Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Dédicace
Je dédie cette oeuvre à Dieu qui a permis sa
réalisation, A ma mère qui entrepris d'énorme sacrifice
pour moi,
Et à toute ma famille.
Avant propos
Ce cycle de formation de l'Ecole
Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie
Appliquée (ENSEA) d'Abidjan comprend deux volets : un
volet théorique et un volet pratique. Le premier volet est assuré
par des cours magistraux et des travaux dirigés. Quant au second, il est
réalisé au moyen d'exposés, d'enquêtes de terrain,
de séminaires et de conférences.
Les élèves Ingénieurs des Travaux
Statistiques reçoivent une solide formation d'une durée de deux
ans, qui les rend aptes à encadrer des travaux de production statistique
et d'analyse économique là où le besoin se fait sentir. A
terme, ils doivent être des agents de développement
affectés auprès d'organismes internationaux, des
ministères, des organismes publics et/ou privés, des grandes
entreprises.
Compte tenu de ces objectifs, les enseignements
dispensés dans cette filière de formation est d'un niveau
théorique très appréciable. Et le passage à
l'aspect pratique se fait de façon alternée avec des travaux de
recherche encadrés, des rapports et un stage d'application de trois mois
effectué à la fin de cycle. C'est dans le cadre de ce stage que
ce présent rapport de fin de cycle a été
rédigé.
Le thème de notre étude est:
"Analyse de la situation des enfants de 6 à 15 ans : un
défi majeur dans la reconstruction post crise : cas de la commune de San
Pedro". Il a pour objectif d'appréhender l'état
actuel du niveau de scolarisation au lendemain du conflit armé ainsi que
des diverses variables liées aux conditions de vie des ménages et
aux caractéristiques des parents susceptibles de favoriser ou non la
scolarisation des enfants. Ce travail intéresse non seulement les
planificateurs des politiques éducatives mais constitue un ouvrage
servant de guide pour les analyses plus approfondies.
Je remercie avant tout Dieu pour son soutien dans mes
études et plus spécifiquement dans l'élaboration de ce
Rapport de stage.
Toute ma gratitude au Docteur KOFFI N'Guessan et à
Monsieur KOUAKOU Jean Arnaud, respectivement Directeur de l'Ecole Nationale
Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA)
d'Abidjan et Directeur des études de la filière des
Ingénieurs de travaux Statistiques (ITS) et Maître de stage, qui
m'ont encadré pendant cette formation.
Mes remerciements vont également à tous les
enseignants de l'école singulièrement à Messieurs OUATTARA
Aboudou et SIKA Lazare, Mademoiselle MOSSO Rosine pour leur contribution
à la rédaction de ce mémoire.
Qu'il me soit permis de témoigner mes sincères
remerciements à mes amis DIBI Delchande, OTTOU Simon, ainsi qu'à
tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué d'une
manière ou d'une autre à l'achèvement de ce
mémoire.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Sommaire
Dédicace i
Avant propos ii
Sommaire iii
Sigles et Abréviations v
Listes des tableaux vi
Liste des graphiques et figures vii
Introduction 1
1.1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1
1.2. OBJECTIFS DE L 'ETUDE 3
1.3 EBAUCHE DU PLAN D'ANALYSE
4
Première partie: Cadre théorique de
l'étude, méthodologie de l'enquête et
caractéristiques de la population des enquêtés 5
Chapitre F: Cadre théorique et présentation du
système éducatif ivoirien 6
1. REVUE DE LITTERA TURE 6
1.1.1 Définition des concepts 6
1.1.2. L'éducation comme facteur de
développement dans un climat post crise 9
1.1.3. Facteurs liés à la demande
d'éducation 13
1.1.4. Facteurs liés à l'offre
d'éducation 15
2. PRESENTA TION DU SYSTEME EDUCA TIF DE LA COTE
D'IVOIRE 16
1.2.1 Évolution de l'éducation 16
1.2.2. Situation de l'éducation 18
Chapitre 2: méthodologie de l'enquête,
constitution de la base 21
2.1. METHODOLOGIE DE L 'ENQUETE
21
2.1.1. Conception de l'enquête 21
2.1.2. Objectif de l'enquête 21
2.1.3. Echantillonnage 22
2.1.4. Présentation du questionnaire 22
2.1.5. Déroulement de l'enquête 23
2.2. CONSTITUTION DE LA BASE
23
2.2.1. Apurement des données 23
2.2.2. Plan d'analyse 25
Chapitre 3: Caractéristiques
sociodémographiques de la population de la commune de San Pedro
26
3.1 CARA CTERIS TIQUES SOCIO DEMO GRAPHIQUES DES
ENQUE TES 26
3.1.1. Structures par sexe 26
3.1.2. Niveaux d'instruction et d'alphabétisation
26
3.1.3. Ethnie et religion 27
3.2. CONDITIONS DE VIE DES MENA GES
27
3.2.1. Caractéristiques des parents du chef du
ménage (CM). 27
3.2.2. Caractéristiques de commodité des
logements et d'équipements. 28
Deuxième partie: Cadre empirique et analytique de
l'étude da la population des enfants de 6 à 15 ans 30
Chapitre 4 : Analyse de la couverture scolaire des jeunes de
6 à 15 ans 31
4.1. DEFINITIONS ET ANALYSES DES CONCEPTS DES
INDICATEURS DE
SCOLARISATION RETENUS 31
4.1.1 Taux de scolarisation 31
4.1.2. Indice de parité scolaire 31
4.2. CARA CTERISTIQUES SOCIODEMO GRAPHIQUES ET
DESCRIPTION DE LA
SITUATION SCOLAIRE DES ELEVES.
32
4.2.1. Caractéristiques sociodémographiques des
élèves 32
4.2.2. Description de la situation scolaire des enfants.
33
4.3. CONDITIONS DE VIE DES JEUNES
37
4.3.1. Raisons de la non fréquentation actuelle
37
4.3.2. Occupation précoce des jeunes 38
4.3.3. Perspectives de retour à l'école des non
scolarisés 38
4.3.4. Prise en charge des frais scolaires des jeunes
39
Chapitre 5: Classification des enfants scolarisés en
fonctions des caractéristiques des ménages et du chef de
ménage et analyse économétrique 40
5.1. CLASSIFICATION DES MENA GES SELON LES CARA
CTERISTIQUES DE LOGEMENTS ET D 'EQUIPEMENTS
40 5.2. CARA CTERISA TION DE LA SITUATION SCOLAIRE
DES ENFANTS SELON
LES CARA CTERISTIQUES DU CHEF DE MENA GE.
41
5.2.1. Choix des variables 41
5.2.2. Analyse des résultats 42
5.3. ANALYSE ECONOME TRIQUE
47
5.3.1. Analyse des facteurs de la non scolarisation dans le
milieu rural 47
5.3.2. Analyse des facteurs de la non scolarisation dans le
milieu urbain. 49
Chapitre 6: Appréciation des politiques
éducatives en vigueur en termes d'incitation. 52
6.1. TYPES D 'ETABLISSEMENT FREQUENTE PAR LES ENFANTS
52
6.2. NIVEAU DE FREQUENTA TION DU PRESCOLAIRE PAR DES
ENFANTS 53
6.3. APPRE CIA TION DE LA POLITIQUE DE LIBERALISA
TION DU PORT DE LA
TENUE. 54
6.4. IMPACT DE LA POLITIQUE DE CONSTRUCTION DES
CANTINES 54
6.5. IMPACT DE LA POLITIQUE D'OCTROI DES KITS
SCOLAIRES 55
Conclusion, limites et recommandations de l'étude
57
Références bibliographiques 59
Annexes 61
Table de matière 76
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Sigles et Abréviations
ACM : Analyse des Correspondances Multiples
BAD : Banque Africaine de
Développement
BEPC : Brevet d'Etudes du Premier Cycle
BTS : Brevet des Techniciens Supérieur
BUNAP : Bureau National Pour la Population
CEPE : Certificat d'Etudes Primaires
Elémentaires
CM : Chef de ménage
CNEI : Concertation Nationale sur l'Ecole
Ivoirienne
DDENFB : Directions départementales de
l'Education Nationale et de la Formation de Base DIPES :
Direction de l'Information, de la Planification, de l'Evaluation et du
Suivi DRENFB : Directions Régionales de l'Education
Nationale
ENSEA : Ecole National supérieure de
statistiques et d'Economie Appliquée
EPT : Education Pour Tous
ESP : Enquête de San Pedro
FNUAP/UNFPA : Fond de nations Unies Pour la
Population
MEN : Ministère de l'Education
Nationale
MENFB : Ministère de l'Education
Nationale et de la Formation de Base MESRS : Ministère
de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
METFP : Ministère de l'Enseignement
Technique et de la Formation Professionnelle:
IPS : Indice de disparité entre les
Sexes
ONG : Organismes Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nation Unies
PAN/EPT : Plan National d'Education Pour Tous
PASEC : Programme d'Analyse de Systèmes
Educatifs de la conférence des ministres de l'Education des Pays ayant
le français en partage.
PDRH: Programme de Développement des
Ressources Humaines
PNDEF : Plan National de Développement de
l'Education et de la Formation PSP : Port de San Pedro
PVRH : Programme de Valorisation des Ressources
Humaines
TBS : Taux Brut de Scolarisation
TBS : Tableau de Bord Social
UNESCO : Organisation de Nation Unies pour
l'Education, la Science et la Culture UNICEF : Fonds des
Nation Unies pour l'Enfance
Listes des tableaux
Tableau 1 :Taux Brut de scolarisation des enfants selon
l'âge, le sexe et le lieu de résidence 33 Tableau
2:Répartition (en %) des enfants non scolarisés selon leurs
caractéristiques socio-
démographiques. 37
Tableau 3 : Répartition des enfants non scolarisés
selon désir de retour à l'école 39
Tableau 4 : Prise en charge des frais scolaires des enfants de 6
à 15 ans 39
Tableau 5 : Dictionnaire de variables de l'ACM 42
Tableau 6: Facteurs déterminants de la non scolarisation
en milieu rural 49
Tableau 7: Facteurs déterminants de la non scolarisation
en milieu urbain 51
Tableau 8 :Répartition (en %) des enfants ayant
été à l'école une fois selon la
fréquentation du préscolaire. 53
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Liste des graphiques et figures
Figure 1 : Modele Anthropologique 9
Graphique 1 : Evolution des effectifs dans le primaire et le
secondaire général en zone gouvernementale. 18 Graphique2 :
Evolution des effectifs dans le primaire et le secondaire général
en zone
gouvernementale. 19 Graphique3 : Taux de scolarisation du
niveau primaire par région en 2002/2003 et 2004/2005
19
Graphique 4 :Répartition des enfants en fonction du sexe
selon le milieu de résidence 32
Graphique.5 :Répartition de l'indice de parité
selon le lieu de résidence 34
Graphique 6 :Répartition du niveau de scolarisation des
enfants selon la taille des ménages 35
Graphique 7 :Répartition des enfants selon leur statut de
scolarisation 36
Figure 2: Représentation des variables dans le premier
plan factoriel 44
Figure 3: Représentation des variables dans
deuxième plan factoriel 44
Figure 4: Représentation des variables dans le premier
plan factoriel 46
Figure 5: Représentation des variables dans le
deuxième plan factoriel 46
Graphique7 :Répartition des scolarisés selon le
type d'établissements fréquentés 52
Graphique 8 :Répartition des scolarisés selon le
type de tenue 54
Graphique 9 :Répartition des scolarisés selon leur
fréquentation des cantines 55
Graphique 10 :Répartition des scolarisés ayant
bénéficie un kit scolaire 55
INTRODUCTION
1.1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION
« L'éducation est un droit fondamental
pour tous, femmes et hommes, à tout âge et dans le monde
entier. » C'est en ces termes que le texte fondateur de
l'éducation pour tous (EPT), adopté lors de la conférence
de Jomtien (Thaïlande) en 19901, exprime dans un élan de
solidarité, la volonté des nations du monde à conjuguer
leurs efforts pour rendre l'éducation accessible à tous ceux qui
le désirent. Depuis, plus d'une décennie est passée et le
taux de scolarisation reste faible en Afrique2. Selon le rapport
mondial Education Pour Tous (2002) , 28 pays représentant plus de 26% de
la population mondiale risquent de n'atteindre en 2015 aucun des objectifs
mesurables fixés lors de la conférence de Dakar en
20003. Ces objectifs sont entre autres, l'enseignement primaire
universel, la réduction de moitié du taux d'analphabétisme
des adultes en particulier des femmes, l'élimination des
disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire
de même que l'inégalité entre filles et garçons dans
l'accès et l'achèvement d'un enseignement de base de
qualité. Deux tiers de ces pays sont en Afrique subsaharienne et la
Côte d'Ivoire y figure malheureusement (Odounfa ,2003).
Pays longtemps réputé comme l'un des plus
stables d'Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire dès son accession
à l'indépendance a érigé la formation des hommes au
rang de priorité nationale (BEGUY ,1998). Cela justifie sans doute sa
participation aux premiers rangs des sommets et conférences
organisés dans le monde et dont les questions de réflexions sont
intimement liées à l'éducation. Après la
conférence internationale de Jomtien en 1990, la Côte d'Ivoire a
adopté en 1992 un Plan National d'Education Pour Tous (PAN/EPT) par
lequel elle s'engage à atteindre un taux brut de scolarisation de 90 %
à l'horizon 2000 et à lutter contre l'analphabétisme.
Depuis lors, de multiples séries d'actions ont été
menées dans ce sens et il s'en est suivi, l'adoption d'une loi rendant
gratuite et obligatoire l'enseignement primaire, des opérations de
distribution des kits scolaires et de construction des cantines sur
l'étendue du territoire. En dépit d'un contexte
macroéconomique et démographique relativement difficiles
traversé par le pays depuis 1980, d'énormes investissements ont
été effectués dans le secteur éducatif (près
de 40% du budget consentis annuellement au cours des trois dernières
décennies4) et les résultats obtenus sont loin
d'être satisfaisants. En effet, selon le rapport publié en 2005
par la Banque Mondiale5, entre 1990 et 2000, le taux brut de
scolarisation est passé de 73% à 74% dans le primaire, de 29,5%
à 30,3%dans le premier cycle et de 11,6% à 13,3% dans le second
cycle du secondaire.
De plus, la crise politico-militaire traversée par la
Côte d'ivoire a remis en cause les efforts fournir par l'Etat en
matière d'éducation. Ainsi a-t-elle engendré des
bouleversements
1 Texte adopté par 155 pays et 160 organismes
gouvernementaux et non gouvernementaux
2 Odounfa Alice (2003). Le défi de
l'éducation pour tous en Côte d'Ivoire, EFA
Global Monitoring Report or to UNESCO, Abidjan, pp2.
3 Conférence au cours de laquelle un bilan a
été fait sur le parcours de chaque pays en matière
d'éducation par rapport aux objectifs fixés en 1990 à
Jomtien et où un nouveau délai a été fixé
pour atteindre des nouveaux objectifs.
4 Ministère délégué
auprès du premier ministre chargé du plan et développement
industriel (1997).Déclaration de politique nationale de population,
Déclaration adoptée par le conseil des ministres du 07 mars 1997,
Abidjan, 40p.
5 Banque mondiale (2005), Eléments d'analyse
pour instruire une politique éducative nouvelle dans le contexte de
l'EPT et du PRSP, Rapport d'Etat du Système Educatif Ivoirien,
septembre2005
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
profonds dans les politiques éducatives et des
perturbations dans le fonctionnement du système éducatif. C'est
ainsi qu'il a été enregistré une baisse notable des
effectifs scolarisés (- 17,04% entre 2002 et 2003) et une baisse globale
du taux d'accroissement annuel de ces effectifs (de 3,09 en 2001 à 0,5%
en 2002 en zone gouvernementale) (BIH, 2003)6. Cependant, ni la
destruction et la dégradation des installations scolaires dans les zones
occupées, ni les déplacements massifs d'élèves dans
les zones gouvernementales, n'ont constitué des facteurs de renonciation
à l'éducation. Bien au contraire, à peine trois (3) mois
après l'éclatement du conflit armé, des dispositifs
particuliers ont vu le jour, de part et d'autre, afin de faire face aux
obligations régaliennes de l'Etat et aux obligations morales des
communautés et des familles en matière d'éducation
/formation (Fadiga, 2006).7
A l'instar d'autres départements de la Côte
d'Ivoire, San Pedro a subi les conséquences des différentes
mutations socioéconomiques et politiques traversé par la
Côté d'Ivoire. Classé parmi les villes dont les taux de
scolarisation les plus faibles avant la crise, San Pedro a vu baisser
significativement le niveau global de l'éducation de sa population
scolarisable pendant le conflit armé. En effet, passant de 47,4%( 3 8,7%
pour les filles) en 2000 à 41,6% (14,6% pour les filles) en 2001, le
taux brut de scolarisation primaire n'a cessé de décroître
durant les périodes de trouble. Il est passé de 35,8% en 2002
à 23,5 % en 2005 traduisant peut être l'impact de la crise sur
l'éducation. Cependant ce taux au niveau des filles, malgré une
légère augmentation, reste faible et en dessous de celui des
garçons : 14.6% en 2002 (respectivement 41,5% pour les garçons)
et 20% en 2005 (respectivement 26,9% pour les garçons) (MEN/DIPES,
2006). Tout cela démontre la nécessité d'agir rapidement
pour aider les milliers de jeunes encore non scolarisations.
Toutefois, la recherche de solutions durables pour le retour
de la paix dans le pays a amené le gouvernement et les institutions
internationales à définir des programmes de reconstruction
nationale.
Aujourd'hui, sur le plan politique, l'espoir d'une
possibilité de résolution de la crise est permis avec la
signature de l'accord de paix de Ouagadougou. Cette nouvelle configuration
permet d'envisager sereinement une politique de reconstruction nationale et par
la même occasion constitue le moment idéal pour la mise en oeuvre
d'actions décisives visant la reconstruction progressive du
système éducatif national.
Dans ce contexte nouveau, où la communauté
internationale a explicitement reconnu que l'éducation, en particulier
l'enseignement primaire, est indispensable au progrès social et
démographique, à un développement économique
durable et à l'égalité des sexes (Nations unies, 2003 ;
cité par Pilon, 2006),8au vue des défaillances que
présente le système éducatif ivoirien ces dernières
années, l'ENSEA et des partenaires aux développements (FNUAP,
PSP) ont entrepris une enquête dans la région du Bas Sassandra.
Enquête dont le thème est :Enquête
sociodémographique dans la commune de Sans Pedro : A la recherche des
indicateurs de base pour la reconstruction post crise , et dans
laquelle figure, un volet sur
6 Etude sur l'égalité des sexes Dans le
domaine de l'éducation En cote d'ivoire, ROCARE, Abidjan,
décembre 2003
7 Dans les zones occupées,
l'ONG "Ecole pour tous" a pris le relais du
Ministère de l'Education Nationale de Côte d'Ivoire et dans les
zones gouvernementales, le Ministère de l'Education Nationale a
institué au sein des établissements (publics ou privés)
des établissements relais, grâce à la
généralisation de la double vacation, un mode de gestion qui a
permis de doubler pratiquement la capacité d'accueil des structures
existantes.
8 Pilon Marc (2006), Défis du
développement en Afrique subsaharienne : l'éducation en jeu,
CEPED, rencontres, paris.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
l'éducation des enfants de 6 à15 ans, permettant
d'apprécier le niveau d'instruction de ces derniers. Ainsi aboutira
t-elle à l'élaboration de nouvelles politiques éducatives.
Le choix de mener notre étude dans la ville de San Pedro s'avère
justifié car c'est une ville très sous scolarisée. Aussi,
se justifie-t-il entre autres, parce qu'une enquête a été
menée en 2001 sur les conditions de vie des ménages et les
données statistiques permettront de mieux appréhender l'impact de
la crise socio-politique, parce qu'elle est une zone d'intervention de l'UNFPA
et les analyses pourront être recoupées avec d'autres informations
disponibles auprès de cet organisme.
La présente étude s'inscrit dans le cadre de
l'élaboration d'un diagnostic de la situation éducative des
enfants de 6 à1 5 ans. De ce fait, dans une perspective de
reconstruction post crise du système éducatif, en particulier,
celle visant l'amélioration de l'éducation des enfants de 6
à 15 ans, il est important de disposer des indicateurs permettant de
mesurer avec exactitude les différents aspects de leur situation
scolaire afin de définir des politiques adéquates. Y parvenir
suppose que l'on puisse déceler certaines de leurs
caractéristiques. Il est donc opportun de s'interroger à
plusieurs titres : sur quels types de mesures et d'actions, les acteurs du
développement de l'éducation doivent centrer leurs efforts dans
le but de réaliser les objectifs de l'Education Pour Tous ? De plus,
quels sont les groupes de jeunes, les plus vulnérables, sur lesquels
l'attention devrait être singulièrement portée afin de
garantir les chances et l'égalité en matière
d'accès à l'éducation ? Telles sont des interrogations
sujettes à notre analyse.
1.2. OBJECTIFS DE L 'ETUDE
Les questions relatives à l'éducation dans le
monde et en Afrique en particulier, font l'objet de plusieurs débats au
sein des planificateurs du développement. Dans cette partie, seront
présentés les objectifs et les hypothèses de cette
étude sur la situation de l'éducation en Côte d'Ivoire.
1.2.1. Objectifs de l'étude
Successivement, l'objectif général de
l'étude puis les objectifs spécifiques qui en donnent une
orientation claire et précise feront l'objet de ce paragraphe.
1.2.1.1 Objectif général de
l'étude
En plus de son caractère académique, l'objectif
général de cette étude vise à faire une analyse de
la situation dans le domaine de l'éducation de base et de la
scolarisation des filles aux premières heures de la fin du conflit
armé de septembre 2002 afin de proposer des stratégies et
recommandations pour une orientation des politiques éducatives
futurs.
1.2.1.2 Objectifs spécifiques de
l'étude
Pour atteindre cet objectif général, l'étude
s'emploie à :
· Appréhender l'ampleur et la nature du défi
auquel le pays est confronté pour la réalisation des objectifs de
l'EPT ;
· Analyser les données statistiques sur la situation
des filles en matière d'éducation en Côte d'Ivoire et
particulièrement dans la commune de San Pedro
· Proposer des recommandations pouvant servir dans
l'élaboration des nouvelles politiques pour un nouveau départ.
Pour atteindre l'objectif général de cette
étude, des hypothèses seront formulées sur la base de ces
objectifs spécifiques. Celles-ci seront testées ensuite afin de
répondre aux questions centrales de ce mémoire de stage et
proposer des solutions aux problèmes posés.
1.2.1 Hypothèses de
l'étude.
Les objectifs ci-dessus spécifiés sont soutenus
respectivement par les trois hypothèses ci-dessous qui seront
testées :
Hypothèse1
La couverture de scolarité de jeunes est encore faible
(moins de 90%) et la disparité entre les sexes demeure au sein de la
population scolarisable de 6 à 15 ans
Hypothèse2
La scolarisation des enfants et surtout celle des filles est
liée aux conditions de vie des ménages et aux
caractéristiques socioculturelles des chefs de ménage.
Hypothèse 3
Les politiques éducatives en vigueur en termes
d'incitation n'ont pas eu d'effets escomptés.
1.3 EBAUCHE DU PLAN D'ANALYSE
Le travail est structuré en deux parties. La
première partie donnera un aperçu général et
théorique. La définition de quelques concepts dont la
compréhension nous semble utile et la présentation d'une revue de
littérature faisant état de l'importance de l'éducation
dans toutes sociétés qui se développent
(chapitre1) retiendra d'abord notre attention. Ensuite, il est
fait une méthodologie d'enquête (chapitre2)
consacrée, d'une part, à la mise en oeuvre de l'enquête qui
a servi à fournir les données de notre étude et, d'autre
part, à la présentation du processus d'élaboration de la
base de données et des principales méthodes d'analyses dont ces
travaux se sont servis. Cette partie s'achèvera au chapitre
3 où il sera question de faire une analyse descriptive
univariée et bivariée afin d'avoir une idée globale sur
les caractéristiques démographiques et socio-économiques
de la population des enquêtés de San Pedro. La seconde partie
abordera dans son premier chapitre (chapitre 4) la
présentation des caractéristiques de la population d'étude
c'est-à-dire la population des enfants dont l'âge est compris
entre 6 et 15 ans ainsi que les conditions dans lesquelles vivent ces derniers.
Le deuxième chapitre de cette partie (chapitre 5) sera
consacré à une classification des jeunes selon leur situation
scolaire présente en fonction des caractéristiques des chefs de
ménage et des ménages. Ce chapitre aboutira à une
régression logistique qui permettra de mettre en évidence les
facteurs susceptibles d'expliquer la non scolarisation des enfants. Le dernier
chapitre (chapitre6) de cette partie sera consacré
à l'analyse de l'ampleur des politiques déjà
engagées par l'Etat en matière d'éducation.
Première partie: Cadre théorique de
l'étude, méthodologie de l'enquête et
caractéristiques de la population des enquêtés
Cette partie permettra de cerner et de
comprendre les contours de cette étude.
Composée de trois chapitres, elle abordera
premièrement une revue de littérature en rapport avec le sujet
ainsi que la présentation du système éducatif ivoirien.
Ensuite, dans le deuxième chapitre, la méthodologie de
l'enquête ainsi que la procédure de constitution seront
présentées. Enfin, le chapitre 3 tentera d'apprécier les
caractéristiques de la population de San Pedro.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Chapitre 1: Cadre théorique et
présentation du système éducatif ivoirien
La littérature contient
plusieurs études réalisées sur l'éducation comme
facteur de
développement dans son aspect global (santé,
économie, cohésion, etc...). Une revue de ces études
permettra de mieux recentrer la question afin d'en faire une meilleure analyse
. Dans la première partie de cette section, nous allons d'abord
procéder à une définition des concepts de base de la
présente étude, ensuite donner les fondements théoriques
et empiriques qui font de l'éducation un enjeu louable dans tout
processus de développement socio-économique. Aussi
s'appesantira-elle à dégager quelques facteurs, obstacles
à l'éducation. Dans la seconde partie, nous allons nous atteler
à faire une présentation du système éducatif
ivoirien ainsi que les résultats obtenus au sein de celui-ci afin de
mieux apprécier les tenants et les aboutissants des politiques
éducatives menées jusqu'ici.
1.
REVUE DE LITTERA TURE
1.1 Définition des concepts
Éducation, éducation de base, éducation
de qualité, développement, ces notions assez récurrentes,
méritent d'être explicitées pour une compréhension
claire. Nous nous proposons dans cette sous partie de faire une clarification
de ces concepts et d'autres ayant une interrelation avec l'éducation.
1.1.1 Concept d'éducation
L'éducation est un concept difficile à
définir car elle émane parfois d'un consensus sur lequel
s'accordent les sociétés tant sur sa forme que sur ses
méthodes de transmissions. Toutefois, selon l'UNESCO, elle peut se
définir en termes généraux en tant que l'ensemble des
méthodes de formations humaines, ou de manière plus
étroite, en tant que processus d'acquisitions des connaissances dans des
institutions spécialisées. Elle constitue une forme essentielle
d'épanouissement des ressources humaines et ce sous plusieurs formes.
