Une découverte récente a
été mise au point depuis quelques années par la
société SARLU F.F.F (Élevage, Agriculture, Transformation)
pour faciliter la manipulation des jeunes plants lors du repiquage en SRI. La
nouvelle technique s'appuie sur l'utilisation des germoirs
biodégradables.
Au lieu de mettre en place des
pépinières sèches, les germoirs biodégradables
proposent de semer directement sur les germoirs au lieu de semer sur une
surface des pépinières sèches.
Les avantages procurés par cette nouvelle
technique par rapport au SRI classique sont nombreux. Elle permet de faire une
économie de fertilisant agricole du fait que les fertilisants sont bien
localisés dans un pot individualisé. Du point environnemental, le
germoir se dégrade après deux semaines de mise en terre. La
promotion de cette nouvelle technique permet de recycler le vieux papier
journal. Par rapport au SRI classique, le SRI biodégradable permet
d'abord de réduire encore la quantité de semence et de retarder
le repiquage jusqu' à 20 jours et le taux de germination peut atteindre
jusqu'à 120 talles. Du point de vue agronomique, elle permet
d'éviter le traumatisme de la plantule lors de repiquage.
Les essais réalisés à Alaotra,
Marovoay, Analamanga, Bongolava et Vakinankaratra ont permis d'obtenir des
résultats satisfaisants.
Malgré les avantages sus- mentionnés,
la technique connaît aussi des limites. D'après les
expériences menées par le MAEP, il a été
constaté que les contraintes de cette nouvelle technique résident
au niveau de la mise en place de la pépinière. Pour une
superficie de 1ha de rizière, il en faudra 90.000 pots. La place
nécessaire pour installer la pépinière en SRI Germoir est
nettement plus importante que la pépinière inondée
traditionnelle (environ 4 ares pour un 1hectare).
Le transport de pots vers les rizières aussi
reste parmi les contraintes évoquées par les paysans qui ont
adopté cette technique. L'engrais localisé à
l'intérieur des pots lors de la préparation de la
pépinière ne suffise que pour assurer la croissance des plants de
riz jusqu'à la récolte. L'amendement par la fumure de fonds est
toujours recommandé pour assurer la croissance de plants de riz
jusqu'à la moisson.
Cette nouvelle innovation a fait l'objet d'une
déposition légale auprès de L'OMAPI.
Ainsi, se termine la première partie qui parle
des éléments essentiels de l'historique du système de
riziculture intensive, c'est-à-dire les éléments qui
conduisent à la mise au point de la découverte. Elle
présente aussi les principes de base l'itinéraire technique SRI
ainsi que l'adaptation de la technique.
Ce dernier chapitre nous a permis de présenter
le SRA, MAFF et le SRI germoir biodégradable. Ces trois techniques se
rapprochent du SRI tandis que le MAFF et le SRI germoir biodégradable
sont les adaptations du SRI afin de surmonter les contraintes relatives
à l'adoption de la technique. La deuxième partie sera
consacrée au diagnostic du SRI qui nous permettra de présenter
sous l'analyse FFOM8, les forces,
les faiblesses, les opportunités, et les menaces liées à
l'adoption du système de riziculture intensive.
8 FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités,
Menaces
DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTIC DU SYSTEME
DE
RIZICULTURE INTENSIVE
Ce travail s'inscrit dans l'analyse de l'échec
et de la diffusion du Système de Riziculture Intensive à
Madagascar. Afin de comprendre les causes de l'échec de la diffusion de
la technique, il nous semble important de faire le diagnostic de la technique
à travers l'analyse FFOM.
Nous allons faire l'inventaire des principales forces
et faiblesses de la technique et de recadrer le contexte dans lequel elle
évolue pour identifier les opportunités et les menaces
liées à la diffusion de la technique SRI.
Le principe de la méthode consiste à
découper l'information relative à la technique en facteurs
internes et externes, puis en facteurs positifs et négatifs.
Les facteurs internes regroupent les avantages
procurés par l'adoption de la technique et les difficultés
rencontrées tandis que les facteurs externes désignent les
opportunités et les menaces liées à
l'environnement.
Cette deuxième partie sera consacrée au
diagnostic du SRI à travers lequel sera identifié et
regroupé sous quatre catégories les forces, les faiblesses, les
opportunités ainsi que les menaces liées à la diffusion de
la technique.