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Evaluation quantitative ce composts de biomasses diverses et leur phytotoxycité

( Télécharger le fichier original )
par Ayi Koffi ADDEN
Université de Lomé - Maîtrise 2004
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE LOME REPUBLIQUE TOGOLAISE

ECOLE SUPERIEURE D'AGRONOMIE Travail - Librté - Patrie

BP : 1515 LOME - TOGO STS /PV

RAPPORT DE STAGE TECHNIQUE SPECIALISE Option : Production Végétale

EVALUATION QUANTITATIVE DES COMPOSTS DE

BIOMASSES DIVERSES ET LEUR PHYTOTOXICITE

Lieu : CECODRI-Sotouboua

Date :04 Aout 2004 au 22 Septembre 2004

Présenté par : Maître de stage :

ADDEN Ayi Koffi Mlle DANSOU T. Akossiwavi.Veronique

Elève Ingénieur Agronome Ingénieur Agronome

REMERCIEMENT

Il nous plaît de remercier tout particulièrement toutes les nombreuses personnes qui ont contribué à rendre agréable notre séjour à Sotouboua.

Nos remercieuments vont à la Communauté des Frères Marianistes de Sotouboua, en occurrence aux frères. Constantin, Alexis, Norbert et Abraham pour leur acceuil.Il en est de même pour tout le personnel de CECODRI.

Qu'il me soit permis d'exprimer toute ma gratitude à ma très chère aînée et maîtresse de stage, Mlle DANSOU K. Véronique,Ingénieur Agronome, pour les efforts inlassables qu'elle a déployée pour un aboutissement heureux de notre séjour et de notre stage.

Nos remerciements vont aussi à toutes les personnes proches ou occasionnelles qui ont patiemment contribué à la préparation de ce rapport.

ii

SOMMAIRE

Pages

Introduction....................................................................................................................1 Première partie :Revue de la littérture Objectifs......................................................... 2
1.1 Les généralités...........................................................................................................3

1.2 Le sol et la fertilité.......................................... ..............3
1.3 La matière organique et sol..........................................................................................4 1.4 L'apport et la valorisation de la matière organique........................................................7

1.5 Le compost.............................................................................................................12

1.6 Les objectifs........................................................................................................19 Deuxieme partie : Matériels et méthodes............... ..........................................................20

2.1. Cadre d'étude.........................................................................................................21

2.2. Matériels...............................................................................................................25

2.3. Méthodes........................................................................... 26

Troisieme partie : Resultats et Discussions .........................................................32 3.1. Les paramètres physiques........................................................................................33 3.2. La phytotoxicité ................................................................... 37 3.3.Le rendement en compost ........................................................................................40. Conclusion. .................................................... 42

Références bibliographiques 43

Annexes......................................................................................................................44

CAHIER-JOURNAL

Dates

 
 

Activités

04 - 07 /08/04

 


·

Arrivée à Sotouboua

 
 


·

Visite de la ferme des frères marianistes (site du projet CECODRI)

 
 


·

Définition des travaux à exécuter

 
 


·

Compostage du copeau de bois (traitement A)

 
 


·

Compostage de la paille(traitement B)

08/08/04

 


·

Repos

09 - 14/08/04

 


·

Compostage des sons de riz (traitement D)

 
 


·

Compostage deu mélange paille + copeau de bois + sons de riz (traitement E)

 
 


·

Relevés de température et de pH

 
 


·

Approvisionnement en sons de riz

 
 


·

Premier retournement des tas de copeua de bois et de paille

 
 


·

Inspections et observations des tas de composts

15/08/04

 


·

Repos

16 - 21/08/04

 


·

Premier retournement de tas de sons de riz et des mélanges

 
 


·

Relevés de température et de pH

 
 


·

Inspection et observations des tas de composts

22/08/04

 


·

Repos

23 - 28/08/04

 


·

Deuxième retournement des tas de copeau de bois et de paille

 
 


·

Relevés de température et de pH

 
 


·

Aprovisionnement en fumier

 
 


·

Inspzections et observations des tas de composts

29/08/04

 


·

Repos

30/08 - 04/09/04

 


·

Deuxième retournement des tas de sons de riz et des mélanges

 
 


·

Relevés de température et de pH

 
 


·

Inspections et observations des tas de composts

05/09/04

 


·

Repos

06 - 11/09/04

 


·

Relevés de température et de pH

 
 


·

Pesé des matières compostées

 
 


·

Inspections et observations des tas de composts

12/09/04

 


·

Repos

13 - 18/09/04

 


·

·

Relevés de température et de pH

ise en place des préalables pour le test de phytotoxicité

 
 


·

Réalisation du test

 
 


·

Inspections et observations des tas de composts

 
 


·

Mesures des paramètre du test

 
 


·

Troisième retournement des tas de composts

19/09/04

 


·

Repos

20 -22/09/04

 


·

Mesures des paramètres du test

 
 


·

Inspections et observations des tas de composts

 
 


·

Rapport

 
 


·

Départ de Sotouboua

LISTE DES FIGURES

Pages Figure 1 : Cycle simplifié de la matière organique dans le sol.............................................5

Figure2 : Le kraalage...............................................................................................10 Figure 3 : Trois façons d'appliquer une fumure organique..................................................12 Figure 4 : Sortes de com postière..................................................................................16

Figure 5 : Evolution de la température en fonction du temps pour les tas de copeau de bois.....34 Figure 6 : Evolution de la température en fonction du temps pour les tas de paille..................34 Figure 7 : Evolution de la température en fonction du temps pour les tas de sons de riz...........34 Figure 8 : Evolution de la température en fonction du temps pour les tas de mélanges copeau de bois + paille + sons de riz.......................................................................................35

Figure 9 : Courbes représentatives de lévolution de la température dans les quatre

traitements..............................................................................................................35

Figure 10 : Evolution du taux de germination suivant les traitements...................................38 Figure 11 : Evolution de la cote de vigueur du cresson.....................................................39

LISTE DES PHOTOS

Pages

Photo n° 1 : Compostage à froid.............................................................................15

Photo n° 2 : Compostage à chaud............................................................................15 Photo n° 3 : Compost de paille................................................................................45

Photo n°4 : Compost de copeau de bois...................................................................45 Photo n°5 : Compost de sons de riz.........................................................................45 Photo n°6 : Compost de paille + sons de riz + copeau de bois.......................................45 Photo n°7 : Vue d'ensemble des composts.................................................................45 Photo n°8 : Compostière de CECODRI......................................................................46 Photo n°9 : Exemple de tas cubique de compost.........................................................46

Photo n°10 : Collecte de sons de riz pour le compostage avec un rateau et une pelle........46 Photo n°11 :Relevés de température et de pH............................................................46 Photo n°12 : Pesé des matières de compstage..........................................................46 Photo n°13 : Vue d'ensenble du centre ....................................................................46

LISTE DES TABLEAUX

Pages

 

Tableau 1 : Ordre de grandeur du coefficient K1 pour les sols moyens...............................

 

6

Tableau 2 : Composition des excréments de quelques animaux .......................................

 

9

Tableau 3 : Composition du fumier de bovins.................................................................

10

 

Tableau 4 : Quantités de matières fécales produites par quelques animaux.......................

 

11

Tableau 5 : Composition comparative du fumier et du compost.........................................

 

13

Tableua 6 : Quantités de matières usutées à chaque traitement .......................................

 

28

Tableau 7 : Proportions et poids de matières utilisées par tas cotation................................

 

28

Tableau n° 8 : Procédé de cotation..............................................................................

31

 

Tableau 9 : Relevés de température au sein des tas de compost (°c...................................................

33

Tableau 10 : Moyenne des températures par traitement (°C)...............................................................

35

Tableau 11 : Relevés de pH au sein des tas de compost ..................................................................

36

 

Tableau 12 : Taux de germination du cresson..................................................................................

37

 

Tableau 13 : Cote de vigueur du cresson........................................................................................

39

 

Tableau 14 : La perte de masse.....................................................................................................

40

 

Tableau 15 : Masse de compost obtenu pour 100 kg de matières compostées.......................................

 

40

Tableau 16 : ANOVA (á =1%) relative au tableau 15

 

.......

41

Tableau 17 : Test de DUNCUN relatif au tableau 15..............................................................................41

vi

LISTE DES ABREVIATIONS

CEC : Capacité d'Echange Cationique

CECO-Agro : Département de l'Agricilture de CECODRI

CECO-ED : Département d'Etude et Développement de CECODRI

CECO-BTP : Consortium des Entreprises de Construction en Bâtiment et Travaux Publics (département de travaux publics de CECODRI)

CECO-Coop : Département Coopératif de CECODRI

CECODRI : Centre Coopératif pour le Développement Rural Intégré

CILF : Centre Internationnal de la Langue Française

ESA : Ecole Supérieure d'Agronomie

FUSAGx : Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux

OMC : Organisation Mondiale du Commerce

Qté (s) : Quantité (s)

SM : Socété de Marie

U : Unité

UL : Université de Lomé

Nbre (s) : Nombre (s)

RESUME:

L'évaluation dont cette étude a fait l'objet a pour objectif de déterminer le type de biomassele plus facilement décomposable et de quantifier le compost issu de la décomposition de ces différentes biomasses. Le test de phytotoxicité permet de situer le niveau de nuisance de ce compost aux plants en vue d'une utilisationsans risque. Le copeau de bois, la paille d'herbes et les sons de riz sont les biomasses végétales utilisées. Le fumier, les cendres et l'eau sont les nutriments complémentaires utilisés dans cet essai. Le compost a été évalué après 42 jours compostage. Le copeau de bois et les sons de riz donnent en moyenne respectivement1 85.7 kg et 143.6 kg sur 100 kg de matière compostées. L'eau n'a pas été évaluée. L'application de ces différents aux cultures est sans danger pour les plantes.

