Communauté Économique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
C E M A C
Institut Sous-régional de Statistique et
d'Économie Appliquée
ORGANISATION INTERNATIONALE
B.P : 294 -Yaoundé (République du
Cameroun)
Tél. : +237 22 22 01 34 Fax :
+237 22 22 95 21 E-mail : isseacemac@yahoo.fr
Mémoire de fin de formation
Analyse de la vulnérabilité de la
santé de la femme : cas du Cameroun
Rédigé et soutenu publiquement le 17 juin 2009
par
MAMBI MONGO WANGOU Monde
Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4e année
Devant un jury composé de
Présidente
NIEKOU Rosalie
Responsable de l'enquête MICS 3
Examinateur
KOUAM Félix
Docteur Ingénieur Statisticien Economiste
Directeur de mémoire
ABANDA Ambroise
Ingénieur Statisticien, DESS en Analyses Statistiques
Appliquées au Développement
Année académique 2008-2009
Année académique 2008-2009
DEDICACES
A ma mère MANTSIA Antoinette, mon père MONGO
Emmanuel, mes frères, mes soeurs et mon amie DEUMEJE Marie Noel pour
leur humanité.
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire de fin de formation à
l'ISSEA a été effectif grâce à la synergie des
efforts et à l'esprit de collaboration du personnel de l'institut, des
partenaires financiers et des personnes ressources. A cet effet, nous
saisissons cette opportunité pour adresser :
Nos remerciements à Monsieur ABANDA Ambroise, le
Directeur du mémoire pour la coopération et le partage de
connaissances.
Notre profonde gratitude à Monsieur Leonso F Essono NZE
OYANA, Directeur Général de l'ISSEA, à Monsieur ONDO Jean
Cléophas, Directeur des études et à tout le corps
professoral de l'ISSEA pour la formation qu'ils nous ont dispensée.
Nos remerciements au Service d'Action Culturelle de
l'Ambassade de France au Cameroun, aux familles ELION et DZOMBALLA pour leur
accompagnement persistant.
Une pensée particulière à l'endroit de
tous mes camarades de classe, en l'occurrence ALLARASSEM Appolinaire, IWANGOU
IWANGOU Armand, NYONGORO Paulin Aristide, BONKERI Bobdigam pour leur
assistance.
Notre reconnaissance à NGANGA KOUMBEMBA Anaclet
Géraud, ABO AKOMIE Alain, KOUMBEMBA MONA Harris Benito pour votre
disponibilité.
Notre gratitude aux membres du jury pour avoir participer
à l'amélioration de ce mémoire.
Sommaire
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DEDICACES
I
REMERCIEMENTS
II
LISTE DES TABLEAUX
V
LISTE DES GRAPHIQUES
VI
SIGLES ET ABREVIATIONS
VII
AVANT-PROPOS
VIII
RESUME
IX
INTRODUCTION
1
1ERE PARTIE : CADRE
CONCEPTUEL ET FONDEMENTS THEORIQUES
5
CHAPITRE 1 : LES ASPECTS CONCEPTUELS
DE LA SANTE
6
1.1 DEFINITIONS DE LA SANTE
6
1.2 MESURES DE L'ETAT DE SANTE
9
1.3 AUTRES DEFINITIONS
11
CHAPITRE 2 : REVUE DES TRAVAUX
EMPIRIQUES SUR LES FACTEURS SOCIAUX DE LA SANTE
15
2.1 RELATION ENTRE LA SANTE ET L'ETAT
MATRIMONIAL
16
2.2 RESEAU SOCIAL ET SANTE
18
2.3 RELATION ENTRE LA SANTE ET LE STATUT
SOCIOECONOMIQUE
19
2.4 QUELQUES STATISTIQUES SUR LA SANTE DE LA FEMME
AU CAMEROUN
24
2E PARTIE : CADRE EMPIRIQUE
DE L'ETUDE
26
CHAPITRE 3 : APPROCHES METHODOLOGIQUES
ET STATISTIQUES SOMMAIRES
26
3.1 PRESENTATION DE MICS 2006
27
3.2 METHODOLOGIE DE L'ETUDE
29
3.3 ANALYSE EXPLORATOIRE DE LA SANTE PAR RAPPORT
AUX CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES
31
CHAPITRE 4 : MODELISATION DE LA
SITUATION SANITAIRE DE LA FEMME AU CAMEROUN
45
4.1 MODELISATION LOGISTIQUE DE LA SANTE DE LA FEMME
AU CAMEROUN
45
4.2 LIMITES DE L'ETUDE ET SUGGESTIONS
56
4.2.1 LIMITES DE L'ÉTUDE
56
4.2.2 SUGGESTIONS
57
CONCLUSION
58
BIBLIOGRAPHIE
59
ANNEXE A : INFORMATIONS RELATIVES
À LA MICS
62
ANNEXE B : STATISTIQUES
SUPPLÉMENTAIRES AUX VARIABLES ÉTUDIÉES
67
ANNEXE C : LA SITUATION SANITAIRE DU
CAMEROUN
69
ANNEXE D : INFORMATIONS RELATIVES AU
MODÈLE LOGIT
71
TABLE DES MATIÈRES
75
LISTE
DES TABLEAUX
TABLEAU 1:
PRÉVALENCE DE LA MAUVAISE SANTÉ DES FEMMES SELON L'ÂGE
32
TABLEAU 2: TEST
D'INDÉPENDANCE ENTRE L'ÉTAT DE SANTÉ ET L'ÂGE DE LA
FEMME.
33
TABLEAU 3 : ETAT DE
SANTÉ DE LA FEMME SELON LE STATUT MATRIMONIAL
33
TABLEAU 4 : TEST
D'INDÉPENDANCE ENTRE L'ÉTAT DE SANTÉ ET LE STATUT
MATRIMONIAL DE LA FEMME
34
TABLEAU 5 : PROPORTION
DE FEMMES EN MAUVAISE SANTÉ SELON LA PARTICIPATION AUX ASSOCIATIONS.
36
TABLEAU 6 : PROPORTION
DE FEMMES EN MAUVAISE SANTÉ SELON LE NOMBRE D'ASSOCIATION
D'APPARTENANCE
37
TABLEAU 7: TEST
D'INDÉPENDANCE ENTRE L'ÉTAT DE SANTÉ ET LE NOMBRE
D'ASSOCIATIONS
37
TABLEAU 8: PROPORTION DE
FEMMES EN MAUVAISE SANTÉ SELON L'OCCUPATION PRINCIPALE
38
TABLEAU 9 : TEST
D'INDÉPENDANCE ENTRE L'ÉTAT DE SANTÉ ET L'OCCUPATION
À TITRE PRINCIPAL
39
TABLEAU 10: PROPORTION DE
CAMEROUNAISES EN MAUVAISE SANTÉ SELON LE NIVEAU D'INSTRUCTION
39
TABLEAU 11 : TEST
D'INDÉPENDANCE ENTRE L'ÉTAT DE SANTÉ ET LE NIVEAU
D'INSTRUCTION
40
TABLEAU 12 :
PROPORTION DE FEMMES EN MAUVAISE SANTÉ SELON L'INDICE DE PAUVRETÉ
DES MÉNAGES AU CAMEROUN
42
TABLEAU 13 : TEST
D'INDÉPENDANCE ENTRE L'ÉTAT DE SANTÉ ET L'INDICE DE
RICHESSE DES MÉNAGES
42
TABLEAU 14: PROPORTION DE
FEMMES EN MAUVAISE SANTÉ SELON LE MILIEU DE RÉSIDENCE AU
CAMEROUN
44
TABLEAU 15: TEST
D'INDÉPENDANCE ENTRE L'ÉTAT DE SANTÉ DE LA FEMME AU
CAMEROUN ET LE MILIEU DE RÉSIDENCE
44
TABLEAU 16: VARIABLES ET
CATÉGORIES DE RÉFÉRENCE
47
TABLEAU 17 :
RÉSULTATS DE L'ESTIMATION DU MODÈLE
49
TABLEAU 18 :
RÉSULTATS DU TEST DE HOSMER ET LEMESHOW
51
TABLEAU 19:
RÉSULTATS DU CLASSEMENT DES OBSERVATIONS
53
TABLEAU 20: PERSPECTIVES DE
LA SANTÉ DE LA FEMME AU CAMEROUN : POINTS D'ANCRAGE ET
SUGGESTIONS
57
TABLEAU 21 : LE NIVEAU
D'INSTRUCTION ET L'OCCUPATION À TITRE PRINCIPAL DES FEMMES AU
CAMEROUN
67
TABLEAU 22 : LE
QUINTILE DE RICHESSE ET L'OCCUPATION À TITRE PRINCIPAL DES FEMMES
67
TABLEAU 23 : ETAT
MATRIMONIAL ET ÂGE
68
TABLEAU 24: PROPORTIONS DE
FEMME EN MAUVAISE SANTÉ SELON LA TAILLE DU MÉNAGE AU CAMEROUN
68
LISTE
DES GRAPHIQUES
GRAPHIQUE 1 : PROPORTION DE FEMMES EN MAUVAISE
SANTÉ SELON L'ÉTAT MATRIMONIAL
35
GRAPHIQUE 2: PROFILS DU NIVEAU D'INSTRUCTION DES
FEMMES SELON LE TYPE D'OCCUPATION PRINCIPALE
40
GRAPHIQUE 3: PROFILS DU NIVEAU DE PAUVRETÉ
DES MÉNAGES SELON L'OCCUPATION PRINCIPALE DES FEMMES AU CAMEROUN
43
GRAPHIQUE 4: REPRÉSENTATION DE LA DISTANCE
DE COOK EN FONCTION DE LA PROBABILITÉ CRITIQUE
52
GRAPHIQUE 5: LA COURBE ROC RELATIVE À
L'ESTIMATION
54
GRAPHIQUE 6: BOITE À MOUSTACHES DES
RÉSIDUS STANDARDISÉS DU MODÈLE
73
SIGLES
ET ABREVIATIONS
ACSM : Association Canadienne de la Santé Mentale
ACSP : Association Canadienne de Santé publique
CSMQ : Comité de la santé mentale du
Québec
CIPD : Conférence Internationale sur la Population
et le Développement
ECAM : Enquête Camerounaise Auprès des
Ménages
EDS : Enquête Démographique et de
Santé
EPCV : Enquêtes Permanentes sur les Conditions de Vie
des ménages
IAS : Ingénieur d'Application de la Statistique
IC : Intervalle de confiance
INS : Institut National de la Statistique
ISSEA : Institut Sous-régional de la Statistique et
d'Economie Appliquée
MICS : Multiple Indicators Cluster Survey (Enquête
par grappes à indicateurs multiples)
OD : Odd Ratio
ONUSIDA : Programme commun des Nations Unies pour le
VIH/SIDA
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RR : Risque Relatif
SIDA : Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise
VIH : Virus de l'Immuno déficience Humaine
UNICEF: United Nations International Children's Emergency Fund
(Fonds des Nations Unies pour l'Enfance).
WHO: World Health Organisation
AVANT-PROPOS
La fin de la formation en cycle d'Ingénieur
d'Application de la Statistique au sein de l'ISSEA est sanctionnée par
la soutenance d'un mémoire. Ce mémoire est construit sur un sujet
le plus souvent choisi par l'étudiant. Dans cette perspective, nous nous
sommes proposé de travailler sur l'analyse de la
vulnérabilité de la santé de la femme au Cameroun. Cette
étude vise essentiellement la détermination du risque pour une
femme d'avoir une mauvaise santé à partir de sa situation
sociale. Cette manière d'appréhender la santé est
très fréquente en épidémiologie.
Nous ne voulons pas expliquer pourquoi telle ou telle femme
est malade. Loin de là, nous voudrions voir par exemple, parmi les
différentes modalités de l'état matrimonial, lesquelles
exposent le plus les femmes à une mauvaise santé. Cette
étude peut permettre d'établir des politiques ciblées de
santé publique, le tout dans le souci de rendre efficace l'action des
gouvernants mais surtout l'amélioration de la santé de la
population féminine. Le choix de la femme est stratégique en ce
sens que la santé de la femme a des répercussions
sérieuses sur celles des enfants et du reste de la famille.
Les données utilisées dans ce mémoire
sont issues de l'enquête par grappes à indicateurs multiples
(MICS). Laquelle enquête a été réalisée en
2006 par l'Institut National de Statistique (INS) du Cameroun. Cependant, les
résultats fournis dans ce document n'engagent que l'auteur et pas l'INS.
Nous signalons que nous avons eu à disposer de la base de données
de la MICS et que certains chiffres annoncés sont calculés.
Au cours de la MICS, la question suivante a été
posée aux femmes de 18 à 59 ans : avez-vous
été malade pendant au moins 3 mois au cours des 12 derniers
mois ? L'intéressée devrait répondre par oui ou par
non. Dans la suite de ce mémoire, une femme sera qualifiée de
femme par en mauvaise santé si elle a été malade pendant
au moins 3 mois au cours des 12 mois.
RESUME
Les indicateurs de santé (taux élevés de
mortalité infantile et maternelle, prévalence
élevée du VIH chez la femme...) au Cameroun font état de
véritables problèmes de santé publique au sein de la
population féminine au Cameroun. Cette situation est particulière
dans ce sens qu'elle concerne une partie importante de la population
féminine sexuellement active et économiquement productive. Ceci
a un impact non seulement sur le niveau de la production globale, sur
l'accroissement de la population, sur le bien-être familial mais encore
sur le revenu disponible de ces malades. Pour y remédier efficacement,
il faut déterminer les catégories les plus vulnérables.
Cette étude se propose de chercher des variables
d'action pour les politiques gouvernementales en matière de santé
publique. Ainsi, nous posons la question du lien qui peut exister entre le rang
social et la santé de la femme au Cameroun. Pour répondre
à cette question, nous utilisons les informations recueillies sur
l'état de santé de 7855 femmes enquêtées pendant la
MICS.
Par le biais de la modélisation logistique et de
l'estimation du risque que court une femme d'être malade pendant au moins
3 mois au cours des 12 derniers mois selon sa catégorie sociale
(état matrimonial, niveau d'instruction, occupation principale), il
ressort de l'étude que comparativement aux mariées monogames, les
veuves et les divorcées ont environ 1,9 fois plus de risque d'être
en mauvaise santé ; les femmes inoccupées ont environ 1,7
fois plus de risque d'être en mauvaise santé que les
agricultrices. Sur le plan géographique, ce risque est environ 2 fois
plus élevé à Yaoundé, au Sud et au Sud ouest
comparativement à Douala. En termes de variables d'action, l'âge,
l'état matrimonial, le niveau d'instruction, l'occupation principale et
le lieu de résidence sont à retenir dans les politiques relatives
à la santé de la femme au Cameroun.
INTRODUCTION
Contexte
Les inégalités sociales1(*) faites aux femmes, partout dans
le monde, sont vraisemblablement en diminution, mais elles restent toujours
à décrier. Dans des milieux de prise de décisions
communautaires, à savoir le Parlement ou l'Assemblée Nationale,
les femmes sont les moins représentées.
Au Cameroun et comme un peu partout sur le continent, à
ces inégalités s'ajoutent des conditions de santé
alarmantes. Depuis plusieurs décennies, le taux de mortalité
maternelle au Cameroun par exemple est resté très
élevé (environ 669 femmes décédées sur
100 000 naissances vivantes2(*)). Étant donné que la santé de la
mère a une influence sur celle de l'enfant ; on observe
également des taux élevés de mortalité des enfants
de moins de 5 ans (environ 114 décès pour 1000 naissances
vivantes selon EDS 3). Ces indicateurs traduisent un mauvais état de
santé de la femme et de l'enfant au Cameroun.
Par ailleurs, les femmes et les hommes n'ont pas les
mêmes problèmes de santé. Au Cameroun, le taux de
prévalence du VIH chez la femme est de 6,9 % contre 4 % pour les hommes
(Rapport EDS 2004). Le rapport principal de l'Enquête par Grappes
à Indicateurs Multiples3(*) (MICS 2006) pour le Cameroun rapporte qu'environ 7 %
de femmes enquêtées ont été malades au cours des
trente derniers jours précédant l'enquête.
De plus, les récentes études sur la
pauvreté au Cameroun montrent que les jeunes filles et les femmes sont
les personnes les plus touchées par la pauvreté. Or, en
général, les pauvres présentent les plus mauvais
états de santé. Des études ont montré que la
mauvaise santé contribue à la pauvreté et cette
dernière contribue à la mauvaise santé (ECAM II,
Pauvreté et santé au Cameroun en 2001, p.3), ce qui
définit un cercle vicieux.
Ainsi, par rapport aux violences4(*) physiques, sexuelles (viols et mutilations
génitales) et conjugales (coups5(*) et blessures), les faibles possibilités
d'éducation et d'emploi rémunéré dont elles sont
victimes, les femmes présenteraient plus de risques d'être en
mauvaise santé que les hommes.
Pour chercher à réduire ces
inégalités et la pauvreté, le Cameroun et 190 autres pays
membres de l'Organisation des Nations Unies (ONU) se sont engagés
à respecter des recommandations et à suivre des lignes de
conduite regroupées sous le vocable Objectifs du Millénaire pour
le développement (OMD). Depuis lors, la plupart des pays en voie de
développement, notamment le Cameroun visent l'atteinte de ces objectifs.
A coté de l'objectif numéro 1 à savoir
l'élimination de l'extrême pauvreté et la faim, on peut
signaler la réduction de la mortalité infantile (de 2/3 par
rapport au niveau de 1990 pour le Cameroun), de l'amélioration de la
santé maternelle (réduction de ¾ par rapport au niveau de
1990) et de la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies. Ces
objectifs sont très liés à la santé de la femme.
Problématique
Dans le souci d'atteindre les OMD, le Ministère de la
Santé Publique (MSP) du Cameroun a élaboré un document de
Stratégie Sectorielle de la Santé (SSS), validé par
l'ensemble des partenaires du secteur de santé en octobre 2001, mettant
en avant trois objectifs majeurs6(*) du Gouvernement en matière de santé
d'ici 2010. L'option actuelle du Gouvernement Camerounais est celle d'un
investissement dans des programmes d'accès aux soins de qualité.
Il est donc intéressant de déterminer les catégories de
femmes qui ont le plus besoin de ces programmes et de chercher des variables
d'actions pouvant améliorer la santé de la femme, à
travers elle, celle de la population camerounaise.
De nombreuses études réalisées dans le
monde démontrent l'existence d'une relation entre le rang social (niveau
d'instruction, état matrimonial et occupation principale) et
l'état de santé de chaque individu (par exemple l'étude de
la relation entre l'éducation et la mortalité
réalisée au Nigeria par Cadwell J. C7(*)). En d'autres termes, plus on
occupe un faible rang social, plus le risque d'être malade augmente. Les
principaux facteurs sociaux ayant fait l'objet d'importantes études sont
l'état matrimonial et le statut socioéconomique8(*).
La problématique de l'étude est donc de
répondre à la question suivante :
· Quel lien existe-il entre le rang social et la
santé de la femme au Cameroun ?
Objectifs et hypothèses
L'objectif principal de l'étude est d'extraire les
variables d'action pour les politiques gouvernementales en matière de
santé publique. De manière spécifique, il est question
d'atteindre les points suivants :
· déterminer les facteurs sociaux significatifs
pour la santé de la femme au Cameroun.
· proposer des mesures de politiques de santé
publique visant l'amélioration de l'état de santé de la
femme au Cameroun.
L'hypothèse principale de l'étude est que
l'état de santé des femmes au Cameroun est influencé par
les caractéristiques socio-économiques de ces dernières.
De là, découlent les sous hypothèses suivantes :
· H1 : Les femmes mariées sont
plus susceptibles d'être en meilleure santé que les femmes non
mariées ;
· H2 : Plus le niveau de scolarité
d'une femme augmente, plus elle a de la chance d'être en bonne
santé.
L'étude pourrait servir au Gouvernement Camerounais et
à ses partenaires dans le cadre des stratégies nationales pour la
réduction de la mortalité infantile et l'amélioration de
la santé maternelle conformément aux OMD.
Plan de rédaction
. On se servira des données de MICS 2006 pour la partie
empirique de ce travail. L'étude est inspirée de la
méthodologie largement utilisée dans le milieu de la
médecine préventive.
Le travail est reparti en deux parties de deux chapitres
chacune. Le premier chapitre traite des différentes formes de la
santé et concepts associés. Le chapitre 2 examine les
études faites sur les relations entre la santé et certaines
caractéristiques socioéconomiques. Le chapitre 3 présente
la méthodologie de l'étude et quelques statistiques
générales. Le chapitre 4 est consacré à l'analyse
économétrique des facteurs de risque de la santé de la
femme au Cameroun.
1ere
PARTIE : CADRE CONCEPTUEL ET FONDEMENTS THEORIQUES
« L'équité en santé doit
être une caractéristique centrale de la justice dans les accords
sociaux en général. L'équité en santé ne
concerne pas seulement la santé prise isolément, mais doit
être abordée dans le cadre plus large de l'impartialité et
de la justice des accords sociaux, y compris ceux qui concernent la
distribution économique, en accordant une attention particulière
au rôle de la santé dans la vie et la liberté de
l'homme9(*) ».