Dans la pratique, il existe plusieurs formes
d'éducations:
1.1.1.1 L'éducation formelle
C'est l'ensemble des apprentissages qui se déroulent
dans les institutions classiques de formation que sont les centres
d'éducation préscolaires, les écoles primaires,
secondaires et supérieures.
1.1.1.2 L'éducation non
formelle
C'est une éducation parallèle à
l'éducation formelle ; c'est toute activité de formation
organisée en dehors du système éducatif formel.
L'éducation non formelle offre la possibilité à la vaste
majorité d'enfants, de jeunes et d'adultes des pays en
développement qui ne sont pas atteints par le système
éducatif formel d'accéder à l'apprentissage. Elle est
destinée à fournir à des apprenants de tout âge bien
ciblés, des formations alternatives à objectifs bien
précis.
1.1.1.3 L'éducation marginale
C'est une forme d'éducation qui a longtemps
été mise en arrière plan lorsqu'on évoque les
questions d'amélioration de l'éducation dans les pays pauvres.
Elle peut se définir comme étant l'acquisition des connaissances
en dehors de tout cadre institutionnel ou tout programme organisé. Ce
type d'éducation est acquis au sein de la famille, au lieu de travail et
dans les collectivités.
Dans le nouveau cadre qu'exige l'environnement international
dans la « course » à l'Education Pour Tous, la notion
d'éducation de base est très souvent mentionnée lors de
multiples sommets et conférences comme étant le minimum à
atteindre, pour qu'un individu tout au long de sa vie, puisse avoir les
capacités de participer activement à la vie
socioéconomique de sa société. Il importe donc de
s'attarder sur ce concept.
1.1.2 Concept d'éducation de
base
Selon le cadre d'action de Dakar (conférence de 2000),
l'éducation de base englobe toutes les acquisitions des
compétences essentielles de la prime enfance, aux jeunes et aux adultes.
Tout de même le problème réside au niveau de ce qui est mis
dans l'éducation de base. A ce titre, plusieurs types d'approches
explicatives de son contenu sont observés par les experts de
l'éducation et nous pouvons les regroupés en deux.
D'abord, pendant que pour certains l'éducation de base
se réduit à l'enseignement primaire, d'autres pensent que
l'éducation de base va au-delà et englobe le premier cycle de
l'enseignement secondaire. Si l'on s'accorde sur la formulation selon laquelle
l'éducation de base est le minimum nécessaire à tout
individu pour vivre en phase avec sa société (minimum de
connaissances, de compétences et de valeurs) il apparaît
clairement qu'elle dépend du niveau d'évolution des
sociétés. Il y a des sociétés dans lesquelles
savoir lire et écrire peut suffire. Il y en a d'autres où
utiliser l'ordinateur est un minimum. On n'a donc pas le même niveau
d'éducation de base selon que l'on se trouve dans une
société ou dans une autre. Il revient par conséquent
à chaque pays de définir l'éducation de base et le niveau
minimum requis en fonction des exigences de sa société.
Enfin, lorsqu'on parle d'éducation de base en termes
d'éducation primaire ou d'alphabétisation, certains auteurs comme
Psacharopoulos (2002), pensent à des invariants universels : savoir
lire, écrire, compter, calculer, communiquer et résoudre des
problèmes. Ils considèrent que c'est là l'éducation
de base et rien d'autre. Cependant, savoir lire et écrire est une chose,
mais lire quoi ? et en vue de quoi ? en est une autre. Donc
définir les contenus d'éducation et de formation portés
par ces instruments apparaît être capital pour atteindre les
objectifs d'universalisation de l'éducation de base pour tous. C'est en
cela que le terme « qualité de l'éducation » alimente
les débats dans les milieux de l'éducation.
1.1.3 Qualité de
l'éducation
La qualité est au coeur de l'éducation. Elle
influe sur ce que les élèves apprennent et sur la façon
dont ils l'apprennent ainsi que sur les bénéfices qu'ils tirent
de leur éducation. La définition de l'éducation de
qualité s'avère complexe tout comme le processus visant à
son évaluation ou sa mesure. Selon le rapport mondial sur le suivi sur
l'EPT en 2005, deux principes caractérisent la plupart des tentatives de
définition d'une éducation de qualité: le
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
premier identifie le développement cognitif des
apprenants comme l'objectif explicite majeur de tous les systèmes
éducatifs. En conséquence, leur réussite à cet
égard est un indicateur de leur qualité. Le second met l'accent
sur le rôle de l'éducation dans la promotion des valeurs et des
attitudes liées à une bonne citoyenneté et dans la mise en
place de conditions propices au développement créatif et
affectif. En guise de définition, l'éducation de qualité
peut être considérée comme celle qui satisfait les besoins
d'éducation fondamentale ainsi que les besoins d'éducation tout
au long de la vie de l'individu et ceux de la société. Il
appartient donc aux pays de développer un système éducatif
capable non seulement de satisfaire la demande éducative mais aussi de
produire une éducation de qualité afin de répondre aux
enjeux de développement qu'ils envisagent. De ce fait, la demande et
l'offre de qualité éducatives sembles être essentielles.
1.1.4 Notion de demande et offre
éducatives
La demande et l'offre éducatives sont très
importantes dans tous systèmes éducatifs et il appartient
à chaque Etat de veiller à un équilibre afin
d'éviter d'une part une propension de la sous scolarisation, et d'autres
part a un gaspillage des ressources disponibles.
Par définition, la demande d'éducation est
l'intention exprimée ou non par une frange de la population
d'entreprendre ou de poursuivre des études. Elle est
matérialisée par la population scolarisable et résulte
d'un ensemble de décisions déterminées par plusieurs
facteurs. En revanche, l'offre éducative est un ensemble de dispositions
mises en place pour permettre de satisfaire la demande exprimée. Elle
est principalement l'oeuvre de l'état et ses partenaires.
Après avoir clarifié quelques notions
liées au concept d'éducation, nous considérons dans notre
étude l'éducation de base celle retenue par UNESCO (2001) qui,
englobe aussi bien le primaire que le premier cycle du secondaire, donc celle
qui pourrait concerner les enfants de 6 à 15 ans.
Par ailleurs, l'éducation est souvent
considérée comme un atout indispensable pour amorcer le
délicat problème du développement durable des pays du sud
en particulier celui de l'Afrique subsaharienne. Il est opportun qu'on puisse
porter une analyse assez brève sur ce concept qui depuis les lustres
fait l'objet de tant d'études tout en restant dans cadre de notre
étude.
1.1.5 Concept de
développement
Le concept de développement semble défier toute
définition, mais ce n'est pas faute de propositions (Cowen, 1996 ;
Nolwen, 2006). Deux visions dans la perception du développement sont
observées dans le monde. D'une part, certains l'assimilent à un
problème purement économique et d'autres accordent une place
importante aux facteurs non économiques9 notamment celui de
l'éducation. Ainsi, selon cette dernière vision, les
modèles alternatifs dits « anthropologiques et culturels du
développement » ont vu le jour dans les années 70. Ils
soutiennent que l'alphabétisation, associée à la hausse de
l'âge au mariage, constitue l'élément central de
l'accession d'une société à la modernité.
(graphique0).
9 Les facteurs non économiques englobent les
facteurs culturels, environnementaux et sociaux
Figure 1 : MODELE ANTHROPOLOGIQUE
Structure familiale
Alphabétisation + Hausse de l'âge au
mariage
Transformation Politique
|
|
Transformation Démographique
|
|
Transformation Économique
|
Source : TOOD Emmanuel, 1984. L'enfance du
monde, structure familiale et développement, Paris, Edition du seuil,
p.166. (Cité par Anoh, 2007).
Cette approche du développement qui met l'accent sur
l'alphabétisation et l'éducation de manière
générale comme moteurs centraux est, de nos jours, reconnu par la
communauté internationale en tant que condition préalable au
progrès social et démographique, à un développement
économique durable et à l'égalité des
sexes10. Si tel est le cas, comment l'éducation est telle
indispensable dans les pays en pleine reconstruction post-crise ?
1.2. L'éducation comme facteur de
développement dans un climat post crise
Le processus de reconstruction dans les États
perturbés requiert un contexte de sûreté et de
sécurité. La nature même de la cessation du conflit
armé ou de la paix obtenue est un élément crucial à
l'heure du choix de la politique stratégique pour le processus de
redressement. Une fois que les structures de sécurité sont en
place, la reconstruction politique, sociale et économique doit non
seulement aborder les besoins immédiats créés par l'impact
du conflit armé, mais aussi envisager la manière dont la
société a été (ou doit être)
transformée après le conflit par rapport au modèle
d'avant-guerre. Poursuivant le but d'étendre l'éducation de base
à tous les enfants, aux jeunes gens et aux adultes, qui a
été retenu par l'ONU comme un des objectifs du millénaire
pour le développement, l'élaboration de politiques
éducatives dans le contexte d'une paix et d'une stabilité
relative peut représenter un défi majeur pour les pays en sortie
de crise. L'objectif de cette partie est de montrer à l'aide des
études, l'impact de l'éducation sur les variables ou
phénomènes de population (cohésion sociale,
fécondité...) susceptible d'impulser un souffle nouveau au
développement des pays du sud particulièrement de ceux en pleine
reconstruction post conflit. Et l'analyse de quelques obstacles à
l'éducation dans les pays africains retiendra notre attention en second
volet de cette partie.
10 Nation unies (2003).population, éducation et
développement. Rapport concis, département des affaires
économiques et sociales, Division de la population, New York, 59p.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
1.2.1 Le rôle de l'éducation dans la
réconciliation sociale et le bien être social
Quel rôle peut jouer l'éducation dans le
processus de réconciliation sociale dont la reconstruction sociale
dépend si intimement ? Quelles questions relatives aux objectifs, au
contenu, aux méthodes et à la gestion de l'éducation
doivent être abordées ? Telles sont les grandes interrogations
qu'on peut se poser quant au rôle que peut jouer l'éducation dans
la reconstruction sociale dans un contexte de post-conflit. Peu sont les
thèmes dans la revue de littérature que nous avons
consulté qui abordent ce sujet.
Avant toutes actions menées dans le sens d'un
développement durable dans des pays qui ont enregistré des
longues périodes de troubles, il s'avère nécessaire de
concilier toutes les ressources humaines disponibles. Ceci nécessite un
dessein universellement voulu de définir de nouvelles valeurs morales,
citoyennes et civiques dans le but d'inculquer de nouvelles perceptions du bien
fondé d'une paix durable suite à des épreuves aussi bien
éprouvantes psychologiquement et physiquement engendrées durant
les périodes de conflits.
Le défi pour l'éducation, dans ce cadre, est de
pouvoir insuffler les valeurs et attitudes appropriées dans ses
programmes afin de promouvoir une société humanitaire.
José Antonio11 soulignait dans un article parut en 2003 sous
le titre de « Repenser la question de développement » que :
« éducation est un facteur clé du développement
de la démocratie et d'une citoyenneté bien établie et,
plus largement, dans la réalisation de soi-même ». Ainsi
l'éducation (conjointement à d'autres systèmes) peut aider
à définir la nature de la nouvelle société à
construire et à panser les plaies du conflit. Bien qu'il soit vrai que
l'impact qualitatif de la destruction sur la culture et les mentalités
ou l'ampleur de la fracture culturelle dans les situations de conflit soit
difficile à évaluer (UNESCO, 1997)12, l'introduction
dans les programmes scolaires de l'histoire de la guerre pourrait être un
moyen d'éveil et de prise de conscience sur les erreurs passés,
en vue d'une reconstruction d'un environnement propice à tous. Une fois
que la cohésion sociale serait en cours de normalisation, il ira de soit
que l'éducation aurait un impact positif considérable et sans
précédent dans différents domaines entrant dans
l'engrenage du développement durable13.
1.2.2 L'éducation dans les changements
démographiques
Dans tout processus de développement, la maîtrise
des phénomènes de population est un enjeu capital dans la mise en
oeuvre des politiques de développement. Or lors des conflits, il est
difficile à tout gouvernement de contrôler l'évolution de
sa population. En effet, en dehors du fait que des violences sexuelles
occasionnant les grossesses non désirées sont
enregistrées, la dégradation des conditions de vie conduit
parfois à l'adoption des comportements favorables à un
accroissement du taux de natalité et le taux de mortalité. D'
après Charbit (2006), l'instruction constitue assurément un
moteur de changement des mentalités et d'adoption de nouveaux
comportements démographiques, préalables à tout
progrès économique. A cet effet, plusieurs études ont mis
en évidence de fortes relations entre le
12 UNESCO (1997).rapport final et études de
cas de l'atelier sur la destruction et la reconstruction de l'éducation
dans les sociétés perturbées 15-16 mai 1997,
Genève, suisse organisé conjointement par le bureau international
d'éducation et l'université de Genève
.édité par sobhi tawil,pp.44-50.
13 Le développement durable ici se
définit comme étant une politique et une stratégie visant
à assurer la continuité dans le temps du développement
économique et social, dans le respect de l'environnement et sans
compromettre les ressources naturelles indispensables à
l'activité humaines (CCE, 1992 ; cité par ANOH, 2007)
niveau d'instruction14 et les variables
démographiques telles que la fécondité, la
mortalité (Cohrane, 1979 ; citée par Anoh, 2007).
1.2.2.1 Impact de l'éducation sur la
fécondité
L'influence de l'éducation sur la
fécondité est mise en relief par la théorie de la
modernisation socioculturelle. En effet, le cadre théorique dans lequel
se situe la relation entre l'éducation et la fécondité est
celui de la transition démographique et de la modernisation
socioculturelle (Kirk, 1996 ; citée par Chabit, 2006). Les baisses de la
mortalité et de la fécondité se produisent en
général dans un contexte de développement
économique et social caractérisé par un changement dans le
statut de la femme15 . Il devient alors socialement acceptable pour
les femmes d'utiliser la contraception. Dans cet environnement,
l'élévation du niveau serait une variable clef : les femmes
découvrent de nouveaux modèles culturels, elles connaissent mieux
leur physiologie, utilisent plus efficacement la contraception, aspirent
à se réaliser socialement en tant que personne et non plus
seulement en tant que mère. Ainsi, selon cette théorie, on
devrait observer une corrélation négative entre
fécondité et instruction.
Plusieurs auteurs ont montré qu'en Afrique
subsaharienne, l'éducation des femmes et plus particulièrement le
fait d'atteindre le niveau d'enseignement secondaire, est fortement
corrélé à des faibles taux de fécondité
(Feachem et al., 1991 ; Cohen, 1993 ; citée par Chabit, 2006).
Une analyse de Rosen (1998) met en évidence le fait que certains pays de
l'Afrique australe16 , qui ont fait des gros investissements dans
l'éducation, ont été les premiers à voir baisser la
fécondité et cette baisse s'amplifiait en fonction de
l'évolution du niveau scolaire des filles. Cette influence positive de
l'éducation sur la fécondité est aussi constatée au
niveau de l'entrée tardive en union chez les femmes et sur la
mortalité.
1.2.2.2 Impact de l'éducation sur la
mortalité
Tout comme la fécondité, la mortalité
qu'elle soit maternelle ou infantile décroît au fur et à
mesure que le niveau d'instruction de la mère augmente. En effet,
l'éducation permet une meilleure connaissance des besoins nutritionnels
de l'enfant, des notions d'hygiènes et l'utilisation de la contraception
qui, en espaçant les naissances, favorise la survie des enfants. Selon
l'Unicef (1999), une augmentation de 10 % du taux de scolarisation des filles
dans le primaire pourrait permettre de réduire la mortalité
néonatale17 de 4,1 décès pour mille. De
même, 10 % de filles en plus dans l'enseignement secondaire
contribueraient à une nouvelle baisse de 5,6 décès pour
mille. Dans une étude similaire sur la mortalité des enfants au
Cameroun, Timnou (1993) a mis en exergue cette relation négative entre
la scolarisation féminine et la mortalité infantile. Et en guise
de conclusion, il ressortait que le quotient de mortalité qui
était de 117 pour mille pour les parents analphabètes est
réduit à 80 pour mille si les parents savent lire et
écrire.
Toutefois, cette maîtrise des phénomènes
naturels liés à la population n'est possible que dans un
environnement social où l'égalité et
l'équité entre les personnes constituent des valeurs clé
pour s'épanouir et développer ses valeurs intrinsèques.
14 Le niveau d'instruction est en
général mesuré par le nombre d'années
d'études.
15 L'urbanisation et le développement du
salariat font peu à peu échapper celles-ci à leur
rôle traditionnel de reproductrice
16 Le Botswana, le kenya et le Zimbabwe
17 Mortalité des enfants qui ont au plus
28jours après la naissance
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
1.2.3 Influence positive de la promotion de
l'éducation des filles sur le bien être d'un pays
La promotion de l'éducation des filles et les avantages
qu'elle induit est assurément l'un des sujets qui alimente la plupart
des conférences sur l'éducation dans le monde. Longtemps
restreint au rôle de procréatrice dans les sociétés
Africaines, l'éducation des jeunes filles apparaît être un
point focal pour amorcer leur développement soutenable. En effet, sans
compter le fait qu'elle contribue à améliorer les indicateurs de
santé et de démographique, l'éducation des femmes favorise
l'équité et l'égalité dans l'accès à
l'éducation des jeunes filles, améliore la santé des
enfants et donne plus de chance aux enfants d'aller à l'école.
Ainsi, selon l'UNESCO18 (2002), « l'école est non
seulement l'un des droits fondamentaux des filles, mais un moyen efficace
d'engendrer une croissance économique plus soutenue et un
mieux-être social ». Elle continue en précisant que
« les filles qui ont été scolarisées se marient plus
tard, ont moins d'enfants, elles se nourrissent et s'occupent mieux
d'elles-mêmes et de leur famille. Leur taux de survie est plus
élevé, et leurs filles ont plus de chances d'être
scolarisées ». Hus sain19 (2006) dans cet ordre
d'idée souligne que « l'instruction de la mère semble
avoir une incidence plus grande sur la scolarisation des filles. »
Outre le rôle que joue l'éducation dans
l'égalité de chance en matière d'épanouissement
individuel, son importance dans la croissance économique d'une
société est encore déterminante.
1.2.4 L'éducation et la
croissance
La revue de littérature sur l'impact du capital humain
et particulièrement de l'éducation dans la croissance
économique est importante. Sans toutefois, entrer dans les
détails des fondements théoriques de la croissance
endogène et ceux mettant un point d'honneur sur le rôle de
l'éducation, nous allons brièvement dégager l'impact de
l'éducation sur la croissance.
Un bouleversement, dans la réflexion sur le
développement humain, s'est opéré ces dernières
années. Longtemps, le revenu par tête était l'indicateur
principal du succès des politiques de développement. De nos
jours, un nouveau cadre d'analyse qui met l'accent sur la satisfaction des
besoins des populations et leur accès aux droits fondamentaux a vu le
jour. Dans cette vision, l'éducation est capitale parce qu'elle peut
aider ceux qui sont marginalisés à trouver une place dans la
société. Il est généralement reconnu (Grimm, 2003 ;
cité par Ajavon, 2005) que l'éducation accroît la
productivité individuelle tant en milieu rural qu'en milieu urbain. Dans
cet ordre d'idée, Schultz (1998 ; citée par Hussain, 2000)
soutient que « les périodes de croissance soutenue de la
production nationale par unité de production vont de pair avec des
améliorations en matière d'instruction, de nutrition, de
santé et de mobilité ». Il ajoute que « toute
dépense susceptible d'améliorer le niveau de formation d'un
individu augmente sa productivité, et par conséquent ses revenus
futurs ». Des lors, disposer d'une population instruite
s'avère alors primordial pour une croissance économique surtout
dans des pays en sortie de crise.
A l'issu de ce qui précède, il est
évident que l'éducation constitue un facteur clé pour le
développement des pays en voies de développement en particulier
en serait pour ceux qui sont en sortie de crise. Pourtant, tout cela passe par
un tout autre type de lutte ; celle des contraintes liés à la
promotion de l'éducation pour tous.
18 Site de l'Education pour tous :
www.unesco.org/education/efa
19 Hussain et al (2006).développement du
capital humain. Publication du séminaire du centre de
développement sur : Afrique : réforme et croissance.
Éditions de l'OCDE, paris.pp146
1.3 Facteurs lies à la demande
d'éducation
La demande éducative dépend d'un certain nombre
facteurs que nous essayerons de mettre en exergue dans cette partie.
1.3.1 Facteurs socio-économiques 1.3.1.1.
Pauvreté
La situation économique des personnes pauvres les
empêche de satisfaire pleinement leurs besoins d'éducation. Les
pauvres pensent à se nourrir d'abord et ensuite aux besoins secondaires.
Donc l'initiative de mettre un enfant à l'école est jugée
comme une dépense supplémentaire.
1.3.1.2. Coûts directs (droits, uniformes,
transports, etc.)
Les frais tels que les droits d'inscription, les uniformes, le
transport et les fournitures scolaires découragent les parents. En
effet, à chaque rentrée scolaire, l'accumulation de ces
dépenses s'élève à un montant tel que les parents
d'élèves se trouvent incapables de les satisfaire. Par exemple,
dans les zones sous scolarisées du nord de la Côte d'Ivoire,
l'avantage concurrentiel que présente l'école coranique sur
l'école « moderne » contribue à la faiblesse de la
scolarisation dans ces zones (Tapé, 1996 ; cité par Ibata, 2003)
car les dépenses exigées par l'école coranique sont en
effet moindres que celles relatives à l'école « moderne
» (Marietou, 1997 ; cité par Ibata, 2003). Les parents
préfèrent donc choisir soit de s'abstenir d'emmener les enfants
à l'école, soit d'opter pour des écoles coraniques.
1.3.1.3 Coûts d'opportunité
d'éducation des filles
La fille, candidate potentielle au mariage est vue comme une
source de revenu pour les parents. Le paiement de la dote constitue une source
de revenu pour les parents. Ainsi, ils ont une préférence
à garder les filles, dans l'espoir de voir la fille se marier à
un jeune homme qui serait capable de subvenir aux besoins de la famille. Par
conséquent les garçons seront ceux vers les chance d'aller
à l'école seront plus élevé.
1.3.1.4. Besoins de enfants pour des tâches
agricoles/ménages
Les activités courantes rencontrées dans nos
pays sont les travaux domestiques et champêtres. Ces travaux
requièrent une main d'oeuvre importante. Le conflit entre l'école
et le travail en économie paysanne décrit par Kamuzora (1984 ;
cité par Ibata, 2003) montre combien la scolarisation limite la
contribution des enfants à la production domestique. Cet arbitrage entre
l'école et les travaux domestiques fait par les parents va amener
ceux-ci à ne pas scolariser leurs enfants puisque la production
domestique est prioritaire. Les filles sont de plus en plus associées
à ces travaux. Par exemple dans l'ouest du Cameroun, les jeunes filles
participent aussi bien aux travaux champêtres les plus laborieux que les
garçons. Elles s'occupent aussi des travaux domestiques. Ainsi, avoir
des filles est une source de richesse que la providence a elle même
donné. En Côte d'Ivoire, les travaux extrascolaires, qui
concernent aussi bien les travaux domestiques que les travaux champêtres,
la garde des animaux, l'exercice du petit commerce, etc., constituent un
obstacle à l'accès et surtout au maintien des enfants à
l'école particulièrement celle des filles (Dedy et Bih, 1997 )
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
1.3.1.5 Chômage des
diplômés
L'état actuel de nos économies est
défavorable à la scolarisation des enfants. Certains parents,
ayant pour objectif premier de recevoir des ressources financières de
leurs enfants lorsqu'ils auront achevé l'école, se
réjouissent du sentiment que les diplômés sortant ne
gagnent pas du travail et donc décident de ne pas scolariser leurs
enfants. Pourtant la réponse première que l'école peut
apporter à quelqu'un est de lui donner la formation afin de lui
permettre de s'affirmer au sein de sa société. Mais
malheureusement nos populations en ont un autre jugement.
1.3.2. Facteurs socioculturels
1.3.2.1 Faible importance accordée à
l'éducation des filles
Dans nos sociétés traditionnelles, la jeune fille
est perçue d'une part, comme une main d'oeuvre au service de sa
mère, et d'autre part comme une épouse reproductrice (Marietou,
1997 ; cité par Ibata, 2003). C'est ce qui traduit dans l'effectif
scolaire dans nos pays, la faible proportion des filles. Ce jugement malheureux
hérité des traditions, Africaines, condamne des millions de
filles sous l'ornière de la non scolarisation.
1.3.2.2 Bas niveau d'éducation des parents et
sexe du chef de ménage (CM)
Le niveau d'éducation des parents influent fortement
sur la scolarisation de leurs enfants. Les parents ayant déjà
fréquenté l'école ont une grande préférence
à emmener leurs enfants à l'école. En revanche, ceux
n'ayant pas un niveau scolaire appréciable, ni n'ayant pas
fréquenté l'école accordent moins d'importance à la
scolarisation de leurs enfants. Concernant le sexe du chef de ménage,
une étude montre qu'au nord de la Côte d'Ivoire les CM de sexe
féminin assure une scolarisation plus forte que leurs homologues de sexe
masculin (Toto ,1999).
1.3.2.3 La taille du ménage
Le nombre élevé de personnes dans le
ménage, notamment des enfants très jeunes, limite les
capacités de ce dernier à investir dans la scolarisation des
enfants. Ainsi la relation entre la taille du ménage et la scolarisation
des enfants pourrait être négative surtout dans les ménages
pauvres. Les études réalisées en Afrique tendent à
infirmer cette hypothèse classique. En Côte d'Ivoire, on observe
un effet ambigu. Montgomery et al. (1995 ; cité par Ibata, 2003) ont
effectué une étude comparative sur la Côte d'Ivoire et le
Ghana, et montrent qu'en milieu rural la taille du ménage à un
effet positif sur la scolarisation et qu'en milieu urbain, l'effet est
négatif. Une autre étude de Dedy et Bih (1997) montre que la
taille du ménage agit négativement sur la mise à
l'école particulièrement dans les régions sous
scolarisés du Nord.
1.3.2.4. La religion
Les enseignements ainsi que les pratiques de certains groupes
religieux peuvent affecter la scolarisation, surtout celle des filles. La
plupart des parents musulmans de certaines régions de la Côte
d'Ivoire affirment privilégier la pratique religieuse chez les filles ;
l'école publique laïque, apparaît comme un des obstacles
majeurs à la vie spirituelle des familles qui, pour la contourner,
préfèrent garder leurs enfants à la maison ou les inscrire
à l'école
coranique (Trah, 1996). L'école est perçue comme
un lieu de dépravation des moeurs, lieu de rupture avec le milieu
familial, contrairement à l'école coranique qui enseigne le
respect, la soumission et les principes de la religion musulmane (Marietou,
1997 ; cité par Ibata, 2003). Toto (1999) prouve qu'en zone urbaine
comme en zone rurale, les chefs de ménages chrétiens scolarisent
plus les enfants que ceux d'obédience musulmane.
1.3.2.5 Autres facteurs
Parmi les facteurs socioculturels, il faut citer
également les grossesses et mariages précoces et la perception de
l'éducation en conflit avec les valeurs traditionnelles. Il faut noter
l'impact de certaines maladies telles que la pandémie du sida sur la
demande éducative. D'après une estimation de l'AFD (2004 ;
citée par Dougnon et al, 2006), certains pays comme le Malawi, la
Zambie, Le Zimbabwé et l'Afrique du Sud verrons d'ici 2010 leur
population se réduit d'un quart par rapport à une situation
d'évolution démographique normale a cause du sida.
1.4. Facteurs
liés à l'offre d'éducation
1.4.1. Facteurs institutionnels/politiques
Les inégalités sont également
expliquées par les facteurs tels que l'insuffisance du budget publique
pour les secteurs sociaux, l'inadéquation des dépenses publiques
pour certaines couches sociales, l'instabilité politique, les tensions
sociales, le manque d'une stratégie claire sur l'éducation des
filles et des femmes. A ces facteurs il faut aussi ajouter le bas statut de la
femme en général, les perspectives d'emploi limitées et
l'orientation des femmes vers des disciplines non scientifiques et techniques.
De plus, la capacité insuffisante de collecte et d'analyse de
données pour recherche et l'utilisation d'une politique
appropriée, l'inadaptation de l'école aux valeurs traditionnelles
et la complexité des démarches administratives sont aussi
à la base des faibles taux de scolarisation et des
inégalités dans les pays.
1.4.2. Facteurs liés à
l'école
Les systèmes scolaires dans leur organisation
constituent en eux-mêmes un frein dans le processus de scolarisation. Le
nombre de places à l'école, la distance des écoles et des
lycées, la faible proportion d'enseignantes, les coûts
d'inscription trop élevés, les stéréotypes à
l'école (manuels scolaires), les enseignant(e)s non
sensibilisé(e)s aux problèmes de genre, les programmes non
adaptés à la culture traditionnelle; tous ces facteurs sont
très influents sur l'éducation des enfants.
D'autres tels que l'exclusion des filles enceintes, le
harcèlement sexuel, le manque de cantines scolaires
(particulièrement pour nomades et dans les zones rurales), les services
hygiéniques manquants ou non adaptés, la mauvaise qualité
de l'enseignement et le calendrier scolaire inadapté au calendrier des
travaux agricoles sont non négligeables. Tous cela entrave le
succès de multiples politiques éducatives.
Après l'analyse des avantages qui découlent de
l'éducation, aussi des obstacles qui s'opposent à son
déploiement, notre étude impose qu'on puisse présenter le
cadre dans lequel elle servira dans l'élaboration des politiques
futures. C'est ce qui fera l'objet de la partie suivante.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
2. Présentation du système éducatif de
la Cote d'Ivoire
Depuis son accession à l'indépendance en 1960,
la Côte d'ivoire a toujours accordé une importance majeure
à l'éducation et plus généralement au
développement des ressources humaines. Le but de cette section est de
présenter, d'une part, la structure du système éducatif et
quelques actions du gouvernement dans le cadre de la promotion de
l'éducation et son accessibilité par tous. D'autres part, les
progrès accomplis et les défis à relever de manière
général et particulièrement dans le cas de la commune de
San Pedro seront abordés.
2.1 Évolution de
l'éducation
2.1.1. Structure du système éducatif
ivoirien
Le système éducatif de Côte d'Ivoire, est
fondé sur le modèle hérité de l'époque
coloniale ; il comprend : l'enseignement préscolaire; l'enseignement
primaire; l'enseignement secondaire général, dont le premier
cycle constitue, avec le primaire, l'éducation de base ; l'enseignement
technique et la formation professionnelle ; l'enseignement supérieur ;
et l'alphabétisation et l'éducation des adultes.
L'enseignement préscolaire est essentiellement
concentré dans les zones urbaines et connaît une expansion rapide.
Le secteur privé assure l'accueil de plus de 50%20 des
enfants scolarisés à ce niveau, mais avec des frais de
scolarité relativement élevés.
L'enseignement primaire, d'une durée de 6 ans, concerne
théoriquement les enfants âgés de 6 à 11 ans. Il
conduit au certificat d'études primaires élémentaires
(CEPE), tandis que l'accès au 1er cycle de l'enseignement secondaire,
d'une durée de 4 ans, est subordonné à la réussite
à l'examen d'entrée en 6ème.
Le 1er cycle du secondaire est assuré dans des
collèges et sanctionné par le Brevet d'études du premier
cycle (BEPC). Le deuxième cycle, qui dure trois ans, se déroule
dans des lycées et il est sanctionné par le Baccalauréat,
qui autorise l'accès au supérieur. Le secteur privé
accueille 35% environ des effectifs de l'enseignement secondaire
général.
La formation professionnelle et l'enseignement technique se
situent essentiellement au niveau secondaire, même si différentes
filières du supérieur sont professionnelles ou conduisent
à des BTS, notamment dans le privé.
L'enseignement supérieur public est constitué de
trois Universités (Cocody, Bouaké et Abobo Adjamé) et de
quatre Grandes Ecoles (l'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et
d'Economie Appliquée ; l'Institut National Polytechnique ; l'Ecole
Normale supérieure ; et l'Institut Pédagogique National
d'Enseignement Technique et Professionnel).
Dans le cadre de la politique de déconcentration et de
régionalisation, deux Unités Régionales d'Enseignement
Supérieur ont été créées et
rattachées, l'une à l'Université d'Abobo-Adjamé, et
l'autre à l'Université de Bouaké.
20 MENFB (1999), Innovation
réussie dans le système éducatif ivoirien : système
de prêt manuels scolaires, immatriculation des élèves,
écoles témoins. Rapport final du
séminaire portant sur une étude rétrospective/bilan de
l'éducation pour la côte d'ivoire du juillet 1998 à mai
1999, MENFB/PASEC/ADEA, octobre 1999, pp12-29.
Trois ministères sont chargés des questions
éducatives : le Ministère de l'Education Nationale et de la
Formation de Base (MENFB), le Ministère de l'Enseignement Technique et
de la Formation Professionnelle (METFP) et le Ministère de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS). En
plus des directions centrales, le MENFB comprend 10 Directions
Régionales de l'Education Nationale (DRENFB), 10 directions
départementales (DDENFB) et 130 inspections primaires qui leur sont
rattachées. Les directeurs d'école sont les derniers maillons de
la hiérarchie.
Cette structuration du système éducatif a
été accompagnée de multiples reformes politiques traduites
par des définitions et des mises en oeuvre des plans et
stratégies nationaux visant à satisfaire une demande
éducative sans cesse croissante. La section suivante, sans toutefois
avoir la prétention de lister de manière exhaustive les lois et
plans d'actions adoptés ou menés relatives à
l'éducation, étalera quelques reformes marquant la volonté
de l'Etat ivoirien à instruire sa population.
2.1.2. Expression de la volonté politique de
promouvoir l'éducation pour tous et surtout celle des
filles.
Très tôt, le Gouvernement Ivoirien a
accordé une grande priorité au développement du
système éducatif ; elle s'est traduite par une croissance
très rapide de la part des ressources publiques allouées à
l'éducation, qui a atteint 40% vers la fin des années 70.Cette
part importante affectée à l'éducation a été
associée aux multiples programmes éducatifs visant à
satisfaire la demande éducative et pallier aux problèmes
liés aux insuffisances du système éducatif. C'est ainsi
que les responsables ivoiriens ont initié en 1990 le programme de
valorisation des ressources humaines (PVRH-I). Dans le même ordre, une
Concertation Nationale sur l'Ecole Ivoirienne (CNEI en 1994), regroupant les
différents partenaires, a permis d'élaborer un rapport, qui a
servi de base à la réforme promulguée par la loi du
17/09/95. Cette loi réaffirmait le droit à l'éducation et
l'égalité de traitement de tous les citoyens, notamment dans
l'enseignement public. Durant cette période, les pouvoirs publics ont
mis sur pieds les politiques innovatrices tels que le système de
prêt d'ouvrages scolaires21, d'immatriculation des
élèves22 et les écoles témoins
(1992)23. En septembre 1997, un Plan National de
Développement de l'Education et de la Formation (PNDEF) a
été élaboré pour appuyer la deuxième phase
du PVRH (PVRH-II) prévue sur la période 1998-2010 et dont le but
est de mieux assurer l'équité sociale et rechercher la
valorisation effective des ressources humaines (TBS24, 2003).
Cependant, après que la loi rendant l'école
obligatoire et gratuite fut adoptée en 2000, les dommages
enregistrés durant les périodes de crise n'ont pas
découragé la détermination de
21 Le système de prêt
d'ouvrages scolaires était un projet BAD Education IV
(Assistance Financière Remboursable) dont le but était
l'accroissement du taux de scolarisation, notamment celle des Filles du
primaire et des régions enclavées, en vue d'atteindre vers l'an
2000 le principal objectif du Programme de Développement des Ressources
Humaines (PDRH), à savoir un taux de scolarisation national de 90 %.
L'opération de prêt de Manuels Scolaires a démarré
précisément au cours de la rentrée scolaire 1994 - 1995 et
s'est achevée en 1996 - 1999
22 Le but initial indiqué était de
rendre efficace le système de gestion à travers la
création d'un fichier informatisé des élèves pour
lutter contre les échecs scolaires et les lourdeurs du système de
gestion.
23 La mise en place du projet écoles
témoins s'inscrit dans un contexte socio-économique
difficile marqué par la mévente des principaux produits agricoles
tels le café, le cacao, le coton à la fin de la décennie
1980. Parmi les conséquences de cette situation, on note la baisse des
taux de scolarisation (moins de 70%) et l'augmentation du taux de redoublement
(environ 25%). En 1992, dans le cadre du PVRH (Programme de Valorisation des
Ressources Humaines), le projet Ecoles- témoins a
démarré.
24 Tableau de bord social, 2003
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
l'Etat à remplir son engagement en matière
d'éducation/formation de sa population. En effet, des dispositifs
particuliers ont vu le jour, afin de faire face aux déplacements massifs
d'élèves dans les zones gouvernementales. Dans les zones
occupées, l'ONG "Ecole pour tous" a pris le relaie
du Ministère de l'Education Nationale de Côte d'Ivoire et dans les
zones gouvernementales, le Ministère de l'Education Nationale a
institué au sein des établissements (publics ou privés)
des établissements relais, grâce à la
généralisation de la double vacation, un mode de gestion qui a
permis de doubler pratiquement la capacité d'accueil des structures
existantes (Fadiga, 2006). Cette opiniâtreté a produit des
résultats satisfaisants que la section ci-après mettra en
évidence.
2.2. Situation de l'éducation
L'attention faite à l'égard de
l'éducation par le gouvernement, a contribué à
améliorer la situation scolaire de la population scolarisation. Cette
amélioration sera mise en relief dans le paragraphe
subséquent.
2.2.1Progrès des politiques mises en
place
On a enregistré une évolution des effectifs
d'environ 18 % au niveau primaire et 29% au secondaire général
entre 1996 et 2002 (MEN/DIPES, 2006). Malgré le déclenchement de
la guerre de septembre 2002 qui a entraîné une baisse de cette
tendance, le gouvernement s'est attelé à continuer sa lutte et
les résultats se sont traduit par une augmentation de 9% dans le
primaire et 3% dans le secondaire général entre 2003 et 2005 en
zone gouvernementale (graphique 1).
Graphique 1 : Evolution des effectifs dans le
primaire et le secondaire général en zone
gouvernementale.
2030000
1530000
1030000
530000
30000
2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 2004/2005
Primaire Secondaire
Source : MEN/DIPES, 2006
De ce qui est de la situation des filles, la politique des
manuels scolaires appuyer des sensibilisations faites a largement
contribué à accroître leurs effectifs. En effet, entre 1994
et 1995, on a enregistré une tendance forte de 10,94% à Bondoukou
et 7,50% à San Pedro25 (MENFB, 1999). Les nouvelles
orientations au sein des politiques éducatives à leur
égard ont entraîné une progression de 13% dans le primaire
et 58% dans le secondaire général de leurs effectifs entre 2003
et 2005 en zone gouvernementale (graphique 2).
25 Il faut signaler le projet BAD éducative IV
concernait les DRENFB d'Abengourou, de Bondoukou, de Korhogo, d'Odienné
et de San Pedro et en 2 ans le taux d'évolution des filles était
de 24% entre 1993 et 1996
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Graphique2 : Evolution des effectifs dans le
primaire et le secondaire général en zone
gouvernementale.
400 000
200 000
800 000
600 000
0
2002/2003 2003/2004 2004/2005
Primaire secondaire
Source : MEN/DIPES, 2006
Au regard de ce qui précède, on peut dire que
les politiques éducatives ont eu d'effets positifs au sein de la
population scolarisable. Cependant des efforts supplémentaires doivent
être entrepris car cette évolution des effectifs dans les
écoles et lycées ne traduit pas globalement la
réalité scolaire. Le taux de scolarisation national au primaire
(48,8%) reste faible et loin de l'objectif fixé en 2000 (BUNAP,
2006)26 et des disparités subsistent au niveau des
régions (graphique 3).
Graphique3 : Taux de scolarisation du niveau
primaire par région en 2002/2003 et 2004/2005
120,0
100,0
40,0
20,0
80,0
60,0
0,0
2002/2003 2003/2004 2004/2005
Source : MEN/DIPES, 2006
Cette disparité laisse paraître des
défaillances et obstacles qui privent encore des milliers et
peut-être des millions d'enfants d'avoir accès à
l'éducation, tel est l'objet de du paragraphe suivant.
26 BUNAP (2006). Programme national d'action en
matière de population 2002-2006.Rapport établi dans le cadre du
projet IVC/97/PO8 appui à la mise en oeuvre de la Politique National de
la Primature, Ministère de la Planification du Développement,
Abidjan, pp.40.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
2.2.2 Contraintes
Malgré les progrès enregistrés et les
reformes engagées, le système scolaire rencontre un certain
nombre de contraintes parmi lesquelles se situe une forte croissance
démographique (3,3%) par an, une faible demande de scolarisation dans
certaines zones, un système éducatif encore sélectif qui
laisse moins de chance aux filles (BUNAP, 2006).
Cette situation est encore plus prononcée dans la ville
de San Pédro. Deuxième ville portuaire de la Côte d'Ivoire,
San Pedro a connu une expansion économique et démographique
très rapide. Elle abrite un des plus grands bidonvilles de l'Afrique de
l'ouest (Bardot). Le conflit armé a entraîné un
déplacement massif vers cette ville et les conséquences sur les
services sociaux ont été immédiates. Au niveau
éducatif, nombreux sont les actions qui ont été
réalisés pour scolariser la population. C'est aussi le cas des
constructions des cantines, des opérations de distributions des kits
scolaires, de la mise sur pieds des établissements de relais pour
contenir le supplément d'élèves fuyants les zones de
combat etc....Mais ces efforts qui ont produit des résultats non
négligeables sont encore vain car San Pedro occupe toujours une place
peu honorable parmi les villes qui ont des taux de scolarisation les plus
faibles du pays ceci à tous les niveaux scolaires (voir graphique3).
Néanmoins, dans un élan de reconstruction
nationale impulsé par l'accord de paix de Ouagadougou, il est
nécessaire de diagnostiquer la situation actuelle de l'éducation
des enfants de 6 à 15 ans car il faut rappeler que c'est à cette
frange de la population qu'incombe la responsable de garantir la paix durable
des générations futures ceci à travers leurs attitudes et
leurs sens de responsabilités que l'école leur procurera. Pour
mener à bout notre étude, nos données proviennent de
l'enquête sociodémographique que l'ENSEA et ses partenaires aux
développements (UNFPA, PAS) ont réalisé en 2007 dans le
département de San Pedro. La ville de San Pedro a été
choisir non seulement parce qu'elle est un laboratoire pour l'ENSEA mais aussi
parce qu'elle présente une situation scolaire est préoccupante et
la définition de meilleurs programmes de développement
s'impose.
Chapitre 2: méthodologie de l'enquête,
constitution de la base
Nous ne pouvons commencer le traitement des données
dont nous disposons sans faire au préalable une brève
présentation de la méthodologie de l'enquête et de collecte
de celles-ci. Les deux parties de cette section sont d'une importance capitale
en ce sens qu'elles permettent de mettre en évidence l'objectif de
l'enquête, d'avoir un bref aperçu sur la constitution de notre
échantillon et le mode d'administration des questionnaires. La seconde
partie présentera le procédé de constitution de la base
population et les outils statistiques qui nous permettront d'effectuer les
analyses.
2.1. METHODOLOGIE DE L 'ENQUETE
2.1.1. Conception de l'enquête
L'enquête sur la ville de San Pedro a été
exécutée par l'ENSEA sur la demande, du UNFPA et le PASP. Elle a
bénéficié de l'appui financier de ces derniers. Cette
enquête s'inscrit dans le cadre de la recherche d'informations à
travers des indicateurs de base en vue de définir des politiques
adéquates pour améliorer les conditions de vie des ménages
au lendemain du conflit armé. Aussi est-elle d'un enjeu pour l'ENSEA. En
effet, au niveau académique, l'ENSEA étant une école
supérieure qui forme aux métiers et techniques de la statistique,
cette enquête permettrait à ses étudiants de participer
à une opération de collecte au cours de leur formation. Ceci pour
les accoutumer aux réalités du terrain et compléter la
formation théorique reçue.
2.1.1.1. Objectif de l'enquête
Cette enquête vise, de façon globale, à
analyser plus spécifiquement la politique de reconstruction des services
sociaux de base et celle de la relance économique dans le souci
d'améliorer le bien être social des populations.
Dans cette optique, elle poursuit les objectifs suivants :
· D'analyser les impacts de la crise socio-politique ;
· D'identifier les ressorts et les perspectives
économiques de la commune ;
· D'appréhender des facteurs de cohésion
sociale ;
· De formuler des propositions d'actions locales à
entreprendre dans le cadre de la politique post-crise ;
· De définir une méthodologie statistique
pour l'élaboration d'un tableau de bord pouvant aider à formuler
une politique de développement local post-crise.
Les informations ainsi collectées seront
organisées dans une base de données et pourront aider les ONG,
les collectivités locales de San Pedro et les organismes de
planification et de développement à mieux défendre les
spécificités locales lors de l'élaboration et de la mise
en oeuvre de la politique de reconstruction post-crise. Ainsi contribuera-elle
à améliorer la qualité de vie de la population.
Toutefois, pour atteindre les objectifs ci-dessus, la
démarche adoptée se décline en trois points saillants. Il
s'agit de l'élaboration de la méthode d'échantillonnage,
de l'élaboration des questionnaires et du déroulement de la
collecte.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
2.1.1.2. Echantillonnage
a) plan de sondage : un sondage à deux
degré et trois degré
La collecte des données s'est déroulée
dans toute la ville de San Pedro, soit dans ses treize (13) quartiers, et deux
villages environnants. Deux types de sondage ont été
utilisés au cours cette l'enquête. Il s'agit :
D'abord, un sondage à deux degré avec
stratification des unités primaires a été fait pour
tirés les ménages. 17 strates sont retenues à cet effet
dont 15 en milieu urbain et 2 en milieu rural. Dans chacun des strates, la
méthode de tirage consistait à tirer les îlots avec des
probabilités inégales au prorata du nombre de ménage
contenu dans chaque quartier. Et à l'issu de ce tirage, 110 îlots
ont été retenus. Au second niveau, les îlots tirés
constituaient la base de sondage dans laquelle tous les ménages ont
été dénombrés. C'est par une méthode de
sondage aléatoire simple à probabilité égale sans
remise que les ménages ont été tirés.
Enfin, un sondage à trois degré avec
stratification des unités primaires a servi pour réaliser les
échantillons des individus éligibles aux questionnaires
éducation des enfants, santé de l'enfant et de la mère. Le
critère de sélection des individus à ce niveau
dépendait du type de questionnaire. En ce qui concerne le questionnaire
éducation qui a servi d'analyse dans notre étude, les enfants
sélectionnés sont ceux qui ont un âge compris entre 6 et 15
ans. Cependant, si le nombre total d'enfants sélectionnés est
tout au plus quatre par ménage, dans le cas où il existerait dans
le ménage plus de quatre enfants ayant un âge compris dans cette
tranche d'âge, le choix serait fait par ordre croissant des âges
(c'est-à-dire du plus petit âge au plus élevé).
b) L'échantillon
Sur le terrain le dénombrement a abouti au recensement
de 1762 ménages répartis dans les 15 strates de la zone urbain et
2 strates de la zone rurale. La taille de l'échantillon prévu
était de 2200, mais seulement 1722 ménages ont été
déclarés interviewés par les chefs d'équipes soit
97,7% de la taille initiale. 1492 ménages des ces ménages se
trouvent en milieu urbain contre 250 en milieu rural. La population
enquêtée à travers les îlots a été
estimée à 8915 individus et les enfants de 6 à 15 ans sont
au nombre de 2183.
2.1.1.3 Présentation du
questionnaire
Après avoir dénombré les îlots et
les ménages, les étudiants ont procédé à
l'interview des membres des ménages sélectionnés des
îlots retenus. Cette méthode de collette dénommée
«interview directe» a été réalisée
grâce à cinq (5) questionnaires différents qui ont
été testés et améliorés au cours de la
formation et du pré-test avant leur utilisation pour la phase effective
de terrain. Il s'agit de :
> Un questionnaire ménage : il a
permis d'enregistrer tous les membres du ménage avec certaines de leurs
caractéristiques sociodémographiques et culturelles. Il contient
également des informations sur les commodités de logement du
ménage.
> Un questionnaire individuel adressé au
chef du ménage: il a permis d'appréhender les conditions
de vie du ménage, la perception de la cohésion sociale, ainsi que
les perspectives professionnelles du chef de ménage. De plus, ce
questionnaire permet d'avoir un aperçu sur l'impact que peut avoir la
présence du port autonome de San
Pedro non seulement sur les activités des
ménages (externalités positives ou négatives) ou /et leur
tranquillité, leur bien-être, mais aussi sur les emplois directs
ou indirects engendrés.
> Un questionnaire éducation des
enfants donne une idée précise de la situation
scolaire des enfants de 6 à 15 ans et évalue la
portée de certaines politiques.
> Un questionnaire santé des enfants
fournis des informations sur la situation sanitaire
des enfants de mois de 5 ans
> Un questionnaire santé de la
mère quant à lui analyse les conditions dans
lesquelles
les femmes se font leurs soins prénatals avant, durant et
après l'accouchement.
2.1.1.4. Déroulement de
l'enquête
Après qu'une équipe se soit rendue au lieu de
l'enquête pour la sensibilisation des autorités et la population,
la formation des enquêteurs s'est effectuée et elle a
été précédée d'une enquête pilote afin
d'ajuster les différents questionnaires. L'enquête s'est
déroulée durant une période de deux semaines.
Période durant laquelle une première étape de trois jours
(03) était destinée au dénombrement des ménages des
îlots tirés. Ensuite, la phase de collecte proprement dite s'est
étendue tout au long du reste de la durée (18 jours).
Du retour du terrain, la phase de codification a commencé
suivi trois jours après de la phase de saisie effectuée à
l'aide du logiciel Epi info.
2.1. CONSTITUTION DE LA BASE
2.2.1. Apurement des données
L'apurement est l'une des phases les plus importantes du
traitement des données d'enquêtes. Il précède
l'analyse des résultats de l'enquête et vient tout juste
après la saisie des données. La fiabilité des
résultats obtenus est largement tributaire de cette phase qui s'impose
au statisticien dans son travail de collecte, de traitement et de diffusion de
l'information. Elle se déroule généralement en plusieurs
étapes. Rappelons que nous n'exposerons que les méthodes et
mécanismes de traitement de données que nous avons
utilisé.
2.2.1.1. Contrôle des
données
L'apurement vise à détecter les erreurs et les
incohérences dans la base. Pour Christian GOURIEROUX27, les
différents types de contrôle à effectuer sur les
données collectées et saisies sont :
> Le contrôle par comparaison avec les meilleures
données ;
> Le contrôle comptable destinée à
vérifier si les données respectent une certaine logique comptable
;
> Le contrôle de structure et de validité visant
à vérifier s'il n'existe pas dans la base, des modalités
ou codes qui ne devraient pas exister.
2.2.1.2. Traitement des données
manquantes
Le phénomène des non-réponses est assez
fréquent dans les enquêtes statistiques. Il se matérialise
par des vides au niveau de certains champs d'une base de données.
27 GOURIEROUX Christian, Théorie des sondages, Economica,
Paris 1981, PP.24-26.
La résolution de ce problème demeure l'un des
objectifs de l'apurement. Toutefois, il convient de distinguer, au niveau des
non-réponses, les sans objets et les valeurs manquantes à
proprement parler.
a) Les sans objets
Les "sans objets" sont des non-répondants à une
question du fait de leur inéligibilité pour cette question. Dans
le cas de cette enquête les "sans objets" ont été
définis. Par exemple, tous les individus de moins de 6 ans ne sont pas
concernés par les questions concernant l'alphabétisation, le
niveau d'instruction et l'emploi. Ce sont les questions Q15 à Q26 du
questionnaire ménage. De même tous les individus de moins de 12
ans ne sont pas concernés par la question sur l'état matrimonial
; il s'agit de la question Q23 du questionnaire ménage. Le code 8 a
été choisi pour codifier les "sans objets".
b) Traitements des valeurs
manquantes
C'est la phase la plus délicate dans l'apurement des
données. Il s'agit d'abord d'évaluer le mécanisme de
non-réponses et ensuite de faire le choix de la méthode de
traitement.
Concernant le mécanisme de non réponse, on
distingue types :
Les données manquantes complètement dues au
hasard (MCAR pour Missing completely at random) : la probabilité de
réponse pour la variable d'intérêt y est la même pour
toutes les unités de la population et ne dépend donc ni des
variables auxiliaires ni de la variable d'intérêt
Les données manquantes dues au hasard (MAR pour Missing
at random) : la probabilité de réponse pour la variable
d'intérêt y dépend des variables auxiliaires
Les données manquantes non dues au hasard (NMAR pour
Not missing at random) : la probabilité de réponse pour la
variable d'intérêt y dépend d'un ou d'autres variables non
étudiées.
La méthode Hot deck aléatoire a
été utilisée pour traiter ces valeurs manquantes. Cette
méthode consiste à produire une « valeur artificielle »
pour remplacer la valeur manquante. Elle permet d'utiliser un poids unique
associé à chaque individu ou modalité, si bien que les
résultats de diverses analyses seront nécessairement
cohérents. On remplace la valeur manquante par la valeur observée
chez un répondant proche, appelé donneur. Et le donneur est
choisit au hasard parmi les répondants (Hot deck d'ensemble).
2.2.1.3. Recherche de doublons, Contrôles
interne et de vraisemblance
Le phénomène de doublons représente le
fait qu'un ménage ou un individu soit enregistré plusieurs fois
dans la même base de données. Cela pourrait non seulement
augmenter inutilement la taille de la base de données mais aussi de
biaiser les analyses faites en prenant en compte ces doublons. La
méthode utilisée est la plus usuelle de détection des
irrégularités dans une base. Elle consiste à la mise en
regard des réponses à plusieurs questions communes des
questionnaires concernés et de supprimer celle qui sont superflues
après avoir pris connaissance de ces derniers.
Parfois, une réponse donnée à l'une de
ces questions n'autorise pas une certaine réponse aux autres questions.
En effet il serait aberrant de rencontrer dans une base de données : un
chef de ménage âgé de moins de 10 ans, une épouse de
moins de six ans, un individu de niveau scolaire supérieur qui ne sait
pas lire ni écrire, etc. Ces aberrations supposent une mauvaise
réponse à l'une des questions concernées. C'est ainsi
qu'un contrôle des données est donc nécessaire pour
s'assurer de la cohérence interne dans la base et la meilleure
manière de parvenir à une bonne correction est d'élaborer
des tableaux croisés entre
les variables. Plus encore, un masque de saisie basé
sur des contrôles appropriés ne garantit pas une base propre et
dépourvue d'erreurs. Même avec une formation rigoureuse des agents
de collecte, des agents de codification et une supervision des
opérations de codification et de saisie, les incohérences peuvent
toujours apparaître. Elles sont liées à la mauvaise
compréhension des instructions par les agents de collecte, à la
mauvaise codification et à la mauvaise saisie. Mais la mauvaise foi des
enquêtés eux-mêmes conduit à des réponses
erronées. C'est donc l'objet des contrôles de vraisemblance.
2.2.1.4. Contrôles de
vraisemblance
Les contrôles de vraisemblance visent à
vérifier la crédibilité des données
enregistrées. Ils se basent sur des connaissances acquises dans le
domaine d'étude et font intervenir des normes ou des fourchettes
d'évolution des valeurs de variables ou de rapports de ces valeurs. En
ce qui concerne les variables quantitatives, celles relatives à la
dépense des valeurs invraisemblables ont été
déclarées. Certains enquêtés ont
déclaré par exemple que leur dépense de loyer est 2500
francs par mois, leur dépense en consommation journalier de plus de
5000. Tous les chefs de ménages ayant déclaré des sommes
invraisemblables ont été sélectionnés et,
après recours aux questionnaires, ont été traités
au cas par cas. Certaines valeurs étaient le résultat d'une
mauvaise saisie et ont donc fait l'objet d'une simple correction. Mais les
sommes ayant été déclarées sur les questionnaires
avec justification n'ont pas fait l'objet d'une correction.
2.2.2. Plan d'analyse
La présente étude fait l'état des lieux
de la situation scolaire des enfants de 6 à 15 ans. Dans une telle
étude l'utilisation des outils statistiques s'avère
nécessaire pour apprécier les facteurs objectifs dont la
fiabilité sera testée à l'aide de méthodes
rigoureuses. Pour ce faire, nous aurons recours à deux méthodes :
l'analyse des correspondances multiples (ACM) et la classification ascendante
hiérarchique. La première est une technique de réduction
factorielle qui permet d'avoir une vue globale des variables de base en mettant
en évidence les liaisons, ressemblances ou différences entre
elles. La seconde effectue des regroupements d'individus sur la base de
comportements ou caractéristiques semblables (ou des regroupements de
variables sur la base d'individus semblables) permettant ainsi de
préciser les résultats de l'analyse factorielle. Mais avant, une
analyse descriptive sera mise en oeuvre afin de déceler les liens
éventuels entre les caractéristiques des jeunes et les variables
permettant d'évaluer leur situation scolaire. Pour cela, il a
été jugé nécessaire de procéder par des
analyses univariées et bivariées.
2.2.2.1 Démarche univariée
:
Nous construirons des tableaux de fréquence pour
décrire certaines variables qualitatives et calculerons une
variété de statistiques pour décrire les variables
quantitatives. Cette étude se fera tant pour les variables à
expliquer que pour les variables explicatives. 2.2.2.2
Démarche bivariée :
Elle consistera à l'évaluation de
l'intensité de la relation qui existe entre les variables à
expliquer et chacune des variables explicatives. Elle permettra aussi de
dégager le profil des modalités de la variable à expliquer
par rapport aux modalités de chacune des variables explicatives
qualitatives.
Des modèles d'analyse de régression logistique
seront utilisés pour mettre en exergue les caractéristiques
socioculturelles des chefs de ménages qui ne scolarisent pas leurs
enfants. Pour ce faire, nous utiliserons le logiciel STATA
version 9, SPSS version 12 et SPAD 5.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Chapitre 3: Caractéristiques
sociodémographiques de la population de la commune de San Pedro
3.1 CARA CTERIS TIQUES SOCIO DEMO GRAPHIQUES DES ENQUE
TES
Un taux de croissance démographique élevé
est lourd de conséquence pour les gouvernements. En effet, il impose au
pouvoir public d'augmenter les investissements dans les secteurs sociaux en vue
non seulement d'accroître leurs capacités et/ou d'améliorer
leurs qualités mais aussi améliorer le bien-être de la
population. En côte d'ivoire, ce taux de croissance démographique
est de 3,3% par an28 (BUNAP, 2006). Ce chapitre présente
brièvement les caractéristiques de la population de la commune de
San pedro. Il est donc d'un intérêt particulier dans la mesure
où à l'issu, se dégagera des informations relatives aux
caractéristiques sociodémographiques et culturelles des chefs de
ménages ainsi que les conditions de vie dans lesquelles vit la
population de San Pedro. Les caractéristiques sociodémographiques
de la population de San Pedro sont alors analysées à travers le
niveau d'instruction, la religion, l'état matrimonial et l'ethnie (ou la
nationalité pour les non ivoiriens). L'essentiel des résultats
relatifs à ces caractéristiques est disponible en annexe (tableau
A.3.1)
3.1.1. Structures par sexe
L'extrapolation des données recueillies sur
l'échantillon donne, dans l'ensemble de la ville da San Pedro, un total
de 206015 personnes (tableau A.4.1).Elle se compose de 53,3% d'hommes et de
46,7% de femmes. Cette supériorité numérique de la
population des hommes est aussi constatée dans le milieu urbain (54,6%
d'hommes contre 45,5% de femmes). A l'inverse, la zone rurale enregistre
respectivement 47,9% des hommes et 52,1% de femmes.
3.1.2. Niveaux d'instruction et
d'alphabétisation
Selon l'UNESCO, une personne alphabétisée est
une personne capable de lire et d'écrire, qui comprend un exposé
simple et bref des faits en rapport avec sa vie quotidienne. En revanche, toute
personne ne sachant ni lire ni écrire dans un langue quelconque un
exposé simple et bref de faits en rapport avec sa vie quotidienne est
considérée comme analphabète. Sur la base de cette
définition, 57,9% de l'ensemble de la population29 sont
analphabètes (tableau A.3.1). Les analphabètes (constituent les
personnes sachant simplement lire ou écrire ou ni lire et ni
écrire) ne représentent que 42,1%. On relève aussi une
disparité au niveau du milieu de résidence. En effet, 39,6% de
personne en milieu urbain (respectivement 50,5% en milieu rural) sont
analphabète. L'alphabétisation d'une personne est positivement et
fortement corrélée au niveau d'étude atteint. Aussi,
pouvons-nous observer que 37% de la population de San Pedro n'a aucun niveau
d'étude.
28 BUNAP (2006). Programme national
d'action en matière de population 2002-2006.Rapport établi dans
le cadre du projet IVC/97/PO8 appui à la mise en oeuvre de la Politique
National de la Primature, Ministère de la Planification du
Développement, Abidjan, pp.40.
29 L'ensemble de la population de plus de 6 ans
S'agissant de la disparité selon les milieux, il
ressort du tableau A.3.1 que 51,8% de femmes (respectivement 27,4% de
garçons) en milieu urbain sont analphabètes contre 66,6% de
femmes (respectivement 44,4% de garçons) en milieu rural.
3.1.4. Ethnie et religion
L'analyse des résultats sur la religion
révèle que celle-ci tient une place de choix dans la vie de la
population enquêtée. En effet 96,6% de la population appartient
à une confession religieuse contre seulement 3,3% qui sont sans
religion. Les religions musulmanes sont les plus représentées
dans notre population, soit 51,6%. La religion chrétienne est tout aussi
représentée, un peu plus d'un tiers des individus de notre
population (37,16 %) déclarent être de cette religion. Les
animistes et les adeptes des autres religions telles que le bouddhisme ne
représentent que 7,7% des personnes enquêtées.
Cette population est assez hétérogène.
Elle est composée de plusieurs groupes d'ethnies et de
communautés de nationalités diverses. Les grands groupes
ethniques ivoiriens : Akan, Krou Mandé et Guru constituent 73,3% de la
population. La population résidente non ivoirienne constitue les trois
quarts de la population (23,0 1%).
3.2. CONDITIONS DE VIE DES MENA GES
Les difficultés économiques, la
précarité de l'emploi, le chômage, l'abandon des
études, les transformations de la structure familiale altèrent
les conditions et la qualité de vie des ménages. Les conditions
dans lesquelles les enfants vivent, peuvent influencer sur la décision
de leur scolarité. Toutefois, pour apprécier ces conditions de
vie, il importe de distinguer les caractéristiques des chefs de
ménage ainsi que ceux du ménage.
3.2.1. Caractéristiques des parents du chef du
ménage (CM).
Sur l'ensemble de la population concernée par
l'étude, environ une femme sur six (18%) est chef de ménage
(18,4% et 15,4% respectivement en milieu urbain et rurale). L'âge moyen
des chefs de ménage est de 36,92 ans dont 36,27 ans en milieu urbain et
44,97 ans en milieu rural. Selon le sexe il est à remarquer que les
femmes chefs de ménage (42,73 ans) sont relativement plus
âgées que les hommes (35,65 ans). Concernant le niveau
d'étude atteint, 38% n'ont jamais été scolarisées.
Cet état de chose est encore plus prononcé chez les chefs de
ménage femmes (68,6%) que chez leurs homologues hommes (31,1%). Par
ailleurs, les chefs de ménage musulmans sont plus nombreux. Ils
représentent 51,8%. Les chrétiens et les autres religions suivent
avec respectivement 37,9% et 7,1%. Remarquons qu'au niveau des
chrétiens, 69,3% des chefs de ménage sont des femmes contre 23,4%
chez les musulmanes. Tels n'est pas le cas chez les musulmans (58,1% des chefs
de ménage sont de sexe masculin contre 31,1% de sexe féminin).
Quant à la situation matrimoniale des chefs de ménage, elle est
caractérisée par une prédominance de la monogamie (56,1%),
suivie de célibat et de polygamie (16,8% et 10,1% respectivement). En
outre, l'analyse de la situation économique montre que la
quasi-totalité (80,2%) de chef de ménage exerce une
activité. Lorsqu'on s'intéresse à la structure des
ménages, on se rend compte qu'en moyenne 6,42 personnes vivent dans un
ménage et le milieu rural (6,22) enregistre plus d'une personne que le
urbain (7,6) (tableau A.3.2).
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
3.2.2. Caractéristiques de commodité
des logements et d'équipements.
L'état et les caractéristiques d'un logement
ainsi que les commodités donnent une première idée des
conditions de vie du ménage qui y réside. Condition de vie des
ménages qui semble altérer la décision de scolariser les
enfants. C'est ainsi que nous analyserons les différents aspects des
caractéristiques de logements et de commodités.
L'un des objectifs du millénaire est d'assurer à
chacun un accès à l'eau potable. Cependant, l'accès
à l'eau potable par la population de la commune de San Pedro est
relativement difficile. En effet, environ un tiers des ménages ont
accès à l'eau potable, alors que 39,9% consomme principalement
l'eau des puits. Ces proportions sont inégalement reparties entre le
milieu urbain et rural. C'est ainsi qu'un quart de population vivant en milieu
urbain ont accès à l'eau potable (25%) contre plus d'un quart qui
s'approvisionne en eau de puits (29%). En revanche, la majorité de la
population non urbaine (97,9%) utilise l'eau provenant des pompes (1,5%), des
sources (2,1%) et des puits (96,3%) (Tableau A.3.3).
S'agissant du mode d'éclairage de la population, c'est
environ un ménage sur deux (49,8%) qui bénéficie de
l'électrification dans la ville contre seulement 1,7% au village. Cette
absence de lumière au village est comblée par l'usage de la lampe
comme mode principal d'éclairage. C'est ainsi que la
quasi-totalité (97,3%) de ces ménages l'utilise contre moins de
la moitié (44,6%) dans la zone urbaine (Tableau A.3.3).
L'évacuation correcte des eaux usées et autres
déchets issus de l'activité humaine permet d'éviter de
nombreux problèmes sanitaires. Il a été demandé aux
ménages le lieu d'aisance des individus qui y vivent, afin d'estimer la
proportion de ceux qui vivent dans des conditions sanitaires acceptables.
Ainsi, la quasi totalité des citadins (96,2%) ont un lieu d'aisance
adéquat contre seulement 68,3% en milieu rural avec une
prédominance pour les latrines hors de la cour (47,8%) dans ce dernier.
Dans l'ensemble, 6,4% des ménages n'ont que la nature pour
éliminer les matières fécales. Aussi une disparité
significative est observé selon que l'on soit dans le urbain (1,3%) ou
dans le rural (29,2%) (Tableau A.3.3). S'agissant des eaux usées,
quelque soit le milieu, c'est dans la rue qu'une bonne partie des
ménages les déversent (respectivement 60,4% en zone urbain et
40,8% en zone rural). Un nombre relativement important de ménages jette
leurs eaux usées dans des fosses (11,5%) et canalisations (13,2%) en
zone urbaine contrairement en zone rurale où les puits (13,4%) et les
autres voies d'évacuations (42,7%) sont les plus sollicités.
Lorsqu'il s'agit des ordures la quasi-totalité des ordures sont
évacuées par la nature en milieu rural (80,8%). L'effet contraire
est observé en ville. En effet, plus de la moitié (65,6%) des
personnes enquêtées ont déclaré verser leur ordure
par le biais des services communaux en charge d'évacuer les ordures
(service public et lieu public) contre 19,7% qui affirment déverser
leurs déchets dans la nature.
Par ailleurs, les murs des maisons d'habitation en dur et en
bois sont celles qui prédominent en zone urbain (respectivement 52,7% en
dur et 35,2% en bois). Concernant le village, on note une forte présence
des maisons construites en banco (environ 84,6%).Les types d'habitation en
milieu urbain les plus souvent fréquents sont la concession et la
baraque ; respectivement 24,5% et 26,7% des ménages y vivent. Quant aux
maisons en bande et aux maisons simples, elles abritent également une
partie relativement importante de ménages soit 39 ,9% des cas. Cette
tendance est inversement observée en milieu rural (tableauA.3.4). Les
habitants du milieu urbain de San Pedro sont généralement
locataires (66,4%) de leurs logements et le phénomène inverse est
constaté en milieu rural
(respectivement 13,6% et 79,3%). En milieu urbain, deux
ménages sur trois sont locataires de leur habitat (66,4%), environ plus
un quart d'entre eux sont propriétaires (31,6%). Par contre, en milieu
rural, quatre ménages sur cinq sont propriétaires de leur
logement (79,3%) et un huitième en sont locataire (tableau A.3.4).
Dans l'analyse des conditions de vie des ménages des
ménages, les biens durables occupent une prépondérance car
ils renseignent sur le niveau de vie du ménage et sont aussi
considérés comme une forme d'épargne du ménage
mobilisable à tout moment pour faire face à un besoin ponctuel.
Lors de l'enquête, il a été demandé aux
ménages de quels types de matériels électroménagers
ils disposent ? L'analyse des données indique un contraste en
matière de possession de radio dans la commune de San Pedro. En effet,
deux ménages sur trois (63,1%) possèdent cet appareil au village
contre seulement un quart (23,2%) en ville. Cela pourrait s'expliquer par un
sentiment d'insécurité ou de réticence de
déclaration des enquêtés à l'égard de
enquêteurs ; aussi la situation de crise pourrait être à
l'origine de ce climat de méfiance en ville par rapport au village ; et
afin parce que la source d'énergie pour la plupart de ces appareils
semble être issus les piles. Cependant, bien que la tendance soit inverse
lorsqu'il s'agit de la télévision (2,1% en zone urbaine et1, 3%
en zone rurale), on relève quand même que cette dernière et
plus encore les autres équipements électroménagers
demeurent des biens de luxe, inaccessibles pour la plupart des
ménage(tableau A.3.3).
La plupart des habitants de la ville de San Pedro ne
possèdent pas de plantation (81,3%). Mais ceux du village, dans une
grande proportion, possèdent au moins un espace cultivable (51,5%). Le
moyen de transport le plus communément utilisé est la bicyclette
(23,6%). Ce dernier est fortement corrélé avec le milieu de
résidence (respectivement 66,4% en zone rural pour 15,2% en zone
urbain). Toutefois la marche est le moyen de déplacement que la
majorité de citadin empreinte pour se déplacer (63,6%) alors que
moins d'un quart (19,8%) de villageois l'empreinte (tableau A.3.3).
Après un aperçu général de la
population de San Pedro, il convient d'analyser la situation de
l'éducation des enfants de 6 à 15 ans afin de déceler
éventuellement les obstacles ou catalyseurs pouvant freiner ou
accélérer l'accès à tous de l'éducation de
base. C'est ce qui fera l'objet de la deuxième partie.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Deuxième partie: Cadre empirique et analytique
de l'étude da la population des enfants de 6 à 15 ans
Après l'aspect théorique
qui a permis de cerner le cadre de l'étude, cette deuxième
partie sera consacrée aux volets analytique et
empirique de cette étude. Elle comprend trois chapitres. Le premier
analyse la couverture scolaire au sein de notre population d'étude. Dans
le chapitre 5, une classification des jeunes selon leur statut de scolarisation
sera faite en fonction des caractéristiques des chefs de ménage
et celles des conditions de vie du ménage dans un premier niveau et dans
le second, sera effectuée une analyse des déterminants de la non
scolarisation des enfants de 6 à 15 ans. Le chapitre 6 pour sa part fera
une évaluation des politiques incitatives entreprises par les pouvoirs
publics en matière d'éducation dans la commune de San Pedro.
Chapitre 4 : Analyse de la couverture scolaire des
jeunes de 6 à 15 ans
Avant l'analyse de l'éducation des enfants de 6
à 15 ans, il est important d'étudier les indicateurs qui
serviront à l'appréciation. Ainsi, subdivisons-nous cette partie
en quatre sections. La première définira les indicateurs retenus
dans notre étude et sera suivie de celle qui analysera les
caractéristiques socio démographiques de la population
d'étude c'est-à-dire la population des enfants dont l'âge
est compris entre 6 et 15 ans. Les conditions dans lesquelles les jeunes vivent
seront approchées par leurs occupations, la prise en charge de leurs
frais scolaires dans la troisième section. Aussi faut-il signaler que ce
chapitre vise à analyser la couverture scolaire des enfants et
l'appréhender nécessite que l'on s'intéresse d'abord
à ceux qui sont scolarisés dans l'année en cours, ensuite
aux redoublements qui constituent un des multiples problèmes de tous
systèmes éducatifs et enfin une attention particulière
sera accordée aux non scolarisés.
4.1. DEFINITIONS ET ANALYSES DES CONCEPTS DES INDICATEURS
DE SCOLARISATION RETENUS
Cette section est destinée à la définition
des indicateurs utiles pour notre analyse et les limites seront
mentionnées si possibles.
4.1.1 Taux de scolarisation
C'est l'un des indicateurs de participation.
Le taux brut de scolarisation
(TBS) à un niveau d'enseignement donné est
le rapport entre le nombre total d'élèves, quel que soit leur
âge, et la population du groupe d'âge officiellement scolarisable
à ce niveau d'enseignement. Cet indicateur présente quelques
limites à savoir que les redoublements ont tendance à gonfler ce
taux et l'inverse est contacté lorsqu'il s'agit des abandons ou des
exclus. Aussi faut-il ajouter que ce taux ne met pas en évidence les
élèves scolarisés en dehors de l'âge officiel par
niveau d'enseignement. Le taux net de scolarisation règle cette
dernière limite car il permet de mieux mesurer la couverture scolaire
nette par niveau d'enseignement. De manière générale, il
faut noter que l'approche de l'évaluation de l'éducation via cet
indicateur de participation présente une autre limite à savoir
qu'il agrège l'information sur la disparité spatiale ou
régionale du niveau réel de l'éducation.
4.1.2. Indice de parité
scolaire
La mesure de disparité utilisée est l'indice de
parité entre les sexes. L'Indice de Parité entre Sexes (IPS) est
le ratio entre les taux de scolarisation féminins et masculins (F/M). Un
IPS compris entre 0 et 1 signifie que la disparité est favorable aux
garçons (plus l'IPS est inférieur à 1 et loin de
l'unité, plus les garçons sont favorisés). Un IPS
strictement supérieur à 1 signifie que la disparité est
favorable aux filles. Un IPS égal à l'unité signifie qu'il
y a parité entre les sexes.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
4.2. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET DESCRIPTION DE
LA SITUATION SCOLAIRE DES ELEVES.
L'information liée aux
caractéristiques de la population scolarisable est d'une importance
capitale pour les planificateurs de l'éducation en ce sens qu'elle
permet de disposer des éléments d'appréciation en vue de
concevoir les politiques adéquates visant à répondre aux
besoins éducatifs de tous les niveaux d'enseignement. De ce fait, une
vue globale de la structure de notre population d'étude est d'un
intérêt particulier.
4.2.1. Caractéristiques
socio-démographiques des élèves
Pour notre étude, les enfants de la tranche de 6
à 15 ans de la population extrapolée sont estimés à
58683, donc 28,48% de la population totale. Les caractéristiques
sociodémographiques étudiées ont porté sur le
tableau B.4. 1.
4.2.1.1. Structure par âge et par
sexe
Dans l'ensemble, plus de la moitié des jeunes (57,7%)
ont un âge compris entre 6 et 11 ans. La moyenne d'âge est
d'environ 1 1ans (10,52 pour les garçons et 10,62 chez les filles). Il
est à noter aussi bien dans la sous-population des filles que celle des
garçons que, l'âge modal est 15 ans (respectivement 16,1% et 14%).
En revanche, selon le milieu de résidence, cet âge modal de 15 ans
en milieu urbain contre 10 ans en milieu rural. Même constat quand il
s'agit de la disparité sexuelle à l'exception du milieu rural
où l'âge des filles est de 8 ans. De plus, dans chacun des lieux
de résidence, les jeunes de moins de 12 ans représentent plus de
la moitié de effectifs, chez les garçons tout comme chez les
filles.
Concernant la répartition par sexe, on note une
prédominance numérique des garçons quelque soit le lieu de
résidence. 50,1% ; 52% et 50,4% sont respectivement les proportions des
garçons en milieu urbain, rural et à San Pedro (graphique 4).
Graphique 4 : Répartition des enfants en
fonction du sexe selon le milieu de résidence
49,0
48,0
47,0
46,0
52,0
51,0
50,0
Urbain Rural Ensemble
Masculin Feminin
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
4.2.1.1. Ethnie et religion
La population d'étude est composée en
majorité des individus de nationalité ivoirienne. Les ethnies les
plus représentées sont les Mandés du Nord (25% dont 31,2%
des garçons et 27% des filles), les Akan (18% dont 14,8% des
garçons et 22,5% des filles) et les Krou (16,3% dont 15,5% des
garçons et 17,2% des filles). La population étrangère
occupe un
place importante dans cette population. 21,9% sont
déclarés dont 19,7% en milieu urbain et 3 3,2% en milieu
rural.
Dans l'ensemble des sites où s'est
déroulée l'enquête, la religion la plus pratiquée
est l'islam. Ainsi ressort-il de l'analyse des résultats que 52,6% des
enfants sont de religion musulmane. Le christianisme est la seconde religion la
plus pratiquée (36,3%).
Après avoir décrit brièvement quelques
caractéristiques socio-démographiques de la population
d'étude, nous procéderons à l'analyse de leur situation
scolaire. C'est ce qui fera l'objet de la section suivante.
4.2.2. Description de la situation scolaire des
enfants.
L'éducation de base est depuis lors l'une des
priorités des institutions internationales et des gouvernements pour
atteindre l'objectif de l'éducation pour tous d'ici 2015. La Côte
d'Ivoire s'est rangée dans cette logique il y a de cela plusieurs
années et même la situation de crise récente qu'elle a
connue, n'a pas altérée la volonté des pouvoirs publics
à oeuvrer dans ce sens. Toutefois, pour évaluer la couverture
scolaire actuelle, lors de l'enquête, il a été posé
à chaque enfant de la tranche d'âge de notre étude un
certain nombre de questions. Dans cette partie nous analyserons, à
travers les indicateurs préalablement définis, le niveau scolaire
de cette frange de la population tout en dégageant les disparités
qui pourraient subsister.
Les résultats montrent que 62,9% des enfants sont
encore inscrits à l'école (soit 6 enfants sur 10). Cette tendance
est observée au niveau du lieu de résidence (66,6% en milieu
rural contre 62,4% en milieu urbain). On note tout de même une couverture
scolaire faible des enfants âgés de 6 ans (tableau 1).
Tableau 1 : Taux Brut de scolarisation des enfants
selon l'âge, le sexe et le lieu de résidence
Age
|
Sexe
|
San Pedro
|
Masculin
|
Féminin
|
Ensemble
|
Effectifs
|
6
|
66,7
|
32,6
|
49,3
|
3196
|
7
|
64,4
|
60,9
|
62,6
|
3905
|
8
|
66,8
|
72,0
|
69,3
|
4952
|
9
|
76,6
|
81,4
|
79,0
|
3194
|
10
|
64,2
|
72,9
|
68,0
|
3887
|
11
|
80,7
|
77,8
|
79,2
|
3334
|
12
|
65,8
|
66,7
|
66,2
|
3543
|
13
|
55,9
|
60,5
|
58,4
|
2995
|
14
|
68,6
|
47,1
|
58,2
|
3218
|
15
|
63,5
|
44,3
|
53,4
|
4714
|
Total
|
66,6
|
59,2
|
62,9
|
36937
|
Urbain
|
65,1
|
59,6
|
62,4
|
30637
|
Rural
|
73,8
|
65,9
|
66,6
|
6300
|
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
Quelque soit le milieu de résidence, les
différents taux bruts de scolarisation observés sont favorables
aux garçons de manière générale. Outre le fait que
l'indice de parité de sexe soit avantageux pour les garçons
âgée de 6 ans en milieu urbain, l'inverse est constaté
dès
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
l'âge de 7 ans où ce dernier est non seulement
supérieur à celui de toute la commune entière mais traduit
aussi le fait qu'en milieu urbain la couverture scolaire est relativement
propice aux filles par rapport aux garçons (graphique5).Toutefois, on
note une baisse notable à partir de 10 ans et plus accentuée
entre 12 et 13 ans en milieu rural et 13 et 14 ans en milieu urbain traduisant
ainsi une sortie du circuit scolaire les filles (IPS inférieur à
l'unité). De manière générale, l'indice de
parité entre sexes indique qu'en milieu urbain l'IPS est en moyenne
défavorable aux filles (0,91). Il en est de même dans la zone
rurale (0,78). (0,84 pour l'ensemble).
