INSTITUT NATIONAL DE COMMERCE
INC
Mémoire de fin d'étude en vue d'obtention d'un
Magistère en Management commercial
THEME
L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
ET LA STRATEGIE
D 'ENTREPRISE.
Etat de la question et pratique
en Algérie
|
Elaboré par : Encadré par :
FEKIR SOUHIL M. Sebti BOUGACHICHE
Maître de conférence
-2007/2008-
cepmercientent
Xus remercions trey vivement I peroonneo
ayant
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INTRODUCTION . 1
PREMIERE PARTIE : STRATEGIE ET INTELLIGENCE ECONOMIQUE
4
Chapitre 1 : de la stratégie au système
d'information . 6
Section1 : de la stratégie à l'information
. 7
§1 : stratégie et décision
7
1.1. Fondements stratégiques . 7
1.1.1.1. brève présentation . 7
1.1.1.2. démarche et choix stratégique 9
1.2. Théories et processus . 13
1.1.2.1. Concepts, théories et processus . 13
1.1.2.2. Types de décision 16
1.3. Conditions et modèles de décision . 17
1.1.3.1. Conditions de décision . 17
1.1.3.2. Modèles de prise de décision 18
§2 : information et décision
stratégique 19
2.1. Décision spécifique 19
1.2.1.1. Problème et décision stratégique ..
19
1.2.1.2. Avantage et champ d'application . 23
2.2. Information pertinente et permanente . 22
2.2.2.1. Information : pertinence et état .. 22
2.2.2.2. Information permanente . 23
Section2 : L'information, un élément de
base .. 23
§1. Notion et typologie de l'information . 23
1.1.Concept et définitions liées à
l'information . 24
2.1.1.1. définition de l'information 24
2.1.1.1. la représentation . 24
1.2.Typologies et sources de l'information 25
2.1.2.1. typologies de l'information 25
2.1.2.2. sources de l'information . 26
§2. Les utilisations de l'information 27
2.1. Outil de cohérence 27
2.2.1.1. décision et coordination . 27
2.2.1.2. communication . 28
2.2.Outil d'apprentissage et d'ouverture 28
2.2.2.1. l'interprétation 28
2.2.2.2. la mémorisation . 30
Section3 : Le système d'information 31
§1. De la théorie des systèmes au
système d'information 31
1.1. La théorie générale des systèmes
et l'entreprise 31
3.1.1.1. du système à la TGS . 31
3.1.1.2. l'approche systémique au sein de l'entreprise
33
1.2.Des technologies au système d'information 34
3.1.2.1. les technologies de linformation .34
3.1.2.2. les applications du système d'information 36
§2. Utilisations du système d'information 37
2.1.Dimension stratégique et aide à la
décision 37
3.2.1.1. dimension stratégique 37
3.2.1.2. les applications fonctionnelles .39
3.2.1.3. l'aide à la décision 39
2.2.Système de communication 42
3.2.2.1. technologie et communication interne 42
3.2.2.2. système d'information inter-organisationnel .
44
Chapitre 2 : L'intelligence économique au service
de la stratégie d'entreprise 48
Section 1 : Notion et origines de l'intelligence
économique . 49
§1. Origines de l'intelligence économique . 49
2.1.L'intelligence économique : genèse et
évolution 49
1.2.1.1. le néo-panoptisme : voir avant d'être vu
49
1.2.1.1. surveillance et paradigme d'information .51
2.1.l'intelligence économique : made in USA ..
53
1.2.2.1. apparition du terme intelligence économique .
53
1.2.2.2. USA : une politique dynamique et agressive
54
§2. Définition et approches .55
2.1. Définition de l'intelligence économique .
55
2.2.1.1. l'IE selon les organismes officiels et les chercheurs
55
2.2.1.1. l'IE selon les praticiens 57
2.1. L'intelligence économique à travers le monde
59
2.2.2.1. l'approche anglo-saxonne . 59
2.2.2.2. l'approche japonaise . 61
2.2.2.3. l'approche francophone . 61
2.2.2.4. l'approche soviétique 62
Section 2: De la VS à la protection de
l'environnement: une condition stratégique 62
§1. Composantes et processus de veille 62
1.1.Notion et typologie de veille 63
1.1.1.1. notion, approche et structure 63
1.1.1.2. typologie de veille . 65
1.2.Composantes de veille stratégique : besoin de
connaître l'environnement 67
1.2.1.1. la veille technologique 67
1.2.1.2. la veille concurrentielle . 69
1.2.1.3. la veille commerciale .70
1.2.1.4. la veille marketing . 71
1.2.1.5. la veille sociétale 71
§2. Mise en place et protection 71
2.1.Mise en place d'un dispositif de veille : bâtir sa
stratégie 71
2.1.1.1. planification de processus et analyse de besoin 73
2.1.1.2. conception de produit d'information et activation de
ressources 74
2.1.1.3. outil de mise en place et système Roll-out
78
2.1.1.4. processus de maintenance 79
2.1.1.5. facteurs clés de succès compétitifs
. 82
2.2.Protection du patrimoine informationnel : protéger sa
stratégie 83
2.2.1.1. menaces et précautions 83
2.2.1.2. veille offensive 84
TROISIEME PARTIE : PRATIQUE DE L'INTELLIGENCE
ECONOMIQUE... 87
Chapitre5 : l'intelligence économique dans la
pratique
Section1 : L'échelle international
§1. Modèle, outils et budgets
|
88
. 88
88
|
1.1. Modèle et outils
|
89
|
1.1.1.1. Modèle de « CBI » et cellule de veille
|
. 89
|
1.1.1.2. Outils d'analyse prédominant
|
93
|
1.2. Temps et budget
|
95
|
1.2.1.1. Temps consacré
|
95
|
1.2.1.2. Budgets alloués
|
95
|
§2. Cas pratiques
|
97
|
2.2. Les entreprises de services
|
97
|
2.1.1.1. les entreprises de Télécom
|
98
|
2.1.1.2. les entreprises de Transport aérien :
American Airlines
|
.102
|
2.2. Les entreprises de production
|
. 103
|
2.2.1.1. Energie et pétrochimie (Shell)
|
.104
|
2.2.1.2. Technologies (ABB)
|
.105
|
Section2 : L'intelligence économique en
Algérie
|
106
|
§1. Autorités et spécialistes
|
106
|
1.1. L'approche des autorités de l'Etat
|
106
|
1.1.1.1. le conseil du gouvernement (2006 et 2008)
|
.... 107
|
1.1.1.2. le ministère des PME et de l'artisanat en 2007
|
.111
|
1.2. La conception des spécialistes
|
112
|
1.2.1.1.les praticiens
|
113
|
1.2.1.2. chercheurs
|
115
|
§2. Les formateurs, les producteurs et les utilisateurs
|
116
|
2.1. Ecoles et consultants
|
116
|
2.1.1.1. les écoles de formation
|
. 116
|
2.1.1.2. les consultants
|
116
|
2.2. Entreprises
2.2.2.1. présentation de l'IE chez les entreprises
algériennes
2.2.2.2. Algérie Télécom
|
118
...118
119
|
Chapitre2 : Etude quantitative de recherche
|
126
|
Section1 : Présentation de l'étude
|
126
|
§1. L'échantillonnage
|
126
|
1.1. Méthode d'échantillonnage
|
126
|
1.1.1.1. description de la méthode
|
.127
|
1.1.1.2. critères de sélection
|
128
|
1.2. Constitution de l'échantillon
|
.128
|
1.2.1.1. processus de recherche
|
129
|
1.2.1.2. taille et contenu de l'échantillon
|
..129
|
§2. Questionnaire et outil de traitement
|
.130
|
2.1. le questionnaire
|
130
|
2.1.1.1. les éléments principaux
|
130
|
2.1.1.2. le détail
|
131
|
2.2. Outil de traitement
|
133
|
2.2.1.1. saisie et recherche
|
.133
|
2.2.1.2. statistiques
|
134
|
Section2 : Présentation des résultats
|
135
|
§1. Dépouillement
|
..136
|
1.1. taux et réponses
|
136
|
1.1.1.1. taux de réponse
|
136
|
1.1.1.2. présentation des réponses
|
137
|
1.2. analyse des résultats
|
..138
|
1.2.1.1. analyse globale
|
.138
|
1.2.1.2. analyse détaillée
|
141
|
§2. Corrélation et interprétation
|
143
|
2.1. Corrélation
|
.144
|
2.2.1.1. Corrélation .
|
144
|
2.2.1.2. Model
|
149
|
2.2. Interprétation et évaluation
|
151
|
2.2.2.1. Interprétation
|
151
|
2.2.2.3. Evaluation générale
|
..155
|
CONCLUSION
|
157
|
BIBLIOGRAPHIE
|
..161
|
ANNEXES
|
169
|
Index des figures
Figure 1 : La problématique des systèmes
d'information, R. Reix (2000)
(modifié) 5
Figure 2 : Types d'organisation et stratégie 8
Figure 3 : Les principes du Modèle LCAG, M. Kalika
10 Figure 4 : Le processus stratégique, M. Kalika . 10
Figure 5 : Les différents types de l'information 28
Figure 6 : Schéma de processus cognitif, R. Reix (2003)
30
Figure 7 : Segmentation des besoins en information selon la
position
Hiérarchique du décideur 37
Figure 8 : Le noyau cellulaire, R. Reix (modifié) 42
Figure 9 : Dimension historique de la surveillance, PH. Baumard
(1991) ... 50
Figure 10 : Le paradigme d'information, PH. Baumard (1991) 51
Figure 11 : Model canonique de la veille, IAAT (2005) 64
Figure 12 : Typologie de veille, De Guerny . 65
Figure 13 : Intelligence system (process description), GIA (2006)
73
Figure 14 : BI Product Pyramid, GIA (2006) 76
Figure 15 : Examples of BI Product Group, GIA (2006) 77
Figure 16 : Competitive Intelligence system in operation, GIA
(2005) . 80
Figure 17 : Processus de veille 82
Figure 18 : La valeur de l'information, Y.-M. Marti et B.
Martinet 83
Figure 19 : The Cube of Business Information Needs, M. Hanula
et
V. Pirttimaki (2005) 89
Figure 20 : Cellule de veille stratégique, IAAT 92
Figure 21 : Very important primary sources, secondary sources,
D. Fehringer et B. Hohhof (2005-2006) 94
Figure 22 : Percent of time spent on CI, D. Fehringer et B.
Hohhof
(2005-2006) 95
Figure 23 : CI budget by organisation size, D. Fehringer et B.
Hohhof
(2005-2006) 96
Figure 24 : Budget IE et taille d'entreprise (CA) . 97 Figure
25 : Coordination de perspective marché technologie, R. René
(2006).. 99
Figure 26 : Intégration de perspective, R. René
(2006) 100
Figure 27 : Organigramme d' Algérie Télécom
simplifié 121
Figure 28 : Organigramme avec un seul niveau intermédiaire
121
Figure 29 : Relation de veille d'AT : Actel et direction
générale 124
Figure 30 : Démarche traditionnelle (fig. 8.3) . 128
Figure 31 : De la définition du thème à la
constitution de l'échantillon 129 Figure 32 : Application de saisie
et du traitement des données du
Questionnaire 133
Figure 33 : Corrélation : les différentes
composantes de l'IE 150
Index des tableaux
Tableau 1 : Types de décisions . 20
Tableau 2 : Typologie de l'information, H. Fondin (1995) ..
25
Tableau 3 : Typologie de l'information, CIGREF (2003)
26 Tableau 4 : Classification des outils d'aide au travail du groupe selon
les
dimensions espace-temps R. Reix 44 Tableau 5 :
Modalité de fonctionnement v. active et v. passive, De Guerny... 66
Tableau 6 : Veilleur sur procédé : CHEK LIST, B. Martinet et J.M
Ribault
(1989) 68
Tableau 7 : Capacité de l'organisation en IE, L. Paturel
(1998) . 72
Tableau 8 : Tableau des menaces externes, IHEDN . 84
Tableau 9 : CBI : l'ensemble des cas possibles 90 Tableau 10
: Top CI analysis techniques used, D. Fehringer et B. Hohhof
(2005-2006) 93
Tableau 11 : Tableau 6 : séquence des activités, R.
René (2006) . 101
Tableau 12 : Utiliser l'IE technique pour générer
les choix stratégiques 104 Tableau 13 : Tarif des abonnements par
sous- rubriques et par secteur
d'activité 118
Tableau 14 : Constitution de l'échantillon :
méthode des quotas . 129
Tableau 15 : Les éléments du questionnaire 131
Tableau 16 : Tableau de bord de l'échantillon 136
Tableau 17 : Statistiques générales 137
Tableau 18 : Nombre des réponses selon la mention ..
139
Tableau 19 : Reconstitution des données sur
résultats généraux DPA . 140
Tableau 20 : Tableau récapitulatif des résultats
détaillés . 141
Tableau 21 : Tableau récapitulatif des résultats
détaillés 2 . 143
Tableau 22 : La corrélations entre éléments
145
Tableau 23 : Corrélation entre les différentes
composantes de l'IE 147
ntroduction
«D
e nos jours, parmi les termes utilisés par les hommes
d'affaires, le terme information est plus célèbre. L'information
est considérée comme la matière première servant la
décision. Des recherches longues et approfondies ont été
effectuées afin de mieux utiliser et exploiter cette ressource. La
notion du système d'information est
venue comme solution très efficace en la matière
ayant donné une grande assistance aux
managers. Ce système permet d'acquérir les
données nécessaires tant de l'environnement
externe qu'interne et alimente les décideurs.
Cependant, la complexité croissante de l'environnement
et sa turbulence ont prouvé la limite du système d'information
à qui on fait appel uniquement lorsqu'un besoin en information est
né. L'insuffisance de la surveillance que l'on désigne par «
les intervalles de la non surveillance » (terme de PH. Baumard) (*), font
payer cher l'entreprise. Ce sont des moments où l'entreprise se met dans
une situation de myopie (informationnelle) car dépassée par de
nombreux phénomènes, opportunités et menaces ; des moments
ou celle-ci pourrait tout perdre. Une surveillance « en permanence »
de l'environnement est devenue donc fondamentale. C'est « voir sans
être vu » pour certains et « voir avant d'être vu »
pour d'autres. Vu les évolutions technologiques, c'est la
dernière approche qui apparaît la plus pratiquée et que
l'on nomme intelligence économique.
Veille stratégique, intelligence stratégique,
« busines intelligence », « competitive intelligence
», « environmental scanning »,..., plusieurs termes ont
été utilisés comme synonymes, comme composantes et comme
types de l'intelligence économique ; quoi qu'il en soit, cette
activité permet une surveillance continue de l'environnement de
l'entreprise pour des fins stratégiques, au point où cette notion
est inséparable à la notion de la stratégie d'entreprise,
où des managers n'imaginent plus une stratégie
élaborée sans cette discipline. Ce ci étant, deux
questions principales peuvent être soulevées :
(*)PH. BAUMARD, stratégie et surveillance des
environnements concurrentiels, Masson, Paris, 1991.
1- Au plan théorique, « Quel est le niveau
de l'importance de l'intelligence économique dans la gestion des
entreprises ? » ;
2- Au plan pratique, « À quel niveau se
trouvent les entreprises algériennes en matière d'intelligence
économique ? ».
Au plan théorique, il sera traité l'ensemble des
composantes de l'intelligence économique, du traitement à la
protection des informations, il s'agit d'examiner les questions suivantes :
- l'intelligence économique est elle un synonyme de
veille, ou au contraire, c'est une approche différente ?
- S'agit il uniquement d'alimenter les décideurs des
données nécessaires à la prise de décisions
?
- Ou bien, il faudra aussi adopter d'autres activités
comme la protection des informations ?
- Quelles sont les pratiques adoptées par les
entreprises des pays développées et quels sont les moyens et les
outils y consacrés ?
Aux plans pratique, et compte tenu de la nouveauté
-relative- de l'adoption du système capitaliste par notre pays, et par
voie de conséquence, les diverses sciences et disciplines qui en
découlent et dont fait partie l'intelligence économique, la
question posée permet la formulation des trois hypothèses
suivantes :
H1 : Les entreprises algériennes s'intéressent
à l'activité d'intelligence économique.
H2 : Les entreprises qui s'y intéressent
maîtrisent l'ensemble des phases de l'intelligence
économique.
H3 : Les entreprises qui s'y intéressent n'utilisent
pas l'ensemble des phases du processus d'intelligence
économique.
Cela nous conduit à étudier l'ensemble des
composantes de l'activité d'intelligence économique auprès
des entreprises algériennes. Séparément afin de
connaître si toutes les phases sont maîtrisées, où
bien de déterminer les plus efficaces dans le cas contraire ; et
simultanément pour identifier les corrélations existantes entres
ces différentes phases.
Au plan méthodologique notre approche repose sur deux
axes, l'axe théorique où la recherche a été
effectuée sur des articles récents notamment (années2007
et 2008), des ouvrages, des revues et des journaux divers, sur Internet en
consultant des cites généraux et des cites
spécialisés (gratuits), des conférences et des
séminaires ; l'axe pratique passe aux travaux déjà
réalisés en la matière, et à l'étude de
terrain.
Pour traiter notre problématique, cette recherche a
été divisée en deux parties :
· La première partie est consacrée
à l'étude théorique de l'intelligence
économique. Nous avons commencé dans le premier chapitre
par la présentation des fondements liées à la
stratégie d'entreprise, partant de son historique au rôle de
l'information en la matière, passant par la définition de la
décision, sa typologie et les différentes théories
correspondantes (processus de décision, conditions de décision,
modèles, etc.). Le deuxième volet de ce chapitre traite
l'information, sa définition, sa typologie, ses caractéristiques,
etc. ; il passe également à la notion des systèmes
d'informations et leurs utilisations au sein des organisations, leurs aides
à la prise de décision, les technologies consacrées, et au
systèmes de communication et systèmes inter- organisationnels.
Cela permet de comprendre aisément, par la suite, l'activité
d'intelligence économique présentée dans le
deuxième chapitre.
Ce dernier s'intéresse à l'origine et à
la genèse de cette activité, soit les différentes
définitions qui ont été données traduisant ainsi
différentes approches ; le rôle des EtatsUnis dans son
développement, l'influence subie par les cultures (anglo-saxonne,
francophones,..) ; les phases du processus d'intelligence économique et
sa mise en place, et finalement la protection du patrimoine informationnel de
l'entreprise (offensive et défensive). Une fois la relation entre
l'activité d'intelligence et la stratégie d'entreprise mise en
évidence à travers les données théoriques
présentées, on abordera l'étude pratique qui fait l'objet
de la deuxième partie.
· La deuxième partie permet d'utiliser
les connaissances théoriques présentées pendant
la partie1, et cela dans deux chapitres. Le premier chapitre étudie la
pratique de l'intelligence économique au plan international, en
présentant pour cela quelques modèles pratiques
créés, les budgets et le temps consacrés à cette
activité, et des cas pratiques relevant d'entreprises internationales de
différents secteurs (Télécom, transport
aérien,...). Au plan national nous avons présenté des
déclarations et des décisions des autorités
algériennes (président de la république, chef du
gouvernement et ministères), des analyses de chercheurs et de
consultants, les formations assurées, et aussi quelques entreprises
algériennes ayant développé cette activité.
Le second chapitre représente l'étude empirique
permettant d'évaluer les entreprises algériennes en terme
d'utilisation d'intelligence économique, à travers une
étude quantitative et moyennant un questionnaire. Ce chapitre est
clôturé par une évaluation générale achevant
notre recherche.
remire partie
tratégie et
Intelligence
économique
« Le management est l'art de prendre des décisions
rationnelles et informées » PETER
DRUCKER
« L'information est ce qui modifie notre vision morale,
qui réduit notre incertitude » Rober REIX, système
d'information et management des organisations, Vuibert, Paris, 2000,
3èmè édition
Gérer une organisation est avant tous avoir la bonne
information. Acquise de l'extérieur ou de l'intérieur, quelque
soit la sources, quelque soit sa forme, elle demeure la matière
première de toute décision, ce qui signifie qu'elle doit
impérativement faire l'objet d'une organisation particulière
consacrant la notion du système d'où le système
d'information.
Surveillance continue, sécurité des
données, influence
Permanent
VEILLE STRATEGIQUE
INTELLIGENCE ECONOMIQUE
Source : REIX, système d'information et
management des organisations, Vuibert, Paris, 2000, 3èmè
édition, P3.
NB : cadres, écriture en rouge n'existent
pas dans le schéma d'origine (adaptation).
Le système d'information permet de fournir aux
dirigeants les données nécessaires pour faire face aux diverses
menaces et exploiter des opportunités de l'environnement. Par ce que la
turbulence et la complexité de l'environnement prennent une croissance
forte et rapide, une surveillance permanente se voit obligatoire, cela conduit
à définir une activité de veille ou encore de veille
stratégique permettant une ainsi continuité temporelle. Avant
d'arriver à ce stade, la présentation des notions liées
à l'information et au système d'information, leurs
caractéristiques, typologies et utilisations est capitale.
CHAPITRE 1 :
Ye la décision an
systime
d'information
L'organisation a besoin de différentes informations
(clientèle, fournisseurs, compétences disponibles, technologies,
statistiques, prévisions,...). Le système d'information,
constitué suivant cette logique, regroupe en général
quatre sous systèmes fonctionnels (Marketing, ressources humaines,
production, Finance et comptabilité), ce qui permet d'aider les
responsables de ces unités de prendre des décisions pertinentes,
et d'assister aussi la direction générale en la matière.
Pour ce faire, des systèmes d'aide à la décision sont mis
en place.
Echangeant des flux de différentes natures, dont
l'information, l'organisation est ouverte sur son environnement. Afin d'assurer
la rapidité et l'efficacité de cette activité, des
systèmes de communication et des systèmes inter organisationnels
y sont introduits.
Cette ouverture se caractérise actuellement par un
rôle actif dépassant la réception des données de
l'environnement externe. La participation de l'organisation dans la
modification de cet environnement, la recherche d'information à sa
source, la protection de son patrimoine informationnel sont des
préoccupations.
C'est sur ces aspects que porte ce chapitre : l'objet est de
définir les fondements conceptuels pour aborder le sujet de
l'intelligence économique et son rôle dans la stratégie
d'entreprise.
Section 1 : de la stratégie à
l'information
L'être humain veut savoir pour réagir. Toute
reaction est précédée par une décision. C'est donc
l'information qui est l'élément de base de la prise de
décision. Cette relation devient plus forte lorsque les condiditions de
la prise de décision deviennent plus complexes. Le choix de
l'information s'opére suivant le type de décision
(décision stratégique, décision administrative ou
décision opérationnelle -Ansof). Ce chapitre traite ces
éléments tout en mettant en evidence la relation entre
l'information, la décision et la décision stratégique en
particulier.
§1. Stratégie et décision
Stratégie, management ou administration, tous se base
sur la prise de décision qui peut être réfléchie ou
non réfléchie3. Nous allons traiter le premier type se basant sur
le raisonnement scientifique et aussi sur les théories émises en
la matière. La classification des décisions selon
différents angles entre également dans le cadre de cette
étude.
1.1. Fondements stratégiques
La gestion peut être définie comme «
...l'art de prendre des décisions rationnelles et
informées », Peter Drucker. De simple exécution de
taches quotidiennes aux management stratégique, une évolution
importante ayant fait l'objet de nombreuses études et publications. De
nos jours, la stratégie d'entreprise occupe une place importante dans le
management des organisations, elle regroupe un ensemble de phases aboutissant
toutes à la prise de décision.
1.1.1. brève présentation
Le terme stratégie vient du domaine militaire
d'où un ensemble de sciences et de disciplines, utilisées pour
des fins économiques, émanent. Il en résulte la
définition de différents concepts, outils et méthodes
adaptés. Elle est considérée comme l'art du
général, la science des hautes parties de la guerre ou de la
conduite du conflit, réservée à des hommes ayant un
certain niveau de responsabilité (1). Elle sert, dans sa
dimension générale, à « combiner la
totalité des moyens dont dispose le Pouvoir politique pour atteindre les
buts qu'il a définis en matière de défense ou de conduite
de la guerre. » (2). une stratège militaire
doit avoir une capacité « ...à concevoir sa
manoeuvre, à planifier l'emploi de ses forces et à anticiper les
créations de l'ennemi qui lui donne les meilleures chances de gagner
» (3).
Entre politique est stratégie, qui inclue l'autre et
qui soumet à l'autre ? Tout dépend du domaine. Dans le domaine
militaire, la stratégie à pour but d'atteindre la objectifs
fixés par les pouvoirs politiques ; pour l'entreprise, c'est la
stratégie qui définit l'ensemble des politiques permettant
d'atteindre ses objectifs. L'entreprise ne dépend pas d'une
entités externe, sa raison d'être est bien de réaliser un
profit, créer une richesse ; elle se diffère de
(1) (2) (3) : LASARY, la stratégie d'entreprise,
édition à compte d'auteur, s.l. 2006.
l'armé selon plusieurs dimensions, dimension
économique, dimension sociale,...entre les quelles un équilibre
devient de plus en plus difficile à réaliser :
La boule en marron représente le management
d'entreprise ; il se situ au milieu entre organisation, bénéfice
et sociale. Cela montre que ces trois dimension doivent atteindre un certain
niveau d'équilibre afin d'assurer le bon fonctionnement, où
chacun d'eux influence l'autre ; c'est-à-dire, maximiser l'un signifie
minimiser l'autre. On ne peut pas atteindre un niveau maximal pour les trois
dimensions ; la boule en rouge concerne l'armé où une
organisation optimale est exigée et un sociale minimale offert ; l'autre
boule représente une association ou la dimension sociale est
prédominante et peu d'organisation exigée.
Selon Ansof, on distingue trois types de décisions au
niveau de l'entreprise suivant une logique hiérarchique, décision
stratégique, décision administrative et décision
opérationnelle.
La stratégie militaire dispose des
spécificités nécessitant une adaptation pour être
utilisée au sein de l'entreprise parmi lesquelles on cite:
«- les environnements de l'entreprise et surtout les
règles qu'elle doit respecter sont plus difficiles à
appréhender que ceux d'une campagne militaire ;
- l'identité de l'entreprise est beaucoup moins bien
définie [...] et les enjeux locaux s'y multiplient ;
- les stratégies et les tactiques des entreprises
réagissent sur leurs environnement interne comme externe, remettant en
cause aussi bien les modes d'évaluation classiques que les pratiques
jusqu'ici prouvées. ». (*)
Une stratégie d'entreprise, qu'elle est donc
sa définition ? Selon le département Stratégie et
Politique d'entreprise de Groupe HEC « ...élaborer la
stratégie de l'entreprise, c'est
(*) : Idem
choisir les domaines d'activité dans lesquels
l'entreprise entend être présente et aiouer les ressources de
façon à ce qu'elle s'y maintienne et s'y
développer » (*).
Il ressort de cette définition que la stratégie
d'entreprise consiste à définir le ou les domaine(s)
d'activité(s) qu'elle juge pertinents. Cela qui suppose une analyse
multidimensionnelle (environnement interne et externe, ressources,
opportunité,...), et de se doter des moyens nécessaires afin
d'assurer sa pérennité d'une part, et son développement
d'autre part. Les auteurs (voir supra) distinguent deux niveaux de
stratégie :
- la stratégie de groupe ou stratégie d'ensemble
de l'entreprise (*) (corporate strategy), qui détermine les
domaines d'activités de l'entreprise, et permet de faire un choix pour
l'ensemble de l'entreprise concernant l'engagement ou le retrait d'un tel ou
tel secteur.
- La stratégie concurrentielle (business
strategy) ; mise en oeuvre dans chaque domaine d'activité, a pour
rôle de définir les manoeuvres nécessaires pour se
positionner de façon favorable vis-à-vis des concurrents.
Cette brève présentation de la stratégie
permet l'étude de la démarche stratégique.
1.1.2. démarche et choix stratégique
La démarche stratégique est composée de
différentes phases, allant de l'analyse de l'environnement au
contrôle stratégique. C'est le processus moderne relevant du
management stratégique. Les entreprises américaines furent les
premières entreprises ayant pénétrées ce domaine
(les années 20) ; c'était des prévisions de durée
moyenne (deux ans) qui étaient mises en places. Au cours des
années cinquante, l'école d`Harvard à utilisé une
nouvelle politique managériale (corporate strategy) qui avait
pour but de maximiser le profil en maximisant la valeur des actions ; le
rôle de la direction générale consistait à
harmoniser la politique générale et les stratégies
produits/marché (business strategy) car les entreprises vendent
plusieurs produits sur plusieurs marchés. Dans les années
soixante, des chercheurs appartenant à l'école de Business School
proposent un modèle baptisé L.C.A.G suivant leurs noms : Learned,
Christensen, Andrews et Guth. Utilisé actuellement dans le business
strategy, il propose de fonder la politique de l'entreprise sur l'analyse
de ses capacités et les ressources de l'environnement.
(*) : Politique générale de l'entreprise :
Stratégor, département Stratégie et Politique d'entreprise
de Groupe HEC, édition Dunod, Paris, 2005, 4ème
édition.
Source : J.-P. HELFER, M. KALIKA, management,
stratégie et organisation, Paris, 1996, CD-Rom.
Dans les années soixante-dix, la démarche
dominante était la planification stratégique.
La démarche actuelle (*) repose sur la notion du
diagnostic stratégique. Elle consiste à analyser les
compétences fondamentales de l'entreprise pour construire son
réseau d'activité (M. Kalika).
Le processus stratégique
Source : Idem
(*) Voir annexe1, comparaison : planification stratégique
et management stratégique, Evaluations des concepts et outils du
management
(1) (3) : Département Stratégie et Politique
d'entreprise de Groupe HEC, Stratégor : Politique générale
de l'entreprise, 2005.
(2) : Idem, d'après Porter.
Le schéma englobe l'ensemble des étapes du
processus stratégique qui va de l'analyse de l'environnement au
contrôle stratégique.
Le choix stratégique comporte différentes
alternatives, elles sont choisies selon les situations et selon la
volonté des managers de l'entreprise. Parmi ses choix citons :
a- Stratégie de développement
C'est la stratégie la plus désirées par
les entreprises puisqu'elle consiste au développement et à la
réussite. Après avoir choisi l'orientation stratégique
générale, l'entreprise devra choisir entre des stratégies
du second niveau comme la stratégie de spécialisation (de
concentration pour certains) ou de diversification.
La stratégie de spécialisation suppose
que l'entreprise se base sur un seul métier où un ensemble de
savoir faire unique est utilisé. Cette stratégie «
... se donne pour objectif d'atteindre dans cette activité le meilleur
niveau de compétence possible et d'en faire un avantage concurrentiel
décisif » (*). Une fois l'entreprise se spécialise,
elle se trouve devant trois types de stratégies dites stratégies
génériques (M. PORTER) entrant dans le cadre de la
stratégie concurrentielle (Business strategy) ; ce sont la
stratégie de domination au niveau des coûts, de
différenciation et de focalisation (ou de concentration pour
certains).
La stratégie de domination au niveau des coûts
consiste à produire à un niveau inférieur de coûts.
Cela traduit la capacité de l'entreprise (globale ou dans un DAS)
à développer, fabriquer et commercialiser un produit avec une
efficience plus importante que celle des concurrents, cela exige la disposition
d'une part de marché importante.
La stratégie de différenciation peut être
définie comme la capacité de l'entreprise (globale ou dans un
DAS) à offrir une valeur ajoutée spécifique et
élevée au consommateur traduite par un produit de haute
qualité ou possédant des caractéristiques
spécifiques ou encore des services après vente (After-sale
services). Autrement dit, « Elle constitue une «
distinction du produit ou du service offert par la firme qui vise à
créer quelque chose qui soit ressenti unique au niveau de l'ensemble du
secteur» » (2).
L'entreprise se trouve par fois obligée de choisir un
seul DAS. On dit dans ce cas qu'elle s'est focalisée (concentrée
pour certains auteurs). Il s'agit de s'attaquer « ...à un
segment précis : un groupe de consommateur ou un groupe de produits. La
recherche d'un cible unique lui permet de bénéficier des
avantages soit de la domination des coûts, soit de la
différenciation, soit des deux en même temps »
(3).
La stratégie de focalisation, vise à
acquérir une part de marché et la maintenir,
elle est choisie généralement par les PME/PMI à
cause de :
- Ressources insuffisantes pour s'attaquer à l'ensemble du
secteur; - Volonté des dirigeants limitée (refus de grandir).
Un choix entre les stratégies précédentes
caractérise généralement ce type, on opte soit pour la
stratégie de domination par les coûts soit pour celle de la
différenciation ; la voie médiane est risquée.
Une entreprise diversifiée est une entreprise
qui a changé son métier (ex : une entreprise de
Télécom décide d'investir aussi en produits alimentaires).
Cela exige la disposition et la maîtrise de nouvelles compétences
et plus de temps pour l'apprentissage notamment lorsque la distance entre le
nouveau métier et l'ancien augmente. Si le changement est limité
on dit que l'entreprise a choisi une diversification marketing (ex : entreprise
produisant du fromage décide de fabriquer le yaourt).
Les motifs pouvant motiver l'entreprise à se diversifier
sont principalement (pour en savoir plus consulter l'annexe2, les motifs de
diversification) :
- l'entreprise est en bonne santé et choisit la
diversification comme voie de croissance ;
- l'entreprise est en difficulté et vise, moyennant cette
stratégie, le redressement (les chances de succès ne sont pas les
mêmes sûrement).
On observe généralement que les entreprises
maintiennent rarement la stratégie de spécialisation à
long terme, leurs stratégies tendent à la diversification ou
à l'intégration. On remarque aussi des tendances vers la
stratégie de recentrage surtout dans les situations difficiles.
Sous certaines conditions, l'entreprise ne dispose pas de
volonté de développement, elle adopte des stratégies de
stabilité.
b- La stratégie de
stabilitéElle signifie qu'aucun changement
d'activité n'est constaté ; cela démontre que
l'organisation a décidé de ne faire un
changement de fond dans sa stratégie. Une stabilité peut ne pas
être par fois une stratégie, mais elle peut être pertinente
pour une entreprise bénéficiaire dans un environnement
relativement stable ; utilisée généralement par les
PME/PMI, elle représente un choix très utile dans le cour terme
mais un véritable risque, si maintenu à long terme. (*)
1995, Inkpen & Choudhury , ~~ , ~ ~~~~Ç~~~~Ç
ÉÑÇÏ~Ç Êt~~~~ ,eJ~~. Ó . ã
(*)
Les raisons motivant l'entreprise à opter pour ce choix
sont nombreux, parmi les quelles citons :
- La satisfaction de l'organisation de sa situation actuelle ;
- L'organisation ne veut pas prendre un risque
élevé ;
- L'ignorance des changements de l'environnement de façon
générale par l'organisation.
c- stratégie de retranchement (retrenchment
strategy)
Le recours de l'organisation à cette stratégie
se traduit par la volonté de diminuer les investissements, c'est une
stratégie de défense utilisée dans le cas de faiblesse de
sa position concurrentielle.
1.2. Définition, théorie et processus
Avons de se lancer dans la présentation des
théories et du processus de décision, nous allons mettre en
évidence quelques notions de base.
1.2.1. Concepts, théories te processus
La prise de décision peut être définie
comme « ...un processus cognitif complexe visant à la
sélection d'un type d'action parmi différentes
alternatives » (*). Cette définition suppose que lors de
la prise de décision, on se trouve devant de multiples choix parmi
lesquels on devra choisir le plus pertinent. Autrement dit, s'il n y avait pas
d'alternatives il n'y aurait pas de décisions. On peut se trouver ainsi
dans une situation d'un choix unique, dans ce cas il se peut y avoir aussi deux
choix, on opte ou pas, il y a donc une décision à prendre.
Cependant, une nouvelle théorie qui sera présentée plus
loin infirme cette hypothèse.
Un processus cognitif ? En répondant à cette
question, nous voudrions bien clarifier les éléments et la
méthode de prise de décision par l'être humain. Divers sont
les processus cognitifs, ce sont « ...les différents modes
à travers les quels :
les systèmes naturels : le cerveau humain ou
animal, neurone, groupe d'individus (poissons, fourmis, neurones)... ;
et
les systèmes artificiels : réseaux de
neurones [voir partie2, système d'information] artificielles,
systèmes experts,... ;
Traitent l'information en y répondant par une
action. ». (*)
Dans notre cas, nous traitons les processus cognitifs de
l'être humain uniquement et les systèmes artificiels sont
introduits dans le deuxième chapitre comme outil de prise de
décisions. La dernière phrase de cette définition est
explicative, elle résume ce processus en deux éléments :
le traitement de l'information et l'action entre lesquels se situ la prise de
décision.
(*) :
www.wikipedia.com
Les processus cognitifs sont : la perception, l'attention, la
sensation, la mémoire, la représentation, le
langage, le raisonnement, la catégorisation, la prise de
décision, la reconnaissance, l'apprentissage,
l'émotion, l'oubli, l'action, le comportement individuel et
collectif, les phénomènes collectifs (1). Nous
n'allons présenter ces notions, les éléments en italique
sont traités dans le deuxième chapitre.
Le processus cognitif chez l'être humain utilise deux
mécanisme fondamentaux (1), l'assimilation (voir chapitre 2,
l'information R. Reix,), et l'accommodation qui consiste à
transformer une conduite, une opération ou un mode de raisonnement en
réaction au milieu ou a un nouveau problème à traiter.
Quelques définitions utiles liées au processus
cognitif peuvent être citées (1):
- la perception : c'est le processus de recueil et de traitement
de l'information sensorielle.
- l'attention : c'est l'ensemble des processus psychologiques
permettant à l'individu de se préparer à effectuer une
action à entreprendre, sélectionner des informations
particulières et de les traiter de manière approfondie.
- Le raisonnement : c'est un processus cognitif qui permet
d'obtenir de nouveaux résultats ou de vérifier un fait en faisant
appel à différentes « lois » ou expériences...,
ses objectifs sont la prise de décision, le test d'une
argumentation, la conduite d'une démonstration, d'un
théorème, de la confirmation d'une hypothèse.
Ces concepts expliquent, à un certain degré, la
prise de décision individuelle ; ce qui nous importe plus est la prise
de décision collective, au sein d'un groupe d'individu et
précisément ceux qui travaillent ensemble dans une organisation.
À ce niveau là, la prise de décision devient plus complexe
et plus difficile vu le caractère collectif d'où des
intérêts, des spécificités, des interactions
possibles et autres facteurs. Pour ce faire, des théories ont
été émises tentant d'expliquer le phénomène
de la prise de décision et de tracer un model pouvant la rendre plus
rationnelle.
Théorie de décision ? Tout simplement, la
théorie de décision « ...focuses on how we use
our freedom » (2), c'est donc une liberté
dotée par l'homme lui donnant la possibilité de choisir. Ce choix
n'est pas fait hasardeusement mais objectivement, c'est ce que l'on appel
« goal-directed activities » (2). Il y intervient
différents spécialistes de différentes sciences et
disciplines tel que l'économie, les sciences sociales, les statistiques,
la politique,...Nous distinguons les théories descriptives et les
théories normatives, les théories descriptives permettent de
répondre à la question comment est-ce que les décision
sont, en effet, prises ; les théories normatives permettent de
répondre à la question comment est-ce que les décisions
doivent être prises (pour être rationnelle).
(1): Idem.
(2): Sven Ov Hansson, Decision Theory: A brief Introduction,
2005-08-23.
La prise de décisions prend généralement
du temps, ce qui permet d'identifier plusieurs phases. Parmi les premiers
processus apparu en le terme, citons celui de Condorcet (1847) qui divise le
processus de décision en trois phases : la première concerne les
principes pouvant servir de base la prise de décision en terme
général de la problématique, et traite les
différents angles de cette problématique et les divers
conséquences et chemins pour la prise de décision, l'opinion
reste individuel à ce stade ; la seconde clarifie la question et prend
en considération les différents opinions et combine entre eux
pour donner un nombre restreint d'opinions, la dernière consiste
à opter pour un choix.
Avant l'apparition des théories des relations humaines
(1930), la théorie classique de décision (Classical or
Rational Decision Theory) a définit l'homme rationnel qui prend des
décisions rationnelles permettant d'atteindre les objectifs de
l'organisation à moindre coût possible. Il peut également
savoir l'ensemble des résultats potentiels pour chaque alternative
existant et les ordonner en fonction de leur importance et d'en choisir la
meilleur, il doit donc connaître tous les objectifs de son organisation.
Cette théorie a été critiquée pour plusieurs
raisons, elle suppose que l'individu travail à l'abri de toute influence
externe et interne (*), le comportement humain est influencé par
plusieurs facteurs ce qui rend sa rationalité limitée, l'individu
se trouve parfois face à des alternatives contradictoires ce qui rend sa
rationalité de prise de décision non- garantie. Le temps, les
donnés et la nature humaines sont les facteurs principaux compliquant la
prise d'une décision de ce type.
La théorie comportementale (Behavior Decision
Theory) prend en considération l'influence des facteurs internes et
externes dans la prise de décision. Herbert Simon fut le premier
chercheur travaillant sur cette théorie, il démontre que
l'individu ne peut pas prendre des décisions optimales et que la prise
de décision est limitée par ses capacités d'étudier
l'ensemble des alternatives, de prévoir les résultats possibles
et d'allouer le temps nécessaire. Il confronte par ça de nombreux
facteurs sortant de son contrôle ou ceux qu'il ne peut pas
connaître ou prévoir. L'auteur ajoute à ce propos un
critère -qualitatif- permettant de réduire la complexité
de la notion de rationalité et de la rendre plus pragmatique. Deux types
de rationalité en résultent :
- La rationalité objective : c'est le comportement
« correcte » qui a pour but de maximiser l'utilité dans une
situation donnée où l'information sur les différentes
alternatives est disponible ainsi que les résultats attendues.
- La rationalité subjective : c'est le comportement qui
veille a maximiser l'utilité dans une situation donnée
après avoir pris en considération les contraintes et les facteurs
diminuant la capacité de l'individu choisir.
Par ce que la connaissance de toutes les alternatives et leurs
résultats n'est pas possible, selon Simon, la rationalité ne peut
qu'être limitée (Bounded Rationality) et la solution
doit
(*) : Miller, David and Starr. ~~ , 1997,
~~ÑÇÏ~Ç ÊÇÑÇ~~~Ç
~~ji~ , È~~ . ä
être la plus satisfaisante que d'être optimale. Il
propose un processus de décision composée de quatre phases, la
phase d'intelligence indiquant l'existence d'un problème (recherche
d'information) ; la phases de modélisation et de définir
l'ensemble des chois possibles ; la phase de sélection d'un choix et la
phase de d'exploitation du choix et de suivi. Brim et al. (1962) proposes
à ce propos, un modèle composé de cinq phases (1) :
- l'identification du problème ;
- l'acquisition des informations nécessaires ;
- la définition de solutions possibles ; -
l'évaluation de ses solutions ;
- la sélection d'une stratégie de performance.
