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Le traitement comptable dans les structures sportives : le cas des fédérations nationales

( Télécharger le fichier original )
par Amir TABOUBI
Université de Manouba - Maîtrise en Sciences comptables 2009
  

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    UNIVERSITE de MANOUBA

    Institut Supérieur de Comptabilité et

    d'Administration des Entreprises

    « Le traitement comptable dans les

    structures sportives : le cas des

    fédérations nationales »

    Mémoire de Maîtrise en « Sciences

    Comptables »

    Présenté et soutenu

    par

    Amir TABOUBI

    Sous la direction de Monsieur Ali ISSAOUI

    Année universitaire 2004-2005

    SOMMAIRE

    Dédicace 4

    Remerciements 5

    Introduction 6

    1 ère Partie : Présentation des structures sportives

    Chapitre I : Cadre juridique

    Section I : Les lois relatives aux structures sportives 12

    A-Loi N° 59-154 12

    B-Loi N° 94-104 14

    C-Loi N° 95-11 14

    D-Loi N° 96-112 14

    E- Loi N° 2004-78 15

    Section II : Forme juridique et statut des fédérations 16

    A- L'Assemblée Générale 16

    B- Le Bureau Fédéral 16

    1) Le Président de la Fédération

    2) Le Trésorier général

    C- Trésorerie et comptabilité de la Fédération 18

    1) Les ressources de la Fédération

    2) La tenue de la comptabilité fédérale

    Chapitre II : Cadre comptable actuel des structures sportives 21

    (Comptabilité de trésorerie)

    I. Titre premier : Budget de fonctionnement 22

    1) Ressources propres

    2) Dépenses de fonctionnement

    II. Titre Deux : Equipes nationales / Promotion / Formation 23

    1) Recettes des équipes nationales

    2) Les dépenses des équipes nationales

    III. Résultat de l'exercice. 24

    Chapitre III : Cadre comptable futur des structures sportives 25

    (Comptabilité d'engagement)

    Section I : Les comptes spécifiques aux structures sportives 26

    A. Fonds associatifs 26

    B. Apports et subventions 26

    I. Apports durables 27

    1) Apports avec droit de reprise 28

    2) Apports sans droit de reprise 28

    3) Subventions d'investissement 29

    4) Classification des apports durables 29

    a. Le caractère de permanence

    b. Classification des apports avec droit de reprise

    c. Classification des apports sans droit de reprise

    d. Classification des subventions d'investissement II. Apports non durables 31

    1) Les cotisations

    2) Les subventions de fonctionnement, dons, legs et dotations

    3) Les contributions en nature

    4) Autres apports non durables

    C. Les immobilisations 33

    D. Le résultat comptable et son affectation 34

    Section II : Fonctionnement des comptes dans les structures sportives

    A. Fonds associatifs 35

    B. Apports et subventions 35

    I. Les apports

    1) Règles d'évaluation des apports

    2) Prise en compte et comptabilisation des apports

    3) Fonctionnement général des comptes d'apports

    II. Les subventions

    1) Les subventions d'investissement

    2) Les subventions de fonctionnement

    C. Les immobilisations 43

    D. Le résultat comptable et son affectation 46

    2 ème Partie : Cas pratique : les fédérations sportives

    1) Objet de l'étude 48

    2) Problématique et hypothèses 48

    3) Méthodologie 48

    4) Choix des personnes interviewées 49

    5) Liste des personnes interrogées 49

    6) Déroulement des entretiens 49

    7) Guide d'entretien 51

    8) Analyse des entretiens 52

    Conclusion 55

    Bibliographie 58

    Annexes 60

    DEDICACE

    A ma mère HAYET en lui souhaitant un

    prompt rétablissement et une longue

    vie...

    REMERCIEMENTS

    Je présente mes très vifs remerciements à mon

    professeur, Monsieur Ali ISSAOUI, qui a bien

    voulu diriger mon travail avec beaucoup de patience et de

    compétence.

    J'exprime aussi ma profonde gratitude à mon père

    Noureddine pour ses précieux conseils et ses

    encouragements incessants.

    INTRODUCTION

    La Tunisie est entrain de vivre une évolution importante dans le domaine sportif, et ce, en rapport avec l'entrée en vigueur depuis quelques années du professionnalisme.

    Le sport se pratique sous la tutelle des associations sportives qui sont à leur tour affiliées à des fédérations nationales. Associations, ligues et fédérations représentent les structures sportives et il s'agit d'organisations dont le but est d'animer, d'organiser et de mettre en oeuvre un ensemble d'activités en relation avec la discipline sportive dont ils sont responsables.

    Pour réaliser ces objectifs, ces organismes doivent mettre en place un budget (c'est-à-dire des moyens financiers) pour leur permettre de fonctionner et répondre à leurs besoins (rémunération des joueurs, indemnisation du cadre technique et administratif, entretien des équipements sportifs, acquisitions de biens, remboursement des frais occasionnés par les différentes structures...) et ainsi accomplir convenablement toutes les tâches qui leur incombent, entre autres la participation aux compétitions, la formation des joueurs...

    La gestion financière, c'est-à-dire le contrôle des opérations comme les recettes et les dépenses, est donc d'une importance capitale pour garantir l'existence d'une structure sportive et ainsi renforcer et pérenniser ses possibilités d'action.

    A partir de ce constat, on admet que les structures sportives ont évolué dans la nature de leur activité et qu'ils ont un impact socio-économique plus fort, et ce dans la mesure où leur taille s'accroît ; de même que leur financement qu'il soit public ou privé ; ce qui nécessite l'introduction d'une information comptable pertinente, fiable, comparable et compréhensible et par conséquent la tenue d'une comptabilité qui devient une obligation légale et incontournable et dont les modalités sont définies par le droit comptable selon trois objectifs majeurs :


    · Un objectif de régularité et de sincérité des comptes.

    · Un objectif d'image fidèle étant donné que les chiffres doivent traduire la réalité tant pour le patrimoine que pour la situation financière de la structure sportive.

    · Un objectif de prudence, c'est-à-dire qu'entre plusieurs hypothèses la moins favorable doit toujours être retenue ce qui va exprimer avec transparence les différents flux monétaires et les engagements qui peuvent exister dans les structures sportives.

    Ceci nous fait remarquer qu'il y a une grande similitude entre les entreprises et les organisations sportives, ce qui incite celles-ci à se conformer aux règles usuelles de la comptabilité en partie double et dont l'intérêt est de permettre un contrôle des écritures puisque le total du débit doit être équivalent au total du crédit, et de transformer toutes les opérations existant au sein d'une entreprise sous forme d'écritures comptables (les états financiers) ; de plus la comptabilité ne s'est pas limitée uniquement aux entreprises, au contraire elle a évolué pour toucher plusieurs secteurs (comptabilité sectorielle), tel que le secteur bancaire, celui des assurances... ainsi que le domaine sportif.

    Pour cela, la structure sportive est tenue d'adopter le système comptable des entreprises, celui qui a été approuvé par la Loi N° 92-112 du 30 décembre 1996, moyennant certaines adaptations et compte tenu des spécificités du sport, ceci va nous amener à mettre l'accent sur les différentes caractéristiques qui concernent le traitement comptable propre aux structures sportives et à se demander si ces spécificités s'appliquent au sein des fédérations sportives en Tunisie.

    Dans notre recherche, nous allons d'abord définir le cadre juridique qui régit la comptabilité des groupements sportifs, et ce depuis 1959 ; ensuite nous présenterons l'environnement comptable existant ainsi que le nouveau projet

    relatif au traitement comptable et qui entrera en vigueur à partir de la saison prochaine.

    Dans une seconde partie, nous présenterons quelques entretiens réalisés auprès de certaines personnalités appartenant au monde sportif et au milieu fédéral, et ce, afin de se faire une idée plus exhaustive entre l'ancien et le futur cadre comptable.

    PREMIERE PARTIE

    PRE SENTATION

    des

    STRUCTURES SPORTIVES

     

    CHAPITRE 1

    LE CADRE JURIDIQUE

    Dans ce qui va suivre, nous allons présenter les principales lois concernant la comptabilité au sein des associations et des fédérations sportives.

    I. Lois relatives aux structures sportives:

    A. Loi N° 59-154 du 7 novembre 1959:

    · Article premier : L'association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d'une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but tout autre que de partager les bénéfices. Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit, applicables aux contrats régulièrement.

    · Article 8 : Toute association régulièrement constituée peut sans aucune autorisation spéciale entrer en justice, acquérir à titre onéreux, posséder et administrer en dehors des subventions de l'Etat et des collectivités publiques :

    1. Les cotisations de ses membres ou les sommes au moyen desquelles ces cotisations ont été rédimées, celles-ci ne pouvant être supérieures à trente dinars ;

    2. Les locaux et le matériel destinés à l'administration de l'association et à la réunion de ses membres ;

    3. Les immeubles strictement nécessaires à
    l'accomplissement du but qu'elle propose.

    Toutefois, lorsque l'association poursuit un but d'assistance ou de bienfaisance, elle peut recevoir des libéralités après agrément du secrétaire d'Etat à l'intérieur.

