Université Quisqueya
Faculté des Sciences, de Génie et
d'Architecture
Projet de Fin d'Études
Evaluation des dangers écologiques
générés par les effluents liquides urbains sur
l'écosystème de la baie de Port-au-Prince : Première
approche méthodologique
Présenté par :
Myrline MOMPOINT & Kettly
THELEYS
Dirigé par :
MM. les Professeurs Evens EMMANUEL et Pierre
Naïder FANFAN
Pour l'Obtention du Diplôme
d'Ingénieur Civil
Ce mémoire est préparé
au :
Laboratoire de Qualité de l'Eau et de
l'Environnement (LAQUE)
N° d'ordre : 04UNIQFSGA002 Année
2004
Evaluation des dangers
écologiques générés par les effluents liquides
urbains sur l'écosystème de la baie de Port-au-Prince :
Première approche méthodologique
Mémoire de fin d'études
présenté à
La Faculté des Sciences, de Génie et
d'Architecture de l'Université Quisqueya
Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Civil
par
Myrline MOMPOINT & Kettly
THELEYS
Soutenu le 2 juillet 2004 devant la commission d'examen
Président Madame Marie
Gisèle P-A. PIERRE Professeur de l'Université Quisqueya
Examinateurs M. Lyes FERROUKHI Consultant au Programme des
Nations Unies
pour le Développement (PNUD)
Madame Suze YOUANCE LUBIN Consultant à l'Unité
d'Appui au Programme de la
Coopération Canadienne
M. Frantz METELLUS Consultant à l'Organisation
Panaméricaine de la
Santé/Organisation Mondiale de la Santé
Invités M. Hervey SYLVAIN Membre du Cabinet du
Premier Ministre
M. Arnaud DUPUY Assistant Représentant
Résident Unité
Environnement du PNUD
Responsable M. Evens EMMANUEL Professeur de
l'Université Quisqueya
Toute connaissance est un cas particulier
de l'adaptation du vivant à son milieu et progresse par
essais et erreurs.
Karl R. Popper
A :
mes parents, mes frères et soeurs
mon mari Marc-Eric, pour son amour et sa
compréhension.
L'homme de science doit se
préoccuper de comprendre le monde et d'éclairer
toujours davantage la précision et la portée de l'ordre qui y
règne.
Thomas S. Kuhn
A :
La mémoire de mon père M. Bernadin B. Mompoint
(1944-2002)
ma mère, pour sa tendresse et son grand
amour
mes frères et ma soeur.
Avant-propos
Cette étude, sur les eaux usées urbaines de
Port-au-Prince, entre dans le cadre d'un programme de coopération
scientifique interuniversitaire entre Haïti, la France, la Belgique et le
Canada. Elle a été réalisée au Laboratoire de
Qualité de l'Eau et de l'Environnement (LAQUE) de l'Université
Quisquéya (UniQ) et constitue la première contribution au
programme de recherche sur « la caractérisation
physico-chimique, biologique et écotoxicologique des effluents liquides
rejetés dans la baie de Port-au-Prince » que
réalisent conjointement le LAQUE (UniQ), le LAEPSI (INSA de Lyon), le
L.S.E. (ENTPE) et le laboratoire d'écotoxicologie de l'Ecole Nationale
Vétérinaire de Lyon (ENVL).
Nous sommes particulièrement heureuses d' adresser
nos plus vifs remerciements au Directeur du LAQUE, le Professeur Evens
EMMANUEL. Nous tenons à le remercier principalement pour son
dévouement, sa motivation, sa patience et surtout sa
disponibilité qui a permis la continuité et le bon
déroulement de cette étude dont il est l'instigateur.
Nous devons une reconnaissance particulière
à Monsieur le Professeur Pierre Naïder FANFAN qui nous a
aidées à orienter le travail et conseillées à y
apporter des corrections profitables. Nous exprimons à MM. les
professeurs Frantz METELLUS et Fritz CHAMBLIN l'assurance de notre profonde
gratitude pour avoir accepté de lire les premières versions du
travail.
Nous ne pouvons oublier les contributions respectives de
Monsieur Yves PERRODIN, Directeur du Laboratoire des Sciences de
l'Environnement, École Nationale des Travaux Publics de l'État,
et de Monsieur Jean-Marie BLANCHARD du Laboratoire d'Analyse Environnementale
des Procédés et Systèmes Industriels, Institut des
Sciences Appliquées de Lyon, pour leurs conseils scientifiques sur le
cadre expérimental de cette étude.
Nous adressons nos remerciements aux honorables membres du
jury : Madame Marie Gisèle P-A. PIERRE, M. Lyes FERROUKHI, Madame
Suze YOUANCE LUBIN, M. Frantz METELLUS, M. Hervey SYLVAIN, M. Arnaud DUPUY et
M. Evens EMMANUEL.
Nos remerciements vont au décanat de la FSGA et
d'une façon particulière à Monsieur le Professeur
Gérard Luc JEAN-BAPTISTE, Doyen de cette faculté.
Enfin, nous adressons un grand MERCI à tous nos
amis et collaborateurs pour leur aide précieuse,
particulièrement : Osnick, Atwood, Andy, Gualbert, Frantz,
Patricia, Carmelle, Carlyne, Wilner, Ascède, Ruth, Félix, Ketty,
Katty, Armelle, Mylène, Serge, Gerty et le Staff du SCIST de la TELECO .
Table des matières
Table des matières
7
Liste des tableaux
8
Liste des tableaux
8
Liste des figures
9
Publication
10
Publication
10
Résumé
11
Abstract
12
Liste des acronymes
13
INTRODUCTION
15
1. Objectif de
l'étude
16
2. Structuration de
l'étude
16
A.
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
18
1. Définition
et caractéristiques des eaux pluviales
18
2. Définition
et caractéristiques des eaux usées urbaines
24
3.
Présentation des différents types de réseaux de
drainage
27
4.
Présentation du réseau de drainage de
Port-au-Prince
30
4.1. Caractéristiques
générales
30
4.2. Hydrologie
31
4.3. Hydrogéologie
32
4.4. Nature des effluents
33
B.- CADRE EXPERIMENTAL
35
1. Evaluation sommaire des dangers
écologiques des effluents liquides urbains de Port-au-Prince
35
2. Matériels et Méthodes
39
2.1. Site expérimental et points de
prélèvements
39
2.2. Analyses physico-chimiques
41
C. RESULTATS ET DISCUSSIONS
43
D. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
51
Références
bibliographiques
54
Annexe
61
Liste des tableaux
Tableau 1 : Pollution des eaux de ruissellement
- origine et teneur en métaux lourds
19
Tableau 2 : Qualité moyenne des eaux
pluviales (Colandini, 1997)
20
Tableau 3 : Concentrations de polluants dans
les eaux usées urbaines
25
Tableau 4 : Résultats des analyses
physico-chimiques
44
Tableau 5 : Résultats des analyses de
métaux lourds
46
Tableau 6 : Résultats de la DCO, du COT et du
rapport DCO/COT
49
Liste des figures
Figure 1 : Polluants majeurs présents
dans les eaux de ruissellement de chaussées et principaux facteurs
contrôlant les charges de pollution
21
Figure 2 : Ossature d'un réseau
d'égouts (Brière, 1994)
29
Figure 3 : Démarche
élaborée pour l'évaluation des dangers environnementaux
des ELPAP
39
Figure 4 : Site expérimental et points de
prélèvement
42
Figure 5 : Demande Chimique en Oxygène
(DCO) pour les trois jours de prélèvement
47
Figure 6 : Carbone Organique Total (COT) pour
les trois jours de prélèvement
48
Figure 7 : Oxygène Dissous (OD) pour les
trois jours de prélèvement
50
Publication
Communications orales dans des conférences
internationales
Evens Emmanuel, Yves Perrodin, Kettly
Théléys, Myrline Mompoint, Jean-Marie Blanchard
Environmental hazard assessment of untreated urban wastewater
on the ecosystem of Port-au-Prince bay. (Accepted for oral presentation)
XXIX Inter-American Congress of Sanitary and Environmental
Engineering » San Juan, Porto Rico du 22 au 27
août 2004.
Résumé
La baie de Port-au-Prince constitue le milieu récepteur
des eaux usées urbaines non traitées provenant des pluies, des
zones résidentielles, des industries. La présence de contaminants
dans les eaux usées urbaines non traitées représente des
dangers pour les organismes aquatiques et peut grandement affecter
l'équilibre de l'écosystème de la baie. L'objectif de
cette étude a été (i) d'élaborer une
démarche visant à évaluer les dangers environnementaux des
eaux usées urbaines, (ii) et de l'appliquer sur les eaux usées
provenant d'un canal du réseau de drainage de Port-au-Prince. La Demande
Chimique en Oxygène (DCO), le Carbone Organique Total (COT) et les
métaux lourds ont été considérés comme les
principaux indicateurs de pollution. L'évaluation des dangers
environnementaux des eaux usées sur l'écosystème de la
baie de Port-au-Prince a été réalisée en comparant
les résultats obtenus pour les paramètres
sélectionnés aux valeurs seuils fixées pour le rejet des
effluents. La concentration maximale en DCO (1500mg/L) est 12 fois
supérieure aux seuils fixés par les normes européennes. Le
rapport DCO/COT varie de 2,93 à 4,40. Les métaux mesurés
dans la phase aqueuse sont en majorité en dessous du seuil de
détection. Dans le but de compléter ces premiers
résultats, il s'avère nécessaire d'effectuer une
évaluation détaillée des dangers environnementaux
liés aux eaux usées urbaines de Port-au-Prince sur la baie en
procédant à la mise en oeuvre des essais
d'écotoxicité.
Mots clés : eaux usées
urbaines, dangers environnementaux, OD, DCO, COT, métaux lourds.
