1.6 Politique de
décentralisation de l'éducation au Rwanda
1.6.1 Aperçu historique de
l'éducation avec le courant de décentralisation
D'après la Politique Sectorielle de
l'Education au Rwanda (PSSE, 1998, p.1), l'histoire de l'éducation au
Rwanda est subdivisée en 4 périodes :
La période pré- coloniale, la période
coloniale, la période d'indépendance, et la période
d'après le génocide de 1994.
Pendant la période
précoloniale, une éducation pour la vie était
assurée à 3 niveaux à savoir :
- la cellule familiale où se faisait l'initiation
à la vie dès le bas âge ;
- l'environnement social où l'adolescent
acquérait à la fois un métier et un comportement
garantissant son insertion future ;
- un cadre formel dénommé ITORERO où
était dispensée une formation spéciale pour
préparer les cadres dirigeants, civils et militaires.
Un peu plus tard, le système
colonial introduisit l'école. Celle-ci était tenue par les
missionnaires et n'avait pour objectif que l'évangélisation et la
préparation des auxiliaires du pouvoir colonial. L'éducation au
Rwanda fut alors caractérisée par le mépris des valeurs et
surtout des savoirs traditionnels.
Avec l'indépendance, des structures
administratives dont un Ministère ayant dans ses attributions
l'éducation, ont été mises sur pied et différentes
lois fixant le règlement général de l'enseignement
promulguées. Le système fut marqué par des ajustements et
des réformes scolaires (1978,1991) qui n'ont pas abouti aux
résultats escomptés. Au lieu de corriger les erreurs de
l'époque coloniale, l'éducation est restée très
discriminatoire et caractérisée par un mimétisme de
l'occident, ce qui a conduit à une dépatriotisation du peuple. La
conséquence d'une telle éducation fut le génocide de
1994.
Après le génocide, le
Gouvernement d'Union Nationale a jugé bon de restructurer et de
développer le système éducatif afin de le rendre capable
de répondre aux besoins du pays (de la population). Pour ce faire, le
Ministère de l'éducation, s'inspirait de l'objectif global du
gouvernement du Rwanda de « réduire la pauvreté et
d'améliorer ainsi le bien-être de sa
population », et s'est fixé comme mission
de « lutter contre l'ignorance et l'analphabétisme et de
produire les ressources humaines pour le développement
socio-économique du Rwanda par le biais du système
éducatif » (Op.cit, p.8).
Compte tenu de cette mission, le MINEDUC
prôna la politique de décentralisation de l'éducation en
mai 1997. Mais le courant de décentralisation avait pris naissance dans
les années 1980. Comme le stipule la loi organique N° 14/1985 du 29
juin 1985 portant organisation administrative de l'enseignement primaire, rural
et artisanal intégré et secondaire dans ses articles 17 à
37, « l'enseignement est caractérisé par une
décentralisation et une démocratisation plus poussée»
(A. CYIZA, 1989).
Néanmoins, cette politique est
restée théorique jusqu' en 1992 comme le prouve la lettre du
Ministre ayant l'éducation dans ses attributions, proposant le
renforcement des services d'inspection d'arrondissement dans le cadre de la
décentralisation (v. Annexe XII).
En mai 1997, suivant les directives du
Ministre ayant l'éducation dans ses attributions, certaines
tâches ont été transférées au niveau des
Inspections d'arrondissement. Ces tâches sont entre autre :
- Le traitement des dossiers des enseignants du primaire et du
secondaire ainsi que des agents administratifs de l'Inspection
d'Arrondissement ;
- L'organisation des formations, des recyclages des
enseignants du primaire et du secondaire ;
- L'élaboration de la carte scolaire de la
Province ;
- Le transfert, le reclassement et la réorientation des
élèves du secondaire.
La politique de décentralisation du système
éducatif rwandais a des principes et des objectifs connus.
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