UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCE ECONOMIQUE ET DE
GESTION
(UFR/SEG)
MAITRISE EN ECONOMIE ET GESTION DES ENTREPRISES D'ECONOMIE
SOCIALE ET SOLIDAIRE
(MEGEES)
|
|
BURKINA FASO
UNITE-PROGRES-JUSTICE
|
en vue de l'obtention de la
Maîtrise en Economie et Gestion des Entreprises
d'Economie Sociale et Solidaire
(MEGEES)
Analyse des déterminants d'adhésion et
stratégie d'intégration de la mutuelle de santé dans les
habitudes de consommations des étudiants : cas de la
MUNASEB
Thème :
Présenté et soutenu publiquement
par :
YAMEOGO Moussa
|
|
Sous la direction de :
M. Issa SARAMBE
Enseignant-chercheur
à l'UFR/SEG
|
Décembre 2008
DEDICACES
· A la mémoire de ma tante, feue
Coulibaly née YAMEOGO Lamoussa ;
· A ma mère et mon
père pour tout le sacrifice consenti pour mon
éducation et pour leurs bénédictions qui ont fait de moi
ce que je suis aujourd'hui ;
· Et à tous les étudiants du Faso qui
luttent jour et nuit pour faire honneur à leurs géniteurs.
Qu'ALLAH nous guide.
REMERCIEMENTS
Mes sincères remerciements et ma profonde gratitude vont
à l'endroit de :
Monsieur Issa
SARAMBE pour avoir accepté m'encadrer malgré son
calendrier très chargé ;
Pr. Souleymane SOULAMA et de tous
ses collaborateurs pour avoir initié cette filière dont nous
sommes la première promotion ;
Corps enseignant de la MEGEES et de l'UFR/SEG
pour tous les efforts déployés, afin de nous
dispenser un enseignement de qualité. Puisse Dieu voir un jour votre
profession valorisée ;
Pr. Mamoudou Hama DICKO, Directeur
Général du CENOU pour m'avoir donné l'opportunité
de travailler sur la MUNASEB ;
Dr. Mireille Eliane SANOU née
PARE, Directrice de la MUNASEB et de tout le personnel de la
MUNASEB pour leur disponibilité durant la période de
réalisation de ce document ;
M. Tampouré YAMEOGO à
ZAIN Burkina pour m'avoir soutenu durant ces quatre ans passés sur le
campus ;
M. Emmanuel YAMEOGO au
Ministère de la Jeunesse et de l'Emploi pour son soutien ;
M. Cheick YEYE au
Ministère chargé des Relations avec le Parlement pour tout son
aide ;
M. Richard
BATIENO pour les efforts déployés de sa part pour
me venir en aide à lors de nos travaux ;
M. Jean Pierre EVOU et de tous les
doctorants du CEDRES pour leur appui ;
Mme Noëlie OUEDRAOGO Directrice
du projet MIPROKA pour avoir mis à ma disposition du matériel de
travail et aussi pour tous ses encouragements ;
Tous les étudiants de la première
promotion de MEGEES pour ces merveilleux moments
passés ensemble;
Mes frères BONKOUNGOU Saïba, YAMEOGO
Boukary et KARGOUGOU Louis
Pascal ;
Mes collègues de classe, particulièrement
BATIONO Germain, OUEDRAOGO Yacouba et
SANGUISSO Karim ;
Tous mes amis étudiants,
c'est le courage qui nourrit l'espoir. Que Dieu nous donne assez de
courage pour aller de l'avant ;
Et enfin, toutes les personnes qui ont contribuées de
près ou de loin à la réalisation de ce document.
TABLE DES
MATIERES
DEDICACES
i
REMERCIEMENTS
ii
TABLE DES MATIERES
iii
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES FIGURES
vi
LISTE DES ABREVIATIONS
vi
INTRODUCTION
6
CHAPITRE I : REGARD
SUR LA MICRO-ASSURANCE SANTE
6
I.1 Problématique et concepts de la
MAS
6
I.1.1 Problématique de la faible
adhésion à la MAS
6
I.1.2 Définition de concepts
6
I.1.3 Typologie de la MAS
6
I.2 Présentation de la MUNASEB
6
I.2.1 Objectifs et stratégies de la
mutuelle
6
I.2.2 Les conditions d'accès à
la mutuelle
6
I.2.3 Les prestations disponibles pour les
bénéficiaires
6
I.2.4 Mode de prise en charge
pratiqué par la mutuelle
6
I.2.5 Les structures sanitaires partenaires
de la mutuelle
6
I.2.6 Dynamique d'adhésion
6
CHAPITRE II ANCRAGE
EMPIRIQUE ET THEORIQUE
6
II.1 Les déterminants de
l'adhésion aux MAS
6
II.2 Cadre théorique de la
recherche
6
II.2.1 La théorie néoclassique
du consommateur
6
II.2.2 Valeur d'utilité ou la valeur
économique perçue par le client
6
II.3 Hypothèses
6
CHAPITRE III :
CADRE OPERATOIRE ET ANALYSE DES DONNEES
6
III.1 Méthodologie de collecte des
données
6
III.1.1 Outils de collecte des
données
6
III.1.2 Collecte des données
6
III.2 Méthodologie de traitement et
d'analyse des données
6
III.2.1 Modélisation
6
III.2.2 Spécification des variables
de l'étude
6
III.2.3 Outils informatiques d'analyse
6
III.3 Analyse des déterminants
d'adhésion de l'étudiant
6
III.3.1 Influence des
caractéristiques socio-économiques de l'étudiant
6
III.3.2 Influence du degré de
connaissance de la mutuelle par l'étudiant
6
III.3.3 Influence des prestations de la
mutuelle
6
III.4 Résultats de l'analyse
économétrique
6
III.4.1 Validation économique des
coefficients
6
III.4.2 Analyse des effets marginaux
6
CHAPITRE IV : ESSAI
D'ELABORATION DE STRATEGIE
6
IV.1 Analyse SWAT de la MUNASEB
6
IV.1.1 Les forces
6
IV.1.2 Les faiblesses
6
IV.1.3 Les opportunités
6
IV.1.4 Les menaces de l'environnement
universitaire
6
IV.2 Essai d'élaboration de
stratégie
6
IV.2.1 La stratégie sur le court
terme
6
IV.2.2 Les actions à mener dans le
moyen terme
6
IV.2.3 La stratégie sur le long
terme
6
IV.3 Difficultés et limites de
l'étude
6
IV.3.1 Difficultés et contraintes
rencontrées
6
IV.3.2 Limite de l'étude
6
CONCLUSION..............
6
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
6
ANNEXE
A................
VI
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Evolution des
taux d'adhésions et des taux de pénétration au Burkina
6
Tableau 2: Evolution des
adhésions
6
Tableau 3: Distribution de
fréquence de SEXE
6
Tableau 4: Distribution des
fréquences du niveau d'étude
6
Tableau 5: Analyse
descriptive du revenu moyen et de la dépense moyenne
6
Tableau 6: Distribution des
fréquences de l'accessibilité financière
6
Tableau 7:
Paramètres estimés du modèle logit
6
Tableau 8: Les effets
marginaux
6
LISTE DES
FIGURES
Figure 1: Evolution des
adhésions à la MUNASEB
6
Figure 2: Paiement direct
des soins par la mutuelle (tiers payant)
6
Figure 3: Paiement direct
des soins par le membre
6
Figure 4: Modèle
empirique de la performance de la mutuelle de santé
6
Figure 5: Processus du
comportement du consommateur
6
Figure 6: Diagramme en
barre du lieu de résidence
6
Figure 7: Diagramme en
barre des sources de revenu
6
Figure 8: Histogramme du
canal informationnel
6
Figure 9:
Répartition des opinions sur la disponibilité des
médicaments selon les non adhérents
6
Figure 10:
Répartition des opinions sur la disponibilité des
médicaments selon les
adhérents...................................................................................................
6
LISTE DES
ABREVIATIONS
ANEB
|
: Association Nationale des Etudiants burkinabés
|
BIT
|
: Bureau International du Travail
|
BIT/STEP
|
: Bureau International du Travail/Stratégies et Techniques
contre l'Exclusion sociale et la Pauvreté
|
CARFO
|
: Caisse de Retraite des Fonctionnaires
|
CENOU
|
: Centre National des OEuvres Universitaires
|
CHU
|
: Centre Hospitalier Universitaire
|
CHUSS
|
: Centre Hospitalier Universitaire Sanou Sourou
|
CHU-YO
|
: Centre Hospitalier Universitaire-Yalgado Ouédraogo
|
CIOSPB
|
: Centre national d'Information, de l'Orientation Scolaire,
Professionnelle et des Bourses
|
CNSS
|
: Caisse Nationale de Sécurité Sociale
|
CSLP
|
: Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
|
FAARF
|
Fonds d'appui aux activités rémunératrices
des femmes
|
FONER
|
: Fond National pour l'Education et la Recherche
|
CSPS
|
: Centre de Santé et de Promotion Sociale
|
GA
|
: Générale des Assurances
|
IB
|
: Initiative de Bamako
|
MAS
|
: Micro-Assurance Santé
|
MEFA
|
: Mouvement des Etudiants du Faso
|
MUNASEB
|
: Mutuelle Nationale de Santé des Etudiants du Burkina
Faso
|
OST
|
: Office de la Santé des Travailleurs
|
PAS
|
: Programme d'Ajustements Structurels
|
SIAO
|
: Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou
|
SONAR
|
: Société Nationale d'Assurance et de
Réassurance
|
SSP
|
: Soins de Santé Primaire
|
UAB
|
: Union des Assurances du Burkina
|
UFR/SEG
|
: Unité de Formation et de Recherche/Sciences Economiques
et de Gestion
|
UK
|
: Université de Koudougou
|
UNEF
|
: Union Nationale des Etudiants du Faso
|
UO
|
: Université de Ouagadougou
|
UPB
|
: Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso
|
INTRODUCTION
En ce début de XXI siècle, l'accès aux
soins de santé demeure problématique au sein des
communautés des pays en voie de développement d'Afrique.
Depuis la période des indépendances, plusieurs
jeunes Etats africains ont pratiqué l'Etat providence dans le domaine de
la santé. Cependant, la faiblesse de leurs ressources n'a pas permis de
soutenir cette initiative et a entraîné la
détérioration progressive de la qualité des soins de
santé. Dès lors, l'idée du financement des services de
soins par le recouvrement des coûts des prestations auprès des
malades va faire son apparition au cours des années 80. Les Etats
africains au sud du Sahara vont donc entreprendre une réorganisation
profonde de leurs systèmes de santé avec une forte
décentralisation et une stratégie axée sur les soins de
santé primaire (SSP).
Cette initiative a été officiellement
lancée par l'OMS à Bamako au mois de Septembre
1987 sous l'appellation « initiative de Bamako
(IB) ». Son postulat de base était que le malade serait
prêt à payer une somme raisonnable pour sa santé, à
condition qu'il puisse trouver un service de soins et un personnel de
qualité à sa demande (BIT, 2002). Cependant,
elle n'a pas atteint les objectifs escomptés par ses initiateurs vu le
faible niveau de vie et le bas revenu des populations cibles. Par ailleurs,
elle n'a contribué qu'à renforcer la barrière
financière de l'accès aux soins de santé. En
réaction à ces échecs, vont se développer dans les
pays d'Afrique Sub-saharienne, de nouvelles formes de protections sociales.
Au Burkina Faso, la protection sociale est composée de
deux systèmes: l'un public qui comprend la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale (CNSS), la Caisse Autonome de Retraite des
Fonctionnaires (CARFO) et l'Office de la Santé des Travailleurs (OST),
et l'autre privé regroupant les systèmes classiques d'assurance
(UAB, SONAR, GA...). Mais de manière générale, les
systèmes classiques d'assurance privés ne sont pas tous à
la portée de bourse des travailleurs du secteur informel et du monde
rural. Selon Letourmy et Pavi-Letourmy
(2003), « les opérateurs privés
d'assurance ont bâti leur activité pour une clientèle
disposant de revenus satisfaisants et ils ont du mal à l'adapter
à une clientèle à plus faible revenu ».
Ce faisant, la réaction collective de la population en
vue de trouver une solution à un problème individuellement
difficile à résoudre qui est l'accès aux soins de
santé de meilleure qualité va donc favoriser l'émergence
d'une forme solidaire de financement de la santé, en l'occurrence la
Micro Assurance Santé (MAS). La MAS s'adresse aux populations non
couvertes par les systèmes d'assurances santé mise en place par
l'Etat ou proposé par les sociétés privées
d'assurance.
Dans un environnement incertain comme celui de
l'université de Ouagadougou, l'un des problèmes majeurs à
un rendement élevé de travail, surtout au niveau des
étudiants demeure celui de la santé. Le plus souvent, la maladie
est l'événement le plus imprévisible. Les dépenses
qu'elle occasionne ne peuvent être prévues ni quant à leur
montant ni quant à la période où elles seront
nécessaires. Pourtant, la contrainte d'assumer ces dépenses au
moment où la maladie survient est bien réelle.
Depuis quelques années, dans le milieu estudiantin du
Burkina, la prestation sanitaire est donc devenue l'une des revendications
essentielles des étudiants. Face au nombre de plus en plus
élevé d'étudiants chaque année sur le campus, dont
une grande proportion de non boursiers, les problèmes de santé se
sont posés avec de plus en plus d'acuité.
C'est dans la recherche de solutions aux problèmes de
santé des étudiants que suite à la crise universitaire de
1997, la mutuelle nationale des étudiants du Burkina a été
créée. La MUNASEB, organisation sans but lucratif avec pour
objectif fondamental la couverture des risques maladies auxquels font face les
étudiants a été proposée comme alternative à
même de permettre à tout étudiant boursier ou non boursier
de se prémunir contre les difficultés qu'il pourrait rencontrer
pour se soigner. La fonctionnalité de la mutuelle a pris effet à
partir de l'année 2004.
Aujourd'hui, force est de constater que bien qu'ayant l'un des
effectifs de membre le plus élevé au plan national1(*), la MUNASEB ne présente
pas de taux de pénétration intéressant sur l'ensemble des
étudiants inscrits à l'UO. En 2007, elle
comptait environ 982 adhérents sur un effectif universitaire
chiffré à 24872 étudiants, toutes filières
confondues. Soit un taux de pénétration d'environ 3,9%. Ce taux
est en légère hausse par rapport à celui de 2006 qui
était de 3,6% soit 868 adhérents sur 23847 universitaires2(*). Malgré cette hausse
relative, les taux de pénétrations par années, reste
toujours faibles avec moins 4% de l'ensemble des étudiants.
Au regard de ces différents taux, la question que l'on
se pose est de savoir quels sont les facteurs explicatifs de la faible
adhésion des étudiants à la mutuelle et comment parvenir
à améliorer ce niveau d'adhésion ?
Pour répondre à cette interrogation, la
présente étude est entreprise. Et les raisons ayant motivé
le choix de ce thème sont relatives aux difficultés auxquelles
font face la plupart des étudiants pour prendre en charge les
problèmes de santé qui adviennent au cours de l'année
académique. L'intérêt d'une telle étude
réside dans le fait que ses résultats pourraient contribuer
à offrir des voies pour une amélioration du niveau des
adhésions à la mutuelle de santé au fil des années
sur le campus de Ouagadougou et dans les autres universités publiques du
pays.
Objectif
général
L'objectif visé par cette étude est de parvenir
à élaborer une stratégie opérationnelle permettant
l'intégration de la mutuelle de santé dans les habitudes de
consommations des étudiants à partir des déterminants
d'adhésion enregistrés.
Objectifs spécifiques
Pour atteindre cet objectif général, trois
objectifs spécifiques seront réalisés :
Analyser les déterminants d'adhésion des
étudiants à la mutuelle de santé ;
Dégager les forces et les faiblesses, les
opportunités et les menaces de la mutuelle ;
Elaborer une stratégie d'intégration des
étudiants à la MAS.
Ce travail s'articulera autour de quatre chapitres.
Le chapitre I intitulé regard sur les
MAS mettra en évidence dans un premier temps, la
problématique de la faible adhésion à la MAS et la
définition de quelques concepts clés de l'étude. En second
lieu, il présentera la structure dont il est question dans
l'étude (la MUNASEB).
Le chapitre II, ancrage empirique et
théorique sera relatif à la revue de la
littérature, au cadre théorique et aux hypothèses de
l'étude.
Le chapitre III, cadre opératoire et
analyse des données, va porter sur la méthodologie
de l'étude et l'analyse des données récoltées.
Le chapitre IV qui est le dernier, présentera un
essai d'élaboration d'une stratégie.
A la suite de ces chapitres, une conclusion sera
présentée pour faire le bilan de la recherche.
CHAPITRE I : REGARD SUR LA
MICRO-ASSURANCE SANTE
Dans ce chapitre, il est essentiellement question de la
problématique de la faible adhésion à la MAS, de la
définition de quelques concepts clés et enfin de la
présentation de la MUNASEB.
I.1
Problématique et concepts de la MAS
I.1.1 Problématique de la faible adhésion
à la MAS
Depuis environ une décennie, la MAS fait l'objet de
promotion soutenue, aussi bien par les gouvernements des pays à faible
revenu que par les partenaires au développement. Le BIT
(2002) définit la MAS comme un système regroupant une
diversité d'assurances communautaires (mutuelle de santé
classique, système de prépaiement, caisse de solidarité et
couplage crédit-santé) qui s'adressent aux populations non
couvertes par l'assurance-maladie obligatoire (système public) et qui
n'ont pas accès aux assurances commerciales.
Toute une série d'arguments est donnée pour
justifier la pertinence de la MAS. Sa contribution à
l'amélioration de l'accès aux soins et au financement de la
santé, à l'extension de la protection sociale et à la
lutte contre la pauvreté, ou encore à l'élargissement du
marché de l'assurance est tout à coup mise en avant pour
encourager son développement dans les pays au sud du Sahara.
Selon une étude réalisée au
Sénégal par Fournier et al., (2005) sur
le rôle de l'offre de soins, la MAS constituerait une innovation
prometteuse pour favoriser l'accès aux soins et limiter les
conséquences des dépenses de santé imprévues et
catastrophiques.
L'inventaire des MAS par la
concertation3(*) en
2000 au Burkina, a dénombré 64 expériences relevant de la
MAS et qui se présente par ordre d'importance : la caisse de
solidarité (29.69%), l'initiative couplage crédit-santé
(28,13%), la mutuelle de santé (21,87%) et enfin le système de
prépaiement (20,31%). En 2005, l'inventaire a indiqué 136
expériences dont essentiellement les mutuelles de santé
classiques (59,56%). Suivent ensuite, les caisses de solidarité
(16,91%), les initiatives couplant crédit-santé (13,24%) et enfin
les systèmes de prépaiement (10,29%). Cependant, leur impact
demeure très limité car leur couverture populationnelle est
faible (en général inférieur à 10% en Afrique
subsaharienne). Le bilan quantitatif du nombre de personnes couvertes par la
micro-assurance demeure assez modeste. L'inventaire réalisé par
le site la concertation en 2007 a permis de donner, au plan national,
l'évolution des taux d'adhésion et les taux de
pénétration observés au niveau de la MAS. Le tableau
ci-dessous nous donne une présentation chiffrée des taux
observés.
Tableau 1: Evolution des taux d'adhésions
et des taux de pénétration au Burkina
|
2000
|
2003
|
2004
|
2007
|
Nbre de membre
|
4500
|
5268
|
8778
|
22866
|
Pop totale (en milliers)
|
11800
|
12495
|
12 600
|
14 017
|
Taux d'adhésion
|
0,23
|
0,24
|
0,39
|
1,02
|
Taux de pénétration
|
0,53
|
0,67
|
1,12
|
6,21
|
Source : données du site la
concertation (2008)
On note globalement, une croissance des taux d'adhésion
et des taux de pénétration au fil des années sur le
territoire national. Mais, cette évolution est relativement faible vu
l'augmentation soutenue de la population nationale.
La mutuelle soumise à notre étude ne fait pas
exception à cette tendance. En effet, un regard porté sur les
niveaux d'adhésion reflète une évolution très
modérée telle qu'illustrée par la figure suivante :
Figure 1: Evolution des adhésions à
la MUNASEB
Source : données MUNASEB et
SAOI, (2008)
L'analyse du graphique ci-après indique de faibles taux
de pénétration de la mutuelle au sein de son public cible de 2005
à 2007. Le taux de pénétration en 2005 était
d'environ 2,7%. En 2006, ce taux est passé à 3,6% (soit une
croissance de 0,9%), contre une augmentation d'environ 7,8% des effectifs sur
le campus. A la fin de l'année 2007, la mutuelle présentait un
taux de pénétration d'environ 3,9% (soit une progression de 0,3%)
contre une croissance de l'effectif universitaire d'environ 4,2%. L'on constate
donc que le niveau des adhésions évolue très faiblement
par rapport aux effectifs sur le campus et en plus cette évolution n'est
pas soutenue. Pourtant, le service de santé et le dépôt
pharmaceutique sont couramment fréquentés par les
étudiants de l'université de Ouagadougou. Pourquoi est-ce que
malgré leur fréquentation du service de soins et du
dépôt et face aux atouts que présente la mutuelle, les
étudiants y adhèrent moins ? la présente étude
s'inscrit dans le cadre de la recherche des facteurs qui influencent
l'adhésion des étudiants à la mutuelle de santé
afin de parvenir à mettre en place des stratégies qui vont
contribuées, dans les années à venir, à
accroître les taux d'adhésion.
I.1.2 Définition de concepts
Pour une meilleure compréhension du sujet de
l'étude, nous avons jugé bon de définir quelques concepts
clés qui sont les suivants :
La mutuelle de santé :
c'est une association à but non lucratif, basée sur les principes
de solidarité et d'entraide entre des personnes physiques qui y
adhèrent de façon libre et volontaire. Elle a pour objectif de
mener des actions de prévoyances dans le domaine de la santé au
moyen des cotisations des membres et à leur profit. Les membres
définissent les objectifs, les modalités d'organisation et les
activités de leur mutuelle et participent à son fonctionnement.
Ils versent des cotisations qui ne sont pas liées à leur risque
personnel de tomber malade. Grâce aux cotisations, la mutuelle garantit
à ses membres le paiement (ou le remboursement) de tout ou partie du
coût de leurs soins de santé. Ceux-ci sont fournis par des
prestataires avec lesquels la mutuelle a conclu, le plus souvent, des accords
portants, entre autres, sur les tarifs et la qualité des
soins, BIT (2002).
Adhérent (d'une
mutuelle) : c'est toute personne qui s'affilie à une
mutuelle et s'engage à en respecter les statuts et le règlement
intérieur et à verser ses cotisations. Il peut ouvrir le droit
aux services de la mutuelle à un certain nombre d'individus
dépendants directement de lui que l'on appelle « personne
à charge ». Ce sont en général son ou sa
conjoint(e) et ses enfants, jusqu'à un certain âge, ses ascendants
au premier degré, etc.
Référence obligatoire ou prestataire
conventionné : la mutuelle pour réduire les
risques de surconsommation impose des prestataires de soins auxquels
l'adhérent doit avoir recourt en cas d'événement
santé. En ces lieux, l'adhérent bénéficie le plus
souvent d'une prise en charge directe des frais de soins et de
médicaments. Dans le cas de la MUNASEB, la référence
obligatoire est le service de santé du CENOU.
Période d'observation ou période
probatoire : elle correspond au temps pendant lequel un
nouvel adhérent paie ses cotisations sans avoir droit aux services de la
mutuelle. Cette période est nécessaire pour éviter que
certaines personnes ne s'affilient uniquement au moment précis où
elles en ont besoin et se retirent en suite (par exemple une adhésion en
prévision d'un accouchement) (BIT/STEP, 2002).
Sensibilisation directe : on
fait allusion ici à une sensibilisation réalisée soit par
un membre de la mutuelle, soit par un médecin de cité
universitaire ou soit par les étudiants promoteurs de la mutuelle.
I.1.3 Typologie de la MAS
La MAS regroupe un ensemble d'initiatives qui sont
présentées ci-dessous4(*) :
· la Caisse de
solidarité limitée habituellement aux travailleurs
d'un service, d'une entreprise ou élargie aux travailleurs oeuvrant dans
le même domaine d'activité. Elle constitue l'une des formes les
plus anciennes de la mutualité dans le domaine de la santé au
Burkina. Sa caractéristique principale réside dans sa logique de
formation. Elle révèle que la caisse n'est qu'une formalisation
de pratiques d'entraide existantes au sein de l'entreprise lorsqu'un agent
rencontre des problèmes sociaux (santé, décès
etc...) sans la mise en oeuvre d'une étude de faisabilité en tant
que telle. De ce fait, les taux de cotisations et l'ampleur des interventions
de la caisse sont déterminés sans un calcul économique :
de façon forfaitaire.
· la Mutuelle de santé
(classique) (voir définition de concepts)
La structure la plus ancienne dans cette catégorie au
Burkina est la Mutuelle Pharmaceutique Sainte Famille de Tounouma. Elle est
née en 1985 à partir d'un besoin fortement ressenti par les
membres d'une communauté paroissiale à savoir celui de se soigner
à moindre coût, une communauté composée à
majorité de personne à revenu modeste (agriculteurs, ouvriers,
petits fonctionnaires et chômeurs).
· le couplage
crédit-santé représentant une forme
d'initiative qui dans le cadre d'un dispositif de microfinance procède
à une affectation aux frais de santé d'une partie du
crédit octroyé ou d'une partie de l'épargne
mobilisée par le membre. Sa différence d'avec la mutuelle de
santé réside dans sa logique de mise en oeuvre et dans la
relation fonctionnelle qu'elle établit entre les activités de
crédit-épargne et celles liées à la santé.
Les Mutuelles de santé fondées sur le couplage
crédit-santé sont initiées à partir des Groupements
Féminins clientes du FAARF et sont autogérées. Elles ont
donc pour public cible les femmes membres du groupement féminin et leurs
enfants de moins de 5 ans.
· le système de
prépaiement est une formule proposé dans les
formations sanitaires (hôpitaux, centres de santé) consistant en
un prépaiement annuel qui garantit à la personne l'accès
aux soins durant l'année. Son adhésion couvre soit les soins
hospitaliers, soit les soins dispensés dans le centre de santé
soit tout ou une partie des deux.5(*)
Toutes ces formes d'assurance communautaire sont retenues par
le BIT comme composant de la micro assurance santé (MAS) en raison du
principe de libre adhésion, d'assurance et de solidarité.
I.2
Présentation de la MUNASEB
Fruit d'un consensus entre le gouvernement et les associations
estudiantines (ANEB, UNEF, MEFA...) et grâce à l'action
déterminante du Médiateur du Faso, la Mutuelle Nationale de
Santé des Etudiants du Burkina (MUNASEB) a été
créée par décret n°99-494/PRES/PM/MESSRS du 30
décembre 1999. Elle constitue une stratégie adaptée au
système de santé universitaire qui permettra, d'une part
d'étendre le bénéfice de la prise en charge
médicale complète à tous les étudiants, et d'autre
part de maîtriser les dépenses de santé, d'améliorer
les prestations fournies et de responsabiliser les bénéficiaires
de la mutuelle. Le gouvernement va poser les premiers jalons de la mise en
place de cette mutuelle et les crédits nécessaires au
démarrage vont être dégagés sur le budget national
2001. Son fonctionnement effectif va démarrer à la rentrée
universitaire 2003-2004.
Par ailleurs, le fonctionnement de la mutuelle de santé
des étudiants burkinabè (MUNASEB) relève de
l'autorité du centre des oeuvres universitaires (CENOU). La mutuelle
bénéficie des subventions de la part de l'Etat pour mener ses
activités.
I.2.1 Objectifs et stratégies de la
mutuelle
· Objectifs
La mutuelle à travers ses objectifs vise :
la gestion d'un régime de santé des
étudiants inscrits dans les universités du Burkina Faso ;
la couverture des risques sanitaires et la répartition
de leurs conséquences ;
la réalisation de toutes études prospectives et
de toutes actions éducatives pour l'amélioration du
système de sécurité sanitaire des étudiants.
· Stratégies
pratiquées
Les stratégies pratiquées par la mutuelle en vue
de l'adhésion des étudiants à la mutuelle sont
principalement :
L'accès pour tous aux soins de santé de
qualité ;
La cotisation annuelle de 5000 FCFA par membre.
I.2.2 Les conditions d'accès
à la mutuelle
Selon les principes de fonctionnement définit par la
MUNASEB, peuvent bénéficier des services de la mutuelle, tout
étudiant non salarié inscrit dans les universités du
Burkina (Université de Ouagadougou, université de Koudougou,
Université polytechnique de Bobo-Dioulasso) et leurs ayants droits. En
ce qui concerne le montant d'adhésion, chaque étudiant doit
débourser une somme annuelle de 5000 FCFA plus 100 FCFA pour l'achat de
la carte de membre ; il doit y joindre deux (02) photos
d'identité.
Une fois l'inscription faite, l'étudiant devra
respecter une période d'observation qui dure un (01) mois.
L'accès aux soins ne sera possible qu'après ce mois
d'observation.
I.2.3 Les prestations disponibles pour les
bénéficiaires
Les soins de santé pris en charge par la mutuelle se
repartissent en plusieurs groupes :
· Consultations
médicales :
- Consultation curative générale ;
- Consultation dentaire ;
- Consultation ophtalmologique ;
- Consultation, autres spécialités ;
- Consultation gynécologique ;
- Consultation prénatale ;
- Consultation post-natale ;
- Education à la santé ;
- Soins infirmiers.
· Hospitalisation ;
· Examens radiologiques et de
laboratoire ;
· Dépôt
pharmaceutique (médicaments de spécialités
et génériques) ;
· Les soins dentaires et
prothèses ;
· La lunetterie ;
· L'accouchement et les consultations
prénatales ;
· Les interventions
chirurgicales ;
· Les frais funéraires.
I.2.4 Mode de prise en charge
pratiqué par la mutuelle
La mutuelle pratique trois (3) modes de prise en charge de
l'adhérent :
- le tiers payant ;
- le paiement direct ;
- le forfait.
