II.D.5. Ligne d'action de la gravité :
Dans une perspective différente, d'autres études
portant sur le contrôle postural lors de mouvements comme la marche sur
place ont montré qu'il existe une relation entre le centre de masse
et
le centre des pressions déterminant la stabilité
posturale (Brénière & al, (1998). Plus
généralement dans des conditions dynamiques, la stabilité
n'est pas seulement dépendante de la position relative du centre de
masse par rapport à la base de support (BS), mais également de la
vitesse horizontale du (CM) (Pai & al, (1997).
Ainsi, en posture debout stabilisée, la projection
verticale du CG au sol se situe entre 5 et 6 cm en avant de l'axe de rotation
des chevilles dans le plan sagittal et au centre géométrique de
l'appui bipodal dans le plan frontal. Winter, D.A : prince, F & Frank
(1996).
Afin de maintenir l'équilibre statique dans le cas de
la posture érigée, les lois de la physique indiquent que le
centre de masse (CM) d'un corps, doit sous des conditions gravitationnelles
normales, être positionné au-dessus de la base de support (BS)
définie par les appuis au sol. Lors de l'exécution de mouvements,
les limites de la stabilité dynamique dépendent de la vitesse
horizontale du (CM), ainsi que du déplacement relatif du (CM) et de la
BS (Pai & al, 1997). Cette relation fonctionnelle importante semble
indiquer un rôle majeur du système nerveux central (SNC) dans le
contrôle de la stabilité du (CM). Si les études de ces
dernières années ont porté principalement sur le
contrôle du (CM) lui-même au-dessus d'une (BS) fixe, il est
important de souligner que c'est la relation étroite entre le (CM) et la
(BS) qui définit la stabilité du (CM) (MacKinnon & al 1993) ;
Redferm & al (19934). En fait, en réponse à une perturbation
posturale et pour certaines tâches, la réduction de la (BS) semble
contribuer de façon plus importante à la stabilité du (CM)
que le contrôle du (CM) lui-même (Maki & al, 1998).
Les deux premières figures rassemblent les conditions dans
lesquelles l'équilibre est conservé. Dans la troisième la
somme des forces n'étant pas nulles, le sujet tombe, (Pai & al,
(1997).
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Figure II-7 :Ligne d'action de la
gravité
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II.F. Appui bipodal, appui monopodal
Le comportement postural de sujets sains évalués
debout est relativement symétrique : le poids corporel est
réparti sur les 2 appuis, les actions mises en place sous chacun des
appuis sont symétriques et simultanées. L'influence de chacun des
appuis dans le contrôle de l'équilibre s'exprime sous la forme de
deux stratégies distinctes dépendantes de l'axe d'oscillation.
Selon l'axe médico-latéral, l'équilibre debout est
contrôlé par une stratégie de charge/décharge, alors
que selon l'axe antéropostérieur l'équilibre debout est
géré par a localisation des pressions sous les deux pieds. A la
suite d'un appui monopodal affectant unilatéralement les structures
sensorio-motrices impliquées dans la régulation de la station
debout, cette symétrie risque d'être fortement perturbée.
La première des caractéristiques classiquement observée
est une augmentation des oscillations posturales. La seconde, est une
asymétrie de la répartition de poids corporel sur les appuis.
Cette asymétrie se caractérise par une mise en charge accrue de
l'appui podal associée à une décharge de l'appui monopodal
Dietz & al (1992).
L'assimilation habituelle du corps à une pendule
inversée dans ce type de tâche est ici remise en cause. Le fait
que la phase relative entre l'appui bipodal et l'appui monopodal existe au
cours de la réalisation de la tâche est bien la conséquence
des mouvements coordonnés des articulations. Les auteurs ont pu montrer
également une transition brutale entre les deux modes, en fonction de
l'augmentation de l'amplitude de l'oscillation de la cible (Bardy & al.
(1999). Des résultats identiques ont été trouvés
pour un même type de tâche (Marin & al. (1999), en manipulant
cette fois la base de support (en changeant la nature du sol : rigide/rugueux,
rigide/roulant, souple/rugueux). La encore, l'adoption des deux modes de
coordination a été mise en évidence. Cependant, la
transition entre ces deux modes lors du changement d'amplitude n'est apparue
que sur un sol normal. Ainsi, les contraintes liées au maintien de
l'équilibre sur un sol roulant ou souple, plutôt que la
réussite de la tâche, semblent jouer un rôle emportant dans
d'adoption d'un mode ou d'un autre, c'est le phénomène
d'adhérence au sol.
Figure II-8.Appui bipodal,Appui monopodal
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