2. Les professions susceptibles de prendre en charge
une grossesse
2.1. Les gynécologues obstétriciens
Le suivi des femmes enceintes peut se faire par deux types de
spécialistes : les gynécologues médicaux et les
gynécologues obstétriciens.
La spécialité gynécologie médicale
avait disparu de l'examen national classant (ex internat) en 1984 suite
à une harmonisation européenne, pour réapparaître en
2000 afin de faire face à la pénurie annoncée de
médecins gynécologues obstétriciens. (7)(8)
Les étudiants en médecine ont accès
à une palette plus ou moins large de disciplines selon leur rang de
classement à l'examen national classant. En 2006 la gynécologie
obstétrique a été choisie par les étudiants
situés aux deux premiers tiers du classement.
Nombre de postes ouverts à l'"Examen National
Classant" ces dernières années.
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2004
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2005
|
2006
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Postes totaux
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3988
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4803
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4760
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Médecins Généralistes
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1841
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2400
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2353
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Gynécologues Obstétriciens
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158
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150
|
150
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Gynécologues médicaux
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16
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20
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20
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Sources : fichiers de gestion automatisée des ECN de
la DHOS et arrêté du 19 juin 2006 fixant le nombre de postes
offerts aux épreuves classantes nationales en médecine.
Il semble que la gynécologie obstétrique ne
présente qu'un attrait relatif (elle se situe : au sixième rang
de préférence pour les femmes et au neuvième rang pour les
hommes). Cette discipline demande une grande disponibilité, et
présente d'importantes responsabilités. Rappelons que nombres
d'actes effectués sont de plus en plus difficilement couverts par les
assurances et le nombre de procès ne cesse d'augmenter.
Le plan de Périnatalité 2005-2007 (1) nous le
précise : « la gynécologie obstétrique est la
spécialité la plus affectée par la judiciarisation de la
médecine. Cette évolution produit un impact négatif sur
les vocations des jeunes médecins. »
De plus, notons que 58 % des candidats se présentant
à l'examen national classant sont des femmes. Elles constituent plus des
quatre cinquièmes des étudiants affectés en
gynécologie, obstétrique et pédiatrie. On peut donc parler
d'une féminisation réelle de la profession, avec les
conséquences que cela implique : les congés maternité et
parentaux, le choix de l'exercice à temps partiel, ce qui diminue le
nombre de professionnels en exercice, accentuant encore la pénurie de
consultations prénatales. (8)
D'ailleurs, les difficultés pour rencontrer un
professionnel en gynécologie ou en obstétrique sont bien connues.
Nombreux sont les gynécologues de ville surchargés, les
consultations hospitalières saturées. Il est parfois
nécessaire de prendre des rendez-vous plusieurs mois à l'avance.
Cette difficulté à accéder aux consultations est
clairement un obstacle à une prise en charge continue des patientes.
C'est pourquoi, même si l'augmentation du nombre de
spécialistes reste nécessaire, une prise en charge des patientes
par d'autres professionnels semble indispensable. Les sages- femmes,
professionnelles de la maternité, ainsi que les médecins
généralistes, médecins de premier recours, ont alors
pleinement leur rôle à jouer.
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