CENTRE AFRICAIN D'ETUDES SUPERIEURES EN
GESTION
Master en Banque et
Finance
5ème Promotion
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE
Titrisation des prêts et créances
bancaires dans l'espace de l'Union Monétaire Ouest Africaine
UMOA
Présenté par
Antoine Pantaléon BAKPE
Encadreur Professionnel
Encadreur Académique
Monsieur Maixent Hildevert HOUNDJI
OCTOBRE 2007
Pr. Boubacar BAIDARI
Fondé de Pouvoirs BCEAO
COTONOU Coordonnateur Master en Banque et Finance
Centre
africain d'études supérieures en gestion
(CESAG)
AVERTISSEMENTS
Le Centre Africain d'Etudes Supérieures en
Gestion (CESAG) et son Programme Master en
Banque et Finance (PMBF) n'entendent donner aucune
approbation, ni improbation aux opinions émises dans les mémoires
et/ou rapports de stage de fin d'études.
Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs.
De même, le Groupe ECOBANK,
partenaire du Programme Master en Banque et Finance, et ses
filiales qui accueillent les stagiaires du Programme, n'entendent
donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans les
mémoires et/ou rapports de stage de fin d'études.
Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs.
REMERCIEMENTS
Aucun travail ne se réalise dans la solitude. Aussi,
j'ai trouvé normal de remercier au début ceux et celles qui ont
aidé et concouru
· à la réalisation du rêve MBF et
· à l'accomplissement de la recherche et à
la rédaction du présent mémoire.
Je voudrais, en premier lieu, témoigner mes vifs et
sincères remerciements à DIEU, notre
Créateur incontestable, pour sa miséricorde, son
secours, ses bénédictions et grâces.
Je voudrais remercier, en second lieu, les Acteurs et
Partenaires du Programme Master en Banque et Finance, la Banque
Mondiale, la Banque de France, la
BCEAO, la BEAC, la Bank of
Ghana, le Ministère Français des Affaires
Etrangères, l'ACBF, l'Union
Européenne, l'Agence Française de Développement/
le Centre d'Etudes Financières, Economiques et Bancaires
AFD/CEFEB, la New York University Leonard N. Stern School of
Business, la BRI, l'INSEAD, le
CESAG et le Groupe Bancaire ECOBANK et
tous les Spécialistes en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis pour la
qualité des enseignements dispensés.
Que soient remerciés tous les Dirigeants du groupe
ECOBANK et d'ECOBANK Bénin, en particulier :
- Monsieur Cheikh TRAVALY, Directeur
Général ECOBANK Bénin,
- Monsieur Francis EZIN, Directeur Adjoint
des Ressources Humaines à Ecobank Bénin et
- Monsieur Bernard ADECHI, Directeur Division
Microfinance à Ecobank Bénin.
Je remercie aussi toutes les Hautes Autorités du CESAG
en particulier : - Monsieur Mady KOANDA, Directeur
Général du CESAG et
- Professeur Boubacar BAIDARI, Coordonnateur du
Programme Master en Banque et Finance, dont le soutien et les
encouragements ne m'ont jamais fait défaut. En plus, je lui sais
gré d'avoir accepté de diriger mon mémoire et d'y avoir
consacré beaucoup de temps, d'avis et suggestions.
Ma profonde gratitude à Monsieur HOUNDJI
Maixent Hildevert, Fondé de pouvoirs à la BCEAO
COTONOU, pour son assistance.
RESUME
Cette recherche demande aux pouvoirs publics de l'UMOA
d'examiner la titrisation comme un moyen de soutenir le financement des
entreprises, notamment comme une alternative crédible au financement
à moyen et long termes. La proposition a eu, au moyen d'une
enquête d'opinion et d'entretiens, un écho auprès de
plusieurs acteurs des différents métiers ou types d'organismes
bancaires et financiers concernés par ces opérations.
L'objet de l'étude est de mieux comprendre
· dans quelle mesure l'UMOA pourrait recourir
davantage à la titrisation bancaire pour renforcer le financement
à moyen et long termes dans la zone
· l'intérêt d'un tel marché
pour l'accès au financement à moyen et long terme des entreprises
de l'UMOA,
· ainsi que les conditions à réunir
pour que le marché de la titrisation puisse y voir le jour sur une
grande échelle.
Dans l'immédiat, les opérations de titrisation
n'ont aucune incidence directe sur les entreprises dont les crédits
feront partie des portefeuilles titrisés. Elles auront
néanmoins des conséquences sur les établissements
bancaires cédants, qui peuvent alors être conduits à
modifier leurs comportements de crédit aujourd'hui
caractérisés par le rationnement du crédit, notamment du
crédit à moyen et long terme. Plusieurs conséquences de la
titrisation sur les banques peuvent ainsi avoir des répercussions
positives pour leur clientèle :
- la titrisation oblige et amène les banques à
mieux connaître le risque des entreprises et son prix de
marché.
L'avantage pour les entreprises ne réside pas dans un
premier temps en une diminution des coûts du crédit mais en
un accès au crédit facilité, un accès plus
facile au financement à moyen et long termes, surtout pour les
entreprises présentant des profils de risque relativement
élevés, et dont des projets pourtant rentables peuvent
aujourd'hui être considérés par les banques comme offrant
une rémunération nette du risque trop faible.
- Les banques obtiennent d'une opération de titrisation
de nouvelles marges de manoeuvre. Les entreprises, les PME en
particulier, pourront alors bénéficier d'une plus grande
quantité de financements qui dépendra du couple
rentabilité/risque qu'elles représentent au moment de la
titrisation, en comparaison des emplois alternatifs.
- La titrisation se traduisant par un certain
transfert du risque aux investisseurs finaux, la cession des risques à
moyen et long termes libérera au sein du portefeuille des banques un
espace qui les encouragera à se «réapprovisionner» en
crédits à moyen et long terme. Les banques commerciales
ayant un contact quotidien et privilégié avec les entreprises,
la titrisation pourrait déboucher sur une articulation plus
efficiente entre les banques universelles, les banques de développement
ou d'investissement et les marchés financiers sous régionaux. La
titrisation fournira aux banques de développement de meilleurs supports
d'investissement que les crédits directs aux entreprises dont elles ne
suivent pas les comptes courants et n'en ont qu'une connaissance
superficielle.
Les avantages de la titrisation des crédits à
moyen et long terme aux entreprises peuvent en outre être
renforcés lorsque les opérations bénéficient d'un
soutien public, comme les politiques d'aide à la titrisation
engagées par les Etats -Unis d'Amérique, l'Allemagne, l'Espagne
et la Communauté européenne (via le FEI), la Tunisie, le Maroc,
l'Afrique du Sud etc.
L'UMOA se caractérise aujourd'hui par la grande
faiblesse voire la quasi-inexistence de son marché de la titrisation des
crédits bancaires. Le principal obstacle à l'émergence de
ce marché paraît résider dans l'inorganisation et la non
réglementation de cette technique financière et la faible
visibilité de la rentabilité potentielle de ces opérations
pour les établissements bancaires, en raison de l'insuffisante
connaissance et maîtrise des risques sur les entreprises.
Convaincre les autorités monétaires, Banque
Centrale et Commission Bancaire, et les banques commerciales de s'engager dans
des programmes de titrisation de leurs crédits à moyen et long
terme aux entreprises suppose ainsi au premier chef de renforcer la
rentabilité de ces opérations. Nous préconisons à
cette fin une politique publique conjuguant un avantage en termes de coût
de financement, et des interventions dans les parts de premières pertes
des opérations :
- les Etats de l'UMOA pourraient ainsi accorder leur
garantie sur les titres les mieux notés des opérations de
titrisation. Cette garantie pourrait à moyen terme être
associée à une plateforme de mutualisation des placements
des tranches senior ;
- parallèlement, la BCEAO pourrait soutenir le
mécanisme d'intervention en premières pertes en actualisant son
rôle de prêteur en dernier ressort avec l'avènement d'un
marché de la titrisation.
Ces politiques publiques assorties de réexamens
réguliers afin d'évaluer le succès des opérations
et les avantages qu'en tire l'économie, pourraient en outre être
soumises à des conditions de réinvestissement par les banques
dans des crédits aux PME.
Si ces recommandations sont sans doute les plus importantes,
d'autres orientations peuvent aussi être retenues, qui contribueraient
à faciliter l'émergence d'un véritable marché de la
titrisation des crédits à moyen et long terme dans l'espace
UEMOA :
- une collaboration intense pourrait et devrait
s'engager entre les agences de notation et les banques sous la houlette de la
Banque Centrale et de la Commission Bancaire, permettant à
celles-là de bénéficier de certaines informations. Plus
elles détiendront d'informations pertinentes sur les risques, moins en
effet les opérations de titrisation seront
pénalisées; Dans un premier temps il faut recourir
à l'expertise et à l'expérience des agences de notation de
renommée internationale afin de cerner précisément le
risque de crédit. Progressivement, il sera envisagé la mise en
place d'agences de notation régionales dont une partie du capital serait
réservée aux agences internationales.
- Les Associations Professionnelles de banques de l'UMOA, la
BCEAO, et la Commission Bancaire pourraient initier une vaste campagne pour
sensibiliser les plus hautes instances des établissements
bancaires à l'intérêt de s'engager dans ces
programmes et leur faire part des préconisations pour la mise en oeuvre
et la réussite du projet. L'encours des crédits à
l'économie est structuré comme suit :
- Structure des Crédits à l'économie
dans l'UMOA
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(Source: Rapport annuel 2006 Commission Bancaire, Tableau
n°8, Page 36)
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(En millions de F CFA)
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2005
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2006
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Crédits à court terme
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2 663 923
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61,45%
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2 926 107
|
59,90%
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Crédits à moyen terme
|
1 168 850
|
26,96%
|
1 384 058
|
28,33%
|
Crédits à long terme
|
140 487
|
3,24%
|
153 964
|
3,15%
|
Opérations de Crédit Bail
|
32 292
|
0,74%
|
38 913
|
0,80%
|
Crédits en souffrance
|
329 320
|
7,60%
|
381 820
|
7,82%
|
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Total Crédits à l'économie
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4 334 872
|
100,00%
|
4 884 862
|
100,00%
|
Le gisement de crédits à moyen et long terme
permet déjà d'entamer le développement d'un vaste
marché de la titrisation des crédits à moyen et long
termes aux entreprises, qui faciliterait leur accès au
financement bancaire à moyen et long terme et renforcerait
l'attractivité de la place financière de l'UMOA.
Si les propositions ci-dessus pourraient exiger sans
doute des travaux techniques complémentaires pour pouvoir être
mises en oeuvre, j'ose espérer néanmoins avoir contribué
à faire progresser non seulement l'idée mais aussi la
possibilité que la titrisation des prêts à moyen et long
termes aboutisse concrètement, pour servir de leviers au Programme
Economique Régional et la Stratégie de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté.
ABSTRACT
This study is asking UEMOA Heads to consider securitisation as
a way to support the financing of SME, mainly as another way to grant them
middle and long terms loans. The proposal has been welcomed by several
professionals from the banking and financial world. The objective of
the study is to well understand:
· To what extent UEMOA could use more
securization to reinforce the medium and long term financing of the UNION.
· The benefit of such a market for UEMOA
Companies to get medium and long term funds.
· And the conditions necessary for establishing a
vast securitization market.
Immediately, securitization operations have no direct impact
on companies whose loans are sold. Although, they can have some consequences on
Banks which can then grant more loans. Thus, securitization can have many
positive effects on banks customers.
- Securitization helps banks to properly measure and price
credit risk. The advantage for companies is not at first to get a lower credit
cost but to obtain more easily medium and long term loans, mainly for both the
riskier and more profitable companies.
- Securitization allows banks to grant SME more and more loans
according to their return and risk profile.
- Since securitization means risk transfer to investors, it
gives banks opportunity to grant new medium and long terms loans. Banks are
able to follow each day the financial evolution of companies so securitization
can lead to a better relationship between Banks, Development and investment
Banks and Financial Markets. Securitization provide Development Banks better
investment vehicle than direct credits to companies they are not able to follow
up easily.
It is possible to enhance securitization advantages by public
support and assistance like in USA, Germany, Spain, Tunisia and Maroc and South
Africa...
Today there is nearly no securitization program in
WAEMU area. The main reason is that securitization is not already implemented
and allowed. The other reason is the weak knowledge of risks on companies and
the difficulty to show obviously securitization return.
Government Intervention to reduce first losses in
securitizations operations can help central bank, Bank Commission and banks to
agree starting securitization programs. Governments can for example face losses
on the less risky assets.
- On the other hand, « BCEAO », WAEMU
Central Bank must find how play its lender of last resort function with
financial markets enhanced by securitization.
These public policies, regularly followed up, must force banks
to invest in more medium and long maturity loans.
If these recommendations are without any doubt the most
important, other ones can also be named for the easy event of a large medium
and long term loans securitization in WAEMU area:
- A very good cooperation between Banks and Rating
Agencies under Central Bank and Bank Commission leadership so as to help Rating
Agencies to have enough information on credit risks. First of all,
international Rating Agencies experience will be needed before establishing
regional rating agencies in partnership with the first ones.
- WAEMU Banks Professional Association, Central Bank
« BCEAO », Bank Commission can start together a vast
campaign to explain to every Bank Heads the interest to run securitization
programs and how to run them successfully. The total outstanding amount of
medium and long maturity loans in WAEMU area is about 1 500 billions of
CFA at end of August 2006:
Loans structure in WAMU
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(Source: Annual Report 2006 Bank Commission, Table n°8, Page
36)
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(millions of F CFA)
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2005
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2006
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Short Term Loans
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2 663 923
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61,45%
|
2 926 107
|
59,90%
|
Medium Term Loans
|
1 168 850
|
26,96%
|
1 384 058
|
28,33%
|
Long Term Loans
|
140 487
|
3,24%
|
153 964
|
3,15%
|
Crédit Bail
|
32 292
|
0,74%
|
38 913
|
0,80%
|
Bad Loans
|
329 320
|
7,60%
|
381 820
|
7,82%
|
|
|
|
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|
|
Total
|
4 334 872
|
100,00%
|
4 884 862
|
100,00%
|
The amount of medium and long term loans is quite enough for
starting securitization market and thus making our financial place more
attractive.
Surely the above proposals can need additional
technical considerations before their application. Anyway, I do hope that with
this study we went far with the idea and the opportunity that medium and long
term securitization is a powerful tool for achieving the « Regional
Economic Program » and the «Growth and Poverty Reduction
Strategy ».
Introduction Générale
Notre étude s'intéresse au thème
«la titrisation des prêts et créances bancaires dans
l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA)». La
présente introduction générale en précise
successivement :
· le contexte général ;
· la problématique ;
· les objectifs ;
· l'intérêt ;
· les moyens de collecte et de traitement des
données ;
· et le plan du document.
I.1 Contexte Général de la
Recherche
Au sein de l'UMOA, le secteur bancaire était
caractérisé jusqu'à la fin des années 80 par une
forte intervention de l'Etat. Celle-ci se manifestait au niveau de la structure
des banques, de la définition de la politique monétaire, et de la
Banque Centrale. La politique monétaire menée jusqu'à la
fin des années 80 était interventionniste. Il s'agissait
d'encourager les investisseurs nationaux en leur proposant des taux
d'intérêt faibles, et d'orienter les ressources vers les secteurs
privilégiés pour le développement national. La Banque
Centrale n'était que le relais des gouvernements qui dictaient ces
politiques. En conséquence, les banques avaient accumulé
d'énormes crédits non performants. Dans le cadre des plans
d'ajustement structurels passés avec les bailleurs de fonds, des
réformes ont eu lieu. Elles ont consisté :
o en l'application d'une nouvelle politique monétaire
où les taux sont déterminés par le marché ;
o en la restructuration des secteurs bancaires ;
o et en l'instauration de nouvelles règles
prudentielles.
Cependant, ces réformes n'ont pas permis au secteur
bancaire de prendre une part active dans le financement de l'économie.
En effet, les banques des différents pays s'engagent essentiellement
à court terme pour financer les secteurs du commerce et des services.
Malgré les réformes, les crédits à court terme sont
majoritaires. Les banques de développement ayant été
liquidées en raison de leur insolvabilité, il convient de
regretter l'absence ou la faible présence d'institutions aptes à
financer le long terme. Par ailleurs, il faut souligner une augmentation des
crédits destinés à l'Etat. De plus, malgré
l'arrivée de nouvelles banques, le marché reste très
monopolistique ou tout au plus oligopolistique, ce qui se traduit notamment par
des marges d'intermédiation très élevées. Enfin,
les banques ne collectent pas suffisamment d'épargne à long
terme. Alors qu'auparavant, le dispositif de refinancement des banques et celui
de placement de leurs liquidités reposaient essentiellement sur la
Banque Centrale, la BCEAO a introduit une politique d'open-market à
partir d'octobre 1993. Depuis, le marché monétaire de l'UMOA
comporte deux guichets complémentaires: un marché interbancaire
et un guichet des appels d'offre hebdomadaires de la BCEAO. Il faut ajouter des
instruments annexes de réglage de la liquidité : prises en
pensions, reprises exceptionnelles de liquidité et prêts consentis
au taux d'escompte. La réforme a été
complétée en juillet 1996 avec l'adoption d'une
réglementation concernant les titres de créances
négociables afin de permettre aux entreprises d'émettre des
billets de trésorerie, aux banques des certificats de
dépôts, aux établissements financiers et aux organismes
régionaux des bons des institutions financières
régionales.
Le fait que, désormais, l'UEMOA s'est dotée de
la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), est
supposé compléter le financement bancaire et attirer les
capitaux. Cependant, le rôle de la BRVM reste limité et les
marchés de capitaux ont eu jusqu'à présent peu d'impact
sur la croissance économique des pays.
I.2 Problématique
Dans un tel contexte, le financement à moyen et long
termes des PME - PMI n'est toujours pas bien résolu malgré les
possibilités offertes par les marchés monétaire et
financier. Les banques constituent toujours le noyau dur de l'infrastructure
financière de l'UMOA. Elles connaissent mieux les entreprises et les
entrepreneurs, entretenant régulièrement avec eux des relations
d'affaires. Le système bancaire de l'UMOA est dans une dynamique
d'extension. En vue de la promotion et du développement de la
bancarisation, l'élargissement du réseau bancaire se poursuit
mais à quel prix ? L'UMOA parvient malgré les chocs
exogènes à contenir l'inflation mais la croissance
économique demeure timide. La mollesse de la croissance contraste avec
la croissance vigoureuse et durable indispensable à la réduction
de la pauvreté. Le taux de croissance dans l'UMOA a, courant 2006,
reculé de 4,1% à 3%. Si la part détenue par les
actionnaires nationaux, dans le capital social des banques de l'UMOA (388
Milliards au 31 décembre 2006), a quelque peu progressé en 2006
de 2,3 points de pourcentage pour s'établir à 40,4%, la
participation des non-nationaux (59,6%) reste élevée et
dominante. La compétition bancaire orientée et
déterminée par la taille et le total du bilan n'est pas neutre.
Elle conduit à des regroupements et fusions stratégiques
(Méga fusions) que les actionnaires nationaux peuvent avoir du mal
à suivre. Elle explique l'obsession des banques à
mobiliser le plus de dépôts, à accorder et conserver au
bilan le plus de crédits. Les autorités monétaires et de
surveillance, à leur tour, analysent la qualité des emplois et
les profils de risques des banques et préconisent souvent, si elles ne
l'exigent pas, la recapitalisation à savoir la constitution de plus de
provisions et de plus de fonds propres. Presque toujours l'actif est vu comme
une fatalité, comme une contrainte absolue et ne fait souvent l'objet
d'aucune restructuration. Les préconisations vont en
général dans le sens de la réorganisation du passif, de
l'augmentation des ressources, notamment du capital.
Cependant, les thèmes stratégiques
récurrents tels :
- le renforcement de la capacité des banques à
mobiliser, à transformer l'épargne et à l'affecter au
financement des investissements productifs
- le renforcement de la gestion des risques, le contrôle
étroit des risques de contrepartie
- la promotion et le développement de la
bancarisation
- une croissance économique forte et durable pour la
lutte contre la pauvreté
- l'amélioration de la part détenue par les
actionnaires nationaux dans le capital social cumulé des banques de
l'UMOA, donc la possibilité de conserver les bénéfices
bancaires tout en drainant les capitaux étrangers
peuvent être organisés, promus et accomplis
à travers la réorganisation de l'actif des banques via la
titrisation des prêts bancaires et une meilleure articulation entre les
banques et les marchés financiers.
La question cruciale d'une entrée durable des banques
universelles dans le domaine des financements à moyen et long termes se
pose en termes de capacité de « transformation » et non en
termes de recapitalisation ni en termes d'octroi de lignes extérieures.
La « transformation» est l'opération qui consiste, pour une
banque, à financer des emplois de moyen et long termes avec des
ressources de court terme. En cédant par la titrisation, les emplois
à moyen et long termes mis en place avec les ressources du court terme,
la banque se donne ipso facto les moyens d'accorder sans difficulté de
nouveaux crédits à moyen et long termes. Avec la titrisation, les
banques sauront s'engager davantage sur le moyen et long termes. La titrisation
pourrait constituer une bonne alternative au financement à moyen et long
termes et un outil d'accélération de la croissance
économique.
Or les banques de l'UMOA n'ont pratiquement pas recours
à la titrisation des prêts bancaires. Cela représente un
coût d'opportunité énorme pour nos économies qui
sont ainsi privées des financements qui auraient pu être ainsi
mobilisés par le truchement de la titrisation. Dans les pays
développés où le potentiel de croissance est faible et
l'activité bancaire très intense, avec un taux de bancarisation
d'au moins 80%, les banques intègrent pourtant la titrisation dans leur
plan de financement renforçant ainsi leurs capacités
d'intervention. Dans nos pays où le potentiel de développement
est immense et le taux de bancarisation très faible, l'on ne devrait
plus perdre de vue cette source de financement mais l'inclure et y recourir
intensément d'où sa justification comme thème de
recherche.
I.3 Objectifs de la recherche
L'objectif général est de montrer que la
titrisation des prêts et créances bancaires à moyen et long
termes constitue une alternative crédible pour le financement du
développement et de la croissance économique. Les banques
universelles pourraient jouer un rôle actif et décisif dans le
financement à moyen et long termes de l'économie grâce
à la titrisation des prêts de mêmes maturités. La
technique financière est susceptible de favoriser l'avènement de
banques universelles de taille plus modeste, moins risquées mais saines
et dynamiques, gérées majoritairement par les
intérêts privés nationaux.
D'autre part, la recherche vise à faire l'état
des lieux :
o mesurer la place réelle de la titrisation des
prêts bancaires dans la structure de financement des économies de
l'UMOA et
o apprécier l'efficacité des banques et des
marchés pour le financement adéquat des PME - PMI.
I.4 Intérêts de la recherche
L'opportunité de cette recherche peut être
appréhendée par rapport à l'engouement que suscite
l'utilisation de cette technique financière par de nombreux pays en
dehors de l'UMOA. Paradoxalement, les banques de l'UMOA n'ont quasiment aucun
recours à la titrisation. Son adoption pourrait donc, outre
l'amélioration de la gestion des banques, accroître leur
capacité de mobilisation de l'épargne longue. Ainsi les banques
accordant davantage de crédits à moyen et long termes,
contribueront mieux à l'accélération de la croissance et
à la réduction de la pauvreté. Cette recherche permettra
de comprendre les conditions d'un recours accru et maîtrisé de la
titrisation des prêts bancaires. La titrisation n'a sans doute pas que
des avantages. Toute médaille ayant son revers, les inconvénients
potentiels de la technique ne sont guère occultés afin qu'ils
soient gérés et minimisés. Il est en effet important de
savoir dans quelle mesure notre zone peut, à l'instar des autres, tirer
parti de cette technique.
Ce travail entend apporter sa modeste contribution au
débat sur la capacité de nos banques à mobiliser et
à recycler l'épargne au profit des investissements
productifs.
I.5 Méthodologie et plan de travail
La méthodologie suivie est celle-ci.
D'abord, la préoccupation a consisté à
bien cerner le concept de la titrisation des prêts bancaires, sa
portée, son enjeu et ses implications sous divers angles.
Cette démarche a concerné aussi le concept de notation
financière qu'implique tout programme de titrisation.
Ensuite, la focalisation a porté sur la pratique de la
titrisation des prêts bancaires à travers le monde. Elle s'est
terminée par l'état des lieux dans l'UMOA et par une
enquête d'opinion auprès de certains acteurs du système
bancaire et financier.
C'est pourquoi la première partie du
présent mémoire explique, grâce à la revue de
littérature, le concept de titrisation des prêts bancaires, ses
avantages et ses limites de même que celui de notation financière
et les débats et controverses qu'ils suscitent.
La seconde partie fait d'une part la
synthèse des expériences de nombreux pays qui ont su
maîtriser les risques liés à la titrisation
désormais bien intégrée dans la structure de financement
de leurs économies et dans leurs plans de développement.
D'autre part, elle fait ressortir à partir des
données recueillies à la BCEAO
o la place de la titrisation des prêts bancaires dans la
structure de financement des économies de l'UEMOA ;
o l'efficacité des banques et des marchés pour
le financement adéquat des PME - PMI.
Les données de terrain collectées sur entretien
et enquête sont enfin analysées et interprétées.
Au vu des résultats, nous pouvons
conclure aisément que la titrisation des prêts
bancaires est appropriée pour assurer au sein de l'UMOA une meilleure
articulation Banques et Marchés financiers et amplifier les synergies
entre ces deux secteurs pour l'accélération de la croissance.
PREMIERE PARTIE
LA CONCEPTION DE LA TITRISATION
Première partie: Titrisation des prêts
et créances bancaires : Principaux concepts et mécanismes.
Incidences, Débats et Controverses suscités par la technique.
Chapitre 1 Concept et Fondements de la titrisation
des prêts et créances bancaires
Section 1 Définitions de la titrisation bancaire
et Principes de
Base
1.1 Concept de titrisation
1.2 Types et principes de titrisation
Section 2 Exigences et Implications Structurelles de la
Titrisation
2.1 Montage de la titrisation et ses acteurs
2.2 La protection des investisseurs : notation et
agence de notation
Chapitre 2 Avantages et Inconvénients de la
Titrisation des prêts bancaires. Méthodologie de
recherche
Section 1 Avantages et Inconvénients de la
proposition de titrisation des prêts bancaires.
Section 2 Définition de la méthodologie
de recherche
Première partie: Titrisation des prêts et
créances bancaires : Principaux concepts et mécanismes.
Incidences, Débats et Controverses suscités par la technique.
Cette première partie du mémoire comporte deux
chapitres. Le premier précise le concept de titrisation des prêts
et créances bancaires et met en évidence les exigences et
implications de cette technique financière. Le second chapitre en nuance
les impacts et incidences en prolongeant les débats et controverses
qu'elle suscite et sa capacité ou non à promouvoir le financement
à moyen et long terme pour une croissance économique forte et
durable. Ce second chapitre se termine par l'esquisse de la méthodologie
de recherche.
CHAPITRE PREMIER
Concept et Fondements de la titrisation des prêts
et créances bancaires
Ce chapitre propose des définitions du concept de
titrisation, passe en revue les types de titrisation et analyse les exigences
et implications structurelles de la technique financière.
Section 1 Définitions de la titrisation bancaire et
Principes fondamentaux
1. Concept de titrisation
Les banques procèdent de plus en plus à des
transferts (complets ou partiels) de prêts ou d'autres créances
puis, plus récemment, à des émissions de titres garantis
par de tels actifs. Bien plus complexe que les transferts, la titrisation est
moins répandue et nécessite au préalable une autorisation
par le cadre juridique des pays.
