UNIVERSITE DE GOMA
UNIGOM
BP. 204 GOMA
![](La-production-et-la-consommation-locale-des-produits-agroalimentaires-face--la-mondialisation-Cas1.png)
FACULTE DES SCIENCES
ECONOMIQUES ET
DE GESTION
PRODUCTION ET CONSOMMATION LOCALE DES PRODUITS
AGROALIMENTAIRES FACE A LA MONDIALISATION :
« Cas des produits agroalimentaires vendus
dans les supermarchés et alimentations de Goma »
Par :
MUKAMBA KYALONDAWA Mardochée
Mémoire
présenté en vue de l'obtention
du
diplôme de Licence en Sciences Economiques
Option : Gestion financière
Directeur : Prof. Dr. J.-B. GAKURU SEMACUMU
Encadreur : Ass. Charles OLENGA
Année académique 2007 -
2008
A toi
mon Père KONDOKELWA Boaz
A toi ma mère
BUNGILILA Tuwaze,
A tous mes soeurs et frères
Je dédie ce travail
Mardochée MUKAMBA KYALONDAWA Wawa REMERCIEMENTS
Ce travail n'est aucunement l'oeuvre de la personne qui le
présente à elle seule. Des contributions tant matérielles,
financières qu'intellectuelles voire morales ont été
requises et reçues de part et d'autres.
Des enseignants Professeurs, chefs de Travaux, Assistants et
divers autres acteurs se sont fait saigner à blanc pour nous assurer une
formation dont la qualité ne saurait être contestée.
Ainsi nous devons beaucoup de reconnaissance aux directeur et
encadreur de ce travail, le Prof. Dr. GAKURU SEMACUMU J.-B et à
l'Assistant Charles OLENGA qui, en dépit des fonctions aussi exigeantes
qu'ils occupent, ont accepté volontiers de nous suivre jusqu'à
l'accomplissement de cette oeuvre combien louable.
Ils n'ont pas été les seuls à nous avoir
soutenus à cette fin ; voilà pourquoi ; nos gratitudes
vont tout droit vers nos parents KONDOKELWA Boaze et BUNGILILA Tuwaze, pour
leur affection et pour le sacrifice en terme de privation en disponibilisant
les moyens financiers au profit de nos études et pour lesquels, pas
même un geste ne suffirait pour manifester notre reconnaissance à
leur égard.
A tous nos frères, soeurs, dont la famille Dengo ;
Kisangani ; Jimy , Remy , Julienne , Soki ,
Keysha , Ombeni , Riziki , Faraja ,Rizo, Johnson, Dr
Emmanuel , Kevine , Christelle , Esther, la liste n'étant pas
exhaustive, que vous trouviez ici l'expression de ma profonde gratitude.
Enfin, les camarades, amis et connaissances avec qui nous
n'avons cessé de partager les moments de stress de la vie tant
estudiantine que para académique, dont Dorcas, Lumoo, Morgan, Me.
Masyala, Lwaka, Sifa, Déborah, Roger, Philippe, Itongwa, Elisée,
Mamy, Chantal, Ir. Muhindo, Guy, Tantine, Faida, Mali, méritent aussi
de notre part une expression de gratitude à leur endroit.
Mardochée MUKAMBA KYALONDAWA Wawa
SIGLES
ET ABREVIATIONS
ALENA : Accord de libre-échange
nord-américain
BM : Banque mondiale
C à d : C'est-à-dire
FAO : Organisation des Nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture
FMI : Fonds monétaire international
GATT : General Agreement on Tariffs and Trade
IED : Investissement étranger direct
OMC : Organisation mondiale du commerce
PIB : Produit intérieur brut
PVD : Pays en voie de développement
PMA : Pays moins avancés
RDC : République Démocratique du
Congo
TFC : Travail de fin de cycle
UE : Union européenne
UNIGOM : Université de Goma
INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE
L'environnement macroéconomique est constamment soumis
à des perturbations plus ou moins importantes qui influencent grandement
la performance des entreprises.
Cet environnement est défini par l'ensemble des
variables que l'entreprise ne contrôle pas directement ; car elles
sont nombreuses et de nature bien différente. En outre, ces variables
concernent bien sûre la concurrence immédiate que lui livrent ses
principaux compétiteurs relevant de la conjoncture économique.
Malgré tous les efforts déployés par
l'entreprise pour définir une stratégie et coordonner ses
activités de manière cohérente avec ses objectifs, sa
performance demeure en partie tributaire de l'environnement
économique.
Les marchés actuels sont devenus infiniment plus
concurrents avec des délais de réaction réduits,
surinformation des clients et leur déréglementation. Les
avantages concurrentiels deviennent temporaires et le succès d'une
entreprise ne repose plus sur une situation avantageuse mais sur son aptitude
à élaborer une architecture stratégique lui permettant de
précéder ses concurrents à tout instant et sur le long
terme.
Nul ne doute que si l'on s'amusait à faire l'inventaire
des termes à la mode tant dans le monde politique que dans le monde des
affaires, le terme mondialisation occuperait l'une des premières places
au palmarès. Pourtant et peut être même en raison de cette
popularité, il s'agit de l'un des termes impossibles à
définir de manière précise. A défaut d'une telle
définition, on ne peut que constater une chose : le marché
de nos entreprises, grandes ou petites, s'internationalise rapidement.
Du point de vue économique aucun pays ne vit en vase
clos, et les décisions d'un pays ont souvent des répercutions sur
les pays voisins. Ainsi, les politiques économiques de grands pays
peuvent affecter toute une région, voire le monde entier. Cela est plus
vraie aujourd'hui que jamais. Les relations commerciales ce sont
intensifiées à une allure vertigineuse1(*).
L'émergence de l'international dans le champ
décisionnel de nos entreprises a été spectaculaire mais il
ne faut pas ignorer le contexte plus vaste dans lequel elle s'inscrit. Comme
nous venons de le souligner ci-haut, c'est sous la houlette de GATT, que les
barrières tarifaires ont été successivement
réduites depuis la dernière guerre mondiale.
Ce renforcement de l'intégration économique
mondiale a eu toute une série de répercutions
économiques, culturelles et écologiques, dont certaines,
malheureusement, s'avèrent désastreuses. Il est vrai que tout le
monde ne voit pas la même chose dans la mondialisation ;
tantôt présentée comme une panacée capable de
résoudre tous les problèmes du monde, tantôt comme un
spectre menaçant les emplois, engendrant les crises et touchant
gravement à la souveraineté des peuples et des nations.
C'est ainsi que lorsque nous examinons de près ses
effets, nous pouvons voir également ce qu'elle produit dans la
sphère alimentaire, tant sur le plan mondial que dans chaque pays voire
chaque ville en particulier.
Le problème de l'alimentation est
aujourd'hui intimement lié aux capacités de la planète
à nourrir une population en constante augmentation ; c'est pourquoi
certains spécialistes évoquent une « course »
entre démographie et ressources alimentaires. Au cours des trois
dernières décennies, la croissance de la production alimentaire a
excédé celle de la population.
Toutefois, les évolutions sont très
contrastées d'un hémisphère à l'autre (l'axe
Nord-Sud) ou d'un continent à l'autre. De même, au sein des pays
en voie de développement (PVD), l'état des lieux en
matière d'alimentation et de démographie montre des écarts
sensibles.
Dans de nombreux pays, l'absence de réformes agraires,
destinées à favoriser une distribution plus équitable des
terres, explique en partie la stagnation de la production alimentaire.
L'Afrique, qui connaît une très forte croissance
démographique, se voit confrontée non seulement à la
faiblesse de l'intensification de la production agroalimentaire mais plus
encore au développement des cultures d'exportations (ou cultures de
rente) au détriment des cultures vivrières, pourtant
nécessaires à la population.
En effets dans les anciens temps, avant les années
1994, la ville de Goma s'approvisionnait en grande quantité en produits
agroalimentaires au près des producteurs locaux. C'est-à-dire
les villes et/ ou territoires proches de la ville de Goma pouvaient
facilement fournir toutes une liste exhaustives des produits
agroalimentaires dont la populations des Goma, qui constitue le consommateur
potentiel avait besoin, ce qui veut dire qu'elle pouvait importer juste le
surplus.
Qu'en est-il aujourd'hui ? En effet comme nous venons de
l'évoquer ci haut, l'évolution économiques et plus
particulièrement dans le domaines de commercialisation des produits
agroalimentaires dans la ville de Goma a pris une autre ampleur, qui à
son tour produit des effets visibles sur l'initiative privée dans le
domaine de production et de la consommation locale des produits
agroalimentaires.
Ces effets engendrés par le bouleversement
économique incitent les producteurs locaux en produits alimentaires,
à se poser plusieurs questions telles que soulignées par le
Professeur KISANGANI ENDANDA dans le cours de Politique et stratégie
d'entreprise relative à la réussite de la mission, de
l'environnement concurrentiel et au marché sur lequel
opérer2(*).
Quant à ce qui nous concerne, la question à
laquelle nous nous proposons d'apporter une réponse lors de cette
étude, est celle de savoir ce qui justifie la prédominance des
produits agroalimentaires en caractère étranger par rapport aux
« mêmes » produits fabriqués localement dans
la quasi-totalité des super marchés et alimentations de la ville
de Goma.
Voilà pourquoi nous nous proposons de mener une
analyse critique, comparative et économique auprès de notre
cible (constituée par le consommateurs et le producteurs locaux des
produits agroalimentaires), afin de départager son opinion et d'afficher
notre position.
Face à cette alternative, nous avons émis les
hypothèses suivantes :
- La production locale (l'offre locale) serait beaucoup plus
préférée mais serrait inférieur à la
demande locale, ce qui pousserait les vendeurs (distributeurs) à
importer d'autres produits semblables ;
- la production locale ne réunirait pas tout le
conditionnement commercial, ce qui ferrait qu'elle soit rejetée par
les consommateurs à la place des produits importés ;
- Le produits importés coûteraient moins chers
que ceux fabriqués localement ;
- Le manque d'information auprès de consommateurs
locaux serait le grand problème qui découragerait les
distributeurs à s'approvisionner auprès des fournisseurs locaux
(producteurs locaux).
2. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
La mondialisation étant un sujet qui touche tous les
domaines de la vie économique, politique, sociale voire culturelle, nous
avons pensé que ce sujet fera l'objet du débat sur les
différentes visions des acteurs de la vie économique
susmentionnée ; et surtout que c'est dans ces mêmes acteurs
que nous avons ciblé les producteurs, les distributeurs et les
consommateurs des produits alimentaires de la ville de Goma. Ce qui veut dire
que tout lecteur du présent travail ne manquera pas de tirer sa part sur
l'enchaînement des idées qui concluent ce sujet.
Outre les acteurs ci hauts cités, ce présent
travail constitue un cadre de référence scientifique pour tous
les chercheurs qui voudront bien approfondir des sujets similaire dans le cadre
d'élaboration de leurs différents travaux scientifiques.
3. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail comprend
trois grands chapitres. Le premier chapitre traite des fondements
théoriques sur la production et la consommation, le deuxième
traite sur les produits alimentaires et sur la mondialisation et enfin le
troisième chapitre fait des analyses critiques et économiques des
données recueillies auprès de notre cible et clôture par
quelques suggestions et recommandations tant aux consommateurs qu'aux
producteurs.
4. METHODES ET TECHNIQUES
UTILISEES
Il nous a cependant, été difficile
d'élaborer ce travail sans faire recours à certains outils de
recherche scientifiques qui sont couramment d'usage obligatoires.
Ainsi, pour atteindre l'objectif assigné dans ce
travail, nous nous sommes servis de certaines méthodes scientifiques qui
nous ont aidé à décrire notre champs
d'investigation et résumer sous forme des tableaux les aspects
étudiés.
Quant aux techniques, nous avons recouru aux techniques
documentaires et d'enquête expérimentale ayant pour objet de
vérifier l'hypothèse émise3(*), sur base d'un questionnaire. Et cette technique
documentaire s'est effectuée grâce à :
- La documentation ; lors de la lecture des
différents ouvrages et revues cités en infra pagina,
- La consultation des sites web, où les sujets ayant
trait au nôtre sont en vogue,
- L'analyse, la comparaison et la déduction, qui nous a
permis de conclure enfin notre travail.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient de signaler
qu'il n'est pas toujours aisé de mener à terme une telle oeuvre
sans pour autant se heurter à des difficultés. Voilà
pourquoi, en ce qui nous concerne, nous nous sommes buté à des
grandes difficultés lors de nos enquêtes dans le chef des agents
ou personnel employé dans la plupart des alimentations de la ville,
problème lié à leur niveau d'instruction, ce qui faisant
à ce qu'à l'absence du propriétaire du magasin, ils
étaient incapables de répondre à nos questions et cela
renvoyait la journée d'enquête à une date sine die.
Chapitre premier :
FONDEMENTS THEORIQUES SUR LA PRODUCTION ET LA
CONSOMMATION
Dans cette partie il sera question de passer en revue les
différents concepts utilisés dans ce travail tout en focalisant
surtout notre attention sur les plus importants tel que l'intitulé du
chapitre l'indique.
1.1. LA PRODUCTION
1.1.1. Définition
En économie, la production désigne une
activité consistant à créer des biens et services, elle
s'analyse ainsi comme le résultat d'une création de richesses
obtenue à partir d'un travail fourni par l'homme. Elle désigne,
en d'autres termes, une activité socialement organisée consistant
en l'obtention des biens et services destinés à la satisfaction
directe ou indirecte des besoins par la transformation des biens
intermédiaires en combinant du travail et du capital, et donnant lieu
à un revenu en contrepartie4(*).
Cependant, il convient de souligner que tout travail ne
conduit pas nécessairement à une production : Une personne
cultivant son jardin potager pour sa propre consommation ne produit pas au sens
économique du terme.
Deux éléments permettent de définir la
production en économie : il faut que les biens et services produits
s'échangent sur un marché ou que ceux-ci soient le
résultat d'un travail rémunéré.
La production est donc une activité sociale excluant
les travaux domestiques réalisés pour soi-même et est soit
destinée à être vendue sur un marché à un
prix donné, soit réalisée avec des facteurs de production
issus du marché. Cette double référence au marché
permet de distinguer la production marchande de la production non
marchande5(*).
v La production marchande : conception,
fabrication et transformation de biens et marchandises incluant le financement
par les banques, est destinée à être vendue sur le
marché. Tous les biens matériels, des matières
premières industrielles aux produits de consommation courante, sont
considérés comme des biens marchands. D'une manière
générale, le secteur privé produit l'essentiel des
services marchands.
v La production non marchande quant à
elle, comprend les services gratuits ou quasi gratuits (Éducation
nationale, bibliothèques municipales, par exemple)
réalisées à partir de facteurs de production obtenus sur
le marché. On considère que les administrations produisent des
services non marchands.
Processus économique fondamental, l'activité
productive consiste à combiner différents facteurs de production
(l'ensemble des matériaux et des ressources utilisées), dans des
proportions variables, créant ainsi de nouvelles richesses
économiques. Dans les pays où les capitaux sont rares et la
main-d'oeuvre abondante (le tiers-monde), la production des entreprises est
fondée sur l'utilisation massive de main-d'oeuvre, sans recourir de
manière significative à l'emploi de machines, à l'exemple
du secteur agricole. La production peut se mesurer en volume (tonnage ou
quantité de biens produits) ou en valeur (chiffre d'affaires et valeur
ajoutée pour une entreprise, produit intérieur brut et produit
national brut pour un pays).
1.1.2. Le producteur
La théorie de la firme étudie le choix de
l'agent économique agissant comme producteur. L'hypothèse de
base, correspondant à celle qui est évoquée dans la
théorie de la demande, et selon laquelle le consommateur cherche
à atteindre une utilité maximale, et l'entreprise cherche
à maximiser son profit.
Cette recherche s'effectue en tenant compte d'une
fonction de production, qui traduit la relation existant entre production
maximale et quantité utilisée des différents facteurs de
production (essentiellement le travail et le capital), relation dans laquelle
intervient également la contrainte technologique qui conditionne toute
activité. À partir de cette fonction de production, on peut
établir l'ensemble des combinaisons de facteurs de production pour
lequel la production reste inchangée et déterminer si les
facteurs sont substituables, et dans quelle mesure : cela permet de
déterminer, par exemple, combien de capital supplémentaire il
sera nécessaire de mobiliser pour conserver le même niveau de
production, si on utilise une heure de travail en moins.
Au vu de ces données, l'entreprise
est en mesure de décider de la combinaison de facteurs qu'il convient de
privilégier, sachant qu'elle cherche de manière constante
à minimiser ses coûts et à maximiser son profit, ce dernier
étant bien entendu dépendant du prix de vente de la production
réalisée. Théoriquement, l'entreprise aura avantage
à augmenter sa production tant que le coût engendré par la
fabrication d'une unité supplémentaire sera inférieur au
profit généré par la vente de cette unité sur le
marché. En définitive, l'entreprise peut fixer le volume de sa
production optimale et, grâce à la théorie de la firme, la
quantité qu'elle devra offrir sur un marché donné.
La théorie de la firme est assez
pertinente à court terme et permet des prévisions relativement
précises sur le volume de production d'une entreprise et sur
l'utilisation qu'elle compte faire de différents facteurs de production,
au moins dans des conditions de concurrence parfaite. Des hypothèses
raisonnables peuvent être émises sur les relations
générales entre les variations des facteurs de production et les
variations de la production.
En revanche, le comportement à long
terme des entreprises est plus difficile à prévoir. Cette
incertitude tient à l'étendue des variations des capacités
de production, à la difficulté d'établir des
hypothèses fiables sur les économies d'échelle et
l'évolution de la technologie, et au caractère arbitraire de la
période choisie lorsqu'on s'écarte de la durée
précise pendant laquelle les conditions de pleine capacité ont
été jugées plus ou moins remplies.
Si utile soit-elle, cette théorie est
souvent critiquée parce qu'elle ne tient pas compte du fonctionnement
réel de l'entreprise. En effet, seuls ses aspects économiques et
technologiques sont pris en compte, alors que certains facteurs semblent
échapper au strict calcul économique. Ces considérations
recouvrent aussi bien les motivations des dirigeants, qui peuvent avoir comme
objectif l'augmentation de leurs rémunérations, voire la
progression de leur pouvoir ou de leur prestige, facteurs qui dépendent
autant de la taille de l'entreprise et de sa croissance externe que de la
rentabilité de ses activités, que la manière dont les
entreprises gèrent leurs relations sociales et leur politique
salariale.
Toutefois, il semble que, sur la longue
durée, l'entreprise se conforme à un modèle de
maximisation des profits. C'est entre autre ces genres de difficultés
que se heurtent nos producteurs en produits agroalimentaires de la ville de
Goma.
1.2. LA CONSOMMATION
En économie, le terme consommation désigne
l'utilisation de biens et de services produits.
La consommation est entendue comme l'emploi d'un bien ou d'un
service en vue soit de sa transformation dans la production (consommation
intermédiaire) soit de la satisfaction d'un besoin (consommation
finale), impliquant la destruction immédiate ou progressive de ce
bien6(*).
Cependant, on distingue la consommation finale non
productive des ménages, aboutissement du processus de production, de la
consommation intermédiaire productive des entreprises, qui correspond
à l'utilisation de biens, machines et outils nécessaires à
la production d'autres biens.
La consommation peut être aussi
classée en fonction de la nature des biens consommés. Il existe
trois grandes nomenclatures de consommation :
1. Les nomenclatures fonctionnelles :
Elles distinguent les dépenses selon les besoins qu'elles satisfont, en
regroupant les produits complémentaires (par exemple, automobile et
essence) ou substituables (le train et l'automobile comme moyens de transports
suscitant des dépenses) en huit postes : l'alimentation,
l'habillement, le logement, l'équipement du logement, le transport, la
santé, les loisirs et une rubrique résiduelle.
2. Les nomenclatures de
durabilité : Elles regroupent les produits selon leur
durée d'utilisation : les biens durables
(téléviseurs, machines à laver, automobiles, etc.)
s'opposent aux biens semi-durables (essentiellement habillement) ou non
durables (alimentation, dépenses d'énergie).
3. Les nomenclatures de production :
Elles regroupent les dépenses par branche d'activité ou par
produit.
1.2.1. Approche économique de la consommation
Deux grandes visions s'opposent à propos
du phénomène de consommation :
1) Approche microéconomique
Les théories microéconomiques
(développées dans ce domaine notamment par A. Marshall et J.R.
Hicks) s'appuient sur une conception de l'autonomie et de la rationalité
des individus pour expliquer que les consommateurs sont libres de choisir les
biens qu'ils achètent. Leurs désirs sont subjectifs et varient de
manière identique dans les différents groupes sociaux.
Ce sont les prix des biens et le niveau de revenu qui
expliquent les choix effectifs des consommateurs, lesquels s'efforcent d'abord
de satisfaire leurs besoins élémentaires (se nourrir, se loger)
avant de procéder à des achats plus raffinés (biens
alimentaires de plus en plus fins, appartements plus spacieux, dépenses
de loisirs).
Lorsque les revenus des individus les plus démunis
augmentent, ceux-ci s'efforcent de rattraper les consommations de ceux qui ont
des revenus supérieurs.
2) Approche macroéconomique
En macroéconomie, de même, J.M. Keynes fait du
revenu la variable qui rend le mieux compte des comportements d'achats et
J. Duesenberry intègre dans ses modèles l'effet d'imitation
sociale ou de standing. Les notions de « besoin » et de
« diffusion » sont donc centrales dans ces théories
qui présupposent que tous les biens sont perçus de manière
uniforme et universelle et que la réduction des différences
sociales s'effectue par le seul rapprochement des revenus.
Ce résultat est compatible avec une vision
libérale de la société, qui annonce une égalisation
des conditions de vie des individus dès lors qu'ils travaillent pour
accroître leurs revenus. Ces revenus dont nous parlons ici sont les
revenus primaires des ménages diminués de
prélèvements obligatoires (impôts sur le revenu et le
patrimoine, cotisations sociales) et augmentés des prestations
sociales7(*).
D'où la formule suivante : Yd = Y - t
C à d : Rev. Disp. = Rev. Brut - Impôts
directs
On appelle également le revenu nominal, celui
exprimé en terme monétaire et qui prend donc la forme de montant
d'argent perçu régulièrement mais selon le niveau moyen
des prix des biens et des services entrant dans la fonction d'utilité du
consommateur ; une même somme d'argent c à d même
revenu nominal ne permet pas d'acheter le même volume des biens et
services à une période qu'à une autre8(*).
Dans les enquêtes qui ont été
menées depuis un siècle, on observe effectivement une tendance au
rapprochement de la part du revenu consacrée à l'alimentation
dans tous les milieux sociaux et dans toutes les grandes nations (selon la loi
d'Engel, mise évidence en 1857) : plus les individus, les groupes
sociaux et les nations voient leurs revenus croître, plus les sommes
allouées à l'alimentation continuent de croître elles aussi
mais à un degré moindre, ce qui signifie qu'elles ont de moins en
moins d'importance proportionnellement dans les dépenses,
généralement au bénéfice de postes comme le
logement, les loisirs, la santé.
Nous illustrons cette loi par la figure suivante :
Fig. 1 : Courbes d'Engel
Quantité
Revenu
1.2.2. Le consommateur
Le choix optimal pour un consommateur est celui
qui lui permettra d'obtenir une utilité maximale, si l'on retient, comme
le fait la microéconomie, une hypothèse de rationalité de
l'individu.
En matière de consommation, les options disponibles qui
s'offrent à l'individu désirant consommer dépendent de son
pouvoir d'achat (lui-même fonction de son revenu et de ses
possibilités d'avoir accès au capital, notamment par le
crédit) et le prix des biens et services disponibles. La théorie
microéconomique de la demande du consommateur établit donc
comment le choix d'utilité maximale d'un consommateur sera
affecté par les variations de chacune de ses composantes, à
savoir son pouvoir d'achat, le prix des biens et services disponibles et ses
courbes d'indifférences.
L'individu n'est évidemment pas seulement un
consommateur. Pour acquérir du pouvoir d'achat sous la forme de revenu,
il doit vendre son travail. L'un des choix fondamentaux qui se
présentent à lui est celui de l'arbitrage entre revenus et
loisirs. Là encore, la théorie microéconomique postule que
le choix optimal a été effectué lorsque le rapport des
utilités marginales du revenu et du loisir est égal au prix
relatif du travail, c'est-à-dire le salaire.
Enfin, la microéconomie ne néglige pas
le fait que le consommateur doit choisir entre des consommations à
différents moments dans le temps. En effet, en s'abstenant de consommer
à un moment quelconque pour épargner, il se donne la
possibilité de consommer davantage à un moment ultérieur.
Ce problème est traité par la théorie
microéconomique du choix intertemporel, qui introduit la question du
risque encouru, que le consommateur prend nécessairement en compte dans
toutes ses décisions, et particulièrement lorsqu'il s'agit
d'épargner ou de consommer.
1.3. NOTION SUR L'OFFRE ET LA DEMANDE
En économie, offre et demande
désignent un mécanisme fondamental qui met en parallèle le
niveau de production et le niveau de consommation, de façon à
ajuster ces deux paramètres en cas de dépassement de l'un par
l'autre, et qui détermine la formation des prix des biens, des services
et des produits financiers.
Selon la théorie, ou loi, de
l'offre et de la demande, les prix du marché des biens et des services
sont déterminés par la relation entre l'offre et la demande. En
théorie, lorsque l'offre est supérieure à la demande, les
vendeurs doivent baisser les prix pour stimuler les ventes ;
réciproquement, lorsque la demande dépasse l'offre, les acheteurs
surenchérissent pour éliminer leurs concurrents.
Les termes « offre » et
« demande » ne représentent pas la quantité
de biens et de services réellement échangés ; dans
une vente, le montant vendu égale le montant acheté ; par
conséquent, dans ce cas, l'offre et la demande s'équilibrent
toujours. En théorie économique, l'offre est la quantité
disponible à la vente ou la quantité que les vendeurs veulent
vendre à un prix donné, et la demande, parfois appelée
demande réelle, est la quantité que les acheteurs veulent
acquérir à un prix donné.
La théorie de l'offre et de la demande
prend en compte l'influence qu'ont sur les prix des éléments tels
qu'une hausse ou une baisse des coûts de production, mais elle
considère cette influence comme indirecte car elle n'affecte les prix
qu'en modifiant soit l'offre, soit la demande, soit les deux. D'autres facteurs
ayant une influence indirecte sur les prix sont les changements dans les
habitudes de consommation.
1.3.1. La détermination des prix en fonction d'offre
et de la demande
Le mécanisme des prix joue un rôle
fondamental dans l'ajustement de l'offre et de la demande, dans la mesure
où il existe, dans les économies de marché, un niveau de
prix qui permet d'établir, pour tout produit, un équilibre entre
la production et la consommation. Ce prix d'équilibre constitue un
compromis entre ce que les producteurs peuvent se permettre de facturer et ce
que les consommateurs sont disposés à payer.
Les prix vont donc permettre de déterminer ce qui sera
produit, pour qui, dans quelle quantité et de quelle manière. Les
questions relatives au prix sont, par conséquent, cruciales en science
économique, notamment en microéconomie, et font l'objet
d'études approfondies.
Ce sont les facteurs constitutifs de
l'offre et de la demande qui déterminent le prix des produits. Ainsi,
lorsque la demande est trop importante, les prix diminuent jusqu'à ce
qu'un équilibre soit atteint comme le montre la figure
ci-après :
Fig. 2 : Graphique de l'offre et de la
demande
Y
X
E
Quantité
Offre
Demande
Prix
Sur ce graphique, le point E indique le point
d'équilibre qui égalise l'offre et la demande sur le
marché.
En matière d'offre, les prix sont définis sur la
base des coûts de production et de distribution, qui sont fonction de la
rareté des matériaux et de la technologie employée, ainsi
que des limites imposées par l'organisation même de l'entreprise,
telles que la loi des rendements décroissants, le coût du travail,
etc. Le producteur recourt généralement à une politique de
prix à même de porter les bénéfices obtenus à
leur niveau le plus élevé. D'autres objectifs du même type,
repris dans la théorie de la firme, peuvent également entrer en
ligne de compte.
La demande correspond à la somme des
décisions individuelles d'achat prises par les acquéreurs sur un
marché déterminé alors qu'ils s'efforcent de maximiser
l'utilité disponible. Cela suppose, bien entendu, que les acheteurs
effectuent des choix rationnels, choix que la publicité et le marketing
modifient.
Chapitre deuxième :
PRODUITS AGROALIMENTAIRES, MONDIALISATION ET SUPERMARCHES
2.1. PRODUCTION AGROALIMENTAIRE
2.1.1. Définition
Agroalimentaire vient du terme agriculture qui englobe
plusieurs définitions. Elle signifie soit une activité humaine
consistant à produire des denrées alimentaires
(végétaux et animaux) et certaines matières
premières (cotons, caoutchouc naturel, lin, ...) utiles à
l'homme9(*). Soit le secteur
économique qui regroupe l'ensemble des activités visant à
transformer le milieu naturel, animal et végétal pour la
production d'aliments10(*).
On entend par agroalimentaire, une industrie,
un ensemble des activités concernant les produits
destinés à l'alimentation humaine, de l'exploitation agricole au
commerce de détail, comportant aujourd'hui un secteur industriel
important de fabrication de denrées alimentaires. Il s'agit en outre de
la transformation par l'industrie alimentaire des produits agricoles ; le
préfixe « agro » dérive de
l'élément savant (du grec agros « champs »)
qui signifie « de l'agriculture »11(*)
Secteur récent, que l'on peut dater de
la fin du XVIIIe siècle, avec la première révolution
industrielle britannique, l'industrie agroalimentaire est longtemps
restée limitée à une première transformation des
produits bruts, suivie d'une revente aux transformateurs secondaires
artisanaux, boulangers, par exemple. Elle a aujourd'hui considérablement
étendu son emprise, aux dépens du secteur traditionnel et du
commerce de détail, par la commercialisation dans la grande distribution
de produits finis, de plats préparés, etc12(*).
2.1.2. Naissance de l'industrie agroalimentaire
La fabrication de denrées alimentaires a
longtemps été une activité plus ou moins individuelle,
visant à assurer les besoins de la famille. Elle était le fait
des artisans et des paysans pour le passage du produit brut, par exemple les
graines de céréales, à un produit directement consommable
ou transformable, comme la farine. Pour l'élaboration de ce dernier
produit en denrées consommables, galette, bouillie, pain, etc.,
l'activité alimentaire était essentiellement
ménagère et féminine.
Peu à peu, les besoins en
énergie que réclamait, par exemple, la mouture des grains, ou la
coopération nécessaire à la fabrication des gros fromages,
entraînèrent les débuts de l'industrie agroalimentaire. On
peut associer l'origine de cette industrie, qui prend en charge la succession
des transformations allant du produit brut au produit consommé, à
la première révolution industrielle13(*).
L'urbanisation, le développement de
l'industrie, la diversification des activités humaines ont conduit,
simultanément, à un accroissement des revenus disponibles et au
double souci de consacrer le minimum d'argent à l'achat des aliments et
le minimum de temps à leur préparation. On constate ainsi que les
ménages aux revenus plus bas consacrent une part plus importante aux
dépenses alimentaires, tandis que les revenus plus élevés
s'attachent plus à la qualité et aux critères
diététiques14(*).
2.1.3. Agroalimentaire aujourd'hui
L'industrie agroalimentaire contemporaine reflète
l'ensemble de ces aspects et de ces tendances. Les transformations primaires
anciennes correspondant aux industries agricoles classiques, minoterie,
laiterie et fromagerie, sucrerie, brasserie, salaisonnerie, conserverie
persistent, mais sous forme d'un nombre réduit d'unités de plus
en plus performantes.
Le dernier secteur à avoir évolué est
celui de la viande, où a longtemps persisté une forme artisanale
d'abattage des animaux. Il est à son tour organisé en grandes
unités, qui restent cependant des manufactures : la
« machine à désosser », par exemple.
2.1.4. Situation mondiale
Actuellement, les cent premières entreprises
du monde de l'industrie agroalimentaire représentent le quart du total
estimé de la production de cette activité. Quarante environ sont
européennes (la majorité des grandes firmes agroalimentaires de
l'Union européenne étant, d'une part, françaises et,
d'autre part, britanniques) ; on en compte presque autant aux
États-Unis et une douzaine au Japon. Il s'agit donc d'un secteur
concernant majoritairement les pays industrialisés et riches, où
subsistent, parfois non sans succès, de petites et moyennes entreprises.
Aujourd'hui, le principal défi de l'industrie
agroalimentaire est de faire face à l'accroissement de la population
mondiale (5,3 milliards d'individus en 1990), à laquelle s'ajoutent
chaque année quelque 90 millions de personnes. La situation est
d'autant plus préoccupante qu'une part non négligeable de la
population mondiale souffre déjà de malnutrition ou de
sous-alimentation, particulièrement dans les pays en voie de
développement.
La production agricole mondiale étant toutefois en
expansion, le problème majeur reste la répartition des ressources
alimentaires, à la résolution duquel travaillent des organismes
telle l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO).
L'Afrique, qui connaît une très forte croissance
démographique, se voit confrontée non seulement à la
faiblesse de l'intensification de la production alimentaire mais plus encore au
développement des cultures d'exportations (ou cultures de rente) au
détriment des cultures vivrières, pourtant nécessaires
à la population. C'est ainsi que certains auteurs, comme François
RAMANDE, pense pour sa part que : « l'explosion
démographique du tiers monde constitue par elle-même la
première des catastrophes écologiques qui affectent
l'humanité » et renchéri en disant que « le
trop grand nombre des hommes ne peut qu'engendrer une destruction du couvert
végétal qui est à l'origine des inondations, des
érosions des sols, de l'aridification du climat et même de la
désertification ».
2.1.5. En RD Congo
Le problème de l'alimentation est
aujourd'hui intimement lié aux capacités de la planète
à nourrir une population en constante augmentation ; c'est pourquoi
certains spécialistes évoquent une « course »
entre démographie et ressources alimentaires. C'est au cours de 18 et
20ème siècle qu'on a constaté une augmentation
inquiétante de la population ; et c'est là que T.R. MALTHUS
intervient par la loi dite de la population qui stipulait
que « la population croît géométriquement
alors que les ressources croissent arithmétiquement». Peu
après, au cours des trois dernières décennies, la
croissance de la production alimentaire a excédé celle de la
population, car sur le long terme le taux de croissance du capital est
égal au taux de croissance de la population, auquel s'ajoute un effet
lié au progrès technique15(*).
Néanmoins, les évolutions restent encore une
fois très contrastées d'un hémisphère à
l'autre (l'axe Nord-Sud) ou d'un continent à l'autre.
De même, au sein des pays en voie de
développement (PVD) comme c'est le cas pour la R.D Congo, l'état
des lieux en matière d'alimentation et de démographie montre des
écarts sensibles.
Ainsi, en RD. Congo,
l'agriculture occupe près de 75% de la population active et sa
contribution au PIB était de 32% en 1987 et aujourd'hui elle de 60%
parce qu'elle est devenue une activité de survie après la
destruction des autres secteurs ; pendant la même année, elle
était de 11,6% en valeur alors qu'elle était de 36,4 en 1959 et
de 17% en 1966.
Pour la première fois, en 1993, la balance agricole a
enregistré un déficit de 163 millions de dollars. Bien que
les terres du bassin congolais soient fertiles, 3% seulement de la superficie
totale du pays sont consacrés à la culture. La production
annuelle se compose essentiellement de manioc, principale culture
vivrière, de maïs et d'arachide. Le café constitue la
principale culture commerciale, avant le caoutchouc, le coton et le cacao.
En 2003, le bétail comprenait
19,6 millions de volailles, 4 millions de caprins,
765 000 bovins, 897 000 moutons et 953 000 porcs.
L'élevage bovin est concentré sur les hauteurs, en raison de la
forte présence de la mouche tsé-tsé dans les plaines.
La pêche, pratiquée surtout en eau douce, fournit
une partie importante de l'alimentation.
Au cours de cette même
année, la production de bois était de
72,2 millions de m3, principalement utilisés comme
combustible domestique, l'acheminement du bois vers la côte étant
extrêmement difficile.
Pour ce qui est de la province du Nord-Kivu l'agriculture est
la principale activité de la population de cette province ; elle
héberge environ 3.200.000 habitants, sur une superficie de 59 483
km², soit une densité moyenne de 55 hab/km².
Le secteur primaire intervient pour environ 49,7% dans le PIB
provincial résorbant environ 80% de la population. Pour un taux
évalué à 60,1% du secteur de l'emploi.
Le système de production reste essentiellement intensif
faisant un paradoxe avec l'explosion démographique et le système
foncier du type féodal sous les caprices d'une écologie en
dégradation avec le rythme du déboisement, dernièrement
accéléré par la présence des réfugiés
rwandais entre Juillet 94 et Novembre 96.
La régénération du couvert
végétal se faisant lors lentement, les difficultés de
transport et de communication en milieu de production découragent de
plus en plus les producteurs non encore encadrés, abandonnées
à eux-mêmes.
Après avoir présenté, la province du
Nord-Kivu, il sied de parler de l'agriculture, domaine qui intéresse
notre étude. Il convient de donner quelques notions y afférentes
pour établir son rôle et son importance dans l'économie. La
fonction première de l'agriculture consiste traditionnellement à
alimenter les hommes.
En tant que facteur de production, elle fournit de la main
d'oeuvre aux secteurs, dans un premier temps parce qu'il existe un surplus de
main d'oeuvre à faible productivité et ensuite grâce
à l'amélioration continue de la productivité agricole. Le
déplacement des produits agricoles vers des activités à
productivité plus élevée doit avoir un effet favorable sur
la croissance.
L'agriculture fournit la nourriture permettant d'alimenter
toutes les productions des secteurs secondaire et tertiaire. Elle produit
également les matières 1ères qui seront
transformées par l'industrie. Une agriculture productive fournira des
produits agricoles à bon marché et réduira les coûts
salariaux, ce qui permettra de faciliter l'accumulation du capital dans les
autres secteurs. Si au contraire la productivité agricole stagne, les
prix alimentaires vont s'élever, ce qui entraînera la hausse des
salaires nominaux et la baisse des profits et de l'investissement
industriel.16(*)
Le secteur agricole peut être à l'origine d'une
demande des produits industriels. Là encore, la prospérité
de l'agriculture est nécessaire afin de fournir des
débouchés croissants à l'industrie. Les produits
constituent l'essentiel des exportations dans les premières phases de
développement et fournissent les devises nécessaires à
l'importation des machines et matière 1ère dont
l'industrie a besoin. L'agriculture peut économiser les devises en
substituant les devises auparavant importées.
Au Nord Kivu, principalement dans la ville de Goma cependant,
le marché des produits agroalimentaires présente des
caractères qui le rapproche du marché idéal de la
théorie : il s'agit d'un marché qui met en présence
des nombreux acheteurs et des nombreux vendeurs, où l'on rencontre des
conditions de concurrence classique : le monopole (quand il y a un seul
offreur face à une multitude des demandeurs, ici consommateurs) ou
oligopole (quand il y a un petit nombre des vendeurs face à un
même produit différencié).
2.1.6. Commercialisation des produits
La vente au détail a récemment,
et puissamment évolué au détriment du petit commerce
urbain. La grande distribution exerce des pressions non négligeables sur
les étapes préalables de production des produits finis, afin
d'obtenir les prix les plus réduits. Depuis vingt-cinq ans, les demandes
des consommateurs de produits à prix modéré et emploi
rapide, additionnées à la généralisation de
l'utilisation de la voiture, ont conduit à la création de groupes
de distribution de grande taille disposant de « grandes
surfaces ».
2.1.7. La distribution des produits
Dès le milieu du XIXe siècle, le commerce s'est
transformé. L'industrialisation a entraîné l'afflux de la
population vers les villes, une évolution qui a favorisé la
production de masse des produits. La distribution peut être
définie comme l'ensemble des dispositions du consommateur ou de
l'utilisateur. La plupart des concepts importants de la distribution moderne
ont eu pour origine de grands précurseurs (Boucicaut, Woolwonth, Source,
Kullen ou Fournier). La distribution assure différentes fonctions pour
mettre les produits à la disposition des consommateurs.
En économie, la distribution
désigne l'ensemble des opérations qui vont de la
commercialisation d'un bien (à l'issue de sa production) jusqu'à
son achat par un consommateur final. Le secteur de la distribution, qui
constitue une branche du commerce, comprend l'ensemble des personnes physiques
et des entreprises qui participent à ce processus. On peut ainsi
différencier de manière plus ou moins claire les petits et moyens
commerces des grandes surfaces de vente (grande distribution).
Les petits et moyens commerces comprend principalement les
commerçants isolés, travaillant dans de petites structures,
souvent familiales, qui effectuent directement leurs achats chez le
grossiste.
La grande distribution comprend plusieurs types de
commerces et recouvre un grand nombre de structures différentes :
les magasins à succursales multiples, présents principalement
dans le commerce général, l'alimentation et
l'épicerie ; le point de vente, ou succursale ; le
commerçant indépendant ; etc.
Soucieuse de conforter et de diversifier son image de marque,
la grande distribution dispose souvent, à côté des rayons
consacrés aux produits prêts à la vente, d'un secteur
traditionnel, boucherie, poissonnerie, ou boulangerie. Elle crée
également des rayons variant en fonction des demandes ponctuelles,
souvent effets de mouvements de mode ou d'inquiétudes d'ordre
sanitaire : agriculture biologique, fromages d'appellation d'origine
contrôlée, ou viandes dont on connaît l'origine et le
parcours (tendance qui s'est accentuée, pour la viande de boeuf, avec la
« crise de la vache folle ».
2.2. LA MONDIALISATION
2.2.1. Définition économique de la
mondialisation
Mondialisation, mouvement d'internationalisation des
économies et des sociétés induit par le
développement des échanges dans le monde. On dit aussi
« globalisation » (de l'anglais globalization).
Cependant, comme nous l'avons souligné dans
l'introduction, le concept mondialisation connaît plusieurs
définitions et approches selon ses divers acteurs (les firmes
multinationales, les banques, les assurances, les fonds de pension, les fonds
spéculatifs, les fonds mutuels,OMC, FMI, BM,).
Ainsi, pour les américains, la mondialisation vise une
vie centrée sur les stratégies que leurs entreprises devraient
prendre pour être plus performantes face à la concurrence
mondiale. Pour les français, la mondialisation vise l'extension du
marché sur le plan géographique, et en fin pour les africains, la
mondialisation est ce que l'Afrique a subi de la part des blancs : traite
négrière, extension récente du capitalisme sauvage et la
colonisation.
De ce qui précède, nous pouvons dire que la
mondialisation traduit l'extension géographique des échanges,
mais également l'extension du domaine de ces échanges : la
mondialisation ne concerne plus seulement les marchandises, mais englobe les
capitaux, la main-d'oeuvre, les services, la propriété
intellectuelle, les oeuvres d'art, etc.
Le rôle des sociétés multinationales dans
ce processus est déterminant, car elles apparaissent comme les
principaux acteurs de cette internationalisation des relations
économiques et culturelles, en particulier par les acquisitions et
fusions qu'elles opèrent ; « les produits
manufacturés représentent 70% des échanges mondiaux en
valeurs » et plus du tiers du commerce mondial est de type intra
firme, c'est, c'est-à-dire qu'il s'opère entre maisons
mères et filiales17(*).
Ce constat ne doit cependant pas conduire à
négliger le poids des modifications institutionnelles qui ont
accompagné ou favorisé ce mouvement. Les analystes mettent
également en avant les progrès techniques intervenus dans le
domaine des transports et des communications. Jusqu'à un certain point,
cette mondialisation ne constitue que le prolongement de l'ouverture des
économies que l'on observe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Cependant, les mutations de l'organisation internationale qu'elle engendre
depuis les années 1990 ont fait franchir une nouvelle étape
à l'interdépendance des économies et des
sociétés du monde.
Les historiens signalent plusieurs phases dans le
phénomène d'internationalisation de l'économie mondiale,
depuis la période d'ouverture des échanges avec le commerce et la
conquête coloniale (XVIe siècle). Chaque phase est
marquée par des progrès techniques dans la navigation maritime
puis aérienne. Les volumes de marchandises échangés et de
données transmises ont été à chaque phase
multipliés d'un facteur élevé et la croissance des
échanges a systématiquement dépassé la croissance
de la production intérieure : entre 1990 et 1998 le commerce
mondial a « explosé » en augmentant de 55%18(*).
2.2.1.1. Quelques effets de la mondialisation
La libéralisation des échanges
commerciaux est en constante progression au niveau mondial depuis 1945 et a
été à l'origine des taux de croissance importants qu'ont
connus la plupart des pays industrialisés pendant la période dite
des Trente Glorieuses (malgré quelques alertes au protectionnisme et
quelques « guerres commerciales » limitées).
L'institution du General Agreement on Tariffs and
Trade (GATT) devenu en 1994 l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a
été le principal instrument de libéralisation du commerce
mondial. La croissance du volume des échanges a dynamisé les
économies des pays participants, et entraîné la croissance
des industries manufacturières de production. Les années 1960 et
1970 ont ainsi constitué une période de forte ouverture des
marchés vers l'extérieur et de mondialisation qui s'est
accompagnée de taux de chômage très bas19(*).
Notons aussi que cette croissance provoquée par le
recours de ces industries manufacturières à la technologie ne
passe pas inaperçue quant aux effets qu'elle produit sur
l'environnement, et cela tant dans les pays producteurs que dans les pays
consommateurs. C'est ainsi que depuis lors, des conférences ne cessent
d'être tenues sur la destruction de l'écosystème par la
pollution des industries à production de masse et de déchets
dégagés par celles-ci. Une conséquence indirecte dont les
pays moins avancés sont victimes, mérite d'être
notée :supposons que chaque pays mette en place son propre
ensemble de taxes environnementales pour réduire les productions qui
provoquent des dommages sur l'environnement ;la taxe optimale sera
choisie en ajoutant au coût marginal de production, un montant
correspondant à la valeur du dommage environnementale, chose qui n'est
pas facile, mais toutefois cette incitera les producteurs à
réduire le niveau de leurs productions polluantes.20(*)
Les échanges commerciaux, l'investissement
étrangers directs (IED) qui sont les indicateurs les plus courants de
la mondialisation ont en effet connu une croissance rapide depuis fin
19èmesiècle ; mais le phénomène
prend des contours tout à fait nouveaux aujourd'hui et mérite un
regard critique pour les PVD, car ces mérites tant vantées ne
sont pas évidentes.
2.2.1.2. Le cas de la France
Si l'on examine le seul cas
français, il apparaît que le pays a profité largement des
effets de la mondialisation. La France reste le quatrième exportateur
mondial et jouit d'un excédent positif de ses échanges. Le niveau
des importations rapporté au produit intérieur brut (PIB) n'a que
peu progressé dans les deux dernières décennies : il
était de 18% en 1975, il est de 24% en 1999. La structure des
échanges de la France montre qu'une grande part de ceux-ci se font avec
ses partenaires de l'Union européenne, et que la part qui s'effectue
avec les pays dont on redoute la concurrence reste faible : en ce qui
concerne les pays asiatiques, la balance commerciale est excédentaire.
La France s'accommode donc bien des contraintes et des effets de la
mondialisation21(*).
Ainsi, pour les défenseurs de la mondialisation,
l'essor du commerce représente un bienfait absolu. Or comme le signale
les pessimistes, le laisser-faire ou le libre-échange peut être
néfaste à l'échelon nationale ; l'expansion du
commerce peut rendre le pays vulnérable aux chocs externes et à
une concurrence qui n'est pas toujours souhaitable ni profitable et cela se
vérifie par le fait que à cause de l'intégration
financière, le commerce, l'emploi, la production, et les politiques
économiques sont devenus plus vulnérables aux fluctuations des
marchés mondiaux.
Il convient aussi de souligner que la mondialisation de la
production marche avec la mondialisation de la consommation à cause de
l'uniformisation croissante des coûts des consommateurs pour certains
produits et services.
2.2.1.3. Homogénéisation de la culture
mondiale
La mondialisation se manifeste aussi sur le
plan culturel par une certaine homogénéisation des modes de
consommation, ce que les sociologues appellent parfois par dérision la
macdonalisation du monde (du nom des restaurants rapides McDonald qui se sont
implantés dans pratiquement tous les pays du monde). La jeunesse voit
les mêmes films, danse sur les mêmes rythmes, au moins dans la
partie occidentalisée du monde. Des canons communs tendent à
devenir une norme, où certains dénoncent une
« américanisation » des sociétés
contemporaines, qui serait caractérisée par exemple par la
consommation de films d'Hollywood, l'adoption d'une sous-culture anglo-saxonne
et une pratique instrumentale de la langue anglaise. D'autre sociologues
montrent d'une manière plus subtile que l'homogénéisation
s'accompagne parallèlement d'éléments de
différenciation et de revendications identitaires (ethniques,
religieuses, régionales...) qui méritent d'être
relevées, sans y voir nécessairement des tendances à
l'intégrisme (J. Cesari)22(*).
2.2.1.4. Le nécessaire contrôle de la
mondialisation
La mondialisation, en tant que telle, ne suffit pas
à expliquer les maux dont souffrent les économies modernes.
L'importance de ce mouvement comporte cependant des dangers qu'il ne faut pas
négliger. Certaines craintes sont légitimes : ce sont les
mêmes qui s'adressent aux excès des politiques libérales
fondées sur la déréglementation et la privatisation de
biens publics naturels ou patrimoniaux.
Une étude de la Banque mondiale sur la pauvreté
(2000) montre par exemple que la tendance actuelle de l'économie
mondiale va dans le sens d'une augmentation des inégalités entre
pays industriels et pays sous-développés. Voila pourquoi, le
traitement que l'OMC réserve à ses membres les plus pauvres
suscite un mécontentement considérable dans leur chef ;
l'élaboration d'un cadre général approprié, qui
maintienne le système commercial « fondé sur des
règles »mais fasse des différences entre pays riches
et pays pauvres ; l'OMC comprend parmi ses membres, 32 de 50 pays les
moins avancés (PMA) par l'ONU, cependant, leur développement
économique et social, et notamment l'éradication de
l'extrême pauvreté, constituent un défi majeur, tant pour
les PMA eux-mêmes que pour la communauté
internationale23(*). Ces
phénomènes de concentration de la richesse, déjà
annoncés par les auteurs marxistes, sont maintenant admis par tous les
économistes. L'objectif doit donc être d'atténuer ou
même de réduire ces contrastes par des politiques sociales ou des
politiques de redistribution (par exemple, les fonds structurels de l'Union
européenne, qui ont donné des résultats
spectaculaires)24(*).
2.3. NOTION SUR LES SUPERMARCHES
A l'origine, les supermarchés ont été
inventés aux États-Unis par Michael Kullen après la crise
de 1929. Les magasins en libre-service sont apparus aux
États-Unis au début du XXe siècle. Ouvert en 1930, le
supermarché King Kullen dans le Queens à New York a
été le premier du genre, pratiquant des prix bas et le
libre-service et en Europe, à Bâle, en 1951. En France, le premier
supermarché ouvrit à Paris en 1957, et le premier
hypermarché, d'une surface de 2 600 m², à
Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) en 1963.
Dans le moyen orient, les supermarchés ne sont pas
rares dans les zones urbaines, mais de nombreuses familles israéliennes,
comme celle de Tel-Aviv-Jaffa, font une grande partie de leurs courses dans les
« mekolet », c'est-à-dire les épiceries de
quartier. Celles-ci ne se contentent pas de fournir la plupart des aliments de
base, elles servent souvent aussi de lieu de réunion informelle.
Autre circuit d'approvisionnement essentiel en Israël, le
« shuk » qui est un marché de plein air très
animé, qui déploie ses étals colorés de fruits et
légumes cultivés localement25(*).
Comme nous venons de le voir dans les pages
précédentes, la majeure partie de la grande
distribution est aujourd'hui assurée par les libres-services. Ainsi on
distingue :
Ø Les supérettes (magasin
d'alimentation libre-service dont la superficie est comprise entre 120 et
400 m² « par exemple l'enseigne Casino »);
Ø Les supermarchés (libres-services
à dominante alimentaire installés en ville dont la surface de
vente est comprise entre 400 à 2 500 m²),
élargissant d'autant plus la gamme des produits offerts en dehors de
l'alimentation que sa surface de vente est élevée et offrant
un assortiment de 3000 à 5000 références (par exemple
intermarché);
Ø Les hypermarchés (dont la surface
peut aller jusqu'à plus de 2500 m²), qui pratiquent des prix
très bas tout en présentant un assortiment complet de 25000
à 40000 références et mettant un vaste parking à la
disposition de leur clientèle (par exemple l'enseigne Carrefour) et
à rotation très rapide.
En Afrique, en R.D Congo et plus précisément
dans la province du Nord Kivu, à Goma, il n'est pas rare de voir sur les
longs des routes, dans le centre ville ou dans les grands artères des
quartier, des dénominations « supermarché »
où nous trouvons une diversité d'individus qui cherchent à
s'approvisionner en divers articles comme en alimentation à tout
instant.
Supermarchés et grandes alimentations sont parfois
intégrés dans des centres commerciaux, qui regroupent sur un
même espace des grandes surfaces et des commerces indépendants.
Les supermarchés proposent tous les produits alimentaires de
consommation courante présentés sur des rayonnages (viande,
poisson, fruits et légumes frais, aliments surgelés, conserves,
épicerie, vins et spiritueux) ainsi que des rayons
spécialisés (boucherie, charcuterie, crémerie,
boulangerie) où officient des vendeurs qui servent la clientèle.
On y trouve également des produits non périssables, tels que des
articles de papeterie, des cosmétiques de la pharmacie, des produits
ménagers, de l'électroménager et parfois des livres, des
jouets, des disques, voire des vêtements.
Ces marchés, en libre service, offrent de vastes aires
de stationnement et facilitent l'achat. L'acheteur peut y trouver à prix
modéré des produits qu'il peut conserver longtemps grâce
à la réfrigération, et surtout à la
congélation. Il existe également des libres-services
spécialisés dans le bricolage, le jardinage, ou encore les arts
ménagers. Cette catégorie comprend en outre les magasins d'usine,
appartenant à des fabricants qui commercialisent les fins de
série à prix d'usine, et les magasins de discount, qui vendent
des fins de série avec des remises très importantes, ce que leur
autorise la faiblesse de leurs frais généraux.
De tout ce qui précède, nous avons
constaté que l'appellation ou dénomination « super
marché ou super market » qui est en vogue dans la ville de
Goma tend tout simplement à répondre aux conditions
universellement admises pour ces genres des marchés ; car de part
le seul critère lié à la surface, on peut
déjà conclure qu'il s'agit là des supers marchés en
gestation dont l'initiative et à encourager26(*).
Chapitre troisième :
ANALYSE DES DONNEES ET TRAITEMENT DES RESULTATS
Dans cette partie, il sera question de mener une analyse au
sens économique sur base des données recueillies au près
des 15 entreprises (Grandes alimentations et/ou
« supermarchés ») dont :
- Alimentation Yesu ni jibu,
- Go shop (Trameco),
- Alimentation la maîtrise
- Kivu market,
- Ets. Tout en Est,
- Ets. MWAJUMA
- Alimentation LA GRANGE
- Etc.
En fait vous constaterez que nous avons beaucoup
évoqué le problème de conditionnement et de la
qualité de produit, et cela dans presque tous les tableaux ; en
effet, les emballages et les conditionnements permettent d'identifier un
produit. Dans l'alimentaire, les emballages représentent en moyenne 20%
du coût du produit fini et la majorité des entreprises de ce
secteur injectent, extrudent, soufflent ou impriment elles-mêmes leurs
conditionnements. En plus, les consommateurs veulent du pratique, du
léger, de l'écologique et de l'attractif. L'emballage est une
composante à part entière du marchéage (marketing mix) et
les entreprises doivent emballer le produit pour mieux
« emballer » le client.
A l'issue de l'analyse que nous entreprenons, nous nous
proposons de faire des recommandations aux producteurs locaux, à
ceux-là qui importent et en fin aux consommateurs des produits
agroalimentaires de la ville de Goma.
3.1. ANALYSE SUR LES DIFFERENTS REGROUPEMENTS DES ENQUETES
3.1.1. Regroupement des enquêtes selon
l'ancienneté d'activité et par raison sociale
Par ce regroupement nous voulons tout d'abord détecter
en quelle année l'appellation ou dénomination « super
marché » ou « super market » a élu
domicile dans la ville de Goma, et savoir ensuite si ce n'est pas tout
simplement un changement de raison sociale au niveau du registre de
commerce.
Tableau N°1 : Classement des
enquêtés par années d'activité et par
dénomination
Années
|
Dénominations
|
Super marché
|
Alimentation
|
Effectifs
|
%
|
Cumul
|
Effectifs
|
%
|
Cumul
|
2005
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
6,67
|
2004
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
13,34
|
2007
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
20,01
|
2003
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
26,68
|
2005
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
33,35
|
1998
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
40,02
|
2002
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
46,69
|
2004
|
0
|
0
|
6,67
|
1
|
6,67
|
53,36
|
2007
|
1
|
6,67
|
0
|
1
|
6,67
|
60,03
|
1999
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
66,7
|
2004
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
73,37
|
2001
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
80,04
|
2000
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
86,71
|
1999
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
93,38
|
2006
|
0
|
0
|
0
|
1
|
6,67
|
100
|
Total
|
1
|
6,67
|
-
|
15
|
100
|
-
|
Source : Nos enquêtes
En effet, comme nous pouvons le remarquer, la taille de notre
échantillon a été de 15 établissements, ce qui
représente tout l'effectif total. Et partant de la lecture de ce tableau
n°1, notre analyse nous amène au constat selon lequel :
- L'année moyenne est 2003 ; et c'est en 2007
qu'une seule entreprise a été enregistrée sous la
dénomination « supermarché » à
Goma ; ce qui prouve à suffisance que c'est par aberration que les
autres entreprises prennent la dénomination
« supermarché » ou en anglais « super
market » mais en réalité elles sont connues sous la
dénomination «alimentation ».
3.1.2. Regroupement des enquêtes par le menu des
produits
Comme nous l'avons dit dans les pages
précédentes, (chap. II), les conditions universellement admises
laissent entendre que dans les supers marchés on peut y trouver presque
« tout » ce qui est utile pour l'alimentation, bien entendu
le marché étant placé ou installé après
avoir étudié le besoin en consommation de la population cible
(ici demande en produit agroalimentaire).
C'est ainsi que nous avons, pour ce qui nous concerne,
estimé que les produits agroalimentaires consignés dans le
tableau qui suit répondent mieux aux besoins permanents de la population
de la ville de Goma, les besoins de l'homme étant par ailleurs
illimités.
Tableau n°2 : Liste des produits
agroalimentaires faisant l'objet d'étude
Produits
|
Entreprises
|
Supermarchés
|
Alimentations
|
Café en poudre
|
1
|
1
|
Confiture
|
1
|
1
|
Far. Maïs
|
1
|
1
|
Far. Manioc
|
0
|
0
|
Far. Soja
|
1
|
1
|
Fromage
|
1
|
1
|
Fruits
|
1
|
1
|
Huile végétale
|
1
|
1
|
Jus
|
1
|
1
|
Lait
|
1
|
1
|
Liqueur
|
0
|
1
|
Pain
|
1
|
1
|
Riz
|
1
|
1
|
Saucisse
|
1
|
1
|
Total
|
12
|
13
|
Source : Nos
enquêtes
La lecture analysée de ce tableau n°2 laisse
entrevoir que :
- Sur les 14 produits proposés pour notre étude,
le supermarché n'a trouvé que 12, soit 85,7% et les autres 14,3%
manquent du fait que la farine de manioc ne figure pas sur son menu pour des
raisons que nous allons voir par la suite et quant au liqueur, le
supermarché an question ne vend pas les produits alcoolisés pour
des raisons religieuses.
- Pour ce qui est des autres alimentations, nous y avons
trouvé 92,8% des produits proposés et l'autre 7,2% concerne la
farine de manioc dont nous chercherons la cause de son manque dans toutes les
alimentations enquêtées.
3.1.3. Opinion des enquêtés face à
certains produits non vendus
En rapport avec cette rubrique, l'analyse que nous proposons
de faire, nous amènerait à savoir les raisons qui poussent
certaines entreprises à ne pas vendre certains produits agroalimentaires
parmi ceux que nous avons proposés dans le tableau n°2
Tableau n°3 : Classification des
enquêtés par refus à la vente de certains produits
proposés
Raisons
|
Entreprises
|
Supers marchés
|
Alimentations
|
Effectifs
|
Effectifs
|
Ignorance du lieu de production
|
0
|
0
|
Manque d'information
|
0
|
0
|
Mauvaise qualité
|
0
|
2
|
Problème de conditionnement
|
1
|
3
|
La demande des clients
|
1
|
5
|
Ne rapporte rien sur le CA
|
1
|
2
|
Ils sont chers
|
0
|
0
|
Total
|
3
|
12
|
Source : Nos enquêtes
A la lumière de ce tableau n°3, nous constatons
que :
- Pour le supermarché enquêté, le manque
de la farine de manioc sur le menu de ses produits agroalimentaires, est donc
dû au problème de conditionnements et en plus ce produit ne peut
pas apporter quelque chose au chiffre d'affaires étant donné que
ses client potentiels n'ont jamais fait une quelconque indignation par ce
manque.
- Quant aux autres alimentations, elles misent dans leur
majorité d'abord, sur le fait que ce produit n'est pas sollicité
par leurs consommateurs habituels, et puis le problème de
conditionnement s'ajoute et en fin, elles estiment que la farine de manioc
produite localement n'est pas de bonne qualité à leurs avis, et
que leur clients n'en font pas demande.
3.1.4. Regroupement des enquêtes par fournisseurs et
consommateurs potentiels
En vue de mieux connaître l'origine et la destination
des produits agroalimentaires que nous voyons dans la plus part des supers
marchés et alimentations, le tableau qui suit va nous permettre de
situer en terme de pourcentage, ceux qui fournissent et consomment
potentiellement des produits évoqués dans le tableau
n°2.
Tableau n°4 : Classification des
enquêtés par fournisseurs et consommateurs potentiels
|
Entreprises
|
Supermarchés
|
Alimentations
|
Effectifs moyens
(en %)
|
Effectifs moyens
(en %)
|
Fournisseurs
|
Les étrangers
|
80
|
90
|
Les locaux
|
20
|
10
|
Consommateurs
|
Les étrangers
|
30
|
5
|
Les locaux
|
70
|
95
|
Source : nos enquêtes
Après analyse portée sur ce tableau, nous en
arrivons à la conclusion selon laquelle :
- Pour le supermarché, les fournisseurs potentiels en
produits agroalimentaires constituent 80% des étrangers alors que les
consommateurs étrangers constituent 30% pour les mêmes
produits ; ainsi, les autres 20% en fourniture, sont fabriqués
localement et par l'entreprise elle-même surtout dans la pâtisserie
(pain, gâteaux, cake,...)
- Quant à la consommation, les locaux occupent à
eux seuls 70% de tous les consommateurs en produits agroalimentaires.
- Pour le cas des autres alimentations, les fournisseurs
potentiels sont de 90% des étrangers (c-à-d elles
s'approvisionnent auprès des grands distributeurs « les
grossistes » qui importent) alors que les fournisseurs locaux sont en
moyenne de 10% (pour les produits proposés qui sont fabriqués
localement) et leurs consommateurs habituels sont en majorité à
95% des locaux.
3.1.5. Regroupement des enquêtes selon les causes de la
baisse des ventes
Dans cette rubrique, nous cherchons à savoir ce qui
serait la cause de la baisse des ventes constatées pour les produits que
les enquêtés n'ont pas coché à la question n°3
tel que présenté par le questionnaire en annexe.
Tableau n°5 : Classification des
enquêtés selon les causes de la baisse des ventes
|
Supers marchés
|
Alimentations
|
Effectifs
|
Effectifs
|
Mauvais conditionnement
|
0
|
10
|
Le prix (ils coûtent cher)
|
0
|
2
|
Manque d'information
|
0
|
1
|
Ne répond pas aux conditions
Gastronomique*
|
0
|
2
|
Total
|
0
|
15
|
Source : nos enquêtes
* Art de cuisiner qui repose sur la
valorisation et sur l'appréciation des aliments.
L'analyse portée sur le contenu de ce tableau n°5
nous conduit à dire que :
- Les volumes des ventes pour les produits proposés non
cochés ne diminuent pas pour le supermarché car on n'y vend pas
des produits alcoolisés (cas des liqueurs).
- Quant aux autres alimentations, les volumes des ventes
diminuent pour la plupart suite aux mauvais conditionnement ; d'autres
pensent que les prix-fournisseurs sont élevés ; pour
d'autres encore ces produits ne répondent pas aux conditions
gastronomiques, et en fin certains vendeurs ne sont pas informés de
l'existence de la production locale dans la ville.
3.1.6. Regroupement des enquêtes par condition
idéale pour la substitution des produits importes
Dans cette rubrique, il est important de savoir qu'il existe
des conditions économiques qui font à ce que les offreurs (les
« vendeurs » ici supers marchés et/ou alimentations)
axent leurs activités sur les fournisseurs locaux ou soit sur les
importations. Toute fois l'avantage dégagé par voie
d'approvisionnement chez les fournisseurs locaux peut dans une certaine mesure
faire en sorte que ces vendeurs puissent renoncer à l'importation dans
le cas où les produits fournis localement répondent en même
temps à la demande de sa clientèle et vice-versa, les autres
choses restant égales par ailleurs.
Pour mieux mener cette analyse, le tableau suivant reprend en
son sein les propositions de la dixième question y relative.
Tableau n°6 : Classification des
enquêtés par condition idéale pour la substitution à
l'importation
Condition idéale
|
Supers marchés
|
Alimentations
|
Effectifs
|
Effectifs
|
Amélioration de la qualité
|
1
|
1
|
Amélioration de conditionnement
|
1
|
8
|
Baisse de prix F/SS Locaux
|
0
|
1
|
Total
|
2
|
11
|
Source : nos enquêtes
Après examen soigné porté sur tableau,
nous parvenons aux constats selon lesquels les opérateurs
économiques enquêtés ne peuvent substituer leurs
importations que:
- Si il y a une amélioration sensible de la
qualité des produits locaux,
- Si il y a une amélioration de conditionnement, et
cela tant pour les supermarchés que pour les alimentations,
- Pour certaines alimentations qui s'approvisionnent en
produits locaux, il faudrait que les fournisseurs baissent leur prix ou
ajustent leur prix.
Il est à noter que pour d'autres, les produits locaux
sont presque rares ou quasiment inexistants sur le marché pour pouvoir
substituer l'importation à leur place ; d'où il faudra que
ses produits se fassent réellement voir dans le circuit commercial et
à des bons prix.
3.2. DETERMINATION DU COEFFICIENT D'ELASTICITE DE LA
DEMANDE
Comme nous l'avons dit ci-haut, les entreprises qui composent
notre cible, évoluent dans un environnement concurrentiel, où le
prix constitue un pôle de référence. C'est ainsi qu'elles
sont appelées à se positionner par rapport à leurs
principaux concurrents en choisissant de vendre leurs produits soit au
même prix, soit un peu plus cher, soit encore un peu moins cher ou alors
optent pour le prix du marché.
Voilà ce qui nous amène à la conclusion
selon laquelle, le niveau de prix a une influence sur la demande des produits
en étude.
Pour ce faire, nous allons passer au calcul du coefficient
d'élasticité de la demande (en terme de pourcentage) par rapport
au prix des produits agroalimentaires importés et ceux fabriqués
localement.
3.2.1. Calcul de coefficient d'élasticité de la
demande
La sensibilité de la demande va s'exprimer par le biais
du coefficient d'élasticité « » qui peut se définir par la formule
suivante :
- : élasticité de la demande par rapport au prix
- : volume des ventes au prix ![](La-production-et-la-consommation-locale-des-produits-agroalimentaires-face--la-mondialisation-Cas5.png)
- : volume des ventes au prix ![](La-production-et-la-consommation-locale-des-produits-agroalimentaires-face--la-mondialisation-Cas7.png)
- : prix initial (prix avant variation « prix du
marché »)
- : prix modifié
Où :
Sous l'hypothèse que si :
Ø < -1 : Demande très élastique
(c'est-à-dire une variation de prix entraîne une variation plus
que proportionnelle des ventes)
Ø = -1 : Demande élastique
Ø > -1 : (entre 0 et -1) demande peu élastique
Ø = 0 : Demande parfaitement inélastique (la
demande est constante quel que soit le prix)
Notons en passant que « » est généralement négatif puis qu'une
augmentation des prix conduit normalement à une diminution de la demande
et vice-versa comme l'a montré le graphique n°2 à la page
13.
De ce qui précède, le procédé par
variation de prix peut provoquer trois effets qui ne respectent pas ce principe
de négativité de « » :
- Effet de Giffen : lorsque le prix d'un bien de
première nécessité augment (comme le pain), les
consommateurs achètent moins les biens coûteux (comme la viande)
et plus des biens courant, pour palier à ce manque,
- Effet Veblen : plus le prix d'un bien est
élevé ; plus une certaine catégorie de consommateurs
demande ce bien par signe de distinction sociale et non pour la satisfaction
réelle qu'il peut apporter
- Effet de spéculation : lorsque le prix d'un bien
augmente, certains consommateurs en achètent plus, de peur d'une
prochaine augmentation.
Pour y parvenir, nous avons pris à 100% du prix du marché pour tous les produits
(importés et locaux) et à 90% de même prix pour tous les produits, soit une
variation négative de 10%.
Le tableau suivant nous permettra de calculer ce coefficient
par rapport au prix des produits en étude.
Tableau n°7 : Calcul du coefficient de la
demande des produits agroalimentaires
Ni
|
Volume des ventes des produits importés
|
Volume des ventes des produits locaux
|
(en %)
|
(en %)
|
(en %)
|
(en %)
|
(en %)
|
(en %)
|
01
|
80
|
87
|
7
|
90
|
100
|
10
|
02
|
89
|
85
|
4
|
95
|
100
|
5
|
03
|
81
|
95
|
14
|
85
|
95
|
10
|
04
|
82
|
85
|
3
|
80
|
100
|
20
|
05
|
84
|
87
|
3
|
80
|
95
|
15
|
06
|
83
|
95
|
12
|
85
|
100
|
15
|
07
|
85
|
95
|
10
|
95
|
95
|
0
|
08
|
80
|
75
|
15
|
85
|
100
|
15
|
09
|
78
|
80
|
2
|
85
|
95
|
10
|
10
|
87
|
80
|
3
|
90
|
100
|
10
|
11
|
80
|
88
|
8
|
90
|
100
|
10
|
12
|
70
|
90
|
20
|
95
|
95
|
0
|
13
|
88
|
80
|
8
|
85
|
95
|
10
|
14
|
90
|
85
|
5
|
85
|
100
|
15
|
15
|
88
|
80
|
8
|
80
|
100
|
20
|
Total
|
1245
|
1275
|
120
|
1305
|
1470
|
165
|
Moyenne
|
83
|
85
|
8
|
87
|
98
|
11
|
Source : nos calculs.
Ainsi on a :
· Pour les produits
importés :
![](La-production-et-la-consommation-locale-des-produits-agroalimentaires-face--la-mondialisation-Cas25.png)
D'où :
![](La-production-et-la-consommation-locale-des-produits-agroalimentaires-face--la-mondialisation-Cas26.png)
Cette situation est telle que, la baisse du prix de 10%par
rapport à celui du marché pour les produits agroalimentaires
importés (cas des liqueurs qui achalandent la plupart des alimentations
de la ville) entraîne une diminution de la demande de 2% de ces
mêmes produits (Effet Veblen).
Etant donné que est > -1 (entre 0 et -1), donc la demande des ces produits
agroalimentaires est peu élastique ; et inversement, si le prix de
ces produits augmente de 1% du prix de marché, leur demande augmentera
aussi de 0,04% le volume des ventes
En effet, il s'agit des produits considérés par
les consommateurs potentiels comme des produits luxieux parce qu'ils sont
importés ; et donc la baisse de leur prix de 1% par rapport au prix
du marché va entraîner une baisse de leur demande, car ils sont
destinés à une certaine catégorie des gens (les
riches).
· Pour les produits locaux :
![](La-production-et-la-consommation-locale-des-produits-agroalimentaires-face--la-mondialisation-Cas28.png)
![](La-production-et-la-consommation-locale-des-produits-agroalimentaires-face--la-mondialisation-Cas29.png)
D'où
Nous remarquons par ce résultat que la baisse du prix de
10% du prix de marché pour les produits agroalimentaires locaux,
entraîne une diminution de leur demande de 1,2% et donc la situation
inverse est telle que : une augmentation de leur prix de 1% par rapport au
prix du marché, va provoquer également une augmentation de 0,12 %
le volume des ventes.
Tableau synthèse
|
Produits agroalimentaires
|
|
Produits importés
|
Produits locaux
|
Volume des ventes au prix![](La-production-et-la-consommation-locale-des-produits-agroalimentaires-face--la-mondialisation-Cas30.png)
|
83
|
87
|
Volume des ventes au prix ![](La-production-et-la-consommation-locale-des-produits-agroalimentaires-face--la-mondialisation-Cas31.png)
|
85
|
98
|
Prix initial ( )
|
100
|
100
|
Prix modifié ( )
|
90
|
90
|
Coefficient ( )
|
-0,2
|
-1,2
|
Source : nos calculs
Partant des résultats ci-haut obtenus, nous trouvons
que l'augmentation de 1% de prix pour tous les produits entraîne une
augmentation de la demande de 0,4% pour les produits importés et de
0,12% pour les produits fabriqués localement.
CONCLUSION
Nous voici maintenant à terme de notre travail de
recherche scientifique qui a porté sur « la consommation et la
production locale face à la mondialisation : cas des produits
agroalimentaires vendus dans les supermarchés et alimentations de la
ville de Goma ».
En effet, tout au début, nous avons
évoqué a priori le problème auquel le monde en
général et la RD Congo en particulier voire la ville de Goma font
face aujourd'hui dans le secteur de l'alimentation et surtout en produits
agroalimentaires ; nous avons ensuite évoqué la
manière dont tous, nous sommes sujets des effets (économiques
« commerciaux ») de la mondialisation et ce, à tous
les niveaux de notre vécu quotidien jusque même dans nos modes de
consommation des produits qui ont constitué notre recherche.
Partant de tout ce qui vient d'être évoqué
précédemment, nous avons soulevé la grande question sur
base de laquelle est fondé ce présent travail à
savoir : qu'est ce qui justifie la prédominance des produits
agroalimentaires en caractère étranger par rapport aux
« mêmes » produits fabriqués localement dans
la quasi-totalité des super marchés et alimentations de la ville
de Goma. Et pour y parvenir, nous sommes partis des hypothèses
suivantes :
- La production locale (l'offre locale) serait beaucoup plus
préférée mais serrait inférieur à la
demande locale, ce qui pousserait les vendeurs (distributeurs) à
importer d'autres produits semblables ;
- La production locale ne réunirait pas tout le
conditionnement commercial, ce qui ferrait qu'elle soit rejetée par
les consommateurs à la place des produits importés ;
- Le produits importés coûteraient moins chers
que ceux fabriqués localement ;
- Le manque d'information auprès de consommateurs
locaux serait le grand problème qui découragerait les
distributeurs à s'approvisionner auprès des fournisseurs locaux
(producteurs locaux).
A l'issue des différentes analyses menées, nous
avons abouti aux résultats suivants :
- En ce qui concerne l'appellation
« supermarché », c'est à partir de 2007
qu'une seule entreprise a été enregistrée sous cette
dénomination et donc les autres sont tout simplement des alimentations,
d'où c'est pour des raisons marketing qu'elles utilisent la
dénomination « supermarché » ou en anglais
super market.
- Sur les 14 produits proposés pendant l'étude,
nous avons repéré seulement 12 soit 85,7% de tous les produits
dans le supermarché et 13 soit 92,8% dans les autres alimentations.
- Le manque des autres produits a été
justifié par leur mauvais conditionnement et qualité de la part
des leur producteurs, ce qui confirme partiellement notre deuxième
hypothèse,
- En ce qui concerne la fourniture des produits
étudiés, pour le supermarché, nous avons trouvé que
80% des produits agroalimentaires sont fournis potentiellement par les
étrangers et les autres 20% sont fabriqués localement par
l'entreprise elle-même, et c'est surtout dans la pâtisserie (pain,
cake, gâteaux,...). Ceci veut dire que l'offre locale n'est pas à
même de couvrir la demande en ces produits, ce qui confirme notre
première hypothèse ; tandis que les consommateurs potentiels
sont à 70% des locaux. Par contre, la plus part des autres
alimentations s'approvisionnent à 90% auprès des grands
distributeurs « les grossistes » qui importent tandis que
leurs consommateurs potentiels sont également à 95%
constitués des locaux , cela réaffirme notre première
hypothèse ;
- Toujours en rapport avec notre deuxième
hypothèse, pour la plupart des alimentations enquêtées, les
volumes des ventes diminuent suite aux mauvais conditionnements des
produits ; d'autres estiment que les prix-fournisseurs sont trop
élevés et d'autres encore, ils ne sont pas tout simplement
informés de l'existence de la production locale dans la ville, ce qui
vient confirmer notre quatrième hypothèse.
- Quant à la possibilité de substituer les
importations à la production locale, il s'est avéré qu'il
faille pour cela que le conditionnement des produits agroalimentaires locaux
soit amélioré, les producteurs locaux doivent fournir d'effort
pour ajuster leur prix à la concurrence de l'importation, ils doivent
rapprocher la qualité de leurs produits à celle des produits
importés et enfin, il faut que l'offre locale soit à mesure
d'égaliser la demande locale.
- Après avoir déterminé le coefficient
d'élasticité de la demande par rapport au prix, il s'est
avéré que l'augmentation de 1%, du prix des produits
agroalimentaires vendus dans les entreprises enquêtées, par
rapport au prix du marché pour les mêmes produits, va
entraîner une augmentation de la demande de 0,4% pour les produits
importés et de 0,12% pour les produits fabriqués localement.
Partant de cette extrapolation, nous comprenons que la différence des
prix explique aussi à moindre pourcentage la demande d'une
catégorie des produits (ceux importés) par rapport à
l'autre (locaux), ce qui réaffirme notre troisième
hypothèse.
Cette situation nous a amené à la conclusion
selon laquelle, il s'agit des biens considérés comme produits de
luxe par leurs consommateurs potentiels et donc ils sont destinés
à une classe supérieur des gens (les riches) ; ce que nous
avons appelé « effet Veblen ».
Il est vrai que ces résultats ci-haut
présentés affirment à quel point la mondialisation a une
influence dans notre mode de consommation au niveau de la ville de Goma ;
d'où si les supermarchés et/ou alimentations surachalandent leurs
étagères en produits importés en prétendant que
leurs consommateurs potentiels ne font aucune indignation quant au manque de
certains produits locaux pourtant considérés comme produits de
base, cela est une fausse affirmation d'autant plus qu'en principe elles
devront d'abord chercher à les étaler car la loi de
débouché stipule que « l'offre crée sa
propre demande » ; à cela s'ajoute le fait que les
consommateurs ne s'intéressent pas pour la plupart d'entre eux, à
la façon dont ont été fabriqués ces produits
importés, d'où la crainte à long terme de leurs effets
désastreux à l'organisme que si l'on consommait les produits
locaux dont on est sensé maîtriser les origines, c'est là
encore un des effets de la mondialisation sur la consommation.
Ainsi les régimes alimentaires des populations
étant définis en premier lieu par la composition de
l'alimentation, ils dépendent par conséquent des productions
locales, du niveau de vie des habitants, du prix des produits alimentaires et
des habitudes alimentaires d'une région ou d'un pays donné, qui
repose souvent sur un aliment de base. Voila pourquoi la mondialisation des
échanges a parfois entraîné des bouleversements de certains
régimes alimentaires, comme en témoigne l'introduction du
blé en tant qu'aliment de base en Afrique occidentale.
Enfin, nous pensons qu'ils serait utile pour les producteurs
locaux qui pourront nous lire, de tenir compte de certains paramètres
tels que soulignés, afin de valoriser leur production et cela en misant
sur, non seulement l'aspect externe du produit, mais aussi sur la
quantité afin d'être à mesure d'équilibrer tant soit
peu l'offre locale et la demande locale ; de se constituer en une
association fondée sur quelques uns des principes de la production,
telle la diversification des gammes, et s'identifier par le grand public, ne
pas négliger l'aspect marketing car l'information c'est un autre facteur
du rendement à travers la publicité médiatique.
Ce travail n'est pas la prétention à
l'exhaustivité et à la perfection en voulant présenter une
formule ou un modèle d'équation entre l'offre et la demande de
produits agroalimentaires à Goma, des brèches seulement peuvent
s'y trouver.
A ceux, qui ont en coeur le problème qu'éprouve
l'humanité entière à savoir les effets de la
mondialisation sur les échanges et plus particulièrement dans
l'agroalimentaire de ne pas déposer leur plume.
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
A. OUVRAGES
1. ALJANCIC Aimée et Coll., Grand Larousse en
5 volumes, les éditions Larousse, 1987
2. BOUTIN J - P et Coll. : Economie :
Document et Méthodes, 2ème édition
HACHETTE, Paris, 2004
3. CARROUE. L. (sous la direction) ; La
mondialisation, CEND-SEDES, 2006, chapitre écrit par A. FREMONT,
flux et transports, p.179à232
4. GRAWITZ. M ; Méthodes de Recherche en
Sciences Sociales, 10ème édition, Dalloz, Paris, 1996
5. JOSEPH E. STIGLITZ et ANDREW Charlton ; Pour un
commerce mondial plus juste, Oxford University, Presse, 2005
6. JOUFFROY Paul, Introduction à la
microéconomie, édition Foucher, 2000
7. MARTORY B. J.Y CAPUL ; Economie
générale, éd. Armond collin, Paris 2005
8. MUCCHIL J.L ; Economie Internationale,
éd. Dalloz, Paris, 2005
9. SILEM A. et J-M ALBERTINI, Lexique de
l'économie, Edition DALLOZ, Paris, 2002
10. Stéphane BECUWE, Commerce international et
politique commerciale, Ed. ARMAND COLLIN
11. TEULON F ; Croissance, crise et
développement, PUF, Paris, 2006
12. VELLAS. F ; Echange international et
qualification du travail,
B. NOTES DE COURS, TRAVAUX ET REVUES
KAMBALE SINGEBE : Analyse du processus de production
et consommation d'un produit agricole sucrier au Nord-Kivu TFC
inédit, FSE CUEG, 2002
KISANGANI ENDANDA-S, Politique et stratégie
d'entreprise, Syllabus du cours inédit, L2 Gestion
financière UNIGOM, 2007-2008,
L'urbanisation en marche, In Finances et
développement, Septembre, 2007.
C. WEBOGRAPHIE
- Encyclopédie Microsoft encarta 2006,
-
http://faostat.fao.org/faostat/coll
-
http://www.commerce-international.html
-
http://www.france.attac.org/r69
-
http://www.monde-diplomaique.
-
www.adie.org
-
www.agreste.agriculre.g
-
www.agriculture.gouv.fr/.
-
www.cybersciences.com/c
-
www.geoscopie.com/them
-
www.globenet.org/finansol
TABLE DES MATIERES
DEDICACE.................................................................................................I
REMERCIEMENTS
II
SIGLES ET ABREVIATIONS
III
INTRODUCTION GENERALE
1
1. PROBLEMATIQUE
1
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
4
3. SUBDIVISION DU TRAVAIL
4
4. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES
4
Chapitre premier :
6
FONDEMENTS THEORIQUES SUR LA PRODUCTION ET LA
CONSOMMATION
6
1.1. LA PRODUCTION
6
1.1.1. Définition
6
1.1.2. Le producteur
7
1.2. LA CONSOMMATION
9
1.2.1. Approche économique de la
consommation
10
1.2.2. Le consommateur
11
1.3. NOTION SUR L'OFFRE ET LA DEMANDE
12
1.3.1. La détermination des prix en fonction
d'offre et de la demande
13
Chapitre deuxième :
15
PRODUITS AGROALIMENTAIRES, MONDIALISATION ET
SUPERMARCHES
15
2.1. PRODUCTION AGROALIMENTAIRE
15
2.1.1. Définition
15
2.1.2. Naissance de l'industrie
agroalimentaire
15
2.1.3. Agroalimentaire aujourd'hui
16
2.1.4. Situation mondiale
16
2.1.5. En RD Congo
17
2.1.6. Commercialisation des produits
20
2.1.7. La distribution des produits
20
2.2. LA MONDIALISATION
21
2.2.1. Définition économique de la
mondialisation
21
2.2.1.1. Quelques effets de la mondialisation
23
2.3. NOTION SUR LES SUPERMARCHES
26
Chapitre troisième :
28
ANALYSE DES DONNEES ET TRAITEMENT DES RESULTATS
28
3.1. ANALYSE SUR LES DIFFERENTS REGROUPEMENTS DES
ENQUETES
29
3.1.1. Regroupement des enquêtes selon
l'ancienneté d'activité et par raison sociale
29
3.1.2. Regroupement des enquêtes par le menu
des produits
30
3.1.3. Opinion des enquêtés face
à certains produits non vendus
31
3.1.4. Regroupement des enquêtes par
fournisseurs et consommateurs potentiels
32
3.1.5. Regroupement des enquêtes selon les
causes de la baisse des ventes
33
3.1.6. Regroupement des enquêtes par condition
idéale pour la substitution des produits importes
34
3.2. DETERMINATION DU COEFFICIENT D'ELASTICITE DE LA
DEMANDE
35
3.2.1. Calcul de coefficient
d'élasticité de la demande
35
CONCLUSION
39
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
43
TABLE DES MATIERES
45
ANNEXES
ANNEXES
A
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Nous sommes étudiant à l'Université de
Goma « UNIGOM » en deuxième année de
licence en gestion financière et venons au sein de votre entreprise
pour des raisons de recherche scientifique en vue de l'élaboration notre
travail de Mémoire qui porte sur « La production
et la consommation locale face à la mondialisation : cas des
produits agroalimentaires vendus dans les supermarchés et alimentations
de Goma ».
Nous vous remercions d'avance tout en vous garantissant
l'anonymat suite aux réponses que vous nous fournirez à travers
la grille ci-dessous.
1. Depuis quelle année faites-vous cette
activité ?.........................................
2. Votre entreprise, est-elle enregistrée au RC en tant
que :
Supermarché
Alimentation
Autre à
préciser.....................................................................
.........................................................................................
3. Sur la liste de vos articles figurent-ils les produits
agroalimentaires comme ceux que nous proposons ci-dessous ? Si oui cochez
les cases y correspondant :
Confiture ; Riz ;
Fromage ; Pain ;
Saucisse ; Farine de
Maïs ; Farine de soja ;
Farine de manioc ; Jus ;
Café ; Lait
(liquide) ;
Liqueur ; Fruits ;
Huile de palme ;
Autre......................................................................................................................
.......................................................................................................................
4. Etes-vous prêts à substituer les
importations aux produits locaux ? oui non si
oui
5. Qu'est ce qu'il faut pour que ce la soit
possible :
Amélioration de la qualité
Amélioration de conditionnement
Baisse de prix
Autre à
préciser..................................................................................
6. Quelles sont les raisons qui vous poussent à ne pas
vendre les produits que vous n'avez pas cochés à la question
n°3?
Ignorance de leur lieu de production
Manque d'information
Ils sont de mauvaise qualité
Problème de conditionnements
Choix des clients (ils ne sont pas sollicités par
les clients)
Ils ne rapportent rien sur le chiffre d'affaires
Ils coûtent vraiment cher
7. B
Qui sont vos fournisseurs potentiels en terme estimatif de
pourcentage pour les produits que vous avez cochés ?
Les étrangers en ............% de tous les
produits vendus
Les locaux en ................% de tous les
produits vendus
8. Qui sont vos consommateurs habituels ?
Les étrangers en ............% de tous les
produits vendus
Les locaux en ................% de tous les
produits vendus
9. Entre les produits fabriqués localement et ceux
importés, lesquels sont beaucoup plus vendus par rapport à
d'autres selon vos estimations mensuelles ?
Les produits fabriqués localement
Les produits importés
10. A votre avis, qu'est-ce qui serait la causse de la baisse
des ventes constatées pour les autres types de produits (les produits
que vous n'avez pas cochés) NB : cette question anticipe les
réponses de vos clients
Le prix (ils coûtent chers)
Mauvais conditionnement
Manque d'information de leur existence de votre
part
Ils ne répondent pas aux conditions
gastronomiques
Autre à
préciser...........................................................................................
* 1 L'urbanisation en
marche, In Finances et développement, Septembre, 2007, p.48
* 2 KISANGANI ENDANDA-S, Op.
Cit. p. 46
* 3 M. GRAWITZ :
Méthode de recherche en sciences sociales,
10ème édition, Dalloz, Paris, 1996, p. 700
* 4 A. SILEM et J-M ALBERTINI,
Lexique de l'économie, Edition DALLOZ, Paris, 2002, p. 538
* 5 F. VELLAS, Echange
international et qualification du travail,
* 6 A. SILEM et J-M ALBERTINI,
Op.Cit, p. 42
* 7 J - P BROUTIN et All.
Economie : Documents et Méthodes, 2ème
éd. HACHETTE TECHNIQUE 2004, p.220
* 8 Paul JOUFFROY,
Introduction à la microéconomie, édition FOUCHER,
2000, p.85
* 9 J.L. MUCCHIL, Economie
Internationale, éd. Dalloz, Paris, 2005 , P. 39
* 10 B. MARTORY J.Y CAPUL,
Economie générale, éd. Armand Collin, Paris 2005, p.
14
* 11 Aimée ALJANCIC et
Coll., Grand Larousse en 5 volumes, les éditions Larousse,
1987, p. 55
* 12
www.agreste.agriculre.g
* 13
www.cybersciences.com/c
* 14
http://faostat.fao.org/faostat/coll.
* 15 F. TEULON, Croissance,
crises et développement, PUF, Paris, 2006, p.114
* 16 KAMBALE SINGEBE :
Analyse du processus de production et consommation d'un produit agricole
sucrier au Nord-Kivu TFC inédit, FSE CUEG, 2002
* 17 L. CARROUE (sous la
direction) : La mondialisation, CEND-SEDES, 2006, chapitre
écrit par A. FREMONT, flux et transports, p.179 à 232
* 18
www.geoscopie.com/them
* 19
http://www.monde-diplomaique.
* 20 Stéphane BECUWE,
Commerce international et politique commerciale, Ed. ARMAND COLLIN, p.
129
* 21
http://www.france.attac.org/r69
* 22
« Mondialisation/culture », Microsoft ® ENCARTA ®
2006 [DC], Op. Cit .
* 23 JOSEPH E. STIGLITZ et
ANDREW Charlton ; Pour un commerce mondial plus juste, Oxford
University, Presse, 2005, p. 126
* 24
www.globenet.org/finansol
* 25
« Supermarchés », Microsoft ® ENCARTA
® 2006 [DC], Op. Cit
* 26
http://www.commerce-international.html.
|