UNIVERSITE OMAR BONGO
FACULTE DE LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT D'ANTHROPOLOGIE
MEMOIRE DE DEA
DOUBLE LECTURE DE LA FORET GABONAISE : CAS DES POVE ET
DES FORESTIERS
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Présenté et soutenu par Directeur de
Mémoire
KIALO Paulin Pr Raymond MAYER
Année académique 1999
DEDICACE
Kôndzi Marie-Louise Mutsigha pElyE iyamE na wanidi,
DikEle dia
Moupumba na Moupoumba Koyi Mutéma me ota Fobwono.
Misanga dimbu ino.
Traduction : Kôndzi Marie-Louise, le lien
vrai, ma mère ainsi que ses enfants, Dikélé de Moupumba et
Moupoumba Koyi, je pense à vous. Je ne vous oublierai jamais.
REMERCIEMENTS
Qu'il nous soit permis de remercier notre Directeur de
recherche le professeur Raymond Mayer. Ses précieux conseils, ses
encouragements et ses orientations méthodologiques nous ont permis
d'ouvrir des brèches dans la quête de notre objet
d'étude.
Qu'il nous soit aussi permis de remercier les enseignants de
la formation doctorale, notamment MM. Paulin Nguema-Obam, Pierre Ndombi, Isaac
Nguema, Jean-Emile Mbot pour nous avoir autorisé de préparer ce
DEA sur deux ans au lieu d'un an comme précédemment
décidé.
Nous n'oublierons pas M. Bourobou et ses étudiants de
l'ENEF qui nous ont aidé à rechercher les noms scientifiques des
arbres. La même pensée va également à l'endroit des
agents de l'Herbier national pour nous avoir aidé à retrouver les
noms scientifiques des herbes de notre canton.
Nous remercions nos informateurs sans qui ce travail n'aurait
jamais abouti.
A tous et à chacun, profonde reconnaissance.
AVANT-PROPOS
Jusqu'au début des années 1990 la forêt
des Pové était épargnée par l'exploitation
forestière. Cette situation était due, semble-t-il, aux
difficultés que posait le réseau routier qui ne permettaient pas
l'évacuation des grumes sur Libreville. Cette forêt fait partie de
ce que l'Administration des Eaux et Forêts appelle la troisième
zone. Depuis lors, on constate un déferlement des engins : grumiers,
bulldozers, etc. au grand étonnement des populations autochtones. Cet
étonnement nous conduit à dire que l'on retrouverait face
à face deux logiques : une logique des exploitants forestiers d'une part
et d'autre part une logique pové.
Au debut de l'exlpoitation, les grumiers traversaient la ville
de Koula-Moutou, mais les Autorités construirent une voie qui rasent la
ville. L'objectif visé était d'assurer la sécurité
de la population, pour nous la raison pourrait se trouver aussi ailleurs :
éviter que la population ne se rende compte que son bois quitte la
forêt.
On a donc en face de soi deux logiques celle des populations
villageoises et celle des forestiers. Chacun fonctionne selon sa culture
propre. La première privilégie la valeur
économique des essences tandis que la seconde, elle, mettrait
plutôt l'accent sur la valeur symbolique de la forêt et
pendulairement sur l'économique. Pour preuve
l'ovèngè est considéré par l'homme
pové comme étant un arbre sacré destiné au culte
Mwéli et de celui des jumeaux et peut être vendu, alors
pour que le forestier le mètre cube est évalué à
18.000 f. cfa. Signalons que l'arbre ne doit pas cacher la forêt. En ce
sens, il n'y a pas que l'arbre qui nous interpelle, il y a aussi la faune, les
eaux. En un mot tous les éléments constitutifs de
l'écosystème.
La forêt apparaît aux yeux des Pové
sous une double image : c'est le lieu où l'on soigne, où l'on
cultive, où l'on enterrait les morts, mais c'est aussi et en même
temps l'endroit où l'on peut trouver la mort. Comme pharmacie, elle
offre les médicaments nécessaires aux soins à la fois
corporels et psychologiques, elle permet à l'homme de se nourrir ; il y
fait des plantations. La forêt peut également tuer. Cela peut
provenir des animaux sauvages ou des hommes qui, à travers des pratiques
d'ordre rituelles peuvent donner la mort. Elle canalise le comportement de
l'homme à partir des interdits. Elle est donc ambivalente.
La forêt apparaît donc mystérieuse,
fascinante, c'est le lieu où habitent les monstres mythiques
Ghébolubolu (ogre). Ce dernier est personnage le plus
présent dans les contes du Gabon. La forêt est alors un espace
avec lequel les Pové entretiennent des liens affectifs, elle est le lieu
où ils pratiquent leurs cultes et leurs rituels en ce sens ; elle permet
la socialisation de l'homme.
Au-delà de cet aspect, la forêt abrite
aussi les animaux respectés, craints; c'est le cas du gorille, de la
panthère, du perroquet,... Ainsi un culte est rendu à la
panthère. Pour devenir un excellent joueur de tam-tam, on se
référera au gorille qui, en frappant sur sa poitrine, émet
des sons.
Mais le Blanc arrive avec ses « monstres. » qui
détruisent tout sur leur passage. Le Blanc vend tout : terre, arbres,
champignons, animaux. Les populations ne comprennent pas pourquoi elles n'ont
pas été consultées. La réponse de l'Etat - cet
intermédiaire ambigu - est sans nuance : les terres sont sa
propriété. Mais qui est l'Etat ? Un
épiphénomène venu d'ailleurs tout comme le forestier. Les
deux ne s'opposent pas mais partagent, dans la plupart des cas, les mêmes
principes. Mais au même moment, les Pové prennent conscience que
la forêt peut leur rapporter aussi de l'argent. Alors ils s'adressent
à leurs `'fils haut'' fonctionnaires, mais ils réalisent que
ceux-ci se confondent avec que les éléments de cette « chose
» appelée Etat. C'est en ce moment qu'apparaît le changement
de signification de la forêt pour les Pové : de garde-manger,
grande pharmacie, espace de socialisation, conseillère, la forêt
dévient un enjeu dont les rênes sont détenues par
l'ailleurs.
Nous devrons refuser tout déterminisme
écologique car autant l'homme s'adapte la forêt autant elle impose
à l'homme une ligne de conduite, un type de comportement.
Il n'existe pas de forêt naturelle, il n'y a que de
forêt culturelle,
l'on voudrait nous faire croire qu'il ya une approche
traditionnelle s'opposant à une approche économique. Sahlins
écrit à ce propos que « ... les cultures entrent en relation
avec les conditions externes et sont façonnées par ces
dernières. Ces conditions comme les environnements ont un double aspect
; les sociétés sont de ce fait incluses dans deux sphères
d'influence : l'une culturelle, l'autre naturelle. Les divergences par rapport
à cette affirmation sont résolu par les approches
écologistes. » (cité par R. Cresswell et al., 1975, p. 30).
Mais l'écologie est l'écologie du Blanc, pas celle des
Pové et comme telle elle n'existe par rapport à des
référents qui cadrent avec la science de l'Occident.
La forêt un espace de vie où habitent les morts
qui protègent le village contre les mauvais esprits. On va y chercher la
bénédiction, mais l'on va aussi y chercher le mauvais sort. Elle
est gérée selon les structures sociales des propriétaires.
Il faut la permission de la forêt pour exploiter la forêt :
offrandes aux esprits de la forêt, prières pour que la chasse, la
pêche, les champs, etc. soient prospères. Les forestiers
malheureusement ignorent ce qui, pour le Pové, gère la
forêt à la base.
INTRODUCTION
Il y a des conflits fréquents entre les populations
villageoises et les chantiers forestiers qui s'implantent dans les zones
traditionnellement exploitées par les villageois. On attribue
généralement la cause de ces conflits à l'opposition entre
l'exploitation coutumière et l'exploitation moderne de la forêt ou
à un manque de communication entre les modes industriels et
traditionnels d'exploitation des ressources forestières. Cette
thèse se propose de rechercher la cause des conflits à un niveau
plus profond et doublement légitimé. Chaque population
concernée opère une lecture de son environnement et c'est la
différence de lecture qui est la source des conflits.
La cause est donc fondamentale et non superficielle, mettant
aux prises les enjeux vitaux respectifs de chaque communauté. C'est pour
cela que notre approche débouche sur une sémiotique de la
forêt, c'est-à-dire de la recherche du sens du rapport de chaque
culture humaine à son écosystème.
On tentera d'échapper à la fois au
caractère anecdotique des conflits entre populations riveraines et
sociétés d'exploitation forestière et à une
typologie des conflits qui serait réduite à la seule exploitation
de l'environnement forestier pour atteindre un niveau théorisable des
rapports entre un groupe humain et son milieu naturel.
Cette thèse a donc pour ambition d'aboutir à une
formulation générale des rapports structurels, au-delà des
variables culturelles, entre l'homme et son milieu. Le problème qui est
posé est celui des rapports entre l'homme et son
écosystème. On peut déjà postuler qu'aucune des
deux populations ne théorise explicitement ses rapports vis-à-vis
la forêt. On veut donc tirer du contraste entre le modèle
pové et celui des forestiers, un modèle général. Le
conflit peut être d'ordre structurel, temporel, économique,
financier, politique, psychologique, religieux, etc. L'examen sera fait
à travers le prisme du progrès, mais alors les lunettes du
progrès (idéologique) permettent-elles de résoudre le
problème ?
Des conflits de surface au contraste, on peut postuler un
contraste des cultures, une dialectique des cultures qui fait que les
Pové font bouger les forestiers et ces derniers font bouger les
Pové ; ce n'est pas une querelle d'ignorance. Les cultures se poussent
les unes contre les autres, et on peut aboutir à terme à une mort
culturelle, à une capitulation culturelle, modus vivendi un
syncrétisme. Ainsi chaque culture construit sa forêt en fonction
des intérêts, des ses besoins propres économiques,
spirituels, etc.
Cette étude voudrait justement mettre en lumière
les «conflits des perceptions ou d'altérité»
sous-jacents à l'exploitation de la forêt des Pové par les
forestiers. En effet, chaque peuple a de la forêt une perception qui lui
est propre.
Ce qui nous amène à dire que la perception
qu'ont ces peuples de la forêt est culturelle et non pas naturelle,
contrairement à ce que les conceptions populaires voudraient nous faire
croire. La preuve est que le forestier français a de la forêt
française la même conception que le Pové vis-à-vis
de la forêt gabonaise. Dans les deux cas, c'est une forêt qui
nourrit, qui soigne, qui fascine, bref qui constitue, dans une certaine mesure,
le commun dénominateur de la mémoire collective de chaque peuple.
Mais la différence de contexte d'utilisation produit une
différence de regard ou comme nous disons, une différence de
lecture. Le même «livre-forêt » est lu
différemment suivant les intérêts spécifiques du
lecteur.
La forêt n'est pas le patrimoine du forestier, mais elle
est le patrimoine du Pové. Pour le forestier elle est uniquement une
valeur transitoire d'usage établit à partir des lunettes
culturelles qui sont des filtres. . Notre approche ne se veut
pas une approche juridique, mais simplement une lecture anthropologique. Car La
forêt est le lieu d'une confrontation culturelle, le lieu d'un dialogue,
entre les cultures, qui ne se fait pas.
Nous tenterons dans nos analyses de la thématique de la
forêt de faire ressortir la prégnance de
l'écosystème sur les schèmes de pensée des
Pové et des forestiers. En ce qui concerne les Pové, on peut
reconnaître avec H. Deschamps que «l'animal est mêlé
à la vie humaine et aux mythes d'origine » (Hubert Deschamps, 1973,
p. 22 ».
Cette étude voudrait aussi faire ressortir la
coexistence des règles coutumières et des règles du droit
dit positif en matière d'exploitation forestière ; elle tentera
aussi de faire une lecture de la dynamique de la perception relative à
la forêt par les Pové, de construire une grille de lecture des
«conflits sous-jacents » à l'exploitation forestière
car la pensée «sauvage » des Pové ne doit pas rester
enfermée dans un espace mental passéiste, c'est pour quoi nous
voudrions faire une lecture dynamique de cette société où
les individus veulent devenir des forestiers. Jean Marc Ela n'écrit-il
que «l'autarcie villageoise est désormais un mythe » ? (Jean
Marc Ela, 1995, p. 127).
L'objectif final serait de définir la position de
chaque acteur face aux enjeux actuels et futurs de la forêt. Et de
vérifier qu'effectivement les conflits que provoque l'exploitation
forestière ne sont pas de l'ordre spatial seulement, mais aussi d'ordre
culturel. De ce fait on pourrait penser qu'il y a une forêt pové
et une forêt de l'exploitant forestier.
Au terme de notre ana lyse nous voudrions aboutir
à :
1. L'établissement d'une lecture de la forêt vue
par les Pové ;
2. L'établissement d'une lecture de la forêt vue
par les forestiers ;
3. La comparaison des sémiotiques culturelles de la
forêt des deux acteurs.
L'idée directrice reste qu'il y a autant de
forêts que de lecteurs. L'on doit parvenir à établir une
convergence - points communs - mais, et surtout, arriver à relever les
oppositions ou variantes significatives entre les deux lectures. Les
Pové ont une bibliothèque orale des Pové et une
bibliothèque écrite des forêts (textes
réglementaires) des forestiers via l'Etat. Cette lecture se fera
à travers la sémiotique (science qui étudie l'ensemble
codes d'un système de communication). On opposera la
pluri-activité des Pové à la monoactivité des
forestiers.
PROBLEMATIQUE
A/ Qu'est-ce qui dans l'exploitation
forestière par les forestiers pose problème ?
B/ Est-ce l'exclusion des populations
autochtones pové des retombées
Financières de l'exploitation de leur forêt
?
C/ Est-ce la non prise en compte du
caractère sacré de l'écosystème par les
forestiers ?
D/ En un mot le conflit est-il d'ordre
culturel ou d'ordre de l'espace ?
Cette triangulation nous permet de saisir toutes les variables
de notre problématique et de poser d'autres questions pour
éclairer d'avantage notre lanterne. Aussi pour aller plus loin, nous
pouvons nous poser les questions suivantes : s'agit-il d'un conflit
économique ? d'un conflit social ? d'un conflit interculturel ? En un
mot dans quel ordre se pose le problème ?
Notre thèse vise au point départ à
montrer qu'en deçà des conflits ouverts et concrets et
sous-jacents aux intérêts économiques respectifs, il existe
réellement une différence de perception de la forêt : ce
que nous appelons une double lecture et, qui explique fondamentalement toutes
les positions antagonistes subséquentes. Et la thèse vise
à donner la clé de lecture des conflits latents sous la forme
d'une sémiotique comparée.
Se considérant comme étant les
propriétaires des forêts, les Pové ont le sentiment
qu'elles sont victimes d'une spoliation de la part de L'Etat par l'entremise
des forestiers. De cet ensemble de questions, il s'avère indispensable
que l'on s'interroge sur la spécificité de la perception qu'a
chaque acteur de la forêt.
Notre étude se situe dans le champ de l'anthropologie
culturelle, mais à l'intersection de l'anthropologie religieuse, de
l'anthropologie économique, de la sémiotique. Mais l'accent sera
mis sur l'anthropologie culturelle, car pour l'anthropologue la culture
recouvre toute la réalité de la société. En effet,
comme définit par Malinowsky, « ... l'anthropologie est
l'étude scientifique de la culture » (Malinowsky, (1973), p. 10),
même les enjeux économiques qui commandent la nouvelle perception
est une dominante de l'économie. En effet,
« ... l'économique , recherche sur les
richesses et le bien être en tant que moyen d'échanges et de
production, non contente de considérer l'homo oeconomicus comme un
être entièrement affranchi de toute autre considération et
de toute autre activité, fonde ses principes et ses raisonnements sur
l'étude de l'homme réel, hôte de l'espace complexe à
plusieurs dimensions qu'est le milieu des sollicitations culturelles. Et de
fait les courants modernes de la science économique (...)
complètent les anciennes théories d'économie pure en
situant l'homme économique dans un univers de pulsions,
d'intérêts et d'habitudes, c'est-à-dire l'homme tel qu'il
est mis en forme par l'entour culturel, entour complexe, fait de
rationalité et d'affectivité. » (Malinowsky, ibid.
(1973) p. 11).
Au départ de cette étude, nous pouvons poser les
questions suivantes : quels sont les éléments qui
caractérisent la perception de la forêt par chaque acteur ? Cette
perception est-elle l'occasion du jaillissement de l'altérité
dans l'exploitation de l'espace ? et comme questions secondaires, on peut
approfondir notre réflexion en posant les questions suivantes :
Qui sont les forestiers ? quel est le nombre des personnes qui
y sont employées ? quelle est l'origine des employés ? quel est
le montant de l'investissement ? quel est le type de permis utilisé ?,
quelle est la superficie à exploiter ?, quels sont les types de bois ?,
quelles sont les quantités ? quels sont les arbres qui les
intéressent ? quels sont les éléments de
l'écosystème qui intéressent les Pové ? comment les
Pové décrivent-ils les forestiers ? Comment les forestiers
décrivent-ils les Pové ? Comment chaque acteur
désigne-t-il l'autre ?
Disons déjà en introduction que ce n'est pas un
conflit foncier, c'est un conflit de lecture, ce n'est pas une opposition
Noir/Blanc ; mais un conflit village/Etat, logique de l'Etat/logique du
village. Donc deux lectures, celle des Pové et celle des forestiers via
l'Etat. Le forestier est de passage, les Pové y habitent pour
l'éternité.
Entre les forestiers et les Pové, tout se passe comme
dans un imaginaire qui nourrit une exclusion réciproque. Notre
problématique consiste dans la reconstitution des conditions dans
lesquelles techniques et rituels ont évolué. La question est de
savoir s'il y a eu évolution conjointe ou évolution
dissociée de ces techniques et rituels. Au terme de notre analyse, il
serait possible de répondre que les rituels et l'imaginaire sont souvent
plus développés que les techniques auxquelles ils sont
associés. De ce fait, il arrive qu'ils survivent à la disparition
de techniques.
L'apparition de nouvelles formes de perception de la
forêt imposée de l'extérieur s'accompagnent-elles
d'habitudes et de comportements conformes aux logiques économiques en
rupture avec l'économie de subsistance ? La pression coloniale s'est
manifestée aussi bien dans l'ordre technologique que dans l'ordre
religieux et économique. Ce polymorphisme explique que
techniques et rituels aient eux aussi connu des évolutions et des
fortunes diverses, confirmant ainsi une relative autonomie des
réalités respectives.
Les Pové ont été, comme tous les autres
peuples happés par la monnaie des « Blancs », mais la monnaie
n'explique pas tout ; il faut y ajouter la science de l'Occident qui a permis
de briser la « barrière-nature ». On se retrouve en face de
deux logiques : l'économie monétaire et la culture. On peut dire
que le mouvement d'émancipation des sciences de l'emprise des
orthodoxies religieuses et confessionnelles sont les postulats de cette culture
dont le mythe du profit est le paradigme : l'homme des sciences de l'Occident
fonctionne sur la base d'un monde toujours à comprendre, à
conquérir et à dominer.
Bien avant le XVIIIème siècle,
Descartes faisait remarquer que «la connaissance nous rendra maîtres
et possesseurs de la nature » (cité par Jean Marc Ela, 1995, p.
26). F. Bacon, le père des empiristes anglo-saxons, identifie le savoir
à un instrument de pouvoir et de domination sur la nature. Il s'agit
toujours d'une même vision liée à une même
volonté de puissance. Il semble bien que l'homme de l'Occident ne se
découvre lui-même qu'à partir du moment où il se
voit «complexe mythique de maîtrise et de domination » en
dehors de la nature et de lui-même (cité par JeanMarc Ela, 1995,
p.28)
Aussi, convient-il, pour comprendre l'imaginaire des
forestiers en rapport avec notre problématique, de revenir à cet
imaginaire qui structure l'homme occidental. Son attitude vis-à-vis de
la forêt ne peut être lue qu'à partir de cet impensé
qui conditionne son regard sur lui-même et sur la nature. C'est aussi cet
impensé qu'il faut reconnaître à la base de
l'économie elle-même dans la mesure où celle-ci n'est qu'un
sous-système de l'ensemble des schèmes culturels qui animent la
société globale. Les ramifications de cette conception se
retrouvent dans la société pové mais avec des
spécificités. Nous nous rendons compte que la culture demeure
l'indicateur des rapports entre le Pové et la forêt.
Les sciences de la nature font voir
la forêt comme un monde qui est à l'extérieur de l'homme.
La géographie nous dit que l'homme est
en prise avec la nature « on retient que son effort d'adaption à
une nature qui l'environne » (Maurice Houis, 1971, p.73) Ce qui est
réductionniste dans ces approches c'est que l'on ne retient que l'effort
fait par l'homme pour s'adapter le milieu. Ce pragmatisme utilitaire ne doit
pas nous faire ignorer l'intimité de la relation que l'homme entretient
avec son milieu.
Mais
« à l'opposé ce serait en fausser la
personnalité que de dire qu'il est essentiellement religieux, que tous
ses comportements sont impulsés par des croyances participatives, car on
en arriverait à prendre l'adaptation proprement matérielle pour
un épiphénomène » (Houis Maurice, 1971, p.
73)
L'explication doit résoudre ce dualisme gênant
où des actes utiles et mécaniquement adaptés se
superposeraient à des actes relevant de croyances et d'habitudes
traditionnelles.
Rien ne serait plus faux en effet que de voir le comportement
de l'homme face à la nature comme inspiré alternativement
tantôt par l'utilitarisme et le «bon sens », tantôt par
on ne sait quelles tendances à se référer aux injonctions
d'entités invisibles. A vrai dire, on peut postuler qu'il y a
simultanéité de plusieurs techniques afin d'adapter
l'opération de plantation ou de chasse à l'équilibre des
forces en présence.
C'est une constellation d'éléments favorables
qui assure le succès de la chasse : le chasseur se meut dans une
sympathie participative avec les buissons auxquels il a demandé la
permission de se cacher, avec l'animal qu'il guette et qu'il n'a pas
manqué de saluer. Nous pouvons alors reconnaître qu'il y a
adaptation à un but déterminé par tout un jeu de
techniques dont les effets sont complémentaires. Il serait insuffisant
de dire qu'il s'agit de techniques du corps, car il entre en jeu des
représentations d'entités mythiques et des motivations
religieuses. Ce ne sont pas non plus essentiellement des techniques de
l'esprit, car il entre en jeu une adaptation matérielle et une
connaissance pratique. On pourrait même parler de techniques d'existence,
car il s'agit bien d'une manière d'être en face d'une situation
déterminée.
L'homme est un élément vivant dans une nature
vivante, contrairement à ce que pense l'Occident. Et le mouvement
écologique de l'Occident dans certaines de ses analyses ne nous
démentirait pas. Avant de connaître les correspondances et les
messages qui s'établissent entre l'homme et la nature, il importe de
bien voir que cette situation relationnelle est liée à un
contexte historique et matériel.
La relation de l'homme avec la forêt en tant que paysage
et milieu géographique est constante. L'homme y cultive, il y chasse, il
y pêche. Il y organise son terroir, ses jachères et ses champs.
C'est alors rivé à ce terroir, avec l'aide de ses techniques,
qu'il demande à la terre la fécondité qui assure sa
subsistance et lui garantit la possession des dons
qu'il est obligé d'offrir à divers groupes sociaux.
Cette nature, c'est aussi l'immense espace qu'il parcourt. La nature qu'il
perçoit est significative. L'homme y lit la répartition des
terrains cultivés, donc la propriété et l'identité
des propriétaires.
Il lit dans certains arbres, bosquets ou coins retirés,
la présence d'êtres numineux. L'homme est donc, techniquement et
socialement, adapté à la nature ou mieux s'adapte la nature et
cette adaptation commence très tôt. L'enseignement que l'enfant
reçoit progressivement de ses parents et de ses aînés
l'intègre dans une connaissance intime de son environnement. Les
enseignements donnés aux enfants : « ... apparemment
irréguliers, disparates, voire furtifs, écrit Griaule, n'en
forment pas moins la base matérielle, comme le canevas des connaissances
qui seront reçues ou développées plus tard. »
(cité par Maurice Houis, ibid., p. 25
).
La nature est pour l'homme une source importante de son
imaginaire. En ce sens elle est le monde phénoménal ambiant
où il puise des signifiants, mais aussi où il lit des signes. La
nature reflète une sémantique faite d'ordre, d'harmonie et de
rythme ; l'homme s'y intègre en jouant ce rythme. Pour les Pové,
il y a une juxtaposition entre l'univers physique, celui de la forêt avec
ses règles, ses interdits, ses faiblesses. Ces deux faces sont
complémentaires ; si les lois qui régissent la communauté
humaine sont transgressées, c'est le monde physique qui sera
perturbé.
Les hommes se représentent la nature comme un ordre
harmonieux. Cette harmonie ne doit pas être troublée d'autant plus
qu'elle est une oeuvre répondant à une intentionnalité et,
de plus, la demeure élective de nombreuses Puissances. Les chefs de
terre (kokwua totodyè) sont garants de cette harmonie. On les
consulte pour le choix des terrains à défricher, pour
l'attribution d'un champ à un étranger. Cette harmonie est
manifeste dans la notion de propriété, qu'il s'agisse de la
terre, de ses produits ou du gibier de chasse. L'appropriation de certains
biens n'est pas laissée à l'initiative individuelle.
Les animaux tués (surtout les grandes bêtes :
panthère, buffle, etc.) sont remis aux aînés de
l'équipe des chasseurs. Les distributions de viande ne créent pas
seulement des obligations réciproques, mais elles sont aussi le moyen de
renforcer le prestige individuel ou collectif, de réaffirmer
publiquement des liens de parenté, et s'assurer la faveur de l'opinion
publique. Le don provoque le contre-don selon un système de circulation
coutumier. Rien n'est laissé aux initiatives privées ; il faut
suivre un ordre senti comme harmonieux et dont les séquences sont
complémentaires.
On remarque que, malgré l'évolution moderne qui
apporte chaque jour de sensibles modifications, la forêt «primitive
conçue comme une entité sacrée, échappe par sa
nature même à toute spéculation visant son achat, vente ou
même une simple mise en gage» (Michel Alliot : Droit foncier et
reforme agraire en Afrique tropicale, 1963, p. 345). La forêt n'est
pas envisagée comme une propriété mais comme une sorte
d'usufruit transmissible par héritage (Kouassigan Adjété,
1973, p. 12).
Les changements dus aux contacts avec l'occident affectent,
note le même auteur, le plus souvent le côté matériel
de la question que son côté psychologique. La forêt, c'est
le lieu des forces de fécondité. Il est évident que
l'homme se meut dans le monde ambiant de la nature comme dans un monde qui
l'interpelle et que lui-même interpelle, il est dans une situation de
dialogue et se comporte en locuteur.
La relation mutuelle homme-nature ne peut s'éclairer
qu'en se situant dans la perspective d'une réflexion
sémiologique. D'ailleurs, tout ce qui a été dit de
l'oralité nous y amène. La nature est un réservoir de
signifiants et le lieu où se manifestent des signes ; elle fournit,
rituellement ou accidentellement, des supports physiques qui véhiculent
des informations.
Cela suppose une connaissance intime de la nature comme
demeure et comme propriété d'un partenaire contenu de la
mémoire patrimoniale sont dévoilés. Au plan
général de la recherche, en débouchant sur la
sémiologie et toute l' «ethnologie des symboles » nous y
invite, il est par-là même impliqué l'existence de
personnes qui communiquent et le sens des textes n'apparaît plus
seulement comme le froid dépôt qui doit dévoiler une
histoire et une culture, mais comme les témoins d'une communication
vivante, tantôt contingente, tantôt réglée
rituellement, qui dévoile une histoire et une culture à travers
un imaginaire. La langue se trouve intégrée dans une
anthropologie qui, par essence, est synthétique, car le sens des textes
manifeste les liens qui les attachent à la société et
à la culture. L'homme se comporte donc, dans la nature, comme un
locuteur. Il peut se charger lui-même des messages
spécialisés, s'il a été investi d'un certain
pouvoir au cours d'une préparation initiatique ; sinon, il s'adresse
à un personnage intermédiaire.
Le chasseur s'adresse au fauve blessé pour en conjurer
le regard. Les devises constituent sans doute la réserve la plus
significative de ces textes par lesquels on saisit la psychologie de l'homme
africain et sa sensibilité de locuteur. La criée des devises
(kombo) en est un exemple manifeste.
Les devises des animaux se profèrent
lorsqu'on les rencontre ou, pour certains, lorsqu'on les interroge au cours
d'une divination. Les devises des plantes se disent au moment
de leur récolte ou de leur consommation.
C'est une manifestation de politesse que de proclamer la
devise d'un lieu-dit, pour celui qui y pénètre ou
l'aperçoit de loin. On proclame la devise de l'animal à la chasse
dans le but de le flatter ou de le propitier. Il est enfin des circonstances
où l'homme sent qu'il y aurait un danger à prononcer le vrai nom
des Puissances. L'homme se meut dans la nature comme au milieu d'une
communauté de personnes ; la nature apparaît comme le lieu
privilégié qui fournit aux locuteurs une réserve de
signifiants. Nous avons vu qu'il n'en oublie pas pour cela les mobiles
pratiques qui motivent ses mouvements. On ne saurait dire qu'il n'est pas
adapté aux buts utilitaires qu'il se fixe.
En fait l'efficacité qu'il recherche implique qu'il
tienne également compte de tous les moyens nécessaires, et, parmi
ceux-ci, il en est qui sont propres à l'attitude d'un locuteur, à
l'attitude d'un homme qui, par un geste ou une formule significative, se met en
communication avec l'autre, invisible, souvent infraconceptuel, mais
néanmoins présent et familier. Dans le cadre de ces
correspondances, le comportement des Pové nous semble marqué de
deux façons : soit qu'il intègre, d'une manière diffuse,
un message au sein d'un comportement global, soit qu'il ait le sentiment
d'avoir reçu un message qu'il n'a pas su lire, mais dont il
éprouve néanmoins les effets. Les messages qui sont transmis
à travers la nature signifiante, que leur rôle soit d'information
ou d'injonction, ne sont pas compris de tous.
En ce qui concerne plus particulièrement le rôle
de l'injonction, il faut bien voir que celle-ci est contraignante. Or comment
un individu, n'ayant pas prêté attention au message qui s'est
offert à lui au cours de ses travaux dans les champs, de ses marches
dans la brousse, peut-il prendre conscience qu'il a rompu un interdit ?
L'homme pové de la campagne est intimement lié
à la nature ambiante. Il l'est du point de vue d'une technologie
mécanique. Il l'est aussi d'un point de vue spirituel en ce sens qu'il
appréhende la nature comme l'intermédiaire
privilégié entre lui et une communauté de puissances. Son
rapport au monde, aussi pragmatique qu'il soit, influe sur ses comportements et
il se comporte le plus souvent comme un locuteur, mais un locuteur pourvu d'un
langage fonctionnellement et formellement adapté aux correspondances
qu'il perçoit à travers sa sensibilité. La nature ne se
définit pas comme un ensemble mécanique de possibilités,
mais comme un ensemble par lequel sont signifiées des
intentionnalités multiples. Il ne se plie pas à des
nécessités, mais il obéit à des injonctions et des
prescriptions, et il y répond par des souhaits, des louanges et des
interrogations. Et ce dialogue est d'autant plus riche qu'avançant en
âge, il accroît le dépôt de ses propres
expériences, lequel est une sagesse. En fin de compte, de quel homme
avons-nous parlé ? Existe-t-il encore ? Nous en sommes persuadé.
Mais il ne faudrait pas l'imaginer comme séculairement figé. Nous
avons parlé au début d'une technique d'existence, d'une
manière d'être fondamentalement. Or, là où les
conditions anthropologiques et matérielles sont autres, dans l'Afrique
contemporaine, on doit s'attendre à ce que l'existence philosophique
connaisse des mutations. Celles-ci ne seront pas nécessairement, du
moins pas partout, des désintégrations.
Dans son livre la parole chez les Dogon,
Geneviève Calame-Griaule écrit :
«Dans le monde ainsi créé, tout est
«signe» et rien n'est gratuit, c'est-à-dire que chaque
parcelle de matière renferme un message destiné à l'homme.
La créature humaine est en situation dans un univers à son image,
dont tous les éléments sont en rapport avec une certaine vision
qu'elle a d'elle-même et de ses problèmes ; la culture dogon est
en effet un «humanisme». L'homme cherche son reflet dans tous les
miroirs d'un univers anthropomorphique dont chaque brin d'herbe, chaque
moucheron est porteur d'une «parole». C'est ce que les Dogon nomment
«parole du monde ». (Geneviève Calame-Griaule : Les
devises des Dogon, 1941).
Mais que l'on ne trompe pas. Cette vision quelque peu
passéiste risque de cacher la dynamique de la société
Pové. En effet, «l'homme n'entre pas sur la scène
écologique comme le ferait un autre organisme dont les relations avec
les autres organismes se situent au strict niveau des caractères
physiques... Il introduit un facteur super-organique, celui de la culture, qui
affecte la totalité du réseau vital au comme il est
affecté par ce dernier. » (Cresswell, 1975, p.33) Il poursuit que
le facteur culturel est lui aussi le produit d'adaptations passées
à des conditions naturelles souvent différentes de celles
auxquelles l'homme doit faire face puisqu'il est rarement resté dans son
milieu d'origine. La société pové connaît du fait
des contacts avec les forestiers blancs des changements et le caractère
sacré de la forêt coexisterait avec une autre valeur la valeur
marchande des essences forestières. Ce qui nous amène à
dire que le caractère sacré de la forêt est mise en mal
dans une coexistence entre sacré et données économiques.
En effet, les «rapports entre l'homme et les écosystèmes
dans le monde bantu ont connu des modifications, une évolution. »
(Makuba Kabala, 1985, p. 49). Ces changements ont fait l'objet de plusieurs
recherches, soit spécifiques, soit de manière diversifiée.
Cet auteur nous fait observer que «les changements étaient lents,
on assiste à l'heure actuelle à des bouleversements brutaux.
» (Makuba Kabala, op. cit. p. 53). Il recommande de prendre en compte non
seulement le facteur temps, mais encore la vitesse et l'intensité de ces
changements. Dans son analyse il montre que compte tenu des interactions entre
l'homme et la nature et les influences externes, particulièrement fortes
de nos jours, ces rapports sont fortement ébranlés. La limite que
nous décelons dans cette analyse, c'est que l'auteur ne nous
présente pas dans quel sens se transforme cette relation
homme/forêt, quel est l'impact de ces changements dans les dire et les
faire, dans le rapport à la terre, en un mot dans les pratiques et les
représentations des peuples.
Mais qu'en est-il des forestiers ? La première analyse
nous fait voir que le forestier est intéressé seulement par
l'apport économique de la forêt. Mais le récit que nous
avons recueilli nous montre que le forestier fait aussi une lecture culturelle
de la forêt. Nous ne nous intéressons pas à la
superposition ou la prégnance de telle ou telle instance par rapport
à telle autre instance. Ce qui nous amène à dire que
chaque acteur respectif a avec la forêt des rapports particuliers dont la
culture est le fondement ; le contexte d'utilisation produit des points de vue
qui sont soient convergents, soient divergents, mais toujours avec cet
élan culturel en dernière instance.
La même critique va également à l'endroit
de Pierre Philippe Rey qui, dans son ouvrage Capitalisme et
néocapitalisme ..., ne nous fait pas la démonstration des
changements intervenus à la suite de l'introduction du capitalisme au
Congo. De la page 476 à la page 497 de son ouvrage, il analyse la
situation de l'exploitation forestière. Il analyse les changements des
rapports populations autochtones et la forêt dus au contact avec
l'Occident et les peuples, mais il ne présente pas les nouveaux rapports
à l'écosystème, il ne met pas en lumière la
prégnance du capitalisme dans les schèmes de pensée des
populations dans leurs structures inconscientes. Il ne s'intéresse
qu'aux aspects visibles, alors que dans notre entendement les aspects
invisibles doivent être interrogés pour visiter l'inconscient
structuré par les rapports à l'écosystème. (Rey
Pierre- Philippe, 1972, 526 p.).
Claude Meillassoux, pour sa part, dans son ouvrage
Terrains et théories écrit que «Pour comprendre la
portée des transformations des sociétés africaines, il
faut se donner des points de repère à partir de la dialectique
inhérente au système considéré et celle qui
naît de leurs relations. ». Il poursuit «Ni les
idéologies, ni la religion, ni les systèmes de parenté
sont suffisants pour expliquer par quels efforts physiques et intellectuels,
dans la pratique ces populations vivent, survivent et parviennent à
affirmer leur personnalité culturelle » (C. Meillassoux, 1977, p.
10)
Il récuse dans son analyse l'accent qui est trop mis
sur l'idée que la société africaine se structurerait
à partir des rapports fonciers. Cette analyse est illusoire, car dit-il
cette vision est matérialiste. « L'illusion écologique aussi
peut être qui conçoit les hommes primitifs comme directement
rivés à la nature, alors qu'ils sont hommes parce qu'ils la
dominent » (C. Meillassoux : Terrains et
théorie, 1977, p. 10). Même si cette analyse est pertinente,
l'on ne peut se taire et mettre entre parenthèses l'analyse de la
manière ou des mécanismes mentaux qui permettent à ces
hommes de dominer la nature. La question en effet que l'on pourrait poser par
rapport à une telle analyse est celle de savoir ces peuples dominent la
nature à travers quels mécanismes ? L'ouvrage ne nous donne
aucune réponse. Il ne nous restitue pas la prégnance dans
l'inconscient des hommes des changements qui interviennent du contact entre
deux cultures. N'y a-t-il que l'aspect conflictuel (d'un côté les
dominés et de l'autre les dominants) qui peut tout expliquer ? Nous
sommes plutôt d'avis que le conflit peut avoir pour fondement les
significations qui touchent au système de croyances d'un peuple.
L'économie n'est qu'un penchant, la recherche du sens mérite tout
aussi important d'étudier.
Jacques Pouchepadass fait une analyse de l'impact de la
colonisation à travers le prisme des politiques forestières
imposées par les colons. Il démontre que l'agent exogène
de la perturbation disposait de moyens d'action sans commune mesure avec ceux
des populations locales. L'Occident a considéré la forêt
des colonies comme un obstacle qu'il fallait absolument soumettre afin de mieux
l'exploiter. Il cherchera à domestiquer, il apporte avec lui son
écologie. Il montre que le forestier ne s'intéresse qu'à
un nombre limité d'arbres, ce qui n'est pas le cas des populations
autochtones qui, elles, en utilisent un grand nombre. Pour lui, l'histoire en
tant que science ne rester indifférente face à la
problématique des enjeux de la forêt dans leur dynamique. Il
écrit à ce propos
« l'historien, dans ce domaine a un rôle
à jouer. Il peut d'abord réunir des données subsistantes
sur les situations passées d'équilibre de longue durée
entre société et environnements dans une région
donnée, et sur les facteurs de rupture de ces conditions de
stabilité. » (1993, p.7)
Il poursuit que les études doivent
révéler ce qu'était la part de l'idéologie, des
choix des valeurs à la base des politiques environnementales
européennes qui s'affirment aujourd'hui ». Mais le fait que les
populations autochtones aient su gérer les ressources naturelles de
façon avisée, comme le montrent plusieurs études ou
à travers la pratiques qui consistent à ériger des
forêts en forêts sacrées ou bois sacrés, etc. ne
suffit pas, il faut lire les sens dans lequel une culture change au contact
d'une autre culture.
En effet pour Anne Bergeret,
« ... les séquelles de la colonisation, les
forestiers d'aujourd'hui, modelés, continuent à ne pas être
en mesure de dialoguer avec les autochtones qui peuplent les milieux forestiers
tropicaux. Les sciences humaines, et plus particulièrement l'histoire,
demeurent toujours absentes de la foresterie tropicale. Mais après tout,
le dialogue n'est le dialogue n'est pas leur problème : pour lui,
l'enjeu essentiel est de garder le pouvoir sur un territoire, un
périmètre, un espace si petit soit-il, où ils sont et
demeure les maîtres. » (Anne Bergeret, Discours et
politiques forestières, 1993, p. 23)
Ce qui intéresse les colons c'est la valeur ou mieux
l'utilité du bois : bois propres, etc. La forêt dans le contexte
va revêtir plusieurs enjeux : politiques mais de pouvoirs ; les
écologistes s'y mettront pour sensibiliser les autorités
sur les effets d'une exploitation non planifiée. Pour eux la forêt
est un gage de bonne santé, il favorise la pluviométrie, la
pureté de l'air dont la diminution rend l'esprit excitable,
l'énerve. Cette vision est partagée par J. Dybowsky Inspecteur
Général de l'Agriculture et Directeur du Jardin Colonial qui
prédisait la disparition des essences commercialisables. (J. Dybowsky :
Le Jardin colonial, 1900). Ici c'est la valeur utilitaire de la
forêt qui est mise en avant. Alors que ce qui nous semble fort important
c'est la grille de lecture qui permet d'accéder à la
compréhension et l'appréhension des conflits qui naissent de la
cohabitation de deux cultures, même de manière limitée dans
le temps. il n'y a que
L'Etat post-colonial en récupérant les
politiques forestières du colonisateur et les droits qui organisent
l'exploitation va se comporter comme le forestier de cette époque, car
la forêt appartient aux Noirs et ce sont les Blancs qui la vendent. Que
lisons-nous dans ces textes : une exclusion des populations autochtones des
ressources forestières.
La législation gabonaise en la
matière mentionne que les terres comprises dans 5 km sont
propriétés des autochtones, cette loi trouve son origine dans ce
qui est appelé les réserves forestières et leur corollaire
les cantonnements des indigènes ou avec les aires
protégées qui ne protègent que les essences utiles
à l'exploitation. Les réserves forestières et le
cantonnement forestier sont les deux faces d'une même politique faire en
sorte que les indigènes d'une part et les services forestiers d'autre
part soient chacun en ce le concerne dans son territoire. P. Foury
résume à ce propos que «les réglementations en
vigueur n'assurent que la conservation du capital forestier, qui se
résument aux essences cotées dans le commerce » (P. Foury,
1935, p.35) Les forestiers d'aujourd'hui, écrit Anne Bergeret
«modelés par la foresterie d'origine coloniale, continuent à
ne pas être en mesure de dialoguer avec les autochtones qui peuplent les
milieux forestiers tropicaux. » (Anne Bergeret, 1993, p. 43) Elle constate
par ailleurs que les sciences sont absentes de ce débat. La protection
de l'environnement n'entre pas dans nos préoccupations primaires mais
nous l'évoquons pour situer le point de départ des relations
forestier/forêt en dehors de leurs terres d'origine.
Notre analyse se veut dynamique en partant la vision
antérieure perception de la forêt post-coloniale en
intégrant les enjeux respectifs des uns et des autres.
Le point de vue des botanistes repose pour
l'essentiel dans la même perspective. En effet, Aubreville qui est
forestier et botaniste entreprendra des études sur plusieurs territoires
de l'Afrique. Tout au long de son exploration il ne s'intéresse jamais
aux usages indigènes de la forêt encore moins aux relations
profondes entre cet espace et le Noir, même s'il préconise la
protection des bois sacrés. Nous remettons en cause le concept de
forêt primaire au sens où elle n'a jamais été
exploitée, car cet espace, dans son acception signifierait qu'il
n'appartient à personne ou comme le dit Aubreville «les
forêts primaires sont celles dans lesquelles les indigènes n'ont
jamais exercé d'autre droit de jouissance que celui de quelques usages
secondaires, tels la récolte de fruits et menus produits. Elles ont donc
indubitablement le caractère de forêts vacantes et sans
maître » (Aubreville, 1937, pp. 106-107) Or dans l'acception
négro-africaine en général et pové en particulier,
la notion de terres vacantes n'a pas de sens, toute terre appartient à
un clan, un lignage, etc. avec des limites géographiques bien
définies.
Au-delà de ces analyses, les analyses de Cresswell et
autres sont très pertinentes. En effet, la partie Ecologie nous
révèle les enjeux de l'environnement suite au contact entre deux
culturels. Il écrit que «l'attitude des colons mérite aussi
attention : ils apportèrent avec eux leur écologie : les arbres
locaux, nonobstant la botanique, se virent baptiser «hêtres »,
«chênes », pommier » ou peuplier », les poissons
«carpes » ! (R. Cresswell et al., 1975, p. 32)
Il tire une conclusion et pose une question «Il y eut
concurrence en matière de territoire, en matière de ressources
naturelles exploitables ; il y eut aussi conflit culturel mais les sources
mêmes de cette forme de l'affrontement n'avaient-elles point des racines
écologiques ? » (R. Cresswell et al., 1975, p. 32).
HYPOTHESES
Nos hypothèses sont à saisir à trois
niveaux qui constituent aussi l'armature de notre réflexion. On
interroge successivement les Relations suivantes
I Pové/Forêt,
II Forestiers/ Forêt
II Forestiers/Pové.
Et par rapport à cette trilogie, on peut émettre
les hypothèses suivantes :
· Hypothèse de départ :
la forêt est, contrairement à ce pense culturelle et non
naturelle.
Relation I : I
Pové/Forêt
· Pour les Pové la forêt serait
sacrée. Le caractère sacré se lirait à travers les
faire des Pové : rites, les danses, les associations, etc.
· L'occupation de l'espace se fait selon certaines
modalités : claniques, lignagères, etc.
Relation II : Forestiers/
Forêt
· Pour les forestiers, seule la valeur économique
de la forêt compterait.
· Les forestiers auraient vis à vis de leurs
forêts la même image qu'a le Pové de la sienne.
Relation III :
Forestiers/Pové
· Le conflit qui existerait entre les Pové et les
forestiers serait un conflit de perception de la forêt.
· Les Pové voudraient aussi devenir
forestiers.
· Malgré cela, la forêt n'a pas perdu son
caractère sacré.
Toute science doit dit Emile Durkheim définir les mots
ou les concepts qu'elle manipule. « L'analyse des concepts, nous exige J.
F. Mbah, représente aussi un aspect important de notre tâche.
» (J. F.Mbah, 1987, p.150). Aussi allons nous tenter de définir les
concepts que nous avons implicitement dans la formulation de notre sujet.
Une lecture que nous faisons s'effectue à travers les
représentations qui débouchent sur les pratiques de chaque
acteur. C'est pourquoi il est nécessaire de définir les concepts
de représentation et de pratique.
Le concept de représentation
Selon le dictionnaire Le Larousse, la représentation
est l'action de rendre sensible quelque chose au moyen d'une figure, d'un
symbole, d'un signe. Ainsi l'écriture par exemple est la
représentation de la langue parlée. La représentation est
aussi une image, une figure, un symbole. Elle est un signe qui
représente un phénomène, une idée. (Larousse, 1995,
p. 835)
Sur le plan philosophique, la représentation est ce
pourquoi un objet est présent à l'esprit (image, concept). Pour
la psychologie, la représentation est une perception, une image mentale,
etc. dont le contenu se rapporte à un objet, à une scène,
etc. du monde dans lequel vit le sujet.
Toutes ces définitions mettent en scène un
objet et un acteur. La représentation met face le Pové et le
forestier, chacun selon des rapports spécifiques, à la
forêt. Pour le Pové et le forestier, la représentation se
rapporte à l'image que renvoie la forêt dans leurs «esprits
».
Le concept de pratique
La pratique est, selon le même dictionnaire, ce qui
s'attache aux faits, par opposition aux théories, c'est un exercice
d'application commode, d'application ou d'utilisation facile, efficace, qui
concerne l'action morale.
La pratique est le fait d'avoir, d'exercer une
activité concrète. Elle se réfère à
l'application des règles, des principes en rapport avec une
activité. Elle est aussi le comportement habituel, la façon
d'agir. Sur le plan philosophique, la pratique est une activité
concrète historiquement déterminée des hommes.
Par rapport à notre thème, la pratique se
réfère à toutes les activités (manuelles) qui
mettent en contact physique l'acteur (Pové et forestier) avec la
forêt. Pour le Pové, c'est la pratique des plantations, des soins.
Pour le forestier, c'est la coupe et la mise en vente des essences
forestières.
Démarche
méthodologique
La méthode se réfère à l'objet.
Notre démarche méthodologique doit nous permettre de nous saisir
de la profondeur de notre objet. Ce qui nous intéresse pour analyser le
système de valeurs et des autres référents ce sont les
proverbes (tsava), les devinettes (tsésa), les
sobriquets (kombo), etc. mais par rapport à leur dynamique car
«le progrès paraît être synonyme d'oubli, le produit
d'une sorte d'amnésie, sélective qui ne retient du passé
que ce qui sert au développement des sociétés dont
l'eschatologie est essentiellement matérialiste, ... » (Michel
Alliot, op. cit., 1963, p. XXL)
La société pové oscille entre les deux
mondes ce qui n'est pas le cas des forestiers), le passé,
déjà structuré par la tradition, le futur, encore informe
mais revêtu du puissant attrait de la séduction inhérente
à tout ce qui est nouveau. Mais le fait d'osciller nous amène
à dire que la coexistence de ces deux mondes doit interpeller des
interrogations. Notre démarche sera hypothético-déductive,
en ce sens nous partirons des théories aux faits. Ce qui nous importe
c'est «l'exposé fidèle des contextes sociaux de collecte des
données » (Jean-Emile Mbot, RGSH, n°4)
Comme techniques de collecte de l'information, nous ferons
usage de l'observation documentaire à travers la
consultation des documents notamment les publications officielles, les
journaux, etc. d'où il sera extrait des informations factuelles.
L'entretien nous servira à chercher
les informations qui n'apparaissent nulle part ni chez les forestiers et encore
moins chez les populations pové. Cette technique nous servira car les
populations, notamment pové, auxquelles nous avons affaire sont dans
leur majorité analphabètes.
L'observation directe sera très utile
dans la mesure où elle nous permettra de vérifier les dire et les
pratiques des uns et les autres. Celle-ci se fera en situation car nous
recommande Koumba Mamfoumbi Les devinettes, les proverbes seront recueillis
«en situation au cours d'une circonstance donnée, bien
déterminée » c'est-à-dire au cours des palabres, des
séances de bwyty, nyèmbè, de conte, etc.(Koumba
Manfoumbi Monique, 1997, p. 46)
Comme technique de traitement des donnes, l'analyse
qualitative mettra en relation les logiques des variables et les
catégories de données et même quantitative à travers
le nombre de mètres cubes et de pieds de bois coupés.
L'analyse de contenu se fera sur la base des
textes oraux et écrits que nous aurons collectés tout au long de
notre enquête.
La méthodologie propre à l'écologie sera
convoquée pour mieux nous saisir de notre objet d'étude. Frake
nous recommande que «pour décrire un comportement culturel, on doit
définir ce qu'il faut connaître pour réagir de façon
culturellement appropriée dans un contexte socio-écologique
donnée... » (cité par Cresswell p. 40). La méthode
ethnoscientifique (ethnobotanique et ethnozoologie) seront sollicitées.
Nous aurons à inviter nos enquêtés sur le champ de la
taxinomie, de la nomenclature des végétaux, animaux et autres
éléments constitutifs du milieu dit naturel, en
s'efforçant de rester fidèle à la perception que chaque
acteur a de ces derniers.
Au-delà de ces exigences nous tenterons de lire ou
mieux d'interroger quelques naturalistes afin qu'ils fournissent
l'interprétation scientifique des données recueillies, puisque
l'anthropologie se veut extensive dans ses analyses. On s'inspirera de la
démarche de Steward qui consiste à lire la relation entre le
milieu et les techniques d'exploitation ; les types de comportement
impliqués dans l'exploitation d'un milieu et enfin la mesure où
les types de comportement associés à des modes d'utilisation du
milieu naturel. Nous y ajouterons un autre aspect, c'est celui qui va consister
à intégrer le sens dans lequel change une culture au contact
d'une autre culture par rapport à l'exploitation de
l'écosystème.
Champ de l'étude
Notre zone d'étude se situe dans la Province de
l'Ogooué-Lolo (qui couvre une superficie de 25.380 km2), plus
précisément dans le canton Lolo-Wagna. Cette zone couvre une
superficie de 3000 km². Les populations qui l'habitent sont les
Pové, les Nzébi, les Pygmées et les Bakélé.
Il est limité au nord-est par le canton
Ogooué-Aval, au nord-ouest par la Réserve de la Lopé, au
sud par le canton Offoué et à l'ouest par la capitale provinciale
Koula-Motou. (Voir carte n° Livre Blanc de la Province de
l'Ogooué-Lolo.)
En ce qui concerne les caractéristiques de la
forêt, c'est «la forêt sempervirente qui domine largement,
toutefois le long des axes routiers principaux existe une formation
végétale différente de plantations, jachères et
forêt secondaire » (Livre de l'Ogooué-Lolo, p. 15)
Le canton est dominé par un relief très
accidenté qui dont le mont Iboundji constitue le point culminant.
Le recensement de la population de 1993 fait un
décompte de 2.944 habitants. Le nombre de village est de 32 (Recensement
général de la population 1993, pp. 56-57). Les Pové
affirment pour les uns que leur canton comprend 54 villages, alors d'autres
avancent que le canton comprend 85 villages. Les raisons de ces
différences sont justifiées par le fait que les populations
pové de l'Offoué ne reconnaissent pas comme les ressortissants de
ce canton, mais comme ressortissants du canton Lolo-Wagna. De plus les anciens
villages sont comptabilisés comme existants. (Annexe
découpage des Pové et découpe de
l'administration).
Limites de l'étude
Les limites se situent à deux niveaux :
théoriques et pratiques.
Sur le plan théorique, il n'y a pas
d'étude qui traitent de notre thème et encore moins sur le Gabon.
Sur le plan pratique, l'absence d'ouvrages, l'accès
difficile à l'information, le fait d'être locuteur nous ont
amené à faire un effort supplémentaire pour ne pas tomber
dans les préjugés. En effet comme l'écrit J. F. Mbah
«il n'existe pas de recherche neutre ou indépendante d'une
élaboration théorique et idéologique. L'enquête
sociologique a toujours soit une intention apologétique, soit critique
» Nous chercherons tout au long de notre analyse à être
critique, car comme le disent P. Bourdieu la distanciation est plus
qu'impérative en sciences sociales (Le métier de
sociologue)
Les représentions pové de la
forêt
PROVERBES POVE
« Le système idéologique d'une ethnie
fonctionne à un niveau largement inconscient. Il dissimule sous
l'apparence du naturel, de l'«allant-de-soi'' Sous-jacent à la vie
collective, il se trouve à l'origine des attitudes et des comportements
des membres du groupe. Il détermine ainsi, au moins en partie de
dernier. » (S. Bodinga-bwa-Bodinga et L. V. der Veen, 1995, p. 68)
Les proverbes (images empruntées au vécu
quotidien du groupe confèrent une forme concrète aux valeurs
sous-jacentes) mettent en scène des animaux, des arbres, des poissons
pour mieux comprendre l'homme et sa société. Ils constituent
à n'en point douter des éléments qui structurent l'image
que se font les Pové de la forêt : donneuse de leçons,
réservoir de médicaments et garde manger, mais aussi lieux
où habitent les forces occultes.
Texte en pové
|
Textes en français Traduction littérale
*Signification
|
1. Mbè'mbyé'ma
bataka ghu muka'ndè ndi na mandèndèmè.
|
1. L'escargot a grimpé sur l'asperge
grâce à sa muqueuse. *La maturité d'un individu
dépend du respect manifesté à l'endroit des adultes.
|
2. Nonga sèmba
gwaliè ghu ma dokidiak'èdi ékambè, nu
sèmbaka dota ékambè ghu ma pum'èdi na lusi.
|
2. Il ne faut pas reprocher à la perdrix
d'avoir mangé l'igname, il faut aussi reprocher à celle-ci
d'avoir poussé. *Quand on fait des reproches à quelqu'un il faut
être objectif.
|
3. Muniala asaka tsakagha
bwèndzi misum'livoko. 4. Ngubwa
mughèto esaka pasagha mbongo
|
3. Le crapaud ne fait de grimaces devant un
serpent. *Il faut être prudent et agir avec intelligence en reconnaissant
la supériorité de son ennemi. 4. Un
rhinocéros femelle ne peut fendre une pirogue. *Une femme ne peut s'en
sortir sans l'aide d'un homme.
|
|
|
5. Palè dibalé
disak'èmbughu ghiadi.
|
5. Deux rats sont capables de manger un
régime de palme. *L'union fait la force.
|
6. Sigho dima ôngano, ta
dika ghundzughu na bipèpèbiè.
|
6. Ce sont les atangatiers qui se touchent qui
sont frappés au même moment par le vent. *Seules deux personnes
qui sont proches peuvent se disputer.
|
7. Mudièngé ama
bomidya ngoto.
|
7. Le mormyre avait causé la mort de
Ngoto - espèce de gros silure. *Un enfant peut
provoquer la perte d'un adulte.
|
8. Mubèya
ghédinaghi tsodi, wana dikwètini ghékutu.
|
8. Celui qui souffre de la fièvre c'est
le colibri, mais c'est le hibou à qui on fait des scarifications (parce
qu'il est plus charnu que celui-là) *Quand il y un problème, on
s'en prend toujours à ceux qui commettent des erreurs
|
9. Mulakw'oma toghu mamba, oku
gusa' étayi, ghôndé ghéghondi.
|
9. Si une rivière fait du bruit, si ce
n'est pas une pierre, c'est une souche d'arbre. *Tout problème a une
origine.
|
10. Nôngo
ésa'mughynda, ghénda ngangi ta makumamè.
|
10. Le mille - pattes ne laisse pas de traces
au sol, mais lorsqu'on l'aperçoit, il cause de la peur. *La
renommée d'un individu ne dépend pas toujours des signes
extérieurs.
|
11. Ebolw'éma ningya
muduma poghôdi minyalanyèlé.
|
11. Un trou où
pénètre un serpent, nul rat ne peut y séjourner. *Quand
apparaît un malfaiteur dans un village, les villageois prennent des
précautions.
|
12. Tséndé'ma
viihu madimè, ghuma sèk'èdi kolowatwè
|
12. L'écureuil n'a pas de
graisse parce qu'il se moque des adultes. (En fait des animaux qui sont plus
gros que lui). *Un enfant irrespectueux ne peut bénéficier des
conseils des adultes. Il lui arrivera toujours malheur.
|
13. Tsova'm'ôduku n'oghwatè
motwa tsinga na ndongi'a téva.
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13. C'est en pinçant une calebasse avec
l'ongle que l'on peut se rendre compte qu'elle est mûre, mais un enfant
c'est à travers les conseils reçus des parents. *Pour être
un homme accompli, un enfant doit appliquer les conseils reçus de ses
parents.
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14.
Ekéy'améngè éma longuku
iyè.
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14. L'oeuf du pigeon vert avait
conseillé sa mère. *On a toujours besoin d'un plus petit que soi.
Alors les conseils d'un enfant doivent de temps en temps être pris en
compte.
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15. Mbéla ghu
élongo mwata.
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15. L'aigle, hors de son territoire, est un
calao. *Lorsqu'on n'est pas dans son territoire on se sent diminué.
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16. Kosuè na
ghékutughiè wa ma bomidiaka katsia. Va'adu
mitèkudumyè wa'dilèni katsiano. Ta'waka kuka'ikwè.
Ghébékighia téta Dia ghinini. Ghékutu, éna
mèni ndoka banda. Ta ghékutu akaghina ghinaka, ghinaka,
taka'pipama ghu ikwè. Tama baka'loka. Wana kosso lota . Aka ghina, aka
busugha ikwè, aka ghina aka busagha ikwè. Vama manèdi
ghinakè, ta'katombudyu'a mitèkudumiè. Wana koso motwa
tsinga, ghékutu wèni osi lovidiaka. Enè
ndé'tsinè'ndé kosuè motwa mama lova. Masala ma
ghékutughyè ghéta milody myè
ghékutughiè
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16. Le perroquet et le hibou avaient perdu leur
oncle. C'est ainsi que leurs neveux leur demandèrent de danser autour
d'un grand feu. Le hibou passa en premier lieu. Pour démontrer à
tout le monde qu'il était très affecté par le
décès de son oncle, il dansa sans prendre des précautions
par rapport au feu. C'est ainsi qu'il se jeta au feu. On le mit de
côté. Ce fut alors autour du perroquet de danser. Il dansa avec
précaution. A la fin de la partition, il fut déclaré
vainqueur. A partir de ce jour le hibou fut déclaré oiseau de
mauvais sort, et le perroquet oiseau sacré. Le plumage du hibou garde
encore les brulures. *Dans la vie il faut faire preuve de prudence, il faut
agir comme le perroquet.
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16. Eghu ngomb'éma boku na
misukamyè.
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16. Ici le porc-épic avait pourri avec
ses piquants. *Permet de signaler un éventuel danger une
difficulté à des individus
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17. Mbomw'amamyna tsèsy
na kôo.
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17. Le python avait la gazelle et le rat
palmiste. *La polygamie est source de problèmes.