Witte (1972) a critiqué cette théorie en se
basant sur le parallélisme des différentes phases de prise de
décision au lieu de leur logique séquentielle proposée. Il
déclare à ce propos: « We believe that human
beings cannot gather information without in some way simultaneously developing
alternatives. They cannot avoid evaluating these alternatives immediately, and
in doing this they are forced to a decision. ». (1)
Une autre approche récente fondée par G. Klein
(1998) intègre l'élément « contexte », en plus
du décideur (2). C'est ce que l'on appel «
Naturalistic Decision Making ». Cette modèle propose de ne
pas construire un modèle de décision destiné aux managers,
mais plutôt d'observer leur comportement en situation en essayant de le
modéliser. Il ne s'agit pas de choix entre alternative mais «
...tout va dépendre de l'expérience du décideur et
de sa capacité à reconnaître la situation dans laquelle il
est. [Conscience de la situation] » (2)
Face à ses différents concepts et théories,
nous pouvons s'interroger s'il y a un seul type de décision à
prendre ou au contraire il existe plusieurs types.
1.2.2. Type de décision
On peut catégoriser la décision selon
différents critères, niveaux, nature,.... La classification
d'Ansof est la plus célèbre et qui nous est plus pertinente car
elle définit trois niveau y compris celui de la stratégie.
Ansof a proposé de classifier les décisions en
décision stratégique, décision administrative, et
décision opérationnelle ; chacune se dote des
spécificités, en terme de relations, ressources, durée,...
L'ensemble de ses éléments est résumé dans tableau,
dans le paragraphe suivant.
Une autre classification divise la décision en
décision programmée et décision non programmée.
(1): Sven Ov Hansson, Decision Theory: A brief Introduction,
2005-08-23. (2)
www.wikipedia.com
Les décisions non programmées sont des
décisions non structurées et toujours nouvelles, et qui sont les
plus importantes, «...ils dépendent des circonstances qui
les gouvernent» (M. Kalika). Les décisions programmables
supposent l'existence d'une procédure appropriée permettant de
produire des décisions ayant un caractère répétitif
et routinier.
La qualité de décision peut être
influée par plusieurs facteurs que M. Kalika regroupe en :
Les facteurs influençant la qualité de
décision
Source : M. Kalika et J.P Helfer, CD-Rom.
Quelque soit le type de décision, l'information demeure un
élément fondamental déterminant la qualité de
décision.
1.3. Conditions et modèles de décision
Avant de prendre une décision, on doit apprécier
l'information disponible et sa fiabilité. Entre certitude et ignorance,
l'incertitude est un phénomène caractérisant la
majorité des situations de l'environnement actuel, au quel on doit
adopter un modèle de décision particulier.
1.3.1. Conditions de décision
La décision peut être prise avec certitude, dans
ce cas le problème n'est pas posé, mais elle peut être
prise aussi avec incertitude ou avec risque, c'est ici que l'on doit penser,
comment s'en sortir ?
a- décision sous risque
C'est la caractéristique de l'environnement actuel, elle
est due à la complexité croissante, naissant de plusieurs
facteurs tel que la guerre froide (voir deuxième chapitre).
La décision sous le risque (making decision under
risk) suppose que les conséquences prévues sont diverses et
les conditions sont toujours les mêmes sur lesquelles l'information est
déjà connue. Cela permet de définir des modèles de
prise de décision basés sur les probabilités. Les
conditions liées à ce type sont :
- les décision sont prises généralement
sous les mêmes conditions ;
- chaque décision a plus qu'un seul résultat ;
- les informations et les expériences sont disponibles
d'avance et elles sont utilisées pour définir la
probabilité de réalisation de chaque résultat
prévu.
b- décision sous incertitude
Ce type de décision n'est pas répétitif,
les informations et les expériences ne sont pas disponibles d'avance
pour prévoir les probabilités de réalisation de chaque
résultat éventuel ; les conditions ne sont pas toujours les
mêmes. Elles changent d'une période à une autre, ce qui
pousse le décideur à utiliser ses prévisions subjectives
émanant de ses expériences et ses connaissances
préalables.
1.3.2. Modèle de prise de décision
(*)
Il existe plusieurs modèles de prise de décision,
chacun a ses avantages et ses limites. Les modèles
présentés ci-dessous concernent la prise de décision sous
incertitude.
a- modèle optimiste et modèle
pessimiste
Le modèle pessimiste (Pessimist Decision,
Mode, Wald) consiste à choisir l'alternative réalisant la perte
minimale entre les pertes maximales, ou les gains maximaux entre les gains
minimaux. Le décideur adoptant ce type préfère
d'être éloigné des pertes majeures en sacrifiant de gains
importants prévus.
Le modèle optimiste prévoit la
réalisation de meilleurs résultats. Il vise à
sélectionner les meilleurs résultats prévus pour choisir
le plus important. Ce modèle est utilisé lorsque le
décideur se dote d'une vision positive de tous les facteurs et lorsque
les pertes prévues sont minimes par rapport aux gains prévus.
b- modèle de regret minimal
Appelé règle de Savage, il a pour objet
de minimiser le regret maximal qui signifie le meilleur rendement acquis
à partir de n'importe quelle alternative sous n'importe quel état
de nature, retranché d'autres rendements atteints sous les mêmes
conditions. Autrement dit, c'est la perte réalisée si l'on
choisit une autre alternative que la meilleure, car il existe
. 1997 , ~~ÑÇÏ~Ç
ÊÇÑÇJ~~Ç ~~JJ~ , È~~ . ä : (*)
pour chaque état de nature une alternative ou plus
donnant le rendement maximale qui, si n'est pas choisi, engendre une perte
représentant le coût d'opportunité alternative (= rendement
maximal de l'alternative optimale - rendement acquis à partir de
l'alternative choisie), c'est le décideur qui supporte ce coût
tout en regrettant.
c- modèle du rendement moyen maximal
:
On opte pour ce choix lorsque l'on constate que chaque
alternative a plusieurs résultats, cas dans lequel l'on calcul le
résultat moyen de chaque alternative et l'on choisira par la suite le
résultat moyen le plus élevé.
d- modèle de probabilité
subjective
Dit règle de Bayes, il est utilisé
lorsque le décideur ne trouve pas d'informations préalable
permettant de prévoir les résultats où les jugement
subjectives, l'expérience et les connaissances personnelles
interviennent. Le décideur choisira la meilleure alternative lui
semblant dégager les meilleurs résultats.
Nous avons remarqué que l'ensemble des modèles
exige la disponibilité de l'information même s'il s'agit de
connaissances et expériences des décideurs, ce qui est vrai pour
tous les niveaux de l'organisation et surtout le niveau stratégique.
§2 : Information et décision
stratégique
La décision stratégique a aussi des
caractéristiques spécifiques, et comme toute décision,
elle exige des données et un traitement particulier.
2.1. Décision spécifique
La décision stratégique est une décision
ayant pour objet la réussite de l'organisation à long terme,
c'est le futur de l'organisation. Avant de passer à ses
spécificités, nous allons présenter le problème
stratégique et son évolution.
2.1.1. Problème et décision
stratégique
Ce point concerne deux dimensions, celle du niveau et celle des
visions épistémologiques du problème
stratégique.
Le management est connu comme le «faire face» (*)
aux divers problèmes posés objectivement par l'environnement qui
est plein de facultés inexhaustibles d'harcèlement, et des
problèmes à résoudre suivant le choix de la meilleure
solution entre différentes alternatives (voir processus de
décision). Cette méthode peut être très utiles lors
de prise de décisions opérationnelles. Pour les décisions
stratégiques, cette démarche devient limitée car la
stratégie concerne l'aspect qualitatif que quantitatif, ce qu'explique
A.C. Martinet « ...la raison d'être de la stratégie
dont le lot commun renvoie à Une complexité de
(*)A. Martinet,
sens plus que d'abondance' selon les termes de C.
Riveline ». (*)
A ce propos, l'auteur propose de définir trois niveaux du
problème stratégique :
- Strategic problem solving, il s'agit de
problèmes clairement énonçables et quasiment
donnés (ex : baisse de prix), a ce stade il faudrait
envisager les solutions possibles.
- Strategic problem finding, c'est la construction du
problème qui n'est pas claire, divers symptômes existent
signifiant différents problèmes, on doit ici construire les
diverses interprétations ;
- Strategic issue enacting, la situation est complexe
et pourrait constituer de nombreuses opportunités et problèmes,
ce qui nécessite la préparation d'un plan stratégique et
le défendre.
La décision stratégique se différencie
d'autres décisions selon plusieurs éléments. Le tableau
suivant en clarifie :
Types de décisions
Caractéristiques
|
Stratégique
|
Administrative
|
Opérationnelle
|
Domaine de la décision
|
Relations avec l'environnement
|
Gestion des ressources
|
Utilisation des ressources dans le processus de transformation
|
Horizon de temps
|
Moyen et long terme
|
Court terme
|
Très court terme
|
Effet de la décision
|
Durable
|
Bref
|
Très bref
|
Réversibilité de
la décision
|
Nulle
|
Faible
|
Forte
|
Procédure de décision
|
Non programmable
|
Semi programmable
|
Programmable
|
Niveau de la prise de décision
|
Direction générale
|
Directions fonctionnelles
|
Chefs de services, chefs d'atelier
|
(*) Idem
Nature des
|
Incertaines et
|
Presque complètes et
|
|
informations
|
exogènes
|
endogènes
|
Complètes et endogènes
|
Source :
www.wikipedia.com
2.1.2. Champ d'application et avantages
La décision stratégique concerne des dimensions
particulières caractérisées notamment par le qualitatif,
le long terme, l'organisation dans son ensemble ou DAS,... Si bien
étudiée et bien mise en oeuvre, basée sur la
réalité du terrain, elle offre beaucoup d'avantages, chose qui
permet une amélioration importante.
La décision stratégique peut porter sur les
éléments suivants (*) :
- Lancer un produit.
- Prévenir un conflit.
- Répondre à une attaque médiatique. -
Protéger un marché.
- Introduire un changement organisationnel. - Préparer une
fusion, une délocalisation...
Les avantages de la décision stratégiques ne se
limitent pas à définir les grands actes et orientations de
l'organisation, ils ont un impact aussi sur les décisions
opérationnelles qui en découlent. Ces avantages peuvent
être résumés en :
- Définir précisément les buts et les
limites de l'opération
- Tenir compte des acteurs pouvant influer sur le succès,
même indirectement, et du contexte
- Identifier et limiter les risques
- Conserver sa liberté de choix pendant l'action
- Optimiser le rapport ressources affectées / effet
recherché
- Obtenir à temps les informations nécessaires aux
décisions ou utiles à leur mise en oeuvre.
Prendre une décision stratégique n'est pas un
travail de bureaux isolé du terrain, c'est l'information
représentant les états du monde réel qui est son carburant
et comme dit P. Drucker, le père fondateur de la nouvelle théorie
du management « le management est l'art de prendre des
décisions rationnelles et informées .
(*) :
www.rainaudi.com
2.2. Information pertinente et permanente
L'acquisition de l'information est indispensable pour prendre
une décision pertinente, et comme les faits de l'environnement sont
devenus plus complexes, cette opération devient, nécessairement
permanente ; toute « somnolence » peut coûter chère car
les autres sont vigilants.
2.2.1. Information : pertinence et
état
La pertinence de l'information peut être observée
selon plusieurs angles, suffit-il de parler d'une information pertinente du
fait que l'on collecte celles qui répondent aux besoins des
décideurs, ou bien il faudrait passer à un autre stade ?
Nous nous limitons ici à une définition
subjective de l'information consacrant la notion de la pertinence (voir
chapitre 2 pour les autres définitions) qui considère que «
...tout peut être information, mais que c'est uniquement le
regard porté sur un objet qui le rend porteur d'information [...] ce
n'est plus l'objet en lui-même [...] qui est porteur, en tant qu'objet,
d'information, mais c'est le regard qui est créateur d'information, ou
plutôt de sens... ». (1)
Cette approche, défendue par Éric Sutter et Jean
Michel, signifie que l'information pour moi est ce qui m'intéresse
uniquement, ce qui m'est donc pertinent. Au sein d'une organisation le
décideur n'a plus besoin de toutes les informations mais seulement
celles qui lui sont utiles, autrement dit, celles qui le servent au mieux dans
son activité principale à savoir la prise de décision.
La question pouvant être posée à ce propos
est bien, comment peut-on acquérir cette information pertinente ?
L'état de l'information est capital pour savoir si une
information est pertinente ou pas. Une information dans son état brut,
c'est-à-dire telle qu'elle est collectée, dite donnée,
peut ne plus être significative pour un décideur vu son volume
important, sa dispersion,... Elle nécessite un traitement et une
transformation, tout au long d'un processus (2), à une
information plus précise, plus qualitative, sur mesure, c'est le
renseignement et les connaissances.
La différence entre l'information brute (donnée)
et le renseignement est que ce dernier est destiné directement à
la prise de décisions, produite en fonction des besoins des
décideurs ce que l'on appelle en anglais « actionable
information ». A ce propos, J.L. Lemoigne dit : «
L'information est stockée, afin d'être disponible à
l'endroit et au moment où elle est nécessaire pour prendre une
décision.»(3), une information doit être
donc disponible au moment et à la place qu'il faut.
Le décideur se trouve actuellement contraint
d'acquérir les informations pertinentes à tout moment. Ce n'est
plus au moment de prise de décision qu'on exprime ses besoins mais bien
avant. En le faisant, il doit trouver les renseignements disponibles, ce que
l'on appel intelligence en anglais.
2.2.2. Information permanente
La collecte de l'information en vue de son traitement et son
utilisation pour prendre des décisions peut être effectuée
selon différentes méthodes.
La recherche de l'information est une opération faite
soit occasionnellement lors de l'apparition d'un problème ou selon un
besoins donné, soit de façon permanente sans
préalables.
Les décideurs ont besoin aujourd'hui d'avoir des
informations globales, synthétisées et destinées
directement à la prise de décision, mais aussi en permanence. Les
intervalles de la non surveillance de l'environnement devenant de plus en plus
complexe et incertain, peuvent faire coûter chère à
l'entreprise, cette surveillance permanente suivie d'actions
stratégiques est appelée intelligence économique.
Le terme intelligence ici est un terme d'origine
anglais, comme lui comme le management, le marketing,... qui n'a rien à
voir avec le terme « intelligence » relevant de la langue
française. Il signifie renseignement, information traitée et
destinée à la prise de décision, ajouté au terme
économique, c'est-à-dire intelligence économique, signifie
l'acquisition de l'information de façon permanente en vue de son
traitement et diffusion aux centres de décision pour son exploitation.
Nous n'allons pas étaler sur la présentation de cette notion car
elle fait l'objet de la deuxième partie où nous allons mettre
l'accent sur son utilisation dans la prise de décision
stratégique.
Section 2 : l'information, un élément de
base
L'information existe dans la nature sous différentes
formes et types (son, image, signaux,...), elle représente la
matière première du fonctionnement du système
d'information qui assure celles les plus pertinentes à
l'organisation.
§1. Notion et typologie de l'information
:
Plusieurs définitions ont été données
à l'information, des caractéristiques et des types ont
été ainsi définis.
1.1. Concepts et définitions :
Les faits, les signaux émanant de l'environnement sont
soumis à des opérations d'abstraction à de
différentes formes (lettres, chiffres, schémas,...) pour des
raisons de stockage, de traitements et autres, ce qu'on appelle la
représentation de l'information.
1.1.1. Définition de l'information :
Une situation claire et certaine est la plus favorisée
pour anticiper et procéder à une réaction, l'information
en assure. R. Reix dit à ce propos « L'information est ce
qui modifie notre vision morale, ce qui réduit notre
incertitude ». De cette définition on peut comprendre que
par l'information nous maintenons, nous modifions notre avis, nos idées,
nos décisions et nos positions aussi. Elle se diffère des
connaissances qui signifient un ensemble de schémas permettant le
traitement des données (les données sont la matière
première).
L'information est évaluée à partir de :
- Sa valeur qui s'accroît avec son actualité, son
exhaustivité, son exactitude et sa fiabilité.
- Son coût étant lié au volume des
informations et aux technologies utilisées. -
....
En fait, la valeur réelle des données est
calculée à partir des représentations et non pas de la
réalité du monde.
1.1.2. la représentation :
Le gestionnaire ne se dote pas généralement
d'une connaissance directe du monde réel, il utilise des chiffres, des
lettres, des schémas, etc. pour représenter les états de
ce monde, par exemple l'ensemble des actifs de l'entreprises, de ses
activités sont regroupées dans le bilan et le TCR ce qui permet
le stockage de ces données, facilite le traitement et assure une vision
globale aux décideurs.
Les décisions sont prises en fonction des
représentations, qui signifie « rendre présent », et
non pas en fonction des états réels, ce qui rend cette
opération très sensible. Des faits passant vite, loin des yeux
des managers, ... seront sous leurs mains. Afin d'optimiser donc la
décision, l'écart entre la réalité et la
représentation doit être nul ou minime, le bruit en joue un
rôle principal.
Une représentation peut être jugée pertinente
si, selon l'auteur (R. Reix): - elle permet de prendre la bonne décision
;
- elle a un caractère exhaustif (touche tous les angles du
domaine étudiés) ; - le bruit est absent ;
- elle est fiable, accessible,...
La classification de l'information facilité son
utilisation, elle permet de définir les sources à consulter et
les méthodes pour le faire.
1.2. Typologie et sources d'information :
La définition des typologies de l'information et
l'identification de ses sources est fondamentale pour l'activité du
système d'information.
1.2.1. Typologie de l'information :
Selon H. Fondin (1995), on peut classer l'information en quatre
catégories synthétisées comme suit : conjoncture
Information
|
Nature et avantage
|
- Pratique
|
Dépend de conjoncture, des événements
(bourse, météo, etc.), sa valeur est liée
au moment de sa publication.
|
- Scientifique
|
Utile et durable, sa valeur est relativement
universelle, elle n'est pas liée au moment de sa
publication.
Ephémère.
|
- D'actualité
|
Gratuite, elle doit être renouvelée
|
- Culturelle
|
Gratuite et durable, elle pérennise les valeurs
sociales.
|
Typologies de l'information
De ce tableau, on constate que l'information peut être :
- Durable : le domaine de la bibliothèque et de
conservation; - Distractive : la bibliothèque de lecture ;
- Ephémère : domaine du journalisme ;
- Utile : la documentation - destinée à la
personne dont en a besoin.
Autres catégorisations peuvent être définies
:
· Le tableau suivant classifie l'information selon trois
couleurs :
Typologie de l'information
Source : CIGREF, intelligence économique et
stratégique : les systèmes d'information au coeur de la
démarche, mars 2003,
www.cigref.fr
· Information ouverte et information
fermée, la source délivre l'information ouverte de son
plein gré, et elle ne délivre pas l'information fermée de
son plein gré.
1.2.2. Les sources de l'information :
Les sources de l'information peuvent être des sources
formelles et informelles.
- les sources formelles : l'information est sous forme de
papier, en support informatique, philmogrfaphique (presse, bases de
données, livres, brevets, sociétés de services et
conseils, tribunaux de commerce, cadastre...).
- les sources informelles : nécessitant un travail du
terrain, c'est toute information n'appartenant pas à la première
catégorie (concurrents, fournisseur, sous traitants, missions et voyages
d'étude, expositions, salons, colloques, candidats à l'embauche,
....). Pour plus de détail, voir annexe, panorama des sources formelles
et informelles.
Texte, image, son, vidéo, ou autres formes, n'ont pour
objectif que d'être utilisés pour améliorer la gestion et
le travail en général au sein de l'organisation.
§2. Les utilisations de l'information :
Les éléments d'une organisation ne peuvent pas
fonctionner sans un minimum de coordination notamment lorsque l'on parle des
objectifs communs (voir TGS). A ce propos, R. Reix (2000) pose la question :
«... comment assurer le respect de
l'unicité de l'objectif malgré la division des tâches entre
ses membres ? ». C'est l'information qui le permet, mais elle est
aussi au centre de l'ouverture de l'organisation à
l'extérieur.
2.1. Outil de cohérence :
Suivant la structure de l'organisation, on distingue deux
dimensions, verticale et horizontale dont chacune possède des
rôles et des caractéristiques spécifiques et dont la
coordination et la communication sont des facteurs communs.
2.1.1. Décision et coordination : Deux
axes partagent la décision :
L'axe vertical ou la hiérarchie, sur lequel des
relations de pouvoir sont formellement connues, les actions des
subordonnés sont limitées par les instructions des
supérieurs qui utilisent, à leur tour, des données
émises par le niveau inférieur pour la prise de
décision.
L'axe horizontal ne fonctionne pas suivant la relation de
pouvoir, mais sur le principe de coordination entre des entités du
même niveau (ex : fonctions). On en distingue :
- séparabilité parfaite
caractérisée par l'indépendance des fonctions veillant
à optimiser leurs propres domaines (décisions locales) pour
acquérir l'optimum global.
- Séparabilité imparfaite, étant le
cas le plus fréquent, regroupe :
· Interdépendance directe ou les unités se
limitent uniquement à leurs propres informations ;
· Interdépendance séquentielle permettant
l'utilisation des informations produites par une (ou plusieurs)
entité(s) par d'autre(s) ;
· Interdépendance réciproque se distinguant
par l'échange réciproque des informations.
Le schéma suivant clarifie les différents types de
coordination.
Interd. Indirecte Interd. Séquentielle Interd.
Réciproque
Axe vertical axe horizontal Les
différents types de coordination
Il existe un autre type de coordination qui ne demande pas une
communication, c'est la coordination par la standardisation.
2.1.2. Communication :
Le partage de l'information au sein des organisations est une
tâche clé, elle est fondée sur la question « qui sait
quoi » permettant de définir la structure d'information qui doit
prendre en considération les différences des individus, car
chacun d'eux dispose d'une représentation spécifique des
états du monde réel. Cette opération est
réalisée suivant la structure décisionnelle.
Le partage de décision dans l'organisation
définit le partage de l'information, cette articulation entre la
structure de décision et celle de l'information est rarement parfaite
à cause de la complexité naissant de la multiplicité des
centres de décisions, de l'évolutivité des besoins
conduisant à la modification du modèle de gestion et le partage
de la décision,...
Autres conséquences de ce partage:
- Le détenteur du pouvoir recherche les informations afin
de protéger son pouvoir;
- La rétention des informations par d'autres acteurs
pour l'acquisition d'un pouvoir de décision qui ne lui est pas
reconnu formellement à l'origine ;
Cet élément sera détaillé dans la
troisième section, paragraphe 2.
Une interprétation des informations est nécessaire
pour pouvoir comprendre, suivie d'une opération de mémorisation,
elle permet à un apprentissage organisationnel.
2.2. Outil d'apprentissage et d'ouverture :
Il ne suffit pas de dessiner une structure informationnelle
appropriée, il faut savoir interpréter les données
sélectionnées et les mémoriser.
2.2.1. l'interprétation :
Comprendre les signaux détectés est une
opération qui passe par plusieurs étapes, R.Reix les a
regroupé dans le schéma suivant :
Source : R. Reix (2000)
Lors de la perception, l'individu procède à une
sélection, elle se base sur les caractéristiques du signal
(intensité, fréquence,...), et celle de l'observateur. Elle peut
être influée par des critères subjectifs
(intérêt, émotion,...), on voit en général ce
que l'on est préparé à voir.
Une fois la sélection faite, l'opération
d'interprétation se déclenche, étape dans laquelle des
modèles de référence sont utilisés. Il s'agit de
rapprocher les données nouvelles du modèle de
référence pour confirmer ses hypothèses. L'utilisation
d'un ensemble de ces schémas liés à plusieurs individus
aboutit à une représentation partagée (des points
communs), elle a pour conséquent la communication, le partage de
pouvoir,...
En dehors de la représentation partagée, les
individus ont des visions différentes de l'environnement, certains sont
sur terrain, d'autres sont des détenteurs de l'information. Des
différences de personnalité, de culture, et d'autres
éléments, rendent l'opération difficile. En outre, en se
basant sur le schéma cognitif, des erreurs d'interprétation
peuvent être commises.
Afin de résoudre ce problème, deux méthodes
peuvent être utilisées :
· l'observation dirigée : standardisation des
procédures de collecte et d'interprétation ;
· La réduction d'équivoque par la
coordination : ajustement des cartes cognitives des individus par le biais
d'une communication interne riche, une rétroaction rapide (remarques
correctives, autocontrôle), le canal le plus utilisé est le face
à face (R. Reix, 2000).
Les données recueillies et interprétées
nécessitent une mémorisation.
2.2.2. la mémorisation:
Une telle opération devient nécessaire du fait
que l'organisation a une durée de vie plus importante que celle des
individus. Pratiquement c'est la mise en place d'une mémoire
organisationnelle qui permet d'acquérir, de manipuler et de ranger
les informations pour des usages ultérieurs, son rôle peut
être résumé en :
- l'utilisation de l'information stockée dans des
décisions futures ;
- l'application des mêmes tâches sans avoir à
recommencer complètement l'analyse et la modélisation du
problème ;
- l'évitement des décisions ayant prouvé un
échec.
Les informations acquises correspondent à :
- des événements : messages reçues de
l'environnement ;
- des décisions : réponses aux stimulations
reçues ;
- des modèles : modèles expliquant la
décision prise face au problème connu.
Les composantes de la mémoire organisationnelle sont :
- les individus ;
- les structures, elles comportent la définition des
rôles et des procédures ;
- la culture, c'est la manière transmise par
l'organisation aux employés de percevoir, penser et « sentir »
les problèmes (ex : langage scientifique, valeurs académiques,
...), elle véhicule « ...des schémas
interprétatifs, stables dans le temps, qui sont un élément
important de coordination » R. Reix, 2000.
Elle est plus efficace surtout lorsque les problèmes sont
de nature répétitive. Sa notion est liée à
l'apprentissage organisationnel au cour du temps.
La notion de l'apprentissage organisationnel dépend des
expériences vécues par l'organisation en traitant des
informations, ce que l'auteur confirme : «Nous disons qu'il y a un
apprentissage organisationnel lorsque l'organisation, en particulier par le
traitement des informations, accroît le « répertoire »
de ses réponses possibles à des événements
récurrents ou sélectionne des réponses mieux
adaptées, plus efficients, il y a accroissement de la connaissance
disponible dans l'organisation ».
Il existe trois (03) niveaux de l'apprentissage organisationnel
:
· Premier niveau, les situations reconnues
seront traitées en se référant complètement au
schéma cognitif car elles sont identiques à celle (s)
déjà traitée (s) où on va rechercher des
décisions à reproduire ;
· Deuxième niveau, la situation
reconnue n'est pas strictement identique
comme le premier cas, il y aura une adaptation des
décisions;
· Troisième niveau, situation
nouvelle dans ce niveau d'apprentissage où le modèle de
référence ne peut pas la traiter, une adaptation cette fois-ci
touche le model.
Des expressions sont souvent utilisées tel que «
boucle d'apprentissage » pour identifier le recours à une
information d'origine expérimentale pour l'amélioration des
décisions futures. On en distingue ainsi l'apprentissage à
simple boucle caractérisé par une adaptation liée
à l'utilisation d'un modèle de gestion, apprentissage
à double boucle consistant à créer un nouveau
modèle de gestion (ex : d'une livraison traditionnelle à une
livraison de juste à temps).
Autres conséquences liées à cet
apprentissage :
- changement de nature des connaissances, d'une information
explicite à une connaissance tacite et vice-versa ;
- changement de niveau, transfert de connaissance d'un individu
à un groupe d'individu puis à l'organisation, et de
l'organisation à l'individu.
L'information est une matière première est ne
peut pas être utilisée telle qu'elle est dans un processus de
gestion. Une organisation est nécessaire afin de définir les
procédures, identifier les personnes et allouer les moyens
nécessaires à son exploitation, la notion du système est
très appropriée.
Section 3 : le système d'information
Avant de présenter le système d'information et
ses différentes caractéristiques et applications, nous allons
mettre en évidence la notion du système et ses composantes, la
théorie générale des systèmes, son apparition et
ses applications dans l'entreprise.
1.1. la TGS et l'entreprise :
L'approche classique a prouvé ses limites. La notion du
système, était limitée aux études des
éléments, des ensembles spéciaux tels que les
phénomènes naturels, incapable de traiter des domaines
jugés qualitatifs (ex : sociologie ; psychologies,...) ainsi que le
domaine de gestion des entreprises.
1.1.1. du système à la TGS :
On appel souvent système différentes
choses de différentes natures, Administration, méthodes
d'organisation, voire des tâches simples permettant de résoudre de
très simples problèmes de la vie quotidienne, en fait pour des
opérations efficaces apparaissant
scientifiques. Elle est aussi fortement utilisée pour des
applications, des logiciels informatiques.
A fin de donner une définition appropriée,
l'étude du système, de ses composantes, de ses
caractéristiques est fondamentale.
Le système peut être défini comme suit
«...un ensemble d'éléments en interaction
» s'exprime V. BERTALANFY ; il s'agit à ce moment
là d'identifier ces éléments, de mettre en évidence
la notion de l'interaction et son utilité. Ajoute JOËL de Rancy
«...en interaction dynamique, organisé en fonction d'un
but » (1).
Ces définitions traitant le système, suivant la
logique de la théorie générale des systèmes,
dépasse l'approche analytique dans le temps et dans l'espace.
L'approche analytique néglige les interactions entre
les systèmes (ou sous-systèmes), elle suppose un fonctionnement
indépendant et isolé. Face aux évolutions et à la
complexité croissante des phénomènes techniques,
économiques et sociologiques, face aux interactions préexistantes
entres les phénomènes, une nouvelle vision fut nécessaire,
cela
aboutit à l'apparition de la TGS dont le père
fondateur est J.L. Bertalanfy en disant « ...iiexiste des
modèles, des principes et des lois, qui s'appliquent aux systèmes
généralisés ou
leur sous-systèmes ; ils ne tiennent pas compte de
leur espèces particulières, de la nature de leur
éléments et des relation ou « forces » entre
ceux-ci ».
Il en résulte les éléments suivants :
a- les fondations de la TGS, Camile Le moine les
regroupe en :
- considérer comme un système dans sa
globalité, afin de ne pas négliger les interactions entre
différents éléments ;
- intégrer la durée dans son analyse ;
- considérer comme essentielles les liaisons d'un
système avec son environnement ;
- prendre en compte les buts poursuivis, et ne tenir compte que
des éléments essentiels.
L'intérêt de cette théorie «
...est de rendre plus facile la communication, le travail et la
réflexion dans un groupe, et de permettre la découverte et le
choix des solutions. Il s'agit avant tout d'un outil de modélisation et
d'analyse » (1).
b- les caractéristiques du système, se
sont :
- ses éléments (sous-systèmes) ;
- ses frontières le séparant de son environnement
(ex : peau du corps) ;
(1) N. Gudje et al., Le control de gestion, édition
d'organisation, Paris, 2000.
(2) C. Le moine, Informatique de gestion : organisation du
système d'information de gestion, Edition Foucher, Paris, 2001.
- son réseau qui permet l'interaction (interne et
externe) ; son état représentant la situation des
éléments dans un laps de temps (ex : système de
régulation à un carrefour prend les états vert, rouge,
orange) ;
- sa variété constituée de l'ensemble des
états.
c- Typologie, un système peut être :
- concret (système informatique) ou abstrait
(procédures, ex gestion de stocks) ; - finalisé ou non
finalisé ;
- ouvert sur son environnement (échanges de flux) ou
fermé (ex : horloge).
Les sciences d'économie dont le management des
organisations fait partie, ont trouvé cette approche pertinente du fait
qu'elle ne néglige pas les interactions, chose primordiale dans cette
discipline.
1.1.2. l'approche systémique au sein de
l'entreprise :
Des chercheurs comme N.Wiener, W.Mc Culloch et J. Forrester
faisaient des recherches dans les années soixante (60) portant sur
l'application de la TGS dans les entreprises.
Considérer l'entreprise comme un ensemble de
sous-systèmes facilite sa gestion (division du travail,
spécialisation, coordination,...). A ce propos, Camile le Moine (2001)
dit : « L'entreprise, en tant qu'organisme complexe composé
de multiples parties interconnectées, en évolution permanente
sous l'action de son environnement, est assimilable à un
système ».
On en comprend que les sous-systèmes du système
entreprise ne sont pas constants (en évolution permanente). Ils ne sont
ni isolé de leurs vis-à-vis ni de leur environnement externe,
c'est la communication qui est prédominante (les interactions)
d'où la notion des « sous-système couples
».
a- une infinité de sous-systèmes, il existe
plusieurs classifications selon les objectifs, les méthodes de
gestion,...on en peut citer :
- la classification fonctionnelle qui définit le
sous-système approvisionnement, production et commercialisation, etc.
- la classification d'après les flux comprenant le
sous-système physique (flux réel, ex : le matériel),
financier (flux de capitaux), et celui de la communication (flux
d'information).
- la classification regroupant le sous-système
d'information (ou de pilotage), le soussystème de décision, le
sous-système opérationnel, stratégique,...
La dernière classification nous importe pleinement car
elle traite le système d'information et celui de décision, de
stratégie et de sa mise en oeuvre.
b- les sous-systèmes couples :
On dit de deux (02) ou de plusieurs systèmes, qu'ils
des systèmes- couples si l'un utilise les produits de l'autre. C. le
Moine (2001) met en évidence la relation comme suit : «
Deux systèmes sont couplés, lorsque les variables de
sortie de l'un constituent les variables d'entrée de l'autre, ce qui
assure la coordination ».
Les out put d'une entité varient, elles peuvent
être des flux financiers, informationnels, des marchandises, etc. Par
exemple, la fonction stratégique utilise des données
émises par la fonction opérationnelle.
Out put Out put Out put Out put
Trait. Sys.1
Trait. Sys.2
Trait. Sys.3
In put In put In put
Les systèmes couples
Cette notion s'élargit et touche le système
d'information selon deux dimensions, la dimension interne où les
étapes constituant son processus sont couplées car chacune d'elle
dépend de l'autre (ex : le traitement ne peut être effectué
que si la collecte est accomplie), la dimension externe ou ce système
utilise des données d'autres systèmes et fournit des informations
pour d'autres.
1.2. des technologies au système d'information
:
La notion du système d'information est apparue
après le développement technologique, notamment celui des
ordinateurs, de réseaux de communication, des logiciels et des
progiciels, ce qui a bouleversé les méthodes de travail au sein
des organisations. Il a eu pour conséquence le passage de simple
réseau de connexion à des systèmes d'information
automatisés au service de la stratégie des entreprises.
1.2.1. les technologies de l'information :
Actuellement, on ne fait pas généralement la
différence entre le système d'information et le système
informatique car la quasi-totalité des SI sont informatisés, seul
les informaticiens la font. L'utilisation des technologies est
généralisée, c'est surtout la rapidité des
opérations et le volume important des données traitées que
l'on cherche.
Selon Reix, la technologie est « ...l'application
d'une technique à la conception et à la réalisation d'un
produit. Les technologies de l'information correspondent donc à des
techniques permettant de « fabriquer » de l'information («
fabriquer correspond ici à « saisir », « traiter »,
« stocker », « communiquer »). ».
Aujourd'hui, la base de ses technologies repose sur le
principe de codage et de décodage électronique des informations,
se sont des signaux sous formes électroniques, « ...
(brèves variations de tension ou changement d'état
magnétique) »Reix.
Bankos nous a caractérisé les technologies de
l'information, nous avons choisi cette catégorisation car elle nous
semble plus pertinente pour l'étude du système d'information :
a- les composantes de base :
Elles regroupent :
- les signaux, le signal « ...est une forme de
communication, un élément dont la fonction sociale est de
véhiculer un message... » (*) ;
- les composantes matériels, c'est l'ensemble des
matériels utilisés assurant la transmission et la
réception des signaux (ordinateurs, bases de données,...) ;
- le réseau, il relie les composantes et assure la
circulation du signal.
Le concept de numérisation de l'entreprise repose sur ces
trois composantes.
b- les fonctionnalités de base :
Ce sont les étapes permettant la fabrication de
l'information :
- LA SAISIE : l'enregistrement des données dans les
fichiers (numériques), bases de
données moyennant le clavier, la souris, scanner, lecteur
code barre, etc. ; - LA TRANSMISSION : circulation des données a travers
des réseaux ;
- LE STOCKAGE : la mémorisation et la conservation des
données sous différentes
formes (textes, images,...) ;
- LE TRAITEMENT : la transformation des données
existantes en utilisant des logiciels de calcul, changement de format,... ;
- LA RESTITUTION : remettre les données sous forme
communicable.
c- caractéristiques particulières
(intérêt) :
- la compression du temps : l'élimination des taches
manuelles, la résolution des problèmes inexécutables
à la main (intégral compliqué) ;
- la compression d'espace : l'utilisation des ordinateurs
à distance, la transmission de signaux très riches,... ;
- l'expansion de l'information stockée : des CD-ROM
(270.000 pages imprimées soit 500 millions de caractères), des
système data warehouse.
- Flexibilité d'usage : traitement de textes, d'images,
possibilité de changer des ordinateurs, variété des
logiciels,...
(*) J.M. Essono, Précis de linguistique
générale, édition l'Harmattan, Paris, 1998, à
partir de la page 22.
1.2.2. Notion et composantes du système
d'information :
Le système d'information a connu plusieurs
définitions, nous avons choisi celle R. Reix selon le quel
« Un système d'information est un ensemble organisé
de ressources : matériel, logiciel, personnel, procédures
permettant d'acquérir, de traiter, stocker, communiquer des informations
(sous forme de données, textes, images, sons, etc.) dans des
organisations ».
Nous constatons de cette définition que le
système d'information dépasse les moyens techniques, c'est
essentiellement un schéma traduisant la volonté, les objectifs,
la vision des managers et autres éléments, dit le schéma
directeur.
A ce propos, P. Guilbert s'exprime : « cette
définition [celle de R. Reix] met en relief que le système
d'information ne se limite pas [...] aux moyens techniques. Le système
d'information est un support, un véhicule privilégié de
l'information formalisée... » (David et al,
P.G).
Il est aussi considéré comme un acteur social qui
agit stratégiquement (M. Kalika, d'après Crozier et Friedberg 77)
; c'est un objet pluridimensionnel englobant :
· une dimension informationnelle : représentation,
production, mémorisation, transformation,... des informations ;
· une dimension organisationnelle : information
utilisée et produite par des processus intra et inter-organisationnels,
processus fondamentaux de l'organisation (décision, coordination,
intelligence,...) basés sur la pertinence du SI, ce dernier
détermine (et il est déterminé aussi par) les
caractéristiques organisationnelles ;
· dimension technologique.
Un système d'information est composé de :
1- Personnes : utilisateurs qui sont les consommateurs de
l'information et les personnes contribuant à l'acquisition, le
traitement, le stockage et la diffusion de l'information, les
spécialistes des systèmes d'information qui conçoivent,
implantent et font fonctionner le système d'information.
2- Matériels : ce sont tous les dispositifs
physiques.
3- Logiciels et procédures : logiciels (en cas ou le
SI est informatisé) étant un ensemble de programmes
d'applications qui sont généralement accompagnés de
procédures décrivant qui fait quoi, comment et quand.
4- Données : connaissances, modèles,...
Il existe deux types de systèmes d'information, support
d'opération et support de gestion.
a- Système support d'opération : assistant le
traitement des opérations périodiques (quotidiennes en
général), comme le traitement des transactions, les
activités de bureau et de communication,...
b- Système support de gestion : assister les
décideurs en alimentant le système de décision par
l'information pertinente.
Suivant une logique hiérarchique, on distingue trois
niveaux classiques d'intervention du système d'information en fonction
des besoins, résumés dans le schéma suivant :
Source : R. Reix, 2000.
Cependant, l'auteur propose une autre segmentation
basée sur l'aide à la décision en distinguant :
système interactif d'aide à la décision, système
expert, système d'information pour dirigeant, système d'aide
à la décision collective. Les trois premiers seront
développés dans le paragraphe qui suit, traitant, en plus de cet
élément, l'utilisation fonctionnelle et la dimension
stratégique du système d'information.
§2. Les utilisations du système d'information
:
La conception du système d'information n'est pas une
finalité en soi, avant et pendant cette opération on cherche
à définir et à suivre ce que l'organisation attend de ce
système. Ce sont généralement la prise de bonnes
décisions et la décision stratégique en particulier, les
applications fonctionnelles et la communication intra et
inter-organisationnelle.
2.1. Dimension stratégique, applications et aide
à la décision :
L'aide à la décision et l'élaboration de
la stratégie, deux utilisations très importantes du
système d'information vu leur caractère et impact
général et intestinal sur toute l'organisation.
2.1.1. dimension stratégique :
Nous n'allons pas détailler dans cet
élément la stratégie d'entreprise, mais nous allons
présenter une vision générale mettant en évidence
le rôle du système d'information face à la concurrence et
dans la détention d'un avantage concurrentiel.
a- Structure de concurrence :
En se limitant au micro-environnement, nous rappelons que les
forces y exerçant sont : les concurrents du secteurs, les produits de
substitutions, les nouveaux entrants, les fournisseurs, les clients et aussi
l'Etat.
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Entrant potentiels
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Concurrents du secteur
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Clients
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Rivalité entre les firmes existantes
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Substituts
Les forces qui commandent la concurrence au sein d'un
secteur
Source : M. E. Porter, choix stratégique et
concurrence, 1980, p4.
A ce niveau, le système d'information est en mesure de
fournir aux dirigeants des données sur l'ensemble de ces acteurs. Il
doit aussi communiquer des données transmises intentionnellement par
l'organisation à son environnement externe notamment.
b- avantage concurrentiel :
La connaissance de l'environnement doit permettre la
détention d'un avantage concurrentiel tout en optimisant la
configuration produit/clients/technologies.
Reposant sur la nouvelle technologie, il est susceptible
d'influencer « ...la façon d'exploiter les liens entre
activités, à la fois à l'intérieur et à
l'extérieur de l'entreprise. La technologie modifie les conditions de
coût, crée de nouvelles synergies, permet de mieux se coordonner
avec les clients et les fournisseurs. » en résume R. Reix
(2000). Il permet ainsi d'identifier les relations entre les données
collectées (data mining) afin d'améliorer la performance
concurrentielle. (cf. G. Johnson, stratégique, 2002).
