UNIVERSITE
D'ANTANANARIVO ************************** FACULTE DE DROIT, D'ECONOMIE,
DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE **************
DEPARTEMENT ECONOMIE Mémoire en vue de
l'obtention de Diplôme d'Études Supérieures
Spécialisées DESS « Développement Local et Gestion
des Projets »
Intitulé
ANALYSE DE L'ÉCHEC ET DE LA
DIFFUSION
DU SYSTÈME DE RIZICULTURE INTENSIVE
À MADAGASCAR
Présenté par: RAZAFIMANANTSOA
Rijaharilala
Encadreur académique : Professeur Mamy
RAVELOMANANA Encadreur professionnel : Docteur Maminavalona
RANDRETSA
Année Universitaire : 2008 - 2009
REMERCIEMENTS
Éternel, notre Seigneur! Que ton nom est
magnifique sur toute la terre! Ta majesté s'élève
au-dessus des cieux.
Je tiens à remercier Monsieur Mamy
RAVELOMANANA, Professeur, Chef de Département Économie dont les
conseils et les critiques du document ont largement contribué au
présent travail.
J'adresse mon remerciement à l'encontre de
Monsieur, Jeannot RAMIARAMANANA, Professeur et Directeur des études en
DESS Développement local et Gestion des projets, ainsi qu'à tous
les professeurs dans la formation.
Il va de soi que mes remerciements s'adressent
à mon encadreur professionnel, Monsieur Maminavalona RANDRETSA, pour les
conseils et les orientations qui ont contribué à la
réalisation de ce travail.
Je remercie ma femme, pour sa patience et son
encouragement pour la rédaction. Je la remercie également pour
son soutien et ses encouragements, et notamment de m'avoir incité
maintes fois à présenter mes travaux.
Je suis très reconnaissant à l'encontre de
Madame Princia, Secrétaire, de la formation DESS.
Enfin, tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à la réalisation de ce travail.
RAZAFIMANANTSOA Rijaharilala
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS ii
TABLE DES MATIERES iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vi
LISTE DES TABLEAUX vii
LISTE DE GRAPHE vii
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : LE SYSTEME DE RIZICULTURE INTENSIVE
3
CHAPITRE I : HISTORIQUE ET MISE AU POINT DE LA DECOUVERTE
5
1.1 Les activités des missionnaires jésuite
à Madagascar 5
1.2 Le hasard et la mise au point de la technique
6
1.3 Les fondements scientifiques de la découverte
6
CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'ITINERAIRE TECHNIQUE SRI
8
2.1 Principes fondamentaux du SRI 8
2.2 Mise en place des pépinières et semis
8
2.3 Repiquage précoce de jeunes plants brin
à brin et espacé 8
2.4 Irrigation au minimum d'eau 9
2.5 Sarclages répétés 9
2.6 Calendrier cultural selon l'itinéraire
technique SRI 10
CHAPITRE III : TECHNIQUE PROCHE ET ADAPTATIONS DU SRI
11
3.1 Système de Riziculture Améliorée
(SRA) 11
3.2 MAFF (principe de moindre action et de parcimonie)
11
3.3 SRI Semis Germoir Biodégradable 12
DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTIC DU SYSTEME DE
RIZICULTURE INTENSIVE 14
CHAPITRE I : FORCES 16
1.1 Augmentation de la productivité rizicole
grâce l'adoption du SRI 16
1.2 Augmentation des revenus du producteur 17
1.3 Rentabilité économique du SRI par
rapport à d'autres techniques 18
1.3.1 Économie des semences 19
1.3.2 Économie d'eau 20
1.4 Contribution de la technique à la protection
de l'environnement 20
1.5 Itinéraire technique souple et
résistant aux cataclysmes naturels 20
1.6 Activités menées pour la diffusion du
SRI 21
1.6.1 Activités menées par l'association
TEFY SAINA 21
1.6.2 Mise en place récemment du Groupement SRI
Madagascar 21
1.6.3 Activités menées pour diffuser le SRI
dans le monde 22
CHAPITRE II : FAIBLESSES 23
2.1 Contraintes techniques 23
2.1.1 Maîtrise de l'eau sur les grands
périmètres 23
2.1.2 Surcroît du travail lié à
l'adoption de l'itinéraire technique SRI 23
2.1.3 Disponibilité de la main d'oeuvre
23
2.2 Contraintes économiques 24
2.2.1 Insuffisance saisonnière de
liquidités 24
2.2.2 Coût d'opportunité lié à
l'affectation de la main d'oeuvre 24
2.2.3 Coût d'opportunité des
activités extra- agricoles 25
2.3 Contraintes socio- organisationnelles liées
à la diffusion de la technique 25
2.3.1 Importance du suivi et accompagnement des
pratiquants SRI 25
2.3.2 Absence de coordination entre les acteurs dans la
diffusion du SRI 25
2.3.3 Absence de système d'enregistrement des
données SRI 26
2.4 Cause du retard de la diffusion du SRI à
Madagascar 26
2.4.1 L'origine de la découverte
26 2.4.2 Dépendance du Ministère
vis-à-vis des bailleurs de fonds et assistantes techniques
étrangères 26
2.5 Contraintes socio- culturelles 27
2.5.1 Changement au niveau des habitudes de travail
27
2.5.2 Risques accompagnant l'adoption d'une innovation
culturale 27
2.5.3 Résistance au changement 27
2.5.4 Maintien des statuts sociaux au sein d'une
communauté 28
2.5.5 Logiques des acteurs locaux et stratégies
paysannes 29
2.5.5.1 Stratégies en fonction de la taille de
l'exploitation 29
2.5.5.2 Intensifier et limiter les risques 30
2.5.5.3 Stratégies de contournement des risques
30
2.5.5.4 Arbitrage entre le court et le long terme
30
2.5.5.5 Justification du maintien du système de
production domestique 31
CHAPITRE III : OPPORTUNITES 32
3.1 Satisfaire la demande domestique 32
3.2 Existence d'un marché potentiel pour
l'exportation 32
3.2.1 Exportation des trois variétés de riz
vers le marché italiens 32
3.2.2 Exportation de riz rose dur le marché
américain 33
3.3 Conditions agro écologiques favorables
à la riziculture 33
3.4 Développement de la microfinance
33
CHAPITRE IV : MENACES 35
4.1 Concurrence entre la production locale et le riz
importé 35
4.2 Effets pervers de l'aide alimentaire 35
4.3 État défaillant des réseaux
d'irrigation 35
4.4 Ensablement des rizières 36
4.5 Accès aux intrants et équipements
agricoles 36
4.5.1 Engrais 36
4.5.2 Semences améliorées 37
4.5.3 Équipements agricoles 37
4.6 Accès aux services de vulgarisation
38
4.7 Accès aux marchés et infrastructures
routières 38
4.8 Accès aux crédits 39
4.8.1 Accès au financement informel 39
4.8.2 Accès au financement formel 39
4.9 Aléas climatiques 39
4.10 Insécurité foncière
40
TROISIEME PARTIE : RECOMMANDATIONS POUR UNE MEILLEURE
DIFFUSION DU SRI 42 CHAPITRE I : AMELIORATION DE
L'ENVIRONNEMENT EN AMONT DE LA FILIERE RIZ 44
____
1.1 Amélioration de la sécurisation
foncière 44
1.1.1 Mettre à jour la législation
foncière 44 1.1.2 Augmenter les ressources humaines
et introduire de nouveaux outils de travail
performants. 44 1.1.3 Mettre en place
de guichets fonciers pour décentraliser la gestion domaniale
et
foncière 45
1.1.4 Améliorer l'accès des producteurs au
financement rural 45
1.1.5 Augmenter le taux de pénétration de
la microfinance 46
1.1.6 Développer les Coopératives et les
Organisations paysannes 46
CHAPITRE II : AMELIORER L'ENVIRONNEMENT A L'INTERIEUR DE
LA FILIERE RIZ 48
______
2.1 Améliorer et renforcer les infrastructures
hydro agricoles 48
2.2 Améliorer l'accès aux intrants
48
_____
2.3 Améliorer l'accès aux services de
vulgarisation 49
2.3.1 Développer un système d'encadrement
de proximité 49
2.3.2 Améliorer les approches et les
stratégies 49
2.4 Renforcer les capacités des producteurs
50
2.5 Développer la formation en métier
agricole et rurale 50
2.6 Mettre en place des dispositifs contre les risques
50
2.7 Coordonner les actions sur la promotion du SRI entre
les acteurs 51
CHAPITRE III : AMELORATION DE L'ENVIRONNEMENT EN AVAL DE
LA FILIERE RIZ 52
3.1 Simplifier les réseaux de commercialisation
52
3.2 Améliorer les réseaux de communication
52
3.3 Améliorer l'accès des producteurs aux
informations sur le marché 52
3.4 Améliorer les infrastructures de stockage
(GCV) 53
3.5 Renforcer le rôle de la PCPC-Riz
54
CONCLUSION 55
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADRA: Adventist Development Relief Agency
ATS: Association TEFY SAINA
BIMTT : Bureau de liaison des Institutions de Formation
Rurale BOA: Bank of Africa
CAPR : Centre d'Apprentissage et de Promotion Rurale
CECAM : Caisse d'épargne et de crédit agricole
mutualiste
CIIFAD: Cornell International Institute for Food and
Development COI : Commission de l'Océan Indien
COMESA : Marché Commun de l'Afrique de l'Est et
Australe CRS : Catholics Relief Service
CSA : Centre de Service Agricole
FEKRITAMA : Confédération des Agriculteurs
Malagasy
FERT : Formation pour l'Épanouissement et le
Renouveau de la terre FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités,
Menaces
GCV : Grenier Commun villageois
GRET : Groupe de Recherche et d'Échanges
Technologiques IMF: Institution de microfinance
INPR : Institut de Promotion de la Nouvelle Riziculture
INSTAT: Institut National de la Statistique
IRRI : International Rice Research Institute
MAEP : Ministère de l'Agriculture de
l'Élevage et de la Pêche. MAFF : principe de moindre action et de
parcimonie
OMAPI : Office Malgache de la Propriété
intellectuelle PNVA : Programme National de Vulgarisation Agricole ROR :
Réseau des Observatoires Ruraux
SRA : Système de Riziculture
Améliorée
SRI : Système de Riziculture Intensive
SRT : Système de Riziculture
Traditionnelle
UPDR : Unité de Politique de Développement
Rural
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n° 1 : Le Modèle de tallage
KATAYAMA
Tableau n° 2 : Exemples des meilleurs
rendements obtenus en SRI à Madagascar
Tableau n°3: exemples des meilleurs
rendements SRI obtenus en SRI dans le monde
Tableau n° 4 : Besoins en semences par
rapport à la superficie
Tableau n° 5 : Coût de production en
SRI/SRA/SRT
Tableau n° 6: Part des produits agricoles
dans les revenus annuels moyens des ménages ruraux.
Tableau n° 7: Synthèse du diagnostic
du Système de Riziculture Intensive
LISTE DE GRAPHE
Graphe1 : Calendrier cultural
INTRODUCTION
Depuis le XVII ème siècle,
Madagascar jouissait d'une réputation dans la riziculture. Le riz
représente 70% de la production agricole totale et constitue le
principal aliment de base de la population.
Depuis les années quatre vingt, la croissance
annuelle de la production rizicole a été estimée à
1.5% et les rendements moyens restent inférieure à 3 tonnes
à l'hectare. La stagnation de la production a conduit le pays d'importer
chaque année entre 5 à 10 % de la consommation
nationale.
L'utilisation des techniques moins performantes
explique en partie cette stagnation du rendement rizicole. D'après la
statistique disponible au niveau du Ministère de l'agriculture, 72% de
la riziculture aquatique est cultivée sous la technique traditionnelle,
contre 28 % sous les systèmes améliorés.
La crise alimentaire et l'importance de
l'amélioration durable de la sécurité alimentaire
constituent une opportunité pour repositionner l'échec et de la
diffusion du SRI1 à Madagascar. Une technique
d'intensification rizicole découverte depuis une vingtaine
d'années qui n'a pas connu une forte adoption et qui pourtant a
rencontré une forte adoption dans les pays asiatiques, est reconnue sous
la dénomination «Malagasy Rice Système
».
Ce mémoire cherche à comprendre
pourquoi une adoption si faible du SRI à
Madagascar?
La recherche s'appuie sur une recension documentaire
relative à la filière riz et au système de riziculture
intensive. Les limites de l'étude se trouvent justement dans la
disponibilité des données quantifiables et centralisées au
niveau du Ministère de l'Agriculture.
1
Le travail comprend trois parties distinctes : La
première partie consiste à présenter l'historique et la
mise au point de la découverte, suivie d'une présentation de
l'itinéraire technique SRI ainsi que les diverses adaptations de la
technique.
La deuxième partie sera consacrée au
diagnostic du système de riziculture intensive. Il s'agit de
présenter les forces, faiblesses, les opportunités et menaces
liées à la diffusion de la technique.
Après avoir effectuer le diagnostic interne et
externe de la technique, la troisième partie s'intéresse plus
particulièrement sur les recommandations et les actions à
entreprendre pour une meilleure diffusion du SRI à
Madagascar.
PREMIERE PARTIE : LE SYSTEME DE RIZICULTURE
INTENSIVE
Dans cette première partie consacrée
à la présentation du Système de Riziculture Intensive,
nous allons aborder l'historique et la mise au point de la technique afin de
comprendre l'origine et les fondements scientifiques de la découverte.
Nous aborderons par la suite les différentes étapes de
l'itinéraire technique. Les adaptations de la technique compte tenu des
contraintes rencontrées par les pratiquants seront
évoquées à la fin de la première
partie.
CHAPITRE I : HISTORIQUE ET MISE AU POINT DE LA DECOUVERTE
1.1 Les activités des missionnaires jésuite à
Madagascar
Les techniques rizicoles sont porteuses de la
représentation sociale et politique à Madagascar. Les
activités des missionnaires ne se limitaient pas sur
l'évangélisation seulement, elles s'étendaient aussi sur
d'autres domaines aussi bien économique que social.
Dans les années 60, la communauté
Jésuite de Madagascar a voulu connaître les données
socio-économiques et les problèmes du développement
à Madagascar. Le début des années 60 fut marqué par
l'arrivée au pays, du Père Henri de Laulanié,
ingénieur agronome Français.
Dans le cadre de la mission catholique, il a
été appelé en aide par des communautés de
Pères et de Soeurs pour intervenir techniquement auprès des
centres de formation agricole, artisanale et ménagère sous le
concept du développement de tout Homme et de tous les
Hommes.
