REPUBLIQUE DU SENEGAL Ministère de
l'Enseignement Secondaire, des Centres Universitaires Régionaux et des
Universités
Université de Thiès Ecole Nationale
Supérieure d'Agriculture
Département Economie et Sociologie Rurale
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
ETUDE DE LA CONTRIBUTION DE L'ECOSYSTEME MANGROVE
A L'AMELIORATION DES REVENUS DES MENAGES DE PALMARIN (Region de Fatick,
SENEGAL)
Présenté par:
Mignane SARR
Pour l'obtention du Diplôme
d'Ingénieur Agronome Spécialisation:
Economie Rurale
Soutenu publiquement le 17 Février 2009 Devant le
Jury composé de :
Dr Saliou NDIAYE Directeur des études
Président
Dr Moustapha THIOUNE Chef du Département
Economie et Sociologie Rurales Membre
Dr Saliou DIANGAR Chercheur au CNRA de Bambey
Membre
Amadou Makhourédia DIOP Enseignant -
Chercheur UFR SADR ex ENSA Membre
Birahim FALL Enseignant - Chercheur à
l'ISFAR ex ENCR de Bambey Membre
Aboubakry KANE Coordonnateur de projet
UICN/Sénégal/Sokone Rapporteur
I
DEDICACES
le dedie ce travaiC a :
ALLA7f et a son Prophete Mohamed Pai2 et SaCut sur Lui qui
nous ont permis de faire ce travaiC.
Mon perefeu M. Mody SARR qui nous a Caisse orpheCins depuis
ce 13 janvier de C'annie 1993, que Ca terre de Toff vous soit Cegere;
Ma mere Marie SENG7fOR, une mere qui s'est evertuie toute sa
vie durant, pour C'education et Ca reussite de ses enfants;
Chers parents, vous avez consenti d'~normes sacrifices pour
notre education, pour C'amour iterneC et C'affection a notre egard.
Pourrai-je devenir un jour pour mes enfants ce que vous
etes pour moi : SymboCe de foi, du courage et de C'amour du travaiC dans
C'honnetete, Ca discipCine, Ca dignite et Ce respect du prochain. Puisse Dieu
vous recompenser pour ces efforts merites.
IC est aussi dédie a :
Monsieur EC hadji DIOVE, pour Ce soutien et Ces sages
conseiCs que vous ne cessez de me prodiguer. l'en suis infiniment reconnaissant
;
Mafemme Tatoumata SARR et monfiCs Mohamed Mody SARR;
Mesfreres et syzurs, qui m'ont toujours soutenu tout au Cong de mes etudes; Ma
beCCefamiCCe pour Ce soutien tout au Cong de ces Congues annies d'itudes ; A
vous tous, ce travaiC est Ce votre.
Mémoire defin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
|
|
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travaiC, je tiens a remercier toutes Ces
personnes qui m'ont soutenu a travers Ceurs actes, conseiCs et encouragements.
Leurs r>Ces m'ont ete d'un grand apport. le voudrais m'adresser speciaCement
:
Au CoConeC Mame BaCCa GrOETE, Directeur des Parcs Nationauc
qui m'a offert C'opportunite de faire cette formation,
Au Professeur Papa Ibra SAMB, Recteur de C'rOniversite de
TifIES,
Au Dr AbdouCaye DIENG, Directeur de C'E.N.S.A, a
travers Cui tout Ce corps professoraC, Au Dr SaCiou NDIATE,
Directeur des etudes,
Au Dr Moustapha cifIOrONE, Chef du Departement Economie et
SocioCogie RuraCes,
Nous Cui exprimons egaCement nos sinceres remerciements
pour avoir bien vouCu contribuer a notre formation d=Agroeconomiste et pour ses
conseiCs et suggestions. Nous exprimons notre profonde gratitude au2
professeurs du Departement.
A Idrissa WADE Enseignant chercheur a C'ENSA pour son
encadrement, ses conseiCs et sa rigueur scientifique, tout au Cong
de ce stage;
A Monsieur Amadou Makhouredia DIOP Enseignant--chercheur a
C'ENSA pour son encadrement ; A Madame Khady Mbaye Enseignante--Chercheur a
C'ENSA pour sa contribution a notre formation ;
Au chef de Mission de C'rOICN M. Racine KANE et C'ensembCe du
personneC qui n'a menage aucun effort pour Ca reussite de ce travaiC.
le citerai personneCCement M. Amadou Matar DIOrOE, chef de
programme a C'rOICN qui a toujours repondu positivement a nos soCCicitations et
n'a cesse de nous conseiCCer. Merci a vous.
A Monsieur Aboubackry KANE Coordonnateur de Projet base a
Sokone qui s'est evertue pour Ca reussite de ce travaiC, son encadrement
rapproche nous a ete d'un grand apport. A tout Ce personneC de C'rOICN
A Monsieur SaCiou DIANGAR chercheur au CNRA de Bambey
A Monsieur Birahim TALL forestier enseignant-chercheur a
C'IESAR ex ENCR A Monsieur Moustapha DEME Economiste des Peches ; Chercheur au
CRODT Au Cne Boucar NDIATE pour ses conseiCs et Ce suivi
scientifique,
Au Lt. Moussa TALL, un coCC~gue de Ca DPN en service a
C'rOICNpour ses conseiCs A Amath SARR et EamiCCe au quartier Mbour 3 de Thies,
pour Ceur hospitaCite
A Ca popuCation de PaCmarin, particuCierement au Capitaine
Mamadou SAGNA, Conservateur de Ca RNCP et au Sergent AbdouCaye BA, qui n'ont
menage aucun effort pour me mettre dans Ces conditions Ces meiCCeures
Au President de Ca communaute ruraCe de PaCmarin Monsieur
Ibrahima SARR pour son devouement et son attachement sansfin au service de Ca
communaute ; a, tous Ces paCmarinois
A Mapathe DJIBA, coCC~gue de service, que vive et demeure
notre amitie ;
A monfrere et ami Mamadou TALL, qui a su entretenir notre
amite depuis C'rOICN A tous mes coCC~gues de service du Ministere de
C'Environnement,
A Cheikh Mactar STLLA coCC~gue de service, pour ses conseiCs
et son soutien ;
A Moussa WADE et Babacar GATE, Medoune DIAGNE Moustapha WaCCy
Diouf, Abdou Aziz Diouf et Omar SANE pour Ceur soutien et C'estime qu'iCs ont
envers moi.
A Ca 23e promotion de C'E.N.S.A et vous tous.
Merci infiniment!
ii
Memoire defin d'etudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
RESUME
Dans les pays en développement, les moyens de
subsistance et la sécurité alimentaire de millions de personnes
dépendent dans une large mesure des zones humides. L'U.IC.N, cadre
d'accueil de notre étude, contribue de manière forte à
l'interaction entre les objectifs de la conservation et les forces
socioéconomiques des zones humides. Ce mémoire porte sur la
contribution de l'écosystème mangrove à
l'amélioration des revenus des ménages de Palmarin. Les
ressources malacologiques occupent une place importante dans les ménages
insulaires du delta du Saloum. Elles représentent une opportunité
de diversification pouvant permettre aux ménages de sécuriser
leurs revenus. La méthodologie utilisée est axée sur
différentes phases allant de la revue bibliographique au
dépouillement, analyse et traitement des données en passant par
les entretiens préliminaires, l'élaboration des outils de
collecte de données, l'échantillonnage et les enquêtes. Une
typologie utilisant une classification en nuées dynamiques a permis
d'identifier quatre (4) grands groupes au sein des ménages
enquêtés.
Il s'agit :
§ des ménages de type I qui sont les plus
équipés en matériel agricole (5) et de taille moyenne
(5UTH);
§ des ménages de type II qui sont peu
équipés en matériel agricole(2,2) mais de grande taille
(8UTH), disposant d'un peu de bétail avec des revenus de niveau moyen
;
§ des ménages de type III qui sont peu
équipés en matériel agricole (2) et de petite taille
(3 UTH) avec des revenus substantiels ;
§ des ménages de type IV peu équipés
en matériel agricole (2) et de taille moyenne
(6UTH) générant les plus faibles revenus.
Les produits de rente exploités de
l'écosystème mangrove sont multiples et variés. Les
principaux sont les ressources malacologiques : coques, huîtres, cymbium
; les ressources forestières telles le Détarium et l'Adansonia et
enfin d'autres produits comme le sel. La filière sel est plus dynamique
et mobilise plus de personnes en particulier des femmes. La filière
« Ditakh » présente de plus en plus d'intérêts
pour la population. Les débuts de cueillette sont organisés vu
l'engouement créé au sein de la population. L'étude a
révélé que les produits de rente exploités dans la
mangrove occupent les femmes pour 70% de leur temps et leur
procurent en moyenne de 55 600,83 F CFA par exploitant et
l'exploitation des ressources forestières procure en moyenne 37
937,1 F CFA par exploitant et par saison. La part des revenus issus de
la mangrove dans les différents ménages varie entre
18% et 46%.
Mots clés : Fatick ;
Sénégal ; amélioration ; malacologique ;
écosystème ; zones humides ; cueillette, revenus.
SUMMARY
In the developing countries, means of subsistence and food
security for millions of people depend on large measure of wetlands. I.U.C.N
that held our study is well contributing to the interaction between
conservation objectives and the wetland microeconomic forces. The study is
dealing with the mangrove ecosystem contribution to the incomes improvement of
Palmarin villages' householders. The malacology (mollusks studies) resources
cover an important place in the islander operating system of Delta du Saloum.
They represent an opportunity to diversify activities which can allow family
exploitation to reassure their incomes. The methodology adopted is set on
different phases going from the bibliography review to the data analyzing,
getting by preliminary interviews, data collection tools elaboration, sampling
and enquiring. A typology based on a dynamic swarm has arranged four great
groups among enquired families:
..- Group I that gathers the families most
provided on equipment. These families are fairly big;
..- Group II where families are low provided on
equipment. They are big families with few cattle and fair high incomes;
..- Group III that has big families which are
low provided on agricultural equipment but having high substantial incomes;
..- Group IV that gathers families with the
lesser incomes per unit.
The different income products coming from mangrove ecosystem
are numerous and varied. The mains among them are composed of malacological
resources (shells, oysters, cymbiums), by the salt and some forest products
like Detarium and Adansonia fruits. The salt industry is more dynamic sector
and vehicles more people, especially the women. «Ditakh» industry
becomes more and more interesting for local population. The picking fruits
starting periods are defined because of the rush that creates in the
population. The study has revealed that exploitation of income products from
mangrove is taking up 70% of women's time and provide each of
them the mean benefit of 55 600,83 F CFA. The forest resources
exploitation generates the mean benefit of 37 937, 1 F CFA per
a person and per a year.
Key words: Fatick, Senegal;
improvement; malacology, ecosystem, wetlands, picking, incomes.
iv
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
TABLE DES MATIERES
DEDICACES~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~i
REMERCIEMENTS
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ii
RESUME~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~iii
SUMMARY~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~iv
TABLE DES MATIERES
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~v
LISTE DES FIGURES
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~vii
LISTE DES TABLEAUX
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~vii
LISTE DES ANNEXES vii
LISTE DES ACRONYMES viii
INTRODUCTION~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~1 PARTIE
I: CONTEXTE DE L'ETUDE A
1.1 Caracteristiques des ecosystemes de mangroves
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~2 1.1.1 Interets des
mangroves ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~2
1.1.2 Distribution de la mangrove au Senegal
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~3 1.1.3 Mangrove au
Delta du Saloum
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~3
1.2 Presentation de la communaut6 rurale de Palmarin
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~5
1.2.1 Milieu physique
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
1.2.1.1 Le Relief
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
1.2.1.2 Le Climat
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
1.2.1.3 Les Sols
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~6
1.2.1.4 La vegetation
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~6
1.2.1. Les Ressources en eau
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~6 1.2.1. .2
L'hydrologie
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7
1.2.2 Le milieu humain
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7
1.2.2.1 Evolution demographique
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7 1.2.2.2
Structure demographique
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7 1.2.2.3
Repartition de la population sur le territoire
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7
1.2.3 Le systeme agraire actuel, structure et fonctionnement
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~8 1.2.3.1 Une civilisation agraire
ancienne ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~8 1.2.3.2
L'ecosysteme cultive
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~9 1.2.3.3 Le
systeme social productif
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~11 1.2.3.4 Les
modes de renouvellement de la fertilite
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~12 1.2.3. La dynamique actuelle
de l(ecosysteme cultive
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~13
1.3 Cadre institutionnel de l'etude : l'U. .C.N
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~14 1.3.1
Historique
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~14
1.3.2 Mission
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~14
1.3.3 Objectifs
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~14
1.3.4 Commissions de l'U.I.C.N
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~14 1.3.
Organisation
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~1
1.3.6 Activites 1
1.4 Cadre reglementaire
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~16
1.4.1 Textes et lois regissant la RBDS
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~16 1.4.2
Conventions internationales regissant la gestion de la RBDS
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~16
PARTIE II : PRESENTATION DE L'ETUDE
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~B 2.1
Justification
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~17
2.2 Problematique
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~18
2.3 Objectifs
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~19
2.3.1 Objectif global
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~19
2.3.2 Objectifs specifiques
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~19
2.4 Définition des concepts de base
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~19
2.4.1 Les unités économiques
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~19 2.4.2
Description des ménages agricoles
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~20 2.4.3 Approche
écosystémique
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~21
2.5 Méthodologie
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~21
2. .1 Recherche bibliographique
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~21 2. .2
Enquetes de terrain 22 2. .3 Echantillonnage
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~22 2.
.4 Choix des variables pour la typologie
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~23 2. . Traitement et
analyse des données
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~23 2. .6 Limites de
l'enquete
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~23
PARTIE III: RESULTATS ET DISCUSSIONS
C
3.1 Typologie des ménages agricoles de Palmarin
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~24 3.1.1
Résultat de la classification hiérarchique
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~24 3.1.2 Sources de
revenus des ménages
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~24 3.1.2.1
Elevage
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~2 3.1.2.2
Activités agricoles
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~26 3.1.2.3
Activités non extractives
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~27 3.1.2.4
Activités extractives
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~28 3.1.3
Description des ménages
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~29 3.1.3.1
Les ménages de type I :
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~29 3.1.3.2
Les ménages de type II :
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~32 3.1.3.3 Les
ménages de type III :
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~34 3.1.3.4 Les
ménages de type IV :
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~36 3.1.4
Analyse comparative des différents types de ménages
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~38
3.2 Analyse des coets et revenus des ménages
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~39 3.2.1. Les
couts
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~39 3.2.1.1
Les couts liés a l'exploitation des ressources malacologiques
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~39 3.2.1.2 Les couts de la main d'oeuvre
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~40 3.2.1.3 Les
couts agricoles
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~40 3.2.1.4
Les couts des PFNL
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~40 3.2.2
Les revenus
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~41 3.2.2.1.
Les revenus agricoles
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~41 3.2.2.2
Les revenus forestiers
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~41 3.2.2.3
Les revenus halieutiques
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~44
3.3 mpacts des activités de cueillette sur les
ménages
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~50 3.3.1 Impacts
sociaux
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
1 3.3.2 Impacts sur la production agricole
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 1 3.3.3 Atouts
du milieu pour l'exploitation des ressources malacologiques
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 2 3.3.4 Contraintes de l'exploitation des
ressources malacologiques ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 2 3.3.4.1
Contraintes sur les exploitants
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 2 3.3.4.2 Impacts
des activités de cueillette sur l'écosysteme mangrove
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 3
3.4 Utilisations des revenus tirés des
activités de cueillette ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~54
3.4.1 Formation des revenus
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 4 3.4.2
Utilisations des revenus
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 3.4.3
Comparaison entre revenus agricoles et revenus extra agricoles
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 6 3.4.4 Revenus extra agricoles
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 6
CONCLUSION~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~57 Refer
nc s Bibliographiqu s
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~60 ANNEXES
E
vi
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Structure linéaire d'un peuplement naturel de
mangrove /Sénégal (UICN, 1998) 4
Figure 2: Revenus tirés des principales activités
de la zone 29
Figure 3: Répartitions des revenus au niveau des
ménages de type I 31
Figure 4: Répartition des revenus dans les ménages
du groupe II 34
Figure 5: Répartition des revenus dans les ménages
de type III 35
Figure 6: Répartition des revenus au niveau des
ménages du groupe IV 37
Figure 7: Répartition des revenus agricoles dans les
différents groupes 41
Figure 8: Revenus tirés des produits forestiers non
ligneux 42
Figure 9: Revenus tirés de l'exploitation des
huîtres 44
Figure 10: Répartition des revenus tirés de la
cueillette des arches 45
Figure 11: Répartition des revenus tirés de
l'exploitation des opercules 46
Figure 13: Répartition des revenus tirés de
l'exploitation du sel 47
Figure 15: Différents revenus tirés des produits
halieutiques et de l'exploitation du sel 50
Figure 16: Contribution des différentes activités
dans le revenu des ménages 50
Figure 17: Répartition des revenus tirés de la
mangrove au sein des ménages 56
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Evolution pluviométrique de l'arrondissement de
Fimela 5
Tableau 2: Répartition de la population de Palmarin par
Village 8
Tableau 3: Les grandes étapes des itinéraires
techniques 10
Tableau 4: Outillage manuel et matériel de culture
attelée: durée de vie 11
Tableau 5: Répartition des ménages
enquêtés au niveau de Palmarin 23
Tableau 6: Typologie des ménages 24
Tableau 7: Composition moyenne du cheptel par village 25
Tableau 8: Compte d'exploitation des ménages de type I
30
Tableau 9: Compte d'exploitation des ménages de type II
32
Tableau 10: Compte d'exploitation des ménages de type III
34
Tableau 11: Compte d'exploitation des ménages de type IV
36
Tableau 12: Formation du revenu par type de ménages (FCFA)
54
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Localisation de la CR de Palmarin a
Annexe 2 : Carte de la réserve naturelle communautaire de
Palmarin a
Annexe 3 : Répartition des recettes touristiques b
Annexe 4 : Résultats de l'analyse statistique b
LISTE DES ACRONYMES
CERP Centre d'Expansion Rurale et
Polyvalent
CNRA Centre National de Recherche
Agronomique
CRODT : Centre de Recherche
Océanographique de Dakar Thiaroye
CRP Communauté Rurale de
Palmarin
CSAO Club du Sahel et de l'Afrique
de l'Ouest
DSRP Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté
ENSA Ecole Nationale
Supérieure d'Agriculture
FAO Organisation pour
l'alimentation et l'agriculture
FEM : Fonds pour l'Environnement
Mondial
GEC Groupement d'Epargne et de
Crédit
IRD Institut de Recherche pour le
Développement
ISFAR Institut Supérieur de
Formation Agricole et Rurale
ONG Organisation Non
Gouvernementale
ONU Organisation des Nations
Unies
PAGERNA : Projet Autopromotion et
Gestion des Ressources Naturelles au Sine Saloum
PFNL Produit Forestier Non
Ligneux
RBDS Réserve de
Biosphère du Delta du Saloum
RNC Réserve Naturelle
Communautaire
UCAD Université Cheikh Anta
DIOP
UFR SADR Unité de Formation
et de Recherche en Sciences Agronomiques et du Développement
Rural
UICN : Union Internationale pour la
Conservation de la Nature
UTH Unite de Travail Homme
VALEURS : Valorisation des
Espèces pour une Utilisation durable des Ressources Sauvages au
Sénégal
WAAME : West African Association For Marine
Environnement
viii
Mémoire de in d'études#M. SARR# ENSA
'Thies 2009
INTRODUCTION
En Afrique de l'Ouest la majorité des populations vit
en zone rurale et tire une partie importante de ses revenus de l'exploitation
des activités de cueillette. Ces activités contribuent à
hauteur de 1% au Produit Intérieur Brut, soit 5% du secteur primaire du
Sénégal, pays sahélien à prédominance rurale
qui dispose de ressources naturelles limitées (FAO,
1993a).