Corporate stratégie ou business stratégie, le
système d'information est un outil fondamental.
2.1.2. les applications fonctionnelles :
Cette appellation est choisie par l'auteur (R. Reix) suivant
le champs d'application défini soit structurellement (service,
département,...), soit fonctionnellement (fonction marketing, ressources
humaines,...). On en distingue quatre applications principales, la fonction
commerciale et marketing, la fonction ressources humaines, la fonction finance
et comptabilité et la fonction production.
a- la fonction commerciale et marketing : définir le
produit, le marché, ... Dans le niveau stratégique ; l'aide
à la décision comme l'élaboration d'un plan marketing dans
le niveau planification et étude marketing ; suivi budgétaire,
analyse des ventes,... dans le niveau du contrôle, et la gestion des
commandes, suivi de la clientèle,... dans le niveau de traitement et
transactions.
b- La fonction production : a pour objet la
détermination des procédures de production, les quantités,
le contrôle des pannes, le contrôle de la production, la
définition du plans d'approvisionnement, de production, ...
c- La fonction finance et comptabilité : assure le
traitement des opérations comptables, la gestion financière
(anticiper par exemple les mouvements de la trésorerie), le
contrôle budgétaire.
d- La fonction ressources humaines : permet de
déterminer les besoins en compétences, les informations sur la
compétences à l'intérieur et à l'extérieur,
les moyens de détection, d'acquisition de développement et de
maintient.... (pour plus de détail consulter mémoire de licence :
F. Souhil et B.Nassim, le système d'information : un outil fondamental
de gestion des compétences, 2004, INC).
2.1.3. l'aide à la décision :
Nous avons présenté dans la première
partie le système de décision et l'impact de l'information sur
lui. Dans ce paragraphe nous allons distinguer cette relation mais en
introduisant la notion du système d'information et ses technologies.
On distingue essentiellement trois (03) types de système
d'aide à la décision, le système interactif d'aide
à la décision, le système pour dirigeants, l'intelligence
artificielle.
a- le système interactif d'aide à la
décision (SIAD) :
Le SIAD ou DSS (Decision Support System) est une
application du type hommemachine qui permet essentiellement de répondre
à la question « que va-t-il se passer si.... » pour
conduire à une solution satisfaisante. Il est composé de :
· base de données et leur gestion: ces
données sont de deux types, données de
bases et données intermédiaires, elles sont
gérées par un système ;
dit Système de Gestion de Base de Données (SGBD).
Ce système permet de - créer une nouvelle base de données
;
- assurer la mise à jour ;
- interroger les bases de données par le langage
d'interrogation (algorithme) ;
- extraire des données d'autres systèmes (autre que
le SIAD) et les mettre à la disposition d'une base spécifique au
SIAD. (adapté de R. Reix, 2000).
· gestion des modèles : selon Minskey, le
modèle est l'outil qui permet de traiter l'information (ex :
équations, fonctions,...). Le SIAD a pour objet dans ce cas de :
- conserver les modèles de manière à les
retrouver facilement et chaque modèle a un
nom ;
- retrouver l'ensemble des variables utilisées par chaque
modèle et de lui communiquer les données correspondantes ;
- communiquer les résultats obtenus par
l'exécution d'un modèle.
· gestion du dialogue : elle permet la communication
homme-machine en traitant les questions posées par l'utilisateurs et en
affichant les résultats proposés par la machine :
- Type1 : « question réponse ».
- Type2 : langage de commande à l'aide des mots
clés (ex : « Dispaly »).
- Type3 : Utilisations de masques, c'est une page d'écran
représentant un questionnaire affiché.
- Type4 : Utilisation de menus hiérarchisés, en
tapant la première lettre du mot, ou en cliquant moyennant une souris,
on obtiendra la réponse.
- Type5 : Simulation d'environnement, elle consiste à
représenter les objets manipulés sous forme d'icônes.
Parmi les difficultés rencontrées avec le SIAD
citons : la difficulté de réaliser un bon SIAD du premier coup,
construire un SIAD pour chaque dirigeant (qui n'utilisent par forcément
la même démarche de résolution des problèmes) ou le
rendre adapté à chacun d'eux.
b- Système d'information pour dirigeant
:
Il s'agit de « Executive Information Support
» EIS ayant un caractère particulier en répondant aux
besoins spécifiques des cadres, il a été
développé après le SIAD connu par son caractère
général, appelé aussi tableau de bord électronique.
On parle aussi du système data warehouse.
· Le tableau de bord électroniques : il permet de
présenter sur l'écran des informations spécifiques
à chaque dirigeant sous formes diverses (graphique avec couleurs,
tableaux,...). Le temps de réponse est court et il est simple à
utiliser. Cependant, il peut préoccuper les dirigeants de leur
rôle réel car il donne l'accès aux détails
même sur le niveau le plus bas de la hiérarchie.
· le système data warehouse : c'est une «
...forme de système d'information conçu pour des applications
décisionnelles : pilotage, control et aussi intelligence [...] c'est la
base de donnée détaillée qui stocke ces
informations [permettant uniquement] l'aide à la
décision » R. Reix (2000). Il a une capacité de stockage
gigantesque évaluée en téra octet (1 téra
=1012) ; il comporte des outils comme SQL permettant de
répondre à des besoin spécifiques en information.
Des systèmes plus développés ont
été crées tout en essayant de reproduire le comportement
humain.
c- l'intelligence artificielle :
Ce sont des logiciels développés pour assurer un
fonctionnement normalement attribué à l'intelligence humaine,
à savoir :
- raisonner pour résoudre des
problèmes,
- comprendre et apprendre à partir de
l'expérience,
- reconnaître des « formes » dans des
situations variées,
- réagir avec succès devant des situations
nouvelles [une caractéristique principale], - manipuler de
l'information incomplète et ambiguë. (Reix).
Nous allons présenter deux exemples de l'intelligence
artificielle, le système expert et les réseaux neurones.
Le système expert : utilisé lorsque la
description de la procédure de résolution du problème ne
peut être faite parfaitement, le cas d'un algorithme. Il simule le
raisonnement d'un expert dans un domaine de connaissance spécifique. Il
est considéré comme un système de décision, un
système d'aide à la décision et un système d'aide
à l'apprentissage (transmission des connaissances d'un expert à
un non-expert).
Les réseaux neurones : le SIAD ou le
système expert exige un minimum de connaissances préalables
à la résolution d'un problème ce qui n'est pas toujours le
cas. Dans certaines situations, ces connaissances n'existent pas et on se
trouve incapable de fournir des lois, modèles,...pour une utilisation
logique des connaissances alors que l'être humain est souvent capable de
trouver des solutions dans des cas pareils.
Cela étant, des systèmes ont été
développés permettant de fournir des solutions satisfaisantes
où on dispose uniquement des connaissances « factuelles »
c'est-à-dire données/résultats. Ce sont les réseaux
neurones artificiels définis comme des « ....models de
logiciels construits par imitation de l'activité
élémentaire du cerveau humain, [qui] peuvent apporter une
solution. » (R. Reix).
Ce système est un système «
éduqué », il est soumis à un certains nombres
d'expériences où des décisions ont été
prises par des personnes qualifiés. Le réseau est construit en
définissant les entrées (des données) correspondant au
phénomène et les sorties qui sont des réponses (ex : refus
ou acceptation). Il sera par la suite soumis à un apprentissage en
modifiant ses caractéristiques jusqu'à ce qu'il
donne des résultats semblables à celles obtenues par les
décideurs. On lui donne après des cas nouveaux pour
traitement.
E2
E : entrée S : sortie
S
Source : simplifié de R. Reix
Le neurone artificiel comporte trois entrées et une
seule sortie. Le réseau de neurones est constitué d'un groupe de
neurones, chacun deux est connecté à l'autre où
l'entrée ne peut être connectée qu'a une seule sortie.
Face à la complexité et l'évolution
croissante des phénomènes et des situations à traiter,
chaque système développé connaît des limites y
compris l'intelligence artificielle qui démontre que la pensé
humaine ne peut plus être remplacée car la constitution de
l'être humain dépasse le cadre de la machine. Elle comporte aussi
des éléments psychologiques, spirituels comme la sensation, les
sentiments, etc. Pour ce faire, des recherches en cours de réalisation
tentent de trouver une autre approche.
Une décision prise, des données acquises,
connaissances et tout type d'information pertinente doivent faire l'objet d'une
communication, quoi qu'il en soi interne ou externe.
2.2. Système de communication :
Le système communication est un cas particulier du
système d'information, il assure la diffusion de l'information à
l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise.
2.2.1. Technologie et communication interne :
Avant de passer à la présentation de ce
système, la notion de la « communication » doit être
clarifiée.
La communication peut être définie comme suit :
«La communication du latin- communicare, mettre en commun,
partager [du sens]- est le processus par lequel une information est transmise
intentionnellement par un émetteur à un récepteur à
l'aide d'un système de signe. » J. Marie Essono. (*)
(*) J. M Essono, préci de linguistique
générale, édition d'Haramattan, paris, 1998, à
partir de la page 22.
Deux catégories de signes peuvent être
distinguées, les signes linguistiques (verbaux) et les
signes Séméiologiques.
Les signes séméiologiques, du latin SEMEON qui
veut dire signe et LOGO signifiant science et
étude, peuvent être gestuels, des singes
indiciels étant des signes non intentionnels comme un fait
ou un phénomène naturel qui donne un sens, ce qui n'est pas de sa
fonction première (ex : nuage signifie une pluie probable),
le signal qui a pour mission de véhiculer un
message (1) comme les panneaux publicitaires.
Lorsque la représentation iconique d'un objet n'est par
permise, on utilise les symboles, un symbole est « ...quelque
chose qui remplace, représente ou dénote quelque chose d'autre
non par ressemblance, mais par suggestion ou quelques relations occidentales
» selon J. M Essono, comme par exemple le symbole de joie.
La communication devient plus efficace et plus rapide en
utilisant les technologies qui sont composées de SIGNAUX (voir
ci-dessus), MATERIELS (ordinateurs, bases de données,...) et RESEAUX. Le
réseau qui relie les composantes est un élément capital
dans les TIC, il est défini comme l'« ...ensemble
d'éléments interconnectés : supports et équipements
matériels reliant des terminaux et acheminent des signaux (voix,
données, textes, images, etc.) vers leurs destinataires. »
(2).
Il existe des réseaux en mode simplex (un seul
sens de transmission, soit diffusion soit collecte), réseaux en mode
semi-duplex (alternativement dans les deux sens), réseau en
mode duplex (dans les deux sens et simultanément). La vitesse
de transmission de données est appelée débit, c'est
« ...le nombre d'éléments d'information transmis par
unité de temps, exprimé généralement en
débit par seconde » (2). Le
téléphone ordinaire par exemple permet de transmettre 2400
bits/seconde, les liaisons satellites - transmettant des images
télévisées- doivent transmettre environ deux millions
débit/seconde.
Ces technologies assistent les travailleurs, les
décideurs dans leur travail en tenant compte du temps et d'espace. Selon
cette dimension, différents outils peuvent être utilisés ce
que R. Reix regroupe dans le schéma suivant :
(1) Idem, d'après Oxford university.
(2) R. Reix, 2000.
Source : R. Reix, 2000.
Des salles de réunions sont constituées et
organisées pour augmenter l'efficacité des réunions
permettant une communication très riche.
Ces salles permettent de résoudre un certain nombre de
difficultés dont :
- Explorer des solutions, collecter des idées ;
- Présenter quelque chose (un produit, un
procédé, etc.) ; - Négocier, confronter des points de vue
;
- Motiver, remonter le moral, le degré d'adhésion.
(*).
Les salles de décisions collectives sont utilisées
pour cette raison. On en distingue : les salles en « U » étant
les plus fréquentes, circulaire, rectangulaire,
amphithéâtre.
Sa technologie rend aussi la communication interne plus efficace,
et la
communication externe aussi tout en considérant
l'organisation comme un système ouvert.
2.2.2. Système d'information inter-organisationnel
:
Les technologies u utilisées ne sont pas
différentes de celles exploitées pour des fins de communication
internes (matériel, réseaux,....). Leur rôle est de lier
les différentes organisations entre elles dont la relation la plus
connue est client- fournisseurs. R. Reix (2000) les définit comme
« ...un ensemble de matériels, logiciels, données et
procédures supportant l'échange automatisé d'information
entre des organisations. ».
(*) Idem
Suivant leur utilisation, ils peuvent être classés
somme suit :
· SII fondé sur des transactions : traitement des
commandes, factures,... Dans ce cas, le coût du fonctionnement est
partagé entre les participants.
· SII fondé sur des requêtes :
système documentaire automatisé avec consultation de base de
données, il est géré dans la plupart des cas par un
organisme indépendant.
· SII support de taches : utilisé pour
réaliser des travaux en coopération entre organisations tels que
les projets communs.
Parmi les formes les plus utilisées des SII, il existe
l'échange de données informatisées dit
EDI- (Electronic Data Interchange), et l'Internet.
a- L'Echange de Données Informatisé (EDI)
:
La création de cet outil provient des limites des
transactions traditionnelles (ex : voie postale) étant essentiellement
la perte du temps, l'incertitude, le coût supplémentaire
lié à la saisie. L'EDI est, selon l'auteur, « ...le
transfert de données, structurées sur des bases de messages
supplémentaires approuvés, entre systèmes
automatisés par voie électronique. ».
Ses utilités sont la fidélisation du client
à cause du changement difficile du fournisseur, et, par voie de
conséquence, l'accroissement des barrières à la sortie.
Cependant, des difficultés caractérisent cette
technologie ; la majorité des logiciels d'application n'ont pas
été développés pour recevoir des communications du
types EDI, risque de sécurité et perte de confidentialité
chez les utilisateurs ; les documents électroniques, dans certaines
législations, n'ont pas la même force probante attribuée
aux documents papier, ce qui rend le conflit, entre les partenaires,
délicat.
Ce réseau, dont la constitution soumet à la
volonté et à la capacité des partenaires est important,
mais il peut être coûteux. Un outil
généralisé, moins coûteux peut être
utilisé pour ce faire et pour une communication efficace, avec les
clients surtout, c'est l'Internet, le réseau des réseaux.
b- L'Internet : réseau des
réseaux
Ce type de réseau n'est pas géré par une
entité quelconque, « ...c'est un ensemble de réseaux
qui se coordonnent sur la seule base d'un consensus technique : l'utilisation
du même protocole de communication TCP/IP (Transmission Control
Protocol/Internet Protocol) [utilisant] tous moyens de
télécommunication (dont, en particulier, le réseau
téléphonique mondial).». R. Reix (2000).
(1) Séminaire E-Marketing, Dr. A.BELKHIRI, INC,
d'après UNCTAD E-commerce and Development
Report 2004.
(3)
http://home.pi.be/~ping9985/html/thehtml1.htm
(4)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Langage.
Il a pour origine le projet Arpanet de 1967 reliant
les universités et les instituts de recherche travaillant pour le
ministère de la défense des Etats-Unis. Il a été
progressivement internationalisé et adapté jusqu'à
l'apparition de la notion « Internet » en 1982. En 2003, le
nombre mondial d'utilisateurs d'Internet fut de 676 millions, soit 11.8% de la
population mondiale, 36% d'utilisateurs dans les pays en développement,
(Chine, Inde, Corée, Brésil, Mexique : 61.52 %) ; le nombre de
serveurs hôtes: 233 millions (croissance de 50%), sites web utilisant SSL
: 300.000 (croissance de 56.7%) (1).
Les principaux services offerts par l'Internet sont :
· la messagerie électronique.
· la télé connexion sur d'autres ordinateurs
du réseau.
· transfert des fichiers (ftp) volumineux.
· les forums électroniques (des discussions).
· la navigation guidée par menus.
· le world wide web utilisant la technique «
hypertexte » qui est le langage utilisé entre utilisateurs et
serveurs (Hyper Text Transfert Protocol- http), et le langage
Hyper Text Makeup Language (html) pour la création d'un
document hyper- media. (cf. Reix).
Le langage peut être défini comme «
...un système de signes identifiés permettant une communication
entre une ou plusieurs entités » (2). Ces
entités peuvent être des hommes, des machines, un mélange
(communication homme machine). Le langage informatique permet la communication
homme- machine, c'est « tout langage formel utilisé
à un titre quelconque dans la définition ou le fonctionnement
d'un système information... [Les plus utilisés sont] Langage de
programmation [...] Langage graphique [...] Langage de balisage pour la
présentation ou la structuration de contenu, comme HTML... » (Le
site).
Le langage HTML, langage hyper -texte ou langage avec liens,
c'est « ...l'ensemble
des instructions qu'un serveur adresse à votre
logiciel de lecture du World Wide Web, dans le but d'afficher des pages [qui]
peuvent contenir aussi bien du simple texte, que des liens vers d'autres pages,
ou des images, des séquences animées ou encore des fichiers son.
» (3).
Il existe aussi d'autres formes de communication ; l'Extranet
désignant un réseau Intranet dont l'accès est
autorisé à un publique restreint, le workflow
(collectique) qui permet à un groupe de personnes de participer à
la réalisation d'une tâche collective en intervenant à des
étapes différentes.
Dans ce chapitre nous avons présenté des notions
et des outils liés au fonctionnement du système d'information, la
théorie générale des systèmes, l'information, les
technologies de l'information et de communication, le système
d'information, ses utilisations fonctionnelles et décisionnelles.
Cependant, les utilisations sont évoluées et
externalisées, surtout, afin de connaître l'environnement interne
et externe, proche et loin, non pas périodiquement mais aussi
continuellement, ce qui permet de constituer un avantage concurrentiel. Cette
activité doit être accompagnée d'une sécurisation
des données pour protéger son patrimoine informationnel et son
avantage concurrentiel, c'est toute une activité d'intelligence
économique.
(*)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Langage
CHAPITRE 2 :
'intelligence
économique
an service de la
stratégie
d'entreprise
Les évolutions de l'environnement économique
durant le 20éme (et le 21éme) sont
traduites notamment par sa turbulence (M. Porter) et sa complexité ce
qui augmente le degré de l'incertitude et, donc, des précautions
-par l'information en particulier. La recherche de l'information
occasionnée ne suffit plus, il est devenu nécessaire de
surveiller l'environnement tout en sélectionnant les données
pertinentes en permanence afin de minimiser les possibilités de
surprises menaçant l'entreprise, c'est l'objet de l'intelligence
économique.
Ce chapitre met en évidence les outils et les
démarches liées à l'intelligence économique, de la
collecte à la protection de l'information et l'information
stratégique surtout, passant par les étapes de traitement, de
stockage et de diffusion de l'information sur les différents acteurs
comme les concurrents, les clients, les fournisseurs..., qui sont fondamentales
pour la prise de décision stratégique.
Section 1 : Notion et origines de l'intelligence
économique
L'intelligence économique a eu différentes
définitions ; cette divergence, émanant de plusieurs facteurs tel
que la traduction du terme « Intelligence » de l'anglais, a
de nombreuses conséquences. Dans cette section, nous allons voir ce que
l'Intelligence économique veut dire en présentant les
différentes approches et nous allons ainsi détailler celle que
nous retenons.
§1. Définition et origines de l'intelligence
économique :
L'apparition de ce terme a pour origine les Etat Unies
d'Amérique ; du domaine militaire à celui des affaires, toute une
évolution pendant des décennies qui comprend des étapes
successives pouvant être différentes mais qui s'accordent toutes
sur l'importance de l'information comme matière première et
carburant du fonctionnement.
1.1. L'intelligence économique : genèse et
évolution
Souvent nous observant que de nombreuses disciplines,
méthodes, technologies et sciences naissant à l'armé
américaine seront, après une durée donnée,
utilisées par les acteurs du monde des affaires - business -
dont les principaux sont les grandes entreprises et les entreprises
multinationales notamment ce qui leur donne un avantage durable et une
puissance indiscutable. L'intelligence économique est l'une de ses
outils, développée par les services américains. Cependant,
l'activité de surveillance n'est pas une création du
siècle, l'homme est inné de vouloir savoir ce qu'il entoure, de
prévoir ce qu'il pourrait être, c'est l'une des données de
bases de sa constitution.
1.1.1. le néo-panoptisme ou voir avant
d'être vu
Savoir pour agir, c'est une caractéristique de base chez
l'être humain, connaître son
environnement pour planifier afin d'exécuter et en fin
de réaliser ses objectifs. C'est le
principe même de l'intelligence économique, c'est
ce que font les gens, les entrepreneurs
mais sans le savoir, ce qu'explique Eric DELBECQUE
« Le désir de connaître pour
maîtriser davantage son environnement en élaborant une
stratégie et en mettant en oeuvre des tactiques constitue l'un des
fondements de toute démarche anthropologique. L'homme veut savoir
pour agir : c'est une donnée de base de la condition humaine.
» (*)
Connaître l'autre, l'ennemie en particulier,
c'est-à-dire le domaine militaire, est une condition primordiale pour
réagir : «voir sans être vu », ce que Philip BAUMARD
qualifie « surveiller la surveillance ». Des évolutions
suivant des périodes et des conditions données (politiques,
idéologiques,...) le principe a été modifié, il est
devenu « voir avant d'être vu », ce que l'auteur appel
néo- panoptisme. Le schéma suivant clarifie ses
(*)
www.visualclinic.fr,
2007/2008.
différentes étapes au fil du temps (voit tableaux
mis en annexe4 : du panoptisme au néo panoptisme).
Source : Philip BAUMARD, stratégie et surveillance
des environnements concurrentiels, 1991, P.27.
Il en découle que les deux dimensions historiques de la
surveillance, politique et économique, ont abouti, après des
intersections suivant une dimension temporelle, résultat de nombreux
facteurs (Crises financières,...) et, par conséquent, des
changements nécessaires, à une nouvelle tendance étant le
néo- panoptisme.
Le néo-panoptisme est développé par
l'auteur en se basant sur le panoptisme classique fondé par Jeremy
Bentham (1787) qui a construit une tour gérée par une seule
personne permettant de surveiller tous les prisonniers l'entourant du fait que
cette personne n'est pas vue afin de donner l'impression à chacun deux
qu'il est surveillé même si ce n'est pas le cas, ce qui permet de
réduire l'effort et le coût en jouant sur le facteur psychologique
; le
néo- panoptisme remplace l'architecture physique par
une architecture virtuelle, celle du système d'information ; on veut par
ça donner l'impression d'être surveillé aux acteurs de
l'environnement de l'organisation (interne et externe), tout en minimisant les
nombre de personnes surveillant et en utilisant les technologies les plus
développées.
Cette notion a d'autre conséquence tel que la
minimisation du coût de la surveillance, l'invisibilité du
surveillant qui fait oublier les individus de son existence tout en s'habituant
de cette surveillance, la suppression des intervalles de la non- surveillance
dus à de différentes raisons, d'où la notion de la veille,
et éventuellement, la suppression de la surveillance elle-même
« ...puisque la technologie, omniprésente, supprime la
nécessite de son déploiement » PH. BAUMARD, 1991,
P.76, c'est une phase de re-centralisation. Il ne s'agit pas ici de
présenter cette hypothèse et d'étudier son raisonnement,
mais plutôt d'étudier l'évolution du
phénomène de surveillance en se basant sur le schéma et
d'autres études.
1.1.2. surveillance et paradigme
d'information
L'auteur choisit comme point de départ la protection de
la royauté et la punition de la rébellion, élément
qui revient au passé très loin d'où la volonté de
survivre caractérisant tout être vivant. Passant directement
à la période des années trente, puisque elle
représente une période distincte dans l'évolution de
l'économie mondiale où la crise fut apparue (1929) poussant
à revoir les différentes politiques et approches
économiques.
Le schéma suivant résume les étapes
après le début de la crise mondiale (1930), il traite le
développement des technologies de l'information selon quatre
périodes, centralisation, interactivité, individualisation et
re-centralisation.
Un nouveau concept apparaissant dans ce schéma devant
être expliqué : le paradigme. Un paradigme « ...c'est
avant tout l'exemple de référence (paradeigma), ou
encore, un schéma pour l'acquisition de connaissances, [...]
considéré comme le cadre de référence d'un groupe
donné de chercheurs, de scientifiques et/ou de praticiens. Il est
constitué d'un ensemble de modèles, de méthodes et
d'acquis qui ne sont pas discutés, permettant de résoudre des
problèmes propres à ce groupe. »PH. BAUMARD,
1991.
- le paradigme de centralisation : information dirigé
par le haut, traitement long et système focalisé sur des
questions scientifiques (calcule,...), c'est un paradigme classique
orienté- système car se focalisant sur le
système technique d'où les moteur de recherche sur l'Internet
émanent (1) ;
- le paradigme d'interactivité : information encore
centralisée mais temps
d'accessibilité en seconde au lieu l'heure (apparition de
mini- informatique) ;
- le paradigme de l'individualisation : l'apparition de
micro-ordinateurs ont permit la décentralisation de l'information et son
traitement sauf pour les informations essentielles qui restent
centralisées, c'est un paradigme cognitif orienté-
utilisateur où le facteur humain a eu une grande importance et
le système d'information est considéré comme un
système de communication -basé sur le système
informatique- entre le producteur et l'utilisateur de l'information
(2).
Le paradigme orienté- utilisateur est devenu trop
étroit ; ces dernières années, des recherches sont
réalisées pour définir un autre paradigme ou l'information
n'est plus vue comme une donnée préconstruite mais comme
« ...un processus d'interprétation et d'appropriation
cognitive propre à un individu ou un groupe donné.
». Il s'agit de trouver le moyen par lequel on peut
« ...accéder à la connaissance de ce processus pour
l'analyser [où] l'hypothèse est faite que pour les personnes
engagées dans une activité professionnelle, cette activité
contraint fortement le processus informationnel. » (3).
Nous nous n'allons pas étaler la présentation du
paradigme, mais elle pourrait donner une base pour mieux appréhender la
notion de l'intelligence économique.
Jusqu'à la fin des années trente, cette
activité était moins nécessaire qu'aujourd'hui, elle est
le résultat de (4):
- la mutation conflictuelle endogène du
capitalisme (difficulté de réussite et de
maîtrise des marchés augmentant le coût
d'acquérir un avantage concurrentiel) ; - la rupture de
logique de bloc de la guerre froide (logique ayant conduit à
la
complexité et à l'incertitude) ;
(1) (2) (3) Yolla POLITY, L'évolution des paradigmes dans
le domaine de la recherche d'information, 03 mars 2000.
(4)
www.visualclinic.fr
d'après Eric DELBECQUE, 2007/2008.
(*) Christian Harbulot et PH. BAUMARD, Perspective historique
de l'intelligence économique, Article paru en
1997, d'après Antoine de Tarlé,
secrétaire général de la Chambre de commerce de Lyon qui
à fait édité en France l'ouvrage d'Herzog sous le titre :
Le plan de guerre commerciale de l'Allemagne, Payot, 1919.
- l'évolution des formes de la guerre
articulée sur les métamorphoses des
contraintes (établissant la guerre économique comme
un conflictualité dominante) ; - l'émergence de la
société de l'information (créatrice de
concurrence et élément de
suprématie cognitive en même temps.).
Ces tendances ayant abouti à une dimension
conflictuelle de l'économie, à la complexité de
l'environnement et à l'incertitude ont été les causes
principales de l'apparition de la notion d'intelligence économique
devenant l'outil principal du management stratégique.
Comme tout phénomène, en particulier ceux qui
résultent et/ou influent les intérêts militaires et
économiques notamment des Etat puissants, l'intelligence
économique a fait et fait toujours l'objet d'écrits divers.
L'une des traces rares écrites dans ce domaine sur le
savoir-faire allemand est le rapport de l'ingénieur Allemand HERZOG
(1915) visant à protéger les intérêts de son pays
dans le cas où elle gagne la première guère mondiale
« ...on suivra toutes les inventions et perfectionnements
techniques réalisés à l'étranger, pour les porter
à la connaissances de ces industriels allemands qu'ils peuvent
intéresser » (*).
Après quelques années, Anton Zischka écrit
sur le rôle de l'information ouverte et sa gestion dans l'industrie de la
pêche Japonaise.
En fait, l'apparition de la notion de l'intelligence
économique dans son sens actuelle était aux Etat unis pour
plusieurs raisons.
2.2. l'intelligence économique : made in
USA
L'apparition d'une culture doctrine sur l'intelligence
économique aux Etats-unis n'est pas venu du hasard, c'est le
résultat de deux facteurs que PH. BAUMARD explique :
« - le rôle de la puissance américaine
dans le développement de l'économie de marché,
- le systématisme avec lequel les savoirs de
l'intelligence économiques sont articulés avec les savoirs de
gestion et diffusés à l'encadrement managérial.
».
2.1.1. apparition du terme intelligence
économique
La première définition de l'intelligence
économique moderne datant de 1967 est d'origine américaine,
proposée par Harold Wilensky, dans un ouvrage
intitulé : "L'intelligence organisationnelle" (elle
sera introduite dans le paragraphe suivant), il a choisi pour cela le
sous-titre « Knowledge and Policy in Government and
Industry » PH. BAUMARD. R.E Freeman a écrit aussi sur
l'intelligence économique en mettant l'accent sur l'influence d'acteurs
n'appartenant pas au marché (média, syndicat,...) qu'il a
qualifié
« stakeholders » ou détenteurs d'enjeux
(littéralement). En 1980, M. Porter a mis l'accent sur le rôle de
l'intelligence dans l'acquisition d'un avantage concurrentiel.
Face au développement des pays de l'Europe et du Japon,
après la fin de la guerre froide, avec le développement de
l'Internet et le phénomène de la globalisation du marché
engendrant l'apparition de nouveaux concurrents, le pays des Etats-Unis a
développé sa politique publique en matière d'intelligence
économique et ce à partir des années 1990. Elle a eu pour
objet de mettre aux services des entreprises américaines des outils
permettant d'en faire face.
2.2.2. USA : une politique dynamique et
agressive
Le président Bill Clinton, suivant une politique
commercial agressive et dynamique, a lancé de nombreux projets pour le
développement de l'intelligence économique aux EtatsUnis :
« we will move aggressively to open foreign markets to quality
American
goods and services. We will urge our trading partners in
Europe and Pacific Rim to
abandon unfair trade subsidies in key sectors like ship
building and aerospace ,and
act swiftly if they fail to respond » (1).
Ces paroles ont été traduites en organisations
d'intelligence économique (2):
- En 1992, Clinton décide la création d'un
conseil de sécurité économique qui sera appelé
après « National Economic Council (NEC)»
ayant pour objet d'organiser et d'harmoniser les négociations
commerciales.
- EN 1993, une nouvelle politique a été
lancée par le président reposant sur l'économie comme le
coeur de toute démarche internationale, le soutient de l'exportation ;
cela a aboutit à la naissance de TPCC ;
- TPCC ou «Trade Promotion Coordinating
Committee », représentant une première
réponse à la concurrence internationale.
- La création d'une cellule d'appui chargée de
surveiller les grands projets d'exportations mondiaux baptisée «
Advocacy Center », elle a pour mission aussi de
coordonner les 19 agences gouvernementales constituant le TPCC.
- La mise en place d'une infrastructure informationnelle
fédérale puissante.
- La création de l'Information Security
Oversight Office (3) ayant pour mission la
protection et la gestion des informations confidentielles
concernant les domaines de
la technologie et de l'économie.
- La création du National Counter
Intelligence Center chargé du contre espionnage
économique (coopération entre entreprises et
administrations américaines).
- La création du Committee on Foreign
Investment pour la régulation d'acquisitions
des entreprises américaines par des entreprises
étrangères.
- La création de la War Room qui
a pour objet la conduite de la stratégie en terme
d'intelligence économique pour permettre aux entreprises
américaines de conquérir les marchés internationaux.
- Aussi, le Joint Vision 2010
consistant à « définir la supériorité
dans le domaine de l'information, c'est-à-dire la capacité
à collecter, traiter et diffuser l'information en flux continus, et
empêcher dans le même temps l'adversaire d'acquérir cette
capacité » (*).
Les différentes phases du développement de
l'intelligence aux Etats-Unis démontrent la dynamique et
l'agressivité de la soutenance de cet Etat à ses entreprises afin
d'assurer leur survie et un développement durable facteur clé du
développement d'une économie de marché dont l'acteur
principale est l'entreprise elle-même. D'autre part, elles consacrent les
traits de la culture américaine caractérisée par le
travail « en gros et des grandes choses », implantation,
investissement, gains,...
En revanche, des pays comme le Japon se distinguent par le
développement silencieux découvert généralement
après expansion (ex : vente des automobiles japonaises aux EtatsUnis),
ils ne s'occupent même pas d'assigner l'intelligence économique au
japonais malgré que la culture de cette société s'appui
pleinement sur l'information, ce que Christian Harbulot et PH. BAUMARD explique
« Les japonais ne cherche plus à dissimuler ce
qui a fait leur force dans le passé. Ils se
justifient en expliquant que ce sont les
Américains qui ont donné l'exemple en
créant une nouvelle division à la CIA :
the Planning and Coordinating Division qui est
chargé du renseignement
économique en Europe et au Japon
».
Après cette brève présentation de
l'historique de l'intelligence économique, il est temps de
définir cette activité et les différentes approches la
traitant.
§2. Définition et approches :
L'intelligence économique a eu plusieurs
définitions suivant diverses approches, nous nous allons basés
sur celle qui est la plus proche à l'entreprise, ses moyens et ses
capacités. Nous devons ainsi dire ce que cette activité n'est pas
pour éviter toute confusion.
2.2. Définition de l'intelligence
économique :
Afin de citer les définitions les plus
célèbres de l'intelligence économique et les approches les
plus connues, nous nous basons sur des définitions émanant des
chercheurs, des experts et des praticiens.
2.1.1 L'IE selon les Organismes officiels et les
chercheurs
Le rapport du commissariat général du plan (France)
défini l'intelligence économique comme «
...l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement,
de
(*) Ibidem, d'après Pierre Canesa, l'intelligence
économique et stratégie : l'organisation française,
Janvier 2004.
distribution et de protection de l'information utile aux
acteurs économiques, obtenue légalement » (1).
Les termes les plus distincts dans cette définition,
qui feront l'objet d'une analyse par la suite, sont : actions
coordonnées, traitement, distribution, protection, information utiles,
obtenue légalement.
Elle peut être définie aussi comme
«...l'activité de production de connaissance servant les
buts économiques et stratégiques d'une organisation, recueillie
et produite dans un contexte légal et à partir de sources
ouvertes » (2). Harold Wilensky, "L'intelligence
organisationnelle", 1967 (voir supra).
Christian HARBULOT propose la définition «
...l'intelligence économique se définit comme la recherche et
l'interprétation systématique de l'information accessible
à tous, afin de décrypter les intentions des acteurs et de
connaître leurs capacités » (3).
PH. BAUMARD défini l'intelligence économique
selon les deux axes offensif et défensif comme « ...une
pratique offensive et défensive de l'information. Son objectif est de
relier entre eux plusieurs domaines pour servir les objectifs tactiques et
stratégiques de l'entreprise. Elle est un outil de connexion entre
l'action et le savoir de l'entreprise.» (4).
La définition donnée par Alain Juillet (2004),
un haut responsable pour l'intelligence économique en France relie la
maîtrise de l'information à la compétitivité de
l'entreprise et de l'économie en général, selon lequel
elle est un «...Mode de gouvernance dont l'objet est la
maîtrise de l'information stratégique et qui a pour
finalité la compétitivité et la sécurité de
l'économie et de l'entreprise... » (5).
L'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale
français (IHEDN) l'a défini comme « Une
démarche organisée, au service du management stratégique
de l'entreprise, visant à améliorer sa
compétitivité par la collecte, le traitement d'informations et la
diffusion de connaissances utiles à la maîtrise de son
environnement (menaces et opportunités) ; ce processus d'aide à
la décision utilise des outils spécifiques, mobilise les
salariés, et s'appuie sur l'animation de réseaux internes et
externes. » À cette définition peut être
ajoutée une dimension supplémentaire. « Cette
démarche implique une politique adaptée de protection des
connaissances et du savoir de l'entreprise et peut nécessiter l'emploi
d'actions offensives. » (5).
La définition de Sawka (1996) est exhaustive qui se
base sur l'information et prise de décision, « He
considered CI a prelude to informed decision-making, and further argues that
intelligence can be viewed as actionable information about a customer, market
situation, regulator, competitor or any other external influence.»
(1).
Le terme Busines Intelligence est aussi utilisé par
certains auteurs comme synonyme de l'intelligence économique :
«Business Intelligence activities can be thought of as process
that simply refine data and information, which are input to a process. The
Outputs of this process are knowledge and intelligence. »
(2).
Ces définitions démontrent toutes l'importance
de l'information dans l'élaboration de la stratégie d'entreprise
; cependant, chacune d'elle met l'accent sur un angle donné, en fait,
ces derniers représentent l'ensemble des fins (3) de
l'intelligence économique ayant pour objet la fins finale étant
la bonne décision stratégique et la bonne mise en oeuvre. Avant
d'analyser ces définitions, il est ainsi utile de présenter
quelques unes données par des experts et praticiens.
2.1.2. L'IE selon les praticiens :
Chez l'entreprise SHELL l'intelligence
économique, selon Manjula Nadarajah, Senior
Strategic Market, est utilisée pour l'identification des
priorités d'actions stratégique :
« Our intelligence activities provide us with
the backup that we need to prioritize our strategic moves and to ensure that
their timing will be optimised. [...] and we are strong believers in business
planning that is supported by carefully analysed information. »
(4).
ABB, entreprise leader en technologie met l'accent sur
l'activité d'intelligence et son
importance dans la prise de décision stratégique:
« Our team wants to deliver a differentiated and focused
intelligence service for our key decision makers by systematically keeping
track our business, markets and competitor .[...] As a result, our management
has a clear view of market sizes & shares, growth rates and profit pools,
both now and in the future. » Daniel Niederer, Assistant
Vice President and Head of Strategy Controlling & Operations (4).
Pour American Airlines, l'intelligence économique
doit porter sur les concurrents, directs et indirects: «
...the company's competitive intelligence team cast a wide net for the
firms to investigate, including direct and indirect competitors,
best-in-class
companies, and third-party maintenance
providers. » ce qui peut être compris de la
(1) The Global Intelligence Alliance (GIA) White paper,
introduction to competitive intelligence, 2004,
www.globalintelligence.com
«
(2) Mika Hannula ET Virpi Pirttimaki, a Cube of Business
Information, Journal of Competitive Intelligence and Management, Spring
2005,
www.scip.org.
(3) H.A. Simon parle des fins intermédiaires conduisant
à la fin finale : Administration et processus de décision.
(4) The Global Intelligence Alliance (GIA) White paper, MI for
the Strategic Planning Process-Case examples, 2008. 65
déclaration de Carmine Romano, American's Vice
President of Maintenance «We wanted [...] to see these
companies' capabilities, if they are growing and, if we were going to compete,
how much it would cost. » (1).
Toutes ces définitions citent
généralement les mot processus, actions coordonnées,
démarche organisée, information obtenue légalement,
sources ouvertes, collecte, traitement, distribution, protection, et aussi,
utiles aux acteurs économiques, servir les objectifs
stratégiques, compétitivité et sécurité de
l'entreprise, aide à la décision, actionnable
information. Le premier groupe regroupe l'ensemble des étape du
processus de l'intelligence économique (que nous allons détailler
plus loin), de la collecte à la protection de l'information, le second
porte sur les objectifs de cette activité qui doivent assurer tous la
compétitivité de l'entreprise. Elles mettent l'accent aussi sur
« la légalité » des méthodes et des outils
permettant l'acquisition des informations.
Les praticiens se focalisent généralement sur la
satisfaction de leurs besoins (stratégique en particulier), la
connaissance du marché (part, taille, taux de croissance), les
concurrents, leurs capacités et leur état, etc., ils cherchent
à ce que l'intelligence économique leur porte. Cet
élément sera revu dans l'étude pratique où des
exemples pratiques vont être posées.
D'autres appellations ont été données
à l'intelligence économique tel que Intelligence
stratégique, veille stratégique (2), et en anglais,
Competitive Intelligence, Strategic Intelligence, Business Intelligence,
Market Intelligence, Environmental scanning, Strategic scanning, Vigilant
Information System, Early warning system...(3) ; cependant, des
différences ont été ainsi faites à l'égard
de ces termes.
Quelque soit l'appellation, nous considérons que
l'intelligence économique est l'ensemble des éléments,
légales, utilisées pour assurer l'information pertinente aux
décideurs en collectant, traitant, stockant, des informations et en la
communiquant sous forme de connaissances et de renseignements sur l'ensemble
des acteurs de l'environnement - les concurrents directs et indirecte en
particulier, ayant ou auront une influence sur l'organisation.
Il en résulte que l'intelligence économique a
une raison d'être, et constitue des outils, des produits et un processus,
et des produits. Cette raison est bel et bien la satisfaction des besoins des
décideurs en information sur les acteurs du micro et du macro-
environnement, en même temps que la protection de sa situation. Le
processus représente l'ensemble des étapes du système
d'information qui ont été étudiées dans le premier
chapitre et sur les quelles nous allons revenir, les produits sont les
connaissances et les renseignements ayant pour objet la prise de
décision, on peut dire donc qu'elle regroupe l'activité de veille
stratégique et celle de protection de l'information.
Ce que l'intelligence économique n'est pas. Cette
question mérite d'être posée, car plusieurs personnes
confondent cette notion avec d'autres opérations, légales ou
illégales. L'intelligence économique n'est pas :
· une étude de marché «
Competitive intelligence is not market research [...] often focuses on
fulfilling a specific information need or set of needs »
(1), c'est un processus continu ;
· de l'espionnage industriel ;
· une méthode apologue qui dit ce qui va se
passer surement demain ;
· opérations de recherche sur bases de
données ou Internet ;
· un travail d'une personne,... (2)
La notion de l'intelligence économique varie d'un pays
à l'autre, selon la culture du pays utilisateur. Certains pays
l'acceptent facilement voire, elle y est déjà enracinée
car la société est habituée à la maîtrise de
l'information comme la société japonaise. D'autres pays le sont
comme innovateurs comme les Etats-Unis ; d'autres manifestent peu
d'intérêt.
2.2. L'intelligence économique à travers
le monde :
Malgré que les étapes fondamentales soient
identiques, l'intelligence économique connaît des
spécificités émanant des particularités des
cultures des pays, nous allons exposer brièvement les différentes
conceptions.
