Section 3 : les compétitivités
L'économie des Comores est souvent citée comme non
compétitive comparativement à celle des pays de la
région, notamment Madagascar et Maurice. Un des aspects de la non
compétitivité est le coût salarial.
Comparés à certains pays concurrents, en 1992
(avant la dévaluation) le coût du travail aux Comores était
de 3 à 4 fois celui de Madagascar, 2 fois celui de l'Inde, 30% plus bas
que celui de la Thaïlande, et à peu près la moitié de
celui de Maurice,
Où la productivité est à peu près 4
fois celle des Comores. La dévaluation de 1994 a été une
opération purement nominale. L'augmentation des prix s'est totalement
répercutée sur les salaires dans le secteur privé. Ainsi
selon une petite enquête menée auprès des opérateurs
privés,
Les coûts salariaux du secteur privé aux Comores ont
presque doublé après la dévaluation.
Selon une étude de la chambre de commerce des
Comores ; le salaire journalier d'un manoeuvre sans aucune qualification
était compris entre 400 et 500 FC par jour celui d'un ouvrier
qualifié (maçon, plombier, charpentier,...) était de
l'ordre de 1000 FC avant la dévaluation.
La dévaluation a provoqué une répercussion
négative sur le taux de salaires ; les salaires ont continué
de croître pour atteindre aujourd'hui le triple de ce qu'ils
étaient en 1993 ; c'est-à-dire 3000 FC par jour pour
l'ouvrier qualifié.
Section 4 : la dette extérieure des
Comores
À la suite de l'accumulation des
créances extérieures d'un grand nombre de pays à faible
revenu tout au long des années 70 et 80, la conjugaison de
faibles niveaux de croissance, de prix des produits de base en baisse et
d'autres chocs endogènes ou domestique et exogènes
économiques a abouti à ce que le fardeau de la dette atteigne,
pour beaucoup de pays d'Afrique, des niveaux insoutenables.
Les Comores faisant partis en 1992, des 33 pays à
faible revenu les plus endettés devaient faire face à des dettes
dont le montant total en valeur actuelle avait plus que doublé en dix
ans, pour représenter plus de six fois leurs exportations annuelles.
L'endettement du pays a atteint des niveaux alarmants. Selon les
estimations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international
(FMI), la dette extérieure est passée de 185 millions de dollars
US en 1990 à 264 millions de dollars US en 2004, soit 71 % du PIB et 520
% des exportations des biens et services.
Les arriérés de paiements extérieurs
s'élèvent à 76,8 millions de dollars US et le service de
la dette vis-à-vis des principaux créanciers dont la Banque
Mondiale est passé de 1 million de dollars en 1990 à 3 millions
de dollars US en 2004.
La situation est tout aussi problématique sur le front de
la dette intérieure qui
Atteindrait 52 millions de dollars incluant les
arriérés de salaires des agents de l'État qui enregistrent
pour la plupart plus de 24 mois de salaires non payés. Ce lourd
endettement externe et interne pèse gravement sur les finances publiques
et constitue une entrave majeure à la relance du secteur privé et
de l'accroissement de l'investissement étranger.
À partir de la fin des années 80, le Club de
Paris et d'autres créanciers bilatéraux ont
rééchelonné et annulé beaucoup de ces
créances. Mais au milieu des années 90, du fait qu'une part
croissante de la dette était due à des donateurs
multilatéraux comme la Banque mondiale, le FMI et les banques
régionales de développement, une nouvelle initiative
d'allégement de la dette s'est imposée, mettant en jeu ces
créanciers, pour répondre au fait que le niveau des
créances des pays à faible revenu risquait de peser trop sur
leurs efforts de lutte contre la pauvreté.
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