Il s'est installé à Madagascar avec
modestie. Il a développé une approche basée sur
l'observation et la discussion directe avec le paysan. Henri de LAULANIE a
souligné que la base du développement s'acquiert à travers
l'observation et la réflexion. Pour comprendre le mode de fonctionnement
du système de production et les stratégies paysannes, il a
sillonné la grande île.
En 1983, ses travaux de recherches ont abouti à
la découverte du SRI. Pour y arriver à ses fins, il a non
seulement effectué plusieurs essais mais aussi recherché aussi
des explications scientifiques sur le fondement de la
découverte.
C'est en 1988, grâce à la lecture d'une
étude sur l'analyse des composantes des rendements du riz
réalisée par Didier MOREAU pour le compte du
GRET2, qui a cité les travaux d'un chercheur
japonais Katayama sur le développement du tallage3
du riz qu'il a trouvé le fondement scientifique de sa
découverte.
Pour accompagner la découverte, Il a
formulé quelques recommandations comme : l'amélioration du
rendement agricole non par l'extensification mais par l'intensification, la
généralisation de la culture attelée.
Le Père Henri de LAULANIE a déclaré
que le SRI sera "Patrimoine de l'humanité tout entière". C'est
dans cet esprit qu'il n'a pas breveté la découverte sous son
nom.
Le brusque décès du Père H. de
Laulanié survenu le 23 juin 1996, intervient là où sa
découverte a reçu un agrément officiel. Il a
été promu chevalier de l'ordre national.
2 Groupe de Recherche et d'Échanges
Technologiques
3 Développement de la racine
Après sa disparition, ses activités ont
été continuées par ses disciples à travers
l'Association TEFY SAINA et le centre de formation
CAPR4.
1.2 Le hasard et la mise au point de la technique
Au départ, la découverte du
système de riziculture intensive a été le fruit du hasard.
L'année 1983 - 1984, fut marquée par une sécheresse
exceptionnelle qui a frappé plusieurs régions de la grande
île. Ce fut au mois de novembre 1983, qu'une sécheresse
exceptionnelle a frappé plusieurs localités de la grande
île dont la ville d'Antsirabe n'a pas été
épargnée par celle-ci.
La sécheresse et le retard de la tombée
de la pluie, ainsi que l'insuffisance de la superficie des
pépinières ont obligé les disciples du Père Henri
de Laulanié de repiquer de plants de riz de quinze jours brin à
brin et très espacés.
Les résultats obtenus furent spectaculaires,
ils ont pu constater qu'un jeune plant a donné 20 épis. Lors de
la campagne suivante, Ils ont reproduit la même expérience avec de
plants plus jeunes (9, 10, et 12 jours). A partir du résultat obtenu,
ils ont constaté que les nombres d'épis avait augmenté
considérablement par rapport à l'année
précédente jusqu' à atteindre 60 et 80 tiges. Le
Père Henri de Laulanié a constaté que le nombre des tiges
augmente au fur et à mesure qu'ils ont utilisé des plants plus
jeunes.
Cette expérience lui a permis d'observer le
développement de la racine de plant de riz malgré le manque
d'eau. Ce constat lui a permis d'approfondir la recherche qui a abouti
finalement à la mise au point de la technique SRI à Antsirabe
dans le Centre Manatenasoa. La découverte de la riziculture intensive a
été le fruit du hasard, suivi de réflexion et
d'observation.
1.3 Les fondements scientifiques de la découverte
Le soubassement de la riziculture intensive a
été le phénomène de tallage, qui a
été découvert par le chercheur japonais
dénommé Katayama. D'après cette théorie
les racines adventives se développent à partir d'un repiquage
précoce de plant de riz. Cette théorie n'a pas trouvé une
application jusqu'à la découverte de la riziculture intensive
à Madagascar. La découverte n'a pas porté le nom de son
inventeur. En outre la découverte de la théorie sur la
physiologie du riz a démontré que le riz n'est pas une plante
aquatique contrairement au proverbe Malagasy.
4 Centre d'Apprentissage de Promotion Rurale
Tableau n° 1 : Le Modèle de tallage de
Katayama
Phyllochrones5 (semaine)
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
TOT AL
|
Brin maître
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1ère Génération
|
|
|
|
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
|
|
6
|
2ème Génération
|
|
|
|
|
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
5
|
26
|
3ème Génération
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
3
|
6
|
10
|
15
|
35
|
4 ème Génération
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
4
|
10
|
15
|
5ème Génération
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
1
|
TOTAL
|
|
1
|
|
|
1
|
1
|
2
|
3
|
5
|
8
|
12
|
20
|
31
|
84
|
Source : Manuel SRI, Association TEFY SAINA,
1992
Tous les 4 phyllochrones : Toutes le 4
semaines
Commentaire : Le repiquage de plant jeune
conditionne l'apparition des premières tiges qui conditionnent ensuite
l'apparition d'autres tiges durant la période d'épiaison. Cette
période dure 3 mois pour les variétés normales. Les tiges
prennent naissance à partir de touts les brins maîtres, chaque
bourgeon développe une tige qui bourgeonnera à son tour donnant
des talles de 2°, 3°, 4° rang, chacune des tiges pouvant donner
un épi.
Le tallage peut ainsi se révéler
atteindre huit fois plus important en SRI qu'en riziculture traditionnelle. Le
cumul du nombre des tiges s'exprime par une progression exponentielle du type
a.bx.2).
Le nombre de talles par le modèle de Katayama
montre que les plants de plus de 20 jours utilisés en traditionnel ont
déjà perdu la majorité de leur capacité de tallage,
tandis que les jeunes plants SRI disposent le potentiel de maximum de
tallage.
Ce premier chapitre fournit ainsi une vision globale
qui permet d'appréhender l'origine de la technique SRI. Il ressort de ce
chapitre que la technique a été découverte par Henri de
Laulanié par hasard. Il a trouvé l'explication scientifique de la
découverte grâce au phénomène de tallage dans le
tableau de Katayama. Le second chapitre nous permettra de présenter
l'itinéraire technique SRI.
5 Représente l'intervalle de temps qui sépare
l'intervalle de temps qui sépare l'émission de deux feuilles
successives sur la même tige
CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'ITINERAIRE TECHNIQUE SRI
2.1 Principes fondamentaux du SRI
Selon Henri de Laulanié, le système de
riziculture intensive repose sur quelques principes fondamentaux, si on veut
exploiter la potentialité de tallage :
· L'utilisation des plants les plus jeunes
possibles pour le repiquage (à deux feuilles)
· Le respect de repiquage en ligne et en
carré dont la distance entre les jeunes plants varie de 25 cm
jusqu'à 50 cm selon la fertilité du sol.
· La pratique de sarclage manuel mécanique
à plusieurs reprises
· Respect d'une lame d'eau et des mis à sec
(irrigation au minimum)
« La nouvelle riziculture malgache est une
méthode des jeunes plants, bien espacés et bien sarclés,
qu'en outre on oxygène autant que possible en contrôlant à
minima le niveau d'eau » (Patrick Vallois 19966)
2.2 Mise en place des pépinières et semis
Afin de sélectionner les bonnes semences, il
faut tremper les semences dans l'eau tiède. Les graines pleines restent
au fonds du récipient tandis que les graines vides flottent en surface.
Après cette séparation, il faut mettre les graines dans un trou
chauffé pendant 24 heures pour pré germer les
semences.
Les pépinières en SRI sont en formes de
jardin potager. Il s'agit des pépinières sèches non
aquatiques. L'emplacement des pépinières doit être proche
des rizières afin d'éviter les contraintes liées au
transport des jeunes plants au moment du repiquage.
Pour le SRI, on sème des semences de paddy
pré germées. Les semis doivent être recouvrir le semis par
de mélange de terreau ou du fumier noir afin de le protéger. Il
est nécessaire aussi de recouvrir le semis par une paille pour
protéger le semis contre la chaleur et les attaques des
prédateurs (rats, oiseaux). Il faut arroser les pépinières
SRI, deux fois par jour afin de maintenir une humidité
permanente.
2.3 Repiquage précoce de jeunes plants brin à
brin et espacé
Le système de riziculture intensive
préconise le repiquage de jeunes plants. On préconise le
repiquage de jeunes plants de deux feuilles. Le repiquage précoce
rallonge
6 PATRICK VALLOIS, Discours de la méthode du Riz,
Institut de Promotion de la Nouvelle Riziculture, 5, Antananarivo,
Février 1996
la phase végétative. L'âge de
jeunes plants et l'espacement conditionnent l'exploitation de
phénomène de tallage qui commence tôt chez le
riz.
Le repiquage en SRI se fait brin à brin pour
éviter l'encombrement des racines et de favoriser le
développement des touffes. Le repiquage en SRI est réalisé
sous forme de carré espacé de 25 jusqu'à 40 cm en fonction
de la fertilité du sol. L'écartement permet d'éviter la
concurrence entre les jeunes plants. L'optimisation du développement des
organes aériens et racinaires du riz repose sur la l'espacement entre
les jeunes plants. L'âge de plants paraît un des facteurs limitant
du tallage en riziculture traditionnelle car à 50 jours les plants ont
déjà atteint la moitié de sa croissance, les racines et
les feuilles sont bien développées, l'arrachage pour la
transplantation à ce stade interrompt les fonctions vitales de la plante
d'où l'importance accordée au repiquage précoce afin
d'éviter le traumatisme de jeune plant lors de la
transplantation.
2.4 Irrigation au minimum d'eau
Depuis des siècles, les paysans ont
cultivé le riz dans beaucoup d'eau du fait qu'ils pensent qu'il s'agit
d'une plante aquatique comme les nénuphars. La submersion permet
d'empêcher l'invasion des mauvaises herbes sur les
rizières.
Dans l'itinéraire technique SRI, après
le repiquage, il faut irriguer au minimum la rizière. L'irrigation au
minimum permet d'aérer le sol et d'assurer un meilleur
développement racinaire. L'objectif du minium d'eau est de laisser aux
plants de s'enraciner et de s'ancrer. L'irrigation commence à partir du
premier sarclage pour faciliter le passage des sarcleuses. Jusqu' à la
montaison on pratique l'irrigation au minimum même jusqu'à
l'apparition des fissures. Le sol trop inondé contient moins
d'oxygène et s'acidifie.
2.5 Sarclages répétés
L'alternance entre l'irrigation et la vidange de la
rizière favorise le développement des adventices. La
présence des mauvaises herbes influe sur le tallage. La pratique du
sarclage répété est indispensable pour éliminer les
mauvaises concurrentes des jeunes plants de riz. Le sarclage est donc un
élément important dans la détermination de nombre de
talles. Il permet aussi d'aérer le sol pour permettre aux racines des
jeunes plants d'avoir accès à l'oxygène.
L'oxygénation est indispensable pour éliminer la toxicité
ferreuse provenant du sol. Les sarclages se font de manières
précoces selon la technique SRI. Elles commencent après dix jours
à partir du repiquage.
2.6 Calendrier cultural selon l'itinéraire technique
SRI
Commentaire : le calendrier cultural en SRI explique les
différentes étapes de l'itinéraire technique.
Ce second chapitre nous a permis de présenter
l'itinéraire technique SRI avec ses principes fondamentaux ainsi que les
différentes étapes de l'itinéraire : repiquage
précoce de jeunes plants brin à brin et espacé, irrigation
au minimum d'eau, sarclage répété. Le calendrier cultural
selon l'itinéraire technique SRI a été
présenté à la fin de ce chapitre. Le troisième
chapitre de cette première partie nous permettra de présenter les
techniques proches du SRI et ses adaptations.
CHAPITRE III : TECHNIQUE PROCHE ET ADAPTATIONS DU SRI
3.1 Système de Riziculture Améliorée (SRA)
Le SRA7 ou Système de Riziculture
Améliorée a été vulgarisée dans les
années 1960. Cette technique rizicole consiste à mettre en terre
des plants de riz âgés de 30 jours et à leur assurer
jusqu'à la moisson une rentrée d'eau suffisante. Il est
réalisé dans des parcelles inondées, correspond à
une pratique plus récente, a savoir le repiquage en ligne qui permet
ensuite de travailler avec des outils de sarclage, l'emploi d'intrants et de
pesticides.
L'utilisation des plants plus âgés
réduit les contraintes liées à la maîtrise de l'eau
car ils résistent beaucoup plus que les plants de 8 jours. Si la
maîtrise de l'eau n'est pas assurée, les paysans optent pour la
pratique du SRA. Par rapport au SRI, le SRA offre une souplesse dans le
repiquage grâce à la marge de manoeuvre sur l'âge des plants
à repiquer.
3.2 MAFF (principe de moindre action et de
parcimonie)
Par rapport au principe du SRI, quelques adaptations
ont été apportées tant au niveau de message pour
convaincre le paysan qu'au niveau de l'itinéraire technique à la
méthode MAFF.
Au niveau de message, la méthode MAFF s'appuie
sur trois principes : Le déterminant immédiat, c'est
l'économie des semences dégagées par l'adoption de la
pratique. Le principe de moindre action et de parcimonie tient à
privilégier l'investissement minimum pour que le paysan
s'intéresse à la stratégie à court terme.
L'augmentation de la récolte n'intervient que dans 6 mois tandis que
l'économie de semence intervient dès que le paysan adopte le
MAFF.
Au niveau de l'itinéraire technique, les
adaptations apportées par le MAFF permettent de rendre souple
l'itinéraire technique SRI tant au niveau de la durée de la
pépinière que l'âge de jeunes plants à repiquer. La
densité de plants est variable (8-16 plants / m2) par rapport à
la méthode de repiquage traditionnel. Le MAFF préconise le
repiquage de plants de 14 à 20 jours au lieu de vieux plants. Le
repiquage doit intervenir dans une heure après l'arrachage.
La diffusion de la technique s'appuie sur des moyens de
communication simple et peu coûteux (émission radio, foires,
visites d'échanges).
7 Système de Riziculture
Améliorée
La formation technique préconise l'utilisation
des outils pédagogiques simples. La formation pratique est
accompagnée par des techniciens permanents pour résoudre le
problème de suivi et d'encadrement des pratiquants.
3.3 SRI Semis Germoir Biodégradable
Une découverte récente a
été mise au point depuis quelques années par la
société SARLU F.F.F (Élevage, Agriculture, Transformation)
pour faciliter la manipulation des jeunes plants lors du repiquage en SRI. La
nouvelle technique s'appuie sur l'utilisation des germoirs
biodégradables.
Au lieu de mettre en place des
pépinières sèches, les germoirs biodégradables
proposent de semer directement sur les germoirs au lieu de semer sur une
surface des pépinières sèches.