    · Article 9 : L'association bénéficiant périodiquement de subventions de l'Etat ou des collectivités publiques est tenue de présenter annuellement ses budgets, comptabilité et autres au département ou service qui l'accorde. Sa comptabilité est

    soumise au contrôle des inspecteurs du secrétariat aux finances et au commerce. Toute somme versée par l'Etat, qui n'aurait pas dans les douze mois reçu l'affectation prévue, doit être réservée au Trésor.

    > Loi N° 88-90 du 2 août 1988 :

    ? Article 9 : L'association bénéficiant périodiquement des subventions de l'Etat ou des collectivités publiques est tenue de présenter annuellement ses budgets, comptabilité et autres au département ou service qui l'accorde. Sa comptabilité est soumise au contrôle des inspecteurs du secrétariat d'Etat aux finances et au commerce.

    Toute somme versée par l'Etat qui n'avait pas dans les douze mois reçu l'affectation prévue doit être versée au Trésor.

    > Loi N° 92-25 du 2 avril 1992 :

    ? Article premier : Il est ajouté à l'article premier de la Loi N° 59-154 du 7 novembre 1959 relative aux associations, les alinéas suivants :

    « Les associations sont également soumises selon leur activité et leur but à la classification suivante :

    ( Les associations féminines.

    ( Les associations sportives.

    (...) Les fondateurs d'une association doivent mentionner sa catégorie dans la déclaration de constitution ainsi que dans l'insertion au Journal Officiel de la République

    tunisienne prévues aux articles 3 et 4 de la présente loi... ».

    B. Loi N° 94-104 relative à l'organisation et la promotion

    des activités physiques et sportives :

    · Article 4 : L'Etat et les collectivités publiques locales contribuent au développement de l'éducation physique et des activités sportives en apportant le soutien moral, technique et financier aux structures sportives, dans le cadre des lois et règlements en vigueur.

    En outre, les personnes morales, physiques ou privées apportent tout le soutien technique et moral requis pour le développement des activités physiques et sportives.

    C. Loi organique N° 95-11 relative aux structures

    sportives :

    · Article 6 : L'association est financée essentiellement par ses recettes propres provenant de ses activités en relation directe ou indirecte avec son objet, par les subventions de l'Etat, des collectivités locales, des établissements, de la publicité et de la sponsorisation ainsi que par les dons et les legs et par les contributions et les cotisations de ses adhérents.

    L'assemblée générale fixe le montant des cotisations de

    ses

    membres.

    · Article 7 : l'association sportive doit consacrer au moins 20% des recettes provenant des subventions de l'Etat, des collectivités locales et des établissements publics, pour la formation et l'encadrement de ses sportifs appartenant aux catégories benjamins, écoles, minimes et cadets.

    Toutes les associations contrevenant à cette disposition seront privées des recettes sus-mentionnées, pendant une

    période de deux à cinq ans, et ce, par arrêté du ministère chargé du sport, publié au JORT.

    Les comptes de l'association sont soumis au contrôle conformément aux lois et règlements en vigueur.

    · Article 16 : La fédération sportive est soumise au contrôle administratif et financier des services spécialisés du ministère de la jeunesse et de l'enfance et du ministère des finances.

    D. Loi N° 96-112 du 30 décembre 1996:

    · Article premier : La présente loi fixe le système comptable des entreprises ainsi que les conditions et les modalités de son application. Les dispositions de la présente loi s'appliquent à toute personne physique ou morale assujettie à la tenue d'une comptabilité en vertu de la législation en vigueur, et ce, à l'exception des entreprises soumises, dans la tenue de la comptabilité, aux dispositions du code de la comptabilité publique et des entreprises qui répondent aux conditions fixées par les législations spéciales pour la tenue d'une comptabilité simplifiée définie par les normes comptables.

    · Article 2 : La tenue de la comptabilité s'appuie sur des pièces justificatives et comporte la tenue des livres comptables ainsi que l'élaboration de la présentation des états financiers, et ce, conformément aux dispositions de la présente loi.

    E. Loi organique N° 2004-78 du 6 décembre 2004 complétant la Loi N ° 95-11 :

    · Article unique : Est ajouté à la loi organique N° 95-11 du 6 février 1995, relative aux structures sportives, l'article 7 (bis) suivant :


    · Article 7 (bis) : Les structures sportives doivent obligatoirement tenir leur comptabilité conformément à la législation comptable en vigueur y compris les règles de traitement comptable y afférentes.

    II. Forme juridique et statuts des fédérations:

    Nous avons choisi ceux de la Fédération Tunisienne de Football (FTF) car elle est la plus importante et la plus représentative.

    A. L'Assemblée Générale (AG) :

    L'AG définit, oriente et contrôle la politique générale de la fédération.

    Elle se tient tous les deux ans pour :

    · Prendre connaissance du rapport des commissaires aux comptes et approuver les rapports moral et financier présentés par le Bureau fédéral.

    · Désigner pour deux ans deux commissaires aux comptes pour examiner les écritures comptables de la fédération.

    · Fixer le montant de la cotisation annuelle prévue par l'article 9 des statuts.

    · Modifier les dispositions du règlement intérieur de la fédération.

    · Se prononcer sur la constitution d'hypothèques, les acquisitions, les échanges et les aliénations des biens immobiliers.

    B. Le Bureau Fédéral (BF) :

    La Fédération est administrée par un BF de quinze membres dont :

    · Un président.

    · Un vice-président.

    · Un trésorier général.

    · Un trésorier adjoint.

    · Onze membres.

    Le BF est assisté par un directeur administratif permanent dont les attributions sont définies dans le règlement intérieur. Le BF est assisté sur le plan technique par le directeur technique national.

    Le BF est composé de :

    · Cinq membres désignés par le ministère chargé du sport, dont le président de la Commission Fédérale d'Arbitrage.

    · Dix membres élus par l'AG, répartis en quatre collèges distincts.

    Le BF est l'organe exécutif de la Fédération. Il détient le pouvoir de décision et assure l'administration de la Fédération. Il délègue une partie de ses attributions à des ligues ou commissions fédérales dont il décide la création et le nombre.

    1) Le président de la Fédération:

    Il représente la Fédération dans tous les actes de la vie civile ainsi qu'auprès des autorités publiques, des organismes

    nationaux ou internationaux sportifs et devant les tribunaux. Il est chargé notamment :

    ( de présider l'AG, le Conseil Fédéral et le BF.

    ( de veiller à l'application des décisions de l'AG et du Conseil Fédéral.

    ( d'ordonner les dépenses.

    ( de signer conjointement avec le trésorier général ou son adjoint, tous les documents engageant financièrement la Fédération.

    Le président de la Fédération peut déléguer une partie de ses pouvoirs.

    2) Le trésorier général :

    ( Il tient la comptabilité de la Fédération.

    ( Il contrôle la comptabilité des ligues.

    ( Il veille aux encaissements et à l'entrée régulière des fonds (cotisations, engagements, redevances forfaitaires, licences, amendes...).

    ( Il procède au paiement des dépenses courantes approuvées au préalable par le Bureau Fédéral.

    ( Il présente mensuellement au Bureau Fédéral la situation financière de la Fédération.

    ( Il dresse le bilan à la fin de chaque exercice.

    ( Il arrête le budget de l'exercice à venir et le soumet à l'approbation du Bureau Fédéral.

    C. Trésorerie et comptabilité de la Fédération:

    1) Les ressources de la Fédération:

    Elles proviennent :

    · Des revenus de ses biens.

    · Des cotisations et droits d'engagement des associations affiliées.

    · Des redevances forfaitaires mises à la charge des associations et des quotes-parts provenant des recettes des compétitions.

    · Des produits des licences, imprimés et publications.

    · Des pénalités et amendes ainsi que des ressources créées à titre exceptionnel.

    · Des subventions de l'Etat, dons et legs.

    · Du produit des rétributions perçues pour services rendus ou manifestations qu'elle organise (galas, kermesses, expositions...).

    · Des revenus des opérations de sponsorisations télévisées.


    · Et également des recettes provenant des activités en

    relation directe ou indirecte avec son objet.

    2) La tenue de la comptabilité dans la fédération:

    · La comptabilité de la Fédération est tenue conformément aux lois et règlements en vigueur.

    · Elle fait apparaître annuellement le résultat de l'exercice et un bilan.

    · Les documents et pièces comptables sont présentés aux commissaires aux comptes.

    · Les prélèvements, retraits de fonds, ordres de virements, chèques et tous documents engageant financièrement la fédération sont conjointement signés par le président de la fédération et le trésorier général ou son adjoint.

    · La comptabilité des ligues est tenue conformément à un plan comptable arrêté par le Bureau Fédéral.

