DEUXIEME PARTIE :
MATERIELS ET METHODES
2.1. MATERIELS
2.1.1. Les matières organiques
compostées
Pour réaliser les travaux, on a choisi d'utiliser la
paille (tapis graminéen et non graminéen), les sons de riz, les
copeaux de bois et le fumier de bovins.
2.1.2. Plante - test : le cresson
Le cresson alénois commun est une plante
légumière à croissance rapide et très sensible. Il
a été utilisé pour tester la toxicité des
composts.
2.1.3. Outils
Nous avions utilisé les outils suivants :
· pelles et brouettes pour la collecte des
matières,
· râteau pour le retournement,
· pH-mètre pour la mesure de
l'acido-alcalinité des composts,
· Thermomètre pour la mesure de la
température,
· La balance pour les différents pesés,
· La règle graduée pour la mesure de la
hauteur de plantules de cresson,
· Contre planqué pour les étiquettes,
· Plastiques pour la couverture des tas de composts,
· Arrosoirs pour l'arrosage des plantules de cresson,
· Tamis de 4 mm pour le tamis des composts,
· Les caisses avec des casiers pour le test de
phytotoxicité,
· Balai pour le nettoyage des restes de composts
après retournement.
2.2. METHODES
2.2.1. La collecte et la quantification de la
matière utilisée
Il s'agira de décrire les travaux, les processus de
collection des matières et le procédé de
quantification.
2.2.1.1. La paille
Le centre dispose en ce jour d'un domaine de 32 ha. Lors du
défrichage ou du labour, les herbes que porte le domaine sont
accumulées. Une équipe de femmes rassemble toute la masse
d'herbes arrachées ou coupées et la transporte au niveau de la
compostière. Généralement, les manoeuvres, munis de
coupe-coupe, se chargent de hacher les herbes et de les mettre en morceau. Mais
dans le cadre de notre essai, les herbes sont demeurées intactes.
En matière de quantification, nous avons pris une
brouette comme base. La brouette fait 50 litres (selon les mesures du centre et
confirmée par nos propres expériences). On met de la paille dans
la brouette jusqu'au ras bord et on prend le nombre nécessaire pour
l'expérimentation.
2.2.1.2. Les sons de riz
Les sons de riz sont disponibles dans le milieu. Avec un
véhicule, les agents se promènent dans les quartiers et villages
avoisinants pour récupérer les sons de riz accumulés
souvent en un lieu quelconque moyennant un payement compensatoire qui n'est, en
réalité, que symbolique, variant de 1500 à 3000 f rs CFA.
Le coût de la tonne est très variable.
2.2.1.3. Le copeau de bois
Le copeau de bois est récupéré dans les
différentes menuiseries de la ville et ses alentours. Il est payé
au même prix pratiquement que les sons de riz, 1500-3000 f rs CFA.
Les mesures se prennent aussi avec la brouette remplie à
ras bord (50 litres).
2.2.1.4. Le fumier
Le fumier est principalement récupéré au
niveau de la Ferme Semencière de Sotouboua, mais aussi auprès des
peuls des environs.
A la Ferme Semencière, le bétail est conduit
chaque matin au pâturage et le reste de la journée, il reste
enfermé dans un enclos où les animaux laissent leurs
déjections. Ces déjections accumulées et tassées
par les animaux, se fermentent et sont récupérées par le
centre moyennant un payement variant. entre 1500-3000 frs CFA
On mesure le fumier nécessaire aux essais au moyen de la
brouette toujours.
2.2.1.5. Autres matières
utilisées
En dehors de ces matières précitées, on
utilise également :
· Des cendres : elles sont obtenues par calcination des
pailles de riz, cultivé a la ferme marianiste Elles sont
utilisées comme stimulant en remplacement des engrais minéraux.
La quantité pour le compostage est prise à la brouette (50
litres) le nombre de fois qu'il faut.
· L'eau, disponible en abondance grâce au
château d'eau existant à la ferme, alimenté par un forage
hydrique. L'eau est utilisée en quantité nécessaire
à amenée un tas à un taux d'humidité de 60 à
70%.Le taux d'humidité requis est détecté par la pression
d'un échantillon à la main. Si, sous la pression des doigts de la
main, l'eau suinte, alors on estime que le taux de 60-70 % est atteint. Toute
cette gymnastique est faite tout simplement parce que l'humidimètre est
hors usage.
2.2.2. Le plan de compostage
Le dispositif expérimental est le dispositif
complètement aléatoire.
Les essais que nous avions réalisés comportent
quatre traitements avec quatre répétitions de ces traitements.
En terme de matière organique, le premier traitement
comporte le copeau de bois et du fumier, le second traitement, la paille et du
fumier, le troisième, les sons de riz et du fumier, et le dernier
traitement est formé d'un mélange de copeau de bois, de paille,
de sons de riz et du fumier (Traitement utilisé dans la centre). Le
tableau suivant indique la composition de chaque traitement.
Tableau 6 : Quantités de matières
usutées à chaque traitement
Traitements
|
Répétitions
|
Paille
(l)
|
Sons
De riz (l)
|
Copeau de bois (l)
|
Fumier
(l)
|
Cendres
(l)
|
Total (l)
|
A
|
4
|
0
|
0
|
850
|
150
|
0
|
1000
|
B
|
4
|
850
|
0
|
0
|
150
|
0
|
1000
|
D
|
4
|
0
|
850
|
0
|
150
|
0
|
1000
|
E
|
4
|
500
|
250
|
50
|
150
|
50
|
1000
|
|
Légende:
A : Traitement copeau de bois + fumier + eau
B : Traitement paille + fumier + eau
D : Traitement +sons de riz + fumier + eau
E : Traitement copeau de bois + paille + sons de riz + fumier +
eau
L'eau n'a pas été quantifiée. Il a
été utilisé pour nos essais des tas coniques dont le taux
d'humidité à la mise en tas, rappelons-le, est de 60 à
70%. Tous les tas sont étiquetés de 1 à 16 (Cône
1-C1- à Cône 16-C1 6-) et tous sont couverts de plastiques pour
limiter l'évaporation.
Le tableau 7 présente les proportions et les poids des
matières utilisées par tas.
Pour les mesures, on se sert aussi de la brouette (50 litres)
pour prendre la quantité nécessaire. Tableau 7 :
Proportions et poids de matières utilisées par tas. (Taux d
`humidité 60-70%)
Traitements
|
Matières
|
Pourcentage (%)
|
Poids/ Brouette (Kg)
|
Nbre de
brouettes
|
Poids/ matière (Kg)
|
Poids total (Kg)
|
A
|
Copeau de bois
|
85
|
8,8
|
17
|
149,6
|
300,2
|
|
15
|
35,2
|
3
|
105,6
|
|
Paille
|
85
|
13,8
|
17
|
234,6
|
340,2
|
|
15
|
35,2
|
3
|
105,6
|
|
Sons de riz
|
85
|
9,6
|
17
|
163,2
|
368,3
|
|
15
|
35,2
|
3
|
105,6
|
|
Copeau de bois
|
5
|
8,8
|
1
|
8,8
|
328
|
|
50
|
13,8
|
10
|
138
|
|
25
|
9,6
|
5
|
48
|
|
15
|
35,2
|
3
|
105,6
|
|
5
|
27,6
|
1
|
27,6
|
|
Légende:
A : Traitement copeau de bois + fumier + eau
B : Traitement paille + fumier + eau
D : Traitement +sons de riz + fumier + eau
E : Traitement copeau de bois + paille + sons de riz + fumier +
eau
2.2.3. Le relevé de température et le
pH
La température régnant dans les tas de composts
était mesurée trois fois par semaine dès le début
des essais (mise en tas). A l'aide d'un thermomètre digital
(numérique à précision A), on a effectué trois
relevés sur chaque tas et on prend la moyenne. L'évolution de la
température nous a permis de nous rendre compte de l'activité
microbienne dans les tas.
Le potentiel hydrogène (pH) était relevé
une fois par semaine afin de savoir l'état d'acido-alcalinité des
tas. Un milieu trop acide ne favorise pas une bonne activité des
microorganismes décomposeurs.
2.2.4. Le retournement et le maintient de
l'humidité
Trois retournements ont été indispensables pour
notre essai. Le premier retournement a été fait une semaine
après la mise en tas. Le second retournement a été fait
deux semaines après le premier (trois semaines après la mise en
tas) et le dernier retournement, trois semaines après la seconde soit
six semaine après la mise en tas.
L'objectif du retournement est de favoriser l'aération du
compost.
Les tas sont légèrement arrosés au moment
des retournements. Ce qui permet de maintenir
l'homogénéité de l'humidité du compost au taux
requis.
2.2.5. La quantification du compost obtenu
Le produit obtenu a été quantifié en vue
de déterminer la perte de masse (le rendement en compost). Un tas de
chaque traitement a été entièrement pesé à
l'aide d'une balance ainsi que son volume ; A l'aide d'une brouette, on
pèse des échantillons composites des autres tas du traitement et
on évalue ainsi le volume et la masse des trois autres
répétitions des traitements. Le tout est rapporté en masse
volumique pour faire les analyses.
2.2.6. Le test de phytotoxicité
Le test de phytotoxicité se réalise au moyen de
deux tests : le test de germination et le test de vigueur. Il permet de mesurer
la maturité du compost et sa capacité à être
utiliser sans danger pour les plantes. 2.2.6.1. Prise
d'échantillons et préparations
Pour ce faire, nous avions effectué des
prélèvements d'échantillons composites sur chaque tas de
compost que nous avions étalé sur le sol bétonné
pendant 24 heures en vue de faire baisser la température jusqu'au niveau
ambiant.
Chaque échantillon a été tamisé
à 4 mm. Les produits du tamis ont été recueillis dans des
caisses fabriquées à cet effet. Chaque casier d'une caisse
correspond à une répétition d'un traitement donné.
Les échantillons recueillis dans les casiers ont été
saturés en eau. Nous avions laissé les composts percolés
pendant 24 heures après un apport abondant d'eau.
Sur chaque répétition d'un traitement, ont
été semées 18 graines de cresson alénois commun (2
lignes de semis et 6 points par ligne avec 3 graines par points).
Des arrosages fins et réguliers ont été
faits.
2.2.6.2. Le test de germination
Il consiste à mesurer le taux de germination d'une
semence sur un substrat donné.
Les préalables étant réalisés, on
procède à deux séries d'observations de 12 heures
d'intervalle pendant 4 jours, 48 heurs après le semis. Les observations
ont porté sur le taux de germination.
Par convention, une graine levée et vivante au moment de
l'observation prend le signe (+) et une graine non levée ou plant mort
correspond au signe (-).
A chaque observation, le taux de germination se calcule de la
manière suivante pour chaque répétition d'un traitement
:
Taux de germination = Nombre de signe (+) x 100/Nombre
de graines semées (18)
2.2.6.3. Le test de vigueur
Il permet de se rendre compte de la viabilité des plants
germés sur un substrat donné. Dans notre essai, Le test se fait
par rapport à des plants témoins germés sur du terreau
noir, réputé fertile.
Deux séries de mesures des hauteurs des plants et
d'observations de la couleur ont été faites.
Par convention, il a été établi des
cotes de vigueur en référence aux plants témoins. La cote
minimale 0 correspond aux plants non germés ou morts et la cote maximale
7 correspond aux plants ayant atteints une hauteur de plus de 5 cm et de
couleur bien verte.
La cotation correspondant à chaque
répétition d'un traitement se calcule de la manière
suivante : Cotation = Moyenne des cotes des plants de la
répétition / Cote maximale
Le tableau 8 présente les procédés de
cotations.
Tableau 8 : Procédés de
cotation
Para mètres
|
|
Hauteurs (cm) et couleur des plants
|
|
|
|
1<CP
|
<1CV
|
<2CP
|
<2CV <3CP
|
<3CV <4CP
|
<4CV
|
<5CP
|
<5CV
|
>5CP
|
>5CV
|
Cotes
|
0
|
1
|
2
|
|
3
|
4
|
5
|
|
6
|
|
7
|
|
Légende :
1<CP = < 1 cm, couleur pâle <1CV = < 1 cm,
couleur verte
|