REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
Union-Discipline- Travail.
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE.
.
ANNEE SCOLAIRE
2007-2008.
Université de Bouaké
UFR : Communication, Milieu
et Société (C.M.S).
Département d'anglais.
PROJET DE THESE POUR L'OBTENTION DU D.E.A.
Option : LITTERATURE ET CIVILISATION BRITANNIQUE.
SUJET :
TYPOLOGIE DES PERSONNAGES ET FONCTION DRAMATIQUE DANS
HAMLET (1601) ET OTHELLO (1604).
Sous la direction de :
Pr. KANDJI Mamadou
Pr. de Littérature anglaise.
Sous la co-direction de :
Pr. ODI Assamoi Georgette
Maître de Conférences.
Présenté par :
OUATTARA Dramane.
Maître ès Lettres.
SOMMAIRE.
INTRODUCTION.............................................................................................3
PREMIERE PARTIE : JUSTIFICATION DU SUJET ET
APPROCHE
DEFINITIONNELLE............................................7
CHAPITRE I : JUSTIFICATION DU
SUJET............................................8
I/ Le
constat................................................................8
II/ La thématique
abordée.............................................13
CHAPITRE II : Approche
définitionnelle....................................................17
III/ Typologie des
personnages......................................17
IV : Fonction
dramatique..............................................18
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CORPUS ET
APPROCHE
METHODOLOGIQUE.........................................21
CHAPITRE III : Présentation du
corpus.....................................................22
CHAPITRE IV : Approche
méthodologique................................................26
TROISIEME PARTIE : RESULTATS PROVISOIRES,
PERSPECTIVES
DE LA RECHERCHE,
ET PLAN PROVISOIRE
DE LA
THESE..................................................30
CHAPITRE V : Résultats
provisoires.........................................................31
CHAPITRE VI : Perspectives de la
recherche.............................................39
CHAPITRE VII : Plan provisoire de la
thèse................................................44
CONCLUSION................................................................................47
BIBLIOGRAPHIE
PROVISOIRE.........................................................50
INDEX..........................................................................................58
A l'origine, le « theatron » grec
était exclusivement le lieu, le flanc de colline ou le gradin,
d'où l'on assistait à un spectacle. Au XVIIeme et
XVIIIeme siècle, ce sera au contraire l'espace offert aux
regards, la scène et par extension tout le bâtiment dès que
seront construites des salles de théâtre. Cette acceptation met
l'accent sur la relation visuelle, spectatorielle qu'instaure l'art
théâtral entre un regardant et un regardé.
Aujourd'hui, à l'heure de la
pluridisciplinarité, la définition de l'oeuvre dramatique ou
théâtrale, est de plus en plus large, jusqu'à se confondre
avec l'expression de textes d'épaisseur significatif et de spectacle
vivant. Cette nouvelle vision de l'oeuvre dramatique couvre un vaste
réseau métaphorique, qui retient les aspects spectaculaires ou
architecturaux et fictionnels.
Il faut cependant souligner que, la notion d'oeuvre dramatique
n'est plus restrictif qu'au texte, elle renvoie aussi à tout ce qui
concourt à sa représentation. Déjà en 1954, R.
Barthes parlait en ce sens de théâtralité, un terme
forgé à partir de l'adjectif théâtral, et
parallèlement à littérature/ littéralité,
pour désigner la propriété du phénomène.
Barthes l'a situé dans l'épaisseur de signes qui
caractérise non pas seulement sa représentation, mais aussi son
écriture. Pour nous convaincre de ce point de vue, Roland Barthes
définit le théâtre comme :
Une sorte de machine cybernétique, qui émet des
messages à communiquer. Au repos, celle-ci est cachée
derrière un rideau. Mais dès qu'on la découvre, elle se
met à envoyer à votre adresse un certain nombre de messages. Ces
messages ont ceci de particuliers,.....vous recevez en même temps six
à sept informations du décor, du costume, de l'éclairage,
de la place des acteurs, de leur geste, mimiques et paroles1.
On le constate bien que, le rapport entre texte et
théâtre dépasse désormais, les opinions qui ont
tendance à dissocier ou opposer oeuvre dramatique et
représentation théâtrale. A toute fin utile, l'on retiendra
que, le théâtre demeure un art combinatoire, qui implique diverses
techniques d'expressions corporelles et vocales, mais aussi
1 Roland Barthes, Littérature et
signification : essais critiques, Seuil, 1981, p258.
visuelles et auditives, qui élabore une forme de
représentation dans l'espace pouvant procéder d'un texte
théâtral, ou donner lieu à son écriture. L'oeuvre
dramatique est encore la qualité particulière que l'on
reconnaît à sa représentation ou du texte en question. En
définitif, la notion de théâtre renvoie à un
système d'épaisseurs de signes, indissociables d'un texte.
Mais pour parler d'oeuvre dramatique, ou du
théâtre, il faut nécessairement la présence de
personnage. Le personnage entre dans le cadre de la conception de la
théâtralité élaborée par son auteur. Fictif
ou réel, le personnage est avant tout l'animateur principal,
l'exécutant des rôles fixés ou dictés par l'auteur.
Conçu par celui-ci, le personnage est celui qui donne un effet, une
couleur particulière au texte, ou à la représentation
scénique. Le personnage remplit une fonction dans le
développement de l'action, et crée l'illusion de la
réalité.
Par ailleurs, si le personnage est essentiel dans
l'élaboration de l'oeuvre dramatique et dans le jeu
théâtral, alors comment déterminer le statut et le
rôle d'un personnage par rapport à un autre ? En d'autres
termes, comment classifier les personnages, en tenant compte de leur fonction
dramatique ?
Il est évident que, nous n'aurons ni la
prétention, moins encore l'ambition de restituer à cette
problématique dans cette partie, les interrogations qu'elle pose.
Toutefois, pour mieux comprendre le personnage dans son entité, nous
avons choisi le célèbre dramaturge anglais, W. Shakespeare pour
l'étude de notre sujet.
Connu pour son génie dans la création dramatique
dans le monde littéraire en général, Shakespeare a
influencé, dominé et fasciné le monde de la
littérature anglaise en particulier. A n'en point douter, ses oeuvres
sont les plus belles que la littérature anglaise ait jamais connues. La
virtuosité stylistique et la richesse de l'intrigue de ses oeuvres font
de lui un monument, une icône de la littérature dont l'écho
nous parvient encore dans toute sa superbe. L'on pourrait se demander pourquoi
le choix de Shakespeare ?
Tout simplement parce que, nous estimons que son oeuvre (notre
corpus), traduit parfaitement nos attentes en ce qui concerne les
caractères des personnages. En d'autres termes, l'oeuvre de Shakespeare
met en relief les caractéristiques que nous attendons du personnage.
Aussi partagerons-nous ici la vision shakespearienne du théâtre.
Pour lui, « le monde est un théâtre où chacun
doit jouer son rôle »2.
Cette opinion shakespearienne est peut-être celle que
l'on découvre dans ses drames.
L'écrivain étant plongé et
imprégné dans/de sa société, son oeuvre ne peut
être autre que le reflet de celle-ci. Toutefois, au lieu de
s'écrire, comme le préconise Chateaubriand, Shakespeare adopte
l'attitude prônée par Flaubert :
Il ne faut pas s'écrire. L'artiste doit être dans
son oeuvre, comme Dieu dans sa création, invisible et puissant, qu'on le
sente partout, mais qu'on ne le voit pas3.
Le rôle de l'écrivain est d'informer,
éclairer et orienter la société vers de meilleures
destinations. Par ses écrits, il doit être un éveilleur de
conscience. Notre analyse qui se veut avant tout littéraire, s'articule
autour de trois grandes parties. La première partie justifie le sujet,
et défini par conséquents certains termes importants de celui-ci.
La seconde partie est consacrée à la présentation du
corpus et surtout aux méthodologies appropriées pour leur
analyse. Enfin, la dernière partie expose les résultats
provisoires, les perspectives de la recherche, puis le plan provisoire de la
thèse.
2
www.evene.fr/ célèbre/
biographie / William- Shakespeare
3Gustave Flaubert, cité par Jean Supervielle,
in Théorie de l'art et des genres littéraires,
sixième édition, Paris, Edition de l'école, 1961,
pp451-452
PREMIERE PARTIE :
JUSTIFICATION DU SUJET ET APPROCHE DEFINITIONNELLE.
CHAPITRE I : JUSTIFICATION DU SUJET.
Dans ce chapitre, il s'agira pour nous de donner et
évoquer les mobiles qui ont fait porter, notre choix sur ce sujet. De
prime abord, nous justifierons notre choix par un fait, qui est entre autre un
constat. Puis, allons-nous étayer les raisons de ce choix par la
thématique que nous aborderons au second point.
I/ Le constat.
Si nous convenons de l'évidence selon laquelle, une
pièce de théâtre n'est pas uniquement une pièce
écrite, mais aussi une pièce jouée, voire
dramatisée par des personnages, il va s'en dire que le rôle de
ceux-ci, est plus que déterminant pour l'aboutissement de la chose
théâtrale.
Ce qui captive notre attention à la lecture du texte
(pièce) shakespearien, c'est l'abondance de personnages, chacun avec un
rôle déterminé et bien précis. Il est connu que la
vie de chaque personnage, est de facto façonnée par son auteur
qui, en fonction de ses objectifs les dépeint. De ce fait, les
personnages sont dotés par celui-ci d'une apparence physique, d'une
personnalité et enfin d'une identité.
Chez Shakespeare cette caractérisation des personnages
est très variée. Parfois, l'auteur donne les informations
détaillées sur ceux-ci. Dans d'autres cas, la description
physique, le vêtement, le langage, ou même les faits du personnage,
permettent au lecteur de le découvrir.
En plus, un examen critique, nous permet de
révéler que les pièces de Shakespeare comportent en
moyenne dix personnages. Hamlet et Othello, ont chacune trente et
une, et vingt et un personnages. A observer ces deux pièces, et
l'atmosphère qui y règne, de la situation initiale à la
situation finale, s'y déroulent des transformations à l'image
d'une vie humaine.
D'un côté, Hamlet qui veut venger son père
et de l'autre côté, Othello qui par simple jalousie assassine sa
Desdemona.
Le récit de ces deux faits est raconté selon un
point de vue qui constitue un emboîtement logique, parce qu'une situation
va entraîner un certain type d'actions, pas n'importe lesquelles.
Vraisemblablement, cette succession d'évènements, ou intrigue se
déroule autour de personnages plantés dans un décor, selon
le gré de l'auteur. C'est pourquoi l'évolution des personnages
dans le temps et l'espace, est fonction de l'action qui précède,
de celle en cours, et de celle à venir.
Avant de découvrir la vérité, sur la mort
de son père le jeune Hamlet était plein de vie. Il vivait comme
toute personne normale.
Répondant à une supplique de sa mère,
Hamlet dira : «I shall in all my best obey you,
madam.»4.
Et pour prouver à son nouveau père qu'il se
portait en parfaite santé, Hamlet rassura celui-ci...Not so, my lord; I
am too much in the sun. 5
En plus du grand nombre de personnages dans les pièces
de Shakespeare, nous remarquons aussi une ressemblance dans le
déroulement, ou même dans la narration des faits de notre corpus.