La titrisation, constate ROSE (1998), est un
concept qui peut s'appliquer à plusieurs contextes, l'expression pouvant
désigner :
· « la
désintermédiation, la levée de fonds par des
Etats ou entreprises auprès des investisseurs sans passer par un
intermédiaire financier. »
· « la cession par un
établissement financier de tout ou partie de son portefeuille de
prêts auprès d'un autre
établissement. »
· « la transformation en titres de tout
ou partie d'un portefeuille de prêts ou d'autres actifs tels que
les biens immobiliers, ces titres étant ensuite placés sur le
marché. »
GENSSE et TOPSACALIAN (2001) suggère
de ne pas confondre la titrisation aux opérations bien
connues comme le « lease back » ou la
cession de créances (effets de commerce, factoring,
Bordereau Dailly).
Selon JAFFEUX (1997) et GENSSE et
TOPSACALIAN (2001), la titrisation se définit comme
« un véritable montage financier consistant
à vendre un ensemble de créances à une entité
créée à cet effet, le fonds commun de
créances (FCC), qui finance cette acquisition par
l'émission de titres ».
La titrisation, complète ROSE (1998),
a pour conséquence un recours accru aux marchés
financiers et implique le démantèlement du
cycle de crédit :
si dans le cas d'un prêt classique,
toutes les phases du cycle de crédit à savoir : la
demande de prêt, l'analyse de la solvabilité de l'emprunteur, la
détermination des conditions du prêt, le refinancement du
prêt, l'encaissement des intérêts, le remboursement du
capital, le suivi de la situation de l'emprunteur, la gestion des
impayés, le portage et la prise en charge du risque etc.- sont prises en
charge par le seul établissement prêteur, chacune
de ces phases du cycle de crédit est traitée plutôt par un
établissement financier différent en cas de titrisation.
Les phases sont réparties entre le cédant et le
cessionnaire et autres acteurs : l'établissement qui octroie le
prêt en fixe les conditions et, en règle générale,
continue d'encaisser les intérêts et les remboursements du capital
et d'assurer la gestion des impayés.
L'analyse de solvabilité est partagée avec
d'autres intervenants, dont les agences de notation.
Le risque est généralement partagé
entre :
· les investisseurs qui investissent dans les titres
émis par le fonds commun de créances ;
· les institutions externes, autres banques ou compagnies
d'assurance qui fournissent moyennant le versement d'honoraires, une garantie
ou un rehaussement du crédit ;
· et enfin l'établissement de crédit qui a
octroyé le prêt s'il en conserve une fraction au titre de sa
contribution au rehaussement du crédit.
En outre, chaque phase peut être valorisée par le
marché et faire l'objet d'un suivi.
La littérature financière,
rapporte MITCHELL (2004), distingue la vente d'un
actif de l'émission (vente) d'un titre adossé au même
actif. Pour un intermédiaire financier, qui a des actifs financiers
à son bilan (actif), la vente d'un actif financier peut être
clairement distinguée de la vente d'un titre dont le rendement est
adossé à l'actif.
En substance, le phénomène de la
titrisation, précise Comité de
Bâle (1992), consiste donc à transférer au
marché des risques cantonnés jusque-là au sein de la
sphère bancaire. La titrisation consiste au regroupement de
créances de même nature et à leur cession à une
structure ad hoc (SAH ou
fonds commun de créances), qui s'en sert comme
garanties pour émettre des titres négociables. Le paiement des
intérêts et du principal sur ces titres repose directement sur les
flux financiers générés par le fonds commun. Pour
MITCHELL (2004) et BRI et Praet (2005), trois
principales caractéristiques définissent la titrisation :
(1) le regroupement d'actifs, en d'autres mots, la
constitution d'un lot ou panier d'actifs financiers plus ou moins
homogènes
(2) le découplage ou transfert effectif du panier
d'actifs au FCC, dissociant ainsi le risque de crédit du cédant
d'avec le risque de crédit spécifique du pool d'actifs
cédé
(3) la structuration des droits, à savoir la
hiérarchisation des exigibilités garanties par le panier, en
tranches avec des profils distincts de risque et de rendement avec
émission par le FCC desdites tranches. MITCHELL (2004)
complète que celle-ci est la principale caractéristique de la
titrisation
Mais FENDER et MITCHELL (2005) nuance que la
dernière caractéristique est propre aux instruments
structurés, les deux premières étant également
mises en oeuvre dans le cadre de la titrisation classique sans
aucune transformation des flux.
Les banques et institutions financières se montrent de
plus en plus intéressées. La titrisation se développe
comme outil de transfert du risque de crédit et les volumes
démission s'accroissent rapidement depuis quelques années en
fonction des progrès des techniques de modélisation de ce risque.
Etant donné la place centrale et privilégiée que les
banques de l'UMOA occupent au coeur de l'économie, ce sera
déjà un grand progrès de commencer par la titrisation de
leurs prêts et créances en attendant d'étendre la technique
financière aux autres entreprises.
2. Types et principes de titrisation
Globalement, on distingue deux grands types de
titrisation :
· le premier, souvent défini comme étant de
la titrisation on-balance sheet, consiste pour un
établissement de crédit à émettre des titres
gagés sur un pool de créances, lesquelles demeurent inscrites
à son bilan mais sont cantonnées juridiquement. Ces titres sont
en règle générale qualifiés de
« Covered bonds ».
· la seconde technique (off-balance
sheet) impacte directement le bilan de l'établissement de
crédit. Celui-ci cède à une institution spécifique,
le SPV (Special Purpose Vehicule), les créances qu'il
souhaite réaliser. Le SPV finance alors l'acquisition
de ces créances par l'émission de titres, dénommés
de la manière la plus générale ABS (Asset
Backed Securities).
La titrisation s'inscrit alors dans une démarche de
financement direct des établissements de crédit. Selon un tel
schéma, les revenus versés aux détenteurs de ces ABS
proviennent directement des revenus engendrés par les créances
inscrites à l'actif du SPV.
La pratique anglo-saxonne consiste cependant à parler
de MBS (Mortgage Backed Securities) lorsque les
créances titrisées sont des crédits hypothécaires,
et à n'utiliser le terme ABS (Assets Backed
Securities) que pour les autres opérations, comme par exemple
la titrisation de prêts à la consommation ou de prêts
automobile.
Les instruments de titrisation ont été
récemment enrichis avec l'introduction des CDO (Collateralised
Debt Obligations). Les CDO sont proches des ABS dans leur principe
général, ils s'en distinguent par la nature du portefeuille
d'actifs sur lequel repose l'opération de titrisation. En fait, tandis
que les ABS sont adossés à un portefeuille
d'actifs homogènes et présentant un nombre important de
lignes, les CDO font davantage jouer le
principe de diversification (à travers un portefeuille
diversifié/hétérogène) et sont en règle
générale composés d'un nombre de lignes plus
réduit.
L'appréhension du risque est donc différente
selon que l'on analyse une structure du type ABS traditionnelle ou du type CDO.
Dans le premier cas, il est possible de s'appuyer sur des taux de
défaut historiques et de faire jouer la loi des grands
nombres.
Dans le second cas, le risque est appréhendé de
manière plus individuelle, à partir d'analyses
spécifiques portant sur chaque actif présent dans le
portefeuille. Cette analyse est par ailleurs complétée par une
estimation de la corrélation des risques de
défaut des différentes composantes.
Une seconde différence tient à ce que les actifs
concernés par l'opération de titrisation sont des prêts (on
parle alors de CLO ou Collateralised Loans
Obligations) ou des titres obligataires (on parle de
CBO ou Collateralised Bonds Obligations)
d'entreprise.
Le passif des SPV (FCC) peut être organisé
très simplement, au sens où les revenus issus des actifs sont
reversés aux différents créanciers de manière
identique, c'est-à-dire sans établir de distinction entre chacun
d'eux, et au prorata de leur investissement. Il s'agit d'un schéma de
fonctionnement du type Passthrough, donc sans transformation des flux
de paiement.
Mais il est également possible de configurer le
passif du SPV de manière à offrir aux investisseurs des
titres présentant des propriétés différentes (en
termes notamment d'exposition au risque de crédit et de
pré-paiement). Dans ce cas, le revenu du pool d'actifs ne se traduit pas
par une rémunération à l'identique de l'ensemble des
créanciers, mais il fait l'objet d'une "transformation"
(schéma du type Pay-through).
FENDER et MITCHELL (2005) distingue
titrisation classique et titrisation avec transformation. La titrisation
classique sans transformation des flux (Passthrough) se
définit par deux caractéristiques :
1°) regroupement d'actifs - Constitution d'un panier
d'actifs
2°) découplage entre le risque de
crédit :
· du panier d'actifs sous-jacents et
· celui de l'initiateur de l'opération de
titrisation, généralement via le transfert du sous-jacent
à une structure ad hoc autonome, à objet et durée
déterminés.
Le regroupement d'actifs et le découplage offre
les avantages d'un prêt garanti avec un atout
supplémentaire : les revenus issus des actifs associés sont
généralement plus prévisibles.
La titrisation avec « transformation »
(Pay-through) encore appelée
« financement structuré », requiert
une troisième et dernière caractéristique, la
« hiérarchisation des exigibilités garanties
par le panier ». L'un des aspects clés de la
hiérarchisation est la capacité à créer, par un
soutien de crédit inclus dans le montage, des profils risque - rendement
différents, soit plusieurs catégories de titres
mieux notés que la moyenne du sous-jacent. Une telle structuration du
passif est obtenue au moyen de la technique de la
subordination, consistant à établir une
hiérarchie au sein des porteurs de parts. L'ordre de priorité des
flux de revenus constitue un exemple de ce soutien de crédit :
· généralement, la tranche
inférieure «Equity» vient absorber
l'essentiel du risque attaché au portefeuille de créances.
Elle absorbe les premières pertes jusqu'à son
épuisement. En cas de réalisation d'un
événement de crédit, les détenteurs de cette
tranche assument les premiers les pertes éventuelles en découlant
(pertes en principal, rupture des versements d'intérêts).
· vient ensuite une tranche intermédiaire
« mezzanine » (ou différentes
tranches plus ou moins junior), qui présente une
exposition au risque intermédiaire et couvrent les pertes
supplémentaires.
· enfin, le dernier étage est constitué de
la « dette senior » ou
« tranches supérieures », titres de
meilleure qualité qui présente une très faible
exposition au risque de crédit. Sauf circonstances très
défavorables, ils sont protégés contre le risque de
défaut inhérent au panier, les pertes éventuelles
étant supportées par les titres subordonnés.
La dette mezzanine et la dette senior
bénéficient d'une appréciation par une agence de
notation. La position privilégiée de la dette senior
lui permet en règle générale de bénéficier
de la note maximum, c'est-à-dire AAA/Aaa. En fonction
de son aversion au risque ou tout simplement des contraintes
réglementaires auxquelles il doit faire face, un investisseur choisira
d'investir dans l'une ou l'autre de ces tranches (BIS (2003) page
33).
Très souvent, c'est la banque cédant les actifs
au SPV qui prendra à sa charge la tranche
« Equity » la plus risquée.
Les MBS (titres du type Passthrough) offrent
à leurs détenteurs une rémunération identique (au
prorata de leur investissement), directement issue du pool de créances.
Les remboursements par anticipation éventuels se répercutent sur
l'ensemble des détenteurs de titres.
Les CMO (Collateralised Mortgage
Obligations), au contraire, obéissent à une logique du
type Pay-through ; ils procèdent à une
transformation du revenu du pool de créances de telle manière que
le risque de pré-paiement n'est pas supporté identiquement par
l'ensemble des créanciers.
D'une façon générale, grâce aux
imperfections des marchés, en particulier
présence de phénomènes d'antisélection
(asymétrie d'information) et/ou de segmentation, la
hiérarchisation, processus coûteux, parvient à créer
de la valeur. Ainsi, GORTON et PENNACHI (1990) montre qu'en
cas d'asymétrie d'information (initiateur ou arrangeur
mieux informé que les investisseurs extérieurs ou un groupe
d'investisseurs mieux informés que les autres) la solution optimale peut
consister à émettre à la fois des actions et des
obligations :
· la tranche inférieure
« action » ou
« equity » est acquise par les mieux
informés ou achetée par les opérateurs
spécialisés dans les instruments de dette ou conservée par
l'initiateur.
· La tranche supérieure
« obligation » ou
« dette senior » non (ou peu)
exposée au risque de défaut est dédiée aux
investisseurs généralistes.
Cette structuration, motivée par les imperfections du
marché, à savoir l'asymétrie d'information entre
investisseurs et la segmentation des marchés financiers (présence
d'opérateurs aux mandats restrictifs limités à investir
dans certaines notes), contribue à corriger également ces
mêmes imperfections, donc à créer des
marchés financiers plus complets. Pour HALL, STUART,
COUSSERAND, KOEPPEN-MERTE et NAKATA (2004), si la détention de
la tranche « equity » par les cédants contribue
largement à équilibrer les conflits d'intérêts entre
investisseurs, elle constitue elle-même une importante source
d'intérêts potentiels.
A cause des imperfections des marchés financiers, la
titrisation implique de plus en plus la transformation des
flux, structuration des droits des investisseurs en
tranches. Outre le transfert du risque, les instruments
structurés transforment également le risque en créant des
expositions à plusieurs « couches » de la
distribution des pertes du lot d'actifs sous-jacents. Les produits
structurés répondent plus efficacement que d'autres actifs aux
problèmes d'antisélection (asymétrie d'information) et de
segmentation sur les marchés financiers. Ils permettent ainsi aux
émetteurs d'accéder à de nouvelles sources de financement,
de réduire leurs exigences de fonds propres économiques ou
réglementaires ou de tirer profit d'opportunités d'arbitrage. Et
aux investisseurs de diversifier leurs portefeuilles et d'obtenir un meilleur
profil risque - rendement.
Toutefois, en raison des montages contractuels ainsi requis,
les caractéristiques du couple rendement - risque de chaque tranche
peuvent être particulièrement difficiles à
évaluer. Par conséquent, les produits émis par
tranches peuvent présenter plus de risques qu'un portefeuille
d'obligations ayant reçu une note identique, car ils exposent davantage
à des pertes extrêmes. De même, la
hiérarchisation ne contribue pas seulement à pallier certaines
imperfections des marchés. Elle peut aussi engendrer des
problèmes de gouvernance et poser la question de savoir qui doit
restructurer le cas échéant le portefeuille si une partie des
créances sous-jacentes deviennent improductives. La motivation des
détenteurs des tranches inférieures (recherche du risque et du
rendement) peut alors entrer en conflit avec la motivation des
détenteurs des tranches supérieures (limiter le risque de
défaut de leur portefeuille). On peut donc assister à un
opportunisme inattendu de la part de certains participants.
Importantes sources de valeur, ASHCRAFT (2004)
à la suite de AMATO et REMOLONA
(2003), cités par FENDER et MITCHELL (2005),
donnent des exemples de création de valeur via ces
techniques, le regroupement d'actifs et la
hiérarchisation en tranches constituent également les principaux
responsables de la complexité des instruments structurés dont
l'analyse devient compliquée : difficulté à
modéliser la distribution des pertes du portefeuille sous-jacent s'il
est constitué d'un petit nombre d'actifs
hétérogènes. Nécessité, outre
l'évaluation des pertes sur le lot d'actifs, d'évaluer chacun des
instruments structurés, chacune des tranches et de modéliser la
distribution
Section 2 Exigences et implications Structurelles de la
titrisation
La titrisation est un montage financier qui, pour assurer la
protection des investisseurs et garantir le succès de
l'opération, doit respecter un certain nombre d'exigences. Pour ce
faire, elle implique la participation de plusieurs acteurs.
1. Montage de la titrisation et ses acteurs
Ce paragraphe récapitule les principaux acteurs d'une
opération de titrisation et précise le rôle joué par
chacun d'eux. Certains acteurs sont concernés par la mise en place et la
gestion de l'opération de titrisation. D'autres fournissent directement
des rehaussements de crédit.
1.1 Le cédant
C'est un établissement de crédit qui
désire transférer au marché ses créances. Ce n'est
pas exclusivement les banques. Dans la plupart des pays, les autorités
de surveillance établissent la liste des établissements de
crédits autorisés à pratiquer la titrisation des
créances. Ce peut être les banques bien entendu mais aussi les
fonds généralistes ou spécialisés, les compagnes
d'assurance, les grandes entreprises ou les entités publiques. Selon
HALL, STUART, COUSSERAND, KOEPPEN-MERTE et NAKATA (2004), la
performance satisfaisante d'une transaction de titrisation nécessite au
préalable que différentes parties prenantes remplissent leurs
engagements respectifs. De toute évidence, la qualité du
cédant est un important point de départ pour toute
opération de titrisation. Les standards et les normes suivies par le
cédant lors de la mise en place des crédits déterminent la
qualité de ceux-ci. Il est donc de la responsabilité du
cédant de montrer que les crédits dont la titrisation est
envisagée respectent bien les critères fixés par les
agences de notation ou par la réglementation et la documentation
appropriée desdits prêts est en place.
1.2 Le Fonds Commun de Créances
L'opération de titrisation nécessite la
création ou l'existence d'une entité (en France le fonds
commun de créances (FCC)) à qui l'établissement de
crédit cède des créances contre des liquidités.
Le fonds procède en contrepartie à l'émission des
parts. Il encaisse ensuite les intérêts et les remboursements
versés par les débiteurs initiaux et les utilise pour
rémunérer et rembourser les titres émis et couvrir les
frais de gestion. Juridiquement, le fonds commun de créances
est dépourvu de la personnalité morale. Ce n'est ni une
société ni une indivision mais une copropriété de
créances caractérisée par une pluralité
d'investisseurs, une quote-part d'actif proportionnelle au nombre de parts et
une gestion confiée à une société de gestion.
Le FCC pourrait emprunter pour prévenir le retard de
paiement provenant des créances, faire face à
l'impossibilité temporaire de maintenir le volume des émissions
de parts, couvrir un besoin temporaire de liquidités, couvrir le risque
de défaillance. Le recours à l'emprunt à titre
exceptionnel doit être cependant strictement réglementé et
ne doit aucun cas entraîner une dégradation du niveau de
sécurité offert aux porteurs de parts. L'objet exclusif du FCC
est l'acquisition par émissions de titres de créances
détenues par les établissements de crédit. Le FCC
s'interpose entre l'investisseur et le cédant. En cas de
faillite de celui-ci, le FCC continue d'exister et les investisseurs sont
assurés d'avoir accès aux flux financiers
générés par le portefeuille d'actifs acquis.
Afin de faciliter l'analyse du risque lié au
portefeuille, c'est à dire de prévoir les flux financiers, les
créances cédées sont de préférence de
même nature tel que : un portefeuille de crédits
hypothécaires résidentiels, un portefeuille de crédits
hypothécaires commerciaux ou un portefeuille de crédits
liés à des opérations de location financement sur machines
etc.
Le FCC est constitué par ses deux cofondateurs, le
dépositaire et le gestionnaire :
1.2.1 le dépositaire
(trustee)
Société commerciale ayant pour unique objet la
gestion du FCC, elle doit être agréée par les
autorités de surveillance. Sa mission est d'assurer le fonctionnement du
FCC, de représenter les porteurs de parts, de calculer
périodiquement les sommes qui leur sont affectées afin de donner
au dépositaire les instructions relatives aux paiements. Il calcule les
distributions dues aux investisseurs. Elle administre le FCC. Il est
dépositaire des créances acquises par le fonds ainsi que de sa
trésorerie. Il est donc responsable de la conservation des titres de
créances et de la trésorerie du fonds. Il s'assure de la
régularité des décisions prises par la
société de gestion dont il contrôle les opérations.
Il peut placer temporairement les liquidités du fonds sur des placements
qualifiés de sans risque.
1.2.2 le gestionnaire ou l'organe de
gestion (servicer)
Il joue un rôle important en maintenant la
qualité du crédit une fois que la transaction est lancée
et en cours. Il collecte les règlements des débiteurs
cédés (intérêts et principal) et est chargé
de la remise des fonds collectés au dépositaire. Il suit les
performances du panier et peut-être amené à le gérer
conformément aux restrictions du contrat. FENDER et MITCHELL
(2005) insiste particulièrement sur sa performance, source de
risque hors défaut. En effet, le laxisme et le manque de vigilance du
recouvreur, à l'origine d'une série de défaut, peuvent
occasionner des pertes plus substantielles que prévu. HALL,
STUART, COUSSERAND, KOEPPEN-MERTE et NAKATA (2004) ajoute que le
risque du gestionnaire est particulièrement élevé dans les
pays où cette sous-traitance n'existe, obligeant le cédant
à cumuler ce rôle. Les agences de notation ont commencé
à tenir compte de la solidité du gestionnaire lors de
l'attribution de la note.
1.3 L'arrangeur (manager)
Il joue le rôle le plus important dans
la mise en place du FCC. Il prépare le dossier de présentation de
l'opération aux autorités de surveillance avec le
dépositaire et le gestionnaire. Il évalue les créances,
les flux qu'elles doivent générer et négocie avec l'agence
de notation. Généralement une banque d'affaires ou une maison de
titres spécialisée, l'arrangeur sollicite les cédants
potentiels, imagine la structure de toute l'opération de
titrisation afin que les objectifs du cédant soient
atteints et que les intérêts des acheteurs soient
suffisamment clarifiés pour que le produit de la titrisation
rencontre une demande effective. De plus, il s'occupe le plus souvent de la
syndication des parts ou de leur placement. Pour HALL, STUART,
COUSSERAND, KOEPPEN-MERTE et NAKATA (2004), la qualité de
l'arrangeur est l'un des principaux déterminants
de la performance de l'opération. Il a la responsabilité de
neutraliser les conflits d'intérêts inhérents à la
transaction. Les agences de notation prennent un temps considérable pour
apprécier sa qualité, sa structure organisationnelle, son
expertise, la stabilité de son staff. Les performances passées de
l'arrangeur lors des précédentes transactions,
c'est-à-dire la mesure dans laquelle il a satisfait aux tests
O/C (Over-Collateralisation : s'assurer
de l'existence de garanties suffisantes dans le sous-jacent pour couvrir le
principal restant à payer) et I/C (Interest
Coverage : s'assurer que les intérêts reçus du
sous-jacent suffisent pour couvrir les intérêts à payer sur
les tranches « senior » et
« mezzanine ») sur les opérations
antérieures. Dans certains cas, les agences de notation ajusteront les
pertes attendues en fonction des capacités de l'arrangeur. En effet,
diverses analyses quantitatives conduites par les principales agences de
notation ont conclu que pour des actifs similaires les performances des
« managers » peuvent sérieusement varier.
2. La protection des investisseurs : Notation
financière et Agences
de notation
Les investisseurs en parts de FCC ne doivent pas supporter le
risque de défaillance des débiteurs. Il importe donc de rehausser
la qualité de crédit du portefeuille. La réussite d'une
opération de titrisation en dépend et exige qu'un accent
particulier soit mis sur certains aspects importants du processus comme
l'évaluation des titres projetés, la notation financière
et le rehaussement du crédit. La notation est une phase très
importante du processus de titrisation. Elle donne à l'opération
sa « note» qui sert de boussole aux marchés, aux
investisseurs et aux autorités de surveillance engagées dans une
régulation prudentielle exigeante pour éviter, afin de maintenir
la stabilité financière, la sous-évaluation des risques
parmi les intermédiaires financiers, investisseurs et autres
intervenants (AGLIETTA 2 (2001)).
FENDER et MITCHELL (2005) précise que,
du fait de sa complexité, le financement structuré est
très dépendant de la notation sur laquelle il s'appuie. Le
marché de la titrisation, rapporte BRI et Praet
(2005), est largement soumis à la notation financière
car les cédants veulent le rapprocher du marché des obligations
pour intéresser les investisseurs dont les mandats d'investissement
comportent des restrictions basées sur la notation financière.
L'expérience acquise dans la notation des instruments traditionnels de
dette facilite la notation des opérations de titrisation. Dans les deux
cas, les agences de notation ont pour objectif de fournir une opinion
indépendante sur le risque de crédit inhérent à
l'instrument de dette évalué. La notation financière ou
notation de la dette consiste à apprécier le
risque de solvabilité financière d'une entreprise, d'un Etat,
d'une opération (emprunt, emprunt obligataire, opération de
financement structuré, titrisation,...) et à attribuer une note
correspondant aux perspectives de remboursement de ses engagements envers ses
créanciers, fournisseurs, banques, détenteurs d'obligations ou de
titres de créances. Elle a pour objectif
de fournir ainsi une opinion indépendante sur le risque de
crédit inhérent à l'instrument de dette
évalué.
La notation financière est une activité
particulièrement utile sur les marchés de titrisation où
les investisseurs ne peuvent manifestement faire face aux coûts
prohibitifs pour cerner individuellement la structure et le profil de risque et
de rendement d'un instrument donné, compte tenu de la complexité
même de ces instruments. Selon les termes de l'Organisation
Internationale des Commissions des valeurs (OICV), une agence de notation de
crédit est une entité dont l'activité
est la publication des notations de crédit à des
fins d'évaluation du risque de crédit d'émetteurs ou de
titres de créances ou assimilés. Le risque de
crédit correspond au risque qu'un émetteur ne soit pas
en mesure d'assurer le paiement des intérêts et ou du capital
d'une créance.
La notation concerne à la fois les émetteurs
(entreprises, établissements de crédit, sociétés
financières, collectivités locales, établissements
publics, compagnies d'assurance et Etats souverains), les véhicules de
titrisation (FCC) et tous les titres de dette financière (certificats de
dépôts, billets de trésorerie, obligations...). La notation
ne constitue pas une recommandation d'acheter, de conserver ou
de vendre un titre de dette. Les agences de notation ne portent pas non plus
d'opinion sur l'évolution du cours des titres notés.
La notation se base sur la collecte et l'analyse des
informations recueillies notamment auprès de l'émetteur
et tirés des entretiens avec celui-ci, la présentation par
l'analyste en charge du dossier à un
comité de notation interne à l'agence auquel il
appartiendra de décider de la note. La composition dudit comité
varie selon le secteur d'activité de l'émetteur, la zone
géographique, les compétences requises. L'émetteur n'est
pas membre de ce comité. Toutefois, en cas d'insatisfaction ou
de désaccord de l'émetteur sur l'opinion formulée
par le comité sur sa situation de crédit, l'émetteur qui a
en sa possession des informations nouvelles et pertinentes pour
améliorer sa note bénéficie d'une procédure
d'appel. La note finale attribuée à l'issue du processus
est alors publiée par un communiqué de presse.
La note résulte de l'analyse d'éléments quantitatifs et
qualitatifs relatifs en particulier à la position relative, actuelle et
prévisible de l'émetteur dans son environnement et à sa
situation financière. La note attribuée est suivie,
réajustée et publiée systématiquement.
Les agences pratiquent deux types de notation. Une
notation de long terme pour l'endettement dont la
maturité initiale est supérieure à un an, et une
notation de court terme si la maturité est
inférieure à un an. Les agences classent également leurs
notes en deux catégories
« investissement » moins risqué et
« spéculatif » plus
risqué.
HALL, STUART, COUSSERAND, KOEPPEN-MERTE et NAKATA
(2004) complète que les agences de notation fournissent aux
investisseurs des informations précieuses sur leurs chances de
récupérer le principal investi et les intérêts.
C'est déjà un important défi dans le cas où les
titres dépendent de la performance d'un seul débiteur
transféré. Cela est davantage compliqué en cas de
multiples débiteurs cédés et si les titres sont
émis par tranches pour fournir aux investisseurs une
variété de combinaisons de risques et rendements. En formulant
une opinion sur un financement structuré, une agence de notation doit
d'une part tenir compte des risques de crédit attachés au
portefeuille sous-jacent, y compris la corrélation de ceux-ci. Mais les
agences doivent mesurer aussi un nombre significatif de risques autres que des
risques de crédit. Les agences de notation doivent cerner la
totalité des risques avant d'assigner une note à un titre,
processus incluant une analyse détaillée des cash-flows.
La capacité des agences à prédire
l'événement de défaut reste un des indicateurs essentiels
de leur efficacité.
La notation des véhicules de titrisation (FCC) est
intrinsèquement liée à la structuration de
l'opération et a pour objectif central un rehaussement du niveau de la
notation et un abaissement correspondant du coût de financement par
rapport au coût de financement global du cédant sur la base de son
bilan. Bien que l'expérience acquise dans la notation des instruments
traditionnels de dette facilite la notation des opérations de
titrisation, des différences caractérisent les deux processus de
notation. BRI et PRAET (2005) expose que la principale
différence est l'implication précoce des agences de notation dans
le montage et la structuration de l'opération de titrisation. Car cette
notation reflète certes une opinion sur le risque et la qualité
du crédit du panier sous-jacent mais elle mesure aussi le niveau de
rehaussement de crédit requis pour que la tranche reçoive la note
projetée par les arrangeurs. Contrairement à la notation
traditionnelle ex-post, en raison de la capacité limitée des
émetteurs à ajuster les caractéristiques de leurs titres
en fonction de la note visée et du retour d'information sur la
pré notation, la notation des instruments structurés est
essentiellement ex-ante, la note visée et le feedback de la pré
notation (réaction suscitée) permettant aux arrangeurs d'affiner
le profil de chaque tranche. BRI et PRAET (2005)
complète que la notation financière est une opinion sur
la probabilité que les cash-flows en provenance du panier d'actifs
permettront de régler régulièrement les droits des
investisseurs. La notation apprécie la solidité des
prévisions de cash-flows.
L'agence de notation joue un rôle
incontournable en appréciant pour les
investisseurs la qualité des parts à émettre.
Elle étudie tous les aspects de la transaction :
- la qualité des créances titrisées (les
flux engendrés par le portefeuille, les probabilités de
connaître des impayés ou des remboursements anticipés,
etc.)
- la solidité du cédant (gestion commerciale des
prêts, capacité de recouvrement, etc.), du gestionnaire et de
l'arrangeur
- la sécurité juridique du montage
(validité des contrats, valeur des garanties, etc.)
- les risques techniques
BRI et PRAET (2005) considère que les
agences de notation jouent un rôle clé sur les marchés de
financement structuré. Comme sur d'autres marchés financiers,
elles agissent comme fournisseurs d'opinions de tierce partie sur le niveau de
risque des instruments de dette, aidant ainsi à corriger
l'asymétrie d'information entre participants et améliorant
l'efficience et la transparence de ces marchés.
Leur activité est particulièrement utile sur ces
marchés de titrisation où les investisseurs ne peuvent
manifestement faire face aux coûts prohibitifs pour cerner
individuellement la structure et le profil de risque d'un instrument
donné. La complexité même de ces instruments
structurés explique le rôle crucial joué par les agences de
notation. Elles mesurent le risque de crédit des paniers sous-jacents
mais s'investissent aussi dans la conception initiale des instruments. Cette
implication leur a permis de contribuer au développent des normes sur
ces marchés.
La complexité des instruments structurés incite
les investisseurs à se fier davantage à la notation que dans le
cas des autres titres notés. Elle a vraisemblablement accru le
rôle des agences de notation, associées étroitement au
processus de structuration, le montage de la transaction imposant implicitement
que l'arrangeur obtienne leur opinion. Le rôle traditionnel des agences
de notation de « surveillant délégué »
du risque associé aux titres de dettes s'est amplifié par la
titrisation avec transformation.
L'agence détermine les couvertures ou garanties
requises pour atteindre la notation recherchée par le
cédant et son arrangeur. La notation consiste
à évaluer le risque attaché à un
titre de créance. L'analyse qui en est faite
est synthétisée dans une note pour
refléter la capacité de l'émetteur à
honorer ses engagements. Il s'agit de déterminer le niveau de
risque final des parts à émettre par le fonds, d'apprécier
si sa structure est à même de respecter ses engagements de
paiement en fonction de son calendrier contractuel et d'identifier le
montant de garanties à faire correspondre au risque de défaut.
Les investisseurs ne voulant pas endosser la totalité des
risques de crédit inhérents au portefeuille dont la cession est
envisagée, celui-ci bénéficie habituellement d'un
rehaussement de crédit fourni par un tiers (banque ou compagnie
d'assurance) et parfois par le cédant lui-même. Le rehaussement du
crédit consiste à mettre en place des garanties
ou à donner des garanties financières
aux émetteurs leur permettant ainsi de profiter d'une meilleure
notation et donc d'un coût de refinancement plus faible. Les techniques
de rehaussement de crédit avaient d'abord été
développées dans le cadre des opérations de
restructuration des crédits souverains. Les banques américaines
avaient souhaité céder leurs portefeuilles de prêts aux
pays en voie de développement. Dans le cadre de la titrisation, la
formule de rehaussement de crédit de plus en plus
utilisée prend la forme d'une hiérarchisation des tranches :
émettre deux catégories de titres. L'une étant
privilégiée (parts seniors ou ordinaires) avec un droit
préférentiel sur les flux financiers générés
par le lot d'actifs sous-jacents de sorte que les pertes affecteront d'abord
les titres de rang inférieur (parts juniors ou spécifiques)
à concurrence de leur volume. Les parts « seniors »
dites prioritaires bénéficient des mécanismes de
protection par l'existence d'une couverture du risque de défaillance sur
laquelle s'imputent les pertes. Les parts juniors ne bénéficient
pas d'un mécanisme de protection et supportent le risque de
défaillance du Débiteur Cédé. Si par exemple une
émission est constituée à 90% d'une tranche
privilégiée et à 10% d'une tranche de rang
inférieur, les détenteurs de celle-ci subiront la totalité
des pertes jusqu'à 10% du total des actifs. Comité de
Bâle (1992) précise qu'on peut recourir en plus à
d'autres formules de rehaussement du crédit :
- la lettre de crédit
irrévocable émise par une banque tierce pour couvrir une
partie des créances correspondant normalement au profil de pertes
estimées.
- l'assurance ou caution bancaire : des
compagnies d'assurance, institutions non bancaires sans lien avec les parties
au montage, jouent un rôle important, au Royaume-Uni par exemple, en
fournissant une assurance couvrant la première part du risque de
défaillance. Une banque, externe à celle qui cède le
portefeuille de prêts, peut aussi fournir la même garantie par
caution bancaire.
- le compte de marge quant à lui est
alimenté par la différence entre les intérêts
reçus sur le lot de créances cédées et ceux plus
faibles payés sur les titres émis. L'organe de gestion remet
cette différence au dépositaire jusqu'au niveau de rehaussement
requis. Au delà, la différence est laissée à
l'initiateur. En prévision des pertes initiales, l'initiateur
approvisionne le compte de marge à l'avance. Ce compte est
destiné à couvrir toute perte liée au portefeuille, et son
éventuel solde au moment de l'amortissement des titres revient à
l'initiateur.
- le compte de garanties espèces
consiste en un dépôt constitué par l'initiateur au
bénéfice des investisseurs et égal au rehaussement de
crédit jugé nécessaire. Des tirages sont effectués
en cas de pertes.
- le surdimensionnement : les
créances du portefeuille cédées ont une valeur
supérieure à celle des titres émis. Un boni de liquidation
apparaît. Cet écart doit être maintenu à un niveau
suffisant pour assurer le degré convenu de rehaussement et supporter
ainsi le risque de défaillance lié au portefeuille
titrisé.
La notation est un enjeu très important pour le
cédant. Car d'une part le ratio de
solvabilité des banques pondère les engagements prudentiels en
fonds propres par la qualité des créances cédées.
D'autre part, cette même notation détermine le
niveau de la prime de risque qu'exigeront les investisseurs. Selon sa
qualité, la banque pourra abaisser significativement le coût des
ressources mobilisées par la titrisation. Les agences de
notation les plus reconnues en la matière sont Moody's,
Standard and Poor's et Fitch.
Toutefois, l'unanimité est loin d'être
établie sur l'intervention et la prestation des agences de notation. Les
débats sur le sujet tournent même à l'aigre. Malgré
la valeur ajoutée par les agences de notation, les participants en
utilisant la notation financière doivent être conscients de ses
limites. Le risque de pertes inattendues et la croissance
continue de l'activité de financement structuré constituent une
préoccupation pour les banques centrales. L'une des principales limites
de la notation financière est le risque de modèle qu'elle
sous-entend. BRI et PRAET (2005) précise que,
généralement, le risque de modèle est relatif aux
potentielles erreurs commises dans la valorisation des risques des transactions
financières. Il s'amplifie avec l'absence de données historiques
sur les défauts de paiement et sur les corrélations de
défaut. La complexité de la titrisation est telle qu'il est
possible que les agences de notation sous-estiment les risques, que les
investisseurs peuvent malgré tout prendre des positions plus
risquées qu'ils pensent. En effet, la mesure du risque de crédit
d'un panier d'actifs, avec la modélisation de la corrélation des
défauts et des primes de risque demeure un défi ouvert et
permanent et n'est pas sans implications systémiques. Les banques
centrales doivent alors suivre attentivement l'évolution de ce
marché.
FENDER et KIFF (2004) prolonge que
l'utilisation de différentes approches de modélisation, surtout
en cas de différences dans les hypothèses de corrélation
d'une agence de notation à l'autre, conduit inexorablement à des
résultats divergents dans la valorisation des tranches. Les
résultats de l'analyse soulignent l'influence des hypothèses de
corrélation sur les prévisions de pertes attendues en particulier
pour la notation des tranches. Aboutir à des hypothèses justes
constitue l'un des principaux défis à relever par les agences
afin de délivrer des notes fiables. Des différences dans les
hypothèses de corrélation et dans les modèles et approches
méthodologiques conduisent potentiellement à des divergences
significatives dans la notation des tranches par plusieurs agences, à
moins d'être compensées par d'autres différences dans les
processus de notation comme par exemple le taux de recouvrement estimé
par chacune des agences
Le risque de modèle, qui en
résulte, doit être bien compris par les investisseurs, et interdit
de se fier uniquement à la notation financière pour prendre des
décisions d'investissement. Dans la mesure où les investisseurs
ne comprennent pas entièrement ces insuffisances dans la notation des
tranches, ils prennent en acquérant les titres un risque de
modèle dont ils n'ont pas souvent conscience. En tout
état de cause, le recours simultané à plusieurs agences de
notation pour obtenir de multiples notations des tranches et la vigilance
accrue des investisseurs permettront d'éviter des surprises
désagréables. FENDER ET MITCHELL (2005) confirme
la réalité du « risque de
modèle » en affirmant que les notes, (estimations du
risque et du rendement par tranche à partir des principaux
déterminants de la distribution des pertes : PD
estimation de la probabilité de défaut de chaque tranche,
PA les taux de recouvrement et les pertes attendues et
CD la corrélation des moments de défaut entre
les différents débiteurs du panier), sont très sensibles
aux hypothèses de corrélation du risque de défaut des
signatures sous-jacentes, que par conséquent les notes peuvent varier
d'une agence à l'autre en raison de méthodologies et/ou
d'hypothèses différentes et qu'il en résulte un
« risque de modèle », risque qu'un
modèle particulier utilisé pour calibrer le rehaussement du
crédit pour une tranche et une note données, ne reflète
pas avec exactitude le « véritable » risque de la
tranche. FENDER et KIFF (2004) puis AMATO et
GYNTELBERG (2005) dénonçaient déjà le
rôle clé de la corrélation de défaut dans la
formation et la compréhension du « risque de
modèle » pour inviter les investisseurs à
prendre conscience du risque de modèle afin d'exiger des rendements
adéquats. MELI et RAPPOPORT (2003), GIBSON
(2004) et CSFM (2005) mettent l'accent sur
« l'incertitude ex ante des pertes » ou
« pertes inattendues » (PI) qui
caractérisent les produits structurés :
· plus la tranche est étroite, plus la
distribution de ses pertes va s'écarter de celle de l'ensemble du
portefeuille : elle tendra à être bimodale, donc plus
risquée.
· le découpage en tranches peut conduire à
des profils de risque sensiblement différents, à note
égale, de ceux des portefeuilles d'obligations, les tranches
inférieures ont un risque plus élevé que les obligations
de note identique
· et que la notation des instruments structurés
pourrait ne fournir qu'une description incomplète de leur degré
de risque par rapport aux obligations traditionnelles.
De même, des études empiriques indiquent que
même si en moyenne la note des instruments structurés est plus
stable donc moins volatile que celle des obligations (probabilité de
changement de note plus faible), l'ampleur du changement lorsqu'il survient est
supérieure. En outre, selon BRI et PRAET
(2005), des conflits d'intérêts potentiels existent dans
le secteur de la notation financière. D'abord parce que les honoraires
de notation financière sont versés par les cédants et non
les investisseurs et représentent une part importante du revenu des
agences de notation. Ensuite la notation financière dépend au
moins partiellement des informations fournies par le cédant. Cela, avec
l'implication des agences dans la structuration de l'opération de
titrisation et le fait qu'elles expriment une opinion ex-ante, peut montrer
qu'elles ne sont pas totalement indépendantes des instruments pour
lesquels elles émettront en définitive une notation
financière et les pousser à servir les intérêts des
cédants plutôt que ceux des investisseurs : notation initiale
plus favorable ou sa dépréciation tardive. FENDER et
MITCHELL (2005) confirme que la notation du financement
structuré est devenue pour les agences de notation l'un des segments
d'activité à la croissance la plus rapide et une source majeure
de revenu, ce qui suscite naturellement un certain nombre d'interrogations
portant notamment sur les éventuels conflits d'intérêts,
les émetteurs étant les payeurs. Même si
les agences rétorquent qu'elles sont plutôt sensibles
à leur réputation et aux sanctions du marché et indiquent
que leurs analystes ne sont pas rémunérés en fonction des
notations produites, qu'en interne les analyses de notations sont
séparées des unités de marketing et de vente et qu'elles
fournissent des efforts pour diversifier suffisamment la base de leur revenu et
éviter de dépendre de quelques clients. BRI et PRAET
(2005) complète son argumentation en dénonçant
un risque d'immobilisme et de biais conservateur de la part
des agences de notation. Leur structure oligopolistique est ici
incriminée comme un frein à la concurrence et à
l'innovation, ce qui fait que les agences conserveraient de rigides standards
pour éviter à tout prix les dépréciations de notes.
Prenant conscience de ce risque, les agences ont commencé à
communiquer gratuitement au marché leurs modèles de notation, en
invitant praticiens et théoriciens à critiquer leurs
méthodologies et en tenant compte des modèles appliqués
par les arrangeurs ainsi que des doléances émanant des
investisseurs : elles améliorent la transparence, renforcent
l'objectivité du processus de notation et adaptent leurs approches. En
outre, la compétition entre les agences de notation et les arrangeurs
expérimentés améliore les méthodologies.
AMATO et FURFINE (2003) critique, dans les
notations financières, la prise en compte excessive des conditions
macro-économiques au détriment des facteurs mesurant
l'activité et les risques des entreprises. Cité par AMATO et
FURFINE (2003), BERNANKE et AL (1999), pour qui cette critique
s'adresse plutôt au système financier, l'explique par un
modèle
« accélérateur » selon
lequel des taux de croissance économique élevés conduisent
à une appréciation des garanties, assouplissant les conditions du
crédit et facilitant le financement par endettement. LOWN et AL
(2000), cité par AMATO et FURFINE (2003), partage cet avis et
complète que les banques rationnent moins le crédit durant les
booms économiques. SYRON (1991), cité par AMATO
et FURFINE (2003), indiquait déjà que même
les autorités chargées de la supervision bancaire sont
historiquement plus vigilantes durant les récessions. Empiriquement,
ALTMAN et AL (2002), cité par AMATO et FURFINE
(2003), affirme que les modèles de notation, qui
prétendent une indépendance entre les probabilités de
défaut et les pertes, ont tendance à sous-estimer la
probabilité de pertes sèches et sévères lors des
récessions économiques. BANGUIA et AL (2002),
cité par AMATO et FURFINE (2003), montre
qu'effectivement l'estimation des pertes de crédit est nettement plus
élevée en période de stagnation qu'en période
d'expansion. Les agences de notation répondent qu'elles notent
« à travers le cycle » c'est-à-dire
que la notation serait indépendante de l'état du cycle
économique. Ainsi, Standard & Poor's (S&P) (2002),
cité par AMATO et FURFINE (2003), affirme que
l'idéal est de noter à travers le cycle et qu'il ne sert à
rien d'améliorer le rating si la performance est tout juste
exceptionnelle et temporaire. De même qu'il n'est pas nécessaire
de le dégrader tant que la contre-performance ne compromet guère
la bonne performance prévue et imminente. Selon S&P
(2002), S&P prend en compte à la fois les risques
d'entreprise, les risques financiers et les conditions macro-économiques
pour déterminer la notation des crédits. D'autres études
critiquent l'aspect préjudiciable de l'évolution de la notation
financière. Par exemple, ALTMAN et KAO (1992),
cité par AMATO et FURFINE (2003), trouve que
la dépréciation de la note d'un émetteur est fort
probablement suivie par une nouvelle dépréciation que par une
appréciation. Ce résultat selon lequel les variations des notes
d'un émetteur ne sont pas indépendantes a été
soigneusement modélisé par LANDO et SKODEBERG (2002),
cité par AMATO et FURFINE (2003). LUCAS et LONSKI
(1992), cité par AMATO et FURFINE (2003), a
étudié les notes de MOODY'S et montré aussi que le nombre
d'entreprises dont les notes sont dépréciées
dépassent largement le nombre de celles dont les notes sont
améliorées. De même, BLUME, LIM et MACKINLAY (BLM)
(1998), cité par AMATO et FURFINE (2003),
argumente que les notes de l'émetteur s'empirent en moyenne avec le
temps. BRI et PRAET (2005) recommande que les agences doivent
continuer à fournir des informations sur leurs approches
méthodologiques et sur les changements de notes pour permettre aux
investisseurs de bien comprendre l'évolution des notes. Elles doivent
exposer clairement comment les conflits d'intérêts ont
été neutralisés et préciser elles-mêmes les
limites de leurs analyses.
La conclusion objective de ce chapitre est que la titrisation
n'est pas une technique financière simple. Elle implique de nombreux
acteurs et fait l'objet d'importantes innovations. Elle nécessite en
conséquence des compétences avérées, une bonne
préparation et une franche collaboration entre les acteurs et surtout
une extrême vigilance de la part des autorités de contrôle.
CHAPITRE II
Avantages et Inconvénients de la Titrisation des
prêts
bancaires. Esquisse Méthodologie de
recherche
2.1 Implications de la titrisation : avantages et
inconvénients de la titrisation pour ses acteurs
Avantages (et inconvénients) pour les
investisseurs
ROSE (1998) déclare que la technique
financière offre aux investisseurs la
possibilité d'investir dans de nouveaux produits, de
bénéficier de structures de paiement mieux adaptées
à leurs besoins, et d'obtenir un meilleur rendement pour un niveau de
notation donné. BRI et PRAET (2005) prolonge que
l'intérêt pour les investisseurs réside dans la
diversification des investissements et l'émergence de nouveaux profils
de risque rendement plus attractifs, l'objectif principal de la structuration
en tranches étant de créer au moins une tranche dont la notation
est supérieure à la notation du panier d'actifs. La titrisation
donne aux investisseurs l'opportunité de mieux gérer le risque de
leurs portefeuilles d'investissement, grâce à un plus grand
accès aux nouvelles classes d'actifs plus souples en matière de
risque et de rendement.
MITCHELL (2004) et BRI et PRAET
(2005) expliquent que le découplage des risques à
savoir la sortie du panier d'actifs sous-jacent du patrimoine du cédant
offre d'autres avantages aux investisseurs : les paiements aux
investisseurs sont affectés uniquement par la performance du panier de
crédits transférés. En dehors des défauts
enregistrés par le panier (défaillance des débiteurs du
panier d'actifs), aucun autre facteur par exemple la mauvaise performance
managériale du cédant ou sa faillite n'affecte ces paiements. Les
titres émis ont des caractéristiques bien définies et
avec des prévisions de rendement nettement plus fiables que les
prévisions financières du cédant. Par conséquent,
le risque de crédit du panier d'actifs est souvent plus faible que le
risque de crédit du cédant. Deux éléments, les
caractéristiques spécifiques de ces titres avec des distributions
de rendement plus prévisibles et le nombre nettement plus limité
de problèmes de gouvernance du FCC contrairement au cédant,
justifient cette amélioration du risque. HALL, STUART,
COUSSERAND, KOEPPEN-MERTE et NAKATA (2004) affaiblit cette
argumentation par la mise en évidence de nouveaux risques
inhérents à la titrisation d'où la nécessité
de bien cerner, outre le risque de crédit du panier, la totalité
des risques :
1. Risques attachés à la structuration
de l'émission
La structuration en tranches de l'émission contraint
les émetteurs et les agences de notation à imaginer une structure
qui équilibre bien les conflits d'intérêts entre les
investisseurs. La détention de la tranche « equity »
par les cédants contribue à cet équilibre mais peut
constituer elle-même une importante source de conflits potentiels.
2. Risques attachés au portefeuille
sous-jacent
Il y a en trois principalement :
- Le risque de paiements anticipés justifiés par
l'amélioration de la situation financière de certains emprunteurs
ou par les avantages qu'ils cherchent à tirer de l'évolution des
taux d'intérêts ou par l'avènement de produits
structurés plus attractifs. Les paiements anticipés
réduisent la durée de vie moyenne du portefeuille et
déstabilisent les cash-flows futures, exposant les investisseurs
à une incertitude considérable sur ces cash-flows futures.
Plusieurs moyens permettent cependant de contenir le risque de paiements
anticipés : la discrimination des droits des tranches dans les flux
de remboursement, la prévision d'une tranche entièrement
immunisée contre les paiements anticipés.
- Le portefeuille sous-jacent peut incorporer aussi des
risques de taux et de change : risque de taux d'intérêts
et/ou de taux de change en présence de différence de taux
d'intérêts (fixe contre variable) ou de différence de
devises entre les actifs cédés au SPV et les titres (dettes)
émis par le SPV.
- Le risque de liquidité peut être aussi
important car le gestionnaire doit être en mesure de payer à bonne
date les échéances aux investisseurs quelles que soient les
difficultés conjoncturelles. Il doit pouvoir honorer les engagements
pris vis-à-vis des investisseurs quelle que soit la conjoncture.
3. Risques exogènes et risques de tierces
parties
La performance satisfaisante d'une transaction de financement
structuré nécessite au préalable que différentes
parties prenantes remplissent leurs engagements respectifs.
Problématique de la qualité du cédant, de l'arrangeur, du
gestionnaire et du dépositaire.
FENDER et MITCHELL (2005) renforce cette
argumentation en ajoutant que le financement structuré crée des
risques sans rapport avec un défaut sur le panier d'actifs mais qui
n'ont pas moins de répercutions sur le risque de crédit des
tranches. DeMarzo et Duffie (1999), cité par MITCHELL
(2004), objecte également que le prêteur a
intérêt à sélectionner et à vendre les
prêts de mauvaise qualité. L , Akerlof (1970),
cité par MITCHELL, ' / . S'il
décide de céder certains de ses actifs, il peut naturellement se
poser un problème de sélection adverse. Etant donné que la
dette ou le capital de toute entreprise représente en
réalité des titres adossés, l'intuition du
théorème de Modigliani Miller
s'applique. Leland et Pyle (1977), cité par
MITCHELL (2004), montre que le montant de fonds propres qu'un
promoteur accepte d'injecter dans son projet est interprété comme
un indicateur de la qualité du projet. Plus la qualité du projet
est élevée, plus sera élevé le capital investi par
le promoteur, et plus le projet sera valorisé par le marché.
Duffee et Zhou (2001) complète que la titrisation des
prêts bancaires réduit l'intérêt du prêteur de
bien suivre les crédits de mauvaise qualité, le prêteur
ayant acheté une protection pour les prêts de basse
qualité. Morrison (2002) note la motivation accrue
pour le prêteur de provoquer plus rapidement les défauts de
paiement, étant donné qu'il s'est débarrassé du
risque de crédit. Selon Kiff et al (2002), cité
par MITCHELL (2004), l'impact de la
titrisation sur les problèmes d'asymétrie d'information
s'applique seulement aux prêts bancaires et non au marché
obligataire dont les informations sont quasiment du domaine public.
BRI et PRAET (2005) précise que '
' ' ' ' . Dans le même ordre d'idée, la titrisation
par la création de plusieurs tranches satisfait mieux la segmentation du
marché caractérisée par le fait que les investisseurs
n'ont pas les mêmes préférences de risques. Les
caractéristiques de libellé et les flux de trésorerie sont
plus adaptés aux besoins spécifiques de catégories
particulières d'investisseurs. Gorton et Pennacchi
(1990), cité par MITCHELL (2004), confirme que sur un
marché avec certains investisseurs informés et d'autres sans
information, il est intéressant de créer plusieurs tranches de
titres. Les premiers sont supposés être en mesure de suivre le
rendement des titres alors que les seconds ne peuvent le faire. Boot et
Thakor (1993), cité par Mitchell (2004),
emploie une intuition similaire à celle de Gorton et
Pennacchi (1990) pour affirmer que, dans un marché
caractérisé par une asymétrie d'information entre
investisseurs, il est judicieux pour les entreprises de diviser leurs
cash-flows en titres senior et en titres subordonnés,
plus profitable pour la firme d'émettre de multiples
catégories de titres les uns sans risque pour les investisseurs moins
informés et les autres plus risqués et plus attractifs pour les
investisseurs potentiellement mieux informés ou en mesure de mobiliser
l'information. A la suite de ROSS (1976),
Gaur et al (2003), rapportés par MITCHELL
(2004), décrit à l'aide d'un algorithme comment
un cédant ou un arrangeur peut tirer parti des marchés financiers
incomplets par la création de nouvelles tranches de titres
adossés à un panier d'actifs. MITCHELL (2004)
approuve que l'asymétrie d'information, entre cédant et
investisseurs, ou, entre différents groupes d'investisseurs, facilite
la constitution du panier d'actifs et la classification des droits sur les
cash-flows en tranches. Plus le problème de sélection adverse
est accentué, plus il y a de chances de créer de la valeur
à travers la titrisation avec émission de plusieurs tranches. Les
investisseurs moins informés achètent les tranches de dette sans
risques et les plus informés achètent les tranches
risquées. Elle affirme que la
titrisation crée de la valeur pour cédants, arrangeurs et
investisseurs car elle élargit et complète le marché en
offrant aux investisseurs des titres avec des cash-flows taillés sur
leurs besoins. Duffie et Garleanu (2001), rapporté par
MITCHELL (2004), signale que la titrisation peut
améliorer la liquidité de plusieurs types d'actifs en augmentant
le nombre d'acquéreurs potentiels : cela réduit en effet les
coûts de transaction et améliore la liquidité des
tranches. Morrison (2002) indique que la titrisation
possède l'avantage, comparativement au marché secondaire des
crédits bancaires, de faciliter la gestion de la diversification du
portefeuille. Puisque les titres sont plus facilement échangeables. La
titrisation aide à compléter, à élargir les
marchés limités. DeMarzo et Duffie (1999)
analyse le problème d'asymétrie d'information dans le contexte de
la titrisation par un intermédiaire financier qui désire lever
des fonds, par exemple pour acquérir des actifs plus rentables, à
travers la vente de titres adossés à un actif ou à un
panier d'actifs. Au moment où il vend les titres, il détient
sûrement des informations privées sur les cash-flows attendus du
panier d'actifs. Il peut donc exister un problème de sélection
adverse similaire à celui analysé par Leland et Pyle
(1977).