La croissance continue de la population ouest africaine,
estimée à 290 millions aujourd'hui et qui peut atteindre environ
430 millions en 2020, justifie les préoccupations liées à
la de sécurité alimentaire et aux conditions de vie d'une
population dont la consommation quotidienne ne cesse d'augmenter (CSAO,
2006).
Aujourd'hui, il est largement reconnu que le
développement des zones rurales devrait passer par une diversification
des revenus des ménages, jusqu'à présent trop
dépendants des cultures de rente. D'ailleurs, l'emploi et le revenu de
millions de ruraux sont liés à la forêt. Pour beaucoup
d'entre eux, l'argent tiré de la collecte, de la vente ou de la
transformation des produits forestiers représente un apport
considérable au revenu du ménage, et permet d'acheter des vivres
et d'investir dans la production vivrière future (FAO,
1993b).
L'UICN, dans le cadre de ses programmes, a depuis 1999 avec le
projet VALEURS, effectué une étude pour
déterminer la valeur économique des ressources sauvages du
Sénégal.
Ce projet a révélé que les plantes
sauvages semblent être particulièrement importantes pour les
ménages les plus pauvres, contribuant ainsi jusqu'à plus de 50%
à leur revenu monétaire total. Selon les mêmes
études, la contribution économique annuelle des PFNL se situerait
probablement entre 3,5 et 11,1 milliards F CFA, avec une estimation
médiane de 4.5 milliards de F CFA au Sénégal (BA et al
2006).
Malgré leur importance, l'évaluation
économique ou la contribution des ressources sauvages dans la
satisfaction des besoins des ménages au Sénégal a fait
l'objet de peu d'études approfondies (VALEURS, 2005c). C'est
dans ce cadre que s'inscrit notre étude qui vise une meilleure
connaissance des apports de l'écosystème mangrove au sein des
ménages à travers le sujet intitulé «
étude de la contribution de l'écosystème mangrove à
l'amélioration des revenus des ménages des villages de Palmarin
».
Cette étude, sans avoir la prétention d'être
exhaustive vient contribuer à cette évaluation.
Elle s'articule autour de trois grandes parties : le contexte de
l'étude ; la présentation de l'étude ; la discussion des
résultats qui aboutit à des recommandations.
PARTIE I ~
A
COIWTEXTE DE L'ETUDE
2
1.1 Caractéristiques des
écosystèmes de mangroves
Les mangroves sont parmi les plus importants
écosystèmes forestiers tropicaux, qui fournissent plusieurs
ressources et services essentiels. Les mangroves sont des forêts
marécageuses littorales des pays de la zone intertropicale, dont les
espèces dominantes sont des palétuviers, parfois aussi
appelés mangliers. Elles sont composées d'arbres, d'arbustes et
de quelques espèces de palmiers et de lianes. Elles couvrent environ 150
000 km2 dans le monde et leur importance est telle que, compte tenu
du processus de destruction qui les affecte, elles justifient d'importantes
mesures de protection et de suivi.
Les palétuviers appartiennent à des genres
différenciés, comme Avicennia ou Rhizophora,
possédant des qualités d'adaptation remarquables à la
salinité des sols, à leur faible teneur en oxygène et
à la durée de leur submersion. Ils possèdent à cet
effet des racines aériennes très développées, une
pression osmotique élevée et sont capables d'absorber une grande
partie de l'eau de pluie qu'ils captent par leur système foliaire. Au
total, une soixantaine d'espèces sont recensées dans le monde.
1.1.1 Intérêts des mangroves
La mangrove génère une riche litière
végétale où abondent les micro-organismes qui fournissent
une importante nourriture pour les poissons. Ceux qui attirent le plus la
curiosité, sont les périophtalmes ; poissons capables de se
mouvoir aussi bien dans l'eau que sur les terrains découverts où
ils abondent en marée basse. On y trouve aussi de nombreux autres
poissons attirés par la richesse du milieu, de nombreux
crustacés, des crevettes, des huîtres, de grands crabes de
palétuviers et les très nombreux crabes violonistes. La mangrove
est une source de bois de construction et de bois d'énergie ainsi que de
produits non ligneux tels que le miel, les matières de teinture comme le
tanin, les substances médicinales, l'alcool, etc. Elle a en même
temps d'autres fonctions d'intérêt public telles que :
~ Lieux de récréation, repos et de détente
;
~ Lieux de reproduction et de développement des ressources
halieutiques ; ~ Prévention contre l'érosion côtière
et épuration des eaux ;
~ Conservation du milieu atmosphérique (absorption du
CO2, approvisionnement en O2) ; ~ Protection de
l'écosystème (faune et flore sauvages).
En effet, la végétation assure une fonction
hydro-régulatrice et de façon naturelle assure un
équilibre morpho dynamique (équilibre entre l'érosion et
la sédimentation) par le système d'épandage des crues.
(PAGERNA ; 2003).
1.1.2 Distribution de la mangrove au
Sénégal
La plupart des écosystèmes de mangrove au
Sénégal se rencontre dans les zones deltaïques. Ils sont
cependant rencontrés en peuplement très développé
ou sous forme de reliques au niveau de Saint Louis, dans le delta du Saloum,
à la Somone et en Casamance.
Les mangroves du Sénégal et de la Gambie sont
des mangroves de type atlantique, caractérisées par leur
pauvreté en espèces végétales. Elles se sont
installées et développées dans des milieux intertidaux
caractérisés par la présence de chenaux de marée
nombreux et disséqués, dans lesquels le taux de
sédimentation est faible. (MARIUS ; 1985)
La végétation présente une zonation
caractéristique liée en grande partie à l'adaptation des
espèces végétales aux conditions de salinité, mais
d'une manière générale la séquence est de type :
Rhizophora racemosa (ou mangle) - Rhizophora mangle + Avicennia -
Avicennia - tanne inondée - tanne vive - tanne herbacée.
1.1.3 Mangrove au Delta du Saloum
Dans l'estuaire du Saloum la mangrove renferme principalement
quatre genres que sont : Rhizophora, Avicennia,
Laguncularia et Conocarpus.
Le genre Rhizophora, communément appelé «
palétuviers rouges », est représenté au Saloum par
trois espèces appartenant à la famille des Rhizophoracées.
Il s'agit de : Rhizophora mangle L., Rhizophora racemosa
G.F.W. Meyer et Rhizophora harrisonii Leechman. Ce dernier, pour
beaucoup d'auteurs notamment, est un hybride entre les deux premiers.
Aujourd'hui, les deux espèces de Rhizophora en l'occurrence
racemosa et harrisonii sont difficilement dissociables sur
les critères de reconnaissance de ces deux essences note PIRARD,
(1999).
Ces trois espèces de Rhizophora, bien que
distinctes par leur floraison, se caractérisent toutes par leurs racines
échasses qui forment de larges arceaux à la base de l'arbre, et
par leur viviparité.
Le genre Avicennia ou « palétuvier blanc
», qui appartient à la famille des Verbénacées, est
représenté par une seule espèce dans l'estuaire du Saloum
; il s'agit d'Avicennia africana P. Beauv. Cette plante est
caractérisée par la présence de racines aériennes
ou pneumatophores qui lui permettent d'absorber l'air atmosphérique et
présentent donc un géotropisme inversé.
Les deux autres genres, Laguncularia et
Conocarpus, appartiennent tous deux à la famille des
Combrétacées et sont représentées dans l'estuaire
du Saloum chacun par une seule espèce, respectivement Laguncularia
racemosa Gaerth et Conocarpus erectus L.
3
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
La végétation de la mangrove du Saloum se
caractérise par une zonation qui s'organise de l'eau libre vers
l'hinterland en une succession de zones. (Figure 1)
La tanne herbacée est colonisée par Sesuvium
portulacastrum, sporobolus robustus et Philorexus
vermicularis. Il existe également des formations de cordons et
d'îlots sableux où l'on trouve Cocos nucifera, Elaeis
guineensis sur sables marins peu évolués, rapporté
par PIRARD ; (1999)
Figure 1: Structure linéaire d'un peuplement
naturel de mangrove /Sénégal (UICN, 1998)
Légende :
1. Mangrove : Rhizophora harrisonii (hauteur 5 à 12
m)
2. Mangrove : En grande partie Rhizophora mangle
(hauteur 1 à 3m)
3. Mangrove : Espèce dominante, Avicennia
africana (hauteur 1 à 2m)
4. Tanne : Sol dépourvu de végétation ou
quelques Cypréracées,
5. Bordure : Aizoacées, Sesuvium
portulacastrum,
6. Côte sableuse : Arbustes (Conocarpus
erectus)
7. Végétation continentale : Adansonia,
Pterocarpus, Acacia...
1.2 Présentation de la communauté
rurale de Palmarin
La communauté rurale de Palmarin se trouve au sein de
la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum (RBDS) qui est
située sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest, au centre ouest du
Sénégal, à la frontière gambienne. Elle est
localisée entre 13°35 et 14°15 de Latitude Nord et 16°03 et 16°50 de
Longitude Ouest. La R.B.D.S couvre une superficie de 334000 hectares (DOG
2003).
Au plan administratif, la CR de Palmarin se trouve dans
l'arrondissement de Fimela, région de Fatick, et s'étend sur une
superficie de 77 km2. (Voir annexe 1).
1.2.1 Milieu physique 1.2.1.1 Le Relief
La communauté rurale présente un relief
relativement plat avec des dépressions plus ou moins marquées au
Sud - Est dans le bolong et des formations de dune de sable dans la partie
Ouest.
1.2.1.2 Le Climat
Il est le plus doux de l'arrondissement de Fimela avec une
température moyenne de 28°C.
Les pics sont de 16°C en Janvier et de 38°C en Juin.
Ce qui s'explique par sa situation géographique qui lui confère
un caractère de presqu'île. Les trois principaux vents qui
soufflent dans la localité sont : l'alizé maritime, l'harmattan
et la mousson. La zone se trouve entre les isohyètes 800mm et 900mm.
Tableau 1: Evolution pluviométrique de
l'arrondissement de Fimela
|
|
Année
|
Quantité d'eau en mm
|
Nombre de jours
|
2007
|
527.3
|
31
|
2006
|
546
|
33
|
2005
|
853
|
31
|
2004
|
494.7
|
22
|
2003
|
667.5
|
29
|
2002
|
661.7
|
39
|
2001
|
663.6
|
41
|
2000
|
787.4
|
43
|
1999
|
920.3
|
61
|
1998
|
663.8
|
36
|
Source : CERP de Fimela 2008
Ce tableau montre que la moyenne décennale (1998-2007)
enregistrée dans l'arrondissement de Fimela est de 629.06 mm en 36 jours
de pluies. Cependant ce chiffre cache d'importantes fluctuations. En 1999, la
hauteur d'eau enregistrée était de 920.3 mm pour 61 jours de
pluie.
5
Mémoire de in d'études#M. S ARR# ENS A
Thies 2009
1.2.1.3 Les Sols
Au niveau du terroir, deux types de sols sont rencontrés
:
a) Les sols Dior : qui représentent
12 % de la superficie de la communauté rurale soit moins de 1000 ha, se
localisent dans la partie Nord-Est. Ce sont des sols ferrugineux tropicaux
favorables aux cultures pluviales, au maraîchage et à
l'élevage.
b) Les Tannes : ces sols constituent plus de
85 % du terroir. Ils sont rencontrés dans toute la partie Sud-Est et au
delà. Les tannes sont des sols halomorphes acides et hyper salés
d'où leur caractère inculte. Ce type de sol continue de
s'étendre en réduisant la superficie cultivable.
1.2.1.4 La végétation
Elle est de type Soudano-Guinéen à
Soudano-Sahélien. L'influence de la mer apporte un climat favorable au
développement de certaines espèces telles que : les palmiers
à huile, les palmiers nains, les rôniers et les cocotiers.
Actuellement, quelques rares zones relativement bien conservées
persistent dans la communauté rurale. Les plus importantes sont :
> La frange de Faboura au Nord de
la communauté rurale qui abrite les espèces suivantes :
Borassus aethiopum, Acacia albida (Del).
Combretum glutinosum (Perr. Ex DC.),
Adansonia digitata (L.) et Detarium senegalense (J. F.
Gmel.).
> La mangrove se présente
sous forme de relique avec des espèces comme : Rhizophora
racemosa et Avicennia africana. La faune, jadis, très
variée est aujourd'hui quasi-inexistante.
1.2.1.5 Les Ressources en eau 1.2.1.5.1 Le
réseau hydrographique :
Il comprend :
a) Le bras de mer du Saloum : il
traverse la CR de Palmarin dans toute sa partie Sud.
Il présente une très forte teneur en sel
surtout en saison sèche, ce qui permet de pratiquer l'extraction du sel.
Par contre, cette même caractéristique est facteur d'extension des
terres salées.
b) L'Océan Atlantique : il
occupe toute la façade Ouest de Palmarin. Le courant froid des Canaries
associé au contre courant chaud équatorial favorise les
remontées d'eaux froides près des côtes. Ces eaux froides
sont très riches en éléments nutritifs permettant un
développement massif de phytoplancton, la zone est ainsi
particulièrement poissonneuse. (SABINOT ; 2003)
1.2.1.5.2 L'hydrologie
La communauté rurale capte les eaux souterraines des
différentes nappes telles que :
- le Continental terminal: il
présente des lentilles d'eau de faible épaisseur
(inférieur à 7m) et répond à tous les usages ;
- le Paléocène: il est
surtout utilisé pour les usages domestiques malgré, les
difficultés d'exhaure au niveau des puits ;
- le Maestrichtien: est capté
par le forage de Djiffère. Cette eau est impropre à la boisson et
à l'irrigation parce que renfermant une très forte teneur en
sel.
1.2.2 Le milieu humain
1.2.2.1 Evolution démographique
En 1988, la CR comptait 4 800 habitants. Dix ans après,
les dernières estimations officielles chiffrent à 6 700 le nombre
d'habitants. Il y a une évolution de 1 900 habitants soit un taux
d'accroissement annuel de 3,5%. Les données du recensement administratif
sont souvent tronquées par les ménages qui font toujours la
corrélation entre recensement et taxes rurales. Le nombre d'habitants
tourne autour de 6466 habitants répartis en 883 ménages (CRP
2008).
1.2.2.2 Structure démographique
L'analyse des statistiques relatives à la population,
révèle une prédominance des jeunes qui représentent
plus de 65% de la population. Cette caractéristique est
déterminée par les classes d'âge de moins de 15 ans qui
regroupent 40% des habitants et de 15 à 35 ans qui font plus de 25% de
la population. La population active est estimée à 47% soit un
bras valide pour deux personnes, ce qui est assez substantiel en milieu
rural.
1.2.2.3 Répartition de la population sur le
territoire
Le tableau 2 indique une population moyenne de 1 293,2
habitants par village. Et sur les cinq villages que compte la communauté
rurale trois dépassent cette moyenne. Ce mode d'habitation qui se
caractérise par une concentration des populations au sein de grands
villages, relève d'un fort ancrage des liens de parenté et d'une
forte solidarité ancestrale. Palmarin Ngallou est le village le plus
peuplé de la zone avec 2 478 habitants.
7
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
Tableau 2: Répartition de la population de
Palmarin par Village
PALMARIN
|
HOMMES
|
FEMMES
|
TOTAL
|
Diakhanor
|
457
|
162
|
619
|
NGounoumane
|
719
|
804
|
1523
|
Ngallou
|
1264
|
1214
|
2478
|
Ngueith
|
366
|
444
|
810
|
Sessène
|
490
|
446
|
1036
|
Total
|
3632
|
2834
|
6466
|
Source : CR Palmarin, 2008
1.2.3 Le système agraire actuel, structure et
fonctionnement
Le système agraire est défini comme un mode
d'exploitation du milieu historiquement
constitué et durable, un système de forces de
production adapté aux conditions bioclimatiques d'un espace donné
et répondant aux conditions et aux besoins sociaux du moment. (THIOUNE,
2006). Il s'agit de caractériser les pratiques techniques,
économiques et sociales des agriculteurs et de comprendre les
phénomènes qui les font évoluer. En outre le diagnostic
permet de prévoir les transformations ultérieures, que l'on
intervienne ou non sous forme de projet. Expliciter le système agraire
de Palmarin actuel conviendrait donc à étudier les
caractéristiques de structure (écosystème cultivé,
écosystème mangrove et outillage) et le fonctionnement (modes de
renouvellement de la fertilité, modes de conduite des élevages,
modes de conduite des cultures).
1.2.3.1 Une civilisation agraire ancienne
La région historique du Sine Saloum, peuplée de
paysans sérère, constitue un exemple de civilisation agraire
intégrant l'agriculture et l'élevage. L'ancien système de
production était à deux composantes: des champs essentiellement
cultivés en céréales vivrières (mils et sorghos) ;
des troupeaux, richesse du groupe familial, source de prestige, monnaie
d'échanges et réserve monétaire.
L'aire centrale du terroir englobant les habitations est
cultivée tous les ans en mil hâtif avec du niébé en
culture dérobée. A la périphérie les terres
défrichées sont partagées entre les grands champs de mil
à cycle long et la jachère enclose où stabulent les
troupeaux en hivernage. À cela il faut ajouter de petits champs en
culture de sorgho localisée sur les dépressions au sol plus
argileux. Ce système agraire avait la capacité de fournir sur un
espace restreint une production vivrière diversifiée, tout en
assurant une gestion optimale de l'environnement. Dans les villages insulaires
en pays sérère, le riz cultivé dans les bas-fonds
était exploité par les femmes qui le stockaient dans des greniers
à part sous pilotis.