· Le tiers payant
Cela consiste pour le patient à s'adresser à un
prestataire conventionné (prestataire de soins agréé par
la mutuelle) muni de sa carte de membre et il bénéficie d'un
ticket modérateur. Il ne paie dans ce cas que 20% de ses frais
d'ordonnance. Voir figure 2 ci-après :
Figure 2: Paiement direct des soins par la
mutuelle (tiers payant)
Membres de la
mutuelle
Mutuelle
Prestataires de
soins
Cotisations
Prestations de soins
Paiements de la quote-part
(Ticket modérateur)
Conventions tarifaires
Paiements
Factures
Source : Rapport
Général de l'atelier sur la MUNASEB (2001)
Ce mode de prise en charge s'applique lorsque
l'étudiant se fait consulter dans une structure sanitaire partenaire de
la mutuelle (service santé du CENOU, OST ou CHU-Yalgado) ou
achète ses produits au dépôt pharmaceutique du CENOU.
· le paiement direct
Ce mode de paiement résulte du fait que la prestation
souhaitée par le membre n'est pas disponible ni au centre ni chez les
prestataires conventionnés. Le plus souvent, cela est lié au cas
d'urgence. En effet, le patient paie la totalité des charges de soins et
se fait rembourser auprès de sa mutuelle sur présentation des
différentes factures jointes à une demande adressée
à la responsable. Voir figure 3 ci-après :
Figure 3: Paiement direct des soins par le
membre
Membres de la mutuelle
Mutuelle
Prestataires de soins
Cotisations
Prestations de soins
Paiement direct (totalité)
Conventions tarifaires
Remboursement (totalité)
Factures
Source : Rapport
Général de l'atelier sur la MUNASEB (2001)
Ce mode de paiement s'applique lorsque le patient effectue ses
consultations dans n'importe quel service sanitaire autre que ceux partenaires
de la mutuelle. Dans ce cas, le patient constitue un dossier de remboursement
qu'il dépose auprès de la mutuelle et reçoit le
remboursement des 80% de ses dépenses au bout d'un mois.
· Les forfaits
les forfaits sont appliqués sur :
- les soins dentaires et prothèses ;
- la lunetterie ;
- l'accouchement et les consultations
prénatales ;
- les interventions chirurgicales ;
- les frais funéraires.
I.2.5 Les structures sanitaires
partenaires de la mutuelle
La mutuelle, pour répondre aux besoins de ses membres a
lié des conventions avec certains prestataires sanitaires dans les
villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Les partenaires sanitaires de la
MUNASEB sont :
· Le service de santé universitaire du CENOU au
sein du campus de Ouagadougou ;
· Le centre Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO
(CHU-YO) à Ouagadougou ;
· Le centre Hospitalier Universitaire SANOU Souro (CHUSS)
à Bobo-Dioulasso ;
· L'Office de la santé des travailleurs (OST)
à Ouagadougou.
Pour l'instant, elle n'a pas encore de partenaires sanitaires
dans la ville de Koudougou.
I.2.6 Dynamique d'adhésion
Le démarrage des activités de la mutuelle
intervient à la rentrée académique 2003-2004. Elle
couvrait à cette période, les étudiants inscrits à
l'Université de Ouagadougou et ceux de l'Université polytechnique
de Bobo-Dioulasso. Aujourd'hui, cette protection s'est étendue à
l'université de Koudougou (UK) et ceux depuis 2006. L'évolution
chiffrée des adhésions de 2004 à 2007 est
présentée dans le tableau ci-après :
Tableau 2: Evolution
des adhésions
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Ouagadougou
|
572
|
599
|
868
|
982
|
Bobo-Dioulasso
|
83
|
62
|
86
|
56
|
Koudougou
|
Néant*
|
Néant*
|
30
|
46
|
Total
|
655
|
661
|
984
|
1084
|
(*) Le fonctionnement de la mutuelle a commencé à
Koudougou en 2006.
Source : données de
base de la mutuelle (2008)
On remarque une forte croissance des effectifs en 2006. Cela
est en partie lié à l'introduction de la mutuelle à l'UK,
mais plus à la croissance constatée au niveau de l'UO (soit 269
de plus que 2005) et au niveau de l'UPB (soit 24 de plus que 2005). On note
une croissance continue au niveau de l'UO mais dans des proportions qui
fluctuent. Par contre, on note une évolution en dent de scie du
coté de l'UPB. L'effectif à l'UK croit de 2006 à 2007
mais, il reste encore tôt pour apprécier sa tendance.
De manière générale, depuis sa mise en
fonctionnement, la MUNASEB a enregistré un effectif croissant
d'étudiant. Toutefois, le taux croissance n'est pas soutenu et est non
proportionnel à l'évolution des effectifs sur le campus.
CHAPITRE II ANCRAGE
EMPIRIQUE ET THEORIQUE
De nos jours, la plupart des jeunes mutuelles de santé
de la sous-région font face à des difficultés de
décollage. En effet, ces difficultés se situent à
plusieurs niveaux. Quelques études ont été conduites pour
tenter de cerner les causes possibles de cette faible couverture des
systèmes de mutualisation des risques maladie.
II.1 Les déterminants de l'adhésion aux MAS
Les déterminants les plus importants du faible niveau
d'adhésion de la population aux systèmes communautaires de
santé sont en général au nombre de trois,
(Waelkens et Criel, 2004):
- La qualité des soins de santé offerts aux
adhérents d'une mutuelle ;
- La confiance des habitants dans la gestion de
l'organisation ;
- La capacité financière des populations cibles
à payer les cotisations.
· Les effets de la qualité
des soins
La mutuelle de santé doit compter sur une offre de
santé permanente pour faire face aux besoins de sa population cible. En
effet, le niveau de soins de santé dispensé au sein des
prestataires sanitaires partenaires de la mutuelle est très
décisif dans l'attraction des populations. Ces services ne doivent pas
être trop éloignés du domicile ou du lieu de travail des
membres et membres potentiels. Il arrive souvent, que certains centres de
santé ne soient pas considérés par la population, soit
parce qu'elle y est confrontée à des pénuries de
médicaments ou parce que l'accueil n'y est pas toujours convenable
(BIT/STEP, 2002).
L'importance de la qualité des soins est
confirmée par de nombreux témoignages recueillis aussi bien dans
le cadre de certaines expériences de systèmes de mutualisation de
risques réussis, que dans le cadre d'expériences qui se sont
soldées par des échecs (voir encadré ci-après).
Encadré
: L'importance de la qualité des soins
La qualité des soins comme
facteur de réussite :
· La qualité des
soins offerts à l'hôpital de Thiès est un facteur essentiel
du développement des mutuelles dans la région et de leur
succès (Jütting et Tine, 2000 ; Massiot, 1998) ;
· Des services de
qualité doivent être disponibles (BIT, 2001) ;
· Peu de membres
s'inscrivent quand les soins ne sont pas de qualité (Brouillet et al.,
1997 ;
Galland et al., 1997) ;
· « Si les soins au
centre de santé sont améliorés, c'est-à-dire des
bon docteurs et de bons produits capables de nous traiter rapidement, sans
doute tout le monde va adhérer à la Mutuelle librement et avec
conviction » [Citation d'un membre, mutuelle de Maliando (Waelkens et
Criel, 2002)].
L'absence de soins de qualité
comme facteur d'échec :
· L'équipe de gestion
du système d'assurance n'a pas réussi à imposer une
qualité suffisante
(McCord, 2000) ;
· « Si on recevait de
bons soins c'est à dire bon accueil, bons produits, et guérison
rapide, je suis prête à adhérer pour l'année 2000.
Si cela n'est pas fait vraiment vous allez bien vouloir m'excuser. »
[Citation d'un membre, mutuelle de Maliando (Waelkens et Criel, 2002)].
|
Source : les
mutuelles de santé en Afrique subsaharienne, Waelkens
et Criel, Mars 2004
Ainsi, la qualité et la disponibilité des soins
sont définies comme des facteurs indispensables pour le fonctionnement
optimal de la mutuelle. Une des solutions pour remédier au
problème d'offre de soins de qualité consiste pour la mutuelle
à offrir elle-même les services qu'elles couvrent dans le cas de
services non complexes.
Toutefois, toutes les mutuelles ne sont pas susceptibles
d'offrir directement des soins à leurs membres. En
général, ce sont celles les mieux gérées qui y
parviennent. Le fait que les mutuelles qui offrent directement des soins
paraissent mieux organisées est compréhensible en ce sens que
dans un contexte d'offre de soins souvent de mauvaise qualité, offrir
directement des soins paraît logique mais, seules les mutuelles les mieux
organisées ont la capacité de le faire. Le respect des
conventions étant également une difficulté souvent
rencontrée par les organismes mutualistes et leurs adhérents,
l'offre directe de soins la résout en partie. Par ailleurs, cela permet
également un meilleur contrôle des coûts. L'offre directe de
soins est donc directement reliée à la satisfaction des
adhérents : la qualité, l'accessibilité et les coûts
sont améliorés d'une façon à laquelle ils sont
sensibles (Founier et al., 2005).
Outre la qualité des services de la mutuelle, quelle
est l'influence des perceptions de la population vis-à-vis de la
mutuelle de santé ?
· Le niveau de confiance
accordé à la mutuelle
Dès les premières années de vie de la
mutuelle, le problème de confiance en son fonctionnement se pose. La
plupart du temps ce problème est lié à la moralité
des gestionnaires de l'organisation et aussi à la capacité, au
dynamisme de cette dernière à atteindre les objectifs qu'elle
s'est fixée. Dans son guide d'introduction aux mutuelles de santé
en Afrique, le Bureau International du Travail (BIT) fait mention du fait que
la population doit avoir confiance dans les initiateurs du projet (BIT,
2002).
Selon Waelkens et al., (2005), les
discussions de groupes tenues dans le cadre de la mutuelle Maliando
(Guinée) mettent en exergue deux dimensions de la confiance : d'une
part, il y a la confiance dans la gestion du système ce qui est fonction
de la compétence et de l'intégrité des gestionnaires ; et
d'autre part la confiance dans la capacité du système à
atteindre ses résultats escomptés. Autant les individus sont
convaincus de l'importance de la mutuelle dans l'accès aux soins de
santé, il n'en demeure pas moins une méfiance manifeste des
intentions et pratiques des gestionnaires. La conception générale
de la population est que les initiateurs ou gestionnaires de la mutuelle
veulent en quelque sorte s'enrichir sur le dos des membres adhérents
bien qu'en réalité, la mutuelle ne fait que survivre.
Au-delà du niveau de confiance accordé par la
population à la mutuelle, quant est-il de leur capacité et
volonté à payer pour les services de la mutuelle ?
· La capacité et la
volonté de payer
Le Burkina Faso, à l'instar des pays de l'Afrique
Subsaharienne, détient un seuil de pauvreté très bas. Les
efforts enregistrés par l'économie ces dernières
années, n'ont pas été suffisants pour faire reculer la
pauvreté. Au contraire, elle s'est accentuée au fil des
années et s'est éloignée du seuil de pauvreté.
Selon trois enquêtes prioritaires menées par l'Institut National
de la Statistique et de le Démographie (INSD) pour le
compte du gouvernement en 1994, en 1998 et en 2004, la pauvreté sur la
base d'un seuil absolu serait estimée à 82672FCFA en 2003 contre
72690FCFA par adulte et par an en 1998, et 41099FCFA en 1995. Entre 2004 et
1998, la proportion des pauvres est passée de 4,3% à 46,4% soit
une aggravation de 1,1 point et comparativement à 1995, elle s'est
accentuée de 2 points6(*).
La mutuelle de santé vise une meilleure
accessibilité des populations aux soins de santé, ce qui devrait
accroître le niveau de recours de la population à la mutuelle pour
se couvrir contre les périodes morbides qui peuvent advenir au cours de
l'année. Malheureusement, ce n'est le cas tant au Burkina que dans bon
nombre de pays d'Afrique à cause du faible niveau de vie des
populations.
Pour Audibert et al.,(2004), le
paiement direct des soins constitue beaucoup souvent un obstacle à
l'utilisation des services de santé pour les plus pauvres; certaines
périodes de l'année (période de soudure) peuvent
constituer un obstacle à l'utilisation des services de santé du
fait d'une non-disponibilité immédiate de ressources
monétaires. Bien que la santé soit une nécessité
pour les populations, le niveau de vie de ces dernières ne leur permet
pas en général, de faire recours aux structures sanitaires
à cause dans la plupart des cas, du faible revenu ou même de la
précarité du revenu. Le dernier recours dans ce cas demeure
l'automédication ou la pratique de la médecine traditionnelle.
La volonté des populations à payer pour un bien
ou un service est le plus souvent liée à la valeur
d'utilité qu'elles accordent à l'utilisation de ce bien ou ce
service.
La figure ci-après nous donne une illustration d'un
modèle de performance des activités de la mutuelle.
Figure 4: Modèle empirique de la
performance de la mutuelle de santé
Donnent plus d'informations à leurs adhérents
Mutuelles mieux organisées et mieux
gérées
Confiance accrue des adhérents
Fidélisation (Adhérents prêts à
cotiser plus) image positive
Taux d'adhésion progresse plus rapidement
Capacité d'offrir directement des soins (coûts et
qualités contrôlées)
Adhérents satisfaits des soins et des coûts
Source :
(adaptée de Fournier et al., 2005)
Interprétation du sens des flèches
pleines
Le fait que les adhérents aient confiance à la
gestion de leur mutuelle et qu'ils soient satisfaits des soins qu'ils
reçoivent augmenterait leur disposition à payer, ce qui aurait
pour conséquence d'améliorer la viabilité
financière de la mutuelle (performance interne) et son taux de
pénétration dans la population (taux de couverture de la
population cible et taux de progression de l'adhésion).
Interprétation du sens des flèches en
pointillées
Les mutuelles qui offrent directement des soins connaissent
une progression plus rapide du taux d'adhésion. Le fait que les
adhérents demeurent plus fidèles à leur mutuelle et que de
nouveaux adhérents rejoignent ces mutuelles en plus grand nombre
reflète la satisfaction des premiers et l'image positive que ces
mutuelles projettent aux seconds.
Selon donc les différents auteurs, les jeunes mutuelles
de santé rencontrent approximativement les mêmes problèmes
surtout lors du démarrage de leurs activités aussi bien en milieu
rural qu'en milieu urbain. Ces problèmes sont plus
généralement liés à la qualité de soins et
de prestations que propose la mutuelle, le niveau de confiance accordé
par la population cible à la mutuelle ou à leurs capacités
et dispositions à payer pour adhérer à la mutuelle de
santé.
II.2 Cadre théorique de la
recherche
En s'affiliant à la mutuelle de santé, le
consommateur bénéficie des services que cette dernière
offre. Toutefois, le choix d'adhérer ou de ne pas adhérer
à la mutuelle répond à certains comportements du
consommateur. Comment et par rapport à quoi se fait le choix de la
consommation d'un bien ou d'un service par le consommateur ?
Le cadre d'analyse sur lequel nous nous appuyons dans le cadre
de cette étude est la théorie du consommateur et la valeur
d'utilité perçue d'un bien ou un service.
II.2.1 La
théorie néoclassique du consommateur
La théorie néoclassique définie un
consommateur rationnel comme tout individu qui maximise sa satisfaction sous la
contrainte de son revenu, toute chose égale par ailleurs.
(Mc.Connell et Brue, 2005). Cette maximisation, il la valorise
à travers le degré l'utilité qu'il tire de la consommation
d'un bien ou un service.
Soit et deux biens constituant le panier d'un consommateur (ensemble d'un ou
plusieurs biens), l'utilité qu'il tire de la consommation de ces deux
biens s'écrit :
L'individu va chercher à maximiser son utilité
(utilité totale) sous contrainte de son revenu en effectuant une
allocation de son revenu à l'achat d'une certaine quantité des
deux biens telle que :
où est le revenu détenu par l'agent économique et et respectivement prix du bien et .
Par ailleurs, le taux marginal de substitution (TMS)7(*) entre les biens et est décroissant, ce qui signifie que pour maintenir son
utilité optimale constante, l'agent doit renoncer par exemple, à
des quantités décroissantes du bien pour obtenir des accroissements successifs égaux de la
quantité du bien et vice versa (Mc.Connell et Brue, 2005).
Pour ce faire, l'individu va donc opérer un
raisonnement à la marge pour le choix du bien qui lui procure une
utilité élevée :
Sur le marché de l'assurance, l'individu aura tendance
à rechercher une assurance qui lui offre des services de protection les
plus efficaces et que son revenu peut supporter. En effet, si les services
proposés par un assureur permettent à l'agent économique
d'atteindre un niveau de satisfaction supérieur à celui de sa
situation actuelle, l'agent économique selon la théorie
néoclassique va allouer une partie de son revenu à l'acquisition
de ce service toutes choses égales par ailleurs.
Le modèle de choix du consommateur explique comment les
acheteurs concilient ce qu'ils aimeraient faire, ce qui est décrit par
leurs goûts ou leurs préférences et ce que le marché
leur permet de faire, et ce qui est dictée par leurs revenus et les prix
des différents biens et services (Begg et al.,
2002).
Les préférences du consommateur peuvent aussi
être liées à la valeur d'utilité ou la valeur
économique d'un bien.
II.2.2 Valeur
d'utilité ou la valeur économique perçue par le client
Dans la société, l'information n'est pas
nécessairement information connue de tous. Le disfonctionnement du
marché entraîne parfois une asymétrie d'information entre
les parties en présence. L'asymétrie d'information est une
situation dans laquelle, l'information entre deux agents sur un marché
est imparfaite. Par conséquent, la qualité d'un bien peut parfois
se révéler qu'une fois qu'il a été acquis. Le
consommateur se fonde le plus souvent sur la marque et la réputation du
produit (Shapiro & Varian, 2001).
La marque d'un produit doit être à mesure de
transmettre une image de sérieux, afin d'inciter le consommateur
à surmonter le problème endémique posé par les
biens dont la qualité ne se révèle qu'à l'usage.
Les besoins et les valeurs du consommateur s'expriment dans sa façon de
vivre et d'occuper son temps, c'est-à-dire par un ensemble
d'activités d'intérêts et d'opinions.
Dans un ouvrage de Duhaime et
al.(1996), le choix d'un bien ou service par le consommateur
est défini comme un processus complexe et qui se résume en Cinq
étapes:
Figure 5: Processus du comportement du
consommateur
Déclenchement
Recherche et évaluation
Intention
Décision
Consommation
Un ensemble de
· pensées
· de sentiments
· d'actions
orienté vers un but
Source :
(adaptée Duhaime et al. , 1996)
Le déclenchement intervient lorsque le consommateur
exprime le besoin d'un bien ou service. Il effectue par la suite des recherches
et procède à une évaluation du produit. C'est à
partir donc cet instant que naissent ses intentions de s'acquérir du
bien. Ainsi sa décision viendra de la conception qu'il a du produit,
conception qui est liée à la dimension sociale, culturelle et
économique que véhicule le produit.
L'acte simple en apparence de choisir un bien (ou un service)
dans le but de le consommer (ou de l'utiliser) implique donc une série
de pensées, de sentiments et d'actions orientés vers l'atteinte
d'un but. Le choix d'acquisition d'un bien ou un service par le consommateur
n'est pas un fait du hasard ; ce choix répond à un arbitrage
opéré en fonction de son revenu, de la valeur d'utilité du
bien et de ses besoins. Toutefois, la connaissance du bien ou du service par le
consommateur contribue à faciliter son choix.
De ce cadre théorique, quelles implications
pouvons-nous tirer pour notre étude sur la mutuelle de
santé ?
A partir de ce cadre théorique, on peut retenir un
certain nombre d'éléments susceptible d'influence le comportement
d'adhésion de l'étudiant à la mutuelle de santé.
L'étudiant pour adhérer à la mutuelle
doit débourser une certain somme d'argent ce qui sous entend que
l'étudiant tient compte de son revenu pour s'affilier.
De plus, le niveau de vulgarisation des activités de la
mutuelle doit être de sorte qu'elle soit connue de tous.
La mutuelle pour donner une bonne image d'elle-même doit
être à mesure d'offrir des services de qualité aux
individus qui aspirent devenir membre.
Ainsi, nous allons retenir comme hypothèses de travail
les hypothèses présentées dans le paragraphe
ci-dessous.
II.3 Hypothèses
En partant de la littérature pour les
déterminants d'adhésion exposés ci-dessus, ainsi que le
cadre théorique retenu, nous faisons les hypothèses
suivantes :
H1 : les caractéristiques socio-économiques
influencent le comportement d'adhésion de l'étudiant à la
mutuelle de santé ;
H2 : le degré d'information que l'étudiant
détient à propos de la mutuelle constitue un signal pour son
choix d'adhésion ;
H3 : la qualité des prestations de la mutuelle est
décisive dans le niveau des adhésions.
Pour la vérification empirique de ces
hypothèses, nous avons adopté une méthodologie qui sera
présentée dans le chapitre suivant.
CHAPITRE III :
CADRE OPERATOIRE ET ANALYSE DES DONNEES
III.1 Méthodologie de collecte
des données
La démarche de prélèvement de
l'échantillon a porté sur une population mère
composée de l'ensemble des étudiants de l'université de
Ouagadougou. Au cours de l'année 2007, la population était
définie selon les caractéristiques suivantes: environ 30% de
femmes et 70% d'hommes (voir données SAOI annexe A).
Le choix de l'échantillon a consisté à
définir de manière aléatoire, un échantillon
à partir de la population mère tout en tenant compte des ses
caractéristiques. Les éléments ont été
inclus dans l'échantillon sans probabilité connue d'être
choisie.
Nous avons retenu un échantillon de 100
étudiants pour l'enquête. En effet, si l'on devait tenir compte de
la proportion réelle de membre au sein de la population mère, il
nous aurait fallut au moins un échantillon de 770 étudiants. Ce
qui aurait été difficile à enquêter vu le nombre
limité de ressources financières et la contrainte de temps.
Par ailleurs, en appliquant le taux de pénétration
de 3,9% (taux de pénétration) à l'échantillon des
100 étudiants, on aurait obtenu une proportion d'environ quatre
personnes, ce qui n'est nullement significatif.
.
III.1.1 Outils de collecte des
données
Pour la collecte des données nécessaires
à l'analyse pour la vérification des hypothèses
formulées, trois types de méthodes ont été
utilisés :
Le questionnaire
d'enquête : Conçu et élaboré sur
la base de nos hypothèses, il a permis le recueil de données
primaires auprès des éléments de notre
l'échantillon. C'est un questionnaire composé essentiellement de
questions fermées et de quelques questions ouvertes (Voir annexe C).
Les entretiens
réalisés avec le personnel de la mutuelle. Ces entretiens se sont
effectués au fil du travail et ont portés essentiellement sur les
stratégies de sensibilisation et de prise en charge de la mutuelle.
La recherche documentaire :
elle nous a permis de nous imprégner des écrits de divers auteurs
ayant abordés des thèmes semblables à la nôtre.
En plus du questionnaire d'enquête, des entretiens et de
la recherche documentaire dans les différentes bibliothèques, la
recherche sur Internet a également
été mise à profit dans le cadre de cette étude.
III.1.2 Collecte des données
La collecte des données primaires s'est
déroulée de la période allant du 20 mai au 3 juillet et
a concerné 100 étudiants (30 femmes et 70 hommes)
rencontrés sur le campus, dans les restaurants universitaires et dans
les cités universitaires de la ville de Ouagadougou. Les autres
données ont été recueillies au fil de l'avancée de
l'étude, à partir des statistiques de la mutuelle, des
entretiens, de la revue documentaire et des informations sur internet.
A l'issue de l'enquête, nous avons obtenu 73
étudiants non membres contre 27 étudiants membres de la MUNASEB.
III.2 Méthodologie de traitement
et d'analyse des données
III.2.1 Modélisation
Dans le cadre de notre étude, nous allons utiliser le
modèle de régression logit. En effet,
la modélisation logit est une méthode
économétrique utilisée pour modéliser des
comportements individuels consistant à « choisir »
entre deux options et évaluer l'influence de facteurs tels que les
facteurs socio-économiques sur ces comportements.
En ce qui concerne notre analyse, les deux options sont le
choix d'adhésion versus le choix de non
adhésion. Les individus dont nous observons les comportements sont
dotés de caractéristiques socio-économiques, de
connaissances sur la mutuelle et ont des opinions sur les services de la
mutuelle de santé. Pour notre analyse, nous utilisons ainsi les
variables décrivant le profil socio-économique, le degré
d'information et l'opinion sur la qualité des services de la mutuelle de
santé.
Le postulat de base de la modélisation est qu'au moins
un des facteurs influe sur le choix que fait l'étudiant entre l'option
1(adhérer) et l'option 2 (n'adhère pas). On attend donc de ce
modèle essentiellement deux (2) résultats : quels sont les
facteurs qui ont une influence sur le comportement des étudiants ?
Dans quel sens et avec quelle intensité joue tel ou tel
facteur « toutes choses égales par ailleurs »
?
· Spécification du modèle
Sur le plan formel et sans rentrer dans les détails,
les variables retenues dans le modèle sont résumées par la
matrice, et le vecteur des paramètres que l'on doit estimer, mesurant
l'influence de chacun des variables est représenté par.
Soit la probabilité qu'un étudiant choisisse l'option 1
plutôt que l'option 2, le modèle pose que cette probabilité
est une combinaison linéaire des facteurs :
où
Dans le cadre de notre modèle, la variable
dépendante du modèle logit est une variable à deux (2) :
l'étudiant adhère à la mutuelle.
l'étudiant n'adhère pas à la mutuelle.
Nous modélisons la probabilité qu'un individu
choisisse d'adhérer () plutôt que de ne pas adhérer (. On a donc :
Où représente la kième explicative, est le coefficient à estimer de etest la constante à estimer. L'estimation du modèle se fait
par le maximum de vraisemblance.
En outre, la forte variabilité des variables au sein du
modèle fait que l'analyse des paramètres estimés n'est pas intéressante. Nous aurons dons recours
aux effets marginaux générés à partir du logiciel
économétrique utilisé.
· Les
effets marginaux
Les effets marginaux donnent les proportions dans lesquelles
chaque variable explicative influence la probabilité que
l'étudiant adhère à la mutuelle. Soit Y la variable
expliquée et X une variable explicative.
Dans le cadre de l'analyse des effets marginaux nous allons
effectuer une analyse de la probabilité de non adhésion à
partir des résultats obtenus.
III.2.2 Spécification des variables de
l'étude
La littérature a permis de recenser plusieurs variables
susceptibles d'expliquer le choix d'adhésion de l'étudiant
à la mutuelle. Ces variables sont reparties en fonction des
hypothèses précédemment formulées.
· La variable expliquée
La variable dépendante de l'étude est
STATUT. C'est une variable dichotomique, dans
l'estimation logit. Le statut prend la valeur 1 si
l'étudiant est adhérent et 0 si non
· Les variables explicatives
Pour ce qui concerne les caractéristiques
socio-économiques, nous avons retenu comme indicateurs
d'analyse :
1. L'âge de l'étudiant
(AGE) : c'est l'âge de l'étudiant, ces valeurs
sont prises en valeurs continues.
2. Lieu de résidence
(LIEUR) : le lieu de résidence de
l'étudiant prend la valeur 1 si l'étudiant est résident de
cité universitaire et 0 si non.
3. Niveau d'étude
(NETU) : le niveau de l'étudiant sur
le campus universitaire, prend la valeur 1 si l'étudiant est au
1er cycle et 0 si non.
4. Niveau de revenu (NREV): on
entend ici par revenu l'argent que reçoit l'étudiant au cours de
l'année pour faire face aux différentes dépenses dans le
cadre de ses études. Cet argent provient soit de la bourse, soit du
Foner, soit du transfert des parents et des petites activités
réalisées par ce dernier. Ces valeurs sont les centres de classe
des intervalles de revenu présent dans le questionnaire.
Les variables explicatives concernant le degré
d'information :
5. Connaissance des prestations
(CPRES) : plus l'étudiant a une
bonne connaissance des prestations et de la gestion de la mutuelle, plus il est
attiré par les services de ladite mutuelle. Cette variable prend dans
l'estimation, la valeur 1 si l'étudiant connaît les prestations
de la mutuelle et 0 si non.
6. Canal informationnel (CINFO):
renvoi ici au canal par lequel l'étudiant a connaissance de l'existence
de la mutuelle. Elle prend la valeur 1 si c'est la sensibilisation directe et 0
si non.
7. Fréquentation de la mutuelle
(FREQM) : la fréquentation de la mutuelle permet
à l'étudiant d'avoir un complément d'information en ce qui
concerne le fonctionnement de la mutuelle. Cette variable prend la valeur 1 si
l'étudiant a déjà fréquenté la mutuelle et 0
si non.
Enfin, les variables concernant la qualité des
prestations offertes par la mutuelle :
8. Qualité des services
(QSERV) : la qualité des services renvoie aux
différentes opinions des étudiants sur les services de la
mutuelle et de ses partenaires prestataires. Cette variable prend la valeur 1
si la qualité est bonne et 0 si non.
9. Accessibilité financière
(ACFIN) : l'accessibilité financière aux
services de soins et à la l'achat des produits au sein du
dépôt. Cette variable prend la valeur 1 si le niveau est bon et 0
si non.
10. Disponibilité des médicaments
(DISPOM) : l'accès aux produits pharmaceutiques est
l'un des services essentiels d'une mutuelle de santé. Elle prend la
valeur 1 si la disponibilité est bonne et 0 si non.
III.2.3 Outils informatiques d'analyse
Pour l'analyse des données primaires recueillies, nous
avons procédé à une analyse statistique et une analyse
économétrique. La construction des graphiques s'est
réalisée sous Excel 2003, la régression
logit s'est faite sous STATA9.0 et quant à la
saisie elle s'est réalisée sous Word 2003.
Cette section nous a permis de
faire la présentation de la méthodologie de travail. Dans la
section suivante, nous allons passer à l'analyse et à
l'interprétation des données récoltées lors de
l'enquête.
III.3 Analyse des
déterminants d'adhésion de l'étudiant
Cette section met exergue l'influence des
caractéristiques socio-économique, du degré d'information
détenu par l'étudiant et enfin la qualité des services sur
le comportement d'adhésion de l'étudiant.
III.3.1 Influence des
caractéristiques socio-économiques de l'étudiant
· Le sexe
L'analyse par sexe des individus (cf. tableau ci-contre) de
l'échantillon a permis de déceler un grand nombre
d'étudiant de sexe féminin au sein des membres adhérents
de la mutuelle de santé contrairement au non membre.
Tableau 3: Distribution de fréquence de
SEXE
|
Fréquence
|
Fréquences (%)
|
Non adhérent
Masculin
Féminin
Total
|
59
14
73
|
80,8
19,2
100
|
Adhérent
Masculin
Féminin
Total
|
11
16
27
|
40,74
59,26
100
|
Source : données
de l'enquête (juillet 2008)
En effet, 59,26% des individus adhérents
interviewés sont de sexe féminin contre une proportion de 19,2%
au sein des non adhérents. On a noté une grande
prédominance des femmes au sein des adhérents. Les observations
au sein des non adhérents indiquent une forte prédominance des
hommes parmi les non adhérents (80,8%). Les hommes adhèrent moins
à la mutuelle par rapport aux femmes.
· Lieu de résidence
Les étudiants présents sur le campus proviennent
dans la majorité des cas, de divers horizons. Le plus souvent, ces
derniers résident en cité universitaire. Mais, le nombre
limité de place dans les cités universitaires ou l'état du
cadre de vie ne semble pas attirer tout le monde. De ce fait, d'autres ont
recours à des logements qu'ils louent soit seul soit à plusieurs
dans les différents quartiers de la ville. Les fréquences
observées dans chaque lieu de résidence sont
présentées sur la figure 6 ci-après :
Figure 6: Diagramme en
barre du lieu de résidence
Source :
données de l'enquête (juillet 2008)
On dénombre à la suite de l'analyse du
diagramme, une fréquence de non adhérent plus
élevée (28 étudiants) au niveau des étudiants qui
résident en location. La fréquence la plus élevée
d'adhérent (14 étudiants) a été enregistrée
au sein des cités universitaires. En effet, il arrive souvent que la
mutuelle organise des activités récréatives au sein des
cités universitaires.
Ainsi, les étudiants résidants des cités
ont la possibilité d'échanger avec les éléments de
la MUNSAEB pendant ces occasions. En plus de cela, certains promoteurs de la
mutuelle résident en cité et le plus souvent, ils entreprennent
des séances de sensibilisations de porte à porte afin de
bénéficier d'un pourcentage qui leur est versé à
chaque fois qu'ils amènent un étudiant à s'inscrire
à travers leur sensibilisation. A cela, s'ajoute les prestations des
médecins de cité qui le plus souvent conseillent aux
étudiants de s'affilier à la mutuelle.
Par contre, lorsque l'on considère l'étudiant
résidant en location, le plus souvent il se trouve isolé des
membres de la mutuelle et n'a pas l'avantage de bénéficier de ce
type de sensibilisation qu'une fois sur le site du campus. Le fait pour
l'étudiant de loger dans une zone où il n'a pas la
possibilité de côtoyer beaucoup d'autres étudiants surtout
ceux membres de la mutuelle de santé, ne favorise pas l'acquisition
d'information et de témoignage sur le fonctionnement de la mutuelle.
Cela entraîne inévitablement des craintes et une méfiance
de l'étudiant envers la mutuelle.
Dans certains cas, ce dernier se réfère aux
opinions d'un proche membre de la mutuelle ou aux expériences
vécues par un membre, mais détenant plus d'information que lui
sur le fonctionnement de la mutuelle.
Par ailleurs, on note aussi une fréquence
élevée de non adhérent (23 contre 3 adhérents, soit
82%) du coté des étudiants qui résident en famille. En
général, l'individu en famille bénéficie d'une
prise en charge automatique du fait de la fonction de ses parents qui le plus
souvent sont couverts par d'autres systèmes d'assurance santé.
· Niveau d'étude
L'individu en intégrant le milieu universitaire dispose
déjà d'une connaissance de base solide. Autrement dit, le
problème d'ignorance de la nécessité de se couvrir contre
les risques imprévus n'est pas un phénomène méconnu
de ce dernier. La plupart ont, au moins une fois, entendu parler de la mutuelle
de santé, que ce soit sur le campus ou dans la vie courante. Même
si dans des cas isolés, certains ont avancé ne pas savoir de quoi
est-ce qu'il s'agissait. Les fréquences observées au niveau de
chaque cycle universitaire parmi les éléments de notre
échantillon sont présentées dans le tableau 4.
Tableau 4:
Distribution des fréquences du niveau d'étude
|
Fréquence
|
Fréquence (%)
|
Non adhérent
1er cycle
2ème cycle
3ème cycle
Total
|
52
18
1
73
|
71,23
24,66
4,11
100
|
Adhérent
1er cycle
2ème cycle
3ème cycle
Total
|
18
9
0
27
|
66,67
33,33
0
100
|
Source : donnée
de l'enquête (juillet 2008)
Des fréquences d'adhésions plus
élevées ont été enregistrées au niveau des
étudiants inscrits au premier cycle universitaire c'est-à-dire de
la 1ère année à la 2ème
année. De plus, ces fréquences tendent à baisser au fil
des cycles universitaires. En effet, on dénombre dans notre
échantillon 71,23% de membres inscrits au premier cycle contre 66,67% au
second cycle. Parmi nos enquêtés, aucun étudiant du
troisième cycle enregistré n'était membre de la mutuelle
de santé. L'étudiant de troisième cycle en question
était un étudiant en médecine. Au delà de ce
dernier, nous n'avons pas eu la chance d'enquêter d'autres
étudiants du troisième cycle pour espérer mieux analyser
la cause de leur non adhésion.
Contrairement aux adhésions, on a constaté la
croissance de la non adhésion au fur à mesure que
l'étudiant avance dans ses études. Il se pourrait donc que le
niveau de non adhésion croit avec le niveau d'étude. A ce titre,
quelques étudiants ont affirmé qu'ils tombaient rarement malade
au cours de l'année, ils considèrent de ce fait, cette rubrique
de dépense comme non prioritaire. Aussi, la perception qu'ils ont est
que « ce serait un gâchis que de s'inscrire à la
mutuelle et n'être pas tombé malade au cours de
l'année ».
· Niveau de revenu
Pour ce qui a trait au revenu de l'étudiant, la figure
ci-dessous présente les différentes sources de revenu
enregistrées lors de l'enquête.
Figure 7: Diagramme en
barre des sources de revenu
Source :
données de l'enquête (juillet 2008)
D'après la figure 7, les fréquences les plus
élevées sont observées au niveau de la modalité
« Foner » aussi bien chez les adhérents que
chez les non adhérents. Celles-ci sont liées au fait qu'un grand
nombre d'étudiant bénéficie de l'aide Foner dès
leur première année à l'université. Concernant la
modalité « Bourse », on y note une fréquence
quasi nulle. La faible adhésion des boursiers est en partie due à
la prise en charge dont ils bénéficient du fait de leur statut de
boursier. Par ailleurs, deux des boursiers ont souligné ne pas
être informés qu'ils avaient la possibilité de souscrire
à une couverture complémentaire.
La fréquence d'adhésion du coté de la
modalité « Transfert des parents » (11
étudiants contre 23) n'est toutefois pas négligeable. Les
étudiants, le plus souvent loin de leur famille préfèrent
se couvrir par précaution, contrairement à ceux ayant de la
famille à coté. L'enquête a révélé que
63% des non adhérents ne payaient pas entièrement ou presque pas
leurs frais de soins en cas de maladie. Ils étaient soutenus soit par
leurs familles, soit par un proche.
Pour ce qui est de l'absence d'adhésion
constaté auprès des étudiants ayant pour source principale
de revenu les petites activités, elle est expliquée par le
caractère ponctuel des ces activités dans bon nombre de cas. A
cela s'ajoute, le faible niveau de ce revenu qui doit servir à l'achat
des tickets de restaurations, au paiement de loyer, et au transport pour se
rendre aux activités académiques. Ce faisant, toute tentative
d'épargne dans le but de se couvrir en cas d'épisode de maladie
s'avère difficile.
L'analyse du niveau de revenu a permis de dresser le tableau
suivant :
Tableau 5: Analyse
descriptive du revenu moyen et de la dépense moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Coefficient de
variation
|
Revenu
moyen
|
125000
|
450000
|
231506,85
|
99130,543
|
0,4281970
|
125000
|
450000
|
247222,22
|
119762,050
|
0,4844308
|
Note : les chiffres en italique concernent les
adhérents
Source :
données de l'enquête (juillet 2008)
La moyenne des revenus constatés chez les non membres
est plus élevée que celle chez les membres de la mutuelle. Par
contre, la moyenne de dépense de ces derniers au cours de l'année
académique est inférieure à la moyenne de dépense
des membres. On constate aussi, que la moyenne des revenus et des
dépenses des non membres est identique aux moyennes de
l'échantillon global. Cela trouve son explication dans la
fréquence des revenus élevés constatés au sein des
non membres comparativement aux adhérents.
Le coefficient de variation indique d'une part que
l'écart type des non adhérents représente 42,82% de la
valeur de la moyenne et d'autre part que l'écart type des
adhérents représente 48,44% de la valeur de la moyenne du revenu.
Dans les deux cas, la dispersion autour de la moyenne est faible. Les moyennes
des revenus constatées chez les non membres et les membres sont donc
significatives.
Les étudiants qui adhérent à la mutuelle
ont donc en moyenne un revenu supérieur à celui des
étudiants non inscrits à la mutuelle. Ainsi, on peut a priori,
affirmer que plus l'étudiant à un revenu élevé plus
il est disposé à devenir membre de la mutuelle.
III.3.2 Influence du degré de
connaissance de la mutuelle par l'étudiant
· Le niveau d'information détenu
Dans leur majorité, les étudiants ignorent le
fonctionnement de la mutuelle de santé. En effet lors de notre
enquête, nos interlocuteurs ont affirmé être au courant de
l'existence de la mutuelle, mais n'être pas à mesure de dire
comment elle fonctionne. Cependant, le niveau de connaissance des individus sur
la mutuelle diffère selon le répondant mais, sans toutefois
aller au-delà des conditions d'adhésion, du coût et de la
prise en charge. Concernant la prise en charge, il convient de préciser
que les connaissances se limitaient au taux de prise en charge. Dans certains
cas, des individus ont répondu ne pas savoir de quoi il était
question. La figure ci-après nous donne un aperçu des canaux par
lesquels les étudiants ont eu connaissance de l'existence de la
mutuelle.
Figure 8: Histogramme du canal
informationnel
Source : données de
l'enquête (juillet 2008)
Comme on peut le constater sur la figure 8, le niveau de non
adhésion est bas (11 étudiants sur 71 soit 0,15%) lorsque l'on se
situe du coté des étudiants n'ayant eu connaissance de
l'existence de la mutuelle qu'à travers des affiches et
dépliants. Par contre, le niveau d'adhésion est
élevé (12 étudiants sur 20 soit 60%) au niveau des
étudiants ayant bénéficiés d'une sensibilisation,
soit de la part des responsables de la mutuelle, soit de la part du personnel
du service de santé du CENOU ou par l'intermédiaire d'un
promoteur de la mutuelle.
En outre, une faible proportion des étudiants (9% du
total des enquêtés) a reçu l'information sur l'existence de
la mutuelle et de son fonctionnement de « bouche à
oreille ». A ce niveau, la manière dont l'information est
donnée par le locuteur et sa position vis-à-vis de la mutuelle
influe sur le choix de l'interlocuteur. Assurément, le faible niveau
d'adhésion (4 personnes sur 27 membres adhérents) en ce qui
concerne cette modalité y est donc liée.
Assurément le niveau des adhésions est fonction
du niveau de pertinence de l'information véhiculée, du support de
l'information et de la façon dont est reçue l'information par
l'étudiant concernant la mutuelle. Le niveau d'information
véhiculé par les affiches est limité et les
dépliants ne donnent pas trop de précision quant aux conditions
de prise en charge. Certains étudiants que nous avons
enquêtés ont affirmé qu'ils ne percevaient pas à
travers les dépliants comment peut-on bénéficier de la
prise en charge directe et comment l'on devait s'y prendre pour se faire
rembourser. En général, les dépliants et les affiches
portent les contacts de la mutuelle en vu de permettre à toute personne
intéressée d'entrer en contact avec la mutuelle pour avoir
d'amples informations. Mais, qu'en est-il de la fréquentation de la
mutuelle par les étudiants ?
· Fréquentation de la mutuelle par les
étudiants
L'analyse de la fréquentation de la mutuelle par les
étudiants révèle que seulement 34% de l'ensemble des
étudiants sur lesquels ont porté les enquêtés se
sont déjà rendus au moins une fois au siège de la
mutuelle. Environ 79,4% de ces personnes sont membres de la mutuelle et s'y
sont rendues soit pour des remboursements de frais, soit pour le retrait de
leurs cartes de membre ou de leurs fiches de consultation. On constate que
globalement, les étudiants ne manifestent pas un grand
intérêt pour l'acquisition de l'information auprès de
gestionnaires de la mutuelle de santé. Parmi les 20.6%
d'étudiants non adhérents, seulement 8,8% se sont
déjà rendus à la mutuelle pour avoir des explications sur
le fonctionnement et les prestations couvertes et les 11,8% restants ont
affirmé s'être rendus à la mutuelle pour accompagner
quelqu'un. La part des étudiants n'ayant jamais effectué le
déplacement à la mutuelle (66%) prétexte un manque de
temps ou une négligence de leur part. Sans doute, le faible niveau
d'information des étudiants sur la mutuelle est en partie dû
à leurs manques d'intérêt.
III.3.3 Influence des prestations de la
mutuelle
Les
prestations qu'offre une mutuelle de santé en général
reposent sur le service des soins et sur le service de vente des produits. Dans
cette section, l'analyse porte sur les services de la mutuelle et de celui de
ses partenaires particulièrement le dépôt pharmaceutique du
CENOU.
· Les services liés à la prise en
charge
Les membres de la mutuelle pour se faire consulter ou pour des
soins ont recours au centre de santé du service CENOU. Seulement, le
centre est ouvert à tous les étudiants inscrits à
l'université disposant d'une carte CENOU. Ce qui fait que le plus
souvent, l'on rencontre de longues files d'attentes pour les consultations. En
effet, ces dernières années, l'effectif des étudiants sur
le campus a connu de forte croissance. Le centre a aujourd'hui du mal à
contenir les flux d'étudiants qui y viennent. Souvent, il s'avère
difficile de se faire consulter au centre à condition d'être
présent tôt le matin, alors que le service ne débute
qu'à 8h pour s'arrêter à 11h et le soir de 15h à
16h.
Par ailleurs, pour que le membre adhérent puisse
bénéficier du paiement direct des 80% de prise en charge,
c'est-à-dire qu'il ne paie que 20% de ses frais d'ordonnance, il doit se
rendre impérativement au centre de santé de la mutuelle en cas
d'épisode maladie, ce qui n'est pas toujours évident. En effet,
le centre de santé du CENOU et les autres partenaires prestataires de la
mutuelle (l'OST et le CHU-Yalgado) se trouvent éloignés des lieux
de résidence de certains étudiants vivant dans les
périphéries de la ville. En plus, l'on a constaté que ces
trois partenaires sont localisés dans presque la même zone
géographique (respectivement zogona, paspanga, zone du bois),
entraînant ainsi des problèmes de proximités.
La mutuelle, pour apporter une solution à ce
problème a donné la possibilité à ses membres de
pouvoir se faire consulter dans des centres autres que ceux cités
tantôt. Seulement, ces derniers devraient payer la totalité des
frais d'ordonnance avant d'introduire une demande pour obtenir un remboursement
au bout d'un mois.
Le problème à ce niveau est que, le plus
souvent, l'étudiant ne dispose pas suffisamment d'argent pour faire face
à la totalité de ces frais. 72,6% des non adhérents
identifiés lors de l'enquête ont répondu ne s'être
pas affiliés à la mutuelle parce qu'ils ne disposaient pas de
ressources financières pour payer la totalité de leurs frais
d'ordonnance et qu'il serait avantageux qu'une fois devenu membre, qu'ils
puissent ne payer que les 20% de frais d'ordonnance des centres de santé
à proximité de leurs lieux de résidence. Pour l'instant,
pour compenser le manque de moyen pour se faire consulter, 39% des
étudiants ont recourt à la pratique d'automédication
associée dans certains cas à la pratique de
l'indigénat.
L'application de la prise en charge directe et le nombre
limité des prestataires conventionnés constitueraient donc l'une
des raisons de la réticence de certains étudiants à
devenir membres de la MUNASEB.
· Disponibilités des produits au
dépôt pharmaceutique
A l'image du centre de
santé, la mutuelle est en partenariat avec le dépôt
pharmaceutique du service CENOU où viennent s'approvisionner en
médicament l'ensemble des étudiants du campus. Les produits
vendus au sein de ce dépôt sont subventionnés et en plus de
la subvention, les membres de la mutuelle bénéficient de la prise
en charge directe des 80% de leurs factures d'ordonnance.
Cependant, le fonctionnement de ce centre n'est pas
apprécié de la même manière par les
étudiants. Diverses opinions ont été recueillies
auprès des étudiants enquêtés et sont
présentées en fonction du statut du répondant sur les
graphiques ci-dessous :
Figure 9: Répartition des opinions sur la
disponibilité des médicaments selon les non
adhérents
|
Figure 10: Répartition des opinions sur la
disponibilité des médicaments selon les
adhérents
|
|
|
Source : données de
l'enquête (juillet 2008)
On note une prédominance de la modalité à
« améliorer » au sein des deux groupes. En
effet, l'analyse de la disponibilité des médicaments au sein du
service indique que globalement qu'environ 56% de nos enquêtés
trouvent qu'il faut revoir le niveau de disponibilité des
médicaments. Ces derniers ont affirmé ne pas y trouver, à
tout moment, les médicaments dont ils ont besoin. Le pire des cas est
que, les médicaments prescrits par les médecins du centre de
santé ne sont pas disponibles le plus souvent au dépôt
pharmaceutique du CENOU. Ils ont donc recours aux pharmacies pour l'achat de
leurs produits.
Le problème de la prise en charge directe revient de
manière récurrente dans la mesure où la mutuelle n'est pas
en relation contractuelle avec ces pharmacies. Ce qui serait souhaitable, selon
les enquêtés, c'est qu'ils aient la possibilité en tant que
membre de pouvoir payer leurs produits à 20% du montant dans les
pharmacies.
· Accessibilité financière
L'analyse du niveau d'accessibilité financière
aux produits pharmaceutiques et au soin a permis d'obtenir les proportions
indiquées dans le tableau ci-dessous :
Tableau 6: Distribution des fréquences de
l'accessibilité financière
|
Fréquence
|
Fréquence (%)
|
Non Adhérent
Satisfaisant
Acceptable
A améliorer
Ne sais pas
Total
|
6
30
34
3
73
|
8,2
41,1
46,6
4,1
100
|
Adhérent
Satisfaisant
Acceptable
A améliorer
Ne sais pas
Total
|
10
5
11
1
27
|
37
18,5
40,7
3,8
100
|
Source : données de
l'enquête (juillet 2008)
L'analyse de l'accessibilité financière aux
soins et aux produits a permis de savoir que globalement 45% des
étudiants pensent qu'il faut améliorer son niveau. On note une
proportion de 40,7% des membres favorable à cet avis. Et du coté
des non membres on a environ 46,6% d'étudiants qui soutiennent ce point
de vu. Pour ce qui concerne la modalité
« satisfait », 37% des membres se disent satisfaits contre
seulement 8,2% de non adhérents. Par ailleurs, certains étudiants
ont affirmé n'avoir jamais fréquenté les services
partenaires de la mutuelle. Ainsi, on a noté 3,8% du coté
adhérents et 4,1% chez les non adhérents.
Dans cette section nous avons effectué l'analyse
descriptive des variables explicatives de notre étude. De cette analyse,
nous avons retenu huit (8) variables que nous avons pour la régression
logit. Ces variables sont : l'âge, le lieu
de résidence, le niveau d'étude, le niveau de revenu, la
qualité des services, l'accessibilité financière aux soins
et aux médicaments, le canal d'information et la connaissance des
prestations de la mutuelle. Les résultats de la régression sont
présentés dans la section suivante.
III.4 Résultats de l'analyse
économétrique
Pour la régression nous avons intégré une
nouvelle variable qui est AGE². En effet, après avoir
effectué une première régression, la variable AGE en
l'état, n'était pas significative. De ce fait, nous avons donc
intégré l'âge au carré (AGE²) pour saisir
l'effet de l'évolution de l'âge sur la variable
expliquée.
L'équation du modèle à estimer
est :
où représente la constante de l'équation, les sont les coefficients des variables de l'équation et le terme d'erreur.
Les résultats obtenus après l'estimation sont
présentés dans le tableau 7 ci-après :
Tableau 7:
Paramètres estimés du modèle logit
Variables
|
Coefficients estimés
|
t-statistiques
|
Constante
|
-72,60966
|
2,1199746
|
AGE
|
5,636539 **
|
2,0011642
|
AGE²
|
-0,1166108 **
|
1,9905093
|
LIEUR
|
1,878449 **
|
2,2207994
|
NETU
|
-0,3624289
|
0,3921804
|
NREV
|
-0,0004489
|
0,0109988
|
QSERV
|
-0,2426609
|
0,2863733
|
ACFIN
|
-0,907848
|
1,1175753
|
CINFO
|
5,027178 ***
|
4,3063066
|
CPRES
|
2,737667 ***
|
2,6085466
|
Loglikelihood = -23,408605
Nombre d'observation= 100
Pseudo R²= 0,5987
Prévision=0,0734866
|
Note : ***significatif à 1%, **significatif à
5%, * significatif à 10%
Source : données
de l'enquête
III.4.1 Validation économique des coefficients
· Adéquation d'ensemble du modèle
De l'analyse des éléments du tableau, il ressort
que le pseudo R² est égal à 0,5987. On peut donc dire que
les variables explicatives expliquent 59,87% de la variabilité du
comportement d'adhésion des étudiants à la MUNASEB.
Pour l'ensemble de l'échantillon et aux valeurs
moyennes des variables explicatives, la probabilité prédite qu'un
étudiant adhère à la mutuelle est d'environ 0,07.
· Significativité statistique des coefficients du
modèle
L'analyse du tableau 7 indique que cinq des variables
explicatives sont significatives. Ce sont au seuil de 1%, les variables CINFO
et CPRES et au seuil de 5%, les variables AGE, AGE² (AGE au carré)
et LIEUR.
1. L'Age
L'analyse des coefficients estimés de AGE et AGE²
indique que l'âge a un impact concave sur le comportement
d'adhésion de l'étudiant. En effet, la variable AGE a une
influence positive alors que la variable AGE² a une influence
négative sur notre variable d'étude. Cela signifie que les
étudiants les plus jeunes ont tendance à adhérer à
la mutuelle. Par contre, les étudiants plus âgés
adhèrent de sorte que le point de retournement de l'effet de l'âge
se situe à 24,17ans8(*). La probabilité donc que l'étudiant
devienne membre de la mutuelle croit avec l'âge jusqu'à 24 ans et
au-delà de 24ans, chaque année supplémentaire
réduit cette probabilité.
2. Le lieu de résidence
La variable LIEUR est significative et est positivement
corrélée avec la variable expliquée.
Ainsi donc, la probabilité que l'étudiant
adhère à la mutuelle de santé augmente lorsque son lieu de
résidence est la cité universitaire. Cela est dû comme nous
l'avons expliqué lors de l'analyse descriptive à l'accès
facile aux informations sur la mutuelle lorsque l'étudiant réside
en cité.
3. Le canal d'information
Le coefficient de cette variable indique qu'elle contribue
très significativement à expliquer la variable. Ce qui signifie qu'au fur et à mesure que l'étudiant est
efficacement sensibilisé sur la mutuelle, la probabilité qu'il
devienne membre croit.
4. La connaissance des
prestations
Le coefficient obtenu après la régression
indique que cette variable a une influence positive sur la variable de
l'étude. La probabilité que l'étudiant ait recourt
à la mutuelle augmente à mesure qu'il connaît de mieux en
mieux la mutuelle et ses services.
Quant aux variables NREV, ACFIN, QSERV et NETU, elles ne
jouent pas un rôle significatif dans l'explication de la variable
dépendante. Cependant, bien que le revenu n'ait pas un effet
significatif sur la variable d'étude, elle mérite une certaine
attention dans la mesure où l'étudiant pour adhérer
à la mutuelle doit débourser une certaine somme d'argent. Le
signe du coefficient associé est négatif ce qui veut dire qu'au
fur et à mesure que l'étudiant dispose d'argent, la
probabilité qu'il adhère à la mutuelle se réduit.
Cela peut être lié soit à une négligence de sa part
ou au recourt à d'autres structures de soins qui offrent de meilleurs
services que la mutuelle.
Nous allons, dans la section suivante, analyser les
proportions dans lesquelles les variables explicatives influencent la
probabilité de non adhésion.
III.4.2 Analyse des effets marginaux
Nous avons dans cette section fait une interprétation
de l'impact de chaque variable pris individuellement sur la probabilité
que l'étudiant n'adhère pas à la mutuelle. Nous avons eu
recours aux effets marginaux à cause de l'existence de terme quadratique
lié à la variable âge. Seuls, les effets marginaux des
variables significatives issues de la régression ont été
analysés. Les effets sont présentés dans le tableau
ci-dessous :
Tableau 8: Les effets marginaux
Variable
|
Effet marginal
|
AGE
|
0,3837714
|
AGE²
|
-0,0079396
|
LIEUR
|
0,1606024
|
CPRES
|
0,3218869
|
CINFO
|
0,6300435
|
Source : données
de l'enquête (juillet 2008)
Les effets marginaux obtenus indiquent que la
probabilité que l'étudiant adhère à la mutuelle
augmente d'environ 38,38% lorsque l'étudiant est âgé de
moins de 24 ans et diminue d'environ 0,8% quand l'âge de
l'étudiant se situe au-delà de 24 ans, toute chose égale
par ailleurs.
Cette probabilité augmente d'environ 16,06% lorsque
l'étudiant est résident de cité universitaire. Ceci
s'explique par le fait que l'étudiant en cité à
accès facile à l'information sur la MUNASEB.
Le tableau 8 montre également que la probabilité
que l'étudiant devienne membre de la mutuelle augmente de 32,19% lorsque
ce dernier a un niveau élevé de connaissance du fonctionnement de
la mutuelle et de ses activités. Mieux l'étudiant connaît
sa mutuelle plus il aura tendance à y adhérer.
Par ailleurs, l'effet marginal de la variable CINFO indique la
probabilité que l'étudiant s'affilie à la mutuelle est
d'environ 63% lorsque l'étudiant reçoit une bonne sensibilisation
sur le fonctionnement de la mutuelle.
L'analyse économétrique a permis de saisir le
niveau de significativité des variables dans l'explication du
comportement d'adhésion des étudiants. Ainsi, sur les neuf
variables du modèle économétrique, cinq variables ce sont
révélées significatives. Ce sont l'âge, l'âge
au carré, le lieu de résidence, le canal d'information et la
connaissance des prestations.
Conclusion du chapitre
Après avoir présenté la
méthodologie d'étude, nous avons dans ce chapitre fait l'analyse
descriptive et économétrique des déterminants de
l'adhésion des étudiants à la mutuelle de santé. Il
ressort de ces analyses, que les variables : AGE, AGE², LIEUR, CINFO
et CPRES ont un impact très significatif sur l'adhésion. Au vu de
ces déterminants et de leurs impacts, comment parvenir à
accroître leurs effets positifs et réduire leurs effets
négatifs sur la décision d'adhésion de l'étudiant?
Dans le chapitre suivant, nous allons présenter la stratégie que
nous préconisons pour la mutuelle de santé des
étudiants.
CHAPITRE IV : ESSAI D'ELABORATION DE
STRATEGIE
Nous présentons dans ce chapitre, dans un premier
temps, les menaces, opportunités de faiblesses et forces de la MUNASEB.
En second lieu, nous procédons à l'élaboration de
stratégie en vue d'améliorer le niveau des adhésions chez
les étudiants.
IV.1 Analyse SWAT de la MUNASEB
IV.1.1 Les
forces
· Les agents promoteurs
La mutuelle a recruté parmi ses membres 100
étudiants promoteurs au cours de l'année universitaire 2007-2008.
Ces promoteurs ont bénéficié de formation sur les
activités de sensibilisation et sont aujourd'hui dotés de
connaissances pointues sur la mutuelle et son fonctionnement. Ces promoteurs
ont l'avantage de pouvoir toucher individuellement leurs camarades
étudiants quelque soit le lieu où ils se trouvent. Ainsi, ces
promoteurs contribuent à sensibiliser efficacement un grand nombre
d'étudiant entraînant ainsi un accroissement des adhésions
à la mutuelle.
· La prise en charge à 80%
La mutuelle applique une prise en charge des soins de ses
membres à hauteur de 80% et en plus de cela, elle pratique des forfaits
sur certains de ses services (cf présentation de la MUNASEB au Chapitre
I). Ce qui n'est pas le cas dans les systèmes commerciaux d'assurances
santé.
· Moyen logistique
En ce qui concerne les moyens logistiques, la mutuelle dispose
d'une ambulance. Cette ambulance permet une évacuation rapide des
membres de la mutuelle et aussi des non membres sur le CHU-Yalgado en cas de
complication ou d'urgence au service de santé du CENOU.
IV.1.2 Les
faiblesses
· Nombres limités de partenaires
La mutuelle est en relation contractuelle avec certains
prestataires sanitaires dans la ville de Ouagadougou. Seulement, le nombre de
ces prestataires est très limité. En effet, les prestataires
sanitaires partenaires de la mutuelle sont le service de santé du CENOU,
l'OST et le CHU-Yalgado. Par ailleurs, ces structures sanitaires sont tous
localisées dans une même zone géographique (respectivement
zogona, paspanga et zone du bois). Les étudiants membres
résidents en périphérie éprouvent souvent des
difficultés en cas de maladie à accéder à ces
centres.
· La prise en charge directe des membres pendant les
épisodes maladies
En effet, la prise en charge des 80% des frais d'ordonnance ne
se fait pas directement dans la plupart des cas. Il arrive que
l'étudiant ne trouve pas les médicaments dont il a besoin au sein
du dépôt pharmaceutique. Dans ce cas, ce dernier est obligé
de payer la totalité de ses frais de médicaments auprès
des pharmacies de la place avant de venir se faire rembourser. Seulement les
étudiants ne disposent pas tout le temps d'argent pour pouvoir payer
l'intégralité de leurs ordonnances. Et quand cela est possible,
ils trouvent long la procédure de remboursement.
IV.1.3 Les
opportunités
· L'effectif croissant d'étudiant sur le
campus
Ces dernières années l'on a constaté un
flux entrant et croissant d'étudiant sur le campus. Par ailleurs l'on
sait que la population cible de la mutuelle est uniquement constituée
des étudiants et leurs ayants droits. De ce fait, les chances de la
mutuelle de pouvoir accroître ses membres deviennent de plus en plus
élevées.
· Délocalisation des
universités
Aussi la construction de nouvelles universités offre la
possibilité à la mutuelle de délocaliser ses services afin
de couvrir lesdites universités, comme c'est le cas avec Koudougou et
bientôt Ouaga II. Cette délocalisation offre donc à la
mutuelle de nouveaux marchés à conquérir.
IV.1.4 Les menaces
de l'environnement universitaire
Les menaces à même d'handicaper le bon
fonctionnement de la mutuelle proviennent de l'environnement universitaire. Ce
sont notamment les grèves et perturbations liées aux
activités académiques et l'absence de solidarité entre
étudiants via la mutuelle.
· La menace liée aux grèves
En effet, les différents mouvements de grève qui
subviennent au cours de l'année sur le campus entraînent un
disfonctionnement des services du CENOU. Ainsi, il arrive parfois que les
responsables du CENOU décident de la suspension de leurs
activités pour une question d'insécurité. Cette suspension
entraîne par ailleurs, l'arrêt des activités de la mutuelle
dans la mesure où elle est partie intégrante des services du
CENOU. Dès lors, les membres adhérents n'ont plus la
possibilité de bénéficier des services de leur mutuelle ni
du dépôt pharmaceutique et du service de santé de tous
partenaires de la mutuelle. Certains membres de la mutuelle ont, lors de notre
enquête, manifesté leur indignation face à la suspension
des activités de la MUNASEB. Ces mécontentements tendent donc
à décourager les membres actuels. Et ce faisant, cela pourrait
empêcher l'arrivée d'éventuels adhérents à la
mutuelle
· La menace provenant du faible niveau de
solidarité entre étudiant à travers la mutuelle
Selon le BIT/STEP, l'un des principes de fonctionnement de la
mutuelle de santé est la solidarité entre l'ensemble des membres
adhérents. Cette solidarité est perçue par le fait que
chaque individu en adhérent à la mutuelle paie un droit
d'adhésion et dans certains des cotisations en plus. Cependant, il
arrive au cours de l'année, que certains individus membres de la
mutuelle tombent moins malade que d'autres. Dans ces conditions, la cotisation
des adhérents qui sont tombés moins malade sert à couvrir
ceux ayant eu moins de chance. Le constat chez les étudiants est que
lorsque qu'un membre de la MUNASEB ne tombe pas malade ou
bénéficie au total d'une prise en charge moins
élevé que la somme déboursée pour
l'adhésion, la volonté d'adhésion pour ce dernier
à rester toujours membre l'année a venir baisse. Cela
entraîne inévitablement le départ de plusieurs membres.
IV.2 Essai d'élaboration de stratégie
Après analyse faite des déterminants
identifiés lors de l'enquête et les éléments de
forces, de faiblesses, d'opportunités et de menaces, nous avons
essayé d'élaborer une stratégie en vue de promouvoir la
MUNASEB.
Cette stratégie comporte trois (3) axes :
· la stratégie sur le court terme ;
· la stratégie sur le moyen terme ;
· la stratégie sur le long terme.
IV.2.1 La
stratégie sur le court terme
La stratégie de court terme va porter essentiellement
sur l'activité de sensibilisation. Nous avons lors de nos
investigations, fait le constat que les étudiants étaient moins
enthousiastes à aller à la quête de l'information. Ce que
nous préconisons, c'est que la mutuelle parte vers les étudiants
avec les informations. Comment cela va se faire ?
Nous avons constaté qu'à l'approche du paiement
du Foner et de la Bourse, des activités de 72h ou 24h sont
organisées au sein des différentes UFR du campus. Aussi, ce sont
les rares périodes de l'année universitaire où
l'étudiant dispose d'assez d'argent. Pendant lesdites activités
récréatives, la mutuelle pourra s'acquérir de stand
où elle pourra à l'aide de quelques personnes ressources et de
volontaires, donner des explications sur son fonctionnement. Au delà de
ces participations, la mutuelle devra organiser un tournoi de football sur le
campus qui pourrait s'étaler sur plusieurs mois. Les
évènements footballistiques ont l'avantage de drainer du monde
surtout en milieu universitaire. Par conséquent, le tournoi contribuera
à promouvoir de manière continue la MUNASEB auprès de ce
public.
Par ailleurs, la mutuelle doit revoir à la hausse le
nombre d'agents promoteurs et surtout le nombre de fille parmi ces agents pour
avoir un impact significatif. Il sera préférable que ces derniers
soient recrutés en fonction des UFR d'appartenance et des lieux de
résidence. De ce fait, l'information pourra couvrir toutes les UFR, les
cités universitaires et même dans les différents quartiers.
Impliquer plus les étudiants dans cette activité peut constituer
un grand avantage pour la mutuelle. En effet, le courant passe facilement entre
étudiants car chacun le plus souvent, connaît les problèmes
de l'autre. L'avantage que présentent les agents promoteurs est que
leurs actions couvrent toute l'année contrairement aux autres
activités qui ne sont que pour la plupart ponctuelles.
En ce qui concerne le moyen terme, la stratégie est
présentée dans le paragraphe suivant.
IV.2.2 Les actions
à mener dans le moyen terme
Dans le moyen terme, l'accent devra être mis sur
l'organisation des activités du dépôt pharmaceutique et sur
l'extension des relations contractuelles avec les prestataires de soins.
· Les activités du dépôt
pharmaceutique
Face aux doléances émises par les membres de la
mutuelle d'avoir la possibilité de payer directement 20% de leurs
ordonnances médicales, et aux plaintes des non membres en ce qui
concerne le service limité du dépôt, la mutuelle devra
être à mesure d'influencer l'approvisionnement du
dépôt. En effet, elle doit s'atteler à assurer
l'approvisionnement du dépôt de sorte à satisfaire la
demande exprimée d'une manière générale par les
étudiants et plus spécifiquement par ses membres. Le fait pour le
dépôt de ne pas être à mesure de satisfaire les
étudiants discrédite la mutuelle aux yeux des potentiels
membres.
Une fois la demande des membres satisfaits, la mutuelle doit
entreprendre un lobbying auprès du CENOU pour obtenir l'extension des
locaux du dépôt pour passer au stade de pharmacie, afin de
parvenir à satisfaire le nombre croissant d'étudiant sur le
campus.
· L'extension des relations de
partenariats
Nous avons vu tantôt que la mutuelle est en relation
contractuelle avec l'OST, le CHU-YO et le service CENOU en ce qui concerne la
ville de Ouagadougou. Cependant, le nombre de partenaire demeure très
restreint. Et autre constat est que, ces prestataires sont groupés dans
une même zone géographique (respectivement Paspanga, Zone du bois
et Zogona). Les membres éprouvent souvent des difficultés
à aller se faire consulter dans ces centres à cause de la
distance et des longues files d'attentes.
Par ailleurs, la ville de Ouagadougou est dotée de
centres de santé confessionnels à l'image de la clinique du
centre islamique à la Patte d'oie, la clinique de st
Camille au 1200 logements, la clinique protestante
à Somgandé, le centre home kisito à st
Léon, etc. La caractéristique commune de ces centres est qu'elles
pratiquent des prix sociaux pour leurs patients. La mutuelle devra entreprendre
des relations contractuelles avec ces centres. En plus, des structures
sanitaires, les pharmacies doivent être intégrées dans ces
relations contractuelles.
Cela permettra d'une part, une meilleure accessibilité
géographique des membres dans les différentes zones de la ville.
D'autre part, le problème de prise en charge directe pourra être
résolu avec ces centres. Les membres pourront payer que les 20% de leurs
factures de soins et en plus dans des centres de santé à
proximité de leurs lieux de résidence.
La mutuelle, pour anticiper sur un éventuel aléa
moral de ses membres, devra instaurer une prime ou une récompense pour
ceux ayant consommé moins de soins au cours de l'année. La
mutuelle pourra procéder soit par la remise de récompenses
financières ou matérielles ou même par une réduction
de moitié, le montant du renouvellement de l'adhésion. Cette
option va contribuer à encourager surtout ceux qui tombent moins malade
à adhérer à la mutuelle.
Au delà de ces différents axes, la mutuelle doit
entreprendre des investissements sur le campus.
IV.2.3 La
stratégie sur le long terme
Selon le BIT (2002), la mutuelle de
santé fonctionne en général à base de la cotisation
de ses membres. Ainsi, lorsque le taux d'adhésion est moins
élevé, elle rencontre des difficultés financières
liées à son fonctionnement. Améliorer ses services,
pourrait se révéler difficile dans ce cas pour la mutuelle. Pour
parer ce manque de ressources, la mutuelle devra entreprendre une recherche de
partenaires financiers. Ces dernières années, beaucoup
d'opérateurs commerciaux s'intéressent aux étudiants qui
constituent à leurs yeux une clientèle potentielle très
intéressante. La mutuelle pourra profiter de cela et se faire des
partenaires surtout dans le milieu de la téléphonie mobile et des
sociétés commerciales.
Les entreprises ont un devoir de responsabilité sociale
envers la société pendant leurs périodes de
fonctionnement. Elles pourront appuyer la mutuelle dans la réalisation
de certains investissements d'équipement du service de santé, du
dépôt pharmaceutique, etc. Au-delà de ces appuis, la
mutuelle pourra avoir auprès de ces sociétés un droit de
préférences lors des différents activités de
donations au cours de l'année. En contre partie, la mutuelle devra se
charger d'associer le nom des dites sociétés aux activités
qu'elle aura à réaliser sur le campus.
En somme, les séries de stratégies devraient
dans leurs mises en application, permettre une amélioration des services
de la mutuelle, et répondre aux attentes des étudiants membres de
la mutuelle. Une fois ces derniers satisfaits, l'effet sur les potentiels
adhérents sera grand. Le plus souvent, les étudiants se basent
sur le point de vue des membres pour décider d'adhérer ou non
à la mutuelle. Une satisfaction des membres actuels va constituer un
signal de performance et de qualité aux yeux des étudiants encore
hésitants. Toutefois, ces stratégies devront être
planifiées en fonction du temps disponible et des ressources de la
mutuelle et leur application devra permettre la sauvegarde de l'autonomie de
gestion de la mutuelle.
IV.3 Difficultés et limites de l'étude
IV.3.1 Difficultés et contraintes
rencontrées
Les difficultés majeures auxquelles nous avons
été confrontées pendant le déroulement de notre
travail sont relatives :
A l'absence de documentation sur le thème de la
mutuelle de santé aussi bien à la bibliothèque centrale
qu'à la bibliothèque de l'UFR/SEG, nous nous sommes
contentés des quelques documents et rapports recueillis auprès de
certaines bibliothèques de la place ;
Aux longues procédures administratives pour
accéder aux données statistiques sur les effectifs du campus et
sur la MUNASEB ;
A l'accès à la salle informatique pour la saisie
et les analyses des données suite à la fermeture de
l'université de Ouagadougou ;
Aux problèmes financiers liés à la
recherche d'informations et à la rédaction du document ; ce
qui ne nous a pas permis d'approfondir nos recherches.
IV.3.2 Limite de l'étude
La récolte des données de notre enquête a
coïncidé avec le début de la crise universitaire (juillet -
septembre). Il a donc été difficile pour nous de recueillir les
informations dont nous avions besoins pour notre travail. Nous n'avions donc
pas tenu compte des ex-adhérents de la mutuelle dans nos analyses.
Bien qu'ayant plusieurs variables, nous avons effectué
une restriction à un nombre donné de variables à cause du
temps de travail qui nous était impartie.
Nous sommes donc conscient des insuffisances que pourrait
présenter cette étude et espérons que ce travail
exploratoire ouvre la voie à d'autres recherches.
CONCLUSION
L'objectif de cette étude était d'analyser les
déterminants de l'adhésion, de dégager les forces, les
faiblesses, les opportunités et les menaces de la mutuelle, afin
d'élaborer une stratégie pour la MUNASEB.
Pour atteindre cet objectif, une évaluation
socio-économétrique des données primaires a
été retenue pour quantifier les variables et apprécier
l'effet des variables explicatives sur la variable dépendante qu'est le
statut de l'étudiant. La méthodologie de travail a porté
sur la collecte de données primaires auprès des étudiants
du campus de Ouagadougou. Un modèle économétrique a retenu
notre attention pour l'analyse des variables, il a s'agit du modèle
logit. Ce modèle reflète l'utilisation
aussi bien des variables qualitatives que quantitatives et a l'avantage de
donner des coefficients facilement interprétable.
Les résultats de l'analyse descriptive indiquent que
les étudiants de sexe féminin (59,26% chez les adhérents
et 19,2 chez les non adhérents) sont plus disposés à
devenir membre de la mutuelle que les étudiants de sexe masculin (40,74
chez les adhérents et 80,8% chez les non adhérents). Les
étudiants membres de la mutuelle (52%) sont généralement
résidants des adhérents en cité universitaire. Pour ce qui
concerne le niveau d'étude, les étudiants du premier cycle
(66,67%) sont plus intéressés par la mutuelle au que ceux du
second cycle. Par ailleurs, le revenu moyen enregistré auprès des
membres de la mutuelle (247222,22 FCFA) se révèle
supérieur à celui des non membres (231506,85 FCFA).
Les membres ont une bonne connaissance de la mutuelle et de
ses prestations et ont, d'une manière générale, eu
connaissance de la mutuelle par le biais de sensibilisation directe (60% des
étudiants ayant bénéficié d'une sensibilisation
directe sont membres de la mutuelle) ou sur recommandation d'un proche ou d'un
médecin du service de santé de l'université. Par ailleurs,
peu d'étudiant (34% de l'ensemble de l'échantillon) manifeste un
intérêt à aller se renseigner sur le fonctionnement de la
mutuelle auprès des responsables ce qui limite leur niveau
d'information.
Concernant la qualité des services, la plupart des
étudiants ont trouvé qu'il serait intéressant
d'améliorer le niveau. Quant à l'accessibilité
financière, un faible pourcentage des étudiants a affirmé
que le niveau était satisfaisant. Par contre, plus de la moitié
(56%) des enquêtés ont trouvé la disponibilité des
médicaments au dépôt pharmaceutique était mauvais et
que le niveau était à revoir surtout concernant l'application de
la prise en charge des 80%.
Les résultats obtenus ont permis de passer à la
vérification des hypothèses précédemment
formulées. Pour rappel, la première hypothèse était
de savoir si les caractéristiques socio-économiques
influençaient le comportement d'adhésion de l'étudiant
à la mutuelle. La seconde hypothèse visait à savoir si le
degré d'information détenu par l'étudiant constituait un
signal pour son choix d'adhésion. Et la dernière hypothèse
était posée de sorte à savoir si l'adhésion
était liée à la qualité des services de la
mutuelle.
Les résultats de l'analyse économétrique
ont permis d'aboutir à la confirmation de certaines de nos
hypothèses de départ.
Ainsi, l'hypothèse 1 est vérifiée au
risque de 5% pour les variables lieu de résidence et l'âge et
reste non vérifiée pour les variables telles que le niveau
d'étude, le niveau de revenu moyen annuel de l'étudiant.
L'hypothèse 2 est vérifiée au risque de 1% pour les
variables connaissance des prestations et le canal d'information. En revanche,
l'estimation n'a pas abouti à l'obtention de variables significatives,
en concerne la dernière hypothèse. L'influence des variables
liées à cette hypothèse n'est donc pas importante dans
l'explication du comportement d'adhésion des étudiants.
En outre, ces résultats ont permis l'élaborer
d'une stratégie d'incitation à l'adhésion à la
mutuelle. Cette stratégie comporte trois (3) axes : la
stratégie sur le court terme portant spécifiquement sur les
activités de sensibilisation, la stratégie de moyen terme qui est
relatif l'extension des relations de partenariat de la mutuelle avec les
structures sanitaire et pharmacies de la place, l'instauration de prime pour
les adhérents. Quant à la stratégie sur le long terme,
elle a trait à la réalisation d'investissement et la recherche de
partenaires financiers.
Pour terminer, cette étude pourrait être
approfondie par l'introduction de variables autres que celles auxquelles nous
avons eu recours. Toutefois, il faudra tenir compte des remarques
soulevées dans cette recherche.
Les recommandations que nous avons formulées dans le
cadre de cette étude s'adressent d'une part à la MUNASEB et
d'autre part au CENOU.
A la responsable de la MUNASEB :
· Nous avons plus haut, fait une proposition de
stratégie qui résume globalement les conditions
d'amélioration des adhésions à la MUNASEB. Il conviendrait
donc pour les dirigeants de la mutuelle, de bien analyser les
éléments de cette stratégie afin d'intégrer
certaines parties dans leur chronogramme d'activités de l'année
en cours. Les autres pourront toutefois être planifiées selon les
ressources disponibles.
· Nous recommandons de vulgariser, à travers les
programmes de sensibilisation, la possibilité d'adhésion à
partir de la retenue à la source pratiquée sur le Foner.
Aux responsables du CENOU :
· Nous préconisons d'oeuvrer à
l'amélioration des services du dépôt dans la mesure
où ils relèvent de leur compétence.
· En ce qui concerne le service de santé,
prévoir de nouveaux investissements pour l'équipement du dit
service.
· créer un cadre de promotion des
activités de la mutuelle à travers toutes les activités
qu'organiserait le CENOU.
La MUNASEB pratique comme toutes les mutuelles de santé
l'adhésion volontaire des étudiants. Cependant, ces
dernières années, la mutuelle de santé à
adhésion obligatoire fait l'objet d'expérimentation de la part de
l'Etat burkinabè. On pourrait entreprendre une étude de
faisabilité de ce type de mutuelle sur le campus de Ouagadougou.
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OUVRAGES
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Bernier et Henri-louis Védie: édition Dunod,
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p22-35
SITES INTERNET :
- La Concertation. Inventaire permanent
2006 - Afrique -,
www.concertation.org,
- Le site de la micro finance -
www.lamicrofinance.org
- Une forme de micro assurance santé en
Afrique :
www.ilo.org
ANNEXE A
Nombre des dossiers d'inscription par UFR, sexe et niveau
d'étude.
Niveau d'étude
|
1
|
1
|
2
|
2
|
3
|
3
|
4
|
4
|
5
|
5
|
6
|
6
|
7
|
7
|
|
Sexe
|
F
|
M
|
F
|
M
|
F
|
M
|
F
|
M
|
F
|
M
|
F
|
M
|
F
|
M
|
total
|
Effectifs
|
2005-2006
|
2914
|
6697
|
1688
|
4241
|
956
|
2557
|
879
|
2684
|
167
|
488
|
94
|
278
|
46
|
158
|
23847
|
2006-2007
|
2838
|
6450
|
1823
|
4512
|
1214
|
3150
|
996
|
2576
|
136
|
412
|
131
|
368
|
69
|
197
|
24872
|
Source : SAOI,
université de Ouagadougou (2008)
Tableaux de suivi mensuel des adhésions à la
MUNASEB
Tableau 1
|
ANNEE 2004
|
jan
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Dec
|
total
|
Ouaga
|
30
|
121
|
118
|
42
|
47
|
29
|
9
|
7
|
4
|
25
|
81
|
59
|
572
|
Bobo
|
9
|
8
|
7
|
9
|
8
|
1
|
4
|
5
|
3
|
11
|
8
|
10
|
83
|
Kdg
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
39
|
129
|
125
|
51
|
55
|
30
|
13
|
12
|
7
|
36
|
89
|
69
|
655
|
Source : données
de la MUNASEB (2008)
Tableau 2
|
ANNEE 2005
|
jan
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Dec
|
total
|
Ouaga
|
124
|
98
|
41
|
47
|
35
|
10
|
16
|
2
|
11
|
20
|
72
|
123
|
599
|
Bobo
|
8
|
4
|
3
|
0
|
8
|
1
|
0
|
0
|
0
|
14
|
15
|
9
|
62
|
Kdg
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
132
|
102
|
44
|
47
|
43
|
11
|
16
|
2
|
11
|
34
|
87
|
132
|
661
|
Source : données
de la MUNASEB (2008)
Tableau 3
ANNEE 2006
|
|
jan
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Dec
|
total
|
Ouaga
|
99
|
146
|
137
|
59
|
76
|
28
|
22
|
8
|
15
|
47
|
102
|
129
|
868
|
Bobo
|
14
|
2
|
11
|
2
|
3
|
2
|
2
|
4
|
2
|
22
|
12
|
10
|
86
|
Kdg
|
3
|
4
|
7
|
2
|
4
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
2
|
3
|
30
|
Total
|
116
|
152
|
155
|
63
|
83
|
31
|
25
|
13
|
18
|
70
|
116
|
142
|
984
|
Source : données
de la MUNASEB (2008)
Tableau 4
ANNEE 2007
|
|
jan
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Dec
|
total
|
Ouaga
|
137
|
236
|
134
|
56
|
82
|
39
|
45
|
20
|
11
|
50
|
79
|
93
|
982
|
Bobo
|
4
|
3
|
1
|
5
|
8
|
7
|
2
|
2
|
3
|
9
|
7
|
5
|
56
|
Kdg
|
3
|
2
|
2
|
4
|
3
|
7
|
1
|
1
|
1
|
8
|
5
|
9
|
46
|
Total
|
144
|
241
|
137
|
65
|
93
|
53
|
48
|
23
|
15
|
67
|
91
|
107
|
1084
|
Source : données
de la MUNASEB (2008)
ANNEXE B
Nom de la mutuelle
|
Nombre de bénéficiaires
inscrits
|
ALLHA WALU DE DAKORO
|
392
|
Delwendé
|
129
|
Laafi la Bumbu de TOEGUIN
|
164
|
Laafi Songr Waya de Koubri
|
117
|
Laafi Soul Wend Panga
|
124
|
Leere Laafi Bolem
|
453
|
Manegdbkèta/NOMGANA
|
282
|
Mutuelle de Saaba
|
284
|
Mutuelle de santé de LAAFI de Sourgoubila
|
414
|
Mutuelle de santé de Munyu
|
215
|
Mutuelle de santé de Niou MUSAN
|
580
|
Mutuelle LAAFI LA BOUMBOU de LAYE
|
472
|
Mutuelle LAAFI SOANGDA du Sect 29
|
402
|
Mutuelle Layou de Benguédougou/MULAB
|
1,010
|
Mutuelle Nationale de Santé ds Etudiants du BF
(MUNASEB)
|
1,032
|
Mutuelle Songtaaba de Bousse
|
394
|
Neerwaya/BANGRIN
|
101
|
Song Taaba Laafi Sull de Komki Ipala
|
623
|
Song Taaba/ Komsilga
|
113
|
Way Tid LAAFI Watibla
|
286
|
Source : inventaire permanent 2006
du site la concertation.org
ANNEXE C
Fiche d'enquête sur la
MUNASEB
|
Fiche n°..................
1) Sexe : a) masculin / / b) féminin /
/
2) Age :...................
3) Lieu de naissance : a) BF/ /, b) RCI /
/, c) MALI / /, d) TOGO/ /, e) GHANA/ /, f) autre
UEMOA/ /
4) Niveau d'étude: a) 1ère année /
/, b) 2ème année / /, c) 3ème année
/ /, d) 4ème année / /,
e) 3ème cycle/ /
PROFIL SOCIO-ECONOMIQUE
1) Lieu de résidence :a)cité
universitaire/ /,b) location/ /,c) en famille/ /,d)
autre/ /, préciser...............
2) Lieu de résidence des parents : a) BF/
/, b) RCI / /, c) autre
préciser..........................
3) quelle est la source principale de votre revenu: a)
FONER/ /,b) bourse/ /,c) transfert des parents/ /,d)
petites activités/ /,e) si autre
préciser.........................................
4) Périodicité de votre revenu :a)
mensuel/ /,b) trimestriel/ /,c) instable/ /,d)
autre/ /
5) Quelle est la moyenne de vos revenus au cours d'une
année ?
a) moins de 100 000/ /,b) 100 000 à
150 000/ /,c) 150 000 à 200 000/ /, d)
200 000 à 300 000/ /,e) plus 300 000/
/
7) Ce revenu vous permet-il de vous couvrir en cas de
maladie ?a) oui/ /,b) non/ /
8) Quelle est la moyenne de vos dépenses annuelle en
santé? a)moins de 5000/ /,b) plus de 5000/ /
Évènement santé et niveau de
recourt
1) Combien de fois êtes vous tombé malade au
cours de l'année ?.............................................
2) Combien de fois avez-vous fait des consultations depuis le
début d'année.................
3) En cas de maladie auxquelles des pratiques avez-vous
recourt ?
a)médecine moderne/ / b) indigénat/
/, c) les deux à la fois/ /
4) Où est ce que vous achetez en général
vos produits pharmaceutiques ?
a)pharmacie/ /, b) dépôt du CENOU/
/, c) pharmacie ambulante/ /, d) autre/ /
NIVEAU INFORMATIONNEL
Connaissance de la mutuelle
1) depuis combien de temps connaissez vous la
mutuelle ?.....................................................
2) avez-vous déjà fréquenté les
locaux de la mutuelle ? a)oui/ /, b) non/ /, si oui
préciser le nombre.........
3) Quelles sont les raisons pour lesquelles vous vous
êtes rendu à la mutuelle :a)information/ /,
b)inscription/ /, c)prestation/ /,d) jamais rendu/
/,e)autre..............................
4) par quel canal avez-vous connu la mutuelle? a) par des
affiches/ /,b) entendu parlé/ /,c) recommandé par
un ami/ /,d) par une campagne de sensibilisation/ /,e) par la
radio/ /, f) autre/ /............
5) quel est votre niveau de connaissance de la MUNASEB ?
a) parfaite / /, b) juste bonne/ /,c) moyenne/ /,d)
faible/ /
6) quel est le mode d'adhésion de la mutuelle ?a)
volontaire/ /,b) automatique/ /,c) obligatoire/ / d) ne
sais pas/ /
7) Quel est le montant à payer pour
l'adhésion ?a)2000/ /,b) 3000/ /, c) 5000/
/, d) 6000/ /,e) 10000/ /,f) ne sais pas/ /
8) Quel est le taux de prise en charge qu'elle
propose ?a) 50% de couverture/ /,b) 80% de couverture/
/,c) 100% de couverture/ /,d) ne sais pas/ /
9) Quel est la durée de prise en charge ?a) 1
mois/ /,b) 1 an/ /, c) durant tout le cursus universitaire/
/,d) ne sais pas/ /
10) périodicité de la cotisation:
a)mensuelle/ /,b) trimestrielle/ /, c) annuelle/ /,d)
ne sais pas/
11) citer les prestations offertes par la mutuelle que vous
connaissez :
..............................................................................................................
Opinion sur la qualité des prestations
1) Comment trouvez vous la qualité des soins
dispensés dans les services en partenariat avec la MUNASEB (CHU yalgado,
OST, CENOU) ? a) satisfaisant/ /, b) passable/ /, c)
à améliorer/ /, d) ne sais pas/_/
2) Quelle est votre opinion sur la disponibilité des
médicaments ?a) bonne/ /, b) acceptable/ /, c)
à améliorer/ /d) ne sais pas/ /,
3) Quelle est votre opinion sur l'accessibilité
financière aux soins et aux médicaments ? a) bonne/
/, b) acceptable / /,c) à améliorer/ /, d) ne
sais pas/ /
Avenir de la mutuelle
1) Êtes-vous membre de la mutuelle ? a) oui/
/, b) non/ /
2)Quelle est la raison principale de votre
adhésion.................................................
3)Quelle est la raison de votre non
adhésion............................................................
4) avez-vous l'intention d'adhère bientôt à
la mutuelle ?a) oui/ /,b) non/ /
5) si oui dit
pourquoi ?...................................................................................................
6) si non dite
pourquoi ?.....................................................................................................
7) Que suggérez vous pour le développement et la
pérennité de la MUNASEB ?
.......................................................................................................................................................
Merci pour votre collaboration
ANNEXE D
Détermination du point de retournement de l'effet de
l'âge sur la variable explicative.
Soit l'équation du modèle
estimé suivant :
STATUT=
Dans cette équation, les variables autres que
l'AGE et l'AGE² sont maintenues constantes.
En dérivant l'équation ci-dessus par rapport
à AGE on obtient :
0=0
Ainsi on obtient AGE=24,17ans
24,17ans est donc le point de retournement à partir duquel
l'effet de la variable âge sur la variable change de signe.
Résultat du calcul des effets marginaux à partir
de STATA.
variable
|
dy/dx
|
Std. Err.
|
z
|
P>z
|
[ 95%
|
C.I. ]
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NREV
|
-.0000306
|
.00278
|
-0.01
|
0.991
|
-.005472
|
.005411
|
23.575
|
AGE
|
.3837714
|
.21633
|
1.77
|
0.076
|
-.040234
|
.807776
|
24.34
|
AGE²
|
-.0079396
|
.00446
|
-1.78
|
0.075
|
-.016676
|
.000797
|
598.22
|
LIEUR
|
.1606024
|
.10308
|
1.56
|
0.119
|
-.041431
|
.362635
|
.4
|
NETU
|
-.0263219
|
.07285
|
-0.36
|
0.718
|
-.169102
|
.116458
|
.7
|
CPRES
|
.3218869
|
.1538
|
2.09
|
0.036
|
.020449
|
.623325
|
.29
|
CINFO
|
.6300435
|
.10472
|
6.02
|
0.000
|
.4248
|
.835287
|
.38
|
QSERV
|
-.0165801
|
.05715
|
-0.29
|
0.772
|
-.128589
|
.095429
|
.51
|
ACFIN
|
-.0616256
|
.06277
|
-0.98
|
0.326
|
-.18466
|
.061409
|
.47
|
Source : données
de l'enquête
* 1 Cf annexe B
* 2 Cf données du SAOI et
de la MUNASEB en annexe A
* 3 Réseau d'information
actualisé de la mutualité aux niveaux national et
sous-régional. Ses activités touchent 11 pays :
Bénin, Burkina, Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée-Conakry,
Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.
(www.concertation.org)
* 4 Cf Zett J-B (2000)
* 5 Cf. KABORE Yolande
Séverine (2004)
* 6 Cfr cadre stratégique
de lutte contre la pauvreté (CSLP), 2004
* 7 Le TMS mesure le taux auquel
le consommateur est disposé à échanger un bien contre un
autre de manière à conserver le même d'utilité que
précédemment.
* 8 Cf. calcul en annexe D
|