5.2.2.2.-Mesures techniques
Face à la dégradation du milieu physique, des
mesures techniques visant sa réhabilitation se révèlent
d'une impérieuse nécessité. Elles seront axées sur
le traitement des versants par des méthodes de lutte
anti-érosives (techniques mécanique et biologique) dans le but de
corriger la multitude de ravines qui forment essentiellement le réseau
hydrographique de la rivière Coupe à l'Inde.
· Traitement du bassin versant de la
rivière Coupe à l'Inde
Tenant compte d'une part de la situation topographique du
bassin versant de la rivière Coupe à l'Inde qui, d'une part avec
une superficie de 3672.19 ha ayant des pentes comprises entre 12-30% et
2039.78 ha ont des pentes qui atteignent jusqu'à 60% et d'autre part,
de son extrême dégradation en terme de risque d'érosion,
car plus de 50% du BV ont un niveau de risque élevé
d'érosion. De ce fait, une intense activité de conservation de
sols et de reboisement devrait être envisagée. La mise en place
de structure anti-érosive donnée dépendra d'un ensemble de
facteurs tels que : classes de pente, érosion des versants,
profondeur des sols et enfin le type de roche mère en question.
· L'établissement d'un couvert
végétal est d'une extrême urgence, vu l'absence
quasi-totale d'arbres. Si les terres sont du domaine publique, des campagnes
massives de reboisement sont nécessaires afin d'installer des
forêts de protection pour consolider ces sols. Si les terres sont du
domaine privé, on proposera un système d'agroforesterie avec des
espèces appropriées. Et il faut qu'il y ait
régulièrement de suivi dans les travaux entrepris.
· Amélioration des systèmes de
production
La conservation des sols dans les zones
dégradées du BVRCI, ne doit pas se limiter aux seuls ouvrages de
lutte antiérosive mais doit allier aussi différentes pratiques et
techniques agricoles qui permettent d'accroître la production et les
revenus des paysans, tout en protégeant le sol et en maintenant sa
fertilité. Aujourd'hui, les savoir-faire devraient être
repensés dans un sens d'efficacité, de rentabilité et de
durabilité. Il s'agit de certaines pratiques rentables, moins
coûteuses et facilement reproduites par les paysans, et qui consistent
à éviter toutes les actions favorisant le développement de
l'érosion hydrique. Sur ce, les techniques agricoles suivantes sont
nécessaires.
ü Choisir des espèces en fonction de la nature du
terrain. Les pentes les moins fortes ( <25%) peuvent être
réservées aux cultures annuelles
ü Ne pas cultiver dans le sens de la pente, mais selon
les courbes de niveau
ü Eviter de mettre en culture de grandes parcelles dans
le sens de la pente.
ü Les parcelles doivent avoir environ 25 m2 de
superficie.
ü Eviter la pratique du brûlis.
ü Laisser les résidus de récolte sur le sol
et apporter de la matière organique sous forme de fumier et de compost
pour améliorer la structure, donc la fertilité des sols.
· Correction des ravines
Le traitement des ravines dans le but de
les stabiliser est d'une extrême urgence. Dépourvues de
végétation, les ravines (Sévère, Derrière
cimetière, Grand- ravine, etc.) fonctionnent comme de vrais torrents en
saisons pluvieuses. Leur lit se creuse davantage et d'importantes
quantités de matériaux solides sont entraînées en
aval. Ainsi, la stabilisation des lits de ces ravines doit tenir une place
essentielle dans les travaux d'aménagement. Pour ce faire, de simples
corrections biologiques pourront être appliquées pour les petites
et moyennes ravines en implantant des espèces d'arbres
appropriées. Pour les ravines assez développées, on doit
modifier leur profil initial par des techniques mécaniques en vue de
provoquer des atterrissements au moyen des seuils. Par ailleurs, les travaux
d'aménagement (mise en place des seuils en pierre sèche) doivent
être entrepris durant les saisons sèches. Cela empêchera la
détérioration des ouvrages et facilitera leur achèvement.
Cependant, ces travaux d'aménagement doivent s'inscrire
dans un programme pouvant s'intégrer dans une nouvelle stratégie
ayant pour objectif principal une meilleure gestion des ressources en eau et en
sols, tenant compte des attentes et des besoins de la population rurale,
principale partie prenante dans cet écosystème
fragilisé.
· Défense et Restauration des sols du
bassin versant
Les versants qui surplombent la ville de Dessalines sont
tellement dans un état critique que, d'une part, pour éviter une
dégradation irréversible et freiner l'urbanisation anarchique au
niveau de ces versants, ils doivent être déclarés
« zones de mise en défens » ;
d'autre part, des campagnes de reboisement massif doivent être
entreprises en mettant en place des mécanismes de suivi. Les essences
forestières seront mises en terre au cours des saisons pluvieuses (Mai,
Juin, Juillet).
· Traitement de la rivière Coupe à
l'Inde
Le réseau hydrographique du BV est essentiellement
constitué de ravines qui drainent, lors des crues d'importantes
quantités de matériaux grossiers et fins qui peuvent
occasionner des pertes en aval. Le traitement de cette rivière
consistera d'une part à reconstituer la couverture
végétale des surfaces collectrices des ravines et d'autre part
à y implanter des seuils.
5.2.3.-Portée du plan d'aménagement
L'exécution de ce plan d'aménagement permettra
d'aboutir à des bénéfices tant matériels
qu'immatériels. La protection des versants et la réhabilitation
de l'environnement constituent les bénéfices
matériels.Tandis que les bénéfices immatériels,
passent par la protection des vies humaines contre les inondations et
l'amélioration des conditions socioéconomiques de la population
cible.
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