1.2.3.2 L'écosystème
cultivé
Les villages occupent une position près de la frange
maritime entre l'Océan Atlantique et les terres cultivées. Ces
mêmes terres sont réparties derrière les villages
jusqu'à l'écosystème mangrove à l'extrême
Est. Les puits de sel sont incrustés dans les terres de cultures et au
niveau de la mangrove. Une première auréole est constituée
par les champs de case cultivés en rotation annuelle: la culture de mil
en saison des pluies y alterne avec une petite jachère de saison
sèche. Une seconde auréole est formée par les champs de
brousse. On y pratique une succession culturale de deux à trois ans avec
des cultures temporaires de mil, arachide, en saison humide avec jachère
de saison sèche. Les rotations sont: mil-arachide ou
mil-niébé.
a) L'agriculture
Cette activité est une des principales industries
auxquelles les habitants de Palmarin prennent part. Elle est fortement
tributaire de la pluviométrie. Les populations pratiquent l'agriculture
depuis des siècles et cultivent plusieurs spéculations comme
l'arachide, le mil, le riz et le niébé. Les rendements en
arachide de 1987 étaient de 800-900 kg/ha, ce qui a chuté
à 400 kg/ha en 2001(CRP, 2008). Les deux espèces de mil sont :
Sorghum cerenuum (Sorgho) et Pennisetum gambiense (petit
mil), cultivées pour la consommation. La riziculture fut une
activité florissante vers les années 1960, mais a connu une
baisse drastique qui a conduit à l'abandon du fait des déficits
pluviométriques et de la salinité grandissante des terres.
b) Les modes de conduite des cultures
Le défrichement et le nettoyage des champs de brousse
s'effectuent avec hache, coupe-coupe et râteaux aux mois d'avril et de
mai. Le dessouchage n'est pas pratiqué. Le défrichement concerne
les parcelles de champs de brousse qui vont porter les cultures de mil et
d'arachide. Le nettoyage des parcelles cultivées l'année
précédente permet d'éliminer la végétation
spontanée et les résidus de récolte. Le mil est
semé à sec pour gagner du temps sur les autres activités.
En ce qui concerne l'entretien des cultures, les sarclages sont
réalisés avec des ngos ngos, les hilaires et les houes Sines
à raison d'un sarclage sur le mil, et de deux sarclages pour l'arachide.
Le mil est stocké dans les greniers sur pilotis fabriqués en bois
de mangrove qui s'adaptent à la salinité du milieu pour chaque
concession. La transformation des céréales et de l'arachide est
manuelle; le surplus non autoconsommé est vendu sur les marchés
environnants.
9
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
Tableau 3: Les grandes étapes des
itinéraires techniques
PERIODE ACTIVITES
Mars - Avril Révision et réparation du
matériel agricole
Mai Préparation des parcelles: défrichage,
nettoyage, épandage de fumier
Juin Semis: mil
Préparation des parcelles: labour
Juillet Semis: arachide, niébé
Entretien des cultures:
1er sarclage mil
Août Entretien des cultures:
1er sarclage arachide, niébé
2e sarclage mil
2e sarclage arachide
Octobre Récolte: mil-niébé
Novembre Récolte: arachide
Décembre Battage et vannage: arachide
Mise en sac et commercialisation
Sources: nos enquêtes
c) Elevage
L'élevage extensif est pratiqué avec un cheptel
composé de bovins, ovins, caprins, volailles, équins, porcins et
asins. Pendant l'hivernage les bovins sont parqués en brousse. Palmarin
se caractérise par l'élevage du cochon. Plus de 42% des
ménages possèdent au moins un porc (DIOH ; 1993).
d) Pêche et activités de
cueillette
Se situant dans une région deltaïque, les
populations exploitent les ressources marines et celles issues de la mangrove.
Les femmes se sont spécialisées dans l'exploitation et la
transformation des produits de mer. Elles sont effectuées en haute mer
et au niveau des bolongs. Elles occupent une bonne partie de la population.
Vers les tannes dénudées situées en bordure des bras de
mer, les femmes exploitent le sel et transforment les produits halieutiques.
1.2.3.3 Le système social productif
a) Organisation sociale et structures
familiales.
L'unité de production agricole compte en moyenne 5,2
U.T.H mais pouvant cependant varier de 3 à 8 U.T.H selon les
catégories de ménages. La hiérarchisation sociale est
très marquée au sein de la famille, ce qui a de fortes incidences
sur l'organisation du travail. Le chef de famille décide des cultures
effectuées. Ces cultures sont systématiquement consacrées
en priorité aux céréales car il doit en assurer la
fourniture à la famille. Le chef de famille décide
également de l'emploi des récoltes et gère les greniers.
Les membres sont tenus de participer au travail agricole sur les cultures
communes en temps plein de 8 heures à 16 heures de l'après midi.
Ils peuvent aussi cultiver des parcelles individuelles, le revenu étant
alors à usage personnel.
b) Organisation de la main-d'oeuvre, gestion du
travail.
Les périodes de pointe de travail sont les semis
(juin-juillet), les sarclages (juillet à septembre), et les
récoltes (Octobre à décembre). La courte durée de
la saison des pluies et les niveaux de productivité des terres
très faibles permettent rarement aux agriculteurs de subvenir aux
besoins de la famille, ce qui les obligent à développer des
stratégies de survie en exploitant l'écosystème
mangrove.
c) Outillage et matériel agricole
L'outillage utilisé est avant tout manuel et permet de
faire les travaux préliminaires (hache, coupe-coupe, daba à
semer, daba à sarcler) et est parfois complété par un
matériel de culture attelée (houe, semoir) tracté par des
chevaux ou des ânes.
Tableau 4: Outillage manuel et matériel de culture
attelée: durée de vie
MATERIEL DUREE MOYENNE D'UTILISATION ETAT
Hache 3 ans Bon
Coupe-coupe 1 an Bon
Ngos ngos 1 an Bon
Houe 7 ans Médiocre
Semoir 7 ans Médiocre
Sources: nos enquêtes
11
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
d)
La question foncière
Le droit foncier coutumier évolue depuis une centaine
d'années. Le chef de terre accorde des droits d'usage sur les nouveaux
champs dits de case, proches du village, et sur les parcelles à
défricher des champs de brousse. La pression foncière est
réelle sur la zone à cause des potentialités
touristiques.
e) La migration
Ce phénomène démographique est d'une
importance notoire. En l'absence de statistiques officielles, les populations
décrivent l'ampleur des flux migratoires par :
> L'exode des jeunes (près de 70 %) qui migrent vers
les localités de Joal, Kaolack, Dakar et Gambie pour des raisons
économiques. Concernant la Gambie sa proximité et son commerce
florissant favorisent beaucoup le départ des jeunes ;
Des migrations saisonnières, principalement des jeunes
(garçons et filles), vers les centres urbains ont lieu pendant la saison
sèche. Il s'agit d'une part d'aller quérir un revenu
monétaire pour soutenir la famille et, d'autre part, diminuer le nombre
de bouches à nourrir sur le stock de céréales qui est
souvent insuffisant pour la plupart des ménages. La majorité des
emplois occupés en ville sont des emplois de manoeuvre pour les hommes
et de domestiques pour les jeunes filles. Le salaire mensuel oscillant entre 22
500 et 30 000 FCFA.
> Et l'arrivée massive de groupes de pêcheurs
originaires, pour la plupart, de Thiès et Saint-Louis, qui s'installent
à Diakhanor ou Ngallou. Ces migrants saisonniers, selon l'estimation des
populations, dépassent les 20 % de la population.
1.2.3.4 Les modes de renouvellement de la
fertilité
La fertilité globale du système cultivé,
qui se mesure à sa capacité à produire de la biomasse
végétale, est très supérieure à sa
fertilité utile, à savoir sa capacité à produire
durablement des matières organiques végétales utiles
c'est-à-dire des récoltes. Le caractère intensif du
système agraire sérère reposait sur une association de la
culture et de l'élevage réalisée sur un terroir
systématiquement aménagé, une telle intégration
permettant d'améliorer et de maintenir la fertilité du sol sans
recourir à la jachère longue. Le renouvellement de la
fertilité est assuré par les déjections animales dues au
parcage. Il y a aussi un transfert de biomasse qui résulte d'une
conduite appropriée des troupeaux d'herbivores (bovins et ovins). Le
bétail pâture de jour librement pendant la saison sèche et
sous la conduite d'un membre de la famille durant la saison des pluies. Il est
parqué de nuit sur des parcelles des champs de case en saison
sèche et
sur les parcelles à défricher des champs de
brousse pendant la saison des pluies. Le renouvellement de la fertilité
des champs de case et de brousse est partiellement assuré par
fertilisation minérale.
1.2.3.5 La dynamique actuelle de
l'écosystème cultivé
L'analyse diagnostic du système agraire a pour but
d'identifier les éléments qui conditionnent l'évolution
des systèmes de production agricole (DUFUMIER, 1996). L'analyse du
système agraire de Palmarin indique deux tendances opposées entre
le sous-système de production agricole et celui des produits
halieutiques.
Pour l'arachide les surfaces cultivées et la production
affichent une tendance à la baisse, alors que pour le mil, on observe le
contraire. Les principaux facteurs déterminants dans l'évolution
des surfaces cultivées et des productions en arachide et en mil sont la
démographie, la pluviométrie, les conditions du marché et
les politiques nationales agricoles. La salinisation des terres vient renforcer
ce tableau sombre du terroir.
Le dernier facteur qui influence les surfaces cultivées
est la baisse de la pluviométrie qui entraîne à moyen ou
long terme une détérioration de la qualité des sols due
à un processus de salinisation et d'acidification.
Cependant, la tendance des recettes par habitant tirées
de l'arachide ainsi que celle des recettes agricoles totales par habitant sont
nettement à la baisse, traduisant une crise dans l'agriculture. Cette
crise a favorisé l'entrée d'une main d'oeuvre surtout
féminine au niveau de la cueillette des fruits de mer et terrestres.
Ces effets néfastes sur le système agraire ont
permis de mettre en évidence la capacité des paysans à
utiliser les revenus de saison sèche pour maintenir la consommation
céréalière. Certains ménages accroissent leur
revenu et parviennent à subvenir à leurs besoins primaires en
commercialisant une partie de leurs produits de cueillette.
13
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
1.3 Cadre institutionnel de l'étude :
l'U.I.C.N
1.3.1 Historique
Fondée en 1948, l'U.I.C.N fut la première
organisation internationale à se préoccuper d'une conservation de
la nature à l'échelle mondiale. Elle est née après
la 2ème guerre mondiale grâce aux efforts de
scientifiques soucieux de préserver l'environnement. L'U.I.C.N a grandi
en même temps que les premières institutions de l'O.N.U dont les
missions englobaient la gestion des ressources naturelles. Au lieu de devenir
un organe des Nations Unies ou organisation intergouvernementale, elle a choisi
de ne former aucune option en devenant une union d'institutions et
d'organisations vouées à la conservation et à la gestion
des ressources naturelles.
1.3.2 Mission
La mission de l'U.I.C.N est d'influer sur les
sociétés du monde entier, les encourager, les aider à
conserver l'intégrité et la diversité de la nature et
à veiller à ce que toute utilisation des ressources naturelles
soit équitable et écologiquement durable.
1.3.3 Objectifs
Les objectifs de l'U.I.C.N en matière de conservation
de la nature sont étroitement liés entre eux. Elle exercera par
conséquent son programme sur l'interaction entre les objectifs de la
conservation et les forces socioéconomiques. Il s'agit donc :
§ d'assurer la conservation de la nature,
particulièrement la diversité biologique, en tant que fondement
essentiel de l'avenir de l'humanité
§ d'assurer que là où les ressources
naturelles de la terre sont utilisées, cette utilisation se
fasse de façon prudente ;
§ de guider le développement des communautés
humaines vers des modes de vie de
bonne qualité, et en harmonie durable avec les composantes
de la biosphère. 1.3.4 Commissions de l'U.I.C.N
Les commissions sont des réseaux d'experts
bénévoles qui travaillent à la réalisation des
objectifs de l'U.I.C.N en enrichissant et en faisant progresser
l'expérience dans leurs domaines respectifs. Les commissions
reçoivent de l'U.I.C.N le mandat d'analyser les problèmes et de
préparer des évaluations, des rapports, des plans d'actions et
d'autres travaux scientifiques de nature à faire avancer la
réalisation de sa mission. Elles prodiguent des avis techniques de
l'U.I.C.N.
1.3.5 Organisation
Selon le plan de gestion 2001-2004, l'U.I.C.N regroupe
aujourd'hui en partenariat unique au monde 76 Etats, 111 gouvernements, 720
O.N.G nationales et internationales, 35 membres affiliés et quelques
10000 scientifiques et experts de 181 pays. Les trois composantes majeures
(membres, commissions et secrétariat) forment ensemble l'U.I.C.N.
1.3.6 Activités
Selon le Plan de gestion 2001-2004 l'U.I.C.N exécute un
seul programme intégré. Le programme est coordonné par le
secrétariat central, tant au niveau du siège que dans les bureaux
régionaux et nationaux et mis en oeuvre avec l'assistance du
réseau des experts volontaires des commissions et d'agences
collaboratrices. Les activités consistent à :
Mobiliser les forces de ses membres, de ses
commissions et autres composantes en vue de mettre sur pied des partenariats au
niveau mondial pour la conservation de la nature ;
Catalyser l'action des membres de l'Union de
son secrétariat et de ses commissions en vue de réaliser une
conservation plus efficace de la nature et des ressources naturelles dans le
respect des principes ;
Fournir un forum pour les gouvernements et
les O.N.Gs membres pour discuter de conservation de la nature tant au niveau
mondial que régional, y compris leurs dimensions scientifique, sociale,
culturelle et politique ;
Contribuer à une prise de conscience
universelle plus élevée des liens existant entre la conservation
de la nature, la survie à long terme de l'humanité et le bien
être des hommes grâce à des publications, la diffusion de
l'information et l'éducation ;
Communiquer des directives sur la
conservation qui font autorité basée sur l'expertise de ses
membres, ses commissions et son secrétariat ;
Développer des stratégies
nationales et régionales visant la durabilité, le renforcement
des capacités et l'appui institutionnel, un processus qui est
essentiellement mené par les bureaux régionaux et nationaux de
l'U.I.C.N, en collaboration avec les gouvernements et les O.N.Gs ;
Influer sur les instruments administratifs et
juridiques tant nationaux qu'internationaux afin qu'ils sauvegardent les droits
environnementaux des générations futures ;
Participer activement à la
préparation de conventions internationales sur la conservation de la
nature et des ressources naturelles, et sur l'utilisation équitable et
rationnelle de ces ressources.
15
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
1.4 Cadre réglementaire
1.4.1 Textes et lois régissant la RBDS
Sur le plan institutionnel, la R.B.D.S englobe huit
communautés rurales et les communes de taille relativement importantes,
notamment Foundiougne, Sokone, Passy, Dioffior et Joal. Compte tenu de la
diversité des espèces constituant la R.B.D.S, sa gestion
obéit à un statut juridique marqué par une
pluralité de lois et décrets. Les textes de lois et
règlements nationaux régissant la RBDS sont nombreux et
variés.
1.4.2 Conventions internationales régissant la
gestion de la RBDS
Le gouvernement du Sénégal a signé des
accords internationaux qui exigent de l'Etat, des collectivités locales
et des partenaires qui les appuient, de définir et de mettre en oeuvre
des politiques de conservation du site. Le plan de gestion s'inscrit dans le
cadre des objectifs définis par les conventions dont les plus
importantes sont celles sur les zones humides (Ramsar, Iran 1971), la
Convention de Paris sur les Réserves de Biosphère, la
diversité biologique (Rio, 1992) et la désertification. Dans le
cadre de la mise en oeuvre de certaines conventions telles que la Convention de
Ramsar et la Convention sur la Biodiversité, la RBDS mérite une
attention particulière du fait de l'importance de ses ressources au plan
international.
PARTIE II ~
B
PRESENTATION DE L'ETUDE
17
2.1 Justification
L'U.I.C.N ambitionne de contribuer à l'échelle
mondiale à la création d'un monde juste qui conserve et valorise
la nature. Pour cela, elle compte appuyer les Etats et les communautés
dans la recherche et la mise en oeuvre de solutions scientifiques,
équitables sur le plan économique et socialement acceptables. De
plus, l'U.I.C.N établit et déroule son programme avec un
partenariat stratégique et opérationnel fort dans le but de
renforcer les capacités techniques et scientifiques à tous les
niveaux. Cette démarche garantit la durabilité dans la prise en
charge continue et efficace des problèmes environnementaux. Concernant
l'économie environnementale, l'U.I.C.N a déroulé au
Sénégal un important programme à partir de 1999 pour aider
l'Etat du Sénégal à disposer des outils et des
informations économiques relatifs aux ressources sauvages
exploitées afin de pouvoir prendre les meilleures options de
valorisation. Ce programme d'envergure nationale a permis de faire
l'état des lieux sur certaines filières mais il ne couvre pas la
totalité des préoccupations.
Le programme soutient depuis des décennies des actions
de développement axées sur le renforcement des capacités
des acteurs à la base, l'introduction d'outils et de méthodes
efficaces mais aussi l'élaboration et la mise en oeuvre de plans
d'aménagement dans le domaine de la conservation. Un de ses objectifs
majeurs est d'améliorer les conditions de vie des populations à
travers la mise en place de stratégies d'adaptation des systèmes
de production aux évolutions contextuelles : sécheresse,
salinisation, croissance démographique...
En collaboration avec l'Ecole Nationale Supérieure
d'Agriculture (E.N.S.A) de Thiès, l'U.I.C.N s'est proposée de
contribuer à la formation des cadres supérieurs en sciences
agronomiques capables d'analyser des situations de production et d'exploitation
des ressources naturelles, afin de contribuer à l'élaboration de
solutions techniques, sociales organisationnelles et institutionnelles aux
problèmes auxquels est confronté le Sénégal.
L'E.N.S.A a dans ses curricula une spécialisation en
économie rurale destinée à former des cadres en mesure de
comprendre les systèmes économiques et de s'occuper de processus
de collecte d'informations et de données, de les analyser en vue de
contribuer à une meilleure compréhension des systèmes de
mise en valeur des ressources naturelles. L'ensemble de ces paramètres
justifie cette étude.
2.2 Problématique
Situés dans les régions côtières
tropicales et subtropicales de la planète, les écosystèmes
de mangrove représentent une ressource vitale. Ce sont des zones de
frai, d'alevinage, d'alimentation et d'habitats qui fourmillent de vie.
Les écosystèmes de mangroves sont aussi une
source de bois et de revenus pour les communautés locales mais occupent
souvent des terres littorales de grande valeur économique, ce qui en
fait aussi l'un des écosystèmes les plus menacés du monde.
Ils fournissent des biens et des services essentiels pour la vie et les
aspirations humaines, tout en permettant aux sociétés de
s'adapter aux besoins et circonstances variables.