Graphique.5 : Répartition de l'indice de
parité selon le lieu de résidence
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
1,40
1,20
1,00
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Urbain Rural San Pedro
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
Par ailleurs, lorsqu'on analyse le tableau B.4.2, on constate
de manière générale que la situation scolaire
dépend des caractéristiques socioculturelles du chef de
ménages telles que son groupe ethnique, sa religion , son niveau
d'instruction, etc....
En effet, parmi les scolarisés, les chefs de
ménage des groupes ethniques Krou (2 1,6%), les non ivoiriens (22,0%)
Akan (19%) scolarisent leurs enfants par rapport aux autres groupes ethniques
de la Côté d'Ivoire. Par contre, le test de proportion (test de
marasculio) indique que la proportion des non scolarisés est plus
prononcée chez les ménages des groupes mandés du nord
(36,6%)(p_value=0.00<0.05). Pour ce qui est de la religion, les musulmans,
les chrétiens sont ceux chez qui la proportion des enfants non
scolarisés est relativement élevée (respectivement 66,2%
et 22,9%). Toutefois, ce test indique que la proportion des enfants
scolarisés est plus élevée dans les ménages
dirigés par les chefs de familles de religion musulmane ou
chrétienne (p-value=0.00<0.05). En outre, plus de la moitié
des enfants scolarisés (64,6%) sont dans des ménages où le
chef de ménage est alphabète.
La scolarisation des enfants est liée au ménage
de grande taille (p_value<0.05). En effet, il ressort du graphique 6 que
quelque soit la taille du ménage, la proportion des scolarisés
est relativement importante (respectivement 64,9% ; 68,8%, 76,2% ; 72,2% pour
les ménage de taille inférieur à 6, 11 ; 16 ; et plus de
15). Le test de proportion indique que les ménages de grande taille
scolarisent plus leurs enfants.
Graphique 6 : Répartition du niveau de
scolarisation des enfants selon la taille des ménages
16-plus
11-15
6-10
1-5
0 20 40 60 80
scolarisés nonscolarisés
23, 8
27,8
31 ,2
35, 1
64,9
68,8
72,2
76,2
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
Pour ce qui est de la situation des filles, ce sont 54,5%
d'entre elles qui ne sont pas allés à l'école dans
l'année en cours contre 45,5% des garçons. Il est à
remarquer que dans les ménages où le chef de famille est une
femme, les filles (63,8%) sont celles qui vont le plus à l'école
par rapport aux garçons (36,2%). L'inverse s'observe quand il s'agit des
hommes (respectivement 56,25 de garçons contre 43,75% de filles). Il
convient de signaler que le niveau d'instruction des chefs de ménage ne
pourrait être un facteur défavorable à l'éducation
des filles, En effet, à l'exception des ménages où les
chefs de familles sont de niveau coranique, l'analyse de la proportion des
filles non scolarisées dans l'année en cours est plus
élevée par rapport à celle des garçons quelque soit
le niveau du chef de ménage. C'est ainsi que 52,2% ; 57,4% ; 78,3% et
89,2% sont respectivement les proportions des filles non scolarisées des
ménages dont le chef n'a aucun niveau ; a un niveau primaire ; a un
secondaire et a un niveau supérieur (Tableau B.4.3). Bien que la
couverture scolaire des enfants soit relativement faible (moins de 90%) et la
situation scolaire des filles préoccupante, il n'en demeure pas moins
que les redoublements constituent un aspect de l'éducation qui
mérite notre attention.
a) Les redoublements
Les redoublements constituent l'un des problèmes
rencontrés par les pays en voie de développement. Ils sont
assurément un des indicateurs de performances d'un système
éducatif. A la question de savoir si les enfants ont déjà
enregistrés un redoublement, il ressort des réponses qu'environ
40% ont redoublé (doublé) durant leur parcours scolaire. Dans
l'ensemble, la classe qui enregistre un plus grand nombre d'échec
scolaire est le CM2 (24,6%), suivi du CE1 (18,8%) et le CP1 (17,5%) constitue
la troisième classe où les échecs sont relativement
importants. (Tableau B.4.4). Même si les redoublements sont
déplorables aussi bien pour l'Etat que pour les parents, la non
scolarisation des enfants est un handicap considérable pour un
épanouissement individuel et collectif. D'où, l'analyse de cet
autre aspect mérite qu'on s'y intéresse.
b) La population des non scolarisés de
l'année en cours.
La préoccupation de tout gouvernement est la
scolarisation de toute sa population et facilité l'accès à
tous à l'enseignement de base. Ainsi, disposer d'une frange de la
population n'ayant jamais été à l'école est un
handicap qui pourrait plus tard être un danger social car
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
selon Colbert cité par Bello30 «
l'oisiveté des premières années est source du
désordre des années ultérieures ». Dans la
présente étude, sont considérées non
scolarisés totales toutes les personnes qui ne sont jamais aller
à l'école. Lors de l'enquête, il a été
demandé aux enquêtés de notre population d'étude
s'ils avaient déjà été à l'école. Il
ressort qu'environ 12 % des enfants de la population scolarisable totale qui
n'ont jamais eu accès à l'éducation. Un peu plus d'un
quart, soit 26,2% de la population scolarisable, ont abandonné
définitivement (graphique7).
Selon le milieu de résidence, on relève une
disparité statistiquement significative en faveur du milieu urbain. En
effet, parmi les non scolarisés total, on note 25,92% en zone urbaine
contre 23,45% dans le milieu rural.
Graphique 7 : Répartition des enfants selon
leur statut de scolarisation
40
20
7065,92
62,36 62,94
60
50
30
10
0
11,71
Urbain Rural San Pedro
25,92
non scolarisé total abandon soclarisé actuel
10,63
23,45
11,54
25,52
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
Le profil des non scolarisés nous informe que parmi
ceux-ci, les filles constituent la sous population qui a une proportion
relativement élevée (54,5%). Plus de la moitié (62,9%)
d'entre elles ne sont jamais allées à l'école et quand
bien même elles s'y rendent, un peu plus de la moitié (50,7%)
abandonnent l'école contrairement aux garçons (tableau2).
Même si les chrétiens constituent la frange de cette population
qui a une proportion de non scolarisé total élevée par
rapport aux musulmanes (55,8% contre 34,8%), il est important de noter que
cette tendance s'inverse lorsqu'il s'agit des abandons définitifs. En
effet, un peu plus de huit enfants musulmans sur dix (81,1%) ont
abandonné contre seulement moins de deux enfants chrétiens sur
dix (11,4%) (tableau 2).
Pour ce qui est des abandons particulièrement, il faut
remarquer que ces derniers sont très précoces. En effet, deux
enfants sur sept (25,2%) disent avoir quitté l'école au CP2,
16,9% au CE1, 14,4% au CP1 et 13% au CE2 (tableau B.4.5).
30 Cours d'économie descriptive ( 2006),
ENSEA
Tableau 2:Répartition (en %) des enfants
non scolarisés selon leurs caractéristiques
sociodémographiques.
Caractéristiques de jeunes
|
Non scolarisé total
|
Abandon
|
Ensemble
|
Proportion
|
Effectifs
|
Sexe
|
masculin
|
37,1
|
49,3
|
45,5
|
9888
|
féminin
|
62,9
|
50,7
|
54,5
|
11858
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
21746
|
Nationalité
|
Krou
|
14,3
|
5,7
|
8,4
|
1821
|
Akan
|
28,7
|
5,5
|
12,7
|
2764
|
Mandé du Sud
|
11,4
|
3,8
|
6,2
|
1337
|
Mandé du Nord
|
13,5
|
45,8
|
35,8
|
7781
|
Gur
|
7,1
|
10,0
|
9,1
|
1979
|
Autres Ivoiriens
|
1,4
|
2,4
|
2,1
|
462
|
Non ivoiriens
|
23,6
|
26,8
|
25,8
|
5601
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
21746
|
Religion
|
Chrétienne
|
55,8
|
11,4
|
25,3
|
5493
|
Musulmane
|
34,8
|
81,0
|
66,6
|
14484
|
Sans religion
|
4,2
|
3,4
|
3,7
|
802
|
Autres religion
|
5,2
|
4,1
|
4,4
|
966
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
21746
|
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
A l'issu de cette sous section, nous notons que la situation
scolaire de l'ensemble de la population de San Pedro et de celle des filles est
préoccupante (TBS=62,2% ; IPS=0,84). Également, le redoublement
est un phénomène relativement fréquent dans la population
des enfants de 6 à 15 ans (environ 40% des cas de redoublement
déclarés).Toutefois, appréhender les raisons de la non
scolarisation est d'une importance déterminante en vue d'une
amélioration de la couverture scolaire. Par conséquent, la mise
en évidence des raisons de la non scolarisation des jeunes ainsi que la
prise en charge des frais scolaires des enfants scolarisés feront
l'objet de la section suivante.
4.3. CONDITIONS DE VIE DES JEUNES
Comme nous l'avons signifié dans la sous section
précédente, nous allons examiner les raisons de la
déscolarisation et de l'abandon scolaire des enfants. Il sera
également abordé le volet relatif à leur occupation
actuelle et leur volonté manifeste d'un éventuel retour à
l'école si l'occasion s'y présentait. Enfin, il serait aussi
intéressant d'identifier les personnes qui prennent en charge les frais
des enfants scolarisés.
4.3.1. Raisons de la non fréquentation
actuelle
Les facteurs pouvant être un obstacle à la
scolarisation sont diverses. Pour en apprécier certains au sein de notre
population d'étude, une question portant sur les raisons de l'abandon ou
de la non scolarisation totale a été soumise aux
enquêtés.
Il ressort des résultats que l'une des principales raisons
évoquée par les enquêtés qui ne fréquentent
plus actuellement est le manque de moyens (58,5% pour ceux qui ne sont
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
jamais allés à l'école et 20,4% pour ceux
qui ont abandonné). Toutefois, il faut noter que la principale cause de
l'abandon provient d'une volonté personnelle des enquêtés
(54,8%) (Tableau B.4.6 et B.4.7).
4.3.2. Occupation précoce des
jeunes
Lors de la conférence mondiale des nations unies sur
les droits de l'Homme, tenue à Vienne en 1993, les pays du monde se sont
accordés sur le fait que le travail de l'enfant constitue une entrave
à son développement31 . Par conséquent garantir
leur bien être constitue un enjeu vital pour les gouvernements. En
Côte d'Ivoire, nombreux sont les enfants qui sont confrontés dans
la vie quotidienne à des difficultés d'insertion sociale. Il a
été posé aux enquêtés qui ne
fréquentent pas la question de savoir quelle était leur
occupation actuelle.
Ainsi dans le groupe des enfants qui n'ont jamais
été à l'école, le petit commerce32 est
l'occupation principale de ceux-ci (37,4%). Toutefois, quelque soit le milieu
les garçons sont acteurs des petits commerces (41,7%) et des petits
métiers (32,6%) contrairement aux filles pour qui les aides familiales
font partie de leur quotidien (36,7%). De même, le petit commerce est
l'occupation principale des enfants qui ont abandonné l'école
(39% des cas) (Tableau B.4.8)
Par ailleurs, on note une disparité entre la zone
urbaine et rurale. S'agissant des non scolarisés total, s'il
s'avère qu'en milieu urbain, le commerce et les petits métiers
sont principalement les activités pratiquées par les enfants
(respectivement 42% et 20%), le constat est inverse en milieu rural (tableau B
.4.8). Dans ce dernier, tandis que plus de la moitié (60,2%) des enfants
sont appelés à aider les parents aux différentes charges
ménagères (travaux champêtre, domestiques etc..), les
autres sont oisifs (21,8%). En ce qui concerne les enfants qui ont
arrêté l'école, plus d'un tiers exercent, en zone urbaine,
un petit métier (42,8%). L'oisiveté est tout de même le
vécu de ces derniers (28,7%). (Tableau B.4.9).
4.3.3. Perspectives de retour à l'école
des non scolarisés
Les conditions de vie des ménages, au vue de la
situation économique particulièrement difficile ajoutées
au récent conflit traversé par la côte d'ivoire, ont
amené parfois les parents à suspendre la scolarisation de leurs
progénitures, cela parfois indépendamment de la volonté de
ces derniers. C'est pour mesurer le niveau de volonté de retour à
l'école que la question « est- ce que tu veux aller/reprendre
l'école » a été posée.
Les données du tableau 3 laissent paraître
manifestement que dans l'ensemble les jeunes expriment le désir d'aller
ou de reprendre l'école. Donc il y a une demande éducative
exprimée mais les moyens pour la satisfaire sont encore faibles.
Toutefois, on constate une importante disproportion selon le type de non
scolarisation. En effet, parmi les enfants n'ayant jamais
fréquenté une école, plus de trois enfants sur cinq
(62,2%) ont déclaré vouloir aller à l'école tandis
que parmi ceux qui ont abandonné, l'engouement est beaucoup plus faible.
De même, ils sont deux sur cinq (3 8,8%) qui ne souhaitent pas reprendre
à nouveau le chemin de l'école. Ce constat est aussi valable
selon le sexe.
31 Unesco 2003
32 Il s'agit du petit commerce de tomates, arachide,
de l'eau etc
Tableau 3 : Répartition des enfants non
scolarisés selon désir de retour à
l'école
Désire de fréquentation de l'enfant
|
Non scolarisé total
|
Non Abandon définitif
|
oui
|
non
|
Nsp
|
Effectif
|
oui
|
non
|
Effectif
|
Urbain
|
masculin
|
52,0
|
47,8
|
0,3
|
6596
|
50,5
|
49,5
|
1511
|
féminin
|
73,1
|
26,6
|
0,3
|
6139
|
38,0
|
62,0
|
1914
|
Total
|
|
62,2
|
37,5
|
0,3
|
12735
|
43,5
|
56,5
|
3425
|
Rural
|
masculin
|
73,4
|
26,6
|
|
783
|
11,3
|
88,7
|
396
|
féminin
|
56,3
|
43,7
|
|
1459
|
24,5
|
75,5
|
479
|
Total
|
|
62,3
|
37,7
|
|
2241
|
18,5
|
81,5
|
875
|
San Pedro
|
masculin
|
54,2
|
45,5
|
0,3
|
7379
|
42,3
|
57,7
|
1907
|
féminin
|
69,9
|
29,8
|
0,2
|
7597
|
35,3
|
64,7
|
2393
|
Total
|
|
62,2
|
37,6
|
0,2
|
14976
|
38,4
|
61,6
|
4300
|
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
4.3.4. Prise en charge des frais scolaires des
jeunes
La quasi-totalité des frais de scolarité des
enfants sont supportés par les parents géniteurs dans 87,4% des
cas. Ces derniers sont soutenus quelques fois par les autres parents (9%). En
outre, une aide provient aussi des tuteurs non parentés surtout dans la
zone urbaine (0.4%) et aucune dans le milieu rural. Aucune aide de
l'état n'est enregistrée en zone rural, toutefois une infirme
partie des enquêtés en zone urbaine (0,5%) ont affirmé
avoir reçu l'aide de l'Etat ou d'une quelconque ONG. (Tableau 4)
Tableau 4 : Prise en charge des frais scolaires
des enfants de 6 à 15 ans
Pise en charge de frais scolaires
|
Milieu de résidence
|
Sexe
|
Urbain
|
Rural
|
San Pedro
|
Masculin
|
Féminin
|
Père
|
66,9
|
80,0
|
69,1
|
73,4
|
64,2
|
Mère
|
11,6
|
3,2
|
10,2
|
5,1
|
16,0
|
Père et Mère
|
8,7
|
5,3
|
8,1
|
7,5
|
8,9
|
Autres parents
|
8,7
|
10,1
|
9,0
|
10,8
|
6,9
|
Tuteur non parenté
|
0,5
|
0,0
|
0,4
|
0,3
|
0,6
|
ONG
|
0,2
|
0,0
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
Etat
|
0,3
|
0,0
|
0,2
|
0,3
|
0,2
|
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
En somme, on peut retenir que la scolarisation des enfants de
la commune de San Pedro est encore loin d'un des objectifs qui était
fixé depuis 1992 par la Côte d'ivoire à savoir «
atteindre un taux de scolarisation de 90% en 2000 ». Néanmoins, il
est à noter que les raisons évoquées par les enfants qui
ne se sont pas inscrit durant l'année en cours témoignent d'une
part la nécessité de porter un regard singulier sur le profil des
parents qui scolarisent leurs enfants, d'autre part de déceler les
mécanismes visant à susciter chez les parents le désir de
scolariser leurs enfants et chez ces derniers le désir de s'instruire.
Ce diagnostic passe par une caractérisation des parents afin de
discerner les facteurs qui jouent soit en faveur de la scolarisation soit en
sens contraire. Le chapitre suivant a pour objet d'établir les
caractéristiques des ménages qui scolarisent leurs enfants.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Chapitre 5: Classification des enfants
scolarisés en fonctions des caractéristiques des ménages
et du chef de ménage et analyse économétrique
Dans ce chapitre, nous allons identifier les
caractéristiques des ménages qui présentent de faibles
(respectivement de forts) proportions d'enfants scolarisés ou non. Nous
avons donc opté pour une analyse factorielle en l'occurrence l'analyse
des correspondances multiples (ACM). L'ACM est une méthode d'analyse qui
permet de décrire, de caractériser et d'analyser les tableaux
d'enquêtes portant en général sur des variables
qualitatives. Cette méthode nous permettra donc de ressortir la
proximité ou l'éloignement des variables par rapport au statut de
scolarisation des enfants, qui sont liées spécifiquement à
la demande éducative. Ce chapitre aboutira à une
régression logistique qui décèlera les groupes de
ménages à travers les caractéristiques de leur chef
susceptibles d'influencer la non scolarisation des enfants. Bien avant, nous
allons éventuellement classifier les ménages selon un
degré de pauvreté mesuré par les caractéristiques
de logements et d'équipements car a priori les conditions de vie
pourraient expliquer le taux de scolarisation.
5.1. CLASSIFICATION DES MENA GES SELON LES CARACTERISTIQUES
DE LOGEMENTS ET D 'EQUIPEMENTS
Nous pensons qu'a priori l'aisance matérielle d'un
ménage influence sa décision de scolariser ses enfants ou non.
Cette approche présente néanmoins une certaine limite dans la
mesure où si en ville elle peut expliquer le niveau de vie des
ménages et donc l'influence du chef sur la décision de scolariser
les enfants, en milieu rural par contre, elle constituerait une perception loin
de la réalité. En effet de manière générale,
les types de maison en milieu rural sont construites avec des matériaux
le plus souvent semblables ; et donc une simple analyse du niveau de
pauvreté dans ce milieu par les caractéristiques de logements
pourrait être d'un biais important. Et par suite ne pourrait pas
expliquer le manque de capacité des parents à scolarisés
leurs enfants. A ce niveau l'approche qui serait peut-être plausible est
une analyse monétaire. Aussi, durant l'enquête, les zones de
résidences (urbaine et rurale) enquêtées
présentaient visiblement une disparité évidente en ce qui
est des infrastructures d'adduction d'eau et de distribution
d'électricité (la quasi-totalité des habitants du milieu
rural n'ont pas accès à l'eau encore moins à
l'électricité (tableau.A.3.3) par rapport au milieu urbain).
C'est ce qui justifie le choix de faire des classifications distinctes en vue
de mieux ressortir les spécificités de chacun des milieux pour un
jugement objectif. Il convient aussi de signaler que la présente
étude ne vise pas à construire un indicateur de pauvreté
de bonne qualité. Toutefois cette classification des ménages
permettra d'avoir une idée globale des conditions de vie de ces
derniers. En plus cette approche par les caractéristiques d'aisance et
la possession des biens durables est celle auxquelles nos données se
prêtent. C'est pour cette raison que nous avons opté pour les
choix des variables qui les caractérisent. Elles étaient au
nombre de 59, et dichotomiques. Par exemple au niveau de la possession de biens
durables, on a la variable « le ménage possède t-il une
télévision ? » qui prend la valeur 1 si oui, et 2 sinon.
Pour des raisons de clarté dans notre analyse, nous avons
effectué une analyse factorielle à partir de ces 59 variables, le
but étant d'extraire les groupes de ménage homogènes selon
un niveau de pauvreté et ce sont ceux-la que nous utiliserons dans notre
ACM, et non les 59 variables de départ. Trois degrés ont
été défini à la suite de notre analyse
avec le logiciel Spad : chaque milieu a été
subdivisés selon le groupe de pauvre, celui des moins pauvres et enfin
les non pauvres
C'est ainsi que dans le milieu urbain, on distingue :
La classe des pauvres urbains (PUrb) : elle
est constituée à 66,78% de la population urbaine et englobe les
ménages qui n'ont pas accès à l'eau potable,
évacuent les eaux usées généralement dans la rue et
vivent pour la plupart dans les habitations pas très confortable (des
construction en bois, en banco...)
La classe des moins pauvres urbains (
MPUrb) : ce sont les ménages dont le niveau de logement est de
moyen standing et sont caractérisés par un accès aux
commodités de base (électricité, WC sans chasse ou latrine
dans la cour).
La classe des non pauvres (NPUrb) :
à ce niveau nous avons des ménages de haut standing, qui
disposent pour la majorité des biens durables et vivent dans des villas
(29,63% des cas) et des maisons de plus de quatre pièces. La quasi -
totalité des ménages de cette classe ont accès à
l'eau courante et vivent dans les maisons en dure (mode/classe = 9 1,36%).
Le même découpage par a été
opéré dans le milieu rural. C'est ainsi qu'on aura le groupe des
ménages pauvres ruraux (PRur) qui constitue environ plus de 60% de la
population rurale et ne disposant pas de biens durables excepté les
postes de radio (mode/classe = 80,80%). Signalons aussi que dans ce groupe, la
totalité des ménages ne dispose pas de l'eau courante et vit pour
la plupart dans les maisons en Banco (mode/classe = 89,70%). Pour ce qui est du
groupe des moins pauvres ruraux (MPRur), ce sont tous les ménages qui
utilisent la lampe comme moyen d'éclairage. Ils disposent aussi des
bicyclettes comme moyen de déplacement (mode/classe = 15%). Enfin le
groupe des non pauvres ruraux (NPRur) est constitué de tous ceux qui ont
accès à l'électricité (classe/mode = 100% ;
mode/classe = 100%) et disposent de quelques biens durables (DVD, radio).
Après un regroupement des ménages selon les
caractéristiques de logements et de commodités, les variables
(une variable par zone de résidences) créées à la
suite de l'agrégation seront associées aux
caractéristiques du chef de ménage et certaines autres variables
pour une éventuelle explication du niveau de scolarisation des enfants
de 6 à 15 ans.
5.2. CARA CTERISA TION DE LA SITUATION SCOLAIRE DES ENFANTS
SELON LES CARA CTERIS TIQUES DU CHEF DE MENA GE.
L'Analyse des Correspondances Multiples va permettre
d'apprécier les éventuelles corrélations entre les
différentes variables qualitatives et le taux de scolarisation. Cette
méthode donne une caractérisation des scolarisés et des
non scolarisés, ainsi pourrons-nous savoir de manière exacte quel
est le type d'élèves scolarisés dans la commune de San
Pedro. Il faut noter que cette information est importante car elle permet des
actions ciblées visant à réduire la proportion des non
scolarisés.
5.2.1. Choix des variables
Comme les variables de l'étude sont qualitatives, nous
effectuerons une analyse des correspondances multiples (ACM). L'ACM nous
permettra de valider les données et de retenir les variables les plus
significatives qui interviendront dans le volet explicatif de l'analyse. Pour
ce faire, nous avons introduit dans l'ACM toutes les variables qualitatives du
tableau 5.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Pour faciliter la compréhension des résultats, nous
présentons dans le tableau ci-après le dictionnaire de certaines
des variables et de leurs modalités.
Tableau 5 : Dictionnaire de variables de
l'ACM
Méthode : ACM avec choix de modalités
actives
|
Variables nominales actives (9 variables)
|
Nom de la variable
|
Description de la variable
|
Sigle des modalités
|
1- Alphabétisation du CM
|
Dichotomique selon que le CM sait lire et/ou écrire ou
non
|
alph et nonalph
|
2.- Ethnie du CM
|
Les groupes ethniques
|
akan, krou,
Mandé Nord, Mandé Sud, Gur , Autre ethnie et
non ivoiriens
|
3.- Sexe du CM
|
|
Masculin et Féminin
|
4.- Religion du CM
|
Regroupé en trois modalités
|
chrétiens, musulman et autre religion
|
5.- Taille du ménage
|
Regroupés en 4 mod. (moins de 5, de 6 à 10,
11-15 et 16et plus)
|
tial1, tail2, tail3, tail4
|
6.- Occupation principale
|
Regroupé en 4 mod.
|
AGRI-PECH, COM, ART, CADRE ACTIVI
|
|
7- Situation dans l'occupation
|
Regroupé en deux mod. (occupé et non
occupé)
|
NOCC, OCC
|
8-Condition de vie (en milieu rural et en milieu urbain)
|
Regroupé en 3 modalités chacune
|
Purb, MPUrb, NPU, PRUR, MPRUR, NPRUR
|
9- Niveau d'instruction
|
Regroupé en 5 modalités
|
|
Variables nominale illustratives
|
TBSG
|
Regroupé en deux modalités
Scolarisés
|
Non scolarisé, scolarisé
|
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
5.2.2. Analyse des résultats
Comme nous l'avons précisé plus haut, l'analyse
se fera à deux niveaux : le milieu rural et le milieu urbain. Notons que
l'ensemble des critères utilisés pour apprécier la
représentativité des modalités et des variables est
formé par les cos2 et les contributions
pour les modalités actives (notons que ces valeurs sont calculées
par le logiciel ; SPAD). La contribution à la formation de l'axe et le
cosinus carré permettent de situer les variables et leurs
modalités sur l'axe ainsi que leur représentation
5.2.2.1. Caractérisations des enfants
scolarisés ou non du milieu rural.
La lecture de l'histogramme (graphique C.5.1) des valeurs
propres suggérerait d'interpréter seulement les trois
premières valeurs propres en nous basant sur le critère du coude
(qui tient compte de la différence négligeable des valeurs
propres successives). Cet histogramme nous indique aussi que ces trois axes ne
contribuent à expliquer qu'environ 33,05% de l'information contenue dans
le nuage de points. Le quart (25,30%) de l'information est apporté par
le premier plan factoriel. Ce pourcentage paraît relativement faible mais
il peut se prêter d'une certaine façon à notre analyse.
Toutefois, une modalité sera bien représentée si
son cos2 est au moins supérieur ou
égal à 0,05 8 (cos2 moyen) et elle
participera de manière acceptable à la formation d'un axe si sa
contribution est au moins égal à 2,7% (contribution moyenne).
