1.1 Contexte
Les récentes décennies ont vu l'apparition et le
développement du concept de gestion communautaire des forêts, qui
constitue une approche efficace de gestion des arbres et des forêts. Les
expériences de divers pays notamment en Asie et en Afrique de l'Est, ont
montré que lorsque les communautés sont investies du pouvoir, des
responsabilités et des droits de gestion de ces ressources, et qu'elles
perçoivent les bénéfices qui en découlent, le
rythme de dégradation de la forêt est sensiblement réduit
et, dans beaucoup de cas, la couverture forestière s'améliore
visiblement (FODAY, 1999).
Au cours des années 90, le Cameroun a
procédé, avec l'appui de la coopération internationale,
à une importante réforme du secteur forestier. Cette
réforme visait entre autres, à mettre en oeuvre une foresterie
communautaire que BIGOMBE LOGO (2000) défini comme « une
foresterie qui s'articule autour des organisations proactives
rencontrées surtout en milieu rural ». Ainsi, l'objectif
principal de la foresterie communautaire est d'assurer aux populations
riveraines desdites forêts l'accès aux ressources et de leur
donner le droit de propriété sur celles-ci et sur les
bénéfices y afférents, à travers un transfert de
pouvoir et le renforcement des capacités en matière de gestion
forestière au niveau national.
Le Cameroun, qui a adopté et défini ce
concept est avancé dans l'application de la réglementation
visant l'attribution des Forêts Communautaires (FC). Un maximum de cinq
mille (5 000) hectares de forêt peut être attribué
à une communauté qui en fait la demande et qui signe une
convention de gestion pour 25 ans renouvelable. A titre d'illustration en 2007,
51 FC remplissant les critères réglementaires étaient en
activité et couvraient une superficie totale de 190 852 ha environ
(PA'AH, 2008). La composante numéro 4 du Programme Sectoriel Forêt
Environnement (PSFE) identifie la foresterie communautaire comme une des
approches fiables d'implication et de participation communautaire à la
gestion des ressources forestières et fauniques. De même, le
document de stratégie de réduction de la pauvreté au
Cameroun a mentionné la foresterie communautaire comme un des outils
pertinents de réduction de la pauvreté en milieu forestier
Avec l'assistance technique de la Sous Direction des
Forêts Communautaires (SDFC) du Ministère des Forêts et de
la Faune (MINFOF), une collectivité rurale recherchant un titre
forestier détermine une zone et rédige un Plan Simple de Gestion
(PSG) qui est soumis à l'approbation du MINFOF (MERTENS et al,
2007).
1.2 Problématique
La consécration formelle de la FC remonte à la
promulgation de la loi N° 94/01 du 20 Janvier 1994 portant régime
des forêts, de la faune et de la pêche ; et à
l'adoption, en novembre 1995, de l'actuelle politique forestière
Camerounaise. En plus de reconnaître les droits d'usage coutumiers
notamment ceux ayant trait à l'autoconsommation, cette loi consacre
aussi le principe du bénéfice aux retombées
socio-économiques et financières de l'exploitation
forestière. BIGOMBE LOGO (2000), précise qu' « il y est
question d'aider les populations à créer elles-mêmes des
emplois et à générer des revenus à travers la mise
en valeur des ressources de la forêt qu'elles gèrent, de
façon à investir dans leur aménagement pour en tirer des
bénéfices durables afin d'améliorer leurs conditions de
vie ». On constate pourtant que l'initiative des politiques ne
s'accompagne pas spontanément des renforcements de capacités des
populations tant sur les plans organisationnel, humain, matériel que
financier. Plusieurs organismes ont assisté les communautés
à la phase de lancement et les ont abandonnées à la phase
active (KINGUE, 2003).
Aujourd'hui, le projet de Renforcement des Initiatives de
Gestion Communautaire des Ressources Forestières et Fauniques (RIGC)
à travers ses volets équipement, formation et rédaction
des PSG constitue un palliatif à ce problème. Ce projet
conçu par le MINFOF permet d'assister sur le plan technique et financier
un certain nombre de communautés. C'est dans ce cadre que le Groupe
d'Initiative Commune - Solidarité de Libock (GIC - SOLIB) de
l'arrondissement de Messondo dans le département du Nyong et
Kellé, région du Centre a sollicité son appui dans
l'élaboration du PSG de la FC dudit village. A cet effet, le GIC
Expertise - Forêt - Environnement (GIC - EFE) a été
mandaté par le projet RIGC pour faire office de facilitateur dans la
réalisation de cette étude.
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