la période
allant du 1er Août 2008 au 17 Septembre 2008. Le thème
: « La mise en oeuvre de la solidarité internationale dans la
gestion des catastrophes par le Cameroun>> a été retenu
à l'issue de notre stage au sein de ce département
ministériel.
Le décret N° 2004/320 du 08 Décembre 2004
portant organisation du Gouvernement fait de la protection civile l'un des
trois axes stratégiques du MINATD à côté de
l'administration du territoire et de la décentralisation. Jusqu'ici
délaissée au profit de chantiers et de secteurs jugés plus
urgents, la protection civile fait ainsi l'objet sur le plan national d'un
regain d'intérêt observé sur l'ensemble de la
planète. La remarque est faite par le Ministre d'Etat, Minatd M. Marafa
HAMIDOU YAYA qui constate que « parallèlement à la
célébration à l'échelle planétaire de la
liturgie de « l'Etat gendarme>> au plan économique, se
diffuse l'hymne de l'Etat providence en matière de
sécurité en général et de sécurité
civile en particulier. En d'autres termes, autant au plan économique on
prescrit le retrait de l'Etat, autant au plan de la sécurité on
appelle son implication massive. >>2. La protection civile
apparaît donc désormais comme l'un des domaines qui à la
fois découlent et sont le cadre d'exercice de la souveraineté de
l'Etat et qu'il convient de définir.
1 Du Directeur adjoint chargé des études
de l'IRIC relatif à la demande de stage académique au MINATD.
2 REPC 2003-2004 Manifeste pour la
sécurité routière, Yaoundé, DPC/MINATD,
Novembre 2004, P 11.
Aux termes de l'article premier de la Loi N° 86/016 du 6
Décembre 1986 portant réorganisation générale de la
protection civile, << la protection civile consiste à assurer en
permanence la protection des personnes, des biens et de l'environnement contre
les risques d'accidents graves, de calamités ou de catastrophes, ainsi
que contre les effets de ces sinistres ». Cette définition de la
loi camerounaise a été confortée par les participants
à la dixième conférence mondiale de la protection civile
ayant eu lieu du 03 au 05 Avril 1994 à Genève en Suisse. Les
participants avaient en effet au cours de ce fora invité les
gouvernements à considérer le concept et la définition du
terme <<protection civile » de l'article 61 du Protocole additionnel
N° I du 08 Juin 1977 aux conventions de Genève du 12 Août
1949 comme dépassant le cadre des conflits armés pour englober de
façon générale toutes les mesures humanitaires visant
à la préservation des populations contre les accidents et
catastrophes de toute nature3. Ainsi entendue, la protection civile
se trouve liée à la notion de catastrophe.
Notion polysémique au contenu variable, la catastrophe
fait l'objet d'une multitude de définitions qui sans être
contradictoires font varier son étendue. Pour FRITZ, la catastrophe est
<< un évènement survenant dans l'espace et qui expose une
société ou une collectivité à un danger grave et
fait subir à ses membres et à ses biens de telles pertes que la
structure sociale est désorganisée et que l'exercice de tout ou
partie des fonctions essentielles de la société est exclue.
» tandis que pour TEMDJIN, on parle de catastrophe chaque fois <<
qu'un phénomène exceptionnel met à l'épreuve des
capacités et ressources d'individus au point que leur existence est
directement menacée ou que les structures économiques et sociales
dont ils dépendent sont suffisamment ébranlées pour
compromettre leur aptitude à vivre. »4. La
détermination d'une définition opérationnelle de la
catastrophe est rendue encore plus difficile par la variété de
terminologie parfois utilisée à côté de celle de
catastrophe : calamité, sinistre, cataclysme. Selon Le Petit Larousse
illustré 20015, la calamité est un <<
malheur public, une catastrophe, un désastre » tandis que le
sinistre est un << évènement catastrophique qui
entraîne de grandes pertes matérielles et humaines. » et le
cataclysme un <<grand bouleversement, destruction causés par un
phénomène naturel ou de toute autre nature ». En s'appuyant
sur les similitudes se dégageant de ces termes, nous les utiliserons
indifféremment dans le cadre du présent travail comme synonyme de
catastrophe entendue comme << une grave interruption de
3 Guy Robert KAMMI NGATCHOUA La protection
civile au Cameroun, un exemple de solidarité internationale : le
rôle du ministère de l'administration territoriale et de la
décentralisation/DPC et de ses partenaires internationaux, RSA,
Yaoundé, IRIC, 2006-2007, P1.
4 Prévention et gestion des catastrophes,
Séminaire aux élèves AG/A2 de l'ENAM, Yaoundé,
ENAM/Centre de recherche et de documentation, Décembre 2003, P33.
5 Le Petit Larousse illustré 2001,
Paris, Larousse Juillet 2001, 1786 P.
fonctionnement d'une société, causant des pertes
en vies humaines, matérielles ou environnementales que la
société affectée ne peut surmonter avec ses ressources
propres >>.6
De par cette définition, la catastrophe
nécessite donc l'apport et le concours de ressources
supplémentaires à celle de la communauté atteinte pour
faire face et apporter des solutions aussi efficaces qu'efficientes. Ainsi, la
gestion de la catastrophe impliquerait nécessairement la
solidarité c'est-à-dire l'existence d'un sentiment qui pousse les
hommes à s'accorder une aide mutuelle7. Cette
solidarité facilement réalisable entre petites communautés
humaines où l'élan naturel naît du voisinage et de la
facilité qu'il y'a à s'identifier au sinistré en raison de
l'identité de tribu, langue ou race est plus sujette à caution
dans une société internationale constituée d'Etats aux
intérêts différents voire divergents. En effet alors que
l'idée d'une << communauté internationale >> reste
débattue, il est intéressant d'examiner la réalité
de la société internationale pour essayer d'y découvrir
les éléments d'une véritable communauté.
L'intérêt du thème << La mise en oeuvre de la
solidarité internationale dans la gestion des catastrophes par le
Cameroun>> est de permettre non seulement de révéler
l'existence d'une quelconque solidarité transfrontalière entre
les peuples, mais aussi de l'évaluer.
Notre principale préoccupation au cours de ce travail
sera de regarder comment le Cameroun est soutenu par la Communauté
internationale dans la gestion des catastrophes survenues sur son territoire et
comment à son tour il vient en aide à ses voisins
sinistrés. De façon plus poussée, il s'agira à
partir de l'exemple du Cameroun, de s'interroger sur l'existence d'une
véritable << communauté internationale >> capable de
se mobiliser pour venir en aide à l'un de ses membres affecté par
une catastrophe. L'hypothèse de départ ici est que si comme
l'affirment les professeurs NGUYEN QUOC DINH, Patrick DAILLIER et Alain PELLET
les différences entre les peuples n'excluent pas l'existence d'un
élément subjectif nécessaire à l'existence d'une
véritable communauté internationale (le sentiment d'appartenance
à une commune humanité), la solidarité internationale
à laquelle renvoie cette expression doit se traduire dans les faits par
la mobilisation de tous les membres de cette communauté au chevet de
l'un de ses membres affecté par un évènement qui
dépasse ses capacités de réaction, au nom des
<<convictions communes >>8 partagées par tous les
membres de la société internationale.
6 La protection civile au Cameroun Aide
mémoire de l'autorité administrative en matière de
prévention de risques et de gestion des catastrophes,
Yaoundé, DPC/MINATD, Yaoundé, 2001, P81.
7 Le Petit Larousse illustré 2001 Op.
Cit.
8 NGUYEN QUOC DINH, Patrick DAILLIER, Alain PELLET
Droit international public, Montchrestien, LGDJ, 7ème
édition, 2002, P39.
La question ainsi posée exige un examen des principales
catastrophes survenues au Cameroun et de celles survenues dans le monde
susceptibles d'interpeller le Cameroun. Toutefois, notre travail sera
limité par les informations rentrant dans le cadre de notre stage
(Première partie) c'est-à-dire celles recensées et
gérées par la DPC et le MINATD. Notre démarche consistant
à partir des exemples considérés comme
représentatifs d'examiner l'ensemble de la question de la mise en oeuvre
de la solidarité internationale dans la gestion des catastrophes par le
Cameroun (Deuxième partie).
PREMIERE PARTIE : LE CADRE DU STAGE
A l'origine Direction de l'administration territoriale
placée sous l'autorité du ministre délégué
à la présidence chargé de l'administration territoriale
des finances et du plan, le MINATD où s'est déroulé notre
stage (Chapitre II) a connu plusieurs dénominations notamment celles de
Ministère d'Etat chargé de l'administration territoriale
fédérale, Ministère de l'administration territoriale.
L'actuel MINATD tel qu'issu du Décret N° 2004/320 du 08
Décembre 2004 portant organisation du Gouvernement est organisé
par le Décret N° 2005/104 du 13 Avril 2005 portant organisation du
Ministère de l'administration territoriale et de la
décentralisation (Chapitre II).
CHAPITRE I : L'ORGANISATION DU MINISTERE DE
L'ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA
DECENTRALISATION.
Placé sous l'autorité d'un ministre
assisté d'un ministre délégué (section I), le
MINATD dispose d'une grande machine administrative (section II) qui se
déploie tant dans le domaine de l'administration territoriale, celui de
la protection civile que celui de la décentralisation.
SECTION I- LE MINISTRE DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE
ET DE LA DECENTRALISATION
L'importance des attributions du Minatd (Paragraphe I) explique
sans nul doute qu'il soit accompagné d'une forte équipe de
proches collaborateurs (Paragraphe II).
Paragraphe I- Les attributions du Ministre de
l'administration territoriale et de la décentralisation.
Assisté d'un ministre délégué
chargé des collectivités territoriales
décentralisées, le Minatd est chargé au sens de l'article
premier du Décret N° 2005/104 du 13 Avril 2005 de
l'élaboration, de la mise en oeuvre et de l'évaluation de la
politique du Gouvernement en matière d'administration du territoire, de
protection civile et de décentralisation. A ce titre il est responsable
de l'organisation et du fonctionnement des circonscriptions administratives et
des services locaux de l'administration territoriale, l'organisation des
consultations électorales, la préparation l'application des
textes et le suivi des questions liées aux libertés publiques et
le maintien de l'ordre public, l'élaboration et la mise en oeuvre de la
réglementation et des normes en matière de prévention et
de gestion des risques et des calamités naturelles, de la coordination
des actions nationales et internationales en cas de catastrophe naturelle, de
l'élaboration et du suivi de la mise en oeuvre de la
réglementation relative à l'organisation et au fonctionnement des
collectivités territoriales décentralisées dont il exerce
la tutelle sous l'autorité du Président de la République,
de l'évaluation régulière de la mise en oeuvre de la
décentralisation.
Le Minatd assure également la tutelle de certains
organismes publics tels que le Fonds spécial d'équipement et
d'intervention intercommunale (FEICOM) et le centre de formation
pour l'administration municipale (CEFAM). Le Décret du 13
Avril 2005 entoure le Minatd d'une forte équipe.
Paragraphe II- L'environnement immédiat du
ministre : le cabinet.
Pour l'accomplissement de ses importantes missions, le Minatd
dispose de proches collaborateurs : secrétariat particulier (A), de
l'inspection générale (B), et les conseillers techniques (C).
A- Les secrétariats particuliers.
Ils sont au nombre de deux respectivement à la
disposition du Minatd et du Mindel. Placés chacun sous l'autorité
d'un secrétaire particulier, les secrétariats particuliers sont
chargés des affaires réservées du ministre et du ministre
délégué.
B- L'inspection générale.
Composée de trois inspecteurs généraux
respectivement chargés de l'administration territoriale, des
collectivités territoriales décentralisées et des
questions électorales, l'inspection générale est
chargée de l'évaluation des performances des services par rapport
aux objectifs fixés en liaison avec le secrétaire
général, du contrôle interne et de l'évaluation du
fonctionnement des services du ministère, de l'information du Minatd et
du Mindel sur la qualité du fonctionnement et du rendement des services,
de l'évaluation de l'application des techniques d'organisation et
méthodes ainsi que la simplification du travail administratif en liaison
avec les services chargés de la reforme administrative, de la mise en
oeuvre en liaison avec la cellule ministérielle de lutte contre la
corruption de la stratégie de lutte contre la corruption. Chaque
inspecteur général est assisté de trois inspecteurs et la
coordination de l'inspection générale assurée par
l'inspecteur général le plus ancien dans le cadre le plus
élevé.
C- les conseillers techniques.
L'article 4 du Décret du 13 Avril 2005 dispose tout juste
que « les conseillers effectuent toutes missions qui leur sont
confiées par le ministre et le ministre délégué
». Le
Décret sus cité ne précise pas leur nombre
qui est laissé à la discrétion de l'autorité qui
les désigne. Actuellement la Minatd compte trois conseillers
techniques.
A côté de ces proches collaborateurs qui
dépendent des services qui lui sont directement rattachés, le
Minatd et le Mindel s'appuient également sur une grande machine
administrative.
SECTION II- L'APPAREIL ADMINISTRATIF DU MINISTERE
DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA DECENTRALISATION.
Elle se déploie dans les services centraux (paragraphe I)
et dans les services locaux (paragraphe II).
Paragraphe I- L'administration centrale
L'article 7 du Décret N° 2005/104
énumère le Secrétariat général (A) et les
directions
(B).
A- Le Secrétariat Général.
Placé sous l'autorité du Secrétaire
général, le Secrétariat général dispose de
sept services rattachés.
Principal collaborateur du Minatd, le Secrétaire
général suit l'instruction des affaires du département
ministériel et reçoit du ministre des délégations
de signature nécessaires. Aux termes de l'article 8 du Décret
précité9, il coordonne l'action des services de
l'administration centrale et des services locaux du ministère et tient
à cet effet des réunions de coordination dont il adresse les
procès verbaux au ministre, veille à la formation permanente du
personnel et à la célérité dans le traitement des
dossiers, centralise les archives et gère la documentation du
ministère. Le Secrétaire général coordonne
également les activités des services rattachés au
Secrétariat général.
L'article 9 du Décret du 13 Avril 2005
énumère sept services aux attributions bien
délimitées :
- La Division des affaires juridiques chargée de la
préparation et de la mise en forme de tous les projets de textes
initiés ou soumis à la signature du ministre, des avis juridiques
sur des questions relevant du ministère, du respect de la
légalité et de la régularité juridique des actes
engageant le ministère, du suivi du contentieux électoral,
9 Décret N° 2005/104 du 13 Avril 2005
portant organisation du MINATD.
de la codification des textes législatifs et
réglementaires, de la défense des intérêts de l'Etat
en justice chaque fois que le ministère est impliqué dans une
affaire.
- La cellule de suivi qui mène toute étude ou
mission que lui confie le secrétaire général.
- La cellule de communication qui s'occupe de la mise en
oeuvre de la communication gouvernementale au sein du ministère, de la
promotion permanente de l'image de marque du ministère ainsi que du
protocole et l'organisation des cérémonies auxquelles participe
le Minatd ou le Mindel.
- La cellule de l'informatique et des statistiques qui prend
en charge la conception et la mise en oeuvre du schéma directeur
informatique du ministère, la sécurisation et toutes autre
questions liées au système informatique ainsi que les
différents sous systèmes informatiques du Minatd, de la mise en
oeuvre sur le plan technique de l'informatisation des opérations
électorales, de la centralisation et diffusion des données
statistiques relatives aux élections et aux collectivités
territoriales décentralisées.
- La cellule de traduction chargée de la traduction
courante des documents, du contrôle de la qualité de la traduction
courante et de la constitution d'une banque de données relatives aux
élections et aux collectivités territoriales
décentralisées.
