UNIVERSITE LIBRE DE KIGALI (ULK)
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION
DEPARTEMENT D'ECONOMIE
B.P 2280 KIGALI
LA LIBERALISATION FINANCIERE ET LE DEVELOPPEMENT DE
L'INTERMEDIATION
FINANCIERE AU RWANDA
(1995-2007).
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du grade de licencié en Economie
Option : Monnaie et Banque
Par KAMAYANJA Baudouine
DIRECTEUR : MC KANAKINTAMA RWAKA
Kigali, décembre 2008
DEDICACE
A notre cher époux KATAREBE Alphonse ;
A nos chers parents pour les prières offertes ;
A nos chers frères et soeurs : Jeff, Modeste,
Innocent, Antoinette, Nyanja, Irène, Guylaine, Nyota et David ;
A nos beaux frères et belles soeurs ;
A nos tantes, oncles, cousins, cousines, neveux et
nièces ;
A nos chers enfants Yvan et Bryan.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier le Dieu Tout Puissant pour sa
grâce, car c'est lui qui est la source de toute sagesse et
intelligence.
Notre profonde reconnaissance s'adresse au Fondateur et
Président de l'Université Libre de Kigali, le Prof. Dr. RWIGAMBA
BALINDA. Son soutien moral et ses bons conseils ont été pour nous
d'une grande importance pour notre formation académique.
Nos remerciements s'adressent au corps professoral de
l'Université Libre de Kigali pour tant de sacrifices et d'efforts
fournis à la réussite de notre formation, nous remercions aussi
le Recteur de l'Université Libre de Kigali, le Dr NGAGI Alphonse.
Nous exprimons notre grande gratitude particulièrement
au Maître de Conférence KANAKINTAMA RWAKA, Directeur de ce
travail qui, malgré ses multiples occupations a accepté de
diriger le présent travail, car, animé de bonne volonté,
ses précieux conseils et critiques exigeants nous ont
considérablement permis de réaliser ce travail.
Notre reconnaissance s'adresse aux agents de la BNR, aux
agents des institutions bancaires de la place, aux agents de l'INSR, plus
spécialement à notre collègue Moise qui ont accepté
de nous donner les informations nécessaires et en répondant aux
questions relatives à notre travail.
Nous remercions tous ceux qui ont apporté une
contribution directe ou indirecte à la rédaction de ce travail.
Que la grâce de Dieu soit répandue sur eux et sur tous ceux qui
nous sont chers.
KAMAYANJA Baudouine
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
%
|
:
|
Pourcentage
|
AIB
|
:
|
Autres Institutions Bancaires
|
AIF
|
:
|
Autres Institutions Financières
|
BACAR
|
:
|
Banque continentale Africaine au Rwanda
|
BANCOR
|
:
|
Banque à la Confiance d'Or
|
BC
|
:
|
Banque Centrale
|
BCDI
|
:
|
Banque de Commerce, de Développement et d'Industrie
|
BCR
|
:
|
Banque Commerciale du Rwanda
|
BHR
|
:
|
Banque de l'Habitat du Rwanda
|
BK
|
:
|
Banque de Kigali
|
BM
|
:
|
Banque Mondiale
|
BNR
|
:
|
Banque Nationale du Rwanda
|
BP
|
:
|
Boîte Postale
|
BPR
|
:
|
Banque Populaire du Rwanda
|
BRD
|
:
|
Banque Rwandaise de Développement
|
CEPES
|
:
|
Coopérative d'Epargne et d'Entraide pour
Salariés
|
CHR
|
:
|
Caisse Hypothécaire du Rwanda
|
COGEAR
|
:
|
Compagnie Générale d'Assurance du Rwanda
|
COOPEC
|
:
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit
|
CSR
|
:
|
Caisse Sociale du Rwanda
|
CT
|
:
|
Court Terme
|
DR
|
:
|
Docteur
|
FCP
|
:
|
Fonds Commun de Placement monétaire
|
FMI
|
:
|
Fonds Monétaire International
|
FRA
|
:
|
Forwards Rate Agreement
|
FRW
|
:
|
Francs Rwandais
|
FSAP
|
:
|
Financial Sector Development Program
|
Ibidem
|
:
|
Même auteur et à la même page
|
Id
|
:
|
Idem
|
INSR
|
:
|
Institut National de Statistique au Rwanda
|
LT
|
:
|
Long Terme
|
MC
|
:
|
Maître de Conférences
|
MINECOFIN
|
:
|
Ministère des Finances et de la Planification
économique
|
MT
|
:
|
Moyen Terme
|
ND
|
:
|
Non disponible
|
OCDE
|
:
|
Organisation des Coopérations et de Développement
Economique
|
Op.cit.
|
:
|
Opere Citato
|
PAS
|
:
|
Programme d'Ajustement Structurel
|
PDSF
|
:
|
Plan de Développement du Secteur Financier
|
PIB
|
:
|
Produit Intérieur Brut
|
PME
|
:
|
Petites et Moyennes Entreprises
|
PROF
|
:
|
Professeur
|
SICAV
|
:
|
Société d'Investissement à Capital
Variable
|
SIMTEL
|
:
|
Société Interbancaire, de Monétique et de
Télé-compensation
|
SONARWA
|
:
|
Société Nouvelle d'Assurance du Rwanda
|
SORAS
|
:
|
Société Rwandaise d'Assurance
|
UBPR
|
:
|
Union des Banques Populaire au Rwanda
|
UCT
|
:
|
Union des Caisses des Travailleurs
|
ULK
|
:
|
Université Libre de Kigali
|
USD
|
:
|
United States Dollar
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Evolution des taux avant la
réforme financière
30
Tableau 2: Rapport M2/PIB en
pourcentage
34
Tableau 3 : Part du poste « Autres Actifs
» dans le total du bilan
37
Tableau 4 : Evolution des taux
d'intérêt pendant la reforme
50
Tableau 5 : Evolution des dépôts (en
millions de Frw)
51
Tableau 6 : Composition des Actifs des banques
commerciales (en FRW)
56
Tableau 7 : Structure du secteur bancaire et
financier
59
Tableau 8 : Evolution des indicateurs de
performance des banques commerciales (en pourcentage)
64
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution du taux de
refinancement
31
Graphique 2 : Evolution de la masse
monétaire et du PIB avant la réforme
35
Graphique 3 : Taux d'intérêts minimums
(en pourcentage)
42
Graphique 4 : Evolution des crédits
intérieurs (en millions de Frw)
53
TABLE DES MATIERES
DEDICACE.........
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES GRAPHIQUES
vii
TABLE DES MATIERES
viii
INTRODUCTION GENERALE
1
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
1
2. DELIMITATION DU SUJET
2
3. PROBLEMATIQUE
2
4. HYPOTHESES DE RECHERCHE
5
5. OBJECTIFS DU TRAVAIL
5
6. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
5
6.1 Techniques
5
6.1.1Technique documentaire
6
6.1.2 Technique d'interview
6
6.2 Méthodes
6
6.2.1 Méthode historique
6
6.2.2 Méthode statistique
7
6.2.3 Méthode comparative
7
6.2.4 Méthode analytique
7
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
7
CHAPITRE I. GENERALITES SUR
L'INTERMEDIATION ET LA LIBERALISATION FINANCIERES
9
1.1. INTERMEDIATION FINANCIERE
9
1.1.1. Définition de l'intermédiation
financière
9
1.1.2 Approche théorique de
l'intermédiation financière
10
1.1.3. Différents types
d'intermédiation financière
11
1.1.3.1 Intermédiation du bilan
12
1.1.3.2 Intermédiation de marché
13
1.1.4 Différents types
d'intermédiaires financiers
14
1.1.4.1 Etablissements de crédit
habilité à traiter toutes les opérations de banque
14
1.1.4.2 Autres institutions prestataires de
services d'investissement.
15
1.1.4.3 Trésor public
16
1.2 INTERMEDATION FINANCIERE DES BANQUES
16
1.2.1 Définition de l'intermédiation
financière des banques
17
1.2.2 Activités d'intermédiation
bancaires
18
1.2. 2.1 Collecte de l'épargne
18
1.2.2.2 Octroi des crédits et
création de la monnaie
19
1.3 LIBERALISATION FINANCIÈRE
19
1.3.1 Fondement théorique de la
libéralisation financière
20
1.3.2 Caractéristiques de la
libéralisation financière
21
1.3.2.1 Libéralisation des taux
d'intérêt
22
1.3. 2.2 Libéralisation du secteur
financier
22
1.3.3 Effets de la répression
financière
23
CHAPITRE II. REFORME DU SECTEUR FINANCIER
AU RWANDA
24
2.1 SYSTEME FINANCIER RWANDAIS
24
2.1.1 Banques créatrices de monnaie
25
2.1.2 Institutions financières
bancaires
25
2.1.3 Institutions financières non
bancaires
26
2.2 POLITIQUE MONETAIRE AVANT LA REFORME
FINANCIERE
26
2.2.1 Mise en place de la politique
monétaire
28
2.2.2 Instruments de la politique monétaire
avant la reforme
29
2.2.2.1 Plafonnement des crédits
29
2.2.2.2 Taux d'intérêt
29
2.2.2.3 Taux de refinancement
30
2.2.2.4 Rémunération de
l'épargne
32
2.2.1.5 Allocation sectorielle des
crédits
32
2.2.3 Prédominance des banques
publiques
33
2.2.4 Régulation prudentielle
33
2.2.5 Faible profondeur financière
34
2.2.7 Sous-capitalisation des banques
35
2.2.8 Accumulation des actifs non
performants
36
2.2.9 Manque de transparence
37
2.2.10 Services financiers de mauvaise
qualité
37
2.3 REFORME DU SECTEUR FINANCIER AU RWANDA
38
2.3.1 Reforme du cadre légal et
réglementaire
38
2.3.2 Activité de supervision
39
2.3.3 Relations avec les banques et autres
institutions financières
40
2.3.4 Libéralisation
financière
41
2.3.4.1. Libéralisation des taux
d'intérêt et suppression de l'allocation sectorielle des
crédits
41
2.3.4.2 Mise en place de réserves
obligatoires
42
2.3.4.3 Émission de bons du Trésor et
marché monétaire
43
2.3.5 Adoption de nouvelles lois bancaires
44
2.3.5.1 Dispositif de régulation
prudentielle
44
2.3.5.2 Restructuration des banques
45
2.3.5.3 Apurement des arriérés de
l'État
45
2.3.5.4 Recouvrement des créances
douteuses
45
2.3.5.5 Restructurations bancaires
45
2.3.6 Réforme des systèmes et des
moyens de paiement
46
2.3.7 Conditions requises pour la réussite
de la libéralisation financière u Rwanda
46
CONCLUSION PARTIELLE
48
CHAPITRE III. INCIDENCE DE LA
LIBERALISATION FINANCIERE SUR LE DEVELOPPEMENT DU SYSTEME BANCAIRE AU
RWANDA
49
3.1 EFFETS DE LA LIBERALISATION FINANCIERE SUR
L'INTERMEDIATION BANCAIRE
49
3.1.1 Diversification des modalités de
financement et la baisse des taux
49
3.1.2 Diversification de l'activité
bancaire
54
3.1.2.1 Marchéisation des conditions
bancaires
55
3.1.2.2 Développement des activités
hors-bilans
55
3.2 ACTIVITES BANCAIRES A L'EPOQUE DES
CHANGEMENTS
59
3.2.1 Accélération de la
concurrence
59
3.2.2 Accélération de la
concentration bancaire
60
3.2.3 Evolution des moyens de paiement
bancaires
61
3.2.3.1 Cash
62
3.2.3.2 Instruments scripturaux
62
3.2.4 Evolution de la rentabilité des
banques commerciales et les nouveaux revenus
63
3.2.5 Restructuration de l'industrie bancaire au
Rwanda
64
3.3 CONCLUSION PARTIELLE
66
CONCLUSION GENERALE
67
BIBLIOGRAPHIE
71
ANNEXES
INTRODUCTION GENERALE
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le monde actuel est gouverné par l'économie du
marché ; cette économie est caractérisée par
une concurrence accrue entre les acteurs économiques et
l'assouplissement du contrôle du pouvoir public sur l'économie.
Le système financier n'est pas épargné
à cette situation. On assiste depuis un certain temps à un
changement radical du comportement des banques nationales face aux banques
commerciales ; notamment en adoptant la stratégie de la
libéralisation financière.
C'est dans ce cadre que la BNR a, depuis 1995, adopté
la libéralisation financière qui a permis le passage au Rwanda de
la situation de la finance dirigée vers la finance
libéralisée. Cette situation exerce un effet important du point
de vue du fonctionnement et du résultat sur les banques commerciales,
surtout dans leurs activités d'intermédiation bancaire.
Dans cette étude, nous nous proposons d'examiner
à travers une revue de la littérature sur les concepts de
l'intermédiation financière des banques et de la
libéralisation financière, afin de mettre en évidence
l'impact que cette libéralisation exerce sur l'intermédiation
bancaire au Rwanda, ce qui justifie le choix de ce sujet.
L'intérêt personnel de ce travail consiste au
fait qu'il nous a permis de mieux comprendre non seulement le processus de
libéralisation mais également l'impact de la
libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire au
Rwanda.
L'intérêt communautaire de ce travail
réside dans le fait que les résultats issus de cette recherche
pourront servir de guide aux différents acteurs concernés dans
leur prise de décision pour une amélioration non seulement de la
qualité de la libéralisation mais aussi, des résultats de
l'intermédiation bancaire.
2. DELIMITATION DU SUJET
Notre étude est délimitée dans le
domaine, dans le temps et dans l'espace.
Dans le domaine : notre travail relève du domaine
de la macroéconomie monétaire.
Dans l'espace : l'espace considéré est le
Rwanda.
Dans le temps : cette étude porte sur la
période allant de 1995 à 2007. Le choix de cette période
se justifie par le fait que c'est à partir de 1995 que les
réformes du secteur financier ont été effectivement mises
en place.
3. PROBLEMATIQUE
Au début de sa quatrième décennie de
développement, le Rwanda a changé de stratégie
économique, avec la mise en oeuvre, en novembre 1990, de son premier
Plan d'Ajustement Structurel. Les mécanismes du marché devaient,
alors, se substituer aux procédures de gestion administrative et ce,
aussi bien au niveau de la sphère réelle que dans le domaine
financier. Le contrôle direct opéré auparavant, de part et
d'autre, par les structures étatiques concernées était
donc appelé à disparaître, progressivement, et le libre jeu
de l'offre et de la demande devait permettre la détermination de
différents prix pratiqués au niveau de différents
marchés1(*).
Néanmoins, l'élan pris, à
l'époque, pour libérer l'économie et la finance du joug de
l'Administration et susciter, de part et d'autre, un surcroît
d'efficience et de compétitivité a dû être suspendu,
peu de temps après, suite aux événements tragiques qui ont
commencé, à l'époque, à secouer,
sérieusement, le pays et qui ont dégénéré,
en avril 1994, en un génocide2(*).
Au cours de cette période critique de l'histoire
récente du Rwanda, la politique monétaire a, toutefois, fait
l'objet d'une profonde mutation avec l'abandon, en avril 1992, de
l'autorisation préalable exigée, en matière de
crédit, et de l'accord de réescompte3(*).
Réactivé, en 1995, le courant de
libéralisation s'est, depuis, poursuivi fermement, prenant, même,
une nouvelle dimension, sur le plan financier, avec l'émergence
imminente de nouveaux instruments de la politique monétaire qui en ont
modifié l'essence même, lui conférant un caractère
indirect de plus en plus accentué4(*).
Donc, avant les années 1995, l'économie
était caractérisée par une économie d'endettement,
marqué par le contrôle de la BNR sur l'intermédiation
bancaire et la faiblesse de l'activité économique, une
concurrence insuffisante entre institution financière où les
circuits de financement et de collecte de l'épargne sont
étroitement cloisonnés et spécialisés et un strict
contrôle par les autorités monétaires de la distribution du
crédit et des opérations financières avec
l'étranger.
Les inconvénients de ce système financier ont
commencé à se faire sentir à la fin des années
1980 : permissivité à l'égard de l'inflation,
coûts excessifs de l'intermédiation, faible efficacité dans
l'allocation des ressources. Cette situation va être totalement
bouleversé par un vaste mouvement de reformes entreprises à
partir des années 1980 par le déclenchement de la
libéralisation financière qui a commencé par la
dévaluation du francs rwandais jusqu'à lors
surévalué.
En effet, la libéralisation financière se
traduit par plusieurs phénomènes : une
accélération de l'innovation financière, une ample
déréglementation, une globalisation financière, etc. Ces
mutations constituent un processus continu qui modifie progressivement et en
profondeur les modes de circulation des fonds, les méthodes de
transferts de risque et la géographie financière.
La déréglementation et l'innovation ont
libéré des forces considérables qui continuent à
influencer le mode de fonctionnement des banques et leurs restructurations.
Tous les systèmes financiers semblent glisser d'un système
dominé par les banques, où la fonction principale des banques
était l'intermédiation financière, vers un système
ouvert et régulé par le marché.
Les conséquences sont nombreuses tant sur le plan
pratique que sur le plan théorique. L'intermédiation
déclinante qui se traduit par une diminution de son coût du fait
de l'accroissement de la pression concurrentielle à la suite de la
libéralisation financière. La banque est de plus en plus une
entreprise de service et de gestion des risques adossés au marché
financier.
Depuis, la libéralisation, nous observons au Rwanda des
changements dans le mode de financement de l'économie et nous venons
d'assister à l'ouverture du Marché des capitaux au Rwanda, ce qui
nous amène à dire que l'on fait un passage à
l'économie de marché des capitaux.
La libéralisation financière entraîne des
mutations sur le plan financier au Rwanda car la Banque Centrale n'exerce plus
le contrôle direct, ce qui amène les banques commerciales à
se concurrencer et par conséquent à négocier directement
avec les clients.
Nous tenterons d'analyser le phénomène de
mutation financière, les moteurs de son développement, en
répondant aux questions suivantes :
- Comment se manifeste la libéralisation
financière au Rwanda ?
- Quelle est l'incidence de la libéralisation sur la
sphère financière et spécialement sur l'activité
bancaire au Rwanda ?
4. HYPOTHESES DE RECHERCHE
Dans le cadre de ce travail, notre recherche est basée
sur les hypothèses suivantes :
- La libéralisation financière au Rwanda se
manifeste par le passage de la finance dirigée à la finance
libéralisée.
- La libéralisation financière a conduit
à l'amélioration des conditions de fonctionnement des banques
pour des résultats accrus.
5. OBJECTIFS DU TRAVAIL
Les objectifs de ce travail sont de :
- Mettre en évidence le processus de
libéralisation financière dans un contexte
d'intermédiation.
- Mettre en relief l'impact de la libéralisation
financière sur l'activité d'intermédiation bancaire.
6. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Pour mieux vérifier nos hypothèses et aboutir
à l'objectif assigné à ce travail, nous avons fait
recours à une méthodologie scientifique qui a conduit à
l'utilisation de plusieurs techniques et méthodes.
6.1 Techniques
La technique est définie par GRAWITZ M. comme
étant l'ensemble de moyens et de procédés qui permettent
au chercheur de rassembler des données et des informations sur son sujet
de recherche5(*).
6.1.1Technique documentaire
La technique documentaire nous a permis de disposer des
données et des informations utiles à partir de la consultation de
plusieurs sources écrites dont les ouvrages, mémoire, les
rapports et autres publications.
6.1.2 Technique
d'interview
Cette technique nous a aidé à récolter
les informations auprès des agents de la BNR chargés de la
définition et du suivi de la politique monétaire au Rwanda.
Egalement, cette technique nous a permis de nous entretenir avec les
fonctionnaires des banques commerciales en place afin de nous rendre compte de
la manière dont les décisions de la BNR sont mises en
exécution.
6.2 Méthodes
La méthode est définie comme étant un
ensemble ordonné de principes, règles et des opérations
intellectuelles permettant de faire l'analyse en vue d'atteindre un
résultat.6(*)
Après le dépouillement des données
recueillies, nous avons procédé à leur analyse. Quatre
méthodes ont retenu notre attention, à savoir la
méthode historique, la méthode statistique, la méthode
comparative et la méthode analytique.
6.2.1 Méthode historique
Cette méthode nous a permis d'analyser le processus de
la libéralisation financière dans le temps, ainsi que les
principaux événements qui ont conduit à son adoption au
Rwanda.
6.2.2 Méthode statistique
Cette méthode nous a permis de rassembler les
données, de les présenter sous forme de tableaux et graphiques
pour une ample analyse.
6.2.3 Méthode comparative
Cette méthode nous a été d'une grande
utilité car elle a permis de faire la comparaison entre les banques
commerciales en matière des influences de la libéralisation
financière sur l'intermédiation bancaire au Rwanda.
6.2.4 Méthode
analytique
Cette méthode nous a été
bénéfique dans l'analyse systématique de chaque
donnée et informations recueillies.
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Après l'introduction générale, ce travail
a été subdivisé de la manière suivante :
Le premier chapitre est consacré aux
généralités sur la libéralisation et sur
l'intermédiation bancaire. En rapport avec l'intermédiation
financière, à la première section nous définissons
ce concept, puis présentons ses différents types, pour enfin
mettre en évidence les intermédiaires financiers. Dans la
deuxième section de ce chapitre, nous passons en revue la
littérature relative à l'intermédiation financière
des banques. Et la troisième section expose la notion de la
libéralisation financière.
Le deuxième chapitre parle de la libéralisation
financière au Rwanda. Pour cela, on parle du système financier
rwandais, de la politique monétaire avant la réforme ainsi que
celle en vigueur après la reforme financière. Enfin, nous
exposons les conditions requises pour la réussite de la
libéralisation financière.
Le troisième chapitre de ce travail analyse l'incidence
de la libéralisation financière sur le développement du
système bancaire au Rwanda. Dans cette optique, nous parlons dans un
premier temps des effets de la libéralisation sur
l'intermédiation bancaire, puis de l'activité bancaire à
l'époque de changements et enfin, nous formulons une conclusion
partielle.
Enfin, notre travail est clôturé par une
conclusion générale et quelques suggestions.
CHAPITRE I. GENERALITES SUR L'INTERMEDIATION ET LA
LIBERALISATION FINANCIERES
Dans ce chapitre, nous présentons dans une
première section la revue de la littérature en rapport avec le
concept de l'intermédiation financière, dans une deuxième
section nous mettons en relief l'intermédiation financière des
banques, et dans une troisième nous parlons de la libéralisation
financière.
1.1. INTERMEDIATION FINANCIERE
Après avoir donné la définition de
l'intermédiation, nous parlons de l'approche théorique de
l'intermédiation financière, de ses types et de différents
intermédiaires financiers.
1.1.1. Définition de l'intermédiation
financière
La fonction de l'intermédiation financière est
l'opération qui consiste à assurer la liaison entre des agents
non financiers ayant une capacité de financement appelés offreurs
avec d'autres agents non financiers ayant un besoin de financement
appelés emprunteurs, afin de réaliser l'équilibre
épargne-investissement. En effet « l'intermédiation
vise à faire coïncider les choix de portefeuilles de deux types des
agents non financiers, les emprunteurs et les prêteurs7(*) » ; ceci par le
biais d'un organisme appelé intermédiaire financier qui a pour
fonction de recueillir des fonds des agents à excèdent de
ressources et les transforment auprès des agents à déficit
de financement.
Les agents à déficit de financement remettent en
échange de la monnaie perçue sous forme d'emprunt ou d'avance,
des reconnaissances des dettes, ou titres de la dette primaire (valeurs
mobilières, hypothèques, cautions, etc.)
Les prêteurs initiaux (déposants,
épargnants) reçoivent des intermédiaires financiers
monétaires ou non monétaires des rémunérations
(taux d'intérêt) ou des titres de la dette secondaire (livret
d'épargne, carnet de pot, bon de caisse, valeur de
Sociétés d'Investissement à Capital Variable
« SICAV »)8(*).
1.1.2 Approche théorique de
l'intermédiation financière
Jusqu'aux années cinquante, la théorie
n'intégrait pas véritablement les banques et les institutions de
crédits du fait que les agents interviennent de manière
décisive dans la transmission de l'épargne à
l'investissement ainsi que dans la création monétaire.
La mise en évidence théorique de
l'intermédiation financière s'est faite, à la fin des
années cinquante, à partir de l'étude d'une
économie de marchés financiers. Les travaux de pionniers de
R.W.Gold Smith en 1955 et de J.G.Gurley et E.S.Shaw en 1955 et 1956 font
ressortir la montée de l'institutionnalisation du processus de
l'intermédiation financière dans l'économie
américaine.
Dans une approche beaucoup moins récente Gold Smith
s'est interrogé sur les raisons de la complexité croissante des
systèmes financiers des économies contemporaine.
Néanmoins, cette approche n'a pas permis d'expliquer ni de justifier la
prolifération des intermédiaires financières dans les
économies en développement9(*).
Cette justification sera, par ailleurs fournis par Gurley et
Shaw (1960) dans « Money in a theory of finance10(*) » qui, pour la
première fois, analysèrent des institutions financières
par rapport à leur fonction d'intermédiation en s'interrogeant
sur le processus de financement de l'activité économique.
En fait, la notion d'intermédiation financière a
connu une profonde mutation dans le temps suivant les définitions et les
interprétations des théoriciens et des praticiens.
En général, les économistes ont repris la
terminologie anglo-saxonne, développée par Gurley et Shaw,
à savoir « Intermédiation », qui est
définis comme le processus d'ajustement des besoins et des
capacités de financement par l'intervention d'un agent
spécifique, l'intermédiaire financier, dont le rôle
consiste à collecter l'épargne des prêteurs ultimes par
émission des titres indirects en vue de financer les emprunteurs ultimes
par acquisition des titres primaires11(*).
Le modèle d'intermédiation financière de
Gurley et Shaw a sans doute présenté l'expression
théorique la plus synthétique de l'intermédiation et leur
cadre conceptuel demeure actuel et suscite même un regain
d'intérêt avec le développement des marchés. Ce
cadre est construit à partir de la distinction entre finance directe et
finance indirecte.
Sur la très longue période, l'évolution
de la structure financière de l'économie semblerait
marquée à la fois par un glissement de la finance directe vers la
finance indirecte de l'activité bancaire traditionnelle de crédit
et de création monétaire (désintermédiation
bancaire) au profit de la gestion collective de l'épargne.
1.1.3. Différents types d'intermédiation
financière
D'après l'approche de Gurley et Shaw, il s'avère que l'intermédiation
financière monétaire ou non monétaire est une
intermédiation de bilan qui engage d'une part les éléments
du passif de l'intermédiaire (capital + ressources de
dépôts, de souscription, de primes ou de titres) et investi
d'autre part, les éléments de l'actif de ce même
intermédiaire.
Il est vrai que le développement des marchés de
capitaux, des produits et l'émanation de la
déréglementation et la dérégulation ont totalement
transformé la notion classique d'intermédiation de bilan (finance
indirecte) où l'on parle davantage d'intermédiation de
marché (finance directe) au niveau de la bourse des valeurs
mobilières, au niveau du marché monétaire, courtage,
négoce...
De manière générale,
l'intermédiation financière est l'activité
développée par les agents financiers qui s'interposent pour
faciliter l'adéquation en quantité de l'offre à la demande
de capitaux. On distingue donc deux types d'intermédiation à
savoir : l'intermédiation du bilan : intermédiation
active, finance indirecte et l'intermédiation du
marché : intermédiation passive, finance directe.
1.1.3.1 Intermédiation du bilan
L'intermédiation comporte une fonction de
transformation de titres, ce qui affecte nécessairement le bilan de
l'intermédiaire, d'où l'expression
d'« intermédiation de bilan ».
Le financement intermédié, ou finance indirecte,
fait intervenir par définition des institutions ad hoc - les
institutions financières - pour servir d'intermédiaire entre les
agents à besoin de financement et ceux à capacité de
financement. Les institutions financières émettent des titres
secondaires au bénéfice des seconds (les agents à
capacité de financement cherchent par acquisition de ces titres -
« courts » et peu risqués - à rentabiliser
leur épargne liquide) pour collecter les ressources nécessaires
au financement des titres primaires offerts par les premiers (les agents
à besoin de financements).
En effet, les intermédiaires financiers n'ont pas un
rôle passif dans l'économie, leur rôle ne consiste pas
seulement à mettre en contact les offreurs et les demandeurs, mais
à réaliser un équilibre entre eux.
D'une façon plus précise, le rôle bancaire
consiste à l'acquisition des titres de « dette
primaire » (actions, obligations) des agents à besoin de
financement en émettant en contrepartie des titres de « dette
secondaire ». Les firmes ainsi que l'Etat préfèrent
s'endetter auprès des banques et autres institutions financières
spécialisées dans les prêts. Les banques, qui prennent la
décision de prêter, se refinancent couramment sur le marché
interbancaire ou auprès de la banque centrale. Cette dernière ne
rationne pas le volume de refinancement, mais l'offre du taux
d'intérêt qu'elle fixe en fonction de son objectif de taux et / ou
de réserves de change.
Il s'agit, donc, d'une économie d'endettement où
prédomine la finance indirecte. Cette économie peut être
définie de manière stricte « comme étant une
économie dans laquelle les agents non financiers ont une faculté
d'emprunt auprès des banques commerciales, qui ont à leur tour la
même faculté auprès de la banque
centrale » .Dès lors, le taux d'intérêt de
la monnaie centrale joue un rôle directeur. Ce taux monétaire est
inférieur au taux d'intérêt naturel (taux
d'intérêt qui serait dans une économie de marché
financier).
1.1.3.2 Intermédiation de marché
Le financement de marché, ou finance directe,
amène les agents à besoin de financement à offrir, en
contrepartie des capitaux qu'ils demandent, des titres au
bénéfice des agents qui sont à la recherche de placements
longs et risqués pour leur capacité de
financement.
L'intermédiation peut être passive en ce sens que
le rôle de l'intermédiaire financier se limite à aider les
agents en besoin de financement à trouver les agents en capacité
de financement pour écouler les titres que les premiers désirent
offrir à long ou court terme aux seconds. C'est
« l'intermédiation de marché ».
Dans une économie de marché où
prédomine la finance directe, les banques jouent le rôle de
courtier pour faciliter l'émission des dettes sur le marché
primaire (qui est le véritable mécanisme de la finance directe,
c'est à dire d'approvisionnement des entreprises en capitaux nouveaux
par le biais d'émission des titres) et les reclassements des
portefeuilles des investisseurs sur le marché secondaire (marché
qui permet aux propriétaires des titres cotés et uniquement
à eux d'échanger ces titres contre de la monnaie donc d'assurer
leurs liquidités).
Deux principales modalités de la finance directe sont
présentées pour lever les fonds sur le marché
financier ; à savoir, les actions et les obligations. Ces
dernières sont des titres différents, souvent négociables
(achat, vente).
Les actions représentent une
fraction du capital d'une société. Ce sont des titres à
revenu variable. Le prix d'une action diffère de la valeur nominale du
titre et se fixe sur le marché selon la loi d'offre et de la demande.
Les obligations sont des titres de
créance provenant d'un emprunt à long terme réalisé
par une société non financière, une institution
financière ou une administration publique. Elles peuvent être
à taux fixe où à taux variable et d'une durée de 7
à 15 ans généralement. Ces nouveaux titres sont
disponibles auprès des banques et des établissements financiers
et sont directement vendus par eux.
Après avoir présenté les deux types
d'intermédiation, on peut les récapituler comme ainsi :
- Fonction de négociation l'intermédiaire
financier est un simple courtier ; il est un acteur auxiliaire de la
finance directe. « Intermédiation de
marché »
- Fonction de transformation l'intermédiaire financier
est un acteur central de la finance indirecte.
« Intermédiation de bilan »
1.1.4 Différents types d'intermédiaires
financiers
Les intermédiaires financiers sont en fait les
établissements de crédit, les institutions prestataires de
services d'investissement, et le trésor public.
1.1.4.1 Etablissements de crédit habilité
à traiter toutes les opérations de banque
Au premier rang des intermédiaires financiers, les
établissements de crédit collectent l'essentiel de leurs
ressources sous forme de dépôts et emploient les fonds ainsi
recueillis à l'achat de titres et l'octroi de crédit. Ces
établissements qui forment l'essentiel du système
bancaire « sont des personnes morales qui effectuent à
titre de profession habituelle des opérations de
banque »12(*).
1.1.4.2 Autres institutions prestataires de services
d'investissement.
On cite parmi ces institutions les
sociétés financières, les sociétés
financières spécialisées et les entreprises
d'investissement.
1. Sociétés
financières
Les sociétés financières sont des
établissements de crédit qui sont créés par des
institutions bancaires pour étendre leurs activités dans des
domaines particuliers, soit par des entreprises commerciales ou industrielles
pour effectuer le financement des achats de leurs produits. Elles effectuent
des opérations de crédit de court et de long termes avec des
ressources propres ou empruntées sur le marché des capitaux.
Elles n'ont pas accès aux dépôts du public à vue ou
à moins de deux ans de terme.
2. Institutions financières
spécialisées
Les institutions financières spécialisées
dans des crédits sectoriels bonifiés, comme les
sociétés de développement régional et le
Crédit Foncier de France, sont des établissements de
crédit auxquels l'Etat a confié une mission
d'intérêt public. Ne pouvant pas recevoir de dépôts
à vue et à moins de deux ans de terme, elles sont essentiellement
alimentées par des emprunts à long terme qu'elles lancent sur le
marché obligataire et elles accordent généralement des
crédits de long terme.
3. Entreprises d'investissements
Les entreprises d'investissement sont habilitées
à assurer des services d'investissements qui concernent des
opérations sur titres. Elles sont formées par les
sociétés de bourse, des agents du marché interbancaire et
des sociétés de gestion de portefeuille.
1.1.4.3 Trésor public
Le trésor public est l'expression financière de
l'Etat. Il est le caissier des administrations publiques dont il assure les
encaissements et les décaissements, et leur banquier. En tant que
banquier, le Trésor exerce les fonctions d'un intermédiaire
financier. Ces ressources proviennent donc de la création
monétaire effectuée par le Trésor ou à son
bénéfice et de l'épargne des agents non financiers qui, en
tant que prêteurs ultimes, souscrivent les titres émis par le
Trésor. Le Trésor utilise ces ressources pour agir sur le
financement de long terme et sur le développement économique.
1.2 INTERMEDATION FINANCIERE DES BANQUES
Le système financier bancaire fonctionne selon les
principes d'une économie d'endettement. Cette organisation se modifie
progressivement à la suite d'un ensemble de réformes
financières qui favorisent l'essor d'une économie de
marché financier.
Cette évolution est caractérisée par le
développement des marchés des capitaux qui incite les entreprises
non financières à recourir au financement par émission des
titres et les banques à faire appel à un marché
monétaire largement ouvert à tous les agents. Elle est
également marquée par une désintermédiation qui se
traduit par une baisse de l'importance des crédits bancaires dans le
financement global de l'économie. Mais ce mouvement n'implique pas un
affaiblissement sensible de l'intermédiation financière. En
effet, l'expansion des marchés des capitaux suscite une diversification
de l'intermédiation financière assurée par les
établissements de crédit et l'émergence de nouveaux
intermédiaires.
1.2.1 Définition de l'intermédiation
financière des banques
Selon l'approche classique de Gurley et Shaw (1960) ; la
banque est définie comme un intermédiaire financier
monétaire. L'activité principale de la banque est
l'intermédiation entre les agents à excédent de ressources
et les agents à déficit de financements, recevant des premiers
des dépôts liquides à vue ou à terme contre
rémunération, et octroyant aux deuxièmes des
crédits rémunérés à taux
d'intérêt débiteurs largement supérieur aux taux
d'intérêt créditeurs dont bénéficient les
déposants.
Selon Jean Pierre Paratat ; les intermédiaires
financiers bancaires peuvent être définis comme des
établissements bancaires qui collectent des ressources
dégagées pour des particuliers, des entreprises ou des pays
extérieurs à la métropole et les émettent à
la disposition d'autre particulier, entreprises ou pays extérieurs
à la métropole pour la couverture de leurs besoins de
financement13(*)».
De leur coté, Towsend (1979), Diamand et Dybing (1983)
et autres, insistent sur la particularité et l'importance des banques
dans le financement de l'économie « leur rôle
spécial décrit la réalité qu'elles fournissent la
liquidité pour leurs clients pour financer leurs projets
d'investissements14(*) ».
De ce fait, les banques jouent un rôle
d'intermédiation financière monétaire, par l'acceptation
de dépôts à vue et à terme et leur transformation
sous forme de crédits et d'engagements envers les emprunteurs.
Pour mieux comprendre la notion d'intermédiation
bancaire on doit présenter les activités d'intermédiation
d'une banque et les risques inhérents à ces activités et
la manière de les gérer.
1.2.2 Activités d'intermédiation
bancaires
Les établissements bancaires et assimilés ont
des activités très diversifiées. Ils exercent des
fonctions traditionnelles d'intermédiaires qui se traduisent par les
opérations de banque avec leurs clients.
On parle d'intermédiation bancaire pour désigner
la fonction remplie par les banques comme intermédiaires financiers.
Elle consiste à collecter les disponibilités sous forme
d'épargne et de dépôts auprès des agents
économiques et à accorder des crédits15(*).
1.2. 2.1 Collecte de l'épargne
Pour pouvoir exercer sa principale activité, à
savoir la distribution du crédit et la création de la monnaie, la
banque commerciale a besoin de collecter des ressources qui prennent souvent la
forme de dépôts à vue et à terme, de compte
d'épargne et de bon de caisse et les certificats de
dépôt.
Les comptes à vue constituent
des ressources « gratuites » c'est-à-dire non
rémunérée par des intérêts mais
génèrent un coût de réseaux et de gestion des moyens
de paiement.
Les comptes à terme, les bons de caisses et les
certificats de dépôts sont des ressources
théoriquement stables, mais en réalités, souvent volatiles
lors des arrivées d'échéances et surtout coûteuses
(taux proche de celui du marché monétaire) car elles sont
concurrencées par les sociétés d'investissement à
capital variable (SICAV) et les fonds communs de placement monétaire
(FCP) ou de trésorerie.
Les comptes d'épargne (livret,
épargne-logement) sont des ressources à vue mais
structurellement stables et peu rémunérées.
Très souvent, les ressources collectées par la
banque ne suffisent pas pour couvrir les crédits accordés. Dans
ce cas, la banque est obligée de se procurer le complément sur le
marché monétaire.
1.2.2.2 Octroi des crédits et création de la
monnaie
Il s'agit de l'activité la plus importante de la banque
commerciale. Le crédit se fait essentiellement par le biais de
l'escompte : opération qui consiste pour la banque à
acquérir des actifs financiers en contre partie du crédit qu'elle
consomme. Les crédits bancaires bénéficient aux
particuliers pour le financement de l'habitat et de la consommation et aux
entreprises non financières pour le financement des achats
d'équipements, de la trésorerie et des opérations
d'exportation.
Chaque fois qu'il y a un crédit consenti, il correspond
à une création de monnaie scripturale nouvelle par la banque.
Les crédits distribués par les banques sont
différenciées selon plusieurs critères : la
durée, l'objet, la forme et le bénéficiaire.
L'intermédiation bancaire apparaît dans le bilan
des banques de la manière suivante : les dépôts de la
clientèle dans le passif et les crédits consentis dans
l'actif.
