Etude des facteurs de réticence et de résistance à la vaccination anti-poliomyélite chez les populations de la commune de ZOGBODOMEY( Télécharger le fichier original )par Fabrice Dimitri Togla YEMADJE Université d'Abomey-Calavi / BENIN - Maîtrise 2008 |
- Entretien auprès des cibles secondairesEntretien avec l'infirmier responsable PEV et les infirmiers responsables des CSA L'entretien avec ces responsables sanitaires nous a permis de dégager ce qui suit : le refus de la vaccination est connu dans notre commune. La population évoque que la vaccination est source de maladie : la fièvre et surtout l'anémie ; d'autres parlent même de stérilité. Des séances de sensibilisation ont été organisées, mais sans l'atteinte effective des objectifs. Pour remédier à cela, la solution est d'associer le don des antipyrétiques19(*), la vente à prix réduit de moustiquaire imprégnée aux parents qui acceptent de vacciner les enfants cibles et prendre en charge d'éventuelles MAPI. Entretien avec les responsables de la DDS Le SPPS/Zou est conscient du phénomène du refus de la vaccination dans la commune de Zogbodomey. Selon lui, les raisons de refus ne sont rien d'autres que « La population affirme que la vaccination est source de maladie : la fièvre, l'anémie et même la stérilité ». Ce qui est étonnant c'est que le même phénomène ne s'observe pas dans toute la commune alors que c'est pratiquement les mêmes types de population. Les actions suivantes ont été menées : la multiplication des stratégies avancées et des séances de sensibilisation. Ceci nous a permis d'avoir des résultats acceptables. Nous attendrons beaucoup des résultats de la présente étude pour savoir les vraies causes du refus de la vaccination dans cette commune. Entretien avec les élus locaux Ils sont tous conscients du phénomène du refus de la vaccination dans la commune. Dans leur majorité les élus locaux ont affirmé être toujours informés des éditions de JNV dans leurs localités, mais ne sont pas effectivement impliquées dans la recherche de stratégies pour juguler les cas de refus et leur mise en oeuvre. IV. 1.3 Commentaires des RésultatsLes communautés de Zogbodomey en général, celles de Massi en particulier, ne croient pas à la vaccination infantile. La plupart des familles Massi pensent qu'une « bonne chose ne peut être offerte gratuitement ». Les pères de famille disent que le VPO peut rendre stériles les enfants. La majeure partie de la population étudiée préfère les remèdes contre le paludisme qui tue beaucoup plus. Elle soutient dans l'ensemble que l'offre ne correspond pas à leur demande. Elle affirme que c'est le système de santé qui a choisi à leur place la manière de vaccination. Ainsi, les communautés soutiennent que la priorité au VPO n'a pas de sens et ne s'explique pas. Alors, toutes les femmes ne vaccinent pas systématiquement leurs enfants cibles. Le père de famille qui devrait d'abord donner son accord avant la vaccination est souvent négligé et oublié. La communauté exprime une certaine lassitude, réserve, retenu face au nombre élevé de passage. Elle craint les effets secondaires et les agents de santé et de vaccination ne sont pas toujours aptes à apporter les informations nécessaires aux populations face à cette préoccupation. Il y a quinze (15) ans que les agents de santé sont formés aux techniques de communication, et depuis, plus de recyclage. A leur niveau, on note la méconnaissance et parfois l'ignorance des techniques de communication élémentaires. Les outils de communication ne sont pas disponibles. Ainsi, ils n'ont toujours pas « la bonne information » et ne comprennent pas bien la mise en oeuvre du PEV. Au niveau des prestations, les stratégies ne donnent plus une place essentielle aux stratégies avancées, c'est à dire aller chercher les gens. Les agents de santé affirment que les activités de vaccination constituent un travail de plus, sans motivation et qui est fait « malgré soi ». Les agents de santé ne donnent pas toujours le temps qu'il faut pour expliquer aux populations pourquoi il y a tant d'éditons de JNV. Les agents de santé ne donnent pas toujours aux mères d'enfants les informations essentielles et ne répondent pas à leurs questions et préoccupations ; ainsi ils ne répondent pas aux attentes et aux craintes des parents liées à la vaccination. De même les agents de santé ne connaissent pas le concept du PEV dans son ensemble ; ils pensent que le PEV est l'affaire du responsable PEV du centre ou du chef poste. Ainsi, ils ne s'impliquent pas dans les activités du PEV. La plupart des agents vaccinateurs font du remplissage fantaisiste des fiches. Les supports existants sur le PEV sont frappés de caducité. Certains agents de santé se demandent pourquoi « s'adonner à cette activité qui, de plus en plus, ne donne rien ». Les relais communautaires ne sont pas contents à cause de l'absence de motivation alors que les élus locaux à Zogbodomey pensent que les relais communautaires reçoivent des motivations spéciales. Ainsi les élus ont cessé de s'impliquer dans les activités de vaccination depuis la venue des relais dans le système. Ils disent ne pas être impliqués comme cela se doit. Tout cela fait que le problème de réticence et résistance à la vaccination demeure encore dans la commune malgré toutes les stratégies mises en place par les responsables PEV. Il faut noter aussi l'absence d'un plan de communication. * 19 Médicaments qui fait tomber la fièvre. |
|