3.2 Améliorer les réseaux de
communication
La commercialisation des récoltes repose
à la fois sur les circuits de commercialisation ainsi que sur
l'accès au réseau routier. La déficience du réseau
de communication porte préjudice à la commercialisation des
produits agricoles, cette situation profite aux intermédiaires. Il faut
également organiser les circuits commerciaux intérieurs pour
favoriser l'écoulement de la production. Le degré d'enclavement
conditionne souvent l'accès au marché. L'amélioration des
infrastructures de transport contribue à faciliter l'accès au
marché. L'amélioration de l'accès au réseau routier
facilite à la fois l'accès au marché et à
l'approvisionnement et réduit la variabilité des prix. Le
réseau routier comme les pistes rurales permet le fonctionnement du
mécanisme auto - régulateur du marché à travers une
libre circulation des biens et autres facteurs de production. La construction
et la réhabilitation des infrastructures routières sont
indispensables pour permettre une meilleure compétitivité de
productivité agricole.
3.3 Améliorer l'accès des producteurs aux
informations sur le marché
Les difficultés d'accès au marché
constituent une contrainte majeure pour le producteur. La disparité
entre le marché et le milieu rural augmente les coûts de
transactions à cause du mauvais état des infrastructures
agricoles et le temps à allouer pour aller du village vers le
marché le plus proche.
Les études menées par l'INSTAT en 2002
ont fait ressortir qu'en moyenne la distance entre le milieu rural et le
marché est environ 15 km et il faut une journée pour parcourir la
distance. Les paysans préfèrent passer par les
intermédiaires commerciaux au lieu de vendre ses produits sur le
marché. La majorité des producteurs se trouvent dans
l'incapacité d'apporter leurs produits sur le
marché à cause de l'enclavement. Les paysans se plaignent souvent
du mauvais état des pistes rurales, entraînant l'isolement et la
mauvaise commercialisation des récoltes ainsi que la pénurie en
ravitaillement.
3.4 Améliorer les infrastructures de stockage
(GCV)
D'après la loi de King ou effet de King «
Une bonne récolte génère une mauvaise recette, une
mauvaise récolte génère une bonne recette », Faute
d'infrastructure de stockage, le paysan ne peut pas profiter de recette de la
vente de produit agricole.
Les revenus distribués à l'occasion de
la commercialisation des produits agricoles font l'objet d'une
répartition particulière, ces revenus subissent une ponction de
la part du mécanisme de détérioration du terme de
l'échange, de la part du pouvoir public par les impôts et taxes,
par les intermédiaires et spéculateurs commerciaux qui
contribuent à alourdir l'endettement du paysan.
Les paysans vendent les surplus à des prix
très bas et achètent à des prix plus élevés
durant la période de soudure. L'autre ponction concerne la rente qu'il
faut payer au propriétaire terrien dans le cas où le paysan n'est
pas propriétaire du terrain. Les contraintes monétaires poussent
les paysans à commercialiser leurs produits sur place, malgré le
coût de transport, de stockage, de son incapacité à
maîtriser les informations sur les marchés.
Les GCV sont destinés à stocker du paddy
pour une période de 3 à 6 mois afin de faire profiter les
riziculteurs de tirer profit de l'évolution du prix du riz qui
intervient quelques mois après la période de récolte. Le
paysan est obligé de commercialiser ses récoltes dans le but de
satisfaire le besoin de sa subsistance.
La vente de la récolte ultérieurement
génère de plus values supérieure à 30 % par rapport
à la vente au moment de la récolte.
En général les récoltes de paddy
interviennent simultanément pendant 2 ou 3 mois maximum. Pendant cette
période l'offre des riziculteurs est nettement supérieure
à la demande du marché, cette situation résulte à
la fois de la capacité d'absorption du marché et des moyens de
transport. Le crédit de grenier communautaire villageois est
destiné à soutenir les associations qui mettent en place des
maisons de stockage où ils mettent une partie des leurs récoltes
en communs. Les greniers sont communs car ce sont plusieurs individus membres
qui ramènent chacun leur produit pour être stocké en commun
dans le GCV.
Le renforcement des infrastructures de stockage peut
inciter les paysans à produire plus. Grâce au crédit
octroyé par les institutions financières les paysans peuvent
stocker ses produits pendant la récolte pour vendre à la
période de soudure. Le GCV représente une solution pour se
procurer des ressources monétaires indispensables pendant la
période de récolte. La possibilité d'accès au
crédit de stockage permet à la fois de retarder la vente des
produits rizicoles et de procurer des prix plus conséquents. Le
remboursement peut être à une ou plusieurs échéances
et reste individuel. A Madagascar quelques institutions financières
comme le CECAM et projets comme FERT, PNVA, ont pu mettre en place des greniers
dans quelques régions de la grande île.
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