II.1.3 Situation du PNKB de 1996 à 2003
Comme signalé ci haut, avant les guerres dites de
libération ; le PNKB était un des parcs nationaux les mieux
surveillés d'Afrique grâce à l'appui de la
Coopération allemande (GTZ). Aujourd'hui, il est parmi les parcs les
plus menacés de la RD Congo. La grande partie de son étendue est
hors contrôle de ses agents. La basse altitude n'est pas
surveillée depuis le déclenchement de ces hostilités. Les
agents qui étaient basés dans les Sous-stations et Postes de
Patrouilles ont été désarmés et carrément
obligés d'abandonner leurs lieux d'affectation et à se
réfugier au siège du parc à Tshivanga.
En 1997, juste après la première guerre de
1996, les activités de conservation de ce site ont été
relancées notamment le recensement des grands mammifères dans la
partie de haute altitude par la WCS qui a dénombré 130 Gorilles
et 2 traces d'éléphants. La surveillance, la délimitation
du Parc et les activités de développement en faveur des
populations vivants autour du Parc ont été relancés.
Malheureusement ces efforts seront rapidement anéantis par une seconde
guerre en 1998 avec toutes ses conséquences. Depuis cette
période, on a observé une destruction méchante du PNKB. La
forêt du Parc surtout le couloir a été détruit
à un rythme sans précédent : 3500 ha, vendus par
certains services étatiques à des particuliers, l'exploitation du
colombo-tantalite (coltan) dans le Parc avait pris d'ampleur
incosidérable. Plus de 12000 creuseurs autochtones et étrangers y
étaient installés avec comme conséquence une forte demande
des produits de la faune et de la flore. La prolifération des animaux
sauvages en ville de Bukavuet et ses environs était devenue
surprenante. Les tentatives de délimiter le couloir
écologique du PNKB se sont soldées par la mort de 10
personnes parmi les membres de la commission provinciale de délimitation
du Parc dans les blocs Mulume- munene, Lushandja et Kalubwe en septembre
2000, nonobstant une grande partie de ces limites est délimitée
et entretenue régulièrement par la population. Le PNKB est
poursuivi pour dédommagement jusqu'à ce jour par les familles des
victimes.
Pour le moment, la partie de la haute altitude est sous
contrôle des agents du PNKB : de 8 postes de patrouilles, 4
seulement sont déjà opérationnelles et les agents de
surveillance couvrent en grande partie leurs secteurs.
Quelques courageux résidants visitent à
compte goûte les deux touristiques : Mugaruka (3 individus) et
Chimanuka(14 individus). A coté de celles-ci, il y a encore les familles
Birindwa (9 individus), Mufanzala (14 individus), Ganywamulume (14 individus) y
compris 2 familles sauvages localisées à Langa (4 individus) et
à Mpungwe (6 individus).
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