REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
Ministère de
l'Enseignement Supérieur et Universitaire
INSTITUT SUPERIEUR DES
TECHNIQUES MEDICALES
I.S.T.M./KINSHASA
B.P. 774-KIN XI
SECTION SANTE
COMMUNAUTAIRE
IMPACT DES
MICROCREDITS SUR LE QUOTIDIEN DES PVV. «Etude menée dans l'ONG les
Bâtisseurs dans la ville province de Kinshasa ».
NDOKABILYA DUNIA
Eustache
Mémoire
présenté et défendu en vue d'obtenir le titre
de Licencié en
Santé Communautaire
Option : Epidémiologie
Directeur :
Professeur Docteur MUTUMBI ABELI François
Année Académique 2007-2008
Chapitre 1. INTRODUCTION
1.
PROBLEMATIQUE
A quelque niveau que ce soit, le VIH/SIDA reste un
problème multidimensionnel dans ses causes et conséquences. En
effet, comme l'a écrit l'ONUSIDA dans son 4ème rapport
d'orientation, « Les conséquences de la pandémie du
VIH/SIDA ont dépassé celles de toutes les autres crises connues
dans le monde. Depuis le premier diagnostic en 1981, le VIH/SIDA aura
causé dans le monde, 20 millions de décès, 38 millions de
personnes infectées (fourchette 34.6 à 42.3 millions, dont 4.9
millions en 2004)1(*)(
*),
3.1 millions de morts en 2004, et plus de 14 millions d'orphelins. Selon le
rapport de l'ONUSIDA publié en novembre 2006, 39,5 millions de personnes
vivent désormais avec le VIH dans le monde. Parmi elles, 4,3 millions
ont contracté la maladie durant l'année 2006 (soit 400 000 de
plus qu'en 2004) et près de 3 millions en sont mortes 2(*)(
*).
Les fourchettes autour des estimations définissent les limites dans
lesquelles se situent les chiffres mêmes, sur la base des meilleures
informations disponibles.
En République Démocratique du Congo, le
Programme National de Lutte contre le Sida, PNLS, a aussi
décrit, l'épidémie du HIV/Sida comme
« un défi majeur en soi, qui aggrave les nombreux autres
défis auxquels le pays doit faire face. L'épidémie pose un sérieux
problème de santé publique et constitue une menace pour le
redressement économique et le développement. »
3(*)(
*).
En effet, avec une population globale estimée à plus ou moins 60
millions d'habitants, les données révisées et
publiées par l'ONUSIDA sur base de ses nouvelles méthodes se
présentent de la manière suivante en RD Congo, en ce qui concerne
les personnes vivant avec l'infection VIH au 31 décembre 2003, et ayant
développé ou non le SIDA 4(*)(
*).
Depuis plus de deux décennies, notre pays la
République Démocratique du Congo se voit être de plus en
plus affecté par la pandémie du VIH/SIDA. A l'instar d'autres
pays de l'Afrique Subsaharienne, les statistiques les plus récentes
démontrent que l'épidémie du VIH /SIDA en RDC est en nette
progression avec un taux de prévalence estimée à 4,1%
(PNMLS, Rapport sur l'épidémie en RDC 2007).
En effet, le nombre de personnes infectées en 2004
était de 2,6 millions contre environ 700 000 en 1995, dont environ 780
000 seraient au stade avancé de la maladie. Ce nombre
représenterait une multiplication par 3 en 10 ans du nombre de
séropositifs estimé de 1995, ce qui en terme absolu,
prédit une aggravation de la situation. Le nombre de décès
(enfants et adultes) avoisine 110.000, soit en moyenne 301 décès
par jour 5(*)(
*).
En 2006, le PNMLS donnent les statistiques suivantes :
Adultes et enfants (0-49) vivant avec le VIH: 1 230 000
Nouvelles infections à VIH chez les adultes et les
enfants (0-49): 162 770
Décès dus au SIDA chez les adultes et les enfants
(0-49): 107 720
Adultes (15-49) vivant avec le VIH: 1050000
Femmes enceintes (15-49) vivant avec le VIH (besoins en PTME) :
134 270
Prévalence du VIH (%) chez les adultes (15-49): 4%
Orphelins dus au SIDA: 430 000 (45% des orphelins)
Besoins en ARV enfants (0 - 14 ans) : 38 950
Besoins en ARV adultes (15 - 49 ans) : 164 700
Besoins en Cotrimoxazole chez l'enfant : 212 600
En RDC, l'épidémie va entraîner des pertes
cumulées en vies humaines allant de 3 540 000 en 2006 jusqu'à 4
250 000 personnes en 2010, soit une diminution de 6% de la population. De
même, l'espérance de vie va diminuer de 4,2 ans en 2010.6(*) (
*)
Si comme on pourrait le croire, l'impact démographique
du SIDA ne semble pas considérable, la question serait plutôt qui
meurt et à quel âge. Il s'agit en effet de cadres et de la
main-d'oeuvre dont le pays a besoin pour son développement. Car en
effet, de 2006 à 2010, la tranche d'âge de 15 à 49 ans va
connaître une surmortalité allant de 73 890 à 79 170
décès, soit 27% chaque année. A cause du SIDA, le nombre
d'orphelins de père et de mère atteint 950 000 en 2006, soit une
augmentation de 83 % d'orphelins par rapport au scénario sans SIDA.
Tableau- I Nombre de personnes infectées par le
VIH
de 1983-2009
Source : PNMLS, Rapport sur l'analyse de situation de
l'épidémie en RDC, septembre 2008
Les malades du SIDA sont souvent confrontés à
des dépenses de santé et de funérailles liées
à la diminution du revenu entraîné soit par la perte du
travail (stigmatisation), soit l'incapacité de travailler, ou le
coût de traitement (360 $ par an). Pour pallier ces difficultés,
les ménages affectés sont obligés de vendre leurs actifs
physiques (bétails et équipements agricoles, mobiliers et moyens
de transport), faute d'une politique de prise en charge adéquate.
Depuis les années 1990, la République
Démocratique du Congo, est caractérisée par une multitude
de problèmes dans tous les domaines de la vie : économique,
politique, culturelle, social, etc. Mais le plus marquant est sans doute le
problème lié à la crise économique. Toute personne
sensible connaît la grandeur des conséquences fâcheuses qui
découlent d'une crise économique caractérisée
notamment par l'infection et / ou l'affection du VIH/SIDA. Beaucoup de
personnes vivant avec le VIH/SIDA et d'enfants affectés par le VIH/SIDA
vivent dans des conditions de pauvreté extrême.7(*) (
*)
L'impact économique du VIH/Sida est important, il a
largement réduit les ressources économiques des familles ;
entraînant et aggravant à la fois la pauvreté. Les maladies
et les décès associés au VIH/Sida augmentent les
dépenses des familles et réduisent leurs revenus, épuisant
par conséquent leurs ressources économiques. Prendre en charge
davantage des PVV et d'OEV accroît aussi le fardeau des familles qui se
trouvent déjà dans des situations difficiles. Dans de nombreux
pays, les communautés et les familles élargies n'ont pas les
ressources nécessaires pour soutenir financièrement les PVV, OEV
et les familles affectées.8(*)
*)
Les facteurs favorisant la pauvreté dans les
familles affectées par le VIH/SIDA sont entre autres :
Ø L'augmentation des dépenses pour les soins de
santé
Ø La réduction et/ou la perte des revenus de
famille
Ø La réduction et/ou l'épuisement de la
force du travail entraînant ainsi la consommation des épargnes des
ménages.
Ø L'augmentation des dettes vis-à-vis des
tiers
Ø Les coûts des funérailles.
Ces facteurs entraînent les
conséquences suivantes :
- Changement des activités principales des
ménages
- Dépense des économies
- Recherche d'un travail
- Pratique des cultures de subsistance
- Vente des biens (bétail, terre, immobiliers, bijoux,
habits voire même des parcelles et maisons, etc.)
- Emprunt de l'argent
- Réduction de la consommation et les dépenses
sur la nourriture, la santé et l'éducation
- Émigration
- Faire travailler les enfants ou augmenter la charge de
travail des enfants
- Déscolarisation des enfants
- Recours à la mendicité
- Diversification des activités productives
- Séparation des membres du ménage.
Pour pallier toutes ces conséquences chez les PVV,
certaines agences et organismes humanitaires ont pris l'initiative de leur
venir en aide en vue de promouvoir les petites activités
génératrices des revenus, en leur octroyant des prêts, des
fonds en espèces et des crédits rotatifs en nature, etc.
C'est dans ce cadre que l'ONG les Bâtisseurs en
partenariat avec le PNMLS/Projet MAP, a mis à la disposition des
personnes vivant avec le VIH/SIDA et les Orphelins et enfants
Vulnérables des moyens sous forme des micro crédits en vue
d'entreprendre des Activités Génératrices des Revenus pour
leurs subsistances et leur auto prise en charge.
Eu égard aux multiples problèmes
énumérés ci-dessus, une série des questions
mérite d'être posées, à savoir :
· Quel est le nombre de PVV bénéficiaires
de cet appui « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » dans la
ville province de Kinshasa ? A quel type de catégorie sociale
appartiennent-ils ? Quel type de micro crédit le projet
« Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » applique et quel
montant octroi-t-il aux bénéficiaires ? Comment ce micro
crédit est-il géré par les
bénéficiaires ? Présente-il une rentabilité
économique positive ?
· Quelle mesure d'encadrement ou de suivi pour ce
micro crédit ? Quelle efficacité de ce micro crédit
sur la situation socio-économique et sanitaire de la PVV et du
ménage entier (situation avant et pendant l'intervention du projet
« Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP ») ?
· Les micro crédits qu'octroie l'ONG
« Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » aux PVV ont-ils un
impact social et économique en faveur de ses
bénéficiaires? Et pourquoi l'octroi des micro crédits aux
PVV
Telles sont les questions qui guideront nos recherches, bref,
elles nous permettront d'appréhender l'Impact Socio-économique
des micro crédits octroyés aux PVV de la ville province de
Kinshasa par « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP ».
2. HYPOTHESE DU TRAVAIL
L'hypothèse est « une proposition de
réponse à la question posée. Elle tend à formuler
une relation entre les faits significatifs. Même plus ou moins
précise, elle aide à sélectionner les faits
observés »9(*)(
*)
En effet, en rapport avec notre problématique, il nous
revient provisoirement de dire qu'avec la situation actuelle, la prise en
charge psychosociale au travers du micro crédits de l'ONG Les
Bâtisseurs aurait un impact socio-économique sur les PVVIH dans
la ville province de Kinshasa.
3. LES
OBJECTIFS DE L'ÉTUDE
Objectif
général
Dans le cadre de notre étude, nous voulons
évaluer l'impact socio-économique des micro crédits
octroyés aux PVV par l'ONG les Bâtisseurs dans la ville province
de Kinshasa en vue de contribuer à l'amélioration de la
qualité de la prise en charge psychosociale des PVVIH.
Objectifs
spécifiques
Ø Evaluer l'impact des micro crédits sur la vie
socioéconomique des PVVIH dans la ville province de Kinshasa ;
Ø Evaluer la gestion des micro crédits
reçus par les PVVIH dans le cadre du projet les Bâtisseurs dans la
ville province de Kinshasa ;
Ø Déterminer la corrélation entre les
micro crédits et la performance socioéconomique des PVVIH
à Kinshasa.
CHAPITRE 2. MISE AU POINT
DES CONNAISSANCES SUR LE SUJET
2.1
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
2.1.1 : Définitions des concepts
clés :
Pour mieux saisir les concepts de notre étude, il sied
d'abord de définir les concepts de base de notre sujet de recherche.
a) Prise en charge psychosociale :
La prise en charge psychosociale sous-entend le soutien
psychologique et social dont toute personne morale ou physique apporte à
la PVVIH en vue d'atténuer l'impact du virus sur celle-ci. Il peut
s'agir d'un soutien spirituel, des visites à domicile de
proximité ou encore d'un appui aux activités
génératrices de revenu (AGR).10(*)
b) Personne Vivant avec le VIH (PVV) :
Une PVV c'est une personne qui présente une
sérologie VIH positive. Pour le projet « Les
Bâtisseurs/PNMLS-MAP », une PVV est éligible comme
bénéficiaire si elle vit dans une famille de taille
supérieure ou égale à 5 personnes, dans une situation
d'indigence ou de stigmatisation/discrimination avérée 11(*)(
*).
c) Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV)
Au-delà de la multiplicité des
définitions qui varient selon les pays, un orphelin est défini
commun un enfant âgé de moins de 18 ans, qui a perdu l'un ou
l'ensemble de ses deux parents (parfois étendue aux enfants dont l'un ou
les parents sont décédés ou malades d'une affection
incurable). Le concept vulnérabilité ne se limite pas seulement
aux enfants, mais s'étend aussi aux ménages d'attache. Pour l'ONG
« Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP », un OEV est
éligible lorsqu'il est affecté par le VIH/SIDA, qu'il vit dans un
ménage de taille supérieure à 3 personnes, avec un tuteur
indigent, ou encore lorsqu'il est susceptible d'être exposé
à des abus sexuels ou à la maltraitance12(*)(
*).
d) Orphelin du SIDA :
La définition la plus courante définit un
« orphelin du sida » comme un enfant qui a perdu l'un de
ses parents ou les deux du VIH/SIDA. Cependant, on voit bien que selon que l'on
prend en compte le décès d'un parent seulement, ou les deux, et
selon l'âge auquel on estime que s'arrête l'enfance, on va aboutir
à des définitions diverses de ce terme.
Ainsi, depuis le début de la crise des orphelins du
sida en Afrique subsaharienne, au début des années 90, la
définition de ce qu'est un orphelin du sida pose des problèmes
d'homogénéité.
e)
Orphelin : entendu ici (UNICEF/ONUSIDA/USAID) comme un enfant
âgé de 0 à 17 ans et dont la mère (orphelin
maternel) ou le père (orphelin paternel) ou les deux parents (orphelins
doubles) sont morts.
f) Enfant : entendu ici (Convention
des Nations Unies sur les Droits de l'enfant) comme « Tout
être humain en -dessous de l'âge de 18 ans sauf si la
majorité légale de l'enfant est atteinte plus
tôt ».
g) Vulnérable : la notion de
vulnérabilité est définie ici comme « la
grande probabilité de voir survenir un effet
négatif ». Il s'agit d'un état relatif, à
facettes multiples, entre l'état de résistance et la
dépendance absolue d'une aide extérieure,...
h) PVVIH : entendue ici comme une
personne dont la séroprévalence VIH-positive est confirmée
par une institution autorisée (laboratoire) ou un Centre de Conseil et
de Dépistage Volontaire.
- Etude
d'impact : c'est une étude qui précède
ou accompagne les grands travaux et qui s'intéresse à leurs
conséquences sur l'environnement 13(*)(
*).
i) Performance socio-économique :
dans le cadre de ce travail, il s'agit ici d'un record, d'une
amélioration du niveau de vie sociale et économique des PVVIH et
OEV après qu'ils aient reçu l'appui psychosocial.
En d'autres termes, c'est l'impact, l'effet, l'influence ou le
changement observable opéré par un bien et/ou un
phénomène sur le bénéficiaire. Ici, nous allons
voir l'effet qu'ont les micro crédits sur les personnes vivant avec le
VIH/SIDA et les Orphelins et Enfants Vulnérables
14(*)(
*).
j) Micro crédit :
C'est un prêt d'un faible montant, à taux
d'intérêt bas, voire nul, consenti par des ONG et des banques
partenaires à des personnes considérées comme insolvables
pour leur permettre de financer une activité génératrice
de revenus 15(*)(
*).
Le micro crédit permet à des femmes et des
hommes démunis de démarrer une petite activité
génératrice de revenus : une Micro-entreprise. Le prêt est
ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise, qui leur
permet aussi d'en épargner une partie, et de financer l'éducation
de leurs enfants.
Un service d'épargne sécurisé permet aux
populations les plus pauvres d'assurer un avenir à leur famille, et avec
la Micro assurance, l'épargne protège des chocs externes
(catastrophes naturelles, crises macro-économiques) des populations qui
y sont le plus souvent les plus sensibles.
L'activité de micro crédit consiste en
l'attribution de prêts de faible (voire très faible) montant
à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux
prêts bancaires classiques.
Le micro crédit se développe essentiellement
dans les pays en développement, où il permet de
concrétiser de microprojets favorisant ainsi l'activité et la
création de richesse.
Le micro crédit s'inscrit dans une sphère plus
complète qui comprend d'autres outils financiers tels que
l'épargne, la micro assurance et d'autres produits qui forment la
microfinance.
L'activité de micro crédit encourage les
microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations à la
base. Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet
d'entraînement - en créant un maillage économique dans le
pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui
bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet
d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en
s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans 16(*)(
*).
Tableau II- Critères
d'éligibilité aux services d'appui psychosocial
Critères d'éligibilité
OEV/ Les Bâtisseurs
|
a) Critères majeurs : âge
< 18 ans + 1-2 parents malades, mourant ou décédés du
VIH/SIDA ;
b) Critères mineurs : taille
ménage > 3 personnes, Tuteur indigent (signes physiques de la
pauvreté), Victime d'abus sexuel, viols ou maltraitance, Non
scolarisé (OEV).
|
Critères d'éligibilité PVVIH/Les
Bâtisseurs
|
c) Critère majeur : statut
sérologique confirmé positif.
d) Critère secondaires :
affecté par le VIH, Taille ménage > 5, Tuteur indigent (signes
physiques de la pauvreté).
|
Source : Archives ONG les Bâtisseurs 2007
2.1.2. GENERALITES SUR LA
SITUATION DE L'EPIDEMIE DU VIH EN RDC
2.1.2.1. Introduction
Le SIDA ne constitue pas uniquement une crise de la
Santé. Ses effets gagent pratiquement chaque aspect de la vie sociale et
économique, en particulier dans les plus gravement affectés. Bien
que l'épidémie varie dans son ampleur, le SIDA s'attaque dans
chaque pays principalement aux adultes de 25 à 45 ans, personnes qui ont
été infectées pendant leur adolescence ou leurs
premières années d'âge adultes. Le SIDA s'attaque à
la population active, aux familles et aux communautés en tuant les
salariés, les prestataires de soins et les enseignants 17(*)(
*).
Bien que les récentes recherches suggèrent que
les premières souches de VIH-1 soient apparues en circulation vers 1931
[B Korber et al, 2000], la RDC n'a diagnostiqué ses premiers cas de SIDA
qu'en 1983 [J Kokolomami, 2005] suite à la découverte
de cas de SIDA chez des malades évacués en Belgique pour les
soins de santé.
La prompte reconnaissance politique et stratégique de
l'existence de l'épidémie dans le pays a permis de mettre en
place un cadre d'approfondissement des connaissances sur
l'épidémie et ses déterminants, qui a contribué de
manière substantielle au développement et à
l'actualisation des connaissances sur le VIH et le SIDA en RDC et ailleurs.
2.1.2.2. Estimation des taux de prévalence dans la
population générale
La RDC connaît actuellement une épidémie
de type généralisée, comme le montrent les
travaux menés par divers chercheurs sur des groupes cibles
variés, qui ont enregistré des prévalences
régulièrement supérieures à 1 % auprès des
groupes représentatifs voisins de la population
générale18(*). Néanmoins, les prévalences
apparaissent relativement stables et modiques, comme le montreront les tableaux
et figures ci-après.
Tableau III- Taux de
prévalences du VIH, avec IC95 et tailles
d'échantillons, chez les femmes de 15 à 49 ans au niveau
national
|
2003-2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
% (IC 95%;n)
|
% (IC 95%;n)
|
% (IC 95%;n)
|
% (IC 95%;n)
|
Séro-surveillance
|
4.5 (4.1-4.9; n=9.254)
|
4.4 (4.0-4.8; n=12.249)
|
4.1 (3.7-4.5; n=11.719)
|
Non encore disponible
|
PTMEa
|
2.3 (2.2-2.4; n=72.729 en 2004)
|
2.1 (2.0-2.2; n=115.393)
|
2.2 (2.1-2.3; n=213.987)
|
3.1 (3.0-3.2; n=183.065)
|
EDS (femmes)
|
|
|
|
1.6 (1.2-2.0; n=4.492)
|
ONUSIDAb (H + F)
|
|
|
3.2 (1.8 - 4.9)
|
|
Notes: a pour la PTME, `n' correspond au nombre de
femmes ayant consenti au test de VIH dans l'ensemble des services du pays. Voir
détails dans le texte ci-après.
b à titre comparatif, les estimations
officielles de l'ONUSIDA chez les adultes des deux sexes. La
séro-surveillance chez les femmes enceintes a
débuté en 1985 avec six sites sentinelles. Le nombre de sites est
passé à 13 durant les années 90; il y a en a eu 17 en 2004
et 23 en 2005, dont 10 en milieu rural et 13 en milieu urbain [P Kayembe 2007].
Enfin, en 2006, 24 sites sentinelles ont été pris en
considération, dont 3 à Kinshasa, 12 en zone urbaine et 9 en zone
rurale19(*).
Hommes et femmes en
général
L'EDS 2007 est la première enquête à avoir
recruté un échantillon d'hommes et de femmes
considéré comme représentatif de la population
générale. Comme mentionné ci-dessus, le taux de
prévalence observé chez les femmes était de 1,6%, tandis
qu'il était de 0.9% chez les hommes. Le rapport final de l'EDS [2008]
signale que cet écart de 1,78 (178 femmes infectées pour 100
hommes) s'observe dans d'autres pays d'Afrique sub-saharienne, confirmant ainsi
la plus grande susceptibilité des femmes à l'infection transmise
par voie sexuelle.
Lorsqu'on analyse les résultats après
stratification des données selon 20 critères différents
(socio-économiques, démographiques ou de comportement sexuel), on
observe que les taux de prévalence restent plus élevés
chez les femmes dans toutes les situations, à l'exception de quatre:
· le taux est plus élevé chez les jeunes
hommes de 15 à 17 ans (2.4%; n = 573) que chez les jeunes filles du
même groupe d'âge (0.4%; n = 538); par contre, c'est l'inverse
à partir de 18-19 ans et dans les autres groupes d'âge.
· Le taux est plus élevé chez les jeunes
hommes que chez les jeunes filles célibataires et sexuellement actifs:
1.3% contre 0.6%.
· Il est également plus élevé chez
les hommes qui déclarent avoir effectué au moins trois
séjours en dehors du ménage au cours des 12 derniers mois.
· Enfin, il est également
(légèrement) plus élevé chez les hommes ayant eu
des rapports sexuels à risque au cours des 12 derniers mois, qu'ils
aient utilisé le préservatif ou non.
Figure 2.1: comparaison des taux de prévalence
dans les pays d'Afrique
Source : ONUSIDA, Rapport sur l'épidémie
mondiale de VIH 2008
Toutefois, malgré ce taux de prévalence
relativement peu élevé, de part son poids démographique
important, la RDC compte en nombre absolu plus de personnes infectées
par le VIH que nombre de ses voisins: plus d'un million d'adultes et enfants
vivant avec le VIH. Les estimations du nombre des cas de VIH/SIDA entre 2008 et
2012 sont montrées dans le tableau 2.3 ci-dessous.
Tableau IV- Estimation du nombre de PVV en RDC entre
2008 et 2012
Année
|
Personnes infectées par le VIH
|
Nouvelles infections à VIH
|
Femmes enceintes VIH +
|
Population totale
|
15 ans et plus
|
0-14 ans
|
Population totale
|
15 ans et plus
|
0-14 ans
|
2008
|
1 377 999
|
1 260 000
|
116 230
|
171 280
|
133 100
|
38 180
|
147 270
|
2009
|
1 427 500
|
1 310 000
|
121 800
|
177 890
|
138 460
|
39 430
|
152 100
|
2010
|
1 474 731
|
1 350 000
|
127 200
|
181 030
|
140 450
|
40 580
|
156 530
|
2011
|
1 522 104
|
1 390 000
|
132 410
|
186 160
|
144 600
|
41 560
|
160 320
|
2012
|
1 571 130
|
1 430 000
|
137 760
|
192 470
|
149 740
|
42 730
|
164 820
|
Source : Ministère de la Santé, Plan
stratégique de lutte contre le VIH/SIDA dans le secteur de la
Santé, 2008
Selon ces estimations, obtenues avec les logiciels Spectrum et
EPP, le nombre total de PVV atteint presque 1.4 million en 2008 et s'approchera
de 1.6 million en 2012. Le nombre de nouvelles infections progressera lentement
mais sûrement. Ainsi, entre 2008 et 2009, le nombre total de nouvelles
infections progressera de 3.9%.
Les chiffres ci-dessus contrastent avec ceux que l'ONUSIDA a
publiés dans son tout dernier rapport sur la situation de
l'épidémie mondiale de sida, paru juste avant la
Conférence Internationale de Mexico. ONUSIDA situe désormais le
nombre de PVV en RDC dans une fourchette allant de 400 à 500.000 adultes
et enfants [ONUSIDA 2008, Annexe 1]. Cet écart important entre les
estimations d'ONUSIDA et celle du PNLS résulte logiquement de la
différence d'appréciation de la séroprévalence
nationale en RDC. A l'heure actuelle, le PNLS estime devoir maintenir ses
estimations antérieures.
Figure 2.2: Évolution de la prévalence du
VIH en RDC, de 1980 à 2006, et projections jusqu'à
2011
Source : PNLS, "Mise à jour des estimations et
projections de l'épidémie de VIH et du sida et des besoins en
traitements antirétroviraux, rapport 2006 » ;
Kinshasa ; décembre 2007.
La figure 2.2 a été produite à partir
à l'aide du logiciel EPP, à partir d'études ponctuelles
chez les femmes enceintes (avant 2003) et des données de la
sérosurveillance nationale à partir de 2003. Les courbes
suggèrent une progression rapide de l'épidémie en RDC
jusqu'à un pic vers 1985, avant qu'elle ne se stabilise autour de 4%
chez les adultes (15-49 ans) des deux sexes. Indépendamment du
pourcentage indiqué, cette figure est surtout importante parce qu'elle
suggère une stabilisation remarquable de l'épidémie au
cours des 20 dernières années20(*).
Hommes et femmes par tranches d'âge
Le tableau V stratifie par tranches
d'âge les résultats des hommes et des femmes de l'EDS ainsi que
ceux des trois derniers passages de la sérosurveillance chez les femmes
enceintes. On n'observe pas de tendance nette, si ce n'est qu'à tous les
âges les chiffres de la sérosurveillance sont sensiblement
supérieurs à ceux des femmes enrôlées dans
l'enquête l'EDS.
Tableau V- Résultats de l'EDS 2007 par tranche
d'âge et de la sérosurveillance 2003-2006
|
Hommes EDS
|
Femmes EDS
|
Femmes sérosurveillance
(2003-2006)
|
|
% VIH (+)
|
n
|
% VIH (+)
|
n
|
% VIH (+)
|
n
|
15 - 19
|
1,7
|
917
|
0,7
|
898
|
3,4
|
6.809
|
20 - 24
|
0,3
|
807
|
0,4
|
996
|
4,1
|
9.744
|
25 - 29
|
0,8
|
604
|
2,9
|
742
|
4,9
|
9.061
|
30 - 34
|
0,8
|
521
|
1,6
|
611
|
5,0
|
4.396
|
35 - 39
|
1,8
|
449
|
2,1
|
476
|
4,7
|
2.090
|
40 - 49
|
0,4
|
713
|
2.9
|
768
|
5,2
|
579
|
Total
|
0.9
|
4.012
|
1,6
|
4.492
|
4.3
|
32.679
|
D'après les données de l'EDS, le taux de
prévalence chez les femmes sont supérieurs à ceux des
hommes dans toutes les tranches d'âge, sauf celle de 15 à 19 ans.
Lorsqu'on examine en détail ce groupe d'âge, on observe que c'est
dans la tranche 15-17 ans que la différence se situe, avec 2.4% (n =
573) chez les garçons, contre 0.4% (n = 538) chez les jeunes filles.
Dès l'âge de 18 ans, le rapport s'inverse21(*).
2.1.2.3. Taux de prévalence du VIH par province
ou site sentinelle
Dans un pays aussi vaste et peuplé que la RDC, et dont
l'Est subit un conflit de longue durée, on peut suspecter que la
prévalence du VIH dans la population générale ne soit pas
homogène. La figure et les tableaux suivants mettent
l'hétérogénéité des données en
évidence.
Fig. 2.3: Prévalence du VIH chez les femmes
enceintes
par sites sentinelles en RDC, 2006.
Source : PNLS, Rapport annuel
2007
En 2006, l'année des données de
sérosurveillance les plus récentes, des échantillons de
femmes enceintes ont été prélevés dans un total de
24 sites à travers le pays, trois à Kinshasa, 10 en milieu rural
et 12 en milieu urbain. Les taux de prévalence du VIH vont de 2.0%
(à Katwa) à 6.9% (à Lodja). Trois sites urbains,
Lubumbashi, Tshikapa et Kisangani, et trois sites ruraux, Lodja, Neisu et
Karawa, ont un taux dépassant 5%. Certains résultats peuvent
être expliqués. Ainsi, à Lodja a séjourné une
force armée étrangère durant quatre années au cours
du conflit de 1998 à 2003. Les sites de Lubumbashi et de Tshikapa sont
situés tout près de la frontière avec la Zambie, où
le taux de prévalence national est estimé à 15.2%
[ONUSIDA 2008].
2.1.2.4. Impact du VIH/SIDA sur la vie sociale en RDC
Dans les secteurs sociaux, les répercussions
générales de la crise sont très graves. L'environnement en
RDC se caractérise par une absence virtuelle d'investissement et par
d'énormes difficultés à obtenir un régime
alimentaire équilibré, des soins de santé de base, une
éducation, une eau potable et un logement décent. Tout ceci
constitue un terrain extrêmement fertile pour des épidémies
comme celle du VIH/SIDA et pour la propagation des infections opportunistes.
Les coûts du VIH/SIDA s'étendent à toute la
société étant donné que la majorité des
victimes de cette épidémie laisse en moyenne 4 à 6 enfants
derrière elle en moyenne en RDC. Ces enfants sont pour la plupart mal
nourris, non éduqués, formant ainsi un capital humain très
faible pour la future génération. Par ailleurs, la maladie touche
toutes les couches de la population, et décime des catégories
dont la fonction sociale est d'une importance particulière tels que les
professeurs ou les personnels médicaux.
Le VIH/SIDA oeuvre contre l'accumulation du capital humain
futur puisque les décès humains prématurés ont
tendance à augmenter le nombre d'orphelins qui sont moins susceptibles
de développer pleinement leur capacité intellectuelle et
physique. Le choc émotionnel suscité par la perte des parents,
difficile à mesurer et à quantifier, contribue très
certainement aussi à réduire les chances des enfants orphelins du
sida. En RDC, on estime qu'il y a aujourd'hui plus 5 millions d'orphelins du
sida. En ce qui concerne les coûts directs seuls évalués
à $ 225 par cas de VIH/SIDA en 1990 à Kinshasa (Bertozzi et
Coll), les dépenses supportées par les familles, les
communautés et le pays pour les soins se chiffrent chaque année
entre $90 millions et $125 millions, et davantage si on prend en compte la
thérapie anti-rétrovirale.
2.1.2.5. Corrélation entre le VIH/SIDA et la
pauvreté
La majorité des familles congolaises vit en dessous du
seuil de pauvreté, avec moins d'un dollar par personne et par jour
[DFID, 2008]. Cette situation est la conséquence de la crise
socio-économique multiforme que connaît le pays depuis plusieurs
années. Avec un taux de croissance estimé à 7.5% pour 2008
et une population qui ne cesse de s'accroître, le pays éprouve
d'énormes difficultés à prendre les plus faibles en
charge, ce qui pousse certains parmi ces derniers à se
débrouiller pour survivre. Les plus jeunes, surtout de sexe
féminin, en profitent pour se prostituer et ainsi s'exposer à la
contamination au VIH/SIDA et autres IST [M. Kasongo 2007; B. Lapika D. 2008]
2.1.2.6. Impacts du VIH/SIDA et la situation
socio-économique
Le VIH/SIDA affecte l'économie en désorganisant
le processus d'accumulation humain. Le VIH/SIDA affecte aussi bien la
quantité que la qualité de la main d'oeuvre du pays. En premier
lieu, une plus forte mortalité et une plus grande morbidité
affectent négativement la quantité et la productivité de
la main d'oeuvre actuelle. Les décès prématurés
représentent non seulement des pertes au niveau du facteur productif
mais aussi des pertes en termes de connaissances et d'expériences au
niveau de cette main d'oeuvre. Un plus fort taux de morbidité peut
également réduire la productivité de la main d'oeuvre, par
exemple en raison de l'absentéisme (baisse de la production) et des
dépenses de santé plus élevées. 22(*)
Le VIH/SIDA a un impact néfaste sur la survie des
entreprises en raison de la non disponibilité (due à
l'absentéisme) et de la perte définitive de main d'oeuvre
qualifiée et expérimentée que cette maladie occasionne.
Une étude menée au niveau des entreprises et ayant porté
sur 48 unités de productions congolaises indique clairement les pertes
de productivité dues à la maladie, à la morbidité,
à l'absentéisme et aux décès. La plupart des
malades accusent une absence allant de 1 à 6 mois. De même, les
frais médicaux occasionnés par le développement de
maladies opportunistes et la prise en charge des frais d'enterrement
représentent un lourd fardeau pour les entreprises. 23(*)
En outre, l'étude montre que les compagnies qui ne
fournissent pas d'assistance médicale ont vu environ 70 pour cent de
leurs travailleurs infectés mourir ces 5 dernières années.
A titre d'exemple, au Kasaï Oriental, alors que le taux
de contamination dans les entreprises est faible, presque 80 pour cent des
personnes atteintes par le virus sont décédées durant les
5 dernières années. Dans les entreprises du Kinshasa, 54 pour
cent des personnes contaminées sont mortes depuis 1999. A l'inverse,
l'enquête montre que la politique de prise en charge médicale
spécifique et systématique des personnes contaminées par
le VIH/SIDA est payante. Au Katanga, alors que le taux des personnes
contaminées est 3 fois plus élevé que dans le Kasaï
Oriental, le taux de décès est trois fois moindre grâce
à une politique de prise en charge spécifique. 24(*)
En moyenne, les entreprises ont dépensé $6 397
par agent décédé alors qu'une prise en charge
médicale appropriée d'une personne contaminée par le
VIH/SIDA coûte entre $975 et $2 360 par an. La politique de prise en
charge spécifique permet d'éviter les coûts brusques
provoqués par un décès et de préparer le
remplacement des agents de manière graduelle. 25(*)
2.1.2.7. Impact du VIH sur l'entreprise, le travail et le
revenu
L'impact du VIH/ SIDA sur la vie des entreprises est bien
réel. Il existe un lien direct entre le VIH/SIDA et la croissance
économique, du fait qu'il affecte directement le facteur travail. La
main-d'oeuvre est, pour les humanistes, le facteur le plus important.
Actuellement, dans un pays comme la République démocratique du
Congo, le VIH affecte les gens dans leurs années de vie les plus
productives (généralement avant l'âge de 25 ans, avec un
taux de prévalence du VIH de 4% auprès des personnes de 15
à 49 ans).
Au niveau macroéconomique, ceci a comme
conséquences à moyen et long terme notamment la perte de la
productivité nationale (secteur privé et investissements), la
main d'oeuvre dans les différentes unités de production ayant
perdu de sa qualité ; l'affaiblissement du secteur public par une
déperdition du personnel expérimenté et qualifié ;
la réduction de la capacité de financement des dépenses
publiques, du fait de la baisse de la productivité nationale, en
même temps que de l'augmentation de la consommation des services pour la
couverture des charges consécutives au VIH/SIDA. D'où, la
réduction du revenu national. 26(*)
Et déjà en 2002, d'après l'ONUSIDA, les
premiers résultats des estimations réalisées actuellement
par la Banque mondiale montrent que l'impact macroéconomique du VIH/SIDA
pourrait être assez important pour réduire d'un tiers la
croissance du revenu national dans les pays où la prévalence est
de 10% chez les adultes. C'est ainsi que la « lutte contre le VIH/SIDA
» occupe une place de choix dans le Document de la Stratégie de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP), car il est
vrai que la lutte contre la pauvreté passe par la lutte contre le
VIH/SIDA. Mais il est encore vrai que la lutte contre le VIH/SIDA passe aussi
par la lutte contre la pauvreté.
Etant donné que le VIH/SIDA affecte les individus dans
les meilleures années de leur vie productive, les entreprises
pâtissent des effets graves de l'épidémie. Cette
observation est particulièrement vraie dans les pays de l'Afrique
subsaharienne, où jusqu'à un tiers de la population en âge
de travailler est infectée par le VIH/SIDA, il dévore les revenus
d'entreprise en raison de trois facteurs principaux : les charges
d'exploitation accrues, la réduction de la productivité et le
recul des marchés.
A l'origine, on croyait que le VIH/SIDA était
principalement un phénomène urbain, mais il est maintenant clair
qu'il menace la vie et les modes de vie des communautés rurales dans
tout le monde en développement. Dans bien des pays, l'agriculture est le
mode de subsistance d'un grand segment de la société et elle
contribue donc pour une grande part à l'économie nationale. Dans
un grand nombre de Pays africains, l'agriculture à forte
intensité de main d'oeuvre représente plus d'un tiers du produit
national brut. En perturbant la production agricole, le VIH/SIDA peut
ébranler la capacité d'exportation des pays et en
conséquence leur capacité de ce procurer des devises27(*)(
*)
Les décès associés au SIDA parmi les
paysans menacent la production agricole et la sécurité
alimentaire, tout particulièrement en Afrique australe et orientale.
D'après les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), sept millions de travailleurs agricoles
sont morts du SIDA depuis 1985 dans 25 pays africain à taux de
séroprévalence élevés. La FAO prévoit que 16
millions de travailleurs agricoles des mêmes pays mourront aussi du SIDA
entre 2000 et 202028(*)(
*).
Les pertes de main-d'oeuvre qui surviendront entre 1985 et
2020 dans la population des pays les plus gravement affectés varieront
de 13 % en Tanzanie à 36% en Namibie.
En Afrique de l'Est, les pénuries de mains-d'oeuvre
liées au SIDA ont entraîné la baisse des rendements
agricoles, la culture de superficies plus petites et l'abandon de la culture de
subsistance 29(*)(
*)
Au Zimbabwe, le syndicat des exploitants agricoles a
constaté que la perte d'un soutien de famille en raison du SIDA
diminuait la production agricole d'au moins 61 % dans les zones de petite agriculture 30(*)(
*)
2.1.3. GENERALITES SUR LES
MICRO-CREDITS
Pour mieux définir le terme de micro crédit, il
faut le placer dans le contexte global de la Micro finance.
2.1.3.1. La Micro finance
2.1.3.1.1. Définitions
Le terme de micro finance est utilisé pour
désigner les services financiers offerts aux clients travaillant dans
différents secteurs socio-économiques qui gèrent des
petites et micro entreprises31(*)(
*). Les petites et micro entreprises englobent un large
éventail d'entreprises appartenant aux secteurs de l'industrie, des
transports, du commerce, des services, de l'agriculture, etc., de taille
variable, allant des activités à temps partiel et
saisonnières d'une seule personne aux petites entreprises formelles dont
plusieurs employés sont recrutés à l'extérieur de
la famille. Les micro entrepreneurs peuvent être des individus ou des
groupes d'individus opérant en milieu rural ou urbain. Le manque
d'accès au financement institutionnel affaiblit nécessairement la
sécurité financière de ces personnes à travers le
monde. 32(*)(
*)
Le concept de services financiers réfère
à la fois aux services d'épargne et aux services de crédit
:
Ø Les services d'épargne permettent aux
personnes de constituer un stock sécuritaire de liquidités
permanent, saisonnier ou temporaire pour utilisation ultérieure et
d'obtenir en plus, dans certains cas, des intérêts sur leurs
dépôts.
Ø Les services de crédit, que nous
désignerons ici comme micro crédit, permettent l'utilisation d'un
revenu anticipé pour l'investissement ou la consommation actuelle.
De plus en plus se développe également le
concept de micro-assurances pour les personnes n'ayant pas de couverture
sociale.
De manière globale, les services de micro finance
peuvent aider les personnes à faibles revenus à réduire
leur risque, améliorer leur gestion, accroître leur revenu et
à améliorer leur qualité de vie et de celle des personnes
qui dépendent d'eux.
On
entend par micro finance l'offre de services financiers
(épargne, Micro-assurance, etc.) aux populations pauvres, exclues du
système bancaire, sans ressource ni droit de propriété.
Sans revenus et sans propriété, ces populations
ne sont pas en mesure d'offrir des garanties bancaires, et sont donc en
général « oubliées » des institutions
financières et des banques. Les plus pauvres sont exclus du
système bancaire traditionnel parce qu'ils ne sont pas salariés,
parce qu'ils n'offrent aucune garantie et sont souvent analphabètes, et
parce qu'ils ne représentent pas a priori une population " rentable ".
Ils n'ont donc pas accès aux services financiers et notamment à
l'épargne et au crédit. L'accès aux services financiers et
le développement de la Micro-entreprise est l'un des grands piliers du
développement durable (au côté de la Démocratie, de
l'Education, et des infrastructures) 33(*)(
*).
Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en
particulier, la Micro-finance se confond avec le micro crédit. Elle
désigne les dispositifs permettant d'offrir de très
petits crédits à des familles très pauvres pour les aider
à conduire des activités productives ou
génératrices de revenus leur permettant ainsi de
développer leurs très petites entreprises. Avec
le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance
partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la
Micro-finance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de
services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert
d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également.
Dans ce sens, la Micro-finance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi
de micro crédit aux pauvres mais bien à la
fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont
exclus du système financier classique ou formel
34(*)(
*).
L'accès durable au micro-financement contribue à
atténuer la pauvreté en générant des revenus, en
créant des emplois, en donnant la possibilité aux enfants d'aller
à l'école, en permettant aux familles d'obtenir des soins
médicaux et en donnant les moyens aux populations de faire les choix qui
répondent le mieux à leurs besoins. Le grand défi qui se
dresse devant nous est d'aborder les contraintes qui font obstacle à la
pleine participation des populations au secteur financier. Ensemble, nous
pouvons et devons construire des secteurs financiers intégrants qui
aident les populations à améliorer leurs conditions d'existence.
2.1.3.1.2. Historique et Règles de Gestion
La Micro-finance existe sous diverses formes
depuis des siècles. Mais elle ne se structure réellement que
depuis une trentaine d'années. Dans les années 60 et 70
apparaissent des programmes de prêts à faible taux, dont le
principe est repris par les Banques des Pauvres sous leur forme actuelle. Mais
ces premières tentatives sont des échecs relatifs.
Un des premiers succès reconnus de Banque des Pauvres
est la Grameen Bank. Son fondateur, MUHAMMAD YUNUS a notamment
décidé de fixer des taux d'intérêt suffisamment
hauts pour permettre de couvrir les frais (accorder un prêt de 50 €
demande autant de personnel et de ressources qu'un prêt de 1000 €
!). Il a également concentré la Grameen Bank sur un nombre
restreint d'activités (l'épargne et le prêt de petites
sommes, essentiellement).
Enfin, il a choisi de demander aux emprunteurs de s'organiser
en groupes de cinq personnes solidaires (qui se réunissent toutes les
semaines pour rembourser leurs prêts et échanger leurs points de
vue sur leur utilisation).
L'idée de la Grameen Bank est venue à Muhammad
Yunus lorsqu'il prêta de sa poche l'équivalent de 26 $ à 42
femmes exploitées comme rempailleuses de chaises. Face à leur
enthousiasme et au fait qu'elles remboursent tous leurs prêts dans les
délais, il décida d'étendre son système à
plusieurs villages du Bangladesh.
En 1983 l'institution devint une banque. Elle est aujourd'hui
présente dans près de 36 000 villages et prête à
plus de 3 500 000 personnes ! L'institution a constaté que les
prêts accordés aux femmes sont plus souvent remboursés, ont
davantage d'effets bénéfiques sur les conditions de vie des
enfants et ont donc un impact social plus important. 94% des clients de la
Grameen Bank sont des femmes.
2.1.3.1.3. Les différentes formes d'institutions de
Micro-finance ?
Au cours des vingt dernières années, on a vu se
développer de nombreuses organisations actives en micro finance. Il
existe, de nombreux cas plus ou moins différents de par le monde et
trois courants essentiels coexistent dans cette démarche :
· Le premier, d'inspiration plus coopératif, a
cherché à mettre en place ou à renforcer des organisations
populaires où les micro entrepreneurs étaient à la fois
épargnants et emprunteurs du système. Sa
spécificité est de vouloir construire des institutions à
partir de leurs bénéficiaires, c'est en cela qu'on y retrouve un
côté coopératif plus affirmé.
· Le second, illustré notamment par la BRI en
Indonésie, a consisté à transformer une banque existante
(ou dans le cas de la BRI une partie de cette banque) de manière
à la spécialiser en direction des micro entrepreneurs.
· Le troisième a mis sur pied des ONGs ayant pour
vocation de réaliser elles-mêmes l'intermédiation
financière. On a ainsi vu la création d'ONG de Micro-financement
qui, après s'être procuré des fonds, soit au travers de
donations soit au travers d'emprunts, octroyaient elles-mêmes des
crédits aux micro-entrepreneurs. Dans ce dernier cas, l'accent a surtout
été mis sur l'octroi de crédit, la collecte de
l'épargne étant généralement interdite aux ONGs.
Parallèlement, on doit souligner que depuis une dizaine d'années
à peine, il existe aussi des cas de banques privées à
vocation commerciale qui pour des raisons de stratégie propre, se sont
orientées vers la Micro-finance35(*)(
*).
2.1.3.1.4. Les bénéficiaires de la
Micro-finance
Le bénéficiaire type des services de
Micro-finance est une personne dont les revenus sont faibles et qui
n'a pas accès aux institutions financières formelles faute de
pouvoir remplir les conditions exigées par ces institutions (documents
d'identification, garanties, dépôt minimum etc.). Il
mène généralement une petite activité
génératrice de revenus dans le cadre d'une petite entreprise
familiale.
- Dans les zones rurales, ce sont
souvent de petits paysans ou des personnes possédant une petite
activité de transformation alimentaire ou un petit commerce.
- Dans les zones urbaines, la
clientèle est plus diversifiée : petits commerçants,
prestataires de services, artisans, vendeurs de rue, etc.
On les dénomme généralement sous le terme
de micro-entrepreneur et la plupart de ces micro-entrepreneurs travaillent dans
le secteur informel ou non structuré. C'est donc aux individus qui
composent ce segment de marché exclu ou mal servi par les institutions
financières classiques (banques, assurances) que s'adresse la
Micro-finance.
En 2002, plus de 2 milliards de personnes survivent avec moins
de 2 Euros par jour. On estime que, grâce à la Micro-finance, plus
de 500 millions d'entre eux pourraient démarrer leur propre
activité et sortir de la pauvreté. Pourtant aujourd'hui, les
bénéficiaires de micro crédit dans le monde sont moins de
30 millions.
2.1.3.1.5. la Micro-finance et lutte contre la
pauvreté
L'expérience montre que la Micro-finance peut aider les
pauvres à :
Ø augmenter leur revenu,
Ø créer des entreprises viables,
Ø sortir ainsi de la pauvreté
Ø Elle peut également constituer un
puissant instrument d'émancipation en permettant aux
pauvres, et en particulier aux femmes, de devenir des agents économiques
du changement.
En effet, en donnant accès à des services
financiers, la Micro-finance joue un rôle important dans la lutte contre
les nombreuses dimensions de la pauvreté. Par exemple, les revenus
générés par une activité non seulement permettent
à cette activité à se développer mais ils
contribuent également au revenu du ménage, et par là
même à la sécurité alimentaire, à
l'éducation des enfants, à la prise en charge des soins de
santé etc.
Selon Michel Lelart (CNRS-Université d'Orléans),
membre du Réseau Entreprenariat de l'Agence Universitaire de la
Francophonie (AUF) : "La Micro-finance repose sur le lien social et s'en
sert"....."La Micro-finance est une finance de proximité,
proximité géographique bien sûr, car les personnes se
connaissent et se cautionnent parfois mutuellement, mais surtout culturelle.
Elle est toujours adaptée aux besoins, c'est pourquoi elle innove en
permanence : ce sont des services d'assurance ( ), ce sont aussi les services
de transferts de fonds utilisés par les migrants". 36(*)
2.1.3.2. Le micro crédit est
un moyen de lutter contre la pauvreté
2.1.3.2.1. Tentatives de définitions
Le micro crédit est maintenant bien connu, et
même si chaque auteur ait tenté de le définir à sa
façon, on peut admettre un certain nombre de
caractéristiques, dont la première est une question de taille,
comme le nom lui-même l'indique.
- Il s'agit d'un petit crédit, d'un montant peu
élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une
entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. La Banque mondiale
retient un plafond de 30 % du PNB par habitant.
- Ce crédit est donc sollicité par des personnes
dont le revenu est relativement bas. Ce sont souvent des femmes. Les chiffres
ci-dessus étant déterminés par rapport à un PIB
moyen au niveau du pays, le montant peut être inférieur au
niveau d'un débiteur donné. C'est bien pourquoi le micro
crédit est considéré comme un crédit pour les
pauvres.
- Il peut être demandé pour toutes sortes de
raisons, mais il l'est principalement pour développer une
activité génératrice de revenu, qu'il
s'agisse d'une ancienne ou d'une nouvelle activité. C'est pourquoi le
micro crédit est souvent considéré comme un moyen de
lutter contre la pauvreté et qu'il intéresse la Banque mondiale
et les banques régionales de développement.
- Enfin, les emprunteurs n'ont guère de garantie
personnelle à offrir. Mais comme les candidats sont nombreux dans chaque
quartier ou chaque village, ils se connaissent, et la solidarité des
personnes partageant les mêmes problèmes agissant, ils se
constituent en groupes restreints au sein desquels chacun s'engage pour les
autres. C'est ainsi que les taux de remboursement avoisinent les
100%.
En
bref, on attend par microcrédit, un prêt d'un
faible montant, à taux d'intérêt bas, voire nul, consenti
par des ONG et des banques partenaires à des personnes
considérées comme insolvables pour leur permettre de financer
une activité génératrice de revenus
37(*)(
*).
Le micro crédit permet à des femmes et des
hommes démunis de démarrer une petite activité
génératrice de revenus : une micro-entreprise. Le prêt est
ensuite remboursé grâce aux revenus de cette entreprise, qui leur
permet aussi parfois d'en épargner une partie, et de financer
l'éducation de leurs enfants. Un service d'épargne
sécurisé permet aux populations les plus pauvres d'assurer un
avenir à leur famille, et avec la micro-assurance, l'épargne
protège des chocs externes (catastrophes naturelles, crises
macro-économiques) des populations qui y sont le plus souvent les plus
sensibles.
L'activité de micro crédit consiste en
l'attribution de prêts de faible (voire très faible) montant
à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux
prêts bancaires classiques. Le micro crédit se développe
essentiellement dans les pays en développement, où il permet de
concrétiser de microprojets favorisant ainsi l'activité et la
création de richesse.
Le micro crédit s'inscrit dans une sphère plus
complète qui comprend d'autres outils financiers tels que
l'épargne, la micro-assurance et d'autres produits qui forment la
micro-finance. L'activité de micro crédit encourage les
microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations à la
base. Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet
d'entraînement - en créant un maillage économique dans le
pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui
bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet
d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en
s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans 38(*)(
*).
2.1.3.2.2. L'Origine du micro crédit
On peut trouver des origines anciennes dans les mutuelles de
crédit agricole créées en Europe à la fin du XIX
è siècle. Le système a été repris,
adapté puis développé par le professeur d'économie
Muhammad Yunus au cours des 30 dernières années.
Après des études aux États-Unis
université Vanderbilt), Yunus donne des cours d'économie à
Chittagong au Bangladesh, sa ville d'origine. Lors d'une séance de
travaux pratiques d'un cours d'investissement, il propose à ses
étudiants d'interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus
proches villages. Les 42 femmes artisans ont besoin de 27 dollars au total pour
développer leur activité. Or toutes les banques refusent de
financer ce trop faible montant à des clients a priori
insolvables. Yunus déclare avoir eu honte de cette situation et
prête la somme de sa propre poche. En permettant aux producteurs
d'acheter d'avance le bambou sans subir les variations importantes de prix, ils
réussissent à créer des emplois et à rembourser
intégralement Yunus.
Depuis 1999, la méthodologie de crédit
adoptée par les institutions de Micro-finance prend de manière
croissante la forme d'un produit individuel flexible, ressemblant plus aux
produits bancaires classiques. La forme choisie à l'origine était
basée sur la méthodologie de crédit collectif, utilisant
les mécanismes d'épargne locale et de caution solidaire et la
supervision des pairs pour couvrir le risque de crédit. Ces sont
rapidement ajoutés des financements extérieurs reposant sur un
système de titrisation des portefeuilles de crédit.39(*)
Le microcrédit a pris véritablement son essor
dans les années 1980, bien que les premières
expérimentations remontent au début des années
1970 au Bangladesh en particulier et dans quelques autres pays.
Par rapport à la situation antérieure qui se caractérisait
grosso modo par l'octroi de crédits subventionnés
effectués le plus souvent par des non spécialistes, la
différence tient à l'importance accordée au remboursement,
à la fixation d'un taux d'intérêt couvrant le coût de
la prestation du crédit, et au ciblage de groupes de clients n'ayant le
plus souvent pour seule autre source de crédit que le secteur informel.
L'accent est donc mis aujourd'hui sur la création
d'institutions locales pérennes destinées à servir les
pauvres. En Afrique, les pratiques de la Micro-finance sont encore plus
anciennes, surtout celles qui relèvent de la collecte de la petite
épargne.
Dans des pays comme le Burkina Faso ou le Cameroun
par exemple, les premières coopératives d'épargne et de
crédit ont vu le jour au cours des années 6040(*)(*).
2.1.3.2.3. Les approches du micro crédit.
La littérature distingue deux types de crédits :
le crédit productif et le crédit non productif.
v Les crédits productifs sont des
services financiers orientés vers les catégories pauvres qui
investissent dans les Micro-entreprises.
v Les crédits non productifs sont
destinés aux groupes marginaux qui sont davantage
préoccupés par la satisfaction des besoins de base tels que les
aliments, les médicaments, le logement l'éducation, etc.
Même si les services financiers des programmes de est un moyen portent
aussi bien sur les prêts productifs que sur les prêts non
productifs, certains auteurs ont montré que les institutions qui ont
obtenu plus de succès sont celles qui ont canalisé les
prêts productifs aux pauvres, mais appartenant aux catégories de
revenus le plus élevés.
Par ailleurs, d'autres auteurs trouvent que le prêt non
productif, même s'il est moins rentable que le premier, est souvent
indispensable pour permettre aux populations les plus pauvres de satisfaire
d'abord leurs besoins de base avant de penser à un prêt productif
( Hulme et Mosley 1996)41(*)(*).
La question des services financiers aux personnes les plus
pauvres s'est longtemps résumée aux méthodes de
distribution du crédit. Dès la période coloniale, on
observe une tension entre deux grandes tendances :
- Dans la tendance bancaire,
le crédit est une opération sérieuse. Il doit se
rembourser et le risque doit être couvert par des garanties
matérielles : bâtiments, équipements, titres de
propriété, stocks, troupeaux,.... Le taux d'intérêt
doit couvrir au moins les coûts de gestion et les risques et si possible,
dégager un profit.
- Dans la tendance
développementaliste, le crédit est
un instrument pour atteindre d'autres objectifs. L'essentiel est de
distribuer le crédit, rapidement et à un maximum d'exploitations
agricoles, puisque le crédit a des effets positifs sur l'adoption des
innovations comme les engrais, les semences améliorées, et le
matériel..., sur la production agricole (par l'augmentation des surfaces
et l'intensification), et sur la diversification des produits et des services.
Dans ces conditions, le taux de remboursement n'est pas un
problème prioritaire et les taux d'intérêts doivent
être les plus bas possibles.
2.1.3.2.4. Caractéristiques
du microcrédit
1°) Un système reconnu
à l'échelon mondial
Le microcrédit est considéré par
l'Organisation des Nations unies comme un outil majeur et moteur du
développement et dans la lutte contre la pauvreté. C'est la
raison pour laquelle L'organisation des Nations Unies a déclaré
2005 Année internationale du micro crédit, dans le cadre
des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Le 24 janvier 2005, un rapport de la Banque mondiale a
dressé un bilan positif. Le nombre de bénéficiaires y est
estimé à 500 millions (sur les 3 milliards de personnes pauvres).
L'Asie et le Pacifique totalisent 83% des comptes ouverts dans les pays en
développement, ce qui représente 17 comptes pour 100 habitants.
Au Cambodge, cela concerne 400 000 personnes, et 18 000 nouveaux comptes sont
ouverts chaque année au Kenya. Toutefois c'est en Amérique latine
et en particulier en Bolivie que le système connaît un essor
formidable, ce pays apparaît comme un des pays les plus avancés et
les plus compétitifs de la Micro-finance.
Le 13 octobre 2006, le prix Nobel de la paix a
été conjointement attribué à Muhammad Yunus et
à la Grameen Bank. "Une paix durable ne peut pas être obtenue
sans qu'une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de
la pauvreté", a déclaré Ole Danbolt Mjoes, le
président du comité Nobel. France : Maria Nowak,
présidente de l'Adie et du Réseau européen de
Micro-finance salue l'attribution du prix Nobel de la Paix à Muhammad
Yunus et se réjouit ainsi de la reconnaissance portée au micro
crédit.
2°) Une finalité orientée vers le
développement local
L'activité de micro crédit encourage les
microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations "à la
base". Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet
d'entraînement - en créant un maillage économique dans le
pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui
bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet
d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en
s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les
artisans.
Mais au-delà du simple aspect financier, les programmes
de micro crédits ont aussi un impact sur le développement local.
En effet, ils touchent des secteurs aussi divers que l'agriculture (groupements
villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles
agricoles), l'artisanat (groupements d'artisans, associations artisanales
féminines), le financement de l'économie sociale (mutuelles
d'épargne et de crédit, banques villageoises), la protection
sociale (mutuelles de santé, caisses de santé primaire). Ainsi,
ils contribuent à l'amélioration de l'accès aux services
sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planification
familiale et à l'eau potable.
3°) Des
bénéficiaires souvent féminins
De plus, touchant des secteurs faiblement capitalisés
employant souvent une main d'oeuvre féminine, on peut considérer
le microcrédit également comme un levier de revalorisation de la
femme dans les pays en voie de développement, d'amélioration
directe de leur sort (et de celui de leur famille) et comme un facteur
d'évolution profonde des sociétés par le
rééquilibrage qu'il induit entre les sexes (cf. l'argumentaire en
ce sens sur le site www.planetfinance.org ).
Une autre caractéristique de ce mouvement est qu'il
s'appuie sur des réseaux d'assurance et de solidarité
traditionnelle relativement efficaces qui favorisent le remboursement
régulier des prêts. La mise en place de ces programmes offre
également l'opportunité de conduire des actions de formation,
notamment en matière de développement communautaire et de gestion
d'entreprise.
4°) Des taux
d'intérêts plus élevés que le secteur bancaire
traditionnel
Les adversaires du micro crédit lui opposent souvent
les taux élevés de certains prêts (environ 20%). Ils
regrettent aussi que ce mécanisme détourne les actions des autres
programmes comme la santé, l'éducation ou l'eau. Une étude
réalisée en 2004 estime que le micro crédit favorise des
activités peu rentables et devrait s'accompagner de programmes sociaux.
Certains acteurs du est un moyen dénoncent des organisations non
gouvernementales qui utiliseraient le est un moyen comme source de
financement.
Réponse à cette critique : les actifs qui
font appel au micro crédit n'ont pas d'autre accès au
crédit. En général, leurs seuls recours sont les usuriers
qui appliquent des taux approchant les 1% par jour ! Avec des taux compris
en général entre 10 et 30% par an, les organismes de est un moyen
offrent un accès à des crédits maîtrisables aux
entrepreneurs actifs des pays en voie de développement. Dans les
institutions bien gérées, les taux de remboursement de ces
crédits avoisinent 95%, preuve que les taux ne sont pas du tout
insurmontables.
Les taux élevés sont attribuables selon les cas
aux coûts de la main d'oeuvre importante (nécessaire pour la
sélection et le suivi de clients vivant dans des zones parfois
éloignées) et par le coût de refinancement des
institutions, renforcés par des taux d'inflation importants. Enfin, les
besoins en matériel informatique et autres biens (matériel de
bureau, véhicules), souvent importés, gonflent les coûts de
fonctionnement. Les prêts consentis sont assortis d'un accompagnement
psychologique, social et technique dont les frais sont comptabilisés
dans la rubrique du fonctionnement.
5°) Une solution parmi
d'autres pour permettre le développement
Le micro crédit est un moyen qui améliore
peut-être la situation des plus pauvres. Toutefois, la mesure de l'impact
demeure très difficile à effectuer. Aucune étude
économétrique n'a encore suscité un large consensus. Si
les exemples de réussites individuelles dues à la Micro-finance
sont légions, il est difficile de généraliser
l'efficacité de la Micro-finance pour plusieurs raisons: comment savoir
si le bénéficiaire n'aurait pas pu avoir accès au
marché du crédit localement sans l'aide d'une IMF? (biais de
sélection) Si tel est le cas, le succès n'est pas du à la
Micro-finance.
Comment savoir si l'argent est investi dans des projets
à valeur ajoutée? Comment savoir s'il n'aurait pas eu lieu de
toute façon via une épargne informelle? (Fongibilité de
l'aide). Enfin, certains pensent
que le micro crédit est plutôt un moyen d'épargne et
d'assurance et pas une source d'investissement.
Les ménages se constitueraient une cagnotte, un matelas
de protection financière, lisseraient ainsi leurs revenus, et
n'investiraient pas dans une activité génératrice de
revenu. Cela n'enlève rien à l'utilité du est un moyen et
à la Micro-finance , mais diminue sans doute le potentiel de
création d'emplois et les effets collatéraux/"side effects" tant
attendus par les partisans du projet.
2.1.3.2.5. Y' a t-il un rapport entre la Micro-finance et le
VIH-SIDA?
1°) Pas de santé sans lutte contre la
pauvreté :
La pauvreté qui a atteint son paroxysme en RDC
entraîne une détérioration des conditions de vie de la
majeure partie de la population : la qualité et la quantité de
nourriture sont insuffisantes, les enfants ne vont pas à l'école
et sont poussés à travailler pour apporter un revenu
supplémentaire à la famille, les conditions d'hygiène se
détériorent etc.... Et ces conditions sont aussi celles de la
préservation de la santé. Il n'y a donc pas de santé sans
lutte contre la pauvreté. 42(*)
La Micro-finance, en ce qu'elle est
un des outils modernes de lutte contre la pauvreté, est aussi un outil
intéressant en matière de santé.
Réciproquement, la santé assure de meilleurs
taux de remboursement des prêts (l'augmentation des dépenses pour
les soins oblige souvent l'emprunteur malade à puiser dans le budget du
remboursement), condition indispensable pour que les IMFs puissent fonctionner
efficacement et de façon pérenne.
En outre, en permettant aux ménages d'investir dans
l'éducation de leurs enfants, la Micro-finance permet la diffusion de
pratiques saines et une prévention des principales maladies. Certaines
Banques des Pauvres proposent même, conscientes de l'importance du sujet,
des programmes de sensibilisation à l'hygiène. En Afrique de
l'Ouest, une étude a ainsi montré que 53% des femmes
bénéficiaires de prêts et de formation d'une banque des
pauvres utilisent des contraceptifs contre 36% des femmes non
bénéficiaires.
2°) La Micro-finance et la lutte contre le Sida :
Aujourd'hui, en RDC, comme dans la plupart des pays africains,
le Sida a dépassé les frontières du secteur de la
santé. Il est devenu un problème social, et donc de
développement, au même titre que la lutte contre la
pauvreté qui englobe entre autres, l'économie, l'éducation
et la santé.
Les IMFs ou encore « Les Banques des pauvres
» peuvent jouer un rôle important dans la lutte
contre cette maladie. En générant des rencontres
régulières, des échanges d'information, des sessions de
prévention, les Banques des Pauvres permettent de dépasser les
tabous usuels, par des discussions au sein de la communauté. Les
conséquences du VIH-Sida sur le bien-être économique des
ménages touchés dépendent de l'existence et de
l'importance du « filet de sécurité financier » du
ménage. Lorsque les ménages n'ont aucun filet de
sécurité, le sida peut précipiter le foyer d'une relative
stabilité à la catastrophe. Plus le filet de
sécurité est solide, plus le ménage a de chances de faire
face à la crise sans avoir recours à des mesures d'urgence telles
que la liquidation d'actifs à long terme (maison, terrain), la
réduction des achats de première nécessité, la
déscolarisation des enfants, etc. 43(*)
La taille du filet de sécurité dépend de
deux facteurs : la situation financière initiale du ménage et la
capacité à constituer une base financière dans le temps.
La Micro-finance intervient au niveau de ce deuxième
facteur en offrant aux ménages la possibilité de constituer des
actifs, de diversifier leurs sources de revenus et de consolider d'une
manière générale leur situation financière. En ce
sens l'accès aux services de Micro-finance fournit aux ménages un
moyen de se préparer et de faire face aux crises.
Dans leur propre intérêt, les IMFs Congolaise
devraient participer à la lutte contre la SIDA à travers des
actions qui s'apparentent à de la diffusion d'informations de
prévention. Exploitant les réunions régulières des
groupes comme forum naturel de circulation de l'information, les programmes de
micro crédit peuvent créer des partenariats avec des
spécialistes de la santé qui viennent rencontrer les clients, les
informer et encourager les pratiques sûres.
Lorsqu'elles s'appuient sur des partenariats
stratégiques avec des organisations de santé, ces actions
semblent être relativement directes, et peu coûteuses à
concevoir et à mettre en oeuvre. Elles peuvent être très
efficaces si elles sont mises en oeuvre avant que la maladie ne soit
installée dans une grande partie des clients de son portefeuille.
44(*)
Car une fois que l'épidémie se fait ressentir au
niveau d'une grande partie des clients, les conséquences sont graves
voire catastrophiques pour les IMFs : En effet, la maladie induit un certain
nombre de changements dans les besoins des ménages.
L'accroissement des dépenses de santé aura une
double incidence sur les transactions IMF - Clients :
v Elle va notamment réduire leur capacité de
remboursement ou d'absorption des dettes.
v Les clients touchés vont avoir un besoin urgent de
retrait d'épargne. C'est pourquoi les institutions de micro
crédit qui continuent à proposer les mêmes services
d'épargne-crédit à cette population se rendront
progressivement compte que ces derniers répondent à un
pourcentage de plus en plus faible des besoins du marché.
Cela se traduit par un impact décroissant sur les
populations servies, une augmentation nette du taux d'impayés, une
diminution conséquente de l'épargne, en d'autres termes : une
augmentation des pertes sur portefeuille, une baisse des revenus et de sources
de liquidités ce qui menace donc à terme l'existence même
de l'institution. Les IMF doivent donc chercher à agir en amont du
problème surtout dans un pays comme le Burundi où la
pandémie du VIH-Sida est en augmentation continue.
2 .2 CADRE NORMATIF ET
REGLEMENTAIRE
Nul ne peut
négliger l'effet positif du micro crédit sur les
bénéficiaires, même des pays puissants
économiquement (USA, l'Europe, l'Asie...). Ces pays ont importé
ce mécanisme pour combattre l'exclusion sociale, ce qui explique en
partie l'efficacité de cette nouvelle stratégie dans
l'instauration d'un équilibre économique et social sain et
opérant.
Dans ce sens, l'accent a été mis sur les
bénéficiaires du prêt auprès de l'ONG Les
Bâtisseurs à base d'un échantillon composé de 40
personnes (cible du projet).
I. PRESENTATION DE L'ONG
L'organisation Non
Gouvernementale dénommée « Les
Bâtisseurs » est une ASBL de droit congolais pour la
prévention et la prise en charge des veuves et des enfants mal nourris
victimes du VIH/SIDA. Cette organisation a vu le jour le 22 mars 1994.
1. A. Objectif Global de l'ONG
Contribuer à la
prévention contre le VIH/Sida en milieu des jeunes et enfants orphelins
et contribuer également à la réduction de l'impact
négatif du VIH/SIDA au sein de la communauté dans les provinces
du Bandundu, de Kinshasa et du bas Congo.
1. B. Objectifs
Spécifiques de l'ONG
- Améliorer la qualité de prise en charge de 604
OEV mal nourris au sein de 200 familles d'accueil et des veuves du
VIH/SIDA ;
- Assurer la prise en charge psychosociale en augmentant le
nombre des bénéficiaires de 804 à 1500 d'ici l'an deux
mille Cinq;
- Collaborer avec le réseau d'éducation des
églises Catholiques pour la prise en charge scolaire des enfants
orphelins;
- Assurer la distribution alimentaire aux
bénéficiaires;
- Accroître d'ici Décembre 2007 les
activités de prise en charge à domicile pour les personnes
infectées du VIH/SIDA dans 3 provinces;
- Contribuer par le counseling au dépistage volontaire
de membre de la communauté au sujet du VIH/Sida;
- Améliorer le pouvoir d'achat des familles
infectées et affectés par le VIH/Sida grâce aux
Activités Génératrices des Revenus;
- Augmenter d'ici Décembre 2007 deux milles cinq le
nombre des Volontaires formés en accompagnement des PVV et PA.
1. C. Réalisations
de L'ONG
ï 10500 des jeunes sont Prévenus sur les
IST/SIDA ;
ï 1698 PVV et prise en charge;
ï 96 Visites à domicile des PVV par
volontaire/an
ï 604 des orphelins sont scolarisés;
ï 197 bénéficiaires ont l'appui
alimentaire;
ï 100 AGRs sont appuyées;
ï 1698 bénéficiaires prise en charge
psychosociale;
ï 160 Volontaires formés par an
ï Recherche opérationnelle.
II. CHAMP D'ACTION
L'ONG Les Bâtisseurs est présente dans 5
provinces du pays : Kinshasa, Bas Congo, Bandundu, Nord Kivu et Sud
Kivu.
Chap. 3 MATERIEL ET
METHODES
1. La méthode
La méthode étant un ensemble d'opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre la
réalité qu'elle poursuit, les démontre, les
vérifie7(
*).
Pour l'élaboration de ce travail, nous avons fait recours à la
méthode historique qui cherche à savoir la dimension temporelle
des phénomènes sociaux pour mieux les comprendre comme situation
du présent8(
*).
La dite méthode nous a permis de bien reconstituer l'histoire du
VIH/SIDA.
Cette étude (transversale) est basée sur une
enquête de terrain à Kinshasa en 2007 et a combiné
l'approche quantitative et l'approche qualitative et, ainsi avons fait recours
à la méthode statistique, aux analyses uni variée et bi
variée, à la méthode historique et aux techniques
d'observation documentaire, d'observation directe et d'interview ainsi que la
méthode comparative tel qu'appréhender dans son aspect descriptif
et explication afin de rendre opérationnel notre démarche.
Notre étude, transversale soit-elle, nous a permis
d'évaluer la prise en charge psychosociale et la performance
socio-économique des PVVIH et OEV dans la ville province de Kinshasa
pour une période allant de 2007 à 2008.
Sur base d'un questionnaire, nous avons pu enquêter sur
un échantillon exhaustif de la population d'étude, soit 40
bénéficiaires ciblés par le projet les
Bâtisseurs/PNMLS-Fonds Mondial.
L'approche quantitative a consisté à
l'administration d'un questionnaire auprès d'un échantillon
représentatif 40 PVV bénéficiaires du projet. Cet
échantillon est choisi d'une manière exhaustive. Les données recueillies par questionnaire portaient
essentiellement sur l'impact socio-économique du VIH/SIDA, sur la
participation, sur l'appui du Projet Bâtisseurs et sur les ressources
mobilisées pour faire face aux risques. Ces données ont
été complétées par des données
qualitatives.
L'approche qualitative elle, a privilégié
l'observation directe, prolongée dans le temps et soutenue grâce
à l'interaction entre les observés et nous. Elle a aussi eu
recours aux récits de vie et aux entretiens individuels. L'observation a
été possible en intégrant l'ONG « Les
Bâtisseurs/PNMLS-MAP » comme volontaire bénévole
et en participant à la vie du projet (réunions, activités,
permanences, etc.). Les récits ont été recueillis
auprès de 40 PVVIH à qui nous avons demandé de nous
raconter leur itinéraire de vie et surtout leur situation de PVV (depuis
la prise de connaissance du statut sérologique jusqu'à
l'adhésion au projet « Les
Bâtisseurs/PNMLS-MAP »). Les entretiens individuels ont
consisté en des conversations faites avec les PVVIH. Ces entretiens
étaient centrés autour de deux thèmes principaux, à
savoir : la perception de l'appui du Projet « Les
Bâtisseurs/PNMLS-MAP » et la gestion de Microcrédits
qu'octroie l'ONG « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » aux
PVV.
2. Les Techniques
« Une technique est un ensemble de
procédés utilisés par un chercheur pour récolter
les données ou pour analyser les données ou informations qui
doivent servir à la réalisation du travail »45(*)(
*)
a.
Technique d'observation documentaire
Cette technique nous a aidée à enrichir notre
étude en se référant à certains documents. En
rapport avec notre travail, nous avons pu consulter les ouvrages scientifiques,
les rapports, les sites Web et d'autres documentations mises à notre
disposition par le projet « Les
Bâtisseurs/PNMLS-MAP »
b.
Technique d'observation directe
La dite technique nous a permis d'être en contact direct
avec certaines personnes concernées. Nous sommes entré en contact
direct avec certaines personnes vivant avec le VIH/SIDA et les OEV sans
intermédiaire et avons recueilli les données
c.
L'interview libre
D'après P.MINON « interviewer c'est chercher
à obtenir des données utiles à une enquête sociale
en suscitant des déclarations orales de quelques personnes susceptibles
de fournir ces données 46(*)(
*).
Nous avons de ce fait utilisé l'interview pour récolter les
données auprès de PVVIH et OEV.
Choix et intérêt du
sujet
Ayant le souci de travailler dans le domaine de prise en
charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA pour leur venir en aide, et vu la
situation socio-économique que traverse notre pays en
général et les PVV en particulier à cause du VIH/SIDA,
nous avons choisi ce sujet pour essayer d'analyser les microcrédits
qu'octroie l'ONG « Les Bâtisseurs/PNMLS-MAP » aux
PVV de la ville province de Kinshasa afin de permettre, à travers des
Organisations appuyées par l'ONG « Les
Bâtisseurs/PNMLS-MAP », aux personnes marginalisées
(PVV) d'améliorer leurs conditions de vie ainsi que de démontrer
l'utilité de la bonne gestion de ces microcrédits.
Délimitation spatio-
temporelle du Sujet
Il nous est difficile d'aborder ce travail sans pour autant
pouvoir le délimiter au point de vue spatial et temporel, afin de nous
épargner de toute attitude de généralisation mais surtout
pour des raisons de pratique et d'objectivité.
· Sur le plan spatial : notre
travail porte sur le projet« Les
Bâtisseurs/PNMLS-MAP » dans la ville province de Kinshasa, en
République Démocratique du Congo.
· Sur le plan
temporaire : notre étude s'est basée sur la
période allant de 2007-2008.
Traitement et analyse des
données
Nous avons procédé à l'encodage et la
saisie des données recueillies ; le traitement et l'analyse ont
été effectués à l'aide du logiciel Epi-Info,
version 3.2 ; SPSS, version 12.0.1 et le logiciel Excel
2003.
PLAN D'ANALYSE
Analyse uni variée
A. Variables qualitatives
L'analyse se fera suivant les regroupements
ci-après :
·
Répartition par Sexe
·
Situation matrimoniale des bénéficiaires
·
Niveau d'instruction
·
Activité préalable
·
Responsabilité dans le foyer
·
Activité après l'octroi du prêt
· Objet
de prêt
· Cycle
de production des activités des bénéficiaires
·
Difficulté de paiement
·
Solidarité à l'intérieur du pool
· Type
d'investissement
·
Origine de l'investissement
B. Variables quantitatives
·
Répartition par tranche d'âge
·
Bénéfice dégagé
·
Epargne dégagée des activités par mois
C. ANALYSE BIVARIEE
L'analyse bi variée nous a permis de déterminer,
tout en comparant le seuil théorique au Khi deux calculé, s'il
existait des corrélations entre les variables. Le Khi- deux est un test
le plus courant pour déterminer si la relation entre deux variables du
tableau croisé est significative. Le Khi deux a été
calculé avec un intervalle de confiance de 95% avec une précision
de 5%. En général, une valeur de signification
(p-value = 0,05) est
considérée comme «significative »
Et pour y parvenir, les croisements des variables ci-dessous ont
été faits :
· Impact au niveau du revenu
·
Impact sur la situation sociale
·
Impact sur les besoins vitaux des bénéficiaires (nourriture et
habillement, Loyer, scolarisation des enfants, soins médicaux)
· Les
bénéficiaires prêteurs
· Impact des AGR sur Scolarisation des enfants des
PVVIH
· Impact des AGR sur l'amélioration de
l'habitat
· Impact des AGR sur la création des emplois
· Impact des AGR sur l'acceptation des PVVIH dans la
communauté
· Impact des AGR sur l'amélioration de
l'environnement des PVVIH
· Impact des AGR sur l'amélioration de mode de vie
des PVVIH
· Impact des AGR sur l'amélioration de la
situation économique des PVVIH
· Impact des AGR sur la création des richesses
· Impact des AGR sur la diminution de la pauvreté
· Impact des AGR sur l'accessibilité aux soins de
santé
· Impact des AGR sur les bénéficiaires
après le projet
· Satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet
· Pérennisation du mode de financement
· Attentes des PVVIH après le projet
· Corrélation entre Bénéfice
dégagé et Amélioration de l'habitat
· Corrélation entre Bénéfice
dégagé et Amélioration du niveau de vie des PVVIH
· Epargne dégagée et situation sociale des
PVVIH
· Corrélation entre Bénéfice
dégagé et satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet
Chap. 4 PRESENTATION DES RESULTATS
Dans ce chapitre, nous allons présenter les
résultats de notre enquête sous forme de tableaux et texte. Nous
dégagerons de ces résultats les principaux problèmes de la
communauté, puis nous établirons des priorités en rapport
avec ces problèmes de la communauté.
3.4. Profils des
bénéficiaires
3.4.1- Identification des
bénéficiaires :
Tableau VI - Répartition
selon le Sexe :
Sexe
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Masculin
|
3
|
7,5
|
Féminin
|
37
|
92,5
|
Total
|
40
|
100
|
D'après le tableau, les femmes qui ont
bénéficié du est un moyen auprès de l'ONG les
Bâtisseurs représentent 92,5% du nombre total de la population
étudiée. Ce taux parait logique car l'ONG les Bâtisseurs
accorde plus d'attention aux femmes.
Tableau VII- Répartition
de la population l'âge :
INTERVALLE D'AGE
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
[20 - 25 [
|
-
|
5
|
5
|
12,5%
|
[25 - 30 [
|
1
|
9
|
10
|
25%
|
[30 - 35 [
|
1
|
12
|
13
|
32,5%
|
35 et plus
|
1
|
11
|
12
|
30%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
On constate qu'aucune tranche d'âge ne prime sur l'autre
car nous avons 5 femmes dont l'âge varie entre 20 et 25 ans soit 13% de
l'effectif total, 10 personnes dont 1 homme et 9 femmes âgés entre
25 et 30 ans, soit 25% de l'effectif total, 13 sujets ont l'âge variant
entre 35 et 35 ans, soit 32% de l'effectif total ; et enfin, 30% de
l'effectif total sont âgés de 35 ans et plus.
Tableau VIII- Répartition
selon la situation matrimoniale des bénéficiaires :
ETAT MATRIMONIAL
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
Marié (e)
|
-
|
19
|
19
|
47,7%
|
Célibataire
|
1
|
4
|
5
|
12,6 %
|
Veuf (ve)
|
1
|
13
|
14
|
36,6%
|
Divorcé (e)
|
1
|
1
|
2
|
6,1%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
De tous les bénéficiaires du projet les
Bâtisseurs ayant opté pour le micro crédit, on remarque que
47,7 % des bénéficiaires sont mariés, et 36,6% des
bénéficiaires sont veufs (ves), 12,6% vivent le célibat
contre 6,1% ayant divorcé bien avant que le projet ne soit
implanté et qu'ils en deviennent bénéficiaires.
Tableau IX- Répartition
selon niveau d'instruction de la population :
NIVEAU
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
Analphabète
|
-
|
23
|
23
|
57,5%
|
Primaire
|
3
|
11
|
14
|
35%
|
Secondaire
|
-
|
3
|
3
|
7,5%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
De la lecture de ce tableau, on remarque que 57,5% de la
population enquêtée sont des analphabètes, contre 42,5% qui
ont pu suivre leurs études au niveau primaire contre 7,5% ayant
continué les études secondaires.
Tableau X.- Répartition de
la population par activité
ACTIVITE
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
En chômage
|
-
|
3
|
3
|
7,5%
|
Commerce
|
1
|
15
|
16
|
40%
|
Artisanat
|
2
|
17
|
19
|
47%
|
Autres
|
-
|
2
|
2
|
5%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
De la lecture du tableau ci-dessus, on remarque que 40% des
bénéficiaires avaient une activité commerciale, contre 47
% en artisanat, 8% n'exerçaient aucun métier contre 5%
exerçant d'autres métiers.
3.5. L'Usage du micro crédit par les
bénéficiaires
3.5.1- l'utilisation
définitive du Micro crédit:
Tableau XI- Activité
après l'octroi du prêt :
ACTIVITE
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
Commerciale
|
1
|
21
|
23
|
55%
|
Artisanale
|
2
|
15
|
17
|
45%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
Les résultats de nos enquêtes montre que 55% des
bénéficiaires ont utilisé le prêt octroyé par
l'ONG les Bâtisseurs pour des activités commerciales contre 45%
l'ayant utilisé pour des activités artisanales.
Tableau XII- Objet de
prêt :
OBJET DE PRET
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
Nouvel investissement
|
-
|
2
|
2
|
5%
|
Fonds de roulement
|
3
|
35
|
38
|
95%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
On remarque que 95% des bénéficiaires ont
utilisé le prêt comme un fond de roulement pour améliorer
leurs activités déjà existantes, contre 5% qui en ont
profité pour créer un nouvel investissement.
3.5.2- Résultat de prêt :
Tableau XIII- Cycle de production
des activités des bénéficiaires :
CYCLE DE PRODUCTION
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
Chaque jour
|
2
|
26
|
28
|
70%
|
Chaque semaine
|
1
|
9
|
10
|
25%
|
Chaque 15 jours
|
-
|
2
|
2
|
5%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
70% des bénéficiaires travaillent au rythme de
chaque jour essayant d'exploiter la totalité du prêt afin d'en
tirer le maximum de profit. Alors que les domaines d'activité de 25% et
5% de l'effectif total les obligent de travailler hebdomadairement et bi
hebdomadairement.
Figure 4 : Bénéfice
dégagé
37,5% des clients dégagent un bénéfice
entre 500 et 1500 FC, 27,5% ont un bénéfice allant de 1500
à 3000 FC, et 14 sujets soit 35,5% réalisent plus de 3000
FC ce qui leur permet de faire des
épargnes.
Figure 5 : Epargne
dégagée des activités par mois :
D'après le tableau, et d'une manière
générale, 95% des bénéficiaires ont pu
dégager des épargnes mensuelles variant entre 3000 et plus de
10000 FC/mois après le paiement de toutes leurs
dépenses essentiellement les charges d'intérêt du
prêt contre 5% qui n'ont pas été en mesure
d'épargner de suite de multiples charges leur revenant.
3.5.3- Difficultés de paiement et solidarité
des bénéficiaires :
Tableau XV1- Répartition
de la population en difficulté de remboursement du prêt :
DIFICULTE DE PAIEMENT
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
Oui
|
-
|
1
|
1
|
2,5%
|
Non
|
3
|
36
|
39
|
97,5%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
On remarque que 97,5% des bénéficiaires du Micro
crédit de l'ONG les Bâtisseurs n'ont pas une difficulté de
remboursement de leurs échéances contre 2,5% qui ont du mal
à rembourser le prêt.
Figure 6 :
Répartition selon le degré de solidarité à
l'intérieur du pool :
Au travers de ce tableau, la solidarité à
l'intérieur du groupe se fait voir parfaitement, car 100% des
bénéficiaires assument leur part de responsabilité en
venant en aide aux autres membres du pool que se soit par remboursement, par
service ou soit encore par les deux à la fois.
3.6. : L'IMPACT DU PRET AU NIVEAU
DU FOYER :
Tableau XVIII- Impact du micro
crédit au niveau du revenu :
REVENU
|
CLIENTS
|
TOTAL
|
%
|
Diminué
|
-
|
-
|
-
|
Augmenté
|
40
|
40
|
100%
|
Resté le même
|
-
|
-
|
-
|
TOTAL
|
40
|
40
|
100%
|
100% des bénéficiaires ont vu augmenter leur
niveau de revenu à l'intérieur du foyer. Cela reflète la
bonne gestion de leurs affaires.
3.6.2- Investir à l'intérieur du
foyer :
Tableau XIX- Type
d'investissement :
TYPE D'INVESTISSEMNT
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
Biens meubles
|
-
|
10
|
10
|
25%
|
Biens électroniques
|
2
|
15
|
17
|
42,5%
|
Biens de luxe
|
1
|
12
|
13
|
32,5%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
100% des bénéficiaires arrivent à
investir dans leurs foyers que se soit en biens meubles, électroniques
ou en luxe à raison de 25%, 42,5% ou 32,5% respectivement du total de la
population enquêtée.
Tableau XX- Origine de
l'investissement :
ORIGINE D'INVESTISSEMENT
|
BENEFICIAIRES
|
%
|
L'activité
|
37
|
92,5%
|
Autres
|
3
|
7,5%
|
TOTAL
|
40
|
100%
|
Les résultats de nos enquêtes prouvent que 92,5%
de la population étudiée affirment que l'origine de leur
investissement à l'intérieur de leurs foyers provient d'un
excédent dégagé de l'activité contre 7,5% qui
investissent au travers d'autres sources.
3.6.3- Situation des bénéficiaires après
l'octroi du prêt :
Figure 7 : Impact du micro
crédit sur la situation sociale
Une part représentant à elle seule 80% de la
population enquêtée avait senti sa sortie d'une situation de
pauvreté après avoir bénéficier du prêt. Ce
qui justifie pleinement l'adoption de ce programme pour les pauvres pour lutter
contre ce fléau.
Tableau XXII- Impact du micro
crédit sur les besoins vitaux des bénéficiaires
(nourriture et habillement, Loyer, scolarisation des enfants, soins
médicaux) :
Nourriture, Habillement, loyer, Education des enfants,
soins médicaux.
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
Mieux
|
2
|
34
|
36
|
90%
|
Comme d'habitude
|
1
|
3
|
4
|
10%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
De la lecture des données du tableau, on remarque que
seuls 0% des enquêtées n'ont pas changé d'habitudes
(alimentation, habillement, ...) contre 90% qui ont changé de
comportements de suite du prêt reçu de l'ONG les
Bâtisseurs.
3.6.4- Les
bénéficiaires :
Tableau XXIII- Les
bénéficiaires prêteurs :
CAPABLE DE PRETER
|
SEXE
|
TOTAL
|
%
|
HOMMES
|
FEMMES
|
Oui
|
2
|
26
|
28
|
70%
|
Non
|
1
|
11
|
12
|
30%
|
TOTAL
|
3
|
37
|
40
|
100%
|
Comme le montrent les résultats de nos enquêtes,
70% des bénéficiaires qui, en un moment, avaient exprimé
leur besoin en prêt, sont capables maintenant de prêter
eux-mêmes de l'argent à d'autres personnes. Cela signifie de loin
que leur niveau de vie a été amélioré et que le
programme de Micro Crédit a apporté ses fruits.
Tableau XXIV- Impact des AGR sur Scolarisation des
enfants des PVVIH
Scolarisation des enfants
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
26
|
65
|
Non
|
14
|
35
|
Total
|
40
|
100
|
65% des bénéficiaires affirment avoir recouru
aux AGR pour faire scolariser leurs enfants contre 35% qui ont utilisé
les AGR pour d'autres fins.
Tableau XXV- Impact des AGR sur l'amélioration
de l'habitat
Au regard de ce tableau, la majorité des PVVIH ont pu
amélioré leur habitat au travers des AGR, soit 75%. Par contre,
25% affirment que les AGR ne leur ont pas permis d'améliorer leurs
logis.
Tableau XXVI- Impact des AGR sur la création
des emplois
Les AGR ont permis aux PVVIH de se trouver de l'emploi au
travers du petit commerce ou soit des activités artisanales, car 100%
affirment avoir cessé d'être chômeurs dès lors
qu'elles ont bénéficié du Microcrédit.
Tableau XXVII- Impact des AGR sur l'acceptation des
PVVIH dans la communauté
Acceptation des PVVIH
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
30
|
75
|
Non
|
10
|
25
|
Total
|
40
|
100
|
La stigmatisation, la discrimination et la réprobation
sociale dont sont victimes les PVVIH au sein des communautés augmentent
leur vulnérabilité. Cependant, les résultats de nos
enquêtes ont révélé que les AGR ont permis aux PVVIH
d'être réintégrées au sein de la communauté,
car devenues productives ; et cela à la hauteur de 75%. En
revanche, 10 sujets soit 25%, continuent de vivre la stigmatisation et la
discrimination au sein de leurs communautés respectives bien que
subvenant aux besoins primaires de leurs ménages.
Figure 8 : Impact des AGR sur
l'amélioration de l'environnement des PVVIH
Il ressort de ce tableau que les AGR n'ont pas un impact
conséquent sur les conditions environnementales des PVVIH. Seules 15
PVVIH soit 37,5% ont amélioré leur environnement contre une
grande majorité soit 62,5% de sujets.
Tableau XXIX- Impact des AGR sur l'amélioration
de mode de vie des PVVIH
Amélioration de mode de vie des PVVIH
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
15
|
37,5
|
Non
|
25
|
62,5
|
Total
|
40
|
100
|
A 55%, les AGR permettent l'amélioration des conditions
de vie des PVVIH. 45% soit 18 sujets vivent dans une situation précaire
si bien qu'ayant reçu les AGR.
Figure 9: Impact des AGR sur
l'amélioration de la situation économique des
PVVIH
De la lecture des données de ce tableau, il ressort que
le micro crédit n'améliore pas la situation économique des
bénéficiaires car 55% affirment la non amélioration de
leur pouvoir d'achat contre 45% dont la situation socioéconomique semble
être améliorée de suite des AGR.
Figure 10 : Impact des AGR sur la création
des richesses
Comme le montre le tableau ci-dessus, les AGR de procurent pas
des richesses aux PVVIH à 62,5%. Cela pourrait s'expliquer par le fait
le bénéfice dégagé de ce micro crédit, est
utilisé pour couvrir divers besoins des ménages.
Tableau XXXII- Impact des AGR sur la diminution de la
pauvreté
Diminution de la pauvreté
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
18
|
45
|
Non
|
22
|
55
|
Total
|
40
|
100
|
L'impact des AGR sur la diminution de la pauvreté chez
les PVVIH est faible comme le montrent les données du tableau
ci-dessus : 55% demeurent toujours dans la pauvreté contre 45%
ayant une vie plus ou moins améliorée.
Tableau XXXIII- Impact des AGR sur
l'accessibilité aux soins de santé
Accessibilité aux soins
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
9
|
22,5
|
Non
|
31
|
77,5
|
Total
|
40
|
100
|
La grande majorité de la population
étudiée, affirme que les AGR ne leur ont pas permis un
accès facile aux soins de santé de suite du faible
bénéfice dégagé, soit 77,5%. Contre 22,5% qui se
font soigner grâce au profit assorti des AGR.
Figure 11 : Impact des AGR sur les
bénéficiaires après le projet
La majorité absolue, représentée par
75,5% de la population étudiée est incapable de ne plus
dépendre du projet les Bâtisseurs alors que les autres attendent
le moment idéal pour autofinancer leur projet indépendamment de
tout genre de prêt ; et cela à 22,5%.
Figure 12 : Satisfaction des PVVIH
vis-à-vis du projet
La courte durée du projet ne permet pas aux
bénéficiaires de trouver satisfaction car seuls 32,5% sont
satisfaits du projet contre la majorité, soit 67,5% qui n'est l'est
pas.
Figure 13: Pérennisation du mode de
financement
La majorité absolue, représentée par
92,5% de la population étudiée encourage l'octroi des
Microcrédit alors que 7,5% préfèrent l'abolition de ce
système de financement.
Tableau XXXVII- Attentes des PVVIH après le
projet
Attentes
|
Fréquence
|
%
|
AGR
|
13
|
32,5
|
Scolarisation des enfants
|
10
|
25
|
Soins de santé
|
3
|
7,5
|
Appui alimentaire
|
14
|
35
|
Total
|
40
|
100
|
Au vu de ce tableau, il est démontré que 13
sujets soit 32,5% préfèrent être appuyés en AGR, 10
sujets soit 25% suggèrent la scolarisation des enfants issus des
familles des PVVIH, 7,5% souhaitent que le projet tiennent comptent de
l'accessibilité aux soins de santé des PVVIH et enfin, 14 sujets
soit 35% souhaitent qu'à part les AGR, que le projet tienne compte de
l'appui alimentaire
3.7 MESURE D'ASSOCIATION ENTRE LE BENEFICE DEGAGE ET LA
PERFORMANCE SOCIO ECONOMIQUE DES PVVIH
Tableau XXXVIII- Corrélation entre
Bénéfice dégagé et Amélioration de
l'habitat
|
Amélioration de l'habitat
|
Total
|
|
Oui
|
Non
|
|
Bénéfice dégagé
|
(500-1500FC)
|
13
|
2
|
15
|
|
(1500-3000FC)
|
5
|
6
|
11
|
|
Plus de 3000FC
|
12
|
2
|
14
|
Total
|
30
|
10
|
40
|
Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
7,067(a)
|
2
|
0,029
|
Rapport de vraisemblance
|
6,565
|
2
|
0,038
|
Association linéaire par linéaire
|
0,011
|
1
|
0,916
|
Nombre d'observations valides
|
40
|
|
|
Au vu de ce tableau, les résultats montrent que la
différence entre le bénéfice dégagé et
l'amélioration de l'habitat est significative car p=0,05 à une
issue avec un intervalle de confiance de 95%. Ce qui nous pousse de conclure
que l'amélioration de l'habitat semble être liée au
bénéfice dégagé par les PVVIH. Ces résultats
sont vérifiables au travers du tableau de fréquences n°
25.
Tableau XXXIX- Corrélation entre
Bénéfice dégagé et Amélioration du niveau
de vie des PVVIH
|
Amélioration du niveau de vie des PVVIH
|
Total
|
|
Oui
|
Non
|
|
Bénéfice dégagé
|
(500-1500FC)
|
10
|
5
|
15
|
|
(1500-3000FC)
|
8
|
3
|
11
|
|
Plus de 3000FC
|
4
|
10
|
14
|
Total
|
22
|
18
|
40
|
Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
6,173(a)
|
2
|
0,046
|
Rapport de vraisemblance
|
6,313
|
2
|
0,043
|
Association linéaire par linéaire
|
4,038
|
1
|
0,044
|
Nombre d'observations valides
|
40
|
|
|
Le bénéfice dégagé pourrait
être à la base de l'amélioration du niveau de vie des
PVVIH. D'où la différence est significative pour p=0,046 à
1 issue. D'où cette différence significative qui s'observe.
Tableau XXXX- Corrélation entre
Bénéfice dégagé et satisfaction des PVVIH
vis-à-vis du projet
|
Satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Bénéfice dégagé
|
(500-1500FC)
|
2
|
13
|
15
|
(1500-3000FC)
|
2
|
9
|
11
|
Plus de 3000FC
|
9
|
5
|
14
|
Total
|
13
|
27
|
40
|
Tests du Khi deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi deux de Pearson
|
9,988(a)
|
2
|
0,007
|
Rapport de vraisemblance
|
9,986
|
2
|
0,007
|
Association linéaire par linéaire
|
8,230
|
1
|
0,004
|
Nombre d'observations valides
|
40
|
|
|
Au regard de ce tableau, le bénéfice
dégagé par le prêt influencerait très
significativement la satisfaction des PVVIH vis-à-vis du projet, car
p=0,007
3.8 MESURE D'ASSOCIATION ENTRE L'EPARGNE DEGAGEE ET LA
PERFORMANCE SOCIO ECONOMIQUE DES PVVIH
Tableau XXXXI- Epargne dégagée et
situation sociale des PVVIH
|
Impact du micro crédit sur la situation sociale
|
Total
|
Indépendant
|
Ne plus être pauvre
|
Confiance en soi
|
Epargne dégagée par mois
|
0 FC
|
2
|
0
|
0
|
2
|
3000-5000 FC
|
1
|
2
|
1
|
4
|
5000-10000 FC
|
0
|
9
|
0
|
9
|
Plus de 10000 FC
|
2
|
21
|
2
|
25
|
Total
|
5
|
32
|
3
|
40
|
Tests du Khi deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
19,297(a)
|
6
|
0,004
|
Rapport de vraisemblance
|
14,771
|
6
|
0,022
|
Association linéaire par linéaire
|
3,900
|
1
|
0,048
|
Nombre d'observations valides
|
40
|
|
|
De ce tableau, il ressort que la situation
socio-économique des PVVIH serait très significativement
liée à l'épargne dégagée par le prêt
avec un p=0,004. La différence est très significative.
|
Indépendance vis-à-vis du projet
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Epargne dégagée par mois
|
0 FC
|
2
|
0
|
2
|
3000-5000 FC
|
0
|
4
|
4
|
5000-10000 FC
|
0
|
9
|
9
|
Plus de 10000 FC
|
7
|
18
|
25
|
Total
|
9
|
31
|
40
|
Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
11,097(a)
|
3
|
,011
|
Rapport de vraisemblance
|
13,005
|
3
|
,005
|
Association linéaire par linéaire
|
0,128
|
1
|
,721
|
Nombre d'observations valides
|
40
|
|
|
Comme le montre le tableau ci-dessus, l'indépendance
des PVVIH pourrait être liée à l'épargne
dégagée avec un p=0,011. Donc la différence est
significative.
Chap. 5 DISCUSSION
5.1 IDENTIFICATION ET PROFIL DES
BENEFICIAIRES
Plusieurs conclusions en effet, peuvent être
tirées de cette étude, dont la première réside dans
la supériorité du nombre des femmes sur celui des hommes pour
plusieurs raisons :
· Le Projet les Bâtisseurs accorde plus d'attention
aux PVVIH de sexe féminin (femmes) ; 92,5% soit une moyenne de 2,00
contre 7,5% avec une moyenne de 1,67
· Les femmes séropositives sont les plus
touchées par le phénomène de la pauvreté et
essaient de s'en sortir par la création d'activités
génératrices de revenu.
· Les résultats de notre recherche ont
révélé que les femmes ne trouvent pas autant de
problème dans le remboursement de leur prêt par rapport aux
hommes.
La gent féminine est la plus affectée par le
virus de VIH/Sida à travers le monde. La révélation est de
l'ONUSIDA et de l'OMS (Point sur l'épidémie de Sida 2005)
"L'augmentation de la proportion des femmes touchées
par le virus du VIH /Sida se poursuit", indique le rapport. Ainsi, en 2005,
17,5 millions de femmes vivent avec le VIH /Sida, soit un million de plus qu'en
2003. C'est l'Afrique Subsaharienne qui est la plus "infectée" avec 13,3
millions de ses femmes touchées. Par exemple, en Afrique de l'Ouest, 77
% des femmes vivent avec le virus VIH /Sida.
Considérant la moyenne pour chacune des tranches
d'âge, on remarque qu'aucune d'entre elles ne prime sur l'autre car nous
avons 5 femmes dont l'âge varie entre 20 et 25 ans soit 13% de l'effectif
total, 10 personnes dont 1 homme et 9 femmes âgés entre 25 et 30
ans, soit 25% de l'effectif total, 13 sujets ont l'âge variant entre 35
et 35 ans, soit 32% de l'effectif total ; et enfin, 30% de l'effectif
total sont âgés de 35 ans et plus. Les moyennes suivantes ont
été trouvées pour chaque tranche d'âge :
S'agissant de l'état-civil, nos recherches ont
montré que de tous les bénéficiaires du projet les
Bâtisseurs ayant opté pour le micro crédit, 47,7 % des
bénéficiaires sont mariés, et 36,6% des
bénéficiaires sont veufs (ves), 12,6% vivent le célibat
contre 6,1% ayant divorcé bien avant que le projet ne soit
implanté et qu'ils en deviennent bénéficiaires. Soit une
moyenne de 2,40 pour les célibataires, 2,05 pour les mariés, 1,00
pour les divorcés et enfin 1,86 pour les veuves.
Prenant en compte le niveau d'instruction des sujets
enquêtés, on a remarqué que 57,5% de la population
enquêtée sont des analphabètes, contre 42,5% qui ont pu
suivre leurs études au niveau primaire contre 7,5% ayant continué
les études secondaires. Ce qui fait en moyenne 1,96 pour les
analphabètes, 2,21 pour ceux ayant fréquenté
l'école primaire, et 1,00 qui ont poursuivi leurs études
jusqu'au niveau secondaire.
5.2 PRISE EN CHARGE PSYCHOSOCIALE ET LA PERFORMANCE
SOCIOECOMIQUE DES PVVIH DANS LA VILLE PROVINCE DE KINSHASA
Les résultats de nos recherche ont
démontré que :
Ø 55% des bénéficiaires prennent
eux-mêmes la responsabilité au sein du foyer. De majorité
féminine, elles expriment leur soutien à leurs conjoints en
venant en aide soit totalement ou partiellement dans l'ensemble des
dépenses du foyer, ce qui exprime fortement aussi le besoin de cette
couche de recourir au Micro Crédit. Par contre, 18 sujets, soit 45% de
l'effectif total, dépendent soit de leurs maris, ou soit encore, des
autres membres de la famille et amis.
Ø 55% des bénéficiaires ont
utilisé le prêt octroyé par l'ONG les Bâtisseurs
pour des activités commerciales contre 45% l'ayant utilisé pour
des activités artisanales.
Ø 95% des bénéficiaires ont
utilisé le prêt comme un fond de roulement pour améliorer
leurs activités déjà existantes, contre 5% qui en ont
profité pour créer un nouvel investissement.
Ø 95% des bénéficiaires ont pu
dégager des épargnes mensuelles variant entre 3000 et plus de
10000 FC/mois après le paiement de toutes leurs dépenses
essentiellement les charges d'intérêt du prêt contre 5% qui
n'ont pas été mesure d'épargner de suite de multiples
charges leur revenant.
Ø 37,5% des clients dégagent un
bénéfice entre 500 et 1500 FC, 27,5% ont un
bénéfice allant de 1500 à 3000 FC, et 14 sujets soit
35,5% réalisent plus de 3000 FC ce qui leur permet de faire
des épargnes.
Ø 100% des bénéficiaires ont vu augmenter
leur niveau de revenu à l'intérieur du foyer. Cela
reflète la bonne gestion de leurs affaires.
Ø 100% des bénéficiaires arrivent
à investir dans leurs foyers que se soit en biens meubles,
électroniques ou en luxe à raison de 25%, 42,5% ou 32,5%
respectivement du total de la population enquêtée.
Ø 92,5% de la population étudiée
affirment que l'origine de leur investissement à l'intérieur de
leurs foyers provient d'un excédent dégagé de
l'activité contre 7,5% qui investissent au travers d'autres
sources.
Ø Une part représentant à elle seule 80%
de la population enquêtée avait senti sa sortie d'une situation de
pauvreté après avoir bénéficié du
prêt. Ce qui justifie pleinement l'adoption de ce programme pour les
pauvres pour lutter contre ce fléau.
Ø 70% des bénéficiaires qui, en un
moment, avaient exprimé leur besoin en prêt, sont capables
maintenant de prêter eux-mêmes de l'argent à d'autres
personnes. Cela signifie de loin que leur niveau de vie a été
amélioré et que le programme de Micro Crédit a
apporté ses fruits.
Ø 65% des bénéficiaires affirment avoir
recouru aux AGR pour faire scolariser leurs enfants contre 35% qui ont
utilisé les AGR pour d'autres fins.
Ø Au regard de ce tableau, la majorité des PVVIH
ont pu amélioré leur habitat au travers des AGR, soit 75%. Par
contre, 25% affirment que les AGR ne leur ont pas permis d'améliorer
leurs logis.
Ø Les AGR ont permis aux PVVIH de se trouver de
l'emploi au travers du petit commerce ou soit des activités artisanales,
car 100% affirment avoir cessé d'être chômeurs dès
lors qu'elles ont bénéficié du Micro-crédit.
Ø La stigmatisation, la discrimination et la
réprobation sociale dont sont victimes les PVVIH au sein des
communautés augmentent leur vulnérabilité. Cependant, les
résultats de nos enquêtes ont révélé que les
AGR ont permis aux PVVIH d'être réintégrées au sein
de la communauté, car devenues productives ; et cela à la
hauteur de 75%. En revanche, 10 sujets soit 25%, continuent de vivre la
stigmatisation et la discrimination au sein de leurs communautés
respectives bien que subvenant aux besoins primaires de leurs
ménages.
Ø les AGR n'ont pas un impact conséquent sur les
conditions environnementales des PVVIH. Seules 15 PVVIH soit 37,5% ont
amélioré leur environnement contre une grande majorité
soit 62,5% de sujets.
Ø A 55%, les AGR permettent l'amélioration des
conditions de vie des PVVIH. 45% soit 18 sujets vivent dans une situation
précaire si bien qu'ayant reçu les AGR.
Dans son étude sur l'Impact
socio-économique des crédits rotatifs filet maillant
octroyés aux pêcheurs par APED, cas de Katana/Kaliba, 2003-2004,
Rachel BINTI MAROBE a conclu que les crédits rotatifs filets
maillant qu'octroie APED aux groupes de base plus précisément aux
groupes des pêcheurs de Katana/Kaliba ont un impact
socio-économique sur eux et leurs familles.
Ø le micro crédit n'améliore pas la
situation économique des bénéficiaires car 55% affirment
la non amélioration de leur pouvoir d'achat contre 45% dont la situation
socioéconomique semble être améliorée de suite des
AGR.
Ø les AGR ne procurent pas des richesses aux PVVIH
à 62,5%. Cela pourrait s'expliquer par le fait le
bénéfice dégagé de ce micro crédit, est
utilisé pour couvrir divers besoins des ménages.
Ø L'impact des AGR sur la diminution de la
pauvreté chez les PVVIH est faible comme le montrent les données
du tableau ci-dessus : 55% demeurent toujours dans la pauvreté
contre 45% ayant une vie plus ou moins améliorée.
MOHAMMED AMINE BEN JELLOUN, dans son
étude portant sur l'Impact du micro crédit sur
l'activité économique: cas de l'ASMSSF/MC (MAROC)
(2006-2007). Dans son travail, l'auteur présente la problématique
suivante : Face aux exigences économiques et sociales, le Maroc
comme la plus part des pays a lancé la guerre contre la pauvreté
afin de stimuler son take-off économique et social. Une question se pose
à ce niveau là, « Est-ce que la victoire est
à notre portée ? »La réponse
à cette question, prévoit une arme, une stratégie et des
guerriers. Économiquement par là, la réponse
prévoit un instrument, un programme et des acteurs. C'est à la
suite de ce constat que les premiers programmes de micro crédit ont vu
le jour, pour servir d'instrument de lutte contre la pauvreté et
l'exclusion sociale.
L'auteur est arrivé à la conclusion selon laquelle
le micro crédit constitue à lui seul une stratégie solide
et fiable de lutte contre la pauvreté malgré les
difficultés auxquelles s'affrontent différentes associations.
Ø La grande majorité de la population
étudiée, affirme que les AGR ne leur ont pas permis un
accès facile aux soins de santé de suite du faible
bénéfice dégagé, soit 77,5%. Contre 22,5% qui se
font soigner grâce au profit assorti des AGR.
Ø La majorité absolue, représentée
par 75,5% de la population étudiée est incapable de ne plus
dépendre du projet les Bâtisseurs alors que les autres attendent
le moment idéal pour autofinancer leur projet indépendamment de
tout genre de prêt ; et cela à 22,5%.
Ø La courte durée du projet ne permet pas aux
bénéficiaires de trouver satisfaction car seuls 32,5% sont
satisfaits du projet contre la majorité, soit 67,5% qui n'est l'est
pas.
Ø La majorité absolue, représentée
par 92,5% de la population étudiée encourage l'octroi des
Microcrédit alors que 7,5% préfèrent l'abolition de ce
système de financement.
Ø il est démontré que 13 sujets soit
32,5% préfèrent être appuyés en AGR, 10 sujets soit
25% suggèrent la scolarisation des enfants issus des familles des
PVVIH, 7,5% souhaitent que le projet tiennent comptent de
l'accessibilité aux soins de santé des PVVIH et enfin, 14 sujets
soit 35% souhaitent qu'à part les AGR, que le projet tienne compte de
l'appui alimentaire
Ø les résultats montrent que la différence
entre le bénéfice dégagé et l'amélioration
de l'habitat est significative car p=0,05 à une issue avec un intervalle
de confiance de 95%. Ce qui nous pousse de conclure que l'amélioration
de l'habitat semble être liée au bénéfice
dégagé par les PVVIH. Ces résultats sont
vérifiables au travers du tableau de fréquences n°38.
Ø Le bénéfice dégagé pourrait
être à la base de l'amélioration du niveau de vie des
PVVIH. D'où la différence est significative pour p=0,046 à
1 issue. D'où cette différence significative qui s'observe.
Ø le bénéfice dégagé par le
prêt influencerait très significativement la satisfaction des
PVVIH vis-à-vis du projet, car p=0,007
Ø la situation socio-économique des PVVIH serait
très significativement liée à l'épargne
dégagée par le prêt avec un p=0,004. La différence
est très significative.
Ø l'indépendance des PVVIH pourrait être
liée à l'épargne dégagée avec un p=0,011.
Donc la différence est significative.
Chap.
6 CONCLUSION
La lutte contre le VIH/SIDA dans notre pays est
étalée sur trois volets dont la prévention, la prise en
charge et l'atténuation de l'impact.
Par atténuation de l'impact, on sous-entend toutes les
activités visant à réduire l'impact de la pandémie
vis-à-vis des personnes infectées et affectées. De ces
activités, l'on dénombre la prise en charge psychosociale des PVV
et PA au travers des AGR et petits prêts (Microcrédits)
auprès de ces bénéficiaires.
L'ONG Les Bâtisseurs est l'un des partenaires du PNMLS
organisant la prise en charge psychosociale des PVV grâce aux
activités génératrices de revenu et microcrédits
dont elles bénéficient. C'est ainsi que nous avons mené
notre étude au sein de cette ONG en vue d'évaluer l'impact
socioéconomique des microcrédits sur le quotidien des PVV dans
la ville province de Kinshasa. Cette étude a été
intitulée : « IMPACT DES MICROCREDITS SUR LE QUOTIDIEN
DES PVV».
Ce travail présente un intérêt
particulier de suite de son caractère plus analytique, plus explicite,
plus pratique car, en le lisant, il ne se limite pas seulement à
renseigner sur les généralités sur le VIH/SIDA et les
microcrédits mais aussi il pourrait servir d'outil de travail pour
démontrer aux organisations, aux Eglises, IMF et IF et à l'Etat
l'utilité des microcrédits et de leur bonne gestion dans la lutte
contre la pauvreté et l'exclusion sociale causées par
l'infection à VIH en vue d'améliorer les conditions de vie de
personnes vivant avec le VIH.
Sans aucun doute, notre étude a démontré
que les microcrédits ont pu relever le défit, en constituant
à eux seuls une stratégie de lutte contre la pauvreté
solide et fiable malgré les difficultés qu'affrontent
différentes associations et fondations dans leurs initiatives dans la
ville province de Kinshasa. D'où la confirmation de notre
hypothèse selon laquelle les microcrédits amélioreraient
la situation socioéconomique des PVV dans la ville province de Kinshasa.
De cette étude, nous pouvons retenir que :
v Avec des petits prêts accordés aux PVVIH, elles
parviennent d'accéder à un travail autonome et à une
certaine autosuffisance dans la dignité ;
v Les AGR ont permis aux bénéficiaires
d'accéder aux services de soins, ont amélioré les
habitudes alimentaires des PVV, et, enfin, leur ont permis d'épargner
pour pourvoir aux besoins primaires au sein des ménages ;
v En plus des emplois qu'ils créent, les
Microcrédits contribuent au développement de compétences
entrepreneuriales nouvelles, encouragent la mobilisation de l'épargne,
permet la création d'un vaste réseau de petites activités
productives et de services s'adaptant facilement à la demande de
nombreuses catégories de consommateurs ;
v Les Microcrédits constituent un moyen de lutter
contre le chômage, la pauvreté et l'exclusion sociale par le
financement des mini projets ;
v Cette politique de microcrédit peut encourager la
sous-traitance qui est bénéfique aussi bien pour les grandes
entreprises que pour les petites, elle peut aussi avoir des effets positifs sur
la productivité des grandes entreprises et la
compétitivité des produits nationaux.
Partant des résultats de nos enquêtes, le projet
de l'ONG Les Bâtisseurs s'avère être une intervention
très acceptée et qui suscite déjà beaucoup
d'espoirs, en tant que réponse à un certain nombre des
aspirations fondamentales des PVVIH. Après une année
d'activités, les structures du projet se consolident, mais l'on doit
reconnaître cependant que la couverture en services offerts demeure
encore assez faible par rapport au nombre de bénéficiaires
déjà recrutés dans le programme. L'extension des
activités du projet vers d'autres communes et surtout l'inclusion de
plusieurs bénéficiaires (PVVIH) dans l'offre des services,
l'extension du projet vers d'autres villes et voire même dans d'autres
provinces, est souhaitable.
En tenant compte des différents renseignements
découlant de la situation difficile des PVV dont ce travail a produit un
cliché fidèle, il ne nous reste qu'à formuler des
recommandations :
1. Aux autorités politico
administratives :
v Que le Gouvernement de la RD Congo, par le biais du PNMLS et
autres structures concernées, puisse assumer rationnellement son
rôle de coordination et de normalisation dans le cadre de la riposte
nationale contre le sida et de la prise en charge des OEV et PVVIH ;
v Que le Gouvernement mette en place une politique et normes
réglementant la prise en charge psychosociale des PVV;
v Que le Gouvernement définisse un plan de mobilisation
des ressources locales susceptibles de pérenniser les activités
de prise en charge holistique des PVV ;
v Que le Gouvernement encourage et promeuve les initiatives
locales visant à réduire la propagation de la pandémie au
niveau de pays ;
v Que le PNMLS accrédite les ONG et OAC intervenant
dans la lutte contre le VIH au niveau du pays en vue d'un alignement et d'une
harmonisation des interventions.
2. Aux prestataires de l'ONG les
Bâtisseurs :
v Que les responsables de l'ONG LES BATISSEURS et leurs
partenaires conduisent un plaidoyer en vue du renforcement quantitatif et
qualitatif des structures, de la couverture géographique, ainsi que des
services du projet sur l'ensemble de la ville province de Kinshasa. Ce
renforcement implique des financements additionnels non seulement pour le
projet actuel mais aussi pour des éventuels nouveaux projets
complémentaires avec d'autres ONG ;
v Que l'ONG les Bâtisseurs orientent ses projets vers
les activités visant un accès plus important aux services
monétisés du projet actuel : AGR (par l'octroi des
microcrédits), scolarisation et formation professionnelle, soins
médicaux et assistance nutritionnelle, une assistance alimentaire
à toutes les familles des bénéficiaires;
v Que les responsables de l'ONG LES BATISSEURS, du PNMLS, du
PNUD Fonds Mondial, de l'UNICEF et de tous leurs partenaires et autres ONG
concernées puissent organiser un plaidoyer d'envergure et des tables
rondes en vue de dialoguer et d'amener le Gouvernement de la RD Congo à
harmoniser, à légiférer et à vulgariser les textes
en rapport avec la protection des droits des OEV (besoin d'un Plan National
pour l'Enfance).
v Que les responsables de l'ONG LES BATISSEURS puissent
organiser des ateliers thématiques de formation, notamment sur un
système interne et cohérent de suivi et évaluation et de
supervision à différents niveaux, afin d'améliorer la
qualité des prestations des différents acteurs qui accompagnent
les OEV et PVVIH.
3. Aux bénéficiaires :
v Bien gérer les AGR en orientant les
bénéfices vers la satisfaction des besoins primaires ;
v De s'accepter et comprendre que malgré leur
état sérologique, les PVV sont utiles dans la
société car elles peuvent aussi produire et assumer quelques
responsabilités au sein des ménages.
Nous ne prétendons pas avoir épuisé tous
les aspects de la problématique de notre sujet. C'est pourquoi nous
invitons à d'autres chercheurs de bien vouloir compléter ce
travail en orientant leurs sujets sur la gestion des AGR auprès des PVV
pour leur performance sociale et économique.
Tout en sachant qu'aucune oeuvre humaine n'est parfaite, nous
sommes convaincus que les chercheurs ultérieurs voudront bien
compléter notre essai par leurs critiques constructives.
ANNEXE.
I. QUESTIONNAIRE RELATIF A L'ENQUETE SUR L'IMPACT DU
MICRO-CREDIT OCTROYE AUX PVVIH ET OEV DE LA VILLE PROVINCE DE KINSHASA. CAS DU
PROJET « Les Bâtisseurs - PNMLS»
Objet : demande d'assistance
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs
Nous vous prions de bien vouloir nous accorder une assistance
en répondant au questionnaire ci-après ou ci-joint.
Vos réponses nous
permettront de rédiger notre travail de mémoire de licence en
Santé Communautaire intitulé : « Impact des
microcrédits sur le quotidien des PVV ». Etude menée
dans l'ONG Les Bâtisseurs dans la ville province de Kinshasa.
Nous vous garantissons toute discrétion et
confidentialité quant au traitement des informations et réponses
que vous voudriez bien nous donner.
Veuillez agréer, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
l'expression de notre considération distinguée.
Eustache NDOKABILYA DUNIA
Etudiant
Instruction : Cochez la réponse qui vous
convient.
I. Identification des bénéficiaires
1. Sexe : Masculin Féminin
2. Votre âge est compris entre :
[20 - 25ans [
|
|
[25 - 30 ans [
|
|
[30 - 35 ans [
|
|
35ans et plus
|
|
3. Etat matrimoniale :
Marié (e)
|
|
Veuf (ve)
|
|
Divorcé (e)
|
|
Célibataire
|
|
4. Niveau d'instruction :
Analphabète
|
|
Primaire
|
|
Secondaire
|
|
Autres
|
|
5. Nombre de personnes en charge :
[20 - 25ans [
|
|
[25 - 30 ans [
|
|
[30 - 35 ans [
|
|
35ans et plus
|
|
6. Votre activité avant de bénéficier du
est un moyen :
En chômage
|
|
commerciale
|
|
agricole
|
|
Artisanale
|
|
Autres
|
|
7. Type d'habitation :
Bidonville
|
|
En dure
|
|
En argile
|
|
Autres
|
|
II/ Usage du prêt :
8. Dans quelle activité avez-vous investi le dernier
prêt accordé :
Agricole
|
|
commerciale
|
|
Artisanale
|
|
Service ou autres
|
|
9. Payer la scolarité des enfants :
10. Payer les frais de soins médicaux :
11. Votre activité nécessite une main
d'oeuvre ?
Si oui, combien ? ....................
12. Quel a été l'objet de votre premier
prêt :
Nouvel Investissement
|
|
Fond de roulement (FR)
|
|
13. Quel est le mode de vente utilisé :
Au comptant
|
|
A crédit
|
|
Les deux
|
|
14. Quelle est votre pratique de vente :
Porte à porte
|
|
A domicile
|
|
Au marché central
|
|
Autres
|
|
15. Quel est le cycle de production de votre
activité :
Chaque jour
|
|
Chaque 15 jours
|
|
Chaque semaine
|
|
Chaque mois
|
|
16. Quel est le bénéfice
réalisé : ....................... (Précisez ici le
montant)
17. Est-ce que vous arrivez à épargner :
18. Si oui combien par mois :........................
19 Avez-vous des difficultés de paiement ?
20- Est-ce que votre groupe a payé pour toi une
fois :
- Si oui, combien de fois :..........................
21- Il vous arrive quelque fois de venir en aide à une
personne de votre groupe :
- Si oui, quelle est la nature de cette aide ?
Remboursement
|
|
Service
|
|
Les deux
|
|
III/ Impact au niveau du foyer :
22- Vous sentez que le revenu général de votre
foyer a-t-il :
Diminué
|
|
Augmenté
|
|
Resté le même
|
|
- si votre revenu a diminué quelles sont les
raisons :
Mévente
|
|
Mauvaise gestion
|
|
Manque de déboucher
|
|
Autres
|
|
23- Est-ce que vous arrivez à investir dans votre
foyer ?
- Si oui, quelle est l'origine des ressources :
- Le montant de l'investissement porte sur :
Les biens meubles
|
|
Des biens électroniques
|
|
Des biens de luxe
|
|
24- Est-ce que le bénéfice dégagé
par votre activité vous a permis d'être :
Indépendant
|
|
Confiance en soi
|
|
Ne plus être
|
|
pauvre
|
|
Autre
|
|
25- Est-ce que vous arrivez à améliorer votre
nourriture ?
Mieux
|
|
Comme d'habitude
|
|
Votre habillement
|
|
Comme d'habitude
|
|
26- Est-ce que vous arrivez maintenant à prêter
l'argent à une autre personne ?
27- Après le remboursement du prêt, vous
sentez-vous capable d'être indépendant vis-à-vis du Projet
Les Bâtisseurs/ PNMLS-MAP ?
Grille d'extraction des données et information
de routine sur les OEV du projet « Les
Bâtisseurs »
Nom de l'institution:
.....................................................................................................................
Nom et titre de la personne interviewée :
.....................................................................................
Source d'informations collectées:
.................................................................................................
Type de services offerts
|
Spécifier
|
# d'OEV servis
|
Garçons (années)
|
Filles (années)
|
0-4
|
5-9
|
10-17
|
0-4
|
5-9
|
10-17
|
Accompagnement psychosocial
|
|
|
|
|
|
|
|
Soins médicaux et palliatifs
|
|
|
|
|
|
|
|
Assistance nutritionnelle
|
|
|
|
|
|
|
|
Assistance pour l'éducation
|
|
|
|
|
|
|
|
Formation professionnelle
|
|
|
|
|
|
|
|
Assistance à la famille pour les AGR
|
|
|
|
|
|
|
|
Protection des droits des enfants
|
|
|
|
|
|
|
|
Kits matériels et biens en nature
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres-1
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres-2
|
|
|
|
|
|
|
|
Grille d'extraction des données et information
de routine sur les PVVIH du projet « Les
Bâtisseurs »
Nom de l'institution:
.....................................................................................................................
Nom et titre de la personne interviewée :
.....................................................................................
Source d'informations collectées:
.................................................................................................
Type de services offerts
|
Spécifier
|
# de PVVIH servies
|
Hommes (années)
|
Femmes (années)
|
0-17
|
18-24
|
>= 25 ans
|
0-17
|
18-24
|
>= 25 ans
|
Accompagnement psychosocial
|
|
|
|
|
|
|
|
Soins médicaux et palliatifs
|
|
|
|
|
|
|
|
Assistance nutritionnelle
|
|
|
|
|
|
|
|
Kits matériels et biens en nature
|
|
|
|
|
|
|
|
Formation et mise en place des AGR
|
|
|
|
|
|
|
|
Assistance juridico légale
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres-1
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres-2
|
|
|
|
|
|
|
|
BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES
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« Responding to the socioeconomic impact of HIV/AIDS » Dans
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MOHAMMED AMINE Ben Jelloun, Impact du microcrédit
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Recherche Scientifique, ISTM-Kinshasa, L1, 2006-2007
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www.planetfinance.org
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micro finance »,
www.lamicrofinance.org/section/faq#1
· CERISE-IRAM (2005), « Guide
opérationnel de la gouvernance d'une institution de micro
finance »,
www.european-microfinance.org/bibliotheque/217.pdf...
TABLE DES
MATIERES
DEDICACE.....................................................................................................................
i
REMERCIEMENTS......................................................................................................
ii
LISTE DES
TABLEAUX................................................................................................
iii
LISTE DES
FIGURES....................................................................................................
iv
ACRONYMES ET
ABREVIATIONS...............................................................................
v
Chapitre 1.
INTRODUCTION........................................................................................1
1.
PROBLEMATIQUE....................................................................................................1
2. HYPOTHESE DU
TRAVAIL......................................................................
6
3. LES OBJECTIFS DE
L'ÉTUDE.....................................................................6
Objectif
général.................................................................................6
Objectifs
spécifiques................................................................7
CHAPITRE 2. MISE AU POINT DES CONNAISSANCES SUR LE
SUJET...................8
2.1 CADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUE.......................................................8
2.1.1 : Définitions des concepts
clés ..................................................................8
a) Prise en charge
psychosociale .......................................................................8
b) Personne Vivant avec le VIH
(PVV) .............................................................8
c) Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV)
..........................................................8.
e)
Orphelin .................................................................................................9
f)
Enfant ...................................................................................................9
g)
ulnérable ................................................................................................9
h)
PVVIH ................................................................................................9
i) Performance
socio-économique .....................................................................9
j) Micro
crédit ..........................................................................................10
2.1.2. GENERALITES SUR LA SITUATION DE L'EPIDEMIE DU VIH
EN RDC ......12
2.1.2.1. Introduction
...................................................................................12
2.1.2.2. Estimation des taux de
prévalence dans la population
générale.....................13
Hommes et femmes en
général.....................................................................................14
Hommes et femmes par tranches
d'âge.......................................................................18
2.1.2.3. Taux de prévalence du VIH par province ou
site sentinelle............................19
2.1.2.4. Impact du VIH/SIDA sur la vie sociale en RDC
..........................................20
2.1.2.5. Corrélation entre le VIH/SIDA et la
pauvreté ..............................................21
2.1.2.6. Impacts du VIH/SIDA et la situation
socio-économique..................................21
2.1.2.7. Impact du VIH sur l'entreprise, le travail et
le revenu .................. ....21
2.1.3. GENERALITES SUR LES
MICRO-CREDITS.............................................24
2.1.3.1. La Micro finance
..............................................................................24
2.1.3.1.1.
Définitions....................................................................................24
2.1.3.1.4. Les bénéficiaires de la
Micro-finance. .............................................28
2.1.3.1.5. la Micro-finance et lutte contre la
pauvreté.............................................29
2.1.3.2. Le micro crédit
est un moyen de lutter contre la pauvreté
...........................30
2.1.3.2.1. Tentatives de
définitions..................................................................30
2.1.3.2.2. L'Origine du microcrédit
...............................................................32
2.1.3.2.3. Les approches du microcrédit.
............................................................34
2.1.3.2.4. Caractéristiques du
microcrédit
.........................................................34
2 .2 CADRE NORMATIF ET
REGLEMENTAIRE................................................41
I. PRESENTATION DE
L'ONG.......................................................................41
2. A. Objectif Global de
l'ONG.................................................................41
3. 1. B. Objectifs Spécifiques de
l'ONG......................................................41
1. C. Réalisations de
L'ONG.........................................................................................42
II. CHAMP
D'ACTION................................................................................42
Chap. 3 MATERIEL ET
METHODES...............................................................43
1. La
méthode.............................................................................................43
2. Les
Techniques........................................................................................44
a. Technique d'observation documentaire
............................................................44
b. Technique d'observation
directe.....................................................................44
c. L'interview libre
......................................................................................45
Choix et intérêt du
sujet...........................................................................45
Délimitation spatio- temporelle du Sujet
........................................................45
· Sur le plan
spatial ......................................................................................45
· Sur le plan temporaire
................................................................................45
Traitement et analyse des
données.....................................................................46
PLAN
D'ANALYSE.....................................................................................46
Analyse uni
variée........................................................................................46
A. Variables
qualitatives...............................................................................46
B. Variables
quantitatives...............................................................................46
C. ANALYSE
BIVARIEE...............................................................................47
Chap. 4 PRESENTATION DES
RESULTATS..............................................................49
Chap. 5 DISCUSSION
.................................................................................71
Chap. 6
CONCLUSION................................................................................77
ANNEXE.
I. QUESTIONNAIRE RELATIF A L'ENQUETE SUR L'IMPACT DU
MICRO-CREDIT OCTROYE AUX PVVIH ET OEV DE LA VILLE PROVINCE DE KINSHASA. CAS DU
PROJET « Les Bâtisseurs - PNMLS»
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