INTRODUCTION :

La gestion de la fertilité des sols est un thème grandement débattu de nos jours. Le fléau de l'infertilité des sols, surtout africain, n'est plus à démontrer. Pour apporter un semblant de solution à ce fléau, nombre de chercheurs ont axé leurs opinions sur les qualités et les mérites de la matière organique. Dans la majorité des pays de l'Afrique au sud du Sahara, la qualité des ressources naturelles est faible. Les sols, très altérés par les conditions climatiques, ne contiennent que peu de matière organique qui sont d'ailleurs de faible qualité. Les sols sont donc peu fertiles. Les pays de l'Afrique sub-saharienne ont n défi énorme à relever : produire plus de nourriture sur les sols peu fertiles pour une population à croissance rapide. Il faut donc une stratégie de redressement des terres. Le compost est une source possible de matières organiques pour ces sols. C'est ce qui détermine aujourd'hui l'intérêt que nous portons à cette étude. notre vision est de déterminer le type de biomasse le plus facilement décomposable entre celle existant en abondance dans le milieu d'étude ( copeau de bois, pailles d'herbes et sons de riz ), d'évaluer la quantité de compost obtenu au bout d'un certain temps en fonction de la biomasse utilisée et de voir si ces composts sont suffisamment non toxiques aux plantes. Après une présentation des différentes conceptions bibliographiques sur le thème de notre étude et une description du cadre de notre stage, nous évoquerons les divers essais menés comme travaux sur le terrain et les résultats.

PREMIERE PARTIE :

REVUE DE LITTERATURE

1.1. LES GENERALITES

La fertilité des sols peut s'aborder de plusieurs manières et à diverses échelles. L'activité anthropique est un facteur pesant dans la compréhension du processus de changement de la fertilité des sols. Les préoccupations s'afférant à la fertilité sont très fréquentes dans certains milieux et dans certaines conditions. Elles semblent plus souvent liées aux représentations sociales et à leur évolution qu'à des informations fournies par l'enregistrement de variables bien définies (Mémento de l'Agronome, 1991). La connaissance du milieu et de toutes ses interactions peuvent permettre l'abord pertinent de la question de fertilité. La diversité des milieux est née de l'interface entre de séries de connaissance du facteur :

1-Les facteurs naturels, écologiques et biophysiques comme les différents types de sols, la circulation de l'eau, les pentes les zones agro écologiques, les biomes...

2- les facteurs anthropiques comme le modèle de vie, les techniques de production agricole, l'usage de la terre.

La variation de la fertilité d'un sol est fonction de l'exportation et de l'importation des éléments nutritifs à l'intérieur du sol au cours du temps. (AMOUZOU, 2003) La connaissance du sol à travers les différents processus physico-chimiques est donc un préalable pour la gestion de la fertilité des sols.

1.2. LE SOL ET LA FERTILITE

Le sol, par sa fertilité, conditionne la production agricole. La fertilité du sol est en fait l'une des conditions minimales et essentielles à laquelle la nature ou l'homme doit pourvoir afin qu'il y ait production (AMOUZOUVI, 2002).

« LI ne fait aucun doute que le plus important facteur limitant la productivité des cultures est l'infertilité des sols Les carences en éléments nutritifs essentiels proviennent généralement de l'effet conjugué de la d dégradation minérale suivi par le lessivage, l'érosion et les pratiques agricoles qui épuisent les sols » (BORLAUG, 1982 in AMOUZOUVI, 2002).

Le sol fournit aux plantes les minéraux nécessaires à leurs croissances et développements. La disponibilité des éléments minéraux est fonction du type de sol, de sa structure et de sa texture, et secondairement de, de sa richesse en matières organiques (AMOUZOU, 2003). L'ordre de priorité des principales améliorations à apporter à un sol est le plus souvent le suivant :

1-Maintien de l'humidité

2-Augmentation de sa profondeur

3-Régulation de son acido-alcalinité ou pH

4. Amélioration de sa structure

5. Amélioration ou maintien de sa fertilité proprement dite par apport de matières fertilisantes ou engrais (AMOUZOUVI, 2002)

Il est opportun de constater que la matière organique intervient presque à tous les niveaux de l'ordre de priorité des améliorations à apporter au sol. La matière organique augmente la capacité de rétention en eau du sol. On estime que la matière organique peut retenir 20 fois son poids d'eau. Lors d'un apport de matières organiques fraîches, on assiste à une forte augmentation de la vie microbienne qui résulte d'une réactivation des souches de microorganismes et des populations des organismes supérieurs tels que les lombrics et divers, lesquels assurent un brassage importantes couches, augmentant l'aération et la porosité du sol (AMOUZOUVI, 2003). L'humus (matière organique) augmente la capacité de fixation des éléments minéraux. La matière organique accroît la capacité d'échange cationique (CEC) et améliore l'alimentation minérale des plantes (MARTIN, 2000). Les molécules de la matière organique sont elles-mêmes constituées par les éléments simples associés au carbone. Leur décomposition libère ces nutriments sous forme minérale dans la solution du sol, les rendant alors assimilables pour les plantes ou les organismes

A titre indicatif, 600 kg à 1 tonne de pailles de mil apportent au sol par restitution respectivement 23,4 à 35 U d'azote ; 40,5 à 7,2 U de P2O5 et 32,4 à 54 U de K2O.(AMOUZOUVI,2003)

1.3. LA MATIERE ORGANIQUE ET LE SOL

La matière organique peut être définie comme une matière carbonée pro venant d'êtres vivants et animaux (FALISSE, 2000). Elle est composée d'éléments principaux (C, H, O, N, P, S) et d'éléments secondaires (Ca, Mg, Na,...) (ADJETEY-BAHOUN, 2003).

La fraction organique du sol se repartit en quatre groupes :


· La matière organique vivante, animale et végétale (biomasse en activité),


· Les débris d'origine végétale et animale ou matière organique fraîche (résidus végétaux, exsudats, déjections, cadavres),

· Des composés organiques transitoires provenant de l'évolution de la matière organique fraîche,

· Les matières organiques stabilisées à l'instar de l'humus (AMOUZOU, 2003)

La figure 1 illustre le cycle de la matière organique dans le sol. Cette dernière joue plusieurs rôles après un certain nombre de transformations qui se résume en deux étapes : l'Humification et la MINERALISATION de l'humus

Apports annuels de

la matière fraîche

stables

Produits transitoires

Microorganismes

Matières

Produits minéraux

Humus

organiques

Figure 1 : Cycle simplifié de la matière organique dans le sol (Source : AMOUZOU, 2003)

1.3.1. Les rôles de la matière organique

Le complexe argilo humique à travers l'humus et la matière organique non humifiée protège les particules du sol contre la dispersion (notamment l'argile). Il forme un ciment qui lie les constituants du sol à travers les agrégats résistant à l'action de la pluie à l'instar de l'érosion. La matière organique augmente la rétention en eau du sol et participe, par sa minéralisation à la nutrition des plantes. L'alimentation de la microfaune du sol dépend la disponibilité en matière organique dans le sol (AMOUZOU, 2003. La matière organique maintient la structure du sol par la formation d'agrégats. La matière organique sous forme de fumier et de compost surtout, joue un rôle non négligeable contre les maladies racinaires en développant une microflore fongique prédatrice des nématodes. Le jus de compost est utilisé pour traiter les cultures contre certains insectes (AMOUZOUVI, 2003)

1.3.2. L'humification

L'humification est la transformation en humus d `une partie de la matière organique du sol (AMOUZOUVI, 2003)

La formation de l'humus suit deux étapes :

· Destruction de la matière organique : la matière est démolie par des équipes successives et spécialisées de microbes (bactéries cellulolytiques notamment) et de diastases en donnant de molécules plus simples,

· Reconstruction : une nouvelle matière se reconstitue en deux opérations à partir de ces molécules simples.

1. Des synthèses assez complexes fabricant de nouvelles protéines, réalisées par des organismes vivants (Réactions biochimiques)

2. La condensation et la polymérisation de ces nouvelles molécules protéiques (Réactions chimiques) (AMOUZOUVI, 2003)

La proportion d `humus formée dans le sol est donné par le coefficient iso humique, K1 fonction surtout du rapport C/N de la matière initiale (LECLERC, 1995)

La vitesse d'humification dépend de l'activité biologique, qui est conditionnée par la température l'humidité, l'oxygénation et la réaction du milieu ou pH (AMOUZOUVI, 2003)

L'humification est sérieusement gênée dans les sols acides (LECLERC, 1995). Pour les sols moyens, le coefficient K1 peut être de l'ordre de grandeur du tableau 1.

Tableau 1 : Ordre de grandeur de K1 pour les sols moyens

Types de biomasses

Matières sèches (%)

Coefficient isohumique K1 (%)

Paille et chaume de blé

85

20-25

Tige et feuille de maïs

85

25

Feuilles et collet de

betterave

20

25

ource : AMOUZOUVI ;

1.3.3. La minéralisation de l'humus

L'humus stable n'est pas immuable dans le sol. Il se minéralise selon les régions, la température, la climatologie, le type de sol etc. (AMOUZOUVI, 2003)

Le coefficient K2 exprime le taux de minéralisation annuelle de l'humus. En zone tempérée, sa valeur tourne autour de 1% et en zone tropicale, 3% (LECLERC, 1995).

