Contribution à l'élaboration d'un plan d'aménagement du bassin versant de la rivière Coupe à l'Inde( Télécharger le fichier original )par Bernard ULYSSE Université d'Etat d'Haà¯ti , Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV) - Ingénieur-Agronome 2008 |
Source : enquête de l'auteur (Août- Sept 2007) 4.1.6.- Ressources en solDes analyses de sols n'ont pas été effectuées dans le cadre de ce plan d'aménagement, mais toutefois à l'aide des observations faites sur le terrain et en se basant sur la classification française des sols, en fonction de l'altitude, du degré de pente et de la géomorphologie, les types de sols identifiés au niveau du bassin versant sont les suivants : § Lithosols Ce sont des sols peu évolués d'érosion. Ils sont caractéristiques des pentes continuellement rajeunies par l'érosion et donc pauvres en matière organique. On les rencontre surtout sur les roches dures. Par exemple, les versants dégradés comme Falaise rouge, Bois pin, une partie des versants de Borin pour arriver jusqu'au niveau des versants surplombant la ville de Dessalines font l'objet de ce type de sol. § Sols bruns colluviaux Ce sont des sols formés sur des matériaux d'origine colluviale, c'est-à-dire transportés à faible distance par le ruissellement et l'érosion, généralement en position de pied de pente .Ils sont localisés au bas des pentes basaltiques, assez profonds ,ils bénéficient des apports d'éléments nutritifs provenant du colluvionnement.On les retrouve dans les localités comme Quatre villes, En bas morne, Boskèt, Grand chemin, etc. § Sols alluvionnaires Ce sont des dépôts récents des vallées, très souvent inondés par les crues. Ils sont caractérisés par la présence d'une nappe phréatique permanente, mais à forte oscillation, l'hétérogénéité fréquente de la texture, tantôt graveleuse, tantôt sableuse, tantôt limoneuse, variant brutalement à l'intérieur d'un même profil et une humification généralement active. Ces sols sont généralement faciles à travailler, car plats et de texture souvent légère. Ainsi, toutes les rivières et les fleuves sont bordés de sols alluviaux dans une vallée plus ou moins large. On les retrouve dans les zones de vallée comme Borin pour arriver jusqu'à la partie avale du bassin versant (ex : Coquière...). 4.1.7.- Niveau de dégradation des sols dans le BVAu niveau du bassin versant de la rivière Coupe à l'Inde, la dégradation des sols se manifeste de façon accélérée selon les zones. Celle-ci est due directement aux conditions topographiques, à la coupe anarchique des arbres et les pratiques agricoles inappropriées sur des versants abrupts. Ainsi, les versants comme Fourchon, Falaise rouge, Morne tèt Dlo, Bois pin et une grande partie du morne Borin sont terriblement dégradés. Cette dégradation est encore plus accentuée au niveau des versants surplombant la ville de Dessalines qui sont actuellement dans un état presque irréversible, car l'absence totale d'une couverture végétale ne laisse affleurer visiblement que la roche mère .(voir photo # 5). Figure # 5 : Carte de Potentialités des sols Tableau # 4 Subdivision du Bassin versant en fonction du risque d'érosion
4.1.7.1.- Niveau de risque nul ou très faibleCe sont des zones de plaine ou fond de vallée ayant une pente quasi-nulle. Les sols sont très profonds et sont aptes à absorber de l'eau, s'opposant ainsi au ruissellement et à l'érosion. La présence de la matière organique aide aussi à la stabilité de ces sols. 4.1.7.2.- Niveau de risque faible à moyenIl se signale par les pentes faibles et est caractérisé par le ruissellement en nappe, le ruissellement concentré avec rigoles par endroit. Il se retrouve en général sur les sommets de plateau, les terrasses basses et les plaines alluviales. En raison de leur topographie et la nature des formations correspondantes, les sols de la classe à degré de risque d'érodibilité faible à moyen ne se trouvent pas menacés par l'érosion. Cette classe correspond à la partie aval, elle est occupée par des dépôts provenant de la partie amont déposés au bas de pente. 4.1.7.3.- Niveau de risque élevéLes terres de cette zone sont pentues. En général, ce niveau de risque résulte de la pente modérée (18-38%) à forte (38-50%) et de la forme des terrains ondulés avec une lithologie à dominance de matériau sensible à l'érosion. La forme d'érosion prédominante est le ravinement et le décapage. Ces sols sont très éprouvés par l'érosion et leur couche superficielle est devenue très mince. Ces zones font l'objet d'un déboisement considérable. 4.1.7.4.- Niveau de risque grave et très grave.Ce sont les zones les plus menacées du bassin versant. Elles occupent les terres qui ont un couvert végétal très dégradé, ou sont labourées sur de forte pente et à formation superficielle meuble marneuse et argileuse. Les terres sont accidentées et les roches sont à nus. Dans cette zone, le phénomène de ruissellement et de ravinement est très remarquable. Elle se développe sur les pentes abruptes portées par des terres soumises à une pression agricole forte à très forte. Ses formes d'érosion en ravine sont spectaculaires. Figure #6 : Carte de risque d'érosion 4.1.8.- Couverture végétaleLes espèces végétales observées au niveau du BV ne se trouvent que dans des zones spécifiques. Dans une grande partie de la grande chaîne de la Coupe à l'Inde, la végétation est particulièrement dominée par des broussailles. Ces zones représentent un endroit propice pour la coupe des arbres dans le but de la fabrication du charbon de bois et pour l'approvisionnement en bois de chauffage .On y trouve aussi des espèces comme le gommier et quelques rares manguiers et avocatiers principalement au niveau des versants Fourchon, morne Jacques en direction Est et les versants Dupont et Donassien dans la direction Sud du BV. Au près des habitations, la végétation est dominée surtout par des espèces comme le Neem ( Azadirachta indica ), la cirouelle (Spondias purpurea), le Bois d'orme (Guazuma ulmifolia ), la Casse (Cassia siamea ). Dans la partie aval du BV, le Mapou ( Ceiba pentandra ) s'observe surtout au bord de l'exutoire, on rencontre aussi une végétation clairsemée constituée par des manguiers (Mangifera indica) , mais surtout au niveau des parcelles dans la zone de Borin pour arriver jusque dans la partie avale du Bassin versant en direction Sud-Ouest. Tableau # 5 Caractéristiques des différents transects réalisés Transect I : Morne Fourchon à Nan Michel ( Direction Nord-Est )
Transect II : Du Morne Donassien à Coquière (Direction Est- Ouest )
