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Etude de la contribution de l'écosystème mangrove à  l'amélioration des revenus des ménages de Palmarin

( Télécharger le fichier original )
par Mignane SARR
Université polytechnique de Thiès, Sénégal - Ingénieur agronome 2009
  

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REPUBLIQUE DU SENEGAL
Ministère de l'Enseignement Secondaire, des Centres Universitaires Régionaux et des Universités

Université de Thiès
Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture

Département Economie et Sociologie Rurale

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

ETUDE DE LA CONTRIBUTION DE L'ECOSYSTEME MANGROVE A
L'AMELIORATION DES REVENUS DES MENAGES DE PALMARIN
(Region de Fatick, SENEGAL)

Présenté par:

Mignane SARR

Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome
Spécialisation: Economie Rurale

Soutenu publiquement le 17 Février 2009 Devant le Jury composé de :

Dr Saliou NDIAYE Directeur des études Président

Dr Moustapha THIOUNE Chef du Département Economie et Sociologie Rurales Membre

Dr Saliou DIANGAR Chercheur au CNRA de Bambey Membre

Amadou Makhourédia DIOP Enseignant - Chercheur UFR SADR ex ENSA Membre

Birahim FALL Enseignant - Chercheur à l'ISFAR ex ENCR de Bambey Membre

Aboubakry KANE Coordonnateur de projet UICN/Sénégal/Sokone Rapporteur

I

DEDICACES

le dedie ce travaiC a :

ALLA7f et a son Prophete Mohamed Pai2 et SaCut sur Lui qui nous ont permis de faire ce travaiC.

Mon perefeu M. Mody SARR qui nous a Caisse orpheCins depuis ce 13 janvier de C'annie 1993, que Ca terre de Toff vous soit Cegere;

Ma mere Marie SENG7fOR, une mere qui s'est evertuie toute sa vie durant, pour C'education et Ca reussite de ses enfants;

Chers parents, vous avez consenti d'~normes sacrifices pour notre education, pour C'amour iterneC et C'affection a notre egard.

Pourrai-je devenir un jour pour mes enfants ce que vous etes pour moi : SymboCe de foi, du courage et de C'amour du travaiC dans C'honnetete, Ca discipCine, Ca dignite et Ce respect du prochain. Puisse Dieu vous recompenser pour ces efforts merites.

IC est aussi dédie a :

Monsieur EC hadji DIOVE, pour Ce soutien et Ces sages conseiCs que vous ne cessez de me prodiguer. l'en suis infiniment reconnaissant ;

Mafemme Tatoumata SARR et monfiCs Mohamed Mody SARR; Mesfreres et syzurs, qui m'ont toujours soutenu tout au Cong de mes etudes; Ma beCCefamiCCe pour Ce soutien tout au Cong de ces Congues annies d'itudes ; A vous tous, ce travaiC est Ce votre.

Mémoire defin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

 

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travaiC, je tiens a remercier toutes Ces personnes qui m'ont soutenu a travers Ceurs actes, conseiCs et encouragements. Leurs r>Ces m'ont ete d'un grand apport. le voudrais m'adresser speciaCement :

Au CoConeC Mame BaCCa GrOETE, Directeur des Parcs Nationauc qui m'a offert C'opportunite de faire cette formation,

Au Professeur Papa Ibra SAMB, Recteur de C'rOniversite de TifIES,

Au Dr AbdouCaye DIENG, Directeur de C'E.N.S.A, a travers Cui tout Ce corps professoraC, Au Dr SaCiou NDIATE, Directeur des etudes,

Au Dr Moustapha cifIOrONE, Chef du Departement Economie et SocioCogie RuraCes,

Nous Cui exprimons egaCement nos sinceres remerciements pour avoir bien vouCu contribuer a notre formation d=Agroeconomiste et pour ses conseiCs et suggestions. Nous exprimons notre profonde gratitude au2 professeurs du Departement.

A Idrissa WADE Enseignant chercheur a C'ENSA pour son encadrement, ses conseiCs et sa rigueur scientifique, tout au Cong de ce stage;

A Monsieur Amadou Makhouredia DIOP Enseignant--chercheur a C'ENSA pour son encadrement ; A Madame Khady Mbaye Enseignante--Chercheur a C'ENSA pour sa contribution a notre formation ;

Au chef de Mission de C'rOICN M. Racine KANE et C'ensembCe du personneC qui n'a menage aucun effort pour Ca reussite de ce travaiC.

le citerai personneCCement M. Amadou Matar DIOrOE, chef de programme a C'rOICN qui a toujours repondu positivement a nos soCCicitations et n'a cesse de nous conseiCCer. Merci a vous.

A Monsieur Aboubackry KANE Coordonnateur de Projet base a Sokone qui s'est evertue pour Ca reussite de ce travaiC, son encadrement rapproche nous a ete d'un grand apport. A tout Ce personneC de C'rOICN

A Monsieur SaCiou DIANGAR chercheur au CNRA de Bambey

A Monsieur Birahim TALL forestier enseignant-chercheur a C'IESAR ex ENCR A Monsieur Moustapha DEME Economiste des Peches ; Chercheur au CRODT Au Cne Boucar NDIATE pour ses conseiCs et Ce suivi scientifique,

Au Lt. Moussa TALL, un coCC~gue de Ca DPN en service a C'rOICNpour ses conseiCs A Amath SARR et EamiCCe au quartier Mbour 3 de Thies, pour Ceur hospitaCite

A Ca popuCation de PaCmarin, particuCierement au Capitaine Mamadou SAGNA, Conservateur de Ca RNCP
et au Sergent AbdouCaye BA, qui n'ont menage aucun effort pour me mettre dans Ces conditions Ces meiCCeures

Au President de Ca communaute ruraCe de PaCmarin Monsieur Ibrahima SARR pour son devouement et son attachement sansfin au service de Ca communaute ; a, tous Ces paCmarinois

A Mapathe DJIBA, coCC~gue de service, que vive et demeure notre amitie ;

A monfrere et ami Mamadou TALL, qui a su entretenir notre amite depuis C'rOICN A tous mes coCC~gues de service du Ministere de C'Environnement,

A Cheikh Mactar STLLA coCC~gue de service, pour ses conseiCs et son soutien ;

A Moussa WADE et Babacar GATE, Medoune DIAGNE Moustapha WaCCy Diouf, Abdou Aziz Diouf et Omar SANE pour Ceur soutien et C'estime qu'iCs ont envers moi.

A Ca 23e promotion de C'E.N.S.A et vous tous. Merci infiniment!

ii

Memoire defin d'etudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

RESUME

Dans les pays en développement, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de millions de personnes dépendent dans une large mesure des zones humides. L'U.IC.N, cadre d'accueil de notre étude, contribue de manière forte à l'interaction entre les objectifs de la conservation et les forces socioéconomiques des zones humides. Ce mémoire porte sur la contribution de l'écosystème mangrove à l'amélioration des revenus des ménages de Palmarin. Les ressources malacologiques occupent une place importante dans les ménages insulaires du delta du Saloum. Elles représentent une opportunité de diversification pouvant permettre aux ménages de sécuriser leurs revenus. La méthodologie utilisée est axée sur différentes phases allant de la revue bibliographique au dépouillement, analyse et traitement des données en passant par les entretiens préliminaires, l'élaboration des outils de collecte de données, l'échantillonnage et les enquêtes. Une typologie utilisant une classification en nuées dynamiques a permis d'identifier quatre (4) grands groupes au sein des ménages enquêtés.

Il s'agit :

§ des ménages de type I qui sont les plus équipés en matériel agricole (5) et de taille moyenne (5UTH);

§ des ménages de type II qui sont peu équipés en matériel agricole(2,2) mais de grande taille (8UTH), disposant d'un peu de bétail avec des revenus de niveau moyen ;

§ des ménages de type III qui sont peu équipés en matériel agricole (2) et de petite taille

(3 UTH) avec des revenus substantiels ;

§ des ménages de type IV peu équipés en matériel agricole (2) et de taille moyenne

(6UTH) générant les plus faibles revenus.

Les produits de rente exploités de l'écosystème mangrove sont multiples et variés. Les principaux sont les ressources malacologiques : coques, huîtres, cymbium ; les ressources forestières telles le Détarium et l'Adansonia et enfin d'autres produits comme le sel. La filière sel est plus dynamique et mobilise plus de personnes en particulier des femmes. La filière « Ditakh » présente de plus en plus d'intérêts pour la population. Les débuts de cueillette sont organisés vu l'engouement créé au sein de la population. L'étude a révélé que les produits de rente exploités dans la mangrove occupent les femmes pour 70% de leur temps et leur procurent en moyenne de 55 600,83 F CFA par exploitant et l'exploitation des ressources forestières procure en moyenne 37 937,1 F CFA par exploitant et par saison. La part des revenus issus de la mangrove dans les différents ménages varie entre 18% et 46%.

Mots clés : Fatick ; Sénégal ; amélioration ; malacologique ; écosystème ; zones humides ; cueillette, revenus.

SUMMARY

In the developing countries, means of subsistence and food security for millions of people depend on large measure of wetlands. I.U.C.N that held our study is well contributing to the interaction between conservation objectives and the wetland microeconomic forces. The study is dealing with the mangrove ecosystem contribution to the incomes improvement of Palmarin villages' householders. The malacology (mollusks studies) resources cover an important place in the islander operating system of Delta du Saloum. They represent an opportunity to diversify activities which can allow family exploitation to reassure their incomes. The methodology adopted is set on different phases going from the bibliography review to the data analyzing, getting by preliminary interviews, data collection tools elaboration, sampling and enquiring. A typology based on a dynamic swarm has arranged four great groups among enquired families:

..- Group I that gathers the families most provided on equipment. These families are fairly big;

..- Group II where families are low provided on equipment. They are big families with few cattle and fair high incomes;

..- Group III that has big families which are low provided on agricultural equipment but having high substantial incomes;

..- Group IV that gathers families with the lesser incomes per unit.

The different income products coming from mangrove ecosystem are numerous and varied. The mains among them are composed of malacological resources (shells, oysters, cymbiums), by the salt and some forest products like Detarium and Adansonia fruits. The salt industry is more dynamic sector and vehicles more people, especially the women. «Ditakh» industry becomes more and more interesting for local population. The picking fruits starting periods are defined because of the rush that creates in the population. The study has revealed that exploitation of income products from mangrove is taking up 70% of women's time and provide each of them the mean benefit of 55 600,83 F CFA. The forest resources exploitation generates the mean benefit of 37 937, 1 F CFA per a person and per a year.

Key words: Fatick, Senegal; improvement; malacology, ecosystem, wetlands, picking, incomes.

iv

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

TABLE DES MATIERES

DEDICACES~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~i REMERCIEMENTS ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ii RESUME~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~iii SUMMARY~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~iv TABLE DES MATIERES ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~v LISTE DES FIGURES ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~vii LISTE DES TABLEAUX ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~vii

LISTE DES ANNEXES vii

LISTE DES ACRONYMES viii

INTRODUCTION~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~1
PARTIE I: CONTEXTE DE L'ETUDE A

1.1 Caracteristiques des ecosystemes de mangroves ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~2 1.1.1 Interets des mangroves ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~2 1.1.2 Distribution de la mangrove au Senegal ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~3 1.1.3 Mangrove au Delta du Saloum ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~3

1.2 Presentation de la communaut6 rurale de Palmarin ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~5

1.2.1 Milieu physique ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 1.2.1.1 Le Relief ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 1.2.1.2 Le Climat ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 1.2.1.3 Les Sols ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~6 1.2.1.4 La vegetation ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~6 1.2.1. Les Ressources en eau ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~6 1.2.1. .2 L'hydrologie ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7

1.2.2 Le milieu humain ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7 1.2.2.1 Evolution demographique ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7 1.2.2.2 Structure demographique ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7 1.2.2.3 Repartition de la population sur le territoire ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7

1.2.3 Le systeme agraire actuel, structure et fonctionnement ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~8 1.2.3.1 Une civilisation agraire ancienne ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~8 1.2.3.2 L'ecosysteme cultive ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~9 1.2.3.3 Le systeme social productif ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~11 1.2.3.4 Les modes de renouvellement de la fertilite ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~12 1.2.3. La dynamique actuelle de l(ecosysteme cultive ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~13

1.3 Cadre institutionnel de l'etude : l'U. .C.N ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~14 1.3.1 Historique ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~14 1.3.2 Mission ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~14 1.3.3 Objectifs ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~14 1.3.4 Commissions de l'U.I.C.N ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~14 1.3. Organisation ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~1 1.3.6 Activites 1

1.4 Cadre reglementaire ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~16 1.4.1 Textes et lois regissant la RBDS ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~16 1.4.2 Conventions internationales regissant la gestion de la RBDS ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~16

PARTIE II : PRESENTATION DE L'ETUDE ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~B 2.1 Justification ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~17 2.2 Problematique ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~18

2.3 Objectifs ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~19 2.3.1 Objectif global ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~19 2.3.2 Objectifs specifiques ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~19

2.4 Définition des concepts de base ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~19 2.4.1 Les unités économiques ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~19 2.4.2 Description des ménages agricoles ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~20 2.4.3 Approche écosystémique ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~21

2.5 Méthodologie ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~21 2. .1 Recherche bibliographique ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~21 2. .2 Enquetes de terrain 22 2. .3 Echantillonnage ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~22 2. .4 Choix des variables pour la typologie ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~23 2. . Traitement et analyse des données ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~23 2. .6 Limites de l'enquete ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~23

PARTIE III: RESULTATS ET DISCUSSIONS C

3.1 Typologie des ménages agricoles de Palmarin ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~24
3.1.1 Résultat de la classification hiérarchique ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~24
3.1.2 Sources de revenus des ménages ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~24
3.1.2.1 Elevage ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~2
3.1.2.2 Activités agricoles ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~26
3.1.2.3 Activités non extractives ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~27
3.1.2.4 Activités extractives ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~28
3.1.3 Description des ménages ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~29
3.1.3.1 Les ménages de type I : ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~29
3.1.3.2 Les ménages de type II : ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~32
3.1.3.3 Les ménages de type III : ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~34
3.1.3.4 Les ménages de type IV : ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~36
3.1.4 Analyse comparative des différents types de ménages ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~38

3.2 Analyse des coets et revenus des ménages ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~39
3.2.1. Les couts ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~39
3.2.1.1 Les couts liés a l'exploitation des ressources malacologiques ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~39
3.2.1.2 Les couts de la main d'oeuvre ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~40
3.2.1.3 Les couts agricoles ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~40
3.2.1.4 Les couts des PFNL ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~40
3.2.2 Les revenus ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~41
3.2.2.1. Les revenus agricoles ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~41
3.2.2.2 Les revenus forestiers ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~41
3.2.2.3 Les revenus halieutiques ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~44

3.3 mpacts des activités de cueillette sur les ménages ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~50
3.3.1 Impacts sociaux ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 1
3.3.2 Impacts sur la production agricole ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 1
3.3.3 Atouts du milieu pour l'exploitation des ressources malacologiques ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 2
3.3.4 Contraintes de l'exploitation des ressources malacologiques ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 2
3.3.4.1 Contraintes sur les exploitants ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 2
3.3.4.2 Impacts des activités de cueillette sur l'écosysteme mangrove ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 3

3.4 Utilisations des revenus tirés des activités de cueillette ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~54 3.4.1 Formation des revenus ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 4 3.4.2 Utilisations des revenus ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 3.4.3 Comparaison entre revenus agricoles et revenus extra agricoles ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 6 3.4.4 Revenus extra agricoles ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 6

CONCLUSION~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~57
Refer nc s Bibliographiqu s ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~60
ANNEXES E

vi

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Structure linéaire d'un peuplement naturel de mangrove /Sénégal (UICN, 1998) 4

Figure 2: Revenus tirés des principales activités de la zone 29

Figure 3: Répartitions des revenus au niveau des ménages de type I 31

Figure 4: Répartition des revenus dans les ménages du groupe II 34

Figure 5: Répartition des revenus dans les ménages de type III 35

Figure 6: Répartition des revenus au niveau des ménages du groupe IV 37

Figure 7: Répartition des revenus agricoles dans les différents groupes 41

Figure 8: Revenus tirés des produits forestiers non ligneux 42

Figure 9: Revenus tirés de l'exploitation des huîtres 44

Figure 10: Répartition des revenus tirés de la cueillette des arches 45

Figure 11: Répartition des revenus tirés de l'exploitation des opercules 46

Figure 13: Répartition des revenus tirés de l'exploitation du sel 47

Figure 15: Différents revenus tirés des produits halieutiques et de l'exploitation du sel 50

Figure 16: Contribution des différentes activités dans le revenu des ménages 50

Figure 17: Répartition des revenus tirés de la mangrove au sein des ménages 56

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Evolution pluviométrique de l'arrondissement de Fimela 5

Tableau 2: Répartition de la population de Palmarin par Village 8

Tableau 3: Les grandes étapes des itinéraires techniques 10

Tableau 4: Outillage manuel et matériel de culture attelée: durée de vie 11

Tableau 5: Répartition des ménages enquêtés au niveau de Palmarin 23

Tableau 6: Typologie des ménages 24

Tableau 7: Composition moyenne du cheptel par village 25

Tableau 8: Compte d'exploitation des ménages de type I 30

Tableau 9: Compte d'exploitation des ménages de type II 32

Tableau 10: Compte d'exploitation des ménages de type III 34

Tableau 11: Compte d'exploitation des ménages de type IV 36

Tableau 12: Formation du revenu par type de ménages (FCFA) 54

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Localisation de la CR de Palmarin a

Annexe 2 : Carte de la réserve naturelle communautaire de Palmarin a

Annexe 3 : Répartition des recettes touristiques b

Annexe 4 : Résultats de l'analyse statistique b

LISTE DES ACRONYMES

CERP Centre d'Expansion Rurale et Polyvalent

CNRA Centre National de Recherche Agronomique

CRODT : Centre de Recherche Océanographique de Dakar Thiaroye

CRP Communauté Rurale de Palmarin

CSAO Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest

DSRP Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté

ENSA Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture

FAO Organisation pour l'alimentation et l'agriculture

FEM : Fonds pour l'Environnement Mondial

GEC Groupement d'Epargne et de Crédit

IRD Institut de Recherche pour le Développement

ISFAR Institut Supérieur de Formation Agricole et Rurale

ONG Organisation Non Gouvernementale

ONU Organisation des Nations Unies

PAGERNA : Projet Autopromotion et Gestion des Ressources Naturelles au Sine Saloum

PFNL Produit Forestier Non Ligneux

RBDS Réserve de Biosphère du Delta du Saloum

RNC Réserve Naturelle Communautaire

UCAD Université Cheikh Anta DIOP

UFR SADR Unité de Formation et de Recherche en Sciences Agronomiques et du Développement Rural

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

UTH Unite de Travail Homme

VALEURS : Valorisation des Espèces pour une Utilisation durable des Ressources Sauvages au Sénégal

WAAME : West African Association For Marine Environnement

viii

Mémoire de in d'études#M. SARR# ENSA 'Thies 2009

INTRODUCTION

En Afrique de l'Ouest la majorité des populations vit en zone rurale et tire une partie importante de ses revenus de l'exploitation des activités de cueillette. Ces activités contribuent à hauteur de 1% au Produit Intérieur Brut, soit 5% du secteur primaire du Sénégal, pays sahélien à prédominance rurale qui dispose de ressources naturelles limitées (FAO, 1993a).