Certaines techniques culturales favorisent la minéralisation (MERGEAI, 1999). Le labour, en favorisant l'aération l'augmentation de la température et l'infiltration de l'eau, stimule l'activité des microorganismes. Lorsqu'il est tardif, émietté et mal fermé ou dans le sens d'une pente, le labour entraîne des pertes par érosion (jusqu'à 10%). L'apport d'engrais azoté accentue le taux de minéralisation. La quantité de matière organique « sur minéralisée » par apport de l'engrais azoté serait équivalente à trois à quatre fois la dose d'azote, en zone soudano sahélienne (LAVIGNE, 1996)

Les apports de matières organiques bien décomposées (C/N bas) à l'instar du fumier et du compost, n'engendrent pas de tels effets dépressifs sur l'humus (AMOUZOU, 2003)

1.4. L'APPORT ET VALORISATION DE LA MATIERE ORGANIQUE

Si on se propose de comparer les différentes qualités des sols européens ou asiatiques, il est facile de se rendre à l `évidence que la plupart des sols africains sont loin de posséder la richesse nécessaire au plein développement des cultures. Il faut alors envisager des améliorations (KROLL, 1994)

Conseiller, comme la beaucoup de traités d'horticulture, même tropicaux, d'apporter chaque année 50 à 100 tonnes de fumier de ferme, n'est guère qu'un voeu pieux. La difficulté est grande de s'en procurer de telles quantités, les animaux couchant le plus souvent dehors sans litière (MESSIAEN,1 997)

1.4.1. Sources de Matières Organiques

En absence totale de fumier, il serait très utile d'apporter au sol, afin de maintenir son « statut » organique et humique, les ressources suivantes :

1. Les engrais verts en occurrence les Légumineuses (Mucuna pruriens var. utilis, Leucaena sp.) et les Graminées (sorghos fourragers) (MESSIAEN, 1997)

2. La paille ou le mulch : il s'agit des résidus de culture (pailleux ou non), les déchets végétaux (Ligneux ou non). Une mention spéciale doit être accordée au paillis « plastique ». Il s'agira d'étendre sur le sol un film plastique de teinte blanche ou claire après une copieuse humification. Le film sera troué à chaque emplacement végétatif (Cas des Fraisiers) (KROLL, 1994). Beaucoup plus moderne, le paillage plastique, sans apporter au sol de matière organique, permet de protéger sa structure et d'éviter le développement des adventices (MESSIAEN, 1997).

3. Les déchets industriels ou urbains. On notera essentiellement :

· Les écumes de sucrerie (30% de matière organique et 8% de chaux) est un bon amendement organique en apportant 15 à 30 t/ha avant une culture. Aux Antilles, on laisse les écumes se fermenter 15 jours à 3 semaines avant de l `utiliser. Pendant cette période, il y a un réchauffement initial suivi du développement de diverses espèces de Coprins (champignons dont le chapeau se liquéfie en donnant une sorte d'encre noire. L'écume fermentée n'est utilisable qu'après la disparition des Coprins. (MESSIAEN, 1997).

· Les boues de station d'épuration dont les actions ont été étudiées en Guadeloupe par M. CLAIRON. Constituées en majeure partie de corps bactériens, les boues peuvent être incorporées au

sol soit de façon échelonnée (10 tonnes de boues séchées à l'air une ou deux fois par an), soit de façon massive (100 tonnes). Elles sont particulièrement intéressantes sur sols ferrallitiques où elles induisent une importante augmentation de la fertilité pouvant dispenser de toute apport d'engrais durant les trois ou quatre années qui suivent (MESSIAEN, 1997).

· Les bagasses de distillerie ou de sucrerie (C/N > 100), les ordures ménagères et les écorces concassées peuvent être aussi utilisées. Apporter au sol à l'état brut, elles risquent de nuire aux plantes par « rétrogradation de l'azote ». On les utilisera de préférences compostées. (MESSIEAN, 1997)

Lorsqu'il est possible d'avoir du fumier, on pourra l'utiliser de deux manières : seul ou en association avec d'autres matières organiques.

1.4.2. Le Fumier

Le fumier est constitué par un mélange de litière et de déjections animales ayant subi des fermentations plus ou moins poussées en étable ou en tas (AMOUZOU, 2003)

La composition du fumier varie suivant :

· La nature et la proportion des matières premières en présence (litières, excréments),

· La façon dont les fermentations a été menée,

· Les soins apportés de manière à éviter des pertes (AMOUZOU, 2003)

Le régime alimentaire des animaux a une influence profonde sur la composition chimique des effluents. Généralement, 40 à 50 % de la matière organique et de l'azote ingéré, chez les Monogastriques, se retrouvent dans les excréments ainsi que 60 à 80 % du P2O5 et du K2O. (FALISSE, 2000.)

Le tableau 2 montre la composition des excréments de certains animaux.

Tableau 2 : Composition des excréments de quelques animaux

Espèces animales

Nature des excréments

Matières organiques (kg)

Azote

(°/00)

Acide phosphorique (°/00)

potasse

(°/00)

Bovins

Solide

17

4

2

2

 

Liquide

8

9

6

12

Moutons

Solide

44

8

4

5

 

Liquide

13

12

4

12

Porcs

Solide

23

4

3

3

 

Liquide

4

5

1

6

Volailles

Solide

25

14

11

5

 

Source : I-ALISSE, 2000

Si les aliments ingérés par les animaux ont une déficience en un quelconque des éléments minéraux, le fumier aura la même déficience et ne pourra donc servir à améliorer l'état de fertilité du sol à ce point de vue (AMOUZOU, 2003).

Dans les conditions optimales de nutrition en milieu tropical, 1 tonne de fumier frais de bovin donne 100 Kg d'humus (K1 10%) (FALISSE, 2000).

Le tableau 3 révèle la composition du fumier de bovins

Tableau 3 : Composition du fumier de bovins

(20 à 25% de matière sèche, 15 à 18% de matière organique et C/N=1 5)

Eléments

P2O5

K2O

CaO

MgO

S

Mn

B

Cu

Teneur/tonne de

4-6

4-8

5

2

0.5

0.04-

0.004

0.002-

matière fraîche

(kg)

 
 
 
 
 

.0.015

 

0.008

 

ource : I-ALISSE, 2000.

La collecte du fumier n'est pas facile lorsque les animaux divaguent ou transhument. Elle exige la mise en enclos du bétail, la stabulation ou la kraalage.

Le KRAALAGE est une pratique très courante dans les régions agropastorales. Il consiste à enfermer le bétail dans un enclos durant la nuit pour des raisons de sécurité et afin d'accumuler les excréments. L'avantage du kraalage réside dans le fait qu'il permet de concentrer sur une petite surface appelée KRAAL, une grande masse de substances fertilisantes recueillies par le bétail sur une vaste surface de pâture (Figure 2) (DUPRIEZ & al, 1987)

Figure 2 : Le Kraalage (Source : DUPRIEZ & al, 1987)

Le kraalage est une pratique qu'on a retrouvée à la Ferme Semencière de Sotouboua pour l'élevage des bovins.

On estime que le poids de matière sèche des excréments produits par an représente 4 à 5 fois le poids moyen de l'animal et que la production de fumier en un an, en stabulation permanente, atteint environ 20 fois le poids de l'animal (FALISSE, 2000).

Le tableau 4 présente les quantités de déjections de quelques animaux et les quantités d'humus générées annuellement en fonction du coefficient iso humique K1

Tableau 4 : Quantités de matières fécales produites par quelques animaux

Types de bétail

Qté de

matière sèche/jour (Kg)

Qté de ms/an (Kg)

Pourcentage
récupéré (%)

Qté récupéré/an (Kg)

Coefficient isohumique (%)

Qté d'humus/an (Kg)

Bovins en stabulation

3

1095

75

821 ,2

30

245,37

Bovins en
parcours

3

1095

30

328,5

1 0

32,85

Chèvres

0,3

109,5

30

32,85

10

3,28

Moutons

0,3

109,5

30

32,85

10

3,28

Porcs

1

365

75

273,75

10

27,27

 

ource : MERGEAI,

1.4.3. L'enfouissement des engrais organiques

La façon d'enfouir la matière organique joue un rôle important dans l'évolution de la fertilité du sol et de la manière dont les plantes peuvent l'utiliser.

Trois facteurs interviennent à ce propos :

· Le type d'engrais,

· Le type de sol,

· Et la préparation et les buts poursuivis par cette application.

L'application de la fumure peut avoir des objectifs différents. On peut en rechercher les effets lents ou rapides. La rapidité ou la lenteur de l'effet viendrait de la façon dont on a disposé la fumure. La figure 3 illustre trois façons d'appliquer de la matière organique (la drêche de brasserie) sur un sol.

Figure 3 : Trois façons d'appliquer une fumure organique (Source : DUPRIEZ & al, 1987)

Il serait intéressant de rappeler que certains auteurs font une distinction entre les fumiers. On note alors l'existence du fumier animal et du fumier végétal.

Le fumier animal est tous les excréments, solides ou liquides, qui sont intéressants pour fertiliser le sol : les bouses de vache, crotins de chèvre ou de cheval, crottes de mouton ou de lapin, fientes de volaille, purins, fecès humains etc. Le fumier animal est ce que l'on désigne ordinairement « fumier ».

Le fumier végétal est tout simplement le compost (DUPRIEZ & al, 1987).

1.5. LE COMPOST

1.5.1. Les définitions

Selon le dictionnaire Petit Larousse, le compost est un mélange fermenté de résidus organiques et minéraux utilisés pour l'amendement des terres agricoles, alors que le compostage est une préparation du compost consistant à laisser fermenté des résidus agricoles ou urbains ( ordures ménagères) mélangé ou non avec de la terre végétale.

Le compost est un engrais composé de terre et de déchets organiques. Le compostage est la préparation du compost. (VILLIERS, 1997).

Les matières végétales fermentées en tas et partiellement décomposées par les microorganismes minéralisants sont appelées compost. Le compostage est une pratique consistant à fabriquer du compost à partir de divers déchets végétaux (DUPRIEZ & al, 1987).

Le compostage est un procédé biologique de conversion et de valorisation de substrats organiques en un produit stabilisé, hygiénique et riche en composés humiques. Il est aussi le traitement de nombreuses matières végétales ou animales en vue de faire démarrer une fermentation en aérobie en atmosphère confinée dont l'effet sera la prolifération des microorganismes avec réorganisation de matières minérales dont l'azote nitrique et ammoniacal et production de matières pré humiques et humiques. Le compost est le fruit du compostage (FALISSE, 2000).