Amartya Sen, prix Nobel d'économie (1998)
Dans cette partie, sont abordés les différents
aspects théoriques du concept de santé. Des définitions de
la santé jusqu'à la revue des travaux empiriques sur les facteurs
sociaux de la santé, en passant par les indicateurs de santé, les
problèmes de santé de la femme, constitueront l'essentiel des
deux premiers chapitres de cette étude. Le premier chapitre est
constitué des vérités d'ordre général tandis
que le second est le résultat des travaux menés sur les
éventuels liens qui existent entre la santé et certaines
caractéristiques socioéconomiques des populations à
travers le monde.
CHAPITRE 1 : LES ASPECTS CONCEPTUELS DE LA SANTE
La santé de la femme est un état de complet
bien-être physique, mental et social de la femme tout au long de sa vie
et ne se limite pas simplement à sa santé
génésique. Elle est le résultat de l'interaction de
différents facteurs : influences biologiques, psychologiques et
socioculturelles ; conditions liées à l'environnement et
à l'emploi ; et le développement économique
(Résolution WHA45.25, 1992). De par le monde, la position sociale peu
élevée, l'accès limité aux services de
santé, le faible niveau d'instruction et l'aspect biologique constituent
des déterminants de la mauvaise santé des femmes. En Afrique,
nombreuses sont les femmes victimes de discriminations socioculturelles et des
pratiques traditionnelles néfastes, à l'instar des mutilations
sexuelles féministes (MSF) et des mariages forcés.
A propos du SIDA et de la tuberculose, en Afrique
subsaharienne, 55% des 28,1 millions d'adultes infectés par le virus
sont des femmes. Les taux de transmission du virus de la mère à
l'enfant oscillent entre 25 à 40% (ONUSIDA/OMS, 2000). Chaque
année, la tuberculose décime environ un million de femmes
âgées de 15 à 44 ans. Ces deux maladies, associées
au paludisme constituent les maladies les plus meurtrières chez les
femmes africaines. A coté des maladies dont on peut maîtriser les
statistiques, se cachent d'autres problèmes aussi néfastes mais
difficiles à saisir : il s'agit par exemple des violences faites
à l'égard des femmes, des mutilations sexuelles féminines
et des tabous nutritionnels très prononcés dans les traditions
africaines.
1.1 DEFINITIONS DE LA SANTE
La notion de santé n'est pas facile à
définir. Les quelques tentatives de définitions tirées de
l'encyclopédie en ligne (Wikipédia), renvoient toutes ou moins au
concept de bien-être. Aussi, pour René Dubois, la santé se
définit comme: « un état physique et mental
relativement exempt de gênes et de souffrances qui permet à
l'individu de fonctionner aussi longtemps que possible dans le milieu où
le hasard ou le choix l'ont placé ». Mais, la
définition la plus utilisée est celle de l'Organisation Mondiale
de la Santé (OMS) même si elle parait quelque peu ambiguë.
Pour cette organisation : « la santé est un
état de complet bien-être physique, mental et social, et ne
consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmité ».
De toute évidence, si l'on se base sur la
définition de l'OMS, on ne sera pas étonné de constater
que la presque totalité de la population mondiale soit en mauvais
état de santé.
Un point important à noter dans cette définition
est le fait qu'une absence de maladie ou d'infirmité ne traduit pas
forcément un bon état de santé.
En réalité, il faut relativiser lorsque l'on
parle de la santé. Une personne peut être blessée sans que
cette blessure ne l'empêche de vaquer normalement à ces
occupations habituelles.
Parmi les définitions citées ci-haut, celle de
René Dubois parait plus acceptable, car elle impose une condition,
à savoir la capacité de se mouvoir, de travailler ou de s'exercer
dans la mesure du possible. Cependant, à coté du concept de
santé, on associe souvent les notions de santé mentale,
santé reproductive et santé publique.
1.1.1
Santé mentale
Comme la notion de santé, celle de la santé
mentale ne semble pas avoir de définition unanime aux différentes
organisations. On sait par ailleurs que le mental renvoie à ce qui est
se passe dans l'esprit. Ce qui n'est pas facile à saisir.
Le Comité de la Santé Mentale du Québec
(CSMQ) propose la définition suivante : La santé mentale est
définie brièvement comme l'état d'équilibre
psychique d'une personne à un moment donné et s'apprécie
entre autres à l'aide des éléments suivants: le niveau de
bien-être subjectif, l'exercice des capacités mentales et les
qualités des relations avec le milieu. Elle résulte
d'interactions entre des facteurs de trois ordres: des facteurs biologiques,
relatifs aux caractéristiques génétiques et physiologiques
de la personne ; des facteurs psychologiques, liés aux aspects
cognitifs, affectifs et relationnels, et des facteurs contextuels, qui ont
trait aux relations entre la personne et son environnement. Ces facteurs sont
en évolution constante et s'intègrent de façon dynamique
chez la personne.
L'OMS quant à elle propose une définition
beaucoup plus explicite que la première : Une personne en
bonne santé mentale est une personne capable de s'adapter aux diverses
situations de la vie, faites de frustrations et de joies, de moments difficiles
à traverser ou de problèmes à résoudre. Une
personne en bonne santé mentale est donc quelqu'un qui se sent
suffisamment en confiance pour s'adapter à une situation à
laquelle elle ne peut rien changer ou pour travailler à la modifier si
c'est possible. Cette personne vit son quotidien libre des peurs ou des
blessures anciennes qui pourraient contaminer son présent et perturber
sa vision du monde. De plus, une personne en bonne santé mentale est
capable d'éprouver du plaisir dans ses relations avec les autres. Bref,
posséder une bonne santé mentale, c'est parvenir à
établir un équilibre entre tous les aspects de sa vie: physique,
psychologique, spirituel, social et économique. Ce n'est pas quelque
chose de statique, c'est plutôt quelque chose qui fluctue sur un
continuum, comme la santé physique.
1.1.2
Santé reproductive
La Conférence Internationale sur la Population et le
Développement (CIPD) définit10(*) la santé de la reproduction comme
étant : « le bien-être général
tant physique que mental et social, de la personne humaine, pour tout ce qui
concerne l'appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement et non
pas seulement l'absence de maladies ou d'infirmités. Cela suppose qu'une
personne peut mener une vie sexuelle satisfaisante en toute
sécurité, qu'elle est capable de procréer et elle est
libre de le faire aussi souvent ou aussi peu souvent qu'elle le désire.
Cette dernière condition implique qu'hommes et femmes ont le droit
d'être informés et d'utiliser la méthode de planification
familiale de leur choix, ainsi que d'autres méthodes de
régulation des naissances de leur choix qui ne soient pas contraires
à la loi ; méthodes qui doivent être sûres,
efficaces, abordables et acceptables ainsi que le droit d'accéder
à des services de santé qui permettent aux femmes de mener
à bien la grossesse et l'accouchement et donnent au couple toutes les
chances d'avoir un enfant en bonne santé ».
L'idée développée par la CIPD est de
concevoir la santé reproductive comme une quête vers
l'augmentation de chances, pour une mère ou un couple, d'avoir un enfant
en santé. Cette transmission dépend de beaucoup de facteurs
génétiques mais aussi environnementaux et des comportements
à risques. Sur le plan génétique, il s'agit de la
qualité du génome, des spermatozoïdes et des ovules.
La santé reproductive est souvent confondue à la
planification familiale. En effet, la planification familiale
s'intéresse essentiellement aux méthodes permettant aux parents
de décider du nombre et de l'espacement des naissances et en particulier
des méthodes permettant d'éviter une grossesse. La santé
reproductive est donc plus large que la planification familiale. La
santé reproductive cherche à éviter les avortements
spontanés et les malformations à la naissance.
1.1.3
Santé publique
La santé publique désigne à la fois
l'état sanitaire d'une population apprécié à
travers des indicateurs de santé (quantitatif et qualitatif) et
l'ensemble des moyens collectifs susceptibles de soigner, promouvoir la
santé et d'améliorer les conditions de vie (dictionnaire de la
pensée médicale).
La pratique de la santé publique a longtemps
été considérée comme une oeuvre de charité
(à travers les initiatives privées et les institutions
religieuses). L'émergence de la santé publique peut s'expliquer
en deux étapes. La première étape est le changement de
mentalités des populations à partir du XVIII e
siècle. En effet, à partir de ce moment, la santé devient
un droit que les Etats doivent garantir. Le second facteur est le
développement de l'industrialisation, améliorant ainsi la
production, la distribution des médicaments et des structures
sanitaires.
Cependant, c'est surtout après la seconde guerre
mondiale que des prises en charge médicale de masse et de politique
d'assistance sociale ont été enregistrées. Par ailleurs,
la santé publique prend une dimension mondiale avec la création
de l'OMS.
Bien que difficile à circonscrire, sous le vocable de
santé publique se trouvent en réalité les champs
suivants :
· la santé au travail incluant la médecine
du travail ;
· la gestion des campagnes de prévention et de
vaccination ;
· l'organisation des réseaux de soins :
premiers secours, hôpitaux ;
· les formations initiale et continue des professions
médicales et paramédicales ;
· la sécurité sociale et l'assurance
maladie ;
· la recherche médicale et la pharmacologie.
1.2
MESURES DE L'ETAT DE SANTE
Plusieurs démarches sont utilisées pour mesurer
l'état de santé d'une population donnée. Il y'a la mesure
qui consiste à demander au concerné son appréciation de
son état de santé. Cette façon de faire est très
récurrente dans les enquêtes démographiques. L'autre
façon de faire consiste à calculer certains indicateurs,
notamment les différents taux de mortalité, de satisfaction
générale de vie et d'autres concepts comme la prévalence
et l'incidence.
1.2.1
Déclarations subjectives par les intéressés
Dans le cas de déclarations subjectives par les
intéressés, une ou plusieurs questions sont posées
à l'individu sur sa propre santé. Très souvent, ces
questions se rapportent à l'incidence de maladies ou de blessures
pendant une période bien limitée. Les réponses de
l'individu feront que ce dernier soit classé en bon ou mauvais
état de santé selon des critères bien définis.
L'idée qui se cache derrière cette façon de faire est que
personne ne connaît mieux l'état de santé d'un individu que
lui même.
1.2.2
Accessibilité à l'eau potable
L'accessibilité à l'eau potable traduit la
proportion de la population qui a accès à l'eau potable sur un
territoire donné. L'accès à l'eau potable peut
techniquement être séparé en plusieurs phases qui seront
parcourues par une goutte d'eau de la ressource d'eau au consommateur, puis au
renvoi de cette eau consommée dans l'environnement. À cela se
rajoutent de plus en plus souvent des phases "sociales" visant une utilisation
rationnelle, l'éducation à l'hygiène et l'exploitation
durable des moyens d'accès et éventuellement de la ressource
(Wikipédia).
Derrière l'expression « accès à
l'eau potable » se cache plutôt un problème de
disponibilité et de qualité. Un accès médiocre
à l'eau potable a des conséquences énormes sur la
santé des populations (diarrhées, choléra et autres
maladies hydriques).
1.2.3
Taux de morbidité
En épidémiologie, le taux de morbidité
est le rapport qui mesure l'incidence et la prévalence d'une certaine
maladie. Dans le cadre d'une période donnée (typiquement, mais
pas nécessairement, un an), ce taux indique le nombre de personnes
atteintes par cette maladie par unité de population. On l'exprime en
général en nombre de personnes atteintes par 1 000,
10 000 ou 100 000 personnes.
1.2.4.
Taux de mortalité générale
Le taux de mortalité générale ou brute
est le nombre de décès durant une période donnée
(généralement une année) rapporté à la
population au milieu de la période (l'année). Hormis ce taux, il
y'a aussi le taux de mortalité spécifique qui renvoie cette fois
ci au nombre de décès attribué à une maladie ou un
phénomène rapporté sur la population au milieu de
l'année.
1.2.6
Taux de mortalité infantile
La mortalité infantile est une statistique
calculée en faisant le rapport entre le nombre d'enfants
décédés avant l'âge d'un an sur le nombre total de
naissances concernées (les enfants nés vivants). Cette
statistique est exprimée pour 1 000 naissances (%o). Elle sert
essentiellement à juger de la qualité des soins
obstétriques et pédiatriques d'un pays.
1.3
AUTRES DEFINITIONS
1.3.1
Statut socioéconomique
Le concept de statut socioéconomique est une notion
très présente dans les débats sociaux. Cependant, elle
n'est pas facile à définir compte tenu de son étendue.
Mais statistiquement, le concept est souvent mesuré par les variables
que sont le revenu disponible individuel, la scolarité, la situation
face à l'emploi et la situation professionnelle (Paul R. et Gail F,
1998). Par ailleurs, de nombreuses discussions sont sous jacentes à ces
variables. L'éducation ne semble pas traduire l'aspect
économique, même si l'on consent qu'en moyenne les personnes ayant
les niveaux d'instruction les plus élevés soient plus
susceptibles d'avoir un meilleur niveau de vie que les autres. Cependant,
l'éducation offre à l'individu une image positive dans la
société. La situation face à l'emploi peut cacher
certaines réalités. Certaines personnes sont dépourvues
d'emploi mais vivent relativement mieux que celles qui travaillent, tel est le
cas des femmes mariées et prises en charge par une personne
financièrement stable. A propos de la situation professionnelle, de
nombreuses remarques sont notifiées. En effet, Nelson (1994) par
exemple, affirme que les échelles utilisées pour classer les
professions sont biaisées sur les plans du sexe, de la race et de la
culture.
Les données sur ces variables sont relativement faciles
à collecter sauf pour le revenu disponible. La mesure du revenu
individuel disponible cache à son tour plusieurs manquements. Deux
individus peuvent être classés dans le même statut
socioéconomique parce qu'ils ont le même revenu disponible alors
que ces derniers n'ont pas le même patrimoine (avoirs et dettes).
L'approche qui revient souvent dans la mesure du revenu individuel disponible
est d'attribuer à chaque membre du ménage, le revenu disponible
par tête du ménage. Dans cette approche, on fait
l'hypothèse que la répartition du revenu se fait de façon
égale ; ce qui n'est pas souvent le cas. Cependant bien que
difficile à saisir, le revenu disponible individuel semble être le
meilleur prédicteur du statut social, même s'il est moins stable
dans le temps et associé à un taux élevé de refus
lors des enquêtes car il s'agit d'un sujet délicat (Shelley
Phipps, 2003).
1.3.2
Réseau social
Le réseau social se définit comme le groupe de
personnes qu'un individu va lui-même identifier comme étant, au
moment où on lui demande, ceux avec qu'il considère avoir
certains liens qui se définissent de diverses manières. Car il y
a, dans la complication de relations que chacun a avec les autres, des liens
qui ne sont pas de même nature, ni de même intensité, qui
n'ont en fait pas les mêmes qualités et pas non plus les
mêmes fonctions. Ces liens peuvent donc, sous certaines conditions
d'ailleurs, fournir à l'individu des ressources de différente
nature (Shye et Mulloody, 1995).
Aussi en termes de réseaux, on peut citer les
réseaux d'universités, réseaux de chercheurs mais aussi
des associations politiques ou apolitiques. Le réseau social plus
évident est constitué par les membres de la famille, suivis
d'amis, de collègues, de voisins, de membres d'associations, clubs et
autres groupements. La particularité d'un réseau social efficace
est le degré de mobilisation d'une information plus utile, à
savoir la recherche d'un emploi, d'un logement ou d'un traitement de
santé.
1.3.3
Epidémiologie
L'épidémiologie est l'étude de la
fréquence et de la dynamique des états de santé dans la
population (épidémiologie descriptive) et des relations causales
en rapport avec la santé humaine (épidémiologie causale).
Par exemple, la démonstration des associations entre le tabac et le
cancer du poumon, entre les oestrogènes et le cancer du col
utérin relèvent de l'épidémiologie causale alors
que la répartition de la consommation de tabac dans une population
donnée, est du ressort de l'épidémiologie descriptive.
1.3.4
Prévalence
En épidémiologie, la prévalence est une
mesure de l'état de santé d'une population à un instant
donné. Pour une affection ou un phénomène donné,
elle est calculée en rapportant à la population totale, le nombre
de cas de maladies ou des phénomènes présents à un
moment donné dans une population. La prévalence est une
proportion qui s'exprime généralement en pourcentage.
1.3.5 Incidence
En épidémiologie, l'incidence est le nombre de
cas de maladies qui apparaissent ; le nombre de personnes qui sont
tombées malades pendant une période donnée dans une
population donnée. Ce qui correspond encore au nombre de nouveaux cas
annuels de la maladie. L'incidence s'exprime habituellement en proportion par
rapport au nombre d'individus.
1.3.6
Risque relatif
En épidémiologie et particulièrement dans
une étude de cohorte, le risque relatif (RR) est le rapport de risque de
survenue d'un phénomène dans deux groupes différents
exposés à ce phénomène. RR n'a pas d'unité
de mesure. Par exemple, si l'on veut déterminer la différence de
risque d'avoir une maladie (le paludisme par exemple) chez une population
exposée à un facteur de risque (zone marécageuse) et chez
une population non exposée (zone non marécageuse), on place deux
populations saines dans les zones considérées pendant une certain
temps (un mois ou plus). Supposons qu'à la fin de l'expérience
10% (R1) de la population de la zone marécageuse soient malades du
paludisme et que seulement 4% (R0) de celle de la zone non marécageuse
soient malade du paludisme. Dans ces conditions, le risque relatif sera
donné par la relation
RR=
Ainsi, le risque relatif serait égal à 2,5. En
d'autres termes, le risque de souffrir du paludisme est 2,5 fois plus
élevé chez les personnes vivant dans les zones
marécageuses que chez celles qui vivent dans des zones non
marécageuses.
1.3.7
Facteur de risque
L'évaluation des risques est utilisée pour la
planification et l'organisation des services de santé. Très
souvent, ces évaluations consistent à identifier les groupes
susceptibles d'éprouver des problèmes de santé
particuliers : les femmes, les personnes âgées, les
homosexuels et autres.
L'expression risque n'est pas propre au domaine de la
santé. Dans le domaine de l'éducation par exemple, on entend par
facteurs de risque, toutes les conditions qui ont des effets négatifs
sur les enfants et qui diminuent leur succès dans le milieu scolaire.
Par ailleurs, dans la littérature, aucune définition du risque ne
semble faire l'unanimité. Mais très souvent, on définit le
risque comme la probabilité de subir un dommage quelconque ou de perdre
quelque chose à quoi on attache de la valeur.
Le facteur de risque est donc une variable ou une
caractéristique qui associée à un individu, font que ce
dernier ait plus de risques qu'une autre personne quelconque dans la population
de manifester un problème (Santé Canada). Cependant, il est
important de noter que le risque n'est pas une certitude car il se base sur la
probabilité, ce qui veut dire qu'il n'existe pas une relation directe de
cause à effet entre un facteur de risque et une issue donnée. En
ce sens, ce ne sont pas toutes les personnes exposées au facteur de
risque qui subiront le phénomène étudié.
En réalité, ils existent deux types de facteurs
de risque liés à la santé. Il s'agit des facteurs internes
(héréditaires, biologiques, comportementaux) et externes
(environnementaux, socioéconomiques, démographiques). Aussi,
parmi ces facteurs, certains ne peuvent pas être modifiés (le cas
de l'âge par exemple). Cependant, la combinaison de facteur de risque
à un pouvoir de prédiction plus important que n'importe quel
facteur pris isolément.
CHAPITRE 2 : REVUE DES TRAVAUX EMPIRIQUES SUR LES
FACTEURS SOCIAUX DE LA SANTE
Traditionnellement, l'amélioration de la qualité
des soins de santé s'est faite à partir de la maîtrise des
connaissances scientifiques telles que la génétique ou les
facteurs biomédicaux, ainsi que les habitudes de vie et les
comportements à risque. Mais avec le développement des
agglomérations et du fait d'une concurrence de plus en plus farouche
dans des milieux du travail, d'autres types de problèmes se sont
amplifiés : la pollution, les suicides, le stress...
Pour mieux saisir les problèmes de santé des
populations, on est aujourd'hui obligé de prendre en
considération les interactions entre l'état de santé et
certaines caractéristiques des populations. Ces caractéristiques
sont de plusieurs natures, à savoir le mode de vie11(*), l'hygiène collective
et l'environnement socioéconomique. Mais cette dernière
composante semble de plus en plus intéresser les chercheurs.
Aussi des recherches réalisées dans tous les
coins de la terre montrent l'incidence des facteurs sociaux et
économiques sur l'état de santé de la population. Ainsi,
dans cette section de l'étude, une attention particulière est
mise sur la revue de la littérature relative aux liens qui existent
entre la santé et certaines variables sociodémographiques telles
que l'état matrimonial, l'âge, l'éducation. Les liens entre
la santé et le statut socioéconomique (très souvent
mesuré par le revenu, la scolarité, la situation professionnelle
et la situation au regard de l'activité) vont également
être passés en revue. Le traitement de chaque facteur est
accompagné des études pratiquées sur le sujet aussi bien
en Afrique qu'ailleurs, même si la presque totalité des
études faites sur ces questions sont rencontrées dans les pays
développés. Il faut cependant signaler que les facteurs sociaux
ne sont pas la cause de l'état de santé de la population mais
interviennent dans l'apparition et le développement des maladies.
Ce chapitre est essentiellement consacré à la
revue de la littérature sur les facteurs sociaux de la santé. A
la fin du chapitre, quelques statistiques sur les problèmes relatifs
à la santé de la femme au Cameroun seront abordées.