DeMarzo et Duffie (1999) analyse
une situation où l'émetteur est informé au sujet
de la valeur des actifs alors que les investisseurs ne sont pas
informés. Par analogie aux résultats de Leland et Pyle
(1977), une conséquence du problème de sélection
adverse est que la quantité ou le nombre de titres émis servira
comme un signal au sujet des cash-flows des actifs sous-jacents. Le
cédant vend une faible proportion de titres si la qualité des
actifs est élevée.
En plus, DeMarzo et Duffie (1999) montre que
la conception du titre peut impacter le problème d'asymétrie
d'information, l'aggraver ou l'atténuer. Par exemple, il est possible
pour le cédant d'offrir des titres de dette sans risques si les
cash-flows venant des actifs sont connus par les investisseurs pour
excéder toujours un certain niveau minimum. Toutefois, l'émission
de tels titres pourrait nécessiter que le cédant conserve une
certaine proportion des cash-flows des actifs sous-jacents. Et cette
proportion pourrait être supérieure à ce que désire
garder le cédant qui est ainsi coincé entre son désir de
vendre les titres pour lever les fonds et la faible liquidité (prix
faible) de ces titres due au problème de sélection adverse avec
émission d'une quantité de titres assez
élevée. BRI et PRAET (2005) nuance que, si les
avantages liés à la diversification tirés de la
titrisation sont indéniables, ils sont illusoires si les mêmes
noms de débiteurs se retrouvent fréquemment au sein des paniers
d'actifs cédés et conseille la consolidation des expositions par
débiteur dupliqué tous paniers d'actifs confondus.
Lorsqu'il y a plusieurs tranches de titres, les investisseurs
moins informés sont susceptibles d'acquérir les tranches seniors
et les investisseurs mieux informés seront disposés à
acquérir les tranches juniors. Mais dans ces conditions, lorsque
la performance des actifs devient décevante, lequel des deux groupes
d'investisseurs pourrait le mieux gérer les actifs? Riddough
(1997), cité par MITCHELL (2004), a abordé cette
question: le fait que les détenteurs des titres juniors sont plus
informés signifie qu'idéalement ils sont mieux indiqués
que les autres pour restructurer le portefeuille en cas de performance
médiocre. Toutefois un conflit d'intérêt apparaît
ici entre les deux groupes. Comme les détenteurs d'actions prennent en
général plus de risque que les détenteurs d'obligations,
ils peuvent contre toute attente s'entêter à poursuivre des
actions qui retardent la liquidation du panier même quand cette
liquidation constituerait l'option la plus efficiente. De même, quand les
actifs sous-jacents sont aussi des titres négociables sur le
marché financier, les détenteurs d'actions peuvent avoir tendance
à remplacer les actifs peu performants par des titres plus
risqués mais avec de hauts rendements. Ces deux types d'actions ne
correspondent pas aux attentes des détenteurs d'obligation. Le conflit
d'intérêt créé en confiant la gestion du panier
d'actifs aux détenteurs des titres junior, investisseurs
informés, conduit à un problème de gouvernance. Il est
similaire au conflit d'intérêts entre actionnaires et
créanciers d'entreprise. Mais si à long terme, au niveau d'une
entreprise, les intérêts des actionnaires et des créanciers
peuvent concorder, il n'en est pas de même pour les titres qui ont une
durée de vie plus limitée et dont les actifs sous-jacents sont
très souvent à revenus fixes, difficiles à
améliorer par la gestion. La nécessité de gérer
apparaît seulement en cas de défaut de paiement ou de paiements
anticipés à réinvestir. Dans la pratique, de très
strictes limitations contractuelles sont imposées au sujet des actions
du gestionnaire. Afin de prévenir et d'équilibrer les risques,
les clauses, rapporte FENDER et MITCHELL (2005),
définissent de plus en plus :
· les seuils de remboursement
anticipé (surdimensionnement des garanties et obligation de
couvrir les paiements d'intérêts). En cas de franchissement du
seuil, les flux sont réorientés afin de protéger les
détenteurs de tranches supérieures.
· la préservation de la « marge
nette », écart entre le rendement du lot d'actifs sur
une période donnée, et les versements contractuels aux porteurs
des différentes tranches, est devenue une caractéristique
clé. L'on tend désormais à verser cette
« marge nette » dans un compte de
réserves, plutôt que la distribuer immédiatement aux
détenteurs des tranches inférieures, différant ainsi les
versements et protégeant mieux les résultats des titres de rang
supérieur.
Avantages pour les institutions financières
non bancaires
Les institutions financières non bancaires y prennent
une part de plus en plus active, car ce mécanisme, par le
démantèlement du cycle de crédit et en dissociant des
fonctions globalement dévolues jusque-là aux
établissements de crédit, leur ouvre un marché.
Pour MITCHELL (2004), la segmentation du
marché joue un rôle important dans la rentabilisation de
l'opération de titrisation pour l'arrangeur qui en profite pour
pratiquer une discrimination de prix. L'arrangeur tire parti aussi d'autres
types d'avantages comparatifs par rapport à ses concurrents, par exemple
un avantage de coût dans l'acquisition des actifs sous-jacents.
Oldfield (2000) cité par Mitchell (2004)
expose qu'un arrangeur peut profiter de la création de
plusieurs tranches seulement s'il possède un avantage comparatif, par
exemple : meilleur prix d'acquisition des actifs, meilleur coût de
mise en place de la titrisation ou un accès privilégié aux
informations concernant les préférences des clients. Dans la
mesure où d'autres intermédiaires peuvent acquérir des
actifs identiques et avoir même accès aux mêmes clients,
les profits potentiels à tirer de la segmentation sont rapidement
ramenés à zéro. Ces arguments suggèrent que les
actifs peu standardisés se prêtent plus aisément à
la concrétisation des opportunités de la segmentation du
marché que les actifs homogènes. Sinon, en cas d'actifs
standardisés dans le panier, la source principale de profit proviendrait
alors des relations d'affaires étroites avec les clients et de la
maîtrise par l'arrangeur de leurs attentes spécifiques.
.
Avantages et inconvénients pour les banques
GENSSE ET TOPSACALIAN (2001) soutient que
« le recours à la titrisation est un moyen pour la banque de
diversifier et d'accroître ses possibilités de
refinancement ». La titrisation est une nouvelle source de
refinancement des crédits que les banques incluent dans leur
schéma pour le financement des projets. La banque qui a recours à
la titrisation a accès ipso facto à un groupe beaucoup plus vaste
de créanciers sur les marchés financiers, ce qui ne peut
être que bénéfique. En outre, expliquent-ils, étant
donné que les investisseurs institutionnels sont tenus de limiter leurs
investissements sur un même établissement, un important
émetteur sur le marché obligataire peut aussi utiliser la
titrisation comme financement structuré ; le fonds commun de
créances créé à cet effet est un émetteur
nouveau qui n'entre pas dans les limites de risques le concernant.
JAFFEUX (1997) et ensuite MITCHELL (2004)
montrent que la titrisation permet d'abaisser le coût du crédit.
L'amélioration du risque de crédit du panier
d'actifs permet au cédant d'accéder à des sources de
financement moins onéreuses. L'opération de titrisation inclut
toujours, en raison du transfert de risques vers les porteurs de parts, un
système de garanties tel qu'il améliore la notation du
cédant. Ce qui induit en effet un abaissement du coût du
crédit comparé aux financements de type émission de titres
ou emprunt obligataire. Comme l'agence de notation analyse les débiteurs
liés aux parts émises, l'établissement cède en
général les créances les mieux notées afin
d'obtenir un coût de refinancement inférieur à ce qu'il
aurait pu obtenir sur le marché obligataire qui prend en compte la
totalité des risques de l'établissement . ROSE
(1998) critique l'élimination des actifs à faible risque
du bilan des banques ce qui serait loin d'améliorer leur
solvabilité. Mais Demartini et Pansard (2005) ruine
cette argumentation en ajoutant que le nouvel accord de Bâle par une
meilleure différenciation des risques, devrait contribuer à
réduire l'intérêt de l'arbitrage sur fonds propres
réglementaires et limiter la cession des actifs peu risqués.
L'abaissement du coût de refinancement découle aussi du fait que
les actifs titrisés deviennent isolés du cédant. Une fois
les actifs cédés au FCC, les détenteurs de titres n'ont
plus qu'à se préoccuper du risque de crédit de celui-ci.
Ainsi pour les banques, la titrisation de leurs créances est sans aucun
doute un moyen d'accéder au marché à des conditions
favorables si la notation du fonds commun de créances est bonne.
Contraignant les banques à s'améliorer et à
améliorer leur rating, la titrisation leur permettra par là
même de diminuer leur coût de refinancement. De plus, le
rechargement du fonds commun de créances, grâce ainsi à
l'allongement de la durée de vie moyenne du fonds, peut encore
réduire les coûts de la titrisation. JAFFEUX
(1997) complète que la titrisation assure une meilleure
transparence de la qualité des prêts. Car le rating avec
ses multiples analyses de crédit, le suivi régulier des risques
de crédit et le rehaussement contribuent sûrement à
améliorer la transparence de la qualité des prêts,
caractéristique qui fait défaut dans le système classique
de prêts. BRI et PRAET (2005) confirme que la
titrisation permet aux intermédiaires financiers qui en prennent
l'initiative de réduire leurs exigences de fonds propres, de
réduire leur coût de refinancement, d'accéder à de
nouvelles sources de refinancement et de gérer les actifs.
JAFFEUX (1997) relativise l'économie de fonds propres
et montre qu'il y a une disproportion entre cette économie et le montant
de crédits à titriser, l'impact de la sortie d'une créance
sur l'amélioration du ratio Cooke étant fonction de la
pondération appliquée à la créance
cédée. Ainsi, citant LEIBUNDGTUT (1993) puis GRANIER et
JAFFEUX (1997), elle montre, sur la base du ratio minimum de fonds
propres durs (tier1) de 4%, qu'il faut titriser 25 milliards de créances
pondérées à 100% pour disposer d'une économie de
fonds propres d'un milliard, et 50 milliards de créances
pondérées à 50% pour une économie
de fonds propres d'un milliard. Demartini et Pansard (2005)
remarque que le nouvel accord de Bâle a
réduit l'intérêt même de l'arbitrage sur fonds
propres réglementaires (Regulatory Capital Arbitrage) par l'introduction
d'une meilleure différenciation des risques. Ainsi, les prêts aux
entreprises bien notées, ont vu leur coût en fonds propres
diminuer, ce qui pourrait réduire l'incitation pour les banques
à titriser ce type de créances et aboutir à de profondes
modifications dans la composition des portefeuilles d'actifs
cédés.
JAFFEUX (1997) explique la capacité de
la titrisation à assurer une meilleure allocation des actifs
détenus par la banque. Puisque la
déconsolidation des actifs permet à celle-ci de
transférer sur les fonds communs de créances les risques
liés à une immobilisation de créances, risques à
priori supportés par les fonds propres. La titrisation offre ici un
double avantage : la résolution du problème de
l'improductivité des créances détenues à l'actif
des bilans et la disparition du risque de défaillance des
débiteurs qui sera alors supporté par les souscripteurs de parts,
ou plus exactement par les garanties mises en place. Pour les actifs tels ceux
adossés à l'immobilier, c'est un avantage certain. D'ailleurs,
l'auteur conclut que plus les établissements de crédit sont sous
capitalisés, plus ils devront recourir à la titrisation. Ceci
concerne particulièrement, outre les banques commerciales
détenant des crédits longs, les banques de l'habitat, les banques
de développement, et dans une moindre mesure, nos institutions de micro
finance de l'UEMOA, si elles sont créées sous forme de
société de capitaux et gérées sainement. Plus
récemment, GENSSE et TOPSACALIAN (2001) décrit
que la titrisation a la capacité d'améliorer globalement la
gestion des risques bancaires et de conforter les trois principaux ratios
suivis par les banques en vue de s'assurer de la solvabilité et de la
liquidité de leurs établissements : le ratio de fonds
propres et de capitaux permanents, le ratio de liquidité et le ratio
de risques. En cas de titrisation en effet :
* Le ratio de liquidité est
amélioré, puisqu'elle occasionne une entrée de
liquidité pour la banque et permet en outre une disparition de son bilan
des engagements à terme qui auront été
cédés.
* Le ratio de risques ou de
solvabilité est amélioré puisque le fait de céder
certaines créances permet à la banque de réduire son
assiette de risques.
* Le ration de fonds propres, le plus suivi
actuellement, est amélioré car la créance
cédée n'est plus soumise à un provisionnement quelconque
au niveau des fonds propres.
En outre, ROSE (1998) met en exergue
l'effet « coup de fouet » par lequel
les banques disposent, à travers la titrisation, d'un instrument
supplémentaire de diversification des risques de taux face à la
recrudescence inattendue des remboursements anticipés. En effet, si les
crédits titrisés sont à taux fixes, les emprunteurs ont
tout intérêt à rembourser leur crédit par
anticipation et à contracter un nouveau prêt lorsque le taux du
marché tombe suffisamment au-dessous du niveau établi à
l'origine, pour pouvoir couvrir les frais liés à la
renégociation du prêt. La recrudescence inattendue des
remboursements anticipés aura alors pour effet de réduire la
valeur des titres adossés aux créances cédées.
Ainsi la sensibilité des obligations adossées à des
crédits hypothécaires aux fluctuations des taux est plus
importante que celle des obligations classiques à taux fixes. Cette
sensibilité accrue est appelée effet
« coup de fouet ». Techniquement, les obligations
adossées se comportent comme si elles avaient une duration
négative. Ainsi elles permettent aux banques, souvent endettées
à taux variables, de bénéficier d'un instrument
supplémentaire de couverture de risques de taux. En effet, les
obligations adossées peuvent faire l'objet d'une «double
titrisation ». Leur démembrement en émettant des
titres conférant le droit aux intérêts et des titres
conférant le droit au remboursement du capital et la possibilité
offerte aux emprunteurs de rembourser leur crédit par anticipation
expliquent l' effet «coup de fouet» ou
sensibilité accrue des obligations adossées aux fluctuations des
taux d'intérêt du marché. Ces titres offrent donc de
nouvelles possibilités de couverture ou de diversification des risques
de taux.
JAFFEUX (1997) atteste que la titrisation
améliore la rotation des actifs et la rentabilité des capitaux
investis : « La titrisation
provoque justement un phénomène inverse au ratio Cooke, puisqu'il
s'agit d'un effet de levier qui accroît la rentabilité des fonds
propres. Le démantèlement permet non seulement d'accroître
la liquidité et de créer de nouveaux titres plus ou moins
standardisés, mais aussi de créer plus de valeur que celle
générée par les activités de crédit
classiques. L'objectif principal de l'émetteur est de percevoir des
intérêts et des honoraires d'un montant supérieur au
coût de la mise en place du prêt, du service de celui-ci et du
rehaussement du crédit, et de dégager ainsi un
bénéfice ». La titrisation permet aux banques de sortir
du schéma classique de la stricte proportionnalité du capital aux
actifs, schéma selon lequel le développement de la distribution
du crédit est conditionné par un accroissement proportionnel des
fonds propres. La sortie de créances induit une réduction des
besoins en fonds propres et se traduit par une augmentation du taux de
rentabilité financière et un meilleur taux de solvabilité.
Le rapport entre le résultat net et les capitaux propres
s'améliore si ceux-ci sont réduits pour être ajustés
à la contraction de l'actif liée à la cession des
créances ce qui équivaut à une nette amélioration
de la rentabilité financière.
Améliorant l'offre de titres et apparaissant comme un
moyen de diversification de leurs portefeuilles, la titrisation
permet une spécialisation par fonction des acteurs du
système financier, les établissements financiers
ayant la possibilité de concentrer leurs moyens sur les fonctions pour
lesquelles ils bénéficient d'un avantage concurrentiel, par
exemple la production des prêts pour les banques.
Les banques participant en plusieurs qualités à
la titrisation (prêteur, organe de gestion, dépositaire ou tiers
procurant un rehaussement de crédit) peuvent accroître et
diversifier leurs revenus de commissions et d'intérêts. En
transférant leurs actifs, elles peuvent maintenir leur volume de
prêts ou investir leurs produits dans d'autres activités,
évitant ainsi une concentration de leur risque de crédit. Pour
les banques, le principal avantage de la titrisation résulte du
transfert, vers d'autres parties, des risques liés aux prêts, ce
qui libère des fonds propres pour des crédits qu'elles ne
seraient pas, sinon, en mesure d'octroyer. La conversion de créances non
liquides en fonds disponibles améliore leur situation en termes de
financement et de liquidité.
Comité de Bâle (1992) critique
la perte de contrôle des banques et leur dépendance
vis-à-vis des agences de notations et d'autres intervenants. Les
institutions financières non bancaires y prennent une part active et
importante, car le mécanisme de la titrisation, en dissociant des
fonctions globalement dévolues jusque-là aux
établissements de crédit, leur ouvre un marché. Ces
structures peuvent créer un flux de crédit direct d'investisseur
final à emprunteur, réduisant par là le rôle des
banques dans l'intermédiation. Et s'interroge sur les
conséquences, pour la profession bancaire, de la concurrence de
participants non bancaires qui peuvent encourir les mêmes risques sans
faire nécessairement l'objet d'un contrôle adéquat.
Demartini et Pansard (2005) signale que
« l'existence d'une épargne bancaire abondante, qui fournit
aux banques les ressources nécessaires au financement de leur politique
de crédit, ne favorise guère le recours à la
titrisation ». Ceci pourrait constituer une explication plausible de
la situation de l'UMOA caractérisée par la surliquidité
bancaire et la non rémunération des avoirs en comptes courants.
En effet « la trésorerie nette dégagée par le
système bancaire demeure excédentaire de 841 milliards (contre
831 milliards un an auparavant) dont 25% en caisse, le reliquat étant
détenu en comptes auprès de l'Institut d'émission et chez
les correspondants » (Rapport annuel 2006, Commission
Bancaire). JAFFEUX (1997) établit le dilemme
Gain et Coût de la titrisation et nuance que pour la rentabilité
de l'opération de titrisation, l'écart de taux entre les parts
des FCC et les obligations classiques est fondamental. Les spreads
différencient les FCC émetteurs. Si en plus
l'écart de taux est réduit, le gain né d'une
opération de titrisation sera sans doute plus faible alors que les
coûts récurrents de l'opération, en France par exemple,
étaient pour partie fixe :
- les frais de constitution évalués dans une
fourchette de 0,1% à 0,25% de l'encours de créances
cédées ;
- la commission d'arrangeur comprise entre 0,15% et 0,35% de
l'encours ;
- la commission de garantie et de placement des titres entre
0,25% et 0,50% du montant des parts émises
- les frais de gestion liés au fonctionnement du fonds
commun de créances entre 0,15% et 0,30% de l'encours des créances
cédées.
- La rémunération des agences de notation.
- Sans oublier que la titrisation n'est pas une
opération simple, ce qui oblige les établissements de
crédit à se doter d'une équipe de titrisation pour
prétendre pratiquer cette activité.
MITCHELL (2004) prolonge que les marges sur
les actifs inclus dans le panier doivent être assez élevées
par rapport aux marges versées aux investisseurs pour permettre aux
arrangeurs et autres tierces parties de gagner des commissions pour couvrir les
frais de mise en place. De confortables marges pour une classe
particulière d'actifs améliorent l'opportunité pour les
arrangeurs de créer des titres adossés à cette classe
d'actifs. L'auteur complète que, si les marchés de titrisation ou
de transfert du risque de crédit poussent les prêteurs à
céder souvent les crédits de mauvaise qualité ou à
acquérir des protections contre ces risques de crédit et si
l'évaluation sur ces marchés concerne en priorité les
actifs de mauvaise qualité, des prix élevés
pourraient imposer aux prêteurs disposant d'actifs de grande
qualité une grosse perte en cas de cession de tels actifs.
JAFFEUX (1997) relève que
« la titrisation se heurte souvent à une inadaptation du
système informatique donc sur la difficulté à
établir l'étude du risque spécifique de
portefeuille ». L'agence de notation, qui doit
réaliser un audit du bilan de l'établissement de crédit
cédant les créances pour analyser le risque de crédit que
ce dernier n'a pas toujours mesuré, peut être bloqué,
l'établissement de crédit ne disposant pas souvent d'historiques
sur les impayés, les remboursements anticipés, les pertes de
créances ou les taux de provisionnement. Par conséquent, la
titrisation nécessite souvent une modernisation préalable des
opérations logistiques et du système d'information. Un outil
informatique adapté sera un apport essentiel.
En outre le risque inhérent à la
détention de créances pourrait s'accentuer aussi en raison d'une
gestion internationale des créances détenues sur des tiers dont
il sera peut-être parfois malaisé de déterminer la
qualité de signature. Puis, l'auteur dénonce le
fardeau fiscal pouvant découler de l'accélération de
l'enregistrement des revenus dans les livres du cédant. Les revenus
résultant de la vente de créances bancaires doivent en effet
être comptabilisés au cours de l'année où
l'opération de titrisation a eu lieu. Cela peut représenter un
énorme fardeau fiscal en raison de l'impossibilité
d'échelonner les paiements d'impôts sur plusieurs années.
« Seules les établissements de crédit encourant des
pertes opérationnelles nettes importantes au cours d'une année
pourront considérer avantageuse l'actualisation des revenus futurs
à cette même année ». Il est à noter
cependant que ce risque disparaît si la banque ne fait pas une
titrisation ponctuelle mais a adopté la technique et la pratique
régulièrement à travers un programme renouvelé de
titrisation. En d'autres termes, l'inconvénient du fardeau fiscal n'est
pas significatif si la banque a pour métier la production de prêts
de qualité et leur titrisation systématique. ROSE (1998)
relève un lien étroit entre la complexité de la
titrisation et l'augmentation du coût des contraintes
réglementaires. En effet, des problèmes d'ordre
réglementaire peuvent être soulevés si les autorités
de surveillance ou la banque elle-même estime qu'elle doit continuer
à supporter une partie du risque de crédit au delà de sa
participation au « rehaussement du crédit » afin de
préserver sa réputation et permettre la réalisation dans
de bonnes conditions de futures opérations de titrisation. Le risque de
réputation s'accroît lorsque la défaillance finale n'a pu
être anticipée ni couverte. Plusieurs préoccupations sont
alors apparues, notamment la crainte que le risque de crédit reste
supporté par le cédant si le transfert de créances ne
correspond pas à une cession véritable et le danger, pour une
banque, d'une détérioration de la qualité de ses actifs si
elle titrise ses meilleurs avoirs. On suppute qu'un programme permanent de
titrisation requiert un portefeuille de prêts en expansion, ce qui
pourrait conduire un établissement à assouplir ses
critères d'octroi pour s'assurer le volume nécessaire de
prêts. En réalité, Il convient plutôt de souligner
que les établissements ayant un programme permanent de titrisation ont
tout intérêt à maintenir la qualité de leur
portefeuille de prêts. Toute détérioration affecterait leur
réputation et leur note ainsi que les exigences de fonds propres
imposées par les autorités prudentielles.
Mais effectivement si le processus de titrisation n'est pas
mené de manière prudente, l'initiateur peut se voir
confronté à des risques qui n'auront pas été
couverts par des fonds propres. Si les risques opérationnels et
juridiques sont inhérents à toute activité bancaire, ils
sont d'autant plus grands que les opérations sont complexes. Le
principal risque pour une banque résulte de l'absence de cession
véritable, la forçant ainsi à endosser une partie ou la
totalité des pertes au cas où les actifs cédés
deviendraient improductifs. Même lorsqu'une banque a constitué un
lot de créances et l'a effectivement transféré, elle peut
néanmoins se trouver exposée à des pressions morales pour
racheter les titres s'ils deviennent improductifs. Plusieurs
éléments pourraient renforcer ce genre de pressions: la
complexité des montages, les fonctions que le vendeur continue
généralement d'exercer en rapport avec l'opération
à l'issue de la titrisation, et surtout le fait que l'identité du
vendeur des actifs sous-jacents est parfaitement connue, ce qui peut
créer des liens, au moins moraux, avec l'acheteur qui pourraient le
contraindre à soutenir l'opération pour défendre sa
réputation.
Avantages et inconvénients pour les
actionnaires des banques
JAFFEUX (1997) considère aussi que la
titrisation est plus intéressante que l'octroi de ressources par
augmentation de capital, plus lourd et plus coûteux avec l'effet de
dilution qu'il peut engendrer:
L'auteur distingue bien
l'augmentation du capital de la banque (émission de
nouvelles actions) qui renforce le haut du bilan de l'établissement et
son fonds de roulement, les ressources étant utilisées pour le
financement d'immobilisations (prêts, créances, actifs), et
la cession de créances par titrisation, qui
allège plutôt le bas du bilan et accroît les ressources du
long terme de la banque tout en limitant le risque de liquidité. C'est
un avantage indéniable qui permet à la banque de se conformer
facilement aux normes des ratios prudentiels COOKE précise l'auteur qui
soutient «que conçues afin de limiter l'effet de levier des fonds
propres des établissements de crédit, le respect de ces normes
conduit à réduire malheureusement les financements
accordés » aux tiers et à l'économie et
constitue sans doute un frein à la croissance économique de nos
Etats. La titrisation réduisant le dénominateur et
améliorant le ratio Cooke, l'établissement de crédit
dispose par cette technique d'une action qui lui permet d'agir sur son encours
de risque. La titrisation sert ici à alléger le bilan de la
banque, pour en améliorer la liquidité, en sortir les
créances douteuses ou réduire les obligations de
l'établissement en matière de ratio de solvabilité
jugées, à tort ou à raison, trop coûteuses. La
titrisation facilite donc le respect du ratio de solvabilité.
L'établissement de crédit qui cède un risque sur actif
est libéré des contraintes de couverture de ce risque par fonds
propres. La titrisation est un outil efficace pour la gestion des états
financiers des banques. En effet, plutôt que d'inscrire une nouvelle
dette au bilan, la banque peut soustraire de celui-ci la valeur des actifs
titrisés, améliorant ainsi la proportion de ses fonds propres par
rapport à ses dettes. La titrisation, rapporte Comité de
Bâle (1992), accroît le risque moyen sur les fonds propres
et les actions des banques en encourageant les banques à céder
leurs actifs de meilleure qualité pour assurer la réussite du
placement des TAA. Les exigences des investisseurs et des agences de notation
les y incitent, en effet. Ce qui peut être à la base de conflits
d'intérêt avec les actionnaires.
Avantages et inconvénients pour les
emprunteurs
Comité de Bâle (1992)
déclare que la titrisation offre aux emprunteurs d'importants
avantages (elle améliore, en général, la liquidité
des marchés du crédit, accroît l'offre de crédit et
abaisse le coût des emprunts) mais nuance cette argumentation en
ajoutant qu'une diminution de la place des banques pourrait également
affaiblir la relation entre prêteurs et emprunteurs, surtout dans nos
pays où les banques jouent un rôle prépondérant dans
l'économie. Pour Gorton et Pennacchi (1995) et
Morrison (2002), le prêteur achète une protection
contre le risque de crédit à l'insu de l'emprunteur et contre les
souhaits de celui-ci. Ainsi réalisées, ces acquisitions de
protection contre le risque de crédit, transferts de risques ou cessions
de crédits, peuvent envoyer un signal négatif au sujet de la
qualité de l'emprunteur ou l'empêcher d'obtenir les
bénéfices de la certification bancaire. En l'absence d'un
marché de transfert du risque de crédit, les emprunteurs
bénéficient d'une certification bancaire, puisque les banques les
suivent et les obligent à choisir les meilleurs projets
d'investissement. La certification bancaire permet aux emprunteurs de combiner
émissions obligataires moins onéreuses et prêts
bancaires.
Morrison (2002) critique la motivation accrue
pour le prêteur de provoquer plus rapidement les défauts de
paiement, étant donné qu'il s'est débarrassé du
risque de crédit. Un prêteur qui a acquis une protection contre le
risque de crédit à travers la titrisation a moins
d'intérêt à bien suivre et accompagner son emprunteur.
L'auteur prolonge le problème du relâchement du
suivi régulier de l'emprunteur par le prêteur, une fois le risque
de crédit transféré. Outre le bénéfice de
la certification bancaire, les emprunteurs considèrent leurs
crédits comme des transactions privées et ne souhaitent aucune
publicité sur leur structure financière ni sur leur endettement.
De même, en cas de restructuration, l'emprunteur préfère
traiter avec une contrepartie clairement identifiée qu'avec un grand
nombre de détenteurs de sa dette, attitude rapportée par
Caouette et al (1998) cité par Morrison
(2002). L'introduction de la titrisation ou de tout autre instrument de
transfert du risque de crédit permettant aux banques d'acheter une
protection contre le risque de crédit, peut réduire la motivation
des banques à suivre et à encadrer rigoureusement les
emprunteurs. Considérant que le management des prêts accompli par
les banques est irremplaçable, les emprunteurs risquent
- d'éviter l'emprunt bancaire,
- d'émettre des obligations pourries à haut
rendement
- ou d'opter pour des projets économiques de moindre
qualité.
Cela ralentirait la croissance économique et
réduirait le bien-être social.
Pour qu'une banque continue à fournir des services
d'évaluation de prêt, une fois qu'elle a vendu ce prêt,
Gorton et Pennacchi (1995) suggère que le contrat de
vente l'y contraigne: ou la banque fournit une garantie implicite, ou elle
conserve une portion du prêt. Des tests empiriques confirment que les
banques qui cèdent des prêts doivent convaincre les
acquéreurs sur leur engagement à continuer à bien suivre
et à bien soutenir les emprunteurs, et que la meilleure façon
d'accomplir ceci est de conserver une portion du prêt cédé.
En plus, plus le prêt est risqué, plus élevée doit
être la portion retenue par la banque. Kiff et al (2002)
confirme que le problème est résolu ou atténué par
certaines caractéristiques particulières des instruments de
transfert du risque de crédit.
Incidences sur le système
financier :
JAFFEUX (1997) remarque que cette technique
présente l'intérêt d'un refinancement des banques, non plus
par la banque centrale (abandon du réescompte), mais par le
marché des capitaux. L'établissement de crédit substituant
des créances inscrites au bilan à des titres financiers
ajuste ainsi au mieux ses besoins de trésorerie grâce à la
cession des créances. S'inspirant de FLAVEN (1997),
l'auteur ajoute que « la titrisation des prêts bancaires permet
de corriger aussi la structure des émissions du marché
obligataire dominé en général par les émissions
publiques, le secteur public absorbant une bonne partie des liquidités
qui échappent de ce fait aux banques en quête de financement, donc
à l'économie ainsi évincée ». Ce
problème est perceptible sinon réel dans l'UMOA où les
émissions publiques sont fréquentes et dominantes. ROSS
(1976) cité par MITCHELL (2004) est le premier auteur qui a
démontré que la création de plusieurs tranches de droits
sur des actifs existant peut améliorer l'efficience en enrichissant et
en élargissant les marchés financiers Si les arrangeurs sont en
mesure d'identifier les sources des lacunes des marchés pour certains
groupes d'investisseurs, alors l'émission des instruments de financement
structuré peut être bénéfique , étant
donné que les investisseurs peuvent ainsi obtenir des avantages de
diversification en ajoutant ces tranches à leurs portefeuilles. Par
conséquent, lorsque les marchés sont incomplets, la
création de nouveaux types de titres aide améliorer la
maturité et l'efficience desdits marchés. BRI et PRAET
(2005) approuve que la titrisation élargit les émissions
de titres et contribue à l'expansion de la finance directe ou
désintermédiation. Toutefois, ceci aura tendance à
accroître la dépendance du système financier
vis-à-vis des marchés. Une diminution de la place des banques
pourrait également affaiblir la relation entre prêteurs et
emprunteurs, surtout dans nos pays où elles jouent un rôle
prépondérant dans l'économie. Demartini et Pansard
(2005) confirme que la titrisation améliore l'offre de titres
et permet d'atténuer les déséquilibres ou écarts
persistants entre l'offre et la demande de titres. La titrisation est
susceptible d'améliorer la qualité et la structure de
l'épargne, transformant une bonne partie de l'épargne liquide en
épargne longue à même de financer l'économie tout en
améliorant la liquidité des marchés de crédit. Elle
accroît l'offre en drainant notamment des capitaux étrangers et
abaisse le coût des emprunts ce qui représentent d'importants
avantages pour les emprunteurs, pour les projets d'investissement et la
croissance économique de l'Union. Par son effet positif sur l'offre de
titres, la titrisation peut relancer significativement la croissance et
constituer un remède efficace à la récession et à
la pauvreté. BRI et PRAET (2005) complète que
la titrisation transforme sans doute le risque de crédit. Cette division
des risques facilite le transfert du risque de crédit et contribue
à l'efficience des marchés. Il en résulte une
amélioration de la liquidité et de la dispersion du risque de
crédit. La titrisation par conséquent améliore la
stabilité financière. La titrisation améliore la
liquidité des actifs autrement illiquides et conduit à la
création d'instruments avec des niveaux de risque et de rendement
adaptés aux besoins des investisseurs, quelles que soient leurs
contraintes et préférences. Elle représente un
progrès vers des marchés financiers dotés d'une meilleure
confrontation de l'offre et de la demande, de l'efficience accrue dans la
formation des prix et d'une meilleure distribution du risque de crédit.
Elle améliore aussi la capacité des intervenants à
gérer activement les risques financiers si bien que ceux-ci sont mieux
disperses et plus facilement absorbés suggérant que tout choc
sera anéanti à travers une multitude de participants.
BRI et PRAET (2005) prolonge que les marchés
d'instruments structurés de dette intéressent les banquiers
centraux. Avec la titrisation, les modèles et méthodologies
d'analyse et de mesure du risque de crédit s'améliorent
constamment avec par exemple l'estimation et l'incorporation des
corrélations de défaut au sein des débiteurs du panier
sous-jacent. Les banquiers centraux peuvent donc extraire de précieuses
informations de ces analyses et des prix des instruments structurés pour
améliorer leurs efforts de surveillance. Au contraire, JAFFEUX
(1997) attire notre attention sur « l'effet pervers de la
titrisation qui reporte le risque sur le marché et prévient qu'il
peut en résulter la détention de créances de
qualité fort moyenne à haut rendement, l'équivalent des
fameux junks bonds ». L'établissement de
crédit ne prêterait pas véritablement attention aux
crédits octroyés dans la mesure où, à priori, il
aurait l'intention de les titriser. Surtout qu'à condition d'y mettre le
prix, on peut en théorie titriser n'importe quel produit. La
titrisation, mutualisation des risques conduirait donc à une
élévation du niveau général de ceux-ci. Cet
argument justifie à lui seul qu'on s'entoure de garanties
significatives. CALVET (2002) objecte que la titrisation
représente une possibilité de cession pour les crédits de
toute nature, à l'exception des crédits douteux. La
problématique de l'identification et de la répartition des
risques au sein de la sphère financière fait l'objet d'une
attention croissante de la part de l'ensemble de la communauté
financière. Les régulateurs, qu'ils soient de marché ou
prudentiels, sont soucieux de limiter les transferts de risques en direction
d'institutions ou d'individus peu à même de les évaluer et,
le cas échéant, de les assumer. Le phénomène de la
titrisation, qui consiste à transférer au marché des
risques cantonnés jusque-là au sein de la sphère bancaire,
entrent dans le cadre de cette problématique générale.
L'un des avantages de la titrisation, à savoir la transformation de
prêts non liquides en titres négociables, peut aboutir à un
accroissement de la volatilité du prix des actifs, même si les
rehaussements de crédit atténuent ce mouvement. AGLIETTA
2 (2001) renforce que la volatilité peut être
accentuée par des facteurs étrangers aux variations de la note de
crédit de l'emprunteur, les marchés financiers étant
autoréférentiels. En outre, si les banques disposent surtout
d'actifs dont le prix de marché est facile à établir, il
se pourrait, dans certaines circonstances, qu'on tende à leur appliquer
le critère de valeur de liquidation et non d'exploitation. La
valorisation des banques par le marché peut donc leur être
préjudiciable et périlleuse. Comme la titrisation autorise
l'octroi de prêts en dehors des contraintes de fonds propres, elle
pourrait amener le système bancaire à être
sous-capitalisé, rendant ainsi l'ensemble du système financier
plus vulnérable, à l'échelle nationale et internationale.
Lorsque le système bancaire dispose d'une large base de fonds propres,
il peut absorber les pertes sur prêts; plus cette base est
étroite, plus les pertes doivent être partagées par
d'autres intervenants. Ce risque est marqué dans nos pays où les
banques sont et demeurent les principaux intermédiaires financiers. Si
les transferts et la titrisation d'actifs peuvent améliorer l'efficience
du système financier et l'offre de crédit en donnant aux
emprunteurs un accès direct aux investisseurs finals, ils peuvent, en
revanche, restreindre l'action des banques dans l'intermédiation
financière. Dans la mesure où ce phénomène pourrait
réduire la part des actifs et engagements financiers détenus par
les établissements bancaires, la mise en oeuvre de la politique
monétaire pourrait être rendue plus difficile dans les pays
où l'institut d'émission s'appuie sur des réserves
obligatoires variables. D'aucuns pensent que la titrisation soumettrait la
Banque Centrale à la remorque des marchés financiers. L'analyse
empirique de Estrella (2002) montre que du fait de la
titrisation des prêts immobiliers aux Etats-Unis les agrégats
macroéconomiques sont devenus insensibles à la politique
monétaire. Bernanke et Gertler (1995) expose aussi que
la titrisation anéantit l'impact que la politique monétaire est
supposée avoir sur la capacité des banques à se refinancer
et à octroyer des crédits. Toutefois, Stanton
(2002) avertit que cette conclusion n'est pas applicable à
toute activité de titrisation. Il y a des raisons de suspecter que
l'impact des titrisations de prêts non immobiliers pourrait être
différent. Par exemple, Stanton (1998) et
Minton et al (1999) montrent des banques et industries
titriser davantage en pleines récessions alors que la titrisation des
prêts hypothécaires chute dans le même temps.
AGLIETTA 2 (2001) reconnaît que la titrisation modifie
les canaux de transmission de la politique monétaire. Plus les
marchés financiers étendent leur emprise sur l'économie,
plus la stabilité financière est un bien commun qui dépend
d'une régulation prudentielle exigeante : éviter la
sous-évaluation des risques parmi les intermédiaires financiers.
Or l'infinie diversité des moyens de décomposer et de recomposer
les risques qui caractérise la titrisation rend ce travail très
difficile. Les dérèglements de la liquidité peuvent
provenir de l'inflation ou tout aussi bien de l'instabilité
financière. BRI et PRAET (2005) relève que la
titrisation peut conduire à des situations où certains
investisseurs sont plus exposés, générant une exposition
inattendue au risque de défaut puis dénonce la forte
dépendance des opérations de titrisation par rapport à la
notation financière et au rôle prépondérant
joué par les agences de notation, ce qui peut avoir des
conséquences au plan de la stabilité financière. Il est
donc légitime pour la Banque Centrale de suivre le fonctionnement des
marchés d'instrument structurés et de canaliser ses impacts sur
la stabilité financière. Si par le passé l'attention des
Banques Centrales dans le domaine de la stabilité financière se
focalisait sur les banques et autres institutions de dépôts,
l'intervention de participants non bancaires signifie que les problèmes
systémiques ne proviendront plus seulement du secteur bancaire. Les
désordres lorsqu'ils surviennent peuvent être plus difficiles
à détecter et à résoudre. Avec la titrisation,
plusieurs intervenants non bancaires sont plus étroitement
impliqués dans la gestion des risques de crédit et du
marché que par le passé. Ceci change les besoins d'information.
Le transfert du risque de crédit sur le marché complique la
surveillance de l'évolution du risque de crédit à travers
le développement du marché. Surtout si l'activité de
certains intervenants n'est réglementée et suivie comme celle des
banques. Les Banques Centrales et autres autorités peuvent être
concernées par l'amélioration de la transparence du financement
structuré. AGLIETTA 2 (2001) conclut
que dans un tel contexte la politique monétaire doit avoir des objectifs
élargis et que les banques centrales doivent actualiser leur rôle
de prêteur en dernier ressort. BRI et PRAET (2005) 'vec
la recherche accrue de la liquidité du marché, les banques
centrales peuvent réorienter leurs traditionnelles approches pour
garantir la stabilité financière en facilitant le fonctionnement
régulier des marchés. Pour ROSE (1998), la
question de fond réside dans l'incidence ou l'impact possible de la
titrisation sur la structure des systèmes financiers. Si les
activités de crédit ne sont plus réservées aux
banques, la possibilité de «démanteler» le cycle de
crédit aura sans doute comme effet d'accélérer la
reconfiguration des frontières institutionnelles et les
définitions institutionnelles actuelles perdront en grande partie leur
substance. La titrisation, si elle atténue le risque de crédit
pour le cédant, crée de nouveaux risques même en dehors de
toute asymétrie d'information entre intervenants. : risque de
contrepartie (la titrisation fait intervenir plusieurs participants, ce qui
démultiplie le risque de contrepartie, le risque qu'une partie à
l'opération de titrisation ne remplisse convenablement ses
obligations.), risque de marché (risque de taux d'intérêt
ou de taux de change essentiellement) et risque juridique (la complexité
des opérations de titrisation est telle que le contrat peut ne pas
couvrir tous les risques potentiels.) C'est pourquoi Merritt et al
(2001), Tolk (2001), Kessler et Levenstein (2001), O'Kane et McAdie
(2001) recommandent une rédaction minutieuse du contrat de
titrisation et une bonne et solide compréhension de la dynamique de la
titrisation.
Si la titrisation des prêts bancaires peut
compléter la gamme des produits disponibles sur les marchés et
contribuer à une meilleure dispersion du risque de crédit, elle
soulève alors un certain nombre de questions, avec des implications
potentielles sur la stabilité financière. Les titres
structurés posent des défis particuliers. Leur montage
spécifique complique l'évaluation du risque, ce qui, à son
tour, peut amener les investisseurs, dans un souci de « diligence
raisonnable » à s'appuyer davantage sur la notation et
à y accorder une confiance excessive alors qu'elle ne mesure pas
parfaitement le risque de crédit. Le risque de modèle constitue
une préoccupation, étroitement liée à la
complexité des instruments structurés et à la
sensibilité du risque de chaque tranche aux hypothèses
divergentes sur lesquelles se fondent les notations. Les instruments
structurés peuvent exposer certains investisseurs à des risques
non voulus, à des pertes inattendues (PI), ce qui remet
en cause la pertinence des mandats de gestion imposant des critères de
note et cadres analogues. Ces mandats définissent-ils vraiment des
niveaux maximums de risque pour des portefeuilles autorisés à
comporter des produits structurés ? Par ailleurs, la
répercussion d'une mauvaise évaluation d'un paramètre du
modèle, tel la corrélation de défaut,
peut être amplifiée par des problèmes de gouvernance :
les détenteurs de la tranche inférieure, en général
le cédant ou l'arrangeur, pourraient favoriser les lots d'actifs,
composés de signatures présentant une forte corrélation de
défaut, aux dépens des souscripteurs de la tranche
supérieure.
Prenant conscience de ces problèmes, les investisseurs
avertis ne s'appuient plus exclusivement sur la notation pour décider de
souscrire des produits structurés, mais ont tendance à la
considérer comme une simple composante d'un problème plus vaste
de gestion du risque. Selon CSFM (2005) et BCE (2004), les
investisseurs qui n'ont pas la capacité d'analyser les instruments
structurés affirment qu'ils évitent d'y recourir.
Néanmoins, dans la mesure où les marchés financiers
d'instruments structurés s'élargissent au point d'attirer des
petits investisseurs ou des établissements moins
spécialisés, le risque de pertes non anticipées ou pertes
inattendues (PNA, PI) demeure réel.
2.2 Méthodologie de recherche
Manifestement, si la titrisation est un outil puissant qui
offre de nombreux avantages, elle comporte néanmoins quelques
inconvénients qui font peser des menaces sur la stabilité du
système financier. Ces éléments ne doivent pas être
perdus de vue mais gérés et contenus pour que les gains issus de
la titrisation dépassent largement les inconvénients.
Face à cette complexité, la méthodologie
de recherche a été structurée et mise en oeuvre comme
suit :
- Recherche documentaire pour apprécier les conditions
et le succès de la titrisation dans les principaux pays qui y ont
recours.
- Etat des lieux dans l'UEMOA,
- Enquête d'opinion pour recueillir la position des
Dirigeants de Banques et Institutions financières sur l'utilisation de
la technique financière pour amplifier les crédits à moyen
et long terme.
- Les entretiens avec des acteurs du secteur bancaire et
financier.
DEUXIEME PARTIE
LA MISE EN OEUVRE DE LA TITRISATION
Deuxième partie : Mise en
oeuvre et Pratiques de titrisation : Etat des lieux,
Observations, Enquête d'opinion et
Recommandations
Chapitre 1 La mise en oeuvre de la
titrisation
Section 1... Pratiques de la titrisation en dehors de
l'UMOA
Section 2... Etat des lieux dans l'UMOA et Enquête
d'opinion
Chapitre 2 Résultats des recherches et
Recommandations
Section 1...Résultats des recherches
Section 2...Recommandations
Deuxième partie : Mise en oeuvre et Pratiques
de titrisation : Etat des lieux,
Observations, Enquête d'opinion et
Recommandations
Cette deuxième partie rend compte de la mise en oeuvre
de la titrisation par plusieurs pays étrangers ainsi que de
l'état des lieux dans l'UMOA. Ensuite, elle fait le point de
l'enquête d'opinion menée auprès des Dirigeants des
principales banques installées dans l'espace UMOA. Elle restitue enfin
les principaux résultats auxquels les travaux de recherche ont abouti et
se termine par des recommandations pour une mise en oeuvre appropriée de
la titrisation dans la zone UMOA.
Chapitre 1 La mise en oeuvre de la titrisation
Ce chapitre relate d'abord, grâce à la recherche
documentaire, l'expérience de nombreux pays qui ont un recours de plus
en plus intensif à la titrisation devenue ainsi une composante
essentielle de leurs financements structurés. Les enseignements utiles
sont dégagés des modèles utilisés par ces pays
quant aux contextes d'apparition de la titrisation, aux réformes
légales et fiscales indispensables, aux instruments efficaces de mise en
oeuvre et aux facteurs de réussite et de développement des
programmes de titrisation.
Ensuite, le chapitre fera le point de la situation de
l'UMOA en matière de titrisation. L'état des lieux est
complété par une enquête d'opinion et des entretiens
auprès des acteurs du système bancaire et financiers sur
l'opportunité d'un recours à la titrisation pour résoudre
la problématique du financement à moyen et long terme.
Section 1... Pratiques de la titrisation en dehors de
l'UMOA
La titrisation est fréquemment utilisée en
Amérique du Nord, en Europe et de plus en plus en Asie puis en Afrique
du Sud et en Afrique du Nord. Certaines caractéristiques de leurs
pratiques de titrisation sont ici rappelées suivant les thèmes
récurrents : réformes juridiques, réformes fiscales,
structures pilotes, types d'actifs titrisés et autres facteurs de
maîtrise du risque et de croissance du marché de titrisation.
1. Contexte d'apparition de la titrisation et
Réformes du Cadre légal
Le problème des caisses d'épargne (savings and
Loans), confrontées à une fuite de
déposants et aux difficultés de refinancement
des prêts hypothécaires longs et à taux fixes par des
dépôts à court terme, a favorisé la mise en
place rapide de la titrisation aux Etats-Unis dans les années 1970.
L'absence d'une telle urgence, le défaut de la volonté politique
et l'inexistence du cadre légal approprié expliquent le lancement
tardif de la technique financière dans les autres pays. Le premier
document de la banque d'Angleterre sur la titrisation date de 1989. Un autre
facteur non moins important est que, jusqu'à la fin des années
80, le coût d'accès au capital et de refinancement des
banques était bon marché, d'où une baisse
importante des marges sur les actifs, ce qui rendait leur titrisation
difficile (exemple des prêts hypothécaires en France).
Le Royaume-Uni est la première nation en Europe à avoir
pratiqué la titrisation. Au début des années 90, le
marché était embryonnaire au Royaume-Uni (titrisations
hypothécaires) 1987 premières opérations de titrisation au
Royaume-Uni (National Home Loan) sur prêts hypothécaires.
Aux Etats-Unis, la pratique de la titrisation est soutenue par
des lois et réglementations qui assurent non seulement le bon
déroulement des opérations de titrisation et mais aussi une
protection plus accentuée des investisseurs. Le «Special Purpose
Entity» SPE doit se conformer à des normes. Il n'a pas le droit
d'exercer d'autres activités. Il doit fonctionner de façon
indépendante, désigner ses dirigeants et ne supporter aucune des
dépenses du cédant ni d'aucune autre entité. Les actifs
cédés au SPE sont dès leur cession
considérés comme des actifs légalement isolés et
n'appartiennent plus par conséquent au cédant ou à ses
créanciers. Ils sont utilisés exclusivement pour le remboursement
des titres émis et ne pourront plus être réclamés
par le cédant. Toutes les transactions du SPE doivent être
clairement séparées de celles de la société l'ayant
établi.
En France :
- la réforme du système bancaire de 1966 a
conduit les banques à opérer la transformation d'une
épargne liquide de court terme en crédit à moyen et long
terme avec les risques qu'une telle transformation comporte.
- la réforme des marchés
financiers engagée en 1984 a facilité le recours aux
marchés pour financer l'économie, en élargissant les
conditions d'offre et de demande de capitaux. L'objectif du marché
hypothécaire est de canaliser l'épargne privée de moyen et
long terme vers les placements de long terme du secteur immobilier. Le
marché s'est substitué aux banques pour les besoins de
financement à moyen et long terme de l'économie. La diminution de
la part des établissements de crédit dans le financement des
entreprises a transformé le rôle des banques qui se sont
spécialisées en ingénierie financière pour
répondre aux besoins des entreprises en matière
d'endettement. De simples intermédiaires transformant
l'épargne, les établissements de crédit sont aussi devenus
des prestataires de services financiers.
- la loi de 1988 donne aux banques la possibilité de
céder leurs créances, non plus à la Banque de France, mais
à un tiers constitué à cet effet, le Fonds Commun de
Créances FCC dont l'objet est de placer sur le marché les parts
créées.
- la loi a été complétée par un
décret d'application du 9 mars 1989. La Commission des Opérations
de Bourse (COB) a par ailleurs accompagné ces dispositions par un
règlement sur les modalités d'agrément et de
fonctionnement des FCC ainsi que par une instruction sur la constitution du FCC
et l'information du public. Ensuite, diverses précisions ont
été apportées par le Comité de
réglementation bancaire, le Conseil national de comptabilité, le
Conseil des bourses de valeur et l'administration fiscale.
- les réformes de 1993 et la loi du 2 juillet 1998 ont
autorisé les FCC à :
acquérir des créances auprès de
toute entité et non plus seulement auprès des
établissements de crédits, des compagnies d'assurance ou
de la Caisse des Dépôts et Consignations.
acquérir des créances dont les modalités
de désignation et d'individualisation peuvent être assouplies afin
de permettre la cession en bloc d'une multitude de créances issues de
l'activité quotidienne des entreprises.
recourir à l'emprunt dans des conditions
limitées pour permettre de refinancer de façon stable
les créances commerciales le plus souvent à court terme.
réaliser des opérations à terme sur tout
support (valeurs mobilières, indices, contrats d'option d'achat ou de
vente d'instruments financiers) dans l'intérêt des investisseurs
- la loi de sécurité
financière du 1er août 2003 modifie le régime
applicable aux FCC à la loi Dailly et aux sociétés de
crédit foncier. Elle clarifie le régime de ces instruments, et
permet d'étendre leur champ d'intervention, de faciliter leur
utilisation et d'améliorer leur pérennité. Cette loi
permet désormais aux FCC d'émettre directement, outre des parts,
des obligations ou des billets de trésorerie. Elle prévoit le
principe d'un compte spécialement affecté au FCC afin de
recouvrer les montants recouvrés par le cédant. Il s'agit de
protéger les investisseurs contre le « comminglist
risk », risque de prise dans la masse des encaissements. En effet
lorsque la cession des créances n'est pas dévoilée aux
débiteurs, ceux-ci peuvent continuer de régler leurs dettes au
cédant qui agit en qualité de mandataire du FCC. La loi clarifie
le principe d'affectation d'une partie du patrimoine du FCC à chacun des
ses compartiments. Les investisseurs au titre d'un compartiment ne profitent
que des flux de remboursement des créances du compartiment.
- 1989 Première titrisation française
(Créances de la SBF garantie par la caisse Autonome de Refinancement)
- 1991 Première titrisation de prêts
hypothécaires en France
- Ensuite Vote, dans plusieurs pays d'Europe continentale, de
lois sur la titrisation, en particulier Belgique(1991), Espagne(1993),
Italie(1999), Portugal(1999) et Grèce(2003).
Malgré l'expérience des investisseurs japonais,
très actifs avec une forte demande des actifs attractifs et grands
acheteurs des ABS et MBS sur les principaux marchés mondiaux, la
titrisation a démarré tardivement au Japon car les banques
craignaient qu'elle supprime leurs rapports avec la clientèle, supprime
l'intermédiation des banques, principale caractéristique du
système financier japonais. En 1970 environ 1% des créances
hypothécaires japonaises ont été cédées et
titrisées. Outre la crainte des banques, au Japon, les ABS et MBS
n'étaient pas reconnus par la loi sur l'échange de titres (The
Security Exchange Law-SEL) de 1948. Elle contenait une liste spécifique
des instruments, existant à l'époque, pouvant être
considérés comme titres. Les Institutions financières
devaient aussi obtenir l'autorisation du ministère des finances avant
d'échanger les titres. Le code civil exigeait également que, pour
qu'un transfert d'actifs soit reconnu, l'emprunteur individuel doit être
notifié. Cela compliquait la titrisation puisque les notifications
devront être envoyées à un grand nombre
d'emprunteurs (pool de créances hypothécaires, de
crédits à la consommation, etc.).
Les autorités japonaises ont entamé la
refonte du système légal :
- En mars 1990, le gouvernement japonais a permis aux banques
le transfert en bloc de certaines créances.
- En 1991, des experts de « Financial System
Research » et « Securities and Exchange Concil »
ont recommandé la mise en place au Japon d'une nouvelle
définition des titres, prenant en compte les titres
négociés sur les grands marchés internationaux, la
modification de la loi de 1948 pour intégrer les ABS et les MBS et pour
une meilleure protection des investisseurs.
-En 1992, cette loi a été modifié a
élargi la liste des titres. L'émission de ces nouveaux
instruments doit être portée à la connaissance du
ministère des finances en vue de vérifier leur
validité.
- En juin 1993 La loi «Regulation of
Business Related to Specific Claims» a supprimé l'obligation pour
les cédants d'informer les débiteurs en cas de cession de leurs
dettes. Des amendements à l'article 297 du code commercial ont
éliminé le plafond pour les émissions de bons et permet
aux sociétés à actifs faibles la possibilité
d'émettre des titres. Ce n'est qu'en 1998 que la titrisation au Japon a
pris son envol.
- En mai 2001, les amendements apportés à la loi
ont mis en place une procédure simplifiée de notification des
actifs à titriser aux autorités et réduit de 300,000
à 100,000 yens le besoin en capitaux minimum pour conduire les
opérations de titrisation. Il n'est plus exigé de
présenter le plan de l'opération de titrisation avant la
constitution du véhicule de titrisation
Le lancement tardif de la titrisation en Chine (en 1996, la
titrisation des revenus futurs provenant d'autoroutes dans la zone de Zhuhai)
est dû à l'inefficacité du système
législatif, à l'inexistence d'une fiscalité
appropriée et surtout à l'absence des prêteurs
hypothécaires et d'émetteurs de cartes de crédit. Il a
fallu plusieurs réformes législatives et fiscales facilitent
maintenant le développement de la titrisation en Chine. Au
Brésil, les contraintes légales ont été
levées d'abord pour le développement du marché de la
titrisation. Avec ces aménagements législatifs, le marché
MBS se développe plus rapidement depuis 1999. Au Mexique, le principal
facteur de blocage est la chute drastique de 32% en termes réels du
portefeuille de crédits au secteur privé depuis 1995. Cependant,
en 2001 les banques étrangères ont fourni plusieurs efforts pour
émettre des ABS sur les grandes entreprises. L'Afrique du Sud fait
partie des premiers pays en Afrique à utiliser la titrisation. La
première opération de titrisation a été
menée en 1989 par Allied Building Society (United Bank of South Africa
Limited) qui avait ainsi émis des titres adossés à des
créances hypothécaires pour un montant total de 250 millions de
Rands. En Afrique du Sud, la réglementation est résumée
dans la Note 153 du 03 janvier 1993 et dans la Note 2172 du 14 décembre
1994. Elle prévoit que les transferts dépossèdent
totalement le cédant de tous les droits et obligations ainsi que de tous
les risques et avantages liés aux actifs cédés. Le
cédant n'a pas le droit d'acquérir les parts émises. Il ne
doit avoir aucune participation au capital du véhicule de titrisation.
Les actifs constituant le portefeuille cédé doivent être de
même nature et homogènes.
Toute opération de titrisation nécessite
l'approbation de la SARB « South African Reserve Bank »,
banque centrale. Les innombrables interdictions de la loi ont diminué
l'intérêt que portaient les divers acteurs à la titrisation
avant la réglementation. Depuis 1989, le Maroc a mis sur pied des
mesures tant administratives que législatives pour appliquer cette
technique de financement. La titrisation s'est développée dans le
secteur immobilier surtout. C'est pour pallier la carence des ressources
financières à long terme souvent évoquée par les
établissements de crédit et inciter ceux-ci à allonger les
durées des crédits immobiliers que la titrisation des
créances hypothécaires a été mise en place par la
loi 10-98 relative à la titrisation des créances
hypothécaires et promulguée par le Dahir 1-99-193 du 13 joumada I
1420(25 août 1999).
La titrisation fera son apparition dans le paysage financier
tunisien avec la loi n° 2001-83 du 24 juillet 2001 portant promulgation du
code des organismes de placement collectif. De même, une loi sur la
titrisation a donné en Algérie un souffle nouveau à
l'habitat et auguré l'augmentation des prêts aux ménages
pour l'acquisition de terrains, de logements et l'aménagement de leur
appartement ou villa...
En conclusion partielle, on constate objectivement que
la volonté politique, le soutien décisif et l'engagement des
gouvernements dans la mise en place du cadre légal sont indispensables
pour un bon démarrage de la titrisation.
2. Le soutien public doit revêtir aussi la
forme d'avantages fiscaux pour soutenir le développement de la
titrisation car le SPV ou le FCC n'a pas d'importants revenus imposables en ce
sens que ce qu'il gagne est pratiquement équivalent à ce qu'il
dépense ou distribue aux investisseurs. Les réformes fiscales
accélèrent en effet la croissance du marché de la
titrisation. Aux Etats-Unis, diverses réformes fiscales, notamment la
réforme de 1985 (Tax reform act) a donné un essor à cette
technique en accentuant les avantages fiscaux. Le Brésil a dû
suspendre par amendement constitutionnel l'application d'une taxe de
transaction qui alourdissait le coût de la titrisation. L'Allemagne est
sous-représentée sur le marché européen de la
titrisation du fait des obstacles fiscaux et de l'importance du marché
des Pfanbriefe.
Au Maroc, du point de vue fiscal, la loi exonère les
FPCT de certains impôts : droits d'enregistrement et de timbre sur
les actes de constitution, d'acquisition d'actifs, d'émission et de
cession de parts ou obligations, de modification des règlements de
gestion ; patentes ; les personnes physiques sont
exonérées de la « taxe sur les profits de cession
d'actions et parts sociales » sur les profits nets
réalisés à l'occasion de la cession de parts émises
par les FPCT.
La fiscalité de l'Afrique du Sud a exclu l'acquisition
de créances du champ d'application de la TVA mais il existe un droit de
timbre de 0,25% sur le transfert des titres commercialisables.
3. Organes de promotion et de pilotage de la
titrisation
Tous les pays ont créé ou facilité la
constitution d'entités dont la mission essentielle est de promouvoir et
de développer la titrisation.
Aux Etats-Unis, les agences gouvernementales telles que
Ginnie Mae, Fannie Mae et Freddie
Mae jouent un rôle très actif et dominent ce
marché.
En France, Le FCC, pivot de la titrisation,
fonctionne au moyen de deux personnes morales : la société
de gestion et la société dépositaire. L'opération
est appréciée par une agence de notation et
contrôlée par les autorités de surveillance. Le FCC est une
copropriété sans personnalité morale ayant pour objet
exclusif l'acquisition de créances et leur titrisation par
émission de parts représentatives. Le FCC peut acquérir
des créances après l'acquisition initiale. Il peut
exceptionnellement emprunter pour prévenir le retard de paiement
« technique » provenant des créances, en cas
d'impossibilité temporaire de maintenir le volume des émissions
de parts. La société dépositaire du FCC est l'organisme
moteur. Elle a le statut juridique de « société
commerciale agréée par les autorités de surveillance des
marchés financiers» L'agrément permet de s'assurer aussi
bien de la qualité de la société elle-même que de
celle de ses dirigeants. La société dépositaire joue un
rôle de mandataire représentant et administrant le fonds. Elle
suit l'émission et le placement des parts. Elle fournit
régulièrement aux tiers, aux porteurs de parts, aux agences de
notation, à la COB et à la Banque de France les informations
requises. Elle contrôle la bonne fin du recouvrement des créances
assuré par le gestionnaire (cédant) et met en action le cas
échéant les garanties. La société de gestion,
co-fondatrice du FCC avec la société dépositaire. Elle est
responsable du recouvrement efficient des actifs acquis par le FCC et de leur
gestion sous contraintes pour éviter la destruction de la valeur des
actifs. Elles transmet les sommes recouvrées au dépositaire qui
les distribue aux investisseurs ayant acquis les titres adossés aux
actifs Elle doit être un établissement de crédit soumis au
droit français.
En Chine aussi des institutions
spécialisées ont pris en la titrisation. En octobre 2004, la
CICC « China International Capital Corp
Ltd » et la CCAMC « China Cinda Asset
Management Corp » ont signé un accord par lequel des
actifs non performants ont été titrisés pour 20 milliards
de dollars US. Avant cela, la « China Huarong Asset
Management Corp » a lancé une quasi-titrisation
grâce à laquelle elle a pu lever environ 120 milliards de dollars
US. La « China Securities Regulatory
Commission » avec les autorités gouvernementales ont
initié la titrisation des créances de deux banques publiques, la
Banque de Développement de Chine et la Banque de Construction de Chine.
En Afrique du Sud, vers la fin de 1997, la Compagnie Nationale
de Financement du Logement, « National Housing Finance
Corporation » décide d'employer la titrisation pour
rendre le marché hypothécaire plus liquide. Des arrangements ont
été établis avec les acteurs du secteur des crédits
hypothécaires pour mener à bien l'opération.
Déjà en mars 1998, « Sotta Securitization
International », première société de
titrisation, réalise une opération de 120 millions de Rands avec
la société « Lyons Property » avant d'aller
sur la bourse de Johannesburg le 26 novembre 1998. Le Financial Mail du 19 mars
1999 annonçait aussi la décision de « SA Home
Loans » de s'entendre avec ses emprunteurs
hypothécaires pour titriser leurs crédits.
Au Maroc, selon cette loi, le FPCT « Fonds
de Placement Collectif en Titrisation » est une
copropriété avec pour objet exclusif d'acquérir les
créances hypothécaires détenues par les
établissements de crédit et dont le prix est payé au moyen
du produit de l'émission de parts représentatives de ces
créances ou le cas échéant au moyen du produit de
l'émission d'un emprunt obligataire adossé à ces
créances. Il n'a pas la personnalité morale. Les parts ou
obligations sont émises en une seule fois. Après émission,
le FPCT ne peut plus emprunter. Sa gestion est confiée à un
établissement gestionnaire dépositaire unique distinct de
l'établissement initiateur. En tout état de cause, la
participation de celui-ci au capital de la société de gestion
dépositaire ne peut excéder le tiers. Il a été
créé le 13 avril 2001 avec la CDG « Caisse de
Dépôt et de Gestion », le
« Crédit Immobilier de France », la Proparco, Upline
et MSIN, une importante société de titrisation
dénommée « Maghreb
Titrisation » dont la mission est l'ingénierie
financière, le montage, la gestion du dépôt de tout FPCT
« Fonds de Placements Collectifs en Titrisation ».
« Maghreb Titrisation », arrangeur,
gestionnaire dépositaire, joue un rôle moteur dans le
développement du secteur de logement en permettant de diversifier ses
ressources de financement. « Maghreb Titrisation »
est un véhicule de transformation porteur de grands espoirs. Il
contribue à la dynamisation du financement de l'économie, en
particulier dans le secteur du logement. Il permet de lever les contraintes de
liquidité et de risque inhérentes à l'activité de
crédit hypothécaire en multipliant la capacité de
financement établissements de crédit et en optimisant la gestion
de leurs bilans. Il représente aussi une opportunité pour les
pouvoirs publics marocains qui peuvent ainsi utiliser la titrisation comme
levier pour le développement et l'amélioration de
différents programmes liés au logement. Il a depuis
diversifié sa gamme de produits de titrisation. Outre la titrisation des
crédits hypothécaires, il réalise la titrisation des
actifs autres que l'immobilier (ABS). La naissance du marché
hypothécaire est devenue une réalité le 11 avril 2002 avec
la constitution du premier FPCT (Fonds de Placements Collectifs en Titrisation)
appelé « CREDILOG I » dont
l'émission des parts a débuté le 16 avril. Cette
opération de titrisation a été conduite par
« Maghreb Titrisation » et CIH et a
porté sur un montant de 50 millions de Dirham (DH).
« CREDILOG I » a été
créé à l'initiative conjointe de CIH «
Crédit Immobilier et Hôtelier » (initiateur et
cédant) et de Maghreb Titrisation (société
gestionnaire dépositaire). Son objectif exclusif était
d'acquérir les créances hypothécaires cédées
par CIH et d'émettre en une seule fois des valeurs mobilières
« parts » représentatives desdites
créances. La
« CDG » a été
désignée comme chef de file de l'opération, la
« BMCE » et
« Média finance » comme co-chefs de
file du syndicat de placement. Leur rôle était de contribuer
à l'animation des titres au niveau du marché, ce qui donnera une
certaine garantie de liquidité. « Maghreb
Titrisation » exporte déjà son savoir-faire
par un mandat d'arrangement et de gestion portant sur trois opérations
de titrisation pour le compte de la Banque Internationale Arabe de
Tunisie (BIAT), l'un des plus grands
établissements financiers de ce pays. « Maghreb
Titrisation » a remporté cette compétition
contre plusieurs banques d'affaires de renommée internationale dont deux
françaises et une américaine. La banque tunisienne a finalement
porté son choix sur la société marocaine dont l'offre
incluait un contrat de sous-traitance permettant à la
BIAT d'externaliser les opérations de back-office des
trois tranches du programme de titrisation. C'était la première
fois qu'une société exporte ses services de gestion en
matière de titrisation. Ainsi la banque tunisienne n'aura plus à
investir en applications informatiques, ni en moyens humains et en formation,
« Maghreb Titrisation » disposant
déjà d'une plate-forme et d'une solide expertise.
En Tunisie, la loi a créé une institution
juridique et financière nouvelle: le « fonds commun de
créances », dépourvu de personnalité
morale mais représenté légalement par une
société de gestion. Les créances cédées au
« fonds commun de créances » ainsi que
l'éventuelle trésorerie générée sont la
propriété du fonds, les actifs restant sous la garde d'un
dépositaire ayant la qualité de banque.
En Algérie, La Cnep/Banque a repris sa
vocation initiale de banque de logement et est entrée de plain-pied dans
cette nouvelle orientation de l'État. Depuis les années 1970,
cette banque a accordé plus de 270 000 crédits
hypothécaires aux particuliers dans le secteur de l'immobilier pour un
montant de plus de 50 milliards de DA. Ses engagements ont pratiquement
doublé en 2005 où 16 243 crédits tous types confondus ont
été octroyés pour un montant de près de 13
milliards de DA. Ils étaient estimés à 9 533 prêts
pour 5,5 milliards de DA seulement en 2004. C'est dire la progression
ascendante qu'a connue la banque dans ses activités liées au
logement en Algérie. D'année en année, la
Cnep/Banque ne cesse de multiplier ses produits
destinés au financement du logement. Elle peut financer des logements
neufs auprès des promoteurs publics ou privés. Cette institution
finance également ces derniers. La caisse peut assurer un financement
pour l'achat d'un logement ancien auprès d'un particulier (formule de
particulier à particulier). La Cnep est également en mesure de
financer l'aménagement d'un logement ou sa construction. Pour sa part,
le « Crédit populaire
algérien » (CPA) a financé,
depuis 1999 et jusqu'au mois de juillet 2005, l'acquisition de pas moins de 15
000 logements au profit des citoyens algériens. Le
« CPA », qui a lancé le
crédit immobilier dans le sillage de la promotion immobilière, a
aussi dans sa gamme de produits une série de crédits qui
soutiennent les bureaux d'études, les équipes d'architecture, les
entreprises de réalisation, celles d'assainissement et tous ceux qui
interviennent dans l'acte de bâtir.
4. Actifs titrisables - Qualité et Envergure
du marché de titrisation
Depuis son avènement aux Etats-Unis, la titrisation a
connu un développement impressionnant marqué par son extension en
dehors des Etats-Unis et par l'élargissement de la liste des actifs
titrisables étendus à tous les postes de l'actif du bilan des
entreprises. Le marché américain de la titrisation est de tous
les points de vue le plus grand au monde. En terme de
profondeur, ce marché permet la participation non
seulement des investisseurs institutionnels mais aussi des investisseurs
individuels. C'est aussi le marché le plus
diversifié au monde en termes de types d'actifs
titrisables. Les principaux composants du marché incluent les
hypothèques commerciales, les crédits
immobiliers, les cartes de crédit et enfin les
crédits automobiles. Le segment des crédits
immobiliers connaît la plus forte croissance. Le volume
des opérations de titrisation aux Etats-Unis représente plus de
75% du volume mondial. De plus, une grande partie des investisseurs sur les
marchés japonais et européens sont des américains. Le
marché américain de la titrisation est divisé en deux
grands segments MBS (titrisation adossée aux
crédits immobiliers) et ABS (titrisation des autres
actifs). Au fil du temps, la liste des actifs titrisables sous forme
d'ABS s'est beaucoup étendue, ce qui a contribué
à une croissance exponentielle des émissions. Ainsi en 1993 le
volume d'émissions a franchi le cap des 100 milliards de
dollars pour se fixer à 131,98 milliards. Les
émissions de titres adossés aux crédits automobiles et
ceux adossés aux cartes de crédit représentaient
respectivement 29,7% et 41,6% du volume total en 1993. En 1999, le total des
émissions était de 185,78 milliards de dollars
soit une augmentation de 24,68% par rapport à l'année
précédente (149 milliards de dollars US). En
2004, le volume des émissions a atteint un montant record de
856,7 milliards de dollars US.
En Europe, La croissance est observée sur les deux
segments MBS « Mortgage Backed
Securities » et ABS
« Assets Backed Securities », les
prêts hypothécaires constituant de loin la
principale classe d'actifs. Le segment MBS est subdivisé en plusieurs
catégories correspondant à différents niveaux de risques
sous-jacents. Le segment ABS comprend principalement les crédits
à la consommation, les créances
automobiles, les risques d'entreprises (leasing,
prêts aux PME etc.). En France, Il y a un élargissement constant
du champ des créances titrisables (Créances bancaires,
cartes de crédit, créances commerciales, créances d
crédit-bail, compagnie d'assurance, créances
matérialisées par un titre...). Il y a également
un élargissement de la nature des créances
(immobilisées, douteuse ou litigieuses) ainsi que des
cédants potentiels (admission des entreprises, des
sociétés de crédit-bail, des collectivités
territoriales). Depuis 1987, la titrisation est de plus en plus
utilisée comme mécanisme de financement au Royaume-Uni, leader et
laboratoire de la titrisation en Europe avec à son actif plusieurs
innovations dont la titrisation des cash-flows connue sous le nom de
« Whole Business Securitization »
initiée par Guy Hands alors Directeur de la division finance de la
banque d'investissement Nomura. Le champ de la titrisation
s'est bien élargi et couvre la titrisation des droits de
télévision (Formule Un en mai 1999 ; 1,4 milliards
de dollars US), des avances bancaires, des facilités de crédits,
des titres bancaires, des cartes de crédit, des prêts automobiles,
des revenus publicitaires, des baux sur équipements, des droits
d'auteurs des stations de télévision etc.
En Chine :
- De 1996 à 1998, plusieurs opérations de
titrisation ont été réalisées sur la base
des revenus provenant des ponts, des routes, des tunnels et des
générateurs d'énergie.
- En septembre 1997, titrisation des revenus de la China Ocean
Shipping Group Co(Cosco).
- En janvier 1999, la Chine a lancé une
importante opération de titrisation avec émission de titres
adossés à des créances achetées auprès de
cinq compagnies publiques situées dans la ville de
Chongqoing.
En Corée, la titrisation et l'émission
d' « ABS » sont bien
développées. En 2001, ces titres adossés
représentaient plus de 50% du total des obligations cotées.
Depuis la crise financière de 1997, les autorités
coréennes ont encouragé l'utilisation des
« ABS » comme moyens de
traitement des mauvais prêts et de mobilisation des sommes requises.
La plupart de ces transactions ont été pris la forme de
CDO incluant entre 10 et 100 entreprises. Récemment, plusieurs
prêts hypothécaires particuliers et les créances de cartes
de crédit ont été restructurés. Les
opérations concernent généralement plus de 10 000
débiteurs.
En Afrique du Sud, en 1991,
« SASFIN » réalise une
titrisation adossée à des loyers provenant de la location
de machines et d'équipements. Un jour
plutôt, RAG, « Retail Apparel
Group » a réalisé la titrisation de
ses créances clients pour un montant de 600 millions de
Rands.
Au Maroc, la titrisation s'est surtout focalisée
sur les crédits immobiliers. En Tunisie, la loi permet uniquement la
mobilisation, par les banques, des créances saines qu'elles
détiennent. Cependant, l'utilisation judicieuse de la loi offre aux
banques tunisiennes de nombreuses perspectives pour une gestion dynamique de
leur bilan. Les crédits hypothécaires en Tunisie ont
évolué d'une manière importante. Le montant annuel des
crédits autorisés par le système bancaire et les caisses
de prévoyance sociale est passé de 640 millions de dinars en 1997
à 1210 millions de dinars en 2000, soit une augmentation relative de
l'ordre de 90%. Cette évolution dénote l'importance de l'essor du
secteur immobilier qu'a connu la Tunisie et particulièrement de
l'habitat et la volonté des pouvoirs publics de doter chaque foyer
tunisien d'un logement décent. L'effort accompli, jusqu'à
présent, par le secteur bancaire dans le domaine du financement de
l'habitat nécessite désormais des ressources plus stables. Le
refinancement des crédits hypothécaires devient de ce fait une
nécessité et même une condition pour la poursuite du
développement de l'habitat. En
Algérie aussi, pour soutenir le marché du logement,
le gouvernement mise sur la titrisation pour le développement du
crédit immobilier et permettre au citoyen algérien de financer
l'acquisition d'un logement ou la rénovation d'un appartement.
En conclusion partielle, le nombre d'actifs
titrisables et le nombre d'entités dont les actifs sont titrisables
déterminent la liquidité et l'envergure du
marché.
5. Facteurs de croissance (ou de ralentissement) du
marché de titrisation
Aux Etats-Unis, les facteurs explicatifs du
développement sans précédent du marché de la
titrisation étaient surtout le climat économique favorable, les
rigoureuses réglementations dans le secteur immobilier, le niveau accru
de liquidité et surtout l'impulsion dynamique des agences
fédérales.
En 1998, le marché MBS a battu les
records jamais atteints jusqu'à cette date, totalisant 726,9
milliards de dollars US, ce qui représente le double du volume
des émissions de l'année précédente soit 368
milliards de dollars US. Le premier record avait été battu en
1993 et équivalait à 568,1 milliards de dollars
US. Second segment important du marché américain de la
titrisation, le marché ABS a aussi connu un
développement très marqué. Ainsi, en 1985, le volume total
des émissions s'élevait à 1,135 milliards
de dollars US constitués à près de 70% de titres
adossés aux crédits automobiles. En 1986, on a assisté
à un boom avec un total de 10,041 milliards de dollars
US. La titrisation des cartes de crédit a débuté en 1987
et la première émission de titres adossés aux cartes de
crédit totalisait les 2410 millions de dollars sur un total
d'émission de 98,557 milliards de dollars US.
Au cours de la décennie quatre-vingt-dix, l'encours de
MBS/CMO a été multiplié par deux et demi ; quant à
celui des ABS, il a été multiplié par douze.
L'activité de titrisation est aux Etats-Unis
extrêmement développée. Si l'on considère l'ensemble
des véhicules de titrisation (ABS, MBS, etc.), on obtient pour
l'année 2004 un encours de 7 300 milliards de dollars,
soit environ 35 % du total des titres de dette à long terme en
circulation. Sur la période la plus récente, le rythme de
croissance est demeuré extrêmement soutenu depuis le début
des années deux mille, avec des montants d'émissions nouvelles
importants et une progression très significative des encours.
En Europe, la titrisation connaît maintenant un
développement soutenu à l'abri des fluctuations erratiques des
marchés boursiers : accroissement des volumes de fonds levés
et augmentation du nombre des actifs titrisables. Toutefois,
la présence française est irrégulière
à cause de la faiblesse du nombre d'émetteurs fréquents,
notamment dans le secteur des prêts immobiliers. Mais aussi du fait de
l'importance des sources de refinancement du marché hypothécaire,
de la liquidité du marché interbancaire et de l'environnement
réglementaire défavorable. La forte progression
des volumes en Europe s'explique par la bonne notation des
crédits, la forte liquidité, l'existence d'un marché
secondaire liquide et l'utilisation croissante des structures
spécialisées permettant aux émetteurs de placer
plusieurs émissions sur une plate-forme unique. La
volatilité des marchés de capitaux et l'incertitude
économique avaient aussi conduit les investisseurs à rechercher
la sécurité du marché des dettes
structurées. Le marché de la titrisation était
caractérisé par la baisse des risques de défaut et
l'amélioration du niveau de confiance. En termes de pays
d'origine des actifs, le Royaume-Uni domine le marché européen.
Les Pays-Bas, l'Italie et l'Espagne sont aussi très présents sur
le compartiment des prêts hypothécaires.
Alors qu'en 1997, le volume européen des
émissions s'élevait à 46,9 milliards
d'euros, il est passé en 2000 à un total de 78,2
milliards d'euros. En 2001, le volume a atteint pratiquement le double
des émissions de l'année précédente totalisant un
montant de 153,6 milliards d'euros. Les émissions ABS
étaient de 88,8 milliards d'euros soit le triple des
émissions de l'année 2000. Les émissions MBS se
chiffraient à 64,8 milliards d'euros soit une
augmentation de 36% par rapport aux 47,7 milliards émis
en 2000. Le volume du marché européen de la titrisation
était de 157,7 milliards, dominé par le
Royaume-Uni et les actifs italiens qui en 2001, occupaient près de 50%
du volume des émissions. En 2003, le volume a atteint 217,2
milliards dont 125,7 milliards pour le segment
MBS et 91,5 milliards pour le segment ABS. En
2004, le volume total est 243,5 milliards soit MBS
138,5 milliards et ABS 105,1 milliards. Cette
tendance s'est poursuivie. Les émissions publiques ont aussi connu ces
récentes années une progression spectaculaire.
En Corée, tous les contrats de
titrisation d'actifs sont cotés ce qui a favorisé leur
standardisation. La titrisation en Corée, outre l'apurement des
créances compromises et la mobilisation de capitaux, est destinée
à servir de véhicule de transfert de risque de crédit.
Tandis qu'au Brésil, l'absence d'un
marché obligataire liquide à long terme rend difficile
la projection de la courbe des taux longs ce qui complique la valorisation des
opérations de titrisation nécessitant des titres à long
terme. L'autre difficulté sur le marché de titrisation est le
manque d'une base d'investisseurs institutionnels de
référence. Au Mexique, la fiscalité
sur les obligations privées est pénalisante alors que
les titres publics sont moins chers.
L'Afrique du Sud a misé sur la
standardisation. Les titres émis sont
standardisés en matière de durée, de taux ainsi que des
mécanismes de gestion des risques liés à
l'opération. La première vague de cette émission a
été placée courant 1999. Plusieurs autres
opérations ont été initiées si bien que
déjà le 12 octobre 2001 le Financial Mail estimait à
près de quatre milliards le volume de la titrisation en Afrique du Sud.
La Tunisie apporte une solution efficace au besoin de
capitalisation des banques, par le recyclage des actifs immobiliers qu'elle
permet de réaliser sans pour autant affecter leur rentabilité.
Les opportunités de titrisation des crédits hypothécaires
sont multiples et concernent essentiellement trois niveaux:
1- Meilleure allocation de l'épargne au financement de
l'économie, l'épargne qui constitue des ressources longues de
l'économie est mieux canalisée pour un financement plus rationnel
des investissements, l'établissement de crédit étant
obligé d'être plus rigoureux dans l'étude des dossiers de
crédit en vue d'obtenir une bonne notation et de meilleures conditions
pour la cession de ses créances. Les banques veillent alors, de plus en
plus, lors de l'octroi du crédit hypothécaire, à exiger
des titres fonciers sains et assainis, afin de pouvoir inscrire facilement
leurs garanties et vendre leurs créances aux fonds communs de
créances au meilleur prix. En Tunisie, il n'y avait
aucune forme de refinancement des crédits hypothécaires. La
titrisation permet de combler cette insuffisance ; ce qui renforce le
développement du secteur de l'habitat.
2- Meilleure liquidité du marché
financier : la transformation des créances hypothécaires
détenues par le système bancaire en titres négociables en
Bourse permet d'augmenter substantiellement le volume des valeurs cotées
et de diversifier le marché financier. Par ailleurs, la titrisation
ouvre également aux investisseurs l'accès à des actifs
offrant de meilleurs rendements que les valeurs classiques; ils seront
adossés à des créances bancaires qui
génèrent des produits intéressants et qui sont assortis de
garanties solides (notation AAA).
3- Des opportunités pour améliorer le rendement
et la structure financière des banques. La banque de l'habitat, la
« BH » envisage de tirer profit de la
titrisation et compte susciter la mise en place d'une société de
gestion et la promotion du premier fonds commun de créances
destiné aux investisseurs institutionnels.
Le fonctionnement du marché est conçu pour
permettre d'une part aux organismes prêteurs de mobiliser en cas de
besoin les créances représentatives de leurs prêts, d'autre
part de faciliter l'acquisition de telles créances par les organismes
habilités à intervenir sur ce marché.
Les crédits
hypothécaires en Tunisie offrent beaucoup d'opportunités de
titrisation. Le marché hypothécaire a pour objectif de favoriser
la réalisation, par l'ensemble des institutions et organismes pratiquant
le crédit hypothécaire, de prêts consentis, dans des
conditions acceptables de taux et de durée, en vue de la construction ou
de l'acquisition de logement de particuliers.
En Algérie, la richesse de la
gamme de produits proposés par la banque de
l'habitat explique le boom. La variété de ses produits
a, certes, contribué à l'accroissement de ses activités en
matière de prêts. Mais, son offre à des conditions les plus
abordables sur le marché de l'immobilier et son recentrage sur
l'activité exclusive de financement du logement n'ont fait qu'accentuer
sa lancée sur le marché. Outre l'allongement de la durée
de remboursement de 25 à 30 ans avec une limite d'âge de 70 ans,
une quotité de financement augmentée jusqu'à 90% selon le
revenu du demandeur et son âge, des taux d'intérêt les
meilleurs sur le marché et des crédits non plafonnés, la
Cnep/Banque pense aussi aux petites bourses en leur accordant
une caution. Cette formule permet d'engager le revenu d'une autre personne pour
l'obtention d'un meilleur crédit.
6. Facteurs de maîtrise du risque
Tous les pays s'appuient sur la notation financière
pour maîtriser le risque. Aux USA par exemple, les titres émis
doivent être dotés d'une notation située dans l'une des
quatre plus grandes catégories des notes attribuées aux dettes
à long terme ou dans une catégorie équivalente dans celles
des dettes à court terme. Cette notation doit leur être
attribuée par une agence de notation reconnue sur le territoire
américain et n'ayant aucune relation particulière avec
l'émetteur ou tout autre acteur impliqué dans la
réalisation de l'opération de titrisation. En France, outre la
notation financière, la COB renforce sa surveillance si
les parts du FCC sont offertes au public. L'autorité boursière
doit ainsi donner son agrément à la société de
gestion du FCC sur laquelle repose une obligation d'information de la
COB pendant le fonctionnement du fonds. La
COB s'assure ainsi de la fiabilité et du sérieux
de la société de gestion et de la sécurité des
opérations réalisées.
Section 2... Etat des lieux dans l'UMOA et Enquête
d'opinion
1 Le marché monétaire de
l'UMOA
L'infrastructure financière de l'Union n'est
pas figée. Le marché monétaire instauré le
1er juillet 1975 a été aménagé le
1er juillet 1996 avec la mise en place du cadre réglementaire
régissant les conditions d'émission de titres de créances
négociables(TCN). Ce sont des titres émis par les
agents ayant des besoins de trésorerie pour bénéficier des
ressources des agents disposant d'excédents de liquidités. Plus
généralement, ces titres permettent à leurs
émetteurs de mobiliser l'épargne existante afin de financer leurs
besoins de trésorerie. L'institution des titres de créances
négociables répondait au souci de diversifier les supports et de
favoriser la constitution d'un gisement de titres nécessaires à
l'animation du marché monétaire et à la mise en oeuvre de
la politique d'open-market. En effet, les TCN sont destinés à
servir de support privilégiés pour les opérations de la
banque Centrale et des banques notamment sur le marché interbancaire.
Complément de la politique de
libéralisation des conditions de banques, les TCN offrent aux
émetteurs la possibilité de lever directement les ressources
d'épargne à moindre coût, permettant ainsi de contourner
les éventuelles dérives que pourrait induire une insuffisance de
concurrence ou de transparence au sein du système bancaire.
Dans l'espace UMOA, les TCN sont constitués des billets
de trésorerie BT (entreprises), des certificats de
dépôt CD (banques), des bons des
établissements financiers BEFI, des bons des
institutions financières régionales BIFR, des
bons du Trésor TRESOR, des bons de l'institut
d'émission BIE (BCEAO), négociables uniquement
sur le marché monétaire.
La situation des TCN à fin juin 2007 se
récapitule comme suit à partir des données de l'Annexe
4 :
Marché des Titres de Créances au 26 juin 2007
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Montant
|
|
Encours
|
|
Emetteur
|
(Millions F CFA)
|
|
(Millions F CFA)
|
|
|
|
|
|
|
BT (ICS en difficultés)
|
15 000
|
6,95%
|
15 000
|
7,88%
|
BEFI,
|
3 380
|
1,57%
|
3 335
|
1,75%
|
BIFR (BOAD)
|
85 155
|
39,47%
|
85 155
|
44,74%
|
TRESOR
|
112 215
|
52,01%
|
86 828
|
45,62%
|
|
215 750
|
100,00%
|
190 318
|
100,00%
|
On constate qu'en dehors des ICS en difficultés
(Industries Chimiques du Sénégal), les sociétés
commerciales et industrielles sont absentes du marché monétaire
dominé par l'encours des Bons de Trésors publics
86, 828 milliards F CFA soit 45,62%, suivis de l'encours des Bons
BOAD 85,155 milliards F CFA soit 44,74% et enfin des établissements
financiers 3,335 milliards F CFA soit 1,75%.
On constate une faiblesse aussi bien du montant de l'encours
que du nombre des émetteurs. Les entreprises règlent leurs
besoins de financement à court terme en recourant au crédit
bancaire. La BOAD aurait pu réduire son assiette de risques et
améliorer son coût de refinancement en cédant plutôt
certaines créances au lieu de s'endetter.
Plusieurs facteurs concourent au faible développement
du marché des TCN :
· facteurs culturels : absence de
culture financière, méconnaissance des produits financiers et
certaine méfiance à leur égard mais aussi insuffisance de
qualification au niveau des directions financières des entreprises
parfois même au niveau des banques et établissements
financiers ;
· les facteurs sociopolitiques :
l'accumulation des arriérés par nos Etats dans le passé,
en particulier la défaillance de certains Etats lors du remboursement
des bons émis ont fortement nui à la crédibilité
des bons émis par le Trésor. L'encours à fin juin 2007
fait apparaître le défaut du Trésor de la
Guinée-Bissau. Mieux l'instabilité politique dans certains pays
fait que les bons publics paraissent risqués aux yeux des
investisseurs ;
· la faible liquidité du
marché même si l'admission au refinancement de la BCEAO
est un début de solution.
· Insuffisance d'information et de formation des
acteurs potentiels du marché malgré les actions de
sensibilisation entreprises par les Directions Nationales de la BCEAO.
· En ce qui concerne les banques :
le faible coût des dépôts à vue par rapport aux
certificats de dépôts, la surliquidité du système
bancaire, le respect des normes prudentielles pour obtenir l'agrément.
De plus, les banques exerçant dans notre zone du fait des
opérations qu'elles effectuent, n'ont pas un volume important d'emplois
à moyen et long terme. Elles arrivent à assurer leur
rentabilité avec des ressources à court terme. Enfin, les TCN
constituant une alternative au crédit bancaire, ils peuvent se traduire
pour les banques par une baisse du niveau des crédits et donc du produit
net bancaire. La liquidité abondante du système bancaire permet
aux banques d'être « hors Banque Centrale » sans pour
autant réussir à satisfaire les besoins à moyen ou long
terme des entreprises de l'Union, plus particulièrement des PME-PMI qui
sont porteuses de croissance. (Sources : HOUNDJI (2003),
« le Marché des TCN de l'UMOA », BCEAO-COFEB,
juillet)
2 Le marché financier
Le marché des actions et des obligations est aussi
organisé dans l'espace UEMOA et offre des possibilités
d'émission aux Trésors Publics, aux entreprises du secteur
privé,
2.1 Les obligations du
Trésor
Les obligations du Trésor sont émises par l'Etat
sous la responsabilité du Ministre chargé des Finances. Sur la
base d'un programme annuel indicatif d'émission, élaboré
par l'Etat émetteur en rapport avec la Direction Nationale de la BCEAO
et porté à la connaissance du public, la BCEAO assure
l'organisation matérielle des adjudications, organise les soumissions et
détermine les résultats de concert avec les représentants
de l'Etat émetteur au sein du comité d'adjudication.
Certaines dispositions prises par les instances de l'Union, en
particulier la suspension à partir du 1er janvier 2003 du
financement monétaire des Etats par la BCEAO, permettent au
marché des titres publics de prendre de l'ampleur. Cette suspension est
une invite aux Etats à financer leurs besoins par le marché. Les
Etats procèdent de plus en plus à des émissions.
2.2 Les obligations émises
par le secteur privé
Elles sont cotées à la BRVM et
doivent suivre un processus bien défini. L'émetteur doit
désigner une SGI (Société de Gestion et
d'Intermédiation) qui l'assistera dans la structuration de
l'opération, pour la demande de visa auprès du Conseil
Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF) et pour le placement des titres dans le public.
Une fois le placement des titres terminé,
l'émetteur, s'il l'a prévu dans sa demande d'autorisation au
Conseil Régional, procède à l'introduction du titre en
bourse. L'introduction en bourse diffère de l'offre publique de vente et
nécessite l'introduction d'une demande auprès de la
BRVM. La SGI adresse à la
BRVM une demande d'admission du titre de l'émetteur.
Après en avoir vérifié la conformité, la
BRVM accuse réception du dossier. Le Conseil
d'Administration de la BRVM l'examine et rend une
décision. Lorsque la décision est favorable, la
BRVM informe le Conseil Régional qui a sept jours pour
donner son avis. La BRVM procède ensuite à la
première cotation du titre après information du public. A cette
occasion, une cérémonie est organisée par la
BRVM en collaboration avec l'émetteur et la
SGI.
Les autorités compétentes prennent des mesures
pour assurer la bonne fin de l'opération et pour protéger ainsi
les investisseurs. Le marché financier régional est un
marché organisé dont l'autorité de tutelle est le Conseil
Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF). Il a en charge l'organisation de l'appel public
à l'épargne, l'habilitation des acteurs du marché y
compris la BRVM et le Dépositaire Central/Banque de
Règlement (DC/BR), ainsi que le contrôle des opérations de
bourse. A ce titre, il assure la sécurité et la protection de
l'épargne publique notamment investie en bourse.
En plus de la protection du Conseil Régional, la
BRVM se charge d'offrir des garanties de bonne fin aux
opérations effectuées en bourse. Cette protection prend la forme
d'un fonds de garantie du marché dont la mise en oeuvre revient au
DC/BR. Ce fonds permet au DC/BR d'assurer l'intégrité et la
continuité du marché par la garantie du règlement de
l'ensemble des transactions. Le DC/BR prévoit à cet effet des
mesures visant à prévenir les défauts de livraison ou de
paiement des adhérents. Ce fonds peut dans certains cas se substituer
à l'adhérent défaillant.
Une autre forme de protection est assurée par le fonds
de protection des épargnants constitué à partir des
contributions des SGI afin de pallier l'éventuel défaut d'un
membre dans l'impossibilité de satisfaire ses clients. Ce fonds est
géré par l'association professionnelle des SGI,
conformément à l'article 21 du Règlement
Général de la BRVM.
Grâce aux marchés monétaire et financier,
les Etats ou Trésors nationaux, les banques, les établissements
financiers, les institutions financières régionales et les
entreprises ont en principe la possibilité de faire maintenant appel
public à l'épargne et de lever des capitaux à court, moyen
et long terme. Ils peuvent aussi augmenter ainsi leurs capitaux propres.
Néanmoins, les possibilités offertes par les marchés
monétaire et financier de l'Union concourent toutes à
accroître le passif de l'émetteur, son endettement ou ses
capitaux propres. Elles ne permettent point de réorganiser et de
gérer l'actif.
La synthèse de l'encours du marché obligataire
(Annexe 5) fait apparaître la structure suivante :
Trésors publics 64,00% (447,472 milliards),
Grandes entreprises 17,40% (121,748 milliards),
BOAD 11,00% (76,782 milliards) et Banques
7,60% (53,505 milliards).
Contrairement aux banques commerciales, la
BOAD, qui éprouve manifestement un besoin structurel de
refinancement, est présente à la fois sur le marché
monétaire et sur le marché financier. En effet, les actifs de la
BOAD sont souvent à moyen et long terme et elle ne
collecte pas de dépôts ni ne crée de monnaie comme les
autres banques. Cette banque gagnera à intégrer la titrisation
des prêts dans son plan de refinancement afin d'obtenir davantage de
moyens pour financer le développement économique de l'Union.
Selon le communiqué de presse de la session ordinaire
du Conseil des Ministres de l'Union du 16 septembre 2005, tenue dans les
locaux de l'Agence Principale de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (BCEAO) à Ouagadougou, le Conseil des
Ministres a examiné entre autres la Banque Ouest Africaine de
Développement (BOAD)
- la situation des
impayés sur les engagements des Etats vis-à-vis de la BOAD
- l'état recouvrement des créances de la BOAD au
31 août 2005 ;
- le projet de 3ème ligne de crédit
de l'Agence Française de Développement à la BOAD ;
- les conclusions d'une étude de
faisabilité d'un programme de titrisation des créances de la
BOAD
Ces éléments combinés avec la
récente ouverture du capital de la BOAD à d'autres pays
étrangers montrent un réel besoin de refinancement. Nous n'avons
pu avoir les résultats de l'étude de faisabilité mais il
est évident que la BOAD .peut contribuer efficacement au
développement du marché financier régional et
améliorer sa propre liquidité en privilégiant les
investissements ou financement sous forme de titres. Le facteur de
blocage du programme de titrisation des créances BOAD pourrait
être lié au taux d'intérêt qu'elle perçoit sur
ses prêts. S'il est trop faible par rapport au taux du
marché, la titrisation pourrait exposer la BOAD à
d'énormes pertes sèches.
Le moins qu'on puisse dire est que les performances du
marché financier sont faibles. La structure des émissions montre
la prédominance des émissions publiques. Quelques grandes
entreprises interviennent mais c'est insuffisant. Les PME-PMI
étant absentes des marchés monétaire et financier,
l'assèchement des ressources longues par les émissions publiques,
le fait que les banques n'accordent pas assez de crédits à moyen
et long terme, tous ces facteurs expliquent le manque à croître
des économies de l'Union. Les banques commerciales demeurent les acteurs
dominants de l'intermédiation financière.
3 La titrisation des créances bancaires dans
l'espace UEMOA
Il convient de rappeler que la Banque Centrale avait
émis, en représentation des concours consolidés aux Etats,
des titres du Trésor à long terme communément
appelés « titres d'Etat » ce qui constituait
manifestement une première expérience de titrisation de
créances bancaires. C'est ainsi que le 30 juin 1994, la BCEAO a
titrisé ses concours consolidés à l'Etat béninois.
Cette titrisation des concours consolidés visait à faciliter pour
l'Etat béninois le remboursement de ses dettes vis-à-vis de la
Banque Centrale. 887 titres ont été émis pour le montant
des dettes soit 44 329 792 109 F CFA. La gestion, la garantie et le
placement des titres ont été assurés par la
BCEAO. Cette responsabilité s'étendait sur toute
l'étendue de l'UMOA. L'objectif poursuivi par cette titrisation
de créances menée par la BCEAO était d'une part de
soustraire les finances publiques des contraintes liées à un
délai de remboursement plus contraignant, d'où l'étalement
des remboursements sur douze (12) ans, et d'autre part de permettre à
l'Etat de consacrer les ressources dégagées, grâce à
l'étalement de sa dette vis-à-vis de la BCEAO, à
l'assainissement du cadre macro-économique. Pour faciliter la
circulation des titres, les lois, règlements, et procédures
devant organiser les transactions ont été
harmonisées. Les titres ont bénéficié d'une
exonération d'impôts par l'article 3 du décret n°94-30
du 11 février 1994 qui stipule que « les revenus, les
plus-values de cession et les transactions sur les titres d'Etat sont
exonérés de toute fiscalité ». Cette
défiscalisation a été harmonisée pour rendre les
titres attrayants.
Les autres pays membres de l'Union ont aussi
bénéficié de cette titrisation de dettes publiques. Le
tableau suivant extrait de l'annexe 4 fait état des encours au Burkina
Faso et au Sénégal des dettes publiques titrisées.
TITRISATION DE DETTES PUBLIQUE/
SITUATION AU 26 JUIN 2007
|
|
|
|
|
|
Montant
|
Emission, Durée
|
Encours
|
Burkina
|
11 800
|
01/10/94, 15ans
|
3 177
|
Sénégal-CNCA
|
8 250
|
01/12/95, 15ans
|
2 610
|
Sénégal-BST
|
4 544
|
20/02/99, 10ans
|
546
|
Sénégal-BIS
|
1 500
|
01/06/03, 07ans
|
800
|
|
26 094
|
|
7 133
|
Les autorités se préoccupent de la mise en place
de la titrisation des créances hypothécaires en Afrique de
l'Ouest. Ainsi, les 14, 15 et 16 février 2005, a eu lieu à Bamako
une rencontre à l'initiative de la Banque Mondiale,
avec l'appui de l'Agence Française de
développement(AFD) et du Conseil Régional de l'Epargne
Publique et des Marchés Financiers(CREPMF). La
rencontre a réuni des autorités publiques, des experts
internationaux ainsi que des professionnels de la finance et de l'immobilier
autour de la problématique du financement de l'habitat en Afrique de
l'Ouest.
En gros le recours à la titrisation des prêts
bancaires dans l'espace UMOA est peu significatif. L'accélération
de la croissance étant la principale priorité, il importe de
régler le problème du financement à moyen et long terme
des PME-PMI. Certes les banques n'ont pas fondamentalement un souci de
refinancement. Elles disposent de ressources à moindre coût,
notamment les dépôts à vue, non
rémunérés. Cependant il faudra les convaincre pour
intégrer la titrisation dans leur plan de financement afin d'accorder
davantage de crédits à moyen et long terme aux PME-PMI porteuses
de croissance.
Voici la structure des crédits à
l'économie dans l'UMOA extraite du rapport annuel de la
Commission Bancaire 2006.
Structure des Crédits à l'économie
dans l'UMOA
|
|
(Source: Rapport annuel 2006 Commission Bancaire, Tableau
n°8, Page 36)
|
(En millions de F CFA)
|
|
|
|
|
|
2005
|
|
2006
|
|
|
|
|
|
|
|
Crédits à court terme
|
2 663 923
|
61,45%
|
2 926 107
|
59,90%
|
Crédits à moyen terme
|
1 168 850
|
26,96%
|
1 384 058
|
28,33%
|
Crédits à long terme
|
140 487
|
3,24%
|
153 964
|
3,15%
|
Opérations de Crédit Bail
|
32 292
|
0,74%
|
38 913
|
0,80%
|
Crédits en souffrance
|
329 320
|
7,60%
|
381 820
|
7,82%
|
|
|
|
|
|
|
Total Crédits à l'économie
|
4 334 872
|
100,00%
|
4 884 862
|
100,00%
|
On y constate bien que les banques accordent principalement
des crédits à court terme. D'ailleurs, pour éviter une
transformation excessive des ressources à vue ou à court terme en
emplois à moyen ou long termes, la Banque Centrale les
oblige à respecter la norme du « coefficient de
couverture des emplois à moyen et long termes par des ressources
stables ». Ce coefficient, faisant intervenir la notion de
durée restant à courir ou de
durée résiduelle pour toutes les ressources et
tous les emplois de la banque, est le rapport entre les ressources stables de
la banque (durée résiduelle>2 ans) et ses emplois stables
(durée résiduelle>2 ans). Il est fixé à 75%
minimum.
En dehors des augmentations régulières de
capital dont le coût et la lourdeur ont été
évoqués, la titrisation bancaire est le seul instrument pouvant
permettre aux banques de mettre en place davantage de crédits à
moyen et long termes tout en respectant ce coefficient raisonnable de 75%.
Etant donné l'absence prononcée des PME-PMI sur
le marché monétaire et sur le marché financier, les
banques assureront ainsi davantage leur financement à moyen et long
termes.
4 L'enquête d'opinion
Puisqu'il ne saurait avoir de titrisation bancaire sans le
concours des banques, une étape importante de la recherche a
consisté à cerner l'opinion des hauts dirigeants des banques de
l'UMOA sur cette technique financière. Le questionnaire d'enquête
distribué par e-mail est à l'annexe 2. Etant donné le
caractère inhabituel du sujet, l'échantillon ciblé est
bien large et regroupe quasiment toutes les banques et institutions
financières dont l'adresse e-mail a été obtenue (Annexe
3). Au total 80 banques ont ainsi été contactées, 8 au
Bénin, 10 au Burkina Faso, 11 en Cote d'Ivoire, 1 en Guinée
Bissau, 14 au Mali, 7 au Niger, 17 au Sénégal et 12 au Togo.
L'objectif était aussi d'attirer l'attention d'un grand nombre d'acteurs
du secteur bancaire et financier sur l'opportunité de la titrisation et
recueillir le maximum de réponses. Pour accroître le taux de
réponses, nous avons plusieurs fois relancé les banques
sélectionnées.
Pour plus d'efficacité, nous avons été
amené à nous focaliser sur les 22 premières banques de
l'UMOA (Annexe 3 bis ; Source Jeune Afrique Hors Série
N°16- Edition 2007.). Des banques de réseau nous ont
promis une réponse unique de leur Etat Major pour toutes les filiales du
groupe. De telles réponses qui auraient été effectivement
très pertinentes ne sont malheureusement pas parvenues. Malgré
tous les efforts fournis, le taux de réponse est resté faible. Au
total 7 banques ont répondu, dont trois parmi les 22 premières
banques de l'UMOA. L'importance du secret professionnel en milieu bancaire est
telle qu'il est particulièrement difficile d'obtenir l'information. Le
secret professionnel n'explique sans doute pas tout. Le sujet est
d'actualité et peu connu de certains responsables que l'idée
même de démanteler le cycle de crédit bouleverse. En outre,
la stratégie de plusieurs banques reste axée sur la
concentration, le total et le volume des actifs et non sur la cession de
ceux-ci. D'où la difficulté de prendre position pour un
changement susceptible de bouleverser les habitudes et même le
système bancaire. Toutefois, l'enquête et les entretiens avec
les acteurs ont permis de faire progresser la compréhension de la
titrisation comme technique financière au service de la stratégie
des banques. Les 7 Directeurs Généraux de banques qui ont bien
voulu répondre au questionnaire ont une bonne opinion de la titrisation.
Chapitre 2 Résultats de la recherche et
Recommandations
Section 1...Résultats de la
recherche
Section 2...Recommandations
Chapitre 2...Résultats de la recherche et
Recommandations
Dans ce chapitre, il est récapitulé dans une
première section les résultats auxquels la recherche a abouti.
Ensuite la seconde section propose des recommandations concrètes pour
réglementer et pratiquer la titrisation bancaire dans l'UMOA.
Section 1...Présentation des résultats de la
recherche
Les résultats de l'enquête d'opinion se
récapitulent comme suit :
· Deux des sept banques ayant répondu à
l'enquête d'opinion sont déjà cotées à la
BRVM.
· Les principales sources de refinancement
utilisées par les 7 banques sont : augmentation de capital, dettes
subordonnées (quasi fonds propres) et emprunts obligataires.
· Trois banques sur sept sont suivies par une agence de
notation, deux envisagent commencer la notation financière en 2008.
· Aucune des sept banques n'a encore cédé
ses crédits pour son refinancement.
· Les sept banques approuvent que :
- la titrisation est un moyen efficace pour réduire les
risques bancaires et améliorer la rentabilité des banques.
- la titrisation leur facilitera effectivement l'octroi de
prêts à moyen et long termes et qu'ainsi le secteur bancaire
contribuera davantage à la croissance économique.
- que la titrisation est une bonne source de refinancement et
un puissant instrument de développement économique.
· Pour six des sept banques, la titrisation des
prêts n'est pratiquement pas utilisée dans l'UMOA parce qu'elle
n'est pas encore autorisée et réglementée par les
Autorités.
· Les sept banques précisent certaines
caractéristiques essentielles pour que la mise en route de la
titrisation donne satisfaction aux banques :
- Nécessité d'avoir des opérateurs rompus
à la titrisation sur d'autres marchés pour faciliter sa mise en
oeuvre technique.
- Autorisation dès le départ de la titrisation
des crédits hypothécaires et des crédits commerciaux.
- Mobilisation d'une bonne base d'investisseurs
institutionnels non bancaires sur la BRVM.
Les résultats de l'enquête et les échanges
confirment que :
· la titrisation des prêts et créances
bancaires à moyen et long terme constitue une alternative
crédible pour le financement du développement et de la croissance
économique. Et que les banques universelles peuvent jouer un rôle
actif et décisif dans le financement à moyen et long terme de
l'économie grâce à la titrisation des prêts de
mêmes maturités.
· cette technique a bien le potentiel de favoriser
l'avènement de banques universelles de taille plus modeste, moins
risquées mais saines et dynamiques.
Si la part détenue par les actionnaires nationaux, dans
le capital social des banques de l'UMOA (388 Milliards au 31 décembre
2006), a quelque peu progressé en 2006 de 2,3 points de pourcentage pour
s'établir à 40,4%, la participation des non-nationaux (59,6%)
reste élevée et dominante. La compétition bancaire
orientée et déterminée par la taille et le total du bilan
n'est pas neutre. Elle conduit à des regroupements et fusions
stratégiques (Méga fusions) que les actionnaires nationaux
peuvent avoir du mal à suivre. Elle explique l'obsession des banques
à mobiliser le plus de dépôts, à accorder et
conserver au bilan le plus de crédits. Les autorités
monétaires et de surveillance, à leur tour, analysent la
qualité des emplois et les profils de risques des banques et
préconisent souvent, si elles ne l'exigent pas, la recapitalisation
à savoir la constitution de plus de provisions et de plus de fonds
propres. Presque toujours l'actif est vu comme une fatalité, comme une
contrainte absolue et ne fait souvent l'objet d'aucune restructuration. Les
préconisations vont en général dans le sens de la
réorganisation du passif, de l'augmentation des ressources, notamment du
capital.
Cette approche aboutit à des banques trop gigantesques
et mal maitrîsées, ces fameuses « too to
fall ». On ne sait jamais quand et où la crise
bancaire va éclater. Et quand elle éclate, le libéralisme
montre son vrai visage : étant donné le risque
systémique, les crises bancaires à répétition sont
payées par la communauté, les contribuables ce qui
équivaut à une socialisation des pertes après la
privatisation des profits antérieurs. En fait, aussi solide que puisse
être le contrôle prudentiel et aussi pertinent que puisse
être le ratio « Cooke » ou le nouveau
dispositif « Mac Donough », les banques sont surtout
vulnérables aux modifications brutales de la confiance du public. Au
lieu de laisser les actifs des banques croître indéfiniment,
l'autre alternative pourrait consister à assainir
régulièrement la taille des banques par la réduction des
actifs à savoir leur titrisation.
Si la titrisation peut, si l'on y prend garde, provoquer ou
aggraver des problèmes comme ceux liés au risque
systémique, à la stabilité financière, à
l'asymétrie d'information, aux conflits entre principal et agent,
à la difficulté de rédaction des contrats pour que la
cession de créances soit totale et définitive, il n'en demeure
pas moins que beaucoup de banques se comportent de plus en plus comme des
initiateurs de crédit que comme de pourvoyeurs de fonds à moyen
et long termes en sortant les créances de leurs bilans à travers
la titrisation. Nos recherches ont montré en effet que partout dans le
monde, la titrisation est en train d'être appliquée à une
échelle de plus en plus large. Elle change la nature des relations
entre emprunteurs et prêteurs et établit de nouvelles relations
entre prêteurs et ceux à qui les prêteurs
transfèrent le risque de crédit. La titrisation favorise des
changements importants et utiles sur les institutions financières. Le
rôle capital que les banques jouent, et continueront de jouer et son
incidence pour la stabilité financière font que la titrisation
est d'un intérêt particulier pour les autorités
monétaires, Banque Centrale, Commission Bancaire et Autorités des
marchés financiers. La titrisation a clairement des implications aussi
bien monétaires, macroéconomiques que sur la stabilité
financière. Elle aide à améliorer les contraintes et
exigences de fonds propres complémentaires modifiant ainsi le
mécanisme de transmission de la politique monétaire.
Selon un communiqué de presse sur www.JeuneAfrique.com
du 21 janvier 2007, le réseau Atlantique Banque,
présent dans sept des huit pays de l'UMOA, aurait lancé son
premier programme de titrisation avec Intangis, Fonds
d'investissements américain. Il est à souhaiter que de telles
initiatives se concrétisent de plus en plus pour améliorer la
liquidité de nos marchés financiers.
Section 2...Recommandations
Nous recommandons que l'UMOA, sous la
houlette de la BCEAO, commence son apprentissage de la
titrisation. La plupart des pays ont d'abord commencé et ont ensuite
affiné progressivement les règles pour atténuer les
risques liés à la titrisation.
1. Créances bancaires titrisables dans
l'espace UEMOA
La BOAD accordant surtout des financements à moyen et
long terme, la titrisation peut s'appliquer à tous les prêts BOAD.
Par ailleurs, nous recommandons que la BOAD privilégie le soutien des
programmes de titrisation des banques commerciales aux financements directs
plus risqués.
Nous recommandons pour commencer la titrisation des
crédits immobiliers, des créances hypothécaires. Les
crédits à moyen et long terme peuvent être titrisés
et renouvelés ainsi de suite tant qu'il y a des projets
économiques viables en quête de financement. Au début, les
crédits en souffrance, notamment ceux douteux et litigieux pourraient ne
pas être concernés par la titrisation.
Au niveau des créances sur les Etats, on peut envisager
la titrisation des prêts et avances également.
Si la titrisation est bien organisée dans l'UMOA, elle
mobilisera à la fois l'épargne régionale et
l'épargne étrangère pour le financement des
investissements productifs.
Le réseau des Banques Régionales de
Solidarité (BRS) peut aussi jouer un rôle de pionnier en
matière de titrisation. Les BRS peuvent montrer la voie par leur
excellence dans la production de prêts de grande qualité et le
recours intensif à la titrisation (non plus à la BCEAO) pour leur
refinancement.
2. Contraintes à lever
· La titrisation doit offrir des avantages à la
fois aux émetteurs et aux investisseurs.
· Existence et efficience de marchés primaire en
amont et secondaire en aval.
· Les banques de développement contribueront
à cette efficience en participant aux programmes de titrisation des
banques commerciales plus transparents et plus liquides que les financements de
développement accordés directement aux entreprises.
· La banque centrale doit elle-même actualiser son
rôle de prêteur en dernier ressort pour stabiliser le prix des
titres comme elle maîtrise maintenant l'inflation
· Un cadre législatif et réglementaire
définissant la mise en place, l'agrément et le fonctionnement des
FCC.
· Une fiscalité attrayante et harmonisée
dans tous les pays de l'Union
· La maîtrise de techniques nouvelles par la
formation pour l'analyse, la sélection et l'évaluation des
créances à titriser et pour la simulation des taux de
remboursements anticipés et des taux d'impayés. Il faut presque
toujours disposer d'une équipe titrisation composés de
spécialistes.
· Une forte sensibilisation des banques pour qu'elles
intègrent la titrisation dans leur schéma de financement et comme
moyen de gestion de leur ratio de solvabilité.
· La promotion des agences de notation en plus du
dispositif des accords de classement de la Banque Centrale pour contrôler
la qualité des crédits octroyés par le système
bancaire. Nos agences de notations devraient établir des relations
partenariales avec les agences de renommée internationale telles que
Standard & Poor's, Moody's, Fitch Ratings.
· Une forte sensibilisation des compagnies d'assurance
pour qu'elles participent au rehaussement du crédit
· Une forte implication des autorités de
surveillance et de tutelle.
o La BCEAO pour l'examen des dossiers de
titrisation et avis et pour la définition avec la Commission
Bancaire de la liste des crédits pouvant faire l'objet de
titrisation.
o La Commission Bancaire pour la
définition périodique des critères d'agrément des
banques pouvant titriser.
o Le CREPMF pour la décision finale
(approbation ou rejet) du dossier de titrisation.
o La BRVM pour le placement et le suivi des
titres émis.
Conclusion générale
La spécificité du financement à moyen et
long termes est indéniable. L'hypothèse, selon laquelle les
banques, en tant qu'institutions de financement «universelles», ont
vocation et capacité à financer tout type de projet qui leur est
proposé, montre ses limites. En effet, elles ne peuvent pas
exagérément accorder des crédits à moyen et long
termes à partir d'une transformation excessive des dépôts
à vue et autres ressources à court terme sans compromettre la
stabilité financière. Elles ne peuvent non plus recourir sans
cesse aux augmentations de capital. Dans une région où le taux de
bancarisation reste faible, les banques parviennent à tirer leurs
épingles du jeu sans forcément soutenir la croissance et le
développement durable.
Les marchés monétaires et financiers ne
comblent eux aussi que partiellement les besoins de financement à moyen
et long termes, l'essentiel de l'intermédiation demeurant assuré
par les banques. Un ensemble de secteurs clés reste sans doute sans
financement aujourd'hui -malgré la venue, en complément de
l'action des banques, des marchés financiers spécialisés
dans de tels financements.
Cette spécificité, en particulier, la question
de la liquidité et des risques nécessairement attachés aux
financements à moyen et long termes nécessite une
« meilleure articulation banques et marchés
financiers ».
Un regard neuf sur la question permet de voir comment les
principaux acteurs de l'intermédiation financière aujourd'hui
-notamment les banques- peuvent élargir leur mode d'intervention pour
mieux répondre aux besoins de financements longs.
Une stratégie d'ensemble donnant les moyens aux
différents acteurs de répondre à ces besoins -sur le plan
de la liquidité comme sur celui du risque- est nécessaire
aujourd'hui.
L'étude a montré que la titrisation bancaire,
notamment la titrisation des prêts à moyen et long termes, peut
combler ce déficit qui subsiste après les réformes du
secteur bancaire et financier de l'UMOA.
La titrisation des prêts et créances bancaires
est un puissant outil de transformation de l'épargne et de canalisation
de cette épargne vers les investissements productifs. Elle peut
accroître l'épargne affectée au financement des
investissements des entreprises, déjà par l'amélioration
de la structure des émissions maintenant dominée par le secteur
public. De nombreux auteurs ont critiqué les distorsions entre
sphère économique réelle et sphère
financière. La titrisation des créances bancaires sur les
entreprises permettra de déplacer l'épargne des placements
improductifs et spéculateurs vers les emplois productifs.
La titrisation influence positivement l'investissement
productif de trois manières en apportant de nouveaux moyens d'allouer
l'épargne, en réduisant le coût du capital et en facilitant
la diversification des risques. Ainsi elle affecte favorablement le taux de
croissance et améliore la liquidité des marchés
financiers.
Nous recommandons en conséquence que les
autorités de l'Union organisent et réglementent la mise en oeuvre
de la titrisation des prêts et créances bancaires. La promotion
rigoureuse de la titrisation améliorera le dynamisme et l'efficience des
banques et des marchés financiers quant à leur contribution
à l'essor économique de l'Union. La titrisation permettra aux
banques de franchir le cap des crédits à court terme et de
s'engager davantage sur les crédits à moyen et long terme
résolvant ainsi le paradoxe de la sur-liquidité de nos banques et
le problème du manque à croître des économies de
l'Union. Même si tous les prêts bancaires peuvent être
titrisés, nous recommandons de privilégier la titrisation des
financements accordés à tout projet économique ou
investissement productif dont les premières réalisations
confirment tout au moins les prévisions et la rentabilité
attendue.
Depuis 2004, le niveau d'aide publique au développement
s'amenuise. Le doublement de l'aide publique promis en 2005 (augmentations
d'aides et annulations de dettes) n'a été que partiellement
respecté. En même temps, et heureusement, le potentiel de
croissance en Afrique est tel que les investisseurs s'intéressent de
plus en plus au marché obligataire africain. La titrisation aidera nos
économies à mieux capter ces capitaux étrangers pour une
croissance économique rapide et soutenue.
La titrisation avec la saine gestion des Etats et des
entreprises peut jouer un rôle décisif dans la réalisation
des objectifs du millénaire et celle de la stratégie de
croissance et de réduction de la pauvreté (SCRP). Nous
recommandons et espérons vivement que l'UMOA et les autorités
monétaires (Banque Centrale, Commission Bancaire et le CREPMF,
autorité des marchés) ne tardent plus à mettre ce puissant
outil de la finance au service de la croissance économique, de la
réduction de la pauvreté et de l'exclusion.
QUESTIONNAIRE
TO/AUX: BANKS IN WEST AFRICA ECONOMIC AND MONETARY
UNION.
BANQUES DE L'UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE
L'AFRIQUE DE L'OUEST.
TOPIC/THEME: WILL LOAN SECURITIZATION ENABLE OUR BANKS
TO GRANT MORE MEDIUM AND LONG MATURITY CREDIT AND IMPROVE ECONOMIC GROWTH?
LA TITRISATION DES PRETS ET CREANCES
BANCAIRES,
ALTERNATIVE AU FINANCEMENT A MOYEN ET LONG TERME ET A
LA CROISSANCE DE L'ECONOMIE SOUS REGIONALE ?
Please provide answers to the following questions (Thank you
for your time, cooperation, and accuracy of answers) and return your answers to
bakpetony@yahoo.fr
before end of august 2007.
Merci de bien vouloir répondre aux questions suivantes,
et de renvoyer le questionnaire rempli à l'adresse suivante
bakpetony@yahoo.fr avant le 31 août 2007.
Merci pour le temps, la collaboration et la précision des
réponses.
1). When has your Bank been established?
Quand votre Banque a t-elle été
créée?
..........................
Is your bank listed?
Votre banque est elle cotée à la bourse?
YES/OUI [ ] NO/NON [ ]
2). What are your main sources of funds?
Veuillez indiquer vos principales sources de refinancement?
Increasing equity/ Augmentation de capital
Central Bank Advances/ Concours Banque Centrale
Issuing bonds / Emission obligataire
Others(Name them) / Autres(Précisez)
.............................................
3). For loan securitization purpose, your bank will surely
need to allow rating agencies to appreciate its assets quality. Is your bank
used to rating agency constraints? If not, will you agree to open your company
to rating agency?
Dans le cadre de la titrisation des prêts bancaires, Il
est nécessaire de coopérer régulièrement avec une
agence de notation. Votre banque est elle suivie par une agence de
notation ? Ou accepteriez vous ouvrir à une agence de
notation ?
YES/OUI [ ] NO/NON [ ]
4). If your answer to question (3) above is NO, please provide
reason(s).
Si votre réponse à la question (3)
précédente est NON, merci indiquer les raisons
......................................................
5). Has your bank sold before or does your bank sell some
loans assets to get funds?
Votre banque a t-elle procédé ou procède
t-elle à la cession de créances ou de prêts pour son
refinancement ?
YES/OUI [ ] NO/NON [ ]
6). If your answer to question (5) above is YES, please
provide more details.
Si votre réponse à la question (5)
précédente est OUI, merci fournir plus de détails
7). Do you think that Loan Securitization is a useful tool for
banks to both reduce risks on assets and increase profits?
Pensez vous que la titrisation des prêts est un moyen
efficace pour les banques de réduire les risques bancaires et
d'améliorer la rentabilité à la fois?
YES/OUI [ ] NO/NON [ ]
8). If your answer to question (7) above is NO, please provide
reasons.
Si votre réponse à la question (7)
précédente est NON, merci fournir les raisons
....................................................................................
9). Will Loan Securitization enable banks to grant easily
medium and long term credits?
La titrisation des prêts facilitera aux banques
l'octroi de prêts à moyen et long terme ?
YES/OUI [ ] NO/NON [ ]
10). If your answer to question (9) above is NO, please
provide reasons.
Si votre réponse à la question (9)
précédente est NON, merci fournir les raisons
11). According to the key role banks are playing in WAEMU
financial systems, with loan securitization, will banks highly contribute to
economic growth?
Etant donné la place centrale qu'occupent les banques
dans le système financier de l'UEMOA, contribueront elles, de
façon significative, à la croissance économique avec la
titrisation des prêts bancaires ?
YES/OUI [ ] NO/NON [ ]
12). If your answer to question (11) above is NO, please
provide reasons.
Si votre réponse à la question (11)
précédente est NON, merci fournir les raisons
13). Loan securitization is a good source of funds for banks
and a powerful tool for WAEMU economic development?
La titrisation des prêts bancaires est une bonne source
de refinancement des banques et un puissant outil de développement pour
l'UEMOA ?
YES/OUI [ ] NO/NON [ ]
14). If your answer to question (13) above is NO, please
provide reasons.
Si votre réponse à la question (13)
précédente est NON, merci fournir les raisons
15). What are the main reasons why loan securitization is not
available or not used in WAEMU?
Quelles sont les principales raisons pour lesquelles la
titrisation des prêts bancaires n'est pratiquement pas utilisée
dans l'espace UEMOA ?
1. 16). How do you think loan securitization must be
implemented so as to give banks satisfaction and obtain that banks use it as a
strategic tool?
Dans l'ensemble, comment la titrisation devra t-elle
être organisée pour donner satisfaction aux banques et
bénéficier de leur adhésion?
17). Please provide reason(s) for your answer to the question
(16) above.
Merci fournir les raisons de votre réponse à la
question (16)
18). Please attach and/or provide any other relevant data or
information on the subject matter.
Merci joindre et/ou fournir toutes autres données ou
informations sur le sujet
Once again, thank you very much for the
assistance.
Une fois encore, merci beaucoup d'avoir pris le temps
de répondre à ces questions.
FACULTATIF
NAME / NOM :
BANK / BANQUE :
PHONE / TELEPHONE
DATE: ..................
ECHANTILLON POUR ENQUETE D'OPINION SUR LA
TITRISATION
(Source
www.bceao.int)
Pays Banque ou Institution
Financière Adresse E-mail
BENIN Bank of Africa Bénin
boa.dg@sobiex.bj
Banque Internationale du Bénin (BIBE)
bibedi@leland.bj
Banque Sahélo Saharienne pour l'Investisse-
badc@intnet.bj
ment et le Commerce- BSIC Bénin
Continental Bank Bénin
Contibk@intnet.bj
Diamond Bank-Bénin (DBB)
bao@diamondbank.com
ECOBANK Bénin
ecobankbj@ecobank.com
Financial Bank Bénin (FBB)
fbbcti@leland.bj
Société Générale de Banque
Bénin
sgbbe@yahoo.fr
BURKINA FASO BOA Burkina
boadg@fasonet.bf
Banque Commerciale Burkina Faso
bcb@fasonet.bf
Banque Internationale du Burkina Faso
bib.ouaga@fasonet.bf
Banque Internationale pour le Commerce
biciabq@fasonet.bf
l'Industrie et l'Agriculture Burkina Faso
Banque Régionale de Solidarité (BRS)
Burkina
brs@fasonet.bf
BSIC Burkina
bsic@liptinfor.bf
ECOBANK BURKINA
ecobank.bf@ecobank.com
SGBB Burkina
sgbb@liptinifor.bf
Burkina Bail
burkina.bail@fasonet.bf
Société Burkinabè de Financement
sobfi@fasonet.bf
COTE D'IVOIRE BOA CI
ciboa@globeacces.net
Banque de l'Habitat Cote d'Ivoire
bhci@globeaccces.net
BIAO CI
biaoscsg@africaonline.co.ci
BICI CI
a.koffi@bicici.com
p.mathieu@bicici.com
COFIPA Investment Bank CI
dgcofici@africaonline.co.ci
Compagnie Bancaire de l'Atlantique
cobaci@africaonline.co.ci
ECOBANK CI
ecobankci@ecobank.com
OMNIFINANCE SA
omnifin@africaonline.co.ci
SGB CI
drc.dir@sgbci.net
Société Ivoirienne de Banque (SIB)
info@sib.ci
Société Africaine de Crédit
Automobile
safca@aviso.ci
GUINEE BISSAU Banco Da Africa Ocidental (BAO)
bao@sol.gtelecom.gw2
MALI BOA MALI
boamali@datatech.toolnet.org
Banque Commerciale du Sahel
bcs@cefib.com
Banque de Développement du Mali
info@bdm-sa.com
Banque de l'Habitat du Mali
bhm@bhm.malinet.ml
BICI - MALI
bicim-sa@cefib.com
Banque Internationale pour le Mali
bim@bim.com.ml
Banque Malienne de Solidarité
bms-sa@bms-sa.com
Banque Nationale de Développement Agricole
bnda@malinet.ml
BSIC MALI
bsicmali@afribone.net.ml
ECOBANK MALI
ecobank@cefib.com
Crédit Initiative SA (CI)
cisa@cefib.com
Equipbail Mali
eqb@datatech.toolnet.com
Fonds de Garantie Hypothécaire Mali
fghm@fghm.malinet.ml
Société Malienne de Financement
somafi@malinet.ml
NIGER BOA NIGER
information@boaniger.com
Banque Internationale pour l'Afrique
bia@intnet.ne
Banque Islamique du Niger pour le
binci@intnet.ne
Commerce et
l'Investissement
BSIC - NIGER
bsic@intnet.ne
Crédit du Niger
cdn.nig@intnet.ne
ECOBANK Niger
ecobankni@ecobank.com
Société Nigérienne de Banque
sonibanq@intnet.ne
SENEGAL BOA Sénégal
information@boasenegal.com
Banque de l'Habitat du Sénégal
bhsdaf@telecomplus.sn
BIMAO - Sénégal
bimao@sentoo.sn
BICI Sénégal
bicis@bicis.sn
Banque Islamique du Sénégal
bis@sentoo.sn
BRS Sénégal
brssenegal@sentoo.sn
BSIC Sénégal
bsic@sentoo.sn
Banque Sénégalo-Tunisienne (BST)
bst@bst.sn
CNCA Sénégal
cncas@cncas.sn
CITIBANK Sénégal
salimata.boye@citicorp.com
CBAO
cbaonet@telecomplus.sn
Crédit Lyonnais Sénégal
jean-claude.dubois@creditlyonnais.fr
ECOBANK Sénégal
ecobank@sentoo.sn
International Commercial Bank
icbsencom@icbank-senegal.com
SGB Sénégal
sgbs@sentoo.sn
Compagnie Ouest-Africaine de Crédit Bail
locafrique@arc.sn
Société de Crédit et d'Equipement
Sénégal
socres@sentoo.sn
TOGO BIA - TOGO
bia-togo@cafe.tg
BRS TOGO
brs@togo-imet.com
Banque Togolaise de Développement
togo_devbank@bibway.com
BTCI
btci@btci.tg
ECOBANK TOGO
ecobanktg@ecobank.com
Financial Bank Togo
ftb@ids.togo
fbt@ids.togo
SIAB
siab@bibway.com
UTB
utbsdg@cafe.tg
Caisse d'Epargne du Togo
dgcet.im@ids.tg,
cet@ids.tg
CAURIS
cauris@boad.org
GARI
gari@gari.cafe.tg
STOCA (Crédit Automobile)
stoca@laposte.tg
LES 23 PREMIERES BANQUES DE L'UEMOA
Source Jeune Afrique Hors Série N°16-
Edition 2007.
Chiffres 2006 en milliers de dollars
Rang Banque Pays PDG ou DG
E-mail
01 ECOBANK TRANSNATIONAL INC TG Arnold EKPE
aekpe@ecobank.com
info@ecobank.com
02 SGB Cote d'Ivoire CI Bernard LABADENS
drc.dir@sgbci.net
03 Compagnie Bancaire de l'Afrique SN Patrick MESTRALLET
cbaonet@telecomplus.sn
Occidentale
04 SGB Sénégal SN Papa Demba Diallo
sgbs@sentoo.sn
05 Banque de Développement du Mali ML Abdoulaye DAFFE
info@bdm-sa.com
06 Banque Internationale pour le Commerce CI Patrick PITTON
a.koffi@bicici.com
Et l'Industrie de Cote d'Ivoire
p.mathieu@bicici.com
p.pitton@bicici.com
07 Bank Of Africa Bénin BN Cheick TIDIANE
boa.dg@sobiex.bj
N'DIAYE
08 Banque Nationale d'Investissement CI Victor
Jérôme NEM- N.D.
BELESSINI-SILUE
09 BICI Sénégal SN Gérard
DHéRé
bicis@bicis.sn
10 Société Nigérienne de Banque SONIBANK NG
MOUSSA HAITOU
sonibanq@intnet.ne
11 ECOBANK Cote d'Ivoire CI Martin DJEDJES
ecobankci@ecobank.com
mdjedjes@ecobank.com
12 Banque de l'Habitat du Sénégal (BHS) SN
SOULEYMANE LY
bhsdaf@telecomplus.sn
13 BIAO Cote d'Ivoire CI Philippe VAN
biaoscsg@africaonline.co.ci
OOSTERZEE
14 ECOBANK Bénin BN Cheick TRAVALY
ecobankbj@ecobank.com
ctravaly@ecobank.com
15 Banque Internationale du BURKINA BF Gaspard
bib.ouaga@fasonet.bf
OUEDRAOGO
16 Société Ivoirienne de Banque (SIB) CI JACQUES
info@sib.ci
DU VIGNAUD
17 Banque Internationale pour le Commerce BF LUC VIDAL
biciabq@fasonet.bf
L'Industrie et l'Agriculture BURKINA
18 Banque Nationale de Développement ML Moussa ALASSANE
bnda@malinet.ml
Agricole (BNDA) DIALLO
19 Banque Internationale pour le Mali (BIM) ML Mamadou Igor
bim@bim.com.ml
DIARRA
20 ECOBANK Senegal SN EHOUMAN KASSI
ecobanksn@ecobank.com
ekassi@ecobank.com
21 Bank Of Africa Cote d'Ivoire CI Lala MOULAYE
ciboa@globeacces.net
22 Banque Sénégalo-Tunisienne (BST) SN SAÏD
RAKI
bst@bst.sn
23 CREDIT DU SENEGAL (Ex CREDIT SN JEAN-PAUL VERU
jean-
LYONNAIS SENEGAL)
claude.dubois@creditlyonnais.fr
Bibliographie
Ouvrages
DUFLOUX Claude et MARGULICI Laurent,
(1997) : « Finance Internationale et
Marchés de gré à gré »,
2è édition, ECONOMICA, Paris, 480p
GENSSE Pierre, TOPSACALIAN Patrick (2001) :
« Ingénierie
Financière », 2è édition,
ECONOMICA, Paris, 350p
Rédaction Editions Francis LEFEBVRE, (2003) :
« Relations Entreprises Banques »,
Editions Francis LEFEBVRE, Levallois, 619p
DUFLOUX Claude et MARGULICI Laurent, (1997) :
« Finance Internationale et Marchés de gré
à gré,», 2è édition, ECONOMICA,
Paris, 480p
AGLIETTA Michel, (2001) :
« Macroéconomique
financière : Finance, Croissance et
Cycles», tome 1, 3è édition, Editions La
Découverte, Paris, 128p ;
AGLIETTA Michel, (2001) :
« Macroéconomique
financière : Crises financières et
régulation monétaire », tome 2, 3è
édition, Editions La Découverte, Paris 127p.
Rexecode (Centre de recherches pour l'expansion de
l'économie et le développement des entreprises), 2003 :
« Des idées pour la CROISSANCE»,
ECONOMICA, Paris, 312p
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« Financement structuré : complexité, risque
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titrisation un concept porteur de valeur », L'Art de la
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http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_jeune_afrique.asp?art_cle=LIN21017uemoaeriacn0
Autorité des Marchés Financiers AMF France, Site
de l'AMF, [en ligne]. http://www.amf- france.org/documents/general/6245_1.pdf,
QUELLE EST L'AMPLEUR DE L'ACTIVITÉ DE TITRISATION AUX ÉTATS-UNIS
ET EN EUROPE ?/ (page consultée le 20 avril 2007)
Comité de Bâle (1992) :
« Transferts et titrisation d'actifs », un
groupe de travail du Comité de Bâle, Septembre, 9p.
http://www.google.com/search?q=cache:rakj1Kz6jj8J:www.bis.org/publ/bcbs10afr.pdf+titrisation
BCEAO
www.bceao.int
Table des matières
Avertissements 02
Remerciements 03
Résumé 04
Abstract 07
Introduction générale
09
Contexte général de la Recherche 09
Problématique 10
Objectifs de la Recherche 11
Intérêts de la Recherche 12
Méthodologie et plan du document 12
Première partie La Conception de la
titrisation Concept et Revue de littérature 14
Chapitre premier Concept et Fondements de la titrisation
15
Section 1 Définitions et Principes fondamentaux 15
1. Concept de titrisation 15
2. Types et principes de titrisation 17
Section 2 Exigences et implications structurelles 20
1. Montage de la titrisation et ses acteurs 20
2. La protection des investisseurs - Notation & Agence
23
Chapitre II Avantages et Inconvénients de la titrisation
& 30
& Esquisse de la méthodologie de recherche
Section 1 Avantages et Inconvénients de la titrisation
30
Avantages et inconvénients pour les investisseurs
30
Avantages et inconvénients pr institutions
financières34
Avantages et inconvénients pour les banques 34
Avantages et inconvénients pour leurs actionnaires
39
Avantages et inconvénients pour les emprunteurs 40
Incidences sur le système financier 41
Section 2 Méthodologie de recherche 45
Deuxième partie La mise en oeuvre de la
titrisation ailleurs - Situation UMOA 47
Chapitre premier La mise en oeuvre 47
Section 1 Pratiques de titrisation en dehors de l'UMOA 47
1. Contextes d'apparition - Réformes du cadre
légal 48
2. Soutien public sous forme d'avantages fiscaux 51
3. Organes de promotion et de pilotage de la titrisation 51
4. Actifs titrisables - Qualité et Envergure du
marché 54
5. Facteurs de croissance ou de ralentissement 56
6. Facteurs de maitrîse du risque 58
Section 2 UMOA : Etat des lieux et Enquête d'opinion
59
1. Le marché monétaire de l'UMOA 59
2. Le marché financier de l'UMOA 60
3. La titrisation des créances bancaires 63
4. L'enquête d'opinion 65
Chapitre II Résultats de la Recherche et Recommandations
66
Section 1 Présentation des résultats de la
Recherche 66
Section 2 Recommandations 68
1. Créances bancaires titrisables dans l'UMOA
68
2. Contraintes à lever 69
Conclusion générale 70
Annexe 1 Questionnaire d'enquête d'opinion 72
Annexe 2 Echantillon 1 - banques contactées 77
Annexe 3 Echantillon 2 - 25 premières banques
contactées 79
Annexe 4 UMOA - Situation du marché monétaire
80
Annexe 5 UMOA - Situation du marché obligataire
81
Bibliographie 82
Table des matières 85