Outre, la différence des dates de publications, l'on pourrait affirmer
qu'en écrivant l'un, Shakespeare pensait déjà a l'autre
oeuvre. Cela peut paraître un fait étrange ou nouveau. Mais,
à observer la littérature anglaise, on constate que les auteurs
d'une même époque, avaient les mêmes sources d'inspiration.
En effet, pour construire leur intrigue, les dramaturges anglais s'inspiraient
le plus souvent de faits historiques rapportés parfois dans les
chroniques, ou dans les travaux d'historiens. Ceux-ci puisaient aussi leurs
matières dans les sujets de pièces antérieures. Cependant,
ce qui faisait la différence entre les auteurs et leurs
différentes productions, était simplement le génie de
chaque auteur. C'est bien le cas avec Shakespeare dont les oeuvres ont diverses
inspirations. Bien qu'elles fussent souvent inspirées du quotidien
anglais, les oeuvres shakespeariennes avaient leur façon à elles
de représenter cette vie. En outre, Hamlet et
Othello nos deux corpus, expriment des tragédies qui
révèlent et démontrent combien la destinée est
incontrôlable pour l'homme souvent aveuglé par sa volonté
de domination et de pouvoir.
4Peter Alexander, William Shakespeare: The
Complete Works. London, 1951, p1031.
5Alexander,op.cit, p1030.
Mêlant la réalité à la
légende, ces deux pièces retracent les fastes et les
épisodes sanglants d'une partie de l'histoire anglaise. Elles analysent
entre autre l'effet de l'exercice du pouvoir sur des êtres vaniteux,
accablés par leur charge, flattés par les traîtres tel
Iago, et que seule la mort omniprésente à leurs yeux
délivrera. Ces deux pièces soulignent combien les rapports entre
le rêve et la réalité sont faussés. Et aussi comment
l'aveuglement et la méchanceté peuvent déclencher des
drames et des passions. La soif du pouvoir de Claudius dans Hamlet
pourrait trouver son sens dans ce qui précède. Celui-ci avait
reçu, non seulement d'arracher la reine, en tuant le roi, mais aussi en
détrônant le fils. Ce crime odieux avait fait de Claudius la haute
personnalité du royaume. Il était le nouveau roi du Danemark.
Aussi, aveuglé par la jalousie, et la passion
amoureuse, le maure Othello pris pour évangile tout ce que lui racontait
Iago son ami d'occasion. L'amour pour Desdemoda était entraîne de
faire d'Othello « un mal-aimé». Son corps, son
âme sont agités par des sentiments de chagrin, d'affliction, de
haine et de pitié.
En somme, la résultante des sentiments du maure se
résume en ce terme grec du « pathos ». Le pathos est
une affection, voire une maladie. C'est aussi ce que l'on éprouve en
bien ou en mal quoique surtout en mal pour quelqu'un.
La conséquence immédiate de l'agitation
d'Othello est l'assassinat de la belle Desdemonda. Du coup, le perfide Iago
avait réussi son plan.
Shakespeare a cette façon particulière de
présenter sa tragédie. D'abord, il nous informe sur le
héros, sa vie, les situations difficiles auxquelles celui-ci fait face,
puis la conséquence des actions précédentes qui vont
entraîner sa mort. Nous avons encore en mémoire la scène,
où Hamlet feint d'être fou à fin de mieux piéger son
oncle-père, et venger son père. Malheureusement, le prince
Hamlet, tel Othello, découvrira la vérité au prix de sa
vie. Le héros autour de qui toute l'action dramatique se déroule
n'apparaît pas toujours aux premières heures de la pièce.
Shakespeare « le couvre », et seuls d'autres personnes
parlent de lui, de telle sorte que son entrée en scène, n'est pas
sans susciter des émotions. C'est parfois avec une grande
anxiété que le lecteur attend impatiemment de voir celui-ci.
Hamlet et Othello apparaissent tous deux pour la première fois à
la scène II de l'acte 1. Leur apparition à cet instant-ci est
déterminante dans la suite du déroulement des faits.
Vu la ressemblance des faits dans ces deux oeuvres, nous
constatons qu'il y a similitude dans la construction de la tragédie.
C'est à dire, comment Shakespeare a bâti, façonné et
moulé le fait tragique (ici la mort des héros) dans ces deux
oeuvres. Sans nul doute, Othello est l'oeuvre tragique majeure
écrite après Hamlet. Une telle évidence se voit
à différents niveaux dans ces deux oeuvres. D'abord, par le
style, la diction, le choix des mots et la versification. Cette similitude est
aussi perceptible dans les faits et les idées du premier drame qui
semble résonner dans le second. Certes, les héros sont
différents par leur caractère. Cependant chacun est
exceptionnellement une personne noble et pleine de confiance. Tous deux
succombent sous le choc effroyable d'une désillusion. Et leur
définition de l'être humain, se trouve enfouie dans la
méchanceté et l'hypocrisie des hommes. Le jeune prince par
exemple ne pouvait jamais s'imaginer que, sa mère pouvait se remarier
aussi vite surtout avec l'assassin de son ex-époux. Tout comme Othello a
du mal à accepter l'infidélité de sa femme, de
surcroît avec son subalterne. Tout ce décor nous envoie dans ce
monde chaotique dont, seul Shakespeare a le secret. Avec Shakespeare, les
tragédies se terminent toujours en catastrophe, avec parfois la mort
douloureuse des héros.
Pour bâtir sa tragédie dans Hamlet et
Othello, Shakespeare nous donne un aperçu sur les personnages,
leur statut social, les relations existant entre eux et la
société et les événements en rapport avec chaque
personnage. Parfois, il met l'accent sur les caractéristiques de
certains personnages. Une fois enthousiasmé, Shakespeare nous laisse
deviner la suite des faits. Nous sommes ainsi captivés, non seulement
par le jeu des personnages, mais aussi par la situation difficile qui pointe
à l'horizon.
Connaissant sa fougue, mais aussi son degré d'amour
pour Desdemonda, Othello a eu du mal à accepter la soi-disant relation
amoureuse avec Cassio. Sans grande surprise, le lecteur s'attend à
quelque chose d'horrible. L'horreur arriva sous sa plus macabre forme, comme le
traduit Shakespeare à travers ces lignes : ....yes, tis Emilia-bye
and bye. She's dead. Et Hamlet qui avait juré vengeance, a accompli
cette tache, ce fut le sublime dans le mal.
En somme, la tragédie shakespearienne dans
Hamlet et Othello se fonde sur trois différents paliers.
Sur le premier palier, nous avons une exposition des faits ou « state
of affairs ». Le second palier constitut le début, ou la mise
en route des événements. C'est là aussi qu'il existe
une croissance de l'intrigue, avec une situation ou une complication
imprévisible. Vraisemblablement, cette partie demeure la plus importante
de l'histoire. Elle comprend parfois, le deuxième, le troisième
et le quatrième acte de la pièce. Le dernier palier de la
tragédie, expose les résultats des faits antérieurs, voire
le clos du conflit avec la mort. Cet agencement des faits, où le lecteur
découvre son compte, a fait dire à Bradlt que :
Shakespeare in writing did represent a certain aspect of life
in a certain way, and that through examination of his writings; we ought to be
able to some extent to describe this aspect and ways in terms addressed to the
understanding.6
L'on a toujours pensé que la vie ne comportait qu'un
seul aspect tragique. Mais avec Shakespeare, on se rend compte qu'il y a une
variété d'aspects tragiques dans notre vie. Etant toutes des
tragédies, Hamlet et Othello représentent
parfaitement des drames (tragiques) sous différents aspects de la vie.
Quoique étant des tragédies passionnelles, ces deux oeuvres
puisent leurs racines dans le comportement quotidien de chaque homme, de chaque
société.
La justification de notre sujet est faite en deux points.
Après le constat qui en est le premier, il importe pour nous d'aborder
le second point, qui est la thématique abordée.
6Bradley, A.C. Shakespearean Tragedy: Lectures
on Hamlet, Othello, King Lear, Macbeth, London, 1905, p6.
II/ La thématique abordée.
L'objet de notre étude est le théâtre. Or
qui parle de théâtre ne peut faire fi des personnages. Ceux-ci
constituent en majeure partie l'essentiel dans une pièce
théâtrale. Bien que nous parlions du théâtre en
général, il s'agira toutefois pour nous d'effectuer surtout une
classification et de déterminer la, ou les fonctions dramatiques de
quelques personnages. Evidement tout cela se déroulera autour des
personnages.
Conscient des diverses ambiguïtés pouvant surgir
ou apparaître dans l'utilisation d'un morphème en
littérature, nous nous proposerons d'élucider le sens du mot
focal de
notre sujet. A la lecture de celui-ci, nous remarquons qu'il
est constitué d'un mot qui, pour nous apparaît comme étant
le mot clé : le personnage.
Le substantif masculin « personnage » est
apparu en 1250. Selon le Petit Robert il signifie dignitaire
ecclésiastique7. « Personnage » vient en
outre du latin « persona » terme d'origine étrusque.
Il signifie masque de théâtre. Par rapprochement, on pourrait dire
que, le personnage est un masque d'acteur qui fait résonner le
« per-sonare », ou personne au sens moral du terme.
En littérature, le personnage est un être humain
représenté dans une oeuvre. Dans ce cas ci, il peut y avoir
plusieurs types de personnages dans un roman ou dans une oeuvre dramatique.
Finalement, le personnage littéraire est un être imaginaire sans
lequel, une oeuvre ne saurait fonctionner. De ce constat, il apparaît
clairement le rôle important que le personnage occupe dans une oeuvre.
En parcourant Hamlet et Othello, nous
rencontrons différents personnages que nous pouvons classer en deux
grands groupes, qui peut se subdiviser en plusieurs autres classes. Il y a une
classe noble constituée de la cour royale. Une classe ouvrière
qui, comprend les hommes du peuple au service de la royauté. Entre ces
deux classes, il existe une relation de maître à serviteur, de
donneur d'ordre à exécutants. Ce qui est fascinant et attrayant
avec les personnages shakespeariens, c'est la façon dont celui-ci les a
dépeints. A observer et à analyser le jeu de ces personnages, on
se croirait dans un monde réel. Shakespeare a su faire de l'illusion la
réalité.
7Paul Robert, Le Petit Robert, Dictionnaire
Alphabétique et Analytique. Paris, le robert, p1409.
Par ailleurs, nous convenons tous que, la construction du
personnage physique ou moral reste infléchie, grâce à ce
que l'auteur sait du lecteur ou du spectateur. Ces derniers, en
réalité représentent l'espace d'un désir qui sera
satisfait ou déçu dans l'oeuvre théâtrale. Et si, la
grande différence conditionnant la perception du personnage entre la
réalité et son modèle littéraire réside dans
le caractère synthétique du plan, et le caractère
analytique du texte écrit, le choix en littérature
précisément au théâtre de l'acteur qui incarne un
personnage, revêt alors une importance capitale. De ce fait, le
personnage ne doit plus être considéré seulement comme un
être de papier que l'imagination doit reconstruire pièce à
pièce mais, un être dont la parole
contribue à illustrer son image. En fonction de son
rôle, de ses attributions dans une pièce, le personnage doit
relever la face visible du monde afin de mieux faire comprendre et ressentir la
réalité profonde.
