4.5.- Les exploitations agricoles du Bassin versant
4.5.1.- Performances économiques des E.A
enquêtées
Plus de 80% des paysans du BV pratiquent de l'agriculture
qui constitue leur principale source de revenus. Confrontés à une
agriculture de subsistance, les moyens de production disponibles ne permettent
aux agriculteurs de gagner beaucoup d'argent. Pour tirer quelque chose de
l'agriculture, ces exploitants ont consenti des efforts considérables.
Mais en dépit de tout, nos enquêtes ont
révélé que très peu d `exploitations agricoles
accusent une certaine performance et disposent d'un revenu plus ou moins
acceptable.
Cependant, dans la grande majorité des cas, on peut
affirmer que les revenus agricoles bruts annuels des exploitants du BV sont
extrêmement faibles. Le tableau suivant illustre bien les
différentes classes de revenus dans les 54 exploitations agricoles
enquêtées.
Tableau # 10 : Classe des revenus agricoles bruts
annuels des E.A enquêtées pour l'année 2007
Classe des revenues
|
Nombre d'exploitants
|
Pourcentage du total
|
Moins de 4 000 Gdes
4000 à 6 000 Gdes
6000 à 8000 Gdes
8000 à 10 000 Gdes
Plus de 10 000 Gdes
|
30
8
5
5
6
|
55.5
14. 8
9.3
9.3
11.1
|
Total
|
54
|
100
|
Source :
enquête de l'auteur (Août- Sept2007)
4.5.2.- Typologie des exploitations
enquêtées
En fonction des moyens de production (taille des parcelles,
type de main d'oeuvre, mode de tenure) et le type d'écosystème en
question, les exploitations agricoles sont catégorisées en
cinq (5) types :
· Type I
Possédant une superficie inférieure à
0.5 Cx, ces exploitants ne pratiquent l'agriculture que dans la zone
sèche du BV. Le maïs, le petit mil, la patate douce, l'arachide,
le pois congo constituent leurs principales cultures. Ils pratiquent une
agriculture pluviale, sujette très souvent à toute sorte
d'aléas climatiques. La quasi totalité des produits agricoles
récoltés est destinée à l'autoconsommation. La
seule campagne agricole existante ne dépend que de la saison pluvieuse.
La durée de jachère est environ 5-6 mois. Ne possédant
pas de gros bétail, ces exploitants n'ont que quelques caprins et des
volailles. Certains d'entre eux ont pris des bovins en gardiennage. Le faire
valoir indirect est le mode de tenure qui prédomine dans ce type. Ils
gagnent un revenu moyen annuel de 2164.7 gourdes provenant
surtout de l'élevage. Pour l'exécution des activités
agricoles, ces exploitants ne font pas appel à la main d'oeuvre
externe « chenn ». Par contre, la
main d'oeuvre interne et l'entraide mutuelle
« Sosye » demeurent la forme dominante de
travail. En général, l'outillage agricole se compose d'une houe
et d'une machette. Pour survivre, ces exploitants sont contraints à
vendre leur force de travail. En dehors des activités agricoles, le
commerce du charbon de bois constitue une source très importante de
revenus pour ces exploitants.
· Type II
Ce sont des exploitants agricoles qui mettent en valeur une
superficie allant de 0.5 à 1 Cx, mais leurs parcelles sont
situées aussi dans la zone sèche. Ils représentent 18.5%
des exploitations agricoles enquêtées. Ils pratiquent le
même système de culture que ceux du type I . Ils font rarement
appel à la main d'oeuvre externe, mais l'entraide mutuelle
« sosye » reste toujours la forme dominante de travail.
Leur cheptel comprend en moyenne 1 bovin quelques caprins, 1 âne et des
volailles. Certains d'entre eux ont quelques animaux pris aussi en
gardiennage. Ils gagnent un revenu moyen annuel de 3 016.7 gourdes. Certains
pratiquent des activités extra agricoles comme la gageure, le
métier maçonnerie, etc. Le commerce du charbon de bois est
pratiqué aussi. Ils représentent 40.7% des exploitants agricoles
enquêtés.
· Type III
Les exploitants de ce type possèdent la même
quantité de terre que ceux du type II, mais leurs parcelles se
trouvent dans la zone irriguée. Bénéficiant d'un
système d'irrigation fonctionnel, ils pratiquent des cultures
maraîchères telles que : la tomate, l'oignon, le piment, puis
le riz en monoculture. Une partie des produits récoltés est
destinée à la commercialisation. La durée de
jachère est très courte, ce qui influe sur le niveau de
fertilité des sols. Pour résoudre le problème de
fertilité, ils recourent à des apports d'engrais chimiques. Ils
possèdent environ 1 à 2 bovins. Ils pratiquent de
l'élevage en transhumance, car la zone sèche constitue un milieu
propice pour l'élevage libre après les récoltes. Les
opérations culturales sont effectuées non seulement par la main
d'oeuvre externe, mais l'entraide mutuelle est aussi pratiquée. Gagnant
un revenu moyen annuel de 8 474.2 gourdes, le coût du fermage
ajouté à celui des intrants agricoles (engrais, semences)
pèsent lourdement sur leur revenus. Ils représentent 16.7% des
exploitations agricoles enquêtés.
Ø Type IV
Ce sont des exploitants qui détiennent une superficie
supérieure à 1 Cx, mais travaillent seulement dans la zone
sèche du BV. Ils utilisent très souvent la main d'oeuvre
externe, mais l'entraide mutuelle est pratiquée de façon
irrégulière. Ils regroupent 13 % des exploitations agricoles
enquêtées. Leur cheptel se compose en moyenne de 2 bovins, 1
équins, environ 3 à 4 caprins et des volailles. Une partie des
produits récoltés est destinée à la
commercialisation. Certains d'entre eux exercent des métiers comme la
charpente, la menuiserie, l'ébénisterie, le sciage de bois etc.
Gagnant un revenu moyen annuel de 4 535.2 gourdes, l'élevage reste
toujours l'activité la plus génératrice de revenu.
Certains d'entre eux vendent aussi le charbon de bois.
· Type V
Ce sont des exploitants qui détiennent une superficie
supérieure à 1Cx, mais privilégiant les deux
écosystèmes du BV.Ils regroupent 11.1% des exploitations
agricoles enquêtées. Ils possèdent en moyenne 3 bovins, 2
équins, environ 5 à 6 caprins et des volailles. La plupart
d'entre eux cèdent quelques bétails en gardiennage. Pour
l'exécution des travaux agricoles, ils n'utilisent en majeure partie
que de la main d'oeuvre externe « chenn ». Pour
résoudre les problèmes de fertilité des sols, ils
recourent à des apports d'engrais chimiques dans la zone
irriguée. La plus grande partie des produits récoltés est
destinée à la commercialisation. Gagnant un revenu moyen annuel
de 14 355.8 gourdes, le coût du fermage dans la zone irriguée
pèse très lourd sur leur niveau de revenu. Certains d'entre
exercent de métiers comme la charpente, la menuiserie,
l'ébénisterie, le sciage de bois etc.
Tableau # 11 : Typologie des
exploitations agricoles
Type d'E.A
|
Nombre d'E.A
|
Pourcentage du total
|
I
II
III
IV
V
|
22
10
9
7
6
|
40.7
18.5
16.7
13.0
11.1
|
Total
|
54
|
100
|
Source : enquête de l'auteur (Août - Sept 2007)
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