ABSTRACT
The World Health Organization (WHO) was established in 1982 in
Benin, a large program called The Expanded Vaccination Program (EVP). Since
then, significant resources have been mobilized by both health authorities and
partners in order to improve the vaccination cover. These measures have been
taken very early but the implementations of the EVP still encounter many
problems and particularly in the Zogbodomey district.
The present document reports results from a survey performed
to august to September 2007 in Zogbodomey. The objective of this survey was to
explore through a situation analysis, the strategies of communication used by
the EVP for the management of resistance and resistance. The study was a
cross-sectional and analytical study. The population study was parents or legal
guardians of children who were between 0 and 5 years in the moment of the
National Vaccination Journey. The sampling was selected by following the method
of cluster sampling. The village was the unit of cluster. In total, thirty (30)
clusters of 7 persons were formed. Interviews with medical and paramedical
staff, with religious leaders and with the heads of the targeted villages were
conducted.
Collected data were both quantitative and qualitative data.
Results from this study showed that the reluctance and the
resistance to polio vaccination in the population increase widespread in
Zogodomey. Some parents were reluctant or refused to vaccine their child with
the polio vaccination. The study also revealed that : - the level of
parents' and vaccinators' knowledge about the polio vaccination was poor -
vaccinators seems to been no very motivated by the project and they are not
well trained - the information given to the population was incomplete -
parents have enough of the number of vaccinations needed because of the EVP
- any respondents do not participate in the organization or the design of
EVP activities - adverse reactions of vaccination were important factors
for parents who refused polio vaccine - structures of the EVP can not
educate enough the population about vaccination - religious beliefs have
few influence on the adherence to the vaccination
- most of respondents would preferred to have remedies against
malaria, which kills more people than polio vaccination - the most listened
radios were: Radio Tonignon de Zogbodomey (RTZ), Radio Trait
d'Union de Bohicon (RTU) and Radio Immaculée
Conception d'Allada (RIC).
Key words : Reluctance, Resistance,
polio vaccine.
RESUME
Le Programme Elargi de Vaccination (PEV) a été
mis en place au Bénin en 1982. Depuis lors, d'importantes ressources ont
été mobilisées aussi bien par les autorités
sanitaires que les partenaires pour relever les couvertures
vaccinales. Malgré ces dispositions qui ont été
prises très tôt, la mise en oeuvre du PEV rencontre toujours des
problèmes dans notre pays dans notre pays et plus
particulièrement dans la commune de Zogbodomey. La réticence et
la résistance à la vaccination anti-poliomyélite chez ces
populations a pris de plus en plus d'ampleur dans cette commune. Nous
rapportons le résultat d'une étude qui avait pour but
d'étudier au travers d'une analyse de situation, les stratégies
de communication utilisées par le PEV en faveur de la gestion des
réticences et des résistances dans la commune de Zogbodomey. Il
s'agit d'une étude transversale à la fois analytique,
essentiellement qualitative, mais avec quelques aspects quantitatifs. Les
cibles sont constituées des parents ou tuteurs d'enfants ayant eu entre
0 et 5 ans lors des JNV. Nous avons choisi les enquêtés en suivant
la méthode d'échantillonnage par grappe. Trente (30) grappes de 7
personnes chacune ont été constituées, le village
étant l'unité de grappe. Des entretiens avec le personnel
médical et paramédical, les leaders religieux et les chefs des
villages ciblés où l'étude a été
réalisée. Cette étude a été menée
dans la période Août-Septembre 2007.
Elle nous a permis d'identifier que :
- le niveau de connaissance des parents et des vaccinateurs
sur la vaccination anti-polio est insuffisant ;
- il y a manque de motivation des vaccinateurs ;
- les vaccinateurs ne sont pas bien formés ;
- l'information donnée à la population est
incomplète ;
- certains parents sont réticents ou refusent le vaccin
anti-polio
- les parents sont fatigués de la vaccination ;
- aucun des enquêtés ne participe ni à
l'organisation, ni à la conception des activités du PEV ;
- les Manifestations Adverses Post-Immunisation constituent un
facteur de refus à la vaccination ;
- les structures du PEV ne sensibilisent pas suffisamment les
populations sur la vaccination ;
- les croyances religieuses ont moins d'influence sur le
statut vaccinal de l'enfant à Zogbodomey ;
- la majeure partie de la population étudiée
préfère des remèdes contre le paludisme qui tue beaucoup
plus ;
- les radios les plus écoutées sont la Radio
Tonignon de Zogbodomey (RTZ), la Radio Trait d'Union (RTU) de Bohicon et la
Radio Immaculée Conception (RIC) d'Allada.
Mots clés :
Réticence, Résistance, Vaccination anti-poliomyélite.
DEDICACE
A
Tous ceux qui luttent pour l'éradication de la polio du
continent africain.
REMERCIEMENTS
A,
Ø Antoine D. DADELE et Dismand HOUINATO, pour avoir
accepté de suivre ce travail, pour leurs conseils et investissement
malgré leurs multiples occupations. Grâce à vous, j'ai eu
le goût de la recherche et du travail avec les communautés ;
Ø Tous les responsables et enseignants du
Département des Sciences du Langage et de la Communication, Hounkpati B.
C. CAPO, Flavien GBETO, Marie-Sévérin KINHOU, Anastase FANDOHAN,
Jean Euloge GBAGUIDI, Roger GBEGNONVI, Maxime da CRUZ, Dominique BADA et
Bienvenu AKOHA pour leur soutien ;
Ø Nestor et Claire YEMADJE, mes bien-aimés
parents pour leur affection, leur bravoure, leur sens de sacrifice et surtout
pour leur bienveillance à mon égard ;
Ø Lucrèce VLAVONOU, Alexandrine HOUINATO et
Amour YEMADJE pour leur soutien, leur participation à la saisie et
à la correction du mémoire ;
Ø Euvariste TOPLONOU, responsable du Service de la
Promotion et de la Protection Sociale (SPPS) / Zou et Henri KINGBE, responsable
du Programme Elargi de Vaccination (PEV) / Zogbodomey pour leurs contributions
;
Ø Tous ceux qui de près ou de loin, d'une
manière ou d'une autre m'ont aidé à la réalisation
de ce modeste travail.
ABRÉVIATIONS ET SIGLES
AS : Agent de santé
AV : Agent Vaccinateur
BCG : Sigle de (vaccin) Bilié de Calmette et
Guérin, vaccin antituberculeux
CA : Chef d'Arrondissement
CaP : Communication en appui au Programme
CCC : Communication pour un Changement de Comportement
CCIA :Le Comité de Coordination Inter-Agence
CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole
COGEA : Comité de Gestion du centre de santé
d'Arrondissement
CPD : La Communication Pour le Développement
CSA : Centre de Santé d'Arrondissement
CSC : Centre de Santé Communal
CV : Chef Village
DDSP : Direction Départementale de la Santé
Publique
DNPEV/SSP : Direction Nationale du Programme Elargi de
Vaccination et des Soins de Santé
Primaires
DTC : Diphtérie, Tétanos, Coqueluche
DTCHepB :
Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Hépatite B
GAVI : Alliance mondiale sur les vaccins et l'immunisation
HIB : Haemophilus Influenza type B
IRSP : Institut Régional de Santé Publique
JNV : Journée Nationale de Vaccination
MCZS : Médecin Coordonnateur de Zone Sanitaire
MSP : Ministère de la Santé Publique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non gouvernementale
PEV : Programme Elargi de Vaccination
PEV/SSP : Programme Elargi de Vaccination et Soins de
Santé Primaires
PFA : Paralysies Flaques Aiguës
PIC : Plan Intègre de Communication
Polio : Poliomyélite
PVS : Polio Virus Sauvage
RIC : Radio Immaculée Conception
RTU : Radio Trait d'Union
RTZ : Radio Tonignon de Zogbodomey
SPPS : Service de la Promotion et de la Protection
Sociale
UAC : Université d'Abomey Calavi
UNB : Université Nationale du Bénin
UNICEF : United Nations International Children Emergency Fund.
Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
USAID : United States Agency for International Development.
Agence des Nations Unies pour le
Développement International
VAA : Vaccin Anti-Amaril
VAR : Vaccin Anti-Rougeoleux
VAT : Vaccin Anti Tétanique
VPO : Vaccin Polio Oral
ZS : Zone Sanitaire
BENIN
Etude des facteurs de réticence et de
résistance à la vaccination anti-poliomyélite chez les
populations de la commune de ZOGBODOMEY
La présente étude a été menée
à Zogbodomey dans le département du Zou. C'est l'une des communes
réticente à la vaccination anti-poliomyélite au
Bénin. L'enquête a lieu courant Août - Septembre 2007.
LEXIQUE
Réticence
Hésitation ou doute pouvant aller jusqu'à une
certaine opposition. Ici, il est question de la réticence de certains
parents par rapport à la vaccination de leurs enfants cibles.
Résistance
Opposition de certaines populations à la vaccination.
Rumeur
Nouvelle d'origine incertaine ou douteuse qui se répand
dans le public de bouche à oreille. Dans ce cas, il s'agit de vagues
informations répandues par certaines personnes au sujet de la
vaccination contre la poliomyélite.
La poliomyélite
Elle vient du grec "polio", gris et "muelos", moelle. Le
suffixe "itis" désigne les maladies inflammatoires.
C'est une maladie infectieuse provoquée par un virus
appelé : entérovirus. Les premiers symptômes sont les
suivants : état fébrile, fatigue, maux de tête,
vomissement, raideur de la nuque et douleurs en ce qui concerne les membres.
Dans un cas sur 200, il en résulte une paralysie irréversible
(généralement des membres inférieurs). Entre 5 et 10 % de
personnes qui contractent la maladie meurent des suites d'une paralysie des
muscles respiratoires. La poliomyélite touche principalement les enfants
de moins de trois ans.1(*)
Cette définition montre clairement que la polio est
une maladie très grave, une des maladies les plus meurtrières
pour lesquelles il faut systématiquement vacciner tous les enfants
cibles.
La mobilisation sociale
C'est un processus qui consiste à mettre ensemble des
énergies, des ressources pour résoudre un problème de
santé au sein d'une communauté. La mobilisation sociale est
destinée à rallier et à maintenir l'engagement d'un large
éventail de groupes et de secteurs pour soutenir les activités
d'éradication de la poliomyélite. En ce sens, elle consiste
à informer le public et à l'inciter à participer aux
activités de vaccination.
La mobilisation sociale est une approche communicationnelle
dont l'objectif est d'amener la communauté à une prise de
conscience des enjeux de développement de son propre environnement et de
la nécessité d'une résolution consensuelle à
moindre coût et de haute qualité. Elle permet à la
population d'identifier ses propres relais pour accélérer la
résolution des problèmes de santé de façon efficace
et durable.
Dans cette approche, la mobilisation sociale est donc une
stratégie, un processus qui implique la participation effective des
acteurs (que sont les institutions, communautés, groupes, associations,
ONG, radios communautaires / de proximité crédibles,
écoles...) dans l'identification, la mobilisation et la gestion des
ressources humaines et matérielles en vue d'accroître et de
renforcer des activités conçues pour atteindre les objectifs du
programme c'est - à - dire appuyer le processus de changement de
comportement par les populations visées. Ce changement de comportement
passe par la communication interpersonnelle.
La communication
La communication est une :
« fonction continue de gestion, consistant en
l'échange d'informations verbales et non verbales entre Émetteurs
et Récepteurs en vue d'un effet attendu». 2(*)
« ...La communication est un processus
d'échange. Informez-vous des problèmes de vos interlocuteurs, de
leurs opinions et de leurs idées. Écoutez attentivement leurs
réponses ; elles sont essentielles pour aider à
décider ce que vous voulez communiquer. C'est en écoutant que
vous créez la confiance et c'est en écoutant que vous pourriez
mieux définir vos priorités »3(*).
La communication interpersonnelle
« C'est une approche de communication
privilégiée, personnalisée où des individus ou
groupes d'individus sont en interaction pour trouver la solution la plus
adaptée aux problèmes en cause. Cette approche de
proximité diffère des autres en ce sens qu'elle développe
de la relation de confiance l'accélération vers les
résultats attendus. Elle renforce d'avantage le processus de changement
de comportement »4(*)
Communiquer, c'est donc partager des
idées, des connaissances, des attitudes et des
sentiments.
Stratégies de communication
En communication pour le Développement, la
stratégie est :
Un plan - cadre comprenant une combinaison d'interventions de
communication capable de susciter les changements nécessaires en
matière de connaissance, d'attitudes, de croyance ou de comportement au
niveau de la population visée en vue de résoudre un
problème de développement, selon un calendrier donné
(souvent à court terme), et compte tenu des ressources disponibles.
La stratégie de communication dans les programmes de
communication en vaccination, est une priorité ; elle doit
être détaillée et donner une vision générale
comprise au sein des documents stratégiques du programme élargi
de vaccination (PEV). La stratégie doit être basée sur une
recherche formatrice et une analyse de communication pour le changement de
comportement. La stratégie de communication doit mettre en relief
comment, à qui et par quels moyens les interventions de communication
seront ciblées et mesurées pour démontrer leur
contribution à l'amélioration de la vaccination.
Définie ainsi, la stratégie diffère d'une
campagne de sensibilisation.
La campagne de sensibilisation
La campagne de sensibilisation est un ensemble
coordonné d'activités de communication médiatiques et non
médiatiques menées de manière intensive sur une
période relativement courte et dans un espace donné en vue
d'atteindre des effets précis.
« La sensibilisation consiste à obtenir et
à garder le soutien des décideurs. On peut par exemple mettre au
point un dispositif d'information rapportant les progrès
réalisés dans l'éradication de la poliomyélite dans
le pays. »5(*)
Le comportement
Le comportement est la manifestation visible,
extériorisée de quelque chose qui est interne à un
individu. C'est :
« un savoir -faire, un savoir être
exprimé ou non en réponse à un problème, ou toute
situation requérant une action individuelle ou
collective »6(*).
Ce savoir - être est déterminé par trois
axes que sont (l'individu, l'environnement, et les personnes
crédibles).
- l'individu à travers ce qu'il croit, pense et fait
- l'environnement dans lequel il vit
- les personnes crédibles pour lui
Le changement sera la « perturbation »
apportée à ce système pour atteindre l'objectif de
développement.
C'est l'ensemble des actes, des processus, des gestes, par
lesquels l'acteur se donne à percevoir aux autres acteurs de l'espace
dans lequel il se trouve. Le comportement est un ensemble de faits qui
échappe au symbolique et à la communication, car il engage la
personne de façon automatique, et non dans son rapport à
l'autre.7(*)
Le diagnostic communautaire
Le diagnostique communautaire est :
« Un travail collectif de réflexion
mené par un village à travers la mobilisation de tous ses
ressortissants, qui vise à identifier les forces et problèmes du
village. C'est un exercice de discussion qui permet de donner la parole
à tout un chacun pour exprimer librement sa compréhension de la
vie du village et des rapports du village avec ses voisins. Le diagnostic
communautaire est aussi un moment de retrouvailles et de gestion des
conflits qui permet de dépasser les clivages entre les
collectivités familiales, entre les groupes et même les individus.
Enfin, il est une occasion de rencontre pour faire des choix importants
concernant l'avenir de la communauté villageoise. »8(*)
Ce diagnostic a pour but la collecte de données aussi
bien avant le départ que sur le terrain afin de mieux connaître la
situation dont il est question, la population concernée et sa
vulnérabilité. Ce processus permet de composer la situation en
mettant en évidence les déterminants politiques, culturels,
sociaux, religieux, etc. pouvant influencer la santé des groupes.
-Recueillir des informations en suscitant l'expression et, la
parole des groupes.
Enfin, ce diagnostic fait par le village est un processus
d'éducation de la communauté, qui a pour avantages :
? d'une part, de responsabiliser l'ensemble des habitants sur
l'identification des problèmes collectifs de santé prioritaire du
village,
? d'autre part, de fournir des explications quant aux causes
et conséquences des problèmes identifiés.
La famille
La famille est un ensemble de personnes unies par les liens
de sang. L'unité familiale fait intervenir les liens de parenté
alors que le ménage peut regrouper des personnes qui n'ont
forcément que des liens de parenté entre eux.
Du point de vue démographique, c'est l'ensemble d'au
moins deux personnes constituées par un couple marié ou non, avec
ou sans enfants célibataires, soit par un parent sans conjoint avec au
moins un enfant célibataire. Au sens large, c'est ensemble des individus
apparentés. Cette notion n'est pas à confondre avec celle de
ménage.
Le ménage
En méthodologie de recherche, le ménage est
utilisé comme une unité d'observation.
Le ménage est un groupe de personnes répondant
à plusieurs critères. Le fait de vivre ensemble (sous le
même toit), de reconnaître l'autorité d'un même
individu (chef de ménage), de partager les repas, d'avoir une source
commune de revenus ou de mettre en commun les moyens permettant de satisfaire
les besoins essentiels du ménage sont autant des critères
d'identification d'une unité d'observation. C'est aussi un ensemble de
personnes ayant ou non des liens de parenté, habitant un même
logement.
Publics Cibles
Une communication pour la santé efficace doit atteindre
aussi bien les publics qui seront mieux en mesure de réagir
favorablement par rapport à un changement de comportement que ceux qui
ont le plus besoin de l'intervention. Des actions spécifiques sont
menées en tenant compte des particularités liées à
chaque groupe cible.
Dans le cadre de notre étude, nous retiendrons le
public primaire et le public secondaire.
Le public primaire : il est constitué des
mères d'enfants âgés de 0 à 5 ans.
Le public secondaire : il est constitué
des pères ou conjoints qui ont une influence sur la prise de
décision au sein de la famille.
Des responsables ou des leaders religieux qui jouent un
rôle important au niveau des communautés. Ils méritent
à ce titre d'être considérés comme des acteurs
privilégiés dans la mise en oeuvre de politiques et
stratégies de communication pour un changement de comportement car ils
ont non seulement le pouvoir d'influencer l'opinion publique, mais ils peuvent
également mobiliser leurs fidèles et améliorer les
relations entre les communautés et les services de santé.
Le Plaidoyer
« Faire du plaidoyer, c'est, s'exprimer, c'est
attirer l'attention de la communauté sur une question importante et
orienter les décideurs vers une solution.9(*) De même, « le plaidoyer consiste
à travailler avec d'autres personnes ou organisations pour changer les
choses.10(*) Ainsi,
« le plaidoyer est une action qui vise à changer les
politiques, les positions ou les programmes de tous les types
d'institution.11(*)
Défini comme tel, le plaidoyer poursuit alors à
long terme en matière de vaccination, des objectifs : des
changements de comportement. Ici, il s'agit de vaincre les réticences
(d'ordre religieux) ; le plaidoyer est enfin, tout effort visant à
influencer les responsables politiques et les décideurs en faveur des
changements sociaux, à transformer les perceptions et attitudes du
public, à changer les comportements ou à mobiliser les ressources
humaines et financières. Dans le cadre de notre étude, il est
alors »tout effort consenti pour améliorer la
vaccination et la santé des enfants.»
Le Plan Intègre de Communication
Le PIC est un concept vulgarisé par l'UNICEF au milieu
des années 1990. « Le PIC est un outil
d'opérationnalisation de la communication pour le développement
CPD) ; outil qui consiste à penser la communication dès la
planification des programmes sectoriels.»12(*) Il vise la transformation sociale grâce
à la combinaison de trois (3) axes stratégiques de la
communication pour le développement (CPD) que sont le plaidoyer, la
mobilisation sociale et la communication pour le changement et la communication
en appui aux programmes.
La Communication Pour le Développement
L'expression aurait été d'abord promue aux
Philippines dans les années 70 par le professeur Nora QUEBRAL.
La communication pour le développement est le
processus par lequel les bénéficiaires d'intervention de
développement deviennent les principaux acteurs de leur propre
développement en participant à tous les stades du processus
à la recherche d'action appropriée. Dans ce processus, on part
des besoins à la base ; l'approche est ascendante.
La communication pour le développement est :
« La pratique de la communication dans le but de
promouvoir le développement socio-économique, c'est-à-dire
un type de changement social planifié. »13(*)
« Un processus de recherche de la planification qui
est décisif pour le changement de comportement, donc pour le changement
social. »14(*)
La Communication pour le Changement de Comportement
Le terme de communication pour le changement de comportement
se rapporte à la communication en appui aux programmes (CAP) qui est une
communication qui vise les individus, encore appelés les participants au
programme. C'est un processus dialogique basé sur la recherche pour
résoudre les problèmes de connaissances, attitudes et pratiques
liées aux comportements des groupes cibles, en vue de changer ou de
développer certains de leurs comportements ayant un impact sur
l'objectif de développement.
Elle vise à évaluer les connaissances actives
et pratiques des populations à l'égard d'un problème de
santé. Elle fournit aux populations l'information adaptée sur les
moyens de résolution du problème de développement cible
par le programme. Les stratégies du CCC/CAP agissent surtout sur les
facteurs prédisposants, c'est-à-dire ce que je pense, ce que je
fais et ce que je crois.
Manifestation Adverse Poste Immunisation
Une Manifestation Poste vaccinale Indésirable est un
incident médical qui se produit à la suite d'une vaccination et
dont on pense qu'il est dû à celle-ci. L'idée selon
laquelle tout incident médical qui se produit à la suite d'une
vaccination serait du à celle-ci est fausse : bien souvent, c'est une
coïncidence.
On peut classer les causes des MAPI en quatre
catégories: erreur programmatique; incident lié au vaccin;
coïncidence ; inconnue14(*).
Monitorage du PEV
Le monitorage est un processus continu de suivi de
l'exécution des activités d'un programme. Il permet de s'assurer
que:
- les activités sont menées comme
prévues,
- les ressources engagées sont utilisées
conformément aux stratégies choisies,
- le programme progresse conformément aux objectifs
fixés.
Ainsi, le monitorage des activités du PEV aidera
à identifier les problèmes au fur et à mesure qu'ils se
posent et à choisir les actions correctrices à mettre en oeuvre
au niveau local pour résoudre ces problèmes.
Le monitorage des activités du PEV doit se faire au
centre de santé, par l'équipe de santé, avec les
représentants de la communauté et les superviseurs. La
périodicité souhaitée est semestrielle.15(*)
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
I - GENERALITES
I.1 ÉNONCE DU PROBLEME
I.2 HYPOTHESE, RESULTATS ATTENDUS ET OBJECTIFS DE
L'ETUDE
I.3 CADRE CONCEPTUEL
II - CADRE THÉORIQUE
II.1 CADRE THEORIQUE
II.2 LE PROGRAMME ELARGI DE VACCINATION
II.3 REVUE DOCUMENTAIRE
III- CADRE ET METHODE D'ETUDE
III.1 CADRE D'ETUDE
III.2 METHODE D'ETUDE
III.3 LIMITES DE L'ETUDE ET DIFFICULTES
IV- PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
IV.1 PRESENTATION DES RESULTATS
IV.2 DISCUSSION
CONCLUSION GENERALE
SUGGESTIONS
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages et rapports
Mémoires
Sites Internet
ANNEXES
Introduction
Depuis plus d'une décennie, en Afrique et au
Bénin en particulier, la vaccination demeure une activité
très importante dans la mise en oeuvre des soins de santé
maternelle et infantile. Elle a bénéficié d'une attention
particulière avec le Programme Elargi de Vaccination (PEV). L'OMS
recommande que tous les enfants soient vaccinés avant l'âge de
douze (12) ans contre les maladies endémiques les plus graves que sont
la tuberculose, la rougeole et la poliomyélite.
De façon générale, dans la plupart des
pays africains, on constate que les taux de couverture avoisinent ou
dépassent les 100%, mais la vaccination n'est pas encore
systématique au sein des populations. Ceci entraîne un faible
niveau d'exécution des programmes de stratégie avancée
dans les villages. Aussi, pour les vaccinations supplémentaires, est-il
noté la persistance d'enfants manqués malgré les bonnes
couvertures enregistrées lors des campagnes de masse contre la
poliomyélite et la rougeole. Il y a aussi une faible implication des
groupes associatifs et autres secteurs du développement dans la
sensibilisation des populations.
En 2003, les efforts déployés par les Etats
africains et leurs partenaires ont permis de nourrir l'espoir de certifier
l'éradication de la poliomyélite en 2004. Cet espoir s'est
envolé avec les nouvelles données épidémiologiques.
Ainsi, l'objectif décidé au niveau global qui consiste à
stopper la circulation du Polio Virus Sauvage (PVS) dans le monde au plus tard
en fin 2004 a été reconsidéré et des
stratégies plus appropriées, particulièrement en
matière de communication ont été envisagées.
Le Nigeria et le Niger sont de véritables menaces de
réinfection pour le Bénin. Ils constituent en effet, les derniers
principaux réservoirs du `'polio virus sauvage'' avec respectivement 430
et 20 cas en juin 200416(*). Il a été constaté une expansion
rapide de la poliomyélite tant en ce qui concerne le nombre de cas de
PVS que pour ce qui est de leur distribution géographique. Le nombre
total de PVS dans le monde a augmenté de 784 en 2003 à 1256 cas
en 2004 avec 555 cas notifiés jusqu'en juin 2005. Dans cette même
période, le nombre de pays endémiques a augmenté à
2117(*).
Pour faire face à ce phénomène, de
nombreux séminaires et ateliers ont été initiés
dans le but d'une sensibilisation à l'égard du problème de
réticence. Ces différents travaux ont certes permis de
débattre des questions liées à la réticence
à la vaccination sans véritablement parvenir aux résultats
attendus. Au Bénin, par exemple, jusqu'en 2006, il est encore
observé des cas de réticence à la vaccination dans
certaines communes dont celle de Zogbodomey.
Dans ce contexte, il importe de se demander :
- Comment une activité de communication en faveur de la
vaccination à Zogbodomey se révèlerait-elle
efficace ?
- Quel est le niveau de participation et d'implication des
communautés de Zogbodomey dans la conception et la mise en oeuvre des
activités de communication relatives à la vaccination ?
- Quels sont les critères de détermination et de
choix des supports et médias physiques et humains ?
Le présent mémoire se veut être une
contribution pour améliorer la situation vaccinale dans la commune. Il
s'agira de dégager en étroite liaison avec les
communautés, les facteurs psychosociaux, socioculturels liés au
phénomène de réticence à Zogbodomey et les
stratégies endogènes devant permettre une réduction
qualitative dudit problème.
La méthode adoptée s'appuie sur une
enquête de terrain et sur une analyse de données. La
démarche retenue pour le développement de ce thème
s'articule autour des grands axes suivants :
- La définition du problème ;
- les généralités ;
- le cadre et la méthode d'étude ;
- les résultats ;
- la discussion et les suggestions.
II. Objectifs de l'étude
Étudier au travers d'une analyse de situation, les
stratégies de communication utilisées par le Programme Elargi de
Vaccination (PEV) en faveur de la gestion des réticences dans la commune
de Zogbodomey.
· Objectif spécifique 1
Déterminer les facteurs liés au problème
de réticence et de résistance à Zogbodomey.
· Objectif spécifique 2
Déterminer la proportion de réticence et de
résistance à Zogbodomey.
· Objectif spécifique 3
Etablir les relations entre les différents facteurs
identifiés et la survenue des réticences et résistances
à la vaccination dans la commune de Zogbodomey.
III.1.1
Cadre physique
Le département du Zou partage avec le
département des Collines la partie centrale de la République du
Bénin. Il comprend les neuf (9) communes d'Abomey, d'Agbangnizoun, de
Bohicon, de Covè, de Djidja, de Ouinhi, de Zangnanado, de Za-kpota et de
Zogbodomey.
S'étendant sur une superficie de 825 km2,
la commune de Zogbodomey compte 59 villages et une ville (celle de Zogbodomey)
ayant 6 quartiers regroupés en onze (11) Arrondissements.
Elle est limitée :
- au Nord par les communes de Bohicon, Covè et
Za-kpota ;
- au Sud par les communes de Lalo (Couffo), Toffo
(Atlantique) ;
- a l'Est par les communes de Ouinhi et de
Zagnanado ;
- a l'Ouest par la commune d'Agbangnizoun.
La moyenne pluviométrique annuelle varie entre 900 et
1200 mm d'eau. La période de croissance végétative varie
entre 80 jours et 100 jours. Dans la commune de Zogbodomey, il y a deux saisons
de pluies (Mars à Juillet) et de (Août à Octobre). Le
calendrier agricole suit le régime des pluies. Pour les cultures
vivrières, une première saison qui s'étend de Mars
à Août et une deuxième saison d'Août à
Décembre. Les périodes optimales de semis sont mi-Mars à
mi-Avril pour la première saison, et la première quinzaine de
Septembre pour la deuxième saison.
Le réseau hydrographique est composé de
plusieurs cours d'eau. Il s'agit notamment de Hounto, Hoho, Da et Dahou (vers
Zoukou), de Hlan (vers Hlanhonou), de Samion (vers Samionta), de Koto (vers
Kotokpa) et de Dèhounta dans les environs de Kpokissa.
On dénombre également des puits artésiens
et des sources thermales qui sont pour la plupart concentrés dans la
partie Est du territoire au profit des arrondissements de Kpokissa, Koussoukpa,
Domè et Massi.
III.1.2
Cadre humain
Caractéristiques démographiques
La population de Zogbodomey, selon le plan communal de
développement 2004-2008, est de 72 338 habitants. La densité de
la population est de 89 habitants au km2. Zogbodomey est à
117 km de Cotonou et le temps de voyage depuis Cotonou est de 1h30mn.
Caractéristiques socioculturelles
Dans la commune de Zogbodomey, la densité est de 89
habitants au km2. Une seule ethnie reste majoritaire. Il s'agit des
Fon et apparentés (93,0%). On note aussi la présence des Yoruba
(4,6%), les Adja (1,4%), Baatonu (0,1%), Yom/Yokpa (0,1%), Otamari (0,1%) et
autres (0,6%). La religion traditionnelle dominante (66,5%), est de plus en
plus remplacée par la religion chrétienne (catholique :
15,1%, protestante : 2,9% et autres : 12,5%) et la réligion
musulmane (3,1%).
Valeurs
La communauté de Zogbodomey accorde une grande
importance au nombre d'enfants que peut avoir une femme.
La valeur d'un homme s'apprécie à la taille de
sa famille. La solidarité est une valeur importante aux yeux de la
communauté (assistance en cas de situations difficiles : le zindo
ou contribution aux frais funéraires d'un membre du village).
Organisation sociale
Au niveau familial, le pouvoir de décision est aux
mains de l'époux. Les décisions concernant les enfants
relèvent du chef de ménage ou de collectivité. De
façon générale, le pouvoir de décision revient
à l'homme.
Les structures sociales sont :
- la famille / la collectivité ;
- les chefs traditionnels ;
- les associations religieuses ;
- les associations de femmes et de jeunes.
Habitat
L'habitat est traditionnel et semi moderne. Les habitations
sont regroupées (par endroit) et sont pour la plupart en terre rouge, en
toit de paille et de tôle.
Système éducatif
La situation de la commune dans le secteur de
l'éducation en général et de l''éducation primaire
en particulier reste peu reluisante. La problématique du secteur se pose
en terme de faible taux de scolarisation surtout des filles (38,05% pour
l'année 2003-2004) pour l'ensemble de la commune. Le plus faible taux de
scolarisation à Zogbodomey des filles est noté à
Koussoukpa (28,04%) malgré les classes pléthoriques suivies de
Kpokissa (34%). Le fort taux de scolarisation des filles est observé
dans l'arrondissement de Cana 2 (45,01%).
Le taux d'alphabétisation est très faible dans
la commune du fait de la faible motivation des maîtres
alphabétiseurs qui sont d'ailleurs en nombre insuffisant.
La commune de Zogbodomey comporte :
- 49 écoles primaires
- 4 Collèges d'Enseignement Général
(CEG)
- 3 Centres d'Eveil et de Stimulation d'Enfance (CESE)
- 1 centre d'alphabétisation
Système sanitaire
L'accès aux services de santé publique reste
très limité dans la commune de Zogbodomey et dans l'ensemble des
arrondissements, surtout à Kpokissa qui demeure, d'après le
classement des arrondissements, celui qui a plus de problèmes. Ces
services publics de santé couvrent, selon les données de la SDS -
Santé de Zogbodomey (2003), 31% de la population totale. Ainsi, le
véritable problème à résoudre en matière de
santé publique dans la commune est le faible taux de
fréquentation des CSA. Ce fable taux est essentiellement
lié :
- à l'insuffisace de personnel de santé,
- au sous équipement médico-tehnique et en
matériels roulants des centres,
- à la vétusté des infrastructures
sanitaires,
- à la non fonctionnalité de la COGEA,
- à la faible conscience professionnelle des agents de
santé,
- à l'impraticabilité des pistes rurales,
- au faible revenu des populations à supporter les
frais sanitaires.
En matière de protection sociale, signalons que la
commune de Zogbodomey est caractérisée par un fort taux
d'enfants placés (Vidomègon) et de trafic d'enfants. Ces enfants
victimes du placement et/ou de trafic ne bénéficient d'aucune
éducation pouvant leur garantir un avenir meilleur. Ils sont
abonnés permanents au cercle vicieux de la pauvreté.
La commune de Zogbodomey dispose de :
- 1 Centre de Santé Communal (CSC)
- 8 Centres Communaaux de Santé (CCS)
- 1 dispensaire isolé
- 3 maternités isolées
- 1 dépôt pharmaceutique
Moyens de communication
Le secteur de téléphone et de la communication
dans Zogbodomey est caractérisé par :
- l'abscence de centrale téléphonique et de
bureau de poste de l'OPT dans la commune ;
- la faible extension du réseau
téléphonique et
- l'état de défaillance totale des cabines
téléphoniques existantes.
En matière de communication radiophonique, l'existence
de la radio Tonignon qui émet de Zogbodomey et qui couvre les onze (11)
arrondissements et même d'autres communes, telles que Bohicon, Abomey,
Ouinhi, etc. permet de minimiser le déficit d'informations des acteurs
sociaux.
Signalons que les crieurs publics représentent l'un des
moyens de communication le plus utilisé. A cela, nous pouvons ajouter
les radios et la télévision.
Activités économiques
Dans la commune de Zogbodomey, les
différentes activités des populations se résument comme
suit : l'agriculture (surface cultivée : 34 650ha sur 49 500ha
de surface cultivable) suivie du commerce. Les pôles d'activités
économiques importants de la commune se concentrent dans trois
arrondissements : Zogbodomey, Cana et Massi.
Le secteur commercial est animé par les produits
vivriers, les produits de transformation agroalimentaires et les produits
manufacturés d'importation. En effet, les marchés constituent les
plaques tournantes des activités commerciales. Ils servent de lieu
d'échanges et de transactions des produits vivriers, de transformation
et manufacturés. Ils approvisionnent en vivriers les marchés de
Bohicon (Zou), Dantokpa (Littoral), Ouègbo (Atlantique). Toutefois,
très peu d'arrondissements disposent d'un marché sur leur
territoire. Même les marchés historiques tels que Mionhi et Adjahi
dans Cana ainsi que Zogbodo de Zogbodomey sont en pleine disparition.
On rencontre actuellement des établissements
commerciaux qui se sont spécialisés dans la vente des produits
manufacturés d'importation (divers, cosmétiques, pièces
détachées d'engins) et des produits congelés.
On dénombre dans ce secteur essentiellement les femmes
qui sont très actives. L'organisation de l'espace reflète une
forte emprise humaine sur les sols. La culture sur billonds souvent
pratiquée est un système qui permet d'enregistrer de très
bonnes récoltes de maïs, de manioc, d'arachide, du
niébé et des fruits.
Toutefois, les rendements agricoles obtenus sont de plus en
plus faibles à cause :
- de la baisse de la fertilité des sols
consécutive à des pratiques culturales
inadaptées ;
- de l'attaque des ravageurs et des prédateurs des
cultures et des récoltes ;
- du difficile accès aux intrants et de l'inexistence
de mécanismes d'approvisionnement en intrants pour vivriers ;
- de la faible et/ou non valorisation des bas-fonds pour la
riziculture et le maraîchage.
En ce qui concerne la production animale, selon les
statistiques du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche (MAEP, 2003), on dénombre dans la commune 35 000 têtes
de volailles, 12 000 têtes de petits ruminants et 500 têtes de
bovins.
En ce qui concerne l'artisanat, un inventaire des artisans en
1999 avait fait état de 600 personnes réparties essentiellement
dans les branches d'activités de la couture et du tissage (25%), de la
maçonnerie (17%), de la menuiserie (17%) et de la mécanique
(14%). Les autres activités sont la coiffure et la soudure.
L'industrie, encore très embryonnaire repose
essentiellement sur l'usine de fabrique d'huile à Cana.
Les besoins
Le pétrole est la source d'éclairage la plus
utilisée. Il n'existe aucune voirie publique ; la gestion des
ordures se fait essentiellement par la nature et par brûlage. L'eau de
boisson la plus utilisée est de puits non protégés et
l'eau des rivières. Certaines communautés, notamment celles de
Kpokissa, de Koussoukpa, de Massi utilisent comme source d'approvisionnement en
eau de boisson les eaux de Hlan, de Samion et de Koto. L'insuffisance de points
d'eau potable (pompes, forages et alimentation de la SONEB) est le
problème central que rencontre les acteurs sociaux de la commune. Il
existe très peu de toilettes publiques. Il en résulte donc que
c'est dans la nature que la population va le plus souvent se mettre à
l'aise.
La commune est traversée par la route inter-Etats
nord-sud et la voie ferrée. Les autres routes sont des pistes plus ou
moins praticables pour les voitures mais facilement utilisées par les
vélos et les motos. Sa position fait d'elle la porte d'entrée du
Zou. Elle dispose de trois (3) gares dont deux (2) routières (l'une
à Cana et l'autre à Zogbodomey) et une gare ferroviaire à
Akiza. Les gares routières ne sont pas bien fréquentées
à cause de leurs proximités avec celles de Bohicon qui sont plus
attractives et de l'état d'impraticabilité des pistes rurales
(surtout en saisons pluvieuses). Ces derniers moyens de transport sont surtout
utilisés par les femmes.
Organisation politique et administrative
L'administration en place est représentée par la
mairie communale. La commune compte 11(onze) arrondissements que sont :
Akiza ; Avlamè ; Cana I ; Cana II ;
Domè ; Kpokissa ; KoussouKpa ; Massi ;
Tanwé-hessou ; Zoukou et Zogbodomey pour un total de 59 villages
et une ville ayant 6 quartiers. Il existe une recette de trésor ;
une antenne de CeRPA ; une circonscription scolaire ; une
brigade de gendarmerie; le camp militaire de Ouassa. Les deux (2)
principaux partis politiques sont la Renaissance du Bénin (RB) et
l'Alliance Force Clé (AFC).
III.2 METHODE D'ETUDE
III.2.1
Type d'étude
Il s'agit d'une étude transversale, à la fois
descriptive à visée analytique, essentiellement qualitative mais
avec quelques aspects quantitatifs.
III.2.2
Population d'étude
Les populations primaires
Les cibles primaires de cette étude sont
constituées des pères, mères ou toute autre personne ayant
à charge un enfant de 0 à 5 ans pendant l'une des éditions
de JNV et résidant dans la commune de Zogbodomey au moment de
l'enquête.
Les cibles secondaires
Elles sont constituées :
- du personnel médical et paramédical
- les leaders religieux
- les chefs des villages ciblés pour l'enquête
- certains responsables politico administratifs
- responsables du PEV et médecins chefs
- les responsables de la DDS
-responsables de centres de santé intervenant dans le
domaine de vaccination dans la commune.
III.2.3
Site de l'étude
L'étude s'est déroulée dans neuf (9)
arrondissements de la commune de Zogbodomey. Il s'agit de : Akiza,
Avlamè, Cana I, Cana II, Koussoukpa, Massi, Tanwe - Hessou, Zoukou et
Zogbodomey.
Taille de l'échantillon
- La taille de l'échantillon des cibles primaires est
définie par la formule de SCHWARTZ18(*) :
N =
N : taille de l'échantillon ; e : effet
grappe (2) ; i : précision (10%) ; Z :
écart-type (1,96) correspondant au risque d'erreur 5%; p :
taux de couverture vaccinale anti-polio le plus bas (0,65) en 2005 ;
q = 1-p = 0,35.
N = N = 175
Les non répondants sont estimés à 10% de
la taille de l'échantillon. Ce qui revient à 193. En divisant ce
nombre par le nombre de grappes (30), on trouve 6,5 comme unité de
grappe qu'on arrondie à 7. Au total, 210 parents ou tuteurs d'enfants
ayant eu 0 à 5 ans au moment des journées de vaccination.
N=210.
Les éléments de l'échantillon sont donc
répartis en 30 grappes de 7 personnes.
- Pour les cibles secondaires, nous avons choisi :
· Le chef de village de chaque grappe retenue pour
l'enquête. Soit un total de 30 personnes
· Le représentant des chefs traditionnels par
arrondissement sillonné, soit un total de 11 personnes
· Les responsables de la DDS
· Les responsables du PEV et les médecins
chefs.
III.2.5
Méthode de technique d'échantillonnage
Méthodes d'échantillonnage
Pour les mères, pères ou toute autre personne
ayant eu à charge un enfant de 0 à 5 ans pendant les JNV, la
méthode est probabiliste.
Pour les leaders religieux; les chefs des villages ; le
DDS ; les responsables du PEV et les médecins chefs ; les
responsables de centres de santé intervenant dans le domaine de
vaccination et dans la zone d'étude, elle est non probabiliste.
Techniques d'échantillonnage
1. Pour les mères, pères ou toute autre personne
ayant eu à charge un enfant de 0 à 5 ans pendant l'une des
éditions de JNV, c'est la technique d'échantillonnage en grappes
adapté de l'OMS.
Ainsi, nous avons 30 (trente) grappes sur la base de la liste
complète des villages de la commune de Zogbodomey. L'unité de
grappe est le village et chaque grappe est composée de 7 (sept)
ménages à raison d'une personne par ménage et par maison.
Pour l'identification des grappes de l'étude, nous avons :
· Déterminé le pas de sondage à
partir de la population des villages :
= = 1526
PT : Population Totale de la commune ; NG :
Nombre de Grappes retenu pour l'étude.
· Identifié la 1ère grappe en
tirant au sort un nombre inférieur ou égal au pas de grappe. Ce
nombre est 394.
A partir de la population cumulée
déterminée, nous avons remarqué qu'il s'agit de Agonlin
(voir annexe 3 - tableau A).
· Les autres grappes ont été
déterminées en ajoutant chaque fois le pas de sondage au nombre
394. La grappe choisie est celle dont la population cumulée contient le
nombre ainsi calculé (Voir les autres grappes dans le tableau 1 de
l'annexe 3).
· A partir d'un croisement situé au centre de
chaque village, l'enquêteur choisit une direction au hasard : il
fait tourner un stylo et le jette en l'air ; la direction est
indiquée par la pointe du stylo.
En suivant cette direction, il procède à la
sélection des ménages. La première maison à droite
est la 1ère à visiter. S'il n'y a aucune maison
à droite, il choisit le côté opposé. Ensuite,
l'enquêteur procède de proche en proche jusqu'à atteindre
le nombre de personnes à enquêter dans chaque grappe.
Si le village a été traversé avant que le
nombre ne soit atteint, il doit revenir au centre du village et reprendre la
même technique dans une direction opposée jusqu'à ce que le
nombre de personnes voulu soit atteint.
2. Pour les leaders religieux ; les responsables du
PEV ; les médecins chefs ; les responsables d'ONG ; les
responsables de centre de santé intervenant dans le domaine de
vaccination, c'est la technique d'échantillonnage exhaustive.
3. Pour les chefs de village ; les leaders de groupement
de femmes ; nous avons utilisé la technique
d'échantillonnage par commodité.
III.2.6
Variables
Variable dépendante
La réticence à la vaccination par la
population
Variables indépendantes
- Les facteurs
socioculturels ;
- La perception des parents sur
l'organisation des JNV et autres services de vaccination ;
- Les facteurs
économiques ;
- Les facteurs
démographiques.
Modalités des variables indépendantes
Les facteurs socioculturels
- Connaissances des mères sur la vaccination ;
- Religion ;
- Niveau d'instruction des parents.
Perception des parents sur l'organisation des JNV et
autres services de vaccination
Il s'agit de
l'accueil, de l'implication de la communauté dans les
activités de vaccination, de la répétition des
éditions de JNV, de la gratuité du VPO et des relations
interpersonnelles.
Les facteurs économiques
Le niveau de vie (manque d'électricité, pas de TV)
Les facteurs démographiques
Age des parents
Aspects opérationnels des variables
Tableau 1 : Tableau
des variables
Variables
|
Définitions
|
Mesures
|
Modalités
|
Critères
|
Réticence à la vaccination
|
Les parents qui s'opposent à la vaccination
|
Déclaration des parents
|
1- Réticence
2- Acceptation
|
-
|
Perception des parents sur la vaccination
|
Que pensent les parents de la vaccination ?
|
Déclaration des parents
|
1- Les vaccins sont nuisibles
2- Les vaccins ne sont pas nuisibles
|
-
|
Religions des parents
|
Croyance spirituelle des parents
|
Déclaration des parents
|
1. Chrétien
2. Musulman
3. Animiste
4. Autre
|
|
Niveau d'instruction des parents
|
Niveau de scolarisation ou d'alphabétisation atteint
|
Déclaration des parents
|
1. Aucun
2. Primaire
3. Secondaire
4. Supérieur
5. Alphabétisé
6. Savoir parler, lire et écrire Français
|
- Instruit = scolarisé
- Non instruit = non scolarisé et non
alphabétisé
|
Connaissances, comportements sur la vaccination
|
1. Connaissance des maladies du PEV
2. Intérêt de la vaccination pour l'enfant
|
Déclaration des parents
|
1. Bonne
2. Mauvaise
|
|
Tableau des variables (suite et fin)
Variables
|
Définitions
|
Mesures
|
Modalités
|
Critères
|
Relations interpersonnelles
|
Relations entre vaccinateurs et vaccinés (soignants et
soignés)
|
Déclaration des parents
|
1. Bonne
2. Mauvaise
|
|
Niveau économique
|
Electricité
Radios/Télévisions
|
Déclaration des parents et observations
|
|
|
Qualification de l'agent vaccinateur
|
C'est la qualification de l'agent qui vaccine l'enfant
|
Déclaration des parents
|
- Volontaire
- Aide - soignant
- infirmier ou sage - femme
|
|
Age
|
Age des parents d'enfants enquêtés
|
Déclaration des parents
|
En année révolue
|
|
III.2.7 Techniques et outils de collecte des
données
Techniques de collecte des données
Les données ont été collectées en
utilisant trois techniques complémentaires à savoir :
- l'exploitation documentaire ;
- les questionnaires ;
- les entretiens.
Outils de collecte des données
Les outils de collecte des données sont :
- le questionnaire (fiches d'enquête) ;
- les guides d'entretien.
Analyse des données
Les données recueillies ont été saisies,
contrôlées et analysées en utilisant le logiciel EPI info
version 6. La sortie des fréquences et des tableaux a été
effectuée avec le même logiciel. Nous avons au préalable
conçu un masque de saisie qui a permis de coder les réponses
proposées, avant de les décoder pour avoir les fréquences
et tableaux.
Les graphiques ont été réalisés
grâce au logiciel Microsoft EXCEL.
PRESENTATION DES RESULTATS
IV.
1.1 Résultats du dépouillement des fiches d'enquête
auprès des ménages
Au total, nous avons enregistré 213 fiches.
Caractéristiques générales de la
population enquêtée
Tableau 2 :
Sexe
SEXE
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cumul
|
F
|
119
|
55,9%
|
55,9%
|
M
|
94
|
44,1%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
--
|
Figure n° 1 : Sexe des
enquêtés
Sur les 213 personnes, il y a : 119 femmes (55,9%) et 94
hommes (44,1%) comme l'indique le tableau 1 ci-dessus.
- Statut matrimonial
Tableau 3 :
Statut matrimonial
Statut matrimonial
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cumul
|
Célibataire
|
31
|
14,6%
|
14,6%
|
Marié
|
175
|
82,2%
|
96,7%
|
Séparé/Divorcé
|
6
|
2,8%
|
99,5%
|
Veuf
|
1
|
0,5%
|
100,0%
|
Figure n° 2 : Statut
matrimonial
Nous avons rencontré 31 célibataires
(14,6%) ; 175 mariés (82,2%) ; 6 personnes qui sont
séparées ou divorcées (2,8%) et 1 veuf (0,5%).
- Langues
Tableau 4 :
Langues
Langues
|
Effectif
|
Fréquence
|
Fon
|
196
|
92,0%
|
Goun
|
8
|
3,8%
|
Adja
|
5
|
2,3%
|
Mina
|
3
|
1,4%
|
Holli
|
16
|
7,5%
|
Peulh
|
1
|
0,5%
|
Yoruba
|
8
|
3,8%
|
Autres
|
1
|
0,5%
|
La principale langue parlée est le Fon (92,0%).
- Niveau d'instruction
Tableau 5: Niveau
d'instruction
Niveau d'instruction
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cumul
|
Aucun
|
107
|
50,2%
|
50,2%
|
Primaire
|
61
|
28,6%
|
78,9%
|
Secondaire
|
26
|
12,2%
|
91,1%
|
Supérieur
|
1
|
0,5%
|
91,5%
|
Alphabétisé
|
18
|
8,5%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
--
|
Figure n° 3 : Niveau
d'instruction
Plus de la moitié des enquêtés n'a aucun
niveau d'instruction (107 sur les 213) ; 61 ont le niveau primaire ;
26 le secondaire ; 1 le supérieur et 18 sont
alphabétisés.
Tableau 7-1 : Niveau
d'instruction (suite)
Français
|
Effectif
|
Fréquence
|
Parler (Q1081)
|
77
|
36,2%
|
Lire (Q1082)
|
38
|
17,8%
|
Ecrire
|
30
|
14,1%
|
Parmi les 213 personnes, 77 peuvent s'exprimer en
français ; 38 peuvent le lire et 30 peuvent écrire en
français.
Stratégies de communication
- Tous ont entendu parler de la vaccination
- Sources d'information
Tableau 6 : Sources
d'information
Sources d'information
|
Effectif
|
Fréquence
|
Radio
|
161
|
75,6%
|
Télévision
|
10
|
4,7%
|
Agent de santé
|
97
|
45,5%
|
Relais communautaires
|
36
|
16,9%
|
Crieur public
|
176
|
82,6%
|
Enfants qui vont à l'école
|
3
|
1,4%
|
Lieux de culte
|
12
|
5,6%
|
Familles, amis, voisins
|
10
|
4,7%
|
Affiches
|
15
|
7,0%
|
Les principales sources par lesquelles la population a eu les
informations concernant les JNV sont les crieurs publics (82,6%) ; la
radio (75,6%) ; les agents de santé (45,5%) et les relais
communautaires (16,9%).
- Radios écoutées dans la commune
Tableau 7 : Radios
Radios
|
Effectif
|
Fréquence
|
ORTB
|
60
|
28,2%
|
RTU
|
66
|
31,0%
|
RTZ
|
157
|
73,7%
|
RIC
|
65
|
30,5%
|
R/TV-C
|
45
|
21,1%
|
Royale Fm
|
10
|
4,7%
|
Autres
|
34
|
16,0%
|
Les radios les plus écoutées sont la RTZ
(73,7%) ; la RTU (31,0%) ; la RIC (30,5%) et l'ORTB (28,2%).
- Télévision
Tableau 8 :
Télévision
Chaînes
|
Effectif
|
Fréquence
|
ORTB
|
38
|
17,8%
|
R/TV-C
|
9
|
4,2%
|
Autres (LC2)
|
1
|
0,5%
|
Quarante (40) personnes suivent la télévision
sur les 213 enquêtés, soit 18,8% et la plupart suivent l'ORTB
- Sensibilisation ONG/structures
Tableau 9 :
Sensibilisation par ONG/Structures intervenant dans le domaine
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cumul
|
Oui
|
38
|
17,8%
|
17,8%
|
Non
|
175
|
82,2%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
--
|
Sur les 213 enquêtés, 38 seulement ont
été entretenus sur les questions liées à la
vaccination, soit 17,8%.
- Appréciation Sensibilisation ONG/structures
Tableau 10 :
Appréciation de cette sensibilisation
Appréciation
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cumul
|
Bon
|
29
|
13,6%
|
13,6%
|
Moins Bon
|
9
|
4,2%
|
27,8%
|
Indifférent
|
175
|
82,2%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
--
|
- Information Agent de Santé
Tableau 11 :
Information des personnes par les Agents de santé
Information
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cumul
|
Oui
|
51
|
23,9%
|
23,9%
|
Non
|
162
|
76,1%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
--
|
Sur les 213 personnes, 51 ont déclaré avoir pu
discuter avec les agents de santé des questions ayant trait à la
vaccination.
- Réponse préoccupation Agent de santé
Tableau 12 :
Réponse aux préoccupations des personnes par les Agents de
santé
Réponse
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cumul
|
Oui
|
99
|
46,5%
|
46,5%
|
Non
|
114
|
53,5%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
--
|
Connaissance du PEV
- Connaissance PEV
Tableau 13 :
Connaissance du PEV par les personnes enquêtées
Connaissance du PEV
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cumul
|
Oui
|
13
|
6,1%
|
6,1%
|
Non
|
200
|
93,9%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
--
|
Parmi les 213 personnes, il y a seulement 13 qui connaissent
le PEV soit 6,1%.
- Activités PEV
Tableau 14 :
Connaissance des activités du PEV par les personnes
enquêtées
Activités du PEV
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cumul
|
Néant
|
200
|
93,9%
|
93,9%
|
Oui
|
4
|
1,9%
|
95,8%
|
Non
|
9
|
4,2%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
--
|
Parmi les 13 qui connaissent le PEV, 4 seulement
maîtrisent ses activités.
- Maladies cibles du PEV
Tableau 15 :
Connaissance des maladies du PEV par les personnes enquêtées
Maladies
|
Effectif
|
Fréquence
|
Polio
|
202
|
94,8%
|
Fièvre jaune
|
97
|
45,5%
|
Tuberculose
|
127
|
59,6%
|
Hépathite B
|
36
|
16,9%
|
Tétanos
|
99
|
46,5%
|
Rougeole
|
135
|
63,4%
|
Coqueluche
|
64
|
30,0%
|
Les maladies cibles du PEV les plus connues par les personnes
enquêtées sont : la polio (94,8%) ; la rougeole (63,4%)
et la tuberculose (59,6%).
- Participation à la préparation des
activités du PEV
Tableau 16 : Participation à la
préparation des activités du PEV par les
personnes enquêtées
Préparation des activités du PEV
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cumul
|
NSP
|
63
|
29,6%
|
29,6%
|
Non informé
|
150
|
70,4%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
--
|
Aucun des enquêtés ne participe à
l'organisation et à la conception des activités parce qu'ils ne
sont pas informés (70,4%) ou parce qu'ils ne savent pas (29,6%).
Connaissance sur la vaccination et participation aux
JNV
- Connaissance vaccination
Pour la plupart des personnes rencontrées (85,9%), la
vaccination sert à prévenir la maladie et c'est dès la
naissance que cela commence. Pour les 14,1% restants, ils ne savent ni à
quoi elle sert ni à quel moment commencer.
- Participation JNV
La plupart des personnes rencontrées ont
commencé à participer aux JNV avant 2000. Sur les 213 personnes
rencontrées, 160 ont accepté de vacciner leurs enfants aux JNV
prochaines et 53 ont refus de le faire. Ces 53 personnes trouvent qu'elle est
nuisible. Par ailleurs, il y a eu 88 personnes qui ont refusé une fois
la vaccination. Les diverses sensibilisations ont donc porté peu de
fruits en matière de refus de vaccination.
Parmi les 213 personnes rencontrées, 110 ont entendu
parler de refus de la vaccination.
- Refus de la vaccination (Non participation aux JNV)
o Localités et nombre de refus dont les
enquêtés ont fait cas
Tableau 17 :
Localités et nombre de refus
Localités
|
Effectif
|
Fréquence
|
Fréquence Cumulée
|
AGADJALIGBO
|
10
|
4,7%
|
4,7%
|
AHOUNDOME
|
5
|
2,4%
|
7,1%
|
AVLAME
|
1
|
0,5%
|
7,5%
|
CANA I
|
8
|
3,8%
|
11,3%
|
DEME
|
1
|
0,5%
|
11,8%
|
DON AGONLIN
|
5
|
2,4%
|
14,2%
|
DOVOGON
|
9
|
4,3%
|
18,5%
|
GBANGNANME(CANA II)
|
1
|
0,5%
|
18,9%
|
HLAGBA DENOU
|
2
|
0,9%
|
19,8%
|
HLAGBA LONME
|
1
|
0,5%
|
20,3%
|
HLAGBA ZAKPO
|
5
|
2,3%
|
22,6%
|
HON
|
4
|
1,8%
|
24,4%
|
KOTOKPA
|
2
|
0,9%
|
25,3%
|
KOUSSOUKPA
|
5
|
2,3%
|
27,6%
|
MASSI
|
23
|
10,9%
|
38,5%
|
NSP
|
105
|
49,3%
|
87,8%
|
OUASSA
|
1
|
0,5%
|
88,3%
|
SAMIONTA
|
4
|
1,9%
|
90,1%
|
TANWE HESSOU
|
1
|
0,5%
|
90,6%
|
TEGON
|
1
|
0,5%
|
91,1%
|
YOKON
|
6
|
2,8%
|
93,9%
|
ZADO-GAME
|
7
|
3,3%
|
97,2%
|
ZALIME
|
3
|
1,4%
|
98,6%
|
ZOGBODOMEY
|
1
|
0,5%
|
99,1%
|
ZOUKOU
|
2
|
0,9%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
|
Le plus grand nombre de refus a été
constaté à Massi (10,9%). Ensuite nous avons par ordre
décroissant, Agadjaligbo ; Dovogon et Cana I.
o Années et nombre de refus dont les
enquêtés ont fait cas
Tableau 18 :
Années et nombre de refus
Années
|
Effectif
|
Fréquence
|
Fréquence Cumulée
|
NSP
|
103
|
48,4%
|
48,4%
|
2000
|
1
|
0,5%
|
48,8%
|
2002
|
4
|
1,9%
|
50,7%
|
2003
|
9
|
4,2%
|
54,9%
|
2004
|
17
|
8,0%
|
62,9%
|
2005
|
27
|
12,7%
|
75,6%
|
2006
|
32
|
15,0%
|
90,6%
|
2007
|
20
|
9,4%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
|
Selon les déclarations des enquêtés, le
nombre de refus a augmenté d'année en année depuis 2001
à 2006 (de 0,5% à 15,0%) avant de chuter en 2007 (de 15,0%
à 9,4%).
o Raisons pour les refus dont les enquêtés ont
fait cas
Tableau 19 : Raisons
des refus
Raisons
|
Effectif
|
Fréquence
|
Fréquence Cumulée
|
Ne croit pas vaccination
|
1
|
0,5%
|
0,5%
|
Doute qualité VPO
|
1
|
0,5%
|
0,9%
|
Effet secondaire
|
30
|
14,1%
|
15,0%
|
Fatigués
|
3
|
1,4%
|
16,4%
|
Gratuité VPO
|
1
|
0,5%
|
16,9%
|
Mal compréhension
|
6
|
2,8%
|
19,7%
|
Mort d'enfant
|
7
|
3,3%
|
23,0%
|
NSP
|
107
|
50,2%
|
73,2%
|
Pas sensibilisation
|
1
|
0,5%
|
73,7%
|
Qualité douteuse VPO
|
1
|
0,5%
|
74,2%
|
Rend l'enfant malade
|
38
|
17,8%
|
92,0%
|
Rend stérile
|
1
|
0,5%
|
92,5%
|
Religieuses
|
16
|
7,5%
|
100,0%
|
Total
|
213
|
100,0%
|
|
Les raisons les plus évoquées sont par ordre
d'importance : Rend malade ; effet secondaire ; Religion.
- Proposition face aux refus
Tableau 20 :
Propositions des enquêtés face aux refus
Propositions
|
Effectif
|
Fréquence
|
Sensibiliser
|
109
|
51,2%
|
Informer, Eduquer
|
105
|
49,3%
|
Impliquer les femmes
|
43
|
20,2%
|
Impliquer les chefs ménages
|
83
|
39,0%
|
Impliquer les autorités religieuses
|
54
|
25,4%
|
Autres
|
32
|
15,0%
|
Pour mieux juguler le phénomène de refus, les
enquêtés proposent prioritairement de sensibiliser (51,2%),
d'informer, d'éduquer (49,3%) et d'impliquer les chefs ménages
(39,0%).
- Entretien auprès des cibles secondaires
Entretien avec l'infirmier responsable PEV et les infirmiers
responsables des CSA
L'entretien avec ces responsables sanitaires nous a permis de
dégager ce qui suit : le refus de la vaccination est connu dans
notre commune. La population évoque que la vaccination est source de
maladie : la fièvre et surtout l'anémie ; d'autres
parlent même de stérilité.
Des séances de sensibilisation ont été
organisées, mais sans l'atteinte effective des objectifs. Pour
remédier à cela, la solution est d'associer le don des
antipyrétiques19(*), la vente à prix réduit de
moustiquaire imprégnée aux parents qui acceptent de vacciner les
enfants cibles et prendre en charge d'éventuelles MAPI.
Entretien avec les responsables de la DDS
Le SPPS/Zou est conscient du phénomène du refus
de la vaccination dans la commune de Zogbodomey. Selon lui, les raisons de
refus ne sont rien d'autres que « La population affirme que la
vaccination est source de maladie : la fièvre,
l'anémie et même la stérilité ». Ce
qui est étonnant c'est que le même phénomène ne
s'observe pas dans toute la commune alors que c'est pratiquement les
mêmes types de population. Les actions suivantes ont été
menées : la multiplication des stratégies avancées et
des séances de sensibilisation. Ceci nous a permis d'avoir des
résultats acceptables. Nous attendrons beaucoup des résultats de
la présente étude pour savoir les vraies causes du refus de la
vaccination dans cette commune.
Entretien avec les élus locaux
Ils sont tous conscients du phénomène du refus
de la vaccination dans la commune. Dans leur majorité les élus
locaux ont affirmé être toujours informés des
éditions de JNV dans leurs localités, mais ne sont pas
effectivement impliquées dans la recherche de stratégies pour
juguler les cas de refus et leur mise en oeuvre.
IV.
1.3 Commentaires des Résultats
Les communautés de
Zogbodomey en général, celles de Massi en particulier, ne croient
pas à la vaccination infantile. La plupart des familles Massi pensent
qu'une « bonne chose ne peut être offerte
gratuitement ». Les pères de famille disent que le VPO peut
rendre stériles les enfants. La majeure partie de la population
étudiée préfère les remèdes contre le
paludisme qui tue beaucoup plus. Elle soutient dans l'ensemble que l'offre ne
correspond pas à leur demande. Elle affirme que c'est le système
de santé qui a choisi à leur place la manière de
vaccination. Ainsi, les communautés soutiennent que la priorité
au VPO n'a pas de sens et ne s'explique pas. Alors, toutes les femmes ne
vaccinent pas systématiquement leurs enfants cibles.
Le père de famille qui
devrait d'abord donner son accord avant la vaccination est souvent
négligé et oublié. La communauté exprime une
certaine lassitude, réserve, retenu face au nombre élevé
de passage. Elle craint les effets secondaires et les agents de santé et
de vaccination ne sont pas toujours aptes à apporter les informations
nécessaires aux populations face à cette préoccupation.
Il y a quinze (15) ans que les
agents de santé sont formés aux techniques de communication, et
depuis, plus de recyclage. A leur niveau, on note la méconnaissance et
parfois l'ignorance des techniques de communication élémentaires.
Les outils de communication ne sont pas disponibles. Ainsi, ils n'ont toujours
pas « la bonne information » et ne comprennent pas bien la
mise en oeuvre du PEV. Au niveau des prestations, les stratégies ne
donnent plus une place essentielle aux stratégies avancées, c'est
à dire aller chercher les gens. Les agents de santé affirment que
les activités de vaccination constituent un travail de plus, sans
motivation et qui est fait « malgré soi ». Les
agents de santé ne donnent pas toujours le temps qu'il faut pour
expliquer aux populations pourquoi il y a tant d'éditons de JNV. Les
agents de santé ne donnent pas toujours aux mères d'enfants les
informations essentielles et ne répondent pas à leurs questions
et préoccupations ; ainsi ils ne répondent pas aux attentes
et aux craintes des parents liées à la vaccination. De même
les agents de santé ne connaissent pas le concept du PEV dans son
ensemble ; ils pensent que le PEV est l'affaire du responsable PEV du
centre ou du chef poste. Ainsi, ils ne s'impliquent pas dans les
activités du PEV.
La plupart des agents vaccinateurs
font du remplissage fantaisiste des fiches.
Les supports existants sur le PEV
sont frappés de caducité.
Certains agents de santé se
demandent pourquoi « s'adonner à cette activité qui, de
plus en plus, ne donne rien ».
Les relais communautaires ne sont
pas contents à cause de l'absence de motivation alors que les
élus locaux à Zogbodomey pensent que les relais communautaires
reçoivent des motivations spéciales. Ainsi les élus ont
cessé de s'impliquer dans les activités de vaccination depuis la
venue des relais dans le système. Ils disent ne pas être
impliqués comme cela se doit.
Tout cela fait que le
problème de réticence et résistance à la
vaccination demeure encore dans la commune malgré toutes les
stratégies mises en place par les responsables PEV. Il faut noter
aussi l'absence d'un plan de communication.
IV.2 DISCUSSION
Les discussions seront structurées autour des points
suivants :
· L'atteinte des objectifs
· La qualité et la validité des
résultats
· Les facteurs associés au refus de la
vaccination
· La perception des parents et des mères sur
l'organisation des services de vaccination.
IV.
2.1 De l'atteinte des objectifs
Au terme de ce travail dont l'objectif était
d'étudier les facteurs liés à la communication
influençant la vaccination anti-polio dans la commune de Zogbodomey, les
résultats suivants ont été obtenus :
- les raisons de non vaccination des enfants les plus
évoqués sont :
§ le MAPI (61,5%) ;
§ l'ignorance de l'importance de la vaccination (54,9%
des cas) ;
§ la lassitude;
§ la fatigue de la vaccination (34,7% des cas) ;
§ raisons religieuses (26,8% des cas) ;
§ ne sait pas que l'enfant doit se faire vacciner (23,0%
des cas) ;
§ et le fait que les maris ne donnent pas l'autorisation
de vacciner l'enfant (13,1%).
- la totalité des enquêtés sont
béninois (100%) ;
- le Fon est l'ethnie dominante (92,0%) suivie des Holli
(7,6%) ;
- le sexe prédominant est le sexe féminin
(55,9%) ;
- la moitié des enquêtés n'a aucun niveau
(107 sur 213 enquêtés soit 50,2%) ;
- 30 des 213 enquêtés savent lire, parler et
écrire français soit 14,1% ;
- plus de la moitié des enquêtés
pratiquent la religion chrétienne ;
- plus de la moitié des enquêtés ont une
occupation ;
- 17,8% des enquêtés affirment qu'il y a des
structures PEV qui les sensibilisent 2 ou 3 fois l'an sur la vaccination. Parmi
eux la moitié pense qu'il reste encore à faire au niveau de la
sensibilisation ;
- Parmi les 213 enquêtés, 13 connaissent le PEV
et ils ont déclaré qu'il lui reste beaucoup à faire
surtout en matière de sensibilisation ;
- 16,9% connaissent les maladies cibles du PEV ;
- Aucun des enquêtés ne participe à
l'organisation ni à la conception des activités du PEV ;
- La quasi-totalité (82,6%) affirme avoir
été informé par les crieurs publics ; 75,6% par la
radio ; 45,5% par les agents de santé et 16,9% par les relais
communautaires ;
- Sur les 213 enquêtés, 53 soit 24,9% refusent de
vacciner leurs enfants contre la polio pour les JNV prochaines ;
- Plus de la moitié (51,2%) affirment avoir connu des
cas de refus dans leurs localités ;
- Parmi les enquêtés, 30% affirment que la
vaccination est nuisible ;
- La quasi-totalité (89,2%) des enquêtés
dit que c'est le mari qui donne l'autorisation de vacciner l'enfant ;
- Sur les 213 enquêtés, 64 soit 30%
déclarent que leurs enfants n'ont pas reçu toutes les doses de
VPO ;
- Plus de 25% des enquêtés ne croient plus et ne
veulent plus de la vaccination ;
- Le niveau d'instruction est un facteur significativement
associé au refus de la vaccination.
Au vu de ces résultats, nous pouvons retenir
que :
- les raisons les plus importantes qui sous-tendent le
phénomène de réticence à la vaccination dans la
commune de Zogbodomey selon la population enquêtés sont les MAPI,
les facteurs socioculturels (religion, l'effet de patriarcat, la tradition...),
le manque de sensibilisation,...
- la majorité de la population ne connaît pas le
PEV et n'est pas impliquée dans la conception et l'organisation de ces
activités dans la localité ;
- pour gérer le phénomène de
réticence à la vaccination dans cette localité, il
faut : impliquer la population dans la conception et l'organisation des
activités liées à la vaccination, mieux informer la
population en impliquant davantage les radios les plus écoutées,
en faisant appel aux chanteurs et aux personnes ressources les plus
écoutés...
En somme, on peut considérer que l'objectif
assigné à notre étude a été atteint.
IV.
2.2 De la qualité et la validité des résultats
Le type de l'étude faite est une étude
transversale descriptive à visée analytique. L'utilisation des
tests statistiques renforce la signification des conclusions
avancées.
La méthode d'échantillonnage aléatoire a
été utilisée pour identifier les parents et tuteurs
d'enfants qui constituent les cibles primaires. La taille de notre
échantillon était grande ; ce qui a permis d'obtenir une
bonne précision pour l'étude. Nous avons atteint et
dépassé légèrement la taille minimale de notre
échantillon telle que calculée dans le protocole à l'aide
de la formule de Schwartz. Il n'y a pas eu de non répondant parmi les
parents ou tuteurs interrogés. Ceci permet d'inférer les
résultats à la population de Zogbodomey. Ce sont les parents et
tuteurs qui ont supprimé leur opinion sur le phénomène de
réticence à la vaccination anti-polio dans leurs
localités. Il s'agit par ailleurs des facteurs socioculturels, du
MAPI.
La méthode d'échantillonnage non probabiliste a
été utilisée pour recueillir l'opinion des personnes
ressources, chefs villages, agents de santé et autorités DDS. Le
choix raisonné de ces personnes ayant été fait en fonction
de leur position sociale et par les postes qu'ils occupent rend fiables les
renseignements obtenus.
Le protocole de l'enquête a été bien
appliqué. Les techniques et outils de collecte des données ont
été en adéquation avec les objets de l'étude.
L'administration des questions auprès des cibles
primaires a été faite en Fongbé et Holli, langues locales
du milieu. Bien que les enquêteurs soient des Fon, nous avons traduit
ensemble toutes les questions en Fongbé et pour ceux qui sont des
localités Holli (en l'occurrence Zalimè), un relais de
Zalimè nous a aidé pour la traduction, ce qui a permis de
réduire les biais. Toutes ces conditions réunies permettent de
présumer la qualité et la validité des
résultats.
Les résultats ont montré que le niveau
d'instruction des parents ou tuteurs influence le refus de la vaccination.
IV.
2.3 Des facteurs associés au refus de la vaccination
Notre étude a montré une relation entre le
niveau d'instruction des parents et le refus à la vaccination. Les
enfants des parents instruits ont plus de chance d'être vaccinés
que les enfants des parents qui ne savent ni lire ni écrire. Ceci
s'explique par le fait que les parents connaissent et comprennent mieux les
avantages de la vaccination. Des études antérieures
réalisées dans différentes régions (Ouidah,
Toviklin) ont abouti au même résultat.
Les enfants des parents instruits et qui écoutent la
radio ont plus de chance d'être vaccinés que ceux dont les parents
sont analphabètes et ne possèdent pas de poste radio.
Dans notre étude, les croyances religieuses ou
traditionnelles ont eu moins d'influence sur le statut vaccinal de l'enfant par
rapport aux résultats de études antérieures. Ceci peut
s'expliquer par quelques sensibilisations effectuées en direction des
chefs religieux et leaders d'opinion. Les campagnes de vaccination contre la
poliomyélite ont certainement joué un rôle non
négligeable.
Il faut remarquer qu'à Massi, notamment Zalimè,
les femmes pensent que l'après midi n'est pas favorable pour faire la
vaccination aux enfants.
Pour la majorité des parents à Massi la
vaccination rend les enfants malades au point où il faut prévoir
un peu d'argent pour l'hôpital juste après la vaccination. Ce qui
constitue un frein à la vaccination.
Un autre frein à la vaccination des enfants dans
l'arrondissement de Massi est la mort d'enfant survenue après un passage
de JNV. La population s'en souvient et demande plus d'informations sur les VPO
avant de s'engager à vacciner leurs enfants.
IV. 2.
4 De la perception des parents et des mères sur l'organisation des
services de vaccination
Le comportement à risque des agents de santé et
de vaccination qui se traduit souvent par les mauvaises réponses et le
refus de répondre effectivement aux questions des ménages lors
des JNV a été relevé par la présente
étude.
Séverin SEKEGBE sur les facteurs de refus à la
vaccination auprès de la population de TOVIKLIN au BEINN en 2004 avait
trouvé que les femmes avaient une bonne connaissance de la
vaccination, mais leurs enfants avaient un mauvais statut vaccinal
.Malgré que l'étude de Séverin SEKEGBE soit
réalisée dans une autre région du pays, nous avons abouti
à des résultats semblables.
Les principales raisons du refus de la vaccination
relevées par la présente étude sont le manque de
communication, manque d'implication de la population aux activités du
PEV et la MAPI. Selon les enquêtés, la MAPI se présente
sous forme d'anémie, fièvre, abcès et pleurs de l'enfant.
L'implication des communautés dans les activités
de vaccination n'est pas effective dans la commune de Zogbodomey. Les JNV et
les stratégies avancées sont organisées.
Mais ce sont les aides soignants et les volontaires qui s'en
occupent, pire la population n'est pas du tout impliquée dans la
conception et la réalisation des activités de vaccination.
L'incompréhension se crée entre les agents de santé et la
population. « Il est impossible de tout faire par
soi-même ; il faut impliquer les autorités locales et les chefs traditionnels ».
En résumé, au vu de tout ce qui
précède, il est utile et nécessaire de faire une
étude par observation directe sur les services de vaccination à
Zogbodomey afin d'apprécier les conditions de vaccination et autres
facteurs de refus relevés par la présente étude. Ceci
permettra de confirmer ou d'infirmer la perception des mères sur
l'organisation des services de vaccination.
CONCLUSION
GENERALE
L'étude des facteurs de la réticence à la
vaccination anti-poliomyélite par la population dans la commune de
Zogbodomey a constitué l'objet de cette étude. Au terme de
celle-ci, nous aboutissons aux conclusions suivantes :
- la majorité des enquêtés étaient
des Béninois d'ethnie Fon et Holli ;
- Le PEV n'a pas de structures décentralisées
qui fonctionnent effectivement dans la commune, ce qui ne favorise pas l'effet
d'interaction ``PEV-Communautés'' ;
- Le PEV n'a pas un micro plan spécifique à la
réduction du phénomène de réticence à la
vaccination dans la commune ;
- Les activités du PEV ne sont pas visibles dans la
commune (93,8% des parents ou tuteurs affirment ne pas connaître
l'institution) ;
- Les élus locaux interrogés sur les
activités du PEV affirment qu'il leur est difficile de se prononcer car
leur implication est très limitée ;
- La proportion des parents ou tuteurs ayant à charge
un enfant de 0 à 5 ans dans la commune et qui refusent la vaccination
est de 24,9% ;
- La perception des enquêtés sur l'organisation
des services de vaccination, en particulier les JNV polio, montre que le
refus de la vaccination est la conséquence:
§ des connaissances inexactes des enquêtés
sur la vaccination en général et les VPO en particulier ;
§ du mauvais accueil aux services de vaccination et des
JNV en particulier ;
§ de la non instruction des enquêtés ;
§ des Manifestations Adverses Post-Immunisation
(MAPI).
Par contre les croyances et religions des communautés,
l'âge des enquêtés ne semblent pas avoir d'influence sur le
refus de la vaccination.
Quelques suggestions ont été faites pour
contribuer à la résolution du problème de refus de la
vaccination dans la commune de Zogbodomey. Pour améliorer cette
situation il urge de s'attaquer à trois facteurs à savoir :
les MAPI, l'implication des populations à l'élaboration des
activités du PEV dans leur zone et la non connaissance des mères
sur la vaccination. Nous espérons que ces résultats aideront les
autorités sanitaires à divers niveaux à relever le
défi de l'adhésion de la population à la mise en oeuvre du
PEV.
SUGGESTIONS
A l'issue de notre étude, nous formulerons les suggestions
suivantes afin de minimiser le phénomène de réticence et
de résistance à la vaccination, donc d'améliorer le statut
vaccinal des enfants dans la commune de Zogbodomey
A l'endroit du
Ministère de la Santé Publique / DNPEV
Elaborer des stratégies de la sensibilisation
des communautés, en particulier celle de Zogbodomey, en tenant compte
des facteurs influençant le refus de la vaccination relevés dans
la présente étude.
A l'endroit du Directeur Départemental de la
Santé Publique du Zou Collines
- Auditer une enquête sur l'organisation des services de
vaccination afin de confirmer ou d'infirmer la perception des mères sur
les services de vaccination dans la commune de Zogbodomey ;
- Elaborer un plan intégré de communication.
A l'endroit du
coordonnateur de la zone sanitaire
- Elaborer un plan opérationnel de communication dont le
contenu pourrait être :
§ Faire le plaidoyer envers les élus locaux, les
décideurs, les leaders d'opinion, les guérisseurs traditionnels
en vue d'obtenir leur adhésion pour le changement de comportement en
matière de vaccination ;
§ Elaborer des émissions régulières
(rappeler au cours de ces émissions par des messages courts le
calendrier de vaccination, expliquer les bienfaits des JNV polio, surtout en
fongbé par les parents et surtout les mères d'enfants elles
mêmes en direction de leurs consoeurs au moins une par semaine) sur les
trois radios (RTZ, RTU, RIC) les plus écoutées et qui couvrent la
quasi-totalité de la commune de Zogbodomey.
A l'endroit du médecin-chef de
Zogbodomey
Sensibiliser les communautés de Zogbodomey en
collaboration avec le coordinateur de la zone sanitaire en réorganisant
la mobilisation sociale en faveur du PEV. Ceci permettra de minimiser le
phénomène de réticence et de résistance à la
vaccination, à l'oubli du calendrier vaccinal et aux rumeurs sur les
MAPI, donc d'améliorer le statut vaccinal des enfants dans la
commune.
* 1 Ayié N° 26.
3è trimestre 2004 - Juillet-Août-Septembre. Bulletin trimestriel
de l'OMS au Bénin P. 26
* 2Programme national de lutte
contre le sida et les IST. Stratégie, normes,
procédure nationale en communication pour le changement de
comportements. 1ére édition, Cotonou BENIN.
Février 2004. P40
* 3Health for the millions,
voluntariay Health Association of India. Tout pour la
santé,1986.
* 4 Politique et
stratégies Nationales de communication pour le développement
sanitaire, septembre 2000. P.23
* 5 -Communication
pour l'éradication de la poliomyélite et la vaccination
systématique P.3
* 6 VIKOU Bessan.
Formulation de stratégies de communication pour le
changement de comportement pour réduire la morbidité
palustre : applicabilité au modèle de Green mémoire
de maîtrise en science du langage et de la communication.
UAC Cotonou BENIN. 2003
* 7 Dictionnaire
encyclopédique des sciences de l'information et de la
communication. P 147
* 8 UNICEF. Guide
pratique de diagnostic communautaire et de planification
villageoise. Cotonou, BENIN. 1999. P5
* 9 SARA/AED, Guide
de formation au plaidoyer
* 10 Centre for population and
Development Activities (centre pour les activités en matière de
population et de développement).
* 11 SARA/AED
Advocacy Training Guide
* 12 Dadelé Antoine. SLC
327 : Modèle de planification des interventions en
communication, DSLC, FLASH, UAC, Bénin. 2005
* 13 Rogers 1976
14 Dadelé Antoine. SLC 327 :
Modèle de planification des interventions en
communication, DSLC, FLASH, UAC, Bénin. 2005
* 14 DNPEV/SSP - BENIN,
Fiches techniques sur le PEV, Mars 2007. P 17
* 15 DNPEV/SSP - BENIN,
Fiches techniques sur le PEV, Mars 2007. P 117
* 16 Plan de
communication et mobilisation sociale pour les JNV 2004
* 17 Rapport synthèse de
la réunion du Groupe Technique Consultatif sur la
Communication pour l'Eradication de la Polio,
Yaoundé, Cameroun 22-24 juin 2005.
* 18 SCHWARTZ D.,
Méthodes statistiques à l'usage des médecins
et biologistes, édition Flammarion Médecins
Sciences, 1969
* 19 Médicaments qui
fait tomber la fièvre.
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