2.1
RELATION ENTRE LA SANTE ET L'ETAT MATRIMONIAL
Théoriquement deux approches sont
prééminentes dans l'explication du lien entre la santé et
l'état matrimonial. Il s'agit de la sélection et de la
protection.
Le point de vue des adeptes de la sélection se base sur
l'hypothèse selon laquelle les personnes en bonne santé ont plus
de chance de se marier 12(*)(Lilard et Panis, 1996). L'idée qui se cache
derrière cette hypothèse est qu'une meilleure santé permet
d'entretenir de bons rapports conjugaux, diminuant ainsi la chance de rupture.
Par ailleurs, l'approche la plus répandue est celle de
la protection. Cette dernière s'établit comme suit : les
personnes mariées sont généralement plus saines que les
non mariées (Goldman, Korenman et Weinstein, 1995; Choi, 1996; Lilard et
Panis, 1996). Les raisons évoquées par les partisans de cette
approche sont telles que :
· les personnes mariées sont prises en charge et
soutenues par leur partenaire et reçoivent donc l'appui de ces derniers
pour faire face à des situations difficiles ;
· elles se sentent dans l'obligation d'être un bon
époux et une bonne épouse ;
· elles ont une sexualité (une vie sexuelle) plus
satisfaisante, donc moins à risque que les non mariées ;
· les personnes mariées ont
généralement plus de ressources matérielles.
Toujours dans le même ordre d'idée, le mariage
pourrait faciliter l'obtention de soins pendant les périodes de maladies
et participer au bien être économique de personnes, ce qui
déboucherait sur une meilleure santé. Une autre hypothèse,
moins documentée, appelée sélection adverse stipule que
les personnes de mauvaise santé ont tendance à se marier plus
tôt que les autres pour bénéficier de la protection que le
mariage procure (Lilard et Panis, 1996).
Sans faire l'unanimité, il apparaît que
l'état matrimonial est un bon predicteur de santé. D'abondantes
études sont faites sur le probable lien qui existerait entre
l'état matrimonial et la santé. L'implication dans le mariage est
associée à une diminution de la mortalité (Lui,
2008 ; Ikeda, 2007). Cette association est d'ailleurs très
documentée.
Aux Etats-Unis, en 2008 et à partir des données
recueillies lors de la National Health Interview surveys longitunales, Liu Hui
cherche à déterminer si et comment l'association entre
l'état matrimonial et la mortalité a changé au cours des
années 1986-2002. L'approche adoptée par Liu est celle de la
cohorte de vue et s'intéresse aux personnes âgées de 18 ans
et plus. La variable d'intérêt est la mortalité/survie
alors que les causes de décès sont reparties en cinq
groupes : maladies cardio-vasculaires, le cancer, le diabète et les
causes externes (homicides, suicides et accidents). Cette étude a
révélé que le statut célibataire est associé
à un risque de mortalité plus élevé que celui de la
personne mariée, et cela pour toutes les causes de décès
susmentionnées. Mais la mortalité est plus importante chez les
veuves comparativement à tous les autres états
matrimoniaux ; le risque relatif de mortalité, toutes causes
confondues, a été de 1,3 fois plus élevé chez les
veuves que chez les mariées.
De même, suite à une augmentation significative
du pourcentage des personnes divorcées ou veuves et une baisse
correspondante du taux de mariage au cours des deux dernières
décennies au Japon, en 2007, Ikeda et al décident de revoir le
lien qui existe entre l'état matrimonial et la mortalité. A
partir d'un échantillon de 94062 hommes et femmes âgés de
40 à 79 ans et suivis pendant 10 ans, ils aboutissent aux
résultats suivants. Par rapport aux hommes mariés, ceux qui ne se
sont jamais mariés ont montré des risques plus
élevés de la mortalité par maladie cardiovasculaire
[risque relatif (RR)=3,05 ; intervalle de confiance13(*) : 2,03 - 4,60], par
maladies respiratoires [risque relatif (RR)=2,43 ; intervalle de
confiance : 1,27 - 4,63], les causes externes [risque relatif
(RR)=2,18 ; intervalle de confiance : 1,05 - 4,54] et les autres
causes [risque relatif (RR)=1,91 ; intervalle de confiance : 1,51 -
2,18]. Cette étude a montré que le veuvage et le divorce au Japon
constituent potentiellement des effets néfastes pour la santé.
Par contre la réalité semble être tout
autre chez les personnes âgées. Goldman et Korenman ont
étudié, en 1995, l'effet de l'état matrimonial sur la
santé et la mortalité chez les personnes âgées en
utilisant les données de la National Health Interview surveys (aux
Etats-Unis). Ils se sont basés sur des informations recueillies sur une
population âgée de plus de 70 ans entre 1984 et 1990. Les
résultats montrent que les veuves semblent être en meilleure
santé que les autres femmes.
Par ailleurs, une étude menée en 2007 par Boade
sur l'infection du VIH au Cameroun, a montré que l'état
matrimonial est un facteur significatif à partir de 10%, et que les
personnes célibataires avaient environ 2 fois plus de risque que les
mariées d'être contaminées par le virus.
Toujours dans le même fil d'idées, en 2000, au
Canada, et à partir des données de l'étude canadienne sur
la santé et le vieillissement, Besty Kristjansson et Barbara Helliwell
ont examiné l'importance de l'état matrimonial en ce qui concerne
l'institutionnalisation des personnes âgées et la
démence14(*). Sur
un échantillon de 10263 résidents canadiens âgés de
65 ans et plus, il a été prouvé que la prévalence
de la démence chez les personnes qui ne se sont jamais mariées a
été la plus élevée que chez les mariées et
les personnes mariées autrefois, et cela dans les deux sexes. Besty et
al rapportent que le taux de prévalence de la démence chez les
hommes célibataires est de 13,4 fois plus important que chez les hommes
mariés. Chez les femmes célibataires, il est 6,8 fois plus
élevé que chez les femmes mariées. Il semble que le fait
d'être célibataire augmente directement le risque de
démence, mais cette relation pourrait être due à des
facteurs qui sont liés à la fois à l'état
matrimonial et au risque de démence ; ce qui réconforte tout
de même l'hypothèse de sélection.
Cependant, toujours aux Etats-Unis, une étude
menée par Waldron et Hughes sur les femmes âgées de 24-34
à partir des données de la National longitudinal surveys indique
que l'existence de l'effet de protection du mariage n'est effective que chez
les femmes qui ne sont pas employées. Par ailleurs, ni la
sélection au mariage, ni le mariage comme protection n'ont
été observés chez les femmes qui ont un emploi à
plein temps.
2.2
RESEAU SOCIAL ET SANTE
L'existence du lien entre l'état matrimonial et la
santé semble incontournable, mais des interrogations surgissent à
propos de la manière dont ces deux composantes se lient entre elles. En
1995, suite à des études sur cette liaison, Shye et Mulloody
proposent le réseau social comme facteur intermédiaire. Leur
constat est que : les personnes ayant un réseau social plus
évasé ont tendance à être en meilleure santé
et à se rétablir plus rapidement des suites d'une maladie ;
adoptent des comportements plus positifs vis-à-vis des soins de
santé et vivent généralement plus longtemps. A partir de
cette information, ils estiment que ce n'est pas le mariage qui améliore
la santé des concernées mais plutôt l'élargissement
du réseau social. En effet, lorsqu'une femme se marie, elle
élargit la notion de famille (les connaissances de son partenaire
deviennent les siennes).
En 2008, Héritage et Grimaud cherchent à
établir une association entre réseau social et santé
perçue en France. Ils s'appuient sur les données de l'EPCV
(Enquêtes Permanentes sur les Conditions de Vie) sur les
caractéristiques de 5046 adultes et utilisent le revenu, l'âge et
le sexe comme co-variables explicatives de la santé perçue des
français. La variable « relations sociales »
était composée des modalités suivantes : avoir eu une
conversation téléphonique personnelle (au cours des 8 jours
précédents) ; être membre actif d'une
association ; avoir au moins un ami, être marié/ vivre avec
un conjoint. Les résultats ont montré que les personnes qui n'ont
pas d'amis ont 1,7 fois plus de risque d'être en mauvaise santé
que celles qui ont au moins un ami, alors que celles qui n'ont pas de conjoint
ont 1,22 fois plus de risque d'être en mauvaise santé
comparativement aux personnes vivant en union.
2.3
RELATION ENTRE LA SANTE ET LE STATUT SOCIOECONOMIQUE
Comme mentionné plus haut, la mesure la plus
utilisée du statut socioéconomique est traduite par les variables
suivantes : le revenu disponible individuel, le niveau d'instruction, la
situation face à l'emploi et la profession. Aussi, chercher à
traduire le lien entre la santé et le statut socioéconomique
revient à traduire le lien entre la santé et chacune de ces
variables.
2.3.1
Relation entre le revenu et la santé
Des études menées surtout au Canada et aux
Etats-Unis révèlent l'existence d'une ferme relation entre le
revenu de l'adulte et son état de santé. Peu importe la mesure
adoptée pour se saisir de l'état de santé, il est peu
contestable que de faibles revenus mènent à un mauvais
état de santé.
Les preuves du lien entre le revenu et la santé sont
très documentées. Ross et Wu affirment que les personnes ayant un
revenu plus élevé ont plus de chances d'être en bonne
santé. Ils établissent que ces personnes ont plus de
facilité d'accès aux soins de santé, aussi bien à
caractère curatif ou préventif, que les autres. Le fait d'avoir
un revenu élevé contribue à avoir une hygiène de
vie favorable à la santé.
D'autres chercheurs pensent que la relation entre le revenu et
la santé peut s'expliquer par l'environnement (milieu de
résidence). En effet les personnes pourvues de revenu
élevé vivent dans des espaces moins pollués et moins
dangereux. Leurs quartiers sont très souvent moins denses et plus
agréables à vivre. De même, les enfants nés de
familles à faible revenu ont plus de risque de tomber malade ou de se
blesser. Ils sont en outre plus susceptibles d'adopter des comportements
à risques tels que la consommation du tabac et d'alcool (Tuijmann,
1989). Toutefois, il apparaît que le revenu seul ne peut expliquer la
santé ; il faut ajouter d'autres facteurs tels que la
cohésion familiale car cette dernière peut réduire la
probabilité des effets négatifs associés à de
faibles revenus (Paul R et Gail F, 1998).
2.3.2
Relation entre le niveau d'éducation et santé
L'association positive entre le niveau d'éducation et
la santé est bien établie. La littérature sur la relation
entre ces composantes semble s'accorder sur trois catégories
d'explications : les habitudes de vie, les ressources socio psychologiques
et les conditions de travail.
Ross et Wu (1995) par exemple affirment qu'un niveau de
scolarité plus élevé conduit à des saines habitudes
de vie. Les activités de nature sportive ou amicale associées au
milieu scolaire ont aussi un impact sur la santé physique.
Toujours selon Ross et Wu, un niveau d'instruction
élevé pourrait faciliter l'établissement de relations
procurant un meilleur soutien, augmenter le sentiment personnel de
contrôle sur sa vie et la capacité de comprendre les risques en
matière de santé (ressources socio psychologiques). Un peu
à l'opposé de Ross et Wu, Tuijnman (1989) parvient à
montrer qu'en réalité, les personnes qui ont les niveaux de
satisfaction les moins élevés sont celles qui ont le plus haut
niveau de scolarité. Cette information est certes surprenante, car on
s'attendrait à ce que les personnes les plus scolarisées soient
les plus satisfaites. Il s'agit ici d'un aspect psychologique et subjectif.
Cependant, bon nombre de chercheurs sont ceux qui expliquent
le lien entre le niveau d'instruction et la santé par le biais de
conditions de travail et de la situation financière. Certains chercheurs
soutiennent que les niveaux de scolarité les plus élevés
sont associés à de meilleurs revenus, alors que d'autres avancent
l'idée selon laquelle, c'est le revenu qui a une
influence sur la santé. Mais l'idée la plus
répandue est qu'un niveau de scolarité plus élevé
permet d'accéder à un emploi offrant plus de
sécurité (Ross et Wu, 1996).
D'après l'association canadienne de santé
publique15(*), suite aux
études menées aux Etats-Unis et au Canada, en moyenne, les
personnes ayant moins d'éducation ont l'espérance de vie plus
courte et sont plus souvent malades. Les moins scolarisées, ont plus de
risque de développer une crise cardiaque, l'ulcère de l'estomac,
le diabète, les maladies rénales, la bronchite, la tuberculose
que les plus scolarisées.
En 2007, Turra et Goldman observent les écarts
socio-économiques de la mortalité parmi les Hispaniques aux
Etats-Unis, en se basant sur les données relatives aux personnes
âgées. Après utilisation des modèles de
régression de Poisson sur des données recueillies entre 1989 et
1994 (source : National Health Interview Survey), et en prenant
l'âge, le sexe et le statut socioéconomique comme variables
explicatives de la mortalité des Hispaniques, Turra et Goldman
découvrent que le taux de mortalité pour les Hispaniques varie
significativement avec l'éducation et le revenu. Il ressort de cette
même étude que le taux de mortalité des Hispaniques est
plus important dans de niveaux inférieurs de la situation
socioéconomique.
Winkleby et Jatulis arrivent à une conclusion presque
similaire que précédemment. En effet, sur une étude
menée en 1992 aux Etats-Unis, avec 2380 participants à la
Stanfort five projet, et avec l'éducation et le revenu (ajusté
par l'âge) comme variables explicatives des facteurs de risque
associés à la maladie cardio-vasculaire, à savoir le
tabagisme, la pression systolique, ils parviennent à la conclusion que
la relation entre ces facteurs de risques et le statut socioéconomique a
été plus forte et la plus cohérente pour
l'éducation, indiquant ainsi un risque plus élevé
associé aux niveaux inférieurs de l'enseignement.
Par ailleurs, Caldwell (1979) en abordant la question de la
relation entre l'éducation de la mère et la santé de
l'enfant arrive, suite à une étude menée au Nigeria,
à la conclusion ci-après : l'effet de l'éducation de
la mère sur la santé de l'enfant n'est pas seulement dû
à des connaissances directement sanitaires mais aussi à trois
facteurs relevant du statut de la mère dans son environnement et de son
pouvoir de décision. Premièrement, les mères
éduquées ont une attitude moins fataliste que les mères
non éduquées, en face des maladies qui atteignent leurs
enfants ; deuxièmement elles ont une meilleure capacité
à utiliser les moyens sanitaires disponibles et le monde moderne en
général, à la fois parce qu'elles connaissent mieux ce qui
existe et parce qu'elles ont la capacité de mobiliser une attention
sélective des personnels soignants ; et enfin, l'éducation
des femmes accroît leur autonomie et diminue l'emprise traditionnelle des
hommes sur elles, et leurs enfants pourront ainsi avoir une plus grande part
des ressources de la collectivité.
2.3.3
Relation entre l'occupation d'un emploi et la santé
La littérature ne semble pas beaucoup se prononcer sur
l'association entre l'occupation d'un emploi et la santé.
Néanmoins, certains chercheurs estiment que le fait d'être au
chômage affecte sérieusement la santé mentale (Morrell et
al, 1998). Les chômeurs pour la plupart confrontés au manque de
revenu consistant finissent par se considérer comme exclus de la
société dans laquelle ils vivent : manque d'estime
personnelle et perte d'identité.
Les études sur l'association entre l'occupation d'un
emploi et la santé s'intéressent particulièrement au
suicide et aux maladies cardiovasculaires.
En 1998, dans le souci de vérifier le lien entre le
chômage et la maladie physique ou psychologique, Morrell, Taylor et Kerr
interrogent dans le temps un échantillon de jeunes âgés de
15 à 24 ans et vivant à Sydney (enquête longitudinale
australienne). Deux cohortes de 8995 individus ont été
interrogées chaque année et pendant 4 ans au cours de la
deuxième moitié de la décennie des années 1980.
Kerry et al excluent de l'analyse les personnes qui étaient
insatisfaites de leur emploi, des travailleurs non salariés et des
personnes victimes de rupture de mariage au cours de la période des
enquêtes. Après estimation des risques relatifs
par rapport au groupe de contrôle, à savoir les
employés et un ajustement par l'âge et le sexe, Morrell et al
constatent que le risque relatif de devenir psychologiquement perturbé
en raison du chômage a été de 1,51 (95% : IC :
1,15-1,99), le risque relatif de rétablissement de la perturbation
psychologique sur le retour à l'emploi chez les personnes
psychologiquement troublées a été estimé à
1,63 (95% CI : 1,06-2,48). Ils constatent une forte association entre le
chômage des jeunes et le suicide des jeunes. Les symptômes
psychologiques comme la dépression et la perte de confiance ont
été également associés au chômage des jeunes.
Par ailleurs, l'association entre les chômeurs et les facteurs de risques
tels que l'usage du cannabis, le tabac et la consommation d'alcool est plus
élevée que chez les employés. Le taux de chômage a
été une cause importante de troubles psychologiques chez les
jeunes qui ont d'abord été employés, ne souffrant pas de
problèmes de santé physique et psychologique.
2.3.4
Relation entre profession et santé
La liaison entre la santé et la profession a fait
l'objet de plusieurs études à travers le monde. La plupart des
études sinon la totalité, concourent à l'affirmation de
l'existence d'un lien. En effet, Dickinson et Stobbe (1998) concluent à
la suite de leurs travaux sur la question que certaines professions sont
associées à des activités plus dangereuses ou des milieux
de travail néfastes à la santé. Selon eux des emplois
moins bien rémunérés peuvent nuire à la
santé mentale.
Dans le but de vérifier les associations entre la
profession et les facteurs de risque cardiovasculaire et de la maladie en
Allemagne, Helmert, Shea et Bammann (1997) analysent des données
provenant de 12093 hommes et de 12125 femmes âgés de 40 à
69 ans.
Les enquêtés ont eu à participer à
trois séminaires régionaux et nationaux des enquêtes sur la
santé menées dans l'ouest de l'Allemagne entre 1984 et 1991 dans
le cadre des études allemandes de prévention cardiovasculaire.
Les mesures normalisées ont été faites sur l'hypertension,
le cholestérol, et l'obésité alors que le diabète,
l'infarctus du myocarde, l'accident vasculaire cérébral, l'angine
de poitrine ont été mesurés par autoévaluation.
Helmert et al ont divisé les professions en 13 classes chez les hommes
et en 12 classes chez les femmes. Suite à de multiples
régressions logistiques en tenant compte de l'âge, des facteurs de
risque cardiovasculaire, et le statut socio-économique, ils arrivent aux
résultats suivants : chez les hommes 12 groupes professionnels ont
eu des ratios de chance significativement plus élevés par rapport
à la catégorie de référence (les enseignants) pour
la prévalence de maladies cardiovasculaires. Par contre, aucune
augmentation significative de chance de souffrir de maladies cardiovasculaires
n'a été observée dans les 11 classes de femmes
comparativement aux enseignantes Chez les hommes, les menuisiers, les
serruriers, les commis d'entrepôt, les portiers, et les conducteurs,
l'âge influence significativement la prévalence de
l'autoévaluation de la maladie cardiovasculaire.
Entre 1985 et 1988, Marmot et al (1991) ont
enquêté sur le degré et les causes de la morbidité
dans une cohorte de 10314 fonctionnaires britanniques (6900 hommes, 3414
femmes) âgés de 35-55 ans (l'étude Whitehall II) Les
participants ont été invités à répondre
à un questionnaire auto administré et à assister à
un examen de dépistage. Marmot et al ont trouvé une association
inverse entre la qualité de l'emploi et la prévalence de l'angine
de poitrine et les symptômes de la bronchite chronique. Les
différentes qualités d'emploi ont été
associées clairement aux comportements à risque de la
santé dont le tabagisme, l'alimentation, la pratique des exercices.
2.4
QUELQUES STATISTIQUES SUR LA SANTE DE LA FEMME AU CAMEROUN
Les statistiques relatives à la santé de la
population camerounaise ne sont pas faciles à recueillir à cause
du manque de système de centralisation de l'information sanitaire. Dans
ces conditions, les informations disponibles sur la santé de la femme au
Cameroun sont estimées à partir des enquêtes relatives
à la santé menées au niveau national. Ainsi, les
statistiques que nous allons citer dans la suite sont exclusivement
tirées du rapport de l'Enquête Démographique et de
Santé au Cameroun (EDSC-III) de 2004.
D'après l'EDSC 3, le paludisme est la maladie la plus
prévalente au Cameroun et est la cause d'environ 35 % à 40 % des
décès dans les formations sanitaires. On sait que la
prévention des risques et des complications lors de l'accouchement sont
améliorées par le suivi des femmes enceintes. A partir de
l'enquête, il apparaît que parmi les dernières naissances
vivantes des cinq dernières années, 16 % des mères n'ont
pas effectué de consultation prénatale. Les disparités en
termes de niveau d'instruction sont frappantes : 95 % de femmes de niveau
secondaire ou plus ont eu un suivi prénatal contre seulement 58 % de
celles qui n'ont pas d'instruction.
De même, le niveau de richesse des ménages semble
aussi influencer la proportion de femmes ayant bénéficié
de soins prénatals : 97 % pour les femmes de ménages de
« quintile le plus riche » contre 65 % de celles de
ménages de «quintile le plus pauvre ».
Il semble se poser un problème de manque de dispense
d'informations aux femmes enceintes alors qu'il s'est avéré que
l'efficacité des soins prénatals dépend non seulement du
type d'examens effectués pendant les consultations, mais aussi des
conseils prodigués aux femmes. L'enquête révèle
qu'environ 38 % de femmes enceintes n'ont pas été
informées des complications relatives à la grossesse.
