II-8 Limites de la
recherche et difficultés rencontrées
Dans toute production, scientifique ou non, l'auteur est
confronté à des limites ou au moins une difficulté qui
rendent ainsi sa tâche difficile.
Pour ce travail-ci que nous avons effectué, nous avons
rencontré des contraintes de plusieurs ordres.
D'abord pour ce qui est des limites, l'anonymat exigé
par les commanditaires du projet en rapport avec l'association des chiffres
relatifs aux noms des établissements ciblés et les questions sur
la sexualité des élèves constitue la première
limite de notre travail de recherche. Cette aporie est telle que nous sommes
dans l'impossibilité d'associer les résultats de l'enquête
aux noms des établissements respectifs. Par conséquent, les
chiffres qui seront donnés à l'issu de cette enquête
seront généraux et seront aussi analysés dans cette
optique. De même, il est aussi impossible de comparer les
établissements du point de vue socio économique car cela ferait
sortir les disparités qui existent entre les écoles sur les
comportements sexuels.
Ensuite, nous avons eu un nombre élevé de
« Non réponse » dans les réponses
données par les élèves. De fait, il faut rappeler que nous
avons opté pour ce qui est du remplissage des questionnaires à
une auto administration ou en d'autres termes d'une administration directe par
les élèves eux-mêmes. Vu l'intimité de la plupart
des questions, il nous aurait été impossible d'avoir les
réponses si nous nous étions occupé d'une administration
indirecte (faite par nous même). En fait, les « Non
réponse » constitue une des nombreuses limites auxquelles sont
confrontés les chercheurs qui optent pour une administration directe.
Pour ce qui est des difficultés de cette recherche, la
première a résidé dans le cadre pratique : la
disponibilité des salles de classes et dans certains cas, celle de la
classe elle-même. Certains professeurs ont jugé notre
présence superflue et n'ont pas voulu nous céder la classe pour
la réalisation des enquêtes, prétextant qu'ils avaient un
programme à achever avec les élèves, vu que le temps leur
était compté. Dans d'autres cas, si nous avions une classe
disponible, c'est la salle où nous devions administrer le questionnaire
ou procéder au focus group qui nous faisait défaut. Parfois nous
étions obligée de recourir à la surveillante pour que ces
professeurs fassent preuve de compréhension et de patience.
L'autre contrainte à laquelle nous avons
été confrontée a résidé dans le comportement
de certains élèves durant l'auto administration .Vu leur
âge, il est compréhensible que certains parmi eux profitent de
l'enquête pour faire du chahut scolaire dans la salle afin d'attirer
l'attention de leurs camarades, ou même la nôtre. Toutefois, nous
avons su positiver en gardant notre calme et avons pu surmonter tout cela
sans trop de dommages.
Une autre contrainte, mais cette fois ci plus surmontable a
été que les élèves nous ont pris pour des
spécialistes en maladies infectieuses, et du coup certains n'ont pas
hésité à nous interpeller par rapport à des
questions liées au VIH/SIDA. Parmi ces questions, on trouvait certaines
que nous ne maîtrisions pas et dans ces cas là, nous les
exhortions à prendre le numéro du consultant du projet pour avoir
des réponses plus fiables.
Dans le déroulement de l'enquête aussi, nous
avons déceler une certaine limite liée à la
présence des enseignants dans les salles de classe. Cette
présence n'a objectivement aucune incidence sur l'enquête d'autant
plus que le professeur était généralement assis
prés de son bureau et n'était pas impliqué dans le
déroulement. Mais, subjectivement, la présence de l'enseignant,
qui est une source de garantie de l'ordre et de la discipline a crée un
climat auquel les élèves interviewés étaient
soumis. Cette situation a crispé certains élèves, qui
malgré les garanties de l'anonymat, se demanderont sûrement si
l'enseignant ne verra pas les réponses, surtout celles qui portent sur
les rapports sexuels. Néanmoins cela nous a quelques fois aidée
à calmer certains élèves qui s'entêtaient à
faire du bruit dans la salle.
Par ailleurs, certains élèves ont pensé
que le remplissage était collectif et n'hésitaient pas à
se consulter entre eux pour répondre aux questions posées. Pour
faire face à cela, nous avons dû faire les gendarmes à
savoir leur soumettre une surveillance constante afin d'éviter
d'éventuelles influences.
Certains élèves ont omis de préciser leur
sexe ou dans d'autres cas, leur situation matrimoniale ou l'âge et vu le
nombre et l'anonymat des questionnaires, nous avons dû procéder de
manière spécifique. Pour palier à cette difficulté
(variable sexe), il nous a fallu vérifier les questions qui sont
liées au genre dans le questionnaire et nous nous sommes appuyé
sur cela. En effet, des questions comme « avez-vous
demandé le port du préservatif à votre partenaire pendant
les rapports sexuels ? », avec des modalités comme
« le garçon a refusé » ou « le
garçon a accepté » nous ont permis de corriger ces
imperfections liées à l'auto administration.
Pour ce qui est de la variable
« âge », nous n'avions pas d'autre choix que de
cocher nous même la moyenne pour avoir le chiffre exhaustif,
heureusement ces cas n'étaient pas nombreux.
Une autre difficulté a aussi résidé dans
l'inattention de certains élèves. Certaines questions
nécessitaient des précisions mentionnées en bas de la
question comme « réponse unique » ou
« réponses multiples », et dans tous les cas, la
machine respectait ces indications. Parfois, nous avions plusieurs
réponses pour une question à réponse unique et la
programme de saisie Sphinx qui est utilisé à cet effet,
n'enregistre pas de réponses multiples quand il s'agit d'une question
à réponse unique. C'est pourquoi, nous avons choisi la
première réponse donnée par l'élève en cas
de réponses multiples quand il est question d'une seule
réponse.
En dépit de ces contraintes, nous sommes parvenue
à avoir toutes les informations nécessaires afin de mener
à bien notre étude.
DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION DU SENEGAL ET CONTEXTE DU VIH/SIDA
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