1. Organigramme de fonctionnement du brouilleur
La figure 24 déroule chronologiquement
le concept qui régit la mise en oeuvre de notre brouilleur.
Figure 24 :
organigramme de fonctionnement du brouilleur
Ce dernier scrute toute la plage GSM du lien montant en
attente d'une éventuelle requête émanant d'un mobile dans
la zone à contrôler. Le dispositif essaye de détecter sur
chaque fréquence, une activité se traduisant par une demande de
canal initié par un mobile. Si une activité est effectivement
détectée et la fréquence courante nouvellement prise en
compte, celle-ci est aussitôt enregistrée si le nombre maximal de
fréquences pouvant potentiellement faire l'objet du brouillage n'est pas
atteint (auquel cas l'on passerait à la fréquence suivante en
attendant de libérer de l'espace mémoire). Aussitôt que la
fréquence est enregistrée, le dispositif établit une
synchronisation temporelle du TS et active ensuite le brouillage sur le lien
descendant correspondant en cas de décèlement d'une communication
non autorisée. Cette opération est effectuée
indépendamment du balayage perpétuel du brouilleur.
Si par contre aucune activité n'est
détectée sur une fréquence qui avait été
précédemment enregistrée, alors le système
arrête le brouillage sur cette fréquence et l'efface ensuite de sa
mémoire.
Les blocs évoqués dans cette description
fonctionnelle du brouilleur, sont mis en exergue sur la figure
25.
Figure 25 :
schéma bloc de fonctionnement du brouilleur
Chacun de ces modules fera l'objet d'un développement
précis sur la méthode qui a favorisé son
développement.
1.1.
Détection d'activité sur une fréquence
Ce bloc permet de donner une suite au traitement des
données reçues du mobile (fermeture de l'interrupteur de la
figure 25) uniquement en cas d'activité
soupçonnée par le bloc de recherche du canal et de mesure des
niveaux de champ.
1.1.1. Recherche d'un canal ou d'une fréquence
Les signaux relayés par l'antenne du brouilleur sont
analogiques et se trouvent dans la bande de la liaison montante GSM (890-915
MHz). Un premier filtrage à onde de surface est appliqué à
l'entrée de ce bloc, en vue de fortement atténuer les signaux en
dehors de cette bande. Le signal reçu est ensuite multiplié par
un vobulateur de fréquence GSM dont le principe de fonctionnement est
fondé sur la PLL (Phase Locked Loop).
Principe de fonctionnement d'une PLL[10]
La boucle à verrouillage de phase ou Phase Locked Loop
(invention française datant de 1932) est un oscillateur qui fournir en
sortie un signal ayant la stabilité d'un quartz de
référence, mais avec un choix de fréquences quasi
illimité. Ce signal en sortie, généralement
sinusoïdal ou carré, a sa fréquence instantanée
asservie à celle de l'entrée.
La PLL est donc un asservissement de fréquence ou de phase
dont la structure interne est la suivante :
Figure 26 : structure
d'une PLL[10]
En l'absence de signal injecté à l'entrée
de la boucle, ou si la fréquence du signal injecté est en dehors
de la plage de fonctionnement du VCO, la boucle est dite non verrouillée
et la fréquence en sortie de la boucle est égale à la
fréquence centrale du VCO. Une boucle non verrouillée n'a aucun
intérêt.
Si on injecte dans la boucle un signal de fréquence
fe voisine de fo(plage de capture), le
système évolue selon un régime transitoire complexe
à étudier pour aboutir au bout d'un temps lié aux
caractéristiques du filtre passe-bas et allant de la microseconde
à la milliseconde à une situation stable
caractérisée par les points suivants :
· fréquence en sortie rigoureusement égale
à la fréquence d'entrée fe=
fs
· signaux d'entrée ve(t) et de
sortie vs(t) déphasés d'un angle ö
· tension u(t) variable et dont la forme
dépend de ö
· tension v(t) continue et égale à
la valeur moyenne de u(t)
On dit alors que la boucle est verrouillée.
Une fois que la boucle est verrouillée ou
accrochée, la fréquence d'entrée peut varier dans une
certaine plage sans que cette boucle ne décroche. C'est la plage normale
de fonctionnement de la PLL ou plage de verrouillage caractérisée
par l'égalité des fréquences d'entrée et de sortie.
Si la fréquence d'entrée sort de la plage de verrouillage, la
boucle décroche et on revient à la situation d'une boucle non
verrouillée. La figure 27 représente les plages
de verrouillage et de capture d'une PLL.
Figure 27 : plage de
verrouillage et de capture d'une PLL[10]
On remarquera que la plage de capture dépend du filtre
en sortie du comparateur de phase tandis que la plage de verrouillage ne
dépend que du VCO (Voltage Controlled Output).
Architecture du synthétiseur de fréquence
Le synthétiseur de fréquence est conçu
pour fonctionner suivant la norme GSM, dans ce cas d'étude. Autant, il
sera sollicité en entrée du système pour le balayage
automatique des signaux, autant la fréquence d'émission du
brouilleur en sera tributaire. D'après les formules (2.1) et (2.2), les
fréquences GSM(en uplink comme en downlink) suivent
une loi de variation linéaire en fonction des canaux mis à
disposition par la norme. Ainsi, à chaque fréquence peut
être associé un numéro de canal qui est un entier. Le
synthétiseur de fréquence doit permettre de reconstituer cette
variation en s'appuyant sur une architecture approprié. En outre, dans
le souci de rendre souple la démodulation en aval de la détection
d'une activité sur une fréquence, la plupart des mobiles GSM
utilise une fréquence intermédiaire de 400MHz. Le brouilleur
étant appelé à fonctionner suivant le même
régime, il n'est pas exempt à cette règle. Les
synthétiseurs de fréquences en entrée et en sortie du
dispositif doivent translater de 400MHz (en plus ou en moins) leur plages de
fonctionnement respectives, tout en conservant l'aspect linéaire de leur
variation par rapport au numéro du canal. Nous choisissons d'utiliser
une PLL dont le schéma fonctionnel est le suivant ;
Figure 28 :
synthétiseur de fréquence.
Il est attendu du synthétiseur de fréquence 2
aspects fondamentaux.
· Stabilité : tout
système asservi et à contre réaction négative
nécessite d'avoir un gain en boucle ouverte permettant de garantir une
stabilité pertinente du système, qu'on attribue
généralement au paramètre phase margin. La boucle
sera d'autant plus stable que la marge de phase sera proche de 45°,
laquelle dépend de l'ordre du filtre (figure 29).
Figure 29 : filtre
d'ordre 3
· Performance : la latence
tolérable en GSM est de 15ìs. Le vobulateur, lors
d'un changement de fréquence, doit accrocher la boucle pendant cette
durée, dans le pire des cas. Au régime permanent, la
fréquence en sortie de l'oscillateur, s'exprime comme suit :
(3.1)
Où N représente la valeur du
compteur de la boucle rétroactive
M représente le facteur par lequel sera
divisée la fréquence du quartz.
Avec les contraintes de démodulation, les plages de
génération des fréquences que nous exploitons pour les
raisons évoquées précédemment, sont données
par (3.2) et (3.3) respectivement pour la liaison montante et la liaison
descendante.
Fu (n)=1290 + 0.2 x n avec 1 = n = 124 (3.2)
Fd (n)=1335 + 0.2 x n avec 1 = n = 124 (3.3)
Cette loi linéaire peut être
réalisée à partir de la formule (3.1) lorsqu'on tient
compte du caractère variable du paramètre N (piloter par
un microcontrôleur). Pour ce faire, nous choisissons comme valeurs de
référence :
Pour les liens montant et descendant respectivement.
Chaque fois que le microcontrôleur incrémentera,
par pas de 1, la valeur de N, la fréquence adjacente
à celle courante sera sélectionnée. La fréquence
d'incrémentation de la valeur du compteur N correspond à
la fréquence d'une trame; garantissant ainsi que chaque fréquence
sera scrutée pendant 4,615ms toutes les
(4,615ms+15ìs)*124 = 0,572 s.
Dans le circuit de réception, la recherche du canal
pourra donc être modélisée comme sur la figure
30 et permettra ainsi d'envisager la détection d'une
activité proprement dite sur une fréquence quelconque.
Figure 30 : circuit de
recherche du canal
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