La croissance continue de la population ouest africaine, estimée à 290 millions aujourd'hui et qui peut atteindre environ 430 millions en 2020, justifie les préoccupations liées à la de sécurité alimentaire et aux conditions de vie d'une population dont la consommation quotidienne ne cesse d'augmenter (CSAO, 2006).

Aujourd'hui, il est largement reconnu que le développement des zones rurales devrait passer par une diversification des revenus des ménages, jusqu'à présent trop dépendants des cultures de rente. D'ailleurs, l'emploi et le revenu de millions de ruraux sont liés à la forêt. Pour beaucoup d'entre eux, l'argent tiré de la collecte, de la vente ou de la transformation des produits forestiers représente un apport considérable au revenu du ménage, et permet d'acheter des vivres et d'investir dans la production vivrière future (FAO, 1993b).

L'UICN, dans le cadre de ses programmes, a depuis 1999 avec le projet VALEURS, effectué une étude pour déterminer la valeur économique des ressources sauvages du Sénégal.

Ce projet a révélé que les plantes sauvages semblent être particulièrement importantes pour les ménages les plus pauvres, contribuant ainsi jusqu'à plus de 50% à leur revenu monétaire total. Selon les mêmes études, la contribution économique annuelle des PFNL se situerait probablement entre 3,5 et 11,1 milliards F CFA, avec une estimation médiane de 4.5 milliards de F CFA au Sénégal (BA et al 2006).

Malgré leur importance, l'évaluation économique ou la contribution des ressources sauvages dans la satisfaction des besoins des ménages au Sénégal a fait l'objet de peu d'études approfondies (VALEURS, 2005c). C'est dans ce cadre que s'inscrit notre étude qui vise une meilleure connaissance des apports de l'écosystème mangrove au sein des ménages à travers le sujet intitulé « étude de la contribution de l'écosystème mangrove à l'amélioration des revenus des ménages des villages de Palmarin ».

Cette étude, sans avoir la prétention d'être exhaustive vient contribuer à cette évaluation.

Elle s'articule autour de trois grandes parties : le contexte de l'étude ; la présentation de l'étude ; la discussion des résultats qui aboutit à des recommandations.

PARTIE I ~

A

COIWTEXTE DE L'ETUDE

2

1.1 Caractéristiques des écosystèmes de mangroves

Les mangroves sont parmi les plus importants écosystèmes forestiers tropicaux, qui fournissent plusieurs ressources et services essentiels. Les mangroves sont des forêts marécageuses littorales des pays de la zone intertropicale, dont les espèces dominantes sont des palétuviers, parfois aussi appelés mangliers. Elles sont composées d'arbres, d'arbustes et de quelques espèces de palmiers et de lianes. Elles couvrent environ 150 000 km2 dans le monde et leur importance est telle que, compte tenu du processus de destruction qui les affecte, elles justifient d'importantes mesures de protection et de suivi.

Les palétuviers appartiennent à des genres différenciés, comme Avicennia ou Rhizophora, possédant des qualités d'adaptation remarquables à la salinité des sols, à leur faible teneur en oxygène et à la durée de leur submersion. Ils possèdent à cet effet des racines aériennes très développées, une pression osmotique élevée et sont capables d'absorber une grande partie de l'eau de pluie qu'ils captent par leur système foliaire. Au total, une soixantaine d'espèces sont recensées dans le monde.

1.1.1 Intérêts des mangroves

La mangrove génère une riche litière végétale où abondent les micro-organismes qui fournissent une importante nourriture pour les poissons. Ceux qui attirent le plus la curiosité, sont les périophtalmes ; poissons capables de se mouvoir aussi bien dans l'eau que sur les terrains découverts où ils abondent en marée basse. On y trouve aussi de nombreux autres poissons attirés par la richesse du milieu, de nombreux crustacés, des crevettes, des huîtres, de grands crabes de palétuviers et les très nombreux crabes violonistes. La mangrove est une source de bois de construction et de bois d'énergie ainsi que de produits non ligneux tels que le miel, les matières de teinture comme le tanin, les substances médicinales, l'alcool, etc. Elle a en même temps d'autres fonctions d'intérêt public telles que :

~ Lieux de récréation, repos et de détente ;

~ Lieux de reproduction et de développement des ressources halieutiques ; ~ Prévention contre l'érosion côtière et épuration des eaux ;

~ Conservation du milieu atmosphérique (absorption du CO2, approvisionnement en O2) ; ~ Protection de l'écosystème (faune et flore sauvages).

En effet, la végétation assure une fonction hydro-régulatrice et de façon naturelle assure un équilibre morpho dynamique (équilibre entre l'érosion et la sédimentation) par le système d'épandage des crues. (PAGERNA ; 2003).

1.1.2 Distribution de la mangrove au Sénégal

La plupart des écosystèmes de mangrove au Sénégal se rencontre dans les zones deltaïques. Ils sont cependant rencontrés en peuplement très développé ou sous forme de reliques au niveau de Saint Louis, dans le delta du Saloum, à la Somone et en Casamance.

Les mangroves du Sénégal et de la Gambie sont des mangroves de type atlantique, caractérisées par leur pauvreté en espèces végétales. Elles se sont installées et développées dans des milieux intertidaux caractérisés par la présence de chenaux de marée nombreux et disséqués, dans lesquels le taux de sédimentation est faible. (MARIUS ; 1985)

La végétation présente une zonation caractéristique liée en grande partie à l'adaptation des espèces végétales aux conditions de salinité, mais d'une manière générale la séquence est de type : Rhizophora racemosa (ou mangle) - Rhizophora mangle + Avicennia - Avicennia - tanne inondée - tanne vive - tanne herbacée.

1.1.3 Mangrove au Delta du Saloum

Dans l'estuaire du Saloum la mangrove renferme principalement quatre genres que sont : Rhizophora, Avicennia, Laguncularia et Conocarpus.

Le genre Rhizophora, communément appelé « palétuviers rouges », est représenté au Saloum par trois espèces appartenant à la famille des Rhizophoracées. Il s'agit de : Rhizophora mangle L., Rhizophora racemosa G.F.W. Meyer et Rhizophora harrisonii Leechman. Ce dernier, pour beaucoup d'auteurs notamment, est un hybride entre les deux premiers. Aujourd'hui, les deux espèces de Rhizophora en l'occurrence racemosa et harrisonii sont difficilement dissociables sur les critères de reconnaissance de ces deux essences note PIRARD, (1999).

Ces trois espèces de Rhizophora, bien que distinctes par leur floraison, se caractérisent toutes par leurs racines échasses qui forment de larges arceaux à la base de l'arbre, et par leur viviparité.

Le genre Avicennia ou « palétuvier blanc », qui appartient à la famille des Verbénacées, est représenté par une seule espèce dans l'estuaire du Saloum ; il s'agit d'Avicennia africana P. Beauv. Cette plante est caractérisée par la présence de racines aériennes ou pneumatophores qui lui permettent d'absorber l'air atmosphérique et présentent donc un géotropisme inversé.

Les deux autres genres, Laguncularia et Conocarpus, appartiennent tous deux à la famille des Combrétacées et sont représentées dans l'estuaire du Saloum chacun par une seule espèce, respectivement Laguncularia racemosa Gaerth et Conocarpus erectus L.

3

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

La végétation de la mangrove du Saloum se caractérise par une zonation qui s'organise de l'eau libre vers l'hinterland en une succession de zones. (Figure 1)

La tanne herbacée est colonisée par Sesuvium portulacastrum, sporobolus robustus et Philorexus vermicularis. Il existe également des formations de cordons et d'îlots sableux où l'on trouve Cocos nucifera, Elaeis guineensis sur sables marins peu évolués, rapporté par PIRARD ; (1999)

Figure 1: Structure linéaire d'un peuplement naturel de mangrove /Sénégal (UICN, 1998)

Légende :

1. Mangrove : Rhizophora harrisonii (hauteur 5 à 12 m)

2. Mangrove : En grande partie Rhizophora mangle (hauteur 1 à 3m)

3. Mangrove : Espèce dominante, Avicennia africana (hauteur 1 à 2m)

4. Tanne : Sol dépourvu de végétation ou quelques Cypréracées,

5. Bordure : Aizoacées, Sesuvium portulacastrum,

6. Côte sableuse : Arbustes (Conocarpus erectus)

7. Végétation continentale : Adansonia, Pterocarpus, Acacia...

1.2 Présentation de la communauté rurale de Palmarin

La communauté rurale de Palmarin se trouve au sein de la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum (RBDS) qui est située sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest, au centre ouest du Sénégal, à la frontière gambienne. Elle est localisée entre 13°35 et 14°15 de Latitude Nord et 16°03 et 16°50 de Longitude Ouest. La R.B.D.S couvre une superficie de 334000 hectares (DOG 2003).

Au plan administratif, la CR de Palmarin se trouve dans l'arrondissement de Fimela, région de Fatick, et s'étend sur une superficie de 77 km2. (Voir annexe 1).

1.2.1 Milieu physique 1.2.1.1 Le Relief

La communauté rurale présente un relief relativement plat avec des dépressions plus ou moins marquées au Sud - Est dans le bolong et des formations de dune de sable dans la partie Ouest.

1.2.1.2 Le Climat

Il est le plus doux de l'arrondissement de Fimela avec une température moyenne de 28°C.

Les pics sont de 16°C en Janvier et de 38°C en Juin. Ce qui s'explique par sa situation géographique qui lui confère un caractère de presqu'île. Les trois principaux vents qui soufflent dans la localité sont : l'alizé maritime, l'harmattan et la mousson. La zone se trouve entre les isohyètes 800mm et 900mm.

Tableau 1: Evolution pluviométrique de l'arrondissement de Fimela

 

Année

Quantité d'eau en mm

Nombre de jours

2007

527.3

31

2006

546

33

2005

853

31

2004

494.7

22

2003

667.5

29

2002

661.7

39

2001

663.6

41

2000

787.4

43

1999

920.3

61

1998

663.8

36

Source : CERP de Fimela 2008

Ce tableau montre que la moyenne décennale (1998-2007) enregistrée dans l'arrondissement de Fimela est de 629.06 mm en 36 jours de pluies. Cependant ce chiffre cache d'importantes fluctuations. En 1999, la hauteur d'eau enregistrée était de 920.3 mm pour 61 jours de pluie.

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1.2.1.3 Les Sols

Au niveau du terroir, deux types de sols sont rencontrés :

a) Les sols Dior : qui représentent 12 % de la superficie de la communauté rurale soit moins de 1000 ha, se localisent dans la partie Nord-Est. Ce sont des sols ferrugineux tropicaux favorables aux cultures pluviales, au maraîchage et à l'élevage.

b) Les Tannes : ces sols constituent plus de 85 % du terroir. Ils sont rencontrés dans toute la partie Sud-Est et au delà. Les tannes sont des sols halomorphes acides et hyper salés d'où leur caractère inculte. Ce type de sol continue de s'étendre en réduisant la superficie cultivable.

1.2.1.4 La végétation

Elle est de type Soudano-Guinéen à Soudano-Sahélien. L'influence de la mer apporte un climat favorable au développement de certaines espèces telles que : les palmiers à huile, les palmiers nains, les rôniers et les cocotiers. Actuellement, quelques rares zones relativement bien conservées persistent dans la communauté rurale. Les plus importantes sont :

> La frange de Faboura au Nord de la communauté rurale qui abrite les espèces suivantes : Borassus aethiopum, Acacia albida (Del). Combretum glutinosum (Perr. Ex DC.), Adansonia digitata (L.) et Detarium senegalense (J. F. Gmel.).

> La mangrove se présente sous forme de relique avec des espèces comme : Rhizophora racemosa et Avicennia africana. La faune, jadis, très variée est aujourd'hui quasi-inexistante.

1.2.1.5 Les Ressources en eau 1.2.1.5.1 Le réseau hydrographique :

Il comprend :

a) Le bras de mer du Saloum : il traverse la CR de Palmarin dans toute sa partie Sud.

Il présente une très forte teneur en sel surtout en saison sèche, ce qui permet de pratiquer l'extraction du sel. Par contre, cette même caractéristique est facteur d'extension des terres salées.

b) L'Océan Atlantique : il occupe toute la façade Ouest de Palmarin. Le courant froid des Canaries associé au contre courant chaud équatorial favorise les remontées d'eaux froides près des côtes. Ces eaux froides sont très riches en éléments nutritifs permettant un développement massif de phytoplancton, la zone est ainsi particulièrement poissonneuse. (SABINOT ; 2003)

1.2.1.5.2 L'hydrologie

La communauté rurale capte les eaux souterraines des différentes nappes telles que :

- le Continental terminal: il présente des lentilles d'eau de faible épaisseur (inférieur à 7m) et répond à tous les usages ;

- le Paléocène: il est surtout utilisé pour les usages domestiques malgré, les difficultés d'exhaure au niveau des puits ;

- le Maestrichtien: est capté par le forage de Djiffère. Cette eau est impropre à la boisson et à l'irrigation parce que renfermant une très forte teneur en sel.

1.2.2 Le milieu humain

1.2.2.1 Evolution démographique

En 1988, la CR comptait 4 800 habitants. Dix ans après, les dernières estimations officielles chiffrent à 6 700 le nombre d'habitants. Il y a une évolution de 1 900 habitants soit un taux d'accroissement annuel de 3,5%. Les données du recensement administratif sont souvent tronquées par les ménages qui font toujours la corrélation entre recensement et taxes rurales. Le nombre d'habitants tourne autour de 6466 habitants répartis en 883 ménages (CRP 2008).

1.2.2.2 Structure démographique

L'analyse des statistiques relatives à la population, révèle une prédominance des jeunes qui représentent plus de 65% de la population. Cette caractéristique est déterminée par les classes d'âge de moins de 15 ans qui regroupent 40% des habitants et de 15 à 35 ans qui font plus de 25% de la population. La population active est estimée à 47% soit un bras valide pour deux personnes, ce qui est assez substantiel en milieu rural.

1.2.2.3 Répartition de la population sur le territoire

Le tableau 2 indique une population moyenne de 1 293,2 habitants par village. Et sur les cinq villages que compte la communauté rurale trois dépassent cette moyenne. Ce mode d'habitation qui se caractérise par une concentration des populations au sein de grands villages, relève d'un fort ancrage des liens de parenté et d'une forte solidarité ancestrale. Palmarin Ngallou est le village le plus peuplé de la zone avec 2 478 habitants.

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Tableau 2: Répartition de la population de Palmarin par Village

PALMARIN

HOMMES

FEMMES

TOTAL

Diakhanor

457

162

619

NGounoumane

719

804

1523

Ngallou

1264

1214

2478

Ngueith

366

444

810

Sessène

490

446

1036

Total

3632

2834

6466

Source : CR Palmarin, 2008

1.2.3 Le système agraire actuel, structure et fonctionnement

Le système agraire est défini comme un mode d'exploitation du milieu historiquement

constitué et durable, un système de forces de production adapté aux conditions bioclimatiques d'un espace donné et répondant aux conditions et aux besoins sociaux du moment. (THIOUNE, 2006). Il s'agit de caractériser les pratiques techniques, économiques et sociales des agriculteurs et de comprendre les phénomènes qui les font évoluer. En outre le diagnostic permet de prévoir les transformations ultérieures, que l'on intervienne ou non sous forme de projet. Expliciter le système agraire de Palmarin actuel conviendrait donc à étudier les caractéristiques de structure (écosystème cultivé, écosystème mangrove et outillage) et le fonctionnement (modes de renouvellement de la fertilité, modes de conduite des élevages, modes de conduite des cultures).

1.2.3.1 Une civilisation agraire ancienne

La région historique du Sine Saloum, peuplée de paysans sérère, constitue un exemple de civilisation agraire intégrant l'agriculture et l'élevage. L'ancien système de production était à deux composantes: des champs essentiellement cultivés en céréales vivrières (mils et sorghos) ; des troupeaux, richesse du groupe familial, source de prestige, monnaie d'échanges et réserve monétaire.

L'aire centrale du terroir englobant les habitations est cultivée tous les ans en mil hâtif avec du niébé en culture dérobée. A la périphérie les terres défrichées sont partagées entre les grands champs de mil à cycle long et la jachère enclose où stabulent les troupeaux en hivernage. À cela il faut ajouter de petits champs en culture de sorgho localisée sur les dépressions au sol plus argileux. Ce système agraire avait la capacité de fournir sur un espace restreint une production vivrière diversifiée, tout en assurant une gestion optimale de l'environnement. Dans les villages insulaires en pays sérère, le riz cultivé dans les bas-fonds était exploité par les femmes qui le stockaient dans des greniers à part sous pilotis.