2.2.1. l'approche anglo-saxonne
D'après BAUMARD (1991), l'approche américaine
est caractérisée par une surveillance continue toutes directions.
C'est le monitoring utilisant des bases de données où
des opérations d'enregistrement sont effectuée
systématiquement sur des fichiers informatiques, ce terme vient du
« monitor », terme anglais supposant que les veilleurs passent la
plus part du temps derrière l'écran, il a pour objet de «
développer et de communiquer une compréhension profonde
de la concurrence au sein de l'entreprise » (3).
Un monitoring efficace doit permettre les éléments
suivants (4):
- connaître les sources ouvertes et publiées de
l'environnement,
- motiver les sources de son organisation, c'est-à-dire le
personnel,
- identifier et expliquer les acquis méconnus de
l'entreprise en matière d'intelligence,
- établir une typologie de l'information
désirée et se fixer un rythme d'acquisition, - développer
un réflexe de communication au sein du personnel,
- aménager des canaux de distribution sélective de
l'information,
- développer des programmes d'entraînement et de
l'information,
Les bases de données utilisées sont des bases
externes, comme les Newsnet ; une activité sur papier vient de
compléter le monitoring dit newsclipping qui sert à
classer, synthétiser et indexer dans des fichiers (en papier ou
informatisées) des coupures de presse. Le newsclipping utilise
comme sources les fichiers publics comme le « Uniform Commercial Code
filings » et le « federal filing » étant
des rapports sur la santé financière et l'endettement des
entreprises concernant le domaine publique, et des sources privées comme
la lettre d'information publiée par Digital Equipment sous le nom de
« Technologie Executive Roundtable ».
Le monitoring connaît des difficultés comme le
manque de mobilisation du personnel, car ces derniers trouvent
généralement de difficultés de connaître les
informations qui leur sont utiles, et de prendre du temps de rassembler ou de
partager l'information ; la cellule du monitoring risque de perdre sa mission
car elle est du caractère « tous azimuts » et elle se
concentre généralement sur une voie donnée. D'autre part,
elle à tendance à perdre sa mission d'information du plus grande
nombre. Des solutions ont été proposées consistant
à se focaliser sur un élément unique, et à
faciliter la circulation de l'information au sein de l'entreprise en
créant une ligne téléphonique permanente pour l'accueil de
l'information, une hot line ou un réseau d'information
(courrier électronique),....
Face à ces difficultés, les entreprises
américaines ont choisi une autre voie, c'est le benchmarking en
se basant sur les techniques utilisées par les organismes
étatiques du renseignement en se concentrant sur un seul acteur de
l'environnement suivant la logique des cinq forces proposée par Michel
Porter, c'est-à-dire un benchmarking propre à chaque force du
secteur (voir partie1, M. Porter).
L'approche anglaise, est un pays qui reste
peu avancé en intelligence économique par rapport aux Etats-Unis,
peu d'articles ont été écrits (03 en 2002) ; des
confusions sont remarqué avec l'étude de marché et
l'espionnage, on fait appel souvent à des experts américain qui
ne connaissent pas généralement la réalité de
l'environnement de la grande bretagne. Les attitudes envers cette
activité sont essentiellement : trop de réflexion sur le
présent tout en s'inquiétant du futur, chercher à
connaître ce que les concurrents vont faire plut tôt que de
chercher ce qu'ils sont entrain de faire, reconnaître que cette
activité est indispensable pour la réussite
future....(1)
L'approche Allemande, « Les
Allemands me demandent systématiquement de les éclairer
sur les maillages intra- et trans-industries... » (2).
Depuis le début du 20ème siècle, le
système de renseignement économique allemand se
caractérise par sa forte concentration d'après PH. BAUMARD
(1991), il est fondé sur les principes suivants :
« - les banques sont parties prenante dans les affaires de
leurs clients,
- une émulation collective est toujours recherchée
par la concertation,
- l'intérêt général allemand
subordonne les intérêt particuliers [ce qui n'est pas le cas pour
les entreprises américaines],
- la prise d'information et la communication sont
indissociées
- une trace écrite et un comportement rigoureux dans le
recueil de l'information ».
Les appellations allemandes sont: Wettbewerbsforschung und -
Wettbewerbsaufklärung;
Wettbewerberforschung; Konkurrenzanalyse und -
Beobachtung. (1)
Le réseau allemand est constitué des
spécialistes d'affaires. Ce pays ne cherche pas à
démontrer sa puissance comme les Etats-Unis où aucun signal de
son activité de surveillance n'est transmis aux surveillés (voir
sans être vu).
2.2.2. l'approche japonaise : «
...les japonais me demandent
systématiquement de les
éclairer sur les systèmes décisionnels tant au niveau de
leurs points faibles que de leurs acteurs-clés... »
(2). La réussite des japonais se base pleinement sur la
surveillance. Rechercher de l'information est l'une des principales
caractéristiques de la société japonaise ce qui rend cette
activité rapidement et aisément utilisée. Le japon dispose
du meilleur système d'information stratégique d'entreprise dans
la planète, c'est ce qu'ils cherchent eux-mêmes à faire
comprendre les gens (BAUMARD, d'après Jaques GRIMALDI, thèse de
doctorat), c'est la théorie de la potentialité de la surveillance
qui minimise le coût de son déploiement (voir supra,
néo-panoptisme).
Le réseau privé Worlwide Information Network (WIN)
élaboré par la maison de commerce sogo-shosha est l'un des cinq
premiers réseaux privés (avec les réseaux de la CIA et
d'Electronic Data System racheté par General Motors). Pour les japonais,
les intérêts personnels sont subordonnés aux
intérêts du groupe, et les intérêts du groupe sont
subordonnés aux intérêts du pays, c'est une relation de
symbiose. (Pour en savoir plus, voir annexe 5).
2.2.3. l'approche française : « ...Et les
français, systématiquement, s'intéressent
à leur image » (3).
Au contraire des Etats-Unis, du japon et de
l'Allemagne, « Le système français d'information
économique et stratégique [...] n'est pas fondé sur la
rentabilité réelle des données fournies aux organisations
et entreprises nationales.[Il] est fondé sur la présence
diplomatique française à l'étranger... ».
Cette description faite par l'auteur Philip BAUMARD (1991), chercheur
français, vise à attirer l'intention des institutions et des
entreprises françaises de la réalité de la surveillance et
de l'information dans ce pays tout en donnant des propositions en se basant sur
les travaux de Christian Harbulot (4) ayant pour but la
rationalisation de la collecte nationale d'information pour utilisation
stratégique et tactique.
2.2.4. l'approche soviétique :
Le renseignement des entreprises est fait par l'Etat. C'est
la présence de l'ennemi qui justifiait le système d'information
stratégique de l'URSS (les Etats-Unis) (1). Cela suppose la
suppression de cette activité dans le cas où l'ennemi
disparaît. Les exigences économiques ont aboutit, notamment
après la chute de l'URSS, à la révision de cette politique
de renseignement où le nombre des « ennemis » augmente, mais
cette fois-ci dans le domaine économique, il y a les Etats-Unis,
l'Allemagne, le japon,..., cette révision peut toucher sa structure
(lourde) comme elle peut toucher la qualité de ses agents : agents
experts en agents généralistes, c'est ce que PH. BAUMARD
décrit : «...de former ses bureaucrate du renseignement au
management de l'information concurrentielle »
(*). cette tendance met l'accent sur
l'interdépendance économique et politique (entre nations et
entreprises).
Anglo-saxonne, francophone, ou autre approche, les fondements
de l'intelligence économique sont identiques. C'est, rappelons, le
processus d'acquisition, de traitement, de stockage et de diffusion de
l'information que nous considérons « veille stratégique
», ajouté la protection de l'information.
Section2 : de la veille stratégique à la
protection de l'information « une condition stratégique
»
Cette section remet en cause la notion du système
d'information et son processus représentant le coeur de
l'activité de l'intelligence économique. Elle passe ainsi aux
différents types de veille, qu'elle soit passive ou active. Elle traite
également ses composantes qui sont, en réalité, une
catégorisation des données à collecter de l'environnement
externe en fonction des acteurs y exerçant et leur impact sur
l'organisation : marketing pour les clients, concurrence pour les concurrents,
technologique pour la technologie,... ; l'entreprise est aussi
surveillée, à sa faveur (ex : en tant qu'un client), ou à
sa défaveur (ex : en tant qu'un concurrent, ce qui rend indispensable la
protection de son patrimoine informationnel.
§1. Composantes et processus de veille
L'intelligence économique est une activité qui
inclus deux différentes phases, la veille stratégique et la
protection de l'information suivant la définition donné par le
CIGREF basée sur celle de l'IHEDN (supra). Une cellule efficace
bâtie en fonction des besoins de l'organisation est primordiale.
(*) BAUMARD, 1991, d'après Hans Graf HUYN, « La
stratégie de la désinformation », in Géopolitique, no
29, Printemps 1990.
1.1. Notion et typologie :
La veille est avant tout un état d'esprit, une
attitude, une discipline apparue récemment, venant pour réponde
à la nécessite de la mise en place d'un management de
l'information tourné vers la qualité et non pas la
quantité. Elle exige une compétence et une structure
spécifique.
1.1.1. Notion, approche et structure
La veille est une étape du processus de l'intelligence
économique et peut être définie,
selon le rapport de CIGREF (1) comme
suit« ...il ne peut y avoir de démarche
d'intelligence économique sans une activité
organisée de veille. [La veille est] « l'activité continue
de l'environnement technologique, commercial, etc., pour en anticiper les
évolutions » et [définit] l'anticipation comme «
détection d'une situation avant qu'elle se soit réellement
manifestée » » (2).
Elle regroupe un ensemble de phases allant de la
définition des besoins à la communication des informations et les
réajustements nécessaires. Le schéma suivant met en
évidence l'ensemble des ces phases.
(*) Notice d'information rédigée à
l'occasion du lancement de l'emprunt obligataire de 2005, visa COSOB N°
05-05 du 17/10/2005
Model canonique de la veille
Source : La veille stratégique : Du concept
à la pratique, IAAT, juin 2005,
www.iaat.org, le
processus de veille, type adapté de Afnor X50-053.
Cette démarche sera détailler dans le point «
Processus de veille » de cette section.
Nous remarquons l'utilisation du terme « continue
», c'est ce que distingue la veille (ou l'intelligence économique)
des autres opérations de recherches d'informations qui sont
lancées généralement pour un besoin spécifique et
momentané ; cela remet en cause l'hypothèse du
néo-panoptisme de l'auteur Philipe BAUMARD qui consiste à
supprimer les intervalles de la non- surveillance par l'omniprésence de
la technologie.
L'activité de veille est assurée par la cellule de
veille qui a une structure spécifique et
repose sur deux dimensions, une dimension stratégique et
une dimension opérationnelle.
- la dimension stratégique : elle regroupe quatre
éléments principaux, les objectifs, une comité de veille
représentant les membres, les fonctions et l'organisation, les
finalités opérationnelles dont la principales est la mise en
place de la stratégie et finalement une légende.
- la dimension opérationnelle contient des acteurs
(observateurs, décideurs, experts, réseaux externes), les sources
d'information, les outils (de recherche, de traitement,...) et les limites
(objectifs floues, information non pertinentes,...).
Cette structure est un résumé d'un
schéma exemple de cellule de veille stratégique posé par
la IAAT (source page précédente) que nous allons présenter
et expliquer dans la deuxième partie de ce rapport.
L'activité de veille peut être passive et
consiste à recevoir les signaux émanant de son environnement,
comme elle peut être active dans le cas où l'entreprise cherche
elle-même les informations existant dans cet environnement lui
apparaissant pertinentes.
1.1.2. Typologie de veille :
Il existe deux types de veille, la veille passive et la veille
active.
a- la veille passive : elle consiste
à recevoir les signaux venant de l'environnement, de collecter des
données générales, d'anticiper et de pro agir. Elle
concerne généralement les objectifs non confidentiels, ce qui
permet d'observer et de se poser des questions à partir de ces
observations. Les autres auteurs définissent ce type de veille comme la
réception des signaux faibles (approche utilisée par les
Etats-Unis) et n'attendant plus que leur certitude augmente. Le schéma
suivant clarifie son fonctionnement :
Signaux nouveaux Sporadiques. Isolés à peine
significatifs
- Convergence significative des signaux
- Début de quantification
- Apparition de tendances
Les signaux sont des faits concurrentiels dont il faut
s'accommoder
Degré de liberté
et d'autonomie
Visibilité et
amplitude des
signaux
de l'entreprise
avertisseurs
- signaux organisé - Une menace s'installe
Source : gestion concurrentielle, de GUERNY et DELBES, 3082,
d'après SRI (Stanford Research Institute)
Il en découle que l'entreprise doit détecter le
moindre signal d'alerte d'un changement de son environnement. Le degré
de liberté de l'entreprise diminue au fur et à mesure que les
signaux deviennent multiples, visibles pour tout le monde et convergents. On
peut se trouver dans une situation de surabondance et de redondance de
l'information. La veille passive concerne le plus souvent l'émergence
des nouveaux entrants et nouvelles tendances (signaux faibles).
b- veille active : elle consiste à
rechercher des données précises sur un sujet précis qui ne
sont pas généralement disponibles dans l'environnement pour tous
le monde et ont un caractère spécifique. Dans ce type de veille
on se pose des questions et ont observe après. Les signaux
recherchés sont forts et concernent généralement les
concurrents. cela permet d'alerter l'entreprise sur les écarts
stratégiques des concurrents. Le tableau suivant résume ces deux
types et les différences principales:
Modalité de fonctionnement v. active et v.
passive :
Clés
|
Veille stratégique active
|
Veille stratégique passive
|
Intensité des signaux Indicateurs
Mot d'ordre
|
Signaux forts
Divergences, écarts par rapport
aux éléments des profils et du tableau de bord
Réagir
|
Signaux faibles
Emergence de :
-nouveaux acteurs -nouvelles tendances
Anticiper, pro agir
|
|
Source : Idem
Les auteurs (De GUERNY et DELBES) distinguent ainsi deux
dimensions de la veille active :
· La veille défensive qui permet de répondre
aux questions suivantes :
- Le concurrent est-il satisfait de sa position actuelle?
- Quels sont les manoeuvres probables et les changements
stratégiques auxquels le concurrent risque de se livrer à
l'avenir, et quels en sont les dangers ?
· veille offensive (qui sera revue dans
l'élément de protection des informations du dernier paragraphe de
cette section) consiste à répondre aux questions :
- Où se situent les vulnérabilités du
concurrent? Au niveau de la gamme de produits, au niveau géographique,
etc. ?
- Quelle est l'initiative susceptible de provoquer les
représailles les plus dommageables de la part du concurrent ? (*)
En fait, la description de ces auteurs de la veille
stratégique active prend sa source peut être dans la veille
concurrentielle en tant que composante de la veille stratégique.
L'activité de veille est, de ce qui précède,
vitale pour l'entreprise. Elle permet de connaître son environnement
(micro et macro) et, par conséquent, de pouvoir anticiper et
(*) D'après Michael Porter, dans le cadre du
séminaire « Competitive analysis », juin 1985.
réagir au bon moment en prenant des décisions
(décisions stratégiques en particulier- voir information et
décision stratégique, chapitre1), c'est une question de survie ou
de mort, une finalité exigeant une planification et une mise en oeuvre
fortement attentives d'une cellule et d'un processus de veille.
1.1. Les Composantes de la veille stratégique :
besoin de connaître
l'environnement
L'environnement externe de l'entreprise est composé de
plusieurs acteurs pouvant agir sur elle même, des acteurs proches
appartenant au micro-environnement (cf. M. Porter), et des facteurs lointains
constituant le macro-environnement. Ces derniers, vu leur influence sur
l'entreprise, doivent faire l'objet d'une surveillance continue, ce qui
constitue toute une activité de veille. Suivant cette
catégorisation, on peut distinguer cinq domaines de l'activité de
veille à savoir celui de la concurrence, du marketing, du commercial, de
la technologie et du sociétal.
1.2.1 La veille technologique :
L'entreprise doit connaître les technologies
(1) disponibles dans son environnement en permanence notamment les
acquis scientifiques, les procédés de réalisation, les
matériaux, les systèmes d'information, les technologies, et les
produits (Voir annexe6, VT).
a- les acquis scientifiques :
L'entreprise doit connaître les découvertes et
les démonstrations des scientifiques (expérience où
modèle théorique), ce qui exige un minimum de connaissance, elle
ne doit pas chercher cette information lorsqu'elle n'est utilisée que
par les spécialistes du domaine comme elle n'attend pas à ce que
celle-ci soit largement disponible ou ancienne, c'est le stade moyen comportant
les thèses, les protocoles d'expérience, les
labo,...l'homéopathie est un domaine utilisant fortement cette
activité (ex : SAIDAL en Algérie).
b- les procedes de réalisation :
C'est le savoir faire qui est demandé ici notamment
lorsque l'entreprise pénètre un nouveau domaine où des
connaissances nouvelles doivent être utilisées (ex : entreprise
diversifiant sa stratégie). Connaître un procédé
consiste à connaître (2) :
- son principe : les fondements scientifiques de son
efficacité ;
- le coeur du sujet : la vrai transformation
réalisée ;
- les performances du procédé : la
précision des cotes obtenues, le degré de pureté
atteint, la résistance du collage à l'arrachement,
le rendement de la réaction ; - les conditions d'efficacité :
matériaux, environnement/ambiance,... ;
- les difficultés de mise en oeuvre : le degré de
difficulté ;
- les risques d'échec, la duré de mise au point
;
- l'extension actuelle du procédé : branche,
matériaux, vitesse, ...
Le schéma suivant présente un check-list contenant
les principaux éléments des procédés de
réalisation :
Tableau 1-1 Veilleur sur procédé : CHEK -
LIST (*)
· nom courant, variantes,
· fondement scientifique, référence,
articles
· transformation ou opération fondamentale
effectuée
· performance du procédé : courantes,
exceptionnelles
· conditions d'efficacité difficultés de mise
en oeuvre
· risque et délai d'introduction
· extension et tendance
· applications actuelles et prévisibles
(graphiques)
· coûts de mise en oeuvre
· évolution des coûts à LT et tendances
récentes
· seuils de substitution
· montant minimum de l'investissement
· sous-traitants équipés
· installations, machines, équipement de mise en
oeuvre
c- les matériaux :
Ce type de veille concerne les matériaux que
l'entreprise utilise massivement et qui constituent la majorité de ses
coûts (étape de transformation, pays producteur, sources
permanentes et occasionnelles, mode de transport, ...), les nouveaux
matériaux.
d- les systèmes d'informations et technologie:
La veille sur les systèmes d'informations
s'intéresse aux langages et logiciels de programmation, outils d'aide et
de prise de décision, les évolutions devant être
constatées en la matière, les procédures des
systèmes d'informations, etc. Pour connaître plus de
détail, voir chapitre précédant, système
d'information.
e- les produits (*):
Les éléments sur lesquels doit porter cette
activité sont : La fonction de service principale et ses critères
d'appréciation, les fonctions de service complémentaire et leurs
critères d'appréciation, la résistance aux contraintes
particulières, les fonctions de service sont d'usage et/ou d'image, les
critères d'appréciation de chaque fonction mesurant les
performances du produit , les caractéristiques et le design du produit,
les gammes de produits (différenciation entre gamme, respect des
standards,...).
(*) Ibidem
1.2.2 La veille concurrentielle :
Ce type de veille concerne les concurrents actuelles et
potentiels. Elle consiste à surveiller leurs forces et leurs faiblesses
afin de mesurer leur stratégie et bâtir la sienne. Tout changement
de stratégie des concurrents doit être détecté,
analysé et expliqué pour pouvoir prendre les décisions
(stratégiques) pertinentes dans le bon moment, une stabilité doit
être aussi notée. L'information finale (produit informationnel)
est présentée sous forme de rapports stratégiques
contenant une évaluation périodique sur la stratégie des
concurrents. C'est, en fait, l'établissement d'une « situation
stratégique nette » pour chaque concurrent comportant les
éléments suivant :
Plan type de la situation stratégique nette d'un
concurrent (1)
Contenu
|
Description de la stratégie actuelle/future du
concurrent
|
Evaluation de la stratégie du concurrent en terme de
facteurs-clés de succès ou de non réussite.
|
Capacités/contraintes au niveau : -de sa branche
d'activité.
-du concurrent en tant qu'entreprise. -de ses principales
fonctions
|
Type de réaction du concurrent : -aptitude à se
maintenir.
-aptitude à s'adapter.
|
Implication pour l'entreprise veilleuse : -menaces,
opportunités.
-types de problèmes à résoudre.
|
Lacunes ressentes dans l'information sur le concurrent.
|
Les points forts et les points faibles portent essentiellement
sur (2):
· Les produits : sa réputation chez les utilisateurs
(pour chaque segment du marché), sa gamme de produit.
· Circuit de distribution : degré de couverture et
capacité d'approvisionnement des circuits de distribution et la relation
de l'entreprise avec eux.
· Commercialisation et vente : évaluer les
compétences du concurrent en matière d'étude de
marché, de développement de nouveaux produits, de formation de la
force de vente, ....
· Fonctionnement : stratégie des coûts
suivie, flexibilité ou complexité technologique des
équipements, le savoir-faire, capacité d'extension, accès
aux matières premières et leur coût, degré
d'intégration verticale,...
(1) : De GUERNY et DELBES, gestion concurrentielle, 3082.
(2) : B. Martinet et J.M. Ribault, la veille technologique,
concurrentielle et commerciale, 1989
· Recherche et ingénierie : capacité de
recherche et de développement (créativité,
simplicité, qualité,...), l'accès aux sources externes de
recherche et d'ingénierie, brevet et droit de production.
· Coût complet : où se situe les domaines
permettant d'engendrer les facteurs d'échelles et ceux qui influent sur
la situation en la matière, ...
· Force financière : le Cash Flow, ratios de
solvabilité à court et à long terme, capacité
d'augmentation du capital, compétences dans la gestion
financière,...
· Organisation : cohérence organisationnelle et
stratégique, sensibilité de l'organisation aux nouveautés,
clarté de son objectif,...
· Capacité du top management : capacités
individuelles et collectives (motiver les autres), capacité de
coordination, age, formation, capacité d'adaptation, se sont en
général les capacités stratégiques.
· Portefeuille de la société :
capacité de soutenance des changements d'orientations planifiées
de l'ensemble de ses unités, et capacité de développement
de celles-ci.
· Divers : Relations avec les organismes publics, rotation
du personnels, etc.
Autres éléments font l'objet d'une surveillance
relevant des concurrents et du marché :
· l'intensité de la concurrence : elle devient
plus fortes si les concurrents sont nombreux et équilibrés,
croissance du secteur lente, coûts fixes élevés, produits
des concurrents peu différenciés, concurrents très divers,
enjeux stratégiques élevés pour chacun d'eux, obstacles
à la sortie élevés, obstacles à l'entrée
faibles.
· Les éléments clé des concurrents
: machines, volumes de production, effectifs,...
· Les coûts : englobe les prix des composantes
disponibles, les prix unitaires, les salaires, les coûts de douane, du
port,...
1.2.3 La veille commerciale :
Elle permet d'acquérir des informations sur (*):
a- les clients : l'évolution de leurs besoins
à long terme (en étudiant leurs problèmes afin de
prévoir les besoins futurs y naissant) ; l'évolution de la
relation client- fournisseur où le client se dote d'un pouvoir de
négociation généralement plus important dans un
environnement concurrentiel ; la solvabilité des clients
(prévisions faites en fonction des résultats passés par
voie d'extrapolation.).
b- les fournisseurs : ce type de veille
s'intéresse essentiellement à trois éléments :
l'évolution de l'offre de produits nouveaux (généralement
facile car c'est le fournisseur qui propose ses produits) ; l'évolution
de la relation du fournisseur à l'entreprise (il ne faut pas supposer
que l'on est toujours dans une position de force vis-à-vis du
fournisseur, il se peut qu'il se dote d'un pouvoir de négociation plus
élevé) ; la capacité du fournisseur à fournir (au
moindre coût).
(*) Idem
1.2.4 La veille Marketing :
La veille Marketing permet de connaître :
· l'image de l'entreprise
· l'évolution du marché
· le comportement du consommateur
· les axes de communication des concurrents,...
Elle permet de détecter de nouveaux marchés, de
lancer de nouveaux produits aux clients,....
1.2.5 La veille sociétale et
environnementale:
Appelée par fois « veille par excellence »
(1), elle permet de surveiller les nouvelles tendances et s'occupe
des éléments qui n'ont pas été traités par
les autres types de veille, à savoir veille réglementaire,
financière, fiscale, économique, politique, écologique,
sociale, culturelle, etc.
L'activité de veille est, de ce qui
précède, vitale pour l'entreprise. Elle permet de connaître
son environnement (micro et macro) et, par conséquent, de pouvoir
anticiper et réagir au bon moment en prenant des décisions
pertinentes. C'est une question de survie ou de mort, une finalité
exigeant une planification et une mise en oeuvre fortement attentives d'une
cellule et d'un processus de veille.
§2 Mise en place et protection :
La mise en place d'un bon dispositif de veille stratégique
est une phase primordiale pour
le succès d'une activité de veille (voir la
notion de veille) au sein d'une organisation
exerçant dans un environnement concurrentiel, c'est ce
que le guide du MEDEF précise : « Disposer de la bonne
information, au bon moment afin de pouvoir prendre la bonne décision
suppose la mise en place d'un dispositif de veille stratégique dans
l'entreprise : collecter l'information dont on a besoin, la transformer en
connaissances, la valoriser et en assurer une diffusion
réfléchie » (2).
1.1. Mise en place d'un dispositif de veille : battre sa
stratégie
Pour mieux comprendre l'opération de mise en place d'un
processus de veille, nous allons présenter quelques
éléments que nous jugeons importants concernant le système
d'intelligence au sein d'une organisation.
Trois composantes doivent être identifiés dans ce
processus :
« - Le monde de l'information : (il peut être
producteur d'information ou fournisseur : un organisme, une personne, un site
Web)
(1) De GUERNY et DELBE, gestion concurrentielle, 3082
(2) Guide pratique : Intelligence économique et PME, mars
2005,
www.medef.fr
- L'intermédiaire (le veilleur chargé de la
chaîne de renseignement : analyse des
besoins, identification des sources, recueil d'informations,
traitement et diffusion)
- L'utilisateur final (en d'autres termes, le demandeur
que l'on représente par le
décideur : une personne morale ou physique) ». (1)
Les capacités de l'organisation doivent être
mesurées, elles sont regroupées dans le schéma suivant par
l'auteur d'après Levet Paturel (1998) :
Avant de se lancer dans cette opération, il est
nécessaire de savoir les enjeux de ce dispositif car il n'est pas utile,
voire il n'est pas possible de chercher à tout savoir. La question
pouvant être posée, est pourquoi je vais installer cet outil ? Ou
bien à quoi il va me servir ? Ce sont des enjeux stratégiques que
l'entreprise doit identifier. Cette tâche est confiée aux
décideurs de l'entreprise, étant les utilisateurs aussi.
L'ensemble du personnel et des unités de l'entreprise
doit être sensibilisé et préparé au changement. A ce
propos, Jens Thieme dit : « Preparing for a step change of an
entire organisation is to be taken very seriously. The more professional you
work, the more support you could gather early on, the more hard facts you can
present if questions arises, the more easier you can create and enjoy buy-in
further down the road » (2).
Les étapes permettant de développer un
système de veille sont résumées dans le schéma
suivant :
Source: GIA White paper, developing an Intelligence System,
www.globalintelligence.com.
1.1.1. Phase1: Process planning and
Intelligence Needs Analysis
(Planification du processus et analyse des besoins en information
-renseignement):
Cette phase consiste à formuler le plan d'action de
veille spécifique à l'entreprise, et l'identification de ses
besoins. La formulation du plan d'action nécessite l'étude de
certains points fondamentaux, tels que la définition, les objectifs et
les fins de la veille (intelligence économique) car ils
représentent les éléments de bases qui vont diriger tout
le système. Notons bien qu'il n'est pas possible de déterminer
tous les thèmes et les acteurs de l'environnement des le début,
le travail doit être focaliser sur les éléments les plus
importants.
Dans cette étape, nous devons analyser, étape
par étape, le processus de surveillance actuel de l'entreprise
(même s'il n'est pas bien élaboré et/ou formalisé),
l'écart entre l'état actuel et le niveau optimal de performance
doit être mesuré. Des faiblesses peuvent apparaître dans le
processus, de la détermination des besoins et l'observation de
l'environnement à la communication des données passant par la
collecte, le traitement et le stockage, elles doivent être bien
identifiées et soumises après à des actions
correctives.
On doit aussi évaluer les ressources de veille
disponibles à savoir, les ressources humaines, les ressources
informationnelles, les technologies, et finalement les ressources
financières. Les produits (informationnels) existant doivent être
identifiés afin de déterminer les principaux domaines
nécessitant un développement.
Une fois ces évaluations faites, on doit identifier et
structurer les besoins de l'entreprise en informations destinées
à la prise de décision stratégique. La structuration des
besoins en informations peut être faite suivant l'architecture
informationnelle qui est une carte (map) consistant à
délimiter les traits avec les quels l'entreprise requit les informations
appartenant à l'environnement externe, elle permet de connaître
jusqu'à quel point l'entreprise pourra suivre son activité de
veille, ce qui peut être réalisé en comparant les besoins
aux ressources existantes. La définition des éléments
pouvant influencer l'avenir de l'entreprise est une étape clé de
cette architecture.
L'analyse de l'écart (gap analysis) est
l'étape suivante, elle consiste à combler l'écart entre
l'état actuel et la situation désirée en se concentrant
sur les besoins concrets en informations.
A la fin de cette phase, un plan d'action de veille
spécifique à l'entreprise est élaboré avec un
programme d'implantation, autrement dit c'est le produit de cette étape.
Il doit contenir les éléments suivants :
- Une notion de veille spécifique à
l'entreprise.
- Une évaluation de la situation.
- Une évaluation des ressources.
- Des besoins en information bien définis (voir annexe7,
identification des besoins).
- Une analyse de l'écart (gap analysis) - entre
l'état actuel et celui désiré.
- Un plan avec une formulation de l'organisation de veille,
une définition de ressources, une rédaction organisée du
processus de veille et un programme d'actions supplémentaires concernant
le développement systématique de veille. (*)
Cette phase n'est pas encore achevée, elle doit
être complétée par une vérification des besoins
(intelligence need verification). Elle peut être
effectuée en interviewant des groupes donnés tel que la haute
direction (senior management) ou le personnel de différentes
directions (business units) afin d'ajuster les besoins
définis.
1.1.2. Phase2: Intelligence Product Design
and Resource Activation
(Conception du produit d'information et activation de
ressources)
Cette étape repose sur le plan élaboré dans
la première phase. Elle débute par un projet de conception des
out put (renseignements) dans laquelle un portfolio (need-based
(*) GIA, developing an intelligence system, 2005,
www.globalintelligence.com
intelligence products) est élaboré, il
s'agit de standardiser le processus et aussi ses produits afin de
répondre aux besoins spécifiques des décideurs.
Cette conception permet d'améliorer les services
d'information de l'organisation tout en développant un processus continu
et systématique de veille pour l'entreprise permettant de donner une
valeur ajoutée aux données collectées, notamment lorsque
celles-ci sont rares.
Un produit informationnel peut être défini comme
suit: « An intelligence product is, by definition, the out put
of defined resources systematically producing and communicating need-based,
structured information. [E.g.] competitor profile, industry analysis...
» (1).
Le processus dans son ensemble peut être
considéré comme produit du point de vue conception, ou lorsque
l'opération de mise en place est achevée. Les produits de ce
processus sont des renseignements acquis de façon
standardisée.
Pour que l'on puise considérer une information comme
produit, il faut qu'elle réponde aux critères suivants :
· Connaître les besoins en information de leurs
utilisateurs finaux ;
· Considérer l'information comme out put d'un
processus bien spécifié ;
· Considérer l'information comme un produit ayant
une durée de vie ;
· Désigner un manager des produits informationnels.
(2)
Les membres de l'organisation doivent créer de
l'information, c'est un principe de base.
Les produits informationnels sont de nature complexe et multi
-dimensionnelle. Pour les clarifier, nous allons présenter les
dimensions (2) :
- Le contenu de l'information (information content) : la
focalisation du produit en question (concurrents, consommateurs,...)
- L'horizon temporel (time horizon) : l'horizon de la
prise de décision, il peut aller de la fourniture de données
concernant les anciennes activités, à l'analyse
stratégique mettant en évidence les tendances de la prochaine
décennie.
- Le degré d'analyse : la valeur ajoutée du contenu
des informations, un niveau élevé d'analyse (une grande valeur
ajoutée) est un objectif principal.
- La fréquence : la duré de vie du produit (combien
de fois il doit être mis à jour).
L'analyse est une étape importante, elle permet, entre
temps, de trouver et d'utiliser une information particulière où
il faut et quand il faut, et de savoir ce qu'elle représente dans un
contexte global. Tracer une conclusion et donner des recommandations, et par
conséquent, permettre à l'organisation d'aller d'un état
de décision réactif à un état proactif, est une
étape critique.
Les catégories des produits informationnels,
d'après Pollard (1999), sont (2):
(1) Idem.
(2) GIA, intelligence product development, 2006,
www.globalintelligence.com.
· Objet spécifique des données (brutes)
· Collation d'informations
· Profils des concurrents et des consommateurs
· Benchmark
· Analyse des concurrents
Le schéma suivant représente une pyramide
comportant les différents niveaux de l'information :
Source : Idem
Selon le schéma, les renseignements vont du cadre de
l'entreprise à celui des tendances générales passant par
l'industrie et le pays. Elles ont un caractère général qui
se spécifie au fur et à mesure que l'on remonte dans la pyramide,
le dernier stade contient des renseignements pointus et taillés (sur
mesures) pour la prise de décision.
La communication des renseignements peut être
réalisée, au moins partiellement, par la présentation
orale comme outil principal lorsque le degré d'analyse est
élevé, où via l'Internet ou autre média lorsque le
degré d'analyse est faible ; le format sous lequel les données
doivent être communiquées doit être défini aussi.
Afin de mieux saisir la notion du produit informationnel, nous
présentons un exemple en expliquant ses différentes phases :
Source : Ibidem
La première étape comporte des données
(brutes) ou des informations non traitées, le service d'informations
(news) permet aussi d'acquérir de nouvelles données concernant
par exemple les consommateurs, les concurrents... ; elles sont baptisées
« collection-oriented intelligence ». Une fois
analysées, on les considère « analysis-oriented
intelligence ». Dans l'analyse des signaux, il se peut que des
signaux soient répétitifs et apparaissent forts, ce qui demande
plus d'analyse. L'info collation consiste à collecter à
partir des sources internes et externes, les données seront par la suite
structurées et filtrées pour validation (profiles). Les revues
peuvent fournir des informations structurées et analysées ; les
briefings comportent des informations fortement analysées, sous
format réduit et concis, destinées à la prise de
décision avec une possibilité de discussion et de feed-back
immédiats ; les forums products sont une version avancée
des briefings consistant à créer une interaction entre
le producteur de l'information et l'utilisateur final ; des rapports
stratégiques seront rédigés par la suite.
Le produit final peut faire l'objet de différentes
utilisations, un forum d'une large discussion de l'entreprise sur le web, cas
d'un jeu de guerre (war game simulation), ou un workshop.
Revenant aux processus, l'étape suivante est
l'activation de ressources, elle consiste à la recherche de
données à partir des sources externes et aussi internes,
formelles et informelles. Elle nécessite de motiver le personnel (autres
que les veilleurs) non seulement pour utiliser ces informations, mais aussi
pour participer à la collecte. Les sources externes peuvent être
des organismes de renseignement, des entreprises d'étude de
marché, des
consultants en industrie, des bases de données,... (Voir
annexe8, formulaire pour informateurs, note d'étonnement et fiche de
synthèse du processus collecte).
Un coordonnateur est installé, il travaille avec le
responsable du projet, il a pour mission de coordonner l'ensemble des fonctions
de cette structure.
La dernière étape de cette phase consiste
à tester ces produits d'information par des experts motivés, elle
assure le feed-back permettant de raffiner et de développer ce
processus. C'est une étape très importante ayant pour objet
d'assurer que ces out put répondent aux besoins des utilisateurs avant
de lancer le système dans toute de l'organisation. Cette phase est
terminée par l'implantation d'un portfolio des produits informationnels,
testé, et un réseau de production actif.
1.1.3. Phase3: Intelligence Tool
Implementation and System Roll-out (Outil de mise en place et
système Roll-out)
Sources et ressources définies et structurées,
processus et out put (produits informationnels) standardisés, un travail
de base important déjà fait, il est temps de
réfléchir à la manière et aux outils
nécessaires au stockage et à la communication de ces
informations. C'est la facilité d'accès aux données,
fruits d'une collecte et d'une combinaison entre les sources internes et
externes, à partir d'une seule interface et des outils pouvant supporter
toute l'activité de veille, c'est tout une technologie.
Les outils assurant un traitement de données
quantitatives, associés généralement à tort
à l'activité de veille ne font pas l'objet, il s'agit d'outils
permettant un traitement qualitative et produisant aussi des renseignements
qualitatifs, puisque c'est le preneur de décisions stratégiques
qui sera l'utilisateur (voir premier chapitre, décision
stratégique). C'est ce que la mise en place du système de veille
exige et c'est ce que le groupe de recherche et de consultation en intelligence
économique confirme : « Most number crunching tools,
often referred to as Business Intelligence tools, are typically considered
inappropriate as they focus on quantitative information, whereas, the focus in
intelligence system implementation is on actionable intelligence - on
qualitative information and processes. »(*).
Les outils utilisés concernent
généralement la récupération et la
réparation, l'introduction et la communication des informations dont on
a besoin, et les réseaux d'information existants dans différentes
directions de l'organisation. Ils doivent constituer un mécanisme
d'échange d'informations qui se focalise sur les informations
structurées et pertinentes (pour en savoir plus, revoir section 2 du
chapitre précèdent, notions et applications du système
d'information), ils doivent être aussi choisis et installés en
fonction des besoins des utilisateurs en augmentant l'efficacité et la
productivité. En fin, ils ont pour objet de faire arriver la bonne
information à la bonne personne et au bon moment.
(*) GIA, developing an intelligence system, 2005,
www.globalintelligence.com
La technologie seule ne suffit pas, et comme nous l'avons
signalé avant, c'est la ressource humaine qui joue le rôle
prédominant (1).
La formation et l'implication de la ressource humaine
constituent l'étape la plus difficile dans la mise en place du
système d'intelligence économique, à cause des
caractéristiques de l'esprit humain. A ce propos, les auteurs
déclarent :
« Introducing new tools and changing existing
working methods typically require changes in individual attitudes and
deep-rooted habits as well: these are perhaps the most difficult tasks for the
intelligence development organization » (2).
L'étape Roll-out consiste à former le
personnel en leur définir l'intelligence économique de
l'entrepris et ses résultats tirés d'un travail quotidien et
permanent, et aussi ce que cette activité attend d'eux même,
c'est-à-dire ce qui leur est demandé. Les outils les plus
utilisés dans la phase de lancement sont les séances de
formation, les brochures, etc.
Le produit de cette phase représente des outils et un
réseau d'intelligence éduqué permettant la communication
des informations au sein de l'organisation ; et comme tout système, ce
dernier nécessite une maintenance pour en assurer la
continuité.
1.1.4. Phase4: Process
maintenance
Dans la première partie nous avons parlé de la
mutation de l'environnement ayant pour conséquences l'évolution
et le changement des besoins des managers en information afin de pouvoir
s'adapter. Le système d'intelligence de l'organisation doit être
donc mis à jour et raffiné continuellement, notamment que des
personnes quittent l'organisation et autres la joignent (voir mémoire
organisationnelle, chapitre1 de cette partie), ce qui démontre que ce
système n'est jamais complet. Cette tâche finale permet ainsi de
développer les besoins en terme de contenu, outils et processus.
Le schéma suivant représente un système de
veille (intelligence system) en activité :
Source : Ibidem
Dans ce schéma, nous remarquons que l'étude de
marché est l'un des outils de veille en plus des consultants en
industrie, des bases de données et des services d'information.
L'existence d'un coordinateur intervenant dans le processus assure la
coordination des activités de veille de l'ensemble des secteurs
d'activité de l'entreprise (des coordinateurs de veille pour chaque
secteur d'activité). Les étoiles représentent la forces de
vente et qui sont, en même temps, utilisateurs et détecteurs
(business environment radars).
Deux éléments fondamentaux caractérisent
ce système, le rendant peut être très pratique et
réellement au service de la stratégie d'entreprise ; c'est un
système qui se base sur la coordination horizontale notamment -intra et
inter secteur- ce que les auteurs (l'article) confirment «The
whole system is managed throughout a coordinating function, typically including
a CI manager and CI coordinators from each business unit ».
Cela représente un facteur clé dans le management des
organisations en général, et de l'information en particulier
(pour plus d'informations, voir chapitre 1, l'information). C'est un
système qui est bâti sur la base de stratégie
élaborée à partir du terrain (Bottom up/Top down
strategy), principe du management stratégique, sans lequel la
stratégie d'entreprise perd tout son sens dans un environnement
concurrentiel ; ce sont les personnes qui sont en contact avec les clients qui
peuvent donner la meilleur information, et c'est ce qui manque de nombreuses
entreprises, celles qui pensent que la
stratégie est uniquement un travail de bureaux, et que les
employés du rang inférieur n'ont rien à voir.
Synthèse :
La mise en place d'un système de veille
nécessite l'implication de l'ensemble des collaborateurs de
l'organisation. Les étapes d'implantation sont les mêmes quelque
soit les caractéristiques de l'organisation (tailles, domaine
d'activité,...). Cependant des spécificités peuvent
exister. La première étape consiste à identifier les
besoins des utilisateurs (la prise de décisions stratégiques) en
information en débutant par la détermination de l'écart
entre le système de veille actuel et celui désiré pour
pouvoir formuler par la suite un plan d'action consistant à
définir l'activité de veille spécifique à
l'organisation, évaluer la situation actuelle, les ressources, les
besoins, l'analyse d'écart, un plan avec une organisation de veille
formulée et ressources définies, un processus de veille
organisé, rédigé et un programme d'actions
supplémentaires pour un développement systématique de
veille, ce qui exige, aussi la définition d'un design des produits
d'information (standards). L'étape suivante a pour objet la bonne
allocation de ressources et la définition des responsabilités en
activant un réseau contribuant au système et qui se base sur les
sources externes et internes (responsable de veille, les coordinateurs, les
producteurs de renseignements,...). Vu les caractéristiques de
l'environnement concurrentiel (mutation, turbulence,...), ce système
nécessite une maintenance : une mise à jour et un raffinage
permettant d'autre part de le développer.
