Avant-propos
De nos jours, les mécanismes ne sont plus
appropriés aux résultats satisfaisants auxquels témoignait
le comportement de l'économie haïtienne du temps jadis plus
précisément la décennie des années soixante dix
(70). Les réponses apportées jusqu'ici à travers la mise
en oeuvre de différentes stratégies, programmes et projets de
développement n'ont pas permis d'améliorer les conditions de vie
de la population, constituée en partie de paysans. L'expérience
haïtienne révèle donc que les programmes de
développement réalisés grâce à l'aide
internationale n'ont jamais profité à la majorité de la
population. Nombreuses que puissent être les causes explicatives, elles
apparaissent, d'un coté, à la fois partielles et insuffisantes
et, d'un autre coté, semblent se compléter. Le marasme est tel
que chaque secteur pris séparément représente une
priorité en soi, qui, justement, rend difficile l'adoption de choix
cohérents résultant des contraintes observées.
L'handicap majeur des branches d'activités du secteur
réel, conduisant au net ralentissement du système des finances
publiques, est entretenu par la valeur grandissante du déficit
budgétaire et commercial, le faible contrôle des prix, le
développement sans précédent du secteur informel, le
manque de contrôle des structures tarifaires, alimentant ainsi la
contrebande et renforçant le manque à gagner des recettes
fiscales. S'ajoutent, à tous ceux là, les difficultés
découlant de l'instabilité politique chronique, durant plus de
deux décennies, qui assombrissent encore davantage les tableaux
économiques tout en encourageant les bailleurs de fonds et investisseurs
étrangers et locaux à tourner le dos au pays.
Dans un tel contexte, la problématique de la
montée du coût de la vie a atteint des proportions
inégalées et continue à créer beaucoup de remous
dans la société. Classée régulièrement parmi
les priorités des décideurs étatiques, cette
problématique révèle un contraste où il semblerait
n'exister, dans le cas d'Haïti, aucun mécanisme de contrôle
des prix de la part des décideurs étatiques. En témoigne
directement la faiblesse figurante de la production nationale.
Pour citer l'Economiste Fritz DESHOMMES,
introduisant son livre « Vie Chère et Politique Economique en
Haïti », « le hic est que dans tous les cas, ou
presque, les résultats obtenus se sont révélés si
maigres et/ou si éphémères que l'on se croirait en
présence d'un problème insurmontable, d'un véritable
casse-tête, pour lequel n'existe aucune solution viable et qu'il faut se
résigner à subir avec courage et
abnégation ». Un constat qu'une enquête
sur les conditions de vie en Haïti (ECVH),
réalisée en 2001 par l'IHSI, allait confirmer
quand elle a révélé que 73.8% des ménages s'en
remettent à Dieu en ce qui a trait à l'évolution future de
la situation économique du ménage.
Ce mémoire s'attelle, par rapport au cas haïtien,
à soulever quelques interrogations, à identifier quelques
éléments de blocage interne* et à proposer, le
cas échéant, quelques pistes opérationnels, parmi tant
d'autres, dans le cadre de l'élaboration d'une politique alternative de
développement.
Telles sont les diverses raisons traduisant
l'intérêt personnel porté à l'égard de ce
choix de sujet.
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