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Synthèse de littérature sur l'utilisation de biosorbants pour l'épuration des effluents liquides chargés en polluants organiques et minéraux

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par Elmyre CLERVIL
Université Quisqueya - Diplôme d'Ingénieur Civil 2007
  

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III Principales propriétés des biosorbants

III.1. Propriétés chimiques

III.1.1. Le Tanin

Le tanin est une substance organique dérivant de l'estérification des fonctions alcool du glucose par l'acide gallique (acide 3, 4, 5 trihydroxybenzoïque) et les acides polyphénoliques. Soluble dans l'eau, il donne après hydrolyse soit de l'acide gallique ou de l'acide ellagique. Le tanin se trouve dans pratiquement toutes les divisions d'une plante (écorce, racines, feuilles, fruits). Il n'a pas de structure chimique précise, mais comporte toujours des groupements phénoliques. Ses groupements polyhydroxy-polyphénol confèrent aux biosorbants une capacité d'adsorption importante (Bailey, 1999). Cependant, lorsqu'il est présent à de très grandes proportions, il provoque la coloration de l'effluent à traiter.

III.1.2. La Cellulose

La cellulose est un glucide. Il est un polymère du glucose (ou polysaccharide du glucose), de formule (C6H10O5)n (n compris entre 200 et 14 000) et principal constituant des végétaux, en particulier de la paroi cellulaire. Elle garantit la rigidité de la paroi cellulaire des plantes. Ce polysaccharide est constitué par un enchaînement de cycles glucopyranoses, avec une liaison glycosidique du type C1 (â)-C4. La cellulose est insoluble dans l'eau mais son hydrolyse complète (par ébullition avec un acide dilué ou par voie enzymatique) donne du cellobiose, puis du glucose (Arnaud, 1997). La cellulose constitue la molécule organique la plus abondante sur Terre (plus 50 % de la biomasse). La quantité synthétisée par les végétaux est estimée à 50-100 milliards de tonnes par an. La cellulose semble ne pas jouer un très grand rôle dans les mécanismes d'adsorption. Robert et al., (1973) ont d'ailleurs noté la faible efficacité du coton, constitué à 90% de cellulose pour l'adsorption de polluants métalliques.

 

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L'hémicellulose, polysaccharide plus complexe que la cellulose, peut aussi se retrouver dans le tissu de certains végétaux. L'hémicellulose est un polyholoside ramifié dont la chaine principale peut être formée de motifs xylose, galactose, ou glucose et mannose (Arnaud, 1997). La nature et la proportion de l'hémicellulose varient sensiblement en fonction de l'espèce.

III.1.3. La lignine

La lignine est constituée d'un groupe de substances chimiques appartenant aux composés phénoliques. Elle est le deuxième bio polymère après la cellulose, synthétisée par les végétaux. La production mondiale de lignine est estimée à 63×103 tonnes métriques/an (Mohan, 2005). La biomasse cumulée entre la cellulose et la lignine représente environ 70% de la biomasse totale. La lignine est un polymère constitué par trois types de monomères : le coniféryle, le p-coumaryle, les alcools sinapiques. La lignine, étant très résistante à la compression, confère aux cellules végétales de la solidité. La fraction de chaque monomère varie de façon importante en fonction de : la lignée végétale, l'espèce, l'organe, le tissu. Grâce à ses groupements fonctionnels (alcool, aldéhydes, éthers, hydroxydes de phénols, acides, cétones), la lignine joue un rôle important au niveau des mécanismes d'adsorption des biosorbants. Elle est d'ailleurs isolée et extraite de certains biosorbants, pour être utilisée dans la rétention de polluants. C'est le cas, entre autres, de la lignine extraite de la bagasse, étudiée par Peternel et al., (1997) dont la capacité d'adsorption vis-à-vis du plomb (0.388 mmol/g) est plus de trois fois supérieure à celle obtenue avec le CAC en poudre (0.13 mmol/g) dans des conditions opératoires identiques (pH= 5, T= 30 0C) (An et al., 2001 ; Reddad, 2002).

III.1.4. La chitine

La chitine est un polymère linéaire contenant un grand nombre de groupements fonctionnels
aminés (Chiou et al., 2004). Elle constitue le squelette de différents arthropodes, comme les
crustacés et les insectes et dans la paroi des cellules de certaines espèces de champignons

 

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(Crini, 2005). La chitine possède une bonne capacité d'adsorption. Cependant son dérivé deacétylé, le chitosane, est plus utilisé dans les processus d'adsorption, en raison de l'existence de ses groupements aminés libres qui lui confèrent une plus grande capacité d'adsorption. Le chitosane est obtenue soit chimiquement, par une N-dé-acétylation partielle de la chitine, ou naturellement dans les parois cellulaires de certains champignons. Sa capacité d'adsorption varie avec le degré de cristallisation, d'affinité pour l'eau, du pourcentage de de-acétylation et du nombre de ses groupements aminés (Kurita et al., 1979 ; Bailey et al., 1999). Crini (2005) montre une excellente capacité du chitosane pour la rétention des colorants. Cependant le processus de préparation et de transformation chitine-chitosane crée un autre problème environnemental par la production d'une grande quantité de déchets à partir de l'extraction de la chitine et, implique aussi la mise au point d'un procédé chimique pour l'extraction du chitosane. Toutefois, le coût engendré par ces préparations est moindre que celui généré par l'utilisation des CAC (Teng et al., 2001).

III.1.5. Le point de charge nulle (pHpznpc)

La charge de surface d'un sorbant, résultant des équilibres acido-basiques, dépend du pH et de la force ionique de la solution avec laquelle le matériau est en contact. Cette charge peut être positive, négative ou nulle selon les conditions du milieu. Une caractéristique importante de la surface est le point de charge nulle pHpznpc (point of zero net proton charge). Il définit le pH pour lequel la charge de surface, liée aux échanges de protons, s'annule. Le pHpznpc caractérise alors l'acidité ou l'alcalinité de la surface. A pH inférieur au pHpznpc, la charge de surface est globalement positive (acidité) et à pH supérieur au pHpznpc, elle est négative (alcalinité) et, tend à diminuer lorsque la teneur en oxygène augmente (Pignon, 2001). Selon Sastri (1942), l'alcalinité favoriserait l'adsorption de substances électropositives.

 

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III.1.6. Les fonctions de surface

Les fonctions de surface d'un matériau peuvent avoir une influence significative sur ses propriétés d'adsorption (Reddad, 2002). Le caractère basique ou acide de la surface d'un adsorbant conditionne ses capacités de rétention vis-à-vis des polluants. Or, le caractère et les propriétés chimiques d'un sorbant sont directement liés à la nature des groupements fonctionnels localisés à sa surface. Pour les charbons actifs, par exemple, l'existence de complexes oxygénés de surface et de fonctions contenant de l'oxygène, telles que les fonctions carboxyliques, phénoliques ou lactones, entraîne un caractère acide du matériau, alors que la présence de fonctions de type pyrones, chromènes ou carbonyles induit un caractère basique (Lopez-Ramon et al., 1999 ; Pignon, 2001). Les fonctions carboxyliques de la pulpe de betterave, lui ont permis de fixer efficacement des ions métalliques tels, le plomb le cuivre, le cadmium et le zinc (Reddad, 2002). En fait, toute surface est constituée d'atomes n'ayant pas toutes leurs liaisons chimiques satisfaites, elle a tendance à combler ce manque en captant les atomes et molécules passant à proximité. La quantité adsorbée est à peu près proportionnelle à la surface développée, après contact du matériau avec le milieu fluide. En somme la connaissance des fonctions de surface permet d'établir des hypothèses quant aux types de liaisons susceptibles de se former lors des phénomènes d'adsorption.

III.2. Propriétés des biosorbants en solution aqueuse

III.2.1. Fraction soluble

La fraction soluble d'un sorbant détermine la quantité de substances relarguée en solution. Elle peut être évaluée par la mesure de la concentration en carbone organique total (COT), au terme du contact entre le biosorbant et une quantité déterminée d'eau déminéralisée avec un ratio liquide/solide donné. La fraction soluble permet l'estimation de la charge polluante du biosorbant en l'absence de prétraitement. Cette charge polluante peut être également évaluée en termes de DCO.

 

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III.2.2. Gonflement

Le gonflement définit le taux d'accroissement (en %) du volume d'une masse connue de matériau à l'équilibre, dans un excès de milieu dispersant. La composition chimique du matériau, la constante diélectrique, le pH et la force ionique du milieu influencent grandement ce paramètre (Reddad, 2002). Il est exprimé par le rapport du volume de biosorbant hydraté sur le volume de biosorbant sec. Le gonflement est pris en compte lors du dimensionnement des colonnes d'adsorption.

III.2.3. Capacité de rétention d'eau (CRE)

La capacité de rétention d'eau (CRE) correspond à la quantité d'eau présente dans le matériau, après l'application d'une force physique de type centrifugation (Reddad, 2002). La CRE, tout comme le gonflement, dépend des paramètres intrinsèques du matériau, mais aussi des paramètres extrinsèques du milieu dispersant. Elle est exprimée en gramme d'eau retenu par gramme de biosorbant.

Les propriétés d'hydratation d'un biosorbant influencent son potentiel d'adsorption. Plus ses propriétés d'hydratation sont élevées, moins le matériau pourra retenir les polluants. En effet, une forte affinité du sorbant vis-à-vis du solvant constitue un facteur limitant de son application en traitement d'eau.

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