Source : Travaux de terrain (Août -Sept 2007) 3. 1. 6.-VégétationLa couverture végétale est constituée ainsi : · une strate arborée formée par des espèces forestières et fruitières telles que :gommier( Bursera simaruba), cirouelle (Spondias purpurea), cachiman( (Anona sp) , neem (Azadirachta indica), manguier (Mangifera indica), Delin ( Leucaena leucoceuphala) · une strate arbustive dominée majoritairement par une végétation spontanée représentée par des racks. · Une strate herbacée, composée surtout d'espèces fourragères comme l'herbe de guinée ( Panicum maximum), l'herbe corde à graine (Chloris gayanai) et des céréales comme le sorgho( Sorgum vulgare) ,le mas (Zea mais) ,etc 4.2.- Caractéristiques socioéconomiques du milieu4.2.1.- PopulationD'après les résultats du recensement spécifique effectué par l'Hôpital Claire Heureuse de Dessalines en l'année 2005, la population de Coupe-A-L'Inde était estimée à 7958 habitants. Selon le recensement général de l'IHSI en 2004, la population urbaine était de 15 696 habitants. Etant donné que le BVRCI couvre une partie de la 4ème section, c'est- à -dire toute la région de Coupe à l'Inde, une portion de la 3ème section communale y compris la ville de Dessalines. Donc, la population vivant au niveau de tout le BV pourrait être estimée à environ 30 000 habitants soit 375 hab./km2 en moyenne. 4.2.2.- Les institutions4.2.2.1.- Education et FormationDans la région de Coupe-A-L'Inde, cinq (5) institutions scolaires sont dénombrées dont l'une d'entre elles est communautaire. L'enseignement est représenté uniquement au niveau primaire. Il n'y a pas de centre de formation professionnelle. Les classes débutent de la préscolaire à la 6è année fondamentale. Ces établissements scolaires sont repartis suivant trois (3) localités. On trouve (2) à Quatre villes, (2) à Grand chemin et l'autre dans la localité en bas Morne. 4.2.2.2.- ReligionsDans la région de Coupe à l'Inde, huit (8) églises ont été inventoriées dans plusieurs localités dont sept (7) protestantes et une (1) (adventiste). On a aussi identifié environ neuf (9) péristyles dans la zone. 4.2.2.3.- Institutions non gouvernementales (ONG)En ce qui a trait aux Organisations non gouvernementales (ONG) dans la région de Coupe à l'Inde, on peut souligner seulement la présence de « Save the Children » . Sa première intervention remonte à l'année 2003. Elle intervient dans la formation des groupements de planteurs, dans des travaux de conservation de sol, la mise en place de pépinière, dans le domaine vétérinaire. Elle distribue des semences et intervient aussi dans la nutrition humaine dans un programme alimentaire en partenariat avec l'Hôpital Claire Heureuse de Dessalines, particulièrement pour les femmes enceintes. Cependant, durant la période de cette étude, le contrat de ce projet arrive à son terme, on ne sait pas s'il aura de nouvelles interventions au niveau du bassin versant. 4.2.2.4.- Institution étatiqueL'administration de Coupe-A-L'Inde est assurée par des élus locaux (CASEC, ASEC). Il y a deux (2) membres ASEC puis trois (3) représentants du CASEC appelés couramment Aide-CASEC . Ce sont ces derniers qui assurent presque toutes les fonctions de l'Etat : perception des taxes sur la vente des animaux, police communale et juge parfois. Les cas dépassant leurs compétences sont référés à la ville de Dessalines 4.2.3.- SantéLa région de Coupe-A-L'Inde possède un dispensaire très peu équipé dont le personnel médical est constitué uniquement d'infirmières.Les soins sont donnés particulièrement aux femmes enceintes. Les cas graves de maladie sont transférés à l'Hôpital Claire Heureuse de Dessalines. 4.2.4.-Mouvement migratoireLe phénomène migratoire est très remarqué dans la région Coupe à l'Inde. Certaines exploitations agricoles sont en voie de disparition, car l'agriculture de subsistance pratiquée dans le BV ne peut, en aucun cas subvenir aux besoins des exploitants agricoles et leur famille. Ainsi, nombreux agriculteurs laissent la zone pour se rendre en République dominicaine en quête d'une vie meilleure. Ce flux migratoire s'observe aussi chez certains jeunes qui laissent la zone, pour poursuivre leurs études dans les villes, d'autres en la République dominicaine. Par contre, dans les périodes de récolte, la région Coupe-A-L'Inde présente malgré tout un pôle d'attraction pour certains travailleurs agricoles venant des zones avoisinantes comme Saint Michel de l'Attalaye , de Platana, Nan Paul pour offrir leur main d'oeuvre en métayage. 4.2.4.- Les infrastructures4.2.4.1.- Réseau routierLe réseau routier reliant la région de Coupe-A-L'Inde à la ville de Dessalines est en terre battue. Il est en très mauvais état et rempli de colluvions. L'accès en voiture est très difficile surtout en saisons pluvieuses. Les sentiers dominent beaucoup le BV et ils ne sont accessibles qu'à dos d'animaux ou à pied .Ces sentiers permettent de parcourir toute la région de Coupe à l'Inde. 4.2.4.2.- Communication-TransportIl n'existe pas de système de télécommunication dans la région de Coupe-A-L'Inde. Le téléphone cellulaire ne fonctionne plus dans cette zone parce qu'il n'y a pas d'antennes téléphoniques. Comme moyens de transport, les habitants de la zone utilisent le dos des équins, des ânes. Les personnes qui n'ont pas d'animaux, transportent les denrées à dos d'hommes et parfois elles peuvent louer des animaux pour assurer le trajet de Coupe à l'Inde à la ville de Dessalines. 4.2.4.3.- HabitatLes maisons sont très dispersées à part de quelques localités où elles sont plus ou moins concentrées. Elles sont construites en maçonnerie ou en béton. Leur toiture est en tôle et le nombre de pièces varie de deux (2) à trois (3). 4.2.4.5.- Système de transformationIl n'existe pas vraiment de système de transformation dans la région de Coupe-A-L'Inde, à part quelques petits moulins qui transforment l'arachide en beurre d'arachide et environ deux (2) ou trois (3) petits moulins à bras qui font la mouture du mais dans la localité de Vieille Hatte. Donc, cela est très restreint. 4.2.4.5.- Adduction d'eau potableL'alimentation en eau potable est l'une des principales préoccupations des résidents de Coupe à l'Inde, car la majorité de la population ne consomme que l'eau provenant de la rivière. Les sources existantes ne sont pas captées et la plupart sont souvent taries durant les saisons sèches. Il n'existe que trois (3) forages fonctionnels qui desservent la population. Les habitants des zones plus reculées comme Grand -ravine, Fonbleu , Nan Michel font face à de sérieux problèmes d `eau lorsque les sources les plus proches sont taries. Ils sont obligés de parcourir 4 à 5 km à pied ou à dos d'animaux pour s'approvisionner en eau jusqu'à la rivière Coupe à l'Inde. 4.2.5.- MarchésLes produits agricoles sont écoulés principalement dans la ville de Dessalines et les marchés avoisinants tels que : Poste Pierrot, Nan Paul, l'Estère. Les échanges commerciaux sont faits sur les produits de consommation et des denrées agricoles comme le maïs, le sorgho, l'arachide, le riz, la patate douce, etc. La vente d'arachide est d'une grande importance pour l'économie de la région de Coupe à l'Inde. Le tableau # 6 fournit de plus amples informations à savoir, leur localisation, leurs jours de fonctionnement et leur situation par rapport au bassin versant. Tableau # 6 Principaux marchés fréquentés par les exploitants de la zone
++++ : élevé +++ : moyen ++ : faible + : très faible 4.2.6.- Organisations socialesLes résultats des enquêtes ont relevé plusieurs organisations locales évoluant dans la région de Coupe -A-L'Inde. On peut citer : KODEK : Komite Developman Koupalend APK : Asosyasyon Plantè Koupalen CSC : Comité de Santé de Coupe-A-L'Inde KOMAK : Komite pou Avansman Koupalen Ces Associations se donnent pour tâche des opérations telles que : mise en place des pépinières, conservation de sol. En outre, on rencontre diverses organisations traditionnelles de travail ( Sosye, Chenn, Konbit, ...) qui se sont révélées plus dynamiques pourvu qu'elles répondent peut être à un besoin réel et évident pour la population. 4.2.7.-EnergieA l'instar de la grande majorité des communautés rurales du pays ne disposant pas d'énergie électrique, le bois et le kérosène demeurent les principales sources d'énergie utilisées pour la cuisson et le chauffage dans la région de Coupe à l'Inde. 4.2.8.- Activités extra agricolesEn ce qui concerne les activités extra agricoles, on peut dire qu'elles comptent beaucoup en terme de revenu dans les exploitations agricoles. Ainsi, certains exploitants exercent des petits métiers comme la charpente, l'ébenistrie, la maçonnerie, le sciage du bois, la vente de produits alimentaires. Certains fréquentent la gageure, la loterie populaire. Il faut souligner que le commerce du charbon de bois joue un rôle très important dans l'économie des habitants de Coupe à l'Inde. 4.3.