1.2.3.2 L'écosystème cultivé

Les villages occupent une position près de la frange maritime entre l'Océan Atlantique et les terres cultivées. Ces mêmes terres sont réparties derrière les villages jusqu'à l'écosystème mangrove à l'extrême Est. Les puits de sel sont incrustés dans les terres de cultures et au niveau de la mangrove. Une première auréole est constituée par les champs de case cultivés en rotation annuelle: la culture de mil en saison des pluies y alterne avec une petite jachère de saison sèche. Une seconde auréole est formée par les champs de brousse. On y pratique une succession culturale de deux à trois ans avec des cultures temporaires de mil, arachide, en saison humide avec jachère de saison sèche. Les rotations sont: mil-arachide ou mil-niébé.

a) L'agriculture

Cette activité est une des principales industries auxquelles les habitants de Palmarin prennent part. Elle est fortement tributaire de la pluviométrie. Les populations pratiquent l'agriculture depuis des siècles et cultivent plusieurs spéculations comme l'arachide, le mil, le riz et le niébé. Les rendements en arachide de 1987 étaient de 800-900 kg/ha, ce qui a chuté à 400 kg/ha en 2001(CRP, 2008). Les deux espèces de mil sont : Sorghum cerenuum (Sorgho) et Pennisetum gambiense (petit mil), cultivées pour la consommation. La riziculture fut une activité florissante vers les années 1960, mais a connu une baisse drastique qui a conduit à l'abandon du fait des déficits pluviométriques et de la salinité grandissante des terres.

b) Les modes de conduite des cultures

Le défrichement et le nettoyage des champs de brousse s'effectuent avec hache, coupe-coupe et râteaux aux mois d'avril et de mai. Le dessouchage n'est pas pratiqué. Le défrichement concerne les parcelles de champs de brousse qui vont porter les cultures de mil et d'arachide. Le nettoyage des parcelles cultivées l'année précédente permet d'éliminer la végétation spontanée et les résidus de récolte. Le mil est semé à sec pour gagner du temps sur les autres activités. En ce qui concerne l'entretien des cultures, les sarclages sont réalisés avec des ngos ngos, les hilaires et les houes Sines à raison d'un sarclage sur le mil, et de deux sarclages pour l'arachide. Le mil est stocké dans les greniers sur pilotis fabriqués en bois de mangrove qui s'adaptent à la salinité du milieu pour chaque concession. La transformation des céréales et de l'arachide est manuelle; le surplus non autoconsommé est vendu sur les marchés environnants.

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Tableau 3: Les grandes étapes des itinéraires techniques

PERIODE ACTIVITES

Mars - Avril Révision et réparation du matériel agricole

Mai Préparation des parcelles: défrichage, nettoyage, épandage de fumier

Juin Semis: mil

Préparation des parcelles: labour

Juillet Semis: arachide, niébé

Entretien des cultures:

1er sarclage mil

Août Entretien des cultures:

1er sarclage arachide, niébé

2e sarclage mil

2e sarclage arachide

Octobre Récolte: mil-niébé

Novembre Récolte: arachide

Décembre Battage et vannage: arachide

Mise en sac et commercialisation

Sources: nos enquêtes

c) Elevage

L'élevage extensif est pratiqué avec un cheptel composé de bovins, ovins, caprins, volailles, équins, porcins et asins. Pendant l'hivernage les bovins sont parqués en brousse. Palmarin se caractérise par l'élevage du cochon. Plus de 42% des ménages possèdent au moins un porc (DIOH ; 1993).

d) Pêche et activités de cueillette

Se situant dans une région deltaïque, les populations exploitent les ressources marines et celles issues de la mangrove. Les femmes se sont spécialisées dans l'exploitation et la transformation des produits de mer. Elles sont effectuées en haute mer et au niveau des bolongs. Elles occupent une bonne partie de la population. Vers les tannes dénudées situées en bordure des bras de mer, les femmes exploitent le sel et transforment les produits halieutiques.

1.2.3.3 Le système social productif

a) Organisation sociale et structures familiales.

L'unité de production agricole compte en moyenne 5,2 U.T.H mais pouvant cependant varier de 3 à 8 U.T.H selon les catégories de ménages. La hiérarchisation sociale est très marquée au sein de la famille, ce qui a de fortes incidences sur l'organisation du travail. Le chef de famille décide des cultures effectuées. Ces cultures sont systématiquement consacrées en priorité aux céréales car il doit en assurer la fourniture à la famille. Le chef de famille décide également de l'emploi des récoltes et gère les greniers. Les membres sont tenus de participer au travail agricole sur les cultures communes en temps plein de 8 heures à 16 heures de l'après midi. Ils peuvent aussi cultiver des parcelles individuelles, le revenu étant alors à usage personnel.

b) Organisation de la main-d'oeuvre, gestion du travail.

Les périodes de pointe de travail sont les semis (juin-juillet), les sarclages (juillet à septembre), et les récoltes (Octobre à décembre). La courte durée de la saison des pluies et les niveaux de productivité des terres très faibles permettent rarement aux agriculteurs de subvenir aux besoins de la famille, ce qui les obligent à développer des stratégies de survie en exploitant l'écosystème mangrove.

c) Outillage et matériel agricole

L'outillage utilisé est avant tout manuel et permet de faire les travaux préliminaires (hache, coupe-coupe, daba à semer, daba à sarcler) et est parfois complété par un matériel de culture attelée (houe, semoir) tracté par des chevaux ou des ânes.

Tableau 4: Outillage manuel et matériel de culture attelée: durée de vie

MATERIEL DUREE MOYENNE D'UTILISATION ETAT

Hache 3 ans Bon

Coupe-coupe 1 an Bon

Ngos ngos 1 an Bon

Houe 7 ans Médiocre

Semoir 7 ans Médiocre

Sources: nos enquêtes

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d)

La question foncière

Le droit foncier coutumier évolue depuis une centaine d'années. Le chef de terre accorde des droits d'usage sur les nouveaux champs dits de case, proches du village, et sur les parcelles à défricher des champs de brousse. La pression foncière est réelle sur la zone à cause des potentialités touristiques.

e) La migration

Ce phénomène démographique est d'une importance notoire. En l'absence de statistiques officielles, les populations décrivent l'ampleur des flux migratoires par :

> L'exode des jeunes (près de 70 %) qui migrent vers les localités de Joal, Kaolack, Dakar et Gambie pour des raisons économiques. Concernant la Gambie sa proximité et son commerce florissant favorisent beaucoup le départ des jeunes ;

Des migrations saisonnières, principalement des jeunes (garçons et filles), vers les centres urbains ont lieu pendant la saison sèche. Il s'agit d'une part d'aller quérir un revenu monétaire pour soutenir la famille et, d'autre part, diminuer le nombre de bouches à nourrir sur le stock de céréales qui est souvent insuffisant pour la plupart des ménages. La majorité des emplois occupés en ville sont des emplois de manoeuvre pour les hommes et de domestiques pour les jeunes filles. Le salaire mensuel oscillant entre 22 500 et 30 000 FCFA.

> Et l'arrivée massive de groupes de pêcheurs originaires, pour la plupart, de Thiès et Saint-Louis, qui s'installent à Diakhanor ou Ngallou. Ces migrants saisonniers, selon l'estimation des populations, dépassent les 20 % de la population.

1.2.3.4 Les modes de renouvellement de la fertilité

La fertilité globale du système cultivé, qui se mesure à sa capacité à produire de la biomasse végétale, est très supérieure à sa fertilité utile, à savoir sa capacité à produire durablement des matières organiques végétales utiles c'est-à-dire des récoltes. Le caractère intensif du système agraire sérère reposait sur une association de la culture et de l'élevage réalisée sur un terroir systématiquement aménagé, une telle intégration permettant d'améliorer et de maintenir la fertilité du sol sans recourir à la jachère longue. Le renouvellement de la fertilité est assuré par les déjections animales dues au parcage. Il y a aussi un transfert de biomasse qui résulte d'une conduite appropriée des troupeaux d'herbivores (bovins et ovins). Le bétail pâture de jour librement pendant la saison sèche et sous la conduite d'un membre de la famille durant la saison des pluies. Il est parqué de nuit sur des parcelles des champs de case en saison sèche et

sur les parcelles à défricher des champs de brousse pendant la saison des pluies. Le renouvellement de la fertilité des champs de case et de brousse est partiellement assuré par fertilisation minérale.

1.2.3.5 La dynamique actuelle de l'écosystème cultivé

L'analyse diagnostic du système agraire a pour but d'identifier les éléments qui conditionnent l'évolution des systèmes de production agricole (DUFUMIER, 1996). L'analyse du système agraire de Palmarin indique deux tendances opposées entre le sous-système de production agricole et celui des produits halieutiques.

Pour l'arachide les surfaces cultivées et la production affichent une tendance à la baisse, alors que pour le mil, on observe le contraire. Les principaux facteurs déterminants dans l'évolution des surfaces cultivées et des productions en arachide et en mil sont la démographie, la pluviométrie, les conditions du marché et les politiques nationales agricoles. La salinisation des terres vient renforcer ce tableau sombre du terroir.

Le dernier facteur qui influence les surfaces cultivées est la baisse de la pluviométrie qui entraîne à moyen ou long terme une détérioration de la qualité des sols due à un processus de salinisation et d'acidification.

Cependant, la tendance des recettes par habitant tirées de l'arachide ainsi que celle des recettes agricoles totales par habitant sont nettement à la baisse, traduisant une crise dans l'agriculture. Cette crise a favorisé l'entrée d'une main d'oeuvre surtout féminine au niveau de la cueillette des fruits de mer et terrestres.

Ces effets néfastes sur le système agraire ont permis de mettre en évidence la capacité des paysans à utiliser les revenus de saison sèche pour maintenir la consommation céréalière. Certains ménages accroissent leur revenu et parviennent à subvenir à leurs besoins primaires en commercialisant une partie de leurs produits de cueillette.

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1.3 Cadre institutionnel de l'étude : l'U.I.C.N

1.3.1 Historique

Fondée en 1948, l'U.I.C.N fut la première organisation internationale à se préoccuper d'une conservation de la nature à l'échelle mondiale. Elle est née après la 2ème guerre mondiale grâce aux efforts de scientifiques soucieux de préserver l'environnement. L'U.I.C.N a grandi en même temps que les premières institutions de l'O.N.U dont les missions englobaient la gestion des ressources naturelles. Au lieu de devenir un organe des Nations Unies ou organisation intergouvernementale, elle a choisi de ne former aucune option en devenant une union d'institutions et d'organisations vouées à la conservation et à la gestion des ressources naturelles.

1.3.2 Mission

La mission de l'U.I.C.N est d'influer sur les sociétés du monde entier, les encourager, les aider à conserver l'intégrité et la diversité de la nature et à veiller à ce que toute utilisation des ressources naturelles soit équitable et écologiquement durable.

1.3.3 Objectifs

Les objectifs de l'U.I.C.N en matière de conservation de la nature sont étroitement liés entre eux. Elle exercera par conséquent son programme sur l'interaction entre les objectifs de la conservation et les forces socioéconomiques. Il s'agit donc :

§ d'assurer la conservation de la nature, particulièrement la diversité biologique, en tant que fondement essentiel de l'avenir de l'humanité

§ d'assurer que là où les ressources naturelles de la terre sont utilisées, cette utilisation se

fasse de façon prudente ;

§ de guider le développement des communautés humaines vers des modes de vie de

bonne qualité, et en harmonie durable avec les composantes de la biosphère. 1.3.4 Commissions de l'U.I.C.N

Les commissions sont des réseaux d'experts bénévoles qui travaillent à la réalisation des objectifs de l'U.I.C.N en enrichissant et en faisant progresser l'expérience dans leurs domaines respectifs. Les commissions reçoivent de l'U.I.C.N le mandat d'analyser les problèmes et de préparer des évaluations, des rapports, des plans d'actions et d'autres travaux scientifiques de nature à faire avancer la réalisation de sa mission. Elles prodiguent des avis techniques de l'U.I.C.N.

1.3.5 Organisation

Selon le plan de gestion 2001-2004, l'U.I.C.N regroupe aujourd'hui en partenariat unique au monde 76 Etats, 111 gouvernements, 720 O.N.G nationales et internationales, 35 membres affiliés et quelques 10000 scientifiques et experts de 181 pays. Les trois composantes majeures (membres, commissions et secrétariat) forment ensemble l'U.I.C.N.

1.3.6 Activités

Selon le Plan de gestion 2001-2004 l'U.I.C.N exécute un seul programme intégré. Le programme est coordonné par le secrétariat central, tant au niveau du siège que dans les bureaux régionaux et nationaux et mis en oeuvre avec l'assistance du réseau des experts volontaires des commissions et d'agences collaboratrices. Les activités consistent à :

Mobiliser les forces de ses membres, de ses commissions et autres composantes en vue de mettre sur pied des partenariats au niveau mondial pour la conservation de la nature ;

Catalyser l'action des membres de l'Union de son secrétariat et de ses commissions en vue de réaliser une conservation plus efficace de la nature et des ressources naturelles dans le respect des principes ;

Fournir un forum pour les gouvernements et les O.N.Gs membres pour discuter de conservation de la nature tant au niveau mondial que régional, y compris leurs dimensions scientifique, sociale, culturelle et politique ;

Contribuer à une prise de conscience universelle plus élevée des liens existant entre la conservation de la nature, la survie à long terme de l'humanité et le bien être des hommes grâce à des publications, la diffusion de l'information et l'éducation ;

Communiquer des directives sur la conservation qui font autorité basée sur l'expertise de ses membres, ses commissions et son secrétariat ;

Développer des stratégies nationales et régionales visant la durabilité, le renforcement des capacités et l'appui institutionnel, un processus qui est essentiellement mené par les bureaux régionaux et nationaux de l'U.I.C.N, en collaboration avec les gouvernements et les O.N.Gs ;

Influer sur les instruments administratifs et juridiques tant nationaux qu'internationaux afin qu'ils sauvegardent les droits environnementaux des générations futures ;

Participer activement à la préparation de conventions internationales sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, et sur l'utilisation équitable et rationnelle de ces ressources.

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1.4 Cadre réglementaire

1.4.1 Textes et lois régissant la RBDS

Sur le plan institutionnel, la R.B.D.S englobe huit communautés rurales et les communes de taille relativement importantes, notamment Foundiougne, Sokone, Passy, Dioffior et Joal. Compte tenu de la diversité des espèces constituant la R.B.D.S, sa gestion obéit à un statut juridique marqué par une pluralité de lois et décrets. Les textes de lois et règlements nationaux régissant la RBDS sont nombreux et variés.

1.4.2 Conventions internationales régissant la gestion de la RBDS

Le gouvernement du Sénégal a signé des accords internationaux qui exigent de l'Etat, des collectivités locales et des partenaires qui les appuient, de définir et de mettre en oeuvre des politiques de conservation du site. Le plan de gestion s'inscrit dans le cadre des objectifs définis par les conventions dont les plus importantes sont celles sur les zones humides (Ramsar, Iran 1971), la Convention de Paris sur les Réserves de Biosphère, la diversité biologique (Rio, 1992) et la désertification. Dans le cadre de la mise en oeuvre de certaines conventions telles que la Convention de Ramsar et la Convention sur la Biodiversité, la RBDS mérite une attention particulière du fait de l'importance de ses ressources au plan international.

PARTIE II ~

B

PRESENTATION DE L'ETUDE

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2.1 Justification

L'U.I.C.N ambitionne de contribuer à l'échelle mondiale à la création d'un monde juste qui conserve et valorise la nature. Pour cela, elle compte appuyer les Etats et les communautés dans la recherche et la mise en oeuvre de solutions scientifiques, équitables sur le plan économique et socialement acceptables. De plus, l'U.I.C.N établit et déroule son programme avec un partenariat stratégique et opérationnel fort dans le but de renforcer les capacités techniques et scientifiques à tous les niveaux. Cette démarche garantit la durabilité dans la prise en charge continue et efficace des problèmes environnementaux. Concernant l'économie environnementale, l'U.I.C.N a déroulé au Sénégal un important programme à partir de 1999 pour aider l'Etat du Sénégal à disposer des outils et des informations économiques relatifs aux ressources sauvages exploitées afin de pouvoir prendre les meilleures options de valorisation. Ce programme d'envergure nationale a permis de faire l'état des lieux sur certaines filières mais il ne couvre pas la totalité des préoccupations.

Le programme soutient depuis des décennies des actions de développement axées sur le renforcement des capacités des acteurs à la base, l'introduction d'outils et de méthodes efficaces mais aussi l'élaboration et la mise en oeuvre de plans d'aménagement dans le domaine de la conservation. Un de ses objectifs majeurs est d'améliorer les conditions de vie des populations à travers la mise en place de stratégies d'adaptation des systèmes de production aux évolutions contextuelles : sécheresse, salinisation, croissance démographique...

En collaboration avec l'Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture (E.N.S.A) de Thiès, l'U.I.C.N s'est proposée de contribuer à la formation des cadres supérieurs en sciences agronomiques capables d'analyser des situations de production et d'exploitation des ressources naturelles, afin de contribuer à l'élaboration de solutions techniques, sociales organisationnelles et institutionnelles aux problèmes auxquels est confronté le Sénégal.

L'E.N.S.A a dans ses curricula une spécialisation en économie rurale destinée à former des cadres en mesure de comprendre les systèmes économiques et de s'occuper de processus de collecte d'informations et de données, de les analyser en vue de contribuer à une meilleure compréhension des systèmes de mise en valeur des ressources naturelles. L'ensemble de ces paramètres justifie cette étude.

