SOMMAIRE
Introduction générale
- 8 -
Première partie :
Communication sociale dans le secteur des
cosmétiques et modèle théorique du message de peur sur les
comportements dangereux des consommateurs
- 17 -
Chapitre 1 :
La communication sociale dans le secteur des
cosmétiques au Cameroun
- 19 -
1. 1. Le secteur des cosmétiques au Cameroun
- 21 -
1. 2. La pratique communicationnelle en santé
de la peau au Cameroun
- 26 -
Chapitre 2 :
L'impact du message de la peur sur les comportements
dangereux:
Application du modèle théorique du
message de peur sur la dépigmentation volontaire de la peau
- 36 -
2.1. La contribution du message de peur à
l'efficacité des campagnes de santé publique
- 38 -
2. 2. Modèle théorique du message de
peur sur la dépigmentation volontaire de la peau
- 45 -
Deuxième partie :
Expérimentation du modèle de la peur sur
la dépigmentation volontaire de la peau et impact des messages phobiques
sur le comportement du consommateur
- 57 -
Chapitre 3 :
Méthodologie de l'application du message de la
peur sur la dépigmentation volontaire de la peau
- 59 -
3. 1. Méthodologie de l'étude
- 61 -
3. 2. Les résultats de l'étude
- 66 -
Chapitre 4 :
L'impact du message de peur sur le comportement des
femmes de 15 à 55 ans de la ville de Yaoundé face au
décapage et implications de la recherche
- 73 -
4. 1. Impact du message de peur sur les comportements
des femmes de 15 a 55 ans de la ville de yaounde face au decapage
- 75 -
4.2. Implications de l'impact de la peur sur les
comportements sociaux dangereux, recommandations, perspectives et limites de la
recherche
- 89 -
Conclusion générale
- 96 -
Annexes
- 99 -
DEDICACE
A Jésus Christ, mon
Seigneur et mon Dieu,
« Quand on tourne vers lui les regards, on est
rayonnant de joie, et le visage ne se couvre pas de honte ».
Psaumes 34, 6.
A mes parents, Hélène et Jean
AKOUEMO
Merci pour tous vos efforts. Que le Seigneur vous le rende
au centuple.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tous ceux qui de près ou
de loin m'ont aidée à réaliser ce travail. Je pense
particulièrement à :
Ø M. Valentin NGADI ESSAME, pour les conseils, la
documentation utile, les critiques constructives et le suivi d'un bout à
l'autre de l'élaboration de ce travail;
Ø Tout le corps enseignant de l'Université
Catholique d'Afrique centrale pour les enseignements, les conseils et le suivi
académique depuis 5 années ;
Ø Dr BISSEK et M. Babi KUSSANA pour les informations
concernant le phénomène du décapage, la communication
sociale dans le secteur de la santé et plus particulièrement
celui de la santé de la peau.
Ø La famille AKOUEMO, et en particulier mes parents
pour leur contribution financière et morale durant ces 5 longues
années d'études.
Ø Tous mes proches ayant participé
psychologiquement, moralement et physiquement à la réalisation de
ce travail.
Merci pour tout !
Que ce travail apporte à vos lourds efforts et
à votre contribution enrichissante, soulagement, apaisement,
satisfaction, joie et plaisir.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
ACMS : Association Camerounaise pour le
Marketing Social
CEMAC : Communauté des Etats Membres
de l'Afrique Centrale
CUSS : Centre Universitaire des Sciences et
de la Santé
EDSC : Etudes Démographiques de
Santé Cameroun
ESSTIC : Ecole Supérieure des
Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication
FM : Fréquence de Modulation
HYSACAM : Hygiène et
Salubrité du Cameroun
INPES : Institut National de
Prévention et d'Education pour la Santé
IST : Infections Sexuellement
Transmissibles
MPF : Message de peur faible
MPFo : Message de peur forte
MPM : Message de peur
modérée
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
PF : Perception faible
PFo : Perception forte
PM : Perception modérée
PMI : Protection Maternelle et Infantile
PN : Perception nulle
TEC : Taxe Economique CEMAC
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
VIH / SIDA : Virus Immuno Humain / Syndrome
Immuno Déficitaire Acquis
USD: United States Dollar
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES
A. LES FIGURES
Figure 1. Schéma des niveaux
hiérarchiques des réponses en communication
Figure 2. Comportement de l'individu
face au message
Figure 3. Le modèle de
motivation à se protéger ou modèle de Rogers (Rogers,
1983)
Figure 4. Le modèle processus
parallèles étendus (Witte, 1992)
Figure 5. Le mécanisme
sous-jacent de l'impact de la peur sur le comportement
Figure 6. Les 3 stages de
réponses d'une communication sociale à visée phobique
Figure 7. L'influence du message de
peur sur la perception
Figure 8. L'influence de la
perception sur le comportement
Figure 9. L'influence des types de
perception sur les dimensions du comportement
Figure10.L'influence des
caractéristiques de la cible sur la perception et le
comportement
Figure11. Modèle
théorique du message de peur sur les comportements dangereux :
Cas de la dépigmentation volontaire
de la peau
Figure 12. Modèle de l'impact
du message de peur sur le comportement des femmes de
15 à 55 ans de la ville de Yaoundé
face à la dépigmentation volontaire de la peau.
B. LES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition
de l'échantillon selon l'âge et la condition
Tableau 2 : Tableau de
codification des variables
Tableau 3 : La classification
des messages selon le degré de peur suscitée
Tableau 4 : Résultat
descriptif de la perception pour le MPM
Tableau 5: Résultat
descriptif du comportement pour le MPM
Tableau 6 : Croisement
PERCEPTION * COMPORTEMENT pour le MPM
Tableau 7 : Croisement
COMPORTEMENT * CONDITION pour le MPM
Tableau8 : Croisement
COMPORTEMENT * AGE pour le MPM
Tableau 9 : Résultat
descriptif de la perception pour le MPF
Tableau 10: Résultat
descriptif du comportement pour le MPF
Tableau 11 : Croisement
PERCEPTION * COMPORTEMENT pour le MPF
Tableau 12 : Croisement
CONDITION * COMPORTEMENT pour le MPF
Tableau13 : Croisement AGE *
COMPORTEMENT pour le MPF
Tableau 14 : Résultat
descriptif de la perception pour le MPFo
Tableau 15: Résultat
descriptif du comportement pour le MPFo
Tableau 16 : Croisement
CONDITION * COMPORTEMENT pour le MPFo
Tableau 17 : Croisement AGE *
COMPORTEMENT pour le MPFo
Tableau 18 : Croisement
PERCEPTION * COMPORTEMENT pour le MPFo
Tableau 19 : Convergence interne des
5 items de l'impact du message de peur
Tableau 20: Dimensions de l'impact
du message de peur expliquées par les composantes
principales
INTRODUCTION GENERALE
CONTEXTE DE L'ETUDE
La mission économique de l'ambassade de France
à Yaoundé a mené en 2006 une étude sur le secteur
des cosmétiques et de la parfumerie au Cameroun. Il ressort de cette
étude que la principale cible de la parfumerie et de la
cosmétique est la population féminine urbaine. Toutefois,
même en milieu rural, la femme camerounaise attache du prix aux soins du
corps et utilise traditionnellement des produits de beauté et des
parfums. Bien que le pouvoir d'achat du consommateur moyen soit relativement
faible, les camerounaises recherchent essentiellement des produits de
cosmétique ethnique (défrisage permanent et coloration), des
parfums et eaux de toilette, des produits de maquillage et surtout des laits et
produits traitants censés éclaircir la peau. Selon Dr BISSEK
(Docteur en dermatologie en fonction au ministère de la santé
publique à Yaoundé), l'utilisation de ces produits
éclaircissants est à l'origine du phénomène de la
dépigmentation volontaire de la peau constaté chez bon nombre de
femmes camerounaises.
Notre réflexion se focalise sur ce dernier point :
celui de la dépigmentation volontaire de la peau par les femmes de la
ville de Yaoundé, et s'inscrit à ce titre dans le cadre du
marketing et de la communication sociale. Les champs d'application du marketing
et de la communication sociale sont nombreux : défense de
l'environnement, promotion de la culture, lutte contre les fléaux tels
que la pauvreté, la corruption, l'alcoolisme, le tabagisme, le
paludisme, le VIH/ SIDA et IST, la dépigmentation volontaire de la peau
encore appelée dans le jargon cosmétique camerounais
« décapage ».
Trois principaux constats ont orienté notre choix vers
l'item de la communication sociale appliquée au secteur des
cosmétiques camerounais, et plus précisément celui de
l'impact du message de peur sur les comportements des femmes de la ville de
Yaoundé face au phénomène du
« décapage » :
§ Les performances du segment des
cosmétiques blanchissants et ses dangers pour la
santé.
Le secteur des cosmétiques est en grande
activité au Cameroun (Mission économique de l'ambassade de France
Yaoundé, 2006). Bien que les volumes de production et le chiffre
d'affaires du secteur n'aient pas encore été
déterminés, les importations sont passées de 6,9 millions
USD en 2002 à 7,8 millions USD en 2003, et les exportations de 4,4
millions USD en 2000 à 6,4 millions USD en 2002. Les prévisions
2006 donneraient 11,2 millions USD pour les importations (taux d'accroissement
de 13% l'an) et 13,5 millions USD en exportation (taux de +45% tous les 2 ans).
Le leader national est Gandour, spécialiste des produits
éclaircissants avec un assortiment de 600 références.
Cette même étude révèle que les femmes camerounaises
recherchent essentiellement des produits de cosmétique ethnique
(défrisage permanent et coloration) et des laits et produits traitants
censés éclaircir la peau.
Parallèlement à l'étude de la mission
économique, nous avons mené une observation flottante et non
standardisée dans 10 parfumeries choisies selon la méthode de
convenance dans les principaux marchés de Yaoundé (4 au
marché Mokolo, 2 au marché Essos, 4 au marché Central)
pour avoir une idée de la structure des cosmétiques vendus. Sept
parfumeries avaient en moyenne ¾ de produits éclaircissants en
rayon. Les 3 autres parfumeries étaient visiblement
spécialisées dans la distribution des produits normalisés
importés d'Europe et dépourvus d'ingrédients
éclaircissants pour la plupart (moyenne d'¼ de produits
éclaircissants en rayon).
Or, la dépigmentation volontaire détruit la
barrière protectrice de la peau. Ce qui fragilise le patient et l'expose
aux séquelles des rayons ultraviolets et aux infections cutanées
diverses. Parmi les substances couramment utilisées, on peut
citer la cortisone, l'hydroquinone, le quinacole et des corticoïdes
dont les conséquences sont visibles sur la peau et sur
l'état général du patient quand elles sont prises à
haute dose. Selon le Dr Bissek, le patient qui se livre au
« décapage » s'expose aux maladies telles que
l'hypertension, le diabète, le cancer de la peau, l'insuffisance
rénale, la perturbation du cycle menstruel chez certaines femmes, ou le
mal aux articulations. Dr Fatima Ly (dermatologue sénégalaise et
présidente de l'Association internationale d'information sur la
dépigmentation artificielle) et les auteurs comme BLANC et HALNA
(1994) précisent que les complications issues du
phénomène du « décapage » vont
beaucoup plus loin et sont dans des cas cliniques rares, à l'origine
d'un coma, puis de la mort.
§ Le phénomène du
« décapage » : combattu ailleurs et
ignoré au Cameroun
Le phénomène du
« décapage » a été longtemps combattu
dans de nombreux pays africains : au Sénégal, au Burkina
Faso, en Côte d'Ivoire, au Congo Démocratique, au Togo et au Mali
(Pitche et Afanou, 1998). Au Togo, l'équipe de
dermato-vénérologie du CHU de Lomé a mené plusieurs
études touchant au phénomène de la dépigmentation
volontaire.
Au Sénégal, de nombreuses campagnes et
études1(*) ont
été menées par le ministère de la santé
publique et l'Institut d'hygiène social de Dakar. Aussi, l'Association
internationale d'information sur la dépigmentation artificielle (AIIDA)
a été créée comme programme chargé de lutter
spécialement contre le phénomène du
« Khessal2(*) ». Des décrets et des
circulaires3(*)
prévoient des sanctions pénales aux utilisateurs de produits
décapants.
Or au Cameroun, aucun programme réel n'a
été créé en vue de mettre fin au
« décapage ».
Au cours d'un entretien avec le Dr BISSEK, il ressort que
« le phénomène du décapage
reste encore de nos jours au Cameroun, une préoccupation
microscopique dans le secteur de la santé
...». Toutefois, ce spécialiste reconnaît que le
décapage présente à long terme des conséquences
néfastes pour la santé. Plus loin, le Dr Bissek prétend en
ces termes : « Lors des reportages ou des interviews
réalisés par la télévision, la radio ou la presse
sur le métier de la dermatologie ou pour un avis concernant le
phénomène social du décapage, certains dermatologues
peuvent évoquer la question de la dépigmentation volontaire de la
peau et s'y étendre...Sinon, aucune initiative venant des dermatologues
pour lutter contre le décapage n'a encore fait l'objet d'action de
communication et de sensibilisation vraiment sérieuse.
L'évolution du phénomène chez certaines femmes et hommes
commence déjà à nous préoccuper... Pour la petite
information, le Cameroun compte 12 dermatologues localisées uniquement
à Douala et à Yaoundé, consultant pour la plupart en
privé».
En analysant le contenu des propos du Dr Bissek, il ressort
que le phénomène du « décapage » est
dangereux pour la santé, prend du terrain, et est lésé au
Cameroun ; aussi, aucune action de communication sociale en vue de le
voir reculer n'a été menée ni par le ministère de
la santé publique, ni par les dermatologues. L'effectif et la
localisation des dermatologues sur le territoire national sont peu
significatifs à notre appréciation. Moins de 2 dermatologues par
province et 2 provinces représentées sur 10 au Cameroun; or
d'après l'EDSC 2004, les maladies de la peau ont le
3ème rang dans les provinces du Nord, du Littoral et de
l'Adamaoua, et le 4ème rang à l'Extrême - Nord
et au Sud dans le classement des dix premières causes de la
morbidité dans quelques provinces.
§ Les limites de l'utilisation de l'information
et de l'éducation en communication publique au Cameroun :
l'efficacité de la peur ailleurs
« Chacun est libre de choisir de vivre ou de
mourir ; nous ne pouvons pas nous permettre de faire peur aux gens pour
les amener à se protéger des mauvais comportements qu'ils ont. Ce
que nous faisons, c'est juste de les informer et de les éduquer en leurs
faisant comprendre que les comportements qu'ils ont sont mauvais et dangereux.
D'ailleurs certains en ont déjà conscience. Mais aller
jusqu'à leur faire peur, nous ne pouvons le faire, ça serait un
peu empiéter sur leur liberté de choisir » :
explique M. Babi Kussana, journaliste de formation et chef de la cellule de
communication au ministère de la santé publique.
De ces propos, il ressort que l'information et
l'éducation (ou sensibilisation) sont les deux principaux tons
usités par le ministère de la santé publique en
communication sociale. Pourtant, les campagnes utilisant l'information et
l'éducation ne se sont pas toujours révélées
efficaces dans certains phénomènes sociaux liés à
la santé publique. Pour lutter contre le VIH/SIDA en 1990, des
programmes de lutte ont été créés avec pour le but
de renforcement du système de surveillance épidémiologique
des IST. L'information et la sensibilisation étaient les tons
stratégiques majeurs usités dans ces programmes. Ce renforcement
visait à mettre à la disposition de tous les acteurs les
informations permettant d'évaluer les tendances, de prévoir la
gravité de la maladie et d'estimer l'impact des interventions... Or,
malgré ces programmes et plan d'actions mis sur pied, de moins de 1% en
1989, la séroprévalence du VIH / SIDA atteint 5% en 1997, 7% en
1999, 12% en 2001 ». Ces chiffres viendront être
confirmés par l'UNICEF dans leur Revue annuelle Epidemic and
pandemic alert 2002, dans le dossier consacré au Cameroun. Pour la
même période, les chiffres de la santé de la mère et
de l'enfant avaient progressé. Le taux de mortalité
infantile qui est passé de 65%o en 1991 à 77%o en 1998. Le taux
de mortalité néo-natale est passé de 33,1%o à
37,2%o de 1991 à 1998. Or, l'éducation et la sensibilisation
étaient fortement utilisées dans les PMI et les fondations
Irène et Chantal Biya ayant au centre de leurs préoccupations la
santé « mère et enfant ». Il y avait
un « effet boomerang » : plus les acteurs
informaient et éduquaient, plus des cas de maladies étaient
enregistrés.
En France, 60 000 personnes décèdent tous les
ans des conséquences du tabac (première cause de mortalité
évitable). De l'utilisation du ton informatif ou éducatif,
l'option des messages d'appel à la peur a été
adoptée par la communication sociale pour lutter contre le tabagisme
(Gallopel, 2004). La campagne " Révélation" utilisant un message
de peur dans la lutte contre le tabagisme en France a été
primée en 2003 pour son efficacité. Un post-test a montré
des résultats intéressants : outre des scores de
mémorisation et d'agrément élevés, 17% des fumeurs
absolus ont eu envie d'arrêter de fumer suite à la diffusion de ce
message.
Au vu de tout ce qui précède :
Quel peut être l'impact des messages de peur sur le comportement
des femmes camerounaises de 15 à 55 ans de la ville de Yaoundé
face au décapage?
LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
L'objectif principal de ce travail est de cerner dans un
contexte de lutte contre la dépigmentation volontaire de la peau,
l'impact des messages de peur sur les comportements des camerounaises de la
ville de Yaoundé.
L'INTERET DE LA RECHERCHE
Notre recherche poursuit quatre types
d'intérêts :
- Un intérêt
professionnel : ce travail vise à donner des pistes de
recherche pour élaborer des messages efficaces de lutte contre les
phénomènes sociaux dangereux en santé publique au Cameroun
de façon générale, et en particulier sur le
phénomène du « décapage »
cutané pratiqué par les camerounais.
- un intérêt culturel visant
à promouvoir les valeurs noires au détriment des valeurs
occidentales. La dépigmentation de la peau est une des pratiques
illustrant clairement les phénomènes d'acculturation du continent
africain. La peau « couleur ébène » (noire) a
cédé place à une peau « couleur
banane » (jaune or) au fil du temps. Les femmes noires au travers de
cette étude doivent promouvoir leurs idéaux, la culture noire, et
exprimer leur attachement à la société africaine à
laquelle elles appartiennent et peuvent s'identifier parmi plusieurs.
- un intérêt social : Les
produits blanchissants renferment des substances toxiques et dangereuses pour
la santé (corticoïde, hydroquinone, etc.), ne respectant pas en
Afrique les normes hygiéniques4(*) de consommation. Ce travail appelle à la
fabrication des produits éthiques pour la santé et la
sécurité des Hommes.
- un intérêt scientifique :
la communication sociale et préventive a été usitée
au Cameroun dans quelques cas de maladies involontaires de la peau
(lèpre, rougeole, cancer de la peau, ulcère du Buruli et autres
pathologies cosmétologiques). Sur le plan scientifique, les travaux
menés à notre connaissance sur la question de la
dépigmentation volontaire de la peau ont abordé ce
phénomène en psychanalyse et de la psychiatrie (Petit
,2006 ; Muamba, 1992), en dermato-vénérologie (Halna et
Blanc, 1994 ; Pitche et Afanou, 1998), et en droit du consommateur (Pabozi
et Santos, 1993). En dehors de quelques revues de promotion de la culture
africaine (DIVA, AFROBIZ, Amina, etc.), et des études menées par
des chercheurs sous un axe clinique, aucun travail scientifique touchant
l'aspect communicationnel via la peur pour décourager les personnes
adonnées au « décapage » n'a
été réalisée à notre connaissance.
L'intérêt scientifique de ce travail est d'aborder la
dépigmentation de la peau sous un nouvel axe de réflexion, celui
de la communication sociale préventive par l'utilisation de la peur
comme ton communicationnel.
PROBLEMATIQUE
Dans le domaine de la santé, lorsque des
organisations publiques souhaitent modifier des comportements ou des attitudes
néfastes chez les citoyens, ils utilisent principalement deux grands
types de moyens (RICE et ATKIN, 2001) :
§ Le premier consiste à agir sur l'environnement
juridique, à modifier les lois et les réglementations.
§ Le deuxième vise l'élaboration des
campagnes de communication de santé publique. L'objectif est alors de
transmettre, grâce à un dispositif de communication
médiatique, des informations au public cible dans le but de créer
et renforcer les comportements bénéfiques à la
santé d'une part, et de modifier les attitudes dangereuses au
bien-être sanitaire d'autre part.
La littérature sur les effets de la communication
sociale et certains travaux de recherche expliquent que devant les forts enjeux
de santé publique, les campagnes n'hésitent pas à
générer de la peur chez les récepteurs (Gallopel,
2002 ; Courbet, 2000 ; Lavoisier, 2000). La peur influencerait de
façon significative le changement de mauvais comportements et serait
alors efficace dans la lutter contre les fléaux sociaux (Leventhal,
1965 ; Bagozzi et Moore, 1994 ; Gardener, 1999 ; La Tour, 1996).
D'autres auteurs (Feshbach et Janis (1953) pensent que la peur aurait une
mauvaise influence sur les comportements sociaux. Pour évaluer
l'influence de la peur sur les comportements sociaux, les auteurs se sont
appesantis sur les phénomènes tels que le tabagisme (Gallopel,
2000 ; Ibid (2002; 2004) ; Courbet, 1999 ; Dion et Al. 2003),
l'insécurité routière (Lavoisier, 2000 ; Bastid,
2003), l'hygiène écologique (Urien, 2005), l'alcoolisme.
Ailleurs et au Cameroun, l'utilisation des messages de peur
n'a pas encore fait à notre connaissance, l'objet d'une étude sur
la dépigmentation volontaire de la peau. Cette étude permettra de
remédier à l'absence de travaux sur l'impact des messages
phobiques sur les comportements face au décapage.
HYPOTHESES
Afin d'appréhender l'impact de la peur sur les
comportements sociaux négatifs, une approche positiviste a
été utilisée. Le modèle retenu est celui de
l'impact du message de peur sur le comportement des femmes de 15 à 55
ans de la ville de Yaoundé face à la dépigmentation
volontaire de la peau. 4 hypothèses principales de recherche ont
été retenues:
H 1. Le message de la peur influence significativement la
perception.
H 2. La perception a une influence significative sur le
comportement de la cible.
H3. Les caractéristiques de la cible ont une influence
sur la perception.
H4. Les caractéristiques de la cible ont une incidence
sur le comportement adopté.
DEFINITION DES CONCEPTS
· Dépigmentation volontaire de la
peau: altération opiniâtre de la production et de la
distribution des principaux pigments naturels de la peau appelés
mélanines (Petit, 2006).
· Message de peur5(*) : texte et/ou image qui
présente une menace réelle et immédiate avec pour objectif
d'éprouver le récepteur.
· Comportement du consommateur :
cheminement intellectuel de réflexion et de prise de décision
d'un individu qui, partant du besoin ressenti conduit celui-ci à
accepter un produit ou une idée. Il est évidemment
différent d'un individu à un autre.
METHODOLOGIE
Notre recherche a adopté en grande partie une approche
exploratoire, qualitative et quantitative sur le terrain. Pour valider les
hypothèses issues du modèle théorique retenu, 3 messages
(texte et image) ont été montés et
pré-testés auprès de 8 femmes. Ensuite, au travers d'un
questionnaire, 50 femmes ont été interviewées selon notre
plan d'échantillonnage. L'enquête s'est faite face-à-face.
Les variables mesurées sont de manière
générale l'attitude de la cible à l'égard du
message, la perception de peur, et les intentions comportementales.
Les outils d'analyse utilisés sont : l'alpha de
Cronbach, l'analyse des composantes internes, l'analyse corrélative, les
tris à plat et les tris croisés. Le logiciel SPSS a servi
à l'analyse des données. Lorsqu'une variable ne respectait pas
les principes fixés au départ, elle était rejetée.
RESULTATS OBTENUS
Suite à l'étude menée sur le terrain
pour la vérification des hypothèses précédentes,
seules les hypothèses principales H1 et H4 ont été
vérifiées, et non H2 et H3.
H 1. Le message de la peur influence significativement la
perception.
H 4. Les caractéristiques de la cible ont une
incidence sur le comportement adopté.
H 2. La perception a une influence significative sur le
comportement de la cible.
H3. Les caractéristiques de la cible ont une influence
sur la perception.
DIFFICULTES RENCONTREES ET LIMITES DE L'ETUDE
- Le complexe des femmes décapées à
aborder le sujet a entraîné une réduction
considérable de la taille de l'échantillon.
- La modicité de nos moyens qui n'a pas permis d'avoir
un échantillon plus représentatif, plus homogène, à
l'échelle national.
PLAN DU TRAVAIL
Notre travail s'organise autour de quatre chapitres
répartis en 2 grandes parties. :
Ø le chapitre 1 parle de la communication
sociale dans le secteur des cosmétiques au Cameroun.
Ø le chapitre 2 porte sur l'impact du message de peur
en communication sociale sur les comportements dangereux.
Ø le chapitre 3 présente la méthodologie
de l'application du message de peur sur le comportement des femmes de la ville
de Yaoundé face au décapage.
Ø le chapitre IV parle de l'impact du message de peur
sur le comportement des femmes de 15 à 55 ans de la ville de
Yaoundé face au décapage et ses implications.
PREMIERE PARTIE
COMMUNICATION SOCIALE DANS LE SECTEUR DES COSMETIQUES ET MODELE
THEORIQUE DU MESSAGE DE PEUR SUR LES COMPORTEMENTS DANGEREUX DES
CONSOMMATEURS
La première partie parle au premier chapitre de la
communication sociale dans le secteur des cosmétiques et la pratique
communicationnelle au Cameroun en santé publique d'une part, et d'autre
part en santé de la peau. Le second chapitre présente les
théories prémonitoires de l'impact des messages phobiques sur les
comportements dangereux des consommateurs et le modèle du message de
peur sur la dépigmentation volontaire de la peau.
CHAPITRE 1
LA COMMUNICATION SOCIALE DANS LE
SECTEUR DES COSMETIQUES AU CAMEROUN
INTRODUCTION
L'étude de l'impact du message de peur en
communication sociale dans un contexte de lutte contre la dépigmentation
volontaire de la peau au Cameroun exige une connaissance de l'environnement
dans lequel se situera notre travail. Aussi, ce chapitre est un
préalable à la connaissance de la communication sociale en
santé publique appliquée au secteur des cosmétiques au
Cameroun. Deux items y sont abordés :
· Item 1 : Le secteur des cosmétiques au
Cameroun donnera une présentation de l'offre, de la demande et des
éléments du mix - marketing y examinés.
· Item 2 : La pratique communicationnelle sociale au
Cameroun en santé de la peau. Les domaines d'interventions et les outils
de la communication en santé publique, l'approche communicative au
Cameroun en santé publique et ses insuffisances en santé de la
peau seront abordés tour à tour.
1. 1. LE SECTEUR DES COSMETIQUES
AU CAMEROUN
Le terme de "produit cosmétique" ou cosmétique
renvoie à toute substance ou préparation destinée à
être mise en contact avec les différentes parties superficielles
du corps humain (épiderme, cheveux et système pileux, ongles,
lèvres, dents et muqueuses buccales) dans le but de les nettoyer, les
parfumer ou les traiter. Le rôle des cosmétiques est de
protéger, corriger, maintenir en bon état ou modifier l'aspect
des parties superficielles du corps. La plupart des consommateurs
considèrent que les cosmétiques sont seulement des "produits de
beauté". Or, les produits contenant des substances ou des
préparations destinées à être
ingérées, inhalées, injectées ou implantées
dans le corps humain ne font pas partie du domaine des cosmétiques, bien
que jouant le même rôle que certains d'entre eux.
1. 1.
1. Diagnostic du secteur cosmétique Camerounais
Le diagnostic du secteur des cosmétiques au Cameroun
sera présenté en termes d'opportunités et menaces du
secteur.
· Les menaces du secteur
- La contrefaçon
La contrefaçon est, selon les acteurs, la menace la
plus importante du secteur. « Elle fausse complètement le jeu
du marché et nous empêche de bien vendre », disent-ils.
Les produits se vendent à des prix de plus en plus bas du fait de leur
mauvaise qualité, des mélanges et des contrefaçons faites
par les distributeurs et certains importateurs. Pour les producteurs, la
contrefaçon favorise l'accroissement des ventes des produits
importés réputés de meilleure qualité au
détriment des marques locales.
Selon les chiffres de la mission économique de
Yaoundé (2006), les importations des produits cosmétiques sont
passées de 6,9 millions USD à 7,8 millions USD entre 2002 et
2003, soit une croissance de +13% l'an sur le secteur.
- Les taxes à l'importation
élevées
D'après la mission économique de Yaoundé
(2006), Les droits et taxes grevant les produits finis de parfumerie et
cosmétiques sont élevés. Les droits de douane à
l'entrée de la CEMAC TEC sont de 30%, la TVA de 19,25% et les droits
d'assises frappant ces produits de luxe de 25%. Les produits d'hygiène
buccale et de rasage ne supportent pas de droits d'assises, mais subissent les
mêmes taux de TEC et de TVA. La forte taxation incite de nombreux
opérateurs à l'importation frauduleuse.
· Les opportunités du secteur
- L'évolution des moeurs
sociales
L'évolution des moeurs sociales est à l'origine
de l'attachement des femmes et des hommes aux produits de beauté. De
plus en plus, ces derniers se soucient de leur présentation physique et
y mettent un grand prix. Les parfumeries et les instituts de beauté sont
de plus en plus nombreuses pour satisfaire une demande importante.
L'émergence de salons de beauté dédiés à la
gente masculine montre que les soins et produits de beauté concernent
dorénavant tout le monde.
- La réglementation en matière de
cosmétiques
Il n'existe pas une réglementation régissant
l'activité cosmétique au Cameroun. Le secteur des
cosmétiques utilise les normes appliquées au secteur
pharmaceutique. Du fait de l'incompatibilité entre produits
pharmaceutiques et cosmétiques, les mesures rudes imposées
à la pharmacie ont été assouplies dans leur application
dans le secteur cosmétique. Ce manque de réglementation propre au
secteur des cosmétiques facilite l'entrée des acteurs dans
l'activité.
- Le marché des cosmétiques est en pleine
croissance.
Les chiffres publiés par la mission économique
de l'ambassade de France de Yaoundé sur le secteur des
cosmétiques au Cameroun en 2006 montrent que le secteur a connu une
grande croissance depuis 2003. Les importations s'élevaient à 7,8
millions USD en 2003 contre 6,9 millions USD en 2002 (+13% l'an); les
exportations s'élevaient à 6,4 millions USD en 2002 contre 4,4
millions USD en 2000 (+45% les 2 ans). Les productions locales en vue de la
vente au Cameroun ne peuvent être estimées du fait de la pratique
informelle de cette activité par de nombreux entrepreneurs locaux.
Toutefois, les importations et les exportations déclarées
montrent que le secteur cosmétique est dynamique au Cameroun et en
pleine croissance.
1. 1. 2. L'offre et la
demande du secteur cosmétique camerounais
§ L'offre
L'offre du secteur représente l'ensemble des soins
cosmétiques (corporels, capillaires, parfumeurs, pédicure -
manicure, bucco-dentaires) proposés par divers laboratoires de
production aux consommateurs pour satisfaire leurs besoins. Selon la mission
économique de l'ambassade de France de Yaoundé (2006), aucune
statistique exacte n'existe pour le moment sur les volumes produits, ni sur le
chiffre d'affaires du secteur. Toutefois, cette offre peut être
classifiée selon les critères suivants :
- L'origine des produits :
* Les produits locaux
(Biopharma, Sipca, Gandour, Tacicam, Armelle, Biomek) fabriqués au
Cameroun ;
* Les produits importés
(Nivéa, l'Oréal, Garnier, Dove, Mixa, etc.) venus
pour la plupart de la France, de l'Allemagne, de la Belgique, des Etats-Unis,
de l'Espagne, de la Chine et des pays d'Afrique tels le Nigeria, la Côte
d'Ivoire, la Tunisie et l'Afrique du Sud.
- La composition des produits :
* Les cosmétiques naturels
faits à base de plantes et ressources naturelles (aloès,
argile, citron, carotte, karité, lait de coco, l'avocat,
etc.) ;
* Les cosmétiques chimiques
faits à base d'excipients tels que les dérivées du
chlorure, du benzoate, du pétrole, de la paraffine, et autres
composantes minérales.
- Le besoin à satisfaire :
* Les soins corporels (savon, lait,
lotion, etc.) ;
* Les soins capillaires
(défrisant, shampoings, teintures, masques capillaires, huiles de
traitement, etc.) ;
* Les soins spécifiques
(gommage, masque, crèmes jour/nuit, crèmes de rasage,
etc.) ;
* Les soins divers ou produits de
maquillage (rouge à lèvres, parfum, fond de teint, eyeliner,
mascara, poudre, vernis à ongles, etc.) ;
* Les soins bucco-dentaires
(dentifrice, parfum de bouche, vernis de dents, etc.).
- La clientèle visée : Les
soins pour bébés, femmes, et hommes.
- Le prix :
* Les produits « haut de gamme » (Clarins,
Yves Rocher, Neutrogena, Clinique) qui ont des prix trop
élevés ;
* Les produits « moyen de gamme »
(Nivéa, l'Oréal, Garnier, Rapide clair, Bioclair, etc) ;
* Les produits « bas de gamme » (Primo,
Lamo, Hompo, Venus) très peu coûteux.
§ La demande
Le Cameroun compte environ 16,1 M d'habitants dont plus de
50% vit en milieu urbain (Mission économique, 2006). La principale cible
de la parfumerie et de la cosmétique est la population féminine
urbaine. Toutefois, même en milieu rural, la femme camerounaise attache
du prix aux soins du corps et utilise aussi des produits de beauté.
Bien que le pouvoir d'achat du consommateur moyen soit
relativement faible au Cameroun, nombreuses sont les femmes en mesure de
consacrer un budget conséquent aux produits et soins corporels. Quelque
soit leur niveau de revenus, les consommatrices aimeraient pouvoir
acquérir des produits importés, réputés plus
efficaces et de meilleure qualité. Les femmes aisées utilisent
des gammes de produits complètes, onéreuses et
réputées bonne qualité (par la marque, le pays de
provenance, l'efficacité). Les femmes de condition modeste utiliseront
des produits de gamme moyenne et les plus démunies, des produits moins
coûteux, mais capables de satisfaire quelquefois leurs besoins
mineurs.
Les femmes camerounaises recherchent essentiellement des
laits et produits traitants censés éclaircir la peau, des
produits de cosmétique ethnique (défrisage permanent et
coloration), des parfums et eaux de toilette, des produits de maquillage, soins
capillaires et shampooings. La consommation de parfums est
particulièrement forte dans le nord du pays en raison du climat sec et
chaud nécessitant le déguisement des odeurs.
La demande en cosmétique au Cameroun compte aussi des
consommateurs masculins, peu exigeants, achetant en faible quantité les
nombreux produits leurs étant adressés (crème de rasage,
soins capillaires pour hommes, parfum, soins de visage, etc.).
La consommation des produits cosmétiques reste
régulière au cours de l'année, et ne connaît pas de
saisonnalité.
1. 1. 3. Le mix - marketing du secteur
cosmétique
- Le produit
Les produits cosmétiques sont conçus pour
répondre aux besoins spécifiques de la peau, des cheveux, des
ongles, de la bouche. Ils sont classés en fonction des besoins et
préférences des consommateurs répartis en critères
suivant : origine, fonction, composition, cible visée et prix des
produits.
Généralement ces produits se présentent
sous forme de lait, de crème, de poudre, de pain et de lotion et sont
conditionnés dans des pots, bidons, boîte ou tubes en verre, en
aluminium, en plastique ou en carton.
- Le prix
Le prix des cosmétiques dépend de leur marque,
coût d'achat, demande, efficacité, disponibilité sur le
marché, et de leur lieu de vente.
La tendance des prix montre que les produits importés
d'Europe, réputés de bonne qualité (Nivéa, Vichy,
Clarins, l'Oréal, Garnier, Dove, etc.) ont les prix les plus
élevés sur le marché. Les produits vendus en pharmacie
sont plus chers que ceux vendus en parfumerie. Lorsque le produit est
très demandé, les prix augmentent. La politique de prix tient
compte du pouls du marché.
- La place
Le réseau de distribution des produits
cosmétiques compte de nombreux intermédiaires pouvant
revêtir plusieurs formes de présence : les
« parfumeries », les pharmacies, les salons et instituts de
beauté, les échoppes, les vendeurs ambulants, et quelques grandes
surfaces.
Certains importateurs jouent le rôle de grossistes. Ces
derniers approvisionnent à la fois des demi-grossistes et des
détaillants (Exemples d'Unilever et de Colgate - Palmolive). Les
importateurs de produits pharmaceutiques distribuent également des
produits cosmétiques pour certains soins, mais ce segment
représente selon la mission économique, moins de 4% de leur
chiffre d'affaires. La stratégie de distribution (sélective ou
intensive) usitée varie d'un intermédiaire à un autre.
- La promotion
La communication sur le secteur des cosmétiques est
majoritairement faite via de nombreux spots publicitaires aux divers
médias de masse (télévision, radio, affichage,
cinéma, presse écrite et Internet). L'objectif visé est la
vulgarisation de masse des divers produits offerts. De nombreuses chaînes
de télévision (CRTV, Canal 2, Ariane Télévision,
RTL 9, etc.) diffusent des spots mettant en présence des produits
cosmétiques éclaircissants, clarifiants ou hydratants. C'est le
cas des publicités visant à promouvoir les vertus de certaines
marques via des affiches apposées aux grands carrefours des grandes
villes : campagnes Pharmapur Fraîcheur, Jolipo et White express en
2006 et 2007.
Photo 1 : Affiche de la campagne de « White
express » des Laboratoires Advensis
Quelques entreprises telles Biopharma, Sipca, Clarins
recourent aux promotions de vente avec des cadeaux, remises sur achats, et
distribution d'échantillons gratuits à l'achat.
1. 2. LA PRATIQUE
COMMUNICATIONNELLE EN SANTE DE LA PEAU AU CAMEROUN
1. 2.
1. Domaines d'intervention de la communication en santé publique
Selon le manuel des stratégies sectorielles de la
santé 2001 du MINSANTE Cameroun, le gouvernement a
présenté une liste de domaines dans lequel il intervient et
compte redoubler d'effort pour les horizons 2010. Aussi, le ministère de
la santé publique s'est déterminé trois objectifs
principaux en terme de communication publique à visée
préventive à savoir:
- Améliorer la protection de la santé des
citoyens ;
- Promouvoir la santé tout en soutenant la croissance
de la prospérité et de la solidarité ;
- Diffuser l'information sur la santé.
Pour atteindre ces objectifs, les autorités ont
développé un ensemble de programmes à travers lesquels
elles mènent des actions spécifiques pour améliorer
sensiblement la santé des camerounais. Ces actions s'inscrivent dans les
domaines suivants :
§ la lutte contre la maladie : ce
programme est axé sur
- la lutte contre les grandes endémies :
paludisme, lèpre, onchocercose, cécité, trypanosomiase
humaine africaine, ver de guinée, schistosomiase.
- la lutte contre certaines maladies chroniques constituant un
problème de santé publique : l'hypertension
artérielle, le diabète, l'épilepsie, la
drépanocytose, les cancers, l'asthme, les affections rhumatismales, la
surdité.
- la lutte contre les épidémies : le
choléra, la rougeole, la méningite cérébro-spinale,
et la prise en charge des urgences dues aux catastrophes et accidents
- la lutte contre la tuberculose et les IST/SIDA pour
lesquelles un programme spécifique a été adopté en
septembre 2000.
§ la santé de la
reproduction axée sur :
- la santé de la mère, de
l'adolescent et de la personne âgée ;
- le programme élargi de vaccination
(diphtérie, coqueluche, tétanos, variole, hépatite,
fièvre jaune, poliomyélite, rougeole) axé sur la
protection des enfants ;
- la prise en charge intégrée des maladies de
l'enfant (maladies diarrhéiques, infections respiratoires aiguës et
carences nutritionnelles).
§ la promotion de la
santé : elle concerne l'information, l'éducation et
la communication de santé, éléments nécessaires
pour amener les populations à adopter des comportements et styles de vie
favorables à leur santé ;
§ les médicaments et
consommables médicaux essentiels visant le
développement des stratégies permettant de rendre disponibles
dans toutes les structures sanitaires les médicaments essentiels, les
réactifs ainsi que les dispositifs médicaux essentiels de
qualité, et d'en faciliter l'accès aux populations.
§ l'amélioration de l'offre de la
santé par la formation et le contrôle des agents de
santé, la subvention et la prise en charge de certains soins par l'Etat.
1. 2. 2. L'approche
communicative dans le domaine de la santé publique
Le chef de la cellule de communication du ministère de
la santé publique affirme : « Sachez
déjà qu'il n'y a aucun papier qui parle de la politique de
communication sociale au Cameroun. Nous nous appuyons sur la politique de l'OMS
pour communiquer à notre tour. On s'inspire des études qu'ils
mènent là-bas et on essaye de bâtir la nôtre avec.
Aussi, chaque maladie a une stratégie de communication qui lui est
propre. On ne peut pas communiquer de la même manière pour le SIDA
comme pour le paludisme : chacune a son approche et sa
stratégie ; et tout ça dépend aussi des budgets qui
sont alloués. Si le budget est petit, on va réduire les actions
sur certains sites... Sinon, on informe et on éduque plus.
On fait beaucoup de campagne de sensibilisation et d'information sur des
fléaux comme le SIDA, le paludisme, le choléra et les autres
maladies...».
En analysant le contenu de ce discours, il ressort qu'il
n'existe pas de politique de communication réelle au Cameroun dans le
domaine de la santé publique. Le ministère de la santé
publique s'appuie sur les politiques de l'OMS pour bâtir celles à
adopter. Toutefois, chaque maladie a une stratégie de communication qui
lui sied en fonction des critères tels sa nature, son mode de
transmission, le budget alloué. L'information et l'éducation sont
au coeur des actions menées.
Aussi, M. Babi Kussana affirme que les médias de masse
sont généralement usités pour toucher une grande partie de
la population. Plusieurs spots sont répétés à
longueur de journée pour rendre le message permanent dans l'esprit du
récepteur. De plus en plus, des publi-reportages et des films sont
déclinés pour une meilleure compréhension et
intégration des messages. Il convient toutefois de noter que les
études d'impact et d'intégration du message suite à ces
communications restent actuellement quasi-absentes.
Des espaces sont utilisés pour des informations sur la
santé : l'émission « capital
santé » à la FM 94, la revue « la
santé en partage » publié par le ministère de la
santé publique pour assurer une permanence des informations sur la
santé au Cameroun.
Comme hors média, il y a des symposiums et des
conférences fréquemment organisés à la
faculté des sciences biomédicales de l'université de
Yaoundé I. Vingt journées sont célébrées par
an, chaque journée étant consacrée à une maladie
sur laquelle le ministère de la santé publique s'appesantira en
terme de communication et de prise en charge de quelques malades.
1. 2. 3. Les insuffisances
de la communication sociale au Cameroun en santé publique et en
santé de la peau
La communication sociale au Cameroun connaît de
nombreuses insuffisances :
§ Absence d'une politique de communication
réelle au Cameroun dans le domaine de la santé publique
(Confère les propos M. Babi Kussana au paragraphe
précédent).
§ Absence du souci d'impact sur la
cible
Les propos du chef de la cellule de communication du
ministère de la santé cités en introduction relatent que
la sensibilisation et l'information sont les seuls moyens utilisés en
communication sociale pour l'instant au Cameroun en matière de
santé ... chacun reste libre d'adopter les conseils et
recommandations de l'annonceur ou de les ignorer et de continuer à
s'exposer. Ce dernier propos traduit une absence de souci d'impact du message
sur la cible.
Il existe trois niveaux de réponse au message en
fonction des objectifs visés par une communication. A chaque niveau,
l'annonceur doit avoir une approche communicationnelle différente pour
que la cible s'adapte en fin de compte au message émis. La figure 1 qui
suit énonce que pour qu'une communication se révèle
efficace, l'annonceur doit veiller à ce que la cible aille du stage
cognitif au stade comportemental.
