PREMIERE PARTIE
COMMUNICATION SOCIALE DANS LE SECTEUR DES COSMETIQUES ET MODELE
THEORIQUE DU MESSAGE DE PEUR SUR LES COMPORTEMENTS DANGEREUX DES
CONSOMMATEURS
La première partie parle au premier chapitre de la
communication sociale dans le secteur des cosmétiques et la pratique
communicationnelle au Cameroun en santé publique d'une part, et d'autre
part en santé de la peau. Le second chapitre présente les
théories prémonitoires de l'impact des messages phobiques sur les
comportements dangereux des consommateurs et le modèle du message de
peur sur la dépigmentation volontaire de la peau.
CHAPITRE 1
LA COMMUNICATION SOCIALE DANS LE
SECTEUR DES COSMETIQUES AU CAMEROUN
INTRODUCTION
L'étude de l'impact du message de peur en
communication sociale dans un contexte de lutte contre la dépigmentation
volontaire de la peau au Cameroun exige une connaissance de l'environnement
dans lequel se situera notre travail. Aussi, ce chapitre est un
préalable à la connaissance de la communication sociale en
santé publique appliquée au secteur des cosmétiques au
Cameroun. Deux items y sont abordés :
· Item 1 : Le secteur des cosmétiques au
Cameroun donnera une présentation de l'offre, de la demande et des
éléments du mix - marketing y examinés.
· Item 2 : La pratique communicationnelle sociale au
Cameroun en santé de la peau. Les domaines d'interventions et les outils
de la communication en santé publique, l'approche communicative au
Cameroun en santé publique et ses insuffisances en santé de la
peau seront abordés tour à tour.
1. 1. LE SECTEUR DES COSMETIQUES
AU CAMEROUN
Le terme de "produit cosmétique" ou cosmétique
renvoie à toute substance ou préparation destinée à
être mise en contact avec les différentes parties superficielles
du corps humain (épiderme, cheveux et système pileux, ongles,
lèvres, dents et muqueuses buccales) dans le but de les nettoyer, les
parfumer ou les traiter. Le rôle des cosmétiques est de
protéger, corriger, maintenir en bon état ou modifier l'aspect
des parties superficielles du corps. La plupart des consommateurs
considèrent que les cosmétiques sont seulement des "produits de
beauté". Or, les produits contenant des substances ou des
préparations destinées à être
ingérées, inhalées, injectées ou implantées
dans le corps humain ne font pas partie du domaine des cosmétiques, bien
que jouant le même rôle que certains d'entre eux.
1. 1.
1. Diagnostic du secteur cosmétique Camerounais
Le diagnostic du secteur des cosmétiques au Cameroun
sera présenté en termes d'opportunités et menaces du
secteur.
· Les menaces du secteur
- La contrefaçon
La contrefaçon est, selon les acteurs, la menace la
plus importante du secteur. « Elle fausse complètement le jeu
du marché et nous empêche de bien vendre », disent-ils.
Les produits se vendent à des prix de plus en plus bas du fait de leur
mauvaise qualité, des mélanges et des contrefaçons faites
par les distributeurs et certains importateurs. Pour les producteurs, la
contrefaçon favorise l'accroissement des ventes des produits
importés réputés de meilleure qualité au
détriment des marques locales.
Selon les chiffres de la mission économique de
Yaoundé (2006), les importations des produits cosmétiques sont
passées de 6,9 millions USD à 7,8 millions USD entre 2002 et
2003, soit une croissance de +13% l'an sur le secteur.
- Les taxes à l'importation
élevées
D'après la mission économique de Yaoundé
(2006), Les droits et taxes grevant les produits finis de parfumerie et
cosmétiques sont élevés. Les droits de douane à
l'entrée de la CEMAC TEC sont de 30%, la TVA de 19,25% et les droits
d'assises frappant ces produits de luxe de 25%. Les produits d'hygiène
buccale et de rasage ne supportent pas de droits d'assises, mais subissent les
mêmes taux de TEC et de TVA. La forte taxation incite de nombreux
opérateurs à l'importation frauduleuse.
· Les opportunités du secteur
- L'évolution des moeurs
sociales
L'évolution des moeurs sociales est à l'origine
de l'attachement des femmes et des hommes aux produits de beauté. De
plus en plus, ces derniers se soucient de leur présentation physique et
y mettent un grand prix. Les parfumeries et les instituts de beauté sont
de plus en plus nombreuses pour satisfaire une demande importante.
L'émergence de salons de beauté dédiés à la
gente masculine montre que les soins et produits de beauté concernent
dorénavant tout le monde.
- La réglementation en matière de
cosmétiques
Il n'existe pas une réglementation régissant
l'activité cosmétique au Cameroun. Le secteur des
cosmétiques utilise les normes appliquées au secteur
pharmaceutique. Du fait de l'incompatibilité entre produits
pharmaceutiques et cosmétiques, les mesures rudes imposées
à la pharmacie ont été assouplies dans leur application
dans le secteur cosmétique. Ce manque de réglementation propre au
secteur des cosmétiques facilite l'entrée des acteurs dans
l'activité.
- Le marché des cosmétiques est en pleine
croissance.
Les chiffres publiés par la mission économique
de l'ambassade de France de Yaoundé sur le secteur des
cosmétiques au Cameroun en 2006 montrent que le secteur a connu une
grande croissance depuis 2003. Les importations s'élevaient à 7,8
millions USD en 2003 contre 6,9 millions USD en 2002 (+13% l'an); les
exportations s'élevaient à 6,4 millions USD en 2002 contre 4,4
millions USD en 2000 (+45% les 2 ans). Les productions locales en vue de la
vente au Cameroun ne peuvent être estimées du fait de la pratique
informelle de cette activité par de nombreux entrepreneurs locaux.
Toutefois, les importations et les exportations déclarées
montrent que le secteur cosmétique est dynamique au Cameroun et en
pleine croissance.
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