III.3 Analyse des
déterminants d'adhésion de l'étudiant
Cette section met exergue l'influence des
caractéristiques socio-économique, du degré d'information
détenu par l'étudiant et enfin la qualité des services sur
le comportement d'adhésion de l'étudiant.
III.3.1 Influence des
caractéristiques socio-économiques de l'étudiant
· Le sexe
L'analyse par sexe des individus (cf. tableau ci-contre) de
l'échantillon a permis de déceler un grand nombre
d'étudiant de sexe féminin au sein des membres adhérents
de la mutuelle de santé contrairement au non membre.
Tableau 3: Distribution de fréquence de
SEXE
|
Fréquence
|
Fréquences (%)
|
Non adhérent
Masculin
Féminin
Total
|
59
14
73
|
80,8
19,2
100
|
Adhérent
Masculin
Féminin
Total
|
11
16
27
|
40,74
59,26
100
|
Source : données
de l'enquête (juillet 2008)
En effet, 59,26% des individus adhérents
interviewés sont de sexe féminin contre une proportion de 19,2%
au sein des non adhérents. On a noté une grande
prédominance des femmes au sein des adhérents. Les observations
au sein des non adhérents indiquent une forte prédominance des
hommes parmi les non adhérents (80,8%). Les hommes adhèrent moins
à la mutuelle par rapport aux femmes.
· Lieu de résidence
Les étudiants présents sur le campus proviennent
dans la majorité des cas, de divers horizons. Le plus souvent, ces
derniers résident en cité universitaire. Mais, le nombre
limité de place dans les cités universitaires ou l'état du
cadre de vie ne semble pas attirer tout le monde. De ce fait, d'autres ont
recours à des logements qu'ils louent soit seul soit à plusieurs
dans les différents quartiers de la ville. Les fréquences
observées dans chaque lieu de résidence sont
présentées sur la figure 6 ci-après :
Figure 6: Diagramme en
barre du lieu de résidence
Source :
données de l'enquête (juillet 2008)
On dénombre à la suite de l'analyse du
diagramme, une fréquence de non adhérent plus
élevée (28 étudiants) au niveau des étudiants qui
résident en location. La fréquence la plus élevée
d'adhérent (14 étudiants) a été enregistrée
au sein des cités universitaires. En effet, il arrive souvent que la
mutuelle organise des activités récréatives au sein des
cités universitaires.
Ainsi, les étudiants résidants des cités
ont la possibilité d'échanger avec les éléments de
la MUNSAEB pendant ces occasions. En plus de cela, certains promoteurs de la
mutuelle résident en cité et le plus souvent, ils entreprennent
des séances de sensibilisations de porte à porte afin de
bénéficier d'un pourcentage qui leur est versé à
chaque fois qu'ils amènent un étudiant à s'inscrire
à travers leur sensibilisation. A cela, s'ajoute les prestations des
médecins de cité qui le plus souvent conseillent aux
étudiants de s'affilier à la mutuelle.
Par contre, lorsque l'on considère l'étudiant
résidant en location, le plus souvent il se trouve isolé des
membres de la mutuelle et n'a pas l'avantage de bénéficier de ce
type de sensibilisation qu'une fois sur le site du campus. Le fait pour
l'étudiant de loger dans une zone où il n'a pas la
possibilité de côtoyer beaucoup d'autres étudiants surtout
ceux membres de la mutuelle de santé, ne favorise pas l'acquisition
d'information et de témoignage sur le fonctionnement de la mutuelle.
Cela entraîne inévitablement des craintes et une méfiance
de l'étudiant envers la mutuelle.
Dans certains cas, ce dernier se réfère aux
opinions d'un proche membre de la mutuelle ou aux expériences
vécues par un membre, mais détenant plus d'information que lui
sur le fonctionnement de la mutuelle.
Par ailleurs, on note aussi une fréquence
élevée de non adhérent (23 contre 3 adhérents, soit
82%) du coté des étudiants qui résident en famille. En
général, l'individu en famille bénéficie d'une
prise en charge automatique du fait de la fonction de ses parents qui le plus
souvent sont couverts par d'autres systèmes d'assurance santé.
· Niveau d'étude
L'individu en intégrant le milieu universitaire dispose
déjà d'une connaissance de base solide. Autrement dit, le
problème d'ignorance de la nécessité de se couvrir contre
les risques imprévus n'est pas un phénomène méconnu
de ce dernier. La plupart ont, au moins une fois, entendu parler de la mutuelle
de santé, que ce soit sur le campus ou dans la vie courante. Même
si dans des cas isolés, certains ont avancé ne pas savoir de quoi
est-ce qu'il s'agissait. Les fréquences observées au niveau de
chaque cycle universitaire parmi les éléments de notre
échantillon sont présentées dans le tableau 4.
Tableau 4:
Distribution des fréquences du niveau d'étude
|
Fréquence
|
Fréquence (%)
|
Non adhérent
1er cycle
2ème cycle
3ème cycle
Total
|
52
18
1
73
|
71,23
24,66
4,11
100
|
Adhérent
1er cycle
2ème cycle
3ème cycle
Total
|
18
9
0
27
|
66,67
33,33
0
100
|
Source : donnée
de l'enquête (juillet 2008)
Des fréquences d'adhésions plus
élevées ont été enregistrées au niveau des
étudiants inscrits au premier cycle universitaire c'est-à-dire de
la 1ère année à la 2ème
année. De plus, ces fréquences tendent à baisser au fil
des cycles universitaires. En effet, on dénombre dans notre
échantillon 71,23% de membres inscrits au premier cycle contre 66,67% au
second cycle. Parmi nos enquêtés, aucun étudiant du
troisième cycle enregistré n'était membre de la mutuelle
de santé. L'étudiant de troisième cycle en question
était un étudiant en médecine. Au delà de ce
dernier, nous n'avons pas eu la chance d'enquêter d'autres
étudiants du troisième cycle pour espérer mieux analyser
la cause de leur non adhésion.
Contrairement aux adhésions, on a constaté la
croissance de la non adhésion au fur à mesure que
l'étudiant avance dans ses études. Il se pourrait donc que le
niveau de non adhésion croit avec le niveau d'étude. A ce titre,
quelques étudiants ont affirmé qu'ils tombaient rarement malade
au cours de l'année, ils considèrent de ce fait, cette rubrique
de dépense comme non prioritaire. Aussi, la perception qu'ils ont est
que « ce serait un gâchis que de s'inscrire à la
mutuelle et n'être pas tombé malade au cours de
l'année ».
· Niveau de revenu
Pour ce qui a trait au revenu de l'étudiant, la figure
ci-dessous présente les différentes sources de revenu
enregistrées lors de l'enquête.
Figure 7: Diagramme en
barre des sources de revenu
Source :
données de l'enquête (juillet 2008)
D'après la figure 7, les fréquences les plus
élevées sont observées au niveau de la modalité
« Foner » aussi bien chez les adhérents que
chez les non adhérents. Celles-ci sont liées au fait qu'un grand
nombre d'étudiant bénéficie de l'aide Foner dès
leur première année à l'université. Concernant la
modalité « Bourse », on y note une fréquence
quasi nulle. La faible adhésion des boursiers est en partie due à
la prise en charge dont ils bénéficient du fait de leur statut de
boursier. Par ailleurs, deux des boursiers ont souligné ne pas
être informés qu'ils avaient la possibilité de souscrire
à une couverture complémentaire.
La fréquence d'adhésion du coté de la
modalité « Transfert des parents » (11
étudiants contre 23) n'est toutefois pas négligeable. Les
étudiants, le plus souvent loin de leur famille préfèrent
se couvrir par précaution, contrairement à ceux ayant de la
famille à coté. L'enquête a révélé que
63% des non adhérents ne payaient pas entièrement ou presque pas
leurs frais de soins en cas de maladie. Ils étaient soutenus soit par
leurs familles, soit par un proche.
Pour ce qui est de l'absence d'adhésion
constaté auprès des étudiants ayant pour source principale
de revenu les petites activités, elle est expliquée par le
caractère ponctuel des ces activités dans bon nombre de cas. A
cela s'ajoute, le faible niveau de ce revenu qui doit servir à l'achat
des tickets de restaurations, au paiement de loyer, et au transport pour se
rendre aux activités académiques. Ce faisant, toute tentative
d'épargne dans le but de se couvrir en cas d'épisode de maladie
s'avère difficile.
L'analyse du niveau de revenu a permis de dresser le tableau
suivant :
Tableau 5: Analyse
descriptive du revenu moyen et de la dépense moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Coefficient de
variation
|
Revenu
moyen
|
125000
|
450000
|
231506,85
|
99130,543
|
0,4281970
|
125000
|
450000
|
247222,22
|
119762,050
|
0,4844308
|
Note : les chiffres en italique concernent les
adhérents
Source :
données de l'enquête (juillet 2008)
La moyenne des revenus constatés chez les non membres
est plus élevée que celle chez les membres de la mutuelle. Par
contre, la moyenne de dépense de ces derniers au cours de l'année
académique est inférieure à la moyenne de dépense
des membres. On constate aussi, que la moyenne des revenus et des
dépenses des non membres est identique aux moyennes de
l'échantillon global. Cela trouve son explication dans la
fréquence des revenus élevés constatés au sein des
non membres comparativement aux adhérents.
Le coefficient de variation indique d'une part que
l'écart type des non adhérents représente 42,82% de la
valeur de la moyenne et d'autre part que l'écart type des
adhérents représente 48,44% de la valeur de la moyenne du revenu.
Dans les deux cas, la dispersion autour de la moyenne est faible. Les moyennes
des revenus constatées chez les non membres et les membres sont donc
significatives.
Les étudiants qui adhérent à la mutuelle
ont donc en moyenne un revenu supérieur à celui des
étudiants non inscrits à la mutuelle. Ainsi, on peut a priori,
affirmer que plus l'étudiant à un revenu élevé plus
il est disposé à devenir membre de la mutuelle.
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