A propos des accouchements, il ressort qu'environ 62 % de
naissances se sont déroulés avec l'assistance du personnel
formé (sages-femmes, infirmières, aides soignants). Mais il
ressort également que 21 % des naissances n'ont connu que l'assistance
des parents et amis.
Les résultats de l'EDS 2004 révèlent une
prévalence d'environ 1,4 % de femmes excisées. Cette
prévalence atteint son firmament chez les femmes de l'ethnie Arabe
Choa/Peuls/Haoussa/Kanuri (13 %) mais un peu moindre parmi les musulmanes (6 %)
et l'Extrême Nord (5 %). Alors que l'excision fait partie des violences
faites aux femmes, la pratique semble être orchestrée par les
femmes elles mêmes : 89 % des cas d'excision sont pratiqués
par une praticienne traditionnelle (exciseuse ou accoucheuse).
Au Cameroun, les femmes déclarent avoir
été victimes d'une torsion du bras ou de gifles (32 %) et de
poussées ou de jets par terre (19 %). Proportion tout de même
étonnante, 16 % de femmes ont été victimes de violences
sexuelles et dans plus d'un cas sur trois par son mari/ partenaire. Concernant
le VIH/SIDA, la prévalence du virus parmi les femmes est 1,7 fois plus
importante que parmi les hommes. Cette prévalence s'établit
à environ 6,8 %. Hormis le VIH et les pathologies citées plus
haut, d'autres problèmes de santé sont aussi rencontrés
parmi les femmes mais très difficiles à recueillir. Les pratiques
telles que le repassage de la poitrine des filles ou l'engraissage de cette
dernière bien que quelque peu ignorée devraient également
faire l'objet de sections dans les enquêtes relatives à la
santé au Cameroun.
2e
PARTIE : CADRE EMPIRIQUE DE L'ETUDE
Vouloir expliquer l'état de
santé d'un groupe particulier de la population humaine par certaines
caractéristiques sociales et économiques de cette même
population relève de l'épidémiologie causale. En effet, le
célibat par exemple, ne peut pas être considéré
comme une cause de la mauvaise santé mais plutôt comme un
comportement qui augmente le risque de mauvaise santé comparativement au
mariage.
Cette seconde partie de l'étude est consacrée au
cadre empirique. Elle est composée de deux chapitres. Le chapitre
présente la méthodologie générale du cadre
empirique de la recherche et l'analyse exploratoire de l'état de
santé de la femme au Cameroun. Le dernier chapitre traite quant à
lui, de la détermination de groupes à risques en termes de
santé chez les femmes âgées de 18 à 49 ans.
CHAPITRE 3 : APPROCHES METHODOLOGIQUES ET STATISTIQUES
SOMMAIRES
L'étude s'appuiera sur les données de
l'enquête MICS 2006 du Cameroun pour chercher à atteindre ses
objectifs. La population cible de cette étude est le groupe de femmes
âgées de 18 à 49 ans. L'actuel chapitre est divisé
en trois sections : la première traite de la présentation
(contexte, objectifs, questionnaires et méthodologie) de l'enquête
MICS. La deuxième section expose la méthodologie adoptée
par l'étude et la dernière section se charge de l'analyse
exploratoire des données.
3.1
PRESENTATION DE MICS 2006
L'enquête par grappes à indicateurs multiples (en
anglais MICS 2006), réalisée par l'Institut National de
Statistique du Cameroun en 2006, est l'une des plus récentes
enquêtes abordant la question de santé de la population au
Cameroun.
3.1.1
CONTEXTE ET OBJECTIFS DU MICS 2006
L'enquête par grappes à indicateurs multiples a
été réalisée sur l'ensemble du territoire
camerounais en 2006 par l'Institut National de la Statistique du Cameroun.
Cette enquête vise essentiellement à produire des indicateurs de
suivi, de la réalisation des objectifs et des cibles définis par
la Déclaration du Millénaire adoptée en septembre 2000
à l'unanimité par les 191 États membres de l'ONU et par le
Plan d'action de la campagne « Un Monde Digne des Enfants »,
adopté par 189 États membres lors de la Session spéciale
des Nations Unies sur l'Enfance en mai 200216(*). Ces deux engagements se basent sur des promesses
faites par la communauté internationale lors du Sommet Mondial sur les
Enfants (SME) de 1990.
Le Gouvernement du Cameroun, en signant ces conventions
internationales, s'est engagé à améliorer les conditions
de vie des enfants et à assurer le suivi de la mise en oeuvre de ces
engagements. L'UNICEF s'engage pour sa part, à l'accompagner dans ce
processus en jouant un rôle d'appui17(*)
Les principaux objectifs visés par l'enquête MICS
sont :
· Fournir des indicateurs récents pour
l'évaluation de la situation des enfants et des femmes au Cameroun ;
· Fournir les données et les indicateurs
nécessaires pour le suivi/évaluation des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) et pour le Rapport du Plan
d'Action Un Monde Digne des Enfants (PAMDE) comme base de
l'action future ;
· Contribuer à l'amélioration des
systèmes de collecte de données et de suivi/évaluation du
Cameroun et au renforcement de l'expertise technique en matière de
conception, de mise en oeuvre et d'analyse de ces systèmes.
Ces informations facilitent aussi la conception et la mise en
oeuvre des politiques et des stratégies ciblées.
3.1.2
PLAN D'ECHANTILLONAGE ET QUESTIONNAIRE
Le choix de l'échantillon pour l'enquête vise
l'obtention des estimations basées sur un grand nombre d'indicateurs
relatifs à la situation de la femme et des enfants au niveau national,
en zones urbaine, rurale et pour les 12 régions (Yaoundé et
Douala étant définis comme des régions à part
entière et les 10 autres provinces). Ces 12 régions ont
été identifiées comme domaines d'étude et
stratifiées suivant le milieu de résidence.
Le plan d'échantillonnage adopté est un sondage
à 2 degrés. Au premier degré, des zones de
dénombrement ont été tirées dans chaque domaine
d'étude avec une probabilité proportionnelle à la taille
de la population alors qu'au deuxième degré, on a tiré un
nombre variable de ménages, après la mise à jour des
cartes des zones tirées (dénombrement des ménages de la
zone)18(*).
L'échantillon est constitué de 9856
ménages au sein desquels on a recensé 9 408 femmes de 15-49 ans
et 6 495 enfants de moins de 5 ans. Parmi ces ménages, 9 667 ont
été effectivement enquêtés avec succès, soit
un taux de réponse relativement satisfaisant de 98,2% au sein des
ménages. Toutes les grappes sélectionnées ont
été entièrement couvertes par l'enquête. Cependant,
parmi les femmes recensées, 9 009 ont été
interrogées avec succès,
soit un taux de réponse de 95,8 %. A propos des enfants
de moins de 5 ans, des informations ont été entièrement
collectées pour 6 362, ce qui correspond à un taux de
réponse de 98,0%.
La collecte des données a été
réalisée à travers trois questionnaires au cours de la
MICS 3 au Cameroun. Il s'agit : du questionnaire ménage, du
questionnaire femme de 15-49 ans et du questionnaire enfant de moins de 5
ans.
Le questionnaire ménage permet de collecter des
informations sur les caractéristiques démographiques (sexe,
âge, lien de parenté) des membres du ménage, ainsi que sur
la survie des parents des enfants de moins de 18 ans, sur la
fréquentation scolaire des enfants de 5-24 ans, sur le travail des
enfants de 5-14 ans, sur la discipline des enfants de 2-14 ans, sur le handicap
des enfants de 2-9 ans, sur l'eau et l'assainissement. Il sert également
à recueillir les données sur les caractéristiques du
logement, la possession et l'utilisation des moustiquaires, les orphelins et
enfants vulnérables, les dépenses de santé des
ménages et l'iodation du sel.
Ce questionnaire a aussi permis l'identification des femmes de
15-49 ans définies comme population cibles et éligibles à
l'enquête individuelle.
Pour ce qui est du questionnaire femme de 15-49 ans, un
questionnaire femme était administré à chaque femme
éligible à l'enquête individuelle. Ce questionnaire
permettait de collecter les informations sur les caractéristiques
sociodémographiques, sur l'anatoxine tétanique, sur la
santé des femmes et celle des nouveaux nés, les soins
prénatals et post-natals, leur union/mariage, l'utilisation des
méthodes de planning familial notamment la contraception, leur
comportement sexuel, la connaissance du VIH/Sida et la stigmatisation à
l'égard des personnes séropositives. Il a permis aussi de
recueillir des informations sur leur participation au développement.
Enfin, le questionnaire enfant de moins de 5ans était
administré à la mère ou à la personne en charge de
l'enfant de moins de 5 ans. Ce questionnaire permettait à ces personnes
de donner des informations relatives à l'enregistrement des naissances
à l'état civil, à l'éducation, à la prise en
charge des maladies intégrées de l'enfance, au paludisme,
à la vaccination et tant d'autres.
3.2
METHODOLOGIE DE L'ETUDE
Il convient de rappeler que l'étude vise à
atteindre deux objectifs majeurs, à savoir la détermination des
facteurs sociaux significatifs de la santé de la femme au Cameroun et la
proposition des mesures de politiques visant l'amélioration de la
santé publique.
Au cours de l'enquête MICS 2006, la question suivante a
été posée aux personnes enquêtées19(*) : si individu
âgé de 18-59 ans, a-t-il été malade pendant au moins
3 mois au cours des 12 dernières mois ? La réponse à
cette question est considérée dans le cadre de la présente
étude comme variable d'intérêt. Dans cette étude,
nous considérons qu'une femme est en mauvaise santé si elle a
été malade pendant au moins 3 mois au cours des 12 derniers mois.
La mesure adoptée est donc celle des déclarations subjectives de
l'état de santé.
Le choix de la réponse à cette question comme
variable d'intérêt est motivé par une volonté de
saisir les effets significatifs de certaines catégories sociales sur
l'état de santé de la femme en tenant compte de la durée
de la maladie et non pas de la fréquence du phénomène. En
effet, si l'on fait une étude de cohorte entre d'un coté 100
personnes que l'on pourrait qualifier de pauvres et de l'autre 100 autres
personnes non pauvres, et qu'après une année de suivi de leurs
états de santé, on trouve que 10% de pauvres ont
été malades alors que seulement 5% de non pauvres l'ont
été, on serait tenté de dire que les pauvres ont deux fois
plus de risque d'être malade par rapport aux non pauvres. Cette
façon de chercher les facteurs de risque est très utilisée
dans la littérature, mais semble présenter plusieurs manquements.
Elle ne renseigne pas sur la durée de la maladie ou sur sa
gravité. Or, il parait tout à fait raisonnable que la personne
qui a été malade pendant un mois et celle qui l'a
été pendant plus de trois mois au cours des 12 derniers mois
n'ont pas le même état de santé, car la seconde personne
serait plus vulnérable dans le cadre de son travail que la
première.
Ainsi, dans cette étude, les femmes qui ont
été malades pendant au moins 3 mois au cours des 12 derniers mois
sont qualifiées de femmes en « mauvaise santé ». Cette
façon de mesurer l'état de santé est très courante
en épidémiologie, notamment utilisée par Paul Roberts et
Gail Fawcett au cours d'une étude menée en 1998, au Canada sur
l'état de santé de personnes âgées.
L'étude consiste donc, en grande partie à
déterminer le risque qu'a une femme d'être en « mauvaise
santé » selon qu'elle est dans telle ou telle autre
catégorie sociale (état matrimonial, niveau d'éducation,
occupation à titre principal, milieu de résidence et autres).
Il s'agira de faire une analyse descriptive de la
prévalence de la mauvaise santé dans les différentes
catégories socioéconomiques, puis de proposer un modèle
économétrique capable d'évaluer le risque d'être en
mauvaise santé selon la catégorie sociale de la femme.
Analyse descriptive de la prévalence de la
mauvaise santé de la femme au Cameroun.
Il est question de présenter de façon sommaire,
la santé de la femme au Cameroun en abordant une approche
socioéconomique. Dans cette perspective, il revient à voir
comment l'état de santé est constaté dans des
catégories précises de la population. Pour arriver à cette
fin, sur la base de certaines variables (état matrimonial, occupation
à titre principal, niveau d'éducation et le réseau
social...) des femmes de 18 à 49 ans, une série d'analyses
descriptives vont être effectuées. Ces analyses vont étaler
la structure de la santé de la femme par rapport aux
caractéristiques citées ci haut. Afin de statuer sur l'existence
des associations, des tests d'indépendance de Khi-deux vont être
proposés.
Détermination de facteurs sociaux significatifs
de la santé de la femme au Cameroun
La détermination des facteurs sociaux significatifs de
la santé de la femme va se faire à partir d'une
modélisation par la technique de régression logistique. Ce choix
s'explique par la nature qualitative de la variable à expliquer.
Les variables explicatives retenues dans l'étude
résultent de la littérature sur les facteurs sociaux de la
santé. Aussi, les variables relatives au statut socioéconomique
(éducation, occupation à titre principal), et le statut
matrimonial et d'autres variables telles que le réseau social (le fait
d'appartenir ou non aux associations) et bien évidemment l'âge et
le milieu de résidence constituent le champ des comportements
sensés influencer le risque d'être en mauvaise santé. Le
modèle proposé va donc présenter le risque relatif qu'a
une femme d'être en « mauvaise santé » selon
la catégorie considérée.
Les femmes vulnérables sont celles qui, pour chaque
facteur socioéconomique significatif, appartiennent à la
modalité dont le risque relatif (approché par l'odd ratio) est le
plus élevé comparativement à la modalité de
référence. C'est donc à partir de la connaissance de ces
groupes de femmes que des mesures de politiques de santé vont être
proposées.
3.3
ANALYSE EXPLORATOIRE DE LA SANTE PAR RAPPORT AUX CARACTERISTIQUES
SOCIOECONOMIQUES
Nous allons décrire de manière sommaire la
structure de santé des femmes au Cameroun par rapport aux
caractéristiques sociodémographiques. Il est important de
rappeler que l'état de santé dont il est question ici, concerne
les personnes âgées de 18 à 49 ans. L'étude
considère ainsi comme personne en mauvaise santé, toute femme de
la catégorie d'âge précitée, qui était malade
pendant au moins 3 mois (cumulés) au cours des 12 derniers mois
précédant l'enquête. Bien évidemment, les personnes
sont qualifiées de non en mauvaise santé dans le cas contraire.
Les résultats qui vont être observés
à travers l'analyse descriptive devraient être confirmés
par une analyse économétrique. Aussi cette section va balayer
tour à tour les variables suivantes : l'âge, l'état
matrimonial, l'appartenance à des associations (réseau social),
le niveau d'éducation, l'occupation à titre principal, le milieu
de résidence et certaines caractéristiques des ménages.
3. 3.1 Etat de santé de la femme et âge
La lecture du tableau 1, montre qu'en 2006 et sur 7855 femmes
de 18 à 4920(*)
ans, interrogées pendant l'enquête MICS, environ 4,8 % ont
été malades pendant au moins 3 mois au cours des 12 mois
précédant l'enquête. Cette prévalence semble croitre
avec l'âge. En effet, le risque relatif (rapport des deux
prévalences) de la mauvaise santé semble être 1,7 fois plus
élevé chez les femmes âgées de 40 à 49 ans
que chez celles de la catégorie 18 à 29 ans. Les camerounaises
âgées de 40 à 49 ans pourraient être
considérées comme population féminine à plus haut
risque comparativement aux autres catégories.
Tableau 1: Prévalence
de la mauvaise santé des femmes selon l'âge
Tranches d'âge
|
Effectif
|
Prévalence de la mauvaise santé
(%)
|
[18 à 30 ans [
|
4231
|
3,63
|
[30 à 40 ans [
|
2211
|
5,06
|
[40 à 50 ans [
|
1413
|
7,99
|
Ensemble
|
7855
|
4,82
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Cependant pour avoir plus de certitude sur cette
éventuelle liaison, on peut dès à présent
s'appesantir sur les résultats du test de Khi-deux entre ces deux
grandeurs. Ainsi, au vue du tableau 2 ci-après, et à partir de la
valeur de la signification asymptotique (largement inférieure au seuil
de 5%), on a donc de bonnes raisons de croire que le risque d'être en
mauvaise santé est lié à l'âge de la femme au
Cameroun. Plus la femme vieillit, plus elle est vulnérable.
Tableau 2: Test
d'indépendance entre l'état de santé et l'âge de la
femme.
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique
|
Khi-deux de Pearson
|
44,12
|
2
|
2,54E-10
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
3. 3.2. Etat de santé de la femme et état
matrimonial
Dans toute la littérature (chapitre 2, section 2.1), le
mariage est considéré comme un facteur de protection. On lui
attribue des qualités dont les mécanismes sont difficiles
à appréhender. Mais qu'en est-il des femmes mariées au
Cameroun ?
A partir du tableau 3, on peut constater que sur les 7855
femmes âgées de 18 à 49 ans, environ 42,7 % sont
mariées monogames, contre seulement 4,8% de
divorcées/séparées. Le mariage est donc très
prédominant chez la femme au Cameroun. De même, sur les 379 femmes
présentant de mauvais états de santé, environ 148 sont de
femmes mariées monogames.
Tableau 3 : Etat de
santé de la femme selon le statut matrimonial
Etat matrimonial
|
Effectif
|
Pourcentage du total (%)
|
Effectif des femmes en mauvaise
santé
|
Prévalence de la mauvaise santé
(%)
|
Célibataire
|
1936
|
24,6
|
80
|
4,1
|
Mariée monogame
|
3352
|
42,7
|
148
|
4,4
|
Mariée polygame21(*)
|
1292
|
16,4
|
52
|
4
|
Divorcée/séparée
|
380
|
4,8
|
34
|
8,9
|
Veuve
|
336
|
4,3
|
37
|
11
|
Union libre
|
559
|
7,1
|
28
|
5
|
Total
|
7855
|
100
|
379
|
4,8
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
La comparaison des prévalences montre que les
pourcentages de femmes ayant été malades pendant au moins 3 mois
au cours des 12 derniers mois chez les mariées (monogame ou polygame),
célibataires et en union libre sont presque similaires. Par ailleurs,
les veuves et les femmes séparées ou divorcées
présentent des prévalences les plus importantes : les veuves
atteignent le plafond avec 11 %.
Une explication possible à cette situation serait peut
être que les femmes veuves ou séparées, donc vivant sans
partenaire prennent plus de temps à se rétablir en cas de
maladie. Aussi, hormis les enfants ou les autres parents, le mari est non
seulement une source de réconfort mais aussi de financement en cas de
maladie. Certainement que les femmes veuves, divorcées ou
séparées souffrent plus de problèmes de santé
psychologique ; de sentiment de solitude ou ne parviennent pas à
accepter la séparation ou la disparition de leurs anciens
partenaires ; ce qui peut se traduire par une dépression. Aussi, le
fait qu'elles soient seules à s'occuper de leurs progénitures
fait qu'elles fournissent certainement plus d'efforts que les autres femmes.
Le comportement des femmes célibataires est tout de
même étonnant. On s'attendrait à voir une prévalence
plus importante de la mauvaise chez les femmes célibataires que chez les
femmes mariées ou en union libre. Certainement, bien que
célibataires, ces femmes sont sous la charge de leurs parents et
bénéficient du soutien de ces derniers dans le
rétablissement en cas de problèmes de santé. Une raison
plus plausible serait la jeunesse de ces dernières. En effet, environ 50
% des célibataires interrogées ont un âge compris entre 18
et 22 ans22(*).
Les resultats du test d'independance consignés dans le
tableau 4 montrent une signification bien inferieure à 5%. Dès
lors, on a de bonnes raisons de croire que la prévalence de la mauvaise
santé chez la femme au Cameroun est liée à l'etat
matrimonial.
Tableau 4 : Test
d'indépendance entre l'état de santé et le statut
matrimonial de la femme
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique
|
Khi-deux de Pearson
|
47,16
|
5
|
5,30E-10
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Les femmes séparées ou divorcées et les
femmes veuves ont été mariées au moins une fois au cours
de leur vie. Il se pourrait que la perte de tous les avantages procurés
par le mariage soit la cause de la prévalence élevée de la
mauvaise de santé enregistrée chez ces femmes. Les avantages
perdus seraient par exemple l'assistance, le partage des obligations du
ménage, le réseau social.
En outre, la vue du graphique 1 montre qu'il y'a relativement
plus de femmes précédemment mariées (veuve,
séparée ou divorcée) en mauvaise santé que les
femmes actuellement mariées ou jamais mariée
(célibataires).
Graphique 1 : Proportion
de femmes en mauvaise santé selon l'état matrimonial
Source :MICS 2006 et nos calculs
3.3.3
Etat de santé de la femme au Cameroun et réseau social
Au cours de la MICS 2006 du Cameroun, une série de
questions relatives à l'appartenance aux associations de nature amicale,
professionnelle, culturelle et autres ont été posées aux
femmes âgées de 15 à 49 ans. L'étude compte utiliser
les réponses à ces questions pour traduire l'éventuel lien
qui existerait entre l'état de santé et le réseau social.