2.2 Problématique

Situés dans les régions côtières tropicales et subtropicales de la planète, les écosystèmes de mangrove représentent une ressource vitale. Ce sont des zones de frai, d'alevinage, d'alimentation et d'habitats qui fourmillent de vie.

Les écosystèmes de mangroves sont aussi une source de bois et de revenus pour les communautés locales mais occupent souvent des terres littorales de grande valeur économique, ce qui en fait aussi l'un des écosystèmes les plus menacés du monde. Ils fournissent des biens et des services essentiels pour la vie et les aspirations humaines, tout en permettant aux sociétés de s'adapter aux besoins et circonstances variables.

Depuis la signature à Rio de Janeiro (Brésil) de la Convention sur la biodiversité, les Etats côtiers se sont engagés à consentir un effort visant à protéger et à mettre en valeur de façon durable le milieu marin, les zones côtières et leurs ressources.

Reconnaissant l'importance de la pression et la menace qui pèse sur ces écosystèmes, la communauté internationale et l'Etat sénégalais ont pris un certain nombre de mesures pour la protection de la biodiversité du site du Saloum, vu son importance écologique et économique. En 1981, ce site est inscrit sur la liste du Réseau International des réserves de la biosphère (Réserve de la Biosphère du Delta du Saloum, 180 000 ha).

En 1984, il est classé « Zones Humides d'Importance Internationale » ou « Site Ramsar». Les richesses biologiques de la R.B.D.S procurent beaucoup de services dont les niveaux d'importance sont mal connus. Aujourd'hui, les tentatives de mesurer ces retombées perçues par les populations locales correspondent à un besoin de connaissances susceptibles, éventuellement, de faciliter le choix des décisions de gestion.

C'est dans ce cadre qu'a été initié ce mémoire qui porte sur l'analyse de l'utilisation des ressources de l'écosystème mangrove par les ménages des villages de Palmarin, à travers l'évaluation de sa contribution et de son impact sur leurs économies.

Pour cela, il faudra répondre aux questions suivantes :

De combien la commercialisation des cultures pluviales contribue t'elle aux revenus?

Quelle est la contribution des produits issus des activités de cueillette liées à l'écosystème mangrove sur les revenus des ménages ?

Quelles sont les stratégies à mettre en oeuvre dans les perspectives d'amélioration des modes d'exercice des activités extractives ?

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2.3 Objectifs

2.3.1 Objectif global

L'objectif principal est de voir la part contributive des activités liées à l'écosystème mangrove dans l'amélioration des revenus des ménages des villages de Palmarin. Les résultats permettront de connaître son importance par rapport aux autres activités de production ainsi que son impact dans la formation des revenus des ménages et dans la lutte contre la pauvreté en milieu rural.

2.3.2 Objectifs spécifiques

Trois objectifs sont fixés à travers cette étude. Il s'agit de :

> déterminer les revenus tirés de la commercialisation des cultures pluviales (mil, arachide...);

> déterminer l'importance des produits issus des activités liées à l'écosystème mangrove en terme de revenus dans les ménages ;

> dégager des perspectives pour une meilleure amélioration des modes d'exercice des activités extractives annexes sur l'écosystème mangrove.

2.4 Définition des concepts de base

Pour permettre une bonne compréhension de l'étude et de bien cerner le thème, il devient indispensable de définir certains concepts y afférents.

2.4.1 Les unités économiques

Le Mémento de l'Agronome, édition 2006 nous permet de mieux appréhender et de comprendre le fonctionnement de l'exploitation familiale. Il est question au niveau de cette étude d'apprécier la part contributive des activités liées à la présence de la mangrove en terme de revenus, au niveau de l'exploitation familiale.


· Unité de production (UP) :

C'est l'unité fondamentale de l'analyse économique. Elle est définie par le groupe d'individus qui contribuent à la nourriture sous la responsabilité d'un chef de communauté : le chef de l'unité de production. Celui-ci prend des décisions quant au choix des cultures, à l'organisation du travail agricole et à la gestion de la force de travail. (F.A.O, 2006a)

· Unité de consommation (UC) :

Elle regroupe les individus consommant la nourriture préparée à partir de la production de l'unité de production. Le centre de décision principale d'une unité de consommation gère le grenier. Le plus souvent l'UP et UC se superposent, cette dernière comprenant le plus d'inactifs. (FAO, 2006a)

· Unité de résidence (UR)

:

 

L'UR désigne le lieu physique où réside la parenté, plus ou moins élargie et qui revêt selon les sociétés, une taille démographique variable. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une unité économique mais l'UR sert souvent de repère géographique pour identifier les unités économiques pertinentes (UC et UP). Dans cette étude elle correspond à la concession « Mbind » en langue sérère, qui est l'unité de résidence de base. Les personnes qui y vivent sont de très proches parents. Chaque concession a son chef qui, généralement est le plus âgé.

2.4.2 Description des ménages agricoles

· Chef de ménage :

C'est le membre du ménage qui a la responsabilité de l'organisation, de la préparation des repas, et d'une manière générale de l'organisation de la vie du ménage. Le chef de ménage est nécessairement un résident c'est-à-dire un membre permanent du ménage et qui vit donc en permanence dans la concession du ménage.

· Ménage :

C'est un ensemble de personnes qui forment une même unité de consommation. C'est-à-dire un ensemble de personnes dont les repas sont organisés par une seule et même personne. Un ménage est donc une "unité de cuisine" constituée par un groupe de personnes dépendant pour leur repas, d'une seule et même structure. (MAHAMANE ; 2003)

· Ménage agricole :

Est ménage agricole, tout ménage dont au moins l'un des membres pratique l'agriculture au sens large sans être uniquement un salarié dans l'agriculture. (Anonyme 2000).

C'est une composante de la concession et correspond dans cette étude à « Ngaak en langue sérère ». C'est l'unité de production et de consommation et par conséquent jouit d'une certaine autonomie de gestion.

20

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

21

2.4.3 Approche écosystémique

· Unités fonctionnelles :

Ce sont des unités d'espace pour lesquelles s'ajustent de façon homogène les données relatives à l'écologie, la pédologie, la géomorphologie, l'agriculture et la socio économie.

· Ecosystème :

Unité écologique fonctionnelle douée d'une certaine stabilité, constituée par un ensemble d'organismes vivants (biocénose) exploitant un milieu naturel déterminé (biotope). Cette notion intègre également les interactions des espèces entre elles et avec leur milieu de vie.

· Mangrove :

« La mangrove est définie comme étant l'ensemble des formations végétales, arborescentes ou buissonnantes, qui colonisent les atterrissements intertidaux marins ou fluviaux des côtes tropicales » (Marius ; 1985).

· Produits Forestiers Non Ligneux :

Les produits forestiers non ligneux sont des produits d'origine biologique, autres que le bois, dérivés des forêts, de terres boisées ou d'arbres isolés (F.A.O, 2002).

2.5 Méthodologie

La méthodologie élaborée pour la collecte, l'organisation, le traitement et l'analyse des données est basée sur différentes étapes. Il s'agit de la revue documentaire ; des enquêtes et des entretiens préliminaires; de l'élaboration des outils de collecte de données; de l'échantillonnage et choix des variables ; du dépouillement, traitement et analyse des données ; de la rédaction du document final.

2.5.1 Recherche bibliographique

La nécessité d'avoir une meilleure connaissance sur la zone d'étude et sur le thème, requiert une documentation assez fournie. Cette étude bibliographique nous a permis d'avoir une compréhension des concepts clés relatifs à l'étude et faire une revue des travaux de recherche effectués sur notre thème. Elle a été menée dans diverses localités. D'abord à l'E.N.S.A mais également au niveau du siège de l'U.I.C.N, du C.R.O.D.T et à la C.R de Palmarin. Elle s'est aussi effectuée sur Internet à travers les sites de la F.A.O.

Avec :

1

n= d2

2.5.2 Enquêtes de terrain

Le questionnaire joue un rôle de premier ordre dans le déroulement des enquêtes. Il offre la possibilité d'interroger un grand nombre de personnes et d'être en contact direct avec la population cible afin de s'enquérir de ses conditions de vie. De ce fait, on en a élaboré pour recueillir des informations relatives à la thématique de recherche. Il a fait l'objet de plusieurs corrections afin de s'adapter au mieux aux objectifs et aux résultats attendus de l'étude.

2.5.3 Echantillonnage

Un tirage aléatoire a permis de constituer l'échantillon avec comme critère : la disponibilité des chefs de ménages. Il a été retenu un échantillon de soixante (60) ménages compte tenu du nombre élevé des ménages administratifs (893) des villages, soit un taux de sondage de 6,7%.

L'échantillon, est reparti comme suit : 05 ménages pour Diakhanor ; 16 ménages pour Ngounoumane; 19 ménages pour Ngallou ; 12 ménages pour Ngueith et 09 ménages pour Séssène. Le temps imparti à l'étude a été pris en compte tout en se limitant à un certain niveau de précision qui minimise la taille de l'échantillon mais aussi qui n'entache pas la fiabilité des résultats obtenus.

Pour une meilleure précision de notre échantillon, le degré de précision est obtenu à partir de la formule de Fisher et all., 1994 ; citée par DIOP ; 2006.

Pour les populations de taille inférieure à 10 000 habitants, la taille de l'échantillon est donnée par la formule suivante:

~~ ~ ~ ~

~~~ ~

~

Nf : taille désirée de l'échantillon ;

N : taille de la population (nombre de ménages) ;

d : est le degré de précision voulue. Il mesure les écarts entre les proportions observées de l'échantillon et les proportions théoriques. Plus d est faible, plus représentatif est l'échantillon.

Si d = 10 %. Cela veut dire qu'il y a 90 % de chance que l'échantillon soit représentatif.

Pour une population estimée à 6466 habitants (CRP, 2008), soit 893 ménages ; la taille de l'échantillon a été limitée à 60 ménages avec Nf = 60 et N = 893, le degré de précision voulu est de : d = 12 ,4%. Il y a donc 87,6 % de chance que l'échantillon soit représentatif.

22

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

Tableau 5: Répartition des ménages enquêtés au niveau de Palmarin

PALMARIN

POPULATION

NOMBRE DE
MENAGES

MENAGES
ENQUETES

Diakhanor

619

70

5

NGounoumane

1523

240

16

Ngueith

810

174

12

Ngallou

2478

280

19

Sessène

1036

129

8

Total

6466

893

60

Source : nos enquêtes

 
 
 

NB : Le hameau de Djiffère n'est pas pris en compte dans le cadre de cette étude du fait qu'il est constitué d'étrangers migrants saisonniers et qui se concentrent uniquement sur les activités de pêche en zone maritime, la zone de mangrove ne les intéressant pas.

2.5.4 Choix des variables pour la typologie

Le problème fondamental pour faire une typologie est celui du choix des critères. A Palmarin les populations s'activent sur plusieurs domaines pour la satisfaction de leurs besoins familiaux. La zone offrant plusieurs domaines d'activités, cette diversité nous a permis d'orienter notre choix pour faire une typologie des ménages qui pour la plupart pratiquent des activités de pêche alliées aux activités agricoles. Dans le cas de cette étude, nous avons choisi deux critères qui nous semblent les plus pertinents basés sur les résultats de nos enquêtes. Il s'agit des :

§ caractéristiques d'ordre technique: équipements agricoles ; superficie emblavée et

nombre d'actifs ;

§ caractéristiques d'ordre économique : revenu agricole ; revenu halieutique (huîtres,

arches, murex, sel et Cymbium) ; revenu forestier (Détarium, Adansonia et Faidherbia) ; revenu de l'émigration ;

2.5.5 Traitement et analyse des données

Le traitement des données et l'analyse des résultats sont faits avec les logiciels Word, Excel, SPSS (Statistical Package for the Social Science version 10.0).

2.5.6 Limites de l'enquête

La période des enquêtes de terrain a constitué la première limite pour cette étude, car il n'y avait aucune activité de cueillette en ce moment (mois d'août) dans la zone. Puis, la réticence des producteurs en milieu sérère à dévoiler leurs revenus, la taille de leur bétail ainsi que l'effectif de leur ménage a aussi constitué un problème pour l'obtention de données précises. Ensuite, la méfiance vis-à-vis de l'étranger a été un facteur bloquant pour recueillir les informations.

PARTIE III ~

C

RESULTATS ET DISCUSSIONS

24

3.1 Typologie des ménages agricoles de Palmarin

3.1.1 Résultat de la classification hiérarchique

Cette classification est faite à l'aide du logiciel SPSS, ce qui nous a permis d'obtenir quatre types de ménages. Les différentes activités recensées ont permis de faire cette typologie. Les résultats de la classification hiérarchique montrent quatre classes ou groupes qui révèlent des disparités entre elles. Les différents éléments choisis pour caractériser les ménages sont ainsi représentés dans le tableau suivant.

Tableau 6: Typologie des ménages

 

Ménage

1

2

3

4

nbre d'actifs (UTH)

5

8

3

6

age du chef de ménage

55

72

53

54

équipements agricoles

,5

2,2

2,0

2,0

superficie emblavée

2

4

2

3

nbre de femmes

5

7

3

6

nbre d' hommes

4

6

3

4

revenus agricoles

104800

182000

30750

42020

revenus émigration

54800

26800

164050

46940

revenu huitre(yokhoss)

9075

14240

10087

8267

revenu opercules

3500

13900

4565

3363

revenu arche (pagnes)

60475

12201

7743

6641

revenu murex(touffa)

38500

16239

10683

7434

revenu sel

47950

16100

12118

11190

revenu cymbium

0

20420

2370

4824

revenu détarium

10625

12694

10428

16932

revenu andansonia

7125

13288

9705

13763

revenu faidherbia

7500

10038

10683

10350

Source : nos enquêtes

3.1.2 Sources de revenus des ménages

L'agriculture et la pêche sont les premières activités qui mobilisent plus de main d'oeuvre, car ayant un apport déterminant dans la satisfaction des besoins primordiaux et en particulier dans l'alimentation.

Cependant la formation du revenu des ménages s'explique à travers l'ensemble des activités exercées par ces populations au niveau de la localité. Les activités de cueillette forestière jouent aussi un rôle important dans la formation des revenus de ces ménages ruraux.

3.1.2.1 Elevage

Le cheptel est constitué de bovins, du petit bétail et surtout de porcins. Les porcs occupent une place essentielle au sein des ménages chez les paysans de confession chrétienne et 80% des ménages élèvent des porcs. Les chevaux sont utilisés dans le transport hippomobile pour les travaux et le déplacement des touristes. Les ânes sont utilisés pour le commerce de l'eau.

La vente du bétail est une solution ultime au cas où les autres sources de revenus s'avèrent insuffisantes. Ces ventes ont généralement lieu en milieu et en fin de saison sèche quand les stocks de céréales s'épuisent.

Pendant la période de soudure c'est une vente qui devient très régulière avec par exemple la vente de chèvres ou de moutons dans les loumas pour les besoins du ménage. En plus d'être un facteur de richesse, le bétail constitue aussi un stock alimentaire pour la consommation des ménages ruraux.

Tableau 7: Composition moyenne du cheptel par village

 

Bovins

Ovins

Caprins

Equins

Asins

Volaille

Porcins

Palmarin Ngallou

2

0,42

1,16

1

0,37

1,79

2,79

Palmarin Sessène

8,75

1,25

0,25

0,25

0

0,25

0,5

P. NGounoumane

3,625

0,25

0,125

0,44

0,25

0,44

0,88

Palmarin Ngueith

0,42

0,58

0,83

0

0,16

0,16

0,33

Palmarin Diakhanor

0

0

0

0,2

0

0,2

0,4

Moyenne échantillon

2,85

0,5

0,6

0,7

0,5

3,32

0,85

Pourcentage

30,56%

5,36%

6,44%

7,51%

5,36%

36,90%

9,12%

Source : nos enquêtes

Le tableau ci-dessus nous montre que les bovins constituent 30,56% du cheptel. Le cheptel de trait constitue 7,51% pour les équins et 5, 36% pour les asins. Le petit bétail est composé de caprins et d'ovins et représente 12% du cheptel. Les porcins représentent 9,12%, ce qui n'est pas négligeable.

25

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

3.1.2.2 Activités agricoles

L'agriculture est de type extensif et pluvial, ce qui la rend fortement tributaire de la pluviométrie. L'arachide la seule culture de rente constitue la première spéculation de par sa production annuelle. Le mil qui est une tradition purement sérère occupe une place de choix dans la base alimentaire. L'agriculture est caractérisée par son semi modernisme.

Sa mécanisation est faible et le matériel agricole est vétuste et est essentiellement composé de hilaires, de houes et de semoirs. Par ailleurs elle est la principale activité consommatrice de main d'oeuvre car elle occupe 3/5 de la population qui emblave en moyenne 950 hectares par an, soit 1,5 ha par ménage (CERP Fimela).

Seule l'arachide est commercialisée, mais de façon timide. Cependant une infime partie de la récolte est transformée en pâte d'arachide et fait l'objet de commerce, le reste de la production servant pour la nourriture. Le mil est entièrement consacré à l'alimentation, il est la base de l'alimentation en milieu sérère pour le dîner. Les 65% de notre échantillon pratiquent tous l'agriculture de rente. Ils cultivent des variétés céréalières pour l'autoconsommation, du niébé et de l'arachide dont une partie est vendue dans les marchés locaux de Samba DIA et Fimela.

La riziculture de mangrove est une activité qui était très dynamique dans la localité. Le riz local constituait l'essentiel de la consommation auprès des ménages. Cette riziculture a connu une régression notoire causée par la salinisation des terres. Pour cette saison on a noté un retour vers cette culture avec le programme G.O.A.N.A1 qui a distribué des semences. La salinisation des terres observées depuis la rupture de la pointe de Sangomar occasionne beaucoup de dégâts pour cette culture qui a de tout temps été une activité prospère pour les populations. Le riz local était le plat que les populations utilisaient pour le repas de midi et c'était une honte de manger le riz de commerce, cite SEKINO ; 2007.

Ceci est un élément qui montre l'abondance de cette culture jadis dans la zone. Actuellement les revenus sont divers et la plupart des ménages dépendent des opportunités qu'offre le milieu immédiat. Le riz cultivé dans les rizières de mangrove est stocké et n'est utilisé qu'en hivernage. Il participe activement à la constitution des vivres de soudure.

1 Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance

3.1.2.3 Activités non extractives

La majorité des producteurs évoluant sous des conditions climatiques aléatoires, cherchent à sécuriser leurs revenus en investissant dans les activités extra agricoles, moins soumises au risque climatique, qui est très élevé dans la zone. Celles-ci sont diverses: commerce, transformation des ressources halieutiques, activités touristiques etc.

3.1.2.3.1 Le commerce

Le commerce est dans la zone d'étude une activité à laquelle se prête une bonne partie des habitants. Il est très dépendant des activités liées aux ressources halieutiques, forestières et touristiques.

Les résultats de l'enquête montrent que 53% des interrogés pratiquent ces activités. Ceci s'explique par le fait que le commerce est une activité qui présente moins de risque tant du point de vue de la récupération du capital investi que de sa rentabilité. Les enquêtés entreprennent ces activités pour se procurer les ressources financières destinées à compléter les dépenses quotidiennes, qui souvent ne suffisent pas pour prendre en charge l'ensemble des besoins de la famille.

3.1.2.3.2 Les activités touristiques : le guidage

Ce guidage est effectué le plus souvent par les jeunes venus avec les touristes qu'ils accompagnent à travers les différents sites culturels et les parcours estuariens et balnéaires. Cet état de fait explique que les recettes touristiques ne sont pas comptabilisées dans la formation des revenus des ménages. Il a été établi un arrêté portant réglementation et tarification de l'accès à la RNCP par le Conseil Rural pour que les populations puissent bénéficier des retombées de la conservation. En son article 4, la tarification varie selon les endroits et s'établit comme prescrit dans le tableau en annexe 3 (Répartition des recettes de la R.N.C.P).

La répartition des recettes est définie en son article 5 comme suit :

Les 25% des recettes sont alloués à l'aménagement du site ; 40% pour les écoguides ; 25% pour le conseil rural ; et 10% pour la R.N.C.P.

Cette nouvelle disposition permet ainsi de mieux valoriser les ressources du terroir et de faire partager les retombées issues de la conservation à la population. Cette mesure permettrait ainsi de créer un sentiment d'appropriation de la ressource au niveau la population qui s'est beaucoup investie en posant des actes tels que la création d'un comité de plage.

27

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

Il faudrait noter que cette activité bien que présente dans la localité est surtout valorisée par des privés qui se sont implantés avec des lodges, et des campements touristiques. De Ngallou à Djiffère, on note une forte présence de campements. Les touristes sont souvent accompagnés depuis Mbour où ils prennent le plus souvent départ.

3.1.2.4 Activités extractives

Ces activités sont celles exercées sur la mangrove pour la valorisation des produits et sous produits comme les fruits de mer, le poisson, le ramassage du sel et la cueillette des produits forestiers non ligneux.

3.1.2.4.1 La cueillette des fruits de mer

Cette activité de cueillette mobilise plus les femmes qui valorisent les arches, les murex, les opercules, les coques... Elle les occupe pendant 6 à 7 mois durant l'année et leurs procure des revenus substantiels. C'est une longue tradition en milieu insulaire. La pêche sur les bolongs est cependant une activité exercée par les hommes.

3.1.2.4.2 L'exploitation du sel

Du fait du mode d'acquisition matrilinéaire des puits de sel, les femmes détiennent et exploitent la plupart des «puits de sel». Les hommes interviennent dans la mise en sac du sel et le transport des produits. Le ramassage du sel est l'activité qui mobilise plus de femmes à Palmarin surtout au niveau des villages de Ngallou et Sessène.

3.1.2.4.3 Le ramassage des amas coquilliers

Bien qu'interdits par le service des parcs nationaux, du fait de la dégradation des côtes, les amas coquillers en bordure de mer font l'objet d'une exploitation frauduleuse.

Les coquillages sont des sous-produits issus de la transformation de l'arche, du murex et du cymbium. Ils sont déposés sous forme de déchets (amas coquilliers) le long des chantiers de transformation (DOG ; 2003). Ces sous-produits de coquillage issus de la cueillette des fruits de mer de la mangrove sont valorisés, par les femmes. Ces coquillages sont utilisés au niveau de la construction en dur. Ils peuvent aussi subir une transformation pour servir de chaux utilisable pour la peinture et la confection des briques des maisons.

3.1.2.4.4 La cueillette des produits forestiers

C'es

t une activité qui mobilise les femmes et les hommes surtout pour les fruits de Détarium qui se commercialis ent facilement . Les fruits de baobab et les gousses de Faidherbia « Kaad » font également l'objet de cueillette . Les gousses de « Kaad » contribuent a pallier aux déficits fourragers en période post hivernage pour le bétail. Ces activités de cueillette mobilisent plus de jeunes et de femmes.

Activites

0%

2,20%

2,45%

3,45%

3,60%

3,60%

5%

4,27%

6,46%

7,50%

7,96%

10%

15%

20%

25%

27,43%

30%

31%

35%

Figure 2

: Revenus tirés des principales activités de la zone

3.1.3 Description des ménages

Les soixante (60) ménages étudié s sont sériés en quatre (4) types de groupes par une classification en nuées dynamiques.

3.1.3.1 Les ménages de type I :

Le Groupe I est constitué de 30% des ménages agricoles faiblement équipés avec des superficies emblavées de 2 ha au moins. L'âge des chefs de ménages est de 55 ans en moyenne et le nombre d'UTH est de 5 par ménage.

Leurs revenus agricoles annuels s'élèvent à 104 800 FCFA. L'émigration contribue ainsi de
façon significative avec un apport de 54 800 FCFA. Les revenus halieutiques et forestiers sont
aussi intéressants avec une contribution de l'exploitation du s el de 47 950 FCFA et celle du

Détarium qui s'élève à 10 625 FCFA.

On note dans ce groupe que les revenus tirés des activités halieutiques contribuent de façon significative au revenu des ménages à l'exception

Les

des produits tirés de la pêche en haute mer. revenus halieutiques sont donc uniquement liés

à l'exploitation des produits issus de la mangrove.

29

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

Tableau 8: Compte d'exploitation des ménages de type I

Disignation

Arche

Murex

Huftre

Cymbium

Opercules

Sel

Ditarium

Adansonia

Faidherbia

Total

roduits

60475

38500

9075

0

3500

47950

10625

7125

7500

184750

Charges

0

0

0

0

0

4311

354,16

445,3125

1500

6610,4725

Marge brute

60475

38500

9075

0

3500

43639

10270,84

6679,6875

6000

178139,5275

Amortissement

166,67

166,67

166,67

0

166,67

 

0

0

0

666,68

Résultat net

60308,33

38333,33

8908,33

0

3333,33

43639

10270,84

6679,6875

6000

177472,8475

Source : nos enquêtes

A travers ce tableau se dégage pour les ménages de type I une marge brute de 178 139,528 F CFA avec un résultat net de 177 472,8475 F CFA dont 154 522,32 F CFA représentant le montant tiré des activités halieutiques et 22 950,5275 F CFA issus des cueillettes des fruits forestiers sauvages.

a) La cueillette des arches, du murex et des huîtres

Parmi les ressources malacologiques, la cueillette des arches procure plus de revenus à ce type d'exploitation avec un résultat net de 60 308,33 F CFA par campagne. Il est à noter que les charges d'exploitation sont très minimes, ce qui fait que les femmes s'en sortent souvent bien.

Les arches peuvent être consommées crues ou cuites.

Le murex contribue pour 38 333,33 F par campagne au sein de ce type de ménages. Les charges d'exploitation s'élèvent à 166,67F. Le matériel utilisé pour la cueillette est rudimentaire.

Il peut être un fragment de coquille de cymbium, un couteau ou une cuillère (on précise que l'instrument est souvent vieux ou abîmé), enfin un morceau de fer type queue de louche ou de crochet à angle droit, rapporte DOG (2003).

Dans le cas de la cueillette des huîtres les couteaux ou les coupe-coupe sont utilisés pour l'exploitation de ces derniers. La valeur d'un couteau est estimée en moyenne à 1000F et peut servir pendant plusieurs campagnes qui durent en moyenne six (6) mois. Il faut noter aussi que ce couteau peut servir pour plusieurs activités de cueillette. Cette activité procure des revenus de 8908,33 F pour ces ménages. Les opercules sont des sous produits issus des autres produits halieutiques tels que les coques. Ils sont commercialisés vers les pays asiatiques.

Dans ce type de ménage les opercules procurent un revenu moyen par campagne de 3 333,33 F CFA. Le kilogramme est acheté jusqu'à 40 000 F CFA sur les marchés urbains, mais au plan local il est acheté au prix de 18 000 F CFA.

b) L'exploitation du sel

Cette activité procure des revenus de 43 639F aux ménages de type I, ce qui est un revenu record après celui des arches.

c) Revenus tirés des PFNL

Les PFNL contribuent aussi au sein de ce type de ménages en ce qui concerne le Détarium pour 10 270,84F ; Adansonia pour 6 679,6875F CFA et 6 000 F CFA pour le Faidherbia. Ces revenus sont d'autant plus importants qu'ils parviennent à satisfaire les besoins dès le mois d'octobre pour le cas du Détarium. Adansonia et Faidherbia sont récoltés et commercialisés en milieu de saison sèche.

Conclusion partielle

Les ménages de type I obtiennent le maximum de leurs revenus annuels sur les activités de transformation et de cueillette des fruits de mer. Les revenus tirés de la mangrove sont évalués à 177 472,8475 F CFA par campagne et contribuent significativement dans le revenu des ménages. Parmi ces revenus le sel contribue de façon significative. L

es revenus halieutiques représentent 47 % du total des revenus enregistrés dans ce type de ménages. Les revenus agrico

les sont de 30%, alors que l'émigration contribue à hauteur de 16% et les revenus tirés des activités de cueillette forestière sont de 7%.

Groupe I

revenu agricole revenu émigration revenu halieutique revenu forestier

46%

7%

16%

31%

Figure 3: Répartition des revenus au niveau des ménages de type I

31

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

Un constat général est que plus les ménages pratiquent l'agriculture plus ils retrouvent une stabilité financière dans la cueillette des fruits de mer et des fruits forestiers. Le surplus d'UTH permet à ces ménages de mener les activités de cueillette et ainsi de tirer le maximum de profit.

3.1.3.2 Les ménages de type II :

Le groupe II s'apparente un peu au groupe I mais le nombre élevé d'UTH de ces ménages explique la bonne représentation de ces derniers au niveau des activités génératrices de revenus. Il représente 27% des ménages enquêtés. L'âge moyen des chefs de ménage est de 72ans. Le niveau d'équipement agricole est aussi le plus élevé ainsi que ses superficies emblavées avec une moyenne de 4 ha par exploitation. Le nombre d'actifs élevé avec une moyenne de 8 UTH permet aussi à ces derniers d'exploiter toutes les opportunités en terme de cueillette où les femmes jouent un rôle prépondérant. C'est le groupe qui est assez bien représenté dans l'ensemble des activités avec un revenu agricole moyen de 182 000 F CFA. L'émigration contribue à hauteur de 26 800F CFA alors que les revenus issus des activités halieutiques sont de 93 150 FCFA.