- Système d'exploitation ou de Production)4.3.1.- DéfinitionSelon PREVOST (1999), « Le système de production est l'ensemble structuré des facteurs de production combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou une production animale en vue de satisfaire les objectifs des responsables de la production », en l'occurrence l'exploitant agricole et sa famille. Ainsi, le système de culture et le système d'élevage sont des sous-ensembles du système de production. 4.3.2.- Historique de l'agriculture dans le Bassin versantL'évolution agraire dans la région de Coupe à l'Inde a suivi le schéma général du pays. Selon certaines personnes âges interrogées, le BVRCI possédait une couverture végétale luxuriante, un peu partout dans les versants, il y avait beaucoup d'arbres fruitiers et forestiers. Cependant, avec l'arrivée du système « Bota »ou« Dan Manchèt », couramment appelé par les habitants de Coupe à l'Inde, le déboisement anarchique a commencé. Ceci, dans l'objectif de créer de nouvel espace pour l'agriculture. Dans ce cas, chaque agriculteur ayant la chance de s'établir en premier sur une portion de montagne, y pratique le déboisement et cette parcelle constitue sa propriété. Ainsi, le propriétaire a une certaine redevance envers l'Etat pour pouvoir continuer à exploiter cette terre. Chaque année, il doit payer une petite somme d'argent au bureau des Impôts de la région afin qu'il ait légalement le droit d'exploiter les parcelles de terre défrichées dans les montagnes. En effet, c'est dans cette perspective que les agriculteurs trouvent un moyen pour se procurer de nouvelles terres libres de végétation. Auparavant, les rendements agricoles augmentaient, puis diminuent de jour en jour en raison de la dégradation continue. C'est ainsi donc, l'expansion des cultures sarclées comme le maïs, le sorgho, et la perte considérable de sol ont conduit à l'infertilité des terres. Celles-ci ne peuvent alors recevoir que des cultures les moins exigeantes comme le pois congo, le sorgho, l'arachide etc. 4.3.3.- Situation actuelle de l'agriculture dans le Bassin versantLes faibles moyens de production dont disposent les exploitants du BV et les conditions écologiques du milieu les contraignent à pratiquer une agriculture de subsistance. La taille des parcelles est extrêmement réduite, souvent dans des versants abrupts, non appropriés à l'agriculture. Dans la zone sèche du BV, l'agriculture est plutôt aléatoire, car les espèces cultivées ne sont qu'à la merci des précipitations. Face à ces mauvaises conditions agroécologiques du milieu, le système de production ne génère que de très faibles revenus. En fait, le maximum de revenus agricoles est assuré par l'élevage, malgré son caractère extensif, avec des soins sanitaires très rares , ajouté au déclin continu du cheptel porcin suite à des cas répétés de maladie. Cependant, dans la partie aval du BV où il y a un système d'irrigation fonctionnel , les agriculteurs, bien qu'ils puissent mettre en place des cultures de rente comme l'oignon, la tomate, le piment, le riz, mais ne disposent pas aussi de gros moyens de production. Les parcelles cultivées sont dans la grande majorité en faire valoir indirect, le coût du fermage ajouté à celui des intrants agricoles comme (l'engrais chimique, les semences), pèsent très lourd sur leur niveau de revenu. De plus, les techniques culturales pratiquées sur les parcelles et les outils utilisés à l'instar de la grande majorité du pays, caractérisent des exploitations agricoles archaïques, traditionnelles et donc peu rentables. 4.3.3.1.- Système de cultureL'agriculture est de type pluviale dans la partie sèche du BV. Les conditions écologiques sont déterminantes dans le système de culture observé. Les variétés et les associations de culture conduites diffèrent de la zone sèche de celle irriguée. Le pois congo, le mas, l'arachide, la patate douce, le gombo, le melon demeurent les principales cultures de la zone sèche. Il n' y a qu'une seule campagne agricole dans la partie sèche. Tandis que les zones de plaine où le système d'irrigation est plus ou moins fonctionnel, on observe des cultures maraîchères telles que : la tomate, l'oignon, le piment, des cultures annuelles comme la banane, puis on trouve le riz en monoculture. Ce système de culture est rencontré surtout dans les zones telles que : Nan source, Dupont, Borin jusque dans les zones comme Coquière, Nan Moulin, Pont Masson etc. Le calendrier cultural dans le tableau # 7 illustre clairement les successions culturales Tableau # 7 Calendrier cultural du BV
Source : enquête de l'auteur (Août -Sept 2007) 4.3.3.2.- Système d'élevage4.3.3.2.1.-Présentation du cheptelL'élevage est pratiqué par plus de 80% des exploitants agricoles enquêtés .Il constitue une activité secondaire pour les exploitants de la zone, en dépit qu'il est l'une des activités génératrices de revenus agricoles. Le cheptel du BV est constitué de gros bétail tels que: bovins, équins, âne ; de menu bétail tels que : caprin, porcin et des volailles. Les animaux sont en propriété ou en gardiennage dépendamment de la capacité de l'exploitation agricole en question. Les techniques d'élevage utilisées sont traditionnelles. Le gros bétail est gardé à la corde dans les montagnes ou dans les jardins en jachère, soit dans les racks. Les animaux sont tous en liberté après les périodes de récolte, principalement à partir du mois de janvier jusqu'au mois d'Avril. Cette pratique s'observe surtout dans la zone sèche du BV. Cependant, les agriculteurs qui sont situés dans la zone irriguée profitent de cette saison de liberté pour faire de l'élevage en transhumance vers la partie sèche du BV. Les animaux se nourrissent de résidus de récoltes de toute sorte comme les fanes de maïs, de petit mil, des tiges de patate douce, de paille de riz, etc. Tableau # 8 Disponibilité fourragère dans le BV
Légende: Disponibilité Source : Enquête de l'auteur (Août -Sept 2007) 4.3.4.- Le régime foncierLe mode de tenure des terres est d'une importance capitale, car la mise en valeur, l'occupation des sols et les investissements à consentir par les exploitants agricoles dépendent grandement de leur mode d'acquisition. Au niveau du bassin versant de la rivière Coupe à l'Inde, deux grands modes de tenure ont été identifiés ( voir tableau # 9 et Annexe C): § Le faire valoir direct (FVD) qui regroupe les terres achetées, les terres héritées et celles en indivision. § Le faire valoir indirect qui comporte le métayage, le fermage et les terres en plane couramment appelées « potèk » par les habitants de la zone Tableau # 9 Répartition des terres du BV en fonction du mode de tenure
Source : Enquête de l'auteur (Août- Sept 2007) 4.3.5.-Main d'oeuvreLa main d'ouvre familiale est assurée principalement par les chefs des exploitations agricoles, car la majorité des enfants présents dans les exploitations agricoles ne sont pas en âge de travailler et ceux qui peuvent offrir leur force de travail vivent dans les villes en vue de poursuivre leurs études. Ainsi, pour la réalisation des différentes activités agricoles au niveau du BV, on a recours surtout à la main d'oeuvre salariée fournie par les organisations traditionnelles de travail. Cette forme est communément appelée « Chenn » dans la zone. Elle est rémunérée en argent à raison de (50gourdes/personne/jour) qu'en nature(1repas/pers/jour). Généralement le « Chenn » n'offre ses services de 6 heures A.M jusqu'à 10heures A.M, mais cela peut aller jusqu'à 11-12 heures avec un ajustement de salaire. Un « chenn » peut contenir entre 8 à 10 personnes dépendamment du fonds disposé par l'exploitant agricole, de la superficie de la parcelle et du type d'opérations culturales à réaliser. Le « Sosye » est une autre forme d'organisation de travail .C'est une sorte d'entraide où il y a échange mutuel de travaux. Cette forme est très dominante dans la zone. Il y a aussi le « Konbit » qui se pratique surtout pendant les périodes de récolte. Par exemple, dans la récolte d'arachide qui nécessite une grande quantité de main d'oeuvre. 4.3.6.- Equipements et outillage agricoleComme dans la grande majorité des régions du pays, tous les outils utilisés dans la technologie agricole dans la région de Coupe à l'Inde, sont manuels et archaïques. Ce sont des outils traditionnels comme la houe, la machette, etc. Ce qui donne des résultats insignifiants au niveau des exploitations agricoles. 4.4.- Occupation actuelle des solsLes observations faites sur le terrain ont permis de subdiviser le BV en différentes zones en ce qui a trait au mode d'exploitation appliqué au milieu. Ainsi, les principales zones qui ont été identifiées sont : Zone I : on rencontre des associations traditionnelles de cultures qui regroupent des espèces suivantes : maïs, sorgho, pois congo, arachide, patate douce, etc. Elles emblavent presque la totalité de la partie sèche du bassin versant. Zone II : Végétation spontanée dominée par des racks. Cela concerne une grande partie du BV principalement au niveau des versants tels que : Fourchon, Morne Jacques, Platon junet paillet et une partie des versants Borin dans la direction Sud. Zone III : Sols nus très remarqués dans le BV. Les versants comme Falaise rouge, Bois pin et les versant surplombant la ville de Dessalines font principalement l'objet de cette unité. Ces zones sont complètement déboisées, elles sont illustrées dans les photos ( #5)
Zone IV : Grâce à la présence d'un système d'irrigation fonctionnel, cette zone est caractérisée par des cultures maraîchères comme l'oignon, le piment, la tomate ,puis le riz en monoculture. On y trouve aussi un système agroforestier constitué par des cultures annuelles comme le bananier avec une végétation clairsemée représentée surtout par des manguiers. Cette zone concerne presque toute la partie avale du bassin versant. Les localités telles que : Nan Source, Dupont, Borin, Pont Masson, Nan Moulin, Coquière, etc. Figure # 7 : Carte d'occupation des sols 4.5.- Les exploitations agricoles du Bassin versant4.5.1.- Performances économiques des E.A enquêtéesPlus de 80% des paysans du BV pratiquent de l'agriculture qui constitue leur principale source de revenus. Confrontés à une agriculture de subsistance, les moyens de production disponibles ne permettent aux agriculteurs de gagner beaucoup d'argent. Pour tirer quelque chose de l'agriculture, ces exploitants ont consenti des efforts considérables. Mais en dépit de tout, nos enquêtes ont révélé que très peu d `exploitations agricoles accusent une certaine performance et disposent d'un revenu plus ou moins acceptable. Cependant, dans la grande majorité des cas, on peut affirmer que les revenus agricoles bruts annuels des exploitants du BV sont extrêmement faibles. Le tableau suivant illustre bien les différentes classes de revenus dans les 54 exploitations agricoles enquêtées. Tableau # 10 : Classe des revenus agricoles bruts annuels des E.A enquêtées pour l'année 2007
Source : enquête de l'auteur (Août- Sept2007) 4.5.2.- Typologie des exploitations enquêtéesEn fonction des moyens de production (taille des parcelles, type de main d'oeuvre, mode de tenure) et le type d'écosystème en question, les exploitations agricoles sont catégorisées en cinq (5) types : · Type I Possédant une superficie inférieure à 0.5 Cx, ces exploitants ne pratiquent l'agriculture que dans la zone sèche du BV. Le maïs, le petit mil, la patate douce, l'arachide, le pois congo constituent leurs principales cultures. Ils pratiquent une agriculture pluviale, sujette très souvent à toute sorte d'aléas climatiques. La quasi totalité des produits agricoles récoltés est destinée à l'autoconsommation. La seule campagne agricole existante ne dépend que de la saison pluvieuse. La durée de jachère est environ 5-6 mois. Ne possédant pas de gros bétail, ces exploitants n'ont que quelques caprins et des volailles. Certains d'entre eux ont pris des bovins en gardiennage. Le faire valoir indirect est le mode de tenure qui prédomine dans ce type. Ils gagnent un revenu moyen annuel de 2164.7 gourdes provenant surtout de l'élevage. Pour l'exécution des activités agricoles, ces exploitants ne font pas appel à la main d'oeuvre externe « chenn ». Par contre, la main d'oeuvre interne et l'entraide mutuelle « Sosye » demeurent la forme dominante de travail. En général, l'outillage agricole se compose d'une houe et d'une machette. Pour survivre, ces exploitants sont contraints à vendre leur force de travail. En dehors des activités agricoles, le commerce du charbon de bois constitue une source très importante de revenus pour ces exploitants. · Type II Ce sont des exploitants agricoles qui mettent en valeur une superficie allant de 0.5 à 1 Cx, mais leurs parcelles sont situées aussi dans la zone sèche. Ils représentent 18.5% des exploitations agricoles enquêtées. Ils pratiquent le même système de culture que ceux du type I . Ils font rarement appel à la main d'oeuvre externe, mais l'entraide mutuelle « sosye » reste toujours la forme dominante de travail. Leur cheptel comprend en moyenne 1 bovin quelques caprins, 1 âne et des volailles. Certains d'entre eux ont quelques animaux pris aussi en gardiennage. Ils gagnent un revenu moyen annuel de 3 016.7 gourdes. Certains pratiquent des activités extra agricoles comme la gageure, le métier maçonnerie, etc. Le commerce du charbon de bois est pratiqué aussi. Ils représentent 40.7% des exploitants agricoles enquêtés. · Type III Les exploitants de ce type possèdent la même quantité de terre que ceux du type II, mais leurs parcelles se trouvent dans la zone irriguée. Bénéficiant d'un système d'irrigation fonctionnel, ils pratiquent des cultures maraîchères telles que : la tomate, l'oignon, le piment, puis le riz en monoculture. Une partie des produits récoltés est destinée à la commercialisation. La durée de jachère est très courte, ce qui influe sur le niveau de fertilité des sols. Pour résoudre le problème de fertilité, ils recourent à des apports d'engrais chimiques. Ils possèdent environ 1 à 2 bovins. Ils pratiquent de l'élevage en transhumance, car la zone sèche constitue un milieu propice pour l'élevage libre après les récoltes. Les opérations culturales sont effectuées non seulement par la main d'oeuvre externe, mais l'entraide mutuelle est aussi pratiquée. Gagnant un revenu moyen annuel de 8 474.2 gourdes, le coût du fermage ajouté à celui des intrants agricoles (engrais, semences) pèsent lourdement sur leur revenus. Ils représentent 16.7% des exploitations agricoles enquêtés. Ø Type IV Ce sont des exploitants qui détiennent une superficie supérieure à 1 Cx, mais travaillent seulement dans la zone sèche du BV. Ils utilisent très souvent la main d'oeuvre externe, mais l'entraide mutuelle est pratiquée de façon irrégulière. Ils regroupent 13 % des exploitations agricoles enquêtées. Leur cheptel se compose en moyenne de 2 bovins, 1 équins, environ 3 à 4 caprins et des volailles. Une partie des produits récoltés est destinée à la commercialisation. Certains d'entre eux exercent des métiers comme la charpente, la menuiserie, l'ébénisterie, le sciage de bois etc. Gagnant un revenu moyen annuel de 4 535.2 gourdes, l'élevage reste toujours l'activité la plus génératrice de revenu. Certains d'entre eux vendent aussi le charbon de bois. · Type V Ce sont des exploitants qui détiennent une superficie supérieure à 1Cx, mais privilégiant les deux écosystèmes du BV.Ils regroupent 11.1% des exploitations agricoles enquêtées. Ils possèdent en moyenne 3 bovins, 2 équins, environ 5 à 6 caprins et des volailles. La plupart d'entre eux cèdent quelques bétails en gardiennage. Pour l'exécution des travaux agricoles, ils n'utilisent en majeure partie que de la main d'oeuvre externe « chenn ». Pour résoudre les problèmes de fertilité des sols, ils recourent à des apports d'engrais chimiques dans la zone irriguée. La plus grande partie des produits récoltés est destinée à la commercialisation. Gagnant un revenu moyen annuel de 14 355.8 gourdes, le coût du fermage dans la zone irriguée pèse très lourd sur leur niveau de revenu. Certains d'entre exercent de métiers comme la charpente, la menuiserie, l'ébénisterie, le sciage de bois etc. Tableau # 11 : Typologie des exploitations agricoles