1.3 LIBERALISATION FINANCIÈRE
Les travaux sur le rôle du système financier dans
le développement financier ont été dominés par
l'approche néoclassique de la libéralisation financière
initié par Mc kinnon et Show (1973). Ces deux auteurs présentent
la libéralisation du secteur financier comme moyen efficace et simple
pour accélérer la croissance économique des pays en voie
de développement. Cette théorie trouve rapidement un écho
favorable, tant auprès des grands organismes internationaux (FMI, Banque
Mondiale) qu'auprès de certains pays en voie de développement.
Elle séduit par la simplicité de sa mise en oeuvre. Dès la
fin des années 70, un certain nombre de pays d'Amérique Latine
(Argentine, Chili, Uruguay) mettent en place une politique de
libéralisation financière. Des pays du Sud-Est Asiatique
(Corée du sud, Taiwan) leur emboîtent le pas au début des
années 80.
Dans cette section nous analysons dans un premier point les
fondements théoriques de la libéralisation financière,
dans un deuxième point le processus de la libéralisation
financière et dans un troisième, les conséquences
provoquées par cette libéralisation.
1.3.1 Fondement théorique de la
libéralisation financière
Depuis les années 70, les pays en voie de
développement souffrent de certains déséquilibres et de
certaines difficultés d'ordre économique et social dues pour
certains économistes à l'intervention massive de
l'état.
L'interventionnisme étatique est apparu dans les
économies capitalistes développées à la suite de la
grande crise 1929 lors du grand crash boursier. Tout au long de la
période ayant précédé cette crise, leur
fonctionnement économique était basé sur le principe de
l'autorégulation. L'Etat n'exerce aucun contrôle et aucune
fonction régulatrice sur l'économie.
De ce fait, l'état de crise était
attribué à l'incapacité du marché d'assurer une
autorégulation permettant un équilibre de plein emploi. Dans ce
cadre, selon la théorie de Keynes, l'Etat est appelé à
jouer un rôle central dans le processus de régulation et constitue
le stimulant et le moteur du développement et de la croissance
économique.
En revanche, les tenants du libéralisme (les
thèses libérales : Mc kinnon Show et Fry) ont trouvé
dans l'intervention massive de l'état des difficultés et des
déséquilibres majeurs affectant l'économie capitaliste
depuis 1970, d'où la nécessité du désengagement
total de l'Etat et de l'abondant de toutes formes d'institutionnalisme et de
toute structure de réglementation de l'activité
économique. Il s'agit en effet du passage d'une économie
basée sur le contrôle de l'Etat à une économie de
marché. Ce passage s'inscrit dans le cadre d'un processus de
libéralisation.
En effet, le succès de la libéralisation
financière n'est pas surprenant car depuis les années 1960 et les
travaux de Gurley et Shaw (1960) et de Goldsmith (1969), la communauté
économique « attendait » un instrument
théorique solide pour justifier la liaison entre le développement
financier et le développement réel dans les pays en voie de
développement.
1.3.2 Caractéristiques de la
libéralisation financière
Globalement la situation de la répression
financière est définie par :
- Un plafonnement des taux d'intérêt nominaux qui
peuvent entraîner des taux réels négatifs avec un effet
défavorable sur l'épargne financière et les
décisions d'investissement.
- Un contrôle quantitatif et une allocation
sélective du crédit vers les secteurs de production, les
régions où les activités considérées par le
gouvernement comme prioritaires (souvent à des taux
d'intérêt préférentiels).
- Des réserves obligatoires minimums constituées
sur les dépôts bancaires qui peuvent varier selon les instruments
financiers et les institutions financières permettant à l'Etat de
financer son déficit budgétaire à faible coûts.
- Un contrôle direct par l'Etat d'une partie du
système bancaire avec des décisions de prêts guidées
par des facteurs politiques plutôt que par des considérations
d'efficacité.
- Une allocation forcée des actifs ou des prêts
aux secteurs publics par les banques privées commerciales. Un exemple
courant est l'utilisation des ratios de liquidités qui obligent les
banques à détenir une proportion donnée de leurs actifs
sous la forme de dette publiques.
Cette répression financière, selon Mc kinnon et
Shaw et leurs héritiers conduit à un ralentissement de la
croissance économique.
Comme le soulignent Dornbush et Reynoso (1989)16(*), une économie
financièrement réprimée se caractériserait par le
fait que les canaux d'épargne sont souvent
sous-développés et où le rendement de l'épargne est
négatif et instable ; les intermédiaires financiers qui
collectent l'épargne n'assurent pas une allocation optimale de celle-ci
grâce à des moyens compétitifs ; les entreprises sont
découragées à investir parce que des mauvaises politiques
financières réduisent le rendement.
1.3.2.1 Libéralisation des taux d'intérêt
Fisher et Smaoui (1997)17(*) constatent que la suppression des contrôles des
taux d'intérêt est considérée comme étant
l'événement central de la libéralisation
financière. La suppression du contrôle des taux
d'intérêt dans les pays caractérisés par une
répression financière s'est traduite par une hausse des taux
d'intérêt.
Les taux d'intérêt de la plupart des pays ont
été libéralisés et ne sont plus
déterminés administrativement. La libéralisation des taux
d'intérêt peut être procédée en deux
étapes : la première consiste à libéraliser
les taux créditeurs, la deuxième consiste à
libéraliser les taux débiteurs.
Plusieurs pays ont depuis la fin des années 80 et
début des années 90 entrepris des programmes de
libéralisation du secteur financier pour introduire les forces du
marché ; réduire la domination du secteur public sur les avoirs
et les engagements bancaires ; accroître la concurrence ; et relever
l'efficacité. Ces mesures qui ont été le plus souvent
accompagnées par la restructuration et la recapitalisation, ont
amélioré la réglementation dans le but de
réhabiliter les systèmes bancaires en crise.
1.3.3 Effets de la répression
financière
On peut aussi résumer ainsi les effets de la
répression financière : Si l'Etat fixe arbitrairement les
taux d'intérêt réels (via la fixation des taux
d'intérêt nominaux servis et/ou demandés par les banques)
au dessous de leurs valeurs d'équilibre de marché, il
réduit la croissance économique dans la mesure où cela
réduit la quantité de fonds disponibles pour l'investissement via
la baisse des dépôts bancaires et que cela affecte la
quantité de l'investissement via la modification de comportement des
intermédiaires financiers. Comme le souligne Shaw, « les
plafonnements effectifs à la baisse des taux créditeurs
réels intensifient l'aversion pour le risque et la
préférence pour la liquidité des intermédiaires.
CHAPITRE II. REFORME DU
SECTEUR FINANCIER AU RWANDA
Ce chapitre décrit le processus de réforme ayant
eu lieu au Rwanda. La première section est consacrée à la
description du système financier rwandais. Ensuite, nous exposons dans
une deuxième section les politiques monétaires et
financières en vigueur avant les réformes. Enfin, nous exposons
dans une troisième section les politiques monétaires et
financières appliquées depuis la reforme.
2.1 SYSTEME FINANCIER
RWANDAIS
A la reprise de l'activité économique au Rwanda
après la guerre et le génocide de 1994, il est apparu que la
situation de la plupart des établissements financiers, notamment celle
des banques, était gravement compromise. C'est ainsi qu'en 1996, un
audit des trois banques commerciales qui étaient en place avant 1994 et
de la Banque Rwandaise de Développement a été
effectué en vue de procéder à l'évaluation de leur
portefeuille - crédit et de leur situation financière.
Les résultats de ces évaluations ont conduit
à l'établissement de plans de redressement allant jusqu'à
3 ans pour les banques dont la situation présentait des insuffisances de
provisions et de fonds propres.
Pour conforter la position financière des banques
commerciales, sur recommandation de la Banque Nationale du Rwanda, le
Gouvernement a pris la décision de défiscaliser, à partir
de 1996 et pour une période de 3 ans, les provisions constituées
pour les créances douteuses, litigieuses et contentieuses.
Le problème des institutions financières en
difficulté, voire en faillite virtuelle, a fait l'objet d'une vigilance
particulière. A cet égard, la liquidation de la Caisse d'Epargne
du Rwanda a été décidée.
Les institutions financières au Rwanda se repartissent
en trois catégories à savoir les banques créatrices de
monnaie, les institutions financières bancaires et les institutions
financières non bancaires.
2.1.1 Banques
créatrices de monnaie
1. Banque de Kigali (BK) avec 6 agences dans les Chefs-lieux
des préfectures de Butare, Cyangugu, Gisenyi, Gitarama et Ruhengeri
ainsi qu'à Rwamagana dans la Préfecture de Kibungo ;
2. Banque Commerciale du Rwanda (BCR) avec 5 agences dans les
chefs-lieux des préfectures de Butare, Cyangugu, Gisenyi, Ruhengeri et
Byumba.
3. Banque de Commerce, de Développement et d'Industrie
(BCDI) avec 4 agences à Gisenyi, Nyagatare, Kacyiru et Nyarugenge.
4. Banque Continentale Africaine au Rwanda (BACAR) avec 3
agences aux chefs-lieux des préfectures de Kibungo, Kibuye et
Ruhengeri ;
5. Banque à la Confiance d'Or (BANCOR).
2.1.2 Institutions
financières bancaires
- Union des Banques Populaires du Rwanda (UBPR) avec un
réseau de 136 banques locales à travers tout le pays ;
- Banque Rwandaise de Développement (BRD) ;
- Caisse Hypothécaire du Rwanda ;
Il existe différentes coopératives
d'épargne et de crédit, dont les quatre principales oeuvrant dans
la capitale sont : la Coopérative d'Epargne et d'Entraide pour
Salariés (CEPES), l'Union des Caisses des Travailleurs (UCT), la
Coopérative d'Epargne et de Crédit -TSIMBURA (COOPEC-TSIMBURA) et
la Coopérative d'Epargne et de Crédit de Duterimbere
(COOPEDU).
Cette dernière catégorie qui n'était pas
jusqu'ici soumise à la supervision de la Banque Nationale du Rwanda, le
sera à l'avenir en vertu de la nouvelle loi bancaire, selon les
modalités à définir par la Banque Nationale du Rwanda.
2.1.3 Institutions
financières non bancaires
ü Caisse Sociale du Rwanda (CSR) ;
ü Société Nationale d'Assurance du Rwanda
(SONARWA) avec 6 agences a Butare, Rwamagana,Cyangugu, Gisenyi, Gitarama et
Ruhengeri ;
ü Société Rwandaise d'Assurance (SORAS)
avec 4 agences à Gitarama, Butare, Cyangugu et Rwamagana et,
ü Compagnie Générale d'Assurance du Rwanda
(COGEAR).
Ces 4 institutions, une société de
sécurité sociale et trois sociétés d'assurance, ne
seront pas régies par la future nouvelle loi bancaire.
2.2 POLITIQUE MONETAIRE AVANT
LA REFORME FINANCIERE
Lorsque le Rwanda a recouvré sa souveraineté
monétaire, l'environnement économique et social
prédominant n'était pas de nature à favoriser la
réalisation d'une gestion autonome, à l'échelle
micro-économique, du moins dans les secteurs à risques
élevés. C'était le cas, notamment, des activités
à caractère financier dont l'état de fonctionnement est
déterminant pour le reste de l'économie. En effet, si son repli
freine l'expansion souhaitée de l'appareil de production, en quête
des moyens de financement nécessaires à la mise en oeuvre de ses
capacités disponibles et à la consolidation de leur
étendue, tout développement disproportionné de son
activité constitue une source éventuelle de dérapages
susceptibles d'affecter, substantiellement, et, peut-être même,
durablement, les équilibres globaux et mettre, en conséquence, le
pays à très rude épreuve.
Lorsque la Banque Nationale du Rwanda a été mise
en place, au mois de mai 1964, le système financier en activité
était encore à l'état embryonnaire et ne pouvait donc
répondre, convenablement, aux besoins réels exprimés, sur
le plan financier, par une économie en état d'effervescence. Il
était, surtout, incapable de procéder à un partage
sectoriel judicieux d'une épargne très insuffisante, tout en
évitant le recours à une création monétaire ex
nihilo excessive, en l'absence de directives claires et précises
émanant des autorités publiques. Celles-ci constituaient, en
effet, la seule entité capable de cerner l'oeuvre de
développement à entreprendre dans le pays, sur les plans
économique et social, d'apprécier à sa juste valeur
l'enveloppe financière requise, à cet effet, et d'en assurer
l'allocation souhaitée, compte tenu des objectifs recherchés
à l'échelle macro-économique.
Dans ce contexte et en vue de placer, résolument,
l'activité bancaire au service de l'économie, conformément
aux orientations générales du pays, et compte tenu de ses
perspectives de développement, la nouvelle Banque Centrale a
décidé, comme c'était le cas presque partout ailleurs,
dans les pays en développement, d'administrer, carrément, la
fonction bancaire. Le développement de son activité devait
être contenu dans les limites jugées compatibles, globalement,
avec l'évolution escomptée de l'économie, de
manière à éviter tout risque de déviation.
La Banque Centrale était, alors, appelée
à procéder tout d'abord, à ce titre, à une
détermination judicieuse des enveloppes des crédits à
accorder par les banques à leurs clients et à leur
répartition par activité économique, selon une
échelle de priorité fondée, essentiellement, sur les choix
stratégiques opérés par le pays. Elle devait, par
ailleurs, fixer des barèmes appropriés de taux
d'intérêt et de commissions à appliquer, scrupuleusement,
en amont et en aval, par ces mêmes institutions.
La politique monétaire ainsi instaurée est
demeurée, pratiquement, inchangée jusqu'à la fin des
années quatre-vingt. Les modifications qui lui ont été
apportées, tout au long de cette période, s'étaient
limitées, en effet, à en adapter le contenu aux nouvelles
exigences de la réalité et à ajuster, ainsi, la
réglementation bancaire en fonction des nouveaux impératifs issus
des progrès enregistrés, par le pays, sur les plans
économique et social. Ce n'est qu'au début de la décennie
suivante, qu'elle a commencé à prendre une nouvelle orientation,
avec la mise en oeuvre, en novembre 1990, du premier Plan d'Ajustement
Structurel. En imprégnant de libéralisme la stratégie
économique suivie, à l'époque, et en suscitant, ainsi, la
déréglementation des opérations entreprises par les agents
économiques à l'intérieur et à l'extérieur
du pays, cette action s'est traduite, en particulier, par un repli croissant de
l'autorité exercée par l'Institut d'émission sur
l'activité d'intermédiation financière. Cette nouvelle
situation s'est affermie, notablement, à partir de 1995, avec la reprise
de la réforme financière qui a dû être interrompue
lors des évènements tragiques survenus, dans le pays, au cours
des années précédentes.
Deux décennies et demie, environ, étaient donc
marquées, en matière de politique monétaire, par une
suprématie incontestée de la BNR. En fait, celle-ci intervenait,
à ce titre, de deux manières différentes, mais
complémentaires, pour adapter, continuellement, la contribution du
système financier aux exigences évolutives de la
réalité.
2.2.1 Mise en place de la
politique monétaire
Dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, la politique
monétaire menée jusqu'à la fin des années 80
était interventionniste : il s'agissait d'encourager les investisseurs
nationaux et d'orienter les ressources vers les secteurs
considérés comme prioritaires. Ainsi, les taux
d'intérêt débiteurs et créditeurs étaient
arbitrairement fixés à un faible niveau. Selon la théorie
keynésienne inspiratrice de ces politiques, le taux
d'intérêt joue un rôle déterminant sur
l'investissement mais a peu d'influence sur l'épargne. En effet, cette
dernière dépend du niveau de revenu des ménages, et le
taux d'intérêt influence uniquement la composition de
l'épargne. L'accumulation d'une épargne nationale n'était
pas une priorité puisque, dans un premier temps, les capitaux
extérieurs devaient se substituer à elle. Dans ce cadre,
jusqu'à la fin des années 80, les Banques centrales
n'étaient que le relais du gouvernement qui dictait les politiques
monétaires et financières à appliquer.
La politique monétaire est exercée pour appuyer
la politique économique du Gouvernement telle que définie dans un
cadre macro-économique global. Tout en s'adaptant à la
conjoncture économique, elle doit rester suffisamment rigoureuse pour
prévenir tout dérapage dans l'expansion de la masse
monétaire, avec ses conséquences sur l'inflation et l'effet de
celle-ci sur l'économie.
Pour mener à bien cette mission, les instruments
utilisés par la Banque Nationale du Rwanda ont évolué au
fil du temps selon les orientations de la politique économique du
Gouvernement. Ainsi, avant l'année 1990, la Banque Nationale du Rwanda a
mené une politique monétaire basée sur le contrôle
direct du crédit. L'entrée en vigueur du premier programme
d'ajustement structurel en novembre 1990 a amorcé l'introduction
progressive des instruments indirects de politique monétaire.
2.2.2 Instruments de la
politique monétaire avant la reforme financière
Les instruments utilisés au cours des années ont
été les suivants :
2.2.2.1 Plafonnement des
crédits
Le plafonnement des crédits a été un
instrument très utilisé jusqu'en 1992. L'objectif était
d'orienter le crédit vers les secteurs jugés prioritaires tout en
contenant l'expansion excessive des autres dans certaines limites.
La BNR déterminait alors le volume du crédit
maximum par secteur d'activité et par banque. Ainsi, certains secteurs
se voyaient octroyer plus de crédits que d'autres, tandis que certains
autres pouvaient être financés sans aucune restriction. Sur
constat de l'inefficacité d'une telle allocation des ressources, la BNR
a pris la décision de supprimer le plafonnement du crédit au mois
d'avril 199218(*).
2.2.2.2 Taux
d'intérêt
Jusqu'en 1987, les taux d'intérêt étaient
fixés par la Banque Nationale du Rwanda. Les modifications du
barème ne sont intervenues que trois fois, en 1967, en novembre 1979 et
en juin 1987. Après cette dernière date, les taux
d'intérêt sont restés fixes pour un certain nombre de
secteurs, dont l'agriculture, l'exportation et la construction. Tandis que pour
d'autres, la liberté de négociation entre la banque et son client
a été reconnue à l'intérieur d'une fourchette de
taux d'intérêt débiteurs maxima et de taux
créditeurs minima.19(*)
Tableau 1 : Evolution des
taux avant la réforme financière
Année
|
Taux d'intérêt (fin de
période)
|
refinancement
|
débiteur
|
Créditeur
|
1980
|
9.00
|
13.50
|
7.25
|
1981
|
9.00
|
13.50
|
7.25
|
1982
|
9.00
|
13.50
|
7.25
|
1983
|
9.00
|
13.50
|
7.25
|
1984
|
9.00
|
14.00
|
7.25
|
1985
|
9.00
|
14.00
|
7.25
|
1986
|
9.00
|
14.00
|
7.25
|
1987
|
9.00
|
12.00
|
5.00
|
1988
|
9.00
|
12.00
|
5.00
|
1989
|
9.00
|
12.00
|
5.00
|
1990
|
12.33
|
16.67
|
10.00
|
1991
|
14.00
|
19.00
|
12.00
|
1992
|
11.00
|
15.00
|
9.00
|
Source : BNR, Statistiques, Département des
Marchés Monétaire et Financier, Rapports annuels 1990, 1992
Dès le mois de juin 1992, les taux créditeurs
minima à un an, les taux débiteurs maxima et les taux de
refinancement ont été réduits, revenant respectivement de
12 à 9%, de 19 à 15% et de 14 à 11%. Pour la même
année.
Au mois de mars 1992, les taux d'intérêt
débiteurs ont été libéralisés et sont depuis
lors déterminés par le marché. S'agissant des taux
créditeurs, un taux minimum de 10% a été fixé pour
les dépôts à terme d'un mois, les dépôts
à plus d'un mois devant bénéficier de taux plus
élevés librement négociés. Depuis le mois de mai
1996, les taux d'intérêt créditeurs ont été
également libéralisés.