Les avantages procurés par cette nouvelle
technique par rapport au SRI classique sont nombreux. Elle permet de faire une
économie de fertilisant agricole du fait que les fertilisants sont bien
localisés dans un pot individualisé. Du point environnemental, le
germoir se dégrade après deux semaines de mise en terre. La
promotion de cette nouvelle technique permet de recycler le vieux papier
journal. Par rapport au SRI classique, le SRI biodégradable permet
d'abord de réduire encore la quantité de semence et de retarder
le repiquage jusqu' à 20 jours et le taux de germination peut atteindre
jusqu'à 120 talles. Du point de vue agronomique, elle permet
d'éviter le traumatisme de la plantule lors de repiquage.
Les essais réalisés à Alaotra,
Marovoay, Analamanga, Bongolava et Vakinankaratra ont permis d'obtenir des
résultats satisfaisants.
Malgré les avantages sus- mentionnés,
la technique connaît aussi des limites. D'après les
expériences menées par le MAEP, il a été
constaté que les contraintes de cette nouvelle technique résident
au niveau de la mise en place de la pépinière. Pour une
superficie de 1ha de rizière, il en faudra 90.000 pots. La place
nécessaire pour installer la pépinière en SRI Germoir est
nettement plus importante que la pépinière inondée
traditionnelle (environ 4 ares pour un 1hectare).
Le transport de pots vers les rizières aussi
reste parmi les contraintes évoquées par les paysans qui ont
adopté cette technique. L'engrais localisé à
l'intérieur des pots lors de la préparation de la
pépinière ne suffise que pour assurer la croissance des plants de
riz jusqu'à la récolte. L'amendement par la fumure de fonds est
toujours recommandé pour assurer la croissance de plants de riz
jusqu'à la moisson.
Cette nouvelle innovation a fait l'objet d'une
déposition légale auprès de L'OMAPI.
Ainsi, se termine la première partie qui parle
des éléments essentiels de l'historique du système de
riziculture intensive, c'est-à-dire les éléments qui
conduisent à la mise au point de la découverte. Elle
présente aussi les principes de base l'itinéraire technique SRI
ainsi que l'adaptation de la technique.
Ce dernier chapitre nous a permis de présenter
le SRA, MAFF et le SRI germoir biodégradable. Ces trois techniques se
rapprochent du SRI tandis que le MAFF et le SRI germoir biodégradable
sont les adaptations du SRI afin de surmonter les contraintes relatives
à l'adoption de la technique. La deuxième partie sera
consacrée au diagnostic du SRI qui nous permettra de présenter
sous l'analyse FFOM8, les forces,
les faiblesses, les opportunités, et les menaces liées à
l'adoption du système de riziculture intensive.
8 FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités,
Menaces
DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTIC DU SYSTEME
DE RIZICULTURE INTENSIVE
Ce travail s'inscrit dans l'analyse de l'échec
et de la diffusion du Système de Riziculture Intensive à
Madagascar. Afin de comprendre les causes de l'échec de la diffusion de
la technique, il nous semble important de faire le diagnostic de la technique
à travers l'analyse FFOM.
Nous allons faire l'inventaire des principales forces
et faiblesses de la technique et de recadrer le contexte dans lequel elle
évolue pour identifier les opportunités et les menaces
liées à la diffusion de la technique SRI.
Le principe de la méthode consiste à
découper l'information relative à la technique en facteurs
internes et externes, puis en facteurs positifs et négatifs.
Les facteurs internes regroupent les avantages
procurés par l'adoption de la technique et les difficultés
rencontrées tandis que les facteurs externes désignent les
opportunités et les menaces liées à
l'environnement.
Cette deuxième partie sera consacrée au
diagnostic du SRI à travers lequel sera identifié et
regroupé sous quatre catégories les forces, les faiblesses, les
opportunités ainsi que les menaces liées à la diffusion de
la technique.
CHAPITRE I : FORCES
1.1 Augmentation de la productivité rizicole
grâce l'adoption du SRI
La riziculture traditionnelle n'offre qu'un rendement
modeste, qui ne dépasse le 2, 5 tonnes à l'hectare.
L'itinéraire technique SRI a été mis au point afin
d'augmenter le rendement dans le milieu paysannat traditionnel. La technique
SRI permet de doubler et même tripler les rendements. L'utilisation des
intrants coûteux (fertilisant chimique, semences
améliorées) ne sont pas indispensables pour obtenir de bon
rendement en SRI. Le système de riziculture intensive préconise
un développement auto centré, car il cherche à valoriser
les outils de production locale.
Tableau n° 2 : exemples des meilleurs
rendements obtenus en SRI à Madagascar :
LOCALISATION
|
RENDEMENTS (tonne/ha)
|
Soatanàna - Fianarantsoa (2003)
|
24,0
|
Tsaranoro Ambalavao (1995)
|
23,4
|
Soatanàna - Fianarantsoa (1998)
|
21,0
|
Morondava (1999)
|
17,5
|
Ampampana - Fianarantsoa (1993)
|
17,5
|
Betafo- Antsirabe - (1998)
|
16,6
|
Ambano - Antsirabe - (1998)
|
15,2
|
Anjazafotsy - Betafo (1998)
|
15,2
|
Besaha-Betioky - Tuléar (1993)
|
15,0
|
|
Source : Manuel SRI, Association TEFY SAINA
Commentaire : Ces rendements ont été
enregistrés durant les séminaires annuels organisés par
l'association TEFY entre 1993 et 2003. La Région Haute Matsiatra
détient le niveau de rendement le plus élevé par rapport
à d'autres localités.
Tableau n° 3 : exemples des meilleurs
rendements obtenus en SRI dans le monde
LOCALISATION
|
RENDEMENTS (tonne/ha)
|
Inde
|
20, 0
|
Chine
|
17,6
|
Sri Lanka
|
15,2
|
Cambodge
|
14,0
|
Indonésie
|
13,8
|
Philippines
|
13.5
|
Cuba
|
12,2
|
Bengladesh
|
9,5
|
Gambie
|
9.4
|
Népal
|
8,0
|
|
Source : Manuel SRI, Association TEFY SAINA
Commentaire : Ces rendements ont été
obtenus grâce à la collaboration entre l'association TEFY SAINA et
CIIFAD dans le cadre de la collaboration dans la vulgarisation de la technique
au niveau mondial. Par rapport aux autres pays, le pays asiatique se trouve en
pole position en termes de rendement grâce à la pratique du
SRI.
1.2 Augmentation des revenus du producteur
La riziculture constitue la part la plus importante
de revenus d'exploitation des ménages ruraux dans la plus grande partie
des régions de Madagascar. Le paddy contribue le plus à la
formation de revenus agricoles, viennent ensuite le manioc et les produits de
rente. Les parts des tubercules, des céréales et des
légumes sont moindres. L'augmentation des rendements rizicoles par
l'adoption du SRI peut influencer positivement sur les revenus des
ménages ruraux.
A part les avantages procurés par
l'augmentation du rendement, l'itinéraire technique SRI, est
associé à la culture de contre qui permet d'améliorer la
gestion de la fertilité du sol et la diversification des revenus des
producteurs. Après le riz, on assèche la rizière et on
plante de légumes (pommes de terre, haricots, petits pois ;...) pour
aérer le sol et assainir le sol. La pratique de la contre saison permet
de réduire jusqu'à 50 % la main d'oeuvre relative à la
préparation du sol dans la riziculture après.
Tableau n° 4: Part des produits agricoles
dans les revenus annuels moyens des ménages ruraux.
Source
|
Montant (Fmg)
|
(%)
|
Riz
|
727 746
|
32
|
Maïs
|
44 330
|
2
|
Manioc
|
725 032
|
31
|
Pomme de terre
|
14 926
|
1
|
Patate
|
19 041
|
1
|
Arachide
|
24 483
|
1
|
Haricot
|
37 696
|
2
|
Productions de rente
|
551 288
|
24
|
Autres
|
159 269
|
7
|
Ensemble des récoltes
|
2 303 811
|
100
|
|
Source : Selon le cahier du Réseau des
Observatoires Ruraux (ROR2002)
Commentaire : La riziculture contribue en
pôle position dans la formation des revenus ruraux à
Madagascar.
1.3 Rentabilité économique du SRI par
rapport à d'autres techniques
Les résultats économiques obtenus ont
permis de montrer les avantages du SRI par
rapport aux autres types des rizicultures. Le surplus
de récolte permet suffisamment de couvrir largement l'investissement en
temps de travail, cependant le revenus supplémentaires restent fragiles
du fait qu'ils dépendent du prix du paddy sur le
marché.
Tableau N° 5 : Comparaison dans les coûts de
revient : SRT/SRA/SRI
Commentaire : à partir de la comparaison en
termes de revenu dégagé par le producteur à partir de 3
systèmes de rizicultures (SRT, SRA, SRI) on peut en déduire que
:
· Le rendement de paddy par Kg/ha en SRI est quatre
fois supérieur par rapport à la riziculture traditionnelle
contre deux fois supérieures en SRA
· Le revenu dégagé par le
producteur en pratiquant le SRI pour 1 hectare de rizière SRI est
presque le triple du rendement obtenu par la riziculture
traditionnelle.
· Le coût de revient du paddy par kilo en SRA
est le moins élevé par rapport au SRT et SRI.
1.3.1 Économie des semences
L'itinéraire technique SRI permet de
réaliser une économie par rapport à la riziculture
traditionnelle. Le paysan peut éviter le gaspillage de semences
grâce à la pratique du SRI. Le repiquage brin à brin
espacé permet de réduire la quantité de semence. Un
hectare de rizière ne nécessite que 6kg de semence en SRI alors
qu'en système de riziculture traditionnelle cette surface requiert plus
de 80 Kg. L'adoption de la technique SRI permet de réduire dix fois
moins inférieures la consommation de semence.
Tableau n° 6 : Besoins en semences par
rapport à la superficie
Quantité de semences
|
Superficie des pépinières
|
Superficie des rizières
|
1 kapoka
|
3 m2
|
300 m2 ou 3 ares
|
3 kapoka
|
10 m2
|
1 000 m2 ou 10 ares
|
6 kapoka
|
20 m2
|
2 000 m2 ou 20 ares
|
9 kapoka
|
30 m2
|
3 000 m2 ou 30 ares
|
15 kapoka
|
50 m2
|
5 000 m2 ou 50 ares
|
22,5 kapoka
|
75 m2
|
7 500 m2 ou 75 ares
|
30 kapoka
|
100 m2
|
10 000 m2 ou 100 ares ou 1 ha
|
|
(*) Un Kapoka pèse environ 200 g
Source : Manuel SRI, Association TEFY SAINA
1.3.2 Économie d'eau
La riziculture traditionnelle et
améliorée, sont deux systèmes qui reposent sur une
submersion permanente de la rizière. Elles nécessitent une
rentrée d'eau suffisante jusqu'à la moisson. La submersion de la
rizière a été pratiquée pour le deux types de
riziculture afin de limiter la croissance de mauvaises herbes.
Le système de riziculture intensive constitue
une option prometteuse pour la résolution des problèmes de
disponibilité irrégulière et illimitée de l'eau
destinée à l'irrigation. L'économie d'eau est possible en
SRI grâce au principe de l'irrigation au minimum. Elle peut
économiser jusqu'à 40% d'eau par rapport à la riziculture
traditionnelle. Le maintien d'une lame d'eau au cours de la période
végétative de la plante et la pratique de l'alternance d'assecs
et d'irrigation permet de réduire considérablement la
consommation d'eau en SRI. Avec l'adoption du SRI, on enregistre une baisse de
la consommation d'eau comparée avec la riziculture de
submersion.
1.4 Contribution de la technique à la protection
de l'environnement
Le système de riziculture intensive est
entièrement biologique et respecte
l'environnement. Il ne préconise pas
l'utilisation d'intrants chimiques (engrais chimique, pesticides,...).
L'adoption du SRI permet aux paysans d'échapper à l'endettement
par l'achat d'intrants chimiques de plus en plus coûteux. Afin de
gérer la fertilité du sol, la technique préconise une plus
grande utilisation des engrais organiques, qui agit positivement sur
l'environnement. Le recours à la fabrication du compost constitue une
autre solution pour se procurer des fertilisants organiques.
1.5 Itinéraire technique souple et
résistant aux cataclysmes naturels
Par rapport à la riziculture conventionnelle
qui utilise en général de vieux plants de 30 à 45 jours,
l'itinéraire technique SRI offre la possibilité de
préparer une nouvelle pépinière au bout de 8 jours
à 10 jours, en cas de sécheresse ou d'insuffisance d'eau. Dans la
riziculture traditionnelle, il faut un mois et demi pour avoir des jeunes
plants à repiquer dans les rizières victimes de la
sécheresse. Cette souplesse constitue un des avantages qui permet aux
riziculteurs de faire face aux conséquences du cataclysme
naturel.
Le système de riziculture intensive permet
d'augmenter le rendement aussi bien avec des variétés
traditionnelles qu'avec des variétés
améliorées.
Grâce au développement du tallage et du
système racinaire, les plants SRI résistent aussi bien à
l'inondation qu'à la sécheresse par rapport aux plants
cultivés sous la riziculture traditionnelle.
1.6 Activités menées pour la diffusion du
SRI
1.6.1 Activités menées par l'association
TEFY SAINA
Au départ pour vulgariser la technique SRI,
Henri de Laulanié et ses collaborateurs ont organisé des
séminaires et des formations en cascade pour former les acteurs de
développement rural. Après il revient à ces acteurs de
vulgariser la technique auprès de leurs zones d'intervention
respectives.
Afin de continuer la promotion de sa
découverte, Henri de Laulanié a conseillé à ses
proches collaborateurs de fonder une association laïque, d'où la
naissance de TEFY SAINA "forger de l'esprit".
Après le décès du Père Henri
de Laulanié, la promotion du SRI a été continuée
par le membre de l'association TEFY SAINA (ATS).
Entre 1995 à 1998, l'A.T.S a établi un
partenariat avec l'université de Cornell International Institute for
Food, Agriculture and Développement» (C.I.I.F.A.D.) d'Ithaca, New
York pour vulgariser le SRI dans la commune de RANOMAFANA.
D'autres catégories d'acteurs
constitués par les organisations caritatives (CRS, ADRA, FEKRITAMA...)
qui ont bénéficié des formations des formateurs,
dispensées par l'ATS ont intervenu aussi plus tard, dans la diffusion du
SRI à Madagascar:
1.6.2 Mise en place récemment du Groupement SRI
Madagascar
Depuis la découverte de la technique SRI, de
nombreux efforts ont été entrepris pour promouvoir la technique,
cependant aucune coordination n'a été constatée. Les
acteurs SRI agissent isolément.