Source : enquête de l'auteur (Août - Sept 2007) 4.6.-Identification des problèmes majeurs du BV de la rivière Coupe à l'IndeLe bassin versant de la rivière Coupe à l'Inde fait face à de sérieux problèmes qui ont été identifiés dans le cadre de cette étude. Ces problèmes sont d'ordre physique, économique et social, notamment au niveau du système de production. 4.6.1.- Problèmes d'ordre physiqueCes problèmes résultent de la combinaison de tout un ensemble de facteurs. La situation topographique du BV (Tableau #3 ) ajoutée au déboisement inconsidéré et aux pratiques culturales inadéquates n'aboutissant qu'à l'érosion sur toutes ses formes (voir Tableau # 5). Cette dégradation arrive à un point tel, que les principaux affluents qui forment le réseau hydrographique de la rivière Coupe à l'Inde sont constitués par de grandes ravines de plusieurs mètres de profondeur. La route qui relie la ville de Dessalines à Coupe à l'Inde est en très mauvais état et est remplie de colluvions. Elle est surtout impraticable en saisons pluvieuses. 4.6.2.-Problèmes d'ordre socioéconomiqueØ Problèmes liés au système d'irrigation L'eau reste le principal facteur limitant pour l'agriculture dans la région de Coupe à l'Inde. Cette situation oblige les agriculteurs à pratiquer les cultures les moins exigeantes, peu rentables comme le pois congo, le sorgho, le maïs, etc. La seule campagne agricole dans la zone sèche dépend essentiellement de la saison pluvieuse. Ø Foncier Les résultats de l'enquête effectuée dans le cadre de cette étude prouvent que la taille des parcelles mise en valeur par les exploitants agricoles est extrêmement réduite. Plus de 60% des E.A ont une superficie inférieure à un Cx et en faire valoir indirect. Cette situation foncière peut entraver la gestion de la fertilité des sols et les techniques d'aménagements. Ø Education L'enseignement n'existe qu'au niveau primaire. Les établissements scolaires sont en très mauvais état. Il n'y a pas de centre professionnel. Le niveau d'analphabétisme est très élevé à l'instar de beaucoup d'autres régions du pays. Ø Santé Les soins sanitaires constituent un problème crucial dans la zone ,comme à l'image de la grande majorité du pays. Au niveau du dispensaire existant dans la région de Coupe à l'Inde ainsi que dans les établissements scolaires, il n'y a pas de latrines adéquates. Presque toutes les exploitations agricoles sont dépourvues de latrines. Durant le parcours, tout au long des ravines, on observe des matières fécales. Ce qui pourrait constituer une source de contamination dans l'eau de boisson, car la grande majorité de cette population consomme encore l'eau provenant de la rivière Coupe à l'Inde. Ø Niveau de revenu des agriculteurs Dans la région de Coupe à l'Inde, le revenu de la majorité des agriculteurs est extrêmement faible. Cette situation économique difficile contraint beaucoup d'agriculteurs et de jeunes de la zone à migrer surtout en République Dominicaine en quête d'une vie meilleure. Ø Problèmes d'adduction d'eau potable Il n'existe encore que trois (3) forages fonctionnels dans deux (2) localités. Les sources qui ont un débit plus ou moins intéressant ne sont pas captées. La population consomme l'eau de ces sources et celle de la rivière, qui sont susceptibles d'être polluées. 4.6.3.-Problèmes liés au système de productionØ Problèmes liés au système de culture Le système de culture pratiqué dans la région Coupe à l'Inde, en particulier dans la partie sèche, n'arrive en aucun cas à subvenir aux besoins de la population. Les types de culture couramment rencontrés dans cette zone sont le sorgho, le mais, le pois congo, l'arachide, la patate douce, etc. Dans la partie irriguée, on pratique les cultures de rente , mais le coût élevé du fermage, ajouté à celui des intrants et la taille très réduite des parcelles ne permettent pas à ces agriculteurs d'obtenir un revenu agricole adéquat. Ø Problèmes liés au système d'élevage En dépit de son caractère extensif, l'élevage reste l'activité la plus génératrice de revenus agricoles au niveau des exploitations. Cependant, le cheptel confronte souvent de sérieux problèmes de maladies, particulièrement le cheptel porcin est en déclin total. Dans le cas des ânes, les agriculteurs se plaignent de la maladie de toux. Suivant, la distance de l'exploitation agricole, pour pouvoir abreuver les animaux, les agriculteurs sont contraints à se lever de très tôt, parcourant environ une (1) à deux (2) heures de marche pour arriver à la rivière Coupe à l'Inde. CHAPITRE 5.-CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 5.1.- ConclusionLes résultats obtenus dans le cadre de cette étude témoignent bien l'extrême gravité de la dégradation du bassin versant de la rivière Coupe à l'Inde. Cette situation trouve son origine dans l'exploitation irrationnelle des ressources naturelles, influencée par les mauvaises conditions socioéconomiques des habitants du BV. Le commerce du charbon de bois est pratiqué par plus de 60 % des exploitants agricoles enquêtées, ce qui donne une certaine véracité à la première hypothèse. Le problème foncier est crucial ; la taille des parcelles est très réduite , car 67% des E.A ne dispose que d'une superficie inférieure à un (1) carreau et 64 % des terres sont en Faire valoir indirect. De plus, les mauvaises pratiques agricoles sur des versants abrupts se font sans aucun souci de préservation et de conservation des ressources naturelles. La géomorphologie du bassin versant atteint des pentes jusqu'à 60%. Ce sont autant de facteurs qui contribuent à la dégradation du Bassin versant de la rivière Coupe à l'Inde.. Le niveau de risque élevé d'érosion accuse une superficie de 4094.0 ha soit 51.2% du BV , le risque grave et très grave d'érosion occupe une superficie totale de 2023 ha, soit 25.2 %. L'agriculture, considérée comme la principale activité économique dans le BV est plutôt est aléatoire dans la partie sèche à cause des contraintes hydriques. D'une manière globale, les faibles moyens de production dont disposent les agriculteurs ne leur permettent pas de tirer des revenus suffisants. L'élevage, malgré son caractère extensif, constitue l'une des activités génératrices de revenu agricole, fait face à de sérieux problèmes de maladie, le cheptel porcin en particulier connaît un déclin presque total. Cette situation difficile ne fait qu'aggraver les conditions socioéconomiques de cette population rurale, privée des besoins les plus élémentaires comme l'accès à la santé, à l'eau potable... Voilà donc, comment se présente la situation des habitants du bassin versant de la rivière Coupe à l'Inde. En effet, les arguments qui viennent d'être avancés, prouvent bien que le bassin versant présente un tableau inquiétant en terme de dégradation de l'environnement physique et socioéconomique. Et, en raison de cette dégradation exagérée, il n'est plus temps de tergiverser, la situation de l'heure réclame des mesures urgentes en vue de procéder à un aménagement approprié. Cependant, tout n'est pas perdu, car il y a sur place, des organisations sociales assez intéressantes. Dans plusieurs localités, des groupements d'agriculteurs se sont formés dans le but de rechercher des solutions aux différents problèmes soulevés. De ce fait, la présence de ces organisations est déjà un acquis du fait qu'elle suppose d'une part , une prise de conscience collective de la dégradation de l'environnement physique et socioéconomique et d'autre part , un niveau de structure social assez prometteur. Ainsi, on peut les intégrer dans des travaux de conservation de sol, de reboisement et d'autres activités extra agricoles susceptibles de générer des revenus. Enfin, pour arriver à atteindre ce but, l'exécution de ce plan d'aménagement proposé dans ses grandes lignes en vue d'apporter des solutions devient une nécessité impérieuse. 5.2.-RecommandationLes recommandations qui vont suivre résultent de l'analyse de la situation sur la base des observations et enquêtes faites sur le terrain. 5.2.1-Préalable à l'exécution du plan d'aménagementLa préparation et l'exécution d'un plan d'aménagement de bassins versants représentent un problème complexe, qui nécessite la réunion, puis l'analyse, d'une grande masse d'informations sur les conditions physiques, biologiques, économiques et sociales d'une région, ainsi que la collaboration d'un personnel expérimenté. C'est un processus qui nécessite beaucoup de temps et de planification qui garantirait des résultats escomptés en fonction des objectifs visés. Ainsi, l'exécution du dit plan d'aménagement ne saurait être effective sans la participation des autorités locales (BAC, Mairie, Organisations locales...) et des habitants du bassin versant. La pleine réussite de son exécution repose nécessairement sur la prise de conscience collective de la population face aux problèmes de dégradation des ressources naturelles. 5.2.2.-MesuresEn effet, après avoir exploré le BV de la rivière Coupe à l'Inde et identifié les problèmes majeurs qui constituent de véritables contraintes à son développement, un plan d'aménagement dans ses grandes lignes est élaboré en vue d'y apporter quelques éléments de solutions. Ce plan d'aménagement devrait prendre en compte non seulement le côté physique mais aussi le coté socioéconomique. Ainsi, les mesures envisagées sont de deux types :
5.2.2.1.-Mesures socioéconomiquesLe facteur humain est d'une importance capitale dans un programme d'aménagement de bassins versants. Car, surtout dans les pays en voie de développement, l'ignorance, l'arriération économique et des systèmes sociaux dépassés sont essentiellement à l'origine de la dégradation de l'environnement. Sur ce, des mesures visant à relever le niveau de vie des habitants du bassin versant deviennent un impératif. Ces mesures comportent les volets suivants :
L'une des conditions fondamentales pour développer le secteur agricole dans la région de Coupe à l'Inde serait d'étudier les possibilités de mettre en place un système d'irrigation par pompage dont la gestion sera assurée par les groupements d'agriculteurs de la zone. Ce qui permettra aux paysans de changer le système de culture par l'introduction des cultures de rente et du même coup augmenter leur niveau de revenu agricole.
Malgré son caractère extensif, les résultats de l'enquête montrent que l'élevage représente l'une des principales sources de revenu agricole dans la région de Coupe à l'Inde. Ainsi, cette activité constitue l'un des pôles fondamentaux pour l'amélioration des conditions socioéconomiques des habitants du BV, car il y a beaucoup d'espace représenté par de la savane. Dans cette perspective, l'intensification peut se faire par l'introduction des races de bovins laitiers, de races améliorées. Ainsi, on envisagera la culture d'herbes fourragères appropriées. Les éleveurs seront regroupés et formés pour participer au programme. Dans cette optique, on pourrait même penser à développer une usine de transformation de lait dans la ville de Dessalines. · Promotion de la fonction d'appui au niveau du Bassin versant Cette fonction passe par l'accès au crédit agricole, car les systèmes de production mis en place dans le BVRCI ne peuvent en aucun cas, subvenir aux besoins des exploitants agricoles et leur famille. Ce qui va du même coup permettre le desserrement des principales contraintes relatives au système de production, à l'environnement économique, physique et social dans le bassin versant. · L'organisation des structures communautaires paysannes Il faut procéder à la structuration des organisations paysannes axées sur la dynamique des groupements paysans, qui facilitent l'adoption et de la diffusion des techniques d'aménagement qu'on aura proposées. · Implantation de Boutiques d'Intrants agricoles Cette implantation permettra aux paysans de s'approvisionner en intrants agricoles. Car, à l'approche d'une nouvelle campagne agricole, les paysans font face à de sérieuses difficultés, surtout dans les zones de vallée. · Amélioration de la couverture sanitaire On doit développer une proximité de services par la réhabilitation et l'augmentation de la capacité d'accueil du dispensaire dans la zone de Coupe à l'Inde. Cela passe par le renforcement et l'équipement du personnel médical et la diversification des services offerts. Le programme de planning familial doit être intensifie en vue de contrôler le taux de natalité dans le BV. Toujours dans cette lancée, un programme de construction de latrines pour les ménages est d'une extrême urgence face aux risques élevés de contamination des sources par des coliformes fécaux. · Encadrement Vétérinaire En vue de couvrir la totalité du bassin versant, la structure GSB (Gwoupman Sante Bet) doit être instituée ou renforcée par le BAC de Dessalines dans le but de contrôler d'une part, les zoonoses majeurs (New Castle) sévissant dans le BV et d'autre part réduire les causes de mortalité du bétail par des mesures préventives et thérapeutiques (couverture sanitaire reposant sur la vaccination des volailles, du gros et menu bétail) contre certaines maladies. De plus, des séances de formation devront être fournies aux éleveurs afin de leur enseigner des notions de base en soins vétérinaires. § Adduction d'eau potable Dans le but d'améliorer la santé de la population en faisant diminuer la prévalence des maladies d'origine hydrique, particulièrement chez les enfants en bas âge, on devra procéder au captage de certaines sources ayant un débit plus ou moins acceptable. · Réaménagement des établissements scolaires Les établissements scolaires dans la région de Coupe à l'Inde sont en très mauvais état, pas de toiture adéquate. Ainsi, ils méritent d'être aménagés et équipés pour accueillir les enfants qui bénéficient du pain de l'instruction. · Amélioration du réseau routier La route reliant la région Coupe à l'Inde à la ville de Dessalines est en très mauvais état. C'est ce même tronçon de route qui va à Saint Michel de l'Attalaye. De l'avis de plus d'un dans la zone, les denrées telles que les mangues provenant de St Michel ne peuvent pas être transportées en raison de son inaccessibilité surtout en saisons pluvieuses. De ce fait, il est d'une nécessité de procéder à son désenclavement. 5.2.2.2.-Mesures techniquesFace à la dégradation du milieu physique, des mesures techniques visant sa réhabilitation se révèlent d'une impérieuse nécessité. Elles seront axées sur le traitement des versants par des méthodes de lutte anti-érosives (techniques mécanique et biologique) dans le but de corriger la multitude de ravines qui forment essentiellement le réseau hydrographique de la rivière Coupe à l'Inde. · Traitement du bassin versant de la rivière Coupe à l'Inde Tenant compte d'une part de la situation topographique du bassin versant de la rivière Coupe à l'Inde qui, d'une part avec une superficie de 3672.19 ha ayant des pentes comprises entre 12-30% et 2039.78 ha ont des pentes qui atteignent jusqu'à 60% et d'autre part, de son extrême dégradation en terme de risque d'érosion, car plus de 50% du BV ont un niveau de risque élevé d'érosion. De ce fait, une intense activité de conservation de sols et de reboisement devrait être envisagée. La mise en place de structure anti-érosive donnée dépendra d'un ensemble de facteurs tels que : classes de pente, érosion des versants, profondeur des sols et enfin le type de roche mère en question. · L'établissement d'un couvert végétal est d'une extrême urgence, vu l'absence quasi-totale d'arbres. Si les terres sont du domaine publique, des campagnes massives de reboisement sont nécessaires afin d'installer des forêts de protection pour consolider ces sols. Si les terres sont du domaine privé, on proposera un système d'agroforesterie avec des espèces appropriées. Et il faut qu'il y ait régulièrement de suivi dans les travaux entrepris. · Amélioration des systèmes de production La conservation des sols dans les zones dégradées du BVRCI, ne doit pas se limiter aux seuls ouvrages de lutte antiérosive mais doit allier aussi différentes pratiques et techniques agricoles qui permettent d'accroître la production et les revenus des paysans, tout en protégeant le sol et en maintenant sa fertilité. Aujourd'hui, les savoir-faire devraient être repensés dans un sens d'efficacité, de rentabilité et de durabilité. Il s'agit de certaines pratiques rentables, moins coûteuses et facilement reproduites par les paysans, et qui consistent à éviter toutes les actions favorisant le développement de l'érosion hydrique. Sur ce, les techniques agricoles suivantes sont nécessaires. ü Choisir des espèces en fonction de la nature du terrain. Les pentes les moins fortes ( <25%) peuvent être réservées aux cultures annuelles ü Ne pas cultiver dans le sens de la pente, mais selon les courbes de niveau ü Eviter de mettre en culture de grandes parcelles dans le sens de la pente. ü Les parcelles doivent avoir environ 25 m2 de superficie. ü Eviter la pratique du brûlis. ü Laisser les résidus de récolte sur le sol et apporter de la matière organique sous forme de fumier et de compost pour améliorer la structure, donc la fertilité des sols. · Correction des ravines Le traitement des ravines dans le but de les stabiliser est d'une extrême urgence. Dépourvues de végétation, les ravines (Sévère, Derrière cimetière, Grand- ravine, etc.) fonctionnent comme de vrais torrents en saisons pluvieuses. Leur lit se creuse davantage et d'importantes quantités de matériaux solides sont entraînées en aval. Ainsi, la stabilisation des lits de ces ravines doit tenir une place essentielle dans les travaux d'aménagement. Pour ce faire, de simples corrections biologiques pourront être appliquées pour les petites et moyennes ravines en implantant des espèces d'arbres appropriées. Pour les ravines assez développées, on doit modifier leur profil initial par des techniques mécaniques en vue de provoquer des atterrissements au moyen des seuils. Par ailleurs, les travaux d'aménagement (mise en place des seuils en pierre sèche) doivent être entrepris durant les saisons sèches. Cela empêchera la détérioration des ouvrages et facilitera leur achèvement. Cependant, ces travaux d'aménagement doivent s'inscrire dans un programme pouvant s'intégrer dans une nouvelle stratégie ayant pour objectif principal une meilleure gestion des ressources en eau et en sols, tenant compte des attentes et des besoins de la population rurale, principale partie prenante dans cet écosystème fragilisé. · Défense et Restauration des sols du bassin versant Les versants qui surplombent la ville de Dessalines sont tellement dans un état critique que, d'une part, pour éviter une dégradation irréversible et freiner l'urbanisation anarchique au niveau de ces versants, ils doivent être déclarés « zones de mise en défens » ; d'autre part, des campagnes de reboisement massif doivent être entreprises en mettant en place des mécanismes de suivi. Les essences forestières seront mises en terre au cours des saisons pluvieuses (Mai, Juin, Juillet). · Traitement de la rivière Coupe à l'Inde Le réseau hydrographique du BV est essentiellement constitué de ravines qui drainent, lors des crues d'importantes quantités de matériaux grossiers et fins qui peuvent occasionner des pertes en aval. Le traitement de cette rivière consistera d'une part à reconstituer la couverture végétale des surfaces collectrices des ravines et d'autre part à y implanter des seuils. 5.2.3.-Portée du plan d'aménagementL'exécution de ce plan d'aménagement permettra d'aboutir à des bénéfices tant matériels qu'immatériels. La protection des versants et la réhabilitation de l'environnement constituent les bénéfices matériels.Tandis que les bénéfices immatériels, passent par la protection des vies humaines contre les inondations et l'amélioration des conditions socioéconomiques de la population cible. 5.2.4.-Limitation du plan d'aménagementEn dépit de sa portée, ce plan d'aménagement n'atteint pas la perfection. Il comporte certaines lacunes qui devront être comblées en réalisant d'autres études dans le but d'élaborer le budget prévisionnel et le calendrier d'exécution des travaux prévus, de dimensionner les ouvrages à réaliser et de déterminer le nombre de mètres linéaires de ravines et de rivières à traiter. 5.3.-Recommandations spécifiquesIl est nécessaire d'installer des stations climatologiques au niveau du bassin versant en vue de constituer une base de données climatiques fiables susceptibles de rendre plus efficaces les interventions relatives à l'aménagement. Quant au financement de l'exécution du plan d'aménagement, il faut qu'il y ait un partenariat entre le MARNDR , soit par l'intermédiaire du Bureau Agricole Communal de Dessalines et les autres organismes oeuvrant dans la région. BIBLIOGRAPHIE1.-ALCE Edith ( 1999). Diagnostic des Micro bassins versants drainés par les retenues collinaires dans le Plateau Central (Etude des cas : Mau et Palmiste).Mémoire de fin d'étude agronomique, FAMV, Damien, Haïti, 71 p. 2.-ANDAH (1999). « La dégradation de l'environnement haïtien.» 35p 3.-BDPA/SCET/AGRI (1988). Gestion des ressources naturelles en vue d'un développement durable en Haiti , P-au-P, 50 p (Etude). 4.-BONHOMME Gary N, 1994. Contribution à l'élaboration d'un plan d'aménagement du bassin versant de los pintos (Mombin Crochu).Mémoire de fin d'étude agronomique, FAMV, Damien, Haïti, 68p 5- DUVIVIER, L (1985). « Hydrologie générale. » 116p 6- MARNDR (1988). Secrétariat technique à l'aménagement des bassins versant 7-GOSSELIN B et al (1986) . La dégradation des sols agricoles. In Bulletin technique, N° 13 pp15-18. 8-JEAN BAPTISTE, P.V (1999) : « Nos bassins versants, responsabilités et stratégie pour une bonne gestion ». Dans le bulletin agricole Vol 2 (4) ; pp 16-20. 9.-JOSEPH Farel Ricaldo, ( 2003) .Diagnostic de la dégradation du bassin versant de la rivière de Fonds-Verrettes en vue de son aménagement. Mémoire de fin d'étude agronomique, FAMV, Damien, Haïti, 49p 10.-KOOHAFKAN, A. P (1987) . Techniques biologiques de conservation des sols en Haiti, 36p. 11.- MDE, (1999) .Plan d'action pour l'Environnement, 79 p. 12.- PIERRE Roventa ( 2002). Diagnostic de la dégradation du bassin versant de la rivière Mancelle à Gos Morne. Mémoire de fin d'étude agronomique. FAMV, Damien, 68p. 13.-PHILIPPE Duchaufour, ( 1977) . Pédologie Tome I ,Ed Masson et ATLAS DES SOLS DU MONDE , 257 p. 14.-PREVOST, P(1999) : « Les bases de l'agriculture » Paris, France,TEC et DOC, 254p. 15.-PREVIL, C (1993) : Elaboration d'un cadre référentiel pour l'aménagement d'un espace régional en Haiti : L'arrondissement de Miragoâne ». Thèse de Maîtrise, GREATAM, Québec, 179 p. 16.- REGIS Guito et ROY al (1999). Manuel pratique de conservation des sols d'Haïti. Coopération française, 133p. 17..- SEMINARIO, E (2007). Notes données dans les séances de séminaires sur l'aménagement de bassin versant 18..-SHENG, T.C (1977). Protection des versants cultivés.Aménagement des terrasses sur des versants abrupts en région humide. In `' FAO'' ; Aménagement des bassins versants,20p. 19.- THOMAS H. Pierce, (1989) .L'Aménagement de bassin versant en Haïti. L'expérience STABV, Port-au-Prince, Haïti, 35p 20..-ULYSSE Sendy (2001) . Etude-Diagnostic des bassins versant Laplace et Simonnette (Commune Dessalines). Mémoire de fin d'étude agronomique, FAMV, Damien, Haïti, 54 ANNEXE A FICHE D'ENQUETE 1- Présentation de l'exploitation agricole A- Identification de l'exploitation agricole Exploitation No : Section rurale : Nom de l'exploitant : Age : Activité principale : Localité : Nombre d'enfants : Date : Autres : 2.-Etude des parcelles 2.1 Caractéristiques de la parcelle
B-Inventaire des moyens de production 1-Terres 1.1-Terres travaillées en faire valoir directe (Héritage, Achat)
2-Système de culture
2.1-Calendrier Cultural
Remarques.................................................................................. 2.4-Itinéraires techniques Cultures : Date de semis, date de récolte 2.5-Bilan sur les parcelles pour l'année (2006-2007)
3-Main d'oeuvre 3.1-Main d'oeuvre interne
3.2- Main d'oeuvre externe
3.3- Main d'oeuvre cédée par l'exploitant
4- Système d'élevage 4.1- Animaux en propriété
4.2-Animaux pris en gardiennage
4.3- Animaux cédés en gardiennage
4.4- Techniques d'élevage 4.4.1-Mode de conduite
4.4.2-Abreuvement
4.4.3-Calendrier fourrager
Avez-vous l'habitude d'acheter des aliments pour le bétail ? (Oui) (Non) Nature : Quantité : Coût/unité : Période : Raison : 4.5- Soins sanitaires
4.6 Bilan du cheptel pour l'année ( 2006-2007)
6- Intrants utilisés
7- Revenu agricole pour l'année (2006-2007) en Gourdes
8- Salaire pour l'année ( 2006-2007) en Gourdes
9- Prêts ou emprunts
10-Dépenses de l'exploitation
11-Contraintes ressenties au sein de l'exploitation agricole
12-Migration
Remarques................................................................................. 13-Infrastructures
NB. Présence des ONG (oui ou non) . Si oui, préciser le(s) noms Remarques :................................................................................. Transformation des produits :...................................................................................................... Sourced'énergie.............................................................................. Typesd'habitats.............................................................................. Moyens de transport ...................................................................... 1.2-Terres travaillées en Faire valoir indirecte (Métayage, Fermage, Potèk, etc)
5- Outils et équipements
ANNEXE B Quelques analyses quantitatives de la morphologie des Bassins versants
Source: Dr Eduardo SEMINARIO, 2007 ( FAO) ANNEXE C Classification des pentes selon FAO
ANNEXE D Quelques caractéristiques quantitatives de la morphologie du Bassin versant
ANNEXE E Photo # 1 Vue de la région Coupe à l'Inde Photo # 2 : Cultures sarclées sur des pentes supérieures à 50% sans structure de Conservation des sols ( Versant Fourchon)
Photo # 3 Système agroforestier dans la localité Lòt Bò Dlo Photo # 4 Accident prononcé du relief Photo # 5 Versant dénudé surplombant la ville de Dessalines ANNEXE F TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES RAVINES 1-But du traitement des ra vines Le but ultime de la correction des ravines est leur stabilisation définitive.Il s'agit dans un premier temps de modifier le profil initial de la ravine pour donner aux atterrisments une faible inclinaison d'environ 3 à 8%. Dans un deuxième temps, l'implantation de végétation ou la remise en culture pour compléter la stabilisation 2-Principe de correction des ravines · Si la ravine n'est pas encore très développée ( c'est -à-dire elle fait environ 0.50 m de profondeur sur 1m de large et où les alluvions sont faibles ) et si sa pente est inférieure à 20%, de simples corrections biologiques suffisent. Par exemple, on peut procéder à l'implantation des herbacées à fort enracinement ( ), plantation d'arbres ou clayonnage. · Si la ravine est déjà assez développée, avec plus d'un (1) m de profondeur, une pente supérieure à 20%, charriant de matériaux grossiers, une intervention plus importante s'impose. On recourt à la construction, en travers du lit de la ravine, des seuils en pierres sèches, en sacs de terre ou en gabions. 3- Types de seuils à utiliser Les seuils en clayonnage seront utilisés pour des ravines ayant au maximum 1m de haut et 1m de large. Pour des ravines ayant au maximum 2m de haut sur 4m de large, on construit des seuils en pierres sèches ou en sacs de terre dans les zones où les pierres sont rares. Au delà de ces dimensions, on parle de ravines torrentielles. Pour les corriger, on recourt à des seuils en maçonnerie ou en gabions. Une fois les travaux de correction mécanique de la ravine, terminés, il est nécessaire de fixer définitivement les atterrissement et les berges de la ravines en y implantant de la végétation. Pour être plus efficace, la fixation biologique doit se faire par la combinaison de plantations, de semis d'herbacées vivaces (permettant une couverture de la surface du sol) avec le besoin des paysans de produire et de rentabiliser le travail qu'ils auront fourni pour l'aménagement de la ravine. En concertation avec les paysans et selon leurs objectifs, on pourra choisir les espèces suivantes : Herbacées vivaces - Herbe éléphant ( Pennisetum purpureum) - Herbe guinée ( Panicum maximum) - Herbe guatémala ( Tripsacum laxum) - Citronnelle ( Cymbopogon nardus) Espèces forestières Bambou ( Bambusa vulgaris) Casse ( Cassia siamea) Gommier ( Bursera simaruba ) Frène ( Simaruba glauca) Delin ( Leucaena leucocephala) Arbres fruitiers - Manguier ( Mangifear indica ) -Avocatier ( Persea americana) Citronnier ( Citrus sinensis), etc Cultures vivrières Bananiers ( Musa sp) Mazombelle ( Colocacia esculenta ) Malanga ( Xanthosoma campestris) Canne à sucre ( Saccharum sp) Source : Manuel Pratique de Conservation des Sols d'Haiti (1999) ANNEXE G Distribution du mode de tenure suivant la taille des parcelles
Source : Enquête de l'auteur (Août- Sept, 2007) NB. La taille représente le nombre de personnes constituant l'exploitation agricole
ANNEXE H Tableau # Performance économiques des exploitations agricoles enquêtées
E.A : Exploitation Agricole PB : Produit Brut VAN : Valeur Ajoutée Nette CI : Consommation Intermédiaire RA : Revenu Agricole AM : Amortissements SE : Superficie Exploitée MOE : Main d' Oeuvre Externe
| "Ceux qui vivent sont ceux qui luttent" |