Tableau 9: Compte d'exploitation des ménages de type II

I~signation

Arche

Murex

Huftre

Cymbium

Opercules

Sel

I~tarium

Adansonia

Faidherbia

Total

roduits

122111

16239

14240

20420

13900

16100

12694

13288

10038

129120

Charges

0

0

0

0

0

4311

423,13

830,5

2007,6

7572,23

Marge brute

122111

16239

14240

20420

13900

11789

122711,87

12457,5

8030,4

121547,77

Amortissement

IBB.B7

IBB.B7

IBB.B7

0

IBB.B7

 

0

0

0

666,68

Résultat net

12034,33

16072,33

14073,33

20420

13733,33

11789

122711,87

12457,5

8030,4

120881,09

Source : nos enquêtes

Le tableau 9 nous montre un compte d'exploitation avec des résultats nets positifs pour les différentes activités de cueillette. Ceci est un atout pour les ménages qui trouvent des ressources additionnelles au niveau de leur environnement immédiat. Pour ces ménages un résultat net moyen de 120 881,09 F est enregistré. Ce qui constitue un revenu extra agricole assez consistant par saison. Il faut noter que ces activités sont pour la plupart exercées pendant la saison sèche. Les produits halieutiques procurent un résultat net de 88 122,32 F CFA et les PFNL contribuent à hauteur de 32 758, 77F CFA. Parmi les produits halieutiques le cymbium contribue pour 20 420F CFA.

a) La cueillette des arches, du murex et des huîtres

Le revenu des arches est estimé à 12 034,33F CFA. Le revenu du murex est de 16 072,33F et celui des huîtres est estimé à 14 073,33F CFA. Les charges d'exploitation sont minimes et souvent considérées comme nulles. Les charges d'exploitation sont quasi nulles, cite VALEURS (2005c). Ce constat général fait que les femmes exploitent cette ressource sans effectuer de dépenses supplémentaires. La valorisation des opercules contribue à hauteur de 13733,33F CFA au niveau de ces exploitations.

b) L'exploitation du sel

Avec un montant de 11 789F CFA, le sel participe également au revenu des ménages. L'exploitation de ce dernier occasionne des charges de 4 311F CFA relatives au curage des puits de sel en début de campagne. Ce curage permet d'enlever les souillures et les impuretés qui constituent un dépôt qui peut déprécier la qualité du sel et lui donner une couleur ocre non recherchée.

c) Cueillette des PFNL

La cueillette des fruits forestiers non ligneux permet aux ménages de subvenir à certains besoins primaires. C'est ainsi que Détarium contribue pour 12 270,87 F, Faidherbia pour 8 030,4 F et Adansonia pour 12 457,5 F CFA.

Conclusion partielle

Le Groupe II est beaucoup plus spécialisé sur les activités agricoles et tire le maximum de profit dans ce domaine. Le revenu tiré de cette activité agricole dépasse annuellement 180000F, soit environ 54% des revenus. Les ménages de ce groupe tirent les autres sources de revenus au niveau des activités de cueillette (27% halieutiques et 11% forestières). L'émigration contribue pour ce type de ménage à hauteur de 8%.

33

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

27%

8%

11%

Groupe II

54%

revenu agricole revenu émigration revenu halieutique revenu forestier

Figure 4: Répartition des revenus dans les ménages du groupe II

3.1.3.3 Les ménages de type III :

Ce groupe représente 38% des ménages et obtie

nt des revenus extérieurs plus intéressants qui proviennent de l'émigration. Le niveau d'équipements agricoles est de 1,8 et les superficies emblavées sont de 2 ha en moyenne avec 3 UTH en moyenne, ce qui est plus faible par rapport aux autres groupes. Les ménages de ce groupe pratiquent l'agriculture mais de façon timide. Mais néanmoins ils exercent des activités de cueillette sur la mangrove et les ressources forestières. La contribution de l'émigration au niveau de ce groupe dépasse largement les revenus des autres groupes. Ceci explique un peu les faibles revenus tirés des activités agricoles. L'essentiel des revenus qui entretiennent ces types de ménages proviennent de l'émigration qui est une source de revenu non négligeable dans le delta du Saloum. Ils sont évalués à 184 825 F CFA. Les revenus agricoles sont évalués à 33 875 F CFA.

Tableau 10 : Compte d'exploitation des ménages de type III

Désignation

Arche

Murex

~u~tre

Cymbium

Opercules

Sel

Détarium

Adansonia

Faidherbia

Total

roduits

7877,5

13075

10142,5

3555

4697,5

18177,5

9800

7692,5

12482,5

87500

Charges

0

0

0

0

0

4311

326,67

480,8125

2496,6

7615,0825

Marge brute

7877,5

13075

10142,5

3555

4697,5

13866,5

9473,33

7211,6875

9985,9

79884,9175

Amortissement

166,67

166,67

166,67

0

166,67

 

0

0

0

666,68

Résultat net

7710,83

12908,33

9975,83

3555

4530,83

13866,5

9473,33

7211,6875

9985,9

79218 ,2375

Source : nos enquêtes

Le compte d'exploitation d es ménages de type III présente un résultat net positif de

79 218,2375 F CFA avec un revenu de 52 547,32 F CFA pour les activités halieutiques, et un revenu de 26 670,9175 F CFA pour les PFNL. La récolte du sel est plus intéressante au niveau du groupe III et contribue à hauteur de 13 866,5 F CFA en moyenne pour ces ménages.

a) La cueillette des arches, du murex et des huîtres

Au niveau de ces ménages les produits contribuent comme suit : arches pour 7 710,83 F ; Murex pour 12 908,33 F ; Huître pour 9 975,83 F. La valorisation du Cymbium rapporte en moyenne 3 555 F et celle des opercules pour 4 530,83 F CFA.

b) L'exploitation du sel

Le sel est également valorisé et contribue pour 13 866,5 F par campagne. Ces revenus viennent
s'ajouter à ceux tirés de la mangrove. Ces faibles résultats dans cette activité de cueillette

s'expliquent par le nombre d'UTH assez faible. Il faut noter que la main d'oeuvre est assezdéterminante dans les activités de cueillette.

c) L a cueillette des PFNL

Détarium, Adansonia et Faidherbia procurent respectivement en terme de revenus : 9 473,33 F ; 7 211,6875 et 9 985,9 F CFA.

Conclusion partielle

Le groupe III tire le maximum de s

es revenus de l'émigration des parents installés en milieu urbain ou même à l'étranger. L'émigration constitue à elle seule 60% des revenus de ces ménage

s, pour 19% de recettes halieutiques. Les revenus agricoles et forestiers sont respectivement de 10% et 11%.

19%

10%

Groupe III

11%

60%

revenu agricole revenu émigration revenu halieutique revenu forestier

Figure 5: Répartition

des revenus dans les ménages de type III

35

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

3.1.3.4 Les ménages de type IV :

Ce groupe est constitué de 5% de ménages étudiés. Il s'apparente en terme de revenus tirés des ressources naturelles au groupe précédent. L'âge moyen des chefs de ménages est de 54 ans. Le niveau d'équipement de ce groupe est de 2 avec des superficies emblavées de 3ha en moyenne. Le nombre d'UTH est de 6. Ces ménages ne disposent pas généralement de terres agricoles et procèdent à des emprunts.

De façon générale ce groupe n'a pas de spécificité et s'active dans toutes les activités et en tire un revenu moyen qui dépasse rarement le SMAG (Salaire Minimum Agricole Garanti) qui est de 35 000 F CFA au Sénégal. C'est ainsi qu'on note des revenus agricoles de 40 722 F CFA et des revenus de l'émigration qui sont de 52 537 F CFA.

Tableau 11: Compte d'exploitation des ménages de type IV

Designation Arche Murex Huitre Cymhium Dpercules Sel Ditarium Adansonia Faidherhia Total

roduits

9702,9

7320

8393,3

4499,9

3432,9

10391,1

19543

13790,4

10108,1

1310137,4

Charges

0

0

0

0

0

4311

551,43

890

2021,9

7744,03

Marge brute

9702,9

7320

8393,3

4499,9

3432,9

9050,1

15991,57

12900,4

8089,5

73343,37

Amortissement

199,97

199,97

199,97

0

199,7

 

0

0

0

666,613

&sultat net

9535,93

7153,33

8229,93

4499,3

3295,93

9050,1

15991,57

12900,4

8089,5

72676,60

Source : nos enquêtes

Le résultat net de ce compte d'exploitation est le plus faible de l'échantillon mais néanmoins reste positif avec un revenu de 72 676,69 F CFA. Parmi les produits de cueillette le Détarium donne des revenus de 15 991,57 F CFA par saison.

a) La cueillette des arches, du murex et des huîtres

C'est au niveau de ce type de ménage que les résultats sont les plus faibles. Mais néanmoins les femmes s'activent au niveau de la mangrove et des autres produits de cueillette pour trouver un complément à leur revenu annuel. La cueillette de ces ressources malacologiques permet aux populations de gagner par campagne 6 535,93F avec les arches, 7 153,33 F avec le murex et 8 226,63 F avec les huîtres. Les opercules concourent en moyenne à hauteur de 3 265,93 F CFA par campagne. Faut il rappeler que les opercules sont des sous-produits obtenus après transformation de ces produits halieutiques.

b) L'exploitation du sel

La cueillette du sel est aussi pratiquée par ces exploitations avec une rétribution estimée à 6 050,1F CFA.

c) La cueillette des PFNL Les produits forestiers de cueillette rapportent 36 978,47 F dont 15

991,57F pour la cueillette de Détarium, 12 900,4 F pour Adansonia et 8 086,5 F pour Faidherbia. Ces revenus ne sont pas négligeables, ils permettent de résoudre de petits problèmes au quotidien au sein des familles rurales.

Conclusion partielle

Le groupe IV est ainsi un groupe mixte qui tire des revenus annuels dépassant légèrement 150 000 F CFA. Ce groupe n'a pas de spécificité pour les activités rencontrées dans la zone d'étude. Il est constitué de petits ménages qui survivent avec des moyens modestes.

La contribution des différentes activités s'équilibre avec pour chacune un apport de 23% environ du revenu de ces ménages. L'émigration quant à elle contribue à hauteur de 30%. C'est un groupe assez homogène. Ces ménages s'activ ent même si cela est faible sur toutes les activités.

23%

23%

Groupe IV

24%

30%

revenu agricole revenu émigration revenu halieutique revenu forestier

Figure 6: Répartition

des revenus au niveau des ménages du groupe IV

37

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

3.1.4 Analyse comparative des différents types de ménages

L'analyse des résultats montre une nette disparité et une sorte de catégorisation des ménages du point de vue des revenus tirés pour chaque activité. Cet état de fait s'explique par les facteurs techniques constitués par le niveau d'équipement agricole et la disponibilité des terres et enfin le nombre d'UTH qui constitue la main d'oeuvre, ce qui est déterminant pour les ménages ruraux. Le classement fait par le logiciel SPSS se confirme avec :

Les ménages de types I qui tirent 46% de leur revenu des activités halieutiques, 31% des activités agricoles tandis que l'émigration et la cueillette des PFNL rapportent respectivement 16 et 7% des revenus totaux.

Les ménages de type II s'activent plus dans les activités agricoles et en tirent le maximum de revenus (54%), suivi des activités halieutiques (27%).

Ces deux premières catégories de ménages obtiennent le maximum de leur revenu de l'agriculture et des activités halieutiques. Cela se justifie par le nombre d'UTH mais surtout par la qualité de leurs terres qui ne sont pas trop affectées par le phénomène de salinisation.

La main d'oeuvre permanente permet aussi d'exceller dans les activités de pêche qui nécessitent une main d'oeuvre. Dans ce domaine aussi les femmes jouent un rôle primordial dans la cueillette des fruits de mer et la transformation. Ces ménages de type I et II sont bien pourvus en ressources humaines. Mais il faut noter que les charges d'exploitation des fruits de cueillettes de mer et forestiers sont estimées à 3,58% pour les premiers et de 5,86% pour les deuxièmes.

Les ménages de type III tirent le maximum de leur revenu de l'émigration des parents installés à l'étranger ce qui représente 60%. Le nombre d'UTH de ce type de ménage est le plus faible ce qui ne leur permet pas d'exceller dans les travaux agricoles. Une partie de leur famille a émigré à cause des difficultés notées dans le secteur agricole. Le matériel agricole vieillissant et le manque de semences et d'engrais ne facilitent pas l'installation de tous les membres de la famille pour fructifier la terre. La salinité des terres contribue aussi à l'abandon de l'agriculture au profit de l'émigration.

Ces facteurs structurants font que les activités agricoles contribuent pour seulement 11% et les activités de cueillette pour 29%.

Les ménages de types IV tirent les revenus les plus faibles dans toutes les activités qui existent dans la zone. C'est par observation le groupe des «valeurs faibles » pour toutes les variables à l'exception des revenus issus de la cueillette des PFNL où il conserve les « valeurs médianes ». Ces ménages sont pour la plupart des non autochtones qui empruntent des terres

pour l'agriculture. Du fait de la mauvaise qualité des terres à Palmarin, ces ménages se contentent donc lors des emprunts, des terres qui sont assez affectées par la salinité.

Les ménages III et IV enregistrent les charges d'exploitation les plus faibles avec respectivement 0,087% et 0,95%.

Conclusion partielle

Les ménages vivent des activités agricoles, de cueillette et des revenus issus de l'émigration. Si le nombre d'UTH est un facteur primordial dans une agriculture familiale, il contribue cependant à augmenter les charges d'exploitation pour les activités de cueillette surtout pour les produits forestiers non ligneux. Car les charges d'exploitation sont fonction de la quantité cueillie, ce qui est en corrélation avec le nombre d'UTH. (cf. 3.2.1.4)

L'âge est un critère important dans la classification réalisée. Il faut à ce propos remarquer que les modalités de plusieurs variables sont corrélées à l'âge du chef de ménage qui dispose d'une main d'oeuvre suffisante mais aussi de terres cultivables. Plus l'âge augmente, plus le ménage s'équipe, et plus les revenus issus des activités de cueillette qui demandent beaucoup d'UTH augmentent. On peut donc supposer qu'il y aura une affluence vers la ressource mangrove des petits ménages au fur et à mesure, ce qui sera accentué par la mauvaise qualité des terres, lorsque ces derniers vont croître en âge et en effectif.

3.2 Analyse des coûts et revenus des ménages

3.2.1. Les coûts

Les coûts constituent dans cette étude l'ensemble des charges liées à la production au niveau des différentes activités exercées dans la zone. C'est donc l'ensemble des frais occasionnés par l'exploitation d'une culture ou d'une quelconque activité pour pouvoir aboutir à des comptes homogènes.

3.2.1.1 Les coûts liés à l'exploitation des ressources malacologiques

Les charges d'exploitation sont quasi nulles. Les pirogues utilisées sont propulsées à la rame et les femmes ne disposant pas d'embarcation l'empruntent. (VALEURS, 2005a).

Plusieurs d'entre-elles utilisent la même pirogue pour rentabiliser son emploi. La rétribution s'effectue le plus souvent en nature, par exemple un panier d'huîtres fumées à la fin de la saison. Au niveau de Palmarin la mangrove est contiguë aux habitations et ne nécessite pas de moyens de transport pour s'y rendre. Le matériel d'exploitation est très rudimentaire. Il s'agit de couteaux, de paniers fabriqués localement pour recueillir la récolte.

39

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

3.2.1.2 Les coûts de la main d'oeuvre

Le coût de la main d'oeuvre familiale n'est pas comptabilisé comme étant une charge à supporter par le producteur. La rémunération à cette main d'oeuvre encore dite supplétive peut être considérée comme étant la nourriture, les soins, et le logement que le chef de ménage fournit à tout membre de son entité.

Des activités agricoles aux activités de cueillette, la famille se mobilise pour ces travaux et chacun contribue à son niveau en force de travail. C'est pourquoi il est difficile de quantifier ou d'estimer ces charges liées à la main d'oeuvre.

3.2.1.3 Les coûts agricoles

Les coûts agricoles sont composés des semences, des engrais et des produits phytosanitaires. Dans le cadre de cette zone la fumure est d'ordre organique et se fait par une réutilisation des déchets animaux et des sous produits halieutiques. Cette stratégie a un double avantage.

D'une part elle permet de réduire les coûts de production dans les ménages ; et d'autre part elle augmente les rendements agricoles. Les coûts agricoles sont très faibles du fait donc de l'utilisation de la fumure organique. Les populations assurent le transport à charrette et l'épandage si la fumure est ramassée au niveau du village, par contre pour les vaches attachées au niveau des champs, la défécation des animaux constitue un amendement sur place.

3.2.1.4 Les coûts des PFNL

Pour les PFNL il est difficile d'estimer les charges de main d'oeuvre liées à l'exploitation de ces derniers. La cueillette de ces PFNL se fait dans un cadre familial. Les calculs faits à ce niveau se réfèrent aux travaux de BA et al, 2006 dans le cadre du projet VALEURS de l'UICN, 1998. Il est cité dans ce document que « le coût d'opportunité de la main d'oeuvre est environ 1000F CFA pour une journée de travail de huit heures en zone rurale, et une moyenne de chargement sur la tête de 25 kg. Sur cette base, le coût moyen de la main d'oeuvre est à 10 F CFA/kg pour les produits sauvages ».

3.2.2 Les revenus

3.2.2.1. Les revenus agricoles

L'agriculture est la première activité qui occupe le maximum d'actifs. Quelle que soit l'activitépratiquée, les populations valorisent la terre, pendant l'hivernage.

Le Groupe II a les revenus agricoles les plus élevés avec une moyenne de 182 000 F CFA. Cela se justifie par le nombre d'actifs moyens que comptent ses ménages . Avec 7,56 UTH ses ménages emblavent en moyenne 3,6 ha de terres cultivables et disposent d'un niveau d'équipements assez élevé avec 2,2 par ménage. Le groupe I vient en deuxième position avec des revenus moyens de 104 800 F CFA.

Montant en f cfa

200000

150000

100000

50000

0

Groupe I

Groupe II Groupe III Groupe IV

Figure 7 : Répartition des revenus agricoles dans les différents groupes

3.2

.2.2 Les revenus forestiers

L'enquête a révélé que la disponibilité des PFNL sur le terroir est échelonnée dans le temps, et donc la récolte est fonction de cette saisonnalité. Les produits forestiers constituent également des sources de revenus importants pendant la période allant de septembre à novembre.

a) Detarium senegalense (J.F.Gmel.)

Le fruit de Detarium senegalense Gmel est récolté à partir des mois de Septembre à Octobre et se poursuit jusqu'à six (6) mois après. Le kilogramme est vendu entre 200 F à 300 F. D'énormes quantités sont récoltées par les populations et parviennent à satisfaire de nombreux La production annuelle moyenne besoins courants le long de l'année. de fruits de Détarium est estimée à 4 298,40 kg soit une valeur marchande totale de 859 680

F CFA par an répartie pour

les 60 ménages.

41

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA Thies 2009

b)

Adansonia digitata (L.) Adansonia digitata L

. a une période de récolte qui s'étale entre décembre et février. Les fruits sont aussi ramassés et le sac de 50kg est commercialisé à 8 000 F CFA. La production annuelle est de 2 726,85 kg. Ainsi la valeur commerciale de ce produit est estimée au niveau de notre échantillon à : 436 296 F CFA.

c) Faidherbia albida (Chev.)

Les gousses de Faidherbia albida Chev sont très prisées pour l'alimentation du bétail, car l'émondage de cet arbre qui joue un rôle primordial dans le système agroforestier est interdit par le service des parcs nationaux installé au niveau de la réserve. Les fruits de cette espèce sont vendus à 2 500 F CFA le panier de 50 kg.

La production de ces PFNL est étalée en saison sèche, ce qui permet aux populations d'avoir des revenus substantiels extra agricoles. Notons que ces activités de ramassage sont menées par les jeunes et les femmes.

45000

40000

35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0

Groupe I

Revenu Faidherbia albida Revenu Adansonia digitata

Revenu Détarium senegalense

Groupe II Groupe III Groupe IV

Figure 8 : Revenus tirés des produits forestiers non ligneux