En outre, le personnage doit satisfaire certains besoins que
l'auteur n'a pu réaliser. Dans ce cas, on peut les classer non pas selon
ce qu'ils sont, mais selon ce qu'ils font, donc leur fonction. De plus, de tous
les arts, le théâtre est celui par excellence de la question de
l'identité, ou de l'identité en question. C'est-à-dire
faire, ou se donner un personnage. C'est pourquoi de son origine grecque, le
théâtre signifie masque, en d'autres terme masquer son
identité. On sait ce que c'est qu'un Tartuffe. Quand bien même, on
oublierait, qu'il s'agit d'abord d'une création théâtrale
que, le génie de Molière est parvenu à universaliser. Il
en est de même du personnage du jeune prince Hamlet, qui aujourd'hui
apparaît comme le personnage le plus complexe de son maître.
Pourtant, il a fallu le génie de Shakespeare pour que celui-ci nous
laisse de fortes impressions. Du fait de sa grandeur d'esprit et de sa
philosophie de la vie, certaines personnes ont bien voulu ressembler à
Hamlet.
Même si les personnages littéraires naissent par
la création fictive de leur auteur, il n'en demeure pas moins que
ceux-ci demeurent des essences psychologiques pour la réalité
sociale. Parfois, la sensibilité fictive ne peut s'empêcher
d'identifier le personnage fictif à une personne normale. Pourtant, il y
a bien une nette distinction entre les deux. Pour devenir personnage, la
personne doit entre autre re-naître, et ressembler à celui dont il
incarne le caractère.
Ni Hamlet, Othello, moins encore Gertrude ou Desdemonda, ne
sont des personnes réelles. Leur rôle, leurs comportements, leurs
faits et gestes ne nous sont pas étranger. Au demeurant, nous acceptons
ou rejetons certains traits de leur caractère. Par le jeu des
personnages, Shakespeare a su créer un système des personnages
qui, est un schéma illustrant les rapports entre les personnages de son
oeuvre.
Au delà, il montre comment chaque personnage se
définit par opposition, ou parallélisme plus ou moins
nuancé avec d'autres personnages proches ou antagonistes. C'est le lieu
d'indiquer que, le rôle du personnage dépend non seulement de ses
rapports avec les autres, mais aussi des informants et indices donnés
par son auteur. Les informants ayant été repérés,
on peut alors prendre en compte les qualifications des personnages. Tout cela
est de l'ordre de l'apparence, de l'être. Pour Philippe Hamon cela
suppose,
Une reconstitution par le lecteur, le personnage se constituant
progressivement au fil de la narration sous forme d'un signifié et d'un
signifiant, d'où des difficultés, des incertitudes à ne
pas esquiver8.
On soulignera par ailleurs que, les portraits physiques sont
à priori les plus faciles à reconstituer, car ils revèlent
de la description, et dépendent en fait de l'objectivité de la
représentation artistique. Ceux-ci ne sont pas nécessairement
identiques d'une époque à une autre et surtout si certains
portraits sont d'un seul tenant et donné d'emblée par certains
auteurs. Chez d'autres, le portrait est peint par touches successives,
dépendant des images que l'auteur veut donner à chaque
personnage. Dans ce cas-ci, la description physique du personnage peut
être évolutive, dans la mesure où il dépend, soit
d'une conception du temps, soit du point de vue de l'auteur. Par ailleurs, en
concevant le personnage, l'auteur lui donne une certaine autonomie
volontairement ou involontairement. C'est par exemple, les informations sur le
passé du personnage, qui pourraient expliquer son comportement
8Philippe Hamon, Pour un statut
sémiologique du personnage, cité dans in Littérature,
Pp86-110.
présent. Aussi, le personnage jouit d'une
indépendance de sorte que son action doit transformer la vision du
lecteur.
Dans cette partie, il a été question de
justifier le choix de notre sujet. Cette justification s'est faite en deux
points : par un constat, puis par la thématique abordée. En
d'autres termes, deux raisons principales ont motivé notre choix.
Après une telle démarche, nous définirons certains mots
dont, les explications peuvent faciliter la compréhension du sujet. Nous
définirons d'abord, la typologie, puis la fonction dramatique.
CHAPITRE II : Approche définitionnelle.
III/ Typologie des personnages.
La typologie c'est entre autre la classification et la
répartition de certains éléments par type, ou
catégorie. Faire une typologie des personnages, consistera à les
repartir, ou les catégoriser en fonction de leur importance.
L'objet de la typologie comme nous le constatons dans notre
cas précis, est de classifier les personnages par type. L'importance de
notre travail se situe à plusieurs niveaux de significations. Cependant,
pour le besoin actuel, puisqu'il s'agit d'un projet de thèse, nous ne
retiendrons que deux niveaux de signification, à savoir : la
distinction, et la classification.
Cette distinction nous amènera d'abord à
répertorier les différents personnages de notre corpus. Il s'agit
pour nous d'énumérer avec une nette précision les
personnages qui animent le jeu dramatique. Ensuite, il faut
nécessairement identifier ceux-ci afin de déterminer les
relations existant entre les personnages par un système des personnages,
qui n'est autre que le schéma illustrant les rapports entre les
personnages d'une oeuvre. Ce schéma montre comment chaque personnage se
définit par opposition, ou parallélisme plus ou moins
nuancé avec d'autres personnages proches ou antagonistes.
Après avoir clairement défini et établi
l'identité de chaque personnage, il importe pour nous de connaître
le rôle joué par chacun. En d'autres termes, nous aurons
à classifier les personnages en fonction de leur acte, et surtout de
leur rôle. Cette classification nous permettra de mettre un accent
particulier sur le statut des personnages. L'on pourrait par exemple,
distinguer nettement les personnages principaux des personnages secondaires.
En plus des personnages, l'exercice typologique prendra en
compte le temps, et l'espace, qui sont deux éléments fondamentaux
dans le jeu théâtral, et la compréhension du personnage. En
effet, les actes, les mouvements du personnage se déroulent dans un
cadre temporel, et un espace représenté. La signification
étant à différents niveaux, l'on pourrait par
conséquent, se référer à ces deux pièces
maîtresses pour saisir les dits et les non-dits du personnage.
·
IV /: Fonction dramatique.
La notion de fonction dramatique est aussi
polysémique que complexe. Celle -ci recouvre autant
d'éléments que, notre projet de thèse ne peut se
réclamer d'en être un véritable répertoire.
Toutefois, nous donnerons dans la mesure du possible, la définition qui
pour nous renferme l'essentiel dans cette notion.
La fonction dramatique pourrait se définir comme
l'ensemble des éléments qui concourent à la
représentation de la chose théâtrale. Le
théâtre étant un art vivant, sa représentation
scénique, voire textuelle, exige à la fois une organisation
profonde, artistique et esthétique. Pour que la chose
théâtrale se fasse, il faut entre autre une mise en scène.
La mise en scène ne se réduit pas seulement
à la question matérielle, ni à la splendeur
apportée à la représentation d'un ouvrage dramatique,
moins encore à la richesse des costumes, et de nombreuses figurations.
Ces éléments ne sont en fait que, le dehors apparent du sujet. En
y regardant bien, la mise en scène se confond presque avec l'art
dramatique. Selon L. Becq de Fouquires, c'est dans le cerveau de l'auteur qu'il
faudrait commencer l'étude de la mise en scène9. La
mise en scène en d'autres termes, est la lecture que fera le
poète ou l'artiste du texte, pour sa représentation. Sans
être une liste exhaustive, la mise en scène comprend : la
recherche de l'effet général que va produire la
représentation et la détermination des effets particuliers des
actes et tableaux dans lesquels se décompose la pièce. Elle prend
en compte aussi le caractère pittoresque de la décoration.
A n'en point douter, la mise en scène est le travail
artistique abattu par tous ceux qui à un degré quelconque
concourent à la représentation.
9L. Becq de Fouquires, L'art de la mise en
scène : essai d'esthétique théâtrale.
Paris, G. Charpentier et Cie, Editeurs 1884, p2.
Outre la mise en scène, la fonction dramatique
comprend les termes du bathos et de hamartia. Le bathos ou « la
profondeur» traduit une rupture ou une chute brusque dans le style. C'est
le cas du héro qui tombe d'un niveau élevé, noble,
pathétique dans le registre de l'ordinaire, du banal, voire du
vulgaire. Le bathos est utilisé par le dramaturge pour produire un effet
puissant sur le lecteur.
Nous pouvons souligner aussi le hamartia. Ce thème est
habituellement traduit comme une erreur, une paille, un défaut ou un
échec. Dans la tragédie grecque, c'est le protagoniste qui commet
le hamartia. Aussi, c'est par le hamartia que découle la catharsis, ou
l'effet de purification des passions que produit la tragédie sur le
spectateur.
En plus de ces deux fonctions, la fonction dramatique renferme
la notion de distribution de rôles, et l'élaboration d'un planning
irréprochable du mouvement
scénique des personnages. L'opération
préliminaire qui est la distribution des rôles, est peut
être la plus importante. Une fois les rôles distribués,
chaque auteur apprend le sien. La conception et la composition d'un rôle,
imposent à l'acteur qui en est chargé, un labeur
considérable, et un grand effort subjectif. Pendant que l'on
détermine les acteurs et leur rôle, l'on étudie en
même temps les mouvements scéniques. Cette phase est capitale, car
elle permet d'identifier les places successives que les personnages doivent
occuper, les uns par rapport aux autres. A ce niveau, l'on règle les
entrées et les sorties des personnages, ce qui parfois exige des
réaménagements dans le texte de la pièce.
A cela, il faut ajouter la composition de la figuration, et son instruction
orchestrique, s'il y a lieu.
Dans cette partie, nous avons successivement justifié
notre sujet, d'abord par un constat, puis par la thématique que nous
avons abordée dans ce projet de thèse. Il a été
question pour nous ensuite, de définir certains termes dont nous avons
estimé très déterminants dans la compréhension de
notre thème.
En somme, cette partie apparaît comme le prélude
d'un ensemble de faits à venir. Elle situe déjà
l'importance des tâches futures. Et puisque nous sommes en
littérature, nous ne pouvons rien entreprendre, sans toutefois
décrire de façon précise, les méthodes d'analyse
auxquelles nous aurons recours. Ainsi, la deuxième partie de notre
travail non seulement présente le corpus, mais aussi souligne les
méthodes d'analyse de textes qui nous servirons dans le cadre de notre
projet de thèse.
DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION DU CORPUS ET APPROCHE METHODOLOGIQUE.
CHAPITRE III : Présentation du corpus.
L'étude d'une oeuvre littéraire, encore celle
d'une oeuvre théâtrale n'est pas une tâche facile. Aussi
difficile que complexe, l'étude de l'oeuvre théâtrale
demeure une énigme pour les apprenants que nous sommes. Cependant, pour
mener à bien une telle étude, il faudra trouver une
méthode d'analyse de texte, qui fonctionne non seulement à
travers plusieurs textes, mais aussi qui permet une analyse objective. Ce qui
suppose avant tout, un corpus riche tant quantitativement que qualitativement.
De ce fait, et compte tenu de nos objectifs, nous avons choisi deux oeuvres du
répertoire shakespearien, à savoir : Hamlet et
Othello.
Il s'agira pour nous, de donner une lisibilité plus
claire et plus pointue à la classification et la fonction dramatique des
personnages dans les oeuvres ci-dessus.
Hamlet.
Cette oeuvre nous fait découvrir l'histoire tragique
d'un étudiant de l'université de Wittenberg : le prince
Hamlet, dont le père (le roi du Danemark) a été
assassiné par son propre frère Claudius. Etant plein de vie et de
jeunesse, Hamlet entreprit de démasquer l'assassin de son père.
