Analyse de la vulnérabilité de la santé de la femme: cas du cameroun( Télécharger le fichier original )par Monde MAMBIMONGO WANGOU Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur Statisticien 2009 |
3.2 METHODOLOGIE DE L'ETUDEIl convient de rappeler que l'étude vise à atteindre deux objectifs majeurs, à savoir la détermination des facteurs sociaux significatifs de la santé de la femme au Cameroun et la proposition des mesures de politiques visant l'amélioration de la santé publique. Au cours de l'enquête MICS 2006, la question suivante a été posée aux personnes enquêtées19(*) : si individu âgé de 18-59 ans, a-t-il été malade pendant au moins 3 mois au cours des 12 dernières mois ? La réponse à cette question est considérée dans le cadre de la présente étude comme variable d'intérêt. Dans cette étude, nous considérons qu'une femme est en mauvaise santé si elle a été malade pendant au moins 3 mois au cours des 12 derniers mois. La mesure adoptée est donc celle des déclarations subjectives de l'état de santé. Le choix de la réponse à cette question comme variable d'intérêt est motivé par une volonté de saisir les effets significatifs de certaines catégories sociales sur l'état de santé de la femme en tenant compte de la durée de la maladie et non pas de la fréquence du phénomène. En effet, si l'on fait une étude de cohorte entre d'un coté 100 personnes que l'on pourrait qualifier de pauvres et de l'autre 100 autres personnes non pauvres, et qu'après une année de suivi de leurs états de santé, on trouve que 10% de pauvres ont été malades alors que seulement 5% de non pauvres l'ont été, on serait tenté de dire que les pauvres ont deux fois plus de risque d'être malade par rapport aux non pauvres. Cette façon de chercher les facteurs de risque est très utilisée dans la littérature, mais semble présenter plusieurs manquements. Elle ne renseigne pas sur la durée de la maladie ou sur sa gravité. Or, il parait tout à fait raisonnable que la personne qui a été malade pendant un mois et celle qui l'a été pendant plus de trois mois au cours des 12 derniers mois n'ont pas le même état de santé, car la seconde personne serait plus vulnérable dans le cadre de son travail que la première. Ainsi, dans cette étude, les femmes qui ont été malades pendant au moins 3 mois au cours des 12 derniers mois sont qualifiées de femmes en « mauvaise santé ». Cette façon de mesurer l'état de santé est très courante en épidémiologie, notamment utilisée par Paul Roberts et Gail Fawcett au cours d'une étude menée en 1998, au Canada sur l'état de santé de personnes âgées. L'étude consiste donc, en grande partie à déterminer le risque qu'a une femme d'être en « mauvaise santé » selon qu'elle est dans telle ou telle autre catégorie sociale (état matrimonial, niveau d'éducation, occupation à titre principal, milieu de résidence et autres). Il s'agira de faire une analyse descriptive de la prévalence de la mauvaise santé dans les différentes catégories socioéconomiques, puis de proposer un modèle économétrique capable d'évaluer le risque d'être en mauvaise santé selon la catégorie sociale de la femme. Analyse descriptive de la prévalence de la mauvaise santé de la femme au Cameroun. Il est question de présenter de façon sommaire, la santé de la femme au Cameroun en abordant une approche socioéconomique. Dans cette perspective, il revient à voir comment l'état de santé est constaté dans des catégories précises de la population. Pour arriver à cette fin, sur la base de certaines variables (état matrimonial, occupation à titre principal, niveau d'éducation et le réseau social...) des femmes de 18 à 49 ans, une série d'analyses descriptives vont être effectuées. Ces analyses vont étaler la structure de la santé de la femme par rapport aux caractéristiques citées ci haut. Afin de statuer sur l'existence des associations, des tests d'indépendance de Khi-deux vont être proposés. Détermination de facteurs sociaux significatifs de la santé de la femme au Cameroun La détermination des facteurs sociaux significatifs de la santé de la femme va se faire à partir d'une modélisation par la technique de régression logistique. Ce choix s'explique par la nature qualitative de la variable à expliquer. Les variables explicatives retenues dans l'étude résultent de la littérature sur les facteurs sociaux de la santé. Aussi, les variables relatives au statut socioéconomique (éducation, occupation à titre principal), et le statut matrimonial et d'autres variables telles que le réseau social (le fait d'appartenir ou non aux associations) et bien évidemment l'âge et le milieu de résidence constituent le champ des comportements sensés influencer le risque d'être en mauvaise santé. Le modèle proposé va donc présenter le risque relatif qu'a une femme d'être en « mauvaise santé » selon la catégorie considérée. Les femmes vulnérables sont celles qui, pour chaque facteur socioéconomique significatif, appartiennent à la modalité dont le risque relatif (approché par l'odd ratio) est le plus élevé comparativement à la modalité de référence. C'est donc à partir de la connaissance de ces groupes de femmes que des mesures de politiques de santé vont être proposées. * 19 Question notée HL8A dans le fichier HH de la base MICS 2006. |
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