Le compost est un produit qui peut être utilisé dans les sols afin d'en améliorer les qualités chimiques, physico-chimiques et biologiques conduisant à une meilleure productivité (Culot & al, 2000). Le compost serait alors de l `humus fabriqué hors du sol.

1.5.2. La comparaison Fumier Compost

En considérant les effets et le processus de production du fumier et du compost, on serait tenter de les confondre.

Si le premier peut se retrouver dans le second, dans certaines conditions, il ne demeure pourtant pas vrai qu'il y a une différence entre ces deux fumures. La différence réside essentiellement dans leur nature que dans leur composition qui de part son analyse, pourrait indure à une erreur grossière. Le tableau 4 révèle la composition comparative du fumier et du compost.

Tableau 5 : Composition comparative du fumier et du compost

(A titre indicatif car très variable suivant les matières de base)

Eléments

Fumier de
Cheval (%)

Fumier de

Vache (%)

Compost (Thuriaux) (%)

Potasse (K2O)

0,58

0,83

0,5-1,2

Acide phosphorique

(P2O5)

0,28

0,23

0,4-0,6

Azote (N)

0,53

0,67

0,4-0,7

 

ource: KROLL, 1994.

1.5.3. Les buts et les avantages du compostage

Le but du compostage est de ramener au sol un produit de qualité à base de matière organique et d'éléments minéraux, et qui lui sont associés (CULOT & al, 2000).

Sur le plan agronomique, le compost permet :

· Une homogénéisation des matières,

· Un rééquilibrage du rapport C/N des matières organiques,

· Une stabilisation de la matière organique évitant les soucis de stockage (odeurs et pertes d'azote),

· Une réduction voire une élimination des semences de mauvaises herbes qui pourraient s'y retrouver,

· Un apport de matière organique de bonne structure qui améliore les qualités physiques du sol et par-là favorise l'absorption et la rétention de l'eau tout en réduisant l érosion (éolienne et hydrique),

· Une meilleure activité de la microfaune tellurique qui accroît les échanges nutritionnels entre les plantes et le sol tout en réduisant les risques d'attaques pathologiques des microorganismes. Le compostage, dans la perspective de recyclage des déchets, permet :

· Une destruction plus ou moins importante des polluants organiques par biodégradation,

· Un apport d'éléments fertilisants complémentaire aux sols et qui serait perdus sans ce recyclage,

· Une dilution des matières toxiques peu ou pas dégradables en permettant ainsi de les répartir sur une plus grande surface de sols (CULOT & al, 2000).

Ainsi la matière première susceptible de pouvoir être compostée, existe en grande quantité et en large diversité (FALISEE, 2000). La qualité du compost sera liée aux matières premières et à la manière dont le compostage sera mené.

1.5.4. Les types de compostage

Il existe deux types de compostage : le compostage à froid et le compostage à chaud.

1.5.4.1. Le compostage à froid

Le compostage à froid consiste à accumuler petit à petit toutes sortes de déchets ménagers en couches peu épaisses dans une fosse. Au bout de quelques mois, Il se développe de très nombreux organismes vivants (vers de terre, limaces, insectes, larves, etc.). La décomposition est souvent lente et incomplète. On obtient en fin de compte une masse noirâtre et gluante.

On peut améliorer le compostage à froid en mélangeant et retournant les déchets de temps en temps (DUPRIEZ & al 1987). La photo 1 montre un compostage à froid dans une fosse.

Photo n° 1 : Compostage à froid (Source : DUPRIEZ & al, 1987)

1.5.4.2. Le compostage à chaud

Le compostage à chaud ne diffère de celui à froid que du volume de la matière à composter et du réchauffement du tas mis sur pied. Sa réalisation nécessite certaines conditions que nous verront plus loin (DUPRIEZ & al, 1987). La photo 2 illustre un type de compostage à chaud.

Photo n° 2 : Le compostage à chaud (Source : DUPRIEZ & al, 1987)

L'étude que nous avions menée s'axera sur le compostage à chaud.

1.5.5. La com postière

La compostière est un bâtiment dans lequel le compost se fabrique. Il existe des compostières artisanales, semi industrielles et industrielles (KROLL, 1994).

La compostière est une construction formée de fosses ou de plates formes recouvertes par un abri. La figure 4 présente deux types de compostières.

Figure 4 : Sortes de compostières (Source : KROLL, 1994)

1.5.6. Les paramètres de compostage

Les paramètres de compostage sont nombreux et interdépendants (CULOT & al, 2000). Les conditions nécessaires à la réussite d'un compost sont celles favorables à une bonne humification (FALISSE, 2000).

Il faut réunir :

· De la matière organique en quantité suffisant (DUPRIEZ & al, 1987). La présence de matières carbonées et azotées est nécessaire car pendant la fermentation aérobie, les microorganismes consomment 5 à 20 fois plus de carbone que d'azote (CULOT & al, 2000). La décomposition est optimale pour des rapports C/N de 30 à50 (FALISSE, 2000),

· De l'eau : présente pendant tout le compostage mais jamais en excès afin d'éviter l'anaérobie. Une teneur en eau de 70% est préconisée (FALISSE, 2000). « Le site principal de l'activité microbienne

dans les composts est le fin film d'eau à la surface des particules. » (MARTHUR, 1991 in CULOT & al, 2000),

· De l'air : la présence d'air doit maintenir l'aérobie, mais l'atmosphère doit rester confiné,

· Un activateur microbien apportant des ferments microbiens à l'instar du fumier, ancien compost ou une préparation commerciale comme EM (Effectives Microorganisms),

· Un amendement basique pour favoriser la formation d'acides humiques floculés à grosses molécules et maintenir un pH optimum pour les bactéries. On pourra utiliser des carbonates (Calcaires, dolomies, marnes...). (AMOUZOU, 2003),

· Un équilibre entre la matière sèche et la matière fraîche,

· Une alternance des différents composants en forme de couches successives ou, bien les mélanger,

· Un ombrage suffisant contre le soleil et la pluie. (DUPRIEZ & al, 1987).

Il faut veiller au retournement du tas lorsque l'échauffement monte de trop. Deux à trois retournements sont nécessaires durant la période de retournement pouvant durer 10 à 20 jours, suivis de deux à trois retournements plus ou moins espacés selon l'évolution du compost. (DUPRIEZ & al, 1987).

1.5.6. Les étapes de production du compost

Alors que dans les régions tempérées il faut deux à trois ans pour obtenir un bon terreau (compost très décomposé) de feuilles, quelques semaines suffisent, en conditions tropicales, pour transformer en compost les déchets végétaux. (MESSIAEN, 1997).

La fermentation des composts en conditions tropicales comporte une microflore thermophiles peu différente de celle des milieux tempérés : thermo actinomycètes (moisissures grises, Bacillus ssp ) et champignons thermophiles (Aspergillus fumigatus) (MESSIAEN, 1997)

Le processus de production du compost comporte des phases que l'on peut regrouper en les étapes suivantes :

· Collecte des matières à composter : pailles, sons de riz, fumier, broussaille, déchets ménagers...

· Homogénéisation ou préparation physique : on fait des tris pour retirer du lot des matières peu ou non dégradables (morceau de tige, plastiques ...)


· Mise en tas : on malaxe le tout après une bonne imbibition d'eau et on forme le tas. On pourra y ajouter des matières activatrices minéraux (calcium, phosphore) ou organiques (culture de bactéries),

· Phase de fermentation chaude ou compostage proprement dite. Ici, on note une montée de la température avec effets d'hygiénisation en aérobie limitée (systèmes d'aération passive), ou en aérobie (système d'aération forcée) (AMOUZOU, 2003),

· Phase de maturation : il convient de faire une distinction entre la maturation et la stabilité du compost (AMOUZOU, 2003). « La stabilité est une étape dans la décomposition de la matière organique et est fonction de l'activité biologique. La maturation est une condition organochimique du compost qui indique la présence ou non d'acides organiques phytotoxiques. » (EPSTEIN, 1997 in CULOT & al, 2000),

L'ammoniac peut également être responsable de la phytotoxicité. Il existe des méthodes de détermination de la maturité du compost comme le test de phytotoxicité (que nous utiliseront dans cette étude), l'étude de l'évolution du rapport C/N, l'analyse des polysaccharides, la mesure de l'ATP, les tests chromatographiques, colorimétriques, les tests de l'activité respiratoire, l'étude de la baisse de température. (CULOT & al, 2000),

Quelques manipulations sont nécessaires avant l'utilisation du compost :

· Le criblage et tamisage pour récupérer un produit fin et homogène libéré de refus de criblage et de matières indésirables,

· Le stockage sous abri en milieu ventilé Mais un compost bien mûr ne peut être affecté par l'humidité (CULOT& al, 2000),

En vue de stimuler plus les réactions de décomposition, il est conseillé d'ajouter à la masse compostée des engrais minéraux (NPK : 10-20-20 à raison de 1% du poids de la masse du tas de matières). (MESSIEAN, 1997).

1.6. CADRE D'ETUDE

1.6.1. Présentation du milieu d'étude

Sotouboua, « la rivière glissante » en Kabyè, ville hôte de notre stage, est une agglomération rurale
d'environ 20 000 habitants. Il est situé dans région centrale du Togo, dans la préfecture du même

nom, Sotouboua. La ville de Sotouboua est située à 284 Km de Lomé, la Capitale du Togo, en suivant l'axe routier principal Sud Nord (voir Carte du Togo en annexe).

La préfecture de Sotouboua est une circonscription qui a une superficie de 7 490 Km2 avec quelques centaines de villages autour de Sotouboua ville. Les grands villages de Tchébébé au sud (12 Km) et de Ayengré au Nord (14 Km) font également partis de la dite préfecture. (AMOUZOU, 2000)

Les cantons qu'il regroupe sont : Aouda, Fazao, Titigbé, Tchébébé et Sotouboua.

1.6.2. Aspects démographiques

La préfecture de Sotouboua est dirigée par un préfet qui régit la vie économique, administrative, politique et socioculturelle de ses administrés estimables à 162 000 d'habitants en majorité d'ethnie Kabyè.

Avec une densité de 21 habitants au km2, la préfecture est l'une des plus clairsemés du Togo qui a une densité de 88 habitants au km2. La préfecture a tout au moins de un taux de croissance des plus élevés du pays, 4 - 5%, lequel concourt à une occupation relativement rapide de l'ensemble de région et de facto fait perdre à Sotouboua le qualificatif de « No Man's Land » qui lui était longtemps imputé.(AMOUZOU, 2000)

1.6.3. Aspects physiques

1.6.3.1. Le climat

Le climat de Sotouboua est de type tropical soudanien avec une pluviosité à deux saisons : Une saison dite sèche de Novembre à Avril avec une moyenne mensuelle de pluie qui n'excède pas 10 mm et une saison pluvieuse allant de Mai à Octobre.

La pluviométrie annuelle est comprise entre 1200 et 1500 mm. (AMOUZOU, 2000)

1.6.3.2. L'hydrographie et l'orographie

La préfecture de Sotouboua est quadrillée par un réseau de cours d'eau. Le Mono à l'Est, sépare Sotouboua de Tchamba, avec des affluents comme Aou, Bafelem et Kaza. A l'Ouest, la grande rivière Anié avec un affluent, Kpéyi, serpente la ville du Nord-est vers le Sud-Ouest. Au Sud la rivière Sotouboua semble être un écriteau de la bienvenue dans la ville de Sotouboua. Au Nord, on note deux ruisseaux distants de 5 Km environ l'un de l'autre, appelés les rivières Watchalo.

Au Sud-ouest de la ville de Sotouboua, se dresse une magnifique montagne appelée Foukpa. Sotouboua est un grand bassin.

1.6.3.3. La végétation

Avec un climat tropical soudanien, la végétation est une savane arborée avec une strate arborescente dominée par Cassia sp. Tectona grandis, Parkia biglobisa, Butyrospermum parkii. Les espèces fructifères majoritairement représentées sont Mangiféra indica, Citrus sp., Anacardium occidentale.

Les Andropogon contortus, Imperata cylindrica, Pennisetum purpureum, Panicum maximum, Clotalaria rotusa sont les principales herbes constituant le sous-bois. (AMOUZOU, 2000)

1.6.3.4. Le sol

Le bassin de Sotouboua a un sol globalement de type ferrugineux. Les sols agricoles sont de natures variables ; En matière de fertilité, les analyses récentes effectuées sur le site du projet CECODRI (Ferme Marianiste) ont révélé qu'il s'agit d'un substrat sableux à limono sableux avec un pH acide (environ 6) et des carences plus ou moins marquées en matières organiques en calcium (Ca) et en phosphore (P). Toutefois, ici et là, en dehors du site du projet CECODRI, on relève des plages plus ou moins importants de sols argileux ou argilo limoneux.

En général, le potentiel agricole des sols de Sotouboua est satisfaisant quoique le caractère minier de leur mise en exploitation conduise à une dégradation de leur fertilité. (AMOUZOU, 2000).

1.6.4. Les cultures

La principale culture dans le milieu est le maïs Il entre à 80 % dans le régime alimentaire de la population et intervient systématiquement dans les assolements des exploitations.

Le riz y est aussi cultivé avec une part croissante non négligeable dans les systèmes culturaux ; ceci dans les bas fonds inondables du milieu.

Le sorgho est une matière première pour les « usines de Tchouk » et sa culture obéit avant tout à la logique de fourniture de matières premières au marché de la bière traditionnelle.

L'igname est une plante cultivée dans la région pour l'approvisionnement de la population togolaise en général. Sotouboua est réputé « zone des ignames et du maïs » au Togo.

L'arachide y est très peu cultivée malgré toutes ses valeurs alimentaires et agronomiques. Toutefois, l'arachide est la source principale d'huile fournie aux populations de Sotouboua avec leurs galettes épicées (Klouikloui) qui accompagne leur traditionnelle bouillie « koko ».

Le niébé est cultivé mais la superficie est moindre du fait de la productivité marginale faible dans le milieu.

Le soja est une légumineuse connue sous peu dans la région, n'a pas eu le succès escompté dans les assolements, un fait surtout dû au manque de débouchés et à sa faible productivité en culture traditionnelle ;

Enfin, le coton est l'unique culture industrielle du milieu. L `or blanc permet aux paysans de s'assurer un revenu substantiel quand les cours du coton sont favorables. Mais, depuis quelques années, les cours sont au plus bas, politique de subvention du coton américain oblige, entraînant de facto, la réduction des surfaces agricoles cotonnières qui sont passées de 6000 ha en 2000 à 3000 ha environ en 2003 (AMOUZOU, 2000). Espérons que l'échec des négociations de l'OMC à Cancun en 2003 réveilleront les Américains à ne pas laisser lettre morte les accords conclus à Rome en juillet 2004 afin donner un peu plus d'oxygène aux paysans de Sotouboua en particulier et de l'Afrique en général.

1.6.5. L'élevage

L'élevage est peu développé à Sotouboua comme partout ailleurs au Togo.

Le gros bétail se concentre aux mains d'un groupe de peuls qui vivent aux abords des villages et des terres de cultures.

Il est parfois fréquent de rencontrer deux ou trois têtes voire un mini troupeau de petits ruminants sur les exploitations agricoles familiales. (AMOUZOU, 2000).

L'aviculture, de type traditionnel, est aussi pratiquée avec une demi-douzaine de têtes en moyenne par exploitation et par an. (AMOUZOU, 2000).

La conduite de l'élevage étant de type traditionnel, on note une dissociation marquée entre l'élevage et
les cultures avec des conséquences néfaste sur la durabilité du système agraire des paysans qui s'y
risquent. L'absence du fumier et autres matières organiques que fournissent les animaux entraîne une

dégradation des principaux paramètres de fertilité du sol (capacité de rétention en eau et en fertilisants, la microbiose du sol, la stabilité structurale)

C'est justement là qu'intervient le projet CeCoDRI Sotouboua en vue de réorganiser la vie paysanne en matière agricole et pastorale.

1.6.6. Le projet CECODRI

CECODRI, Centre Coopératif pour le Développement Rural Intégré, a vu le jour à Sotouboua grâce à la Société de Marie, SM (Région de Suisse et Secteur du Togo) à la Communauté des Marianistes et à son rédacteur, le Frère Constantin Toki AMOUZOU, Ingénieur Agronome de Gembloux (Belgique). Avec un coût estimatif global de 5 062 450 d'Euros soit 3 320 967 200 F CFA, le projet a pour mission de :

· Lutter contre la pauvreté sous ses formes les plus violentes et les plus visibles que sont la faim, la malnutrition et la sous alimentation.

· Assurer un revenu minimal aux ménages ruraux afin de s'insérer économiquement, socialement et culturellement dans leur environnement.

La stratégie d'intervention de CECODRI se résume en deux points :

· Rehausser la productivité agricole régionale en agissant sur les prix agricoles régionaux.

· Faciliter l'accès aux facteurs de production agricole tout en maîtrisant leurs coûts d'acquisition et d'utilisation

DEUXIEME PARTIE :

MATERIELS ET METHODES

2.1. MATERIELS

2.1.1. Les matières organiques compostées

Pour réaliser les travaux, on a choisi d'utiliser la paille (tapis graminéen et non graminéen), les sons de riz, les copeaux de bois et le fumier de bovins.

2.1.2. Plante - test : le cresson

Le cresson alénois commun est une plante légumière à croissance rapide et très sensible. Il a été utilisé pour tester la toxicité des composts.

2.1.3. Outils

Nous avions utilisé les outils suivants :

· pelles et brouettes pour la collecte des matières,

· râteau pour le retournement,

· pH-mètre pour la mesure de l'acido-alcalinité des composts,

· Thermomètre pour la mesure de la température,

· La balance pour les différents pesés,

· La règle graduée pour la mesure de la hauteur de plantules de cresson,

· Contre planqué pour les étiquettes,

· Plastiques pour la couverture des tas de composts,

· Arrosoirs pour l'arrosage des plantules de cresson,

· Tamis de 4 mm pour le tamis des composts,

· Les caisses avec des casiers pour le test de phytotoxicité,

· Balai pour le nettoyage des restes de composts après retournement.

2.2. METHODES

2.2.1. La collecte et la quantification de la matière utilisée

Il s'agira de décrire les travaux, les processus de collection des matières et le procédé de quantification.

2.2.1.1. La paille

Le centre dispose en ce jour d'un domaine de 32 ha. Lors du défrichage ou du labour, les herbes que porte le domaine sont accumulées. Une équipe de femmes rassemble toute la masse d'herbes arrachées ou coupées et la transporte au niveau de la compostière. Généralement, les manoeuvres, munis de coupe-coupe, se chargent de hacher les herbes et de les mettre en morceau. Mais dans le cadre de notre essai, les herbes sont demeurées intactes.

En matière de quantification, nous avons pris une brouette comme base. La brouette fait 50 litres (selon les mesures du centre et confirmée par nos propres expériences). On met de la paille dans la brouette jusqu'au ras bord et on prend le nombre nécessaire pour l'expérimentation.

2.2.1.2. Les sons de riz

Les sons de riz sont disponibles dans le milieu. Avec un véhicule, les agents se promènent dans les quartiers et villages avoisinants pour récupérer les sons de riz accumulés souvent en un lieu quelconque moyennant un payement compensatoire qui n'est, en réalité, que symbolique, variant de 1500 à 3000 f rs CFA. Le coût de la tonne est très variable.

2.2.1.3. Le copeau de bois

Le copeau de bois est récupéré dans les différentes menuiseries de la ville et ses alentours. Il est payé au même prix pratiquement que les sons de riz, 1500-3000 f rs CFA.

Les mesures se prennent aussi avec la brouette remplie à ras bord (50 litres).

2.2.1.4. Le fumier

Le fumier est principalement récupéré au niveau de la Ferme Semencière de Sotouboua, mais aussi auprès des peuls des environs.

A la Ferme Semencière, le bétail est conduit chaque matin au pâturage et le reste de la journée, il reste enfermé dans un enclos où les animaux laissent leurs déjections. Ces déjections accumulées et tassées par les animaux, se fermentent et sont récupérées par le centre moyennant un payement variant. entre 1500-3000 frs CFA

On mesure le fumier nécessaire aux essais au moyen de la brouette toujours.

2.2.1.5. Autres matières utilisées

En dehors de ces matières précitées, on utilise également :

· Des cendres : elles sont obtenues par calcination des pailles de riz, cultivé a la ferme marianiste Elles sont utilisées comme stimulant en remplacement des engrais minéraux. La quantité pour le compostage est prise à la brouette (50 litres) le nombre de fois qu'il faut.

· L'eau, disponible en abondance grâce au château d'eau existant à la ferme, alimenté par un forage hydrique. L'eau est utilisée en quantité nécessaire à amenée un tas à un taux d'humidité de 60 à 70%.Le taux d'humidité requis est détecté par la pression d'un échantillon à la main. Si, sous la pression des doigts de la main, l'eau suinte, alors on estime que le taux de 60-70 % est atteint. Toute cette gymnastique est faite tout simplement parce que l'humidimètre est hors usage.

2.2.2. Le plan de compostage

Le dispositif expérimental est le dispositif complètement aléatoire.

Les essais que nous avions réalisés comportent quatre traitements avec quatre répétitions de ces traitements.

En terme de matière organique, le premier traitement comporte le copeau de bois et du fumier, le second traitement, la paille et du fumier, le troisième, les sons de riz et du fumier, et le dernier traitement est formé d'un mélange de copeau de bois, de paille, de sons de riz et du fumier (Traitement utilisé dans la centre). Le tableau suivant indique la composition de chaque traitement.

Tableau 6 : Quantités de matières usutées à chaque traitement

Traitements

Répétitions

Paille

(l)

Sons

De riz (l)

Copeau de bois (l)

Fumier

(l)

Cendres

(l)

Total (l)

A

4

0

0

850

150

0

1000

B

4

850

0

0

150

0

1000

D

4

0

850

0

150

0

1000

E

4

500

250

50

150

50

1000

 

Légende:

A : Traitement copeau de bois + fumier + eau

B : Traitement paille + fumier + eau

D : Traitement +sons de riz + fumier + eau

E : Traitement copeau de bois + paille + sons de riz + fumier + eau

L'eau n'a pas été quantifiée. Il a été utilisé pour nos essais des tas coniques dont le taux d'humidité à la mise en tas, rappelons-le, est de 60 à 70%. Tous les tas sont étiquetés de 1 à 16 (Cône 1-C1- à Cône 16-C1 6-) et tous sont couverts de plastiques pour limiter l'évaporation.

Le tableau 7 présente les proportions et les poids des matières utilisées par tas.

Pour les mesures, on se sert aussi de la brouette (50 litres) pour prendre la quantité nécessaire. Tableau 7 : Proportions et poids de matières utilisées par tas. (Taux d `humidité 60-70%)

Traitements

Matières

Pourcentage (%)

Poids/ Brouette (Kg)

Nbre de

brouettes

Poids/ matière (Kg)

Poids total (Kg)

A

Copeau de bois

85

8,8

17

149,6

300,2

 

15

35,2

3

105,6

 

Paille

85

13,8

17

234,6

340,2

 

15

35,2

3

105,6

 

Sons de riz

85

9,6

17

163,2

368,3

 

15

35,2

3

105,6

 

Copeau de bois

5

8,8

1

8,8

328

 

50

13,8

10

138

 

25

9,6

5

48

 

15

35,2

3

105,6

 

5

27,6

1

27,6

 

Légende:

A : Traitement copeau de bois + fumier + eau

B : Traitement paille + fumier + eau

D : Traitement +sons de riz + fumier + eau

E : Traitement copeau de bois + paille + sons de riz + fumier + eau

2.2.3. Le relevé de température et le pH

La température régnant dans les tas de composts était mesurée trois fois par semaine dès le début des essais (mise en tas). A l'aide d'un thermomètre digital (numérique à précision A), on a effectué trois relevés sur chaque tas et on prend la moyenne. L'évolution de la température nous a permis de nous rendre compte de l'activité microbienne dans les tas.

Le potentiel hydrogène (pH) était relevé une fois par semaine afin de savoir l'état d'acido-alcalinité des tas. Un milieu trop acide ne favorise pas une bonne activité des microorganismes décomposeurs.

2.2.4. Le retournement et le maintient de l'humidité

Trois retournements ont été indispensables pour notre essai. Le premier retournement a été fait une semaine après la mise en tas. Le second retournement a été fait deux semaines après le premier (trois semaines après la mise en tas) et le dernier retournement, trois semaines après la seconde soit six semaine après la mise en tas.

L'objectif du retournement est de favoriser l'aération du compost.

Les tas sont légèrement arrosés au moment des retournements. Ce qui permet de maintenir l'homogénéité de l'humidité du compost au taux requis.

2.2.5. La quantification du compost obtenu

Le produit obtenu a été quantifié en vue de déterminer la perte de masse (le rendement en compost). Un tas de chaque traitement a été entièrement pesé à l'aide d'une balance ainsi que son volume ; A l'aide d'une brouette, on pèse des échantillons composites des autres tas du traitement et on évalue ainsi le volume et la masse des trois autres répétitions des traitements. Le tout est rapporté en masse volumique pour faire les analyses.

2.2.6. Le test de phytotoxicité

Le test de phytotoxicité se réalise au moyen de deux tests : le test de germination et le test de vigueur. Il permet de mesurer la maturité du compost et sa capacité à être utiliser sans danger pour les plantes. 2.2.6.1. Prise d'échantillons et préparations

Pour ce faire, nous avions effectué des prélèvements d'échantillons composites sur chaque tas de compost que nous avions étalé sur le sol bétonné pendant 24 heures en vue de faire baisser la température jusqu'au niveau ambiant.

Chaque échantillon a été tamisé à 4 mm. Les produits du tamis ont été recueillis dans des caisses fabriquées à cet effet. Chaque casier d'une caisse correspond à une répétition d'un traitement donné. Les échantillons recueillis dans les casiers ont été saturés en eau. Nous avions laissé les composts percolés pendant 24 heures après un apport abondant d'eau.

Sur chaque répétition d'un traitement, ont été semées 18 graines de cresson alénois commun (2 lignes de semis et 6 points par ligne avec 3 graines par points).

Des arrosages fins et réguliers ont été faits.

2.2.6.2. Le test de germination

Il consiste à mesurer le taux de germination d'une semence sur un substrat donné.

Les préalables étant réalisés, on procède à deux séries d'observations de 12 heures d'intervalle pendant 4 jours, 48 heurs après le semis. Les observations ont porté sur le taux de germination.

Par convention, une graine levée et vivante au moment de l'observation prend le signe (+) et une graine non levée ou plant mort correspond au signe (-).

A chaque observation, le taux de germination se calcule de la manière suivante pour chaque répétition d'un traitement :

Taux de germination = Nombre de signe (+) x 100/Nombre de graines semées (18)

2.2.6.3. Le test de vigueur

Il permet de se rendre compte de la viabilité des plants germés sur un substrat donné. Dans notre essai, Le test se fait par rapport à des plants témoins germés sur du terreau noir, réputé fertile.

Deux séries de mesures des hauteurs des plants et d'observations de la couleur ont été faites.

Par convention, il a été établi des cotes de vigueur en référence aux plants témoins. La cote minimale 0 correspond aux plants non germés ou morts et la cote maximale 7 correspond aux plants ayant atteints une hauteur de plus de 5 cm et de couleur bien verte.

La cotation correspondant à chaque répétition d'un traitement se calcule de la manière suivante : Cotation = Moyenne des cotes des plants de la répétition / Cote maximale

Le tableau 8 présente les procédés de cotations.

Tableau 8 : Procédés de cotation

Para mètres

 

Hauteurs (cm) et couleur des plants

 
 
 

1<CP

<1CV

<2CP

<2CV <3CP

<3CV <4CP

<4CV

<5CP

<5CV

>5CP

>5CV

Cotes

0

1

2

 

3

4

5

 

6

 

7

 

Légende :

1<CP = < 1 cm, couleur pâle <1CV = < 1 cm, couleur verte

TROISIEME PARTIE :
RESULTATS

ET DISCUSSION

3.1. LES PARAMETRES PHYSIQUES

3.1.1. La température

Le tableau n°9 présente les relevés de température faits sur les tas de compost. Tableau n° 9 : Relevés de température au sein des tas de compost (°c)

Temps
(jours)

Température selon le types de compost ( OC )

 

B

D

E

 

C2

C3

C4

C5

C6

C7

C8

C9

C10

C11

C12

C13

C14

C15

C16

3

45

46

41

46

48

46

46

54

62

56

66

59

68

62

49

67

5

45

49

40

46

46

51

54

55

66

62

71

66

70

59

60

67

7

48

50

43

48

44

46

51

48

69

63

69

69

70

60

59

68

10

45

47

41

46

49

47

51

48

65

64

65

68

67

57

59

62

12

46

45

43

44

49

45

49

49

71

62

70

70

72

68

57

63

14

46

47

41

44

49

44

50

49

72

70

71

71

70

61

62

62

17

45

45

41

45

45

43

47

47

72

72

69

71

65

55

53

57

19

44

43

39

43

44

41

42

43

64

66

63

61

58

52

51

52

21

40

39

37

40

40

39

39

39

56

61

36

56

55

48

45

48

24

41

42

39

42

43

38

42

41

52

52

50

51

52

46

48

49

26

40

39

40

43

43

44

40

43

67

65

64

66

52

45

44

48

28

42

42

41

44

40

41

39

40

59

63

58

59

59

50

48

51

31

36

41

36

39

38

36

37

36

46

51

47

50

52

48

44

53

33

38

39

38

39

38

35

36

37

43

48

44

46

50

45

47

50

35

37

39

38

40

40

36

38

39

41

48

45

44

50

44

45

51

38

40

40

38

39

36

36

36

35

38

46

43

41

50

41

43

47

40

38

37

36

36

35

33

33

34

36

41

39

37

41

38

39

40

42

39

38

37

38

34

34

33

33

36

38

37

38

38

37

37

42

Mini

36

37

36

36

34

33

33

33

36

38

37

37

38

37

37

40

Maxi

48

50

43

48

49

51

54

55

72

72

71

71

72

68

62

68

 

Rappelons que : A = Compost de bois, B = Compost de pailles, D = Compost de sons de riz, E = mélange de copeau de bois, pailles et sons de riz et C1 .....C1 6 = Cône ou tas de compost numéroté de 1à 16.

Les figures 5, 6,7 et 8 présentent les courbes indiquant l'évolution de la température au sein des tas de compost.

60

50

40

C1

C2

C3

C4

30

20

10

0

Figure 5: Evolution de la température en fonction du temps pour les
tas de copeau de bois

0 10 20 30 40 50

Temps (jours)

60

50

40

30

20

C5

C6

C7

C8

10

0

Figure 6: Evolution de la température en fonction
du temps pour les tas de paille

0 10 20 30 40 50

Temps (jours)

80

60

C9

C10
C11
C1 2

40

20

0

Figure 7:Evolution de la température en fonction du temps pour les tas
de sons de riz

0 10 20 30 40 50

Temps (jours)

34

Figure 9: Courbes compraratives de l'évolution
des températures dans les quatre traitements

80

50

40

30

20

70

60

10

0

0 10 20 30 40 50

Temps (jours)

A

B

D

E TA

Figure n°8: Evolution de la température en
fonction du temps pour les tas de mélange
copeau de bois + paille + sons de riz

80

60
40

0

 
 
 
 

C14

 

C15

C16

 
 

0 10 20 30 40 50

Temps (jours)

 

Le tableau 10 indique les moyennes des températures par traitement suivant le temps

Tableau n° 10 : Moyenne des températures par traitement (°C) (TA : température ambiante)

Temps
(jours)

3

5

7

10

12

14

17

19

21

24

26

28

31

33

35

38

40

42

A

45

45

49

45

45

45

44

43

39

41

41

43

38

39

39

40

37

38

B

49

52

48

49

48

48

46

43

40

41

43

40

37

37

39

36

34

34

D

61

67

68

66

69

71

71

64

58

52

66

66

49

46

45

42

39

38

E

61

64

66

62

65

64

58

54

49

49

48

52

50

48

48

46

40

39

TA

25

25

26

26

26

27

25

27

27

28

28

29

29

29

29

28

28

28

 

Légende : A = Compost de bois, B = Compost de pailles, D = Compost de sons de riz, E = mélange de copeau de bois, pailles et sons de riz

La figure n° 9 montrer l'évolution de la température dans les divers traitements.

Tous les traitements ont dépassé une température de 50°C, surtout les composts de sons de riz et de mélange de biomasse ont eut une température de 72 OC suivi de la paille, 55 OC et enfin le copeau de bois, 50 °C.

Ces résultats corroborent un peu ceux obtenus par C. T. AMOUZOU à Thasommo en Loas en 2003 où la broussaille culminait à 57 °C, la paille à 53°C et les balles de riz (sons de riz), 48 °C, hormis le fait que ses balles de riz affichent une nette différence par rapport aux nôtres. Ce qui s'expliquerait par les conditions climatiques.

L'analyse des figures 5, 6, 7 et 8, montre que l'évolution de la température au sein des tas de composts a une allure sinusoïdale. Les « creux » correspondent aux chutes de températures dues aux retournements et les hausses traduisent les levées de la température dues à l'activation ou la réactivation de l'activité microbienne de décomposition.

Une étude de l'évolution de la température suivant les différents traitements (Figure 9) montre que les traitements convergent vers la température ambiante, signe de maturité des composts. L'analyse comparative des traitements révèle que la paille (traitement B) arrive plus tôt en fin de décomposition, suivi des sons de riz (traitement D), le copeau de bois (traitement A) et en dernier lieu le mélange (traitement E) Donc en considérant cette analyse, le type de biomasse le plus facilement décomposable est la paille suivie des sons de riz et enfin le copeau de bois car les courbes de l'évolution de la température de la figure 9 convergent dans cet ordre vers la température ambiante.

3.1.2. Le pH

Le tableau 11 présente les relevés de pH au cours de notre essai.

Tableau 11 : Relevés de pH au sein des tas de compost

Temps
(jours)

C1

C2

C3

C4

C5

C6

C7

C8

C9

C10

C11

C12

C13

C14

C15

C16

7

7

7

7

7

7

6,3

7

7

7

7,3

7,7

7

6,7

6,7

6,3

7

14

7

7

6,8

7

6,8

7

6,7

6,8

6,8

6,7

6,8

6,8

6,5

7

7

6,8

21

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

28

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

35

6,6

6,5

6,7

6,6

6,6

6,5

6,5

6,5

6,5

6,5

6,5

6,6

6,5

6,5

6,7

6,6

42

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

7

 

gende : C1-C1 6 = Tas de compost

Ces résultats montrent que le pH varie entre 6,3 et 7,7 et donc voisin de la neutralité. L'apport de ces composts au sol ne risque donc pas de créer un déséquilibre d'acido-alcalinité mais plutôt jouerait un rôle tampon car étant source de matière organique pour le sol.

3.1.3. La couleur

Une semaine après la mise en tas, on a observé sur tous les tas des touffes blanchâtres qui devraient correspondre aux filaments mycéliens de champignons tout comme les champignons à chapeau (Basidiomycètes probablement) apparus une quinzaine de jours après la mise en tas.

De façon générale, toutes les matières ont changé de teinte après décomposition évoluant vers un brunissement plus ou moins foncé. Ce brunissement non enzymatique, dû surtout à l `action de la température, a plus ou moins rapproché les matières de l'humus au point de vue couleur tout au moins. 3.1.4. L'odeur et la texture

Excepté l'odeur de brûlé que nous avions ressenti lors de certains retournements, aucune odeur nauséabonde n'a été enregistrée lors de nos essais.

Ceci témoigne des conditions d'aération et de décomposition qui ont caractérisées notre essai de compostage.

La texture des traitements de copeau et de sons de riz n'a pas grandement évoluée. En revanche, les traitements de paille et de mélange de paille, copeau de bois et de sons de riz ont donné des matières plus ou moins fines et plus friables.

3.2. LA PHYTOTOXICITE

3.2.1. Taux de germination

Le tableau 12 indique le taux de germination de cresson alénois commun sur une période d'observation de 3 jours ; les mesures étant prises 48 heures après le semis.

Tableau 12 : Taux de germination du cresson (%)

Période

C1

C2

C3

C4

C5

C6

C7

C8

C9

C10

C11

C12

C13

C14

C15

C16

T1

T2

T3

T4

1

67

83

100

83

50

17

17

17

50

100

100

100

50

67

33

67

100

83

83

75

2

100

100

100

100

67

83

33

33

100

100

100

100

100

83

50

83

100

83

100

75

3

100

100

100

100

50

83

33

33

100

100

100

100

100

100

67

83

100

100

100

100

4

100

100

100

100

50

83

50

50

100

100

100

100

100

100

67

83

100

100

100

100

5

100

100

100

100

67

83

67

67

100

100

100

100

100

100

67

83

100

100

100

100

6

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

50

67

100

100

100

100

 

gende : C1-C1 6 = tas de composts

La figure 10 montre la courbe représentative de l'évolution du taux de germination.

Période d'observation

Figure 10: Evolution du taux de germination suivant les
traitements

A

B

D

E
T

0 1 2 3 4 5 6 7

120

100

80

60

40

20

0

Une analyse des résultas par type de biomasse révèle que :

$ Pour les composts de copeau de bois, le taux de germination atteint 100% sur la période considérée. On pourra donc conclure à une satisfaction et que le compost à base de copeau de bois à 5 semaines a une toxicité nulle par vis-à-vis des plantules de cresson,

$ Pour les composts de paille, malgré un début hésitant, a atteint un taux de germination de 100% aussi. Cette évolution hésitante pourrait être liée à une légère toxicité du compost sans toutefois nuire complètement aux plantules. Il serait plus opportun d'utiliser le compost de paille à l'âge de 6 semaines,

? Concernant les composts de sons de riz, nous avons enregistré un taux de germination de 100% sur la période considérée. La phytotoxicité des composts de sons de riz est donc nulle par rapport

8

6

4

2

0

Figure 11: Evolution de la cote de vigueur du
cresson

2 4 6 8

Période d'observation

A

B

D

E
T

aux plantules de cresson. Il est susceptible d'être utilisé à l'âge de 5 semaines pour l'amendement organique des sols sans danger,

? En ce qui concerne les mélanges de biomasse, il nous a été donné de constater que le compost qui y est issu présente un taux de germination autour de 80 % en moyenne.

Malheureusement, nous avions enregistré une attaque des fourmis au niveau de C1 5 et C1 6 où les taux de germination sont respectivement de 50% et 67% alors que les autres (C1 3 etC1 4) affichent un taux de 100%. Nous ne saurons donc lier ces taux faibles à la phytotoxicité des composts de mélange de biomasse lequel servirait bien à un amendement organique à 5 semaines d'âge.

3.2.2. Cote de vigueur

Le tableau 13 montre les indices affectés à la vigueur des plantules de cresson sur les différents traitements. Les mesures ont été faites 72 heures après le semis pendant une période de 3 jours et ont porté sur la hauteur des plantules et la couleur des feuilles.

Tableau 13 : Cote de vigueur du cresson

Relevés

C1

C2

C3

C4

C5

C6

C7

C8

C9

C10

C11

C12

C13

C14

C15

C16

T1

T2

T3

T4

1

3

3

3

3

1

1

1

1

3

3

3

3

3

3

1

2

4

4

4

4

2

3

3

3

3

3

3

2

3

4

3

3

4

3

3

1

2

4

4

4

4

3

5

5

5

5

3

4

3

4

5

5

5

5

4

4

2

4

5

5

6

4

4

6

5

5

6

4

4

3

4

4

5

5

5

4

4

3

4

6

6

6

5

5

6

6

6

6

4

5

4

4

5

5

6

5

5

5

3

5

7

7

7

5

6

6

6

6

6

4

5

4

4

5

5

6

5

5

5

4

5

7

7

7

5

 

gende : C1-C1 6 = tas de composts

La figure 11 montre l'évolution de la cote de vigueur.

L'analyse des résultats regroupés par type de biomasse donne des comportements assez variés.

Pour les composts de copeau de bois, on note que les plantules ont atteint en moyenne une vigueur de 6/7 alors que le témoin affiche 7/7. Cette légère différence viendrait du fait que le compost a atténué la vigueur des plantules. Ceci traduirait donc une toxicité des composts de copeau de bois qui toutefois, est assez moindre pour inquiéter le développement réel des plantes.

Pour les composts de paille, les plantules ont atteint une vigueur de 4,25/7 en moyenne. Cet écart serait dû à la toxicité relative des composts de paille et corrobore les résultats déjà trouvés par l'analyse du taux de germination.

Les composts de sons de riz affichent une vigueur des plantules de 5,25/7 en moyenne. Ce qui nous amène à penser que les composts de sons de riz ont une toxicité comparable à ceux du copeau de bois. Les mélanges de biomasse quant à eux donne une vigueur des plantules en moyenne de 4,75/7 et rejoint alors le comportement des composts de paille.

Il découle de cette analyse que les différents traitements ont besoin soit d'un peu plus de maturité soit que la décomposition des matières a engendré des toxines pas très nocives aux plants mais assez pour diminuer leur potentialité et qu'il serait souhaitable de traiter ces composts avant utilisation.

3.3. LE RENDEMENT EN COMPOST

Le tableau 14 présente les pertes de masse des matières compostées.

Tableau 14 : La perte de masse

Traite-
ments

A

B

D

E

 

Répé-
titions

C1

C2

C3

C4

C5

C6

C7

C8

C9

C10

C11

C12

C13

C14

C15

C16

Mo

300,

300,2

300,2

300,

340,2

340,

340,2

340,2

268,8

268,j

268,8

268,8

328

328

328

328

 

2

 
 

2

 

2

 
 
 

8

 
 
 
 
 
 

Vo

100

1000

1000

100

1000

100

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

 

0

 
 

0

 

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MVo

0,3

0,3

0,3

0,3

0,34

0,3

0,34

0,34

0,27

0,27

0,27

0,27

0,33

0,33

0,33

0,33

 
 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

M1

425

431,8

486,2

380,

84

98

99

104

240

672

676,8

408

257,4

288

253,8

331,2

 
 
 
 

8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

V1

850

850

850

850

250

250

250

250

1200

1200

1200

1200

450

450

450

450

MV1

0,5

0,51

0,57

0,4

0,34

0,3

0,4

0,42

0,2

0,56

0,56

0,34

0,57

0,64

0,56

0,74

 
 
 
 

5

 

9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Légende : A = Compost de bois, B = Compost de pailles, D = Compost de sons de riz, E = mélange de copeau de bois, pailles et sons de riz et C1-C1 6 = tas de composts

Mo = Masse de matières compostées(kg) M1 = Masse de compost obtenu(kg)

Vo = Volume de matières compostées(dm3) V1 = Volume de compost obtenu(dm3)

MVo = Masse volumique de matières compostées(kg/dm3)

MV1 =Masse volumique de compost obtenu(kg/dm3)

Le tableau 15 présente la quantité de compost que l'on obtiendrait à partir de 100 Kg de matières compostées.

Tableau 15 : Masse de compost obtenu pour 100 kg de matières compostées

Répétitions

Traitements

 

B

D

E

1

141,6

24,7

89,3

78,5

2

143,8

28,8

250

87,8

3

162

29,1

251 ,7

77,4

4

126,8

30,6

151,8

101

Total

574,2

113,2

742,8

344,7

Moyenne

143,6

28,3

185,7

86,2

Total général = 1769.9 Moyenne générale = 110.6

 

Partant de ces résultats, nous allons faire une analyse de la variance. Tableau 16 : ANOVA (6 =1%) relative au tableau 15.

SV

DL

SCE

CM

F obs

F theo.

Traitements

3

57488,33

19162,78

11,85

5,95*

Erreur

12

19400,35

1616,7

1

 

Total

15

76888,68

5125,91

 
 
 

= La différence est significative

Tableau n°17 : Test de DUNCUN relatif au tableau 15 (PPDS=53,9 et 6=1%)

Traitements

D

A

E

B

Moyennes

185,7

143,6

86,2

28,3

Classes

a

a

b

c

 

Légende : A = Compost de bois, B = Compost de pailles, D = Compost de sons de riz, E = mélange de copeau de bois, pailles et sons de riz

L'analyse de la variance et le test de DUNCAN révèlent que les traitements D et A sont les meilleurs en terme de production de compost. Nous avons 3 classes :

· Une première classe où le copeau de bois et les sons de riz occupent la classe A et s'équivalant statistiquement,

· une deuxième classe B où le mélange de biomasse suit la classe A,

· Et la troisième classe constituée de la paille.

CONCLUSION

L'étude que nous avions menée avait sommairement pour but de dégager une classification entre les différents types de biomasse en terme de facilité de décomposition, de perte de masse pour la transformation en compost et de toxicité pour les cultures.

Notre méthodologie a consisté à la mise sur pied d'un essai de compostage suivi d'un test de phytotoxicité. Tout ceci nous a conduit à découvrir que la paille est une biomasse facilement décomposable et que les sons de riz produisent plus de compost en terme nominal. Il n'y aurait pas grand- chose à craindre pour les plantes quant à leur nuisance par l'apport de ces composts.

Il est aujourd'hui acquis que les agriculteurs suivent dans leurs décisions une cohérence qui dépend de leurs ressources, de leurs objectifs et des contraintes potentielles. L'adoption d'une innovation pour gérer leur unité de production n'est effective que si l'innovation s'inscrit dans leur stratégie. Amener les paysans africains à l'application des fertilisants organiques à l'instar du compost productible dans un laps de temps relativement court, pourrait sensiblement améliorer certains paramètres physico-chimiques de nos sols et partant améliorer la fertilité globale.

Il y a espoir qu'avec le temps la fertilité jaillira dans les sols encore trop attachés à l'improductivité grâce à l'impressionnante potentialité du compost.

.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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2. AMOUZOU T. C. (2000), Dossier d'identification de CECODRI, Gembloux, 39 p.

3. AMOUZOU T. C. (2003), Gestion intégrée de la fertilité des sols sur les parcelles maraîchères de Thasommo Village, Loas, FUSAGx, Gembloux, 76 p.

4. AMOUZOUVI K. A. A. (2002), Fertilisation des sols (Cours, 3ème Année), ESA-UL, Lomé.

5. AMOUZOUVI K. A. A. (2003), Fertilisation humique, Notes de cours, ESA-UL, Lomé, 10 p.

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7. DUPRIEZ N. & LEENER P. (1987), Jardin et Verger d'Afrique, Terres et Vie, Belgique, 354p.

8. FALISSE A. (2000), Matières fertilisantes, Notes de cours, FUSAGx, Gembloux.

9. KROLL R. (1994), Les cultures maraîchères, Maisonneuve et Larose, Paris, 219p.

10. LECLEC B. (1995), Guide des matières organiques, ITAB, Paris, 245p.

11. MINISTERE DE LA COOPERATION FRANCAISE, (1991), Mémento de l'Agronome, 4è éditions, Collection Techniques Rurales en Afrique, France, 1635 p.

12. MARTIN L-M. (2002), Etude des possibilités d'amélioration de la gestion de la fertilité chez les agriculteurs encadrés par le projet Alianza Agricola Ancash (Province d'Ancash, Pérou), TFE, FUSAGx, Gembloux, 77p.

13. MERGEAI G. (1999), Agriculture générale des régions chaudes, Notes de cours, FUSAGx, Gembloux, p. 9

14. MESSIAEN C. M. (1997), Le Potager Tropical, 3è éditions, CILF, Paris, 583 p.

15. LAVIGNE P. (1996), Gérer la fertilité des terres dans les pays du Sahel, Diagnostic et conseil aux paysans, Collection « Le point sur », GRET/CETA, Wageningen (Pays Bas), 397 p.

ANNEXES

3 4

5

6

7

Photo 3 : Compost de paille (traitement B)

Photo 4 : Compost de copeaux de bois (traitement A)

Photo 5 : Compost de sons de riz (traitement D)

Photo 6 : Compost de paille + sons de riz + copeaux de bois (traitement E) Photo 7 : Vu d'ensemble des composts

47

8 9 10

Photo 8 : La compostière de CECODRI

Photo 9 : Exemple de tas cubique de compost

Photo 10 : Collecte de sons de riz pour le compostage

11 12 13

Photo 11 : Relevé de température et de pH

Photo 12 : Pesé des matières de compostage

Photo 13 : Vu d'ensemble du centre (Ferme des Frères Marianistes)






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius