REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
![](Estimation-des-depenses-de-soins-de-sante-dans-les-differents-transferts-de-fon1.png)
UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DE MEDECINE
ECOLE DE SANTE PUBLIQUE
ECONOMIE DE LA SANTE
ESTIMATION DES DEPENSES DE SOINS DE SANTE DANS LES
DIFFERENTS TRANSFERTS DE FONDS
(VILLE DE KINSHASA).
Albert MACHOZI SESETE
Biologiste
Médical
Mémoire présenté et
Défendu en vue de l'Obtention de Diplôme d'Études
Supérieures en Santé Publique
Option : Économie de la
santé.
Directeurs : Prof Dr KIYOMBO
MBELA
Prof. KAZADI NDUBA
ANNEE ACADEMIQUE :
2007- 2008
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
iii
DEDICACE
iv
REMERCIEMENT
v
I. INTRODUCTION
1
II. OBJECTIFS
3
II.1. Objectif général
3
II.2. Objectifs spécifiques
3
III. REVUE DE LA LITTERATURE
4
III.1. Généralités sur le
financement de système de santé (dépenses de
santé)
4
III.2. Aperçu sur les institutions des
micro-finances
14
IV. MATERIEL ET METHODES
21
IV.1. Site de l'étude
21
IV.2
Méthodologie....................................................................................25
V. PRESENTATION DES RESULTATS
26
VI. DISCUSSION
37
VII. CONCLUSION
40
VIII. RECOMMANDATIONS
42
1. Au pouvoir public
42
2. A la population
42
3. Aux agences de transfert
43
IX. BIBLIOGRAPHIE
44
1. Ouvrages
44
2. Articles
45
3. www.ecosanté.fr du 20/08/2008 et
31/09/2008.
45
X. ANNEXES (QUESTIONNAIRE D'ENQUETE)
46
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES
1. Tableaux
- Tableau I : Dépenses de soins en France en
2006 ............ p.10 ;
- Tableau II : Evolution de la dépense courante de
santé ............ p.12 ;
- Tableau III : Etat civil du répondant .............
p.26 ;
- Tableau IV : Niveau d'études du répondant
............. p.26 ;
- Tableau V : Affectation des fonds transférés
............ p.27 ;
- Tableau VI : Raison associée de flux de transfert de
fonds
pour les dépenses de santé ............
p.28 ;
- Tableau VII : Sexe du répondant ............
p.29 ;
- Tableau VIII : Sexe du répondant et flux de
transfert de
fonds pour la santé ............ p.30 ;
- Tableau IX : La position du patient lors de la
réception
de fonds destiné aux soins de santé ...........
p.31 ;
- Tableau X : Modalité de paiement de soins de
santé ............ p.31,
- Tableau XI : Profession du bénéficiaire
malade ............ p.32 ;
- Tableau XII : Profession du répondant
............ p.33 ;
- Tableau XIII : Lien par rapport au patient
bénéficiaire du transfert ...... p.33 ;
- Tableau XIV : Fréquence des transferts pour les
soins de santé ......... p.34 ;
- Tableau XV : Flux de transfert des fonds en Provinces
........... p.36.
2. Figures
- Figure 1 : La dépense des soins et biens
médicaux par mode
de financement en France en 2006 ............ p.11 ;
- Figure 2 : Evolution en pourcentage de la part de la
dépense
courante de santé dans le PIB en France ............
p.13 ;
- Figure 3 : Affectation des fonds transférés
............ p.27 ;
- Figure 4 : Flux d'envoie de fonds de Kinshasa vers
l'intérieur ............ p.29 ;
- Figure 5 : Flux de réception de fonds à
Kinshasa ............ p.29 ;
- Figure 6 : Sexe du répondant et flux de transfert
de fonds pour la santé.... p.30 ;
- Figure 7 : Profession du bénéficiaire
............ p.32 ;
EPIGRAPHE
« Où est donc l'intelligence ! A- t-
elle sa demeure ? L'homme n'en connaît pas ! Quelle en est la
valeur, et elle est introuvable au pays des vivants ».
Job 28 : 13
« L'homme sage, prospère comme un arbre
planté près d'un courant d'eau ; il donne toujours son fruit
lorsqu'en revient la saison. Son feuillage est toujours vert ; tout ce
qu'il fait réussit »
Psaume 1 : 3
« Nul ne tiendra devant toi, tant que tu
vivras. Je serai avec toi comme J'ai été avec Moïse ;
Je ne te délaisserai point, Je ne t'abandonnerai point...fortifie toi et
prends courage.... »
Josué 1 :5-6
DEDICACE
Christ Jésus mon Seul et Unique
Appui, merci pour Ta fidélité,
A mon épouse Louise NZUVA, pour moi tu es un don de
Dieu....
A nos enfants que Dieu nous a
donnés : Prisca, Nathan, Natacha, Ketsia Keren et Eben Ezer ...
appuyez-vous toujours sur Jésus Christ,
A tous nos enfants dans la foi, nos fieuls nous vous
présenterons devant le Roi des rois à son retour,
Je dédie ce travail.
Albert MACHOZI SESETE
REMERCIEMENT
Au seuil de notre formation nous tenons à rendre
grâce à l'Eternel des armés pour ses multitudes
interventions.
Nous remercions les Professeurs KIYOMBO et KAZADI, qui
malgré leurs multiples occupations, se sont dévoués pour
nous transmettre l'instruction, et nous encadrer.
Que la Coopération Technique Belges trouve ici nos
sentiments de reconnaissances de leurs financements.
Nous pensons également à tous les corps
académiques, administratifs et techniques de l'Ecole de Santé
Publique qui se sont donnés avec abnégation.
Que les SESETE & Vicky KATUNGU, trouvent ici l'expression
de notre gratitude.
A tous les P4 Ecosanté, nous vous remercions de votre
franche collaboration.
Au Pasteur Israël N'SEMBE LOYEYA et à toute la
grande famille de l'Arche de l'Alliance, pour les encouragements et le
soutien ; seul le Seigneur est votre rémunérateur.
A tous nos fieuls, vous nous avez entourés de chaleur
familiale.
Enfin à vous tous que nous n'avons pas cités,
mais que l'Eternel connaît et certainement Il vous
récompensera...
Albert Machozi Sesete
Biologiste médical
ABREVIATION
- DCS : Dépenses courantes de Santé ;
- CMT : Consommation Médicale totale ;
- DNCS : Dépenses nationales contrôle
sanitaire ;
- PIB : Produit Intérieur Brut ;
- PNB : Produit National Burt ;
- ONG : Organisation Non-Gouvernementale
- INSS : Institut National de Sécurité
Sociale ;
- BCDC : Banque Commerciale du Développement du
Congo ;
- BIAC : Banque Internationale d'Afrique au Congo ;
- RDC : République Démocratique du
Congo ;
- OMS : Organisation Mondiale de la Santé ;
- GMT : Golden Money Transfert ;
- SPRL : Société Privée à
Responsabilité limitée ;
- SARL : Société Anonyme à
Responsabilité Limitée ;
- US : United States ;
- SONAS : Société Nationale
d'Assurance ;
- SSIAD : Services de soins infirmiers à
domicile ;
- EHPA : Etablissements d'Hébergement pour les
personnes âgées ;
- EHPAD : Etablissement d'Hébergement pour personnes
âgées dépendantes ;
- SMF CERP : société de micro finance
crédit et épargne pour la réduction de la
pauvreté ;
- VHP : Véhicule pour Handicapé
Physique ;
- SEC : Système Européen de
Comptabilité
- ASBL Association Sans But Lucratif
I. INTRODUCTION
Le développement et la santé sont deux concepts
interdépendants ; la santé étant un droit
internationalement reconnu et doit être garanti à tout homme. Les
soins de santé comprennent l'ensemble des activités
exercées par des institutions ou des individus qui mettent en oeuvre
leurs connaissances et leurs maîtrises des techniques médicales,
paramédicales à ceux qui en ont besoin.
Investir dans les hommes c'est aussi investir dans leur
santé car même l'ouvrier le plus qualifié n'est productif
que s'il est en bonne santé. Le meilleur moyen d'investir dans la
santé du peuple (c'est-à-dire le moyen le moins coûteux)
c'est de prévenir les maladies par une bonne alimentation et les
précautions élémentaires qui doivent être prises
dès la conception de l'enfant. Le résultat d'une bonne
santé et de soins préventifs (et bien entendu curatifs) efficace
est une longue espérance de vie à la naissance ; ce qui a
aussi pour effet de constituer une base devant partager les coûts sociaux
et ainsi réduire la charge fiscale par personne.
Les objectifs de soins de santé sont la
prévention des maladies et la promotion de bonnes condition
d'hygiène; et enfin la guérison des maladies. La maladie peut
cependant subvenir d'une manière imprévisible et de
différentes ampleurs.
En République Démocratique du Congo, les
ressources allouées et disponibles pour le secteur de la santé
sont insuffisantes, alors que les soins ont un coût
particulièrement dans un environnement socio - politique peu favorable.
Nous les connaissons tous, la majeure partie de la population ne dispose
d'aucune garantie d'obtenir des soins de santé appropriés au
meilleur coût.
Ainsi donc, un système de financement de paiement par
acte est appliqué malgré la précarité de la vie de
la population.
Plusieurs enquêtes sur les dépenses de
ménages ont été réalisées. Mais comme ces
ménages ne disposent pas de revenus sûrs (à cause des
économies faibles de nos pays en voie de développement) et vu le
caractère aléatoire d'apparition des maladies, la
solidarité familiale (par manque ou faiblesse de sources financement,
mutuelles/assurances...) semble une alternative pour couvrir les frais des
soins de santé.
Le circuit bancaire apparaît désorganisé
(thésaurisation, économie désarticulée) et le
nombre insuffisant, à peine 17 banques seulement existant pour tout le
pays dont la quasi-totalité est installée dans les grandes
agglomérations. Suite à cette situation, il est né, ces
dernières années des messageries de transfert de fonds auxquelles
la population fait plus confiance et qui sont de plus en plus
fréquentées même dans les communes
considérées les plus pauvres et où les envois seraient
relativement égaux à la réception.
Quelle pourrait être donc la proportion dans les
transferts de fonds qui serait destinée aux soins de santé
curatifs ?
Aussi, non seulement nous estimerons la proportion de fonds
transférés pour les dépenses de soins de santé
existants, mais aussi nous nous ferons une idée sur la
fréquentation des structures de santé.
Il est donc temps que nous mettions en place un système
intégré de santé qui trouve sa base juridique dans une loi
fondamentale régissant notre système de santé. Notre
motivation majeure à aborder ce sujet, est celle de garantir que chaque
individu résidant sur le territoire de la République
Démocratique du Congo puisse avoir un accès illimité aux
soins de santé de toutes sortes et au coût le moins
élevé possible. Eliminer toute discrimination quant à la
qualité et à la quantité des soins, et au coût de
soins de santé pour que la facture nationale de santé soit
partagée par le plus grand nombre d'individus et avec une contribution
proportionnelle en fonction des pouvoirs d'achat des individus.
II. OBJECTIFS
II.1.
Objectif général
L'objectif poursuivi par cette recherche est de
déterminer la capacité de couverture nationale des transferts des
fonds.
.
II.2.
Objectifs spécifiques
Pour atteindre l'objectif général, les objectifs
spécifiques suivants ont été retenus :
1. décrire l'organisation des messageries
financières à Kinshasa ;
2. déterminer la part des montants de soins de
santé dans les transferts de fonds ;
3. déterminer le taux de fréquentation des
structures de santé.
III. REVUE DE LA LITTERATURE
III.1.
Généralités sur le financement de système de
santé
(dépenses de
santé)
Les soins de santé ayant un coût, il est
important de mobiliser des ressources, particulièrement
financières pour répondre à ces dépenses.
La dépense courante de
santé mesure l'effort consacré par l'ensemble des financeurs du
système au titre de la santé. Elle regroupe l'ensemble des
paiements intervenus au cours d'une année au titre de la santé.
Son champ est plus étendu que celui de la consommation médicale
totale. Elle se distingue de la consommation médicale totale à
deux titres :
§ elle couvre un champ plus large que la consommation
médicale totale puisque, outre les dépenses réglées
au titre des soins, des biens médicaux et des services de
médecine préventive, elle intègre également les
indemnités journalières, la prévention collective, les
subventions reçues par le système de santé, le
fonctionnement de la recherche, de l'enseignement et de l'administration
sanitaire.
§ en matière d'hospitalisation publique, le
concept de dépense est différent du concept de consommation. Dans
la consommation médicale totale la consommation de soins hospitaliers
publics est évaluée par les dépenses de fonctionnement
courant ; dans la dépense courante de santé, les dépenses
correspondent aux recettes de l'établissement. Or, la consommation de
soins ne correspond pas forcément dans le temps avec l'opération
de règlement.
La dépense courante de santé comprend 4
sous-ensembles :
la
dépense pour les malades,
la
dépense en faveur du système de soins,
la
dépense de prévention, la
dépense
de gestion générale de la santé.
La dépense courante de santé est
évaluée pour quatre types de financement : le financement public
(Etat), la sécurité sociale, les mutuelles, le privé
(ménages, institutions de prévoyance et assurances
privées).
III.1.1 La dépense
pour les malades.
La dépense pour les malades regroupe tous les paiements
qui se rapportent à la maladie elle-même. Elle comprend :
1. La dépense de soins et
biens médicaux qui comprend :
§ la dépense de soins pour les particuliers
: Les soins hospitaliers : ensemble des services (soins et
hébergement) des services de court et moyen séjours fournis par
les hôpitaux du secteur public et par les hôpitaux du secteur
privé (lucratif ou non). Les soins ambulatoires : effectués en
cabinet de ville, en dispensaire, centres de soins ou lors de consultations
externes d'établissements hospitaliers publics ou privés. Ils
sont composés des soins dispensés au titre de l'activité
libérale par les médecins, les dentistes et les auxiliaires
médicaux (les infirmiers, les kinésithérapeutes, les
orthophonistes), des actes d'analyse effectués en laboratoire et des
cures thermales reconnues par la sécurité sociale. Les
transports sanitaires, comprenant : les transports spécialisés
(ambulances privées, ambulances d'établissements publics
hospitaliers, services mobiles d'urgence et de réanimation des
hôpitaux publics) et les transports non spécialisés
utilisés par les malades (transports publics, taxis, voitures
particulières).
§ la dépense en biens médicaux
composée des médicaments et autres biens médicaux
(prothèses, orthèses, véhicules pour handicapés
physiques (VHP), lunetterie, pansements et petit matériel), à
condition qu'ils soient consommés en dehors de l'hospitalisation. Ces
biens peuvent être acquis sur prescription ou non.
2. Les soins aux
personnes âgées peuvent être assurés
:
§ à domicile par des proches ou des infirmiers (en
particulier par les services de soins infirmiers à domicile ou
SSIAD) ;
§ dans le secteur hospitalier public au sein des services de
soins de longue durée ;
§ dans des établissements d'hébergement pour
personnes âgées ;
§ la base 2000 des Comptes de la nation a
transféré du domaine de la santé vers celui de l'action
médico-sociale les soins aux personnes âgées
hébergées en établissement ; ces soins font cependant
toujours partie de la dépense courante de santé. Ils se composent
des soins de longs séjours hospitaliers et des soins en
établissements d'hébergement pour personnes âgées,
anciennement dénommés « Sections médicalisées
», qui sont répartis depuis 2002 entre les Établissements
d'hébergement pour personnes âgées (EHPA) et ceux
destinés aux personnes âgées dépendantes (EHPAD).
L'aide aux malades qui comprend les
indemnités journalières ou prestations en espèces
versées par la Sécurité sociale à un assuré
lorsqu'il est amené à cesser son travail pour cause de maladie,
de maternité ou d'accident de travail.
§ les subventions au
système de soins qui comprennent : les subventions de fonctionnement
pour les hôpitaux privés ;
§ la prise en charge par la sécurité
sociale d'une partie des cotisations sociales des médecins.
III.1.3 La
dépense en faveur du système de soins
Elle se compose des dépenses publiques et
privées consacrées à l'enseignement médical,
paramédical, pharmaceutique et à la recherche médicale et pharmaceutique :
§ enseignement : dépenses de formation du
personnel médical, paramédical pour les enseignements suivants :
enseignement médical supérieur, école d'infirmiers et
d'auxiliaires médicaux, Institut Pasteur, Ecole Militaire.
§ recherche : dépenses
affectées à la recherche médicale et pharmaceutique de
différents organismes (Instituts Pasteur, Curie, Claude Bernard,
Assistance Publique, Industrie pharmaceutique, Hôpitaux publics...).
III.1.4 La dépense de
prévention
a) Les services de
médecine préventive :
Leur but est d'éviter l'apparition ou la
complication des maladies et des accidents. Ils comportent des activités
de surveillance médicale et de diagnostic. Ils ne se rapportent
qu'à des interventions individuelles et leur visée est uniquement
sanitaire. La CMT ne prend en compte que ces services individualisés de
prévention.
Les services de médecine
préventive concourent à des activités de santé
publique et regroupent principalement des activités de surveillance et
de diagnostics médicaux individuels. Ils correspondent à la
majeure partie des dépenses de prévention. Bien qu'une partie des
services de prévention individuelle soit assurée par la
médecine ambulatoire (une grande partie des vaccinations par exemple),
ils restent comptabilisés dans la consommation de biens et services
médicaux car le système statistique existant ne permet pas de les
isoler.
La consommation de médecine préventive comprend
les services suivants : la médecine du travail, la médecine
scolaire, la protection maternelle et infantile (PMI) ; elle comprend aussi
d'autres services de médecine préventive dont certains sont
à la charge de l'Etat (lutte contre les épidémies, contre
l'alcoolisme, la toxicomanie, le sida), et d'autres à la charge des
collectivités locales (les vaccinations, le planning familial, les
actions de prévention contre la tuberculose, les maladies
vénériennes et le cancer).
b) La prévention
collective et le contrôle sanitaire :
Il s'agit d'actions ayant une visée explicitement et
principalement sanitaire : contrôle des eaux, contrôle sanitaire
aux frontières, campagnes permanentes d'information et
d'éducation sanitaire. La dépense nationale courante de
santé prend en compte l'ensemble des dépenses de
prévention : les services de médecine préventive et la
prévention collective.
Le champ des dépenses de prévention collective
est par nature extensible et ne peut donc être exhaustif. Il se limite
aux dépenses d'hygiène publique et de contrôle sanitaire.
La prévention collective regroupe
§ les actions et programmes du ministère de la
santé (prévention des handicaps à la naissance,
études et enquêtes, protection sanitaire et sécurité
routière...),
§ les dépenses des fonds nationaux de
prévention des accidents du travail des caisses de
sécurité sociale.
III.1.5 La dépense de
gestion générale de la santé
La dépense de gestion générale de la
santé est relative à l'administration générale en
charge de la santé qu'assurent les administrations publiques
(Ministère des Affaires sociales) ou privées (Croix-Rouge). C'est
aussi la dépense consacrée à la gestion des prestations de
soins de santé par la sécurité sociale et les mutuelles.
Cependant, les frais de fonctionnement des organismes de sécurité
sociale ne sont pas actuellement pris en compte. L'évaluation des
dépenses de gestion liées à la liquidation des prestations
en nature des risques maladie, maternité et accident de travail,
présente pour l'instant trop d'incertitudes. Ce poste comprend
donc :
§ les dépenses de fonctionnement administratif du
Ministère des affaires sociales pour la part consacrée à
la santé ;
§ les dépenses de gestion des prestations de soins
par les mutuelles ;
§ les dépenses de gestion des administrations
privées.
III.1.6 Le coût de
gestion générale de la santé
Le coût de gestion de la santé comprend les frais de
gestion des organismes suivants :
§ les différents régimes de
Sécurité sociale pour la gestion de l'Assurance maladie ;
§ les mutuelles ;
§ les assurances ;
§ le ministère chargé de la
santé ;
§ les institutions sans but lucratif au service des
ménages (ISBLSM).
a) Double
compte :
Ce poste représente le montant des dépenses de
recherche pharmaceutique financées en partie par la vente de
médicaments. Toutefois, les comptes nationaux de la santé
constituent un outil, disposant des données statistiques permettent aux
décideurs de faire la politique de la santé, important pour
évaluer des programmes et politiques de santé publique.
En effet, dans certains pays tel que la France, la haute
autorité de la santé a estimé la participation des
patients aux dépenses de santé dans cinq pays de l'Union
Européenne, et est arrivée à des conclusions
suivantes :
§ l'organisation générale du système
de santé est très différente entre les pays ;
§ des sources de financement des pays sont aussi
relativement différentes sauf tous les pays offrent à leurs
populations un moyen d'accès « panier de la
santé ». Selon l'O.C.D.E., 9,5 % du PIB contribuent au
financement de dépenses de la santé.
Ces informations sont présentées dans les
tableaux et figures ci-dessous.
Tableau I : Dépenses de
soins en France 2006
|
Montant (en millions €)
|
Structure (en %)
|
Montant par personne (en €)
|
Dépense
pour les malades
|
174 326,28
|
87,9 %
|
2 759
|
Soins
et biens médicaux
|
156 564,96
|
78,9 %
|
2 477
|
Soins
aux personnes âgées en établissements
|
5 199,97
|
2,6 %
|
82
|
Aide
aux malades
|
10 279,54
|
5,2 %
|
163
|
Subventions
aux systèmes de soins
|
2 281,81
|
1,2 %
|
36
|
Dépenses
de prévention
|
5 821,24
|
2,9 %
|
92
|
Dépenses
en faveur du système de soins
|
7 829,25
|
3,9 %
|
124
|
Recherche
|
6 771,77
|
3,4 %
|
107
|
Formation
|
1 057,47
|
0,5 %
|
17
|
Coûts
de gestion de santé
|
14 033,35
|
7,1 %
|
222
|
Double
compte
|
- 3 700,70
|
- 1,9 %
|
- 59
|
Dépense
courante de santé
|
198 309,42
|
100,0 %
|
3 138
|
Source :
Eco-Santé France
2007, version septembre 07 d'après les Comptes nationaux de la
santé, Drees.
![](Estimation-des-depenses-de-soins-de-sante-dans-les-differents-transferts-de-fon2.png)
Figure 1 :
La
dépense de soins et biens médicaux par mode de financement en
2006
Source :
Eco-Santé France
2007, version septembre 07 d'après les Comptes nationaux de la
santé, Drees
Tableau II :
Evolution
de la dépense courante de santé (en taux de
variation sur la valeur)
|
Taux d'accroissement annuel moyen (en %)
|
2000- 2002
|
2002-2004
|
2004-2006
|
Dépense
pour les malades
|
6,2
|
5,8
|
3,9
|
Soins
et biens médicaux
|
6,1
|
5,7
|
4
|
Prévention
|
7,6
|
1,4
|
9,2
|
Dépenses
en faveur du système de soins
|
7,2
|
2,9
|
1,6
|
Recherche
|
7,6
|
2,6
|
1,2
|
Coûts
de gestion de la santé
|
3,2
|
3,5
|
4
|
Dépenses
courantes de santé
|
6,1
|
5,4
|
3,9
|
Source :
Eco-Santé France
2007, version septembre 07 d'après les Comptes nationaux de la
santé, Drees.
Dans son ensemble, la dépense courante de santé
croît de moins en moins fortement, mis à part le poste de
la prévention.
Figure 2 :
Evolution
(en %) de la part de la dépense courante de santé
dans le PIB
![](Estimation-des-depenses-de-soins-de-sante-dans-les-differents-transferts-de-fon3.png)
Source :
Eco-Santé France
2007, version septembre 07 d'après les Comptes nationaux de la
santé, Drees
Les bases sont des ensembles de concepts et méthodes
servant aux calculs de la compatibilité nationale. A partir de la base
95, le système français de la comptabilité nationale est
aligné sur le système européen de comptabilité
(SEC). Les données des comptes de la santé sont donc comparables
avec celles des autres pays européens. A chaque changement de base, les
données sont consacrées, dans la mesure du possible, par l'INSE.
La part du revenu que, la France, aux dépenses de santé est, en
2006, de 11 %. Cette part a presque doublé depuis 1970.
Selon la conférence d'Helsinki, le financement de soins
de santé durables a émis de nouvelles approches pour des
meilleurs résultats et a mis une gamme de recommandations
spécifiques pour les états membres de l'Union Européenne
en vue de répondre :
§ au constat de l'intérêt dont font
déjà preuve les gouvernements des pays nordiques du Benelux,
alors que les réformes intéressantes sont en cours,
actuellement ;
§ au développement des programmes nationaux pour
guider et soutenir les états membres pour l'application des
différentes recommandations notamment celle de la mise en oeuvre
déterminée de groupe de travail et d'autres initiatives
multipartenaires pour créer des solutions nouvelles et durables pour le
financement de soins de santé.
En Belgique, une étude sur l'équité dans
le financement de soins de santé a montré que les ménages
contribuent aussi directement, qu'indirectement au financement de soins de
santé ; directement pour les soins de santé non couvert par
la sécurité sociale et par les tickets modérateurs.
Indirectement par des cotisations sociales, des impôts
directs et indirects, ainsi non seulement l'équité dans le
financement des soins de santé est verticale mais aussi horizontale pour
une consommation également équitable au niveau national et
international comme un important domaine de recherche.
On peut s'inquiéter de l'impact qu'a le revenu des
ménages sur la consommation des soins de santé.
III.2.
Aperçu sur les institutions des micro-finances
Suite à la problématique de système
bancaire, surtout les banques commerciales, dans notre pays en voie de
développement (nombre insuffisant, mauvaise répartition,
inaccessibilité de la population à cause d'une bureaucratie
lourde, degré de pauvreté très élevé...)
dans un climat économique désarticulé accompagné
d'une politique générale instable a pour conséquence le
non octroi de crédit sans lequel, même la vie économique
rudimentaire n'est possible.
Les institutions de la micro finance sont de plus en plus
sollicitées dans les pays en développement (comme la RD Congo) et
même dans les pays développés, car elles offrent des
services et produits financiers (micro épargne, micro crédit,
micro assurance, etc....) aux populations démunies qui n'ont pas
accès aux services du secteur financier formel.
Les banques de développement eux aussi après
leurs apparitions en Afrique au moment des indépendances nationales avec
les missions de financier, les programmes et les projets de
développement des différents secteurs notamment dans
l'agriculture mais beaucoup ont disparues pour plusieurs raisons notamment de
l'insolvabilité des clients qui ont contracté des
crédits.
Plusieurs études sur les réseaux financiers
informels dans les pays en voie de développement, et
particulièrement dans les pays africains ont montré que :
1) l'offre et la demande de services financiers
intéressent la majorité des populations rurales et même
urbaines sur une base permanente ;
2) deux types de réseaux caractéristiques :
un réseau de solidarité intrafamiliale (famille proche et famille
élargie) qui couvre la majorité des transactions ; et un
autre réseau de solidarité extra familiale (préteurs
informels, commerçants,...) qui représente un nombre
réduit de transaction mais avec de volumes financiers assez importants.
Le réseau de solidarité intra - familiale joue le rôle d'un
circuit d'allocation du surplus et de couverture, de déficits
temporaires : dans ce circuit, il n'y a pas de taux d'intérêt
explicite dans la mesure du prêt, le bénéficiaire
restituera ultérieurement un service identique à un autre membre
de la famille ou du clan. Ce type de réseau contribue aussi à
renforcer la cohésion sociale.
Mais pour les prêts extérieurs à la
famille, les taux d'intérêt y sont appliqués, et peuvent
atteindre les 100 % ou plus.
En définitif, le secteur informel est très
dynamique et très diversifié ,il s'adapte relativement bien
à des besoins essentiellement limités d'épargne et de
crédit de population pauvre, limitée certes pour des financements
d'activités productives et pour un grand échec de
crédit.
Pour accroître le taux de pénétration des
populations, les institutions de micro finances ont développé des
stratégies telles que :
§ la stratégie de downgranding qui consiste
à inciter les banques commerciales à s'impliquer de plus en plus
dans les institutions de micro finances (Western Union et BCDC ou
BIAC) ;
§ la stratégie d'upgranding qui consiste à
inciter les associations et les ONG à se spécialiser
progressivement dans l'offre des services financiers afin de mieux atteindre
les populations cibles notamment la collecte de l'épargne ;
§ la stratégie de Networking où il n'est
que la coopération entre les institutions et les
regroupés ;
§ l'offre de service non financier, cette
stratégie offre à ces clients les services financiers
combinés à des services non financiers tel que
l'éducation ; alphabétisation et autre, la
santé ;
§ la stratégie d'intervention visant des groupes
des demandeurs, telles que les femmes, les plus vulnérables.
En République Démocratique du Congo, la
situation du financement de soins de santé est catastrophique pour
plusieurs raisons :
§ les comptes nationaux, n'existent pratiquement pas ou
ils sont encore embryonnaires : les décideurs ou pouvoir public et
privés ne disposent pas soit des statistiques fiables à jours
soit si celles-ci existent, elles sont désarticulées et
incomplètes. Nous avons alors comme conséquences non seulement la
désorganisation des systèmes de soins de santé, de
nombreux programmes non structuré, sous évaluées, doubles
programmes... planification déficiente, mais aussi pas de financements
conséquents (besoins non correctement établis ou
évalués) ;
§ En outre les conditions socio
politico-économique, défavorables viennent d'ajouter aux causes
citées ci haut : PNB, PIB estimés insignifiants, bref un
marasme économique ;
§ De ce qui précède, le revenu faible ou
quasi inexistant de la population n'arrive pas à lui permettre de se
prendre en charge pour alléger tant soit peu l'état en ayant des
alternatives telles que les mutuelles de santé, et
éventuelles des sécurités sociales efficaces à
partir de ce qui existe.
Avec un système bancaire quasi inexistant, 17 banques
et exclusivement de banques de dépôts et non de
développement, il est difficile d'accéder aux différents
crédits ; et leurs répartitions disproportionnées
surtout dans grandes villes pour une population de plus de 60 millions et sur
une étendue de 2.345.000 km2.
Quant aux institutions des micro-finances, elles sont à
l'état embryonnaire et disparate.
Face à ce syndrome économique, face
à l'imminence de la maladie, la population n'ayant pas même
confiance pour les rares institutions financières, règle ses
besoins socio-économiques par les messageries de fonds qui tendent
à pallier cette catastrophe économique.
L'individu est obligé de payer cash ses dépenses
de santé mais les ressources étant limitées alors que les
besoins de santé sont illimités, la solidarité familiale
tend tant bien que mal à assurer le supplément si pas la
totalité de dépenses de soins de santé.
La santé est un bien économique particulier, et
que le développement en dépend ; vice-versa.
La santé ou les soins de santé a un coût.
Cela veut dire que pour en bénéficier, il faut engager des
dépenses (en nature ou en argent).
De part leur nature de bien économique, toutes les
lois appliquées aux biens économiques sont aussi applicables
à la santé avec certaines légères modifications ou
variantes (loi de l'offre et la demande par exemple, type de monopole...).
Pour en bénéficier quand le besoin se
présente (surtout les soins curatifs) et surtout à cause de ce
besoin qui apparaît en général d'une manière
aléatoire (imprévisibilité dans son apparition et dans son
impact), il faut alors mobiliser des ressources (humaines, matériels,
financières).
Pour ces ressources, les intervenants sont : l'Etat, le
privé, la communauté particulièrement l'individu
(ménage).
Leur mode d'intervention dans les soins de santé des
offreurs sont soit une culture administrative à cause de sa nature
étatique, une culture associative nationale ou internationale difficile
à cerner mais plus visible en République Démocratique du
Congo, puis viens pour les privés lucratifs et non lucratifs.
La déclaration d'Alma ATA stipule que les soins de
santé primaires sont de soins de santé essentiels universellement
accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la
communauté par les moyens qui leurs sont acceptables avec leur pleine
participation et a un coût abordable pour la communauté et le pays
(extrait de la déclaration d'Alma ATA).
L'accessibilité aux soins, selon Picherol, est la
capacité matérielle d'accéder aux ressources sanitaires et
aux services de santé, elle présente deux dimensions
matérielles et sociales. L'accessibilité est donc un
déterminant de santé et par ailleurs un éventuel facteur
de risque.
L'accès aux soins de santé est tributaire de
l'aspect physique, culturel et financier. Et, ce dernier aspect est un facteur
très important si le coût est inaccessible surtout en cas
d'urgence.
Une dépense de soins de santé peut être
définie, comme l'ensemble des frais payés par un usager des biens
et de services de santé en échange de ces biens et services ainsi
consommés. Face à ces offreurs de soins de santé, des
mécanismes de mobilisation de fonds, parmi toutes les ressources
citées ci haut, les ressources financières sont essentielles pour
rendre réels le paiement des soins de santé. Elles peuvent
être, soit les fonds publics ou l'Etat, soit la taxation des soins, soit
l'intervention des bailleurs de fonds, soit les dons caritatifs soit
l'assurance ou mutuelle et soit l'individu (ménages).
Trois alternatives pour le paiement de soins de
santé : soit un paiement par épisode de maladie, soit par
une cotisation annuelle de système d'assurance et soit par le paiement
par acte.
Les deux premières alternatives ne sont pas
pratiquées en République Démocratique du Congo. C'est
donc le paiement par actes avec quelques avantages notamment le consentement du
bénéficiaire (malades) à payer, moins de risque de
faillite si la gestion est orthodoxe, un contrôle facile des recettes et
d'utilisation des services mais aussi possèdent des inconvénients
notamment selon les moyens insuffisants que dispose le patient,
l'automédication, les traitements incomplets, faible utilisation des
services et d'autres divers abus qui sont les plus utilisés.
Et c'est la participation individuelle du
bénéficiaire de soins qui est actuellement active, alors que les
autres modes de mobilisation des ressources financières sont quasi
inexistants ou en quantités insuffisantes ou mal
gérées.
Toutefois, les soins de santé évoluent dans un
environnement socio-économique, malheureusement défavorable pour
la République Démocratique du Congo. A titre illustratif :
pays pauvres avec des revenus inférieurs 500 $US de P.N.B//habitant/an,
le pourcentage du PIB à la santé, 0,8 % pour le secteur public et
1,5 % de secteur privé ; dépense totale de
santé/habitant/an est 5 $US en 1990.
Malgré la précarité de la vie, s'ajoute
la mauvaise répartition de ressources financières et aussi avec
la démographie toujours croissante d'une manière exponentielle et
différentes catastrophes naturelles ou non.
L'informel tendant à remplace le formel, l'individu
(ménage) n'ayant pas un revenu régulier même si il est
employé, les dépenses de santé sont couvertes par de fonds
obtenu d'une manière irrégulière car celles-ci (les
dépenses de soins de santé) sont imprévisibles surtout
pour les soins curatifs. Mais aussi malgré les maigres interventions,
souvent insignifiants, la solidarité familiale vient au secours sur le
plan financier car l'urgence (qui de fois ne serait pas si le système de
santé était bien structuré) vient en aide ou
compléter le paiement de soins de santé.
La disponibilité de ce fonds est là mais
atteindre le lieu où elle serait utilisée, reste encore un
problème dans un pays où le système bancaire est
désarticulé et par conséquence une thésaurisation a
élu domicile.
Suite à la faiblesse du système bancaire et au
marasme économique, il est né, pour pallier, de systèmes
des institutions de micro finances dont les messageries de fond sont une
grande partie.
De nos observations, elles sont installées dans les
communes ou quartiers même où la pauvreté est
supposée grande et il y a bien-être des envoies et de
réceptions des fonds.
Face aux dépenses obligatoires de santé, les
participations familiales éloignées du lieu où se trouve
le malade utilise ce moyen pour faire parvenir le fonds et à temps
réel. Mais à quelle proportion ?
La prise en charge d'une personne malade vivant
déjà dans une situation de précarité, passe donc
par une amélioration de l'accessibilité financière.
Pour notre étude, des coûts de soins de
santé ne concerneront que des coûts directs.
IV. MATERIEL ET METHODES
IV.1.
Site de l'étude
IV.1.1 La Ville Province de Kinshasa
La ville province de Kinshasa est la capitale politique et
administrative de la République Démocratique du Congo ayant une
superficie de 9.965 km2 et comprend 24 communes : Bandalungwa,
Barumbu, Bumbu, Gombe, Kalamu, Kasa-Vubu, Kinshasa, Kintambo, Kisenso, Lemba,
Limete, Lingwala, Makala, Masina, Matete, Ndjili, Ngaba, Ngiri-Ngiri, Selembao,
Maluku, Nsele, Mont-Ngafula, Kimbanseke et Ngaliema.
La commune de Maluku est la plus vaste avec 7.965
km2 suivie par celle de Nsele (899 km2) puis vient
Mont-Ngafula (359 km2), Kimbanseke (238 km2) et enfin
Ngaliema (224 km2).
Sur le plan démographique, la population
s'élève à environ 9.000.000 habitants. Certaines communes
sont classées comme des communes urbano-rurales et c'est dans ces
communes périphériques qui résident la plus grande
population pauvre (carte administrative de la ville en annexe).
Les agences ou messageries de transfert de fonds ont
été choisies en fonction de leur couverture sur la ville et sur
l'étendue de la république Démocratique du Congo. Les
messageries sont de droit congolais.
Après avoir reçu l'autorisation des
autorités de l'institution, nous avons administré le
questionnaire à ceux qui reçoivent ou ceux qui envoient l'argent.
Les données ont été saisies en Epi Data, puis à
l'aide du logiciel Transfert, les données seront
transférées en SPSS pour analyse.
IV. 1.2 LES SITES DE COLLECTE DES DONNEES
IV.1.2.1. Golden Transfert Money
(GMT)
C'est un de service qu'offre le Golden bank. Celle -ci est une
société de micro finance créée par des capitaux
entièrement congolais en 2007.
Sa mission est de collecter l'épargne et le financement
des activités de production en octroyant des microcrédits
à ses clients. Avec un capital initial de US $ 100.000 la GMT couvre
toute la République et non seulement dans le chef lieu des provinces.
GMT est une S.P.R.L. enregistrée sous le numéro
d'identification ID NAT 5 - 610 - N 51339 N
A ce jour, la "Golden Transfert Money" est
représenté dans toute la République :
- à Kinshasa : 2 agences ;
- au Bas-Congo : 2 agences ;
- au Bandundu : 1 agence ;
- à l'Equateur : 2 agences ;
- au Kasaï oriental : 2 agences ;
- au Kasaï occidental : 2 agences ;
- au Katanga : 3 agences ;
- en Province orientale : 8 agences ;
- au Nord - Kivu : 6 agences ;
- au Sud -Kivu : 2 agences et
- au Maniema : 1 agence.
La "Golden Transfert Money" a pour mission de collecter
l'épargne et financer les activités de production en octroyant de
microcrédit à ses clients.
Les procédures de transferts de fonds sont les
suivantes : le client peut ou ne pas avoir un compte et les
différents taux pour les frais de transfert sont appliqués.
C'est par le code que celui qui a envoyé de l'argent de revenu par celui
qui vient retirer, permet de faire transfert grâce à une question
informatisée, le temps d'attente est d'environ 10 à 15 minutes.
Deux guichet sont ouverts l'un pour les francs Congolais et l'autres pour les
devises étrangères surtout le dollar U.S.
IV.1.2.2. Société de micro-finance
« C.E.R.P. GALA LETU »
C'est une S.A.R.L de droit congolais, de 20 actionnaires
reconnus par la Banque Centrale du Congo. Dénommée
«société de micro finance crédit et épargne
pour la réduction de la pauvreté "Gala Letu", en sigle
« SMF CERP GALA LETU »
Agrée le 12 septembre 2003, elle a pour mission de
contribuer d'une manière significative et progressive à la
réduction de la pauvreté en République démocratique
du Congo (RDC). Elle s'est fixée comme objectifs :
Ø Promouvoir la culture de l'épargne au sein de
la population ;
Ø Elever relativement le niveau de revenu de la
population par l'octroie de micro crédit des activités
génératrice du revenu ;
Ø Participer à la réduction du
chômage ;
Ø Faciliter à la population le transfert avec
sécurité à travers la RDC.
Les activités qui s'y déroulent sont : la
collecte de l'épargne, l'octroie de micro - crédit, le transfert
inter agences pour les clients des comptes, et la formation des clients. Et la
CERP GALA LETU offre des avantages à ses clients, si ceux-ci remplissent
les conditions suivantes :
1. payer les frais d'ouverture de compte de votre choix parmi
les six classes et les correspondances de crédit.
classes
|
Frais à payer
|
Crédit disponible
|
I
|
5 $
|
1 - 100$
|
II
|
10 $
|
1 - 500$
|
III
|
20 $
|
1 - 2000$
|
IV
|
30 $
|
1 - 5000$
|
V
|
50 $
|
1 - 10.000$
|
VI
|
100 $
|
>10.000$
|
2. effectuer pendant trois mois de mouvement jugé
suffisants en compte ;
3. rémunérer ordinairement le crédit
reçu avec un intérêt ventilé
4. avoir en six mois au plus la capacité de
remboursement du prêt reçu
5. se rassurer de ses capacités ainsi que de ses
qualités
6. mobiliser six autres clients pour l'intérêt
communautaire.
Pour son fonctionnement, la CERP GALA LETU est dotée
des organes suivants : Assemblée Générale, le conseil
d'administration, le conseil de surveillance ; le conseil de
crédit. Ne peut transférer un fond que celui qui détient
un compte.
Parmi les difficultés rencontrées figurent les
refus des autres agences de nous ouvrir leurs portes pour mener nos
enquêtes. Notamment SOFICOM, WESTERN UNION sous traitante de la Banque
Congolaise
IV.2.
METHOLOGIE
IV.2.1. Type d'étude
Par rapport aux objectifs poursuivis, notre étude est
descriptive transversale.
IV.2.2. Echantillonnage
Notre échantillonnage est de convenance
(échantillon disponible) et nous avons eu à enquêter 498
clients.
IV.2.3. Collecte des données
Nous avons administré un questionnaire dans deux
messageries durant la période de septembre à octobre 2008. Cette
période coïncide à la rentrée scolaire.
IV.2.4. Traitement et analyse des données
Les données ont été saisies par le
programme Epi Data, puis analyse par S.P.S.S.
Les messageries constituent notre unité statistique.
Sur plus 10 messageries répertoriées (formelle et informelle),
nous avons trié au hasard 4 parmi lesquelles deux seulement ont
accepté de participer à notre étude en nous autorisant de
questionner leurs clients. Certaines de ces messageries ayant refusé
l'interview, ont affiché une méfiance pour des raisons que nous
ignorons.
V. PRESENTATION DES
RESULTATS
Après l'opération de collecte des données
par les questionnaires tirés sur un échantillon d'une taille de
498 enquêtés contactés, nos données ont
été dépouillées et traitées et les tableaux
et figures commentés ci-dessous présentent les résultats
de notre enquête.
Tableau III : Etat civil du
répondant
Etat civil
|
Effectif
|
%
|
Marié
|
132
|
26,5
|
Célibataire
|
114
|
22,9
|
Veuf(ve)
|
80
|
16,1
|
Divorcé(e)
|
172
|
34,5
|
Total
|
498
|
100,0
|
. Notre échantillon est
composé à 34,5% par les divorcés, 26,5% les mariés,
22,9% des célibataires et 16,1 % des veufs. Nous observons que des
foyers séparés pour l'une ou autre raison sont ceux qui
effectuent plus des transferts des fonds.
Tableau IV : Niveau d'études du
répondant
Niveau d'études
|
Effectif
|
%
|
Primaire
|
18
|
3,6
|
Secondaire
|
126
|
25,3
|
Supérieur/universitaire
|
351
|
70,5
|
Aucun
|
3
|
0,6
|
Total
|
498
|
100,0
|
De ce tableau nous pouvons voir que 70,5% des personnes
questionnées ont un niveau d'études supérieures ou
universitaires, 25,3% ont un niveau secondaire, 3,6% n'ont qu'un certificat
d'études primaires. Ceci nous a facilité la tâche dans la
collecte des données.
Tableau V : Affectation de fonds
transféré
Raison
|
Effectif
|
%
|
Education
|
172
|
34,5
|
Santé (maladie)
|
168
|
33,7
|
Commerce
|
93
|
18,7
|
Deuil
|
6
|
1,2
|
Affaires
|
13
|
2,6
|
Survie
|
4
|
0,8
|
Autres raisons
|
42
|
8,4
|
Total
|
498
|
100,0
|
Il est démontré clairement dans ce tableau que
les fonds transférés ont été affectés en
grande partie à l'éducation, soit 34,5%, quant à la
santé, les fonds transférés y ont été
affectés à 33,7%. Ce qui montre les charges que représente
la santé. Notons aussi notre étude s'est déroulée
au mois de septembre. Cela peut justifier le pourcentage élevé de
transfert scolaire. Ces pourcentages sont illustrés dans la figure
ci-dessous (Diagramme à gâteau)
Figure 3 : Affectation des fonds
transférés
![](Estimation-des-depenses-de-soins-de-sante-dans-les-differents-transferts-de-fon4.png)
Tableau VI : Raisons associées de Flux de
transfert de fonds pour les dépenses de santé
Destination
|
Raison
|
Effectif
|
%
|
Envoi
|
Education
|
50
|
28,1
|
Santé (maladie)
|
82
|
46,1
|
|
|
|
Commerce.
|
35
|
19,7
|
|
|
|
Deuil
|
1
|
6
|
|
|
|
Autres
|
9
|
5,1
|
|
|
|
Survie
|
1
|
6
|
|
|
|
Total
|
178
|
100,0
|
Réception
|
|
|
|
Education
|
122
|
38,1
|
Santé (maladie)
|
86
|
26,9
|
|
|
|
Commerce.
|
58
|
18,1
|
|
|
|
Deuil
|
5
|
1,6
|
Autres
|
33
|
10,3
|
Affaires
|
13
|
4,1
|
|
|
|
Survie
|
3
|
9
|
Total
|
320
|
100,1
|
Il ressort de ce tableau que les fonds envoyés sont
affectés aux dépenses de santé pour 46,1% et les fonds
réceptionnés sont affectés aux dépenses de
l'éducation dans 38,1% de cas et à la santé dans 26,9% des
cas. Ces affectations démontrent que les Kinois soutiennent
financièrement les congolais de l'intérieur du pays.
Ces pourcentages sont illustrés dans les 2 figures
ci-dessous (Diagramme à gâteau).
Figure 4 : Flux d'envoi de fonds de Kinshasa vers
l'intérieur du pays
![](Estimation-des-depenses-de-soins-de-sante-dans-les-differents-transferts-de-fon5.png)
Figure 5 : Flux de réception de fonds
à Kinshasa
![](Estimation-des-depenses-de-soins-de-sante-dans-les-differents-transferts-de-fon6.png)
Tableau VII : Sexe du
répondant
Destination
|
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Envoi
|
Masculin
|
121
|
68,0
|
Féminin
|
57
|
32,0
|
Total
|
178
|
100,0
|
Réception
|
Masculin
|
151
|
47,2
|
Féminin
|
168
|
52,8
|
Total
|
320
|
100,0
|
A partir de ce tableau, on peut voir que les hommes envoient
plus l'argent qu'ils n'en reçoivent, soit 68% d'hommes ont envoyé
de l'argent et 47,2% ont réceptionné. Tandis que seulement 32%
des femmes ont envoyé de l'argent pour diverses raisons à
l'intérieur et 52,8% ont réceptionnés de l'argent venant
de l'intérieur du pays.
Tableau VIII : Sexe du répondant et flux de
transfert de fonds pour la santé
Destination
|
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Envoi
|
Masculin
|
48
|
58,5
|
|
34
|
41,5
|
|
82
|
100,0
|
Réception
|
Masculin
|
38
|
44,2
|
|
48
|
55,8
|
|
86
|
100,0
|
|
Le tableau ci-dessus montre que les pourcentages des
l'enquêtés qui envoient l'argent sont de sexe masculin et le font
pour des soins de santé est de 58,5%, contre 44,2% de
l'enquêté qui réceptionnent pour la dépense de
santé soit un homme. Alors que le pourcentage des l'enquêté
qui envoient l'argent de sexe féminin pour des soins de santé
est de 41,5%, contre 55,8% des enquêtés qui réceptionnent
pour les dépenses de santé.
Figure 6 : Sexe du répondant et flux de
transfert de fonds pour la santé
![](Estimation-des-depenses-de-soins-de-sante-dans-les-differents-transferts-de-fon7.png)
Tableau IX : La position du patient lors de la
réception des fonds destinés aux soins de
santé
Si pour la maladie
|
Effectif
|
%
|
Le malade est à la maison
|
34
|
20,2
|
Le malade est à l'hôpital
|
58
|
34,5
|
Il va à la consultation
|
10
|
6,0
|
Pour achat médicament
|
29
|
17,3
|
Pour se faire opérer
|
18
|
3,6
|
Pour accouchement
|
19
|
11,3
|
Total
|
168
|
100,0
|
Par manque de structure adéquate d'accueil des malades
et de suivi en RD Congo, nous remarquons que les bénéficiaires de
fonds pour les soins de santé sont pour la plupart à
l'hôpital 34,5%. On peut voir que les pourcentages des malades à
la maison est de 20,2%, pour qui l'argent est affecté à l'achat
des médicaments, il est de 17,3%, pour l'accouchement 11,3%, pour qu'il
subisse une consultation médicale dans un centre 6% et pour une
intervention chirurgicale 3,6 %.
Tableau X : Modalité de paiement de soins
de santé
Modalité de paiement
|
Effectif
|
%
|
Paie cash
|
456
|
91,6
|
Automédication
|
2
|
0,4
|
Gage
|
4
|
0,8
|
L'entreprise paie
|
5
|
1,0
|
La famille participe
|
16
|
3,2
|
Autre participation
|
15
|
3,0
|
Total
|
498
|
100,0
|
Par manque des mutuelles et autres structures communautaires
de prise en change de soins de santé en RD Congo, nous voyons au travers
ce tableau que près de 91,6% des congolais payent cash leurs soins de
santé ; la famille contribue seulement à concurrence de
3,2%, les partenaires ne prennent que 3%, les entreprises ne supportent
qu'à concurrence de 1%. Ceci se justifie par le taux élevé
de chômage et l'absence de structure formelle dominée par
l'informelle.
Tableau XI : Profession du
bénéficiaire (malade)
Profession du bénéficiaire
|
Effectif
|
%
|
Fonctionnaire de l'Etat
|
34
|
20,2
|
Commerçant
|
35
|
20,8
|
Métier libéral
|
28
|
16,7
|
Sans profession
|
71
|
42,3
|
Total
|
168
|
100,0
|
42,3 % de bénéficiaires de transfert des fonds
sont sans profession, 20,8 % sont des commerçants évoluant dans
des structures informelles, 20,2 % sont des fonctionnaires de l'Etat et 16,7%
ont la profession libérale.
Figure 7 : Profession du
bénéficiaire (malade)
![](Estimation-des-depenses-de-soins-de-sante-dans-les-differents-transferts-de-fon8.png)
Tableau XII : Profession du
répondant
Profession du répondant
|
Effectif
|
%
|
Fonctionnaire de l'Etat
|
132
|
26,5
|
Commerçant
|
114
|
22,9
|
Métier libéral
|
80
|
16,1
|
Sans profession
|
172
|
34,5
|
Total
|
498
|
100,0
|
34,5 % de répondant sont sans profession, 26,5 % sont
des fonctionnaires, 22,9 % sont des commerçants et 16,1% font les
professions libérales.
Tableau XIII : Lien par rapport au patient
bénéficiaire du transfert
Lien par rapport au patient
|
Effectif
|
%
|
Parent famille restreinte
|
384
|
77,1
|
Famille élargie
|
60
|
12,0
|
Amis
|
36
|
7,2
|
Autres
|
18
|
3,6
|
Total
|
181
|
100,0
|
Notre enquête révèle que c'est grâce
à la solidarité familiale que la plupart des congolais sont
soignés sachant qu'on peut se retrouver aussi malade et
bénéficier de la même solidarité. De cette
étude nous observons que dans 77,1% cas l'argent a été
transféré pour les membres de famille restreinte, 12% pour la
famille élargie, 7,2% pour les amis et 3,6% pour les autres
connaissances et relations.
Tableau XIV: Fréquence de transfert pour les
dépenses de soins de santé.
Fréquence d'envoi ou de
réception
|
Effectif
|
%
|
Par mois
|
251
|
50,4
|
Par trimestre
|
118
|
23,7
|
Par semestre
|
22
|
4,4
|
Par an
|
4
|
0,8
|
Sporadiquement
|
103
|
20,7
|
Total
|
498
|
100,0
|
Les envois de fonds se font plus mensuellement dans 50,4% des
cas pour de soins de santé, trimestriellement pour les frais
d'étude dans 23,7% des cas, 21% sont des dépenses
instantanées et constantes donc non prévisibles. La maladie
n'annonce pas quant est ce qu'elle arrivera. Aussi l'absence de la
médicine préventive entraîne que la médecine
curative soit une charge permanente.
Tableau XV: Flux de transfert de fonds en provinces
Destination
|
Province
|
Effectif
|
%
|
Envoi
|
Bas-Congo
|
10
|
12,2
|
Bandundu
|
8
|
9,8
|
Kasai Oriental
|
5
|
6,1
|
Kasai Occidental
|
6
|
7,3
|
Katanga
|
8
|
9,8
|
Maniema
|
3
|
3,7
|
Equateur
|
2
|
2,4
|
Nord Kivu
|
14
|
17,1
|
Sud Kivu
|
19
|
23,2
|
Kinshasa
|
2
|
2,4
|
Etranger
|
1
|
1,2
|
Province orientale
|
4
|
4,9
|
Réception
|
Bas-Congo
|
10
|
11,6
|
Bandundu
|
3
|
3,5
|
Kasai Oriental
|
6
|
7
|
Kasai Occidental
|
6
|
7
|
Katanga
|
3
|
3,5
|
Maniema
|
6
|
7
|
Equateur
|
5
|
5,8
|
Nord Kivu
|
27
|
31,4
|
Sud Kivu
|
12
|
14
|
Kinshasa
|
3
|
3,5
|
Province orientale
|
5
|
5,8
|
Total d'envoie et de réception
|
|
173
|
100
|
Le flux de transfert de fonds dans les provinces de Sud Kivu
représente 23% des cas suivi par le Nord Kivu 17,1% des cas. Les deux
provinces ont bénéficiés plus des envois à cause de
l'insécurité qui y règne.
Nous observons aussi une forte activité dans le Bas
Congo à cause de l'influence du port, de la Route Nationale n°1, du
chemin de fer (Kinshasa-Matadi), de sa proximité à la capitale du
pays.
VI. DISCUSSION
Les soins de Santé un bien, pas comme les autres a un
coût et ne peut pas être financé par une seule source ;
du moins dans la plupart de pays en voie de développement (dont la RD
Congo) où le financement est compromis. Ainsi les ménages
paient directement des sommes importantes par rapport à leurs
revenus. Ce coût a été estimé entre 13 à
16 dollars l'an.
Les pays dont le produit national brut est de 400$ US, tel que
le Nigeria, Ghana les ménages ne supportent leurs soins de santé
qu'à concurrence de 13 $ US l'an. Alors que les pays à PNB
inférieur à 100 $ US, les dépenses des ménages sont
très faible 2,6 $ US l'an, tel qu'en RDC moins de 5 $ US en 1990.
Le marasme économique a des répercussions sur
les revenus des différents ménages moteurs de production.
Finalement c'est un cercle vicieux qui non seulement
pèse sur les individus (ménages) mais ne pourra pas favoriser le
développement durable à cause de son mauvais état de
santé. Aussi, si dans le monde développé les soins de
santé sont globalement pris en charge par le pouvoir public et d'autres
sociétés d'assurance ou mutuelles de santé
(prévention, les soins curatifs), en RD Congo seuls les soins curatifs
(du reste plus coûteux) sont les seuls plus financés avec des
ressources financières fiables. Cela a pour conséquences non
seulement une mauvaise qualité de soins administrés par les
structures étatiques de santé qui ne disposent pas des moyens
financiers conséquents, mais aussi la recrudescence des maladies
chroniques et la réapparition des maladies jadis
éradiquées.
Mais, aussi, l'Etat congolais vote un budget où l'on
affecte seulement environ 2% pour la santé, cela est identique pour les
pays développés à la différence que les autres
dépenses sont couvertes par d'autres sources telles que la
sécurité sociale, les assurances maladies et les autres ...
Il serait donc impérieux pour l'Etat congolais de
redynamiser ou mieux de restructurer les activités de l'Institut
National de Sécurité Sociale, de la Société
Nationale d'Assurance pour améliorer la prise en charge de soins de
santé de la population, procéder également par la
promotion des mutuelles de Santé.
Du fait de ne pas avoir des données statistiques
exactes, les rares données disponibles sont soit de mauvaises
qualités, soit elles datent de plus de 10 ans (dépenses annuelles
de congolais pour les soins de santé inférieurs à 5$ US en
1990 dix huit ans après) soit elles sont incomplètes. Soit ce
sont des données estimatives alors qu'on pouvait les avoir en
permanence.
Comme les données sont dynamiques, à l'absence,
il n'y aura pas de planification sans données statistiques fiables et
beaucoup d'événements surviennent signalons, la crise de
confiance aux institutions financières et leurs mauvaises
répartitions seulement concentrées dans les grandes villes en
nombre insuffisant.
Par les messageries et grâce au progrès
technologique, le territoire national est desservi par les
sociétés de communication comme alternatives pour participer aux
dépenses de santé par leurs services qui de plus en plus se
déploient sur toute l'étendue de la RD Congo ; mais on ne
peut pas espérer des crédits pour un financement.
Toutefois ces messageries et les sociétés de
communication avec une vision managériale, peuvent initier des mutuelles
de santé ou des assurances maladies, et probablement être les
précurseurs de banque de développement inexistante à ce
jour dans le domaine de la santé, une façon d'aider leurs clients
car la bonne santé de ceux - ci a des implications sur la croissance de
leurs entreprises tant en nombre des clients qu'en terme de fidélisation
de la clientèle ( chaque mois il y a transfert pour les dépenses
de soins de santé).
Si cet apport est fait, alors on peu diversifier les sources
de financement en appui telles que les aides internationales
bilatérales, multilatérales, organisation non gouvernementale les
ASBL, les églises.....)
Le caractère associatif pour la santé est
très faible ce qui fait que la constitution de mutuelle d'assurance
maladie, de sécurité est une idée qu'il faut promouvoir
à tous les niveaux de la vie nationale : dans les familles, les
corporations professionnelles, les écoles, église. De notre
enquête, nous avons observé que 55% des congolais n'ont jamais
entendu parler de mutuelle de santé et près de 51% ne savent
qu'est-ce qu'une assurance maladie.
La solidarité à elle seule, base de la
constitution d'une mutuelle de santé, se manifeste d'une manière
ponctuelle ; il faut passer pour cela, d'un système lacunaire peu
organisé, peu confiant à un système plus structuré
par un long travail de formation à mener sur terrain pour non seulement
élargir cette solidarité mais pour l'organiser sur le plan
financier.
VII. CONCLUSION
Une communauté dont la
santé de ces administrés est précaire, ne peut
prétendre connaître un développement durable, il en est de
même d'un pays. Mais pour garantir la bonne santé de ces
populations, il faut avoir des ressources, parmi lesquelles les ressources
financières très indispensables. Il faut donc les mobiliser. Ces
ressources proviennent de la communauté, des ménages, des
mutuelles de santé, des assureurs et des organismes internationaux. Quoi
qu'avec un revenu faible, les ménages (individus) contribuent pour
beaucoup dans les dépenses de soins de Santé dans notre pays la
République Démocratique du Congo.
Nous ne pouvons pas passer outre
la contribution des autres partenaires dans le domaine de la santé,
notamment l'appui des organismes internationaux tels que l'OMS, ONUSIDA...de
même que l'Etat. Non seulement, ils mobilisent les ressources, mais aussi
se spécialisent dans un aspect de la santé curative, la
prévention que s'il y a un bon investissement réduirait
même les coûts de soins curatifs.
L'Etat en particulier de par ses
prérogatives, doit garantir la prise en charge des soins de santé
en stimulant la création par l'entremise de la Banque Centrale des
organismes de micro finances orientés vers la sécurité
sanitaire en y apportant de l'argent frais.
En rapport avec notre question,
quelle serait la proportion de flux de transfert des fonds qui serait
destinée au financement des soins de santé du
bénéficiaire, après cette étude, il se
révèle que 34% des fonds transférés sont pour
subvenir à un cas sanitaire. Nous ne pouvons pas négliger la
contribution de la diaspora congolaise dans le transfert de fonds pour soutenir
un membre des familles, un ami ou d'autres connaissances vivant dans le pays.
Tous ces efforts de la communauté nationale pouvaient être
canalisés dans des structures formelles.
Nous tenons à souligner, en
dépit de la période difficile pour les ménages, où
toutes les dépenses sont consacrées à la rentrée
scolaire, mais les gens continuent à soutenir leurs frères
malades. Ceci justifie le caractère impérieux de doter le pays
des structures pouvant prendre en charge de manière permanente et
continue les soins de santé de la population en général,
travailleurs ou non travailleurs.
Quant à la
fréquentation des structures de santé dans notre pays la
République Démocratique du Congo, elle reste un sérieux
problème pour les congolais des provinces, l'éloignement de
centres de santé, l'enclavement des certains coins par manque des
routes, le manque des moyens financiers adéquats, la déficience
en personnel de santé et, encore l'absence de structure pouvant garantir
la prise en charge du patient font que de nombreux congolais ne sont pas
consultés par le corps médical. De notre étude seulement
34% des congolais fréquentent le centre de santé. Mais il reste
encore 20% qui attendent un probable transfert des fonds à la maison
avant de chercher à fréquenter des structures de
santé ; conséquence aggravation de son état,
présence de maladie chronique, la rechute des malades qui finissent par
mourir, acheminement tardif des malades vers les structures de santé.
Tout ceci ne fait qu'augmenter le coût de frais d'hospitalisation, alors
qu'avec une bonne organisation, on aurait pu éviter toutes ces
dépenses qui ne font qu'appauvrir la population et de la nation.
VIII.
RECOMMANDATIONS
Avant toutes choses nous souhaitons que le ministère
de santé, change d'appellation, qu'il devienne le ministère de
santé et du Bien - être Social : combiné ces deux
fonctions dans le but de refléter l'idée de l'investissement
humain qui est une des pièces maîtresses de la stratégie de
développement socio - économique. Ainsi, nous recommandons ce qui
suit :
1. Au
pouvoir public
§ création et vulgarisation des systèmes
mutualistes ;
§ création un Fonds d'Etablissements des
Institutions de Santé (FEIS), alimenté par une dotation annuelle
émanant du budget de l'Etat, par une taxe forfaitaire sur le bien de
prestige
§ réadaptation d'une bonne gestion des
institutions à caractère de la sécurité sociale
(INSS-SONAS) ;
§ promotion des assurances notamment les assurances
maladies ;
§ à long terme, avoir des polycliniques
mobile : institution de santé montée sur un véhicule,
bateau et offrant des soins de santé préventifs et/ ou curatifs,
primaire et / ou secondaire aux habitants des zones rurales ;
§ augmentation du budget de la santé ;
§ amélioration des conditions
socio-économiques de la population ;
§ organisation effective des comptes nationaux ;
§ Favorisation du partenariat Etat-Privé.
2. A la
population
§ Participer à l'éducation de la
santé avec la structure mobilisatrice de masse telle que
église, les parties politiques...) ;
§ s'organiser en mutuelle de santé pour parer
à des éventuels risques de maladie ;
§ adopter l'habitude d'avoir un contrôle
périodique de la santé.
3. Aux
agences de transfert
§ étudier une politique d'intervention pour qu'elles
participent financièrement aux dépenses de la santé dans
leur volet social.
§ baisser le frais d'envoi pour le cas des soins de
santé ;
IX. BIBLIOGRAPHIE
1.
Ouvrages
1. AUDIBERT M, MATHONNAT et al, le financement de la santé
dans les pays d'Afrique et d'Asie à faible revenu, 1986.
2. BIT, Guide pratique, Mutuelles de santé en
Afrique, Sénégal, Ed. BIT, 1996.
3. RTHERRY Georges, Stephen G. Franklin, les Principes de
management. Economica, 1985.
4. LELO G et TSHIMANGA C., Pauvreté urbaine à
Kinshasa, Cordaid, La Hayes, Hollande, juin 2004.
5. MINISANTE RDC, Etude sur l'accessibilité
financière des communautés aux soins de santé, DEP,
Kinshasa, octobre 2004.
6. MUKOKO SAMBA, Projet d'une nouvelle société
Zaïroise, Kinshasa, Mai 1994.
7. OMS, Si vous êtes chargé de ... Oui de gestion
à l'usage des responsables des soins de santé primaires au niveau
intermédiaire, 1981.
8. Réveillon M., Participation communautaire,
autofinancement et autogestion. La Haye 1990.
9. Tessier S., Andreys J.B., Riberro M.A., Santé Publique
et santé communautaire, Maloine 1996.
10. RIDDE VALERY, Initiative de Bamako 15 ans après,
Canada, Octobre 2004.
2.
Articles
1. Actualité sociale hebdomadaire n° 1997 ; 20
octobre 1994 ; n° 1902 du 24 novembre 1994.
2. Exclus des soins : quelles alternatives à l'action
humanitaire en France. Document MSD France, février 1994
3. Mutuelle de Santé et association de micro
entrepreneurs, Guide, Geneva ; 120, programme, Stratégies et
techniques contre l'exclusion sociale et la pauvreté.
Département de Sécurité Sociale et la pauvreté,
BIT, 2005.
4. RESO lance un appel aux professionnels. Le journal de
l'infirmier n° 13, avril 1995, p. 10.
3.
www.ecosanté.fr du 20/08/2008 et
31/09/2008.
X. ANNEXES
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Dans le cadre de notre travail de mémoire, nous
voulons enquêter sur la proportion de fonds transférés
destinés aux dépenses des soins de santé (curatifs) par
les messageries des fonds.
Merci pour votre collaboration.
N°
|
QUESTIONS
|
MODALITES
|
CODE
|
|
MODULE I : CARACTERISTIQUE SOCIO-ECONOMIQUE DU
REPONDANT
|
|
101
|
Age
|
.................. Années
|
|
102
|
Sexe
|
1. Masculin
2. Féminin
|
|
103
|
Etat matrimonial
|
3. Marié
4. Célibataire
5. Veuf (ve)
6. Union de fait
7. Divorcé -e)
|
|
104
|
Niveau d'étude
|
1. Primaire
2. Secondaire
3. Supérieur et universitaire
4. Aucun
|
|
105
|
Profession
|
1. Fonctionnaire de l'Etat
2. Commerçant
3. Travailleur
4. Police à l'armée
5. Sans
|
|
106
|
Lien avec le patient
|
1. Parent famille restreinte
2. Famille élargie
3. Amis
4. Autres
|
|
107
|
Si responsable de ménage
Taille de ménage
|
........................ personnes en charge
|
|
108
|
Province d'origine
|
1. Bas-Congo
2. Bandundu
3. Kasaï-Oriental
4. Kasaï- Occidental
5. Katanga
6. Maniema
7. Equateur
8. Nord-Kivu
9. Sud-Kivu
10. Province Orientale
11. Kinshasa
12. Etranger : Afrique, Europe, Amérique (USA)
|
|
|
MODULE II : CARACTERISTIQUE SOCIO-ECONOMIQUE DU
BENEFICIAIRE DE TRANSFERT (malades)
|
|
201
|
Age
|
.................. Années
|
101
|
202
|
Sexe
|
1. Masculin
2. Féminin
|
102
|
203
|
Etat matrimonial
|
1. Marié
2. Célibataire
3. Veuf (ve)
4. Union de fait
5. Divorcé (e)
|
103
|
204
|
Niveau d'étude
|
1. Primaire
2. Secondaire
3. Supérieur et universitaire
4. Aucun
|
104
|
205
|
Profession
|
1. Fonctionnaire de l'Etat
2. Commerçant
3. Travailleur
4. Police à l'armée
5. Sans
|
105
|
|
|
|
|
|
MODULE III : DESTINATION DE FONDS TRANSFERES (E
OU R)
|
|
301
|
Quel est le montant
|
Fc ...........................
DEVISES
$US ......................
$CANADIEN ......................
EURO ................................
Autre, lequel .............................................
|
|
302
|
Pour quelles raisons, vous envoyez
|
1. Education
2. Santé (maladie)
3. Commerce
4. Deuil
5. Autres ....................................
|
|
303
|
Si pour la santé (maladie)
|
1. Le malade est à la maison
2. Le malade est à l(hôpital (CS)
3. Le malade va à la consultation
4. Médicament
5. Autres actes médicaux
- opération
- accouchement
- autres, précisez..............................
|
|
304
|
Fréquence d'envoi ou de réception selon
l'activité choisie au 302
|
Mois ........................ fois
Trimestre ..................fois
Semestre ...............Fois
An ................. fois
Sporadiquement ......Fois
|
|
305
|
Comment toi-même fait quand tu es malade pour
financement de ta maladie
|
1. Paie cash
2. sans passer par formation médicale
(automédication)
3. je ne fais consulter
4. l'entreprise paie
5. la famille participe
6. autres participations
|
306
|
306
|
Avez-vous déjà entendu parler de
|
1. Mutuelle de santé Oui/non
2. Sécurité sociale Oui/non
3. Assurance maladie Oui/non
|
|
307
|
Etes-vous membres de
|
1. Likelemba
2. Muziki
3. Association culturelle : ressortissant, ancien de
4. Association professionnelle laquelle : Oui/Non
|
|
308
|
La finance de votre association est destinée de
l'entraide, laquelle ?
|
1. santé
2. deuil
3. réjouissance
4. libre choix
|
|
309
|
Si membre
|
Cotisation de ....................... par ................
|
|
|