    · Les ligues doivent soumettre au Bureau Fédéral un projet de budget de fonctionnement avant le début de chaque saison.

    · La gestion financière de la ligue est assurée par son trésorier conformément à la règlementation en vigueur.

    · Le trésorier de la ligue doit adresser un rapport financier trimestriel au Bureau Fédéral.

    · Les prélèvements, retraits de fonds, ordres de virements, chèques et tous documents engageant financièrement la ligue sont conjointement signés par le président et le trésorier ou son adjoint.

    · En cas d'absence du président, le pouvoir de signature est transféré au vice-président.

    Les ressources des ligues proviennent :

    > Des provisions accordées par le Bureau Fédéral.

    > Des produits des amendes et pénalités.

    > Des montants consignés à l'occasion des réclamations.

    > Des revenus de la publicité et des opérations de sponsorisation autorisées par le Bureau Fédéral.

    > Le contrôle comptable de la ligue est assuré par des contrôleurs mandatés par le Bureau Fédéral.

    > Les ligues sont tenues de mettre à la disposition des contrôleurs tous les documents et pièces comptables.

    CHAPITRE 2

    LE CADRE COMPTABLE ACTUEL

    DES STRUCTURES SPORTIVES

    La COMPTABILITE de

    TRESORERIE

    La comptabilité de trésorerie dans les fédérations sportives est divisée en deux grands titres ; chacun de ces derniers est composé de tous les comptes de produits (recettes) et de charges (dépenses).

    Ces deux titres sont : le Titre premier « Budget de fonctionnement » et le Titre deux « Equipes nationales / Promotion / Formation ».

    I. Titre premier : Budget de fonctionnement :

    Il concerne toutes les recettes (ressources propres) ; les dépenses (de fonctionnement) courantes qui existent dans la Fédération.

    1) Ressources propres :

    Les ressources propres du Titre premier regroupent les recettes courantes tels que les produits courants et accessoires ainsi que les subventions diverses. Dans les produits on trouve toutes les recettes de l'année et qui sont dégagées de la vente des billets, des licences, des imprimés, des revues, des produits financiers et de location. Ces comptes sont crédités en contrepartie d'un compte de trésorerie.

    En ce qui concerne les subventions diverses, elles sont constituées par les subventions des organismes nationaux et étrangers, les subventions des fédérations internationales, ainsi que les dons et legs. Les subventions sont toujours comptabilisées lors de leur encaissement et elles sont généralement sous forme d'un bien en nature ou en numéraire et qui sont généralement destinées à être utilisées pour répondre aux besoins des fédérations. Dans le cas où la subvention n'a pas été utilisée dans sa totalité, il y a trois cas qui peuvent intervenir :


    · Le reversement du montant restant au ministère.

    · L'utilisation du montant restant dans des frais non budgétaires.

    · Le ministère va indiquer à la fédération dans quel article doit-on utiliser le montant restant au cours du prochain exercice.

    2) Dépenses de fonctionnement:

    Elles regroupent tout ce qui est frais et qui doit être payé par la structure sportive et ça concerne tout ce qui est dépenses de siège, dépenses des ligues, dépenses du personnel, dépenses réglementaire, remboursement des frais, achat de matières consommables (fournitures de bureau, imprimés, licences, loyer, entretien et réparations, électricité, eau, gaz, frais de téléphone, frais de colloques et séminaires, frais bancaires, dépenses de personnel et salaires, indemnités et transport des arbitres, cotisations aux fédérations). Ils sont comptabilisés en tant que charges et ils sont débités en contrepartie d'un compte de trésorerie.

    II. Titre deux : Equipes nationales iPromotion iFormation

    Il est composé des « Recettes des équipes nationales » ainsi que les « Dépenses des équipes nationales » et qui sont plus importantes que celles du Titre premier.

    1) Recettes des équipes nationales: Elles sont composées par tous les comptes qui constituent des ressources pour la structure sportive et qui apportent des flux monétaires tels que les recettes des matchs et des compétitions, le sponsoring, les subventions diverses.

    2) Les dépenses des équipes nationales: Elles sont constituées par tous les frais et les charges payés par la Fédération pour répondre aux différents besoins des équipes nationales tels que les frais généraux (primes, aides sociales, assurances équipes nationales, médicaments et

    soins d'urgence) indemnité direction technique (transport, hébergement, restauration), accueil des équipes étrangères, déplacements à l'étranger, promotion et discipline (promotion des jeunes et des féminines...), formation et recyclage (arbitres et officiels, entraîneurs, indemnités des infrastructures...), équipements et matériels sportifs.

    III. Résultat de l'exercice :

    Le résultat de l'exercice est dégagé après calcul de la différence entre les recettes et les dépenses du Titre premier ainsi que le Titre deux, le résultat sera soit un excédent, soit un déficit.

    Si le résultat est un excédent, il restera en caisse pour être utilisé dans l'exercice suivant.

    Si le résultat est un déficit, il doit être comblé au cours de l'exercice suivant.

    Ceci dit, on remarque que la comptabilité de trésorerie se base sur des principes simples pour le traitement des différents évènements se produisant dans les structures sportives, mais l'évolution du sport en Tunisie et la complexité des opérations traitées ont rendu cette méthode (la comptabilité de trésorerie) insatisfaisante aux besoins des utilisateurs. Aussi, pour combler les lacunes existant dans l'ancien cadre comptable sportif, on doit passer à un nouveau système comptable se basant sur la comptabilité d'engagement

    CHAPITRE 3

    LE CADRE COMPTABLE FUTUR DES

    STRUCTURES SPORTIVES

    LA COMPTABILITE

    D'ENGAGEMENT

    Section I : Les comptes spécifiques aux structures sportives

    A. Les fonds associatifs :

    En dépit du fait que le système comptable des entreprises traite des capitaux propres, il parait inadéquat de transposer cette notion

    au secteur associatif et plus particulièrement aux structures

    sportives agissant sans objet lucratif. En effet, le patrimoine de la

    structure sportive appartient uniquement à la personne morale de la

    dite « structure » sans possibilité d'appropriation individuelle. Il

    n'existe donc pas de capitaux propres au sens où on l'entend

    ordinairement dans les sociétés à but lucratif. Il en résulte ainsi de remplacer la notion de « capital » dans l'entreprise à but lucratif par celle d' « apports permanents » pour les structures sportives. En

    outre, le concept de « capitaux propres » est remplacé par celui de « fonds associatifs » (le compte : 10 - Fonds associatifs).

    B. Apports et subventions :

    a) Les apports : Afin de réaliser sa mission et atteindre ses objectifs, la structure sportive reçoit des fonds sous forme d'apports en numéraire et en nature. Les apports correspondent donc à un transfert au profit de la structure de liquidités ou équivalents de liquidité ou autres actifs ou au règlement ou diminution d'un élément de passif, sans contrepartie donnée à l'apporteur sauf le cas échéant d'avoir la qualité d'adhérents ou des autres tiers : personnes physiques ou morales.

    Le financement de l'ensemble des activités de la structure sportive s'effectue selon deux modalités :


    · Par des éléments durables servant aux activités d'investissement (les actifs non courants) ou :

    · Par des éléments non durables servant aux activités

    courantes de fonctionnement (les actifs courants).

    En fonction de leur caractère « durable », ces éléments sont à

    qualifier comme des apports durables (éléments de bilan) ou

    comme des apports non durables (éléments de résultat).

    b) Les subventions : Elles constituent des apports sous forme d'aides à la structure sportive, sans qu'elles ne procurent à leurs apporteurs un droit d'appartenance à cette structure sous la qualité d'adhérent. Les subventions peuvent être monétaires. Ces dernières sont celles qui se présentent sous forme d'un transfert, sous les conditions suspensives ou résolutoires, d'un avantage non monétaire, tel qu'un meuble ou un immeuble ou toute autre ressource à l'usage de la structure sportive.

    En fonction de leur destination et des modalités de leur utilisation, les subventions sont de deux sortes :

    · Les subventions d'investissement

    · Les subventions de fonctionnement

    Les subventions d'investissement ou de fonctionnement, en fonction de leur provenance, sont aussi de deux natures :

    · Les subventions publiques en provenance de l'Etat, des collectivités publiques locales et des établissements et entreprises publiques.

    · Les autres subventions en provenance de personnes physiques ou morales privées.

    I. Apports durables :

    Un apport durable est celui qui est destiné à être utilisé d'une manière continue, s'étalant sur plusieurs exercices et dont les avantages économiques futurs attendus profiteront à la structure sportive pour plus d'un exercice comptable.

    Les apports durables à la structure sportive sont de trois natures, retraçant ainsi leurs situations juridiques :

    · Apports avec droit de reprise classés parmi les passifs non courants ;

    · Apports sans droit de reprise classés parmi les fonds associatifs ;

    · Subventions d'investissement classées parmi les fonds associatifs.

