La dégradation de l'environnement constitue un
problème majeur pour l'humanité. Aucun territoire n'est
épargné, mais les mécanismes participant à cette
dégradation diffèrent d'un pays à un autre. Dans les pays
développés, l'utilisation de certaines technologies et les
excès du consumérisme laissent derrière eux des volumes de
déchets difficilement recyclables. Quant aux pays du Sud, la forte
croissance démographique provoque une surexploitation et un
épuisement des terres conduisant chaque année à l'abandon
de sept(7) millions d'hectares et à la disparition de dix (10)
millions d'hectares de forêts ombrophiles tropicales ( ELISSADE et
DOMINGO,1994), cité par JOSEPH, (2003)
E ce qui a trait à la République d'Haïti ,
elle est caractérisée par un relief accentué et
tourmenté ,le quart ( 25%) de son étendue est constitué
par des plaines (altitude inférieure à 200 mètres). Plus
d'un tiers du territoire se situe entre 200 et 500 mètres et 40 %
au-dessus de 500 mètres dont 17 % ont plus de 800 mètres
d'altitude (MDE, 1999). L'état des versants en
Haïti constitue une preuve tangible de cette dégradation
résultant du déboisement inconsidéré joint
à la culture excessive des terres sur de très fortes pentes
entraînent des conséquences néfastes sur l'environnement.
Sans alternative en matière d'énergie, le bois demeure la plus
grande source d'énergie disponible actuellement, et ceci depuis des
siècles. De ce fait, la coupe des arbres devient un
impératif. Dans les mornes qui constituent les bassins
hydrographiques des cours d'eau, les terres sont lessivées à
chaque averse et ne retiennent que peu d'eau .Dans les plaines, les bonnes
terres d'alluvion sont rendues stériles sur des milliers d'hectares par
l'accumulation des sédiments faits de matériaux
géologiques bruts tels que : sable, gravier, cailloux, pierres,
etc. Le bilan dressé par l'érosion en Haïti a atteint
déjà des proportions impressionnantes. Chaque année, la
perte de sols est évaluée à environ 36.6 millions de
tonnes métriques de terre sur une profondeur de 30 à 40 cm
selon (BDPA/ SCETAGRI, 1990).
En fait, la dégradation écologique
d'Haïti qui a atteint un seuil critique, affecte la qualité de la
vie et les conditions d'existence de la population tant en milieu rural qu'en
milieu urbain. Cependant, il faut souligner que cette catastrophe si bien
connue résulte d'une mauvaise gestion tout au long de son histoire de
l'espace national à la fois sur les plans politique, économique,
environnemental et social. ( Beliard et Norris, 1999).
En effet, le bassin versant de la
rivière Coupe-A- L'Inde n'est pas épargné par la
dégradation accélérée des ressources naturelles. En
fait, le territoire de ce bassin versant se dégrade à un rythme
croissant à cause de l'absence totale d'une couverture
végétale. Une multitude de ravines ayant plusieurs mètres
de profondeur ont été observées. Ainsi, toutes ces
ravines, durant les saisons pluvieuses n'ont pour exutoire principal : la
rivière Coupe à l'Inde. Celle-ci, alors grossie par les torrents
impétueux qui dévalent des versants dénudés,
abandonne son lit naturel inonde les localités en avale. Ce qui
occasionne très souvent des pertes considérables pour
l'agriculture en aval.
D'une manière générale, la
nécessité de protéger les mornes d'Haïti est d'une
extrême urgence. Compte tenu de l'état exagéré de la
dégradation du bassin versant de la rivière Coupe à
l'Inde, la situation de l'heure réclame des mesures conservationnistes
en vue de procéder à un aménagement approprié.
C'est dans cette perspective que la présente étude se veut une
contribution substantielle à l'identification des facteurs et des
causes qui soient à la base de cette dégradation afin de
proposer un plan d'aménagement approprié.
1.2.- Les Objectifs:
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