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18. Mamba'ma
tsongodiè ma'ka tétidyagha mughobiè
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18. C'est en s'ajoutant que les unes aux autres
que les rivières font la force de l'Ogooué. *Des enfants
rassemblés sont capables de faire des grandes choses.
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19. Oku'osaba na ngando, bongumu
ngondo.
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19. Si tu n'as pas le caïman, tu prends le
crocodile. *Il faut parfois se contenter de ce qu'on a.
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20. Kalagha
ama'bévidiaka Mughinwè ghuma Buwak'èdi
makudumè
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20. Le crabe avait gaspillé la danse
parce qu'il a beaucoup de pattes. *Il faut éviter de tergiverser quand
on a une situation en main.
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21. Moto ghikidié dingoso
musosi
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21. On ne peut apprendre à un perroquet
à siffler *Tu ne peux apprendre à u vieux ce qu'il fait depuis
des longues dates.
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22. Motwa'pogho asaka
vôvôghö mambùma kémadyè
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22. L'aveugle ne parler des affaires des singes
*Il faut éviter de se mêler de ce qui ne te concerne pas. Il faut
éviter de te mêler des affaires d'autrui.
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23. Ghébandu gya'kudu
ghéma kanda ndungu.
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23. La carapace de la tortue avait servi
à fabriquer le tam-tam Rien n'est impossible sur terre.
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24. Mamba mandé ghu
maku'mè, busugha ta vane.
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24. Il faut quitter la rivière quand
elle est encore au niveau des genoux. Il faut resourdre les problèmes
avant que la situation ne devienne plus complexe.
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25. Mbugha mughènda
mwété, mwété mughènda tsèngè
na tséngè.
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25. La liane est l'étranger de l'arbre,
l'arbre est l'étranger de l'espace. *La liane ne peut
réellement pousser que s'il y a des arbres, mais la forêt est le
premier élément que Dieu a créé pour permettre la
vie sur Terre .
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26. Vama sèku
ndzighuè tana mupapyè.
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26. On se moque du gorille en même temps
qu'on se moque du chasseur qui le porte. *Les excès dans les
félicitations peuvent être en fait sources de
méchanceté de la part de ceux qui les font.
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27. Nyony éma nyakaka,
makèïmè ghu muétyè va panga odyè. Tsono
dibale diloti tama baka wane wa pumaka. Tamabaka, adioko ghu dibuta aka
wanè. Mbuwé'dinogho indi. Wanidi wadi lagha ghu mamba indi. Va
mabaka édyaka, taka buta wa. Bùtaka, bùtaka,
bùtaka. Tamabaka mukôkwo'ivuak'èdi « dyaka di
bongù wànô. Motwa'sakà disàghâ
ghé bé na mudighä. »
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27. Il était une fois une femelle oiseau
qui avait pondu des oeufs au sommet d'un arbre qui était au bord d'une
rivière. Après que les oeufs soient éclos, la mère
oiseau partit à la recherche de la nourriture. Mais un orage très
fort s'abattit et les oisillons tombèrent dans la rivière. Au
retour de la mère oiseau, elle ne retrouva plus ses enfants. Prise de
peur, elle se mire à les chercher. Un tronc qui était
placé au travers de la rivière l'appela récupérer
ses enfants. Un être humain ne peut vivre sans avoir des amis, des
alliés. *Dans la vie les alliés sont capital dans les moments les
plus pénibles. Aucun être quel qu'il soit se passer des amis.
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28. Vüdû'
ghèya pénda.
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28. La beauté est comme un champ
d'arachide. Elle ne dure que l'espace d'une saison. *Il faut construire son
avenir quand on est jeune
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29. Okä'bàgha na
mûghéa, âsàka kôndägha
îkö.
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29. Celui qui une queue ne traverse pas un feu
*Celui qui a une famille, des responsabilités doit vivre très
réservé.
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30. Diùbä'di
nûghwângi, diàbi'di nûghwângi,
ghévölùghi nwàkä, tù disâka
dû' nà ?
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30. Vous abattez le moabi, vous abattez le
manguier sauvage, comment allons vivre. *Vous ne pouvez pas vivre en faisant le
vide autour de vous, on a toujours besoin d'un plus petit que soit.
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31. Tsèghè
nà'minö, ngiyà nà'minö, minö'ma
tsèghè mima lôtà'ma ngiya. Méma'disavà
mibindzi mipatimia kôngé nà'ghu ndùmé
kéla.
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31. Le singe a des dents, le gorille en a
aussi. Cependant celles du singe sont plus longue que celles du gorille *La
taille n'équivaut pas à la valeur de la personne.
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32. Ndzighù na ndzighù
wà sakà lâkidiàghâna
bisömbé
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32. Deux gorilles ne peuvent pas se montrer les
derrières. *Quand on a les mêmes défauts que l'autre on
peut ne lui faire des reproches
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33. Môkö'adangidia
wèni ghiadighiè, dangidy'èdi ngomba.
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33. Si l'autre te lance un régime de
palme, lance lui un porc-épic *La sanction que nous infligeons à
l'autre doit être proportionnelle à l'acte qu'il a posée
à notre endroit
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34. Mbégho
ghénanga, ghébondjé ghénanga, mutémè
ta pogha, na ghu mikuma, ngu mudinga, ama dibandu mèni na tséba
ndzau.
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34. Mbégho est une
forêt, Ghébondjé aussi. Le milieu est
Pogha et à Mikuma, à Mudinga avait
protégé avec l'ivoire de l'éléphant. *Quel que soit
l'endroit où l'on se trouve, on n'oublie jamais ses origines.
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35 Isi ébé
mutsapi, ghu loté ndzondo na ghégnongulu, isi ébé
mubwéli ghéloté ngando na ndomé
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35. Même si tu es un grand nageur, tu ne
peux dépasser le lamantin et la loutre. *Même si tu es un
excellent baigneur tu ne peux dépasser le caïman et le
ndomé.
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36. Isi ébé
mubati, ghé loté ngonga
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36. Même si tu es un excellent grimpeur,
tu ne peux dépasser le mille-pattes.
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37. Isi ébé
mwédi masagho ghé loté ngosswa muyèmbi.
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37. Même si tu es un grand mangeur
d'atanga, tu ne peux dépasser le perroquet. *Chacun de nous a un domaine
de prédilection qu'il maîtrise.
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38. Wato waka diogho ghu
opakè, ta waka, mwèkiè.
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38. Ce sont les gens qui vont à la
pêche qui observe le barrage. *Ils n'y a que les individus qui partagent
les mêmes préoccupations, les mêmes intérêts
qui s'entendent
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39. Isi
ghéghondigiè ghé ka dinga ghu maba mè , ghé
saka kulughagha mungondo
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39. Même si un tronc d'arbre durait dans
l'eau, il ne devient jamais un crocodile. *Quel que soit le temps que met un
individu dans un pays, il ne peut oublier ses origines.
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40. Obala ndjodi éka
bomagha to o mwènè.
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40. Le fruit de ndjody ne se casse
qu'avec sa force. *On peut casser un mariage qu'avec le consentement des
concernés.
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41. Koswa ghu longu éka
diagha na vikèngè
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41. Quand il y a un problème on doit
chercher des solutions. *La passivité est source de problèmes
graves.
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42. Abomi ngoya, adumi
mèni ébombo, abomi moto misa mènia.
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42. Quand on tue un cochon, envoie-moi un
morceau, quand il y a meurtre je ne sais pas. On ne sent concerné par
une affaire que lorsque l'affaire ne dérange pas
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43. Ghéghondi ghé
saka bwélidiughu na mamba mè ma odi, oka bwélidigha ta
miété minde va pangé.
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43. La rivière n'arrive jamais à
laver les troncs d'arbres qui sont dans son lit, mais arrive à le faire
pour les arbres qui sont au bord Les gens ont parfois du mal à s'occuper
de leurs propres parents, mais ils le font facilement aux personnes
extérieurs à leurs familles.
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44. Ghétété
ghia ghu ngèngè, ghéma ghughu na wana
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44. Le chou palmiste dénudé ne
tenir qu'avec le soutien de ses enfants. Nul dans ce monde ne peut vivre sans
le soutien des autres. L'homme est un être social.
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45. Mwa kéma na
ghéghamba ta tuwè
|
45. Le support de l'enfant du singe, c'est la
poitrine de sa mère. Un enfant doit respecter ses parents pour
bénéficier du soutien de ses parents.
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46. Kalagha aka
léngàgha na wanè tava tuwè.
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46. Le crabe garde ses enfants sur sa poitrine
*Les parents doivent protéger leurs enfants contre les agressions
extérieures.
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47. Ndjadi ghétsitsia
niogho.
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47. Le fusil est le regard du serpent.
*Lorsqu'on a un fusil en main, il le manipuler avec beaucoup de
dextérité pour ne pas provoquer des accidents.
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48. O tambia
milovimiè
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48. Si tu tues une abeille, tout l'essaim te
tombe dessus *Quand un membre de la société est en
difficulté, les autres ont l'obligation de lui venir en aide.
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49. Essanguè éka
bagha na buèdi ta ndzuèdi
|
49. La fourmi n'est à l'aise que dans sa
fourmilière. *Chacun sur terre occupe un espace bien défini qui
est son domaine de prédilection.
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50. Odia mulingè oka
buagha ngudiè ta mambama diodidia tsèliè
|
50. Ce sont les eaux des petites
rivières qui fait la force des grands fleuves. *On a toujours besoin
d'un plus petit que soi.
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51. Ikwè éka
bandagha liodiègha ta bitakabiè
|
51. Si le feu arrive en haut du palmier, c'est
à cause des racines. *Toute problème dans une famille a une
origine.
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52. Kémé
ésaka dimbughu mughé.
|
52. Quand le singe saute, il ne laisse pas
tomber sa queue *On ne doit pas laisser les siens
|
53. Mwétié oka
laghagha oka laghagha ta ghu minge miétimiè
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54. L'arbre qui tombe, il tombe sur son voisin
Quand un individu a des problèmes, toute la société est
touchée
|
55. Oku oka buta pogho, tombu
tsilaladiè.
|
55. Si tu cherches le rat sans le trouver,
demande à la termitière *La dualité est le principe de la
vie.
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56. Oka laghagha ghu gima ndzau,
asaka busugha mbuwa
|
56. Ce qui tombe sur l'éléphant,
ne craint pas la rosée *Il est toujours utile d'avoir un protecteur.
|
57. Onga toghaka ngasi oku onde
tèdima ghu tomba tsilililadiè.
|
57. On ne se tient pas sur une
termitière pour dire du mal au rat. *Il faut éviter de s'en
prendre à des individus lorsqu'on est dans leur territoire
|
58. Pindi toka
kèlègha ombo
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58. C'est la forêt qui garde le village. On va chercher la
nourriture en forêt, mais c'est pour manger tout le village. *Le village
n'existe que grâce à la forêt.
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59. Pindi asaba ombwa tsoso
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59. La brousse n'est pas le village des poules.
Chaque individu sur terre à un espace dont dépend sa vie.
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60. Musavi oka butagha tsombi
osaka létudiughu
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60. Le doigt qui cherche à attraper les
vers palmiste doit être souple. *Qui veut épouser une femme doit
user de patience.
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61. Oka landagha mughèto
asa dioghu pita.
|
61. Qui veut épouser une femme ne doit
pas marcher sur des feuilles mortes *Il faut faire preuve de tact quand on
négocie
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62. Ndjobe modaki a
mambo.
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62. Celui croit savoir ne sait rien *Nul ne
possède la science infuse
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63. Tsongosongo
mulèlè dibati kologholo musungu ngobo ghélamba ghia tsongo
songo a ma dibuda mutungu ghulmalènga na mbomba.
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63. L'hirondelle ne touche pas la terre comme
le kologholo elle danse très dans le ciel. *Il ne faut pas
cacher ses défauts aux autres, sinon ils deviennent très vite un
poids difficile à porter.
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64. Eviti é muèta
esa bogho ndzao.
|
64. Un jour ne peut pas faire pourrir un
éléphant. *Il faut être patient pour arriver à des
résultats bénéfiques.
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65. Tsuyè éka
boghu ta ghu motwsè.
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65. Le poisson pourrit par la tête.
*C'est le responsable d'une famille qui est l'origine des malédiction de
sa famille.
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66. Ngonwè éka
landagha ta évudia mbèmbiè.
|
66. Le silure ne suit que la mousse de
l'escargot. *Ce sont que des personnes parentées qui s'entende.
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67. Ghélandagha nioghu
ghu ombuè ta ghé ka nikiagha èdi.
|
67. Ce qui amène le serpent à
quitter la brousse peut l'amener à y retourner. *Il est difficile
à l'être humain de changer fondamentalement.
|
68. Mubati aka laghagha ta
ghwuè
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68. Le grimpeur ne meurt qu'en haut *Ce sont nos
passion qui nous tuent.
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69. Mubwéli aka ghwagha
ta ghwuè
|
69. Le (baigneur) nageur ne meurt que la
rivière *Ce sont nos passions qui nous tuent
|
70. Mudiolé ama tongaka
ébwè, ta ma baka katsidi ndzao a ka buta ndjobo. Mudiolé
èna katsi dika ghu la ghombuamè. Ta ma baka aka dia
swèghaka osumbuèdi ghu ébuè, ébénia
iya ésaka kinughu égia endé na évombo.
|
70. L'alouette avait construit un nid, alors
Eléphant, son oncle, se mit à chercher un endroit où
s'abriter pendant qu'il pleuvait. L'oiseau lui demanda de le faire dans son nid
ainsi le pachyderme mit le bout de sa trompe dans le nid. On ne refuse pas le
sein de sa mère parce qu'il a un abcès. *Quand on est
apparenté, il faut faire l'impasse sur certains détails sinon
c'est tout l'édifice familial qui s'écroule.
|
71. Motwa ama tanaghaka
ghébolobolo ghu pindiè. Tama baka ghé samuaka èdi
nga mabaka abomuku. Vanedo èna bongu mèni odiu na mè na
ghombuè. Motwè èna omi vovo ? Mémi vovo. Taka
akadiu aka tombu èdi, ta akaghua Ndi odia ghébolobolo ghiè
oma baka oka dimbana ghu ndjiè. Vandja na ombuè ta
ghébobubobughiè ghéka ghébobo. Wana wèni
tonebomiki èdi.
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71. Un homme partit en forêt et
découvrit un crâne humain. Celui-ci lui, raconta les circonstances
de sa mort. L'homme ramassa le crâne et lui demanda si je t'amène
au village vas-tu répéter ce que tu viens de me dire ? Bien
sûr lui répondit le crâne. Alors l'homme le prit et le
plaça dans sa gibecière, seulement en cours de route, il lui
demandait s'il répète publiquement ce qu'il lui avait dit au
départ, le crâne répondait chaque fois oui, mais sa vie ne
cessait de baisser. En arrivant au village le crâne devint sourd et
l'homme fut accusé de meurtre. *Dans la vie, il faut éviter de
se laisser « embarquer » dans des situations si toutes les
dispositions n'ont pas été prises.
|
72. Wato ghébalé wa ma
dioku na ghu pindiè. Tawaka éna pinghiè énde
ghoyuwè. Mwèta adi bata. Taka ghunia kaghè ghu
totodiè. Oma baka ghu tsinè taka di buta maghèyamè.
Ghuma mangima mèdi ta kaghé ka busugha.
|
72. Deux personnes étaient parties en
forêt et avaient aperçu un pangolin sur un arbre. L'une monta,
décrocha l'animal et le balança à celle qui était
restée par terre. Celle-ci partit chercher les feuilles pour attacher
l'animal. mais l'animal se sauva. Qui tord entre les deux ? *Nous nous
retrouvons parfois en face des situations où il nous est très
difficile de trouver des solutions. Alors tout le monde a raison.
|
73. Nyongwè muèta éka
ambughu mwiotso mia ndzao diba
|
73. On en peut préparer deux têtes
d'éléphants dans une même marmite. *Sur un même
territoire on ne peut avoir deux chefs.
|
74. Mutéma moko ondé pindi
|
74. Le coeur de l'autre est une forêt. *Il
est difficile de connaître l'autre en profondeur.
|
75. Na tsoso oghèni,
ngwalé obomi, onga bènda wèni na osi obali indza ?
|
75. Tu te bats avec le coq, tu tues la perdrix,
mais qui t'indiquera que le jour s'est levé ? *Tu te disputes avec tout
le monde mais qui pourra t'aider quand tu seras en difficulté ?
|
76. Méndé
ovèngè misaka batogho.
|
76. Je suis un movengui personne ne
grimper sur moi. *Je suis très fort personne ne peut me terrasser.
|
77. Ngono ghé kubé
ghu bulémbo.
|
77. Le silure ne peut coller sur la glu
*Personne ne peut me battre.
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78. Omi tsopa maghèma mwotiè
obaka tèdima.
|
78.Tu vas attraper les feuilles de l'arbre alors
qu'il est encore debout. *Tu vas te faire du mal alors que tu es encore
jeune.
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79. Ota mubénda
gholikongo.
|
79. Tu parles pour ne rien dire. *Quand on n'a
rien d'intéressant à dire, il vaut mieux se taire.
|
80. Ndongo mughulututu
|
80. Ndongo gratte tout. *Tu
te bats à chaque malentendu
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81. Musongo mukoto ghé
ninighé.
|
81. Une canne à sucre tordue ne peut
être redresser *On ne peut redresser un adulte
|
82. Diboko
ngèbaghé aïndi ta mukoka ndzègho.
|
82. Tu as organisé une
cérémonie de Panthère ! *Tu invites les gens à ta
cérémonie et tu les déranges.
|
83. Ngèbi ésaba na
madi.
|
83. Cet enfant n'a pas de graisse * Cet enfant
n'a pas été conseillé par ses parents
|
84. Okaa na ngèbè,
o tumbaka vitua.
|
84. Quand tu manges avec un enfant, il faut
allumer une torche * Un enfant peut avoir des rapports sexuels avec une femme
mariée.
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85. Téma ghu davè,
mwétimiotso ta vio.
|
85. Vus de loin, tous les arbres sont beaux.
*Il faut se méfier des apparences.
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86. Mitsighidi na
taneghié mbmbè avu ta ghépopeté.
|
86. Je croyais avoir trouvé un escargot
alors que ce n'est qu'un coquillage vide. *Dans la vie, il faut éviter
de se fier aux apparences.
|
87. Aka tsatsidi wa nongo,
disaka ghé disé, tèdima ghé
tédimé.
|
87. Tu piques comme le piment, on ne peut
s'asseoir ni se mettre débout. Ta jalousie dépasse les
limites.
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88. Otsoku na
tsèndè misanga vandza.
|
88. Si une épine te pique, je ne
viendrai pas. *Je t'ai déjà interdit de faire ce que fait, s'il
t'arrive un malheur je ne viendrai pas.
|
89. Mubonga abéké
ta bata ghoyuwè, ène mi sumikiédi, esèngiè
ssaliki ta éka viombia.
|
89. Le pygmée est descendu de l'arbre,
et son pagne est resté accroché sur l'arbre. Même
signification que le proverbes précédent.
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90. Wama bèndan ndzaou na
èghidia mambma mè ma disaté
|
90. On a dit à l'éléphant
laisse l'eau s'éclaircir (un peu). *Il ne faut agir quand les gens sont
échauffés.
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91. Nungga tongo ni
mwadzè ta ndzahuwè ébaka musiki
|
91. Vous ne pouvez construire le fumoir pendant
que l'éléphant est encore vivant. * Il faut agir selon les
étapes.
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92. Mua musonge
ghéduma
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92. Le placenta est le premier enfant. *La
première exploitation détermine l'emplacement de la
première plantation.
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93. Ongwè
ékodiawèni madimè énga tuma wèni
nosé
|
93. La sagaie que tu enduis d'huile te blessera
un jour. *L'enfant que tu cajole te décevra un jour.
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94. Nunga twaka ni
mutsakè tsuïè ébaka ghu mambamè
|
94. On ne peut préparer le
nyèmbuè quand le poisson n'a pas encore
été capturé. *Agir à temps est plus
censé.
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95. Maghèma ombè
maka nikagha tana gho ka diaghèmo.
|
95. Les feuilles qui ont servi à faire
le paquet retournent d'où elles ont été cueillies. *On
finit toujours par trouver l'origine d'une affaire.
|
96. Nyamé tséba sa
ka ningiagha ghu ébolo.
|
96. Une bête à cornes ne peut
entrer dans un gîte. *Celui qui a des responsabilités ne doit pas
se mêler des affaires qui peuvent mettre en péril sa famille.
|
97. Kémé
éghasiki itsine miétimiè.
|
97. Si le singe est maigre c'est à cause
des arbres. *Celui qui est mal nourri l'est parce qu'il n'a pas
planté.
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98. Wa édi wa loti wa
vaghi.
|
98. Les mangeurs dépassent les chasseurs
*Les spectateurs sont toujours plus nombreux que les acteurs
|
99. Ghébambo asa panga,
kuba ndonde na panga.
|
99. Le clan n'a pas de limite, la plantation en
a. Le clan dans un groupe ethnique a forcément un équivalent dans
un autre groupe ethnique.
|
100. Okèna muniala oka
dia ghu tsombwa ndziyè onde na ghétoghuma ghiè ghu
opombwè, ase vito na esango, aka vito nda muduma
|
100. Si tu aperçois une grenouille venir
s en courant avec la sueur sur le nez, si elle n'est pas poursuivie par les
fourmis magnans, elle l'est par un serpent *Si une personne qui vient rarement
chez toi te rend visite c'est qu'il a des choses importantes à te
dire
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101. Ghiambia Ondzingo,
sèma ni na maghanga ma pénda
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101. Si tu n'as pas le nzingo, tu peux
prendre l'arachide. *A défaut d'avoir ce que l'on veut, on peut se
contenter de ce l'on a. Les choses sont le plus souvent inter changeables
|
102. Bisynga biloti
tèvadia.
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102. L'herbe a dépassé le
tèva *Les enfants de par leur comportement ne respectent plus
les adultes
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103. Mikèdikèdi
mita ghoyuwè, ngando ta mambamè
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103. Les éclaires sont au ciel et les
crocodile dans les eaux * Que chacun se tienne à sa place.
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Nzèghuè éka bokanagha saka
ghongogho
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104. La panthère qui attaque ne rugit pas. * Les hommes
d'action parlent peu.
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105. Muvéni makalugha
Mundu
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105. Le manche devient parfois un pilon
*L'excès de zèles après un succès fait perdre la
tête.
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106. Onguè éka
tubagha iyè, évanè ta évandzaka na
mulèngè
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106. La sagaie transperce d'abord la
mère avant d'arriver chez le foetus * On ne peut accéder
à un niveau supérieur sans commencer par le début.
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107. Otuma tsava, ta okama
sumidia. Osi sumidia, mangéndégé ma kéma ghu
mutakè.
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107. Quand tu dis un proverbe, il faut le faire
descendre, le derrière du singe reste accroché sur les branches.
*Il faut justifier les proverbes quand tu les dis.
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108. Muliovi na tsui diumbu
dida, indzone béndiki tsui na boï bundé
nièghè.
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108. L'abeille et le poisson deux villages,
mais qui a dit au poisson que le miel est sucré ? Dans la vie, les
intermédiaires sont importants.
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109. Nongo ama ka
mukèmwè ghu munakèdi.
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109. Le mil pattes à manger les feuilles
du mukèmu parce qu'il y en partout * Il faut profiter quand il est
temps.
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110. Kéma aka landagha ta
bitakabiè, motwa tsinga bibandobiè.
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110. Le singe suit les arbres et l'homme les
clans * Quelle que soit la situation, l'homme n'oublie jamais.
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111. Mudialé
omwèta, mudialé omwèta.
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111. Une graine, une graine, la corbeille se
remplit. *Petit à petit on arrive à faire des grandes choses.
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112. Mbomo na mbomo wasa
kakagha.
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112. Deux pythons ne peuvent s'avaler *Deux
personnes qui ont les mêmes fétiches ne peuvent se palabrer.
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113. Pélé
éka nunagha ta ébolwè.
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113. La vipère vieillit dans son trou *
Pour vivre pendant longtemps et heureux vivons cacher.
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114. Sabié éka
bagha na munaguè ta éka tsopoghu gu
étambuè.
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114. C'est l'antilope qui se promène qui
se fait prendre au piège *Même explication.
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115. Mwétiè oka
kuagha ta baguè oka tènga manga eyo
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115. L'arbre ne tombe que le côté
où il est penché *L'homme ne meurt que pour ses propres
parents
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116. Kagha na mbambé waka
ghénia, niama midio ghé dia tungé
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116. Quand le pangolin et le varan se battent,
que tout animal à poil ne se mêle. *Quand deux frères se
disputent, il faut intervenir prudemment.
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117. Musènga ghé
kulughé ngumé
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117. Le parasolier ne peut devenir un
okoumé *On ne peut donner que ce l'on a.
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117. Muvéniè oma
bokugha ka oka ghwanga
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118. Le manche de la hache se casse en abattant
*On finit toujours par perdre un jour, même face à un adversaire
qui n'est pas toujours redoutable.
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117. Tsu ki dia ghépanga
pyngughiè
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119. Si tu secoues une fourrée, il faut
supporter les conséquences. * Il faut mesurer les conséquences
d'un acte avant de le poser.
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120. Mwéti oma
bèma osaka bomagha moto
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120. Un arbre qui craque ne tue personne *Un
homme avertit en vaut deux
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121. Nzomè na saba na
mughéa, Niambi ndo ka vindagha édi makimè
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121. Un buffle qui n'a pas de queue, c'est dieu
qui chasse le mouches *Dieu aide même les plus démunis
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122. Kalaghé ghé
nangé ghéba madi
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122. Le crabe qui ne se promène pas ne
sera jamais engraissé *Nul ne peut obtenir quoique ce soit en restant
passif.
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123. Nzau dibalé,
mwèndu to mwèta
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123. Plusieurs éléphants, une
même démarche. *A partir d'un membre d'une famille, on
connaît tous les membres de cette famille.
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124. Nzomè éna
ghésokighighiè téka aka bisinga bia lè
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124. C'est le buffle qui est matinal qui mange
l'herbe fraîche. *Le premier arrivé est le mieux servi.
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125. Oka ghwanga
mwétiè, kèngè sa ghoywè
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125. Quand tu abats un arbre, regarde en haut
*Il faut faire preuve de prudence avant de poser un acte.
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126. Oma boma niamè na
vitiè, toka tsighidia na éndé na madi ?
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126. Peut savoir quand tu abats un bête
la nuit qu'elle a de la graisse ? *Pour agir, il faut bien
réfléchir car la colère conduit souvent à des
exactions
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126. Tsèsi ghé
kalughe nzoma.
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127. Une gazelle ne devient pas un buffle.
*Evitez de vouloir être l'autre.
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128. Mbuandé ata
midiumiè, ngomba na misukamiè.
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128. Le chien a ses poiles, le porc-épic
ses piquants. *Même explication que le numéro
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129. Nioniè éka
vélagha na vèvè, éka dimbughu ébuè
èèdi.
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129. L'oiseau qui vole aveuglement se trompe
parfois de nid *La précipitation conduit parfois à des
catastrophes
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130. Ngoyé éma
viyuku tsébadi étsine munangwè.
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130. Le sanglier n'a pas de cornes parce qu'il
se promène beaucoup. *La pnctualité évite des
désagrements.
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131. Mulandzè èna
: « misanga niaka ». Ama niakaka.
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131. Le rat de forêt dit « je ne
ferai plus de selles » Et pourtant il les fit. *Il ne jamais juré
que « je ne ferai plus telle chose ».
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132. Osi tsopa ghétaka
ghia ghu muso, onga èghidia ghia ghu munangima.
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132. Si tu n'as tenu la branche qui est devant
toi, ne lâche pas celle qui est derrière toi. *Il faut se conter
de ce que l'on a quand on n'a pas mieux.
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133. O sia munungé,
ghékaba moko.
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133. Tu ne manges pas la musaraigne, n'en donne
pas à ton voisin. *Ne fait pas à autrui, ce que tu veux pas que
l'on te fasse.
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134. Nioni éka
tétagha tana masalamè
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134. L'oiseau n'a de l'envergure que
grâce à ses plumes. *C'est la sagesse qui fait la grandeur d'un
individu
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135. Oka véngaghanga
akagha nzauè ghonde onde noghumè
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135. Celui qui sait attendre mange la viande de
l'éléphant chez une personne avare *Tout vient à point
à ce qui sait attendre.
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136. Nzauè éka
kuba moko, énga kubo
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136. L'éléphant qui mange la
plantation mangera la tienne. *Il ne faut pas rire des malheurs des autres
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137. Mbèlia
ghéboto, éndé masobama niogho
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137. La parole du vieux, c'est l'urine du
serpent *Il faut écouter les conseils des personnes âgées
pour réussir.
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138. Mughéa kéma
omadavaka ghu ma davaka wa tatidi na i iyidi.
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138. Si la queue du singe est longue, c'est
qu'il l'a reçue de ses parents *Les enfants ressemblent à leurs
parents.
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139. Mwa ngillè
ésaka busughagha iyidi.
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139. Le petit gorille n'a pas peur de sa
mère. *Un vieux qui ne se respecte pas n'impressionne plus ses
enfants.
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140. Nzau asaka énagha na
tsébadié édi na dindé ditaka.
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140. L'éléphant ne peut trouver
ses pointes trop lourdes *Quand on aime on ne voit pas les défauts
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141. Onguè éka
bomagha ta niama téta.
|
141. La sagaie ne tue que les grandes
bêtes *On ne s'en prend qu'aux personnes importantes.
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142. Nioni éka landagha
ta mulongè.
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142. L'oiseau ne suit que son bec *Chacun dans
la vie prend une direction en fonction de ses intérêts.
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143. Niama téta,
ghéghobo ghia téta, niama tsèlè, ghéghobo
ghia tsèlè.
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143. Un gros animal, une peau large, un petit
animal, une peau moins large. *A chacun donne en fonction de ce qu'il peut.
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144. Kudu èna «
maviti motso ma sa mandanda mwèta ».
|
144. La tortue a dit « les jours ne se
ressemblent ». *Il faut se réjouir quand on a obtenu ce que l'on
cherchait.
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145. Onga sèka ingia
onèki muloviè.
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145. Ne rit pas parce que tu as aperçu
une abeille *La présence d'un objet rare ne signifie pas qu'il est de
bonne qualité.
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146. Iswuè
ékèngha boyi bwè ta éka bakughwa
milovimiè.
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146. C'est l'oeil qui voit la ruche qui se fait
piqué par l'abeille. *On ne peut rien obtenir sans un minimum de
sacrifice
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147. Ghétsatsa
ghèmbu maghèma ma mwété.
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147. La chenille arrive à bout des
feuilles d'un arbre. *Quand on fait ce l'on aime on ressent pas la fatigue
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148. Tsinyènyè ndo
kymydya gha va mulakwa tsèsy
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148. La cigale crie à la place de la
gazelle. *Il ya des gens qui passent leur temps à bavarder au lieu de
travailler.
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148. Oma béba
mbèmbè ta ndzina dika puma
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149. Si tu serres un escargot, il peut saigner.
*Il y a une limite à toute chose sur terre.
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150. Mbèmbié
éma batka ghu mwétiè ghu sama ditakèdi
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150. L'escargot est arrivé au sommet
d'un arbre parce qu'il est léger. L'on réussit facilement dans la
vie quand on est respectueux
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151. Ghélandzilandzia
akusi ghu dioto diè ghu ka bakanagha èdi
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151. Si l'on enlève la fourmi du corps,
c'est parce qu'elle pique L'homme doit agir rapidement pour éviter que
la situation ne s'empire.
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152. Mulèdi oma diu,
ombwa wa tsosodiè
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152. Quand l'épervier se déplace,
le village appartient à la poule *Quand le chef de la famille n'est pas
là, le désordre s'installe.
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152. Ghékutu aka
swèghagha inidi
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153. Le hibou cache son nom *Sur terre chacun
doit se tenir à sa place
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154. Oka nagagha édi
mwènè aka bomughu na nyony
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154. Celui qui se promène seul se fait
tuer par les oiseaux *L'homme n'est né pour vivre seul.
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155. Tsèsy ghé
aska bwata gha mangwala mè ghu saba èdi na
mivéndimiè
|
155. La gazelle ne peut pas porter des grelots
au jambes parce que je n'ai pas de mollets. *Il faut éviter de s'engager
dans des actions quand on sait que l'est perdant d'avance
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156. Ghésimbo èna
mima lamba ghu ma ngalaka mèni
|
156. L'antilope zébrée a dit si
elle vit pendant longtemps, c'est parce qu'elle prudente *La
longévité dépend de notre prudence.
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157. Masinga mè ghu
mulondwè, mwandi ghu kolomoto !
|
157. Les filets de chasse à
Mulondo et les chiens à Koula-Moutou. *Il faut faire attention
aux critiques car la personne incriminée a peut-être des parents
dans le groupe
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158. Kémé
éma milonda mya kongonogo
|
158. Le singe avait mangé les fruits de
kongongo *En période de famine, l'on n'a pas de choix
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159. Bika béndzagha
kémè bika laghagha ta ghu tsinè
|
159. Ce que laisse tomber le singe, tombe
à terre *Les histoires des enfants retombent sur les enfants.
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160. Kémé
éka tswoghu ta mughé édi.
|
160. Le singe mort se porte avec sa queue.
*L'homme ne trouve la mort que dans ce qui le concerne.
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161. Kémé
éka disagha ta ghu bitaka biè.
|
161. Le singe ne peut vivre sans les branches
des arbres. *L'homme vit aisément chez ses parents.
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162. Ghu sambu ba na
mwété, mynyèmyè misanga kondaka
dyodydè.
|
162. S'il n'avait d'arbre, les fourmis ne
traversaient les fleuves. *C'est avec l'aide des autres que l'on parvient
à réussir.
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163. Kémé ta
mwété, moto ta ndzobo.
|
163. Le singe c'est l'arbre, l'homme c'est la
maison. *On reste toujours attaché à ses origines
|
164. Ebakwa kudwè ya ghu
motwè, ya motwè ta iswè
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164. La tortue se heurte la tête, l'homme
l'oeil. *L'oeil est l'organe le plus sensible et permet de tout voir.
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165. Mikèdykèdy ta
ghu lobè, ngubwè ta ghu mambamè.
|
165. Les éclaires dans le ciel,
l'hippopotame dans le fleuve. *Chacun occupe un espace qu'il maîtrise.
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166. Mbwandi na sabi ghé
dysé mulakwo mwèta
|
166. Le chien et l'antilope ne peuvent partager
le même espace. *On s'entend qu'avec les personnes qui partagent les
mêmes idées que nous.
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167. Ghéghony ghé
lakudyu mutovy
|
167. On montre pas au tison la plaine. *Il ne
faut montrer aux sorciers les divergences de la famille.
|
168. Bany nga mysuma
kalagha,,waka tèdimagha ta musamba.
|
168. Soyez comme les yeux du crabe, ils se
lèvent toujours ensemble. *Il ne jamais les autres te
dépasser.
|
169. Okondy okogho ta vaka
odogho éwo.
|
169. La banane n'est comestible que lorsqu'elle
est mûre. *Quand on a un certain âge, il ne faut refuser les
sanctions.
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170. Ghébot
ghéndé nga osinga
|
170. Un vieux est comme un hamac. *Il faut
savoir garder les secrets comme les vieux
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170. Opa mysala ghé
bé na édy.
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171. Faire la pêche aux crevettes sans nasse. *On ne peut
vivre sans nos devanciers.
|
171. Ghu moso ghundé na
mukoko
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172. Devant il ya un tronc d'arbre qui barre le chemin. *Dans la
vie, il faut être prudent, car on ne sait pas de quoi sera fait
demain.
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173. Tsodi dyotodi
tsèlyè
|
173. Le colibri a un petit corps *Chacun de
nous a la corpulence qui lui convient.
|
174. Oka busugha mbuwè ta
ghu édyè
|
174. Tu fuies de la pluie dans la nasse. *On ne
peut nier quand on est pris la main dans le sac.
|
175. Oka busugha mbuwè
nga mungonduwè
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175. Tu fuies de la pluie comme le crocodile.
*Quand on a raison, il faut éviter de beaucoup parler.
|
176. Va tsuka mbomo, ghusaba na
ingé nyogho
|
176. Après le python, vous n'aurez plus
un autre serpent. *Après le vieillard, il n'y a plus une autre personne
de cet âge, d'où le respect qui lui est dû.
|
177. Ghusaba na ingè
nyama tsèlyè endé na pataka dyè
|
177. Vous ne trouverez pas un animal qui a des
pattes après la gazelle plus petite. *Il faut éviter de
mépriser les autres car chacun a sa place.
|
178. Va tsuka ndzauè,
ghusaba na nyamè ingè
|
178. Après l'éléphant, il
n'y a pas d'animaux plus gros *Il faut respecter la hiérarchie dans la
société.
|
179. Mbwany ésaka
landagha moto ingya ghyépa.
|
179. Le chien ne suit pas son maître
parce que ce dernier aurait un os. Un homme est aimé, estimé non
pas pour ses richesses matérielles, mais pour sa gentillesse.
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180. Okèna moto aka
myotso mya mysongomyè wa indza mulingè.
|
180. Si tu vois quelqu'un manger les
têtes de canne à sucres (bourgeons), c'est qu'il la disette. *Il
faut éviter de se contenter des cadeaux, au lieu de travailler
sérieusement.
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181. Povè ta matamè.
|
181. Le chute existe à cause de l'eau.
Une personne ne compter réellement que sur les siens.
|
182. Ekundè
tsèlyè, ndi tuu dy mambu me buwè.
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182. La tourterelle est petite, mais sa
poitrine contient beaucoup de choses *Un enfant doit être capable de
garder des secrets.
|
183. Ghédisidya mumbwanga
ghésa buèdy, maghamè a édé,
ghéghoughiè aghè.
|
183. L'antilope cheval est plutôt bizarre
: elle mange les feuilles de manioc, mais ne touche pas aux tubercules de
manioc. *On ne peut refuser d'accepter le mariage entre deux familles qui ont
l'habitude de s'échanger les femmes.
|
184. Kalagha ghé tsopu ma
moghomu mande na ghyngè ghioma.
|
184. Le crabe ne s'attrape pas avec des mains
surchargées. Avant de s'attaquer à une tâche, il faut
évaluer les difficultés.
|
185. Kéma ghé
ymydyé oku ande na ghyoma ghu munyè
|
185. Le singe ne crie pas quand il a un fruit
dans sa bouche. *Il ne faut se consacrer qu'à une seule tâche pour
ne pas perdre du temps.
|
186. Kèla mughwangi na
ghésévoghyè
|
186. Soyez gentils avec l'abatteur pendant la
saison sèche. *Il faut être reconnaissant à celui qui t'a
rendu service.
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187. Oghogho omwèta
ghé tsopé malèngè ma balé
|
187. Une seule main ne peut tenir deux
citrouille. *On ne peut se consacrer simultanément à deux
activités à la fois.
|
188. Ghu ésoto ghu saba
na ghingé ghioma ta tsomby
|
188. Dans le coeur du palmier, il n'y a rien
d'autre que le verre palmiste. *Il faut rester les close des amandes et les
payer.
|
189. Matayimè
ghélaky na ndzau dy lotyky éva.
|
189. Les pierres ne peuvent montrer qu'un
éléphant est passé par ici. *Il faut éviter de
faire perdre les files de vos idées aux autres en parlant beaucoup.
|
190. Ghéboko
ghéké lotagha moto.
|
190. La mouche tsé-tsé est
parfois plus forte que l'homme. *Même les plus petites choses peuvent
causer du tord à quelqu'un.
|
191. Ghégho ghé
boké moto asi bokate ghédyobo.
|
191. La panthère attaque d'abord la
civette avant de s'en prendre à d'autres aniamux. *Avant de s'attaquer
à d'autres membres d'une famille, le sorcier s'en prend d'abord à
sa propre famille.
|
192. Nyogho ghé
nikè mangyngyma.
|
192. Le serpent ne recule pas, ne fait marche
arrière. *Il ne faut reculer quand on a pris une décision.
|
193. Malamuma dyobo masaka
suèghagha mbydu dy.
|
193. Le vin de palme ne cache pas sa
saleté. *Il faut apprendre à dire ce qui te touche.
|
194. Mindé kalagha,
mivynduku na ngono ghu munya mè
|
194. Je suis un crabe, je suis chassé
par le silure de mon gîte. *J'ai souffert pour rien, alors que je croyais
être récompensé.
|
195. Okony okambughu na
nyamè tsoluwè éka bagha ta nyaménè
|
195. La banane préparée avec la
viande ne sent que l'odeur de la viande. *On porte toujours quelque chose
héréditairement de nos parents.
|
196. Mudokuni aka légha
ta nga mungondo
|
196. Le jeteur de sorts pleure comme un
crocodile. *Il y en a qui font semblant de pleurer alors qu'ils sont heureux
que les autres aient des problèmes.
|
197. Etambu ésa yo tama
masèki
|
197. Un piège qui n'est à toi est
un objet de moquerie. *Il faut éviter de sous estimer ton adversaires
avant la fin de la bagarre.
|
198. Mwétyé onde na mikanga
mya buwa, ta maghoba ma buwa
|
198. L'abattage d'un arbre qui a plusieurs
racines nécessite plusieurs haches. Un homme a toujours besoin des ses
semblables pour venir à bout des ses difficultés.
|
199. Any boïbwè ta
nga ghune béké mulovyè okakyno.
|
199. Il faut manger le miel tel qu'il vous a
été donné par l'abeille. *Il faut appréhender les
situations telles qu'elles se présentent à vous.
|
200. Mudyakwa ndzakdy
lové, ndy vata na ondjuakè létè.
|
200. Manger des concombre c'est
agréable, mais les planter est les récolter est très
pénible. *On ne peut rien obtenir sans souffrir.
|
201. Kialo asoï,
Mbégho avaty, ma vane mutsoko
|
201. Kialo a debroussé, Mbégho a
planté, cela engendre des disputes. *Un bien qui appartient à
plusieurs personnes ne doit se partager.
|
202. Eghidyani nyoghwé
papa mughunè
|
202. Quand un serpent veut porter un bagage,
laissez-le faire. *Un orgueilleux subit toujours les conséquences des
décisions.
|
203. Muvaghy aka sékagha
tama kudua
|
203. Le chasseur ne rit que lorsqu'il a
réussi sa partie de chasse. *Un assemblée ne peut trouver des
solutions que grâce a un meneur.
|
204. Mukangilyè ghu
kèsè
|
204. Le maïs séché fait mal
aux dents cariées. *Les perturbateurs provoquent parfois des guerres
entre les communautés.
|
205. Ghétsaka ghia kady
na ndomé
|
205. Le campement de la soeur et du
frère (naîtra un enfant. *On a parfois du mal à
témoigner face des situations difficilement soutenables.
|
206. Ombo ghétongu ghusi
ba odyi
|
206. On ne peut construire un village s'il n'y
a de point d'eau. *Il y a des preuves irréfutables.
|
207. Oku koo éka togha
nombwè wa andé na ébolo
|
207. Si le rat palmiste insulte le chat huant,
ce qu'elle est près de son terrier. *On ne peut oser si l'on pas des
moyen qui garantissent la réussite
|
208. Vaka sèka gha
ndzègho, ta vaka légha mbélè
|
208. Quand la panthère rit, l'aigle
pleure. *Les malheurs des uns font le bonheur des autres.
|
209. Isi mwanè ande
muvaty, sotodyèdy dyghéloté dya iyidy
|
209. Même la fille est une grande
planteuse, les palmiers de ses jachères ne dépasseront jamais
ceux de sa mère. *Dans la vie, un enfant ne peut jamais
dépassé ses parents (qui ont plus d'expérience que lui.
|
210. Ghu ndonga mukuse ghu nga
bènda ghyady
|
210. Au bout du mukuse (petite canne
acide), un palmier poussera. *Il arrivera un malheur, si cet individu continue
à vivre tel qu'il le fait maintenant.
|
211. Bopya ghu manyma
|
211. Bopya favorise la pensée. *Il y a
des éléments de la nature qui nous rappellent ce nous devons
faire.
|
212. Syghgo amaba moboty,
ngabé muboty mymasala ghébobé
|
212. Le safoutier donne des fruits, le moabi
également, mais moi je suis stérile. *Chacun a sa part sur
terre.
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213. Bupélé
olémya ghégho
|
213. Le bupélé, c'est la langue
de la panthère. *Il faut se méfier du premier venu.
|
214. Kynda tsuyi ghèmbu
tsapaka
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214. Ceux qui sont apparentés au poisson
savent nager. *Chacun sur terre a son espace et ses capacités.
|
215. Kéma mudèpya
ndzambu
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215. Le singe cueille les grappes. *On ne peut
s'investier dans une action que lorsqu'on maîtrise certains
paramètres.
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216. Ngando aka bagha ngudy ta
ghu mambamè
|
216. Le caïman n'est fort que dans la
rivière. *Chaque personne a un territoire au-delà duquel il ne
s'exprimer.
|
217. Obomy mulovyo
omwèta, ta myomyo
|
217. Si tu tue une abeille, tout l'essaim te
tombe dessus. *Si tu attaques un membre d'une communauté humaine, tous
les autres s'y interviennent..
|
218. Obèli nongo
oghé mudika
|
218. Si tu détestes le mille-pattes, tu
ne mangeras le chocolat indigène (pain d'odika). *On ne rien obtenir
sans souffrance, quitte à conjuguer avec ses ennemis.
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219. Poyo amabaka mwa nyamby.
Vama baka nyamby aka kondza binde ghu totody, èna mwana dyaka myka
mykondza wèny, èna tata myka dyédyaka onde tata mè,
yamby kondza, kondzaka. Poyo vama dyakèdy, ta tuténé tua
tsèly iindii.
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219. Le poto de grosman était l'enfant
de Dieu. Quand son père fabriquait les animaux, il lui répondait
j'arrive, tu es mon père. Lorsqu'il arriva à la fin de la
journée, il ne restait plus que les déchets. *La
ponctualité permet d'éviter des désagréments.
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220. Obèndyky na kuba
tato tétè, wènyky dya dya tata dya woko ?
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220. Tu dis que le champ de ton père est
grand, as-tu vu celles des pères des autres ? *Il faut être
modeste dans la vie et éviter de sous estimer les autres.
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221. Ghuma baké ndzambia
Kèlè na ndzambia Pongo. Mwa Ndzambia Kélé
èna tata mokoko na ghondé tata ndzambia Pongo ghondé na
ngoya. Ngoya bia ? èna ngoya andé nga ngulu, ndy biaka
byèdy byloty bia nguluè ghu lovakè. Ona ghu Pongo
èna tata mukoko na ghonde tata ndzambia Kèlè ghondé
na ndzygho. Ndzygho bia ? èna ndzygho a loty ngiya andé nga moto.
Mwa ndzambia Kèlè ndaka tumughagha ghu diu ghu
paghuè. Vandza'a Pongo èna mydyky ghu vagha ngoya. Mwa y dy
èna oka. Vandza ghu piindii èna wèny ngoya, ndaka bomagha.
Ndy waka kakya biakabyè. Taka bongughu byèdy, ndaka dyoghu
lakydya tatidi. Ndy waka pakagha ndy waka kombagha, ona ghu Pongo èna
mydyotè ghu èna ndzigodyè. Vandza na ghone mwa ndzambia
pongo alakydyaghèdy èna wèny ndzygho, wèny ndzygho.
Na ta ghu davè.
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221. Il y avait deux Ndzambé : celui de
Kèlè et celui de Pongo. L'enfant de celui de kèlè
demanda un jour à son père : j'ai entendu que chez ton
frère il y a des sangliers, c'est quoi cet animal ? celui-ci lui
répondit : cet animal ressemble au porc, mais sa chaire est plus
succulente. L'enfant de Ndzamé de Pongo posa la même question
à son père mais celle-ci se rapportait au chimpanzé. Son
père lui répondit que le chimpanzé ressemble au gorille
est comme, mais il est comme l'homme. Le fils de Ndzambé de
kèlè décide un jour d'aller voir cet animal. Arrivé
au lieudit, il demanda à son frère de lui montrer le sanglier. Il
partirent en forêt chasser l'animal. Tu as vu l'animal que l'on appelle
sanglier c'est celui-ci. Ils dépecèrent la bête et se le
départagèrent. Il partit monter à son père ce
qu'était le sanglier. Le fils de Ndzambé de Pongo fit la
même chose mais malheureusement pour son frère ne lui
présentait l'animal qu'à distance. Il n'a jamais tué un
seul chimpanzé. *Il faut rendre la sympathie que l'on vous
manifesté.
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222. Eto ndu ta ghu
ombwè, éndzange tava tsombua ndziyè. Na ki, taka
vèla ghu ombuè nga
ndzéghuè.
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222. L'amour est au village, la haine au bout
du village, dès qu'il y a quelque chose qui ne va pas, elle saute au
village comme un panthère. *Même en matière de sentiment,
il faut marquer une certaine prudence.
|
223. Ema nanga tsèsy na
ndzègho.
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223. Ce qu'avaient fait la gazelle et la
panthère. *On a beau être prudent, on tombe toujours sur plus
malin que soi.
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224. Eghobè émy
boka ghétéghy.
|
224. Cette hache va creuser le chou
palmiste. *La politesse nous évites des
échecs
|
225.
Ghéléndé ghéma paka mbwandé, nyama tsolo
ghé baté.
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225. La pirogue fabriqué par un chien,
aucun animal ne s'y embarqué. Là où il y a un ennemi, on
peut y mettre ses pieds.
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226. Tsotwa makundé
lopé
|
226. Qui sème le vent, récolte la
tempête.
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227. Kanga ghu bongy
émé léngua tsunga mukèdy
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227. Le bradypte de la forêt aime le noeu
des autres. *On ne peut aller à une invitation en comptant sur les
moyens des autres.
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228. Oku mukumwè oma pasa
méghamè, ona ghudama
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228. Quand un arbre sans feuille a de la
braise, il ne faut le bousculer. *Agir avec prudence nous éviter des
accidents.
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229. Oma tsopa tongo, asa
kènagha ghéka nyongulagha.
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229. Celui quand tiens un bâton n'aime
pas voir tout ce qui rampe. *Un grand chasseur ne peut rater l'occasion de
faire une démonstrations de ses prouesses.
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230. Boyi buma bokagha katsya
ghédyobo ndy bu salaka na katsya ngiya.
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230. Le reste du miel que creuse l'oncle de la
civette est consommé par l'oncle du gorille. *Seuls ceux qui ont les
mêmes intérêts peuvent se donner des choses.
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231. Ngiya ghé landu ghu
tsongo.
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231. Tu ne peux suivre un gorille dans uns
crevasse. *Il serait aventureux de vouloir rivaliser avec un individu sur son
propre terrain.
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232. Mungondo aka
bwélagha ta aka dokyma ghybasyè.
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232. Le caïman se lave en regardant
l'endroit, où il prend son bain. *Etre habitué à vivre
quelque part doit aussi nous pousser à la prudence.
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233. Sagho kèly ombo,
ombo kèly sagho.
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233. L'atangatier garde le village, le village
garde le village. *L'entraide est important dans la vie.
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234. Onngu omwéta ghu
piyé asa ka vovo nangé
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234. Une seule sagaie ne peut faire du bruit
dans un panier. *L'union fait la force.
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235. Mbasa mwèta ghu
oghoto osaka munighaka
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235. Un seul bambou sur la grenouille ne peut
se briser. *L'union fait la force.
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236. Munya koso oka dyadya ta na
éghambu.
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236. La bouche du perroquet ne peut se remplir
qu'avec les copeau des noix de palme. *Un vieux ne se montre bavard que lorsque
son ventre est plein. (il faut le lui remplir)
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237. Ghékynda
amabomydyaka ngoto
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237. L'appât avait causé la mort
du gros silure. *C'est ce nous aimons le plus qui cause notre
perte.
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238. Mudiéngé
asaka dimbughu tsongo
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238. Le mormyre n'oublie pas l'embouchure. *On
n'oublie jamais ses origines.
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239. Modo oka vitughu ta va
étynè
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239. La liane est suivie jusqu'à la
souche. *On ne peut connaître une histoire, une famille qu'en remontant
à la source.
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240. Evà tuta
midyèndzèlè, moto'aka tômba mèdi opapa
241. Bighoni'bia ghu piyè bika vosughu ta
ghémwèta ghé mwèta. 242.
Na ningya ghu pindyè ta tsopa myétimyè !
243. Ndoka batagha ghu mwétyè
musongè ndona ménya bitaka bia ghasè 244.
Mughèto andé pindi
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240. Ici nous en groupe, chacun ramasse son
aile. *Quand on va à une invitation, on ne doit pas compter sur son
voisin. 241. Le bois de chauffe se décharge un en un.
*Eviter d'entreprendre plusieurs choses à la fois. 242.
Tu tiens les laines dès que tu entre en forêt ! *On ne
peut s'en sortir si l'on éprouve des difficultés dès le
départ ! 243. C'est celui qui grimpe le premier
à un arbre qui connaît les branches mortes. *Se fier à
l'expérience des aînés nous épargnent bien des
désagréments 244. La femme est une
forêt. *Vu de loin toute femme est belle, il appartient
à chacun de la découvrir
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245. Okù ôsà
mènia ngakà läghâ sàbiè,
ènâ ngakâ läghâ'tàbè
246. akindé ngudia ghésibo !
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245. Si tu ne sais pas comment dort l'antilope,
observe le mouton *Le comportement d'un individu, après analyse
révèle sa vraie identité. 246. Il ou
elle fait la force de l'antilope. *Avant d'entreprendre une quelconque action,
il faut au préalable mesurer les difficultés.
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Informateurs :
- Bouyèndou, 75 ans, village makadium,
clan Mikoso
- Kialo Benjamin, 64 ans, village baniati, clan
mitsEvo
- Kialo Denis, 26 ans, village, clan Muivo
- Ngondet Dieudonné, 24 ans, village
- Togho Marie Madeleine, 40 ans , village :
- Sika Germaine, 55 ans, village mulondo, clan Butadi
PROVERBES FRANÇAIS
1. L'eau va la rivière.
*L'argent va au riches.
2. La faim chasse le loup hors du bois.
*La nécessité contraint les hommes à
faire des choses qui leur déplaisent.
3. Faute de givres, on mange les merles
*A défaut de mieux, il faut se contenter de ce que l'on
a.
4. On reconnaît à ses fruits.
*C'est à ses actes qu'on reconnaît d'un homme.
5. Qui va à la chasse perd sa
place.
*Celui qui quitte sa place doit s'attendre à la trouver
occupée à son retour.
6. Tant va la cruche à l'eau
qu'à la fin elle se casse (ou qu'enfin elle se brise)
*Tout finit par s'user ; à force de braver un danger,
on finit par y succomber ; à force de faire la même faute, on
finit par en pâtir.
7. On reconnaît l'arbre à ses
fruits.
*C'est dans ses actes qu'on reconnaît la valeur de
quelqu'un.
8. Petit à petit, l'oiseau fait son
nid.
*A force de persévérance, on vient à bout
d'une entreprise.
9. Les petits ruisseaux font des grandes
rivières.
*Les petits profits accumulés finissent par faire des
grands bénéfices.
10. Qui va à la chasse perd sa
place.
*Qui entreprend trop de choses à la fois n'en
réussit aucune.
11. Une hirondelle ne fait pas le
printemps.
*On ne peut rien conclure d'un seul cas, d'un seul fait.
12. Le corbeau critique le noiriceur.
13. Lynx envers nos pareils et taupes envers
nous.
14. On ne pêche pas ses fruits sans se
mouiller les chaussures.
15. Qui ne cueille des vertes, il ne mangera
pas de mûres.
16. Chacun se plaint que son grenier n'est
pas plein.
17. Les animaux n'existent pour
eux-même, mais pour servir.
18. Les bêtes n'ont pas appris à
mentir.
19. Les bêtes sont au bon Dieu, mais la
bétise est l'homme.
20. On ne prend pas l'oiseau à la
crévelle
21. Beaucoup de bruit, peu de fruit.
22. Un brochet fait plus qu'une lettre de
recommandation.
23. A la chasse comme en amour, on commence
quand on veut et on cesse
quand on veut
24. La chasse endurcit le coeur aussi bien
que le corps
25. Le pêcheur à la ligne mange
plus qu'il ne gagne
26. Celui qui se noie ne regarde pas l'eau qu'il boit
Bons nageurs sont à la fin noyés
La démesure en fleurissant produit l'épi de la
folie, et la récolte est une moisson de larmes.
Un rossignole déprit quand il entend son
frère.
Pourquoi se jeter à l'eau avant que la barque n'ait
chaviré ?
Un chien ne rêve que d'os
*les désirs sont révelateurs de la
personnalité.
Le despote coupe l'arbre pour avoir le fruit.
Les arbres empêchent de voir la forêt.
La douleur embellit l'écrevisse
Quand on fouette un chien, on dresse le lion.
La forêt dans la littérature des
forestiers
BAUDELAIRE Charles :
1993 - Les fleurs du mal, Paris, Classiques
français, coll. Maxi-Poche,
281 p.
Le serpent qui danse
Le serpent qui danse
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont des bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
A te voir en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le farbeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la molesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule sur bord et plonge
Ses vergures dans l'eau
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui sème
D'étoiles mon coeur !
Les hiboux
Sous les ifs noirs qui les abritent,
Les hiboux se tiennent rangés,
Ainsi que les dieux étrangers,
Dardant leur oeil rouge. Ils méditent.
Sans remuer ils se tiendront
Jusqu'à l'heure mélancolique
Où, poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s'établiront.
Leur attitude au sage enseigne
Qu'il faut en ce monde qu'il craigne
Le tumulte et le mouvement,
L'homme ivre d'une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D'avoir voulu changer de place.
LA FONTAINE :
1962 - Fables, Introduction, notes et relevés de
variantes Georges
Couton, Paris, Ed. Garnier Frères, 536 p.
L'Hirondelle et les petits oiseaux (pp.
41-42)
Une Hirondelle en ses voyages
Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu
Peut avoir beaucoup retenu.
Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages
Et devant qu'ils fussent éclos,
Et annoçait aux Matelots.
Il arriva qu'au temps que le chanvrese sème,
Elle vit un Mananten couvrir maints sillons.
Ceci ne me deplaît pas, dit-elle aux oisillons.
Je vous plains : car pour moi, dans ce péril
extrème,
Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin.
Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ?
Un jour viendra, qui n'est pas loin,
Que ce qu'elle repands sera votre ruine.
De là naîtront engins à vous envelopper,
Et lacets pour vous attraper,
Enfin mainte et mainte machine
Qui causera dans la saison
Votre mort ou votre prison.
Gare la cage ou le chaudron.
C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle,
Mangez ce grain, et croyez-moi.
Les oiseaux se moquèrent d'elle :
Ils trouvaient aux champs trop de quoi.
Quand la vhénevière fut verte,
L'Hirondelle leur dit : Arrachez brin à brin
Ce qu'a produit ce maudit grain,
Ou soyez sûrs de votre perte.
· Prophète de malheur, babillarde, dit-on,
Le bel emploi que tu nous donne !
Il faudrait mille personnes
Pour éplucher tout ce canton.
Le chanvre étant tout à fait crue,
L'Hirondelle ajouta : Ceci ne va pas bien,
Mauvaise graine est tôt venue.
Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a cru en rien,
Dès que vous verrez que la terre
Sera couverte, et qu'à leurs blés
Les gens n'étant pas occupés
Feront aux Oisillons la guerre
Quand ringlettes réseaux
Ne volez pas plus de place en place,
Demeurez au logis, ou changez de climat :
Imitez le Canard, la Grue, et la Bécasse.
Mais vous n'êtes pas en état
De passer comme les déserts et les ondes ;
Ni d'aller chercher d'autres mondes.
C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr
:
C'est de vous renfermer aux trous de quelque mur.
Les Oisillons, las de l'entendre,
Se mirent à jaser aussi confusément
Que faisaient les Troyens quand la pauvre Casandre
Ouvrait la bouche seulement.
Il prit aux aux uns comme aux autres :
Maint oisillon se vit esclave retenu.
Nous n'écoutons d'nstins que ceux qui sont les
nôtres,
Et ne croyons le mal que quand il est venu.
Le Chêne et le Roseau (p. 55)
Le Chêne un jour dit au Roseau :
Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'aarêter les rayons du Soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous Aquilon, tout vous semble Zéphir.
Encor si vous ne naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Mais vous naissiez le plus souvent
Sur les humides bords des royaumes du vent.
La nature envers vous semble bien injuste.
· Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents ne sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. Comme il disait mots
Du bout de l'horizon accout avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eut porté jusque-là dans ses
flancs.
L'Arbre tient bon, le Roseau plie.
Le vent redouble de ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.