    1) Apports avec droit de reprise:

    Ce sont ceux qui peuvent être repris par les apporteurs ou ses ayants droits dans les conditions prévues par la convention d'apport. L'apport avec droit de reprise implique la mise à disposition provisoire, mais d'une façon durable, d'un bien au profit de la structure sportive. En effet, la convention fixe les conditions et modalités de reprise du bien (Ex : bien repris en l'état ou bien repris en valeur à neuf). La reprise peut intervenir soit à la fin du contrat d'apport, soit à la dissolution de la structure sportive. Dans certains cas où l'une des parties contractantes ne respecte pas ses engagements contractuels, la reprise peut avoir lieu avant la fin du contrat. Ces apports sont à classer parmi les passifs non courants.

    La structure sportive doit veiller à traduire en comptabilité les charges et, le cas échéant, les provisions lui permettant de remplir ses obligations par rapport à l'apporteur.

    2) Apport sans droit de reprise:

    Ils sont constitués parles fonds qui ne peuvent pas être repris par les apporteurs de la structure sportive. L'apport sans droit de reprise implique la mise à disposition définitive d'un élément monétaire ou non monétaire, meuble ou immeuble au profit de la structure sportive. Dans le cas

    contraire, il est à inscrire dans les comptes de produit devant figurer dans l'état de résultat.

    3) Les subventions d'investissement:

    Ce sont celles qui sont destinées à assurer le financement de l'activité d'investissement de la structure sportive. Ces subventions sont de nature à permettre à la structure bénéficiaire d'acheter, de construire, de créer ou de se rendre acquéreuse, par tout autre moyen d'actifs immobilisés ou d'autres actifs. Ces subventions doivent alors être considérées comme des apports faisant partie des fonds associatifs.

    Ce qui distingue les apports avec et sans droit de reprise des subventions d'investissement, c'est la qualité à attribuer à l'apporteur. Les apports avec ou sans droit de reprise procurent à leur apporteur la qualité de membre (ou d'adhérent) de la structure sportive. Les subventions d'investissement ne procurent aux apporteurs que la qualité de tiers financeurs.

    Les éléments monétaires ou non monétaires, meubles ou immeubles mis à la disposition de la structure sportive et dont le caractère d'apport n'est pas suffisamment explicité, sont considérés comme des subventions d'investissement. En d'autres termes, l'apport dont son auteur n'a pas demandé expressément la qualité d'adhérent, est qualifié comme une subvention d'investissement.

    4) Classification des apports durables:

    En fonction de leur caractère « permanent », les apports durables sont à diviser en deux catégories : les apports permanents et les apports non permanents.

    a) Le caractère de permanence: Celui-ci veut que l'élément, objet de l'apport durable, soit maintenu en l'état d'une manière

    continue pendant une période s'étalant jusqu'à la fin de la durée de vie de la structure sportive, et le cas échéant, selon l'affectation d'origine (externe ou interne) qui le grève.

    Le maintien de l'élément en l'état veut dire que sa valeur en

    terme d'unités monétaires nominales ne décroît pas avec le seul

    paysage du temps.

    Les comptes selon le caractère de permanence :

    101 - Apports permanents

    102 - Apports non permanents

    b) Classification des apports avec droit de reprise:

    Ces apports constituent des passifs non courants et sont, par conséquent, des apports non permanents. Ils financent deux natures de biens :

    · Les biens amortissables ;

    · Les biens non amortissables.

    Les comptes des apports avec droit de reprise sont :

    161 - Apports avec droit de reprise

    1611 - Apports avec droit de reprise finançant les biens non amortissables.

    1612 - Apports avec droit de reprise finançant les biens amortissables.

    c) Classification des apports sans droit de reprise:

    Les apports sans droit de reprise sont classifiés compte tenu du critère de permanence, comme suit :

    · Les apports sans droit de reprise ayant un caractère permanent ;

    · Les apports sans droit de reprise ayant un caractère non permanent.

    Les comptes des apports sans droit de reprise :

    1011 - Apports sans droit de reprise permanents des adhérents.

    1021 - Apports sans droit de reprise non permanents des adhérents.

    d) Classification des subventions d'investissement:

    Celles-ci sont classifiées compte tenu du critère de permanence, comme suit :

    · Les subventions d'investissement finançant des biens non
    amortissables, considérés comme des apports permanents ;

    · Les subventions d'investissement finançant les biens amortissables, considérés comme des apports non permanents.

    Les comptes des subventions d'investissement sont : 1012 - Subventions d'investissement finançant les biens non amortissables.

    1022 - Subventions d'investissement finançant les biens amortissables.

    II. Les apports non durables :

    Un apport non durable est celui qui est destiné à être consommé par les activités courantes de la structure sportive, au cours d'une période ne dépassant pas le seul exercice comptable Cet apport ne doit pas être confondu avec les revenus de la structure sportive

    Les apports non durables sont ceux qui se présentent sous forme de :

    · Cotisations ;

    · Subventions de fonctionnement, dons, legs et dotations

    · Contributions en nature ;

    · Autres apports non durables

    1) Les cotisations : Elles constituent l'apport minimum, libellé en numéraires, qu'une personne doit allouer pour être considérée comme membre d'une structure sportive, conformément aux dispositions législatives et statutaires

    Le compte 701 - Cotisation des adhérents.

    2) Les subventions de fonctionnement, dons, legs et donations : Elles constituent des apports en numéraires, autres que les cotisations, destinés à faire fonctionner le cycle des activités courantes de la structure sportive.

    Les subventions de fonctionnement sont les subventions autres que celles d'investissement, telles que :

    · Les subventions dont bénéficie une structure sportive pour lui permettre de compenser l'insuffisance de certains produits ou de faire face à certaines charges inhérentes à son activité courante de promotion des activités physiques et sportives, de formation des jeunes et de compétition sportive nationale et internationale ;

    · Les subventions dont bénéficie une structure sportive pour compenser totalement ou partiellement certaines pertes subies et constatées en tant que telles :

    Les comptes :

    703 - Subventions de fonctionnement, dons, legs, donations. 47 - Comptes de régularisation.

    473 - Comptes de Fonds dédiés : il s'agit de comptes de passif courant permettant d'enregistrer la partie des subventions de fonctionnement, dons, legs et dotations collectée auprès de donateurs et affectée mais non encore employée à la fin de l'exercice, conformément aux engagements pris envers les donateurs.

    3) Les contributions en nature: Elles constituent des subventions non monétaires. Ce sont des apports sous forme de biens physiques, autres que numéraires, et qui sont destinés à être consommés dans le cours normal du cycle des activités courantes de la structure sportive (Peuvent être citées à titre d'exemple, les contributions en tenues de sport et équipements sportifs) . Le compte 702 - Contributions en nature.

    4) Autres apports non durables:

    Ce sont tous les apports autres que les cotisations, subventions de fonctionnement, dons, legs et donations et les contributions en nature.

    C. Les immobilisations :

    Les structures sportives disposent d'investissements sous forme d'immobilisations incorporelles, corporelles ou financières.

    Les immobilisations corporelles sont des éléments d'actifs destinés à être utilisés d'une manière durable pour les besoins des activités courantes de la structure sportive consistant en la promotion de l'activité physique et sportive, la formation des jeunes et la compétition sportive nationale et internationale.

    Les immobilisations financières sont des actifs détenus par les structures sportives à des fins de placements à long terme ou qui ne sont pas destinés à être réalisés dans les douze mois à compter de la date de clôture.

    La structure sportive peut disposer d'immobilisations incorporelles et corporelles lui appartenant et d'autres ne lui appartenant pas (obtenus par un contrat de commodat : prêt à usage).

    Dans les structures sportives, les immobilisations objet de commodats sont en général des ensembles immobiliers affectés à des activités dont les propriétaires ne souhaitent pas, pendant la durée du commodat, assurer eux- mêmes la gestion, se contentant de contrôler l'orientation d'utilisation du bien de la manière dont les charges d'entretien et de conservation sont assumées par l'emprunteur. Afin d'informer les tiers sur leur origine, ces

    biens sont à inscrire à l'actif en tant qu'immobilisation à statut juridique particulier (plus précisément en tant qu'immobilisation grevée d'un droit de reprise) en contrepartie d'un compte d'apport avec droit de reprise.

    + Les joueurs : Les joueurs d'une association sportive constituent son actif humain et de ce fait, sa principale source de performance, tant sportive que financière. En vertu d'une relation contractuelle, l'association sportive possède le droit d'utilisation exclusive des qualifications physiques et techniques d'un joueur, dans l'intention d'augmenter ses performances. Vu le caractère spécifique de cet actif, il est plus adéquat de le considérer comme incorporel plutôt que corporel. Il est à préciser qu'en aucun cas, la comptabilisation des joueurs en tant qu'actifs incorporels veut dire comptabilisation de l'être humain incorporé dans la personne du joueur, mais plutôt la comptabilisation du droit d'utilisation des compétences et qualifications ayant fait l'objet d'un engagement contractuel.

    D. Le résultat comptable et son affectation:

    Au même titre que n'importe quelle entité économique et à l'occasion de chaque exercice, la structure sportive dégage un résultat comptable témoignant de sa performance tant économique que financière. Ce résultat admet la particularité de ne pas pouvoir être attribué aux adhérents (ou membres) qui n'ont aucun droit individuel sur celui-ci.

    Compte tenu des spécificités des structures sportives, il y a lieu de distinguer entre le résultat positif appelé « excédent » et le résultat négatif appelé « déficit ».

    Le résultat comptable des structures sportives est constitué par la différence entre :


    · d'une part, les produits des activités de la structure sportive composés le cas échéant des apports non durables et des revenus, et des produits exceptionnels et extraordinaires ;


    · d'autre part, les charges engagées pour la réalisation des activités de la structure sportive composées des charges de l'activité courante et des charges exceptionnelles et extraordinaires.

    Le résultat (excédent ou déficit) de la structure sportive se dégage du résultat des activités courantes, du résultat des activités ordinaires et du résultat des éléments extraordinaires.

    Section II : Fonctionnement des comptes dans les structures sportives

    A. Les fonds associatifs :

    Ils se présentent comme l'intérêt résiduel dans les actifs de la structure sportive, après déduction de tous ses passifs. Ils comportent :

    · Les apports permanents :

    ( Les apports sans droit de reprise permanents ;

    ( Les subventions d'investissement finançant des biens non amortissables.

    · Les apports non permanents :

    ( Les apports sans droits de reprises non permanents.

    ( Les subventions d'investissement finançant des biens amortissables

    · Les autres fonds associatifs ;

    · Les réserves ;

    · Les résultats reportés.

    B. Apports et subventions :

    I. Les apports :

    1) Règles d'évaluation des apports : Les apports durables et non durables doivent être évalués à leur juste valeur, et à défaut, à leur valeur de réalisation. ces valeurs sont à déterminer en vertu de pièces justifiant la contrepartie monétaire de ces apports.

    La juste valeur est le prix auquel un bien pourrait être échangé entre un acheteur et un vendeur normalement informés et consentants, dans une transaction équilibrée.

    La valeur de réalisation s'annonce comme le montant correspondant au prix qui pourrait être tiré de la cession de l'élément objet de l'apport.

    Pour la valorisation des apports durables, il est nécessaire d'établir un état descriptif des apports effectués. Cet état doit comprendre notamment :

    · Un relevé précis des apports ;

    · Le caractère définitif ou non de l'apport (énoncé des conditions suspensives pouvant, le cas échéant, s'appliquer) et,

    · La valorisation des apports (à titre d'exemple, pour les biens immobiliers, cette valorisation figure généralement dans les actes constatant le transfert juridique).

    Pour la valorisation des apports durables et dans le respect de la convention d'objectivité, il est recommandé de disposer des éléments justifiant l'évaluation des apports et leur inscription dans les comptes (rapport d'expert par exemple ou en fonction des règles à arrêter par les autorités compétentes).

    A titre d'exemple, les terrains « de sport » mis par les municipalités à la disposition des associations sportives, constituent des apports devant être comptabilisés. L'évaluation de ces terrains ressort de la compétence des experts spécialisés désignés à cet effet sous l'égide des autorités compétentes.

    2) Prise en compte et comptabilisation des apports:

    Pour certains apports, la frontière est floue entre ceux qui représentent des apports durables et ceux non durables ayant la nature de produits. Les apports doivent être comptabilisés par référence à la

    consommation des avantages économiques futurs qui en découlent de l'utilisation :

    · Soit en apports dans les fonds associatifs et dans les passifs non courants (sous forme d'apports avec ou sans droit de reprise ou de subventions d'investissement) ;

    · Soit en produits (cotisations des adhérents, subventions de fonctionnement, contributions en nature,...).

    Autrement dit, si l'avantage économique futur est consommé au cours de l'exercice, ces apports sont considérés comme des produits ; dans le cas contraire (consommation sur plusieurs exercices), ils constituent des apports durables.

    Les apports durables sont constatés en, comptabilité de la structure sportive lorsque :

    ( Leurs justes valeurs ou à défaut leurs valeurs de réalisation peuvent être estimées de façon fiable et,

    ( La réception des apports est raisonnablement assurée.

    Les apports permanents sont à comptabiliser en contrepartie des éléments d'actifs non courants qu'ils financent. Ces dotations doivent être maintenues fixes pendant toute la durée de vie de la structure sportive.

    Les apports non permanents et les apports avec droit de reprise sont à comptabiliser en contrepartie des éléments d'actifs non courants qu'ils financent.

    Les apports non permanents - à l'exception de ceux avec droit de reprise - sont à constater de façon à les rattacher aux charges correspondantes occasionnées par les éléments qu'ils financent, conformément à la convention de rattachement des charges aux produits. Ainsi, ces apports sont à rattacher aux résultats selon le m"me rythme d'amortissement des éléments qu'ils

    financent. Les produits découlant de la résorption des dotations non permanentes doivent être mentionnés en tant que tels et présentés distinctement dans l'état de résultat.

    Les apports avec droit de reprise finançant les biens amortissables doivent faire l'objet de résorption selon le même rythme d'amortissement des biens qu'ils financent sans que cela ne se traduise par la constatation d'une charge ou d'un produit.

    Les apports non durables sont généralement pris en compte, entant que produit de l'exercice, lorsqu'une augmentation d'avantages économiques futurs, liée à une augmentation d'actifs courants ou une diminution de passifs courants, peut être mesurée de façon raisonnable.

    Les apports non durables n'ayant pas été consommés au cours de l'exercice, doivent être repris au bilan parmi les passifs courants en attente de leur éventuelle régularisation. Cette dernière s'effectue soit par reversement à l'apporteur, soit par injection dans les produits de l'exercice suivant.

    3) Fonctionnement général des comptes d'apports:

    101- Apports permanents : ce compte enregistre à son crédit les apports durables, sans droit de reprise et permanents. Ce compte retrace l'évolution du patrimoine permanent de la structure sportive.

    1011- Apports sans droit de reprise permanents des adhérents : Ce compte enregistre à son crédit les montants des apports, en numéraire ou en nature, durables, permanents et effectués par les adhérents de la structure sportive.

    102- Apports non permanents : Ce compte enregistre à son crédit les apports durables, sans droit de reprise et non permanents. Ce compte est crédité des apports non permanents par le débit

    du compte d'actif intéressé. Etant donné leur caractère de non permanence, ces apports ne sont pas utilisés d'une manière continue et s'étalent jusqu'à la fin de la durée de vie de la structure sportive et sont par conséquent rapportés aux résultats en fonction de la consommation des avantages économiques qui leur sont liés durant leur utilisation.

    Ainsi, le compte 1029 (Apports non permanents

    inscrits au compte de résultat) est débité par le crédit du

    compte 739 (Quotes-parts des apports non permanents

    inscrits au résultat de l'exercice).

    Seul figure au bilan le montant net des apports non permanents non encore inscrits au compte de résultat. Les comptes 102 (Apports non permanents) et 1029 (Apports non permanents inscrits aux comptes de résultat) sont soldés l'un par l'autre, à l'ouverture de l'exercice suivant, lorsque le crédit du premier est égal au débit du deuxième.

    1021- Apports sans droit de reprise non permanents des adhérents : Ce compte enregistre à son crédit les montants des apports, en numéraire ou en nature, durables, non permanents et effectués par les adhérents de la structure sportive.

    Les quotes-parts des apports sans droit de reprise non permanent des adhérents sont comptabilisés au débit du compte 10291 par le crédit du compte 7391 (Quotes-parts des apports non permanents des adhérents inscrits au

    résultat de l'exercice).

    16 - Emprunts de dettes assimilées.

    161- Apports avec droit de reprise : Ils représentent les biens mis à disposition provisoire, selon une convention de reprise. Ces

    biens peuvent être en pleine propriété, en nue-propriété, en jouissance ou à titre gratuit.

    Ce compte enregistre à son crédit le montant des apports durables avec droit de reprise par le débit du compte d'actif intéressé. Selon que les biens objets de l'apport sont amortissables ou non amortissables, l'apport est constaté dans les sous-comptes suivants :

    1611- Apports avec droit de reprise finançant des biens non amortissables : ce compte est crédité pour la valeur des apports durables avec droit de reprise, non amortissables effectués au profit de la structure sportive, par des adhérents et des non-adhérents.

    Le compte 1611 et le compte d'immobilisation sont soldés lors de la restitution des apports à leur apporteur.

    1612- Apports avec droit de reprise finançant des biens amortissables : Ce compte est crédité pour la valeur des apports durables avec droit de reprise, amortissables, effectués au profit de la structure sportive, par des adhérents et non adhérents.

    Afin de constater la dépréciation des biens amortissables, objets d'apports avec droit de reprise, le compte 1619 (Résorption des apports avec droit de reprise finançant des biens amortissables) est débité par le crédit du compte d'amortissement d'immobilisation concernée.