Le produit de cette implantation est le processus de veille. Il
peut être schématisé, afin de clarifier l'étude en
cours, comme suit :
Processus de veille (1)
Le cycle de renseignement regroupe l'ensemble des
fonctionnalités du système d'information que nous avons vu dans
le chapitre précédent à savoir la collecte, le traitement,
la diffusion, et le stockage. La protection de l'information commence par la
protection du cycle lui-même, elle peut aussi faire appel à des
actions offensives, ce que nous avons représenté par des angles
en rouge.
L'opération de mise en place d'un système de
veille est une opération qui exige le respect d'un certains nombres
d'éléments sans lesquels elle ne peut plus être
réalisée, ce sont les facteurs clés de succès.
1.2.5. Les facteurs clés de succès
compétitif :
Un facteur clé de succès compétitif dans
la mise en place d'un système de veille peut être défini
comme suit « A critical success factor in Competitive
Intelligence can be defined as an item related to intelligence process that is
key for ensuring the success of the process » (2).
Des facteurs clés pour toutes les organisations
n'existent plus à cause des spécificités culturelles et
structurelles profondes, ce qui rend l'imitation d'un système de veille
rarement faite, ce que confirme les auteurs (2) « ...one must
remember that an intelligence
(1) Adapté de : CIGREF, intelligence économique
et stratégique : les systèmes d'information au coeur de la
démarche, cycle de renseignement, d'après Ecole de
guère économique, mars 2005. (Le terme protection et
l'étoile en rouge n'existent pas dans le schéma d'origine).
L'ensemble de ces données sont traduites et
reformulées des deux articles de Global Intelligence
Alliance (2005, 2006).
(2) GIA, key success factors of competitive intelligence, 2004,
www.globalintelligence.com.
program should always reflect the culture,
organization, available resources and goals of each specific company.
».
Cependant, on peut citer un certain nombre de facteurs
clés (les plus importants) :
a. Cette activité doit acquérir le support du top
management de l'organisation ;
b. Elle doit répondre aux besoins des utilisateurs,
développer le processus de prise de décision ;
c. Répondre aux besoins définis moyennant le
développement systématique du produit informationnel ;
d. La continuité de l'activité de veille est
primordiale ;
e. Une ressource humaine qualifiée est aussi critique
;
f. L'utilisation des outils pertinents (rapidité de
réponse et efficacité).
Assurer le succès du processus de veille n'est pas
suffisant si l'on considère que les autres acteurs de l'environnement
nous surveillent aussi, protéger son information est une phase
fondamentale dans l'activité de veille (IE).
2.2. Protection du patrimoine informationnel :
protéger sa stratégie
L'élément « sécurité »
est une composante fondamentale dans la valeur de l'information. Selon Y.-M.
Marti et B. Martinet, la valeur de l'information peut être mesurée
comme suit :
Source : CIGREF, Intelligence économique et
stratégique : les systèmes d'information au coeur de la
démarche, d'après Y.-M. Marti et B. Martinet.
Une mauvaise analyse par exemple pourra dévaloriser
l'information ; une information non sécurisée, même s'il
elle est bonne, pourra même tuer l'information car elle est sujette aux
menaces diverses, accidentelle ou intentionnelles.
2.1.1. menaces et précaution :
Deux catégories de menaces peuvent être
citées :
b- les menaces accidentelles : elles peuvent être des
catastrophes naturelles comme les incendies, les explosions etc., des erreurs
liées au manque de compétences ou d'intention.
b- Les menaces intentionnelles : c'est un acte volontaire ayant
pour objet l'acquisition de manière illicite moyennant l'espionnage, la
perturbation des systèmes d'information (1), vol,
sabotage,....
Le tableau suivant résume les risques pouvant influencer
le patrimoine informationnel :
Tableau 5 : Tableau des menaces externes. Source, Idem,
d'après IHEDN
Des mesures techniques et de sensibilisation doivent et
être mises en places. C'est la dimension de la contre- intelligence
(conter intelligence) qui permet de minimiser les risques d'attaque,
on en cite (1):
- savoir si une information est stratégique ou non (on
n'est pas obliger de protéger toutes les informations).
- repérer les circuits d'informations (pour ne pas leur
délivrer des informations trop sensibles).
- être méfiant vis-à-vis des personnes
extérieures (clients et fournisseurs qui peuvent détecter les
points d'entrée du système d'information).
- savoir qui écoute.
- sensibiliser les subordonnés de l'importance de
sécurité des données en informant et en formant sur les
méthodes utilisées et les habitudes.
- éviter la paranoïa (on ne peut pas tout
protéger).
Certaines entreprises utilisent parfois certaines actions
offensives entrant dans le cadre de la contre- intelligence et auxquelles il
faut faire attention.
2.1.2. veille offensive : attaquer avant d'être
attaqué !
Une politique de veille offensive consiste à identifier
les failles ; relevant notamment de l'infoguerre (Infoware), elle
regroupe un ensemble d'actions. Avant de les citer, nous allons
présenter les caractéristiques de cette activité que les
auteurs (2) regroupent en :
« - n'importe qui peut attaquer (les moyens technologiques
actuels le permettent) ;
- on ne sait pas qui est attaqué, par qui et qui en est le
responsable ;
- on ne sait pas ce qui est réel (notamment avec les
cas de désinformation, les informations fausses étant
généralement dissimulées dans le tissu des 90 % à
95 % d'informations exactes selon l'IHEDN) ;
- on ne sait pas qui est l'adversaire (intentions et moyens dont
il dispose) ;
- une entreprise est vulnérable par sa relation avec des
tiers (clients, fournisseurs, etc.), source d'attaques indirectes ;
- la notion de frontière tend à s'estomper.
».
Les éléments constituant cette activité sont
la dominance par l'information et l'info- déstabilisation.
a) La dominance par l'information :
Selon les auteurs, d'après Harbulot Christian et Lucas
Didier, la dominance par l'information peut prendre les formes suivantes :
- Reputation : mettre en place des structures et des
schémas afin de réagir pendant les crises de l'information.
- Perception management : consiste à
influencer les motivations, les émotions et le raisonnement logique
à des audiences étrangères en camouflant ou en diffusant
des informations.
- Psy ops (opérations psychologiques) : «
définie comme l'utilisation planifiée ou
programmée de toute forme d'action humaine non coercitive
désignée pour influencer les attitudes ou les actions de groupes
ennemis, neutres ou alliés de manière à servir les
intérêts nationaux (Mc Laurin 1982) » (1).
- Info -déstabilisation, le rapport du faible au
fort : selon PH. BAUMARD (2), elle se base sur trois
dimensions, la perte des moyens psychologiques de l'adversaire (paralyse
décisionnelle), la perte de réputation ou de
légitimité de l'adversaire, la chute de ses soutiens financiers,
c'est d'avoir ciblé le système de croyance, le système de
commandement, l'opinion publique (voir annexe9).
Comment faire ? Il faut minimiser le risque de ce type
d'attaques. Certains pratiques permettant d'y faire face sont de nature
préventive et autre curative, parmi les quelles citons (3) :
· Occuper le terrain par la connaissance :
se déculpabiliser en chargeant les sources d'information,
améliorer son image, maintenir ou développer les relations avec
les clients par rapport aux concurrents en influençant les orientations,
utilisation de tous les canaux d'information, nécessité de
coordination entre l'entreprise et les organes de
(1) (2) (3) Idem.
renseignement de l'Etat,...
· Mettre en place des structures d'anticipation :
évaluer les sources, identifier les risques liés à
l'information, recourir aux démarches d'influence,...
· Adopter une approche informationnelle :
mémorisation, visualisation des menaces (sensibilisation), alimentation
permanente en informations, orchestration des circuits informationnels (chef
d'orchestre ayant une vision globale des circuits et capable d'anticiper les
risques d'attaques), procédure contre le risque informationnel
(sensibilisation, veille active toute directions, anticipation
omniprésente, ...).
TROilSil E
PARTil
ratique de
l'intelligence
# ·
4'conom1que
« iln our experience, itis importantto question the
thingsyou thinkyou already inow. ilfwe dare to ask a sufficientnumber ofstupid
questions over the course ofa researchproject, one or two ofthem willgive us
the (potentialy surprising)'nowledge that may make
orbreakdeal. D
Lassila & Tilianoja
L'activite de l'intelligence economique ne se limite pas aux
questions principales ou celles jugees tris importantes, elle passe egalement
par d'autres questions pouvant etre vues comme « stupides D tandis
qu'elles peuvent servir au mieux les decideurs, comment ca ? Pour en repondre
il suffira seulement de se poser la questions : combien d'idees ou questions
jugees banales dans le debut ont conduit par la suite a des resultats
surprenants ? Surement beaucoup, l'experience le demontre, et c'est peut etre
l'une des raisons de succes des firmes ayantreussi.
Parmi les firmes les plus connues et de renomme mondiales,
nous allons presenter quelque unes appartenant a de differents domaines
d'activite (Telecom, technologies, services,...) dont le but est de donner une
idee plus au moins approfondie sur la pratique de l'intelligence economique au
sein des grandes entreprises internationales. Cela permet, dans ce qui suit
d'evaluer les entreprises algeriennes en la matiere par une simple etude
comparative. L'etude de cette pratique en Algerie doit commencer par presenter
ce qui est declare et decide au sein des organismes officiels etatiques, suivie
d'avis de certains consultants et chercheurs ; une analyse de ce qui est fait
est necessaires aussi.. Autrement dit, les actions concretisant la volonte des
autorites algeriennes en terme d'intelligence economique comme outil de
developpement et de la competitivite des entreprises algeriennes, debute par
les ecoles de formation superieure, et fini par les entreprises publiques et
privees, grandes et petites. Le role des bureaux de consultations ne peut etre
neglige. Afin de rendre cette etude plus pratique, et comme etape finale, nous
avons realise une enquite sur terrain par le biais d'un questionnaire
regroupant l'ensemble des questions pouvant qualifier l'activite d'intelligence
economique au sein d'une entreprise, cherchant a savoir si les entreprises
adoptent fortement l'activite en pensee et en pratique, sont entrain de
l'adopter ou bien, ne s'y interessent pas.
CHAPITRE 5 :
'intelligence
économique
dans
la pratique
Avant de passer aux applications de l'intelligence
économique au sein des entreprises, nous allons présenter
quelques modèles utilisés dans la pratique et des chiffres
traduisant cette activité notamment les budgets consacrés et les
outils les plus pratiqués. Cela permet également de
connaître les structures et les positions réellement
intégrées dans le processus de l'intelligence économique
ainsi que les sous- budgets alloués à chacune d'elles. Et comme
dans notre recherche nous visons les entreprises algériennes, l'analyse
comparative répondant à la question posée sur leurs
position et leur utilisation de cette activité reposant sur les
critères définies (budgets, structure,...) vient clôturer
ce chapitre.
Section 1 : L'échelle international
Pourquoi l'international ? Tout simplement par ce que les
firmes des pays les plus développés qui sont avancées en
intelligence économique sont celles des es Etat Unis, de l'Allemagne et
du Japon (voir chapitre 2).
§1. Modèles, outils et budgets
Il existe des modèles pratiques proposés pour la
mise en place d'une activité d'intelligence économique et peuvent
être adaptés et utilisés selon les
spécificités de l'entreprises en terme de taille,
activité, culture,....
1.1. Modèles et outils
Dans la première partie nous avons mit en
évidence quelques traits de la pratique de l'intelligence
économique dans divers pays (anglo-saxons, francophones,...), dans ce
point nous allons présenter des outils et modèles proposés
par des spécialistes.
1.1.1. Cellule de veille et modèle de «
CBI »
Dans ce point nous voulons présenter le résultat
d'un travail de recherche récent achevé par la formulation d'un
outil dit Cube of Business Information (1) permettant de
classifier les informations selon une nouvelle vision adaptée plus aux
besoins des dirigeants en terme d'information. Ce modèle est
développé par les chercheurs Mika Hanula & Virpi Pirttimaki
de l'Institute of Business Information Management at Tamper University of
technology. (2)
Le modèle se base sur la question « qu'est-ce que
je dois savoir ? » étant peut être, selon les auteurs,
l'opération la plus difficile dans le projet de l'intelligence
économique ; afin de répondre à cette question, ils
proposent que n'importe quelle définition de l'intelligence
économique doit porter sur trois éléments : 1) les
sources d'information internes et externes, 2) l'objet
d'information internes et externes et 3) les types d'information
qualitative et quantitative. Ces éléments composant le Cube
permettent d'explorer les besoins des décideurs en information.
Cette catégorisation de l'information est
proposée par ce que la classification courante distinguant les
données, l'information, les connaissances et
aussi l'intelligence (renseignement) n'est pas très
pragmatique (3). Le schéma se présente comme suit :
The Cube of Business Information Needs
(1)
Information type
Qualitative
Internal External
Quantative
Information source
Ce cube est utilisé afin de pouvoir catégoriser
l`information dans l'organisation suivant les besoins des dirigeants de
manière plus pratique, il permet aussi d'analyser les
(1): Mika Hanula & Virpi Pirttimaki, Cube of business
information, Journal of Competitive Intelligence and management, Special
SCIP04 Conference Issue, Spring 2005.
(2): pour en savoir consulter :
http://www.tut.fi/index.cfm?MainSel=1607&Sel=1607&Show=1503&Siteid=32
(3): « ...Business Information is usually categorised
into data, information, and knowledge. As suggested earlier, intelligence can
be added to this group. Unfortunately, this categorisation scheme is not very
pragmatic. In order to identify the information needs of managers in real
business cases, a well-as-grounded framework in useful. Three dimensions for
categorizing information needs...», voir (1). 97
entreprises, leurs offres et leurs positions sur le
marché.
Nous pouvons facilement constater que ce modèle
intègre l'objet interne comme objet d'intelligence, comme le cas
présenté dans cet article concernant les nombre croissant des
produits défectueux (réalité du fait, raisons,...).
En analysant ce cube, on peut distinguer huit cas possible
regroupé dans le tableau suivant :
CBI : l'ensemble des cas possibles
Variables
|
Nature
|
Source
|
Subject
|
Information
|
Qualitative
|
Outside
|
Outside
|
Inside
|
|
|
Inside
|
|
|
Quantitative
|
Outside
|
|
|
Inside
|
|
|
La question pouvant être posée concernant la
relation entre notre recherche et ce modèle peut avoir une simple
réponse, c'est un outil pragmatique entrant dans le cadre de
l'étude du processus de l'intelligence économique, étape
d'identification des besoins (consulter la partie théorique) des
décideurs en information, ce modèle a été
testé selon ses créateurs auprès de plusieurs entreprises
et a démontré son efficacité ce qui le rend utilisable
dans nos entreprises car il est générale et ne prend pas en
considération les spécificités des organisations.
L'identification des besoins, la collecte des données
ou toute autre opération de production d'intelligence sont
réalisées au sein d'une entité interne à
l'entreprise, en collaboration avec l'ensemble des personnels et
éventuellement avec des acteurs externes, dite cellule de veille. Le
schéma présenté dans infra, proposé par l' I.A.A.T,
est un modèle exemple pouvant être adapté et utilisé
selon les moyens et les objectifs :
On distingue deux dimensions dans ce schéma, une
dimension stratégique et une dimension opérationnelle (*), la
dimension stratégique regroupe essentiellement les objectifs, le
comité de veille, les finalités opérationnelles et la
légende. Les objectifs traitent deux éléments, celui du
processus d'aide à la décision qui englobe l'opération
d'anticipation des événements, la compréhension des
évolutions de l'environnement, ..., et le diagnostic des besoins en
information pour la prise de décision stratégique (le Cube
présenté ci-dessus est pertinent) ; le comité de veille
est composée des membres (DG, responsables de service,...), les
fonctions (définition et redéfinition des axes de surveillance et
des finalités, validation, élaboration de plans d'action,
processus de veille, et finalement l'organisation (échange formel et
échange informel) ; les finalités
(*) : la dimension stratégique et la dimension
opérationnelle concerne ici la cellule de veille elle-même et n'on
plus celles distinguées généralement dans l'organisation,
par exemple les finalité opérationnelle de cette cellule
est bien la prise de décision. 98
opérationnelles définies suivant plusieurs axes tel
que la diffusion et l'exploitation des résultats de l'activité de
l'intelligence, la mise en place de la stratégie,....
La dimension opérationnelle inclus l'ensemble des acteurs
concerné par cette activité, les sources d'information, les
outils et les limites pouvant l'influencer.
La deuxième opération réalisée par
cette cellule (après l'identification des besoins) est celle de
l'analyse de l'environnement où plusieurs outils sont
utilisés.
1.1.2. Outil d'analyse prédominant
Plusieurs outils d'analyse sont utilisés afin d'avoir
l'information pertinentes sur les différents acteurs et facteurs de
l'environnement. Cependant, certains sont largement plus utilisés que
d'autres. Le tableau suivant met en évidence cette différence en
définissant deux échelons : fréquemment et par fois.
Top CI analysis techniques used
Analysis Technique
|
Frequently (%)
|
Sometimes (%)
|
Frequently + Sometimes (%)
|
Competitor analysis
|
58.4
|
24.8
|
83.2
|
SWOT
|
47.8
|
34.8
|
82.6
|
Industry analysis
|
28.1
|
37.5
|
65.5
|
Customer segmenting
|
29.9
|
34.1
|
64.1
|
Financial ratios
|
27.5
|
32.4
|
59.9
|
Customer Value
|
22.1
|
31.4
|
53.5
|
Scenario analysis
|
16.2
|
33.6
|
49.8
|
Issue analysis
|
20.9
|
27.9
|
48.8
|
Strategic Group
|
16.7
|
29.9
|
46.6
|
Sustainable Growth rate
|
18.1
|
28.5
|
46.6
|
Product Cycle
|
16.5
|
29.8
|
46.3
|
Management Profiling
|
13.8
|
31.1
|
44.9
|
Source: State of the Art: competitive Intelligence, A
competitive Intelligence Foundation Research Report 2005-2006, Executive
summary edited by Dale Fehringer, Bonnie Hohhof, and Johnson,
www.scip.org.
Il en ressort que l'outil le plus utilisé concerne
l'analyse des concurrents, ce qui démontre que les entreprises
s'intéressent beaucoup à l'activité et la situation de
leurs concurrents. Cela est très normal vu les caractéristiques
de l'environnement concurrentiel. Le deuxième outil est la
méthode SWOT qui traduit la volonté d'un pourcentage important
d'entreprises à réaliser un diagnostic complet passant aux deux
axes de l'environnement, interne (forces et faiblesses) et externe (menaces et
opportunités). C'est donc l'évaluation de la position de
l'entreprise dans son environnement, par le biais d'une balance, qui est
évaluée ; le troisième outil, portant toujours sur la
concurrence, concerne l'industrie d'où le modèle des cinq forces
(M. Porter) ; vient en suite la segmentation des consommateurs (besoins,...)
comme outil d'analyse. Nous remarquons que les trois premiers outils portent
notamment sur la concurrence (directe et indirecte).
L'analyse de l'environnement passe par la définition
des différentes sources d'information, internes et externes,
divisée en deux catégories principales, sources primaires et
sources secondaires, elle font l'objet d'une fréquence d`utilisation
divergente,
le graphe suivant le résultat d'une recherche sur terrain,
représente cette divergence en distinguant dix sources de collecte entre
primaire et secondaire :
70
61,1 %
60
51,6 %
48,1 %
50
40
34,9 %
29,3 %
30
20
10
0
Industry expert
shows
Primary sources
%Responders-Very important
Company profiles Suppliers Customers Conferences, trade
"Very important" primary sources
80
70,2 %
65,1 %
70
60
49,8 %
43,8 %
50
36,7 %
40
30
20
10
0
Internal databases
secondary sources
%Responders-Very important
Publications, print and online
Internetwebsites (free)
Commercial database(fee)
"Very important"secondary sources
Subscription news feed
Source : Idem.
L'analyse de ces résultats amène à dire
que les concurrents et les clients représentent les sources les plus
utilisées pour la collecte des données, les fournisseurs occupent
la dernière place de cette catégorie, dans la catégorie
des sources secondaires, les publications représentent 70,2% des
sources, suivi des sites Internet par 65.1%, les bases de données
interne sont les derniers sollicitées par 36.7%. Cela est du, peut
être, à la complexité et les évolutions (les
nouveautés) permanentes et croissantes de l'environnement externe
orientant les efforts des entreprises vers la recherche d'informations à
l'extérieur (peur d'ignorer un fait pouvant influencer l'entreprise).
Les outils d'analyse, les sources d'information, sont des
éléments pouvant donner une vision claire sur les
stratégies des entreprises en terme d'intelligence. Cependant, une
évaluation du temps y consacré et des budgets y
alloués est certainement utiles et fait l'objet.
1.2. Temps et budgets :
Le temps peut être considéré comme un
indicateur mesurant un mouvement, une opération, un
fait,...l'activité d'intelligence peut être ainsi
évaluée, le budget consacré peut aussi en donner une
appréciation.
1.2.1. temps consacré
On dit souvent « comprendre la question est la
moitié de la réponse », peut-on dire aussi comprendre la
problématique de l'environnement (avec ses différentes variables)
représente la moitié des actions planifiées et
réalisées par l'entreprise comme réponse ? On peut
être affirmatif d'après les connaissances théoriques
déjà citées. Afin de connaître sa
véracité dans la réalité, nous allons
présenter les résultats d'une étude faite en la
matière :
Percent of time spent on CI
25% of my time, 19,6%
Less than 25% of my time, 11,2%
50% of my time, 24%
All of my time, 24,8%
75% of my time,
20,4% n=520
Source : Ibidem
On constate que plus de 69% de répondants
déclarent avoir occupé par l'activité d'intelligence plus
que la moitié de leur temps de travail, ce qui démontre que la
recherche d'information utile est la base des activités de la plus part
des entreprises (>2/3) ; pour certain (25%) cette activité doit
occuper tout leur temps.
Afin de rendre cette analyse plus efficace, les budgets
alloués à cette activité doivent être
étudiés.
1.2.2. budgets alloués
Le budget consacré à l'intelligence
économique peut être comparé au chiffre d'affaires annuel
de l'entreprise afin de mieux l'étudier suivant une analyse comparative.
Le schéma suivant représente le budget de l'intelligence
économique selon la taille de l'entreprise :
CI budget by organisation size
Less than $100.000 $100.000 to $499.999 $500.000 to $1.000.000
Over $1.000.000 Don,t know
1
Less than $ 10 Million 10M to $10M $100M to $500M $500M to $1
Billion Greater than $1
(M) Billion
Annual Revenues (US$)
Source : Ibidem
Il ressort de ce schéma qu'environ 2/3 d'entreprises
(différentes tailles jusqu'à 1 million de dollars) consacrent un
budget au-dessous de 100.000 de dollars (soit 10.000.000 de dinars), et
très peu (moyenne de 10%) qui ont choisit de dépenser plus que
1000.000 de dollars (soit 100.000.000 DA). Afin de rendre l'analyse plus
significative, nous devons calculer le ratio Budget IE/CA. Le tableau suivant
en donne résumé, les pourcentages des réponses sont
approximatives car ils ne figurent pas dans le schéma d'origine. Nous
prenons comme valeurs du budgets et du CA leurs limites extrêmes (ex : 10
millions de dollars pour la catégorie moins de 10 millions de
dollars).
Tableau : ratio budget IE / Chiffre d'affaire
Budget IE
÷
×100
|
|
|
Catégorie d'entrerpsie (CA en $)
|
|
|
10
|
000
|
000,00
|
100
|
000
|
000,00
|
500 000 000,00
|
1
|
000 000
|
000,00
|
|
100
|
000,00
|
|
1
|
|
|
0,1
|
|
0,02
|
|
0,01
|
|
|
500
|
000,00
|
|
5
|
|
|
0,5
|
|
0,1
|
|
0,05
|
|
1
|
000
|
000,00
|
|
10
|
|
|
1
|
|
0,2
|
|
0,1
|
|
En combinant ces résultats aux données du
schéma précédent, on trouve que deux tiers des entreprises
consacrent de 0,01 à 1% de leur chiffre d'affaires annuel, environ 8%
consacrent une budget allant de 0,05 à 5%, et 4% ont opté pour un
budget allant de 0,01 à 10% ; le premier choix est le plus
utilisé par les entreprise dont le budget ne dépasse pas 1%, les
derniers est le moins choisi où le budget peut dépasser 10% ce
qui donne
l'impression que les budgets de l'intelligence
économique ne sont pas important et à la porté de la
majorité des entreprises. Un budget de 100.000 dollars -correspondant
à environ 7.000.000 DA- est raisonnable et à la porté des
entreprises algériennes y compris les PME qui doivent développer
leurs stratégie afin d'occuper une place importante sur le
marché. Ce qui doit être fondamentalement remarqué est la
décroissance du ratio budget/CA chez presque 2/3 d'entreprises, comme le
montre le schéma suivant :
12 2
10 000 000,00 100 000 000,00 500 000 000,00 1 000 000 000,00
0 000 000,00 00 000 000,00 500 000 000,00 000 000 000,00
% Budget IE/CA
10 0
2
0
8
6
4
Taile d'entreprise (CA)
00.000 $ 500.000 $ 1000.000
000.000
100.000 $ 500.000 $
Il en découle que le budget d'intelligence reste stable
-au tour de 100.000 $ pour 2/3 d'entreprises et 500.000 $ pour 18%-
malgré que la taille de l'entreprise augmente! C'est un fait très
remarquable car on s'attend à ce que ce budget augment avec la taille de
l'entreprise.
Selon une étude faite en 1997 par la SCIP (Society
of Competitive Intelligence Professionals), la moyenne des salaires
dédiés à l'intelligence économique est autour des
60 000 dollars par ans (voir
scip.org).
Une étude globale de l'intelligence économique
à l'international est utile pour saisir les normes définies ; une
étude plus précise portant sur ses pratiques au sein des
entreprises internationales et de renommé est nécessaire afin de
connaître plus de détails à propos de cette
activité.
§2. Cas pratiques
Les cas pratiques que nous allons présenter ont pour
objet de comprendre ce que signifie l'activité de l'intelligence
économique chez les entreprises étudiées, et de
connaître ce qu'elles font en la matière afin d'en tirer des
résultats. Les entreprises objet d'étude sont regroupées
en deux catégories, celle des services et celle de production, la
documentation utilisée est très récente (année
2008).
2.1. Les entreprises de service
Pour ce faire nous avons choisi des entreprises de
Télécom, de gestion de l'environnement et en celle de transport
aérien.
2.1.1. Les entreprises de
Télécom
Cette étude porte sur deux entreprises en
Télécom à savoir Orange UK et Deutsch Telekom.
a- Orange Télécom (1) :
Orange UK fait partie de Orange SA (filiale de France
Télécom), un opérateur de
téléphonie mobile et un provider de service dans la
Grande Bretagne, « Orange UK is
the key brand of France Telecom that serves more than 167
million customers in five continents.[...] In 2006, Orange became the Group's
single brand for internet, television and mobile services in the
majority of countries where the company operates, and Orange Services
the banner for services offered to business
worldwide.
L'activité d'intelligence économique d'Orange UK
est gérée par Andrew Beurschgens (BI Managers),
selon lequel BI est une opération qui doit être au service de la
prise de décision et se focalise en premier lieu sur le niveau
opérationnel et tactique afin de développer une structure
d'intelligence solide et une plateforme de connaissances aussi (2).
Le top management, l'équipe de la planification stratégique, le
groupe de gestion dans le segment de consommateurs et de la large bande
d'affaire, les employés chargés de la vente, de la distribution
et des finances sont les acteurs principaux de l'IE de cette entreprise.
Deux facteurs fondamentaux doivent être pris en
considération lors de la mise en place d'un système
d'intelligence économique, qui sont la culture de l'organisation et les
politiques internes. Il est ainsi capital -au sein de cette entreprise- de
comprendre la relation entre le producteur de l'intelligence et l'utilisateur
final, et il faut d'abord déterminer les outputs du processus d'IE avant
de réfléchir à la manière et les outils de mise en
place. Les étapes permettant la création de l'intelligence au
sein de Orange UK sont les suivants :
- Intelligence Briefing Packs, c'est
la collecte des données en effectuant une combinaison entre les sources
interne set externes, ces derniers portent sur le micro et le macro-
environnement.
- Scenario Analysis Workshop, il
consiste à définir et à analyser les facteurs ayant un
impact sur le présent et le future de l'activité d'Orange UK ;
l'impact et les probabilités d'événement de chaque facteur
seront déterminés par la suite. A la fin, un ensemble de scenarii
doit être déterminé qui sera -ou ne sera pas-
actualisé après, dans chaque scénario, les menaces et les
opportunités doivent être identifiées selon la perspective
d'Orange UK.
- Competitor Reaction Analysis, il
s'agit ici de déterminer les action éventuelles des concurrents
(pour chaque scénario).
- Orange Action Option, en se basant
sur les activités précédentes, Orange UK va
déterminer les stratégies permettant d'obtenir et de maintenir
une position favorable dans ses différents marchés.
La stratégie d'Orange UK est bâtie à
partir du terrain où le niveau intermédiaire est impliqué,
a ce propos Andrew Beurschgens s'exprime: « In our company,
decision issues often stem from the bottom up but they are decided by top
management. It is therefore of obvious importance to have an impact on middle
management and BU directors, since they will bring the important issues to top
management's attention. ».
La diffusion de l'intelligence doit être
effectuée selon plusieurs canaux, de la face à face aux documents
et e-mails. Des réunions entre les décideurs (utilisateurs finaux
de l'intelligence produite) et les responsables de l'IE de l'entreprise est
primordiale non seulement pour assurer un feed-back efficace mais aussi pour
recevoir les points de vue de ses managers concernant cette activité.
b- Deutsche Telekom :
L'activité d'intelligence de Deutsch Telekom vise
principalement à développer la capacité d'innovation et
repose sur une méthode consistant à combiner les impulsions du
marché (besoins des consommateurs) avec celles de la technologie
(capacité de réalisation) (*). Cette activité est
basée sur les signaux faibles (vois chapitre 2, section2, §1)
émanant des environnements scientifiques, technologiques, politiques,
socioculturels et concurrentiels pour « anticiper les changements
futures et ainsi maintenir leur position compétitive »
(*).
Cette coordination de la perspective du marché et
technologie est résumée dans le schéma suivant (*):
Perspective du marché Eléments Perspective
technologique
intégrants
Veille Technologique
Veille consommateur
Veille politique
Veille concurrentielle
Acteurs Méthodes Systèmes
Veille stratégique
L'intégration est assurée par trois voies
différentes, les différents acteurs réunis (innovations
des individus), les méthodes appropriées pour liées les
données ( les systèmes intégrant les perspectives comme
des solutions informatiques, des ateliers spécifiques permettant
d'étudier les données issues des deux perspectives et de dresser
un compte rendu global.
Nous constatons que DT donne une importance
particulière à la veille technologique qui est
étudiée à part entière, ce qui est du peut
être son activité étant liée fondamentalement
à la technologie (Télécom).
Le schéma suivant clarifie la façon dont
l'entreprise assure cette intégrations en distinguant les
différents acteurs :
Source : Idem
Trois départements sont concernés :
- L'exploration de Produits & Services qui identifie
les produits et les services existant sur les marchés (pilotes et ceux
en vois de développement).
- Le comportement du consommateur assurant
l'identification des besoins latents et émergents des consommateurs
(études socioculturelles, journaux personnels des TIC, analyse des
tendances,...)
- L'exploration technologique, spécialisé
dans la recherche des technologies
émergentes et disruptive utilisant principalement les
réseaux des trackeurs internationaux.
Les trois départements rédigent et publient des
comptes rendus qui sont communiqués à toute l'entreprise.
Le développement de cette activité repose sur trois
phases comme le clarifie le schéma suivant :
Tableau 6 : séquence des activités
4
2
3
1
Communication d'idee
Developpement du concept
Proposition du projet final
Création d'idée
Perspective du marché
Evaluation consommateur : «
Comportement de communication des communautés hors ligne et
en ligne »
Département du comportement
du consommateur :
« Les subcultures crée
des trends »
Jointed Workshop: « Faciliter la
communication des communautés hors ligne et en ligne »
Interdisciplinaire Perspective
technologique
Proposition de projet : « dispositif
outils pour des communautés en ligne et hors lignes »
Evaluation technologique : « rendre
l'application possible et l'extraction de l'environnement »
Exploration technologique : «
Communication multicanaux »
Source : Ibidem
- La création d'idée est
débutée par préciser la manière dont les groupes se
réunissent sur Internet pour la résolution des problèmes
spécifiques en ajoutant leur solution à celles déjà
trouvées ; le département de l'exploitation distribue par la
suite un rapport sur les communications multicanaux (services vocaux, services
vidéos, la messagerie électroniques et les messages textuels) et
d'en trouver de nouvelles solutions informatiques et instruments pour
améliorer leur efficacité.
- La communication de l'idée se fait au moyen
d'ateliers de tendances organisées régulièrement par le
département de l'exploitation technologique, des experts en technologie,
des stratèges innovateurs, et des chefs de produits de
différentes divisions de DT. Le produit de cette journée de
travail se traduit par liaison des signaux faibles concernant les technologies,
le comportement du consommateur et
l'exploration du marché pour l'identification des
impératifs commerciaux et des stratégies prospectives à
long termes.
- Le développement du concept repose sur deux
parties, l'analyse du consommateur étant répartie à son
tour en analyse sociologique et analyse du marché, et l'analyse
technologique qui est consacré à l'identification et la
viabilité des technologies comme le IP multimédia,...
- La proposition de projet final étant un
dispositif pour les communautés hors et en lignes pour accroître
la communication entre elles.
- Les fruits du projet c'est ce que le
système permet d'atteindre comme produit nouveaux (ou ajouts), les
fruits de cette activité est le premier prototype baptisé «
Saturday Night Swarming » qui permet à ces
communautés de partager des photos, des clips vidéos et
construire des activité en commun par une interface commune sur
différent appareil potable (1). Une position forte a
été acquise aussi dans le domaine de définition des
besoins pour les futures plateformes des services reflétés
essentiellement par le travail de standardisation, l'influence sur l'attitude
des industriels (conférences)...
2.1.2. Les entreprises de transport aérien :
American Airlines
Dans ce point on va étudier l'intelligence de
l'entreprise American Airlines. L'article source d'information
(2) est basé sur une étude faite en février
2006 par l'université de Texas et The Dallas Business Journal
étant sponsorisée par la SCIP sous le titre « Knowledge
Is Power : How Dynamic Firms Utilize Competitive Intelligence to Achieve
Strategic Objectives ». L'article vise à démontrer
comment l'entreprise a pu sortir d'un état financier critique (connu en
2001 et précisément après le 11 septembre), et comment les
décisions stratégiques sont prises par ses managers pour faire
face et le rôle de l'intelligence économique en la
matière.
American Airlines perdait en 2001 8.3 milliard$ et
11.3$ milliards en 2002 après avoir réalisé un
bénéfice net s'élevant à $ 23 milliards entre 1995
et 2000. A la suite de ces pertes, les efforts s'étaient
focalisés sur le changement de cette situation
caractérisée par un très fort déclin. L'entreprise
s'est trouvée dans l'obligation d'adopter un programme dur et agressif,
dit M&E ou « Maintenance and engineering operation »,
pour se réorganiser, réduire les coûts et augmenter
l'efficacité,
La capacité de maintenance et de réparation
interne a été élevée, les salariés ont
été maintenus et la recherche d'opportunités
générant des bénéfices à long terme a
été accentuée. Cependant, l'entreprise ne veut plus
baisser le niveau de travail ni de maintenance. Pour ce faire elle a pris de
mesures différentes tel que la recherche d'opportunité de
sous-traitances pour la maintenance, réduire l'inventaire du
matériel, la réparation au lieu du remplacement tant qu'il est
possible, ouvrir la communication entre le management et les
employés,...
L'activité d'intelligence de American Airlines fut donc
orientée vers ces choix et taches, au niveau organisationnel et au
niveau opérationnel. En adoptant le style de management « leave
no stone unturned », l'équipe d'intelligence économique
de cette entreprise effectuait des investigations sur plusieurs acteurs, les
concurrents direct et indirect, les leaders du secteur et les sous-traitants de
maintenance au quels elle s'intéresse fortement tout en les rapprochant
directement et ouvertement et en offrant les possibilités
d'échange de données de différentes natures concernant
leurs intérêts. Le vice président de la Maintenance met en
évidence les traits de l'intelligence économique de American
Airlines en disant « we wanted them to see these companies
capabilities, if they are growing and, if we were going to compete, how much it
would cost» (1). L'entreprise assure également des
échanges d'information avec d'autres firmes notamment celles de la
maintenance, et avec des entreprises comme Boeing et Harley-Davidson.
Le benchmarking a aussi sa place au sein de cette firme. A ce
propos Steve Glime (American's product support manager) s'exprime
« We're looking at data to identify areas in which the competitors
does a better job and then drive to see how we can improve. We plan to close
those gaps», l'auteur continue de dire «The mandate from
American's management was to observe, learn and change - and where
appropriates, to create dramatic change» (1) ; cela démontre
que son intelligence économique repose sur trois principes et
étapes : observer pour comprendre, mémoriser et apprendre
(2) et finalement changer pour atteindre. Des prévisions ont
eu ont été effectuée sur la base des données
collectées par l'équipe d'intelligence.
Les résultats de ce travail apparaissent principalement
sur la réduction des coûts et du temps (Cost and Time)
où une application basée sur Internet reliant les
différents départements était mise en place.
L'équipe d'intelligence exerce ses activités,
suivant les mêmes orientations, aussi bien en en Europe que sur les
marchés asiatiques et d'Amérique latine.
Nous avons présenté des cas d'intelligence
économique dans secteur des services. Le secteur de production, utilise
aussi fortement cette activité.
2.2. Les entreprises de production
Nous allons présenter deux cas d'entreprises, Shell
spécialisée en énergie et pétrochimie, et ABB
spécialisée dans le domaine des technologies.
(1) : Idem.
(2) : Ce sont les deux rôle de l'information
précisé par R. Reix, pour en savoir plus, voir chapitre 3,
section1, §2.
2.2.1. l'entreprise Shell : énergie et
pétrochimie
Le résultat de cette étude est acquis à
partir d'une interview réalisée par l'équipe de recherche
de GIA (Global Intelligence Alliance) avec Manjula Nadarajah, le
responsable de l'analyse stratégique du marché.
L'intelligence économique de Shell a pour objet de
prendre des décisions stratégiques Elle vise à
définir les priorités d'actions stratégiques et
l'optimisation du timing de chacune d'elle, doit être stable et en
évolution permanente sans que le départ d'un employé ait
une influence négative et se base essentiellement sur les technologies.
La première étape consiste à identifier les sources
pertinentes et la collecte des données, des réseaux d'experts
internes et externes doivent être établis,... Selon Manjula
Nadarajah cela prend des années. Une décision de changement a
été prise à ce propos dont la matrice crée (infra)
; les facteurs clés de succès émanant de la question
principale, WHY we are building our intelligence capability, sont :
- interaction avec le preneur principal de décision pour
créer du renseignement - comprendre précisément les
besoins en information des décideurs
- se préparer à tout changement de
l'activité d'intelligence suivant les orientations stratégiques
(1).
Utiliser l'IE technique pour générer les
choix stratégiques (2)
|
Niveau 1 Ad Hoc
|
Niveau 2 Conscient
|
Niveau 3 Capable
|
Niveau 4 Mature
|
Niveau 5 World Class
|
Culture
|
Réagir
|
Résumer
|
Analyser
|
Evaluation
|
Dialogue
|
Base d'événements stratégiques et
tactiques
|
Nombre limité de sources de publication
|
Grande variété de sources
spécialisées de publication
|
Petit réseau source
|
Profond et
grand réseau source
|
Interaction du leadership
avec les
experts directement
|
|
Source de perspicacité de modèle de
travail
|
Les grands concurrents/ Consommateurs
|
Partenariat et alliances
|
Consommateurs/ Concurrents émergeants
|
Chaîne de valeur
|
Paysage de la future industrie
|
Early warning
|
« Boiling the ocean »
|
Suivre les études
|
Evaluer les problèmes
|
Surveillance systématique
de l'environnement
|
Les équipes d'experts évaluent les affaires
émergeants
|
|
(1): MI for the Strategic Planning Process- Case examples,
Global Intelligence Alliance, GIA white paper 1/2008,
www.globalintelligence.com
(2): Idem, traduit.
L'aspect prévision caractérise l'IE de cette
entreprise. Elle a développé, pour ce faire « a
Technology Play Mapping » signifiant comprendre le future de la
technologie et les facteurs stratégiques clés. Les étapes
de cette phase sont :
- Issue framing: communiquer avec le
top management pour préciser le cadre d'étude - Collecte
auprès des sources internes
- Collecte auprès des sources externes
(publication, Internet, experts,...)
- Analyse : de données sur les
brevets, les partenaires, le benchmarking, les cinq forces,... pour avoir une
vue d'ensemble sur les tendances existantes et émergeantes,
l'incertitude et la concurrence, les mouvements de l'industrie ; cette
étape permet aussi de définir les compétences future
à acquérir.
- Workshops : elles ont pour mission la
vérification et la confirmation de l'analyse, et le développement
de synthèses sur l'incertitude et la Concurrence.
- Les choix stratégiques : prendre des
décisions stratégiques.
2.2.2. l'entreprise ABB : technologie (1)
ABB est présente dans cent (100) pays en employant
110,000 hommes. Cela donne l'impression de couvrir des marchés
internationaux par l'activité de l'intelligence. L'article publié
est rédigé en se basant sur une interview réalisé
avec Daniel Niederer, vice président assistant et responsable du
contrôle et opérations stratégiques, qui a également
pour mission de gérer le programme d'intelligence économique de
l'entreprise.