Il refusa d'accepter toutes les raisons avancées par son
oncle-père ou par sa mère, comme étant les causes du
décès de son père. De plus l'attitude de sa mère
Gertrude, n'avait pas fini de surprendre Hamlet. Deux mois seulement
après le décès de son époux, Gertrude
s'était remarié avec son beau frère. A l'époque,
l'on considéra ce remariage si rapide comme un acte
d'indiscrétion, une épreuve de dureté de coeur ou pire
encore. Ni physiquement, et ni moralement, Claudius ne ressemblait à
aucun point à son frère. Il était si méprisable en
son apparence extérieure qu'il était bas et indigne de
caractère. Aussi, des soupçons étaient-ils bientôt
nés qu'il avait pu se débarrasser de son frère en vue
d'épouser sa veuve, et de monter sur le trône du Danemark. Par cet
acte, Claudius avait commis un double crime. D'abord, en privant le roi de sa
Gertrude, puis en détrônant son fils héritier Hamlet.
Le remariage de Gertrude n'avait suscité autant
d'émotions et chocs chez quelqu'un autant que son fils, Hamlet. Celui-ci
prit tant à coeur l'indécence de la conduite de sa mère
à tel point que, partagé entre le chagrin d'avoir perdu un
père, et la honte du mariage de sa mère. Il était en proie
à une profonde mélancolie. Non pas que, la perspective
d'être exclu du trône, son héritage légitime, mais il
supportait mal que sa mère était complice notoire de l'assassinat
de son père.
A travers l'exemple du Danemark, c'est l'histoire de toutes
les sociétés que Shakespeare a voulu nous faire partager. Aussi
par la méchanceté de Claudius et surtout l'inconduite de
Gertrude, Shakespeare dépeint la pourriture et les travers du royaume de
Danemark. C'est pourquoi ce qui avait tant blessé Hamlet et le privait
de son allégresse naturelle, était le fait que, sa mère se
montre oublieuse de la mémoire de son père. Dans tous les cas,
son mariage avec Claudius était inconvenant, voire illégal vu la
proche parenté. Ce qui rendait cette union plus indécente,
c'était la hâte avec laquelle, elle avait été
consommée, jointe au caractère peu royal de l'homme que, Gertrude
avait choisi pour partager le trône et son lit.
L'histoire de Hamlet, ressemble fort bien à
celle de nos sociétés où la conquête du pouvoir est
une bataille, où seuls survivent les êtres les plus vils et
perfides. La reine avait choisi son camp pour ne pas perdre l'honneur, et
surtout pour ne pas changer de statut social. Hamlet qui seul avait sa raison
de démasquer l'assassin de son père, apparaît comme
l'enfant prodige qui viendra libérer toute la communauté.
Evidemment, le serpent qui avait piqué son père, trônait
maintenant à sa place.
Lorsque Claudius sut la nouvelle intention de Hamlet, il
décida de se débarrasser de lui en l'envoyant en mission.
Après maintes tentatives d'échec pour se défaire d'Hamlet,
Claudius incita Laërte à défier celui-ci en une pacifique
joute de réconciliation. Comme à son habitude, le roi avait
truqué ce combat depuis le départ. En mourant, Laërte avait
confessé toute la traîtrise orchestrée par Claudius. Cela
était de trop pour Hamlet qui, d'un coup de maître enfonça
l'arme dans le coeur de celui qui l'avait empoisonné : Par
mégarde, la reine avait bu la coupe empoisonnée et
réservée à l'occasion à son fils.
Finalement, c'est tout le royaume de Danemark qui
s'écroula dans cette tragédie. Hamlet avait accompli sa mission,
car il avait vengé l'esprit de son père. Le crime odieux avait
été vengé par la mort du criminel.
Othello.
L'histoire de Othello ou le maure noir, est une
tragédie passionnelle. Cette histoire se passe à Venise où
Desdemonda, la fille d'un riche sénateur est convoitée par
plusieurs soupirants. Desdemonda avait jeté son dévolu sur
Othello un noir que son père affectionnait, et invitait parfois en son
palais. Othello était un brave soldat qui, avait conquis le grade de
général au service de Venise dans les guerres sanglantes
menés contre les turcs. Il était estimé du gouvernement,
et jouissait de sa confiance particulière.
Le mariage entre Othello et Desdemonda avait été
rendu possible grâce à la témérité du jeune
soldat Cassio. Ce soldat loyal à son général a
été le grand artisan de l'union de Othello et Desdemonda. En
guise de reconnaissance, le général l'avait promu au grade de
lieutenant, poste de confiance, le plus proche du général. Cette
promotion malheureusement sembla une offense personnelle pour Iago, un officier
plus âgé que Cassio. Iago estimait avoir plus de droit que Cassio
à cette nomination. A tout propos, Iago tournait Cassio en ridicule. Il
le présentait comme une femelle, ou un homme bon seulement à
tourner autour des jupons. Iago disait de Cassio qu'il ne savait pas plus
qu'une femme sur l'art de la guerre, ou la manière de ranger une
armée en bataille. Iago haïssait Cassio et Othello. D'abord, parce
que le maure favorisait Cassio, puis Iago soupçonnait Othello (à
tort) d'être épris de Emilia sa femme. Sur la base de ces offenses
imaginaires, Iago conçut un horrible plan de vengeance, qui allait
entraîner dans la même catastrophe Cassio, Othello et son
épouse. Etant rusé, Iago avait étudié à fond
la nature humaine. Il savait par conséquent que, de tous les tourments
qui peuvent faire souffrir un homme, les affres de la jalousie étaient
les plus intolérables. Elles avaient les morsures les plus cuisantes.
Pour l'heure, Othello devait aller défendre Venise
contre la flotte Turque. Heureusement, cette flotte fut dispersée par
une forte tempête. L'annonce de cette nouvelle créa une
atmosphère de fête dans l'île. Les soldats se mirent
à festoyer. Le vin coulait à flot, et les coupes circulaient
à la santé de Othello et de son épouse. Cette
nuit-là, Cassio avait le commandement de la garde. Othello l'avait
commis à cette tâche, afin qu'une fois ivres, les soldats ne
commettent pas de rixe. Malheureusement, cette nuit fut fatale pour le jeune
lieutenant Cassio. Profitant de l'ignorance de celui-ci, le
scélérat de Iago lui fit boire jusqu'à le rendre ivre. Ne
se contrôlant plus, Cassio répondit à la provocation d'un
soldat à la solde de Iago. Par mégarde il blessa l'officier qui
avait voulu l'apaiser. Cette situation créa une bagarre rangée
entre soldats. Iago alerta le général en sonnant les cloches. La
première ruse de guerre employée par Iago avait réussi. Il
avait sapé son rival et l'avait fait dégrader.
Le personnage de Iago tel que présenté par
Shakespeare est très important dans ce drame. En effet, Iago
apparaît comme le catalyseur des actions. Il est la personne qui fait
produire une action qui affecte les autres caractères. Il est la raison
derrière les vues changeantes de Othello et de son épouse.
Othello qui n'avait jamais douté de Desdemonda commence à donner
de la signification aux idées d'Iago. Ce dernier a su combiner son plan
diabolique destiné à détruire Othello, Cassio en passant
par Desdemonda. La bonté de celle-ci devait la conduire à sa
perte .Son coeur tendre serait le piége auquel elle serait prise. Iago
faisait de la médiation de Desdemonda l'instrument de sa ruine.
Othello avait été un modèle de mari,
passionné si tant qu'il n'avait pas été manoeuvré
par ce méchant de Iago. Celui-ci avait tellement convaincu son
interlocuteur, que Othello ne soupçonnait rien de sa fourberie. Iago
avait poussé graduellement Othello au point de non retour. Sa
destruction est donc prête.
Envahi par la jalousie, Othello n'avait pas su aimer sagement
la noble Desdemonda, il l'avait trop aimé. Il prit pour évangile
la parole du perfide Iago. Après avoir assassiné son
épouse, le maure constata son erreur. Trop tard.
Othello qui n'avait pas l'habitude de pleurer, versa des
larmes aussi abondantes que les arbres d'Arabie. Fort heureusement, le perfide
de Iago a payé pour sa méchanceté. L'on lui infligea un
châtiment infernal, après qu'il eut subi la torture avant la mort.
Voilà d'une manière succincte la
présentation de notre corpus. Ce choix pourrait évidemment
évoluer en fonction des résultats provisoires que nous
obtiendrons. Le présent document n'est qu'un projet de thèse que
nous souhaitons vivement élaborer.
Apres avoir délimité notre corpus, il importe de
préciser les méthodes d'études qui permettrons de conduire
notre projet.
CHAPITRE IV : Approche méthodologique.
Comme toute analyse scientifique, notre
travail de recherche exige de nous, une méthodologie qui cadre bien avec
notre thème. Entre autres méthodologies, il importe pour nous de
trouver, celles qui s'adapteront mieux à notre thème, et
permettront par la même occasion une meilleure compréhension de
celui-ci.
Nous utiliserons deux méthodes d'analyse
littéraire, que nous pensons sont en parfait accord avec nos objectifs
personnels d'abord, et qui nous offrent ensuite une meilleure lisibilité
du thème.
Dans un premier temps, notre analyse se basera sur les
résultats actuels des travaux de la sémiotique. La
sémiotique ou la science qui étudie les signes, considère
le texte littéraire comme un tout de signification. Cette méthode
d'analyse littéraire, permet de construire la cohérence du texte,
compte tenu de la diversité des manifestations possibles linguistiques,
sémantiques.
Pour la sémiotique, un texte est suffisamment
explicite par lui-même dans son contexte. Comme nous pouvons le
percevoir, l'objet de la sémiotique est de fournir des matériaux
à la fois linguistiques et sémantiques, capables d'assurer la
construction, surtout l'analyse des textes littéraires. Dans ce cas
précis, l'analyse littéraire ne se fera pas sur toute la
littéralité, mais uniquement sur la littéralité du
texte. C'est-à-dire, nous mettrons l'accent sur la
« poéticité » de l'oeuvre littéraire,
qui demeure un fait langagière. Le langage est un système de
signe parmi tant d'autres avec lesquels, bien loin d'être isolé,
il entretient des relations complexes et dynamiques. Dès lors,
l'étude ou l'analyse de la littéralité doit être
envisagée dans une perspective globale. Autrement, la sémiotique
s'intéresse aux structures qui composent le texte. Le texte
littéraire est un enchaînement d'action prise en charge par des
actants. C'est précisément ce volet de la sémiotique qui
nous intéresse, car il nous permettra à travers la mise en
relation des actants dans le schéma actantiel, de relever la
littéralité des actions des personnages en fonction de leur
rôle, de leur importance. Le personnage devient le
« signe » du récit et se prête à la
même qualification que le signe de la langue.
A n'en point douter, la sémiotique nous sera d'un
apport inestimable. Cependant, il est entendu que l'espace de recherche demeure
le théâtre. C'est un art vivant, mêlant gestes, musique et
faits. Alors, dans une recherche de type sémiotique, il importe de
prendre en compte tous les éléments qui véhiculent le
signe littéraire. Roman Jakobson nous fait remarquer
que : « De nombreux traits poétiques relèvent
non seulement de la science du langage, mais de l'ensemble de la théorie
des signes, autrement dit de la sémiotique »10.