    Seul figure au bilan le montant net des apports avec droit de reprise finançant des biens amortissables non encore résorbés. Les comptes 1612 (Apports avec droit de reprise finançant les biens amortissables) et 1619 (Résorption des apports avec droit de reprise finançant les biens

    amortissables), le compte d'immobilisation et le compte d'amortissement sont soldés les uns par les autres lors de la restitution des apports à leur apporteur.

    70- Apports non durables.

    701- Cotisations des adhérents : Ce compte est crédité des montants reçus des adhérents, sous forme de cotisation.

    702- Contribution en nature : Sont enregistrés dans ce compte les apports non durables et non monétaires sous forme de contributions en nature dont la valeur est déterminée de façon fiable (existence de pièces justifiant de leur juste valeur ou de leur valeur de réalisation). Sont à comptabiliser en tant que produits, en contrepartie de comptes de charges ou d'actifs courants.

    Compte tenu de l'importance des apports en nature, la structure sportive est sérieusement invitée à fournir les efforts et les investigations nécessaires pour leurs valorisation et comptabilisation.

    Les contributions dont la valeur est difficilement déterminable de façon fiable, sont à présenter en annexe des états financiers sous forme d'informations quantitatives non monétaires ou qualitatives. Cette position est à justifier obligatoirement dans les notes aux états financiers.

    II. Les subventions :

    Les subventions sont comptabilisées à la date d'engagement. En cas de survenance d'incertitude entourant leur réalisation ou leur encaissement, et par motif de prudence, cette date est différée à la date d'encaissement ou à la date de réalisation des conditions si les subventions sont accordées sous des conditions suspensives.

    Les subventions publiques doivent faire l'objet d'une présentation séparée au niveau des états financiers, notamment au niveau des notes détaillant et expliquant le contenu des rubriques des états de synthèse. C'est afin de garantir un suivi plus efficace et pour assurer au mieux le contrôle rigoureux de la légalité d'utilisation des subventions publiques, qu'il est obligatoire d'établir un rapport (ou une note aux états financiers) retraçant la façon dont ces subventions ont été employées.

    1) Les subventions d'investissement:

    1012- Subventions d'investissement finançant les biens non amortissables : Ce compte enregistre à son crédit les montants des apports, en numéraire ou en nature, durables, non amortissables et effectués par les financeurs autres que les adhérents.

    Les subventions relatives à des biens non amortissables doivent être considérées comme des dotations permanentes aux fonds associatifs et être maintenues durablement à ce poste.

    1022- Subventions d'investissement finançant les biens amortissables : Ce compte enregistre à son crédit les montants des apports, en numéraire ou en nature, durables, amortissables et effectués par les financeurs autres que les adhérents.

    Les subventions relatives à des biens amortissables sont à rapporter en tant que produits, aux résultats des exercices pendant lesquels sont constatés les charges d'amortissement relatives à ces immobilisations. Ces subventions sont à rapporter proportionnellement à ces charges d'amortissement, c'est-à-dire proportionnellement à la durée d'utilisation des biens ou en fonction de leur durée de vie utile.

    2) Les subventions de fonctionnement:

    Dans le respect de la convention de rattachement des charges aux produits, les subventions de fonctionnement attribuées pour couvrir des charges spécifiques sont à rapporter aux résultats des exercices ayant enregistré ces charges.

    Toutefois, les subventions accordées à une structure sportive en compensation de pertes constatées au cours d'un exercice antérieur, doivent être comptabilisées parmi les produits de l'exercice d'exigibilité. Cet exercice correspond généralement à celui de l'encaissement effectif de la subvention.

    La part d'une subvention de fonctionnement non entièrement utilisée dans l'exercice, doit faire l'objet d'un enregistrement dans un compte de régularisation (produits constatés d'avance), et ce en attente de son utilisation dans un exercice futur ou son revirement au financeur.

    703- Subventions de fonctionnement, dons, legs et donations :

    Ce compte est crédité par les apports non durables au titre des

    subventions de fonctionnement, dons, legs et donations.

    La partie des subventions de fonctionnement, dons, legs et donations collectée auprès des donateurs et affectée mais non encore employée à la fin de l'exercice, conformément aux engagements pris envers les donateurs est comptabilisée au débit du compte par le crédit du compte 473 (fonds dédiés).

    C. Les immobilisations :

    L'amortissement d'une immobilisation grevée d'un droit de reprise ne constitue pas une charge de l'exercice. Ainsi, la comptabilisation d'un tel amortissement s'opère par l'annulation simultanée du compte d'immobilisation et du compte correspondant de passifs non courants, et ce, à la hauteur du montant de la dépréciation.

    La durée d'amortissement d'une immobilisation grevée d'un droit de reprise est l'inférieur entre sa durée de vie utile et la durée contractuelle régissant son utilisation. Cependant, l'obligation de veiller à la conservation du bien prêté peut conduire à constituer une provision pour risques et charges destinée à faire face aux obligations contractuelles et notamment celles de remise en l'état ou l'indemnisation.

    21- Immobilisations incorporelles :

    2101- Joueurs : Ce compte enregistre les acquisitions par la structure sportive de joueurs pour leur coût d'acquisition qui se compose de la prime de transfert versée ou à verser à l'équipe cédante et au joueur, et les frais accessoires de transfert se composant notamment des droits d'enregistrement des contrats, des frais d'intermédiation et d'autres frais liés directement à l'acquisition. A cet effet, une distinction doit être établie entre la prime de transfert ayant le caractère de prix d'acquisition (prime de signature matérialisée par un engagement ferme de la part de la structure sportive à verser au joueur, et ce, indépendamment de son rendement et du rendement de l'équipe entière) et la prime de transfert ayant le caractère de prime de rendement. La perception de cette dernière est généralement conditionnée par les rendements du joueur et de l'équipe entière, et par conséquent elle est à qualifier comme un complément de salaire à comptabiliser parmi les charges. Les joueurs ainsi évalués sont présentés au bilan sous une rubrique distincte des immobilisations incorporelles. Cependant, en application de la convention du coût historique, ils demeurent présentés à leurs valeurs d'origine et ce malgré l'augmentation de leurs valeurs au marché tout au long de leurs parcours dans l'équipe compte tenu de leurs notoriétés et de l'évolution de leurs performances sportives. Ces joueurs sont amortissables sur la durée contractuelle.

    Le montant amortissable d'un joueur est constitué par son unique coût d'acquisition. C'est par rapport aux difficultés qui entourent la détermination d'une valeur résiduelle fiable du joueur et par prudence, que cette dernière est considérée comme nulle.

    Pour les réductions des valeurs, à titre irréversible, prévus par la

    norme relative aux actifs incorporels, il convient de créer un sous-compte

    avec la racine 9 qui vient en déduction des valeurs brutes des joueurs.

    Les joueurs comptabilisés en tant qu'immobilisations incorporelles

    peuvent donner lieu à la constatation de provisions pour dépréciation en cas de blessures engendrant une détérioration partielle et non irréversible de leurs capacités technique et/ou physique. Néanmoins, la

    détérioration totale ou partielle, mais irréversible, de ces capacités doit

    entraîner une réduction de la valeur d'origine du joueur. La

    détermination du montant de la dépréciation doit être effectuée en

    toute conformité avec les rapports de l'expertise médicale. Les joueurs

    développés en interne au sein de la structure sportive ne sont pas à
    enregistrer parmi les éléments d'actifs incorporels. En application de

    la convention de prudence, ils ne donnent lieu à enregistrement

    comptable qu'à l'occasion de leur cession, en vue de constater un

    produit de l'exercice au cours duquel la cession a eu lieu. Cependant,
    ils peuvent donner lieu à enregistrement en tant que charges reportées au titre des dépenses de formation, mais sous le strict respect de certaines conditions.

    Lors de la cession des joueurs, la différence entre le prix de cession et la valeur nette comptable représente la plus ou moins valeur de cession et constitue le résultat de cession. L'enregistrement de ce résultat est effectué selon le cas au débit du compte 6361 ou au crédit du compte 7361. Au préalable, la valeur nette comptable est mise en évidence en

    débitant le compte d'amortissement concerné, par le compte des joueurs correspondant.

    6321- Redevances pour utilisation des joueurs : Sont inscrites dans ce compte, les sommes versées aux clubs au titre de prêts de joueurs. En revanche, les sommes versées aux joueurs pour la période de prêt sont comptabilisées dans le compte 64 « charges du personnel ».

    6361- Charges nettes sur cession de joueurs : Ce compte enregistre les charges nettes résultant des cessions de joueurs (perte sur cession).

    642- Contributions sociales : Sont inscrites à ce compte toutes les contributions et aides sociales dont bénéficient les joueurs et athlètes non professionnels pour les clubs et les joueurs internationaux pour les fédérations.

    7361- Produits nets sur cession de joueurs : Ce compte enregistre le produit net résultant de la cession de joueurs (gain sur cession).