Ce programme comporte l'implantation et la gestion du processus
d'intelligence
économique qui doit fournir des renseignements aux
décideurs sur les concurrents, le
marché, et l'environnement macroéconomique. A ce
propos et en clarifiant le contenu de
cette activité au niveau de ABB, Niederer s'exprime
« Our team wants to deliver a differentiated and focused
intelligence service for our key decision makers by systematically keeping tack
of our businesses, markets and competitors. We observe the moves of our key
competitors, understand the strategic behind, and analyze the developments in
our different market areas. As a result, our management has a clear view of
market size and shares, growth rates and profit pools, both now and in the
future ».(*)
L'intelligence économique de ABB comporte essentiellement
:
- la stratégie à long terme des concurrents
- les buts et les objectifs articulés fixés
à long terme
- les fusions, les acquisitions et les investissements faites
- le portefeuille d'analyse et l'analyse des points
émouvants
- le développement de la part du marché et la
position de la concurrence régionale - les empreintes : la fabrication,
l'engineering et la R&D
- le benchmarking financier
(*) Ibidem
A partir de cette liste (selon Niederer), ABB distingue les
points communs entre les différentes activités afin de
réduire la complexité.
On distingue aussi au, niveau de cette entreprise une
activité d'intelligence opérationnelle. Elle concerne les
produits, leurs caractéristiques, ceux qui permettent de devancer les
concurrents,... ; Niederer déclare que ce type est très important
mais il demeure très complexe pour le groupe (cela est dû peut
être au grand nombre et à la diversité des taches
réalisées au niveau opérationnel).
Selon Niederer, un produit d'intelligence standardisé
(voir chapitre 2, section2, §2, mise en place) est fondamental pour
réduire la complexité de l'IE.
Après avoir présenté des données
diverses, entre modèles utilisés, moyens consacrés et cas
pratiques, concernant la pratique de l'intelligence à l'échelle
internationale, nous allons voir comment cette activité se
déploie au niveau national en prenant le cas de l'Algérie.
Section 2 : L'intelligence économique en
Algérie
Cette dimension passe par différentes approches, celle
des autorités algériennes, leur avis, les décisions prises
et les actions d'intelligence économique réalisés, celle
des spécialistes regroupant les chercheurs et les praticiens, et enfin
celle des différents organismes principalement les écoles de
formation, les consultants et les entreprises.
§1. Autorités et
spécialistes
Une importance particulière a été
donnée à l'intelligence économique non seulement par les
spécialistes en la matière, mais aussi par les autorités
algériennes de très haut niveau, notamment avec le
phénomène de la mondialisation et ses impacts prévus.
Cependant, quel est le niveau de préoccupation de l'Etat ? Prend-il
prend les même tendances de l'IE des pays développés ?
1.1. L'approche des autorités de
l'Etat
L'activité d'intelligence économique et son
rôle dans les stratégies et la compétitivité des
entreprises algériennes a fait l'objet de différentes
études, conférences et programmes animés par les
autorités algériennes dont la plus importante est bel et bien
celle du président de la république, qui donne l'impression de
suivre la démarche de l'ex-président des Etats-Unis Bill Clinton
dans son action de soutenance de ses entreprises à l'échelle
international, y compris les actions d'influence (voir IE made in USA). Cette
décision a été particulièrement prise en charge par
le ministère des participations et de la promotion des
investissements.
1.1.1. Conseil du gouvernement :
Le conseil du gouvernement, sous la présidence du
(l'ex) chef du gouvernement Abdelaziz BELKHADEM, s'est réuni le mercredi
29 dhou El Ki'da 1427 (correspondant au 20 décembre 2006), dans le cadre
du développement industriel, pour le traitement du dossier portant sur
« stratégie et politique de relance et de
développement industriel » (voir le site officiel du
ministère des affaires étrangères algérien). Il a
examiné deux volets, le premier concerne l'intelligence
économique et le développement des industries créatrices
de haute valeur ajoutée, et le second est relatif à la place de
la ressource humaine en la matière.
Le premier élément portant sur l'intelligence
économique fut terminé par la définition
adoptée par le gouvernement algérien de cette
activité d'une part, et par la définition de ses
objectifs d'autre part. Elle est considérée
comme une activité de «recueil, de l'analyse, du traitement et
de la diffusion de l'information pertinente et utile qui contribue à la
production des connaissances indispensables à la prise de
décision et au pilotage des entreprises constituant le tissu industriel
national. Elle s'entende comme une démarche d'anticipation et de
projection dans le futur, fondée sur les liens qui unissent les
réseaux des entreprises et ceux des opérateurs économiques
» (*).
Il en ressort que les étapes constituant
l'activité d'intelligence adoptée par l'Etat sont les mêmes
étapes définies par les spécialistes (théoriciens
et praticiens). Il s'agit du cycle de renseignement de l'IE, et du
système d'information. Le terme « pertinente » signifie la
sélection des données collectées et la définition
des informations et des connaissances produites permettant uniquement la prise
de décision et le pilotage des entreprises algériennes
(standardisation des procédés de production -et du produit-
d'information, voir pour cela la mise en place d'un dispositif de veille) ;
elle inclut aussi l'aspect anticipation et projection, ce qui permet une
activité de prospective ; cette activité doit, selon la
définition, relier les réseaux d'entreprises algériennes
et les réseaux des opérateurs économiques. Cela signifie
que l'approche dépasse le cadre interne à l'entreprise dans la
mise en place et l'organisation de l'intelligence économique. D'autre
part, elle vise à créer une structure économique
algérienne solide basée sur les acteurs économiques et
spécifiquement les entreprises, grandes et petites, pour
développer leur compétitivité et par conséquent de
faire face à la concurrence étrangère, car les
économies actuelles, les plus fortes en particulier comme celle des
Etats-Unis, sont constituées principalement d'entreprises performantes
et vigilantes.
Les objectifs de l'intelligence économique tel qu'ils sont
définis sur le site du ministère
des affaires étrangères et suivant le programme du
06 décembre 2006 sont les suivants :
- la diffusion d'une culture de l'intelligence
économique qui ambitionne une évolution des comportements
individuels et collectifs des acteurs économiques publics et
privés, dans une vision collective et pluridisciplinaire ;
(*) www....
- la création d'une synergie public-privé et le
développement d'une perception nouvelle de leurs relations basées
sur la confiance mutuelle, indispensable à l'essor de l'industrie
nationale ;
- la promotion du développement et la garantie de la
sécurité du patrimoine technologique et industriel national par
la mise en place de dispositif de veille capable de faire face aux enjeux de
l'ouverture du marché national à la concurrence et de
décourager les pratiques déloyales des concurrents ;
- le développements de la fonction prospective par la
mise en système des institutions publiques, des entreprises, des
universités, des centres de recherche et des acteurs économiques,
à l'effet de cerner les évolutions et de déceler les
actions stratégiques à entreprendre sur le moyen et long termes
pour l'industrie nationale.
En premier lieu, le programme vise à diffuser une
culture d'intelligence économique, ce qui signifie que cette
activité est nouvelle en Algérie et nécessite une
définition auprès des entreprises, des écoles de formation
et d'autres établissements, une sensibilisation, une orientation des
comportements de ces acteurs jusqu'au point où l'intelligence
économique deviendra une habitude où chaque élément
sera impliqué. En second lieu, une synergie entre le secteur public et
ce privé doit être crée, ce la permet et traduit la
volonté de « coopétitivité » entre eux, une
concurrence interne mais au service de la lutte contre la concurrence externe.
La sécurité du patrimoine technologique et industriel a eu sa
place. Ce programme s'intéresse aussi à l'activité
prospective (à long et à moyen terme).
L'action de l'Etat peut être justifiée en la
matière par « Le poids du secteur public dans l'économie
nationale ; l'importance de ses structures dans ce domaine, (appareil
statistique, ambassades, chambre de commerce,...) ; Son rôle dans la
définition des axes prioritaires de développement et par
conséquent des action prioritaires d'IE »(*) ; à ces
éléments on doit ajouter le soutien de l'Etat (non financier)
à ses entreprises à l'instar des pays puissants tel qu'elle est
faite par les Etats-Unis et surtout les investissements réalisés
au-delà des frontière du pays. Cela peut être difficile
pour un pays comme l'Algérie vu sa puissance relativement
limitée, mais elle est non moins nécessaire.
Le programme en question doit impliquer de nombreuses
institutions étatiques, tel que les ministères (Finance,
Participation et Promotion des investissements, PME et Artisanat, Commerce,
Affaire étrangères,...), DRS, INSEG, Douanes, CNIS, CNES, ANDI,
CACI, CAGEX, ALGEX, FGAR,... (*).
Cependant, la disponibilité du capital humain
spécialisé est primordiale, en plus des formations sur demande
suivant les exigences du marchés. Les formations (académiques,
enseignement supérieur, formations spécialisées,
recyclages,...) sont une conditions de base pour le succès de cette
politique. A ce propos, le programme donne une importance
particulière à la ressource humaine (pour en savoir
plus, consulter l'annexe10, l'article complet publié par le
ministère des affaires étrangères).
Un colloque international sur la « Gouvernance
des institutions et Intelligence économique » avait eu
lieu le 14-15 et 16 juins 2008 à l'hôtel Sheraton, organisé
par l'université de la formation continue d'Alger (UFC) et sous la haute
autorité du président Abdelaziz Bouteflika. Il était
consacré à la question d'amélioration de la gouvernance
grâce à l'intelligence économique ; les acteurs
concernés étaient les grandes entreprises, les PME, les
collectivités locales et l'administration publique. Le concept
d'intelligence adopté dans ce colloque désigne «
l'anticipation et l'ensemble des actions permettant à une organisation
d'identifier les raisons d'aller dans telle direction compte tenu des
informations et des connaissances en sa possession » (1),
la phrase soulignée représente l'objectif d'implantation de l'IE
dans une organisation qui est la prise de décision
(stratégique).
Le colloque revient à la déclaration du conseil
du gouvernement (voir supra) comportant la définition et les objectifs
de l'intelligence économique mis en relief ; il passe aussi à la
définition de la gouvernance, les défis et le rôle de
l'intelligence économique. Cela a permis de poser trois questions
fondamentales :
- Comment l'intelligence économique peut-elle jouer un
rôle important dans l'atteinte des critères de bonne gouvernance
des institutions publiques ? (2)
- Comment les entreprises, totalement concernées par la
qualité de leur gouvernance, peuvent également en tirer partie
?
- Comment l'intelligence économique peut-elle aider
à poser les bonnes questions dans le contexte algérien
marqué par une très forte volonté d'évolution et de
changement de ses structures administratives et économiques?
Nombreux sont les participants ayant intervenu pour
répondre à ces questions parmi lesquels citons : Prof BENARAB
Abdelkrim (Directeur du laboratoire Economique et Management de
l'université de Mentouri de Constantine), Prof FERFRA Yacine (Directeur
du CREAD, Centre de Recherche en Economie Appliqué pour le
Développement), ROCHDI Mounir (Consultant en veille et l'intelligence
économique au Maroc), Prof SAADI Abdeslam (Directeur de l'INC, Institut
National de commerce d'Alger), membres du comité scientifique ;
BOUGHACHICHE Sebti (Professeur à l'institut national de commerce, INC),
BAHLOUL Mohamed (Professeur, Manager de l'IDRH (Human Ressource Development
Institut de l'université d'Oran), AKLI Mokrane (Directeur de la
stratégie , Algérie Télécom), Alain JUILLET (HRIE,
Haut Responsable en charge de l'Intelligence Economique auprès du
premier Ministre en France), conférenciers.
(1) Gouvernance des institutions et Intelligence
économique, colloque international organisé par l'UFC sous
la haute autorité du président Abdelaziz BOUTEFLIKA, Hôtel
Sheraton- Club des pains, du 14 au 16 juin 2008.
(2) consulter le programme complet sur le site de l'UFC pour
savoir les critères définis. 117
Les thèmes traitées (conférences, ateliers)
était divers dont fait partie :
- « Pour une politique publique d'intelligence
économique en Algérie », Abdelhamid TEMMAR, Ministère
de l'IPI.
- « l'Intelligence économique comme
dépassement de la gouvernance », Karim BENKAHLA, Professeur
(Tunisie).
- « Gouvernance et compétence de l'intelligence
économique dans un contexte de changement : le cas de l'entreprise
algérienne », Mohamed BAHLOUL.
- «Les facteurs critiques de succès pour une
formation réussie en intelligence économique. Cas de la formation
à l'IE expérience de la PGS/UFC », Francis Moaty,
responsable du projet de coopération internationale avec création
du diplôme de IIIe cycle à l'UFC d'Alger.
- « Gouvernance compétitive des institutions
universitaires et de recherche et intelligence économique », Sebti
BOUGHACHICHE, membre du CNES, Professeur à l'INC.
La journée du 16 juin était consacrée aux
solutions et méthodes « Gouvernance et intelligence
économique : quel outils et quels usages ? », parmi les entreprises
ayant confirmé leur participation nous citons : ISCOPE, PERTIMM,
TNS-MEDIA, KNOWING & ALFRESCO, IBM - ARISEM, APISOFT INTERNATIONAL ; le
débat était au tour des facteurs critiques de succès de
l'utilisation de veille, de capitalisation et d'aide à la
décision.
Les éléments marquants dans ce colloque et qui ont
eu une importance particulière relevés par la presse sont
principalement (1) :
- « ... l'intelligence économique : les participants
soulignent la nécessité de la coopérations et du
partenariat avec tous les acteurs » (2)
- « l'IE est génératrice de plus de
richesses », une intervention faite par Isaad REBRAB, PDG de
Cévital, selon lui « L'intelligence économique est
génératrice de plus de richesse et d'emplois durables, ce qui
contribue de facto, au développement de tout un pays » (3)
- « Une direction générale pour
l'Intelligence Economique (4). La nouvelle trouvaille de
Temmar », le ministre clarifie « Aujourd'hui, il me semble
important de créer un haut conseil qui puisse réfléchir
sur l'idée de l'intelligence économique et proposer la
manière d'organiser les instruments de ce conseil », il
déclare que le ton est déjà donné à cette
démarche avec la mise en place d'une direction générale de
l'intelligence économique et des études en économie qui
sera placée sous le contrôle direct du président de la
république ou du chef du gouvernement. Cette direction a pour mission de
coordonner les activités des institutions et des moyens publiques
affectés aux tâches de renseignement économique pour
assurer à l'économie du pays les moyens nécessaires
à la compétitivité internationale en terme de
défense et d'anticipation. Pour cela, il est indispensable que les
ministères et les organisations « aient à leur niveau
une unité d'intelligence économique » déclare
le
ministre A. Temmar. Des responsables- relais en IE seront
nommés au niveau de différents ministères. A ce propos, le
ministre déclare « Ces délégués auront
pour mission de confier aux experts extérieurs, des études
dès qu'un problème est détecté », une
mise en place d'une base de données électroniques comportant des
données sur les entreprises exerçant dans le territoire
algérien, locales et étrangères, devient obligatoire.
Cette activité doit aussi assurer une surveillance de l'environnement
régional et mondial, une activité qui ne sera effectivement
opérationnelle que si l'on dépasse le stade des notions et des
concepts à une véritable implication des volontés
individuelles et collectives, une activité qui « se
concrétisent par des comportements et des actes de gestion pratiquement
quotidiens » (1).
De ce qui précède, nous constatons que les
autorités s'intéressent à l'intelligence économique
notamment que le président va contrôler en personne
l'activité de la direction d'intelligence économique
prévue, cela démontre la prise de conscience à
l'égard des impacts de la mondialisation et ceux de l'adhésion
aux organismes internationaux tel que l'UE, et l'OMC plus tard, nos entreprises
doivent « s'organiser pour mieux se préparer à la
concurrence internationale » affirme-t-il A. Temmar, une concurrence
inévitable.
En plus du conseil du gouvernement et le ministère de
l'industrie, le ministère des PME s'intéresse
particulièrement à l'activité de `intelligence
économique.
1.1.2. Le ministère des PME et de
l'artisanat
L'intelligence économique ne concerne pas uniquement
les grandes entreprises, elle est aussi utile aux PME. Pour ce faire, le
ministère des PME et de l'artisanat se voit concerné par cette
activité tout en étant conscient du grand rôle des PME dans
le tissu économique algérien.
En 2007, et précisément le 8 et le 9 avril, un
colloque international fut organisé, sous le haut patronage de son
Excellence le ministre des PME et de l'artisanat, sous le thème «
Le Benchmark des pratiques et des expériences en Intelligence
Economique au service de la performance et de la compétitivité de
l'entreprise », les organisateurs, Sofiane SAADI, Directeur de la
Société NT2S, Francis MOATY, Professeur et Directeur du
mastère spécialisé MISTE-ESIEE et Ammar MAKHLOUFI,
Directeur de la Société de Conseils MED- Consult, ont fixé
pour objectif de poursuivre les études et les programmes
antérieurs (colloque de 2006,...) afin de proposer les outils permettant
cette activité. Le colloque s'est focalisé sur la concentration
des « réflexions des participants sur ce que peut apporter la
gestion stratégique de l'information à la réussite d'une
politique technologique et industrielle et en quoi l'action publique dans le
champ industriel est nécessaire aujourd'hui » (2).
Les questions principales qui ont été posées
à ce propos sont:
- Comment les enseignements d'un tour du monde des politiques
nationales dans ce domaine (usa, Allemagne, japon, canada, Finlande, Irlande,
chine...) pour affiner les orientations dans une politique industrielle ?
- Comment l'Intelligence Economique détient-elle un
rôle essentiel dans la performance globale des entreprises ?
- Comment les dispositifs territoriaux peuvent-ils relancer et
protéger les entreprises ?
- Comment les dispositifs mis en place dans les pôles de
compétitivité et par certaines
filières peuvent-ils devenir des outils essentiels au
service de leurs adhérents et de la
compétitivité ?
Le colloque passe aussi à la protection des entreprises
des pratiques illégales (voir chapitre 2, USA : une politique dynamique
et agressive). La question qui fut posée à ce propos concerne la
résistance des entreprises à ces pratiques notamment avec le
phénomène de la mondialisation et de la concurrence agressive :
N'est-il pas temps de leur fournir les moyens juridiques pour ce faire ?
Ce colloque s'est focalisé ainsi sur le
développement des phases du cycle de renseignement à savoir la
collecte, le traitement, le stockage et la diffusion sécurisée de
l'information dans le cadre du développement industriel.
Différents thèmes ont été
traités dont :
- « L'IE et les choix du développement technologique
et industriel. Politique de l'Etat et entreprise intelligente. »
- « Les outils de la performance de l'entreprise. »
- « Etude de cas de l'outil de recherche d'information et
`analyse iScope- Paris. » - « Les métiers de l'intelligence
économique. »
- « Les débuts de l'enseignement de l'intelligence
économique en Algérie. »
- « Mondialisation, hyper- concurrence et émergence
de nouveaux acteurs privés, capables de contourner, voire de contester
les Etats-Unis. »
- « Le développement de la veille et de l'IE dans les
entreprises algériennes. »
L'activité d'intelligence économique a eu une
importance particulière pour les autorités algériennes.
Cependant nous devons connaître l'avis et les suggestions des
spécialistes en IE entre consultants et chercheurs.
1.2. La conception des spécialistes
Afin de mieux apprécier la place qu'occupe l'IE en
Algérie, les chercheurs et les praticiens -indépendants- doivent
être consultés.
1.2.1. Les praticiens
Nous avons choisi de présenter et d'analyser le travail
des deux experts déjà identifiés, Nasser BOUYAHIAOUI et
Karim HAMADACHE (*) ; l'article fut publié au journal El Watan-
supplément économique, lundi 7 janvier 2008 à Alger sous
titre « L'Intelligence Economique en Algérie : Au-delà des
définitions ». La question principale de ce travail est la suivante
: Peut on dépasser le stade des définitions et de l'initiation
à l'Intelligence Economique en Algérie pour dégager les
termes d'une mise en oeuvre concrète de stratégies,
démarches et outils d'Intelligence Economique tant au niveau de l'Etat
qu'au niveau des entreprises ?
La question posée suppose que les consultants passe aux
deux dimension de l'IE en Algérie, celle de l'Etat, ce que nous avons
déjà étudié, et celle des entreprises, ce que nous
allons étudier dans ce qui suit, dans la présentation de quelques
exemples d'entreprises algériennes et dans l'étude empirique
(dernière partie de cette recherche). Ils considèrent qu'il y a
eu beaucoup de bruit autour du concept [d'intelligence économique] mais
très peu d'actions concrètes sont menées. Ces praticiens
ont arrivé à dégager deux résultats :
- « Au niveau de leadership politique, le gouvernement
n'a pas réussi à dégager un
plan d'action pour répondre aux prérogatives
qui sont les siennes dans ce domaine
et rattraper le retard accusé par notre pays en la
matière. Le document issu des
assises sur la nouvelle stratégie industrielle du
pays, qui met l'accent sur le rôle de
l'IE, en reste aux voeux pieux et à une série
de recommandations vagues. Quant au
conseil des ministères consacré à
l'IE, il s'est avéré être le meilleur moyen
d'expédier le débat sur cette question (le
dossier rejoint de ainsi celui de la reforme
de l'Etat, de l'IE,...) ;
- Au niveau des entreprises, le concept n'a pas
suscité d'actions concrètes et les rares tentatives de mise en
place de cellules d'IE et de veille stratégiques ont été
abandonnées.... ».
Les consultants jugent que l'activité d'intelligence
économique en Algérie reste dans la phase des concepts et des
« voeux pieux » et que les recommandations du leadership politique
restent vagues et loin d'être réalisées et que nos
entreprises n'ont pas pu l'introduire sauf quelques tentatives de mise en place
de cellules d'intelligence et de veille. Ils proposent que la production d'un
rapport ne devra pas être une fin en soi, c'est le processus
d'évaluation qui demeure important dans la mesure où :
- il mobilise les différents acteurs ;
- il donne un signal fort de l'engagement de l'Etat ;
- il explicite les orientations stratégiques et
crée une vision claire ;
- il forme (au double sens d'apprentissage et de création)
le premier noyau de responsables ;
- il stabilise la terminologie du domaine.
- Etc.
(*)
bouyahiaoui@yahoo.com
(BOUYAHIAUOI),
hhsk81@gmail.com (HAMADACHE).
Ils proposent ainsi de décliner l'action de l'Etat du
niveau national à celui régional ; l'unité
géographique ne peut pas être les wilayas car ça ne donne
pas de visibilité suffisante, ni les régions (Est, Ouest, Nord,
Sud), la création de pôles de compétitivité et
d'excellence devient primordiale pour ce faire -selon eux, et la politique d'IE
doit se fixer pour objectifs au niveau de ces pôles :
- valoriser les pôles de compétitivité et les
rendre plus attractifs grâce à une stratégie d'influence
;
- définir les projets stratégiques et coordonner
leur mise en oeuvre ;
- saisir les opportunités et anticiper les risques
liés aux mutations dans l'environnement de chaque pôle.
Pour les entreprises, les deux consultants déclarent
que la mise en oeuvre d'une démarche d'IE est complexe et
nécessite un changement culturel important. Les causes de l'échec
de mise en place dans les entreprises algériennes sont essentiellement
le caractère « Urgent » de ce projet, et les objectifs
immédiats et locaux de cette démarche (*). Parmi les
recommandations exprimées citons :
- Aligner de la stratégie en matière d'IE sur la
stratégie d'entreprise. Cette stratégie doit être comprise
par tous les salariés qui doivent comprendre aussi leurs rôles
individuellement dans sa réalisation, car l'IE n'est pas une collecte
d'information quelconque mais plutôt une démarche qui tend
à servir les objectifs de l'entreprise ;
- Privilégier les petits projets qui vont dans le sens
de la stratégie. [Ils] suscitent l'adhésion des autres
salariés et surtout de la direction, ils permettent aussi
d'appréhender les difficultés de mise en oeuvre et instaurent une
vraie culture de l'IE dans l'entreprise ;
- Faire évoluer la politique des ressources humaines en
fonction des exigences de la culture de l'IE...
- Réorganiser la structure de l'entreprise en
décloisonnant les fonctions et réduisant les niveaux
hiérarchiques [pour assurer] une meilleur diffusion de l'information
[...] Une structure d'IE doit être rattachée directement à
la direction avec des représentants dans chaque département ;
- Consacrer du temps, des moyens et un budget à l'IE ;
- Former sur les nouvelles pratiques et les nouveaux outils.
Sans ces conditions, la mise en oeuvre et le succès de
l'IE devra être loin notamment que ces entreprises (ayant eu un
échec de mise en place de veille) « cultivent le secret,
l'individualisme et la culture orale » confirment les auteurs.
Ils terminent leur article par conseiller de ne pas courir
derrière les grands systèmes informatiques sans appuyer sur
l'élément fondamental qu'est la culture d'IE, et que ces derniers
peuvent aboutir à un échec rapide, contrairement aux attentes des
managers, dans la mesure où ils ne s'accordent plus avec les objectifs
attendus de cette activité. Ils mettent
l'accent aussi sur la formation en intelligence économique
qui demeure un facteur clé de succès à travers les
séminaires et des diplômes spécialisées en IE.
1.2.2. Les chercheurs
Nous avons choisi en ce qui concerne les chercheurs, un
entretient publié (*) réalisé avec Hayat KENDEL, Docteur
en Intelligence Economique et veille Technologique de l'Université Paul
Cézanne Aix-Marseille III, actuellement attachée d'enseignement
et de recherche dans une unité du CNRS de cette université. Elle
commence par confirmer le rôle de la veille concurrentielle et
technologique dans la survie de l'entreprise en disant « Les veilles,
concurrentielle et technologiques, sont donc devenus des instruments de
management indispensables à toute entreprise qui veut garder, voire
améliorer sa position sur un marché ouvert. ».
L'Algérie possède, selon le chercheur, les
moyens humains et financier pour développer une stratégie d'IE,
mais le problème et qu'on passe directement aux tactiques et aux projets
sans avoir élaboré une stratégie et des programmes, cela
démontre que l'on s'intéresse à l'opérationnel
uniquement alors que celui-ci vient pour réaliser la stratégie,
la preuve est qu'il existent des centaines de centres de recherches alors que
les résultas acquis sont presque nuls! Que de peu de brevets ! Pour
l'intelligence économique en Algérie, l'auteur se
réfère au programme de 1991 « Programme pour la promotion de
la recherche scientifiques et du développement technologique » qui
incitait les entreprises à réaliser leur veille technologique
(une composante de l'IE), tandis que l'IE dans son ensemble n'est remis dans
son contexte par le gouvernement qu'en 2006 (voit supra). L'Algérie,
selon le chercheur, souffre de perte de talents, due principalement à
l'écart technologique existant entre les sociétés
algériennes et celles des pays développées, ce qui pousse
les chercheurs à poursuivre leurs activités à
l'étranger, c'est le Knowledge Management (la gestion des connaissances)
qui compte. Des pays comme l'Inde ont bien compris ce type de guerre
(Talent War), « ...il est entrain de récupérer
ses talents de la « silicon valley ». Comment ? Par
délocalisation des grands centres de recherches et des entreprises
innovantes vers des cieux plus cléments fiscalement et où il ne
faut pas 1 à 2 ans pour obtenir un terrain. ».
Nous avons présenté dans ce paragraphe ce qu'il
faudrait faire pour la mise en place et en oeuvre de l'IE au sein des
organismes et des entreprises algériennes entre programmes des
autorités et suggestions des consultants, maintenant il est temps
d'étudier ce qu'il est réellement fait.
(*) S. Boudjemaâ, « Le sort d'une entreprise peut
très bien se jouer sur la gestion de sa ressources humaines »,
El Watan, Economique, du 5 au 11 mai 2008.
§2. Les formateurs, les producteurs et les
utilisateurs
Les producteurs de l'intelligence peuvent être, comme
nous l'avons déjà signalé dans la partie théorique,
des organismes d'informations ayant pour mission d'assurer l'information
nécessaire aux organisations qui en ont besoin, ou des
spécialistes assurant la mise en place des systèmes
d'intelligence. Les utilisateurs sont les décideurs et les formateurs
sont les écoles de formations en intelligence économique.
2.1. Les écoles et les consultants
Des formations en intelligence économique ont apparues en
Algérie dont la plus importante est le PGS en IE assuré par
l'UFC.
2.1.1. Les écoles
L'UFC (l`université de formation continue) a introduit
l'intelligence économique dans son plan de formation et elle offre,
à ce propos, une formation supérieure en intelligence
économique sanctionnée par un diplôme de PGS (post
graduation spécialisée). Cette formation est destinée
notamment aux cadres qui ont des projets à réaliser, et aussi
pour les autres personnes qui sont intéressées. Cette formation
est venue comme réponse aux exigences de l'environnement actuel et aux
besoins des entreprises. Elle traduit également la volonté des
autorités algériennes du lancement de cette activité en
Algérie dans le cadre du développement industriel et du
développement des PME en particulier (1).
D'autre institution ont affirmé leur volonté de
fournir des formations en intelligence
économique. Par exemple, une nouvelle école
ouvrira ses portes pour ce type
d'enseignement. A ce propos, un article dans le journal
l'Horizon en fait mention « celle-ci
[l'école] déroulera un programme de
formation en la matière [IE] sur 10 semaines, à raison d'une
semaine par mois pendant 10 mois, avec 08 semaines de formation en tronc commun
et 02 autres en spécialisation pour devenir enseignant en Intelligence
économique ou monter une cellule d'IE au sein d'entreprises [...] Ce
sont des universitaires algériens, représentés par Zebar
Omar, président du Véritable Importantes Personnalités
(VIP) » (2).
En coopération avec l'Ecole Européenne de
l'intelligence économique (EEIE), des professeurs émérites
seront appelés, ce qu'a confirmé le directeur de cette
école, Benoit de Saint Sernin, à l'occasion des premières
assises de l'intelligence économique et de la veille stratégique
organisées à l'hôtel de Aurassi. Ses assises visent ainsi
à identifier les bases méthodologiques permettant de
repérer les pratiques de cette activité.
2.1.2. les consultants
En lançant une requête à l'aide de
Google.com, on a découvert que le
nombre des entreprises de conseil en IE, en Algérie, est très
restreint. Il existe néanmoins deux entreprises que nous allons
présenter.
La première entreprise est celle baptisée
Groupe Hasnaoui, spécialisée en intelligence
économique en Algérie. Ce groupe a réalisé un
contrat de partenariat avec l'entreprise LexisNexis (1)
(Network solution) en profitant de l'occasion du colloque
international d'IE qui a eu lieu le 8 et le 9 avril 2007 à de
l'Hôtel AURASSI en Algérie (2). Ce contrat permet de
fournir aux administrations et aux entreprises une assistance en intelligence
économique adaptée à leurs besoins, à savoir la
collecte, le traitement et l'analyse d'un nombre important de documents
structurés et non structurés issues de l'Internet et dans toutes
les langues, ce qui permet de faire gagner à ces organismes environ 80%
du temps consacré à cette activité. A ce propos, le
directeur du développement des systèmes d'information et de
télécommunication de Htelecom dit « providing
economic intelligence in Algeria is important, [...] the purpose is to
collecte, filter ans synthesize information for our clients on a specific
topic. » (2). Les solutions proposées prennent le
nos « council LNIS+ », le groupe Hasnaoui a aussi pour
activité la télécommunication, la téléphonie
via IP et les solutions Internet,...
La deuxième société est B.M.G.I
International, sise à Alger (2). Elle est
spécialisée dans la veille informationnelle (nouveau concept de
veille stratégique) et propose, via ses savoirs faire dans le domaine
des technologies de l'information et de la communication, aux entreprises des
services leur permettant de prévoir les marchés, cerner les
besoins potentiels, identifier les innovations technologiques, anticiper les
modifications et les comportements des acteurs économiques, politiques
et sociaux. Elle considère la veille informationnelle comme un
système d'aide à la décision, suivant une
publicité. Sur son site officiel (2), cette entreprise
déclare « Notre matière première est
l'information de l'environnement économique en Algérie. Ces
informations vitales à la réussite de vos projets seront mises
à votre disposition. L'analyse des différentes facettes de
l'environnement économique vous permettra également de
développer la pro-activité et de vous préparer au mieux
pour faire face à la concurrence ».
La veille informationnelle de cette entreprise à pour
objet de (1) : - Superviser des domaines d'activité des
abonnés.
- Surveiller des concurrents et des nouveaux entrants sur le
marché.
- Suivi régulier de l'environnement informationnel. -
Prestation personnalisée, à la demande du client.
Les tarifs sont très modestes et à la porté
de touts le monde (voir annexe11, demande de devis, étude et veille
d'information):
Tarif des abonnements par sous-rubrique et par secteur
d'activité (1)
Monnaie
|
Durée
|
Mensuelle
|
Trimestrielle
|
Semestrielle
|
Annuelle
|
DA
|
1.200
|
3.000
|
5.500
|
10.000
|
Euro
|
15
|
38
|
69
|
125
|
USD
|
15
|
37
|
68
|
123
|
CAD
|
24
|
60
|
68
|
199
|
2.2. Les entreprises
La notion de veille a été introduite au sein de
nombreuses entreprises Algériennes et les entreprises Etatiques en
particulier parmi lesquelles citons SONATRACH, SAÏDAL, SONELGAZ, ALGERIE
TELECOM,...On s'attardera plus longtemps sur cette entreprise.
2.2.1. Présentation de l'IE chez les entreprises
algériennes
Chez SAÏDAL, l'activité de veille a
été connue depuis quelques années, le processus de veille
stratégique a été mise en place afin de suivre les
évolutions des grandes firmes internationales dans le secteur de
l'industrie pharmaceutique. Une base de donnée a été
constituée regroupant les vingt premières entreprises ce qui
correspond à l'activité de Benchmarking (3).
L'entreprise SONATRACH a aussi compris la
nécessité de cette activité. Un brainstorming
présidé par le PDG de la société a eu lieu le 15
juillet 2008 et a porté sur les raison d'être d'une
activité de veille au sein de cette entreprise, les méthodes et
les facteurs de succès pour en assurer la réussite, et la
pertinence tout en prenant en considération les
spécificités de l'entreprises et du secteur des hydrocarbures.
En particulier, le PDG de l'entreprise déclare :
« ce brainstorming constitue un espace de réflexion pour nos
cadres sur la veille stratégique au sein de Sonatrach, outil essentiel
du pilotage de toute compagnie dans un environnement de plus en plus
concurrentiel » (1). La concurrence concerne actuellement
l'environnement international où l'entreprise est implantée, soit
quinze (15) pays, selon le PDG. Il précise aussi que l'activité
de veille vise principalement à saisir les nouvelles opportunités
en terme de d'investissement sur les marchés à fort potentiel sur
les nouvelles activités.
NAFTAL (4), distributeur des produits
pétroliers, doit aussi avoir cette activité, elle a pour objet de
réaliser les objectifs de l'entreprises (jusqu'à l'année
2010) étant essentiellement :
- l'accroissement de l'offre,
- la modernisation du réseau des stations-service et
augmentation de son attractivité,
- amélioration de la qualité des produits
bitumineux,
- approvisionnement à l'intérieur et à
l'étranger en produits pétroliers pour satisfaire les exigences
du marché,
- adaptation de l'organisation de l'entreprise aux standards
internationaux, - accroissement des capacités managériales de
NAFTAL,
- développement du savoir faire du personne,
- recrutement de cadres à haut potentiel,
- rénovation, modernisation et extension des installations
de stockage, de distribution et de ventes,
- développements des systèmes d'informations,
- application de la réglementation en matière de
commercialisation des produits pétroliers,
- maîtriser les outils de gestion financière et
comptable,
- accroissement de la notoriété et de NAFTAL.
On constate que les différents éléments
du plan reflètent les différents types de veille à savoir
la veille marketing et commerciale, la veille technologique, la veille
fournisseur, la veille management, la veille sociale.
Une étude d'intelligence économique d'une
entreprise nationale nous semble nécessaire afin de mieux
préciser cet aspect et de connaître comment cela se passe de
manière opérationnelle. Nous avons choisi de nous
intéresser à Algérie Télécom.
2.2.2. Algérie Télécom
Algérie Télécom est une Entreprise Publique
Economique (EPE), érigée en société par
action (SPA) à partir du 11/05/2002. Elle
créée en fait de l'ancien organisme administratif
appartenant à l'ex-ministère des postes et des
télécommunications. Actuellement, son
capital sociale s'éleve à 50 milliards de dinars.
Elle à pour mission la « Production,
exploitation, commerce en gros et détail,
imports et exports, réparation, service après vente,
montage et maintenance par toutes les structures et antennes dont elle dispose
sur toute l'étendue du territoire national des équipements,
produits, accessoires, pièces de rechange et consommables liés au
domaine des télécommunications, communications,
téléphonie, téléphone portable, exploitation des
services Internet et généralement toutes les activités en
relation avec les réseaux et services des communications
électroniques.»(*)
La modification des statuts constitutifs fut
débutée par le remplacement du conseil de contrôle et du
conseil des directeurs (Directoire) le 14/02/2002 par un conseil
d'administration dont le président et le PDG de la
société. Le début d'activité fut le 01/01/2003 ;
cette entreprise est régie par le cadre juridique suivant :
- le Code de commerce modifié et
complété,
- l'ordonnance n° 01/04 du 20 août 2001 relative
à l'organisation, la gestion et la privatisation des entreprises
publiques économiques,
- la loi n° 03/2000 du 05 août 2000 fixant les
règles générales relatives aux postes et aux
télécommunications,
- les dispositions des statuts d'Algérie
Télécom,
Le ministre des PTIC exerce sa pleine autorité sur les
assemblés générales conformément aux prescriptions
des éléments déjà cités et aux
résolutions prises par le Conseil National de Participation de l'Etat
(procès verbal de réunion tenue le 01 mars
2001) ; l'assemblé générale est
«...l'organe délibérant et souverain du droit de
propriétédes actions de l'EPE et à ce titre,
détermine, par ses décisions et dans les formes
prescrites par la loi, toutes conditions jugées en
adéquation avec l'intérêt de l'entreprise. »
(1).
L'entreprise gère actuellement 2.922.733 client
possédant des lignes fixes et 9 millions ayant des lignes portables
(Mobilis), soit un total de 11.922.733 clients sur le territoire national,
216.460 lignes Kiosques Multiservice et taxiphones et 150000 abonnées
d'Internet haut débit (ADSL) (2). Elle classe ses clients en
fonction de l'usage des services acquis, la Catégorie ordinaire pour les
clients ayant un usage ordinaire des services, la Catégorie Commerciale
pour les clients ayant un usage commercial comme les Kiosques Multiservices,
les taxi phones et les cybercafés, et en fonction de la nature du client
(entreprise, administration,...), la Catégorie grand compte pour les
grandes entreprises et les administrations publiques (ministères,
Daïra, APC,...).
L'organigramme de la société mis en annexe12
montre qu'il y a deux divisions regroupant un ensemble de directions de
fonctions diverses Ce sont la division technique et la division commerciale On
constate aussi que le groupe comporte trois filiales, Mobilis pour la
téléphonie portable, Djaweb pour l'Internet et Algérie
Télécom satellite. Quant à l'organisation
hiérarchique, on distingue quatre niveaux principaux : la direction
générale, la direction territoriale de Télécom (la
DTT), l'unité opérationnelle de télécommunication
(l'UOT) et l'agence commerciale de Télécommunication (l'ACTEL)
:
(1) Idem
(2)
www.algerietelecom.dz
DICTEL1
DICTEL2
DG
DTT2
DTT1
N2
N1
13 DTT
48 UOT
UOT2
UOT1
N3 166 Actel
N4
ACTEL 1
ACTEL 2
Organigramme d'Algérie Télécom
simplifié
Certaines ACTELS comportent des divisions dites DICTEL. Somme
toute, ce type d'hiérarchie paraît un peu lourd. En respectant la
hiérarchie, des risques de déformation de l'information
apparaissent et beaucoup du temps peut être consommé.
En fait, tant que l'organigramme soit plus simple et ne
comportant pas beaucoup de niveaux hiérarchiques, la communication
devienne plus aisée et plus rapide (information ascendante et
descendante), ce qui favorise une culture de veille stratégique.
Organigramme avec un seul niveau
intermédiaire
Unité 2
DG
Actel 1
Unité 1
Actel 2
Information ascendante traitée
et synthétisée par le niveau
intermédiaire (Unité X), plus qualitative afin
de l'exploiter par le niveau stratégique (la DG), type de
données intermédiaire, ni d'exécution
ni stratégique
Information descendante (décisions) du
type stratégique (qualitatives, grandes axes,...)
détaillée et expliquée par le niveau
intermédiaire, objectifs plus quantitatifs...
Une coordination nécessaire entre les Actels et les
Unités intermédiaires afin de mieux fixer les objectifs, de
communiquer des données divers et utiles,...
|
L'activité de veille de l'entreprise Algérie
Télécom est assurée par une direction dite Direction de
Stratégie et Veille Technologique (DSVT) qui a été
installée en mai 2005 (*). Elle se compose de trois personnes, un
documentaliste, un ingénieur en recherches opérationnelles qui
s'occupe de développer les services de veille, et d'une personne en
charge des relations extérieures (*). Ce nombre semble très
limité si l'on sait qu'une cellule de veille d'une taille comparable
à) AT contient une quinzaine de personnes. Cette cellule a pour mission,
normalement, de fournir les informations aux dirigeants afin de prendre des
décisions stratégiques, est-il le cas ? En visitant le site
officiel d'AT on trouve une rubrique spéciale pour cette direction
appelée veille technologique, on y trouve aussi des
informations diverses concernant spécialement les
télécommunications, et les règlements régissant le
secteur. La rubrique permet également un contact avec la direction (voir
cite AT, NEWS| LETTER| ALGERIETELECOM|).
Les éléments pouvant être trouvés dans
la rubrique de la veille sont : - Réseau & Télécom
- Réseaux sans fil
- Mobile
- Internet
- Evénements
- Réglementation
- Actualité
-
...
Pour plus de détails on pourra consulter le lien
www.algerietelecom.dz/veilletech.
Les activités de cette direction en terme de
conférences, séminaires et colloques ne sont pas
actualisées et correspondent à l'année de fondation 2005,
on y trouve :
- Un séminaire sur la veille stratégique
: mise en oeuvre et valorisation de la veille stratégique en entreprise
(un appel à la communication), il porte sur les thème de
la démarche pour la mise en place d'un dispositif de veille, les sources
d'information à utiliser, les différents outils de veille, la
diffusion de l'information stratégique, l'apport des réseaux
d'experts, la protection des données et des savoirs, le concept de l'IE
(mai 2005) ;
- Un programme du colloque sur la veille
stratégique en entreprises (18 juin 2005)
- Un document préparé par le conseiller
d'Algérie Télécom le Dr. AMEROUALI Youcef intitulé
« Démarche d'ensemble pour la mise en place d'un dispositif
de veille stratégique en entreprise », ce dernier demeure
un document théorique, publié sur le site, qui ne passe pas aux
spécificités de l'entreprise AT ni à la manière de
la réaliser, il passe à la définition de la veille, les
types de veille, l'information, et partiellement à la cellule de veille
d'AT en s'exprimant « Cette équipe [l'équipe de
la
cellule déjà définie] donne lieu
à des synthèses ponctuelles et à des diffusions sur le
site web d'Algérie télécom d'un bulletin
électronique de veille hebdomadaire. Un sommaire de ce bulletin est
envoyé chaque semaine dans les boites électroniques de l'ensemble
des cadres de l'entreprise ». Il continue de dire que « des
profils d'utilisateurs seront crées pour permettre aux employés
de recevoir des alertes ou des news hebdomadaires » ...ces profils ne
sont pas encore crées (2009).
En réalité, les décisions
stratégiques (au moins les plus importantes) sont prises par le
ministère de la poste et des technologies de l'information et de
communication (PTIC) et plus haut par le chef du gouvernement, voire par le
président de la république dont la décision la plus
importante est celle de l'ouverture du capital de la société aux
investisseurs étrangers. De nombreuses déclarations ont
été exprimées à ce propos par différents
ministres et chefs de gouvernements, c'était prévu de la
réaliser en mois de juillet passé, selon la déclaration de
l'ex-ministre Boudjemaa Haîchour mais ça na pas était fait
; même le ministère des participations et de l'industrie avait
participé. Une telle décision n'est pas dans les
prérogatives des dirigeants de l'entreprise, y compris son PDG
(même si les données collectées par la cellule de veille la
favorise) vu que l'Etat est majoritaire dans le capital de l'entreprise, donc
seul décideur de l'ouverture qui est liée au président de
la république. Nous rappelons ici que les assemblées
générales sont toutes sous l'autorité du ministre de PTIC,
et que cette entreprise est régie par un cadre juridique obviant le code
de commerce, des ordonnances et des instructions ministérielles.
Voici quelques décisions stratégiques prises par
les autorités algériennes pour AT: - La décision de
réduire les prix d'Internet en 2008 de 50 % ;
- La décision de recrutement de nouveaux cadres
(licenciés et ingénieurs) dans le cadre du redressement des
entreprises publiques ;
- La décision d'introduire l'Internet, la
visiophonie,...
- La décision d'augmentation du salaire des
employés suivant l'augmentation décidée pour la plupart
des secteurs et en particulier celui de la fonction publique ;
De ce qui précède, nous constatons que la
cellule de veille d'AT possède un rôle limité dans la
confection des décisions stratégiques, d'autant plus qu'une
cellule de veille technologique existe au niveau du ministère des PTIC.
Cette cellule devrait être normalement liée aux niveaux
hiérarchiques inférieurs et spécifiquement les ACTEL
étant sur le terrain, l'organisation de cette relation peut être
de la façon suivante :
Remettant en cause l'Organigramme avec un seul niveau
intermédiaire proposé, en mettant en évidence les
relations de veille pouvant existées, nous auront le schéma :
DG
Unité intermédi
Traitement intermédiaire
ACTEL
aire
Relation de veille d'AT : Actel et direction
générale
Les parties de cette relation sont la direction
générale, les Actels et la structure intermédiaire, elle
se base sur la communication des données diverses. L'Actel est la base
de l'activité de veille, rappelons du processus d'intelligence
économique présenté dans l'élément de mise
en place (chapitre 2, section2, Competitive intelligence system in
operation) que les « sales personnel »
représentent des radars étant à la base du processus, ce
qui met l'accent sur le rôle des Actels dans le processus de veille d'AT,
ces dernières peuvent être chargées de la collecte des
données sur deux éléments, les clients (veille
commerciale) et les concurrents (veille concurrentielle) ; la veille
commerciale permettra de connaître les besoins des clients et leur
évolution, leurs propositions et leurs attentes, ce qu'il pensent en
terme de concurrence (ce qu'il les attire et ne les attire pas), ... ; la
veille concurrentielle permet de suivre le comportement des concurrents sur le
terrain, les nouveautés, les offres,... afin de pouvoir prendre les
décisions nécessaires et prévoir leur actions futures.
Des formulaires standardisés produits au niveau de la
cellule de veille en fonction des besoins identifiés, comme ceux
déjà traités dans la partie théorique et qui sont
mis en annexe (voir annexe8, exemple de formulaire pour les informations)
doivent être mis à la disposition des agences qui doivent les
remplir (en permanence) et les envoyer à la structure
intermédiaire. Cette dernière doit les traiter et les
synthétiser afin de réduire le volume d'informations
collectées et les rendre plus « qualitatives », elle doit
également les communiquer à la cellule de veille
stratégique (DG) qui va, à son tour, procéder à un
traitement spécifique selon les besoins des dirigeants (des logiciels et
progiciels peuvent être utilisés pour systématiser et
accélérer l'opération) et en permanence aussi. Le produit
(information product) sera des informations qualitatives,
synthétisées (voir chapitre 1, section1, information
stratégiques) permettant de prendre des décisions
stratégiques. Les décision seront transmises à la
structure intermédiaire qui va les détailler, quantifier, les
traduire en objectifs opérationnels et les communiquer aux Actels pour
exécutions ; le
processus traduisant cette relation devra avoir le
caractère permanent (cela peut donner l'impression d'une
décentralisation pour les structures intermédiaires qui peuvent
être les DTT).
Cette activité, permanente et organisée,
permettra d'éviter de grandes menaces et de profiter des
opportunités de l'environnement tout en détectant les signaux
-faibles en particulier- en temps opportun et les communiquer à la
personne qu'il faut. Pour l'illustrer, nous citons l'exemple où cette
société a perdu un nombre de clients important, l'information qui
était rapportée par la presse écrite (journaux) ;
l'entrée de l'opérateur Djezzy (groupe Orascom
Télécom) et l'investissement dans les taxiphones
-OTAxiphone- a fait perdre à Algérie
Télécom un nombre très important de Kiosques Multiservices
; cela est peut être du à l'absence ou à l'insuffisance des
données concernant l'activité du concurrent en la matière
et ses tendances futures, ses prix ont été affichés, les
kiosques d'AT ont été consultés (nous remarquons que les
kiosques d'AT possèdent des lignes OTAxiphone), le nombre se
réduit continuellement,... ce sont des signaux signifiant quelques
choses, mais leur nombre se réduit toujours. Il fallait peut être
dans ce cas examiner deux éléments, les actions du concurrents
(prix, qualité,...) d'une part, les besoins et les propositions des
clients KMS d'autre part. Les prix des communications vers le mobile à
partir du fixe, le flexy, les promotions des opérateurs du
mobile ont été les causes majeurs, connaître ceci et dans
les moments sensibles aurait pu modifier les tendances de ce marché
(travaillant pour le futur tout en agissant sur le présent), AT pouvait
par exemple offrir des lignes Mobilis pour les KMS afin de
réduire les prix vers le mobile, permettre à ses clients de
vendre des cartes Mobilis et ses services,... Il se peut que le concurrent
réalisait cette opération de veille où il a bien saisi les
besoins du marché (dans la période du déclin) et
réagissait en prenant les mesures nécessaires. C'est en fait une
relation horizontale (non - hiérarchique) entre le sommet,
représenté par la cellule de veille, et la base comportant
l'ensemble des Actels qui constitue la route fondamentale transmettant une
image, voire une vidéo réelle aux décideurs de la
société.
Algérie Télécom, Saîdal ou autres
entreprises, petites, moyennes ou grandes, quelque soit le secteur
d'activité -constituant un acteur principal dans le développement
de l'économie du pays, doit disposer d'un système d'intelligence
économique efficace permettant de prendre des décisions
pertinentes, au niveau locale ou au niveau international.
Dans ce chapitre, nous somme passés aux pratiques de
l'IE à l'international où des modèles et des outils, des
données diverses concernant le temps et les budgets consacrés
à cette activité et des cas pratiques ont été
présentés, et au niveau local en passant à des dimensions
diverses, des autorités aux entreprises passant par les écoles,
les consultants et les chercheurs. Cependant, une étude sur terrain doit
être effectuée afin de connaître réellement
l'utilisation de cette activité par les entreprises
algériennes.
CHAPITRE 6 :
Ltude quantitative
de recherche
Une enquête sur terrain peut être effectuée
selon deux méthodes ; une méthode déductive et une
méthode inductive. La première consiste
généralement en la vérification des construits dans le
terrain, la deuxième est choisie généralement pour
construire des modèles à partir du terrain. Pour notre
étude, nous avons choisi la première méthode afin de
pouvoir vérifier l'activité d'IE sur l'environnement
Algérien par le biais d'un questionnaire destiné à un
nombre restreint d'entreprises (échantillon) pouvant représenter
la population mère (l'ensembles des entreprises).
Section1 : présentation de l'étude
La description de l'étude porte sur deux dimensions,
celle de l'échantillonnage et celle du questionnaire. La première
permet de connaître la méthode d'échantillonnage, la
constitution de l'échantillon et les raisons y conduisant, la seconde
vise à présenter le questionnaire en terme de forme, du contenu
et notamment ses objectifs (principaux et secondaires).
§1. L'échantillonnage
Il existe plusieurs méthodes d'échantillonnage,
des méthodes dites probabilistes et des méthodes non
probabilistes, chacune d'elle concerne des situations spécifiques, et
dispose des avantages et des inconvénients. Ce sont
généralement les contraintes temporelles, financières et
particulièrement celles liées à l'accès à
l'information qui déterminent les méthodes
d'échantillonnage.
1.1. Méthode d'échantillonnage
Nous avons choisi pour notre étude une méthode
non probabiliste et plus précisément la méthode des
quotas. Deux critères ont été choisis en tenant compte des
objectifs de la recherche.
1.1.1. description de la méthode
Avant de se lancer dans la description de la méthode
choisie, nous allons passer brièvement aux différentes
méthodes d'échantillonnage.
- les méthodes probabilistes ou aléatoires, ce
sont des méthodes où chaque unité a une
chance d'être sélectionnée et qui peut
être quantifiée (*). Il existe plusieurs dont :
· l'échantillonnage aléatoire simple, il
consiste à choisir des éléments de façon à
ce que chaque membre de la population ait une chance égale de figurer
dans l'échantillon, la sélection peut être faite avec
remise (les éléments peuvent être choisis plusieurs fois),
ou sans remise (les élément ne peuvent être choisis qu'une
seule fois). Cependant, cette méthode exige la disponibilité de
la liste exhaustive de la population dite base de sondage.
· l'échantillonnage systématique, il faut
calculer le ratio r =N/n dont N est la taille de la population et n et celle de
l'échantillon. On doit choisir après un nombre entier naturel d
au hasard entre n et r, il sera le premier élément choisi, on
sélectionnera par la suite les autre éléments qui vont
correspondre à d+r, d+2r, d+3r,... Sa limite est qu'elle exige aussi une
base de sondage.
· L'échantillonnage par grappes, on doit diviser
la population en grappes, on sélectionne par la suite et au hasard un
certain nombre de grappes dites unités primaires, on sélectionne
tous les individus des grappes.
- Les méthodes non probabilistes (*), elles sont moins
coûteuses et plus facile à réaliser car elles n'exigent pas
une base de sondage (tous les individus de la population mère) ce qui
incite les enquêteurs privés à les utiliser (absence de la
liste exhaustive dont l'accès est difficile) au contraire des organismes
Etatiques qui puissent même effectuer un recensement (enquêter sur
toute la population). Ces méthodes souffrent généralement
des non réponses ; on en cite :
· L'échantillonnage à l'aveuglette qui
consiste à choisir des éléments sans aucun critère,
selon les possibilités (temps, accès,...) ;
· L'échantillonnage par quota qui
consiste à définir des critères a priori
(*) telle que la catégorie socio- professionnelle, le sexe,... pour
définir les catégories constituant l'échantillon. La
répartition des catégories dans l'échantillon doit
être identique à celle de la population (ex : 20% cadres, 50
maîtrise et 30% d'exécution forment la population mère,
l'échantillon doit être ainsi formulé). La taille de
l'échantillon n'est pas importante puisque il s'agit de quotas où
le chercheur choisi lui-même les éléments -il n y a pas
lieu à l'au hasard.
Nous avons opté pour cette méthode par ce que
l'on ne dispose pas de la liste regroupant l'ensemble des entreprises en
Algérie (population mère ou base de sondage) et que
l'échantillon comportant plusieurs types d'entreprises en terme de
taille (PME,
(*) F.KOHLER, Collecte de données,
www.unu.edu,
synthétisé.
grande) et de secteur d'activité (production,
services,...) serve au mieux l'étude, ce sont les critères de
sélection (1).
1.1.2. les critères de la
sélection
Deux critères ont été choisis, celui de
la taille et celui du secteur d'activité. La taille correspond aux
Petites et Moyennes Entreprises (PME) et aux grandes entreprises ; le secteur
d'activité distingue cinq groupes :
- le secteur de production ;
- le secteur de service ;
- le secteur d'import-export ;
- le secteur de Gros/Détaille (regroupés);
- le secteur de l'artisanat.
Ces secteurs d'activités ont été
définis par le ministère de commerce algérien en calculant
le nombre et le pourcentage de chacun d'eux. Cette méthode permettra
ainsi de toucher l'ensemble des types d'entreprises algériennes existant
dans le marché algérien, chose qui n'est pas sure en utilisant
les méthodes probabilistes (une ou plusieurs catégories peut ou
peuvent ne pas apparaître dans l'échantillon).
1.2. Constitution de l'échantillon
La constitution de l'échantillon peut être faite
selon deux démarches, une démarche classique et une autre
itérative, nous avons suivi dans notre recherche la démarche
classique.
Démarche traditionnelle
Définition de la population
Choix d'une méthode de constitution de
l'échantillon
Détermination de la taille de l'échantillon
Constitution de la base de sondage
Sélection des éléments
de l'échantillon
Collecte des données
Echantillon utile
Identification des biais redressement de
l'échantillon
Source : Figure 8.3, P.218 (2)
1.2.1. Processus de recherche
Les étapes de la démarche traditionnelle sont
regroupées dans le schéma suivant :
Hypothèses : les entreprises s'intéressent à
IE, les entreprises qui s'intéressent maîtrisent toutes les phases
de IE, les entreprises qui s'intéressent n'utilisent pas toutes les
phases.
Méthode : Théoriques/Pratique : documents,
étude empirique/démarche quantitative
Constitution de l'échantillon : taille minimale de 50
entreprsies.
Echantillonnage : méthode des quota/selon taille et
secteur d'activité
Définition de la population mère : l'ensembles des
entreprises
Problématique : entreprises algériennes et IE ?
Thème choisi: IE et Stratégie d'entreprise...
Outil : questionnaire
De la définition du thème à la
constitution de l'échantillon.
1.2.2. Taille et contenu de
l'échantillon
La taille, les éléments, et autres informations
sont résumés dans le tableau suivant :
Constitution de l'échantillon : méthode des
quotas
Secteur d'activité
|
Population mère (*) Echantillon
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
Production- Ind.
|
35392
|
32
|
16
|
Services
|
33616
|
30
|
15
|
Import-export
|
22175
|
20.10
|
11
|
Gros- détail (moy)
|
17891
|
16.2
|
7
|
Artisanat
|
1506
|
1.4
|
1
|
Total
|
110 580
|
100
|
50
|
(*) D'après le ministère du commerce
algérien, www. ..., 2006.
Nous avons choisi un échantillon d'une taille minimale
permettant de représenter toutes les catégories (secteur
d'activité) ; le dernier secteur d'activité est celui de
l'artisanat représenté par 1 seule entreprise sur 50 (= 0.7). Le
deuxième critère pris en considération dans cette
étape, qui peut être secondaire puisque un critère à
été déjà défini mais il va permettre de
distinguer les réponses selon la taille, concerne la taille de
l'entreprise, PME et grande entreprise. Nous avons choisi pour cela de faire
une répartition selon la contribution des entreprises au PIB qui est de
77% pour les PME (1.884 Milliards DA) et 33% pour les grande entreprises (*).
La répartition permettra d'obtenir 12 grandes
entreprises et 38 PME.
Cependant, et afin d'obtenir le maximum de réponses,
300 questionnaires ont été distribués et quatre
méthodes ont été utilisées : l'envoi par courrier
postale, par faxe, par email et main en main (voir le paragraphe suivant).
Un échantillon choisi avec soin est une phase primordiale
dans la réalisation d'une enquête, mais il faut aussi
élaborer un bon questionnaire.
§2. Questionnaire et outil de traitement
Un bon questionnaire ne signifie pas uniquement choisir les
bonnes questions, la forme est tellement importante qu'elle puisse influencer
le taux de réponse. Afin d'acquérir de bons résultats et
selon l'objet de l'étude, une application adaptée se doit
être importante. Se doit être
2.1. Le questionnaire
Le questionnaire élaboré, comme tout
questionnaire, doit respecter certaines règles liées à la
forme et au contenu, il comporte des éléments principaux
regroupant un ensemble d'éléments détaillés.
2.1.1. les éléments principaux
Le questionnaire a été élaboré en
fonction des données théoriques déjà
présentées (chapitre 2), ce sont les composantes du processus
d'intelligence économique qui en a assuré, à savoir :
- la phase de collecte
- la phase du traitement
- la phase du stockage
- la phase de diffusion
- la protection des informations
Trois éléments primordiaux ont été
ajoutés à ces composantes étant :
- la continuité : activité d'intelligence en
permanence
- la variété : regroupe les différents types
de veille (concurrentielle, technologique,...)
(*) Politiques d'appui à l'innovation dans la PME,
ministère de la petite et moyenne entreprise et de l'artisanat,
février 2007, P.4.
- la vision : comment les dirigeant perçoivent cette
activité.
C'est donc huit (08) éléments regroupant de
nombreuses questions qui constituent notre questionnaire.
2.1.2. le détail
Le questionnaire comporte cinq échelles :
Très Peu, Peu, Moyen, Fort et
Très Fort, au contraire de nombreux questionnaires ne contenant
que les mentions Oui, Non, et parfois néant, ce qui pourra influencer
les réponses car le répondant peut répondre par Non par
exemple alors que réellement il hésite entre Oui et Non. Les
mentions Moyens, peu... pourront lui donner plus de possibilités afin de
mieux et correctement saisir ses préoccupations. T. Peu et Peu sont
considérés en réalité comme négative, Fort
et Très Fort comme positive ; nous avons précisé aussi que
la non réponse de l'un des éléments sera
considérée comme « inexistant ».
Afin de pouvoir mesurer les réponses, nous avons
quantifié les échelles, 0 pour la non
réponse, 1 pour T. Peu, 2 pour Peu,
3 pour Moyen, 4 pour Fort et 5
pour T. Fort. Cela permettra non seulement de saisir les
données (application Access développée, voir plus
loin) mais aussi de les traiter via des fonctions spécifiques.
Les éléments du questionnaire concernent (*):
Principales
|
Détail
|
1- La collecte
|
La presse- 1revues spécialisées
|
|
2revues non spécialisées
|
(les sources utilisées)
|
3payantes
|
|
4gratuites
|
|
5Les medias
|
|
6Les brevets
|
|
7Les sociétés de service et conseil
|
|
8L'Internet
|
|
9Les clients, les fournisseurs et les partenaires
|
|
10Les expositions, les salons et les foires
|
|
11Les sources internes
|
|
12Les séminaires, les rencontres, les congrès
|
2- Le traitement
|
13Des opérations manuelles
|
|
|
14De simples logiciels de calcul et de modification
|
(les moyens utilisés)
|
de format (Word, Excel,...)
|
|
15Des logiciels spécialisés
développés
|
|
16Une vérification de la crédibilité de
toutes les
|
(les opérations réalisées)
|
informations recueillies
|
|
17Un recoupement entre les différentes informations
|
1- Le stockage
|
|
|
18Documents en papier
|
(les moyens utilisés)
|
19De grands systèmes de stockage
|
|
20Des petites bases de données
|
(*) Consulter le questionnaire en annexe.
139
2- La diffusion
(les moyens utilisés)
|
21Face à face
22Téléphone
23Réunion
24Formulaire (en papier ou numériques) 25Réseaux
informatiques (intranet,...)
|
5- La protection (dispositif
installé)
(mesures prises)
|
26Brevets, marques ou models
27Dispositif et/ou procédures de sécurité
des systèmes d'informations (mots de passe,
cryptage,...)
28Contrôle d'accès aux informations et protection
des supports d'information
29Faire appel aux consultants externes 30Faire la
sensibilisation et la formation du personnel
31Disposer d'un règlement interne propre à vous
pour la sécurité des données
32Défense d'utilisation de certaines technologies
(mobile, flash disques,...)
|
6- La continuité (activité d'IE
faite...)
|
33Rarement
34Lorsqu'il y à un besoin 35En permanence
|
7- Variété (activité d'IE
concerne ...)
|
36Les technologies
37Les clients/marchés
38Les concurrents
39Les fournisseurs
40Le management (méthodes, modèles,...) 41Le
sociale, les lois, la ressource humaine
|
8- Vision
|
42Un travail d'une personne
43Un travail d'un service dédié
44L'affaire de tous le monde et une culture d'entreprise
|
|
Les données sur l'entreprise répondante : Le
secteur d'activité (1)
La taille
Le secteur (Etat ou privé)
Le nom et l'adresse (2)
Le fax
L'e-mail
Nous avons signalé que l'entreprise ayant données
ses coordonnées aura une copie du mémoire y compris les
résultats de l'étude, cela pourra les inciter à
répondre.
Les éléments de ce questionnaire sont nombreux et
nécessitent une application spécifique.
(1) Renseignements obligatoires
(2) Renseignements facultatives afin d'éviter toute
panique.
2.2. Outil de traitement
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées
pour la saisie et le traitement des données des questionnaires
reçus. Entre le traitement manuel et l'utilisation des logiciels
spécialisés, nous avons choisi de développer nous
même une application Microsoft Office Access en fonction des
besoins spécifiques à l'étude.
2.2.1. Saisie et recherche
L'image suivante représente la page du menu principal de
l'application que nous avons nommé Data Processing Application
:
Application de saisie et du traitement des données
du questionnaire
|
Le bouton de Saisie permet de saisir les données
du questionnaire comportant l'ensemble des questions, de la collecte à
la vision.
|
|
Le bouton Recherche permet d'effectuer des recherches
diverses : par taille, par secteur d'activité, par secteur (Etat ou
privé), et par des combinaisons entre ces derniers, sur les
résultats de l'enquête en terme du nombre de réponses en
fonction de la mention choisie (ex : combien de répondant ont choisi 1
pour la première question)
|
2.2.2. Statistiques
Il existe deux boutons pour les statistiques (résultats
acquis après traitement)
Le bouton Statistiques1 affiche les résultats
globaux sous forme de pourcentage par éléments principaux
(collecte, traitement,...) et par détail, il est calculé
proportionnellement aux résultats optimaux et aux résultats
moyens (voir plus loin).
Le bouton Statistiques2 concerne les
corrélations entre les différentes réponses qui sont
évaluées sur la base de la distance entre les valeurs
attribuées à chaque réponse (ex : le répondant
n°1 donne 5 pour l'élément 111 et 5 pour
l'élément 42 ce qui fait un écart de 0, cela
démontre qu'il est une corrélation positive entre ces
éléments).
|
Le bouton A propos comporte des données sur
l'application (développeur, années,...)
|
Cette application a permis d'effectuer des calculs
détaillés et rapides, beaucoup de temps a été
gagné, il reste de connaître ces apports en terme de
résultats.
Section2 : Présentation des résultats
La première étape consiste à calculer le
taux de réponse par rapport à la totalité de
l'échantillon et aussi par rapport aux critères de
sélections des éléments de l'échantillon
définis à savoir, le secteur d'activité et la taille de
l'entreprise. Nous allons procéder par la suite à la
présentation des réponses, puis à une analyse globale et
une analyse détaillée
correspondant aux questions générales et
détaillées. Il sera indispensable dans ce qui suit
d'interpréter les résultats acquis pour en donner un sens ; la
dernière étape consiste à donner une évaluation
générale sur l'étude empirique.
§1. Dépouillement
Avant de procéder à la présentation des
résultats liés aux réponses acquises, l'estimation de la
représentativité de l'échantillon (post-collecte) est
primordiale et ce via le calcul du taux de réponse.
1.1. Taux et présentation des
réponses
Le taux de réponse est calculé à partir du
nombre d'éléments ayant donné une réponse pour
l'ensemble et pour chaque catégorie.
1.1.1. Taux de réponse
Le tableau suivant résume l'ensemble des informations
concernant le taux de réponse :
Tableau de bord de l'échantillonnage
Critères
|
Prévu (1)
|
Réalisé (2)
|
Taux [%] (3)
|
1. Secteur d'activité
Production
|
(3) = (2) / (1)*100
|
16
|
17
|
106,25
|
106,67
Import-export
11
81,82
9
7
4
57,14
Artisanat
|
1
|
0
|
0
|
2. la taile d'entreprise PME
|
38
|
27
|
71,05
|
Grande entreprise
|
12
|
19
|
158,33
|
Total (l'échantillon défini)
|
50
|
46
|
92
|
Nous rappelons que 300 questionnaires ont été
distribués afin d'avoir au moins une taille de 50
éléments. Quarante (40) questionnaires ont été
envoyés par courrier classique (vois postale), 50 par faxe, 100 par
e-mail et 110 main en main. La méthode la plus efficace est la
dernière (40 questionnaires reçus soit 36,37%), trois (03)
reçue par faxe soit 6%, trois (03) par courrier postale soit 7,5%, et
zéro (0) par Internet à cause peur être du doute lié
à cet outil comme le danger d'espionnage et la sécurité du
patrimoine informationnel de la société (les spyware
ou Trojan, les virus,...).
Le taux de réponse dans sa globalité est
satisfaisant (92%). Cependant, les réponses reçues si l'on
considère les critères de sélection (taille et secteur
d'activité) n'ont pas eu
toutes une forte représentativité. Le tableau
précédent montre que le secteur de production et celui des
services sont fortement représentés (+6%) ; le problème se
pose dans le secteur Import-export dont le taux ne dépasse par 82%
(-18,18%) et plus grave pour le secteur du Gros et détail (57,14%), le
secteur de l'artisanat n'a eu aucune réponse (0/1). Ceci étant,
nous pouvons dire que l'échantillon post-collecte n'a pas atteint un
degré fort de représentativité de la population.
1.1.2. présentation générale des
réponses
Nous allons présenter dans ce point uniquement les
résultats généraux de l'enquête, le
reste concerne le prochain élément.
.../...
Source : affichage application MS Access (DPA), consulter
application fichier numérique (CD joint).
Le total des points est calculé à partir des
réponses acquises pour l'ensemble des individus et selon
l'échelle identifiée avant (1 pour T. Peu,...).
Ce total a été comparé à la situation optimale (la
note la plus élevée généralement) et à la
moyenne (note de 3 pour toutes les réponses). Ce qui a permis de mesurer
l'activité de veille en fonction des questions posées. Nous
pouvons connaître par exemple si cette activité a eu la moyenne
(ou l'optimum) ou pas pour chaque phase du processus d'IE, pour le processus
dans son ensemble et pour les éléments constituant chaque
phase.
1.2. Analyse des résultats
L'analyse des résultats est faite selon deux
étapes, la première concerne une analyse globale traitant
l'échantillon dans son ensemble (46 réponses) et la seconde passe
au détail où les critères de taille et du secteur
d'activité prédominent.
1.2.1. Analyse globale
Cette analyse distingue d'une part le nombre des
réponses pour chaque question en fonction des notes attribuées,
le bouton Recherche de l'application en assure et aussi les
statistiques obtenues à partir des fonctions définies a
priori.
Nombre des réponses selon la mention
Code
|
Mention 1 et 2 (-)
|
Mention 3
|
Mention 4 et 5 (+)
|
Mention 0
|
1
|
19
|
13
|
07
|
07
|
2
|
25
|
04
|
07
|
12
|
3
|
17
|
07
|
10
|
12
|
4
|
20
|
05
|
09
|
12
|
5
|
07
|
09
|
14
|
16
|
6
|
18
|
03
|
09
|
16
|
7
|
15
|
11
|
06
|
14
|
8
|
02
|
12
|
24
|
08
|
9
|
07
|
14
|
17
|
08
|
10
|
08
|
14
|
19
|
05
|
11
|
15
|
15
|
10
|
06
|
12
|
08
|
07
|
24
|
07
|
13
|
19
|
07
|
10
|
10
|
14
|
06
|
11
|
25
|
04
|
15
|
10
|
07
|
25
|
04
|
16
|
10
|
08
|
21
|
07
|
17
|
09
|
08
|
25
|
04
|
18
|
10
|
06
|
27
|
03
|
19
|
15
|
07
|
18
|
06
|
20
|
18
|
04
|
17
|
07
|
21
|
05
|
10
|
22
|
09
|
22
|
04
|
10
|
20
|
12
|
23
|
12
|
08
|
16
|
10
|
24
|
07
|
07
|
24
|
08
|
25
|
07
|
08
|
23
|
08
|
26
|
10
|
04
|
16
|
16
|
27
|
08
|
05
|
26
|
07
|
28
|
07
|
07
|
20
|
12
|
29
|
15
|
07
|
10
|
14
|
30
|
10
|
18
|
11
|
07
|
31
|
07
|
09
|
14
|
16
|
32
|
15
|
01
|
15
|
15
|
33
|
00
|
00
|
00
|
46
|
34
|
03
|
01
|
18
|
24
|
35
|
03
|
04
|
17
|
22
|
36
|
09
|
11
|
16
|
10
|
37
|
02
|
07
|
33
|
04
|
38
|
08
|
09
|
19
|
10
|
39
|
03
|
11
|
20
|
12
|
40
|
10
|
15
|
11
|
10
|
41
|
12
|
15
|
10
|
09
|
42
|
01
|
01
|
02
|
42
|
43
|
00
|
00
|
01
|
44
|
44
|
00
|
05
|
35
|
06
|
Les codes sont déjà définis dans la
présentation des questions constituant le questionnaire. Les
résultats obtenus peuvent être résumés comme suit
:
Résultats obtenus après
dépouillement
|
Total points
|
Tot.Point /Optimum
|
Tot.Point /Moy.
|
Observation
|
Collecte
|
1274
|
46,16 %
|
76,93 %
|
Pas atteint Moy
|
Traitement
|
710
|
61,74 %
|
102,9 %
|
Atteint Moy.
|
Stockage
|
312
|
45,22 %
|
75,36 %
|
Pas atteint Moy
|
Diffusion
|
656
|
57,04 %
|
95,07 %
|
Pas atteint Moy
|
Protection
|
767
|
47,64 %
|
79,4 %
|
Pas atteint Moy
|
Vérité (type)
|
767
|
55,58 %
|
92,63 %
|
Pas atteint Moy
|
Processus
|
4486
|
52,23 %
|
87,05 %
|
Pas atteint Moy
|
Il en ressort que la seule phase ayant atteint effectivement
la moyenne est bel et bien celle du Traitement (102,9% pour un total
moyen de 690 points) ; la phase de Diffusion a eu presque la moyenne
(*) avec 95,07 %, la Variété (ou Type)
représentant les différents types de veille utilisés
(technologiques, concurrentielle,...) a eu 92,63% par rapport à la
moyenne, les phases de Collecte, du Stockage et de
Protection sont loin d'atteindre la moyenne, respectivement avec des
taux de 76,93%, 75.36% et 79,4%. Le processus dans globalité a eu 87,05
de la moyenne et 52,23% de la situation optimale.
En se référant à l'affichage de DPA, nous
constatons que :
Pour la phase de collecte : Six (06) outils
représentant les différents type de revues
(spécialisés,...), les médias et les
brevets, ont eu presque la même part auprès des
répondants (entre 5,89% et 8,16%) avec une supériorité
minime des médias. Un équilibre peut être observé
aussi entre les outils de sociétés de service et de
conseil, Internet qui a eu la part la plus importante dans cette
phase avec 11,40%, les clients, les fournisseurs et les
partenaires, les expositions, les salons et les
foires, les séminaires, les rencontres et les
congrès, et finalement les source internes.
Pour la phase de traitement : l'outil le moins utilisé
est celui des opérations manuelles, le plus utilisé est
les simples logiciels de traitement (Word, Excel,...), vient
après dans un ordre décroissant les logiciels
développés, le recoupement entre les différentes
données, et la vérification de la
crédibilité des informations.
Pour la phase de stockage : le moyen le plus utilisé
pour le stockage des données est celui des documents en papier
avec 39,50% ce qui est peut être surprenant, les petites bases de
données prennent la deuxième place avec 32%, les grands
systèmes de stockage ont acquis la dernière place avec
28,10%.
Pour la phase de la diffusion : nous constatons un
équilibre, les parts sont entre 17,70% occupée par le les
réunions, et 21,60% qui correspond aux formulaires en
papier, la
(*) La moyenne est calculée, comme c'était
déjà dit, à partir d'une note de 3 pour chaque
réponse.
deuxième place est prise par le face à
face avec un taux de 21,20%, la troisième par les
réseaux informatiques avec 20,70%, et la
quatrième par le téléphone avec 18,80%.
Pour la protection : l'équilibre est aussi
constaté ici, entre 18,80% occupé par les dispositifs et les
procédures de sécurité des SI et 11,70% correspondant
à la demande des consultants externes, les autres moyens de
protection, à savoir le contrôle d'accès aux
informations et la protection des supports d'information avec
la sensibilisation du personnel, les règlements internes de
sécurité des données, les brevets, marques et
modèles, la défense d'utilisation de certaines
technologies (flash disques,...), ont eu respectivement (dans un ordre
décroissant) des taux entre 11.90 et 15.60%.
Pour la variété : il en ressort que la veille la
plus utilisée est la veille clients/marché avec un taux
de 22,90%, la suivante est la veille concurrentielle et la veille
fournisseurs 16,90% et 16,70%, la veille technologique vient en
quatrième place avec 15%, les places 5 et 6 sont occupées par
les veilles management et sociale.
Pour la continuité (*): un simple clic sur les boutons
liés à cet élément (DPA), nous constatons que 46
entreprises, soit 100%, ont donné la mention « 0 » pour la
Rare utilisation de l'activité d'IE ; quarante deux (42)
entreprises, soit un taux de 91,30%, ont donné quatre et cinq (fort et
très fort) pour l'utilisation en fonction des besoins, et 39
entreprises, soit 84,78%, ont donné 4 et 5 pour l'utilisation sans
cesse (en permanence).
1.2.2. analyse détaillée
Cette analyse a pour objet de présenter les
résultats de l'étude en fonction des quotas, selon la taille et
selon le secteur d'activité séparés et simultanés.
Le tableau suivant résume l'ensemble de ses résultats :
Tableau récapitulatif des résultats
détaillés (par taille et par secteur
d'activité)
Critère de sélection
|
Résultats
|
|
1- la taille de l'entreprise
|
PME
|
Grande Entreprise
|
Total /Moy.
|
Total/Optim
|
Total /Moy.
|
Total/Optim .
|
- Collecte
|
75,93 %
|
45,56 %
|
78,36
|
%
|
47,02 %
|
- Traitement
|
98,52 %
|
59,11 %
|
109,10
|
%
|
65,47 %
|
- Stockage
|
79,01 %
|
47,41 %
|
70,18
|
%
|
42,11 %
|
- Diffusion
|
90,37 %
|
54,22 %
|
101,80
|
%
|
61,05 %
|
- Protection
|
68,96 %
|
41,38 %
|
94,24
|
%
|
56,54 %
|
- Variété
|
88,48 %
|
53,09 %
|
98,54
|
%
|
59,12 %
|
Totale (processus)
|
77,66 %
|
50,13 %
|
92,03
|
%
|
55,22 %
|
2- Secteur d'activité
|
Prod. Ind.
|
Service
|
Import-export
|
Gros-Détail
|
T/M
|
T/Op
|
T/M
|
T/Op
|
T/M
|
|
T/Op
|
T/M
|
T/Op
|
- Collecte
|
80,07
|
48,04
|
71,88
|
43,13
|
75,93
|
|
45,56
|
86,11
|
51,67
|
- Traitement
|
111%
|
66,59
|
98,75
|
59,25
|
99,26
|
59,56
|
93,33
|
56
|
- Stockage
|
66,67
|
40%
|
86,81
|
52,08
|
74,07
|
44,44
|
69,44
|
41,67
|
- Diffusion
|
92,16
|
55,29
|
90,42
|
54,25
|
92,59
|
55,56
|
131,7
|
79
|
- Protection
|
76,75
|
46,05
|
85,12
|
51,07
|
66,67
|
40 %
|
96,43
|
57,86
|
- Variété
|
90,52
|
54,31
|
91,67
|
55%
|
92,59
|
55,56
|
105,6
|
63,33
|
Totale (processus)
|
86,19
|
51,71
|
87,43
|
52,46
|
77,35
|
50,11
|
97,09
|
58,25
|
Nous constatons que le taux proportionnel à la moyenne
et à la situation optimale pour le processus dans sa globalité
diminue - par rapport à la situation générale- pour les
grandes entreprises (-2,09%) et pour les PME (-9,39%), la seule augmentation
est observée au niveau du stockage (+3,65%) pour les PME et au niveau de
la collecte (+1,43%), de la protection (+ 4,98%) notamment pour les grandes
entreprises. Concernant le secteur d'activité, le secteur de production
et de service, le taux acquis pour l'ensemble du processus connaît une
stabilité (entre 0 et 1% d'écart par rapport à la
situation générale). En revanche, le secteur de l'import-export
connaît une diminution (10%), le secteur de gros- détail
connaît une augmentation (10%). Le secteur de production paraît
plus performant en terme de collecte avec une augmentation de 9%, la même
observation peut être donnée au secteur de service en ce qui
concerne les phases de stockage (+11,45%) et celle de la protection (+5%). Le
secteur du gros- détail connaît une augmentation dans l'ensemble
des phases dont la plus importante est celle de la diffusion (36%) sauf les
phases du traitement et du stockage ayant connu une diminution
limitée.
Nous constatons aussi que le secteur Etatique -qui n'a pas
été considéré comme critère de
sélection- connaît une diminution (2,66) pour le processus, sauf
que la phase du traitement ont connu une augmentation importante (11,20%) ; le
secteur privé connaît une stabilité dans le processus.
Le tableau suivant permet une analyse bidimensionnelle reposant
sur le secteur d'activité et sur la taille d'entreprise :
Tableau récapitulatif des résultats
détaillés (Production, Service)
Taille S. A.
|
PME
|
Grande
|
Taille S. A.
|
PME
|
Grande
|
T/M
|
T/Op
|
T/M
|
T/Op
|
T/M
|
T/Op
|
T/M
|
T/Op
|
Production Collecte
|
73,41
|
44,05
|
84,72
|
50,83
|
Service Collecte
|
75,69
|
45,42
|
68,02
|
40,83
|
Traitement
|
105,70
|
63,43
|
114,7
|
68,80
|
Traitement
|
94,17
|
56,50
|
103,3
|
62
|
Stockage
|
68,25
|
40,95
|
65,56
|
39,33
|
Stockage
|
93,06
|
55,83
|
80,56
|
83,33
|
Diffusion
|
73,33
|
44
|
105,3
|
63,20
|
Diffusion
|
90
|
54
|
90,83
|
54,5
|
Protection
|
62,59
|
37,55
|
86,67
|
52
|
Protection
|
72,02
|
43,21
|
98,21
|
58,93
|
Variété
|
84,13
|
50,48
|
95
|
57
|
Variété
|
82,64
|
49,58
|
100,7
|
60,42
|
Tot.(processus)
|
77,90
|
46,74
|
91,99
|
55,19
|
Tot.(processus)
|
84,59
|
50,75
|
90,28
|
54,16
|
Tableau récapitulatif des résultats
détaillés (Import- Export, Gros, Détail)
Taille S. A.
|
PME
|
Grande
|
Taille S. A.
|
PME
|
Grande
|
T/M
|
T/Op
|
T/M
|
T/Op
|
T/M
|
T/Op
|
T/M
|
T/Op
|
Import-xport Collecte
|
75,93
|
45,56
|
-
|
-
|
Gros- Détail Collecte
|
82,41
|
49,44
|
97,22
|
58,33
|
Traitement
|
99,26
|
59,56
|
-
|
-
|
Traitement
|
91,11
|
54,67
|
100
|
60
|
Stockage
|
74,07
|
44,44
|
-
|
-
|
Stockage
|
81,48
|
48,89
|
33,33
|
20
|
Diffusion
|
92,59
|
55,56
|
-
|
-
|
Diffusion
|
124,4
|
74,67
|
153,3
|
92
|
Protection
|
66,67
|
40
|
-
|
-
|
Protection
|
82,54
|
49,52
|
138,1
|
82,86
|
Variété
|
92,59
|
55,56
|
-
|
-
|
Variété
|
101,9
|
61,11
|
116,7
|
70
|
Tot.(processus)
|
83,51
|
50,11
|
-
|
-
|
Tot.(processus)
|
93,97
|
56,38
|
106,4
|
63,86
|
Ce qui peut être remarquable est que le processus a eu
la moyenne pour la première fois et ceci pour les grandes entreprises du
secteur Gros- Détail, cela doit être interprété par
la faiblesse du nombre de réponses lié à cette
catégorie qui est une seule entreprise.
L'étude des réponses séparément,
est une phase fondamentales. Cependant, il est nécessaire
d'étudier la corrélation entre celles-ci, ce qui permettra par la
suite d'identifier des relations de causalité ; une évaluation
générale de l'étude est ainsi fondamentale.
§2. Corrélation et
interprétation
L'étude de la corrélation consiste en la
détermination des relations entre les différentes
réponses. Ce sont des relations de causalité (simple et
réciproque) et relations
d'association (*). Dans notre recherche, nous allons essayer
de déterminer les relations existant entre les différentes
réponses sans passer par la définition des types de relation (ex
: l'absence de veille technologique est la cause de la non existence des
brevets et marques entre les sources de collecte) car elle ne fait pas l'objet
de notre étude. L'interprétation des résultats est
importante afin de donner une appréciation générale en
dernier.
2.1. Corrélation et Modèle
Nous avons défini des fonctions spécifiques dans
l'application Access permettant de calculer la distance entre les notes
correspondant à chaque réponse (de 0 à 5), et ce via des
opérations de retranchement (ex : la réponse à la
question1 correspond à la note 0 et celle de la question
5 correspond à la note 4, l'écart peut être
calculé comme suit : 4-0=4, cela signifie qu'il y a une
corrélation négative ou Inversive).