En somme, la sémiotique dans son entité, devra
nous fournir le moyen et le matériel pour faire une analyse juste,
surtout objective.
Si la sémiotique doit nous permettre de dégager
la littéralité du texte, c'est-à-dire sa
poéticité, nous ferons appel en plus de la sémiotique
à la sociocritique qui, nous aidera à comprendre les dehors du
texte.
La sociocritique est avant tout une méthode
littéraire qui s'attarde sur l'univers social présent dans le
texte. Pour ce faire, la sociocritique nous permettra de faire un examen des
circonstances de la création des oeuvres soumise à notre
étude. Nous sommes unanimes que, l'oeuvre théâtrale n'est
pas un produit passif. Elle est avant tout le reflet ou le miroir de la
société et sert à juger celle-ci. Sans être une
oeuvre historique, l'oeuvre littéraire a sa racine fixée dans la
société et dans l'histoire. Les oeuvres de Shakespeare ne
résultent pas du néant, ou d'un vide de l'esprit. Elles portent
l'empreinte de sa société, avec laquelle celui-ci entretient des
rapports très étroits. Par conséquent, Shakespeare est le
témoin privilégié de cette société. Le choix
de la sociocritique comme méthode d'analyse littéraire
appliquée à notre corpus nous semble adéquat.
Loin d'être deux méthodes opposées, la
sémiotique et la sociocritique se complètent. D'une part, l'une
nous permettra de comprendre la signification du texte par le biais du couple
signifiant et signifié, d'autre part, l'autre méthode nous
informera sur le contexte et l'environnement social de l'oeuvre. En un mot,
l'application de ces deux méthodes d'analyse littéraire devra
aboutir à une meilleure compréhension de notre corpus. Nous les
utiliserons de façon alternatives, dans
10Roman Jakobson, Linguistique et
poétique, Paris, Seuil, 1937, P210.
l'optique d'une lecture plus accessible, plus nette.
En plus de la sémiotique et de la sociocritique, nous
ferons appel à la psychanalyse freudienne, qui nous permettra de mieux
saisir certains actes du personnage, qui à n'en point douter demeure le
point focal de notre analyse.
Fondée par Sigmund Freud, la psychanalyse est un
ensemble de théorie, une métapsychologie, voire une
méthode d'exploitation du psychisme humain. Elle nous sera d'un grand
apport en ce sens qu'elle nous aidera à interpréter certains
actes du personnage en termes psychologiques.
En effet, certaines actions du personnage sont perçues
comme « involontaires » et pourtant celles-ci ne sont pas
des réflexes provenant d'un ordre du cerveau : Ce sont par exemple,
les lapsus, les actes manqués, ou les symptômes sans cause
physique. Cependant, nous convenons tous que, pas plus dans le monde psychique
que dans le monde physique, un phénomène ne peut se produire sans
cause. Par conséquent, la compréhension et l'explication de ces
phénomènes s'imposent à nous pour ne pas faillir dans la
compréhension du personnage.
Après avoir brièvement présenté
les méthodes d'analyses littéraires que nous utiliserons pour
conduire notre recherche, il importe pour nous de jeter un regard dans le futur
par une analyse globale de celle-ci. La troisième partie de notre
étude exposera les résultats provisoires, les perspectives de la
recherche et le plan provisoire de la thèse.
TROISIEME PARTIE :
RESULTATS PROVISOIRES, PERSPECTIVES
DE LA RECHERCHE, ET PLAN PROVISOIRE
DE LA THESE
CHAPITRE V : Résultats provisoires.
Ce chapitre s'articule autour des résultats
provisoires, c'est-à-dire ce que l'analyse de notre corpus nous a permis
d'appréhender et d'obtenir. Les résultats provisoires se
résument en ces éléments ci :
Le sens de l'honneur chez Hamlet et
Othello.
Notre travail de recherche nous a permis de
déceler quelques traits du comportement de Hamlet et de Othello. Il est
évident que notre travail ne se veut pas le répertoire de tout ce
qui caractérise les personnages ci- dessus. Il exposera ce qui est plus
perceptible chez ceux-ci.
Hamlet et Othello sont deux personnages importants dans le
jeu de Shakespeare. Leurs comportements, ou leur agissement ne peuvent passer
sous silence. En effet, ces deux personnages attachent assez de prix au sens de
l'honneur. Pour eux, rien n'est plus que l'honneur d'une personne. Lorsque cet
honneur venait à être bafoué, il faudra alors le
rétablir. Mieux, en présentant ces personnages, Shakespeare nous
apprend plus sur ce qui pourrait être l'honneur pour ces personnages de
la haute classe. L'un est fils du défunt roi du Danemark, donc un
prince, l'autre est général de l'armée. Or un prince sans
honneur n'a pas sa raison d'être, tout comme un général qui
ne peut laver un affront, n'a le droit de diriger une armée. Par
exemple, pour honorer la mémoire de son père lâchement
assassiné, Hamlet n'a pas hésité à mettre sa vie en
danger à fin de démasquer l'assassin. C'est dans cette même
logique que, Hamlet à chaque fois qu'il en avait l'occasion ne cessait
de faire raisonner sa mère quant à son rapide remariage avec
l'assassin de son ex-mari. Pour manifester son désarroi et son
humiliation, Hamlet laissait éclater sa colère contre sa
mère. Comme à son habitude il se faisait beaucoup de commentaire
sur l'inconduite de sa mère. Les lignes ci-dessous sont un exemple parmi
tant d'autres.
But two months dead! Not so much, not two.
Must I remember? Why, she would hang on him.
As if increase appetite had grown.
By what it fed on, and yet, within a month,
Let me not think on't. Frailty, thy name is woman...
She married. O most wicked speed, to post.11
Tout comme Hamlet, Othello devait diriger la guerre contre les
turcs à Chypre. Préférant l'honneur (même dans le
danger) aux délices voluptueux auxquelles les nouveaux mariés
consacrent généralement leur temps, Othello consentit de mener la
guerre contre ceux-ci. A peine marié à Desdemonda, Othello devait
quitter la ville pour Chypre. Cet acte plein de sens montre à quel point
Othello tenait à garder son honneur, celui d'un général.
Outre l'honneur nous remarquons la
neurasthénie chez Hamlet.
La neurasthénie chez Hamlet.
La neurasthénie selon le Dictionnaire Universel
est une disposition générale à la tristesse, et à
la mélancolie12. Elle se traduit par une dépression un
abattement, voire une morosité de la personne en proie à cet
état. Plusieurs faits sont à la base de la situation
neurasthénique de Hamlet. D'abord, la mort brutale de son père,
suivie du remariage rapide de sa mère. Ces deux actes déclenchent
l'assaut des questions pernicieuses à la paix de l'âme de Hamlet.
Puis vint la révélation du fantôme, qui déclenche la
suite de réponses corrosives.
A partir de cet instant, tout est différent pour le
jeune prince. Le monde change de couleur, la vie de signification, l'amour est
dépouillée de sa spiritualité, la femme de son prestige,
l'état de sa stabilité. Par cette absurde irruption du mal, le
monde est réduit à l'absurde, de la douleur à l'amertume,
de la raison à la folie, puis de la
11 Peter Alexander, William Shakespeare, The
complete works. London, 1951, p1032.
12 Dictionnaire universel. Hachette edicep,
4eme edition, 2002, p826.
tristesse à la morosité. Hamlet apparaît
comme un héros-victime, à qui la vie n'a réservé
que frustration et désillusion. Les trahisons de ses amis,
Ophélie, Rosencrantz, Guildestern, et même de Laërte ne font
que assombrir davantage un tableau déjà lugubre. Face à un
tel monde, rien n'est plus simple pour Hamlet, tout pose question. De son
état d'abattement, et de grande tristesse, Hamlet ne sait à quoi
donné de la primauté. Il est envahi par l'indécision. Le
dilemme auquel il se bute est de savoir, non pas quel choix il doit faire. Mais
au contraire s'il va le faire. Il n'arrive à aucune décision, et
projette l'image d'un individu indécis, inactif passif le romantique
incapable d'agir et un peu pleurnichard. A la limite le bavard
invétéré qui se complait dans des paroles. Jean Louis
Barrault avait raison, lorsqu'il affirmait en d'autres termes
que : « Hamlet est le héros de l'hésitation
supérieure »13.
Sans nul doute, la rêverie et le pessimisme d'Hamlet ont
fait de lui un être étranger, à la limite « un
fou de raison ».
Il est bon de faire remarquer que, tout se passe dans la
conscience du jeune prince. Tous les événements qui sont
l'armature de la pièce, se réduisent à la
représentation symbolique d'une agitation intérieure que nulle
action ne résoudra, que nulle décision n'apaisera.
En définitive, un tel bouleversement traduit la nature
de l'homme confronté aux problèmes moraux et métaphysiques
grâce auxquels il se définit. En d'autres termes, ce
bouleversement pose le problème de l'identité même de
l'existence de l'homme, pour ne pas dire de « l'être et du
néant ».
Au vu de ce qui précède, nous constatons que la
mélancolie de Hamlet traduit une dissolution de son identité, et
par conséquent cette dissolution pose la problématique sartrienne
de l'être et du néant. A quelques degrés près, l'on
pourrait se résumer pour dire que, la tragédie de Hamlet
apparaît comme la quintessence d'une instabilité morale et
métaphysique que, l'on peut associer à l'expérience de la
vie, de sa vie.
Finalement, l'attitude de Hamlet qui donne parfois une
apparence de folie, n'a pas pour seul effet de déranger ses proches.
Elle lui donne également la liberté d'enfreindre les
règles de la bienséance, d'obéissance à la cour,
sans encourir de
13Jean Louis Barrault,
www.onlineshakespeare-com.
punition immédiate. Dans son état actuel, la vie
de Hamlet ressemble à celle d'un homme qui n'hésite pas à
affronter sa propre imperfection, et à réfuter les apparences
idéalisées. Outre la neurasthénie, nous constatons la
jalousie morbide chez Othello.
La jalousie morbide chez Othello.
La recherche de la vérité surtout lorsqu'elle
devient obsessionnelle et exclusive, peut aveugler et conduire l'homme à
commettre des actes regrettables. Parti d'un fait banal (un mouchoir que lui
aurait donné sa mère), Othello accuse sa Desdemonda, de retrouver
sur Cassio le dit mouchoir. Aussi, grâce aux arguments avancés par
Iago, Othello est de plus convaincu de d'infidélité sa
Desdemonda. Ce qui perd le général Othello, est d'accorder plus
d'importance à des riens de bonne femme, qu'au regard de sa bien
aimée. Le prétexte d'infidélité avait suffi au
général pour remettre en cause toute l'amour de la belle
Desdemonda.
La vue que Othello avait de son épouse changea du seul
fait de Iago, son ami circonstanciel. Celui-ci avait su semer la graine de la
jalousie dans la tête de Othello. Par des manières astucieuses et
adroites, Iago a dominé Othello, l'a influencé d'une
manière si dangereuse que la vie de son épouse et celle de Cassio
ne sont plus sures. Exaspéré et surmonté avec peine et
jalousie, Othello sous la poussette de Iago avait décidé de
l'assassinat de son épouse.
Ce crime passionnel provoqué par une jalousie
obsessionnelle et déraisonnée, traduit le profond malaise d'une
personne en proie au désarroi, qui se sent trahi par sa bien
aimée. La jalousie peut conduire l'homme à avoir des
comportements bizarres, voire agressifs envers l'objet du désir. Ce type
de dérive peut amener le sujet à se transformer en pervers ou
à un stade moins avancé en pauvre homme.
Toutefois, ce drame de la jalousie laisse apparaître le
sombre tableau de la lutte entre l'homme et son destin, ses tentations et
contradictions.
Outre les éléments qui caractérisent
Hamlet et Othello, il importe pour nous de souligner quelques traits des autres
les personnages.
L'infamie dans Hamlet et
Othello.
L'infamie recouvre l'idée d'action vile,
méprisable, sans noblesse et surtout abominable. Une personne
infâme est une personne qui mène des actions avilissantes,
honteuses et basses. L'infamie est un thème récurrent tant dans
Hamlet que dans Othello. Pour nous faire comprendre les
manifestations de ce comportement, Shakespeare nous présente deux
personnages aux multiples facettes.
Iago et Claudius apparaissent comme étant les
maîtres du jeu, qui par leur génie, réussissent à
manipuler tous les autres caractères. Ceux-ci créent le
désordre, et feignent d'en être très
préoccupés. L'influence de ces deux
« monstres », s'étend sur les personnages dans leur
entourage, et même au-delà. Iago est par excellence celui qui a
les commandes de la vie d'Othello, de Cassio, et de Desdemonda. Il fait et
défait ceux-ci. Iago est par conséquent le catalyseur des
perceptions changeantes d'Othello, des observations et des vues de son
épouse.
Par ses manières astucieuses et adroites, Iago a
dominé Othello, l'a influencé si dangereusement que, maintenant
la vie de Desdemonda et de Cassio sont en danger. La graine de doute
semée dans l'esprit d'Othello par Iago, a germé. L'attitude et le
comportement d'Othello s'aggravent pendant que Iago imagine de plus en plus de
mensonges. Poursuivant sa logique de vengeance, Iago pousse graduellement
Othello au point de non retour.
Quant au roi Claudius, il a commis le fratricide et
régicide, et a enfoncé la reine avec la sorcellerie de son
esprit. Claudius, en d'autres termes, représente le plus mauvais de la
nature humaine, en convoitise, avarice, corruption, et excès. Lui et sa
cour corrompue se dorent dans les plaisirs de la chair.
Après avoir tué le père, Claudius
entreprend l'assassinat du fils, crime qu'il refuse de commettre avec ses
propres mains, dans l'intérêt peut être de Gertrude. Il
prétend aimer celle-ci, pourtant il ne l'empêche pas de boire le
poison destiné à son fils. Ces deux actes, non seulement
révèlent le caractère ambigu de Claudius, mais aussi
prouvent que celui-ci est un bandit meurtrier à facettes multiples.
Iago et Claudius sont des personnages qui ne peuvent pas
s'abstenir de se livrer à des désirs malsains, car ils en tirent
du plaisir. Un tel comportement les rend comparables à satan. Nous
sommes d'avis avec R. William qui affirme que : « Iago est
un non- croyant, et le dénégateur de toutes les choses, chants
religieux, qui reconnaît seulement Dieu comme Satan, pour le
défier »14.
La faiblesse de la femme à travers Gertrude et
Desdemonda.
La femme en général s'identifie par un certain
nombre de caractère parmi lesquels, nous avons la faiblesse d'esprit ou
du caractère. Cette faiblesse et les comportements qui l'accompagnent,
est perceptible chez Gertrude et Desdemonda. Ces deux êtres font preuve
d'une faiblesse d'esprit notoire, et d'une inconstance sans pareille.
Gertrude et Desdemonda font partie des personnages
féminins shakespeariens qui ont posé beaucoup d'interrogations
quant à leur rôle dans les prises de décision. En effet ces
deux personnages peuvent être définis par leur désir
extrême pour la station et l'affection, aussi bien que par leur tendance
à employer les hommes pour accomplir leur souhait intense.
Le commentaire que l'on pourrait fait sur elles, et des femmes
en général se trouve dans cette condamnation de
Shakespeare : « fraility, thy name is
woman »15.
Autrement dit, femme est synonyme de faiblesse. Elles
succombent à tout et ne peuvent indiquer ou donner leur opinion, quant
il le faut, au moment qu'il le faut.
Un tel commentaire est indicatif de l'état d'esprit de
ces êtres malléables, qui à n'en point douter sont
moralement frêles. Dans leur jeu, Gertrude et Desdemonda n'exhibent
jamais leur capacité de penser en critique à leur situation.
Plutôt elles se complaisent dans des choix apparemment surs.
14Robertson, William .T, Othello : une
étude critique. Edinburgh: William Blackwood et fils, p269.
15Alexander, op.ci, p1032.
Sans même se soucier du danger que pourrait courir son
fils, Gertrude fit tout le récit de sa rencontre avec son fils à
Claudius. C'est pourquoi, le jeune prince ne cessait de s'interroger sur le
comportement aussi bizarre qu'étrange de sa mère.
Il est connu de tous que, les enfants doivent
considérer avec compassion les fautes des parents. Mais dans le cas d'un
grand crime, le fils a le droit de parler même à sa mère,
avec quelque sévérité, si cela a pour but de la ramener
dans le droit chemin. C'est ce que fait Hamlet qui, emploie des termes
émouvants pour représenter à sa mère le
caractère odieux de sa conduite. L'inconduite de Gertrude qui avait
juré sa foi à son premier mari, en était assez pour douter
de tous les serments féminins. Au delà, toutes vertus
féminines ne sont que pure hypocrisie.
Desdemonda n'était pas bien meilleure que Gertrude. La
seule différence entre elles, était que, la première
citée avait en face d'elle son fils, et la seconde un ami pour qui, elle
devait intercéder auprès de son mari.
Dans la forme, la cause que défendait Desdemonda
était noble. Cependant, du fait de son manque d'esprit critique,
Desdemonda s'était laissée entraîner dans le piège
qui allait l'engloutir. Desdemonda avait pris fait et cause pour Cassio. Elle
s'était engagée corps et âme pour obtenir une
réponse en si peu de temps. Or intégrer un soldat
égaré, se fait selon une procédure. C'est bien là
le sens du plaidoyer de Othello, qui ne demandait que du temps, pour
réfléchir. Hélas, cela en était de trop pour
Desdemonda. Desdemonda est une victime inconsciente, voire ignorante de la
parcelle de terrain réussie par Cassio, surtout de Iago.
La fébrilité de caractère dont elles font
preuve, fera de Gertrude et de Desdemonda des personnes inconstantes et
instables à tout point de vue. D'une personne à une autre, d'une
décision à une autre, elles ne feront que changer de positions,
autant que l'occasion leur est donnée.
Gertrude et Desdemonda vivent dans un monde où elles
sont commandées et dominées par des hommes. Pourtant leur
capacité de parler ne reflète en aucun cas des êtres
ignorants. En attendant une Gertrude astucieuse, qui puisse identifier son
péché dans un mariage incestueux, aussi bien que sa
responsabilité négligente du meurtre de son fils, la
conséquence de son comportement ambivalent est évidente dans tout
ce gâchis. De même que Desdemonda qui n'a pas su garder son
intimité, par ce que trop préoccupée par le
problème de Cassio, est coupable au même titre que Iago dans
l'assassinat de Othello.
Desdemonda et Gertrude sont des personnages, de la
moralité ambiguë, que nous ne pouvons jamais entièrement
connaître. Leur inconstance nous invite à renouveler
continuellement notre jugement sur leur attitude.
C'est pourquoi celles-ci ne peuvent véritablement
choisir une partie, sans toute fois interférer dans l'autre. Gertrude a
du mal à choisir par exemple entre Hamlet et Claudius. Tout comme
Desdemonda dont on ignore encore le camp. Est-elle totalement pour Othello ou
partiellement pour Cassio ?
Toutes ces interrogations méritent des réponses
aussi précises que déterminantes. Ces réponses pourraient
servir de lumière pour mieux appréhender le sens du jeu de la
reine et de celui de Desdemonda.
Nous nous proposons de mettre un terme sur nos
résultats provisoires. Toutes fois, il est bon de rappeler que ces
résultats pourraient évoluer, et même changer en fonction
de certaines nouvelles données.
CHAPITRE VI : Perspectives de la recherche.
Dans cette partie, il s'agira pour nous de dire avec plus de
précision, les nouvelles perspectives vers lesquelles nous voulons
éventuellement orienter notre sujet. Nos perspectives se
résument, d'abord à un élargissement du corpus, au choix
des éléments que, nous utiliserons en sémiotique, en
narratologie et en sociocritique. Enfin, à un éventuel
séjour de recherche en Grande Bretagne.
1/ Elargissement du corpus.
Dans ce projet de thèse, nous avons eu pour objectif
principal d'étudier les manifestations des personnages à travers
leur classification, et leur fonction dramatique. Pour cela, nous avons
bâtit l'essentiel de nos travaux sur deux oeuvres du
célèbre dramaturge anglais, W. Shakespeare. Hamlet et
Othello ont été pour nous des sources inestimables pour la
compréhension, mais surtout pour saisir le personnage dans tout son
sens. A n'en point douter, le personnage est l'élément focal dans
le jeu théâtral. Il est le moteur de l'action et de l'effet
théâtral. On ne saurait parler d'action sans personnage, tout
comme on ne peut évoquer le personnage sans action.
Du coup, toute recherche qui a le personnage comme
élément central, doit se donner les moyens, mais aussi les
références livresques pour palier à toutes
incompréhensions dans sa démarche. C'est pourquoi, si tant nous
avons apprécié à sa juste valeur, l'apport qualitatif
littéraire de Hamlet, et Othello, il n'en demeure pas
moins que ces deux oeuvres à elles seules, ne sauraient nous permettre
d'atteindre objectivement nos ambitions. Sans nul doute, un
réaménagement du corpus, s'impose à nous. Pour cela, nous
retiendrons une dizaine d'oeuvres dramatiques du riche répertoire du
même auteur.
Sans toutefois se tromper, nous pensons humblement que, en
plus des deux oeuvres déjà choisies, nous ajouterons Romeo et
Juliet , Macbeth , King Lear , Julius Caesar,
Coriolanus , Antony and Cleopatra, Titus Andronicus,
Timon of Athens, qui devraient nous permettre objectivement de
répondre à certaines préoccupations utiles dans notre
thèse.
En plus de l'élargissement du corpus, les perspectives
de notre recherche, se focalisent aussi sur le choix des éléments
d'abord de la sémiotique, surtout sur le statut sémiologique du
personnage, de la narratologie, puis de la sociocritique dont nous ferons usage
pour conduire notre thèse.
2/Choix des éléments de la
sémiotique, de la narratologie, et de la sociocritique.
La sémiotique comme nous l'avons souligné plus
haut, est la science dont l'objet est l'ensemble des processus de
signification. Elle constitue une grille d'analyse des phénomènes
affectant différents éléments qui la constitue, en se
demandant quel est leur sens. La sémiotique considère le texte
comme un tout de signification. Son enjeu, est d'enquêter sur le travail
de construction du texte, pour saisir comment le texte dit ce qu'il dit.
L'étude sémiotique de notre sujet, s'intéressera aux
structures de l'histoire qui composent le récit. A ce niveau, nous
pouvons considérer l'histoire comme un enchaînement d'actions
prises en charge par des acteurs, qui incarnent des personnages. Pour mieux
saisir les personnages dans leur rôle, on se référera au
schéma actantiel tel qu'établi par A. J. Greimas. Grâce
à ce schéma, nous déterminerons les différents
rôles des actants. A quelques degrés, nous utiliserons le
programme narratif ou PN. Celui-ci doit nous instruire sur les
différents passages d'un état à un autre. Il nous
informera aussi sur le devenir de chaque transformation, sur la base d'une
relation sujet-objet.
En somme, la sémiotique nous sera une garantie dans la
compréhension des actions du personnage. A travers le schéma
actantiel, et le programme narratif, nous saisirons davantage, le pourquoi, le
comment des choses. Nous sommes d'avis avec Vincent Jouve qui affirme
que......le rôle actantiel assure le fonctionnement du
récit...;16.
16Vincent Jouve, La poétique du
récit, Ed. Armand Collin, 1997, p53.
En plus de la sémiotique, nous utiliserons la
narratologie. La narratologie est une méthode fondée sur
l'étude des textes narratifs. A ce titre, elle analyse les composantes
et les mécanismes du récit. Or nous sommes unanimes que, tout
récit met en jeu au moins un personnage, aux prises avec une intrigue
dans un espace représenté, et dans un cadre temporel. Ce sont
entre autre ces quatre éléments fondamentaux qui nous permettrons
d'une part de classifier les personnages, de déterminer leur fonction et
leur action. D'autre part de faire un éventaire des lieux, et du
temps.
En définitif, la narratologie comme méthode
d'analyse de texte, nous aidera à plus d'un titre de saisir à la
fois le texte du narrateur, et celui du personnage.
La sociocritique est une approche du fait littéraire,
qui s'attarde sur l'univers social et historique présent dans l'oeuvre
littéraire. La sociocritique selon Barthélemy Kochy, ...permet
d'analyser l'oeuvre littéraire dans sa globalité17.
Elle ne se contente pas de révéler la structure de l'oeuvre telle
qu'elle se présente dans le texte. Elle étudie le fonctionnement
des effets littéraires, en rapport avec le contexte social. Celui-ci
même soumis à une idéologie. L'oeuvre littéraire est
alors l'expression d'un social vécu. Aussi, ne saurait-on
l'étudier en dehors de contexte socio-historique. Dès lors,
l'oeuvre littéraire n'est plus un simple produit passif. Elle est
l'image mimétique d'une réalité sociale.
Ainsi, pour mener à bien l'analyse sociocritique de
notre corpus, et surtout pour comprendre
les « dehors »de celui-ci, nous allons recourir
à la lecture socio-historique et sociale de Hamlet et
Othello.
En ce qui concerne la lecture socio-historique, il est bon de
rappeler que, les faits humains sont déterminés par une histoire,
dont le caractère est d'abord collectif. Cependant, la
réalisation littéraire, produit de cette histoire, passe
nécessairement par une liberté de création individuelle.
La lecture socio-historique nous sera d'un apport
inestimable, dans la mesure où, elle nous aidera
à mieux comprendre, les événements qui ont prévalus
à la création des oeuvres shakespeariennes en
générale et de notre corpus en particulier.
17Méthodologie et idéologie,
CEDA, Abidjan, p 86-87.
Si l'oeuvre littéraire peut être perçu
comme un fait historique, il n'en demeure pas moins qu'elle reste avant tout un
fait social. L'oeuvre littéraire ne peut mieux s'expliquer que par
rapport au milieu social de son auteur. L'origine de celui-ci vaut avant tout
comme un indice renvoyant à d'autres aspects du rapport auteur-oeuvre.
Nous le constatons bien que, le contexte social d'une oeuvre est aussi porteur
de sens. Nous sommes unanimes, du fait que le contexte social de production
d'un auteur amène une certaine idéologie, qui sera
véhiculée d'une certaine façon par l'oeuvre de
celui-ci.
En d'autres termes, le contexte social présent dans les
oeuvres, est comme des ombres collectives, exploitées librement par
chaque auteur. Il serait intéressant de découvrir le contexte
social dans laquelle Shakespeare a écrit chacune des oeuvres de notre
corpus.
En somme, l'originalité de la sociocritique est la mise
en évidence de l'histoire et la société du texte.
Soucieuse de préserver l'autonomie du texte littéraire
étant que forme esthétique, et attentive aux procédures
pour lesquelles cette forme inscrit ce qui l'articule au social. La lecture
sociocritique veut s'écarter à la fois d'une analyse simple du
contenu, qui négligerait la textualité, et d'une poétique
qui négligerait le social. Enfin, la sociocritique cherche à
mettre en relief une historisation et socialisation du texte, dont
l'historité et la socialité sont encore méconnues du
lecteur.
3/ Eventualité d'un séjour en Grande
Bretagne.
Dans le cadre de notre travail de recherche, l'on pourrait
éventuellement effectuer un voyage en Grande Bretagne
précisément à Stratford-Upon-Avon. Cette ville au
delà d'être la vile natale du célébrissime
Shakespeare, demeure une ville de référence pour qui veut
étudier celui-ci. Ce séjour, doit nous permettre la satisfaction
de nombreuses interrogations. S'il est vrai que Shakespeare fut un grand
dramaturge, que l'on a connu qu'a travers les écrits et les livres, il
n'en demeure pas moins vrai que beaucoup de choses vraies restent à
découvrir de cet auteur. Les livres dans tout
les cas
ne disent pas tout, et chaque auteur écrit en fonction de ses objectifs
personnels. Comme un peintre, à partir des éléments qu'il
observe dans le monde naturel invente, selon son gré, un monde
artificiel.
L'écrivain choisit parmi les maisons d'un village de
n'en montrer qu'une qui convient à ses vues. Mieux, il ne conservera de
cette maison, que les éléments signifiants, susceptibles de
révéler sa vision au monde. C'est pourquoi, plus qu'un simple
voyage, ce séjour aura le mérite de nous faire partager et
découvrir, certaines choses restées jusqu'à la
inédites sur Shakespeare. Il aura aussi le quitus nécessaire pour
nous réconforter dans notre recherche.
En somme, Stratford-Upon-Avon comme un pole
littéraire, cache bien des facettes de son histoire, que nous ne
trouverons nulle part dans un récit. Seul une découverte de cette
ville, avec ses grands auteurs, peut nous permettre d'atteindre nos objectifs
réels.
CHAPITRE VII Plan provisoire de la thèse.
Introduction.
PREMIERE PARTIE : APPROCHE DEFINITIONNELLE ET
GENERALITE SUR
LE THEATRE.
Chapitre premier : Approche définitionnelle
et historique du théâtre.
I/ Définition.
I.1 La typologie.
I.2 Le personnage.
I.3 La fonction dramatique.
II/ Historique du théâtre.
II.1 Le théâtre romain.
II.2 Le théâtre médiéval.
II.3 Le théâtre élisabéthain.
Chapitre deuxième :
Généralité sur le théâtre et bref
aperçu sur les genres au
théâtre.
I/ Généralité
sur le théâtre.
I.1 Le théâtre africain
I.2 Le théâtre arabe
I.3 Le théâtre occidental.
II/ Bref aperçu sur les genres au
théâtre.
II.1 La tragédie
II.2 La comédie.
II.3 La farce.
DEUXIEME PARTIE : TYPOLOGIE ET STATUT DES
PERSONNAGES.
Chapitre troisième : Typologie et bref
aperçu sur les types de discours.
I/ Typologie.
I.1/ Identification des personnages.
I.2/ Distinction des personnages.
I.3/ Classification des personnages.
II/ Bref aperçu sur les types de discours.
II.1/ Le soliloque
II.2/ La réplique
II.3/ La tirade.
Chapitre quatrième : Statut et les types de
personnages.
I/ Statut des personnages.
I.1/ Le héros.
I.2/ Les personnages principaux.
I.3/ Les personnages secondaires.
II/ Les types de personnages.
II.1/Les personnages plats.
II.2/ Les personnages moralisateurs.
II.3/ Les personnages sadiques.
TROISIEME PARTIE : FONCTIONS DRAMATIQUES ET
CARACTERISTIQUES
DES
PERSONNAGES.
Chapitre cinquième : Fonctions dramatiques
des personnages et mise en scène.
I/ Fonctions dramatiques des personnages.
I.1/ L'infamie.
I .2/ La jalousie.
I.3/ La vengeance.
II. / Mise en scène.
II.1/ Le décor.
II.2/ L'espace scénique.
II.3/ L'évolution des personnages.
Chapitre sixième : Bref aperçu sur
les caractéristiques des personnages
masculins et
féminins.
I/ Traits caractéristiques des personnages
masculins.
I.1/ Le sens de l'honneur.
I .21/ L'hypocrisie.
I.3/ L'amour paternel.
II/ Traits caractéristiques des personnages
féminins.
II.1/ La faiblesse.
II.2/ La passion.
II.3/ L'inconstance.
Conclusion.
.
Il ressort de notre analyse que, les personnages sont
classifiés en fonction de leur rôle. Le rôle que un
personnage accomplit est déterminant dans l'existence de celui-ci et
surtout pour le développement du jeu théâtral. Fictif ou
réel, le personnage occupe une place on ne peut plus primordial dans la
chose théâtrale. Pour qu'il ait action dit-on, il faut d'abord et
avant tout des acteurs qui incarnent des personnages. A n'en point douter,
l'importance et le rôle de ceux-ci ne sont plus à
démontrer. Notre objectif majeur en choisissant un tel sujet, est primo
de participer au débat sur la classification et la détermination
de la fonction du personnage. Secondo, nous voulons apporter notre modeste
contribution à la compréhension de celui-ci à travers ses
multiples fonctions dans une oeuvre dramatique.
Toute fois, si nous avons pu montrer, ou relever quelques
fonctions du personnage, il n'en demeure pas moins que, la question sur le
rôle de celui-ci reste à toute fin utile, un questionnement
continuel.
Par ailleurs, si nous avons basé notre
réflexion sur les oeuvres de Shakespeare, c'est pour la simple raison
que nous jugeons celles-ci très proche non seulement de notre sujet,
mais aussi et surtout de notre objectif. Hamlet et Othello
dépeignent avec clarté le statut des personnages. Par exemple
les types de dialogues entre les personnages sont des éléments
déterminants pour faire la typologie de celui-ci. Il faut cependant
noter que, la question de l'identité des personnages est un thème
lancinant dans le théâtre shakespearien. En effet, le plus
souvent, les héros paraissent ambivalents, ou ont un caractère
irrésolu. Commettent-ils des actes sans être convaincu de leur
nécessité ? Pour la conception de ses personnages,
Shakespeare a fait montre de son talent, qui n'est plus à
démontrer.
Par l'exploration de la vie d'un royaume, c'est la vie de
toute l'humanité qui est mis à nu dans Hamlet et
Othello. Shakespeare faut-il le souligner est à la fois excellent
aussi bien comme poète que dramaturge. Ses oeuvres en
générale, exposent les traits, les convictions personnelles de
l'homme. Il y a une philosophie de la vie qui reste en grande partie la
même dans toutes ses oeuvres. De par cette particularité,
Shakespeare, est l'un des plus grands auteurs de la littérature
universelle. C'est avec lui que la tragédie et la comédie
élisabéthaine atteignent leur apogée. A la question de
savoir qui est Shakespeare ? Victor Hugo répond en ces
termes :
[cet homme] a la tragédie, la comédie, la
féerique , l'hymne, la farce, le vaste rire, la terreur, et
l'horreur, et pour tout dire en un mot, le drame.
Il touche aux pôles. Il est de l'olympe et du
théâtre de la gloire17.
Pour Victor Hugo, Shakespeare est en d'autres termes un
artiste complet du fait qu'il excelle dans tout les genres. Au delà de
son talent, de la richesse de son style, de la complexité de ses
intrigues, et ses études de caractère inégalé, sa
compréhension de la destinée de l'homme, conduit par
l'égoïsme confère à l'oeuvre de Shakespeare une
grandeur immortelle et en a fait de lui le plus illustre représentant de
la littérature anglaise.
L'étude du personnage étant une tâche
très délicate, l'expérience de nos maîtres, nous
sera d'un grand apport, dans la production d'une analyse conséquente du
dit sujet. Nous ne pourrions rien entreprendre sans la moindre remarque de
ceux-ci. Ce sujet valant son pesant d'or, nous espérons profiter encore
de leurs si riches enseignements, surtout de leur conseil pour amener à
bien notre projet de thèse.
17 H. Fluchère, Shakespeare, dramaturge
élisabethain, Gallimard, 1996, p122.
I/ Sources primaires.
Corpus.
1-Shakespeare, William. Hamlet. London, Collins London and
Glasgow, 1601.
2- Othello. London,
Collins London and Glasgow, 1604.
Quelques oeuvres du même auteur.
3- Romeo and Juliet.
London, Collins London and Glasgow,
1595.
4- Macbeth. London,
Collins London and Glasgow, 1605-
1606.
5- King Lear. London,
Collins London and Glasgow, 1606.
6- As You Like It.
London, Collins London and Glasgow,
1599.
7- The Comedy of
Error. London, Collins London and
Glasgow, 1592.
8- Measure For
Measure. London, Collins London and
Glasgow, 1604.
9- The Merchant Of
Venice. London, Collins London and
Glasgow, 1599.
10- Julius Ceasar.
London, Collins London and Glasgow, 1601.
11- Coriolanus.
London, Collins London and Glasgow, 1608.
12- Much Ado About
Nothing. London, Collins London and
Glasgow, 1599.
II/ Sources secondaires.
1-Oeuvres de références.
11-Abbé, D'Aubignac. La pratique du
théâtre. Paris, Champion, 1927.
12- Anthony, Burgess. Shakespeare. London, Jonathan
Cape, 1970.
13-Alastair, Fowler. The Plays Within The Play of
Hamlet. London and New
York, Methuen, 1987.
14-Aristote. La poétique.
Paris, Seuil, 1980.
15-A.Helbo, Johannsen, Théâtre mode
d'approche. Bruxelles, Labour 1987.
J.D, Pavis, P.Ubersfeld, A.
16-A.L, Rowse. Shakespeare The Man. London,
Mac mille, 1973.
17-André, Villiers. L'acteur comique.
Paris, Presse Universitaire de France,
1987.
18-Bistagne-Ghiron, Recherche sur les acteurs dans la
Grèce antique.
Paulette. Paris, Les belles Lettres,
1976.
19-Catherine, Belsey. The Subject of Tragedy. London,
Rutledge, 1991.
20-Denis, Diderot, Paradoxe sur le
comédien. Paris, Collin, 1992.-
21-Harold, Fleur. Othello de William
Shakespeare. New York, Chelsea
House, 1987.
22-Jane, Anderson. Othello comme tragédie.
Cambridge, Cambridge
University Press,
1980.
23- Michel, Prunel, La fabrique du
théâtre. Paris, Nathan, 2000.
24-Phillippe, Van, Les grands comédiens.
Paris, PUF, 1960.
Tieghen.
25-William, Rolfe. Une vie de Shakespeare. Boston,
Dana Estes and Company,
1948.
2-Oeuvres critiques.
26-André, Castanga. Panorama du siècle
élisabéthain. Paris, Seghers, 1970.
27- Asimov .Isaac. Asimov's Guide to Shakespeare: A guide
to Understanding
And Enjoying The Works of
Shakespeare. Gramercy; Reissue
édition, September 2,
2003.
28-A.C, Bradley, Shakespearean Tragedy. London, no
edited, 1904.
29- Shakespearean Tragedy: Lectures on
Hamlet, Othello, King
Lear and Macbeth.
Penguin, New edition October 1, 1991.
.
30-Anthony, Burges. English Literature. London, Longman,
1958.
31- Bocquet, Guy. Théâtre et
société: Shakespeare. Paris, Flammarion, 1969.
32-David, Crystal. Shakespeare's Words: A Glossary and
Language Companion.
Penguin, New
Ed edition December 31, 2002.
33-Barton, John. Playing Shakespeare:
An Actor's Guide. Methuen Anchor. 1st
Anchor books edition August 21,
2001.
34-Craig, Hardin. An Interpretation of Shakespeare.
New York, Oxford
University Press, 1936.
35-Goddard, Harold.The Meaning of Shakespeare. Volume 1.
Phoenix Books.
University of Chicago Press, New
Ed edition April 24, 1951.
36-Hazlitt, William. Characters of Shakespeare's Plays.
London, J.M. Dent and Co,
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37-Knight, G.W. The Golden Labyrinth. London, Methuen
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38-Kott, Jan. Shakespeare: notre contemporain.
Paris, Petite Bibliothèque.
Payot, 1978.
39-Reese, M.M. Shakespeare: His World and His Work.
London, E. Arnold and
Co; 1953.
40-Spencer, Shakespeare et la nature de l'homme.
Paris, Flammarion, 1949. Theodore
41-Styan, J.L. Shakespeare Stagecraft. Cambridge,
Cambridge University
Press, 1971.
42-Tillyard, E,MW.The Elisabethan World Picture. London,
Chatto and Windus,
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43-William, Othello: une étude critique.
Edimbourg, William Blackwood et
Turnbull. fils, 1892.
3-Articles.
44-Beuer,H. A Study of Coriolanus. Shakespeare
surveys no 10. Edited by A.
Nicoll, Cambridge University Press
1957.
45- Coriolan. Théâtre et
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Toulouse- Le Mirail. Série
B. Tome V. 1984.Université de
Toulouse-Le Mirail : service
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46-Jones-Davies. Le choeur, le prologue. Europe, Janvier
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47-Samarin S.M. Our Closeness to Shakespeare.
Shakespeare survey no16. Edited
by A Nicoll, Cambridge University
Press, 1963.
48- Les romanciers du réel. De
Balzac à Simenon. Seuil, 2000.
4-Ouvrages méthodologiques.
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49-Adams, Jon K. Causality and Narrative. Journal of
Literary Semantics, 1989:
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51 Narrative Explanation: A
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52-Bal, Mieke. Narratologie. Paris, Klincksieck,
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53-Banfield, Ann. Unspeakable Sentences: Narration and
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54-Bonheim, The Narrative Modes: Techniques of The
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56-Casparis, Tense Without Time: The Present Tense in
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57-Chatman, Story and Discourse. Narrative Structure in
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62-Greimas, Les actants, les auteurs et les figures,
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Algirdas, J. narrative et textuelle. Ed. C.
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63-Lintvelt, Jaap. Essai de typologie narrative : Le
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64-Jeremy, Narrative: From Mallory to Motion
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65-Peter, Brooks.Reading For The Plot: Design and Intention in
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2) Ouvrages en psychanalyse.
66- Anzieu, Le corps de l'oeuvre. Paris,
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67-Ballemin- Psychanalyse et littérature.
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68- ............ Vers l'inconscient du texte. Paris,
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69- Freud, Essais de linguistique
appliquée. Paris, Gallimard, 1975. Sigmund.
70-............... Délire et rêve dans
« Gradiva » de Jensen. Paris, Gallimard, 1969.
71-Le Galliot, Psychanalyse et langages
littéraires. Paris, Nathan, 1977. Jean.
72-Mauron, Des métaphores obsédantes au
mythe personnel. Introduction à la Charles.
psychocritique. Paris, Corti, 1962.
3) Ouvrages en sémiotique.
73- Benveniste, Problème de linguistique
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74- Chabrol, Sémiotique narrative et textuelle.
Paris, Larousse, 1973. Claude.
75- Coquet, Sémiotique littéraire. Tour,
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76- ............Sémiotique. L'école de
Paris. Paris, Hachette, 1982.
77- Courtes, Introduction à la sémiotique
narrative et discursive. Paris, Hachette, Joseph. 1976.
78- Greimas, Sémantique structurale. Paris,
Larousse, 1966. Algirdas, J.
79-............ Du sens. Paris, Seuil, 1970.
80- Essais de sémiotique
poétique. Paris, Larousse, 1972.
81-... Maupassant, la sémiotique du
texte : exercices pratiques. Paris, Seuil,
1976.
82-Groupe, Analyse sémiotique des textes. Lyon,
Presses universitaire de Lyon, D'entrevernes.1979.
83- Hamon. Statut sémiologique du personnage. In
poétique du récit, Paris, Seuil, Philippe. 1977.
84-Hénault, Les enjeux de sémiotique.
Paris, PUF, 1983. Ann.
85......... Narratologie, sémiotique. Paris,
PUF, 1979.
86-Jakobson, Essais de linguistique
générale. Paris, Minuit, 1983.
Roman.
87-............Question de poétique. Paris, Seuil,
1973.
88- Propp, Morphologie du conte. Paris, Seuil, 1965.
Vladimir.
4) Ouvrages en sociocritique.
89- Benveniste, Emile. Problème de linguistique
générale. Paris, Gallimard, 1966.
99- Duchet, Claude. Position et perspectives,
introduction à la sociocritique. Paris,
Nathan, 1979.
100- Gaillard, Code(s) littéraire(s) et
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Françoise.
101-Genette, Gérard. Figure II. Paris, Seuil,
1969.
102- .................. Nouveau discours du
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103-Hamon, Texte et idéologie.
Paris, PUF, 1984. Philippe.
104-Zima, Pierre. L'ambivalence romanesque.
Proust, Kafka, Musil, Paris, 1980.
105-.................. Pour une sociologie du texte
littéraire. Paris, U.G.E, 1978.
Dictionnaires et encyclopédies.
106-Duncan, Monica, Anthology of English Poetry for Foreign
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Brunett. London, 1937.
107-Duchet, Claude et Dictionnaire universel des
littératures. Vol.3, PUF,
Isabelle, Tournier. 1994.
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University of Toronto Press,
1993.
109-Laffont-Bompiani. Dictionnaire des personnages
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et de tous les pays. Poésie, théâtre, roman,
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société des éditions de dictionnaires
et
encyclopédies, 1960.
110- Michel, Corvin. Dictionnaire
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1992.
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encyclopédique du théâtre. Vol 2, Paris, Bordas,
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113-Encyclopedie : Alpha. La grande
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édition, Kister. Tome 14, 1983.
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T.Todorrov. Seuil, 1972.
116- Thema, art et culture. Paris, Larousse, 1991.
Index.
En italique les pages où ces auteurs ont été
cités.
1) A.C. Bradley, 12.
2) Alexander, Peter : 9,30, 34.
3) Barthes, Roland, : 4.
4) Barrault, Jean, Louis, 31.
5) Becq de Fouquires, L : 17.
6) Flaubert, Gustave : 6.
7) Fluchère, H : 46.
8) Hamon, Philippe : 15.
9) Jakobson, Roman : 26.
10) Jouve, Vincent : 38.
11) Robert, Paul : 13.
12) William, Robertson : 34.
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