- La sous direction de l'accueil du courrier et de la liaison
qui s'occupe de l'accueil, l'information et l'orientation des usagers, de la
réception du traitement et ventilation du courrier, du classement et la
conservation des actes signés, de la relance des services pour le
traitement des dossiers, de la reproduction, la notification des actes
individuels, la ventilation des actes réglementaires ainsi que tous les
autres documents de service.
- Le service de la documentation et des archives chargé
de la conception et de la mise en place d'un système de classement de
documentation du ministère qu'il collecte, centralise, conserve et
diffuse, de la constitution d'une bibliothèque du ministère, de
l'abonnement aux différentes revues et publications intéressant
le ministère, de la conservation des archives du ministère et des
relations avec les archives nationales.
Ces structures du Secrétariat général
constituent à côté des directions l'administration
centrale du MINATD.
B- Les directions.
L'article 7 du Décret N° 2005/104 du 13 Avril 2005
énumère six directions au sein de l'administration centrale
placées chacune sous l'autorité d'un directeur :
-La direction des affaires chargée du contrôle de
l'application de la législation et de la réglementation relatives
aux libertés publiques, des questions relatives aux ordres nationaux, de
l'exploitation des informations relatives à la sécurité,
de l'organisation et du contrôle du fonctionnement des centres
d'état civil, des questions relatives aux jeux et aux armes.
-La direction de l'organisation du territoire qui s'occupe aux
termes de l'article 37 du Décret de 2005 sus cité des
études relatives à la création des circonscriptions
administratives, de l'organisation des services de l'administration
préfectorale, de la coordination et du contrôle du fonctionnement
des services de l'administration préfectorale, des chefferies
traditionnelles et des affaires frontalières en liaison avec les
administrations concernées.
- La direction des collectivités territoriales
décentralisées chargée de l'élaboration et de la
politique du Gouvernement en matière de décentralisation
territoriale, de l'élaboration de la législation et de la
réglementation relatives aux collectivités territoriales
décentralisées et leurs services, du suivi de l'application de la
législation et de la réglementation en matière de
contrôle de la légalité des actes des collectivités
territoriales décentralisées, du suivi de l'intervention des
collectivités territoriales décentralisées en
matière économique et sociale, de la coopération
décentralisée, de la représentation des
intérêts des collectivités territoriales
décentralisées dans les différentes instances de
décision au niveau central, du suivi des établissements
spécialisés de formation.
- La direction de la protection civile chargée de
l'organisation générale de la protection civile sur l'ensemble du
territoire, des études sur les mesures de protection civile en temps de
paix et en temps de guerre, des relations avec les organismes nationaux et
internationaux de protection civile, de la préparation des stages de
formation de la protection civile, de l'examen des requêtes en
indemnisation et aides financières des personnes victimes des
calamités, du contrôle de l'utilisation des aides, la coordination
des moyens mis en oeuvre pour la protection civile, des transferts de corps et
du suivi de la gestion des aides.
- La direction des ressources humaines chargée du suivi
de l'application de la politique du Gouvernement en matière de formation
des personnels relevant du ministère, du suivi du recrutement, de la
formation, de la gestion prévisionnelle des effectifs, des actes de
gestion et d'affectation, dépense, gestion des pensions, mise à
jour du fichier du personnel en service au ministère ainsi que
l'exploitation et la maintenance de l'application du système
informatique
de gestion intégrée des personnels de l'Etat et
de la solde (SIGIPES) en liaison avec le ministère chargé de la
fonction publique et de la reforme administrative et le ministère
chargé de l'économie et des finances.
- La direction des ressources financières et
matérielles chargée au sens de l'article 67 du Décret de
200510, de la préparation et du suivi de l'exécution
du budget, la préparation technique des dossiers de passation de
marchés, la gestion des biens meubles et immeubles du ministère,
l'élaboration et le suivi de l'exécution des projets de
construction d'équipement et réhabilitation des résidences
et bureaux des autorités administratives en liaison avec les
administrations concernées, la maintenance des équipements et
l'entretien des bâtiments, la propreté des locaux et leurs
abords.
Véritable « ministère de
souveraineté », le MINATD ne saurait mener à bien ses
missions à travers les seuls services centraux. Ici comme ailleurs, il
existe une déconcentration du pouvoir central même si au MINATD,
au lieu de services déconcentrés comme dans la plupart des autres
ministères, l'expression consacrée par le Titre VI du
Décret N° 2005/104 du 14 Avril 2005 est « services locaux
».
Paragraphe II- Les services locaux.
L'article 74 du décret sus évoqué renvoie
l'organisation des services locaux du MINATD à des textes particuliers.
Il faut donc se référer à ces textes particuliers
notamment le Décret N° 78/485 du 9Novembre 1978 fixant les
attributions des chefs de circonscription administratives et des organismes et
personnels chargés de les assister dans l'exercice de leurs fonctions,
modifié par le Décret N° 79/024 du 18 Janvier 1979. Aux
termes de l'article 2 de ce texte, les chefs de circonscriptions
administratives sont administrativement placés sous l'autorité
hiérarchique du MINATD. Ainsi, les services du Gouverneur, la
préfecture, la souspréfecture et les bureaux du chef de district
apparaissent comme les services locaux du MINATD. Toutefois tel qu'il ressort
des articles 3, 29 et 43 du décret de 1978 sus cités, le
Gouverneur, le Préfet et le Sous-préfet sont chacun dans sa
circonscription « représentants du Gouvernement et de chacun de ses
ministres »11. Il en résulte qu'ils ne
représentent pas exclusivement et uniquement le MINATD dans leur
circonscription mais ne le sont que pour
10 Ibid.
11 Le Décret N° 2008/376 du 12 Novembre
2008 portant organisation administrative de la République du Cameroun et
le Décret N° 2008/377 du 12 Novembre 2008 fixant les attributions
des chefs de circonscription administratives et portant organisation et
fonctionnement de leurs services en ses articles 1 et 2 vont dans le même
sens.
une part de leurs attributions. C'est sans nul doute ce qui
amène madame MAIRO née MOUALA GUIETSING Elisabeth, chef de la
cellule des requêtes et du contentieux à la DAJ à dire que
l'on ne saurait ramener ces autorités administratives à de
simples services locaux du MINATD. C'est également notre sentiment
à l'issue de notre stage au sein de ce ministère.
CHAPITRE II : LE DEROULEMENT DU STAGE
Conformément à l'Autorisation de stage N°
000133/AS/MINATD/SG/DRH/SDDRH/SGP du 25 Avril 2008 autorisant
certains étudiants en Master I, option contentieux international de
l'IRIC à effectuer un stage non rémunéré au MINATD,
notre stage a été organisé par la DAJ du dit
ministère (section I), de façon à nous être le plus
bénéfique possible (section II).
SECTION I- L'ORGANISATION PROCEDURALE DU STAGE
L'Autorisation de stage suscitée signée du
Ministre d'Etat, Minatd nous mettait à la disposition de la DAJ
(paragraphe I) où certains responsables ont été
désignés pour le suivi effectif du stage (paragraphe II).
Paragraphe I- Le suivi du stage
Comme prévu par l'Autorisation de stage sus
mentionnée, notre stage aurait dû aller du 1er au 29
Août 2008 dans les locaux du MINATD, toutefois nous avons
bénéficié d'une prorogation de deux semaines.
Dès notre arrivée, nous avons été
accueillis par le chef de la DAJ, M. Pierre ESSOMBA qui nous a
présenté de façon panoramique la division. M. Jean Claude
TCHEUWA, chef de la cellule des études et de la réglementation
à la DAJ a été ensuite désigné comme
responsable de l'organisation et du suivi de notre stage.
Concrètement, il s'est agi après les entretiens
avec les chefs respectifs de chacune des structures d'accueil qui
présentaient de manière succincte les attributions et
l'organisation effective de la structure, de s'immerger dans le quotidien des
chargés d'études assistants et d'avoir avec eux des discussions
sur leur travail et toute autre question piquant notre intérêt et
relevant de leurs compétences. Par ailleurs une part considérable
de notre temps a été consacrée outre aux entretiens,
à la lecture des rapports, archives et autres documents
sollicités ou jugés utiles pour notre édification et notre
formation. L'accessibilité du document dépendant de sa nature
(caractère confidentiel ou non des informations) et des services.
Paragraphe II- Les services d'accueil
La DAJ aura été le principal cadre de
déroulement du stage (A) même si à notre demande nous avons
bénéficié d'un bref séjour à la DPC (B).
A- La division des affaires juridiques.
Structure rattachée au Secrétariat
général et dont les attributions fixées par l'article 10
du Décret N° 2005/104 du 13 Avril 2005 portant organisation du
MINATD ont été définies plus haut12, la DAJ est
placée sous l'autorité d'un chef de division et s'occupe de
façon générale des questions juridiques et contentieuses
relevant ou naissant de l'activité du ministère. La division
comprend deux cellules : la cellule des études et de la
réglementation et la cellule des requêtes et du contentieux.
La cellule des études et de la réglementation
est chargée du respect de la légalité dans le cadre des
attributions du ministère, de la préparation et de la mise en
forme de tous les projets de textes législatifs et
réglementaires, de la codification des textes législatifs et
réglementaires régissant les activités du
ministère. Outre le chef de cellule, la cellule compte trois
chargés d'études assistants.
La cellule des requêtes et du contentieux s'occupe quant
à elle de l'étude des recours gracieux préalables dont est
saisi le MINATD, la défense des intérêts de l'Etat en
justice chaque fois que le ministère est impliqué dans une
affaire, de l'examen des dossiers d'accidents de la circulation des
véhicules affectés au ministère ainsi que du contentieux
électoral. Bien que l'article 12 alinéa 22 du Décret du 13
Avril 2005 prévoit cinq chargés d'études assistants
à côté du chef de cellule, la cellule des requêtes et
du contentieux n'en compte actuellement que quatre.
De l'aveu même du chef de division et comme nous avons
pu le constater durant notre séjour, la cloison n'est pas
véritablement pas étanche entre les cellules de la division et
les chargés d'études assistants sont indifféremment mis
à contribution pour le traitement des dossiers par l'un ou l'autre chef
de cellule. De même la représentation de l'Etat en justice ou le
traitement du contentieux électoral mobilise la division toute
entière.
12 Voir supra chapitre I, section II, paragraphe I,
A.
Si le fonctionnement de la DAJ semble satisfaisant au regard
notamment des prescriptions de la lettre circulaire N° 001/CAB/PM du 04
Janvier 2006 du Premier ministre relative à la défense de l'Etat
en justice, il n'en demeure pas mois que la division connaît quelques
difficultés dont la résolution améliorerait sans aucun
doute le rendement de façon efficace et efficiente. D'abord
l'inexistence d'une bibliothèque et d'une banque de textes
législatifs et réglementaires, chaque membre de l'équipe
se dotant des documents nécessaires à titre personnel et à
ses frais. Ce qui a pour conséquence en cas d'affectation d'obliger le
nouveau titulaire du poste à recommencer le travail de collecte et de
compilation des textes. Ensuite bien que la lettre circulaire du Premier
ministre recommande pour un fonctionnement optimal des structures juridiques au
sein des ministères « la mise à la disposition des
structures concernées des moyens matériels et humains
adéquats », la DAJ du MINATD souffre d'un manque de
matériels notamment informatiques et des moyens financiers.
L'absence d'une caisse d'avance entraînant de fait
l'obligation pour chaque agent de supporter les frais liés à des
missions (déplacements, hébergement, nutrition...) sans
l'assurance d'un remboursement ultérieur est une réelle
gêne pour le fonctionnement optimal souhaité.
Au demeurant la DAJ est une structure transversale du MINATD
qui reste toutefois assigné aux questions de droit interne pour
l'essentiel. C'est ce cantonnement au droit national de la DAJ qui nous a
conduit à visiter d'autres structures plus ouvertes sur l'international
notamment la DPC.
B- La direction de la protection civile
Si dès l'indépendance en 1960, le Cameroun a
hérité de l'administration coloniale d'un embryon de protection
civile constituée par trois casernes de sapeurs pompiers à
Yaoundé, Douala, et Nkongsamba, la création d'un service de
protection civile remonte à l'année 1961 au sein de la direction
des affaires politiques de ce qui est alors le Ministère
délégué à la présidence chargée de
l'administration territoriale avant son érection en direction de la
protection civile en 1995.
Placée sous l'autorité d'un directeur, la DPC
dont les attributions ont été énumérées plus
haut13, comprend la cellule des études et de la
prévention et la sous direction de la coordination des interventions.
13 Voir supra chapitre I, section II, paragraphe I,
B.
La cellule des études et de la prévention est
chargée aux termes de l'article 53 du Décret N° 2004/320 du
08 Décembre 2004, des études relatives aux mesures de protection
civile en temps de paix et en temps de guerre, de la préparation aux
stages de formation des personnels de la protection civile, de l'examen des
demandes de transfert de corps. La cellule comprend outre le chef de cellule,
trois chargés d'études assistants.
Subdivisée en service de la coordination et service de
l'assistance et des interventions, la sous direction de la coordination et des
interventions est chargée de l'organisation de l'assistance, l'examen
des requêtes en indemnisation et en aides financières en faveur
des personnes victimes des calamités, du contrôle de l'utilisation
des aides, de la coordination des moyens mis en oeuvre pour la protection
civile notamment le secours, le sauvetage, la logistique, l'utilisation des
forces supplétives et auxiliaires.
La brièveté et les modalités de notre
séjour au sein de la DPC14 ne nous ont pas permis de pouvoir
cerner les difficultés qu'éprouve cette direction. Toutefois la
structure expose ellemême sa principale difficulté en ces termes :
«la situation drastique que traverse le pays constitue un obstacle au
développement d'une action humanitaire d'envergure obligeant ainsi la
direction de la protection civile à prioriser ses choix aux fins
d'efficience »15. Reste que notre passage au sein de cette
direction aura été hautement bénéfique.
SECTION II- L'EVALUATION DU STAGE
En dépit des difficultés rencontrées
(paragraphe II), les six semaines passées au sein du MINATD nous aurons
permis d'acquérir de nombreuses connaissances (paragraphe I).
Paragraphe I- Les connaissances acquises et les
tâches accomplies.
Notre principale tâche lors du séjour au MINATD
aura surtout consisté à donner un avis ou un point de vue sur des
questions lorsqu'ils étaient requis par les chargés
d'études assistants dans le cadre du traitement de certains dossiers. La
grande partie de notre emploi du temps aura été consacré
à des échanges avec les cadres au sein des différentes
structures
14 Notre séjour à la DPC a surtout
consisté en la lecture des rapports et documents, un peu à
l'écart du quotidien de la direction, de ses réalités et
difficultés.
15 Rapport sur l'état de la protection
civile au Cameroun 2006 A l'école de la protection civile,
Yaoundé, DPC/MINATD, P85.
d'accueil et à la lecture des documents pouvant
satisfaire notre curiosité ou éclairer notre lanterne sur des
questions précises.
Sur le plan administratif, le stage nous aura permis
d'appréhender la procédure administrative de traitement des
dossiers, de formulation d'un avis ou encore de rédaction de notes
à l'attention de la hiérarchie.
Sur le plan académique, le stage aura été
bénéfique tant pour notre formation de juriste que sur les
questions ayant un lien direct avec la formation actuelle à l'IRIC.
Ainsi à la DAJ, nous avons pu saisir les modalités et les moyens
de défense des intérêts de l'Etat devant le
prétoire, redécouvrir et vivre dans la pratique la contentieux
électoral16, de découvrir les modalités
pratiques d'organisation des élections avec un accent particulier sur la
procédure d'accréditation, de l'organisation de la mission des
observateurs internationaux.
A la DPC il aura été fort intéressant et
édifiant de découvrir la politique gouvernementale en
matière de protection civile, la nature des crises et catastrophes
auxquelles est exposé le Cameroun, les mesures pratiques à
prendre en cas de sinistre ou de catastrophe afin de protéger son
entourage, et surtout la gestion internationale des catastrophes et
calamités.