2.1.1. corrélations
Les calculs faits par l'application, avec l'aide de l'Excel, ont
permis de tirer les résultats suivants :
- un total de relations de 925 ;
- un nombre de relations positives étant de 513 soit un
taux de 55,49 % ; - un nombre de relations négatives étant de 125
soit un taux de 13,51 % ; - un nombre de non relation étant de 287 soit
un taux de 31 %.
Dans notre étude, nous avons défini relation,
comme positive ou négative, dans le cas oüle nombre de
répondant soit égale ou supérieur à la
moitié (46/2=23). Dans le cas contraire,
la relation est considérée comme inexistante (ex
: entre l'élément 1 et celui 20 il y a 19 réponses pour
« + », 20 pour « - » et 7 pour neutre, comme par exemple
l'écart entre 5 correspondant à T. Fort et 3 correspondant
à Moyen le cas considéré comme neutre, dans ce cas on
considère que la corrélation n'existe pas).
Les résultats précédents
démontrent que 69 % des réponses confirment la relation entre les
différents éléments de l'activité de l'intelligence
économique, et par conséquent 31 % l'infirme.
Les différentes relations peuvent être
résumées comme suit (tout en adoptant les codifications
utilisées par l'application Access, voir annexe, codification
Access) :
Revues s écialisées ( 111
112
|
113
|
114
|
12
|
13
|
14
|
16
|
17
|
18
|
2 11
|
2 12
|
2 13
|
22 1
|
4 1
|
43
|
45
|
53
|
55
|
57
|
102
|
103
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
104
|
105
|
0 111
|
0 112
|
|
+
|
-
|
+
|
+
|
Revues non s écialisées ( 112
12
|
13
|
14
|
15
|
17
|
18
|
19
|
2 11
|
2 12
|
222
|
3 1
|
32
|
33
|
4 1
|
44
|
45
|
52
|
53
|
54
|
55
|
56
|
63
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
-
|
10 1
|
104 105
|
106 111
|
113
|
|
+
|
- +
|
+ -
|
+
|
Payantes ( 113)
2
4
3
222
2
4 15 17 18 19
32 33 42 43 44 45 52 53 54 55 57 6
+
+
-
+
+
+ + + + + - + + + + +
+ + + + +
-
03
05
06
04
02
0 113
0 112
0
62 63
+
+
-
+
+
+
+
-
+
-
Gratuites : ( 114)
0
02
2 13
22
2
04
2 13 14 16 19
42 43 45 5 1 53 54 55 56 6 1 63
+
-
+
+
+
+
+
+ + + - + + + +
+
+ + + +
-
05
0 113
0 112
+
+
-
Médias ( 12)
54
55
22
2 12
2 13
2
56
3 14 15 17 18
2 1 32 42 43 44 45 5 1 52
53
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+ + + + +
+ + + + + + +
02
63
03
04
05
0 113
06
57 6
+
+
+
+
+
+
-
+
-
Brevets ( 13)
1
05
06
0
02
04
2
22
222
0 112
0
4
32 45 52 53 54 55 56 57 63
+
-
+
+
+
+
-
+
-
+
+ + + + + + + + +
Sociétés de services ( 14)
06
05
04
22
2
0 113
0 112
0
9
3 1 32 42 45 52 53 54 55 56 57 63
+
+
+
+
+
-
+
+
+
+ + + + + + + + + + +
L'Internet ( 15)
2 12
2
2 13
222
22
6
9
7
3
33
4
42
43
44
52
54
57
6
62
63
+ + - +
|
-
|
-
|
|
|
|
|
|
62 63
|
0
|
02
|
03
|
04
|
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
66
0
0 112
64 65
-
-
+
+ +
Clients/ Fournisseurs... ( 16)
22
33
2 13
2
2 12
8
9
7
4 1 42 53 54 57 6 1
+
+
+
+
+
+
+
+
1 -
+ + + + + +
+
+
+
+
+
-
|
|
|
|
|
45 52 54 55
|
56
|
57
|
+ + + +
|
+
|
-
|
|
|
|
|
|
|
63 66 67 68
|
69
|
0
|
+ + + +
|
+
|
-
|
06
05
0
+
-
Ex ositions/Salons... ( 17)
3
2
2 12
2 12
2 13
2
8 19
32 33 4 1 42 43 44
+
+
+
+
+
+
+ +
+ + + + + +
02
0
05
03
04
0
06
0 113
6 64
+
+
+
+
+
-
-
+
+ +
Sérninaire, rencontres... ( 18)
44
33
42
32
3
43
2
9
45 53 54 55 57 6 1
+
+
+
+
+
+
+
+
+ + + + - -
Sources internes ( 19)
42
32
4
33
2 12
22
2 13
222
5
6
43
44
45
52
53
54
55
56
57
63
-
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
-
02
0
06
05
04
03
0 113
0
0 112
+
+
+
+
-
+
+
-
+
Operations manuelles (2 11)
04
05
22
02
2 12
2 13
03
0
3 1 32 42 43 45 52 53 54 55 56 63
-
+
-
+
+
+
|
+
|
+
|
+ +
|
|
|
|
|
2 13
|
22
|
222
|
3 1 33
|
+
|
+
|
+
|
+ +
|
|
|
|
|
06
|
0
|
0 112
|
-
|
-
|
+
|
|
|
|
|
|
22
|
222
|
32 33 4 1
|
+
|
+
|
+ + +
|
|
|
|
|
222
|
3
|
4 1 43 44
|
+
|
+
|
+ + +
|
+ + + + + + + + +
Simples logiciels de calcul... (2 12)
0
05
02
04
4 1 42 43 44 45 5 1 52 54 57 6 1 63
+
+
+
+
+
+ + + + + + + +
-
-
Logiciels specialises (2 13)
63
06
03
02
0
0 112
0 113
42 43 44 45 5 1 52 53 6
+
+
+
+
-
-
+
+ + + + + + +
-
Verification de la crédibilité... (22 1)
02
0
05
04
03
06
0
0 112
5 1 53 55 6 1 62
+
+
+
+
+
+
-
-
+
+ + +
-
Recoupement entre les informations (222)
63
62
02
03
04
0 112
0
3
32
33 4 1 42 43 44 5 1 52 53
54
55
6
+
+
+
+
-
-
+
+
+
+ + + + + + + + + +
-
Documents en papier (3 1)
32
04
0 113
0
0 112
33 4 1 42 44 6 1 62
+
+
-
-
+ - + + +
+
-
-
Petite bases de données (32)
05
0
02
06
0 113
0
0 112
33
4 1 42 43 44 45 5 1 53 54 55
57
6
+
+
+
+
-
+
-
+
+
+ + + + + + + + +
-
Grands systemes de stockage (33)
06
05
04
02
03
4 1 43 44 45 5 1 52 53 54 55
+
+
+
+
+
+
+ + + + + + + +
Face a face (4 1)
04
05
0
02
03
0 113
0 112
0
42 43 44 5 1 55 56 57 6 1 62
+
+
-
+
+
+
+
-
+ + + + + + +
-
-
Telephone (42)
5
0
03
02
04
06
0 113
0 112
0
43 44 45 5 1 52 53 55 56 57 6 1 62
+
+
+
+
+
+
+
+
-
+ + + + + + + + +
-
-
Reunion (43)
04
02
06
0
05
03
0 113
0 112
0
44 45 5 1 52 53 54 55 56 6
+
+
+
+
+
+
-
+
-
+ + + + + + + +
-
Formulaires (44)
02
03
06
05
04
0
0 112
0 113
0
45 5 1 52 53 54 55 56 6 1 62
+
+
+
+
+
+
-
-
+
+ + + + + + +
-
-
Réseaux informatiques (45)
03
02
06
05
04
0
0 113
0
0 112
5 1 52 53 54 6 1 62 63
+
+
+
+
+
+
-
+
-
+
+ + + +
-
-
Disposer de brevets... (5 1)
03
06
0
02
04
05
52 53 54 55 56 57
+
-
+
+
+
+
+ + + + + +
Disposer de dispositif... (52)
02
04
03
06
0
0 113
0
0 112
53 54 55 56 57 6
+
+
+
+
+
-
+
-
+ + + + +
-
Disposer de contrôle d'acces... (53)
0
06
02
03
04
05
0 112
0
54 55 6 1 62 63
+
+
+
+
+
+
-
-
+ + + +
-
155
Faire appel aux consultants externes (54)
03
+
04
+
05
+
06
+
0 113
,
Sensibilisation du personnel (55)
+ + +
55 56 57
02
0 112
0 113
03
04
05
0
06
,
,
,
+
+
+
+
+
03
0
+
+
04
|
05
|
06
|
0
|
0 112
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Disposer d'un reglement de sécurité... (56)
56 57 6 1 62
+ +
,
,
57 6 1 62 63
+
,
,
+
Defense utilisation certaines technologies (57)
02
,
03
+
06
+
0
+
0 112
+
0 113
,
6 1 62 63
+
,
+
Rarement (6 1)
+ +
0
,
02
,
03
,
04
,
05
,
06
,
0
+
0 112
+
0 113
,
62 63
04
+
05
+
06
+
0 112
,
0 113
+
06
+
0 112
,
05
+
0
,
0
,
0 113
,
Lorsqu'il y a un besoin (62) En permanence (63)
63
0
0
0 112
0 113
+
+
+
+
,
Veille technologique ( 10 1) Veille clientimarche ( 102)
Veille concurrentielle ( 103) Veille fournisseur ( 104)
Veille sociale ( 105) Veille management ( 106)
06
0
0 112
0 113
,
,
,
,
Travail d'une personne (0 111) Travail d'un service dédie
(0 112)
02
,
0
+
0 112
+
0 113
,
03
,
0
,
0 112
,
0 113
,
04
,
05
+
06
+
0 112
,
0 113
+
0
,
0 112
,
0 113
,
0 112
+
0 113
,
Nous avons également calculé le taux de
corrélation entre les différentes composantes du processus
d'intelligence économique. Cela a permis d'obtenir les résultats
suivants :
Corrélation entre les différentes
composantes de l'IE
Composante
|
Corrélé
|
Taux (nombre *100/46)
|
1- Collecte
|
Aucun
|
-
|
2- Traitement
|
Stockage
|
58,70 %
|
|
|
Continuité
|
80,43 %
|
|
Types
|
65,21 %
|
|
Variété
|
78,26 %
|
3- Stockage
|
Diffusion Continuité Types
Vision
|
56,52 % 95,65 % 52,17 % 52,17 %
|
4- Diffusion
|
Continuité
|
63,04 %
|
|
Types
|
73,91 %
|
|
Vision
|
86,96 %
|
5- Protection
|
Continuité
|
52,17 %
|
|
Types
|
78,26 %
|
|
Vision
|
50,00 %
|
6- Continuité
|
Types
|
73,91 %
|
|
Vision
|
54,34 %
|
7- Types
|
Vision
|
73,91 %
|
|
Les résultats pouvant être tirés à
partir de ces données sont principalement l'intra- corrélation en
plus de l'inter-corrélation observée auprès des
différentes composantes de l'activité d'intelligence
économique au sein de ces entreprises, à savoir :
- Une corrélation positive entre les différents
éléments de la «Collecte » ;
- Une corrélation négative entre `les revues
spécialisées' et `les sémiaires,...'
- Une absence de corrélation entre `l'Internet' et `les
revues spécialisées, gratuites, les
brevets, les sociétés de services et les
séminaires, les rencontres et congrès' - Une
corrélation positive entre les différents éléments
du « Traitement » ;
- Une absence de corrélation entre `les opérations
manuelles' et le recoupement entre les
différentes informations recueillies'
- Une corrélation positive entre `petites bases de
données' et `grands systèmes de stockage' pour le «Stockage
» ;
- Une corrélation négative entre `documents en
papier' et `grands systèmes de stockage' - Une corrélation
positive entre les différents éléments de la «
Diffusion » ;
- Une absence de corrélation entre le `face à face'
et `les réseaux informatiques' - Une corrélation positive
entre les différents éléments de la « Protection
» ;
- Une absence de corrélation entre `disposer de
contrôle d'accès aux informations et
protections des supports d'information' d'une part et `faire
appel aux consultants
externes' et `défense d'utilisation de certaines
technologies' d'autre part.
- Une corrélation positive entre les différents
éléments de la « Continuité » ;
- Une corrélation positive et autres négatives
entre les différents éléments de la «
Variété » ;
- Une corrélation positive entre `Veille Technologique'
d'une part et `Veille Sociale' et la `Veille Management' d'autre part
- Une corrélation positive entre `Veille Concurrentielle'
d'une part et `Veille Fournisseurs, Veille Sociale et Veille Management'
d'autre part,
- Une corrélation positive entre `Veille Fournisseur'
d'une part, et `Veille Sociale et Veille Management' d'autre part
- Une corrélation négative entre `Veille
client/Marché' et `Veille Concurrentielle, Veille Technologique et
Veille Fournisseurs'
- Une corrélation négative entre `Veille
Technologique' et `Veille Fournisseur'
- Une absence de corrélation entre `Veille Technologique'
et `veille Client/Marché et Veille Concurrentielle'
- Une absence de corrélation entre `Veille Client' el les
autres types de veille à l'exception de la `Veille Concurrentielle'
(corrélation négative).
Autre observations peuvent être citées concernant la
corrélation entre les différents éléments de
différentes composantes :
- Une corrélation négative entre `Internet'
comme source et `la défense d'utilisation de certaines technologies de
la protection, lorsqu'il y un besoin, en permanence de la continuité, et
la veille management de la variété' ;
- Une corrélation négative entre les `Brevets`
d'une part et `Veille Technologique et Veille sociale' d'autre part ;
- Une corrélation négative entre
`Client/Fournisseur' comme source et `Veille Management' ;
- Une corrélation négative entre les
différents types de veille ;
- Une corrélation positive entre `Client/Fournisseur' et
`Veille Fournisseurs' ;
- Une corrélation positive entre `opérations
manuelles' du traitement et `document en papier' et `petites bases de
données' du stockage ;
- Une corrélation positive entre `simples logiciels de
calcul' d'une part et `documents en papier' et `grands systèmes de
stockage' d'autre part ;
- Une corrélation positive entre `logiciels
spécialisés' et `grands systèmes de stockage' ; - Une
corrélation positive entre `documents en papier' et ` petites bases de
données' ;
- Une corrélation négative entre `documents en
papier' et `grands systèmes de
stockage' ;
- Une corrélation positive entre `petites bases de
données' et `grands systèmes de stockage' ;
- Corrélation positive entre `réseaux
informatiques' de la diffusion d'une part et `opérations manuelles, de
simples logiciels de calculs et logiciels développés' d'autre
part.
Les corrélations distinguées permettent de dessiner
un schéma les identifiant.
2.1.2 Modèle
Le modèle acquis concerne uniquement les
corrélations entre les composantes de l'activité d'intelligence
et spécifiquement au sein des entreprises algériennes, ni le sens
d'influence (*) ni le type de relation (causalité ou association) seront
détermines. Cela doit faire l'objet d'une étude
indépendante.
St
Ty Cn
Tr
Vi
Pr
Cl
Di
Corrélation : les différentes composantes
de l'IE
Cl : Collecte St : Stockage Pr :
Protection Cn : Continuité
Tr : Traitement Di : Diffusion Ty :
Type Vi : Vision
Le schéma peut être lu comme suit : la
Diffusion a une corrélation avec la Vision, la
Vision a une corrélation avec la Continuité, la
Diffusion a une corrélation avec la Continuité
; le Traitement a une corrélation avec la Vison, la
Vision a une corrélation avec les Types, le
Traitement a une corrélation avec les Type mais il ne
l'a pas avec la Protection,... Cela permet d'identifier l'ensemble des
corrélations existantes.
Nous remarquons que la phase de Collecte n'a aucune
corrélation, la Diffusion n'a pas de corrélation avec la phase du
Traitement ; la Vision, les Types, la Continuité ont des
corrélations avec la plus part des composantes. Les cercles
marqués en gras représentent les différentes phases de la
veille ou du cycle de renseignement.
Le schéma n'est qu'un essai de modélisation des
corrélations existant entre les différentes composantes de
l'activité d'intelligence économique. Plusieurs essais au sein
des entreprises peuvent le confirmer ou le modifier, des relations de
causalités ou d'association peuvent être aussi définies.
Nous pourrions conclure, à ce propos, par exemple que c'est parce que
l'entreprise ne considère pas les fournisseurs comme source importante
de collecte de données qu'elle ne dispose pas de veille fournisseur ; ou
qu'elle ne tient pas compte des brevets lors de la collecte parce qu'elle ne se
dote pas de brevets elle-même...
Quoi que ce soit, l'interprétation des résultats
acquis est fondamentale pour achever l'étude.
2.2. Interprétation et
évaluation
Nous allons essayer de déterminer les raisons ayant
conduit à ces résultats avant de donner une évaluation
générale comme une dernière étape de cette
recherche.
2.2.1 Interprétation
Le taux de réponse est satisfaisant dans son ensemble
s'élevant à 92 %, la manière de diffusion des
questionnaires qui a été la plus efficace est celle de «
main en main ». Les méthodes du courrier, du fax et des e-mail ont
été, comme nous l'avons signalé, moins efficaces ce qui
confirme les études théoriques réalisées en la
matière. Le secteur de production et des services ont été
les éléments les plus représentés avec un taux de
106 %, cela démontre peut être que ces derniers
s'intéressent plus à l'activité d'intelligence
économique vu la densité et la complexité des tâches
effectuées au sein de ces entreprises exigeant de nombreux processus de
décisions (*). Le secteur de Gros- Détail était moins
représenté (57 %), le secteur de l'artisanat n'a permis d'avoir
aucune réponse. En ce qui concerne le critère de taille, les
grandes entreprises ont eu la part la plus importante avec un taux de
réponses dépassant les 150 % tandis que les PME n'ont acquis que
71 %, cette situation peut être expliquée par l'importance
donnée à l'intelligence économique par les grandes
entreprises vu leur moyens et leur image (la dotation d'une activité
d'IE peut donner l'impression que l'entreprise est plus
développée), et que les PME s'intéressent moins à
cette activité vu leur volume et leur pensée peut être que
la mise en place d'un tel dispositif exige un budget très important
alors que nous avons démontré que ce dernier est très
modeste (voir budget et temps, Chapitre 3, section 1). Un autre facteur peut
être considéré comme cause, étant que les PME ne
sont pas concernées par l'activité d'intelligence et que celle-ci
concerne uniquement les grandes entreprises, raison trompeuse car la raison
d'être de l'intelligence économique n'est pas liée à
la taille de l'entreprise mais à la concurrence, et les PME sont
fortement concernées par ce phénomène.
Les résultats obtenus démontrent que cette
activité et loin d'être correctement appliquée au sein des
entreprises algériennes. Le total général étant de
87,05 % ne signifie rien que ces entreprises sont loin de se doter et de mettre
en oeuvre un bon système d'intelligence. Ce taux signifie que le
processus dans son ensemble, de la collecte à la protection en plus de
l'utilisation des différents types de veille n'a pas pu obtenir sa
moyenne (ce taux a été calculé en fonction de la moyenne,
voir supra). Par rapport à la situation optimale, ces entreprises n'ont
acquis que 52,23 %. Cependant, la phase de traitement a acquis
à peine la moyenne avec un taux de 102,9 %. Cette situation peut
être expliquée par la nouveauté de cette notion en
Algérie vu le retard subi par l'ensemble du pays en la matière,
notamment que cette activité a pris de l'expansion pendant les
années 90 dans les pays développés, un
pays comme la France l'a introduit au début des
années 90 (définition de l'IE par le commissariat
général du plan), alors que nous ne l'avons défini que
pendant les années 2000 et précisément en 2006 par le
conseil du gouvernement. Ce retard est du peut être aux
événements subis par notre pays au cours des années 90.
La phase du traitement est plus développée.
Cette tâche n'est pas nouvelle pour nos entreprises, le traitement a
été toujours effectué (sans tenir compte des moyens), au
contraire de la collecte et de la diffusion, cette dernière ayant
beaucoup souffert pour différentes raisons telle que la détention
du pouvoir liée à l'information, l'absence d'une culture de
communication. Les technologies sont venues aussi pour limiter ces
dysfonctionnements, le traitement n'exige que la mise en place de logiciels et
de progiciels dont les résultats sont rapidement obtenus, ce qui peut
expliquer la situation.
L'Internet a eu la part la plus importante comme source de
collecte, cela prouve que les entreprises algériennes sont fortement
orientées vers l'utilisation de cet outil devenu actuellement disponible
à bas prix (ex : connexion à haut débit ADSL, 600 DA pour
les connexion de 128kb-usage ordinaire, .....DA pour 128-usage professionnel)
en plus des avantages qu'il offre. Les résultats liés à la
phase du traitement n'étaient pas surprenants, le moyen le moins
utilisé est celui des opérations manuelles (14 %), le plus
utilisés est celui de logiciels Word, Excel (tableur).... On en conclu
que nos entreprises sont entrain de dépasser l'époque du
traitement manuel des données à cause de la difficultés
naissant de la diversité et de la complexité des
opérations de calcul et de modification de format suivant les
évolutions de l'environnement, et notamment que ces logiciels sont
offerts à des prix très raisonnables. Le stockage a donné
un résultat peu surprenant, plus de 39 % des entreprises utilisent les
documents en papier pour le stockage des données ! 32 utilisent des
petites bases de données et 28,10 % utilisent de grands systèmes
de stockage, ce n'est pas ce dernier qui nous a déçu, mais le
premier, un stockage dans des documents en papier signifie soit que ces
entreprises sont dépassées par la technologies, soit qu'elles ont
choisi de garder toujours le papier en plus.
La diffusion est assurée par les formulaires en
papier en première position, ce qui confirme le résultat
précédent ; par le face à face en deuxième
position ; par les réseaux informatiques en troisième
position et par le téléphone en quatrième
position. La protection a connu les dispositifs et les procédures de
sécurité des systèmes d'informations comme l'outil
principal. Cela signifie que ces entreprises ont recours à la
technologie sécurisant l'information plus qu'aux démarches de
sensibilisation du personnel et d'émission de règlements internes
spécifiques.
La veille la plus utilisée est la veille
client/marché (marketing & commerciale), vient par la suite la
veille concurrentielle, la veille fournisseurs, la ville
technologique, la veille sociale et la veille management
en dernière place. Cette situation peut démontrer que nos
entreprises s'intéressent aux évolutions du
marché -et des clients- plus qu'aux autres phénomènes
à cause peut être de la prise de conscience de l'importance de
surveiller le marché et le comportement des consommateurs. La veille
technologique a occupé la quatrième place ce qui veut dire que
nos entreprises ne donnent pas une grande importance aux nouveautés des
technologies (brevets, nouvelles méthode de productions,...) ; la veille
sociale et management, comme prévu, prennent les dernières
places. Ce sont les méthodes de management et les politiques de
ressources humaines qui sont les moins intéressant pour nos managers !
Sans compétences, sans un bon mangement, comment peut-on
développer la compétitivité de nos entreprises, voire
mettre en place une bonne veille ?
Suivant les résultat de l'analyse
détaillée, nous constatons que les grandes entreprises sont plus
performantes que les PME en matière d'intelligence économique, ce
qui confirme l'analyse précédente et ce, notamment, dans les
phases du Traitement et de la Diffusion (respectivement avec 109 % et 101 % /
moyenne). Cependant, les PME donnent un résultat relativement plus
considérable dans la phase de stockage (79 % par rapport à 70 %)
alors que les moyens disponibles conduisent à prévoir que les
résultats soient à la faveur des grandes entreprises pour ce qui
a été déjà expliqué. Cela signifie que les
PME ont tendance à utiliser les technologies de stockage des
informations plus que les grandes entreprises ! En terme de secteur
d'activité, le secteur de gros- détail vient en première
place avec 97 % par rapport à la moyenne et ce grâce à la
phase de diffusion et à la variété ayant eu respectivement
131% et 105 % proportionnellement à la moyenne ; la raison est peut
être liée à la faible représentativité de
cette catégorie dans l'échantillonnage, la seconde place est
occupée par le secteur des services et la troisième par celui de
la production.
Nous avons confirmé la corrélation entre les
différents éléments de l'activité d'intelligence
économique avec un taux de 69 %, un résultat
considéré comme normal vu que ces composantes constituent un
processus et des élément liés ; 55, 49 % ont
été des corrélations positives c'est-à-dire que
plus que la moitié qui ont donné une mention (ex : 5, 0) à
un élément donné du questionnaire l'ont donné
à d'autres éléments. Les phases de collecte, du
traitement, du stockage, de la diffusion, de la protection, de la
continuité ont connu des corrélations du type positif entre les
différents éléments les constituant. La
variété se distingue par une corrélation négative
entre ces composantes, cela veut dire que les entreprises utilisant un type de
veille donné n'utilisent pas l'autre. Autrement dit, elles n'ont pas
recours à la plus part des types de veille. Les données suivantes
permettent d'interpréter les différentes corrélations
existant dans chacune des composantes de l'IE:
- la corrélation positive entre les revues
spécialisées et les séminaires, les rencontres
signifie que les entreprises ayant recours au premier type l'on
aussi pour le second et
vice versa ;
- absence de corrélation entre l'Internet comme source de
collecte et les revues spécialisées, les congrès,
séminaires et rencontres, les brevets, et les consultants
externes. Cela signifie peut être que cet outil n'est
pas lié aux autres sources de collecte, ni positivement où il y
est utilisé simultanément, ni négativement où il
peut être considéré comme substitut. Cependant, il prouve
une corrélation positive avec les sources clients, fournisseurs,
partenaires, les expositions, salons et foires, et les sources internes ;
- l'absence de corrélation entre les opérations
manuelles et le recoupement entre les informations recueillies démontre
que ces derniers ne sont pas liés ;
- les petites bases de données et les grands
systèmes de stockage manifestent une corrélation positive ;
c'est-à-dire que les entreprises utilisant le premier type utilisent
aussi le deuxième ! Ce la est du peut être à la
nécessité de recourir aux petites bases de données dans
des structures données et qui ne sont pas connectées aux grands
systèmes de stockage de la société ;
- les entreprises utilisant les documents en papier n'ont pas
recours aux grands systèmes de stockage et vice versa ;
- la veille technologique est utilisée
simultanément avec la veille management et la veille sociale et vice
versa ;
- également pour la veille concurrentielle d'une part
et la veille fournisseur, la veille sociale et veille management d'autre part ;
cela montre que ses entreprises considèrent que la veille sociale et la
veille management ne doivent pas être séparées de la veille
technologique et de la veille concurrentielle, ce qui peut être
expliqué par la disposition nécessaire de compétences et
de nouvelles méthodes de management pour maîtriser les
technologies et faire face à la concurrence ;
- une corrélation négative entre la veille
client/marché d'une part, et la veille concurrentielle, la veille
technologique et la veille fournisseur d'autre part. Cela signifie que les
entreprises se focalisant sur la veille client/marché n'utilisent pas
celle des fournisseurs et de la concurrence à cause peut être de
la satisfaction des clients acquis conduisant à la négligence des
mouvements des concurrents, ou bien que ses entreprises se trouvent satisfaites
de suivre les tendances du marché et les besoins des clients uniquement
en ce qui concerne le micro- environnement ;
- les entreprises ayant recours à la veille
technologique négligent la veille fournisseur et vice versa, ce qui est
peu étonnant car le suivi de nouvelles technologies exige le suivi de
ses fournisseurs aussi ;
- la corrélation négative entre l'Internet comme
source d'information d'une part et la défense d'utilisation de certaines
technologies, lorsqu'elles ont un besoin, `en permanence' de la
continuité et la veille management d'autre part, signifie que les
entreprises utilisant l'Internet ne défendent pas certaines technologies
pour la sécurisation des données ce qui peut être
très normal car le grand danger pouvant émaner des technologies
et celui de l'Internet étant la source principale des virus, spyware
(Trojan),... Elles n'ont aussi recours à la veille que rarement ! Cela
veut dire que les entreprises n'utilisant pas l'Internet recherchent des
données soit lorsqu'il a un besoin soit en permanence, ce qui signifie
que l'Internet est considéré comme source
principale et sûre où l'information peut
être acquises à n'importe quel moment sans que l'opération
de collecte soit en permanence. Dans ce cas, nous pouvons dire que ces
entreprises soit elles n'ont pas bien compris le sens effectif de
l'activité d'intelligence soit qu'elles ne connaissent pas les limites
de l'Internet ;
- la corrélation négative entre les brevets
comme source de collecte et la veille technologique est surprenant, car le
premier se fait moyennant le second, sauf si que ce type de veille ne concerne
pas les brevets pour ces entreprises ;
- les entreprises utilisant la veille fournisseur
définissent les fournisseurs comme sources de collecte, c'est le cas
normal ;
- aussi pour la corrélation positive existant entre le
traitement manuel des données et le stockage des informations en papier,
entre les logiciels développées et spécialisés de
traitement et les grands systèmes de stockage ;
- la corrélation positive entre les réseaux
informatiques d'une part et les opérations manuelles et les simples
logiciels de calcul d'autre part signifie que nos entreprises utilisant les
technologies (de diffusion en particulier) ont toujours recours aux anciennes
méthodes de traitement, de diffusion..., ce qui confirme la
corrélation positive existant entre les documents en papier et les
grands systèmes de stockages ;
Le modèle dessiné (voir 2.1.2.)
représente les corrélations existant entre les différentes
composantes de l'intelligence économique. L'élément le
plus distingué est bel et bien l'absence de corrélation entre la
phase de Collecte et les autres éléments de cette activité
(moins que la moitié des entreprises l'ont approuvé). Cela
signifie que ces entreprises ne lient pas cette phase aux autres composantes.
Les types de veille et la continuité sont fortement liés aux
autres éléments, c'est-à-dire que l'utilisation de la plus
part des outils d'intelligence économique aboutit à l'utilisation
des différentes types de veille et à la confirmation de la
permanence de cette activité, et vice versa.
L'interprétation des résultats acquis a permis
des explications probables notamment pour les événements pouvant
apparaître surprenants. Elle a permis aussi de présenter une
évaluation générale complète de cette
activité au sein des entreprises algériennes.
2.2.2 Evaluation générale
L'intelligence économique a eu différentes
notions et définitions, certains la considèrent comme un synonyme
de veille stratégique, d'autres ajoutent à cette activité
la protection des informations de la société, et pour d'autre
encore, elle dépasse largement ce stade en incluant les
opérations du lobbying (l'influence) et de persuasion, le knowledge
management... Quoi qu'il en soit, nous avons considéré
l'intelligence économique comme l'activité de collecte, de
traitement, de stockage, de diffusion et de protection des informations de
façon permanente pour des fins stratégiques. Différentes
approches ont été distinguées, l'approche anglo-saxonne
représentée notamment par les Etats-Unis, le pays fondateur de
cette activité ; l'approche francophone, l'approche japonaise et
l'approche
soviétique. Nous avons dit aussi que chacune d'elle
dispose des spécificités émanant principalement de la
culture locale. Cette activité est utilisée
particulièrement par les entreprises les plus développées
comme Orange, Shell, ABB, American Airlines,...Le budget consacré n'est
pas très important et est à la porté même des
PME.
Les entreprises algériennes commencent à
introduire l'activité d'intelligence économique. Elles sont
soutenues par les programmes élaborés en la matière par
les autorités algériennes, finis par la constitutions d'une
direction générale de l'intelligence économique
contrôlée particulièrement par le présidents de la
république ou par le chef du gouvernement. De nombreux colloques,
séminaires et ateliers ont été organisés ayant pour
objet de donner une définition spécifique à cette
activité et de sensibiliser les entreprises et les décideurs de
son importance. Plusieurs chercheurs algériens ont fait des
études sur cette activité et la place qu'elle occupe au sein de
nos entreprises, grandes et petites, quelque soit le secteur
(Etat/privé) et le secteur d'activité, leurs conclusions se
confondent toutes, et aboutissent au diagnostic suivant : la non
maîtrise, voire la non disposition, de cette activité par les
entreprises algériennes.
Quant à notre recherche, quantitative,
réalisée par le biais d'un questionnaire regroupant l'ensemble
des phases et la majorité des outils composant l'intelligence
économique et sur un échantillon de minimale de 50 entreprises
dont le taux de réponse est de 92 %, les résultats ont permis de
connaître réellement la place de l'IE en Algérie. Elle est
venue en conformité des résultats acquis par ces chercheurs. Nous
avons conclu que nos entreprises sont loin de maîtriser cette
activité pour l'ensemble des phases et des outils utilisés.
Cependant, la phase du traitement est relativement plus avancée, la
continuité de cette opération est déclarée par la
majorité de ces entreprises ce qui pose la question sur
l'efficacité de ces outils pour une activité permanente exigeant
des moyens, des procédures et des méthodes plus
développées que celles utilisées par elles. Des
corrélations ont été ainsi définies entres les
différentes phases et éléments, 69 % des entreprises les
ont confirmé (positives et négatives), à l'exception de la
phase de collecte. Ces résultats ont permis de dessiner un modèle
de corrélation qui reste dans sa phase embryonnaire et qui
nécessite beaucoup d'expériences.
La problématique devant être posée, et qui
est plus importante est bel est bien comment peut-on parler d'une bonne
stratégie élaborée par nos entreprises émanant de
bonnes décisions alors que l'un des outils fondamental, dans un
environnement concurrentiel, qui est l'activité de l'intelligence
économique n'est pas maîtrisé voire inexistant ?
onclusion
Notre travail de recherche portant sur l'intelligence
économique et son rôle dans la stratégie d'entreprise a
abordé la problématique des éléments constituant
cette relation. Il tente d'autre part d'évaluer l'avancement des
entreprises algériennes en la matière. Dans la partie
théorique nous avons présenté les données
correspondant à la stratégie d'entreprise et à
l'intelligence économique. La partie pratique a été
consacrée à l'étude pratique reposant sur deux
éléments : sur la présentation des décisions et des
actions des autorités algériennes, et des travaux des chercheurs
et des consultants algériens, d'une part, sur une étude empirique
que nous avions réalisé sur un échantillon restreint
d'autre part, où nous avons tenté de constituer en dernier un
simple modèle identifiant un ensemble de corrélations existant
entre les différentes composantes de l'intelligence
économique.
La partie théorique permet de répondre à
la question principale « Quel est le niveau de l'importance de
l'intelligence économique dans la gestion des entreprises ? ».
Cette question a pour objet de déterminer comment la prise de
décision stratégique s'appuie sur l'activité
d'intelligence ; c'est la disposition de l'information continuellement par les
décideurs qui donne la réponse.
Dans les conditions d'environnement complexe, le
fonctionnement de l'entreprise ne peut plus s'assurer sans information, un
« carburant » indispensable. Dans une organisation, la
nécessité de cette ressource devient plus importante, vu la
complexité des tâches et des processus la constituant, les
relations internes qu'elle développe, et externes qu'elle doit
identifier et gérer. Une entreprise, en tant que système ouvert,
doit donc être capable de connaître et de comprendre aussi, ce qui
l'entoure, c'est une condition préalable à toute action. Dans un
environnent concurrentiel, une telle matière devient indispensable plus
que jamais, environnement caractérisé par une forte turbulence et
complexité, ce qui rend les prévisions très difficiles et
la surveillance du terrain obligatoire. Les opérations d'acquisition des
informations doivent être organisées et automatisées
d'où le système
d'information, l' « intervalle de la non surveillance »
ne doit pas exister, une surveillance continue de l'environnement doit avoir
lieu d'où l'activité d'intelligence économique.
L'intelligence économique est donc une activité
de surveillance continue de l'environnement ce que certains l'identifient
à l'activité de veille ! Pendant notre recherche, nous avons
trouvé que l'intelligence économique dépasse cette notion
; elle concerne également la protection de l'information de l'entreprise
et l'information stratégique en particulier, via des politiques
défensives et offensives. Tout ceci permet de définir cette
activité comme une activité de veille stratégique et de
protection du patrimoine informationnel de l'organisation, d'où
l'approche que nous avons adopté. Certains spécialistes ajoutent
le lobbying (l'influence), d'autres incluent le knowledge management (la
gestion des connaissances).
La surveillance de l'environnement (externe) concerne
plusieurs éléments relevant du macro et du microenvironnement.
Faut-il surveiller les concurrents du secteur, les produits de substitution et
les nouveaux entrants (veille concurrentielle), les clients (veille
consommateurs), les fournisseurs (veille fournisseurs), ce sont les cinq forces
définies par M. Porter. En plus on surveille le marché (veille
marketing), le marché de l'emploi, la lois, la démographie,...
(veille sociétale), voire les méthodes du management (veille
management). L'ensemble de ces éléments permet de fournir aux
décideurs les informations nécessaires, après une collecte
sélective, un traitement adapté selon leurs besoins, permettant
de produire des informations (information product),
synthétisées, qualitatives et exigibles destinées à
la prise de décision stratégique, et qui sont communiquées
à l'aide de canaux courts choisis selon le cas (face à face,
téléphone, fiches, réseaux,...). La protection peut
être assurée par plusieurs moyens : des procédures de
sécurisation des systèmes d'informations, la sensibilisation des
employés, des codes d'accès à l'information, un
règlement interne régissant le tout.
Sans activité d'intelligence, l'entreprise pourrait
rater des opportunités stratégiques comme elle pourrait
être exposée à des menaces fatales. Son patrimoine
informationnel pourrait ainsi subir des attaques diverses, des données
stratégiques peuvent sortir de l'entreprise-notamment celles
liées à des décisions stratégiques. A partir de
cela, les éléments constituant la nécessité de
l'intelligence économique deviennent évidents.
Au niveau international, et précisément au sein
des entreprises les plus développées dont nous avons cité
des exemples (Orange Télécom, Shell, American Airlines,...),
l'activité d'intelligence économique est considérée
comme fondamentale, et les principes de base adoptés sont identiques.
Cependant, nous avons trouvé que des spécificités ont
été introduites liés notamment à l'activité
de l'entreprise. Deutsch Telekom, par exemple, se dote d'une activité
d'intelligence qui se base sur les technologies et le suivi des
évolutions des besoins des consommateurs ainsi que l'intégration
entre ces deux éléments.
American Airlines s'est tournée vers la recherche des
sous-traitants de maintenance afin de minimiser les charges, et ce après
les évènements du 11 septembre 2001. Le budget consacré
à cette activité est raisonnable. Nous avons constaté que
70 % d'entreprises dont le chiffre d'affaire annuel ne dépasse pas 10
millions de dollars consacrent un budget de moins de 100.000 de dollars (soit
10 %) ; 70 % d'entreprise dont le chiffre d'affaire est entre 100 millions et
500 millions de dollars consacrent un budget entre 500.000 et 1 million de
dollars (soit 0,2 à 0,5 %) (*). Ces résultats nous ont permit de
conclure que le ratio budget IE/CA annuel diminue à chaque fois
que le chiffre d'affaire diminue, ce qui signifie que tant que le volume de
l'entreprise augmente (CA), le budget de l'intelligence économique
diminue, ce qui n'était pas prévu.
Concernant les entreprises algériennes, et pour
répondre à la question « À quel niveau se trouvent
les entreprises algériennes en matière d'intelligence
économique ? », nous devons référer à
l'étude empirique. Les résultats obtenus ont
démontré que cette activité dans son ensemble n'a
même pas pu atteindre la moyenne générale qu'il faut avoir
en terme de maîtrise et de moyens consacrés (définie par la
mention « moyens » dans le questionnaire), situation confirmée
par les chercheurs et les consultants en intelligence économique ayant
même qualifié les programmes du gouvernement peu satisfaisant
nécessitant une mise en place plus efficace. Cependant, un
intérêt important, lié à cette activité,
à été observé auprès de ses entreprises. Les
réponses ont montré aussi que l'intelligence économique
concerne toute l'entreprise et non pas un service dédié ou une
personne donnée.
Le détail de ces résultats a permis de montrer
la faible efficacité de la majorité des composantes de
l'intelligence économique (sauf le traitement), dont les derniers
correspondent aux phases de collecte et de stockage, ce qui signifie que les
politiques et les moyens consacrés à ces taches restent
traditionnels et nécessitent un développement (collecte
étudiée et automatisée avec des technologies
développées, un stockage plus moderne moyennant des
systèmes de capacités importantes utilisant les nouvelles
technologies, adaptés aux besoins). On a aussi trouvé que les
grandes entreprises sont plus performantes à cause, peut être, des
moyens dont elles disposent, et des facteurs psychologiques qui poussent
à avoir un dispositif d'intelligence économique pour des raisons
d'image. Les PME sont moins performantes en la matière. Cette
catégorie ne se sent pas concernée par cette activité,
soit à cause du coût important prévu, soit que les
dirigeants trouvent cette activité peu utile ! C'est une erreur, ces
entreprises sont fortement concernées par le phénomène de
la concurrence.
Quant au critère du secteur public- privé, les
entreprises du secteur privé sont plus avancées. Les entreprises
de service et de production, étant les types qui ont donné plus
de réponses, sont plus avancées. Le secteur de gros occupe la
première place (c'est un résultat douteux car le taux de
réponse lié à cette catégorie est très
faible). L'étude de corrélation prouve que 70 % des
éléments l'approuvent (positive ou négative), à
l'exception de la
(*) Voir chapitre 5, Méthodes et outils, Temps et budgets,
budgets alloués.
phase de collecte qui l'infirme. Ce qui peut être
remarquable aussi est que la grande majorité des sociétés
ont déclaré avoir réalisé une surveillance
continue. Encore une fois, on peut douter de ce résultat car, ces
sociétés, comme nous l'avons remarqué, ne disposent ni des
moyens ni des procédures systématiques nécessaires
à la surveillance continue de l'environnement.
Le type de veille le plus utilisé est celui du
clients/marché, vient par la suite la veille concurrentielle et la
veille fournisseur ; enfin, les derniers types sont la veille sociale et la
veille management. Ces pratiques sont très utiles vu les tendances
générales de l'environnement algérien qui ne donne pas une
grande importance à la ressource humaine et aux méthodes de
management telle qu'elle est donnée aux autres éléments
comme les clients et les concurrents. Les hypothèses à confirmer
sont donc : les entreprises algériennes, et les grandes entreprises
surtout, s'intéressent à l'intelligence économique, mais
ne maîtrisent pas l'ensemble de ses phases et c'est la phase de collecte
qui est relativement maîtrisée.
Il serait pertinent de se poser la question suivante : comment
est-il possible que nos entreprises peuvent prendre de bonnes décisions
stratégiques et être compétitives sans développer
une approche d'intelligence économique complète et efficace? Dans
ce cas, une recherche est certainement nécessaire.
ibliographi~
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