1.3. LA MATIERE ORGANIQUE ET LE SOL
La matière organique peut être définie
comme une matière carbonée pro venant d'êtres vivants et
animaux (FALISSE, 2000). Elle est composée d'éléments
principaux (C, H, O, N, P, S) et d'éléments secondaires (Ca, Mg,
Na,...) (ADJETEY-BAHOUN, 2003).
La fraction organique du sol se repartit en quatre groupes :
· La matière organique vivante, animale et
végétale (biomasse en activité),
· Les débris d'origine végétale et
animale ou matière organique fraîche (résidus
végétaux, exsudats, déjections, cadavres),
· Des composés organiques transitoires provenant de
l'évolution de la matière organique fraîche,
· Les matières organiques stabilisées
à l'instar de l'humus (AMOUZOU, 2003)
La figure 1 illustre le cycle de la matière organique
dans le sol. Cette dernière joue plusieurs rôles après un
certain nombre de transformations qui se résume en deux étapes :
l'Humification et la MINERALISATION de l'humus
Apports annuels de
la matière fraîche
stables
Produits transitoires
Microorganismes
Matières
Produits minéraux
Humus
organiques
Figure 1 : Cycle simplifié de la matière
organique dans le sol (Source : AMOUZOU, 2003)
1.3.1. Les rôles de la matière
organique
Le complexe argilo humique à travers l'humus et la
matière organique non humifiée protège les particules du
sol contre la dispersion (notamment l'argile). Il forme un ciment qui lie les
constituants du sol à travers les agrégats résistant
à l'action de la pluie à l'instar de l'érosion. La
matière organique augmente la rétention en eau du sol et
participe, par sa minéralisation à la nutrition des plantes.
L'alimentation de la microfaune du sol dépend la disponibilité en
matière organique dans le sol (AMOUZOU, 2003. La matière
organique maintient la structure du sol par la formation d'agrégats. La
matière organique sous forme de fumier et de compost surtout, joue un
rôle non négligeable contre les maladies racinaires en
développant une microflore fongique prédatrice des
nématodes. Le jus de compost est utilisé pour traiter les
cultures contre certains insectes (AMOUZOUVI, 2003)
1.3.2. L'humification
L'humification est la transformation en humus d `une partie de
la matière organique du sol (AMOUZOUVI, 2003)
La formation de l'humus suit deux étapes :
· Destruction de la matière
organique : la matière est démolie par des
équipes successives et spécialisées de microbes
(bactéries cellulolytiques notamment) et de diastases en donnant de
molécules plus simples,
· Reconstruction : une nouvelle
matière se reconstitue en deux opérations à partir de ces
molécules simples.
1. Des synthèses assez complexes fabricant de nouvelles
protéines, réalisées par des organismes vivants
(Réactions biochimiques)
2. La condensation et la polymérisation de ces nouvelles
molécules protéiques (Réactions chimiques) (AMOUZOUVI,
2003)
La proportion d `humus formée dans le sol est donné
par le coefficient iso humique, K1 fonction surtout du rapport C/N de la
matière initiale (LECLERC, 1995)
La vitesse d'humification dépend de l'activité
biologique, qui est conditionnée par la température
l'humidité, l'oxygénation et la réaction du milieu ou pH
(AMOUZOUVI, 2003)
L'humification est sérieusement gênée dans
les sols acides (LECLERC, 1995). Pour les sols moyens, le coefficient K1 peut
être de l'ordre de grandeur du tableau 1.
Tableau 1 : Ordre de grandeur de K1 pour les sols
moyens
Types de biomasses
|
Matières sèches (%)
|
Coefficient isohumique K1 (%)
|
Paille et chaume de blé
|
85
|
20-25
|
Tige et feuille de maïs
|
85
|
25
|
Feuilles et collet de
betterave
|
20
|
25
|
ource : AMOUZOUVI ;
|