L'idée est de considérer les associations comme
des structures d'entraide, de partage de connaissances et de
compétences. Dans ce sens, les partis politiques et autres regroupements
définissent le réseau social des individus, car à travers
eux, les femmes peuvent augmenter leur chance d'obtenir un avantage de quelque
nature que ce soit (emplois, services, traitements particuliers etc.).
La lecture du tableau 5 relatif au croisement entre
l'état de santé des femmes au Cameroun et l'appartenance ou non
aux associations montre que quelque soit le type d'association (exceptée
l'association professionnelle), les femmes qui n'appartiennent pas à ces
dernières semblent avoir moins de risques d'être en mauvaise
santé que les autres. En effet, sur 1128 femmes qui font partie d'une
association culturelle, 6,5 % ont été en mauvaise santé
comparativement aux 4,5 % des 6727 femmes qui ne sont pas membres
d'associations culturelles. Exceptionnellement, seules les femmes qui font
partie d'association de nature professionnelle, semblent présenter une
prévalence de la mauvaise santé (3,7 %) inférieure
à celles qui n'en font pas partie (4,8 %).
Il semblerait que l'appartenance aux associations soit
préjudiciable à la santé de la femme au Cameroun. Cette
situation, quelque peu paradoxale, pourrait s'expliquer par le
phénomène de sélection inverse c'est-à-dire que les
associations attireraient énormément de femmes qui ont une
mauvaise santé. En effet, les femmes au préalable en mauvaise
santé (cas de la santé mentale) vont certainement vers les
associations dans le but de trouver réconfort et soutien.
Tableau 5 :
Proportion de femmes en mauvaise santé selon la participation aux
associations.
Types d'associations
|
Participation
|
Effectif
|
Prévalence de la mauvaise santé
(%)
|
culturelle
|
Oui
|
1128
|
6,5
|
Non
|
6727
|
4,5
|
Religieuse
|
Oui
|
1544
|
6,5
|
Non
|
6311
|
4,4
|
Politique
|
Oui
|
309
|
8,7
|
Non
|
7546
|
4,7
|
Tontine simple
|
Oui
|
2700
|
5,4
|
Non
|
5155
|
4,5
|
Comité de développement
|
Oui
|
288
|
8,0
|
Non
|
7569
|
4,8
|
Amicale
|
Oui
|
531
|
5,6
|
Non
|
7324
|
4,8
|
Sportive
|
Oui
|
120
|
6,7
|
Non
|
7735
|
4,8
|
Professionnelle
|
Oui
|
108
|
3,7
|
Non
|
7747
|
4,8
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Toujours dans la même logique, le décryptage du
tableau suivant, expose une tout autre réalité. Les femmes qui ne
font partie d'aucune association, bien que représentant environ la
moitié de la population échantillonnée, présentent
la prévalence la plus faible en termes de mauvaise santé. Par
ailleurs, les femmes qui sont membres de plus de deux associations semblent
concentrer la proportion la plus élevée en termes de mauvaise
santé (prévalence située à environ 6,8%) et
pourraient être considérées comme population
féminine à haut risque.
Tableau 6 :
Proportion de femmes en mauvaise santé selon le nombre d'association
d'appartenance
Nombre d'associations
|
Effectif
|
Prévalence de la mauvaise
santé
|
Aucune association
|
3939
|
3,90 %
|
Une association
|
2174
|
5,20 %
|
Deux associations
|
1046
|
6,20 %
|
Plus de deux associations
|
696
|
6,80 %
|
Ensemble
|
7855
|
4,82 %
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
D'ailleurs, le test d'indépendance entre l'état
de santé et le nombre d'associations présente 3 degrés de
liberté et une signification asymptotique de 0,0003 (largement
inférieur à 5%). On a donc de bonnes raisons de croire au lien
entre le risque de mauvaise santé de la femme au Cameroun et le nombre
d'associations.
Tableau 7: Test
d'indépendance entre l'état de santé et le nombre
d'associations
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique
|
Khi-deux de Pearson
|
18,451
|
3
|
3,5E-4
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
3.3.4.
Etat de santé de la femme au Cameroun et l'occupation principale
L'occupation principale est l'une des caractéristiques
les plus utilisées pour décrire la situation sociale d'un
individu dans la société. Généralement les
personnes au chômage se considèrent comme les rebuts de la
société à laquelle elles appartiennent ; ce
comportement se répercute sur leur santé mentale. Aussi,
malgré que femmes ont de multiples occupations possibles, elles ont
été regroupées en 7 classes (voir tableau 8 à la
page suivante).
La lecture de ce tableau montre que sur un effectif de 7855
femmes âgées de 18 à 49 ans, près de 38,1 % ont le
ménage et les travaux domestiques comme occupation à titre
principal, suivies de celles qui font principalement l'agriculture. On constate
qu'environ 3,9 % de femmes ménagères ou s'occupant de travaux
domestiques ont été malades pendant au moins 3 mois au cours des
12 derniers mois. La prévalence de la mauvaise santé est
très élevée chez les commerçantes (6 %), les
agricultrices et les femmes sans occupation (5,8 %)
Tableau 8: Proportion de
femmes en mauvaise santé selon l'occupation principale
Occupation principale
|
Effectif
|
Pourcentage du total (%)
|
Effectif en mauvaise santé
|
Prévalence de la mauvaise santé
(%)
|
Ménage/travaux domestiques
|
2996
|
38,1
|
116
|
3,9
|
Ecoles/études
|
775
|
9,1
|
30
|
4,1
|
Service et administration
|
732
|
9,3
|
36
|
4,9
|
Agriculture
|
1917
|
24,4
|
112
|
5,8
|
Commerce
|
914
|
11,6
|
55
|
6
|
Sans occupation
|
329
|
4,2
|
19
|
5,8
|
Autres
|
242
|
3
|
11
|
4,5
|
total
|
7855
|
100
|
379
|
4,8
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
La prévalence relativement élevée de la
mauvaise santé observée chez les agricultrices est certainement
imputable à leurs conditions de travail. Généralement, ces
femmes travaillent dans un environnement non sécurisé, à
la merci des insectes, des serpents et autres intempéries (froid et
chaleur). Elles font de longues distances à pieds pour arriver aux
champs ; même quand elles sont souffrantes, elles sont
obligées de continuer à travailler pour nourrir leur
progéniture. Le cas des commerçantes est quelque peu difficile
à expliquer car l'on ne peut distinguer les grandes et petites
commerçantes. Le cas de ces dernières se dégage une fois
de plus de l'environnement du commerce et du stress des affaires. Les femmes
marchandes ambulantes doivent par exemple parcourir d'importantes distances
sous des températures élevées pour pouvoir écouler
leurs marchandises. Les marchandes de produits maraîchères doivent
quitter leurs domiciles aux premières heures du matin, affrontant le
froid pour s'approvisionner en marchandises. Très souvent, elles font
leurs ventes dans des milieux où baignent les eaux stagnantes et
infectées. Cette exposition est favorable au paludisme et à la
typhoïde par exemple.
En tout état de cause, les travaux ménagers et
domestiques semblent être un facteur de réduction du risque
d'être en mauvaise santé chez la femme au Cameroun. Car ces
travaux sont moins encombrants et sont réalisés dans un cadre
familial et se font généralement dans un enclos habitable.
Le test d'indépendance (tableau 9) associé aux
deux grandeurs montre l'existence d'un lien entre l'occupation principale des
femmes et le risque de mauvaise santé (signification asymptotique
égale à 0,015 inférieure à 0,05).
Tableau 9 : Test
d'indépendance entre l'état de santé et l'occupation
à titre principal
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique
|
Khi-deux de Pearson
|
14,067
|
5
|
0,015
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
3.3.5
Etat de santé de la femme au Cameroun et niveau d'instruction
La lecture du tableau suivant montre que sur 7855 femmes
âgées de 18 à 49 ans, environ 22,2 % sont sans instruction.
Le pourcentage le plus important est observé chez les femmes de niveau
primaire (environ 39,1 %). La comparaison des niveaux de prévalence en
termes de mauvaise santé classe les femmes de niveau primaire en
première position (5,9 %), suivies de celles de niveau secondaire et
plus, et enfin de celles qui n'ont pas eu d'instruction.
Tableau 10: Proportion de
camerounaises en mauvaise santé selon le niveau
d'instruction
Niveau d'instruction
|
Effectif
|
Pourcentage du total (%)
|
Effectif en mauvaise santé
|
Prévalence de la mauvaise santé
(%)
|
sans instruction
|
1742
|
22,2
|
52
|
3
|
Primaire
|
3072
|
39,1
|
181
|
5,9
|
Secondaire et plus
|
3041
|
38,7
|
146
|
4,8
|
Total
|
7855
|
100
|
379
|
4,8
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Selon la littérature, les femmes sans instruction
devraient présenter la prévalence la plus élevée en
termes de mauvaise santé, car elles seraient généralement
associées à des activités que l'on qualifierait de
dangereuses (absence de sécurité sociale, absence de contrat de
travail). Le fait que les femmes sans instruction ont présenté la
plus faible prévalence de la mauvaise santé pourrait s'expliquer
par la structure de l'occupation principale de ces dernières. En effet,
environ 3 femmes sans niveau d'instruction sur 4 s'occupent principalement des
ménages et des travaux domestiques (voir graphique 4). Or ce type
d'occupation n'est que faiblement associé à la survenue de la
mauvaise santé (revoir tableau 8). Par ailleurs, les femmes de niveau
primaire s'occupent majoritairement (à hauteur de 55%) de l'agriculture
et du commerce (activités dans lesquelles on a observé les
prévalences les plus importantes en termes de mauvaise santé de
la femme au cours du MICS).
Ce graphique montre que l'importante prévalence de la
mauvaise santé constatée chez les femmes de niveau primaire
serait due à des activités menées par ces
dernières. Le même raisonnement pourrait être utilisé
dans l'explication de la faible prévalence de la mauvaise santé
observée chez les femmes sans instruction.
Graphique 2: Profils du
niveau d'instruction des femmes selon le type d'occupation
principale
Source : MICS 2006 et nos calculs
La situation sanitaire de la femme au Cameroun est liée
à son niveau d'instruction au seuil de significativité de 5 %.
Tableau 11 : Test
d'indépendance entre l'état de santé et le niveau
d'instruction
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique
|
Khi-deux de Pearson
|
20,447
|
2
|
3,6E-005
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
3.3.6
Etat de santé de la femme au Cameroun et le bien être des
ménages.
Comme nous l'avons dit plus haut, le revenu individuel est
l'un des meilleurs prédicateurs de santé, mais il est sans doute,
le plus difficile à appréhender. Nous comptons l'approcher par
l'indice de richesse des ménages, qui traduit dans une certaine mesure
le niveau de bien être des individus qui y vivent.
Qu'elle soit monétaire, objective, subjective ou
relative, la pauvreté renvoie toujours à l'idée d'un
minimum vital non atteint. L'approche monétaire étant très
discutée, les experts de l'ORC Macro se sont basés sur les
informations relatives aux biens durables possédés par les
ménages et certaines caractéristiques des ménages pour
concevoir l'indice de richesse des ménages (IRM23(*)). Cet indice a
été calculé au cours de la MICS par l'INS du Cameroun.
Ainsi, l'étude va directement utiliser les données y relatives
pour traduire le lien entre la mauvaise santé et le niveau de
pauvreté des ménages.
La lecture du tableau 12 montre que sur 7855 femmes (de 18
à 49 ans) enquêtées, environ 18 % vivent dans de
ménages du premier groupe (le plus pauvre). Le cinquième groupe
(les ménages les plus riches) est le plus représenté avec
environ 25 % de femmes concernées. Ce même tableau montre une
certaine constance de la prévalence de la mauvaise santé par
rapport au niveau de pauvreté des ménages.
Exceptée la plus faible prévalence (3,4 %) de la
mauvaise santé observée chez les femmes de ménages les
plus pauvres, aucune des prévalences ne semble se détacher des
autres ; ce qui peut se traduire par l'indépendance entre le niveau
de pauvreté des ménages et la très mauvaise santé.
La faible prévalence de la mauvaise santé observée chez
les femmes vivant dans de ménages du premier groupe semble corroborer ce
qui a été observé en 2001 au cours de l'ECAM (voir
encadré 10).
Tableau 12 : Proportion
de femmes en mauvaise santé selon l'indice de pauvreté des
ménages au Cameroun
Quintile de l'indice de richesse
|
Effectif
|
Pourcentage du total (%)
|
Effectif en mauvaise santé
|
Prévalence de la mauvaise santé
(%)
|
Le plus pauvre
|
1411
|
18
|
48
|
3,4
|
Second
|
1367
|
17,4
|
76
|
5,6
|
Moyen
|
1469
|
18,7
|
76
|
5,2
|
Quatrième
|
1633
|
20,8
|
83
|
5,1
|
Le plus riche
|
1975
|
25,1
|
96
|
4,9
|
Total
|
7855
|
100
|
379
|
4,8
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Le test d'indépendance entre l'indice de
pauvreté des ménages et la survenue de la mauvaise santé
n'est pas significatif à 5% (voir tableau ci-dessous).
Tableau 13 : Test
d'indépendance entre l'état de santé et l'indice de
richesse des ménages
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique
|
Khi-deux de Pearson
|
8,461
|
4
|
0,076
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Encadré 10 : Extrait du
résumé exécutif
Suivant le niveau de vie, les membres des ménages
pauvres se sont déclarés être moins malades que ceux des
ménages non pauvres. En effet, les membres des ménages non
pauvres, disposant d'un peu plus de moyen, s'assurent
généralement un suivi médical contrairement aux
ménages pauvres dont un membre ne s'avoue souvent malade que lorsque son
état de santé se détériore. Dans cet esprit et
suivant les quintiles de dépenses, les 20 % des ménages les plus
pauvres ont déclaré être moins malades que tous les
autres.
Source : ECAM II, Pauvreté et Santé au
Cameroun en 2001, page 3.
Il ressort de cette dernière analyse que la survenue de
la mauvaise santé des femmes au Cameroun n'est pas liée au niveau
du bien être des ménages (tel que défini par ORC Macro).
Une fois de plus, cette situation pourrait être expliquée par les
occupations des femmes considérées. Aussi, le profil des niveaux
de pauvreté de femmes par le type d'occupation montre qu'environ 7
femmes vivant dans de ménages « les plus pauvres »
sur 10 s'occupent du ménage ou des travaux domestiques. Cependant les
femmes issues du ménage « le plus riche » s'occupent
essentiellement des ménages/ travaux domestiques (24,2%), de
l'école/étude (22,5%) et des services/administration (22,7%). Les
groupes de femmes dont la part de l'agriculture et du commerce dans
l'occupation principale dépasse 35%24(*) semblent présenter de pires états de
santé.
Graphique 3: Profils du
niveau de pauvreté des ménages selon l'occupation principale des
femmes au Cameroun
Source : MICS 2006 et nos calculs.
3.3.7 Etat de santé de la femme et le milieu de
résidence
La lecture du tableau suivant montre que la prévalence
de la mauvaise santé de la femme au Cameroun est très
élevée dans la ville de Yaoundé (7,86 %), dans les
provinces du Sud (7,02 %) et du Sud Ouest (6,96 %). Le phénomène
de mauvaise santé est relativement faible à Adamaoua (2,70 %) et
dans les provinces du Nord (2,66 %) et dans l'Extrême-Nord (2,71 %).
Tableau 14: Proportion de
femmes en mauvaise santé selon le milieu de résidence au
Cameroun
Provinces
|
Effectif
|
Prévalence de la mauvaise santé
(%)
|
Douala
|
758
|
3,3
|
Yaoundé
|
751
|
7,86
|
Adamaoua
|
740
|
2,7
|
Centre
|
620
|
4,84
|
Est
|
684
|
5,56
|
Extrême-Nord
|
702
|
2,71
|
Littoral
|
586
|
5,29
|
Nord
|
713
|
2,66
|
Nord-Ouest
|
541
|
4,44
|
Sud
|
527
|
7,02
|
Sud-ouest
|
618
|
6,96
|
Total
|
7855
|
4,82
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Les résultats du test d'indépendance (tableau
15) montrent que le phénomène de la mauvaise santé de la
femme est lié au milieu de résidence.
Tableau 15: Test
d'indépendance entre l'état de santé de la femme au
Cameroun et le milieu de résidence
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique
|
Khi-deux de Pearson
|
53,807
|
11
|
1,28E-06
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
3.3.8 Etat de santé de la femme au Cameroun et taille
du ménage
Sur un effectif de 7855 femmes enquêtées pendant
l'enquête MICS 2006, environ 233 habitent seules dans leurs
ménages (voir tableau 24, page 69). Environ 13 % des femmes
enquêtées habitent dans de ménages de 5 personnes. La
prévalence de la mauvaise santé est très
élevée (11,2 %) chez les femmes qui vivent seules dans leurs
ménages comparativement à celle des femmes qui habitent dans de
ménages de 3 personnes (3,9 %).
CHAPITRE 4 : MODELISATION DE LA SITUATION SANITAIRE DE LA
FEMME AU CAMEROUN
Comme il l'a été souligné au niveau de
la méthodologie générale de l'étude (chapitre 3,
section 3.2), la variable d'intérêt est l'état de
santé des femmes durant les 12 mois ayant précédé
la MICS 2006. Pour cela, nous comptons proposer un modèle de
régression logistique capable de déterminer les groupes de femmes
les plus vulnérables en terme de santé (femmes malades pendant au
moins 3 mois pendant les 12 derniers mois avant la MICS).
Ce chapitre va se diviser en deux sections. La première
section traite exclusivement de la modélisation, alors la seconde parle
des limites de l'étude et des propositions de politiques de santé
publique sous-jacentes aux résultats de l'étude.
4.1
MODELISATION LOGISTIQUE DE LA SANTE DE LA FEMME AU CAMEROUN
Il existe deux types d'analyses au niveau de la
modélisation logistique : l'analyse pronostic et l'analyse
étiologique. La première cherche à construire un
modèle dont la finalité est de prédire le mieux possible
les modalités de la variable d'intérêt alors que la seconde
analyse s'intéresse plus particulièrement à évaluer
le risque associé à un facteur. Nous avons retenu l'analyse
étiologique.
Nous disposons des données sur l'état de
santé de la femme au Cameroun. Ces données sont issues de
l'enquête MICS 2006 du Cameroun. Nous comptons les utiliser pour
déterminer les facteurs de risque liés à la mauvaise
santé (être malade pendant au moins 3 mois au cours des 12
derniers mois). L'échantillon concerne 7855 femmes âgées de
18 à 49 ans dont 379 ont été de mauvaise santé. Les
facteurs de risques potentiels évalués (sur base de la
littérature et de la description) sont l'âge de la femme (en
année), l'état matrimonial de la femme (célibataire,
mariée monogame, mariée polygame, veuve, séparée ou
divorcée, union libre), le niveau d'instruction (sans niveau, primaire,
secondaire et plus), nombre d'associations (aucune association, une
association, deux associations, plus de deux associations), le quintile de
pauvreté du ménage (le plus pauvre, second, moyen, le
quatrième, le plus riche), l'occupation principale de la femme (sans
occupation, agriculture, écoles/études, commerce, service et
administration, ménages/travaux domestiques, autres) et la province
(Douala, Yaoundé et les 10 autres provinces) et la taille du
ménage.
La variable dépendante (à expliquer) est
nominale. Elle prend la valeur 1 si l'individu a été malade
pendant au moins 3 mois au cours des 12 derniers mois et 0 si non. Les
variables explicatives, excepté l'âge et la taille du
ménage sont également qualitatives (nominales et ordinales). Le
modèle approprié pour traduire les facteurs de risques
associés à la variable dépendante est le modèle de
régression logistique.
4.1.1 Présentation théorique du
modèle logit
La régression linéaire n'est plus
appropriée lorsque la variable dépendante est qualitative ou
catégorielle. Ainsi, lorsque la variable qualitative a deux
modalités, on parle de variable dichotomique et lorsque ces
modalités sont supérieures à deux, on parle de variable
polytomique. La formulation mathématique du modèle logit telle
que présentée dans les encadrés qui suivent est
inspirée de Bourbonnais (2005) et de Taffé (2004).
Encadré 1 : Aperçu sur le
modèle logit
Définition : On dispose d'une
variable d'intérêt Y pour un individu i qui
s'écrit :
Xi= (Xi1, ... Xip)
un ensemble de variables explicatives pour Yi. On
désire expliquer E(Yi) par où Rk avec k = p+1, sont des paramètres inconnus qu'on
désire estimer.
Soit un modèle dichotomique : où F(.) désigne une fonction de répartition.
Ainsi, on appelle modèle logistique, le modèle dichotomique qui
admet pour fonction de répartition la fonction de distribution de la loi
logistique définie comme suit : ;
Le modèle logit définit donc la
probabilité associée à l'événement Y=1 comme
la valeur de la fonction de répartition de la loi logistique au point
c'est-à-dire : == pi .
A partir de cette expression, on peut faciliter
l'interprétation des paramètres estimés par la
construction de la quantité suivante :
Logit = =
On peut aussi écrire le modèle de
régression logistique sous la forme d'un modèle de
régression linéaire :
Y=F() +
Cependant, le modèle est non linéaire et le
résidu ne peut pas être distribué selon une loi normale. En
effet, si l'on admet le codage 0/1 (qui n'est pas unique), le résidu ne
pourra prendre que deux valeur, à savoir : =1-F() si Y=1 ou =-F() si Y=0. Delà, la variance n'est plus (cas de régression linéaire) mais plutôt V()=F()[1-F()]. Cette variance dépend de la variable X et par
conséquent, elle n'est pas constante mais heteroscédastique.
Estimation du modèle :
l'estimation au niveau de la modélisation logistique se fait à
partir de la méthode du maximum de vraisemblance. Ainsi, on
décrit la vraisemblance de l'échantillon. Cette vraisemblance
s'écrit comme suit :
L ()=
On maximise cette vraisemblance par rapport aux
paramètres au moyen d'un algorithme numérique.
Les informations relatives aux tests de significativité
et aux interprétations des coefficients et odd ratio sont
consignés dans l'encadre 2, placé en annexe D.
4.1.2 Spécification du
modèle
Les variables retenues pour traduire les facteurs de risques
associés à la mauvaise santé sont de deux natures. Elles
reflètent la situation sociodémographique (l'âge,
l'état matrimonial, le niveau d'instruction, la province, le nombre
d'associations) de l'individu et la situation du ménage (quintile de
richesse et le nombre de membres).
Pour faciliter l'interprétation de la constante du
modèle, les variables continues (l'âge de la femme et le nombre de
membres du ménage) sont centrées. Par contre,
l'interprétation des coefficients et Odd ratio nécessite la
définition des catégories de référence. Le tableau
suivant expose les différentes variables explicatives et les
modalités de référence associées.
Tableau 16: variables et
catégories de référence
Libellé de la variable
|
Nombre de modalités
|
Catégorie de référence
|
Etat matrimonial
|
6
|
Mariée monogame
|
Occupation principale
|
7
|
Agriculture
|
Niveau d'instruction
|
3
|
Aucun niveau
|
Nombre d'association
|
4
|
Aucune association
|
Province
|
12
|
Douala
|
Indice de richesse des ménages
|
5
|
Le plus pauvre
|
La réussite d'une modélisation par
régression logistique nécessite le respect de certaines
étapes. La procédure à respecter est décrite dans
l'encadré suivant.
Encadre 3 : Etapes nécessaires pour
réaliser une régression logistique
4.1.3
Estimation du modèle
Le modèle est estimé par la méthode de
maximum de vraisemblance à partir du logiciel STATA 9. Après 4
itérations, on obtient les résultats suivants :
Tableau 17 :
Résultats de l'estimation du modèle
Etat de santé
|
Coef
|
Std. Err.
|
Effet marginal
|
Odds Ratio
|
P>z
|
Intervalle de confiance 95%
|
inf.
|
Sup
|
Age centré
|
0,045
|
0,007
|
0,0017
|
1,046
|
0,000
|
0,030
|
0,059
|
Taille centrée du ménage
|
-0,022
|
0,016
|
-0,0008
|
0,978
|
0,165
|
-0,053
|
0,009
|
Etat matrimonial (base=mariée
monogame)
|
Célibataire
|
0,033
|
0,174
|
0,0131
|
1,034
|
0,848
|
-0,308
|
0,375
|
Mariée polygame
|
-0,015
|
0,177
|
-0,0005
|
0,986
|
0,935
|
-0,362
|
0,333
|
Divorcée/séparée
|
0,642
|
0,206
|
0,0329
|
1,900
|
0,002
|
0,239
|
1,045
|
Veuve
|
0,643
|
0,203
|
0,0331
|
1,903
|
0,002
|
0,245
|
1,042
|
Union libre
|
0,081
|
0,226
|
0,0032
|
1,084
|
0,720
|
-0,361
|
0,523
|
Province (base=Douala)
|
Yaoundé
|
1,105
|
0,253
|
0,0665
|
3,019
|
0,000
|
0,610
|
1,600
|
Adamaoua
|
-0,151
|
0,343
|
-0,0055
|
0,860
|
0,659
|
-0,824
|
0,521
|
Centre
|
0,232
|
0,309
|
0,0099
|
1,261
|
0,452
|
-0,373
|
0,837
|
Est
|
0,412
|
0,300
|
0,0188
|
1,509
|
0,170
|
-0,177
|
1,000
|
Extrême Nord
|
-0,152
|
0,383
|
-0,0056
|
0,859
|
0,691
|
-0,903
|
0,598
|
Littoral
|
0,416
|
0,292
|
0,0191
|
1,516
|
0,154
|
-0,156
|
0,989
|
Nord
|
-0,061
|
0,376
|
-0,0023
|
0,940
|
0,870
|
-0,798
|
0,675
|
Nord Ouest
|
0,274
|
0,323
|
0,0119
|
1,315
|
0,396
|
-0,359
|
0,907
|
Ouest
|
0,470
|
0,296
|
0,0220
|
1,599
|
0,112
|
-0,110
|
1,049
|
Sud
|
0,715
|
0,294
|
0,0374
|
2,045
|
0,015
|
0,140
|
1,291
|
Sud Ouest
|
0,767
|
0,279
|
0,0407
|
2,154
|
0,006
|
0,220
|
1,315
|
Occupation principale (base=agriculture)
|
Ecole/étude
|
0,485
|
0,287
|
0,0228
|
1,625
|
0,090
|
-0,077
|
1,047
|
Ménage/travaux domestiques
|
0,209
|
0,170
|
0,0083
|
1,232
|
0,220
|
-0,125
|
0,543
|
Sans occupation
|
0,574
|
0,292
|
0,0286
|
1,775
|
0,049
|
0,002
|
1,146
|
Commerce
|
0,109
|
0,195
|
0,0043
|
1,115
|
0,578
|
-0,274
|
0,491
|
Administration
|
0,011
|
0,241
|
0,0004
|
1,011
|
0,965
|
-0,462
|
0,483
|
Autres occupations
|
0,092
|
0,343
|
0,0037
|
1,096
|
0,789
|
-0,581
|
0,765
|
Nombre d'associations (base=aucune
association)
|
Une association
|
-0,005
|
0,137
|
-0,0001
|
0,995
|
0,972
|
-0,273
|
0,264
|
Deux associations
|
0,032
|
0,168
|
0,0012
|
1,033
|
0,846
|
-0,296
|
0,361
|
Plus de deux associations
|
0,040
|
0,194
|
0,0015
|
1,041
|
0,837
|
-0,340
|
0,420
|
Niveau d'instruction (base=sans instruction)
|
Primaire
|
0,431
|
0,200
|
0,0176
|
1,539
|
0,031
|
0,039
|
0,823
|
Secondaire et plus
|
0,278
|
0,234
|
0,0112
|
1,321
|
0,235
|
-0,181
|
0,737
|
Indice de richesse des ménages (base=le plus
pauvre)
|
Second
|
0,068
|
0,217
|
0,0027
|
1,070
|
0,754
|
-0,357
|
0,493
|
Moyen
|
-0,111
|
0,226
|
-0,0042
|
0,895
|
0,623
|
-0,555
|
0,332
|
Quatrième
|
-0,155
|
0,239
|
-0,0057
|
0,857
|
0,517
|
-0,623
|
0,314
|
Le plus riche
|
-0,312
|
0,268
|
-0,0113
|
0,732
|
0,243
|
-0,837
|
0,212
|
_cons
|
-3,881
|
0,363
|
|
0,021
|
0.000
|
-4,592
|
-3,169
|
Number of obs
|
7855
|
LR chi2(33)
|
147,7300
|
Prob > chi2
|
0,00001
|
Pseudo R2
|
0,0486
|
log likelihood
|
-1444,7308
|
|
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
4.1.4 Diagnostic du modèle
Diagnostiquer un modèle logistique consiste à
déterminer la qualité d'ajustement du modèle aux
données (en anglais « Goodness of fit »). Pour
fixer les idées, nous allons nous appuyer sur l'analyse des
résidus comme celui de Pearson et la distance de Cook25(*). L'analyse de ces
résidus permet de statuer sur l'existence ou non des observations
très mal ajustées et ayant possiblement un effet important sur
l'estimation des coefficients. L'évaluation de la capacité du
modèle à discriminer les modalités de la variable
d'intérêt va se faire à partir des courbes de
sensibilité, de spécificité et la courbe ROC (Receiving
Operating Curve). Mais avant de s'intéresser aux résidus, il est
important d'évaluer la calibration26(*) du modèle. Pour cela, on va utiliser le test
d'Hosmer et Lemeshow.
4.1.4.1 Evaluation de la calibration du
modèle
Le principe du test de Hosmer et Lemeshow consiste à
comparer les valeurs prédites et observées des modalités
de la variable d'intérêt, après regroupement des individus
en classes. On utilise ensuite la distance de Khi-deux pour calculer la
distance entre les fréquences observées et prédites.
Lorsque cette distance est relativement petite, on considère que le
modèle est bien calibré.
Le test repose sur les hypothèses suivantes :
H0 : le modèle est bien calibré
contre H1 : le modèle n'est pas bien calibré.
Dans le cas présent, l'échantillon a
été divisé en 10 groupes. La lecture du tableau suivant
relatif aux résultats du test d'Hosmer et Lemeshow montre que
l'ajustement global du modèle aux données est satisfaisant. Car,
la valeur de la probabilité critique (Prob > chi2) est
supérieure au seuil de signification de 5%.
Tableau 18 :
Résultats du test de Hosmer et Lemeshow
Groupe
|
Prob
|
Obs_1
|
Exp_1
|
Obs_0
|
Exp_0
|
Total
|
1
|
0,0187
|
10
|
12,5
|
776
|
773,8
|
786
|
2
|
0,0239
|
18
|
16,7
|
767
|
768,3
|
785
|
3
|
0,0288
|
19
|
20,7
|
767
|
765,3
|
786
|
4
|
0,0335
|
27
|
24,4
|
758
|
760,6
|
785
|
5
|
0,0392
|
34
|
28,6
|
752
|
757,4
|
786
|
6
|
0,0461
|
28
|
33,4
|
757
|
751,6
|
785
|
7
|
0,0552
|
42
|
39,7
|
744
|
746,3
|
786
|
8
|
0,0667
|
48
|
47,5
|
737
|
737,5
|
785
|
9
|
0,0888
|
57
|
60,1
|
729
|
725,9
|
786
|
10
|
0,2811
|
96
|
95,7
|
689
|
689,3
|
785
|
Hosmer Lemeshow Chi2 (8)
|
3,24
|
Prob > chi2
|
0,9187
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Néanmoins, certains « covariate
patterns27(*) »
très mal ajustés peuvent nous échapper, malgré
l'ajustement global du modèle. L'analyse des résidus permet de
savoir si l'ajustement est « bon » pour tous les
« covariate patterns ».
4.1.4.2 Analyse des résidus du
modèle
L'examen des résidus a de multiples objectifs. Il
permet entre autres de déterminer s'il y'a des observations mal
expliquées (résidus extrêmes) et si certaines observations
(outlier28(*) ou effet
de levier) influencent catastrophiquement les résultats
des estimations (changement de signe ou de valeurs des coefficients) et
biaisent ainsi les analyses29(*).
Une observation est mal expliquée lorsque la valeur du
résidu de Pearson associé est supérieure à 2. Elles
deviennent suspectes lorsque leur nombre dépasse 5% de l'ensemble des
observations. Dans notre cas, sur les 7855 observations, 370 ont
présenté des résidus extrêmes (voir graphique 8,
page 79). Il s'agit essentiellement des personnes qui ont été
malades au cours des 12 derniers mois ayant précédé
l'enquête MICS. Le graphique suivant illustre bien la dispersion des
observations. Une observation peut influencer l'estimation des coefficients du
modèle lorsque la distance de Cook associée à
l'observation est supérieure à 4 divisé par le nombre
d'observation (). Dans notre cas, les observations dont la distance de Cook est
supérieure à 0,0005 sont suspectes. Après examen de cette
distance, on constate que 1495 observations peuvent influencer
significativement les estimations du modèle. Ces observations n'ont pas
de comportement particulier hormis le fait que la totalité des femmes
malades font partie de ce groupe. Cependant, la lecture du graphique suivant
apporte l'information selon laquelle aucune observation n'influence
significativement l'estimation des observations car toutes les valeurs du
« pregibon dbeta » sont inférieures à
l'unité.
Graphique 4:
Représentation de la distance de Cook en fonction de la
probabilité critique
Source : MICS 2006 et nos calculs
4.1.4.3 : Evaluation du pouvoir discriminant du
modèle
La modélisation de la probabilité de
réalisation des différents attributs de la variable
d'intérêt (mauvaise santé ou non) à partir de
certaines co-variables fournit des probabilités estimées pour
chaque observation. En utilisant ces probabilités, on peut se fixer un
seuil pour pouvoir classer les individus dans la catégorie 1 si la
probabilité estimée est supérieure au seuil et dans la
catégorie 0 sinon.
Etant donné que la proportion est un estimateur sans
biais de la probabilité dans le cas d'un grand échantillon, nous
choisissons de fixer le seuil à 5%. Ainsi toutes les femmes dont les
probabilités estimées sont supérieures à ce seuil
sont considérées comme en mauvaise santé par le
modèle.
Nous allons utiliser la notion de spécificité et
de sensibilité30(*)
pour juger de la performance du classement effectué à partir de
ce seuil. La lecture du tableau suivant présente le classement
effectué par le modèle au seuil fixé.
Tableau 19:
Résultats du classement des observations
Classified
|
y=1
|
Y=0
|
Total
|
+
|
217
|
2567
|
2784
|
-
|
162
|
4909
|
5071
|
Total
|
379
|
7476
|
7855
|
Classified + if predicted Pr(y=1) >=0.05
|
Source: MICS 2006 et nos calculs
A partir de ce tableau, on constate que la sensibilité
du modèle est égale à 57,26%. Tandis que la
spécificité est située à 65%. Le modèle
prédit mieux les femmes qui n'ont pas subi le phénomène
(être malade pendant au moins 3 mois au cours des 12 derniers mois) que
celles qui l'ont subi. Dans l'ensemble, le modèle fournit 65,26% de
bonnes réponses.
Etant donné que la spécificité et la
sensibilité varient en fonction du seuil. On peut utiliser la courbe
ROC31(*) comme indicateur
de la capacité du modèle à discriminer. Ainsi la
visualisation de la courbe suivante montre que le modèle proposé
est acceptable car la valeur du ROC est supérieure à 70%.
Graphique 5: la courbe ROC
relative à l'estimation
Source : MICS 2006 et nos calculs
Le diagnostic du modèle a montré que certaines
observations sont mal ajustées au modèle mais qu'aucune d'entre
elles n'influence significativement les coefficients de l'estimation. Le
modèle donne environ 65 bonnes réponses sur 100. En somme, le
modèle ainsi proposé est acceptable et peut ainsi être
utilisé pour l'extrapolation des résultats à l'ensemble de
la population étudiée (les camerounaises âgées de 18
à 49 ans).
4.1.5
Interprétation du modèle
Dans cette section de l'étude, nous utiliserons une
fois de plus l'expression «mauvaise santé » pour designer
les femmes qui ont été malades pendant au moins 3 mois au cours
des 12 derniers mois et cela dans le but de faciliter les
interprétations.
Les interprétations faites dans cette section se
rapportent au tableau 17 de la section 4.1.3 (page 49). La lecture de ce
tableau montre que de façon globale, le modèle est significatif
c'est-à-dire qu'il y a au moins une variable qui permet d'évaluer
la probabilité qu'a une femme d'être en mauvaise santé. En
effet, la probabilité critique (prob > chi2) est de loin
inférieure à 1%.
Dans l'ensemble, les résultats de l'étude sont
quelque peu mitigés. Il n'y a aucune association entre le quintile de
richesse des ménages, le réseau social et la taille du
ménage et l'état de santé de la femme au Cameroun (voir la
colonne 6). En effet, les valeurs des probabilités critiques
associées sont supérieures à 5 %. Aussi, qu'elles
appartiennent aux ménages pauvres, moyens ou riches, les femmes ont (au
seuil de 5 %) les mêmes risques d'être en mauvaise santé. Le
fait d'appartenir ou non à une ou plusieurs associations de nature
quelconque n'influence pas l'état de santé.
Par ailleurs, on a trouvé des associations entre
l'âge, l'occupation principale, la province de résidence,
l'état matrimonial, le niveau d'instruction et l'état de
santé de la femme.
· L'âge est un facteur de risque significatif de la
maladie chez la femme au Cameroun. En effet, lorsque la femme vieillit de 10
ans, le risque d'avoir une mauvaise santé se multiplie par 1,5 (voir la
colonne 5). Le vieillissement d'une année augmente le risque d'avoir une
mauvaise santé de 0,0017 (voir la colonne 4);
· A propos de l'état matrimonial, en prenant les
mariées monogames comme référence, on constate que seuls
les coefficients associés aux modalités
divorcée/séparée et veuves sont
significativement différents de zéro et en même temps
positifs. Ainsi, les femmes divorcées, séparées ou veuves
ont environ deux fois plus de risques d'avoir une mauvaise santé que les
femmes mariées monogames.
· Sur le point de vue géographique, en
considérant la ville de Douala comme référence, on
remarque que seuls les coefficients associés à trois provinces
sont significativement différents de zéro. Il s'agit de
Yaoundé, des provinces du Sud et du Sud-ouest. Comparativement à
Douala, les femmes qui vivent à Yaoundé ont environ trois (03)
fois plus de risques de présenter une mauvaise santé, suivies
respectivement de celles qui vivent dans les provinces du Sud (OD = 2,045) et
du Sud-ouest (OD = 2,154).
· Pour ce qui est du type d'occupation à titre
principal, on constate qu'un seul coefficient est significatif. Au seuil de 5
%, la modalité notée sans occupation présente une
association avec la santé de la femme. Par rapport aux femmes qui
travaillent principalement dans l'agriculture, les femmes sans occupation
principale ont environ 1,75 fois plus de chance d'avoir une mauvaise
santé. En outre, lorsqu'une agricultrice devient sans occupation, elle
voit augmenter sa probabilité d'avoir une mauvaise santé de
0,0286. Les femmes sans occupation sont plus vulnérables que celles qui
sont occupées ;
· Enfin, concernant le niveau d'instruction (les femmes
sans instruction étant prises comme référence), seule la
catégorie niveau primaire est associée à
l'état de santé de la femme au Cameroun. On constate que le
coefficient se rapportant à la modalité niveau primaire est
positif, ce qui veut dire que comparativement aux femmes sans instruction,
celles du niveau primaire sont plus vulnérables. Lorsqu'une femme
décide d'arrêter son éducation au niveau primaire, on
s'attend à ce que sa probabilité d'avoir une mauvaise
santé augmente de 0,0176.
4.2
LIMITES DE L'ETUDE ET SUGGESTIONS
Quelques limites et suggestions sont présentées
dans cette section de la deuxième partie de l'étude. Une fois ces
limites contournées, les résultats seront de bien meilleure
qualité. Ces suggestions sont inspirées des résultats
trouvés précédemment.
4.2.1
Limites de l'étude
Chaque méthodologie utilisée dans
l'appréhension de l'état de santé d'une population apporte
son lot de problèmes. Celle qui est utilisée au cours de cette
étude ne fait pas exception. De ce fait, les résultats
présentés au cours de cette étude valent la peine
d'être nuancés. Cependant, les limites de cette étude sont
de deux natures : il s'agit de la nature des données
traitées et de la technique utilisée.
On peut alors énumérer les points suivants:
§ les estimations des logits de l'état de
santé des femmes souffrent d'un biais dû au fait que les femmes
enquêtées n'ont pas été tirées
aléatoirement car le tirage à deux niveaux concernait la zone de
dénombrement et le ménage ;
§ le modèle proposé ne prend pas en compte
les maladies génétiques telles que la drépanocytose ou le
diabète dans l'explication de l'état de santé des femmes.
En effet, certaines personnes naissent déjà malades, ce qui n'a
rien avoir avec le statut socio-économique ou l'état
matrimonial ;
§ les données manquantes relatives aux variables
utilisées au cours de cette étude, représentaient moins de
1 % des 7855 femmes âgées de 18 à 49 ans. Ne voulant pas
perdre de l'information, ces données manquantes ont été
attribuées aux modalités modales de chaque variable.
4.2.2
Suggestions
Les résultats de l'étude montrent que les femmes
âgées, veuves, divorcées ou séparées et sans
occupation à titre principal sont les plus vulnérables. De
même, les provinces de Yaoundé, du Sud et du Sud-ouest sont celles
où les femmes qui y vivent, sont les plus vulnérables en
matière de santé. Cependant, les résultats de
l'étude ne nous permettent pas de comprendre les mécanismes qui
se cachent derrière les associations entre l'état matrimonial,
l'occupation à titre principal, la situation géographique et la
santé. Ainsi, on peut améliorer la santé de la femme au
Cameroun en réalisant les suggestions suivantes :
Tableau 20: Perspectives de
la santé de la femme au Cameroun : points d'ancrage et
suggestions
Points d'ancrage
|
Suggestions
|
Vulnérabilité des personnes
âgées
|
Renforcement de l'assistance sociale aux personnes
âgées (soins infirmiers à domicile ou services d'accueil du
jour)
|
Vulnérabilité des veuves et des
divorcées
|
Création d'une instance publique chargée des
problèmes du veuvage et du divorce (services de réinsertion au
mariage)
|
Fragilité des femmes sans occupation à titre
principal
|
Réalisation et encouragement des projets offrant des
opportunités de formations/ emplois aux femmes
|
Faiblesse du niveau d'instruction
|
Inciter les femmes à atteindre au moins le niveau
d'instruction secondaire
|
Précarité des conditions de vie
|
Réalisation des études approfondies sur les
conditions de vie (accès à l'eau potable, irrigation des eaux
usées, qualité de l'air etc.) et habitudes des habitants de
Yaoundé, des provinces du Sud et du Sud ouest
|
CONCLUSION
L'interrogation à laquelle nous voulions
répondre, à savoir « quel lien existe-il entre le rang
social et la santé de la femme au Cameroun ? » nous a
permis de passer en revue la littérature existante sur la question.