Au mois de juin 2008, Le MAEP et les acteurs SRI ont
envisagé d'organiser un sommet africain sur le SRI, mais la faible
adoption de la technique à Madagascar a conduit le MAEP et les acteurs
SRI à changer d'orientation vers la vulgarisation de la technique en
premier lieu avant l'organisation d'un sommet international.
En octobre 2008, pendant l'atelier de deux jours sur
la promotion du SRI qu'a été née l'idée de
l'importance de la mise en place du groupement des acteurs SRI. Une
réunion constitutive du groupement a eu lieu en décembre
2008.
Le Groupement SRI regroupe actuellement une vingtaine
d'acteurs (WWF, CARE, CRS, ADRA, ...). Il travaille en étroite
collaboration avec des partenaires techniques et financiers nationaux et
internationaux (FOFIFA, MAEP, Better U fondation, JICA,)
Le Groupement est doté d'un Secrétariat
permanent qui travaille en étroite collaboration avec le
Ministère de tutelle MAEP, les partenaires techniques et financiers. Il
a été chargé de réaliser les attributions suivantes
:
· Coordonner les activités sur la promotion
du SRI à l'échelle nationale qu'au niveau
régional.
· Organiser des réunions périodiques
avec les membres afin de favoriser les discussions, les partages et les
échanges entre les acteurs SRI.
· Mettre en place une base de données sur
les activités SRI à Madagascar à travers le site Web du
Groupement.
· Mettre en place un système
d'information/communication SRI.
1.6.3 Activités menées pour diffuser le SRI
dans le monde
La diffusion du SRI à l'extérieur de
Madagascar a commencé dans le début de l'année 2000. Elle
a été rendue possible grâce à la collaboration entre
l'association TEFY SAINA et CIIFAD/Cornell Université. La promotion du
SRI a ciblé, les pays asiatiques (Chine, Cambodge...), les pays
africains (Gambie, Sierra Léone...), et le pays d'Amérique latine
(Pérou, et le Cuba...).
En Avril 2002, Une Conférence Internationale
sur le SRI a eu lieu en Chine, à Sanya dans l'Ile de Hai-nan avec la
participation de 19 pays, Madagascar a été
représenté par 6 participants venant de l'ESSA, de FOFIFA, de
CRS-Madagascar et de l'association TEFY SAINA.
Après cette conférence, la Chine a
organisé au début du mois de Mars 2003, un Atelier National sur
le SRI à Hangzhou. Avec l'appui ROTARY-CLUB de Lille Est et la
collaboration avec l'UFR de journalisme de l'Université d'Antananarivo,
l'ATS a mis en place le web de l'Association TEFY SAINA.
Ce premier chapitre nous a permis d'identifier les
forces de la technique SRI. Les forces de la technique contribuent entre autres
: à l'augmentation de la productivité rizicole grâce
à l'adoption de la technique, à une diminution de la
quantité de semences utilisées, à une économie
d'eau. Le prochain chapitre va aborder les faiblesses de la
technique
CHAPITRE II : FAIBLESSES
2.1 Contraintes techniques
2.1.1 Maîtrise de l'eau sur les grands
périmètres
A part les contraintes liées à la gestion
des infrastructures hydro agricoles, la maîtrise
de l'eau à l'intérieur d'un
périmètre est indispensable aussi surtout dans le grand
périmètre où l'on pratique le SRI. Par rapport au petit
périmètre, les travaux relatifs au planage sont difficiles
à réaliser à cause de la taille de la rizière
particulièrement pour les grands périmètres. La solution
possible, c'est de morceler la rizière en plusieurs parcelles, pour
permettre une bonne maîtrise de l'eau à l'intérieur du
périmètre. Par contre cette division de la parcelle
entraîne une perte considérable au niveau de la superficie
rizicole (estimée à 10 % par rapport à la superficie
totale pour un hectare de rizière).
2.1.2 Surcroît du travail lié à
l'adoption de l'itinéraire technique SRI Moser et Barret ont fait
remarquer que le SRI est plus exigeant en travail : de 38 et 54%
de travail supplémentaire par rapport à
la riziculture traditionnelle, 62% du travail supplémentaire
étant consacré au sarclage, et 17% au repiquage. Le repiquage de
jeunes plants en SRI demande beaucoup de temps et de soins, par rapport au
repiquage en foule. Le temps de planage supplémentaire occasionné
par le SRI est estimé à 150 h/ha, et le temps de repiquage
supplémentaire occasionné par le SRI est estimé à
91 h/ha.
L'irrigation au minimum demande une surveillance plus
assidue, une organisation particulière dans le cadre d'une
rizière en terrasse. Pour pouvoir vider et irriguer la rizière,
il faut une bonne entente avec les propriétaires des rizières en
amont et en aval. Le surcroît de travail dans la pratique de la
riziculture intensive intervient pendant la période de soudure durant
laquelle le nombre de repas quotidien diminue et influe sur la
possibilité de pratiquer l'intensification du travail.
2.1.3 Disponibilité de la main
d'oeuvre
Le calendrier cultural serré et le surcroît
de travail lié à l'intensification obligent les
producteurs à recourir à la main d'oeuvre
extérieure. La quantité de la main d'oeuvre rurale disponible
à Madagascar varie d'une localité à une autre.
La recherche de revenu monétaire a une
conséquence sur la disponibilité de main d'oeuvre
nécessaire à la pratique de l'intensification.
La pénurie de main d'oeuvre commence à
se ressentir dans le milieu rural à Madagascar à cause de la
migration et le développement des activités extra agricoles,
seuls les
agriculteurs les plus pauvres qui vendent leurs forces
de travail en surplus sur place pendant la période de
soudure.
2.2 Contraintes économiques
2.2.1 Insuffisance saisonnière de
liquidités
Les sources de revenu monétaire des
producteurs constituent un facteur clé dans l'adoption du SRI. La
plupart des ménages ruraux rencontrent des difficultés
financières tout au long de l'année, cependant disposer un
capital supplémentaire est indispensable dans la mise en oeuvre d'un
processus d'intensification agricole qui requiert plus de revenus par rapport
au mode de production habituelle. La majorité de la population rurale
vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le revenu agricole moyen annuel
oscille entre 180.000 et 480.000 Ariary. Les grands exploitants qui disposent
du capital suffisant sont intéressés par l'intensification
agricole.
2.2.2 Coût d'opportunité lié à
l'affectation de la main d'oeuvre
Par rapport à la riziculture traditionnelle,
l'intensification par l'adoption du système de riziculture intensive
requiert du temps de travail supplémentaire. Ce temps
supplémentaire est estimé à 273 jours en SRI contre 160
jours en riziculture traditionnelle.
La notion de coût d'opportunité tient
une place importante dans la poursuite des objectifs d'une unité de
production rurale. L'affectation de la main d'oeuvre dans une branche
d'activité donnée fait l'objet d'un arbitrage. La dichotomie
entre la riziculture et les cultures vivrières conduisent à une
gestion difficile du calendrier de travail durant la période de
soudure9. Il faut procéder à un arbitrage entre
l'intensification et la pluriactivité qui permet d'assurer à la
fois le revenu monétaire et l'autoconsommation. Pour affecter la main
d'oeuvre familiale, l'exploitant effectue une évaluation des gains
procurés par l'affectation et le coût d'opportunité de
l'affectation face à d'autres activités. Le coût
d'opportunité entre le gain immédiat et le gain futur conditionne
l'affectation de la main d'oeuvre dans l'intensification.
La grande vulnérabilité de petits
producteurs tend à ne pas accepter toute proposition technique
coûteuse financièrement et en terme de main d'oeuvre. Les
producteurs adoptent facilement les techniques culturales qui tendent à
diminuer le temps de travail.
9 La période de soudure c'est la période qui
se situe entre le début des travaux rizicoles et la moisson.
Généralement la période de soudure corresponde à la
période de consommation réduite
2.2.3 Coût d'opportunité des activités
extra- agricoles
« L'agriculture n'est plus
l'activité maîtresse quasi-exclusive de l'espace et de la
société
rurale » (PISANI, 199410).
La subsistance englobe l'ensemble des moyens et des activités
employés par des ménages pour subvenir aux besoins
élémentaires de leurs membres. En dehors de l'activité
agricole les ménages ruraux pratiquent d'autres activités
(artisanat, migrations saisonnières,). Les activités extra
agricoles fournissent des revenus supplémentaires aux producteurs. La
contradiction au sein du système de production domestique se situe
à la fois entre l'exploitation agricole et la recherche de revenus
extérieurs indispensables à l'ensemble de la survie de
l'exploitant, ce qui réduit le processus d'intensification. Donc cette
recherche de revenu monétaire a une conséquence sur la
disponibilité de main d'oeuvre nécessaire à la pratique de
l'intensification.
Les opportunités extra agricoles
présentent des avantages pour le paysan du fait que la production
rizicole est destinée à assurer l'auto- consommation seulement.
Les activités extra agricoles sont très
rémunératrices et procurent des revenus immédiats avec une
forte productivité du facteur travail.
2.3 Contraintes socio- organisationnelles liées
à la diffusion de la technique
2.3.1 Importance du suivi et accompagnement des
pratiquants SRI
Les riziculteurs ont besoin de plusieurs années
de pratique pour maîtrise la technique.
Le suivi et l'accompagnement constituent un des
facteurs importants pour l'adoption du SRI. La technique SRI, à cause de
ses principes nécessite des adaptations suivant les contraintes
rencontrées dans les différentes Régions.
L'itinéraire SRI comprend des difficultés qui nécessitent
l'appui des techniciens permanents pour accompagner les nouveaux adoptants.
L'absence du suivi et accompagnement permanent des pratiquants augmente le taux
d'abandon du fait que les paysans ne sont pas en mesure de trouver des
solutions adaptées aux contraintes rencontrées.
2.3.2 Absence de coordination entre les acteurs dans la
diffusion du SRI Différents acteurs SRI travaillent isolement pour la
promotion de la technique, depuis
des années à Madagascar, sans que les
limites entre ces approches soient aussi claires sur le terrain.
Le Ministère tutelle (MAEP) ne dispose d'une
réelle stratégie, d'un système de collecte et
d'enregistrement des données sur les résultats obtenus par
rapport à la promotion du SRI à Madagascar.
10 .PISANI, E; Pour une agriculture marchande et
ménagère, Territoires et sociétés, p 119,
1994
2.3.3 Absence de système d'enregistrement des
données SRI
La recherche d'informations sur le SRI a
montré l'absence d'un système d'enregistrement des données
sur la technique. Les études conjointes effectuées à
partir du colloque sur la pauvreté en 2007, ont montré que moins
de 0.25 % de la surface rizicole à Madagascar est cultivée selon
la méthode SRI. L'absence d'une base de données fiables sur la
technique rend indispensable, la mise en oeuvre d'un travail de capitalisation
sur les activités menées dans le cadre de la promotion de la
technique à Madagascar. Le travail de capitalisation est
nécessaire pour recenser (les acteurs SRI, les pratiques, les approches,
les contraintes rencontrées et les solutions adoptées) afin de
mettre en place une base de données pour servir d'un
référentiel pour les acteurs SRI. La collecte d'information SRI,
à partir d'une fiche commune permet d'établir une base de
données sur la technique.
2.4 Cause du retard de la diffusion du SRI à
Madagascar
2.4.1 L'origine de la découverte
Dans un pays en développement en
général, les Centres de Recherche et de Vulgarisation sont
chargés d'effectuer des recherches en matière de
développement agricole. Le système de riziculture intensive a
été découvert par un ingénieur agronome
français qui ne fait parti ni des centres de recherches comme le FOFIFA
ni des institutions d'assistance techniques locales et étrangères
à Madagascar, en conséquence, la découverte n'a pas
été validée par ces différentes institutions.
Jusqu'à sa mort le Père Henri de Laulanié a battu
auprès des ces institutions pour valider ses travaux. Sur le plan
national, la vulgarisation de la riziculture améliorée (SRA)
à partir des travaux de Monsieur Guillain au début des
années 1960 constitue un obstacle pour la diffusion du SRI au niveau des
bailleurs de fonds comme les services de coopération qui ont beaucoup
investi sur cette nouvelle technique. La riziculture améliorée
préconise l'utilisation des engrais, des herbicides, ainsi que le semis
en ligne ainsi que l'introduction du sarclage mécanique.
2.4.2 Dépendance du Ministère
vis-à-vis des bailleurs de fonds et assistantes techniques
étrangères
Au départ, la découverte du SRI ne
suscite pas l'enthousiasme tant au niveau du Ministère tutelle qu'au
niveau des Bailleurs de fonds. Aucun financement n'a été
octroyé pour diffuser la découverte, du fait que le
Ministère de l'Agriculture a dépensé beaucoup de budget
sur la promotion de la riziculture améliorée (SRA).
Il serait difficile pour le Ministère de
l'agriculture et l'assistance technique étrangère de changer de
direction immédiatement et de soutenir brusquement le SRI.
La promotion de la riziculture
améliorée préconise l'utilisation des engrais chimiques,
herbicides et pesticides tandis que l'itinéraire SRI ne nécessite
plus le recours aux engrais chimiques et autres intrants importés, donc
la diffusion de la technique ont des effets sur la commercialisation des ces
intrants à Madagascar.
2.5 Contraintes socio- culturelles
2.5.1 Changement au niveau des habitudes de
travail
Par rapport à la riziculture traditionnelle, des
modifications interviennent suite à
l'adoption du SRI. Certains producteurs demeurent
sceptiques et perçoivent les pratiques du SRI comme relativement
difficiles par rapport aux pratiques culturales classiques du riz.
La pratique du SRI demande la mise en oeuvre des
plusieurs pratiques spécifiques. La pépinière sèche
demande plus soins et de préparation par rapport à la
pépinière inondée. Le respect de l'âge des plants au
repiquage implique une préparation préalable de la
rizière. Les repiquages échelonnés nécessitent la
mise en place de plusieurs pépinières. L'itinéraire SRI
exige donc une gestion rigoureuse de temps de travail de paysan pour pouvoir
respecter à la fois l'itinéraire et faire face au surcroît
de travail.
2.5.2 Risques accompagnant l'adoption d'une innovation
culturale
Afin de mesurer l'ampleur du risque qui accompagne
l'adoption d'une innovation, le
producteur évalue le coût global d'une
innovation en termes d'investissement en intrants qu'en équipements. Le
paysan prend en considération cette notion de risque couru avant
d'entreprendre ou d'investir. L'adoption d'une innovation exige des
dépenses en intrants ou des consommations intermédiaires comme
les engrais. Psychologiquement avec la notion du risque couru, l'engrais
disparaît au cours d'une seule campagne seulement, tandis que
l'utilisation des équipements s'étale sur plusieurs exercices. En
général le producteur peut être attiré par une
proposition d'innovation qui présente de risque sensible et impliquant
des dépenses conséquentes en capital fixe qui s'étalent
sur plusieurs campagnes.
2.5.3 Résistance au changement
Les changements importants qui s'opèrent sur le
milieu rural ne motivent pas
facilement les paysans. Le processus de changement
suppose qu'ils voient clairement les opportunités et la
nécessité d'adopter une nouvelle technique.
Il est donc légitime que les paysans
résistent au changement face à de nouvelles techniques. On
croit trouver des explications simples selon lesquelles, le paysan
reste routinier, leur mentalité n'évolue qu'au rythme des
générations successives, malgré les
opportunités offertes par l'intensification
agricole, les producteurs sont rationnels dans leurs propres stratégies.
« Il faut au minimum 10 ans, au mieux 20 ans, pour qu'une
culture nouvelle, une variété nouvelle, une méthode
nouvelle de culture puissent être considérées comme ayant
fait leurs preuves » (Henri de LAULANIE 200311)
La riziculture traditionnelle semble relativement
moins complexe par rapport au SRI. La mise en oeuvre de la technique est
à la fois coûteuse par rapport à la riziculture
traditionnelle et accompagnée par des risques.
« L'environnement de la production
agricole à Madagascar est caractérisé par l'existence
d'une potentiel de risque élevé du notamment à la
fréquence des cyclones, des sécheresses, des inondations, et des
maladies phytosanitaires » (INSTAT 2003)12 qui
peuvent être de différents types (commercial, financier,
climatique..).
Face à ces contraintes les paysans optent pour
un arbitrage entre le gain des revenus monétaires dans l'immédiat
et les rendements futurs qui dépendent encore d'autres facteurs non
maîtrisables (aléas climatiques, commercialisation).
En effet, la pratique agricole extensive a
été réalisée par les paysans qui ne disposent pas
d'un capital technique suffisant pour atteindre le niveau de production
souhaité. C'est à travers l'accroissement de la superficie
cultivée que les producteurs tentent de compenser le rendement qu'ils ne
peuvent pas obtenir par le biais de l'intensification considérée
coûteuse en termes de capital et de main d'oeuvre.
2.5.4 Maintien des statuts sociaux au sein d'une
communauté
L'innovation risque de déstabiliser les
rapports sociaux dans une société donnée. Souvent on se
préoccupe rarement des traces laissées par les ONGs surtout leurs
impacts sur l'environnement communautaire. D'autres facteurs interviennent pour
empêcher les changements, il s'agit des expériences non
réussies laissées par les projets et les ONGs, abandonnées
par leurs promoteurs pour des raisons que la communauté ne comprend pas.
Ces échecs affectent l'organisation interne de la communauté et
créent ensuite un climat de méfiance vis-à-vis de nouveaux
intervenants. Il faut remarquer aussi que les zones d'intervention sont
rarement vierges d'actions antérieures.
11 Henri de LAULANIE, Le Riz à Madagascar, un
développement en dialogue avec les paysans, édition Karthala, 38
pages, 2003
12 INSTAT, Agriculture, pauvreté rurale et politique
économiques, 107pages, 2003
2.5.5 Logiques des acteurs locaux et stratégies
paysannes 2.5.5.1 Stratégies en fonction de la taille de
l'exploitation
« Une stratégie paysanne traduit le
comportement économique d'un agent qui ajuste à des contraintes
comme la disponibilité en facteur de production, la gestion du risque et
à des opportunités de milieu ou de marché qui l'incitent
à se spécialiser ou à diversifier ses activités
(RAKOTO-RAMIARANTSOA Hervé, 1995)13
La stratégie paysanne varie en fonction de la
situation socio-économique de chaque ménage. On peut classer les
ménages ruraux en trois catégories distinctes : micro producteurs
en situation précaire, producteurs semi spécialisés,
producteurs spécialisés
Les micros producteurs en situation précaire
ne disposent que des moyens financiers très limités surtout en
termes de capital, facteurs de production. La taille de l'exploitation rizicole
de cette typologie de ménage reste en dessous d'un hectare, avec un
rendement très bas qui se situe entre 0.8 et 1,2 tonne de paddy par
hectare. Les ménages en situation précaire optent souvent pour
une stratégie de diversification de leurs activités
(activités extra- agricoles et agriculture)
La deuxième catégorie de ménage
correspond au micro producteur qui cherche à maintenir une certaine
autosuffisance en riz. Ils produisent du riz pour couvrir leur besoin de
consommation propre. Ces ménages qui se trouvent dans cette
catégorie diversifient leurs productions vivrières afin de tirer
des revenus supplémentaires en sus des revenus qu'ils puissent gagner de
la vente du riz. Ce type de stratégie privilégie la gestion du
risque par la diversification des activités.
La troisième catégorie des
ménages développe des stratégies plus agressives que les
deux autres. Les producteurs semi spécialisés disposent des
potentiels sur le plan technique et économique pour intensifier ses
activités agricoles. Les ménages constituant cette
catégorie disposent à la fois des superficies rizicoles et des
moyens de production plus conséquents que les deux catégories
susmentionnées. Le niveau d'équipement et la taille de
l'exploitation permettent à ces ménages d'obtenir
beaucoup
13 Hervé Rakoto-RAMIARANTSOA, 1995 - Chair de la
Terre, oeil de l'eau ... paysanneries et Recompositions de campagne en Imerina
(Madagascar) - Editions ORSTOM, Collection « à travers champs
», 1995, 93 pages
plus de rendement. Les rendements supérieurs
réalisés par ces ménages leur permettent d'assurer
l'autosuffisance et de tirer profit des revenus de la vente du surplus de
production.
2.5.5.2 Intensifier et limiter les risques
Avant d'adopter une nouvelle technique culturale comme
la riziculture intensive, le
paysan souhaite minimiser les risques d'ordre
financier et économique à court terme. La notion de risque est
souvent difficile à évaluer et à prévoir pour la
production, c'est pourquoi le recours au capital a été longtemps
banni par le paysan.
Pour augmenter la production et éviter
l'endettement, le paysan recourt souvent à l'extensification quand les
terres sont abondantes.
La notion de compétitivité
économique ne constitue pas le premier souci des paysans. Dans la
plupart des cas le paysan applique la technique moins intensive impliquant des
risques financiers et monétaire moindres. Le paysan ne se harde pas
à exploiter totalement leur potentiel productif.
2.5.5.3 Stratégies de contournement des
risques
Le comportement du paysan ne se détermine pas au
hasard. Les comportements des
paysans obéissent à des logiques. La
logique paysanne est influencée par l'environnement interne et externe
du système de production. Face au risque climatique, la stratégie
paysanne a un caractère anti-aléatoire qui se manifeste par la
réticence à des voies d'intensification dans le cas où le
marché n'est pas suffisamment sécurisé. Les paysans
préfèrent repousser tardivement l'intensification tant qu'ils
peuvent pratiquer l'extensification.
2.5.5.4 Arbitrage entre le court et le long
terme
Les propositions techniques n'intéressent pas
nécessairement les producteurs. La
technique qui intéresse le paysan est celle
qui répond d'abord aux problèmes immédiats. Il existe de
contradiction apparente dans le temps entre l'objectif de production à
court terme et à long terme. Dans ce cas, le court terme constitue un
enjeu immédiat et vital pour le paysan. Dans la plupart des cas il
privilégie le court terme par rapport au moyen et long terme. Certaine
action de développement ne permet de concilier l'intérêt de
court et celui du long terme. Les problèmes de maintien de la
fertilité du sol et la lutte contre l'érosion apparaissent comme
importants pour les agronomes cependant moins importants pour les
producteurs.
2.5.5.5 Justification du maintien du système de
production domestique
En général, les paysans changent de
système de production quand les conditions leur permettent de le faire.
Les paysans n'adoptent pas les techniques d'intensification dans la mesure
où ils existent des solutions qui leur permettent de satisfaire les
objectifs de production qu'ils se fixent. Le maintien du système de
production domestique est justifié du fait que le paysan ne dispose que
de faible surface (taille de l'exploitation modeste) pour assurer
l'autosubsistance, les ménages tendent à minimiser les
dépenses monétaires, le recours à une force de travail
extérieure est à éviter, en conséquence il n' y
aura pas de surplus disponible ou s'il y en a il suffit d'une mauvaise
année de récolte pour redresser la situation de
l'exploitant.
Ce chapitre nous a permis d'identifier les
principales faiblesses liées à l'adoption de technique SRI : du
point de vu technique, économiques, et sociaux culturelles. Le chapitre
suivant traitera des opportunités liées à la promotion de
la technique comme la satisfaction de la demande locale et exportation vers
d'autres marchés ;...
CHAPITRE III : OPPORTUNITES
3.1 Satisfaire la demande domestique
Le riz est l'alimentation de base de la population
malagasy. Il conserve une valeur symbolique très forte qui limite la
portée des produits de substitution. Le niveau de la production rizicole
à Madagascar ne couvre plus la demande domestique depuis une vingtaine
d'année. Avec une croissance démographique de 3% par an et
l'urbanisation naissante, la production s'avère insuffisante. La
croissance de la population urbaine au détriment de celle rurale induit
une monétarisation de plus en plus conséquente du marché
des produits vivriers. La demande augmente en volume à raison de 4,5%
par an. La demande alimentaire urbaine est évaluée à 2530
milliards de Fmg en 1999 avec une croissance annuelle de 140 milliards par an
jusqu'en 2010. Autrement dit, le marché local est en constante
augmentation. Pour compenser en partie ce déficit, Madagascar importe
près de 10 % des besoins nationaux chaque année. Une large
diffusion du SRI permet de réduire l'importation. La crise alimentaire
constitue aussi une opportunité pour diffuser le SRI qui permet de
doubler la productivité rizicole.
3.2 Existence d'un marché potentiel pour
l'exportation
Madagascar dispose d'une quinzaine des grands bassins
de production, qui devraient permettre au pays non seulement pour pouvoir
satisfaire la demande intérieure, mais aussi pour parvenir à
constituer le « grenier à riz de l'Océan Indien » voire
même exporter dans l'Afrique subsaharienne.
Les cours du riz au niveau internationale devraient
permettre au riz malgache de redevenir compétitif à
l'exportation. Les marchés du COMESA et de la COI sont
approvisionnés par les pays asiatiques, cependant Madagascar dispose
d'une position géographique favorable par rapport aux pays
asiatiques.
Répondre à la demande de certaines
niches de marché à haute valeur ajouté en faisant des
efforts de qualité (riz biologique, riz rose, riz rouge) constitue des
opportunités pour Madagascar.
3.2.1 Exportation des trois variétés de
riz vers le marché italiens
Grâce à l'appui de la
société Rogers IDS et L'ONG italienne GDS, la Coopérative
Koloharena peut exporter deux variétés de riz endémiques
de Madagascar dont Rojomena et le Makalioka vers l'Italie. L'exportation vers
le marché italien permet aux membres de la coopérative de vendre
jusqu'à 4 euros (prix FOB) le kilo de notre riz, un prix très
rémunérateur par rapport au prix sur le marché
local.
3.2.2 Exportation de riz rose dur le marché
américain
La collaboration entre la coopérative
Koloharena et la société américaine Lotus Food,
collectionneuse de variétés de riz dans le monde, ont permis
à la coopérative d'exporter 28 tonnes de riz rose vers le
marché américain pour l'année 2008. La
variété riz rose est connue sous le non de Varin' i Dista, il
s'agit d'une variété issue du croisement entre le Makalioka et le
Rojomena.
Le riz exporté est produit sous la charte Bio,
dont la certification a été obtenue grâce à la
collaboration entre ECOCERT et Lions Club Amparafaravola. Afin de
pérenniser cette opportunité, une assistance rapprochée a
été fournie aux membres de la coopératives tout au long de
la production jusqu'au conditionnement à travers l'élaboration et
la distribution d'un manuel.
Lotus Food a déjà déclaré
son intention de poursuivre la collaboration avec un triplement de la
quantité à produire (120T).
3.3 Conditions agro écologiques favorables à
la riziculture
Madagascar jouit de hautes potentialités agro
écologiques exceptionnelles permettant une grande diversité de
production végétale, tropicale et tempérée. La
diversité géographique et climatique du pays conduit à des
formes de riziculture très diverses parmi lesquelles on distingue le riz
irrigué, le riz de décrue et le riz pluvial.
Une quinzaine de grands bassins de production rizicole
constituent des véritables greniers et doivent pouvoir amener le pays
à occuper une place au niveau régional. Madagascar est le
deuxième pays d'Afrique subsaharienne en termes de superficie
irriguée : un million d'hectares soit, 30 % des terres agricoles, 23 %
des superficies rizicoles dispose d'une bonne maîtrise d'eau permettant
la pratique de la technique.
3.4 Développement de la microfinance
Les banques commerciales sont quasiment inaccessibles
pour la population rurale. Les institutions de microfinance interviennent comme
une solution alternative face à la rigidité du système
bancaire. Le développement des IMFs permet d'intégrer quelques
catégories d'agents économiques délaissés par les
banques. La microfinance constitue un puissant instrument dans la lutte pour la
réduction de la pauvreté par sa proximité
géographique avec le monde rural, par la mise en place des caisses en
milieu rural et aussi du déplacement des agents techniques venant du
siège auprès des populations. Les IMFs ont amélioré
leur taux de pénétration, qui est passé de 0.5 % à
5 % en quinze ans.
Les institutions de microfinance s'installent dans de
nombreuses Régions de la grande île et proposent une palette des
crédits diversifiés :
· Le crédit de production (finance les
dépenses de culture, main d'oeuvre, semences, engrais, ...)
· Leasing (permet l'acquisition de petit
matériel agricole)
· Crédit- stockage
· Crédit de dépannage (crédit
à très court terme)
· Les crédits commerciaux (destiné
aux coopératives pour l'approvisionnement en intrants)
Le présent chapitre nous a permis d'identifier
les principaux facteurs favorables à la promotion de la technique SRI,
le chapitre suivant sera réservé à l'identification des
facteurs qui peuvent constituer des menaces pour la promotion de la technique
SRI.
CHAPITRE IV : MENACES
4.1 Concurrence entre la production locale et le riz
importé
Le prix des céréales sur le
marché mondial est relativement faible du fait des subventions
octroyées par les pays développés à leurs
agriculteurs. Sans la protection tarifaire, le riz malgache n'est pas
compétitif. Le régime de taxation est toujours en
perpétuel changement afin d'assurer un certain niveau de prix aux
producteurs locaux. La taxe d'importation s'élève à 30% en
1991 puis réduit à 10% en 1995 et actuellement un niveau de 35 %.
Les gouvernements dans le pays en développement profitent de cette
opportunité pour s'approvisionner sur les marchés mondiaux afin
de satisfaire le besoin des citadins au détriment des agriculteurs
locaux. L'importation de riz, avec des mesures arbitraires par
l'administration, provoque un effet d'éviction sur le
développement de la filière. Le bas prix pratiqué sur le
riz importé entraîne un glissement de la demande vers de riz
importé et une stagnation du prix de la production locale.
4.2 Effets pervers de l'aide alimentaire
Pour Madagascar, une grande partie des importations
sont sous forme d'aide alimentaire venant principalement des États Unis
et de l'Union Européenne et dont la quantité est relativement
faible par rapport aux échanges mondiaux mais qui fait concurrence aux
produits locaux.
L'effet pervers de cet aide alimentaire est ce qu'elle
entraîne une transformation des habitudes alimentaires.
4.3 État défaillant des réseaux
d'irrigation
Sur le plan socio organisationnel, l'exploitation et
la gestion des réseaux hydro agricoles ont une dimension collective dont
la capacité des associations des usagers de s'organiser et de
s'autogérer n'est pas démontrée. Les difficultés
résident au niveau de la mise en place de structure capable de
gérer les réseaux hydro agricoles et de mobiliser les usagers
dans les travaux d'entretien et de maintenance périodiques.
Les associations des usagers ne disposent pas des
moyens financiers à consentir dans l'entretien et la maintenance des
réseaux. Le défaut de provisions pour renouvellement ne permet
pas aux associations de faire face aux grosses réparations
occasionnées par l'impact des calamités naturelles (inondation,
cyclone...).
L'amélioration de la gestion de l'eau constitue
un facteur important pour accroître l'adoption du SRI. La prise en
compte de la maîtrise de l'eau constitue une condition sine qua non
pour la pratique de riziculture intensive, du fait qu'elle exige une
gestion
méticuleuse d'une lame d'eau, afin de permettre
une meilleure oxygénation des jeunes plants. Cette notion d'irrigation
au minimum en SRI ne peut se réaliser sans la maîtrise de
l'eau.
La recherche d'une entente réciproque entre
exploitants ne semble pas être facile entre les pratiquants SRI et les
paysans qui continuent de pratiquer encore le système de riziculture
traditionnelle qui reste toujours majoritaire et difficile sur le plan socio
organisationnel. L'insuffisance de la maîtrise de l'eau n'encourage pas
les paysans à consentir des dépenses d'investissement dont ils ne
sont pas sûrs de récupérer à partir de la
récolte.
4.4 Ensablement des rizières
L'érosion provient directement de la
destruction généralisée de la couverture
végétale, en particulier celle de la forêt naturelle. La
pression humaine excessive se traduit par des pratiques culturales et autres
activités destructrices qui ont des conséquences sur la
production rizicole à Madagascar. La pratique de la culture
itinérante sur brûlis, la production illicite de charbon dans
toutes les forêts, les feux de pâturage et feux sauvages restent
parmi les facteurs qui favorisent le phénomène d'érosion.
L'ensablement des rizières provient de l'action de l'intensité
des ruissellements. Les sédiments transportés ne sont plus les
éléments fertiles tels que les limons et les argiles mais
également des sables grossiers.
L'ensablement des rizières constitue une menace
pour la riziculture dans différentes zones rizicoles à Madagascar
surtout dans le grenier rizicole comme Ambatondrazaka. Les rizières
ensablées ne sont que rarement cultivables. L'ensablement entraîne
en général des pertes importantes de surfaces rizicoles. Les
pertes en terre par ensablement sont faibles tant que la
végétation persiste. Dans le processus d'ensablement, il est
important de noter que seules les rizières qui se trouvent juste en bas
des pentes et celles qui sont proches des lits de rivières recevront la
majorité des dépôts de sable.
4.5 Accès aux intrants et équipements
agricoles 4.5.1 Engrais
La riziculture intensive requiert aussi l'utilisation
de fertilisant et d'intrants14. Pour
se procurer des engrais, les paysans disposent deux possibilités :
soit le fabriquer ou l'acheter auprès du marché. La
majorité de paysan ne maîtrise pas nécessairement
la
14 Les intrants agricoles sont des produits qui entrent
dans le processus de production et qui disparaissent au cours du processus. Il
s'agit essentiellement des semences, des engrais organiques ou minéraux,
des produits phytosanitaires comme les pesticides, fongicides, herbicides ou
autres, ainsi que l'eau
technique relative à la fabrication du compost
et ne trouve pas des éléments (fumier de parc) indispensables
pour le fabriquer c'est pourquoi que l'approvisionnement sur le marché
constitue une solution immédiate pour le paysan. Le coût relatif
à la fabrication de compost tend à augmenter le coût de
revient, surtout en termes de main d'oeuvre. La disponibilité de la
biomasse constitue une contrainte pour la fabrication du compost.
L'approvisionnement en engrais sur le marché est
souvent conditionné par le système de commercialisation en place
et le degré d'enclavement des clients.
La consommation d'engrais par unité de surface
pour la riziculture a été maximum dans les années 70.
Cette consommation s'élève à 15 kg par hectare
d'après le service du GOPR. Cette consommation a été
possible grâce à l'encouragement de l'administration par le biais
d'une subvention qui a été appliquée au niveau du prix des
engrais. Depuis l'année 1960 jusqu'en 1975, c'est l'État qui fixe
le prix des intrants agricoles dans le cadre d'une intensification agricole.
Actuellement, la consommation d'engrais reste faible à Madagascar, les
études menées par l'UPDR/MAEP ont permis d'estimer la
consommation moyenne d'engrais à Madagascar. Cette consommation moyenne
a été estimée à 8 kg/ha, contre 10 à 15 fois
plus en Asie. La faible consommation s'explique par leurs coûts, la
carence en termes de sensibilisation technique, ainsi que l'enclavement des
zones de production qui ne facilite pas l'accès. Les fournisseurs
d'intrants ne sont pas suffisamment décentralisés pour assurer
l'approvisionnement des zones rurales à Madagascar. La
possibilité d'utiliser des engrais dépend de la maîtrise de
l'eau. Si la maîtrise de l'eau n'est pas assurée les paysans ne se
hasardent pas à utiliser des engrais. La maîtrise de l'eau
conditionne aussi l'utilisation des engrais.
4.5.2 Semences améliorées
La plupart des producteurs ne disposent pas de moyens
financiers pour renouveler les semences qu'ils utilisent. Le vieillissement des
semences conduit à une diminution du rendement obtenu. Malgré la
participation des ONGs et des centres semenciers CMS, on constate que les
centres de multiplication de semence existants à Madagascar ne
parviennent pas à approvisionner les producteurs surtout les
riziculteurs.
4.5.3 Équipements agricoles
Les exploitants agricoles à Madagascar sont
sous-équipés et n'utilisent au plus que les petits
matériels à traction animale, mis à part l'angady pour la
plupart, peu d'exploitation mécanisée.
La pratique du SRI nécessite l'utilisation des
petits équipements agricoles comme les sarcleuses. Les travaux de
sarclage constituent une grande partie de surcroît de travail
dans l'itinéraire SRI. L'accès de
producteur aux outils de désherbage (sarcleuse) accroît la
probabilité de l'adoption du SRI. L'utilisation de sarcleuse conique
constitue une alternative pour réduire le temps de travail alloué
au sarclage cependant le prix de la sarcleuse conique reste très
élevé par rapport à la sarcleuse rotative classique.
L'agriculture de subsistance ne permet pas de dégager des revenus pour
l'acquisition des ces petits outillages agricoles. En général, la
grande majorité des pratiquants SRI ne peut acheter que de sarcleuse
rotative qu'il utilise au cours d'une seule campagne seulement. Les pratiquants
SRI sont obligés à renouveler leurs sarcleuses pour chaque
campagne à cause de la qualité.
4.6 Accès aux services de vulgarisation
En principe les services de vulgarisation constituent
un maillon important destiné à appuyer la diffusion d'une
innovation. Ils interviennent en tant que partenaires de relais pour assurer le
transfert de technologie vers le milieu paysannat. Le constat montre que, les
services de vulgarisation actuels ne sont pas en mesure d'informer les paysans
sur les nouvelles techniques ainsi que d'assurer la formation,
l'accompagnement, et le suivi de paysan pour l'adoption d'une nouvelle
technologie.
Les structures au niveau des services de vulgarisation
sont très lourdes pour faciliter la diffusion des nouvelles techniques
culturales.
L'accès au service de vulgarisation est
très faible pour les paysans malagasy. Le Ministère ne dispose
plus des agents vulgarisateurs sur place avec l'arrêt du programme PNVA,
qui a appuyé les paysans dans l'adoption des techniques
culturales.
4.7 Accès aux marchés et infrastructures
routières
Le manque d'accès aux marchés
représente une autre contrainte majeure à l'amélioration
du revenu des petits producteurs. Les producteurs ruraux ne disposent pas
d'informations sur les débouchés commerciaux. Les coûts de
transaction sont élevés en raison du mauvais état du
réseau routier. Les coûts de transport élevés dues
aux difficultés d'accès constituent des contraintes à la
fois sur l'approvisionnement en intrants et à la mise sur le
marché des excédents de production. Ce contexte
défavorable tend à profiter aux intermédiaires
commerciaux. Les paysans se contentent de produire uniquement pour
l'autoconsommation au lieu de produire de surplus faute de possibilité
d'évacuation. L'éloignement provoque aussi des impacts sur le
prix qui est souvent peu rémunérateur.
4.8 Accès aux crédits
4.8.1 Accès au financement informel
Le financement informel s'est développé
suite à l'exclusion de certains agents
économiques aux finances formelles comme les
banques et les institutions de micro finance. La finance informelle se
présente donc comme une alternative à l'exclusion du
système financier formel. La majorité des familles rurales sont
vulnérables, elles sont confrontées à des
difficultés financières. Pour faire face à ces
difficultés financières, la majorité des producteurs passe
par les crédits informels. Les taux d'intérêt avoisinent
les 200%.
4.8.2 Accès au financement formel
L'accès aux crédits reste encore un
handicap pour financer l'activité rurale. L'accès au
service financier formel reste faible pour le milieu
rural à Madagascar. L'enquête effectuée par le
ROR15 en 2000 a montré que sur 23% (2014 sur 8848
ménages) des ménages ruraux enquêtés : 66 % des
ménages se positionnent comme demandeurs de crédit, contre 34 %
qui ne sollicitent pas, 56 % confirment que leurs besoins n'ont pas
été satisfaits suite à une contrainte d'accès,
alors que 16 % des ménages pensent que le taux d'intérêt
constitue une contrainte.
Le taux d'intérêt et l'exigence de
garanties empêchent l'accès des paysans au crédit. Les
garanties remplissent trois fonctions au niveau du prêteur, elles
réduisent à la fois le coût supporté par le
prêteur en cas de défaut de paiement et l'aléa moral. Elles
réduisent aussi le phénomène de sélection adverse
en permettant aux prêteurs d'identifier les emprunteurs ayant la
probabilité la plus forte de faire défaut.
L'exclusion financière pour l'activité
agricole par les banques s'explique par le fait que, l'activité rurale
en elle-même comporte des risques élevés, le coût de
l'organisation de petit crédit, la taille de l'activité rurale,
ainsi que les contraintes liées aux problèmes des impayés
et des frais de recouvrement excessifs n'encouragent pas les banques à
prêter aux petits producteurs.
4.9 Aléas climatiques
L'agriculture en général se présente
comme une activité qui présente une entreprise
à
haut risque. Pour Madagascar, plusieurs
calamités naturelles (cyclone, sécheresses ;...) constituent des
menaces permanentes pour les producteurs. Les petits exploitants sont
confrontés à des risques affectant non seulement l'ensemble des
activités économiques mais aussi la sécurité et la
survie des ménages ruraux. L'existence d'un niveau
élevé
15 Réseau des Observatoires Ruraux
d'incertitude et de risque affecte les performances de
production et le comportement des producteurs. La persistance de risque
entraîne une baisse considérable des rendements. Les
mécanismes institutionnels susceptibles d'atténuer les risques
liés à la production restent limités. Les producteurs
minimisent l'investissement et l'utilisation d'intrants en situation de
risque.
4.10 Insécurité foncière
Les agriculteurs ne sont pas motivés à
l'intensification si la propriété foncière n'est pas
sécurisée. La pratique du SRI est associé à la
gestion de la fertilité du sol par la pratique de la culture de contre
saison, certains agriculteurs estiment que l'amélioration de la
fertilité du sol risque d'amplifier l'insécurité
foncière.
La crise foncière provoque des impacts à
la fois sur l'activité économique et sociale. Les producteurs
ruraux ne s'engagent pas dans un investissement à long terme sur ses
propres parcelles du fait qu'ils ne soient pas assurés de la
possibilité d'une exploitation à long terme.
L'insécurité foncière reste parmi les facteurs qui
bloquent le processus d'intensification agricole à
Madagascar.
Tableau n° 7: Synthèse du diagnostic
du Système de Riziculture Intensive
SYNTHESE DU DIAGNOSTIC DU SRI
|
FORCES
|
OPPORTUNITÉS
|
Augmentation de la productivité grâce à
l'adoption de la technique
|
Satisfaire la demande domestique
|
Augmentation du revenu de producteur
|
Existence d'un marché potentiel pour
l'exportation
|
Rentabilité économique du SRI par
rapport à d'autres techniques
|
Conditions agro écologiques favorables à la
riziculture
|
Contribution de la technique à la
protection de l'environnement
|
Développement de la microfinance
|
FAIBLESSES
|
MENACES
|
Contraintes techniques : surcroit de la
main d'oeuvre, maitrise de l'eau
|
Concurrence entre la production locale et le riz
importé
|
Concurrence entre la production locale et le riz
importé
|
Contraintes économiques
|
État défaillant des réseaux
d'irrigation
|
Ensablement des rizières
|
Contraintes socio organisationnelles
|
Accès aux intrants et équipements
agricoles
|
Accès aux services de vulgarisation
|
Contraintes sociaux culturelles : résistance au
changement, risques ;...
|
Accès aux marchés et infrastructures
routières
|
Accès aux crédits
|
Aléas climatiques
|
Insécurité foncière
|
Après avoir réalisé le diagnostic
de la technique SRI, la dernière partie sera réservée
à la formulation des recommandations afin de permettre une meilleure
diffusion de la technique à Madagascar. Elles concernent
l'amélioration de l'environnement en amont et en aval de la
filière riz.
TROISIEME PARTIE : RECOMMANDATIONS POUR
UNE MEILLEURE DIFFUSION DU SRI
Dans cette dernière partie consacrée aux
recommandations pour une meilleure diffusion du SRI, nous allons recenser les
différents éléments de l'environnement qui doivent
être amélioré pour permettre une large diffusion de la
technique SRI. Les recommandations proposées concernent
l'amélioration de l'environnement en amont, à l'intérieur
et en aval de la filière riz.
CHAPITRE I : AMELIORATION DE L'ENVIRONNEMENT EN AMONT DE
LA FILIERE RIZ
L'adoption de l'intensification rizicole repose sur
l'amélioration des diverses éléments en amont de la
filière riz. Les actions des pouvoirs publics sont sollicitées
pour l'amélioration de la précarité des situations
foncières, l'amélioration de l'accès au crédit, au
service de vulgarisation, l'investissement en matière de mise en place
des équipements collectifs ruraux (infrastructures hydro agricoles,
réseaux de communication et stockage) et l'organisation de la
commercialisation.
1.1 Amélioration de la sécurisation
foncière
1.1.1 Mettre à jour la législation
foncière
Le régime foncier joue un rôle
fondamental sur la prospérité de l'agriculture. La
précarité des situations foncières empêche les
producteurs ruraux d'investir dans l'intensification agricole. La mise en
oeuvre de la réforme foncière est indispensable pour
sécuriser les producteurs. Cette réforme doit passer par
l'actualisation de la législation foncière pour faciliter
l'acquisition des terres et mettre en place des structures d'accompagnement
» et par la mise en place d'une taxe foncière. Il faut assurer
aussi la modernisation et l'informatisation des conservations foncières
et topographiques.
La décentralisation de la gestion de la
propriété foncière, la modernisation par l'informatisation
des conservations foncières et l'introduction des compétences
supplémentaires sont indispensables pour assurer la mise en oeuvre de la
politique foncière.
1.1.2 Augmenter les ressources humaines et introduire de
nouveaux outils de travail performants.
Afin d'accompagner une politique de réforme
foncière, il sera indispensable d'augmenter les ressources humaines
compétentes tant au niveau effectif qu'au niveau qualification dans le
service public afin de répondre aux demandes des usagers. Il faut
développer aussi un partenariat public privé entre l'État
et les sociétés privées pour sous-traiter les travaux
relatifs à la propriété foncière. En outre, il est
nécessaire aussi de recourir aux nouvelles technologies afin de
renouveler, les équipements des services topographiques afin d'assurer
à la fois la conservation et la mise à jour de la
propriété foncière.
1.1.3 Mettre en place de guichets fonciers pour
décentraliser la gestion domaniale et foncière
La sécurisation foncière peut
s'améliorer à travers la continuité de la politique sur la
mise en place des guichets fonciers. La mise en place de guichets fonciers a
pour objectif de mettre en place une nouvelle modalité de la gestion
domaniale et foncière décentralisée. Il s'agit de mettre
en place un instrument de sécurisation foncière au niveau
communal.
Le guichet communal n'intervient pas dans les
procédures domaniales et foncières relevant de la
compétence des services techniques spécifiques. Il intervient
dans toutes les questions domaniales qui se rattachent aux compétences
communales (accueil/information, gestion domaniale et foncière des
usagers, médiation, gestion du domaine communal).
Le guichet foncier informe le public sur les
procédures à suivre dans l'obtention de certificat foncier. Il se
charge de traiter les dossiers relatifs à la demande de certificat
foncier et effectue aussi la conservation des archives foncières. Il
peut jouer le rôle de médiation dans la résolution des
litiges et conflits fonciers. Pour obtenir un certificat foncier, il faut que
l'intéressé effectue une demande accompagnée des
pièces nécessaires auprès du guichet foncier de sa
circonscription.
Pour le traitement du dossier, le guichet foncier
informe par voie d'affichage, les autorités communales (Maire, Chef de
Fokontany concerné) de la demande. Une descente sur terrain est
organisée pour visiter la parcelle et effectuer une enquête sur le
terrain. Durant la visite, une réunion sur la parcelle en question sera
organisée avec le Chef de Fokontany et les voisins, afin de
délimiter la parcelle et de relever la modalité de mise en valeur
(culture arbres, bâtiments ;...), un procès verbal va être
dressé à la fin de la réunion. En l'absence d'opposition,
le guichet foncier procède à la mise à disposition du
certificat foncier auprès du détenteur.
Le certificat foncier a la même valeur juridique
que le titre foncier, en tant que titre de propriété, il peut
servir d'hypothèque auprès des IMF comme OTIV et
CECAM.
1.1.4 Améliorer l'accès des producteurs au
financement rural
L'insuffisance de la trésorerie de l'exploitant
au moment de la période de soudure reste parmi les contraintes
rencontrées par les producteurs de même cette période
corresponde aussi à une forte demande d'argent afin d'assurer les
dépenses relatives à la riziculture. L'adoption d'une technique
d'intensification comme le SRI tend à modifier la combinaison au niveau
de facteurs de production. Pour accompagner les paysans
dans cette voie, l'accès au crédit
agricole constitue un préalable indispensable pour permettre le passage
d'une agriculture traditionnelle vers une agriculture intensive. La mise en
oeuvre de cette transition requiert des financements.
1.1.5 Augmenter le taux de pénétration de la
microfinance
Le taux de pénétration du micro finances
reste en dessous de 20 % à Madagascar. La majorité des
institutions de micro finance s'est surtout développé à la
périphérie des villes et plus particulièrement des
agglomérations, les zones enclavées sont très mal
desservies.
Les palettes des produits et services financiers
offerts par ces institutions sont peu adaptées au besoin du monde rural.
Les produits financiers ne tiennent pas compte de la spécificité
de l'activité rurale (risque élevé, cycle de
production,...).
Les opérateurs en micro crédit exigent une
garantie matérielle qui peut atteindre 150 % du montant de crédit
demandé par le prêteur.
Le taux d'intérêt sur le crédit
est de l'ordre de 2 à 3 % par mois. Le taux d'intérêt
représente la rémunération du capital. Les institutions de
micro finance mobilisent un nombre élevé des ressources par
rapport à ceux des banques. Elles octroient de très petits
prêts qui en retour occasionnent des coûts élevés en
termes de suivi et de gestion de portefeuille. Il y a donc un arbitrage
délicat à faire entre la viabilité financière des
institutions de micro finance et leur mission de réduction de la
pauvreté. Le taux d'intérêt élevé permet
difficilement à l'accumulation de capital et reste parmi les obstacles
pour l'accès au financement rural. Dans la pratique, le marché de
crédit fonctionne imparfaitement et exclut généralement
les pauvres.
L'amélioration du cadre économique
légal et réglementaire est indispensable pour le
développement harmonieux du secteur de la micro finance à
Madagascar. Il faut mettre en place une offre viable et pérenne de
produits et services financiers répondant au critère
spécifique de l'activité rurale (cycle de
production).
La bonification du taux d'intérêt et
l'appui dans le cadre de la décentralisation des IMFs dans les zones
rizicoles potentielles sont importants pour faciliter l'adoption du SRI. Il
faut que le crédit agricole soit reconstitué sur des bases
entièrement nouvelles.
1.1.6 Développer les Coopératives et les
Organisations paysannes
L'analyse des structures de financement existantes a
montré l'inadéquation entre l'offre des services financiers et
l'attente des producteurs ruraux. La création des coopératives de
crédit rural constitue une alternative face aux besoins de
crédit. Le renforcement de capacité des producteurs augmente leur
pouvoir de négociation vis-à-vis du marché. Les
coopératives apparaissent comme une des solutions pour les
producteurs.
L'élaboration d'une politique nationale sur les
coopératives s'avère plus qu'urgente pour Madagascar.
Il faut appuyer également les organisations
paysannes pour permettre à l'organisation de cette dernière.
Ainsi le rôle de l'alphabétisation est toujours nécessaire
pour permettre un meilleur fonctionnement des organisations
paysannes.
Après avoir identifié les facteurs
à améliorer dans l'environnement en amont de la filière
riz dans le premier chapitre, le deuxième chapitre sera consacré
à l'identification des facteurs à l'intérieur de la
filière même tels que : l'infrastructure, l'accès aux
intrants, le renforcement de capacité, l'accès aux services de
vulgarisation, la coordination pour la promotion de la technique
SRI.
CHAPITRE II : AMELIORER L'ENVIRONNEMENT A L'INTERIEUR DE
LA FILIERE RIZ 2.1 Améliorer et renforcer les infrastructures hydro
agricoles
La maîtrise de l'eau constitue un des principes
de base du SRI. La mise en place du capital public est à
privilégier pour accompagner l'adoption du système de riziculture
intensive. L'investissement dans l'aménagement et la
réhabilitation des infrastructures hydro agricoles s'inscrit comme une
solution face aux contraintes relatives à la maîtrise de l'eau.
Les investissements importants en matière d'infrastructures agricoles
nécessitent la contribution du pouvoir public, ou une
société privée, ou des organisations non gouvernementales
qui peuvent mettre en oeuvre des moyens pour réaliser ces
investissements (infrastructures et aménagements).
Afin d'améliorer la disponibilité et
l'utilisation efficace de l'eau, Il faut mettre l'accent sur la
réhabilitation des infrastructures d'irrigation, et assurer
l'appropriation de structure d'irrigation (AUE, techniciens,..) par les
bénéficiaires. Le renforcement de capacité des
entités concernées par la gestion de l'irrigation est
indispensable afin de pérenniser les infrastructures.
Du point de vue institutionnel, il faut améliorer
les textes régissant la gestion, l'entretien et la police des
eaux.
2.2 Améliorer l'accès aux intrants
Afin de faciliter les accès des producteurs aux
intrants, il faut améliorer à la fois la disponibilité et
l'approvisionnement en intrants. Pour faciliter l'accès des riziculteurs
aux variétés des semences améliorées. En amont, il
faut appuyer les organismes de recherche comme le FOFIFA et FIFAMANOR dans la
production de nouvelles variétés adaptées à la fois
aux conditions climatiques et répondant aux besoins de consommateurs
locaux. Il faut augmenter aussi la capacité de production des centres
multiplicateurs de semences également afin d'éviter la rupture de
stock au niveau de distributeur (entreprise, particulier,).
La coordination des ces trois entités est
nécessaire pour assurer la disponibilité de semences
améliorées sur le marché.
Pour les fertilisants, il est important de mobiliser
les acteurs concernés par l'approvisionnement et la commercialisation. A
cet effet il faut mettre en place un environnement politico-économique
et réglementaire pour accroître l'accès de producteurs aux
fertilisants. Il faut renforcer le conseil en matière d'utilisation
rationnelle des fertilisants pour maximiser les bénéfices des
producteurs. La collaboration entre les IMFs et les distributeurs sont à
rechercher aussi pour faciliter
l'approvisionnement. L'organisation de la
commercialisation doit être professionnalisée afin d'assurer la
disponibilité des produits sur le marché.
L'accès au petit outillage agricole comme les
sarcleuses facilite l'adoption du SRI. Pour favoriser l'accès des
producteurs à l'équipement agricoles, il faut faciliter
l'acquisition par le renforcement de la capacité des artisans locaux
pour la fabrication des petits matériels agricoles. La promotion des
coopératives sur l'utilisation des matériels agricoles aussi est
à développer.
2.3 Améliorer l'accès aux services de
vulgarisation
2.3.1 Développer un système d'encadrement
de proximité
Toute action de développement repose sur la
formation des hommes. La formation et l'appui technique sont des moyens pour
améliorer la productivité. La vulgarisation agricole constitue un
outil de facilitation pour le transfert de technologie.
Afin d'améliorer l'impact des formations sur la
production, une plus grande proximité doit être recherchée
à travers une grande importance en terme de suivi et
d'accompagnement.
Plusieurs facteurs interviennent pour faciliter
l'adoption d'une innovation culturale comme le SRI. L'appui à
l'opérationnalisation des CSA permet de mettre en liaison les besoins
techniques des producteurs et les prestataires de service, il faut appuyer
cette politique pour faciliter la diffusion des techniques
améliorées comme le SRI. La pluralité des intervenants
requiert une coordination et concertation des acteurs dans la promotion du
SRI.
2.3.2 Améliorer les approches et les
stratégies
L'accès au service de vulgarisation ne suffit
pas pour faciliter la diffusion d'une technique d'intensification du fait
qu'une innovation n'est jamais parfaitement adaptée au besoin du paysan.
Le paysan peut apporter quelque modification avant de l'insérer
définitivement dans leur système de production.
Il apparaît indispensable de renforcer les
capacités des agents vulgarisateurs ruraux en matière de
sociologie rurale car c'est à partir de la connaissance et la
compréhension de la situation rurale (leur vie quotidienne, leur
idées, leur aspiration...) qu'on peut répondre à leurs
attentes.
La démarche participative qui associe le paysan
dans l'identification des contraintes et solutions face aux contraintes peut
être privilégiée comme approche pour diffuser le
SRI.
La recherche participative permet à la fois
d'intégrer la priorité et la logique paysanne. La participation
de la communauté locale revêt une importance particulière
surtout dans la définition de stratégie, ainsi que la
valorisation de la connaissance et savoir faire local. La prise en compte de la
participation paysanne augmente la chance de trouver une solution
adaptée à la condition locale. C'est ainsi que la participation
est caractérisée par trois étapes entre autres : La prise
de conscience, la responsabilisation et enfin l'autonomie de gestion.
L'approche participative peut être adoptée à toutes les
activités ayant trait directement à la vie quotidienne de la
population.
Il faut éviter aussi de s'appuyer sur des
paysans pilotes qui ne sont pas représentatifs de la majorité, et
qui risque de marginaliser la communauté paysanne. Les paysans pilotes
ont été utilisés par le projet comme de fer de lance de
transfert de technologie.
2.4 Renforcer les capacités des
producteurs
La structuration des associations paysannes est
indispensable pour constituer un des
moteurs économiques du développement en
milieu rural. Le renforcement des capacités des organisations paysannes
est indispensable pour éviter qu'elles ne soient pas en position
défavorable face à d'autres interlocuteurs (clients, collecteurs,
autres organisations).
L'insertion professionnelle des jeunes dans les zones
potentielles rizicoles constitue un moyen pour faciliter la promotion du SRI et
d'autres techniques améliorées. Les jeunes formés peuvent
devenir des techniciens permanents dans les zones rurales.