BOILEAU
Satirre, VIII « De tous les animaux qui
s'élève dans l'air,
Qui marchent sur la terre, ou nagent dans la mer,
De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome,
Le plus sot animal, à mon avis, c'est l'homme. »
(cité par Karl Petit, 1978, p. 196
MONTESQUIEU :
Lettres Persanes : « On dit l'homme est un
animal social. Sur ce pied-là,
il me paraît qu'un Français est plus homme qu'un
autre, c'est
l'homme par excellence » (cité par Karl Petit,
1978, p. 144)
PASCAL
Pensées : « L'homme n'est qu'un roseau,
le plus faible de la nature ;
mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers
entier
s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau
suffit pour le
tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait
encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et
l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. »
(cité par Karl Petit, 1978, p. 196)
SEVERIN, Fernand :
Un chant de l'ombre : « J'ai revu ma
forêt, captive des hivers,
Déjà, dans l'ir plus bleu, les grands arbres
sont verts
Et le parfum des bois s'exhale vers les plaines. »
(cité par Karl
Petit, 1978, p. 169)
SHAW, Georges - Bernard :
Maximes pour un révolutionnaire : «
Quand un hommes desir tuer un
tigre, il appelle cela sport, quand un tigre deir tuer un
homme, il
appelle cela férocité. » (Karl Petit, 1978,
p. 197)
Devinettes pové
Textes en pové
|
Textes en français
|
1. Vaka bagha odio oka ghassa, tsudi dika
diogho na gho ? - Ma ghu mamè
|
1. Quand une rivière sèche
où vont les poissons ? - Ils vont à l'embouchure
|
2. Ndzi i yotso ta minpango minpango ? -
Mighémia kémédiè
|
2. Tout le long de la route est jonché
de cannes ? - Les queues des singes.
|
3. Ghu ndzi tu téniki tu ma
téneka niama éssama baka na dzina ? - Etotwa
bèngè
|
3. Nous avons coupé un animal en route
mais il n'avait pas de sang ? - La banane jaunie.
|
4. Tu téniki musingè
ositéné ghaka ? - Esanguè
|
4. Nous avons coupé une liane qui s'est
recollée aussitôt ? - La colonne de fourmis
|
5. Ombwu wtso ta ndzèdo
? - Tsanga poto.
|
5. Tous les hommes qui habitent mon village
portent la barbe ? - Un champ de maïs
|
6. Na ko ! ghé duku ? -
Mamba
|
6. On me blesse, mais je ne blesse pas ? -
L'eau.
|
7. Ndzobo éma tonda ito,
ésanga ghudamaka ? - Ebolo.
|
7. La maison que nous avons construite mais ne
se détruira jamais ? - Une grotte en pierre.
|
8. Wato ghébalé waka
nanga, ghékwanyé ? - Panga odi.
|
8. Deux personnes qui marchent ensemble mais
qui ne se rencontre pas ? - Les rives d'un fleuve.
|
9. Mughadia tata ghé aka
momydy, ta bia kiindiidy ? - Ndzadi.
|
9. La femme de mon père ne mange pas la
nourriture de son mari, mais seulement celle de ses parents ? - Le fusil.
|
10. Mbuadia tata ghé tsupu
ghu mughéèè ? Nyongo ghu ikuè
|
10. Quand le chien de mon père chasse,
on ne le prendre par la queue ? -La marmite au feu.
|
11. Vama baka tu potwaka,
ta wama kata' ombé ? - Milovimiè na
boïbwè.
|
11. Nous avons ouvert la paquet, celle qui
l'avait attaché apparu ? - Les abeilles et le miel.
|
12. Tu sakèna gha
byépabyè ? - Tsombi.
|
12. On ne voit jamais ses os ? - Le ver
palmiste.
|
13. Kubé éma vataka
ito, éka bota gha osi motso ? - Soghidyè
|
13. La plantation que nous avons faite produit
toujours ? - Le cheveux.
|
14. Ombwa to, wa saka kadya gha ?
- Nyama dia ghu pindiè.
|
14. Dans notre village, les gens ne partagent
pas ? - Les animaux.
|
15. Tu saka tondo gho éna
mughènda ? - Osuna.
|
15. Dans notre village, nous n'aimons pas les
étrangers ? La mouche rouge (Taon, Tabanidés)
|
16. Musèmbi oka
sèmba gha ombwo mwèta ? - Povè
|
16. Elle n'a qu'une chasson ? - La chute
|
17. Ta oghèya na
oghèya ? - Toto diè na lobè.
|
17. Que des feuilles et encore des feuilles ? -
La terre et l'horizon
|
18. Mika bata mukodyè wa
ngyllé éka séba mèny ghu masagha saghamè ? -
Monyè
|
18. Je gravis une montagne, j'ai l'impression
que l'on gifle au dos ? - Le soleil
|
19. Mwotyonè osaka
laghidyagha maghèmè ? - Osoto
|
19. Cet arbre ne laisse pas tomber des feuilles
? - Le palmier.
|
20. Tuka ghwanga
ghélaghé ? - Tututwè
|
20. On abat mais il ne tombe pas ? - La
fumée.
|
21. Wa élykyè
éma kakugha ? - Makè ma oghotwè.
|
21. On dirait un filet déchiré ?
- Les oeufs de la grenouille.
|
22. Mwétyone
okènughu ta na vitiè ? - Mudangè
|
22. Cet arbre n'apparaît que la nuit ? -
Les étoile la nuit.
|
23. Mighwangingikiki, pasi ta na
mwamwa ? - Mwitimiè.
|
23. J'ai abattu les arbres, mais les
éclats sont partout ? - Je suis tombé amoureux d'une femme que je
ne peux épouser
|
24. Kokwa to aka diogho ta
matsèlè ? - Lémbanakoyii.
|
24. Notre chez marche lentement ? - Le
caméléon.
|
24. Mikanangagha ta na
nzuamè ? - Kudwè
|
24. Je me promène avec ma maison - La
tortue.
|
25. Isi tuka potwa
kondidiè, ta dika bènda ? -Koma dya kondidyè
|
25. Les rejets des bananiers - Même sens
que la devinette précédente.
|
26. Ombu na léngé ?
- Kubè
|
26. Tout un village silencieux ? - La
bananeraie
|
27. Bomani, ghé sové
? - Nyama ghu pindi
|
27. Vous ne nous aurez jamais ? - Les animaux
de la forêt.
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28. Makudu mana na ghsoghé
? - Mwanè
|
28. Il a quatre pattes un matin ? -
L'enfant.
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29. Nyamé énde na
pataka di tato ? - Ghébotoghiè
|
29. Cet animal a trois pattes ? - Le vieux qui
a la canne.
|
30. Masoba ma
ndzéghuè ? - Maluma ma potodiè
|
30. Les urines de la panthère ? - Le vin
de maïs.
|
31. Na maghèmè, na
mikangamiè - Ghéghongughyè
|
31. On mange et les racines et les feuilles ? -
Le tubercules de manioc.
|
32. Tu kènagha ta
maghèmè, pasi mwotyè éé ? -
Lobè.
|
32. On voit les feuilles et non le tronc ? -
Les nuages.
|
33. Tu ghwanga vandza na ghuo, ta tu
lénda ? - Kadyè
|
33. Cet arbre, on n'arrive pas à
l'abattre ? - La soeur.
|
34. Nyama diotso, dika dyogho na
ghone ? - Odyè
|
34. Tous les animaux y vont ? - La
rivière.
|
35. Dyoku
ghépèné, nikakè na na ngoyidiè - Isua
péndè.
|
35. En partant il est nu, mais en revenant il a
des habits ? - Les graines d'arachide.
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36. Ande na
téndélè ghu tsya mambamè ? - Aka
ko'o.
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36. Il est pointu comme au fond d'une
rivière ? - Les réserves du rat palmistes.
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37. Ama bwata ta tsanda dya ?
- Potodyè.
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37. Il porte plusieurs habits ? - Les
épis de maïs.
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38. Waghydya tata ta botaka -
Kondydyè
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38. Toutes les femmes de mon père sont
fécondes ? - Les bananiers.
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39. Ngombe ghu
ébuluè - Olémyè
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39. Le porc-épic dans le terrier ? - La
langue.
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40. Ghéghongu
ghénè, ghésaka dulughu ? - Evongwè
|
40. Cet tubercule ne se déracine pas ? -
La rotule.
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41. Ghévongughiè ghu
mubambè ? - Ebènyè
ma'tèdimè.
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41. Une bosse sur une liane ? - Les seins d'une
jeune fille.
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42. Mukwélyè oka
lé ghu pindyè ? - Povè.
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42. La veuve pleure dans la forêt ? - La
chute (d'eau).
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43. Ghéghongu
ghésaka saka lègha ? - Tséba ndzau.
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43. Un tubercule qui ne ramollit pas ? -
L'ivoire (de l'éléphant).
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44. Aka lagha ta va tsynè ?
- Elèngyè.
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44. Elle se couche à même le sol. -
La citrouille
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45. Aka bwélagha osy motso
? - Tsovè.
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45. Elle se lave tous les jours ? - La
calebasse
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46. Iya nyo ? - One saba na
mwabagha ghé bia ghoyo
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46. Oh ! - Celui qui n'a pas d'enfant
garçon ne mange pas les fruits sauvages
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47. Mbughy ghu tombè ? -
Ndzau éké bwéla.
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47. L'eau de la rivière est boueuse ? -
L'éléphant prend son bain en amont.
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48. Asaka laghy dyagha
masalamè ? -Muloviè.
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48. Il ne laisse jamais tomber ses plumes ? -
L'abeille.
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49. Wanambwa
mighènyè ? - Esangwè
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49. Elles se battent tous les jours ? - Les
fourmis magnans.
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50. Endé ghu kubato,
ésaka kondyè ? - Sélyè.
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50. Il est dans notre plantation, mais ne mange
pas la banane ? - Le margouillat.
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51. Okondya bèngè
ghu tangyè ? - Kadyo.
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51. Une banane mure dans ton lit ? - Ta
soeur.
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52. Maghè'motso maka
laghagha ta ghu tsynè ? - Mambu ma mwa kadyè na
katsyè.
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52. Toutes les feuilles tombent ? - Les
palabres de l'oncle de l'enfant de sa soeur.
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53. Ghu odyè ta
mwèka mwémka, kwanga na ghu mamè ? - Pongoko dya
misongumyè
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53. ll ya des barrages de la sources à
l'embouchures ? - Les noeuds de la canne à sucre
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54. Vymbongo vyè ? -
Iswè.
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54. La petite pirogue ? - L'oeil.
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55. Waka ghwaghèdy,
mukwèlyè oka salagha - Itsyna mubambè
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55. Quand il meurt la veuve reste ? - La souche
de la liane.
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56. Ngono dyba va
mutémè ? - Matamè
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56. Deux silures au milieu ? - Les rochers.
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57. Asakagha nyama bo ? - Ndzady
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57. Il ne mange pas de la viande
faisandée ? - Le fusil.
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58. Ta maduku na maduku ? -
Oghwè
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58. Ils portent tous des chapeaux ? - Les
champignons.
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59. Obaki
waghète'ghéba, ndosi mènia ona musongè ? - Nogu di
ghu akè.
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59. Tu épousé deux femmes, mais
tu ignores quelle est la première ? - Un plat pimenté.
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Informateurs : Moukombi, 50 ans, village
Ndéngué, clan Muivo
Ngondo Jeanne, 45 ans, village Ndéngué, clan
Mikoso
Berceuse
Texte en pové
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Texte en français
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Ba léngé é é Ba
léngé é é Tatu sa mènia tamba,
baléngé Iyu sa mènia mènga, baléngé
Baléngé é é é Baléngé
é é é Niama tatu masobè, baléngé
Tsaya iyu madiolo Baléngé
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Enfant ne pleure pas, Enfant ne pleure pas Ton père ne
sait pas chasser Ta mère ne sait pas pêcher, Ne pleure pas Ne
pleure pas Le gibier de ton père ce sont des ignames sauvages Le poisson
de ta mère ce sont de têtard Ne pleure plus.
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Pour chahuter quelqu'un.
Texte en pové
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Texte en français
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Kongongongo Muvegha tsako Muvagha tsako Kongongongo Muvegha
tsako Muvagha tsako
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Kongongo L'esclave de Tsako L'esclave de Tsako
Kongongo Esclave de Tsako Esclave de Tsako
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Jeu du voleur
Texte en pové
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Texte en français
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Indjo néké ngonua mo, mbuandé Indjo
néké tsèsia mo, mbuandé Indjo néké
ngomba mo, mbuandé Indjo néké mutolia mo, mbuandé
Indjo néké taba mo mbuandé Landaka mbuandé landaka
mbuandé landaka mbuandé Mbuandé aghi dio.
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Qui a mangé mon silure, c'est le chien Qui a mangé
mon pangolin c'est le chien. Le jeu consiste à amener l'enfant tout en
s'amusant à connaître les partie de son corps mais surtout de
connaître les noms des animaux.
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La danse du ver de palmier
Texte en pové
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Texte en français
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Tsombe ghiè ghiè Tsombè ghé mina
madi Tsombe ghiè ghiè Tsombé ghémi mina madi
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Le vers palmiste coupe-toi Le ver palmiste est un avaleur
d'huile. Le vers palmiste coupe-toi Le ver palmiste est un avaleur d'huile.
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La sauterelle et l'arachide
Texte en pové
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Texte en français
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« - Dikunda aka ghu sèta kubo ? - Mimabèla
Oka ghu sokwo ? - Mimabèla - Oka ghu ghwuanogoké ? -
Mimabèla - Oka ghu kakakè - Mimabèla - Oka ghu
vataké ? - Mimabèla - Oka ghu baaké ? - Mimabèla -
Oka ghu bika pénda dié ? - Mima susugha, mima susugha »
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« Sauterelle, allons chercher l'endroit où planter ?
- Je suis malade - Allons débroussailler ? - Je suis malade - Allons
abattre ? - Allons brûler ? - Allons nettoyer l'endroit où planter
l'arachide ? - Je suis malade - Allons planter l'arachide ? - Allons enlever la
mauvaise herbe ? - Je suis malade - Allons creuser l'arachide ? - Je suis
guéri, je suis guéri » (Ce chant est adressé aux
enfants paresseux qui sont motivés qu'au moment où il faut
creuser les arachide. L'enfant est ainsi comparé à la sauterelle
qui détruit les champs d'arachide).
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Chanson pour l'enseignement des noms des
différentes parties d'un animal
(La chanson consiste à apprendre aussi aux enfants les
noms des différentes parties de l'animal. On doit chaque fois toucher la
partie qui est citée ou l'endroit où est elle est susceptible de
se toucher.)
Texte en pové
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Texte en français
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Ebomba ngwa, éka Epiko diè, éka
Ebandzadiè, éka Epadi diè, éka
Naghékéndzéghiè, éka
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Le sanglier entier, éka Les reins,
éka Les cotes, éka Les pattes,
éka Un morceau du dos de l'animal, éka
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La danse du termite
On imite ici la marche des termites
Texte en pové
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Texte en français
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Tsilala é Mwèndo bakébaké Ghu
ma ghéka Ghu mulando
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Les termites Montons la tente Descendons la pente .
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La danse de l'épine
(On doit toucher le pied son voisin, qui commence à
chanter aussitôt)
Texte en pové
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Texte en français
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Tsèndè ngambé Bolosola
mitsèndè
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Enlevons l'épine du pied Enlevons l'épine.
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Danse pour diminuer l'effet de l'iboga
(La danse consiter à sécouer les néophyte
enfin
d'attenuer les effets de l'iboga)
Texte en pové
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Texte en français
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Ngomba Kwa Ngomba Kwa
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Le porc-épic Il se sauve Le porc-épic Il se sauve
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Informateur : Moukombi, 45 ans, village
Ndéngué, clan Muivo
Les injures
Akindé ghé dzao !
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Tu détruit tout comme l'éléphant !
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Ena ébumwè wa mudiolé !
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Ton ventre ressemble à celui de l'alouette !
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Ondé téma nyama ghu pindi !
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Tu es un animal de la forêt !
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Mukèyimè !
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Tes oeufs !
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Ekani wa ya nongo !
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Tu es aussi culotté qu'un mille- pattes !
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Ena mbalagè wa ya tsèghè !
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Face de singe !
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Ena moghumè wa ma kéma !
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Tes bras sont aussi longs et noirs que ceux !
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Tsolo wa mukoko !
|
Tu sens comme le mukoko
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Misumè wa ma muniala !
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Tes yeux ressemblent à ceux du carpeau !
|
Ena misumè wa ma mungondo !
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Tes yeux ressemblent a ceux du crocodile. Ena
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Tsolo wa ya mukèngè !
|
Tu sens comme la civette
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Ena mutsu wa wa mughongo !
|
Tu as la tête on dirait le mughongo
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Waka sèka maséki aka tamba'a
tséndé
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On ne peut rire autant que l'écureuil
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Makèyi wa ma ghwhaghwa !
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Tes oeufs comme ceux de la grenouille
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Waka sèka matindi aka tamba'a ndzao !
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L'éléphantiasis de l'homme ne peuvent
dépassée celle de l'éléphant
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Ena tu kudutuè nga twa tsèsi
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Tes jambes sont aussi maigres que celles de la gazelles
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Mbégny wa ghékuma !
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Ses fesses on dirait celles de la fourmi ! (appelée
ghékuma)
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Oghume wa wa o'mba !
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Tu es aussi avare que qu'un `'paquet !''
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Matindim'wa ma ndzao !
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Tu as l'éléphantiasis comme les pattes de
l'éléphant !
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Ena diotodiotso ta maghaghula !
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Tu as les écailles comme un poisson !
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Ena misumè wa ma kènè !
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Tes yeux sont aussi rouges que ceux du tisserin !
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Ena mbalang' wa kémé'ma ghangu !
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Ta face ressemble à la celle du singe fumé !
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Opombo wa nyètinyèti !
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Ton nez ressemble à celui de la grenouille !
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Andé wa ghétukatuka !
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I ll est comme une termitière !
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Adaviki wa mumbwanga nane na ? Tu es aussi grand
qu'un cobe de roseau
Informateur : Tsono Kialo Françoise,
village : Baniati, clan Butadi
Les Sobriquets
(Kombodyè)
Ce sont des petits noms très significatifs. Ils se
réfèrent à des qualités. Ils sont aussi
considérés comme des défis lancés à
quiconque voudrait s'en prendre à telle ou telle personne qui nous est
chère. « La nature est pour l'homme une source importante de son
imaginaire, en ce sens qu'elle est le monde phénoménal ambiant
où il puise des signifiants, mais aussi où il lit des signes
» (Maurice Houis, 1971, p.77)
Textes en pové
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Textes en français
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1. Nyama mamba ? - A ka
bélughu ta yatsama, asakagha kuba dia wato
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1. L'animal aquatique ou de l'eau ? - On l'en
veut pour rien et pourtant il ne mange pas les plantations des gens Ceci
signifie que l'on ne dépend personne ni ne provoque personne mais les
gens nous en veulent.
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2. Butotobwè ? - Mungongolo
mbumbia ghu bulémbo.
|
2. Tu es oiseau qui se fait facilement prendre
au piège ? - Fait attention il y a trop d'entraves dans la vie.
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3. Dipapa dia mbila ? - Ama
ghundja bilobo na kaku.
|
3. L'aile de l'aigle ne frappe que les grosses
bêtes - Je ne m'en prend pas à n'importe qui sauf aux gros
gibiers.
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4. Mwa nyama ? - Asa'na
mudigha.
|
4. L'enfant de l'animal ? - Il n'a pas de
parents (Je suis sans parent expose à tous les dangers)
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5. Eta ? - Ghé boko
tsogho.
|
5. La pierre ? - On ne une grotte (prison) Je
suis une pierre on ne peut me détruire facilement
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6. Mudonga ?
Ghébèndé gholo.
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6. Le palmier ? - Un palmier ne peut pousser
sur un autre palmier. Personne ne peut me marcher dessus.
|
7. Mungumé ? -
Ghédumidiu mbata.
|
7. La sagaie ? - On ne gifler sur la
tête. Personne ne peut me frapper.
|
8. Milagha ? - Ghu
mbègè, mighungwa ghu mundjèbèlè
|
8. Tombé ? - Dans une falaise, s'essuyer
les fesses contre un mundjèmbèbèlè J'ai des
épines, nul ne essuyer ses fesses contre moi.
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9. Ghésybosyè ? - Ta
tunguku
|
9. L'antilope ? - On m'empêche de bouger
en permence.
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10. Na kalo ? - Mukabu
busugha
|
10. Le gardien ? Il est toujours méchant
- Il y a un animal qui est au dessus des autres et qui est leur chef, il est le
plus vaillant. Je suis le gardien de tout le monde
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11. Mutéma
lémbanakoi ? - Ghétsitsitsia nyogho ghéma busughudia kokwa
nzobwè.
|
11. Le coeur du caméléon ? - Le
regard du serpent avait fait fuir le propriétaire de la maison * Je suis
le regard du serpent quand j'arrive personne ne peut me fixer
|
12. Tséngu ? -
Mukikia mwéligha gho tsoghwa ndugu diè, mughinwè ghoya
étaï ghétombuna pètu, mukabu na
ghébédighia tèdia.
|
12. On ne peut faire un piège sur une
roche qu'avec un bois qui y a poussé. - On ne peut me marcher dessus que
lorsqu'on me connaît.
|
13. Mulèdi ? -
Mukabango
|
13. L'aigle ? - Je ne rate jamais mes proie.
|
14. Ndzau dimbodiè ? - Ama
ghumba babé
|
14. Un éléphant de la plaine ? -
Il ne recule devant aucune difficulté devant aucun poids. Je suis aussi
fort qu'un éléphant rien ne peut me faire reculer.
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15. Ndzègho ? -
Mata
|
15. La panthère ? - Elle est une noble.
Je suis aussi noble que la panthère.
|
16. Masinga ? Maposo
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16. Le hamac ? - De poso (arbuste dont on
retire l'écorce pour la fabrication des cordes)
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17. Musèngé
?Ekèghètè ? - Mwétia ndui
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17. L'arbre amer ? - Je suis un arbre amer, on
ne peut me manger. (Cet arbre a la particularité d'être
très amer et hallucinogène).
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18. Endzaganga
ndjèghwè ? - Mikagha ta bia dônga
|
18. Le vampire de la panthère ? - Je ne
mange que ce qui est cru.
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19. Mutémé
ngoyè ? - Eya me ya
|
19. Le coeur du sanglier ? - J'accepte tout,
je ne refuse rien.
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20. Mughombo ? - Ghé
toté
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20. Le parasolier ? - Il ne se noie jamais. -
Personne ne peut me frapper.
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21. Mbèmbiè ? -
Misaka bogho
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21. L'escargot ? - Je ne pourris jamais.
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22. Mabèta ma ndzondo ? -
Bèta
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22. Le cri du nzondo ? (Chien aquatique) ? -
Quand je crie tout le monde a peur.
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23. Ghékèngè
ghia ghu ndzowu ? - Bèta.
|
23. La mouche-tsétsé de
l'éléphant ? - Il te fait crier.
|
24. Dipako na mungondo ? -
Ghéloté.
|
24. Le village du crocodile ? - Personne ne y
habiter.
|
25.
Ghéngéngasyè ? - Paya dyma saa
|
25. Le piège ? - Le singe soleil avait
laissé.
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26. Dipapa dia mbila ? - A
é
|
26. L'aile de l'aigle ? - Je vois tout le monde
depuis le haut.
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27. Mukombo mubodyè ? -
Dyanga bykomngo
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27. Le parasolier ? - Je ne peux me noyer.
|
28. Mutsokolo ? - Ama nyèva
ta na ombè
|
28. L'entonnoir ? - Il n'est réellement
utilisable qu'avec un paquet.
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29. Ngono ? - Mighé tsopu
ghu bulémbu
|
29. Le silure ? - Je ne être pris dans le
bulémbo.
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30. Iswa koko ? -
Mimikoko na mututu.
|
30. L'oeil du cafard ? - Je suis habitué
avec la fumée.
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31. Dybongo ? - Na
bwélaka.
|
31. La fontaine ? - Tout le monde vient y
prendre son bain.
|
32. Bopya ? - Mymwagho.
|
32. Bopya ? (c'est le cri
d'un oiseau) - Je réponds.
|
33. Ghékutu ? - Myka
vovogho tana vytyè
|
33. Le hibou ? - Je ne parle que la nuit.
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34. Mbongé mbongé ?
- Myghétavéla.
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34. Mbongé ? (crapaud carnivore et
vénéneux) - Je peux faire mal à tout le monde.
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35. Ebupya ndzèghuè
? - Me ghypotylya polya
|
35. Le rein de la panthère ? - Je suis
extrêmement dangereux.
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36. Myété mya
ngomè ? - My ndémbu ta maghéyamè
|
36. Les feuilles des arbres de la forêt
primaires ? - Je porte mes insignes sur mes feuilles
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37. Mbèmbia bouwè ?
- Mysaka kabagha mubamu ambu
|
37. L'escargot pourri ? - Je ne cause pas du
tord aux nobles
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38. Ngongulu ? - Myka dyagha ta
matsèlè
|
38. Le mille pattes ? - Je marche très
lentement.
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39. Ghébolublu ? - Myka
vovughu ta na mhèuè
|
39. L'ocre ? - Je parle que le matin
|
40. Luandè ? - My nyama
pady, myka bolughu ta ghu tsynè
|
40. Luandè ? (légume à
petites feuilles gluantes) - Je suis un animal qui a des pattes, on ne cueille
aux pieds
|
41. Makokolokolo ? (Nom d'un
arbuste) - Mukokolokolo aka bogho, ambu ghé bo
|
41. Mukolokolo ? Les feuilles
pourrissent, mais une histoire ne pourrit jamais.
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42. Buvènga buè
? (Kévazingo) - Mwétya makambo.
|
42. Le kévazingo ? Je suis arbre qui est
très utile.
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43.
Ghébobébobé ? - Ta pypama
|
43. L'araignée ? - Je me jette au
feu.
|
44. Mbymbia kudwè ? -
Ghémusalé.
|
44. La satiété de la tortue ? -
On ne peut la percevoir.
|
45. Ghéma vanga
tsèsy ? - Ta éma vanga mangusa ghu mubaka
|
45. Ce qu'avait fait la gazelle ? - C'est ce
qu'avait fait la pnthère
|
46. Kyogho ? - Nyèva
ghénanga ghy davè
|
46. La désolation ? - La
forêt n'est belle qu'au loin.
|
47. Akomba ? - Akomba a
dèpydya any mangodo na matoba
|
47. La gourmandise ? - Je mange tout même
le caïman.
|
48. Mungonga nyonyè ? - O
nga dokyma na ghu mbèngy
|
48. Le coup de l'oiseau ? - Tu jetteras un coup
d'oeil dans un ravin.
|
49. Ghéghobo ? - Pongwa
kubè ta makambamè.
|
49. La peau ? - La beauté d'un champ
dépend des ignames
|
50. Mughombo ? - Ghwaghwa
|
50. Le chemin ? - Je suis toujours propre.
|
51.
Ghévésaghyè ? - Oka kwanya nèdy ta
sumu
|
51. L'orgue ? - Quand tu le rencontre tu as des
frissons
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52. Mwa kudu ? - Ghémyno na
nyogho.
|
52. L'enfant de la tortue ? - Il ne peut
être avalé par un serpent.
|
53. Bukolobuè ? - Ngani na
ghu dikodo.
|
53. L'oseille ? - Acide jusqu'à la
nuque.
|
54. Mudumè ? 54.
Le sepent noir ?
Nyoghwa téta. - C'est un gros
serpent.
55. Musyngi ? 55.
Le chat huant ?
Nyama lova - C'est un bon animal.
Informateur :
Ngondet Dieudonné,
Kialo Denis
Mibéndzo, 65 ans, village loungassa, clan Butadi
Moukombi, 50 ans, village ndéngé, clan
Muivo
Maningo Mathieux, 75 ans, village oyan (par Kango), clan
Butadi
Les pratiques
Utilisation de certains plantes, animaux, poissons
et insectes par rapport à
l'image véhiculée par ces
éléments.
« Les génis sont les êtres invisibles,
habitants la terre, qui hantent les rochers, les rivières et qui
interviennent dans la vie des hommes »(Foelich J. C., 1964, p.23)
1. On utilise les poils brûlés du singe qui a
été tué au piège, que l'on écrase et
que l'on fait manger à l'enfant pour qu'il marche
rapidement. On tiendrait ici
la mobilité du singe pour un facteur stimulant pouvant
faire marcher l'enfant.
2. On utilise aussi les poils de la gazelle pour faire
marcher un enfant
rapidement.
3. On peut aussi attacher à l'enfant une petite liane
(appelée pongo vongo en
pové) qui pousse dans les vieilles plantations autour
des reins pour le faire
vite marcher. La caractéristique de cette liane c'est
qu'elle pousse rapidement
4. Pour causer des `'bagarres'' dans un
village, on y enterre la tête d'un
gorille. Ici c'est le caractère supposé
bagarreur du gorille qui aurait de l'effet
sur le comportement des village.
5. On utilise la main du poyo
(protto, animal qui a trois doigts par membres)
pour consolider les bras des personnes pour qu'elles
deviennent solides.
L'opération va consister à faire de
scarifications aux mains de l'intéressé et
d'y frotter la cendre issue des mains de l'animal.
6. La consommation de cet animal est
interdite aux personnes dont le père et la
mère sont encore vivants. Cet animal venant pleurer
tous les soirs aux
environs des villages parce qu'elle pleurerait son sa son
père et sa mère.
7. On frotte la cendre du mille-pattes sur
les scarifications faites sur les mains
d'une femme pour que celle-ci devienne une experte en
tresse.
8. La même opération est faite
en ce qui concerne les futures batteurs de tam-
tam.
9. On fait la même chose avec la cendre
de l'oiseau gendarme pour faire de
quelqu'un un charpentier expert. L'image qui
véhiculée ici est la
récupération de la capacité de cet oiseau
à construire ses nids.
10. La luciole est utilisée pour
améliorer la vue des chasseurs et des
tradipraticiens
11. L'enfant est baigné dans les
excréments d'un éléphant que l'on est entrain
de dépecer (au moment où l'on perce le ventre de
l'animal) le but
rechercher est de faire en sorte que l'enfant ne tombe jamais
malade et
qu'il soit aussi fort et gros que le pachyderme.
12. La femme en grossesse met sur son ventre
un ver palmiste pour que
son enfant naisse aussi beau que ce non ligneux.
14. Le mundongo - écorce
d'arbre trempée et baignées à l'enfant - évitera
à ce dernier des maladies. On prend les écorces
d'un arbre très dur
symbole de bonne santé.
15. Pour être un bon grimpeur, on
utilise certaines parties du singes
pour `'préparer'' de mixtures à faire ingurgiter
à un enfant.
16. Pour être un bon chanteur, on fait
boire de l'eau de chute à celui qui
est pressenti à jouer ce rôle dans la
société.
17. Pour `'soigner'' les bégaiements,
on fait également boire de cette eau.
18. Pour devenir un grand pêcheur, on
fait des scarifications sur les bras
du future ou de la future grand ou grande pêcheur ou
pêcheuse les
cendres ou le sang d'un serpent appelé
mutototo (serpent aquatique non
vénéneux qui vit dans la boue des
rivières ou des fleuves.) Bien entendu
ce sang ou cette cendre sont mélangés à
des feuilles écrasées.
19. Pour `'donner la malchance'' à
quelqu'un on fabrique un parfum à
partir de la fiente de la civette (ghédiobo)
que donne à se frotter à un
individu. Ainsi tout ce que ce dernier entreprendra ne
réussira pas. Ce qui,
vraisemblablement à attirer l'attention des gens, c'est
l'odeur
extrêmement désagréable de cette fiente.
Elle est d'ailleurs utilisée par
l'animal pour se défendre contre les éventuels
ennemis.
20. Pour empoisonner quelqu'un on peut on
emploie la cendre du caméléon
que l'on mélange à des feuilles. Une
pincée de ce mélange versée dans
un verre et consommée par un individu cause la mort de
ce dernier.
21. Pour faire en sorte qu'un enfant ait une
boite crânienne solide on
frotte sur les scarifications faites ses tempes la cendre de
la tête d'un
serpent qui utilise le coup de tête pour se
défendre.
22. Pour avoir l'agilité des pieds, il
est frotter sur les scarifications
faites aux pieds la cendre mélangée à
certaines feuilles de la forêt les pattes de la gazelle.
23. Pour empoisonner un individu, il est fait
ingurgiter de la cendre du foie
de la panthère.
25. Pour fortifier leur virilité, les
Pové consomment les racines d'un arbuste
appelé Okutè. C'est un arbuste
très dur.
26. L'apparition de l'insecte appelé
en pové mughènda annonce l'arrivée
d'un étranger.
27. Le chant de l'oiseau appelé
endzondo (Bopia) présage de mauvaises
nouvelles.
28. Le plumes du mbilo se
présentent comme les yeux d'un homme. Elles
alors utilisées par les danseurs du bwiti pour
avoir la clairvoyance. Elles
sont le aussi pour les rituels des jumeaux
29. Les plumes rouges du perroquet sont
utilisés parce que le rouge symbolise la
couleur de la langue symbole de la parole.
30. Le mutungu est un poisson qui
une petite bouche, il se nourrit des algues.
Lorsqu'on réussit à le pêcher c'est qu'il
va arriver un malheur dans la
famille du pêcheur.
31. La vue de l'insecte que l'on appelle
mughènda est le signe qui annonce qu'il
y aura un étranger.
32. Pour qu'un enfant ait une grande
renommée pendant sa vie d'adulte, son
père lui fait prendre des bains des écorces de
l'arbre appelé oduma.
33. Pour être quelqu'un de souple, son
oncle lui frotte sur les scarifications la
cendre des ailes et du coeur de l'hirondelle.
34. Pour précipiter les menstruations,
les jeunes filles utilisent un insecte qui vit
en surface des eaux et qui est très mobile. Elles font
en sorte que l'insecte
pique les bouts de seins. Le résultat est
immédiat. Cet insecte est appelé
en pové tangaléngé.
35. On souffle sur un trou fait sur la corne
d'un buffle pour appeler les esprits.
D'après nos informateurs il y a un lien entre l'animal,
la corne et l'esprit
un lien qui dépasse l'esprit de l'être humain.
36. Pour avoir les seins fermes, les jeunes
filles font en sorte que les fourmis
habitant l'arbre appelé komo komo aux bouts
des seins.
37. Quand le serpent vert entre dans une
maison, c'est qu'un malheur va se
produire.
38. Quand une feuille tombe sur la pomme de
quelqu'un, c'est qu'il va lui
arriver un malheur.
39. Idem quand une abeille qui seule te
pique.
40. Pour chasser les mauvais esprits, il est
bruler le piment. L'odeur chasse les
mauvais sorcier.
41. Pour empêcher à un sorcier
d'entrer chez quelqu'un on place une liane
épineuse d'igname sauvage, ces épines ont la
vertu de chasser les sorciers.
42. Quand un individu pêche un caillou,
celle-ci est menèe aux villages et placée
dans une assiette avec un peu d'eau. Cette pierre est
considérée comme
une sirène qui apportera le bonheur dans la famille.
43. Sur des scarifications faites aux pieds,
il est frotté les cendres de la
roussette. Ainsi le danseur sera souple, il pourra effectuer
des sauts
impressionnants.
44. La maison du mille patte sert à se
protéger contre le fusil nocturne.
45. On peut aussi utiliser les plombs qui ont
servis à tuer un animal pour soigner
le fusil nocturne.
Informateur :
Kondzi Marie-Louise, 65 ans, village mkadium, clan Mikoso
Moupoumba Emilienne, 50 ans, village makadium, clan
Mikoso
Dikélé Anièce, 48 ans, village
makadium, clan Mikoso
Ngondet diedonné
Bouyèndou
INTERDITS DE LA FORET DES POVE
« L'Homme est un élement vivant de la nature
dans une nature vivante. Avant de connaître les correspondances et les
messages qui s'établissent entre l'homme et la nature, il importe de
bien voir que cette situation relationnelle est liée à un
contexte mtériel et historique. » (Maurice Houis, 1971, p.
75)
De plus, « l'homme se représente la nature comme
un ordre harmonieux. Cette harmonie ne doit pas être troublée
d'autant plus qu'elle est une oeuvre répondant à une
intentionalité et , de plus, la demeure élective de nombreuses
Puissances. » (Maurice Houis, 1971, p. 78)
1. Il est interdit d'avoir des rapports
sexuels dans la forêt, cela peut provoquer
non seulement la stérilité des terres, mais
aussi cet acte peut aussi faire en
sorte que les mauvais génies envoûtent les
coupables.
2. Il est interdit de crier dans la
forêt si cela ne se justifie pas sous peine
3. Il est interdit de faire les selles aux
pieds de certains arbres dits sacrés
au risque d'attirer les mauvais génies.
(Ovèngè, Oghuma, ...)
4. Il est interdit de faire les selles dans
les rivières au risque de
provoquer la colère des mimbilimiè
(Sirènes)
5. Il est tout aussi interdit d'uriner dans
les rivières pour les mêmes
raisons.
6. Un animal mort dans des conditions macabres est interdit
de
consommation à une femme en grossesse.
7. Un animal tué alors qu'il porte un fétus est
interdit de consommation à
une femme en grossesse de peur qu'elle ne fasse un mort
né.
8. Tout animal supposé être porteur d'un
fétus est interdit d'être tué par
un chasseur.
10. Il est conseillé d'épargner
les femlles et de tuer les mâles.
11. Il est interdit d'adosser un fagot de
bois de chauffage ou autres objets de
ce type contre un mur ou un poteau. L'objectif est
d'éviter tout
accident aux enfants.
12. Il est interdit d'accepter de garder un
enfant qui revient des
champs pendant qu'il est encore endormi. Si cet enfant est
décédé,
celle qui accepte peut être accusée de meurtre
13. Le kumu (un noble) et la femme
ne mangent pas la viande de la panthère.
14. On ne suce pas la canne à sucre la
nuit, sinon les esprits des ancêtres vont
se fâcher.
15. Il est interdit de brûler les
épluchures et les copeaux de la canne à
sucre, sinon on souffre de la chaux de pisse.
16. Les femmes ne mangent pas le
caïman.
17. Il est interdit à une femme en
grossesse et à son époux de traverser un lignée
de fourmis magnans aprce que la durée de la grossesse
risque d'être aussi
longue que celle des fourmis. Mais elle peut traverser
après y avoir des
feuilles d'un arbre.
18. Le crabe mou est interdit de consommation
aux hommes au risque de perdre
la virilité.
19. Il est interdit de retourner au lieu du
dépeçage d'un éléphant avant que la
carcasse ne soit complêtement décomposer au
risque de rencontrer l'esprit
de l'éléphant.
Informateur :
Ngondet Dieudonné, 27 ans, village
Ndzouba,
Pango, 45 ans
Mouéla,
INTERDITS ALIMENTAIRES
Aux femmes
Une femme ne manger tout ce qui de la famille des
félins
Ghémbongo
|
Lion
|
Ndjègho
|
Panthère
|
Ghédiobo
|
|
Nombo
|
Chat-huant
|
Musingi
|
Civette
|
Ngando
|
Caïman
|
Sanglier
|
La tête appelée kuambè
|
Aux hommes
1. Le poisson courant. La consommation de ce point diminuerait
la virilité de l'homme.
2. Il est conseillé à l'homme de consommer des
silures avec modération, car les femmes l'utiliseraient pour
envoûter leurs maris.
3. Le bwitiste ne mange le silure que lorsqu'il est
en entier.
Aux deux sexes
1. Il est fait interdit aux Pové de manger du
perroquet.
2. De même il leur est interdit de manger le hibou. Ils
peuvent par contre le tuer pour récupérer les plumes
3. Il leur également interdit de manger le serpent
vert.
4. La consommation du serpent qui habite dans la boue est
interdite.
Informateur : Kondzi Marie-Louise, 65 ans,
village Makadium, clan Mikoso
NOMS DE PERSONNES SE REFERANT A LA FORET
Féminin
Noms
|
Référents dans la forêt
|
Kéta
|
Genre de fourmis
|
Ghéngabé
|
Moabi.
|
Hommes
Noms
|
Référents dans la forêt
|
Dimboughé
|
Liane
|
Ningo
|
Eau
|
Maningo
|
Huile de palmiste
|
Mbéla
|
Aigle
|
Pindi
|
Brousse
|
Ndzègho
|
Panthère
|
Béndja
|
Cueillir
|
Tamba
|
Pièger
|
Nzoma
|
Buffle
|
Tonda
|
Inondation
|
Tsavo
|
Nom d'un arbre
|
Mbèngè
|
Falaise
|
Munungé
|
Rat musqué
|
Buanga
|
Puiser (de l'eau)
|
Ndzanga
|
Lieu où se déroule l'initiation au muiri
|
Ngadi
|
Noie de palme
|
Mulonda
|
Fruit d'un arbre
|
Ngondo
|
Lune (en pové profond)
|
Mbongo
|
Pirogue
|
Ngénga
|
Scorpion
|
Koso
|
Perroquet
|
Mungadi
|
Fruit d'un d'un arbre
|
Yopa (opaka)
|
Pêcher
|
Diongo
|
Genre de liane
|
Tsakosaka
|
Papirus
|
Yombo
|
Nom d'un arbre
|
Pèmba
|
Kaolin rouge
|
Mbadi
|
Nom d'un poisson.
|
Sangoimbéla
|
Fourmi magnan de l'aigle
|
Mikuma
|
Genre d'igname
|
Dibongi (ébongi)
|
Forêt primaire
|
Mbaya
|
Singe soleil
|
Ndzingo
|
Noms d'un arbre et de ses fruits
|
Muèngè
|
Nom d'un poisson
|
Mukagha (kagha)
|
Petit pangolin
|
Mbongi
|
Nom d'un singe
|
Diaki (diaki diaki)
|
Image de l'eau dans son étendue
|
Mbughélé (mbugha)
|
Une liane
|
Kèngè (ghékèngè)
|
La mouche tsé-tsé
|
Noms des jumeaux
Noms
|
Référents dans la forêt
|
Tséba na dzao
|
Ivoire et Eléphant.
|
Dikoko na Dimbasa
|
Canne à sucre et Bambu.
|
Vèngè na Koso
|
Movengui et Perroquet.
|
Informateur : Ndoumba Samuel, 75 ans, village
Moutouyèni, clan Mitsévo
LES ASSOCIATIONS ET LA FORET
Oghoa moto oka dyagha ta ghu ombwè, otsu ghu
piindiiè
La mort de l'homme ne vient pas de la forêt mais du
village.
Nom de l'association
|
Lieux de naissance et fonction
|
Le Mwély
|
Il a pour symbole le crocodile ou le caïman. Il est
né du désordre du village et la forêt , mais c'est cette
dernière qui vient remettre de l'ordre dans la société des
hommes. Il reconcilie l'homme avec lui-même
|
Nzègho
|
Il est né dans la forêt pour donner à l'homme
la capacité de gérer les secrets de la famille, des clans, des
lignages, du village.
|
Bwété
|
Il est né dans la brousse pour permettre à l'homme
de soigner à la fois ses maladies (maladie physique et psychique) et
celles de la société (contre la souillure ).
|
Ndungwa ngady
|
Il est né dans la forêt et permet à l'homme,
à la suite de son initiation, de maîtriser la guerre, la chasse,
la pêche. Il peut être traduit : Le tam-tam du tonner. L'homme doit
aussi apprenre à supporter les souffrances.
|
Mabundimè
|
Il est né dans la brousse et enseigne la femme
initiée à la connaissance des plantes médicinales.
Même fonction que le buiti.
|
Bodi
|
Masque né dans la forêt et enseigne ce qu'être
homme, une femme, quelles différences avec la femmes, qu'est-ce que le
sperme etc.
|
Nyèmbè
|
Il est né dans la forêt et enseigne à la
femme à gérer sa condition de femme, d'époux, de
mère de famille, de gardienne de secrets, etc.
|
La caractéristique fondamentale c'est que toutes ces
associations partent toujours de la forêt pour le village au cour de leur
exécution.
Informateur : Bouyèndou, 75 ans,
village Makadium, clan Muivo
Les contes pové
(Tsavosavo dia pové)
n°1
Texte en pové
|
Texte en pové
|
Ghuma baké Ndzambé Ndzambia kèlè
na Ndzambia Ngoko. Ndzambia Kèlè amaba Buanga Nda nika ba
Mungombaka Ndi wa pakagha, ndi waka kombagha Buanga émi
tsèpèlè Aboti mwane Kodio Mungombaka ghone aka wana
mutoba Mungombaka taka bota mwane muyèyè Ndi waka pakagha ndi
waka kombagha Buanga émi tsèpèlè, ina mwane
Yèlè. Ghénomba nomba ghi na ghone. Ndzambé
èna mika di tomba mwame ndzobu ta va tombe vanè. Edi ghé
disé na woko. Ndaka pakagha, nda ka kombgha. Tsopa nawana Mungombaka
Ndi waka dyogho ivua mwa tataa Ghu opakè. Ndi Buanga ama bèndaka
mwèdi na « éka salagha wèni énè
ghédiu opaka na wana Mungombaka, ghé pume, ghélande wa,
ghésume na dongu ghonè ! » Wana Mungombaka ndi waka ivuagha
édi ghu opakè, taa aka syinga. Ta waka diogho. Wopa, wopa Wana
Mungombaka n'éndzangè, wana ghétsopé ngono, mukabu
ta mydyéngé. Aka tsopa ngonodyè, aka ghunya. Aka tsopa
ngonodyè, aka ghunya, aka tsopa ngonodyè, aka ghunya, aka tsopa
aka ghunya Ina odi bangola, ghuma buwa ngonodyè. Vama mana wa
opakè, tawaka diu na ghu pangè, téma kudakèdi
ghéghoma ghyèdi éna na mydiéngé
mitévo. Woko ta byngonu ngonu yèlèlè, bia
téta téta. « Dyé okiniki tsopa ngonudi
étsini ya ? » Edi èna m'andino nuna kaliki mèni
» « M'ondé ghu dungé, omwène ghone »
Ena mèni miniki ghu tsopa ngonudi. T'éma nikaka èdi. Ndaka
dioghu ngé, ngé, ngé. Edi opaka, opaka, téma
sémbu'èkè motuè, ndzi boo Aoku ta « kusu
kusu. O wa mughènda, nga mudigha ? » « Ena onde mèni
Yèlè, mi mwa ndzambè. Midikié opaka na wana tata.
Ndi mine dimbaniki » Ena dyaka diséve. One ndi Ghébolubolu
sala ghu pindi'a ndzombi na ndzombi. « Ino indza ? » Ena «
iname Yélé » Ena « misaka ivuagha na
Yèlè, ta Pinaya. Pinaya onde mughadyame. » Idi ghone
mukabu mukwélé, ndzobu yotso t lééka, na tate
motso. Ghébolubu ghi ta paghu'anyama di osi motso. Ghuma oku
Yèlè ndongia iydi na tatidi, vamabaka akamba, taka dyadidya
ghépélèghya Ghébolubolughi na nga. Eka bagha
ghébolubulu ghika dya, « Pinaya dyame na midyaku mi ghone »,
ta Yèlè aka kabèdi niongu na ghéngamba ghia mambame
na nga. Taka mina byotso. Osione éma lakèdi, ta kèna
koku di gu ndoty : « téma wèni ondé
ghédungé. Ma oma kalu diu ghu opake. Ka mughèsa, vamiba
nudiu ghu opake, nda bènda wèni na doduma ghu mambame,
ovéngaka édi tavane. Ongèna ndziyè. » Na
ghésokoghi, Ghébolubolu èna oka ghu opake. Ta wakaa diu.
Wopa, wopa, wopa, ta waka mana, ta waka tuba tsudyè. Ghébolubolu
èna oka ghu buélake. Téka laghagha wa ghu mambamè,
ta Yèlè tondi, Ghébolubolu ghéka landèdy. Ta
waka nika. Téma kèngesak'édi éna, ta bidolidolibi
indi. Taka tolo, taka kata ghu tsandii'di. Ta waka nika. Tsudi ambaka
ambaka, aka aka. Ndi waka laka. Na ghésokighi, Ghébolubolu
ghédi na pindiè, Yèlè ghu opakè. Vandza na
ghu odyè, téma dutaka èdi édyè na ta
ghébola ghya dodi nga ghu édyè, ta ndzi ya ombu boo. Taka
diu. Vandza na ghu ombuè mukubu myéngé. Wana vane busa na
kiindii wotso. Ndaka buélidigha yidi na tatidi. Ghombua Buanga mukubu
ta biaka, ghombua Mungombaka mukabu ta bighongo bia konia. Mungombaka
kambo. Ndaka bèndagha wanidi èna mughèsa mukabu ghu opake.
Na ghésokighi ndi waka diogho. Muèdi wa kuuwè
ghé tsopé ngono. Vama mana wa opakè, waka diu ghu tuba
tsudiè, éna «ma misi tsopaka ngono. Miniki ghu tsopa ngono
di ! » Ndaka nikagha. Opaka, opaka, ndzii boo. Atombe motsè
éna ta vindzi ya viatsèlè iindii. Ndaka diogho. Aoku ta
« oowagho ? » « Ena mèni Munungé mwa
Ndzambé na Mungombaka. Midikié opaka ndi minedimbanikiè.
» « Pinaya ! » Ena « iname esaba Pinaya »
Nakambagha tsudyè. Ta kaba Ghébolubolu vitsunu. Edi
mwènè nyongu aka aka tsèèè.
Ghébolubolu ghésama diadia. « Osama lungu, osama lungu, anga
nika na ghéku, anga nika mukolua mbèmbè ».
Walédé. Na ghésokighi, Ghébolubolu taghéka
diu ghu vagha kè. Tsèsidi bomaka bomaka. Taka dia kaba mwa
munungé. N'édzangè aka kaba munugé ta
vipèlia tsèliè. Wana mubékwè ghu dyiombo
dya Bibolublu biè. « Ghébolubolu ona otambia. Vamiba mima
kata wèni na ghéghobughia ghésibughiè, isi okoku wa
kinda wèni na niu, niu na tsongi, ghabé. » Na dikoludi taa
wakaa diu.Téma vandzaka wa éna, Bibolubolu di wana « tsulu
mutu, tsulu mutu » « Nuény moto egho, émi mighua mia
mè mia ghu mubékwè ! » Viti yotso ta ndungu na
misomba. Waka di niètua édi, nuè, nuè , nuè,
nuè, taa akaba. Momidi adioku oghomuè, éna « isi ma
mwano asa koku mèni, avu amio mèny t'éva !»
Bibolubolu nèdi akakakaka. « Nuéghidiani mèni ta
biépabié ! » Vama maka waka wa, taka tolu biépabi
toluku, toluku, taka diu na bio ghu tsombua ndziyè. Kilokili kwatsa,
kilikili kwatsa, kokaté ! Ta Mungombaka tédi « Téma
wèni osakokughu ndongidi na ? » Bibolubolubi ta ghimaka «
iiii. » Asam longu, asama longu, anga nika na mukolua
mbèmbè. Ndi waka diogho ama mana bènda woko na « tu
dioki. » N'évitiène, ta kokudi aka dia ghu ndoti indi,
« vami ba nu diu ghu buélake ghényongi ghu mambamè
nga Ghébolubàolu. » Téma dioku wa éna, taka
land'èdi indi. « Asama longu, asama longu, asama longu, anga nika
na ghésima, na mukolua mbèmbè. Asama bua dodi nga
mukèdi. » Tawaka nika na ghombuè. Ene evitiè,
éna midio ta ghu opake. Téma kèngesakèdi éna
ta vibolo via tsèly na tudoli tuatsèli. Ta'nika. Ndy poo. «
Ma éva ta ombua tata ». Ema vandzèdi éna ta mikolumia
mbèmmbidi n'èdi miaa, téndele, tendele, tendele, tendele,
tendele. « yaya dio ! yayadio ! yayadio ! » Viatsèli ta
nèkua, taka ditsotso, wotso nèkua, nèkua, nèkua,
nèkua, nèkua. Téma nèkua wa oma sala va
mutémè, sui.
|
Il y avait Ndzambé. Ndzambé de Kélé
et celui de Ngoko. Ndzmbé de Kèlè avait
épousé Buanga et ensuite Munugé. Ils vécurent.
Buanga eut une grossesse et accoucha un enfant qu'ils nommèrent Kodio.
Munungé, elle, avait six enfants. Elle enfant Muyèyè.
Ils vécurent. Buanga eut encore une autre grossesse, elle enfanta
Yèlè. Une très belle fille. Ndzambé construisit
à sa fille une maison au sommet d'une colline. Elle ne devait pas
habiter avec les autres. Ils vécurent. Les enfants des Mungombaka ses
frères et soeurs l'appelèrent pour aller pêcher. Mais
Buanga avait interdit à sa fille d'aller à la pêche avec
les enfants de sa rivale, de sortir, de suivre, de descendre la colline. Les
enfants de sa rivale vinrent la rechercher et elle accepta. Ils partirent
à la pêche. Ses frères et soeurs plus rusés, lui
dirent de n'attraper que des mormyre et de laisser les silures. Chaque fois
qu'elle en trouvait, elle le remettait dans l'eau. La rivière
s'appelait Bangola car il y avait beaucoup de silures. Quand ils finirent de
pêcher, ils s'installèrent pour nettoyer le poisson. Quand elle
renversa le contenu de sa corbeille, il n'y avait que des mormyres et les
autres n'avaient que des silures. « Pourquoi n'as-tu pas pris des silures
demanda la plus âgée ? » Elle répondit : « vous
m'y avez interdit » « Tu es une idiote, tant pis pour toi ! Elle
retourna pêcher les silures. Elle se mit à pêcher, mais
quand elle leva sa tête, la piste avait disparu. Elle entendit quelqu'un
toussé qui posa la question « On dirait une
étrangère, une amie ? » Elle répondit : « c'est
moi Yèlè, je suis la fille de Ndzambé. Je suis venue
pêcher avec mes frères. Mais je me suis égarée.
» Il lui dit de venir s'asseoir, c'était Ghébolubolu qui
était resté en forêt. « comment t'appelles-tu ?
» Elle répondit : « je m'appelle Yèlè. »
Il lui dit «je ne t'appellerai pas par ton nom, mais Pinaya, tu es ma
femme. » Sa mère était en veuvage, toute la
maisonnée pleurait ainsi que son père. Ghébolubolu
faisait la chasse tous les jours. Comme Yèlè avait
été bien conseillée par son père, quand elle
préparait, elle remplissait l'assiette de son mari. Quand il demandait
«pinaya vient me donner à manger », elle lui remettait toute
la marmite qu'il avalait entièrement. Un jour Yèlè fit
un songe, c'était sa grand-mère : « tu es une idiote. On
t'avait interdit d'aller à la pêche. Demain, quand vous irez
à la pêche, s'il te demande de plonger avec lui, il ne faut pas le
faire. Tu verras la route qui mène à ton village. » Le
matin, Ghébolubolu lui demanda de l'accompagner à la pêche.
Elle accepta. A la fin de la partie, ils nettoyèrent le poisson.
Ghébolubolu l'invita prendre un bain. Dès qu'ils plongeaient,
elle remontait à la surface et Ghébolubolu la suivait.
Lorsqu'elle jeta un coup d'oeil à côté, elle aperçut
de l'argent. Elle ramassa et l'attacha sur son pagne. Puis il retourna. Elle
fit la cuisine et mangea puis dormirent. Le matin, Ghébolubolu partit
aux champs et Yèlè à la pêche. Arrivée
à la rivière, elle leva sa tête et aperçut un coffre
d'argent et le chemin du village apparut. Elle prit le chemin du village.
Arrivé au village, ses parents l'embrassèrent en pleurant qu'elle
baigna. Chez Buanga, les gens mangeaient de la viande, alors que chez sa
rivale c'était des tubercules de manioc. Mungombaka se fâcha.
Elle intima l'ordre à ses enfants d'aller à la pêche le
lendemain matin. Le matin, ils partirent à la pêche. Sa fille
aînée n'attrapait pas les silures. Quand ils finirent la partie de
pêche et passèrent nettoyer le poisson, elle s'exclama : «
mais je n'ai de silures, je vais retourner en pêcher ! » Elle
retourna et se mit à pêcher. Mais la route du village disparut.
Elle prit un petit chemin. Elle entendit quelqu'un tousser : « Qui
est-ce ? » Elle répondit : « C'est moi Munungé, la
fille de Ndzambé. Après la partie de pêche, je me suis
égarée. » « Pinaya », dit Ghébolubolu. Elle
répondit : « je n'appelle Pinaya. Elle fit la cuisine et donna
à Ghébolubolu peu de poisson et mangea toute la marmite.
Ghébolubolu avait encore faim. « Elle n'a pas été
conseillée, elle ne l'a pas été, elle retournera avec le
coquillage d'un escargot. » Ils dormirent. Le matin, Ghébolubolu
partit à la chasse et ramena plusieurs gazelles qu'il remit à
Munungé. Cette dernière les fit cuire et servit un peu à
Ghébolubolu et mangea la reste. Il y avait une cérémonie
prévue dans les villages des Bibolubolu. « Quand nous irons, lui
dit Ghébolubolu, même si on te pince avec un objet pointu, il ne
faut crier. » Le soir ils se rendirent à la
cérémonie. Dès qu'ils arrivèrent, les autres
crièrent : « l'odeur de l'homme, l'odeur de l'homme » Il
répondit «il n'y a d'homme ici, ce sont mes bagages de la
cérémonie » Ils dansèrent toute la nuit. Mais ils
venaient chaque fois pincer le sac de Ghébolubolu, n'en pouvant plus,
elle se mit à crier. Son mari eut peur. «Mais cette enfant ne me
comprend pas, elle sera mangée. » Les autres la mangèrent.
« Conservez-moi les os » Quand ils finirent de manger, il ramassa
tous les os et partit au bout du village pour rassembler les os. Sa femme
reprit sa forme et lui dit «vraiment pourquoi ne comprends-tu jamais les
conseils que l'on donne ? » Les autres bibolubolu crièrent « i
i i. Elle n'a pas été conseillée, elle n'a pas
été conseillée. Elle retournera avec des coquillages
d'escargots. » Ils partirent après avoir pris congé des
autres. Cette nuit-là, sa grand-mère vint en songe lui dire
«quand vous irez vous laver à la rivière, évite de
plonger sous l'eau comme Ghébolubolu » Quand ils partirent, elle
plongea. « Elle n'a été conseillée, elle n'a
été conseillée, elle retournera avec un défaut,
avec des coquillages d'escargots. » Ils repartirent au village. Ce
jour-là, elle partit à la pêche. Elle aperçut un
petit coffre avec peu argent. Elle ramassa et retourna au village. La route
réapparut devant elle «mais c'est le chemin qui mène au
village de mon père » Quand elle arriva au village, les coquillages
lui poussèrent sur le corps. Chaque fois qu'un membre de sa famille
venait s'enquérir de sa situation, c'était pour prendre un
coquillage. Jusqu'à ce que celui situé sur le coeur lui fit
arracher, et elle mourut
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Narrateur : Ndzouba, village : ngongui, clan
miuvo
A travers ce conte, nous relevons que la jalousie peut
conduire à des situation qui causent la perte de celui qui est en
victime. Ce qui est frappant ici, c'est la présence de
Ghéobolubolu, cette espèce d'ogre, l'homme resté en
forêt, dont la transformation ne s'était pas encore totalement
effectuée. La forêt sous certains angles serait le contraire de
l'espace humanisé, mais donneuse de leçons quand même.
Conte n°2
Texte en pové
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Texte en français
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Ghuma baké Ndzambi'a Kèlè na Ndzambi'a
ngoku. Nda baka Buanga wana Munungé. Nda botaka mua
ébaghè Kuaki, Ndzambi'a Kèlè nda botake mua
mughètu Yèlè. Ndi waka pakagha ndi waka kombagha. Wane
walongughi. Ona ndzambi'a Kèlè èna tata mitsoghidianiki,
midio bane. « Mughètu idze ? » « Mua tata Ndzambi'a
Ngoku. Mika tondu'é muèdione. » Ndaka diogho na
makotamè. Nd'aka vandzagha : watu wotso mioo : na wa Kudu, na wa Bisibo,
na wa ndzègho, na wa Muduma, ta ghu ba mua Ndzambé. Na makotama.
Ndzambi'a tandu ndzuuu, éna « muane misamia makotamè, oka
tondu indza ? » Yèlè akèngisi Ghésibo
éna « asanga diadiadzi mèni ghioma » Akèngisi
Muduma éna « makèi matsosodi bughudi bumandi »
Akèngisi Kudu éna « asa makoko, asanga tsua mèni
bighoni » Akèngisi mua Ndzambé éna « mitondi
ndo, mika ba ndi nèdi » Ta mwa Ndzambé aka kaba
makotamè. Ta waka diu na ghombu'a Ndzambé, samba, samba, adiki
na mughadidi, adiki na mughadidi, adiki na mughadidi. Mukabu mubéku'a
nyèmbiè, mukabu bikalo. Na ghésokighi èna
véghi dia mèni na ghonde tata. Naka véghidiak'édi
kwanga na ghu muétiè. Ndi waka disagha ghu makangè.
Yèlè èna « otondi mèni ta ghu
péliè béla ?» Kuaki éna « mitondoki
wèni ta ghu péliè » Yèlè èna
« wèni ghu dia na ghombu'a mè tava malubakamè, osia
mbuwa musongè, oku mbuwéné éloti, onga diaka,
ovéngaka mèni » Ndi wakagha nagha. Isione, mbuu na kiii,
mikèdi kèdi na di, dii, kèdi, kèdi. Mbuu maviti
manaii ta éka nogho. Evitiamutanio éna midioii èna mugha
diamè, ta mbu'éma kéka. Ndaka diogho. Vandza'a ghombua
mughadidi, mukabu ta bisinga, ombu ghèyi, isi na taba, isi na tsoso.
Mukabu ta okondia tsapalè. « Isi ombu wadioki na gho ? »
Ndaka tukagha ébangè, nda kakagha mukuate ghu ékondi'a
tsapalè ko !mukuaté ngi, ngi, ngi. Aoku ta ékondi eu, eu,
eu. Oka béma. Edi vane ndzuuu, éka sémbu'èdi
motsu'éna ta milongi'a mioo. Na bibotubi, midzalimiè, na
ghoyidiè, na waghadiè, na wanè, na tatadiè.
« O tatato, mwalèngo na muyaya (2 fois) Ndzoku
mamuna ovèngo na muyaya Isidi kondongo na muyaya Ee tatato, osambu kaka
tatato, Na diombu maso » « osambu tondu dia va
malubakamè » Midzalimi loti wane loti. « O mudzaliato, mwa
lèngo, na muyaya Ndzoku mamuna ovèngo namuyaya Isidi kondongo na
muyaya (2 fois) O mudzaliato osambu kaka tata, diambu dia maso. »
Mindzalia'waghètué wadi « O mulumiamo na muyaya, momia
lèngo na muyaya. Asambu kaka tata. » Taka kèngesa
Yèlè akadiu ama dimbu èdi. « E monyato, na mayaya,
osambu kaka tata » Tata dia Yèlè di loti « O ghoya ta
na muyaya, e ghoyato, osambu kaka mèniè. » Taka
lakidi'édi mukongulu, ta ghiépaghi ghu mbadi indi. Téma
land'édi éna, ta ngiladi tèlè, tèlè,
tèlè. Ema disaghèdi, éna tama kulugh'édi
ghétuka tuka.
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Il y avait Ndzambé de Kèlè et
Ndzambé de Ngoku. Celui de Ngoku épousa Munungé qui
enfant un garçon au nom de Kuaki. Celui de Kèlè eut pour
enfant une fille qu'il nomma Yèlè. Ils vécurent. Les
enfants grandirent. Celui de Kèlè dit son père «je
voudrais me marier » « Avec qui ? , lui demanda son père.
» Avec la fille de ton frère Ndzambé, lui
répondit-il. » Il partit avec la dot. Il arriva au village de
celle qu'il voulait épouser. Il trouva plusieurs prétendants :
Tortue, Antilope, Panthère, chacun avec sa dot. Ndzambé pensif
demanda à sa fille : « ma fille je ne peux accepter la dot, qui
veux-tu épouser ? » Yèlè en observant Antilope dit
«il ne peut travailler » Elle observa Muduma et «il mangera
tous les oeufs des poules de mon père » Elle regarda Tortue et dit
«il n'a pas d'épaules pour porter les fagots de bois » Elle
regarda le fils de Ndzambé et dit «c'est lui que je vais
épouser » Et le fils de Ndzambé remit la dot à son
père. Il l'amena dans le village de son père et la
présenta au village, tous furent fort heureux et l'accueillir avec joie
et danse. Le matin, l'épouse de Kuaki demanda à son
époux de l'accompagner au bout du village afin car elle voulait repartir
chez son père. Arrivés au bout du village, ils s'assirent sur
des racines d'arbres et Buanga demanda : «est-ce que tu m'aimes pour de
vrai ? ». Il répondit : «oui je t'aime pour de vrai »
Alors Yèlè lui dit «tu ne viendras chez moi qu'au cours de
la première pluie, si tu ne peux venir attend moi dans ton village.
» Ils se dirent aurevoir. Quelque temps après, il plut pendant
trois jours, au quatrième jour, la pluie cessa. Et Kuaki partit chez sa
femme. Quelle ne fut pas la surprise : le village avait été
abondonné, même pas un animal domestique en vu, mais seulement le
poteau central du corps de garde. « N'y a-t-il personne ici, cria t-il ?
» Il s'assit à côté du poteau et y accrocha son
couteau. Il entendit une voie sortir se plaindre de douleur. Tout pensif, il
leva sa tête et aperçut sa belle-famille alignée.
«O notre père, mwalèngo avec la négligence (2 fois)
L'éléphant avait cassé l'movengui avec la
négligence. Même s'il est tordu c'est à cause de la
négligence. O notre père, si tu n'avais pas blessé notre
grand-père avec ton couteau, tu nous as oubliés. Tu avais
refusé de venir dès la première pluie » Les
beaux-frères passèrent à leur tour. « O notre
beau-frère, le négligeant, l'éléphant avait
cassé l'movengui, il est tordu à cause de la négligence
» Les belles-soeurs passèrent à leur tour. «O notre
mari, le négligeant, si tu n'avais pas blessé notre père
avec ton couteau. » Il regarda Yèlè passer avec ses soeurs
: « o mon mari, si tu n'avais pas blessé mon père »
Le père de Yèlè passa à son tour. « O mon
gendre le négligeant, si tu n'avais pas blesser. » Il lui
présenta la partie blessée, l'os du tibia était
complètement ouvert. Il suivit sa belle-famille qui se transforma en
termitières. Lui aussi se transforma en termitière.
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Narrateur : Ndzouba, village Ngongui, clan
Muivo
Le Pové a toujours pris pour référents
la forêt pour éduquer les jeunes, pour étayer une
pensée. Dans ce conte, la leçon à tirer est que la
ponctualité nous épargne bien de désagréments.
Les corpus des différents acteurs
Le fait est le juge de la théorie
Etat .
Anonyme : un technicien de Leroy-Gabon.
La Province de L'Ogooué-Lolo offre un avantage
particulier par rapport à l'okoumé. Cet arbre
n'est exploitable ailleurs qu'après 40 à 50 ans.
Ici il suffit de 20 ans pour que cela se fasse, en plus
à l'état naturel. Les habitants des villages situés entre
Koula-Moutou et la le village la Lolo n'ont pas à
s'inquiéter, dans 5 ans nous reviendrons pour
l'exploitation. Il y a en effet une partie de bois qui n'étaient pas
mature quand nous exploitions la zone.
Je ne peux vous remettre que les documents officiels
c'est-à-dire ceux qui sont publiés dans notre revue. Vous savez,
je protège mon bout de pain. Les histoires des permis peuvent causer mon
licenciement de cette société. Les hommes politiques
détenteurs de permis, quand ils vont lire ton document, vont appeler mon
chef et ce sera la fin de ma carrière. Ne dit surtout pas que je veux
pas t'aider mais j'ai une famille à nourrir et les enjeux ici se
chiffrent à des milliards de francs cfa. Alors je te prie de
m'excuser.
Les forestiers
Milodi, 75 ans, village Moutouyèni, clan
Mitsévo
Texte en pové
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Texte en français
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Mwamè amasombaka permyè ya coupe familiale.
Leroy-Gabon ndoka ténagha miétimyè yngya tu sabaa dodya
buwa ghua somba bia mytangynymyè. Mwamè ghu bua permyè
mughènyè. Mysamy bènda wèny ynydy. Ndy watua
polytkyè wa bèlykyèdy, mysakoko Piindiia lèlya
kalè émabaké bybando bybando, ndzobo na ndzobo.
Miéti myè mysama baka myka sombudiu. Lèlo wana
sombidiaka ny miétimyè. Onde na dody ta oka somba,
myghèlymyè léngé. Waka sombydya piindii mwa
Mouboundzè na mwa ndama na Yoni.
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Mon enfant est détenteur d'un permis de coupe familiale.
Leroy-Gabon l'exploite parce que nous ne pouvons acheter des engins. Mais mon
fils a dû bataillé fort pour acheter ce permis. Mais les hommes
politiques causent du tord aux autres. La forêt d'avant était la
propriété de tel clan, de tel lignage. Le bois ne faisait pas
l'objet de vente. Aujourd'hui, celui qui a de l'argent peut acheter les
essences. Et les interdits sont mis entre parenthèses. Ce sont les
hommes politiques qui vendent la forêt.
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Un forestier français travaillant dans une
société de la place
(Koula Moutou)
Les textes qui organisent l'exploitation forestière
sont clairs. Si je remplis les conditions pour obtenir tel ou tel type de
permis, j'exploite la forêt. Si les populations réclament des
choses, des actions nous ne sommes pas obligés de répondre
favorablement, nous le faisons pour éviter des perturbations dans
l'exploitation des essences. De toutes les façons nous payons des
impôts et l'Etat doit les utiliser pour répondre aux attentes des
populations, c'est tout.
Vous savez que la forêt rapporte de l'argent, nous
payons ce que nous payons en impôts, en salaires, en construction de
routes utilisées aujourd'hui par tout le monde.
Un technicien du Siindiicat des Forestiers (SYNFOGA)
Plusieurs zones sont vides d'hommes et par conséquent il
n'y a pas de conflit. les sociétés exploitent sans
problèmes les zones dans lesquelles elles sont installées.
Cependant là où les populations sont
installées, il n'y a pas conflits en tant que tel, mais des petits
malentendus. C'est vrai qu'il y a des anciens villages, mais ces gens sont
partis de ces zones depuis. D'après ce qui nous a été dit
par les prètres, les populations partaient de Koula-Motou pour mimongo
en pleine forêt, ce qui fait des centaines de kilomètres à
parcourir. Il y a certainement le souvenir des campements qui hantent la
mémoire des vieux. Ce parcours ne fait plus de nos jours, ils passent
tous par Mimongo.
On ne peut vraiment pas se fier aux cartes établies
par les Eaux et Forêts
Un forestier français, SBL
(Koula-Moutou)
Les épouses de deux de nos ouvriers étaient
allées en forêt pour se ravitailler. Paraît-il que cette
partie de la forêt est interdite aux femmes particulièrement, en
fait aux non initiés.
Vous savez chacun à son interprétation de ces
choses. Ce qui nous avait surpris le plus surpris, ce qu'elles sont mortes au
même moment avaient-elles consommé une eau polluée ou
quelque chose de ce genre.
Les interdits et autres considérations, c'est bien
mais le pays doit vivre, doit de développer. Les interdits, ça ne
développe pas un pays. Ce qui nous étonne dans cette affaire
c'est que nous n'exploitons qu'un nombre limité d'essence et nous sommes
de passage, ils le savent tous, mais ils nous traitent de voleur et leurs
frères qui des permis de coupe, ces hommes politiques ne sont-ils pas
des voleurs ? Ils nous arrivent parfois de construire des écoles dans
des villages, nous distribuons du gas-oil aux populations, nous soignons,
évacuons sur Koula Moutou au passage des malades, sans oublier la route
qui sert à tout le monde et les ponts aussi. Chacun de nous a son propre
rapporte avec la forêt. L'atitude du Noir est ambiguë : la
forêt rapporte de l'argent à certains d'entre eux mais ils parlent
de forêt interdite.
Dans ce cas le sacré commence où et
s'arrête où ? Et à qui s'adresse t-il ? Il faut dire une
chose, les fables et les légendes, c'est bien pour la mémoire
mais l'économie n'en a pas besoin, les enjeux ici se chiffrent à
plusieurs centaines de milliards.
Un forestier français travaillant à la
Sorga/Lutexfo
(Koula-Moutou)
Avant de nous installer quelque part nous discutons avec les
populations autochtones, notamment avec les Chefs du village et les notables.
L'objectif visé est de trouver un consensus par rapports aux
éventuels mal entendus, et ce n'est pas ce qui manque d'ailleurs. Nous
donnons de l'argent, du gas-oil parfois une tronçonneuse pour l'abattage
de leurs plantations.
Vous savez, on parle de 5 km qui appartiennent aux villageois,
mais pour le villageois cette distance n'a de sens étant donné
que le village englobe aussi bien cet espace habité, mais aussi les
anciens villages, les anciennes plantations. Les distances peuvent aller
jusqu'à trente à quarante kilomètres selon les migrations.
Ils vous montreront toujours une tombe, un atangatier qui était la
propriété de son arrière-arrière grand-père.
Le droit c'est quelque chose, mais la réalité sur le terrain en
est un autre.
Nous sommes installés au Gabon depuis fort longtemps
et ces choses ne nous échappent pas, alors nous négocions, chacun
gagne quelque chose. Quand on nous signale qu'il y a une forêt interdite,
nous cherchons les gestionnaires des fétiches et voyons avec lui la
possibilité de la déplacer, la compensation c'est l'embauche d'un
fils du village, l'argent versé, etc.
Ngoyi, 33 ans, village Muéla pové, clan Muivo
Texte en pové
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Texte en français
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Miingé mambunè mandé ma lélia
kalè. Lélya kalè, vèngè dyè
ghé téné, pasi lèlo ta ghwangoko, ngiladi punduku,
bikombobi vadoko. Myka ghwanga ngumydyè na vèngydyè. Tu
mynda du na ? Tsèngi éndé na mwa mwa. Ndi mikyndagha
malaghumè ta va tsya ovèngyè, va tsya oghumè.
Masyny ma mitanganimè myka podagha bylongubiato bynde ghu
piindiiè omènia na bynge bylongu bynde paka ghu kunduake. Tuka
bwagha dolydy ndy tsèngyé bévyky Waka tuba ndziyè,
ta waghétuè wadyaka dokyma ébumua pové.
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Certaines choses sont du temps passé. Avant, movengui
on ne le coupait pas, mais aujourd'hui, les cimetières sont
profanés parce que la route doit passer. Je coupe les okoumé
avec les movengui. Que pouvons-nous faire d'autre ? Le monde est
foutu. Mais je fais les offrandes aux morts sous des movengui et des
fromagers. Les engins des Blancs piétinent nos médicaments sur
leur passage. Tu sais que certaines plantes sont difficiles à trouver.
Nous gagnons de l'argent mais le monde est bouleversé. Quand ils font
des routes, les femmes viennent voir nos secrets.
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Moulégha, 48 ans, village Miboba, clan Sima Erungi
Texte en pové
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Texte en français
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Ambwé éna myghèlymè éta
paka. Lèlya kalè ghuma baké na myghèly mya buwa.
Ghélé na mughétu ghu piindii, ghé nyaké ghu
mamba, ghu tsya mwété, byotso bynè tana mydybumyè.
Mitangani mydya wana myghély myano mysaba nambu. Vama baka my
sombaka permyè, wiingé wama baké kémaka, yngya
piindii asaka sombudiughu, ghondé na myghèlè.
Omènia mughélé aka kaba moto dolè ?
Mughèlè taka kondza ndziya ? Ndo ghwanga ngumé ta
sombidya éma ta oka bua dolè. Toka tonga ndzua lova, ta oka somba
bilongu bia bogha moto. Mynènya na ghé tédya
mytangynymy bévè, ta mwa mwa. Piindii yato, oka téna oka
kolégha. Tu mènia na mitanganimyè ndy wande na
masynymè. Eka bévydya éto ndy éka
téna wa dyubadyè, abydyè. Vama baka SBL, Leroy-Gabon waka
dya ghono ta na wadyandzya.
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Les interdits sont difficiles à comprendre. Avant, il y
avait beaucoup d'interdits. Il était interdit d'avoir des rapports
sexuels en forêt, de faire ses besoins dans une rivière, sous un
arbre ; tout cela était géré par des interdits. Quand les
Blancs sont arrivés, ils nous ont fait comprendre que nos interdits
n'étaient fondés. Quand `'j'avais acheté'' le permis de
coupe familiale, tout le monde était étonné parce que la
forêt ne se vend pas c'est interdit. Les interdits ne procurent pas de
l'argent, ils ne font pas des routes. Mais si tu abats un okoumé et que
tu le vendes, tu gagnes de l'argent tu peux construire une maison et acheter
des médicaments. Je sais que les Blancs abattent les arbres en
désordre. La forêt nous appartient, il faut le faire avec
parcimonie. Nous savons que ce sont les Blancs qui ont les moyens. Ce que nous
désapprouvons ce sont leurs méthodes, ils coupent le bois
n'importe comment, ils viennent ici avec leurs travailleurs.
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Un cadre de nationalité Camerounaise, clan Essametok
(Leroy-Gabon Koula Moutou)
Nous avons effectivement constaté des choses par
très claires, des choses bizarres. Un arbre qui semble vous parler, des
femmes qui meurent, parce que paraît-il, elles auraient découvert
des fétiches cachés dans la forêt, la pratique des
forêts sacrées où il est interdit d'y
pénétrer. Vous savez ce qui nous intéresse ce sont
quelques essences, et non toute la forêt. Le Gabon a besoin d'argent pour
son développement, et le bois rapporte de l'argent utile pour atteindre
cet objectif.
Nous gérons la forêt à travers une
politique rigoureuse du choix des arbres à couper, notamment les
dimensions des essences. Les travailleurs font parfois la chasse et nous
sanctionnons que nous découvrons la pratique.
Nous sommes des Africains et la croyance à telle ou
telle entité nous colle à la peau. Quand nous constatons des
choses complètement irrationnelles, nous suggérons aux
Occidentaux de négocier avec les autochtones. Il peut s'agir des
retombées de l'exploitation, nous donnons parfois du gas-oil, nous
administrons parfois des soins médicaux etc. Mais les interdits de la
forêt sont difficilement compréhensibles, car nous faisons
toujours l'effort de ne pas nous laisser submerger par ces
considérations. D'autre part ces villageois sont quand même nos
parents et les aider nous fait énormément plaisir.
Nguéma Domingo (Equato-guinéen), abatteur, clan
Yemandzime
(Leroy-Gabon, Koula-Moutou)
Un jour j'abattais un arbre et j'ai seulement entendu
«euh, euh ». J'avais très peur. Après là, les
poules sont sorties, les coqs aussi, ils se sont placés autour de
l'arbre. Je regardais ça de loin. Alors là je me suis enfui.
En arrivant chez le patron le soir, je l'ai expliqué
le problème, mais il ne me croyait pas, il m'avait traité de
menteur. Le lendemain matin, il m'a accompagné, il a seulement dit
« tcho c'est quoi ça, des caca de poules en pleines forêt
». J'ai dit chef « tu vois les miracles, je ne suis qu'un pauvre
étrangers, les bilobe ont leurs fétiches, moi le fang
j'ai mes fétiches aussi, mais l'histoire c'es fort. Le Blanc me dit
« c'est les caca des poules de la brousse. »
Il a pris la scie, dès qu'il voulait couper comme
ça la lame s'est coincé, on a passé toute la
journée là à vouloir enlever la scie, mais pas moyen.
Vraiment les choses des gens d'ici c'est fort ! L'esprit de l'arbre ne voulait
pas laisser la scie. Un gars d'ici est venu parler dans sa langue, parler,
palet, après la scie est seulement quittée. On a continué
à travailler. Le Blanc était seulement bouche bée.
Moi j'abats parfois 20 okoumés par jour, tu sais que
ce bois n'est pas dure et puis y en a beaucoup dans votre forêt ici.
Depuis ma naissance, je n'ai jamais vu beaucoup d'okoumés comme
ça. Que des gros, que des gros. Les autres bois ne sont beaucoup, je
peux couper parfois 10 autres bois par jour. C'est tout.
Villageois forestiers
Doumou, 55 ans village moutouyèni, lignage
Mitsévo
Tous les matins avant d'aller faire mon travail, je fais ma
prière pour mes ancêtres, parce que l'animal qui me protège
c'est le perroquet, et le perroquet vit en forêt. Donc avant d'aller en
forêt faire mon travail, je demande à mon père et à
ma mère de me protéger contre les mauvaises choses de la
forêt.
Quand j'abats certains arbres tel que le movengui, je lui
parle, je lui demande pardon parce qu'avant on ne coupait pas cet arbre
là. Je ne peux pas te dire ce que je lui dis, c'est un secret, tu sais
l'arbre est plus grand que l'homme. Tu as d'abord les arbres, les animaux et
enfin les hommes. Tu vois que l'arbre et l'animal ont besoin de l'homme pour
vivre ? Non. Pour se soigner l'homme a besoin d'eux, mais jamais le contraire.
Un jour j'avais oublié de faire ma prière, mais mon père
était venu me gronder en rêve.
L'homme n'est pas supérieur à la forêt,
mais la forêt est plus forte que l'homme. L'homme vient en
dernière position après les autres choses que Dieu a
créées, voilà pourquoi nous respectons les arbres que nous
abattons.
Mbèmbo Maurice, village Mouyèni, détenteur
d'un permis spécial, clan Muivo
(Koula-Motou)
Il est vrai que je détiens un permis de coupe
spécial, mais je ne couperai pas le bois n'importe comment sans
l'autorisation de mon grand-père, gardien de ces lieux. Il ne faut pas
blaguer avec ces choses là, sinon c'est un accident ou avec l'argent
obtenu je ne ferai rien. Tu sais les forestiers blancs, ici, vont à
l'église, pourquoi faire ? Il y a même un chrétien blanc
qui prie tous les matins avant le debut du travail pour qu'il n'y ait
d'accident, pour que les forces du mal qui habite la forêt ne causent des
accidents.
J'ai grandi ici, j'y ai fait mes études, je suis
initié au bwété, au mwélyè, enfin a toutes
nos choses. Je sais de quoi je parle.
Un jour par exemple mon père était tombé
malade et j'étais allé chercher des médicaments en brousse
pour le soigner. Je n'avais pas pu retrouver l'arbre qui m'intéressait,
le lendemain, je l'avais retrouvé et avec mes empreintes autour. Ce sont
là des miracles. Il y a des arbres qui disparaissent et
réapparaissent. J'ai travaillé comme aide abatteur et je vivais
la même chose et chaque fois mon père (l'abatteur) me disait
«on verra ça demain ». La forêt que tu vois là
cache des choses. Parfois l'arbre te parle comme ça, une voie de l'homme
sort de dedans de l'arbre. Il faut poser la question aux abatteurs, ils te
diront ce que je te dis là.
Ce qui m'énerve ce que les Blancs prennent des grandes
surfances avec la complicité des hommes politiques, de toutes les
façons ils sont membres de ces sociétés (actionnaires).
L'Etat ne fait rien pour nous, on a que des petites surfaces. Et puis les
Blancs ne recrutent pas nos frères, ils viennent avec leurs ouvriers.
Dans nos villages, ils n'ont recruté que 10 enfants. Et quand il y a des
élections, on nous dit qu'on va faire vous faire ceci, on va vous faire
cela, et la fin on ne voit rien. Tsèngy yaa (le pays c'est pour
eux).
Villageois
Maniahou, 70 ans, village Moutouyèni, clan
Mitsévo
Texte en pové
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Texte en français
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Vama baka caterpillardyè dy dyaka na ghono, ta myka
bènda mutangynyè na otambia, nuka kondza ndzyiè ta
buèdy, ndy nuga téna mwétyo onde bangwone, oka
kèlagha ombwè. Mutanganyè ghu paghè èna
myka loté lotaka. Vama baka adyaka ghyoghydy na tsya
mwétyè ngè. Kanaghakéna ngè ta
wakèmbo. Numènia na mambu mandé tsèngè na
tsèngè. Enaté ma mwétyo osama kwaka. Téka
ténégha édy éna ta tsosody vua vua vua. Ta tabady
bèèè Wa ta ghu paghadyè. Tama baka ghé
takaghi ghélaghaka ghu caterpilard mbuoo. Mutangany ndzuuu, tamabaka
ayvuaka mèny. Ma èghydyany ombato onde vane. Mèny mysaka
sombydyaka ngomedyè ghu same na dodyè. Mwa mubondzé, na
mwa Ndama na Yoni wamaky sombydya mitanganimyè piindiiè.
|
Quand les Blancs étaient arrivés avec leurs
machines, je leur avais dit que la route était une bonne chose pour
nous. Mais ne faites pas passer la route par ici, car cet arbre protège
notre village. Le Blanc, avec les doutes, insista. Quand il était
arrivé avec sa chose sous l'arbre, il ne pouvait avancer, il se montra
incapable de continuer. Tu sais chaque peuple a ses histoires, ses interdits.
Tu constates toi-même que l'arbre n'est pas tombé. Dès
qu'il avait essayé, les poules et les coqs apparurent et les moutons
aussi. Ils insistèrent et une branche tomba sur l'engin. Après
réflexion, le Blanc vint me voir, je lui répondis que cet arbre
garde notre village. Je n'ai pas de permis de coupe familiale parce que les
enfants de Moubondzé, celui de Ndama et Yoni ont vendu la forêt la
forêt aux Blancs.
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Ndoumba Samuel chef du village Moutouyèni, 75 ans, clan
Mitsévo
Texte en pové
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Texte en français
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Tuma dyoku èma èna Gouvreneur na isi zeau et
forêt. Wana piindii éndé wa mytration. Ema
sombuduè ghé vovè. Piindiiato tava ngyma makusa mato.
Ndy mitanganimyè myka dyagha téna mwyétymyè kwanga
na ghu ngyma ndzodyato, na ghu mavoso mato, na ghu ndzanga dyato. Tu indaka du
na ?
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Nous étions partis voir le Gouverneur et l'inspection des
eaux et forêts. Ils nous avaient dit que la forêt vendue ne peut
faire l'objet d'aucune réclamation. Votre forêt est celle qui est
derrière vos cases. Mais nos bois qu'ils viennent couper sont
derrière nos maisons, dans nos jachères et même dans nos
lieux de cultes qui sont des forêts interdites.
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Dibama François, village Baniati, clan Ghambé
Texte en pové
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Texte en français
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Ghénanga ghéghy ghésamabaka ghéka
pèndu. Ndy vane béké mitanganimyè mydyaka, tamabaka
watubaka ndziyè. Waghétwa lèlo wasaka okoghu mambu. Ta
waka dy tolo mavaghamè, toloko toloko toloko. Ta waka nyka na ghu
ombwè. Wama baké ghébalé. Tsonu dyba dyloty, ghu
mutatwo, ta waka bè muvandzuè. Numènia na mambu
lèlya kalè masaka sovagha. Nyamby ndo mèghydya émo.
Mytanyè wata mambu ma ghu tsèngy dya. Wana wa kalughagha ndzau
dyè ghu talaka ngumydyè. Wana waghétuwanè wa ma
ghuaka na muvadzuè. Wamèna ébumua pové
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Il est interdit de pénétrer dans cette forêt.
Mais quand les Blancs sont arrivés, ils avaient fait une route. Les
femmes d'aujourd'hui ne comprennent pas ce qu'on leur dit. Elles étaient
parties ramasser des fruits Trois semaines après elles étaient
tombées malades. Tu sais que les choses d'avant ne se terminent pas,
c'est dieu qui laissé tout cela. Les Blancs ont leurs pratiques aussi
dans leurs pays. On nous qu'ils se transforment en éléphants
pour compter les pieds des arbres qui sont à couper On nous dit ces
femmes sont mortes, elles avaient vu le ventre des Pové.
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Mabèndè Jean Claude, 62 ans, village
Divindé, clan Mikoso
Texte en pové
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Texte en français
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Mitangani mydyky na dresinyè na ngazoilyè na
dykuladyè. Dresinyè ènè watwè wa kudaka
éyo ghu diodidiè. Bia biotso bika diasagh ghu mambamè
bomaka. Wa èghidiki osélè. Okudéva mukabu ody wotso
ghwaka. Kwanga ghu mamè ! Vaka lotagha wa na ngumydya mambamè
mukabu mbughé. Enè bévydya piindii. Ghu
koseghèna tsuyi mukabu mypoma mytane oséla mukububu mupomo
omwèta. Miingé ta oka sangelana. Eva wasa mènia ynda
mwéka ta kudaka.
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Les Blancs sont arrivés avec leurs produits :
grésine, gas-oil et le courant. Ils déversent le grésine
dans l'eau et il tue tout, même la rivière. Quand tu verses ici,
ce produit atteint l'embouchure. Quand ils transportent les bois, ils
salissent l'eau. Ils gaspillent tout ici. Pour voir le poisson, il faut
attendre 5 ans, alors qu'avec nos produits de la forêt, un an suffisait.
Ce produit ne se dilue pas dans l'eau. Avant pour verser nos produits on
faisait un barrage et on versait le produit, mais ils versent sans faire un
barrage.
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Mouyèmè Dieudonné, village Mulondo, clan
Ghésanga
Texte en pové
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Texte en français
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Mysaba dua mudyandzo. Vama dyaka isi ngumudyè ghono,
tawaka bongo yto. Vama baka democratie édyaka , ta waka ynda dyvotydy
iindii. Wana yswa ny wa ghu mydyandzumyè yngya wasy votaka yto. Motso
manè tétsyné émabaka tu kyna vota wa.
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Je ne travaille plus. Quand les exploitants forestiers
étaient arrivés ici, ils nous avaient recrutés. Quand est
arrivée la démocratie, ils ont organisé le vote. Ils
avaient dit aux exploitants de nous licenciés parce que nous n'avons pas
voté pour eux.
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Kéka, 75 ans, village Baniati, clan Mikoso
Texte en pové
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Texte en français
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Myma baka myka dyandza ghu Port-Gentil. Ghu mabaka tata na
mabèdumè, ma midioi na tsèngè ghu mynga ta diandza
ghu ngumidè. Vandza na ghono, ta myka kundwa mudyandzuè.
Mè ndone mabaka myka duta ngumidiè. Mipoma mitame ta mika
diandza.Ona mutanyo, èna oka ghu duta miétimyè ghone kinda
tato. Ta tuka diu vandza ghone, mighuu. Ma éé, é pindia
kinda tata ésaka pédughu, vèngu bangwonè, pasy
égho ééé, mikini. Mutangany éna
mysamènia myghylymyano mynè, oku okyny, ta mykyswa wèny
ghu mudaundzuè. Ma yswa. Tamabaka ayswaka mèmy. Mutangany,
vèngè ténaka, piindiia mwélyè na
ndzèghuè péndaka. Tsèngy tubaka. Dota wa
ghékylé, waghétu ghébalé wa
ghwéké éva ta ghu paghadynè.
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Je suis parti de Port-Gentil pour ici afin de m'occuper de mon
père qui était malade. En arrivant ici j'ai été
embauché comme «élengaire ». Pendant 5 ans je
travaillais sans problème. Un jour, le Blanc m'appelle pour aller
travailler dans la forêt de mes pères. Arrivé sur place, il
me montre là où je devais aller tirer. Le Blanc me
répondit que les interdits des Noirs, il ne les reconnaît pas et
que si je refusais, il me renverrait. Puis il exécuta sa
décision. Les Blancs coupent tous les arbres, ils profanent nos
forêts interdites. Tous les secrets sont dehors. Ils ne reculent devant
aucune difficulté. Deux femmes sont mortes pour avoir profané nos
forêts interdites.
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Divindé, 55 ans, village Moutouyèni, clan
Mitsèvo
Texte en pové
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Texte en français
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Wa mysawaka mèny ghu mudyandzuè yngya mynaka
campagnè ghu l'opposition. Tu mabaka en 1993. Tsonodyotso, ta mydyoko
waaï dia mè ghu inda campagne. Vamabaka ésovaka,
mutanganiè èna oyibiki gazoiliè. Mighéba.
Tumabaké mutsoko. Mimabaké aide abatteur, tu dyandzaka ghu
pindiè, ndi miboniki éyo osia gho ? Ta ma baka asiswaka
mèmi ghu mudiandzuè. Mivane ndzuu, tama baka midioku èna
ghéveésaghiè. Ena dioku èna kindu ona
politkiè anykydya wèni ghu mudiandzuè ! Ta
éndé mèni disaké ta malamu ma
diobodiè.
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J'ai été licencié du travail après la
campagne de 1993 comme j'avais fait campagne avec l'opposition. Tous les
week-ends je retrouvais mes amis et on battait campagne. Après la
campagne le Blanc m'accusa d'avoir volé du gas-oil. Cela a
dégénéré en dispute. J'étais aide-abatteur,
je travaillais en brousse, alors à quel moment avais-je volé ? .
Le Blanc ne licencia du travail. Après réflexion, je pris la
décision de rencontrer un homme politique. Il me dit de partir
plutôt rencontrer les hommes de l'opposition pour être
aidé.
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Maningo, 70 ans, village ndombakombé, clan Butadi
Texte en pové
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Texte en français
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Masiny ma myatangani myè mama loka égho Tu ma
bènda matanga nyè na égho ghuma boo ngombè na
mysukamyè. Wasa kokogho mambo mato. Vama dyakèdy, tu many
vovokuè, ghu paghè ady dyandzya mumbambè. Vandza na va
tsya muétyè, ynéyo ovèngyè, tu mukoko tana
du, toto toto. Edy mukabu busugha, na wadyandy wotso. Na dikoludiè,
taka diènèto, na dolidiè na malamumè. Tamabaka tu
indaka élaghuè, indaka indaka. Bia biato biaotso iswaka iswaka,
ta tuka disumidia ébyo iingé mulako iindii. Tu mindaka nane
ghu ma baka abèndaka yto namy bongo wa nato ghu mudyandzuè. Ama
bonguku ta mwéta. Wanè éé. Tumindaka du ba
tsèngi ya. Ovovovuku wana piindii éndé wama sombaka.
Wakondziki itu mumbambè, éva an ghu kolomoto éva
navanè oma vandza. Eka bévidia éto ndi éka
bènda wa na ghu téna ngumè mukobu ta tomboko, ghu ghwanga
ghélomba mukabu ta tomboko. Bykombo bia to wana ghé
téné myété, nu mèna piindii ésaba na
koko ? Piindii motso mukabu na koko, ésaka sombudyughu.
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L'engin d'un Blanc avait pris feu ici. Nous lui avions et
pourtant dit qu'ici c'était dangereux, mais les Blancs ne comprennent
rien. Quand il était venu, nous lui avions parlé, mais il
doutait et s'était mis au travail. Lors qu'il était arrivé
sous l'movengui, nous avions entendu des détonations. Lui et ses
ouvriers s'en fuirent. C'est ainsi qu'il vint nous voir afin de
procédé à un culte (offrande et libation destinées
aux esprits protecteurs) et nous avions enlevé nos fétiches
protecteurs pour les placer ailleurs. Nous l'avions fait parce que le Blanc
avait promis embaucher nos enfants, mais à la fin un seul l'a
été. Que pouvons-nous faire dans ce pays, c'est leur
propriété. Quand nous parlons, on nous fait comprendre que la
forêt appartient à celui qui l'a achetée. Ils nous ont
fait la route et cela nous facilite les déplacements. Ce que nous
désapprouvons, ce sont les autorisations exigées pour abattre tel
ou tel arbre. Les arbres qui sont dans nos anciens villages et nos
jachères sont leur propriété, y a-t-il une forêt
sans propriétaire, on ne vend pas la forêt.
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Bouanga, 25 ans, village Miboba, clan Mikoso
Texte en pové
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Texte en français
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Mughètwè ama dyoko na ghu piindii èdy
mwènè. Taka vandza na ghu kubè. Dyandza ka, dyandza ka, na
dikoludiè taa ka nyka na ghombwè. Vandza'a ghu tsya
muétyè, éna meghévéghumaté. Ta ka
dysa Amoko tena onga vovo, matsoko momane, maka tondwè boma wèny.
Eta dyotody lèka. Tatidi èna onga oku oghomo, ota mèny
tato. Aka vovo nanè, tama myna mwèdy. Matsoko mabuta,
mabuta, mabuta. Wasamèna kèdy, édy ta kèna wa. Wa
tsogho iindii, tama baka wa dyoko. Mughètu adi puma iindii. Tatidi
èna « ghé bèndè moto, isi
bwétébwè wa mènia. Tatu Matsokoma ata no vane.
»
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Une femme était allée seule aux champs. Il avait
travaillé pendant toute la journée. Le soir, elle fit le retour
au village. En arrivant sous un arbre, elle décida de se reposer. Elle
s'assit. Une voie sortit de l'arbre et l'intima l'ordre de ne pas parler parce
que des assassins cherchaient à la tuer. C'était la voie de son
père. Elle était dans l'arbre. Les assassins ne purent la
retrouver et partirent, les femmes les voyaient tous. Puis elle sortit de
l'arbre. Son père lui dit «il ne faut dire ce que tu as vu, les
initiés au bwété en savent quelque chose. Ton père
Matsokama est avec toi ».
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Bouanga Zéphyrin, village Moutouyèni, clan
Mitsévo
Le mont Iboundji est très dangereux et sacré
pour nous. Quand tu es là-bas, il ne faut couper un objet. On entend les
chants de coqs et même des moutons qui parlent. On entend des cris des
enfants. On a essayé à maintes reprises d'emmener des poules et
des coqs là-bas, ils n'arrivent pas à parler. Parfois ce sont des
vieillards qui parlent. Des cailloux tombent en permanence.
Quand tu casses des petits arbres, tu te perds
carrément, on te retrouve après plusieurs jours, il y a plusieurs
personnes qui mouraient à l'époque comme ça. A midi, au
sommet de la montagne, des pierres brillent et l'eau qui tombe et se coupe au
milieu.
Quand les Pové et les autres peuples sont
arrivés dans cette zone, ils s'étaient installés dans
cette montagne. Ils avaient demandé la protection des génies de
cette montagne. Ils protégeaient contre les chercheurs d'esclaves ou
quand il y avait des guerres contre les Bungomo. Il y a des gens dans cette
montagne qui nous protègent jusqu'à présent. Ghone
tuma ghangua tsosu na mbasè.(Là-bas, on avait rôti le
poulet avec le bambou)
Madouma Jean François, village Ndéngué,
clan Mikoso
Le Blanc avait interdit aux employés de faire la chasse.
Mais un jour un ouvrier était allé chasser. Il tomba sur un
éléphant, il n'a pas tardé, il tira sur lui.
L'éléphant n'était pas mort.
Le lendemain matin, ce Blanc avait mal au pied, sur l'endroit
où avait visé le chasseur. Le Blanc lui avait que « je pars
en France pour me faire soigner, à mon retour évite moi au
maximum, sinon je vais te foutre à la porte, on vous dit de ne pas faire
la chasse, mais vous les Noirs vous ne comprenez jamais ce que l'on vous dit
». Le Blanc était allé en France pour se faire soigner.
Les Blancs se transforment en éléphant pour
compter les pieds des arbres qui sont à couper.
Diyanga, 70 ans, village Moutiyèni, clan
Mitsèvo
Texte en pové
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Texte en français
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Mina ma miéti miingé misaka bèndughu.
Miingé mia mwéliè, miingé mia
ndzèghuè, mia buétébuè, bivévé
biotso na mièdi miété. Ghu tsighi dia mina mè
vèngu onigia bivévabinè. Ndi ghé
tèndé mina manè ghu bisangangobia no, mbo tsèngi
mukabu tèngama.
|
Certains noms des arbres ne se disent pas. Il y a des arbres qui
sont destinés au culte de la panthère, au bwété,
chaque association a ses arbres. Pour les connaître, il faut d'abord
s'initier à ces. Mais il ne faut écrire les noms dans vos
papiers, sinon il peut se produire une catastrophe.
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Dikolangoye, 65 ans, village Mibaka, clan Mitsévo
Texte en pové
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Texte français
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Ômbwo inawo mibaka. Ombwa to. Pindi asaka sombudyughu.
Mitanganimi wana sombidiakani piindiiè. Nanè ta nga
bévaka. Oku moto atèna miétimi ghu pasake, nda sombidia
dodi'a ito wotso. Ndi ambwé nde vanè, ta pindi dia to disaka
péndughu nanè. Wiynda pagha ta oka lakidiu na kwatsi. Tuka vovono
yngia ondé mwato, ombu ba nga wa mukubu kinaka. Ghu piindii ghone,
ghondé mwélyè, ghondé ndzèghuè,
ndzobyè, bivévé byotso. Ghévéva mulako,
ghévéva pindi, ghévéva piindii. Ghone ta
mighèlimyè. Omokuku ambwé éna
ndéwè. Tuma bènda ka wa na mukabu élégha,
wana itu ta ghu paghé. Vama èmbuku wa tamabaka tu ynda
élaghuè, ta ndéuè éka lota. Elaghua tsonwa
mukiana na ghétény ta ékindu. Ambwè éna
pindiè tukèna ta paka. Watwa politikiè ta kinda dia to,
ndi wakynda nane na ? Tu sami synga dota. Tènda nanè.
|
Notre village s'appelle Mibaka. C'est notre village. Chacun a sa
forêt, elle ne vend pas. Les Blancs disent qu'il faut la vendre, c'est
une mauvaise chose. Si quelqu'un coupe le bois dans le but de le vendre, cet
argent doit revenir à tout le monde. Mais l'affaire qui est là,
c'est que nos forêts ne se vendent pas. Si tu mets en doute ce que nous
disons, toi-même tu verras, nous te parlons parce que tu es notre fils,
si tu étais comme les autres, on ne pouvait pas te répondre.
Dans cette forêt là, il y a le mwiri, le ndzègho, le
ndzobi, toutes les associations. Chaque association a son espace avec des
interdits spécifiques. Tu avais entendu l'histoire du pont sur la Lolo.
Ils avaient mis en doute ce que leur disions, mais à la fin ils avaient
fini par se soumettre. Nous avions fait des offrandes et des libations pendant
une semaine et demie. L'histoire qui nous oppose par rapport à cette
forêt est compliquée. Pourquoi font-ils autant de bruit ? On ne va
pas accepter. Ecrit comme ça.
|
Kondzi Marie-Louise, 65 ans, village Makaduim, clan Mikoso
Texte en pové
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Texte en français
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Ina mutu Ghétsoko. Ama diôkù na ghu
opakè. Ndaka loghughu mbusè. Aloghi énè, nda
kisuagha tsudiè. Taka loghu mubadio, nda kisugha tsudiè.
Ena mutatuo, ta élikié éka léndemagha ghu
bitindubi indi. Ndaka lobugha ghu mambamè. Vandza
ghonè, ta kènè muandza ndzobuè. Edi vanè
ndzu, ndaka sumagha indi. Kèng'séna ta kokudi. « Odiki inda
bia ghono » Edi mwéngi twi. Ena « midikié loboko ndi
mbus'édi léndema ghu mutondo'a ndzobwè. Eghu ghu gho ?
». Kokodi « èna puma vity oku wa tan'gha wèni ghono mbo
samipuma. » Ndaka pumagha tondii. Ovolu nèdi yaiiyo.
|
Il y avait un homme appelé Ghétsoko. Il
était parti à la pêche au filet. Il lança son filet
deux sans problème. Mais à la troisième fois, le filet se
coinça. Il plongea pour. le détacher Arrivé sous l'eau,
il vit une toiture de maison. Il descendit sur le toit. Il aperçut sa
grand-mère qui lui demanda : « que viens-tu faire ici ? » Il
se mit à pleurer et répondit «je suis venu pêcher et
le filet s'est coincé. Que faites-vous ici ? » Elle répondit
«sort de l'eau, si les autres te trouvent ici tu ne retournera pas.
». Il s'exécuta. Il eut la folie.
|
Mbata, 55 ans, village Divindé, clan Muivo
La forêt nous appartient, mais ce sont les Blancs qui la
vendent. Nous on ne gagne rien.
Ce corpus nous paraît intéressant à plus
d'un titre. Il nous permet de réfléchir sur le mot «blanc
». Qu'est ce que le Blanc ?
C'est sont des êtres humains
Ils ont la peau `'blanche''
Ils ont un statut social plus élevé
Ils ont un pouvoir économique plus
élevé
Ils ont une culture conditionnée par la
`'rationalité'' et leur comportement est économiquement
conditionné par la recherche du profit
Ils possèdent un permis de coupe plus `'lourd'' que
celui du Noir
Dans ce cas y a-t-il des Noirs qui sont des Blancs ?
Il y a des Noirs qui ont un statut social
élevé
Il y a des Noirs qui sont titulaires de permis de coupe et
raisonnent sous la base d'une culture occidentalisée comme le voit dans
l'assertion : « les interdits ne produisent pas de l'argent
» où on peut soupçonner l'existence d'une
opposition entre une économie de parcimonie et une économie de
marché.
Mais il y a des Noirs qui sont titulaires de permis, mais
sont soumis inconsciemment au respect des interdits qui gèrent la
forêt.
On peut dire que l'on voit le monde à travers le
prisme de l'univers de sens. Celui-ci structure notre inconscient.
On peut construire le schéma qui suit :
Forestiers Forêt
Pové
Noms des arbres de la forêt
pové
(Myéti mya pindya pové)
Les noms scientifiques sont tirés de nos enquêtes
et les noms scientifiques de l'ouvrage de Raponda Walker et Sillans Roger :
Les plantes utiles du Gabon. Il est entendu que ces deux auteurs n'ont
pas fait un travail exhaustif, ce qui explique l'absence des noms scientifiques
de certaines espèces.
Noms pové
|
Noms pilotes
|
Noms scientifiques
|
Oghuma
|
Fromger
|
Ceiba pentandra
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Musènga
|
Parasolier
|
Musanga cecropioide
|
Musonga
|
Ozouga
|
Sacoglottis gabonnensis
|
Osigho
|
Ozigo
|
Dacryodes büttnerie
|
Movenguiè
|
Movengui
|
Daniella klaine
|
Uba
|
Andok
|
Irvinga gabonensis
|
Otèva divoso
|
|
|
Ndongo
|
Olong
|
Fagara heitzii
|
Ghélomba
|
Ilomba
|
Pycnanthus angolensis
|
Okuta
|
Kuta
|
Xylopia aethiopica
|
Ngumé
|
Okoumé
|
Aucoumea klaineana
|
Oghala
|
Okala
|
Carpolobia alba
|
Sikidi
|
|
Morinda lucida
|
Abi
|
Onzabili
|
Antrocaryon kalineanum
|
Tsakadi
|
Gutterie du Gabon
|
Harungana madascariensis
|
Osundju
|
Arbre à ail
|
Hua gabonii
|
Osèndjè
|
|
Odyendyea gabonensis
|
Osinga
|
Dabéma
|
Piptadeniastrum africanum
|
Mbosa
|
Erable d'Afrique (Afo)
|
Eurypetalium batesti
|
Olèko
|
|
Poga oleosa
|
Oninga
|
Arbre à baume
|
Daripodes macrophylla
|
Otèva
|
Alep
|
Desbordesia oblonga
|
Osadanga
|
Essessang
|
Ricinodendron heudelotii
|
Obalè
|
Ovala
|
Pentaclethra eetveldeana
|
Mudongo
|
Zingana
|
Microberlina brazzavillensis
|
Osoko
|
Sorro
|
Scyphocephalium ochocoa
|
Mbalangandzina
|
|
|
Komo komo
|
Arbre à fourmis
|
Barteria fistulosa
|
Ghékutu
|
|
Pipper guineensis
|
Mupasi
|
|
|
Ghédungu
|
|
|
Osèngè
|
Salsepareille
|
Smilax kraussiana
|
Etaa
|
|
|
Nomba
|
|
|
Iswa ngiya
|
|
|
Mungonda
|
Padouk
|
Pterocarpus soyauxii
|
Oduma
|
Andum
|
Cylicodiscus gabonensis
|
Andja ngalo
|
|
Klainnedoxa grandifolia
|
Olènda
|
|
|
Ovagha
|
|
Oleasa
|
Okuda
|
Noyer d'Afrique
|
Coula edulis
|
Otughé
|
|
|
Kongo ongo
|
|
Mikania cordata
|
Obamba
|
|
Croton oligandrum
|
Ombuta
|
Raisin d'Afrique
|
Maesobotrya sp.
|
Osundju
|
|
|
Oghuèlè
|
|
Cleistopholis patens
|
Oghubè
|
|
Draena frangrans
|
Momèna
|
|
Lannea zenkiri
|
Ghédungusèlè
|
|
Pseudospondias longifolia
|
Okandjè
|
|
Xylopia le testui
|
Okuka
|
|
Alstonia congensis
|
Ndèmbè
|
|
Caloncoba glaucag.
|
Osambi
|
Rikio
|
Uapaca Sp.
|
Ndjondo
|
|
Tetrorchidium oppositifolium
|
Tsavo
|
Arbre à savon
|
Tetrorchidium didymostemon
|
Ogasu
|
|
Tetracarpadium
|
Ghésagha
|
|
Recinodendron heudelotii
|
Ghétodo
|
Essoula
|
Plagiostyles africana
|
Ghéboko
|
|
Microdesmi zenkeri
|
Mbégo
|
Euphore à drupes
|
Elaeophorbia drupifera
|
Ongo
|
|
Drypetes gossweileri
|
Mundjèmbè bèlè
|
|
Bridelia grandis
|
Mbondjé mbonjé
|
|
Alchornea cordifolia
|
Ghévindji
|
|
Diospyros piscatoria
|
Ghévila
|
Ebène
|
Diospyros flavescens sp
|
Mbèndo
|
Emien
|
Picralina nitida
|
Ondjondo
|
|
Allanbanckia floribunda
|
Mulénda
|
|
Garcinia klaineana
|
Osolo
|
Manil, osol
|
Symphonia globulifera.
|
Kéta
|
|
Lasianthera africana
|
Ogoma
|
|
Klainedoxa gabonensis
|
Mwangaga.
|
|
Berlinia grandifolia
|
Olombi
|
|
Copaïfera mildbraedii
|
Ovita
|
Arbre à ail
|
Scorodophloeus zenkeri
|
Olènda
|
|
Klainedoxa grandiflolia
|
Motélè
|
|
Copaïfera religiosa
|
Bombongo
|
|
Dialium pachyphyllum
|
Mbosa
|
Tali
|
Eurypetalum batestii
|
Ngomba
|
Fawc
|
Entada gigas
|
Ghébata
|
|
Mimosa pigra
|
|
|
Pachyelasma tessmannii
|
Ghébata
|
|
Macrolobium macrophyllum
|
Buvénga
|
Bubinga
|
Guiburtia tessmannii
|
Pèdè
|
|
Gilletiodendron klainei
|
Okasa
|
|
Erythrophloeum micranthum
|
Biti
|
|
Pitheclellobium altissimum
|
Osaga
|
|
Tetrapleura tetraptera
|
Kananga
|
|
Milletia versicolor
|
Otsanga
|
|
Anthocleista sp.
|
Ghédumangèndjè
|
|
Loranthus gabonensis
|
Kandji
|
|
Abutilon mauritianum
|
Tsongo songo
|
|
Anthostema aubrynum
|
Pongo vongo
|
|
Carapa klaineana
|
Odjoku
|
|
Entandrophragma utile
|
Obènga
|
Acajou
|
Khaya ivorensis
|
Ovongo
|
Ficahlo
|
Bosquiea angolensis
|
Obangi
|
Abang
|
Chlorophora excelsa
|
Ghévéndivèndi
|
|
Ficus capensis
|
Ghévèndivèndi
|
|
Ficus hochstetteri
|
Ondzingo
|
|
Ficus vogeliana
|
Oboba
|
|
Myrianthus arboreus
|
Munièghidi
|
|
Treculia africana
|
Olanga
|
Arbre à pagaie
|
Staudtia gabonensis
|
Ombitsoko
|
|
Coelocaryon preussii
|
Okuka
|
|
Alstonia congensis
|
Ghiépa ghia mughodo
|
|
Ouratea calophylla
|
Okouda
|
|
Coula edulis
|
Ghéépasi
|
|
Heisteria zimmereri
|
Okukè
|
|
Ongokea gore
|
Mongombingombi
|
|
Maesopsis emini
|
Etando
|
|
Rhizophoro racemosa
|
Ndjogi a ndjèghwè
|
|
Gardenia ternifolia
|
Tombiè, ghésikwa
|
|
Mytragina ciliata
|
Movava
|
|
Pausinystalia yohimba
|
Otsanga
|
|
Pentas dewevrei
|
mungombingombi
|
|
Maessopsi eminii
|
Obélangi
|
|
psychotria gabonae
|
Ghépaka
|
|
Fagara macrophylla
|
Mulèndaki
|
|
Randia acuminata
|
Andè
|
|
Randia walkeri
|
Tombi-tombi
|
Mbilinga
|
Nauclea
|
Puafua
|
|
Chytrantus macrophyllus
|
Obamb
|
|
Gambeya africana
|
Mubimo
|
|
Manilkara lacera
|
Mungadi
|
|
Naucle pobeguinii
|
Obungu
|
Douka
|
Tieghemella africana
|
Banda
|
|
Omphalocarpum pierreanum
|
Osoko
|
|
Symphonia globulifera
|
Ghébanghu
|
|
Tetracarpadium conophorum
|
Motsanganga
|
|
Synsepalum dulcificum
|
Osaanga-a-ngondo
|
|
Scytopetalum
|
Ebédu'a bèngè
|
Cola rouge
|
Cola nitida
|
Ebédu'a vèmbughè
|
Cola blanche
|
Cola nitida
|
Mobanga
|
|
|
Ghébondu
|
|
Sterculia oblanga
|
Ghévino
|
Evino
|
Vitex pachyphylla
|
Osok
|
|
Scyphocephalim ochocoa
|
Obaka
|
|
Guibourtia tessmannii
|
Mwandzangalè
|
|
|
Osambu
|
|
|
Ghéboto
|
|
|
Owèngè
|
|
|
Musala
|
|
|
Osagha
|
|
|
Ghéghuma ndzuku
|
|
|
Asagha
|
|
|
Mbilikodi
|
|
|
Ovolo
|
|
|
Komenaka
|
|
|
Embumbi na bukwango
|
|
|
Obyndzè
|
|
|
Okosa
|
|
|
Mutombia
|
|
Premma angolensis
|
Tsatsè
|
|
|
Pèdè
|
|
|
Yombo
|
|
Afomomun giganteum
|
Ghésongo songo
|
|
|
Ghépasé
|
|
|
Okéka
|
|
|
Obélé
|
|
Canarium schweinfurtii
|
Tsasè
|
|
Klainedoxa gabonensis
|
Ogoma
|
|
Klainedoxa gabonensis
|
Bobongo
|
|
Hylodendron gabunense
|
Ghévino
|
|
Vitex pachyphychylla
|
Ghénombi
|
|
|
Tésa
|
Eveus à grandes feuilles
|
Klainedoxa gabonensis
|
Obangi
|
Izombé
|
Testudea gabonensis Pellegr
|
Motoma
|
|
Pachypodanthium standtii
|
Mutinga
|
|
Polyalthia suoveolens
|
Banda-banda
|
|
Omphalocarpum sp.
|
Obungu
|
|
Baillnella toxisperma
|
Mukanda kanda
|
Arbre à caoutchouc
|
Futumia africana
|
Mbondo
|
Arbre d'épreuve
|
Erythrophleum micrantum
|
Mubolo
|
|
Mamenea africana
|
Obindjo
|
|
Combretodron africanum
|
Musavia kéma
|
|
Carpa klainnea
|
Informateurs : Bouyèndou : 70 ans,
village makadium, clan Muivo
Diyanga : 75 ans, village baniati, clan Mitsévo
Ndjolé Edouard : 45 ans, village baniati, clan
mitsèvo
Signification des noms des arbres
Noms en pové
|
signification
|
Sigho
|
Sighaka : désirer
|
Mbalangandzina
|
La figure du sang
|
Ghékutu
|
Le hibou, ce qui plus d'un jour (aliment)
|
Mughodo
|
Le mauvais sorcier
|
Mubolo
|
Le crotte d'un animal, la fiente d'un oiseau
|
Oghuma
|
Avare
|
Musènga
|
Sèngaka : Couper
|
Musonga
|
`'Le féliciteur''
|
Movenguiè
|
Véngaka : attendre
|
Uba
|
Ubaka : se mouiller
|
Otèva divoso
|
|
Ndongo
|
Dongaka : guérir, ndonga : bout de
quelque chose
|
Ghélomba
|
Lômbôkô : passer par dessus
|
Okuta
|
Kutaka : durcir, se fatiguer
|
Ngumé
|
|
Oghala
|
Ghalaka : gratter
|
Sikidi
|
|
Abi
|
Abaka : crier
|
Tsakadi
|
Gravir, mettre au-dessus
|
Osundju
|
Sungaka : benir
|
Osèndjè
|
|
Osinga
|
Il faut accepter
|
Mbosa
|
Quelque chose de dur
|
Olèko
|
Lèkaka : soutenir (objet)
|
Oninga
|
Maninga : le plaisir, le goût
|
Otèva
|
lévaka : lorgner, se renseigner, essayer
|
Obalè
|
Balubalu : bougeote
|
Mudongo
|
Dongaka : guérir
|
Osoko
|
Sukuaka : faire tomber
|
Komo komo
|
Kumuaka : sécouer
|
Mupasi
|
Pasaka : fendre
|
Ghédungu
|
Dunguaka : enfoncer à l'aide d'un bois
|
Osèngè
|
Sèngaka : découper en petits morceaux,
ésèngè : morceua de tissu déciré
|
Etaa
|
La pierre, le caillou
|
Nomba
|
Une belle fille
|
Iswa ngiya
|
L'oeil du gorille
|
Mungonda
|
|
Oduma
|
Dumaka : pousser
|
Andja ngalo
|
|
Olènda
|
Lèndaka : brimer
|
Ovagha
|
Vaghaka : aller à la chasse
|
Olèko
|
Lèkaka : soutenir
|
Okuda
|
Kudaka : verser
|
Otughé
|
Tughaka : frapper, devenir nain
|
Kongo ongo
|
Anguaka : montrer le chemin
|
Obamba
|
Bambaka : protéger, cacher
|
Ombuta
|
Butaka : chercher
|
Osundju
|
|
Oghuèlè
|
Ghualaka : devenir fort, être bien
attaché
|
Oghubè
|
Ghubaka : ne pas grandir, `'nainir''
|
Momèna
|
Méniaka : savoir, connaître
|
Ghédungusèlè
|
Se déplacer avec les fesses
|
Okandjè
|
Kandjaka : se blesser
|
Okuka
|
Kukaka : faire le feu
|
Ndèmbè
|
|
Osambi
|
Ghésambi : en grande quantité,
sambuaka : rendre fade, sans goût
|
Ndjondo
|
|
Tsavo
|
Le savon
|
Ogasu
|
|
Ghésagha
|
Saghaka : pêcher à l'aide d'une nasse,
piquer sur tout le corps
|
Ghétodo
|
Toduaka : faire éclater, faire exploser. La
lèpre
|
Ghéboko
|
Une plaie très grave, parole blaissante
|
Mbégo
|
|
Ongo
|
Onguaka : montrer le chemin
|
Mundjèmbè bèlè
|
Bèlaka : détester, quelque chose qui se
brise facilement.
|
Mbondjé mbonjé
|
Mbundzi : quelque qui aime la saleté
|
Ghévindji
|
|
Ghévila
|
Vilaka : activer le feu
|
Mbèndo
|
La cadence, un aire de musique
|
Ondjondo
|
Ndzondo :
|
Mulénda
|
Lèndaka : maltraiter
|
Osolo
|
Soloka : passer dessous
|
Kéta
|
Kétaka : pleurer avec beaucoup
d'émotion
|
Oghoma
|
|
Mwangaga
|
|
Olombi
|
Olombi : es-tu passé par dessous ?
lômboko : passer par dessous.
|
Ovita
|
Vitaka : poursuivre, ovita : il faudra poursuivre (en
courant)
|
Olènda
|
Lèndaka : brimer
|
Motélè
|
Tèdimaka : se mettre débout, marcher
|
Bombongo
|
Mbongo : la pirogue
|
Mbosa
|
Vosaka : vider
|
Ngomba
|
|
Ghébata
|
Bataka : monter, grimper, ce qui sert de support pour
grimper
|
Ghébata
|
Cordes qui servent à grimper
|
Buvénga
|
Véngaka : attendre
|
Pèdè
|
Pèlèka : amoracher
|
Okasa
|
Ekaso vendre
|
Biti
|
Piti : un attroupement,
|
Osanga
|
|
Kananga
|
|
Otsanga
|
|
Ghédumangèndjè
|
Grande nouvelle, quelque chose qui tombe avec fracas
|
Kandji
|
Kandzaka : se blesser
|
Tsongo songo
|
Face à face
|
Pongo vongo
|
Quelque chose qui vacille, d'instable
|
Odjoku
|
|
Obènga
|
Béngaka : crier sa victoire
|
Ovongo
|
Vonguaka : mettere de côté pour
éviter des problèmes, mettre de côté.
|
Obangi
|
Bangaka : allumer ou s'allumer
|
Ghévéndivèndi
|
Le lécheur
|
Ghévèndivèndi
|
Le lécheur
|
Ondzingo
|
|
Oboba
|
Bobaka : parler avec difficulter quand on est harcelé
|
Munièghidi
|
Gnighè : sucré
|
Olanga
|
Langaka : donner la dot
|
Ombitsoko
|
Le soleil va se fatiguer
|
Okuka
|
Kukaka : faire du feu
|
Ghiépa ghia mughodo
|
L'os du mauvais sorcier
|
Ogamba
|
|
Okuka
|
Kukaka : activer le feu, okuké : la porte
|
Mongombingombi
|
|
Etando
|
Tandu : concurrence déloyale dans une famille
|
Ndjogi a ndjèghwè
|
La bile de la panthère
|
Ghésikwa
|
|
Movava
|
Vovaka : couler (eau)
|
Otsanga
|
|
mungombingombi
|
|
Obélangi
|
|
Ghépaka
|
Pakaka : façonner
|
Mulèndaki
|
Léndaka : embéter, chauter, brimer
|
Andè
|
Andé (éva ?) : est-il ici ?
|
Tombi-tombi
|
|
Puafua
|
|
Mubimo
|
Patholgie des filères
|
Mungadi
|
Ngadi : le tonner
|
Obungu
|
|
Banda
|
Il faut choisir
|
Osoko
|
Sukuaka : faire tomber
|
Ghébanghu
|
Le fait de choisir
|
Motsanganga
|
|
Osaanga-a-ngondo
|
Le campement du crocodile
|
Ebédu bèngè
|
Le malade
|
Mobanga
|
Bangaka : allumer, s'allumer
|
Ghébondu
|
Ebondu : la lie
|
Ghévino
|
Vinaka : presser
|
Osoko
|
Sukuaka : faire chuter, faire tomber
|
Obaka
|
Eplucher
|
Mwandzangalè
|
La toiture de la ruse
|
Osambu
|
Sambuaka : rendre insipide, sans goût
|
Ghéboto
|
Le vieux, le vieillard
|
Owèngè
|
Wèngè : ami
|
Musala
|
La crevette, salaka : rester
|
Osagha
|
Saghaka : pêcher avec la nasse.
|
Ghéghuma ndzuku
|
L'avarice de l'éléphant
|
Asagha
|
Saghaka : s'agravec dans le cas d'une maladie,
pêcher à l'aidevec la nasse.
|
Mbilikodi
|
Beaucoup de cordes
|
Ovolo
|
La folie
|
Komenaka
|
|
Embumbi na bukwango
|
|
Obyndzè
|
|
Okosa
|
Ekasa : `'vendre'' quelqu'un, c'est un poisson
violent
|
Mutombia
|
|
Tsatsè
|
|
Pèdè
|
|
Yombo
|
Beauté, arbre utilisé pour attirer le bonheur
|
Ghésongo songo
|
|
Ghépasé
|
Il ne faut jamais fendre
|
Okéka
|
Il faut sécher (rivière)
|
Obélé
|
Bélaka : nommer
|
Tsasè
|
Tsuaka : porter
|
Oghoma
|
|
Bobongo
|
|
Ghévino
|
Vinaka : vider les viscères
|
Ghénombi
|
|
Tésa
|
|
Obangi
|
Bangaka : allumer, s'allumer
|
Motoma
|
Tomaka : envoyer
|
Mutinga
|
Tingaka : aimer (amoureusement)
|
Banda-banda
|
Bandaka : choisir
|
Obungu
|
|
Mukanda kanda
|
Kandaka : réchauffer
|
Mbondo
|
|
Obindjo
|
|
Informateur : Ngondet, 27 ans, village, clan
maghambu
Les arbres qui intéressent les forestiers
(Myiété mika ténégha
mitanganimyè)
Noms commerciaux
|
Noms pové
|
noms scientifiques
|
Prix
|
Acajou d'Afrique
|
Obènga
|
Khaya ivorensis
|
|
Azobe, Bongossi
|
Okuka
|
Lophira alata
|
|
Bahai, Elelom
|
|
Nauclea diderrichii
|
|
Bilinga, Badi
|
|
Mitragyna ciliata
|
|
Dabéma
|
Osinga
|
Piptadeniastrum africanun
|
|
Dibetou
|
|
Lovoa trichilioides
|
|
Douka
|
|
Tieghemella africana
|
|
Doussié
|
|
Afzelia bipindensis
|
|
Ebène
|
Ghévila
|
Diospyros crassiflora
|
|
Ilomba
|
Ghélomba
|
Pycnanthus ngolensis
|
|
Iroko
|
Obangi
|
Chlorophora excelsa
|
|
Kévazingo,Bubinga
|
Buvénga
|
Guibourtia tessmanni
|
|
Kosipo
|
|
Entadrophragma candollei
|
|
Limba
|
|
Terminalia superba
|
|
Moabi
|
Abiè
|
Baillonella toxisperma
|
|
Movingui
|
ovèngè
|
Distemonanthus benthamianus
|
|
Niové
|
|
Stautdia gabonensis
|
|
Okoumé
|
Ngumé
|
Aucoumea kalineana
|
|
Ovangkol
|
|
Guibourtia
|
|
Ozigo
|
Osigho
|
Dacryodes büttneri
|
|
Padouk, Bois rouge, Bois corail
|
Mungonda
|
Pterocarpus soyauxi
|
|
Sipo
|
|
Entandrophragma utile
|
|
Tali (Arbre à poison d'épreuve)
|
Mbondo
|
Erythrophleum micrantum
|
|
Tiama
|
Okasa
|
Entandrophagma congensis
|
|
Izombé
|
Obangi
|
Testudea gabonensis
|
|
Sources : Bourobou-Bourobou et al : Quelques arbres du
Gabon.
Société Nationale des Bois du Gabon
Usage de ces différents arbres par les
Pové.
Avant de receuillir n'importe quelle partie de l'arbre, il est
demandé à l'arbre si la personne va guerir ou si la maladie est
benigne de favoriser la guerison de la personne malade. D'après un des
informateur, l'opération doit se dérouler, pour être
efficace pendant que le préleveur est nu. (Bouyèndou, 75 ans,
village mkadium, clan Mikoso)
Le potentiel d'utilisation de ces essences par les
Pové
|
Noms pové
|
Utilisation
|
Ngumé
|
Les râpures des écorces, mélangées au
sel, servent à soigner la diarrhée. La résine sert
à faire des torches utilisées lors des diverses
cérémonies rituelles, de même qu'elle est mise dans des
calebasses pour rendre la saveur de l'eau agréable. Quand une calebasse
est trouée, on applique, après l'y avoir chauffée, cette
résine. Les Pové utilisent son bois pour fabriquer les mortiers,
les pilons et les pirogues. La résine est placée sur les
abscès pour les faire murir.
|
Okuka
|
Faire bouillir les écorces pour favoriser la lactation.
|
Ghévila
|
Fabrication des cannes et des statuettes.
|
Ghélomba
|
Appliquer l'écorce sur la rate. L'opération
consiste faire coucher l'enfant au seuil de la porte et à le sauter, et
frotter l'écorce. Le père et la mère de l'enfant doivent
être nus cela tard dans la nuit. Les écorces seront ensuite
enterrées au seuil de la porte
|
Ghélomba
|
La planche éclatée sert à couvrir les
maisons, son écorce sert à soigner le mal de la rate
|
Buvénga
|
L'infusion des écorces permet de soigner l'impuissance, on
peut l'utiliser comme aphrodisiaque
|
Abé
|
Les Pové fabriquent une huile avec le jus de son amande.
Elle est consommée dans la cuisine ou dans la confection des
médicaments
|
Ovèngè
|
C'est arbre sacré pour tous les rites des Pové :
mwéli, nyèmbè, mavasa
|
Osigho
|
Les fruits sont consommés, la résine sert à
fabriquer des torches. Mais ici, l'opération va consister à la
mélanger l'amonum clusii (ndzombi). Les écorces servent
à faire des bains purificateur.
|
Mungonda :
|
Les Pové utilisent la poudre obtenue à partir du
bois dans divers rites. Ils s'en servaient pour fabriquer les pipes. Son
écorce est utilisée pour fermenter le vin de palme ou de canne
à sucre.
|
Mbondo
|
L'écorce est un poison. Elle était utilisée
pour détecter les coupables.
|
Informateurs : Ngondet, 25 ans, village
muéla pové, clan Muivo
Usages de quelques-uns unes ces essences par les
forestiers
Le potentiel de transformation des bois par
qualité
|
Noms commerciaux
|
Utilisation
|
Okoumé Aucoumea
kilalinéana
|
Placage, contre-plaqué, décoration,
aménagement intérieur en massif, carcasse de meuble.
|
Andoung Monopetalanthus
|
Sciage, déroulage, excellent en caisserie, menuiserie
intérieur et décoration.
|
Ozigo Dacryodes buettnerii
|
Contre-plaqué, coffrage, panneau à laquer,
ménuiserie intérieure.
|
Ilomba Pycnanthus angolensis
|
Menuiserie intérieure, moulure, baguette, excellent
déroulage, contre-plaqué, planche éclatée (planche
produites localement en utilsant uniquement des cions car l'ilomba est
très ligneux).
|
Tali Erythrophleum ivorense
|
Construction lourde, pont, charpente, menuiserie
extérieure, traverses, etc.
|
Azobé Lophira alata
|
Charpente forte, pont, traverses, travaux portuaires.
|
Limba Terminolia superba
|
Contre-plaqué, charpente, ménuiserie
intérieure, ameublement massif, placage, lamellé collé.
|
Padouk Pterocarpus soyauxii
|
Menuiserie extérieure et intérieure, charpente,
construction navale, tranchage.
|
Bahi Mitragyna
|
Menuiserie intérieure, carcasse de meuble, baguette,
brosserie, sculpture, crayon
|
Niove Straudtia gabonensis
|
Ebénisterie en massif, placage en parquet, menuiserie
extérieure.
|
Moabi Baillonella toxisperma
|
Menuiserie extérieure et intérieure,
ébénisterie mobilier et décoration.
|
Douka Tieghemella africana
|
Ameublement, décoration, placage, parquet, tournerie,
menuiserie extérieure, bimbeloterie.
|
Kévazingo Guibourtia
tessmanii
|
Placage vernis, très beau bois
d'ébénisterie, tablerie, manche à couteau, traverses,
charpente, ébénisterie fine est décoration.
|
Olon Fagara Heitzii
|
Déroulage, tranchage, ébénisterie fine et
décoration.
|
Tchitola Oxystema oxyphyllum
|
Mobilier léger, emballage, menuiserie peinte,
contre-plaqué.
|
Kosipo Entadrophragma angolensis
|
Placage par tranchage, comme Sipo, Sapelli, Tiama.
|
Source : Poste d'Expansion Economique.
NOMS DES LIANES
(Myodi(mibamba) mia piindiia pové)
Classification selon les Pové
Noms pové
|
Noms scientifiques
|
Onguè
|
Manthancae
|
Mubé
|
Idem (c'est une variété)
|
Mubamba
|
Eremospatha cabrae
|
Ovègè
|
Liane à latexte
|
Munaï
|
Strophantus gratus
|
Mukanda
|
Palisota hirsuta
|
Pongovongo
|
Mikania scandens
|
Ndjaka wa bongo
|
Cogniauxia
|
Muvova
|
Tetrecera alnifolia
|
Mongosa
|
Maniophyton fulvum
|
Musètè
|
Bambusa vulgaris
|
Mapodungu
|
Phaseolus Lunatus
|
Motondi
|
Physostigma venenosum
|
Miyèdi
|
Dioscoreophyllum cumminsii
|
Mukande
|
Ancysthrphyllum secundiflorum
|
Ndètè
|
Eremospatha haullevilleana
|
Ghéloko
|
Eresmospatha
|
Egubu
|
Pandanacées
|
Ongo
|
Adenia gracilis
|
Ndjondjo kodi
|
Adenia lobata
|
Mopoto poto
|
Bertiteria verticiliata
|
Ebundja sotwè
|
Morinda confusa
|
Vèdi
|
Masseanda tenuiflora
|
Osuba
|
Uncaria africana
|
Ghébata
|
Toddalia aculeata
|
Mokolo ngèndjè
|
Smilax kraussiana
|
Ngèngèlè
|
Slanum incanum
|
Ndjombi
|
Afromomum citratum
|
Moduma lombo
|
Afromomum gitanteum
|
Mulondo (liane à glu)
|
|
Ondzinga
|
|
Ghébomé
|
Strichnos aculeata
|
Mukèmo
|
Eclipta abla
|
Ongo
|
Dryptes gossweilri
|
Kuni
|
Cyperus papirus
|
Kongo ongo
|
Mikania scandens
|
Kita
|
Lipocarpha senegalensis
|
Elando
|
Alchonea floribunda
|
Obula
|
Dichstermma glanscens
|
Ponga
|
Urena lobata
|
Kèngèlè
|
Sparcophphynium bradchytachyum
|
Informateurs : Mabèndè, 48 ans
village ngongi, clan ndzobè
Raponda Walker et Sillans Roger : Les plantes utiles du
Gabon.
Les piments
(No'ngudyè)
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Nongwa tondo
|
|
Aframomum melegueta
|
Nongwa mbudi
|
Piment habene
|
Aframomum stipulatum
|
Nongwa tsodi
|
Piment de cayenne
|
|
Nongwa ghu tsina
|
Gingimbre
|
Zeingiber officinal
|
Nongwa ghétingi
|
Piment gnufille
|
|
Nonga a genaï
|
|
Piper guinensis
|
Informateur :
Mondjo Florence, 30 ans, village makaduim, clan Mikoso
Raponda Walker et Sillans Roger : Les plantes utiles du
Gabon.
Les cannes
Noms pové
|
Noms courant
|
Noms scientifiques
|
Mukus a bèngè
|
|
Constus fimbriatus
|
Mukus a idè
|
|
Constus Fissigulatus agnep
|
Mukusè
|
|
Constus Lucanusinus
|
Musungo idè
|
|
Antosterma aubranum Baill.
|
Musongwa mukoyiè
|
|
Pennisetum purppurueum
|
Musongo
|
|
Saccarum offirirum
|
Informateurs : Kialo Alphonsine, 32 ans,
village : makadium, clan Mikoso
Les champignons
(Bi bèndyabèndya byè)
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Oghuè
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Makogho
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Bilombé
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Bikalakala
|
|
|
Bilopo
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|
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Mioghu
|
|
|
Evuni
|
Champignon gélatineux
|
|
Masobè
|
|
|
Mutelematelema
|
|
|
Kukuda
|
|
|
Mipaghalapaghala
|
|
|
Ghéghoda
|
|
|
Popo
|
|
|
Mipinia
|
|
|
Cucuda
|
|
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Ebèndè
|
|
|
Ebuku
|
|
|
Masobè
|
|
|
Ndzua nongo
|
|
|
Tsodi tsodi
|
|
|
|
|
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Les Bananes
Bananes douces
(Matotomè)
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Etotwa ghwyési kala
|
|
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Epito
|
|
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Etotwa tsokodo
|
|
|
Etotwa bèngè
|
|
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Epututu
|
|
|
|
|
|
Bananiers plantains
(Kondydyè)
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Evoto
|
|
|
Ghésèloko
|
|
|
Ebélé
|
|
|
Ghébanga
|
|
|
Tsambadi
|
|
|
Mabèny ma nômba
|
|
|
Mutaba
|
|
|
Epéko
|
|
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Mutébo
|
|
|
Les calebasses
(Tsova dyè)
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Tsèliè
|
|
|
Tsova
|
|
|
Ebukwè
|
|
|
Tsova davè
|
|
|
Mokoto
|
|
|
Ebukwè
|
|
|
Davè
|
|
|
Tsova mukotuè
|
|
|
Informateur : Mondjo Florence, 30 ans,
village makadium, clan Mikoso
Herbes de la forêt des Pové
(Bisinga bia pindia pové)
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Bopélé
|
|
Fleurya aestuans
|
Bopélé
|
|
Fleurya debilis
|
Bolangè
|
|
|
Tsèghi
|
|
Andropogon gabonensis
|
Ghénigha bidoko
|
|
|
Ndzèngé
|
|
Scleria
|
Mayoyo
|
|
Lygodium
|
Tsèngèngè
|
|
|
Bodjombo
|
Séneçon du Gabon
|
Sinecio gabonensis
|
Mukosa idè
|
|
Fissigulatus
|
Mutové
|
|
Imperata cylindrica
|
Tsoni
|
Sensitive
|
Minosa pudica.
|
Mupéndépéndé
|
Fausse arachide
|
Desmodium salicifolium
|
Pongo vongo
|
|
Pollia condensaba
|
Mondjo ndjeli
|
|
Agerantum conyzoides.
|
Olemia kosso
|
|
Emilia sagitata
|
Mososo
|
|
Ethulia conyzoides
|
Ghébandudu
|
|
Laggera alata
|
Bodjosembo
|
|
Seneci gabonensis
|
Ongé
|
|
Spilanthes acmella.
|
Djongé
|
|
|
Ghésinga
|
|
Paspalum conjugatum
|
Koloko koloko
|
|
|
Elèmbè togho
|
|
Piperumella
|
Tsodosodo
|
|
Ataenida gabonensis Gagnep
|
Ndjongo
|
|
Megaliphrinium macrostachyum (
|
Tsèngèngè
|
|
Pteridium aquilinum
|
Pula
|
|
Veronia thomsoniana
|
Bumbolé
|
|
Dinophora spennerroides
|
Informateur : Togho,40ans, village mulobi,
clan mbobo
Raponda et Sillans : Les plantes utiles du
Gabon.
Raphia
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Ghésima
|
|
Raphia regalis
|
Tombo
|
|
Raphia taedigera
|
Péko
|
|
Raphia textilis
|
Ekoto
|
|
Vinifera
|
Ghéloko
|
|
Eresmospatha korthal siaefolia
|
Musamba
|
|
Ersemopatha cabrae
|
Ndètè
|
|
Eresmopatha haullevilleana
|
Palmiers
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Otomo
|
|
Elaeis
|
Oghombi
|
|
Elaeis
|
|
|
|
Informateur : Moukombi, âge 50 ans,
village makaduim, clan Muivo
Raponda Walker et Roger sillans : Les plantes utles du
Gabon
Insectes Rampants
|
|
|
Noms pové
|
|
Noms scientifiques
|
Esango
|
Fourmi magnan
|
Anoma molesta
|
Munyènyè
|
|
|
Ghékuma
|
Petite foumi noire
|
|
Tsangunughuènda
|
|
|
Kédi
|
|
|
Bityèni
|
|
|
Tsilila
|
La termite
|
|
Tsinièniè
|
La cigale de bois
|
|
Mupinya
|
Hétéroptères
|
|
Kova
|
Puce
|
|
Ghélukugè
|
|
|
Ghébobébobé
|
Arraignée
|
|
Ghéténéghéla
|
|
|
Tsoghè
|
Fourmis qui habite sous terre
|
|
Ghélondji
|
La sangsue
|
|
Munèkèkè
|
Hyménoptères
|
|
Pambwè
|
Hyménoptères
|
|
Komo-komo
|
Fourmi d'adultère
|
|
Ghékudia
|
Pou de lit
|
|
Manyoni
|
|
|
Koko
|
cafard
|
Blatta sp
|
Mutatidi
|
|
|
Eghoghwa
|
|
|
Mangwangwa
|
|
|
Mukokolo
|
|
|
Nongo
|
Iule, myriapode
|
|
Munèka
|
Puce
|
|
Ghékudya
|
Punaise de lit
|
|
Tsombè
|
Ver de palmier
|
|
Informateur : Mangui Maurice, village
mouéla pové, clan myogho
Noms des chenilles commestibles
Noms pové
|
Noms curants
|
Noms scienctifiques
|
Mukongo
|
|
|
Ghéghoda
|
|
|
Popo
|
|
|
mupinya
|
|
|
Noms des chenilles non comestibles
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scienctifiques
|
Ghétsatsa
|
|
|
Kôndiè
|
|
|
Insectes volants
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scienctifiques
|
Mulovyè
|
Abeille
|
|
Osuna
|
Taon, Tabanidés
|
|
Mughèndè.
|
|
|
Tsotsotso
|
Le papillon
|
|
Ndumangy
|
Grosse guêpe
|
|
Ghékèngighiè
|
Mouche tsé-tsé
|
|
Akyè
|
La mouche
|
|
Ghéboko
|
La mouche tsé-tsé
|
|
Mbinya
|
Le moustique
|
|
Kokwè
|
Le cafard
|
|
Ghièndjèndjè
|
La sauterelle
|
|
Ndumbélumbé
|
Termite non encore transformé
|
|
Ghiéndjèndjè
|
Le criquet
|
|
Bikobiko
|
Guêpe maçonne
|
|
Ghépudyanganga
|
soigne l'otite
|
|
Ghékulu
|
|
|
Mukongulu
|
(son nid est mis, dans le biberon pour permettre à
l'enfant de marcher vite. Brûler scarification marche de l'enfant)
|
|
Kèighèi
|
Luciole
|
|
Informateur : Ngoyi Franclin, 28 ans, village
mouéla pové, clan Muivo
Noms des poissons
(Tsudya diodidi dia pindia pové)
Noms pové
|
Noms courants
|
Nom scientifiques
|
Ghékondo
|
Carpe
|
Oreochromis schwebischi
|
Muèngè
|
Brochet
|
Hypsetus odoe
|
Mutolè
|
Mormyre
|
|
Mboka
|
Mugil
|
|
Ngono
|
Silure
|
Clarias graepinus
|
Tsongo
|
|
|
Ngoto
|
Ngotu, Ndumi
|
Heterobranchus longifilis
|
Epongé
|
|
|
Mudyéngé
|
Mormyre
|
Prototerus dolloi
|
Mbadi
|
|
|
Ndomé
|
Genre de très gros silure
|
|
Puwa
|
Mormyre
|
Brienomyre longicaudatus
|
Enyghé
|
Proptère
|
|
Mughongo
|
Petite anguille épineuse
|
Aethiomastacembelus marchei
|
Nènè
|
Oyara
|
Schilbe grenfilli
|
Mumbasè
|
|
|
Ekénguè
|
|
|
Mbadia
|
|
|
Mutungu
|
|
|
Tsènga
|
Genre de carpe
|
|
Mubaka Muvino
|
La lotte
|
|
Muvyovyo
|
Mormyre
|
|
Yènga
|
Clarias Walkeri
|
|
Palaba
|
|
|
Mbongè
|
Synodontis
|
Synodontis batesii
|
Kunungu
|
Alluvions
|
|
Embunga
|
Protoptère
|
|
Kosé
|
Poisson qui ressemble au disque
|
|
Mudyongo
|
Mormyre
|
|
Mukombo
|
Mâchoiron
|
Chrysichthys nigrodigitatus
|
Mukombwa étaé
|
Machoiron vivant dans les endroits rocheux
|
|
Mugholé
|
|
|
Mutungu
|
|
|
Ekengè
|
|
|
Ebandjé
|
|
|
Ghékynda
|
|
|
Nata
|
|
|
Tsongè
|
|
|
Ghékogho
|
|
|
Pala
|
|
|
Ghékynda
|
|
|
Mbongé
|
|
|
Mukaka
|
|
|
Mungondo
|
Crocodile
|
Crocodylus niloticus
|
Ngando
|
Caïman
|
Crocodylus cataphactus
|
Ghépololo
|
Tilapia
|
Tialpia cabrae
|
Le mutungu est le premier poisson à remonter
les rivières et les fleuves lors des premières pluies puis vient
le mbady
Informateurs : Bouyèndou, village
makadium, clan Muivo
Ngondet, Village : , Clan
Les serpents
(Nyogho)
Noms pové
|
Noms communs
|
Noms scientifiques
|
Mbomo
|
Le python
|
Pythor sebae
|
Pélé
|
La vipère
|
Bitis gabonica
|
Muangala
|
Le serpent vert
|
|
Ngènè
|
|
|
Muduma
|
Gros serpent noir
|
|
Ghétéghéla
|
|
|
Ghévolo
|
|
|
Musabéla
|
|
|
Mbéghè
|
(grosse vipère)
|
|
Ngénga
|
Scorpion
|
|
Ndonda
|
|
|
Etaa
|
|
Baphia laurenti de Wild
|
Koghé (serpent à deux têtes)
|
|
|
Ghyéta (change de couleurs)
|
|
|
Serpent qui porte une plume sur sa tête
|
|
|
Serpent qui crie comme
|
|
|
Informateurs : Pango, âge, 50 ans,
village makadium, clan Mikoso
Crustaces
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Musala
|
La crevette
|
|
Kalagha
|
Le crabe : a) de terre : ghékombé b)
d'eau : kalahga
|
|
Kungusala
|
L'écrevisse
|
|
Ndèbula
|
Crevette molle interdite de consommation aux hommes
|
|
Ghékombé
|
Crabe terrestre
|
|
Informateur : Togho, 40 ans, village
mandji
Mammifères aquatiques
Noms pové
|
Noms communs
|
Noms scientifique
|
Ngubu
|
Hippopotame
|
Hippopotamus amphibius
|
Mangamè
|
Le rhinocéros
|
Trichechus senegalensis
|
Nzèghwa nini
|
Panthère d'eau (Animal mythique qui habite les eaux de la
Bouenguidi)
|
|
Ghégnungulu
|
La loutre
|
Trichechus senegalensis
|
Ndzondo
|
Lamantin
|
|
Ndjondo
|
'Chien aquatique''
|
|
Informateur : Tonda, 30 ans, village
dindémba, clan Muivo.
Petits animaux amphibiens
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Ediolo
|
Le tétard
|
|
Minala
|
|
|
Niètinièt
|
Crapaud
|
|
Oghoto
|
Nyètynyèty
|
|
Ghépongela
|
|
|
Mbongela
|
crapaud carnivore et vénéneux
|
|
Informateur : Mondzo, 25 ans, village
ndéngé clan Mikoso
Noms des animaux
Cette classification est faite sur la base des informations
fournies par nos informateurs.
Noms pové
|
Noms communs
|
Noms scientifiques
|
Ngoya
|
Potamochère, Sanglier
|
Potamochoerus porcus
|
Ndzao
|
Eléphant celui de la savane : éyili bongo
celui de la forêt : Mambombamè
|
Loxodonta africana
|
Puka puka
|
La roussette
|
|
Les félins
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Ghémbongo
|
Lion
|
Panthera leo
|
Ndzègho
|
Panthère
|
Panthera pardus
|
Laabo
|
Petit animal carnivore
|
|
Nombo
|
Chant huant
|
|
Musyngi
|
Chat doré
|
|
Mukèngè
|
Civette
|
Viverra civetta
|
Mutsigha
|
Le renard
|
|
Les singes
(Kémadyè)
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Mupéka
|
Moustac
|
Cercopithecus cephus
|
Mupynda
|
|
|
Pondé
|
|
|
Kako
|
Singe aux poiles blancs
|
|
Mbaya
|
Singe soleil
|
Cercopityecus solatus
|
Mbondi
|
''Le singe mécanicien''
|
|
Tsèghè
|
Mandrill
|
Papio (Mandrillus) sphynx
|
|
Drill
|
Leucophacus
|
Nzigho
|
Chimpanzé
|
Pan troglodytes
|
Ngiya
|
Gorille
|
Gorilla gorilla
|
Tsèghè
|
Mandrille
|
Sphinx
|
Poyo
|
Poto de Calabar
|
Artocebus calabarensis
|
Tsèngi
|
Talapoin
|
Cercopithecus talapoin
|
Les antilopes
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Tsèsi
|
Cephalophe à pattes blanches
|
Cephalus crisalibaum ogelbyi
|
Sabé
|
Antilope
|
Cephalophe de grimm
|
Nyéé
|
Chevrotin
|
Hyemoschus aquaticus
|
Ghésibo
|
Biche-cochon
|
Cephalophus coromatus
|
Ndjibo
|
Cobe onctueux
|
Kobis defassa
|
Tsipili
|
Cephalophe à dos jaune
|
Cephalophus silvicatus
|
Nzombè
|
Antilope brune qui vit dans les clairières
|
|
Mukèbè
|
Plus rapide des antilopes et saute très haut
|
|
Mumbuanga
|
Cobe des roseau
|
Redunca arundinum
|
Ghédyobo
|
|
|
Nzoma
|
Buffle
|
Syncreus caffer caffer
|
Le rongeurs
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Tsibidi
|
Holacaude, Hérisson
|
|
Ngomba
|
Porc-épic
|
Atherurus africanus
|
Les tortues
Noms pové
|
Noms courants
|
Noms scientifiques
|
Kudu
|
La tortue terrestre
|
Dernochelys coriacea
|
Ghésomba
|
Grosse tortue de mer
|
|
Pèlè
|
La tortue d'eau douce
|
|
Animaux à écailles
Noms scientifiques
|
Noms courants
|
|
Varanus niloticus
|
Iguane
|
|
Kagha
|
Pangolin nain
|
Manis minus
|
Pighé
|
Pangolin géant
|
Manis gigantea
|
La classification est à affiner dans la mesure où
l'hippopotame et le lamantin sont classés dans le groupe
éléphant, à cause de leur grosseur, mais de l'eau. Les
mêmes remarques peuvent être faites en ce qui concerne le buffle et
la gazelle. Qu'ont-ils de commun avec les antilopes ?
Informateur : Diyanga Rodrique, 21 ans,
villge mutuyèni, clan Mitsévo
Noms des rats
Noms pové
|
Noms en français courant
|
Noms scientifiques
|
Ndèmbè
|
Rat rayé
|
Murinés, muridés
|
Ghéboko
|
Rat de brousse à ventre blanc
|
Murinés, muridés
|
Koo
|
Le rat palmiste
|
Cricetomys gambianus
|
Etalé
|
Rat qui habite au bord des rivières
|
|
Ngètè
|
|
|
Tséndé
|
Ecureuil roux brun
|
Protxerus stangeri
|
Nguyi
|
L'écureuil volant
|
|
Kotè
|
L'écureuil qui a des poiles blancs et marrons
|
|
Munungé
|
Musaraigne ou rat musqué
|
Soricidés
|
Mulanndza
|
|
|
Ndutu
|
|
|
Mungombaka
|
|
|
Ndélé
|
|
|
Tsuatsua
|
|
|
Tutela
|
|
|
Tsiindii mwiri
|
Ecureuil palmiste gris blanc
|
|
Palé
|
|
|
Mubongolo
|
|
|
Mboko
|
|
|
KotèTsèndè
|
|
|
Mboloko
|
|
|
Edzanga
|
|
|
Endzandè
|
|
|
Informateur : Tonda, 30 ans, village
dindémba, clan Muivo
Noms des oiseaux
Noms pové
|
Noms courant français
|
Noms scientifiques
|
Mbolo
|
Calao
|
Anthrococeros malabaricus
|
Ngôndo
|
Toucan
|
Rhamphostos monilis
|
Mbéla
|
Aigle
|
Stephanoaectus coronatus
|
Koso
|
Perroquet
|
Psittatus erithacus
|
Tsodi
|
Colibri
|
Trochilus bourcieri
|
Mulèdy
|
Epervier
|
Geranoaetus malanoleucus
|
Ménga
|
Pigeon vert
|
Colomba palamus
|
Ghénungu
|
Oiseau apparenté au hibou
|
Sarcorhamphus papa
|
Vivéghé
|
Annonce l'arrivée de la saison sèche
|
|
Ekunda
|
La tourterelle
|
Streptopelia turtur
|
Endzodzo
|
Annonce les nouvelles
|
|
Kologholo
|
|
|
Ngolo
|
|
|
Mwata
|
Calao (genre de)
|
Antroceros malabaricus
|
Mwésa
|
|
|
Visèngè
|
|
|
Kènè
|
Oiseau gendarme
|
Ploceus hypoxanthus
|
Ndzundzi
|
Colibri, oiseau mouche
|
Ancestrura bombus
|
Mudiolé
|
Alouette
|
Mirafra apiata
|
Ghékutu
|
Hibou et chouette
|
Asio flammeus
|
Kanga
|
Pintade
|
Phsidus niger
|
Ngualé
|
Perdrix
|
Francolinus sephaena
|
Ghénungu
|
Vautour
|
Tyto capensis
|
Mukuyakuya
|
|
|
Kogha
|
Toraco vers huppé
|
Turacus persa
|
Mubibi
|
|
|
Bondi
|
Se nourrit des matières fécales des singes
|
|
Mbilo
|
|
|
Ghésogha
|
Le canard sauvage
|
|
Péghavègha
|
|
|
Tsodia
|
Veuve dominicaine
|
Vidua macroura
|
Togho
|
La fauvette
|
Sylvia borin
|
Mubaka tombè
|
|
|
Kina
|
Le gros matin pêcheur
|
Halcyon leucocephala pallidiventri
|
Tsongosongo
|
Hirondelle
|
Eurpetomena macroura
|
Visangi
|
Veuve à nuque rouge
|
Coliuspasser laticauda
|
Ghélogha
|
Canard colvet
|
Anas platyrhynchos
|
Mwamusèbè
|
Martin-chasseur à bec-en-cullière.
|
Clytoceyx rex
|
Ghéghuétéghuété
|
(oiseau sacré)
|
|
Kubasava
|
La foulque
|
|
Mwésa
|
|
|
Toli
|
Rossignol
|
|
Ndzundzé
|
Moineau
|
|
Ghyéké
|
Le pivert
|
Sphiracus varius
|
Ebandy
|
|
|
Panda vanda
|
Genre de pivert
|
Colaptes chysoidess
|
Mudyèndzèlè
|
|
|
Vighyèghyè
|
|
|
Kulengia
|
|
|
Ndzuèngi
|
Colibri
|
Vestiaria coccinea
|
Inforamteures : Tonda, âge 32ans
ans, village manzi, lignage Mikoso
Ngondet Dieudonné, villagem iboba, lignage Butadi
Nzouba, village mandzi, lignage Mikoso
Matériel utilisés par les Pové
pour exploiter la forêt
Pour les hommes
Abattage
(kuangi)
Noms en pové
|
Noms en français/description
|
Eghoba
|
Hache
|
Goyayu
|
Couteau de chasse
|
Ghébokaboka
|
Bêche
|
Kwètwè
|
Objet qui sert à faire des petits trous
|
Informateur : Madoungou ; age 30 ; lignage
loko ; village ghébondjé
B. Pêche (Malobo)
Pour les hommes
Noms pové
|
Noms en français/Description
|
Mbusè
|
Epervier
|
Osongè
|
|
Ghélambighiè
|
Lit fait au milieu près d'une chute. Quand le poisson
saute, il tombe au dessus et est recueilli par le pêcheur.
|
Ghéléndé
|
|
Elobo
|
Hameçon
|
Eliki
|
|
Pour la chasse
Noms pové
|
Noms français
|
Ndjadi
|
Le fusil
|
Ota
|
L'arbalète
|
Etambu Le
piège
Noms pové
|
Noms français
|
Tuliè
|
On fait trou sur la terre dans lequel le système est
installé
|
Tsondi
|
Piège fait sur les arbres pour les singes et les
oiseaux
|
Kolo
|
|
Mabongo
|
Piège pour oiseaux fait à même le sol
|
Bulémbo
|
La glu. Elle est déposée sur les feuilles des
arbres situés sur les bords des rivières.
|
Ghéngénga
|
On fait un trou avec au dessus une décharge importante de
pierres
|
Minango
|
|
Doki
|
Piège des rats
|
Informateur : Ghétsoko, âge 65
ans, village mulundu, clan miogho
Pour les femmes
A. Champs
Noms en pové
|
Noms en français
|
Mukwatè
|
Machette
|
Ghékanghiè
|
Sarcleur
|
Tsopwè
|
Sarcleur
|
|
|
Informateur : Kogho Germaine, 68 ans,
village baniati, clan Mitsévo
B. Pêche
Noms en pové
|
Noms en français
|
Ediè
|
Nasse
|
Ghéghomaghiè
|
Corbeille utilisée pour la pêche
|
Tsawuè
|
Corbeille
|
Ghéluba
|
Nasse que l'on trempe dans la rivière avec des
appâts Elle a une forme spirale.
|
Informateur : Kogho Germaine, 68 ans,
village,,baniati, clan Mitsévo
Les forestiers
Carte de la zone à exploiter
Permis de coupe
Tronçonneuse
Bulldozer
Timberjack
Chargeur
Grumiers
Voiture des tous genres
Coteaux de chasse
Machettes
Gresine pour protéger les arbres abattus contre les
mites
Treuil pour tirer les billes d'arbres
Carte de la zone à exploiter
Carburant : pétrole, gaz oïl, mazoute, essence.
Informateur : Massébé Etienne,
38 ans, village, makadium, clan Mikoso
Rois de la forêt chez le Pové
Noms en pové
|
Noms en français
|
Attributs
|
Ndjègho
|
La panthère
|
Roi des animaux terrestres
|
Mbéla
|
L'aigle
|
Roi des animaux volants
|
Ngoto
|
Gros silure
|
Roi des animaux aquatiques
|
Mungondo
|
Le caïman
|
Roi des animaux rampants avec des pattes
|
Mbomo
|
Le python
|
Roi des serpents rampant avec le ventre
|
Ovèngè
|
L'movengui
|
Roi des arbres
|
Musobwa ghu totodyè
|
Lond ver qui vit sous terre
|
Roi des vers
|
Informateur : Tsono Françoise ,
âge 40 ans, lignage, Butadi, village, baniati
Les clans et les lignages
Pové
1. Ndéngé ( Ils ont
apporté la propriété)
1. Mughèné
2. Ghambé
3. Mukagha
4. Mikoso
5. Mbobo
6. Butadi
7. Bavèmba.
2. Dibamba ( Ils ont amené la
construction)
1. Muivo
1. Mughoghi
2. Bavènda
3. Bukila
4. Mbèmbo
5. Budzanga
6. Muèlè
7. Yungu
8. Butonda
9. Mitsymba ( ghu Masango)
10. Siongo
11. Ndzikuè
12. Dikambi
13. Mukombi
14. Loko
15. Ghédoko ghia mayombo ghé ma masala ghu
tombiè
17. Mitsévo
3. Bèndzi ( Ils ont amené la
sorcellerie)
1. Ghésanga
2. Sima
3. Ndzobè
4. Maghambu
5. Suwa maduma
6. Suwa érungi
7. Sima mukongu
8. Miogho
Pour qu'une marmite tienne sur un foyer, il faut
forcément trois troncs d'arbres. Les trois clans sont le symbole de
l'équilibre dans un espace social.
Informateur : Bouyèndou, 65
ans, village makadium, clan Muivo
Totems de chaque clan
« Il existe bien, suivant une définition
classique du totemisme, des liens entre les hommes et certaines classes
d'animaux ou de végétaux » (Foelich J. C., 1964, p. 23)
Mikoso : le perroquet
Mukagha : le pangolin
Répartition de l'espace selon les
Pové
Nous avons recensé trois types de plantations chez les
Pové :
Obogha : cette plnatation est faite dans une
jachère de 5 ans.
L'on y plante :
De l'arachide (pénda : pènda dia
muvoviè, pénda dia dighosidiè)
Des tubercules de manioc : bighongo : kwata,
matayi, kongo, ghéghongo ghya
bèngè.
Des légumes ; oseilles : bukolo, (Ibiscus
Sabdariffa) : bukolo bwa bèngè, bukolo bwa
vèmbughè, bukolo bwa ghélotoghiè, bukolo bwa
bumboloumbwè, Bukolo bua bubanga (Rumexe abyssimcus Jacq.), bukolo bua
wabonguè (Cissus Pendula), malopo, bilopé, bitsaghatsagha,
mulondjobolo, Bykopé, tsango (solanum incanum)
Des aubergines : tsaghelé (Solanum nodiflorum),
ngoda (Solanum aethipicum), munyakya nyiono (Solanum angustispinosum), ndzuda
(solanumtorvum)
Tabac : ghévôlô (nicotiana
tabacum)
De la canne à sucre : musongo.
Kuba : Cette plantation est faite dans la
forêt `'primaire ou dans une jachère qui a déja fait 15 ans
au moins.
L'on plante :
La banane :kondè : mutabè,
ébéliè, ghébangaghiè, ékwalè,
tsambadiè,
Des ignames : ékamba (Dioscorea Dumetorum),
ghéngynda (Dioscorea Alata),
Ghépètèpètè (Dioscorea Alata L.), Esogho
(Dioscorea Bulbifera), Tétéé (Dioscorea Cayenensis),
Ghébuba (Dioscrea Latifolia Benth var Sylvestris A. Ch., Motsongo
(Dioscorea Pra chensilis).
Ces deux premières plantations sont faites en grande
saison sèche : juin/septembre
Koli : cette petite plantation est
faite dans une jachère de 5 ans.
On retrouve les mêmes produits que dans les cas du
boghè. Cette plantation est faite pendant la petite saison sèche,
au mois de février. Elle permet aux populations d'avoir des produits
frais constitués surtout de légumes, de maïs. On y plante
aussi des tubercules de manioc et des patate douce(émongo)
Informateur : Maghumba Germaine, 75 ans,
village moutouyèni ;
clan : Mitsèvo
Liste des noms des village du Canton
Lolo-Wagna
et nombre d'habitants
Noms des villages
|
Nombre d'habitants
|
|
Hommes
|
Femmes
|
Wouboué
|
013
|
12
|
Wagna
|
060
|
67
|
Madjikia
|
004
|
02
|
SBL
|
075
|
51
|
Liboungou
|
037
|
40
|
Pointe claire
|
004
|
07
|
Pangalongo
|
0013
|
10
|
Bikouala
|
018
|
15
|
Moukoumou
|
013
|
36
|
Mbigou (Mbégho)
|
013
|
14
|
Biwala
|
021
|
17
|
Boukondja
|
005
|
02
|
Baniati
|
008
|
19
|
Bouvenga
|
027
|
27
|
Rounbgassa** Loungassa
|
021
|
19
|
Moughabo
|
019
|
29
|
Moukouani** Mukuanio
|
009
|
009
|
SOCAGAB. Ndjolé
|
278
|
267
|
Bissegna
|
007
|
007
|
Rouagna Kuania
|
053
|
176
|
Dibouka
|
158
|
178
|
Moutouyene** Mutuyéni
|
029
|
025
|
Mouila Pouvi* Mouéla Pové
|
172
|
184
|
Kona
|
056
|
056
|
Boudianguila* Boudiangéla
|
144
|
142
|
Ndanda
|
054
|
045
|
Divindi** Divindé
|
056
|
062
|
Soke** Sokè
|
030
|
028
|
Moukouagno
|
039
|
043
|
Missesse** Missèssè
|
010
|
010
|
Moussighe** Moussighé
|
019
|
013
|
Total
|
1465
|
1612
|
Total général
|
|
Source : Ministère de la Planfication, Recensement
général de la population, juillet 1933
Découpage selon les
Pové
A Lata
Divindé/Pongo/Mughubu/Mukwwanio/Sokè/Matèndi/Ndanda
B. Mukanga pabeghè
Muéla/Mughubu/Kwania/Biségha/Ndjolé/Ndomba
Kombé/Mulobi/Mandji/Miboba/Dindémba
C. Ngongo
mimèngé
Mibaka/Bungota/Ngongi/Mandji/Mukumu
* Limite une montagne appelé mukumu
D. Mubéka
Malanga ma méla/Mbolani/Malanga ma
Misamba/Lungasa/Bavèmba/Baniati
Limite le fleuve Wania
E Mapindi ma Nduma
Mutuyèni/Ghévila/Ghéndzambulèngè/Divindé/Milongi/Mubondo/Disaso/
Lungasa
* Limite : Mangénda masèli
F Kèlè, shidaka Kono
bongo
Mbolani/Mwéla/Mamidi/Domasi/Bénga
pové/Ghémèno/Mandji/Bondzé/Makadiumu/Mukongo/Sogha/Ghamba/Ndéngé
* Limite avec la province de la Ngounié : le fleuve
Offoué
* Limite E la montagne appelé Mukodia Kondjo
G. Ngingia
misomba
Numbu/Mayènga/La mission/Mayali/Mimongo/Obaï/
et l'on revient à Divindé.
On récence au total 54 village avec un découpage
qui obéit à une logique endogène.
Informateurs : Moukombi, 50 ans, village
ndéngé, clan Muivo
Ningo, village baniati, clan Butadi
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C. PHONOGRAPHIE
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1961 - Tsavou : conte sur le mariage pové,
1961 - Moupudza : récit historique,
KIALO, Paulin
1997 - Kwadya tômbè na kwakya
donguè, conte en pové, bd magn. 15 mn.
1998 - Ndzambé na Buanga, conte en
pové, bd magn. 10 mn.
1999 - Buluma, suite de proverbes chantés
avant d'aller à la chasse pour
l'organisation d'un retrait de deuil, en langue pové,
bd. magn.
1999 - Mwéliè, ce demande le mwirir
quand on lui fait appel, bd magn 15
mn.
D. ICONONOGRAPHIE
Collections particulières
LOUNGOU MOUELE
Photo couleur
KIALO Paulin :
Photographie d'un village
Photographie d'un grumier
Photographie d'un abatteur
Photographie d'un chargeur en plein travail
Photographie d'un de deux ouvriers en plein travail
(treuil)
PHONOGRAPHIQUE
Ndzouba :
Conte Ndzabi a ngoko na ndzambi a tando, 10 mn
Conte Ndzambé na Yèlè na Mungombaka, 15
mn
Buluma, ensemble de proverbes chanté en pové, 20
mn
E. CARTOGRAPHIE
Institut National de la Cartographie IGN/France : Carte au
1/50.000è, au 1/200.000è Ministère
de L'Education Nationale (République Gabonaise) Atlas
F. MUSEOGRAPHIE
Musée National des Arts et Traditions
Objets, n° d'inventaire
BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE
BODINGA-BWA-BODINGA, Sébastien et VAN der VEEN,
Lolke J. :
1995 - Les proverbes evia et le monde animal. La
communauté
traditionnelles evia (Gabon) à travers ses
expressions
proverbiales, Paris, l'Harmattan, p.95
Le très important rôle que joue les proverbes et
autre maximes dans les sociétés traditionnelles africaines et
même modernes a été mis en évidence par plusieurs
chercheurs. Les sociétés africaines se distinguent nettement de
la société occidentale moderne où l'on fait de moins en
moins recours aux proverbes comme illustration en rapport avec la situation qui
fait l'objet du débat.
Après la transcription, l'auteur fait une analyse du
types de constructions de la langue Evia à travers sa structure
grammaticale.
Il passe ensuite à l'analyse de l'impact du monde
animal dans l'expression des valeurs morales. Il dénombre
quatre-vingt-quatorze espèces ou variétés en se basant sur
les termes génériques ; par la suite il passe en revu les
caractéristiques qui retenues par les populations : corporelles et
physiques, les expériences de la chasse, de la pêche, etc. et les
pratiques culinaires
Au chapitre suivant, l'auteur analyse le système des
valeurs. Ainsi on peut voir à travers les proverbes comme vivent les
autres, en famille.
Sur les sept cents proverbes recensés par Bodinga Bwa
Bodinga, deux cent trente-cinq se rapportent au monde la forêt. C'est
dire que le monde de la brousse est une source très importante
d'inspiration en ce qui concerne la parole des hommes.
BODINGA-BWA-BODINGA, Sébastien :
s.d. - Tradition orales de la race evia, Paris, TMT,
56 p.
Il commence son propos en nous présentant les ethnies
apparentées aux Bavili, Apindji, Okandé , Shimba, Pové,
Mitsogo, M'Pongwé. Il précise que les évia sont
loitainement parentés aux Omyéné, Galoa, Orungu, N'komi,
Adjumba et Enenga.
Il note que les evia et les Vili ne sont pas nombreux parce
qu'ils connaissent un taux de mortalité très
élevés. L'auteur passe en revue les origines et les migrations
des Evia. Il propose à la fin
On peut tout de
DESCHAMPS, Hubert :
1962 - Traditions orales et archives du Gabon.
Contribution
à une ethnohistoire. Paris, ORSTOM `'L'homme
d'Outre - Mer'', 172 p.
L'auteur commence son propos en présentant
géographiquement les pové La forêt à l'Ouest de
Koula-Moutou entre la Lolo et l'Ogooué est la contrée
habitée par les Pové. « Au sud, ils confinent aux Massango,
au Nord au «pays des abeilles » vide d'hommes. Parmi eux vivent des
petits groupes Akélé parmi des Mitsogho, Evia, Shimba,
Okélé, Apindji. Les Massango et les Eshira ont accompagné
les Pové. Leur mère était Nyangui et leur père
Mavongo.
Makové c'est la rivière d'où sont venus
les ancêtres, vers le nord. La première pirogue s'appelait
Malèpè-Lèmbè. Les hommes étaient en formes
de trois boules, là où le ciel et la terre semblaient se toucher.
Ils ont senti un vent qui leur a éclairci les idées et leur a
donné le pouvoir de fabriquer une pirogue.
Tous les hommes, Blanc, Noir, Pygmée, étaient au
village Mouhokamou (rassemblement). Ensuite, dans le village Tengou, se
divisèrent en trois. Ils marchèrent ensemble jusqu'à
Malabano (Reconnaissance), puis à Boudianga, au village Mouaa
où on pratique la confusion des familles (l'inceste ) ; c'est
au village suivant Kounza que l'inceste a été
dénoncé. Ils prirent alors le nom de Pové. Mitimbo
était leur Père et Tsinga (tranquillité), la Mère ;
c'est elle qui annonça l'interdiction de l'inceste. Elle est la
mère de tous les Pové, Blancs et Pygmée.
Partis de Kounza, ils fondent un nouveau village à
Moupoundza (gaiété). Les Blancs les ont quittés : un
Pové avait rit de son père Mitimbo, les Blancs voulurent le
châtier, ils eut bataille. Les Blancs, emportèrent les richesses
que leur père leur avait données, parce qu'ils étaient
obéissants. Les Pové restèrent dans la brousse. Le premier
frère le Pygmée), le deuxième le Pové, le
troisième le Blanc. Le Pygmée aussi était de couleur
Blanche. Ils sont partagés les coutumes.
On peut voit là un vague souvenir de Sum, Cham et
Japhetet la malédiction de Cham. L'idée que les Pygmées
étaient les frères des Blancs a été exprimée
plusieurs fois.
Les Pové ont suivi la rivière
Divélé na Ngosso et fondèrent le village Moubango sur la
colline dominant la rivière. Ils trouvent un homme appelé
Ngètè et son père Mouèlè
qui leur montrèrent la direction. Ils partirent avec les poules du
village, descendent avec Bouhono, arrivèrent à Yangui. Là,
ils se divisèrent. Les Mitsogho, Apindji, Bavia (Evia), Shimba,
Okandé prirent leur chemin chacun de son côté. Là,
il y avait un oiseau, Badiango, frère
de Mbéla, qui détruisait les enfants. Les
Pové sont revenus sur leurs pas et sont passés par
l'Ivindo, puis chez les Okandé et à
Eboundzé ( l'empreinte), Maboussa (Maboussa était le premier
oncle du clan Mogènè). Les Pové franchirent alors le
fleuve Ogooué et envahirent la vallée de la Lolo. Les Nzabi
étaient déjà installés sur la
Bouenguidi... Le premier habitant était le vieillard
Koula-Moutou, le deuxième s'appelait Dimounou, Bounda du
village bilongo. Les Pové s'installèrent à
lingouala.
Les Batsangui ont appris aux Pové à travailler
les fer. Les principaux instruments Tsengo (houe en bois) mbedi,
esholo (arbalète). Le premier pagne fut la main, le deuxième
Moukoho et le troisième le raphia appelé
bongo.
Galaplanche. Interdictions de consommation pour le clan :
gorille, panthère, perroquet. La sonnette s'appelait Miklinganga.
Le problème majeur de ce texte est le manque de
fidélité dans la transcription. On relève pèle
mêle malèmbè togho, bughomo, wabongo, kondza,
mukwanio qui sont très mal transcrit par l'auteur qui
d'ailleurs dit dans l'introduction qu'il ne maîtrise pas les langues. De
plus une étude de ce genre demande minutie et du temps or semble-t-il
l'auteur se précipite comme pris par le temps.
En dépit de ces manquements, on peut se rendre compte
qu'en tout temps la référence à tel animal (aigle par
exemple)marque la vie des pové dans leur migration. Et d'ailleurs ce qui
est frappant c'est la similitude que font ce peuple avec les grands oiseaux
lorsqu'il parle de voiliers. Une fois de plus la forêt, au sens le plus
englobant du terme, inonde l'imaginaire de ce peuple.
DUFEIL, Michel Marie :
1989 - « Migration et stabilité : le mode de
production villageois », Les
peuples bantu, migrations, expansion et identité
culturelle t. 1, actes
du Colloque Libreville du 1-6 avril 1985, dir. Obenga
Théophile,
l'Harmattan, CICIBA, Paris, Libreville, pp.213-226
L'auteur de cet article tente de faire une analyse de toute
la problématique qui commande le pouvoir politique à la fois chez
les Pové, chez les Fang et chez les Badjabi. Nous ne nous sommes
intéressé qu'aux analyses mentionnant explicitement les
Pové.
Le village est certainement un type d'organisation des hommes
et de l'espace, distinct de la brousse et de la ville. Il est également
à distinguer de la tente et du campement, de l'instable; comme du
groupement réduit à un seul lignage. Pour tenter d'apercevoir
plus clairement sa sacralisation et de classer mieux sa socialisation,
cherchons à définir l'organisation comme mode total de
civilisation, en somme comme stade historique.
La migration est d'abord définit comme étant un
déplacement provisoire avec un retour. Il fait référence
au campement dont la fonction d'habitat peut ressembler à celle du
village mais qui n'a même pas la formule d'organisation du hameau ou du
quartier. Ce n'est point avancé de forteresse économique du
village, un corps franc de production lancé au loin pour la chasse ou la
pêche et ce dernier cas est le plus régulier : le retour de la
saison poissonneuse ramène aux points même points où l'on
retrouve sa case d'appoint et ses instruments rangés en attente ; un
rôle presque de maison de campagne, mais pour le travail et la production
alimentaire. Semblable est le campement de plantation lointaine, souvent
lié à un ancien emplacement de village. Au campement, ni rite ni
mariage ni décision judiciaire ne sauraient être accomplis, rien
de sérieux ; tout ce qui poserait problème serait remonté
au village. Il là peut de femmes et d'anciens, mais de jeunes
équipes de travail : c'est un corps expéditionnaire de nourriture
à ramener. Dépendance du village en production, organisation et
mentalité, le campement souligne en fait le type village comme majeur en
structure et en histoire.
Le glissement à faible distance sur une même
terre pour des raisons économiques ou sacrales, terre
épuisée ou cimetière plein de maléfice, qui laisse
en arrière d'éventuels campements sur plantations en cours, n'est
pas non plus une migration. Ruiné par une catastrophe naturelle comme
inondation ou volcanisme ou surtout par une catastrophe sociale comme guerre ou
épidémie, le village et même des groupes des villages
peuvent être acculés à la fuite lointaine et l'errance
avant de pouvoir négocier une nouvelle implantation.
Le village, quant à lui, est dans tous les cas occupe
la place de l'inverse de la migration. Même si celle-ci est la
constituante de l'identité bantu, le village est le paysage actuel le
plus authentique de cette civilisation et le concept le plus apte à
rendre acérée de la problématique. Le village s'oppose
à la brousse, à la savane, à la forêt comme la
culture à la civilisation. Le village est toujours le lieu des forces de
civilisations africaines. On vient s'y asseoir pour cueillir encore sur les
lèvres des anciens quelque sagesse ou au moins un savoir qui se perd. La
forêt, la savane et «la brousse » sont le lieu des forces
invisibles, mystérieuses, indomptables sinon périlleuses. Le
village le lieu des hommes, de leur réunion, de leur culture, de leur
civilisation, de leur solidarité et de leur vie. Mariage,
procréation, naissance, tous les actes majeurs de la socialité
s'y déroulent...Hors village se placent les choses difficiles du voyage
et de la chasse et de la rencontre du mystère ; les retraites
préparant l'initiation, les sociétés du secret. Ces
événements cryptiques et dangereux où l'on risque
d'être «mangé » mystiquement, de mourir, peuvent aboutir
en sens inverse à un produit heureux de réussite et de victoire
qu'on ramène au village. Après l'épreuve qualifiante, le
retour triomphal donne à consommer viande, prestige ou sagesse, au
village, lieu des hommes
Un mode de production offre en réalité la base
des infrastructures matérielles d'une civilisation qui se
médiatisent en organisation institution et ces médiostructures
sociopolitiques aboutissent selon la même cohérence à
fleurir en suprastructures de théorisation et sacralisation. C'est une
cohérence même à fleurir en civilisation et bien sur
à un stade historique tandis que le mode lignager part de la
communauté, de sang comme on dit mystiquement, est une
société en quelque sorte privée, du type communauté
biologique,... , le mode villageois franchit la ligne de la vie publique,
présente le premier arbitrage entre communauté et le premier
visage d'une association contractuelle, ... » Chaque hameau a au moins
deux lignages, celui du père et celui de la mère. Polygamie,
lévirat, mariage des enfants et multiplication mènent
obligatoirement à une variété certaines de liaisons des
lignées que ni les études ni les intéressés ne
peuvent constituer complètement. Quand il y a litige interlignager un
tribunal se crée en vue de trouver des solutions. On peut alors dire que
toute association qui naît pour résoudre un problème qui
oppose des plusieurs lignages marque un dépassement du mode lignager, et
pourtant le lignage transcende l'ethnie. Toutefois le mode villageois ne peut
être considéré en sa parfaite définition que si les
pouvoirs du chef de la terre organisent la production du sacré. Mais le
poids de son âge peut l'écarter de la maîtrise de tout ce
qui se passe.
Le pouvoir d'un chef, topique du mode de production
villageois, se marque surtout en organisation et en sacralisation davantage
qu'en action directe sur les travaux productifs. Les pouvoirs du chef ont des
bornes. L'Assemblée est convoquée à la case des hommes par
le chef sous sa présidence. Mais elle peut être soumise ou au
contraire souveraine ; et tous les cas ils existent. Elle peut aussi être
directe ou à deux degrés, émanant en ce cas des cases
d'hommes de chaque quartier avec ou sans intervention du chef dans la
désignation des participants. La coutume ne régit nullement de
façon uniforme. On saisit des reversements de pouvoir et de puissance
dans un sens ou dans l'autre : nos villages ont ignoré une histoire
politique. Les forces productives en détiennent quelques unes. Le
grenier dont la garde exige une contrainte structurée, surtout à
l'époque de la soudure, favorise sûrement davantage que le
tubercule le passage historique à une chefferie forte qui n'est pas le
paysage le plus net des peuples bantu de la forêt.
Les transformations ne sont seulement dues aux contacts avec
l'Occident, du fait du commerce côtier, mais l'on peut aussi relever des
transformations qui sont la résultante des données
endogènes. Ainsi la maîtrise de la pêche et par voie de
conséquence du commerce a fait émerger des individus qui sont
devenus par la suite des chefs fort respectés.
Parfois il y deux chefs. Mais l'un n'a nullement de
l'ascendance sur l'autre. Ils sont tous dominés par des forces
mystiques.
L'auteur illustre son propos en prenant l'exemple d'un
village pové nommé Oyan 1 ( situé sur la route de Kango
à 125 km de Libreville).
Non kola moto mais Kolo moto.
IL part du constat que le chef du village pové peut
être renversé par l'Assemblée quand ce dernier
présentera des limites flagrantes par exemple la non maîtrise des
proverbes. Ce ci démontre qu'il a existé une dynamique interne de
la chefferie chez les Pové. L'Assemblée est composée de
l'ensemble de chez de familles appelées en pové kokwa nzobo. Il
n'y a pas ici de lignage majeur.
Le chef du lignage a un rôle prépondérant
dans toutes les activités qui concernent toute la communauté, ce
qui amène l'auteur à conclure que le mode de production lignager
l'emporte sur le mode villageois. Ce cas concerne un village pové
appelé Mibaka à Koula-Moutou
En analyse le comportement du pové du village Oyan, on
se rend compte très vite que la situation malgré l'intrusion de
l'argent et le déplacement dans l'espace rien n'est entamé en
tant tel dans la structuration du village pové. Cependant l'auteur
relève des changements, ici c'est un retraité, un ancien
fonctionnaire, là-bas c'est un maître dans le domaine de la parole
qui commande.
Cet article nous permet de saisir toute la
problématique qui traverse les rapports à l'espace avec ses
implications notamment l'organisation sous-jacente. Ainsi chaque fois que
l'homme s'est trouvé face à une situation inédite, il
essaie tant bien mal à s'en sortir. L'espace apparaît ainsi
beaucoup plus culturel qu'autre chose. De plus, on se rend compte que l'Afrique
peut aussi générer des dynamiques internes. On voyage d'un espace
banlieue de Libreville à Koula-Moutou par une lecture comparative de ce
rapport à l'espace.
Le seul regret que l'on éprouverait après la
lecture c'est son caractère abscons. Les lignages majeurs existent bien
chez les Pové, il suffit d'observer le fonctionnement interne des
associations. La repartions des tâches se fait en fonction du rôle
joué par le lignage dans la genèse du culte
GOUSSAVOU SOVI :
1984 - Etude d'une capitale provinciale : l'exemple de
Koula- Moutou,
Libreville, Mémoire de Maîtrise,
Université Omar Bongo, cartes,
annexes, 102 p.
L'auteur commence son propos en justifiant le choix de son
sujet par le fait d'avoir habité la Commune, puis il constate que l'on
ne retrouve nulle part les traces des Pové et encore moins leurs
mouvements migratoires.
Il constate que la ville n'est pas très
urbanisée du fait de son éloignement de l'axe routier qui rend
coûteux le prix des matériaux de construction.(La non urbanisation
n'est pas seulement due aux coûts des matériaux de construction)
Un autre élément qui bloque l'urbanisation est le relief
accidenté de la ville et la forte prégnance des activités
traditionnelle. La ville reste marquée par l'organisation traditionnelle
de l'espace : c'est un village qui est devenu une ville, il en veut pour preuve
la présence en plein centre ville de cases en terre battue et
l'organisation des «quartiers »qui ressemble beaucoup plus à
l'organisation d'un ensemble de villages. D'ailleurs dit-il par la suite,
malgré la construction des immeuble pour le logement des enseignants,
ces derniers n'ont pu ajuster leur comportement par rapport à cet
espace. Malgré l'imposition du droit romain, les occupants ont
été comme propriétaires des terrains. Il arrive à
la conclusion que la non-adaptation des populations à ce cet espace est
du à des résistances culturelles. Il s'agit conclut-il «d'un
conflit permanent entre le monde urbain en cours d'occidentalisation et le
monde rural garant d'un passé culturel puissant et d'une
idéologie traditionnelle, aux racines solides.
L'auteur passe en revu toutes les démarches à
entreprendre pour faire l'acquisition d'un terrain.
Ce mémoire présente des limites énormes
qui sont pour l'essentiel des jugement de valeur.
Nous relevons par exemple l'idée selon laquelle les
Africains n'ont pas encore acquis la culture de la ville. Nous pensons pour
notre part qu'il n'existe pas de ville standard, il existe des modèles
culturelles de villes. De plus dire que la ville ne se construit pas à
cause du coût élevé des matériaux de construction
nous semble fort limité. Nous devons lire ce phénomène
à travers plusieurs primes : les rapports entre la population et ceux
prennent les décisions, la spécificité de la ville
africaine, ...D'autres limites que l'on relève se situent au niveau de
la méthode. Il ne présente pas l'intérêt du sujet,
il n'y a pas de problématique, encore moins de méthode de
collecte et d'analyse,.
On ne choisit pas un sujet de géographie parce que l'on
a vécu dans une ville, mais parce que sur le plan de la science il peut
avoir un intérêt ; sinon l'on ne ferait que des jugements de
valeur. L'auteur ne nous montre pas l'intimité qui exite entre les
populations habitant la zone étudiée et l'espace. L'étude
aurait été plus intéressante si l'auteur nous proposait
les intectations entre les populations et l'espace avec des récits pour
appuyer.
LOUNGOU MOUELE, Théophile :
« Le village Sokè », manuscrit pour
Histoire des villages, Libreville, Université Omar Bongo /
LUTO, Cahier n° 1.
L'auteur brosse un contour historique et spatial du village
Soké, qui est situé sur un embranchement de la route Koula-Moutou
/ Mimongo. Il nous présente aussi l'organisation politique du village,
notamment le gouvernement féodal et central, le gouvernement local pour
terminer par une présentation sommaire des associations.
L'on peut retenir que les habitants de ce village,
évalués à une centaine d'habitants, ont opposé une
résistance farouche à la colonisation française de 1908
à1914.
L'organisation du village peut se saisir à deux niveaux
: au niveau du gouvernement central féodal. Celui-ci repose à la
fois sur le sacré et le politique. Autrement dit, le pouvoir politique
et le sacré sont détenus par les mêmes individus qui sont
le mutamba et le bika Le premier pourrait être
assimilé au président et le second au vice-président. Tous
deux sont investis par un conseil des sages appelés en pové
bilongo na bikilimbamba L'élu sera le plus méritant qui
possède aussi les fétiches les plus représentatifs de la
société. Il est important de signaler que leur mandat ne dure que
sept ans ; au terme de celui-ci, ils peuvent, s'ils le désirent, se
représenter.
Les attributions de ces derniers leur confèrent le
pouvoir de rendre la justice.
Cependant les questions délicates telles que les
assassinats, entre autres sont du ressort de l'Assemblée. Une police
travaille avec ses responsables pour enquêter et rendre compte.
Le Gouvernement local quant à lui est
représenté par le vice président Les attributions de ce
dernier lui confèrent l'autorisation de lire le droit par rapport
à l'administration, à la préparation des
cérémonies cultuelles et initiatiques. Il intervient
également sur l'organisation de grands travaux d'intérêt
communs notamment économique.
Vient ensuite le peuple notamment les femmes, les enfants et
les non initiés.
L'auteur nous présente enfin le Kima, ce
négociateur. Ce dernier est agent administratif qui négocie quand
il y a les problèmes d'adultère, de mariage, et de
d'échange. Il assure aussi les communications entre les villages.
L'auteur termine son article en présentant les
différentes associations que l'on rencontre chez les Pové.
Le Bwété ; le Misoko, le
Mwéli, le Bodi ; Le nzègho ; le
Ngoli ; le bupoti ; le mutsi ; le Ndugwa
ngadi, qui sont des associations masculines, alors que le
Nyèmbè et le Mabundi sont des associations
féminines.
L'article contient en annexe une carte géographique
présentant la région de l'Ogooué-Lolo et les zones
occupées par le village Sokè.
Nous regrettons le caractère un peu lapidaire de cet
article qui ne présente pas comment est aussi organisé la
société féminine, même si la phallocratie est, ici,
de mise. La carte qui est en annexe n'a pas d'origine.
MADOUNGOU BOUDIANGA Jean Pierre :
1986 - Histoire de la région des Duma de 1882
à 1953 : la domination
coloniale et ses incidences, Libreville,
Mémoire de maîtrise en
Histoire, Université Omar Bongo, 297 p.
L'auteur commence son propos en récusant les
idées reçues notamment celles qui font dire que l'Afrique n'avait
pas de structures, pas d'organisation. Pour pallier ces carences l'auteur
préconise que les Africains doivent se mettre à l'étude de
leurs peuples, avec leur langage, leurs préjugés.
Il note qu'aucun écrit d'avant 1886 ne fait mention
des populations pové, Et d'après lui, la difficulté
d'accès à ces populations en serait la cause.
Il avance l'idée selon laquelle, ces peuples
étaient libres jusqu'à la fin du XIII e siècle, ils vont
subir la traite négrière à partir du XV e siècle.
De 1815 à 1960 / 1960, ils vont connaître un autre type
d'asservissement : le travail forcé.
Il termine son propos en faisant une présentation
historique de la population sango, voisins géographiques de
Pové.
Des critiques méritent tout de même d'être
émises. La bibliographie de l'auteur n'est composée que des
écrits qui légitiment la colonisation. Ce que regrette l'auteur
d'ailleurs. De plus l'on ne doit plus chercher à savoir si les
traditions orales constituent des sources d'information, mais la
démarche doit plutôt consister à voir quelle
démarche méthodologique appliquée à la tradition
orale pour comprendre les traditions et en tirer la substance nécessaire
à l'analyse.
ORENDO OSSA, Anselme
Moïse :
1988 - Contribution à l'histoire des Pové
des origines à 1912, Libreville,
Université Omar Bongo, Mémoire de Maîtrise
Histoire, cartes, graph. , 96 p.
L'auteur part du constat que l'histoire des Pové est
mal connue. Celle-ci se confondrait ou ne commencerait qu'au
XVIème avec l'arrivée des Européens. Il
recommande de faire de l'ethnohistoire, c'est-à-dire d'étudier
l'histoire des Africains par la vision des ces derniers.
Il part du principe que tous les peuples du monde ont chacun
leur histoire à ne pas confondre avec l'histoire des autres peuples
voisins. A cet effet il déduit que les Pové ont aussi leur
histoire.
Celle-ci commencerait au paléolithique, c'est à
dire 300.000 ans avant Jésus-Christ. Les Pové seraient partis
d'un village appelé Mupunza Buaké pour aboutir au
village Kégha, premier village terrestre Pové. Ce
village était situé entre Kolo Moto et Ibundji.
Après cette présentation de l'histoire des
Pové, l'auteur tente de faire une lecture de la société
pové dans ce qu'elle de plus intime ses association à l'instar du
Bwété, du Mwéli, du
Nièmbiè, et des petites associations telles que le
Bupoti, le kono, ...
Cette analyse permet à l'auteur d'aborder
l'histoire des Pové sous l'angle des contacts avec les colons
français notamment de la guerre faite à ces derniers par les
Pové qui sortirent battus.
Ce mémoire laisse un goût d'inachevé tant
sur le fond que sur la forme
Sur le fond, on peut relever que plusieurs informations ont
été obtenues auprès des Massango, peuples voisins des
Pové. C'est ainsi que l'on a des expressions telles que Mame mwiri
qui en fait en pové se dit iya mwéli
Sur la forme, on peut relever l'absence d'une
méthodologie pouvant nous permettre de saisir l'intérêt du
sujet, la problématique, les méthodes utilisées, ...
Toutes choses qui sont d'une importance capitale pour réellement
comprendre la `'pensée'' d'un mémoire de maîtrise.
Ce mémoire reste tout de même un outil permettant
de comprendre l'histoire des Pové de l'époque mythique au
début de la moitié du XXè .
VAN DER VEEN, Lolke J. :
1990 - `'Ghévévo'', Revue Gabonaise des
Sciences de l'Homme
n° 2 Alphabet Scientifique des Langues du Gabon,
Actes du Séminaire des Experts du 20/24 février
1989,
Publications de l'Université Omar Bongo, ACCT,
Libreville,
pp. 193-195
Dans cet article l'auteur nous présente l'application
de l'Alphabet Scientifique des Langues du Gabon. Il passe en revue les 27
lettres de cet alphabet avec chaque fois un exemple.
L'auteur indique chaque fois la tonalité qui s'impose.
Le texte se termine par un exemple pratique qui met en exergue une
conversation. On peut alors se rendre compte par exemple que le tonnerre et les
éclaires, dans une conversation sont nommés par le bruit et
l'image que produit ce phénomène dans l'esprit des
populations.
Nous regrettons cependant deux choses. La première est
l'absence d'une carte géographique qui aurait pu situer les Pové
- même si à l'introduction l'auteur le fait. D'autre part,
même s'il est acquis que le pluriel chez les Bantu s'obtient en ajoutant
le phonème b au début d'un mot, il n'en demeure pas moins que
certaines langues présentent une particularité. Nous en voulons
pour preuve que l'on ne pas Bavové mais plutôt
Wavoviè pluriel de Muvoviè, qui est le locuteur
Pové.
Nous tenons à faire remarquer qu'il y a deux types de
crocodiles. Le plus gros, les Pové l'appellent Ngando alors que
le nain ils l'appellent Mungondo.
Malgré ces quelques observations, cet article doit
être lu par quiconque souhaiterait faire une étude sur le
Pové.
On relève dans beaucoup de travaux, sinon tous les
travaux, une uniformisation de l'espace du parler pové. Ce qui, en notre
sens, est linguistiquement dangereux. L'observation de la carte montre que les
Pové sont situés sur quatre axes :
· 1. Sur l'axe Lastourville/La Lopé
· 2. Sur l'axe Koula-Moutou / Mimongo
· 3. Entre ces deux axes
· 4. Sur l'axe Koula-Moutou / Lébamba
Le parler des Pové des axes 1 et 3 est le même,
car ceux qui habitent sur la route économique sont les anciens habitants
de l'axe qui avaient migré pour être sur un axe routier moderne ;
ce qui n'est pas le cas de ceux de l'axe n°2. Ces derniers sont en contact
avec les Massango. Il y a donc des empreints linguistiques de part et d'autre.
Les Pové des axes 1 et 3 appellent par queue mughéè, alors
que ceux de l'axe n°1 l'appellent mughèwè, le verbe
appeler se dit chez les premiers ivuaka tandis que chez les autres il
est dit kokaka qui signifie chez ceux des axes 1 et 3 chanter quand il
s'agit du coq. Nous disons que le réductionnisme, même si les
Pové ne sont nombreux peut être source d'appauvrissement.
AY, Milton :
Ecologie, culture et environnement
Cet article expose le point de vue distinctif de
l'anthropologie sur les relations entre les sociétés humaines et
leur environnement, ainsi que son rapport avec le discours actuel sur
l'environnement. Les premières démarches de l'anthropologie
écologique se caractérisaient par un déterminisme
écologique plus ou moins poussé. Mais à partir des
années cinquante, deux approches nouvelles se sont
développées. L'analyse écosystémique,
empruntée à la biologie, considérait le rôle des
populations humaines dans les systèmes écologiques, et
l'»ethnoécologie », dans le champ le plus vaste de
l'anthropologie cognitive, les points de vue culturels des gens sur
l'environnement. Cette focalisation sur les perspectives culturelles a nourri
une forme extrême de relativisme culturel, récemment
contestée tant au sein qu'en dehors de la discipline.
Les anthropologues critiquent depuis quelques années
les dichotomies «modernes » (entre pensée et action, culture
et nature), qui ont été fondamentales pour la science
occidentale. Ces courants forgent le rôle de l'anthropologie dans le
discours contemporain sur l'environnement.
Techniquement, le savoir anthropologique peut servir au
traitement de certains problèmes d'environnement et à la
recherche de modes de vie durables. De plus, de par la nature même de la
théorie anthropologique, la discipline prend implicitement aux
anthropologues une position dans le débat de l'environnement. : en
faveur de la maîtrise locale, et non pas mondiale, des ressources
environnementales et de la préservation de la diversité
culturelle comme stratégie de survie.
BENACHENHOU, Abdellatif :
1992 - Environnement et développement, Revue
Tiers-Monde, 1991,
XXXI, PUF
La diversité des perceptions culturelles des
problèmes de l'environnement
Les connaissances scientifiques sur la perception des
populations sur l'environnement reste limitée, faute d'enquêtes
approfondies ou d'une diffusion convenable de travaux précis
d'anthropologie culturelle sur cette question.(p.254)
Trois hypothèses sont pour cela formulées
1/ On admet que la perception des problèmes de
l'environnement au
niveau local est généralement plus forte qu'elle
lest face aux problèmes de nature globale.
Le mouvement écologiste occidental est d'abord issu de
la prise de conscience des nuisances dues aux déchets, au bruit, a la
pollution de l'eau et de l'air par la chimisation progressive des
activités
Dans les pays en développement ce sont les
sociétés agraires, fondées sur une utilisation
immédiate des ressources naturelles, qui seraient les plus enclines
à préserver leur environnement, pour des raisons de reproduction
du groupe ; on y observe des imaginaires et des comportements favorables au
respect du milieu, à l'économie en ressources naturelles, au
recyclage des déchets et à l'utilisation optimales des conditions
de l'habitat.
Cette vision change dès que change le contexte. Ainsi
ces mêmes populations placées dans le contexte d'économie
de marchandise peuvent "vendre" leur environnement. » On peut alors
reconnaître que les perceptions culturelles liées au rapport
direct avec le milieu naturel se transforment avec par exemple le processus
d'urbanisation et s'étiolent dès lors que la reproduction du
groupe n'est plus vécue immédiatement par rapport à la
nature mais passe par la médiation du marché qui est, comme on le
sait, l'abstraction la plus forte qui soit du rapport de l'homme à la
nature. Le marché est ici le champ politique (nos fils ne
défendent par nos intérêts, donc ils sont les complices des
hommes politiques et par conséquent des forestiers).
2/ On relèverait que la perception des problèmes
écologique serait plus forte dans les pays protestants que dans les pays
catholiques.
3/ La préservation de l'environnement serait le
privilège des pays développés, le développement le
problème urgent des pays pauvres.
Le rôle de l'Etat
S'il est parfaitement reconnu aujourd'hui que les paysans
doivent être les principaux aménageurs de l'espace rural, il n'en
reste pas moins que vrai qu'il incombe un rôle important à l'Etat
pour que les ressources naturelles soient gérées et
protégées en conformité avec les intérêts
généraux. Cette vision ne prend pas en compte ce pensent les
populations de L'Etat qui, pour elles n'existerait ou ne serait qu'un
épiphénomène ou encore ce serait qu'un Etat
prédateur.
L'Etat par l'entremise des exploitants forestiers ne met en
avant que les données économiques. Pour preuve on se rend compte
qu'il adopte la vision économique traditionnelle qui s'appuie sur un
modèle linéaire, faisant abstraction des données
naturelles dont dépend largement son propre fonctionnement et sur
lesquelles et elle réagit. Jean-Baptiste Say écrivait en son
temps déjà «les richesses naturelles sont
inépuisables...Ne pouvant être multipliées ni
épuisées, elles ne sont l'objet des sciences économiques
»
BEART, Charlet :
1960 - Recherche des éléments d'une
sociologie des peuples africains
à partir de leurs jeux, Paris,
Présence africaine, 147 p. ill.
L'auteur aborde dans cet ouvrage un thème
pédagogique. A partir des jeux, les aînés transmettent aux
cadets la connaissance qui a trait à la forêt (les noms des
arbres, leurs différents usages), les noms des poissons, leurs fonctions
sociales, etc. Cet ouvrage nous montre en fait comment des
phénomènes apparemment secondaires permettent de remonter
à l'étude de la société.
Dans le premier chapitre, il traite des jeux et des
institutions. Il dit à ce propos que «les jeux d'enfants n'ont pas
manqué d'être associés aux grandes cérémonies
des adultes. On les retrouve dans les fêtes antiques, dans les
processions chrétiennes, etc. » (p. 12). Ainsi d'une
société à une autre, on retrouve les mêmes jeux avec
les mêmes fonctions sociales. C'est le cas du jeu appelé
méreau qui est en rapport avec l'âme. Comparativement
à la société pové, on retrouve la chanson de la
berceuse d'un enfant dont la mère est allée à la
pêche (chez les Dahomey, p. 71) ou encore celle dans laquelle l'enfant
apprend les noms des animaux, des plantes, des poissons, etc.
La constatation que nous faisons, c'est que d'une
société à une autre, les êtres humains
réagissent de la même façon face à des
problèmes identiques. Ici la nature, la forêt, l'eau, etc.
baignent l'imagination des populations.
L'on peut regretter l'absence d'un grand
nombre de texte qui aurait pu autoriser une analyse comparative plus en
profondeur.
BERGERET, Anne :
1993 - `'Discours et politiques forestières
coloniales'', Colonisation et
environnement, Paris, l'Harmattan, pp. 23-47
La perception des forêts tropicales fut, durant la
période coloniale, et singulièrement à partir de
l'Algérie, imprégnée tout à la fois de l'imaginaire
lié à la culture d'origine, et des doctrines économiques
de l'époque qui fournirent le soubassement de la construction de
l'idéologie coloniale. La vision du monde dominante en France modela et
prédétermina en quelque sorte la perception de la forêt
coloniale.
Dans un premier temps cependant, les conquérants
eurent affaire à une nature méditerranéenne non
étrange, parce que liée aux origines de leur propre culture.
Aussi est-ce en toute connaissance de cause que les officiers donnaient l'ordre
de couper tous les arbres utiles afin d'en priver la population kabyle ou
arabe. Mais bien vite, la prise de conscience aiguë du danger d'un manque
d'arbres se manifesta. La ligue pour le reboisement, née en
Algérie, préfigure le discours écologiste.
Face à la forêt tropicale, étrange parce
que réellement étrangère, la perception des colonisateurs
oscille entre l'impression «d'enfer vert », de désordre,
d'hostilité permanente, et l'impression inverse : éblouissante
profusion, richesse sans limite, opulence de l'âge d'or d'une forêt
qui sera longtemps perçue comme vierge. Les indigènes qui vivent
dans ce milieu inhumain ne peuvent que participer à la sauvagerie.
Quant aux forestiers, avec une étonnante constante,
dans la forêt tropicale ils ne voient que du bois, et surtout des
essences précieuses à exploiter. Pour exploiter, il importe de
mettre de l'ordre, c'est-à-dire réglementer et séparer le
capital forestier des ennemis invétérés : l'agriculteur et
plus encore le pasteur. Ainsi, de nombreuses «réserves »
seront mises en place dans toutes les colonies tropicales afin de dissocier la
forêt des indigènes et de leurs droits d'usage
immémoriaux.
De nos jours encore, la plupart des forestiers tropicaux
français ne voient que du bois dans les forêts tropicales, et leur
sylviculture continue à ignorer largement les essences locales et leurs
multiples usages. Les populations autochtones restent méconnues, car le
pouvoir exclusif sur le territoire reste leur principale
préoccupation.
Ce texte est fort intéressant car il fait l'histoire
des rapports qui ont toujours existé entre le forestier et la
forêt et le forestier et les populations autochtones. Mais nous
regrettons tout de même l'absence de textes originaux qui pouvaient
être par exemple des interviews de ceux qui vécu ces moments somme
douloureux pour les pays d'outre-mer. Il y a eu des guerres par exemples
Madagascar entre ces populations et les forestiers. L'ouvrage de Dominique
Desjeux consacré à ce problème est à ce propos fort
éloquent.
Le texte souffre aussi de l'insuffisance de ne pas avoir
parlé des relations entre les forestiers et les ouvriers dans les
chantiers, notamment à travers les travaux forcés qui ont
particulièrement marqué les pays d'outre-mer dans leur chaire.
Ils se verront alors nos seulement spoliés leurs terres et leurs arbres,
mais aussi transformés en bêtes de sommes pour payer l'impôt
de capitation. Enfin l'auteur aurait pu nous présenter le forestier
noir, comment il se comporte devant la forêt à travers
l'intermédiaire qu'est l'argent.
Mais audelà de ces critiques, cet texte nous permet de
comprendre et nous saisir des enjeux de l'exploitation forestière
pendant la colonisation. En effet de l'Algérie à Madagascar, de
la Cote d'Ivoire au Gabon, la forêt a été un enjeu majeur
et une motivation primordiale qui a marqué de son sceau le fait
colonial.
BIROT, Yves et LACAZE, Jean-François
:
1994 - La forêt. Un exposé pour
comprendre. Un essai pour réfléchir,
Paris, Flammarion, Coll. «dominos », 126 p.
Cet ouvrage part d'une interrogation : « Le rapport
passionnel de l'homme à la forêt ne vient-il pas du fait que les
arbres et les peuplements forestiers, plus que tout autre spectacle naturel,
ont exercé depuis très longtemps une sorte de fascination sur nos
sens et notre imagination ? »
De nos jours, ce qui est convenu d'appeler l'opinion publique
s'inquiète de la dégradation irréversible du patrimoine
biologique sous l'effet des activités mal ou peu contrôlées
d'une humanité en expansion exponentielle. Il est fréquemment
exprimé les risques et les dangers réels que pose une
société de plus en plus urbanisée. Les attentes du public
à l'égard de cette forêt sont multiples, voire même
contradictoires, qu'il est s'agisse des loisirs (chasse,
randonnée) ou du plaisir de contempler la nature.
D'après part l'auteur l'opinion nationale et internationale
méconnaît la fonction très indispensable jouée par
la forêt en matière de production ligneuse, ainsi que son poids
industriel malgré un contexte mondial de croissance dans la
consommation. Mais les images que renvoient les écologistes et les
média nous conditionnent sur les dangers que coure l'environnement.
Malgré ces outrances, ces controverses ont eu le
mérite d'amener les hommes politiques à réagir. On peut
citer entre autres la conférence de Rio de 1992 au cours de laquelle des
engagements ont été pris dans le sens de la gestion plus
parcimonieuse des ressources naturelles.
Mais l'auteur termine son propos sur une note pessimiste car
pour, lui les forêts subiront encore pendant longtemps des attaques des
hommes.
Les analyses de l'auteur ne cadrent pas avec la
réalité d'un pays tel que le Gabon où la forêt est
«spolié » par les forestiers. Les peuples africains ne
réagissent pas parce que les écologistes occidentaux font des
conférences, mais parce qu'ils auraient conscience que leur patrimoine
leur échappe de plus en plus. Même si l'on peut remarquer une
marchandisation de leurs rapports à la forêt, il n'en demeure pas
moins que l'image du caractère sacré de la forêt et de ces
éléments constitutifs demeurent encore très vivaces dans
l'imaginaire des populations. L'analyse de l'auteur est valable pour l'Occident
car la chasse n'est pas pour les Pové une activité de distraction
ou la nature un lieu de contemplation, mais plutôt des activités
de subsistance ou de méditation pour acquérir la sagesse.
BOUROBOU - BOUROBOU, Henri Paul et al. :
1988 - Quelques arbres du Gabon. Guide botanique,
Centre Culturel
Français, coll. Connaissance de la nature'',
Libreville, 79 p.
Cet ouvrage permet de se familiariser avec 38 essences de la
forêt gabonaise qui intéressent les forestiers avec leur prix
respectif en cours à cette époque. Il commence par un petit
poème qui tente de démontrer aux lecteurs éventuels
l'importance que revêt la forêt dans la vie quotidienne et des
dangers que l'on court si l'on nintègre pas dans la prtique de tous le
jours le concept de gestion durable. Les auteurs tente ensuite de
présenter une séquence de la reconstitution d'une forêt
après que l'on fait une plantation. Ils terminent cette parie
introductive par une interrogation fondamentale : « Comment fera l'homme
quand il aura abattu le dernier arbre, détruit la dernière plante
? »
Après cela ils passent en revu, par ordre
alphabétique, les 38 arbres notamment en mentionnant les
dénominations commerciales, botanique et locales ; l'habitat, le
caractère de l'arbre (en fait les caractéristiques) ; le
caractère du bois ; l'utilisation ; la pharmacopée ; avec les
différents usages et enfin ses caractéristiques commerciales en
mentionnant ; le volumes des exportations annuelles et les pays clients. Notons
par ailleurs que chaque arbre rapporté est suivi d'une planche.
Ce que nous pouvons regretter dans ce précieux
travail, c'est le caractère lapidaire des données. Il vrai que
l'on `'sent du Raponda Walker'', mais nous aurions souhaiter que qu'il nous
soit décrit où habite telle ou telle espèce et le type de
sol approprié. Les auteurs auraient aussi pu approfondir les noms en
langue vernaculaire afin de compléter le travail de Raponda Walker et
Roger Sillans. En plus de ces manquements les planches auraient gagné en
étant dessinées en couleur. Le lecteur pouavit, au choix, se
retrouver au cas où il chercherait à savoir un peu plus mais en
forêt. En dépit de ces manquements ce travail est remarquable. En
fait ce document pouvait constituer un guide botanique à la fois pour le
forestier, l'homme de science que pour le curieux.
Pour les auteurs l'expression écologie
culturelle, sous les apparences d'un domaine de recherche,
désigne en fait une conception doctrinale par laquelle l'anthropologue
nord-américain J. H. Steward, entend rendre compte de la dynamique des
systèmes sociaux à partir des modalités de leur adaptation
à l'environnement. A cet effet, trois étapes sont
nécessaires pour mettre à jour les `' noyaux culturels'' qui sont
des assemblages liés aux activités de subsistance et à
l'organisation économique :
1/ Analyser le rapport entre technique productive et
environnement ;
2/ Etudier les modes de comportement (division du travail et
organisation territoriale) engendrés par l'exploitation d'un milieu
donné grâce à une technologie spécifique ;
3/ Vérifier la manière dont ces comportements
affectent les autres aspects de la culture (Steward, 1955).
Le noyau culturel comprend les institutions sociales,
politiques, et religieuses qui sont apparemment connectées aux formes
dominantes d'activité économique. Il est important cependant de
souligner que cette vision que peu culturaliste mérite d'être
atténuée. Ainsi d'autres «culturess ont une
variabilité potentielle beaucoup plus grande, parce qu'ils sont moins
fortement dépendants du noyau culturel. Ces derniers, encore
appelés secondaires, dépendent de plusieurs facteurs notamment
historiques (Innovation accidentelle et diffusion) Cette approche
présente une faiblesse, celle est de combiner une vision
évolutionniste et une interprétation diffusionniste des traits
cultures secondaires tient à une très forte influence de cette
approche par l'évolutionnisme.
Les continuateurs cette approche ont cherché à
intégrer les éléments culturels secondaires tel que le
cannibalisme, les rituels, les tabous, etc. Cela n'a pu être possible que
par l'abandon en partie de l'analyse diachronique et du recours au
finalisme.
BRUCE, John :
1991.- Foresterie communautaire. Evaluation rapide des
droits fonciers
et propriété de l'arbre et la terre,
Rome, FAO, , 54 p.
Le régime foncier est question de `'droits'', droits
que l'on détient vis-à-vis de la terre et des arbres. Etudier un
régime foncier consiste à examiner la nature de ces droits, leur
origine, leur exercice et la façon dont ils interagissent avec une
d'autres facteurs notamment la plantation et la conservation des arbres.
L'auteur entend par régime foncier
l'ensemble des droits qu'une personne physique ou morale, privée ou
publique, peut détenir sur la terre et les arbres. C'est un ensemble de
dispositions régissant les relations qu'entretiennent entre eux les
individus et les groupes en ce qui concerne le statut et l'usage de la terre.
Les droits sur la terre participent du bon fonctionnement d'ensemble du
système social. Partage et mise en valeur dépendent d'abord des
éléments constitutifs fondamentaux, matériels et
idéels, de toute société territorialisée :
écologie, démographie, technologie, attitudes envers la
nourriture et le travail ; idéologie religieuse et système
d'autorité souvent imbriqués, relation de parenté et de
solidarité
Le système foncier représente l'ensemble de
modes de jouissances foncières dans une société
donnée.
La diversité des systèmes
fonciers interdits, il faut le signaler, toute généralisation
facile sur la jouissance foncière et son incidence sur l'arbre, mais
elle n'exclut pas de tracer quelques grands axes par rapport auxquels orienter,
la réflexion de l'auteur de façon pertinente. La majorité
des unités agricoles se caractérise par la conduite individuelle
ou familiale des opérations agricoles. Les forêts communautaires
sont des terres d'utilisation collective. La jouissance foncière et la
gestion reviennent à la collectivité qui s'entendre comme un
lignage, un village, un groupe d'âge, etc.
Les collectivités territoriales peuvent être
propriétaires des forêts et chercher à en protéger
les ressources. La réserve peut ériger pour plusieurs raisons :
forêt naturelle qui pourrait abriter des ressources biologiques et une
diversité génétique de grande valeur ; elle peut
être aménagée à des fins commerciale, avec coupe et
reboisement par alternance. Les pouvoirs publics se sont convaincus de la
nécessité de créer des réserves forestières
pour protéger la forêt d'une utilisation qui la condamnerait
là où elle est accessible à tous ou lorsque la gestion du
bien collectif n'est pas une assise. » Et les forêts interdites
à quoi elles servent dans nos villages en général et les
villages pové en particulier ? On constate que dans la plupart des cas
les populations sont exclues de la prise des décisions
Il est nécessaire de préciser que les arbres et
les terres ne bénéficient pas des même droits. Ceux qui ne
connaissent que les formes occidentales les plus courantes du droit qui
régit la propriété croient souvent que les arbres font
partie de la terre sur laquelle ils poussent. Mais en fait les arbres peuvent,
comme les ressources minérales et les eaux, faire l'objet de droits de
propriété distincts de ceux qui régissent la terre sur
laquelle ils se trouvent.
Les droits de propriété ou de jouissance sur
les arbres ne sont nullement une curiosité issue de l'imaginaire des
peuples du bout du monde et ne devraient jamais être traités comme
étant l'exception, comme on pourrait facilement le croire. Il convient
alors de s'interroger sur les droits forestiers en même temps que l'on
cherche à connaître quels sont les droits de la terre, et
s'assurer de comprendre la relation entre les deux types de droits.
Arbres et régimes fonciers
Le régime foncier est question de «droit »,
que l'on détient vis - à- vis de la terre et des arbres. Etudier
un régime foncier consiste à examiner la nature de ces droits,
leur origine, leur exercice et la façon dont ils interagissent avec une
foule d'autres facteurs, notamment la plantation et la conservation des
arbres.
Mais avant, il convient d'expliquer quelques termes. Nous
entendons par `'régime foncier'' l'ensemble des droits
qu'une personne physique ou morale, peut détenir sur la terre et les
arbres. Tout `'droit foncier'' est en fait un `'faisceau de droits''. Le droit
public ou coutumier de chaque société particulière
reconnaît des combinaisons de droits ou `'faisceau de droits'', sur les
ressources. Les modes de jouissance foncière communément admis
sont désignés par un nom : `'propriété'' ou
`'usufruit'' en sont deux exemples occidentaux parmi tant d'autre. »
« Un `'système foncier'' représente
l'ensemble des modes de jouissance foncière dans une
société donnée. Chaque système foncier propose
habituellement différents modes de jouissance, selon l'utilisation des
terres et les types d'usagers, ces différents modes composant en
principe un système cohérent de par leur
complémentarité ».
Au Gabon, il y a deux types de droits fonciers : le droit
occidental d'une part et le droit autochtone d'autre part. Le droit
traditionnel est le produit d'une évolution tendant à satisfaire
les besoins spécifiques des populations particulière, dans
l'environnement qui leur est propre et compte tenu des techniques qu'elle
possède. Le code national, inspiré du modèle occidental,
est ignoré des populations rurales, villageois. Il a toujours
tenté, sans succès de se substituer aux système locaux et
particularistes.
CAMARA, Thiedel :
1994 - Biodiversité et forêt sacrée en
Casamance, Dakar, UNESCO,
65 p. ill.
Après avoir présenté la région
notamment sur le plan zoologique et botanique et biologique, l'auteur nous
parle de la forêt sacrée de cette région du
Sénégal.
Il écrit que les forêts sacrées ont pour
objectifs principaux la résolution des problèmes pratiques de la
vie et de permettre une intégration harmonieuse de l'homme dans
l'univers physique qui l'entoure. Ainsi l'homme des bois sacrés y ira
chercher les moyens énergétiques dans ce milieu transcende ou
sacré.
L'initié, après avoir visité les
forêts sacrées, ne doit rien révéler sur ce qu'il
aura vu. C'est dire que c'est lieu où se déroule l'initiation. Il
se crée au final un lien tutélaire entre la forêt et
l'initié. Une baigné de ces valeurs là ce dernier non
seulement imprègne le monde et interprète les hiérarchies
des organismes créés, mais il justifie et soutient les
institutions sociales des forêts sacrées où
boisée.
Ce lien qui unit les hommes et cette forêt se traduit
par u système de rites sacrificiels destinés d'une part à
apaiser les forces menaçantes et ainsi des profiter des forces
positives. L'auteur écrit par ailleurs que «il ressort de certaines
études que la forêt sacrée jouerait un rôle important
dans la conservation de l'écosystème forestier en raison d'une
réglementation sacrée, par exemple : nul n'a le droit d'abattre
ni de cueillir les fruits ni même les animaux sous peine de sanction de
l'esprit gardien de la forêt ». (p.18)
La forêt sacrée a un impact sur la vie
individuel, au niveau de la famille, au niveau du village, de la
communauté car on s'y protège contre les esprits
maléfiques, on y règle les litiges.
Ce texte nous montre bien que l'Africain avait mis en place
des institutions pour gérer au mieux son environnement. Mais ce que nous
pouvons à l'auteur c'est l'utilisation des concepts exogènes aux
sociétés étudiées, on relève entre autres :
la déité suprême, la morphologie mentale.
COQUERY-VIDROVITCH, Catherine :
1992 - L'Afrique noire de 1800 à nos jours,
Paris, PUF, 3ème éd., revue,
502 p.
Cet ouvrage est fort intéressant car il nous
présente dans une première partie les moyens de la Recherche.
Ainsi il est indiqué à travers une bibliographie de tous genres,
les bibliothèques, les périodiques, les annuaires, la
cartographie, les atlas et les documents audiovisuels, armes nécessaires
et utiles pour mener à terme une «bonne » recherche sur
l'Afrique. Après la présentation de ces instruments de travail,
les auteurs passent en revues les documents et sources originaux notamment les
sources orales, les sources écrites, les sources
étrangères, la presse, et l'apport de l'anthropologie. Au
chapitre suivant, ils présentent la bibliographie à travers les
études globales des sociétés africaines, l'impact de la
présence et des actions des européens, les évolutions
récentes et dans la partie suivante de ce chapitre ils nous
présentent la bibliographie Etat par Etat.
Dans la deuxième partie de l'ouvrage, les auteurs
analysent l'état de la connaissance à travers l'évolution
des peuples africains du XXème siècle et passent
successivement en revue de l'exploitation à la conquête, les
systèmes politiques coloniaux jusqu'en 1945, l'économie
coloniale, les Africains et la colonisation, la décolonisation et
l'indépendance. Et dans la troisième partie, les auteurs nous
parlent des problèmes et directions de recherche. Il analysent
successivement le mode de production et les facteurs internes,
l'économie de traite et les facteurs externes, les temps
précoloniaux et le mouvement social à travers l'islam au
siècle passé, les nations africaines et enfin la
dépendance et le sous-développement.
Ce qui préoccupait les chercheurs des années
1960-1970, c'est le processus de transition au capitalisme. Aux travaux des
historiens se sont jointes les études des sociologues et autres
économistes à travers une réflexion qui avait pour but de
déterminer les facteurs d'inertie des structures dites
«communautaires », des aristocraties et des Etats qui leur
étaient surimposés et qui hypothéquer le processus
d'accumulation et d'innovation : une fois posées les dynamiques
spécifiques des formations non européennes, comment expliquer la
non-émergence d'un capitalisme et d'une classe de bourgeoisie
conquérants analogues à l'Occident ?
Nous retenons que l'Afrique a connu successivement quatre
types d'exploitation : d'abord l'économie de pillage, ensuite
l'exploitation des richesses, l'économie de plantation et enfin
l'économie de traite. Au final les Africains vont se retrouver happer et
englués dans l'économie de marché qui contribua ainsi,
à travers les échecs et les réussites, à l'essor du
développement économique et social de l'Occident.
Le chapitre consacré aux Africains et à la
colonisation nous permet de comprendre la manière dont les Africains
seront expropriés, l'imposition du travail forcé et des cultures
obligatoires, l'impôt, l'essor du salariat les révoltes.
Au chapitre suivant consacré au mode de production et
facteur internes nous avons retenu que l'on réserve au mode de
production une large acception qui inclut les processus sociaux et qui fondant
le système économique. Ce que pensent beaucoup de personnes on ne
peut chercher dans l'évolution d'une société dans les
échanges car ces derniers ne sont que le reflets de l'organisation sur
tous les plans de la société. Ce qui amène l'auteur
à expliquer l'absence des échanges par les pesanteurs des liens
des parenté. Les aînés dominent les cadets et la valeur
sociale des biens supplanteraient la valeur d'échange. Nous apprenons
aussi que la terre pour l'Africain est l'élément dominant que
l'égalité des droits relatif à la terre est un
élément de stabilité. La nature imposait à l'homme
une manière de faire et de comporter. De plus il est de nos jours
décommandé de faire une analyse des sociétés
africaine sans les intégrer dans l'histoire sociale du monde.
Le reproche que l'on pourrait adresser aux auteurs est qu'ils
n'ont pas parlé de l'économie forestière qui a
été pour beaucoup dans l'implantation des Occidentaux en Afrique,
notamment de l'Afrique centrale. En ce qui concerne le Gabon, la construction
de la Compagnie Forestière du Gabon après la deuxième
guerre mondiale est un exemple qui montre que les relations entre la France et
le Gabon reposaient tout au début sur l'exploitation des essences
forestières, on était passé de l'exploitation du
caoutchouc à celle bois. Le travail forcé qui occasionnait
beaucoup d'accidents mortels consistait en l'abattage et au transport des
agrumes du lieu de l'exploitation au lieu du mouillage, point d'eau où
le bois était acheminé en vue de son exportation vers la France.
Tout ce travail se faisait manuellement. Toute analyse de la dynamique
africaine doit intégrer l'économie forestière du moins
l'économie des pays de l'Afrique centrale
COUDRAY, J ; M.L. BOUGOUERRA, J.M. :
1994. - Environnement en Milieu tropical,
Préf. J. Lacombe,
Paris, Estem, 195 p.
A l'époque où tout le monde parle
d'environnement, de protection et de meilleure gestion du milieu terre et de
ses ressources ; à l'époque où la recherche scientifique
se mobilise, dans le monde entier, au service de l'indispensable
réussite de l'équilibre, il est plus qu'urgent de restituer ce
que l'on pourrait appeler l'imaginaire des populations face aux enjeux de la
forêt.
CRESSWELL, Robert et al. :
..... Eléments d'ethnologie, t 2. Six
approches, Paris, Armand Colin,
Le système économique capitaliste a cru
jusqu'à il n'y a longtemps que la nature était une ressource
illimitée. Les penseurs des siècles passés dont Engels
(Dialectique de la nature ) attiraient déjà l'attention
en leur temps des uns et des autres sur les dangers que courait l'homme
à surexploiter la nature.
De nos jours, on parle d'environnement et partant de la
forêt et tout ce qui s'y rattache comme on discourt volontiers de
l'urgente nécessité de préserver la nature au profit de
l'espèce humaine ou du moins pour s'assurer sa survie
Dans le vertige du progrès on avait quelque peu
oublié que les hommes vivent dans la nature et de la nature. Il n'est
pas toujours aisé de saisir en toute clarté les interrelations
entre les communautés humaines et les divers éléments,
vivants ou inertes, qui constituent le milieu. Nous nous rendons compte de nos
jours que l'homme fait partie de la nature. Mais le dire ce n'est que faire un
constat, la perception de chaque acteur doit être décryptée
afin de mettre en avant ce qui pourrait constituer une source de conflit latent
ou manifeste.
L'auteur nous fait constater que le terme de
propriété est absent dans les sociétés dites
primitives, ou les biens ne sont pas détachables des personnes qui,
elles, ne vivent pas comme des individus uniques et irremplaçables, mais
comme les membres interchangeables d'une même unité sociale
formée d'humains, d'esprit (ceux des morts notamment) et des biens. Or
l'anthropologie utilise le terme de propriété pour décrire
les processus d'instauration, de délimitation et de transmission de
droits sur des territoires et des ressources qui y sont exploitées,
transformées, etc. Il y a une distinction à faire entre la
propriété des biens matériels.
D'ailleurs, ce ne sera pas bien difficile de prouver
d'après les auteurs.. A continuer
DIETERLEM, Germaine :
1951 - Essai sur la religion bambara, Préf.
Marcel Griaule, Paris, PUF,
Coll. « Bibliothèque de sociologie
contemporaine », 235 p. + ill.
Les recherches de l'auteur ont abouti à la certitude
qu'aucune image, aucune démarche spirituelle, aucune gesticulation
technique ou religieuse ne sont absentes d'un ensemble de classification qui
tente même d'enrober un monde futur, donc non encore perçu. De
plus, ces classifications ne font pas qu'établir des rangs dont chacun
constituerait une suite autonome d'habitacles liées aux voisines par une
charnière du raisonnement : chaque terme composant est au contraire en
rapport avec tel autre de la suite adjacente, ce qui le relie finalement
à d'autres avenues de symboles.
Pour employer une image indigène, on peut
considérer que les interstices d'une étoffe sont les lieux
mythiques où s'insèrent les «paroles » ancestrales,
c'est-à-dire les symboles de la classification ; et ces paroles sont
escomptées sur une ligne de la chaîne comme sur une ligne de la
trame.
Bien plus, des files de correspondances s'insinuent dans
d'autres directions si bien que chaque symbole est le centre d'une
étoile dont les rayons couvriraient l'ensemble du système. Il y a
là plus qu'une juxtaposition des symboles, mais bien plutôt une
continuité qui marque sans doute une étape de la connaissance
scientifique.
Le travail de Mme Germaine Dieterlen, qui présente un
tableau très résumé de la documentation recueillie, a
été mené de telle sorte que ces correspondances se sont
offertes d'elles-mêmes. Il démontre par exemple l'identité
de la pulpe de la harpe utilisée par le devin, de l'homme et du monde.
Il fait connaître le sens des bandes de coton diverses que tissent les
Bambara ; chacune d'elles connote un étape de la création, un
geste de personnage mythique, un état physique ou psychique. La gamme
des bandes étale l'histoire du monde comme la collection des situations
possibles. De même, le bonnet du circoncis apparaît comme le
raccourci d'un cosmos orienté et actif expose des données et
produits des effets : la ligne verticale des sept points rappelle la
dualité de l'homme qui est trois plus quatre, c'est-à-dire
mâle et femelle ; les points en étoile marquent l'orientation du
monde actuel e préfigurent le monde futur ; le pompon du vertex met le
porteur en relation avec les ciels ; la couleur blanche de l'étoffe
opère une catharsis par remise continuelle du circoncis dans la
lumière du Moniteur.
Et sans doute le pot du bonnet est-il aussi, comme pour
d'autres peuples, une manière d'exhiber le résultat de
l'opération subi : la tête de l'enfant est enserrée dans
son propre prépuce, ce qui revient à identifier cette partie du
corps à toute la création. Ainsi coiffé d'univers, le
circoncis chemine dans sa nouvelle personne.
L'auteur a su déceler ces innombrables correspondances
et donner de la pensée mythique comme de la métaphysique bambara
un tableau cohérent qui ne rappelle en rien les études
antérieures sur cette population. Les matériaux amassés
avec sagacité et rigueur sont d'une qualité exceptionnelle et,
pour tout dire, renouvellent nos idées non seulement sur les Bambara
mais encore sur les Noirs en général. Les pages sur le
néant originel, sur la primauté du signe, sur le cycle allant du
Moniteur à l'ordure, sur les techniques, sur le rite qui se termine par
le silence des baguettes frappant le vide, sont autant de
révélation. Avec elles, les bambara entrent dans l'histoire. Les
sociologues comme les psychologues, les philosophes comme les historiens des
religions y trouveront ample matière à réflexion.
DIOLE, Philippe :
1974 - Les animaux malades de l'homme, Préf.
Jacques-Yves Cousteau,
Paris, Flammarion, 329 p.
Cet ouvrage nous entraîne dans les pistes des
bêtes dans le temps et dans l'espace.
La civilisation du XXème qui a
massacré ou évincé ses compagnons, qui détruit leur
habitat, ne résigne pas à leur disparition. Il pleure sur les
bêtes phoques, il sauve les baleines, dépense des milliards pour
protéger les derniers tigres. Il a mauvaise conscience envers la nature
d'où il est issu.
En suivant pas à pas les visiteurs des jardins
zoologiques, des réserves et des parcs nationaux, Philippe Diolé
apporte la preuve que les hommes d'aujourd'hui font toujours supporter à
l'animal le poids de leur tendresse frustrée, de leur sadisme ou de
leurs rêves d'héroïsme et de gloire. Jamais
l'ambiguïté de cet amour n'a influé aussi
profondément sur les esprits et sur les moeurs. Donc après avoir
procédé à un recensements des remèdes et des lois
qui sont très illusoires, l'auteur trace les grandes lignes d'un nouveau
contrat qui allait consister à respecter l'individualité des
animaux en définissant leurs droits et leurs libertés, en
imposant des limites à nos caprices et nos tyrannies, c'est franchir une
étapes nouvelle de la morale. D'après l'auteur en faisant avancer
l'homme c'est sans doute le moyen le plus sûr de sauvegarder l'animal du
massacre que l'on constate de nos jours.
Nous regrettons tout de même que l'auteur n'ait pas
fait allusion à l'attitude des peuples autres qu'européens qui
ont semble-t-il encore un autre type de rapports avec les animaux ; rapports
empreints de mythes, de symbolisme avec ces partenaires. Si pour l'occidental
le chat permet de chasser le stress, pour l'Africain en général
et le Pové en particulier cet animal sert à chasser les souris,
participant de ce fait à la gestion de l'environnement de l'homme,
cependant que pour le chien son rôle consiste à faire la chasse.
Ce rôle est aussi celui des chiens de chasseurs en Occident.
EITSMA, J.M. :
1988 - Végétation forestière du Gabon.
Forest vegetation of Gabon,
Netherland, Tropenbos foundation, 142 p. photogr.
Cet ouvrage est le compte rendu d'un séminaire
écologique quantitatif détaillé fait au Gabon sur la
période allant de 1985 à 1987 dans quatre parcelles d'une
superficie d'un hectare chacun. Cet inventaire fait partie d'un programme
d'inventaire des forêts denses tropicales. Les quatre sites sont repartis
à travers les pays et se situent à Movengui, Doussala,
Lopé et Ekobakoba.
Ces sites sont couverts de forêts vierges et de plaines
n'auraient pas été exploitées dans le passé. Sur
chaque site, les lianes possédant un diamètre minimum de dix
centimètres ont été pourvues des plaquettes en aluminium,
mesurés et intensifiés. Les mesures ont porté sur la
hauteur, le diamètre de la couronne et la position de la parcelle.
L'auteur a enregistré les données relatives à la
morphologie et à la phénologie. A chaque fois que cela
était possible des feuilles, fruits et fleurs étaient
prélevés.
Les sites d'étude présente d'importantes
différences dans la répartition en espèces. La plus grande
similarité au point de vue composition floristique pour les arbres et
les lianes a été notée.
L'auteur constate que seule une partie des vastes zones
forestières sont encore vierges. Les majorités des forêts
sont exploitées à des degrés divers soit pour les bois
d'oeuvre, soit pour l'exploitation agricole de manière
itinérante. La forêt vierge est essentiellement confinée
dans la partie est du Gabon où poursuit-il les travaux d'exploitation
n'ont pas encore débutés. L'auteur passe en revu les
hypothèses qui ont trait à cette problématique.
Ainsi, Mackinnon et Mackinnon affirmaient et 1986 que des
vastes étendues de forêt sont encore intacts mais ils ne les
situent pas géographiquement. Pour Nicoll et Langrand 37% de la
forêt sont encore à l'état primitif et prévoient que
ce pourcentage serait réduit à 20% avant 1997. Ils situent ces
forêts vierges à l'est de l'aire de distribution de
l'okoumé. Cependant que pour Myers les vastes zones forestières
du Gabon ne subiront que peu de changement d'ici l'an 2000. Le rythme de
déboisement au Gabon pendant la période qui s'étend de
1976 à 1980 a été de 27000 ha par an, soit 0,13% de la
zone forestière. Mais l'opinion générale semble être
que la dégradation forestière sera moins rigoureuse au Gabon que
dans bien d'autres pays tropicaux
ELORT, Robert :
1984 - Les animaux ont une histoire, Paris seuil,
coll. L'Univers
historique'' 397 p., ill.
L'ambition de l'auteur est double : d'une part, reprendre
l'étude des rapports de l'humain et l'animal par l'examen des
mentalités et des différents traitements symboliques,
imaginaire, religieux, rituels, etc. d'autre part, faire l'historique
même des animaux, découvrir de quelle manière ils
appartiennent aux sociétés humaines et à leur
évolution. C'est à ce prix qu'une histoire des animaux est
possible. La zoohistoire qui les replace dans leur social et leur biotope,
couvre des champs aussi vaste et divers que la génétique, la
mythologie, la paléontologie et
l'économie
Parmi les contacts directs entre l'humain et l'animal,
l'auteur met en avant les rapports d'exploitation et de domestication dont le
but premier est la nourriture et l'exploitation des matières
première. La cueillette, la chasse et la pêche, le sport et le
plaisir, les sacrifices animaux enfin, impliquent ponctuellement l'animal,
alors que la domestication vise son utilisation prolongée et
planifiée. Il note d'ailleurs que «la domestication
véritable fait naître un lien spécial et anormal entre la
bête et l'homme... » (p.115). Ce point de vue suscite aujourd'hui
beaucoup d'interrogations.
GIBBAL, Jean-Marie
1988 - Les génies du fleuves. Voyage sur le
Niger, Paris, Presse de la
Renaissance, 260 p., annexes, carte
Dans cet ouvrage consacré aux cultes de possession
maliens, l'auteur s'attache à l'étude des Ghimbala,
génies des eaux de la Haute boucle du Niger, des prêtres et des
fidèles. Il nous convie à les approcher en suivant les contours
et les caprices du territoire qu'ils habitent.
Les génies, structurés en société
comme les Djiné Don de l'ouest du pays, font un peu penser au
panthéon songhay classique. D'origine noble ou captive, chacun occupe un
territoire déterminé du fleuve et de ses alentours. La
connaissance des gaw s'obtient dans trois sources : la part
héréditaire, l'enseignement du maître et celle acquise
auprès des génies. Les rapports hiérarchisés entre
eux sont parfois conflictuels en allant de celui qui n'agit qu'en privé
au professionnel. L'auteur décrit également tous ceux qui,
même n'étant pas indispensables au culte, peuvent y jouer un
rôle important ce sont les griots des génies, joueurs de harpe,
chanteurs, tel ce vieux fascinant vieux lépreux dont la voix, même
enregistrée sur cassette peut déclencher les transes les plus
violentes.
Si ces maîtres des les possessions savent
maîtriser leurs possessions, celles des fidèles doivent canaliser,
toute descente intempestive des génies de l'eau étant
arrêtée net. De cette manifestation du sacré l'auteur
rapporte trois représentations : incorporation des génies par les
possédés, brusque décharge de celui-ci fondant sur les
fidèles : « c'est comme l'électricité du
poisson dit d'ailleurs un griot » (p. 126), vision aiguë
conduisant à des conduites paroxystiques et particularisées,
trois représentations d'un corps à corps très
ritualisé, bien moins codé que dans d'autres cultes. Ces
prêtres soignent parfois sans faire intervenir la transe.
L'auteur se méfie beaucoup des théorisations
réductrices et séductrices. Il décrit non pas un
système mais, mais avant tout des hommes dans leur environnement mental,
spirituel, écologique, etc.
36. GUERIN, J. C. :
1993 - `'Les fonctions sociales, culturelles et
paysagère de l'arbre et de la
forêt'' in pp. 311-320
Les rapports que nous qualifions de culturels de l'homme avec
la nature peuvent être perçus aussi à travers
l'aménagement des forêts, des espaces verts dans les villes. Ce
qui fait écrire à l'auteur que l'homme a toujours
été fasciné par l'arbre, les cultes y sont
célébrés dans un bosquet, alors que la forêt a
toujours été considérée comme un milieu hostile.
Mais l'extension des villes a fait reculer cette image de la forêt et a
fait reculer les espaces verts au profit de des forêts urbaines.
Cette analyse est contextualisée
L'arbre occupe ainsi la première place dans les
politiques de loisirs et de détente nécessaires pour permettre
aux citadins de fuir son univers de béton où tout est
artificiel.
L'auteur poursuit son propos en analysant les rapports entre
l'arbre et les paysage en milieu urbain en tentant de s'interroger sur leur
rôle et leurs fonctions dans la cité.
HARMES, Robert :
1987 - Games against Nature. An eco-cultural
history of the nunu of
Equatorial Africa, Cambridge University Press,
`'Studies in Environment and History »). XI + 276, index, ill., cartes
Si le titre est joli, le sous-titre lui, est alléchant
: en ethnologie, l'écologie et l'histoire font rarement bon
ménage, les déterminations issues de l'une étant assez
généralement utilisées de manière à
atténuer le rôle de l'autre. L'écologie culturelle
anglo-saxonne, tout spécialement, a été souvent
suspectée à bon droit de prendre prétexte des influences
de l'environnement pour rebâtir un fonctionnalisme réducteur qui
dilue l'organisation sociale dans la nature afin de mieux évacuer la
puissance intrinsèque du fait social.
Robert Harms, malheureusement, ne fait pas tout à fait
exception à la règle. Bien que dans son exposé, il admette
que la culture agit autant sur la nature que l'inverse, bien qu'il analyse dans
une perspective diachronique plusieurs groupes étroitement liés,
bien qu'il prenne en compte les différents modes d'insertion de ces
groupes dans leur milieu, bien qu'enfin il n'arrête pas sa
réflexion sitôt que l'ombre d'un casque colonial entre dans son
champ d'investigation, le livre ne tient pas vraiment la promesse du sous-titre
et il tient un peu trop celles du titre. L'écologie «avait
rendez-vous avec » l'histoire et, si les deux de la rencontre.
La raison en est simple : sur un mode analogique, Harms puis
son inspiration dans la théorie des jeux dont on sait qu'elle est un
puissant outil de décomposition du social (selon les uns) ou des
sciences sociales (selon les autres). Remercions-le en tout cas de ne pas
l'invoquer pour noircir ses pages de formules gratuites et de schémas
préfabriqués dans le but de se parer d'une illusoire
crédibilité scientifique. Rien de tout cela : le modèle
n'est évoqué que pour orienter la problématique. Ce qui
suffit pourtant à « psychologiser » l'analyse des tactiques,
des stratégies et des compositions et à maintenir les questions
sur le plan des relations interindividuelles. Méthode qui favorise un
peu trop la conclusion de l'ouvrage : « Parce que la relation entre nature
et culture subit la médiation du choix humain, elle est dynamique en
même temps qu'elle échappe à la prédiction. Tout
comme les économistes admettent qu'ils ne peuvent expliquer le
goût du consommateur, les historiens et les ethnographes doivent admettre
qu'ils ne peuvent expliquer que partiellement les choix culturels » (p.
256). Mais cette résignation est sans doute plus naturelle à
l'auteur, professeur d'histoire à Yale, qu'à un ethnologue,
lequel aurait tendance à penser que les économistes
comprendraient mieux les préférences du consommateur s'ils
daignaient parfois faire appel à lui. En outre, Harms, en usant de la
psychologie de l'intérêt sous l'égide de la théorie
des jeux, voit dans les Nunu des acteurs très semblables à ceux
des sociétés occidentales (p. 245) : on est donc tenté
d'imaginer _ ou, au moins, d'espérer _ que les «choix humains
» qui lui échappent implacablement dans le système culturel
sont précisément des choix sociaux, explicables sociologiquement
des choix sociaux, explicables sociologiquement.
De tels inconvénients ne sont pas mineurs : ils
conduisent l'auteur à sous-estimer, ici ou là, l'exposé de
certaines données sur lesquelles une autre perspective eût sans
doute insisté, et, par conséquent, limitent quelque peu la
portée globale du livre. Il reste celui-ci offre un lot d'informations
d'une grande richesse qui mérite d'être soulignée. Non que
je veuille atténuer la critique ni terminer sur une note positive. Cet
apport est véritablement considérable s'agissant d'une
région de la forêt africaine où les études
d'ethnologie générale sont rares. Le travail révèle
alors des qualités symétriques à ses défauts : en
se centrant sur les stratégies de subsistance et les rivalités,
il s'écarte d'une vision de la forêt et du fleuve en termes
d'écosystème uniforme, perçoit leur variété
interne, reconnaît la diversité de leur
HASSANALI, A. :
1982 - `'Editorial'' in Whydah, Bulletin de Liaison
de l'Académie des
Sciences, t. 2, n° 10, pp. 1-2
L'auteur présente très succinctement ce qu'est
devenue la forêt pour les Africains de la Forêt. Il dit par exemple
que la forêt pour ce dernier est une «une source de combustibles, de
matériaux de construction, de remèdes ou de protection »
qu'autre chose. Il y a donc une régression dans les la manière de
gérer la forêt.
Pour surmonter les difficultés que posent la
dégradation significative de la nature, l'auteur propose que ce
continent reçoive de l'Occident les moyens nécessaire. Cette aide
repose sur la résolument multidisciplinaire dur l'écologie de la
forêt, la foresterie, de la foresterie, la génétique, la
biotechnologie, la chimie, la génie chimique, la science, ...Les apport
de ces disciplines doivent partir d'une recension des espèces qui
existent en Afrique. Le but de ces recherches est de permettre de la
maximisation de du reboisement, la transformation de la biomasse de la
forêt les derniers résultats sont à cet effet encourant.
En tentant de faire une analyse très brève de
cet article, on relève une limite majeurs. Tout programme, on ne dit
jamais assez, qui ne fait dans l'ethnoscience est voué l'échec
d'avance. Tout transfert de technologie est en même temps transfert
d'idéologie, si le reboisement ne part pas des connaissances, de la
maîtrise qu'ont les populations de leur milieu, il se soldera comme tout
ce qui a été fait jusque là. L'accent à notre avis
doit être mis plutôt dans la domestication tous azimuts des
espèces qu'elle soit faunistique ou floristique.
JEAN, Suzanne :
1975 - La jachère en Afrique tropicale.
Interprétation technique et
foncière, Paris, Musée de l'Homme, 168
p.
D'après l'auteur, la grande majorité des
cultivateurs d'Afrique au sud du Sahara abandonnent à la jachère
des terres qui ont été cultivées pendant une ou plusieurs
années. Ce procédé semble être le plus
économique. En apparence simple, ce procédé soulève
plutôt des problèmes tant sur le plan agronomique que sur le plan
foncier et donc humain. D'après lui la jachère est liée
à la pratique de la culture itinérante dont elle n'est qu'une
étape. Cette technique permet le maintien d'une fertilité
certaine de la terre en favorisant sa reconstitution.
En plus de ces données, l'auteur nous dit de tenir
compte des plantes cultivées, des rotations des cultures, de
l'outillage, de techniques de débroussage, etc. Ceci pour dire que la
reconstitution de la terre n'est jamais totale ce qui amène les
populations à procéder à des ajustements.
Sur le plan foncier par exemple, dans tous les droits sur les
jachères ont fondement leur caractère religieux, variable selon
la position sociale du détenteur, l'impérieuse
nécessité de confirmer perpétuellement ce droit par les
travaux qui y sont accomplis : entretien, nouvelle plantation, etc. L'auteur
ajoute aussi le fait que ce droit soit limité dans le temps.
Ce droit est ébranlé par l'incursion et
l'intrusion opérées par la colonisation. Ainsi des faits tels que
l'extension des surfaces mises en valeur, l'introduction des cultures
pérennes : café, cacao, hévéa pour ne citer que
ceux modifient en profondeur l'organisation sociale. Peu à peu
l'idée de propriété foncière au sens occidental du
terme fait jour.
Mais en ce qui concerne les pays à faible
densité de population, l'intérêt de la terre est fonction
de ce qu'elle nourrit les hommes. Ce qui fait dire à l'auteur que
quiconque contrôle la terre contrôle également les homes. Ce
qui implique que le contrôle de la terre ou foncier constituent en
même temps un p ressort important politiquement. La conséquence
est que la course à l'occupation de la terre se manifeste à
travers des tactiques d'occupation des terres.
L'auteur n'a analyser la problématique de la terre que
par rapport à l'agriculture, il n'a pas fait allusion à
l'exploitation des essences de bois tels que l'okoumé,
l'ozigo, etc qui fait également changer l'image que renvoie le
droit foncier africain. Ainsi il est fait interdiction aux populations de
disposer de leurs terres tel que le faisaient leurs ancêtres.
KABALA, Matuka avec la coll. de SOUINDOULA, Simao
:
1985 - `'Rapport entre l'homme et les
écosystèmes dans le monde
bantu'', Racines bantu - Bantu roots, pp. 49-66
La vision et les rapports entre le bantu et
l'écosystème est l'aboutissement d'un long processus du fait
qu'ils tiraient tout ce qu'ils consommaient de la nature. Il s'est
établi alors entre eux et l'écosystème «dess
interrelations étroites et dynamiques » ( p. 49) Les auteurs
relève la difficulté de faire une évaluation de l'impact
de telles mutations sur les cultures et les langues Ils notent par ailleurs
qu'il y a deux choses à faire ressortir : une influence interne et une
influence externe des valeurs due aux relations entretenues avec l'histoire,
l'écosystème, l'économie, le social et le
psychologique.
Les auteur passe en revue la présentation des traits
physiques généraux de l'espace géographique occupé
par le Bantu, notamment la structure et le relief, le climat et enfin la
végétation. Ils ensuite à l'analyse des
écosystèmes, en rapport avec sa problématique
générale.
L'auteur par du constat que les modification récentes
du milieu écologique menées en Afrique depuis un siècle,
ont modifié les rapports entre les populations et leur milieu qui ont
une incidence sur les sociétés et leurs cultures A cet effet des
groupes de chasseurs / cueillette ont pu devenir cultivateurs ou pasteurs ;
d'autre éleveurs de gros bétail ont pu devenir des agriculteurs
ou se livrent à la cueillette. L'histoire semble ces dernier s'emballer.
On récence pour l'essentiel deux impact : des «influences
extérieur sur les cultures traditionnelles, elles-mêmes en
évolution constante et une dégradation des
écosystèmes et en particulier des forêts tropicales
humides, entraînant des graves conséquences sur le sol, le climat,
le régimes hydrologiques et la faune sauvage » (p. 53)
La problématique des interrelations entre l'homme et
ses écosystèmes s'analyse sous deux angles : la richesse et
l'intérêt des cultures et les langues et ensuite des facteurs qui
sont internes à la populations elles-mêmes tels que la
démographie et ses impact sur l'écosystème. L'auteur
continue son analyse en faisant remarquer qu'une uniformisation est entrain de
s'opérer. On constate partout une entropie tant sur le
plan des écosystèmes que sur celui des cultures humaines
La problématique se complique quand on mesure la forte
interaction qui existe entre nature et culture compte tenu du fait que toutes
les cultures traditionnelles sont ébranlées. L'auteur rappelle
que «les systèmes de production, [], déterminent les modes
de vie qui retentissent à leur tour sur les cadres de vie, sur
l'environnement » La problématique ne réside pas dans le
choix entre le maintien ou le rejet des changements mais plutôt dans
l'harmonisation des impératifs entre ce développement tant voulu
par les uns et les autres, la gestion pensée de l'environnement et la
sauvegarde de certains traits fondamentaux de la spécificité
culturelle. La problématique est complexe ce qui explique le peu de
cohérence dans tout ce qui a été proposé
jusque-là. Finalement il n'y a aucune réponse satisfaisante
pendant ce temps constate l'auteur les équilibres millénaires ont
entrain de voler en éclats surtout depuis les dix dernières
décennies.
L'auteur passe ensuite sur les représentations du
monde chez les bantu. Ce point est fondamental car «la manière
d'utiliser les ressources naturelle et les milieu est largement influencer,
dans les modes de production traditionnels, par la culture » (p.55)
L'auteur regroupe ces représentations dans six (6) chapitres. Ainsi l'on
a :
1. celle des naturaliste, de panthéistes, des
animistes et les préanimistes ;
2. Celle des mânistes, des animistes, de la mythologie
et religieuse ;
3. Celle de magiciens ;
4. Celle de la science ;
5. Celle des philosophes.
L'auteur regroupe ensuite ce découpage en trois
catégorie dont «les trois première supposent des croyances,
tandis que la quatrième est basée sur l'observation et
l'expérimentation et enfin la dernière suppose des convictions
sur la base de tout ce qui précède ». Il lève une
équivoque en précisant que toutes ces réalités
coexistent mais à des degrés divers. Mais en ce qui concerne
l'Africain, la multiplicité des liens entre ces instances et leur
diversité «met en évidence les interdépendances entre
les cultures et les écosystèmes, dont dérivent les divers
systèmes de production et qui influencent tous les aspects de la vie
quotidienne ». (pp.56-57)
L'auteur analyse aussi le rôle de la technique et de la
nature. D'après lui, l'analyse des techniques est fondamentale car elles
intègrent des facteurs relevant des écosystèmes
exploités, des aspects liés aux besoins à satisfaire et
données culturelles. Elles inondent tout l'univers social dans lequel
baigne l'homme, mais ne sont que le résultat de plusieurs
tâtonnements et adaptations successives. Il note par ailleurs que les
politiques mises en place ne peuvent réellement porter que si l'on
tentait de comprendre les rapports déjà établis entre
l'homme et son écosystème, notamment par rapport à son
système de production agricole ; l'habitation ; les villages
l'habillement ; les médicaments et les soins corporels et l'artisanat
L'auteur conclut son article en notant que :
1. La manière dont les hommes exploite les ressources
dépend dans une très large mesure de la vision qu'ils ont de
l'environnement ;
2. Pour résoudre les problèmes liés a la
gestion durable des écosystèmes il faut tenir compte notamment en
matière de développement agricole ;
3. Ces différentes mesures ne pourront enfin porter
leur fruit que si l'on se penchait réellement sur la
problématique de l'amélioration des conditions de vie de
populations rurales.
Les pays tels que le Gabon ne pas concernés par cette
partie de la problématique, ils subissent plutôt les affres de la
pression économique : exploitation effrénée des essences
forestière en vue satisfaire les besoins de développement de des
centres urbains. Tous les peuples modifient leurs comportements : la
forêt devient par la même occasion un enjeux financier, la
réserve de médicaments, de nourriture et de sagesse et
d'argent.
KALABA, Matuaka David :
1994 - Protection des écosystèmes et
développement des sociétés. Etat
d'urgence en Afrique, Paris, l'Harmattan, coll.''
Environnement'',
267 p. ill.
Pour l'auteur l'Afrique est un continent en état
d'urgence au vu des problèmes qui minent son existence. Il cite entre
autres la désertification qui ne cesse de gagner du terrain
malgré les moyen mis en oeuvre pour l'éradiquer ; la
dégradation du couvert végétal et des eaux due à
l'exploitation effrénée des matières premières ; la
réduction de la fertilité des sol due à la
réduction du temps consacré à la jachère ; etc.
L'auteur fait le constat que les politiques de développement mis en
pratique après les indépendances ont plutôt eu pour
conséquence non pas le développement escompté mais la
désertion par les jeunes et la mort de ces zones.
L'état d'urgence s'expliquerait car l'emprise de
l'homme sur les milieux tropicaux fragilise énormément
l'environnement qui est déjà fragile et exige par
conséquent une gestion écologique plus affirmée. Il
recommande des actions rapides et efficaces des organismes internationaux,
régionaux, nationaux, locaux enfin, qui doivent mettre en oeuvre une
stratégie de développement qui soit viable en respectant la
perpétuation de toutes les espèces vivantes.
Cet ouvrage a l'avantage de mettre en relation
l'environnement et les acteurs sociaux. Il prend pour illustrer ses propos
appui sur des exemples concrets dans différents pays, il tente par
ailleurs de dresser un bilan de l'état actuel des milieux naturels et
leur dynamique. Il termine son propos en proposant des alternatives et plans
d'action durables.
Ce que nous pouvons cependant regretter, c'est l'absence
d'une véritable lecture des techniques mises en places et
pratiquées par les populations locales en vue de gérer au mieux
l'environnement. Car toute politique et le discours et déjà
vieux, qui ne prend pas appui sur les valeurs culturelles du milieu est
d'avance vouée à l'échec. Il est connu depuis longtemps
que tout corps social qui se sent agresser se défend et les efforts mis
en branle pour tenter ou mieux expérimenter une politique de
développement sont nuls.
KARSENTY, Alain ; PIKETY, Marie-Gabrielle
:
1996 - `'Stratégie d'industrialisation sur la
ressources forestières et
Irréversibilités. Les limites de
l'expérience indonésienne'',
in Revue Tiers-Monde, tome XXXVIII-n°146,
avril/juin,
Paris, PUF, pp. 431-451
Lorsque nous voyons un navire dans un port d'un pays du
tiers-monde qui transporte des grumes, une image nous à l'esprit : c'est
le pillage des pays développés ou du moins leur position de
subalterne par rapport aux pays développés. Le succès
apparent de certains pays du sud-est asiatique comme l'Indonésie, qui
est passée en un temps record de pays exportateurs de grumes à
celui de rang de premier exportateur mondial de contre-plaqués tropicaux
en se dotant d'une industrie de transformation, vient accentuer viendrait
accentuer la situation des pays qui continuent à tirer une grande partie
des revenus du secteur forestier à l'exportation de bois brut.
Cet article se propose d'éclairer les relations qui
peuvent s'instaurer entre d'une part le développement d'une industrie
forestière qui est obtenue par des mesures de protection effective et la
surexploitation effrénée d'une ressource renouvelable telle que
la forêt naturelle s'appuyant sur le cas de l'Indonésie, il veut
contribuer au débat sur la définition des stratégies
permettant la variabilité conjointe de la ressource forestière et
d'industrie valorisante cette ressource dans les pays en développement.
Dans un premier temps, les auteurs analysent les
particularités de l'exploitation et de la transformation du bois issues
des forêts naturelles en insistant sur les dynamismes d'évolution
de la ressource au cours de la transition de ce qu'on nomme la «transition
».
Dans un second temps, les auteurs examinent le processus de
développement de l'industrie du contre-plaqué en Indonésie
en essayant de montrer en quoi la situation actuelle peut relever d'une analyse
en terme d'irréversibilités, tant dans les choix des
stratégies industrielles que dans le processus de déforestation
engendré par la surexploitation.
Dans une troisième partie, les auteurs indiquent quels
types d'option de politique forestière seraient susceptibles de
permettre une certain degré de réversibilité des modes
actuels d'utilisation des forestières afin de ne pas rendre demain
impossible d'option de solution encore difficilement praticable de nos
jours.
L'article montre que les stratégies ouvertes peuvent se
révéler plus intéressantes en terme d'adaptabilité
que les politiques volontaristes d'industrialisation fondée sur une
ressource renouvelable caractérisée notamment par sa
variabilité quant à ses usages futurs.
L'article montre d'autre part que ressource renouvelable, la
forêt est une ressource vivante utilisée par des hommes,
c'est-à-dire soumise à des dynamiques d'évolution dont
l'un des traits majeurs est la variabilité. L'interaction permente des
actions humaines et des processus naturels est au coeur de cette
variabilité et implique une représentation dynamique de cette
co-évolution.
LAFITTE, Jean Jacques :
· `'Les outils réglementaires pour assurer la
pérennité forestière
en Droit français, Actes du colloque pp.
72-78
L'intervention de l'auteur se situe dans la réflexion
qui a trait au contrôle des récoltes et la pérennité
des ressources forestières. Pour l'auteur, les outils juridiques qui
existent en droit français sont à examiner au regard des
différentes ressources forestières, «dont il convient
d'assurer la pérennité », (p.72).Ces ressources sont le
bois, l'eau, les sols, la flore, la faune, le paysage, la
récréation.
La déclaration de la loi du 4 décembre 1985
relative à la gestion, à la valorisation et à la
protection de forêts française a pour but d'assurer non seulement
un équilibre entre les fonctions écologiques, sociales, et de
production dévolues à la forêt française, mais aussi
de permettre un équilibre entre les contraintes imposées par
l'intérêt général et le respect des objectifs de
chaque propriétaire forestier français. L'auteur fait remarquer
que la recherche de cet équilibre est le fondement du droit
français en matière d'exploitation forestière
Il existe alors plusieurs lois en France dont chacun a connu
une dynamique propre. Il cite entre autres la loi sur le contrôle des
défrichements, la réglementation du boisement, la soumission au
régime forestier, les forêts de protection, l'inaliénation
des forêts domaniales et les autres réglementations notamment
l'urbanisme, les sites protégés, la protection de la nature.
Toutes ces dispositions ont un aspect conservateur marqué tendant
notamment à figer une situation voire de mettre la nature sous cloche.
Ils prennent aussi en compte la dynamique des écosystèmes et leur
exploitation.
La fiscalité intervient également pour mettre
en place des outils financiers «propres au monde de la nature ».
En plus de ces lois, il y aussi, écrit l'auteur les
réglementations relatives à l'usage des sols. Celle-ci se divise
en loi forestière générale et intègre en son sein
la planification de la gestion des forêts, le contrôle des coupes,
l'exercice du pâturage, la circulation en forêt. Outre ces
réglementations, l'auteur ajoute qu'il y a une réglementation
particulière qui, organise les forêts de protection, la
défense des forêts contre les incendies, etc. IL termine son
propos en notant que «les outils sont nombreux pour assurer la
pérennité de l'affection forestière du sol et
éviter la dégradation du potentiel forestier, en tant que
potentiel de production de bois, mais aussi en tant que potentiel de services
non marchands rendus à la société (protection, paysage,
fréquentation). La complexité de cet arsenal juridique rend
toutefois son application parfois délicate. Sa connaissance et sa
compréhension peuvent s'avérer difficiles pour le sylviculteur
» (p.78)
Nous nous rendons compte en parcourant cet article que la
loi est un processus dynamique qui doit prendre en compte l'histoire, la
culture etc. Il n'est pas toujours évident, même dans un pays
développé que la loi soit comprise par les populations si elle ne
s'intègre dans les schèmes de pensée de la population
visée.
LAFONTAINE :
1962 - Les fables, Paris, Edition Garnier
Frères, ill., 536 p.
Le monde de la forêt fascine et inspire l'imaginaire
des écrivains français ou mieux occidentaux. La Fontaine est,
à notre avis, un exemple patent.
Nous avons effectué une «analyse statistique
» de la fréquence d'apparition des animaux, des plantes, des
arbres, etc. qui sont mis en scène. Ainsi nous avons construit le
tableau suivant :
Renard 22
Lion 17
Loup 15
Singe 09
Grenouille 06
L'aigle 05
Il y plusieurs autres animaux tels que le lièvre, le
chat-huant, le perroquet, la perdrix pour ne citer que ceux-là.
Tous ces animaux, au même titre que la tortue la
panthère ou encore l'éléphant en Afrique en
général et en particulier chez les Pové, jouent des
rôles soit positif soit négatif en fonction de l'image que lui
colle l'homme. Ainsi le renard perdra toujours la bataille parce que cet animal
ne rode qu'autour de l'homme et mange la volaille, etc.
Ou encore le lion qui est le roi des animaux dans certaines
cultures sera toujours perdant parce que comptant beaucoup plus sur la force
physique au détriment de son intelligence.
En plus des animaux de toutes espèces, l'auteur met en
scène des plantes tel que le chêne (mythe arbre européen)
et le roseau. On peut encore citer le cas de l'eau, des rivières, de
certaines activités (chasseur, pêcheur, etc.) qui font
référence à la forêt.
A la fin de chaque fable il y a chaque fois, comme en
Afrique, une leçon adressée aux humains. Le monde de la
forêt est utilisé ici pour tourner en dérision celui des
humains. Belle revanche de la nature, maîtresse éternelle.
MALOLAS, J. Marcel :
1997, 1998 - `'Les études d'impacts environnementaux
: aspects
juridiques'' in Revue de l'IRSH, Vol. 2-3,
Libreville, pp. 11-14
L'industrialisation est légitime et même vital.
Cependant celui-ci doit s'inscrire dans le cadre du respect des
éléments constitutif de l'univers dans lequel vit celui qui veut
s'industrialiser. L'auteur écrit que l'ensemble des dispositifs visent
à favoriser une gestion rationnelle donc durable de l'environnement.
Ministère des Eaux et Forêts
1982 - La loi 1/82
A l'analyse, on peut noter que la législation
forêt au Gabon poursuit un objectif majeur : pérenniser les
ressources forestières. Cette loi a été mise en place pour
promouvoir et développer, dans le cadre global et cohérent
d'aménagement rationnel du territoire, une gestion que l'on pourrait
qualifier d'orthodoxe des ressources forestières, faunistiques et
halieutiques. Cette loi vise plus précisément les objectifs
suivants :
· faire l'inventaire des ressources dans le but d'en
améliorer la connaissance tant sur le plan quantitatif que qualitatif
;
· aménager les ressources afin d'assurer
l'équilibre entre l'exploitation et le renouvellement ;
· reconstituer les ressources afin d'en assurer la
pérennité ;
· exploiter rationnellement afin d'une utilisation
optimale et contrôler ;
· promouvoir l'industrie de la filière bois
· protéger et inciter les Gabonais à s'y
investir ;
· faire de la recherche et la formation afin d'en
accroître la productivité ;
· informer et vulgariser en vue de sensibiliser et
éduquer les usagers et les population s.
Tous ces objectifs pour louables qu'ils sont ne mettent pas
en avant ce que pensent les populations qui sont au contact de ces
forêts. On ne peut véritablement protéger qu'en s'inspirant
déjà des pratiques des populations, or ici semble-t-il, on reste
dans cet Etat non seulement englobant, mais pire encore exogène.
POUCHEPADASS, Jacques (dir.)
:
1993 - Colonialisme et forêt, Paris,
l'Harmattan, 344 p.
L'auteur nous fait remarquer que la destruction des
écosystème dans les pays du tiers-monde n'a pas commencé
avec l'arrivée des colonisateurs européens, celle-ci s'est
poursuivie après les indépendances à un rythme très
accélérée. Mais il nous fait constater que la destruction
de la forêt telle que nous la déplorons de nos coïncide avec
l'expansion du capitalisme industriel au XVIIème
siècle, mais il est aussi juste de dire que la préoccupation
relative à la conservation de la nature coïncide avec la
colonisation même si ces politiques se faisaient au détriment des
populations. D'après l'auteur, le tableau est sombre mais il ajoute mais
"pas uniformément noir."
C'est dans les pays en développement que la
consommation de ressources de la nature pose problème au vu du
`'massacre'' qui y est opéré. Les différentes atteintes
sont de plus en plus dénoncées par les ONG, les gouvernements,
les écologistes. La raison évoquée est que ces atteintes
anéantissent une richesse biologique vitale et dans beaucoup de cas non
renouvelable. Les études rassemblée dans cet ouvrage qui traitent
de l'histoires des attitudes, des politiques, et des pratiques coloniales
relativement à l'environnement naturel, illustrent un champ
historigraphique en plein mutation et qui doit contribuer à
l'élaboration et à la critique des politiques de nos jours.
RAPONDA WALKER, André :
. 1988 - La mémoire du Gabon. Compilation,
Libreville, Multipress
Fondation André Raponda Walker, 248 p.
L'auteur dans cette oeuvre rapporte les contes gabonais entre
autres Omyènè, Tsogo. Nous nous rendons compte que les animaux de
la forêt sont les acteurs de ces contes. Ainsi nous avons le
léopard, le tigre, le rat palmiste, la tortue, les oiseaux, les
poissons, les fourmis, etc. sont les principaux acteurs de ces contes. Il y a
chaque fois une leçon à tirer : la sagesse, la politesse, la
modestie, la convivialité, etc. sont les aspects mis en avant. La
forêt apparaît ainsi comme le lieu où vivent des
entités visibles ou invisibles qui dictent à l'homme la sagesse,
la morale. Dans cet espace de socialisation, l'enfant apprendra que le respect
à l'endroit des adultes est fondamental pour s'intégrer
pleinement dans la société. L'enfant apprendra aussi les noms et
les noms et les caractéristiques de certaines animaux de certaines
plantes, de certaines plantes, etc.
En plus des contes, l'auteur restitue aussi le fond de la
mémoire des peuples du Gabon à travers les devinettes et chacun
de ses éléments joue un rôle fondamental voire
primordial.
Nous regrettons cependant l'absence des textes en langues
vernaculaires qui auraient pu nous servi à recueillir la substance des
contes, car comme le dit le philosophe tout traducteur est un traître.
TAM-TAM :
1960 - Les contradictions inter-impérialistes au
Gabon, pp. 20-30
Cet article nous situe les enjeux de l'articulation entre
l'impérialisme et le monde rural gabonais. Ainsi l'impérialisme
étend les contradictions du capitalisme dans le monde entier :
l'exemple du Gabon est patent en matière d'exploitation
forestière. A côté d'un secteur traditionnel qui aurait une
vision à la fois matérialiste et mystique de la forêt, il y
a des monopoles occidentaux au service d'une bourgeoisie
politico-bureaucratique parasitaire qui contrôle la production, le
système bancaire, les échanges commerciaux et l'attribution des
permis de coupes.
S'il vrai que la production du bois est conditionnée
par le marché international avec tout ce que cela implique, il n'en
demeure pas moins qu'il y a une frange de la population qui possède des
tronçonneuses et qui transforme le bois en produits utilitaires :
planches, lattes, chevrons. L'impact sur l'environnement est tel que le
représentant de des services des Eaux et Forêts dans le Woleu-Ntem
avait pris la décision d'interdire la pratique. Ce qui avait fait rire
les populations de cette contrée qui avaient accusé ce
responsable de se mêler de ce qui ne concernait pas. L'analyse de la
problématique de l'exploitation forestière ne doit exclure les
petits exploitants même si leur volume d'exploitation est très
faible comparativement à celui des forestiers qui disposent des moyens
plus sophistiqués.
HAURICOURT, André et HEDIN, Louis
:
1987 - L'homme et les plantes cultivées,
Préf. Michel Chauve, Paris Ed.
A. -M. Métairie, 181 p. fig., cartes
Cet ouvrage est un des grands classiques de l'ethnobotanique
qui consacre l'entrée de l'histoire des plantes dans l'histoire des
hommes et dans les sciences de l'homme
Quarante ans après, cet ouvrage garde tout son
intérêt scientifique, même par endroit les marques de son
âge apparaissent encore, nous pensons à l'emploi excessif et
même abusif des notions telles qu'agriculture de race blanche. Cet
ouvrage a fait l'objet des remises à jour dans le cadre du
séminaire ethnobotanique et ethnozoologique organisé par le
Muséum national d'Histoire naturelle de Paris complété
dans sa partie la bibliographique par de Miche Chauvet.
RAPONDA WALKER, André et SILLANS, Roger
:
1961 - Les plantes utiles du Gabon, Préf.
Jean L. Tronchon, Ed. Paul Lechevalier, Paris. ( 172 fig., 53 pl., 1 carte.),
612 p.
Cet ouvrage est le fruit des recherches menées pendant
plusieurs années par les deux auteurs. Ils recensent au total 8.000 noms
de plantes utiles du Gabon en donnant systématiquement les noms
scientifiques, les différents usages et les noms en langues
vernaculaires. Quelques plantes sont suivies des planches, etc.
Les premier chapitre est consacré à la
recension des travaux antérieurs en rapport avec le sujet. On peut
retenir de ces travaux que les premières récoltes de la flore du
Gabon se situent vers 1846 et ont été effectuées d'abord
par Edelestan Jardin, ensuite Aubry Lecomte ; le R P. Charles Dupaquet. Le
deuxième chapitre est consacré à l'aperçu
physionomico-floristique sur la forêt gabonaise. Ils font un recensement
des genres de plantes que l'on trouve au Gabon comparativement aux autres pays
de l'Afrique centrale notamment de celles de l'Obangui-Chari, actuelle
Centrafrique. Le chapitre trois présente les plantes de la forêt
gabonaise sous l'angle de leurs propriété et les
différents usages notamment l'okoumé, le bois
d'ébène, le mouvingui, etc. Les deux premiers
étaient très prisés déjà à cette
époque. La deuxième partie de cet ouvrage est consacrée
à son objet même, c'est à dire les plantes utiles du Gabon.
Il est d'abord mentionné le nom de la famille de la plante, ensuite
à l'intérieur les différentes plantes qui s'y rapportent,
les différents usages et les vernaculaires. Dans plusieurs cas, on peut
retrouver des planches qui présentent les plantes ou des objets qui sont
fabriqués à partir de plantes utiles du Gabon. L'annexe de
l'ouvrage permet de se familiariser avec les noms des différentes
bananes, la calebasses et ses différentes formes, cannes à
sucres, les champignons comestibles de la Ngounié, les champignons
vénéneux, les variétés de manioc, le raphia et ses
usages.
Cet ouvrage est très important pour quiconque voudrait
saisir la quintessence constitutive de la forêt gabonaise. IL permet
d'aller d'une ethnie à une autre sans problème. Si le lecteur ne
retrouve pas le nom dans la langue qu'il souhaite, il peut au moins le trouver
dans une langue du groupe. Le pové se retrouve facilement chez le
Mitsogo, l'éviya, l'Okandé, le simba,
voire même l'eshira. Le seul regret que l'on peut
émettre, si regret il y a, c'est que toutes les planches, dans leur
majorité, sont en noir et blanc, ceci ne rend pas facile le
repérage sur le terrain de la plante sans y être aidé par
un connaisseur. De plus la réédition n'a pas tenu compte de la
dynamique observée dans les noms des plantes. En effet, nous avons
observé que les noms des plantes changent au fur à mesure que le
découvertes sont faites. La réédition aurait gagné
en actualisant les noms des plantes. Nous pouvons aussi relever la mauvaise
transcription faite des noms des plantes en langues gabonaises. C'est le cas
par exemple de tombi tombi qui s'appelle otombi en pové. De plus la
réédition n'a adapté le contenu à la dynamique des
découvertes opérées dans le domaines botaniques.
VIERS, Georges :
1970 - Géographie des forets, Paris, PUF, 222
p.
Cet ouvrage offre l'occasion aux lecteurs de prendre
conscience de la situation dans laquelle se trouvait les forêts du monde
au cour des années
1960 / 1970. Il part du constat que 38%des terres sont
chaudes et 17% trop froides. Les 45% restant ne représentent en fait que
16% des terres cultivables. Cette situation n'est pas nouvelle, car forêt
et civilisation n'ont jamais fait bon ménage. L'auteur dit à ce
propos que «les progrès de l'une se sont accompagnés d'une
destruction progressive de l'autre p. 5 » Les reboisements ont toujours
été précédés par une déforestation,
cela tient au fait que l'alimentation est la première de toutes les
nécessités. Mais l'auteur précise que ce fait n'est
valable que pour les pays où la pression démographique est forte.
(
Selon l'auteur les pays d'Europe ont toujours
juxtaposé deux types d'espaces antinomiques : un espace
humanisé, rural et urbain, et un espace inhumanisé : la
forêt. Cette image de la forêt est tellement forte, nous dit
l'auteur, que la forêt est le refuge des asociaux. Dans la forêt
des Occidentaux se cachent ceux luttent contre un certains ordre : la
légende de Robin des Bois en est l'illustre exemple. L'auteur ajoute que
«dans les pays où la population ne se caractérise pas par un
sens social très développé les bois deviennent des
dépotoirs ; ce ne sont plus le rebuts ou les «refus » humains
qui s'y réfugient, ce sont les déchets matériels :
plâtres, vieux emballages, cuisinières rouillés et
lits-cages qu'on y abandonne à côté des restes de pique -
niques. »
Mais cette image est à relativiser. Les effort de
préservation ne date pas d'aujourd'hui. Les forêts ont
été soustraites à la hache et au feu des
défricheurs parce que domaine nobiliaire de chasse ; d'autres parce
qu'elles fournissaient des pièces de bois à la marine royale.
Ailleurs poursuit-il, sur des surfaces plus réduites ont
été maintenus des bois sacrés. Mais au
XIXème siècle découvre le rôle important
de la forêt des montagnes et des reboisements étaient entrepris
cependant qu'en Afrique et surtout en Amérique le
phénomène du déboisement s'amplifiait. Le XX e
siècle voit la consécration de la valeur marchande de la
forêt et la «la sylviculture commence à prendre place aux
côté de l'agriculture. Il s'installe peu à peu une notion
nouvelle : l'équilibre biologique du milieu rural ». Dans le
même moment la forêt n'apparaît plus comme l'antithèse
de la civilisation mais aussi, pour des millions de citadins, comme son
antidote : c'est le milieu qui leur offre un air plus pur, l'apaisement
nerveux, un meilleur équilibre psycho - physiologique. On note avec
l'auteur que ces bienfaits de la forêt ne sont pas mesurables
économiquement, il se pose alors le problème du choix entre par
exemple la construction d'une route et la préservation de la
forêt. On constate avec l'auteur que l'institution des réserves de
tous genres n'a pas résolu quant au maintien en l'état des
forêts. La nouvelle donne est l'entrée de toutes les forêts
du monde dans les enjeux économiques du monde. Il note par ailleurs que
et c'est l'un points qui nous intéressent « Dans la mesure
où la forêt intéresse l'économie, elle attire la
sollicitude des Pouvoirs politiques ». Il doute en outre que tous les
Etats forestiers ont une politique forestière.
L'auteur est conduit à discerner les différents
de forêts après avoir cerné les problèmes
généraux, biologiques et écologiques d'abord ;
technologiques et économiques ensuite.
Ce travail permet au lecteur de saisir les différentes
genres de forêts qui existent dans le monde et de voir, du moins en ce
qui concerne l'Occident, certaines fonctions de la forêt en Afrique. Ce
qui n'est pas perceptible tous les jours : la forêt donneuse de
leçon. Le texte permet aussi de saisir l'évolution des enjeux et
l'image que véhicule la forêt dans l'imaginaire des populations et
de la tournure économique que va prendre la forêt.
La limite qui nous tout de suite est l'absence d'une lecture
de la forêt par rapport à la population autochtone, une
véritable étude ethnoscience est nécessaire pour
comprendre le substance des enjeux de la forêt. Le reboisement des
forêts ne pourrait réussir que si les principaux acteurs
population autochtones et forestiers instauraient un dialogue culturel
permanent. L'antinomie milieu humanisé milieu non humanisé ne se
pose pas catégoriquement pour les Pové car les rapports à
cet espace inhumanisé sont régentés par de liens qui
amène l'homme à s'inspirer de la nature pour se saisir de la
sagesse à travers les compte, les proverbes, la médecine Et la
pression économique alors ? le problème de l'environnement ne se
pose plus dans ces termes seulement, nous pensons modestement qu'il y a lieu
d'intégrer d'autre agrégat tels les rapports culturels à
l'environnement.
Critiques d'ensemble sur les publications relatives
aux Pové
L'on constate à la lecture de ces textes que
l'histoire des Pové reste à étudier. Les écrits
historiques nous situent d'abord le départ le mythique lointaine ensuite
l'histoire. Mais aucun travail ne met en scène la faune, la flore, les
les minéraux dans les rapports que les individus.
Sur le plan botanique et autres zoologique, le terrain a
été travail, mais la faiblesse demeure plutôt l'approche
ethnobotanique et ethnozoologique.De plus la rencntre entre les cultures et les
`'conflits'' qui naissent ne sont exploré sur les significations que
chaque acteur donne à tel ou tel élément de
l'écosystème. Or c'est précisément là que se
trouverait la clé de tous les conflits qui naissent de
l'altérité, de la différence du regard. Toutes les
études ne rendent que du regard de surface, dans une approche quelque
peu `'sociologique, alors que notre regard se veut intimiste quant à
l'objectif que nous voudrions atteindre : démontrer que la lecture que
les différents acteurs ont de la forêt sont des rapports culturels
contrairement à ce que l'on pourrait penser. Notre démarche
consistera à combler cette faiblesse constatée dans les
études antérieure à celle que nous menons.
Le principal ouvrage qui nous inspire les noms des arbres
(Les plantes utililes du Gabon) nous a deservi à un moment
donné car les noms des essences ont, dans beaucoup de cas changé
soit de nom de famille, soit le noms de l'espèce même. En un mot
le terrain mérite encore d'être déblayé pour des
découvertes fécondes.
FICHE TECHNIQUE SUR LA PROVINCE DE
L'OGOOU-LOLO
I. Situation de la
Province
*Superficie totale de la Province : 2.898.300 ha
II. Superficie
concédée en permis forestiers
*Permis Temporaires d'Exploitation (PTE) : 644.045 ha, soit
22%
*Permis individuels : 535.450 ha, soit 18%
Permis ZACF : 1.436.859 ha, soit 49%
--------------------------
Total : 2.616.354 ha, soit 89%
Coupes familiales (permis par pieds d'arbre 2.500 pieds
accordés en 1997, soit 25 CF
III. Sociétés
forestières installées dans la Province
3.1 Société des Bois de Lastourville (SBL)*
3.2 Compagnie Equatoriale des Bois (CEB)
3.3 Exploitation Gabonaise des Grumes (EGG)
3.4 LUTEXFO/SOFORGA*
3.5 Société Equatoriale d'Exploitation
Forestière (SEEF)
3.6 Société Forestière de Makokou
IV. Industries installées
dans la Province (4 unités des transformation)
4.1 Scierie SBL 500m3 de sciage/mois
4.2 Scierie CEB 800 m3 de sciage/mois
4.3 Usine de déroulage LUTEXFO/SOFORGA 1.000 m3 de
sciage/mois
V. Volume annuelle
- Grumes 527.986 m3
- Débités 027.600 m3
VI. Administration
forestière
1. Inspection : Koula-Moutou : Trois agents
cantonnement
*Lastourville : Quatre agents
*Pana : Un agent
*Iboundji : affectation en cours
2. Matériel
*Un land Cruiser : Koula-Moutou (bon état)
*Un Isuzu : Lastourville (assez bon état)
*Un Isuzu : Pana (En panne)
VII. Difficulté rencontrée dans la
gestion du patrimoine forestier et faunique
7.1Au niveau administratif
· Insuffisance des effectifs des agents de terrain ;
· Matériel roulant insuffisant, amorti et peu
opérationnel pour couvrir toute la Province ;
· Insuffisance des structures d'accueil pour un
redéploiement des effectifs.
*7.2. Au niveau de l'exploitation
forestière
Revendication des populations liées à
l'exploitation de leur patrimoine forestier : bande de 5 km ;
Pose de barrages entraînant l'arrêt
momentané de l'activité forestière ;
*Demande d'augmentation de quotas de coupe familiale ;
*Demande de rétrocession des surfaces dans les zones
déjà attribuées à la bande de 5km
Autres problèmes
rencontrés
*Présence d'une trop forte
main-d'oeuvre expatriée d'origine asiatique et de faible qualification
dans la Société Forestière de Makokou, titulaire d'un PI
n°15/95 de 200.000 ha
Cette Société basée à
Milolé n'effectue que les travaux de construction de la route principale
reliant Milolé au PI n°15/95
Profond respect et extrême dévouement
Organisation de l'exploitation
Les droits de coupe sont réglementés par la
délivrance d'un permis. Trois types de permis superficitaires et un
permis de coupe sont attibués.
1. Les Permis Industriels
(P.I.) avaient été créés pour
générer une industrialisation. La surface minimum en est, en
principe, de 200.000 ha mais en général autour de 80.000 ha Ils
représentent environs 45% des surfaces.
2. Les Permis Temporaires d'Exploitation
(P.T.E.)dont la production n'est soumise à aucun quota de
transformation représente 35% des superficies attribuées.
Directement destinés à produire et à exportateur des
grumes, ces permis couvrent en moyenne une superficie de 14.000 ha
3. Les Permis de la Zone d'Attraction du Chemin de
Fer (ZACF) ont eux aussi vocation de grumes. Ils couvrent 20% des
superficies et 66.000 ha en moyenne.
4. Les Coupes Familiales sont
destinées aux populations locales et constituées par un nombre de
pieds d'arbres dont le plafond est de 100 par coupe.
5. Les Permis Spéciaux sont
destinés aux populations autochtones mais le nombre de pieds ici est de
trois au maximum.
Les zones d'exploitation forestière sont reparties
comme suit :
La Zone I.
Elle couvre 3,5 millions d'ha et forme une bande
côtière de 150 km de largeur. Elle est désormais
réservée aux exploitants nationaux et aux industries locales. Le
terrain plat, une bonne infrastructure de pistes et la proximité des
ports en fait une région à moindres coûts
d'exploitation.
La Zone II.
Elle couvre 10 millions d'ha : la région de la Nyanga,
sue le bassin de la Ngounié, le Moyen et le Haut Ogooué et une
partie de l'Oggoué-Ivindo.
La Zone III
Elle s'étend sur 6,5 millions d'ha situés dans
le Centre et l'est et le nord-est, notamment autour de l'axe
Boué-Lastourville-Franceville. Notre aire d'étude se situe dans
cette zone. Leroy-Gabon y a construit un campement qui abrite 1.200 ouvriers,
la SBL y a aussi construit un campement.
Les sociétés forestières suivantes sont
implantées dans le Canton Lolo-Wagna :
- Leroy-Gabon
- Lutexfo Soforga
- S.B.L. (Société des Bois de Lastouville)
Détenteurs de permis de coupe
familiale
1998
1. SOTA MABMENDA
2. NZOUBA NDAMA
3. TSANGO YONI
4. MBOUMBA MBOUMBA Noël
5. KOYE MAMBENDA
6. LOMY Benjamin
7. ILAMA
8. ONYANYA Ludovic
9. MBEMBO
Source : Inspection des Eaux et
Forêts, Province de l'Ogooué-Lolo, 1998
*Le technicien nous a précisé qu'ils n'ont pas
accordé de permis de coupe familiale cette année. Pour les
raisons, voir corpus n°23.
Quantités d'okoumé produites entre 1990
et 1997
Sociétés Années
|
*SBL
|
CEB
|
*LUTEXFO
|
*EGG
|
TOTAL
|
1990
|
107.123
|
118.504
|
49.997
|
58.330
|
333.954
|
1991
|
66.480
|
72.943
|
42.838
|
36.929
|
219.190
|
1992
|
768.879
|
98.502
|
66.343
|
48.929
|
2.906.478
|
1993
|
91.020
|
151.147
|
121.640
|
92.935
|
456.742
|
*1994
|
77.915
|
126.123
|
94.935
|
69.834
|
36.881
|
*1995
|
68.280
|
98.437
|
70341
|
-
|
237.058
|
*1996
|
81.873
|
179.076
|
106.293
|
110.730
|
47.972
|
*1997
|
62.2885
|
185.663
|
46.587
|
163.990
|
398.525
|
Total
|
693.229
|
1.128.411
|
610.526
|
572.193
|
30.04.389
|
Source : Société Nationale des
Bois du Gabon
Quantités d'ozigo produites entre 1990 et
1997
Sociétés Années
|
*SBL
|
CEB
|
*LUTEXFO
|
*EGG
|
TOTAL
|
1990
|
32.93
|
570
|
-
|
3344
|
7.209
|
1991
|
-
|
100
|
2.337
|
2640
|
5.077
|
1992
|
6
|
118
|
4.534
|
710
|
536
|
1993
|
164
|
50
|
9.995
|
154
|
10.368
|
*1994
|
5.089
|
97
|
13.493
|
807
|
19.486
|
*1995
|
41
|
175
|
5.647
|
67
|
5.939
|
*1996
|
647
|
512
|
1119
|
15
|
2.423
|
*1997
|
2.347
|
801
|
1094
|
|
4242
|
TOLAL
|
13.988
|
2.423
|
38.929
|
8.271
|
63.611
|
Source : Société Nationale des
Bois du Gabon, 1998
Valeur marchande du bois en millions
Essences Années
|
Okoumé
|
Ozigo
|
Bois divers
|
TOTAL
|
1990
|
9.638
|
54
|
732
|
10484
|
1991
|
6323
|
100
|
1072
|
7395
|
1992
|
7.987
|
156
|
986
|
9.129
|
1993
|
15.519
|
75
|
854
|
16.448
|
*1994
|
26.399
|
847
|
3.419
|
30.665
|
*1995
|
1.4887
|
105
|
8.609
|
23.601
|
*1996
|
27.111
|
71
|
2.438
|
29.620
|
*1997
|
24.279
|
88
|
6.393
|
30.760
|
TOTAL
|
138.371
|
1.532
|
24.836
|
164.739
|
Source : Société Nationale des
Bois du Gabon, 1998
Valeur marchande des bois transportés par
L'octra de janvier à sepetembre 1999
TABLE DE MATIERES
Dédicace
Remerciement
Préface
Introduction
Bibliographies critiques
A. Sur les Pové
B. Forêts et forestiers
Corpus
A. Corpus des Pové
B. Corpus des forestiers
Le monde de la forêt
Les noms des arbres
A. Le nom des animaux
B. Les noms des oiseaux
C. Les noms des insectes
D. Les noms des poissons
Représentation
Sihnification des noms des arbres
Les devinettes des Pové
Les sobriquets ou Kombo
Les proverbes ou tsésa
Les devinettes des forestiers
Les noms des personnes
Les chansons
Les associations
Pratiques de la forêt
La repartion des espaces exploités et leurs produits
Le matériel des Pové
Le matériel des forestiers
Cartes
De la Province
Du canton
Des des permis de coupe (PI)
Leroy Gabon
Lutexfo/Soforga
SBL
Tableaux
Vulume de bois de la Province
Okoumé
Ozingo
Plan de la thèse
Ile sera ternaire
PREMIERE PARTIE : LES POVE
Chapitre I : L'identité des
Pové
Chapitre II : Représentations des
Pové de la forêt
A travers la connaissance : contes, devinette, proverbes
Chapitre III : Pratiques de Pové :
villages et campements
Savoir-faire, usages : culinaires, thérapeutique,
techniques (pièges,
outils, construction, etc.), fonciers, etc.
Quel est donc le rapport du Pové à son milieu ?
DEUXIEME PARTIE : LES FORESTIERS
Chapitre I : Identité des forestiers
Chapitre II : Représentations des
forestiers de la forêt
A travers la connaissance, ordre hiérarchique dans la
forêt : conte, proverbes, devinette, littérature écrite.
Chapitre III : Pratiques des forêts :
sièges sociaux et campements
Savoir-faire, usages : culinaires, thérapeutique,
techniques (pièges,
outils, construction, etc.), fonciers, etc.
Quel est donc le rapport du forestier avec son milieu ?
TROISIEME PARTIE : SEMIOTIQUE COMPAREE
On relève les différences. Au-delà de ces
différences, quel est le rapport de chaque peuple avec la forêt
?
Chapitre I : Contrastes de lectures
Chapitre II : Les points communs : convergence
sémiotique
Chapitre III : La logique sémiotique du
rapport de l'homme avec milieu
Conclusion : Quel est le rapport structurel
indépendamment du rapport culturel que chaque peuple a avec son milieu
?
Ce sont des différences de langage qui créent la
différence des intérêts. Le malentendu principal provient
d'une différence de culture. La preuve en est que les forestiers se
comprennent entre eux et les Pové eux aussi se comprennent entre eux.
Nous bâtissons une sémiotique forestière des
différents `'lecteurs''.
Voir comment le forestier se situe par rapport à sa propre
forêt.
La société de parcimonie différente de la
société de marché. Relever les termes clé de chaque
`'lecteur''. Nous cherchons le vocabulaire idéologique de chaque
lecteur.
Moderne marché
Parcimonie Traditionnelle
Le conflit est anthropologique pas économique,
voilà la raison pour laquelle il n'y a pas de solution, on se trompe de
conflit
Faire une liste des termes des différents lecteurs et
faire des correspondances des différents lexiques.
Les forestiers ont une vision monodimensionnelle de la
forêt symbolisée par le métrage du cube des essences
forestières. Les Pové ont la connaissance (réflexion)
alors que les forestiers ont l'action comme arme, l'action dans ce contexte
l'emporte sur la réflexion, alors c'est le contraire qui devait se
produire. Il n'y a pas d'échange, de dialogue entre les deux
`'acteurs'', d'où les conflits qui naissent.
Est-ce que les Pové veulent devenir des forestiers ?
les forestiers manipulent l'idée de progrès, iconoclaste : il n'y
a pas de forestiers, il n'y a que l'Etat. Les forestiers sont une tribu
éclatée et les Pové une tribu homogène.
Philippe Diolé : les animaux malades de
l'homme
« Il y trente ans, Lucien Fèbvre écrivait
: «L'homme a en face de lui de grands ensembles harmoniques,
végétaux ou animaux. C'est pour cela qu'il faible ? Non, c'est au
contraire pour cela qu'il est fort. Car ces ensembles sont construits
d'éléments antagonistes parvenus à un état
d'équilibre réel, mais instable. Entre ces
éléments, l'homme est arbitre. Il est le « momentum »,
le petit poids qui fait pencher la balance. Un geste insignifiant, un geste
débile de lui fait répercute à l'infini et s'amplifie de
proche en proche jusqu'à entraîner des conséquences tout
à fait hors de proportion avec la dépense de force primitivement
accomplie. »
« S'il n'avait de solidarité entre les
végétaux, entre les animaux et entre les uns et autres, l'action
humaine n'aurait pas un tel retentissement. Mais le monde vivant est fait de
telle sorte qu'il est possible de briser chacune de ses charnières.
C'est ce qui se passe. L'animal dans la société occidental sert,
dans plusieurs cas a guérir de l'angoisse, « car le pouvoir qu'il
exerce sur le monde ne l'a pas rassuré » (p. 310)
« L'évolution des sociétés a
aggravé la situation des individus. L'homme n'est plus le membre d'une
tribu dont il partage la foi et les rites propriatoires, dont il sent la
présence autour de lui et dont il peut toujours espérer le
soutien, attendre le réconfort, il est devenu un solitaire dans la
foule. Il fait tout pour ne pas être concerné
émotionnellement. » D'où la prolifération des agences
de voyage.
« Bien mieux, chaque individu est fondé à
ne voir autour de lui que des ennemis, qu'il s'agisse de ses collègues
de bureau, des policiers, des passants, des automobilistes ou des
piétons. »
« Dans un espace dont nous prétendons constituer
le centre, les autres ne sont plus que des compléments
indésirables du moi. Nous les nions, nous les évitons, nous les
effaçons, nous les tuons : c'est la terreur dans l'espace »
« Ainsi se forge le rêve enfantin d'être
ailleurs, dans un espace sans concurrent, sans nuansance, sans défi,
avec les animaux dociles et une végétation luxuriante sans
être impénétrable. Monde qui n'a jamais existé tel
qu'on rêve. Pardis terrestre pour agences de voyages. »
« Si l'homme moderne croit échapper à
l'anxiété dont il souffre en exploitant la tendresse animale,
s'il se persuade qu'en enfermant les fauves dans des cages ou des parcs il
contiendra ses propres violences, il se trompe : il confond l'amour de la
nature et des bêtes avec la tyrannie. Toute solution au problèmes
animal passe par le respect enfin reconnu à ces « Autres »
que nous aavons asservis. »
« Autrefois l'homme avait à disputer l'espace
contre l'animal, aujourd'hui il ne sait plus quelle place lui laisser. Jadis il
s'est efforcé de développer chez la bête la vitesse, la
force, la docilité, aujourd'hui il veut préserver sa sauvagerie,
sa noblesse, sa fierté, tout ce qui fait de lui un être unique,
irremplaçable et à quoi aucune technique ne peut suppléer.
Rêve impossible »
« L'homme ne peut pas se satisfaire d'un milieu
entièrement artificiel. Ancien habitant des forêts et même
des arbres, chasseur, pasteur, éléveur, cultivateur, il ne peut
pas oublier le comportement que lui imposaient toutes ces situations. C'est en
vain qu'il prétend se leurrer avec des produit sythétiques :
quatre peupliers au pied d'un building, des squares, des « espaces verts,
qui ne sont même pas des jardins, des cheins de compagnie, des chevaux de
manège et dezs lions d'élevage qui s'ennuient. »
POUCHEPADASS, Jacques : colonisation et
environnement
L'exploitation forestière s'inscrit dans un contexte
global bien défini et historiquement situé, de l'Algérie
au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Gabon, la forêt est soumettre
à l'exploitation rationnelle telle que définit par les Blanc.
C'est pourquoi il serait intéressant de lire le
contexte historique des rapports entre Blancs et Noir, et entre Blanc et
forêt.
p. 6 « Les incidences écologiques
se revèlent de la révolution industrielle sont encore trop peu
explorées hors du monde occidental. Si l'on considère la zone
tropicale, où l'avenir écologique de la planète se joue
désormais pour une large part, le déficit de recherche historique
se revèle exorbitant. »
p. 6 « L'histoire de relations entre les
colonisateurs européens et l'environnement naturel, dans cette
perspective, est un sujet important. C'est dans le monde tropical que la
dévastation écologique est aujourd'hui la plus dramatique,
notamment parce que la richesse biologique qu'elle anéantit est la plus
foisonnante et la plus vitale pour l'avenir de l'espèce humaine, et
c'est là qu'elle apparaît le plus difficilement contrôlable.
Or, de toutes les époques du passées du monde tropical, les
périodes coloniales sont très généralement celles
pour lesquelles on dispose des ressources documentaires les plus abondantes.
L'historien, dans ce domaine, a donc un rôle à jouer. Il peut
d'abord réunir les données bubsistantes sur les situations
passées d'équilibre de longue durée entre
société et environnements dans une région donnée,
et sur les facteurs de rupture de ces conditions de stabilité. Mais,
l'histoire des attitude, des politiques et des pratiques relaitves à
l'environnement peut servit à l'élaboration et à la
critique des politiques d'aujour'hui. Elle doit révéler ce
qu'était la part de l'idéologie, des choix de valeurs (souvent
implicites), à base de poltique environnementales qui s'affirmaient
scientifiques. Elle peut metre en évidence les écarts qui a
séparé les intentions affichées des résultats
obtenus, et tenter d'expliquer cet écart en examinant la multitude de
paramètres imbriqués (écologiques, démographiques,
culturels, économiques, politiques) qui interviennent dans ce domaine
capital de l'existence de toute société qu'est le rapport
à la nature. Enfin elle peut fournir des indications, par
référence aux exprériences du passé, sur les
conditions de réussite des politique en matière d'environnement,
notamment lorsque celle-ci entraîne des contraintes importantes pour pour
l'existence quotidienne des populations locales, comme ce fut le cas en milieu
colonial. »
« Même si les Bantu ont, dans le temps
exploité jusqu'à épuisement certaines ressouces et des
espaces forestiers forts importants, « la colonisation européenne,
en bref, n'a pas nécessairement perturbé ou détruit des
équilibres écologique primaires, ou des harmonies originelles
entre sociéts et milieux naturels. Elle a plus souvent
destabilisé des situations d'homéostasie relative, dernier
état d'une histoire longue de perturbations et d'adaptations
successives. Il ne s'ensuit pas pour autant que l'on doive relativiser
l'excès de l'impact du choc colonial sur les environnements. Il
s'agissait d'une agression conduite, dans la phase d'expansion du capitalisme
industriel occidental, à l'échelle du monde. L'agent
exogène de la perturbation disposait de moyens d'action sans commune
mésure avec ceux des populations locales. Il était animé
d'une idéologie conquérante qui valorisait la soumission de la
nature, la désacralisait et en faisait un objet d'appropriation, un
moyen de spéculation, une marchadise. Il apportait avec lui des
techniques et des outils, importait d'ailleurs des cultures ou des formes
d'élevage, ouvrait des circuits de diffusion et d'échange qui
boulversaient de façon irréversible les configurations
socio-économiques locales. Enfin il mettait en place, au service de ses
intérêts, un cadre étatique de plus en plus efficace et
contraignant, qui restreignait l'accès des populations aux ressources
naturelles dont elles vivaient, alors même que leurs effectifs, souvent,
commençaienent à se multiplier. Les crises écologiques
déterminées par la colonisation n'ont pas été, il
s'en faut de beaucoup, les premières, même dans le monde tropical,
mais les scénarios, pour la première fois, étaient de
types moderne, et les ressouces qui les concernent abondent. C'est pourquoi
leur étude est si importantes aux fins de la comparaison de les crise
d'aujoud'hui. »
p. 10 « L'imaginaire de la forêt
est toujours ambigu. Forêt nourricière, forêt refuge,
forêt régénératrice ou salvatrice en tant qu'espace
de la retraite et l'ascèse. Forêt maléfique, forêt
hantée, demeure des démons ou esprit des mort. Cette ambivalence,
sous une forme ou une autre, se retrouve dans toutes les cultures. La
perception coloniale de la sylve exotique n'échappe pas à la
règle. C'est, d'un côté, « la forêt
d'émeraude », phantansme bucolique de l'incréé,
incarnation de la nature originelle dans sa luxuriance et sa beauté.
C'est, de l'autre, « l'enfer vert », univers végétal
proliférant et enchevêtré, essentiellement inhospitalier,
où rôdent des dangers invisibles. La perception de la faune est
plus complexe encore, parce que la caractérisation anthropomorphique des
conduites animales projette sur elle les ambivalences de la nature humaine. Il
n'y a pas loin de ce point de vue de l'histoire naturelle, de Buffon
aux récits de chasse coloniaux des deux siècles suivants.
Fascination de la beauté, recherche valorisante du risque, extermination
symbolique des tares de l'âme humaine prêtées aux
espèces animales (cruauté, ruse, duplicité, instinct
voleur ou meurtrier), réincarnation non moins symbolique de la victoire
de la cilisation sur la nature sauvage, toutes ces dimensions sont
présentes, comme le suggère P. Boomgaard à propos de Javas
; dans l'idéologie de la chasse coloniale. Certains se retrouvent dans
le discours colonial qui accompagne les campagnes d'éradication du
chacal (prédateur de moutons) en Afrique du Sud (Beinart). Les
sociétés humaines de la forêt comme de la savane, par
l'effet d'un réductionnisme ravageur, sont semblablement figés
dans les antinomies ou des caractéristiques élémentaires
et simplificatrices. Par nature enfantin, ingénieux,
imprévisible, potentiellement dangereux, l'aborigènes de la
brousse est vu comme un survivant de la sauvagerie humaine primitive,
entièrement déterminé par l'écologie de son
habitat. »
pp. 10-11 «La forêt, dans
l'optique coloniale, est perçue comme un obstacle à la soumission
de l'environnement aux fins de la mise en valeur rationnelle et rentable. Ainsi
en Nouvelle-Zélande, où le bush est
considéré au XIXè siècle comme une
barrière, un handicap à supprimer (Jackson). Les colons sont
issus d'une culture qui valorise la maîtrise de la nature (suivant en
cela les preceptes bibliques), qui a horreur de la friche, synonyme d'abandon,
et pour laquelle, un paysage harmonieux est un paysage humanisé (Y.
LUGINBUHL, « Sauvage-cultivé : l'ordre social de l'harmonie des
paysage », in N. MATHIEU et M. JOLLIVET (édi.) Du rural
à l'environnement : la question de la nature aujourd'hui, Paris, A.
R. F. l'Harmattan, 1989). Le pionnier, figure emblématique, a pour
symboles la hache et le fusil, outils de destruction dont la finalité
utlime est la substitution de l'ordre civilisé au désordre
sauvage. L'aborigène lui-même, dans la perspective d'une d'une
gestion normalisée et productiviste des ressources naturelles,
apparaît comme un gêneur qu'il peut déplacer ou neutraliser.
»
p. 11 « Les agents de la mise en valeur,
pour reprendre le titre souvent cité par l'ethnobotaniste canadien
Jacques Rousseau, sont « des colons qui apportent avec eux leur
écologie. » (« Des colons apportent avec eux leur
idéologie », in J. BARREAU et al. (édi.) Langues et
techniques, nature et société, t. 2, Approche ethnolologique et
naturaliste, Paris, Klincksieck, 1972). Sans doute, leur objectif premier
n'est pas toujours, comme pour les colons picards ou saintongeais du Quebec
dont parlait cet auteur, de reproduire outremer l'agriculture ou
l'environnement végétal de leur pays d'origine, et d'y
transporter les cultures et les animaux domestiques qu'ils connaissent chez eux
: ce comportement concerne avant tout les « néo-Europes »
(pour reprendre l'expression d'Alfred Crosby) » /// « l'idéal
pour les colons c'est la plantation, c'est-à-dire la forêt
domesquée, rationalisée, optimisée. S'assurer que les
forêts sont coupées, brûleés et rasées et que
les nouveaux arbres sont plaantés » c'est le cas de la politique
forestière de Java (Indonésie). « Les forestiers coloniaux
s'intéressent en priorité à un petit nombre d'essences de
haute valeur commerciale, et tendent à négliger tous les autres,
que les populations locales, en revanche, utilisent en grand nombre. »
p. 12 «Les forestiers français
de l'Ecole ne Nancy, comme l'indique A. Bergeret, ont pour idéal les
peuplements homogènes, les formations fermées, la belle futaie.
La tradition forestière allemande, qui essaime dans les colonies
hollandaises et britanniques, n'est pas moins simplificatrices. »
p. 12 «La mise en oeuvre outre-mer de
ces conceptions entraîne destruction ou remodelages de paysage, et
déplacements des populations autochtones. La tendance directrice, c'est
la substitution de la culture monoespécifique à la
diversité naturelle ou l'agrosystème. Cela souvent à la
base souvent déficiente des milieux concernés, qui mène
à des graves déboires. L'une des erreurs rédhibitoires,
surtout dans les phases coloniales, étaient la croyance à la
fertilité exceptionnelle des terroirs tropicaux, motivés par la
luxuriance de la végétation spontanée. »
p. 15 «En situation coloniale, les
administrations militaires des lendemains des conquêtes laissent
progressivement à des structures d'Etat inspirées de celles du
pays conquérant. La gestion des hommes et des ressources de chaque
colonie s'organise de façon pragmatique, aux fil des
nécessités et sans plan prédeterminé, mais avec
à l'arrière-plan la conception générale de la chose
publique inhérente à l'déologie moderne occidental :
rationalité, rentabilté, uniformité. Les Etats coloniaux,
en ce sens, sont pour une part le produit d'un effort d'adaption aux
circonstances et aux conditions locales de processus de genèse
institutionnelle intervenus antérieurement, ou parfois en cours
même moment, dans les métropoles. Les institutions ainsi
créées, cependant, n'étant pas l'aboutissement d'une
histoire endogènes, sont initialement sans racines dans la
société colonisée, et souvent lui font vilonce.
L'établissement des contrôles étatiques sur l'environnement
naturel dans les colonies concernés s'inscrit dans le mouvement de ce
processus général de croissance institutionnelle. Il va de pair
avec l'expansion des structures et les réglementation dans tous les
domaines de la vie publique (ou plus exactement avec l'expansion du domaine
public, et l'instauration d'une séparation inédite entre publique
et privé. »
Cet encadrement progessif de la nature ne constitue pas, de
la part du colonisateur, une véritable innovation. En France, par
exemple, sans remonter aux édits forestiers du temps de Colbert,
ceraines stipulations du code Napolén, puis code de 1827
revèverent de la même démarche. Le processus est
facilté outer-mer par le caractère absolu des régimes
coloniaux. L'efficacité des politiques officielles, toutefois, n'est que
relative, en raison des variations fréquentes des options
administratives, des processus contradictoires issus du monde des colons, de la
faiblesse des moyens budgétaires et humains affectés à un
domaine longtemps jugé secondaire, du défaut d'expertise
scientifique et technique, des difficultés d'appliacation sur le
terrain, de la crainte des troubles sociaux. »
p. 18 « L'expansion du contrôle
de l'Etat colonial sur les ressources naturelles à des fins
d'exploitation organisées se heurte partout à la présence
des sociétés dont le mode de vie est étroitement
dépendant des milieux naturels concernés, et obéit
à une rationalité plus vivrière que spéculative.
Dans l'optique d'une mise en valeur, l'agriculture indigène avec ses
droits d'usage coutumiersn ses modes d'utilisation multiformes de la
biodiversité, ses défrichements parcellaires incordonnées,
de même que le pasteur itinérant aux troupeaux ravageurs,
constituent des facteurs de perturbation à réduire. L'ordre
civilisé selon lui n'est pas la forêt climatique avec laquelle
l'homme vit en symbiose, si savante et sophistiquée que soit cette
interaction, mais domestique du terroir cultivé ou de la plantation aux
espèces choisies, aux rendements entretenus, exhaustivement
maîtrisé et protégé contre le retour de la
végétation spontanée. La représentation qui
accompagne l'expansion de l'Etat colonial opère dans le même sens.
Il s'agit d'une conception moderne de l'espace administré, où
l'autorité centrale pèse partout du même poids, où
les droits d'occupation et d'usage sont clairement définis, où
les limites sont exactement tracées. Cette vision des choses s'accomode
mal des droits collectifs et non écrits, des mobilités, des
transhumances. Enfin l'Etat, pour se reproduire, a besoin des ressources
bdgétaires. Les activités productives, à cette fin,
doivent être taxées, et l'exercice de droit individuels sur des
ressources publiques comme la forêt doit faire l'objet d'une redevance,
qui previennent le gaspillage tout en procurant des recettes. Ce qui invite,
pour commencer, à constituer un domaine forestier public, en
déclarant bien de l'Etat toutes surfaces boisées sans
propriétaire prouvé, puis à cantonner ou exclure les
groupes qui tiraient tout ou partie de leur subsitance sur une base
coutumière. L'utilisation des notions juridiques d'intérêt
général ou de salut public constitue en pareil cas, comme le
remarque A. Berget, un recours commode. » les populations ainsi
parquées n'avaient d'autre choix que de se soumettre aux conditions
définies par les colon : la sédentarisation.
p. 19 «Le fait que les
sociétés coloniales du monde colonisé aient su
gérer les ressources naturelles de façon avisée, comme le
montrent un peu partout la survivance des bois sacré, l'entretien
collectif des espaces communaux, le respect des intervalles de
régénération forestière par les agricultures
intinérants, ne suffit pas à contrebalancer le
préjugé moderne en faveur du contrôle étatique de
l'environnement, et les intérêts qu'il servait. »
p. 20 «Les réglementations
forestières sont un terrain par excellence des formes quotidiennes de
résistance paysanne qui prennent ici la forme de résistance
passive, des menues infractions chroniques et omniprésentes, sans
exclure la délinquence plus ouverte. »
p. 21 «Les Etats indépendants
ont pris la suite des Etats coloniaux. Les pressions économiques et
politiques exogènes ont persisté. Les administrations et les
politiques d'exploitation et de gestion de la nature ont été
reproduite dans leurs principes et leurs modalités essentielles. La
déstructuration du rapport des sociétés locales à
la nature s'est poursuivie dans le mouvement de la modernisation s'est
poursuivie dans le mouvement de la modernisation planétaire,
conjugué un peu partout avec l'essor sans précédent de la
demande industriel de la biomasse et de la pression démographique sur
l'environnement. »
BERGERET, Anne
Discours et politiques forestières coloniales
en Afrique et à Madagascar
p. 23 Quel fut l'impact sur les sociétés
soumises au choc colonial à travers la perturbation de leurs relations
à la nature ?
p. 24 « C'est la valeur ou
l'utilité du bois qui retient l'attention des forestiers français
: bois bien propre au configuration navales, notamment chênes,
frênes, ormes ; bois de charpente : chênes chataigniersn
cèdres, pins d'Alep, ... »
p. 24 « Cela tient à ce que ces
forêts sont encore difficilement exploitables en raison de de leur
éloignment des côtes et, bien souvent aussi, du mauvais
état des routes. Dans la plupart des cas, les frais de transport sont
considérables et le prix de la main-d'oeuvre est trop
élevé. »
p. 26 Aux des écologistes « la
forêt est églement le gage d'une bonne santé « Ainsi,
et surtout dans les pays chauds, les forêts donnent la placidité
et le calme à l'esprit ; par conséquent, leur influence pousse
aux choses de la raison ; la dénudation au contraire rend l'esprit
excitable, l'énerve par moments et nous fait gens d'imagination ;
où trouve-t-on l'exaltation plus développée que dans les
pays d'érudité ? [...] La destruction d'une forêt peut
changer à jamais le caractère d'une contrée et celui de
ses habitants, ... » C'est pourquoi la Ligue pour le reboisement
fondée en 1880 par le docteur rolard milite pour la préservation
de la forêt vue ses fonctions multiples. En fait les liens tissés
entre la forêt, les nations et la civilisation sont évidents. Ils
apparaissent clairement avec l'évocation de la notion de race qui
renforce l'opposition entre l'Europe et le reste du monde. »
Ce qui concerne les administrateurs,
p. 26 « Deux conférences publiques données
à l'Ecole coloniale en décembre 1911 sont particulièrement
révélatrices de l'attitude des administrateurs à
l'égard de la forêt.
p. 28 « Lévy, administrateurs
adjoint des Colonies, se déclare impressionné par cette
majestueuse forêt, comme le furent avec lui plusieurs voyageurs. Il cite
longuement le lyrique docteur Vinson qui relate son Voyage à
Madagascar au commencement de Radama II, en 1860. Les dernières
lignes en résument bien la teneur : « Quelle ébluissante
profusion ! c'était partout la richesse végétale,
l'opulence de la nature étalée ou accumulée sous mille
formes » (LEVY, « La forêt Malgache », in
Conférence publiques sur Magascar faites à l'Ecole coloniale
pendant l'année scolaire 1911-1912, Paris, Impr.et Librairie
centrale des chemins de fer, Chaix, 1911, p. 6)
p. 29 Dans certaines forêts
inextricables vivent « des peuplades qui errent en forêt, ignorant
et fuyant l'organisation en village, n'ayant que de rares points de contacts
avec le reste de la population et dont cependant le langage est, à
quelques détail près, le même [...] Tirant de la
forêt où ils vivent à la façon de bêtes
sauvages les seules ressources que celles-ci produit, ces hommes, à
peine vêtus, grimpant aux arbres... » se nourrisent de gibier et de
cueillette.
p. 29 «Cette forêt constitue un
« capital d'une valeur inestimable ; ce capital est en quelque sorte
dormant, il se reveillere au fur et à mesure du développement des
voies de communication ... A tous les points de vue, il est donc
nécessaire de veiller jalousement à la préservation de la
forêt » en attendant d'être en mesure, plus tard, « de
procéder à son aménagement rationnel et scientifique
» sans perdre de vue la conservation et l'exploitation des espèces.
«
p. 29 « Une autre conférence
nous offerte par Julien, administrateur en chef des Colonies et chargé
des langues malgaches à l'Ecole coloniale. Il nous livre une description
de la région côtière sud-ouest de la Grande Ile.
Le discours des forestiers et leurs
politiques
Les précurseurs
p. 30 « L'exposition universelles de
1900 est l'occasion de sensibiliser l'opinion publique de la mémoire
grâce à la publication d'un ensemble de d'écrits
rassemblées ou éventuellement commanditées par le
ministères des colonies. La parole est données à un
inspecteur général de l'Agriculture coloniale et directeur du
jardin Coloniale, J. Dybowski. Il prédit l'épuisement, à
cout à plus ou moin longue échéance, des ressources
spontanées. En effet, « il n'existe pas une partie du globe, quelle
que puisse en être la fertilité, qui soit en état de
fournir sans cesse des produits spontannément et indifiniment
renouvelés. La démonstration de ce fait es facile. Les preuves en
abondent. La politique relative à la production et à l'exploition
du caoutchouc de l'Inde le démontre surabondamment. ... Il ne faudrait
pas croire que cet exemple du Caoutchouc soit isolé. Il est aisé
d'en prendre d'autres qui soient aussi démonstratif. C'est ainsi que
dans ces mêmes forêts du Gabon, l'exploitation méthodique du
bois d'ébène a obligé les commerçants à
s'avancer cesse d'avantage dans l'intérieur pour touver les arbres
à abattre. Il en est de même des acajous. »
p. 31 « Aussi, pour pallier ces
insuffisances, prêche-t-il un renforcement de l'agriculture, seule
capable d'assurer une richesse définitive, parce que renouvelée,
« mais aussi une prise de possession plus efficace de leur sol » et
enfin la nourriture au commerce de ressources régulières et
continues. »
p. 32 « Parallèment, la
colonisation française s'organise et des dispositions
réglementaires sont prises dans le but de favoriser « la mise en
valeur rationnelle de nos colonies ». Extrait de l'arrêté du
15 janvier 1887, dans article 8, qui autorise la vente et la concession des
terrains domaniaux.
1. Concessions provisoires : « les concessionnaires
devront, quelque soit la destination donnée à leur terrains, y
faire des plantations d'arbres fruitiers ou autres dans la proportion de 25
à 30 par hectares »
2. concessions définitives,
3. « terrains concédées gratuitement
», moyennant un aménagement, remblai par exemple
p. 34 « Le constat alarmant de 1924
amène un inspecteur des Eaux et Forêts, Maurice Mangrin à
s'exprimer au sujet « la question forestière en Afrique occidentale
française. Il rappelle la double fonction des forêts coloniales :
fourniture de bois de valeur, certes, amis aussi le rôle
bénéfique trop souvent méconnu exercé par les
peuplements forestiers sur l'ensemble des conditions physiques des colonies.
»
Les réserves forestière
p. 34-35 La question forestière au
Cameroun en 1935, tel est le titre d'un long article de P.
Foury. Ce texte est un plaidoyer en faveur de «
l'aménagement », c'est-à-dire la condition de «
réserve forestières » et leur corollaire inéluctable,
le « cantonnement des indigènes ». Un statut plus souple de
« forêt protégée » est préconisée
pour les zones moins riches en essences de valeur, mais dont le couvert
forestier est nécessaire à la protection du climat, du
régime des eaux et de la fertilité.
p. 35 Les réglementations
forestières en vigueur n'assurent pas la concervation de du capital
forestier, qui se résume « aux essences côtées dans le
commerce. ». D'où la mise en place des réserves
forestières. Mais les réserves forestières et les
cantonnement indigènes sont les deuc faces d'une même politique
d'aménagement : « Il est évidemment essentiel que ces droits
d'usage soient cantonnés, de façons que les indigènes
d'une part, le service forestier d'autre part, soient chacun chez eux et que
les travaux entrepris n'aient pas à tout instant à supporter les
dommages qui ne manqueraient pas de résulter du voisinage des
indigènes. Ce cantonnement est une opération assez
délicate »... pouvant déboucher, dans les situations les
plus difficiles, sur « l'obligation de déguerpissement... »
(FOURY, La question forestière au Cameroun,
Paris, Association Colonies-Sciences et Comité national des bois
coloniaux, 1935, pp. 47-48).
p. 36 D'ailleurs dans le même texte
« L'auteur rappelle que l'objectif des réserves est de produire des
bois destinés à l'exportation, c'est-à-dire de gros bois,,
essences autochtones ou essences introduites, étant entendu qu'il est
hors de question de reconstietuer la forêt dans son
hétrogéité actuelle, et que le but recherché est la
création de peuplement denses d'une dizaine d'essences environ par
réserve »
Le regard d'un forestier-botaniste,
Aubreville
p. 36 « Inspecteur principal des Eaux
et Forêts et professeur au Labroatoire d'agronomie tropicale au Museum,
André Aubreville était prodesseur de grande comptétence
dublé d'un botaniste expériementé. »
« portant une grande attention aux facteurs physiques
tels que le climat et nature des sols, il observe les formaations
végétales de l'ensemble constitué par deux colonies
voisines du Togo et du Dahomey. Tout au long de son prériple, il
s'efforce de réconstituer lr passé pour comprendre la dynamique
des peuplements ligneux sur longue durée, et mieux cerner l'impact de
l'homme .Obstinément, il s'interroge sur la flore originelle (paradis
perdu ?) et formule des hypothèses souvent fascinantes à cet
égard »
p. 36 « Fidèle à l'Ecole
forestère française, partout il recherche les peuplements
homogènes, ou presque purs, et les formations fermées,
modèle idéal du forestier français. Ainsi, dans les
savanes du Nord, découvre-t-il « de véritables petits
peuplements de karité [...] en général soigné par
les indigènes » ainsi que des acacia albida, vraisemblablement
introduits il y lontemps dans les terrains de culture, et soigneusement
concervés par les cultivateurs noirs. Il remarque encore enfin une
formation autochtones, « véritable formation fermée
composée principalement d'Anogeissus et Caîlcédrat »
[...] rare et intéressant vestige de la végétation
forestière pritimive que le feu et le bûcheron n'ont pas encore
dértuite »
p. 37 « Tout au long de son
exploration, c'est le bois de qualité qu'il recherche. Bien que
botaniste, jamais il ne s'intéresse aux autres usages des arbres,
fourragers, médicaux ou alimentaires. Quand il rencontre des vèn
(Ptérocarpus érinaceus), des nérés (Parkia
biglobosa), des Ficus ... il ne mentionne pas leur intérêt
nutrionnel qui, après tout, ne concerne que les indigènes et leur
bétail. »
p. 37 « Selon lui, « Tous les
immenses boisements sont issus d'une dégradation lente et qui se
poursuit opiniâtrement, d'anciennes forêts tropicales ». Tous
les arbres de savannes ont souffert des feux de brousse. Aussi n'est-il pas
surprenant que la plupart des ces arbres soient très âgés.
Il s'agit « de formations primaires parfaitement adaptées au
climat, mais dégénérées ... la
dégénerescence est lente, comme sans doute l'est celle d'une race
humaine, mais le stade ultime si éloigné si proche
inexorablement. C'est la transformation de l'Afrique occidentale en une immense
savanenue, vraissemblement impropre à la culture et à l'habitat
humain. »
p. 37 « Plus au sud encore, dans les
régions mieux arrosées qui furent autrefois forêt dense, il
remarque les îlots forestiers qui cachent les villages, autrefois refuges
et protection contre les pillards ou les voisins belliqueux, et aussi refuge
des âmes leurs anêtres. « La paix, due aux armes
françaises, a signifié la mort des bois [...] Aujourd'hui la
forêt protectrice disparaît. Elle constitue une excellente
réserve de terrains à cultiver. Aussi les défricheurs
l'ouvrent-ils largement et sans pitié » pour établir des
plantations de cacao ou de café, ou même des cultures de maïs
encouragées par l'administration. Ces magnifiques « temoins
d'époques anciennes sont vouées à la disparition. On peut
bien prendre des mesures administratives pour empêcher celles-ci, mais
qui les appliquer ? ». Aussi préconise-t-il la mise de mesure de
classement, voire même l'établisssement des réserves
botaniques, sans se faire trop d'illusion toutefois sur leur efficacité
: l'action de concervation et de reconstitution forestière sera-t-elle
suffisante, « surtout avec l'acharnement actuel des indigènes
à raser ces derniers massifs ». Comme pour la plupart des
forestiers français, les indigènes, leurs défrichement et
leurs feux sont l'ennemi des forêts. Pourtant, il recnnaît avec
loyauté avoir observé un cas où lis indigènes
savent limiter leurs feux. »
p. 38 « Le contexte de ces
années trente semble être celui d'une course entre
indigènes et colonisateurs pour « la prise de possession du sol
», par les défrichements et les plantations pour uns, la
délimitation des réserves pour les autres. Dans ce but, les bois
sacrés appelés « bois fétiches » par Aubreville,
devraient eux aussi être « réservés » d'urgence
et de manière systématique, car ils protègent souvent une
source ou une nappe d'eau alimentant un puits. Aussi fulmine-t-il contre un
chef de poste stupide qui a donné l'ordre de faire disparaître
l'un des bois acrés. Il constate que avec honnetêté que les
indigènes respectent certains arbres comme le baobab, qu'ils plantent
peut-être aussi parfois pour sonécorce et pour ses fruits. »
Aubr. p. 37
p. 38 « Mais on remarquera au passage
que le mythe de « la forêt vierge » est toujours aussi vivace,
parce qu'utile à la colonisation. « Forêts primaires dans
lesquelles jamais un indigènes n'a exercé d'autre droit que le
droit de jouissance que celui de quelques usages secondaires, tels que
récolte de fruits et de menus produits. Elles ont donc indubitablement
le caractère de vacantes et sans maître. La formation de la flore
permet de dire, avec précision, si une forêt est vierge ou
d'origine secondaire. Dans le second cas seulement, lindigène
peut prétendre, à la rigueur, avoir quelques droits
d'occupation assez mal définis. » Aubr. p. 38
p. 38 « La forêt primaire appartient à
l'Etat ». « Il existe encore de vastes étendues à peu
près inhabitées où il sera facile de délimiter de
grands périmètres réservées [...] où feux et
défrichements seront interdits ».
Rappelons que les années trente furent pour les
Africains l'une des périodes les plus dures de la colonisation, avec
l'Exposition coloniale de Vincennes en 1931, importante manifestation
d'autosatisfaction.
p. 40 « Pierre Bellouard constate les
réactions négatives des indigènes à l'égard
des réserves : « Les classement des forêts sont une des
activités du Service forestier, qui mécontente le plus
l'Africainsqui ne peut plus cultiver, laisser paraître ses troupeaux,
allumer des feux de brousse, abattre librement des arbres à
l'intérieur des surfaces réservées, sans commettre un
déli. Cependant le classement n'est pas arbitraire et les populations
riveraunes sont consultées sur le choix des limites ... En forêt
dense, le classement n'intéresse que des forêts primaires
inhabitées, de vieilles forêts secondaires, ou des forêts
plus jeunes que les populations ont abandonnées pour aller s'installer
ailleurs. En savane, les surfaces objet de classement sont choisies dans les
régions désertes en dehors des terres cultivées par les
villageois. » Toutefois, « les servitudes du classement peuvent
être atténuées. Des usages peuvent être
conservées dans la forêt ; coupes de bois de feu et de bois
d'oeuvre pour la satisfaction des besoins exclusifs des riverrains,
récolte de fruits, de plantes médicinales, autorisation de
pâturage. Dans certaines conditions, quand
PRESENTATION SOMMAIRE DES POVE
INTRODUCTION
Les Pové, groupe ethnolinguistique du groupe B30, selon
le classement du linguiste Guthrie, et du groupe mèna selon
Kwenzi Mikala est un peuple qui est originaire de l'Ogooué-Lolo. Ils
occupent l'espace compris entre le fleuve Lolo et son affluent Wagna, à
l'ouest de Koula-Moutou. Ils partagent le même espace que le
Pygmée qu'ils sont des mubongo au singulier et wabongo au
pluriel, ils partagent aussi le même espace dans certains villages avec
les Bungome et avec les nzébi. Ils confinent avec les Masango à
l'ouest et la forêt des Abeilles au nord.
Parler sommairement d'une ethnie, nous amène à
dire un mot sur son histoire, sur son organisation socio-politique et enfin sur
ses associations
1. Histoire des Pové.
Les Pové viennent d'une rivière appelée
mukovè. Tous les hommes, Blanc, Noir, Pygmée,
étaient au village Mukamu (rassemblement) où régnait le
désordre , puis au village Mupundza où régnait le
désordre. Ensuite dans le village Tengu, ils se divisèrent en
trois. Ils marchèrent ensemble jusqu'à Malabano (reconnaissance),
puis à Budianga, au village Mouaa, où
ils pratiquaient la confusion des familles (l'inceste) ; c'est au village
suivant kondza que l'inceste a été
dénoncé. Ils prirent alors le nom de Pové. Mitimbo
était leur Père et Tsinga (tranquillité), leur Mère
; c'est elle qui annonça l'interdiction de l'inceste. Elle est la
mère de tous les Pové, Blancs et Pygmée.
Partis de kondza, ils fondèrent un nouveau village
à mumèniano (la reconnaissance, gaiété).
Les Blancs les avaient quittés : un Pové avait rit de son
père Mitimbo, les Blancs voulurent le châtier, il eut bataille.
Les Blancs, emportèrent les richesses que leur père leur avait
donnée, parce qu'ils étaient obéissant. Les Pové
restèrent dans la brousse. Le premier frère le Pygmée), le
deuxième le Pové, le troisième le Blanc. Les Pygmée
aussi était de couleur Blanche. Ils sont partagé les coutumes.
Les Pové ont suivi la rivière
Divélé na Ngosso et fondèrent le village Moubango
sur la colline dominant une rivière. Ils trouvèrent là un
homme appelé Ngètè et son père
Mwèta qui leur montrèrent la direction. Ils partirent avec les
poules du village, descendirent avec Bouhono, arrivèrent à
Yangui. Là, ils se divisèrent. Les Mitsogho, Apindji, Evia,
Shimba, Okandé prirent leur chemin chacun de son côté.
Là, il y avait un oiseau, Badiango,
frère de Mbéla, qui détruisait les
enfants. Les Pové sont revenus sur leurs pas et sont passés par
une grande rivière, puis chez les Okandé et à
Eboundzé (l'empreinte)
Le premier homme et la première femme pové
s'appelaient Bolongo et Kèmbi. Ce sont eux qui sont à l'origine
des pové dans le village originel koto et à ce propos les
Pové disent « koto ghu ma koto moto » autrement dit
Koto où l'homme est devenu un être culturel. Dans ce village, les
hommes parlaient la même langue, mais le créateur avait
détruit ce peuple à cause de l'inceste.
ORGANISATION SOCIO-POLITIQUE
L'organisation du village peut se saisir à deux niveaux
: au niveau du gouvernement central féodal. Celui-ci repose à la
fois sur le sacré et le politique, autrement dit, le pouvoir politique
et le sacré sont détenus par les mêmes individus qui sont
le mutamba et le
bika.
Le premier pourrait être assimilé à un
Président et le second à un vice-président. Tous deux sont
investis par un conseil des sages appelé en pové bilongo na
bikilimbamba L'élu sera le plus méritant qui possède
aussi les fétiches les plus représentatifs de la
société. Il est important de signaler que leur mandat ne dure que
sept ans ; au terme de celui-ci, ils peuvent, s'ils le désirent, se
représenter. Les attributions de ces derniers leur confèrent le
pouvoir de rendre la justice. Cependant les questions délicates telles
que les assassinats, entre autres sont du ressort de l'Assemblée. Une
police travaille avec ses responsables pour enquêter et rendre compte.
Le Gouvernement au « centre du village » quant
à lui est représenté par le Vice Président. Les
attributions de ce dernier lui confèrent l'autorisation de lire le droit
par rapport à l'administration, à la préparation des
cérémonies entre autres initiation. Il intervient
également sur l'organisation de grands travaux d'intérêt
commun notamment économique.
Kima est le négociateur. Ce dernier est un
agent administratif qui négocie quand il y a les problèmes
d'adultère, de mariage, et de d'échange. Il assure aussi les
communications entre les villages.
Vient ensuite le peuple notamment les femmes, les enfants et
les non initiés. Nous signalons que l'esclavage a existé chez les
Pové. C'est ainsi que l'on des kumu le noble, le noble et le
muvégha l'esclave.
Les associations
Masculines
Mwéli :
permet aux jeunes d'acquérir le courage, le savoir
vivre et le avoir
faire dans le cadre de sa communauté
Bwété
:
Enseigne la médecine à travers la maîtrise
de la société et des
secrets des plantes. L'initiation est conditionnée
à celle au Mwéli
Bodi :
Masque pové qui enseigne comment garder les secrets
Nzègho :
Association qui enseigne la généalogie à
partir de l'origine et
vont les hommes lorsqu'ils meurent.
Kono :
Association des morts qui viennent dénoncer tout ce que
font les
villageois de méchants.
Bupoti :
Association des morts qui viennent protéger les femmes
enceintes dans le
villages
Ngoli ;
Mutsi ;
Ndugwa ngadi :
Association qui permet aux hommes d'accepter le humiliations
de la vie.
Féminines
Nyèmbè
Equivalent du Mwéli, enseigne à la future femme
la vie d'épouse de mère
de famille et la forêt.
Mabundi :
Equivalent du Bwété, enseigne les secrets des
plantes.
Organisation sociale
Au niveau du village, on observe l'organisation suivante :
· Kokwa nzobwè : le chef de la
maisonnée
· Kokwa mugèmbu : le chef de la concession (qui
comprend plusieurs maisons)
· Kokwa ombuè : le chef du village
· Kokwa totodiè : le chef des terres qui
comprennent plusieurs villages
· Misambo mia tsèngè : le juge
a. Lignages et clans
pové
1. Ndéngé ( Ils ont
apporté la propriété)
a. Mughèné
b. Ghambé
c. Mukagha
d. Mikoso
e. Mbombo
f. Butadi
g. Bavèmba
2. Dibamba ( Ils ont amené la
construction)
Siongo
Mitsimba ghu Masango
Ndzikuè
Muivo
Mughoghi
Bavonda
Bukila
Mbèmbo
Budzanga
Muèlè
Yungu
Butonda
Dikambi
Mukombi
Loko
Ghédoko ghia mayombo ghé ma masala ghu
tombiè
Mitsévo
3. Bèndzi ( Ils ont
amené la sorcellerie)
Ghésanga
Sima
Ndzobè
Maghambu
Suwa maduma
Suwa érungi
Sima mukongu
Miogho
Pour qu'une marmite tienne sur un foyer, il faut
forcément trois troncs d'arbres. Les trois clans sont le symbole de
l'équilibre dans un espace social.
b. Le mariage
Il unit deux lignages ou clans. L'on ne se marie qu'en
fonction des liens qui existent entre les clans ou le lignages. C'est ainsi
qu'un membre du clan Mikoso épouse un membre du clan Mitsévo
parce que ce dernier clan est le grand-père du premier.
b. La succession
Quand décède une femme mariée, cas du
sororat l'homme exige à sa belle-famille de lui trouver une autre
épouse. Ainsi la soeur cadette de la défunte est
désignée. Celle-ci sera de même père et de
même mère que la femme décédée, si cela n'est
pas possible pour la raison qu'elle n'avait pas de soeur, la soeur cadette de
même père est désignée sinon une soeur de même
lignage.
Dans le cas où tous ces cas de figure ne se
présentent pas, quand il y a refus de la part de la belle famille parce
que leur fille serait morte dans des conditions à élucider ou
était maltraitée par son époux, la compensation
matrimoniale est remboursée en partie quand il y a eu des enfants
nés de ce mariage.
L'acceptation de la soeur cadette dépend des relations
que cette dernière qu'elle entretenait avec son beau-frère du
vivant de sa soeur.
Quand par contre décède un homme marié,
cas du lévirat, la femme revient aux neveux en priorité sinon au
petit frère du défunt . Il se pose les mêmes conditions que
dans le cas de du décès d'une femme.
Il est tout de même important de souligner que le
mariage n'est facilité qu'à partir du moment où
l'échange matrimonial entre deux familles s'est instauré depuis
plusieurs années voire plusieurs siècles. De plus un esclave ne
pouvait pas épouser un maître. Cela semble se perpétuer de
nos jours car le mariage est aussi l'occasion de rechercher les origines des
conjoints.
Rapport entre les Pové et les autres groupes
ethnolinguistiques.
Ces rapports sont empreints de bonne entente, mais ce fait
n'exclut pas des étiquettes.
Les Pové disent que ce sont eux qui
ont montré le chemin aux autres peuples, qu'ils n'ont jamais
été des esclaves des autres peuples. C'est le seul peuple qui a
un « nom et prénom », à ce propos ils disent povia
mitimbo, pové étant le nom et mitimbo le
prénom. En réalité, Mitimbo est le père de
tous les Pové.
· Pové/Masango
Les Pové considèrent les Masango comme des
paresseux et des personnes qui n'aiment pas partager, ils les
considèrent aussi comme des personnes auxquelles on peut faire confiance
et d'ailleurs ils disent que les Masango ont le coeur à coté ceci
pour signifier que l'on peut leur confiance.
Le Masango considèrent à leur tour les
Pové comme des personnes maudites par Dieu, ils sont étourdis
Pové/Bungome
Les pové ont toujours considéré
le bungome comme des guerriers, des personnes
méchantes, ce sont des Pygmées, des mangeurs de tubercules de
manioc, de `'cassadent'', comme des personnes qui n'aiment pas se laver
(effectivement ils se lavent rarement). Ils ne disent jamais au revoir quand
ils prennent congé de vous. Il y a d'ailleurs une injure en pové
: mubongo, mundambomo, muhili bongo = espèce de pygmée,
de ndambomo, de petit éléphant. Le bungome est assimilé
à cet petit éléphant.
Les Bungome prennent le Pové pour des moins que rien,
des esclave.
Pové/Nzébi
Pour le Pové, le Nzébi est la personne qui
mange tout ce qui est acide : citron, oseille, fruits acide la forêt. Il
le considèrent comme un envahisseur à civiliser. Des mangeur de
petits serpents. Ils adorent le fusil nocturne.
Le nzébi de son coté considère le
Pové comme un sous homme, un mangeur de ovita (c'est un
arôme dont on consomme soit les feuilles soit les fruit)
Ces préjugés n'empêchent pas le
Pové et tous ces groupes de vivre ensemble parfois dans les mêmes
villages. C'est ainsi que des villages comme Makadiumu, Ndéngé,
Moutouyèni, etc, étaient au départ des villages bungome,
mais les Pové sont arrivés et habitent avec ces derniers. On peut
aussi citer les des nzébi qui partagent pacifiquement les mêmes
villages que les Pové, cas du village Mayéla sur l'axe
Koula-Moutou/Mbigou
La cohabitation a donné lieu à des mariages, on
rencontre chez le pové des noms tels que Madéclani,
Sangoimbéla, Bouyèndou, etc qui sont des noms d'origine
bungome.
Liste des noms des village du Canton Lolo-Wagna et
nombre d'habitants
Villages Nbre d'habitants
Hommes femmes
1. Wouboué 013 12
2. Wagna 060 67
Madjikia 004 02
SBL 075 51
Liboungou 037 40
Pointe claire 004 07
Pangalongo 0013 10
Bikouala 018 15
Moukoumou 013 36
Mbigou (Mbégho) 013 14
Biwala 021 17
Boukondja 005 02
Baniati 008 19
Bouvenga 027 27
Rounbgassa** Loungassa 021 19
Moughabo 019 29
Moukouani** mukwanio 009 009
SOCAGAB. Ndjolé 278 267
Bissegna 007 007
Rouagna Kuania 053 176
Dibouka 158 178
Moutouyene** Mutuyèni 029 025
Mouila Pouvi** Muélé Pové 172 184
Kona 056 056
Boudianguila** Boudiangéla 144 142
Ndanda 054 045
Divindi** Divindé 056 062
Soke** Sokè 030 028
Moukouagno 039 043
Missesse** Missèssè 010 010
Moussighé** Moussighé 019 013
Découpage selon les
Pové
A Lata
Divindé/Pongo/Mughubu/mukwanio/Sokè/Matèndi/Ndanda
B. Mukanga pabeghè
Muéla/Mughubu/Kwania/Biségha/Ndjolé/Ndomba
Kombé/Mulobi/Mandji/Miboba/Dindémba
C. Ngongo
mimèngé
Mibaka/Bungota/Ngongi/Mandji/Mukumu
* Limite une montagne appelé mukumu
D. Mubéka
Malanga ma méla/Mbolani/Malanga ma
Misamba/Lungasa/Bavèmba/Baniati
Limite le fleuve Wania
E Mapindi ma Nduma
Mutuyèni/Ghévila/Ghéndzambulèngè/Divindé/Milongi/Mulondo/Disaso/
Lungasa
* Limite : Mangénda masèli
F Kélè, shidaka Kono
bongo
Mbolani/Mwéla/Mamidi/Domasi/Bénga
pové/Ghémèno/Mandji/Bondzé/Makadiumu/Mukongo/Sogha/Ghamba
Ndéngé
* Limite avec la province de la Ngounié : le fleuve
Offoué
* Limite E la montagne appelé Mukodia Kondjo
G. Ngingia
misomba
Numbu/Mayènga/La
mission/Mayali/Mimongo/Obaï/et l'on revient à
Divindé
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Avec les Pygmées aux alentours de Mulobi,
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Libreville
EXPOSE SUR LE BWETE
COURS D'ENTHNOBOTANIQUE
MONSIEUR BOUROBOU BOUROBOU Henri
Introduction
Le Bwété est l'association gabonaise la plus
connue à l'extérieur. Il est toutefois, malgré ce constat
utile d'en parler. Toute société quelle qu'elle soit cherche de
réponses à des interrogations fondamentales à partir de
l'image qu'à l'image qu'elle se fait des divinités, qu'elle se
fait de sa propre organisation, des problèmes auxquelles elle peut
être confrontés. Le Bwété répond justement
à ces différentes préoccupations. Mais doit tenter de
restituer les choses en faisant une analyse statique, une analyse dynamique
pour intégrer ou tenter de faire la démonstration de ce que
pourrait apporter une telle association dans la société
contemporaine.
Au moment où les mutations actuelles, suscitées
par la réintroduction dans les sociétés humaines du sens
de la totalité, de la tentative de la systématisation de
l'imaginaire et du sacré, annoncent à terme, la naissance d'une
nouvelle vision de l'homme et du monde, amenant de ce fait, plusieurs
civilisations dont celles de l'Occident à reconnaître la
tradition, non plus comme un ensemble de valeurs passées, donc
dépassées, mais au contraire comme un facteur susceptible
d'apporter un «nouveau » sens à la vie, il est vital pour
l'homme africain, partagé entre le rationnel (qui est une notion
à relativiser) et la tradition qui reste à découvrir
à travers toute cette sagesse universelle, millénaire qui fait
partie de son propre patrimoine culturel et religieux, sagesse
conservée, de génération en génération par
ceux que nous considérons comme les garants de la tradition,
c'est-à-dire ceux qui, déstabilisés par la
rationalité qui est imposée par l'Occident à la suite de
la colonisation tente de conserver contre vent et marées les valeurs
humaines à travers les associations pour vivre en communauté.
Le but de cet exposé est de contribuer à la
connaissance du Bwiti à travers :
- L'identification des différentes fonctions sociales
du Bwiti ;
- L'analyse des éléments du culte qui peuvent
influencer le comportement de
l'homme dans le sens de la «maîtrise sociale »
;
- La compréhension de la complexité du
réel selon la sagesse millénaire conservée à
travers le Bwiti ;
- La situation et la place des croyances et des mythes dans
les habitudes et les règles de vie actuelle de l'homme gabonais ;
- La sensibilisation des sociétés gabonaises
à la réappropriation des éléments sociaux,
culturels et religieux susceptibles de redynamiser ses propres valeurs et
partant de contribuer à enrichir la nouvelle vision de l'homme et du
monde.
Dans cette optique, une bonne connaissance de ces
communautés dites «ésotériques » s'impose de nos
jours pour être proposé comme modèle du Gabon de demain.
Ainsi au Gabon le Bwiti peut constituer une ouverture vers des lendemains moins
incertains, la connaissance par les jeunes générations de la
richesse de sa symbolique est nécessaire, pour garantir une survie
pleine et harmonieuse.
Définitions
La définition est essentielle pour toute science afin
de savoir de quoi il est question. Mais la difficulté de notre sujet
c'est qu'il faut aller la chercher dans les conceptions endogènes des
pratiquants de la science bwitiste. Qu'à cela ne tienne, nous avons
parcouru quelques travaux.
1. Raponda Walker et Sillans
Pour ces auteurs, le Bwiti est une société
sécrète masculine, qui a ses propres rites, son règlement,
ses séances, ses réjouissances.
2. Prince Birinda
Le Bwiti est une science, une pratique sécrète
dans les temples antiques. Le Bwiti est à la fois un sacerdoce, une
religion et une science. Il ne s'intéresse à aucune contingence
matérielle.
3. Eric Gilles Mandendi
Le Bwiti est une institution qui cherche la connaissance et
la communique. C'est une institution de sagesse de la vie sur tous les plans.
C'est une philosophie de la vie. Le Bwiti est avant tout une
société ésotérique (1991,pp. 62-63)
4. Swiderski
Le Bwiti ce n'est pas seulement ce qu'on voit, ce qu'on
entend, mais le Bwiti c'est surtout ce qu'on ressent et pour ressentir, il faut
savoir lire les signes tant graphiques que cycliques qui disent quelque chose.
5. Togo Hortense
Le bwété est à la fois une religion
naturelle mettant en liaison les peuples (elle écrit apindji) avec
Nzambé-Kana, par l'intermédiaire des ancêtres et
une société éducative qui concerne les coutumes des
ancêtres : la tradition orale. (1990, p. 48)
Mais d'après nos informateurs le bwété
est une association qui a plusieurs buts : soigner par la maîtrise des
plantes et de l'Homme en associant la partie physique, psychologique et
psychique. Il sert aussi à soigner la société, à
organiser la vie en société.
Examinons les différentes définitions :
Les trois premières retiennent : société
sécrète, société ésotérique, science
pratiquée secrètement. Ces définitions se
complètent car chacune apporte à l'autre ce qui lui manque. Par
exemple celle de Walker insiste sur le caractère masculin du
bwété, alors que celle de Birinda met l'accent sur l'aspect
sacerdotal, religieux, scientifique, métaphysique et transcendantal
(aucune contingence matérielle)
Mais ce Mandendi insiste retient surtout l'aspect moral et
philosophique (institution de sagesse, philosophie de la vie). Les
définitions de Swiderski et Togo mettent en avant la connaissance. La
première précise que c'est une religion naturelle qui rejoint le
caractère matérialiste du bwété puis l'assimile
à la sensation, qui est son tour identifié à la
faculté de lire les signes graphiques et religieux.
En tentant de construire un corpus, on
arrive à ce qui suit :
Occulte, culturel, pédagogique, religieux, ludique,
communicatif, institutionnel, moral, philosophique, matérialiste.
Voilà à quoi sert le Bwété.
On peut alors retenir que le Bwété est une
institution qui regroupe à
travers les multiples fonctions.
Rôles du Bwiti
Le bwété est une institution
économique, avant les travaux champêtres une
cérémonie est organisée pour éviter les accidents,
il y a échange de biens et des idées ; c'est une institution
politique les grandes décisions sont prises pour
gérer la société dans l'harmonie originelle, Le
bwété harmonise les divisions administratives dans les
territoires ; le bwété est une institution
éducative : il permet l'acquisition des connaissances
de la vie grâce à l'initiation ; le bwété est une
institution médicale car à travers la
maîtrise des plantes on redonne la vie.
On peut alors dire que les fonctions du Bwété
sont d'organiser la société, de répondre aux besoins
réels des membres et de procurer une vision du monde. A ce propos
Swiderski écrit qu'il faut souligner la fonction éducative
conditionnée par les besoins des populations, qui à leur tour
dépendent de la structure socio-économique traditionnelle du
monde. Il a donc une fonction éducative qu'elle exerce avec
autorité. C'est un instrument pédagogique, il se propose en effet
d'entrer en contact avec l'au-delà pour acquérir une connaissance
plus profonde de la vie et la communique aux autres membres de la
communauté. D'autre part, il tente de conserver, vulgariser et appliquer
la vie traditionnelle ancestrale.
Le bwété est un facteur de cohésion
sociale, il organise la discipline, il est un facteur de contrôle social.
LES ORIGINES DU BWITI
Avant d'aborder les origines proprement dites du Bwiti, il
nous est important de mettre en évidence la valeur l'importance que
revêt la tradition africaine. Si les premiers explorateurs pouvaient se
moquer ou nier l'importance des coutumes des populations africaines, il n'en
est pas de même aujourd'hui. En effet, à travers les discours
véhiculés par les différents acteurs quant aux origines du
Bwété, nous retrouvons la volonté de connaître les
mystères de la vie, des soins médicaux.
Raponda Walker
Le bwété est l'apanage des tribus gabonaises de
la Ngounié. Il est très ancien puisque connu par les explorateurs
au XVè
Swiderski
Les Apindji sont le berceau de bwété, ces
derniers l'ont hérité des Pygmées qui s'appelaient
Mbouti en 1840-1845
André Mary
Ce sont les Apindji qui ont fondé le
bwété même si ce culte a été mis en forme par
les Mitsogho
Mandendi
D'après la tradition orale, deux vieillards Sanza et
Moduma égarés en forêt s'étaient endormis. Sanza fit
un songe dans lequel une sirène lui donna des racines et lui exigea de
les manger pour connaître la vérité de l'au-delà.
Koumba Manfoumbi
Sanza et Moduma sont à l'origine du bwété
car leurs noms sont cités chaque fois.
Togo et Swiderski
Le Bwiti serait né dans la région des collines
appelées gégnonga, Il est né du rêve
qu'avait fait un vieillard au village migabé. Il lui fut
révélé le secret d'une connaissance de l'au-delà
par la manducation de l'Iboga. Pour que ce savoir fut transmis aux autres, ce
vieillard devait fonder une société secrète.
Prince Birinda
Le Bwété est aussi vieux que le monde. En lui se
trouve résumé et conservé toute la science sacrée,
capable de révéler tous les mystères de la vie. Il nous
vient de Dieu, c'est-à-dire des premiers êtres ayant pris
conscience de l'existence. Le Bwiti a fait la grandeur des Atlantes dont les
peuples noirs sont les descendants directs. C'est une science pratiquée
secrètement par les peuples antiques.
Thèse de Mba Bitome
Jérôme
« Un matin, un Pygmée du nom de Bussengu'a
Moango, après avoir vainement erré dans la forêt en
quête de quelque gibier, décida de retourner au village. Sur le
chemin de retour, il trouva un atangatier sauvage chargé de fruits
mûrs. Il grimpa et commença à les cueillir les fruits. Il
perdit l'équilibre et tomba. Mais une branche l'arrêta et resta
suspendu jusqu'à ce que mort s'en était suivi.
La nouvelle de sa mort se répandit Puis vinrent les
obsèques. Son épouse se remaria après le temps du deuil
à Basé Basé, très jaloux.
De retour de champs un jour, elle s'assit au pied d'un arbre.
Sans faire attention, elle arracha un arbuste et se mit à en
mâcher l'écorce des racines. Mais plus elle le faisait, plus elle
se sentait mieux malgré l'amertume.
Au bout d'un de quelques instants, elle eut le sentiment et
l'impression d'entendre de musique. Du pressentiment, elle eut la certitude de
vivre la réalité : elle entendait de la musique et des voix. Elle
chercha à savoir d'où provenait cette musique, aussitôt
elle se retrouva dans une caverne.
Prise de panique, elle voulut s'en fuir, mais une voix l'en
interdit, et l'intima de continuer à manger l'écorce de
l'arbuste. Elle s'exécuta et eut une vision : son premier mari
était assis devant elle, jouant le ngombi au milieu d'autres
Pygmées morts depuis longtemps. Elle ne parlait de la bouche mais dans
le coeur. Son mari lui donna le nom Kombo Didzona et lui
exigea un sacrifice. Elle lui donna de la canne à sucre.
Elle repris conscience et retourna dans le monde terrestre.
Elle recommença à mainte reprise ce manège, ce qui
réveilla les soupçons de son mari qui la suivit u jour. Dans sa
transe, Moango dit à sa femme qu'elle n'était pas seule qu'elle
l'avait trahi. Didzona vérifia, effectivement son mari était
caché derrière un arbre. Les esprits exigea qu'il fasse comme sa
femme. Dans sa transe, il vit son rival à qui il dit de lui faire appel
pour se joindre à sa femme.
Après cela, il lui fut demandé de payer une
amande. Il donna sa femme en sacrifice. Il lui fut aussi exigé de
planter l'Iboga au village.
Initiation
Elle a lieu entre 12 et 20 ans. Plusieurs occasions
amène les individus à s'initier au Bwété :
problèmes de famille, maladie, recherche des solutions à des
interrogations recherche de son équilibre intérieur.
La diversité de types de Bwété ne doit
nous faire oublier que tous les genres de bwété sont issus de la
même souche DISUMBA. Nul ne peut aller jusqu'au bout sans passer par
cette souche mère. Soulignons par ailleurs que la connaissance
approfondie de Bwété passe par l'initiation au Mwiri chez les
Mitsogho, les Apindji, les Pové, les Okandé, les Eviya, selon le
classement de Guthrie. Autrement dit le groupe ethnolinguistique B30.
Le Bwété Apindji
Le Bwété est réparti en quatre branches
que nous refusons d'appeler comme l'on fait certains auteurs sectes.
1. Ghévanga : prélude
2. Ghémogho : veillée
3. Misoko : divination
4. Mayaya : réjouissance
5. Muèngè : retrait de deuil
Le Bwété Mitsogho
1. Mamèno : connaisseur
2. Musosi : siffleur
3. Ndzobè : père de famille
4. Ghédjamè : maître de
l'univers.
Le Bwété des Pové
Exclusivement masculin
1. Ngondè
2. Mioba
3. Busuka
4. Bèndju
5. Sèngèdia
6. Budiambu
Masculin et féminin
1. Bilombo
2. Mabandzi
Exclusivement féminin
1. Mabundi.
La différence, nous disent nos
informateurs entre la souche mère (Disumba) et les différentes
branches du Bwété, c'est que le Misoko permet d'avoir la vision
en permanence, ce qui n'est le cas pour le Disumba.
Les occasions
La cérémonie a lieu à la mort d'un
individu membre de l'association, d'une femme influente ou à l'occasion
d'un retrait de deuil.
Il est aussi organisé à la veille des travaux
champêtres afin de protéger les individus contre les accidents,
à la fin des travaux des travaux champêtres.
L'organisation se fait aussi quand le village est
souillé afin de le laver, il est aussi organiser pour laver sa maison,
etc.
En fait le Bwété est présent dans toutes
les activités humaines : décès, naissance, port et retrait
de deuil, circoncision, maladies, réjouissances.
Le Bwiti pratiqué par les Fang
D'après certains informateurs, les Fang adoptent le
Bwiti au début de ce siècle à partir des contacts qu'ils
avaient avec les Mitsogo dans les chantiers forestiers. Cette adoption
répond chez les Fang au vide culturel crée par la disparition des
cultes traditionnels notamment le Melan.
Ce choix s'explique par le jeu des correspondances entre le
Melan et le Bwiti. En effet, les structures de base du Bwiti sont quasiment
identiques du moins par rapport au rite, notamment l'expérience de la
vision par l'intermédiaire de la manducation des écorces des
racines d'un arbre comme mode de communication avec les esprits.
Ainsi le Fang vivant une crise culturelle car privé de
son mode d'expression rituelle du fait de la dégradation causée
à son capital symbolique par la répression des missionnaires
trouvaient dans le Bwiti un moyen efficace de lutte contre la colonisation mais
aussi écrit Assa Boulou pour lutter contre la mauvaise sorcellerie. Il
faut signaler par rapport aux répressions faites aux Fang adeptes de
Bwiti quelques martyres, il n'y en a pas que dans le christianisme ou dans la
religion musulmane : Nguema Bibang, Nkoghe Mba, Essi Ndong, Ntoutoume, Obame
Ntoutoume. Nous illustrerons notre propos par l'exemple de Nzambi Nguema Bibang
mort le 14 mai 1932 au village Abouguetom à Médouneu. Il avait
été fusillé par un groupe de chrétiens catholiques,
conduit par le feu l'Abbé Jérôme Mba Bekale, il fut
réhabilité à l'issue d'un jugement prononcé au
tribunal de Libreville par le Maire de l'époque, Pompignan.
Il écrit par ailleurs «
qu'à l'origine, le moyen du Bwiti fang est constitué par l'action
conjuguée de la pensée religieuse, de l'interprétation du
mal et de la conduite rituelle de la culture fang se revigore au contact de la
richesse du corpus symbolique du Bwiti, intégrant au passage les
lambeaux des traditions légendaire et mythiques du corpus fang. »
(1998, p. 67)
Ce Bwiti est dit syncrétique parce qu'il est issu de
trois cultures dont la troisième est moins forte nous avons cité
: le Bwiti Mitsogho, le christianisme et l'islamisme. Toujours avec cette
volonté de touché l'homme dans ce qu'il a d'universel. A la bible
le Bwiti fang a empreinté les noms des Saints : Pierre, Paul, Michel,
certaines prières, des représentations imagées sur les
murs des temples, etc. A l'islam, il a empreinté le port de la
chéchia, mais le Bwiti fang a donné à cet objet une
nouvelle signification symbolique.
Le Bwiti fang est donc un syncrétisme, mais quelle est
la religion qui ne revêt pas cette caractéristique ? Le
syncrétisme permet à la religion de traverser les cours de
l'histoire et ainsi de s'adapter à des nouvelles situations. La religion
a aussi un caractère dynamique n'en déplaise aux fondamentalistes
même bwitistes car qui s'enferme finit par disparaître. Ce
caractère syncrétique n'empêche d'ailleurs pas à la
religion constituée d'être cohérente.
Quand les missionnaires disaient aux Fang «renoncez
à vos fétiches » les Fang répondaient «d'accord,
mais dans ce conditions, il n'y a qu'apprendre les fétiches du voisin
mitsogo puisque ce ne sont pas nos fétiches, donc ils ne sont interdits
».
Les différentes branches du Bwiti
fang
Dissumba
Dissumba mikongo (Ntutume Nze)
1. Assumgba Ening (Ndong Obame Eya)
2. Yembawe (Evung Etughe Antoine)
3. Eboga (Ekang Ngwa)
4. Misseme Paka (Emane Obame)
5. Mekombo (Ndzong Henri)
6. Nganga Dissumba (Efire Midza)
Assumgha Ening
1. Nkôl bele Ening (Ekang Engone ;
décédé en 1993 ; il habitait au carrefour Kougouleu sur la
route de Kango)
2. Ayebe Abougne (Nzangue Oyane Ndong)
3. Erendzi (Nze Ndong)
4. Erendzi Saint (Biyogho Hilaire)
5. Essome David (Ekang Ngwa)
Ces deux derniers vont donner naissance à Erendzi Douma
(Mba Ndong)
Les instruments
Ngombi : la harpe
Elle est avec l'arc musical l'instrument à cordes le
plus utilisé en Afrique noire. Elle offre une diversité de types
qui permet au spécialistes de dire qu'il est issu de l'arc musical, cela
nous a été confirmé par un bwitiste d'ailleurs. La harpe
arquée a un manche en bois ou en ivoire (au Gabon en bois) à
diverses duquel les cordes sont attachées. On retrouve les traces de
l'existence de cet instrument dans diverses civilisations notamment dans le
nouvel empire égyptien et même chez les Palestiniens. Mais
l'instrument nègre est plus ouvragé. En Afrique, on retrouve la
harpe en Afrique de l'ouest - la Kora en est une variante - mais le genre
rencontré au Gabon on retrouve en Côte d'Ivoire, au Congo, au
Cameroun, au Centrafrique. La caisse de résonance est couverte par une
peau d'un animal : chèvre, gazelle, serpent, etc.
Mungongo
Cet instrument à une corde, le plus primitif que l'on
connaisse et dont l'existence est attestée en Europe à
l'époque paléolithique est signalé depuis le
Sénégal jusqu'au Cap en Afrique du Sud. Entre les deux
extrémités d'un arc est tendue une corde,
généralement une liane, qu'on pince avec le doigt ou on frappe
à l'aide d'une baguette ; le son est amplifié par un
résonneur qui est soit la bouche d'un musicien soit une calebasse.
L'arc musical, appelé mungongo, est
malgré son apparente simplicité l'instrument fondamental du
Bwété. Plusieurs critères nous permettent d'avancer cela
:
a. sa présence au coeur du rituel le plus
diffusé au Gabon (le Bwété) ;
b. sa valeur organologique, à l'origine de la harpe et
de la cithare ;
c. son lien spirituel entre le monde spirituel et le monde
physique.
Il est appelé mbè chez les Fang,
ngad ou masele chez le Kota et mungongo chez les Punu,
les nzébi, les Pové, les Mitsogo, les Apindji, etc.
La tige courbe de l'instrument symbolise la colonne
vertébrale de l'être humain.
L'initiation
Au cours de l'initiation, on fait manger de l'Iboga au
néophyte. La manducation de l'écorce de cet arbuste au cours de
l'initiation lui permet d'atteindre les plans les plus sublimes de l'univers,
c'est un moyen de communication qui lie l'homme à l'Au-delà, les
morts, les ancêtres et les esprits de la divinité
suprême.
Ainsi l'initié voit ce que les yeux de la chaire ne
permettent pas de voir, de s'informer sur les événements
passés et futurs afin de résoudre une préoccupation
quelconque. Quand les yeux de la chaire se ferment, les yeux de l'esprits
s'ouvrent et interroge le fonds commun de l'humanité dans sa pleine
diversité.
Les initié au Bwiti affirme la croyance en un Dieu
(Lire UNION)
Apport du Bwété dans la
société actuelle
Il a toujours été cité comme richesse du
Gabon : le pétrole, minerai et bois. Mais l'on ignore
généralement la richesse culturelle.
Dans le Bwété on vous apprendra que vous
êtes composé de deux entités, une mortelle et l'autre
immortelle. Le Bwété vous apprend à entrer dans
vous-même pour explorer vos préoccupations et celles de votre
monde afin de trouver des solutions. On peut alors dire qu'il toute sa place
aujourd'hui, l'homme n'a pas changé même si ce qu'il crée
ou fabrique évolue dans son essence.
Il vous apprendra à vivre dans l'harmonie avec
vous-même, votre entourage et avec votre créateur
Les instruments de musique vendus peuvent rapporter de
l'argent à l'Etat, mais il faut éviter la folklorisation de nos
valeurs.
Les groupes modernes tels que ceux Max Makolani ou encore de
Vyckoss Ekondo entre autres, en s'inspirant des rythmes traditionnels, peuvent
vendre des milliers de cassettes. N'oublions pas que des Groupes tels que
Coupé Cloué faisaient rentrer dans les caisses de l'Etat
près de 80% du budget.
Le bwété peut permettre de fonder
l'unité nationale base de tout développement. En effet il est
actuellement implanté sur l'ensemble du territoire national et constitue
un socle solide pour que l'unité se fasse, car les différences
sont ethniques gommées, nivelées. La langue nationale serait
toute trouvée : le ghétsogho base des chansons du
bwété. Mais la pratique qui consiste à introduire des
chansons en d'autres langues n'est pas négliger car dans un temple
l'acceptation de l'autre est une condition minimale pour que l'harmonie se
réalise réellement.
L'exportation de la plante Iboga et les vertus
médicinales exploitées consciemment sont une véritable
matière première. Combien y a-t-il de drogués dans le
monde et quelle pourrait être la contribution du Gabon pour
résoudre ce épineux problème voilà des pistes de
réflexions fort intéressantes pour les hommes de science et les
politiques ? N'est-ce pas là la contribution du Gabon à
l'humanité ?
Le Bwiti peut amener la société gabonaise
à se moraliser car en principe tout initié doit respecter des
interdits notamment ne pas mentir, ne pas consommer des boissons
alcoolisées, ne pas voler, ne pas être accrocher au
matériel, etc. Ces valeurs, la société gabonaise en a
besoin et peut les proposer comme modèle au rendez-vous du donné
et du recevoir de plus en plus visible de nos jours.
Le Africains doivent apprendre à lire l'histoire des
autres peuples, la Renaissance ne correspond-elle pas à la
réinterrogation des valeurs antiques pour un autre regard plus
prospective car quand on ne sait où on va, il est
préférable de repartir d'où l'on partit pour un autre
développement. Les valeurs humaines peuvent constituer un socle solide
pour atteindre ce but.
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1978 - Symbolisme et prophylaxie chez les Mitsogho (Gabon)
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pp. 741-754
Kialo Paulin
LUTO
Tél. 73 30 42
Bonjour Ludo,
Comment vas-tu ? Et ton mal de tête ? J'espère
que tu as des examens approfondis ?
J'étais passé aux Bourses et Stages pour ton
dossier, la Dame qui s'occupe de la zone Europe m'avait fait comprendre qu'elle
n'avait reçu aucun étudiant répondant au prénom
d'Adrien. Elle m'avait rassuré que c'était une erreur de leur
part et que cela ne devait avoir aucune incidence.
J'avais demandé à Brigitte de te dire de passer
à l'Ambassade pour voir cela. Mais je repasserai aux Bourses et Stages
au cours de la deuxième session pour voir cela de plus près.
Pour ma part, je soutiens, si ça marche, vers le 10
octobre 1999. J'ai réussi mes contrôles continus en DEUG 1 et 2 et
en Licence. J'ai réussi mes examens de DEUG 1 et 2 et licence en
écologie humaine et ethnobotanique et en introduction en anthropologie 1
et 2 et méthodologie de ma recherche ont été plus moins
bien faits. Mais j'attends les résultats pour préparer les
épreuves du DEA.
Mon mal de tête revient de temps en temps, et comme mes
lunettes se sont cassées, vraiment je souffre énormément.
Je t'expédie ce numéro de l'Hebdo informations
qui traite de ton thème de recherche. Ce sont les nouvelles du pays.
Je ne vais pas bénéficier de la bourse mais je
tente d'obtenir une bourse à travers l'APFT (Avenir des Peuples
de Forêt Tropicale) qui est un organisme environnemental. J'ai
bénéficié d'une bourse de terrain de 200.000 f
cfa. Cette somme était insuffisante car mon terrain se situe
à Koula-Moutou, il y a les billets, les pourboires, les petits cadeaux
aux parents, etc. Je suis revenu de là-bas complètement
lessivé. Tu me rendras un service en m'expédiant une liste des
références.
Mon thème de recherche, nouveau celui-là, porte
sur la lecture des conflits qui opposent les populations pové aux
forestiers. Ce que je cherche à démontrer c'est que les conflits
sont d'ordre culturel contrairement à ce que l'on voudrait nous faire
croire.
Dans l'espoir de lire ou de t'écouter, transmets mes
salutations et mes amitiés à tes collègues.
Amicalement, Kialo Paulin.
NB Tes résultats nous font très chaud au coeur
Rapport de la réunion du mardi 4
octobre
Présidée par son Secrétaire
général, LUTO a sa réunion hebdomadaire le mercredi 04
octobre 1999 dans la salle habituelle.
Etaient présents les membres suivants
Binga Hubert, Mokambault Hanck, Dibadi Mandendi Eric, Mbot Jean,
Emile, Mba Bitome Jérôme, Moussavou Guy Max, Kialo Paulin,
Mouélé Médard, Nzame Avezo'o Léa.
L'ordre du jour comportait les points suivants :
1. Séminaire Bwiti
2. Soutenance thèse de M. Mbot
3. Programme masques
4. Programme FNUAP
5. Projet Campus
6. Aménagement
7. Stagiaire
8. PRGIE
9. Divers
Point 1. Séminaire Bwiti
L'examen du questionnaire a été achevé.
Point 2. Soutenance thèse de M. Mbot
M. Mbot a soutenu sa thèse d'Etat le vendredi 24
septembre 1999 à Paris V (France). La soutenance qui a duré 3
heures a été sanctionnée par la Mention très
honorable.
Point 3. Programme masques
Un canevas simplifié sera photocopié et
distribué aux personnes intéressées par ce programme.
Point 4. Programme FNUAP
Le Ministère du Plan celui de l'Enseignement
supérieur qui a transmis au LUTO une lettre dans laquelle il est
demandé au LUTO de mener une étude dur le SIDA au Gabon.
L'objectif est faire une étude sur le regard endogène des
populations gabonaise sur cette problématique.
Une équipe dirigée par M. Franck Idiata sera
formé pour conduire cette étude à terme.
Point 5. Projet Campus
Financé par la Coopération Française, ce
projet multimédia lie les universités du Sud à celles du
Nord. En ce qui concerne l'UOB, ce projet lie le Laboratoire Dynamique Des
Langues (DDL, Lyon 2) et le LUTO (UOB). Il a pour bjectifs la collecte,
l'analyse et le traitement informatique des données relatives aux
langues et cultures des populations gabonaises. Il permettra à terme de
rapprocher les bases de données du DDL. Franck Idiata et Médard
Mouélé en seront les maîtres d'oeuvre.
Point 6. Aménagement
Les armoires sont disponibles et seront disposées pour
recevoir les
ouvrages dans la Salle de des Fichiers de Thèses
(SFT)
Point 7. Stagiaires multimédia
Un programme qui consistera à échanger des
stagiaires dans les deux sens
Lyon/UOB et UOB/Lyon a été
négocié. Le secrétaire général du LUTO
fera la synthèse.
Pour le Secrétaire Général
Le Rapporteur de séance
Kialo Paulin
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