Il ressort de ce graphique que les revenus tirés de ces PFNL sont assez substantiels et occupent les populations pendant une période de quatre (4) mois pour la cueillette des fruits de Détarium à partir du mois d'octobre. La cueillette du Détarium prend de l'ampleur et procure

Les fruits d'Adansonia sont cueillis à partir du mois de mars et procurent aux populations une source de revenu. Les feuilles de baobab sont aussi séché

es et utilisées dans la consommation

céréalière locale, de même que ces fruits.

Conclusion partielle

L'exploitation des PFNL, apporte de façon substantielle et continue des revenus aux ménages. Ce sont des activités de cueillette qui mobilisent beaucoup de jeunes et de femmes lors des périodes de récoltes. Aucune taxe n'est payée par les populations pour l'accès à la ressource. Cependant une stricte interdiction de récolter les fruits immatures est imposée aux cueilleurs. Les principaux PFNL identifiés dans la zone sont consignés dans la figure suivante.

Les groupes II et IV présentent les revenus les plus intéressants surtout au niveau de la cueillette de Détarium et Adansonia. Le groupe III s'illustre surtout avec la cueillette des fruits de Faidherbia. Cette activité est surtout effectuée lors de la saison sèche au moment où les réserves fourragères sont épuisées. Les feuilles du Kaad sont émondées pour ainsi jouer le rôle dans l'alimentation animale. Le manque de moyens de conservation et de stockage fait que beaucoup de produits pourrissent sur place.

d) Le vin de palme :

Le vin de palme est aussi commercialisé et fait l'objet d'une exploitation fructueuse. Le milieu étant très christianisé et de tradition païenne, le commerce du vin de palme est très courant. Les P.F.N.L sont commercialisés de façon artisanale et il n'existe pas de structure organisée pour ces activités. Cependant des commerçants viennent acheter les cueillettes pour les acheminer vers les centres urbains. Pour les fruits de Detarium senegalense Gmel, les femmes acheminent leur cueillette vers les centres de Joal et Mbour.

e) La vente du bois de mangrove :

Malgré l'érection de la zone en RNC, la coupe et la vente de bois de mangrove se fait de façon clandestine. Le pouvoir calorifique du bois de Rhizophora et son accès facile expliquent son exploitation. Le bois présente des caractéristiques qui lui permettent de prendre feu facilement en saison des pluies. Le fagot de 4 à 5 kg est vendu à 300 F. Ce bois est utilisé pour la cuisson mais aussi lors des fêtes catholiques comme musulmanes.

f) Le ramassage de la paille de tanne :

Elle est utilisée pour la nourriture du bétail pendant la saison sèche. La qualité et le goût salé de cette dernière font qu'elle est prisée des animaux en période de saison sèche lorsque le pâturage se fait rare. Cette paille est utilisée pour la confection de chaume de case surtout pour la fabrication de lodges. Il faut noter que les cases traditionnelles n'existent plus dans Palmarin, ce qui fait que l'utilisation de cette paille est moindre.

43

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

3.2 .2.3 Les revenus halieutiques

La production au niveau de Palmarin est restée à l'état artisanal et est du ressort des femmes. L'encadrement et le manque de formation handicapent ces dernières. Aucune filière organisée et structu

rée n'est pour le moment notée dans la localité. Cependant selon le service de pêche de Djiffère, point de ralliement des îles du Saloum, dans ces localités la filière est très bien organisée, ce qui permet aux femmes d'exporter leurs marchandises vers les centres urbains comme Mbour et Dakar. La production moyenne recensée au niveau du poste de Djiffère est de 800 kg par mois en provenance des iles du Saloum.

3.2.2.3.1 Revenus tirés des huîtres

La production des huîtres diminue en saison des pluies de juin à octobre et s'accroît en saison sèche de novembre à mai. Le prix au kilogramme est de 1000 à 1500 F CFA dans les centres de production, 2000 F CFA au niveau des marchés hebdomadaires et 2500 F CFA dans les grands centres urbains (DIADHIOU et al,1999).

Revenus en f cfa

16000

14000

12000

10000

8000

4000

6000

2000

0

Groupe I

Groupe II Groupe III Groupe IV

Figure 9 : Revenus tirés de l'exploitation des huîtres

Les ménages du groupe II occupent la première place en terme de revenu sur l'exploitation des huîtres et gagnent en moyenne 14

240 F sur cette activité de cueillette. Les ménages des groupes III, I et IV obtiennent en moyenne et respectivement 10 142,50 F ; 9 075 F et 8 393,33 F. Cette activité menée pour la plupart en saison sèche contribue favorablement au revenu des ménages. Le taux d'humidité élevé en hivernage freine cette activité du fait des possibilités réduites de séchage et de conservation des huîtres.

Les quantités récoltées de façon artisanale sont estimées en moyenne pour l'échantillon à 322,44 kg d'huîtres. Cependant elle est fortement concurrencée par les prélèvements venant de l'intérieur de la R.B.D.S.

3.2.2.3.2 Revenus tirés des arches

Il est nécessaire donc d'examiner les possibilités de promouvoir la commercialisation de ce coquillage qui est un produit caractéristique du delta du Saloum. A Palmarin la filiere est restee à l'état artisanal.

Groupe I

70000

60000

Montant en f cfa

50000

40000

30000

20000

10000

0

Figure 10 : Répartition des revenus tirés de la cueillette des arches

Le revenu tiré de la commercialisation des arches est plus intéressant au niveau du groupe I. Le maximum obtenu avec

cette activité est de 60 475 F pour le Groupe I et un minimum de 7

877,5 F pour le g

roupe IV. Ces montants sont obtenus de façon annuelle au niveau des ménages rencontrés dans chaque groupe. L'exploitation des arches est aussi limitée en hivernage à cause des conditions météorologiques qui ne militent pas en sa faveur. Les quantités cueillies s'élèvent à 169,76 kg en moyenne au niveau de l'échantillon.

3.2.2.3.3 Revenus tirés de la vente des opercules

Les opercules qui constituent la coque de protection pour la fermeture de l'orifice des murex font l'objet d'une exportation dans les pays asiatiques. Le prix au kilo est de 40 000 FCA au niveau du centre de transformation. Mais la vente des opercules sur place se fait à 18 000 F CFA le kilogramme.

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

 

14000

12000

10000

4000

8000

6000

2000

0

Groupe I

Groupe II Groupe III Groupe IV

Figure 11 : Répartition des revenus tirés de l'exploitation des opercules

Pour l'exploitation des opercules seul le Groupe II tire un bénéfice assez substantiel avec un revenu de 13 900 F, ce qui lui permet de sortir du lot comparé aux aut

res groupes. Les quantités récoltées sont évaluées à 16,01 kg pour l'ensemble de l'échantillon, ce qui est assez faible. Cette faiblesse s'explique par la rigueur du travail et le temps imparti pour avoir 1 kg de cettematière. Selon le P.C. R, les opercules sont très prisés par les asiatiques.

3.2.2.3.4 La vente de poisson fumé

Le poisson fumé est l'oeuvre des femmes de Ngallou et les captures sont celles obtenues au niveau de la pêche maritime, donc ne provenant pas de la mangrove.

3.2.2.3.5 Revenus tirés du Cymbium

Les groupes II, III et IV ont des revenus assez consistants pour l'exploitation du Cymbium.

faut noter que le

Cependant le Groupe I n'enregistre pas de recettes pour cette activité. Il

Cymbium se pêche en haute mer et que les ménages n'ayant pas de moyens ne parviennent pas à la valoriser correctement. Les ménages qui gagnent cependant certains revenus l'obtiennent dans la transformation. C'est le cas des ménages des groupes III et IV.

46

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

25000

20000

15000

10000

5000

0

Groupe I

Figure 12

: Part du Cymbium dans les revenus des ménages

3.2.2.3.6 Revenus tirés de l'exploitation du sel

La figure ci-desso

us montre que le Groupe I tire le maximum de revenus de cette activité car plus de 3 à 4 fois le montant des recettes sont enregistrées. Dans les autres groupes la moyenne annuelle ne dépasse pas 20 000 francs.

L'extraction du sel débute au mois de janvier. C'est une source de revenu substantielle pour les femmes qui récoltent en moyenne deux (2) tonnes par campagne soit 40 sacs de 50kg.

Les quantités récoltées en moyenne au niveau de localité sont de 34 002 kg par saison pour

kg par

l'échantillon enquêté. La moyenne pour l'échantillon est de 566,7 menage. Ces

quantités recueillies font de cette activité la principale en terme de mobilisationpour les femmes de la localité.

Montant en f cfa

40000

50000

30000

20000

10000

0

Groupe I

Figure 12 : Répartition des revenus tirés de l'exploitation du sel

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

 

La récolte se fait trois (3) fois dans l'année. C'est une activité très dynamique du fait que ce sel est utilisé dans la saumure des produits halieutiques. Pour la transformation et la conservation de ces produits halieutiques tels que les Cymbium, et le fumage des poissons, ces activités utilisent d'énormes quantités de sel. Chaque famille de Palmarin dispose d'au moins un puits de sel qui s'obtient selon un héritage à travers la lignée maternelle. Le sel se vend à 1000 F le sac de 50 kg. Lors des opérations d'extraction des travaux de curage sont nécessaires pour assurer de bons rendements. Pour les femmes qui empruntent des « puits de sel », il leur est demandé une redevance de terre et pour le fonçage un montant équivalent à 30 000 F CFA rapporte SEKINO, (2007).

3.2.2.3.7 La pêche dans les bolongs

L'ampleur du commerce local est difficilement quantifiable, car il existe littéralement beaucoup de personnes qui vendent leurs produits dans la rue ou sur les marchés de manière informelle. La pêche dans les bolongs n'est pas une occupation à plein temps mais représente une composante des stratégies des moyens d'existence développées par les particuliers et les ménages. C'est ainsi que les populations en plus de leurs activités agropastorales exercent ce métier qui est une tradition chez elles. Le tilapia est la principale espèce cueillie dans le milieu. Le poisson dont le kilogramme est vendu à 300 F en moyenne se rencontre dans les plats tout au long de la journée. Quant aux captures venant de la pêche maritime, la proximité du port de pêche de Djiffère fait que les prix proposés à ce niveau sont plus importants. Il est à noter qu'il y a des ménages qui sont spécialisés dans la pêche aux poissons. Les populations de Ngallou et Diakhanor sont beaucoup plus orientées dans la pêche en haute mer.

Conclusion partielle

Les revenus issus des activités malacologiques constituent un apport de taille dans les ménages du delta du Saloum. Les femmes sont plus actives dans le secteur de la transformation des fruits de mer. Ces revenus leur permettent de financer de petites activités et d'avoir une certaine autonomie financière tout au long de l'année.

3.2.2.4 Les revenus extérieurs

L'émigration joue un rôle important dans les îles du Saloum dont les populations utilisent les voies maritimes et fluviales pour accéder aux pays côtiers de la sous région et parfois l'Europe. Ces flux migratoires génèrent des revenus moyens de 150.000 F CFA par mois et par famille soit 18.000.000 F CFA par an pour les 12 ménages sur 60 enquêtés. Ces revenus issus de l'étranger sont pour la plupart utilisés pour la consommation familiale et la construction

d'habitat. L'exode gagne du terrain dans les villages et beaucoup de jeunes filles et garçons sont toujours tentés par ce phénomène. La salinisation des terres et les baisses de rendements agricoles expliquent en partie cet exode.

200000

180000

160000

140000

120000

100000

40000

80000

60000

20000

0

Groupe I

Groupe II Groupe III Groupe IV

Figure 14 : Répartition des revenus de l'émigration

Les revenus extérieurs occupent une part importante dans les revenus des ménages agricoles. Ils représentent une source importante à côté des revenus agricoles et halieutiques.

Les groupes I; II et IV dépassent difficilement la barre des 50 000 F CFA par an. Les ménages du groupe III enregistrent le plus de revenus extérieurs avec en moyenne 184 825 F CFA. Ceci est tout à fait normal parce que c'est le groupe qui enregistre le plus d'émigrés à l'extérieur. L'émigration se fait pour la plupart en Gambie à cause de la proximité avec ce pays limitrophe. Ces ménages sont confrontés à une forte émigration et occupent envrion 38% de notre échantillon. Ce départ massif des jeunes vers les villes limitrophes dégarnissent le terroir en terme de bras valides.

3.2.2.3.4 Comparaison entre les revenus des produits tirés du milieu

Ces revenus constituent les montants globaux mobilisés pour chaque activité sur l'ensemble des ménages enquêtés. Une lecture du graphique révèle une nette dominance des revenus du sel sur les autres activités halieutiques, soit un revenu total de 162 390,09 F. Les arches, les murex et les opercules qui sont directement exploités de la mangrove, procurent aussi des revenus

assez significatifs.

49

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

180000,00

160000,00

140000,00

120000,00

100000,00

40000,00

80000,00

60000,00

20000,00

0,00

Figure 13: Différents r evenus tirés des produits halieutiques et de l'exploitation du sel

3.3 Impacts des activités de cueillette sur les ménages

L'analyse du graphique ci- dessous montre l'apport des différentes activités menées au sein des ménages et des groupes. Ce graphique révèle que les ménages du Groupe I, II et III sortent du lot avec des revenus globaux annuels dépassant le montant de 300 000 F CFA. Le groupe W se retrouve cependant avec des revenus d'environ de 150 000 F CFA.

Le groupe I tire l'essentiel de ses revenus des activités halieutiques suivies des activités agricoles, ce qui est le contraire au niveau du groupe II qui est plutôt tributaire de l'agriculture et les revenus halieutiques occupent un second rang en terme de revenu. Le groupe III tire l'essentiel de ses revenus des apports de l'extérieur, les autres activités étant considérées comme ssecondaires.

0,00

Groupe I

Groupe II

Groupe III

Groupe IV

revenu agricole

104800

182000

33875

40721,9

revenu émigration

54800

26800

184825

52537,0

revenu halieutique

159500

93100

57525

40675,9

revenu forestier

25250

36020

29975

40411,5

Montant en f cfa

200 000,00

180 000,00

160 000,00

140 000,00

120 000,00

100 000,00

40 000,00

20 000,00

80 000,00

60 000,00

Figure 14 : Contribution des différentes activités dans le revenu des ménages

Memoire defin d~itudes/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

 

3.3.1 Impacts sociaux

Les revenus tirés des produits malacologiques jouent un rôle important au sein des sociétés insulaires. Ils constituent une ressource très accessible et permettent de gérer une sécurité alimentaire pour les populations. DIADHIOU et al 1990 citent: «Les revenus générés sont en général destinés à la satisfaction des besoins personnels des femmes, aux besoins domestiques, aux cérémonies familiales et à l'entretien des enfants (habillement et scolarisation). Certaines femmes économisent leurs revenus pendant toute une saison pour un événement prévu longtemps à l'avance. Très peu d'investissements durables sont opérés à partir de ces gains bien que procurant aux femmes une certaine indépendance financière. »

A l'image des revenus tirés des ressources malacologiques, le sel contribue ainsi aux cérémonies (baptême, mariage, funérailles, etc.) avec 24% de ses recettes, à l'entretien familial (santé, habillement...) avec 39 %, et à l'achat de nourriture avec 14%. Le reste est consacré à l'achat de bétail (12%), ce qui constitue une épargne et 11% à la scolarité des enfants.

Dans la CR de Palmarin, la présence de la mangrove et ses activités corollaires reste un atout favorable pour la lutte contre la pauvreté. Elle permet ainsi de mener une activité génératrice de revenus pour une frange de la population qui jusqu'à présent continue d'exploiter les ressources naturelles.

Du coté des femmes, la mangrove et les autres produits forestiers de collecte jouent également un rôle d'insertion et de reconnaissance sociale. Les autres impacts sociaux se mesurent à travers le nombre de femmes et de jeunes qui y travaillent, ce qui du reste freine l'exode rural.

3.3.2 Impacts sur la production agricole

La cueillette étant une activité typiquement réservée aux femmes, les revenus tirés de ces activités sont réinvestis ailleurs, ce qui constitue un allègement pour le chef d'exploitation.

Donc en terme d'impacts les charges que devrait supporter le chef de ménage sont considérablement réduites. Signalons que ces activités extra agricoles ne gênent en rien les travaux champêtres du moment qu'elles se pratiquent en des périodes différentes.

Cependant il n'est pas noté un réinvestissement des revenus tirés de la mangrove au sein des activités typiquement agricoles. Cet état se justifie par le fait que ces activités sont pour la plupart des cas effectuées par les femmes.

Pour 45% des ménages les revenus tirés de la pêche maritime peuvent être réutilisés dans le renouvellement du matériel agricole ou l'achat d'intrants.

3.3.3 Atouts du milieu pour l'exploitation des ressources malacologiques

La façade maritime reste la principale opportunité en terme de transport pour écouler les différents fruits des filières identifiées. L'ensoleillement du milieu contribue aussi de façon nette à la transformation des fruits de mer ainsi que l'évaporation des marais salants qui favorise la production du sel.

La vocation touristique de Palmarin est une réelle opportunité pour mettre en valeur les ressources de la zone. La clémence du climat associée à la riche culture du milieu constitue également un atout majeur pour développer le tourisme qui reste l'un des secteurs vitaux de la région, ce qui par ricochet peut améliorer substantiellement l'économie locale. Les voies d'accès vers la zone contribuent également à l'acheminement facile des produits de la localité.

3.3.4 Contraintes de l'exploitation des ressources malacologiques 3.3.4.1 Contraintes sur les exploitants

Pour le cas du sel, son extraction et son exploitation causent cependant beaucoup de dommage à la gent féminine de par son caractère artisanal. Le manque de formation couplé au manque de moyens occasionne des brûlures aux yeux avec le rayonnement solaire ainsi que l'assèchement des pieds et des mains des exploitantes. C'est dans ce sens que N'DIAYE ; 2007a signale que: « Sur le plan sanitaire, le sel attaque la peau et les yeux. Avec la chaleur et le reflet des rayons solaires, le rendement du travail diminue ou occasionne une fatigue excessive pouvant conduire à un arrêt de travail».

L'exploitation des huîtres cause également de sévères dommages aux femmes du fait de la constitution en lamelles sur la coquille de ces dernières. L'humidité de la paume des mains et des pieds des exploitants facilite cependant ces accidents qui peuvent être atroces. Sur ce, certains manquements peuvent être résumés comme suit :

ü La non utilisation d'équipements de protection (gants, bottes, lunettes,...) du fait des mauvaises habitudes ;

ü L'inexistence de magasins de stockage combinée aux problèmes d'écoulement des produits en période de surproduction ;

ü La faible capacité organisationnelle des exploitants de sel qui traduit le manque d'initiative communautaire des femmes.

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Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

3.3.4.2 Impacts des activités de cueillette sur l'écosystème mangrove

Les activités extractives ou non liées à la présence de la mangrove ont des incidences directes ou indirectes sur la biodiversité. Elles concernent dans le cadre de notre étude : le tourisme, l'extraction des coquillages, l'exploitation du sel ; l'exploitation des huîtres et du bois de mangrove.

§ Le tourisme

Il constitue une source d'emplois pour les communautés locales. Cependant le tourisme n'est pas sans effet néfaste sur l'écosystème. On assiste à une occupation anarchique du littoral par des infrastructures (hôtels ou lodges) au détriment de la végétation. La construction des campements a encouragé le défrichage de la mangrove. L'installation de ces sites perturbe certaines espèces de tortues qui trouvent difficilement des espaces sur les plages sableuses pour déposer et sécuriser leurs oeufs. Ces infrastructures hôtelières favorisent, par une offre de prix intéressants la capture d'espèces nobles immatures de petites tailles, à des fins culinaires.

§ L'extraction des amas coquilliers

L'exploitation illicite des coquillages bien qu'interdite par le service des parcs nationaux à cause de la fragilité du milieu, continue à amincir la plage. On peut noter la disparition d'une partie de l'île de Sangomar due à la fragilité du milieu.

§ L'exploitation du sel

L'exploitation du sel, pratiquée de façon traditionnelle à travers les « puits de sel » près des palétuviers augmente la concentration du sel avec des conséquences sur ces espèces végétales se trouvant dans les sites de production. Cette mortalité des palétuviers peut favoriser une érosion côtière, ce qui a des conséquences sur la vie des espèces animales y vivant.

§ L'exploitation des huîtres

La récolte des huîtres est souvent accompagnée par une coupe des racines des palétuviers. Il faut noter que les activités de transformation des huîtres nécessitent une importante consommation de bois qui contribue à la destruction massive des palétuviers. Le service des parcs nationaux au niveau de la RNC réglemente et interdit la coupe de bois vert au niveau de la mangrove. Mais les prélèvements clandestins de bois opérés dans la mangrove pour la transformation des huîtres et pour le bois de chauffe peuvent être fatals sur l'écosystème à la longue.

c Etude de Ca contribution de C'écosystéme mangrove a C'amiC~oration des revenus des ménages de PaCmarin (Eatick SinigaC~ or" La riziculture de mangrove

Dans la zone d'étude la riziculture de mangrove a pris de l'ampleur cette année avec le lancement de la GOANA. L'utilisation des pesticides et l'emploi des engrais organiques pour améliorer les rendements en riz peuvent s'accumuler et polluer le milieu aquatique, ce qui est préjudiciable aux espèces halieutiques.

iv. L'élevage

Les animaux qui pâturent dans la mangrove occasionnent une mortalité des jeunes pousses d'Avicennia et d'autres espèces herbacées comme Sporobolus, Sesuvium portulacastrum etc.

3.4 Utilisations des revenus tirés des activités de cueillette

3.4.1 Formation des revenus

La formation des revenus se fait à travers plusieurs activités: agricoles, extractives ou de cueillette. L'émigration aussi est une réelle source de revenu du fait de la tannification de la zone et son corollaire la baisse des rendements agricoles. La population grandissante et les manques de terres dus à la tannification favorisent l'exode vers les centres urbains.

Tableau 12: Formation du revenu par type de ménages (FCFA)

GROUPES

Production agricole

Emigration

Revenu halieutique

Revenu forestier

Revenu global

Groupe I

30,48%

15,94%

46,24%

7,34%

343 850

Groupe II

50,11%

7,38%

25,64%

16,87%

363 170

Groupe III

11,06%

60,36%

18,79%

9,79%

306 203

Groupe IV

23,36%

30,13%

23,33%

23,18%

174 344

Total moyen

30,43%

26,86%

29,50%

13,21%

 

Source : nos enquêtes

Le revenu d'une exploitation familiale est primordial dans le fonctionnement de cette dernière. Il participe dans l'achat des intrants de diverses natures permettant le déroulement correct des activités. L'alimentation qui constitue un élément déterminant dans le système de production des exploitations est aussi assurée à travers ces revenus.

Le tableau 12 présente la structure des revenus par type d'exploitation. Le revenu global
moyen au niveau de l'échantillon est de 296 891,75 FCFA par ménage agricole. Les sources de

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Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

revenus sont diversifiées mais l'essentiel provient de l'activité agricole avec 30,43% des recettes, suivie des recettes issues des activités halieutiques de la mangrove avec 29,50% des revenus. L'émigration contribue au sein des ménages à hauteur de 26,86%, par contre la cueillette des fruits forestiers sauvages contribue pour 13,21%. Il est important de noter que cette activité de cueillette ne demande aucun travail supplémentaire pour donner de la valeur ajoutée à la récolte.

3.4.2 Utilisations des revenus

Les revenus de cueillette des fruits de mer et de PFNL sont réutilisés dans la famille pour certaines dépenses. Ils sont pour l'essentiel destinés en grande partie à l'achat de céréales qui constitue la base de la nourriture. On observe un changement d'habitude alimentaire se traduisant par une substitution des céréales locales (mil, sorgho) par le riz pour le déjeuner. Cette attitude, combinée au déficit céréalier, augmente les dépenses destinées à l'achat de céréales. En effet, celles-ci absorbent 29,17% des revenus

Les revenus alloués à la scolarité des enfants occupent 25% du budget, d'où le témoignage des femmes cité par SEKINO ; 2007 :« si l'école privée de Palmarin Facao fonctionne jusqu'à nos jours, c'est grâce aux revenus tirés des puits de sel, qui permettent aux ménages d'assurer la scolarité des enfants. » Le revenu alloué à l'habillement est cependant de 8%. Le milieu sérère étant fortement ancré dans les traditions, les cérémonies familiales et culturelles occupent une place primordiale. « Certaines femmes économisent leurs revenus pendant toute une saison pour un événement prévu longtemps à l'avance » (VALEURS ; 2005a).

Ceci justifie la part des revenus réservée à ces évènements avec 38%. Dans les cérémonies familiales nous avons le mariage, les décès, et autres cérémonies culturelles. Les revenus issus de ces activités de cueillette ne sont pas reversés dans les activités agricoles, donc pas dans le renouvellement du matériel. La figure 17 montre la répartition et l'utilisation de ces revenus au sein des ménages.

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Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA 'Thies 2009

Cérémonies
familiales: 38%

Habillement: 8%

Figure 15 : Répartition des revenus tirés de la mangrove au sein des ménages

3.4 .3 Comparaison entre revenus agricoles et revenus extra agricoles

Les parts des revenus tirés de l'agriculture sont de 30%, ceux des ressources halieutiques de
29% et de 28% pour l'émigration. La part des revenus forestiers est de 13%. Le cumul desact

ivités de cueillette représente 42% du revenu total des ménages. Ceci montre la contribution de ces activités qui se pratiquent jusqu'à présent de façon artisanale. Le manque de terres cultivables peut expliquer cette forte ruée vers les ressources naturelles. La disponibilité des revenus tout au long de la saison sèche à travers la récolte de ces fruits sauvages motive les femmes qui restent pour la plupart du temps dans le terroir. Les revenus de cueillette et les rev

enus issus de l'émigration sont des recettes assez consistantes pour renforcer et supporter ménages. La part de ces derniers est de 71% du revenu les dépenses enregistrées au sein des

total des ménages.

3.4 .4 Revenus extra agricoles

Parmi les revenus extra agricoles les revenus halieutiques et les revenus de l'émigration sont les plus déterminants. Néanmoins tous les groupes s'activent dans les différentes activités. L'intérêt des produits de cueillette réside dans le fait qu'ils contribuent de façon permanente au soutien des ménages dans les besoins quotidiens. L'exploitation des produits de cueilletten'engendrant pas beaucoup de charges, ils profitent assez aux exploitants de la localité. Les lieux d'explo

itations sont proches des lieux d'habitations ce qui amoindrit les charges d'exploitation.

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57

CONCLUSION

La commercialisation des fruits de mer associée aux PFNL à Palmarin s'avère importante pour la communauté rurale en terme d'emploi, de dynamisme des flux, d'occupation des femmes, de consommation, de revenu des acteurs et en terme de lutte contre la pauvreté.

Le système de commercialisation des ressources malacologiques dans la contrée intègre d'une manière générale les hommes dans la fonction de transporteur, les femmes dans la fonction de récolte-transformation et parfois de détaillants.

Actuellement au plan structurel, il n'existe aucun organisme pour pouvoir mettre en oeuvre un
plan d'encadrement pour initier les producteurs à faire face au volet commercialisation; d'oül'impossibilité d'évaluer la production réelle et les volumes totaux commercialisés.

Par ailleurs, les populations sont confrontées au caractère saisonnier de la récolte des fruits de mer et des fruits forestiers, difficultés liées à la conservation. L'essentiel de la production est concentré sur une période de l'année; contribuant ainsi au déséquilibre de la couverture d'une demande permanente sur le marché.

Cependant le sel constitue une réelle opportunité, si des aménagements grandeur nature sont faits dans les sites de production pour devenir une activité plus rentable pour les populations.

Les contraintes qui pèsent sur la commercialisation des produits de cueillette sont à la fois complexes et interactives. Au delà des facteurs physiques limitants constitués par l'agressivité de la façade océanique, il existe des contraintes liées à l'action de l'homme telle que la dégradation de l'écosystème mangrove par des coupes de bois clandestines.

Ainsi, l'amélioration du système de commercialisation et des prix du marché doit passer inéluctablement par plusieurs facteurs interdépendants allant d'une production de ressources malacologiques de qualité (ostréiculture) à l'assainissement des circuits de commercialisation. Pour cela, ces recommandations sont formulées pour améliorer l'exploitation de l'écosystème mangrove et les produits de cueillette de la zone. Il s'agit de:

A L'ENDROIT DES AUTORITES COMMUNAUTAIRES :

> R1 Freiner le développement tentaculaire de la spéculation des terres de la communauté rurale par une application rigoureuse des textes régissant la défense de l'urbanisation anarchique surtout pour le cas d'une zone humide à caractère très fragile (article 3.1). Ceci en se conformant à la convention de Ramsar qui empêche que les zones humides fassent l'objet d'empiètements ou de pertes progressifs, en raison de leurs fonctions écologiques fondamentales et de leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative.

> R2 Appuyer les femmes à travailler en groupements pour faciliter le financement de leurs activités de cueillettes et de transformations. Ceci parce que les institutions financières préfèrent travailler avec des groupements (caution solidaire) plutôt qu'avec des individuels ;

> R3 Aménager les sites de production du sel qui sont restés à l'état traditionnel en érigeant des diguettes pour piéger le maximum d'eau, pour éviter le risque d'augmentation du taux de sel qui peut affecter les espèces végétales avoisinantes;

> R4 Former et Encourager les jeunes à travailler dans le domaine touristique pour capter les retombées du secteur. De même introduire les activités apicoles pour mieux valoriser la mangrove ;

> R5 Commanditer une étude pour la description analytiques des filières existantes afin de cerner la destination et la politique des prix au niveau des marchés concernés. Ceci permettrait de mieux organiser les acteurs à la base pour améliorer les revenus tirés de leur activité ;

58

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A L'ENDROIT DES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT

> R6 Faire un recurage du canal passant sous le pont de Samba DIA qui constitue un trait d'union entre le marigot de N'diass et l'océan Atlantique ce qui permet de revitaliser la zone de mangrove et favoriser un bon déplacement des espèces (voir annexe 2) ;

> R7 Améliorer les techniques de cueillette et de stockage des fruits de mer ainsi des PFNL, afin d'assurer substantiellement la compétitivité des produits de cueillette. Il s'agira de former les populations sur les nouvelles techniques ostréicoles pour valoriser les captures et préserver la ressource pour assurer une durabilité de l'exploitation. Ceci concoure à améliorer les modes de récolte pour pouvoir réduire les pertes; d'où un grossissement des captures ;

> R8 Accentuer la sensibilisation et impliquer la population dans les activités de conservation pour développer un esprit d'appropriation de la ressource afin de respecter les repos biologiques et de développer ainsi un esprit d'autocensure.

Ø R9 Rétablir les mécanismes de pérennisation des acquis des G.E.C mis en place par l'UICN, ce qui devrait permettre de satisfaire les demandes de crédit des cueilleurs (récolteurs), de les équiper en matériels de collecte dans le cadre des activités telles que l'extraction du sel.

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P.L.D ; 2001. Plan local de développement de la CR de Palmarin 110 pages, Rapport

SABINOT C. ; 2003. Tortues marines sur le littoral Palmarinois (Sénégal) : entre attentes

internationales et cultures locales, , mémoire de fin d'études Fusagx Gembloux,110 pages

SARR O. ; 2002.

Exploitation et valorisation des ressources halieutiques dans le cadre des aires

marines protégées en Afrique de l'ouest : cas de la réserve de biosphère du delta du Saloum au Sénégal. Mémoire de Recherche, DEA Economie et Politique Maritime, 86 pages

SEKINO N. ; 2007. La promotion de l'écotourisme au Sénégal, étude de cas : la réserve naturelle

communautaire de Palmarin, Mémoire de master1 (Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines, France), 83 pages

THIOUNE, M.M, 2006. : Cours Economie rurale, la théorie des systèmes agraires

VALEURS ; 2005 a. Unités de pêche continentale dans les régions naturelles du fleuve et du Sine

Saloum : résultats de l'enquête cadre du 23/01 au 02/02/1999. 15pages

VALEURS ; 2005 b. Exploitation durable des ressources malacologiques de la mangrove, 23 pages

VALEURS ; 2005 c. Etudes préliminaires : Synthèses des travaux de recherche et d'études sur

l'évaluation économique ou la contribution dans la satisfaction des besoins des ménages des ressources sauvages au Sénégal, 53 pages

E

ANNEXES

a

Annexe 1 : Localisation de la CR de Palmarin

Communauté rurale de Palmarin

Annexe 2 : Carte de la réserve naturelle communautaire de Palmarin

Annexe 3 : Répartition des recettes touristiques

Partie continentale en dehors des lieux sacres 2000 frs

Partie fluviale et maritime 2500frs

Arbres fétiches ou bois sacrés 3000frs

Permis scientifiques 50000frs

Véhicules 5000frs

Quads 7000frs

Avion 10000frs

Enfant de moins de 10ans 1/2 tarifs

Source : CRP, 2008

Annexe 4 : Résultats de l'analyse statistique

ANOVA

 

Classe

Erreur

F

Signification

Moyenne
des carrés

ddl

Moyenne
des carrés

ddl

équipements agricoles

1,515

3

3,545

34

,427

,735

superficie emblavée

4,494

3

3,095

34

1,452

,245

nbre de femmes

15,347

3

11,420

34

1,344

,276

nbre d' hommes

8,811

3

5,957

34

1,479

,238

revenus agricoles

3,050E+10

3

1,106E+09

34

27,568

,000

revenus émigration

2,480E+10

3

1,154E+09

34

21,484

,000

revenu huitre(yokhoss)

50753470

3

54323404

34

,934

,435

revenu opercules

156184920

3

46008309

34

3,395

,029

revenu arche (pagnes)

1,809E+09

3

44021129

34

41,093

,000

revenu murex(touffa)

655252163

3

102441945

34

6,396

,001

revenu sel

848547351

3

194456808

34

4,364

,011

revenu cymbium

407750721

3

134204564

34

3,038

,042

revenu détarium

94512786

3

151836906

34

,622

,605

revenu andansonia

48648238

3

113274870

34

,429

,733

revenu ferdherbia

5556764,0

3

118655471

34

,047

,986

Les tests F ne doivent être utilisés que dans un but descriptif car les classes ont été choisies de manière à maximiser les différences entre les observations des diverses classes. Les niveaux de signification observés ne sont pas corrigés et ne peuvent par conséquent pas être interprétés comme des tests de l'hypothèse que les moyennes des classes sont égales.

Statistiques

 

Huitres (KG)

Opercules
(KG)

Pagnes (kg)

Touffa (kg)

Cymbium( kg)

sel(kg)

N Valide

60

60

60

60

60

60

Manquante

0

0

0

0

0

0

Moyenne

5,37

,27

5,82

2,83

4,73

566,70

Ecart-type

5,09

,41

7,87

3,56

8,97

687,67

Minimum

0

0

0

0

0

0

Maximum

22

2

50

21

42

4295

b

Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA Thies 2009

Statistiques

 

Détarium(kg)

Adansonia
(kg)

faidherbia(
kg)

N Valide

59

59

59

Manquante

0

0

0

Moyenne

71,21

46,83

27,99

Ecart-type

76,77

49,66

38,28

Statistiques descriptives

 

Moyenne

Ecart-type

n analyse

age du chef exploitation

56,13

16,73

38

équipements agricoles

1,934

1,839

38

superficie emblavée

2,62

1,79

38

nbre d'actifs( UTH)

5,718

3,737

38

nbre de femmes

5,21

3,43

38

nbre d' hommes

4,03

2,49

38

revenus agricoles

61962,89

59074,09

38

revenus émigration

63194,74

55421,57

38

revenu huitre(yokhoss)

9382,63

7350,78

38

revenu opercules

4946,58

7412,26

38

revenu arche (pagnes)

10379,87

13679,31

38

revenu murex(touffa)

10740,39

12135,25

38

revenu sel

13917,37

15731,85

38

revenu cymbium

6234,47

12505,36

38

revenu détarium

15015,26

12132,15

38

revenu andansonia

12710,26

10393,98

38

revenu ferdherbia

10211,58

10463,52

38

Variance expliquée totale

Composante

Valeurs propres initiales

Sommes des carrés chargées

Total

% de la
variance ==

% cumulés

Total

% de la
variance ==

% cumulés

1

3,931

23,122

23,122

3,931

23,122

23,122

2

2,963

17,430

40,552

2,963

17,430

40,552

3

2,581

15,184

55,736

2,581

15,184

55,736

4

1,612

9,485

65,220

1,612

9,485

65,220

5

1,176

6,920

72,140

1,176

6,920

72,140

6

1,071

6,302

78,442

1,071

6,302

78,442

7

,966

5,682

84,124

 
 
 

8

,674

3,967

88,091

 
 
 

9

,524

3,081

91,171

 
 
 

10

,340

1,997

93,169

 
 
 

11

,323

1,900

95,069

 
 
 

12

,281

1,650

96,719

 
 
 

13

,237

1,395

98,114

 
 
 

14

,128

,751

98,865

 
 
 

15

8,859E-02

,521

99,386

 
 
 

16

6,210E-02

,365

99,751

 
 
 

17

4,227E-02

,249

100,000

 
 
 

Méthode d'extraction : Analyse des principaux composants.

Mémoire de in d'études#M. SARR# ENSA Thies 2009

 

Matrice des composantes a

 

Composante

1

2

3

4

5

6

nbre d' hommes

,885

-,181

-7,31E-02

,175

5,829E-02

7,194E-02

nbre d'actifs( UTH)

,884

-,220

-4,58E-02

,214

,127

-3,40E-02

nbre de femmes

,800

-,285

-5,99E-02

,276

,138

5,592E-02

revenu opercules

,628

,350

,233

-,262

,167

,291

revenus agricoles

,617

,364

-4,10E-02

-1,23E-02

-,416

,150

superficie emblavée

,565

5,073E-02

-,324

-9,93E-02

,167

-,383

équipements agricoles

,418

-,238

-,158

,280

,167

,165

revenu murex(touffa)

5,465E-03

,748

8,112E-02

,529

3,275E-02

5,495E-02

revenu arche (pagnes)

2,115E-02

,743

-4,66E-02

,405

-,153

-,162

revenu sel

-,181

,685

4,537E-02

,476

2,613E-02

-6,63E-02

revenu huitre(yokhoss)

,172

,662

,292

-,420

,272

,150

revenu détarium

7,701E-02

-,285

,879

,189

-,111

-7,36E-02

revenu ferdherbia

-3,16E-02

-,142

,824

,231

9,100E-02

3,984E-03

revenu andansonia

6,522E-02

-,284

,811

7,203E-02

-,158

-8,18E-02

revenu cymbium

,383

,527

,410

-,563

9,257E-02

-3,79E-02

age du chef exploitation

,260

-1,43E-02

-9,76E-02

-,104

-,787

,369

revenus émigration

-,410

-9,18E-02

-3,46E-02

,185

,328

,758

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales. a. 6 composantes extraites.

C

o

m

p

o

s
a

n

t
e

2

Composante 1

0,0

1,0

-,5

1,0

,5

superficie emblavée

age du chef exploita

revenu ferdherbia

nbre nbre d' d'actifs( hommes uth) revnu revenu anansonia

détarium

nbre de femmes revenus émigration

équipements agricole

,5 ,5

0,0 0,0

revenus agricoles revenu opercules

revnu revnu arce mrextouffa)

revenu huitre(yokhos

(pagnes

revenu cymbium

revenu sel

-,5

-,5

Composante 3

1,0

Diagramme de composantes

Mémoire de in d'études#M. SARR# ENSA Thies 2009






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams