SYNTHES BIBLIOGRAPHIQUE
SUR LE SCORPION
CHAPITR I
GENERALITES SUR LE SCORPIONISME
I. Paléontologie et répartition
Les Scorpions sont considérés, après les
Limules, comme étant les plus grands des Arachnides (Brownell et Polis,
2001). Actuellement, les plus grands d'entre eux sont Hadogenes troglodytes
(21cm) et Pandinus imperator (18 à 20 cm) (Farley, 2001).
Les premiers scorpions fossiles dont l'apparition date du Silurien moyen (425 -
450 millions d'années (MA), étaient aquatiques ou du moins
amphibiens (Cloudsley-Thomp son, 1992); ils ont évolués vers le
milieu estuaire en fin de Silurien il y a 400 MA puis vers le milieu terrestre
à partir de la fin du Dévonien et au début du
Carbonifère (350 - 325 MA) (Brigg, 1987). Les scorpions actuels
ressemblent très étroitement aux formes du
Paléozoïque à l'exception des systèmes locomoteur et
respiratoire qui ont dû s'adapter en raison de la migration vers le
milieu terrestre (Lourenço, 1994). Les scorpions les plus anciens
étaient déjà hautement spécialisés et leur
évolution semble s'être arrêtée très tôt
(Goyffon, 1984a). Ils ont peu changé depuis près de 400 MA, pour
cette raison plusieurs auteurs considèrent ces animaux comme "fossiles
vivants" ou "animaux panchroniques" par leur morphologie extrêmement
conservatrice (Bradley, 1988).
Considérés comme des représentants
typiques de la faune des déserts ou des semi-déserts chauds, les
scorpions se montrent capables de coloniser les milieux les plus variés
des régions tropicales ou tempérées jusqu'à 5000 m
d'altitude (Goyffon, 1991).
Certaines espèces sont de véritables
cavernicoles et peuvent vivre à 800 m de profondeur (Polis et Sissom, 1
990a). Cependant, ils ne s'étendent pas au delà des 50° au
nord et au sud de l'équateur (Hutt et Hought, 1998).
II. Biologie des scorpions
1. Morphologie
Le corps d'un scorpion est divisé en trois parties : le
céphalothorax (ou prosoma), le mésosoma et le métasoma
(certains regroupent ces 2 dernières en abdomen ou opisthosoma) (Figure
1).
- Céphalothorax : il est
recouvert dorsalement par la carapace (ou bouclier) qui porte 2 yeux
médians et de 2 à 5 paires d'yeux latéraux plus petits.
Ventralement, il porte quatre paires de pattes locomotrices et une paire de
pédipalpes (ou pattes mâchoires). La bouche située en
partie tout à fait antérieure est encadrée par une paire
de chélicères.
- Mésosoma : partie avant de
l'abdomen divisée en sept segments. Le premier contient les organes
sexuels qui débouchent ventralement sous l'opercule génital, le
second porte les
peignes (organes sensoriels) et les 3 suivants portent une paire
de poumons qui s'ouvrent ventralement par des stigmates.
- Métasoma : ou queue,
divisée en cinq segments, le dernier portant l'anus et le telson qui est
la vésicule à venin terminée par un aiguillon.
2. Habitat
Les scorpions sont des animaux thermophiles bien
adaptés aux milieux désertiques (Warburg et Polis, 1990 ;
Cloudsley-Thompson, 1993 ; Cloudsley-Thomp son et Lourenço, 1994). Ils
vivent presque toujours en colonies non socialement organisées. Il
s'agit d'une occupation de terrain de proche en proche car les jeunes
s'éloignent peu du lieu de leur naissance et les adultes ne se
déplacent jamais très loin (Millot et Vachon, 1949). Du fait
qu'ils se caractérisent par une modeste capacité de
déplacement, les scorpions sont de bons indicateurs
biogéographiques. Ce mode de déplacement est attribué
essentiellement à leur dépendance stricte de micro-habitats
particuliers (Brownell, 2001). Actuellement, ils sont en bonne position pour
les études de la biodiversité avec des implications directes dans
les programmes de conservation (Goyffon, 1991 ; Lourenço, 1991).
3. Comportement
Les scorpions sont d'un naturel craintif et peuvent piquer
lorsqu'ils sont dérangés ou malmenés. Ils ne sont actifs
que pendant la belle saison. Leur vie est considérablement ralentie
pendant l'hiver. Du fait qu'ils sont photophobes, sensibles aux rayonnements
visibles, ils restent toute la journée cachés sous les pierres,
dans des terriers ou sous 1es écorces d'arbres, et leurs piqûres
sont essentiellement nocturnes. Certains s'abritent à l'intérieur
des habitations humaines. La photo-réception se produit dans les yeux
latéraux de la plupart des espèces de scorpions alors que les
yeux médians sont généralement moins sensibles à la
lumière (Warburg et Polis, 1990). Plusieurs espèces de scorpions
restent relativement inactives dans leurs terriers pendant 92 à 97 % de
leur vie (Polis, 1 990a).
4. Régime alimentaire, prédation et
parasitisme
Les scorpions, animaux à digestion externe très
lente (Quinlan et al., 1995), sont généralement arthropophages
(Mc Cormick et Polis, 1990). Ils se nourrissent de proies vivantes ou
fraîchement tuées, essentiellement d'insectes (petits
coléoptères, papillons, criquets, sauterelles, fourmis...), de
crustacés (cloportes), d'arachnides (araignées, opilions...) et
d'autres arthropodes (Williams, 1987). Le cannibalisme est un
phénomène commun chez les scorpions (Polis et Mc Cormick,
1987).
Cependant, certaines espèces peuvent se nourrir de
petits vertébrés (reptiles et rongeurs) (Mc Cormick et Polis,
1990). Dès qu'une proie se trouve à sa portée, le scorpion
la happe et l'immobilise avec ses pinces. Tantôt il peut la
dévorer sans défense. Econome de venin, il attend prudemment
l'effet de la première piqûre avant d'intervenir à nouveau.
Les prédateurs
de ces animaux incluent par ordre d'importance, les oiseaux,
les lézards, les mammifères (singes), les amphibiens, les
serpents, les arachnides et les insectes (Cloudsley-Thompson, 1992). Les
scorpions sont généralement parasités par des
nématodes (larves de Mermithidae) au niveau des cavités du
mésosome et du métasome ; et des acariens (Acaridae,
Pterygosomidae,...) au niveau des peignes et la membrane articulaire de la
chitine (Mc Cormick et Polis, 1990).
5. Reproduction
Les scorpions sont des animaux ovovivipares ou vivipares
(Bradley, 1988 ; Polis et Sissom, 1 990a ; Farley, 2001). La période de
gestation s'étend de 3 à 18 mois et la maturité sexuelle
est atteinte après 6 à 96 mois soit après 5 à 7
mues (Bradley, 1988). La portée peut contenir de 6 à 105 jeunes
(Williams, 1987). Juste après la mise, les petits scorpions s'installent
côte à côte sur le dos de la mère et y restent de 1.5
à 10 jour (Polis et Sissom, 1990) jusqu'à subir la
première mue après laquelle ils sont capables de subvenir seuls
à leurs besoins et mener une vie entièrement
indépendante.
6. Particularités
Les scorpions sont caractérisés par une
longévité élevée. La plupart d'entre eux peuvent
vivre de 2 à 10 ans mais quelques espèces peuvent atteindre 25
ans ou plus d'existence (Polis et Sissom, 1990). Une des
propriétés les plus remarquables des scorpions est leur
capacité de devenir fluorescents quand ils sont éclairés
par de la lumière ultraviolette.
En général, d'après leurs stratégies
biodémographiques, ces arachnides peuvent être divisées en
deux groupes (Polis, 1990):
- espèces à stratégies opportunistes (R -
sélection) pour la plupart des Buthidae, - espèces
à l'équilibre ou (K-sélection) pour la plupart des
non-B uthidae.
Une des caractéristiques physiologiques des scorpions
et leur résistance à toutes les formes d'agressions de
l'environnement (thermique, jeune, déshydratation, asphyxie, infections
bactériennes, irradiations ionisantes) leur conférant une
véritable indépendance à l'égard du milieu
extérieur (Goyffon, 1991).
III. Envenimation scorpionique
L'envenimation scorpionique est un problème de
santé publique fréquent dans les zones tropicales
sèches et subtropicales d'Afrique du nord, du Moyen Orient,
d'Amérique Centrale et d'Amérique du sud (Figure 2). Quelques
cas d'envenimations par des scorpions importés
ont été signalés dans des régions ou
le scorpionisme ne constitue pas un problème de santé publique
(Goyffon, 1984b).
Tous les Scorpions dangereux font partie de la famille des
Buthidae (Francke, 1982); sauf à Madagascar et en Australie où
les Buthidae autochtones ne posent pas de problèmes médicaux
particuliers (Goyffon et Heurtault, 1995). Les espèces dangereuses
appartiennent aux genres Centruroides et Tityus en
Amérique latine et centrale et aux genres Androctonus, Buthacus
et Leiurus en Afrique du nord et au Moyen Orient (Francke,
1982).
Limit of distribution
< 1 1 à 100 > 100
Figure 2 : Répartition
géographique mondiale des scorpions. (Khattabi A. et al. 2009)
1. Appareil venimeux
Les scorpions sont définis, sans ambiguïté,
avec la vésicule à venin située à
l'extrémité de la queue prolongée par un aiguillon
permettant l'inoculation du venin (Figure 3). Cette vésicule renferme
deux glandes oblongues symétriques par rapport au plan sagittal
logées dans le dernier segment caudal, lequel se termine par un
aiguillon arqué robuste et très acéré. Chaque
glande est munie de son propre canal dont l'orifice est situé plus ou
moins latéralement dans la portion subterminale de l'aiguillon. Chaque
glande est constituée d'un épithélium glandulaire à
cellules apocrines associé à des cellules
myoépithéliales et à du tissu conjonctif (Goyffon et
Kovoor, 1978). Cet épithélium est entouré d'une
musculature puissante permettant l'éjection du venin ce qui permet au
scorpion de doser la quantité de venin à inoculer (Goyffon et
Heurtault, 1995).
Tubercule
Vésicule
Aiguillon
Vue dorsale Vue latérale Vue ventrale
Figure 3: Anatomie du
Telson
2. Venin et toxicité
Le scorpion se sert souvent de son venin pour paralyser les
grandes proies mais aussi pour se défendre. L'inoculation est
contrôlée par l'animal de sorte que toute piqûre ne signifie
pas obligatoirement injection de venin. Ce dernier peut être
composé, en plus de la fraction toxique, de diverses substances telles
les phospholipases, acétylcholinestérase, hyaluronidase,
sérotonine (Loret et Hammock, 2001). En effet, le venin de scorpion est
un mélange complexe de substances, et chaque espèce
possède un mélange unique (Gouge, 2001). Dans les situations
expérimentales, le venin du scorpion peut être extrait de trois
façons (Mabrouki, 1976) :
- attouchement manuel
- décharges électriques par courant de faible
intensité
- broyage du telson préalablement amputé et
desséché
C'est un liquide visqueux, ombré, qui jauni à la
lumière en gardant toutes ses propriétés. Son aspect est
granuleux, la substance active est soluble dans l'eau, l'eau salée et la
glycérine, et insoluble dans les solvants neutres : alcool
méthylique, éther, acétone, chloroforme, huile... (Vachon,
1952). Il est sans saveur, acide aux réactifs, très irritant pour
les muqueuses et les tissus, il résiste au chauffage et sa
toxicité ne disparaît complètement qu'après un
chauffage à 100°C pendant 90 minutes (Sdaiki, 1994).
L'étude comparative de la toxicité du venin des
principaux scorpions du Maroc entreprise par Charnot et Faure (1934) a
révélé que :
- un scorpion n'inocule pas toujours la même
quantité de venin
- il n'épuise jamais sa réserve en une seule
fois
- le venin extrait totalement électriquement
révèle des modifications de consistance et d'aspect.
- un temps de régénération du venin est
nécessaire.
De plus, la toxicité du venin dépend de la
variété, de la taille, de l'âge et de la nutrition du
scorpion. Elle dépend également des conditions climatiques
où il vit (Couraud et al., 1982 ; Ismail 1994).
Feuillet â
Feuillet á
Pont dissulfure
Figure 4: Structure d'une toxine de
scorpion déterminée par résonance
magnétique
2.1. Classification des toxines de scorpion
Les toxines du scorpion peuvent être classées en 4
classes distinctes selon leur physiologie et leur mode d'action :
· Les toxines agissant sur les canaux sodiques, les
premières à être identifiées dans le
dépendant du potentiel membranaire des cellules excitables,
formées de 60-70 résidus d'acide aminé relié par 4
ponts dis sulfures. Cette longue chaîne active ou inactive les canaux Na+
(Possani, 1999). Il a été établit que les neurotoxines
actives sur les canaux sodium sont les responsables quasi exclusives de la
symptomatologie de l'envenimation, les toxines actives sur les canaux potassium
pourrait potentialiser l'effet des premières. (Devaux et al., 2002 ;
Goyffon, 2002).
· Les toxines agissant sur les canaux potassiques
subdivisées en 3 sous classes : - La classe á-KTx est
formée de 23-40 résidus d'acide aminé relié par 3
à 4 ponts dissulfures. - La classe â-KTx est constituée de
60-64 résidus d'acides aminés reliés par 3 ponts dis
sulfures.
- La classe ã-KTx est constituée du peptide
nommé Erg- Tx1 (Tytgat, 1999).
Les toxines actives sur les canaux potassium, isolées
pour la première fois du venin du scorpion Leiurus quinquestriatus
hebraeus, présentent une spécificité vis à vis
des insectes et sans effets sur les mammifères.
· Les toxines agissant sur les canaux chloriques à
35-37 résidus d'acide aminés reliés par 4 ponts
dissulfures.
· Les toxines agissant sur les canaux calciques sont
formées de 33 et 27 résidus d'acide aminés. La
chlorotoxine isolée de Leiureus quinquestriatus montre une
grande homologie avec les toxines courtes des insectes.
Les toxines agissant au niveau des canaux calciques et
chloriques ont été isolées du venin du scorpion
Pandinus imperator mais ne semblent pas avoir d'effet toxique sur les
mammifères (Goyffon et Heurtault, 1995).
2.2. Mécanisme d'action
Les neurotoxines actives sur les mammifères agissent sur
les neurones périphériques selon deux mécanismes
différents:
- Toxines á : potentiel dépendantes, ne modifient
pas le potentiel d'ouverture du canal sodium, mais induise un ralentissement du
potentiel de fermeture;
- Toxines â : agissent sur le potentiel d'ouverture du
canal sodium. Leur liaison au récepteur est indépendante du
potentiel de membrane.
Le site de fixation de ces deux types de toxines est
différent, le site 3 pour les toxines á, le site 4 pour les
toxines â. (Goyffon, 2002)
2.3. Toxicocinétique
Le venin injecté par voie intramusculaire se
résorbe rapidement avec une forte constante d'absorption (Ka), le pic
sérique maximal (Tmax) est atteint au bout d'une minute avec
une concentration sanguine maximale et optimale.
L'injection intra-cutanée du venin scorpionique chez le
lapin a montré que le taux d'absorption est de 70% dans la circulation
sanguine au bout de 1 5mn. (Ismail, 1994)
Sa biodisponibilité est faible montrant la forte
distribution du venin au niveau tissulaire. La durée
d'élimination est de 4 à 13 heures pouvant être
détectable par radioactivité jusqu'à la
36ème heure après l'injection. La demi-vie est de
l'ordre de 24 heures. La longue durée du venin dans le corps peut
expliquer l'augmentation du risque d'intoxication (Ismail, 1994).
Une étude menée par l'équipe de
Murugesan (1999) utilisant un élément chimique radioactif le
Tc99m a pu mettre en évidence la distribution du venin dans les
différents organes en fonction du temps. (Figure 5)
Ainsi 5 minutes après l'injection du venin
marqué par l'élément radioactif, 29.5% passe dans le sang
et chute à 6.19% après 3 heures, 10.4% dans le foie et chute
à 8.3% après 3 heures, 11.5% dans les reins puis atteint son
maximum de 31.9% après 30 min. La rétention du venin
marqué au Tc99m par le rein a été observée
jusqu'à 24 h. La concentration du venin dans l'estomac et la
thyroïde a été insignifiante. La concentration maximal dans
l'intestin grêle était
à 14.5% 3 heures après l'injection, et dans le
gros intestin était à 13.3% 24 heures après
l'injection.
Figure 5 : Distribution du venin
marqué au Tc99m dans les différents organes
(Murugesan, 1999).
IV. Physiopathologie
Malgré d'importantes différences entomologiques
entre les nombreuses espèces de scorpion, il existe une grande homologie
des effets toxiques de leur venin et de leurs structures
antigéniques.
1. Action cellulaire
Les toxines du venin ont une action directe sur les cellules
membranaires induisant un changement du potentiel d'action transmembranaire en
agissant sur la perméabilité des canaux ioniques (Possani et al.
1999) ce qui engendre une dépolarisation durable du système
nerveux. Les expériences de Cheymol (1973) sur trois scorpions de la
famille des Buthidaes ont montré que leurs venins avaient une triple
action au niveau neuromusculaire:
· Une augmentation de l'amplitude de la contraction des
fibres musculaires.
· Une contracture suivie par une ou plusieurs autres,
spontanées si la dose de venin est suffisante.
· Une paralysie secondaire après chaque contracture,
d'abord réversible puis de moins en moins.
Ces venins n'agissent pas au niveau des terminaisons nerveuses ou
des plaques motrices. Ils agissent sur la fibre musculaire et sur les fibres
nerveuses au niveau des zones démyélinisées.
L'augmentation d'amplitude initiale est due en partie à
la décharge de catécholamines induites par le venin mais
également à une accumulation de calcium à la suite des
modifications de la perméabilité membranaire. Quant à la
paralysie secondaire, elle serait due à une fuite de potassium,
conséquence de la dépolarisation prolongée correspondant
à la contracture. L'augmentation de la concentration du potassium
extracellulaire, par une dépolarisation excessive, engendre une
diminution des protéines d'actions et un allongement de la
période réfractaire.
2. Action sur le système nerveux
central
L'injection expérimentale de venin purifié dans
les ventricules cérébraux chez le chat, le lapin et le rat
entraîne des manifestations très variés d'excitation du
système nerveux: état d'agitation, tremblement, mouvement
anormaux, convulsion, hyperthermie et troubles respiratoires (Osman et al.,
1973). Le système nerveux autonome semble particulièrement mis en
jeu.
La stimulation du système nerveux autonome avec une
prédominance de la stimulation du système sympathique engendre la
libération massive dans le tissu des catécholamines (Ismail,
1999), corticoïdes et prostaglandines induisant la libération des
médiateurs de l'inflammation comme IL6 (Krifi et al., 1998;
Hammoudi-Triki et al., 2004) et IL10, TNFá (Ismail et al., 1994).
Le système parasympathique est aussi mis en jeu par le
biais de la libération de l'acétylcholine (Amitai, 1998).
Les expériences de Clot-Faybesse (2001) sur les rats
par injection du venin d'Androctonus australis hector suggère
la non implication du système supra-thoracique dans les manifestations
neurotoxiques du venin.
Les toxines se fixent sur les centres supérieurs et
principalement sur les centres bulbaires pouvant entraîner une agitation
intense, délire, et dérèglement thermique
(particulièrement fréquent et grave chez l'enfant), vomissent et
diarrhées.
3. Action sur le système
cardiovasculaire
Les réactions du système cardiovasculaire au
cours de l'envenimation scorpionique ont été à l'origine
de beaucoup de publications. Les signes particuliers sont des perturbations de
la tension, des anomalies de l'électrocardiogramme et l'oedème
pulmonaire.
Les toxines du scorpion agissent sur le système
cardiovasculaire par deux actions (Bensalah et al., 1978) :
3.1. Action indirecte au niveau des ganglions
sympathiques avec deux phases
- Première phase: le
venin agit au niveau des terminaisons nerveuses présynaptiques
ganglionnaires. Il s'ensuit une stimulation des deux branches du système
nerveux autonome avec une prédominance pour le système
sympathique (Gonzalez-Romero, 1991). Cela déclenche donc une
libération d'acétylcholine au niveau des terminaisons nerveuses
sympathiques et des surrénales entraînant une hypertension
artérielle. En plus de cette augmentation de la pression
artérielle, la décharge de catécholamines entraîne
une vasoconstriction périphérique et un effet inotrope positif
avec une prédominance de dysfonctionnement du ventricule gauche apparent
en échocardiographie (Kumar, 1992; Hering, 1993).
- Deuxième phase: se traduit par un blocage
ganglionnaires qui est partiellement responsable de la phase d'hypotension par
inhibition du tonus vasculaire. (Karnad, 1998).
3.2. Action directe sur le coeur
- Effet inotrope négatif avec bradycardie et
arythmie. Cet effet "toxicardique" met en jeu les récepteurs
intracardiaques muscariniques et surtout â-adrénergiques ce qui
engendre une fibrillation ventriculaire (Shapira ,1998).
- Effet hémodynamique: dans les cas graves le venin de
scorpion entraîne une forte hypertension artérielle progressive
pouvant entraîner la mort. Cette hypertension est suivie d'un collapsus
avec défaillance myocardique et une vasoconstriction
périphérique.
4. Action sur le système respiratoire
4.1. Oedème pulmonaire
La physiopathologie de l'oedème du poumon secondaire
à l'envenimation scorpionique est complexe du fait de l'interaction de
nombreux facteurs. Rossi et al (1974) sont les premiers à proposer un
mécanisme de l'oedème pulmonaire induit par le venin de
Tityus serratus. Ils ont trouvé un sévère
endommagement dans la structure des capillaires alvéolaires,
suggérant une destruction des cellules de l'endothélium
pulmonaire.
Nouira et al. (1996) démontrent l'origine
hémodynamique de l'oedème pulmonaire en observant une
élévation significative de la pression artérielle
d'occlusion et une diminution du volume d'éjection systolique et un
échec du ventricule gauche dans huit cas successifs d'oedème
pulmonaire.
Suite à des expériences faites sur le poumon du
lapin in vivo et sur un coeur isolé, d'Suze et al. (2003) ont pu montrer
que l'oedème pulmonaire est induit par un mécanisme indirect
comprenant une cascade de coagulation par action du venin de Tityus
discrepans.
4.2. Troubles respiratoires
Chez l'animal, l'envenimation entraîne des troubles
respiratoires à type de tachypnée, irrégularité
respiratoire et insuffisance respiratoire aiguë. Chez l'homme la
dyspnée est le caractère commun chez tous les cas d'envenimations
scorpioniques.
V. Clinique
Les manifestations cliniques sont très variées.
Certaines dominent par leur grande fréquence (douleur et état
d'agitation) ou leur gravité (oedème pulmonaire ou collapsus
vasculaire). (El Amin, 1995). Les effets neurotoxiques et cardio-respiratoires
dominent la symptomatologie et détermine la
sévérité du tableau clinique (Rhalem, 1998).
1. Douleur
La douleur au point de la piqûre est la manifestation
la plus fréquente. Elle est très intense, sous forme de sensation
de brûlure. Sa durée varie selon les auteurs de quelques minutes
à quelques heures.
Elle est parfois accompagnée d'une réaction
érythémateuse (Ismail, 1994) avec ou sans oedème. Le
scorpion peut piquer sans inoculer le venin, la piqûre n'est
généralement pas douloureuse dans ce cas.
2. Signes généraux
Ils sont inconstants et d'intensité variable, fonction de
l'âge du malade, de l'espèce du scorpion, de la venimosité
et de la quantité du venin injectée (Osnaya Romero, 2001).
L'apparition de certains signes généraux, cardiovasculaires,
pulmonaires, neurologiques ou digestifs est le stigmate de l'injection du venin
lors de la piqûre.
Les symptômes apparaissent 5 à 30mn après
l'injection du venin. 91% des patients piqués développent des
symptômes dans un délai de 2 à 4 heures (Gajanan et al.,
1999), se diversifient et s'aggravent plus ou moins rapidement, donnant un
tableau polymorphe d'atteintes multiviscérales, pouvant aboutir à
des cas de décès.
2.1. Signes digestifs
Des nausées et des vomissements annoncent
généralement l'apparition des signes généraux et du
syndrome muscarinique avec diarrhées et douleurs abdominales.
2.2. Signes neurovégétatifs
Ils sont les plus spectaculaires à type de sueurs
profuses, hypersialorrhée, hyperthermie, hypothermie, myosis, mydriase
et priapisme chez le sexe masculin (Amitai, 1998).
Patel (1992), par des expériences sur le lapin et le rat,
a démontré que la température augmente suite à une
piqûre de Buthus tamulus par différents mécanismes
autre que l'activité
pyrogénique des prostaglandines noté par Ismail
et al. (1990). Le priapisme apparent chez le sexe masculin est causé par
une stimulation du système nerveux autonome principalement le
parasympathique (Dittrich, 2002).
2.3. Signes neurologiques et musculaires
Les spasmes musculaires sont fréquents, bien que
d'intensité variable, localisés ou
généralisés, intéressant le plus souvent les
membres, la paroi abdominale et le pharynx. Des convulsions sont possibles
surtout chez le nourrisson et le petit enfant. (El Amin, 1995). Les
complications cérébro-vasculaires dues aux envenimations
scoprioniques sont rares, notamment des cas de thromboses intra-vasculaires.
L'hémorragie intracérébral peut suivre
une hypertension. Thacker en 2004 a noté chez un patient de 17 ans de
multiples infarctus cérébraux, des ischémies des membres
et des neuropathies optiques bilatérales.
2.4. Signes respiratoires
Ils peuvent apparaître à tout moment. Il s'agit
le plus souvent d'une polypnée mais le rythme respiratoire peut
être irrégulier. A l'extrême, il peut y avoir une
insuffisance respiratoire aiguë ou un oedème aigu pulmonaire:
cyanose, signes de lutte, mousse aux lèvres, blockpnée, stridor,
wheezing, râles crépitants.
2.5. Signes cardiovasculaires
Les signes cardiovasculaires sont fréquemment
décrits comme cause essentielle de décès (Bawaskar, 1986;
Amaral, 1991; Karnad, 1998). La tachycardie sinusale est très
fréquente mais elle peut être remplacée par une
bradycardie. On peut également observer aussi un rythme cardiaque
irrégulier et différents troubles du rythme. Le plus souvent, une
pression artérielle est présente au début et peut
atteindre des valeurs encore plus élevées (180-320 mm Hg) de la
28éme à la 40éme minute
d'envenimation (Murthy, 2002), puis revient à la normale et peut parfois
donner lieu à une hypotension artérielle. (Ismail, 1990).
L'effet de l'hypertension est parfois si durable et
prononcé qu'il est considéré comme l'un des facteurs
étiologiques de l'insuffisance cardiaque et de l'oedème
pulmonaire suite à la piqûre de scorpion (Abroug, 1994).
L'hypotension peut être transitoire sans conséquences, ou
prolongée et résistante aux agents hypertenseurs. L'hypotension
artérielle peut évoluer vers le collapsus et l'arrêt
cardiaque.
L'exploration de la perfusion myocardique par scintigraphie au
thallium 201 chez des patients à problème cardiaque a pu montrer
une hypoperfusion du myocarde responsable de l'ischémie cardiaque.
(Bahloul, 2003) résultant d'un effet inotrope des
catécholamines.
Ce sont surtout les manifestations cardiorespiratoires,
principalement le choc cardiologique et l'oedème pulmonaire qui
mènent vers le décès des cas d'envenimations scorpioniques
(Gueron, 1992 ; El Amin, 1995). Plusieurs auteurs ont proposé une
classification des manifestations cardiovasculaires. Ainsi, Gueron et Ovsyscher
distinguent cinq catégories:
- Hypertension;
- Hypotension;
- Oedème pulmonaire avec hypertension;
- Oedème pulmonaire avec hypotension;
- Troubles du rythme cardiaque.
2.6. Signes biologiques
Il existe une élévation fréquente de la
glycémie (2 à 2,5g/l). Selon Murthy (1994), la libération
massive des catécholamines, suite à la stimulation du
système nerveux autonome, fait augmenter le taux d'angiotensine II et
inhibe la sécrétion de l'insuline.
L'hyperamylasemie est notée chez des enfants
piqués par Tityus serrulatus (Bucaretchi, 1995). Les troubles
électrolytiques sont généralement modérés
(hyponatrémie, hyperkaliémie, hypocalcémie) ; des
perturbations des transaminases sont également notées.
Bahloul (2002) a observé une augmentation de
l'hémoglobine et des protéines plasmatiques chez les patients
atteints d'un oedème pulmonaire. Une protidémie supérieure
à 72 g/l représente un signe prédictif de survenue
d'oedème pulmonaire chez les patients piqués par le scorpion. Les
métabolites des catécholamines au niveau des urines sont aussi
augmentés (Bouaziz, 1996).
CHAPITR II
FAUNE SCORPIONQUE DU MAROC
Le Maroc possède l'une des plus riches faunes
scorpioniques de l'Afrique du nord, caractère sans doute lié
à sa très grande variété géophysique et
climatique en relation avec sa situation géographique
particulière au Nord-Ouest de l'Afrique représentant un
véritable carrefour pour les influences méditerranéennes,
atlantiques et sahariennes. Il appartient à la zone aride
paléarctique, dont la scorpiofaune est caractérisée par un
important endémisme aux niveaux spécifique et
subspécifique.
I. Liste des espèces scorpioniques du
Maroc
La liste de la scorpiofaune marocaine fait état
actuellement de 39 espèces, sous espèces et
variétés dont 27 sont endémiques du Maroc et appartenant
toutes à deux familles, celle des Buthidae et celle des
Scorpionidae (Vachon, 1952 ; Touloun, 1997 ; Levy et Amitai, 1980 ;
Fet et al, 2000 ; Lourenço, 2002a ; Lourenço, 2002b,
Lourenço et al., 2003). Le tableau I présente les
différentes espèces qui ont été inventoriées
sur le territoire marocain.
Tableau I: Liste des espèces
de scorpions existant au Maroc.
Scorpions
|
F. Scorpionidae Latreille, 1802
|
Scorpio Linnaeus, 1758
|
Scorpio maurus mogadorensis Birula, 1910 **
|
|
Scorpio maurus hesperus Birula, 1910 **
|
|
Scorpio maurus subtypicus Birula, 1910 **
|
|
Scorpio maurus fuliginosus Pallary, 1928 **
|
|
Scorpio maurus weidholzi Werner, 1929 **
|
|
F. Buthidae C.L. Koch, 1837
|
Orthochirus Karsch, 1891
|
Orthochirus innesi Simon, 1910
|
|
Microbuthus Kraepelin, 1898
|
Microbuthus fagei maroccanus Lourenço 2002
(ssp.n.)**
|
Microbuthus fagei Vachon 1949
|
Hottentota Birula, 1908
|
Hottentota franzwerneri franzwerneri Birula, 1914
|
|
Hottentota franzwerneri gentili Pallary, 1924
|
|
Buthacus Birula, 1908
|
Buthacus occidentalis Lourenço, 2000
|
= Buthacus leptochelys occidentalis Vachon, 1952
|
Buthacus ziegleri Lourenço, 2000 (sp.n)
|
|
Buthacus mahraoui Lourenço, 2004 (sp.n)
|
|
Butheoloides (Butheoloides)
Hirst, 1925
|
Butheoloïdes maroccanus Hirst, 1925**
|
|
Butheoloïdes
(Gigantoloides) subgen.n.
|
Butheoloides aymerichi Lourenço, 2002
(sp.n)**
|
|
Butheoloides occidentalis
Lourenço, Slimani & Berahou,2003 (sp.n)* *
|
|
Androctonus Ehrenberg, 1828
|
Androctonus amoreuxi amoreuxi Audouin, 1826
|
|
Androctonus australis Linnaeus, 1758
|
|
Androctonus mauritanicus Pocock, 1902 **
|
= A. mauritanicus bourdoni Vachon, 1948
|
Androctonus liouvillei Pallary, 1924
|
|
Androctonus gonetti Vachon, 1948 stat. nov.
|
= A. crassicauda gonetti Vachon, 1948
|
Androctonus sergenti Vachon, 1948 **
|
|
Buthus Leach, 1815
|
Buthus atlantis atlantis Pocock, 1889
|
|
Buthus atlantis parotti Vachon, 1949
|
|
Buthus bonito
Lourenço & Geniez, 2005 (sp.n.)**
|
|
Buthus maroccanus Birula, 1903 **
|
|
Buthus malhommei Vachon, 1949 stat. nov **
|
= Buthus occitanus malhommei Vachon, 1949
|
Buthus mardochei Simon, 1878 **
|
= Buthus occitanus mardochei Vachon, 1952
|
Buthus marifranceae Lourenço, 2003 (sp. n.)
**
|
|
= Buthus occitanus mardochei var. mimeuri
Vachon, 1952
|
Buthus rochati
Lourenço, 2003 (sp.n.) **
|
|
= Buthus occitanus mardochei var. panousei
Vachon, 1952
|
Buthus paris Koch, 1839 **
|
|
= Buthus occitanus paris Vachon, 1952
|
Buthus lienhardi Lourenço, 2003 (sp.
n.)**
|
|
= Buthus occitanus tunetanus var. lepineyi
Vachon, 1952
|
Buthus albengai Lourenço, 2003 (sp.
n.)**
|
|
|
Buthus draa
Lourenço & Slimani, 2004 * *
|
|
|
Buthus barbouri Werner, 1932 (sp. ?)
|
|
|
Buthus insolitus Borelli, 1925 (sp.?)
|
|
|
|
Compsobuthus Vachon, 1949
|
Compsobuthus williamsi Lourenço, 1999 (sp.
n.)**
|
|
|
(*) = espèce endémique du Maroc. Especie endemica
de Marruecos. Endemic species from Morocco
(**) = sous-espèce endémique du Maroc. Subespecie
endémica de Marruecos. Endemic subespecies from Morocco.
(***) = Introduit. Introducido. Introduced (subgen.n.) =
Sous-genre nouveau
(sp.n) = espèce nouvelle
(ssp.n) = sous-espèce nouvelle
(sp.?) = Espèce mentionnée dans le Catalogue des
scopions du monde (Fet et al., 2000). Toutefois, il s'agirait d'une
"espèce douteuse" (Lourenço, 2003)
II. Répartition géographique des
espèces scorpioniques du Maroc
Au centre du Maroc, entre la vallée du souss et la
plaine de Chaouia-Ourdigha, on observe un regroupement de plusieurs
espèces scorpioniques : Androctonus mauritanicus, Hottentota
franzwerneri, Buthus occitanus, Butheloides maroccanus et Scorpio maurus.
Buthus atlantis longe toute la côte atlantique alors que
Scorpio maurus longe la cote méditerranéenne. Au
Nord-Nord-Est, Buthus occitanus est l'espèce dominante ; elle
occupe aussi bien les plaines que les montagnes. Au Centre-Est, on note la
présence d'Hottentota franzwerneri, Buthus tassili, Androctonus
amoreuxi et Androctonus bicolor (Figure 6).
Figure 6 : Répartition
géographiques des espèces de scorpions au Maroc (Tamim O K. et al
2006)
III. Scorpions de la région d'étude :
Marrakech- Tensift-Al Haouz 1. Famille des Buthidae (C.L. Koch,
1837)
La famille des Buthidae, largement distribuée
à l'échelle mondiale, compte actuellement 73 genres
répartis en 529 espèces et 165 sous espèces (Fet et al.,
2000). Elle comprend les genres connus par la grande toxicité de leurs
venins : Centruroides et Tityus dans le continent
américain, Buthacus, Androctonus et Leiurus en Afrique du nord
et au Moyen-orient (Francke, 1982).
Au Maroc, elle est représentée par 8 genres
répartis en 28 espèces et sous espèces (Vachon, 1952 ;
Touloun, 1997 ; Lourenço, 1999 ; Touloun et al., 1999 ; Fet et al., 2000
; Lourenço,
2000b ; Lourenço, 2002a ; Lourenço, 2002b ; Touloun
et al., 2002 ; Lourenço, 2003 ; Lourenço et al., 2003).
Les genres de Buthidae rencontrés au niveau de
Marrakech- Tensift-Al Haouz, région de la présente étude,
sont Buhthus, Androctonus, Hottentota et Butheoloides (Touloun,
1997).
1.1. Le Genre Buthus
Le genre Buthus y est représenté par
cinq espèces : B. occitanus, B. atlantis, B. tassili, B.
maroccanus (espèce très localisée dans la
région de Rabat) et B. barbouri (Signalée à une
seule occasion dans la région d'Agadir) (Vachon, 1952 ; Lourenço,
2002a). Dans la région de Marrakec-Tensift-Al Haouz, seules B.
occitanus et B. atlantis sont rencontrées (Touloun,
1997).
a. Buthus occitanus (Amoreux, 1789)
B. occitanus est présent tout autour du bassin
méditerranéen en Europe, En Afrique septentrionale et en Moyen
Orient. En Afrique, elle occupe toute la frange périsaharienne avec une
limite méridionale s'étendant du Sénégal jusqu'en
Somalie et en Ethiopie (Vachon, 1952 ; Levy et Amitai, 1980) et quelques
massifs dans la région centrale du Sahara (Hoggar et Tassili en
Algérie) (Pallary, 1929). Dans les régions subsahariennes du
Sahel, elle présente une distribution en îlots actuellement
imprécise et mal connue. Ce modèle de répartition au
domaine septentrional africain semble être du à la
sécheresse qui a entraîné la formation des déserts
pendant l'Holocène en Afrique du Nord et au Moyen Orient (Saâdi,
1983). Il est probable que cette sécheresse a provoqué la
disparition de la scorpiofaune peuplant les régions actuellement non
occupées par Buthus occitanus ne la laissant subsister que dans
les zones de bordures et les sommets des massifs où les conditions de
vie sont propices. La présence de cette espèce au Nord de
l'Afrique et au Sud de l'Europe témoigne des échanges
faunistiques qui ont eu lieu à travers le détroit de Gibraltar
avant son effondrement à la fin du Miocène il y a millions
d'années permettant ainsi aux eaux de l'Atlantique de se déverser
en Méditerranée (Saâdi, 1983).
D'après les modèles de distribution et de
différenciation des espèces du genre Buthus,
Lourenço (2003) suggère que la colonisation de l'Europe par
B. occitanus a du se faire depuis l'Afrique. Cette hypothèse se
place en désaccord avec l'opinion de Vachon (1952) selon laquelle ce
genre serait d'origine européenne.
Au Maroc, B. occitanus occupe des aires de
répartition étendues et disjointes ; avec dix
sous espèces et variétés (Vachon, 1952 ; Touloun et
al., 1997 ; Fet et al., 2000 ; Touloun et al.,
2002). Dans la zone de Marrakech-Tensift-Al Haouz, les
espèces identifiées sont B. occitanus malhommei, B. occitan
us paris, B. occitanus tunetanus et B. occitanus mardochei (Malhomme, 1
954a ; Touloun, 1997).
Figure 7 : Buthus occitan us.
Saint-Martin-de-Londres, Hérault, Languedoc-Roussillon, France - 29/04/1
995 - Diapositive originale réalisée par Eric
Walravens
b. Buthus atlantis (Pocock, 1889)
B. atlantis est endémique du sud-ouest marocain
où elle est représentée par deux sous espèces
B. atlantis atlantis (Pocock, 1889) et B. atlantis parroti
(vachon, 1949).
Figure 8 : Buthus atlantis (Famille
des Buthidae). Parc Souss Massa, août 2001. Photo Michel Aymerich
1.2. Le Genre Androctonus
Le genre Androctonus occupe l'Afrique du nord, le
Moyen Orient et atteint même l'ouest de l'Inde vers l'est. Au sud, il
arrive jusqu'au Sénégal et au bassin supérieur du Nil
(Levy et Amitai, 1980). Il est le représentant typique de la faune
autochtone qui peuplait l'Afrique du nord depuis le secondaire après la
transgression crétacée (Vachon, 1952). Ce genre regroupe les
espèces les plus redoutables à l'échelle de l'Afrique:
A. mauretanicus au Maroc et A. australis en Algérie et
en Tunisie, et même à l'échelle mondiale.
Figure 9 : Androctonus mauretanicus
(Famille des Buthidae). Photo Michel Aymerich (Août 2002)
Le Maroc contient, en plus de A. mauretanicus
(Pocock, 1902), d'autres espèces qui sont A. bicolor
(Pallary, 1924) et A. amoreuxi (Audouin, 1826). Toutefois, la
région de MarrakechTensift-Al Haouz, sujette de la présente
étude, n'en renferme que l'espèce A. mauretanicus avec
ses deux seules sous espèces A. mauretanicus mauretanicus et
A. mauretanicus bourdoni (Touloun, 1997 ; Touloun et al., 2002).
1.3. Le Genre Hottentota
La répartition des espèces du genre
Hottentota, compte tenu des modifications paléoclimatiques
(glaciation), tire son origine de la faune datant du tertiaire (Vachon et
Stockmann, 1968). Ce genre, comprenant 21 espèces réparties en
Afrique du nord, en Afrique subsaharienne, n'est encore rencontré
qu'à partir du désert de Sinaï pour atteindre à l'est
l'Irak, le nord ouest de l'Iran, le Tadjikistan de l'Inde (Levy et Amitai, 1980
; Fet, 1994). Au nord de l'Afrique, il n'est représenté que par
une seule espèce qui est H. franzwerneri avec deux sous
espèces endémiques, H. franzwerneri franzwerneri en
Algérie et H. franzwerneri gentili au Maroc.
H. franzwerneri gentili est découverte sur des
sites différents (montagnes boisées, plaines désertiques,
palmeraies sahariennes et littoral) et sous des climats variés (milieux
arides, semi-arides et sub-humides). Elle est rencontrée sur le littoral
atlantique, en plaines comme le Haut Atlas occidental et central, dans le
massif de Siroua, la haute vallée de l'Oued Drâa, dans
l'Anti-Atlas et au sud de ce dernier. Au sud du Haut Atlas, l'espèce est
abondante (Touloun, 1997 ; Touloun et al., 2002) ce qui confirme son origine
sub-saharienne.
Figure 10: Hottentota
franzwerneri (by Eric Ythier).
H. gentili est présente au niveau de
Marrakech-Tensift-Al Haouz, région de la présente étude
(Pallary, 1924 ; Touloun, 1997 )
1.4. Le Genre Butheoloides
Le genre Butheoloides est endémique de
l'Afrique et se caractérise par un modèle de répartition
péri-saharienne. Il occupe, avec ces 11 espèces et sous
espèces décrites, le Maroc, le Mali, le Sénégal, la
Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Soudan et l'Ethiopie (Vachon, 1952 ;
Lourenço, 1986 ; Lourenço, 1995 ; Lourenço, 1996 ;
Lourenço, 2000a ; Lourenço, 2002a ; Lourenço, 2002b).
Figure 11 : Butheoloïdes
(Gigantoloïdes) aymerichi. Environs de Tinerhir, août 2000. Cette
espèce a été également observée par P.
Geniez près de Tan Tan. (Photo Michel Aymerich)
B. maroccanus est une espèce endémique
du sud ouest marocain. Jusqu'à présent, Boulaouane (400 m
d'altitude) au nord de Benguerir constitue la station la plus septentrionale de
l'espèce alors que Aït Mehammed (1700 m d'altitude) dans la
région d'Azilal constitue la station la plus continentale (Malhomme, 1
954b). Cette espèce a été répertoriée dans
notre région d'étude (Marrakech-Tensift-Al Haouz) (Touloun, 1997
; Touloun et al., 2002).
2. Famille des Scorpionidae (Latreille,
1802)
La plus répandue mondialement après celle des
Buthidae (Levy et Amitai, 1980), la famille des Scorpionidae
compte 3 sous familles et 9 genres répartis en 133 espèces et
sous espèces (Fet et al., 2000). Elle renferme des espèces de
diverses origines, éthiopienne, paléarctique, oriental et
même australienne et néotropicale (Francke, 1982).
Au Maroc, cette famille est représentée par un
seul genre comprenant une seule espèce Scorpio maurus
(Linneaus, 1758) qui possède une répartition allant de Goulimine
au sud jusqu'à Tanger au nord (Vachon, 1952). Chez cette espèce,
polymorphe à large distribution, 10 sous espèces ont
été décrites dont certaines sont
méditerranéennes, d'autres occupent les régions centrales
et d'autres vivent au niveau des massifs (Levy et Amitai, 1980).
Dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, cette
espèce est présente et représentée par 3 sous
espèces S. maurus weidohlzi, S. maurus fuliginosus et
S. maurus mogadorensis (Touloun, 1997 ).
Figure 12 : Scorpio maurus
(Linnaeus, 1758)
PATIENTS ET METHODES
I. Pays d'étude
Le Maroc est situé à la pointe nord-ouest du
continent africain. D'une superficie de 710.850 km2. Il est
bordé à l'ouest par l'océan Atlantique (2934 km de
côtes), au nord par la Méditerranée (512 km de côtes)
et n'est séparé de l'Espagne que par les 14 km du détroit
de Gibraltar. Il a des frontières terrestres communes avec
l'Algérie (1350 km) à l'est, la Mauritanie (650 km) au sud. Son
climat est très diversifié : méditerranéen au Nord
et saharien au Sud.
Il est constitué de 16 régions administratives
et de 45 provinces. Les régions du Grand Casablanca, de
Souss-Massa-Darâa et de Marrakech-Tensift-Al Haouz présentent
respectivement les populations les plus denses (figure 13).
Figure 13 : Distribution de la
moyenne annuelle de la population selon les différentes régions
du Maroc (2002- 2006).
II. Région et province d'étude
1. Région de Marrakech-Tensift-Al
Haouz
1.1. Données générales
La région de Marrakech-Tensift-Al Haouz est l'une des 16
régions administratives du Royaume. Elle fut créée
suite à la promulgation de la loi n° 47/96 relative à
l'organisation de la région et au décret n° 2.97.246 du
17 août 1997 fixant le nombre des régions, leur ressort
territorial ainsi que le nombre de conseillers à
élire. Elle s'étend sur une superficie de 32114 km2 ,
soit l'équivalent de 4,5% du territoire national.
Géographiquement, cette région (7) est
limitée au Nord par les Régions de Chaouia Ouardigha (6) et
Doukkala-Abda (11), à l'Ouest par l'océan atlantique, à
l'Est par la Région de Tadla-Azilal (12) et au Sud par la région
Souss-Massa-Darâa (4) (Figure 14).
Figure 14 : Répartition
géographique des régions administratives du Maroc.
Administrativement, la Région comprend 3
Préfectures (Marrakech Mènera, Marrakech Médina, et Sidi
Youssef Ben Ali) et 4 Provinces (Al Haouz, Chichaoua, Kelâa Des Sraghna,
Essaouira) réparties en 16 Cercles englobant 216 communes (198 communes
rurales et 18 communes urbaines) soit 14% environ de l'ensemble des communes
à l'échelle nationale.
1.2. Caractéristiques
démographiques
En 2004, on a recensé 3 102 652 habitants dans la
région de Marrakech Tensift Al Haouz contre 2 724 204 en 1994, soit un
taux d'accroissement annuel moyen de 1,3%. En ce qui concerne la population
urbaine de la région, elle est passée de 948 640 habitants en
1994 à 1 216 713 en 2004 enregistrant un taux d'accroissement annuel
moyen de 2,5% (Tableau II). La prolifération des villes a
continué au cours de la décennie 1994 - 2004 et la région
a vu son taux d'urbanisation passer de 34,8% à 39,2%.
Tableau II : Répartition de
la population légale de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz
selon les provinces et préfectures et le milieu de résidence
(RGPH 1994 et 2004)*.
Province et préfecture
|
Milieu
|
1994
|
2004
|
TAMA (%)**
|
|
Urbain
|
676800
|
843575
|
2,2
|
Marrakech
|
Rural
|
184405
|
227263
|
2,1
|
|
Total
|
861205
|
1070838
|
2,2
|
|
Urbain
|
33484
|
52193
|
4,5
|
Al Haouz
|
Rural
|
401606
|
432119
|
0,7
|
|
Total
|
435090
|
484312
|
1,1
|
|
Urbain
|
31825
|
43862
|
3,3
|
Chichaoua
|
Rural
|
279975
|
295956
|
0,6
|
|
Total
|
311800
|
339818
|
0,9
|
|
Urbain
|
75437
|
95566
|
2,4
|
Essaouira
|
Rural
|
358244
|
357413
|
0,0
|
|
Total
|
433681
|
452979
|
0,4
|
|
Urbain
|
131094
|
181517
|
3,3
|
El Kelâa Des Sraghna
|
Rural
|
551334
|
573188
|
0,4
|
|
Total
|
682428
|
754705
|
1,0
|
|
Urbain
|
948640
|
1216713
|
2,5
|
Région
|
Rural
|
1775564
|
1885939
|
0,6
|
|
Total
|
2724204
|
3102652
|
1,3
|
1.3. Infrastructure sanitaire
|
|
|
|
|
La région de Marrakech est dotée d'importantes
infrastructures sanitaires constituées de 12 hôpitaux, 47
dispensaires et 164 centres de santé dont un hôpital, 120 centre
de santé et 47 dispensaires en milieu rural.
Ces formations ont une capacité de 2 536 lits soit 1
lit pour 1 120 habitants et sont encadrées par 275 médecins
publics et 340 médecins exercent dans le secteur privé, soit une
moyenne d'un médecin pour 4 600 habitants contre un médecin pour
2 750 habitants au niveau national.
Le personnel paramédical régional (infirmiers)
est de 947 dans le secteur public et 29 dans le privé, soit un infirmier
pour 2 900 habitants contre un infirmier pour 2 500 habitants au niveau de
l'ensemble du royaume.
2. Province d'El Kelâa des Sraghna
El Kelâa des Sraghna est une des provinces marocaines de
la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz (Figure 1), créée
le 13 Août 1973 dans le cadre du rapprochement de l'administration des
citoyens.
2.1. Données générales
Etendue sur une sur une superficie de 10 050,40 Km2,
Kelâa des Sraghna est formée de vastes plaines à sol
fertile. Elle est traversée par plusieurs fleuves et canaux d'irrigation
qui ont
* Source : RGPH 1994, 2004
** TAMA : Taux d'Accroissement Moyen Annuel.
contribué au développement de l'agriculture. En
outre, elle est riche en eaux souterraines et de minéraux dont le
Phosphate.
Avec un climat semi-aride, cette province connaît des
températures élevées en été (moyenne
maximale de 37,7 °C) et basses en hiver (moyenne minimale de 4,9 °C),
ce qui provoque une diminution de la pluviosité.
2.2. Caractéristiques
démographiques
En 1994, la population légale de Kelâa des
Sraghna comptait 682 428 habitants. En 2004, ce nombre est devenu 754 705
(recensement officiel) pour atteindre 774 288 habitants en 2007 selon les
projections de la population, le taux d'accroissement annuel étant de
1%. La densité de la population est de 75 habitants par
Km2.
2.3. Infrastructure sanitaire
L'infrastructure médicale dans la Province d' El
Kelâa est présentée par le tableau I Au niveau urbain, la
couverture sanitaire est assurée principalement par les hôpitaux
locaux et provinciaux, les patients du milieu rural étant pris en charge
au niveau des centres de santé et des dispensaires.
Tableau III : Répartition
des structures sanitaires de santé selon les préfectures de la
province Kelâa des Sraghna.
Urbain Rural
Types
Effectif Nombre de lits Effectif Nombre de
lits
Dispensaires
|
|
-
|
19
|
0
|
Centres de Santé
|
9
|
-
|
51
|
0
|
Centres de Santé + Salle de
|
2
|
21
|
11
|
54
|
maternité
Hôpitaux provinciaux
|
1
|
417
|
|
|
Hôpitaux Locaux
|
2
|
90
|
-
|
-
|
Laboratoires publiques d'analyses
|
1
|
-
|
3
|
-
|
D'autre part, le tableau IV présente l'évolution
des indicateurs sanitaires de 2002 à 2006 au niveau de la province
sujette de l'étude. A partir de cette évolution, on constate
qu'il y a eu une amélioration entre 2002 et 2006 en terme de structures
de soin alors qu'il y a eu détérioration en matière du
personnel de santé.
Tableau IV : Evolution des
indicateurs sanitaires de 2002 à 2006 dans la province Kelâa des
Sraghna.
Années NH / médecin
|
NH / établissement sanitaire
|
NH / infirmier
|
NH / lit
|
2002
|
5367
|
8674
|
1557
|
1615
|
2003
|
5333
|
8545
|
1597
|
1627
|
2004
|
6129
|
8539
|
1623
|
1544
|
2005
|
6289
|
8455
|
1658
|
1546
|
2006
|
5961
|
8358
|
1675
|
1563
|
III. Centre Anti Poison du Maroc (CAPM)
Le CAPM est l'institution d'utilité publique
mandatée par le Ministère de la Santé chargée de la
gestion des intoxications à l'échelle individuelle et collective
au Maroc. Il assure une fonction de vigilance et d'alerte sanitaire. L'objectif
de ses actions est de diminuer la mortalité, la morbidité et les
dépenses de santé liées aux intoxications. La
réalisation de cet objectif passe par la participation à
l'amélioration de la santé de la population marocaine par la
garantie d'une prise en charge optimale des patients intoxiqués.
Il collecte les informations relatives aux intoxications et
constitue des bases de données nationales. Nous allons utiliser les
données des piqûres et envenimations scorpioniques
collectées pour réaliser notre travail.
IV. Recueil des données
Au Maroc, la collecte des informations toxicologiques est
devenue obligatoire par la circulaire ministérielle (N° 19.829 DR/
BF/ MM) en 1980, chaque province et préfecture doit fournir au CAPM le
relevé de tous les cas d'intoxications recueillis dans les formations
hospitalières. En 1999, une stratégie nationale de lutte contre
les piqûres et les envenimations scorpioniques a été
élaboré et mis en place et a fait l'objet d'une circulaire
ministérielle (DELM/INH/CAPM du 17 Mars 1999). Cette dernière a
été adressée - par Monsieur le Ministre de la Santé
- à toutes les délégations du Ministère, aux
wilayas, provinces et préfectures, avec des recommandations pour sa mise
en place.
La fiche d'hospitalisation et le relevé mensuel
constituent un système de collecte d'information parmi d'autres
systèmes (fiche de toxicovigilance, registre ...) sur les piqûres
et les envenimations scorpioniques mis en place, avec comme objectif
l'enregistrement des cas et la standardisation du traitement. Ces dossiers et
relevé parviennent, au Centre Anti-Poisons et de Pharmacovigilance, des
différentes délégations médicales du royaume.
V. Supports d'informations
1. Relevé mensuel
Les données recueillies pour chaque patient
piqué par un scorpion, se présentant à une structure
sanitaire, sont inscrites dans un registre spécialement conçu
pour cette pathologie. A partir de ce dernier, le relevé mensuel est
établit et envoyé chaque mois au CAPM (Annexe I). Le
relevé mensuel est un tableau récapitulatif où sera
noté:
- Le nombre de cas de sexe féminin (f) ou masculin (m).
- L'âge entre deux tranches : = 15 ans et > 15 ans pour
séparer les données concernant les enfants et celles de
adultes.
- La référence par ou vers une autre structure
sanitaire (R1 ou R2) ou pas de référence (R0) pour évaluer
les cas ayant nécessité leur transfert vers une autre structure
sanitaire d'un autre niveau (Annexe II).
- Le type de classe de gravité à l'admission (I,
II, III)
- Le traitement s'il a eu lieu (T1) ou non (T0)
- L'hospitalisation si elle a eu lieu (H1) ou non (H0)
- Le décès si il a eu lieu (E2) ou non (E1) et
inconnue (E3)
L'hiérarchisation de l'état du patient à
l'admission, qui permet de différencier entre un patient piqué
(classe I) et un patient envenimé en état grave (classe III) ou
non (classe II), est nécessaire pour une meilleure prise en charge des
cas de piqûres et d'envenimations scorpioniques (Annexe III).
2. Fiche d'hospitalisation
La fiche d'hospitalisation (Annexe IV) est le support
d'information utilisé par le Centre AntiPoisons pour la collecte des
informations sur les patients hospitalisés suite à une
piqûre de scorpion. Son intérêt est:
- La standardisation de la surveillance clinique,
thérapeutique et évolutive.
- L'évaluation de la prise en charge
thérapeutique.
- La fiche d'hospitalisation est mise à la disposition
des hôpitaux au niveau du service de réanimation quand il existe
ou le cas échéant le service qui prend en charge les
envenimés (service de pédiatrie, médecine...)
La collecte de l'information sanitaire se fera sur la fiche
d'hospitalisation constituée de deux pages figurant dans le dossier
spécifique des envenimations scorpioniques.
Sur la première page figure :
* le numéro d'ordre qui est le numéro du
registre
* le numéro d'entrée qui est le numéro
d'hospitalisation
* les informations concernant le patient envenimé : nom,
prénom, sexe, âge et poids * les informations concernant la
piqûre : la date et l'heure de la piqûre
* l'admission : date (jour/mois/an) et heure
* Malade référé ou non : Si oui, il faut
joindre la fiche de référence (Annexe II).
* Antécédents du malade : par exemple l'existence
d'une pathologie aggravant le pronostic et/ou contre indiquant les traitements
préconisés.
* Le score de Glasgow : il varie de 3 à 1 5, chaque
réponse à un stimulus correspond à un point, la somme des
points est le degré de Glasgow, cela permet de voir l'état de
conscience du patient. Les différents degrés de Glasgow sont
consignés sur le tableau suivant:
Tableau V: échelle de
Glasgow
OUVERTURE DES YEUX
|
Spontanée 4
Stimulation verbale (à l'appel) 3
Stimulation douloureuse 2
Absente 1
|
Sur ordre 6
Orienté 5
REPONSE Retrait 4
MOTRICE à douleur Flexion anormale 3
Extension (décérebrétion)
2
Absente 1
REPONSE VERBALE
|
Appropriée 5
Confuse 4
Inconhérente 3
Incompréhensible 2
Absente 1
|
La classe à l'admission: les patients sont classés
selon leur degrés d'envenimation en :
Classe I :
caractérisée par la présence exclusive d'un ou de
plusieurs signes locaux (douleur, rougeur, oedème, engourdissement....)
sans aucun signe général Elle témoigne de la
présence d'une PS sans envenimation.
Classe II :
caractérisée par la présence d'un ou de plusieurs
signes généraux qui attestent de la présence du venin dans
la circulation générale (température, nausées,
vomissements, douleurs abdominales, diarrhée, troubles de la tension
artérielle, troubles respiratoires...). Les signes prédictibles
de gravité sont les signes qui apparaissent chez un patient classe II et
qui alertent quand à l'évolution imminente vers la classe III.
Ces signes sont le priapisme, les vomissements, l'hypersudation, la
fièvre > 39°C. L'âge inférieur ou égal
à ans est également un facteur de gravité.
Classe III : caractérisée
par la défaillance des fonctions vitales; le Patient est en
détresse :
- cardio-circulatoire : cette
défaillance d'origine cardiogénique est fréquemment la
cause du décès et peut se manifester par une cyanose, des
accès hypertensifs, une hypotension artérielle et des troubles du
rythme cardiaque, ces derniers signes sont présents dans la phase finale
avant le décès.
- respiratoire : c'est une
complication de la défaillance cardiaque ; elle se manifeste par une
polypnée, un encombrement bronchique, une difficulté respiratoire
évoluant vers un tableau d'oedème aigu du poumon (O.A.P) dont
l'origine est cardiogénique.
- neurologique: c'est une souffrance
cérébrale secondaire à l'hypoxie et pouvant se manifester
par l'agitation, l'irritabilité, les fasciculations, les convulsions,
l'obnubilation et le coma.
> Examens biologiques: pour évaluer les perturbations
biologiques et y remédier.
> Le suivi du malade lors de l'hospitalisation : remplir la
fiche de réanimation selon
les paliers préconisés pour pouvoir surveiller de
façon régulière l'état clinique du
malade.
> L'évolution qui peut être:
- favorable dans le cas de la guérison du malade en notant
la date et l'heure de la sortie du malade pour évaluer la durée
d'hospitalisation.
- fatale si le malade est mort en notant la date et l'heure du
décès pour évaluer le temps de décès post
piqûre et en notant aussi le tableau clinique du décès pour
évaluer le degré de venimosité de la piqûre de
scorpion.
La fiche est remplie par le médecin ou l'infirmier.
Sur la deuxième page qui est une fiche de surveillance
(Annexe V) sous forme de tableau où seront notés :
> Le nom du service (réanimation, pédiatrie,
médecine...), la date et l'heure d'admission au service.
> Les signes cliniques de surveillance qui sont pris
systématiquement toutes les demi- heures: la tension artérielle
avec la maxima et la minima (max/min), la température en °C, la
fréquence cardiaque qui correspond au pouls pris pendant une minute, la
fréquence respiratoire en cycles par minute, le Glasgow avec une
cotation allant de 3 à 15 pour évaluer l'état de
conscience.
> La classe de graviter (II/III) pour suivre
l'évolution.
> La diurèse en millilitre par minute (ml/min) pour
évaluer la fonction rénale.
> Le traitement administré en précisant la
dose et la voie d'administration pour chaque médicament. Ces derniers
varient selon le tableau clinique, exemple : analeptiques cardiaques
(Dobutamine), antihypertenseurs (Nicardipine), remplissage vasculaire
(sérum salé SS à 9%...), oxygénothérapie
(O2, intubation et ventilation contrôlées),
antipyrétiques (paracétamol, moyens physiques...),
antiémétiques (Métoclopramide...), anticonvulsivants
(Diazépam...), antispasmodiques non atropiniques (Spasfon...), autres
traitements (à préciser)...
> L'évolution en fonction du traitement toutes les
demi-heures pour évaluer l'attitude thérapeutique.
> La fiche doit être remplie par le médecin
traitant et envoyée:
- Par courrier au début de chaque mois au Centre
Anti-Poison.
- Par Fax dans un délai de moins de 24 heures en cas de
décès.
VI. Collecte des données
1. Relevé mensuel
Nous avons colligé 123 018 cas de piqûres et
d'envenimations scorpioniques ayant eu lieu dans les 16 régions du Maroc
pendant la période allant de 2002 jusqu'à 2006. La collecte de
l'information a été réalisée par le professionnel
de santé en charge du patient (médecin ou infirmier) au moment de
sa réception et au fur et à mesure de l'examen, du traitement et
de l'évolution de l'état clinique. Les données recueillies
ont été analysées mensuellement, au niveau de chaque
province, par l'animateur de la cellule épidémiologique
provinciale, et transmises au CAPM sous forme de relevé mensuel. Elles
ont alors été compilées au niveau du CAPM.
2. Fiche d'hospitalisation
L'étude concerne tous les cas hospitalisés
suite à une envenimation scorpionique, notifié au sein de
l'hôpital provincial d'El Kelâa Des Sraghna et
déclaré au Centre Anti-Poisons et de Pharmacovigilance du Maroc
par le biais des dossiers d'hospitalisations.
La collecte des données a été
réalisée à partir des dossiers médicaux qui
existent dans l'hôpital provincial d'El Kelâa Des Sraghna. Nous
avons analysé 1387 dossiers médicaux de cas traités dans
le centre pendant la période allant de Janvier 2002 jusqu'à
Décembre 2006.
3. Traitement des bases de données
Plusieurs actions ont été menées sur les
variables étudiées, le tableau VI résume ces actions.
Tableau VI : Les différents
codes affectés pour toutes les variables étudiées
Variables étudiées
|
Nature de variables
|
Modalités
|
Codes affectés Codes pour
pour toutes les calculer le
variables risque relatif
|
Régions du Maroc
|
Qualitative nominale
|
Oued Ed-Dahab-Lagouira
|
1 -
|
|
|
Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra
|
2
|
|
|
Guelmim-Es-Semara
|
3
|
|
|
Sous-Massa-Daraâ
|
4
|
|
|
Gharb-Chrarda-Béni Hssen
|
5
|
|
|
Chaouia-Ouardigha
|
6
|
|
|
Marrakech-Tensift-Al Haouz
|
7
|
|
|
Oriental
|
8
|
|
|
Grand Casablanca
|
9
|
|
|
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
|
10
|
|
|
Doukala-Abda
|
11
|
|
|
Tadla-Azilal
|
12
|
|
|
Meknès-Tafilalet
|
13
|
|
|
Fès-Boulemane
|
14
|
|
|
Taza-Al Hoceïma-Taounate
|
15
|
|
|
|
16
|
|
|
|
Tanger-Tétouan
|
|
Tableau VI : Les
différents codes affectés pour toutes les variables
étudiées (suite)
|
|
|
Variables étudiées
|
Nature de variables
|
Modalités
|
Codes affectés pour toutes
les variables
|
Codes pour calculer le risque relatif
|
Années d'études
|
Quantitative discontinue
|
-
|
-
|
-
|
Mois
|
Qualitative ordinale
|
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet
Août
Septembre
Octobre Novembre
Décembre
|
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
|
-
|
Services
|
Qualitative nominale
|
Réanimation Pédiatrie Médecine
|
1
2
3
|
-
|
Sexe
|
Qualitative dichotomique
|
Masculin Féminin
|
0 1
|
-
|
Age
|
Quantitative continue
|
-
|
-
|
-
|
Classe d'âge = 15 ans et > 15 ans
|
Quantitative continue
|
= 15 ans > 15 ans
|
0 1
|
1
2
|
Classe d'âge avec un intervalle de 3 ans
|
Quantitative continue
|
] 0 - 3] ] 3 - 6] ] 6 - 9] ] 6 - 12] ] 12 - 15] > 15 ans
|
1
2
3
4
5
6
|
1 - ] 0 - 3]
2 - autre
1 - ] 3 - 6]
2 - autre
1 - ] 6 - 9]
2 - autre
1 - ] 9 - 12]
2 - autre
1 - ] 12 - 15]
2 - autre
1 - > 15 ans
2 - autre
|
Classe d'âge avec un intervalle de 5 ans
|
Quantitative continue
|
] 0 - 5] ] 5 - 10] ] 10 - 15] ] 15 - 20] ] 20 - 25] ] 25 - 30]
] 30 - 35] ] 35 - 40]
] 40 - 45] ] 45 - 50]
|
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
|
1 - ] 0 - 5]
2 - autre
1 - ] 5 - 10]
2 - autre
1 - ] 10 - 15]
2 - autre
1 - ] 15 - 20]
2 - autre
1 - ] 20 - 25]
2 - autre
1 - ] 25 - 30]
2 - autre
1 - ] 30 - 35]
2 - autre
1 - ] 35 - 40]
2 - autre
1 - ] 40 - 45]
2 - autre
1 - ] 45 - 50]
|
51
2 - autre
1 - > 50 ans
2 - autre
> 50 ans 11
Codes affectés pour toutes
les variables
Codes pour calculer le risque relatif
Variables étudiées Nature de variables
Modalités
Tableau VI : Les différents
codes affectés pour toutes les variables étudiées
(suite)
|
] 0 - 10[
|
1
|
|
|
[10 - 20[
|
2
|
|
|
[20 - 30[
|
3
|
|
|
[30 - 40[
|
4
|
|
Quantitative continue
|
[40 - 50[
|
5
|
-
|
|
[50 - 60[
|
6
|
|
|
[60 - 70[
|
7
|
|
|
[70 - 80[
|
8
|
|
|
[80 - 90]
|
9
|
|
Quantitative continue
|
-
|
-
|
|
|
] 06 h - 18 h]
|
0
|
2
|
Quantitative continue
|
] 18 h - 06 h]
|
1
|
1
|
|
] 06 h - 09 h]
|
1
|
|
|
] 09 h - 12 h]
|
2
|
|
|
] 12 h - 15 h]
|
3
|
|
|
] 15 h - 18 h]
|
4
|
|
|
|
|
-
|
|
] 18 h - 21 h]
|
5
|
|
Quantitative continue
|
] 21 h - 00 h]
|
6
|
|
|
] 00 h - 03 h]
|
7
|
|
|
] 03 h - 06 h]
|
8
|
|
|
Référé
|
1
|
1
|
Qualitative dichotomique
|
|
|
|
|
Non référés
|
0
|
2
|
Quantitative continue
|
-
|
-
|
-
|
|
]0 - 1[
|
0
|
1
|
|
[1 - 2[
|
1
|
1
|
Quantitative continue
|
[2 - 3[
|
2
|
2
|
|
[3 - 4[
|
3
|
2
|
|
= 4 heures
|
4
|
2
|
Quantitative continue
|
-
|
-
|
-
|
|
] 0 - 24]
|
1
|
1
|
|
] 24 - 48]
|
2
|
2
|
Quantitative continue
|
] 48 - 72]
|
3
|
2
|
|
] 72 - 96]
|
4
|
2
|
|
= 96 heures
|
5
|
2
|
|
Absence
|
0
|
2
|
Qualitative dichotomique
|
|
|
|
|
Présence
|
1
|
1
|
Qualitative dichotomique
|
Absence
|
0
|
2
|
|
Présence
|
1
|
1
|
Qualitative dichotomique
|
Absence
|
0
|
2
|
|
Présence
|
1
|
1
|
Qualitative dichotomique
|
Absence
|
0
|
2
|
|
Présence
|
1
|
1
|
Qualitative dichotomique
|
Absence
|
0
|
2
|
|
Présence
|
1
|
1
|
Qualitative dichotomique
|
Absence
|
0
|
2
|
|
Présence
|
1
|
1
|
|
Absence
|
0
|
2
|
Qualitative dichotomique
|
|
|
|
|
Présence
|
1
|
1
|
|
Absence
|
0
|
2
|
Qualitative dichotomique
|
|
|
|
|
Présence
|
1
|
1
|
|
Absence
|
0
|
2
|
Qualitative dichotomique
|
|
|
|
|
Présence
|
1
|
1
|
Qualitative ordinale
|
Classe I
|
1
|
-
|
|
Classe II
|
2
|
|
Classe d'âge avec un intervalle de 10 ans
Heure de la piqûre
Période de la piqûre
Classe de la période de piqûre avec un
intervalle de
3 heures
Référence
Temps post-piqûre
Classe du temps post-piqûre avec un intervalle
d'une heure
Durée d'hospitalisation
Classe de la durée d'hospitalisation avec
un intervalle de 24 heures
Vomissement Digestif
Fièvre
Sueur
Tachycardie Priapisme Cardiovasculaire Respiratoire
Neurologique
Classe à l'admission
Classe III 3
Guérison 0 2
Prognostic vital Qualitative dichotomique
Décès 1 1
Tableau VI : Les différents
codes affectés pour toutes les variables étudiées
(suite)
Variables étudiées
|
Nature de variables
|
Modalités
|
Codes affectés
Codes pour
pour toutes les
calculer le
variables
risque relatif
|
Traitement
|
Qualitative dichotomique
|
Absence de traitement Présence de traitement
|
0
1 -
|
Doliprane Aspégic Primperan Dobutrex Adrénaline
Lasilix Nepressol Atropine Staphymicine Pénicilline-G Hypnovel Valium
Gardénal HSHC Xylocaine
Hydrocortisone Phenergan
Sérum
antitétanique Flebocar Hemacel Cetamyl Floxapen
Serum salé 9%o
Serum glucosé Oxygène
|
Qualitative dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative
dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative
dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative
dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative
dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative
dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative
dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative
dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative dichotomique Qualitative
dichotomique Qualitative dichotomique
|
Absence Présence Absence Présence Absence
Présence Absence Présence Absence Présence Absence
Présence Absence Présence Absence Présence Absence
Présence Absence Présence Absence Présence Absence
Présence Absence Présence Absence Présence Absence
Présence Absence Présence Absence Présence Absence
Présence Absence Présence Absence Présence Absence
Présence Absence Présence Absence Présence Absence
Présence Absence Présence
|
0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1
0
-
1
0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1
|
VII. Exploitation des données et
méthodologie statistique
1. Critères d'inclusion
Tous les patients résidents, victimes de la piqûre
de scorpion et qui se sont présentés à l'une des
structures sanitaires du Ministère de la Santé sont retenus pour
l'étude.
2. Critères d'exclusion
Tous les patients résidents ou non, piqués par
un scorpion et qui se sont présentés à une structure
sanitaire autre que celle du Ministère de la Santé ne sont pas
pris en compte dans ce travail. La collecte de l'information a
été réalisée durant les années 2002, 2003,
2004, 2005 et 2006, par le professionnel de santé en charge du patient
(médecin ou infirmier) au moment de sa réception et au fur et
à mesure de l'examen, du traitement et de l'évolution de
l'état clinique. Les données recueillies ont été
analysées mensuellement, au niveau de chaque province, par l'animateur
de la cellule épidémiologique provinciale, et transmises au CAPM
sous forme de relevé mensuel. Elles ont alors été
compilées au niveau du CAPM.
Les indicateurs de suivi suivants ont été
étudiés (Ouakrim 1983, ***,****) :
- nombre de piqûres de scorpion en fonction des mois de
l'année ;
- le pourcentage de patients âgés de moins de 15 ans
qui est la proportion des patients âgés de moins de 16 ans parmi
les sujets piqués ;
Patients à un âge
|
Nombre de cas de PS ans
= 15
= =
15 0
ans ( )
0× 100
Nombre total PS
|
- sex- ratio masculin/féminin [rapport nombre de sujets de
sexe masculin sur nombre de sujets de sexe féminin];
Masculin
=
Sex ratio
-
Fé in
min
- incidence de la piqûre de scorpion [nombre de nouveaux
cas apparus dans la population générale pendant la période
de surveillance] ;
*** Santé en chiffre 2001. Direction
de la Planification et des Ressources Financières. Division de la
Planification et des Études. Service des Études et de
l'Information Sanitaire. Ministère de la santé. Royaume du Maroc.
LABEL IMPRESSION. 265.
**** Gestion des services de santé : les indicateurs et
leur utilisation. Rabat (Maroc): Institut National d'administration sanitaire
(INAS), 1992: 50-69.
Incidence PS
|
Nombre de cas de PS par année
( )
0 00 1000
= ×
Population totale
|
- taux d'envenimation [proportion des sujets envenimés
(classe II, III) parmi les sujets piqués durant la période de
surveillance] ;
Taux d envenimati on '
( ) ( )
Nombre de cas cl II cl lII
. .
+
0=
0 ( ) 100
×
Nombre de cas cl I cl II cl III
. . .
+ +
- taux de létalité générale
[proportion des sujets décédés parmi les sujets
piqués durant la période de surveillance] ;
Taux de létalié générale
|
Nombre de décès par PS
( )
0 0 100
= ×
Nombre total des PS
|
- taux de létalité spécifique par
envenimation [proportion des sujets décédés parmi les
sujets envenimés (classe II et III) durant la période de
surveillance] ;
Taux de létalié par envenimati
|
Nombre de décès par PS
on ( )
0 0 100
= ×
Nombre total des envenimés par PS
|
- taux de mortalité général [rapport du
nombre de décès par piqûre de scorpion survenu pendant la
période de l'étude sur l'effectif de la population pendant cette
période]. On l'exprime habituellement en nombre annuel de
décès pour 1 000 personnes ;
Taux de mortalité général
|
Nombrede décès par PS
( 00 ) 1000
0 = ×
Population générale
|
- pourcentage des patients hospitalisés [rapport du nombre
de sujets hospitalisés sur le nombre total des sujets piqués]
;
Taux d
|
'
|
hospitalisation
|
Nombre de cas hospitalis és
( )
0 0 100
= ×
Nombre total PS
|
- pourcentage des patients ayant nécessité un
traitement [rapport du nombre de patients traités sur le nombre total
des sujets piqués] ;
Taux de traitement
|
( ) 100
T 1
0 ×
=
0T T
0 1
+
|
- adéquation de références [rapport du
nombre de sujets hospitalisés sur le nombre de patients
référés] ;
Adequation des références =
|
Nombre des
|
hospitalisés
|
Nombre des
|
cas référés
|
- Taux de létalité hospitalière par
envenimation qui est la proportion des sujets décédés
parmi les sujets envenimés (classe II et III) durant la période
de surveillance à l'hôpital ;
Nombre de décès par PS suite à une
envenimation
Taux de létalié hospitalié
( )
0 0 100
Nombre totaldes envenimés par PS
= ×
La méthodologie statistique s'est basée sur deux
axes : la statistique descriptive et la statistique analytique.
3. Statistique descriptive
L'objectif de la statistique descriptive est de décrire,
c'est-à-dire de résumer ou représenter, par des
statistiques, les données disponibles quand elles sont
nombreuses.
Elle consiste à dégager les fréquences et
les caractéristiques de chaque paramètre étudié ce
qui nous a permis de dresser un profil épidémiologique des
piqûres et des envenimations scorpionique au niveau de notre
échantillon. Les résultats sont exprimés en valeurs brutes
pour les variables qualitatives et en moyennes #177; l'écart type pour
les variables quantitatives. Le nombre de données valides (n actif) pour
chaque variable a été noté dans la partie
résultats.
3.1. La moyenne arithmétique
La moyenne est un paramètre de tendance centrale qui
sert à résumer une série de données d'une variable
quantitative. Dans notre étude, nous l'avons calculé pour les
variables âge, temps post-piqûre et durée
d'hospitalisation.
1 2 ... 1
+ + +
X X N X
= i
N Ni=1
X = X
N
(Ancelle T. Statistique/épidémiologie. Collection
"Sciences fondamentales". Editions Maloine, Paris 2002 : p 26)
3.2. Ecart type et variance (SCE)
L'écart type appelé encore déviation
standard est un indicateur de dispersion extrêmement utilisé. Plus
il est élevé, plus la dispersion autour de la moyenne est
élevée, par contre à l'opposé plus il est faible,
plus cette dispersion est resserrée.
N
1
=
N
=
i
1
( )2
X i X
-
Ecart type ó
- =
(Ancelle T. Statistique/épidémiologie. Collection
"Sciences fondamentales". Editions Maloine, Paris 2002 : p 32).
La variance est le carré de l'écart type :
N
1
2 =
ó
1
N
=
i
2
N 2
( ) 2 1
X X
- = -
i = ( )
X X
i
N i 1
On utilise très souvent une méthode plus pratique
pour calculer la variance :
ó 2 = 1 N
N i = 1
N N N N
2
( ) 2 2
1 1
- = - + = - +
2
( 2 )
X X X X
2 { X X X X
X X 2 }
N
i i 1
i i i i i
N i = = = =
1 i 1 1
ó
1
2 =
2 2 1
2 - + = -
X X X X
2
2 )
i i
N N
i = 1 i = 1
N
( X
N
2
N
2 1 2
N
= X
N
i = 1
ó
X i 2
N 1
i=
i
O : Effectifs observés
C : Effectifs théoriques = O 1+ O
2 2 ddl : Degré de liberté
N : Total général
Formulation :
Classe 1 Classe 2 Total
Observé O1 O2
Théorique C C
Total N
4. Statistique analytique
La statistique analytique s'est basée sur des tests
d'association tels que le test Khi-deux (÷2),
l'écart réduit (å), le coefficient de
corrélation (r), l'analyse en composante principal (ACP), l'analyse de
variance à un facteur (ANOVA) et le risque relatif (RR).
4.1. Le test Chi-deux d'indépendance
(÷2)
Le test Chi-deux est un test non paramétrique
conçu pour déterminer si la différence entre deux
distributions de fréquences est attribuable à l'erreur de
l'échantillonnage (hasard) ou est suffisamment grande pour être
statistiquement significative.
- Variable qualitative à deux classes
(k=2)
Lorsqu'on désire comparer la liaison entre deux classes
d'une variable qualitative (le sexe, la période de la piqûre ....)
sur un échantillon.
Variables Qualitatives
Paramètres étudiés Effectifs des classes de
chaque variable
Séries comparées Effectifs théoriques
supérieurs ou égaux à 5
Hypothèse nulle Les deux variables sont
indépendantes
H1 bilatérale Les deux variables sont liées
Le nombre de degré est calculé par le nombre de
classes moins le nombre de relations.
Le nombre de classes est de 2, et on a une seule relation: O1obs
+ O2 obs = O1th + O1th = N. Conditions d'application
:
L'effectif théorique C doit être supérieur ou
égal à 5.
2 ( )
O C
i i
-
obsC
i i
= 1
÷
2
2
=
Test du
÷2
:
ddl = 2 - 1 = 1
(Schwartz D. Méthodes statistiques à l'usage des
médecins et des biologistes. Collection "Statistique en Biologie et
en Medecine". Editions flammarion medecine-sciences, paris 1993 : p 81).
Si l'effectif théorique est
inférieur à 5 on procède à faire la correction de
Yates :
Chi deux Yates ÷
- =
( )
2() 2
O C
- - 0 . 5
i i
obs =
YatesC
i i
= 1
Avec : O : l'effectif observé,
C : l'effectif théorique
(Schwartz D. Méthodes statistiques à l'usage des
médecins et des biologistes. Collection "Statistique en Biologie et
en Medecine". Editions flammarion medecine-sciences, paris 1993 : p 278).
Résultats
H1 ÷2
REJET H0 INTERPRETATION
|
bilatérale < 2
÷ 0 Non Les deux variables ne sont pas
significativement liées
5 0
2 2
÷ 0 Oui Les deux variables sont liées
5 0
La valeur du x2 calculé est comparée
à celle du x2 théorique (Annexe VII) qui existe dans
le tableau du x2. Cette valeur théorique correspond à
l'intersection du nombre de degrés de liberté (ddl) et du niveau
de signification choisi (ri).
- si la valeur de x2 calculée est
supérieure à la valeur théorique à 5% (ri=0.05),
les 2 variables étudiées sont liées et le chie-deux est
dit significatif (S ou *).
- si la valeur de x2 calculée est
supérieure à la valeur théorique à 1% (ri=0.0 1),
les 2 variables étudiées sont très liées et le
chie-deux est dit très significatif (T.S ou **).
- si la valeur de x2 calculée est
supérieure à la valeur théorique à 1%o (ri=0.001),
les 2 variables étudiées sont très liées et le
chie-deux est dit hautement significatif (H.S ou ***).
- si la valeur de x2 calculée est
inférieure à la valeur théorique à 5% (ri=0.05),
les 2 variables ne présentent aucune liaison et son très
vraisemblablement indépendantes (N.S).
- Test d'indépendance de deux variables
qualitatives à plusieurs classes :
÷2 de
contingence
Lorsqu'on désire comparer la liaison entre deux
variables qualitatives à plusieurs classes observées (pronostic
vital en fonction des différents paramètres ...) sur un
échantillon (test d'indépendance).
Variables Qualitatives
Paramètres étudiés Effectifs des classes de
chaque variable
Séries comparées Effectifs théoriques
supérieurs ou égaux à 5
Hypothèse nulle Les deux variables sont
indépendantes
H1 bilatérale Les deux variables sont liées
Oij : Effectifs observés ti : Totaux des lignes
nj : Totaux des colonnes
Cij : Effectifs théoriques = tin j
N
r : Nombre de lignes
k : Nombre de colonnes ddl : Degré de liberté
N : Total général
Formulation :
Total
|
|
Variable B
|
|
Total
|
B1
|
B2
|
... Bj ...
|
B~
|
O1,1
C1,1
O2,1
C2,1
...
Oi,1
Ci,1
...
Or,1
Cr,1
|
O1,2 C1,2
O2,2
C2,2
...
Oi,2
Ci,2
...
Or,2
Cr,2
|
... O1,j
C1,j ...
... O2,j C2,j ...
... ... ...
... Oi,j Ci,j
... ... ...
... Or,j Cr,j ...
|
O1,k
C1,k
O2,k
C2,k
...
Oi,k
Ci,k
...
Or,k
Cr,k
|
t1
t2 ...
ti
...
tr
|
n1
|
n2
|
... nj ...
|
nk
|
N
|
Conditions d'application :
Tous les effectifs théoriques Cij doivent
être supérieurs ou égaux à 5.
Test du
÷2
:
r ( ) 2
k O C
-
ij ij
obsC i=1 j=1 ij
÷
2
ddl = (r-1) (k-1)
(Schwartz D. Méthodes statistiques à l'usage des
médecins et des biologistes. Collection "Statistique en Biologie et
en Medecine". Editions flammarion medecine-sciences, paris 1993 : p 81).
Si l'effectif théorique est
inférieur à 5 mais supérieur à 3 on procède
à faire la correction de Yates :
( ) 2
r k O C
- - 0 . 5
ij ij
C
=1 j ij
=1
Chi deux Yates
- =
( ) ÷
obs
Yates =
i
Avec : O : l'effectif observé,
C : l'effectif théorique
(Schwartz D. Méthodes statistiques à l'usage des
médecins et des biologistes. Collection "Statistique en Biologie et
en Medecine". Editions flammarion medecine-sciences, paris 1993 : p 278).
Résultats
bilatérale < 2
÷ 0 Non Les deux variables ne sont pas
significativement liées
5 0
2 2
÷ 0 Oui Les deux variables sont liées
5 0
La valeur du x2 calculé est comparée
à celle du x2 théorique (Annexe VII) qui existe dans
le tableau du x2. Cette valeur théorique correspond à
l'intersection du nombre de degrés de liberté (ddl) et du niveau
de signification choisi (ri).
- si la valeur de x2 calculée est
supérieure à la valeur théorique à 5% (ri=0.05),
les 2 variables étudiées sont liées et le chie-deux est
dit significatif (S ou *).
- si la valeur de x2 calculée est
supérieure à la valeur théorique à 1% (ri=0.0 1),
les 2 variables étudiées sont très liées et le
chie-deux est dit très significatif (T.S ou **).
- si la valeur de x2 calculée est
supérieure à la valeur théorique à 1%o (ri=0.001),
les 2 variables étudiées sont très liées et le
chie-deux est dit hautement significatif (H.S ou ***).
- si la valeur de x2 calculée est
inférieure à la valeur théorique à 5% (ri=0.05),
les 2 variables ne présentent aucune liaison et son très
vraisemblablement indépendantes (N.S).
Si l'effectif théorique est
inférieur à 3 on procède à faire le test exact de
Fischer : Le test s'applique exclusivement à un tableau d'effectifs
à 4 cases.
Echantillon 1
Classe de la variable
|
2
|
Totaux
|
Caractère présent
|
a
|
b
|
t1
|
Caractère absent
|
c
|
d
|
t2
|
Totaux : effectifs des échantillons
|
n1
|
n2
|
N
|
En faisant varier les effectifs des cases sans changer les totaux
marginaux pour chaque t n n n t t
1 ! 2 ! 1 ! 2
!
combinaison i, telle que 1 1
a i a
= - , on calcule p i =
N a b c d N
! ! ! ! !
Le calcul du test donne directement la valeur de p:
Schwartz D. Méthodes statistiques à l'usage des
médecins et des biologistes. Collection "Statistique en Biologie et
en Medecine". Editions flammarion medecine-sciences, paris 1993 : p 278).
4.2. L'écart réduit (å)
L'écart réduit sert à comparer entre
fréquences ou deux pourcentages observés P1 et P2 sur des
effectifs de N1 et N2 respectivement au niveau de deux échantillons
quelconques A et B. Dans la présente étude nous l'avons
utilisé pour comparer les létalités spécifiques.
P P
1 2
-
Ecart réduit
-
=
åobs
P th
1 1
( )
1 - P +
th N N
1 2
N P N P
+
1 1 2 2
N N
1 2
+
p théorique =
et p q avec NP et NQ
+ = 1 > 5 > 5
(Schwartz D. Méthodes statistiques à l'usage des
médecins et des biologistes. Collection "Statistique en Biologie et
en Medecine". Editions flammarion medecine-sciences, paris 1993 : p 58).
Où p et q désignent les proportions
évaluées sur l'ensemble des deux échantillons.
L'écart réduit calculé est confronté
à celui de la table de l'écart réduit (Annexe VIII) et en
fonction du niveau de signification on a :
- si la valeur de åobs calculée est
supérieure à la valeur théorique à 5%
(á=0.05), les 2 variables étudiées sont liées et
l'écart réduit est dit significatif (S ou *).
- si la valeur de åobs calculée est
supérieure à la valeur théorique à 1% (á=0.0
1), les 2 variables étudiées sont très liées et
l'écart réduit est dit très significatif (T.S ou **).
- si la valeur de åobs calculée est
supérieure à la valeur théorique à 1 %o
(á=0.00 1), les 2 variables étudiées sont très
liées et l'écart réduit est dit hautement significatif
(H.S ou ***).
- si la valeur de åobs calculée est
inférieure à la valeur théorique à 5%
(á=0.05), les 2 variables ne présentent aucune liaison et son
très vraisemblablement indépendantes (N.S).
4.3. Le test de corrélation
Le test de corrélation sert à étudier la
liaison entre 2 variables quantitatives. Ce test est utilisé lorsque les
deux variables X et Y sont aléatoires et jouent un rôle
symétrique (les deux variables peuvent être placées
indifféremment en abscisses ou en ordonnées). On cherche
simplement à sa voir s'il existe une liaison entre ces deux variables et
à quantifier l'intensité de la liaison.
La covariance [Cov (X,Y)] est le produit de deux termes
exprimés en unités qui peuvent être différentes.
Elle ne se prête donc pas à l'analyse statistique. On
réduit alors la covariance en la
divisant par le produit des écarts types
óx et óy de chaque
distribution. On obtient ainsi un
coefficient sans unité appelé coefficient
de corrélation r.
Ce coefficient de corrélation varie entre -1
(corrélation positive) et + 1 (corrélation négative) en
passant par 0 (absence de corrélation). Plus ce coefficient de
corrélation proche de 1, plus la liaison et forte.
Le coefficient de corrélation est un indicateur de la
force de la liaison.
Lorsqu'on désire tester l'existence d'une liaison entre 2
variables quantitatives on doit vérifier :
Variables Quantitatives
Paramètres étudiés Coefficient de
corrélation
Séries comparées Appariées
Hypothèse nulles Absence de liaison entre X et Y : r =
0
H1 bilatérale Liaison entre X et Y : r? 0
H1 unilatérale Liaison positive : r>0 ou liaison
négative : r<0
Formulation :
r : coefficient de corrélation.
Xi et Yi : les valeurs X et Y d'un couple de données.
N : nombre de couples de l'échantillon
étudié.
ddl : degrés de liberté.
Principe du test :
Sous H0, le coefficient de corrélation doit être
nul. On teste donc la différence r-0, le rapport de cette
différence sur son écart type suit une loi T de Student.
Calcul intermédiaire :
N N N N N
1 1
( )
( )
( )
Cov X Y
, = - - + = - - +
X Y X Y XY XY X Y Y X X Y XY
i i i i i i i i
N i = = = = =
N i i i i
1 1 1 1 1
( )
Cov X Y
,
XY i i XY XY XY
- - +
1
N
=
= 1
N i
d
'
1 N
=
N i = 1
où Cov :
( )
X Y ,
X i Y i XY
-
Y i
X i
N
N
i = 1 et ( )
Variance Y
Variance
21 i =
( )
X
=
ó
=
i
i
ó 2 2
= X
X i N
1
=
2
= Y
Y i N
= 1
r XY
corrélation =
( )
X Y ,
Cov
N
i =1
1 N X Y XY
i i -
2
2
N
N
N
N
Y i
Xi
=
i
Y 2 1
=
-
i
NN
i = 1
i
=1
Xi
21 i =
Coefficient de
N 2 N 2
(Schwartz D. Méthodes statistiques à l'usage des
médecins et des biologistes. Collection "Statistique en Biologie et
en Medecine". Editions flammarion medecine-sciences, paris 1993 : p 274).
1 2
- r
Ecart type de r : 2
ó r
= n -
Test du coefficient de corrélation
:
r - 0
t = avec ddl = n-2
ór
Résultats
H1 t REJET H0 INTERPRETATION
bilatérale < t5% Non Absence de liaison significative
entre X et Y
2 t5% Oui Liaison entre X et Y
unilatérale < t10% Non Absence de liaison positive ou
négative entre X et Y
2 t10% Oui Liaison positive (ou négative)
entre X et Y
- si la valeur de rxy calculée est
supérieure à la valeur théorique à 5% (OE=0.05)
(Annexe IX), les 2 variables étudiées sont liées et la
corrélation est dite significative (S ou *).
- si la valeur de rxy calculée est
supérieure à la valeur théorique à 1% (OE=0.01),
les 2 variables étudiées sont très liées et la
corrélation est dite très significative (T.S ou **).
- si la valeur de rxy calculée est
supérieure à la valeur théorique à 1 %o (OE=0.00
1), les 2 variables étudiées sont très liées et la
corrélation est dite hautement significative (H.S ou ***). - si la
valeur de rxy calculée est inférieure à la
valeur théorique à 5% (OE=0.05), les 2 variables ne
présentent aucune liaison et son très vraisemblablement
indépendantes (N.S).
NB : La valeur de r calculée
peut être positive ou négative selon le type de liaison qui existe
entre les 2 variables étudiées. Pour les comparaisons avec la
valeur théorique, on utilise la valeur absolue de r.
4.4. Les régressions
Si la liaison entre deux variables aléatoires X et Y
existe, c'est à dire si le coefficient de corrélation
rxy est significatif, on peut établir les droites de
régressions en supposant que la nature de cette liaison est
linéaire.
Cependant, le choix de cette droite dépend d'un
critère qu'il faudra fixer. Le critère mathématique
habituel est celui des moindres carrés Selon ce critère,
on cherche à minimiser la somme des carrés des écarts (=
variance) entre les valeurs estimées et les valeurs observées de
la variable dépendante.
- Droite de régression de Y en fonction de X
:(Do)
En formule, la droite de régression (comme toute droite)
sera donnée par Y c = a + bX
Où X = la valeur de la variable indépendante
Yc = la valeur estimée (calculée) de la
variable dépendante
a = l'ordonnée à l'origine de la valeur de
Yc lorsque X = 0
b = la pente de la variation de Yc pour une variation
d'une unité de X
n = le nombre de paires de valeurs observées
Propriétés de la droite de régression
Par définition, la somme est minimale et que les
écarts «positifs» sont compensés par des écarts
«négatifs» équivalents.
N 2 N 2
( )
Y Yc de plus ( ) 0
- Y Yc
- =
i =1 i =1
Pour calculer la pente (b), nous avons à
déterminer une droite représentant, dans le nuage de points d'un
échantillon, la variation de Y en fonction de X. La droite de
régression de Y en fonction de X est déterminée de la
manière suivante:
On pose
Y-Y=b(X-X)
Y = bX + Y - bX
b est la pente de cette droite.
N
( ) ( ) ( )
X X Y Y
- -
i i
b
cov X Y
, i = 1
=
2
ó
X
i
N
=
( ) 2
X X
-
i
1
Ou plus simplement si on procède au développement
:
N
N
N
Xi
Yi
Yi
i = =
1 1
i
Xi
N
i
=
1
2
b
N
X
N
21 i =
i
X
i
N
=
1
Droite de régression de X en fonction de Y :(
'
D0 )
Comme précédemment, on posant) Y - Y
= b'(X - X) ; on arrive à des
équations semblable ; et la pente de cette droite serait :
N
N
N
Xi
Y i
1
Xi
Y i
'
=
N
1
i
2
b
N
Y
N
Y i
21 i =
N
i
=
1
= =
1 i
i
En tenant compte de la formule du coefficient de
corrélation rxy, on peut voir facilement que :
rXY 2 =b·b '
4.5. L'analyse de variance à un facteur
(ANOVA)
Normalité des
échantillons
Seuls des échantillons suivant une loi normale peuvent
faire l'objet d'une analyse de variance paramétrique. Pour
vérifier que la distribution d'un échantillon suit une loi
normale, il est possible d'utiliser le test de Kolmogorov Smirnov ou
Lillifors. Il s'agit d'un test non- paramétrique qui de
façon générale permet des tester si une variable X suit
une distribution définie par sa fonction de répartition. Il
s'applique donc en particulier à la fonction de répartition en S
de la loi normale et permet de tester la normalité d'une distribution.
Une valeur p<0.05 signifie que la distribution observée
s'écarte d'une distribution normale.
Hom oscédascticité des
variances
Pour vérifier que la distribution d'un
échantillon à des variances égales, il est possible
d'utiliser le test de Bartlett ou le test de Levene ce
dernier a le même objet que le test de Bartlett. Il a l'avantage
d'être plus robuste et de ne pas exiger une normalité stricte des
distributions.
La distribution de notre échantillon suit une loi normale
et des variances égale, par se que on a un effectif grand.
Test pour comparer plusieurs
moyennes
Test de Fisher-Snedecor, analyse de la variance (ANOVA).
Lorsqu'on désire comparer les moyennes observées
sur plusieurs échantillons.
Variables Quantitatives
Paramètres étudiés Variances Séries
comparées Indépendantes
Hypothèse nulle SCEfactorielle =
SCErésiduelle : les moyennes sont identiques
H1 unilatérale SCEfactorielle > SCE
résiduelle : les moyennes sont différentes
Formulations :
- SCEfactorielle : La variance entre séries
étudiées.
- SCErésiduelle : La variance résiduelle
ou variance entre individus de chaque série.
- K1 et k2 : degrés de liberté.
Les distributions des populations d'où proviennent les
échantillons doivent être normales suit alors une loi normale (0,
2 )
N ó et même variance.
Principe du test
On teste le rapport de la variance factorielle (ou variance
entre séries) et de la variance résiduelle (ou variance entre
individus indépendamment de la série). Sous l'hypothèse
nulle, les individus proviennent de la même population. La
variabilité est identique entre séries et entre individus de
chaque de série.
H0 : ì1 =ì2
=··· =ìy =ì les y
groupes ont la même moyenne
H1 : ? (i,j) :ì j ?
ì j Il y a au moins deux moyennes qui différent
Calculs intermédiaires
ni : les effectifs de chaque série. Ti : totaux des
observations de chaque série.
N : nombre total des observations. Tg : total
général des observations.
c : nombre de séries comparer. 2
x: total des carrés des
observations.
VARIANCE NUMÉRATEUR (NUM) DÉNOMINATEUR
(ddl) VARIANCE = NUM/DDL
SCEfactorielle
SCE résiduelle
T2
i -
n i
i n
= i n
= T 2
x 2 i
-
i n
= 1 i i
= 1
c-1 óg
N-c 2
ó
N
2
r
T2
g
i n
=
i
1
Test F:
F
=
2
Ti
2 -
x
1
i
=
SCE SCE
factoriell e
e =
i n =i n
=
i i
n
= 1
N c
-
factoriell
2
i n
=
T g
1
c
i
N
=
1
T2
i
ni
SCE
ddl
résiduelle
résiduelle
avec : k1 = c-1 et k2 = N-c
(Schwartz D. Méthodes statistiques à l'usage des
médecins et des biologistes. Collection "Statistique en Biologie et
en Medecine". Editions flammarion medecine-sciences, paris 1993 : p 274).
Résultats
H1 F REJET H0 INTERPRETATION
IC RR
ln(
|
)
|
95%
|
= ln( ) #177; 1 . 96
RR
|
|
|
|
|
|
unilatérale < F5% Non Les moyennes ne différent
pas significativement (Annexe XI)
= F5% Oui Les moyennes différentes significativement
((Annexe XI)
Procédure de Duncan
C'est une procédure de comparaisons multiples qui
permet de comparer toutes les paires de moyennes, en contrôlant le risque
alpha général à un niveau défini. C'est une
procédure par étape, reposant sur une Studentized range
distribution. Bien qu'elle ne fournisse pas d'estimation d'intervalles
pour la différence entre chaque palier de moyennes, cette
procédure indique quelles moyennes sont significativement
différentes les unes des autres.
Nous avons également utilisé le test de comparaison
multiple par paire de différence la moins significative (LSD) qui permet
aussi d'effectuer la comparaison par paire de moyennes.
4.6. Les risques relatifs (RR)
Le risque relatif (RR), ou ratio de risque, correspond au
rapport de l'incidence chez les exposés (Ie) sur l'incidence
chez les non-exposés (Ine). Il est utilisé très
fréquemment en recherche étiologique.
Tableau VII : Evaluation de la
valeur diagnostique d'une méthode de dépistage
Maladie présente Maladie
absente
|
Signe présent
|
A VP (Vrais Positifs) : ce
sont les individus atteints chez lesquels le signe est
présent.
|
B FP (Faux Positifs) : le
signe est présent et les individus ne sont pas atteints.
|
|
|
|
Signe absent
|
C FN (Faux Négatifs)
: ce sont les individus atteints chez lesquels le signe est
absent
|
D VN (Vrais Négatifs)
: le signe est absent et les individus ne sont pas atteints.
|
|
|
|
A
Avec I e ne
: = et I
C
=
C D
+
RR = Ie
Ine
AB
+
IC
|
RR RR e
= #177;
95 %
|
#177; 1 . 96
|
|
B D
+
( ) ( C D ) C
A B A
+ +
|
|
|
B D
+
( ) ( C D ) C
A B A
+ +
ICRR= e IC(LnRR)
(Schwartz D. Méthodes statistiques à l'usage des
médecins et des biologistes. Collection "Statistique en Biologie et
en Medecine". Editions flammarion medecine-sciences, paris 1993 : p 194).
Les risques Ie et Ine étant des
valeurs comprises entre 0 et 1, le RR est un nombre sans unité compris
entre 0 et l'infini.
Interprétation d'un risque relatif (RR)
:
· Si RR = 1 (la valeur 1 est comprise entre les bornes
de l'IC 95%), cela signifie que l'on n'a pas détecté
d'excès de risque dans le groupe exposé. Il n'y a pas de
relation démontrée entre la maladie et l'exposition au
facteur étudié.
· Si RR est significativement supérieur à
1 (borne inférieure de l'IC 95% >1). Cela signifie qu'il
existe un excès de risque dans le groupe exposé. Il ya donc une
relation entre l'exposition au facteur étudié et la survenue de
la maladie. Le facteur peut être considéré comme un
facteur de risque. On conclut en affirmant que si un sujet est
exposé, le risque de contracter la maladie est RR fois supérieur
que s'il n'était pas exposé.
· Si RR est significativement inférieur à
1 (borne supérieure de l'IC95% <1), cela signifie qu'il
existe un risque moindre de contracter la maladie s'il y a exposition au
facteur. Ce facteur peut être considéré comme
facteur protecteur. Un RR égal à 0.1 pour un
facteur protecteur est l'équivalent d'un RR égal à 10 pour
un facteur de risque.
4.7. L'analyse en Composante Principale
(ACP)
4.7.1. Introduction
L'analyse en composantes principales est une méthode
descriptive dont le but est de représenter, sous formes graphique, un
tableau de données quantitatives X (n, p) représentant n
individus décrits par p variables dans un espace de dimension
inférieur k<p.
4.7.2. But et cadre de l'ACP
L'ACP permet de présenter, sous forme graphique le
maximum d'information contenue dans un tableau de données X (n, p) (n
lignes, p colonnes), représentant n individus décrits par p
variables quantitatifs. Ceci s'effectue par projection orthogonale du nuage
initial dans ce nouveau sous espace.
On montre que le sous espace Fk de dimension K est
engendré par K vecteurs propres de la matrice d'inertie VM
associée aux K plus grandes valeurs propres.
V étant la matrice de variance covariance et M la
métrique utilisé.
Ces vecteurs propres sont appelés axes principaux
d'inertie.
Son domaine d'application est très vaste. Ainsi, si
l'ensemble des individus doit être homogène, l'ensemble de
variables peut être hétérogène.
4.7.3. Principe générale de
l'ACP
L'algorithme de l'ACP effectue sur la matrice
individus/variables, différentes opération (centrage et
réduction des données, diagonalisation de la matrice d'inertie,
extraction de valeurs propres et de vecteurs propres...), dont le but est de
diminuer le nombre de variables initial à un petit nombre de variables
obtenues par combinaison des premières.
En résumé, l'algorithme de l'ACP procède en
deux étapes :
La 1ere étape :
Consiste à élaborer à partir de la matrice
individus/variables, la matrice de variance covariance ou la matrice de
corrélation, appelée matrice d'inertie.
Variables initiales Composantes principales
x1, x2, , xn x1, x2, , xp
Matrice de Corrélation ou Matrice de Variance
covariance
1 1
2
. .
|
|
Matrice Individus/Variables
|
|
|
|
|
|
|
2
ACP
.
.
n
n
Ces nouvelles composantes forment les axes des graphiques de
représentation. - Centrage et Réduction
Quand les variables sont mesurées avec des
échelles différentes où elles ont des dispersions
hétérogènes, il peut s'avérer utile de centrer et
de réduire ces variables.
· Centrer une variable consiste à en
soustraire sa moyenne :
Soit le tableau de données X (n,p) rassemblant les
observations de p variables sur n individus :
X =
X11 X12 X1p
Xij .
X1n Xnp
· Réduire une variable consiste
à la diviser sur son écart-type
Le tableau Z tel que : J j
Z ij = ( X ij - X ) / S est
le tableau de données centrées et réduites
associé
à X.
ój : écart-type de la variable Xj.
Matriciellement : Z=Y.D1/s
Avec D1/s est la matrice diagonale des inverses des
écarts-types et Y est le tableau des données centrées.
1/S1 0 0
0 1/Sj 0
0 0 1/Sp
D1/s =
Remarque
Une variable centrée réduite satisfait aux deux
propriétés suivantes : v Sa moyenne est nulle.
v Son écart type est égal a un.
Cela permet d'obtenir des données indépendantes de
l'échelle choisie.
-Matrice de variance covariance et Matrice de
corrélations
Les variances et les covariances sont représentées
sous la forme d'une matrice carrée symétrique, appelée
matrice de variance covariance des p variables :
S11 S12 S1p
V = Si1
Si2 Sip
Sip Sp2 Spp
Cette matrice s'écrit comme suit : V=Y'DY
D= (1/n).I est une matrice diagonale de taille n, Y est le
tableau de données centrées et Y' la matrice
transposée.
La réduction des données peut conduire au calcul
des coefficients de corrélation des différentes variables
considérées deux à deux :
r ij = cov( xi,x j
)/(s i ,s j )
Ces coefficients peuvent être réunis en une matrice
carrée symétrique à éléments
Diagonaux unitaires, appelée matrice de
corrélation :
R =
1 r12 r1p
r21 1 r2p
r1p r2p 1
Obtenue matériellement par : R= D1/s
V D1/s =Z' D Z
Avec D1/s est la matrice diagonale des inverses des
écarts-types et Z est la matrice de données centrées
réduites et Z' la matrice transposée.
La 2eme étape :
Consiste en cherchant les valeurs propres et les vecteurs
propres pour diagonaliser la matrice de corrélation:
Z1 Z2 Zp
Matrice des Vecteurs propres
X1 X2 Xp
Matrice de Corrélation ou Matrice de
Variance-Covariance
Diagonalisation
X1
X2
xp
12 p
1
2
.
.
.
.
.
p
ë1
ë2
Matrice diagonale
-Choix de la métrique M
En pratique, les métriques usuelles utilisées en
ACP sont :
· M=Ip : matrice d'identité
Cette métrique s'emploie lorsque les variables sont
mesurées dans des unités identiques et des variances de
même ordre.
La matrice à diagonaliser VM = VI p = V est donc la
matrice de variance covariance des variables.
· M=D1/s 2 : matrice diagonale des inverses des
variances
Cette matrice s'emploie lorsque les variables sont
mesurés dans des unités différentes ou lorsqu'elles ont
des variances différentes.
L'emploie de cette métrique revient à analyser le
nuage centré réduit avec la métrique Ip, ce qui
rend les résultats indépendants des unités de mesure
choisies pour les variables.
- Axe principaux- facteurs principaux
Les vecteurs propre de la matrice d'inertie VM sont
appelés axes principaux d'inertie. A l'axe
principale a est associé le facteur principal
: U=M.a
Remarque
Si M=Ip, les facteurs principaux et les axes principaux seront
confondus.
-Composantes principales
Ce sont les nouvelles variables Ci définies par les
facteurs principaux Ui :
Ci=X x Ui
Ci est le vecteur reformant les coordonnées des
projections des individus sur l'axe défini par l'axe principal ai.
Ces composantes sont obtenues par des combinaisons
linéaires des variables.
On montre que ces nouvelles composantes sont :
· Centrées
· De variance égale à la valeur propre
correspondante.
· Orthogonales, et donc non corrélées entre
elles.
4.8.4. Qualité de la projection
Une valeur propre représente la variance des individus
sur l'axe correspondant. Par conséquent, le rapport de chaque valeur
propre ë à la somme de toutes les valeurs propres ? ë fournit
un renseignement intéressant sur la part de toute l'information initiale
visible sur chaque axe.
%variance ë i ë i
=
i
La première composante (axe horizontal) est celle qui
résume le mieux les informations contenues dans le tableau .la
deuxième (axe vertical) apporte un pourcentage inférieur mais
complémentaire d'information, et ainsi de suite.
Remarque :
La somme des pourcentages d'explication des deux composantes
renseigne sur le taux de déperdition d'information à partir des
données de bases. Ce qui permet de déterminer le nombre d'axes
à prendre en compte.
5 - Système d'information géographique
(S.IG)
ArcView® 8.1 est un système
d'information géographique qui vient avec un ensemble complet des
données tous usages, prêts à être employé.
Pour beaucoup d'applications nous pouvons employer ces données pour
créer des cartes dans ArcView® 8.1. Nous pouvons
également employer ces données comme base à laquelle on
peut ajouter nos propres données. A titre d'exemple, nous pouvons faire
une carte du Maroc et puis ajouter nos propres données tabulaires (taux
de létalité, incidence, taux de mortalité, sexe
ratio.....) au sujet des régions et des provinces du Maroc à la
carte.
L'exactitude d'une carte ne dépend pas de
l'échelle de la carte. Au lieu de cela, elle dépend de
l'exactitude des données originales employées pour compiler la
carte, comment exactement ces données de base ont été
transférées sur la carte, et la résolution à
laquelle la carte est imprimée ou montrée.
CARTOGRAPHIE ET EVALUATION DE LA
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