Au stage cognitif, l'annonceur a pour souci d'attirer
l'attention de la cible sur le comportement indexé, lui fournir les
informations et connaissances lui permettant de mieux prendre conscience du
contenu des messages. Pour atteindre cet objectif, l'annonceur doit informer et
éduquer la cible.
Au stade affectif, l'annonceur doit pouvoir toucher la cible
sur un volet sentimental ou émotif. Un individu peut avoir connaissance
d'un message communicationnel et y être indifférent, voir hostile.
Il s'agira pour l'annonceur à ce stade, de pousser la cible vers le
comportement souhaité en créant autour de ce message des stimuli
pouvant être positifs ou négatifs. Ces stimuli auront pour
objectif d'essayer d'amener la cible vers le comportement souhaité
(stage comportemental).
Figure 1. Le schéma des niveaux
hiérarchiques des réponses en communication
Niveau
|
Modèle de communication
|
Stage cognitif
(éducation - information)
|
Exposition
Réception
Réponse cognitive
|
Stage affectif
(stimuli)
|
Attitude
Intention
|
Stage comportemental
|
Comportement
(adaptation ou non adaptation)
|
Sources : (Kotler et Dubois,
2000)
Ce schéma montre clairement que l'information et
l'éducation sont des actions à mener au stage cognitif dans le
processus de changement de comportement. Les niveaux affectif et comportemental
du point de vu du fondement stratégique sont un peu
lésés.
§ Les phénomènes sociaux dans la
santé de la peau sont quasi-lésés
Les phénomènes sociaux en santé sont des
comportements auxquels se donnent les populations, et qui à long terme,
deviennent néfastes pour leur bien-être et leur santé. Il
s'agit du tabagisme, de l'alcoolisme, la dépendance à la drogue,
la prostitution avec l'exposition aux IST, les mutilations corporelles telles
que la dépigmentation volontaire de la peau, les piercings, les
tatouages.
Au vu des axes communicationnels du ministère de la
santé publique dans les phénomènes sociaux, force est de
constater que le domaine de la santé de la peau et plus
précisément les cas de mutilation de la peau sont quasiment
lésés.
En revenant sur le contenu des propos du Dr Bissek
cités en introduction générale, il ressort que le
phénomène du « décapage » est
dangereux pour la santé, prend du terrain, et est lésé au
Cameroun ; aussi, aucune action de communication sociale en vu de le
voir reculer n'a été menée ni par le ministère de
la santé publique, ni par les dermatologues. L'effectif et la
localisation des dermatologues sur le territoire national sont peu
significatifs à notre appréciation. Moins de 2 dermatologues par
province et 2 provinces représentées sur 10 au Cameroun; or
d'après l'EDSC 2004, les maladies de la peau ont le
3ème rang dans les provinces du Nord, du Littoral et de
l'Adamaoua, et le 4ème rang à l'Extrême - Nord
et au Sud dans le classement des dix premières causes de la
morbidité dans quelques provinces.
Bien que quelques campagnes d'information et de
sensibilisation tournées vers certaines maladies
involontaires de la peau (ulcère du Buruli,
lèpre, rougeole, le cancer de la peau) aient été
menées, ces actions restent ponctuelles sur le secteur de la
santé.
§ L'absence des axes créatifs visant
à dissuader par la peur
« Certaines personnes ont conscience que
certains comportements les exposent à être malade. C'est comme
dans le cas du SIDA, beaucoup savent qu'en ayant des rapports sexuels non
protégés, ils sont exposés, mais continuent de le faire.
On n'y peut rien. Tout ce qu'on peut faire, c'est d'informer ceux qui ne le
savent pas encore, que c'est dangereux. On conseille aussi les médecins
au cours de certaines formations, de conseiller et d'éduquer certains
malades qui se présentent auprès d'eux dans les hôpitaux.
Pour ce qui est d'utiliser un ton dissuasif comme la peur, on ne le fait pas.
On respecte la liberté fondamentale de chacun. Etant conscient du
danger, ils sont libres de choisir entre se protéger et vivre, ou ne pas
se protéger et mourir. C'est un choix. On ne peut pas les forcer par ce
type de méthode à vivre s'ils ne veulent pas ».
La communication pour la prévention du risque utilise
ailleurs (en France, en Suisse et dans les pays anglo-saxons comme les
Etats-Unis, l'Afrique du Sud, l'Australie et l'Angleterre) 4 méthodes:
la contrainte, la stigmatisation sociale, l'information et l'appel à la
peur ; (Mercier, 2003).
* La contrainte : elle
réduit la liberté d'action de la cible d'un mauvais comportement
social et l'oblige à adopter le comportement souhaité par
l'annonceur.
Photo 2. Panneau d'interdiction de fumer
* La stigmatisation sociale :
elle vise à défavoriser, à dénigrer
la cible qui se livre au comportement indexé, et à valoriser
celle qui ne s'y livre pas.
Photo 3. L'espace du fumeur photo 4.
L'ordure c'est celui qui salit de HYSACAM
* L'information : elle donne
des informations sur les méfaits d'un comportement nuisible, comment s'y
mettre à l'abris,...etc. dans le but d'apporter une connaissance sur le
phénomène au public cible.
* L'appel à la peur : il
met en avant les dangers de l'exposition à un comportement dangereux de
façon à toucher la vividité de la cible, de lui faire peur
et de la voir ainsi abonder le mauvais comportement indexé.
Photo 5. La bouche du fumeur Photo 6. Conséquence
de l'insécurité routière
Les propos de M. Babi Kussana et l'observation du paysage de
la communication au Cameroun montre que les annonceurs utilisent l'information
(Campagne « Pincer- Rouler » de l'Association Camerounaise
de Marketing Social sur l'utilisation du préservatif, et autres actions
autour du VIH/SIDA). Ils utilisent aussi la stigmatisation
sociale (Campagnes de HYSACAM « C'est qui l'ordure ? Celui
qui salit ») et la contrainte (les panneaux d'interdiction de fumer
dans les lieux publics).
Or, aucune campagne visant à dissuader par la peur
dans le système communicationnel du ministère de la santé
publique au Cameroun n'a été faite jusqu'à nos jours. La
peur (non utilisée au Cameroun) a pourtant connu un grand succès
dans des pays anglo-saxons et en France. La campagne de l'Institut National de
Prévention et d'Education pour la Santé (INPES) "
Révélation ", a été primée pour son
efficacité dans la lutte contre le tabagisme en France en 2003 dans le
cadre du prix EFFIE. L'impact des messages chocs véhiculés par
cette campagne sur la consommation du tabac a été fort. Ainsi
près d'un million de consommateurs, pris de panique, ont appelé
le numéro vert après avoir vu le spot. De plus, un post-test a
montré des résultats intéressants : outre des scores de
mémorisation et d'agrément élevés, 17% des fumeurs
ont eu envie d'arrêter de fumer suite à la diffusion de ce
message.
La peur a aussi été
usitée en France dans plusieurs autres domaines et s'est
révélée efficace : c'est le cas aussi de la lutte
contre l'insécurité routière (LAVOISIER, 2001).
Au vu de ce qui précède, la pratique
communicationnelle en santé publique présente des lacunes non
négligeables, influençant la qualité des campagnes
sociales menées, et leur impact sur la cible visée. Notre
démarche permettra de tester l'impact d'un nouveau ton communicationnel
auprès de la population camerounaise. Compte tenu du succès de la
peur en France auprès des jeunes fumeurs, est-ce que la peur peut
produire le même effet au Cameroun, sur les femmes de 15 à 55 ans
de la ville de Yaoundé, dans un contexte de lutte contre la
dépigmentation volontaire de la peau, de façon à nous
permettre de voir les femmes utiliser des produits non blanchissants sur leur
peau ?
En d'autres termes, quel est l'impact des messages
de peur sur le comportement des femmes de 15 à 55 ans de la ville de
Yaoundé face à la dépigmentation volontaire de la
peau ?
CONCLUSION
Le secteur des cosmétiques est en pleine croissante
compte tenu des mouvements à l'importation et à
l'exportation au fil du temps. Les résultats à
l'intérieur du territoire compte tenu de la pratique informelle des
activités restent encore indéterminés. Les principales
menaces du secteur sont la contrefaçon, et les taxes
élevées à l'importation du fait des droits d'assises
venant en surplus des autres taxes (TVA et TEC). Toutefois, le manque de
réglementation propre au secteur des cosmétiques est une
opportunité pour certains acteurs, ainsi que l'évolution des
moeurs mettant en avant le phénomène de la coquetterie et de la
beauté. L'offre des cosmétiques est fonction des critères
tels le besoin à satisfaire, la cible, le prix, les composants
usités, et l'origine des produits. La demande est majoritairement
constituée de femmes ayant des désirs tournés vers des
produits cosmétiques de bonne qualité sensés
éclaircir la peau.
Concernant le mix-marketing de ce secteur, les
stratégies adoptées en terme de produits, de prix, de place et de
communication sont issues du pouls du marché. Les produits
importés d'occident sont plus coûteux du fait de leur
qualité et de la crédibilité accordée à ces
marques. La politique de prix s'appuie sur les mêmes critères que
ceux relevés dans la stratégie de produit. La distribution est
intensive ou sélective d'un intermédiaire à un autre. Le
réseau de distribution est constitué de
« parfumeries », de pharmacies, d'échoppes de
quartier, de grossistes, de distributeurs agréés, de vendeurs
ambulants. La promotion des produits est essentiellement faite par les
médias de masse par souci de vulgarisation. On note toutefois quelques
actions de promotion de vente (cadeaux, échantillons gratuits, essais,
conseils).
La deuxième session de notre travail concernait la
communication sociale dans le domaine de la santé de la peau au
Cameroun. Il n'existe pas de politique de communication sociale réelle
arrêtée par le ministère de la santé publique. Les
actions effectuées sont un calque des politiques menées par l'OMS
Cameroun. Ces actions sont spécifiques d'une maladie à une autre
et sont fonction de la nature de la maladie, de son mode de transmission, du
budget disponible pour mener ces actions. Pourtant, toutes ces maladies
utilisent les mêmes outils de communication média et hors
média. Les tons informatif et éducatif sont mis en avant dans
toute communication. Par respect de la liberté fondamentale de chaque
citoyen, des tons tels la peur n'ont jamais été usités par
le ministère de la santé publique.
La communication sociale au Cameroun connaît des
insuffisances quant à l'utilisation du ton de la peur et de son
implication dans la lutte contre certains phénomènes sociaux
dangereux comme le « décapage ». Selon un
spécialiste de la dermatologie, le
« décapage », tout comme le VIH ou le paludisme est
à l'origine de la dégradation des défenses immunitaires de
l'homme et l'expose à tout type de maladies cliniques. Aucune campagne
n'a été menée véritablement aux fins de voir le
phénomène de « décapage » reculer, ni
par le ministère de la santé publique, ni par le conseil des 12
dermatologues du cameroun. Aucune campagne selon le chef de la cellule de
communication du ministère de la santé publique, n'a
utilisé le ton de la peur pour s'attaquer à des comportements
sociaux dangereux pour la santé. Or, les messages de peur usités
en France dans la lutte contre le tabagisme et l'insécurité
routière se sont avérés efficaces.
Aussi, quel peut être l'impact des messages de peur sur
le comportement des femmes de 15 à 55 ans de la ville de Yaoundé
face à la dépigmentation volontaire de la peau ?
Le chapitre suivant présentera le cadre
théorique de l'impact de la peur sur les comportements dangereux en
communication sociale préventive.
CHAPITRE 2
L'IMPACT DU MESSAGE DE LA PEUR SUR
LES COMPORTEMENTS DANGEREUX:
APPLICATION DU MODELE THEORIQUE DU
MESSAGE DE PEUR SUR LA DEPIGMENTATION VOLONTAIRE DE LA PEAU
INTRODUCTION
Pour répondre à la question de recherche
posée au chapitre précédent, les travaux de quelques
chercheurs sur l'utilisation de la peur en communication sociale et
préventive en santé publique ont été
utilisés dans le cadre d'une approche positiviste.
La première section parle du concept de message de
peur, son rôle et son but dans le changement des comportements sociaux
dangereux, des concepts et modèles théoriques utilisés par
les chercheurs pour illustrer l'impact de la peur sur les comportements
sociaux.
La deuxième section présente le modèle
théorique du message de peur sur les comportements sociaux dangereux
jugé adéquat et retenu pour l'étude : ses
articulations, ses fondements théoriques et les différentes
hypothèses qui découlent de son utilisation.
2. 1.
LA CONTRIBUTION DU MESSAGE DE PEUR A L'EFFICACITE DES CAMPAGNES DE SANTE
PUBLIQUE
2. 1. 1. Définition et intérêt de
l'utilisation de la peur
La peur est définie comme une réaction
affective négativement et générée par la prise de
conscience d'une menace qui pourrait éventuellement survenir et mettre
l'individu en danger (COURBET, 1999). Elle avertit l'organisme et le mobilise
pour la fuite, la défense et la protection. Elle se caractérise
par la naissance d'un sentiment d'inquiétude, de tension nerveuse,
accélération des battements du coeur, augmentation de
l'acuité mentale, etc. Selon Dantzer (1989), la peur serait un facteur
indispensable à la survie des espèces car sans elle, une
indifférence totale s'installe par rapport à la mort.
Le message de peur s'est révélé pertinent
dans des campagnes de prévention face à des comportements sociaux
dangereux en comparaison avec les tons informatif et éducatif. Le
principe des messages phobiques est de présenter une menace (mort,
maladie) à laquelle le prospect prend le risque de s'exposer s'il
continue d'adopter le comportement incriminé par l'annonceur (fumer,
avoir des rapports sexuels non protégés, rouler à grande
vitesse, se droguer, ou mutiler sa peau). La présentation de ces dangers
a pour objectif de faire naître une émotion négative de
peur désagréable dont la cible va chercher à se
débarrasser afin de rétablir son équilibre psychologique.
Un moyen d'y parvenir est de se protéger de la menace en cessant de se
livrer aux comportements indexés. Ainsi, dans le cadre de la
communication sociale, l'émotion phobique apparaît pertinente en
vertu de la motivation prévue qu'elle déclencherait chez les
individus pour modifier les comportements nuisibles à leur
bien-être.
Toutefois, un message d'appel à la peur peut se
révéler efficace ou inefficace. Il sera efficace s'il entre en
contact avec la cible visée (exposition), attire son attention, est
mémorisé, compris et accepté par le consommateur, modifie
ses croyances, ses attitudes, ses intentions comportementales et enfin ses
comportements (Krugman, 1999). Il ne sera pas efficace si la cible ne l'accepte
pas, ne l'adopte pas, et donc ne change pas de comportement.
2. 1. 2. La relation existante entre le message de
peur et le changement de comportement
§ Le seuil optimal d'activation de la
peur
Un grand nombre d'auteurs constatent une relation positive
entre l'affect négatif ressenti et l'adoption des recommandations
préconisées par l'annonceur. A titre d'illustration, Leventhal
(1965) met en évidence qu'un message très menaçant
s'avère plus efficace pour persuader des individus de se faire vacciner
contre le tétanos en comparaison avec un message très peu
menaçant. Arkoff et Insko (1965) aboutissent à la même
conclusion lorsqu'ils pré-testent une campagne de lutte contre le
tabac auprès de 144 étudiants. C'est la brochure suscitant
l'émotion de peur la plus élevée qui permet d'obtenir les
meilleurs résultats en terme de baisse des intentions de fumer dans le
futur. De même, dans les domaines de l'assurance santé, de la
prévention contre les maladies sexuellement transmissibles et des bombes
anti-agression, La Tour, Snipes et Bliss (1996) montrent qu'une communication
qui provoque un niveau élevé de stress est plus efficace que
celle qui en génère un faible (des variables
sociodémographiques modèrent toutefois cette relation dans la
première étude citée). Bagozzi et Moore (1994) et Gardener
(1999) constatent également que « l'introduction d'une
émotion négative apparaît être un axe pertinent
d'appel à la générosité du public ».
§ Les variables explicatives du comportement de
la cible
Janis et Feshbach (1953) mettent en évidence
l'existence d'une relation inverse entre le message de peur et le comportement
lorsqu'il s'agit de motiver des étudiants à prendre soin de leurs
dents. La relation positive présumée entre l'émotion de
peur et les modifications des comportements incriminés par un annonceur
demeure quelque peu douteuse. Toutefois, ils pensent que les conclusions
divergentes enregistrées dans les études pléthoriques
réalisées sur ce thème ne devraient pas conduire
d'emblée au rejet de l'utilisation des messages phobiques dans les
campagnes de prévention. En effet, les oppositions constatées
s'expliquent de plusieurs manières (Rogers, 1983) en fonction de
nombreuses variables :
· la façon de faire varier la menace : elle
diffère d'un annonceur à l'autre, ce qui rend difficile la
comparaison des contenus créatifs des messages conçus (Kapferer,
1990) ;
· les supports utilisés sont rarement similaires
(télévision ou brochures papier...) ;
· la cible visée n'est pas identique (jeunes ou
vieux, enfants ou adultes...) ;
· les comportements incriminés induisent des
niveaux différents de danger (caries, maladies plus ou moins
bénignes, mort...)
· les croyances et l'environnement proche
diffèrent d'une cible à l'autre.
Aussi, une démarche comportementale du type n'est
certainement pas suffisante pour cerner la complexité de la relation qui
existe entre le message de peur et les comportements. Appréhender
l'effet produit par le déclenchement d'une émotion phobique sur
l'efficacité d'une campagne de prévention passe aussi par la
compréhension du processus psychologique sous-jacent.
2. 1. 3. Processus psychologique de l'impact du
message de peur sur les comportements dangereux: les modèles
théoriques de Rogers et de Witte
L'exposition d'un prospect à une menace le pousse
à adopter deux types de conduite pour résoudre l'inconfort mental
induit par la peur ressentie (Dantzer, 1989; Festinguer, 1957) selon la
théorie de la dissonance cognitive. Cette théorie montre que
lorsque des informations contraires aux croyances et aux comportements des
individus sont perçues, ces derniers développent une impulsion
motivante pour réduire le déséquilibre psychologique
ressenti. Ces deux types de conduites sont :
§ L'action ou processus de contrôle du
danger : la perception du danger engendre une peur qui motive
l'individu à agir et à rejeter son habitude malsaine pour y
échapper. Le cas échéant, on constate un effet positif de
l'émotion phobique sur la persuasion sociale.
§ La défense ou processus de
contrôle de la peur : la perception de la menace engendre une
peur qui pousse l'individu à rejeter l'information diffusée dans
le message préventif afin de réduire l'émotion
négative ressentie. Cela se traduit par exemple par un évitement
de la communication ou un dénigrement de celle-ci. En
conséquence, il est constaté un effet nul ou négatif de la
peur sur la persuasion sociale.
L'adoption de l'action ou de la défense de l'individu
est aussi fonction d'un certain nombre de caractéristiques propres
à l'individu: son âge, son sexe, ses croyances, son environnement
proche, ses principes et idéaux...etc.
Figure 2. Comportement de l'individu face au
message de peur
Message de peur
(Émission du message phobique)
- Croyances
- L'environnement proche
- Les principes et idéaux
- L'âge
- Le sexe
- Etc.
Défense
Action
Adaptation Non adaptation
(Changement du comportement) (Refus de changer de
comportement)
Source : Auteur
Des psychologues et chercheurs en marketing ont tenté
de comprendre pourquoi une campagne de prévention fondée sur
l'émotion phobique se soldait dans certains cas par un succès
(action) et dans d'autres par un échec (défense). Nous
présentons ci-après les modèles estimés les plus
robustes sur les plans empirique et théorique pour étudier
l'impact de la peur sur les attitudes et les comportements. Il s'agit du
modèle de motivation à se protéger (Rogers, 1983) et du
modèle des processus parallèles étendus (Witte, 1992).
Ø Le « Protection motivation
model » ou modèle de motivation à se protéger
Le modèle de motivation à se protéger a
été proposé par Rogers en 1975, puis revu en 1983. Il
explique les conditions nécessaires au déclenchement du processus
de contrôle du danger. Ce modèle se concentre plus
précisément sur les processus cognitifs médiateurs de la
relation entre la peur et la modification du comportement incriminé par
l'annonceur.
Selon Rogers, le message de peur n'explique pas à lui
seul la réussite de la persuasion. Il est un catalyseur dans le sens
où il active les processus cognitifs qui conduisent le prospect à
modifier son comportement. Si l'un de ces états intermédiaires ne
possède pas une intensité suffisante, l'individu n'est pas
motivé pour se protéger et n'adoptera pas le comportement
préconisé par l'annonceur.
Figure 3. Le modèle de motivation
à se protéger ou modèle de Rogers
Présentation de la menace
Oui
Non
Echec du message
La menace est-elle sévère ?
Oui
La menace risque t-elle de se produire ?
Non
Echec du message
Oui
Existe-t-il des solutions efficaces pour se
protéger ?
Non
Echec du message
Oui
Le prospect est-il capable de mettre en oeuvre ces
solutions ?
Echec du message
Non
Oui
Oui
Adoption du comportement préconisé par
l'annonceur
Motivation à se protéger de la menace
Sources : Rogers, 1983
Le processus de persuasion est initié ici par le
traitement de la menace présentée dans le message de
prévention. Pour que cette dernière produise l'effet
escompté (déclenche une motivation pour se protéger du
danger), il faut qu'elle soit suffisamment sévère et susceptible
d'être vécue par le prospect si celui-ci ne modifie pas son
comportement. L'individu se trouve alors dans de bonnes conditions pour
évaluer la solution proposée par l'annonceur afin d'éviter
la menace. Cette recommandation a une chance d'être adoptée si
elle est jugée efficace et si le prospect se sent capable de la mettre
en oeuvre. Si la sévérité de la menace, sa
probabilité d'occurrence, l'efficacité de la solution
préconisée et sa faisabilité sont fortement perçues
par le prospect, cela déclenche alors un état
intermédiaire de motivation à se protéger. Si tel est le
cas, celui-ci se sentira capable de contrôler la menace et par induction
son émotion de peur en s'appuyant sur la solution proposée
(processus de contrôle du danger). Les solutions proposées sont
finalement adoptées par le prospect, sauf si l'intensité de la
motivation à se protéger, qui dépend elle-même de
l'intensité des premières phases cognitives (traitement de la
menace et de la solution), est trop faible.
Le modèle de Rogers présente toutefois la
limite de ne fournir aucune explication quant aux échecs observés
lorsque l'émotion phobique active une stratégie de défense
ou d'évitement (processus de contrôle de la peur). De même,
l'impact de l'émotion négative sur le processus de contrôle
du danger est très peu abordé.
Ø L'Extended Parallel Process Model ou
modèle des processus parallèles étendus
Nous devons ce modèle à Witte (1992). Witte
estime que le processus de contrôle du danger est essentiellement
cognitif et ajoute que l'exposition du prospect à une menace forte
déclenche une émotion de peur qui peut affecter la perception du
danger en le surévaluant. Cette réaction motive l'individu
à rechercher une solution et le pousse vers celle
préconisée par l'annonceur si elle est jugée efficace pour
échapper à la menace.
Witte explique à travers son modèle quand et
pourquoi les appels à la peur sont efficaces et quand et pourquoi ils ne
le sont pas. Selon le modèle des processus parallèles
étendus, la façon dont une personne réagit aux appels
à la peur dépend de son évaluation de la menace
perçue (perception).
Lorsqu'elle évalue la menace, la personne en
considère la gravité, puis elle juge sa
vulnérabilité, c'est-à-dire les chances que cela lui
arrive. Si une personne ne croit pas qu'elle est en danger, ou que la menace
pour sa santé n'est pas certaine, elle ne va pas réagir au
message. On aura une perception faible de l'émotion de peur, et donc
aucun changement de comportement, d'où l'échec du message
auprès de ce type de cible.
Si la perception de la menace atteint un niveau
élevé (c'est-à-dire la personne croit que la menace est
grave et qu'elle est en danger), elle va avoir une réaction de peur et
va être poussée à agir. La nature de sa réaction va
dépendre de son opinion sur l'efficacité de l'action
recommandée et de son opinion sur sa capacité d'agir.
Lorsqu'une personne a peur, mais qu'elle sait réagir
efficacement à une menace, elle adopte le comportement recommandé
pour maîtriser le danger. Ce comportement s'appelle action ou
maîtrise du danger.
Par contre, si la perception de la menace dépasse la
perception de l'efficacité (la cible ne se sent pas capable
d'éviter efficacement la menace parce que l'action recommandée
est trop difficile, trop coûteuse ou ne marchera pas), la personne
commence à réfléchir à la façon de
maîtriser sa peur. Elle va éviter le message, nier qu'elle est en
danger, rire du message ou se fâcher contre la source ou la question et
l'ignorer. Elle peut même adopter plus de comportements néfastes
pour sa santé (effet boomerang). Il y a à ce moment
réaction ou maîtrise de la peur.
En d'autres termes, tant qu'une personne perçoit une
menace, elle va être poussée à réagir. En fait, plus
la menace est grande, plus la motivation est grande. Le choix entre la
maîtrise de la peur et la maîtrise du danger va dépendre du
niveau d'efficacité perçue par rapport au niveau de menace
perçue. Le diagramme de la page suivante, qui est une
présentation schématique du modèle de Witte, montre
comment une personne analyse un message d'appel à la peur et
réagit en fonction de cette analyse.
Les diverses perceptions obtenues suite à
l'exposition au message de peur dépendent de certaines
caractéristiques propres aux individus telles que : l'estime de
soi, l'attitude par rapport au risque, la vulnérabilité, les
expériences passées de la cible avec le danger,
l'anxiété, le niveau de dépendance de la cible par rapport
au comportement incriminé, les caractéristiques
sociodémographiques, etc. Aussi, il peut arriver que les individus en
situation de dissonance cognitive soient moins impliqués par le message
que ceux en situation de consonance cognitive.
Figure 4. Le modèle des processus
parallèles étendus (Witte, 1992)
Source : (Witte, 1992)
2. 2.
MODELE THEORIQUE DU MESSAGE DE PEUR SUR LA DEPIGMENTATION VOLONTAIRE DE LA
PEAU
2. 2. 1. Les particularités
du modèle du message de peur sur les comportements dangereux
Si le modèle de Rogers est intéressant pour
expliquer l'impact des messages présentant un danger sur la motivation
à la protection, il demeure cependant incomplet pour expliquer les
traitements de l'information ainsi que le rôle des émotions
négatives ressenties au moment de la réception du message.
Certains auteurs (Witte, 1992 ; Courbet, 1999 ; Girandola, 2000)
estiment que ce modèle ne fournit aucune explication quant aux
échecs observés lorsque l'émotion phobique active une
stratégie de défense ou d'évitement (processus de
contrôle de la peur). De même, l'impact de l'émotion
négative sur le processus de contrôle du danger est très
peu abordé. Le modèle proposé par Witte (1992) a donc
dépassé les limites du modèle de Rogers.
Bien que le modèle de Witte (1992) soit
considéré aujourd'hui comme un modèle de
référence en terme d'impact de la peur sur les comportements
sociaux, il demeure difficile au travers de la figure présentée
à cet effet, de différencier l'impact de la perception
modérée par rapport à celui de la perception forte sur le
comportement. Il est difficile de distinguer le moment auquel la perception
faible n'a pas d'effet sur le comportement ou ceux où les perceptions
forte et modérée ont un réel impact sur l'adaptation ou la
non adaptation. Il est aussi pénible d'identifier chacun des 3 niveaux
de la communication au travers du modèle de Witte. Pour pallier à
ces limites du mécanisme mis en place par Witte, un mécanisme
correctif faisant ressortir clairement les articulations de la démarche
de persuasion par le message de peur a été mis sur pied. De ce
mécanisme et aux lectures des travaux d'autres chercheurs, il sera
tiré un modèle propre à l'impact du message de peur dans
un contexte de lutte contre la dépigmentation volontaire de la peau.
2. 2. 2. Fondements théoriques du message de
peur sur les comportements dans un contexte de lutte contre la
dépigmentation volontaire de la
Ø Les fondements théoriques
Les fondements théoriques de notre modèle sont
les modèles de Rogers et Witte, la théorie de la consonance et de
la dissonance cognitive, le concept de l'influence de la
répétition des messages sur le comportement de Courbet, et les
conclusions des études menées par d'autres chercheurs tels Janis
et Freshbach, Gallopel, etc.
Le modèle des processus parallèles
étendus de Witte (1992) a permis de cerner la notion de perception et
ses 3 dimensions à savoir : la perception faible,
modérée, et forte.
Le modèle de Rogers a permis d'évaluer les
motivations de se protéger influençant le comportement. Selon
Rogers (1975, 1983) et Witte (1992), lorsque les solutions d'aide à
maîtriser le danger sont adoptables par l'individu, celui-ci s'adapte au
comportement souhaité par l'annonceur. Lorsqu'il lui est impossible de
s'adapter à ces solutions, il rejette le message, l'évite, le
dénigre et refuse d'adopter le comportement souhaité. Ce
modèle a contribué au montage des hypothèses secondaires
de l'intention et de la motivation d'arrêter les mauvais comportements
dénoncés par l'annonceur.
La théorie de la contingence et de la dissonance
cognitive a permis de cerner une quatrième dimension de la perception en
dehors de celles proposées par Witte (1992, 1994), c'est la perception
inexistante ou perception nulle. En effet, cette théorie énonce
que lorsqu'un individu ne se sent pas impliqué ou concerné par le
message, il est indifférent au message de peur émis par
l'annonceur. Il n'y perçoit aucun sentiment, aucune peur, aucune
gène. En d'autres termes, c'est l'implication au message de peur
émis qui détermine l'intensité de la menace ou de la
perception ressentie par l'individu.
Pour étudier les relations existantes entre la peur
faible et l'adoption du comportement, et la peur forte et le rejet du message,
Courbet (2000) arrive aux résultats selon lesquels en utilisant une
forte répétition des messages, on peut amener un individu ayant
une perception faible à chercher à se protéger et donc
à adopter un comportement positif ou négatif au message. De
même, un individu ayant une perception forte lorsqu'il est exposé
à une forte répétition du message de peur peut rejeter,
dénigrer le message et s'empirer dans le mauvais comportement.
Janish et Fleshbach (1953) ont également mis en
évidence le fait qu'une forte perception de la peur pouvait avoir un
effet négatif sur la cible du message. Par contre, (Leventhal,
1965 ; Godener, 1999 ; La Tour, 1996 ; Gallopel, 2002 ;
Girandola, 2000 ; Lavoisier, 2000) et bien d'autres chercheurs soutiennent
la thèse selon laquelle une forte perception de la peur influence
significativement le comportement de la cible.
Kapferer (1990) pense quant à lui que le comportement
adopté par la cible dépendra de ses caractéristiques,
croyances, idéaux et valeurs d'une part, et d'autre part du type de
phénomène social combattu. Pour lui, certaines personnes sont
sensibles à certains sujets sociaux plus qu'à d'autres et peuvent
réagir différemment lorsqu'ils sont abordés.
Ø Le mécanisme sous- jacent
Ce mécanisme vient corriger celui proposé par
Witte (1992) en intégrant d'autres concepts et d'autres idées
soutenues et étudiés par d'autres chercheurs tels que
présentés à l'item précédent. Il s'agit de
l'idée de l'inexistante de perception devant un message de peur (texte +
images) du fait de la non implication de la cible au phénomène
indexé (Confère théorie de la consonance et de la
dissonance cognitive) et des moments auxquels la cible ressent la motivation de
se protéger et de s'adapter ou non au message.
Figure 5. Mécanisme sous-jacent de
l'impact du message de peur sur le comportement
Message de peur
Caractéristiques cible
Perception de la menace
Nulle
Faible
Modérée
Forte
Répétition message
Pas de motivation à se protéger
Motivation à se protéger / Efficacité
perçue
Caractéristiques de la cible
Non adaptation
Adaptation
Source : auteur (sur la base des lectures et d'autres
modèles).
La perception de la peur issue du message émis par
l'annonceur est fonction des caractéristiques de la cible (âge,
sexe, cadre social, croyances, idéaux, degré d'implication de la
cible, etc.) ; Witte (1992). En fonction de ses caractéristiques,
la cible peut percevoir ou non le risque. La théorie de la consonance et
de la dissonance cognitive énonce que lorsqu'un individu ne se sent pas
impliqué et concerné par un phénomène, il
émet une réaction d'indifférence face à un message
présentant les dangers de ce phénomène et il ne peut pas
dans ce cas s'adapter au comportement souhaité par l'annonceur.
Lorsqu'il est impliqué et se sent concerné, il étudie le
message en profondeur et est susceptible de réagir positivement à
ce message (Festinger, 1965).
Lorsque l'individu perçoit de la peur, il y a des
possibilités d'évaluer le niveau de peur ressentie. Si la peur
est forte ou modérée, l'individu éprouve une motivation
à se protéger (Rogers, 1983 ; Witte, 1992). Si la peur est
faible, l'annonceur peut utiliser une forte répétition du message
pour amener cette cible à éprouver la motivation à se
protéger des dangers présentés par le message (Courbet,
2000). Lorsque la cible est motivée à se protéger, elle se
retourne vers les solutions échappatoires que lui propose l'annonceur.
Si ces solutions sont réalisables par la cible, elle accepte le message
et adopte le comportement souhaité par l'annonceur. Dans le cas
contraire, elle va rejeter le message, le dénigrer, et l'éviter
(Witte, 1992 ; Rogers, 1985).
2. 2.3. Le modèle
théorique de la peur sur la dépigmentation volontaire de la
peau
Nous avons utilisé pour bâtir notre
modèle une démarche positiviste ; ce modèle s'adapte
aux diverses théories soulevées par les précurseurs de
l'impact du message de peur sur les comportements dangereux par le biais de la
perception.
Pour permettre une meilleure compréhension de la
conception de ce modèle, nous le présenterons de façon
séquencée d'abord, et ensuite dans sa globalité.
D'après le modèle des processus
parallèles étendus de Witte, l'exposition du prospect à
une menace déclenche une émotion de peur qui peut affecter la
perception du danger. En tenant compte des niveaux hiérarchiques des
réponses en communication et en les adaptant au message de peur, il
ressort ce qui suit :
Figure 6. Les 3 stages de réponses d'une
communication sociale à visée phobique
Cognitif Affectif Conatif
(Message de peur) (Perception)
(Comportement)
Source: auteur
La première liaison montre l'existence de
l'influence du message de peur sur la perception.
D'après le modèle de Witte, il existe 3 niveaux
de perception de la peur à savoir la perception faible (PF), la
perception modérée (PM) et la perception forte (PFo). En nous
appuyant sur la théorie de la consonance et de la dissonance
cognitive6(*), nous avons
tiré un quatrième niveau de perception de la peur qui est le
niveau que nous avons considéré comme étant celui de la
perception nulle (PN). A ce niveau, l'individu en présence du message
présente une indifférence totale (en d'autres termes, le message
de peur ne lui dit rien, ne l'affecte pas, et ne donne pas l'impression de le
concerner).
Figure 7. L'influence du message de peur sur
la perception
Message de peur
(Texte + images)
+
Perception
PN PF
PM PFo
Source : auteur
De ce schéma ressort une hypothèse centrale
(H1) permettant de mesurer la perception en fonction du
message émis.
H 1. Le message de la peur influence
significativement la perception
Rogers (1983), Witte (1992), et bien d'autres chercheurs
(Leventhal, 1965 ; Girandola, 2000 ; La Tour, 1996) ont
démontré que la perception de la peur a une influence
significative sur le changement de comportement. Aussi, 2 possibilité
s'imposent à l'individu au niveau du comportement à
adopter : l'action (ou adaptation abrégée A sur le
schéma), et la défense (ou la non adaptation
abrégée NA sur le schéma). Compte tenu des positions des
auteurs sus cités, nous pouvons tirer l'hypothèse centrale (H
2) suivante permettant de mesurer les intentions de la cible à s'adapter
ou pas au message.
La figure 8 ci-dessous présente la relation qui existe
entre la perception et le changement de comportement.
Figure 8. L'influence de la perception sur le
comportement
Perception
+
Comportement
NA A
Source : auteur
H 2. La perception a une influence significative sur
le comportement de la cible.
Au vu de la littérature existante sur l'influence de
la perception sur le changement, et en intégrant les dimensions de la
perception et du comportement, nous avons établi la figure 9. Cette
figure nous permet de ressortir clairement les hypothèses secondaires de
l'influence de la perception sur les comportements.
Figure 9. L'influence des types de perception
sur les dimensions du comportement
+ PN
PF
PM
PFo
NA
A
Source :
auteur
D'après Janis et Feshbach (1953), il ressort
plutôt que ce sont les caractéristiques de la cible qui
influencent sa perception et donc son comportement et qui sont ainsi à
l'origine d'une adaptation ou non au message de l'annonceur.
Figure 10. L'influence des
caractéristiques de la cible sur la perception et le
comportement
Caractéristiques de la cible
+ +
Perception
Comportement
Source : Auteur
Leventhal (1965), Arkoff et Insko (1965), La Tour, Snipes et
Bliss (1996), Gardener (1999) mettent en évidence qu'un message
très menaçant s'avère plus efficace pour persuader des
individus en comparaison avec un message très peu menaçant. C'est
la brochure suscitant l'émotion de peur la plus élevée qui
permet d'obtenir les meilleurs résultats en terme de baisse des
mauvaises intentions. En intégrant le point de vue de ces auteurs sur le
seuil optimal d'activation de la peur, 3 dimensions du message de peur ont
été repérées : le message de peur faible,
modérée, et forte.
De tout ce qui précède a été
tiré le modèle du message de peur sur les comportements suivant
qui sera testé dans le contexte de la dépigmentation volontaire
de la peau :
Figure 11. Le modèle théorique du
message de peur sur les comportements dangereux :
Cas de la dépigmentation volontaire de la
peau
Caractéristiques de la cible
* Age
* Condition (décapée ou non) implication
* Flexibilité / adaptabilité de la cible
+ +
Message de peur Perception
Comportement
(Texte + images)
NA
A
Faible
Modéré
Fort
PN
PF
PM
PFo
+
+
+
+
Stage cognitif Stage affectif
Stage conatif
Source : auteur
En intégrant les diverses dimensions de la perception
à savoir la perception nulle, faible, modérée et forte
d'une part, et d'autre part le comportement d'adaptation ou de non adaptation,
nous obtenons les hypothèses secondaires suivantes :
H 1. Le message de la peur influence
significativement la perception
a. Le message de peur faible influence significativement la
perception faible de la peur.
b. Le message de peur faible influence significativement la
perception nulle de la peur.
c. Le message de peur modéré influence
significativement la perception modérée de la peur.
d. Le message de peur fort influence significativement la
perception forte de la peur.
H 2. La perception a une influence significative sur
le comportement de la cible.
H 2-1. La perception nulle influence négativement
l'adaptation à un message de peur.
H 2-2. a. La perception faible influence négativement
l'adaptation au message de peur. (Leventhal, 1965 ; Rogers, 1983 ;
Witte, 1992 ; Gallopel, 2002 et 2004).
b. La perception de peur faible influence significativement
l'adaptation au message de peur si on utilise une forte
répétition du message (Courbet, 2000).
H 2-3. a. La perception modérée
influence négativement l'adaptation au message de peur
b. La perception modérée influence
négativement l'adaptation au message de peur si le sujet se sent
incapable de mettre en pratique les solutions de protection proposées
par l'annonceur. (Rogers, 1983 ; Witte, 1992 ; Lavoisier, 2000)
c. La perception modérée influence
significativement l'adaptation au message de peur si le sujet se sent capable
de mettre en pratique les solutions de protection proposées par
l'annonceur. (Rogers, 1983 ; Witte, 1992 ; Lavoisier, 2000)
H 2-4. a. La perception forte influence
significativement l'adaptation au message de peur
b. La perception forte influence significativement
l'adaptation au message de peur si le sujet se sent capable de mettre en
pratique les solutions de protection proposées par l'annonceur. (Rogers,
1983 ; Witte, 1992 ; Lavoisier, 2000)
c. La perception forte influence négativement
l'adaptation au message de peur si le sujet se sent incapable de mettre en
pratique les solutions de protection proposées par l'annonceur.
d. La perception forte influence négativement
l'adaptation au message de peur en cas de forte répétition du
message. (Courbet, 2000 ; Witte, 1998). Effet boomerang
H3. Les caractéristiques de la cible ont une
influence sur la perception
a. L'âge de la cible a une influence significative sur la
perception.
b. La condition de la cible a une influence significative sur la
perception.
H4. Les caractéristiques de la cible ont une
incidence sur le comportement adopté
a. L'âge de la cible a une influence significative sur le
comportement à adopter.
b. La condition de la cible a une influence significative sur le
comportement à adopter.
CONCLUSION
Après avoir évalué l'impact de
l'utilisation de la peur dans des campagnes de prévention, la question
qui se pose est celle de la transposition possible dans la lutte contre le
« décapage » auprès des femmes de la ville de
Yaoundé.
Le chapitre deux a présenté le concept de la
peur et l'intérêt de l'utilisation des messages
générant la peur dans des campagnes sociales de
prévention. La peur est une émotion négative
provoquée en vue de choquer la cible, de la rendre mal à l'aise
au point de voir le phénomène incriminer prendre du recul dans
son comportement.
Selon certains auteurs, un seuil d'activation optimum de la
peur dans le message aurait un impact positif sur la cible et pourrait
contribuer à freiner les mauvais comportements sociaux. C'est le cas de
Gardener, Arkoff, Leventhal, La Tour, Moore, Bagozzi, Gallopel.
D'autres (Janis, Feshbach, Courbet, Witte, Rogers) pensent
qu'un niveau de peur élevé ne justifie pas toujours un
succès d'une campagne de communication sociale à visée
préventive, mais d'autres variables comme: les caractéristiques
de la cible, la manière de communiquer le message, les outils et
supports utilisés, les variables sociodémographiques, etc. En
plus, Il faut que cette menace soit susceptible d'être vécue par
la cible de communication (perception).
Aussi, des modèles et théories proposés
traduisant l'impact du message de peur sur le changement du comportement par
d'autres auteurs a été tiré celui le plus adéquat
à tester sur la population féminine de 15 à 55 ans de la
ville de Yaoundé face au décapage, et ceci dans l'optique de
vérifier les hypothèses principales suivantes :
H 1. Le message de la peur influence significativement la
perception
H 2. La perception a une influence significative sur le
comportement de la cible.
H3. Les caractéristiques de la cible ont une influence
sur la perception
H4. Les caractéristiques de la cible ont une incidence
sur le comportement adopté
La première partie de notre travail montre que le
secteur de la cosmétique est très prisé,
génère des scores évolutifs au fil des années. Les
produits les plus demandés par les femmes sont les produits
cosmétiques éclaircissants. Ces produits sont dangereux et
constituent l'une des causes des maladies. Aucune campagne de communication
utilisant la peur n'a encore été menée au Cameroun pour
décourager les mauvais comportements sociaux, encore moins pour
décourager la pratique du décapage. Les seuls tons usités
restent en santé publique l'information et la sensibilisation ou
éducation.
Les travaux de certains auteurs montrent pourtant que la peur
peut décourager de façon significative les mauvais comportements
sociaux. Cela dépend de :
· l'influence du message sur la perception,
· l'influence de la perception sur le comportement,
· l'influence des caractéristiques de la personne
sur la perception
· l'influence des caractéristiques de la personne
sur le comportement de l'individu.
DEUXIEME PARTIE
EXPERIMENTATION DU MODELE DE LA
PEUR SUR LA DEPIGMENTATION VOLONTAIRE DE LA PEAU ET IMPACT DES MESSAGES
PHOBIQUES SUR LE COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
Afin de donner toute la rigueur nécessaire à
une méthodologie, il faut qu'une recherche en marketing suive l'approche
scientifique. L'objectif poursuivi est de produire une information objective
dont la pertinence aura été vérifiée. Ainsi, notre
méthodologie tend à respecter les caractéristiques de
l'approche scientifique que sont le contrôle, le degré
d'opérationnalisation des variables et la transcription. Dans cette
partie seront présentés :
§ La méthodologie d'opérationnalisation du
modèle de la peur sur la dépigmentation volontaire de la peau
(Chapitre 3) ;
§ L'impact des messages phobiques sur la perception et le
comportement des camerounaises de 15 à 55 ans vivant à
Yaoundé (chapitre 4).
CHAPITRE 3
METHODOLOGIE DE L'APPLICATION DU
MESSAGE DE PEUR SUR LA DEPIGMENTATION VOLONTAIRE DE LA PEAU
INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est d'expérimenter le
modèle de l'impact du message de peur sur le comportement de notre cible
face au phénomène du décapage. Ensuite sera
présentée une analyse des résultats obtenus devrant servir
à la vérification des hypothèses retenues au chapitre
précédent. Pour ce faire, une étude a été
menée auprès de cinquante femmes de 15 à 55 ans de la
ville de Yaoundé. Ce chapitre est divisé en deux grandes
sections :
· La première section présente la
méthodologie utilisée pour mener l'étude : le plan
d'échantillonnage, l'outil de recueil et d'analyse des données.
· La deuxième section présente les
résultats de l'étude.
3. 1. METHODOLOGIE DE L'ETUDE
Une étude exploratoire a été
réalisée dans un premier temps. Cette étude a permis de
maîtriser le segment des cosmétiques blanchissants, celui de la
communication sociale en santé au Cameroun. Elle a été
menée à plusieurs niveaux :
- Dans les ministères : plus précisément
au ministère de la santé publique et au ministère de la
communication. Nous n'y avons pas trouvé la documentation axée
vers notre préoccupation. Néanmoins des échanges verbaux
nous ont été accordés par le chef de la cellule de
communication du ministère de la santé publique, par le
dermatologue en poste au ministère de la santé.
- Dans les bibliothèques universitaires : nous avons
consulté la bibliothèque de l'Université Catholique
d'Afrique Centrale, la bibliothèque du CUSS. Nous étions aussi
à la bibliothèque de l'ESSTIC et à l'ACMS.
- Les centres d'informations : nous étions
à l'OMS, à la croix rouge et le croissant rouge, à
l'UNESCO, au centre d'information des nations unies et enfin à
l'institut national de la statistique.
- Les experts : ce sont ceux qui ont la connaissance et qui
pratiquent dans le domaine précis. Il s'agit du Dr Bissek et du Dr Mboua
qui sont tous deux dermatologues, M. Babi Kussana qui est expert en
communication sociale en service au ministère de la santé
publique. C'est à travers leurs propos que nous avons pu avoir des
informations sur le phénomène du
« décapage » d'une part, et sur la communication
sociale dans le domaine de la santé d'autre part. Nous pouvons aussi
citer les gérants de parfumeries qui nous ont donnés des
informations sur la tendance du segment des cosmétiques blanchissants
dans leurs vitrines.
- Internet : sa contribution est essentiellement
constituée d'articles sur le phénomène du décapage,
sur l'utilisation et l'impact de la peur.
3. 1. 1. Plan d'échantillonnage
Le plan de sondage est une réponse à chacune
des trois questions suivantes :
ü Qui faut-il interroger ?
ü Combien de personnes interroger ?
ü Comment choisir les personnes à
interroger ?
Ø L'unité de sondage
La population étudiée est constituée des
femmes de 15 à 55 ans de la ville de Yaoundé. Est
considéré comme étant femme en notre sens, tout individu
de sexe féminin juridiquement mature de décider et de choisir du
fait de la nubilité d'âge. Au Cameroun, l'âge nubile pour
une fille est de 15 ans selon l'article 52 de l'Ordonnance n° 81-02 du 29
juin 1981, portant Organisation de l'Etat civil Camerounais. De manière
générale, l'âge de la maturité est fixé selon
l'âge nubile des différents sexes : 15 ans pour la jeune
fille et 18 ans pour le jeune garçon. Le choix des équipements de
coquetterie (soins corporels, vestimentaires et esthétiques) peut ainsi
être constaté chez la jeune fille de 15 ans et plus.
La cible de ce travail est composée d'individus de
sexe féminin âgés de 15 ans à 55 ans,
décapées ou non, de nationalité camerounaise, vivant dans
la ville de Yaoundé de manière permanente, et qui choisissent et
achètent personnellement leurs nécessaires de toilette (savon,
lait corporel, crèmes, lotions, etc.). La femme décapée
selon notre approche est celle qui utilise des cosmétiques
éclaircissants à base de substances dépigmentantes aux
fins de modifier partiellement ou totalement la couleur de la peau. La femme
non décapée est celle qui n'utilise pas de produits ayant des
agents sensés modifier partiellement ou complètement la teinte de
la peau. Une liste de produits éclaircissants nous a été
fournie pour déceler au nom du produit utilisé par la
répondante, la catégorie à laquelle il appartient à
savoir s'il est décapant ou non (Liste des produits
éclaircissants en annexe).
Ø La méthode
d'échantillonnage
En l'absence d'une base de sondage pour notre étude,
nous avons opté pour la méthode d'échantillonnage non
probabiliste. N'ayant aucun chiffre sur la population des femmes camerounaises
de 15 à 55 ans adonnées ou non au
« décapage », un échantillonnage de
convenance a été constitué pour recueillir l'information
nécessaire. Seules les camerounaises de 15 à 55 ans volontaires
pour l'étude ont été interrogées. Nous aurions
souhaité rencontrer ces femmes à la sortie des parfumeries des
marchés Essos, Mokolo, et central. Mais, compte tenu de la
délicatesse du sujet pour la population des femmes
décapées, et à la suite d'un pré-test auprès
de 8 femmes, c'est l'option de la rencontre à domicile qui a finalement
été arrêtée.
Les avantages de la méthode d'échantillonnage
de convenance sont :
- La rapidité de constitution de
l'échantillon ;
- Les frais peu élevés du fait de la
modicité de nos moyens.
Ø Taille de l'échantillon
Compte tenu de nos contraintes financières, du
complexe avec lequel les femmes décapées évitaient le
sujet, la taille de la population a été fixée à 50
femmes; pour un souci de représentativité, elles ont
été reparties selon leur tranche d'âge et leur condition
(décapées ou non) comme l'indique le tableau suivant :
|
CONDITION
|
Total
|
Décapée
|
Non Décapée
|
AGE
|
[15; 25[
|
10
|
5
|
15
|
[25; 35[
|
11
|
6
|
17
|
[35; 45[
|
4
|
5
|
9
|
[45; 55]
|
5
|
4
|
9
|
Total
|
|
30
|
20
|
50
|
Tableau 1. Répartition de l'échantillon
selon l'âge et la condition
3. 1. 2. Constitution du questionnaire et
méthode d'administration
Notre questionnaire est subdivisionné comme suit :
- Une première partie présentant aux
participantes l'objet du questionnaire en quelques mots.
- Une seconde partie concernant les questions
d'éligibilité de la cible visant à s'assurer que les
répondantes correspondent au profil recherché.
- Une troisième partie comporte des questions relatives
à l'influence du message sur la perception d'une part, et à
l'influence de la perception sur le comportement d'autre part, et ceci pour
chacun des messages.
- une quatrième partie réservée aux
opinions des répondantes concernant les autres éléments
à mettre en avant pour les voir adopter les comportements
souhaités par l'annonceur. L'objectif étant d'obtenir un
début de recommandations pour une meilleure adaptation de la cible au
message.
- A la fin viennent les remerciements aux participantes.
(Voir le questionnaire et les divers messages
utilisés en annexe).
Nous avons utilisé des questions ouvertes et des
questions fermées à échelles dichotomiques. Les questions
fermées à échelles dichotomiques permettent d'avoir une
idée claire de la position de la répondante par rapport aux
éléments recherchés. Les questions ouvertes par ailleurs
aident à obtenir les avis des femmes sur les outils de motivation et
d'attitude quand au changement du comportement ou non.
Le questionnaire a d'abord été
pré-testé auprès de 8 femmes pour permettre de justifier
que les messages (texte et image) accompagnateurs généraient des
niveaux de peur et de perceptions différentes pouvant être
clairement identifiés par la cible. La constitution des questions, leur
ambiguïté, et les conditions d'administration aux femmes
décapées et susceptibles ont été
améliorées à la suite du pré-test. Le questionnaire
final a été administré auprès de 50 femmes
volontaires.
L'administration du questionnaire s'est faite
face-à-face avec chacune des femmes enquêtées. Nous ne nous
sommes intéressés en terme de produits qu'au lait de toilette
utilisé par la répondante au moment où l'étude a
été menée. Le nom du lait de toilette était ensuite
catégorisé grâce à la liste de produits
décapant en notre possession.
Ø Définition des variables
- Les variables explicatives ou variables
causales : elles peuvent être définies comme
des variables qui permettent de rendre compte du pourquoi d'un
phénomène donné. En d'autres termes, elles sont
sensées produire des effets sur une ou plusieurs variables
résultats. Dans le cadre de notre recherche, l'âge, le type de
message, la condition de l'interviewée (décapée ou non)
sont des variables causales de la perception de la peur et du comportement
adopté.
- Les variables expliquées ou variables
résultats : il s'agit de l'effet auquel l'on
s'attend. Cela doit être concret, c'est-à-dire observable par la
mesure utilisée. Dans le cadre de cette recherche, les variables
expliquées sont la perception de la peur et le comportement futur
adopté par la cible de l'étude.
Ø Codification des variables
La codification des variables a été fait selon les
données du tableau suivant :
Concepts
|
Indicateurs et variables
|
Age
|
0 [15 - 25[
1 [25 - 35[
2 [35 - 45[
3 [45 - 55[
|
Condition de l'interviewée
|
0 Décapée
1 Non décapée
|
Type de message
|
0 Message de peur faible (MPF)
1 Message de peur modérée (MPM)
2 Message de peur forte (MPFo)
|
Perception
(Niveau de peur)
|
0 Perception nulle (PN)
1 Perception faible (PF)
2 Perception modérée (PM)
3 Perception forte (PFo)
|
Comportement futur à adopter
|
0 Adaptation
1 Non adaptation
|
Tableau 2. Tableau de codification des variables
3. 1. 3. Les outils d'analyse de données
L'analyse des données permet d'obtenir les
résultats utilisables. Pour ce faire, les outils d'analyse suivants ont
été utilisés.
Ø L'alpha de Cronbach ()
La fidélité permet de mesurer la consistance
des variables pour dégager leur cohérence interne. Pour
vérifier cette fidélité, nous avons utilisé l'Alpha
de Cronbach (0<= <=1).
Si >0.5, la variable est significative. Si < 0.5, la
variable est non significative.
Ø L'analyse corrélative
Elle permet d'indiquer le caractère significatif de la
relation entre les variables. Le r de Pearson permettra d'identifier la
relation entre les variables et SIG leur significativité. Si le SIG tend
vers 0, la variable est significative. Dans le cas contraire, elle ne l'est
pas.
Ø L'analyse des composantes principales
Elle rentre dans l'analyse factorielle et prend en compte la
variance totale (facteurs obtenus qui sont des combinaisons linéaires
des variables observées). Celles qui sont supérieures à
0,5 sont retenues et considérées comme significatives.
Ø Les tris à plat et tris
croisés
Ces techniques permettent de regrouper et déterminer
le pourcentage, les fréquences simples et cumulées d'un
phénomène ou d'une variable mesurée.
Ces analyses permettront de voir le sens des
l'hypothèses, de les confirmer ou de les infirmer chacune par rapport
à la théorie. Le logiciel SPSS a permis de dépouiller
cette étude et d'opérationnaliser les outils d'analyse
cités pour obtenir les résultats.
3. 2. LES RESULTATS DE L'ETUDE
3. 2. 1. Analyse et
interprétation des résultats obtenus
Le tableau ci-après nous permettra de faire selon les
interviewées une classification des messages selon qu'ils soient de peur
forte, modérée ou faible. C'est un préalable à
l'analyse des données que nous avons obtenu selon le modèle de
l'impact de la peur sur la dépigmentation volontaire de la peau.
|
Effectif
|
Fréquence
|
Brochure 1
|
MPF
|
14
|
28,0
|
MPM
|
29
|
58,0
|
MPFo
|
7
|
14,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
Brochure 2
|
MPF
|
35
|
70,0
|
MPM
|
15
|
30,0
|
MPFo
|
0
|
00,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
Brochure 3
|
MPF
|
2
|
4,0
|
MPM
|
5
|
10,0
|
MPFo
|
43
|
86,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
Tableau 3. La classification des messages selon
le degré de peur suscitée
Le tableau 3 montre que 86% des interviewées attestent
que la brochure 3 véhicule un message de peur forte. 70% d'entre elles
pensent que la brochure 2 véhicule un message de peur faible, et 58% que
la brochure 1 est un message de peur modérée.
· Brochure 1 (MPM)
PERCEPTION
|
Effectif
|
Fréquence
|
Pourcentage cumulé
|
PN
|
8
|
16,0
|
16,0
|
PF
|
12
|
24,0
|
40,0
|
PM
|
1
|
2,0
|
42,0
|
PFo
|
29
|
58,0
|
100,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
|
Tableau 4 : Résultat descriptif de
la perception pour le MPM
Devant un MPM, 58% ont une perception forte du risque, 24% une
perception faible et 16% une perception nulle. La perception
modérée est très faible : 2% seulement.
COMPORTEMENT
|
Effectif
|
Fréquence
|
Pourcentage cumulé
|
Adaptation
|
39
|
78,0
|
78,0
|
Non adaptation
|
11
|
22,0
|
100,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
|
Tableau 5: Résultat descriptif du
comportement pour le MPM
Devant le MPM, 78% d'interviewées présentent un
comportement adaptatif.
PERCEPTION
|
COMPORTEMENT
|
Total
|
Adaptation
|
Non adaptation
|
|
PN
|
4
|
4
|
8
|
PF
|
9
|
3
|
12
|
PM
|
0
|
1
|
1
|
PFo
|
26
|
3
|
29
|
Total
|
39
|
11
|
50
|
Tableau 6 : Croisement PERCEPTION *
COMPORTEMENT pour le MPM
26/29 (89,65%) d'interviewées ayant une PFo
présentent un comportement adaptatif il peut avoir une relation entre la
perception forte et le comportement adaptatif.
COMPORTEMENT
|
CONDITION
|
Total
|
Décapée
|
Non Décapée
|
Adaptation
|
19
|
20
|
39
|
Non adaptation
|
11
|
0
|
11
|
Total
|
30
|
20
|
50
|
Tableau 7 : Croisement COMPORTEMENT *
CONDITION pour le MPM
100% de femmes non décapées présentent une
forte capacité d'adaptation au message. Par contre, 63,33% de femmes
décapées veulent s'adapter au message. Il pourrait exister une
relation considérable entre la condition de la cible et son
comportement.
COMPORTEMENT
|
AGE
|
Total
|
[15; 25[
|
[25; 35[
|
[35; 45[
|
[45; 55]
|
Adaptation
|
13
|
12
|
8
|
6
|
39
|
Non adaptation
|
2
|
5
|
1
|
3
|
11
|
Total
|
15
|
17
|
9
|
9
|
50
|
Tableau8 : Croisement COMPORTEMENT * AGE
pour le MPM
78,1% de femmes de [15,35[, soit 25/32 ont un comportement
adaptatif. De même, 77,8% de femmes de [35, 55], soit 14/18 ont un
comportement adaptatif. L'âge n'aurait pas une grande incidence sur le
comportement adopté.
L'analyse descriptive des résultats de la
« brochure 1 » obtenus lors de l'étude montrent que
devant un MPM, près de 78% d'interviewées comptent adopter le
comportement préconisé par l'annonceur. Aussi, la perception et
la condition auraient une incidence sur le comportement à adopter par
l'individu.
· Brochure 2 (MPF)
70% (35/50) femmes attestent que la brochure 2
génère un message de peur faible.
PERCEPTION
|
Effectif
|
Fréquence
|
Pourcentage cumulé
|
PN
|
17
|
34,0
|
34,0
|
PF
|
14
|
28,0
|
62,0
|
PM
|
4
|
8,0
|
70,0
|
PFo
|
15
|
30,0
|
100,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
|
Tableau 9 : Résultat descriptif de
la perception pour le MPF
Devant le MPF, 34% (17/50) femmes ont une perception nulle,
28% (14/50) une perception faible. Ce qui revient à dire que devant un
message faible, 62% [(17+14)/50] ne percevront le message que très
faiblement ou alors, ne le percevront pas du tout. Seulement 30% de ces femmes
ont une perception forte devant ce message.
COMPORTEMENT
|
Effectif
|
Fréquence
|
Pourcentage cumulé
|
Adaptation
|
38
|
76,0
|
76,0
|
Non adaptation
|
12
|
24,0
|
100,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
|
Tableau 10: Résultat descriptif du
comportement pour le MPF
Devant un MPF, 76% de femmes auront un comportement adaptatif
et 24 % pas.
PERCEPTION
|
COMPORTEMENT
|
Total
|
Adaptation
|
Non adaptation
|
PN
|
8
|
9
|
17
|
PF
|
12
|
2
|
14
|
PM
|
3
|
1
|
4
|
PFo
|
15
|
0
|
15
|
Total
|
38
|
12
|
50
|
Tableau 11 : Croisement PERCEPTION *
COMPORTEMENT pour le MPF
Face à un MPF, 100% des personnes ayant une perception
forte présente un comportement adaptatif. Il existerait une relation
entre la perception et le comportement à adopter.
CONDITION
|
COMPORTEMENT
|
Total
|
Adaptation
|
Non adaptation
|
Décapée
|
18
|
12
|
30
|
Non décapée
|
20
|
0
|
20
|
Total
|
38
|
12
|
50
|
Tableau 12 : Croisement CONDITION *
COMPORTEMENT pour le MPF
40% (12/30) de femmes décapées ne compte pas
arrêter de se décaper. Les femmes non décapées quant
à elles ne comptent jamais commencer à se décaper,
d'où leur adaptation et leur réceptivité au message de
l'annonceur. Les femmes non décapées sont plus
prédisposées à s'adapter au message.
AGE
|
COMPORTEMENT
|
Total
|
Adaptation
|
Non adaptation
|
[15; 25[
|
11
|
4
|
15
|
[25; 35[
|
12
|
5
|
17
|
[35; 45[
|
8
|
1
|
9
|
[45; 55]
|
7
|
2
|
9
|
Total
|
38
|
12
|
50
|
Tableau13 : Croisement AGE * COMPORTEMENT
pour le MPF
71,9% de femmes (23/32) d'âge compris entre [15 ;
35[comptent s'adapter. 83,33% de femmes (15/18) d'âge compris entre
[35 ; 55] présentent un comportement adaptatif. devant un MPF, les
personnes plus âgées sont plus réceptives que les plus
jeunes.
L'analyse descriptive des résultats de la
« brochure 2 » montre que devant un MPF, les personnes les
plus âgées et les personnes non décapées sont plus
réceptives au message et comptent adopter le comportement
préconisé par l'annonceur. La perception, l'âge et la
condition de la cible ont une incidence sur le comportement.
· Brochure 3 (MPFo)
PERCEPTION
|
Effectif
|
Fréquence
|
Pourcentage cumulé
|
PN
|
4
|
8,0
|
8,0
|
PF
|
1
|
2,0
|
10,0
|
PM
|
5
|
10,0
|
20,0
|
PFo
|
40
|
80,0
|
100,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
|
Tableau 14 : Résultat descriptif de
la perception pour le MPFo
La brochure 3 a généré chez 80%
d'interviewées une perception forte. Devant un MPF, la perception forte
est dominante à 80%.
COMPORTEMENT
|
Effectif
|
Fréquence
|
Pourcentage cumulé
|
Adaptation
|
46
|
92,0
|
92,0
|
Non adaptation
|
4
|
8,0
|
100
|
Total
|
50
|
100,0
|
|
Tableau 15: Résultat descriptif du
comportement pour le MPFo
Le MPFo crée un comportement adaptatif
identifié chez 92% des interviewées.
CONDITION
|
COMPORTEMENT
|
Total
|
Adaptation
|
Non adaptation
|
Décapée
|
26
|
4
|
30
|
Non décapée
|
20
|
0
|
20
|
Total
|
46
|
4
|
50
|
Tableau 16 : Croisement CONDITION *
COMPORTEMENT pour le MPFo
Face à une MPFo, 100% de femmes non
décapées et 86,7% de femmes décapées
présentent un comportement adaptatif.
AGE
|
COMPORTEMENT
|
Total
|
Adaptation
|
Non adaptation
|
[15; 25[
|
13
|
1
|
14
|
[25; 35[
|
14
|
2
|
16
|
[35; 45[
|
8
|
1
|
9
|
[45; 55]
|
11
|
0
|
11
|
Total
|
46
|
4
|
50
|
Tableau 17 : Croisement AGE * COMPORTEMENT
pour le MPFo
46/50 personnes tout âge confondu, comptent s'adapter
au message. Devant un MPFo, l'âge n'a pas une grande incidence sur le
comportement.
PERCEPTION
|
COMPORTEMENT
|
Total
|
Adaptation
|
Non adaptation
|
PN
|
2
|
2
|
4
|
PF
|
1
|
0
|
1
|
PM
|
5
|
0
|
5
|
PFo
|
38
|
2
|
40
|
Total
|
46
|
4
|
50
|
Tableau 18 : Croisement PERCEPTION *
COMPORTEMENT pour le MPFo
Devant un MPFo, 95% (38/40) personnes ayant une perception
forte désirent s'adapter au comportement souhaité. La perception
aurait une grande incidence sur le comportement à adopter par la cible.
L'analyse descriptive des résultats de la
« brochure 3 » obtenus lors de l'étude montre que
devant un MPFo, quelques soit l'âge et le sexe, au moins 92%
d'interviewées comptent adopter le comportement préconisé
par l'annonceur. Aussi, la perception aurait une incidence sur le comportement
à adopter par l'individu (95% d'individu ayant une perception forte
acceptent adopter le bon comportement).
Conclusion
Ce chapitre a présenté la méthodologie de
l'enquête - terrain visant à expérimenter le modèle
de la peur sur la dépigmentation volontaire de la peau, et de
présenter les résultats obtenus ayant servi à la
validation des hypothèses posées au chapitre 2.
L'étude quantitative a permis de recueillir au travers
d'un questionnaire et de 3 messages conçus, 50 avis auprès des
femmes camerounaises de la ville de Yaoundé âgées de 15
à 55 ans.
Ensuite ont été présentées
l'analyse et les résultats issus du terrain par brochure. Il
découle de ces résultats que :
* Devant un MPM, 78% d'interviewées comptent adopter
le comportement préconisé par l'annonceur. La perception et la
condition auraient une incidence sur le comportement à adopter.
* Devant un MPF, les personnes les plus âgées et
les personnes non décapées sont plus réceptives au message
et comptent adopter le comportement préconisé par l'annonceur. La
perception, l'âge et la condition de la cible auraient alors une
incidence sur le comportement.
* Devant un MPFo, quelques soit l'âge et le sexe, au
moins 92% d'interviewées comptent adopter le comportement
préconisé par l'annonceur. La perception forte est dominante
à 95%.
Chapitre 4
L'IMPACT DU MESSAGE DE PEUR SUR LE
COMPORTEMENT DES FEMMES DE 15 A 55 ANS DE LA VILLE DE YAOUNDE FACE AU DECAPAGE
ET IMPLICATIONS DE LA RECHERCHE
INTRODUCTION
Le chapitre précédent présentait la
méthodologie et l'analyse descriptive des résultats de
l'étude menée auprès des consommatrices des
cosmétiques de la ville de Yaoundé âgées de 15
à 55 ans face au phénomène du décapage. Dans ce
chapitre, il sera question de :
§ Présenter les résultats de notre
étude via l'analyse explicative;
§ Valider les hypothèses de l'étude et d'en
déduire le modèle définitif de l'impact de la peur sur la
dépigmentation volontaire de la peau ;
§ Présenter les implications théoriques et
managériales de l'impact de la peur sur la dépigmentation
volontaire de la peau ;
§ Donner les recommandations, limites et perspectives
futures de notre recherche.
4. 1. IMPACT DU MESSAGE DE PEUR
SUR LES COMPORTEMENTS
DES FEMMES DE 15 A 55 ANS DE LA VILLE DE YAOUNDE FACE AU DECAPAGE
* Traitement de la Brochure 1
Alpha de Cronbach pour les variables
analysées
Le calcul de l'alpha de Cronbach pour les 5 variables
utilisées pour mesurer l'impact de la peur sur le comportement des
consommatrices des produits cosmétiques a conduit au résultat
suivant :
Alpha de Cronbach
|
Nombre d'items
|
0.21
|
5
|
Tableau 19 : Convergence interne des 5 items de
l'impact du message de peur
Au regard de l'alpha de Cronbach, la convergence interne
n'est pas bonne car < 0,5. L'analyse des composantes principales permettra
de rechercher la consistance de cet impact.
N° de la composante
|
Valeur propre
|
% informations expliquées
|
Cumul % informations expliquées
|
1- Comportement
|
2,11
|
42,20
|
42,20
|
2 - Perception
|
1,20
|
23,80
|
66
|
Tableau 20 : Dimensions de l'impact du message
de peur expliquées par les composantes principales
Le tableau ci-dessus montre que selon la règle des
valeurs propres, deux composantes principales doivent être retenues.
Celles-ci expliquant 66 % des informations initiales mesurées. Les items
à considérer seront ceux fortement corrélés (le
coefficient de corrélation supérieur à 0,5) avec les
composantes principales. L'analyse des composantes principales nous permettra
d'avoir les items significatifs.
Le comportement a 2 variables
« Adaptation » et « Non adaptation »
évoluant juste en sens contraire, mais ayant la même pertinence
dans le traitement de l'information. Les résultats sont les mêmes,
mais de signe contraire selon qu'il s'agisse d'adaptation ou de non adaptation.
Aussi, une seule variable sera prise en compte et le signe du r de Pearson nous
donnera le comportement réel observé en fonction de la variable
considérée.
Coefficient de corrélation et
vérification de la significativité des relations
Rappel : Dans un test de
corrélation, il y a deux données importantes :
1. Le résultat du test de corrélation ou
Pearson Correlation (r) qui mesure le degré de liaison linéaire
entre les variables dépendante (Y) et indépendante (X) de votre
échantillon. La relation est : parfaite si r = 1 ; très
forte si r > 0,8 ; forte si r se situe entre 0,5 et 0,8 ;
d'intensité moyenne si r se situe entre 0,2 et 0,5 ; faible si r se
situe entre 0 et 0.2 ; Nulle si r = 0. De plus, si R>0 => relation
proportionnelle entre X et Y. R<0 => relation inversement proportionnelle
entre X et Y.
2. La valeur du test T (Sig.) permet de décider si ce
lien est significatif, ou si la corrélation observée entre X et Y
existe au sein de la population. En sciences humaines, le seuil de
signification est de 0,05. Si SIG > 0,05 la
corrélation entre X et Y est due au hasard. Si SIG < 0,05
la corrélation entre X et Y existe bel et bien au sein de la
population.
* Perception faible et
adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
Perception faible - Adaptation
|
- 0,04
|
0,78
|
Il existe entre la perception faible et l'adaptation au
message une liaison très faible qui n'est nullement significative au
sein de la population étudiée. La perception faible n'influence
pas l'adaptation au message au sein de notre population. En d'autres termes,
lorsque la cible perçoit faiblement le danger, il n'y a aucune
possibilité d'adaptation. Hypothèse rejetée.
* Perception modérée et
adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
Perception modérée - Adaptation
|
- 0,27
|
0,06
|
Il existe entre la perception modérée et
l'adaptation au message une liaison moyenne qui n'est pourtant pas
significative au sein de notre population d'étude. La perception
modérée n'influence pas l'adaptation au message. Ainsi, lorsque
la cible perçoit moyennement le danger, il n'y a aucune
possibilité d'adaptation. Hypothèse rejetée.
* Perception nulle et
adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
Perception nulle - Adaptation
|
- 0,30
|
0,04
|
Il existe entre la perception nulle et l'adaptation au
message une liaison moyenne évoluant de façon inversement
proportionnelle. On note aussi une bonne significativité de cette
relation au sein de la population d'étudiée. La perception nulle
influence la non adaptation au message (r<0). En absence de perception, la
cible ne s'adaptera jamais au message. Hypothèse vérifiée.
* Perception forte et
adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
Perception forte - Adaptation
|
0,33
|
0,02
|
Il existe entre la perception forte et l'adaptation au message
une liaison moyenne ayant une bonne significativité au sein de la
population d'étude. La perception forte influence significativement
l'adaptation au message. Hypothèse vérifiée.
Caractéristiques (condition / âge) ------
Comportement
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - Adaptation
|
0,44
|
0,002
|
Corrélation moyenne
Significativité très bonne corrélation
entre la condition et le comportement.
|
Age - Adaptation
|
- 0,11
|
0,46
|
Corrélation faible
Absence de significativité
|
Une étude du rapport Décapée -
Adaptation nous a donné r= 0,44 et SIG= 0,002.
Plus on est décapée, moins on s'adapte au
message. En d'autres termes, les personnes non décapées sont plus
réceptives au message que celles décapées.
Caractéristiques (Condition / âge) ------
Perception
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - PN
|
0,01
|
0,50
|
Corrélation très faible ; Absence de
significativité aucune corrélation entre la condition de la
cible et la perception.
|
Condition - PFo
|
-0,02
|
0,77
|
Age - PN
|
-0,05
|
0,73
|
Age - PFo
|
-0,01
|
0,57
|
Conclusion :
· Il n'y a aucune relation entre le type de message et la
perception pour cette brochure.
· La perception nulle influence significativement la non
adaptation au message de peur ; r<0 plus la perception nulle augmente,
moins la cible s'adapte.
· La perception forte pour ce type de message conduit
à une adaptation de la cible.
· La condition de la cible influence significativement
son comportement face au message. Les valeurs de r = -0,43 et SIG = 0,002
montrent que les personnes non décapées sont plus
réceptives au message que celles qui sont décapées. Moins
on est décapée, plus on veut s'adapter, et vis versa.
· L'âge et la condition de la cible n'ont aucune
incidence sur la perception du danger.
* Traitement de la Brochure 2
Alpha de Cronbach pour les variables
analysées
5 variables ont été utilisées pour le
calcul de l'Alpha de Cronbach. Ces variables sont : le type du message, la
perception, le comportement, la condition de la cible et son âge.
Alpha de Cronbach
|
Nombre d'items
|
- 0,4
|
5
|
Au regard de l'alpha de Cronbach, la convergence interne
n'est pas bonne car < 0,5.
Pour rechercher la consistance de cet impact, nous avons
utilisé l'analyse des composantes principales.
N° de la
composante
|
Valeur propre
|
% informations
expliquées
|
Cumul % informations expliquées
|
1
|
1,66
|
33,12
|
33,12
|
2
|
1,22
|
24,40
|
57,52
|
3
|
1,056
|
21,13
|
78,65
|
Le tableau précédent montre que selon la
règle des valeurs propres, trois composantes principales doivent
être retenues. Le comportement a 2 variables
« Adaptation » et « Non adaptation »
ayant les mêmes résultats, mais de signe contraire selon qu'il
s'agisse d'adaptation ou de non adaptation. Aussi une seule variable sera prise
en compte et le signe du r de Pearson nous donnera le comportement réel
observé.
Coefficient de corrélation et
vérification de la significativité des relations
Du type de message à la
perception :
* MPFo : Aucune
interviewée n'a décelé de la peur forte dans ce
message ; aussi, le type MPFo n'existe pas pour cette brochure.
* MPF et PF
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PF
|
- 0,27
|
0,05
|
Il existe entre le MPF et la PF une liaison moyenne assez
significative au sein de la population étudiée. Le MPF influence
significativement la PF au sein de notre population.
* MPF et PM
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PM
|
- 0,13
|
0,37
|
Il existe entre le MPF et la PM une liaison faible qui n'est
pas significative au sein de la population étudiée. Le MPF
n'influence nullement la PM au sein de notre population. En d'autres termes,
notre cible ne peut avoir une perception modérée devant un
message de peur faible. Hypothèse rejetée.
* MPF et PFo
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PFo
|
0,05
|
0,74
|
Il existe entre le MPF et la PFo une corrélation
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPF n'influence nullement la PFo au sein de notre
population. En d'autres termes, notre cible ne peut avoir une perception forte
devant un message de peur faible. Hypothèse rejetée.
* MPF et PN
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PN
|
0,29
|
0,04
|
Il existe entre le MPF et la PN une liaison moyenne assez
significative au sein de la population étudiée. Le MPF influence
significativement la PN au sein de notre population.
* MPM et PF
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PF
|
0,27
|
0,05
|
Il existe entre le MPM et la PF une liaison moyenne assez
significative au sein de la population étudiée. Le MPM influence
significativement la PF au sein de notre population.
* MPM et PM
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PM
|
0,13
|
0,37
|
Il existe entre le MPM et la PM une liaison faible qui n'est
pas significative au sein de la population étudiée. Le MPM
n'influence nullement la PM au sein de notre population. En d'autres termes,
notre cible ne peut avoir une perception modérée devant un
message de peur modérée. Hypothèse rejetée.
* MPM et PFo
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PFo
|
0,05
|
0,74
|
Il existe entre le MPM et la PFo une corrélation
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPM n'influence nullement la PFo au sein de notre
population. En d'autres termes, notre cible ne peut avoir une perception forte
devant un message de peur modérée. Hypothèse
rejetée.
* MPM et PN
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PN
|
0,29
|
0,04
|
Il existe entre le MPM et la PN une liaison moyenne assez
significative au sein de la population étudiée. Le MPM influence
significativement la PN au sein de notre population.
Conclusion partielle :
Le MPM et le MPF influence significativement la PF et la PN.
Devant une communication véhiculant un message de peur faible ou
modéré, la cible ne va pas percevoir de menace du tout, ou alors
elle ne pourra le percevoir que très faiblement.
De la perception au comportement
2 types de perception ont été identifiés
dans ce cas : la perception nulle et la perception faible. Aussi allons
nous étudier leur impact sur le comportement de la cible.
* PN et adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
PN - Adaptation
|
-0,5
|
0,000
|
Il existe entre le MPM et la PN une liaison forte
parfaitement significative au sein de la population étudiée. Le
PN influence significativement la non adaptation au message au sein de notre
population (r<0). Plus la perception de la cible tend vers zéro,
moins la cible est disposée à adopter le comportement
souhaité.
* PF et adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
PF - Adaptation
|
0,14
|
0,33
|
Il existe entre la PF et l'adaptation une liaison faible et
non significative au sein de la population étudiée. La PF
n'influence nullement l'adaptation au comportement souhaité par
l'annonceur.
Caractéristiques (condition / âge) ------
Comportement
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - Adaptation
|
0,46
|
0,01
|
Corrélation moyenne
Significativité bonne corrélation entre la
condition et le comportement.
|
Age - Adaptation
|
0,08
|
0,57
|
Corrélation faible
Absence de significativité
|
Caractéristiques (Condition / âge) ------
Perception
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - PF
|
-0,05
|
0,4
|
Corrélation très faible
Absence de significativité
aucune corrélation entre la condition de la cible et la
perception.
|
Condition - PN
|
0,01
|
0,50
|
Age - PF
|
0,08
|
0,49
|
Age - PN
|
-0,05
|
0,73
|
Conclusion :
· 100% d'interviewées attestent que la brochure 2
ne véhicule pas un message de peur forte.
· Les 2 types de messages identifiés sur cette
brochure (MPF et MPM) influence significativement les perceptions nulle et
faible. En d'autres termes, quelque soit la cognition issue d'un tel message,
la cible percevra très faiblement le danger ou alors ne le percevra pas
du tout.
· La perception faible n'a pas une influence
significative sur le comportement le rapport existant entre la PF et le
comportement résulte d'un hasard. Par contre, la PN influence de
façon très significative la non adaptation au message de peur.
· La condition de la cible a une grande influence sur
l'adaptation au message, ce qui n'est pas le cas de l'âge. Aussi,
rappelons que l'âge et la condition de la cible n'ont aucun impact sur la
perception du danger par la cible.
* Traitement de la Brochure 3
Alpha de Cronbach pour les variables
analysées
5 variables ont été utilisées pour le
calcul de l'Alpha de Cronbach. Ces variables sont : le type du message, la
perception et le comportement.
Alpha de Cronbach
|
Nombre d'items
|
0,30
|
5
|
Au regard de l'alpha de Cronbach, la convergence interne
n'est pas bonne car < 0,5.
Pour rechercher la consistance de cet impact, nous avons
utilisé l'analyse des composantes principales. Selon la règle des
valeurs propres, 2 composantes principales doivent être
retenues selon le tableau suivant :
N° de la
composante
|
Valeur propre
|
% informations
expliquées
|
Cumul % informations expliquées
|
1
|
2,06
|
41,22
|
41,22
|
2
|
1,08
|
21,68
|
63
|
Rappelons toujours que le comportement a 2 variables
« Adaptation » et « Non adaptation »
ayant les mêmes résultats, mais de signe contraire selon qu'il
s'agisse d'adaptation ou de non adaptation. Aussi une seule variable sera prise
en compte et le signe du r de Pearson nous donnera le comportement réel
observé.
Coefficient de corrélation et
vérification de la significativité des relations
Du type de message à la
perception :
* MPF et PF
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PF
|
0,7
|
0,000
|
Il existe entre le MPF et la PF une liaison forte
parfaitement significative au sein de la population étudiée. Le
MPF influence significativement la PF au sein de notre population.
* MPF et PM
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PM
|
- 0,07
|
0,64
|
Il existe entre le MPF et la PM une liaison très
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPF n'influence nullement la PM au sein de notre
population. En d'autres termes, notre cible ne peut avoir une perception
modérée devant un message de peur faible. Hypothèse
rejetée.
* MPF et PFo
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PFo
|
- 0,15
|
0,29
|
Il existe entre le MPF et la PFo une corrélation
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPF n'influence nullement la PFo au sein de notre
population. En d'autres termes, notre cible ne peut avoir une perception forte
devant un message de peur faible. Hypothèse rejetée.
* MPF et PN
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PN
|
-0,06
|
0,68
|
Il existe entre le MPF et la PN une liaison très
faible et non significative au sein de la population étudiée. Le
MPF n'influence nullement la PN au sein de notre population.
* MPM et PF
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PF
|
-0,05
|
0,74
|
Il existe entre le MPM et la PF une liaison très
faiblement qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPM n'influence pas la PF au sein de notre
population.
* MPM et PM
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PM
|
- 0,11
|
0,44
|
Il existe entre le MPM et la PM une liaison faible qui n'est
pas significative au sein de la population étudiée. Le MPM
n'influence nullement la PM au sein de notre population. En d'autres termes,
notre cible ne peut avoir une perception modérée devant un
message de peur modérée. Hypothèse rejetée.
* MPM et PFo
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PFo
|
0,17
|
0,25
|
Il existe entre le MPM et la PFo une corrélation
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPM n'influence nullement la PFo au sein de notre
population. En d'autres termes, notre cible ne peut avoir une perception forte
devant un message de peur modérée. Hypothèse
rejetée.
* MPM et PN
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PN
|
-0,1
|
0,5
|
Il existe entre le MPM et la PN une liaison très
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPM n'influence pas la PN au sein de notre
population.
* MPFo et PM
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPFo - PM
|
0,13
|
0,35
|
Il existe entre le MPFo et la PM une liaison faible qui n'est
pas significative au sein de la population étudiée. Le MPFo
n'influence pas significativement la PM au sein de notre population. En
d'autres termes, notre cible n'aura pas une perception modérée
devant un message de peur forte. Hypothèse rejetée.
* MPFo et PN
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPFo - PN
|
0,12
|
0,41
|
Il existe entre le MPFo et la PN une liaison faible qui n'est
pas significative dans la population étudiée. Le MPFo
n'influence pas la PN au sein de notre population. Hypothèse
rejetée.
* MPFo et PF
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPFo - PF
|
-0,35
|
0,01
|
Il existe entre le MPFo et la PF une liaison
d'intensité moyenne ayant une forte significativité au sein de la
population étudiée. Le MPFo influence significativement la PF au
sein de notre population.
* MPFo et PFo
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPFo - PFo
|
-0,06
|
0,69
|
Il existe entre le MPFo et la PFo une liaison très
faible qui n'est pas significative dans la population étudiée.
Le MPFo n'influence pas la PFo au sein de notre population. Hypothèse
rejetée.
Conclusion partielle :
Le MPF et le MPFo influencent significativement la PF. Devant
une communication véhiculant un message de peur faible ou fort, la cible
ne va percevoir la menace que très faiblement.
De la perception au comportement
1 seule perception a été identifiée dans
ce cas : la perception faible. Aussi allons nous étudier son impact
sur le comportement de la cible.
* PF et adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
PF - Adaptation
|
0,04
|
0,77
|
Il existe entre la PF et l'adaptation une liaison très
faible et non significative au sein de la population étudiée. La
PF n'influence nullement l'adaptation au comportement souhaité par
l'annonceur.
Caractéristiques (condition / âge) ------
Comportement
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - Adaptation
|
0,24
|
0,09
|
Corrélation moyenne
Absence de significativité
|
Age - Adaptation
|
0,09
|
0,53
|
Corrélation faible
Absence de significativité
|
Caractéristiques (Condition / âge) ------
Perception
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - PF
|
-0,12
|
0,42
|
Corrélation très faible ; Absence de
significativité aucune corrélation entre la condition de la
cible et la perception.
|
Age - PF
|
0,04
|
0,76
|
Conclusion :
· Le MPF et le MPFo influencent tous 2 pour cette
brochure, et de façon significative, la perception faible.
· L'âge et la condition de la cible n'ont aucune
incidence ni sur la perception, ni sur le comportement à adopter.
Nous constatons que quelque soit le degré d'activation
de la peur pour un message (MPF, MPM ou MPFo), 2 perceptions seulement (faible
et la perception) seront observées compte tenu de la cible de notre
étude. Soit le sujet perçoit la gravité du
phénomène, soit il ne le perçoit pas du tout.
Certaines
caractéristiques de la cible ont une grande incidence sur le
comportement adopté, et pas sur la perception de la cible. Ceci remet
partiellement en question le point de vue de Janis et Feshbach (1953) qui
estimaient que les caractéristiques de la cible avaient une influence
significative sur la perception et le comportement. Pour le cas du
décapage dans notre environnement camerounais, ces
caractéristiques n'ont d'influence que sur le comportement et non sur la
perception. Mieux encore, la condition de la cible l'impliquant directement ou
indirectement au décapage a une meilleure influence sur le comportement,
et non l'âge. La fille de 15 ans et la femme de 55 ans
appréhendent le phénomène de la même façon et
pour les mêmes objectifs, enregistrent des sentiments similaires.
Selon les théories et travaux précédents
sur l'impact de la peur en communication sociale dans la lutte contre les
comportements dangereux pour la santé, nous avons bâti un
modèle (figure 11) qui a été expérimenté
auprès des camerounaises de 15 à 55 ans de la ville de
Yaoundé pour le cas particulier du décapage. Cette étude
sur le terrain a permis de valider certaines hypothèses (HV), d'autres
pas (HNV), et de déceler des hypothèses vérifiées
non attendues (HVNA) au départ. Si nombre (HV + HVNA) > ou = 50%
Hypothèse principale vérifiée. Si nombre (HV + HVNA) <
50% Hypothèse principale non vérifiée. Aussi avons-nous
obtenu les résultats suivants :
H 1. Le message de la peur influence
significativement la perception
· Le MPF influence significativement la PF de la peur
(SIG= 0,05). HV
· Le MPF influence significativement la PN de la peur
(SIG=0,04). HV
· Le MPM influence significativement la PM de la peur
(SIG=0,40). HNV
· Le MPFo influence significativement la PFo de la peur
(SIG=0,69). HNV
· Le MPM influence significativement la PF de la peur
(SIG=0,05). HVNA
· Le MPM influence significativement la PN de la peur
(SIG=0,04). HVNA
· Le MPFo influence significativement la PF de la peur
(SIG=0,01). HVNA
5 /7 (71,4%) hypothèses ont
été vérifiées dans cette rubrique H1
validée.
H 2. La perception a une influence significative sur
le comportement de la cible.
Les PM et PFo n'ont pas été retenues suite
à l'exposition de la cible au message de peur. Aussi, elles ont
été exclues lors du test de la perception sur le comportement.
· La PN influence significativement la NA au message de
peur (SIG=0,001). HV
· La PF influence significativement la NA au message de
peur (SIG=0,40). HNV
· La PF influence significativement l'A si forte
répétition du message (SIG=0,77).HNV
1 /3 (33,3%) hypothèse a
été vérifiée dans cette rubrique H2 non
validée.
H3. Les caractéristiques de la cible ont une
influence sur la perception
a. L'âge de la cible a une influence significative sur la
perception (SIG=0,5). HNV
b. La condition de la cible a une influence significative sur la
perception (SIG=0,82). HNV
0/2 (0%) hypothèse
vérifiée dans cette rubrique H3 non
validée.
H4. Les caractéristiques de la cible ont une
incidence sur le comportement
a. L'âge de la cible influence significativement le
comportement (SIG=0,76). HNV
b. La condition de la cible influence significativement le
comportement (SIG=0,002). HV
1 /2 (50%) hypothèse a
été vérifiée dans cette rubrique H4
validée.
La figure 12 suivante est selon notre étude, le
modèle final à retenir pour l'impact du message de peur face au
phénomène de la dépigmentation volontaire de la peau sur
les camerounaises de 15 à 55 ans de la ville de Yaoundé.
Figure 12. Le modèle de l'impact du
message de peur sur le comportement des femmes de 15 à 55 ans de la
ville de Yaoundé face à la dépigmentation volontaire de la
peau
Caractéristiques de la cible
* Condition (décapée ou non)
+
Fort
Faible
Modéré
+
+
NA
A
PF
PN
+
+
+
+
Stage cognitif Stage
affectif Stage conatif
Source : auteur
Face à une communication sociale sur le
décapage mettant en avant un message de peur faible, forte ou
modérée, 2 types de perception du danger sont
envisageables :
· Soit la cible ne perçoit aucun danger dans le
message, dans ce cas, le phénomène lui semble tout à fait
normal et elle ne voit pas la nécessité de changer de
comportement ;
· Soit alors, il ne perçoit que très
faiblement la menace, ce qui n'est pas suffisant pour amener la cible à
adopter le comportement souhaité.
Le message de peur fort et celui de peur modéré
pour le phénomène du décapage au Cameroun, ne
présentent aucune prédisposition à amener la cible au
comportement social souhaité. La condition de la cible a une forte
incidence sur le comportement à adopter. L'étude démontre
que la cible non décapée est plus réceptive au message que
la cible décapée et que les personnes décapées ne
désirent pas changer de comportement ; comme l'a prétendu
une répondante décapée ne souhaitant pas changer de
comportement, « On se décape, on meurt. On ne se
décape pas, on meurt toujours. Pardon laissez les gens faire leur
`Nyanga'». Chacune a ses freins et motivations personnelles que la
communication sociale à elle seule ne peut ôter ; d'où
l'échec de la campagne et l'indifférence de la cible face aux 3
types de messages, bien qu'identifiant les niveaux de peur, et percevant le
risque qui accompagne l'action du décapage.
4.2. IMPLICATIONS DE L'IMPACT DE
LA PEUR SUR LES COMPORTEMENTS SOCIAUX DANGEREUX, RECOMMANDATIONS, PERSPECTIVES
ET LIMITES DE LA RECHERCHE
Chaque recherche menée en
sciences de gestion appliquée devrait revêtir les retombées
sur le plan professionnel et sur le plan scientifique. Aussi, l'impact de la
peur sur les comportements dangereux en communication sociale peut impliquer
d'une part le cercle managérial dans l'élaboration des campagnes
sociales efficaces face à certains phénomènes sociaux, et
d'autre part le cercle scientifique dans la conception des modèles
théoriques tels celui de l'impact de la peur sur la
dépigmentation volontaire de la peau.
ü Implications théoriques
Travailler sur l'impact de la peur en
communication sociale vient répondre à un besoin scientifique qui
est dans un premier temps celui de l'existence d'une littérature
écrite sur l'utilisation de la peur pour la lutte contre le
phénomène de la dépigmentation volontaire de la peau. Des
travaux scientifiques ont été menés sur l'utilisation de
la peur en santé publique pour les phénomènes du tabagisme
(Courbet, 1999 ; Gallopel, 2000 - 2002 ; Conseil anti-tabagisme de
l'Ontario, 2000), de l'alcoolisme (Institut national de la santé et de
la recherche médicale, 2003). Aucun travail n'avait encore
été mené à notre connaissance sur l'utilisation de
la peur en communication sociale préventive en santé de la peau
pour le cas des déviations dans l'utilisation des produits
cosmétiques telle la dépigmentation volontaire.
Nous vivons au Cameroun dans un univers où
l'information et la sensibilisation sont les seules méthodes
utilisées en communication de santé publique; notre recherche
constitue un essai à l'élaboration d'une stratégie de
communication sociale nouvelle pour notre pays. Au-delà des informations
fournies sur l'impact de la peur sur le comportement des consommateurs de
produits dangereux, l'on peut fournir un modèle structurel de l'impact
de la peur sur la dépigmentation volontaire de la peau que les
chercheurs pourront expérimenter, adapter ou mettre en oeuvre dans
d'autres pays touchés par le décapage. Aussi, au regard de ce
modèle qui est scientifiquement acceptable, les chercheurs peuvent avoir
un outil didactique pour appréhender les questions relatives à
l'impact de la peur sur le comportement des consommateurs des produits
cosmétiques éclaircissants.
ü Implications managériales
Au regard des résultats, les acteurs de la
communication sociale peuvent à cet instant maîtriser l'impact de
l'utilisation de la peur dans les campagnes visant à décourager
les mauvais comportements sociaux, dangereux pour les personnes qui s'y
exposent. Dans un pays si exposé aux vices sociaux tel que le Cameroun,
il faut utiliser les « grands moyens » pour voir reculer
certains comportements, voir choquer le public cible, mieux encore,
l'épouvanter devant certains phénomènes. L'étude
menée montre qu'une expérimentation d'une campagne de
communication visant à réduire le décapage ne saurait
produire de bons scores et une meilleure participation de la cible dans la
lutte contre un tel phénomène en temps réel, tant que ce
dernier continuera à être considéré comme une
normalité pour la population cible. L'avancée du décapage
au Cameroun n'est pas le résultat d'une défaillance
communicationnelle. Aussi revient-il aux spécialistes de la
psychosociologie d'essayer de réinventer des concepts et des
stratégies visant à troquer l'importance de la « peau
claire » sur le marché de l'attirance physique au profit de la
« peau ébène » dans les
sociétés noires.
ü Recommandations
Les résultats obtenus lors de l'étude ont
amené aux conclusions selon lesquelles le décapage au Cameroun
est une normalité pour les camerounaises. Bien que conscientes de
quelques effets négatifs de la pratique, nombreuses sont les femmes
prêtes à payer le prix qui pourrait y découler, à
condition d'être un produit qui se vend bien sur le marché de la
beauté et de l'attirance.
Nous recommandons au Ministère de la santé
publique en accord avec l'Etat, d'attaquer ce phénomène dans un
premier temps sur d'autres fronts. Notamment au niveau de la législation
et de la réglementation de certaines activités et pratiques. Il
est suggéré à cet effet :
· Une forte surtaxation sur les importations et les
productions locales des cosmétiques éclaircissants jugées
dangereux pour la santé. Cette action visera à décourager
les acteurs du segment de la cosmétique blanchissante (producteurs et
importateurs, distributeurs et consommateurs).
· La mise sur pied d'un laboratoire national de
contrôle qualité visant à analyser tous les produits
arrivant sur le marché doit être mis sur pied pour sanctionner les
entreprises de production et les importateurs des produits impropres à
la consommation (donc dangereux pour la santé et le bien-être des
consommateurs).
· La dénonciation publique des produits dangereux
via des médias de masse à des heures de grandes écoutes
est aussi une solution pour voir reculer le phénomène du
décapage.
· Des sanctions pénales aux adeptes de la
dépigmentation volontaire comme c'est le cas dans certains pays
africains : Sénégal et Gambie pour ne citer que
ceux-là.
ü Les Limites
Les 2 principales limites qu'a rencontré notre travail
sont l'insuffisance des moyens financiers et l'étroitesse de notre
échantillon.
En effet, une meilleure surface financière nous aurait
permis d'opter pour un échantillon plus vaste, plus
représentatif, plus homogène d'une part, et d'autre part de mener
notre étude à une échelle nationale couvrant au moins les
¾ des provinces du Cameroun où la diversité des moeurs
aurait d'autres implications sur les comportements et les perceptions.
ü Perspectives de la Recherche
Cette étude a essayé de déterminer
l'impact de la peur sur le comportement des consommatrices actuelles et
potentielles des produits éclaircissants dangereux pour la santé.
La connaissance approfondie de la cible et de son comportement aurait
été un atout dans la formulation de la stratégie à
utiliser pour voir le phénomène du décapage reculer. Il
serait judicieux pour les études futures d'étudier en profondeur
le consommateur des cosmétiques éclaircissants et son
comportement.
Dans notre cadre théorique, les auteurs de la
théorie de la consonance et de la dissonance cognitive ont
énoncé que plus l'individu est concerné par le
problème, mieux il réagit de façon positive au message. Ce
qui n'est pas le cas pour le phénomène du décapage au
Cameroun. Notre étude révèle que ce sont les moins
concernés (les non décapées) qui réagissent mieux
au message ; les décapées conscientes de leur mauvais gestes
évitent la question, dénigrent le message, et ne voit pas
l'intérêt d'arrêter de se décaper (contrôle de
la peur), Courbet (1999).
Notre étude étant ponctuelle sur une maigre
période de temps, nous ne pouvions mesurer au fil du temps le poids des
propos de la cible. Aussi souhaitons nous que d'autres travaux soient faits
dans ce sens pour déterminer à long et moyen terme, pour la
dépigmentation volontaire de la peau, le poids de la communication
sociale préventive utilisant la peur.
Il serait enfin judicieux d'envisager d'étudier les
facteurs inhibiteurs de la sensibilité d'une population donnée
face à une campagne de communication sociale utilisant la peur.
Ces nouveaux travaux étant appliqués par
secteur et par pays permettront certainement de mettre sur pied un
modèle robuste et inébranlable de l'impact de la peur sur les
comportements sociaux dangereux au Cameroun.
CONCLUSION
Ce chapitre avait pour but de présenter l'impact du
message de peur sur la dépigmentation volontaire de la peau. Il y a
aussi été présenté les implications
théoriques et managériales de notre recherche, les
recommandations, limites et perspectives futures de recherche qui en
découlent.
Dans le cadre de cette étude explicative, le message
de peur s'est avéré être inefficace pour lutter contre le
décapage. Aussi, la communication sociale pourrait ne pas être
pour l'instant la stratégie adéquate pour la lutte contre les
phénomènes tels que le décapage au sein de notre
société noire. En effet, les utilisatrices ont une connaissance
des dangers auxquels elles s'exposent en utilisant ces produits, mais restent
encore indifférentes pour certaines (présence effective du
concept de perception nulle vérifiée dans l'étude à
la suite de l'exposition de la cible à des messages reconnus comme
générant de la peur). D'autres perçoivent le danger, que
ce soit faiblement, modérément ou fortement, mais ne souhaitent
pas abandonner le décapage au détriment de leur quête de la
beauté, l'utilisation des cosmétiques éclaircissants (PM /
PFo / PF NA).
Comme recommandations pour voir le phénomène du
décapage reculer, l'Etat devrait se mobiliser et agir sur l'assiette
d'imposition des produits dangereux parmi lesquels figurent les
cosmétiques décapants. Il serait judicieux d'aller plus loin en
mettant sur pied un laboratoire de contrôle des produits avant leur
lancement et leur écoulement sur le marché de la consommation.
Les produits impropres à la consommation devront se voir interdire
l'accès au marché de la consommation. Seuls les produits
éthiques auront le quitus d'être mis en vente. Aussi, il ne
faudrait pas hésiter à sanctionner pénalement les
personnes adonnées au décapage. L'utilisation des campagnes
sociales fortement médiatisées serait dans un premier temps
prématurée selon l'étude. Des actions doivent
précéder ou accompagner ces campagnes pour voir le
phénomène reculer au fil des temps. Les services publics et les
associations des consommateurs pourraient éventuellement dénoncer
les produits dangereux via les médias de masses et ceci aux heures de
grandes écoutes.
Faute de surface financière suffisante, l'étude
n'a été menée que sur les femmes de 15 à 55 ans de
la ville de Yaoundé. L'étude aurait été plus
intéressante si nous pouvions couvrir au moins ¾ des provinces du
Cameroun, et si l'échantillon était davantage homogène
(incluant aussi les hommes qui se décapent et ceux qui ne le font pas,
mettant l'accent sur les catégories socioprofessionnelles, touchant des
zones géographiques ayant des moeurs diverses).
La deuxième partie de ce travail s'est appesantie sur
l'étude terrain menée auprès des camerounaises de la ville
de Yaoundé de 15 à 55 ans, dans le but de valider ou non les
hypothèses et le modèle théorique du message de peur sur
les comportements dangereux retenu au chapitre2. Après la formulation de
la méthodologie utilisée et des résultats obtenus à
la suite de l'étude, certaines hypothèses ont été
vérifiées et d'autres pas. Ce qui a permis de bâtir un
modèle définitif de l'impact du message de peur sur la
dépigmentation volontaire de la peau. Ce modèle et les
conclusions issues de cette étude ont une portée scientifique
dans la mesure où la question de la dépigmentation volontaire de
la peau n'avait pas encore jusqu'ici, et à notre connaissance, fait
l'objet d'étude sous l'angle de la communication sociale
préventive. Sur le plan managérial, le modèle et les
conclusions sont un nouvel outil support que peut utiliser les annonceurs
publics, les psychosociologues dans la recherche des stratégies
efficaces de lutte contre certains comportements dangereux incrustés aux
moeurs sociales.
L'étude aurait due couvrir géographiquement le
Cameroun, aurait du tenir compte d'une cible plus homogène, faire le
tour de toutes les caractéristiques principales des cibles, mais faute
de surface financière conséquente, elle s'est limitée
à quelques éléments.
CONCLUSION GENERALE
Cette recherche visait l'étude de l'impact du message
de peur en communication sociale préventive sur les comportements des
consommateurs face au phénomène de la dépigmentation
volontaire de la peau. Pour atteindre cet objectif, notre travail a
été divisé en deux principales parties :
ü La première partie a donné un
cliché du secteur cosmétique camerounais et de la pratique
communicationnelle en santé publique et en santé de la peau.
ü La seconde partie a permis de passer en revu les
conclusions des travaux des précurseurs des théories sur l'impact
des messages phobiques sur les comportements dangereux en communication sociale
préventive dans des secteurs autres que celui des cosmétiques. Il
ressort de cette première partie :
· Que le secteur des cosmétiques blanchissants a
de bons scores sur le marché camerounais,
· Que cette performance pose un mal social qui est celui
de la dépigmentation volontaire de la peau ou décapage,
· Que le décapage est dangereux pour les
consommateurs de ces produits,
· Que le ministère de la santé publique et
les dermatologues ne s'y intéressent qu'à une échelle
microscopique.
· Que bien qu'ayant eut du succès ailleurs en
communication sociale préventive, la peur n'a pas encore
été utilisée au Cameroun pour décourager les
mauvais comportements sociaux.
Les travaux des prédécesseurs en communication
sociale préventive ont abordé les fléaux tels que le
tabagisme, l'alcoolisme, l'insécurité routière. Pour
traiter la question de l'impact de la peur en communication sociale sur le
comportement des consommatrices des cosmétiques par rapport au
décapage, nous avons adopté une démarche positiviste. Un
modèle provisoire a été conçu et a permis de
formuler les hypothèses principales de recherche suivantes :
H 1. Le message de la peur influence significativement la
perception.
H 2. La perception a une influence significative sur le
comportement de la cible.
H3. Les caractéristiques de la cible ont une influence
sur la perception.
H4. Les caractéristiques de la cible ont une incidence
sur le comportement adopté.
La deuxième partie du travail a été
consacrée à l'enquête quantitative menée sur le
terrain et au traitement des résultats obtenus. Les 50 avis recueillis
auprès des camerounaises de la ville de Yaoundé
âgées de 15 à 55 ans ont permis d'arriver sur le plan
descriptif, aux conclusions suivantes:
· Devant un MPM, 78% d'interviewées comptent
adopter le comportement préconisé par l'annonceur.
· Devant un MPF, les personnes les plus
âgées et les personnes non décapées sont plus
réceptives au message et comptent adopter le comportement
préconisé par l'annonceur.
· Devant un MPFo, quelques soit l'âge et le sexe,
au moins 92% d'interviewées comptent adopter le comportement
préconisé par l'annonceur. La perception forte est dominante
à 95%.
· La perception, la condition et l'âge de la cible
auraient une incidence sur le comportement à adopter.
Mais une étude explicative approfondie des diverses
variables montrera en réalité que :
· Devant un message (faible, modérée ou
forte), la cible ne percevra pas de risques majeurs, ne sera pas
persuadé d'arrêter de se décaper (si elle se décape)
ou que le décapage est mauvais et sera insensible au message. Les
annonceurs sociaux ne pourront pas espérer voir le
phénomène du décapage être éradiqué.
· La population non décapée est plus
prédisposée à s'adapter au message que la population de
femmes décapées. En effet, l'étude montre que l'individu
fortement adonné au décapage crée face au message un
processus de contrôle de la peur qui est alors à l'origine du
dénigrement du message, du contournement de la situation et par
conséquence du refus de s'adapter.
· La condition de la cible a une influence significative
sur le comportement à adopter.
· Il n'existe pas de perception modérée et
de perception forte pour l'étude du phénomène du
décapage auprès des camerounaises de 15 à 55 ans de la
ville de Yaoundé ; soit ces dernières perçoivent
faiblement les risques encourus, soit elles ne la perçoivent pas du tout
et restent indifférentes au sujet (PF et PN).
Les campagnes de communication sociales préventives
tournées vers les consommateurs ne contribueraient pas à voir
reculer le phénomène du décapage en temps réel.
Aussi, d'autres solutions doivent être envisagées au
préalable pour sonner l'alerte et réagir face à ce
fléau. Il s'agit de l'augmentation des droits et taxes sur les produits
de consommation dangereux au bien-être des personnes, la
dénonciation et la sanction des entreprises productrices ou
importatrices des cosmétiques dangereux, et des sanctions pénales
pour les utilisateurs présentant des signes cliniques de
décapage.
Notre recherche connaît sans doute des limites que
les études ultérieures pourraient éventuellement combler.
Aussi, une étude du consommateur des produits décapants et de son
comportement donnera certainement une meilleure compréhension des
motivations de la cible et son attachement au décapage, l'opacité
de la cible avec le phénomène du décapage, le poids des
autres caractéristiques de la cible dans sa décision de s'adapter
ou pas au message, et bien d'autres pistes de recherche latentes au propos du
décapage en communication sociale préventive.
ANNEXES
1. Questionnaire
2. Brochure 1
3. Brochure 2
4. Brochure 3
5. Grille d'observation des parfumeries
6. Liste des produits décapants (Non exhaustive)
7. Fichier des personnes rencontrées
ANNEXE 1
QUESTIONNAIRE
Bonjour madame, mademoiselle,
Je suis étudiante en Master commerce -distribution et
je mène une étude sur l'influence de la peur sur les
comportements des femmes par rapport au phénomène du
« décapage ». Je voudrai avoir de votre temps
à cet effet, pour avoir votre précieux avis sur la question.
QUESTIONS D'ELIGIBILITE DE LA CIBLE
1. A quelle tranche d'âge appartenez-vous ?
[15, 25[
|
[25, 35[
|
[35, 45[
|
[45, 55]
|
|
|
|
|
2. Etes vous camerounaise ?
3. Achetez vous personnellement vos produits de beauté
et de toilette ?
4. Quel est le lait de toilette que vous utilisez en ce
moment?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Je vais maintenant vous présenter quelques messages,
chacun à son tour. Après l'avoir examiné, nous
continuerons notre questionnement.
MESSAGE 1
Ø Déterminants de la peur et influence du
message sur la perception
5. Comment pouvez vous qualifier le type de la peau sur ce
message ?
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
6. Quel est le sentiment que vous avez au vu de ce
message ?
Frustration / Nervosité
|
|
Révolte
|
|
Irritation / Colère
|
|
Tristesse
|
|
Indifférence
|
|
Amusement
|
|
Autres
|
|
7. Ce message vous fait :
Un peu peur
|
|
Quand même peur
|
|
Très peur
|
|
Ça ne me fait rien
|
|
Ø Influence de la perception sur le
comportement
a) Ça ne me fait rien
8. En répétant fortement ce message, en le
rendant omniprésent, la peur que vous ressentirez vous suffira t-elle
pour ?
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
b) Ça me fait un peu peur
9. La peur que vous ressentez vous suffit pour :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
10. Si non, en répétant fortement
le message et en le rendant omniprésent, pourrez-vous :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
c) Ça me fait quand même peur
11. La peur que vous ressentez vous suffit pour :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
12. Si non, en vous apportant des solutions pour
échapper à ce phénomène, pourrez-vous :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
d) Ça me fait très peur
13. La peur que vous ressentez vous suffit pour :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
14. Si non, en vous apportant des solutions pour
échapper à ce phénomène, pourrez-vous :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
15. En répétant fortement le message et en le
rendant omniprésent, pourrez-vous :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
MESSAGE 2
Ø Déterminants de la peur et influence du
message sur la perception
16. Comment pouvez vous qualifier le type de la peau sur ce
message ?
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
17. Quel est le sentiment que vous avez au vu de ce
message ?
Frustration / Nervosité
|
|
Révolte
|
|
Irritation / Colère
|
|
Tristesse
|
|
Indifférence
|
|
Amusement
|
|
Autres
|
|
18. Ce message vous fait :
Un peu peur
|
|
Quand même peur
|
|
Très peur
|
|
Ça ne me fait rien
|
|
Ø Influence de la perception sur le
comportement
a) Ça ne me fait rien
19. En répétant fortement ce message, en le
rendant omniprésent, la peur que vous ressentirez vous suffira t-elle
pour ?
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
b) Ça me fait un peu peur
20. La peur que vous ressentez vous suffit pour :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
21. Si non, en répétant fortement
le message et en le rendant omniprésent, pourrez-vous :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
c) Ça me fait quand même peur
22. La peur que vous ressentez vous suffit pour :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
23. Si non, en vous apportant des solutions pour
échapper à ce phénomène, pourrez-vous :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
d) Ça me fait très peur
24. La peur que vous ressentez vous suffit pour :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
25. Si non, en vous apportant des solutions pour
échapper à ce phénomène, pourrez-vous :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
26. En répétant fortement le message et en le
rendant omniprésent, pourrez-vous :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
MESSAGE 3
Ø Déterminants de la peur et influence du
message sur la perception
27. Comment pouvez vous qualifier le type de la peau sur ce
message ?
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
28. Quel est le sentiment que vous avez au vu de ce
message ?
Frustration / Nervosité
|
|
Révolte
|
|
Irritation / Colère
|
|
Tristesse
|
|
Indifférence
|
|
Amusement
|
|
Autres
|
|
29. Ce message vous fait :
Un peu peur
|
|
Quand même peur
|
|
Très peur
|
|
Ça ne me fait rien
|
|
Ø Influence de la perception sur le
comportement
a) Ça ne me fait rien
30. En répétant fortement ce message, en le
rendant omniprésent, la peur que vous ressentirez vous suffira t-elle
pour ?
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
b) Ça me fait un peu peur
31. La peur que vous ressentez vous suffit pour :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
32. Si non, en répétant fortement
le message et en le rendant omniprésent, pourrez-vous :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
c) Ça me fait quand même peur
33. La peur que vous ressentez vous suffit pour :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
|
|
34. Si non, en vous apportant des solutions pour
échapper à ce phénomène, pourrez-vous :
|
Oui
|
Non
|
Arrêter d'utiliser ces produits
|
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Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
|
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Ne jamais commencer à utiliser ces produits
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|
d) Ça me fait très peur
35. La peur que vous ressentez vous suffit pour :
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Oui
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Non
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Arrêter d'utiliser ces produits
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|
|
Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
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|
Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
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|
36. Si non, en vous apportant des solutions pour
échapper à ce phénomène, pourrez-vous :
|
Oui
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Non
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Arrêter d'utiliser ces produits
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Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
|
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Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
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37. En répétant fortement le message et en le
rendant omniprésent, pourrez-vous :
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Oui
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Non
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Arrêter d'utiliser ces produits
|
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Ne pas arrêter d'utiliser ces produits / diminuer ou
continuer
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Ne jamais commencer à utiliser ces produits
|
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|
38. Classez ces trois messages de celui qui selon vous est le
moins grave à celui qui l'est le plus.
39. Quels doit-on faire selon vous pour lutter contre le
phénomène du décapage ici au Cameroun ?
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Merci de votre disponibilité et de votre
collaboration !
ANNEXE 2
MESSAGE 1
S'éclaircir la peau ? Tentant mais
très dangereux...
ANNEXE 3
MESSAGE 2
S'éclaircir la peau ? Tentant mais
très dangereux...
ANNEXE 4
MESSAGE 3
S'éclaircir la peau ? Tentant mais
très dangereux...
ANNEXE 5
GRILLE D'OBSERVATION
1. Zone de chalandise
a. Disposition des rayons
b. Disposition des produits sur les rayons
c. Nature des produits offerts et leur proportion en rayon
2. Le point de vente
a. Aménagements du point de vente
b. L'offre
c. Méthodes de ventes pratiquées : (Vente
libre service, vente traditionnelle-conseil).
3. Les clients
a. Profil et comportement
b. Fidélisation / Service à la
clientèle
4. La communication
a. Signalétiques dans les rayons du magasin :
b. Animation du rayon
ANNEXE 6
LISTE DES PRODUITS CONTENANT DES INGREDIENTS
DEPIGMENTANTS DANGEREUX
BANNED SKIN BLEACHING PRODUCTS CONTAINING HARMFUL
SUBSTANCES (referenced from
www.kebs.org)
The Kenya Bureau of Standards invoking legal notice number 66 of
1999 and Legal Notice 155 of 1998 (read together with legal notice 75 of 2000),
issued a public notice in the media to inform and educate consumers on the
harmful effects of mercury, hydroquinone, and hormonal preparations and
oxidizing agents contained in some cosmetic products in the market. The action
was in line with these legal notices, which empower the Kenya Bureau of
Standards to prohibit any goods, which do not comply with Kenya Standards or
any other approved standards.
The Government wishes to state that the
following products are registered with Pharmacy and Poisons Board to be used as
human medicines for various skin conditions:
BETNOVATE
MEDIVEN DIPROSONE NERISONE DERMOVATE HYDROCORTISONE 0XY 5
AND 0XY 10
These products should only be used on the recommendation of
a medical doctor and for such period of time as the doctor may prescribe. They
should not be sold in the open market but only in registered pharmacies and
chemists.
Cosmetic products listed below contain hydroquinone,
steroids, mercury and hydrogen peroxide. They have not been registered with
Pharmacy and Poisons Board as medicines. They therefore, should NOT BE OFFERED
FOR SALE as they have not been registered and approved for use in
Kenya.
SKIN LIGHTENING CREAMS CONTAINING
HYDROQUINONE:
JARIBU CREAM MEKAKO CREAM AMIRA
CREAM TURA SKIN TONING CREAM YESAKO MEDICATED BEAUTY CREAM RICO
COMPLEXION CREAM MADONNA MEDICATED CREAM MREMBO MEDICATED BEAUTY
CREAM SHIRLEY CREAM KISS -MEDICATED BEAUTY CREAM UNO21
CREAM PRINCESS PATRA LUXURY COMPLEXION CREAM ZARINA MEDICATED SKIN
LIGHTENER CREAM ENVI SKIN TONER VIVA SUPER LEMON AMBI SPECIAL
COMPLEXION CREAM LOLANE CREAM NADINOLA CREAM GLOTONE COMPLEXION
CREAM NINDOLA CREAM CLAIRE CREME MIC SKIN LIGHTENER CREAM TONIGHT
NIGHT BEAUTY CREAM FULANI CREME ECLAIRCISSANTE CLERE LEMON CREAM CLERE
EXTRA CREAM BINTI JAMBO CREAM BUTONE CREAM MALAIKA MEDICATED BEAUTY
CREAM DEAR HEART WITH HYDROQUINONE CREAM MIKI BEAUTY CREAM CRUSADER
SKIN TONING CREAM NISH MEDICATED CREAM ISLAND BEAUTY SKIN FADE
CREAM MALIBU MEDICATED CREAM PALMER'S SKIN SUCCESS FADE CREAM CARE
PLUS FAIRNESS CREAM TOPICLEAR CREAM CAREKAKO MEDICATED CREAM BODY
CLEAR CREAM A3 SKIN LIGHTENING CREAM AMBI AMERICAN FORMULA DREAM
SUCCESSFUL SYMBA CREME SKIN LITE 'N' SMOOTH Ikb MEDICATED
CREAM CLEARTONE SKIN TONING CREAM CLEAR ESSENCE MEDICATED FADE
CREAM AMBI EXTRA COMPLEXION CREAM FOR MEN CLEARTONE EXTRA SKIN TONING
CREAM O'NYIA SKIN CRÈME A3 TRIPPLE ACTION CREAM PEARL
LIGHT ELEGANCE SKIN LIGHTENING CREAM MR. CLERE CREAM FAIRLADY SKIN
LIGHTENING CREAM FADE OUT CREAM TOP LEMON PLUS CREAM CLEAR TOUCH
CREAM CRUSADER ULTRA BRAND CREAM ULTIME SKIN LIGHTENING CREAM RICO
SKIN TONE CRÈME BARAKA SKIN LIGHTENING CREAM PEAU CLAIRE
CRÈME ECLAIRCISSANTE PRINCESS MEDICATED BEAUTY CREAM IMMEDIAT
CLAIRE LIGHTENING BODY CREAM
ANNEXE 6 (Suite)
SKIN LIGHTENING LOTIONS CONTAINING
HYDROQUINONE:
JARIBU SKIN LIGHTENING LOTION AMIRA SKIN
LIGHTENING LOTION A3 CLEARTOUCH COMPLEXION LOTION A3 LEMON SKIN
LIGHTENING LOTION KISS LOTION RICO SKIN LIGHTENING LOTION PRINCESS
LOTION PEAU CLAIRE BEAUTY BODY LOTION CLEAR TOUCH LOTION FAIR &
WHITE BODY CLEARING MILK SIVOCLAIR LIGHTENING BODY LOTION EXTRA CLAIR
LIGHTENING BODY LOTION PRECIEUX TREATMENT BEAUTY LOTION CLEAR ESSENCE
SKIN BEAUTYFYING MILK SKIN LIGHTENING GELS CONTAINING HYDROQUINONE ULTRA
CLEAR TOPICLEAR BODY CLEAR
SKIN LIGHTENING BODY OILS
CONTAINING HYDROQUINONE:
PEAU CLAIRE LIGHTENING BODY
OIL SOAPS CONTAINING HYDROQUINONE M.G.C. EXTRA CLEAR TOPICLEAR BEAUTY
COMPLEXION SOAP LADY CLAIRE BLACKSTAR AMIRA ULTRA CLEAR BODY
CLEAR MEDICATED ANTISEPTIC SOAP IMMEDIATE CLAIRE LIGHTENING BEAUTY
SOAP CHERIE CLAIRE BODY BEAUTY LIGHTENING & TREATING SOAP
SOAPS CONTAINING MERCURY AND ITS
COMPOUNDS:
MOVATE MEKAKO JARIBU TURA ACURA RICO FAIR
LADY ELEGANCE MIKI JAMBO
SKIN LIGHTENING CREAMS
CONTAINING MERCURY AND ITS COMPOUNDS:
ANNEXE 6 (Fin)
PIMPLEX MEDICATED CREAM NEW SHIRLEY MEDICATED
CREAM CREAM PREPARATIONS CONTAINING HYDROGEN PEROXIDE(H2O2): JOLEN
CREAM SKIN PREPARATIONS CONTAINING STEROIDS: MOVATE CREAM SKIN SUCCESS
GEL HOT MOVATE GEL AMIRA -C NEU CLEAR GEL TENOVATE BODY CLEAR
CREAM SPOT REMOVER TOP GEL PLUS SOFT AND BEAUTIFUL CREAM LEMONVATE
CREAM SECRET GEL TCB GEL PLUS UNIC CLEAR SUPER CREAM TOPIFRAM
CREAM SKIN BALANCE LEMON CREAM PEAU CLAIRE GEL PLUS DARK & LOVELY
GEL DERMO -GEL PLUS PEAU CLAIRE CREAM FASHION FAIR GEL PLUS HOT
PROSONE GEL SKIN BALANCE CREAM WRINKLE REMOVER DARK & LOVELY
CREAM VISIBLE DIFFERENCE GEL SIVOCLAIR CREAM ACTION DEMOVATE
CREAM REGGE LEMON GEL ULTIMATE LADY GEL TOPIFRAM GEL PLUS AGE
RENEWAL CREAM FAIR & WHITE GEL PLUS PEAU CLAIR GEL PLUS FASHION
FAIR CREAM FIRST CLASS LADY CREAM SKIN SUCCESS CREAM NEU CLEAR CREAM
PLUS JARIBU BETA - â CREAM BODY TREAT CREAM SPOT REMOVER CLAIR
& LOVELY GEL PEAU CLAIR CREAM SOFT & BEAUTIFUL GEL ACTION
DEMOVATE GEL PLUS PROSONE GEL SKIN BALANCE GEL WRINKLE
REMOVER ULTRA-GEL PLUS
ANNEXE 7
FICHIERS DES PERSONNES RENCONTREES
Nom et prénom
|
Qualité professionnelle
|
Adresse / téléphone
|
Conditions particulières
|
Thèmes principaux
|
Suite à donner
|
M. BABI KUSSANA Thomas
|
Chef de la cellule de communication du MINSANTE
|
777 11 82
|
Rendez- vous
|
La pratique de la communication sociale au Cameroun
|
RAS
|
Dr MBOUA Junior
|
Docteur en dermatologie en service au dispensaire
médico-social d'Elig-essono
|
998 27 97
|
Rendez- vous
|
La dépigmentation volontaire de la peau
|
RAS
|
Dr BISSEK
|
Docteur en dermatologie en service au MINSANTE
|
991 79 61
|
Rendez- vous
|
La dépigmentation volontaire de la peau, les actions de
luttes contre le phénomène de la dépigmentation.
|
Exemplaire du mémoire
|
ANGONI MANI
|
Direction de la lutte contre la maladie
|
|
Au pif
|
Les stratégies de lutte contre les maladies
|
RAS
|
M. OKALA
|
Directeur adjoint à la cellule de la promotion de la
santé alimentaire au MINSANTE
|
|
Au pif
|
Les stratégies de lutte contre les maladies, la politique
de promotion de la santé
|
RAS
|
M. KOUMOU Moïse
|
Family Health communication coordinator ACMS
|
711 33 68
925 95 64
|
Au pif
|
Les stratégies de communication sociale dans la lutte
contre les phénomènes sociaux tels le SIDA.
|
Invitation
|
Les gérants de parfumeries
|
Gérants de parfumerie
|
|
Au pif
|
Les cosmétiques, le comportement des produits
éclaircissants et blanchissants en rayon, les besoins de la
clientèle, la cible du secteur des cosmétiques.
|
RAS
|
BIBLIOGRAPHIE
Ø OUVRAGES GENERAUX
1. ASTOUS d' (Alain), Le projet de recherche en
marketing (3ème édition), Chenelière
Education, Montréal (Québec), 2005, pp 136- 275.
2. KOTLER (Philip), DUBOIS (Bernard), Marketing management
(10ème édition), Publi Union éditions,
Paris, 2000, pp141-153, 556-560.
3. THIETART (Raymond - Alain) et Coll., Méthodes de
recherche en management (2ème édition), Dunod,
Paris, 2003, pp 301-328.
4. USUNIER (Jean-Claude), THORPE (Richard), Introduction
à la recherche en gestion (2ème édition),
Economica, Paris, 2000, pp 139 -142, 193 - 199.
Ø MEMOIRES ET THESES
1. BOUGAIRE (Danielle), L'approche communicative des
campagnes de sensibilisation en santé publique au Burkina Faso :
les cas de la planification familiale, du sida et de l'excision,
Thèse de Doctorat, 256 p, Université de Groningen, Pays bas, sous
la direction des Professeurs Gisela Redeker, Ali Oussaïd et Serge
Théophile Balima, juin 2004.
2. DIEYE (Tabara), La mortalité maternelle dans le
Fouladou : Contribution de la communication pour changer les
comportements, 51 p, Mémoire de Marketing Social, Institut
Supérieur des Sciences de l'Information et de la Communication de Dakar,
sous la supervision de Ahmed NDOYE, 2002.
3. PETIT (Antoine), La dépigmentation
volontaire : réalités - interprétations -
résistances, 119p, Mémoire de Psychiatrie transculturelle,
Université de paris 13, sous la direction du Professeur M. R. MORO,
2006.
Ø ARTICLES SCIENTIFIQUES
1. BASTID-BRUGUIERE (Marianne), L'insécurité
routière : les accidents de la route sont-ils une fatalité
? Académie des Sciences morales et politiques, Paris 2003, 110
p.
2. COURBET (Didier), Réception des campagnes de
communication de santé publique et efficacité des messages
générant de la peur, Université de Nice, 1999, pp
2-22.
3. DEL GIUDICE, RAYNAUD, BLANC (Mahe),
L'utilisation cosmétique de produits
dépigmentants en Afrique, Dermatologie tropicale, 2003, pp
389-393.
4. Espace régional de santé publique, Actes
du Congrès régional Education pour la santé et tabacologie
du 23 et 24 septembre 2004 - St Etienne, CRAES-CRIPS, Mars 2005, 113 p.
5. Expertise collective Inserm, Le marketing social au
service de la prévention du comportement tabagique des jeunes
Français, Université de Rennes 1, pp 3-16.
6. FITOUSSI (Christian), Dermatologie sur peau noire en
France métropolitaine, Flammarion - Sciences, Paris, 2003, pp
1-5.
7. GALLOPEL (Karine), Peur et persuasion : une
étude empirique dans un contexte français de lutte contre le
tabac. Actes du 18e congrès de l'Association
Française de Marketing, tome 1. 2002, pp 2-23.
8. GALLOPEL (Karine), Utilisation de la peur dans les
campagnes de prévention : Résultats et discussion autour des
comportements tabagiques des jeunes français, Actes du
colloque ` Les tendances du marketing en Europe',
Università Ca'Forscari, Venise 2000, pp 2-28.
9. GIRANDOLA (Fabien), ATKINSON (Daniel), Prévention,
détection et traitement de l'information persuasive en situation de
peur,
Canadian Journal of
Behavioural Science,
Jul
2003, pp 3-15.
10. Institut de journalisme et communication, Les
médias et la peur Les médias créent-ils ou
reflètent-ils les peurs collectives ? Université de
Neuchâtel, 2003 (2ème colloque tenu le 11 avril
2003).
11. LAVOISIER (Marie-Lydie), De
l'efficacité des stratégies de communication publicitaires
menaçantes : une étude de la relation entre émotions
négatives et persuasion dans le domaine de la lutte contre
l'insécurité routière, Université de
Versailles-Saint-Quentin, 2000, pp 2-35.
12. MARCHIOLI (Audrey), Penser les logiques de
réception et d'action via le concept de communication engageante :
une approche psychosociale de la communication de santé publique,
Université de Nice Sophia-Antipolis, Actes du XVe
Congrès de la Société Française des Sciences
de l'Information et de la Communication (SFSIC), mai 2006, Bordeaux, pp 403 -
409.
13. MERCIER (Michèle), Approche politico-sociale,
psychosociale et communicationnelle de la promotion de la santé,
Santé publique 2003 - Volume 15, N°3, Belgique. PP 303-307.
14. BLANC (Mahe) ; HALNA JM, Enquête
épidémiologie sur l'utilisation cosmétique des produits
dépigmentants par les femmes de Bamako, Ann Dermatol
Vénéred, 1994, P870 - 873.
15. PICHON (Paul-Emmanuel), Enrichissement de la
conceptualisation du risque social en marketing, CRG-IAE de Toulouse,
Toulouse, 2004, pp 2 -28.
16. PITCHE P ; AFANOU A, Les pratiques
cosmétiques dépigmentantes des femmes à Lomé,
Médecine d'Afrique noire, Lomé, 1998. P710 - 714.
17. TIKOUOKA (Jean-Robert), Santé urbaine : Le
mouvement `'villes santé'' de l'OMS au Cameroun, Cabinet
Défis Santé Publique Yaoundé, 2001, pp 1-5.
18. URIEN (Bertrand), La théorie du management de
la terreur sur le comportement écologique, Laboratoire ICI, Brest,
2005, pp 1-28.
Ø WEBOGRAPHIE
1. MEDARD (Jean-François),
«Décentralisation du système de santé publique et
ressources humaines au Cameroun», Le bulletin de l'APAD, n°
21, Un système de santé en mutation : le cas du
Cameroun, [En ligne], mis en ligne le : 27 mars 2006. URL :
http://apad.revues.org/document35.html (consulté le 22 octobre 2006).
2. KRETZ (Eric), « La psychologie de
l'anxiété », Déploie tes ailes :
Agoraphobie et phobies sociales.
http://www.deploie-tes-ailes.org/doc/anxiete.php
(consulté le 30 mai 2006 à 11heures 31 minutes).
Ø PUBLICATIONS ORGANISMES NATIONAUX ET
INTERNATIONAUX
1. Commission Communautaire Française de la
Région de Bruxelles, Peur et persuasion, Question de
santé N°31 Numéro spécial, Bruxelles 2003, pp
5-30.
2. Comité National Contre le Tabagisme, La
peur est-elle efficace pour lutter contre les problèmes de
santé publique ? Paris 2005, pp 2-5.
3. Conseil anti-tabagisme de l'Ontario, Appel à la
peur pour la lutte anti-tabac, University of Toronto, Ontario, 2000, pp
1-16.
4. Direction générale de la santé
(Service de protection de la consommation), Campagne de dosage de
l'hydroquinone dans les produits cosmétiques, Département de
l'action sociale et de la santé de Genève, Rapport 2003,
Genève, pp 1-7.
5. Institut national de la santé et de la recherche
médicale, Alcool : dommages sociaux, abus et dépendance,
Editions Inserm, Paris, 2003.
6. Institut national de la statistique Yaoundé,
Enquête Démographique et de santé Cameroun 2004,
ORC Macro Calverton, Mariland 2005, pp 3-7, 122- 125, 302-308.
7. Ministère de la Communication Cameroun, Loi
N°90/052 du 19 décembre 1990 sur la liberté de communication
sociale, MINCOM, Yaoundé, 1991.
8. Mission économique de Yaoundé, Fiche de
synthèse Cameroun : Parfumerie - cosmétique,
Yaoundé, 2004, pp 1-3.
9. ONUSIDA, Le marketing social : outil efficace de
l'action mondiale contre le VIH/SIDA, Collection Meilleures pratiques de
l'ONUSIDA, Version française juin 1999, Suisse, pp 1- 23.
* 1 Perret J ; Sane
M ; Ba K, Freinage hypothalamo-hypophyso-surrénalien
lié à l'usage de cosmétiques dépigmentants au
Sénégal, juin 2001, Dakar, Sénégal, P2-3.
* 2 Khessal ou Xeesal:
nom du jargon cosmétique sénégalais pour désigner
la dépigmentation volontaire de la peau. Au Cameroun, on parle de
« décapage ».
* 3 Circulaire
interministérielle n° 93 MINT-SEPH du 22 octobre 1975 et
Décret n 79-231 du 9 mars 1979, interdisant la pratique du
«xeesal» aux élèves des établissements
d'enseignement élémentaire, moyen et secondaire.
* 4 En Suisse, l'office
fédéral de la santé publique a classé
l'hydroquinone dans la liste des substances non autorisées dans les
produits cosmétiques. L'Union européenne, qui tolérait une
concentration maximale de 2% l'a interdite depuis février 2001. En
Afrique, les concentrations d'hydroquinone varient entre 4 et 8.7 %. (Direction
générale de la santé (Service de protection de la
consommation), Campagne de dosage de l'hydroquinone dans les produits
cosmétiques, Département de l'action sociale et de la
santé de Genève, Rapport 2003, Genève, pp 1-7).
* 5 KRETZ (Eric),
« La psychologie de l'anxiété »,
Déploie tes ailes : Agoraphobie et phobies sociales.
http://www.deploie-tes-ailes.org/doc/anxiete.php
(consulté le 30 mai 2006 à 11heures 31 minutes).
* 6 La théorie de la
consonance et de la dissonance cognitive énonce que lorsqu'un individu
ne se sent pas impliqué et concerné par un
phénomène, il émet une réaction
d'indifférence face à un message présentant les dangers de
ce phénomène. Lorsqu'il est impliqué et se sent
concerné, il étudie le message en profondeur et est susceptible
de réagir positivement à ce message.
|