Toutes choses qui n'ont pas été sans quelques
difficultés.
Paragraphe II- Les difficultés
rencontrées et propositions de solutions.
Dès notre arrivée au MINATD, nous avons
été confrontés au problème de l'opportunité
de notre présence. En effet, pour la plupart des cadres tant de la DPC
que de la DAJ, l'IRIC est une école qui forme uniquement des diplomates
et la filière contentieux international leur est totalement inconnue.
Pour eux, nous devions nous trouver au Ministère des relations
extérieures et n'avions rien à faire chez eux.
L'autre difficulté dérive des termes même
de l'Autorisation de stage sus évoquée. En effet, bien que la
demande de stage adressée au Minatd ne précise pas une direction
particulière, la réponse favorable du ministre d'Etat indiquait
que le stage se déroulerait à la DAJ. Précision qui a
été interprétée quelques fois comme excluant le
déroulement du stage dans d'autres structures. Ce qui a eu pour
conséquence de nous fermer l'accès à certaines directions
traitant des questions éveillant notre curiosité.
16 A ce sujet il aura été
particulièrement intéressant de préparer et d'assister le
Jeudi 28 Août 2008 à l'audience de l'Assemblée
plénière de la cour suprême au sujet du contentieux en
appel des élections municipales de 2004.
Enfin le MINATD étant selon les termes de ses agents
« un ministère de souveraineté », il nous aura
été très difficile d'avoir accès à certaines
informations ou même de traiter un seul dossier. Le stage aura donc
été pour l'essentiel théorique.
La solution de notre point de vue viendrait de la signature
d'un partenariat entre l'IRIC et le MINATD. D'abord l'IRIC devra sur la base
des textes organisant le dit ministère recenser les questions et les
matières susceptibles d'intéresser ses étudiants en
indiquant chaque fois les directions concernées17. Ensuite le
partenariat IRIC-MINATD préciserait les informations et les
activités auxquelles pourra être assujetti le stagiaire. Le cadre
ainsi aménagé permettrait sans nul doute au ministère
d'avoir le regard et l'opinion des stagiaires sur des questions
spécifiques ayant trait à leur formation et aux stagiaires
d'acquérir de l'expérience professionnelle tout en examinant des
questions qui retiendraient leur attention comme ce fut le cas pour nous avec
la question de la mise en oeuvre de solidarité internationale dans la
gestion des catastrophes.
17 Par exemple coopération internationale
décentralisée à la direction des collectivités
territoriales décentralisées, gestion des réfugiés
à la direction des affaires politiques, différends frontaliers
à la direction de l'organisation du territoire...
DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN OEUVRE DE LA SOLIDARITE
INTERNATIONALE DANS LA GESTION DES CATASTROPHES PAR LE CAMEROUN.
D'après les Lignes directrices relatives à la
facilitation et à la réglementation nationales des
opérations internationales de secours et d'assistance au
relèvement initial en cas de catastrophe18, «par
catastrophe, on entend une perturbation grave du fonctionnement de la
société, constituant une menace réelle et
généralisée à la vie, à la santé, aux
biens ou à l'environnement, que la cause en soit un accident, un
phénomène naturel ou une activité humaine et qu'il
s'agisse d'un évènement soudain ou du résultat de
processus se déroulant sur de longues périodes
»19.
En fonction de leur origine, on peut donc distinguer les
catastrophes naturelles (séismes, éruptions volcaniques, raz de
marée, inondations, infestations acridiennes, épizooties...), les
catastrophes technologiques qui résultent de l'impact de
l'industrialisation sur l'environnement matériel et humain (accidents de
circulation, pollution, nuages toxiques...) et les catastrophes sociales
résultant de confrontations violentes ou de l'action des
hommes(rassemblements de foule, guerres, attentats, manifestations de masse,
mouvements de panique...)20. Dans tous les cas et quelles qu'en
soient les causes, les catastrophes ont toujours pour conséquence des
dommages considérables appelant une mobilisation allant au delà
de la communauté touchée pour interpeller les communautés
voisines dans un élan de solidarité, de fraternité et
d'humanité. Dans le cadre d'une communauté internationale, les
Etats se mobilisent pour répondre à l'appel de l'un de ses
membres. En toute logique, le Cameroun en tant que membre de cette
communauté doit connaître l'expérience de cette
solidarité internationale aussi bien comme victime (chapitre III) que
comme Etat solidaire (chapitre IV).
18 Il s'agit d'un document rendu public par le FICR
sans force obligatoire et sans effet direct sur les droits et obligations
établis dans le droit national. Son but est de contribuer à la
préparation juridique nationale en donnant des orientations aux Etats
souhaitant améliorer leurs cadres juridique, directif et institutionnel
nationaux activités internationales de secours et d'assistance au
relèvement initial en cas de catastrophe.
19 Lignes directrices relatives à la
facilitation et à la réglementation nationales des
opérations internationales de secours et d'assistance au
relèvement initial en cas de catastrophe P2 (2.1)
20 Une autre classification peut également
être faite en fonction de l'ampleur des catastrophes. On distinguera les
catastrophes majeurs qui provoquent des destructions importantes très
étendues dans l'espace entraînant de nombreuses victimes
provoquant une destruction totale ou partielle du réseau social, les
catastrophes à effets limités mois dévastatrices
caractérisés par une superficie toujours plus réduite de
la zone atteinte même si les dégâts humains et
matériels peuvent être importants, les accidents catastrophiques
qui quelque soit le nombre de victimes sont les plus nombreux dans la mesure
où ils sont liés à des activités quasi quotidiennes
et très répétitives.
CHAPITRE III: LE SOUTIEN DE LA COMMUNAUTE
INTERNATIONALE AU CAMEROUN EN MATIERE DE GESTION DES CATASTROPHES.
Comme l'a rappelé le Secrétaire
général de l'ancien Ministère de l'administration
territoriale, prédécesseur de l'actuel MINATD, lors du passage du
Secrétaire général de l'OIPC au Cameroun en Septembre
2000, « le Cameroun généralement présenté
comme l'Afrique en miniature semble également refléter dans sa
complexité le continent en matière de risques naturels et
technologiques »21. En effet, le Cameroun a connu rien que dans
la décennie 1990-2000 plus de quatre vingt catastrophes et
sinistres22 pour un coût approximatif total de près de
cinq milliards de francs CFA soit près de cinq cent millions de francs
par an. Pour faire face à ces catastrophes, le gouvernement camerounais
n'a pas hésité à faire appel à l'aide
internationale (section II) conformément aux règles
internationales en la matière (section I).
SECTION I- LE CADRE JURIDIQUE DE L'INTERVENTION
INTERNATIONALE EN CAS DE CATASTROPHES.
La protection civile qui vise la sécurité et la
sauvegarde des personnes, des biens et de l'environnement contre les risques
d'accidents graves, de calamités ou de catastrophes ainsi que contre les
effets de ces sinistres, constitue un domaine prioritaire et
réservé de l'action de l'Etat. Toutefois eu égard aux
revers de fortune que les catastrophes tendent à engendrer, en induisant
la pauvreté subite, assortie de nombreux sans abris qui accroissent la
frange de la population vulnérable, les Etats ont dû admettre
l'intervention internationale lorsque leurs capacités de réaction
sont dépassées ou insuffisantes. La volonté d'instituer
une contingence et une couverture efficiente des catastrophes (paragraphe I)
n'a pas empêché les Etats dans un souci de préservation de
leur souveraineté d'encadrer étroitement l'intervention
internationale (paragraphe II).
21 La protection civile au Cameroun Aide
mémoire de l'autorité administrative Op. Cit. P17.
22 On peut citer de façon globale 03
émanations de gaz, 02 éruptions volcaniques, 16 tornades, orages
et foudres, 06 inondations, 09 glissements de terrain, 20 incendies, 05
conflits armés et vandalismes, 03 destructions par des pachydermes, 07
épidémies, 02 crashs aériens, 02 invasions de criquets,
famine et sécheresse, plusieurs accidents routiers mortels. Ibid. PP
75-76.
Paragraphe I- Les fondements de l'intervention
internationale en cas de catastrophes.
Bien que les Etats sur la base d'une idée de la
dignité humaine, fondement philosophique de la solidarité
internationale, aient adopté des instruments juridiques fondant une
intervention internationale consensuelle en matière de catastrophes (A),
le débat reste entier sur l'existence d'un droit d'intervention
humanitaire (B).
A -L'idée d'une solidarité internationale
fondant une intervention consensuelle consacrée par les
Etats.
<< La catastrophe apparaît (...) comme un
phénomène singulier qui franchit les frontières sans
passeport et constitue de ce fait un des traits majeurs de la mondialisation,
perçue comme << un monde sans frontières et sans
repères >> >>23. Ces propos de M. Marafa HAMIDOU
YAYA, Ministre d'Etat Minatd, illustre bien les enjeux d'une solidarité
internationale agissant par tous et pour tous dans la gestion des catastrophes.
En effet on assiste de plus en plus à une mondialisation des risques et
des catastrophes due à la nouvelle configuration du monde, marqué
par la << transnationalisation >> des échanges, la grande
mobilité des hommes, des biens et des capitaux. A titre d'illustration,
note le Secrétaire général de l'ancien Ministère de
l'administration territoriale, << la rupture du barrage de Lagdo aurait
des effets incalculables sur le Nigeria voisin alors qu'un fonctionnement
défectueux des retenues d'eau de Maga effacerait tout simplement
Kousséri et la capitale tchadienne de la carte. Le danger que
représente la chaîne tectonique du Mont Cameroun déborde
largement les frontières du Cameroun >>24. Cette
<< transnationalisation >> des dangers fait désormais appel
à des solutions internationales d'où la nécessité
d'une coopération internationale dans la prévention et la gestion
des catastrophes.
De plus, les catastrophes sont un obstacle à la
nécessité universellement reconnue de la lutte contre le sous
développement25. A ce sujet, le rapport mondial du PNUD en
2004 intitulé la réduction des risques de catastrophes: un
défi pour le développement démontre que le risque de
catastrophe naturelle est intimement connecté aux processus de
développement humain et que << la réalisation des objectifs
de développement du millénaire (ODM) est
23 REPC 2003-2004 Op. Cit., Préface du
Ministre d'Etat Minatd M. Marafa HAMIDOU YAYA P11.
24 Voir supra note 20.
25 Pour Nguyen QUOC DINH, Patrick DAILLIER et Alain
PELLET, en dépit des différences entre les peuples, il existe
entre les Etats un élément subjectif nécessaire à
toute communauté provenant de la volonté des Etats de vivre en
commun renforcée par des convictions communes: l'identité
générale des conceptions morales, le sentiment
général de justice, l'aspiration générale à
la paix, l'interdépendance économique, la nécessité
universellement reconnue de la lutte contre le sous développement. Droit
international public Op. Cit. P39.
gravement mise en péril, dans de nombreux pays par les
pertes dues aux catastrophes naturelles. >>26. Conscient du
lourd tribut que le développement paie aux catastrophes de toute
nature27, l'ONU a résolu de faire de la décade
1990-2000, la décennie des Nations Unies pour la prévention des
catastrophes. C'est au cours de cette décennie qu'a été
adopté le document Stratégie et plan d'action de Yokohama pour un
monde plus sûr. Dans ce document les Etats s'invitent << à
mettre au point un programme d'évaluation des risques et des plans
d'urgence centrant les efforts sur les mesures à prendre pour se
préparer aux catastrophes, y faire face et en atténuer les effets
et à concevoir des projets de coopération sous-régionale,
régionale et internationale, selon qu'il conviendra (...) vu que sur le
plan de la vulnérabilité face aux catastrophes, il existe de
nombreux points communs entre les pays d'une même région ou sous
région, il faudrait renforcer la coopération entre ces pays.
>>. Ainsi dans le cadre onusien, les Etats ont mis sur pied une <<
stratégie internationale de prévention des catastrophes>>
(SIPC). En reconnaissant que les catastrophes représentent une menace
pour chaque homme, la SIPC s'appuie sur le partenariat et adopte une approche
globale pour la prévention des catastrophes, en recherchant
l'implication de chaque individu et de chaque communauté dans la
réduction des pertes en vies humaines, des perversités des effets
socio-économiques, la détérioration de l'environnement.
S'inscrivant dans la droite ligne du document Stratégie
et plan d'action de Yokohama pour un monde plus sûr, la Convention cadre
d'assistance en matière de protection civile de Genève du 22 Mai
2000 est la manifestation la plus concrète de la volonté des
Etats de s'entraider et de se soutenir mutuellement en cas de catastrophes. En
effet, si des accords bi ou multilatéraux existaient déjà
en matière de gestion des situations d'urgence, il n'existait aucune
convention universelle portant sur cette question avant 2000. La Convention
cadre du 22 Mai 2000 a pour objectifs au sens de l'article 2 et du
préambule d'encourager et de faciliter la collaboration entre les Etats
en matière de protection civile tant dans les domaines de la
26 La réduction des risques et des
catastrophes: un défi pour le développement Rapport mondial
2004, PNUD, Piii.
27 Il existe un lien évident entre
catastrophes et pauvreté : la destruction des infrastructures et
l'érosion des moyens de subsistance sont les résultats directs
des catastrophes. Les pertes dues aux catastrophes ont aussi des liens avec
d'autres crises, financières, politiques, sanitaires et
environnementales, de même qu'elles peuvent aggraver ces
dernières. Ces pertes peuvent aussi faire reculer les investissements
sociaux visant à améliorer la situation en matière de
pauvreté et de famine, à fournir un accès à
l'éducation et aux services de santé ou à protéger
l'environnement, ainsi que les investissements sociaux visant à
améliorer la situation en matière de pauvreté et de
famine, à fournir un accès à l'éducation et aux
services de santé, ou à protéger l'environnement, ainsi
que les investissements économiques qui fournissent emplois et revenus.
Ainsi au delà des conséquences immédiates sur le plan
humain, les catastrophes influent directement sur l'économie du pays et
sur sa capacité de développement ; c'est le processus de
développement qui se trouve durablement ralenti, voire remis en cause,
accentuant encore le niveau de pauvreté des populations dans la zone
sinistrée. C'est ainsi que se met en place le <<cycle de
vulnérabilité >>. Et de toute évidence le coût
psychologique et économique d'activités de prévention est
moindre par rapport à celui de la gestion des catastrophes.
prévention, que des réponses
opérationnelles face aux catastrophes naturelles et celles dues à
l'homme. Elle est de nature à encourager les Etats à s'engager
encore plus activement dans la coopération en matière de
protection civile et à lever les obstacles qui pourraient nuire à
la mise en commun des ressources de protection civile, tout
particulièrement en cas d'imminence ou de survenue d'une catastrophe.
Cet appel à la coopération et à la solidarité
internationale entre Etats a été réitéré
à Hyogo au Japon à l'issue de la conférence mondiale sur
la prévention des catastrophes du 18 au 22 Janvier 2005 dans la
déclaration finale. La Déclaration de Hyogo tout en
réaffirmant la responsabilité qu'ont les Etats de protéger
les populations, les biens présents sur leur territoire, reconnaît
l'impact nocif des catastrophes sur le développement et la lutte contre
la pauvreté et appelle à plus de coopération entre les
Etats à travers l'instauration des partenariats volontaires et un
investissement commun de toute la communauté internationale. Quelques
années auparavant à l'occasion de la douzième
conférence mondiale de la protection civile sur le thème <<
La protection civile, instrument de la solidarité internationale face
aux catastrophes naturelles » convoquée par l'OIPC à
Genève en Juin 2001, les participants ont réaffirmé que
les structures nationales de protection civile demeurent les instruments
idoines de la solidarité internationale face aux catastrophes
naturelles, technologiques et dues à l'homme.
De toute évidence, l'idée de la
nécessité d'une solidarité internationale en cas de
catastrophes a été admise et consacrée par les Etats dans
divers instruments. S'agissant d'une nécessité dictée par
le devoir sacré qu'a chaque homme de sauvegarder la vie, les biens et
l'environnement sur son territoire, la communauté internationale
peut-elle et doit-elle se substituer à l'Etat défaillant pour
donner une réplique appropriée aux catastrophes même contre
la volonté de cet Etat ? C'est là tout le débat autour
d'un << devoir d'ingérence humanitaire » que certains auteurs
qualifient aussi de << droit d'intervention humanitaire ».
B- La question controversée d'un devoir
d'ingérence humanitaire ou d'un droit d'intervention
humanitaire.
Evoquée en politique internationale durant la guerre du
Biafra (1967-1970), l'expression de << droit » ou de << devoir
d'ingérence » à laquelle on a rapidement accolé le
qualificatif d'<<humanitaire » est apparue à la fin des
années 1980 sous la plume du Professeur Mario BETTATI, professeur de
Droit international public à l'université Paris II, et du Docteur
Bernard KOUCHNER, homme politique français qui fut l'un des fondateurs
de Médecins sans frontières. Ils voulaient s'opposer, selon
l'expression du second, à la << théorie archaïque
de la souveraineté des Etats, sacralisée en
protection des massacres >>. La nécessité de secourir les
populations en détresse imposerait en effet à chacun un <<
devoir d'assistance à un peuple en danger >> qui transcenderait
les règles juridiques traditionnelles28.
Selon l'Encyclopédie Wikipédia, << le
devoir d'ingérence est l'obligation qui est faite à tout Etat de
veiller à faire respecter le droit humanitaire international
>>29. Tout en refusant aux Etats membres de l'ONU tout
<< droit à l'indifférence >>, cette obligation
n'ouvre en principe aucun droit à l'action de force unilatérale
et doit plutôt être comprise comme une obligation de vigilance et
d'alerte à l'encontre de telle ou telle exaction qu'un gouvernement
serait amené à connaître.
Le Rapport de la commission internationale de l'intervention
et de la souveraineté des Etats intitulé <<
Responsabilité de protéger >> précise que les Etats
souverains ont la responsabilité de protéger leurs propres
citoyens contre les catastrophes qu'il est possible de prévenir. S'ils
ne sont pas disposés à le faire ou s'ils n'en sont pas capables,
cette responsabilité doit être assumée par l'ensemble de la
communauté des Etats. Le document final de la réunion
plénière de haut niveau de l'Assemblée
générale des Nations unies, au sommet mondial du 14 au 16
septembre 2005, adopté par les chefs d'Etat et de Gouvernement et
s'inspirant du rapport sus cité précise que lorsqu'une population
souffre gravement des conséquences de certaines catastrophes et
calamités, lorsque l'Etat en question n'est pas disposé ou apte
à mettre un terme à ces souffrances ou à les
éviter, la responsabilité de protéger prend le pas sur le
principe de non intervention. Il appartient alors à l'ONU d'agir dans le
cadre d'un dispositif d'alerte rapide conformément à l'article 24
de la Charte de l'ONU30. Pour M. Brice SOCCOL, << il parait
donc légitime que la protection des droits fondamentaux de l'individu ne
dépende plus du domaine réservé de l'Etat
>>31.
Comme on pouvait s'y attendre, une remise en cause aussi
flagrante de la souveraineté des Etats se heurte à de très
fortes réticences. La principale objection avancée est que la
notion de << devoir d'ingérence >> est incompatible avec le
principe fondamental de la souveraineté nationale reconnu par le droit
international et notamment l'article 2 paragraphe 7
28 L'idée n'est toutefois pas nouvelle. Hugo
GROTIUS dans son ouvrage De jure belli ac pacis avait déjà
abordé la possibilité d'intervenir dans le cas où un tyran
commettrait des actes abominables. Au dix-neuvième siècle, les
Européens baptisaient <<intervention d'humanité >>
leurs actions pour aller officiellement sauver les chrétiens vivant en
Turquie mais officieusement pour déstabiliser le Sultan de Turquie
ABDULHAMID II. Encyclopédie Wikipédia.
29 Tandis que le << droit d'ingérence
>>, terme crée par le philosophe Jean-François REVEL en
1979, est << la reconnaissance du droit qu'ont une ou plusieurs nations
de violer la souveraineté nationale d'un autre Etat, dans le cadre d'un
mandat accordé par l'autorité supranationale>>.
Encyclopédie Wikipédia.
30 Brice SOCCOL Relations internationales,
Orléans, Paradigme, Juin 2007, P34.
31 Ibid. P37.
de la Charte des Nations Unies32. Une
difficulté réside selon M. Peter WALKER dans la manière de
mesurer l'ampleur d'une catastrophe. Il n'existe à l'échelon
international aucune définition généralement
acceptée qui permette de savoir quel degré de gravité une
tragédie doit atteindre pour être qualifiée de catastrophe.
Il n'existe même aucun consensus quant aux paramètres à
utiliser pour déterminer l'étendue d'une catastrophe. Alors que
dans certains cas (tremblements de terre ou famine), le taux de
mortalité tient lieu de critère, dans d'autres cas (inondation),
des millions de personnes voient leur vie bouleversée mais le nombre de
morts est relativement peu élevé. Quel critère faut-il
donc utiliser pour définir une catastrophe appelant une ingérence
?33 Pour d'autres juristes, << le devoir d'ingérence
humanitaire >> ressemble un peu trop au colonialisme du
dix-neuvième siècle, propageant les valeurs de la
démocratie libérale et considérant les autres cultures
comme quantité négligeable. Il aurait tendance à
s'exprimer dans le chaud de l'action pour donner bonne conscience aux
téléspectateurs occidentaux, et à négliger les
conflits oubliés par les médias ou les détresses
chroniques34. Jean BRICMONT n'hésite pas à parler de
<< cheval de Troie idéologique de l'interventionnisme occidental
>>35. C'est ce qui explique peut être la condamnation en
1990 lors du sommet du G-77 réunissant les Etats les plus pauvres de la
planète de ce << prétendu droit d'intervention humanitaire
>>.
Rohan HARDCASTLE et Adrian CHUA proposent à la suite
des << Mohonk criteria for humanitarian assistance in complex
emergencies>> l'adoption d'un instrument international consacrant un
<< droit à l'assistance >> pour les victimes des
catastrophes et un << devoir de fournir l'assistance >> pour les
Etats36. En attendant et en l'état actuel du droit
international, Madame Patricia DE MOWBRAY représentant résident
du PNUD et coordonnateur résident du système des Nations Unies au
Cameroun en 2001 remarque que << l'assistance des partenaires
extérieurs ne peut que renforcer la capacité nationale pour
prévenir et gérer les catastrophes. En aucun cas ces partenaires
ne peuvent se substituer à la
32 L'article 2 paragraphe 7 de la Charte des
Nations Unies dispose: « Aucune disposition de la présente
charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans les affaires qui
relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un Etat.
»
33 Peter WALKER << Les victimes des
catastrophes naturelles et le droit à l'assistance humanitaire : point
de vue d'un praticien >>, Revue internationale de la Croix-Rouge N°
832, 1998, PP 657-665.
34 Encyclopédie Wikipédia.
35 Jean BRICMONT Impérialisme humanitaire
Droits de l'homme, droit d'ingérence, droit du plus fort?
Cité par Serge HALIMI << Le danger des << bonnes
intentions >> Alibis humanitaires pour équipées
impériales >>, Le Monde Diplomatique, Mai 2006, P37.
36 Rohan HARDCASTLE et Adrian CHUA <<Assistance
humanitaire : pour un droit à l'accès aux victimes des
catastrophes naturelles >>, Revue internationale de la Croix-Rouge,
N° 832, P633-655.
volonté du Gouvernement pour parer à toute
éventualité de désastre ou risque majeur.
»37. En tout état de cause, l'intervention humanitaire
se déroule selon des modalités arrêtées à
l'avance par les Etats.
Paragraphe II- L'organisation de l'intervention
internationale en cas de catastrophes.
Dans un souci de préserver leur souveraineté et
d'éviter toute dérive, les Etats ont veillé à ce
que le déroulement de l'assistance internationale en cas de catastrophe
(A) se fasse en conformité avec les principes du droit international
(B).
A- Les principes directeurs de l'action internationale en
cas de catastrophes.
Aux termes de l'article 3 de la convention cadre d'assistance
en matière de protection civile du 22 Mai 2000, toutes les actions
d'assistance lorsqu'un Etat est menacé ou touché par une
catastrophe doivent être requises ou acceptées par celui-ci. Le
respect de la souveraineté, de l'indépendance, de
l'intégrité territoriale de l'Etat bénéficiaire, la
non intervention dans ses affaires internes, tout comme le respect de ses us et
coutumes doivent être de mise. Faite dans un esprit d'humanité, de
solidarité et d'impartialité, l'assistance doit être sans
discrimination et fournie aux populations sans distinctions. Ces principes sont
pratiquement universels et ont été repris et
complétés dans maints instruments internationaux et suivis par la
quasi-totalité des organisations humanitaires. Pour la FICR par exemple,
sept principes guident son action: humanité, impartialité,
neutralité, indépendance, volontariat, unité,
universalité.
On peut lire au point 4.2 des lignes directrices relatives
à la facilitation et à la réglementation nationales des
opérations internationales de secours et d'assistance au
relèvement initial en cas de catastrophe « les acteurs
prêtant assistance devraient veiller à ce que leurs
opérations de secours ou d'assistance au relèvement initial en
cas de catastrophe soient menées conformément aux principes
d'humanité, de neutralité et d'impartialité ». Les
priorités de l'aide doivent être établis sur la seule base
de la nécessité et les secours et assistance apportés sans
chercher à défendre un point de vue politique ou religieux
particulier, menés de façon transparente en faisant part des
informations appropriées sur les activités et le financement et
ne devant pas être utilisés pour collecter des informations
sensibles sans rapport avec les secours. Le projet de principes
régissant les recours internationaux dans les
37 Discours de clôture à l'occasion du
premier forum général sur le Mont Cameroun du 1er au
06 Octobre 2001 à Yaoundé.
situations de catastrophe naturelle38 reprend les
principes sus énoncés en y ajoutant le principe de la
gratuité de l'aide humanitaire sauf accord contraire entre le
fournisseur de l'aide et l'Etat qui la reçoit. En contre partie, l'Etat
receveur est tenu de coordonner les secours en tenant compte des conseils du
fournisseur. L'aide humanitaire fournie devra être exclusivement
utilisée aux fins précisées. L'Etat receveur est
également tenu au sens de l'article 4 de la convention cadre
d'assistance en matière de protection civile à faciliter les
actions humanitaires notamment en accélérant l'octroi des visas
d'entrée dans les pays, en autorisant la libre circulation dans les
régions touchées, en accordant des exemptions douanières
et fiscales sur les biens et l'équipement apportés sur son
territoire aux fins de l'aide humanitaire. L'Etat receveur se montre d'autant
plus enclin à faciliter les tâches humanitaires que c'est lui qui
aura fait appel à l'aide internationale.
B- L'octroi de l'assistance en cas de catastrophes.
L'intervention internationale peut se décliner sous
deux principales formes: les secours lors des catastrophes et l'assistance au
relèvement initial. Par « secours lors des catastrophes >>,
on entend les biens et les services fournis pour répondre aux besoins
immédiats des populations touchées par la catastrophe.
L'«assistance au relèvement initial>> renvoie aux biens et
services fournis pendant une période initiale fixée par l'Etat
touché, une fois satisfaits les besoins immédiats des populations
touchées par la catastrophe, pour rétablir ou améliorer
les conditions d'existence dont elles jouissaient avant la catastrophe,
notamment les initiatives visant à accroître la résilience
et à réduire les risques.
De façon générale, que ce soit en
matière de prévention, d'intervention ou de
gestion post-crise, un Etat peut solliciter une assistance en adressant le
Document CCAPC/ Tech.139 dûment rempli à un autre
Etat sous couvert de la lettre type qui l'accompagne. Ce formulaire type de
demande simplifiée d'assistance précise la nature et
l'étendue de la mission envisagée ainsi que le détail
des besoins. Dès réception l'Etat destinataire de la demande
d'assistance, peut formuler une offre d'assistance dans le domaine de la
coopération souhaité par l'Etat victime la plus proche
possible des attentes de ce dernier. La convention cadre d'assistance du 22
Mai 2000 invite l'Etat solidaire à renvoyer son offre d'assistance dans
les plus brefs délais. Il peut arriver alors même qu'aucune
demande d'assistance n'a été
expressément formulée par l'Etat victime, qu'un Etat
décide de proposer spontanément son aide. Dans ce
38 Projet proposé par le CICR.
39 Voir Annexe N° 2.
cas, il lui suffit conformément à la convention
cadre de Genève d'adresser à l'Etat bénéficiaire le
Document CCAPC/Tech.240 sous couvert de la lettre type qui
l'accompagne, précisant la nature et l'étendue de la mission
envisagée ainsi que le détail des équipes de protection
civile et des moyens de secours susceptibles d'être mis à la
disposition de l'Etat bénéficiaire.
De toute évidence, la procédure sus
évoquée ne concerne pas les organisations humanitaires. Les Etats
signataires de la convention cadre du 22 Mai 2000 ayant surtout envisagé
les relations interétatiques. Dans tous les cas bien qu'empreinte de
moins de formalisme, l'intervention des organismes humanitaires est soumise
à une procédure proche de celle évoquée plus haut.
Presque toujours l'Etat victime fera appel à l'aide internationale
à moins que l'importance de la catastrophe n'incite les organisations
à proposer spontanément leur aide. Qu'il s'agisse des
organisations ou des aides, l'action internationale vise à assurer une
gestion efficiente et efficace des catastrophes comme l'illustre l'exemple
camerounais.
SECTION II- L'APPOINT INTERNATIONAL A L'ACTION DU
GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS DANS LA GESTION DES CATASTROPHES.
Généralement présenté comme «
l'Afrique en miniature », le Cameroun est exposé à une
variété de catastrophes induisant une forte prévalence des
risques. Dans ce contexte, le Gouvernement met en oeuvre une stratégie
articulée autour de trois axes complémentaires : la
prévention par l'information, la sensibilisation et l'éducation
des masses avant les catastrophes, la mise en oeuvre d'un plan de contingence
pour assurer une couverture efficiente des risques pendant les risques et
après les catastrophes, l'adoption et l'exécution des mesures de
réhabilitation et de prise en charge des victimes. A chacune de ces
étapes, le Cameroun dispose de nombreux partenaires tant au sein des
organisations internationales, des organisations non gouvernementales
internationales et de la société civile internationale que nous
regrouperont sous le titre d'institutions internationales (paragraphe I) que
parmi les Etats (paragraphe II).
Paragraphe I- L'appui des institutions
internationales.
L'ONU à travers ses multiples institutions
spécialisées et ses structures (A) est sans doute le partenaire
institutionnel le plus visible à côté des autres organismes
(B).
40 Voir Annexe N°3.
A-L'action des structures onusiennes.
Le gouvernement camerounais a élaboré dans le
cadre de la coopération Camerounsystème des Nations Unies et
partenaires au développement un plan de contingence qui permettra au
Cameroun d'être mieux préparé à faire face aux
situations de crise et à venir en renforçant les capacités
nationales en matière de coordination et de réponse.
Conformément au plan de contingence, le PNUD a intégré
dans le cadre du mécanisme UNDAF (plan cadre des Nations Unies pour
l'aide au développement) la dimension « gestion des
catastrophes» dans les stratégies d'aide au développement.
Cette inclusion vise à renforcer les capacités nationales et
celles du système des Nations Unies en matière de gestion des
catastrophes. La prévention et la gestion des crises sont d'ailleurs
inscrites dans le cadre UNDAF comme priorité de coopération pour
la période 2008-2012. Le PNUD apparaît comme l'un des piliers de
l'appui aux activités de mise en oeuvre des programmes en matière
de protection civile notamment à travers le financement de ses
activités. Le projet d'appui du PNUD pour la période 1998-2001 a
par exemple été chiffré à trois cent mille dollars
(300 000) dollars41.
Le PNUD assure en outre la liaison entre le Cameroun et
l'OCHA. Structure du Secrétariat général des Nations Unies
créée pour coordonner l'assistance des Nations Unies dans le
domaine des crises humanitaires allant au-delà des moyens
d'organisations humanitaires nationales, l'OCHA a aidé le Cameroun
à renforcer ses capacités en matière de gestion des
catastrophes à travers l'élaboration d'une stratégie
nationale de prévention et de planification préalable. Comme
produits de la coopération Cameroun-OCHA, on peut citer sans être
exhaustif la production avec l'appui catalytique sur le plan financier du PNUD
du programme national de prévention et de gestion des catastrophes,
l'élaboration des plans sectoriels, la mise sur pied d'un plan de
contingence visant à améliorer les mécanismes de
coordination liés à la réponse aux catastrophes.
Les institutions spécialisées de l'ONU apportent
chacune dans son domaine de compétence un soutien au Cameroun dans la
gestion des catastrophes et calamités. Ainsi à l'annonce par le
Gouvernement camerounais le 11 Mars 2006 de la découverte du virus H5N1,
responsable de la grippe aviaire, sur un canard trouvé mort à
Garoua dans le Nord du pays, le FAO et l'ONUSIDA ont volé au secours du
Cameroun en lui fournissant de l'aide matérielle utile pour le terrain.
Le FAO a apporté son expertise à travers l'organisation des
séminaires à l'intention des cadres du Ministère de
l'élevage, des pêches et des industries
41 La protection civile au Cameroun Aide
mémoire de l'autorité administrative en matière de
prévention de risques et de gestion des catastrophes Op Cit.
P113.
animales. L'OMS a fourni au Ministère de la
santé publique du Tamiflu pour lui procurer des provisions pour son plan
de campagne curative tandis que l'UNICEF faisait un don de cinquante mille (50
000) dollars. De même l'UNICEF, travaille en étroite collaboration
avec les collectivités et les partenaires gouvernementaux pour assurer
la participation des populations, la continuité d'action et la
durabilité des opérations de secours et de développement.
L'appui de l'UNICEF en situation d'urgence s'inscrit dans le cadre de celui
apporté à la population camerounaise en vue du respect, de la
garantie et de la réalisation des droits de l'enfant tels que
définis dans la convention relative aux droits de l'enfant. A ce titre,
il concerne tous les enfants vivant au Cameroun victimes de catastrophes
naturelles et d'urgences civiles. L'assistance de l'UNICEF est définie
dans le programme de coopération entre le Gouvernement du Cameroun et
l'UNICEF et plus particulièrement dans ses plans d'action annuels. Elle
est axée à la fois sur la préparation et sur la
réponse aux urgences. On peut citer entre autres actions un appui
à la révision du plan national d'urgence pour mieux prendre en
compte l'accompagnement psychosocial des enfants victimes et plus
particulièrement ses composantes de soutien psychologique et
d'éducation, un recensement et une analyse de capacité des
intervenants potentiels en matière de réponse aux urgences dans
la province de l'Adamaoua, le pré positionnement des kits
d'éducation, un appui à la production de communication, un appui
à la lutte contre l'épidémie de choléra dans les
provinces du Littoral, du Sud, de l'Ouest et de l'Extrême-nord pour une
valeur de quarante cinq mille (45 000) dollars, la facilitation et
l'identification des enfants séparés de leur famille, la
création des centres d'enseignement temporaires.
Les structures onusiennes n'hésitent pas dans un souci
de plus d'efficacité à s'appuyer sur d'autres partenaires du
Cameroun.
B- L'apport des autres acteurs.
Bien que le Cameroun ait de nombreux partenaires
institutionnels importants en dehors du système des Nations
Unies42, nous nous limiterons à ceux d'entre eux qui
interviennent le plus souvent au Cameroun et entretiennent avec la DPC des
relations régulières pour la prévention et la gestion des
catastrophes c'est-à-dire l'OIPC et la FICR.
42 A l'instar par exemple de l'Organisation
islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ISESCO) qui
à la suite des travaux de l'atelier régional sur la
prévention des catastrophes qu'elle organisait à Conakry du 07 au
10 Septembre 2004 a désigné le Cameroun pour abriter un atelier
sous-régional en vue de la mise en place au Cameroun d'un observatoire
sous-régional des risques naturels (OSRN).
Organisation intergouvernementale basée à
Genève dont l'objectif est de contribuer au développement dans
les Etats de systèmes propres à assurer protection et assistance
aux populations, ainsi qu'à sauvegarder les biens et l'environnement
face aux catastrophes naturelles et dues à l'homme, l'Organisation
internationale de la protection civile43 entretient avec le
Cameroun un partenariat portant sur le renforcement des capacités et
à l'appui technique. L'OIPC a envoyé dans ce cadre deux
missions techniques au Cameroun en appui respectivement au séminaire
de validation des études réalisées dans le cadre du
programme national de gestion des catastrophes en Janvier 2001 à
Douala et au forum général du Mont Cameroun du 1er
au 06 Octobre 2001 à Yaoundé. Le conseil exécutif de
l'OIPC a par ailleurs marqué son accord pour la création au
Cameroun d'un centre régional de protection civile à l'issue
de la 41ème session dudit conseil exécutif du 15 au 16
Mai 2008 à laquelle prenait part une délégation
camerounaise44. Le partenariat entre l'OIPC et le Cameroun porte
également sur la formation. Des cadres de la DPC ont eu à
bénéficier plusieurs fois de formations offertes par l'OIPC
dans son programme de protection et d'assistance pour tous. Cette formation
profite également au Corps National des Sapeurs Pompiers et autres
cadres publics. Fondée en 1919, la Fédération
internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant
Rouge dirige et coordonne l'assistance internationale du mouvement aux
victimes des catastrophes naturelles ou technologiques, aux
réfugiés et dans les situations d'urgence sanitaire. Un
partenariat a été passé en 2002 entre la DPC, la FICR et
la Croix-Rouge camerounaise. Cet accord s'articule autour de trois volets :
la mise à la disposition de la DPC des expertises de la FICR et de la
Croix-Rouge camerounaise dans le cadre de toutes activités de
planification du suivi et de l'évaluation liées à la
prévention et la gestion des catastrophes, la participation aux
opérations de secours d'urgence en cas de catastrophes, la formation
à travers le renforcement des capacités opérationnelles
à travers le développement d'expertises spécifiques
nécessaires pour la gestion des catastrophes. Ainsi le bureau
régional de la FICR appuie depuis 2002 un processus de
développement des compétences régionales en gestion des
catastrophes. Le programme a notamment permis la formation de cadres de la DPC
et de la médecine des catastrophes au ministère de la
santé sur la gestion des épidémies et sur
les techniques d'eau et d'assainissement. On pourrait également citer
sans être exhaustif le don
43 L'OIPC fédère les structures
nationales créées à cet effet par les Etats dans le but de
les unir et de favoriser la solidarité entre elles. Son mandat est
notamment fondé sur sa constitution (1966) ainsi que les
Déclarations d'Amman et de Beijing respectivement adoptées lors
des dixième (1994) et onzième (1998) conférence mondiale
de la protection civile. Ses activités portent sur le
développement de structures nationales de protection civile, la
coopération internationale en matière de protection civile, la
promotion de la prévention face aux catastrophes. Le Cameroun a
adhéré à l'OIPC le 17 Janvier 1989.
44 Communiqué Radio/Presse N°
00071/CP/MINATD/DPC du 26 Juin 2008 du Ministre d'Etat Minatd.
de cent couvertures et l'allocation d'un véhicule
à la mission d'urgence lors des mouvements de terrain du 20 Juillet 2003
à Lebialem, l'appui à la planification de la fiche
méthodologique pour la mise en place d'un plan d'organisation des
secours dans le Mfoundi, l'appui technique à la réalisation de
plan de mise en place d'un système d'alerte précoce et de
délimitation des périmètres de sécurité
autour des lacs à émanation toxique (Nyos et Monoun), la
participation à l'action de la DPC en faveur des populations
camerounaises rapatriées de la Guinée Equatoriale et accueillies
à Limbé, la contribution à l'opération d'urgence en
faveur des victimes de l'épidémie de choléra à
Foumbot et à Douala, son soutien technique et financier ayant
contribué à infléchir la courbe d'évolution de
l'épidémie.
Ce soutien multiforme au Cameroun dans la gestion des
catastrophes illustre bien la coopération internationale existant dans
le domaine. Coopération plus riche avec certains partenaires «
historiques » du Cameroun à l'instar de la France.
Paragraphe II- L'apport de la coopération
bilatérale interétatique.
Si la solidarité internationale semble bien
présente et se met en branle entre Etats en vertu d'une convention (A),
elle est davantage proche de l'élan naturel poussant les hommes à
s'accorder une aide mutuelle dont parle Le Petit Larousse illustré 2001
lorsqu'elle se fait en dehors de tout cadre préétabli (B).
A- Le soutien dans un cadre préétabli.
En dépit de l'existence de nombreux partenariats et
accords liant le Cameroun à d'autres Etats en matière de gestion
des catastrophes45, nous nous appuierons sur les seuls exemples de
la France et du Japon pour illustrer cette coopération.
Le partenariat entre la France et le Cameroun repose sur une
convention signée entre le service de coopération et d'action
culturelle de l'Ambassade de France et le gouvernement camerounais. Les
objectifs globaux de cette convention sont le renforcement de la protection
civile, l'amélioration de la prévention des risques naturels, la
rationalisation de la gestion des situations de crise. A titre d'illustration,
le projet Gestion des risques naturels et protection civile ayant fait l'objet
de la convention de financement N° 2002-5 entre la France et le Cameroun
bénéficie du concours financier de la France pour un montant de
deux millions quatre cent mille (2 400 000) euros sur une période de 36
mois afin d'améliorer la gestion de
45 On peut citer outre la France et Le Japon, la
Grande Bretagne, l'Allemagne, la Chine, le Canada, la Belgique, les Etats-Unis,
l'Italie, Israël, les Pays Bas, la Suisse, certains pays d'Amérique
latine et africains exposés aux risques et catastrophes similaires
à ceux du Cameroun.
l'information et la prévention dans les zones à
risques naturels majeurs, à sécuriser les zones des lacs Nyos et
Monoun, à renforcer l'efficacité et les capacités
d'intervention de la protection civile. La France a mené des actions
concrètes à travers la coopération française
notamment la construction de deux casernes de sapeurs pompiers dans les villes
de Bamenda et Maroua, le déblocage des fonds pour le
développement de la composante protection civile du projet de
coopération Gestion des risques naturels et protection civile dont les
cadres d'action sont la formation des personnes, l'augmentation des moyens
matériels et la mise en place des services adéquats. On pourrait
également citer dans le cadre des mesures de prévention
après l'annonce par le gouvernement camerounais de la découverte
du virus H5N1 sur un canard trouvé mort à Maroua l'appui de la
France au centre Pasteur de Yaoundé, ou encore la mission d'audit
française de la protection civile au Cameroun du 16 Novembre au 24
Novembre 2007.
Au cours de la deuxième conférence mondiale pour
la prévention des catastrophes (CMPC-II) de Janvier 2005 au Japon, la
délégation camerounaise a eu des rencontres bilatérales
avec les autorités de Tokyo en vue de développer un projet de
coopération avec le Japon pour le renforcement des capacités des
structures de réponse de protection civile. Cela a aboutit à la
conclusion d'un partenariat entre le Cameroun et le Japon qui porte sur le
renforcement des capacités du Cameroun en terme de logistique, des
échanges d'expertise en matière de prévention et
d'intervention, de la formation des personnels des structures de protection
civile et la création des banques des données
géophysiques. Concrètement il s'agit pour le Japon de fournir des
matériels de prévention et d'intervention, l'organisation des
forums et des séminaires d'échanges d'expériences,
l'organisation des voyages d'études « in situ ». Depuis 2005,
l'Agence japonaise pour la coopération internationale (JICA) accepte des
stagiaires camerounais dans le domaine de la gestion des catastrophes
naturelles. Mais déjà bien avant le début de cette
coopération, le Japon a apporté une aide de cinquante deux
millions (52 000 000) de Yens soit environ deux cent cinquante millions (250
000 000) de Francs CFA pour les victimes de la catastrophe du lac Nyos. Il
s'agissait là de la manifestation d'une véritable
solidarité internationale, spontanée et ne s'embarrassant pas de
formalisme.
B- L'intervention spontanée.
Selon Le Petit Larousse illustré 2001, la
solidarité est le sentiment qui pousse les hommes à s'accorder
une aide mutuelle. Elle devrait se mettre en oeuvre en dehors de tout
formalisme ou convention. Idée difficile à faire admettre dans
une société internationale où les Etats, principaux
acteurs, sont considérés comme des « monstres froids »
n'ayant pas d'amis mais seulement des intérêts. Pourtant
l'actualité et l'histoire regorgent d'exemples de cet élan
solidaire dont ont pu bénéficier des pays comme le Cameroun.
Dans la nuit du Vendredi 4 au Samedi 5 Mai 2007, le vol KQ 507
de la compagnie Kenya Airways reliant Abidjan à Nairobi fait une escale
à Douala. Malgré le mauvais temps le Boeing 737-800 quitte
l'aéroport de Douala à destination de la capitale kenyane avant
de disparaître des écrans de la tour de contrôle quelques
minutes seulement après le décollage sans que le pilote n'ait
mentionné un quelconque problème. C'est deux jours après
que l'épave sera repérée par un chasseur peu avant la nuit
à une vingtaine se kilomètres au sud-est de l'aéroport de
Douala dans la bourgade de Mbanga-Pongo. Les opérations de secours qui
débutent le Lundi 7 Mai 2007 ne permettront pas de retrouver un seul
rescapé. Aucun survivant parmi les cent quatorze personnes qui se
trouvaient à bord46. Cette catastrophe a provoqué une
mobilisation tous azimuts : des médecins européens et
américains spécialisés dans les analyses
génétiques réquisitionnés pour cette
opération ont effectué l'identification des corps, le centre de
contrôle de recherche par satellite de Toulouse en France a
orienté les recherches, le ministre kenyan des transports et une
équipe d'enquêteurs de l'aviation civile débarqueront pour
participer aux investigations.
Cette mobilisation spontanée de la communauté
internationale n'est pas nouvelle et inédite au Cameroun.
Déjà en 1986 à Nyos dans l'arrondissement de Fungon,
département de Menchum dans la province du nord-ouest, une
émanation de gaz dans la nuit du 20 au 21 Août fait 1200
morts47. Immédiatement de nombreux pays, France
République d'Allemagne, les Etats-Unis et surtout Israël dont le
Cameroun recevait le chef de Gouvernement, viendront au secours des victimes.
La communauté scientifique internationale se mobilisera et il sera mis
sur pied entre 1986 et 1988 un groupe de travail, l'International Working
Group, afin de déterminer les causes de la catastrophe et proposer des
solutions.
Le 15 Janvier 2007, deux cent vingt barils de pétrole
brut s'échappent du terminal du pipeline Tchad-Cameroun et se
déversent dans la mer au niveau de la plate forme d'Ebomé
à
46 Rapport sur l'état de la protection
civile au Cameroun 2007-2008 Sécuriser le milieu professionnel,
Yaoundé, DPC/MINATD, Février 2008, P69-70.
47 Chiffre annoncé par le chef de l'Etat lors
d'un point de presse après une descente sur le terrain.
environ six kilomètres de Kribi dans le sud du
Cameroun. Le Cameroun bénéficiera encore du soutien de la
communauté internationale pour faire face: un avion « Walaf
>> venu de la Grande Bretagne ayant à son bord deux experts a
appuyé les équipes locales grâce à un survol continu
et permanent de la mer tandis qu'un navire de la société
pétrolière Pereno venu de la Guinée Equatoriale assistait
au sol ces équipes.
Selon Madame Patricia de MOWBRAY, « cette
solidarité agissante s'inscrit dans le cadre de la promotion d'un
développement préventif >>48. Membre de cette
communauté internationale, le Cameroun ne saurait se mettre en marge de
cette solidarité agissante, ne serait ce qu'au nom de la
légendaire « solidarité africaine >>.
48 Discours d'ouverture du Forum général
sur le Mont Cameroun. Document final du premier forum général sur
le Mont Cameroun Op. Cit. P16.
CHAPITRE IV : LE DEPLOIEMENT DU CAMEROUN DANS LA
GESTION DES CATASTROPHES INTERNATIONALES.
L'examen de l'action solidaire du Cameroun en faveur des
nations victimes de catastrophes et calamités ne prendra pas en compte
son déploiement au sein des organisations internationales. En effet
conformément à la définition de l'organisation
internationale proposée par Sir Gerald FITZMAURICE49, la
personnalité juridique de l'Etat camerounais s'efface derrière
celle de l'organisation qui agit en son nom propre. Il s'agit donc ici de se
pencher sur la solidarité du Cameroun comme entité autonome et
sujet de droit international. Et à l'observation, le déploiement
du Cameroun s'avère réduit dans son champ d'application (section
I) resserré et limité qu'il est par des contraintes multiples
(section II).
SECTION I- UN DEPLOIEMENT LIMITE.
Parce qu'elle est orientée vers l'extérieur, le
soutien apporté par le Cameroun aux nations victimes de catastrophes et
calamités relève de la politique étrangère de
celui-ci, qui se décline sous un ensemble de contraintes tant
endogènes (paragraphe I) qu'exogènes (paragraphe II).
Paragraphe I- Les contraintes internes au
déploiement du Cameroun.
A l'origine de l'action du Cameroun comme Etat sur la
scène internationale, se trouve une décision politique
motivée par des objectifs et des idéaux (B) qui tiennent
toutefois compte de la réalité économique du pays (A).
A- La conjoncture économique nationale.
Pays en voie de développement, le gouvernement du
Cameroun se doit d'inscrire ses actions et politiques publiques dans le cadre
de ses moyens. Et à cause de l'étroite corrélation qui
existe entre le développement économique et la politique
étrangère d'un Etat, le Cameroun se doit de prioriser et
d'hiérarchiser ses actions et son déploiement sur la scène
internationale. En effet comme l'indique M. Joseph MBENOH WUAKOH, «les
facteurs
49 Définition proposée au cours des
travaux préparatoires à la codification du droit des
traités et selon laquelle l'organisation internationale est «
une association d'Etats constituée par traité, dotée
d'une constitution et d'organes communs et possédant une
personnalité juridique distincte de celle des pays membres ».
Brice SOCCOL Relations Internationales Op Cit. P81.
économiques influencent de manière significative
la politiqué étrangère et/ou le comportement des pays en
voie de développement sur la scène internationale (...). La
politique étrangère d'un pays en voie de développement sur
l'échiquier mondial ne constitue que la partie émergente de son
environnement économique interne (...). Les facteurs économiques
(plus que d'autres facteurs) interviennent dans l'option et l'orientation de la
politique extérieure d'un pays en voie de développement.
»50.
Ainsi d'abord préoccupées par
l'intérêt national, les politiques publiques s'orientent en
premier et principalement sur des questions d'ordre interne. La
solidarité nationale se veut orienter surtout vers les couches les plus
défavorisées de la société camerounaise, les
malheurs frappant les populations voisines étant bien
qu'attendrissantes, moins préoccupantes. En effet, la politique
économique d'un pays vise d'abord à réaliser ou à
rendre effectif le potentiel de production de la nation d'une part et d'autre
part à accroître ce potentiel à moyen et long terme, pour
assurer le bien-être de tous ses citoyens.
Même dans l'hypothèse d'une véritable
volonté de voler au secours des victimes de catastrophes
internationales, le Gouvernement devra choisir quelles catastrophes doivent
retenir son attention et de quels moyens il dispose. Pareille réflexion
est dictée non par nombrilisme ou par insensibilité mais par la
réalité économique nationale. M. Joseph MBENOH WUAKOH
remarque à ce propos que les structures économiques nationales du
Cameroun ne déterminent pas seulement le coût de l'effort qui peut
être consacré à la politique étrangère mais
aussi indique les limites de celle-ci51.
Toutefois, si le faible déploiement des pays africains
en général et du Cameroun en particulier en cas de catastrophes
et calamités internationales peut s'expliquer par le faible niveau de
leurs économies, il est accentué par les choix politiques.
B- Les motivations politiques et culturelles.
Selon M. Alain Titus BILOA TANG, les objectifs officiels de la
politique étrangère du Cameroun sont : consolidation des
amitiés traditionnelles, établissement de nouvelles
amitiés et diversification des partenaires de la coopération,
protection des intérêts et des nationaux du
50 Joseph MBENOH WUAKOH Economic development and
foreign policy in the developing state: the Cameroonian experience,
1960-1982, Thèse de Doctorat en Relations internationals,
Yaoundé, IRIC, Septembre 1990, PIII.
51 « ... Cameroon's domestic processes and foreign policy
are largely conditioned by the post colonial situation and (...) the domestic
political and economic structures not only «determine the amount of the
social effort which can be devoted to foreign policy, but also set limits to
possibilities of foreign policy» ». Ibid. P369.
Cameroun52. La réalisation des deux derniers
objectifs exige la contribution du Cameroun aux grandes causes de
l'humanité et assurer ainsi prestige, respect et considération au
pays dans le monde. C'est en tout cas ainsi que semblait l'entendre le chef de
l'Etat camerounais M. Paul BIYA dans son discours inaugural du 22 Janvier 1984
à l'issue de l'élection présidentielle du 14 Janvier 1984
en affirmant que << L'action diplomatique camerounaise se ressentira des
effets de la dynamique du renouveau national. Par une politique de
présence et de participation effective et réaliste, elle
s'efforcera de consolider toujours davantage l'indépendance et le
rayonnement du Cameroun, de faire toujours mieux entendre notre voix dans la
solution des grands problèmes qui confortent l'humanité de notre
temps et d'apporter ainsi une meilleure contribution à
l'édification d'un nouvel ordre international plus juste. >>.
Pourtant à l'opposé des discours officiels, et
malgré les nombreux instruments internationaux invitant et consacrant
une solidarité internationale en matière de
catastrophes53, le Cameroun est resté pratiquement muet et
invisible lors des catastrophes telles que le tsunami ayant touché
l'Asie du sud-est en Décembre 2004 ou plus récemment les ravages
causés par certains cyclones en Amérique et en Asie. Cette
<<absence >> pourrait s'expliquer d'abord par les principes
fondateurs de la politique étrangère du Cameroun notamment la
nonintervention dans les affaires relevant de la compétence nationale
des Etats qui se traduit par une réserve que M. Alain Titus BILOA TANG
qualifie << d'excessive >>. En effet selon lui, << la
participation relativement limitée aux évènements
continentaux, régionaux ou sousrégionaux (à un niveau
élevé) participerait de cette réserve ou prudence
trouvée par certains excessive, voir teintée de mépris ou
d'indifférence vis-à-vis des pays de la sous région
>>54. Ensuite la coordination imparfaite de la politique
étrangère du Cameroun doublée du système politique
présidentialiste constitue un frein dans un contexte de vitesse de
l'information et de l'évènement. En effet sous le
Président de la République dont la politique
étrangère constitue << le domaine réservé
>>, la coordination de celle-ci peut prêter à confusion
selon que l'on s'appuie sur le Décret N° 73/671 du 27 Octobre 1973
portant création d'un comité inter ministériel de
coordination des relations internationales placé sous l'autorité
du Secrétaire général de la Présidence de la
République, le Décret N° 2005\286 du 30 Juillet 2005 portant
organisation du Ministère des relations extérieures qui stipule
à son article 2 que << le Ministre des relations
extérieures a pour mission d'assurer la mise en oeuvre de la politique
des
52 Alain Titus BILOA TANG La politique
étrangère du Cameroun à l'ère de la transition vers
un << Nouvel ordre mondial>> (1990-2001) Une analyse à
travers le prisme des politiques publiques, Thèse de Doctorat de
3ème cycle en Relations internationales, Yaoundé,
IRIC, Janvier 2002, 204 P.
53 Voir supra Chapitre III, section I, paragraphe I,
A.
54 Alain Titus BILOA TANG La politique
étrangère du Cameroun à l'ère de la transition vers
un << Nouvel ordre mondial >> (1990-2001) Une analyse à
travers le prisme des politiques publiques, Op. Cit. P155
relations extérieures arrêtée par le
Président de la République » ou l'Instruction
générale relative à l'organisation du travail
gouvernemental de Juin 1998 qui stipule que le Premier ministre en sa
qualité de chef du Gouvernement << dirige l'action du Gouvernement
et en assure l'impulsion, l'animation, la coordination et le contrôle
». Cette confusion a pour conséquence de ralentir la
réaction de l'Etat camerounais en ce qui concerne la décision et
les modalités de soutien aux nations victimes de catastrophes.
La faible participation du Cameroun à la
solidarité internationale dans la gestion des catastrophes pourrait
également s'expliquer par la culture camerounaise et africaine. En
effet, dans le jeu diplomatique on ne saurait dissocier un Etat de la
civilisation à laquelle il appartient et qu'il exprime. La diplomatie
d'un Etat n'est pas indépendante de l'image qu'il donne de ses
ambitions, de ses intérêts, de sa force et de sa
résolution, ainsi que la représentation qu'il se fait de son
environnement, des partenaires ou adversaires qu'il y trouve. Sur ce plan les
Etats africains apparaissent comme des Etats qui ne se projettent que dans le
rôle d'<< assistés » et rarement dans celui d'
<<assistants ». Cela s'illustre par le fait que les textes sur la
protection civile au Cameroun ne parlent de l'aide internationale que dans la
perspective ou celle-ci se déploierait au Cameroun. Il n'est pas
envisagé l'hypothèse du Cameroun participant à cette aide
internationale ailleurs. Il faudrait tout de même remarquer que cette
approche est aussi le résultat des contraintes extérieures.
Paragraphe II- Les contraintes externes au
déploiement du Cameroun.
Le déploiement du Cameroun dans la gestion des
catastrophes internationales reste tributaire de son poids sur la scène
et les relations internationales (A) et de la marge que lui laissent les
conditionnalités des bailleurs de fonds internationaux (B).
A- Les rapports de puissance
Dans le contexte des relations internationales, la puissance
détermine la capacité d'un Etat à étendre son
action sur la scène internationale. Très souvent invoquée
par les commentateurs politiques, la notion est difficile à cerner de
manière précise. Capacité, influence, contrôle,
emprise, prestige, pouvoir, la puissance entretient des rapports étroits
avec ces notions qui lui sont associées ; à la fois une et
multiple, la puissance conditionne très souvent les rapports
interétatiques mais aussi la détermination et l'application du
droit international. M. Brice SOCCOL distingue entre les critères
traditionnels que sont la force militaire, la démographie, les
critères physiques du territoire, les critères nouveaux tels
le
contrôle des échanges des
télécommunications ou des transactions pour affirmer que toute
puissance est factuelle et est <<relative à la fois dans le temps
et dans l'espace. »55.
Dans ce contexte, l'aide internationale en cas de catastrophe
est parfois perçue comme un aveu de faiblesse, d'impuissance, une
négation de la puissance de l'Etat bénéficiaire. La
résistance de la Corée du nord à la communauté
internationale alors qu'elle faisait face à une grave famine ou la
réticence de l'Iran à demander l'aide internationale après
le tremblement de terre de 1990 ayant fait plus de cinquante mille (50 000)
morts sont forts illustratifs de cette logique. Un Etat en quête de
puissance ou à la puissance affirmée acceptera très
difficilement l'aide d'un << égal » et rejettera très
certainement le soutien d'un <<plus petit ». Le Cameroun, pays
africain pauvre et très endetté, voit ainsi se réduire le
champ où pourrait être accepté son aide. L'aide est donc
presque toujours une action dirigée depuis le nord vers les pays du sud.
Et comme le démontre l'Encyclopédie Wikipédia, il est peu
vraisemblable de voir des contingents rwandais en Irlande du nord ou des
Libanais intervenant au pays basque espagnol. Dans la même logique, un
déploiement humanitaire du Cameroun en France, au Japon ou aux
Etats-Unis semble fort peu probable. Improbabilité renforcée par
la chape des programmes d'ajustement structurels sur la liberté d'action
du Cameroun.
B- Les conditionnalités des bailleurs de fonds
internationaux.
Programme d'ajustement structurel, programme d'ajustement
structurel renforcé, aide au développement, initiative pays
pauvres très endettés, le Cameroun a connu une grande
variété de mesures visant le redressement de son économie
depuis le début des années 1990. Une grande partie de ces
programmes et aides vise à promouvoir la reforme des politiques
publiques. La manière la plus directe de promouvoir la reforme des
politiques publiques consistant en la subordination de l'apport des fonds
à l'adoption de certaines politiques économiques. En effet bien
qu'il existe des principes préconisés par les Nations Unies pour
pallier aux risques d'atteinte à la souveraineté des Etats
bénéficiaires de l'aide56, il existe une pratique de
<< conditionnalité politique » de l'octroi de l'assistance ou
de la liaison des aides avec une certaine politique économique.
Pour se conformer à l'une de ces
conditionnalités qui est la rationalisation des dépenses
publiques et le désengagement économique de l'Etat, le
gouvernement camerounais a dû revoir ses politiques publiques notamment
son déploiement à l'extérieur dans la gestion
55 Op. Cit. P177.
56 Par exemple la non discrimination, la non
intervention dans les affaires intérieures, le déliement de
l'aide. Nguyen QUOC DINH, Patrick DAILLIER, Alain PELLET Op. Cit. P1069.
des catastrophes. Il semblait en effet inconcevable que le
train de vie réduit de l'Etat l'empêche de mener des politiques
sociales à l'intérieur et lui permette de venir en aide à
des populations étrangères. Cette <<subordination des
économies africaines à la contrainte du service de la lourde
dette »57 a conduit à un << Etat minimal » du
Cameroun dans la gestion des catastrophes survenues en dehors de ses
frontières. Au Cameroun, remarque BABISSAKANA << le FMI et la
Banque mondiale sont devenus un pouvoir anticonstitutionnel. Aux
côtés des trois pouvoirs, l'Exécutif, le Législatif
et le Judiciaire, le quatrième pouvoir est constitué par les
institutions de Bretton Woods. (...) la technique de conditionnalité qui
est au coeur du nouveau programme triennal, pervertit de manière
remarquable le système politique et institutionnel du Cameroun
»58. Quatrième pouvoir qui a réduit le champ de
la solidarité camerounaise aux nations victimes de catastrophes et
calamités.
SECTION II- UN DEPLOIEMENT REDUIT.
De façon générale, la solidarité
internationale du Cameroun semble se porter davantage vers des catastrophes
sociales c'est-à-dire celles résultant des confrontations
violentes ou de l'action des hommes notamment les réfugiés
(paragraphe I) et les étrangers sinistrés (paragraphe II).
Paragraphe I- La prise en charge des
réfugiés au Cameroun.
Ilot de paix dans une zone de conflits et de turbulences, le
Cameroun est une <<destination convoitée des
réfugiés de la sous région »59. C'est sans
nul doute conscient de cette réalité que le Cameroun a
adopté la Loi N° 2005/006 du 27 Juillet portant statut des
réfugiés au Cameroun qui définit le cadre institutionnel
et les modalités de prise en charge des réfugiés (A) dont
les enjeux sont considérables (B).
57 Stéphane Christel NOAH L'initiative
pays pauvres très endettés et la réduction de la
pauvreté au Cameroun, entre promesses et réalité. Vers une
approche critique du <<post ajustement », Mémoire de DESS
en Relations internationales, Yaoundé, IRIC, Juillet 2006, P48.
58 BABISSAKANA << Limites du nouveau
programme avec le FMI et la Banque mondiale : Repères critiques et
prioritaires de politique économique pour le Cameroun », Les
débats économiques du Cameroun et d'Afrique BABISSAKANA,
ABISSAMA ONANA, Yaoundé, Prescriptor, Tome I, PP 453-492.
59 Dieudonné ZOGNONG << Le Cameroun et
les réfugiés : les dangers d'un vide juridique » in
Gouvernance Alert N° 6 cité par Jean Daniel BOMO La Loi
N°2005/006 du 27 Juillet 2005 portant statut des réfugiés au
Cameroun : Analyse politico-juridique, RSD, Yaoundé ? IRIC,
2007-2008, 47P.
A- Les modalités de prise en charge des
réfugiés au Cameroun.
Aux termes de l'article 2 de la Loi N° 2005/006 du 27
Juillet 2005 portant statut des réfugiés au Cameroun, <<
Est considérée comme << réfugiée >>
(...) toute personne qui craignant avec raison d'être
persécutée à cause de sa race, de sa religion, de sa
nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de
ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la
nationalité et qui ne peut plus, ou du fait de cette crainte, ne veut se
réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n'a pas de
nationalité et se trouve hors du pays où elle avait sa
résidence habituelle, à la suite de tels
évènements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y
retourner ; toute personne qui, du fait d'une agression, d'une occupation
extérieure, d'une domination étrangère ou
d'évènements troublant gravement l'ordre public dans une partie
ou dans la totalité de son pays d'origine ou du pays dont elle a la
nationalité, est obligée de quitter sa résidence
habituelle pour chercher refuge dans un autre endroit à
l'extérieur de son pays d'origine ou pays dont elle a la
nationalité. >>60.
L'encadrement des réfugiés est une longue
tradition découlant de la situation géographique du Cameroun et
des circonstances. Comme le note M. Dieudonné ZOGNONG61
<< le Cameroun est l'un des rares havres de paix dans une Afrique
centrale minée par les conflits de toutes sortes,
générateurs de réfugiés. Il y'a exactement vingt
ans que le phénomène des réfugiés tchadiens fuyant
la guerre civile entre nordistes et sudistes arrivent à Kousséri
ou est crée un camp pour mieux gérer les arrivants tchadiens. De
même, les crises rwandaises et burundaises, les tensions ethno
religieuses au Soudan, les coups d'Etat en Sierra Léone, la longue
guerre au Libéria, l'intolérance en Guinée Equatoriale,
les mutineries congolaises et centrafricaines et la guerre civile en Angola
vont créer un déferlement impressionnant des
réfugiés au Cameroun. Au total donc, selon le HCR le Cameroun
compte presque cinquante mille réfugiés parmi lesquels six mille
sous sa <<protection >>. >>. La Loi N° 2005/006 du 27
Juillet 2005 subordonne la reconnaissance du statut de réfugié et
dont la prise en charge à une identification et un enregistrement
préalables. Une fois répertorié, le réfugié
bénéficie des droits consacrés à l'article 9 de la
Loi du 27 Juillet 2005 : non discrimination, droit de pratiquer sa religion
librement, droit à la propriété, liberté
d'association, droit d'ester en justice, droit au travail, droit à
l'éducation, droit au logement, droit à l'assistance sociale
et
60 Le législateur camerounais a opté
pour une définition qui combine l'approche de la Convention de
Genève du 28 Juillet 1951 relative au statut des réfugiés
telle que amendée par le Protocole de New York du 31 Janvier 1967 et
celle de la Convention de l'OUA régissant les aspects propres aux
problèmes des réfugiés en Afrique signée à
Addis-Abeba le 10 Septembre 1969.
61 Op. Cit.
publique, liberté de circulation, droit d'obtenir des
titres, de l'identité et des documents de voyages, droit au transfert
des avoirs, droit à la naturalisation.
Pour illustration de cette solidarité camerounaise, on
peut apprécier le déploiement des pouvoirs publics lors de
l'afflux massif de réfugiés tchadiens dans le nord du pays au
début du mois de Février 2008. Dès le début de la
crise, il a été mis sur pied un comité mixte de crise
auprès du Préfet du département du Logone et Chari qui
s'est chargé de l'accueil et du regroupement des réfugiés
dans des sites de recasement identifiés. A sa demande, un budget
d'avance de onze millions quatre cent cinquante mille francs (11 450 000) a
été octroyé au Préfet du Logone et Chari pour faire
face à cet afflux. Spontanément, les femmes des arrondissements
de Kousséri et Makary offraient d'importants dons de vivres tandis
qu'étaient pris en charge les réfugiés malades du Sida qui
ont obtenu chacun un stock d'antirétroviraux pour une durée d'un
an environ. Parallèlement, cent vingt blessés étaient
accueillis à l'hôpital de district de Kousséri ainsi que
les enfants souffrant de malnutritions sévères tandis que les
pouvoirs publics élaboraient de concert avec l'ONG Action AID DDEB du
Logone et Chari un programme d'enseignements pour les enfants
scolarisés. Le 08 Février 2008, le chef de l'Etat camerounais a
dépêché une mission interministérielle à
Kousséri pour transmettre aux sinistrés son message de
réconfort afin également d'évaluer avec le comité
mixte local de crise le dispositif de réponse envisagé pour faire
face à l'urgence en vue d'édicter les mesures de renforcement
complémentaires, et enfin remettre aux sinistrés l'aide d'urgence
ordonnée en leur faveur. Avec l'aide et de concert avec les agences
spécialisées des Nations Unies et des organisations humanitaires,
le Cameroun a octroyé aux réfugiés des denrées de
première nécessité, la distribution des non vivres et du
matériel de couchage, l'organisation d'une campagne de vaccination
contre la rougeole et la poliomyélite, le rétablissement de biens
familiaux.
Cette prise en charge effective des réfugiés n'a
pas laissé d'intriguer certains citoyens camerounais qui se sont
interrogés sur l'intérêt de cette solidarité qui
parfois s'est avérée dangereuse pour l'ordre public
interne62.
62 Une manifestation des réfugiés a
en effet causé de nombreux dommages et pertes matériels et
humains. Tensions dues selon le représentant du HCR à des
mauvaises et fausses informations au sujet de la délocalisation des
réfugiés pour le site de Pitoa pourtant désigné
comme l'endroit le plus approprié répondant aux critères
de sécurité, de logistique et de réhabilitation rapide.
Les réfugiés réclament également une revue à
la hausse de la ration alimentaire distribuée par le HCR sur la base
universellement acquise de 2100 kilocalories par jour, une revue de la
qualité du stock des produits notamment le haricot, et déplorent
la mauvaise qualité de l'accueil et surtout le manque de
professionnalisme du personnel de la FICR.
B- Les enjeux de la politique camerounaise d'encadrement
des réfugiés.
<< Le Cameroun fait preuve d'une
générosité exceptionnelle dans l'accueil des
réfugiés >> déclarait le 20 Juin 2008 M. Jacques
FRANCQUIN représentant du HCR au Cameroun à l'occasion de la
célébration de la huitième édition de la
journée des réfugiés63, avant de constater
<< quatre vingt mille réfugiés comparés à la
population camerounaise c'est peu. Mais il n'empêche que quatre vingt
mille aujourd'hui, cela provoque quand même une certaine
inquiétude >>. Ce à quoi Madame Catherine BAKANG MBOG,
Ministre camerounais des affaires sociales représentante du Ministre des
relations extérieures pour la circonstance répondait : <<
le Cameroun est une terre d'accueil et d'hospitalité. Nous nous sommes
engagés à respecter les prescriptions de la Convention de
Genève de 1951 relative au statut des réfugiés
>>64. Hospitalité qui ne laisse pas d'inquiéter
certains camerounais comme Florine NSEUMI Léa qui sous le titre <<
Insécurité : cette hospitalité qui nous coûte
chère >>65 remarque que << cette ouverture des
frontières apporte des maux dont on n'arrive pas à venir à
bout. Nombre de coupeurs de route au Cameroun aujourd'hui ne sont pas des
camerounais. Pire encore, les prises d'otages des populations et les demandes
de rançon que vient de vivre l'Extrême nord participent de cette
insécurité. >>
En réalité et à la suite de M. Jean
Daniel BOMO66, l'on pourrait voir dans la sollicitude du Cameroun
à l'endroit des réfugiés, le souci d'assurer la protection
des réfugiés contre les différentes menaces, la
volonté de se conformer aux normes juridiques internationales
ratifiées par le Cameroun, l'affirmation de l'exclusivité et la
plénitude du pouvoir étatique sur le territoire camerounais. Sur
le plan interne, le Cameroun entend affirmer sa souveraineté à
travers le contrôle et l'admission des étrangers sur son
territoire et la maîtrise des étrangers << spéciaux
>> présents au Cameroun, assurer la sécurité interne
et la préservation de la sécurité de l'Etat en suivant le
déplacement des réfugiés sur le territoire. Sur le plan
international, le Cameroun tout en prévenant les incidents diplomatiques
liés à la gestion des réfugiés par rapport aux
Etats voisins, démontre à la communauté internationale la
crédibilité du Cameroun en matière de respect des droits
de l'homme. Surtout, le Cameroun démontre que la fameuse <<
solidarité africaine >> n'est pas un mythe comme il en administre
la preuve chaque fois qu'il vient au secours d'étrangers
sinistrés.
63
www.jeuneafrique.com
64 Ibid.
65 Florine NSEUMI Léa <<
Insécurité : cette hospitalité qui nous coûte
chère >>, La Nouvelle Expression, 18 Août
2008.
www.cameroon-info.net
66 Op. Cit.
Paragraphe II- L'assistance du Cameroun aux
étrangers sinistrés.
Nous évoquerons sous ce titre les naufragés
étrangers (A) et les citoyens étrangers expulsés des pays
voisins et se retrouvant sur le territoire camerounais (B).
A- Le sauvetage et la prise en charge des naufragés
étrangers.
Le premier Juillet 2005, la contrée de Campo
située à soixante quinze kilomètres au sud de Kribi a
vécu une situation habituelle : des corps dénudés
déchiquetés et charriés par les courants marins
échouent sur la côte. Un canot géant d'origine
béninoise, le <<Cotonou », qui mettait le Cap sur Libreville,
la capitale du Gabon a été prise dans un tourbillon la veille 30
Juin 2005. Alertés par un pêcheur, le sous-préfet de Campo
et son état major procéderont à l'identification des
rescapés (06 Nigérians, 03 Burkinabés, 02 Togolais, 01
malien, 14 béninois) avant de les installer au camp des pêcheurs
à Campo Beach où ils recevront du matériel de toilette. Le
comité mixte départemental de crise en relation avec les
autorités diplomatiques et consulaires des pays des naufragés
organisera l'inhumation des corps sortis de l'océan et un office
religieux oecuménique. Une enquête est également ouverte
conformément au souhait des diplomates pour établir les
responsabilités dans le naufrage. Le Gouverneur de la province du Sud a
évoqué le projet de l'aménagement d'un monument à
la mémoire des disparus. Les rescapés ont été
transférés de Campo à Douala par un minibus
affrété pour la circonstance où ils ont été
rapatriés chez eux conformément aux résolutions issues des
concertations entre les autorités et les responsables diplomatiques du
Togo, du Niger, du Burkina Faso, du Mali, du Nigeria. Ce rapatriement a
été effectif le 15 Juillet 2005 grâce au gouvernement
béninois qui a affrété un avion spécial. Dans la
gestion de cette catastrophe, l'ambassadeur du Bénin au Cameroun a
apprécié la réaction et le soutien du Cameroun en parlant
de la << solidarité africaine » ainsi illustrée.
Cette promptitude du Cameroun à secourir des
naufragés a de nouveau été démontrée en Mars
2005 lors du naufrage d'une embarcation en provenance du port d'Oron au
Nigéria et se rendant à Port Gentil au Gabon avec un bilan
faisant état de plus de cent disparus et vingt trois survivants pour
l'essentiel de nationalités malienne, burkinabé, béninoise
et nigériane.
En volant au secours des naufragés, le Cameroun tout en
répondant à l'appel de la communauté internationale
à la solidarité dans la gestion des catastrophes montre son
attachement aux valeurs prônées par les instruments internationaux
de droits de l'homme et ce
même si les victimes sont en partie responsables de leur
situation comme c'est le cas des immigrés clandestins.
B- La réhabilitation et le rapatriement des
expulsés étrangers sur le territoire camerounais.
L'actualité récente a été
illustrée par les expulsions notamment en Europe des immigrés
clandestins vers leur pays d'origine. Ces charters d'expulsions massives ne
tiennent pas toujours compte des différentes nationalités des
clandestins et il arrive qu'un clandestin se retrouve dans un pays autre que le
sien, sans ressources. Pour faire face à ce type de catastrophe, le
Cameroun par une sorte de politique d'assimilation au national prend en charge
des étrangers expulsés vers son territoire au même titre et
dans les mêmes conditions que ses nationaux également
expulsés.
A titre d'exemple, par messages fax N° 166/MFX/L/CAJF et
239/MFX/G/SEC/39/SG du 11 Mars 2004, les gouverneurs des provinces du Sud et du
Sud-ouest rendaient compte au Ministre d'Etat, Minatd de ce que suite aux
incidents politiques survenus en Guinée Equatoriale, de nombreux
résidents étrangers ont été expulsés de ce
pays. Sur les neuf cent refoulés accueillis au Cameroun, on
dénombre des étrangers originaires d'autres pays du continent
entre autres Sénégal, Ghana, Congo. Selon les rapports de gestion
de la crise67, aucune distinction ni discrimination n'a
été effectuée dans le traitement de ces étrangers
pris en charge au même titre que les camerounais. Hébergement,
nutrition, biens vestimentaires, santé, hygiène et assainissement
seront fournis indifféremment à tous. Concrètement, un
appui financier de cinq mille francs a été remis à chacun
pour joindre sa famille et, ou s'acheter de petits objets de première
nécessité, la mise à leur disposition de couchettes
décentes avec l'appui du FICR, la fourniture de deux repas par jour par
individu, l'octroi de soins médicaux par des médecins et un
accompagnement psychologique.
Ainsi, en dépit de quelques difficultés
éprouvées en raison de nombreuses contraintes inhérentes
à sa situation économique, le Cameroun s'atèle à
apporter son soutien et son appui dans la gestion des crises et catastrophes
internationales. L'action du Cameroun, d'un champ d'application réduit,
semble se déployer suivant deux critères : la nature de la
catastrophe et son lieu de survenance. La solidarité du Cameroun
à l'échelle internationale semblant couvrir exclusivement les
catastrophes sociales qui touchent ou jouxtent son territoire.
67 Notamment le Rapport de mission de la mission
interministérielle à Limbé au sujet des camerounais
expulsés de Guinée Equatoriale, Mars 2004 (Inédit).
CONCLUSION GENERALE
Selon le rapport 2000 de la FICR68, au cours des
années 90 les catastrophes naturelles et technologiques ont
touché en moyenne quelques cent quatre vingt seize millions d'individus
par jour et plus de six cent milliards de dollars de pertes économiques.
Ce qui correspond approximativement à 19.6 millions de personnes
sinistrées l'an et près de quatre cent cinquante mille milliards
de francs de dégâts, soit le tiers des richesses
créées en 1998 par tous les pays à faible revenu du monde
hormis la Chine. C'est conscient de l'impact des catastrophes sur les hommes et
le développement que du premier sommet de la terre à Rio de
Janeiro en 1992 à la Conférence internationale sur la
prévention des catastrophes naturelles à Kobe au Japon en passant
par la troisième conférence de l'ONU sur le climat à Kyoto
en 1997 et le sommet mondial sur le développement durable à
Johannesburg en 2002, la prévention des catastrophes et la gestion de
leurs effets ont été au coeur des travaux de la communauté
internationale qui a organisé des conférences et conclu de
nombreux accords sur la problématique des catastrophes.
Comme nous avons pu l'observé, les Etats pour faire
face au coût humain et social des catastrophes n'ont pas
hésité à adopter des instruments internationaux consacrant
une solidarité internationale. Toutefois, entre le souci de
protéger efficacement les peuples contre les calamités et la
sauvegarde de la souveraineté, le « droit d'intervention
humanitaire » est loin d'être consacré et reste une question
politique internationale très controversée. En attendant de voir,
conformément au désir de Koffi Annan exprimé en
200069, que la communauté internationale s'entende sur les
modalités d'une intervention humanitaire, le moment auquel elle doit
avoir lieu et les instances à doter des pouvoirs nécessaires, la
solidarité internationale reste encore soumise aux volontés
étatiques.
Au demeurant, l'hypothèse de départ d'une
véritable communauté internationale basée sur un
élément subjectif que constitue la solidarité
internationale en dépit des barrières linguistiques, raciales ou
culturelles se trouve vérifié dans une large mesure. L'exemple
camerounais a permis de découvrir une communauté dans la
société internationale capable de se mobiliser au chevet de l'un
de ses membres affecté par un évènement dépassant
ses capacités de réactions. Deux remarques cependant : d'abord,
il existe un véritable risque
68 Cité dans La protection civile au
Cameroun Op. Cit. P33
69 Cité par Brice SOCCOL Op. Cit. P33.
d'instrumentalisation à d'autres fins de cette aide
d'où le refus de certains Etats de la recevoir ou encore le
schéma préférentiel d'une solidarité Nord-Sud.
Ensuite une aide dépend des capacités et des moyens de chaque
acteur. C'est pourquoi elle est principalement orientée du Nord vers le
Sud même si les pays en voie de développement en dépit des
difficultés conjoncturelles liées à leur économie
ou structurelles liées aux rapports sur la scène internationale
s'évertuent à apporter leur contribution à cette
solidarité internationale dont ils sont par ailleurs le terrain propice
d'expérimentation. La vérification du postulat de départ
s'explique sans nul doute par une mondialisation de la société
internationale entraînant une mondialisation de la catastrophe et de ses
conséquences.
Somme toute, les faits observés et les conclusions
obtenues à partir de l'exemple du Cameroun sont dans une grande
majorité généralisables à l'ensemble des pays en
voie de développement de l'Afrique subsaharienne où s'illustre le
plus cette solidarité internationale. On note toutefois l'absence d'une
véritable coopération dans le domaine de la gestion des
catastrophes entre les pays du Sud par la mise sur pied par exemple de
politiques et programmes communs de prévention et de gestion des
catastrophes. Tout comme il faut relever pour le regretter l'
<<indifférence>> apparente du Cameroun et des pays du Sud
pour les sinistres frappant les peuples loin de leurs frontières car
comme l'a affirmé François MITTERAND, << Parce qu'elle est
celle de chaque homme, la souffrance relève de l'universel
>>70.
70 Allocution lors du transfert des cendres de
René CASSIN au Panthéon le 05 Octobre 1987.
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
I- OUVRAGES ET DICTIONNAIRES.
- Encyclopédie Wikipédia
- La protection civile au Cameroun Aide mémoire de
l'autorité administrative en matière de prévention des
risques et de gestion des catastrophes, Yaoundé, DPC/MINATD, 2001,
211P.
- Le Petit Larousse illustré 2001, Paris,
Larousse, Juillet 200, 1786P.
- NGUYEN QUOC DINH, DAILLIER Patrick, PELLET Alain Droit
international public, Paris, LGDJ, 7ème édition,
2002, 1510P.
- SOCCOL Brice Relations Internationales, Orléans,
Paradigme, Juin 2007, Manuel, 404P.
II- THESES, MEMOIRES ET RAPPORTS DE STAGES.
-BILOA TANG Alain Titus La politique
étrangère du Cameroun à l'ère de la transition vers
un << Nouvel ordre mondial>> (1990-2001) Une analyse à
travers le prisme des politiques publiques, Thèse de doctorat de
3ème cycle en Relations internationales, Yaoundé,
IRIC, Janvier 2002, 204P.
- BOMO Jean Daniel La Loi N° 2005/006 du 27 Juillet 2005
portant statut des réfugiés au Cameroun: Analyse
politico-juridique, RSD, Yaoundé, IRIC, 2007-2008, 47P.
- KAMMI NGATCHOUA Guy Robert La protection civile au
Cameroun, un exemple de solidarité internationale : le rôle du
Ministère de l'administration territoriale et de la
décentralisation/DPC et de ses partenaires internationaux, RSA,
Yaoundé, IRIC ; 2006-2007, 53P.
- MBENOH WUAKOH Joseph Economic development and foreign
policy in the developing state: the Cameroonian experience 1960-1982,
thèse de doctorat en Relations Internationales, Yaoundé,
IRIC, Septembre 1990, 590P.
- NOAH Stéphane Christel L'Initiative pays pauvres
très endettés et la réduction de la pauvreté au
Cameroun, entre promesses et réalité. Vers une approche critique
du <<post ajustement >>, Mémoire de DESS en Relations
internationales, Yaoundé, IRIC, Juillet 2006, 219P.
III- TEXTES CONVENTIONNELS ET LEGISLATIFS.
- Charte de Nations Unies.
- Convention cadre d'assistance en matière de protection
civile du 22 Mai 2000.
- Décret N° 73/671 du 27 Octobre 1973 portant
création d'un comité interministériel de coordination des
Relations internationales.
- Décret N° 78/485 du 09 Novembre 1978 fixant les
attributions des chefs des circonscriptions administratives et des organismes
et personnels chargés de les assister dans l'exercice de leurs
fonctions.
- Décret N° 2004/320 du 08 Décembre 2004
portant organisation du Gouvernement.
- Décret N° 2005/104 du 13 Avril 2005 portant
organisation du Ministère de l'administration territorial la
décentralisation.
- Décret N° 2005/286 du 30 Juillet 2005 portant
organisation du Ministère des relations extérieures.
- Loi N° 86/016 du 06 Décembre 1986 portant
réorganisation générale de la protection civile. - Loi
N° 2005/006 du 27 Juillet 2005 portant statut des réfugiés
au Cameroun.
IV- ARTICLES.
- BABISSAKANA << Limites du nouveau programme avec le
FMI et la Banque mondial: Repères critiques et prioritaires de politique
économique pour le Cameroun >>, Les débats
économiques du Cameroun et d'Afrique BABISSAKANA, ABASSAMA ONANA,
Yaoundé, Prescriptor, Tome I, PP 453-492.
- HALIMI Serge << Le danger des << bonnes
intentions>> Alibis humanitaires pour équipées
impériales >>, Le Monde Diplomatique, Mai 2006, P37.
- HARDCASTLE Rohan, CHUA Adrian <<Assistance humanitaire
: Pour un droit à l'accès aux victimes des catastrophes
naturelles >>, Revue internationale de la Croix-Rouge N° 832,
1998, PP 633-655.
- NSEUMI Léa Florine << Insécurité :
cette hospitalité qui nous coûte chère >>, La
Nouvelle Expression, 18 Août 2008,
www.cameroon-info.net
- NZIE Perin Melchior << Naufrage : 123 personnes disparues
sur les côtes de Kribi >>, Mutations, 24 Mars 2005,
www.apanews.net
- WALKER Peter << Les victimes des catastrophes
naturelles et le droit à l'assistance humanitaire : point de vue d'un
praticien », Revue internationale de la Croix-Rouge, N° 832,
1198, PP 657-665.
V- RAPPORTS, DECLARATIONS ET AUTRES DOCUMENTS.
- Communiqué Radio/Presse N° 00071/CP/MINATD/DPC du
26 Juin 2008 du Ministre d'Etat, ministre de l'administration territoriale.
- Correspondance du représentant du HCR au Cameroun au
Ministre des relations extérieures du 04 Avril 2008.
Références : CMR/0177/08/JF/nef. Inédit.
- Déclaration de Hyogo du 22 Janvier 2005 lors de la
conférence mondiale sur la prévention des catastrophes.
- Déclaration des ministres de tutelle et directeurs
généraux de protection civile, de la défense civile, de la
sécurité civile et de la gestion des situations d'urgence du
1er Novembre 2000 à Genève.
- Déclaration des ministres de tutelle et directeurs
généraux de protection civile, de la défense civile, de la
sécurité civile et de la gestion des situations adoptée
à l'issue de la douzième conférence mondiale de la
protection civile du 27 Juin 2001 à Genève.
- Document Final du premier forum général sur
le Mont Cameroun, Thème: Le Mont Cameroun, un volcan, un environnement
et des hommes. Du 1er au 06 Octobre 2001, Yaoundé,
DPC/MINATD, Octobre 2001, 243P.
- La réduction des risques de catastrophe: un défi
pour le développement. Rapport mondial 2004, PNUD.
- Lignes directrices relatives à la facilitation et
à la réglementation nationales des opérations
internationales de secours et d'assistance au relèvement initial en cas
de catastrophe.
- Prévention et gestion des catastrophes,
Séminaire aux élèves AG/A2 de l'ENAM, Yaoundé,
ENAM/Centre de recherche et de documentation, Décembre 2003, 188P.
- Rapport de la commission internationale de l'intervention et de
la souveraineté des Etats << Responsabilité de
protéger ».
- Rapport de la mission ministérielle
dépêchée par le Président de la République
à Kousséri du 08 Février au 10 Février 2008.
Inédit.
-Rapport de mission de la mission interministérielle
à Limbé au sujet des camerounais expulsés de la
Guinée Equatoriale, Mars 2004. Inédit.
- Rapport de situation de la crise humanitaire causée par
l'afflux massif à Kousséri des populations en provenance de
N'djamena au Tchad au 13 Février 2008. Inédit.
- Rapports de suivi de la gestion des réfugiés sur
le site de Maltam I. Inédit.
- Rapport sur l'état de la protection civile au
Cameroun 2003-2004 Manifeste pour la sécurité
routière, Yaoundé, DPC/MINATD, Novembre 2004, 244P.
- Rapport sur l'état de la protection civile au
Cameroun 2005 Cap sur la sauvegarde de notre cadre de vie, Yaoundé,
DPC/MINATD, Janvier 2006, 252P.
- Rapport sur l'état de la protection civile au
Cameroun 2006 A l'école de la protection civile, Yaoundé,
DPC/MINATD, Février 2007, 250P.
- Rapport sur l'état de la protection civile au
Cameroun 2007-2008 Sécuriser le milieu professionnel,
Yaoundé, DPC/MINATD, Février 2008, 305P.
- Stratégie nationale de prévention et de
gestion des catastrophes et des conflits Plan de contingence 2002-2005,
Coopération Cameroun système des Nations Unies et partenaires au
développement, Yaoundé, Juillet 2002.
TABLE DES MATIERES
(PAGE DE GARDE)DEDICACE I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS IV
LISTE DES ANNEXES V
SOMMAIRE VI
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : LE CADRE DU STAGE 5
CHAPITRE I : L'ORGANISATION DU MINISTERE DE
L'ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA DECENTRALISATION 6
SECTION I- LE MINISTRE DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA
DECENTRALISATION 6
Paragraphe I- Les attributions du Ministre de l'administration
territoriale et de la
décentralisation. 6
Paragraphe II- L'environnement immédiat du ministre : le
cabinet 7
A- Les secrétariats particuliers. 7
B- L'inspection générale. 7
C- les conseillers techniques. 7
SECTION II- L'APPAREIL ADMINISTRATIF DU MINISTERE DE
L'ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DE LA DECENTRALISATION 8
Paragraphe I- L'administration centrale 8
A- Le Secrétariat Général. 8
B- Les directions. 10
Paragraphe II- Les services locaux. 11
CHAPITRE II : LE DEROULEMENT DU STAGE 13
SECTION I- L'ORGANISATION PROCEDURALE DU STAGE 13
Paragraphe I- Le suivi du stage 13
Paragraphe II- Les services d'accueil 14
A- La division des affaires juridiques. 14
B- La direction de la protection civile 15
SECTION II- L'EVALUATION DU STAGE 16
Paragraphe I- Les connaissances acquises et les tâches
accomplies. 16
Paragraphe II- Les difficultés rencontrées et
propositions de solutions. 17
DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN OEUVRE DE LA 19
CHAPITRE III : LE SOUTIEN DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
AU CAMEROUN EN MATIERE DE GESTION DES CATASTROPHES. 20
SECTION I- LE CADRE JURIDIQUE DE L'INTERVENTION INTERNATIONALE EN
CAS DE CATASTROPHES. 20
Paragraphe I- Les fondements de l'intervention internationale en
cas de catastrophes. 21
A -L'idée d'une solidarité internationale fondant
une intervention consensuelle 21
B- La question controversée d'un devoir d'ingérence
humanitaire ou d'un droit 23
Paragraphe II- L'organisation de l'intervention internationale en
cas de catastrophes 26
A- Les principes directeurs de l'action internationale en cas de
catastrophes. 26
B- L'octroi de l'assistance en cas de catastrophes 27
SECTION II- L'APPOINT INTERNATIONAL A L'ACTION DU GOUVERNEMENT
CAMEROUNAIS DANS LA GESTION DES CATASTROPHES. 28
Paragraphe I- L'appui des institutions internationales 28
A-L'action des structures onusiennes. 29
B- L'apport des autres acteurs. 30
Paragraphe II- L'apport de la coopération
bilatérale interétatique 32
A- Le soutien dans un cadre préétabli 32
B- L'intervention spontanée. 34
CHAPITRE IV : LE DEPLOIEMENT DU CAMEROUN DANS LA
GESTION DES CATASTROPHES
INTERNATIONALES 36
SECTION I- UN DEPLOIEMENT LIMITE 36
Paragraphe I- Les contraintes internes au déploiement du
Cameroun 36
A- La conjoncture économique nationale. 36
B- Les motivations politiques et culturelles. 37
Paragraphe II- Les contraintes externes au déploiement du
Cameroun 39
A- Les rapports de puissance 39
B- Les conditionnalités des bailleurs de fonds
internationaux. 40
SECTION II- UNDEPLOIEMENT REDUIT 41
Paragraphe I- La prise en charge des réfugiés au
Cameroun. 41
A- Les modalités de prise en charge des
réfugiés au Cameroun. 42
B- Les enjeux de la politique camerounaise d'encadrement des
réfugiés. 44
Paragraphe II- L'assistance du Cameroun aux étrangers
sinistrés. 45
A- Le sauvetage et la prise en charge des naufragés
étrangers. 45
B- La réhabilitation et le rapatriement des
expulsés étrangers sur le territoire 46
CONCLUSION GENERALE 47
ANNEXES 49
BIBLIOGRAPHIE 50
TABLE DES MATIERES 54
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