Les effets de l'alcool sur le
système nerveux
L'alcool va investir la quasi totalité des cellules du
corps humain car il s'agit d'une molécule très simple et
très petite possédant deux propriétés qui la
rendent hautement diffusable dans l'organisme : elle est hydrosoluble et
liposoluble.
La molécule d'alcool ingérée passe par
l'oesophage pour se déverser dans l'estomac via le cardia. Elle atteint
ensuite le duodénum, traverse la paroi duodénale et est
transportée jusqu'au foie où elle devrait être
métabolisée et éliminée. Mais dans le cas d'une
grande quantité absorbée, le foie ne peut pas traiter en une
seule fois toutes les molécules. Impossible à stocker, elles sont
alors déversées, via le pylore, dans la grande circulation.
Le flux sanguin les transporte vers le coeur droit, les poumons,
le coeur gauche... puis dans tous les membres jusqu'aux
extrémités, dans les yeux et dans le cerveau.
Les effets nocifs de l'alcool sur l'organisme sont relativement
bien connus, dans la mesure où l'alcool est utilisé depuis
très longtemps par les populations occidentales. L'inventaire
impressionnant des effets ne veut pas dire que ce produit est plus dangereux
que les autres produits à usage limité ou interdit, il veut
simplement dire que ses effets sont mieux répertoriés.
Les effets psychotropes
Se glissant dans le moindre recoin d'eau ou de graisse, la
molécule va toucher les fentes synaptiques, carrefours d'échanges
d'informations nerveuses, et modifier ainsi les sensations, sentiments et
cognitions du buveur qui devient en quelque sorte quelqu'un d'autre.
Lors de sa consommation, l'alcool commence par stimuler
l'individu pour ensuite le calmer ou l'endormir. Il est également
désinhibiteur, c'est à dire favorisant l'échange avec les
autres mais aussi les passages à l'acte de toutes sortes (violences,
agressions, décisions irréfléchies, achats
déraisonnables, etc.). Il peut également générer
des états anxieux ou dépressifs et/ou, paradoxalement, les
combattre.
Les effets psychotropes réels induits par l'alcool
dépendent bien sûr de nombreux facteurs.
Les autres effets sur le cerveau et les nerfs
L'alcool a comme autre particularité de
détruire les neurones soit directement lors de l'absorption de doses
massives, soit en empêchant l'absorption digestive des vitamines B. Les
neurones ayant absolument besoin de ces vitamines pour vivre, il y a mort
neuronale. Cette mort neuronale se traduit par trois grands types de
symptômes:
Des troubles définitifs de l'équilibre, la personne
reste "ébrieuse " à vie du fait de lésions situées
au niveau du cervelet (ataxie) et des nerfs périphériques
(polynévrite).
Des troubles de la mémoire antérograde, la personne
devenant définitivement incapable de mémoriser les faits
récents, tout en gardant intact les faits anciens. Cela est dû
à des lésions de la région hippocampique du cerveau
(syndrome de Wernike)
Des troubles démentiels plus généraux,
liés à des atteintes moins localisées du cortex.
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