    D. Le résultat comptable et son affectation:

    Le résultat de la structure sportive est égal à la variation nette des fonds associatifs entre le début et la fin de l'exercice, à l'exception des mouvements affectant les apports permanents.

    Le résultat comptable est présenté dans les états financiers sous trois rubriques :

    ( Le résultat des activités courantes.

    ( Le résultat des activités ordinaires.

    ( Le résultat des activités extraordinaires.

    13- Résultat de l'exercice : Ce compte enregistre pour solde les comptes de charges et les compte de produits de l'exercice. Le solde du compte 13 représente un excédent si les produits sont supérieurs aux charges ou un déficit si les charges sont supérieures aux produits. Partant du fait que le patrimoine de la structure sportive appartient exclusivement à sa personne

    morale sans possibilité d'appropriation individuelle, le résultat de l'exercice doit être systématiquement affecté :

    ( En réserves et report à nouveau positif, s'il est excédentaire ; ( Ou en rapport négatif, s'il est déficitaire.

    DEUXIEME PARTIE

    CAS PRATIQUE :
    Les FEDERATIONS SPORTIVES
    NATIONALES

    1) Objet de l'étude :

    Le sport tunisien a fait des progrès probants au niveau national et continental, et ce, à travers les compétitions et également par la

    professionnalisation de certains sports et en premier lieu le football.

    Cependant, cette transformation s'accompagne de certains

    dysfonctionnements surtout en ce qui concerne le financement, la comptabilité

    des structures sportives et du contrôle de gestion. Cette modeste étude a donc

    pour objectif de mettre l'accent sur les différents aspects de la comptabilité au

    sein des fédérations, et ce, eu égard aux textes législatifs et sportifs en vigueur

    et dans l'attente du nouveau plan comptable qui, en principe, entrera en vigueur

    à partir de la saison prochaine.

    Par ailleurs, cette recherche fait également partie de mon projet de professionnalisation et de carrière dans la mesure où je compte, l'année prochaine, préparer un master en « Management du sport » (et un mémoire

    sur « L'environnement comptable et la gestion financière au sein des clubs professionnels ») et travailler, si possible, dans un service financier d'une structure sportive professionnelle.

    2) Problématique et hypothèses:

    La principale problématique de ce mémoire consiste à savoir si le

    plan comptable employé actuellement dans les structures sportives (comptabilité

    de trésorerie), est en mesure de répondre aux différents besoins des utilisateurs

    et de donner une information comptable capable de fournir une idée claire sur

    la situation financière dans une organisation sportive.

    Pour ce et après présentation de l'ancien et du nouveau plan comptable, il nous faudrait montrer les différentes lacunes dont

    souffre la comptabilité de trésorerie et vérifier si celles-ci sont

    comblées et corrigées par la comptabilité d'engagement.

    3) Méthodologie :

    Nous allons donc chercher à répondre à toutes ces interrogations et à vérifier les différentes hypothèses grâce d'abord, dans une première étape, à

    une recherche documentaire et bibliographique sur le sujet. Dans un second

    temps, un certain nombre d'entretiens avec divers acteurs impliqués à la fois

    dans le sport et dans la comptabilité et les finances, nous ont permis

    d'avoir des éclairages multiples et variés sur les points d'interrogation

    subsistants.

    Pour mener à bien notre enquête sur le terrain, nous avons choisi la méthode de l'entretien ou interview. Il s'agit en fait d'un « tête-à-tête et

    d'un rapport oral entre deux personnes dont l'une transmet à l'autre des
    informations » (1).

    En ce qui nous concerne, nous avons opté pour un entretien de type « Réponses libres » et « entretien centré ». En effet, avant d'interroger le

    sujet, on élabore des hypothèses, on détermine les facteurs de la situation et on

    établit un cadre de questions ou guide d'entretien. L'enquêteur reste libre,

    quant à la façon de poser les questions, leur ordre, leur libellé... L'enquêté,

    lui, peut répondre comme il veut mais non parler de n'importe quoi.

    L'interviewer doit donc le ramener au sujet et l'orienter vers l'objectif de

    l'entretien. Ce que l'on cherche surtout à établir, ce sont des réactions possibles

    vis-à-vis d'un thème, une répartition possible d'attitudes.

    4) Le choix des personnes interviewées:

    Le nombre de personnes interviewées est de trois. D'autres (le

    trésorier de la Fédération Tunisienne de Football et son homologue du Basket)

    ont été contactés mais ils se sont excusés car leur emploi du temps ne le

    permettait pas. Le choix n'a donc pas été fait au hasard. En effet, toutes

    les personnes interrogées travaillent (ou ont travaillé) dans différentes

    fédérations sportives. De plus, ils ont un lien étroit avec le domaine de la

    comptabilité, en relation avec leur profession.

    (1) Cf. M. GRAWITZ ; Méthodes des sciences sociales ; Dalloz ; page 690.

    5) Liste des personnes interrogées:

    · Monsieur Abderraouf MENJOUR: Ancien président de la Fédération Tunisienne de Basket-Ball (de 1982 à 1995). Vice-président de la Confédération africaine de Basket (depuis 1983), membre de la Commission des Compétitions de la Fédération Internationale (FIBA) et ex- trésorier du Comité National Olympique Tunisien. M. MENJOIJR est expert-comptable à Tunis.

    · Monsieur Jaafar TOUNSI: Ancien directeur technique de la Fédération Tunisienne de Karaté. Enseignant de comptabilité à l'Institut Supérieur de Gestion et à l'Institut Supérieur du Sport et de l'Education Physique de Tunis. Il dirige aussi un cabinet d'Expert-comptable.


    · Monsieur Taoufik TARHOUNI: Responsable financier de la Fédération Tunisienne de Volley-ball et diplômé de l'Ecole Nationale d'Administration de Tunis.

    6) Déroulement des entretiens: Dans leur ensemble, les entretiens se sont déroulés dans de bonnes

    conditions, dans les bureaux des intéressés et en tête-à-tête. De plus, ils ont tous

    accepté de se faire enregistrer, ce qui représente une marque de confiance et m'a

    facilité le travail d'exploitation de l'interview.

    Par ailleurs, chaque entretien a duré entre 30 et 45 minutes et j'ai fait en sorte que tous les propos recueillis soient enregistrés du début à la fin, aidé en

    cela par les interviewés eux-mêmes qui ont preuve de patience et de

    motivation. Qu'ils en soient donc remerciés ! (1)

    (1) Le compte-rendu des interviews est présenté sous forme d'extraits.

    7) Le guide d'entretien :

    Thèmes

     

    Questions

     


    ·

    Comment sont évalués les apports ?

    Apports & Subventions


    ·

    Où doit-on les comptabiliser ?

     


    ·

    Comment doit-on les amortir ?

     


    ·

    A quelle date doit-on les comptabiliser ?

    Les subventions


    ·

    comment se fait la comptabilisation ?

     

    Les immobilisations


    ·

    ·

    Comment se fait la prise en compte des immobilisations ainsi que leur amortissement ?

    De quoi est composé le coût du joueur ?

     

    Les joueurs


    ·

    Quel est le montant à amortir ?


    ·

    Quelle est la durée d'amortissement ?

     
     


    ·

    Où doit-on affecter le résultat de l'exercice

    Résultat d'exercice

     

    (excédentaire ou déficitaire) ?

     

    Entretien avec M. Taoufik TARHOUNI

    (Réalisé le 25 mars 2005)

    · Comment sont évalués les apports ? Où doit-on les comptabiliser et comment doit-on les amortir ?

    Tout d'abord, il y a différents types d'apports : les apports en nature et les apports en numéraire. En ce qui concerne les apports en nature, ils doivent être accompagnés d'une facture qui indique le prix du bien apporté. Les apports ou dons en nature ne sont pas comptabilisés, par contre les apports en numéraire seront pris en compte dans la comptabilité de la fédération en tant que subvention. D'ailleurs, cela nous crée un problème surtout avec la phase du passage de la comptabilité de trésorerie à la comptabilité d'engagement. On doit donc procéder à l'évaluation du patrimoine de la fédération à l'aide d'un expert et des factures des différents biens déjà existant dans la fédération.


    · Comment se fait la prise en compte des immobilisations ainsi que leur

    amortissement ?

    Puisqu'il n'y a pas de comptabilisation des apports en nature, il n'y a pas non plus immobilisation comptabilisation des immobilisations acquises, donc il n'y a pas constatation des amortissements des biens achetés, ce qui constitue une lacune de la comptabilité de trésorerie. Les immobilisations acquises sont comptabilisées en compte de charge et en créditant le compte de trésorerie.

    · Où doit-on affecter le résultat de l'exercice ?

    En ce qui concerne le résultat d'exercice, il y a soit un excédent de trésorerie, soit un déficit, ce qui fait que notre plan comptable actuel ne donne pas la situation réelle de la fédération parce que le résultat existant dans la trésorerie ne tient pas compte des charges impayées et du produit à recevoir de l'exercice en cours, puisqu'en comptabilité de trésorerie on ne comptabilise une opération que lorsqu'il y a encaissement ou décaissement.

    Entretien avec M. Jaafar TOUNSI

    (Réalisé le 14 avril 2005)

    · Comment sont évalués les apports ? Où doit-on les comptabiliser et comment les amortir ?

    D'après mon expérience à la Fédération de Karaté, les apports n'étaient pas importants. Généralement, on parle de subvention en nature qui sont comptabilisées lors de leur encaissement ; par le débit d'un compte de trésorerie ou de stock si c'est un équipement en fourniture.

    · Comment se fait la prise en compte des immobilisations ainsi que leur amortissement ?

    En ce qui concerne la comptabilisation de l'acquisition d'une immobilisation, on doit constater
    l'achat en tant que charge et l'immobilisation sera prise en compte extracomptablement dans les
    notes aux états financiers, ce qui va entraîner le problème de la constatation de l'amortissement.

    Par conséquent, on n'aura pas une valeur exacte des immobilisations existantes dans le patrimoine de la fédération, surtout lorsque la valeur comptable nette devient égale à zéro. Il faut donc courir à un expert pour la valorisation des différentes immobilisations de la fédération.

    · De quoi est composé le coût des joueurs ? Quel est le mandat à amortir de cette immobilisation incorporelle ainsi que la durée d'amortissement ?

    Pour ce qui est de la comptabilisation des joueurs en tant qu'immobilisation incorporelle, à ma connaissance il n'y a qu'un ou deux clubs de football qui traitent les joueurs comme immobilisation incorporelle pour le montant du contrat et ils procèdent à leur amortissement sur la durée du contrat, sauf que chez les autres équipes l'acquisition d'un joueur est comptabilisée dans un compte de charge. Il n'y a donc pas d'immobilisation, pas d'amortissement et même pas une provision en cas de blessure du joueur. Donc, à partir de là, on peut constater que la comptabilité de trésorerie ne décrit pas convenablement le patrimoine du club. Maintenant, avec l'évolution du sport, il est devenu important de traiter les joueurs en tant qu'immobilisation incorporelle et non pas comme un simple salarié qu'on doit rémunérer.

    · Où doit-on affecter le résultat d'exercice ?

    Dans une fédération, on ne parle pas de résultat d'exercice, mais on a un excédent ou un déficit de trésorerie qui n'exprime pas la situation réelle de la fédération.

    Entretien avec M. Abderraouf MENJOUR

    (Réalisé le 15 avril 2005)

    · Comment sont évalués les apports, où doit-on les comptabiliser et comment les amortir ?

    Selon la comptabilité de trésorerie avec laquelle on travaille actuellement, les apports sont évalués soit par le montant de la facture, soit par un expert. Ces apports ne sont pas importants (ex : ballons, équipements, tapis...) ; ils sont généralement comptabilisés dans le compte « stock », sauf que le problème de la comptabilité de trésorerie apparaît dans le cas où l'apport est important (terrain, construction...). Dans cette situation, il n'est pas évident qu'on comptabilise un montant important dans le compte « stock », alors il faut donner à chaque immobilisation son propre compte en contrepartie d'un compte « apport » qui va indiquer que le bien n'est pas acheté ; de plus, il y a un autre problème qui intervient, c'est celui des apports avec droit de reprise. Selon la comptabilité de trésorerie, on ne peut pas constater la sortie des biens apportés et leur retour à leur propriétaire.


    · A quelle date doit-on comptabiliser les subventions et comment se fait leur

    comptabilisation ?

    En ce qui concerne les subventions, elles doivent être comptabilisées le jour de leur encaissement. Ce qui distingue la comptabilité de trésorerie, c'est que la comptabilisation d'un évènement n'est faite que lorsqu'il y a encaissement ou décaissement, ce qui constitue une lacune.

    · Comment se fait la comptabilisation des immobilisations ?

    Pour les acquisitions des immobilisations, elles sont traitées en tant que charge, ce qui fait qu'il
    n'y a pas constatation de l'entrée du bien dans le patrimoine de la fédération et elles vont
    générer aussi le problème de la non prise en compte de l'amortissement de l'immobilisation

    achetée.

    · Où doit-on affecter le résultat de l'exercice ?

    En ce qui concerne le résultat en comptabilité de trésorerie, on parle d'excédent ou de déficit de trésorerie qui est calculé à partir de la différence entre les produits et les charges ; le résultat n'étant jamais mis dans un compte spécifique (résultat de l'exercice), ce qui fait que ça ne donne pas une idée claire au lecteur.

    CONCLUSION

    Le développement du sport en Tunisie ces dernières années a entraîné l'utilisation d'un flux monétaire assez important par les structures sportives. En outre, les opérations comptables sont devenues de plus en plus complexes, ce qui a rendu le plan comptable sportif actuel (comptabilité de trésorerie) caduc et donc incapable de répondre à certains problèmes comptables et de donner une information fiable, pertinente, compréhensible et comparable qui pourra donner aux usagers une idée réelle et claire sur la situation de la structure sportive ; ce qui a amené à l'emploi d'un nouveau plan comptable sportif (comptabilité d'engagement) qui sera appliqué dès la prochaine saison sportive 2005-2006 et qui, selon notre recherche, sera en mesure de réparer certaines défaillances de la comptabilité de trésorerie.

    Pour notre part, nous avons essayé de mettre l'accent sur certains défauts et insuffisances de l'ancien plan comptable et qui vont être traitées par la comptabilité d'engagement. On aurait bien aimé approfondir

    d'autres aspects dans cette étude, mais faute de temps et de moyens, il n'a pas été possible de repérer d'autres inconvénients de l'ancien plan comptable et, par là même, d'insister davantage sur l'apport du nouveau plan.

    Ceci dit, ce nouveau plan devrait désormais pouvoir traiter les opérations comptables au sein des organisations sportives et ainsi remédier aux insuffisances de la comptabilité de trésorerie. Mais, comme chacun le sait, le sport est en perpétuel mouvement et les transactions seront de plus en plus complexes. Aussi, le nouveau plan pourra-t-il résoudre efficacement les différents problèmes comptables qui verront le jour dans l'avenir ou va- t-il au contraire présenter d'autres faiblesses ?

    Il nous semble enfin judicieux et pertinent que, pour être complète, la présente étude devra être suivie par une autre qui concernerait l'environnement comptable dans les clubs professionnels.

    BIBLIOGRAPHIE

    + Ouvrages :

    1)ANDREFF Wladimir et NYS Jean-François ; Economie du sport ; PUF ; Que sais-je ? N° 2294.

    2)BEAUD Michel ; L'art de la thèse ; Editions La Découverte. 3)BEAUD Stéphane et WEBER Florence ; Guide de l'enquête sur le terrain ; Editions La Découverte (Guides Repères).

    4)BOUQUIN Henri ; La comptabilité de gestion ; PUF ; Que sais-je ? N° 3175 5) CHAZAUD Pierre ; Le sport et sa gestion ; Editions Vigot. 6)DORSELIER Jacques ; Méthodologie pour réaliser un travail de fin

    d'études ; Editions du CRID, Bruxelles.

    7) GRAWITZ M. ; Méthodes des sciences sociales ; Editions Dalloz. 8)MIKOL Alain ; Gestion comptable et financière ; PUF ; Que sais-je ? N° 2328

    9 )Le financement du sport; 5ème Journées « Management du sport » ; UFR-STAPS de Caen ; Presses Universitaires du Sport.

    Articles et Brochures :

    1) Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT).

    2) Statuts et Règlements de la Fédération Tunisienne de Football.

    3) Avis relatif aux traitements comptables des structures sportives (Etude spécifique portant sur le traitement comptable des opérations découlant des activités des structures sportives (Société Commissariats Audit Organisation ; BOUATTOUR M. ; KHANFIR Ch. ; Mai 2004).

    ÊÇÈÇÓÍáÇ ßÓã ,à ÉíäjäÇÞáÇ, ÉíãíÙäÊáÇ ÈíÊÇÑÊáÇ (4

    äÇæÌ 2004). aííÖÇíÑJI ÊI.0ãÌJI3 Ê1Úo1ÌiJ (Jííæo.., JæÍ a í..iæJI oæÏiJI

    LjLíooÌJI9 ÊLÚo1ÌJI ÓäæÊ 12

    5 )L 'environnement comptable des associations ; Revue « Basket-Ball » N° 628 6) Guide du trésorier ; Fédération Française de Basket-Ball ; 1999.

    Sites WEB :

    1) Fédération Tunisienne de Football: www.ftf.org.tn

    2) Fédération Internationale de Football Association (FIFA) : www.fifa.com

    3) Bibliotique 7@lire.Etudiants stagiaires : www.cs.experts-comptables.org

    4) Lettre professionnelle du sport: www.sportsstrategies.com

    ANNEXES






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille