CHAPITRE 3 :
RESULTATS ET
DISCUSSION
1. ANALYSES DES RESULTATS DU SYSTEME
1.1. Analyse qualitative
1.1.1. Abondance relative
Plus de 90% de l'effectif des espèces sont donnés
par seulement que 15 d'entre elles (Tableau A1).
Les espèces les plus abondantes sont le
cercopithèque Diane (Cercopithecus diana diana) (plus de 23%),
le colobe bai (Piliocolobus badius badius) (15%), le cercocèbe
enfumé (Cercocebus atys atys) (9%) et le cercopithèque
pétauriste (Cercopithecus petaurista) (8,63%). Le
cercopithèque Mone (Cercopithecus mona lowei) (4.35%) vient
après le grand calao à casque noir (Ceratogymna atrata)
(4,97%) et le touraco géant (Corythaeola cristata) (4,51%)
(Tableau A1).
Le céphalophe de Maxwell (Cephalophus
maxwelli) (1,86%) est l'antilope la plus représentée. Les
grands mammifères tels que le buffle de forêt (Syncerus caffer
nanus), l'éléphant de forêt (Loxodonta africana
cyclotis), le bongo (Tragelaphus euryceros), le léopard
(Panthera pardus leopardus), l'hippopotame nain (Choeropsis
liberiensis), le potamochère (Potamochoerus porcus porcus)
et l'hylochère (Hylochoerus meinhertzhageni) sont en nombre
très réduit. Le chimpanzé (Pan troglodytes verus)
est également en faible nombre.
La répartition des animaux entre les quatre grands groupes
d'animaux considérés donne la figure 7.
Mammifères 73,98%
Reptiles 0,43%
Oiseaux 25,30%
Gasteropodes 0,28%
Figure 7 : Répartition des fréquences entre
les grands groupes d'animaux
Les mammifères et les oiseaux sont les plus nombreux.
Les gastéropodes et les reptiles ne représentent qu'une infime
proportion des effectifs (Figure 7). Cette disproportion est due d'une part aux
proportions initialement considérées (Figure 5) et d'autre part
à la forme de vie clandestine des gastéropodes et des reptiles
(Joseph, 2001 ; Mané et Trape, 2002).
De ces quatre groupes, nous avons retenu celui des
mammifères. En faisant une répartition des mammifères en
sous-groupes, nous obtenons la figure 8.
Grands mammifères; 0,25%
Antilopes; 3,36%
Autres mammifères; 2,54%
Autres primates; 3,11%
Singes; 90,74%
Figure 8 : Répartition des fréquences entre
les groupes de mammifères
Les mammifères sont dominés par les singes. Ils
représentent plus de neuf fois l'effectif total des autres. Les autres
mammifères ne sont que très faiblement
représentés.
La forte domination des singes s'expliquerait par le nombre
d'individus élevé par groupe (Galat et Galat, 1978 ; Refisch et
Koné, 2001). A cela, nous pouvons ajouté les conditions propices
à leur développement (stabilité, habitat favorable) par
rapport aux zones périphériques. Comme autre raison, il y a les
surestimations des effectifs de ces animaux dans certains comptages (Gerhard,
2004).
Le faible nombre des autres s'expliquerait par le nombre
d'individus peu élevé par communauté (Newing, 1979 ;
Bourgarel et al., 2000). Il y a aussi la forme de vie de bon nombre
d'entre eux qui sont plus actifs la nuit que le jour (Kingdon, 1997 ; Bourgarel
et al., 2000). Les grands mammifères tels Choeropsis
liberiensis, aiment se cacher dans les zones marécageuses (Harald
et al., 1996).
1.1.2. Richesse spécifique
Les animaux étant mobiles, il arrive que le nombre
d'espèces rencontrées dans la même zone (richesse) varie au
cours du temps. Les richesses spécifiques des différents secteurs
sont consignées dans le tableau 1.
Tableau 1 : Richesse spécifique
Année Secteur
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Moyenne
|
Totale espèces rencontrées
|
I
|
|
28
|
31
|
35
|
11
|
45
|
32
|
30,33
|
52
|
II
|
|
|
|
|
19
|
32
|
20
|
23,67
|
49
|
III
|
40
|
51
|
47
|
42
|
50
|
57
|
60
|
49,57
|
64
|
IV
|
37
|
53
|
43
|
43
|
31
|
37
|
31
|
39,29
|
63
|
V
|
43
|
45
|
52
|
46
|
33
|
40
|
36
|
42,14
|
58
|
Moyenne
|
40
|
44,25
|
43,25
|
41,5
|
28,8
|
42,2
|
35,8
|
37,00
|
|
Totale espèces rencontrées
|
55
|
67
|
65
|
59
|
56
|
67
|
66
|
|
72
|
Les secteurs les plus riches sont le secteur III (50
espèces en moyenne), le secteur IV (39 espèces) et le secteur V
(42 espèces). Les secteurs I (30 espèces) et II (24
espèces) sont les plus pauvres. Les écarts entre les richesses
totales et les moyennes montrent que ce ne sont pas toujours les mêmes
espèces qui sont rencontrées. Ce constat est plus perceptible
dans les secteurs I, II et IV. Les variations sont moindres dans le secteur
III.
Les secteurs III, IV et V sont des zones plus stables
comparativement aux secteurs I et II (Hoppe-Dominik, 1998 ; Gerhard, 2004).
L'exploitation forestière qu'a connue le secteur III il y a de cela
trois décennies aurait créé des conditions favorables
à la vie des diverses espèces. Newing en 1994 et Hoppe-Dominik en
1996 en sont arrivés à la même conclusion. Pour
apprécier la répartition des fréquences des populations au
sein des espèces, nous avons déterminé les
diversités.
1.1.3. Diversité spécifique
Les diversités sont données par les indices de
diversité de Simpson (Tableau 2).
Les diversités sont plus élevées dans les
secteurs II et III. Le secteur IV connaît les diversités les plus
faibles. Les animaux sont équitablement mieux repartis entre les
espèces dans les secteurs II et III. En revanche, le secteur IV est
dominé par quelques espèces de singes. Il en est de même du
secteur V (Annexe 3).
Tableau 2 : Indice de diversité de
Simpson
Année
|
Secteur
|
I
|
II
|
III
|
IV
|
V
|
1999
|
|
|
0,925
|
0,816
|
0,878
|
2000
|
0,769
|
|
0,914
|
0,814
|
0,857
|
2001
|
0,810
|
|
0,931
|
0,791
|
0,884
|
2002
|
0,917
|
|
0,920
|
0,834
|
0,897
|
2003
|
0,915
|
0,876
|
0,937
|
0,766
|
0,875
|
2004
|
0,874
|
0,942
|
0,925
|
0,785
|
0,888
|
2005
|
0,880
|
0,923
|
0,925
|
0,805
|
0,894
|
Moyenne
|
0,861
|
0,914
|
0,925
|
0,799
|
0,883
|
La diversité étant corrélée au ratio
I, pour mieux apprécier les variations, nous avons utilisé ce
dernier (Tableau 3).
Tableau 3 : Ratio I
Année
|
Secteur
|
I
|
II
|
III
|
IV
|
V
|
1999
|
|
|
8,206
|
4,336
|
11,689
|
2000
|
4,336
|
|
11,689
|
5,367
|
6,972
|
2001
|
5,267
|
|
14,590
|
4,789
|
8,652
|
2002
|
12,060
|
|
12,512
|
6,035
|
9,756
|
2003
|
11,794
|
8,080
|
15,949
|
4,280
|
7,983
|
2004
|
7,948
|
17,173
|
13,381
|
4,661
|
8,933
|
2005
|
8,312
|
12,967
|
13,249
|
5,137
|
9,466
|
Moyenne
|
8,286
|
12,740
|
13,562
|
5,045
|
8,627
|
Les moyennes varient de 5,045 à 13,562. Elles sont
très faibles par rapport à la valeur maximale qui est de 72. Ces
écarts signifient que les animaux sont concentrés au sein de plus
ou moins quelques espèces pour tous les secteurs.
Les variations du ratio I au niveau des secteurs sont plus
nettes dans les secteurs I et II. Les ratios I sont presque constants dans les
trois autres secteurs. Il y a donc presque une constance dans la
répartition des populations au sein des espèces dans ces trois
secteurs (III, IV et V). Par contre, les premiers comptages ont donné
des populations concentrées au sein de quelques espèces dans les
secteurs I et II.
|
|