2.2.2.3 Taux de
refinancement
Le refinancement en tant qu'instrument de politique
monétaire a été fréquemment utilisé par la
BNR avec des révisions régulières du niveau des taux
appliqués. Avant novembre 1990, cet instrument a été
même utilisé comme moyen de sélection et d'orientation des
crédits vers certains secteurs d'activité.
Pour les secteurs ou activités jugés
prioritaires, le taux de refinancement était de 3 point de pourcentage
en dessous du taux débiteur appliqué par les institutions
financières, lorsque ce dernier taux était inférieur
à 8%. Le taux de refinancement était de 2 points de pourcentage
l'an au-dessous du taux débiteur lorsque celui-ci était
supérieur à 8%. Les effets éligibles représentatifs
d'autres crédits bénéficiaient d'un taux de 1 point de
pourcentage au-dessous du taux débiteur applique par les institutions
financières. Le taux des avances garanties était fixé
à 12% l'an. Jusqu'en 1991, les banques recouraient assez
fréquemment aux avances de la BNR20(*).
Le graphique 1 suivant donne les détails concernant
l'évolution du taux de refinancement entre 1980 et 2007.
Graphique 1 : Evolution du
taux de refinancement
![](LA-liberalisation-financiere-developpement-intermediation-financiere-rwanda-1995-20071.png)
Source : Elaboré par nous même à
partir des données du tableau 1, Kigali, 2008.
Dès le mois de novembre 1990, le taux de refinancement
a été fixé à 14% pour tout crédit dont
l'effet était éligible. Au mois de septembre 1992, ce taux a
été revu à la baisse et fixé à 11%.
En mai 1995, ce taux a été fixé à
14%, puis porte à 16% au mois de juillet. Ce niveau restera
inchangé jusqu'à fin décembre 1996, date a laquelle la BNR
a décidé de fixer le taux de refinancement chaque semaine en
fonction du taux moyen du marché interbancaire, de la situation des
réserves des banques et des objectifs de la politique
monétaire.
Depuis le 12 septembre 1997, date de mise en place du
marché monétaire, les banques peuvent recourir au refinancement
de la BNR sous forme de pension. Le taux de la pension est fixé en
fonction du taux du marché monétaire majoré de quelques
points de pourcentage arrêtés par la Banque21(*).
2.2.2.4
Rémunération de l'épargne
En raison de la faiblesse des taux d'intérêt
créditeurs, dans un contexte de forte inflation, la
rémunération de l'épargne en termes nets était
négative en Afrique, comme dans les autres pays d'Afrique subsaharienne.
Ce phénomène était cependant moins marqué au Rwanda
car les niveaux d'inflation y étant faibles.
2.2.1.5 Allocation
sectorielle des crédits
Afin d'encourager les investissements dans les secteurs
prioritaires, les taux d'intérêt étaient fixés
administrativement à un niveau faible, et différenciés en
fonction du secteur à financer. Cette différenciation
était complétée par des plafonds de crédits. Au
Rwanda, le principal instrument de la BNR était le réescompte
avec un plafond déterminé par banque et par entreprise. Ce
mécanisme du réescompte s'est en fait transformé en un
recours systématique au refinancement de la Banque centrale.
2.2.3 Prédominance
des banques publiques
Après les indépendances, les gouvernements ont
mis en place des banques de développement, souvent
spécialisées dans le financement d'un secteur (principalement
l'agriculture) et, dans la plupart des cas, ils ont pris une participation dans
le capital des banques privées déjà existantes.
Au Rwanda, jusqu'en 1995, le gouvernement avait des
participations dans toutes les banques et était l'actionnaire
majoritaire (la BCR créée en 1963, la BK créée en
1966, la BACAR créée en 1983, UBPR créée en 1975,
la CHR créée en 1975 et BRD en 1967).
Les banques entièrement privées n'ont apparu
qu'à partir des 1995. Il s'agit de la BCDI créée en 1995,
la BANCOR et la COGEBANQUE en 1999.
2.2.4 Régulation
prudentielle
Avant les réformes financières, l'accumulation
des risques pris par les banques au Rwanda semble davantage liée au
non-respect de la réglementation prudentielle qu'à un
défaut de la loi elle-même. De plus, les autorités
pouvaient contrôler la qualité des crédits par le
mécanisme de l'autorisation préalable pour tout client sur lequel
les engagements de la banque étaient supérieurs à certain
montant. Cependant, comme la surveillance et la sanction des banques
dépendaient du ministère des Finances, et que ce dernier avait
des intérêts dans la plupart des banques, la réglementation
prudentielle était peu appliquée.
Les banques devaient détenir au moins un certain
pourcentage de leurs dépôts sous forme de réserves. En
revanche, les règles sur les créances non performantes
étaient peu claires, et les pénalités encourues par les
banques prenant trop de risques peu dissuasives.
Ce manque de régulation prudentielle a
entraîné des dysfonctionnements dans toutes les banques, aussi
bien publiques que privées. L'absence de limitation quant aux
engagements des institutions financières envers leurs propres
salariés a notamment conduit une des banques de la place à
accorder une grande partie de son portefeuille à ses dirigeants et
à ses employés.
En définitif, les banques ont accumulé des
risques en raison d'une carence de la loi en matière prudentielle (avant
et après le génocide) et du non-respect des règles
existantes.
La Banque centrale accordait plus d'importance au suivi des
quotas de crédit au sein de chaque banque qu'à la surveillance
des ratios prudentiels.
2.2.5 Faible profondeur
financière
Le rapport « M2/PIB » montre que la masse
monétaire était faible avant la mise en place des réformes
économiques. Le tableau suivant donne les détails sur le rapport
de la masse monétaire annuelle au PIB entre 1980 et 1992.
Tableau 2: Rapport
M2/PIB en pourcentage
Années
|
PIB en Frw courants en milliards de FRW
|
M2 en 109 de Frw
|
M2 / PIB
|
1980
|
107.9
|
14.1
|
13.08%
|
1981
|
122.6
|
15.9
|
13.00%
|
1982
|
131.0
|
16.2
|
12.33%
|
1983
|
142.2
|
18.1
|
12.69%
|
1984
|
159.0
|
19.9
|
12.50%
|
1985
|
173.7
|
23.3
|
13.42%
|
1986
|
170.3
|
26.5
|
15.55%
|
1987
|
171.4
|
29.2
|
17.04%
|
1988
|
175.6
|
31.4
|
17.86%
|
1989
|
190.2
|
30.1
|
15.80%
|
1990
|
212.7
|
31.9
|
15.00%
|
1991
|
236.7
|
33.7
|
14.25%
|
1992
|
267.6
|
37.9
|
14.16%
|
Source : BNR, Département des statistiques, bulletins
annuels 1988, 1992
D'après ce tableau, la masse monétaire en
circulation pendant cette période était relativement faible
compte tenu du niveau du PIB. Ceci traduit une faible monétisation de
l'économie nationale.
Le graphique suivant présente l'évolution des
deux variables dans le temps.
Graphique 2 : Evolution de la
masse monétaire et du PIB avant la réforme
![](LA-liberalisation-financiere-developpement-intermediation-financiere-rwanda-1995-20072.png)
Source : Elaboré par nous même à
partir du tableau précédent, Kigali, 2008
Il apparaît que le PIB évolue plus rapidement que
la masse monétaire au Rwanda entre 1980 et 1992. Cette situation
s'explique par la main-mise de la banque centrale sur la circulation
financière.
2.2.7 Sous-capitalisation des
banques
En raison de la législation peu contraignante et de son
non-respect, la plupart des banques d'Afrique subsaharienne étaient
sous-capitalisées. A partir du ratio international Cooke (mis en place
en 1988 par le Comité de Bâle). Ce ratio, défini par le
rapport « fonds propres/risques » est fixé à 8 pour
cent pour les banques des pays de l'OCDE. Pour les pays en
développement, dans un premier temps, des normes moins strictes ont
été définies : ce ratio doit se situer entre 4 et 6 pour
cent, mais la pondération des risques est différente.
Cependant, l'évaluation menée par le FSDP
(Financial Sector Development Program) en 2005 souligne que les banques au
Rwanda sont très largement sous-capitalisées, notamment car les
montants de capital minimum requis étaient faibles. A cette
période, le capital minimum était fixé à 1.5
milliards de francs rwandais.
2.2.8 Accumulation des actifs
non performants
Selon la Banque mondiale (1989), dans les pays en
développement, les actifs non performants représentent au moins
20 pour cent des créances totales. En Afrique subsaharienne, les banques
ont accumulé des créances douteuses pour les raisons suivantes
:
- elles ont privilégié le secteur plutôt
que la rentabilité dans le choix des projets ;
- elles étaient refinancées de manière
quasi-systématique par la Banque centrale en cas de besoin et n'ont pas
cherché à minimiser les risques ;
- les dirigeants des banques étaient liés
à leurs propriétaires ; de plus, ils subissaient des pressions
politiques ;
- la Banque centrale était incapable de jouer son
rôle de superviseur.
Au Rwanda, outre le manque de sélectivité des
projets, l'accumulation des créances non performantes s'explique par les
raisons politiques subies par les dirigeants des banques avant 1994 et les
conséquences du génocide après la guerre. Par exemple, le
taux de créances non performantes était le plus
élevé en Afrique (avec plus de 50 % de créances non
performantes). Dans ce contexte de guerre civile, les crédits
étaient parfois considérés comme une réparation des
dommages subis ou comme des soutiens politiques, certains politiciens ayant
même avancé que les créances aux banques publiques ne
devaient pas être remboursées. Il faut noter que l'importance de
ces créances non performantes peut être expliquée
particulièrement par les conséquences du génocide de
1994.
2.2.9 Manque de
transparence
L'importance du poste « Autres actifs » dans les
bilans bancaires montre le manque de transparence au sein des documents
comptables produits par les banques. Au début des années 90, le
poste « Autres actifs » représentait environ 20% du total des
bilans. L'application d'un nouveau plan comptable bancaire à partir de
1996 a entraîné une modification du mode de calcul des «
Autres actifs » ; ce poste correspond actuellement au hors-bilan et
la proportion de ce poste dans l'actif du bilan est à la baisse.
Le tableau suivant donne les informations en rapport avec
l'évolution des autres actifs au Rwanda entre 1990 et 1995.
Tableau 3 : Part du poste
« Autres Actifs » dans le total du bilan
Année
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
Autres Actifs
|
7,321.9
|
7,334.0
|
8,694.5
|
7,654.6
|
6,343.4
|
9,741.4
|
Total Actif
|
35,013.4
|
37,492.4
|
41,516.0
|
40,714.9
|
31,547.5
|
67,264.1
|
%
|
20.9
|
19.6
|
20.6
|
18.8
|
20.1
|
14.5
|
SOURCE : Rapport annuel BNR, Kigali 1996, p.157
D'après ce tableau, les autres actifs
représentent un pourcentage oscillant entre 14 et 21% de l'actif total.
Ce rapport avait tendance à baisser avant la mise en marche même
des reformes financières. Donc, le fait que la part du poste autres
actifs soit élevée, cela explique le manque de transparence des
banques qui dissimilaient certaines de leurs activités dans les autres
actifs.
2.2.10 Services financiers de
mauvaise qualité
Non seulement les banques ont accumulé les actifs non
performants, mais elles ont fourni des services financiers de mauvaise
qualité. Le système de paiement était jugé
très inefficient ou les agents économiques sont contraints
à effectuer la plupart de leurs transactions avec de la monnaie
fiduciaire.
Enfin, au Rwanda, au moment de la mise en place des
réformes, la profondeur financière est relativement faible, les
banques ont accumulé beaucoup de créances douteuses, les
systèmes bancaires sont inefficaces et nombre de banques sont même
au bord de la faillite.
2.3 REFORME DU SECTEUR
FINANCIER AU RWANDA
Les réformes financières se sont
déroulées dans le cadre des programmes d'ajustement structurel.
Au Rwanda, elles ont conjugué une redéfinition de la politique
monétaire, la mise en place d'un cadre prudentiel et une restructuration
du système bancaire. Le Rwanda a changé de stratégie
économique, avec la mise en oeuvre, en novembre 1990, de son premier
Plan d'Ajustement Structurel.
Dans cette partie nous parlons de la réforme du cadre
légal et réglementaire de la supervision de la banque nationale,
de la relation entre les banques et les autres institutions financières
ainsi que de la libéralisation financière.
2.3.1 Reforme du cadre
légal et réglementaire
Afin de s'adapter à l'évolution rapide du
secteur financier à travers le monde et conscience de la
nécessité et de l'urgence d'asseoir le système bancaire et
financier sur des bases solides, la Banque Nationale du Rwanda a
préparé et soumis aux autorités une nouvelle loi bancaire
qui vient d'être votée par le Parlement.
Une fois promulguée, cette loi permettra de mieux
définir le cadre légal et réglementaire, tout en
élargissant la couverture des interventions de la BNR. La
responsabilisation des commissaires aux comptes et des auditeurs externes dans
le processus de supervision a été prévue par la nouvelle
loi22(*).
Cette loi étend le pouvoir de supervision sur place et
sur pièces de la Banque Nationale du Rwanda aux filiales des banques et
établissements financiers, quels que soient la nature de leur
activité et le lieu de leur implantation au Rwanda ou à
l'étranger. Cette extension du pouvoir de supervision de la Banque
introduit une nouvelle notion de supervision sur une base consolidée
pour s'assurer de la solidité de la situation financière de
l'ensemble du groupe et des implications de celle-ci sur la situation et le
devenir de la banque ou établissement financier concerné.
2.3.2 Activité de
supervision
La crise de 1994 a beaucoup affecté le système
bancaire rwandais23(*). Au
sortir de cette crise, la BNR s'est attelée au redressement et á
la consolidation du système.
Sans attendre la reforme du cadre légal, la BNR a mis
en vigueur un certain nombre d'instructions dans le domaine du contrôle
et de la supervision bancaire, dont celle relative au suivi des engagements et
a la couverture des risques qui est entrée en vigueur le 31
décembre 1996.
Pour limiter le risque de change aux fonds propres des banques
et en vue d'éviter toute spéculation excessive contre la monnaie
nationale, la Banque Nationale du Rwanda a mis en place l'Instruction 03/95 du
31 mars 1995 relative aux positions nettes de change. Cette Instruction limite
la position nette de change a 20% du capital et des réserves de la
banque, l'excèdent au-dessus de cette norme et le déficit en
dessous devant être régularisés par des opérations
de vente ou d'achat sur le marché.
Le nouveau système de supervision ainsi que le nouveau
cadre légal qui est en train d'être mis graduellement en place,
sont basés sur les standards internationaux tels que la diversification
des risques, l'adéquation du capital et la classification des actifs.
L'objectif visé est de protéger les
dépôts des épargnants auprès des banques, de rendre
celles-ci aptes à répondre aux besoins de financement de
l'économie et d'assurer la bonne réputation et la
crédibilité du système financier national à
l'étranger, tout en veillant au maintien d'une concurrence saine et
loyale entre les banques.
La supervision des banques s'opère notamment au moyen
du contrôle sur pièces et du contrôle sur place.
Le contrôle sur pièces exige de la part des
banques la communication régulière des données. Celles-ci
doivent faire ressortir le niveau des fonds propres, la concentration du
crédit, la qualité du portefeuille, la position de change et le
détail de l'Actif et du Passif. Les analyses qui en découlent
permettent de détecter les signes avant-coureurs des problèmes
potentiels des banques.
Cependant, le contrôle sur pièces a des limites
puisqu'il n'a pas la certitude de l'exhaustivité et de la
sincérité de l'information transmise. Le contrôle sur place
vient suppléer à cette lacune. Celui-ci est indispensable pour
une bonne surveillance afin de se faire une idée précise de la
qualité de gestion de la banque.
Le suivi régulier des banques par des contrôles
sur pièces ou par des inspections sur place a permis d'améliorer
les opérations de certaines d'entre elles. Lors de ces contrôles,
un accent particulier est mis sur l'étude des dossiers de crédit,
le provisionnement des créances en souffrance et la position de change
des banques. Depuis 1995, il a été effectué 10 inspections
sur place et 2 audits externes dont le dernier portant sur les 5 banques
commerciales pour les exercices 1996 et 1997 est en phase de finalisation.
2.3.3 Relations avec les
banques et autres institutions financières
La Banque Nationale du Rwanda approvisionne les institutions
financières en numéraire, assure la compensation de leurs
opérations réciproques, et tient leurs comptes dans ses
livres24(*). Les
institutions financières tirent l'essentiel de leurs ressources de la
collecte des dépôts de leur clientèle ; mais elles ont
parfois recours à la BNR pour refinancer certaines de leurs
opérations. Cette pratique longtemps limite au financement des campagnes
café s'est améliorée avec la création du
marché monétaire en septembre 1997.
La Banque Nationale du Rwanda veille, en concertation avec le
Ministère de la Justice, à ce que les tireurs de chèques
sans provision et d'autres impayées déclarés par les
institutions financières soient réprimés, afin de
faciliter l'usage du chèque et autres moyens de paiement, en
renforçant la sécurité de ces derniers. La Banque
Nationale prononce des interdictions d'utilisation de chèques et diffuse
la liste des mauvais payeurs à tous les établissements
bancaires.
La Banque Nationale du Rwanda, sur base des données lui
transmises par les institutions financières, fait mensuellement la
centralisation des risques qu'elle diffuse auprès des
établissements de crédit. Les résultats de cette
centralisation leur permettent de connaître l'endettement global de leur
clientèle et fournissent à la Banque Nationale de
précieuses informations sur la distribution du crédit par secteur
d'activité et par terme.
2.3.4 Libéralisation
financière
Dans le cadre de la nouvelle politique monétaire, les
taux d'intérêt ont été libéralisés,
des réserves obligatoires ont été instituées, et un
marché monétaire mis en place. L'objectif de ces réformes
est de gérer de manière indirecte les taux d'intérêt
et la liquidité bancaire.
2.3.4.1.
Libéralisation des taux d'intérêt et suppression de
l'allocation sectorielle des crédits
Les taux d'intérêt (taux débiteurs et taux
sur les dépôts à terme) ont été
libéralisés au début des réformes
financières en 1991. La libéralisation des taux sur les
dépôts d'épargne et la suppression des coefficients
sectoriels de crédit ont suivi en 1997. Cependant, cette
libéralisation a eu peu de répercussions sur le niveau des taux
créditeurs.
Le graphique de la page suivante montre l'évolution des
taux d'intérêts pendant la période de libéralisation
financière.
Graphique 3 : Taux
d'intérêts minimums (en pourcentage)
![](LA-liberalisation-financiere-developpement-intermediation-financiere-rwanda-1995-20073.png)
Source : Elaboré par nous même à
partir des rapports annuels de la BNR 2002 et 2007
Lorsque nous analysons ce graphique, nous nous rendons compte
que pendant la réforme, les taux d'intérêts ont eu tendance
à diminuer. Cette situation s'explique par le fait que la
libéralisation a entraîné une concurrence accrue entre les
banques, les obligeant ainsi à revoir leurs taux à la baisse.
2.3.4.2 Mise en place de
réserves obligatoires
Cet instrument a été introduit en août
1990 pour remplacer à terme l'encadrement et le plafonnement du
crédit. Il agit en effet sur la capacité d'octroi de
crédit des banques par la réduction de leurs liquidités
disponibles.
La fixation du taux de la réserve obligatoire
(pourcentage des dépôts) a été
régulièrement revue selon l'évolution de la situation. De
5% de tous les dépôts en août 1990, il est passé
à 1% en décembre 1991. Au mois de mars 1992, il a
été revu à la hausse, à 5% des dépôts
à vue, tandis qu'il restait à 1% pour les autres
dépôts. En avril 1994, il est passe à 7% des
dépôts à vue et à 5% des autres
dépôts25(*).
La BNR a mis en application un système de
réserves obligatoires à partir d'octobre 1990. La constitution de
réserves obligatoires était prévue depuis les
années 80 mais elle n'avait pas été appliquée.
Les réformes se sont en effet déroulées
dans un contexte de lutte contre l'inflation et de stérilisation des
liquidités excédentaires. Depuis 1996, afin d'absorber la
surliquidité des banques, le taux des réserves obligatoires a
été augmenté : les réserves primaires ont
été fixées à 10 pour cent des dépôts
et les réserves secondaires à 52 pour cent. En 1999, l'assiette
de calcul a été élargie (les dépôts en
devises sont désormais pris en compte), ce qui a été
accompagné d'un abaissement des taux de réserves primaires et
secondaires qui sont passés respectivement à 8 et 35 pour
cent.
2.3.4.3 Émission de
bons du Trésor et marché monétaire
Alors qu'auparavant, les dispositifs de refinancement des
banques et de placement de leurs liquidités reposaient essentiellement
sur la Banque centrale, la BNR a mis en place une politique d'open market
depuis octobre 1992. Le marché monétaire comporte deux
guichets complémentaires : un marché interbancaire et un guichet
des appels d'offre hebdomadaires de la BNR. Il convient d'ajouter des
instruments annexes de réglage de la liquidité : prises en
pensions, reprises exceptionnelles de liquidité et prêts consentis
au taux d'escompte. Un marché aux enchères des bons du
Trésor a été créé en 1992 mais son
activité est restée marginale. Le marché monétaire
interbancaire était encore embryonnaire en 1997. Depuis, le gouvernement
a réduit son déficit et limité ses emprunts26(*).
2.3.5 Adoption de nouvelles
lois bancaires
Parallèlement aux réformes monétaires, de
nouvelles lois bancaires ont été adoptées en 1999. Une
régulation prudentielle a été mise en place et le
dispositif de surveillance des banques a été
renforcé27(*).
2.3.5.1 Dispositif de
régulation prudentielle
L'objectif de la régulation prudentielle est de limiter
les risques pris par les banques pour qu'elles restent liquides et solvables.
Une telle loi est indispensable en raison du risque systémique
(extension de la faillite d'une banque aux autres banques et à tous les
acteurs économiques imbriqués dans des relations de
créanciers et débiteurs). En effet, le coût social de la
faillite d'un système bancaire est supérieur à la somme
des coûts individuels de la faillite de chaque banque. On
considère qu'une banque est liquide si elle peut restituer à la
première demande les dépôts à vue et à
très court terme de sa clientèle. Une banque est solvable si elle
peut faire face en toutes circonstances à ses engagements avec ses
ressources propres. Afin de limiter les risques, les différentes lois
bancaires ont par exemple limité le montant des engagements envers un
seul client ou envers les dirigeants et les employés des
établissements bancaires. Par ailleurs, un montant minimum de capital
social a été imposé28(*).
Au Rwanda, un dispositif prudentiel a été
appliqué à partir 1999.le ratio de couverture des risques,
mesuré par le rapport « fonds propres/risques », doit
être au minimum égal à 4 pour cent jusqu'à la fin de
l'année 2001. A cette date, il devra être équivalent aux
règles internationales, c'est-à-dire au ratio Cooke défini
par le Comité de Bâle et fixé à 8 pour service de la
Banque centrale chargé du contrôle de l'activité bancaire a
été renforcé. La restructuration de la Banque centrale est
l'un des points fondamentaux des réformes. Le statut de la banque
adopté en 1997, la rend indépendante du ministère
des Finances. Deux départements de supervision de la BNR
désormais existent: un service charge de la supervision des banques et
un autre des institutions financières non bancaires. Par ailleurs, la
loi bancaire de 2007 fixe le capital social minimum des banques à 5
milliards de Frws. Contrairement à la loi bancaire de 1994, la nouvelle
loi bancaire définit de manière claire le système de
classification des créances douteuses29(*).
La nouvelle loi bancaire a également renforcé la
capacité de supervision de la Banque centrale.
2.3.5.2 Restructuration des
banques
Face à l'état de dégradation des
systèmes bancaires, des restructurations ont eu lieu. Elles ont
consisté en la transformation des arriérés de paiement de
l'État en titres, en une recapitalisation des banques, en un apurement
des créances douteuses et en une réduction des coûts de
fonctionnement30(*).
2.3.5.3 Apurement des
arriérés de l'État
La transformation des arriérés de paiement de
l'État en titres a favorisé le financement du déficit
budgétaire sans création monétaire, et elle a
également permis de résorber la surliquidité
bancaire31(*).
2.3.5.4 Recouvrement des
créances douteuses
Afin de procéder à un apurement des
créances, un effort particulier avait été fourni dans le
recouvrement de créances douteuses et les créances
irrécouvrables avaient été provisionnées en
totalité32(*).
2.3.5.5 Restructurations
bancaires
Dans le cadre des restructurations, les banques en
difficulté ont été recapitalisées et ont
débouché à la privatisation afin de ne pas altérer
la confiance des déposants dans le système bancaire. La
stratégie a consisté à maintenir en activité la
plupart des banques. Le plan de restructuration a concerné quatre
banques (BCR, BK, BACAR devenu FINA Bank et UBPR devenu BPR) et La Banque
Rwandaise de Développement, ancien établissement public, a
été restructurée et transformée en
société anonyme (BRD-SA). Les banques privées ont
été aussi rachetées par les banques
internationales33(*).
2.3.6 Réforme des
systèmes et des moyens de paiement
Parallèlement aux restructurations bancaires, des
réformes concernant l'amélioration des systèmes et moyens
de paiement ont été entreprises. Un projet de modernisation des
systèmes et moyens de paiement a été lancé en 2002
afin que le pays s'aligne sur les pratiques internationales en diminuant les
risques et en augmentant la vitesse de compensation. Dans ce cadre, un projet
des lois sur le système de paiement et celui du cadre stratégique
sont en cours d'élaboration. Un Conseil National de Paiement a
été établi et est opérationnel. La SIMTEL, une
société opérant le réseau (SWITCH) des cartes
bancaires entre les banques a été créée.
2.3.7 Conditions requises
pour la réussite de la libéralisation financière u Rwanda
Plusieurs auteurs supposent l'existence d'un ensemble de
conditions pour que la libéralisation financière puisse atteindre
les objectifs qui lui sont assignés. Mc Kinnon a avancé deux
conditions essentielles pour la réussite de la libéralisation
financière à savoir:
-Un contrôle plus strict des finances publiques :
la libéralisation suppose la suppression de toute sorte d'interventions
et de distorsions sur le système bancaire qui est asservi au financement
du déficit budgétaire et leur remplacement par d'autres sources
de financement.
-Une politique monétaire plus rigoureuse : la
libéralisation financière suppose un contrôle plus
rigoureux du crédit bancaire.
M. Fry (1997) a préconisé aussi cinq conditions
pour le succès de la libéralisation financière34(*) :
- Une régulation prudentielle et une supervision du
système bancaire.
- Un degré raisonnable de stabilité des prix.
- Une discipline fiscale qui assure l'assouplissement de la
dette publique et permet d'atténuer les pressions inflationnistes dues
au financement du déficit budgétaire.
- Un système fiscal qui n'impose pas de mesures
discriminatoires implicites ou explicites sur l'activité des
intermédiaires financiers.
- Un comportement de maximisation du profit et une concurrence
loyale entre institutions financières.
Deux autres principes ont été
développés à la réponse relative à l'ordre
de la mise en oeuvre des réformes. Doit-on commencer à
libéraliser le secteur financier avant la libéralisation du
secteur réel ou le contraire ? Doit-on les libéraliser
simultanément ?
La réponse à de telles questions n'a pas
été laissée au hasard et une convention de sagesse a
été préconisée par Mc Kinnon (1991) et Edwards
(1987) et se résume en deux grands principes:
1. Le premier principe consiste à libéraliser
les mouvements de capitaux une fois le marché réformé et
les taux d'intérêt élevés. Ceci suppose au
préalable que le déficit budgétaire ait été
maîtrisé.
2. Le deuxième principe consiste à une
libéralisation des échanges commerciaux par la réduction
des droits de douanes et la suppression des quotas qui suppose une
dépréciation du taux de change en vue de promouvoir les
exportations et comprimer les importations.
La coordination de la libéralisation, interne et
externe, est donc un point essentiel dans la réussite de ce processus
des réformes et la transition vers une économie régie par
les mécanismes du marché.
CONCLUSION
PARTIELLE
Ce chapitre avait pour but d'analyser le processus de
libéralisation financière au Rwanda. pour mener à bien
cette analyse, nous avons dans un premier temps parlé du système
financier rwandais, qui est composé des banques créatrices de
monnaie, des institutions financière bancaires et des institutions
financières non bancaires.
Avant la réforme financière, les instruments de
la politique monétaire usuels étaient le plafonnement des
crédits, le contrôle des taux d'intérêts, le taux de
refinancement et l'allocation sectorielle des crédits.
Pour la mise en place des réformes financières,
il a été nécessaire de reformer avant tout le cadre
légal et réglementaire ce qui a profondément
affecté la relation entre la banque nationale et les autres banques
ainsi les activités de supervision bancaires. En effet, la
libéralisation financière a conduit à celle des taux
d'intérêts et la suppression de l'allocation sectorielle des
crédits. Egalement, la libéralisation financière est
à la base de l'introduction de nouveaux instruments de la politique
monétaire tels que les réserves obligatoires et les bons du
trésor. Ceci nous a amené confirmer notre première
hypothèse selon laquelle la libéralisation financière
passe inévitablement de la finance dirigée vers la finance
libéralisée.
CHAPITRE III. INCIDENCE DE
LA LIBERALISATION FINANCIERE SUR LE DEVELOPPEMENT DU SYSTEME BANCAIRE AU
RWANDA
Dans ce chapitre, nous analysons les conséquences qu'a
eu la libéralisation financière sur l'activité du
système bancaire au Rwanda. Pour cela, nous avons parlé des
effets de la libéralisation financière sur
l'intermédiation bancaire dans une première section, dans une
deuxième section, nous avons exposé l'activité bancaire
à l'époque des changements et ensuite nous avons formulé
une conclusion partielle établissant nos constatations en rapport avec
l'incidence de la libéralisation financière sur le
développement du système bancaire.
3.1 EFFETS DE LA
LIBERALISATION FINANCIERE SUR L'INTERMEDIATION BANCAIRE
Dans cette partie nous exposons les effets de la
libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire au
Rwanda. Cela s'explique par la diversification des modalités de
financement et la baisse des taux d'intérêts et la diversification
de l'activité bancaire qui a entraîné la
marchéisation des conditions bancaires et le développement des
activités hors bilan.
3.1.1 Diversification des
modalités de financement et la baisse des taux
La transformation et le développement rapide des
marchés de capitaux au cours des années quatre-vingt ont eu un
impact important sur les structures de l'activité traditionnelle des
établissements de crédits. Les effets ont été
particulièrement sensibles sur l'activité d'intermédiation
classique pour donner lieu aux phénomènes de
désintermédiation et à la " marchéisation " des
conditions de financement bancaire.
L'ère de la finance directe et des nouvelles
technologies n'a donc pas tant engendré de
désintermédiation, mais qu'un nouveau partage des rôles
dans la sphère financière. En effet, l'intensification de la
concurrence et le développement du rôle des marchés ont
conduit à une diversification des modalités de financements de
l'économie.
Avec la création de nouveaux marchés de
financement (par exemple : la création des titres de créances
négociables, la création d'un marché de financement
à court terme...), les emprunteurs et principalement les entreprises ne
dépendent plus uniquement des banques pour obtenir des fonds ou pour
gérer leurs risques de taux d'intérêt ou de change. Les
banques ont vu également s'échapper les grandes entreprises avec
le développement des financements directs, non bancaires (actions et
billets de trésoreries) ainsi qu'avec la création de banques de
groupe
Tableau 4 : Evolution des
taux d'intérêt pendant la reforme
Période
|
Taux d'intérêt
créditeur
|
Taux d'intérêt débiteur
|
Taux sur le marché interbancaire
|
Taux du marché monétaire
|
Taux de refinancement
|
Taux moyen pondéré des bons du
Trésor
|
A la ponction
|
A l'injection
|
1995
|
12,12
|
17,95
|
-
|
-
|
-
|
16,00
|
-
|
1996
|
11,26
|
18,44
|
-
|
-
|
-
|
16,00
|
-
|
1997
|
9,97
|
16,63
|
8.00
|
-
|
-
|
10,35
|
-
|
1998
|
8,68
|
17,13
|
8,00
|
6.81
|
7,38
|
11,38
|
9,81
|
1999
|
9,12
|
16,84
|
8,90
|
-
|
-
|
11,19
|
9,81
|
2000
|
10,11
|
16,99
|
8,69
|
-
|
-
|
11,69
|
-
|
2001
|
10,18
|
17,29
|
11,14
|
9,50
|
-
|
13,00
|
9,25
|
2002
|
9,02
|
16,32
|
9,91
|
10,50
|
-
|
13,00
|
10,49
|
2003
|
9,43
|
16,45
|
10,38
|
11,63
|
-
|
14,50
|
12,68
|
2004
|
9,39
|
16,48
|
11,25
|
10,64
|
-
|
14,50
|
12,26
|
2005
|
8,01
|
16,08
|
9,84
|
9,00
|
-
|
12,50
|
10,24
|
2006
|
8,29
|
16,07
|
7,43
|
7,39
|
-
|
12,50
|
8,08
|
2007
|
6,77
|
nd
|
6,00
|
5,28
|
-
|
12,50
|
5,99
|
Source: BNR, Département de Supervision
Bancaire, Rapports annuels 2002 et 2007
En faisant une brève analyse de ce tableau, nous nous
rendons compte que le taux d'intérêt créditeur a
évolué à la baisse passant de 12.12% en 1995 à
6.77% en 2007. Le taux d'intérêt débiteur quant à
lui, a varié autour de 16% pendant plusieurs années de notre
période d'étude mais avec une tendance à diminuer, bien
que le taux de refinancement ne suivait pas le même rythme.
Dans ces conditions, les banques ont dû s'adapter
à ces variations brutales des besoins économiques. Elles ont
dû adapter leur offre aux nouveaux besoins de leur clientèle,
notamment en proposant de nouveaux produits. Mais, cette concurrence accrue
entre banques d'une part et entre banques et marchés financiers d'autre
part, a conduit à une baisse des taux débiteurs pratiqués
ainsi qu'à une baisse des prix des services bancaires. D'où une
certaine amélioration de la situation financière de la
clientèle des banques.
Egalement, la libéralisation financière en
vigueur au Rwanda depuis les années 1995 a entrainé des
changements importants dans la collecte des dépôts de la part du
système bancaire. Ainsi, le tableau 5 suivant montre comment ces
dépôts ont évolué pendant notre période
d'étude.
Tableau 5 : Evolution des dépôts (en
millions de Frw)
Période
|
Dépôts à terme et assimilés
en millions de Frw
|
Dépôts à vue dans les banques
en millions de Frw
|
Dépôts en devises en millions de
Frw
|
1995
|
7,234.7
|
22,187.7
|
15,153.0
|
1996
|
8,916.7
|
24,363.4
|
14,132.8
|
1997
|
17,409.8
|
33,609.2
|
15,920.0
|
1998
|
20,593.4
|
31,041.5
|
18,513.6
|
1999
|
20,027.0
|
36,279.4
|
19,505.2
|
2000
|
24,595.9
|
36,588.3
|
26,579.3
|
2001
|
28,518.0
|
38,421.1
|
27,850.7
|
2002
|
33,935.8
|
42,871.3
|
29,043.3
|
2003
|
30,699.3
|
49,786.9
|
41,496.0
|
2004
|
53,732.0
|
61,372.9
|
51,013.8
|
2005
|
70,754.2
|
84,621.3
|
43,672.7
|
2006
|
104,754.6
|
97,770.5
|
59,178.4
|
2007
|
138,663.2
|
152,072.1
|
68,634.0
|
Source : Elaboré à partir
des données recueillies auprès du département des
études 2007
Parmi les facteurs de l'augmentation des dépôts,
l'on peut citer l'accroissement des dépenses publiques qui ont
entraîné la hausse du déficit global base ordonnancement
hors dons de 7,1%, mais aussi le niveau plus élevé de
l'activité économique croissance du PIB de 6,5% contre 4,5%
prévu initialement).
Parmi les facteurs de l'augmentation rapide des
dépôts à vue on citerait l'appréciation continue
de la monnaie nationale vis-à-vis des devises étrangères,
qui s'est traduite par l'augmentation de la préférence des
épargnants pour les dépôts en francs rwandais en
général.
Après une contraction de 6,0% en 2002, le crédit
intérieur a connu une augmentation très sensible de 33,3% au
cours de l'exercice sous revue, une hausse qui a concerné
simultanément ses deux composantes, à savoir le crédit net
à l'Etat et le crédit à l'économie.
S'agissant du crédit à l'économie, son
évolution a largement été influencée par les
prêts garantis à l'Hôtel Prime Holding.
Au cours de 2003, l'évolution du crédit net
à l'Etat a été rapide face à un volume important de
dépenses non couvertes par des appuis budgétaires
extérieurs devenus très irréguliers.
Ainsi, le niveau du crédit net à l'Etat est
passé de 1,2 à 17 milliards de FRW entre décembre 2002 et
décembre 2003. En fait, l'année 2003 a été
caractérisée par un ralentissement significatif de
déboursements extérieurs comparativement aux années
antérieures. Il s'en est suivi que l'Etat a intensivement utilisé
les ressources bancaires pour couvrir les dépenses qui ont
été particulièrement élevées à partir
du mois de juillet avec une forte expansion en octobre 2003. Le graphique de la
page suivante montre l'évolution des crédits intérieurs
entre 1995 et 2007.
Graphique 4 : Evolution des crédits
intérieurs (en millions de Frw)
![](LA-liberalisation-financiere-developpement-intermediation-financiere-rwanda-1995-20074.png)
Source : Elaboré à partir
des données recueillies auprès du département des
études 2007
Constitué du crédit net à l'Etat et du
crédit à l'économie, le crédit intérieur
est passé de 70,88 à 93,22 milliards de FRW de 2005 à
2006, soit une hausse 31,6%. Ce renversement de la tendance qui était
observée depuis deux ans, résulte de la forte augmentation du
crédit à l'économie, qui a plus que compensé la
baisse du crédit net à l'Etat.
Constitué essentiellement du crédit au secteur
privé et du crédit aux entreprises publiques, le
crédit à l'économie est passé de 132,7 à
162,6 milliards de Frw soit une hausse de 22,55% contre 19% enregistré
en 2005. Le crédit au secteur privé a enregistré une
augmentation plus significative, passant de 131 à 162,2 milliards de
Frw, soit un accroissement de 23,88%, tandis que le crédit aux
entreprises publiques est resté stable.
L'expansion du crédit au secteur privé a
répondu à la croissance économique
qui, selon les premières estimations, aurait atteint
6,5% contre 4,5% prévu initialement.
Comme signalé précédemment, le
crédit net à l'Etat est resté négatif et a
évolué à la baisse pour la troisième année
consécutive, passant de -661,99 à -669,44 milliards de Frw suite
à la consolidation des dépôts de l'Etat accumulés
dans e système bancaire.
Cette accumulation de dépôts est la contrepartie
de l'afflux des aides financières extérieures en appui au budget
et aux projets, de l'annulation de la dette extérieure de la BNR au
titre du MDRI, mais résulte aussi des performances exceptionnelles
enregistrées dans a collecte es revenus intérieurs.
3.1.2 Diversification de
l'activité bancaire
Le développement des marchés financiers ayant
fait perdre aux établissements bancaires une partie de leur
activité traditionnelle (collecte des dépôts et octroi de
crédits), ceux-ci vont pouvoir réagir notamment en diminuant les
coûts d'intermédiation, par ailleurs ils vont aller
eux-mêmes sur les marchés à la fois pour lever des fonds et
émettre des titres et pour acheter des titres, enfin ils vont
développer toute une nouvelle gamme de services liés au
fonctionnement des marchés financiers. On parle désormais de
marchéisation des conditions bancaires, développement des
activités hors bilans et la titrisation.
Au Rwanda, avec la libéralisation financière,
l'activité des banques de la place s'est trouvée
diversifiée. Ainsi, les banques rwandaises interviennent dans presque
tous les secteurs de l'activité économique. Cette situation peut
normalement s'expliquer par le tableau en annexe qui présente
l'évolution des crédits bancaires selon les secteurs de
l'économie.
Avec la libéralisation, le système financier
participe de plus en plus dans les activités économiques car les
crédits octroyés ne cessent d'augmenter au fur des années
et dans tous les secteurs de l'économie nationale que ce soit à
court terme, à moyen et long termes.
3.1.2.1
Marchéisation des conditions bancaires
La marchéisation, c'est ni plus ni moins la
généralisation des financements aux prix du marché. Il
importe de noter que la marchéisation ne veut pas dire une
réduction du rôle des banques, bien au contraire ; c'est
plutôt une mutation de leur rôle à laquelle nous allons
assister. Le développement très important des activités
bancaires dites hors-bilan est le signe le plus évident de cette
transformation.
Deux phénomènes lui sont liés : d'une
part, les financements par émission de titres s'accroissent au
détriment des financements bancaires traditionnels ; d'autre part, ces
derniers sont de plus en plus affectés par les conditions des
marchés financiers.
L'un des phénomènes les plus marquants des 15
dernières années, c'est la marchéisation de
l'intermédiation financière, qui couvre deux
éléments très interdépendants :
1) l'ampleur croissante de l'intermédiation
financière assurée par les banques à des conditions qui
sont presque entièrement déterminées par le jeu des
mécanismes du marché ;
2) l'ampleur croissante de l'intermédiation
financière qui s'opère sur les « marchés » des
capitaux, sans apparaître dans les bilans des banques et des institutions
financières.
3.1.2.2
Développement des activités hors-bilans
Les activités hors bilan sont des opérations
engagées mais non encore réalisées en matière
d'échéance qui peuvent avoir une incidence à terme sur le
bilan de l'entreprise. Un bilan présente la situation
financière d'une entreprise et l'état de son patrimoine, incluant
à l'actif tous les biens et les créances dont elle est
propriétaire et, au passif, l'ensemble de ses dettes ou engagements. Le
bilan est donc le résultat d'opérations déjà
réalisées. Par nature, les activités hors-bilan ne
figurent pas au bilan, mais la défaillance de tiers pour qui une banque
s'est engagée peut entraîner des difficultés
financières et ainsi modifier son bilan à terme. C'est le cas,
par exemple, quand une banque se porte garante d'une entreprise. Cet engagement
ne figurera pas à son bilan mais la défaillance possible de
l'entreprise fera apparaître par contre une perte qui, elle, sera
enregistrée au bilan.
Le tableau suivant montre l'évolution des actifs des
banques commerciales du Rwanda.
Tableau 6 : Composition des
actifs des banques commerciales (en FRW)
Période
|
Liquidités et placements
|
crédits
|
Autres actifs
|
totaux
|
Variation annuelle du total actif
|
1995
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1996
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1997
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1998
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1999
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2000
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2001
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2002
|
65,934,304
|
64,934,183
|
17,434,083
|
148,302,570
|
Nd
|
2003
|
80,468,772
|
74,447,911
|
17,365,123
|
172,281,806
|
16,2%
|
2004
|
69,090,590
|
75,135,624
|
48,061,789
|
192,288,003
|
11,6%
|
2005
|
110,085,566
|
91,410,918
|
20,067,888
|
221,564,372
|
15,2%
|
2006
|
151,894,988
|
120,102,761
|
21,685,457
|
293,683,206
|
32,5%
|
2007
|
161,863,655
|
162,477,802
|
60,441,324
|
384,782,781
|
31,0%
|
Source: BNR, Département de
Supervision Bancaire, Rapport annuel 2007
Nd : Données non disponibles
De ce tableau, l'on remarque que depuis 2002 les banques ont
augmenté leurs actifs liquides et les placements à un rythme plus
accéléré que celui constaté au niveau des
crédits. Cet état traduit la situation de surliquidité que
le système connaît de plus en plus et qui occasionne des
coûts élevés à la Banque Centrale qui est contrainte
d'enrayer tout risque d'inflation en ponctionnant ces excédents de
liquidité à des fins de politique monétaire.
Les principaux « instruments financiers
dérivés », c'est-à-dire ceux que l'on peut qualifier
d'activités hors -bilan, sont les suivants :
1. les garanties et lettres de crédit,
2. les engagements de crédits,
3. les contrats de change à terme,
4. les swaps de taux d'intérêt et de monnaies
étrangères,
5. les ententes relatives aux taux d'intérêt
futurs (FRA ou Forward rate agreement),
6. les options sur monnaies étrangères et taux
d'intérêt,
7. les facilités d'émission de titres de
créances et les facilités renouvelables à prise ferme.
L'intérêt pour les institutions
financières d'utiliser ces instruments réside dans la
possibilité qu'ils offrent de segmenter les différents risques
des opérations financières et de les transférer à
d'autres. Ces instruments sont devenus de nos jours comme les instruments de
spéculation et d'arbitrage les plus prédominants dans le
marché.
Tout ce qui précédente peut permettre
d'établir la relation entre la libéralisation financière
et le développement de l'intermédiation financière. Le
tableau de l'annexe 2 donne les informations concernant l'évolution de
la situation financière de l'ensemble des institutions financière
du pays pendant la réforme.
Entre 1995 et 2007, la libéralisation financière
a influé sur la situation financière des banques locales car,
comme l'indique le tableau 8, tous les agrégats financiers et
monétaires ont augmenté tout au long de cette période.
L'évolution de la situation monétaire en 2003 a
été déterminée par l'évolution des besoins
de financement de l'économie en général et de ceux de
l'Etat en particulier. Ces derniers ont été
particulièrement ressentis, consécutivement à la
nécessité de financer les activités spécifiques
dans le domaine politique liées à la fin de la transition.
A fin décembre 2003, les avoirs extérieurs nets
du pays se sont élevés à 104,2 milliards de FRW contre
103,7 milliards de FRW en décembre 2002, soit une progression modeste de
0,5%.
Après une contraction de 6,0% en 2002, le
crédit intérieur a connu une augmentation très sensible de
33,3% au cours de l'exercice, une hausse qui a concerné
simultanément ses deux composantes, à savoir le crédit net
à l'Etat et le crédit à l'économie.
L'évolution du crédit net à l'Etat a
été rapide face à un volume important de dépenses
non couvertes par des appuis budgétaires extérieurs devenus
très irréguliers.
En fait, l'année 2003 a été
caractérisée par un ralentissement significatif de
déboursements extérieurs comparativement aux années
antérieures. Il s'en est suivi que l'Etat a intensivement utilisé
les ressources bancaires pour couvrir les dépenses qui ont
été particulièrement élevées à partir
du mois de juillet avec une forte expansion en octobre 2003.
Au cours de la période sous revue, l'ensemble des
concours à l'économie fournie par le système bancaire est
passé de 88,1 milliards de FRW en 2002 à 102,0 milliards de FRW,
soit un accroissement de 15,8% contre 15.6 % l'année auparavant.
Totalisant 95,8% du total des concours à l'économie, le secteur
privé a conservé sa place dominante.
Entre décembre 2006 et décembre 2007, la masse
monétaire s'est accrue de 31,2%. Ce développement découle
de la croissance simultanée et des avoirs extérieurs nets
(+23,3%) et des avoirs intérieurs nets (+2522,2%). L'augmentation des
avoirs extérieurs nets s'explique par l'afflux des déboursements
extérieurs au titre d'appuis budgétaires et d'autres recettes en
devises, tandis que celle des avoirs intérieurs nets est largement
influencée par celle du crédit à l'économie qui est
passé de 162,6 à 209,6 milliards de FRW, soit une croissance de
20,9%. Cette croissance avait été de 22,5% l'année
précédente.
La masse monétaire élargie à l'Union des
Banques Populaires du Rwanda est passée de 316,2 à 424,5
milliards de FRW entre 2006 et 2007, soit une augmentation de 32,5%. Cette
augmentation avait été de 30,4% l'année
précédente.
3.2 ACTIVITES BANCAIRES
A L'EPOQUE DES CHANGEMENTS
La grande volatilité des taux d'intérêt et
des taux de change qu'a connu ces dernières années le
système financier international va créer une demande pour des
« instruments financiers dérivés » et appeler des
stratégies de couverture plus efficaces. On assistera aussi à une
autre tendance : la suppression des intermédiaires. Cela
entraînera une concurrence croissante entre les banques,
phénomène qui provoquera la réduction des marges
bénéficiaires sur les opérations traditionnelles et la
nécessité de sources nouvelles de revenus. Enfin, les
modifications importantes dans la distribution géographique des flux
nets d'épargne et d'investissement au niveau international et les
changements dans le cadre réglementaire financier vont également
contribuer fortement à l'innovation
3.2.1
Accélération de la concurrence
Dans le cadre de la politique de privatisation, l'Etat en tant
qu'actionnaire principal dans l'une des banques commerciales en
difficultés a décidé de vendre ses actions à un
investisseur privé. Le tableau suivant donne les détails
concernant la structure du secteur bancaire et financier au Rwanda entre
décembre 2002 et décembre 2003.
Tableau 7 : Structure du
secteur bancaire et financier
Période
|
Banques commerciales
|
Banques de développement
|
UBP
|
Banque de l'habitat
|
|
Institutions
|
Succursales
|
Institutions
|
Succursales
|
Institutions
|
Succursales
|
Institutions
|
Succursales
|
1995
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1996
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1997
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1998
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1999
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2000
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2001
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2002
|
6
|
29
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
2003
|
6
|
29
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
2004
|
6
|
29
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
2005
|
6
|
29
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
2006
|
6
|
36
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
2007
|
6
|
42
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
Source: BNR, Département de la
Supervision Bancaire, Rapport annuel 2003
En 2007, aucune banque n'a été
agréée. Cependant, la Banque Nationale du Rwanda a
agréé deux agences de la BANCOR (Agence Quartier Commercial
à Kigali et Ruhengeri) et une agence de la FINA BANK (Gisenyi).
Les banques ont sollicité et obtenu l'agrément
des principaux dirigeants et administrateurs des banques et leurs agences pour
travailler dans leurs banques respectives.
3.2.2
Accélération de la concentration bancaire
L'accès aux services bancaires et autres services
financiers à l'extérieur de Kigali et des autres villes
importantes reste très limité à l'heure actuelle. En 2005,
le réseau global de succursales des sept banques commerciales ne
comptait que 38 établissements (il y en a maintenant 40). Ces banques
commerciales détenaient environ 75 % du total des dépôts et
des prêts, ce qui ne correspondait toutefois qu'à 10 % environ de
l'ensemble des utilisateurs de services bancaires. Par ailleurs, l'Union des
Banques Populaires du Rwanda (UBPR), un réseau de coopératives de
crédit comptant 145 établissements répartis d'un bout
à l'autre du pays (nombre ramené depuis à 133), ainsi que
d'autres institutions de micro-crédit se partageaient 90 % de la
clientèle, mais ne détenaient que 25 % du total des
dépôts et des prêts.
De plus, les institutions de micro-crédit, qui
devraient normalement jouer un rôle important pour combler cette lacune,
se caractérisaient toujours par une situation financière
précaire, l'absence de systèmes adéquats de gestion
financière, des contrôles internes déficients et une
gestion publique médiocre. Il fallait clairement faire quelque chose.
Le Rwanda ne disposait pas des capitaux à long terme ni
des instruments du marché -- titres de créance ou de
participation -- essentiels à la mise en oeuvre de sa stratégie
de développement économique. Bien que très abondantes, les
ressources liquides du secteur bancaire se composaient de fonds à court
terme. En conséquence, le financement des prêts
hypothécaires et des projets d'investissement se caractérisait
par des échéances très courtes, de l'ordre de 5 ans. Cette
faiblesse était aggravée par l'absence de mécanismes
efficaces qui auraient pu permettre aux banques de transformer les actifs
à long terme de leurs comptes en liquidités. Enfin, il n'y avait
pas de courbe de rendement des taux d'intérêt qui aurait permis de
valoriser les titres.
Les institutions financières non bancaires
(intervenants clés dans l'approfondissement et l'élargissement
des marchés des capitaux) avaient besoin d'être
réformées et réglementées de manière
à promouvoir la concurrence, l'innovation et la discipline de
marché.
Les autorités rwandaises reconnaissaient qu'un
système de paiements efficace demeurait une composante essentielle de
l'infrastructure du secteur financier.
3.2.3 Evolution des moyens de
paiement bancaires
Dans le cadre du processus déjà amorcé de
modernisation du système des paiements, au cours de cet exercice 2003,
une étude sur l'évaluation du système de paiement a
été faite. Cette étude a révélé que
le système de paiements rwandais est caractérisé par une
forte prédominance d'opérations en espèces (80% des
opérations) ainsi que par un volume relativement important de monnaie
fiduciaire (environ 30 milliards de FRW, contre 85 milliards de FRW en
dépôts et comptes à terme).
Ce constat traduit de façon globale que le
système de paiements n'a pas encore assimilé les
possibilités actuelles qu'offrent l'informatique et les
télécommunications, ni dans les relations banques entreprises, ni
dans le comportement des clients. Dans le souci de pallier à ces
failles, la Société Rwandaise de Monétique et de
Télé-compensation (SIMTEL) créée en 2002, a
élaboré son programme opérationnel en 2003 et
accéléré les activités préalables pour
être en mesure de lancer les opérations de paiement par carte
bancaire en 2004.
Mais dans l'entre-temps, la même étude a
formulé des recommandations aux banques rwandaises dans le sens de les
encourager à utiliser les techniques déjà disponibles et
mal exploitées, alors qu'elles pourraient faciliter les paiements sans
beaucoup recourir au cash. C'est le cas notamment des domiciliations que
certaines grandes sociétés pourraient utiliser pour encaisser
leurs factures.
Dans un second temps, les propositions se sont
orientées vers le développement d'un système
automatisé de « netting » (compensation simplifiée)
pour les opérations de faible montant (chèques et virements),
l'introduction des cartes de crédit, tant à l'acceptation
qu'à l'émission et l'examen de la possibilité de
créer une société commune pour le transport de valeurs.
Au cours de l'exercice 2003, la Banque a pu également
constituer une base de données sur le système de paiements
grâce à la collecte de données sur les paiements dans les
banques.
Il existe deux modes de paiement : le cash qui est le plus
répandu et les moyens scripturaux.
3.2.3.1 Cash
Le cash en forme de monnaie en circulation (les billets de
banque et les pièces de monnaie) a gardé une place
prépondérante en 2007. La monnaie en circulation vers la fin du
mois de Décembre était de 72,76 milliards de FRW.
3.2.3.2 Instruments
scripturaux
Parmi les instruments scripturaux, il y a les chèques,
les ordres de paiement, les chèques de voyage, chèques
certifiés, les domiciliations, les ordres permanents et les cartes
bancaires de débit et de crédit. En terme de volume (nombre de
transactions), les chèques dominent les autres instruments scripturaux,
tandis que les ordres de paiement les dominent en terme de valeur.
1. Système de compensation
Trois types d'instruments de paiement sont
réglés à travers la Chambre de Compensation. Ce sont les
chèques, les ordres de paiement et les opérations sur cartes de
débit dont le réseau est partagé entre les banques et la
SIMTEL.
Au courant de l'année 2007, les opérations
réglées à travers le système de compensation
national sont au total de 421 053 exclues les opérations en devises
réglées sur base bilatérale. L'intervalle de paiement a
été réduit à T+1 grâce à
l'introduction du système de compensation semi automatisé et les
deux sessions de compensation par jour. Le paiement des chèques dans les
Provinces a été amélioré grâce à la
décentralisation du système de compensation de la BNR.
2. Utilisation des cartes
électroniques
L'utilisation des cartes devient de plus en plus
répandue, tout comme la demande des cartes nationales et internationales
s'accroît sur le marché. Le nombre de cartes (nationales et
internationales) a augmenté de 6 699 à 10 482 en 2007.
Malgré cette bonne évolution et le fait que deux banques ont
introduit, récemment, l'émission des cartes internationales et
sont dotées des statuts pour les acquérir.
3.2.4 Evolution de la
rentabilité des banques commerciales et les nouveaux revenus
Avec des fonds propres nets de 37 milliards de FRW et des
actifs pondérés de 225,9 milliards de FRW, le ratio de
solvabilité consolidé est de 16,3% à fin décembre
2007 contre 13,7% en décembre 2006. Après le redressement d'une
banque en difficulté, toutes les banques ont des ratios de
solvabilité supérieurs à 10% requis. Le tableau suivant
montre l'évolution des indicateurs de rentabilité entre 2006 et
2007.
Tableau 8 : Evolution des
indicateurs de performance des banques commerciales (en pourcentage)
|
2006
|
2007
|
|
Mars
|
Juin
|
Sept.
|
Déc.
|
Mars
|
Juin
|
Sept.
|
Déc.
|
Ratio de solvabilité
|
14,2
|
13,1
|
14,0
|
13,7
|
14,1
|
13,2
|
12,8
|
16,3
|
NPLs/ Total des crédits
|
31,8
|
29,2
|
28,5
|
26,00
|
25,00
|
23,7
|
23,7
|
18,6
|
NPL nets d'agio/ crédits d'agio
|
22,0
|
20,0
|
19,0
|
19,0
|
18,0
|
17,6
|
13,4
|
14,3
|
Rendement des actifs moyens
|
1,5
|
2,3
|
2,3
|
2,4
|
3,1
|
3,0
|
2,3
|
1,6
|
Rendement des capitaux moyens
|
11,8
|
18,6
|
19,2
|
27,0
|
30,9
|
31,6
|
25,9
|
16,2
|
Source: BNR, Département de
Supervision Bancaire, Rapport annuel 2007
Les banques commerciales qui avaient des réserves
suffisantes au 31/12/2007 les ont incorporées au niveau du capital pour
avoir les 5 milliards de FRW exigés au 1er Janvier 2008.
Concernant la qualité du portefeuille crédit, au
31/12/2007, les créances en souffrance brutes ont atteint 40,1 milliards
de FRW contre 43,9 milliards de FRW en décembre 2006, mais leurs parts
dans le portefeuille crédit brut s'est légèrement
amélioré pour se situer à 18% en décembre 2007
contre 26% à la fin de 2006. Ce taux tombe à 13,5%, si l'on ne
tient pas compte des agios réservés.
3.2.5 Restructuration de
l'industrie bancaire au Rwanda
L'accroissement de la concurrence à la suite des
mouvements de déréglementation et de libéralisation
financière des années quatre-vingt a suscité une
restructuration de l'industrie bancaire. Cette restructuration s'effectue par
l'évolution du statut de la banque : de la banque-administration
à la banque-firme et par une séries d'innovations.
3.2.5.1 Evolution du statut de la banque : de la
banque-administration à la banque-firme
La banque d'aujourd'hui ne se comporte plus uniquement comme
une administration qui cherche à rendre service à
l'économie et aux agents économiques. Désormais, c'est le
marché qui sanctionne la qualité des choix de la banque et de ses
stratégies. La montée des pressions concurrentielles et le
développement du rôle du marché incitent les banques
à faire des efforts supplémentaires en matière de
rationalisation de leurs activités et de recherche de
rentabilité. Les banques ont donc été amenées
à redéfinir leurs métiers. Il s'agit de passer à
une logique de la valeur ajoutée et du profit. Aujourd'hui, le
métier de banquier consiste à exploiter les activités
rentables et à rationaliser la prise de risque.
3.2.5.2 Innovations financières au
Rwanda
A travers l'accélération des innovations
financières au cours de ces dernières années, les banques
rwandaises tentent de s'adapter en permanence à l'évolution de la
demande de la clientèle et ceci pour maintenir ou gagner des parts de
marché et pour renforcer leur position par rapport aux concurrents. On
peut distinguer entre les innovations de produit et les innovations de
processus.
- Les innovations de produit : Elles concernent
l'utilisation des nouveaux actifs ou services offerts par les participants aux
marchés. Ces innovations sont encouragées par l'instauration
d'une fonction " recherche-développement " dans les
établissements de crédit et qui ont pour mission la mise au point
de nouveaux produits. Cette logique industrielle implique de la part des
banques des démarches de réflexion stratégique et
marketing et de développer une comptabilité analytique
détaillée par clientèle et par produit. C'est dans ce
cadre que la banque locale Ecobank Rwanda sa (Ex-BCDI) a été la
première à introduire dans le système monétaire
rwandais la carte bancaire, dont l'usage est actuellement répandu dans
la totalité des banques commerciales au Rwanda.
Dans la même logique, les nouveaux produits n'ont
cessé de se multiplier dans l'environnement financier du pays dont, le
home banking, phone banking, leasing, etc.
- Les innovations de processus : On a ainsi vu au cours
de ces dernières années une véritable modernisation de
l'activité bancaire et le développement de la fonction de
couverture de risques. Le passage à une logique concurrentielle n'est
pas simple. Il nécessite des grands efforts d'anticipation et
d'investissements notamment technologiques. L'approche clientèle a donc
évolué et le marketing bancaire se professionnalise. En effet,
les relations de clientèle jouent également un rôle majeur
dans le renforcement de la position de la banque sur les marchés locaux.
D'où le souci permanent d'améliorer l'image de la banque et sa
réputation. Les banques ont donc investi dans les technologies
informatiques pour mieux collecter et traiter l'information et pour mieux
répondre ainsi aux besoins de la clientèle.
Les progrès de l'informatique et de la
télématique ont favorisé la création de nouveaux
produits comme les différentes cartes bancaires, la banque à
domicile, les automates bancaires. L'utilisation des nouveaux outils de
télécommunications (internent, échanges de données
informatisées, multimédias ...) ont eu des points d'application
multiples : mode de distribution, banque à distance,...ont
entraîné l'automatisation de nombreuses tâches
administratives comme la gestion des moyens de paiement, distribution du
crédit, gestion de l'épargne. Ces nouveaux services sont
générateurs de commissions.
3.3 CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre avait pour objectif d'analyser les effets de la
libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire au
Rwanda. En effet, la libéralisation financière a eu un impact sur
les facilités de financement des banques créatrices de monnaie,
mais également sur les taux d'intérêts ; qu'elle a
entraîné à la baisse.
Cependant à cette époque de la reforme
financière, les banques Rwandaises sont obligé de diversifier
leurs activités afin de faire face à la concurrence de plus en
plus accrue. Pour cela, elles sont devenues innovatrices en matière de
produits proposés, ce qui a amélioré leur
rentabilité financière, ce qui nous amène à
confirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle la
libéralisation financière influence positivement
l'activité bancaire.
CONCLUSION GENERALE
L'analyse de ce travail intitulé « La
libéralisation financière et le développement de
l'intermédiation bancaire au Rwanda » s'achève par une
conclusion générale.
En effet, ce travail était basé sur deux
questions de recherche ci-après :
1. Comment se manifeste la libéralisation
financière au Rwanda ?
2. Quelle est l'incidence de la libéralisation sur la
sphère financière et spécialement sur l'activité
bancaire au Rwanda ?
Notre analyse a été faite en considérant
deux hypothèses formulées de la manière suivante :
La libéralisation financière au Rwanda se
manifeste par le passage de la finance dirigée à la finance
libéralisée.
La libéralisation financière a conduit à
l'amélioration des conditions de fonctionnement des banques pour des
résultats accrus.
Les objectifs de ce travail étaient de :
- Mettre en évidence le processus de
libéralisation financière dans un contexte
d'intermédiation.
- Mettre en relief l'impact de la libéralisation
financière sur l'activité d'intermédiation bancaire.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons fait recours à
diverses techniques et méthodes. En ce qui concerne les techniques, ce
travail a nécessité l'utilisation de la technique documentaire et
de la technique d'interview. Les données collectées ont pu
être traitées grâce à l'utilisation des
méthodes historique, statistique, comparative et analytique.
Ce travail a été subdivisé en trois
chapitres dont le premier a était intitulé
« Généralités sur l'intermédiation et la
libéralisation financières », le second étant
appelé « Reforme du secteur financier au Rwanda » et
le dernier parle de l'incidence de la libéralisation financière
sur le développement du système bancaire au Rwanda.
Dans le premier chapitre, nous avons d'abord parlé dans
le premier point d'intermédiation financière. Ici, nous avons
défini le concept de l'intermédiation financière et de
l'approche théorique de ce phénomène, où nous avons
présenté les différents types de l'intermédiation,
ainsi que des différents intervenants dans ce processus. Dans le
deuxième point nous avons parlé de l'intermédiation
financière des banques, lequel concept a été passé
en revue sous toutes les formes. Enfin, dans le troisième point nous
avons parlé de la libéralisation financière, de ses
fondements théoriques et de ses caractéristiques.
Le deuxième chapitre est consacré aux points
suivants : système financier rwandais, la politique
monétaire avant la reforme, la reforme du secteur financier au Rwanda et
aux conditions requises pour la réussite de la libéralisation
financière au Rwanda. En effet, le système financier rwandais
comprend quelques banques créatrices de monnaie ou banques commerciales
ayant des succursales dans les grandes villes du pays et les autres
institutions financières et non financières.
En matière de politique monétaire, on distingue
deux situations distinctes à savoir la politique d'avant la
réforme et la politique en vigueur après la réforme
correspondant à la période de la libéralisation
financière. Avant la réforme, les instruments de la politique
monétaire étaient entre autres les plafonnements des
crédits, la fixation des taux d'intérêts débiteurs
par la banque centrale et le taux de refinancement. Egalement, le gouvernement
déterminait le volume de crédits devant être
attribués aux différents secteurs de l'économie. La
période d'avant la réforme était
caractérisée pour le secteur financier par une
prédominance des banques publiques car l'Etat avait fait une prise de
participation dans le capital social de toutes les entreprises bancaires du
pays. Egalement le gouvernement avait mis en place un système de
règlementation et lois que les banques devaient suivre à tout
prix pour respecter les mesures de contrôle de la masse monétaire.
Ces instruments se sont avéraient inefficaces, c'est pourquoi les
autorités monétaires ont pris des mesures visant à
libéraliser l'économie à travers la libéralisation
financière. Une autre raison qui a contribué à cette
réforme relève du fait que la politique en vigueur avant la
réforme avait entraîné comme conséquences la
prédominance des banques publiques qui s'expliquait par la
présence des parts considérables de l'Etat dans le capital social
des toutes les banques commerciales du pays. Aussi, cette période a eu
comme conséquences la faible profondeur financière, la
sous-capitalisation des banques, l'accumulation des actifs non performants, le
manque de transparence et les services de mauvaise qualité.
La période de reforme financière a
coïncidé avec la mise en place de nouvelle loi et
réglementations favorisant le développement des activités
bancaires et la relation entre les banques et les autres institutions
financières. Alors, la libéralisation financière a
amené la Banque centrale à libéraliser les taux
d'intérêts qui se négocient dorénavant entre le
client et sa banque. Ensuite, la banque centrale a initié les
réserves obligatoires comme instrument de la politique monétaire,
et les bons du trésor ont été introduits sur le
marché monétaire et les banques ont été
restructurées. Ce qui précède nous a amené à
confirmer la première hypothèse selon laquelle la
libéralisation financière se manifeste par le passage de la
finance dirigée à la finance libéralisée.
Dans le troisième chapitre nous avons analysé
dans un premier point les effets de la libéralisation financière
sur l'intermédiation bancaire. Cette situation a poussé les
banques commerciales à diversifier les modalités de financement
et à baisser les taux d'intérêt d'autant plus que la
concurrence est devenue rude entre elles. Néanmoins, la
libéralisation financière les a conduit à accroître
leur rentabilité grâce à l'innovation et à
l'introduction de nouveaux produits sur le marché. Donc ceci nous permet
de confirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle la
libéralisation a conduit à l'amélioration des conditions
de fonctionnement des banques pour des résultats accrus.
Au terme de notre analyse, nous sommes amené à
formuler les suggestions suivantes à l'endroit des agents
économiques suivants :
Au gouvernement
- Adopter des mesures visant à libéraliser non
seulement l'économie nationale mais aussi le système
financier.
- Encourager les rwandais à recourir au système
financier pour la mobilisation de l'épargne et la demande de
crédit.
A la BNR
· Asseoir le programme de reforme du système
financier.
· Alléger le fonctionnement des banques
commerciales au Rwanda.
Aux banques commerciales
Ø Suivre à la lettre les orientations de la
Banque Centrale dans le cadre de la libéralisation financière en
cours au Rwanda.
Ø Eviter les discriminations dans l'octroi des
crédits.
Puisque nous ne pouvons pas prétendre avoir
épuisé la question relative aux effets de la
libéralisation financière sur l'intermédiation
financière au Rwanda, nous recommandons aux futurs chercheurs de traiter
les thèmes de recherches suivants :
· Analyse des effets du développement financier
sur la croissance financière au Rwanda.
· Etude sur la contribution de la libéralisation
financière à la réduction de la pauvreté au
Rwanda.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
DORNBUSH et REYNOSO, Financial factors in economic
development, The American Economic Review, Washington, 1989,
FISCHER K.P et SMAOUI.H, Financial Liberalization to Banking
Failure : Starting on the Wrong Foot ? Finance, Econ WPA, 1997,
FRY M.J, In favour of Financial Liberalisation, The
Economic Journal, Volume 107, Blackwell Publishing, Birmingham, 1997
GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales,
Dalloz, Paris, 2001
GURLEY J.G. et SHAW E.S., Money in a theory of
finance, édit. B.I.W, New York, 1960 ;
RONALDI McKinnon, Money and Capital in Economic Development,
Washington, DC: Brookings Institution, 1973;
LAGOUTE Christine: « Le paradoxe des banques
britanniques », Revue d'économie financière n°77,
2005 ;
MOKADEM M., « Economie monétaire :
mécanismes, politiques et théories », Publication
de l'imprimerie officielle de la République Tunisienne, 2002 ;
PARATAT JP : « Monnaie, institution
financière et politique monétaire », Economica,
Paris, 1982 ;
SCHMIAT Richard H, HACKETHALl A., TYMELl. M :
« Désintermédiation et rôle des banques en
Europe une comparaison internationale », Revue d'économie
financière, 1999;
SHAW, EDWARD. Financial Deepening in Economic Development
(New York: Oxford University Press),1973 ;
Articles
BNR, LA POLITIQUE MONETAIRE AU RWANDA : Une mutation
constante pour une efficience accrue, Kigali, juin 2003 ;
BNR, La réforme du secteur financier au Rwanda,
Kigali, Mars 2008 ;
BNR, Rapport Annuel 1996, Kigali, juin 1997 ;
BNR, Rapport Annuel 2002, Kigali, juin 2003 ;
BNR, Rapport Annuel 2003, Kigali, juin 2004 ;
BNR, Rapport Annuel 2007, Kigali, juin 2008 ;
BNR : 35 ans au service du développement national par
une politique monétaire et financière judicieuse, Kigali,
1999 ;
CHICHTI J. Eddine : «
Intermédiation financière des banques et des
assurances ». Imprimerie officielle,Tunis, 2000 ;
La loi bancaire de : «
L'intermédiation dans le système financier
français », 1984 ;
ULLMO Y. : « intermédiation,
intermédiaire financier et marché ». Revue
d'économie politique n°5,1988 ;
Annexes
Annexe 1 : Intervention du secteur bancaire dans les
diverses activités économiques
Période
|
|
Agriculture, Elevage, Syviculture et
Pêche
|
Industries extractives
|
Industries manufacturières
|
Energie et Eau
|
Travaux publiques et bâtiments
|
Commerce, restaurants et hôtels
|
Transports, entrepôts et
communications
|
AIF, Assurances et affaires
immobillières
|
Services fournis à la
collectivité
|
Activités non classées
ailleurs
|
Total
|
1995
|
CT
|
119.9
|
0
|
2480
|
327.1
|
516.2
|
7878.9
|
398.9
|
5.8
|
449
|
488.4
|
12664.1
|
|
MT
|
0
|
0
|
0
|
0
|
22.2
|
301.5
|
259.1
|
0
|
3
|
57.9
|
643.7
|
|
LT
|
34
|
0
|
0
|
0
|
93.4
|
0
|
125
|
0
|
0
|
0
|
254.4
|
|
TOTAL
|
153.9
|
0
|
2480
|
2480
|
631.8
|
8180.4
|
783
|
5.8
|
452
|
546.2
|
13560.2
|
1996
|
CT
|
39.7
|
0
|
1545
|
1545
|
731
|
15904.8
|
705.7
|
67.2
|
281.3
|
522.6
|
20078.7
|
|
MT
|
15.2
|
0
|
204
|
204
|
365.9
|
916.8
|
180.2
|
7.5
|
0.5
|
443.4
|
2133.5
|
|
LT
|
22.2
|
0
|
19.2
|
19.2
|
165.7
|
25.5
|
4
|
0
|
0
|
55.6
|
292.2
|
|
TOTAL
|
77.1
|
0
|
1768.1
|
1768.1
|
1262.7
|
16847.1
|
890
|
74.7
|
281.8
|
1021.6
|
22504.4
|
1997
|
CT
|
65.5
|
16.8
|
7606.6
|
7606.6
|
2194.4
|
19214.2
|
950.3
|
165
|
510.4
|
2166.9
|
32939.7
|
|
MT
|
151.8
|
0
|
2086.8
|
2086.8
|
2261.2
|
2541.7
|
1501
|
62.6
|
28.2
|
1131.7
|
9765
|
|
LT
|
105.9
|
12.6
|
2529.8
|
2529.7
|
1428.1
|
707.7
|
38
|
0
|
354.9
|
120.8
|
5298.4
|
|
TOTAL
|
323.2
|
29.4
|
12223.1
|
12223.1
|
5883.7
|
22463.6
|
2489.3
|
227.6
|
893.5
|
3419.4
|
48003.1
|
1998
|
CT
|
236.9
|
5.5
|
5235.1
|
201.1
|
1106.4
|
26314.1
|
363.9
|
205.2
|
243.4
|
1221.6
|
35133.2
|
|
MT
|
172.4
|
28
|
2436.3
|
95
|
1677.1
|
1733.5
|
2518.9
|
60.4
|
74.9
|
1159.4
|
9955.9
|
|
LT
|
227
|
0
|
483.1
|
0
|
720.9
|
390.7
|
97.1
|
0
|
348.1
|
86.3
|
2353.2
|
|
TOTAL
|
636.3
|
33.5
|
8154.5
|
296.1
|
3504.4
|
28438.3
|
2979.9
|
265.6
|
666.4
|
2467.3
|
47442.3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1999
|
CT
|
880.4
|
4460.2
|
4460.2
|
393.1
|
1627.6
|
25292.9
|
636.3
|
636.3
|
3890.9
|
1246.8
|
38828.9
|
|
MT
|
172.6
|
105
|
105.2
|
0
|
2837.3
|
1455.8
|
1162.7
|
1162.7
|
225.5
|
1062.1
|
7057.4
|
|
LT
|
533.5
|
1120.1
|
1120.1
|
0
|
2062.4
|
448.8
|
615.7
|
615.7
|
12.8
|
713.5
|
5506.8
|
|
TOTAL
|
1586.5
|
5685.2
|
5685.2
|
393.1
|
6527.3
|
27197.4
|
2414.7
|
2414.7
|
4129.2
|
3022.4
|
51393.2
|
2000
|
CT
|
89.2
|
3626.9
|
3626.9
|
329.3
|
1217.9
|
24158.4
|
2304
|
2304
|
5458.4
|
1152.9
|
38484.8
|
|
MT
|
154.7
|
604.6
|
604.6
|
0
|
1784.4
|
1012.2
|
514.6
|
514.6
|
73.1
|
1021.6
|
5165.3
|
|
LT
|
28
|
562.5
|
562.5
|
0
|
2758.9
|
460.1
|
147
|
147
|
95.7
|
100.7
|
4152.8
|
|
TOTAL
|
271.9
|
4794
|
4794
|
329.3
|
5761.2
|
25630.7
|
2965.5
|
2965.5
|
5627.2
|
2275.3
|
47802.9
|
2001
|
CT
|
38.2
|
0
|
3540.7
|
657.1
|
1415
|
17342.6
|
1090
|
165.3
|
3311.3
|
875
|
28435.2
|
|
MT
|
131.4
|
0
|
821.7
|
211
|
2137.2
|
1351.7
|
1921.4
|
255
|
6
|
491.8
|
7327.2
|
|
LT
|
470
|
0
|
228
|
0
|
2755.4
|
796.5
|
0
|
0
|
214
|
134.5
|
4598.4
|
|
TOTAL
|
639.6
|
0
|
4590.4
|
863.1
|
6307.6
|
19490.8
|
3011.4
|
420.3
|
3531.3
|
1501.3
|
40360.8
|
2002
|
CT
|
70.7
|
0
|
3978.7
|
78.2
|
3793.7
|
14975.9
|
2647.7
|
844.2
|
2642.4
|
703
|
29734.4
|
|
MT
|
582.8
|
15
|
321.1
|
0
|
2333.1
|
934.1
|
2516
|
52
|
80
|
541.2
|
7375.1
|
|
LT
|
792.1
|
0
|
2909.4
|
5
|
4244.3
|
2300.5
|
1708.2
|
489.8
|
1927.3
|
218.7
|
14595.2
|
|
TOTAL
|
1445.6
|
15
|
7209.1
|
83.2
|
10371.1
|
18210.4
|
6871.9
|
1386
|
4649.7
|
1462.8
|
51704.7
|
2003
|
CT
|
568.1
|
0
|
5565.1
|
116.6
|
4550.3
|
26593.8
|
2671.2
|
404.6
|
2682.8
|
969.8
|
38138.2
|
|
MT
|
880.6
|
0
|
3303.8
|
0
|
4174.4
|
4797.2
|
2713.4
|
0
|
276.7
|
1224.3
|
14092.8
|
|
LT
|
851.2
|
136
|
186
|
0
|
1971.4
|
1661
|
314
|
0
|
1610.8
|
379.1
|
6736.8
|
|
TOTAL
|
2299.9
|
136
|
9054.9
|
116.6
|
10696
|
33051.9
|
5698.7
|
404.6
|
4570.4
|
2573.2
|
58967.9
|
2004
|
CT
|
786405
|
0
|
7884857
|
115700
|
4155959
|
22697162
|
2178714
|
624368
|
1101254
|
1821102
|
41365521
|
|
MT
|
3183443
|
0
|
2126814
|
0
|
4850296
|
2072062
|
2678739
|
65000
|
314329
|
1778795
|
17069578
|
|
LT
|
1765304
|
0
|
1263647
|
0
|
6790414
|
2481567
|
403852
|
1425442
|
779238
|
83530
|
14992994
|
|
TOTAL
|
5735152
|
0
|
11275418
|
115700
|
15796669
|
27250791
|
5261305
|
2114810
|
2194821
|
3683427
|
7342809
|
2005
|
CT
|
654220
|
96000
|
10018794
|
14000
|
4134705
|
44863886
|
3807441
|
1806448
|
1697937
|
2208217
|
69301648
|
|
MT
|
2371180
|
0
|
1565916
|
13000
|
8392541
|
9373739
|
7684018
|
19000
|
776493
|
6827518
|
37023405
|
|
LT
|
609076
|
0
|
1463093
|
0
|
8920640
|
3280123
|
136281
|
0
|
1123365
|
317270
|
15849848
|
|
TOTAL
|
3634476
|
96000
|
13047803
|
27000
|
21447886
|
57517748
|
11627740
|
1825448
|
2474430
|
9353005
|
121051536
|
2006
|
CT
|
892818
|
192000
|
11422778
|
374558
|
6218946
|
63626844
|
3762397
|
2173569
|
2387427
|
2320124
|
93371461
|
|
MT
|
1137444
|
16250
|
4975874
|
11484
|
11836025
|
8197269
|
8484213
|
1196361
|
749804
|
5531866
|
42136590
|
|
LT
|
2261901
|
0
|
6195876
|
0
|
11568584
|
5089135
|
237000
|
0
|
3682733
|
52322
|
29087551
|
|
TOTAL
|
4292163
|
208250
|
22594528
|
368042
|
29623555
|
76913248
|
12483610
|
3369930
|
6819964
|
7904312
|
164595602
|
2007
|
CT
|
4098635
|
6000
|
12875756
|
204332
|
10313103
|
67666937
|
2208488
|
2735061
|
2500192
|
3094786
|
105703290
|
|
MT
|
1844333
|
6000
|
5539229
|
0
|
16648485
|
12930985
|
14077743
|
306891
|
2218761
|
9525556
|
63097983
|
|
LT
|
1032498
|
0
|
8216515
|
0
|
1829937
|
9187077
|
0
|
126541
|
3459685
|
66832
|
40519085
|
|
TOTAL
|
6975466
|
12000
|
26631500
|
204332
|
45391525
|
89784999
|
16286231
|
3168493
|
8178638
|
12687147
|
209320358
|
Source : BNR, Département de la supervision bancaire,
Rapports annuels 2002 et 2007
Annexe 2 : Situation financière (BNR, BK, BCR,
FINA BANK, ECOBANQUE, BANCOR, COGEBANQUE, BHR, UBPR et BRD) entre 1995 et 2007
(en millions de FRW)
Désignation
|
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
1. AVOIRS EXTERIEURS NETS
|
|
28071.1
|
37594.3
|
46150.2
|
48237.9
|
44793.6
|
66817.7
|
80431.4
|
103641.6
|
104157.9
|
172804.5
|
222522.7
|
285141
|
351553.7
|
Avoirs:
|
BNR
|
29647.7
|
32433.6
|
46725.9
|
54298
|
60876.6
|
82069.7
|
97099.2
|
124700
|
124320.8
|
178272.6
|
224673
|
241195.9
|
300601.9
|
|
BANQUES
|
15565.6
|
20151.7
|
22293.1
|
24094.2
|
19680.1
|
32948.8
|
33763.9
|
39106
|
49800
|
60758.7
|
52617.6
|
70998.1
|
86893.7
|
Moins engagements
|
BNR
|
15916.1
|
13611.9
|
18969.5
|
26338.4
|
33907.1
|
34653.8
|
45787.9
|
52209.1
|
58839.6
|
55743.5
|
43364.4
|
16258.3
|
18770.1
|
|
BANQUES
|
1226.1
|
1379.2
|
3899.4
|
3815.7
|
1856
|
3546.9
|
4643.9
|
7955.3
|
11123.3
|
10483.3
|
11403.5
|
10794.7
|
17171.7
|
2. CREDIT INTERIEUR NET
|
|
56699.3
|
56485.9
|
74258.7
|
81804
|
94329.2
|
93276.4
|
93762.2
|
99280.5
|
151681.4
|
127619.8
|
122471.3
|
162667.3
|
209616.9
|
Créances nettes sur l'Etat
|
|
22621.4
|
22506.6
|
23616.3
|
20210.3
|
26758
|
15481.6
|
8848.8
|
2759.2
|
26168.6
|
-215399
|
-560598
|
-693656
|
-753650
|
Créances:
|
BNR
|
44812.2
|
47333.4
|
44125.6
|
44447.1
|
50716
|
43469.2
|
43469.2
|
42911.9
|
43916.8
|
42125.7
|
42125.7
|
41792.9
|
41196.8
|
|
BANQUES
|
4527.8
|
4968.5
|
5573.1
|
6993.8
|
7746.8
|
7265.7
|
7605.8
|
14409.8
|
14861.8
|
21015
|
24760
|
26367.9
|
46977.2
|
|
A.I.B
|
150
|
150
|
594.6
|
798.6
|
556.1
|
195.4
|
195.4
|
198
|
5891.9
|
8264.3
|
5064.9
|
157.89
|
0.13
|
Moins dépôts
|
BNR
|
21381.6
|
18996.8
|
19209.7
|
22491.8
|
22548.8
|
25993.3
|
29885.1
|
47949.3
|
30486.2
|
76071.3
|
103741.4
|
114163.6
|
140843.5
|
|
BANQUES
|
5481.9
|
10944.1
|
7461.4
|
9531.8
|
9704.9
|
9441.7
|
12525.2
|
6794.1
|
7949
|
16873.6
|
24269
|
23520.8
|
22695.5
|
|
A.I.B
|
5.1
|
4.3
|
5.9
|
5.6
|
7.2
|
13.7
|
11.2
|
17
|
66.7
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Créance sur les entreprises publiques
|
|
1167.7
|
1425.9
|
765.5
|
1467.1
|
1103.6
|
828
|
960.8
|
3847.9
|
5056.7
|
4747.9
|
2180.2
|
2406
|
1762.5
|
|
BNR
|
761.9
|
729.5
|
729.5
|
729.5
|
219.4
|
149.4
|
129.4
|
267.9
|
128.2
|
116.2
|
61.2
|
24.4
|
13.2
|
|
BANQUES
|
353.9
|
204.9
|
14.8
|
421.3
|
586.7
|
678.7
|
831.4
|
3362.8
|
4772.2
|
4631.7
|
2119
|
2381.6
|
1749.4
|
|
A.I.B
|
51.9
|
491.5
|
21.2
|
316.3
|
297.6
|
0
|
0
|
217.2
|
156.4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Créance sur les secteurs privés
|
|
32910.2
|
32553.4
|
49876.8
|
60126.6
|
66467.6
|
76966.8
|
83952.6
|
92039.1
|
119959.5
|
144411.8
|
176350.8
|
229627
|
283219.3
|
|
BNR
|
157.1
|
252.8
|
219.5
|
341.6
|
561.2
|
1112.2
|
1682.4
|
2090.8
|
2305.5
|
3307.1
|
3367.6
|
3509.9
|
4833.2
|
|
BANQUES
|
28381.3
|
28614
|
44947.2
|
54079
|
59686.4
|
69228.5
|
75691.4
|
82866.2
|
99535.7
|
128216.4
|
162367.2
|
207797.4
|
252641.9
|
|
A.I.B
|
4371.8
|
3686.6
|
4710.1
|
5706
|
6220.1
|
6566
|
6578.9
|
7082.1
|
23118.3
|
12888.3
|
10616
|
18319.7
|
25744.3
|
AVOIRS = ENGAGEMENTS
|
|
84770.4
|
94080.2
|
120408.9
|
130041.9
|
139122.8
|
160094.1
|
174193.6
|
202922.1
|
255839.3
|
300424.3
|
344994.7
|
447808.4
|
561170.6
|
MASSE MONÉTAIRE
|
|
62314.9
|
69747.1
|
90006.7
|
91840.8
|
97934.1
|
110702.2
|
121110.8
|
136283.7
|
186292.5
|
206247.8
|
247865
|
316246.4
|
424478.3
|
1. MONNAIE
|
|
39927.2
|
46692.6
|
56676.4
|
52733.8
|
58401.9
|
59527
|
64742
|
72406
|
85000.5
|
101502
|
133438.1
|
159313.4
|
217181.1
|
Billets et pièces hors banques et AIB
|
|
17246.4
|
21905.9
|
22634
|
20917.2
|
21517.8
|
22564
|
25810.1
|
28044.4
|
33507.1
|
37897.9
|
47028.1
|
52730.9
|
63223.98
|
Dépôts a vue à la BNR
|
|
496.1
|
428.3
|
433.2
|
775.1
|
604.6
|
374.7
|
510.9
|
1490.3
|
1706.4
|
2231.2
|
1788.7
|
1812.1
|
1885
|
Entreprises publiques
|
|
495.9
|
428.2
|
429.9
|
774.9
|
601.8
|
364.9
|
318.3
|
387.3
|
363.4
|
636
|
246.6
|
180.8
|
356.4
|
Secteur privé
|
|
0.2
|
0.1
|
3.3
|
0.2
|
2.8
|
9.8
|
192.6
|
1103
|
1343
|
1595.2
|
1542
|
1631.3
|
1528.57
|
Dépôts a vue dans les BANQUES
|
|
22187.7
|
24363.4
|
33609.2
|
31041.5
|
36279.4
|
36588.3
|
38421.1
|
42871.3
|
49786.9
|
61372.9
|
84621.3
|
97770.5
|
152072.1
|
2. QUASI-MONNAIE
|
|
22387.7
|
23049.5
|
33330.3
|
39107
|
39532.2
|
51175.2
|
56368.8
|
63877.7
|
101292
|
104745.8
|
114426.9
|
163933
|
207297.2
|
Dépôts à terme et assimilés
|
|
7234.7
|
8916.7
|
17409.8
|
20593.4
|
20027
|
24595.9
|
28518
|
33935.8
|
30699.3
|
53732
|
70754.2
|
104754.6
|
138663.2
|
|
BNR
|
206.5
|
200.1
|
181.1
|
142.2
|
854.6
|
434.2
|
1629
|
-
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
BANQUES
|
7028.2
|
8716.6
|
17228.7
|
20451
|
19172
|
24161.7
|
26888.6
|
29941.9
|
30699.3
|
53732
|
70754.2
|
104754.6
|
138663.2
|
Dépôts en devises
|
|
15153
|
14132.8
|
15920
|
18513.6
|
19505.2
|
26579.3
|
27850.7
|
29043.3
|
41496
|
51013.8
|
43672.7
|
59178.4
|
68634
|
AUTRES POSTES NETS
|
|
22455.6
|
24332.8
|
30402.4
|
38201.1
|
41188.7
|
49391.9
|
53082.9
|
63781.3
|
65633.8
|
94176.5
|
97128.9
|
131561.9
|
165315.2
|
1. BNR
|
|
20132.2
|
25606.2
|
30373.1
|
29151.2
|
32940.2
|
32780.5
|
38756.9
|
37094.4
|
43332.7
|
50797.7
|
68416.5
|
99110.8
|
119654.2
|
Encaisses des Banques
|
|
1044.3
|
1471.7
|
1890
|
1946.3
|
2461.2
|
2044.5
|
2772
|
2673.3
|
2364.1
|
2406.7
|
2832.1
|
5694.2
|
9512.9
|
Encaisses des A.I.B
|
|
10.5
|
2.3
|
1.4
|
1.4
|
0.4
|
0.9
|
1.7
|
1.7
|
596
|
5.2
|
6
|
2.3
|
0.9
|
Dépôts des Banques
|
|
8223.2
|
11590.7
|
11550.6
|
10233.6
|
14345.1
|
10268
|
7894.9
|
10507.8
|
11014.6
|
12414.3
|
10895.8
|
11322.9
|
18581.9
|
Dépôts des A.I.B
|
|
319.6
|
107.5
|
155.5
|
142.3
|
121.7
|
551.6
|
305.7
|
81
|
252.8
|
132.1
|
213.1
|
173.57
|
675.7
|
Emprunts Marché Monétaire
|
|
0
|
0
|
2650
|
0
|
0
|
0
|
6472.3
|
1058.3
|
0
|
11339.9
|
40273
|
50538.2
|
58611.5
|
Fonds propres
|
|
17283.3
|
11348.5
|
11830.6
|
14993.1
|
15613.3
|
15374.3
|
18080.3
|
20416.1
|
29060.4
|
27483.5
|
23526.4
|
30262.9
|
35506.5
|
Enga. Non classés
|
|
31352.1
|
33076.6
|
33705.7
|
35203.1
|
45679.7
|
60560.5
|
61313.6
|
64807.8
|
78139.5
|
82107.4
|
73049.4
|
82518.6
|
82999.7
|
Prêt Marché Monétaire
|
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
-800
|
0
|
-1000
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Créance sur les Banques
|
|
-1724;9
|
-152;7
|
-300;8
|
-908;0
|
-1729;9
|
-1845;7
|
-1521.8
|
-2235.8
|
-1368.6
|
-1577.7
|
-1379.8
|
-1189.3
|
-12989.4
|
Créance sur les A.I.B
|
|
-9
|
-9
|
-9
|
-425.8
|
-430.9
|
-314.4
|
-175.7
|
-139.1
|
-193.1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Avoirs non classés
|
|
-36367.1
|
-31829.5
|
-31101
|
-32034.8
|
-43057.4
|
-53059.2
|
-56355.1
|
-60551.2
|
-76764.5
|
-82962.3
|
-80575.4
|
-79934.6
|
-83768.46
|
2. BANQUES
|
|
-2245.3
|
-5597
|
-5291
|
2234.6
|
1182
|
9863.6
|
7562.9
|
24097
|
22175.3
|
24520.9
|
25946.5
|
32574.2
|
52285.9
|
Crédit de la BNR
|
|
1623.9
|
62.5
|
63.4
|
61.4
|
1550.2
|
2358.8
|
1352.3
|
2079.7
|
1216.3
|
1577.7
|
1379.8
|
1189.3
|
1298.94
|
Fonds propres
|
|
6908.3
|
7682.6
|
11653.6
|
16033.5
|
20062.1
|
23512.4
|
26182.5
|
23830.1
|
27936.8
|
17119.1
|
20125.6
|
27533.6
|
55050.7
|
Dépôts des Banques
|
|
1621.1
|
3385.5
|
3623.9
|
3494.1
|
2728.3
|
1026.5
|
810.5
|
990.8
|
732.1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Réserves
|
|
-8589.7
|
-13815.8
|
-16035.2
|
-11839.9
|
-15836.3
|
-10822.8
|
-15235.2
|
-12536.7
|
-13054.7
|
-16221.7
|
-15136.5
|
-17017.1
|
-18956.92
|
Créances sur les banques
|
|
-74.3
|
-98.3
|
-309.3
|
461.1
|
-1022.2
|
-860.7
|
-991.1
|
-1177.5
|
-1368.6
|
-1577.7
|
-1379.8
|
-1189.3
|
-1298.94
|
Créances sur AIB
|
|
-104.4
|
-104.5
|
-104.5
|
-109.6
|
-168.5
|
-109.6
|
-175.7
|
-139.1
|
-193.1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Autres éléments nets
|
|
-3630.2
|
-2709
|
-4182.9
|
-4948.7
|
-6131.7
|
-5240.9
|
-4379.9
|
-1774.5
|
-3098.5
|
23623.5
|
20957.4
|
22057.7
|
16192.14
|
3. A.I.B
|
|
4568.7
|
4323.6
|
5320.3
|
6815.3
|
7066.5
|
6747.8
|
6763.1
|
2590
|
125.7
|
18857.9
|
2766
|
-123
|
-6625
|
Réserves
|
|
-197.8
|
-20.9
|
-44.8
|
50.3
|
31.9
|
315.9
|
-146.1
|
-71.8
|
-817
|
-37.2
|
-24.2
|
-174.6
|
-397.2
|
Créances sur les banques
|
|
-1256.1
|
-1668.7
|
-1622
|
-938.6
|
-1553.9
|
-949.6
|
-1700.1
|
-1327.6
|
-9390.1
|
-4810.6
|
-4063
|
-5925.7
|
-38352.7
|
Créances sur les A.I.B
|
|
-25
|
-25
|
-25
|
-25
|
-25
|
-25
|
-25
|
0
|
-2034.7
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Emprunt à long terme
|
|
2742.6
|
2606.7
|
1786.3
|
1289.8
|
1409.9
|
1426.1
|
1449.5
|
325.6
|
0
|
12059
|
4906.3
|
7732.3
|
2162.5
|
Autres sommes dûes
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
0
|
0
|
5943.3
|
0
|
0
|
0
|
Crédit de la BNR
|
|
9
|
9
|
9
|
9
|
430.9
|
314.4
|
229.6
|
121.2
|
768
|
1639.8
|
1431.8
|
1171.5
|
1011.6
|
Fonds propres
|
|
3927.7
|
4475.8
|
4345.5
|
4745.4
|
5985.3
|
6119
|
6204.8
|
5847.1
|
18573.6
|
5211
|
4744.3
|
5070.4
|
5618.3
|
AUTRES POSTES NETS
|
|
-631.7
|
-1053.3
|
871.3
|
1785
|
851.2
|
178.8
|
750.4
|
-2304.4
|
-6974.1
|
-1147.4
|
-42292.1
|
-8154.1
|
-115423.1
|
Source : BNR, Département de la supervision bancaire,
Rapports annuels 2002 et 2007
* 1 BNR, LA POLITIQUE
MONETAIRE AU RWANDA : Une mutation constante pour une efficience accrue,
Kigali, juin 2003, p. 25
* 2 Idem
* 3 BNR, Op. cit., p.
26
* 4 Idem
* 5 GRAWITZ, M.,
Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris, 2001, p.771
* 6 GRAWITZ, M., Op.Cit,
p. 349
* 7 ULLMO. Y :
« intermédiation, intermédiaire financier et
marché ». Revue d'économie politique n°5.,
Paris 1988, PP 639- 654.
* 8 CHICHTI J.
E. : « Intermédiation financière des
banques et des assurances ». Imprimerie officielle, Tunis, 2000,
p. 446
* 9 Ibidem.
* 10 GURLEY J.G. et SHAW
E.S., Money in a theory of finance, édit. B.I.W, New
York, 1960, p.36
* 11 LAGOUTE C. :
« Le paradoxe des banques britanniques », Revue
d'économie financière n°77. Paris 2000, p 47
* 12La loi bancaire
: « L'intermédiation dans le système
financier français ». Paris, 1984, p. 8
* 13 PARATAT JP :
« Monnaie, institution financière et politique
monétaire », éd. Economica, Paris, 1982, p 147
* 14 SCHAMIAT R. H, HACKETHAL
A., TYMEL M : « Désintermédiation et
rôle des banques en Europe une comparaison
internationale », Revue d'économie financière,
Paris, 1999, p. 79
* 15 MOKADEM M.,
« Economie monétaire : mécanismes, politiques
et théories », Publication de l'imprimerie officielle de
la République Tunisienne. Tunis, 2002, p. 26
* 16 DORNBUSH et REYNOSO,
Financial factors in economic development, The American Economic
Review, Washington, 1989, p. 67
* 17 FISCHER K.P et SMAOUI.H,
Financial Liberalization to Banking Failure : Starting on the Wrong
Foot ? Finance, Econ WPA, 1997, p. 157
* 18 BNR : 35 ans au
service du développement national par une politique monétaire et
financière judicieuse, Kigali, 1999, p.21
* 19 Ibidem
* 20 BNR, Op. cit. p.22
* 21 BNR, Op. cit. p.22
* 22 BNR, Op. cit, p.31
* 23 BNR, Op. cit, pp. 31-32
* 24 BNR, Op. cit, p.33
* 25 BNR, Op. cit, p. 23
* 26 BNR, La réforme
du secteur financier au Rwanda, Kigali, Mars 2008, p. 26
* 27 BNR, Op. cit., p.27
* 28 Ibidem
* 29 BNR, op. cit., p. 27
* 30 Idem, p. 29
* 31 Ibidem
* 32 Ibidem
* 33 BNR, Op. cit., p. 30
* 34 FRY M.J, In favour of
Financial Liberalisation, The Economic Journal, Volume 107, Blackwell
Publishing, Birmingham, 1997, p.17
|