INTRODUCTION
L'insuffisance d'hygiène et d'assainissement constitue
un problème de santé publique dans les pays en voie de
développement.
Beaucoup de populations se rendent compte qu'une
défaillance en matière d'hygiène et d'assainissement est
une source de nombreuses maladies mais elles ne comprennent pas le mode de
transmission.
En effet, le problème de la santé peut
être influencé par plusieurs facteurs à travers le monde,
parmi lesquels nous pourrions citer : une mauvaise condition
d'hygiène du milieu, de l'environnement, de l'habitat,
l'insécurité alimentaire, la survenue de nouvelles pathologies
épidémiques, les catastrophes naturelles, les guerres et les
conflits armés sans oublier le problème de la salubrité
qui est un facteur favorisant la contamination et la transmission de plusieurs
pathologies.
La situation s'aggrave lorsqu'on parle de prisons. Toutefois,
l'impact de la salubrité sur la santé des détenus n'est
pas une préoccupation récente, déjà en 1999, les
représentants des nations parties à l'assemblée de Kampala
sur le thème : « santé dans les prisons en
Afrique » étaient conscients que ce problème ne pouvait
être invoqué pour justifier des situations souvent
catastrophiques. Certaines mesures simples et peu coûteuses telles que
l'information et la sensibilisation sont susceptibles de contribuer à
une amélioration [1].
De même, la société civile et la
communauté doivent être activement impliquées dans le
processus conduisant à une meilleure prise en charge en matière
d'hygiène et sanitaire des prisonniers
Les personnes emprisonnées sont appelées
à sortir un jour de derrière les murs ; ceux qui travaillent
en prison retrouvent chaque jour leurs familles et leurs amis. Autant de
vecteurs de transmission des maladies qui peuvent avoir des conséquences
graves sur les communautés.
Les bouleversements des croyances religieuses ou des
idées philosophiques, les mutations politiques ont eu une grande part
dans la connaissance de l'hygiène.
Dans l'antiquité, l'hygiène se manifeste
dans les règles de vie :
Moise, législateur d'Israël a inclus des
directives d'hygiène dans le thora.
Dans la Grèce antique, Hygie était
considérée comme la déesse de la santé. Elle
devrait chasser les maux pour les éloigner des humains. C'est de
là que vient le mot « hygiène ». Elle
était donc chargée de la prévention des maladies.
Hippocrate a apporté à l'hygiène ses
premières bases scientifiques. Ses écrits sont le fruit non
seulement des disciplines philosophiques mais également d'une somme
d'observations et d'expériences. Il comprend la réalité
épidémique des maladies infectieuses, mais il lui manque trop de
renseignements sur l'élément
essentiel : « l'agent infectieux »
Néanmoins, il comprend le rôle de l'environnement
et l'influence de l'atmosphère sur les maladies infectieuses. Il
écrit et donne des éléments permettant de définir
les bases scientifiques de l'hygiène individuelle et apporte des
balbutiements de l'hygiène publique et des populations.
L'hygiène du milieu débute avec la civilisation
romaine. C'est à cette période que sont construits les aqueducs,
que sont installés les égouts, que surgissent les fameux thermes
dont certains ont été conservés jusqu'à ce jour.
L'hygiène publique et l'hygiène du milieu vont faire
naître une nouvelle science « l'urbanisme ».
A la fin du XIX ème siècle, Pasteur comprend les
mécanismes de la transmission des maladies infectieuses. En 1865, il
ouvre l'ère de la microbiologie en découvrant l'existence
d'éléments vivants microscopiques : les microbes [2].
Pendant la guerre de Crimée, en 1854, Florence
Nightingale, aidée par une petite escorte d'infirmières, va
oeuvrer sans relâche pour améliorer la convalescence des soldats,
en apportant des changements radicaux et parfois très mal vus.
En effet la jeune femme a introduit des concepts
inconnus : elle parlait d'hygiène, de repas
équilibré, d'accompagnement lorsque la dernière heure des
hommes arrive.
Elle refusait qu'on utilise les mêmes instruments d'un
blessé à l'autre, sans qu'ils ne soient nettoyés. Elle
insistait pour que les hommes soient lavés tous les jours, pour que
leurs douleurs soient considérées à leurs justes valeurs.
Elle a apporté de l'humanité dans un lieu où on sciait des
jambes à la vue de tous, ne réalisant pas une seconde que le
spectacle pouvait choquer les hommes qui occupaient les lits à
proximité [3].
Au niveau international, l'OMS est devenue le centre
d'initiative dans la médecine sociale. Ainsi , la nutrition, le logement
et l'hygiène en milieu rural sont devenus une question majeure suivie
des débats politiques sur le sport [4].
Intérêt du sujet
Intérêt personnel
Vu l'impact d'une hygiène précaire sur la
santé, nous avons choisi ce sujet pour nous rendre compte de ce qui se
passe en milieu carcéral en matière d'hygiène où
la surpopulation, la proximité, l'exigüité des espaces de
détention, l'insuffisance des repas, de lumière, de lits, le
manque d'hygiène et des produits d'hygiène sont une
réalité.
Intérêt scientifique
Les germes ne viennent pas de façon spontanée,
il existe des moyens pour lutter contre l'infection.
Mais les détenus sont-ils bien préparés
pour cette lutte ? S'appuyant sur des mauvaises conditions de vie
rencontrées dans les prisons, les prisonniers semblent délaisser
les règles élémentaires et de la sorte se privent des
jouissances d'une hygiène formelle. Le message que nous voulons faire
passer est « Pas d'hygiène pas de bonne
santé »
Aussi, nous espérons que les résultats de ce
travail pourraient servir de documents de référence pour des
études de ce genre qui seront menées dans les jours à
venir.
Problématique
Les conditions de détention dans les prisons du monde
représentent une menace pour la vie et la santé de la population
carcérale et de la société dans son ensemble.
Les taux de mortalité et de morbidité sont
élevés ; l'état sanitaire des prisons est sans
commune mesure avec celui prévalent à l'extérieur.
Ces conditions s'expliquent par : la surpopulation.
Au monde, les Etats ayant un nombre plus élevé
des détenus sont les Etats-Unis d'Amérique, suivi de la Chine et
de la Russie [5].
Selon Jean Max Hoarau et coll., l'étude faite dans 112
pays offre des taux de densité carcéral supérieur à
100%. Les premiers dans ce classement sont la Barbade avec un taux de 302%
suivi du Cameroun et du Bangladesh avec des taux respectifs de 296% et 288%
[5].
En revanche au Burundi cette situation se voit dans toutes ses
prisons. Selon un rapport de la Health African Prison de 1999, l'état
des lieux observé dans les trois grandes prisons dénonce combien
l'état sanitaire, la disponibilité en médicament et la
facilité d'accès aux soins de santé occupent une place
importante pour la survie des détenus car à Mpimba environ 36
décès avaient été enregistrés contre 199
à Gitega et 379 à Ngozi [1].
Selon l'O.B.P. cette dernière possédait un taux
d'occupation carcéral parmi les plus élevés avec 519,75%
en 2004 [6].
Objectifs
Objectif général
Contribuer à l'amélioration de la
salubrité en milieu carcéral.
Objectifs spécifiques
· Déterminer les
conséquences de l'hygiène précaire en milieu
carcéral ;
· Evaluer
l'état des lieux de la salubrité dans la prison centrale de
Ngozi ;
· Amener les prisonniers à prendre conscience de
l'importance des règles d'hygiène à
travers l'EPS ;
· Identifier les causes de morbi-mortalité dues
à l'insalubrité en milieu carcéral ;
· Identifier les cas référés de
l'infirmerie de la prison centrale de Ngozi à l'hôpital autonome
de Ngozi.
But
Réduire sensiblement la morbi-mortalité
liée à l'hygiène précaire en milieu
carcéral.
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