Abstract
The bay of Port-au-Prince represent a disposal system for
untreated wastewater coming from rain, residential areas, industries and
manufacturing plants. The presence of contaminants into untreated urban
wastewater pose a significant concern to biological equilibrium of the bay
ecosystem. The aim of this study was (i) to implement an environmental hazard
assessment framework of untreated urban wastewater, (ii) and to apply it on
urban wastewater coming from an open channel of the Port-au-Prince combined
sewer system. COD, TOC and heavy metals have been considered as the main
environmental stressors. The characterization of the environmental hazards of
wastewater on the bay ecosystem, was carried out by comparing the obtained
results for the selected parameters with threshold values for effluents
discharge. COD maximum concentration (1500 mg/L) was greater twelve times than
the European threshold value for COD. COD/TOC ratio varied from to 2.93 to
4.40. In order to complete these first results, it seems necessary to conduct a
detailed environmental hazard assessment of the Port-au-Prince urban wastewater
(PAPUW) on the bay by carrying out bioassays.
Keywords : urban wastewater, environmental
hazards, DO, COD, TOC, heavy metals.
Liste des acronymes
AEP : Approvisionnement en Eau Potable
CC : Caractérisation Chimique
Cp : Concentration en polluants
COT : Carbone Organique Total
CWBI : Centre Wallone de Biologie
Industrielle
DBO : Demande Biochimique en
oxygène
DCO : Demande Chimique en
Oxygène
ELPAP : Effluents Liquides de la ville de
Port-au-Prince
ENTPE : École Nationale des
Travaux Publics de l'État
ENVL : École Nationale
Vétérinaire de Lyon
FUSAGx : Faculté Universitaire des
Sciences Agronomiques de Gembloux
LAEPSI : Laboratoire d'Analyse
Environnementale des Procédés et Systèmes Industriels.
LAQUE : Laboratoire de Qualité de
l'Eau et l'Environnement
L.S.E : Laboratoire des sciences de
l'environnement
OD : Oxygène Dissous
PVC : Polyvinyle de Chlorure
STEP : Station d'Epuration
Ulg : Université de
Liège
UniQ : Université
Quisquéya
VS : Valeur Seuil
WTW : Wissenschaftlich Technische
Werkstätten
OSAMH : Organisme de Surveillance et
d'Aménagement du Morne l'Hôpital
UTSIG : Unité de
Télédétection et de Systèmes d'Information
Géographique
La baie de Port-au-Prince représente une zone
étroite de 15 Km de large. Tous les sous-bassins versants de la ville de
Port-au-Prince y aboutissent. Elle constitue donc le réceptacle naturel
de toutes les eaux pluviales. Cependant, ces eaux charrient des déchets
ménagers, des boues provenant de matières de vidange des latrines
lesquels contribuent largement à la pollution de la baie (Emmanuel et
Azaël, 1998). L'impact des eaux usées urbaines sur les
écosystèmes aquatiques est reporté dans la
littérature (Dyer et al., 2003). En effet, la décharge
de polluants dans les eaux naturelles pose un important problème de
qualité de l'eau et de santé des organismes aquatiques. Les
dangers environnementaux générés par les eaux usées
sur ces écosystèmes ne sont pas dus uniquement à la
présence de différents types de polluants mais également
aux mécanismes suivant lesquels ils peuvent affecter la santé des
organismes aquatiques (Adams et Greeley, 2000).
A Port-au-Prince, le milieu marin est susceptible de subir
localement de très graves dommages causés par des rejets directs
d'effluents nuisibles ou toxiques. Les eaux usées non traitées
rejetées dans la baie font courir plusieurs risques : (i) un risque
sanitaire pour la population lié à la morbidité piscicole
et à la contamination bactériologique des coquillages et des
plages, (ii) un risque écotoxicologique lié aux modifications
écologiques comme la stérilisation des fonds marins,
l'augmentation de la turbidité par les matières en suspension et
les apports de nutriments, (iii) un risque de déséquilibre
économique (MTPTC, 1998). En effet, dans les pays en voie de
développement le poisson représente une grande source de
protéine pour les familles pauvres et la pêche constitue une
importante source d'emploi (Pollard et Simanowitz, 1997).
Le rejet continu de substances chimiques dans les
écosystèmes aquatiques peut causer des changements sur la
structure et le fonctionnement de la communauté biotique, en d'autres
termes sur l'intégrité biotique (Karr, 1991). Par ailleurs, la
forte concentration des matières organiques contenues dans les rejets
urbains entraîne le plus souvent une augmentation de la demande en
oxygène dissous, laquelle est indispensable à la
décomposition biologique par aérobie (Dyer et al.,
2003). Dans ce contexte, une évaluation sommaire des dangers
écologiques, générés par les eaux usées
brutes de Port-au-Prince sur le milieu récepteur, pourrait être
entreprise en considérant les effets indésirables pouvant
résulter de la diminution de l'Oxygène Dissous (OD) par
l'oxydation des polluants.
1. Objectif de
l'étude
Elaborer une démarche permettant
l'évaluation sommaire des dangers environnementaux
générés par les eaux usées urbaines sur
l'écosystème de la baie de Port-au-Prince, et de l'appliquer sur
les eaux usées provenant d'un canal du réseau de drainage de la
même ville.
2.
Structuration de l'étude
L'étude s'articule autour des points suivants :
- Une étude
bibliographique subdivisée quatre parties
réparties :
1) La définition et les caractéristiques des
eaux pluviales
2) La définition et les caractéristiques des
eaux usées urbaines
3) La présentation des différents types de
réseaux de drainage des eaux usées urbaines
4) La présentation générale des canaux de
Port-au-Prince
- Un cadre
expérimental comprenant :
1) La présentation de la méthodologie
adoptée pour évaluer les dangers générés par
les effluents liquides urbains sur l'écosystème de la baie de
Port-au-Prince
2) La description et la délimitation de la zone
d'étude
3) Les matériels et méthodes utilisés
pour l'expérimentation
- Résultats et discussions
- Conclusions et perspectives
1. Définition et
caractéristiques des eaux pluviales
Par définition, les eaux pluviales sont des
précipitations liquides d'eau atmosphérique sous forme de
gouttes. Elles regroupent les eaux météoriques et celles
ruisselant sur les surfaces urbaines (voiries, Toitures). La pluie efficace se
divise en deux flux, l'un qui ruisselle directement en surface, l'autre qui
s'infiltre et alimente les nappes (Valiron, 1990).
Les eaux de pluie contiennent à l'état dissous
des gaz de l'atmosphère (N2, O2 et surtout
CO2) mais aussi, en faible quantité, les différentes
combinaisons chimiques rencontrées dans l'atmosphère
(H2SO4, NaCl au voisinage des côtes, sels de Ca et
Mg, PO4, etc.) et une multitude de poussières organiques
voire des microorganismes (Navarro et Blanchard, 1982). Elles sont par ailleurs
chargées en divers contaminants (Valiron et Tabuchi, 1992).
La présence en concentrations importantes de certains
métaux lourds, tels le cadmium, le plomb et le zinc, dans les eaux
pluviales est rapportée dans la littérature (Lassabatère,
2002, Plassard et al., 2000 ; Niemczynowicz, 1999 ; Valiron
et Tabuchi, 1992). Le tableau 1 donne un résumé des valeurs
mesurées pour les métaux lourds identifiés dans les eaux
de ruissellement.
Tableau 1 : Pollution
des eaux de ruissellement - origine et teneur en métaux
lourds
(Valiron et Tabuchi, 1992)
Eléments
|
Teneur moyenne (mg/L)
|
Origine
|
Phase
|
Pb
|
0,1 à 0,8
|
Essence
Industrie : 35 %
Pluies : 50 %
Solide en suspension
|
Solide en suspension
|
Cd
|
-
|
Industrie : 35 %
(combustion)
Pluies : 20 %
Usure des pneus
|
Dissoute
|
Zn
|
0,3 à 0,8
|
Industrie : 35 %
(incinération des ordures)
Pluies : 30 %
Usure des pneus
Corrosion des objets
Métalliques
|
Dissoute
|
La pollution des eaux de ruissellement urbaines a pour origine
d'une part le lessivage de l'atmosphère et d'autre part le lessivage et
l'érosion des surfaces urbaines. En effet, la quantification et la
caractérisation de la pollution des différents types d'eaux de
ruissellement (toitures, chaussées,...) est nécessaire sachant
que certaines données montrent que le ruissellement pourrait être
une source non négligeable de micropolluants. Le tableau suivant permet
de constater les modifications physico-chimiques que peuvent subir ces eaux au
cours de leur passage sur les surfaces urbaines.
Tableau 2 :
Qualité moyenne des eaux pluviales (Colandini, 1997)
Paramètres
|
Pluie
|
Ruissellement
des toitures
|
Ruissellement
des chaussées
|
pH
|
4,9
|
6,2
|
6,4 - 7,5
|
CE (uS/cm)
|
32
|
80
|
108
|
MES (mg/L)
|
17,5
|
22 - 40
|
64 - 140
|
Cl- (mg/L)
|
0,9 - 1,6
|
0,8
|
6 - 125
|
Fe (ug/L)
|
3 - 4,8
|
5,6
|
16 - 62,2
|
SO42- (mg/L)
|
160-223
|
1200
|
4200 - 10400
|
Pb (ug/L)
|
5 - 76
|
23 - 104
|
128 - 311
|
Cd (ug/L)
|
0,6 - 3
|
0,7
|
1,9 - 6,4
|
Cu (ug/L)
|
1,5 - 12
|
27 - 235
|
62 - 108
|
Zn (ug/L)
|
5 - 80
|
24 - 290
|
220 - 603
|
HAP (ng/L)
|
86 - 145
|
500
|
240 - 3100
|
Les eaux de ruissellement de chaussées apportent dans
les hydrosystèmes des matières minérales et organiques de
façon chronique ; ces apports provoquent une modification des
caractéristiques physiques, chimiques et biologiques du milieu
récepteur, ils peuvent ainsi provoquer des phénomènes
d'eutrophisation ou avoir des effets toxiques sur les organismes (Boisson,
1998) (Figure1). Ce phénomène est principalement dû aux
sels minéraux de l'azote et du phosphore (Menoret, 1984).
Par ailleurs, certains polluants trouvés dans les eaux
de ruissellement peuvent provenir de l'érosion ou la corrosion par la
pluie des surfaces urbaines. A titre, l'apport de terre, sable et graviers en
provenance des surfaces non imperméabilisées, l'apport
d'hydrocarbures provenant de l'usure du goudron, l'apport de métaux
provenant des surfaces métalliques ( notamment les toitures) constituent
quelques exemples (Garnaud, 1999).
Figure 1 : Polluants
majeurs présents dans les eaux de ruissellement de chaussées et
principaux facteurs contrôlant les charges de pollution
La pollution des eaux de ruissellement peut se
décomposer en trois parties (Chocat et al., 1993) :
- mise en solution ou entraînement vers le sol des
matériaux solides, liquides ou gazeux se trouvant dans
l'atmosphère au moment des précipitations ;
- lavage et érosion des surfaces urbaines par des
évènements pluvieux ;
- dépôt, reprise et mélange des polluants
lors du transport des eaux dans le réseau d'assainissement.
Les eaux pluviales peuvent constituer un potentiel de
contamination pour les milieux récepteurs (Mikkelson et al.,
1996) du fait que les eaux de ruissellement des zones
urbanisées soient fortement polluées. En effet, pendant les
périodes sans pluie, les dépôts de substances diverses
s'accumulent sur les chaussées, caniveaux, trottoirs et places. Toutes
ces substances sont entraînées en masse par le premier flot de
pluie qui constitue un véritable lavage de ces surfaces. Les
éléments polluants s'éparpillent alors dans la masse d'eau
et s'ajoutent à tous les matériaux d'érosion qu'ils
polluent en même temps. Des études ont montré que la
pollution due au premier flot de pluie pourrait être importante,
puisqu'elle est, après analyse, du même ordre de grandeur ou
très souvent plus élevée que celle de l'effluent urbain
(Chocat et al., 1993). Selon Saget et al. (1996), il y a premier
flot lorsque les premiers 30% du volume écoulé véhiculent
80% de la masse de la pollution
En effet une étude menée pour la Région
Lyonnaise a permis de constater qu'une averse d'intensité annuelle
entraîne 70% de la pollution en 5mn et 95 % en 15 mn. Une autre
étude menée dans la région Liloise a mis en
évidence au cours des pluies de printemps des concentrations en
matières en suspension variant de 18 à 736 mg/L et en
pollutions organiques ( DBO5 variant de 10mg/L à 80mg/L
donc faible ; par contre la D.C.O. élevée se situe entre 60
et 210 mg/L).
Ainsi, cette pollution particulière due aux eaux de
ruissellement est d'autant plus grave qu'elle est passagère très
souvent (Coste et Loudet, 1980).
Cependant la durée de l'épisode sec n'est pas
nécessairement un critère adéquat pour estimer
l'accumulation des polluants (Chocat et al., 1993) ; ceci peut
s'expliquer par deux phénomènes :
- le nettoyage des chaussées qui semble limiter la
masse de polluants à une valeur maximum
- l'importance relative de la pollution atmosphérique
au moment de la précipitation.
Dès lors que ces phénomènes ne sont pas
observés ou sont insignifiants, il y a lieu de penser que le volume
total de polluants devrait donc croître linéairement avec la
durée de l'épisode sec.
La gestion des eaux pluviales vise à limiter leur
impact sur le milieu récepteur en les collectant et en les traitant au
moyen de techniques d'assainissement classiques (station d'épuration).
Toutefois, ces techniques classiques ne suffisent plus à traiter des
volumes d'eaux toujours croissants du fait d'une imperméabilisation des
surfaces en milieu urbain et périurbain (Lassabatère, 2002). Des
techniques alternatives ont donc été développées
pour réduire en amont ces volumes par l'infiltration des eaux pluviales
dans des ouvrages spécifiques (puits, bassins d'infiltration,
tranchées drainantes, chaussées poreuses, etc.). Ces ouvrages
doivent permettre simultanément l'infiltration des eaux pluviales et la
rétention des contaminants qu'elles transportent.
2. Définition et
caractéristiques des eaux usées urbaines
Les eaux usées urbaines sont en grande partie les eaux
distribuées par les systèmes d'approvisionnement en eau potable
polluées par les activités anthropiques. Elles comprennent
également les eaux de ruissellement, ces dernières étant
constituées par l'ensemble des eaux pluviales, les eaux d'arrosage des
voies publiques et des parcs de stationnement, les eaux de lavage des
caniveaux, des marchés et des cours. Les eaux urbaines sont donc
constituées par (IBERINSA, 2001) :
- les eaux sanitaires provenant de l'activité humaine
et domestique, les restes d'aliments, les déjections, les
détergents, les savons et produits de nettoyage etc. ;
- les eaux associées aux activités du centre de
population telles que : centre commerciaux, hôpitaux, écoles,
casernes, hôtels, bars, restaurants ;
- les eaux résiduaires industrielles
déversées dans des collecteurs urbains ;
- les eaux résiduaires en provenance des centres
d'élevage installés au sein des centres de
population.
Les eaux usées urbaines contiennent des matières
minérales et des matières organiques. Ces contaminants peuvent
être quantifiés par le biais des mesures telles métaux
lourds (cuivre, zinc, plomb, cadmium), matières en suspension totales (
MEST), solides dissous totaux (SDT), les composés
nitrogénés et phosphatés (N total, P total), les
composés ammoniacaux (N-NH4). (Tardat-Henry, 1984 ; Gray
et Becker, 2002 ).
Selon Lester (1987), les métaux sont présents
dans de nombreux produits à usage domestique susceptibles d'être
rejetés à l'égoût tels que les comestiques, les
onguents, les produits d'entretien, les médicaments, les peintures. Les
eaux de nettoyage et notamment celles des vêtements seraient la
principale source de métaux dans les eaux usées domestiques
(Grommaire-Mertz, 1998). Ces auteurs donnent des concentrations moyennes
métalliques dans les eaux usées strictement domestiques : 3
ìg/l de cadmium, 150 ìg/l de cuivre, 100 ìg/l de plomb,
500 ìg/l de zinc.
Les eaux noires (eaux des toilettes) sont les principales
sources de composés azotés, phosphorés et ammoniacaux
dans les eaux usées urbaines. Les eaux domestiques sont responsables de
l'augmentation de la demande en oxygène, 60% pour les eaux de toilettes
et 40 % pour les eaux grises (eaux de cuisine, de douche, de lessive) (Eriksson
et al., 2002 ; Gray et Becker, 2002 ; Dyer et al.
2003) Le tableau 3 présente des concentrations moyennes en DCO, DBO5, et
en métaux pour les eaux usées de temps sec à l'exutoire
des réseaux unitaires.
Tableau 3 :
Concentrations de polluants dans les eaux usées urbaines
(Grommaire-Mertz, 1998)
Paramètres
|
Concentrations
|
MES
|
100 à 500 mg/L
|
DCO
|
250 à 1000 mg/L
|
DBO5
|
100 à 400 mg/L
|
Cadmium
|
1 à 10 ìg/L
|
Cuivre
|
83 à 100 ìg/L
|
Plomb
|
5 à 78 ìg/L
|
Zinc
|
100 à 570 ìg/L
|
Il y a peu de temps encore, les rejets produits par les
établissements urbains et par la faible industrie existante pouvaient
être assimilés par les lits de réception de sorte que
grâce au processus d'auto épuration naturelle des eaux et à
la dissolution dans les lits de réception, les eaux retrouvaient les
caractéristiques suffisamment acceptables pour être
réutilisées en peu de temps. Aujourd'hui ils sont souvent si
importants que la capacité d'autoépuration du lit ne suffit pas
et la détérioration est telle qu'elle empêche la
réutilisation postérieure de l'eau.
Les effets des rejets d'eaux usées dans un lit de
réception sont nombreux, mais il faut souligner :
- la propagation de maladies transmissibles par voie hydrique
(pollution biologique) ;
- l'action toxique et cancérogénétique
(présence de métaux lourds, composés
organiques,...) ;
- l'inutilisation postérieure pour l'homme et de graves
problèmes pour la potabilisation ;
- la réduction des possibilités
postérieures d'utilisation industrielle et agricole ;
- la limitation de l'utilisation de l'eau pour les loisirs
(activités de baignade).
Des procédés d'assainissement permettent
d'atténuer ces préjudices; particulièrement
l'épuration des eaux résiduaires des ménages et de
l'industrie avant le rejet dans les milieux récepteurs. Dans les pays
industrialisés, Okun et Ponghis (1976) notent la pratique courante qui
consiste à installer en même temps le réseau
d'approvisionnement public en eau et les égouts avec un système
approprié de traitement et d'évacuation des eaux usées.
Cependant dans les collectivités très restreintes, où le
financement pose un grave problème, tant dans les pays
industrialisés que dans les pays en voie de développement, la
stratégie adoptée consiste à accorder la priorité
à l'AEP et à différer l'aménagement des stations
d'épuration. Metcalf et Eddy (1991) soulignent que dans les pays en voie
de développement seulement 10 % des effluents liquides
générés par ces communautés sont traités.
Environ 50% de la population mondiale n'a pas d'accès à un
système d'assainissement adéquat et la mise en place de telles
structures constitue de nos jours un défi majeur dans la gestion des
eaux urbaines et dans la perspective de développement durable
(Niemczynowicz, 1999).
3. Présentation des
différents types de réseaux de drainage
Les systèmes fondamentaux de réseaux de drainage
sont les suivants :
- le réseau d'égouts sanitaires, appelé
réseau d'égouts domestique ou séparatif, qui transporte
les eaux usées d'origine domestique, c'est-à-dire les eaux de
consommation des résidences, les eaux provenant des commerces et des
établissements industriels ;
- le réseau d'égouts pluvial qui est
destiné à canaliser les eaux de ruissellement, lesquelles
résultent essentiellement des pluies et de la fonte des neiges.
Habituellement, ces eaux sont déversées dans le cours d'eau
récepteur sans faire l'objet d'un traitement ;
- le réseau d'égouts unitaire qui canalise
toutes les eaux usées du territoire qu'il dessert, que ces eaux soient
d'origine domestique, pluviale, industrielle ou commerciale ;
- Le réseau d'égout semi-séparatif qui
est un réseau qui reçoit les eaux usées d'origine
domestique et certaines eaux pluviales soit celles provenant des drains de
fondation, des drains de toit plat et des entrées de garage
situées sous le niveau du sol.
L'établissement d'un réseau d'assainissement
d'une zone urbanisée s'avère important et de ce fait doit
répondre à certains critères : assurer une
évacuation correcte des eaux pluviales de manière à
empêcher la submersion des zones, éviter toute stagnation dans les
points bas après les averses et assurer également
l'élimination des eaux usées ménagères, des eaux de
vannes, et dans le cas échéant des eaux résiduaires
industrielles.
Les réseaux d'assainissement sont constitués
d'une succession de tronçons de conduites dont l'agencement a pour but
d'assurer l'acheminement des eaux du lieu de leur production à celui de
leur évacuation. Les éléments d'un réseau
diffèrent quelque peu selon les types de réseau, étant
donné que ceux-ci sont adaptés aux diverses catégories
d'eaux à transporter (Brière, 1994).
Le choix entre les systèmes d'assainissement implique
le respect des objectifs de qualité des eaux à rejeter dans le
milieu naturel, des considérations techniques et des conditions locales,
des considérations d'ordre économique, urbanistique d'avenir et
politique (Coste et Loudet, 1980). Les collecteurs principaux et secondaires
assurant l'évacuation rapide des effluents se situent sous les voies
publiques. En général, un rouage incontournable pour
l'équilibre du milieu récepteur est retrouvé en aval
du réseau d'assainissement : la station d'épuration. Elle est
conçue pour épurer les eaux usées et limiter l'apport en
excès de matière organique et, dans certains cas, de substances
minérales telles les nitrates et les phosphates dans les milieux
récepteurs. Aussi, l'épuration des eaux usées permet de
diminuer leur impact sur les écosystèmes aquatiques (Kosmala,
1998 ; Amahmid et al., 2001 ; Lassabatère, 2002). En
effet, les substances contenues dans un effluent peuvent constituer, à
des concentrations spécifiques, un danger pour la communauté
aquatique (Agence de l'eau, 2002).
Figure 2 : Ossature
d'un réseau d'égouts (Brière, 1994)
Les débits d'eaux usées ainsi que les masses
polluantes véhiculées sont très variables d'un site de
mesure à un autre car, ces deux paramètres sont fonction du
volume des eaux claires et des eaux de lavage des activités
professionnelles du bassin versant et des caractéristiques du
réseau d'assainissement. En effet, ce dernier n'est pas seulement un
système de transport des effluents mais il constitue un réacteur
physico-chimique qui conditionne la qualité des effluents de temps sec
et de temps de pluie (Grommaire-Mertz, 1998).
Le traitement des eaux usées des agglomérations
peut être effectué par divers procédés. Ces derniers
reposent sur des phénomènes physiques, chimiques et biologiques.
Généralement, quatre types de traitement regroupant tous les
procédés sont appliqués aux rejets liquides: (Emmanuel,
2001)
· pré-traitement (dégrillage, dessablage,
...) ;
· traitement primaire (décantation,
sédimentation) ;
· traitement secondaire (épuration
biologique) ;
· traitement tertiaire ou traitement physico-chimique
(coagulation, floculation, filtration, désinfection, ...).
Selon le mode de traitement employé, on obtiendra des
eaux traitées, qualifiées également d'eaux usées
épurées, qui seront soit réutilisées, soit
déversées dans un milieu récepteur. Il importe de signaler
que la mise en place de filières de traitement nécessite une
connaissance des substances à dégrader (Destain et al.,
2002).
4. Présentation du réseau de
drainage de Port-au-Prince
4.1. Caractéristiques
générales
Le réseau de drainage de Port-au-Prince est
constitué de grands collecteurs à ciel ouvert et d'une batterie
de collecteurs moyens, de conduites circulaires majoritairement en béton
et de canaux rectangulaires (Léger, 2002). ces infrastructures sont
construites dans la partie basse de la ville, dans les zones anciennement
urbanisées. Le réseau se poursuit en montagne jusqu'à la
ligne de crête et dans les zones d'urbanisation récente par des
canaux naturels, à ciel ouvert, façonnés par le processus
d'érosion. Certaines ravines sont traitées par des structures
anti-érosives, notamment par le Ministère des Travaux Publics,
des Transports et des Communications (MTPTC) par le biais du projet de drainage
des eaux pluviales de Port-au-Prince et par l'OSAMH dans le cadre de la
protection du Morne l'Hôpital.
Ce réseau avait été conçu suivant
le principe d'un réseau séparatif. En réalité, il
fonctionne comme un réseau unitaire, c'est-à-dire qu'il charrie
les eaux pluviales et les eaux usées domestiques et industrielles.
Généralement, les eaux grises et une partie des eaux vannes
s'acheminent au réseau d'égout pluvial par de petits canaux ou
des conduites en PVC. Les branchements sur les canaux de drainage ne donnent
lieu à aucune restriction, contrôle ou tarification. Ces eaux se
déversent à la mer sans aucun traitement préalable, par
les ménages, les industries et les centres de services urbains
(hôpitaux, écoles, marché...).
4.2. Hydrologie
Le réseau hydrographique de la Région
Métropolitaine de Port-au-Prince est formé des cours d'eau et
ravines qui drainent les trois bassins versants de Saint-Marc au nord, de Cul
de Sac au centre et de Léogane/Carrefour à l'ouest. Ces deux
derniers bassins sont situés en partie dans l'aire
métropolitaine. La conurbation métropolitaine n'est pas
traversée par de cours d'eau. Elle l'est cependant par un nombre
considérable de ravines sèches (vingt au moins) d'importance
inégale. La majorité de ces ravines prennent naissance sur le
flanc nord du Morne l'Hôpital ou dans les hauteurs de
Pétion-Ville.
Le Morne l'Hôpital est drainé par un
réseau d'une vingtaine de ravines dont les plus impressionnantes sont
les neuf affluents de la Ravine Bois de Chêne. Ces dernières
sont :
- La Ravine Juvénat
- La Ravine au Chat
- La Ravine Bois Patate ou Canapé Vert
- La Ravine de Mont-Joli
- La Ravine de Turgeau
- La Ravine de Débussy
- La Ravine de St-Rome constituée par la Ravine Bois
Caïman et une branche de la Ravine Fond Diable
- La Ravine Maltèque
- La Ravine Bourgot
4.3.
Hydrogéologie
Le flanc Nord du massif de la Selle constitue le
« château d'eau » de la région de
Port-au-Prince (TRACTEBEL, 1998). Il s'ensuit que les apports souterrains en
eau depuis les reliefs vers les plaines se font principalement par
l'intermédiaire des vallées qui drainent les calcaires (ou les
basaltes), et notamment par celles des rivières principales.
L'étude géologique de la zone de piémont de ces plaines
montre cependant que les calcaires aquifères sont le plus souvent
séparés des alluvions par des formations détritiques ou
marneuses peu perméables (MTPTC,1998). Le morne l'Hôpital est
constitué d'un massif calcaire datant de l'Eocène allant de la
Tête-de-l'Eau à l'est jusqu'à la Rivière Froide
à l'ouest et couvrant une superficie d'environ 30 km2. Il
peut être divisé en deux grandes unités
géomorphologiques :
- La partie Est, allant des ravines de Tête de
l'Eau/Laboule et Bois de Chêne jusqu'à St-Jude (Ferrier), est
constituée de calcaire, d'un carbonate de calcium presque pur,
broyé, recimenté et siliceux par endroit ;
- La partie Ouest, allant de Decayette St-Jude, à
Bertin Rivière Froide, est plutôt faite de calcaire marneux
faiblement stratifié, se reposant dans la région de la
Rivière Froide sur un conglomérat qui forme à certains
endroits le lit de la rivière et à d'autres, les berges.
4.4. Nature des effluents
Dans un réseau d'assainissement unitaire, les eaux
usées de temps sec peuvent être divisées en quatre
catégories, suivant leur origine :
- eaux usées domestiques, produites par les habitants
résidant sur le bassin versant ;
- eaux usées liées aux activités
professionnelles sur le bassin versant : eaux usées « industrielles
» issues des activités artisanales et commerciales du quartier,
eaux usées produites par les personnes ne résidant pas dans le
quartier (employés, clients, touristes...) ;
- eaux de lavage de la voirie ;
- eaux claires : fuites des réseaux d'eau potable et
d'eau non potable circulant dans le réseau d'assainissement,
infiltrations, fonctionnement des réservoirs de chasse.
Le système de drainage de Port-au-Prince est un
système unitaire où sont mélangées les eaux
pluviales aux eaux usées en temps de pluie. En absence de pluie, il
charrie des eaux de temps sec présentant les caractéristiques
citées ci-dessus. Il faut cependant noter qu'il n'y a pas lieu de
considérer les eaux de lavage de la voirie dans le cas de Port-au-Prince
car cette pratique est très rare sinon inexistante. Par ailleurs, les
canaux et les ravines de Port-au-Prince reçoivent annuellement des
milliers de tonnes d'ordures ménagères, des déjections
humaines et des déchets divers provenant d'industries, d'hôpitaux,
etc.
Les problèmes d'assainissement liés au
réseau de drainage de Port-au-Prince se présentent sous trois
aspects :
1) l'ensablement des dalots provoquant de grandes inondations
à chaque pluie;
2) le déversement et l'amoncellement des immondices
dans les canaux gênant le passage des eaux, constituant également
un facteur de grandes inondations ;
3) la pollution potentielle de la baie de Port-au-Prince
générée par les effluents urbains drainés par les
canaux vers la mer.
1. Evaluation sommaire des
dangers écologiques des effluents liquides urbains de Port-au-Prince
L'exposition des organismes aquatiques aux eaux usées
polluées génère un danger lié à la
présence de substances toxiques, ces derniers peuvent provoquer des
effets néfastes sur l'environnement et les espèces vivantes
(Rivière, 1998). En effet, la notion de danger est liée à
la possibilité pour une substance, du fait de ses
caractéristiques ou de ses propriétés intrinsèques,
de provoquer des dommages aux personnes, aux biens, à l'environnement,
dans des conditions déterminées d'exposition (Razafindradtandra
et Seveque, 1998).
Les eaux usées urbaines (Streck et Richter, 1997) et
les eaux pluviales (Valiron et Tabuchi, 1992; Lassabatère, 2002) sont
chargées en différents polluants (anions, cations, métaux
lourds, polluants organiques, etc.). Dans de telles mixtures, les métaux
lourds sont présents sous la forme dissoute (cations libres ou
complexés) et sous forme particulaire, i.e., liés aux particules
en suspension (Artières, 1987).
Partout dans le monde, le principe de précaution
prédomine dans l'évaluation du caractère dangereux des
rejets et des effluents, ce principe consiste à réduire la teneur
des polluants ou substances indiquée dans les permis de rejet
(Kinnersley, 1990). La directive des commissions européennes 98/15/EEC
(1998) propose une valeur seuil pour des rejets d'eaux usées dans tous
les états membres de l'union européennes. En Haïti, il
n'existe pas de lois régissant la limite d'émission de polluants
dans les eaux usées ; les valeurs limites fixées par la
législation française ont été
considérées dans cette étude pour estimer les dangers
générés par les eaux usées urbaines de
Port-au-Prince sur l'écosystème de la baie.
Les principaux paramètres sélectionnés
pour l'évaluation sommaire des dangers lies aux eaux usées
urbaines sont : OD, DCO et métaux lourds (cadmium, chrome, cuivre,
nickel, plomb et zinc).
Des concentrations en OD inférieures à 5
mgO2/L peuvent indiquer la présence de polluants
anthropiques qui affectent les organismes dans le milieu naturel par le
biais des eaux usées. DCO, un polluant non-conventionnel, est parfois
utilisé pour caractériser de façon globale les
concentrations des polluants organiques. Cette mesure correspond à une
estimation des matières oxydables dans les eaux usées, organiques
et inorganiques (Rodier et al., 1996). DCO peut aussi fournir des
informations sur la présence des substances organiques qui ne peuvent
être oxydés biologiquement en conditions aérobies (U.S.
EPA, 1993). La plupart des métaux, (Cd, Pb, et Hg) sont très
toxiques et bioaccumulatifs (Förstner et Wittman, 1979 ; Nriagu,
1987).
La démarche élaborée pour
l'évaluation des dangers liés aux effluents du canal Bois de
Chêne (figure 3) est basée sur une caractérisation de ces
effluents en fonction de leur composition chimique (Mesure des
paramètres globaux et des polluants minéraux).
Les résultats obtenus pour la caractérisation
chimique (CC) des ELPAP sont comparés aux valeurs seuils (VS)
établies pour la régulation des rejets. La législation
française (MATE, 1998) fixe des valeurs limites pour les
paramètres sélectionnés : DCO (125mg/L) ; Cd
(0.2 mg/L) ; Zn (2 mg /L) ; Cr, Ni et Pb (0,5 mg/L). Pour le
rapport Cp/VS > 1 (Cp : Concentration du
paramètre ; VS : Valeur seuil), Pour des
concentrations supérieures aux valeurs seuils, la démarche
indique la présence de substances dangereuses dans les effluents,
lesquelles peuvent altérer l'organisation et la structure des organismes
aquatiques dans l'écosystème de la baie. Dans ces conditions, la
démarche recommande l'estimation de l'index de
biodégradabilité des eaux usées en utilisant le rapport
DCO/COT, dans le cas où ce rapport est supérieure à 3, la
démarche indique la présence massive de substances difficilement
ou non dégradables et suggère une évaluation
détaillée des dangers générés par les ELPAP.
Figure 3 :
Démarche élaborée pour l'évaluation des dangers
environnementaux des ELPAP
La conservation de l'équilibre biologique de
l'écosystème naturel contre les eaux usées urbaines brutes
peut, dans une première approche, être évaluée par
le biais des études de biodégradabilité des polluants
contenus dans les effluents. La notion de biodégradabilité des
substances organiques est présentée comme une fonction de la
vitesse et de l'état complet de sa dégradabilité par les
microorganisms (Sponza, 2003). Alors, les rapports DBO5/DCO et
DCO/COT sont en général utilisés pour analyser la
capacité de dégradation des substances organiques. Dans cette
étude, la mesure de DBO5 n'est pas prise en compte. En effet,
la détermination analytique de la DBO met en évidence la
quantité d'oxygène nécessaire aux bactéries pour
stabiliser les matières organiques dans des conditions
aérobies (Sawyer et al., 2002). La DBO peut fournir de
très bonnes informations sur la présence des matières
organiques contenues dans une mixture, toutefois elle n'est pas un bon
indicateur pour la présence de toutes les substances toxiques (U.S.
EPA, 1998b). Puisque, les eaux usées urbaines sont riches en
métaux lourds, lesquels sont très toxiques vis-à-vis des
microorganismes (Académie des Sciences, 1998), le rapport DCO/COT a
été retenu pour l'étude de l'index de
biodégradabilité.
Gray et Becker (2002) ont proposé une équation
semi-empirique pour déterminer le rapport entre la DCO exprimée
en mg O2/L et le COT en mg C/L (DCO = 2.67 COT). Autres
informations rapportées dans la littérature donnent un rapport
DCO/COT égal à 3 souvent rencontré dans l'étude de
la biodégradabilité de plusieurs eaux usées (Seiss et
al., 2001), un rapport de 3 a été retenu comme la valeur
seuil dans la démarche proposée.
2. Matériels et
Méthodes
2.1. Site expérimental
et points de prélèvements
Le canal Bois de Chêne, le plus grand collecteur du
système de drainage de Port-au-Prince, est retenu pour le
prélèvement des échantillons. Il s'oriente d'Est en Ouest
vers la baie de Port-au-Prince, serpente l'espace administratif de la
région métropolitaine de Port-au-Prince, principalement les
communes de Pétion-Ville et de Port-au-Prince (Léger, 2002). Ce
canal, d'une longueur de 10 Km environ, prend naissance au morne
l'hôpital à plus de 400 m d'altitude dans les hauteurs de
Pétion-Ville. Au cours des années 80, un tronçon de 2 Km
a été aménagé en béton, allant du corridor
Bois de Chêne (de coordonnées 18o30'10'' Latitude Nord
et 72o20'35''Longitude Est) à l'intersection des rues Harry
Truman et Oswald Durand (de coordonnées 18o30'10'' Latitude
Nord et 72o21'35'' Longitude Est). Les échantillons ont
été prélevés sur ce tronçon (Figure 4)
partant de l'hypothèse que les polluants pourraient être plus
mobiles sur la partie structurée en béton que celle en terre
où il peut y avoir adsorption de polluants dans le sol (Février,
2001).
Une série de 3 échantillons par point
sélectionné a été effectué en utilisant la
méthode de prélèvement manuel instantané durant la
période allant du 2 au 6 septembre 2003. Huit points ont
été sélectionnés sur le site expérimental
pour prélever les échantillons à analyser, ils sont
notés P1, P2, P3, P4, P5, P6, P7, P8 (figure
4). Les échantillons ont été prélevés de
P8 à P1 afin
d'écarter la possibilité qu'un échantillon ait
été pris deux fois, en effet, l'écoulement sur tout le
parcours du canal est rapidement variable ; des débris, des
déchets et des sables obstruent le passage des eaux, ce qui engendre des
difficultés pour effectuer des mesures de vitesse d'écoulement au
niveau du canal. L'emploi de bouteilles en verre opaque a été
fait. Au moment du prélèvement, ces dernières ont
été rincées trois fois avec l'eau à analyser puis
complètement remplies, les bouchons placés de telle façon
qu'il n'y ait aucune bulle d'air. Les échantillons sont soigneusement
étiquetés et transportés à 4 °C jusqu'au LAQUE
dans un laps de temps ne dépassant pas 3 heures. Pour les tests de
métaux dissous, trois échantillons ont été
prélevés du 16 au 18 mars 2004 sur le point 8 à l'exutoire
du canal. Ils ont été transportés au laboratoire à
4 °C dans des récipients en polyéthylène. Les
analyses ont été réalisés au Laboratoire d'Analyse
Environnementale des Procédés et Systèmes Industriels de
l'INSA de Lyon.
Figure 4 : Site
expérimental et points de prélèvement
2.2. Analyses
physico-chimiques
Un oxymètre WTW Cellox 325 a été
utilisé pour la mesure de l'oxygène dissous. La
détermination de la DCO a été faite sur des
échantillons filtrés avec des membranes de 0,45 ìm,
dilués et mesurés par la méthode du dichromate de
potassium en utilisant un spectrophotomètre HACH 2010 dont les
procédures de test sont élaborés en support.
Les mesures de COT ont été
évaluées en utilisant une droite de régression
linéaire entre la COT (y, variable dépendante) et la DCO (x,
variable indépendante) dans les eaux usées [y = 0,1707x + 85,10]
cette dernière est estimée par une bonne corrélation
linéaire ( r = 0,95 ; r2 = 0,9 ; Durbin-Watson
statistic DW = 1,96 ; P = 0,0039) trouvée par Emmanuel et
al. (2004).
La détermination des métaux a été
réalisée, selon le protocole ISO 11 885, sur des
échantillons filtrés à 0,45 um, traités à
l'acide nitrique pur (pH<2) et passés à l'ICP-AES (Inductively
Coupled Plasma-Atom Emission Spectroscopy).
Pour les mesures de pH, un pH-mètre WTW pH 340ION a
été utilisé. Cet instrument fonctionne au moyen de deux
électrodes dont une de type métallique qui est l'électrode
de référence et une électrode ( spécifique à
la mesure du pH) en verre.
Un conductivimètre (multifonction) WTW- LF330,
fonctionnant avec une électrode a été utilisé pour
la mesure de la conductivité. Il faut noter que les mesures de
température, de potentiel d'hydrogène, de conductivité ont
été effectuées in situ.
La méthode de Mohr a été utilisée
pour le dosage des chlorures. Cette méthode consiste à doser les
chlorures avec du nitrate d'argent et du chromate de potassium. En
présence de nitrate d'argent, les ions Cl- sont
mobilisés pour former du chlorure d'argent. Lorsque tous les ions
chlorures ont été précipités sous forme d'AgCl, le
nitrate d'argent réagit avec le chromate de potassuim et un
précipité rouge brique apparaît. Connaissant, la
concentration de la solution d'AgNO3 (Co = 10-2) dans
100ml de solution (E = 100ml), le volume nécessaire pour arriver
à l'équivalence, la concentration des ions Cl- dans la
solution est donnée par la formule : [Cl-] = Co* Ve /
E
C. RESULTATS ET DISCUSSIONS
|
Les tableaux 4, 5 et 6 résument les résultats
obtenus sur les échantillons étudiés.
Tableau 4 :
Résultats des analyses physico-chimiques
Point de prélèvements
|
To
|
pH
|
Conductivité
(uS/cm)
|
Chlorures
(mg/L)
|
OD
(mg/L)
|
P1
|
29.2
28 - 30.4
|
7.88
7.87 - 7.90
|
1291.33
890 - 1864
|
383
149 - 407
|
3.49
3.21 - 3.90
|
P2
|
31.4
30 - 32.8
|
7.74
7.72 - 7.77
|
1588.66
1300 - 1736
|
334.33
258 - 373
|
3.52
2.93 - 3.83
|
P3
|
29.9
28.2 - 31.2
|
7.62
7.57 - 7.68
|
1542.66
1170 - 1998
|
322
223 - 443
|
3.8
3.42 - 4.54
|
P4
|
31.03
28.9 - 32.6
|
7.65
7.58 - 7.72
|
1441
1223 - 1590
|
294.66
237 - 334
|
3.11
2.62 - 3.46
|
P5
|
31.4
29.7 - 33
|
7.67
7.63 - 7.71
|
1866,66
1580 - 2260
|
408
332 - 512
|
2.77
1.75 - 3.37
|
P6
|
31.43
30.4 - 32.9
|
7.66
7.60 - 7.72
|
1850
1540 - 2290
|
403.33
321 - 520
|
2.64
1.36 - 3.41
|
P7
|
30.96
28.5 - 33.5
|
7.55
7.35 - 7.72
|
1870.33
1640 - 2231
|
409
348 - 505
|
2.51
1.35 - 3.03
|
P8
|
30.13
29 - 32.4
|
7.41
7.34 - 7.54
|
1810.33
1560 - 2231
|
393.33
327 - 505
|
2.85
2.02 - 3.37
|
La température des échantillons durant les
prélèvements oscillait autour de 28o à
33o5. Les valeurs du pH présentent une variation
inférieure à l'unité et indique que les effluents ont un
caractère légèrement alcalin (7,34 - 7,90). La variation
de la conductivité (890 - 2290 uS/cm) indique une importante
minéralisation et confirme la présence d'anions et de cations,
les principaux constituants des eaux usées urbaines. Dès que la
salinité d'un échantillon, exprimée par la
conductivité et les chlorures, est inférieure à la
salinité de la mer, celle-ci est peut être expliquée par la
présence des sels métalliques, lesquels sont toxiques pour les
organismes aquatiques. Certains ions réducteurs inorganiques, les
chlorures en particulier, peuvent être oxydés au cours de la
détermination de la DCO et peuvent occasionner de grandes erreurs dans
les résultats (Emmanuel, 2001). Les concentrations en chlorures obtenues
sont largement inférieures à 2000 mg/l, par conséquent les
résultats de DCO n'ont pas été interférés
par les chlorures (Tardat-Henry, 1984).
Mesure des métaux lourds
Des concentrations en arsenic sont inférieures
à la limite de détection de l'équipement (tableau 5). La
même observation est faite pour les concentrations en cadmium sur les
échantillons 1 et 2. De même pour les concentrations en plomb et
Chrome sur l'échantillon 3. Les résultats pour les autres
métaux analysés (Cr, Ni, Pb, Zn) sont inférieures aux
valeurs seuils retenues. Les mesures des métaux ont été
effectuées sur des échantillons filtrés, or le canal
contient un important volume de sédiments, il se peut que les
métaux soient sous forme de particules. En effet, un
phénomène d'adsorption de métaux dissous sur les
particules transportées par temps de pluie semble très
probable ; et, plus les eaux urbaines transitent vers l'aval du bassin
versant, plus les métaux sont sous forme particulaire (Garnaud, 1999)
Dans ce cas, pour mieux comprendre leurs effets, il est nécessaire de
procéder à la détermination des métaux dissous et
particulaires.
Par ailleurs, en comparant les valeurs obtenues à
celles fournies par Grommaire-Mertz (1998) (tableau 2), on note que la
concentration en cadmium mesurée dépasse l'intervalle
indiqué et les concentrations en plomb et en zinc sont largement
inférieures aux valeurs maximales données.
Tableau 5 : Résultats
des analyses de métaux lourds
|
Unité
|
As
|
Cd
|
Cr
|
Ni
|
Pb
|
Zn
|
Limite de détection
|
ug/L
|
0,928
|
4,6
|
1,77
|
1,71
|
3,26
|
0,327
|
Echantillon 1
|
mg/L
|
<DL
|
<DL
|
0,024
|
0,007
|
0,015
|
0,085
|
Echantillon 2
|
mg/L
|
<DL
|
<DL
|
0,028
|
0,006
|
0,012
|
0,229
|
Echantillon 3
|
mg/L
|
<DL
|
0,011
|
<DL
|
0,005
|
<DL
|
0,056
|
Résultats obtenus pour la DCO, le COT et
estimation du rapport DCO/COT
Les concentrations en DCO (figures 5) sont dans certains cas
supérieures aux valeurs fournies par Metcalf et Eddy (1991) pour les
eaux usées domestiques (250 à 1000 mg/L de DCO). Les
concentrations moyennes de DCO obtenues sont comprises entre 800 et 1300 mg/L
(Tableaux 6). Cette forte concentration est due au fait que les rejets
étudiés proviennent essentiellement des utilisations domestiques
et commerciales, or de tels effluents sont chargés en matière
organique (Dyer et al., 2003). De plus, Il y a lieu de
considérer l'apport de matières des eaux de percolation des
déchets se trouvant dans le canal dans l'interprétation de la
DCO. En effet, sur tout le parcours du canal, des déchets solides sont
déversés par les riverains, or les déchets solides
ménagers de Port-au-Prince sont essentiellement organiques (CWBI
Ulg-FUSAGx, 2000).
Figure 5 : Demande
Chimique en Oxygène (DCO) pour les trois jours de
prélèvement
Le dosage du Carbone Organique Total concerne tous les
composés organiques volatils ou non, naturels ou de synthèse,
présents dans les eaux résiduaires (cellulose, sucres, huiles,
etc.). L'origine de ces composés organiques est liée aux
activités humaines, industrielles et agricoles, ainsi qu'à des
réactions naturelles (formation de substances humiques) (Tardat-Henry,
1984).
Dans les eaux usées urbaines classiques, les
concentrations en COT sont généralement comprises entre 80 et 290
mg/L (Metcalf et Eddy, 1991). Dans les échantillons d'ELPAP (figure 6),
les concentrations en COT obtenues sont dans l'intervalle (236-301
mg/L).
Figure 6 : Carbone
Organique Total (COT) pour les trois jours de
prélèvement
Les résultats obtenus pour le rapport DCO/COT sont
compris entre 3.6 et 4.2, ce qui est largement supérieur au rapport
(soit 3) fréquemment retrouvé pour les eaux usées
urbaines (Seiss et al., 2001). En effet, le rapport
DCO/COT, permet dans certains cas de suspecter la présence de certaines
familles de composés organiques (Acides Gras Volatils (AGV),
composés organiques azotés, thiols ...).
Tableau 6 : Résultats
de la DCO, du COT et du rapport DCO/COT
Points de prélèvement
|
DCO
(mg/L)
|
COT
(mg/L)
|
DCO/COT
|
P1
|
1155
865 - 1500
|
283
233 - 341
|
4.05
3.72 - 4.40
|
P2
|
1128.33
950 - 1460
|
277.66
247 - 334
|
4..03
3.84 - 4.37
|
P3
|
1073.33
750 - 1240
|
268.33
213 - 297
|
3.95
3.52 - 4.18
|
P4
|
1268.33
1140 - 1415
|
301.66
280 - 327
|
4.20
4.08 - 4.33
|
P5
|
945
525 - 1200
|
246.66
175 - 290
|
3.72
3.00 - 4.04
|
P6
|
933.33
500 - 1220
|
244
170 - 293
|
3.70
2.93 - 4.16
|
P7
|
883.33
550 - 1090
|
236
179 - 271
|
3.67
3.07 - 4.02
|
P8
|
946.66
550 - 1200
|
246.66
179 - 290
|
3.74
3.07 - 4.14
|
Oxygène dissous
Les valeurs obtenues pour l'oxygène dissous sont
comprises entre 1,35 et 4,05 mgO2/L, lesquelles sont
inférieures à 5 mgO2/L. Ces résultats indiquent
la présence de substances dangereuses dans l'ELPAP qu peuvent provoquer
un déséquilibre biologique sur les poissons et la
communauté d'invertébrés (USEPA, 1986 ; Metcalf &
Eddy, 1991 ; Kosmala, 1998). Les concentrations en oxygène dissous
augmentent graduellement de P1 à P3 et diminuent de P4 à P7;
l'oxygène dissous a subi une légère augmentation en aval
du canal au P8 (figure 7).
Il est intéressant aussi de noter qu'un effluent de
sortie de STEP présente généralement une teneur en
O2 inférieure à 4mg O2/l et il a
été établi qu'un tel effluent provoque des perturbations
au niveau de la communauté d'invertébrés benthiques
(Kosmala, 1998).
Figure 7 :
Oxygène Dissous (OD) pour les trois jours de
prélèvement
Les teneurs en OD traduisent un milieu appauvri en
O2 et peuvent être dues à une importante concentration
en nutriments dans les eaux usées du canal (Dyer et al.,
2003). En effet, Eriksson et al. (2001)
présentent des mesures de concentrations en oxygène dissous
réalisées sur les eaux grises générées par
les ménages, elles sont dans l'intervalle suivant : 0,4 - 5,8
mgO2/l. Les faibles concentrations en OD dans les
échantillons pourraient être dues aux réactions de
dégradation biologique des matières organiques contenues dans le
canal. Ces réactions ne consomment pas seulement de l'oxygène
mais aussi produisent de l'ammoniac provenant de la décomposition des
composés azotés organiques. L'ammoniac n'a pas été
mesuré dans cette étude, cependant il est reconnu comme toxique
à des concentrations autour de 0,5 mg/L vis-à-vis des
espèces aquatiques, spécialement les formes les plus
avancées tels les poissons(Zimmo et al., 2004).
La démarche élaborée montre aussi qu'une
évaluation sommaire et rapide des eaux usées urbaines sur
l'écosystème naturel peut être réalisée
à faible coût et rapidement. En conclusion, les différents
résultats obtenus à partir de l'application de l'approche
montrent que les ELPAP peuvent causer d'importantes nuisances sur les
organismes aquatiques de l'écosystème de la baie. Toutefois, elle
nécessite d'être approfondie par la mise en oeuvre d'essais
d'écotoxicité sur les 3 premiers niveaux d'organisation
trophique.
D. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
|
Cette étude, sur les eaux usées urbaines de
Port-au-Prince, s'inscrit dans le cadre des travaux de recherche sur
« la caractérisation physico-chimique, biologique et
écotoxicologique des effluents liquides rejetés dans la baie de
Port-au-Prince » que réalisent conjointement le
LAEPSI (INSA de Lyon), le LAQUE (UniQ), le L.S.E. (ENTPE) et le laboratoire
d'écotoxicologie de l'Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon.
Son objectif était d'élaborer une démarche permettant
l'évaluation sommaire des dangers environnementaux
générés par les eaux usées urbaines sur
l'écosystème de la baie de Port-au-Prince, et de l'appliquer sur
les eaux usées provenant d'un canal du réseau de drainage de la
même ville.
A partir d'une étude bibliographique
réalisée sur les eaux usées urbaines, nous avons
élaboré un cadre expérimental qui consiste en :
· la mise en place d'une procédure
d'évaluation des dangers en fonction de certains paramètres
physico-chimiques comparés aux valeurs seuils fixées par les
normes européennes ;
· la détermination de ces paramètres
A l'issue de ces deux premières parties, nous avons
abordé la phase d'interprétation des résultats où
nous avons constaté que :
· les eaux usées urbaines de Port-au-Prince ont
une charge organique très élevée ; on note une
valeur de DCO 12 fois supérieure aux seuils fixés par les normes
européennes, ce qui peut être préjudiciable à
l'écosystème de la baie ;
· le rapport DCO/COT varie entre 2,93 et 4,40, avec une
valeur moyenne de 3.66 ce qui traduit une faible biodégradabilité
des substances contenues dans ces effluents ; donc une probable
disponibilité de substances non dégradées et toxiques pour
les microorganismes ;
· les valeurs obtenues pour l'oxygène dissous sont
très faibles, ce qui traduit l'existence d'un danger toxique
potentiellement persistant par manque d'oxygène pour dégrader les
substances ;
· les métaux lourds sont faiblement
présents sous la forme dissoute, à l'exception du cadmium (0,011
mg/L) et du zinc (0,056mg/L - 0,229mg/L) qui ne dépassent pas les
valeurs seuil mais se trouvant à des concentrations relativement
élevées, ce qui peut générer un effet toxique
chronique dû à la bioaccumulation.
Au delà des informations quantifiées que fournit
ce travail sur le danger potentiel que représentent les eaux
usées du réseau de drainage de Port-au-Prince, il constitue la
première contribution à la caractérisation physicochimique
des eaux usées. Cette démarche novatrice devra désormais
être poursuivie par d'autres mesures.
En effet, la diversité des rejets dans le réseau
de drainage nécessitent à l'avenir d'étendre
également les recherches en procédant à :
§ la détermination d'autres paramètres
physico-chimiques tels les nitrates et les phosphates qui sont principalement
responsables de l'eutrophisation du milieu récepteur ;
§ la mesure de métaux particulaires car les
métaux lourds liés aux particules sont très dangereux pour
les organismes aquatiques fouisseurs ;
§ des bioessais qui révèlent les effets
directs des rejets sur les organismes aquatiques ;
§ des analyses tant sur les échantillons de temps
sec (eaux pluviales non comprises) que sur ceux de temps de pluie (eaux
pluviales comprises).
Ces résultats permettront de mieux comprendre les
dangers environnementaux générés par les eaux usées
urbaines de Port-au-Prince sur l'écosystème de la baie..
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Annexe
XXIX Inter-American Congress of Sanitary and
Environmental Engineering, San Juan, Porto Rico, August 22-27, 2004
Communication orale:
XIV-Emmanuel-Haití-1
ENVIRONMENTAL HAZARD ASSESSMENT OF UNTREATED URBAN
WASTEWATER ON THE ECOSYSTEM OF PORT-AU-PRINCE BAY
Evens Emmanuel(*)1, Yves Perrodin2,
Kettly Théléys1, Myrline Mompoint1,
Jean-Marie Blanchard3
1Laboratoire de Qualité de l'Eau et de
l'Environnement, Université Quisqueya, BP 796 Port-au-Prince,
Haïti
2Laboratoire des Sciences de l'Environnement,
École Nationale des Travaux Publics de l'État, Rue Maurice Audin
69518
Laboratoire d'Analyse Environnementale des
Procédés et Systèmes Industriels, Institut des Sciences
Appliquées de Lyon, 20 avenue Albert Einstein, 69621 Villeurbanne
Cedex
SUMMARY
The bay of Port-au-Prince is served as disposal system for
untreated wastewater coming from rain, residential areas, industries and
manufacturing plants. The presence of contaminants into untreated urban
wastewater pose a significant concern to biological equilibrium of the bay
ecosystem. The aim of this study was (i) to implement an environmental hazard
assessment framework of untreated urban wastewater, (ii) and to apply it on
urban wastewater coming from an open channel of the combined sewer system of
Port-au-Prince. COD and heavy metals have been considered by the main
environmental stressors. The characterization of the environmental hazards of
wastewater on the bay ecosystem, was studied by comparing the obtained results
for the selected parameters with threshold values on effluents discharge. COD
maximum concentration (1300 mg/L) was greater than the European threshold value
for COD. In order to complete these first results, it is necessary to conduct a
detailed environmental hazard assessment of the Port-au-Prince Urban Wastewater
(PAPUW) on the bay by carrying out other physicochemical analysis and
bioassays.
Keywords : urban wastewater, environmental
hazards, COD, heavy metals
INTRODUCTION
The bay of Port-au-Prince represents a narrow zone of 15 km
wide. All the watersheds around the city end at the bay, which becomes thus the
natural receptacle of all rain waters. However, these waters carry along
household wastes, sludge from pit latrine and sewage matters, which contribute
largely to the pollution of the bay (Emmanuel et Azaël, 1998). The impact
of urban wastewater on aquatic ecosystems is reported in the literature (Dyer,
2003). Indeed, the discharge of contaminants in natural water bodies pose a
significant concern to water quality and to the health of aquatic organisms.
The environmental hazards generated by wastewater on water quality is not
merely due to the varied types of pollutants that impact these systems, but
also to the many ways that pollutants can affect the health of aquatic
organisms (Adams and Greeley, 2000).
In Port-au-Prince, the marine ecosystem is thus liable to
suffer locally very serious damages caused by the direct discharge of noxious
and toxic effluents. Untreated wastewater discharge into the bay puts in
evidence three categories of risk: (i) human health risk due to fish morbidity,
bacteriological contamination of shell-fish and beaches, (ii) ecotoxicological
risk due to ecological modifications such as the sterilization of the sea
bottoms, the decrease of the transparency by suspended matters, and the supply
of supplementary nutriments, (iii) a risk of an economical unbalance (MTPTC,
1998). Indeed, in the developing countries fish represent the only source of
protein for poorer families and fishing an important source of employment
(Pollard and Simanowitz, 1997).
Among the three categories of risk, a preliminary ecological
hazard assessment of chemical constituents of Port-au-Prince untreated
wastewater on the bay could be undertaken by taking into account the adverse
effects of increased biological oxygen demand (BOD), chemical oxygen demand
(COD), and reduced dissolved oxygen (DO). Indeed, elevated levels of organic
wastes from residential areas, industries, manufacturing plants cause increases
in oxygen demand due to the concomitant increase in biological decomposition
(Dyer et al., 2003). Constant discharge of chemical substances in
aquatic ecosystems may also cause changes in biotic community structure and
function, otherwise know as biotic integrity (Karr, 1991). The aim of this
study was (i) to implement an environmental hazard assessment framework of
untreated urban wastewater, (ii) and to apply it on urban wastewater coming
from an open channel of the combined sewer system of Port-au-Prince.
EXPERIMENTAL SECTION
The contact of untreated wastewater with the elements of the
aquatic ecosystems generates a danger which is linked to the existence of
hazardous substances, i.e., which have the potentiality to exercise negative
effects over the environment and the living species (Rivière, 1998). The
notion of hazard is linked to the possibility of a chemical substance, of the
fact of its intrinsic properties or its characteristics, to provoke harmful
effects to human and the environment at determined conditions of exposures
(Razafindradtandra et Seveque, 1998).
Everywhere in the world, the precautionary principle
predominates in the assessment of wastewater discharges and effluents, i.e. the
reduction of specific pollutants or substances in the framework of emission
policies (Kinnersley, 1990). European Commission Directive 98/15/EEC (1998)
proposes a wastewater pollutant emission limit for all the member states of the
European Union. Since, Haiti does not have regulation on emission limit of
pollutants in wastewater, French legislation has been considered in this study
to assess, in absence of treatment, the generated hazard of PAPUW on the bay
ecosystem.
Urban wastewater (Streck and Richter, 1997), and rain waters
(Valiron et Tabuchi, 1992; Lassabatère, 2002) are loaded of different
pollutants (anions, cations, heavy metals, organic pollutants, etc.). In these
kind of mixtures, heavy metals are presented under dissolved form (free cations
or complexing) and under particle form, i.e., linked to suspended particles
(Artières, 1987).
DO values could provide information on man-induced stressors,
which the aquatic organisms would experience when a natural aquatic ecosystem
receives untreated urban wastewater. Indeed, the biodegradation of organic
matters requires important concentrations in DO. Concentrations of DO in urban
wastewater less than 5 mgO2/L, critical concentration to the
survival of living things in the natural ecosystem, could thus attribute to
the presence of organic or inorganic oxidizable substances, which may have
harmful effects on fish and invertebrate communities (USEPA, 1986). In absence
of information on the different chemical substance of the wastewater, the COD
parameter is sometimes used to characterize in global manner the concentrations
of organic pollutants. Its measure corresponds to an estimation of presented
oxidizable matters in wastewater, whatever their origin organic or inorganic
(Rodier et al., 1996). COD can also provide information on the presence of
organic substances which can not be oxidized by aerobic biological process
(U.S. EPA, 1993). Among the main present heavy metals Cd, Pb, Hg are highly
toxic and have a bioaccumulation tendency (Förstner and Wittman, 1979 ;
Nriagu,1987).
The conceptual framework for primary hazard assessment of
PAPUW (figure 1), is based on a characterization of the hospital effluents in
function of their chemical composition (measurement of global parameters and
mineral and organic pollutants). The main selected parameters for the primary
hazard assessment of urban wastewater were: COD and heavy metals (arsenic,
cadmium, chromium, copper, nickel, lead and zinc).
FIGURE 1 : Conceptual framework for environmental
hazard assessment of PAPUW
The obtained results for the chemical characterization (CC) of
PAPUW have been compared with threshold values (TV) which were established in
regulations on effluents discharge. The framework is based on the measurements
of COD and heavy metals. French legislation (MATE, 1998) fixes the following
threshold value for the other selected parameters: COD (125 mg/L); Cd (0.2
mg/L), Zn (2 mg/L), Cr, Ni et Pb (0.5 mg/L). For any COD and heavy metals
concentration greater than the fixed threshold value or any ratio
Pc/Vt > 1 (Pc: pollutant concentration;
Vt: threshold values), the framework recommends the estimation of
the biodegradability index of the wastewater.
MATERIALS AND METHODS
Sampling
Bois de Chêne channel (figure 2), the biggest collector
of the rain sewage system of Port-au-Prince has been retained for the campaigns
of sampling. 3 samples have been collected on 8 points predefined of the
channel from 8th to 18th March 2004. Samples for metal
measurements were collected only on the 8th point. Water samples
were collected by means of a telescopic perch in a 1-L glass flask. All water
samples were kept at 4°C and transported to the laboratory in less than 3
hours.
FIGURE 2: The study area including the sampling points
Physicochemical analysis
An oxygen sensor WTW Cellox 325 was used in the determination
of dissolved oxygen. COD was carried out on diluted and filtered samples at
0.45 um and measured by the potassium dichromate method using a HACH 2010
spectrophotometer and the test procedure provided by the supplier.
Heavy metals have been determined according to ISO 11 885
protocol on filtered sample (0.45 um) and acidified using nitric acid (pH<2)
and using ICP-AES (Inductively Coupled Plasma-Atom Emission Spectroscopy).
pH: For the measurement of this parameter a pH-meter
WTW pH 340 ION was used. This instrument has 2 electrodes: an electrode of
reference, metal type and an electrode (specific to the measurement of the pH)
out of glass. Conductivity was measured directly on the sites of
study using a multipurpose potentiometer WTW - LF 330 provided with specific
electrodes.
The method of Mohr was used for proportioning chlorides with
silver nitrate and potassium chromate. In the presence of silver nitrate, the
ions Cl are mobilized to form cerargyrite. When all the ions chlorides
precipitated under AgCl form, silver nitrate reacts with chromate of potassium
and a red precipitate brick appears. Knowing the concentration of the solution
of AgNO3(Co = 10-2 M) in 100 ml of solution (E = 100 ml),
volume necessary to arrive at equivalence (Ve), the concentration of the ions
Cl in the solution is given by the formula: [ Cl - ] = Co * Ve/E
RESULTS AND DISCUSSIONS
The average of physical and chemical characteristics of the
wastewater samples collected from P1 to P8 are shown in tables 1, 2 and 3.
TABLE 1 : Physical and chemical characteristics
of the samples
Sampling points
|
pH
|
Conductivity
(uS/cm)
|
Chlorides
(mg/L)
|
DO
(mg/L)
|
P1
|
7.88
7.87 - 7.90
|
1291.33
890 - 1864
|
383
149 - 407
|
3.49
3.21 - 3.90
|
P2
|
7.74
7.72 - 7.77
|
1588.66
1300 - 1736
|
334.33
258 - 373
|
3.52
2.93 - 3.83
|
P3
|
7.62
7.57 - 7.68
|
1542.66
1170 - 1998
|
322
223 - 443
|
3.8
3.42 - 4.54
|
P4
|
7.65
7.58 - 7.72
|
1441
1223 - 1590
|
294.66
237 - 334
|
3.11
2.62 - 3.46
|
P5
|
7.67
7.63 - 7.71
|
1866,66
1580 - 2260
|
408
332 - 512
|
2.77
1.75 - 3.37
|
P6
|
7.66
7.60 - 7.72
|
1850
1540 - 2290
|
403.33
321 - 520
|
2.64
1.36 - 3.41
|
P7
|
7.55
7.35 - 7.72
|
1870.33
1640 - 2231
|
409
348 - 505
|
2.51
1.35 - 3.03
|
P8
|
7.41
7.34 - 7.54
|
1810.33
1560 - 2231
|
393.33
327 - 505
|
2.85
2.02 - 3.37
|
pH was always in an alkaline range (7.34-7.90) in all the
samples, with a variation lower than 1 pH. Temperature of effluents during
sampling time was ranged from 28 to 33 °C. The variation on the
conductivity (890-2290uS/cm) indicates an important mineralization level of the
samples. Conductivity results confirm the presence of anions and cations, the
main constituents of urban wastewater. Since the samples' salinity, expressed
by conductivity and chlorides result, are lower than the sea salinity, it seems
evident to mention that samples salinity could be due to metallic salt, which
are toxic to aquatic organisms.
The obtained values for DO ranged from 1.35 to 4.05
mgO2/L, which are lower than 5mgO2/L. DO concentrations
increase gradually from P1 to peak at P3, and decrease from P4 to P7. The
measurement of DO downstream or P8 showed a slight increase. The low DO
concentrations of the samples could be the consequence of biological
degradative reactions of the organic matters containing in the channel.
Arsenic concentrations were lower than the equipment detection
limit (table 2). The same observation was done for sample 1 and 2 of Cd.
Concentrations of all other metals analysed (Cr, Ni, Pb, Zn) were lower than
the threshold value. Since metals measurements have been carried out on
filtered samples, and since the channel contains an important volume of
sediments it seems that heavy metals could exist under particle form. To have,
a better understanding of heavy metals effects contained in PAPUW, it would be
necessary to determine these elements under both dissolved and particle
forms.
TABLE 2: Results of heavy metals analysis
Parameters
(mg/L)
|
Detection limit
|
Sample 1
|
Sample 2
|
Sample 3
|
Threshold values (MATE, 1998)
|
As
|
0,0093
|
<DL
|
<DL
|
<DL
|
?
|
Cd
|
0,0046
|
<DL
|
<DL
|
0,011
|
0,2
|
Cr
|
0,0017
|
0,024
|
0,028
|
<DL
|
0,5
|
Ni
|
0,0017
|
0,007
|
0,006
|
0,005
|
0,5
|
Pb
|
0,0033
|
0,015
|
0,012
|
<DL
|
0,5
|
Zn
|
0,00033
|
0,085
|
0,229
|
0,056
|
2
|
In the effluent samples, COD concentrations ranged from 800 to
1300 mg/L (table 3), exceeding the discharge standards given by selected
legislation 125 mg/L (MATE, 1998). This could be attributed to the presence of
organic substances. COD concentrations are also greater than the values
proposed by Metcalf and Eddy (1991) for domestic wastewater.
TABLE 3: Results of COD analysis
Sampling
points
|
P1
|
P2
|
P3
|
P4
|
P5
|
P6
|
P7
|
P8
|
Threshold values (MATE, 1998)
|
COD (mg/L)
|
1155
|
1128
|
1073
|
1268
|
945
|
933
|
883
|
946
|
125
|
The different results obtained from the application of the
framework showed that PAPUW generate an effluent very hazardous for the
aquatic organisms of the bay ecosystem. The approach showed that a preliminary
and quick assessment of urban wastewater on natural ecosystem could be done
with low cost and short time. However, it must be implemented by the
realization of other physicochemical analysis and bioassays particularly on the
first organization level of the marine food chain.
CONCLUSION
The aim of this study was (i) to implement an environmental
hazard assessment framework of untreated urban wastewater, (ii) and to apply it
on urban wastewater coming from an open channel of the combined sewer system of
Port-au-Prince. The first results obtained from the framework application
showed that discharge of PAPUW in the bay could have important negative effects
on aquatic organisms. In the future, it will be necessary to confirm these
first results by the realization of other physicochemical analysis and
bioassays on these effluents.
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221 4330; Fax: (509) 221 4211 e-mail :
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