Cette littérature est très riche en études de cas.
Les données que nous avons utilisées sont issues
de l'enquête par grappes à indicateurs multiples du Cameroun,
réalisée en 2006. La population concernée est
constituée de 7855 femmes sexuellement actives, et économiquement
productives (âgées de 18 à 49 ans). Dans notre
étude, nous considérons qu'une femme est en mauvaise santé
si elle a été malade pendant au moins 3 mois au cours des 12
derniers selon les intérêts de l'enquête. Ainsi,
l'âge, l'état matrimonial, le niveau d'éducation, le
quintile de richesse du ménage, le nombre d'associations, l'occupation
principale, la taille du ménage et la province de résidence
constituent des facteurs retenus.
Le modèle proposé pour évaluer le risque
de mauvaise santé associé à chaque facteur retenu est le
modèle logistique. Il ressort que le modèle est globalement
significatif et acceptable. L'âge constitue un prédicteur
significatif de la mauvaise santé de la femme au Cameroun. Les veuves,
les divorcées, les femmes sans occupation principale et de niveau
d'instruction primaire sont celles qui risquent le plus d'être en
mauvaise santé (ces catégories ont présenté des
coefficients significatifs et les plus élevés). Sur le plan
géographique, ce sont les femmes qui habitent à Yaoundé et
dans les provinces du Sud et du Sud ouest qui sont les plus
vulnérables.
Cette étude nous a permis d'extraire les variables
d'action pour les politiques gouvernementales en matière de santé
publique (objectif principal de l'étude). Un rapprochement des
résultats de la modélisation avec les ceux de l'analyse
descriptive montre une certaine complémentarité, et donc
suggère que des actions soient prises suivant une approche à la
fois globale et ciblée selon l'état matrimonial, l'occupation
principale, le niveau d'éducation et le lieu de résidence.
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26 PNUD, 2002 : Rapport 2001 sur la le
développement humain, New York.
27 Régis Bourbonnais, 2005, Econométrie, Manuel
et exercices corrigés, 6e édition, Dunod, Paris.
28 Résolution WHA45.25, 1992, Femmes, santé et
développement.
29 Roger Girod, 1984, Les inégalités sociales,
presses universitaires de France, 1er édition, mars,
Paris.
30 Ross, Catherine E., Chia-Ling Wu. 1996. « Education, Age
and the Cumulative Advantage
in Health », Journal of Health and Social Behaviour, vol.
37, no 1, march.
31 Ross, Catherine E, Chia-Ling Wu. 1995. « The Links
between Education and Health »,
American Sociological Review, vol. 60, no 5, October.
32 Santé - Wikipédia,
file://F:\Santé.htm.
33 Santé et protection sociale, 2006, Le Cameroun,
chiffres clés,
www.gipspsi.org.
34 Santé publique - Wikipédia,
file://F:\Santé_publique.htm
.
35 Shelley Phipps, 2003. Répercussions de la
pauvreté sur la santé : aperçu de la recherche,
Institut Canadien d'information sur la santé. Juin.
36 Shye Diana, John P. Mullody, Donald K. Freeborn, Clyde R.
Pope, 1995. Gender Differences in the relationship between social network
support and mortality: A longitunal study of an Elderly Cohort. Social science
and medicine, Vol 41, n°7, October.
37 Taffé Patrick, 2004, Cours de Régression
Logistique, Institut Universitaire de Médecine Sociale et
Préventive, Aout, Lausanne.
38 Tuijnman, Albert. 1989. « Recurrent Education, Earnings,
and Well-being: A Fifty-year Longitudinal Study of a Cohort of Swedish Men
», Acta Universitatis Stockholmiensis Stockholm Studies in Educational
Psychology, vol. 24.
39 Turra CM, Goldman N, 2007. Socio-economic differences of
mortality in the americans adults : glance on the Hispanic paradoxe,
Newpapers of gerontology, series B, Sciences and sociale sciences vol.63.
40 Paule Kemgni, 2005, Analyse d'un cercle vicieux :
Inégalités sociales, pauvreté et santé, Medicus
Mundi Schweiz Nr. 95, Januar.
41 Yves MICHAUD, 1999, Violences, Presses Universitaires de
France, septembre, Paris.
42 Waldron I, Hughes ME, Brooks T L, 1996, Protection of the
mariage and mariage of selection : proof of possible effects reciproques
of marital status and health, Social science and Medecine, Departement of
Biology, University of Pennsylvania, USA, 43 (1), July.
43 Winkleby MA, Jatulis DE, Frank E, Fortmann SP, 1992. The
socio-economic status and health: how education, incomes contribute to the
occupation of the factors of risk of cardiovascular deseases. Americain journal
of public health, vol 82, June.
44 Z. Héritage, O. Grimaud, A. Jourdain et R. G.
Wilkinson, 2008. Association entre réseau social et santé
perçue : un impact qui varie en fonction du niveau de revenu ?
FNORS, Marseille, Octobre.
ANNEXE
A : Informations relatives à la MICS
Encadré 4 : Un engagement pour l'action :
obligations nationales et internationales de rendre compte
Les gouvernements signataires de la Déclaration du
Millénaire et du Plan d'Action de la campagne « Un Monde Digne des
Enfants » s'étaient également engagés à suivre
la réalisation des buts et objectifs qui y sont définis. Ainsi
avaient-ils déclaré :
« Nous assurerons le suivi régulier et
l'évaluation au niveau national et, en tant que de besoin, au niveau
régional, des progrès accomplis vers les objectifs et les cibles
du présent plan d'action aux échelles nationale, régionale
et internationale. En conséquence, nous renforcerons notre
capacité statistique nationale en améliorant la collecte,
l'analyse et la ventilation des données, notamment par sexe, âge
et autres facteurs susceptibles de créer des inégalités,
et nous appuierons toute une série de recherches axées sur les
enfants. Nous améliorerons la coopération internationale afin
d'appuyer les efforts de renforcement des capacités statistiques, et
d'accroître les capacités des communautés en matière
de suivi, d'évaluation et de planification », (Un Monde Digne des
Enfants, paragraphe 60).
«...Nous évaluerons périodiquement les
progrès réalisés, aux niveaux national et provincial, afin
de mieux surmonter les obstacles et d'accélérer l'action....
», (Un Monde Digne des Enfants, paragraphe 61).
En outre, le Plan d'action (paragraphe 61) invite
spécialement l'UNICEF à s'impliquer dans la préparation
des rapports périodiques évaluant les progrès
réalisés : « ...En tant qu'organisation mondiale, chef de
file pour la protection de l'enfance, le Fonds des Nations
Unies pour l'Enfance est prié de continuer à
préparer et à diffuser, en étroite collaboration avec les
gouvernements, les Fonds, Programmes et Institutions spécialisées
concernés des Nations Unies, et avec tous les autres acteurs
appropriés, le cas échéant, l'information sur les
progrès réalisés dans la mise en oeuvre de la
présente déclaration et du présent plan d'action
».
De même, la Déclaration du Millénaire
(paragraphe 31) demande des rapports d'évaluation périodiques :
« ...Nous demandons à l'Assemblée Générale
d'examiner de façon régulière les progrès accomplis
dans la mise en oeuvre des dispositions de la présente
Déclaration et prions le Secrétaire général de
faire publier des rapports périodiques, pour examen par
l'Assemblée Générale et suite à donner ».
Source : Rapport principal MICS
2006
Encadré 5 : Taille, répartition de
l'échantillon et choix des grappes
La taille de l'échantillon a été
fixée à 9 865 ménages. Pour son calcul, l'indicateur
clé utilisé a été le pourcentage d'enfants de 0-59
mois ayant reçu un traitement contre une infection respiratoire
aiguë (IRA) au cours des deux dernières semaines. La formule
ci-dessous a permis d'estimer la taille moyenne de l'échantillon requise
pour ces indicateurs :
Où
n est la taille de l'échantillon requise,
exprimée en nombre de ménages ; 4 est le facteur permettant
d'obtenir un niveau de confiance de 95% ; r est la prévalence
prévisionnelle ou attendue (taux de couverture) du traitement des IRA
chez les enfants de 0-59 mois ; 1,1 est le facteur nécessaire pour
élever la taille de l'échantillon de 10% pour raison de
non-participation ; f est le symbole abrégé de deff (effet du
plan expérimental) ; 0,12r est la marge d'erreur tolérable
à un niveau de confiance de 95% définie comme 12% de r (erreur
d'échantillonnage relative de r) ; p est la proportion de la population
totale sur laquelle l'indicateur r est basé ; nh est la taille moyenne
d'un ménage.
Pour le calcul, r (pourcentage d'enfants de 0-59 mois
ayant reçu un traitement des IRA) a été fixé
à 40%. La valeur de deff (effet du plan expérimental) a
été fixée à 1,5 sur la base des estimations issues
des enquêtes antérieures, celle de p (pourcentage d'enfants
âgés de 0-4 ans au sein de la population totale) à 19% et
celle de nh (taille moyenne d'un ménage) à 4,5.
Le résultat de cette opération est d'environ 800
ménages. Ce chiffre correspond à la taille moyenne de
l'échantillon requise dans chaque domaine, soit environ 9 800
ménages. La taille moyenne d'une grappe dans l'enquête MICS du
Cameroun a été estimée à 19 ménages par
grappe urbaine et 24 par grappe rurale, en raison de plusieurs
considérations, dont le budget disponible et le temps nécessaire
pour une équipe pour accomplir son travail auprès d'une grappe.
La division du nombre total de ménages par le nombre de ménages
par grappe a donné un total de 34 à 45 grappes par région
ou domaine, soit 466 grappes pour l'ensemble du pays.
Ce calcul visait une répartition de la taille de
l'échantillon dans les 12 domaines d'étude. Pour cette raison, 34
à 45 grappes ont été allouées à chaque
domaine, avec une taille finale de l'échantillon équivalent
à un plus de 9 800 ménages (environ 39 grappes x 12 domaines x
21). Dans chaque domaine, les grappes (unités d'échantillonnage
principales) ont été réparties entre le milieu urbain et
rural, proportionnellement à la taille des populations urbaine et
rurale.
Cadre d'échantillonnage et choix des
grappes : Les travaux cartographiques de l'EDSC 3 ont servi de
cadre pour le choix des grappes. Les zones de dénombrement issues de la
cartographie du 3ème Recensement Général de la Population
et de l'Habitat (RGPH) ont été définies comme
unités d'échantillonnage principales (UEP) et elles ont
été choisies dans chacun des domaines d'échantillonnage
sur la base de procédures d'échantillonnage ppt
(probabilité proportionnelle à la taille) systématiques,
en fonction des tailles estimées des zones de dénombrement
d'après la cartographie de 2003 du 3ème RGPH. Ainsi, pour
exécuter la première étape de l'échantillonnage, le
nombre de zones de dénombrement requis dans chacun des 12 domaines a
été choisi en faisant la distinction entre le milieu urbain et le
milieu rural.
Source : Rapport principal MICS 2006
Encadré 6 : Choix des ménages et
calcul des pondérations de l'échantillon
Pour chaque zone de dénombrement, les ménages
ont été répertoriés par les équipes
d'enquêteurs. Ensuite, ceux-ci ont été
numérotés par ordre de 1 à n (n étant le nombre
total de ménages dans chaque zone de dénombrement) et le
contrôleur a procédé à la sélection d'un
nombre variable de ménages fixé au départ par la
Coordination pour chaque zone de dénombrement sur la base des
procédures de sélection systématiques.
Calcul des pondérations de
l'échantillon : l'échantillon de l'enquête
par grappes à indicateurs multiples du Cameroun n'est pas
auto-pondéré. En fait, faute de disposer des résultats du
3ème RGPH, la non uniformité du nombre de ménages
alloué à chaque domaine (région) et à chaque zone
de dénombrement a permis d'utiliser des fractions
d'échantillonnage différentes sur la base de la taille de chaque
domaine et de chaque zone de dénombrement Pour cette raison, les
pondérations de l'échantillon ont été
calculées et utilisées dans les analyses ultérieures des
données de l'enquête.
La principale composante de cette pondération est
l'inverse de la fraction d'échantillonnage qui a permis de
déterminer le nombre de ménages par échantillon dans ce
domaine d'échantillonnage spécifique :
Wh = 1 / fh
Le terme fh, la fraction d'échantillonnage au niveau de
la strate h, est le produit des probabilités de choix à chaque
étape de chaque domaine d'échantillonnage :
fh = P1hi * P2hi
Où
P1hi est la probabilité de sélectionner la
grappe i dans la strate h au premier degré ;
P2hi est la probabilité de sélectionner un
ménage dans la grappe i de la strate h au deuxième
degré.
Les fractions d'échantillonnage des ménages de
chaque zone (grappes) ont été calculées en raison de la
différence entre le nombre estimatif de ménages par zone de
dénombrement avant la sélection de la première
étape (choix des unités d'échantillonnage principales) et
le nombre révisé de ménages par zone. Ces fractions
incluent donc la probabilité de choix de la zone de dénombrement
appartenant à ce domaine d'échantillonnage spécifique
ainsi que celle du choix d'un ménage appartenant à la zone de
dénombrement de l'échantillon (grappe).
Une seconde composante à prendre en compte dans le
calcul des pondérations de l'échantillon est le niveau de
non-réponse aux enquêtes auprès des ménages et des
personnes dans chaque grappe.
L'ajustement pour la non-réponse des ménages est
égal à l'inverse de la valeur suivante :
RR = Nombre de ménages interrogés / Nombre de
ménagés occupés répertoriés
À l'issue du travail de terrain, les taux de
réponse ont été calculés pour chaque domaine
d'échantillonnage. Ces taux ont servi à ajuster les
pondérations d'échantillon calculées pour chaque grappe.
Les taux de réponse de l'enquête MICS du Cameroun sont
présentés dans le Tableau HH.1 du présent rapport.
.
Le nombre de femmes de 15-49 ans et d'enfants de moins de 5
ans concernés est issu de l'inventaire des ménages fait dans le
Questionnaire dédié au ménage ayant répondu
à l'enquête.
Pour chaque zone de dénombrement, les
pondérations non ajustées des ménages ont
été calculées en multipliant les facteurs ci-dessus.
Ensuite, elles ont été standardisées (ou
normalisées). Cette opération a pour finalité d'harmoniser
la somme des unités d'échantillonnage interrogées avec la
taille totale de l'échantillon au niveau national. La normalisation
consiste à multiplier les pondérations non ajustées
susmentionnées par le ratio du nombre de ménages
interrogés sur le nombre total de ménages à
pondération non ajustée. Une procédure de standardisation
similaire a été utilisée pour calculer les
pondérations standardisées des questionnaires
dédiés aux femmes et aux enfants de moins de 5 ans.
Les pondérations ajustées (normalisées)
ont varié entre 0,217 et 4,669 pour les 466 zones de dénombrement
(grappes).
Les pondérations de l'échantillon ont
été annexées à l'ensemble des groupes de
données et appliquées à chaque ménage, femme ou
enfant de moins de 5 ans pour les besoins de calcul des indicateurs et de
Source : Rapport principal MICS 2006
Encadré 7 : Indice de richesse des
ménages
La construction de l'indice de richesse des ménages est
basée sur l'approche non monétaire de la pauvreté.
Celle-ci place le bien-être dans l'espace des libertés et des
accomplissements. Elle intègre l'approche par les capacités et
celle par les besoins de base. Suivant la première approche, un individu
doit être en mesure de se prendre en charge comme par exemple être
logé décemment. Vu sous le prisme de la seconde approche, un
individu doit satisfaire certains besoins pour atteindre une certaine
qualité de vie. Les besoins pris ici en compte sont : l'accès
à une source améliorée d'eau, l'assainissement, etc.
Pour construire l'indicateur composite du niveau de vie qu'est
l'indice de richesse, l'on a utilisé un panier de biens composé
de certains équipements (radio, téléviseur, ordinateur,
climatiseur, téléphone mobile, téléphone fixe,
réfrigérateur, cuisinière, horloge, bicyclette, voiture)
et des caractéristiques des ménages (électricité,
nombre de personnes par pièce à coucher, matériau du sol,
matériau du mur, utilisation de combustibles solides pour la cuisine,
source d'approvisionnement en eau de boisson, type d'installations
sanitaires).
Les étapes de la construction de l'indice sont les
suivantes :
-Les variables quantitatives sont considérées en
l'état ;
-Les modalités d'un caractère qualitatif
donné du panier de biens sont dichotomisées et donnent lieu
à de nouvelles variables ;
-Une ACP (Analyse en Composante Principale) est
réalisée sur l'ensemble de ces variables ;
-Un coefficient (score) est affecté à chaque
bien à l'issue de l'ACP ;
-Les scores sont standardisés suivant une distribution
normale ;
-Chaque ménage reçoit pour score, la somme des
scores de ses biens retenus dans le panier ;
-Chaque ménage est pondéré par le nombre
des membres du ménage ;
-Les ménages sont divisés en cinq groupes de
taille égale (quintile), du quintile le plus pauvre au quintile le plus
riche, sur la base des scores de richesse des ménages ;
-On affecte à chaque individu dans le ménage, le
score du ménage.
L'indice ainsi construit s'interprète comme un proxy de
la richesse de long terme des ménages.
Les cinq groupes ou quintiles obtenus ont pour libellé
:
- le plus pauvre ;
- le second ;
- le moyen ;
- le quatrième ;
- le plus riche.
Source : Rapport principal du MICS 2006.
ANNEXE B : Statistiques supplémentaires
aux variables étudiées
Tableau 21 : Le niveau
d'instruction et l'occupation à titre principal des femmes au
Cameroun
Croisement
|
Niveau d'instruction
|
Total
|
Aucun
|
Primaire
|
Secondaire & +
|
Occupation à titre principal
|
Ménage/Travaux domestiques
|
Effectif
|
1315
|
1036
|
643
|
2994
|
% en colonne
|
75,5
|
33,7
|
21,2
|
38,1
|
Ecole/études
|
Effectif
|
3
|
18
|
704
|
725
|
% en colonne
|
0,2
|
0,6
|
23,2
|
9,2
|
Agriculture
|
Effectif
|
267
|
1279
|
371
|
1917
|
% en colonne
|
15,3
|
41,6
|
12,2
|
24,4
|
Commerce
|
Effectif
|
87
|
399
|
427
|
913
|
% en colonne
|
5,0
|
13,0
|
14,0
|
11,6
|
Service et administration
|
Effectif
|
10
|
155
|
567
|
732
|
% en colonne
|
0,6
|
5,05
|
18,7
|
9,3
|
Autres
|
Effectif
|
59
|
184
|
328
|
571
|
% en colonne
|
3,4
|
6,0
|
10,8
|
7,3
|
Total
|
Effectif
|
1741
|
3071
|
3040
|
7852
|
% en colonne
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Tableau 22 : Le quintile
de richesse et l'occupation à titre principal des femmes
Croisement
|
Quintile de l'indice de richesse
|
Total
|
Le plus pauvre
|
Second
|
Moyen
|
Quatrième
|
Le plus riche
|
Occupation à titre principal
|
Ménage/Travaux domestiques
|
Effectif
|
995
|
501
|
473
|
550
|
477
|
2996
|
% en colonne
|
70,5
|
36,6
|
32,2
|
33,7
|
24,2
|
38,1
|
Ecole/études
|
Effectif
|
10
|
31
|
69
|
170
|
445
|
725
|
% en colonne
|
0,71
|
2,3
|
4,7
|
10,4
|
22,5
|
9,2
|
Agriculture
|
Effectif
|
316
|
714
|
615
|
239
|
33
|
1917
|
% en colonne
|
22,4
|
52,2
|
41,9
|
14,6
|
1,7
|
24,4
|
Commerce
|
Effectif
|
38
|
70
|
170
|
335
|
301
|
914
|
% en colonne
|
2,7
|
5,1
|
11,6
|
20,5
|
15,2
|
11,6
|
Service et administration
|
Effectif
|
3
|
13
|
66
|
202
|
448
|
732
|
% en colonne
|
0,2
|
1,0
|
4,5
|
12,4
|
22,7
|
9,3
|
Autres
|
Effectif
|
49
|
38
|
76
|
137
|
271
|
571
|
% en colonne
|
3,5
|
2,8
|
5,2
|
8,4
|
13,7
|
7,3
|
Total
|
Effectif
|
1411
|
1367
|
1469
|
1633
|
1975
|
7855
|
% en colonne
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Tableau 23 : Etat
matrimonial et âge
|
Age de la femme
|
effectif
|
Moyenne
|
Médiane
|
Mode
|
Maximum
|
Minimum
|
Etat matrimonial
|
Célibataire
|
1936
|
24
|
22
|
18
|
49
|
18
|
Mariée monogame
|
3352
|
30,83
|
30
|
25
|
49
|
18
|
Mariée polygame
|
1292
|
33,27
|
33
|
30
|
49
|
18
|
Divorcée/Séparée
|
380
|
33
|
33
|
30
|
49
|
18
|
Veuf
|
336
|
39,11
|
41
|
45
|
49
|
20
|
Union libre
|
559
|
27,74
|
26
|
22
|
49
|
18
|
Ensemble
|
7855
|
29,79
|
28
|
20
|
49
|
18
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
Tableau 24: Proportions de
femme en mauvaise santé selon la taille du ménage au
Cameroun
Taille du ménage
|
Nombre de ménage
|
Pourcentage du total (%)
|
Effectif de femme en mauvaise santé
|
Prévalence de la mauvaise santé
(%)
|
1
|
233
|
2,97
|
26
|
11,2
|
2
|
582
|
7,41
|
33
|
5,7
|
3
|
794
|
10,11
|
31
|
3,9
|
4
|
992
|
12,63
|
50
|
5
|
5
|
1051
|
13,38
|
37
|
3,5
|
6
|
1031
|
12,9
|
57
|
5,6
|
7
|
836
|
10,64
|
44
|
5,3
|
8
|
566
|
8,34
|
31
|
4,7
|
9
|
461
|
5,34
|
26
|
5,6
|
10
|
319
|
4,08
|
11
|
3,4
|
11
|
211
|
2,69
|
9
|
4,3
|
12
|
183
|
2,33
|
8
|
4,4
|
13
|
137
|
1,74
|
6
|
4,4
|
14
|
100
|
1,27
|
1
|
1
|
15
|
58
|
0,74
|
1
|
1,7
|
16
|
67
|
0,85
|
1
|
1,5
|
17
|
17
|
0,22
|
2
|
11,8
|
18
|
20
|
0,25
|
1
|
5
|
19
|
16
|
0,2
|
0
|
0
|
20
|
31
|
0,39
|
1
|
3,2
|
21
|
13
|
0,17
|
1
|
7,7
|
22
|
26
|
0,33
|
1
|
3,8
|
23
|
13
|
0,17
|
0
|
7,7
|
24
|
8
|
0,1
|
0
|
0
|
30
|
18
|
0,23
|
0
|
0
|
Total
|
7855
|
100
|
379
|
4,8
|
Source : MICS 2006 et nos calculs
ANNEXE C : la situation sanitaire du
Cameroun
Encadré 8 : Brève
présentation du Cameroun
Le Cameroun est situé en Afrique au Sud du Sahara. Son
territoire couvre une superficie de 475 650 km2 dont 466 050
km2 de superficie continentale et 9 600 km2 de superficie
maritime. Il s'étire du 2ème au
13ème degré de latitude Nord et du
9ème au 16ème degré de longitude
Est. Cette extension spatiale, associée à un relief
contrasté, confèrent au pays une très grande
diversité écologique.
Le pays se subdivise en quatre grandes zones
agro-écologiques ainsi qu'il suit :
-la plaine côtière (relief doux et
pluviométrie abondante), couverte par une végétation
luxuriante, comprend les provinces du Littoral et du Sud-0uest ;
-le plateau sud camerounais couvrant les provinces du Sud, du
Centre et de l'Est, offre des conditions climatiques propres au
développement de la forêt dense ;
-les hauts plateaux de l'ouest couvrent les provinces de
l'Ouest et du Nord-Ouest et présentent une végétation de
type grassfields ;
-la zone soudano-sahélienne, caractérisée
par la savane et la steppe, comprend les trois provinces septentrionales que
sont l'Adamaoua, le Nord et l'Extrême-Nord.
Le territoire de la République du Cameroun est
limité au Nord-est par la République du Tchad, à l'Est par
la République Centrafricaine, au Sud par les Républiques du
Congo, du Gabon et de la Guinée Équatoriale et à l'Ouest
par la République Fédérale du Nigeria. Le pays dispose
également d'une ouverture de 400 km sur l'Océan Atlantique.
Les estimations situent l'effectif de la population autour de
17 000 000 d'habitants en 2004. Il existe environ 230 ethnies au Cameroun
réparties en six grands groupes humains, à savoir :
-les Soudanais, les Hamites et les Sémites vivent dans
les provinces de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord
-les Bantous, les apparentés aux Bantous et les
Pygmées habitent les autres provinces.
Plusieurs religions sont pratiquées au Cameroun en
l'occurrence le christianisme, l'islam et l'animisme. Il en découle une
diversité culturelle qui présente néanmoins des traits
communs en matière de perception du mariage, de la
fécondité et de l'attachement à l'enfant.
La structure et l'état de la population du Cameroun
sont similaires à ceux de la plupart des pays en développement.
S'agissant de la structure, elle se caractérise par une relative
jeunesse de la population. Plus d'un camerounais sur deux (54%) est
âgé de moins de 20 ans. La population active est relativement
moins nombreuse que celle à charge (enfants et personnes
âgées).
Pour ce qui est de la distribution spatiale, la population du
Cameroun est inégalement répartie sur le territoire, d'où
la grande variabilité de la densité qui croît sensiblement
des zones de forêt (plus faibles densités) aux montagnes de
l'Extrême-Nord (plus fortes densités). Ce
déséquilibre est plus marqué entre les zones urbaines et
les zones rurales. Plus d'un camerounais sur deux vit dans une ville.
Il en découle une accélération du
phénomène d'habitat spontané et précaire
(bidonvilisation). De nombreuses villes ne disposent ni d'équipements,
ni d'infrastructures en quantité et en qualité suffisantes pour
faire face aux flux de nouveaux citadins (l'exode rural), en quête de
meilleures conditions de vie.
Source : Rapport principal du MICS 2006.
Encadré 9 : Système de santé
et couverture sociale
Le système de santé national au Cameroun est un
système pyramidal à trois niveaux dont :
-un niveau central chargé de l'élaboration des
politiques nationales de santé, des normes et standard et de la
réglementation. Ce niveau est constitué des services centraux du
Ministère de la Santé publique ;
-un niveau intermédiaire chargé de l'appui
technique qui est constitué des délégations provinciales
de la santé publique ;
-un niveau périphérique qui se compose du
district de santé.
Le secteur santé comprend trois sous secteurs :
-le sous-secteur public qui comprend en plus des structures
sanitaires du Ministère de la santé publique, celles sous tutelle
des autres départements ministériels que sont les
Ministères de la Défense, de l'Emploi, du Travail et de la
Prévoyance sociale, de l'Education nationale, etc.
-le sous-secteur privé qui regroupe d'une part, les
structures sanitaires privées à but non lucratif (confessions
religieuses, associations et diverses organisations non gouvernementales) et
d'autre part, les structures sanitaires privées à but lucratif
(cliniques médicales et cabinets de soins).
-la médecine traditionnelle qui occupe une place
importante dans le secteur santé mais qui est peu
réglementée.
Le Ministère de la Santé Publique (MSP) a
élaboré un document de Stratégie Sectorielle Santé
(SSS), validé par l'ensemble des partenaires en octobre 2001, mettant en
avant les trois objectifs majeurs du Gouvernement en matière de
santé d'ici 2010 :
-réduire d'un tiers la charge morbide des groupes de
population les plus vulnérables ;
-mettre en place, à une heure de marche et pour 90% de
la population, une formation sanitaire délivrant le Paquet Minimum
d'Activités (PMA) ;
-pratiquer une gestion efficace et efficiente des ressources
dans 90% des formations sanitaires et services de santé publics et
privés, et aux différents niveaux de la pyramide.
Il n'existe pas de système d'assurance-maladie au
Cameroun. Le décret N°91-330 du 9 juillet 1991 fixe les conditions
et les modalités de prise en charge sur le budget de l'Etat des
dépenses liées à l'évacuation sanitaire des
personnels civils de l'Etat et de 60% des frais de santé des
fonctionnaires.
La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) a le
statut d'établissement public jouissant d'une autonomie
financière. Peuvent être assurés au régime de
prévoyance sociale géré par la CNPS, les travailleurs
salariés relevant du code de travail. La CNPS délivre trois types
de prestations sociales : les allocations familiales, les pensions
d'assurances vieillesse (pension retraite), et le service de prévention
et de réparation des accidents et maladies professionnelles. La CNPS ne
dispose donc pas de volet maladie.
Source : Ambassade de France, Mission
économique32(*).
ANNEXE D : Informations
relatives au modèle logit
Encadré 2 : Tests de
significativité et interprétation des coefficients.
Significativité : La
significativité des coefficients (=0) est effectuée soit par le test de Wald (W), soit par celui du
rapport de vraisemblance (LR). Lorsqu'il s'agit de la significativité
d'un seul coefficient, les statistiques relatives à ces tests sont comme
suit :
W= ; LR= -2log ()où LC est la vraisemblance évaluée sous
la contrainte H0
LR suit, sous l'hypothèse nulle, une distribution d'un
Khi-deux à k degrés de liberté. Si la statistique LR est
supérieure au Khi-deux lu dans la table pour un seul
déterminé, alors on refuse l'hypothèse nulle.
Interprétation des odds ratio :
L'une des raisons majeures de l'utilisation du modèle logit au niveau de
l'épidémiologie est l'utilisation des odds ratio. De
manière sommaire, un odd se définit comme le rapport des
cotes.
Odds= où p est la probabilité de subir un
événement quelconque.
On définit l'Odds ratio (OR) associé à la
variable « état de santé » comme
suit :
OR= ; avec P0 la probabilité d'être malade
pour une femme et P1 celle pour un homme. Dans ces conditions, un
Odds Ratio de 1 signifie que la probabilité d'être malade est la
même chez les hommes que chez les femmes. En d'autres termes, le risque
d'être malade n'est pas associé au sexe. Par contre si l'Odds
Ratio est supérieur à 1, cela veut dire que les hommes ont un
plus grand risque d'être malade que les femmes.
Quand la prévalence de l'événement
à expliquer est faible (P0 .et P1 sont petites),
l'Odds Ratio fournit une approximation du risque relatif.
Interprétation des coefficients :
la constante du modèle s'interprète comme
« l'effet » de la catégorie de
référence. En d'autres mots, permet de calculer la probabilité de Y lorsque toutes les
variables explicatives correspondent aux modalités codées en
zéro. Lorsque la variable explicative est dichotomique, l'exponentielle
du coefficient de cette variable s'interprète comme l'Odds Ratio (OR)
associé au passage de la catégorie de référence 0
à la catégorie 1. Si la variable explicative est polytomique, on
choisit l'une des catégories comme référence et l'on
calcule des Odds Ratio pour les autres catégories par rapport à
cette référence. Enfin, lorsque la variable explicative est
continue, la valeur de l'Odds ratio correspond au risque associé
à un accroissement unitaire de cette variable.
Effet marginal : on appelle effet
marginal la quantité =
Si Xj varie de Xj +1 alors, la
probabilité varie de efj (cas de variables quantitatives). C'est un
outil de surveillance de l'évolution de la probabilité
prédite. Cependant, lorsque la variable est binaire ou
catégorielle, et que l'on désire voir l'évolution de la
probabilité lorsqu'on passe d'un stade à un autre, on parle de
changement discret.
Graphique 6: Boite à
moustaches des résidus standardisés du modèle
Source : MICS 2006 et nos calculs
Test de Khi-deux d'indépendance
Soient A et B deux variables qualitatives présentes dans
une population donnée. On suppose que chaque individu de la population
présente une et une seule modalité de A et une seule
modalité de B. On extrait au hasard dans cette population un
échantillon de taille n et on repartit les observations dans les
différentes classes.
Le test se présente comme suit :
H0 : A et B sont indépendants ;
H1 : A et B sont dépendants.
Si ni est l'effectif de la modalité i de la variable A,
tj celui de la variable j, Oij l'effectif observe et
Eij = nitj/n l'effectif théorique, on
rejette l'hypothèse H0 si :
Résidu de Pearson
Soient mj le nombre d'individus ayant les mêmes
caractéristiques « covariate pattern » ;
Yj le nombre de réponses positives (Y=1) au sein d'un
« covariate pattern » de sorte que ou n1 représente le nombre total d'individus avec
Y=1.
Le nombre de réponses Y=1 au sein d'un
« covariate pattern » prédites par le modèle
s'exprime par : , j=1,...,j où est la probabilité prédite par le modèle.
Le résidu de Pearson est défini comme :
Ce résidu sera d'autant plus grand que le nombre de cas
positifs prédit est différent du nombre observé.
Table des matières
DEDICACES
I
REMERCIEMENTS
II
SOMMAIRE
III
LISTE DES TABLEAUX
V
LISTE DES GRAPHIQUES
VI
SIGLES ET ABREVIATIONS
VII
AVANT-PROPOS
VIII
RESUME
IX
INTRODUCTION
1
1ERE PARTIE : CADRE
CONCEPTUEL ET FONDEMENTS THEORIQUES
5
CHAPITRE 1 : LES ASPECTS CONCEPTUELS
DE LA SANTE
6
1.1 DEFINITIONS DE LA SANTE
6
1.1.1 SANTÉ MENTALE
7
1.1.2 SANTÉ REPRODUCTIVE
8
1.1.3 SANTÉ PUBLIQUE
9
1.2 MESURES DE L'ETAT DE SANTE
9
1.2.1 DÉCLARATIONS SUBJECTIVES PAR LES
INTÉRESSÉS
10
1.2.2 ACCESSIBILITÉ À L'EAU
POTABLE
10
1.2.3 TAUX DE MORBIDITÉ
10
1.2.4. TAUX DE MORTALITÉ
GÉNÉRALE
10
1.2.6 TAUX DE MORTALITÉ INFANTILE
11
1.3 AUTRES DEFINITIONS
11
1.3.1 STATUT SOCIOÉCONOMIQUE
11
1.3.2 RÉSEAU SOCIAL
12
1.3.3 EPIDÉMIOLOGIE
12
1.3.4 PRÉVALENCE
12
1.3.5 INCIDENCE
13
1.3.6 RISQUE RELATIF
13
1.3.7 FACTEUR DE RISQUE
13
CHAPITRE 2 : REVUE DES TRAVAUX
EMPIRIQUES SUR LES FACTEURS SOCIAUX DE LA SANTE
15
2.1 RELATION ENTRE LA SANTE ET L'ETAT
MATRIMONIAL
16
2.2 RESEAU SOCIAL ET SANTE
18
2.3 RELATION ENTRE LA SANTE ET LE STATUT
SOCIOECONOMIQUE
19
2.3.1 RELATION ENTRE LE REVENU ET LA
SANTÉ
19
2.3.2 RELATION ENTRE LE NIVEAU D'ÉDUCATION
ET SANTÉ
20
2.3.3 RELATION ENTRE L'OCCUPATION D'UN EMPLOI ET LA
SANTÉ
22
2.3.4 RELATION ENTRE PROFESSION ET SANTÉ
23
2.4 QUELQUES STATISTIQUES SUR LA SANTE DE LA FEMME
AU CAMEROUN
24
2E PARTIE : CADRE EMPIRIQUE
DE L'ETUDE
26
CHAPITRE 3 : APPROCHES METHODOLOGIQUES
ET STATISTIQUES SOMMAIRES
27
3.1 PRESENTATION DE MICS 2006
27
3.1.1 CONTEXTE ET OBJECTIFS DU MICS 2006
27
3.1.2 PLAN D'ECHANTILLONAGE ET QUESTIONNAIRE
28
3.2 METHODOLOGIE DE L'ETUDE
30
3.3 ANALYSE EXPLORATOIRE DE LA SANTE PAR RAPPORT
AUX CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES
32
3. 3.1 ETAT DE SANTÉ DE LA FEMME ET
ÂGE
32
3. 3.2. ETAT DE SANTÉ DE LA FEMME ET
ÉTAT MATRIMONIAL
33
3.3.3 ETAT DE SANTÉ DE LA FEMME AU CAMEROUN
ET RÉSEAU SOCIAL
35
3.3.4. ETAT DE SANTÉ DE LA FEMME AU CAMEROUN
ET L'OCCUPATION PRINCIPALE
37
3.3.5 ETAT DE SANTÉ DE LA FEMME AU CAMEROUN
ET NIVEAU D'INSTRUCTION
39
3.3.6 ETAT DE SANTÉ DE LA FEMME AU CAMEROUN
ET LE BIEN ÊTRE DES MÉNAGES.
41
3.3.7 ETAT DE SANTÉ DE LA FEMME ET LE MILIEU
DE RÉSIDENCE
43
3.3.8 ETAT DE SANTÉ DE LA FEMME AU CAMEROUN
ET TAILLE DU MÉNAGE
44
CHAPITRE 4 : MODELISATION DE LA
SITUATION SANITAIRE DE LA FEMME AU CAMEROUN
45
4.1 MODELISATION LOGISTIQUE DE LA SANTE DE LA FEMME
AU CAMEROUN
45
4.1.3 ESTIMATION DU MODÈLE
48
4.1.4.3 : EVALUATION DU POUVOIR DISCRIMINANT
DU MODÈLE
53
4.1.5 INTERPRÉTATION DU MODÈLE
54
4.2 LIMITES DE L'ETUDE ET SUGGESTIONS
56
4.2.1 LIMITES DE L'ÉTUDE
56
4.2.2 SUGGESTIONS
57
CONCLUSION
58
BIBLIOGRAPHIE
59
ANNEXE A : INFORMATIONS RELATIVES
À LA MICS
62
ANNEXE B : STATISTIQUES
SUPPLÉMENTAIRES AUX VARIABLES ÉTUDIÉES
67
ANNEXE C : LA SITUATION SANITAIRE DU
CAMEROUN
69
ANNEXE D : INFORMATIONS RELATIVES AU
MODÈLE LOGIT
71
* 1 Selon Roger Girod,
l'inégalité sociale consiste en la répartition non
uniforme, dans la population d'un pays ou d'une région, de toutes les
sortes d'avantages et de désavantages sur lesquels la
société exerce une influence quelconque.
* 2 Voir tableau 12. 4 du
rapport principal de l'EDS 2004
* 3 Voir la page 91 et page 216
du rapport principal de la MICS 2006.
* 4 Selon Yves Michaud, la
violence renvoie à une gamme d'actions et de comportements physiques.
Elle consiste dans l'emploi de la force contre quelqu'un avec des dommages
physiques ou mentaux que cela entraîne.
* 5 Les enfants qui assistent
aux scènes de violences chez eux, sont souvent ceux qui ont des
problèmes de comportements à l'école, voire de violence
(G. Lopez et G. Filizzola, 1995)
* 6 Voir encadré 9,
annexe C, page 75
* 7 Education as a factor in
mortality decline : an examination of Nigeria Data
* 8Généralement,
le statut socioéconomique est mesuré par l'éducation, le
niveau de vie et la situation face à l'emploi.
* 9 Cité dans `'la
santé pour tous : pour quand ? `', Julio Javier
Espindola, la santé publique n°184, avril 2004, p.2
* 10 Définition
adoptée au Caire en 1994
* 11 Les soins corporels,
l'activité physique, l'alimentation, le travail et le tabagisme par
exemple
* 12 Les personnes
handicapées ou longuement malades ont moins de chance de se marier.
* 13 Cet intervalle de
confiance est à 95%.
* 14 Maladie débilitante
qui affecte la capacité intellectuelle et fonctionnelle, et aboutissant
à une perturbation dans le comportement et un changement de
personnalité.
* 15 Voir
www.Acsp-ca.qc.ca, lien entre
l'éducation et la santé
* 16 Voir le rapport principal
MICS 2006, page 5.
* 17 Voir encadré 1 en
Annexes A
* 18 Plus d'informations sur le
plan d'échantillonnage sont en Annexes A, encadré 5
* 19 Question notée HL8A
dans le fichier HH de la base MICS 2006.
* 20 Cette limitation
d'âge s'explique par la disponibilité de l'information dans la
base MICS. En effet, la question d'étude n'a été
posée qu'aux personnes âgées de 18 à 59 ans alors
que les variables que l'étude utilise pour expliquer la mauvaise
santé (voir section 3.2) n'ont été enregistrées que
pour les femmes âgées de 15 à 49 ans
* 21 Femme appartenant à
un foyer polygame
* 22 Voir tableau 22 en annexes
B
* 23 Voir encadré 7 en
annexes A pour de plus amples informations sur la construction de cet
indice.
* 24 Voir tableau 19 en Annexes
B
* 25 Distance qui mesure
l'influence de la i e observation sur le modèle.
* 26 Le modèle est bien
calibré si les fréquences prédites sont proches de celles
observées.
* 27 Un covariate pattern est
constitué de tous les individus qui présentent
simultanément les mêmes caractéristiques (âge, taille
du ménage, état matrimonial et autres).
* 28 Un outlier est une
observation qui ne suit pas le mouvement général des autres
observations.
* 29On cherche
généralement à ajuster le modèle sur le centre de
gravité du nuage des points et il est indésirable que quelques
valeurs extrêmes modifient sensiblement les estimations.
* 30 La sensibilité
(respectivement spécificité) peut se définir comme la
probabilité de classer l'individu dans la catégorie y=1
(respectivement y=0) étant donné qu'il est effectivement
observé comme tel.
* 31 Si l'aire ROC=0,5 on
dit qu'il n'ya pas discrimination. Quand elle est située entre 0,7 et
0,8, on dit que la discrimination est acceptable. La discrimination est
qualifiée d'excellente si l'aire ROC est comprise entre 0,8 et 0,9 puis
exceptionnelle si l'aire ROC est supérieure à 0,9.
* 32 Extrait du « le
secteur de la santé au Cameroun » du janvier 2005
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