Chapitre 1 : Contexte et justification du sujet
Cette partie du travail abordera la problématique du
sujet. Les aspects tels que les objectifs, les hypothèses de recherche
et la définition des concepts principaux y seront aussi
traités.
I- Problématique
« De l'eau pour tous à tout moment et pour
toujours ». Ce qui ressemble à un adage devient de plus en
plus un leitmotiv, (ISTEED, 2003). Surtout en ces périodes où on
est de plus en plus conscient que l'eau existe en quantité
limitée et les réserves varient considérablement au cours
de l'année. En effet, l'eau potable est une ressource limitée,
coûteuse à produire et à distribuer. Par conséquent,
il devient urgent de trouver des moyens d'économiser, de
réutiliser et de recycler l'eau et surtout développer des
méthodes et des technologies afin d'améliorer la gestion des
ressources en eau.
L'adduction d'eau est un des services indispensables pour le
développement d'une société. Elle soutient
l'économie et favorise le bien-être des individus. Le
fonctionnement efficace de ce service est d'une importance primordiale pour
permettre leur croissance et une réalisation significative de leurs
plans et objectifs.
Le développement durable d'un service de distribution
d'eau passe par conséquent par une gestion quotidienne performante.
C'est pourquoi il est impératif d'obtenir, de maintenir, et souvent de
restaurer un rendement élevé du système de distribution
par une gestion adaptée, et de pratiquer une gestion efficace de l'eau
facturée au client. Le hic, est que la production et la distribution de
l'eau nécessitent de lourds investissements en infrastructure initiale,
mais aussi en renouvellement ou réhabilitation lorsque la maintenance
d'installations vétustes ne suffit plus ou devient trop coûteuse
malgré une gestion performante de l'exploitation.
La société en charge de la fourniture d'eau
courante fait le maximum d'efforts pour satisfaire la demande de plus en plus
croissante en eau courante au Bénin et en particulier dans la ville de
Cotonou. La preuve, d'après le recensement de 2002, tous les quartiers
de la commune étaient dotés de l'adduction d'eau, à
l'exception du quartier Missité. Malgré cela, seulement 43,6 % de
la population de la ville a accès à l'eau courante de la SONEB
à domicile (INSAE, 2004), le reste ne pouvant y accéder
principalement à cause de la faiblesse de leur pouvoir d'achat.
Ainsi, en plus de la difficulté à accéder
à l'eau courante, les populations sont confrontées à
d'autres problèmes tels que les coupures répétées
ou les baisses de pression, surtout aux heures de forte demande (les matins et
les mi-journées des jours ouvrables). On note également le
coût excessif de l'adduction d'eau, l'éloignement des principaux
axes routiers, etc.
Les sociétés d'exploitation en crise
réclament de ce fait des plans d'action d'urgence, mais aussi une
meilleure gestion. Celle-ci est le résultat d'un travail quotidien bien
organisé et conforme à l'état de l'art pour obtenir et
maintenir les niveaux de performance technique et financière les plus
favorables à la collectivité et au consommateur, tout en
permettant à l'exploitant d'être rémunéré
(ISTEED, 2003). Cela conduit les opérateurs à :
- améliorer le rendement physique du réseau par
des plans de renouvellement et de réhabilitation des canalisations,
équipements, branchements et compteurs ;
- gérer le service au quotidien avec une maintenance
efficace des réseaux par un travail intensif ;
- augmenter les recettes par une amélioration de la
gestion commerciale en éliminant les défauts de comptage et de
facturation et en détectant toutes les causes de perte d'eau non
comptabilisées ;
- optimiser les plans d'investissement, de renouvellement ou
de réhabilitation des réseaux.
Il faut une connaissance parfaite de l'état du
système hydraulique pour en tirer les éléments de
réflexion pour répondre à ces contraintes. Il devient de
plus en plus nécessaire aux dirigeants d'avoir à leur disposition
une information précise, validée, cohérente,
complète et synthétique. Mais cela ne suffit pas car cette
information requiert un minimum de traitement par le tri et l'analyse afin d'en
extraire les éléments essentiels d'aide à la
décision. Selon Pickering et al. (1993) toute organisation qui
compte exécuter une opération quotidienne efficace,
contrôler et développer ses services efficacement doit
connaître ses potentiels, leurs états, leurs fonctionnements et
combien cela leur coûte de fournir le service. Emengini (2004) a
noté qu'une connaissance du potentiel de l'entreprise est
nécessaire pour prendre des décisions stratégiques et
d'opération. Ainsi, pour prendre des décisions
éclairées essentielles aux opérations, à la
croissance et à la gestion des équipements de distribution de
l'eau, l'information doit être rassemblée et analysée. Une
telle information contribuant non seulement aux services efficaces, mais
également à l'opération et à l'entretien des
capitaux, et à la planification des extensions et des nouveaux
travaux.
Avec l'arrivée à maturité des SIG
appliqués aux métiers de l'eau, les exploitants disposent
désormais d'outils adaptés construits à partir de
plates-formes SIG standard. Ces outils sont directement utilisables par les
agents de terrain sans formation informatique préalable en raison de
leur ergonomie simplifiée.
La généralisation et l'abaissement des prix des
postes de travail et de la disponibilité des logiciels applicatifs
standards paramétrables rendent ces solutions SIG accessibles à
toutes les exploitations urbaines, l'essentiel de l'investissement restant la
collecte sur le terrain et la numérisation des données
« fond de plan » et
« réseau »
Pour arriver à cela il est nécessaire de mettre
en place une base de données où seront stockées les
données récoltées au cours des années
précédentes et celles des années à venir. A ce
niveau, d'autres problèmes se posent.
La création, la mise à jour, l'entretien et la
gestion générale du réseau de distribution d'adduction
d'eau en termes de données spatiales et non-spatiales constituent un
travail herculéen. La nature volumineuse des données
impliquées pour un suivi approprié est en effet embarrassante, et
ne peut pas efficacement être manipulée par le système
traditionnel de stockage de données. Le système analogue signifie
l'acceptation de l'inflexibilité résultant du stockage de
données dans des formes et formats fixes. Le système devient
moins utile dans l'accomplissement de certains objectifs et est rarement sinon
difficilement mis à jour en raison de l'aspect prohibitif des
coûts. Les cartes sont facilement déplacées ou
détruites parce que beaucoup de personnes à différents
endroits les manipulent.
Une approche alternative de maintenir une base de
données logique d'une façon scientifique et efficace au moyen de
technologie avancée de l'information est donc requise. En
conséquence, il y aura des améliorations de la planification, de
l'exécution et de l'opération du secteur de l'eau courante par de
données opportunes, fiables, suffisamment et exactement
détaillées qui faciliteront les activités de prise de
décision. Des études ont montré que si l'idée
d'utiliser la cartographie pour la conception et l'entretien des services
appropriés peut être réalisée d'une manière
suffisante, le repérage automatisé ou la gestion de service sur
ordinateur ou un système d'informations géographiques (SIG) doit
être envisagé. Les potentiels et les défis liés
à l'utilisation des SIG dans un pays en voie de développement
comme le Bénin, existent forcément. Avec l'utilisation des SIG,
la SONEB peut rassembler, entrer, éditer, stocker, rechercher,
questionner, traiter, analyser et produire une grande quantité de
données aux échelles et aux projections
désirées.
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