Axe1
Le premier axe factoriel explique 14,8 5% de l'information
transportée par le nuage de points. Les modalités qui contribuent
le plus à la formation de cet axe sont celles relatives au niveau
d'instruction (le niveau « aucun » 7,8%, « primaire » (5%),
« secondaire » (11,7%)) ; à la religion ( «
chrétiens » (6,6%), « musulman » (5,4%)) ; à la
nationalité/ethnie (« Krou » (9,2%), « Akan »
(3,4%), « Non ivoirien » (5,2%)) et l'occupation principale ( «
commerçants » (4,4%), « enseignants/cadre » 6,7%). Toutes
ces modalités ont un bon cos2
(tableau C.5.3). L'axe 1 oppose du côté négatif
les chefs ménages de religion musulman, de niveau coraniques et qui sont
pour la plupart des non ivoiriens et ressortissants du groupes mandé du
nord aux ménages dirigés par des chefs de niveau primaire ou
secondaire du groupe ethnique Akan ou Krou. Si l'on devait donc retenir cette
axe pour analyser les groupes de ménages où les enfants sont les
plus scolarisés ou non, il devrait ressortir que les non ivoiriens et
les Mandés du Nord constituent les groupes qui ne scolarisent pas leurs
enfants. Toutefois une réserve est faite pour ce qui est des enfants
scolarisés. C'est à ce titre qu'une analyse du deuxième
axe s'avère importante pour avoir une autre vision de la nature des
familles qui scolarisent leurs enfants.
Axe2
Le second axe totalise 10,45% de l'inertie totale. Les
variables qui contribuent le plus à la formation de cet axe sont celles
relatives à la taille du ménage (17,6%), à l'ethnie
(29,5%) et la religion (28,3%) des chefs de ménage. Cet axe indique que
les chefs de ménages non ivoiriens, de religion musulmane (du
côté positif) s'opposent aux chefs de ménage du groupe
mandé du sud, sans religions et dont la taille de leur ménage est
relativement grande (plues de 11 personnes). L'information qui pourrait
ressortir est que les enfants scolarisés proviennent des ménages
de grande taille. Les enfants non scolarisés quant à eux sont
issus des ménages musulmans et constitués des non ivoiriens.
Cette information est toutefois à prendre avec un peu de réserve
car elle ne reflète que le dixième de l'information contenue dans
le nuage de points ; et donc une analyse sur un plan nous permettra
d'étayer nos suspicions.
Le plan 1-2
Le plan formé par le premier et second axe totalise
25,30% de l'inertie totale. Sur ce plan, les variables se distinguent en deux
groupes ; le premier composé des variables qui caractérisent les
ménages qui scolarisent leurs enfants et le second l'inverse. Ainsi, les
ménages qui ne scolarisent pas leurs enfants pourraient être ceux
dont de chef de ménage est de religion musulmane, du groupe ethnique
mandé du nord ou non ivoirien, analphabète ou de niveau
coranique. En revanche, Les scolarisés semblent être dans les
ménages de groupes éthiques Akan ou krou où les chefs de
ménage ont au moins le niveau primaire et sont de religion
chrétienne.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Figure 2: Représentation des variables dans
le premier plan factoriel
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP, 2007
Axe 3
Le troisième axe totalise 8,20% de l'inertie totale.
Les modalités qui contribuent fortement à la formation de l'axe
sont les suivantes : les sans religion (5,6%), les ménages de taille de
2 à 5 personnes (11,8%) et le ménages classés parmi le
groupes des ménages moins pauvres du milieu rural (11,6%). Cet axe
indique un même comportement en matière de non scolarisation des
enfants des ménages moins pauvres de taille inférieure à 5
du milieu rural et dont le chef de ménage est sans religion.
Le plan 1-3
Ce plan totalise 23,05% de l'inertie totale du nuage des
points. Sur ce plan aussi, les ménages des enfants qui n'ont pas
fréquenté l'école cette année se distinguent de
ceux dont les enfants fréquentent cette année. Ce plan apporte
l'information selon laquelle les enfants scolarisés viennent des
ménages de parents alphabétisés, du groupe ethnique krou.
Par contre, sont issus des ménages des chefs d'aucunes religions les
enfants non scolarisés.
Figure 3: Représentation des variables dans
deuxième plan factoriel
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP, 2007
A l'issu de l'analyse, il ressort que les enfants qui ont
déclaré n'avoir pas été à l'école
dans l'année en cours en milieu urbain pourraient être issus pour
la plupart des ménages dirigés par les chefs musulmans,
analphabètes ou de niveau coranique, du groupes ethnique Mandé du
nord ou des non ivoiriens. En revanche, ceux qui ont été à
l'école proviendraient pour l'essentiel des ménages des groupes
ethniques Krou et Akan, dont le niveau d'instruction minimum du chef est le
primaire.
Après avoir classifiés les enfants
scolarisés selon les caractéristiques sociodémographiques
des chefs des ménages en milieu rural, le paragraphe suivant portera sur
une analyse similaire mais cette fois en milieu urbain.
5.2.2.1. Caractérisations des enfants
scolarisés ou non du milieu urbain.
Trois axes sont retenus à la lecture de l'histogramme
des valeurs propres toujours à l'aide du critère du coude
(graphique C.5.2). Ces axes expliquent environ 28,52% de l'information du nuage
de points. Toutefois, une modalité sera bien représentée
si son cos2 est au moins supérieur ou égal
à 0,037 (cos2 moyen) et concourrait de
manière convenable à la formation d'un axe si sa contribution est
au moins égal à 2,6% (contribution moyenne).
Axe1
Un peu plus du dixième (11,30%) de l'information
contenue dans le nuage de points est fournie par le premier axe factoriel.
Celles des modalités qui contribueraient significativement à la
formation de cet axe sont entre autres les cadres ou enseignants (dans 11,5%
des cas), les groupes ethniques krou (6,6%) et akan (3,5%), les religions
chrétienne et musulmane respectivement 5% et 7,1%, le niveau secondaire
(5%) et supérieur (6,3%) et les groupes de ménages pauvres et non
pauvres du milieu urbain (respectivement 2,9% et 9,3%). Il est à
signaler que ces modalités sont relativement bien
représentées (tableau C5.4).
L'axe 1 oppose d'un côté, (côté
négatif) les ménages non pauvres dont les chefs sont des cadres
ou enseignants, de religion chrétienne, issus des groupes ethniques krou
et akan, d'un niveau secondaire ou supérieur et de l'autre,
(côté positif) ceux des musulmans analphabètes (aucun
niveau) qui sont classé dans le groupe des pauvres du milieu urbain. Si
l'on s'en tient au premier facteur pour examiner l'éducation des
enfants, il serait plausible d'affirmer que les enfants des ménages dont
les chefs ont leurs caractéristiques représentées du
coté négatif du premier facteur ont plus de chance de
fréquenter l'école par rapport à ceux des ménages
dont les caractéristiques sont du coté positif. De même,
pour analyser ces profiles afin d'en tirer d'éventuelles
résultats objectifs, il serait opportun de considérer les
informations apportées par le facteur 2.
Axe2
Le second axe porte 9,8% de l'inertie totale. La variable sexe
et celle relative à la religion, le niveau d'instruction et
d'alphabétisation, l'ethnie et la taille du ménage contribuent
à la formation de cet axe. Ce dernier oppose les ménages
chrétiens de celles des musulmans. De même, il oppose les chefs de
ménages alphabètes des analphabètes ; les femmes chefs de
ménage (du côté négatif) des hommes (du
côté positif).
Le plan 1-2
L'analyse de ce plan fait ressortir l'information selon
laquelle les enfants n'ayant pas été scolarisés dans
l'année en cours résident dans les ménages pauvres, des
ménages où le chef est soit musulman, soit analphabète. A
l'inverse les ménages jouissant d'un confort relativement acceptable,
ayant un chef de ménage de niveau supérieur ou secondaire
(alphabètes) des groupes ethniques krou et Akan sont ceux chez lesquels
les enfants ont déclarés pourrait avoir une grande
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
chance d'être scolarisés. Pour apprécier
convenablement la typologie des chefs des ménages qui scolarisent leurs
enfants, nous allons introduire un troisième axe dans l'analyse.
Figure 4: Représentation des variables dans
le premier plan factoriel
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
Axe 3
L'apport de l'information contenue dans le nuage de points par le
troisième axe est d'environ 7,4%. La variable occupation principale est
celle qui contribue très fortement à la formation de cet axe
(42,7%). Par rapport à l'éducation des enfants, les chefs de
ménage qui n'ont aucune occupation sont ceux chez lesquels les enfants
n'ont probablement pas été inscris dans l'année en cours.
En revanche, la scolarisation des enfants peut être fonction de
l'occupation des chefs de ménage. Telle est l'information principale
traduite par l'opposition du côté positif au côté
négatif.
Le plan 1-3
Ce plan totalise 19,1% de l'inertie totale du nuage des
points. Sur ce plan aussi, les ménages des enfants qui n'ont pas
fréquenté l'école dans l'année en cours se
distinguent de ceux qui sont scolarisés. En effet, il y a d'une part les
enfants scolarisés issus dans certaines mesures des ménages dont
le chef exerce un métier et est alphabète et d'autres part, les
enfants non scolarisés des ménages où le chef n'est pas
occupé et surtout est analphabète.
Figure 5:Représentation des variables dans
le deuxième plan factoriel
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
En guise de conclusion de ces deux sous sections, il ressort
que, quelque soit le milieu de résidence, le profil des chefs de
ménage et dans une certaine mesure les conditions de vie des
ménages sont tributaires à la situation scolaire des enfants.
C'est ainsi que les chefs de ménage de religion musulmane, de groupe
ethnique de mandé du nord ou non ivoirien, ayant un niveau de vie
relativement faible constituent la frange des ménages où les
enfants non scolarisés pourraient être issu. A l'inverse, la
scolarisation des enfants serait tributaire des ménages ayant un niveau
de vie acceptable et dirigés par les chefs ayant pour profil un niveau
d'instruction correspondant au moins au niveau primaire (alphabète), de
religion chrétienne et appartenant au groupe ethnique krou ou akan et
surtout au corps des métiers des cadres ou des enseignants. Toutefois,
le fait que certaines variables n'ont pas été mises en relief,
sans doute parce que les axes choisis ne reflétaient pas
significativement l'information contenue dans le nuage de point, justifie
qu'une régression logistique soit entreprise. En effet elle permettra
non seulement de percevoir l'influence des variables explicatives sur la non
scolarisation des enfants mais aussi d'évaluer les chances pour un
enfant a d'être scolarisés ou non si ses parents ont un profil
bien précis. C'est donc l'objet de la partie suivante.
5.3. ANALYSE ECONOMETRIQUE
Les chapitres précédents nous ont permis de
déterminer l'existence de relations entre les variables ayant trait
à l'éducation des enfants de 6 à 15 ans et les
caractéristiques sociodémographiques des chefs de ménages.
Par ailleurs nous avons aussi pu relever des éventuelles relations entre
ces variables et celles liées à l'éducation. Ces chapitres
ne nous permettaient cependant pas de cerner l'influence des variables
socio-démographiques du chef de ménage sur celles ayant trait
à l'éducation de même que le niveau des interactions entre
les variables relatives à l'éducation. Cependant, la
présente étude, analyse la situation de l'éducation des
enfants, il serait donc légitime de chercher les variables pouvant
expliquées la non scolarisation. Mais compte tenu du fait que
l'éducation des filles constitue un des atouts clé pour le
développement des sociétés, nous allons nous pencher
singulièrement sur leurs cas.
Pour quantifier les effets des différentes variables
sur la variable d'intérêt (scolarisé ou non) nous ferons
une régression logistique. Les variables susceptibles d'influencer la
non scolarisation des enfants sont celles qui ont servi dans l'ACM. Ainsi
considérerons-nous deux modèles associés à ces
variables, dans le but de faire ressortir les variables suffisamment
significatives pour expliquer la non scolarisation. Le seuil de
significativité dans ces modèles sera de 95%.
5.3.1. Analyse des facteurs de la non scolarisation
dans le milieu rural.
Après avoir retiré les valeurs aberrantes (voir
annexe D), les résultats obtenus du tableau6 montre que: le
modèle est globalement significatif comme le montre la statistique du
chi deux (Prob> chi2. La significativité (p_value<0.05) globale du
modèle traduit le fait qu'il existe au moins une variable explicative
qui influence la non scolarisation des enfants. Les résultats de la
régression indiquent que les chefs de ménage du groupe Akan ou
mandé du nord, qui ont un niveau au moins équivalent au niveau
coranique, exerçant dans le corps des cadres ou enseignants ainsi que
les ménages de grandes tailles ou non pauvres influencent
négativement la probabilité pour qu'une adolescente ne soit pas
scolarisée. Par contre les ménages de taille inférieure
à 5 personnes, pauvres et ceux dont les chefs de ménage sont
musulmans ou sans religion, ou d'autres religions influencent positivement la
non scolarisation des enfants.
Le sexe du chef de ménage en milieu rural influence la
décision de scolariser les enfants. En effet, par rapport au
ménage dirigé par les chefs de ménage hommes, les enfants
issus des
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
ménages de chefs femmes ont 1,5 fois de chance de ne
pas être scolarisés. Si l'on s'intéressent à la
religion, il est à remarquer que les enfants vivants dans des
ménages dirigés par les individus de confession religieuse
musulmane ou sans religion ont respectivement 1,5 fois et 7,21 fois chance de
ne pas fréquenter l'école par rapport à leurs camarades de
la même tranche d'âge de parents chrétiens. Pour ce qui est
du groupe ethnique, il ressort que les ménages des groupes Mandés
du nord et les non ivoiriens constituent la frange de la population rurale qui
ne scolarisent pas leurs enfants par rapport aux ménages du groupe
ethnique krou. Les akans quant à eux ont moins de chance (OR=0.45) de ne
pas scolariser leur enfant par rapport aux Krous. Par ailleurs, les analyses
descriptives des sections précédentes ont mis en évidence
le faite que le niveau d'instruction des parents pourrait influencer leur
décision de scolariser leurs enfants. La régression confirme donc
nos suspicions. En effet, par rapport aux enfants des chefs de ménage
d'aucun niveau scolaire, les enfants de ceux du niveau coranique, primaire et
secondaires ont respectivement moins de 46%, 29% et 12,5% de chance de ne pas
fréquenter une école. Cependant, les ménages de tailles
supérieures ont plus de chance de scolariser leurs enfants contrairement
aux ménages de taille inférieures. Ainsi ressort-il que par
rapport au ménage de taille inférieure ou égale à
5, les enfants issus des ménages de taille variant entre 10 à1 5
et de plus 16 individus ont respectivement moins de 79% et 66% chance
d'être non scolarisés. L'analyse de l'influence des conditions de
vie des ménages révèle que les enfants des ménages
moins pauvres ont 2,5 fois de chance d'être non scolarisés que les
enfants des familles pauvres. Cela pourrait être dû à la
qualité de l'indicateur de mesure de la pauvreté en milieu
rural.
Pour ce qui est de la situation des filles, par rapport aux
ménages dirigé par les hommes,les jeunes filles issues des
ménages ayant comme maîtresse une femme ont 3,2 fois plus de
chance d'être non scolarisées. Cette situation déplorable
est aussi observée dans les ménages musulmans. En effet, elles
ont 2,06 fois d'être non scolarisées dans les familles musulmanes
par rapport à celles des chrétiennes.
Tableau 6: Facteurs déterminants de la non
scolarisation en milieu rural
Ensemble de la population rural
|
P_value=0.00, au seuil de 5%
|
Count R2=0,70
|
modalités des variables
|
Coef.
|
Odds Ratio
|
P>z
|
Masculin
|
Catégorie de base
|
Féminin
|
.4256571
|
1.530596
|
0.001
|
Krous
|
Catégorie de base
|
Akan
|
-.7803296
|
.458255
|
0.000
|
Mandé du sud
|
-.5090309
|
.6010778
|
0.000
|
Mandé du nord
|
.1917353
|
1.21135
|
0.200
|
Gur
|
.0670603
|
1.06936
|
0.554
|
Non ivoiriens
|
.4426343
|
1.556803
|
0.000
|
Aucun niveau
|
Catégorie de base
|
Coranique
|
-.7708557
|
.462617
|
0.001
|
Primaire
|
-1 .226938
|
.2931891
|
0.000
|
Secondaire
|
-2.075252
|
.1255247
|
0.000
|
Pêcheur/Agriculteur
|
Catégorie de base
|
commerçant
|
.8293925
|
2.291926
|
0.000
|
cadre/enseignants
|
-.1216335
|
.8854728
|
0.641
|
Chrétiens
|
|
Musulman
|
.4289932
|
1.535711
|
0.000
|
Sans religion
|
1.976434
|
7.216959
|
0.000
|
Autres religions
|
.2035676
|
1.225768
|
0.0 14
|
Taille2_5
|
Catégorie de base
|
Taille6_10
|
.3594118
|
1.432487
|
0.000
|
Taille10_15
|
-.2252118
|
.7983471
|
0.011
|
Taille1 6_et plus
|
-.4013029
|
.6694472
|
0.000
|
Pauvres
|
Catégorie de base
|
Moins Pauvres
|
.9192633
|
2.507442
|
0.000
|
Non Pauvres
|
-.0682403
|
.934036
|
0.754
|
constance
|
-.6830039
|
|
|
Ensemble des filles
|
P_value=0.016, au seuil de 5%
|
Count R2=0,62
|
Modalités des variables
|
coef,
|
Odds Ratio
|
P>z
|
Féminin
|
1.1 75223
|
3.238866
|
0.002
|
Musulman
|
.724092
|
2.062857
|
0.026
|
constance
|
|
-.6418539
|
|
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
5.3.2. Analyse des facteurs de la non scolarisation
dans le milieu urbain.
Tout comme l'analyse précédente, l'analyse de
l'influence des caractéristiques du chef de ménages et du
ménage s'opérera de manière similaire. D'une part les
analyses se feront,
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
uniquement sur toute la population urbaine et d'autre part elles
seront singulièrement portées sur celle des filles.
L'analyse des résultats du tableau 7 indique que le
modèle est globalement significatif au seuil de 5%. Toutefois prises
individuellement les variables explicatives ont des effets sur la variable
dépendante. Par ailleurs, les chefs de ménages, de sexe
féminin, du groupe Akan ou mandé du nord, qui ont un niveau au
moins équivalent au niveau coranique, exerçant dans le corps des
cadres ou enseignants ainsi que les ménages de grande taille ou non
pauvres influencent négativement la probabilité pour qu'un
adolescent ne soit pas scolarisé. Par contre les ménages de
taille inférieure à 5 personnes, pauvres et ceux dont les chefs
de ménage sont musulmans, sans religion, ou d'autres religions
influencent positivement la non scolarisation des enfants.
En effet, par rapport aux chefs de ménage de sexe
masculin, les enfants de ceux de sexes féminins ont une propension moins
importante d'avoir accès à l'éducation (OR=0.71). Ensuite
comme il faillait s'y attendre le niveau d'instruction des chefs de
ménage explique la non scolarisation des enfants en milieu urbain car en
plus du fait que par rapport au chef de famille d'aucun niveau (niveau de
référence), les chefs de famille d'un quelconque niveau
d'instruction ont une faible propension à ne pas scolariser leurs
enfants (OR<1). Autant le niveau scolaire du chef de ménage est un
facteur déterminant de la scolarisation des enfants, autant l'occupation
en constitue un autre. En effet, par rapport au chef de ménage
agriculteur ou pêcheur, les enfants des chefs de ménage
commerçant, artisan et cadre ou enseignants ont moins de chance
d'être non scolarisés (les OR sont égaux respectivement
à 0.89 ; 0.56 ; 0.35). La religion du chef de ménage pourrait
aussi être l'une des variables qui expliquerait très
significativement le phénomène de non scolarisation des enfants.
En effet, par rapport au niveau de référence (religion
chrétienne), les jeunes des parents musulmans, sans religion et d'autres
confessions religieuses ont respectivement 1.77 fois ; 3.02 fois et 1.28 fois
plus de chance d'être exposés à la situation de non
scolarisation que ceux des familles de religion chrétienne. Tout comme
la religion, l'ethnie du chef de ménage influence sensiblement
l'éducation des jeunes. En effet, par rapport aux enfants des chefs de
ménage du groupe ethnique krou, les enfants issus des ménages des
groupes des mandés du nord, les autres ivoiriens (naturalisés),
des non ivoiriens et de mandé du sud ont respectivement 2.46 fois ; 2.4
fois, 1.47 et 1.14 fois de chance d'être non scolarisé. Par
ailleurs, bien que les conditions de vie des ménages agissent
négativement sur la variable d'intérêt (signe moins du
coefficient après estimation), il n'en demeure pas moins qu'à
chaque niveau une proportion des enfants non négligeable soient non
scolarisés. Ainsi, ressort-il des résultats que par rapport aux
ménages pauvres, la propension des enfants non scolarisés baisse
selon qu'on passe des ménages moins pauvres (OR=0.93) aux ménages
non pauvres (OR=0.56). Par ailleurs l'analyse du problème de
l'accès à l'éducation par les filles, à limage de
l'ensemble de la population non scolarisable, est globalement la même. En
revanche, une attention particulière sera portée sur un certains
nombre de facteurs contribuant sensiblement à leur non scolarisation.
Le niveau de pauvreté des ménages constitue un
facteur pertinent expliquant la non scolarisation des jeunes filles. En effet,
par rapport aux enfants des ménages pauvres, les enfants de
ménages non pauvres ont moins de 67% de chance d'être non
scolarisés. Tous les ménage des pauvres et des moins pauvres ont
même comportement en matière la scolarisation des filles
(p_value=0.57>0.005). De plus, la religion du chef de ménage
apparaît être un autre facteur très déterminant dans
cette explication. Il y a respectivement 2.9 fois ou 2.6 fois de chances pour
que les jeunes filles issues des ménages dont le chef est soit musulman
ou soit d'aucune religion soient non scolarisés par rapport à
celles des ménages de chef chrétien. Quand on s'intéresse
à l'ethnie des parents des jeunes filles, par rapport à celles
vivant dans
des ménages dirigés par les chefs de
ménage Krou, la propension de ne pas être scolarisé est
significativement plus élevée (OR=1 .9). Il en est de même
pour les filles de parents Akan (OR=1 .8).
Tableau 7: Facteurs déterminants de la non
scolarisation en milieu urbain
Modalités des variables
|
p-value=0.000
|
Count R2=0,73
|
p-value=0.000
|
Count R2=0,72
|
Garçons et Filles
|
Filles
|
Coef.
|
Odds Ratio
|
P>z
|
Coef. Odds Ratio P>z
|
Masculin
|
Catégorie de base
|
Féminin
|
-.332
|
.7171019
|
0.000 -.163 .8489266 0.001
|
Krous
|
Catégorie de base
|
Akan
|
.391
|
1.479001
|
0.000
|
.597
|
1.81 7889
|
0.000
|
Mandé du Sud
|
-.225
|
.7980709
|
0.000
|
-.773
|
.4615155
|
0.000
|
Mandé du Nord
|
.901
|
2.462564
|
0.000
|
.691
|
1.997093
|
0.000
|
Gur
|
-.155
|
.855606
|
0.007
|
-.883
|
.4133736
|
0.000
|
Autres ivoiriens
|
.877
|
2.405263
|
0.032
|
.7018
|
2.01 7566
|
0.142
|
Non ivoiriens
|
.134
|
1.143679
|
0.007
|
.270
|
1.311075
|
0.000
|
Aucun niveau
|
Catégorie de base
|
Coranique
|
-.056
|
.9448395
|
0.099
|
-.583
|
.5580289
|
0.000
|
Primaire
|
-.143
|
.8660522
|
0.000
|
.1883
|
1.207198
|
0.000
|
Secondaire
|
-.911
|
.4018647
|
0.000
|
-.1733
|
.8408836
|
0.000
|
Supérieur
|
-.198
|
.8196771
|
0.000
|
.4044
|
1.498482
|
0.000
|
Agriculteurs/Pêcheur
|
Catégorie de base
|
Commerçants
|
-.1102
|
.8956463
|
0.024
|
-.0018
|
.9981094
|
0.981
|
Artisan
|
-.570
|
.5654449
|
0.000
|
.4761
|
1.609849
|
0.000
|
Cadre/enseignants
|
-.980
|
.3752737
|
0.000
|
-.707
|
.4930889
|
0.000
|
Autres activités
|
-1.349
|
.2592945
|
0.000
|
-1.29
|
.2748464
|
0.000
|
Chrétiens
|
Catégorie de base
|
Musulmans
|
.5747
|
1.776704
|
0.000
|
1.068
|
2.911367
|
0.000
|
Sans religions
|
1.107
|
3.026435
|
0.000
|
.969
|
2.637701
|
0.000
|
Autres religions
|
.2494
|
1.283303
|
0.000
|
.036
|
1.037296
|
0.562
|
Taille2_5
|
Catégorie de base
|
taille6-10
|
-.7153
|
.4890009
|
0.000
|
-.725
|
.4841 656
|
0.000
|
taille10-15
|
-1.762
|
.1716
|
0.000
|
-1.93
|
.1441407
|
0.000
|
taille 16_et plus
|
-1.119
|
.3263668
|
0.000
|
-1.26
|
.2810283
|
0.000
|
Pauvres
|
Catégorie de base
|
Moins Pauvres
|
-.064
|
.9379938
|
0.058
|
.0279
|
1.028374
|
0.573
|
Non pauvres
|
-.571
|
.5648482
|
0.000
|
-.399
|
.6705177
|
0.000
|
constante
|
.447
|
-
|
-
|
.0059
|
-
|
-
|
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Chapitre 6: Appréciation des politiques
éducatives en vigueur en termes d'incitation.
De manière pratique, le pouvoir public ivoirien a
mené des actions concrètes pour faciliter l'accessibilité
de l'éducation par tous. Cette section procédera à une
analyse de la portée de certaines d'entre elles. En guise de rappel,
tous les tests nécessaires à l'analyse de ce chapitre se trouvent
à l'annexe D.
6.1. TYPES D 'ETABLISSEMENT FREQUENTES PAR LES ENFANTS
Si aujourd'hui l'éducation pour tous est l'une des
priorités dans les pays africains, il s'en suit que des efforts
considérables en matière de construction des infrastructures
d'accueils devront être entrepris pour contenir une demande
éducative sans cesse croissante. Cependant compte tenu du fait que les
pays en voie de développement ont des ressources limitées, le
secteur privé constitue une aubaine à saisir. Il permet en effet
d'alléger les écoles publiques du supplément d'effectif
dont elles font l'objet dans ces pays.
En Côte d'Ivoire, les établissements
privés et publics sont les secteurs qui recouvrent la
quasi-totalité des effectifs scolaires. Toutefois on distingue les
écoles d'enseignement privé et publique, les écoles
coraniques et les centres de formation technique ou artisanale. Lors de
l'enquête, il a été demandé le type
d'établissement fréquenté par les enfants durant
l'année en cours.
Ainsi ressort-il des données que les
établissements publics accueillent la majorité des effectifs
scolaires (environ plus de 50% des cas) ; cela quelque soit le milieu de
résidence (graphique7). Bien que les établissements privés
soient le deuxième pôle de réception, leurs importances en
milieu urbain sont très marquées. En effet numériquement,
pendant que ces derniers en matière d'accueil des effectifs sont
largement dominés par les écoles publiques en milieu rural (11,3%
contre 80%), cet écart est amplement réduit en milieu urbain.
C'est une preuve que le privé joue un rôle important dans
l'éducation de la population dans la commune de San Pedro. Pour ce qui
est des écoles coraniques et des centres de formations techniques ou
artisanales, leurs capacités d'accueil sont relativement faibles dans la
commune de San Pedro (Tableau D.6.1).
Graphique7 : Répartition des
scolarisés selon le type d'établissements
fréquentés
40,0
20,0
90,0
80,0
70,0
60,0
50,0
30,0
10,0
0,0
urbain rural ensemble
technique ou artisanale
centre de formation
Enseignement public
Enseignement privé
Ecole coranique
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
6.2. NIVEAU DE FREQUENTA TION DU PRESCOLA IRE PAR DES
ENFANTS
Tout comme les différents niveaux d'enseignements, le
préscolaire joue un rôle important dans l'encadrement des jeunes
dans leur prime enfance. Il constitue, pour ceux qui l'ont
fréquenté, le premier contact avec le monde extérieur.
Même s'il est encore en plein essor dans certains pays africains, il n'en
demeure pas moins qu'en Côte d'Ivoire, les pouvoirs publics ont pris
l'initiative de le vulgariser. Ainsi, l'une des mesures de la politique
éducative à court terme mise en oeuvre par les autorités a
eu pour objectif de rattacher à chaque école primaire une ou deux
sections préscolaires, selon l'importance de la population de la
localité. Faut-il ajouter que, dans le cadre de l'atteinte de la
scolarisation universelle, ceux-ci (pouvoirs publics) ont adopté le plan
« araignée » pour développer ce secteur de
l'éducation. Toutes ces actions menées ont doté le pays
d'environ 330 écoles maternelles en 2001 dont onze dans la commune de
San Pedro33. Lorsque la question qui est de savoir si les jeunes ont
fréquenté l'école maternelle fut posée lors de
l'enquête, il s'en est suivi que plus de la moitié (63,5%) ont
déclaré n'avoir pas bénéficié d'un
encadrement des écoles maternelles.
En outre, il ressort du tableau 8 que, selon le milieu, le
niveau de fréquentation est plus perceptible dans le urbain que dans le
rural. Pendant que 41,2% affirme avoir été dans une école
maternelle en zone urbaine, 2 1,8% le confirme dans le rural. Cela pourrait
s'expliquer par le fait que soit cette forme d'éducation est encore mal
perçue ou jugée non nécessaire par la population ; soit
qu'elle est encore considérée comme une affaire de «riche
».
Tableau 8 : Répartition (en %) des enfants
ayant été à l'école une fois selon la
fréquentation du
préscolaire.
Fréquentation du préscolaire
|
Oui
|
Non
|
Effectifs
|
Scolarisés actuels
|
Milieu
|
|
|
|
|
Urbain
|
40,7
|
59,3
|
30637
|
Rural
|
22,4
|
77,6
|
6300
|
Total
|
37,6
|
62,4
|
36937
|
Abandons
|
|
|
|
|
|
Urbain
|
18,3
|
81,7
|
2356
|
Rural
|
43,7
|
56,3
|
141
|
Total
|
39,5
|
60,5
|
2497
|
San Pedro
|
|
|
|
|
|
Urbain
|
38,1
|
60,9
|
32993
|
Rural
|
22,9
|
77,1
|
6441
|
Ensemble
|
36,5
|
63,5
|
39434
|
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
33 MEN/DIPES , 2006
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
6.3. APPRECIATION DE LA POLITIQUE DE LIBERALISATION DU PORT
DE LA TENUE.
Pour facilité l'accès à tous les jeunes
à l'éducation, la Côte d'Ivoire a mise en application
plusieurs politiques. C'est ainsi que les pouvoirs publics ivoiriens ont
libéralisé le port de la tenue scolaire. L'un des objectifs de
cette politique était de suspendre les coûts liés à
l'achat des tenues scolaires qui constituaient depuis lors l'une des raisons
pour lesquelles les parents maintenaient les enfants à la maison. Ainsi
à la question qui était de savoir le type de tenue portée
par les écoliers dans la commune de San Pedro, les résultats des
données indiquent que, dans l'ensemble, environ cinq enfants sur neuf
(56,9%) portent la tenue civile ; seulement trois enfants sur neuf (33,61%)
enfilent une tenue uniforme et le reste des effectifs (9,60%) est
constitué de ceux qui portent les deux tenues. Le graphique ci-dessous
souligne que cette tendance est observée quelque soit le milieu de
résidence. En effet, plus de huit jeunes sur dix (79.97%) portent la
tenue civile en milieu rural contre seulement cinq sur dix en zone urbaine
(52,02%) ; concernant la tenue uniforme, c'est 3 8,5% contre 10,56 ; et le port
des deux tenues est le fait de moins de un enfant sur dix en zone urbaine
(9,62%) et rurale (9,47%).
Graphique 8 :Répartition des
scolarisés selon le type de tenue
40,00
20,00
80,00
70,00
60,00
50,00
30,00
10,00
0,00
uniforme scolaire tenue civile tenue civile et uniforme
urbain Rural Ensemble
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
Visiblement, bien que le port de la tenue civile soit devenu
courant dans la population de San Pedro, des efforts en matière de
scolarisation demeure encore une réalité. Par ailleurs le fait
que, selon le milieu de résidence, le port de la tenue civile soit
prédominant, il s'est avéré statistiquement qu'il est plus
prononcé en milieu urbain qu'en milieu rural (pvalue<0.005).
6.4. IMPACT DE LA POLITIQUE DE CONSTRUCTION DES
CANTINES
Tout comme la politique de libéralisation du port des
tenues en milieu scolaire, celle visant à la construction des cantines
scolaires avait pour but non seulement de doter les écoles de
réfectoires mais aussi de permettre aux enfants des zones
reculées de s'alimenter convenablement. Pour évaluer l'effet de
cette politique, à la question de savoir si l'enfant fréquente
une cantine scolaire, il en découle des déclarations que la
majorité des enfants ne fréquente pas les cantines (86,8% des
cas). Toutefois, il est important de signaler une différence
statistiquement significative en ce qui concerne la fréquentation des
cantines scolaires entre le milieu urbain et rural. En effet, 49.5% des
enquêtés de la zone rurale ont affirmé avoir
fréquenté une cantine scolaire contre un infime de ceux de leurs
camarades des
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
écoles urbaines (5.8%) (Graphique9).Le test de marascoliu
atteste que les enfants en milieu rural sont ceux qui fréquentent le
plus les cantines en milieu scolaire.
Graphique 9 : Répartition des
scolarisés selon leur fréquentation des cantines
100,00
40,00
80,00
60,00
20,00
0,00
urbain Rural Ensemble
frequentation non frequentation
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
6.5. IMPACT DE LA POLITIQUE D'OCTROI DES KITS SCOLAIRES
La politique de prêts de manuels scolaires a
démarré depuis mars 1993 sous l'appellation de projet BAD
EDUCATIVE IV. Il avait essentiellement pour but d'améliorer la
qualité de l'enseignement, d'accroître le taux de scolarisation,
notamment celui des filles des régions enclavées en vue
d'atteindre vers l'an 2000 un taux de scolarisation national de 90%.Les
résultats positifs engendrés par ce projet à conduit les
pouvoirs publics à perpétuer cette politique et aujourd'hui le
système de prêts de manuels scolaires est encore exercé
dans différentes écoles. Pour ce qui est de San Pedro (rural
comme urbain), les enfants interrogés sur le sujet affirment, dans 30,1%
de cas, avoir bénéficié du kit scolaire au cours de
l'année. Une analyse selon le milieu laisse paraître d'un part une
corrélation avec le fait de bénéficier des kits scolaires
et d'autre part une différence significative en faveur du milieu urbain
(graphique 10). Tandis que plus de la moitié (53.3%) des enfants en zone
rurale déclarent avoir bénéficié d'un kit scolaire,
c'est moins d'un tiers (25.3%) en milieu urbain qui attestent être en
possession d'un kit scolaire. Toutefois la proportion de ceux qui ont eu un kit
scolaire en ville est supérieure à ceux des villages (voir test
de marascoliu tableau D.6.2).
Graphique10 : Répartition des
scolarisés ayant bénéficie un kit scolaire
0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0
25,3
30,1
53,3
Ensemble Rural
urbain
Source : Nos calculs à partir des
données de ESP 2007
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
S'agissant de la disparité de sexe, s'il est à
remarquer que les garçons (53.5%) jouissent du privilège d'avoir
plus de kit scolaire par rapport aux filles (50.5%) en milieu rural, tel n'est
pas le cas en milieu urbain. A l'inverse l'on relève une proportion
statistiquement élevée des filles (28.13%) qui
bénéficient des kits scolaires en milieu urbain par rapport aux
garçons (24.5%).
Conclusion, limites et recommandations de
l'étude
La présente étude avait pour objectif majeur
d'analyser la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans
afin de mettre à la disposition des décideurs et gestionnaires de
programmes éducatifs et de développement, des informations
adéquates susceptibles de contribuer à la mise en oeuvre des
programmes et politiques visant à la définitions des indicateurs
de base pour une reconstruction post-crise. Pour y parvenir, trois
hypothèses ont été émises.
La première était relative à la faible
couverture scolaire et à la disparité du genre qui sévit
au niveau de l'éducation. Il s'est avéré qu'à
l'issue de notre analyse, cette hypothèse soit vérifiée.
En effet, le taux de couverture scolaire dans la commune de San Pedro est de
62,2% (62,4% en zone urbaine et 66 ,6% en zone rurale) ; aussi dans l'ensemble,
l'indice de parité des sexes est défavorable aux filles
c'est-à-dire qu'il y a moins de filles scolarisées que de
garçons dans la population des enfants de 6 à 15 ans dans la
commune de San Pedro.
Pour ce qui est de la seconde hypothèse, à
savoir que la scolarisation des enfants et en particulier celle des filles
dépend des caractéristiques socioculturelles des chefs de
ménage et des conditions de vie, il ressort que celle-ci est
vérifiée dans une certaines mesure. En effet, il est à
noter que les enfants non scolarisés sont pour la plupart issus des
ménages dont les chefs sont musulmans, des ménages du groupe des
mandé du nord et des non ivoiriens. Aussi, le niveau d'instruction des
parents semble être un facteur déterminant de la scolarisation des
enfants car plus le niveau d'instruction des parents augmente plus la
propension à scolariser leurs enfants augmente. Toutefois si en milieu
urbain les ménages les plus pauvres ont tendance à ne pas
scolariser leurs enfants, en milieu urbain nous n'avons pas pu déceler
l'effet du niveau de vie sur la scolarisation des enfants. C'est sans doute
parce que l'approche que nous avons utilisée pour mesurer le niveau de
pauvreté dans cette zone admet des limites. Par ailleurs la situation
des filles est préoccupante car quelque soit le milieu de
résidence, les filles issues des ménages musulmans ont moins de
chance d'être scolarisées.
Concernant la troisième hypothèse qui est
l'évaluation de l'ampleur des politiques en matière d'incitation
à l'éducation, celles relatives à la libéralisation
du port de la tenue est entrée dans les habitudes de ménages de
la population de la communes de San Pedro (respectivement 52,2% ; 79,9% en
milieu urbain et en milieu rural) le secteur privé joue un rôle
important dans la formation des jeunes, c'est environ 43,3% d'enfant qui ont
déclaré durant l'année en cours fréquenté un
établissement privé. Toutefois, bien que fréquentation des
cantines scolaires soit relativement acceptable en milieu rural (49,9%) (en
termes de proportion des personnes ayant fréquenté durant
l'année en cours), elle est beaucoup plus timide (5,8%) en milieu
urbain. S'agissant de la politique d'octroie des kits scolaires, en milieu
rural (53,3%) elle à été relativement effective par
rapport en zone urbaine (25,3). Donc on peut dire que les politiques
éducatives ont eu des effets non négligeables sur la population
de la commune de San Pedro.
Bien qu'aboutissant à des résultats relativement
intéressants, il faut signaler que cette étude comporte des
limites qui pourraient non seulement donner des perspectives de recherche sur
la situation de l'éducation des enfants, mais aussi et surtout,
améliorer la qualité scientifique cette étude.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Les limites de l'étude
Cette étude n'est pas exempte de limites. Celles dont
nous avons conscience se situent principalement à trois niveaux. En
premier lieu, il aurait été plus pertinent d'intégrer dans
les facteurs explicatifs ceux relatifs aux raisons de la déscolarisation
des enfants pour ajouter à notre étude des informations
complémentaires sur la nature de la non scolarisation. En
deuxième lieu, il faut noter que l'approche qui consistait à
mesurer le niveau de pauvreté à travers les
caractéristiques de logements et de commodités présente
une certaine limite car elle traduit moins la réalité du niveau
de pauvreté en milieu rural. En dernier lieu, une diversification de la
méthode aurait pour avantage d'enrichir les résultats (en
utilisant un modèle multinomiale par exemple) mais la contrainte
temporelle ne nous autorise pas.
Cependant au vu de ceux-ci, nous pouvons faire les
recommandations suivantes : Les recommandations de l'étude
Il importe d'améliorer la situation de l'éducation
des enfants de 6 à 15 ans à plusieurs titres :
> En dépit des efforts déjà consentis par
le gouvernement en matière d'éducation
pour tous, de nouvelles politiques (à définir)
au niveau de l'éducation n'auraient véritablement de sens que si
des améliorations notables sont réalisées en
matière de gestion concrète des activités entreprises.
> La sensibilisation des parents des groupes d'enfants
susceptibles de ne pas
fréquenter l'école ou d'abandonner l'école
devrait être entreprise à travers des campagnes d'informations.
> Mettre en place des structures de formations
professionnelles accessibles par la
majeurs partie des enfants non scolarisés serait une
bonne initiative car il faut signaler qu'une des raisons évoquer par les
jeunes non scolarisés est le manque de moyens financiers.
> L'Etat doit renforcer les politiques d'accès des
jeunes et surtout des jeunes
filles à la formation et à l'éducation de
base.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Références bibliographiques
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EPT 2005. L'exigence de qualité, rapport
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Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
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l'Afrique subsaharienne. Société Édition Provence,
Nîmes, 115p.
Site de l'Education pour tous :
www.unesco.org/education/efa
Annexes
Annexe A
Tableau 3.1 : Répartition de la
population de San Pedro selon leurs caractéristiques
sociodémographiques et économiques
Milieu de résidence
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble
|
Masculin
|
Féminin
|
Masculin
|
Féminin
|
Masculin
|
féminin
|
Effectif
|
|
|
|
|
|
|
|
Alphabète
|
72,6
|
48,2
|
55,6
|
33,4
|
69,5
|
44,8
|
97427
|
Non alphabète
|
27,4
|
51,8
|
44,4
|
66,6
|
30,5
|
55,2
|
70833
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
168260
|
Non scolarisés
|
23,2
|
44,4
|
37,5
|
61,6
|
25,7
|
48,3
|
61189
|
Coranique
|
9,9
|
4,4
|
6,4
|
1,4
|
9,2
|
3,7
|
11177
|
Primaire
|
28,7
|
32,3
|
40,7
|
31,9
|
30,9
|
32,2
|
52984
|
Secondaire et plus
|
38,3
|
19,0
|
15,3
|
5,0
|
34,2
|
15,7
|
42910
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100
|
100
|
100,0
|
100,0
|
168260
|
Chrétienne
|
32,6
|
40,4
|
41,3
|
41,1
|
34,2
|
40,5
|
76563
|
Musulmane
|
58,7
|
52,0
|
37,9
|
34,9
|
54,8
|
48,1
|
106446
|
Sans religion
|
3,6
|
3,2
|
3,2
|
3,4
|
3,5
|
3,2
|
6984
|
Autres religion
|
5,1
|
4,5
|
17,7
|
20,6
|
7,4
|
8,2
|
16022
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
206015
|
Nationalité
|
Krou
|
17
|
20
|
15
|
18,9
|
16,9
|
19,8
|
37642
|
Akan
|
15
|
18
|
15
|
17,6
|
15,0
|
18,0
|
33836
|
Mandé du Sud
|
6
|
7
|
14
|
14,8
|
7,7
|
8,4
|
16541
|
Mandé du Nord
|
28
|
24
|
5
|
5,2
|
23,5
|
20,0
|
44993
|
Gur
|
11
|
8
|
9
|
9,1
|
10,5
|
8,0
|
19216
|
Autres Ivoiriens
|
4
|
3
|
1
|
1,6
|
3,2
|
2,9
|
6374
|
Non Ivoiriens
|
19
|
20
|
39
|
32,9
|
23,1
|
22,9
|
47413
|
Total
|
|
100
|
100
|
100
|
100,0
|
100,0
|
100
|
206015
|
occupation
|
AgriculteurElevage
|
9,8
|
0,7
|
83,3
|
63,5
|
24,9
|
11,7
|
14084
|
commerce
|
16,2
|
73,6
|
3,1
|
20,5
|
13,5
|
64,3
|
23215
|
artisanat
|
35,4
|
13,1
|
6,0
|
10,6
|
29,3
|
12,7
|
16285
|
cadre/enseignant
|
16,3
|
5,1
|
2,3
|
3,3
|
13,4
|
4,8
|
7168
|
Autres activités
|
12,8
|
3,4
|
2,8
|
0,6
|
10,7
|
2,9
|
5495
|
autres
|
9,2
|
3,6
|
2,2
|
1,4
|
7,7
|
3,2
|
4269
|
ND
|
0,5
|
0,4
|
0,3
|
0,0
|
0,4
|
0,3
|
276
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
70792
|
ensemble
|
Effectifs
|
89331
|
74185
|
20375
|
22124
|
109706
|
96309
|
206015
|
|
Fréquence
|
54,6
|
45,4
|
47,9
|
52,1
|
53,3
|
46,7
|
100
|
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Tableau 3.2 : Répartition des chefs de
ménage selon leurs caractéristiques sociodémographique et
économiques
Milieu
|
Urbain
|
rural
|
Ensemble
|
Masculin
|
Féminin
|
Masculin
|
Féminin
|
Masculin
|
Féminin
|
Effectif
|
Alphabétisation
|
Alphabète
|
72,7
|
27,9
|
37,3
|
16,0
|
67,7
|
26,5
|
21659
|
Non alphabète
|
27,3
|
72,1
|
62,7
|
84,0
|
32,3
|
73,5
|
14283
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
35942
|
Niveau d'instruction
|
Non scolarisés
|
26,7
|
67,9
|
59,0
|
74,1
|
31,3
|
68,6
|
13657
|
Coranique
|
15,9
|
1,3
|
4,0
|
|
14,2
|
1,2
|
4261
|
Primaire
|
15,1
|
13,5
|
21,0
|
17,0
|
15,9
|
13,9
|
5591
|
|
Secondaire et plus
|
42,4
|
17,3
|
15,9
|
8,9
|
38,6
|
16,3
|
12434
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
35942
|
Nationalité
|
Krou
|
14,8
|
35,6
|
12,8
|
78,9
|
14,6
|
40,7
|
6921
|
Akan
|
15,2
|
21,1
|
13,2
|
6,3
|
14,9
|
19,4
|
5649
|
Mandé du Sud
|
5,9
|
10,2
|
10,9
|
|
6,6
|
9,0
|
2520
|
Mandé du Nord
|
29,3
|
9,8
|
5,7
|
8,4
|
25,9
|
9,6
|
8260
|
Gur
|
11,7
|
4,4
|
12,2
|
3,0
|
11,8
|
4,3
|
3752
|
Autres Ivoiriens
|
3,3
|
1,6
|
0,2
|
|
2,8
|
1,4
|
930
|
Non Ivoiriens
|
19,8
|
17,3
|
44,9
|
3,2
|
23,4
|
15,6
|
7910
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
35942
|
Religion
|
Catholique
|
14,7
|
19,5
|
26,4
|
22,2
|
16,4
|
19,8
|
6106
|
Protestant
|
11,0
|
40,3
|
7,4
|
10,8
|
10,5
|
36,8
|
5462
|
Autres religions chrétiennes
|
3,5
|
9,1
|
8,8
|
39,3
|
4,2
|
12,7
|
2067
|
Musulman
|
61,1
|
24,3
|
39,7
|
14,9
|
58,1
|
23,2
|
18615
|
Animiste
|
2,9
|
2,2
|
10,1
|
7,8
|
3,9
|
2,9
|
1343
|
Autres religions
|
3,1
|
3,3
|
5,0
|
4,9
|
3,4
|
3,5
|
1224
|
Sans religion
|
3,7
|
1,3
|
2,7
|
|
3,6
|
1,1
|
1125
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
35942
|
Etat matrimonial de l'individu
|
Célibataire
|
15,7
|
29,1
|
9,1
|
6,6
|
14,7
|
26,4
|
6052
|
Marié a une femme
|
63,5
|
20,1
|
66,5
|
23,1
|
63,9
|
20,5
|
20171
|
Marié a deux femme
|
9,2
|
6,4
|
20,9
|
5,9
|
10,9
|
6,3
|
3622
|
Divorcé ou Séparé
|
0,2
|
14,4
|
1,9
|
|
0,4
|
12,7
|
943
|
Veuve ou veuf
|
0,4
|
26,3
|
0,4
|
59,9
|
0,4
|
30,3
|
2066
|
Union libre
|
11,1
|
2,9
|
1,0
|
4,5
|
9,6
|
3,1
|
3039
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
35942
|
occupation
|
Agriculteur-elevage
|
10,6
|
0,5
|
83,3
|
60,6
|
23,0
|
6,5
|
5803
|
Commerce
|
18,8
|
75,0
|
2,8
|
28,6
|
16,1
|
70,5
|
7327
|
Artisanat
|
21,2
|
5,6
|
4,3
|
5,3
|
18,3
|
5,6
|
4655
|
cadre/enseignant
|
22,6
|
6,8
|
4,5
|
5,4
|
19,5
|
6,7
|
4990
|
Autres métiers
|
14,9
|
5,5
|
3,1
|
0,0
|
12,9
|
5,0
|
3323
|
Autres
|
11,2
|
6,5
|
2,1
|
0,0
|
9,6
|
5,8
|
2588
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
28823
|
Tableau 3.3 : Répartition des ménages
selon leurs caractéristiques de logements
Alimentation en eau
|
Urbain
|
|
Rural
|
San Pedro
|
|
Eau courante
|
25,0
|
|
0,0
|
21,0
|
|
Pompe
|
7,1
|
|
1,5
|
6,2
|
|
Puits
|
29,0
|
|
96,3
|
39,9
|
|
source, rivière
|
|
|
2,1
|
0,3
|
|
Autres
|
0,3
|
|
|
0,3
|
|
Mode d'éclairage
|
|
|
|
|
|
Electricité
|
49,8
|
|
1,7
|
42,0
|
|
Lampe
|
44,6
|
|
97,3
|
53,2
|
|
Feu de bois
|
|
|
0,6
|
0,1
|
|
Autres
|
0,2
|
|
0,2
|
0,2
|
|
Aisance
|
|
|
|
|
|
WC avec chasse
|
15,6
|
|
0,4
|
13,1
|
|
WC sans chasse
|
21,5
|
|
1,1
|
18,2
|
|
Latrine dans la cour
|
43,4
|
|
20,0
|
39,6
|
|
Latrine hors de la cours
|
15,7
|
|
47,8
|
21,0
|
|
Dans la nature
|
1,9
|
|
29,2
|
6,4
|
|
Autres
|
0,3
|
|
|
0,2
|
|
Biens électroménagers
|
|
|
|
|
|
Radio
|
|
23,2
|
63,1
|
|
27,3
|
télévision
|
|
2,2
|
1,2
|
|
2,1
|
cuisinière
|
|
0,1
|
0,0
|
|
0,0
|
réfrigérateur
|
|
0,1
|
0,4
|
|
0,1
|
climatiseur
|
|
0,0
|
0,0
|
|
0,0
|
ventilateur
|
|
1,5
|
0,0
|
|
1,4
|
DVD, VCD, Magnétoscope
|
|
0,4
|
0,5
|
|
0,4
|
Plantation
|
|
|
|
|
|
Aucun
|
81,3
|
|
6,2
|
69,1
|
|
café
|
1,4
|
|
1,0
|
1,4
|
|
cacao
|
5,8
|
|
42,9
|
11,9
|
|
hévéa
|
1,3
|
|
8,6
|
2,5
|
|
palmier
|
0,8
|
|
|
0,7
|
|
cocotier
|
2,9
|
|
|
2,5
|
|
Biens de locomotion
|
|
|
|
|
|
Aucun
|
63,6
|
|
19,8
|
56,5
|
|
Bicyclette
|
15,2
|
|
66,4
|
23,6
|
|
Moto
|
10,7
|
|
3,1
|
9,5
|
|
voiture personnelle
|
5,6
|
|
|
4,7
|
|
Voiture de fonction
|
0,8
|
|
|
0,6
|
|
Taxi
|
0,1
|
|
|
0,1
|
|
Autres
|
0,8
|
|
|
0,7
|
|
Biens d'équipements
|
|
|
|
|
|
Aucun
|
55,9
|
|
60,8
|
56,7
|
|
villa
|
5,5
|
|
1,8
|
4,9
|
|
Immeuble
|
0,1
|
|
0,2
|
0,1
|
|
Terrain
|
16,8
|
|
18,3
|
17,0
|
|
maison simple
|
2,6
|
|
14,4
|
4,5
|
|
Autres
|
14,2
|
|
0,2
|
11,9
|
|
Nombre de pièce de logement
|
|
|
|
|
|
1
|
23,3
|
|
3,8
|
20,1
|
|
2-4
|
66,2
|
|
65,3
|
66,1
|
|
5 et plus
|
10,5
|
|
30,9
|
13,8
|
|
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Tableau 3.4 : Répartition des ménages
selon leurs caractéristiques de logements
Milieu de résidence
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble
|
Statut d'occupation
|
Propre taire
|
26,2
|
79,3
|
31,6
|
10716
|
Maison de famille
|
4,4
|
2,4
|
4,2
|
1416
|
Locataire
|
66,4
|
13,6
|
61,0
|
20722
|
Fonction/gratuit
|
1,3
|
4,2
|
1,6
|
545
|
Fonction/forfait
|
0,9
|
0,4
|
0,9
|
290
|
Autre
|
0,8
|
|
0,8
|
259
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
33947
|
Type de construction
|
Villa moderne
|
7,9
|
0,9
|
7,1
|
2424
|
Maison simple
|
20,6
|
88,9
|
27,6
|
9366
|
En bande
|
19,3
|
5,4
|
17,8
|
6056
|
Immeuble
|
0,6
|
0,4
|
0,6
|
193
|
Concession
|
24,5
|
2,4
|
22,2
|
7546
|
BaraQue
|
26,7
|
2,1
|
24,2
|
8220
|
Autres
|
0,5
|
|
0,4
|
142
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
33947
|
Nature du mur
|
Bois
|
35,2
|
3,0
|
31,9
|
10834
|
Banco
|
5,6
|
84,6
|
13,6
|
4632
|
Semi-dur
|
6,5
|
8,6
|
6,7
|
2268
|
Dur
|
52,7
|
3,8
|
47,8
|
16211
|
Autre
|
0,0
|
|
0,0
|
2
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
33947
|
Modes d'évacuation des eaux
|
Rue
|
60,4
|
40,8
|
58,4
|
19820
|
Puits
|
5,0
|
13,2
|
5,8
|
1981
|
Fosse
|
11,5
|
2,9
|
10,6
|
3597
|
Canalisation
|
13,2
|
0,4
|
11,9
|
4053
|
Autre
|
9,9
|
42,7
|
13,2
|
4496
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
33947
|
Modes d'évacuation des ordures
|
Service privé
|
7,7
|
|
6,9
|
2345
|
Service public
|
28,4
|
1,2
|
25,6
|
8695
|
Lieu public
|
29,6
|
6,7
|
27,3
|
9252
|
Dans la rue
|
11,3
|
7,0
|
10,9
|
3696
|
Dans la nature
|
19,2
|
80,8
|
25,5
|
8647
|
Dans la nature
|
3,8
|
4,3
|
3,9
|
1311
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
33947
|
Annexe B :
Tableau 4.1 : Répartition de la population des
enfants âgés de 6 à 15 ans selon leurs
caractéristiques sociodémographiques.
Lieu de residence
Caractéristiques sociodémographiques
|
|
Urbain
|
|
Rural
|
|
|
Ensemble
|
Masculin
|
Féminin
|
Masculin
|
Féminin
|
Masculin
|
Féminin
|
Effectifs
|
|
6
|
10,8
|
11,2
|
10,3
|
12,1
|
10,7
|
11,3
|
6480
|
|
7
|
9,5
|
10,7
|
15,3
|
11,5
|
10,5
|
10,8
|
6234
|
|
8
|
13,1
|
11,0
|
11,9
|
14,2
|
12,9
|
11,5
|
7150
|
|
9
|
6,2
|
6,7
|
9,5
|
8,9
|
6,7
|
7,1
|
4043
|
Age de
|
10
|
9,8
|
8,1
|
16,7
|
10,4
|
11,0
|
8,5
|
5718
|
l'individu
|
11
|
6,9
|
7,8
|
6,3
|
6,5
|
6,8
|
7,6
|
4211
|
|
12
|
9,9
|
8,7
|
9,6
|
6,9
|
9,8
|
8,4
|
5353
|
|
13
|
8,4
|
9,5
|
5,6
|
10,0
|
7,9
|
9,6
|
5130
|
|
14
|
10,1
|
9,0
|
7,4
|
10,3
|
9,6
|
9,2
|
5533
|
|
15
|
15,4
|
17,4
|
7,5
|
9,3
|
14,0
|
16,1
|
8831
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
|
Non scolarisés
|
26,1
|
27,2
|
20,1
|
35,8
|
25,1
|
28,6
|
15729
|
Niveau
|
Coranique
|
7,4
|
4,3
|
8,9
|
3,4
|
7,7
|
4,2
|
3486
|
d'instruction
|
Primaire
|
50,0
|
53,3
|
67,6
|
59,2
|
53,0
|
54,2
|
31459
|
|
Secondaire et
|
|
|
|
|
|
|
|
|
plus
|
16,5
|
15,2
|
3,4
|
1,6
|
14,3
|
13,0
|
8008
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
|
Krou
|
15,2
|
16,1
|
16,9
|
23,4
|
15,5
|
17,2
|
9589
|
|
Akan
|
14,0
|
23,6
|
18,9
|
16,2
|
14,8
|
22,5
|
10911
|
|
Mandé du Sud
|
4,4
|
7,2
|
16,3
|
11,3
|
6,4
|
7,8
|
4171
|
Nationalité
|
Mandé du Nord
|
36,4
|
21,2
|
5,4
|
5,5
|
31,2
|
18,7
|
14679
|
|
Gur
|
9,1
|
8,7
|
9,6
|
9,1
|
9,2
|
8,8
|
5258
|
|
Autres Ivoiriens
|
2,3
|
2,5
|
0,5
|
0,5
|
2,0
|
2,2
|
1231
|
|
Non-Ivoiriens
|
18,7
|
20,7
|
32,4
|
34,1
|
21,0
|
22,8
|
12843
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
|
Chrétienne
|
29,0
|
41,8
|
41,4
|
40,7
|
31,1
|
41,7
|
21313
|
Religion
|
Musulmane
|
62,6
|
49,3
|
34,2
|
36,4
|
57,8
|
47,2
|
30846
|
|
Sans religion
|
3,9
|
3,9
|
4,3
|
2,3
|
3,9
|
3,7
|
2239
|
|
Autres religion
|
4,6
|
5,0
|
20,0
|
20,5
|
7,2
|
7,4
|
4284
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Tableau 4.2 : Répartition de la population des
enfants âgés de 6 à 15 ans selon leurs
caractéristiques sociodémographiques des chefs de
ménage.
Caractéristique de leurs parents
|
scolarisés
|
non scolarisés
|
Effectifs
|
seuil de 5%
|
|
p-value
|
v cramer
|
corrélation de Pearson
|
Sexe de l'individu
|
Masculin
|
84,4
|
82,1
|
49023
|
0,00
|
0,03
|
0,03
|
Féminin
|
15,6
|
17,9
|
9659
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
|
|
|
ethnie ou nationalité
de l'individu
|
Krou
|
21,6
|
9,9
|
10148
|
0,00
|
0,24
|
0,14
|
Akan
|
19,0
|
12,9
|
9828
|
Mandé du sud
|
10,2
|
7,0
|
5270
|
Mandé du nord
|
18,1
|
36,6
|
14658
|
Gur
|
8,8
|
8,7
|
5158
|
autres ivoiriens
|
0,3
|
0,0
|
106
|
Non- ivoiriens
|
22,0
|
24,8
|
13513
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
|
|
|
religion de l'individu
|
Chrétiens
|
39,7
|
22,9
|
19649
|
0,00
|
0,219
|
0,10
|
Musulman
|
43,9
|
66,2
|
30609
|
Sans religion
|
3,3
|
3,4
|
1961
|
Autres religions
|
13,1
|
7,6
|
6463
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
|
|
|
Niveau d'alphabétisation de
l'individu
|
Alphabétisé
|
64,6
|
47,0
|
34101
|
0,00
|
0,17
|
0,17
|
non Alphabétisé
|
35,4
|
53,0
|
24582
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
|
|
|
Présence du père
|
oui
|
99,7
|
99,3
|
58425
|
0,00
|
0,02
|
0,02
|
non
|
0,3
|
0,7
|
258
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
|
|
|
Présence de la mère
|
oui
|
97,9
|
98,5
|
57576
|
0,00
|
0,02
|
0,02
|
non
|
2,1
|
1,5
|
1104
|
Total
|
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
|
|
|
Milieu
|
Urbain
|
82,9
|
85,0
|
49126
|
0,00
|
0,027
|
0,027
|
Rural
|
17,1
|
15,0
|
9557
|
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
58683
|
|
|
|
Tableau 4.3 : Répartition de la population des
enfants âgés de 6 à 15 ans selon leurs
caractéristiques sociodémographiques des chefs de ménage
en fonction du sexe
caractéristiques de chef de ménage
|
scolarisés
|
non scolarisés
|
Masculin
|
Féminin
|
Effectifs
|
Masculin
|
Féminin
|
Effectifs
|
Sexe
|
Masculin
|
56,3
|
36,2
|
31176
|
47,9
|
52,1
|
17847
|
Féminin
|
43,8
|
63,8
|
5760
|
34,4
|
65,6
|
3899
|
**
|
taille du ménage
|
1-5
|
45,5
|
54,5
|
6494
|
31,2
|
68,8
|
6637
|
6-10
|
54,1
|
45,9
|
16594
|
54,4
|
45,6
|
10355
|
11-15
|
55,9
|
44,1
|
10304
|
45,7
|
54,3
|
2947
|
16-plus
|
56,7
|
43,3
|
3545
|
46,4
|
53,6
|
1807
|
**
|
Niveau d'alphabétisation
de l'individu
|
alphabétisé
|
54,0
|
46,0
|
23875
|
44,5
|
55,5
|
10226
|
non alphabétisé
|
52,3
|
47,7
|
13062
|
46,4
|
53,6
|
11519
|
**
|
Niveau d'instruction
|
aucun
|
52,6
|
47,4
|
12432
|
47,4
|
52,6
|
11456
|
coranique
|
43,7
|
56,3
|
4081
|
71,6
|
28,4
|
3461
|
primaire
|
55,7
|
44,3
|
5984
|
42,6
|
57,4
|
2616
|
secondaire
|
57,9
|
42,1
|
10539
|
21,7
|
78,3
|
2627
|
supérieur
|
55,5
|
44,5
|
2885
|
10,8
|
89,2
|
1111
|
non déclaré
|
34,9
|
65,1
|
1000
|
36,7
|
63,3
|
476
|
**
|
Ethnie ou nationalité
|
Krou
|
50,8
|
49,2
|
7991
|
33,1
|
66,9
|
2157
|
Akan
|
52,4
|
47,6
|
7026
|
22,9
|
77,1
|
2802
|
Mandé du sud
|
43,1
|
56,9
|
3756
|
51,5
|
48,5
|
1514
|
Mandé du nord
|
64,4
|
35,6
|
6701
|
59,4
|
40,6
|
7958
|
Gur
|
44,9
|
55,1
|
3255
|
60,2
|
39,8
|
1906
|
Autres ivoiriens
|
5,8
|
94,2
|
97
|
25,7
|
74,3
|
9
|
Non-ivoiriens
|
56,3
|
43,7
|
8110
|
34,7
|
65,3
|
5404
|
**
|
Religion
|
Chrétiens
|
49,3
|
50,7
|
14661
|
32,0
|
68,0
|
4988
|
Musulman
|
57,8
|
42,2
|
16224
|
51,2
|
48,8
|
14386
|
Sans religion
|
49,4
|
50,6
|
1231
|
51,1
|
48,9
|
730
|
Autres religions
|
51,6
|
48,4
|
4821
|
33,5
|
66,5
|
1642
|
** significativité du test de chi(2) au seuil de 5%
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Tableau 4.4 : Répartition de la population des
enfants âgés de 6 à 15 ans selon leurs dernières
classes de redoublement.
Classes de redoublement
|
Milieu de résidence
|
San Pedro
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble
|
Effectifs
|
cp1
|
17,0
|
19,6
|
17,5
|
2969
|
cp2
|
9,2
|
26,5
|
12,0
|
2047
|
ce1
|
18,6
|
19,9
|
18,8
|
3202
|
ce2
|
10,2
|
10,2
|
10,2
|
1732
|
cm1
|
15,0
|
6,6
|
13,6
|
2320
|
cm2
|
26,4
|
15,7
|
24,6
|
4187
|
6e
|
1,7
|
1,4
|
1,6
|
276
|
5e
|
0,7
|
|
0,6
|
99
|
4e
|
0,3
|
|
0,2
|
39
|
3e
|
0,6
|
|
0,5
|
88
|
2nd
|
0,3
|
|
0,3
|
43
|
Ensemble
|
83,6
|
16,4
|
38,9
|
17001
|
Tableau 4.5 : Répartition de la
population des enfants âgés de 6 à 15 ans selon leurs
dernières classes d'abandons.
Classes d'abandon
|
Milieu de résidence
|
San Pedro
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble
|
Effectifs
|
cp1
|
10,8
|
28,7
|
14,4
|
620
|
cp2
|
25,4
|
24,4
|
25,2
|
1082
|
ce1
|
16,5
|
18,3
|
16,9
|
725
|
ce2
|
14,1
|
8,9
|
13,0
|
561
|
cm1
|
16,9
|
10,4
|
15,5
|
669
|
cm2
|
10,6
|
9,2
|
10,3
|
445
|
6e
|
3,3
|
|
2,6
|
112
|
5e
|
2,6
|
|
2,0
|
87
|
Ensemble
|
100,0
|
100
|
100,0
|
4300
|
Tableau 4.6 : Répartition de la
population des enfants qui ont abandonné l'école en fonction des
raisons relatives à cette situation.
Abandon définitif
|
motif d'arrêt
|
finance
|
exclusion
|
maladie
|
déplacement
|
aide familial
|
décision personnelle
|
autre
|
Effectif
|
Urbain
|
masculin
|
15,3
|
1,0
|
3,6
|
|
|
67,7
|
12,3
|
1511
|
|
féminin
|
27,3
|
4,1
|
2,7
|
12,3
|
2,3
|
40,8
|
10,5
|
1914
|
Total
|
|
22,0
|
2,8
|
3,1
|
6,9
|
1,3
|
52,7
|
11,3
|
3425
|
Rural
|
masculin
|
12,8
|
|
|
|
6,3
|
56,0
|
24,8
|
396
|
|
féminin
|
14,9
|
5,1
|
|
|
|
68,8
|
11,2
|
479
|
Total
|
|
14,0
|
2,8
|
|
|
2,8
|
63,0
|
17,4
|
875
|
San Pedro
|
masculin
|
14,8
|
0,8
|
2,9
|
|
1,3
|
65,3
|
14,9
|
1907
|
|
féminin
|
24,8
|
4,3
|
2,2
|
9,8
|
1,8
|
46,4
|
10,6
|
2393
|
Total
|
|
20,4
|
2,8
|
2,5
|
5,5
|
1,6
|
54,8
|
12,5
|
4300
|
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Tableau 4.7 : Répartition de la
population des enfants n'étant jamais été à
l'école en fonction des raisons relatives à cette situation.
Raison de non scolarisation total
|
finance
|
place
|
maladie
|
pas utile
|
autre
|
Effectif
|
urbain
|
masculin
|
79,0
|
1,4
|
1,8
|
4,1
|
13,8
|
6596
|
féminin
|
40,3
|
7,1
|
4,7
|
13,1
|
34,7
|
6139
|
Total
|
|
60,3
|
4,1
|
3,2
|
8,4
|
23,9
|
12735
|
Rural
|
masculin
|
47,7
|
5,3
|
2,3
|
17,7
|
27,0
|
783
|
féminin
|
48,5
|
4,3
|
1,9
|
10,9
|
34,5
|
1459
|
Total
|
|
48,2
|
4,6
|
2,1
|
13,3
|
31,9
|
2241
|
San Pedro
|
masculin
|
75,6
|
1,8
|
1,9
|
5,5
|
15,2
|
7379
|
Féminin
|
41,9
|
6,6
|
4,2
|
12,7
|
34,7
|
7597
|
Total
|
|
58,5
|
4,2
|
3,1
|
9,1
|
25,1
|
14976
|
Tableau 4.8 : Répartition de la
population des enfants n'étant jamais été à
l'école en fonction occupation.
Non scolarisation total
|
aucune
|
petit commerce
|
petit métier
|
aide familiale
|
Effectif
|
Urbain
|
masculin
|
15,2
|
45,1
|
35,1
|
4,6
|
6596
|
féminin
|
25,3
|
38,7
|
4,9
|
31,1
|
6139
|
Total
|
|
20,1
|
42,0
|
20,5
|
17,3
|
12735
|
Rural
|
masculin
|
15,9
|
12,7
|
11,8
|
59,6
|
783
|
féminin
|
25,0
|
10,5
|
3,9
|
60,6
|
1459
|
Total
|
|
21,8
|
11,3
|
6,6
|
60,2
|
2241
|
San Pedro
|
masculin
|
15,3
|
41,7
|
32,6
|
10,4
|
7379
|
féminin
|
25,3
|
33,3
|
4,7
|
36,7
|
7597
|
Total
|
|
20,4
|
37,4
|
18,5
|
23,8
|
14976
|
Tableau 4.9 : Répartition de la
population des enfants qui ont abandonné l'école en fonction
occupation.
Abandon
|
petit commerce
|
petit métier
|
aide familiale
|
ne fais rien
|
autre
|
Effectif
|
Urbain
|
masculin
|
3,0
|
71,5
|
0,7
|
22,7
|
2,1
|
1511
|
féminin
|
10,2
|
20,2
|
31,0
|
33,4
|
5,2
|
1914
|
Total
|
|
7,0
|
42,8
|
17,7
|
28,7
|
3,8
|
3425
|
Rural
|
masculin
|
|
|
|
12,8
|
6,3
|
396
|
féminin
|
|
|
|
5,4
|
|
479
|
Total
|
|
|
|
|
8,8
|
2,8
|
875
|
San Pedro
|
masculin
|
2,4
|
58,9
|
15,2
|
20,7
|
2,9
|
1907
|
féminin
|
8,2
|
23,2
|
36,7
|
27,8
|
4,2
|
2393
|
Total
|
|
5,6
|
39,0
|
27,2
|
24,6
|
3,6
|
4300
|
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
ANNEXE C
Graphique 5.1 : Histogrammes des 19 valeurs propres en
milieu rural
Graphique 5.2 : Histogrammes des 37 valeurs
propres en milieu urbain
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Tableau 5.3 : Modalités,
cordonnées, contributions, cosinus carrés des modalités
actives en milieu rural.
Mémoire de fin de cycle 72 TCHOUDJA
Victorien
Tableau 5.4 : Modalités, cordonnées,
contributions, cosinus carrés des modalités actives en milieu
urbain.
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Diagnostics. Milieu rural
résiduels levrage
dcook influencials
Milieu urbain
Résiduels levrage
dcook influencials
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
Annexe D.
Tableau 6.1 : Répartition des enfants ayant une fois
été à l'école selon le type
d'école fréquenté, la fréquentation de la
cantine le type d'uniforme, le bénéfice du kit scolaire
Milieu
|
fréquence colonne (%)
|
Effectifs
|
v de cramer
|
Test de marascuilo au seuil de 5%
|
|
Différence
|
seuil critique
|
signif(0,05)
|
p_value
|
chi2(pvalue)
|
urbain
|
rural
|
|
P urbain- Prural
|
|
Type d'établissement
|
public
|
50,16
|
80,72
|
20452
|
|
0,502
|
0,008
|
Diff
|
0
|
0
|
privé
|
43,68
|
11,29
|
14088
|
0,889
|
0,005
|
Diff
|
0
|
centre de formation
|
0,218
|
0
|
67
|
1
|
,
|
Diff
|
0
|
ecole coranique
|
5,93
|
7,98
|
2319
|
0,566
|
0,0024
|
Diff
|
0
|
total
|
30622
|
6304
|
36926
|
|
|
|
|
|
|
Type d'uniforme
|
uniforme
|
38,35
|
10,56
|
12411
|
0,228
|
0,893
|
0,006
|
Diff
|
0
|
0
|
civile
|
52,02
|
79,97
|
20971
|
0,519
|
0,008
|
Diff
|
0
|
deux
|
9,62
|
9,47
|
3544
|
0,663
|
0,017
|
Diff
|
0
|
total
|
30622
|
6304
|
36926
|
|
|
|
|
|
|
Fréquentation de la cantine
|
oui
|
5,8
|
49,48
|
4916
|
0,485
|
-0,269
|
0,019
|
Diff
|
0
|
0,008
|
Bénéfice du kit scolaire
|
oui
|
25,28
|
53,33
|
11103
|
0,23
|
0,394
|
0,012
|
Diff
|
0
|
0,002
|
|
Tableau 6.2: Répartition des enfants qui
fréquente actuellement selon le sexe en fonction du kit scolaire
Milieu
|
fréquence colonne (%)
|
Effectifs
|
v de cramer
|
Test de marascuilo au seuil de 5%
|
|
Différence
|
seuil critique
|
signif(0,05)
|
p_value
|
chi2(pvalue)
|
Sexe
|
P urbain- Prural
|
|
|
Masculin
|
Féminin
|
|
|
|
|
|
|
|
urbain
|
24,5
|
28,13
|
7741
|
0,048
|
-3,6
|
0,018
|
Diff
|
0
|
0
|
rural
|
53,57
|
50,5
|
3362
|
0,03
|
0,185
|
0,027
|
Diff
|
0
|
0,032
|
total
|
39,035
|
39,32
|
11103
|
|
|
Table de matière
Dédicace i
Avant propos ii
Sommaire iii
Sigles et Abréviations v
Listes des tableaux vi
Liste des graphiques vii
Introduction 1
1.1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1
1.2. OBJECTIFS DE L 'ETUDE
3
1.2.1. Objectifs de l'étude 3
1.2.1.1 Objectif général de l'étude
3
1.2.1.2 Objectifs spécifiques de l'étude
3
1.2.1 Hypothèses de l'étude 4
1.2.1.1. Hypothèse 1 4
1.2.1.2. Hypothèse 2 4
1.2.1.3. Hypothèse 3 4
1.3 EBAUCHE DU PLAN D'ANALYSE
4
Première partie: Cadre théorique de
l'étude, méthodologie de l'enquête et
caractéristiques de la population des
enquêtés 5
Chapitre F: Cadre théorique et présentation du
système éducatif ivoirien 6
1. REVUE DE LITTERA TURE 6
1.1 Définition des concepts 6
1.1.1 Concept d'éducation 6
1.1.1.1 L'éducation formelle 6
1.1.1.2 L'éducation non formelle 6
1.1.1.3 L'éducation marginale 7
1.1.2 Concept d'éducation de base 7
1.1.3 Qualité de l'éducation 7
1.1.4 Notion de demande et offre éducatives 8
1.1.5 Concept de développement 8
1.2. L'éducation comme facteur de développement
dans un climat post crise 9
1.2.1 Le rôle de l'éducation dans la
réconciliation sociale et le bien être social 10
1.2.2 L'éducation dans les changements
démographiques 10
1.2.2.1 Impact de l'éducation sur la
fécondité 11
1.2.2.2 Impact de l'éducation sur la mortalité
11
1.2.3 Influence positive de la promotion de
l'éducation des filles sur le bien être d'un
pays 12
1.2.4 L'éducation et la croissance 12
1.3. Facteurs liés à la demande
d'éducation 13
1.3.1 Facteurs socio-économiques 13
1.3.1.1. Pauvreté 13
1.3.1.2. Coûts directs (droits, uniformes, transports,
etc.) 13
1.3.1.3 Coûts d'opportunité d'éducation
des filles 13
1.3.1.4. Besoins de enfants pour des tâches
agricoles/ménages 13
1.3.1.5 Chômage des diplômés 14
1.3.2. Facteurs socioculturels 14
Analyse de la situation de l'éducation des
enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro
1.3.2.1 Faible importance accordée à
l'éducation des filles 14
1.3.2.2 Bas niveau d'éducation des parents et sexe du
chef de ménage (CM) 14
1.3.2.3 La taille du ménage 14
1.3.2.4. La religion 14
1.3.2.5 Autres facteurs 15
1.4. Facteurs liés à l'offre d'éducation
15
1.4.1. Facteurs institutionnels/politiques 15
1.4.2. Facteurs liés à l'école
15
2. PRESENTA TION DU SYSTEME EDUCA TIF DE LA COTE
D'IVOIRE 16
1.2.1 Évolution de l'éducation 16
1.2.1.1. Structure du système éducatif ivoirien
16
1.2.1.2. Expression de la volonté politique de
promouvoir l'éducation pour tous et
surtout celle des filles. 17
1.2.2. Situation de l'éducation 18
1.2.2.1. Progrès des politiques mises en place
18
1.2.2.2. Contraintes 20
Chapitre 2: méthodologie de l'enquête,
constitution de la base 21
2.1. METHODOLOGIE DE L 'ENQUETE
21
2.1.1. Conception de l'enquête 21
2.1.2. Objectif de l'enquête 21
2.1.3. Echantillonnage 22
2.1.4. Présentation du questionnaire 22
2.1.5. Déroulement de l'enquête 23
2.2. CONSTITUTION DE LA BASE
23
2.2.1. Apurement des données 23
2.2.1.1. Contrôle des données 23
2.2.1.2. Traitement des données manquantes 23
a) Les sans objets 24
b) Traitements des valeurs manquantes 24
2.2.1.3. Recherche de doublons, Contrôles interne et de
vraisemblance 24
2.2.1.4. Contrôles de vraisemblance 25
2.2.2. Plan d'analyse 25
2.2.2.1 Démarche univariée : 25
2.2.2.2 Démarche bivariée : 25
Chapitre 3: Caractéristiques
sociodémographiques de la population de la commune de San Pedro
26
3.1 CARA CTERIS TIQUES SOCIO DEMO GRAPHIQUES DES
ENQUE TES 26
3.1.1. Structures par sexe 26
3.1.2. Niveaux d'instruction et d'alphabétisation
26
3.1.3. Ethnie et religion 27
3.2. CONDITIONS DE VIE DES MENA GES
27
3.2.1. Caractéristiques des parents du chef du
ménage (CM). 27
3.2.2. Caractéristiques de commodité des
logements et d'équipements. 28
Deuxième partie: Cadre empirique et analytique de
l'étude ù la population des enfants de 6 à 15 ans
30
Chapitre 4 : Analyse de la couverture scolaire des jeunes de
6 à 15 ans 31
4.1. DEFINITIONS ET ANALYSES DES CONCEPTS DES
INDICATEURS DE
SCOLARISATION RETENUS 31
4.1.1 Taux de scolarisation 31
4.1.2. Indice de parité scolaire 31
4.2. CARA CTERISTIQUES SOCIODEMO GRAPHIQUES ET
DESCRIPTION DE LA SITUATION SCOLAIRE DES ELEVES. 32
4.2.1. Caractéristiques sociodémographiques des
élèves 32
4.2.1.1. Structure par âge et par sexe 32
4.2.1.2. Ethnie et religion 32
4.2.2. Description de la situation scolaire des enfants.
33
4.3. CONDITIONS DE VIE DES JEUNES
37
4.3.1. Raisons de la non fréquentation actuelle
37
4.3.2. Occupation précoce des jeunes 38
4.3.3. Perspectives de retour à l'école des non
scolarisés 38
4.3.4. Prise en charge des frais scolaires des jeunes
39
Chapitre 5: Classification des enfants scolarisés en
fonctions des caractéristiques des ménages et du chef de
ménage et analyse économétrique 40
5.1. CLASSIFICATION DES MENA GES SELON LES CARA
CTERISTIQUES DE LOGEMENTS ET D 'EQUIPEMENTS
40 5.2. CARA CTERISA TION DE LA SITUATION SCOLAIRE
DES ENFANTS SELON
LES CARA CTERISTIQUES DU CHEF DE MENA GE.
41
5.2.1. Choix des variables 41
5.2.2. Analyse des résultats 42
5.2.2.1. Caractérisations des enfants
scolarisés ou non du milieu rural. 42
5.2.2.2. Caractérisations des enfants
scolarisés ou non du milieu urbain. 45
5.3. ANALYSE ECONOME TRIQUE
47
5.3.1. Analyse des facteurs de la non scolarisation dans le
milieu rural 47
5.3.2. Analyse des facteurs de la non scolarisation dans le
milieu urbain. 49
Chapitre 6: Appréciation des politiques
éducatives en vigueur en termes d'incitation. 52
6.1. TYPES D 'ETABLISSEMENT FREQUENTE PAR LES ENFANTS
52
6.2. NIVEAU DE FREQUENTA TION DU PRESCOLAIRE PAR DES
ENFANTS 53
6.3. APPRE CIA TION DE LA POLITIQUE DE LIBERALISA
TION DU PORT DE LA
TENUE. 54
6.4. IMPACT DE LA POLITIQUE DE CONSTRUCTION DES
CANTINES 54
6.5. IMPACT DE LA POLITIQUE D'OCTROI DES KITS
SCOLAIRES 55
Conclusion, limites et recommandations de l'étude
57
Références bibliographiques 59
Annexes 61
Table de matière 76
|
|