4.1.5
Interprétation du modèle
Dans cette section de l'étude, nous utiliserons une
fois de plus l'expression «mauvaise santé » pour designer
les femmes qui ont été malades pendant au moins 3 mois au cours
des 12 derniers mois et cela dans le but de faciliter les
interprétations.
Les interprétations faites dans cette section se
rapportent au tableau 17 de la section 4.1.3 (page 49). La lecture de ce
tableau montre que de façon globale, le modèle est significatif
c'est-à-dire qu'il y a au moins une variable qui permet d'évaluer
la probabilité qu'a une femme d'être en mauvaise santé. En
effet, la probabilité critique (prob > chi2) est de loin
inférieure à 1%.
Dans l'ensemble, les résultats de l'étude sont
quelque peu mitigés. Il n'y a aucune association entre le quintile de
richesse des ménages, le réseau social et la taille du
ménage et l'état de santé de la femme au Cameroun (voir la
colonne 6). En effet, les valeurs des probabilités critiques
associées sont supérieures à 5 %. Aussi, qu'elles
appartiennent aux ménages pauvres, moyens ou riches, les femmes ont (au
seuil de 5 %) les mêmes risques d'être en mauvaise santé. Le
fait d'appartenir ou non à une ou plusieurs associations de nature
quelconque n'influence pas l'état de santé.
Par ailleurs, on a trouvé des associations entre
l'âge, l'occupation principale, la province de résidence,
l'état matrimonial, le niveau d'instruction et l'état de
santé de la femme.
· L'âge est un facteur de risque significatif de la
maladie chez la femme au Cameroun. En effet, lorsque la femme vieillit de 10
ans, le risque d'avoir une mauvaise santé se multiplie par 1,5 (voir la
colonne 5). Le vieillissement d'une année augmente le risque d'avoir une
mauvaise santé de 0,0017 (voir la colonne 4);
· A propos de l'état matrimonial, en prenant les
mariées monogames comme référence, on constate que seuls
les coefficients associés aux modalités
divorcée/séparée et veuves sont
significativement différents de zéro et en même temps
positifs. Ainsi, les femmes divorcées, séparées ou veuves
ont environ deux fois plus de risques d'avoir une mauvaise santé que les
femmes mariées monogames.
· Sur le point de vue géographique, en
considérant la ville de Douala comme référence, on
remarque que seuls les coefficients associés à trois provinces
sont significativement différents de zéro. Il s'agit de
Yaoundé, des provinces du Sud et du Sud-ouest. Comparativement à
Douala, les femmes qui vivent à Yaoundé ont environ trois (03)
fois plus de risques de présenter une mauvaise santé, suivies
respectivement de celles qui vivent dans les provinces du Sud (OD = 2,045) et
du Sud-ouest (OD = 2,154).
· Pour ce qui est du type d'occupation à titre
principal, on constate qu'un seul coefficient est significatif. Au seuil de 5
%, la modalité notée sans occupation présente une
association avec la santé de la femme. Par rapport aux femmes qui
travaillent principalement dans l'agriculture, les femmes sans occupation
principale ont environ 1,75 fois plus de chance d'avoir une mauvaise
santé. En outre, lorsqu'une agricultrice devient sans occupation, elle
voit augmenter sa probabilité d'avoir une mauvaise santé de
0,0286. Les femmes sans occupation sont plus vulnérables que celles qui
sont occupées ;
· Enfin, concernant le niveau d'instruction (les femmes
sans instruction étant prises comme référence), seule la
catégorie niveau primaire est associée à
l'état de santé de la femme au Cameroun. On constate que le
coefficient se rapportant à la modalité niveau primaire est
positif, ce qui veut dire que comparativement aux femmes sans instruction,
celles du niveau primaire sont plus vulnérables. Lorsqu'une femme
décide d'arrêter son éducation au niveau primaire, on
s'attend à ce que sa probabilité d'avoir une mauvaise
santé augmente de 0,0176.
|