Depuis la signature à Rio de Janeiro (Brésil) de
la Convention sur la biodiversité, les Etats côtiers se sont
engagés à consentir un effort visant à protéger et
à mettre en valeur de façon durable le milieu marin, les zones
côtières et leurs ressources.
Reconnaissant l'importance de la pression et la menace qui
pèse sur ces écosystèmes, la communauté
internationale et l'Etat sénégalais ont pris un certain nombre de
mesures pour la protection de la biodiversité du site du Saloum, vu son
importance écologique et économique. En 1981, ce site est inscrit
sur la liste du Réseau International des réserves de la
biosphère (Réserve de la Biosphère du Delta du Saloum, 180
000 ha).
En 1984, il est classé « Zones Humides
d'Importance Internationale » ou « Site Ramsar». Les richesses
biologiques de la R.B.D.S procurent beaucoup de services dont les niveaux
d'importance sont mal connus. Aujourd'hui, les tentatives de mesurer ces
retombées perçues par les populations locales correspondent
à un besoin de connaissances susceptibles, éventuellement, de
faciliter le choix des décisions de gestion.
C'est dans ce cadre qu'a été initié ce
mémoire qui porte sur l'analyse de l'utilisation des ressources de
l'écosystème mangrove par les ménages des villages de
Palmarin, à travers l'évaluation de sa contribution et de son
impact sur leurs économies.
Pour cela, il faudra répondre aux questions suivantes :
De combien la commercialisation des cultures pluviales contribue
t'elle aux revenus?
Quelle est la contribution des produits issus des
activités de cueillette liées à l'écosystème
mangrove sur les revenus des ménages ?
Quelles sont les stratégies à mettre en oeuvre dans
les perspectives d'amélioration des modes d'exercice des
activités extractives ?
18
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
2.3 Objectifs
2.3.1 Objectif global
L'objectif principal est de voir la part contributive des
activités liées à l'écosystème mangrove dans
l'amélioration des revenus des ménages des villages de Palmarin.
Les résultats permettront de connaître son importance par rapport
aux autres activités de production ainsi que son impact dans la
formation des revenus des ménages et dans la lutte contre la
pauvreté en milieu rural.
2.3.2 Objectifs spécifiques
Trois objectifs sont fixés à travers cette
étude. Il s'agit de :
> déterminer les revenus tirés de la
commercialisation des cultures pluviales (mil, arachide...);
> déterminer l'importance des produits issus des
activités liées à l'écosystème mangrove en
terme de revenus dans les ménages ;
> dégager des perspectives pour une meilleure
amélioration des modes d'exercice des activités extractives
annexes sur l'écosystème mangrove.
2.4 Définition des concepts de
base
Pour permettre une bonne compréhension de l'étude
et de bien cerner le thème, il devient indispensable de définir
certains concepts y afférents.
2.4.1 Les unités économiques
Le Mémento de l'Agronome, édition 2006 nous
permet de mieux appréhender et de comprendre le fonctionnement de
l'exploitation familiale. Il est question au niveau de cette étude
d'apprécier la part contributive des activités liées
à la présence de la mangrove en terme de revenus, au niveau de
l'exploitation familiale.
· Unité de production (UP) :
C'est l'unité fondamentale de l'analyse
économique. Elle est définie par le groupe d'individus qui
contribuent à la nourriture sous la responsabilité d'un chef de
communauté : le chef de l'unité de production. Celui-ci prend des
décisions quant au choix des cultures, à l'organisation du
travail agricole et à la gestion de la force de travail. (F.A.O,
2006a)
· Unité de consommation (UC) :
Elle regroupe les individus consommant la nourriture
préparée à partir de la production de l'unité de
production. Le centre de décision principale d'une unité de
consommation gère le grenier. Le plus souvent l'UP et UC se superposent,
cette dernière comprenant le plus d'inactifs. (FAO, 2006a)
· Unité de résidence
(UR)
|
:
|
|
L'UR désigne le lieu physique où réside
la parenté, plus ou moins élargie et qui revêt selon les
sociétés, une taille démographique variable. Il ne s'agit
pas à proprement parler d'une unité économique mais l'UR
sert souvent de repère géographique pour identifier les
unités économiques pertinentes (UC et UP). Dans cette
étude elle correspond à la concession « Mbind » en
langue sérère, qui est l'unité de résidence de
base. Les personnes qui y vivent sont de très proches parents. Chaque
concession a son chef qui, généralement est le plus
âgé.
2.4.2 Description des ménages
agricoles
· Chef de ménage :
C'est le membre du ménage qui a la
responsabilité de l'organisation, de la préparation des repas, et
d'une manière générale de l'organisation de la vie du
ménage. Le chef de ménage est nécessairement un
résident c'est-à-dire un membre permanent du ménage et qui
vit donc en permanence dans la concession du ménage.
· Ménage :
C'est un ensemble de personnes qui forment une même
unité de consommation. C'est-à-dire un ensemble de personnes dont
les repas sont organisés par une seule et même personne. Un
ménage est donc une "unité de cuisine" constituée par un
groupe de personnes dépendant pour leur repas, d'une seule et même
structure. (MAHAMANE ; 2003)
· Ménage agricole :
Est ménage agricole, tout ménage dont au moins
l'un des membres pratique l'agriculture au sens large sans être
uniquement un salarié dans l'agriculture. (Anonyme 2000).
C'est une composante de la concession et correspond dans
cette étude à « Ngaak en langue sérère ».
C'est l'unité de production et de consommation et par conséquent
jouit d'une certaine autonomie de gestion.
20
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
21
2.4.3 Approche écosystémique
· Unités fonctionnelles :
Ce sont des unités d'espace pour lesquelles s'ajustent de
façon homogène les données relatives à
l'écologie, la pédologie, la géomorphologie, l'agriculture
et la socio économie.
· Ecosystème :
Unité écologique fonctionnelle douée
d'une certaine stabilité, constituée par un ensemble d'organismes
vivants (biocénose) exploitant un milieu naturel déterminé
(biotope). Cette notion intègre également les interactions des
espèces entre elles et avec leur milieu de vie.
· Mangrove :
« La mangrove est définie comme étant
l'ensemble des formations végétales, arborescentes ou
buissonnantes, qui colonisent les atterrissements intertidaux marins ou
fluviaux des côtes tropicales » (Marius ; 1985).
· Produits Forestiers Non Ligneux :
Les produits forestiers non ligneux sont des produits d'origine
biologique, autres que le bois, dérivés des forêts, de
terres boisées ou d'arbres isolés (F.A.O, 2002).
2.5 Méthodologie
La méthodologie élaborée pour la
collecte, l'organisation, le traitement et l'analyse des données est
basée sur différentes étapes. Il s'agit de la revue
documentaire ; des enquêtes et des entretiens préliminaires; de
l'élaboration des outils de collecte de données; de
l'échantillonnage et choix des variables ; du dépouillement,
traitement et analyse des données ; de la rédaction du document
final.
2.5.1 Recherche bibliographique
La nécessité d'avoir une meilleure connaissance
sur la zone d'étude et sur le thème, requiert une documentation
assez fournie. Cette étude bibliographique nous a permis d'avoir une
compréhension des concepts clés relatifs à l'étude
et faire une revue des travaux de recherche effectués sur notre
thème. Elle a été menée dans diverses
localités. D'abord à l'E.N.S.A mais également au niveau du
siège de l'U.I.C.N, du C.R.O.D.T et à la C.R de Palmarin. Elle
s'est aussi effectuée sur Internet à travers les sites de la
F.A.O.
2.5.2 Enquêtes de terrain
Le questionnaire joue un rôle de premier ordre dans le
déroulement des enquêtes. Il offre la possibilité
d'interroger un grand nombre de personnes et d'être en contact direct
avec la population cible afin de s'enquérir de ses conditions de vie. De
ce fait, on en a élaboré pour recueillir des informations
relatives à la thématique de recherche. Il a fait l'objet de
plusieurs corrections afin de s'adapter au mieux aux objectifs et aux
résultats attendus de l'étude.
2.5.3 Echantillonnage
Un tirage aléatoire a permis de constituer
l'échantillon avec comme critère : la disponibilité des
chefs de ménages. Il a été retenu un échantillon de
soixante (60) ménages compte tenu du nombre élevé des
ménages administratifs (893) des villages, soit un taux de sondage de
6,7%.
L'échantillon, est reparti comme suit : 05
ménages pour Diakhanor ; 16 ménages pour Ngounoumane; 19
ménages pour Ngallou ; 12 ménages pour Ngueith et 09
ménages pour Séssène. Le temps imparti à
l'étude a été pris en compte tout en se limitant à
un certain niveau de précision qui minimise la taille de
l'échantillon mais aussi qui n'entache pas la fiabilité des
résultats obtenus.
Pour une meilleure précision de notre échantillon,
le degré de précision est obtenu à partir de la formule de
Fisher et all., 1994 ; citée par DIOP ; 2006.
Pour les populations de taille inférieure à 10 000
habitants, la taille de l'échantillon est donnée par la formule
suivante:
Nf : taille désirée de
l'échantillon ;
N : taille de la population (nombre de
ménages) ;
d : est le degré de précision
voulue. Il mesure les écarts entre les proportions observées de
l'échantillon et les proportions théoriques. Plus
d est faible, plus représentatif est
l'échantillon.
Si d = 10 %. Cela veut dire qu'il y a 90 % de chance que
l'échantillon soit représentatif.
Pour une population estimée à 6466 habitants
(CRP, 2008), soit 893 ménages ; la taille de l'échantillon a
été limitée à 60 ménages avec Nf =
60 et N = 893, le degré de précision
voulu est de : d = 12 ,4%. Il y a donc 87,6 %
de chance que l'échantillon soit représentatif.
22
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
Tableau 5: Répartition des ménages
enquêtés au niveau de Palmarin
PALMARIN
|
POPULATION
|
NOMBRE DE MENAGES
|
MENAGES ENQUETES
|
Diakhanor
|
619
|
70
|
5
|
NGounoumane
|
1523
|
240
|
16
|
Ngueith
|
810
|
174
|
12
|
Ngallou
|
2478
|
280
|
19
|
Sessène
|
1036
|
129
|
8
|
Total
|
6466
|
893
|
60
|
Source : nos enquêtes
|
|
|
|
NB : Le hameau de Djiffère
n'est pas pris en compte dans le cadre de cette étude du fait qu'il est
constitué d'étrangers migrants saisonniers et qui se concentrent
uniquement sur les activités de pêche en zone maritime, la zone de
mangrove ne les intéressant pas.
2.5.4 Choix des variables pour la typologie
Le problème fondamental pour faire une typologie est
celui du choix des critères. A Palmarin les populations s'activent sur
plusieurs domaines pour la satisfaction de leurs besoins familiaux. La zone
offrant plusieurs domaines d'activités, cette diversité nous a
permis d'orienter notre choix pour faire une typologie des ménages qui
pour la plupart pratiquent des activités de pêche alliées
aux activités agricoles. Dans le cas de cette étude, nous avons
choisi deux critères qui nous semblent les plus pertinents basés
sur les résultats de nos enquêtes. Il s'agit des :
§ caractéristiques d'ordre
technique: équipements agricoles ; superficie emblavée
et
nombre d'actifs ;
§ caractéristiques d'ordre économique
: revenu agricole ; revenu halieutique (huîtres,
arches, murex, sel et Cymbium) ; revenu forestier
(Détarium, Adansonia et Faidherbia) ; revenu de l'émigration ;
2.5.5 Traitement et analyse des
données
Le traitement des données et l'analyse des
résultats sont faits avec les logiciels Word, Excel, SPSS (Statistical
Package for the Social Science version 10.0).
2.5.6 Limites de l'enquête
La période des enquêtes de terrain a
constitué la première limite pour cette étude, car il n'y
avait aucune activité de cueillette en ce moment (mois d'août)
dans la zone. Puis, la réticence des producteurs en milieu
sérère à dévoiler leurs revenus, la taille de leur
bétail ainsi que l'effectif de leur ménage a aussi
constitué un problème pour l'obtention de données
précises. Ensuite, la méfiance vis-à-vis de
l'étranger a été un facteur bloquant pour recueillir les
informations.
PARTIE III ~
C
RESULTATS ET DISCUSSIONS
24
3.1 Typologie des ménages agricoles de
Palmarin
3.1.1 Résultat de la classification
hiérarchique
Cette classification est faite à l'aide du logiciel
SPSS, ce qui nous a permis d'obtenir quatre types de
ménages. Les différentes activités recensées ont
permis de faire cette typologie. Les résultats de la classification
hiérarchique montrent quatre classes ou groupes qui
révèlent des disparités entre elles. Les différents
éléments choisis pour caractériser les ménages sont
ainsi représentés dans le tableau suivant.
Tableau 6: Typologie des ménages
|
Ménage
|
1
|
2
|
3
|
4
|
nbre d'actifs (UTH)
|
5
|
8
|
3
|
6
|
age du chef de ménage
|
55
|
72
|
53
|
54
|
équipements agricoles
|
,5
|
2,2
|
2,0
|
2,0
|
superficie emblavée
|
2
|
4
|
2
|
3
|
nbre de femmes
|
5
|
7
|
3
|
6
|
nbre d' hommes
|
4
|
6
|
3
|
4
|
revenus agricoles
|
104800
|
182000
|
30750
|
42020
|
revenus émigration
|
54800
|
26800
|
164050
|
46940
|
revenu huitre(yokhoss)
|
9075
|
14240
|
10087
|
8267
|
revenu opercules
|
3500
|
13900
|
4565
|
3363
|
revenu arche (pagnes)
|
60475
|
12201
|
7743
|
6641
|
revenu murex(touffa)
|
38500
|
16239
|
10683
|
7434
|
revenu sel
|
47950
|
16100
|
12118
|
11190
|
revenu cymbium
|
0
|
20420
|
2370
|
4824
|
revenu détarium
|
10625
|
12694
|
10428
|
16932
|
revenu andansonia
|
7125
|
13288
|
9705
|
13763
|
revenu faidherbia
|
7500
|
10038
|
10683
|
10350
|
Source : nos enquêtes
3.1.2 Sources de revenus des ménages
L'agriculture et la pêche sont les premières
activités qui mobilisent plus de main d'oeuvre, car ayant un apport
déterminant dans la satisfaction des besoins primordiaux et en
particulier dans l'alimentation.
Cependant la formation du revenu des ménages s'explique
à travers l'ensemble des activités exercées par ces
populations au niveau de la localité. Les activités de cueillette
forestière jouent aussi un rôle important dans la formation des
revenus de ces ménages ruraux.
3.1.2.1 Elevage
Le cheptel est constitué de bovins, du petit
bétail et surtout de porcins. Les porcs occupent une place essentielle
au sein des ménages chez les paysans de confession chrétienne et
80% des ménages élèvent des porcs. Les chevaux sont
utilisés dans le transport hippomobile pour les travaux et le
déplacement des touristes. Les ânes sont utilisés pour le
commerce de l'eau.
La vente du bétail est une solution ultime au cas
où les autres sources de revenus s'avèrent insuffisantes. Ces
ventes ont généralement lieu en milieu et en fin de saison
sèche quand les stocks de céréales s'épuisent.
Pendant la période de soudure c'est une vente qui
devient très régulière avec par exemple la vente de
chèvres ou de moutons dans les loumas pour les besoins du ménage.
En plus d'être un facteur de richesse, le bétail constitue aussi
un stock alimentaire pour la consommation des ménages ruraux.
Tableau 7: Composition moyenne du cheptel par
village
|
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Equins
|
Asins
|
Volaille
|
Porcins
|
Palmarin Ngallou
|
2
|
0,42
|
1,16
|
1
|
0,37
|
1,79
|
2,79
|
Palmarin Sessène
|
8,75
|
1,25
|
0,25
|
0,25
|
0
|
0,25
|
0,5
|
P. NGounoumane
|
3,625
|
0,25
|
0,125
|
0,44
|
0,25
|
0,44
|
0,88
|
Palmarin Ngueith
|
0,42
|
0,58
|
0,83
|
0
|
0,16
|
0,16
|
0,33
|
Palmarin Diakhanor
|
0
|
0
|
0
|
0,2
|
0
|
0,2
|
0,4
|
Moyenne échantillon
|
2,85
|
0,5
|
0,6
|
0,7
|
0,5
|
3,32
|
0,85
|
Pourcentage
|
30,56%
|
5,36%
|
6,44%
|
7,51%
|
5,36%
|
36,90%
|
9,12%
|
Source : nos enquêtes
Le tableau ci-dessus nous montre que les bovins constituent
30,56% du cheptel. Le cheptel de trait constitue 7,51% pour les équins
et 5, 36% pour les asins. Le petit bétail est composé de caprins
et d'ovins et représente 12% du cheptel. Les porcins représentent
9,12%, ce qui n'est pas négligeable.
25
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
3.1.2.2 Activités agricoles
L'agriculture est de type extensif et pluvial, ce qui la rend
fortement tributaire de la pluviométrie. L'arachide la seule culture de
rente constitue la première spéculation de par sa production
annuelle. Le mil qui est une tradition purement sérère occupe une
place de choix dans la base alimentaire. L'agriculture est
caractérisée par son semi modernisme.
Sa mécanisation est faible et le matériel
agricole est vétuste et est essentiellement composé de hilaires,
de houes et de semoirs. Par ailleurs elle est la principale activité
consommatrice de main d'oeuvre car elle occupe 3/5 de la population qui emblave
en moyenne 950 hectares par an, soit 1,5 ha par ménage (CERP Fimela).
Seule l'arachide est commercialisée, mais de
façon timide. Cependant une infime partie de la récolte est
transformée en pâte d'arachide et fait l'objet de commerce, le
reste de la production servant pour la nourriture. Le mil est
entièrement consacré à l'alimentation, il est la base de
l'alimentation en milieu sérère pour le dîner. Les 65% de
notre échantillon pratiquent tous l'agriculture de rente. Ils cultivent
des variétés céréalières pour
l'autoconsommation, du niébé et de l'arachide dont une partie est
vendue dans les marchés locaux de Samba DIA et Fimela.
La riziculture de mangrove est une activité qui
était très dynamique dans la localité. Le riz local
constituait l'essentiel de la consommation auprès des ménages.
Cette riziculture a connu une régression notoire causée par la
salinisation des terres. Pour cette saison on a noté un retour vers
cette culture avec le programme G.O.A.N.A1 qui a distribué
des semences. La salinisation des terres observées depuis la rupture de
la pointe de Sangomar occasionne beaucoup de dégâts pour cette
culture qui a de tout temps été une activité
prospère pour les populations. Le riz local était le plat que les
populations utilisaient pour le repas de midi et c'était une honte de
manger le riz de commerce, cite SEKINO ; 2007.
Ceci est un élément qui montre l'abondance de
cette culture jadis dans la zone. Actuellement les revenus sont divers et la
plupart des ménages dépendent des opportunités qu'offre le
milieu immédiat. Le riz cultivé dans les rizières de
mangrove est stocké et n'est utilisé qu'en hivernage. Il
participe activement à la constitution des vivres de soudure.
1 Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et
l'Abondance
3.1.2.3 Activités non extractives
La majorité des producteurs évoluant sous des
conditions climatiques aléatoires, cherchent à sécuriser
leurs revenus en investissant dans les activités extra agricoles, moins
soumises au risque climatique, qui est très élevé dans la
zone. Celles-ci sont diverses: commerce, transformation des ressources
halieutiques, activités touristiques etc.
3.1.2.3.1 Le commerce
Le commerce est dans la zone d'étude une
activité à laquelle se prête une bonne partie des
habitants. Il est très dépendant des activités
liées aux ressources halieutiques, forestières et
touristiques.
Les résultats de l'enquête montrent que 53% des
interrogés pratiquent ces activités. Ceci s'explique par le fait
que le commerce est une activité qui présente moins de risque
tant du point de vue de la récupération du capital investi que de
sa rentabilité. Les enquêtés entreprennent ces
activités pour se procurer les ressources financières
destinées à compléter les dépenses quotidiennes,
qui souvent ne suffisent pas pour prendre en charge l'ensemble des besoins de
la famille.
3.1.2.3.2 Les activités touristiques : le
guidage
Ce guidage est effectué le plus souvent par les jeunes
venus avec les touristes qu'ils accompagnent à travers les
différents sites culturels et les parcours estuariens et
balnéaires. Cet état de fait explique que les recettes
touristiques ne sont pas comptabilisées dans la formation des revenus
des ménages. Il a été établi un arrêté
portant réglementation et tarification de l'accès à la
RNCP par le Conseil Rural pour que les populations puissent
bénéficier des retombées de la conservation. En son
article 4, la tarification varie selon les endroits et s'établit comme
prescrit dans le tableau en annexe 3 (Répartition des recettes de la
R.N.C.P).
La répartition des recettes est définie en son
article 5 comme suit :
Les 25% des recettes sont alloués à
l'aménagement du site ; 40% pour les écoguides ; 25% pour le
conseil rural ; et 10% pour la R.N.C.P.
Cette nouvelle disposition permet ainsi de mieux valoriser les
ressources du terroir et de faire partager les retombées issues de la
conservation à la population. Cette mesure permettrait ainsi de
créer un sentiment d'appropriation de la ressource au niveau la
population qui s'est beaucoup investie en posant des actes tels que la
création d'un comité de plage.
27
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
Il faudrait noter que cette activité bien que
présente dans la localité est surtout valorisée par des
privés qui se sont implantés avec des lodges, et des campements
touristiques. De Ngallou à Djiffère, on note une forte
présence de campements. Les touristes sont souvent accompagnés
depuis Mbour où ils prennent le plus souvent départ.
3.1.2.4 Activités extractives
Ces activités sont celles exercées sur la
mangrove pour la valorisation des produits et sous produits comme les fruits de
mer, le poisson, le ramassage du sel et la cueillette des produits forestiers
non ligneux.
3.1.2.4.1 La cueillette des fruits de
mer
Cette activité de cueillette mobilise plus les femmes
qui valorisent les arches, les murex, les opercules, les coques... Elle les
occupe pendant 6 à 7 mois durant l'année et leurs procure des
revenus substantiels. C'est une longue tradition en milieu insulaire. La
pêche sur les bolongs est cependant une activité exercée
par les hommes.
3.1.2.4.2 L'exploitation du sel
Du fait du mode d'acquisition matrilinéaire des puits
de sel, les femmes détiennent et exploitent la plupart des «puits
de sel». Les hommes interviennent dans la mise en sac du sel et le
transport des produits. Le ramassage du sel est l'activité qui mobilise
plus de femmes à Palmarin surtout au niveau des villages de Ngallou et
Sessène.
3.1.2.4.3 Le ramassage des amas
coquilliers
Bien qu'interdits par le service des parcs nationaux, du fait de
la dégradation des côtes, les amas coquillers en bordure de mer
font l'objet d'une exploitation frauduleuse.
Les coquillages sont des sous-produits issus de la
transformation de l'arche, du murex et du cymbium. Ils sont
déposés sous forme de déchets (amas coquilliers) le long
des chantiers de transformation (DOG ; 2003). Ces sous-produits de coquillage
issus de la cueillette des fruits de mer de la mangrove sont valorisés,
par les femmes. Ces coquillages sont utilisés au niveau de la
construction en dur. Ils peuvent aussi subir une transformation pour servir de
chaux utilisable pour la peinture et la confection des briques des maisons.
3.1.2.4.4 La cueillette des produits
forestiers
C'es
t une activité qui mobilise les femmes et les
hommes surtout pour les fruits de Détarium qui se commercialis
ent facilement . Les fruits de baobab et les gousses de Faidherbia
« Kaad » font également l'objet de cueillette
. Les gousses de « Kaad » contribuent a
pallier aux déficits fourragers en période post hivernage
pour le bétail. Ces activités de cueillette mobilisent
plus de jeunes et de femmes.
Activites
0%
2,20%
2,45%
3,45%
3,60%
3,60%
5%
4,27%
6,46%
7,50%
7,96%
10%
15%
20%
25%
27,43%
30%
31%
35%
Figure 2
: Revenus tirés des principales activités
de la zone
3.1.3 Description des ménages
Les soixante (60) ménages étudié
s sont sériés en quatre (4) types de groupes
par une classification en nuées dynamiques.
3.1.3.1 Les ménages de type I :
Le Groupe I est constitué de 30% des
ménages agricoles faiblement équipés avec des
superficies emblavées de 2 ha au moins. L'âge des
chefs de ménages est de 55 ans en moyenne et le nombre
d'UTH est de 5 par ménage.
Leurs revenus agricoles annuels s'élèvent
à 104 800 FCFA. L'émigration contribue ainsi
de façon significative avec un apport de 54 800
FCFA. Les revenus halieutiques et forestiers sont aussi
intéressants avec une contribution de l'exploitation du s el de
47 950 FCFA et celle du
Détarium qui s'élève à 10
625 FCFA.
On note dans ce groupe que les revenus tirés
des activités halieutiques contribuent de façon
significative au revenu des ménages à
l'exception
Les
des produits tirés de la pêche en haute mer.
revenus halieutiques sont donc uniquement liés
à l'exploitation des produits issus de la
mangrove.
29
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA
Thies 2009
Tableau 8: Compte d'exploitation des ménages de
type I
Disignation
|
Arche
|
Murex
|
Huftre
|
Cymbium
|
Opercules
|
Sel
|
Ditarium
|
Adansonia
|
Faidherbia
|
Total
|
roduits
|
60475
|
38500
|
9075
|
0
|
3500
|
47950
|
10625
|
7125
|
7500
|
184750
|
Charges
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4311
|
354,16
|
445,3125
|
1500
|
6610,4725
|
Marge brute
|
60475
|
38500
|
9075
|
0
|
3500
|
43639
|
10270,84
|
6679,6875
|
6000
|
178139,5275
|
Amortissement
|
166,67
|
166,67
|
166,67
|
0
|
166,67
|
|
0
|
0
|
0
|
666,68
|
Résultat net
|
60308,33
|
38333,33
|
8908,33
|
0
|
3333,33
|
43639
|
10270,84
|
6679,6875
|
6000
|
177472,8475
|
Source : nos enquêtes
A travers ce tableau se dégage pour les ménages
de type I une marge brute de 178 139,528 F CFA avec un résultat net de
177 472,8475 F CFA dont 154 522,32 F CFA représentant le montant
tiré des activités halieutiques et 22 950,5275 F CFA issus des
cueillettes des fruits forestiers sauvages.
a) La cueillette des arches, du murex et des
huîtres
Parmi les ressources malacologiques, la cueillette des arches
procure plus de revenus à ce type d'exploitation avec un résultat
net de 60 308,33 F CFA par campagne. Il est à noter que les charges
d'exploitation sont très minimes, ce qui fait que les femmes s'en
sortent souvent bien.
Les arches peuvent être consommées crues ou
cuites.
Le murex contribue pour 38 333,33 F par campagne au sein de ce
type de ménages. Les charges d'exploitation s'élèvent
à 166,67F. Le matériel utilisé pour la cueillette est
rudimentaire.
Il peut être un fragment de coquille de cymbium, un
couteau ou une cuillère (on précise que l'instrument est souvent
vieux ou abîmé), enfin un morceau de fer type queue de louche ou
de crochet à angle droit, rapporte DOG (2003).
Dans le cas de la cueillette des huîtres les couteaux ou
les coupe-coupe sont utilisés pour l'exploitation de ces derniers. La
valeur d'un couteau est estimée en moyenne à 1000F et peut servir
pendant plusieurs campagnes qui durent en moyenne six (6) mois. Il faut noter
aussi que ce couteau peut servir pour plusieurs activités de cueillette.
Cette activité procure des revenus de 8908,33 F pour ces ménages.
Les opercules sont des sous produits issus des autres produits halieutiques
tels que les coques. Ils sont commercialisés vers les pays
asiatiques.
Dans ce type de ménage les opercules procurent
un revenu moyen par campagne de 3 333,33 F CFA. Le kilogramme
est acheté jusqu'à 40 000 F CFA sur les marchés urbains,
mais au plan local il est acheté au prix de 18
000 F CFA.
b) L'exploitation du sel
Cette activité procure des revenus de 43 639F aux
ménages de type I, ce qui est un revenu record après
celui des arches.
c) Revenus tirés des PFNL
Les PFNL contribuent aussi au sein de ce type
de ménages en ce qui concerne le
Détarium pour 10 270,84F ; Adansonia pour 6 679,6875F
CFA et 6 000 F CFA pour le Faidherbia. Ces revenus
sont d'autant plus importants qu'ils parviennent à satisfaire les
besoins dès le mois d'octobre pour le cas du
Détarium. Adansonia et Faidherbia sont récoltés et
commercialisés en milieu de saison sèche.
Conclusion partielle
Les ménages de type I obtiennent le
maximum de leurs revenus annuels sur les activités de
transformation et de cueillette des fruits de mer. Les revenus
tirés de la mangrove sont évalués à 177
472,8475 F CFA par campagne et contribuent significativement dans le
revenu des ménages. Parmi ces revenus le sel
contribue de façon significative. L
es revenus halieutiques
représentent 47 % du total des revenus enregistrés dans
ce type de ménages. Les revenus agrico
les sont de 30%, alors que l'émigration contribue
à hauteur de 16% et les revenus tirés des
activités de cueillette forestière sont de 7%.
Groupe I
revenu agricole revenu émigration revenu
halieutique revenu forestier
46%
7%
16%
31%
Figure 3: Répartition des revenus au niveau des
ménages de type I
31
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA
Thies 2009
Un constat général est que plus les
ménages pratiquent l'agriculture plus ils retrouvent une
stabilité financière dans la cueillette des fruits de mer et des
fruits forestiers. Le surplus d'UTH permet à ces ménages de mener
les activités de cueillette et ainsi de tirer le maximum de profit.
3.1.3.2 Les ménages de type II :
Le groupe II s'apparente un peu au groupe I mais le nombre
élevé d'UTH de ces ménages explique la bonne
représentation de ces derniers au niveau des activités
génératrices de revenus. Il représente 27% des
ménages enquêtés. L'âge moyen des chefs de
ménage est de 72ans. Le niveau d'équipement agricole est aussi le
plus élevé ainsi que ses superficies emblavées avec une
moyenne de 4 ha par exploitation. Le nombre d'actifs élevé avec
une moyenne de 8 UTH permet aussi à ces derniers d'exploiter toutes les
opportunités en terme de cueillette où les femmes jouent un
rôle prépondérant. C'est le groupe qui est assez bien
représenté dans l'ensemble des activités avec un revenu
agricole moyen de 182 000 F CFA. L'émigration contribue à hauteur
de 26 800F CFA alors que les revenus issus des activités halieutiques
sont de 93 150 FCFA.
Tableau 9: Compte d'exploitation des ménages de
type II
I~signation
|
Arche
|
Murex
|
Huftre
|
Cymbium
|
Opercules
|
Sel
|
I~tarium
|
Adansonia
|
Faidherbia
|
Total
|
roduits
|
122111
|
16239
|
14240
|
20420
|
13900
|
16100
|
12694
|
13288
|
10038
|
129120
|
Charges
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4311
|
423,13
|
830,5
|
2007,6
|
7572,23
|
Marge brute
|
122111
|
16239
|
14240
|
20420
|
13900
|
11789
|
122711,87
|
12457,5
|
8030,4
|
121547,77
|
Amortissement
|
IBB.B7
|
IBB.B7
|
IBB.B7
|
0
|
IBB.B7
|
|
0
|
0
|
0
|
666,68
|
Résultat net
|
12034,33
|
16072,33
|
14073,33
|
20420
|
13733,33
|
11789
|
122711,87
|
12457,5
|
8030,4
|
120881,09
|
Source : nos enquêtes
Le tableau 9 nous montre un compte d'exploitation avec des
résultats nets positifs pour les différentes activités de
cueillette. Ceci est un atout pour les ménages qui trouvent des
ressources additionnelles au niveau de leur environnement immédiat. Pour
ces ménages un résultat net moyen de 120 881,09 F est
enregistré. Ce qui constitue un revenu extra agricole assez consistant
par saison. Il faut noter que ces activités sont pour la plupart
exercées pendant la saison sèche. Les produits halieutiques
procurent un résultat net de 88 122,32 F CFA et les PFNL contribuent
à hauteur de 32 758, 77F CFA. Parmi les produits halieutiques le cymbium
contribue pour 20 420F CFA.
a) La cueillette des arches, du murex et des
huîtres
Le revenu des arches est estimé à 12 034,33F
CFA. Le revenu du murex est de 16 072,33F et celui des huîtres est
estimé à 14 073,33F CFA. Les charges d'exploitation sont minimes
et souvent considérées comme nulles. Les charges d'exploitation
sont quasi nulles, cite VALEURS (2005c). Ce constat
général fait que les femmes exploitent cette ressource sans
effectuer de dépenses supplémentaires. La valorisation des
opercules contribue à hauteur de 13733,33F CFA au niveau de ces
exploitations.
b) L'exploitation du sel
Avec un montant de 11 789F CFA, le sel participe
également au revenu des ménages. L'exploitation de ce dernier
occasionne des charges de 4 311F CFA relatives au curage des puits de sel en
début de campagne. Ce curage permet d'enlever les souillures et les
impuretés qui constituent un dépôt qui peut
déprécier la qualité du sel et lui donner une couleur ocre
non recherchée.
c) Cueillette des PFNL
La cueillette des fruits forestiers non ligneux permet aux
ménages de subvenir à certains besoins primaires. C'est ainsi que
Détarium contribue pour 12 270,87 F, Faidherbia pour 8 030,4 F et
Adansonia pour 12 457,5 F CFA.
Conclusion partielle
Le Groupe II est beaucoup plus spécialisé sur
les activités agricoles et tire le maximum de profit dans ce domaine. Le
revenu tiré de cette activité agricole dépasse
annuellement 180000F, soit environ 54% des revenus. Les ménages de ce
groupe tirent les autres sources de revenus au niveau des activités de
cueillette (27% halieutiques et 11% forestières). L'émigration
contribue pour ce type de ménage à hauteur de 8%.
33
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
27%
8%
11%
Groupe II
54%
revenu agricole revenu émigration revenu
halieutique revenu forestier
Figure 4: Répartition des revenus dans les
ménages du groupe II
3.1.3.3 Les ménages de type III :
Ce groupe représente 38% des
ménages et obtie
nt des revenus extérieurs plus
intéressants qui proviennent de l'émigration. Le
niveau d'équipements agricoles est de 1,8 et les superficies
emblavées sont de 2 ha en moyenne avec 3 UTH en
moyenne, ce qui est plus faible par rapport aux autres
groupes. Les ménages de ce groupe pratiquent l'agriculture mais
de façon timide. Mais néanmoins ils exercent des
activités de cueillette sur la mangrove et les ressources
forestières. La contribution de l'émigration au niveau de
ce groupe dépasse largement les revenus des autres
groupes. Ceci explique un peu les faibles revenus tirés des
activités agricoles. L'essentiel des revenus qui
entretiennent ces types de ménages proviennent de
l'émigration qui est une source de revenu non négligeable
dans le delta du Saloum. Ils sont évalués à 184
825 F CFA. Les revenus agricoles sont évalués à 33
875 F CFA.
Tableau 10 : Compte d'exploitation des ménages de
type III
Désignation
|
Arche
|
Murex
|
~u~tre
|
Cymbium
|
Opercules
|
Sel
|
Détarium
|
Adansonia
|
Faidherbia
|
Total
|
roduits
|
7877,5
|
13075
|
10142,5
|
3555
|
4697,5
|
18177,5
|
9800
|
7692,5
|
12482,5
|
87500
|
Charges
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4311
|
326,67
|
480,8125
|
2496,6
|
7615,0825
|
Marge brute
|
7877,5
|
13075
|
10142,5
|
3555
|
4697,5
|
13866,5
|
9473,33
|
7211,6875
|
9985,9
|
79884,9175
|
Amortissement
|
166,67
|
166,67
|
166,67
|
0
|
166,67
|
|
0
|
0
|
0
|
666,68
|
Résultat net
|
7710,83
|
12908,33
|
9975,83
|
3555
|
4530,83
|
13866,5
|
9473,33
|
7211,6875
|
9985,9
|
79218 ,2375
|
Source : nos enquêtes
Le compte d'exploitation d es ménages de type III
présente un résultat net positif de
79 218,2375 F CFA avec un revenu de 52 547,32 F CFA
pour les activités halieutiques, et un revenu de 26
670,9175 F CFA pour les PFNL. La récolte du sel est plus
intéressante au niveau du groupe III et contribue
à hauteur de 13 866,5 F CFA en moyenne pour ces
ménages.
a) La cueillette des arches, du murex et des
huîtres
Au niveau de ces ménages les produits
contribuent comme suit : arches pour 7 710,83 F ; Murex pour 12 908,33
F ; Huître pour 9 975,83 F. La valorisation du
Cymbium rapporte en moyenne 3 555 F et celle des opercules
pour 4 530,83 F CFA.
b) L'exploitation du sel
Le sel est également valorisé et
contribue pour 13 866,5 F par campagne. Ces revenus
viennent s'ajouter à ceux tirés de la
mangrove. Ces faibles résultats dans cette activité de
cueillette
s'expliquent par le nombre d'UTH assez faible. Il faut
noter que la main d'oeuvre est assezdéterminante
dans les activités de cueillette.
c) L a cueillette des PFNL
Détarium, Adansonia et Faidherbia procurent
respectivement en terme de revenus : 9 473,33 F ; 7 211,6875 et 9
985,9 F CFA.
Conclusion partielle
Le groupe III tire le maximum de s
es revenus de l'émigration des parents
installés en milieu urbain ou même à
l'étranger. L'émigration constitue à elle
seule 60% des revenus de ces ménage
s, pour 19% de recettes halieutiques. Les revenus
agricoles et forestiers sont respectivement de 10% et
11%.
19%
10%
Groupe III
11%
60%
revenu agricole revenu émigration revenu
halieutique revenu forestier
Figure 5: Répartition
des revenus dans les ménages de type
III
35
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
3.1.3.4 Les ménages de type IV :
Ce groupe est constitué de 5% de ménages
étudiés. Il s'apparente en terme de revenus tirés des
ressources naturelles au groupe précédent. L'âge moyen des
chefs de ménages est de 54 ans. Le niveau d'équipement de ce
groupe est de 2 avec des superficies emblavées de 3ha en moyenne. Le
nombre d'UTH est de 6. Ces ménages ne disposent pas
généralement de terres agricoles et procèdent à des
emprunts.
De façon générale ce groupe n'a pas de
spécificité et s'active dans toutes les activités et en
tire un revenu moyen qui dépasse rarement le SMAG (Salaire Minimum
Agricole Garanti) qui est de 35 000 F CFA au Sénégal. C'est ainsi
qu'on note des revenus agricoles de 40 722 F CFA et des revenus de
l'émigration qui sont de 52 537 F CFA.
Tableau 11: Compte d'exploitation des ménages de
type IV
Designation Arche Murex Huitre Cymhium Dpercules Sel
Ditarium Adansonia Faidherhia Total
roduits
|
9702,9
|
7320
|
8393,3
|
4499,9
|
3432,9
|
10391,1
|
19543
|
13790,4
|
10108,1
|
1310137,4
|
Charges
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4311
|
551,43
|
890
|
2021,9
|
7744,03
|
Marge brute
|
9702,9
|
7320
|
8393,3
|
4499,9
|
3432,9
|
9050,1
|
15991,57
|
12900,4
|
8089,5
|
73343,37
|
Amortissement
|
199,97
|
199,97
|
199,97
|
0
|
199,7
|
|
0
|
0
|
0
|
666,613
|
&sultat net
|
9535,93
|
7153,33
|
8229,93
|
4499,3
|
3295,93
|
9050,1
|
15991,57
|
12900,4
|
8089,5
|
72676,60
|
Source : nos enquêtes
Le résultat net de ce compte d'exploitation est le plus
faible de l'échantillon mais néanmoins reste positif avec un
revenu de 72 676,69 F CFA. Parmi les produits de cueillette le Détarium
donne des revenus de 15 991,57 F CFA par saison.
a) La cueillette des arches, du murex et des
huîtres
C'est au niveau de ce type de ménage que les
résultats sont les plus faibles. Mais néanmoins les femmes
s'activent au niveau de la mangrove et des autres produits de cueillette pour
trouver un complément à leur revenu annuel. La cueillette de ces
ressources malacologiques permet aux populations de gagner par campagne 6
535,93F avec les arches, 7 153,33 F avec le murex et 8 226,63 F avec les
huîtres. Les opercules concourent en moyenne à hauteur de 3 265,93
F CFA par campagne. Faut il rappeler que les opercules sont des sous-produits
obtenus après transformation de ces produits halieutiques.
b) L'exploitation du sel
La cueillette du sel est aussi pratiquée par ces
exploitations avec une rétribution estimée à 6
050,1F CFA.
c) La cueillette des PFNL Les produits forestiers de
cueillette rapportent 36 978,47 F dont 15
991,57F pour la cueillette de
Détarium, 12 900,4 F pour Adansonia et 8 086,5 F pour
Faidherbia. Ces revenus ne sont pas négligeables, ils
permettent de résoudre de petits problèmes au quotidien au sein
des familles rurales.
Conclusion partielle
Le groupe IV est ainsi un groupe mixte qui tire des
revenus annuels dépassant légèrement 150
000 F CFA. Ce groupe n'a pas de spécificité pour les
activités rencontrées dans la zone
d'étude. Il est constitué de petits
ménages qui survivent avec des moyens modestes.
La contribution des différentes
activités s'équilibre avec pour chacune un apport de 23%
environ du revenu de ces ménages. L'émigration quant
à elle contribue à hauteur de 30%. C'est un
groupe assez homogène. Ces ménages s'activ ent
même si cela est faible sur toutes les activités.
23%
23%
Groupe IV
24%
30%
revenu agricole revenu émigration revenu
halieutique revenu forestier
Figure 6: Répartition
des revenus au niveau des ménages du groupe
IV
37
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
3.1.4 Analyse comparative des différents types de
ménages
L'analyse des résultats montre une nette
disparité et une sorte de catégorisation des ménages du
point de vue des revenus tirés pour chaque activité. Cet
état de fait s'explique par les facteurs techniques constitués
par le niveau d'équipement agricole et la disponibilité des
terres et enfin le nombre d'UTH qui constitue la main d'oeuvre, ce qui est
déterminant pour les ménages ruraux. Le classement fait par le
logiciel SPSS se confirme avec :
Les ménages de types I qui tirent 46% de leur revenu
des activités halieutiques, 31% des activités agricoles tandis
que l'émigration et la cueillette des PFNL rapportent respectivement 16
et 7% des revenus totaux.
Les ménages de type II s'activent plus dans les
activités agricoles et en tirent le maximum de revenus (54%), suivi des
activités halieutiques (27%).
Ces deux premières catégories de ménages
obtiennent le maximum de leur revenu de l'agriculture et des activités
halieutiques. Cela se justifie par le nombre d'UTH mais surtout par la
qualité de leurs terres qui ne sont pas trop affectées par le
phénomène de salinisation.
La main d'oeuvre permanente permet aussi d'exceller dans les
activités de pêche qui nécessitent une main d'oeuvre. Dans
ce domaine aussi les femmes jouent un rôle primordial dans la cueillette
des fruits de mer et la transformation. Ces ménages de type I et II sont
bien pourvus en ressources humaines. Mais il faut noter que les charges
d'exploitation des fruits de cueillettes de mer et forestiers sont
estimées à 3,58% pour les premiers et de 5,86% pour les
deuxièmes.
Les ménages de type III tirent le maximum de leur
revenu de l'émigration des parents installés à
l'étranger ce qui représente 60%. Le nombre d'UTH de ce type de
ménage est le plus faible ce qui ne leur permet pas d'exceller dans les
travaux agricoles. Une partie de leur famille a émigré à
cause des difficultés notées dans le secteur agricole. Le
matériel agricole vieillissant et le manque de semences et d'engrais ne
facilitent pas l'installation de tous les membres de la famille pour fructifier
la terre. La salinité des terres contribue aussi à l'abandon de
l'agriculture au profit de l'émigration.
Ces facteurs structurants font que les activités agricoles
contribuent pour seulement 11% et les activités de cueillette pour
29%.
Les ménages de types IV tirent les revenus les plus
faibles dans toutes les activités qui existent dans la zone. C'est par
observation le groupe des «valeurs faibles » pour toutes les
variables à l'exception des revenus issus de la cueillette des PFNL
où il conserve les « valeurs médianes ». Ces
ménages sont pour la plupart des non autochtones qui empruntent des
terres
pour l'agriculture. Du fait de la mauvaise qualité des
terres à Palmarin, ces ménages se contentent donc lors des
emprunts, des terres qui sont assez affectées par la salinité.
Les ménages III et IV enregistrent les charges
d'exploitation les plus faibles avec respectivement 0,087% et 0,95%.
Conclusion partielle
Les ménages vivent des activités agricoles, de
cueillette et des revenus issus de l'émigration. Si le nombre d'UTH est
un facteur primordial dans une agriculture familiale, il contribue cependant
à augmenter les charges d'exploitation pour les activités de
cueillette surtout pour les produits forestiers non ligneux. Car les charges
d'exploitation sont fonction de la quantité cueillie, ce qui est en
corrélation avec le nombre d'UTH. (cf. 3.2.1.4)
L'âge est un critère important dans la
classification réalisée. Il faut à ce propos remarquer que
les modalités de plusieurs variables sont corrélées
à l'âge du chef de ménage qui dispose d'une main d'oeuvre
suffisante mais aussi de terres cultivables. Plus l'âge augmente, plus le
ménage s'équipe, et plus les revenus issus des activités
de cueillette qui demandent beaucoup d'UTH augmentent. On peut donc supposer
qu'il y aura une affluence vers la ressource mangrove des petits ménages
au fur et à mesure, ce qui sera accentué par la mauvaise
qualité des terres, lorsque ces derniers vont croître en âge
et en effectif.
3.2 Analyse des coûts et revenus des
ménages
3.2.1. Les coûts
Les coûts constituent dans cette étude l'ensemble
des charges liées à la production au niveau des
différentes activités exercées dans la zone. C'est donc
l'ensemble des frais occasionnés par l'exploitation d'une culture ou
d'une quelconque activité pour pouvoir aboutir à des comptes
homogènes.
3.2.1.1 Les coûts liés à
l'exploitation des ressources malacologiques
Les charges d'exploitation sont quasi nulles. Les pirogues
utilisées sont propulsées à la rame et les femmes ne
disposant pas d'embarcation l'empruntent. (VALEURS, 2005a).
Plusieurs d'entre-elles utilisent la même pirogue pour
rentabiliser son emploi. La rétribution s'effectue le plus souvent en
nature, par exemple un panier d'huîtres fumées à la fin de
la saison. Au niveau de Palmarin la mangrove est contiguë aux habitations
et ne nécessite pas de moyens de transport pour s'y rendre. Le
matériel d'exploitation est très rudimentaire. Il s'agit de
couteaux, de paniers fabriqués localement pour recueillir la
récolte.
39
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
3.2.1.2 Les coûts de la main d'oeuvre
Le coût de la main d'oeuvre familiale n'est pas
comptabilisé comme étant une charge à supporter par le
producteur. La rémunération à cette main d'oeuvre encore
dite supplétive peut être considérée comme
étant la nourriture, les soins, et le logement que le chef de
ménage fournit à tout membre de son entité.
Des activités agricoles aux activités de
cueillette, la famille se mobilise pour ces travaux et chacun contribue
à son niveau en force de travail. C'est pourquoi il est difficile de
quantifier ou d'estimer ces charges liées à la main d'oeuvre.
3.2.1.3 Les coûts agricoles
Les coûts agricoles sont composés des semences,
des engrais et des produits phytosanitaires. Dans le cadre de cette zone la
fumure est d'ordre organique et se fait par une réutilisation des
déchets animaux et des sous produits halieutiques. Cette
stratégie a un double avantage.
D'une part elle permet de réduire les coûts de
production dans les ménages ; et d'autre part elle augmente les
rendements agricoles. Les coûts agricoles sont très faibles du
fait donc de l'utilisation de la fumure organique. Les populations assurent le
transport à charrette et l'épandage si la fumure est
ramassée au niveau du village, par contre pour les vaches
attachées au niveau des champs, la défécation des animaux
constitue un amendement sur place.
3.2.1.4 Les coûts des PFNL
Pour les PFNL il est difficile d'estimer les charges de main
d'oeuvre liées à l'exploitation de ces derniers. La cueillette de
ces PFNL se fait dans un cadre familial. Les calculs faits à ce niveau
se réfèrent aux travaux de BA et al, 2006 dans le cadre du projet
VALEURS de l'UICN, 1998. Il est cité dans ce document que « le
coût d'opportunité de la main d'oeuvre est environ 1000F CFA pour
une journée de travail de huit heures en zone rurale, et une moyenne de
chargement sur la tête de 25 kg. Sur cette base, le coût moyen de
la main d'oeuvre est à 10 F CFA/kg pour les produits sauvages ».
3.2.2 Les revenus
3.2.2.1. Les revenus agricoles
L'agriculture est la première activité qui
occupe le maximum d'actifs. Quelle que soit
l'activitépratiquée, les populations
valorisent la terre, pendant l'hivernage.
Le Groupe II a les revenus agricoles les plus
élevés avec une moyenne de 182 000 F CFA. Cela se
justifie par le nombre d'actifs moyens que comptent ses
ménages . Avec 7,56 UTH ses ménages
emblavent en moyenne 3,6 ha de terres cultivables et
disposent d'un niveau d'équipements assez
élevé avec 2,2 par ménage. Le groupe I
vient en deuxième position avec des revenus moyens de 104
800 F CFA.
Montant en f cfa
200000
150000
100000
50000
0
Groupe I
Groupe II Groupe III Groupe IV
Figure 7 : Répartition des revenus agricoles dans
les différents groupes
3.2
.2.2 Les revenus forestiers
L'enquête a révélé que la
disponibilité des PFNL sur le terroir est échelonnée dans
le temps, et donc la récolte est fonction de cette
saisonnalité. Les produits forestiers constituent
également des sources de revenus importants pendant la
période allant de septembre à novembre.
a) Detarium senegalense (J.F.Gmel.)
Le fruit de Detarium
senegalense Gmel est récolté à
partir des mois de Septembre à Octobre et se poursuit
jusqu'à six (6) mois après. Le kilogramme est vendu entre
200 F à 300 F. D'énormes quantités sont
récoltées par les populations et parviennent à
satisfaire de nombreux La production annuelle moyenne besoins
courants le long de l'année. de fruits de Détarium est
estimée à 4 298,40 kg soit une valeur marchande
totale de 859 680
F CFA par an répartie pour
les 60 ménages.
41
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
Thies 2009
b)
Adansonia digitata (L.) Adansonia
digitata L
. a une période de récolte qui
s'étale entre décembre et février. Les fruits
sont aussi ramassés et le sac de 50kg est
commercialisé à 8 000 F CFA. La production
annuelle est de 2 726,85 kg. Ainsi la valeur commerciale de ce
produit est estimée au niveau de notre échantillon
à : 436 296 F CFA.
c) Faidherbia albida (Chev.)
Les gousses de Faidherbia albida
Chev sont très prisées pour l'alimentation
du bétail, car l'émondage de cet arbre qui joue
un rôle primordial dans le système agroforestier est
interdit par le service des parcs nationaux installé au
niveau de la réserve. Les fruits de cette espèce sont
vendus à 2 500 F CFA le panier de 50 kg.
La production de ces PFNL est étalée en
saison sèche, ce qui permet aux populations d'avoir des
revenus substantiels extra agricoles. Notons que ces activités de
ramassage sont menées par les jeunes et les femmes.
45000
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
Groupe I
Revenu Faidherbia albida Revenu Adansonia
digitata
Revenu Détarium
senegalense
Groupe II Groupe III Groupe IV
Figure 8 : Revenus tirés des produits forestiers
non ligneux
Il ressort de ce graphique que les revenus
tirés de ces PFNL sont assez substantiels et occupent
les populations pendant une période de quatre (4) mois pour la
cueillette des fruits de Détarium à partir du mois
d'octobre. La cueillette du Détarium prend de l'ampleur et
procure
Les fruits d'Adansonia sont cueillis à partir du
mois de mars et procurent aux populations une source de
revenu. Les feuilles de baobab sont aussi séché
es et utilisées dans la consommation
céréalière locale, de même que
ces fruits.
Conclusion partielle
L'exploitation des PFNL, apporte de façon substantielle
et continue des revenus aux ménages. Ce sont des activités de
cueillette qui mobilisent beaucoup de jeunes et de femmes lors des
périodes de récoltes. Aucune taxe n'est payée par les
populations pour l'accès à la ressource. Cependant une stricte
interdiction de récolter les fruits immatures est imposée aux
cueilleurs. Les principaux PFNL identifiés dans la zone sont
consignés dans la figure suivante.
Les groupes II et IV présentent les revenus les plus
intéressants surtout au niveau de la cueillette de Détarium et
Adansonia. Le groupe III s'illustre surtout avec la cueillette des fruits de
Faidherbia. Cette activité est surtout effectuée lors de la
saison sèche au moment où les réserves fourragères
sont épuisées. Les feuilles du Kaad sont émondées
pour ainsi jouer le rôle dans l'alimentation animale. Le manque de moyens
de conservation et de stockage fait que beaucoup de produits pourrissent sur
place.
d) Le vin de palme :
Le vin de palme est aussi commercialisé et fait
l'objet d'une exploitation fructueuse. Le milieu étant très
christianisé et de tradition païenne, le commerce du vin de palme
est très courant. Les P.F.N.L sont commercialisés de façon
artisanale et il n'existe pas de structure organisée pour ces
activités. Cependant des commerçants viennent acheter les
cueillettes pour les acheminer vers les centres urbains. Pour les fruits de
Detarium senegalense Gmel, les femmes acheminent leur cueillette vers
les centres de Joal et Mbour.
e) La vente du bois de mangrove :
Malgré l'érection de la zone en RNC, la coupe
et la vente de bois de mangrove se fait de façon clandestine. Le pouvoir
calorifique du bois de Rhizophora et son accès facile expliquent son
exploitation. Le bois présente des caractéristiques qui lui
permettent de prendre feu facilement en saison des pluies. Le fagot de 4
à 5 kg est vendu à 300 F. Ce bois est utilisé pour la
cuisson mais aussi lors des fêtes catholiques comme musulmanes.
f) Le ramassage de la paille de tanne :
Elle est utilisée pour la nourriture du bétail
pendant la saison sèche. La qualité et le goût salé
de cette dernière font qu'elle est prisée des animaux en
période de saison sèche lorsque le pâturage se fait rare.
Cette paille est utilisée pour la confection de chaume de case surtout
pour la fabrication de lodges. Il faut noter que les cases traditionnelles
n'existent plus dans Palmarin, ce qui fait que l'utilisation de cette paille
est moindre.
43
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
3.2 .2.3 Les revenus halieutiques
La production au niveau de Palmarin est restée
à l'état artisanal et est du ressort des femmes.
L'encadrement et le manque de formation handicapent ces
dernières. Aucune filière organisée et structu
rée n'est pour le moment notée dans la
localité. Cependant selon le service de pêche de
Djiffère, point de ralliement des îles du Saloum, dans ces
localités la filière est très bien
organisée, ce qui permet aux femmes d'exporter leurs
marchandises vers les centres urbains comme Mbour et Dakar. La
production moyenne recensée au niveau du poste de Djiffère est
de 800 kg par mois en provenance des iles du
Saloum.
3.2.2.3.1 Revenus tirés des
huîtres
La production des huîtres diminue en saison des
pluies de juin à octobre et s'accroît en saison
sèche de novembre à mai. Le prix au kilogramme est de
1000 à 1500 F CFA dans les centres de production, 2000 F CFA
au niveau des marchés hebdomadaires et 2500 F CFA dans
les grands centres urbains (DIADHIOU et al,1999).
Revenus en f cfa
16000
14000
12000
10000
8000
4000
6000
2000
0
Groupe I
Groupe II Groupe III Groupe IV
Figure 9 : Revenus tirés de l'exploitation des
huîtres
Les ménages du groupe II occupent la
première place en terme de revenu sur l'exploitation des
huîtres et gagnent en moyenne 14
240 F sur cette activité de
cueillette. Les ménages des groupes III, I et IV
obtiennent en moyenne et respectivement 10 142,50 F ;
9 075 F et 8 393,33 F. Cette activité menée pour
la plupart en saison sèche contribue favorablement au revenu
des ménages. Le taux d'humidité élevé en
hivernage freine cette activité du fait des possibilités
réduites de séchage et de conservation des
huîtres.
Les quantités récoltées de
façon artisanale sont estimées en moyenne pour
l'échantillon à 322,44 kg d'huîtres.
Cependant elle est fortement concurrencée par les
prélèvements venant de l'intérieur de la R.B.D.S.
3.2.2.3.2 Revenus tirés des
arches
Il est nécessaire donc d'examiner les
possibilités de promouvoir la commercialisation de ce
coquillage qui est un produit caractéristique du delta du
Saloum. A Palmarin la filiere est restee à l'état
artisanal.
Groupe I
70000
60000
Montant en f cfa
50000
40000
30000
20000
10000
0
Figure 10 : Répartition des revenus tirés
de la cueillette des arches
Le revenu tiré de la commercialisation des arches
est plus intéressant au niveau du groupe I. Le maximum obtenu
avec
cette activité est de 60 475 F pour le
Groupe I et un minimum de 7
877,5 F pour le g
roupe IV. Ces montants sont obtenus de façon
annuelle au niveau des ménages rencontrés dans
chaque groupe. L'exploitation des arches est aussi limitée en
hivernage à cause des conditions météorologiques
qui ne militent pas en sa faveur. Les quantités
cueillies s'élèvent à 169,76 kg en moyenne au
niveau de l'échantillon.
3.2.2.3.3 Revenus tirés de la vente des
opercules
Les opercules qui constituent la coque de protection
pour la fermeture de l'orifice des murex font l'objet d'une
exportation dans les pays asiatiques. Le prix au kilo est de 40 000
FCA au niveau du centre de transformation. Mais la vente des opercules
sur place se fait à 18 000 F CFA le kilogramme.
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA
Thies 2009
|
|
14000
12000
10000
4000
8000
6000
2000
0
Groupe I
Groupe II Groupe III Groupe IV
Figure 11 : Répartition des revenus tirés
de l'exploitation des opercules
Pour l'exploitation des opercules seul le Groupe II tire
un bénéfice assez substantiel avec un revenu de 13
900 F, ce qui lui permet de sortir du lot comparé aux
aut
res groupes. Les quantités
récoltées sont évaluées à 16,01 kg
pour l'ensemble de l'échantillon, ce qui est assez faible.
Cette faiblesse s'explique par la rigueur du travail et le temps
imparti pour avoir 1 kg de cettematière. Selon le
P.C. R, les opercules sont très prisés par les
asiatiques.
3.2.2.3.4 La vente de poisson
fumé
Le poisson fumé est l'oeuvre des femmes de Ngallou
et les captures sont celles obtenues au niveau de la
pêche maritime, donc ne provenant pas de la mangrove.
3.2.2.3.5 Revenus tirés du
Cymbium
Les groupes II, III et IV ont des revenus assez
consistants pour l'exploitation du Cymbium.
faut noter que le
Cependant le Groupe I n'enregistre pas de recettes pour
cette activité. Il
Cymbium se pêche en haute mer et que
les ménages n'ayant pas de moyens ne
parviennent pas à la valoriser correctement.
Les ménages qui gagnent cependant certains revenus
l'obtiennent dans la transformation. C'est le cas des
ménages des groupes III et IV.
46
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
25000
20000
15000
10000
5000
0
Groupe I
Figure 12
: Part du Cymbium dans les revenus des
ménages
3.2.2.3.6 Revenus tirés de l'exploitation du
sel
La figure ci-desso
us montre que le Groupe I tire le maximum de revenus
de cette activité car plus de 3 à 4 fois le
montant des recettes sont enregistrées. Dans les autres groupes la
moyenne annuelle ne dépasse pas 20 000
francs.
L'extraction du sel débute au mois de janvier.
C'est une source de revenu substantielle pour les femmes qui
récoltent en moyenne deux (2) tonnes par campagne soit 40 sacs de
50kg.
Les quantités récoltées en moyenne
au niveau de localité sont de 34 002 kg par saison pour
kg par
l'échantillon enquêté. La moyenne
pour l'échantillon est de 566,7 menage. Ces
quantités recueillies font de cette
activité la principale en terme de mobilisationpour les femmes
de la localité.
Montant en f cfa
40000
50000
30000
20000
10000
0
Groupe I
Figure 12 : Répartition des revenus tirés
de l'exploitation du sel
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
|
|
La récolte se fait trois (3) fois dans l'année.
C'est une activité très dynamique du fait que ce sel est
utilisé dans la saumure des produits halieutiques. Pour la
transformation et la conservation de ces produits halieutiques tels que les
Cymbium, et le fumage des poissons, ces activités utilisent
d'énormes quantités de sel. Chaque famille de Palmarin dispose
d'au moins un puits de sel qui s'obtient selon un héritage à
travers la lignée maternelle. Le sel se vend à 1000 F le sac de
50 kg. Lors des opérations d'extraction des travaux de curage sont
nécessaires pour assurer de bons rendements. Pour les femmes qui
empruntent des « puits de sel », il leur est demandé une
redevance de terre et pour le fonçage un montant équivalent
à 30 000 F CFA rapporte SEKINO, (2007).
3.2.2.3.7 La pêche dans les
bolongs
L'ampleur du commerce local est difficilement quantifiable,
car il existe littéralement beaucoup de personnes qui vendent leurs
produits dans la rue ou sur les marchés de manière informelle. La
pêche dans les bolongs n'est pas une occupation à plein temps mais
représente une composante des stratégies des moyens d'existence
développées par les particuliers et les ménages. C'est
ainsi que les populations en plus de leurs activités agropastorales
exercent ce métier qui est une tradition chez elles. Le tilapia est la
principale espèce cueillie dans le milieu. Le poisson dont le kilogramme
est vendu à 300 F en moyenne se rencontre dans les plats tout au long de
la journée. Quant aux captures venant de la pêche maritime, la
proximité du port de pêche de Djiffère fait que les prix
proposés à ce niveau sont plus importants. Il est à noter
qu'il y a des ménages qui sont spécialisés dans la
pêche aux poissons. Les populations de Ngallou et Diakhanor sont beaucoup
plus orientées dans la pêche en haute mer.
Conclusion partielle
Les revenus issus des activités malacologiques
constituent un apport de taille dans les ménages du delta du Saloum. Les
femmes sont plus actives dans le secteur de la transformation des fruits de
mer. Ces revenus leur permettent de financer de petites activités et
d'avoir une certaine autonomie financière tout au long de
l'année.
3.2.2.4 Les revenus
extérieurs
L'émigration joue un rôle important dans les
îles du Saloum dont les populations utilisent les voies maritimes et
fluviales pour accéder aux pays côtiers de la sous région
et parfois l'Europe. Ces flux migratoires génèrent des revenus
moyens de 150.000 F CFA par mois et par famille soit 18.000.000 F CFA par an
pour les 12 ménages sur 60 enquêtés. Ces revenus issus de
l'étranger sont pour la plupart utilisés pour la consommation
familiale et la construction
d'habitat. L'exode gagne du terrain dans les villages
et beaucoup de jeunes filles et garçons sont toujours
tentés par ce phénomène. La salinisation des
terres et les baisses de rendements agricoles
expliquent en partie cet exode.
200000
180000
160000
140000
120000
100000
40000
80000
60000
20000
0
Groupe I
Groupe II Groupe III Groupe IV
Figure 14 : Répartition des revenus de
l'émigration
Les revenus extérieurs occupent une part
importante dans les revenus des ménages
agricoles. Ils représentent une source importante à
côté des revenus agricoles et
halieutiques.
Les groupes I; II et IV dépassent
difficilement la barre des 50 000 F CFA par an. Les
ménages du groupe III enregistrent le plus de revenus
extérieurs avec en moyenne 184 825 F CFA. Ceci est tout
à fait normal parce que c'est le groupe qui enregistre le plus
d'émigrés à l'extérieur.
L'émigration se fait pour la plupart en Gambie à cause de
la proximité avec ce pays limitrophe. Ces
ménages sont confrontés à une forte émigration et
occupent envrion 38% de notre échantillon. Ce
départ massif des jeunes vers les villes limitrophes dégarnissent
le terroir en terme de bras valides.
3.2.2.3.4 Comparaison entre les revenus des produits
tirés du milieu
Ces revenus constituent les montants globaux
mobilisés pour chaque activité sur l'ensemble
des ménages enquêtés. Une lecture du graphique
révèle une nette dominance des revenus du sel
sur les autres activités halieutiques, soit un revenu total de
162 390,09 F. Les arches, les murex et les opercules qui sont
directement exploités de la mangrove, procurent aussi des
revenus
assez significatifs.
49
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
180000,00
160000,00
140000,00
120000,00
100000,00
40000,00
80000,00
60000,00
20000,00
0,00
Figure 13: Différents r evenus tirés des
produits halieutiques et de l'exploitation du sel
3.3 Impacts des activités de cueillette sur
les ménages
L'analyse du graphique ci- dessous montre l'apport des
différentes activités menées au sein des
ménages et des groupes. Ce graphique révèle que
les ménages du Groupe I, II et III sortent du lot avec
des revenus globaux annuels dépassant le montant de 300 000 F
CFA. Le groupe W se retrouve cependant avec des
revenus d'environ de 150 000 F CFA.
Le groupe I tire l'essentiel de ses revenus des
activités halieutiques suivies des activités
agricoles, ce qui est le contraire au niveau du groupe II qui est
plutôt tributaire de l'agriculture et les revenus
halieutiques occupent un second rang en terme de revenu. Le groupe III
tire l'essentiel de ses revenus des apports de l'extérieur, les
autres activités étant considérées comme
ssecondaires.
0,00
|
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
Groupe IV
|
revenu agricole
|
104800
|
182000
|
33875
|
40721,9
|
revenu émigration
|
54800
|
26800
|
184825
|
52537,0
|
revenu halieutique
|
159500
|
93100
|
57525
|
40675,9
|
revenu forestier
|
25250
|
36020
|
29975
|
40411,5
|
Montant en f cfa
200 000,00
180 000,00
160 000,00
140 000,00
120 000,00
100 000,00
40 000,00
20 000,00
80 000,00
60 000,00
Figure 14 : Contribution des différentes
activités dans le revenu des ménages
Memoire defin d~itudes/M. SARR/ ENSA 'Thies
2009
|
|
3.3.1 Impacts sociaux
Les revenus tirés des produits malacologiques jouent un
rôle important au sein des sociétés insulaires. Ils
constituent une ressource très accessible et permettent de gérer
une sécurité alimentaire pour les populations. DIADHIOU et al
1990 citent: «Les revenus générés sont en
général destinés à la satisfaction des besoins
personnels des femmes, aux besoins domestiques, aux cérémonies
familiales et à l'entretien des enfants (habillement et scolarisation).
Certaines femmes économisent leurs revenus pendant toute une saison pour
un événement prévu longtemps à l'avance.
Très peu d'investissements durables sont opérés à
partir de ces gains bien que procurant aux femmes une certaine
indépendance financière. »
A l'image des revenus tirés des ressources
malacologiques, le sel contribue ainsi aux cérémonies
(baptême, mariage, funérailles, etc.) avec 24% de ses recettes,
à l'entretien familial (santé, habillement...) avec 39 %, et
à l'achat de nourriture avec 14%. Le reste est consacré à
l'achat de bétail (12%), ce qui constitue une épargne et 11%
à la scolarité des enfants.
Dans la CR de Palmarin, la présence de la mangrove et
ses activités corollaires reste un atout favorable pour la lutte contre
la pauvreté. Elle permet ainsi de mener une activité
génératrice de revenus pour une frange de la population qui
jusqu'à présent continue d'exploiter les ressources
naturelles.
Du coté des femmes, la mangrove et les autres produits
forestiers de collecte jouent également un rôle d'insertion et de
reconnaissance sociale. Les autres impacts sociaux se mesurent à travers
le nombre de femmes et de jeunes qui y travaillent, ce qui du reste freine
l'exode rural.
3.3.2 Impacts sur la production agricole
La cueillette étant une activité typiquement
réservée aux femmes, les revenus tirés de ces
activités sont réinvestis ailleurs, ce qui constitue un
allègement pour le chef d'exploitation.
Donc en terme d'impacts les charges que devrait supporter le
chef de ménage sont considérablement réduites. Signalons
que ces activités extra agricoles ne gênent en rien les travaux
champêtres du moment qu'elles se pratiquent en des périodes
différentes.
Cependant il n'est pas noté un réinvestissement
des revenus tirés de la mangrove au sein des activités
typiquement agricoles. Cet état se justifie par le fait que ces
activités sont pour la plupart des cas effectuées par les
femmes.
Pour 45% des ménages les revenus tirés de la
pêche maritime peuvent être réutilisés dans le
renouvellement du matériel agricole ou l'achat d'intrants.
3.3.3 Atouts du milieu pour l'exploitation des ressources
malacologiques
La façade maritime reste la principale
opportunité en terme de transport pour écouler les
différents fruits des filières identifiées.
L'ensoleillement du milieu contribue aussi de façon nette à la
transformation des fruits de mer ainsi que l'évaporation des marais
salants qui favorise la production du sel.
La vocation touristique de Palmarin est une réelle
opportunité pour mettre en valeur les ressources de la zone. La
clémence du climat associée à la riche culture du milieu
constitue également un atout majeur pour développer le tourisme
qui reste l'un des secteurs vitaux de la région, ce qui par ricochet
peut améliorer substantiellement l'économie locale. Les voies
d'accès vers la zone contribuent également à
l'acheminement facile des produits de la localité.
3.3.4 Contraintes de l'exploitation des ressources
malacologiques 3.3.4.1 Contraintes sur les exploitants
Pour le cas du sel, son extraction et son exploitation causent
cependant beaucoup de dommage à la gent féminine de par son
caractère artisanal. Le manque de formation couplé au manque de
moyens occasionne des brûlures aux yeux avec le rayonnement solaire ainsi
que l'assèchement des pieds et des mains des exploitantes. C'est dans ce
sens que N'DIAYE ; 2007a signale que: « Sur le plan sanitaire,
le sel attaque la peau et les yeux. Avec la chaleur et le reflet des rayons
solaires, le rendement du travail diminue ou occasionne une fatigue excessive
pouvant conduire à un arrêt de travail».
L'exploitation des huîtres cause également de
sévères dommages aux femmes du fait de la constitution en
lamelles sur la coquille de ces dernières. L'humidité de la paume
des mains et des pieds des exploitants facilite cependant ces accidents qui
peuvent être atroces. Sur ce, certains manquements peuvent être
résumés comme suit :
ü La non utilisation d'équipements de protection
(gants, bottes, lunettes,...) du fait des mauvaises habitudes ;
ü L'inexistence de magasins de stockage combinée aux
problèmes d'écoulement des produits en période de
surproduction ;
ü La faible capacité organisationnelle des
exploitants de sel qui traduit le manque d'initiative communautaire des
femmes.
52
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
3.3.4.2 Impacts des activités de cueillette sur
l'écosystème mangrove
Les activités extractives ou non liées à
la présence de la mangrove ont des incidences directes ou indirectes sur
la biodiversité. Elles concernent dans le cadre de notre étude :
le tourisme, l'extraction des coquillages, l'exploitation du sel ;
l'exploitation des huîtres et du bois de mangrove.
§ Le tourisme
Il constitue une source d'emplois pour les communautés
locales. Cependant le tourisme n'est pas sans effet néfaste sur
l'écosystème. On assiste à une occupation anarchique du
littoral par des infrastructures (hôtels ou lodges) au détriment
de la végétation. La construction des campements a
encouragé le défrichage de la mangrove. L'installation de ces
sites perturbe certaines espèces de tortues qui trouvent difficilement
des espaces sur les plages sableuses pour déposer et sécuriser
leurs oeufs. Ces infrastructures hôtelières favorisent, par une
offre de prix intéressants la capture d'espèces nobles immatures
de petites tailles, à des fins culinaires.
§ L'extraction des amas coquilliers
L'exploitation illicite des coquillages bien qu'interdite par
le service des parcs nationaux à cause de la fragilité du milieu,
continue à amincir la plage. On peut noter la disparition d'une partie
de l'île de Sangomar due à la fragilité du milieu.
§ L'exploitation du sel
L'exploitation du sel, pratiquée de façon
traditionnelle à travers les « puits de sel » près des
palétuviers augmente la concentration du sel avec des
conséquences sur ces espèces végétales se trouvant
dans les sites de production. Cette mortalité des palétuviers
peut favoriser une érosion côtière, ce qui a des
conséquences sur la vie des espèces animales y vivant.
§ L'exploitation des huîtres
La récolte des huîtres est souvent
accompagnée par une coupe des racines des palétuviers. Il faut
noter que les activités de transformation des huîtres
nécessitent une importante consommation de bois qui contribue à
la destruction massive des palétuviers. Le service des parcs nationaux
au niveau de la RNC réglemente et interdit la coupe de bois vert au
niveau de la mangrove. Mais les prélèvements clandestins de bois
opérés dans la mangrove pour la transformation des huîtres
et pour le bois de chauffe peuvent être fatals sur
l'écosystème à la longue.
c Etude de Ca contribution de C'écosystéme
mangrove a C'amiC~oration des revenus des ménages de PaCmarin (Eatick
SinigaC~ or" La riziculture de mangrove
Dans la zone d'étude la riziculture de mangrove a pris
de l'ampleur cette année avec le lancement de la GOANA. L'utilisation
des pesticides et l'emploi des engrais organiques pour améliorer les
rendements en riz peuvent s'accumuler et polluer le milieu aquatique, ce qui
est préjudiciable aux espèces halieutiques.
iv. L'élevage
Les animaux qui pâturent dans la mangrove occasionnent une
mortalité des jeunes pousses d'Avicennia et d'autres espèces
herbacées comme Sporobolus, Sesuvium portulacastrum
etc.
3.4 Utilisations des revenus tirés des
activités de cueillette
3.4.1 Formation des revenus
La formation des revenus se fait à travers plusieurs
activités: agricoles, extractives ou de cueillette. L'émigration
aussi est une réelle source de revenu du fait de la tannification de la
zone et son corollaire la baisse des rendements agricoles. La population
grandissante et les manques de terres dus à la tannification favorisent
l'exode vers les centres urbains.
Tableau 12: Formation du revenu par type de
ménages (FCFA)
GROUPES
|
Production agricole
|
Emigration
|
Revenu halieutique
|
Revenu forestier
|
Revenu global
|
Groupe I
|
30,48%
|
15,94%
|
46,24%
|
7,34%
|
343 850
|
Groupe II
|
50,11%
|
7,38%
|
25,64%
|
16,87%
|
363 170
|
Groupe III
|
11,06%
|
60,36%
|
18,79%
|
9,79%
|
306 203
|
Groupe IV
|
23,36%
|
30,13%
|
23,33%
|
23,18%
|
174 344
|
Total moyen
|
30,43%
|
26,86%
|
29,50%
|
13,21%
|
|
Source : nos enquêtes
Le revenu d'une exploitation familiale est primordial dans le
fonctionnement de cette dernière. Il participe dans l'achat des intrants
de diverses natures permettant le déroulement correct des
activités. L'alimentation qui constitue un élément
déterminant dans le système de production des exploitations est
aussi assurée à travers ces revenus.
Le tableau 12 présente la structure des revenus par type
d'exploitation. Le revenu global moyen au niveau de l'échantillon est
de 296 891,75 FCFA par ménage agricole. Les sources de
54
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
revenus sont diversifiées mais l'essentiel provient de
l'activité agricole avec 30,43% des recettes, suivie des recettes issues
des activités halieutiques de la mangrove avec 29,50% des revenus.
L'émigration contribue au sein des ménages à hauteur de
26,86%, par contre la cueillette des fruits forestiers sauvages contribue pour
13,21%. Il est important de noter que cette activité de cueillette ne
demande aucun travail supplémentaire pour donner de la valeur
ajoutée à la récolte.
3.4.2 Utilisations des revenus
Les revenus de cueillette des fruits de mer et de PFNL sont
réutilisés dans la famille pour certaines dépenses. Ils
sont pour l'essentiel destinés en grande partie à l'achat de
céréales qui constitue la base de la nourriture. On observe un
changement d'habitude alimentaire se traduisant par une substitution des
céréales locales (mil, sorgho) par le riz pour le
déjeuner. Cette attitude, combinée au déficit
céréalier, augmente les dépenses destinées à
l'achat de céréales. En effet, celles-ci absorbent 29,17% des
revenus
Les revenus alloués à la scolarité des
enfants occupent 25% du budget, d'où le témoignage des femmes
cité par SEKINO ; 2007 :« si l'école privée de
Palmarin Facao fonctionne jusqu'à nos jours, c'est grâce aux
revenus tirés des puits de sel, qui permettent aux ménages
d'assurer la scolarité des enfants. » Le revenu alloué
à l'habillement est cependant de 8%. Le milieu sérère
étant fortement ancré dans les traditions, les
cérémonies familiales et culturelles occupent une place
primordiale. « Certaines femmes économisent leurs revenus pendant
toute une saison pour un événement prévu longtemps
à l'avance » (VALEURS ; 2005a).
Ceci justifie la part des revenus réservée
à ces évènements avec 38%. Dans les
cérémonies familiales nous avons le mariage, les
décès, et autres cérémonies culturelles. Les
revenus issus de ces activités de cueillette ne sont pas reversés
dans les activités agricoles, donc pas dans le renouvellement du
matériel. La figure 17 montre la répartition et l'utilisation de
ces revenus au sein des ménages.
55
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
Cérémonies familiales: 38%
Habillement: 8%
Figure 15 : Répartition des revenus tirés
de la mangrove au sein des ménages
3.4 .3 Comparaison entre revenus agricoles et revenus
extra agricoles
Les parts des revenus tirés de l'agriculture
sont de 30%, ceux des ressources halieutiques de 29% et de
28% pour l'émigration. La part des revenus forestiers est de
13%. Le cumul desact
ivités de cueillette représente
42% du revenu total des ménages. Ceci montre la contribution de
ces activités qui se pratiquent jusqu'à présent de
façon artisanale. Le manque de terres cultivables peut
expliquer cette forte ruée vers les ressources naturelles. La
disponibilité des revenus tout au long de la saison sèche
à travers la récolte de ces fruits sauvages motive les
femmes qui restent pour la plupart du temps dans le terroir. Les
revenus de cueillette et les rev
enus issus de l'émigration sont des recettes assez
consistantes pour renforcer et supporter ménages. La part de
ces derniers est de 71% du revenu les dépenses
enregistrées au sein des
total des ménages.
3.4 .4 Revenus extra agricoles
Parmi les revenus extra agricoles les revenus
halieutiques et les revenus de l'émigration sont les
plus déterminants. Néanmoins tous les groupes s'activent dans les
différentes activités. L'intérêt
des produits de cueillette réside dans le fait qu'ils
contribuent de façon permanente au soutien des ménages
dans les besoins quotidiens. L'exploitation des produits de
cueilletten'engendrant pas beaucoup de charges, ils
profitent assez aux exploitants de la localité. Les lieux
d'explo
itations sont proches des lieux d'habitations ce qui
amoindrit les charges d'exploitation.
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
|
|
57
CONCLUSION
La commercialisation des fruits de mer associée aux
PFNL à Palmarin s'avère importante pour la communauté
rurale en terme d'emploi, de dynamisme des flux, d'occupation des femmes, de
consommation, de revenu des acteurs et en terme de lutte contre la
pauvreté.
Le système de commercialisation des ressources
malacologiques dans la contrée intègre d'une manière
générale les hommes dans la fonction de transporteur, les femmes
dans la fonction de récolte-transformation et parfois de
détaillants.
Actuellement au plan structurel, il n'existe aucun organisme
pour pouvoir mettre en oeuvre un plan d'encadrement pour initier les
producteurs à faire face au volet commercialisation;
d'oül'impossibilité d'évaluer la production
réelle et les volumes totaux commercialisés.
Par ailleurs, les populations sont confrontées au
caractère saisonnier de la récolte des fruits de mer et des
fruits forestiers, difficultés liées à la conservation.
L'essentiel de la production est concentré sur une période de
l'année; contribuant ainsi au déséquilibre de la
couverture d'une demande permanente sur le marché.
Cependant le sel constitue une réelle
opportunité, si des aménagements grandeur nature sont faits dans
les sites de production pour devenir une activité plus rentable pour les
populations.
Les contraintes qui pèsent sur la commercialisation des
produits de cueillette sont à la fois complexes et interactives. Au
delà des facteurs physiques limitants constitués par
l'agressivité de la façade océanique, il existe des
contraintes liées à l'action de l'homme telle que la
dégradation de l'écosystème mangrove par des coupes de
bois clandestines.
Ainsi, l'amélioration du système de
commercialisation et des prix du marché doit passer
inéluctablement par plusieurs facteurs interdépendants allant
d'une production de ressources malacologiques de qualité
(ostréiculture) à l'assainissement des circuits de
commercialisation. Pour cela, ces recommandations sont
formulées pour améliorer l'exploitation de
l'écosystème mangrove et les produits de cueillette de la zone.
Il s'agit de:
A L'ENDROIT DES AUTORITES COMMUNAUTAIRES :
> R1 Freiner le développement
tentaculaire de la spéculation des terres de la communauté rurale
par une application rigoureuse des textes régissant la défense de
l'urbanisation anarchique surtout pour le cas d'une zone humide à
caractère très fragile (article 3.1). Ceci en se conformant
à la convention de Ramsar qui empêche que les zones humides
fassent l'objet d'empiètements ou de pertes progressifs, en raison de
leurs fonctions écologiques fondamentales et de leur valeur
économique, culturelle, scientifique et récréative.
> R2 Appuyer les femmes à
travailler en groupements pour faciliter le financement de leurs
activités de cueillettes et de transformations. Ceci parce que les
institutions financières préfèrent travailler avec des
groupements (caution solidaire) plutôt qu'avec des individuels ;
> R3 Aménager les sites de
production du sel qui sont restés à l'état traditionnel en
érigeant des diguettes pour piéger le maximum d'eau, pour
éviter le risque d'augmentation du taux de sel qui peut affecter les
espèces végétales avoisinantes;
> R4 Former et Encourager les jeunes
à travailler dans le domaine touristique pour capter les
retombées du secteur. De même introduire les activités
apicoles pour mieux valoriser la mangrove ;
> R5 Commanditer une étude pour la
description analytiques des filières existantes afin de cerner la
destination et la politique des prix au niveau des marchés
concernés. Ceci permettrait de mieux organiser les acteurs à la
base pour améliorer les revenus tirés de leur activité
;
58
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
A L'ENDROIT DES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT
> R6 Faire un recurage du canal passant
sous le pont de Samba DIA qui constitue un trait d'union entre le marigot de
N'diass et l'océan Atlantique ce qui permet de revitaliser la zone de
mangrove et favoriser un bon déplacement des espèces (voir annexe
2) ;
> R7 Améliorer les techniques de
cueillette et de stockage des fruits de mer ainsi des PFNL, afin d'assurer
substantiellement la compétitivité des produits de cueillette. Il
s'agira de former les populations sur les nouvelles techniques
ostréicoles pour valoriser les captures et préserver la ressource
pour assurer une durabilité de l'exploitation. Ceci concoure à
améliorer les modes de récolte pour pouvoir réduire les
pertes; d'où un grossissement des captures ;
> R8 Accentuer la sensibilisation et
impliquer la population dans les activités de conservation pour
développer un esprit d'appropriation de la ressource afin de respecter
les repos biologiques et de développer ainsi un esprit d'autocensure.
Ø R9 Rétablir les
mécanismes de pérennisation des acquis des G.E.C mis en place par
l'UICN, ce qui devrait permettre de satisfaire les demandes de crédit
des cueilleurs (récolteurs), de les équiper en matériels
de collecte dans le cadre des activités telles que l'extraction du
sel.
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60
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Synthèses des travaux de recherche et d'études sur
l'évaluation économique ou la contribution dans
la satisfaction des besoins des ménages des ressources sauvages au
Sénégal, 53 pages
E
ANNEXES
a
Annexe 1 : Localisation de la CR de Palmarin
Communauté rurale de Palmarin
Annexe 2 : Carte de la réserve naturelle
communautaire de Palmarin
Annexe 3 : Répartition des
recettes touristiques
Partie continentale en dehors des lieux sacres 2000
frs
Partie fluviale et maritime 2500frs
Arbres fétiches ou bois sacrés 3000frs
Permis scientifiques 50000frs
Véhicules 5000frs
Quads 7000frs
Avion 10000frs
Enfant de moins de 10ans 1/2 tarifs
Source : CRP, 2008
Annexe 4 : Résultats de l'analyse
statistique
ANOVA
|
Classe
|
Erreur
|
F
|
Signification
|
Moyenne des carrés
|
ddl
|
Moyenne des carrés
|
ddl
|
équipements agricoles
|
1,515
|
3
|
3,545
|
34
|
,427
|
,735
|
superficie emblavée
|
4,494
|
3
|
3,095
|
34
|
1,452
|
,245
|
nbre de femmes
|
15,347
|
3
|
11,420
|
34
|
1,344
|
,276
|
nbre d' hommes
|
8,811
|
3
|
5,957
|
34
|
1,479
|
,238
|
revenus agricoles
|
3,050E+10
|
3
|
1,106E+09
|
34
|
27,568
|
,000
|
revenus émigration
|
2,480E+10
|
3
|
1,154E+09
|
34
|
21,484
|
,000
|
revenu huitre(yokhoss)
|
50753470
|
3
|
54323404
|
34
|
,934
|
,435
|
revenu opercules
|
156184920
|
3
|
46008309
|
34
|
3,395
|
,029
|
revenu arche (pagnes)
|
1,809E+09
|
3
|
44021129
|
34
|
41,093
|
,000
|
revenu murex(touffa)
|
655252163
|
3
|
102441945
|
34
|
6,396
|
,001
|
revenu sel
|
848547351
|
3
|
194456808
|
34
|
4,364
|
,011
|
revenu cymbium
|
407750721
|
3
|
134204564
|
34
|
3,038
|
,042
|
revenu détarium
|
94512786
|
3
|
151836906
|
34
|
,622
|
,605
|
revenu andansonia
|
48648238
|
3
|
113274870
|
34
|
,429
|
,733
|
revenu ferdherbia
|
5556764,0
|
3
|
118655471
|
34
|
,047
|
,986
|
Les tests F ne doivent être utilisés que dans un but
descriptif car les classes ont été choisies de manière
à maximiser les différences entre les observations des diverses
classes. Les niveaux de signification observés ne sont pas
corrigés et ne peuvent par conséquent pas être
interprétés comme des tests de l'hypothèse que les
moyennes des classes sont égales.
Statistiques
|
Huitres (KG)
|
Opercules (KG)
|
Pagnes (kg)
|
Touffa (kg)
|
Cymbium( kg)
|
sel(kg)
|
N Valide
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
Manquante
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Moyenne
|
5,37
|
,27
|
5,82
|
2,83
|
4,73
|
566,70
|
Ecart-type
|
5,09
|
,41
|
7,87
|
3,56
|
8,97
|
687,67
|
Minimum
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Maximum
|
22
|
2
|
50
|
21
|
42
|
4295
|
b
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA Thies
2009
Statistiques
|
Détarium(kg)
|
Adansonia (kg)
|
faidherbia( kg)
|
N Valide
|
59
|
59
|
59
|
Manquante
|
0
|
0
|
0
|
Moyenne
|
71,21
|
46,83
|
27,99
|
Ecart-type
|
76,77
|
49,66
|
38,28
|
Statistiques descriptives
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
n analyse
|
age du chef exploitation
|
56,13
|
16,73
|
38
|
équipements agricoles
|
1,934
|
1,839
|
38
|
superficie emblavée
|
2,62
|
1,79
|
38
|
nbre d'actifs( UTH)
|
5,718
|
3,737
|
38
|
nbre de femmes
|
5,21
|
3,43
|
38
|
nbre d' hommes
|
4,03
|
2,49
|
38
|
revenus agricoles
|
61962,89
|
59074,09
|
38
|
revenus émigration
|
63194,74
|
55421,57
|
38
|
revenu huitre(yokhoss)
|
9382,63
|
7350,78
|
38
|
revenu opercules
|
4946,58
|
7412,26
|
38
|
revenu arche (pagnes)
|
10379,87
|
13679,31
|
38
|
revenu murex(touffa)
|
10740,39
|
12135,25
|
38
|
revenu sel
|
13917,37
|
15731,85
|
38
|
revenu cymbium
|
6234,47
|
12505,36
|
38
|
revenu détarium
|
15015,26
|
12132,15
|
38
|
revenu andansonia
|
12710,26
|
10393,98
|
38
|
revenu ferdherbia
|
10211,58
|
10463,52
|
38
|
Variance expliquée totale
Composante
|
Valeurs propres initiales
|
Sommes des carrés chargées
|
Total
|
% de la variance ==
|
% cumulés
|
Total
|
% de la variance ==
|
% cumulés
|
1
|
3,931
|
23,122
|
23,122
|
3,931
|
23,122
|
23,122
|
2
|
2,963
|
17,430
|
40,552
|
2,963
|
17,430
|
40,552
|
3
|
2,581
|
15,184
|
55,736
|
2,581
|
15,184
|
55,736
|
4
|
1,612
|
9,485
|
65,220
|
1,612
|
9,485
|
65,220
|
5
|
1,176
|
6,920
|
72,140
|
1,176
|
6,920
|
72,140
|
6
|
1,071
|
6,302
|
78,442
|
1,071
|
6,302
|
78,442
|
7
|
,966
|
5,682
|
84,124
|
|
|
|
8
|
,674
|
3,967
|
88,091
|
|
|
|
9
|
,524
|
3,081
|
91,171
|
|
|
|
10
|
,340
|
1,997
|
93,169
|
|
|
|
11
|
,323
|
1,900
|
95,069
|
|
|
|
12
|
,281
|
1,650
|
96,719
|
|
|
|
13
|
,237
|
1,395
|
98,114
|
|
|
|
14
|
,128
|
,751
|
98,865
|
|
|
|
15
|
8,859E-02
|
,521
|
99,386
|
|
|
|
16
|
6,210E-02
|
,365
|
99,751
|
|
|
|
17
|
4,227E-02
|
,249
|
100,000
|
|
|
|
Méthode d'extraction : Analyse des principaux
composants.
Mémoire de in d'études#M. SARR# ENSA
Thies 2009
|
|
Matrice des composantes a
|
Composante
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
nbre d' hommes
|
,885
|
-,181
|
-7,31E-02
|
,175
|
5,829E-02
|
7,194E-02
|
nbre d'actifs( UTH)
|
,884
|
-,220
|
-4,58E-02
|
,214
|
,127
|
-3,40E-02
|
nbre de femmes
|
,800
|
-,285
|
-5,99E-02
|
,276
|
,138
|
5,592E-02
|
revenu opercules
|
,628
|
,350
|
,233
|
-,262
|
,167
|
,291
|
revenus agricoles
|
,617
|
,364
|
-4,10E-02
|
-1,23E-02
|
-,416
|
,150
|
superficie emblavée
|
,565
|
5,073E-02
|
-,324
|
-9,93E-02
|
,167
|
-,383
|
équipements agricoles
|
,418
|
-,238
|
-,158
|
,280
|
,167
|
,165
|
revenu murex(touffa)
|
5,465E-03
|
,748
|
8,112E-02
|
,529
|
3,275E-02
|
5,495E-02
|
revenu arche (pagnes)
|
2,115E-02
|
,743
|
-4,66E-02
|
,405
|
-,153
|
-,162
|
revenu sel
|
-,181
|
,685
|
4,537E-02
|
,476
|
2,613E-02
|
-6,63E-02
|
revenu huitre(yokhoss)
|
,172
|
,662
|
,292
|
-,420
|
,272
|
,150
|
revenu détarium
|
7,701E-02
|
-,285
|
,879
|
,189
|
-,111
|
-7,36E-02
|
revenu ferdherbia
|
-3,16E-02
|
-,142
|
,824
|
,231
|
9,100E-02
|
3,984E-03
|
revenu andansonia
|
6,522E-02
|
-,284
|
,811
|
7,203E-02
|
-,158
|
-8,18E-02
|
revenu cymbium
|
,383
|
,527
|
,410
|
-,563
|
9,257E-02
|
-3,79E-02
|
age du chef exploitation
|
,260
|
-1,43E-02
|
-9,76E-02
|
-,104
|
-,787
|
,369
|
revenus émigration
|
-,410
|
-9,18E-02
|
-3,46E-02
|
,185
|
,328
|
,758
|
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.
a. 6 composantes extraites.
C
o
m
p
o
s a
n
t e
2
Composante 1
0,0
1,0
-,5
1,0
,5
superficie emblavée
age du chef exploita
revenu ferdherbia
nbre nbre d' d'actifs( hommes uth) revnu
revenu anansonia
détarium
nbre de femmes revenus émigration
équipements agricole
,5 ,5
0,0 0,0
revenus agricoles revenu opercules
revnu revnu arce
mrextouffa)
revenu
huitre(yokhos
(pagnes
revenu cymbium
revenu sel
-,5
-,5
Composante 3
1,0
Diagramme de composantes
Mémoire de in d'études#M. SARR# ENSA Thies
2009
|