2.5 Développer la formation en métier
agricole et rurale
L'éducation de bases des jeunes ruraux a fortement
régressé au cours depuis quelques
décennies à Madagascar. Le niveau de
scolarisation des jeunes ruraux ne leur permet pas de maîtriser les
connaissances de base (lecture, calcul et écriture), les formations
techniques agricoles constituent une opportunité pour compenser cette
lacune. La promotion de la formation des jeunes ruraux leurs permettront de
mieux préparer à l'exercice du métier rural (agriculture
et élevage). La formation contribuera à intégrer les
jeunes ruraux dans le métier rural par la maîtrise des nouvelles
techniques agricoles. Ils serviront des techniciens permanents dans leurs
propres villages après la formation.
2.6 Mettre en place des dispositifs contre les
risques
La mise en place d'un mécanisme de gestion des
risques s'avère indispensable pour
encourager les producteurs dans le processus
d'intensification agricole. La micro assurance constitue une alternative
pour sécuriser les producteurs faces aux risques. Les riziculteurs
pauvres qui se trouvent dans un contexte de survie ne soient pas
motivés pour entreprendre une intensification
et souscrire en même temps une micro assurance. En outre la gestion de
ces produits n'intéresse pas nécessairement pas les compagnies
d'assurance avec la disparité géographique et les charges
financières relatives à la gestion du portefeuille.
Afin d'associer les paysans vulnérables dans
l'adoption d'une nouvelle technique culturale comme le SRI, il faut
atténuer les risques susceptibles de toucher les petits producteurs. Il
faudra accorder une attention particulière aux couches
vulnérables. L'assurance agricole permet d'amortir les
conséquences des risques, cependant les polices d'assurance sont trop
chères pour les petits producteurs. Il faut proposer des polices
d'assurance avec des coûts abordables pour les petits agriculteurs pour
protéger ceux qui ont contracté des emprunts contre le cataclysme
naturel. Une collaboration entre les institutions de micro finance et les
maisons d'assurance seront la solution.
2.7 Coordonner les actions sur la promotion du SRI entre
les acteurs
Il faut Instaurer une synergie forte entre la
recherche, la vulgarisation et la formation par la mise en place d'une
plateforme d'échange d'informations et de concertation entre les acteurs
SRI, Afin d'éviter une mauvaise coordination. De même, Il faut
capitaliser les informations disponibles sur le SRI afin de servir de
référence pour les acteurs régionaux.
Après avoir identifié les facteurs
à améliorer dans l'environnement à l'intérieur de
la filière riz dans le second chapitre, le dernier chapitre sera
consacré à l'amélioration de l'environnement en aval de la
filière. Ces améliorations concernent principalement, la
commercialisation, l'accès des producteurs aux informations sur les
marchés, les infrastructures de stockage.
CHAPITRE III : AMELORATION DE L'ENVIRONNEMENT EN AVAL DE
LA FILIERE RIZ 3.1 Simplifier les réseaux de
commercialisation
L'environnement économique constitue un des
facteurs qui empêche l'épanouissement de l'agriculture en
général. La simplification des réseaux de
commercialisation doit passer par la réduction du nombre de
catégories d'intermédiaires qui garantit aux producteurs des
revenus plus élevés. Les intermédiaires jouent un
rôle décisif dans le circuit de commercialisation. L'augmentation
du prix ne profite ni aux producteurs qu'au consommateur final.
Les collecteurs ne sont pas nécessairement
honnêtes et peuvent tromper les paysans analphabètes dans
l'opération des poids. Souvent les organismes d'encadrement se heurtent
à la logique des prix, ils se demandent pourquoi encourager à
produire plus, s'il faut vendre à bas prix.
3.2 Améliorer les réseaux de
communication
La commercialisation des récoltes repose
à la fois sur les circuits de commercialisation ainsi que sur
l'accès au réseau routier. La déficience du réseau
de communication porte préjudice à la commercialisation des
produits agricoles, cette situation profite aux intermédiaires. Il faut
également organiser les circuits commerciaux intérieurs pour
favoriser l'écoulement de la production. Le degré d'enclavement
conditionne souvent l'accès au marché. L'amélioration des
infrastructures de transport contribue à faciliter l'accès au
marché. L'amélioration de l'accès au réseau routier
facilite à la fois l'accès au marché et à
l'approvisionnement et réduit la variabilité des prix. Le
réseau routier comme les pistes rurales permet le fonctionnement du
mécanisme auto - régulateur du marché à travers une
libre circulation des biens et autres facteurs de production. La construction
et la réhabilitation des infrastructures routières sont
indispensables pour permettre une meilleure compétitivité de
productivité agricole.
3.3 Améliorer l'accès des producteurs aux
informations sur le marché
Les difficultés d'accès au marché
constituent une contrainte majeure pour le producteur. La disparité
entre le marché et le milieu rural augmente les coûts de
transactions à cause du mauvais état des infrastructures
agricoles et le temps à allouer pour aller du village vers le
marché le plus proche.
Les études menées par l'INSTAT en 2002
ont fait ressortir qu'en moyenne la distance entre le milieu rural et le
marché est environ 15 km et il faut une journée pour parcourir la
distance. Les paysans préfèrent passer par les
intermédiaires commerciaux au lieu de vendre ses produits sur le
marché. La majorité des producteurs se trouvent dans
l'incapacité d'apporter leurs produits sur le
marché à cause de l'enclavement. Les paysans se plaignent souvent
du mauvais état des pistes rurales, entraînant l'isolement et la
mauvaise commercialisation des récoltes ainsi que la pénurie en
ravitaillement.
3.4 Améliorer les infrastructures de stockage
(GCV)
D'après la loi de King ou effet de King «
Une bonne récolte génère une mauvaise recette, une
mauvaise récolte génère une bonne recette », Faute
d'infrastructure de stockage, le paysan ne peut pas profiter de recette de la
vente de produit agricole.
Les revenus distribués à l'occasion de
la commercialisation des produits agricoles font l'objet d'une
répartition particulière, ces revenus subissent une ponction de
la part du mécanisme de détérioration du terme de
l'échange, de la part du pouvoir public par les impôts et taxes,
par les intermédiaires et spéculateurs commerciaux qui
contribuent à alourdir l'endettement du paysan.
Les paysans vendent les surplus à des prix
très bas et achètent à des prix plus élevés
durant la période de soudure. L'autre ponction concerne la rente qu'il
faut payer au propriétaire terrien dans le cas où le paysan n'est
pas propriétaire du terrain. Les contraintes monétaires poussent
les paysans à commercialiser leurs produits sur place, malgré le
coût de transport, de stockage, de son incapacité à
maîtriser les informations sur les marchés.
Les GCV sont destinés à stocker du paddy
pour une période de 3 à 6 mois afin de faire profiter les
riziculteurs de tirer profit de l'évolution du prix du riz qui
intervient quelques mois après la période de récolte. Le
paysan est obligé de commercialiser ses récoltes dans le but de
satisfaire le besoin de sa subsistance.
La vente de la récolte ultérieurement
génère de plus values supérieure à 30 % par rapport
à la vente au moment de la récolte.
En général les récoltes de paddy
interviennent simultanément pendant 2 ou 3 mois maximum. Pendant cette
période l'offre des riziculteurs est nettement supérieure
à la demande du marché, cette situation résulte à
la fois de la capacité d'absorption du marché et des moyens de
transport. Le crédit de grenier communautaire villageois est
destiné à soutenir les associations qui mettent en place des
maisons de stockage où ils mettent une partie des leurs récoltes
en communs. Les greniers sont communs car ce sont plusieurs individus membres
qui ramènent chacun leur produit pour être stocké en commun
dans le GCV.
Le renforcement des infrastructures de stockage peut
inciter les paysans à produire plus. Grâce au crédit
octroyé par les institutions financières les paysans peuvent
stocker ses produits pendant la récolte pour vendre à la
période de soudure. Le GCV représente une solution pour se
procurer des ressources monétaires indispensables pendant la
période de récolte. La possibilité d'accès au
crédit de stockage permet à la fois de retarder la vente des
produits rizicoles et de procurer des prix plus conséquents. Le
remboursement peut être à une ou plusieurs échéances
et reste individuel. A Madagascar quelques institutions financières
comme le CECAM et projets comme FERT, PNVA, ont pu mettre en place des greniers
dans quelques régions de la grande île.
3.5 Renforcer le rôle de la PCPC-Riz
La plate-forme de concertation pour le pilotage de la
filière riz étant déjà mise en place au niveau
national depuis 2005. La plate forme a pour attribution de renforcer la
collaboration étroite entre le secteur public et privé pour
pérenniser la promotion de la de la filière rizicole à
Madagascar.
La plate forme a pour mission de favoriser la collecte
et les échanges d'informations entre acteurs au sein du secteur riz.
Elle joue le rôle d'interface entre le secteur prive, l'État et la
société civile. Elle constitue un organe consultatif pour le
pilotage de la filière rizicole.
Elle est constituée principalement par 9
collèges représentatifs de toutes les entités
concernées par la filière rizicole (chercheurs, transformateurs,
transporteurs, importateurs et exportateurs, organismes d'appui technique,
organismes d'appui financier, consommateurs, l'administration).
Le bon fonctionnement de la plate forme assure
l'accès aux différentes informations relatives à la
filière et permet de diminuer le risque de prix pour les
producteurs.
CONCLUSION
La crise de la production vivrière compromet la
sécurité alimentaire dans les pays en développement comme
Madagascar. L'amélioration de la productivité constitue un moyen
pour améliorer la sécurité alimentaire. La promotion du
Système de Riziculture Intensive constitue une alternative pour
accroître la production rizicole cependant cette méthode
révolutionnaire ne rencontre pas le succès escompté,
malgré le goulot d'étranglement empêchant la
majorité de paysan de le pratiquer. L'introduction d'une innovation
culturale comme le SRI dépasse de loin le niveau technique et
étroitement liée à l'environnement
socio-économique.
La diffusion du SRI à Madagascar s'est
heurtée à la mode de fonctionnement des ménages ruraux
pauvres : Le surcroît de travail exigé par l'adoption du SRI
correspond à la période de soudure où les ménages
pauvres sont confrontés à des difficultés aussi bien
financières qu'alimentaires, face à ces contraintes, ils sont
obligés à évaluer le coût d'opportunité
lié à l'affectation de la main d'oeuvre au SRI et à
d'autres activités qui procurent de l'argent frais. Une forte aversion
contre le risque dans un contexte de survie et une préférence
pour l'argent frais conduit les paysans pauvres à diversifier leurs
activités, d'où l'engouement pour la technique SRI pour les
ménages ruraux disposant d'une couverture financière
suffisante.
En outre du point de vue institutionnel, on constate
l'absence d'une orientation de la part du Ministère de tutelle pour la
promotion de la technique : Historiquement, la culture du riz précoce
dans la plaine d'Antananarivo n'a été rendue possible que
grâce aux travaux d'aménagement conduit par le Roi
Andrianampoinimerina et ses prédécesseurs.
La contribution de cette étude dans la
compréhension de l'échec de la diffusion du SRI à
Madagascar porte sur l'identification des contraintes relatives à
l'adoption SRI. La recherche devrait s'orienter vers une analyse approfondie du
poids de différentes contraintes dans l'adoption du SRI. La contribution
de l'utilisation des sarcleuses coniques et le traitement des mauvaises herbes
constituent parmi le thème de recherche prioritaire à
aborder.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
OUVRAGES
Henri de LAULANIE, Le Riz à Madagascar, un
développement en dialogue avec les paysans, édition Karthala, 288
pages, 2003
INSTAT, Agriculture, pauvreté rurale et politique
économiques, 107pages, 2003
Patrick VALLOIS, Discours de la méthode du Riz,
Institut de Promotion de la Nouvelle Riziculture, 2 ème édition
CITE, 140 pages, Antananarivo, Février 1996
PISANI, E ; Pour une agriculture marchande et
ménagère, Territoires et sociétés, 1994
Hervé Rakoto-RAMIARANTSOA, 1995 - Chair de la
Terre, oeil de l'eau ... paysanneries et Recompositions de campagne en Imerina
(Madagascar) - Éditions ORSTOM, Collection « à travers
champs », 1995, 370 pages
RAPPORTS ET REVUES
Association -Tefy-Saina (1995). "Coûts de revient
dans les systèmes de Riziculture diverse". National Workshop on SRI,
Antananarivo, Association Tefy Saina. 1 p
Vallois P., (2005), Intensification de la riziculture
repiquée par l'amélioration des façons culturales, Rapport
de campagne 2004-2005 au PC 15 - Vallée Marianina, BVlac/Cirad, 32
p.
Vallois P., (2006), MAFF Amélioration de la
riziculture repiquée, Rapport à mi-campagne 2005-2006,
BVlac/Cirad, 25 p.
ANNEXE
Annexe : Tendance de la production rizicole des six
dernières années (2003-2008)
Année
|
Superficie rizicole (ha)
|
Production rizicole (tonnes)
|
Rendement moyen (tonnes/ha)
|
2003
|
1.219350
|
2.800.000
|
2.30
|
2004
|
1.237.000
|
3.030.000
|
2.45
|
2005
|
1.250.092
|
3.392.460.
|
2.71
|
2006
|
1.291.000
|
3.485.000
|
2.70
|
2007
|
1.350.000
|
3.886.900
|
2.87
|
2008
|
1.620.615
|
4.914.450
|
3.03
|
Source : Observatoire du Riz (ODR)/ EPP/PADR -
2008
RESUME ANALYTIQUE
Nom et prénom : RAZAFIMANANTSOA
Rijaharilala
Titre : Analyse de l'échec et de la diffusion du
Système de Riziculture Intensive à Madagascar
Pagination : 55
Tableaux : 7
Graphe : 1
Analyse de l'échec et de la diffusion du
Système de Riziculture Intensive à Madagascar:
L'étude s'inscrit dans l'identification des
contraintes principales liées à la diffusion et à
l'adoption du système de riziculture intensive à Madagascar.
L'identification des goulots d'étranglement à l'adoption de la
technique SRI permet de comprendre le mécanisme reliant le
système de production rizicole et le mode de fonctionnement de la
logique paysanne et l'intensification rizicole. La compréhension des
liens entre ces différents facteurs débouche sur
des recommandations et suggestions pour une meilleure diffusion du SRI
à Madagascar
Mots clés : riz, itinéraire technique SRI,
forces, faiblesses, opportunités, menaces, risques, logiques des acteurs
locaux et stratégies paysannes.
Encadreur pédagogique : Professeur Mamy
Ravelomanana Encadreur Professionnel : Docteur Maminavalona
RANDRETSA
Adresse de l'auteur : Lot 36 bis Anosiala
Ambohidratrimo
Tel : 032.40.300.24 /034.03.214.63 mail :
rijaharilala@gmail.com/rijaharilala@hotmail.fr
|